15 Mai 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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CONDÉ  s/ NOIREAU

Canton de Condé-sur-Noireau

Les habitants de la commune sont des Condéens, Condéennes

912  -  Si l'on en croit une chronique manuscrite de la bibliothèque d'Alençon, et, souvent citée dans le Neustria Pia, Rollon, premier duc de Normandie, passa par Vire, Condé-sur-Noireau et Falaise, en 912, première année de son règne. 

Dans l'onzième siècle, le seigneur de Condé-sur-Noireau ne resta pas étranger aux événements signalés qui illustrèrent le règne de Philippe 1er, roi de France, la conquête de l'Angleterre et la première croisade. En 1066, il accompagna le duc Guillaume à la conquête de l'Angleterre, avec Roger et Ildebert de Lacy, les seigneurs de Saint-Jean-le-Blanc, d'Aunay , de Saint-Omer, du Tourneur, de Vassy et de la Ferrière. La majeure partie de la noblesse Normande s'empressa aussi de suivre Guillaume-le-Conquérant à cette brillante expédition.

En 1096, le seigneur de Condé-sur-Noireau accompagna aussi Robert, duc de Normandie, à la première croisade, avec Jean de Saint-Germain-du-Crioult, Robert de Marsengle (village de Saint-Jean-le-Blanc) et les seigneurs de Cérisy, de Coulonces, de Croisilles, de La Ferrière, de Vassy, de Tournebu et une grande partie des seigneurs et barons Normands. Au commencement du douzième siècle, les personnes riches rivalisaient de zèle à bâtir des églises, les ducs et les principaux barons donnaient l'exemple à leurs vassaux, et, il y avait entre eux une émulation extraordinaire.

 

12e au 17e siècle  -  Hôtel-Dieu. L'Hôtel-Dieu, fondé au milieu du 12e siècle, était autrefois situé auprès du Pont : à la fin du 17e siècle, on l’avait transféré dans la Grand'rue, il était placé près l'église Saint-Martin. Les vieillards et les infirmes y trouvent un soulagement à leur misère, dans le dévouement de deux religieuses de la communauté de Sées, attachées à cet établissement. 

 

Novembre 1789   -   Les limites respectives desdits départements sont les paroisses.   -   Il a été définitivement arrêter entre Messieurs les députés du département de Caen et d'Alençon que les limites respectives desdits départements sont les paroisses dont le détail suit, lesquelles feront partie du département de Caen :  Le Petit et le grand Treiuttemer (Truttemer-le-Grand) ; Bernière (Bernières-le-Patry) ; Ruilly (Rully) ; Vassi (Vassy) ; St Germain du Crissous (St Germain du Crioult) ; Condé-sur-Noireau ; St Christophe ; Ouilly ; Les Esles Bardel (Les Iles Bardel) ; Fourneaux ; Cordey (Corday) ; Vignards (Vignats) ; Fourche (Fourches) ; le Marais ; la Chapelle Chouquet (la Chapelle Souquet) ; Grandmenil (Grandmesnil) ; Garnetot ; St Geneviève ;  St Germain de Mongommery (St Germain de Montgommery) ; et la Halle Bourdière (commune de familly) de sorte qu’au delà desdites paroisses du côté du departement d’Alençon, celui de Caen ne pourra réclamer aucune partie du territoire, mais il est entendu que les deux regards* (Voir dans la marge) font partie de celui de Caen. Fait et arrêté ledit jour et an. Signé le Cte Louis de Vassy et Belzais de Courmenil.

*  Les paroisses de St Martin et St Pierre du Regard font partie du Bourg de Condé-sur-Noireau. (Source : Archives Nationales)

18..   -  Pensionnats et Écoles communales.  -  Un Pensionnat communal fut établi, en 1826, sous la direction de M. Galant. Situé entre les rues aux Moutons et Bosny, il est auprès de la maison qu'occupait l'ancien collège anéanti en 1722. Les élèves y font leurs humanités jusqu'à la quatrième inclusivement.

En 1829, M. Bertrand succéda à M. Galant, il a donné sa démission en 1840. Le principal actuel est M. Gautier. Comme la plupart des élèves, qui commencent leurs études dans ce pensionnat, vont les terminer au collège royal de Caen, on se conforme, pour les diverses branches de l'enseignement, au programme adopté dans ce collège, afin que ces élèves puissent  suivre les court avec succès.

En 1836, une École primaire supérieure y fut adjointe. Un professeur de Dessin linéaire est aussi attaché à l'établissement. Il existe encore quatre Écoles primaires, pour les garçons.

En 1817, M. Bouffey, curé de Saint-Sauveur, obtint l'établissement des Sœurs de la providence, pour l'instruction des jeunes filles. Deux Pensionnats pour les jeunes demoiselles ont été établis depuis 1830. Il existe encore deux autres Écoles pour les filles, sur la paroisse Saint-Sauveur.

M. Suriray, curé de Saint-Martin, a obtenu, en 1843, des Sœurs de la Providence, pour l'instruction des jeunes filles du faubourg Saint-Martin. 

 

1800  -  Commerce.  -  Vers la fin du 18e siècle, la Chapellerie et la Coutellerie, dont parlent les anciens dictionnaires, étaient a peu près nulle, la Tannerie et la Mégisserie se sont soutenues. Le commerce de Condé consistait principalement en fils de lin et de chantre, écrus, achetés dans la Bretagne et confectionnés en chaînes pour être vendues à la halle d'Yvetot. 

Le commerce des cotons leur succéda, d'abord on les faisait filer à la main, dans les campagnes aux environs d'Aunay, ensuite vinrent les petites mécaniques ou Jenny, remplacées par les Mull-Jenny et les Continus.

La situation avantageuse de Condé au confluent de deux rivières, dans les quelles une troisième ( La Vère ) vient se jeter à deux kilomètres de distance en aval, permit d'établir des usines hydrauliques qui ont été perfectionnées. Des ateliers de construction pour les métiers ont été créés, les établissements pour la teinture, le blanchiment et l'apprêt des cotons se sont accrus en proportion des besoins, les fabricants ont eu le bon esprit de ne pas introduire la fraude dans la fabrication, leur persévérance dans cette voie, en maintenant la réputation de la fabrique, assurera l'écoulement de ses produits.

Nous avons sous les yeux un rapport statistique fait à la société littéraire de Condé, le 6 mars 1827, duquel il résulte qu'à cette époque, huit cent mille kilogrammes de coton étaient  préparés et filés annuellement par vingt-six filatures hydrauliques et trois manèges établis à Condé et dans les environs.

La fabrique du lieu employait un cinquième de ce produit, le surplus. Était écoulé à Flers, Laval, le Mans , et la Bretagne.

On fabriquait annuellement à Condé et dans les communes environnantes 24 500 pièces de 80 à 100 mètres l’une, de tissus en coton, sous les dénominations de reps, croisés, retords,  etc…

On évaluait à 4 835 le nombre des ouvriers, hommes, femmes et enfants occupés à ce travail et repartis ainsi dans chaque branche : Filature, 1 550 ; Fabrique, 3 125 ; Teinture, 80 ;  Construction de métiers 80, au total 4 855.

Il existait alors une filature de Laine Mérinos qui, depuis, a été convertie en une filature de coton.  Maintenant 40 filatures hydrauliques dont deux ayant des pompes à feu auxiliaires, plus  deux usines ayant pour uniques moteurs des pompes à feu, produisent annuellement deux millions quatre cents mille kilogrammes de coton filé, ou par jour ouvrable huit mille kilogrammes.

Condé et les communes environnantes emploient annuellement un million de kilogrammes, pour la fabrication de cent mille coupes de tissus de toutes sortes, à raison de 70 mètres de  longueur et de dix kilogrammes de pesanteur, en moyenne : les communes figurent dans ce chiffre pour les deux cinquièmes. Ces marchandises sont exportées dans les anciennes provinces de Bretagne de Bourgogne, L'Anjou, le Berry, le Poitou, la Guyenne, etc….. On commence à en expédier en Algérie.

Les cotons qui ne sont pas employés par la fabrique de Condé et des communes voisines, le sont, pour la majeure partie, par celle de Flers, et pour le surplus par celles de la Ferté-Mâcé, Mayenne, Laral, etc…..

Six maisons de commission reçoivent en outre en consignation et vendent annuellement tant à Condé qu'à Flers, six cents mille kilogrammes de cotons filés, la majeure partie par des continus, provenant des filatures de Gonneville (Manche), Rouen, Brionne, Lisieux, Caen, Falaise, etc…...

Un établissement important, récemment formé rue Saint-Martin , par MM. Lefournier-Lamotte père et fils et Dufay, mérite une mention toute particulière. On y fabrique avec une rare perfection le Linge de table, Damassé en fil, Damas soie et laine pour ameublements et Damas tout coton. Les ouvriers employés à ce genre d’industrie, tant dans l'intérieur de l'établissement qu'au-dehors, pour la teinture et pour le tissage, sont au nombre d'environ deux cents.

 

11 Août 1822.  -  Départ de Toulon, en qualité de second à bord la corvette « la Coquille », de M. Jules-Sébastien Dumont-d'Urville, capitaine de frégate, né à Condé-sur-Noireau, le 21 mai 1790. Le voyage fut de 25 000 lieues et dura 31 mois. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1828  -  Établissement de l'école des sourds-muets. M. Charles Dudesert, originaire de Condé, fonda un établissement de Sourds-Muets qui a subsisté environ deux ans , de 1828 à 1830. Le nombre des élèves des deux sexes ne s'élevait pas au-dessus de quinze. Rivale un instant du Bon-Sauveur, cette institution n'a pu survivre à son fondateur. 

 

Avril 1828   -   La Cour d’Assises de Caen.   -   Lundi dernier, à dix heures, a été ouverte la session de la Cour d'assises. M. Roger de la Chouquais , président, a retracé en peu de mots, avec justesse et profondeur, quels étaient les devoirs des jurés.

Le premier accusé soumis aux débats est le nommé Ste-Croix. Né et domicilié à Sotteville-les-Rouen, il était venu travailler à Condé-sur-Noireau, ou il était accusé d'avoir forcé le coffre du domestique de l'auberge où il logeait, et d'y avoir volé 59 fr. Il avait avoué son crime, et a renouvelé ses aveux à l'audience, prétendant seulement n'avoir pas forcé la serrure du coffre.

Déclaré coupable de vol, mais sans les circonstances aggravantes d'effraction, il a été condamnéà cinq années d'emprisonnement. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Janvier 1829   -  Introduction de l'imprimerie.  -  M. Jean-Pierre Auger, originaire de Condé, obtint son brevet d'imprimeur en lettres, en 1829, et celui de Lithographe en 1854. Depuis cette époque ses presses sont continuellement en activité. Il nous a engagé à faire l'histoire de sa ville natale, et s'est chargé d'en faire l'impression.

 

Février 1830   -   Le froid continu.   -   Depuis 30 ans notre pays n'avait pas éprouvé un froid aussi intense que celui qui s'est fait sentir dans la nuit de mardi à mercredi, le thermomètre, au milieu de la ville, dans un courant d'air ordinaire, est descendu à 15° au-dessous de zéro, exposé a un air libre, il a baissé jusqu'au-dessous de 17° et à 20° dans la campagne.

Aussi tout est gelé, même dans les appartements où le feu est entretenu pendant toute la journée.

- Aujourd'hui le thermomètre était descendu à 5 heures du matin à 15º 5/10 en plein air. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1830   -   Vol de moutons.   -    Deux moutons furent volés au sieur Le Pontonnier, propriétaire à Condé-sur-Noireau, pendant la nuit du 31 octobre, trois autres moutons, que le voleur n'avait pu emmener sans doute, étaient restés à la porte de la bergerie.

Les informations prises par le sieur Le Pontonnier lui firent connaître que le nommé Louis Lemarchand, boucher à Lassy, avait dû tuer, le lendemain du vol, trois moutons, encore bien qu'il n'en eût acheté qu'un au marche de Lassy. Lemarchand soutint qu'il en avait acheté trois, et nia de la manière la plus positive les faits qui lui étaient reprochés.

L'accusé qui, depuis le moment où il avait été renvoyé devant les assises, s'était tenu caché, s'est présenté volontairement quelques jours avant l'ouverture de la session. Le jury n'a point trouvé de charges suffisantes pour motiver une déclaration affirmative contre l'accusé, qui a été rendu à la liberté. (Le Pilote du Calvados)

 

10 Août 1830.   -   Arrivée de Charles X, et de sa famille à Condé-sur-Noireau. Après y avoir passé la nuit, ils partirent le lendemain pour Vire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1830    -    L'unité nationale scellée à Condé.   -   Nous recevons de toutes parts des lettres sur le patriotisme qui a présidé dans les villes et les communes de notre département à l'inauguration du drapeau national et à la proclamation du Roi-citoyen.

-   A Condé, la fête n'a pas été moins brillante. Une garde nationale nombreuse pour cette petite ville est maintenant organisée, elle se compose de 500 hommes, pour l'armement complet desquels des fusils vont être demandés au gouvernement. (Le Pilote du Calvados

 

Février 1831    -    On nous écrit de Condé-sur-Noireau.   -    Notre petite ville ayant reçu un drapeau de S. M. Louis-Philippe, à l'exemple de plusieurs autres arrondissements, avait l'intention de faire bénir cette bannière nationale. M. le curé avait promis de satisfaire au désir de ses ouailles, et avait même déjà invité pour la cérémonie un curé de ses confrères. Voulant ajouter à l'éclat de cette solennité par le charme de l'harmonie, les musiciens de notre garde nationale soufflaient et resoufflaient dans leurs clarinettes et bassons depuis huit jours, au point qu'on n'avait pas soufflé de la sorte depuis plus de 15 ans dans notre pays.

Enfin tout était réglé pour la cérémonie, et nos musiciens étaient prêts à faire marcher leurs concitoyens au son de nos airs nationaux, lorsque M. le curé changeant de note, la veille du jour fixé pour la bénédiction du drapeau, annonça bien poliment à M. le maire que la cérémonie n'aurait pas lieu.

Nous ne savons à quoi attribuer ce changement subit dans la pensée de notre curé, à moins qu'il n'ait songé que ce drapeau n'avait pas besoin pour être respecté d'une bénédiction, ou bien que dans une ville dont une partie de la population est protestante, il ne serait pas convenable de procéder à une cérémonie qui pourrait être contraire au vœu d'un assez grand nombre des citoyens armés pour la défense de ce drapeau et le maintien de l'ordre public. (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1831    -    Nominations.   -   Par ordonnance du 8 de ce mois, les adjudants-majors et les chirurgiens aides-majors des bataillons communaux de Falaise, Vire, Condé et Taillevende-le-Grand, ont été nommés, savoir :

Falaise.   -   Adjudant-Major, M. Toutaint  ( Maurice ).  Aide- Major, M. Bacon-Hubert.

Vire.   -   Adjudant-Major, M. Lavigne ( Guillaume-Félix ). Alide- Major, M. Bouchard { Charles ).

Condé.   -   Adjudant-Major, M. Guillouet ( Victor ).  Aide-Major, M. Vaulegeard.

Taillevende-le-Grand.   -   Adjudant-Major, M. Madelaine, dit Tremoy.  Aide-Major, ( emploi vacant ). (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1832    -    Acte de générosité à Condé-sur-Noireau envers des Polonais.   -   Lorsque les sentiments généreux sont si communs en paroles, mais assez rares en action, il est doux d'avoir à signaler des actes de vertu d'autant plus digues d'éloges, qu'ils ont moins de prétention à la célébrité.

Deux bons citoyens de Condé-sur-Noireau, MM. Leboucher et Victor Guillouet, eurent à peine appris l'arrivée en France de Polonais, après les désastres de leur malheureuse patrie, qu'ils s'empressèrent de demander au comité qu'il voulut bien leur adresser, à chacun, un de ces infortunés défendeurs de la liberté. Cette demande fut accueillie avec empressement, et deux Polonais arrivèrent à Condé où ils ont trouvé l'hospitalité la plus délicate. La maison de leurs hôtes leur a offert tout ce qu'ils auraient pu désirer sous le toit de frères en état de satisfaire à leurs moindres désirs. L'un d'eux y est encore, et doit y rester indéfiniment. L'autre ne pouvant résister au besoin de rechercher les débris épars de sa famille, cette idée le poursuivant sans cesse, même au milieu des égards dont il était environné, son hôte, M. Leboucher, vient de lui fournir à ses frais les moyens de se rendre en Galicie par les voitures publiques, seule manière de voyager que lui permette maintenant la faiblesse de sa santé.

Puissent de semblables exemples trouver des imitateurs ! (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1832    -    État sanitaire général.   -   Malgré les variations assez sensibles qu'éprouve depuis longtemps la température dans notre pays, il n'est point question de maladies graves, mais tout au plus d'indispositions qui sont le résultat ordinaire de la saison.

Sur aucun point du département le choléra ne s'est manifesté, et nous sommes certains que ce qui a été dit d'un cas qui aurait eu lieu à Condé-sur-Noireau, est tout à fait faux. L'état sanitaire du pays est, nous le répétons, satisfaisant, ce que l'on doit probablement attribuer aux précautions sanitaires généralement pratiquées, puisque la saison même serait peu favorable à la santé publique, et ce doit être une raison pour engager les habitants à ne pas négliger les moyens qui produisent ces heureux résultats. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1832    -    Difficultés liées à la récolte de pommes.   -   Depuis plusieurs années notre pays, dont la principale et pour ainsi dire la seule boisson, est le cidre, a été fort malheureux, sous ce rapport. Depuis deux ans surtout, la récolte des pommes a totalement manqué, et les caves ou celliers sont actuellement presque entièrement vides.

Aussi, advinrent une troisième vendange également fâcheuse, et une partie de la population serait réduite à boire de l'eau.

Les pommiers ont en ce moment la plus belle apparence, une partie sont arrivés à la floraison qui se fait bien, les autres, qui fleurissent plus tard, promettent beaucoup aussi, et si l'automne répond aux promesses brillantes du printemps, tout annonce une bonne année. Si le vieux dicton normand, qui promet beaucoup de pommes dans les années où il y a beaucoup de hannetons, est vrai, nous devons avoir pour cette année de grandes espérances, car le nombre de ces insectes est tel qu'on ne l'avait vu depuis longtemps. Il est même des localités où le feuillage des arbres est entièrement dévoré par les myriades de ces hôtes passagers qui viennent y chercher asile et nourriture. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1833    -    Un incendie.   -    Un incendie s'est manifesté, dans la nuit du 1er au 2 de ce mois, dans un bâtiment appartenant à M. Lemoine, fabricant à Condé-sur-Noireau. Le dommage a été peu considérable, grâce à la promptitude des secours. La malveillance est tout-à-fait étrangère à cet accident.  (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1833    -    On nous écrit de, Condé-sur-Noireau.   -   Le nommé Hurel, monté dans une voiture chargée de chaux, arrivait à Condé par la route de Caen dans la soirée du 20 de ce mois. Il voulut en descendre à l'entrée de la ville, mais il se trouvait dans un état complet d'ivresse qui ne lui permettait pas de calculer ses mouvements, et il tomba si malheureusement que la roue lui passa sur le corps, et le tua sur le champ.

Voilà, dans l'espace de quelques jours, et dans la même ville, le second malheur occasionné par l'imprudence. (Mémorial du Calvados)

 

Novembre 1841   -   Cour d’assises du Calvados.   -  Albert-Juvenal Lavoye est un ouvrier charron qui, après avoir quitté, vers la fin de juillet, les Batignolles, où il travaillait, se rendit A Condé-sur-Noireau. Le 12 août dernier les sieurs Piel et Leroi se trouvait à boire dans le cabaret du sieur Guiltin. Lavoye survint et s'attabla avec eux. Après de nombreuses libations, Piel se lève le premier et sort pour regagner son domicile, mais à peine a-t-il atteint les dernières maisons de la ville, qu'il est assailli par un homme qui, après l'avoir frappé d'un coup de bâton, le jette à terre et lui plaçant le genou sur la poitrine, lui demande de l'argent. Piel effrayé lui remit 30 fr. 

Lavoye a été déclaré coupable de ce fait et condamné A 10 années de réclusion.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1841   -   Cour d’assises du Calvados.   -  Les frères Delauney et un nommé Quesné , accusés d'avoir, à la suite d'une rixe survenue dans un cabaret de Condé-sur-Noireau entre eux et le sieur Cheslot, frappé ce dernier, ont été acquittés. 

— Le nommé Pierre Soré, déclaré coupable de tentative de viol sur la fille Passard, a été condamné à 5 ans de réclusion.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Souscription ouverte pour l'érection, d'un monument en l'honneur du contre-amiral Dumont-d’Urville, à. Condé-sur-Noireau, sa ville natale, sous la direction et la surveillance d'une commission présidée par M. le comte de Pontécoulant, pair de France.

A la nouvelle de la catastrophe de Meudon, un cri de douleur a retenti de toutes parts !...

La ville de Condé-sur-Noireau devait ressentir de tout son poids la consternation générale... Un de ses enfants les plus illustres, un de ces génies rares qui honorent leur patrie, le brave amiral Dumont-d'Urville, qui avait tant de fois et sous tant de faces défié la mort, venait de lui être cruellement et misérablement enlevé !..

Fière d'avoir vu naître cet intrépide marin, la ville de Condé veut en perpétuer à jamais le souvenir, en élevant à sa mémoire un monument qu'elle devra moins à ses propres ressources, qu'aux sympathies des amis de la science, de tous les cœurs généreux qui voudront bien s'associer à une œuvre éminemment nationale.

Déjà le concours bienveillant de Sa Majesté et de sa famille, l'appui du gouvernement, le vote du conseil municipal de Condé, la souscription de la famille de l'infortuné Dumont-d'Urville, celles de ses compatriotes et des citoyens les plus honorables, ne laissent aucun doute sur l'exécution du projet. Plus les offres seront abondantes, plus le monument sera digne de sa destination.

Et qui refusera de concourir à glorifier la mémoire du grand homme qui a tant fait pour la science ?. Et l'une des plus belles illustrations de la Normandie...

On souscrit à Bayeux, chez Me  Niobey, notaire, au secrétariat de la mairie, et au bureau de l'Indicateur. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   C'est M. Guy, architecte de la ville de Caen, que les habitants de Condé-sur-Noireau se sont empressés de charger de l'honorable mission de composer et de construire le monument a ériger en l'honneur de l'illustre et infortuné contre-amiral Dumont-d'Urville, on ne pouvait pas imposer à des mains plus capables une tâche plus noble et plus nationale. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Presque tous les journaux rapportent des phénomènes de végétation plus ou moins extraordinaires, à l'époque avancée de la saison où nous sommes. Il existe en ce moment dans un jardin de notre ville un pommier qui est couvert de fleurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1843   -  Nouvelles locales.   -   On écrit de cette ville au « Haro », qu'elle vient d'être le théâtre d'un crime affreux.

Un nommé R….., charpentier, avait le malheur d'être uni à une femme fort adonnée à la boisson, ce qui occasionnait de la mésintelligence dans le ménage, pour faire renoncer son épouse à son ignoble passion, R….. avait employé tous les moyens, depuis, de entrait tous les jours sous le toit conjugal.

La douceur et la réprimande jusqu'à l'argument du plus fort. Mais ni ses prières, ni ses corrections n'avaient amené de résultat. Sa femme continuait toujours à boire, et avec la boisson, la discorde.

R….., eût alors recours à un premier moyen de grande violence. Il construisit une bière, et un jour que sa femme était comme ivre[1]morte, il l'y enferma, voulant, dit-on, la faire mourir de soif. Après cette opération, R….. partit pour aller à sa journée, bientôt le manqué d'air ne tarda pas à rendre le sentiment à sa femme qui se mit à pousser des cris excessivement désespérés qui, quoique fort assourdis, furent cependant entendus des voisins : accourus dans la maison de R….., ceux-ci délivrèrent la malheureuse femme. R….. revint le soir de son travail : apostrophé sur ce qu'il avait fait, il répondit en termes peu polis et sans aucun embarras à tous ceux qui l'interrogeaient, et il leur demanda a son tour de quoi ils se mêlaient. « Ne puis-je pas jouer et plaisanter avec ma femme ! je l'avais enfermée là dedans pour rire », disait-il en montrant la bière.

Les choses se passèrent ainsi sans autre résultat.

Huit jours après cependant, R….. rentre le soir de son travail et trouve de nouveau sa femme ivre, il prend toutes les précautions possibles pour s'en débarrasser. C'est vers le milieu de la nuit qu'il met à exécution son terrible projet : il s'arme d'un énorme bâton, traîne sa femme par les cheveux au milieu de la chambre à coucher et là, il la frappe à coups de pieds et de bâton jusqu'à ce qu'il croit qu'elle a expiré.

La justice informée s'est transportée sur les. lieux, l'autopsie du cadavre a été faite en présence de l'assassin qui y a assisté avec la plus grande impassibilité et le plus grand sang-froid. R….. a été déposé dans la maison d'arrêt de Vire. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1844   -  Inauguration du monument Dumont-d'Urville.   -    Le maire de la ville de Condé-sur-Noireau prévient le public que l'inauguration du monument élevé à la mémoire du contre-amiral DUMONT-D'URVILLE aura lieu le dimanche 20 octobre prochain. La cérémonie commencera à midi précis. Elle sera suivie d'un banquet, auquel toute personne pourra souscrire avant le 15 octobre.

Le soir, illumination générale, mât de cocagne, réjouissances publiques et feu d'artifice.

Les personnes qui voudront faire partie du banquet sont invitées à prendre leurs cartes à la mairie, ou chez l'un des commissaires ci-après désignés : MM. Vaullegeard, docteur-médecin, Guillet Jules, négociant, Delaferlé, négociant, membres du conseil municipal. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1844   -  Avis aux maires.   -   L'administration préfectorale vient d'adresser à MM. les maires du Calvados la circulaire suivante : Caen, le 12 septembre 1844.

Messieurs, je crois utile d'appeler votre attention sur la disposition de l'article 34 du décret du 23 juin 1806, concernant la police du roulage. Cet article est ainsi conçu :

Tout propriétaire de voitures de roulage sera tenu de faire peindre sur une plaque de métal, en caractères apparents, son nom et son domicile : cette plaque sera clouée en avant de la roue et au côté gauche de la voiture, et ce, à peine de vingt-cinq francs d'amende : l'amende sera double si la plaque portait, soit un nom, soit un domicile faux ou supposé.

Quoique cette disposition soit aussi claire que précise, il arrive journellement qu'on s'en écarte. Des propriétaires font clouer la plaque au collier du cheval de limon ; d'autres la  remplacent par une bande de papier portant leur nom et leur domicile. En agissant ainsi, non-seulement ils se mettent en contravention avec les prescriptions du décret, mais encore ils appellent sur ces infractions l'attention des agents chargés de les constater. De là une foule de procès-verbaux nécessairement suivis de condamnations.

Je vous engage, Messieurs, à profiler de vos relations avec vos administrés pour leur rappeler qu'il est indispensable, pour prévenir les poursuites, que la plaque soit en métal, qu'elle soit clouée sur la partie de la voiture indiquée par le décret, et que l'inscription qu'elle porte soit lisible et apparente. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -   Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie française en 1844.  -  Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons d'écrite le titre.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables.

Mais avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que 110 fabricants qui y eussent envoyé leurs produits et que la dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près d'un demi-siècle.

Teillage du lin et du chanvre. - M. Guesnon, de la Chapelle-Yvon, est mentionné honorablement pour le travail du lin et du chanvre en branches, opéré dans un établissement fondé par lui  en 1843 et qui opère sur 600 000 kil. de matières premières.

Tissage. - MM. Lefournier Lamolle père et fils et Dufay, à Condé-sur-Noireau, ont obtenu une médaille d'argent, pour la fabrication du linge de table et d'étoffes d'ameublement en  Damas, laine et coton, ils occupent 220 ouvriers et ont prés de 100 métiers Jacquart. Ils avaient reçu une médaillé de bronze en 1839.

Dentelles. - MM. Lefebure et sœur et Petit, à Bayeux. avaient obtenu une médaille de bronze en 1819, celle d'argent en 1823, celle d'or en 1827.  Ils sont rappelés en 1844 comme toujours digne de celle-ci pour les nouveaux et riches produits qu'ils ont exposés.

M. Leboulanger, à Bayeux, qui occupe 800 ouvrières, a obtenu une médaille d'argent pour ses magiques dentelles, remarquables par le bon goût du dessin et la richesse de l'exécution.

M. Violart, à Courseulles, a reçu la même récompense, il avait obtenu en 1834 la médaille de bronze. Ses produits très beaux, riches et variés, en dentelle noire, ont attiré l'attention.

M. Torcapel, à Caen, a mérité la médaille de bronze pour ses tulles brodés, du goût le plus pur, la grâce et la légèreté des dessins, l'aspect avantageux du réseau. ll exposait pour la première fois.

MMles Villain, à Caen, ont été mentionnées honorablement.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route, peuvent prétendre à un égal succès.  (Source  : Journal de Honfleur)

 

Décembre 1846   -  Cour d'assises du Calvados.  -   Le nommé Barbot, âgé d'environ 45 ans, habitant à Condé, reconnu  coupable, d'attentat à la pudeur, a été condamné à 5 ans d'emprisonnement.  ( source : Journal de Honfleur)  

 

Mars 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Le jeudi 7 janvier dernier, la dame Legregeois, marchande de coton, eut l'imprudence de laisser dans le tiroir d'une petite table qu'elle a dans la halle de Condé-sur-Noireau, un sac contenant 295 fr. montant d'un billet que le créancier n'avait pas réclamé.

Le jeudi suivant 14 la dame Legregeois, en arrivant à la halle, s'aperçut de suite de l'absence de son argent, un mouchoir qui avait enveloppé le sac était seul resté. On remarquait sur la table et le tiroir les trous d'un ciseau et d'un marteau qui avaient dû servir à ouvrir et refermer le tiroir.

Dans l'intervalle des deux marchés, la halle avait été occupée par la nommée Bruyer, propriétaire d'un salon de figures de cire, et par le nommé Vallet, qui l'accompagnait en qualité de domestique et de musicien.

L'un et l'autre furent l'objet des poursuites de la justice. L'instruction a justifié la fille Bruyer, mais elle a établi des charges puissantes contre Vallet en la possession duquel on a trouvé les instruments qui avaient servi à commettre le crime et une partie de la somme volée, il a été condamné à 5 ans de réclusion. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847      -  Nouvelles nationales.  -  Le recensement de la population de la France fait pour 1846, donne un total de 35 400 486 individus, celui fait en 1841 avait donné un total de 34  230 178.

Ce qui donne pour les cinq ans un accroissement de 4 170 308. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Mai 1845   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La deuxième session des assises du Calvados s'est ouverte le lundi 5 mai, sous la présidence de M. Loisel, conseiller. Nous donnons un résumé succinct des affaires qui ont été jugées.

   Bosquet (Pierre-Nicolas-Armand), âgé de 24 ans, né à Mauchand-le-Grand, successivement clerc de notaire à Bourguébus et ensuite à Condé-sur-Noireau, de 1838 à 1842, était accusé de deux faux en écriture de commerce, et de vingt-huit faux en écriture privée, commis depuis 1840. Convaincu sur tous les chefs d'accusation, Bosquet n'a été condamné qu'à cinq ans de réclusion et à l'exposition, grâce à l'intérêt qu'inspire sou père, qui a vendu son bien pour acquitter les dettes de son fils.

   Guesnon (Charles), clerc chez le sieur Poulain, huissier à Bayeux, fut chargé . en 1842 de faire plusieurs dépôts à la caisse d'épargnes, pour les filles de son patron. Guesnon s'appropria les sommes qu'on lui confiait, les inscrivant lui-même sur le livret, et apposant la signature du receveur. Ces faux découverts, l'accusé a été forcé de les reconnaître. Grâce aux circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à quatre années d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Audience du 20. 

— Charles-Tranquille Le Sec, demeurant à Condé-sur-Noireau, ouvrier tisserand en coton, poursuivait de ses assiduités Célina Hébert, âgée de 24 ans, travaillant dans une boutique avec sa mère et d'autres ouvrières. Le Sec entra, le 29 janvier au soir dans cette boutique, se jeta sur Célina, la terrassa et lui porta sept coups de poignard, dont aucun n'a heureusement été mortel.

Plusieurs personnes accoururent aux cris de la victime et de ses compagnes et parvinrent à s'en emparer et à le désarmer, malgré son énergique résistance. 

Cet homme est ordinairement sombre et taciturne, mais quand il est ivre, et cela lui arrive assez souvent, il devient d'une extrême exaltation. Réprimandé souvent par la dame Hébert, et plusieurs fois par le juge de paix, il n'avait point interrompu ses poursuites et six semaines avant le crime, s'était pourvu d’un couteau-poignard. On ne pouvait douter qu'il n'y ait eu préméditation : Le jury, en le reconnaissant coupable, a admis des circonstances atténuantes et Le Sec ne subira que la peine des travaux forcés à perpétuité. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Le Baccalauréat.   -   La faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43 ont été reçus.

Un seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien ; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le glorieux voyage du Prince Président à travers les démonstratives populations du midi s'est élevé de jour en jour jusqu'aux proportions d'un événement national. Le Prince marque son passage bienfaits, le peuple par ses ovations sont aussi significatives, aussi irrésistibles que les bienfaits sont considérables et dignes de la haute et pieuse pensée, de la main généreuse qui les répand. Déjà, l'on peut dire que, dans cette belle et vive moitié de la France, l'Empereur est universellement acclamé, par anticipation sur la proclamation légale et constitutionnelle de l'Empire.

D'un autre côté, et pour ce qui concerne notre département, le journal « l’intérêt Public » a fait précéder des quelques lignes que nous nous empressons de transcrire ci-après, la reproduction de la proclamation de M. le Maire de Condé-sur-Noireau :

« Dans un grand nombre de communes, dans la banlieue de Caen, les pétitions circulent et se couvrent d'adhésions.

A Verson, les électeurs sont venus en masse signer une adresse au prince-président.  « Beaucoup de communes attendent, nous assure-t-on, avant de pétitionner, la manifestation que leurs Conseils municipaux veulent faire pour inaugurer leurs pouvoirs, à l'exemple des Conseils de Rouen et d'un grand nombre de villes, dont le Moniteur cite chaque jour les adresses patriotiques. Nous sommes convaincu que le Calvados, qui s'est montré si unanime dans les trois précédentes acclamations du suffrage universel, sera encore des premiers à se signaler par son patriotisme et par sa gratitude envers le digne héritier de l'Empereur. » (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.

Dans la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La « Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.

Les usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu desquels elle passe.

Des réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il peut faire.

La « Calonne » et la « Touques », la première surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau, atteignait un mètre.

Lisieux n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée de Corbon est sous l'eau.

La vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le plus, pénible spectacle.

A Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables, dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.

Mercredi la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.

Le pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.

A Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.

Un particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une trentaine de bestiaux ont péri.

Port-en-Bessin a été inondé.

Le pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux pont de Pont-Farcy est détruit.

La route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé, Vire ont été suspendues.

A Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont écroulés, l'eau dépassait le premier étage.

A Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert dans les marchandises et les métiers.

La « Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires. Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2 mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur, entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des bestiaux noyés.

On parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à reconstruire.

Ainsi toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands suivant les localités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1853   -  Écoles de filles.   -   Je ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses.

Les communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune.

Des subventions leur seront assurées comme à celles précédemment établies.

Asiles ouvroirs.  -—  II en sera de même des localités  qui établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les adultes.

Maisons d'écoles. —  Des subventions seront également assurées aux communes qui justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions hygiéniques voulues.

Logements insalubres.    Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ).     Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Organisation de pompiers.   -   Il y a par exemple, urgence de voter les fonds dans toutes les communes pouvant s'associer, pour avoir au moins deux corps de pompiers par canton. Nous entrons dans la saison des incendies. Il y a déjà eu des sinistres graves, et malheureusement les cantons dont j'ai le regret d'avoir à faire, comme rappel, l'indication ci-après, sont encore en retard de faire leurs propositions :

Ryes, Trévières, Creully, Tilly, Évrecy, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, Coulibœuf, Orbec.

J'invite les corps municipaux de ces cantons à se reporter aux instructions qui leur ont été données aux n° 2 et 9 du Recueil. Les communes des 28 cantons ayant fait leurs propositions peuvent, vu l'urgence, considérer l'organisation comme approuvée et la faire fonctionner. Le Préfet attend la très prochaine nomination des officiers, qui est soumise à l'institution par l'Empereur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   L'hiver, pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.

Ce changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une végétation prématurée . (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Lenteigne. Audience du 20.

La peine de 15 mois de prison est infligée à Virginie-Jeanne James, âgée de 18 ans, domestique, née à Louvigné-du-Désert, demeurant à Condé, convaincue d'avoir, vers la fin de 1853 et au commencement de l'année courante, soustrait frauduleusement, au préjudice de ses maîtres, les époux Guillouet, divers objets de literie, du linge de table, etc…, etc..., etc...

La femme Félicité Outin, veuve Martin, âgée de 51 ans, née à Caligny, demeurant à Condé, accusée de complicité par recel, est acquittée. (source Le Journal de Honfleur)

 

Février 1855   -  Cours d’Assises du Calvados.   -   Présidence du M. Adeline, conseiller. Audience du 1er février.

— Besnard (Marie-Jeanne), journalière, 51 ans, née à Gers, demeurant à Condé-sur-Noireau.

La fille Besnard était employée comme journalière, depuis le mois de septembre dernier, chez les époux Ellie, à Condé-sur-Noireau. Depuis quelque temps ceux-ci s'apercevaient que de nombreuses soustractions étaient commises à leur préjudice.

Le dimanche 19 novembre dernier, ils s'embusquèrent pour épier la fille Besnard à sa sortie de chez eux, et ils la virent prendre un paquet caché sous un tas de bois. On courut à elle, et on reconnut que c’était un morceau de lard salé qu'elle avait enveloppé dans son tablier. Une perquisition ayant été opérée au domicile de cette fille, on y découvrit une certaine quantité de lard et beaucoup d'autres objets, tels que farine, légumes, fruits, soustraits aussi aux époux Ellie.

On découvrit encore chez la fille Besnard un grand nombre d'objets de toute nature, appartenant à une dame Brunel, chez laquelle elle avait été domestique pendant environ 6 ans. Cette dame s'était aperçue maintes fois que la fille Besnard la volait ; elle en avait même acquis la preuve une fois en faisant perquisition dans son armoire. Elle avait trouvé dans ce meuble du sucre, du savon, de la chandelle, des pots de confiture et une somme de 110 fr., plus une pièce d'or. La fille Besnard ne devait pas avoir d'argent, et, peu de temps auparavant, la dame Brunet s'était aperçue de la soustraction d'une somme de 110 francs et de trois pièces d'or.

Malgré les preuves résultant de cette découverte, la dame Brunel n'avait cependant pas dénoncé sa servante ; elle n'avait même pas osé la congédier, et ce n'est que plusieurs mois après qu'elle, était sortie de chez cette dame.

Cette malheureuse n'oppose à toutes ces charges que des mensonges et des dénégations.

Déclarée coupable avec circonstances atténuantes, la fille Besnard n'a été condamnée qu'à 3 ans de prison. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Adeline. Audience du 1er février.

Lafosse (Pierre-Léonor) âgé de 29 ans, peintre en bâtiments, demeurant à Douvres, est accusé d'avoir fabriqué et mis en circulation deux billets revêtus de fausses signatures. Ces faits sont avoués par Lafosse, qui grâce à l'admission de circonstances atténuantes, n'est condamné qu'à deux ans de prison.

— De nombreux vols domestiques sont reprochés à la fille Marie-Jeanne Besnard, âgée de 50 ans, née à Gent ( Manche), demeurant à Condé-sur-Noireau. Ces crimes ont été commis au préjudice des époux Elie.

L'accusée, qui s'était retranchée derrière des mensonges et des dénégations, passe des aveux complets aux débats et obtient des circonstances atténuantes. La Cour la condamne à 5 ans de prison. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -  Chemin de fer.   -   On s'occupe activement d'études relatives au projet de chemin de fer tendant à relier Granville à Caen. Il y a quelques jours, des cantonniers plantaient des jalons à cet effet, le long des coteaux d'Allemagne.

La même opération a eu lieu dans la vallée de l'Orne jusqu'à Harcourt, et depuis ce bourg jusqu'à Condé-sur-Noireau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -   Présidence, de M. le conseiller Le Menuet de la Jugannière. Audience du 1er août.

— La femme Lefrancois (née Arsène Berthault), âgée de 48 ans, épouse séparée de biens, habitait, avec son mari, la ville de Condé-sur-Noireau, elle faisait des entreprises de menuiserie qui la constituaient marchande publique. Bien que ce commerce fut peu important, cependant il a donné lieu à un grand nombre d'opérations.

Par suite de mauvaise gestion ou de désordres, la femme Lefrançois s'étant trouvée au-dessous de ses affaires confectionna un grand nombre de billets faux et disparut au moment de l'échéance. L'information a recueilli vingt-quatre de ces billets, ils représentent une somme de 1 714 fr. 50 c. Toutes les signatures qui y sont apposées sont celles de commerçants connus ou d'êtres imaginaires qu'elle qualifiait de commerçants. Pour déguiser la fraude, la femme Lefrancois faisait écrire, par un tiers, le corps du billet et le faisait endosser par un autre, de manière à varier les écritures.

Ceux qui ont coopéré ainsi à la confection des billets faux sont ses quatre enfants et un voisin, le nommé Daniel (Julien-Pierre), perruquier à Condé.

Daniel a comparu devant les assises du Calvados, le 19 mai dernier, et a été condamné, vu l'admission des circonstances atténuantes, à deux ans d'emprisonnement. Depuis ce jour, la femme Lefrancois, qui avait réussi à se soustraire par la fuite aux recherches dont elle était l'objet, a été arrêtée à la Délivrande et elle a comparu le 1er août, devant le jury.

Déclarée coupable sur les cent trente-deux faits principaux cotés contre elle, cette femme a été condamnée à six ans de travaux forcés et à 100 francs d'amende. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1855   -   Cour d’Assises du Calvados.  -  Trois vols avaient eu lieu à Condé-sur-Noireau, au préjudice de M. Gosselin, fabricant.

Un malfaiteur inconnu s'était introduit dans son magasin à l'aide d'une fausse clé et lui avait volé, la première fois, une pièce d'étoffe et un paquet de coton, la seconde fois, du coton et de la toile, et enfin, le 30 août dernier, deux pièces d'étoffe.

Résolu, enfin, à connaître ce hardi voleur, le sieur Gosselin fit le guet, pendant plusieurs nuits, avec un sieur Jeanne, son voisin. Le 5 septembre dernier, vers une heure du matin, un homme s'approcha avec précaution de la porte du magasin, qu'il essaya d'ouvrir avec une fausse clé. N'ayant pu y parvenir, cet homme fit le tour de la maison, escalada une fenêtre du rez-de-chaussée, pénétra dans l'arrière-boutique et de là dans le magasin. Déjà il s'était emparé d'une pièce de toile qu'il plaçait sur son épaule, quand les sieurs Gosselin et Jeanne s'élancèrent sur lui et l’arrêtèrent.

C'était le nommé Gautier (Germain), tisserand, âgé de 59 ans, demeurant à Condé-sur-Noireau. Il se reconnut coupable de la tentative de vol dans l'exécution de laquelle il avait été surpris, mais il nia les vols précédents.

Malgré ses dénégations, il a été déclaré coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés et condamné à dix ans de réclusion. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1858   -  A noter.   -   Encore deux villes normandes qui vont être éclairées au gaz ! ce sont Condé-sur-Noireau et Flers. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1859   -   Une imprudence.   -   On nous fait part, dit « Le Noireau », d'un événement extraordinaire qui s'est passé dans notre ville ces jours derniers et qui heureusement n'a pas eu de suites graves.

Avant-hier, un nommé Jean Duval, domicilié à Condé, rue de Vire, fileur de coton chez M. Callais, aîné, voulut remettre sur un cylindre une cuirassé qui était tombée ; il monta à cet effet sur une chaise, mais sa chemise se trouva accrochée à une vis de pression. Entraîné par la machine, et a eu tous ses vêtements broyés et mis en lambeaux, et, par un hasard providentiel, est tombé nu sur terre sans aucune blessure, si ce n'est quelques légères contusions, après avoir tourné plusieurs fois autour du cylindre dans un espace de trente-cinq centimètres. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Les inondations dans le Calvados.   -   Après trois jours de pluies continuelles et abondantes, nos deux rivières, dit « Le Normand » ( de Lisieux ), ont débordé sur plusieurs points. Vendredi, le boulevard des Bains a été submergé sur une étendue d'une vingtaine de mètres. La rivière d'Orbec couvrait les prairies de Beuvillers ; la gare du chemin de fer et les deux routes d'accès n'ont pas été atteintes par les eaux.

A Vire, les rues aux Teintures et du Pont ont été submergées, il y avait un mètre d'eau dans les maisons. Les fabriques de Maisoncelles, Saint-Germain-de-TalIevende et Saint-Marlin-de-Tallevende ont beaucoup souffert. Les perles et dégâts sont évalués à 80 000 fr.

La crue avait commencé le 29, vers sept heures du soir, et la rivière la Vire et le Noireau ne sont rentrées dans leur lit que le lendemain matin, à sept heures.

A Condé-sur-Noireau, l'alarme était donnée le 30 décembre, à deux heures du matin. Aussitôt toute la gendarmerie avec l'empressement et le dévouement que ce corps d'élite apporte toujours quand il s'agit de conjurer un péril, un danger, montait à cheval et se rendait en toute hâte dans le quartier Saint-Martin, entièrement inondé, et dont les habitants imploraient des secours.

Les eaux avaient envahi depuis la rue de la Roque jusqu'à la filature de M. Louis Calais, située à 1 kilomètre de là. Toutes les rues, tous les chemins aboutissant, à la rivière de Noireau, étaient submergés. Il y avait , dans certains endroits, près de 2 mètres d'eau.

Les habitants, ayant placé des lumières sur toutes les fenêtres, permirent ainsi aux gendarmes de se transporter à cheval partout où leur présence était réclamée. Aidés des autorités, du commissaire de police et d'autres personnes dévouées, ces braves soldats purent retirer des rez-de-chaussée, un grand nombre de personnes qui y étaient en danger. Ce pénible travail était enfin achevé, lorsque tout-à-coup on apprit que les époux Beaumont, âgés d'environ 70 ans, et un jeune enfant de 5 ans, étaient restés dans leur domicile, envahi par l'inondation. Aussitôt le maréchal-des-logis de gendarmerie, le commissaire de police, assistés de deux courageux citoyens, les sieurs Prébois et Loreille, que nous sommes heureux de signaler, coururent au secours de ces malheureux, qui étaient en proie au plus violent désespoir. En effet, réfugiés sur leur lit, les époux Beaumont voyaient déjà l'eau dépasser la paillasse ; quelques instants plus tard, et peut-être ils, allaient trouver la mort, lorsque leurs sauveurs sont arrivés. Ces pauvres vieillards ont été recueillis par le sieur Prébois.

49 familles ont eu a souffrir de cette inondation. On cite comme ayant essuyé de plus grandes pertes : MM. Rivière, Bazin, Vardon-Duguet, Duret-Robillard, Duguet, Delhan, Anne frères, Froger, Delier, etc... On estime à 30 000 fr. environ le montant des perles. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Avis de recherche.   -   M. le préfet vient d'adresser la circulaire suivante à MM. les sous-préfets, les maires, les commissaires de police et les commandants de gendarmerie : Caen, le 26 décembre 1859.

Messieurs, Le jeune Desmousseaux (Charles), âgé de 12 ans, placé dans l'établissement des orphelins, de Caen, s'est évadé à la fin du mois de juin dernier, et on n'a pu encore découvrir le lieu où cet enfant est retiré.

Je vous prie de me communiquer les renseignements que vous pourriez obtenir sur le fugitif, assez grand pour son âge, dont le visage ovale est ordinairement pâle et qui a les cheveux bruns.

Son air et son langage ne révèlent pas l'intelligence.

Agréez, etc…                 Le préfet du Calvados, TONNET.       ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1860   -   Découverte d’un cadavre.   -   Le 20 de ce mois, on a retiré de la rivière le Noireau le cadavre du sieur Grard, forgeron, âgé 45 ans, domicilié à Condé-sur-Noireau, qui, la veille, était tombé accidentellement du pont de la Roque. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860   -   Un accident.   -   Le 3, dis le journal de Falaise, à son départ d'Harcourt, Mme Charles Dubois, propriétaire à Condé-sur-Noireau, se trouvait dans une voiture attelée d’un cheval qui venait de prendre le mors aux dents. Dans le but d’éviter le danger, Mme Dubois a sauté de cette voiture sur le sol, mais, en exécutant ce mouvement, elle est tombée, et, dans sa chute, s'est blessé assez brièvement à la tête, au poignet et à l'épaule droite.

Sa position, cependant n'inspire pas de sérieuses inquiétudes. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1861   -   Encore un accident causé par l'imprudence d'un ouvrier !   -    Le sieur Lechevalier (Pierre), âgé de 60 ans, né et demeurant à Condé-sur-Noireau, était employé comme surveillant dans la filature de M. Dumont, à Condé. Le 11, s'étant aperçu que la cuirasse s'était échappée d'un batteur, il voulut l'y replacer, sans avertir le contremaître. Dans ce moment, la clavette du volant le saisit, et, l'entraînant avec la rapidité de l'éclair entre la cuirasse et l'arbre, le broya en un instant.

Aux cris que eet infortuné est le temps de pousser, on accourut et on s'empressa d'arrêter la machine. Le malheureux Lechevalier tomba alors sur le plancher dans un état affreux, et ne donnant aucun signe de vie. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1861   -   Un accident.   -   Mardi dernier, le nommé Rouzier, domestique au moulin des Vallées, à Condé, a reçu deux coups de pied de cheval dans la poitrine, par suite desquels il a succombé le lendemain.

Cet infortuné laisse dans la misère une femme et quatre enfants en bas Age. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1861   -   Un incendie.   -   Un incendie, qui menaçait de prendre d'immenses proportions, s'est déclaré, samedi dernier, dans la filature du Pont-Cel, à Condé-sur-Noireau, appartenant à MM. Lelogesis Roger et Robillard.

Grâce à l'activité des secours, en a pu circonscrire le feu dans le bâtiment où se trouve le batteur et préserver la filature. On attribue ce sinistre à la négligence du contre-maître, qui n'avait pas mis d'huile dans la pompe. Le frottement a tellement échauffé les pièces de la mécanique, que cela a enflammé le coton.

Le dommage est évalué à 3 000 fr. environ, mais ce qui est très heureux, c'est qu'il n'en résultera pas d'interruption de travail pour les 200 ouvriers employés dans cette fabrique. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1861   -   Le télégraphe.   -   La ligne télégraphique de Vire à Caen, par Condé-sur-Noireau, fonctionne depuis quelques jours, des affiches, placardées dans les rues de Vire et de Condé, indiquent les heures d'ouverture des bureaux et les conditions des tarifs.

Le lieu d'installation du bureau de Vire donne matière à un curieux rapprochement. Le local, sis rue des Cordeliers, destiné à la correspondance télégraphique, la plus belle conquête de la physique moderne, a été loué à l'Administration par l'arrière-petite-fille de l'illustre Virois Pierre Polinière, que le monde savant se plaît à regarder comme le père de la physique expérimentale. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Novembre 1861   -   Un accident.   -   Avant-hier, vers quatre heures du soir, le nommé Leſavray (Pierre), âgé de 31 ans, domestique chez le sieur Lebon, messager à Condé-sur-Noireau, était occupé, avec son camarade Beuzelin, à décharger d'une voiture une harasse de sucre, du poids d'environ 400 kilog.

Tout-à-coup la voiture s'étant dérangée, la harasse est tombée sur la jambe gauche de Leſavray et lui a fracturé le péroné, avec luxation complète du pied. Cette blessure nécessitera probablement l'amputation du pied de ce malheureux. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Février 1862   -   Encore une des suites de l'ivresse.   -    Dimanche 22 janvier, vers huit heures du soir, un nommé Prosper Groult, âgé de 42 ans, tanneur à Condé, était allé, accompagné d'un de ses amis, payer les loyers de sa maison à son propriétaire, M. Arsène Madeline. Là, ils burent plus que de coutume et sortirent dans un état complet d'ivresse. Mme Madeline, redoutant probablement un accident ( la rivière est très profonde en cet endroit ), fut les conduire jusqu'à ce qu'elle crut qu'il n'y avait plus de danger. Elle venait de les quitter, quand Groult voulut retourner boire et entraîner avec lui son camarade celui-ci refusa, et, après une lutte de quelques seconde à peine, Groult perdit l'équilibre et tomba dans la rivière.

Le courant était si fort qu'il ne fut pas possible de lui porter secours, et le malheureux disparut bientôt.

-       Le même jour, et presque au même endroit, un autre individu, également en état d'ivresse, est tombé dans la rivière avec sa voiture et son cheval, il y aurait infailliblement péri, si plusieurs personnes n'étaient arrivées à son secours. Son cheval, dit-on, a été noyé. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1862   -   Un accident de la route.   -   Le mardi 11 de ce mois, vers huit heures du soir, un accident fâcheux est arrivé à Condé, au village du Haut-Mesnil, près la propriété de M. du Saussay.

Le nommé Alexandre Merouze, corroyeur, âgé de 35 ans, conduisait une voiture dans laquelle il était monté. Voulant dépasser une autre voiture qui précédait la sienne et que conduisait un nommé Morel, domestique, il profita d'un endroit où le chemin se trouvait un peu plus large, et partit au galop, une des roues monta sur une borne, et Merouze fut jeté par terre avec tant de vitesse et de force qu'il ne put se relever.

Le sieur Morel courut aussitôt chercher du secours, plusieurs personnes s'empressèrent d'arriver à son aide, et emportèrent Merouze chez lui dans un état déplorable, le sang lui sortait par l'oreille droite.

M. Langlois, docteur-médecin, appelé en toute hâte, déclara qu'il avait une veine de cassée dans la tête et qu'il n'y avait aucun espoir de le sauver. Mérouze laisse une veuve et trois enfants en bas-âge. (Le Noireau.)

 

Février 1862   -   Le tirage au sort.   -   Hier a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861 nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Par arrêté.   -   M. le préfet du Calvados a pris, à la date d'hier 23, l'arrêté suivant :

Art. 1er. La somme de 16 872 fr. 90 c., déposée à la Recette générale du Calvados et provenant, jusqu'à concurrence de 6 872 fr. 70 c.. des souscriptions volontaires consenties en faveur des localités du Calvados où l'industrie est particulièrement en souffrance, et, pour le surplus, de la munificence de S. M. l'Empereur, est répartie comme il suit :

-        Falaise, 5 600 fr. La moitié de cette somme sera versée dans la caisse de la ville pour être employée en distribution de secours ou en travaux d’utilité communale, l'autre moitié profitera à la ligne de moyenne communication de Cesny-Bois-Halbout à Falaise et sera versée dans la caisse de M. le receveur général.

-        Condé-sur-Noireau. Distribution de secours aux indigents et travaux d'utilité communale, 5 600 fr. ; Clécy. id. 420 fr. ; Crocy, id. 370 fr ; St-Denis-de-Méré, id., 800 fr. ; St-Marc-d'Ouilly, id., 420 f. ; Mesnil-Villement, id., 880 f. ; Pierrefitte-en-Cinglais, id., 90 fr. ; St Rémy, id., 100 fr. ; Thury-Harcourt, id., 180 fr. ; Croissanville, id., 1 000 fr. ; Ouilly-le-Vicomte, id., 300 fr. ; Mesnil-Guillaume. id., 250 fr. ; Thiéville, id., 62 fr. 90 ; La Chapelle-Yvon, id., 170 fr. ; Aunay, id., 400 fr. ; Saint-Germain-du-Crioult. id., 180 fr. ;  Maisoncelles-la-Jourdan. id., 50 fr.

Art. 2. La présente répartition sera notifiée à MM. les sous-préfets de Falaise, de Lisieux et de Vire. 1862. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1863   -   De nouveaux chantiers.   -    De nouveaux chantiers viennent d'être ouverts sur la ligne de Caen à Flers, en conformité des instructions de S. Exc. M. le ministre des travaux publics.

Bien qu'établis en régie, ces chantiers n'en sont pas moins dirigés et conduits par de véritables entrepreneurs, sous la surveillance des agents de l'administration, cette disposition a paru nécessaire pour la prompt et régulière organisation des travaux.

A effet d'assurer une exécution convenable de ces travaux, chaque entrepreneur est autorisé à choisir, comme il l'entendra, parmi les ouvriers habitués au maniement des outils et aux allures des chantiers, un premier cadre qui ne pourra excéder le 1/5e de l'effectif total de ses ateliers. Mais le restant, soit les 4/5e de cet l’effectif, sera exclusivement dévolu aux ouvriers du pays sans travail.

Ne seront considérés comme ouvriers du pays sans travail que ceux qui seront porteurs d'un certificat délivré par l'un de MM. les maires de l'Orne ou du Calvados.

Les chantiers sont ouverts :

     De Bully à Croisille (Calvados), sur une longueur de 11 kilomètres.

Sur cette longueur, l'entreprise est donnée à MM. Nouteau et Divert, à Clinchamps.

Le conducteur des travaux est M. le chef de section Bochet, qui résidera sur les lieux, mais dont la résidence n'est pas encore définitivement fixée.

     De Saint-Rémy à Cantepie (Calvados), sur environ. 3 kilomètres.

L'entreprise est donnée à M. X.

Le conducteur des travaux est M. le chef de section Chartrain, résidant à Clécy.

     Du Noireau prés la Rivière jusqu'à Condé-sur-Noireau, sur une longueur de 8 278 mètres.

L'entreprise est donnée à MM. Dawant et Amiot, en résidence à Condé,

Le conducteur des travaux est M. le chef de section Foubert, résidant à Condé.

Les ouvriers auxquels seront délivrés des certificats devront se présenter d'abord au bureau du chef de section, pour y faire viser leur certificat et connaître en même temps le point de la section où ils pourront être occupés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1863   -   Les lignes télégraphiques.     -   On place en ce moment, entre Condé et Flers, des poteaux télégraphiques pour relier ces deux villes, distantes seulement de onze kilomètres.

Jusqu'à ce jour, Caen correspondait avec Domfront par Argentan, et la ligne de Caen à Condé s'éloignait de cette dernière ville pour se diriger sur Vire. Dans peu de jours, le télégraphe sera installé par la voie normale, c'est-à-dire par la route impériale de Caen à Domfront, traversant Harcourt, Condé et Flers. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1864   -   Une tromperie.   -   Jeudi dernier, M. le commissaire de police de Condé-sur-Noireau a rédigé procès-verbal contre un cultivateur d'Athis, pour une tromperie qui mérite d'être signalée.

Ce cultivateur avait à vendre une certaine quantité de beurre de qualité très inférieure. Afin de le vendre à meilleur compte au marché de Condé, il s'était avisé de le recouvrir en entier d'une couche très légère de beurre de première qualité, c'est au moyen de cette fraude qu'il s'est fait payer sa marchandise 10 c. par kil. plus qu'elle ne valait. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1864   -   Une noyade accidentelle.   -   Le Journal d'Alençon nous apprend qu'un déplorable accident est arrivé mercredi matin dans une des carrières de granit exploitée à Condé par M. Genève, entrepreneur de la ligne de Surdon à Laigle.

Un journalier de la Boissière, nommé Thuand, voulant éviter un éboulement, est tombé la tête sur une grosse pierre et s'est tué instantanément. Cet homme, qui était un bon et honnête ouvrier, laisse une femme enceinte de cinq mois et trois enfants en bas-âge. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1864   -   Incendie à Condé-sur-Noireau.  -   Vendredi soir, vers 8 heures, un sinistre important, mais dont les suites pouvaient être affreuses, est venu affliger la ville de Condé.

Un incendie venait de se déclarer dans la filature de M. Michel Marie situe au milieu de la ville. En un instant, l'établissement entier est devenu un immense foyer menaçant de réduire en cendres toutes les maisons de la rue du Vieux-Château.

Grâce aux secours promptement organisés et à l'empressement de la population, on a pu, tout d'abord, essayer de faire la part du feu, mais ce n'est qu'après un temps assez considérable que l'on a pu y réussir.

L'administration, craignant que l'incendie ne gagnat une partie de la ville, envoya demander des secours à Flers et à Vire, qui répondirent avec le plus louable empressement à cet appel.

Cet incendie est tout à fait accidentel, la perte est évaluée à environ 190 000 fr., elle est couverte par plusieurs assurances.

La filature de M. Michel Marie, qui était à peine achevée, occupait une centaine d'ouvriers dont la position va être bien pénible à l'entrée de l'hiver. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   Le télégraphe.   -   Par suite de l'accroissement du travail au bureau télégraphique de Condé-sur-Noireau, un service de jour complet y sera prochainement établi.

Par décision du 19 janvier, M. le directeur général des lignes télégraphiques a confié la gestion de ce bureau à M. Clémenso (Etienne-Gabriel-Emile-Edouard), chef de station de 2e classe. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1865   -   Le choix des gares.  -   Le Noireau publie la note suivante qui lui est communiquée :

« Par décision ministérielle en date du 16 octobre dernier, les projets présentés par MM. les ingénieurs de la ligne de Caen à Flers, pour l'établissement des gares de Condé-sur-Noireau et de Berjou-Pont-d'Ouilly, ont été définitivement approuvés.

La station de Condé se trouve fixée à Saint-Martin, et la nouvelle décision va permettre d'exproprier prochainement les terrains à acquérir.

Il n'a pas été donné suite, comme on le voit, aux diverses réclamations présentées pour obtenir la construction d'une gare intermédiaire au Pont-Errembourg. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1865   -   Un halo-lunaire.  -   Samedi soir, on a remarqué le phénomène assez rare d'un magnifique halo-lunaire. La lune était entourée d'un immense cercle ayant les couleurs de l'arc-en-ciel. Cela, disent certains pronostiqueurs, nous annonce de grandes pluies avec inondations. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1865   -  Un accident de la route.   -    Le 10 de ce mois, vers les cinq heures du soir, un malheureux accident est arrivé rue du Chêne, à Condé-sur-Noireau. Voici dans quelles circonstances :

Armand Calbry revenait de Caen, conduisant une voiture chargée de 6 000 kilogrammes de coton. Arrivé rue du Chêne, proche la filature du Pont-Cel, il entendit le roulement de deux tilburys qui le suivaient. Calbry s'empressa d'appuyer sur la droite de la chaussée. L'une des voitures passa dans le chemin laissé libre. Le conducteur de l'autre, contrairement aux règlements, voulut passer du côté opposé, la roue de sa voiture rencontra un tas de pierres et versa dans le fossé. Calbiy ne s'en aperçut pas d'abord, mais au bout de quelques instants, entendant crier derrière lui, il arrêta ses chevaux et alla voir ce dont il s'agissait. Le conducteur du tilbury gisait sur le sol la roue de la voiture de coton, au pied de laquelle il avait été renversé, lui était passée sur le genou droit et le lui avait littéralement broyé.

Aidé de M. Henry, contremaître de la filature, et de quelques autres personnes, Armand Calbry, transporta le blessé chez M. Lécuyer, aubergiste, et les médecins furent appelés. Le lendemain l'amputation était habilement pratiquée par MM. Vallegeard, Tariel et Langlois.

La victime est le sieur Jacques Davoult, âgé de 61 ans, voiturier à Proussy. (Journal de Vire.)

 

Janvier 1866   -   Accident.   -   A Condé-sur-Noireau, vendredi, la nommée Auvray Aline, âgée de 25 ans, et bobineuse dans la filature de MM. Froger et Cie a été prise par un cylindre  vertical en mouvement, qui lui a fracturé les jambes contre le métier qu'elle conduisait.

Transportée immédiatement à l'hôpital, on a constaté que ses blessures, quoique graves, ne mettaient pas sa vie en danger.  

 

Février 1866   -   Découverte d'un cadavre.   -   Ces jours dernier, on a retiré de la rivière Le  Noireau, le cadavre  putréfié de la dame Langlois Aimée, veuve Lebailly, âgée de 52 ans,  propriétaire au lieu-dit, et dont la disparition de son domicile avait été remarquée depuis plusieurs jours.

On attribue cette mort à un suicide, mais on ne connaît pas la cause de cet acte de désespoir. ( Le Bonhomme Normand )

 

Mai 1866   -   Services télégraphiques.   -   Le service télégraphique établi entre Condé et Aunay-sur-Odon a été ouvert à la correspondance officielle et privée, à dater du 16 mai.

Les dépêches seront transmises tous les jours, de neuf heures à midi et de deux à sept heures du soir, les dimanches et jours fériés, de huit heures et demie à neuf heures et demie du  matin.

La direction du bureau d'Aunay est confiée à l'instituteur.

 

Février 1867   -   Mort de froid.   -   Un cultivateur de la commune de Sainte-Honorine-le-Chardonne, le sieur Delivet, est mort de froid, dans la neige, dans des circonstances si incroyables que nous serions le premier à les révoquer en doute si nos renseignements n'étaient puisés à bonne source.

Ce cultivateur et son cousin, le sieur Clouet, âgé de 21 ans, étaient partis, le 18 de ce mois, pour Condé-sur-Noireau, afin d'informer leur famille de la mort de leur grand-oncle. Ils eurent la mauvaise idée, par le froid qui sévissait, de boire plus que de mesure.

entre dix et onze heures du soir, ils s'égarèrent et s'aventurèrent sur la ligne du chemin de fer. Près de la Bazoque, Delivet, exténué de fatigue et le froid, tomba dans la neige en disant qu'il ne pouvait aller plus loin.

Son camarade courut demander du secours à un hameau voisin, il frappa tout d'abord à la porte d'une vieille fille qui, se trouvant malade elle-même, lui cria qu'elle ne pouvait lui ouvrir, Clouet courut alors frapper à la porte de X...., le priant de venir lui aider à transporter un homme qui allait  à quelques pas mourir de froid. X..., le somma de se retirer et le menaça même de  son fusil.

Clouet retourna près de Delivet, essaya de le traîner jusqu'au village, mais à bout de forces et voyant que le fardeau était trop lourd, il courut de nouveau frapper à la porte de X..., en le suppliant de venir au secours de son malheureux camarade expirant. Nouveau refus, exaspéré, Clouet menacait de défoncer la porte, lorsqu'un coup de fusil fut tiré par une croisée. Clouet dut alors se retirer et parvint, non sans peine, à Mantilly, car il avait les pieds à peu prés gelés.

Le lendemain matin, le cadavre du malheureux Delivet fut enlevé par ses parents et transporté à Sainte-Honorine.

 

Mai 1867   -   Une allocation.    -   M. le ministre de l'instruction publique et des cultes vient d'allouer un secours de 6 000 francs à la ville de Condé-sur-Noireau pour l'aider dans la reconstruction partielle de son église.

 

Juillet 1867   -   Un meurtre.   -   Le 28 courant, vers les onze heures du soir, un meurtre a été accompli dans les circonstances suivantes :

Plusieurs jeunes gens, sortant des auberges se sont dirigés vers le domicile du nommé Lemoigne Pierre, interdit pour cause d'aliénation mentale, demeurant au haut du Champ-Saint-Gilles, à Condé-sur-Noireau, ils voulurent pénétrer chez lui de force, mais celui -ci s'arma d'un fusil qu'il déchargea à bout portant à la gorge d'un de ces jeunes gens, le nommé Dorenlot Alfred,  âgé de 24 ans, tisserand au dit lieu. Il a survécu quatre heures après cet événement. La justice informe.

 

Juillet 1868   -   Un incendie.   -   Dans la nuit de vendredi dernier à samedi, vers trois heures, le feu a éclaté dans une maison située à Condé, rue de Vire, appartenant à Mme Veuve Barbot. Le premier étage de cette maison était loué aux époux Lericheux, ouvriers cotonniers et le second étage, composé de mansardes et grenier, était occupé par le gendre de la veuve Barbot, le sieur Leconte, colporteur. C'est dans le logement de ce dernier que l'incendie s'est déclaré, sans qu'on ait pu en découvrir la cause. Les époux Leconte, paraît-il, étaient revenus  de Vire, la veille, vers 10 heures du soir. ils se couchèrent sans avoir remarqué rien d'extraordinaire dans la maison. A trois heures du matin, ils furent éveillés par la crépitation que produisaient les flammes en dévorant une cloison en planche qui séparait leur mansarde d'avec le grenier, dans ce grenier étaient renfermées une trentaine de bottes de foin qui avaient pris feu. Les époux Leconte n'eurent que le temps de se sauver et de donner l'alarme. En un instant, les quatre pompes de la ville furent amenées, et les chaînes formées pour les  alimenter.

Tout le monde a fait son devoir. Les autorités de la ville, le capitaine des pompiers, le commissaire de police, la gendarmerie, ont, de concert, habilement dirigé les travaux d'extinction, et,  après une heure d'efforts énergiques, on était maître du feu, qu'on parvint à concentrer dans la partie supérieure de la maison.

La perte peut s'évaluer ainsi : Pour l'immeuble de la dame Barbot, qui était assuré à la compagnie l'Aigle, environ 2000 francs.

Les époux Leconte ont perdu tout leur mobilier évalué à 1500 francs environ, et assuré à la même compagnie.

Enfin le sieur Lericheux, locataire du premier étage, a subi dans son mobilier, qui n'était pas assuré, une perte de 200 francs environ.  

 

Août 1868   -   Une panique.   -   Encore une panique dans l'église de Saint-Sauveur, à Condé. Dimanche dernier, pendant la messe de huit heures et demie, un cri se fit entendre, poussé,  paraît-il, par une jeune dame dont l'enfant venait de perdre connaissance, suffoqué par la chaleur étouffante qui régnait dans l'église. Ce fut le signal d'une folle déroute.

La foule se leva et se précipita vers les portes, culbutant et foulant aux pieds deux ou trois malheureuses femmes qu'on releva dans un état déplorable. Pourtant rien ne crouler.

M. Marcotte, architecte du département, a visité l'édifice il y a quelques mois. Les tribunes de l'église étaient, suivant lui, parfaitement solides et n'avaient besoin d'aucun nouvel étai. Les piliers de fer qu'on a ajoutés depuis étaient complètement inutiles et n'ont été placés, suivant son avis, que pour donner de la sécurité au public.

 

Août 1868   -   Un incendie.   -   Mercredi, vers 5 heures et demie du soir, le feu s'est déclaré dans les combles du bâtiment des dévidoirs dépendant de la filature de la Bataille, sise à  Condé-sur-Noireau, appartenant à MM. Delaferté-Bazin et Fernand Lefebvre.

Les fileuses qui étaient occupées dans ce bâtiment, précisément au dessous du grenier en feu, ne s'en aperçurent pas d'abord, et l'alarme leur fut donnée par des ouvriers qui travaillaient en face, dans le principal bâtiment de la filature.

Les pompes de la ville, celle de l'usine du Pont-Cel, et celle de M. Bazin, des Iles, furent amenées, et, grâce au voisinage de la rivière, purent fonctionner immédiatement.

Après une heure et demie d'un travail énergique, le feu put être concentré dans son foyer primitif.

Cet incendie est tout accidentel, car on ne monte jamais avec de la lumière dans les greniers où il s'est déclaré. Il est probable que les déchets de coton gras qu'on ramassait dans les  combles se sont enflammés spontanément, ainsi que cela arrive assez fréquemment dans les filatures. L'ensemble des pertes est de 5 660 francs.  

 

Février 1869   -   La bibliothèque.   -    Le Conseil municipal de Condé-sur-Noireau vient de voter la réorganisation de la bibliothèque communale, fermée, il y a deux ans, par suite des changements apportés dans la distribution intérieure de l'Hôtel de Ville. Le Conseil municipal de Condé-sur-Noireau vient de voter la réorganisation de la bibliothèque  communale,  fermée, il y a deux ans, par suite des changements apportés dans la distribution intérieure de l'Hôtel de Ville.                                                   

-    Le Conseil municipal de Condé-sur-Noireau vient de voter la  réorganisation de la bibliothèque communale, fermée, il y a deux ans, par suite des changements apportés dans la distribution intérieure de l'Hôtel de Ville.  

 

Mars 1869   -   Une noyade.   -   Dimanche dernier, à Condé-sur-Noireau, M. Louis Dorenlot, âgé de 75 ans, cultivateur à Pontécoulant, s'est noyé par accident.

Ce vieillard avait pour habitude de venir, de temps en temps, le dimanche, dîner chez ses fils qui habitent Condé, et dont l'un, M. Édouard Dorenlot, est à la tête d'un important établissement de menuiserie et de scierie mécanique. Le bon vieillard avait coutume d'apporter à ses enfants quelque produit de sa ferme, et dimanche encore il s'était muni à leur intention d'un large pot de crème.

En passant au Pont-Cel, M. Louis Dorenlot fut rencontré par son beau-frère, qui revenait de Condé, et qui demeure également à Pontécoulant, annulée. Celui -ci l'interpella : « tu as du sang à la figure » ! « C'est vrai, répondit M. Dorenlot, je me suis fait une petite écorchure à la main, et je me suis mis du sang à la figure, mais je vais me laver avant d'arriver à Condé ».

Le vieillard s'approcha en effet de la rivière, et se mit en devoir de se nettoyer le visage. A ce moment, son beau-frère, qui reprenait la route, l'avait perdu de vue.

Au bord de la rivière, grossie par les pluies, M. Dorenlot fût-il pris d'un étourdissement, où un coup de vent violent le poussa-t-il dans l'eau ? C'est ce qu'il est impossible de constater.  Toujours est-il que le malheureux vieillard disparut et ne fut retrouvé que le mercredi, vers neuf heures, à la grille de la filature de M. Bazin.  

 

Juin 1869   -   Fait divers.   -  Ces jours derniers, un phénomène curieux a attiré une foule de visiteurs chez Mlle Véniard, épicière, rue Saint-Jacques, à Condé. II ne s'agissait que d'un Chat nouveau-né, mais d'un chat assez drôlement constitué, puisqu'il avait deux tètes bien distinctes soudées sur un seul corps. Ce qu'il y avait encore de bizarre dans cet animal, c'est que ses deux têtes n'avaient qu'une seule oreille chacune, et que l'unique corps avait deux colonnes vertébrales.

Malheureusement, nous ne pouvons terminer ce billet de naissance par la formule « La mère et. l'enfant se portent bien ». La mère chatte ne va pas mal, mais le malheureux petiot ne  pourra vivre qu'empaillé, comme disait Jocrisse. Il est vrai qu'il vivra longtemps à l'aide de cette préparation.  

 

Septembre 1869   -   L’ouragan du 12 au 13 septembre.   -  Une épouvantable tempête a sévi pendant quarante-huit heures sur notre contrée, elle a commencé dans la huit de samedi à dimanche, le calme n'est revenu que lundi dans la soirée.

A Caen, les dégâts ne sont pas fort considérables : un platane renversé sur le Cours-la-Reine, quelques branches et quelques vitres brisées, un coin de mur renversé rue Basse et la chute d'une cheminée, rue Saint-Sauveur sont, avec beaucoup d'ardoises et de tuiles arrachées aux toits, à peu près tout ce qu'on peut, ici, reprocher à la bourrasque.

Dans la campagne, sur les routes, les pertes sont beaucoup plus grandes, on ne voit qu'arbres brisés et renversés, les arbres fruitiers sont dépouillés de leur récolte, les pommiers sont partout fort endommagés.

A Condé, le vent, arrivant avec une force irrésistible sur le café-concert, l'a complètement renversé, bouleversant, dispersant, brisant les glaces, la vaisselle et les mille choses nécessaires à son exploitation. Heureusement, le propriétaire de l’établissement, voyant la charpente et les toiles fléchir sous l'effort de la tempête, avait déjà enlevé les lustres, les appareils à gaz et quelques autres objets de prix. Dans le même temps, trois tentes voisines éprouvaient le même sort, ainsi qu'une loge de spectacle forain. La frayeur était telle que, pendant quelques instants, on n'entendait que des voix appelant désespérément au secours.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le vent a renversé la flèche du Clocher de l'église de Leffard. Cette flèche était haute de 15 mètres et charpentée en bois. Elle a entraîné avec elle quantité de pierres de taille qui lui servaient de base. Cette masse énorme tombant sur le toit l'a défoncé sur un espace de dix mètres. L'église est couverte en ardoises, la voûte est en bois et ne pouvait résister à ce choc violent. Les débris sont donc tombés dans l’église même qui à cette heure, comme de juste était déserte. Ce dommage est évalué à dix mille francs.

Il y a eu interruption dans le service des bateaux â vapeur de Caen au Havre. L'ouragan a été terrible sur la côté du Havre, On apercevait, tout en face de nos cotes, un certain nombre de barques chavirées.

Les régates de Ouistreham ont eu lieu, cependant, mais dans le canal et non pas, comme on l'avait annoncé, entre les estacades et le sémaphore. Une barque de pêche, en rentrant dans le port, a eu son beaupré brisé. Quel que temps auparavant, une bisquine venant de Courseulles, forçant de toiles, ayant manqué l'entrée de Ouistreham, a été obligée de mouiller au large.

Samedi, vers minuit, un canot à crevettes, portant le numéro 173, nommé « Victor et Rodolphe », moulé d'un seul marin, le sieur Prudent Fortier, âgé de 30 ans, ayant manqué à donner dans les jetées, il a été repoussé, à la mer et a fini par mouiller devant les mâts des bains de Trouville. A sept heures un quart du matin, on a vu ce canot en danger, puis chavirer et, disparaître, entraînant avec lui Prudent Fortier, qui laisse une veuve et deux enfants, une fille de 16 mois, de son mariage avec sa femme, la veuve Lebac, ayant un enfant de 1 ans de son premier mari qui, comme le deuxième, s'est noyé.

Déjà le 10 courant, le nommé Désiré Génie, étant dans son canot sans lest, a sombré à deux milles de Villers, il s'est cramponné â la mâture, où il s'est maintenu jusqu'à l'arrivée de la barque de pêche « Tout-à-Marie », n° 100, de Trouville, patron Gagnard, qui, l'ayant aperçu, l'a recueilli et déposé à Villers.

 

Octobre 1869   -   Fait divers.   -  Dans la nuit du 24.au 25 octobre dernier, une vache appartenant à M. Jouvin du Saussey, propriétaire au hameau du Mesnil a été enlevée de son herbage, au Pont-Cel. Le matin, en s'apercevant de cette disparition, M. du Saussey pensa d'abord que l'animal avait franchi les barrières qui entourent cet herbage, il s'empressa donc de faire des recherches, qui n'eurent aucun résultat. Toutefois, remarquant que le cadenas de la barrière a été forcé, il conçut quelques soupçons, et fit faire sa déclaration à la gendarmerie de Condé.

Le lendemain, on apprenait qu'une vache qui venait de mettre bas et paraissait abandonnée avait été trouvée à Saint-Pierre-la-Vieille, c'était celle de M. du Saussey, et elle lui fut remise immédiatement.

 

Novembre 1869   -   Fait divers.   -  Mardi dernier, dans la matinée, un sieur Lecornu, cultivateur dans une commune des environs de Flers, après s'être arrêté quelques instants à l'auberge de M. Delivet, à la Remaisière, près Condé, venait de sortir et de donner un coup de fouet à son cheval pour le faire partir, lorsque tout à coup il entendit la servante de l'auberge s'écrier : « Ah ! mon Dieu ! arrêtez ! arrêtez ! »  Il se précipita aussitôt à la tête de son cheval et l'arrêta. Il était malheureusement trop tard, une des roues de sa voiture avait passé sur une petite fille âgée d'environ deux ans et demi, appartenant au sieur Fourré, maréchal, et l'avait tuée sur le coup. Mardi dernier, dans la matinée, un sieur Lecornu, cultivateur dans une commune  des environs de Flers, après s'être arrêté quelques instants à l'auberge de M. Delivet, à la Remaisière, près Condé, venait de sortir et de donner un coup de fouet à son cheval pour le faire partir, lorsque tout à coup il entendit la servante de l'auberge s'écrier : « Ah ! mon Dieu ! arrêtez ! arrêtez ! »  Il se précipita aussitôt à la tête de son cheval et l'arrêta. Il était malheureusement trop tard, une des roues de sa voiture avait passé sur une petite fille âgée d'environ deux ans et demi, appartenant au sieur Fourré, maréchal, et l'avait tuée sur le coup. 

On peut juger quelle dut être la désolation profonde des pauvres parents qui, attirés par les cris de la servante, accoururent et trouvèrent leur malheureuse enfant gisant sans vie sûr la route. 

Il parait qu'aucune faille n'est imputable au sieur Lecornu qui ne pouvait apercevoir la petite fille qui jouait de l'autre côté de la voiture, devant la roue, au moment où il s'apprêtait à continuer,  sa route.

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  Mardi, vers dix heures du soir, une rixe a eu lieu, à Condé, dans la rue du Chêne, entre deux ouvriers, deux amis: les sieurs Eugène Aubry, camionneur à la filature du Ponl-Cel, et Frédéric Jourdain, père de onze enfante, tisserand dans le même établissement. Jourdain commença par tenir un propos injurieux à l'adresse de la sœur d'Aubry.  Celui-ci riposta par un coup de poing. Jourdain  déclara qu'il allait porter plainte au commissaire de police, et, en effet, il se dirigea du côté de la rue du Vieux-Château. Aubry le suivit. L'ayant rejoint, il lui demanda si sa plainte était déposée. C'est alors que Jourdain prit ses ciseaux et en porta trois coups dans la poitrine de son camarade. Puis il continua sa route. Aubry le suivait toujours. Arrivé devant le café Maizerets, rue du Vieux-Château, Jourdain se retourna encore et donna à Aubry un nouveau coup de son arme. Ce quatrième coup porta dans l'épaule d'Aubry, qui s’affaissa sur le sol.

Jourdain prit la fuite par la rue de la Motte-de-Lutre. Un jeune ouvrier, le sieur Morieux, qui accompagnait Aubry, le releva et l'aida à regagner son domicile.

Les blessures du sieur Aubry ne paraissent pas dangereuses, et il n'a pas attendu, dît-on, son rétablissement pour retirer la plainte que, dans le premier moment, il avait déposée contre son camarade.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -  Un de ces jours derniers, la servante d'un aubergiste des environs du pont, à Condé, ayant à nettoyer une certaine quantité de paires de chaussures, s'installa sur le bord du quai. Elle allait donner le premier coup de brosse, quand sa maîtresse l'appela pour servir le café à des consommateurs. La servante laissa la bibliothèque de saint-Crépin étalée sur le parapet et rentra dans la maison. C'était précisément le moment où les gamins sortaient de l'école. Un jeune loustic de la bande avisa les chaussures et conçut le criminel projet de leur faire prendre un bain... Aussitôt exécuté que pensé... Souliers, pantoufles, bottines, escarpins, brosses, cirage, tout fit le grand saut dans la rivière. Inutile d'ajouter que le petit drôle s'empressa de décamper après ce bel exploit. Le nettoyage que la servante avait voulu opérer à la brosse s'est sans doute fait tout seul au fond de l'eau. Mais ce qu'il y a de moins drôle, c'est que quand on s'est aperçu de la disparition des chaussures, le courant les avait déjà emmenées si loin qu'il a été impossible de les retrouver. Avis aux pêcheurs à la ligne : si leur gaule s'empêtre dans une paire de souliers, prière de la rapporter au bureau du Journal de Condé, il y aura récompense.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Lundi dernier, un terrible accident a eu lieu à la gare de Condé-sur-Noireau. Les conducteurs du train partant à 5 h. 30 du matin, couchent dans  un bâtiment dépendant de la gare, avant de se coucher, les nommés Crespin et Lecoq, conducteurs de service, ayant fait beaucoup trop de feu dans le poêle qui se trouve dans ce bâtiment, le tuyau s'est disjoint et la fumée qui s'en échappait a asphyxié l'un d'eux, le sieur Crespin, âgé de 36 ans, qui laisse une veuve et trois orphelins. Lecoq a été très gravement malade, mais il est aujourd'hui hors de danger. 

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Nous avons annoncé dans notre, dernier numéro, que le sieur Crespin était mort asphyxié dans un appartement dépendant de la gare de Condé. La femme de la victime, en apprenant la mort de son mari, est tombée privée de sentiment pendant 4  heures.

Cet accident est d'autant plus malheureux, qu'il n'est le résultat d'aucune imprudence de la part des victimes.  La compagnie du chemin de fer de l'Ouest a déjà pris des mesures, paraît-il,  pour venir en aide à la veuve et à la fille de Crespin.

 

Mai 1870   -   Fait divers.  -  Un brave homme avait a introduire dans Condé, dimanche dernier, une bouteille d'eau-de-vie. Le droit d’octroi, pour une si faible quantité, n'est pas ruineux, mais notre héros tenait à en faire l'économie..! Il glisse donc la; chose sous sa blouse, et passe bravement devant le bureau d'octroi du Pont-Cel... Il entre en ville sans encombre... Le voilà sauvé... Malheureusement la joie du succès enivre notre homme. Il marche sans regarder à ses pieds, glisse et s'étale tout de son long sur le pavé. La bouteille sent son cœur se briser à la vue d'une telle infortune, contenant et contenu roulent dans le ruisseau...

Juste à ce moment passait un employé de l'octroi... Tableau !  Et le fraudeur aura son procès.

 

Juin 1870   -  Fait divers.   -   Le garde champêtre de la commune de X….... (canton de Condé), est un fonctionnaire modèle qui fait rigoureusement son devoir, ce dont on doit le féliciter.

Il y a quelques jours, passant à onze heures 45 minutes du soir devant un cabaret, il entendit chanter. Jugeant qu'il y avait là joyeuse compagnie, il entra et constata en effet la présence dans l'établissement de vingt-six personnes, seize jeunes gens de quinze à vingt ans et dix femmes ou filles. Parmi ces dernières se trouvait la femme même du garde champêtre et son propre fils, âgé de quinze ans. Le garde champêtre dressa immédiatement procès-verbal, ces faits constituant une contravention à la police des cabarets.

Le vigilant agent de la tranquillité publique doit comparaître prochainement à ce sujet devant le tribunal de simple police de Condé, comme civilement responsable de son fils  mineur. On  constatera cela de bizarre, qu'ayant trop bien fait son service, le consciencieux garde champêtre sera sans doute condamné à l'amende et aux frais.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit  compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Evrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.  

 

Juin 1871   -  Fait divers.   -   Le citoyen Urbain, membre de la Commune et originaire de Condé-sur-Noireau, a été extrait lundi matin du dépôt de la préfecture de police et conduit à Versailles en voiture cellulaire.   

 

Juillet 1871   -  Accident.   -  Une petite fille de 6 ans, appartenant aux époux Barré, journaliers à Condé, s'amusait à cueillir des coquelicots sur la propriété de M. Lelogeais, au bord de la Druance. Soudain le pied de la pauvre petite glissa, et elle tomba dans la rivière d'une hauteur de 4 m. L'eau et la vase ayant amorti la chute, la petite fille en fut quitte pour la peur. Comme la rivière est en ce moment peu profonde, elle se releva aussitôt, et, sans aide de personne revint sur l'autre rive, où son père s'était empressé d'accourir.  

 

Septembre 1871   -  Fait divers.  -  Un accident est arrivé mardi à Condé, M. Pierre Frérnont, domestique chez M. Alexandre Vardon, blanchisseur et filateur, conduisait, dans la rue d'Argentan, à Condé, une voiture à laquelle était attelé un jeune cheval. Tout à coup ce cheval, agacé par les mouches, partit à fond de train, en entraînant son conducteur qui, bien qu'il eut conservé les guides, était impuissant à le maîtriser. Cheval et voiture arrivèrent ainsi sur la p'ace d'Urville. Là l'animal s'élança dans le magasin de M. Gaignon, coiffeur, brisa les glaces et se fendit la tête sur une des barres de fer supportant la devanture. Un équarrisseur passait par hasard, il se rendit acquéreur de la dépouille du défunt.

Divers spectateurs de l'accident ont exprimé leur regret de ce que le cheval tué n’était pas de préférence livré aux bouchers. Il est certain, en effet, que cette viande jeune et saine eût été d'un débit facile.  

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  Un affreux accident est arrivé, rue Rousseau, à Condé, samedi, vers 10 heures du matin. Une pauvre ouvrière de filature. la femme Quédrue, obligée de s'absenter quelques heures, avait laissé seuls à la maison ses trois jeunes enfants, dont elle est l'unique soutien. L'ainée, nommée Eugénie, âgée de huit ans, sortit à son tour après avoir enfermé dans la chambre son frère Armand, âgé de cinq ans, et sa petite sœur, âgée de trois ans seulement. 

Restés seuls, les bambins cherchèrent quelque moyen de se divertir. Le petit garçon prit de la paille et la fit flamber. Des étincelles ne tardèrent pas à jaillir et mirent le feu à ses  vêtements. Aux cris poussés par les deux enfants, les voisins accoururent et brisèrent la porte. Mais il était déjà trop tard : couvert de brûlures, les vêtements en lambeaux, le pauvre petit donnait à peine quelques signes de vie. Les soins les plus empressés lui furent prodigués par M. le docteur Langlois, mais l'état du malheureux enfant est tel, qu'il ne reste que peu d'espoir.

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  M. le Préfet du Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur d'académie, a accordé aux écoles primaires un congé du samedi 30 décembre au jeudi 4 janvier inclusivement.

 

Janvier 1872   -  Fait divers.   -   Le 9 janvier courant, M. Louis Ménard, contre-maître dans un établissement de teinturerie de Condé-sur-Noireau, a été victime de la maladresse du conducteur d'une voiture qui circulait au trot dans les rues de Condé.

M. Ménard, atteint violemment par un des brancards, fut jeté sur le pavé. Le conducteur de la voiture, au lieu d'arrêter pour porter secours à la victime de son imprudence, continua son chemin sans plus s'en inquiéter. Mais un gendarme de service dans la ville se trouvait précisément sur le théâtre de l'accident. Il courut d'abord vers l'homme renversé, qui heureusement  n'avait reçu aucune blessure, puis vers le conducteur, à qui il appris en lui rédigeant procès-verbal, que les règlements de police sont toujours en vigueur.

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Urbain, le communard, l'ex-instituteur de Condé-sur-Noireau et de Moult, arrondissement de Caen, vient d'être embarqué sur le transport le « Rhin », à  destination de la Nouvelle Calédonie. La « Rhin » effectuera son voyage par le canal de Suez, ce qui diminue cette traversée de trois mois environ.

 

Décembre 1872   -  Pluies et récoltes.  -  Les pluies torrentielles tombées presque sans interruption depuis plus d'un mois ont produit dans notre pays de déplorables effets. Beaucoup de cultivateurs n'ont pu encore terminer leurs semailles de blé, ailleurs le blé n'a point levé, et on n'a plus d'espoir que dans les blés d'avril, qui sont loin de présenter les mêmes avantages. Les colzas, en général, ne paraissent pas trop se ressentir de cette submersion temporaire. 

La plupart des pommes à cidre sont recueillies. On parle de prix assez élevés, se balançant généralement de 3 fr. 50 à 4 fr. le demi-hectolitre. On nous fait espérer des arrivages prochains des îles anglaises, qui, sans doute, feront tomber les prix ci-dessus mentionné. 

Les pommes de terre sont loin de répondre  pour la qualité, aux espérances qu'elles avaient fait concevoir, mais on nous assure que plusieurs départements voisins sont sous ce rapport beaucoup plus favorisés que le nôtre. Enfin, espérons n'est-il pas un pronostic campagnard qui dit : hiver pluvieux, été abondant ».

 

Décembre 1872   -  Cartes-poste.  -  Il va être établi des cartes-poste qui seront vendues par l'administration au prix de 10 centimes et qui circulerons en franchise dans tout le territoire  français. Sur ces cartes on met l'adresse d'un côté, et quelques lignes de l'autre. Elles existent déjà en Suisse et en Angleterre, où elles rendent les plus grands service. 

 

Décembre 1872   -  Mauvais traitements.  -  La gendarmerie a procédé, vendredi dernier, à l'arrestation du nommé Dutoit, charretier à Condé-sur-Noireau, inculpé de mauvais traitement et sévices graves sur ses enfants mineurs, 

 

Mars 1873   -   Chemin de fer.   -   M. le président de la Chambre de commerce de Caen a reçu de Paris l'assurance formelle que le chemin de fer de Caen à Flers serait ouvert le 15 mai.

— D'un autre côté, nous sommes autorisés à affirmer que la ligne de Caen à Condé sera ouverte avant la fin d'avril.

 

Avril 1873   -   Incendie.   -  Un incendie a éclaté dimanche soir à Condé, rue St-Martin, au domicile de M. Malherbe, épicier. Alimenté par le foin, la paille et le bois qui se trouvaient dans  le grenier, le feu a pris une rapide extension, et gagné bientôt la maison voisine, celle de M. Lefay, boucher. Deux maisons ont été brûlées. 

 

Juin 1873   -   Nouvelles diverses.   -  A Normand, Normande et demie. La mère Canut, des environs de Condé, est sur son lit de douleurs depuis un mois. La fièvre augmente, les vents remontent vers l'estomac, tout annonce que la situation s'aggrave.

—  Diable ! diable ! dit le docteur, ça ne va pas, mère Canut....

Et pendant que l'homme de l'art encourage la bonne femme, un bruit retentit sous les

couvertures, et tout le monde à ce cri de soulagement, de répondre par celui de « Enfin ! »

Le docteur lui-même s'écrie :

— A la bonne heure, la mère, en voilà un qui vaut un louis !

 — Eh ben ! mousieu l'médecin, portez le alors sur vot’note.... ça sera autant de moins à vo payi !

 

Décembre 1873   -   Visites du premier janvier.   -  C’est le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est seulement à l’époque du 1er  janvier qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution,  l’affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l’adresse. On peut en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie jamais de carte.

 

Janvier 1874   -   Vol. -  Des voleurs ont essayé de s'introduire dans la sacristie de l'église Saint-Martin, à Condé-sur-Noireau, pendant la nuit du 13 au 14 courant. Pour cela, ils ont escaladé le mur du jardin du presbytère et forcé la serrure de la porte de la sacristie qui donne sur le jardin, mais le verrou étant mis, ils ont attaqué le mur lui-même. Ils n'en ont pas démaçonné assez pour s’ouvrir un passage, et sont partis laissant divers outils dont la justice s’est naturellement emparée.  

 

Juillet 1874   -   Le réchauffement climatique.   -  La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la  sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par  hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Août 1874   -   Une enfant brûlée.  -  Mardi, un affreux accident a eu lieu à Condé, hameau de la Mottinière. Une petite fille nommée Ernestine Salles, dont les parents habitent la rue du Chêne, à Condé, laissée un très court instant seule dans la cuisine par sa nourrice, s'approcha de la cheminée, et le feu prit à ses vêtements. Cette pauvre enfant se voyant environnée par les flammes qui la dévoraient, se sauva hors de la maison, mais elle ne tarda pas à tomber, suffoquée par la fumée. C'est dans cette horrible position que sa nourrice la trouva en rentrant après quelques minutes d'absence. Elle s'empressa d'éteindre le feu qui achevait de consumer les vêtements de la malheureuse enfant, et dans cette opération elle se brûla cruellement les mains. Les soins les plus prompts furent prodigués à la petite fille, mais les brûlures qui l'avaient atteinte étaient d'une telle gravité qu'elle expirait deux heures après, laissant ses parents et sa nourries dans la plus profonde désolation.

 

Décembre 1874   -   Sauvetage.  -  Mardi dernier, vers trois heures de l'après-midi, deux enfants, les frères Borel, l'un âgé de 11 à 12 ans, l'autre de 7 à 8 ans, jouaient sur le bord de la rivière, à Condé-sur-Noireau, à la bataille, lorsque le plus jeune, s’approchant trop près du bord, glissa dans l'eau. Grossi par la pluie et par la fonte des neiges, le courant était très rapide et entraînait le malheureux enfant, qui allait infailliblement périr, quand son frère, n'écoutant que son courage, se précipita à son secours. Il réussit à l'atteindre, et comme heureusement il  savait nager un peu, il put le soutenir sur l'eau et appeler du secours. Quelques personnes qui se trouvaient  près de là accoururent, et l'un des ouvriers de M, Gernont, teinturier, parvint à les tirer l'un et l'autre sains et saufs.  

 

Août 1875   -   L’orage de samedi.  -  Samedi soir, vers 2 heures, un violent orage, dont nous n'avons eu à Caen qu'un écho affaibli, s'est abattu sur tout le littoral. Des torrents de pluie n'ont pas tardé à faire monter l'inondation dans la plupart des maisons et dans les bas-fonds des vallées. Des grêlons, d'une grosseur énorme, sont tombés en plusieurs endroits et ont tué une si grande quantité de gibier qu'on le vendait à bas prix sur la côte.

—   De Douvres, les eaux se sont précipitées dans la tranchée du chemin de fer et ont couvert la voie de détritus. La circulation n'a pas d'ailleurs été interrompue. Les dégâts ont été promptement réparés.

   A Condé, une pluie diluvienne a transformé en quelques instants les rues de la ville en de véritables torrents.

—  Vers quatre heures du soir, à Tracy-Bocage, la foudre est tombée sur une maison, non habitée, appartenant à M. Jules Greley, la couverture seule a été la proie des flammes, les pompes de Villers-Bocage sont immédiatement arrivées et les travailleurs ont pu rapidement concentrer le feu dans son foyer. M. Edouard Marie, garde particulier à  Villers-Bocage, que son dévouement avait conduit sur les murs de la maison incendiée pour y travailler, est tombé d'une hauteur d'environ six mètres. Dans sa chute, il s'est cassé l'épaule et fait des blessures intérieures. Marie est âgé de 44 ans et père de cinq enfants en bas âge, et sans fortune, La perte s'élève à 875 fr.

— A la même heure, le même jour, un incendie occasionné par la foudre a éclaté en la commune de Secqueville-en-Bessin et a brûlé complètement la toiture en chaume d'une maison  d'habitation faisant partie d'une ferme appartenant à M. Jules Lecomte, maire, qui est exploitée par M. Léon Leboulanger. La perte approximative de M. Lecomte est de 3 000 fr, assurée, celle de M. Leboulanger est évaluée à 700 fr., également assurée. Il y avait quatre personnes dans la maison au moment où la foudre est tombée, aucun accident à déplorer.

—  La foudre est tombée aussi à Langrune et à Douvres, où elle a déraciné un arbre. A Caen elle a laissé des traces de son passage sur un mur dans la cour de M. Bourrienne, médecin.

—  Cet orage a également éclaté sur le Havre à 4 heures de l'après-midi, il a duré une heurs et demie. Les coups de tonnerre se succédaient avec une terrifiante rapidité, en même temps qu'une pluie des plus abondantes transformait les ruisseaux de la ville en vraies rivières, et les rues descendant la côte en petits torrents. La foudre est tombée en divers endroits, deux fois, notamment, dans le bassin de la citadelle sur le trois-mâts français « Sainte-Adresse » et à l'angle nord-ouest du bassin.  

 

Décembre 1875   -  Accident.  -   Le domestique de M. Bunel, teinturier à Fresne, emmenait une voiture chargée de cotons qui devait passer sous une large pièce de granit supportant l'enseigne des magasins et formant le couronnement de la porte d'entrée de la cour des magasins de M. Raoul Bazin, négociant à Condé-sur-Noireau. Cette pierre est tombée en plein sur les reins du cheval, qui a été tué sur le coup.  

CONDÉ-SUR-NOIREAU  -  Les ruines du Château 

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