1er Novembre 1889

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CHÊNEDOLLÉ 

Canton de Vassy

Les habitants de la commune de Chênedollé sont des Chênedolliens, Chênedolliennes.


Mai 1877   -  La pluie.  -  Il résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28 septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours de pluie.

 

Juin 1877   -  Effet de la chaleur.  -  Les suicides augmentent par le temps qui court : le cerveau s'exalte sous l'influence des rayons solaires, et bien des gens, à l'imagination ardente, qui se désoleraient simplement en temps ordinaire, se jettent à l'eau ou se pendent. Les insolations frappent les travailleurs en pleine campagne, malheur à qui s'endort sous les rayons du soleil.

  On ne saurait aussi prendre trop de précautions contre les mouches charbonneuses qui font, chaque année, au moment des grandes chaleurs, de si nombreuses victimes. Un habitant de Bois-Jérôme (Eure) vient d'être piqué par une de ces mouches. L'état de ce malheureux homme est désespéré.

 

Juin 1877   -  homme écrasé.  -  Samedi, vers 7 heures du soir, le sieur Lucien Renaut, âgé dé 32 ans, cultivateur à Chênedollé, est tombé sous sa voiture dont une des roues lui a passé sur l'abdomen. Transporté à Vassy, ce malheureux, qui était en état d'ivresse est mort au moment où on le descendait de voiture.

 

Avril 1879  -  Écoles de filles, répartition de secours.  - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles.  Chênedollé, 400 habitants, Mlle Leplanois (Céleste), 25 élèves payantes, 3 gratuites ; 450 fr. de traitement en 1878 ; indemnité personnelle accordée 75 fr.  

 

Juillet 1889.   -   Un baiser qui mène loin.   -   La fille Rose Lebassard, âgée de 19 ans, mais qui est si chétive qu'on lui en donnerait à peine 13, est domestique à Chênedollé. Comme elle était dans un champ à garder ses vaches, Armand Jeanne, 18 ans, qui était dans une pièce à côté, s'approcha du fossé et lui demanda la permission de l'embrasser. La jeune fille ayant consenti, il sauta dans le champ et l'embrassa.

La voyant: triste, il lui demanda ce qu'elle avait, elle lui répondit que c'était le chagrin d'être séparée de ses parents. Comme elle s'en allait, il se rua sur elle, la renversa et essaya d'en abuser, elle se débattit et parvint à s'échapper. Il courut après elle, la rattrapa, et, la renversant de nouveau, renouvela encore ses tentatives, mais la fillette, se défendant vigoureusement, lui échappa encore, et pour lui faire peur elle lui dit qu'elle allait prévenir les gendarmes. Son agresseur lui répondit : « Si tu le dis, je ne te laisserai ni bras ni jambes ».

La fille Lebassard ne se plaignit pas, mais elle raconta les faits à des voisins qui ont dénoncé Jeanne.

Il a été condamné à 40 jours. ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1889.   -   Un rôdeur.   -   Le nommé Arsène Hoisnard, 35 ans, sans profession, se présentait la semaine dernière chez la veuve Buot, à Chênedollé, 66 ans, au moment où elle dînait. Il lui demanda l'aumône, la dame Buot lui répondit que ses moyens de fortune ne lui permettaient pas de donner.

Alors il s'assit à la table et dit : « Vous mangez, et moi il va falloir que je m'en passe ? » La dame Buot alla chercher un voisin, le sieur Mottard, qui vint aussitôt.

A ce moment, Hoisnard sortait de la maison. emportant avec lui une partie de la viande qu'il avait prise sur le plat.

Aux observations que lui adressa le sieur Mottard, Hoisnard répondit qu'il n'était pas un voleur et il jeta la viande dans le fossé. Cet individu est un repris de justice qui parcourt les campagnes, s'attaquant de préférence aux femmes seules.

Il a été écroué à Vire. ( Bonhomme Normand)

 

Janvier 1891  -  Chevaux empoisonnés.  -  Le sieur Arsène Duval, 32 ans, cultivateur à Chènedollé, a perdu deux chevaux qui ont été empoisonnés. On ignore quel est le coupable, mais on croit à une vengeance.  

 

Juin 1893  -  Vol d’une jument.  -  Le sieur Amand Briard, cultivateur à Chênedollé, canton de Vassy, constata la disparition d'une jument et d'un poulain qu'il avait laissés, la veille, dans un pré situé à 300 mètres de sa maison. Il retrouva le poulain enfermé dans un pré voisin, ce qui lui fit supposer que la jument avait été volée et que le poulain avait été piqué dans le pré voisin afin de l'empêcher de suivre la mère. Aucun indice n'a pu mettre sur la piste du voleur. D'après les voisins, la jument aurait été volée dans la soirée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   Morts de misère.  -    La semaine dernière, un individu paraissant âgé de 60 à 65 ans, sans domicile, se présentait chez le sieur Victor Garnier, cultivateur à Vassy, demandant à coucher, ce qui lui fut accordé.

Le lendemain, Garnier, ne le voyant pas, fut voir ce qu'il faisait. Le vieillard était couché et déclara qu'il était malade. Garnier lui donna tous les soins que réclamait sa position, puis, voyant qu'il n'allait pas mieux, fit prévenir le maire, qui envoya un médecin immédiatement. Malgré tous les soins qui lui furent donnés, le vieillard mourut dans l'après-midi.

Les seules pièces qu'il avait sur lui étaient des certificats des personnes chez lesquelles il avait travaillé à Lassay, à Danvou et à Bonnemaison. Il doit se nommer Victor Malherbe, et on croit qu'il est né à Chanu (Orne).

— Jeudi dernier, à Chênedollé, canton de Vassy, le nommé Victor Bunodière, 60 ans, originaire de Montilly, fut aperçu s'affaissant sur le bord de la route de Vire. Des voisins s'approchèrent pour lui porter secours, mais, au bout de quelques instants, il avait cessé de vivre.

Bunodière avait succombé aux privations et à la misère.

— Lundi, on a trouvé à Fontaine-le-Pin, le cadavre du sieur Anatole Delarue, 60 ans, étendu dans un hangar. On attribue cette mort à la misère. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Incendies.  -   Chez le sieur Lecoeur, ébéniste à Rots. La toiture et une partie de l'immeuble ont été détruites. Assuré.

— A Arromanches, dans un bois au sieur d'Arthenay, de Bayeux. Le feu aurait été allumé par une étincelle provenant de la machine du tramway.

— D'une maison couverte en chaume, appartenant aux sieurs Michel et Duclos, à Fresney-le-Puceux. Assurés.

— A Chênedollé, d'un corps de bâtiment à usage de maison d'habitation, grange et hangar aux sieurs Mottard, Leconte, cultivateurs, et Dumont, charpentier. Pertes, 6 000 fr. Assurés ; et d'un bâtiment à usage d'habitation et d'exploitation, de 25 mètres de longueur, au sieur Gautier. Pertes, 11 500 fr. Assuré.

— D'un bâtiment à usage de grange au sieur Florentin Labbé, à Firfol. Pertes, 2 500 fr. Assuré.

— D'une meule de blé au sieur Cosnard, propriétaire, à Laize-la-Ville. Pertes, 2 500 fr. Assuré. La malveillance ne serait pas étrangère à cet incendie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Brûlée vive.   -  La dame Théophile Duchemin, cultivatrice à Chênedollé, près Vassy, est tombée dans le feu de sa cheminée, se brûlant très grièvement. Elle succombait, deux heures après, dans d'atroces souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Suicide.   -   Le sieur François Marion, 62 ans, journalier, travaillant depuis peu chez M. Adolphe Fay, 52 ans, propriétaire à Chênedollé, près Vassy, s'est noyé dans une mare.

Marion était malade et avait déclaré à plusieurs reprises que s'il continuait à souffrir aussi cruellement il se suiciderait. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1908  -  Mort tragique. -  M. Armand Jeanne, âgé de 64 ans, charpentier, à Chênedollé, travaillait samedi dans un bâtiment proche de son habitation.

Pris d'un vertige, le malheureux ouvrier tomba auprès de la cheminée et le feu se communiqua à ses vêtements. Malgré les soins qui lui ont été prodigués, M. Jeanne expirait dimanche.  

 

Janvier 1914  -  Dégoûtant personnage.  -  Samedi vers 5 heures du soir, Mlle Louise Brachet, âgé de 19 ans, servantes chez M. Jeanne, cafetier à Chênedollé, se rendait au village de Periers, sur la route de Chênedollé à Presles, lorsqu'à 500 mètres environ de la maison de son patron, elle rencontra un individu, ayant l'aspect d'un cheminot, qui lui demanda ou se trouvait Viessoix et la gare de cette localité, si quelqu'un " couchait " les voyageurs. Ayant renseigné l'individu, Mlle Brachet se disposé à continuer son chemin, lorsque ce dernier, lui prenant les mains, voulut l'embrasser, lui faisant des propositions d'une nature toute spéciale, et l'a renversant a terre en lui donnant des gifles. Ayant réussi à se relever, la jeune fille essaya de prendre la fuite, mais son agresseur, la saisissant par les cheveux, la renversa une seconde fois, lui mit les genoux sur la poitrine êtes la menaça de lui " casser le nez " si elle  ne se rendait pas à son désir. Mlle Brachet cria au secours : fort heureusement arrivait à ce moment M. Lecoiffier, facteur auxiliaire à Chênedollé, qui avait entendu les appels. L'agresseur disparu alors à travers champs avant d'avoir pu mettre son dessein à exécution. M. Lecoiffier reconduisit la jeune fille chez ses patrons, ou toute tremblante et à bout de forces, elle fit le récit de la scène. Son agresseur est activement recherché.  

 

Septembre 1915  -  Médaille militaire.  -  M. Maurice Courval, caporal au 3e régiment de marche de zouaves, vient d'être décoré de la médaille militaire avec attribution de la croix de  guerre pour le motif suivant : " A fait montre, d'un allant splendide à l'assaut des tranchées allemandes le 6 juin 1915. A été grièvement blessé par un éclat d'obus et a subi l'énucléation de l'œil droit ". Au nouveau décoré, nous adressons nos sincères félicitations.

 

Mai 1918  -  Un pendu.  -  Le sieur Suzanne Henri, âgé d'environ 60 ans. sans domicile connu, entrait dernièrement au service de M. Bazin, propriétaire-cultivateur à Chênedollé, village de la Jarrière. A leur retour du marché, M. et Mme Bazin trouvèrent leur nouveau domestique pendu à une échelle dans la remise.

 

Juillet 1931   -   Certificat d’études primaires.   -  23 inscrits, 22 présents, 21 admis.
Garçons - Vassy-bourg :
Louis Bigeay, bien ; Gaston Ducret, bien ; Lucien Hébert, très bien, reçu premier du canton ; René Le Gallou, bien, reçu 2e du canton.
Estry :
Georges Delamare, Noël Romain, bien.
Pierres : Albert Gesnouin, Roger Jambin.
Filles - Vassy-bourg : Lucienne Chérel ; Thérèse Duguay, bien, reçue 2e du canton ; Madeleine Leconte.
Burcy :
Lucile Leconte.
Bérnières-le-Patry :
Renée Lefèvre, bien, reçue première du canton.
Chênedollé :
Marguerite Sallot.
Estry : Madeleine Rohée.
Le Theil :
Georgette Cailly ; Alice Dagobert.
Montchamp : Thérèse Léonard, bien.
Diplômes d’éducation physique.
Lucien Hébert (Vassy-bourg) et Mlle Renée Lefèvre (Bernières-le-Patry).

 

Avril 1945  -  Un enfant tue sa sœur.  -  La petite Yvette Onfroy, 8 ans, de Chênedollé, a été tuée d’une balle en pleine poitrine par son frère qui jouait avec un fusil allemand sans se douter que l’arme était chargée.  (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1945  -  Procès-verbal a été dressé.  -  Contre Léon Gautier et Léon Balais de Chênedollé, pour détention de matériel militaire.  (Source : Le Bonhomme Libre)

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Vire. 

Canton de Vassy : Burcy (R) ; Chenedollé (R) ; Estry (D) ; Montchamp (R) ; Le Theil (R) ; Viessoix (D). (Source  : Le Bonhomme Libre)

Calvados -  CHÊNEDOLLÉ  -  L'Église

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