UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CAUMONT - l'ÉVENTÉ

Canton de Caumont-l'Éventé

Les habitants de la commune sont des Caumontais, Caumontaises


Février 1877   -  Secours aux communes.  -  Le Ministre de la justice vient d'accorder à la commune de Caumont-l’Éventé, 6 000 fr., et à celle de Bernières-le-Patry, 5 000 fr., pour les aider à payer la dépense d'achèvement de leur église. Canchy, 3 000 fr. pour les réparations de son église et de son presbytère. Aux Loges, 6 000 fr. pour le même objet.  

 

Février 1877   -  Deux infanticides.  -  La nommée Marie Gauthier, âgée de 38 ans, demeurant chez son père, a donné la mort volontairement à son enfant nouveau né en l'étranglant avec son mouchoir. Une lettre anonyme étant parvenue à la gendarmerie de Caumont, des renseignements ont été pris et transmis à M. le procureur de la république à Bayeux, qui a fait comparaître la jeune fille et obtenu des aveux complets. Le parquet s'est transporté sur les lieux, le 25 courant. Sur les indications données par l'accusée, des fouilles furent opérées dans le bois de Montaubœuf, qui eurent pour résultat la découverte du cadavre enveloppé dans un linge, enfoncé dans un terrier et recouvert avec de la bruyère, où elle l’avait enseveli. 

— Un crime semblable vient d'être découvert à Castillon-en-Auge. Il a été commis par la nommée Honorine Bernard, âgée de 25 ans, domestique chez M. Bellois, qui avait jeté son enfant dans une fosse située près de l'habitation. C'est lundi seulement que le cadavre a été découvert, bien que le crime remonte à la fin de janvier. La fille Bernard a été mise à la disposition de la justice.  

 

Juin 1878   -  Les suites de l’orage.  -  De nouveaux renseignements nous parviennent sur l'orage qui a éclaté la semaine dernière sur le Calvados. A Planquery. canton de Balleroy, les débats s'élèveraient à 28 000 francs.

Cet orage a causé aux sieurs Lampérière, Lejemble et Tiphaigne, cultivateurs à Cormolain, canton de Caumont, une perte de 5 800 fr., que ne couvre aucune assurance. La foudre est tombée à Montfiquet, canton de Balleroy, chez M. Désiré Bazire, marchand de bois et charbons, et a mis le feu à un tas de sciures de bois.

Plusieurs communes de l'arrondissement de Falaise, ravagées par la grêle, ont demandé la remise totale de leurs impôts.  

 

Mars 1879   -  Explosion de cartouches.  -  Un accident, qui pouvait avoir des suites graves, s'est produit à Caumont, au domicile de M. Leplaignard, garde champêtre. Un certain nombre de cartouches, destinées aux mobiles ou mobilisés, étaient restées, depuis 1870, dans un local spécial de la mairie de Caumont. Sur l'ordre du maire, le garde champêtre avait emporté ces cartouches à son domicile, afin d'en extraire la poudre. Le fils du garde champêtre, jeune homme de 24 ans, se livrait à ce travail, lorsqu'une étincelle, partie du foyer, a mis le feu à la  poudre, causé l'explosion des cartouches restées entières et lui a fait de légères brûlures à la main gauche et à la figure. Les dégâts matériels, évalués à 250 fr., sont assurés.  

 

Juin 1880  -  Les orages.  - Nous traversons en ce moment une déplorable période de mauvais temps. Jeudi et vendredi derniers, des orages d'une extrême violence ont éclaté sur plusieurs points du département et y ont causé des accidents. Vendredi, la foudre est tombée dans la plaine de Moult-Argences sur une maison non habitée, dans laquelle s'étaient réfugiés six ouvriers et un berger. Les nommés Henri-Félix, dit Caudelair, berger à Moult ; Amand Bornier, carrier à Bellengreville, et Hippolyte Houel, carrier à Benouville, ont eu des contusions et des brûlures graves et sont restés longtemps sans connaissance : les autres en ont été quittes pour la peur. La toiture de la maison a été défoncée et les vitres ont été brisées. Il avait été déposé en ce lieu trois kilogrammes de poudre de mine dans un baril. Par un hasard providentiel, la foudre ne les a pas atteints.

A Ranville, la foudre a traversé la toiture d'une maison et, arrivée au rez-de-chaussée, est sortie par la fenêtre en passant devant une jeune fille en train de travailler et qui n'a eu que la peur. Les carreaux ont été tous cassés, à l'exception d'un seul que la foudre a percé d'un trou parfaitement rond. A Caen, le tonnerre s'est abattu sur la barque du batelier qui habite à l'extrémité du cours Cafarelli. L'embarcation a été séparée en deux parties par le choc et a coulé.

A Caumont, l'orage s'est déchaîné avec une violence extrême. Les chemins charriaient des masses d'eau, les ruisseaux ordinaires sont bientôt devenus des torrents. Dans les jardins, les  dégâts ont été grands, les herbes sont roulées, sur certains points, les récoltes ont été hachées.

Dans l'arrondissement de Lisieux, sur divers points de la contrée, et notamment sur les communes de Manerbe, de Coquainvilliers et du Torquesne, la grêle est tombée avec une violence inouïe et a haché les blés. Les grêlons avaient l'épaisseur d'une grosse noisette. Les dégâts sont considérables et montent à plus de 60,000 francs.  

 

Novembre 1880  -  Vols odieux.  -  Un genre de vol des plus odieux se pratique dans le Calvados, notamment à cette époque de l'année, c'est la dévastation des cimetières, où se conservent les souvenirs.

Les vols ont lieu continuellement, il n'y a pas de semaine où une famille n'ait à déplorer l'enlèvement de quelque objet précieux, de quelque souvenir doublement cher confié à la tombe, à  la foi publique ! Récemment encore, c'était une balustrade en zinc repoussé qui a été arrachée d'une fosse et emportée.

 

Novembre 1880  -  Respect aux tombes.  -  Les tombes de protestants enterrés dans le cimetière de Caumont ont été dévastées à plusieurs reprises depuis peu de temps. Espérons que  les auteurs de ces odieuses profanations seront découverts et sévèrement punis. Rappelons à ce propos qu'il doit y avoir dans chaque cimetière une partie spéciale affectée aux tombes des protestants, et que jamais cette partie ne doit, comme à Caumont, être là même que celle réservée aux suicidés et aux enfants morts sans baptême.

 

Décembre 1881  -  La tempête.  -  La tempête qui s'est produite ces jours derniers dans notre région, y a causé de grands dégâts, principalement durant la nuit de samedi à dimanche. Des toitures, des cheminées ont été endommagées. Près de Lisieux, des arbres ont été déracinés et transportés à des distances relativement grandes. A Caumont, l'ouragan à détruit des hangars et des marchandises appartenant à M. Jaberg, marchand de bois. La perte, tant en bâtiments qu'en marchandises est évalué à 12 000 fr. 

On ne dit pas qu'il y ait eu de sinistres en mer à Trouville ou à Honfleur, mais une barque montée par quatre hommes, qui était sortie du port du Havre pour aller chercher un pilote à bord du vapeur, a chavira et deux des matelots ont péri. Dans la Manche, plusieurs naufrages ont eu lieu, on cite celui de « l'Oncle-Félix », un grand navire de commerce du Havre, dont l'équipage, composé de 18 matelots, a été sauvé par le vaisseaux « Mikado », de la marine prussienne. 

Un accident assez bizarre s'est produit au Mans, pendant cette tempête. Une femme, qui se trouvait devant le café de l’Univers, a été enlevée par un coup de vent, et, après avoir traversé, sans toucher le sol toute la rue Dumas, est venue tomber évanouie devant l'hôtel de la Boule-d'Or.  

 

Août 1883  -  L’art de faire son beurre.    Un riche propriétaire avait mis en vente une forte motte de beurre au marché de Caumont. L'acheteur, en prenant livraison, tranche, au moyen d'un fil, ladite motte en deux et constate que le noyau, formant la plus forte partie, est du dernier mauvais et a été délicatement recouvert d'une couche de la plus fine qualité. L'acheteur crie « Au voleur » ! Le vendeur met la chose sur le compte de sa vachère, tout s'arrange. L'affaire méritait d'avoir des suites, car ce n'est pas la première fois que semblable fraude est constatée.  

 

Juillet 1885  -  Incendie.  -  Dernièrement, à Caumont, un incendie, dont la cause est due à l'imprudence de la nommée Louise-Augustine Letellier, 15 ans, servante, a éclaté au domicile du  sieur Tavernier, maréchal-ferrant, et a consumé un appartement servant d'habitation, cave et grenier. 

 

Juillet 1886  -  Charité chrétienne, tu n’es donc qu’un vain mot.  -  La semaine dernière, à Caumont-l'Eventé, un enfant naturel, âgé de huit mois, mourait chez d'honnêtes ouvrier, qui l'avaient pris en nourrice, le clergé a refusé d'aller chercher le petit mort au domicile mortuaire et de faire sonner les cloches, sous prétexte qu'il était enfant naturel. 

— Par contre, un enfant légitime, mort à peu près en même temps, a été inhumé avec les honneurs du clergé. Cela prouve une fois de plus que les hommes chargés d'enseigner la charité  chrétienne ne la pratiquent pas toujours.  

 

Septembre 1888  -  Un curé entrepreneur.  -  Est-il vrai, comme on nous l'assure, qu'un curé d'une commune du canton de Caumont fait l'entreprise de plusieurs services communaux, notamment de l'entretien du réverbère ?

 

Novembre 1890  -  Manque de logique.  -  Dernièrement, dans son sermon, le curé d'une commune voisine de Caumont disait à ses paroissiens « II n'est pas étonnant que la France se dépeuple, vous n'avez plus d'enfants et cependant, quand on en a un, on peut en avoir deux ». L'autre jour, il a défendu de sonner pour un baptême, et c'est le doyen qui a été obligé de relever la mère. Pas logique, monsieur le curé.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1891  -  La sœur et le chien.  -  Dernièrement, la Sœur Sainte-Louise, 37 ans, religieuse à Caumont, apercevant un chien qui lui mangeait un lapin, prit un marteau et l'assomma.  Le sieur Lebaudy, propriétaire du chien, porta plainte à la gendarmerie et réclama 250 francs pour son chien. L'enquête a établi que l'animal était sans valeur et rôdait sans cesse au grand dommage, sans doute, des propriétaires de volailles, qui ont eu beaucoup de poules et de lapins détruits par des chiens errants. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1892  -  Meurtre.  -  Dimanche soir, plusieurs personnes se trouvaient chez M. Herpin, aubergiste à Caumont. A 11 heures, il les invita à se retirer et ils allaient le faire, quand survint le nommé Jean Delaunay, 32 ans, journalier à Livry, qui demandait à boire. M. Herpin le pria de se retirer en lui disant qu'il était ivre. Tout le monde sortit. Arrivés en face la maison du  garde champêtre, le sieur Émile Mesny, 21 ans, jardinier à Caumont, eut une difficulté avec Delaunay. Tous deux en vinrent bientôt aux mains, mais, après l'échange de quelques horions, l'affaire en resta là. Il semblait que tout fût  terminé, quand, un moment après, sur un propos de Delaunay, ils se jetèrent l'un sur l'autre en se frappant violemment. Tout à coup Mesny poussa un cri, chancela et vint s'abattre dans les bras d'un des spectateurs de cette lutte. 

Quelques minutes après, il était mort. Son adversaire lui avait porté quatorze coups de couteau avec une telle violence que l'un d'eux avait presque désarticulé le bras droit au coude, un autre avait traversé le poumon et un troisième avait fait une blessure à la gorge de plus de 10 centimètres de longueur sur une certaine profondeur. Le couteau dont s'est servi le meurtrier est de fabrication anglaise et à ressort, c'est une arme des plus dangereuses. Ces deux hommes n'avaient jamais eu de discussion ensemble. Delaunay, qui était ivre, dit ne se souvenir de rien.

 Delaunay est un individu de taille moyenne, le cou un peu enfoncé dans les épaules, au regard sournois et méchant. Il est né à Cahagnes. Il a été condamné à 5 ans de travaux forcés.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Bayeux.  -  Femme Lefèvre, débitante à Caumont, et sa servante Marie Pezant, 17 ans, accusées de s'être introduites chez la veuve Hue et de lui avoir dérobé un billet de 1 000 fr., souscrit par les époux Lefèvre, ont été acquittées. 

-  Veuve Léocadie Levéel, 43 ans, propriétaire à Bernesq, vol de bois pour faire des balais, 2 francs. 

-  Adolphe Leboeuf, 57 ans, journalier à Littry, propriétaire d'un veau méchant ayant renversé plusieurs personnes, 25 f. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  A propos de sécheresse.  -  La plus grande que nous avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et, pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop avancés,  donnèrent peu de fruits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Une belle occasion de se taire.  -  L'autre semaine, la paroisse de Caumont était sortie processionnellement. Un propriétaire, qui déchargeait des briques pour sa construction, se trouvant sur le passage de la procession, a été apostrophé par le curé. Le propriétaire a riposté sur le même ton, à la grande joie des assistants, qui riaient sous cape et  sous chape. Le curé eût bien mieux fait de fermer les yeux et de ne rien dire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Incendie du à la malveillance.  -  Un incendie a éclaté à Caumont, dans un corps de bâtiments neufs à usage de grange, étable et pressoir, dépendant de la ferme de M. Jean Farcy. Ces bâtiments étaient séparés par un chemin fréquemment suivi par la petite Delagarde, 14 ans. Or, quelques instants avant l'incendie, des voisins prétendent avoir vu l'enfant sur la route, paraissant causer, par une ouverture qui donne dans la grange, avec quelqu'un qui se serait trouvé à l'intérieur. Peu après, le feu se déclarait.

Des soupçons pesant sur cette petite fille, le parquet s'est rendu à Caumont et a procédé à une enquête. La petite Delagarde nie s'être rendue dans le chemin qui longe la grange incendiée, au moment du sinistre. On ne peut donc avoir sur son compte que des présomptions. Toutefois, elle a été provisoirement arrêtée et amenée à Bayeux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Incendiaire de 14 ans.  -  La petite Delagarde, qui avait été arrêtée à la suite de l'enquête ouverte sur les causes de l'incendie qui a éclaté chez M. Jean Farcy, à Caumont, a fait des aveux complets. Elle a avoué avoir mis le feu en jouant avec les morceaux brisés d'une vieille monture de parapluie, qu'elle avait enflammés et qu'elle s'amusait à pousser dans la grange par la fenêtre près de laquelle des voisins l'avaient aperçue. La petite Debagarde a été rendue à ses parents, elle passera en cour d'assise. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  La tempête.  -  Samedi et dimanche, une tempête s'est déchaînée sur la Manche et a fait d'incalculables dégâts dans notre région.

— Plusieurs navires se s'ont échoués sur le littoral. Deux cadavres de marins ont été trouvés au milieu de monceaux de débris de toute sorte. La force du vent a renversé plusieurs wagons  du Decauville, pas un des 14 voyageurs qui s'y trouvaient n'a été blessé.

— Le « Chanzy », M. Allainguillaume, s'est échoué à Ouistreham, le navire n'est pas en danger.

— L' « Elisabeth-Kelly », bateau anglais, allant en Islande, était en vue des côtes d'Angleterre, lorsqu'il a été pris par un coup de vent qui lui a brisé ses mâts et déchiré ses voiles. Il s'est échoué en face de Langrune. Huit marins, dont six sont mariés, sont montés dans deux canots, au risque d'être engloutis, et ont sauvé les six hommes d'équipage. On espère sauver, le bateau.

— Trois hommes de l'équipage d'un bateau de Port-en-Bessin, enlevés par une lame, auraient été considérés comme perdus pendant quelques instants, lorsqu'une autre vague les aurait   rejetés miraculeusement sur le pont.

— Au Havre, le pilote Mauger a été enlevé par une vague.

— A Dieppe, quatre hommes, qui portaient des amarres au paquebot « Paris », ont été jetés sous les roues : deux ont été tués.

— A Calais, on compte déjà 14 morts et plus de 50 orphelins.

— Un mur s'est écroulé sur la voiture du docteur Renaud, de Harfleur. Le domestique a été tué, M. Renaud est très grièvement blessé.

— A Châteaudun, éboulement d'un bloc de rocher qui a écrasé des maisons de la rue, des Fouleries. Huit personnes sont ensevelies et sûrement mortes.

—16 cadavres de marins anglais ont été trouvés sur les côtes de la rade de Morlaix. C'était l'équipage du trois-mâts anglais « Aboukir-Bay », de 1,117 tonneaux.

— Le vapeur « Orientos », de Hambourg allant à Lisbonne, s'est brisé sous Barfleur : 9 hommes sauvés, 5 noyés.

— Un vapeur grec le « Parastevi », allant à Cardif, naufragé sous St-Germain-de-Vaux, le pilote hollandais noyé ainsi que le second du bord.

— Le voilier « Surprise », perdu corps et biens en face de Biarritz : morts, 1 capitaine et 4 matelots.

— Devant Douvres, un steamer à sombré : 21 personnes ont péri.

— On estime à 134 le nombre de personnes qui ont péri, en Angleterre, dans les accidents provoqués, par la tempête et en dehors de celles mortes avec les navires naufragés restés inconnus qui ont sombré.

— De Copenhague, on écrit qu'il y a eu une violente tempête. Un grand nombre de bateaux de pêche ont fait naufrage. 37 pêcheurs se sont noyés.

— Le vent a brisé des arbres d'une grosseur énorme. Beaucoup de pommiers ont été renversés. Il y a eu des trombes de neige à Alençon et au Mans. Il y a même eu, dimanche, dix centimètres de neige à Caumont-l'Eventé, et la voiture de Villers est restée en détresse sur la route. A Limoges et à Lyon, à Caen, il a encore neigé mercredi la nuit. (Source  : Le  Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1893  -  Incendiaire.  -  Le 27 septembre dernier, un incendie éclatait à Caumont, dans des bâtiments appartenant au sieur Farcy. Les pertes s'élevèrent à 13 300 fr., mais tout était assuré. Léontine Delagarde, 14 ans, ayant été vue rôdant le long des immeubles incendiés, fut soupçonnée et arrêtée. Elle commença par nier et finit par tout avouer. Elle a été envoyée jusqu'à 20 ans dans une maison de correction. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1894  -  Adultère.  -  La gendarmerie de Caumont a trouvé en flagrant délit d'adultère le nommé Auguste Truffaut et la femme Louise Lefrançois, demeurant à Livry. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Les effets des orages.   -  Après quelques jours de beau, le temps s'est remis à l'orage. Dans la banlieue de Paris, notamment à Rueil, les dégâts sont considérables. Dans le Calvados, un domestique de Banville, Tanquerel, 81 ans, qui à cause de l'orage avait quitté la charrue et ramenait ses chevaux à la ferme de son maître, le sieur Hervot, a été tué par la foudre ainsi que les deux chevaux sur l'un desquels il était monté. Un tout jeune homme, qui suivait à pied, n'a eu aucun mal. 

— À Caumont, la foudre a allumé un incendie qui a détruit l'écurie, les étables et les greniers d'une ferme. 

— Du côté de Clécy et à Cesny-Bois-Halbout, les dégâts causés par la grêle ont été énormes. La foudre est tombée en maints endroits, ne causant que des dégâts matériels. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1895  -  Les  suites d’une brutalité.   -  Dernièrement, avait lieu, dans l'église d'une commune des environs de Caumont, la location des places. A cette occasion, une altercation  s'éleva entre deux individus dont l'un reçut de son adversaire un violent coup de poing entre les deux yeux. A la suite de ce coup, il eut de violentes attaques de nerfs et on craint, paraît-il, qu'il ne soit longtemps avant de recouvrer sa lucidité d'esprit. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la  nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1896  -  Mise en liberté.  -  La femme Marceline Denis, débitante à Caumont, arrêtée pour vol par recel, nous écrit qu'elle a été reconnue innocente et remise en liberté. C'est elle, au contraire, qui serait la volée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Mois de nourrice hors de prix.  -   Le sieur Jean Lecomte, propriétaire à Caumont, s'étant aperçu qu'on lui avait volé 4 000 fr., porta ses soupçons sur l'une de ses voisines, la fille Marie Desaunay, 49 ans, mère de quatre enfants.

Cette fille n’a pas nié le vol, mais elle prétend que cette somme lui a été remise par le sieur Lecomte, pour élever l'une de ses filles. — 4 000 fr. ! diable, ça met un peu cher les mois de nourrice. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Vol et adultère.  - Un jour, le nommé Marie, dit Brière, 34 ans, journalier, vint s'installer comme pensionnaire chez les époux Denis, demeurant à Caumont. Brière fit de l’œil à la femme Denis. Celle-ci n'y fut pas insensible et un soir, pendant l'absence du mari, ils se sauvèrent en emportant plusieurs objets appartenant au mari et à un sieur Lavigne. Les deux tourtereaux furent bientôt pincés à Jurques en flagrant délit d'adultère. Tous les deux ont été condamnés à six semaines de prison. 

— Ces jours-ci, le sieur Edmond Bassaque, 51 ans, journalier à Bully-sur-Orne, et Marie Dupont, 35 ans, couturière à Caen, rue du Vaugneux, 23, ont été aussi pincés en flagrant délit d'adultère.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1897  -  Les femmes témoins.  -  On vient de promulguer la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1897  -  Une grande catastrophe.    L'année finit mal. Jeudi soir, le sieur Edouard Radiguet, épicier à Caumont, se rendait, avec une chandelle, dans une cave pour y tirer du pétrole à un fût en perce. Le feu prit au liquide. L'épicier ferma la porte de la cave et se sauva en criant : Au feu ! Les voisins accoururent et se dirigèrent vers la cave. Quelques instants après, une explosion se produisait tuant et blessant une vingtaine de personnes. Les morts sont : MM. Labbey, pharmacien, maire de Caumont ; Bannier, quincaillier ; Verdier, aubergiste ; Leplingard, domestique. Voici la liste des blessés : MM. Michaud, gendarme ; Charlotte, marchand de nouveautés ; Lecomte, charcutier ; Lecouturier, marchand de chaussures ; Desmottes, vicaire ; Marie, employé de pharmacie ; Douchin, maître d'hôtel ; Desaunay, Hépeigne, Fouin, domestiques ; Anne, maître d'hôtel ; Hélie, rémouleur. On a dû couper les deux poignets du gendarme Michaud, Édouard Radiguet, dont l'imprudence a causé ce malheur, s'en est tiré avec quelques brûlures. Des actions en responsabilité vont lui être intentées. Les dégâts, couverts par une assurance, sont légers. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Une trouvaille qui coûte cher.  -   Dernièrement, le sieur Tillard, couvreur à Caumont, envoyé sa servante à l'hôtel  de France porter à un huissier de Bayeux une somme de 238 fr. 35. 

Le huissier étant parti, la servante revint chez son patron, mais en route elle perdit quatre billets de cinquante francs. Ils furent ramassés par une femme Pivet qui, au lieu de rechercher le propriétaire de cette somme, en employa une partie à payer son loyer et son boulanger et à s'acheter des vêtements. Puis le reste, moins 5 fr. servit à boire, avec son mari, de bonnes choses et à manger des friandises que tous les deux auront le temps de digérer, car le tribunal de Bayeux a condamné la femme Pivet à quatre mois de prison et son mari à deux mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Mauvais fils.   -   Le sieur Casimir Lemière, 58 ans, propriétaire à Caumont-l'Eventé, a été victime de faits de brutalité de la part de son fils Jean, 28 ans, propriétaire également à Caumont. Pris de peur, le sieur Lemière père a dû aller coucher à l'hôtel. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  La catastrophe de Caumont.  -  Au mois de décembre, M. Radiguet, épicier à Caumont, entrait dans sa cave avec une lanterne, pour tirer du pétrole et de l'essence minérale.  Le feu prit à un robinet d'un fût de pétrole. M. Radiguet ferma la porte et appela du secours. Plusieurs personnes accoururent et se précipitèrent dans l'allée au fond de laquelle se trouvait la cave. Le fût de pétrole fit explosion. De nombreuses personnes furent atteintes et quatre d'entre elles, au nombre desquelles se trouva M. Labbey, conseiller général, succombèrent à leurs blessures. 

M. Radiguet a comparu devant le tribunal de Bayeux pour incendie par imprudence ayant causé involontairement la mort de quatre personnes. M. Radiguet a été condamné à deux mois de prison et 100 fr. d'amende avec le bénéfice de la loi Bérenger pour la prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Récidivistes en adultère.   -  En 1897, le nommé Marie dit Brière, 34 ans, journalier, vint s'installer comme pensionnaire chez les époux Denis, épiciers à Caumont-l'Eventé. Brière fit de l'œil à la femme Denis. Celle-ci n'y fut pas insensible et, un soir, pendant l'absence du mari, ils se sauvèrent en emportant plusieurs objets appartenant au mari et à un sieur Lavigne. Les deux tourtereaux furent bientôt pincés à Jurques, en flagrant délit d'adultère, et tous les deux furent condamnés à six semaines de prison. 

Après leur peine subie, les deux amoureux ont continué de vivre ensemble et sont venus habiter Saint-Pierre-du-Fresne. C'est là que, sur une seconde plainte du mari, Brière et sa compagne ont été de nouveau pincés en flagrant délit et condamnés, Brière à deux mois d'emprisonnement, et sa complice à trois mois. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1899  -  Morts accidentelles.  -  Le sieur Jacques Girault, domestique à Caumont-l'Eventé, est tombé d'une voiture qu'il conduisait sur la route de Balleroy et s'est tué sur le coup. 

— Où a trouvé, mort dans sa ferme, le sieur Thillaye, 46 ans, maire de Clarbec, près Pont-l'Evêque. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Tramways.   -    Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à Bayeux,  déclarées depuis  deux ans d'utilité publique, il faut ajouter deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux et la gare de la Besace, par Caumont.

Si ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les voyageurs ont le temps d’aller à pied.

Enfin, on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet. Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Suicides.   -   La femme Labbé, née Désirée Dossin, âgée de 43 ans, demeurant à Drubec, prés Pont-l'Evêque. s'est noyée volontairement on ne sait pour quelle raison.

— Frédéric Harel, 27 ans, ouvrier maréchal à Caumont, s'est pendu au plafond de sa chambre où il a été trouvé par sa mère. Le malheureux, avant de se donner la mort, avait revêtu son uniforme de brigadier d'artillerie, avec lequel il a témoigné, dans une lettre, le désir d'être enterré. Il avait encore écrit plusieurs lettres, dont une à son patron et deux à sa mère. Un amour malheureux et la boisson à laquelle Harel s'adonnait seraient la cause de son suicide. (Source  : Le Bonhomme Normand)

67  -  CAUMONT-L'ÉVENTÉ (Calvados)  -  Gare du Tramway

A LA GALETTE.

Bon cidre, Déjeuner, Dîners, Collations,  -  Prix modérés

Veuve LEFEVRE, Caumont-l'Éventé

CAUMONT-L'ÉVENTÉ

Le Tramway  -  Arrêt de l'Église

CAUMONT-L'ÉVENTÉ  -  La Gare

CAUMONT-L'ÉVENTÉ  -  L'Hotel-de-Ville

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