15 Décembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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CONDÉ  s/ NOIREAU

Canton de Condé-sur-Noireau

Les habitants de la commune sont des Condéens, Condéennes

Janvier 1901 - Souhaits. - Depuis quelques heures, nous sommes entrés dans lé XXe siècle. Le XIXe aura été, pour la France, un siècle de gloire et de revers, de prospérité et de misère, de haine et de discorde, comme tous les siècles, du reste.

La France s'est agrandie, pacifiquement, de la, Savoie et du comté de Nice, elle a étendu son domaine colonial, mais elle à perdu l'Alsace et une partie de la Lorraine.

En 1800, elle s'imposait à l'Europe, en 1900, elle est descendue au rang des deuxièmes puissances. Triste bilan.

Chers lecteurs, à l'occasion du nouveau siècle et de la nouvelle année, nous, vous adressons nos doubles souhaits de santé et de bonheur, avec l'espérance, que la Providence dissipera les nuages épais suspendus sur l'année qui commence. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901 - Accident et non suicide. - Le sieur Henry Mérouze, originaire de Condé-sur-Noireau, cavalier au 6e dragons, à Évreux, et ordonnance du lieutenant Tourot, avait profité d'une permission pour se rendre chez un ami, M. Lecomte, grainetier. Celui-ci était occupé à monter du bois au second étage, le jeune soldat se mit à lui aider.

A un moment donné, M. Lecomte arrivait avec une brassée de bois, M. Mérouze, pour le laisser passer, sortit sur un balcon extérieur faisant communiquer deux chambres. Il s'appuya sur la balustrade, mais, comme elle était un peu basse, il perdit l'équilibre et vint s'abattre sur le pavé de la cour de la maison. Relevé aussitôt, il se plaignit de douleurs à la tête.

Le lendemain, le jeune soldat décédait. Cette mort est donc le résultat d'un accident et non d'un suicide, comme plusieurs journaux l'ont annoncé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Suicides.  -  Le sieur Honoré Anne, 42 ans, journalier à Condé-sur-Noireau, s'est pendu à un soliveau de sa chambre. Le malheureux, qui était père de six enfants, avait des habitudes d'intempérance et avait déjà tenté de se suicider en se précipitant à l'eau, mais l'instinct de la conservation l'avait fait se raccrocher à une branche et Anne était parvenu à se retirer.

— Le sieur Eugène Letouzé, 57 ans, propriétaire à Rocques, près Lisieux, s'est donner la mort en se tirant un coup-de pistolet dans la tête.

— On a retiré de la rivière l'Orne, à Mondeville, le cadavre de la veuve Leraître, née Arsénié Gallot, 69 ans, née à Banville. La pauvre femme avait déclaré plusieurs fois à son fils que, lorsqu'elle ne pourrait plus travailler, elle se suiciderait, ne voulant rester à la charge de personne. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Accidents.   -   Le sieur Louvel, maréchal ferrant à Falaise, ayant glissé sur le trottoir, s'est donné une entorse compliquée, d'une fracture.

— Le sieur Aimable Chardey, en taillant une haie, à Honfleur, est tombé d'une échelle et s'est brisé deux côtes.

— Le sieur Victor Maizeray, charretier à Condé-sur-Noireau, conduisait sa voiture, assis imprudemment sur le brancard, quand, en entrant dans une cour, le cheval obliqua à gauche et le sieur Maizeray fut serré entre le mur et le brancard. On espère que cet accident n'aura pas les suites graves qu'on redoutait. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   L’alcool dans l’armée.   -   Dans certains régiments, on a donné aux cantiniers le 1er mars, comme dernier délai, pour écouler leur provision d'alcools. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Pour payer ses dettes.  -  Émile Gosselin, tisserand à Condé-sur-Noireau, devait au sieur Félix Madeline 95 centimes pour vente de journaux. Comme ce dernier les lui réclamait, Gosselin, pour toute monnaie, lui porta sur la tête un si violent coup de bouteille en grès que Madeline perdit connaissance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Accident.   -  Le sieur Pierre Lesellier, 60 ans, charretier à Condé-sur-Noireau, est tombé dans la rue, très glissante par suite de la gelée, et a eu un bras fracturé par la roue du tombereau qu'il conduisait. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901   -   Accident.  -    La demoiselle Lefournier, demeurant à Condé-sur-Noireau, a été serrée, sur la place de l'Ancienne-Halle, entre une devanture et la voiture du sieur Goudier, cultivateur à Proussy, par suite d'un recul du cheval. Elle a une épaule brisée et devra garder un long repos. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1901   -   Du danger des fréquentations.  -   Un jour qu'il était un peu pris de boisson, Philippe Lair, 25 ans, cultivateur à Condé-sur-Noireau, s'en alla rendre visite à la veuve Jousse ou plutôt à sa fille Louise, âgée de 30 ans, dévideuse de fabrique et d'amour.

Afin de se donner du ton, on se mit à trinquer, mais la boisson produisit un tout autre effet sur l'amoureux Lair qui s'endormit sur la table. Quand il se réveilla, il n'avait plus sa montre et sa chaîne. Il ne dit mot, puis, ayant appris que sa montre et sa chaîne, qu'il estime 250 fr., avaient été vendues pour une quarantaine de francs (jolie différence) au sieur  Vimont, bijoutier, il porta plainte.

Les deux prévenues soutiennent que Lair leur a fait cadeau de la montre, et de la chaîne pour les récompenser de leurs tendres attentions. Le tribunal de Vire ne l'a pas cru et a condamné la veuve Jousse, une récidiviste, à quinze jours de prison, et sa fille à huit jours de la même peine, mais avec le bénéfice de la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901  -  Foire Saint-Sacrement. -  Jeudi dernier avait lieu la foire  Saint-Sacrement. Le nombre des animaux présentés à la vente s'est élevé à environ 450 têtes. La vente, par suite  d'une bonne demande, était active, et les prix très fermes. En raison du beau temps, les divers marchés ont été très animés et la journée a été bonne pour le commerce local.

 

Juin 1901  -  Un sauvetage.  -  Mercredi matin, vers 11 heures et demie, une fillette de trois ans, la jeune Garnier, dont les parents habitent la rue Bosny, à Condé, revenait de l'école maternelle avec son frère âgé de six ans. En passant devant la maison de M. Arragon, elle commis sans doute l'imprudence de se pencher au dessus du parapet de la " Durance", car,  perdant l'équilibre, elle tomba à l'eau.

M. Roger, facteur, qui revenait de la poste, courut sans perdre un instant au lavoir de la place Carnot et, étant entré dans la rivière, il parvint à rattraper la fillette. Celle -ci a reçu tous les soins désirables chez M. Arragon.  

 

Juin 1901   -   Mort mystérieuse.  -   Le sieur Charles David, 32 ans, maçon à Condé-sur-Noireau, travaillait à Saint-Rémy. Le 7 juin, il rentrait de son travail, ayant du mal à marcher. Il dit à sa femme qu'il avait été blessé en travaillant. Il s'alita et, quatre jours après, il décédait.

Le médecin a constaté qu'il avait une côte brisée et le poumon atteint. Les camarades de travail de David n'ont pas eu connaissance de l'accident. On suppose qu'il aura plutôt fait une mauvaise rencontre et aura été frappé par quelque souteneur. Il laisse une veuve, enceinte, et trois jeunes enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Passé sous sa voiture.  -  Le sieur Vivien, 52 ans, journalier à Condé-sur-Noireau, reconduisait chez le sieur Leplanquois une grosse voiture pesant 2 000 kilos.

A l'entrée de la cour de celui-ci, Vivien, dont le chapeau venait de tomber à terre, se baissa pour le relever, mais, la jument faisant un mouvement brusque, le conducteur tomba sous une roue du véhicule qui lui passa sur le ventre.

L'état du malheureux Vivien, qui est marié et père de famille, est des plus graves. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Chien dangereux.  -  Un chien errant, venant de Tinchebray, où il avait mordu un grand nombre de chiens, est venu à Condé-sur-Noireau où il a mordu non seulement chiens et chats, mais aussi un gendarme et un fort de la halle qui voulaient le capturer.

Cet animal à été enfin abattu et soumis à l'autopsie. Le vétérinaire a déclaré que ce chien n'était pas enragé. Les dires des vétérinaires ne sont pas toujours parole d'Evangile. C'est ce qu'a compris le commandant de gendarmerie, car il a envoyé le gendarme mordu à l'institut Pasteur.

Quant au fort de la halle, profondément mordu à la main, il se soigne comme il peut, l'adjoint, faisant fonctions de maire n'ayant pas eu le bon esprit de suivre l'exemple du commandant de gendarmerie. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Arrestation d’un assassin.   -   Dans la nuit du 23 mai, un individu pénétrait, en brisant une fenêtre, chez Clémence Vautier, 75 ans, habitant une maison isolée située à Fontaine-Etoupefour, sur la route de Verson, près Caen. Réveillée par le bruit, la veuve Vautier se mit sur son séant et cria, au secours !

L'homme se précipita sur elle et la rejeta sur son lit, la serrant fortement à la gorge d'une main, pendant que de l'autre il lui maintenait les yeux fermés, dans les meubles qu'il fouilla, il ne trouva qu'une pièce de vingt sous.

Avant de partir, l'assassin, voyant que sa victime respirait encore, l'avait serrée une seconde fois à la gorge et lui avait couvert la figure avec un oreiller et un traversin. C'est miracle qu'elle n'ait pas été étouffée.

L'auteur de cette tentative d'assassinat et de ce vol était soupçonné, c'était le nommé Alfred Ménard, dit Cent-Un, 31 ans, maçon, né à Verson. On l'avait vainement recherché jusqu'à ces derniers jours, quand, à la foire de Condé-sur-Noireau, le commissaire de police, qui avait son signalement le découvrit dans une baraque où il s'était embauché sous un faux nom. En présence des nombreux tatouages dont son corps était recouvert et que n'ignorait pas le magistrat, Ménard fut obligé d'avouer son identité. Il a été transféré à la prison de Caen, il était, en outre, recherché pour purger une peine d'emprisonnement à laquelle le tribunal de Caen l'avait condamné. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Graves accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Lelièvre, 37 ans, charpentier à Honfleur, enlevait un échafaudage quand un madrier sur lequel il se trouvait bascula et le précipita dans le vide d'une hauteur de 6 mètres 50. Dans sa chute, il s'est fait diverses contusions, principalement à la tête et à l'œil. On ne peut encore se prononcer sur les suites.

— Le nommé Anatole Quesnel, 36 ans, de Lion-sur-Mer, employé depuis longtemps aux travaux de la drague, à Ouistreham, a été grièvement blessé à la tête par un coup de treuil. L'œil est complètement sorti de son orbite. Ce malheureux homme a été ramené chez lui dans un état alarmant.

— Le sieur Georges Lerey, 26 ans, employé dans une scierie à Lisieux, sortait des plateaux provenant de la scie à ruban, l'un d'eux, ayant glissé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, tomba sur le pied de Lerey, qui a été assez sérieusement contusionné et a eu l'ongle du gros orteil arraché.

  Le sieur Leroy, boucher à Condé-sur-Noireau, descendait aux abattoirs, un bœuf à l'aide d'un treuil. Le cliquet étant relevé, il n'eut pas la force de retenir la manivelle qui l'atteignit en plein visage, lui brisant le nez.

— Le sieur Émile Marie, fils de l'adjoint de Subies, près Bayeux, occupé à un charriage, est tombé accidentellement sous les roues de sa voiture qui lui ont fait à la tête et sur une partie du corps de graves blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -  Les bicyclistes.  -  La dame Cailly, à Fresnes, quittait Tinchebray pour rentrer chez elle. Près de la porte de Condé, un bicycliste qui descendait à toute vitesse la route 42 vint heurter la femme qui fut renversée. Emporté par son élan, le bicycliste fit encore une trentaine de mètres avant de pouvoir s'arrêter.

Il retourna s'enquérir de l'état de la femme qu'il avait bousculée et qui avait la clavicule gauche contusionnée. A ce moment survint un jeune homme qui invita l'autre à laisser la bonne femme, disant qu'elle n'avait qu'à se déranger.

Puis tous deux remontèrent sur leur machine et s'éloignèrent. On a pu connaître le nom du bicycliste, le sieur Jansonni, demeurant à Truttmer-le-Grand (Calvados).  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Vol important.  -   La dame Denis, propriétaire à Condè-sur-Noireau, possède à Gauville (Eure), une maison qu'elle louait au nommé Badier, parti après avoir été l'objet d'une saisie.

En rentrant dans sa maison, la dame Denis a constaté la disparition de 12 draps de lit, de 18 chemises et d'une quantité d'objets mobiliers enlevés par son ancien locataire contre lequel elle a porté plainte. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1901    -   Brûlée avec du pétrole.  -  La semaine dernière, la dame Gayet, 68 ans, demeurant à Condé-sur-Noireau, en mettant imprudemment de l'essence de pétrole dans une lampe, à côté d'une autre allumée, le feu se communiqua à son tablier, sur lequel il était tombé quelques gouttes du dangereux liquide, et ensuite à ses vêtements.

La malheureuse femme, dont le mari et le fils étaient absents, sortit en courant de chez elle, activant ainsi les flammes, et alla frapper à la porte du sieur Louvet, receveur d'octroi. Ce dernier, qui était couché, se porta vite à son secours, sans même prendre le temps de passer aucun vêtement, et l'entoura de couvertures. La dame Gayet est morte de ses brûlures. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Voleurs de vaches.  -   Le sieur Langevin, aubergiste à Caen, avait reçu une vache pour le sieur Gustave Lequest, boucher. Un rôdeur, Désire Madeleine, 30 ans, demeurant à Missy, qui se trouvait là par hasard, se présenta une heure après en disant qu'il venait chercher la vache du sieur Lequest. Sans défiance, l'aubergiste la livra, et quand le propriétaire vint la réclamer, il fut étonné d'apprendre qu'on était venu chercher la bête en son nom.

Heureusement que l'on put rattraper le voleur, qui avait pris la route de Bretteville. Il a été condamné à trois mois de prison.

— Étant domestique chez le sieur Pichard, cultivateur à Vieux-Pont, près Saint-Pierre-sur-Dives, Édouard Bazin, 28 ans, quittait brusquement sa place avec une servante de la ferme qu'il promit d'épouser, bien qu'il fût marié et père de plusieurs enfants.

N'ayant pas d'argent, Bazin vola une vache à son maître et, avec le prix, il mit sa maîtresse dans ses meubles, à Lisieux. Quand il fut à sec, Bazin fut voler une seconde, vache au sieur Pichard, mais il fut arrêté au moment I où il venait de la vendre sur le marché aux bestiaux de Caen. Il a été condamné à trois ans de prison.

— A la foire de Condé-sur-Noireau, Eugène Roullée, courtier en chevaux, avait vendu un cheval de 3 ans pour le prix dérisoire de 150 fr. à un marchand de chevaux des environs de Vire. La bête valait le double. L'acheteur, mis en éveil par ce bon marché et par les allures louches de son vendeur, prévint les gendarmes qui arrêtèrent Roullée.

Celui-ci dit que le cheval lui appartient, reste à le prouver.

— La nuit, on a dérobé une vache de 400 francs appartenant au sieur Célestin Mancel, propriétaire à Secqueville-en-Bessin, canton de Creully.

— Une vache appartenant au sieur Alphonse Marie, cultivateur à Bellou, canton de Livarot, a été volée la nuit. On croit que cette vache a été vendue au marché de Gacé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Est-ce vrai ?  -   On nous écrit de Condé-sur-Noireau qu'à l'un des bureaux d'octroi, pour vérifier le contenu des fûts entrant, on tire à même un pot à lait. C'est un peu grand ; à moins, cependant, que ce ne soit pour élever des enfants au petit pot ?  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1901    -   Chevaux et voitures.  -  Avant Je 1er Janvier, devront être déclarés, dans les mairies, chevaux et ânes de n'importe quel âge et toutes les voitures, à l'exception de celles affectées au transport des personnes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Les effets de l’alcool.  -  François Chemin, 32 ans, ouvrier tisserand à Condé-sur-Noireau, est devenu fou à force de boire.

Depuis longtemps déjà, cet alcoolique donnait des signes d'aliénation. Dans ses accès de folie, il voulait tuer sa femme, dont il est très jaloux. Un jour, il la saisit à bras-le-corps et la serra pour l'étouffer, quatre jours après, il la poursuivait avec une hache, le même jour, il prenait tous les vêtements de sa femme et les brûlait devant sa porte, en criant qu'il était le roi de France. Il va être dirigé sur le Bon-Sauveur.

— On nous signale de Falaise qu'un individu serait mort peu de temps après avoir absorbé, à la suite d'un pari, trente consommations.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1902  -  Curieux phénomène.   -  M. Vimont, bijoutier à Condé, possède un lapin phénomène. Cet animal, du pelage et du poids de ses congénères, ne possède qu'une seule oreille  plantée sur le haut de son chef et ayant la forme d'un cornet ; l'appendice caudal lui fait complètement défaut. De plus, ses grognements ressemblent à s'y méprendre à ceux d'un cochon.  M. Vimont, bijoutier à Condé, possède un lapin phénomène. Cet animal, du pelage et du poids de ses congénères, ne possède qu'une seule oreille plantée sur le haut de son chef et ayant la forme d'un cornet ; l'appendice caudal lui fait complètement défaut. De plus, ses grognements ressemblent à s'y méprendre à ceux d'un cochon.  

 

Février 1903   -   Victime de l’alcool.  -  Le sieur Lucien Coispel, 53 ans, ouvrier teinturier à Condé-sur-Noireau, a été trouvé assis sur sa chaise, près de son lit, la tète ensanglantée, ne donnant plus signe de vie, à ses pieds était tombé un pistolet dont il s'était tiré un coup dans la tempe droite. La balle s'était logée dans le cerveau et la mort avait été instantanée.

Ce suicide est dû à l'alcoolisme. Coispel buvait  beaucoup et avait manifesté l'intention d'en finir avec la vie. Il était veuf et père de deux fils. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Incendies.  -   A Touques, d'un corps de bâtiments servant d'écurie, de remise et de maison non habitée, appartenant à la comtesse d'Hautpoul et loué au sieur Léon Frémont. Une vache et un porc ont été brûlés. Pertes, assurées, environ 30 000 fr.

— D'une maison occupée par le sieur Aimable Burel, charpentier à Condé-Sur-Noireau. Pertes : 4 000 fr. pour le sieur Burel, et 1 500 fr. pour la propriétaire, la dame veuve Féret. .  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1903   -   Passé sous sa voiture.  -   Le sieur Denis, âgé d'environ 30 ans, domestique à Condé-sur-Noireau, revenait de Pont-d'Ouilly, avec une charretée de foin, quand, à un kilomètre de la filature de Saint-Christophe, il tomba à terre et le véhicule lui passa sur le corps.

L'état du malheureux, qui est marié et père de quatre enfants, est des plus graves. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Voleurs d’églises.  -   Des malfaiteurs inconnus ont dérobé, dans un tronc, une somme de 60 francs, dans l'église de Saint-Aubin-sur-Algot, canton de Mézidon.

— Le sacristain de l'église Saint-Martin, à Condé-sur-Noireau, a surpris la femme Catherine Steinhyser, 73 ans, originaire des Vosges, au moment où, à l'aide d'une baguette enduite de glu, elle explorait le tronc de saint Antoine de Padoue, d'où elle avait déjà extrait 7 fr. 50. Elle a été arrêtée.

— Des voleurs inconnus se sont introduits, la nuit, par effraction, dans l'église de Beuzeval et ont fracturé plusieurs troncs. Le montant des sommes soustraites n'est pas connu.

— L'église du Mesnil-Eudes, près Lisieux, a été aussi visitée par les cambrioleurs. Toutefois leur butin a été bien maigre, ils n'ont trouvé à prendre qu'une bouteille de vin de messe et trois sous dans un tiroir. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Le sinistre de Condé-sur-Noireau.  -   Mardi, la nuit, un violent incendie a éclaté, à Condé-sur-Noireau, dans le tissage de M. Jules Germain et l'a détruit presque complètement. Les pertes sont évaluées à 600 000 fr. Elles sont assurées.

Ce sinistre met trois cent cinquante ouvriers sans travail. Par suite de ce sinistre, le tissage des Vaux-de-Vère est arrêté, car les préparations et la teinturerie de cet établissement se faisaient à Condé-sur-Noireau.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Accidents.  -   Le sieur Léon Marie, épicier en gros à Condé-sur-Noireau, rentrait, le soir, dans cette ville, par la rue René-Lenormand. Sa voiture crocheta un autre véhicule. La voiture du sieur Marie se renversa, celui-ci étant tombé dessous, entre les pieds du cheval, a eu trois côtes fracturées par le marchepied.

— Le domestique du sieur Tinel, marchand de bois à Saint-Jouin, canton de Dozulé, est tombé en conduisant un banneau chargé de bourrées. Une des roues du véhicule lui a passé sur la jambe droite, là lui brisant.

— Le sieur Desmortreux, qui travaille à la scierie. Ullern, à Honfleur, est tombé si malheureusement qu'il s'est fait une fracture au côté gauche. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Imprudence mortelle.   -   La dame Louis Prunier, 29 ans, ménagère à Condé-sur-Noireau, avait commis l'imprudence de coucher à côté d'elle, pour lui donner le sein, sa fille  âgée de dix-huit jours.

En se réveillant la nuit, elle constata que sa petite fille ne respirait plus, elle l'avait étouffée sans s'en apercevoir, pendant son sommeil. Cette femme était ivre. Elle avait épousé, à Vassy,  un vieillard de 80 ans, qu'elle quitta, peu après le mariage, pour aller vivre avec un homme plus alerte.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Accident d’automobile.   -  La semaine dernière, le sieur Léon Louvel, négociant à Flers, entrant en automobile à Condé-sur-Noireau, à une vitesse de 12 kilomètres à l'heure, a accroché et renversé la voiture que conduisait le sieur Edmond Letourneur, domestique à Condé-sur-Noireau, qui a été projeté violemment à terre. Le sieur Louvel, dont l'automobile a été passablement détériorée, s'était engagé à payer tous les frais que pourrait occasionner cet accident. Letourneur, qui avait de graves lésions internes, est mort. Il était marié et père de six enfants en bas âge. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Guéri et non mort.   -    On avait annoncé que le sieur Edmond Letourneur, domestique à Condé-sur-Noireau, qui avait été culbuté par l'automobile du sieur Louvel,  négociant à Flers, avait succombé. Cette nouvelle est heureusement inexacte. Letourneur est en excellente voie de guérison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fillette imprudente.   -  La jeune Élise Siquot, 15 ans, apprentie modiste à Condé-sur-Noireau, faisait fondre sur le gaz, malgré la défense de sa patronne, de la cire mélangée avec de l'essence de térébenthine. Tout à coup, le feu se communiqua au mélange.

Effrayée et perdant absolument la tête, Élise Siquot essaya d'éteindre le feu avec son tablier, mais, immédiatement, ses autres vêtements furent atteints. Affolée, elle se sauva dans la rue  où un passant l'enveloppa dans son veston et parvint à éteindre les flammes. La malheureuse jeune fille a succombé le lendemain. Ses parents sont cultivateurs à Bernières-le-Patry, canton de Vassy. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fermeture d’écoles.   -  Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville, rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er août, devront aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux, Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay, Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers, Grandcamp, Hermanville, Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay, St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.

Presque tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Suites mortelles d’une chute.   -   Nous avons annoncé que le sieur Lucien Launay, 38 ans, teinturier à Condé-sur-Noireau, s'était cassé un bras en tombant d'une échelle. La gangrène s'étant déclarée, le malheureux Launay est mort après d'horribles souffrances. Il laisse une veuve et un enfant infirme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Tamponné entre deux wagons.   -  Le sieur François Coupard, 51 ans, journalier au service d'un entrepreneur de camionnage de Condé-sur-Noireau, était occupé, à la gare des marchandises, à pousser un wagon sur une voie où manœuvrait une locomotive, lorsque l'un des wagons est venu frapper sur celui qu'il poussait. Coupard a été si gravement blessé au ventre que l'on craint pour ses jours.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -   Mort accidentelle.   -  Nous avons annoncé que le sieur François Coupard 54 ans, journalier à Condé-sur-Noireau, était occupé, à la gare des marchandises, à pousser un wagon sur une voie où manœuvrait une locomotive, lorsque l'un des wagons vint frapper celui qu'il poussait. Grièvement blessé au ventre, le malheureux journalier a succombé.

 

Octobre 1903  -   Mort chez son épicier.   -   sieur Lucien Couillard, 43 ans, aubergiste à Condé-sur-Noireau, est mort subitement chez le sieur Brisollier, marchand-épicier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Morts subites.   -    On a trouvé mort sur une paillasse, dans son domicile, à Condé-sur-Noireau, le sieur Émile Leconte, 66 ans, qui vivait misérablement de la charité publique. Il avait succombé à une maladie de cœur.

— Gustave Vendoorme, 52 ans, ouvrier maçon chez M. Labbé, entrepreneur rue de Vaurelles, à Caen, est mort subitement, en travaillant devant le débit Lemoine, à la Demi[1]Lune. Il avait une affection du cœur. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Bonnes captures.   -    La gendarmerie de Moult a arrêté, pour vagabondage et port d'arme prohibée, Jean Allouis, 56 ans, ouvrier agricole, sans domicile fixe. Quand on l'a conduit devant le procureur de la République de Caen, ce magistrat venait de recevoir un mandat d'arrêt du parquet d'Évreux contre Allouis, qui était recherché activement pour tentative de meurtre, commise sur son ancienne maîtresse, la veuve Adam.

— La police de Roue n'a arrêté Paul Lemonnier, 18 ans, commis de banque à St-Hilaire-du-Harcouët, à la succursale de M. Guillet, banquier à Condé-sur-Noireau.

Il avait pris la fuite, le 20 novembre dernier, en emportant 35 000 fr., qu'il devait mettre à la poste. Lemonnier s'était rendu à Marseille, à Nice, à Paris, et finalement à Rouen, où il était venu voir un de ses camarades, soldat au 7e chasseurs. Fouillé, on a trouvé sur lui 32 500 fr., restant du vol. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Grange brûlée.   -   Une grange, contenant 1 500 bottes de paille et 2 700 bottes de foin, appartenant au sieur Charles Lesmoulins, à Condé-sur-Noireau, a été la proie des flammes. Les pompiers, aidés de la population, n'ont pu que préserver les bâtiments voisins.

On ignore la cause de ce sinistre dont la perte s'élève à 3 700 fr. Le bâtiment seul est assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Découvertes de cadavres.   -   Le sieur Robert, cultivateur à Falaise, a découvert, dans un chemin creux allant de Falaise à Villy, le cadavre d'un individu reconnu pour celui du sieur Jacques Pageot, 62 ans, maçon à Guibray. Le malheureux était mort d'une congestion causée par le froid. 

 On a retiré de la rivière le Noireau le corps d'un noyé, qui a été reconnu pour le sieur Eugène Désert, 56 ans. teinturier à Condé. On suppose que s'adonnant à la boisson, Désert sera tombé à l'eau, le soir, en voulant rentrer à son domicile. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   Encore les processions.  -  Des incidents fâcheux avaient eu lieu sur le passage de la procession de la paroisse St-Sauveur, à Condé. M. Lemercier, instituteur, qu'un jeune homme de seize ans avait décoiffé de force, avait répondu par un coup de poing.

Deux autres jeunes libres-penseurs, qui ont été brutalisés par un sieur Béhier, boulanger, ont porté plainte au commissaire. Une quarantaine de personnes ont été interrogées, mais il semble bien que, comme toujours, les faits aient été grossis à plaisir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Écho des processions.    -   Le juge de paix de Condé-sur-Noireau a condamné à une journée de travail le sieur Chollet, coupable d'avoir voulu décoiffer M. Lemercier, instituteur, qui ne se découvrait pas sur le passage de la procession. Un jeune sourd-muet, nommé Houlette, qui, lui, avait réussi à faire tomber le chapeau de M. Lemercier, a été condamné à la même peine. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Un crime de l’alcool.    -   A Condé-sur-Noireau, le sieur Auguste Lequertier, 35 ans, manœuvre, aidait son voisin Lecomte à nettoyer un puits commun. Il allait y descendre et Lecomte se disposait à dérouler lentement le moulinet, lorsque survint un ivrogne, le nommé Baconnet, 63 ans, ouvrier maçon, qui voulut prendre la place de Lecomte. 

Le moulinet se déroula brusquement et Lequertier tomba debout au fond du puits où il se brisa les deux jambes. Baconnet se mit alors à le plaisanter en lui disant qu'il devait se trouver très bien là. Mais des voisins accoururent et on retira le malheureux qui eut la force de s'enrouler la corde autour du corps. 

Les blessures seront très longues à guérir et on craint même que Lequertier, qui est marié et père de deux enfants, ne demeure estropié. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Avis.    -   L'administration des postes informe le public qu'à partir du 1er novembre les cartes postales, dont les dessins sont relevés par des reliefs de mica et de verre pilé, seront rigoureusement exclues du service et versées en rebut.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Les écoles coûtent cher.    -   A Condé-sur-Noireau, on va construire une école de filles et une école maternelle. La ville est autorisée à faire un emprunt de 117 650 fr., remboursable en trente ans, aux intérêts de 3 fr. 85 pour 100. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  Morts subites.    -   La dame Simon, 74 ans, propriétaire à la Maladrerie, près Caen, a été prise d'un vomissement de sang en déjeunant le midi avec son mari. Elle a succombé presque aussitôt. 

— Le sieur Jules Gautier, 35 ans, cultivateur à Clinchamps, près Saint-Sever, était venu au marché de Condé-sur-Noireau. Il tomba dans la rue Saint-Martin atteint par une congestion et mourut sur le coup. 

— Le sieur Cyr Séguin, 42 ans, gardien du bureau des postes de Honfleur, qui venait de terminer sa tournée, s'affaissa subitement dans la rue, succombant à une affection du cœur. Séguin était marié et père d'une fillette d'une dizaine d'années. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   En se promenant.    -    Une dame Jouvin, dont le mari est journalier aux Isles-Bardel, se promenait avec ses enfants sur le Champ-Saint-Gilles, à Condé, lorsqu'elle tomba sans connaissance, atteinte d'une hémorragie cérébrale. Elle mourut le lendemain.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Le commissaire écope.    Un sieur Émile Burel, de Condé-sur-Noireau, avait frappé violemment au visage une de ses voisines, la dame Blavet, chiffonnière, qui avait porté plainte.

Accompagné d'un agent, le commissaire de police s'est présenté chez Burel, mais à peine entré, il a reçu un énorme coup de poing en pleine figure. Il ne lui restait plus, après ça qu'à arrêter l'impétueux Burel, c'est ce qu'il a fait. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   A qui l'enfant ?    -    Dans un village du canton de Condé-sur-Noireau, deux vieux garçons avaient à leur service une fille de 25 ans, originaire de Ste-Honorine-du-Fay. Cette fille, se trouvant enceinte, ils la congédièrent, et l'un des frères la conduisit en voiture chez une femme de St-Jean-le-Blanc qui élève déjà un autre enfant issu de la même fille. 

Mais on avait trop attendu, paraît-il, car la servante accoucha dans la voiture. Elle resta pourtant plusieurs jours chez la nourrice, puis elle revint chez ses maîtres où elle déposa son enfant, prétendant qu'un des deux frères en était le père et lui avait promis de l'élever.

Mais ses maîtres ne voulurent rien savoir et mandèrent les gendarmes qui firent déguerpir la fille-mère et son paquet encombrant. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Jeu mortel.  -   Au Pont-Cel, près de Condé, le petit garçon des époux Corbeau, âgé de 3 ans, s'amusait à grimper sur une porte hors d'usage, appuyée contre le mur du jardin. Tout-à-coup, la porte, mal équilibrée, s'abattit sur le pauvre petit et lui brisa la colonne vertébrale. La mort du malheureux bébé fut instantanée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1906  -  Suicide mystérieux.  -  Depuis plusieurs jours, les voisins de M. Jules Trolley, ancien teinturier, demeurant à Condé-sur-Noireau, s’étonnaient de ne pas l’avoir vu. Dimanche  matin, la police prévenue de sa disparition, s’introduit chez lui.

On trouva le malheureux gisant dans une mare de sang, auprès de son lit, la face contre terre. D’une main, il tenait un revolver chargé encore de cinq balles ; il s’en était tiré une à la  tempe droite et une mort instantanée s’en était suivie. Un autre revolver, contenant six balles se trouvait sur la table de nuit à coté d’un billet ainsi conçu :  «  Je meure victime de la  scélératesse humaine. »  Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes et les circonstances de ce suicide mystérieux. On croit que M. Trolley ne jouissait plus de la plénitude de  ses facultés mentales. 

 

Octobre 1906  -  Accident de chemin de fer.  -  Un accident s'est produit, mardi matin, vers 8 heures, à deux kilomètres de Condé-sur-Noireau. Un train de marchandises à tamponné un train de voyageurs venant de la gare de Pont-Erambourg.

Trois voyageurs ont été blessés. Deux wagons ont été complètement brisés.

 

Décembre 1906  -  Accident de voiture.  -  Jeudi soir, M. Bazin, industriel à Condé, se trouvait en voiture dans cette ville. Son cheval prit soudain une vive allure et se jeta contre un autre  cheval attelé.  Les deux animaux tombèrent sous le choc, mais n'eurent aucun mal. Tout se borna à des dégâts matériels importants.

 

Février 1907  -  L'impôt sur le revenu.  -  Contrairement à ce qui avait été annoncé officiellement, ce n'est pas au conseil des ministres de samedi que le gouvernement délibérera sur le  projet d'impôt sur le revenu qu'a préparé M.  Caillaux.  

Il est très probable, d'ailleurs, que les ministres ne se réuniront pas samedi et que le prochain conseil n'aura lieu que la semaine prochaine.

D'autre part, M. Caillaux a demandé à ses collègues de lui réservé une séance toute entière du conseil des ministres pour l'examen de son projet. Et le gouvernement a, au préalable, une  série de questions à régler, qui l'obligeront à ajourner sa délibération sur le travail de M. Caillaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  L'impôt sur les Bicyclettes.  -  L'article 3 de la loi du 17 avril 1906 a transformé la taxe sur les vélocipèdes en impôt indirect. Complétant ces dispositions, l'article 23 de la loi de finances du 30 janvier 1907, a décidé que la perception de cet impôt serait assurée par l'apposition sur les machines de plaques renouvelables annuellement et dont le prix est fixé à  3 fr. par plaque pour les vélocipèdes ordinaires et à 12 francs par place pour les motocycles. 

L'administration des contributions indirectes, chargée de l'exécution de ces prescriptions et de la vente des plaques au public, informe les détenteurs de vélocipèdes qu'ils sont tenus de munir immédiatement (au plus tard pour le 1er mars 1907) leurs appareils de nouvelles plaques de contrôle modèle 1907, et qu'ils pourront s'en procurer en faisant connaître leur nom et  leur adresse dans l'un des bureaux désignés. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  Foire du « Grand Jeudi ».  -  La foire du 31 janvier, dite foire du « Grand Jeudi », a été bonne cette année à Condé-sur-Noireau. Les prix des bestiaux, surtout ceux des  bœufs et des bêtes d'herbages, avaient cependant diminué un peu depuis la Saint-Maur. Les bonnes génisses amouillantes étaient au contraire recherchées. 

Les porcs continuent à se payer très cher. Le nombre des animaux amenés s'est élevé à 430.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1907  -  Médailles d’honneur.  -  Des médailles d'honneur instituées conformément au décret de 3 avril 1903, ont été décernées aux agents de la police municipale et rurale, dont les  noms suivent :

MM. Dieudonné, garde champêtre à Langrune.

Godgrand, garde champêtre à Douvres.

Quernet, garde champêtre à St-Ouen-du-Mesnil-Oger.

Paris, agent de police à Condé-sur-Noireau.

Rottin, garde champêtre à Campeaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1907  -  Conseil municipal.  -  Dans sa dernière séance, tenue sous la présidence de M. Gautier, maire, le conseil municipal de Condé-sur-Noireau a approuvé le compte des travaux  qui viennent d'être exécutés pour la construction d'un groupe scolaire dans le quartier Saint-Martin et s'élevant à la somme de 108 235 fr. 34.

Puis il a eu à trancher l'importante question du tramway de St-Martin-des-Besaces à Condé-sur-Noireau, deux projets étaient soumis à l'assemblée, le tracé de l'un suivant la direction de  Vassy, l'autre suivant la vallée de la Druance.

A l'unanimité, le conseil s'est prononcé pour l'adoption du tracé de la vallée de la Druance et a voté la somme de 7 650 fr., représentant la part qui incombe à la ville dans ce tracé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1907  -  Élections municipales.  -  Les électeurs de Condé-sur-Noireau, sont convoqués pour le dimanche 12 mai prochain, à l'effet de pourvoir aux six vacances existant dans le conseil municipal réduit aux trois quarts de son effectif légal. Il s'agit de remplacer MM. Guérard et Sénécal, démissionnaires ; Auger, Lemonnier, Oblin et Radiguet, décédés. (Source  : Le  Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1908  -  Incendie  -  Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19, un incendie détruit trois immeubles, place Dumont-D'Urville. Manquant d'eau à cause du gel, les pompiers sont impuissant. L'un d'eux reçoit un énorme plâtras détaché d'une corniche : deux cotes fracturées et un traumatisme crânien.

 

Mai 1912  -  L'Orage  -  Dans la nuit de mardi à mercredi, un orage assez violent s'est déchaîné sur notre ville et les environs. Malgré le peu de pluie tombée, pendant plusieurs heures, les  éclairs et le tonnerre se sont succédé sans interruption et, vers 11 heures et demie, la foudre est tombée sur un orme situé dans la propriété de M. Garnier, cultivateur au lieu des Îles,  distant d'environ un kilomètre de Condé. Cet arbre, par la façon merveilleuse dont la foudre la déchiqueté, a été l'objet de curiosité pour grand nombre de Condéens.  

 

Mai 1912  -  Le nettoyage.  -  Cette semaine, procès-verbal a été dressé par l'agent Paris à un habitant de la rue des Clos-Grainville pour défaut de balayage devant une remise située rue  de Vire.  

-   Une automobile portant croit-on, le numéro 6. 505 passant cette semaine en ville vers 7 heures et demie du soir, rue du chêne, à très grande allure, ayant écrasé le chien d'un débitant  de cette rue, procès-verbal a été dressé contre inconnu.

 

Août 1912  -  Un incendie à la Maranzière.  -  Un incendie dont les causes sont inconnues, s'est déclaré hier à midi 30, chez M. Alfred Decontel, marchand de bestiaux à Condé, village de  la Méranzière. Le feu a pris né sont arrivés aisance dans une grange faisant partie  d'un bâtiment de  20 mètres de long et situé heureusement a 50 mètres de l'habitation. Les pompiers de  Condé sur les lieux avec une rapidité qui a fait l'admiration de tout le monde. Grâce aux trois pompes  dont ils disposaient, ils ont pu facilement se rendre maîtres du feu. Un jeune  domestique, nommé Buffard a été blessé assez grièvement à la figure par  une poutre enflammée. Les dégâts sont évalués a quelques milliers de francs.  

 

Août 1912  -  Passage d'aéroplane  -  Le célèbre aviateur Renault parti de Falaise dans l'après-midi, a passé sur Condé-sur-Noireau mardi, vers 6 heures u quart, à une très faible hauteur.  L'appareil, un hydro-aéroplane, comprenait deux personnes et a ralenti son allure pendant son évolution sur la ville,  ce qui a permis aux Condéens d'admirer le superbe le vol du biplan, lequel prenait la direction de Vire.  Comme c'était la première fois qu'un appareil passait sur notre ville, toutes les rues étaient occupées par une foule de curieux.  

 

Avril 1913  -  Passage d'un aéroplane  -  Un biplan est passé au dessus de notre ville jeudi matin, vers 11 heures. Cet appareil a d'abord évolué vers 10 heures autour du clocher de l'église de Vassy, puis s'apercevant qu'il avait pris une fausse direction, à cause du  mauvais  fonctionnement de sa boussole, est venu atterrir à Saint-Germain-du-Crioult, près de la route de  Saint-Pierre-d'Entremont, situé à cinq kilomètres de Condé. Il y a pas eu d'accident à l'atterrissage. Après avoir repéré sa route, l'aviateur, dont on ignore le nom, a repris son vol, aidé par  quelques habitants, et d'après les renseignements, se biplan venait de Boulogne-sur-Seine, et se dirigeait vers Le Mans. C'est le deuxième aéroplane qui passe sur Condé depuis quelques  mois.

 

Juillet 1913  -  Une usine fermée  -  Un incident vient de se produire subitement à Condé, au tissage mécanique de MM. Frémont frère et Cie. Les ouvriers tisserands ont réclamé une  augmentation de tarif concernant un article nouveau actuellement en fabrication, les patrons n'ont pas cru devoir acquiescer à leur demande. Le travail a cessé complètement samedi,  l'usine ayant été fermée sur l'ordre des patrons. Malgré cela, la paye des ouvriers a eu lieu. Le groupe comprenant environ deux cents ouvriers s'est réuni à 9 heures du matin à l'Hôtel-de-Ville,  afin d'avoir une entrevue avec M. Le Maire, puis une délégation composé de douze ouvriers, a été immédiatement nommée. M. Le Maire ayant proposé l'arbitrage de M.  Le  Sous-préfet, les délégués ouvriers ont accepté. Les  patrons ont fait placarder un avis à l'établissement, informant les ouvriers que l'usine fonctionnera lundi prochain, si le nombre des entrées est suffisant.

Malgré les pourparlers engagés depuis quelques jours, l'accord n'a pu être conclu entre patrons et ouvriers. Lundi soir une réunion eut lieu à 5 heures à l'Hôtel-de-Ville, où les ouvriers au nombre d'environ 130,  prirent connaissance d'une lettre des patrons dans laquelle ces derniers faisaient connaître la possibilité d'une entrevue avec les délégués ouvriers. Ladite entrevue  eut bien lieu, mais sans résultat. 

  Les délégués ouvriers rendirent compte de leur mission aux autres ouvriers,  dans une réunion à l'Hôtel-de-Ville. À ce moment, une nouvelle missive de la part des patrons leur étant parvenue, il fut décidé qu'un  essai serait fait au tissage par les 3 ouvrières actuellement désignées pour la  fabrication du nouvel article faisant l'objet du litige. Plusieurs mètres furent donc fabriqués et les résultats obtenus de ces essais firent l'objet d'une entrevue le jour même entre les patrons et les ouvriers.  Mais le tarif accordé n'étant pas accepté par les ouvriers, ces derniers convoquèrent leurs camarades afin de leur soumettre les propositions  des patrons. Il s'en faut vraiment de peu pour régler la  situation, les patrons consentent à payer 4 centimes et demi le prix du mètre de tissus en question, et les ouvriers désirent obtenir le sou (5 centimes). Les ouvriers décidèrent de ne pas accepter ce tarif et de ne reprendre le travail  que lorsque le sou serait accordé.  

 

Août 1913  -  Les chardons  -  Le vigilant garde-champêtre s'apercevant que, depuis un certain laps de temps, les cultivateurs étaient vraiment trop réfractaires à ses observations pour l'enlèvement des chardons qui garnissent les pièces de terre, s'est promis cette semaine de commencer à verbaliser contre les propriétaires trop négligent. Avis aux amateurs ?...

 

Octobre 1913  -  Fin de la grève  -  La réouverture du tissage mécanique de MM. Frémont frères et Cie a enfin eu lieu mardi dernier, à 8 heures du matin. Un grand nombre  d'ouvriers  grévistes ont repris le travail, mais cette rentrée n'est pas générale, car un grand nombre de métiers sont encore inactifs. Ces vacances n'existeront peut-être plus d'ici quelques jours,  mais il y a lieu de remarquer qu'un certain nombre d'ouvriers ayant trouvé de l'occupation dans différents endroits depuis le début de la grève, n'ont pas l'intention de reprendre leur place à l'atelier. Cette réouverture s'est opérée avec le plus grand calme.

 

Décembre 1913  L'orage.  -  Jeudi dernier, la tempête a sévi avec violence sur la contrée. Dans la nuit et pendant le jour, la pluie et la grêle sont tombées en abondance. Au  commencement de l'après-midi, un orage a éclaté et la foudre est tombée à Saint-Jean-le-Blanc, sur les bâtiments d'exploitation appartenant à Mme Veuve Mezeray, cultivatrice à la ferme du village de Clény. Les dégâts sont, dit-on de peu d'importance.

 

Janvier 1914  -  Mouvement de la population. -  Voici les résultats  du mouvement de la population de la ville de Condé-sur-Noireau pour l'année 1913  :  Naissances, 94 ;  reconnaissances, 3 ; mariages, 34 ; divorces, 4 ; publications de mariage, 49 ; décès, 106.  

 

Mai 1914 Toujours l'orage.  -  L'orage a repris avec plus de violence et s'est abattu sur Condé et les environs. La foudre est tombé e à la Manigance et a tué trois bœufs dans un herbage appartenant à M. Adrien Olivier-Lesmoulins, propriétaire.

 

Octobre 1914   -   Nos héros.   -   Pour sa brillante conduite sur le champ de bataille, M. Ludger, directeur de la société de gymnastique « La Jeune France » de Bayeux, a été fait successivement adjudant-chef et sous-lieutenant.

Le jeune Robert Ruault, de Condé, cavalier au 11e cuirassiers, qui, avec quelques camarades, a sauvé huit pièces de canon, est proposé pour la médaille militaire. (Bonhomme Normand)

 

Février 1915  -  Révision de la classe 1916  -  Canton de Condé-sur-Noireau : Bons, 22 ; Ajournés ; 20 ; Réformé 2 ; Total 44.  

 

Janvier 1915  -  Plaquez-vous :  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même  conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

 

Mars 1915  -  Macabre repêchage.  -  A Condé-sur-Noireau, la jeune bonne de Mme Leclerc, Charlotte Hamon, 13 ans, est tombée dans la « Durance », en étendant du linge, et a disparu  emportée par le courant. On a retrouvé son cadavre, quelques jours après, dans le « Noireau », à Saint-Denis-de-Méré, non loin de la gare de Berjou.  

 

Mars 1915  -  Les braves.  -  M. Joseph Paulin, employé au service vicinal de Vire, parti comme sergent, a été promu adjudant et décoré de la médaille militaire ; M. Paul Challes, de Littry,  adjudant au groupe cycliste à la 1er division de cavalerie, a été décoré de la médaille militaire.

Ont été cités à l'ordre du jour : Guillaume Leconquérant, de Pont-l'Evêque, soldat au 119e  ; Arnaud Leforestier, de St-Jean-des-Essartiers ; le caporal Théophile Paris, de Condé-sur-Noireau ; Courceaux et Heublanc, soldats au 319e.

 

Avril 1915   -   Morts glorieuses.   -    Sont morts pour la patrie : le soldat Adolphe Brice, de Littry ; Auguste Friley, de Bayeux, soldat au 319e ; Édouard Brunet, rédacteur au « Moniteur du Calvados », caporal au 236e ; René Potrier, lieutenant au 319e ;

Henri Duhaut, de Barneville, caporal au 119e ; Jules Le Roy et Jules Gonnord, de Honfleur ; Jules Butord, de Pont-l’Évêque, soldat aux chasseurs à pied ; Pizault et Albert Lebaron, de Houlgate ; Émile Asselot, de Condé-sur-Noireau, soldat au 161e  de ligne ; Pierre Savary, de Campeaux, soldat au 5e ; le lieutenant Baude, instituteur-adjoint, à Grandcamp ;  Couvrechef, instituteur-adjoint, à Caen ; Gallois, professeur à l'École primaire supérieure de Caen ; Jean Lécuyer, de Port-en-Bessin, chauffeur à bord du « Bouvet ». (Bonhomme Normand)

 

Mai 1915  -  Les Saints de Glace.  -  Connaissez vous Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et 14 mai. On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur passage annuel par une recrudescence de gelées dangereuse  pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont pas failli à leur mission, cette année non plus, et si nous en parlons après coup, c’est qu'ils ont trouvé des imitateurs dans leurs camarades des jours suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se poursuit dans d'excellentes conditions.

 

Mai 1915  -  Mort glorieuse.  -  Sont morts pour la patrie : MM. Émile Hodienne, le lieutenant Fanel, du 43e d'artillerie, André Marie, fusilier marin, Pierre Lecoq, caporal au 128e, tous de Condé-sur-Noireau.  Sont morts pour la patrie : MM. Émile Hodienne, le lieutenant Fanel, du 43e d'artillerie, André Marie, fusilier marin, Pierre Lecoq, caporal au 128e, tous de Condé-sur-Noireau.

 

Mai 1915  -  Les braves.  -  Ont été cités à l'ordre du jour : Edmond Canton-Baccara, adjudant au 1er tirailleurs, et Émile Simon, téléphoniste, tous deux de Condé-sur-Noireau.  

 

Juin 1915  -  Une jument retour du front.  -  M. Hébert, représentant de commerce, qui s’était rendu à Caen où avait lieu une vente de chevaux réformés, eut la joie d’apercevoir parmi les  chevaux mis en vente, son ancienne jument qu’il avait dû vendre sur réquisition.

La pauvre bête qui avait été sur le front, portait au cou et aux pattes de derrière, les cicatrices de sept ou huit balles allemandes. M. Hébert s’est rendu acquéreur de « Sylvia », qui a  manifesté une joie visible en retrouvant son écurie de la rue Gaste, à Condé.

 

Juillet 1915   -   Autour d’un cercueil.  -    Une jeune fille de Condé-sur-Noireau, Mlle Germaine Beaumont, 17 ans, ouvrière de filature, s'est empoisonnée en absorbant de l'eau phéniquée. On ne sait à quoi  attribuer cet acte de désespoir. Le clergé catholique ayant refusé les honneurs religieux, les obsèques de la jeune désespérée ont été présidées par le pasteur Eynard, de Vire.  

 

Septembre 1915  -  Ce que nous mangerons l’an prochain.  -  C'est en ce moment que va se décider, en grande partie, le sort de la prochaine récolte. La question des semailles est une   question vitale, et si, à la rigueur, le premier venu, ou le second, peut ramasser une gerbe et la battre, lorsqu'il s'agit de préparer la terre et de l'ensemencer, c'est une autre affaire. A ce  sujet, M. Blaisot, député, a écrit au ministre de l'agriculture, qui lui a répondu. Il résulte de leur correspondance qu'on va essayer d'accorder des permissions de labours et de semailles, de préférence à des cultivateurs. Espérons qu'on y parviendra. Il parait que, pour la moisson, on envoyait des notaires, des rémouleurs et des professeurs d'académie. Si ça recommençait pour les semailles, nous serions exposés, l'an prochain, à récolter des choux rouges au lieu de blé chicot et à faire de la galette de Sarrazin avec des navets d'hiver.

 

Novembre 1915  -  Les embarras de Condé.  -  A Condé-sur-Noireau, la demoiselle Marie Bazin, 18 ans, servante, et les deux jeunes Yvonne et Irène Boiteux, 10 et 8 ans, filles du brigadier  de gendarmerie, ont été atteintes, quoique garées le long d'une devanture par le moyeu d‘une charrette chargée de pierres et attelée de trois chevaux, que conduisait le jeune Hervieux, 18 ans. Cet accident, qui aurait pu avoir de graves conséquences, est dû surtout au défaut d'expérience du charretier, qui avait voulu quand même passer malgré que la rue fût déjà encombrée par d'autres attelages. Il sera poursuivi ainsi que son patron.

 

Décembre 1915  -  Un Incendie.  -  Le 21 décembre, à 5 heures du matin, un incendie s’est déclaré  rue du Vieux-Château, maison Aujois, mercier à Condé, au 2e étage, chez la dame Joséphine Lux, ouvrière à l’usine Frimont. La dame Lux, en se couchant, avait laissé du bois se consumer dans la cheminée de sa cuisine, et c’est le bruit causé par le commencement de l’incendie qui l’a réveillée dans sa chambre contiguë à sa cuisine. Dés qu’elle a ouvert la porte de sa chambre elle a été enveloppée par la fumée  et les flammes ; malgré cela elle a pris  deux brocs pour aller chercher de l’eau en bas dans la cour, mais à son arrivée, par suite au tirage de la porte de l’escalier ouverte,  l’incendie s’est propagé dans sa chambre où elle s’était  réfugiée  pour sauver son argent qu’elle n’a pu  trouver par suite de la fumée, et comme elle s’obstinait à rester, elle a été retirée de  force par des voisins. Elle est assurée, ainsi que ses   voisins, mais elle est sans ressources. L’immeuble, au rez-de-chaussée, était occupé par une succursale de la  Banque de France. L’assistance de la troupe a activement servi pour  circonscrire les progrès de l’incendie. A 6 heures et demie, tout danger était écarté pour les voisins.

 

Mars 1916  -  Grave incendie.  -  Un important incendie s'est déclaré dans le magasin d'épicerie tenu par Mme Martin, rue du Chêne, à Condé-sur-Noireau. Cet incendie est dû à l'imprudence de la jeune bonne, qui  alla à la cave avec une chandelle emplir une lampe à essence qui prit feu. Les pertes s'élèvent à environ 50 000 francs pour l'immeuble et les  marchandises.  

 

Octobre 1916  -  Les braves.  -  Ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur : MM. Pierre Tillaye, sous lieutenant d'infanterie coloniale fils de l'ex-sénateur ; Flamand, receveur buraliste à Condé-sur-Noireau, lieutenant au 56e ; Henri Michel, Ingénieur des ponts et chaussées à Honfleur, capitaine du génie ; Pierre Souillard, de Pont-l'Evêque, capitaine au 262e.

 

Novembre 1916  -  La Toussaint.  -  Jamais on ne vit un plus beau temps que celui qui a favorisé la Toussaint, cette année. On se serait cru au mois d'août. Aussi le pieux pèlerinage des cimetières a-t-il été plus suivi encore que de coutume. Les tombes de nos chers morts ont été visitées et fleurie. Mais, en ces tristes jours, que de familles ont pleuré sur des tombes  absentes et qui demeureront toujours ignorées ! Du moins, les martyrs qui y reposent n'ont pas besoin de prières.

 

 Novembre 1916  -  Formalités !   -  Comment se fait-il donc que les familles des braves, morts pour la patrie, aient tant de peine à recouvrer les sommes trouvées dans les vêlements de leurs chers défunts ? Un de nos concitoyens, qui a perdu son fils au front, a toutes les peines du monde à se faire rendre les 329 francs que le pauvre garçon portait sur lui, restes d'une somme que son père lui avait remise en partant ? On a pourtant renvoyé ses autres effets. 

Pourquoi aussi exige-t-on des familles de blessés frappés au champ de bataille, mais morts seulement plus tard, à l'hôpital, des droits de succession, alors qu'avec raison on en dispense celles des tués pendant l'action ? Il y a là des mystères bureaucratiques à éclaircir.

 

Décembre 1916  -  Les braves.   -  Ont été nommés dans la Légion d'honneur : Chevaliers : MM. Fernand Marson, de Condé sur Noireau, sous-lieutenant au 2e colonial ; de  Saint Quentin,  lieutenant au 117e, fils du sénateur ; René  Michel, avocat à Caen, lieutenant aviateur ; Billet médecin aide-major au 36e.

La médaille militaire a été conférée à MM. René Foubert, Émile Perrier et Louis Gautier, tous trois de Bayeux.  

 

Janvier 1917  -  A tâtons.  -  Les gens de Condé-sur-Noireau se plaignent qu'on n'allume même pas un bec de gaz, le soir, dans l'avenue de la gare, alors qu'ailleurs d'autres brûlent en plein  jour, ils réclament aussi contre le prix du coke. Mais qu'ils s'estiment heureux d'en avoir encore ! On dit aussi, en ville qu'un des endroits où on s'ennuie le moins, c'est l'usine à gaz, car on n'y reste jamais longtemps.  

 

Mars 1917  -  Cruel accident de travail.  -  Un jeune employé du tissage Frémont, à Condé-sur-Noireau, Georges Denis, 14 ans et demi, a eu la main gauche prise dans un  engrenage et le bras arraché. On l'a transporté à l'hôpital, où l'amputation a été pratiquée. Son état est satisfaisant,  

 

Mars 1917  -  La fin des maux.  -  Constant Dupont, 31 ans, ouvrier de tissage à Condé-sur-Noireau, avait été réformé à la suite de la perte d'un oeil, à la guerre, et avait reçu la médaille militaire. Depuis son retour, il se montrait irritable et se livrait à des emportements soudains et excessifs pour les motifs les plus futiles. L'autre jour, à la suite d'une discussion avec sa femme, Il est allé se jeter dans le Noireau et s'est noyé. Il était père de deux enfants. Deux de ses frères ont été tués à la guerre.  

 

Mai 1917  -  Les braves.  -  La médaille militaire a été conférée, à M. Arsène Leprince, de Vire ; Joseph Lepointeur, de Condé-sur-Noireau ; M. Gaston Bucaille des Anthieux-sur-CIonne,  soldat au 255e

 

Mai 1917  -  Les jardins potagers militaires.  -  En présence des difficultés toujours grandissantes rencontrées par le service du ravitaillement, l'autorité militaire a tenu, cette année, à produire elle-même les légumes frais dont elle a besoin pour l'alimentation des troupes. Les plus louables efforts ont été faits et, il y a quelques mois, des propagandistes militaires ont été désignés pour s'occuper spécialement de la question dans toutes les régions de France. A leur appel, tous ont répondu et ont rivalisé de zèle, rien que dans le Calvados, plus de quarante  hectares de terrains abandonnés ont été transformés en jardins et plantés en légumes divers. La récolte, qui promet d'être abondante, permettra de varier les menus de nos braves soldats  et contribuera, dans une large mesure, à atténuer la crise alimentaire.

 

Septembre 1917  -  Mort pour la France.  - M. Philippe Mollet, fils de M. Mollet, notaire à Condé-sur-Noireau, soldat téléphoniste au ……e d'Infanterie est décédé le 30 juillet dernier à l'âge de 27 ans. Licencié en droit, esprit très cultivé, M. Philippe Mollet aurait pu devenir officier. Il a préféré rester simple soldat et a reçu la décoration des soldats, la médaille militaire. Nos respectueuse condoléances sa famille.

 

Décembre 1917  -  Accident de travail.  -  Une ouvrière du lissage de la Bataille, à Condé-sur-Noireau, Mme veuve Launay, 56 ans, demeurant à Saint-Pierre-du-Regard, a eu la main droite  broyée par un engrenage. On a dû pratiquer l'amputation de l'avant-bras.

Février 1918  -  On réclame.  -  On nous écrit. Il semble pour notre Municipalité, que lorsque la rue Saint-Martin est débarrassée, le matin, des tas d'ordures toute la ville est propre. Nous l'engageons à faire une petite tournée dans les autres quartiers quai des Challouets, rue de la Bataille, du Chêne, Prosny et jusqu'à la rue Saint-Pierre l'on ne sene pas la nuit pour vider des tinettes, et qui reste pendant plusieurs jours dans cet état.
Nous pensions qu'avec le service Municipal d'enlèvement des ordures la propreté de la ville y
aurait gagné. Non, nous devons nous contenter, de voir la rue principale soignée. Nous demandons la propreté générale, elle n'est pas difficile à obtenir si tous ceux qui en sont chargés veulent bien faire le nécessaire.

 

Septembre 1918  -  A la salle des fêtes.  -  La direction Liévens, qui voyage en ce moment dans le Calvados, donnera une grande représentation cinématographique à Condé, le samedi 14 septembre à 18 h. 30, salle des halles. Comme film, « La vie du Christ », œuvre d'une mise en scène superbe et d'une richesse étonnante.

 

Septembre 1918  -  Arrivée de blessés.  -  Un convoi de vingt blessés, venant de Caen et antérieurement, de Noyon, est arrivé samedi à Condé. Ces braves sont soignés à l'hospice Saint-Martin.

 

Septembre 1918  -  Violent orage.  -  Samedi a éclaté sur notre région un orage terrible, tel que beaucoup de personnes ont déclaré ne pas en avoir vu d'aussi violent dans leur vie.

Vers huit heures et demie, une pluie torrentielle est déchaînée, bientôt suivie d'une averse de gros grêlons. L'ouragan a duré environ une heure. Les rues étaient devenues de vrais torrents. Cet orage a causé de sérieux dégâts dans les champs, ravageant les pommiers et les sarrasins.

 

Septembre 1918  -  Un de nos « as » s’évade d’Allemagne.  -  Une dépêche de Rotterdam nous apprend l'évasion de M. Eugène Angot, sous-lieutenant aviateur, fils de M. Angot, qui  habite rue Saint-Martin, à Condé.

Mobilisé dès la début de la guerre, Eugène Angot s'engagea dans l'aviation, son courage, son audace et son sang-froid lui valurent bientôt les galons d'officier. Titulaire de quatre  citation à l'ordre de l'armée, il fut nommé, à la suite d'un splendide exploit, chevalier de la Légion d'Honneur, et obtint une cinquième citation à l'ordre de l'armée.

Au cours de la bataille de la Somme, en juillet 1916, une panne de moteur l'obligea à atterrir dans les lignes ennemies. Prisonnier, il ne put supporter, ni la captivité, ni l'inaction.

Dès lors, il n'eut plus qu'un but s'évader. Quatre fois il tenta de se sauver, mais vainement. A l'une de ces tentatives, après avoir veillé trente-six nuits pour tromper la surveillance des sentinelles, il parcourut deux cent quatre-vingt quinze kilomètres à pied ; il fut repris à quelque distance de la frontière.

Cette fois, le sort l'a favorisé ; le voilà sau du joug prussien, et dans quelques jours, il sera auprès des siens. Bravo au glorieux évadé, et félicitations à sa digne famille.

 

Septembre 1918   -  Acquisition d'une filature  -  La maison Desurmont et Cie, de Tourcoing (Nord), vient d'acquérir la filature de Cailly, qui appartenait à M. Olivier, de Condé, et qui se trouve sur la route de Pont-Errambourg à Berjou. 

 

Octobre 1918   -   Le prix du lait.  -   Après le cidre, le lait. Certains cultivateurs de la région viennent d'élever à un franc, le prix du litre de lait. De l'avis de tout le monde, y compris les cultivateurs eux-mêmes, un tel prix dépasse les limites supportables.

 

Novembre 1918  -  Contre la grippe.  -  Sur la demande de la municipalité, le service de santé a détaché à Condé un médecin militaire, M. le docteur Sonneville, qui se mettra à la disposition de la population civile.

 

Mai  1919  -  Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 avril 1919  -  Lait.   -    M. Bellissent démontre la difficulté d'application par les maires du droit de réquisition.

Il signale la mort fréquente d'enfants, faute de lait.

MM. Le Cherpy de Longuemare et Perrotte prennent part à la discussion. M. le préfet signale les difficultés du ravitaillement en lait.

L'assemblée émet à l'unanimité le vœu : 1° Qu'à l'aide de toutes mesures qui seront jugées nécessaires, les Pouvoirs publics réservent à la consommation des enfants, des malades et des vieillards, le lait Indispensable à leur alimentation avant toute transformation industrielle.

2° Que les maires des communes usent du droit de réquisitionner le lait dont ils peuvent avoir besoin pour les enfants, malades et vieillards.

3° Qu'on réalise le projet de fixer autour des villes une zone interdite aux fromageries afin de permettre le ramassage du lait par les villes et leur ravitaillement, dans des[1]conditions de  fraîcheur et de conservation irréprochables. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -   Incendie.   -   Un commencement d'incendie s'est déclaré le 28 avril dans la maison occupée par les époux Foucher à Condé-sur-Noireau. Les dégâts, estimés 530 francs, sont couverts par une assurance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin  1919  -  Suicide.  -   Le soldat Dupont (Léon), en permission à Condé-sur-Noireau. s'est pendu le 9 juin.

Dupont, qui était rentré de captivité au mois de janvier dernier, souffrait depuis longtemps d'une affection cardiaque. Depuis son retour de captivité il était malade. Dans une lettre adressée à sa sœur. Dupont, las de souffrir, manifestait l'intention de se donner la mort. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1919  -  Deux accidents.  -  Le 16 juillet, vers 8 heures du matin, le jeune Désiré Onfroy, âgé de 14 ans, mécanicien chez M. Delafosse, tôlier, était occupé à actionner une presse,  quand par mégarde, alors que son doigt était encore sous le poinçon, il fit fonctionner l'instrument qui lui écrasa l'index droit. Incapacité de travail de un mois.  

Le même jour M. Frémont Armand, voiturier aux établissements Jules Germain, était occupé à soigner ses chevaux, quand il reçut de l'un d'eux un coup de pied qui lui occasionna une plaie  sérieuse à la jambe droite et le forcera a garder le lit quelque temps.

 

Août 1919  -  Incidents au marché.  -  Jeudi, jour de marché, quelques incidents relatifs à  l'augmentation constante des denrées se sont produits. C'est ainsi qu'au marché au beurre,  certains marchands ayant demandé 4 fr. 50 de la livre, se virent enlever leurs paniers et contraints d'accepter une somme inférieure sous peine de confiscation. L'un d'eux  ayant voulu  récriminer, fut malmené par les acheteurs. Quelques incidents se produisirent, mais sans aucune gravité, et c'est a peine si la police eut à intervenir. Néanmoins, le  prix du beurre de ce fait subit une diminution sensible dont beaucoup purent profiter.  

 

Novembre 1919  -  La cérémonie du 2 novembre.  -  L'Association des Anciens Combattants (section locale de l'Union Nationale des Combattants) avait organisé dimanche dernier un  pieux pèlerinage au cimetière sur les tombes des militaires qui sont morts tel pendant la guerre. Le cortège, très Imposant, composé de la municipalité. Ce l'Harmonie et Chorale, de délégations  avec drapeaux, des Vétérans de 70-71, de la Cie des Pompiers et de nombreux démobilisés, s'est rendue au cimetière, où des membres du Comité de I’  U. N. C.  ont attaché sur chaque tombe un petit insigne souvenir. Sur la tombe des morts de 70, M. Robert Guérard, ancien poilu, président de la section de Condé de l'U. N. C. et directeur de l'Harmonie et Chorale, a adressé un souvenir ému à tous ceux qui sont tombés pour la plus noble des causes. Ensuite, l'Harmonie et Chorale a fait entendre un morceau de circonstance.

 

Janvier 1920  -  Accident du travail.   -   Un manœuvre de l'usine Jeanson, à Condé-sur-Noireau, M. Louis Lecouché, occupé au déchargement d'un wagon de panneaux de caisses, a eu la partie gauche du thorax fracturée par la chute d'un des panneaux. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1920  -  Le dévouement récompensé.  -  Les distinctions suivantes ont été décernées aux personnes ci-apiés, en reconnaissance de leur dévouement, soit dans l'exercice de leurs fonctions, soit au cours de diverses épidémies, soit en prodiguant spécialement leurs soins aux tuberculeux : Médailles de bronze : M. Féray, ancien pharmacien, à Méry-Corbon ; Mme Landais, en religion sœur Marie-Adeline, dame visiteuse au bureau de bienfaisance de Caen : Huet, en religion sœur Mellon ; Leprivel, en religion sœur Moyse ; Coupard, en religion sœur Sédulie, et Leroy, en religion sœur Francesca, toutes quatre religieuses garde-malades de la Miséricorde à Condé-sur-Noireau.

Mentions honorables : Mlle Gaboriau en religion sœur Antoine, et Noraud, en religion sœur Donatienne, toutes deux aussi religieuses à Condé-sur-Noireau. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  V’la les masque !  -  La grippe « reprend du vif ». Sale maladie, s'il en fut ! Pour éviter !a contagion, des précautions sont utiles assurément. Reste à savoir si celles qu'on nous indique, par voie d'affiches, sont vraiment efficaces. Il faudrait n'approcher les malades que le visage recouvert d'un triple masque de gaze ou de tarlatane. Combien de personnes consentiront à se masquer ainsi, après Carnaval, et au risque de fiche le trac à ceux qu'ils auront à soigner. 

Ne rions pas trop de la grippe cependant. Elle a fait ses preuves comme meurtrière et il vaudrait encore mieux suffoquer un peu derrière trois tarlatanes que d'étouffer pour de bon dans une péremptoire congestion.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  La crise du gaz.  -  Le gaz part de partout. Caen est toujours restrictionné. Bayeux le paierait 0 f. 91 le mètre cube, si on lui en donnait, mais les cornues de son usine sont, depuis longtemps, refroidies. 

A Condé, on est aussi à tâtons et il y a si peu d'espoir d'obtenir du gaz à nouveau que la Compagnie propose à ses abonnés d'enlever les compteurs et de sceller les robinets. 

A Argences, il est question de faire payer le gaz 35 sous le mètre. Ça le mettra cher la lieue !   (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  Bonne prise.   -   On a arrêté, ces jours-ci, un jeune journalier de Condé-sur-Noireau, René Poulin, 18 ans, qui étant ivre, a menacé de son fusil, MM. Sorel et René Taflet, fils du garde-champêtre de Saint-Germain. Poulain est un braconnier invétéré, et, malgré son jeune age, il est redouté de tout le voisinage. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1920  -  A Condé.  -   Les efforts de la municipalité condéenne, pour assurer du lait en ville, ont été récompensés. Les fermiers des environs ont  consenti à apporter de nouveau du lait et le charitable docteur Bazin a pu fonder une « Goutte de lait » analogue à celle de Caen, dont les secours sont fort appréciés. 

A l'école, une cantine scolaire, dirigée par Mlle Gondouin, directrice, produit aussi les meilleurs résultats. Les enfants pauvres y prennent, chaque midi, un repas complet, de janvier à Pâques. Ne sont-ce pas là de salutaires exemptes si imiter ? (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Un bébé tombe du train.   -  M. Degrenne, chauffeur à l'Ouest-État, voyageait, avec sa femme et ses cinq enfants, dans le train qui arrive à Condé vers huit heures du matin. Entre Cerisy et Coligny !a portière de leur compartiment, qui était mal fermée, s'ouvrit et l'un des enfants, la petite Jeanne, 5 ans, fut précipitée sur la voie. 

Un voyageur qui, le premier, s'était aperçu de l'accident, tira le signal d'alarme, et le père, affolé, se précipita au secours de son enfant. La fillette fut relevée évanouie et, dès  l'arrivée à Condé, elle fut transportée à l'hôpital de cette ville, où elle ne reprit connaissance que le lendemain. On espère la sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Le déraillement du train Paris-Caen.   -  Un grave accident de chemin de fer c'est produit, samedi sur la ligne de Paris-Cherbourg, à Vernouillet, à 300 mètres de la gare de Verneuil.

A cet endroit, une équipe de poseurs remplaçait de vieux rails, l’express, parti de Paris vers 8 heures, et marchant à environ 80 kilomètres à l'heure, passa en trombe sur un rail déboulonné. Un choc formidable se produisit. Plusieurs wagons furent renversés et brisés et de nombreux voyageurs se trouvèrent pris sous les décombres.

On organisa immédiatement les premiers secours. On compte un mort et une quarantaine de blessés. Parmi ces derniers se trouvent plusieurs de nos concitoyens, notamment M. Voutiers, employé des pompes funèbres à Caen, fracture, de la jambe gauche ; Le Goff, charbonnier à Lieury, fracture des jambes ; Mezeran, rue Laplace, à Caen, fracture des deux cuisses ; l'abbé Thomas, curé de Condé-sur-Noireau.

Dans le train déraillé, Se trouvaient M. Aristide Briand, ancien président du Conseil ; Mgr Amette et plusieurs autres prélats, qui se rendaient aux obsèques de l'évêque d'Évreux. En plus de ces personnalités, le train transportait notamment plusieurs artistes du cirque Palisse, actuellement sur notre foire, dont quelques-uns furent blessés et, par conséquent, ne purent débuter le lendemain.

On recherche les causes de l'accident. Elles paraissent dues à l'insuffisance des mesures de sécurité. D'abord il parait, chose inouïe, que le chef poseur ignorait l'horaire exact des trains. En outre, le règlement prescrit l'envoi d'un homme à un kilomètre du chantier, lequel doit signaler, par plusieurs coups de trompe, l'approche d'un train. Le moindre vent, contraire peut empêcher qu'on les entende.

C'est peut-être ce qui s'est produit. Ce serait ridicule, si ce n'était aussi triste. La science a certainement mis d'autres moyens de sécurité à la disposition des compagnies de chemins de fer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1920  -  Une chute de huit mètres.   -   M. Eugène Bourrée, cantonnier à Condé-sur-Noireau, nettoyait sa fenêtre à l'aide d'un balai. Soudain, il perdit l'équilibre et fut précipité dans le vide d'une hauteur de huit mètres. Il n'avait pas lâché son balai. Il n'eut aucune fracture, mais il ressent de violentes douleurs dans les reins. On le soigne à l'hôpital d'où, on espère, il sortira bientôt rétabli. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Légion d’honneur.   -   Le sous-lieutenant Thomas, du 14e d'infanterie, ex-professeur de gymnastique à Condé-sur-Noireau. a été nommé, à titre posthume, chevalier de la Légion d'honneur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1920  -  Bien tapé !   -  Le Tribunal de Vire vient de condamner à 15 jours de prison avec sursis, 1 000 fr. d'amende et à l'insertion dans deux journaux, le sieur Hector Mortreux, 60 ans, cultivateur à Condé-sur-Noireau, pour hausse illicite du prix du lait. Il le faisait payer 1 franc le litre, pris chez lui. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1920  -  Eau de la ville.   -  En raison de la sécheresse prolongé, il est recommandé de limiter la dépense d'eau au strict nécessaire et d'éviter tout gaspillage. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1921  -  Horrible accident.   -  Le directeur du lissage de Beaumanoir, situé entre Condé et Montilly, M. Delcroix, 53 ans, dirigeait la réparation du moteur, lorsque celui-ci se mettant subitement en marche, l'infortuné directeur recul un coup de tête de bielle en plein visage. Son corps fut ensuite happé et réduit en bouillie. M. Delcroix était le père d'une nombreuse famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1921  -  Un mari brutal.   -   Émile Heuguehart, 45 ans, rue du Chêne, à Condé, buveur, fainéant et d'une jalousie féroce, fait des scènes continuelles à sa femme, mère de nombreux enfants. Après une courte discussion, cette brute se jeta sur la malheureuse, la frappant sauvagement. Croyant l'avoir tuée, il se rendit à la gendarmerie, les mains ensanglantées, déclarant qu'il venait de faire un mauvais coup. 

Se rendant rue du Chêne, le commissaire trouva Mme Heuguebart le visage tuméfié et ensanglanté. La victime fut transportée à l'hôpital. On craint des fractures du crane. Heuguehart, a été écroué à Vire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Le feu.   -   Un commencement d'incendie s'est déclaré dans une salle de répétition de la Musique municipale, à Lisieux. Les pompiers, prévenus immédiatement. ont pu se rendre maîtres du feu. Les dégâts matériels sont très importants.

— Un incendie dont les causes sont, jusqu'ici, inconnues, a détruit l'établissement des époux Tabard, épiciers-débitants, Grande-Rue à Condé-sur-Noireau. Il ne reste de l'immeuble que les murs et la couverture. Les dégâts, qui sont considérables, sont couverts par deux assurances.

— D'importantes sapinières entre Bourguébus et Moult ont pris feu. Une grande quantité de sapins ont été détruits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Assassins découverts.   -   On vient de découvrir l'assassin de Mlle Renée Claveau, propriétaire à Condé-sur-Noireau, qui fut trouvée au mois de janvier, au Mans, la gorge tranchée avec un rasoir.

Au cours d'une conversation, un domestique de Vallon-sur-Gée (Sarlhe), Anndré Houlbert, se vantait de connaître les bandits qui avaient violenté, dévalisé et assassiné Mlle Renée Claveau.

Cette conversation fut rapportée à La police et Houlbert fut appréhendé. Pressé de questions, il avoua son crime, et dénonça son complice André Robert qui est recherché. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Le lait bon chrétien.   -   Le sieur Alphonse Marie, 40 ans, cultivateur à Croissanville. canton de Mézidon, vient d'être condamné par le Tribunal de Lisieux, pour falsification de lait par mouillage et mise en vente de ce lait, à un mois de prison, 500 francs d'amende, plus l'insertion et l'affichage du jugement.

— Au Tribunal de Vire la dame veuve Bailleul, épicière à Condé-sur-Noireau, rue du Vieux-Château, est condamnée pour le même motif à 6 jours de prison avec sursis et 150 fr. d'amende. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Nos gloires.   -  L'inventeur Charles Tellier a maintenant son monument, dans cette ville de Condé-sur-Noireau, qu'il habita dans sa jeunesse et où il fit ses études.

Celui qu'on a appelé le « Père du froid » et dont Ie monde entier, maintenant qu'il est mort, reconnaît la gloire, avait conservé une vive amitié pour Condé, dont il parlait sans cesse. En l'exaltant chez eux, les Condéens n'ont donc fait que s'acquitter d'un étroit devoir de reconnaissance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Suicide.   -  La veuve Buffard, née Lebailly, 63 ans, demeurant chez ses enfants, rue Saint-Pierre, à Condé-sur-Noireau, a mis fin à ses jours en absorbant de l'acide phénique et du laudanum. Mme Buffard qui souffrait d'une maladie de cœur etl d'albumine, parlait toujours de se suicider. Elle a profilé de I’absence de ses enfants pour mettre son funeste projet à exécution. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1921  -   Le temps qu’il fait.   -  On peut dire que la sécheresse de l'été continue, même en ces mauvais jours, la pluie est rare. Les gelées ont été assez. fortes, ces derniers temps. Notre almanach de 1921 les annonçait du reste, avec précision. Pour obtenir un adoucissement de la température, il était question de conduire un pèlerinage régional à Condé-sur-Noireau, devant la statue de Tellier, « père du froid ».

 

Février 1922  -   Pauvre gosse !   -   La gendarmerie de Condé a fait une enquête au sujet de mauvais traitements exercés sur un enfant de huit ans, par son père, Émile Perrette, 36 ans, travaillant actuellement à la tôlerie. Le père prétend que son enfant est méchant, vicieux  vagabond et, que s’il le frappait c'était pour le corriger.

Le résultat de l'enquête a été transmis au parquet de Vire. Afin de le soustraire aux coups de son père, une tante du bambin, habitant Flers, est venue le chercher et l'a fait admettre, dans un pensionnat de Seine-et-Oise. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Lugubre pêche.   -    On a retiré de l'eau le cadavre de Marceline Laumonier, femme Bernier, 64 ans laveuse au Pont-Cel, à Condé-sur-Noireau. Mme Bernier, qui se disait souffrante, lavait depuis le matin au lavoir situé dans le jardin de la gendarmerie.

On suppose que prise d'une syncope, la pauvre femme est tombée dans la rivière, dont le courant est assez fort à cet endroit.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Un assassin condamné.   -   La Cour d'assises de la Sarthe a condamné à la peine de mort Victor Houlbert, 25 ans, qui, en janvier 1920, avait assassiné Mlle Renée Claveau,, de Condé-sur-Noireau, alors qu'elle était de passage au Mans. Houlbert avait avoué son crime. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Cour d’Assises.   -  L’amour libre.   -  Théophile Loison, 30 ans, ouvrier granitier à Rouen est accusé d'enlèvement de mineure. Demeurant à Vire, où il s’était marié, Loison avait dû, à la suite d'une grève, quitter, son intérieur et venir travailler à Condé-sur-Noireau. Là il prenait pension chez M. Lebrun. La fille de ce dernier, la jeune Raymonde, 11 ans, trés coquette, ne resta pas longtemps indifférente aux avances, de Loison qui en fit sa maîtresse.

Les rendez-vous devenant difficiles, ce dernier décida de quitter Condé et d'aller à Rouen où il chercha du travail et un logement. Il écrivit alors plusieurs lettres à sa maîtresse lui demandant de venir le rejoindre. Ces lettres, adressées poste restante, ne furent pas remises à la jeune tille en raison de son jeune âge. Loison revint à Condé et décida Raymonde à le suivre. Tous deux partirent pour Rouen.

Ayant besoin de linge, la jeune fille retourna quelques jours après chez ses parents qui l'empêchèrent de repartir et déposèrent une plainte contre Loison. l'accusé n'a pas d'antécédents judiciaires. La jeune fille a déclaré l'avoir suivi librement. Loison a été acquitté. — Défenseur : Me Martin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Baignade tragique.    -    Trois jeunes gens de Condé-sur-Noireau, Jules Goudeseune, Arhur Dujardin et René Baillet, partaient à bicyclette, le jour de l'Ascension, pour Pont-d'Ouilly et St-Christophe. Dans l'après-midi, au bord de l'Orne, près le moulin de Gossesseville, nos jeunes gens se mirent à l'eau et s'amusèrent à traverser la rivière. L'un d'eux, Goudeseune, pris de congestion, suppose-t-on a coulé à pic.

Ce n'est que deux heures après que son corps a pu être retrouvé. Le malheureux jeune homme, dont les parents habitent la rue Saint-Jacques à Condé, était âgé de 22 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Pénibles discutions.    -    A Condé-sur-Noireau aussi, il y a une question du Monument aux morts. On s'y chamaille fort pour en déterminer l'emplacement et on y balance entre le square Saint-Martin et la place Nationale.

Le conseil municipal s'est bien prononcé pour ce dernier emplacement mais à une assez faible majorité. On voudrait bien pourtant ne pas voir se renouveler l'erreur du monument Tellier qui, malgré sa haute valeur artistique, produit un effet ridiculement mesquin.

Puis, il y a aussi la question d'argent : On voudrait quelque chose de très beau et on ne pas y mettre cher ! Dans ce débat, on cite à tout propos notre Monument aux morts de 1870 qui parait, à juste titre, dans toute la région, comme un superbe modèle du genre, un idéal à imiter autant que possible.

A Caen, on en voudrait dresser un autre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Et les mœurs !   -  Désiré Hamel, 42 ans, manœuvre, rue de la Cavée à Condé-sur-Noireau, a également été arrêté sous l'inculpation d'attentat à la pudeur.

— Léon Lecarpentier, 26 ans, directeur de cinéma ambulant, a été arrêté à Sallen, canton de Caumont. Cet individu s'était livré à d'ignobles pratiques en présence d'une fillette de 8 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Un rouleau qui s’émancipe.   -   Le cylindrage de la rue René-Lenormand, à Condé-sur-Noireau étant terminé, le rouleau écraseur et sa remorque, de la maison Perrin, conduits par le mécanicien Lagoutte, descendaient la rue Saint-Jacques.

Soudain, la chaîne de commande s'est rompue et la convoi est parti à la dérive sans que le mécanicien pût le retenir. Par miracle, à cet endroit très fréquenté, le rouleau n'a rencontré aucun obstacle. Après avoir décrit un grand cercle sur la place Dumont D’Urville, il est venu se coincer entre la devanture de la boucherie Nicolas et celle du restaurant Ledunois, qui ont été endommagées. Fort heureusement les dégâts ont été purement matériels. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le feu.   -   Un incendie s'est déclaré dans un immeuble à Mme veuve Paneton, propriétaire à Condé-sur-Noireau, village de Vaux et occupé par son petit-fils, M. Marie. Le préjudice causé à la propriétaire, est évalué à 10 000 fr., dont une partie seulement est assurée. Les perte de M. Marie atteignent 2 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Méfait d’alcoolique.   -   Jules Villy dit Loulou, 50 ans, manœuvre à Condé-sur-Noireau, est souvent très brutal avec sa femme. Il y a quelques jours, Villy avait bu plus que de raison. En rentrant chez lui, il a fait une scène au cours de laquelle il a voulu frapper son garçon de 8 ans. La mère s'y opposant. Villy est devenu furieux. Il a pris un couteau et en a porté un coup à sa femme qui a été blessée au poignet.

La malheureuse s'est sauvée et a prévenu les gendarmes qui sont venus arrêter le dangereux ivrogne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Douloureux accident de travail.   -   Mme Barrier, ouvrière à l'usine de tôlerie Delafosse, à Condé-sur-Noireau, a eu le bras droit coupé, en travaillant à la grande presse. La pauvre femme, qui avait déjà été blessée à une main, est mère et deux fillettes de 6 et 13 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Noyade accidentelle.   -   Une ouvrière du tissage Jeanson, de Condé-sur-Noireau, Mme Hain, 18 ans, à St-Pierre-du-Regard (Orne), est tombée accidentellement à l'eau en allant, vider, son seau hygiénique. Entraînée par le courant devenu violent à la suite des grandes pluies de ces jours derniers, la pauvre femme a été noyée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1923   -  Un forcené.   -   Jules Charpentier, 36 ans, représentant en grains à Paris, s'était rendu à Condé-sur-Noireau et avait tenté de se faire inviter avec sa femme à la première communion d’un de ses cousins.

Le père de l'enfant, M. Chéron, ayant refusé. Charpentier fut très froissé et jura de se venger. Deux jours après, alors que les familles Chéron et Frémont venaient de se promener, elles firent la rencontré de Charpentier. Une discussion s'éleva au cours de laquelle le représentant en grains frappa M. Chéron d'un coup de couteau en arrière du cou. La femme de Chéron était également frappée au bras où elle porte une profonde blessure. M. Henri Frémont, 22 ans, beau-frère de Mme Chéron, reçut aussi du forcené, un coup de couteau dans le dos. Il eut le poumon perforé.

La gendarmerie prévenue a arrêté Charpentier au café Thom où il s'était enfermé. Il a été écroué à Vire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1923  -  Remise incendiée.  -  Le 4 juin, vers 4 h. du matin, un incendie s'est déclaré rue des Prés-Guilet, dans une remise appartenant à M. Declais, boulanger rue de Vire.
Prévenu par un voisin, ce dernier arriva aussitôt sur les lieux et essaya de sauver le cheval qui se trouvait dans son écurie, mais dut y  renoncer, la maison n'étant qu'un immense brasier.
Des écuries contiguës étant menacées ainsi que le garage d'une auto, M. Declais fit prévenir M. Angot, grainetier et M. Chaisnot, photographe.
Malgré les secours apportés par les pompiers, rien n'a pu être sauvé. De l'immeuble il ne reste que les quatre murs. Le propriétaire déplore la perte d'un cheval, d'un triporteur, d'environ  300 bourrées et de plusieurs cordes de bois. etc. Les dégâts ne sont qu'en partie couverts par l'assurance. Une enquête est ouverte pour établir les causes du sinistre.

 

Juillet 1923  -  Atterrissage d’un ballon.  -  Lundi dernier, vers 11 heures du matin, un ballon monté par M. Claude Lefebvre, habitant Vernou-sur-Breurie (Indre-et-Loire) à atterri sur la commune de Pontécoulant.
Parti dimanche dernier d'Angers avait lieu un concours de distances, notre aéronaute, après s'être élevé à 4000 mètres, fut pris dans un remous qui le força de revenir à son point de départ plusieurs fois, puis le vent ayant changé, il fut poussé dans la direction de l'Ouest.
Après avoir passé, la nuit dans les airs et y être resté 18 heures, il se décida à revenir à terre. Des ouvriers et des cultivateurs attrapèrent la guide-rope, et la descente se fit dans de bonne conditions.

Ramené à Condé dans l'après-midi avec son aérostat, dans la camionnette de M. Lebeaupin, notre aéronaute, très touché de l'accueil qu'il reçut des habitants de Pontécoulant, reprit le train pour se rendre à Tours, se promettant,  à la première occasion, de nous renouveler sa visite.

 

Juillet 1923  -  Les orages.  -  Deux violents orages se sont succédé à quelques heures d'intervalle. La foudre est tombée plusieurs fois, et a fait des dégâts. Deux vaches ont été tuées, plusieurs cheminées abattues; rue de la Bataille, l'usine Jeanson a quelque peu souffert. A part quelques commotions, il n'y a pas eu d'accidents de personnes à déplorer. D'après des échos qui nous sont parvenus la foudre serait également tombée sur le clocher de la commune de Proussy.  A Condé une dizaine de points de chute on été relevés.

 

Juillet 1923   -   Victimes de la chaleur.   -   On a trouvé, étendu sur le plancher contre la porte de sa chambre qui n'était pas fermée à clef, le cadavre de M. Petitperrin, 55 ans, clerc de notaire à Condé-sur-Noireau.

La mort était due à une congestion. M. Petitperrin qui était veuf, laisse une fillette de 14 ans, habitant Paris.

M. Abel Fabut, journalier chez M. Hurel, cultivateur à Bonneville-la-Louvet, canton de Blangy-le-Château, a été frappé d'insolation. Il est mort presque aussitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Deux incendies.  - Un incendie dont les causes sont encore inconnues. s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi dernier, vers une heure du matin, dans un bâtiment à usage de cave, écurie et remise, appartenant à M. Prieur, agent d'assurances et occupé par M. Leménager, boucher, rue René-Lenormand.
Ce dernier, prévenu par un voisin, se rendit au plus vite pour sauver son cheval. Malheureusement, le bâtiment était embrasé et M. Leménager, dut assister, impuissant à la destruction de son mobilier. Les pompiers. arrivés au premier appel, avec l'aide de bon nombre de nos concitoyens, durent se borner à préserver les habitations contiguës, qui ont peu souffert. Outre la perte de son cheval, M. Leménager déplore la perte d'un tonneau de cidre, d'un équipage de fourrages et d'une quantité d'autres objets. Il est assuré.

Lundi matin, vers 9 heures le bruit courait en ville que la feu venait de se clarer la chocolaterie Dedeystère, Le chauffeur, M. Constant Jean, en vérifiant la marche de la machine à vapeur, s'aperçut que des flammèches tombaient à ses pieds; le tuyau  d'échappement contigu à des boiseries de la toiture venait d'y communiquer le feu. Aidé de son patron, le chauffeur n'hésita pas à monter sur le toit et réussit à éteindre le commencement d'incendie qui menaçait de prendre de grandes proportions. Les pompiers, qu'un voisin s'était chargé de prévenir, n'eurent pas intervenir.

 

Juillet 1924  -  Toujours le même.  -  Décidément, le sieur Taillefer Marcel, âgé de 29 ans, boulanger à Condé-sur-Noireau, paie de malheur. Il y a deux mois environ, il était condam par le tribunal correctionnel de Vire à 50 francs d'amende, pour avoir blessé, par imprudence, quatre personnes qu'il avait fait monter dans un side-car, et voilà qu'avec le même véhicule, il a, le 27 juillet. vers 23 heures, alors qu'il roulait sans lumière dans la rue Challouet, à Condé, heurté et blessé assez sérieusement un gendarme de la brigade de Condé. M. Lemoine, qui fut immédiatement conduit chez un docteur qui a prescrit au blessé un repos d'une huitaine  de jours, sauf complications.  

 

Octobre 1924  -  Une maison s’effondre. -  Il y a exactement huit jours, un camion de 5 tonnes, conduit par M. Ruault, entrepreneur de transports, descendait la rue Saint-Jacques. Par suite du mauvais fonctionnement des freins, la voiture prit de la vitesse et vint butter contre la maison Prunier, rue de la République.

Cette habitation s'est effondrée hier. Il n'y eut pas d'accidents de personnes. La maison contiguë menace ruine. La municipalité a d'ailleurs pris toutes dispositions pour éviter de nouveaux accidents.

 

Octobre 1924  -  Une bijouterie cambriolée.  -  Dans la nuit de mardi mercredi, la bijouterie Théodore Groult a été cambriolée. Les voleurs, entrés par le soupirail de la cave, ont traversé la cuisine se trouvait un chien qui n'a pas aboyé. Les malfaiteurs ont pris des bijoux en or et en platine, négligeant le reste. Le montant du vol est important. La police enquête.

 

Novembre 1924  -  Inauguration du monument aux morts.  -  Elle aura lieu aujourd'hui, sous la présidence de M. le sous-préfet de Vire, en présence de MM. les parlementaires du Calvados, de M. le conseiller général, de MM. les conseillers d'arrondissement et des membres du Conseil municipal avec la participation des différentes Sociétés locales.

A 9 heures du matin, à l'église Saint-Sauveur, et au Temple protestant Services religieux célébrés à la mémoire de nos morts.

A 10 heures, Devant l'Hôtel de Ville, formation du cortège officiel, départ 10 h. 15 nédiction du Monument par M. le curé doyen, de Condé. Prière par M. le pasteur protestant de Condé. Cérémonie d'inauguration sous la présidence de M. le sous-préfet.

A midi et demi Banquet offert par la commune à ses démobilisés et ses invités. Le banquet se tiendra dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville.

Des emplacements seront réservés dans le square, aux parents des morts (places assises), aux démobilisés de 1870-71 et 1914-18 et aux enfants des écoles. 

 

Janvier 1925  -  Les inondations.  Depuis deux jours Condé a revécu les inondations d'antan. Beaucoup de riverains se sont réveillés samedi avec leur mobilier à la nage. Le travail a été suspendu dans plusieurs usines le tissage Radiguet, la tôlerie Delafosse, la bonneterie Angilis. Des murs se sont écroulés avenue de la Gare, a Pont-Errambourg. Combien de caves ont été inondées. Deux jours durant la Druance et le Noireau charrièrent des débris de toutes sortes, même quelques bestiaux. Les cordes de bois emportées ne se comptent plus. La pluie ayant cessé, les rivières ont baissé sensiblement.

 

Janvier 1925   -  Inondations.   -   Les pluies torrentielles qui ont suivi la tempête de ces jours derniers ont provoqué dans toute la France des inondations qui, en certains endroits, ont pris des proportions désastreuses :

La région de l'Ouest a été l'une des plus éprouvées. La Vire a subi une crue telle qu'il faut remonter à 1852 pour trouver une cote plus importante. Plusieurs rues sont sous l'eau. L'hôpital est envahi, l'usine à gaz arrêtée, ainsi que toutes les fabriques installées sur les bords de rivière.

A Valognes, une femme qui lavait du linge dans la rivière, malgré la violence du courant, a été emportée.

A Bayeux, l'Aure a débordé dans les prairies qui bordent la rivière. Les quartiers en aval de la poissonnerie, ont été atteints par l'eau.

Les marais de Trévières et de Carentan sont entièrement « blancs »

Le Noireau, subitement grossi, a débordé, la région de Condé est inondée et les eaux de cet important affluent n'ont pas peu contribué à grossir le flot de I'Orne.

On nous fait savoir que l'Orne est en décroissance à Argentan, mais qu'à Thury-Harcourt le fleuve est en crue ; il faut donc s'attendre à voir le niveau actuel dépassé, cependant, la pluie ayant cessé de tomber depuis vingt-quatre heures, il faut espérer que la baisse ne tardera pas à se faire sentir. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1925  -  Grave incendie.  -  Dans la nuit de mercredi, un incendie, à la malveillance, a détruit des bâtiments servant de communs dans la propriété de Mme Vve Madelaine, à Pontécoulant. Les bâtiments sont assurés mais leur contenu, évalué une vingtaine de mille francs, n'est pas couvert. Deux jours auparavant, le chien gardant la propriété avait été tué. La gendarmerie enquête.  

 

Juin 1925  -  Un enfant de 6 mois est retrouvé carbonisé.  -  Un incendie du à l'imprudence d'enfants a détruit samedi après midi la plus grande partie du village de la Poissonnière, près de Condé-sur-Noireau, arrondissement de Vire.

Sept maisons appartenant aux familles Lioult, Poulain, Valognes et Bouchard ont été dévorées par les flammes.

Un bébé de six mois, le fils Poulain a été retrouvé carbonisé.

Les pompiers de Condé sont restés sur les lieux pour protéger, ce qui reste du village, quelques bâtiments couverts en chaume. 

 

Juin 1925  -  Après l’incendie du village de la Poissonnière.  -  Il apparaît que ce sont bien les enfants Poulain qui ont allumé ce formidable incendie. Ces pauvres petits, dont l'aîné à 10 ans, la plus jeune 3 ans, laissés à l'abandon, ne savaient que faire pour passer le temps et plusieurs fois avaient allumé des foyers. C’est ainsi que sur la plainte de plusieurs habitants du village, en janvier dernier, M. le maire de Condé ordonna une enquête par la gendarmerie, sur la situation de ces enfants dont les parents furent reconnus indignes.

Transmise au Parquet, cette demande qui réclamait leur entrée à l'œuvre de protection de l'enfance resta depuis sans réponse. Il est probable que, s'il en eut été autrement le sinistre que nous avons à déplorer aujourd'hui aurait pu être évité.

Les enfants Poulain, dont l'état est on ne peut plus précaire, ont été confiés par les soins de M. le commissaire de police de Con à la garde d'un hôtelier en attendant leur transfert aux enfants assistés de Caen. La mère voulant empêcher leur enlèvement faillit être lynchée par la foule, venue visiter les lieux du sinistre.

Ajoutons qu'au cours de l'incendie le service d'ordre organisé par la gendarmerie de Condé et les sapeurs-pompiers fut au dessus de tous éloges. Au cours du sauvetage le sous-lieutenant Bédet, tombe d'une fenêtre, s'est fait des contusions aux reins et a s'aliter, le clairon Leroy a reçu un coup de lance dans l'œil, et le sapeur Madeline pénétrant dans la maison fut brûlé assez grièvement en voulant sauver un enfant de six mois dont il ne rapporta que le cadavre.

 

Août 1925  -  L’orage.   -  Un orage d'une grande violence s'est déchaîné dans la nuit du 18 au 19. La foudre est tombée sur la poste et sur la gare sans toutefois occasionner de grands dommages.

 

Septembre 1925  -  Vol.   -  Le 13 courant, la nommée Bernier, née Heuzet Marie, âgée de 42 ans, dévideuse, demeurant rue Saint-Jacques à Condé-sur-Noireau, passait sur la place Saint-Gilles de cette ville, quand apercevant sous une voiture du théâtre Bautes, une volaille et un sac d'ocre jaune, elle s'en empara subrepticement, mais surprise dans son geste indélicat, la voleuse fut arrêtée par un acteur du théâtre, M. Amiraux, et conduite à la gendarmerie.

 

Novembre 1925  -  Incendie.  -  Le soir de la Toussaint, vers 10 h. 30, un incendie s'est déclaré rue des Près-Guller, dans un bâtiment servant de garage et de barras, appartenant à M. Ferdinand Esnout, et occupé par M. Raoul Hue, négociant en beurres et oeufs. Ce dernier, parti avec sa famille chez des amis, à Clécy, ne s'était aperçu de rien à son départ, quand à l'entr'acte du cinéma plusieurs personnes étant sorties, aperçurent la toiture du timent en flammes. L'alarme fut donnée, les pompiers ne tardèrent pas à arriver et se mirent en devoir de combattre le fléau. Un moment, l'on eut à craindre pour les garages voisins ; les voitures de MM. Leroux et Lamare durent être évacuées. Vers 11 heures, la moto-pompe fut mise en  batterie, et à minuit tout danger était conjuré. Du bâtiment il ne reste que les quatre murs. il y a assurance pour le propriétaire et le locataire.

Il est à remarquer que depuis cinq ans, les incendies de remises se sont multipliés. C'est le dixième que nous avons à déplorer, et chose étrange, tous se sont produits dans la nuit du dimanche au lundi.

Coïncidens ou malveillance. Beaucoup opinent pour cette dernière version. C'est ce que les enquêtes menées activement par la gendarmerie et le commissaire de police de notre ville essayent d'éclaircir.

 

Décembre 1925  -  Un ivrogne qui voulait tuer sa femme se tue accidentellement.  -  Un drame s'est dérouté à Condé-sur-Noireau, au hameau de la Louveterie. Un cultivateur, Eugène  Mollet, âgé de 45 ans, rentrait ces jours derniers à son domicile en état complet d'ivresse. Il eut une vive discussion avec sa femme, s'empara d'un trépied, le jeta au visage de la malheureuse puis, n'ayant pu réussir à l'atteindre, il décrocha un fusil de chasse, le saisit par le canon et en frappa sa femme à la tête avec une telle violence que la crosse se brisa. De plus en plus excité, Mollet voulut mettre l'un de ses enfants âgé de 5 ans, dans la marmite, pour «  Faire de la soupe ».
Je vais vous tuer tous, vociféra-t-il en s'adressant à sa femme et à ses enfants affolés.

Mme Mollet et ses fils s'échappèrent, poursuivis par l'énergumène qui tenait en main son fusil. A peine arrivée au bord de la route, la femme, entendit deux coups de feu. Pensant que son mari tirait sur elle, elle se réfugia dans une grange elle passa le reste de la nuit.

Lorsque les domestiques de  la ferme se rendirent le matin dans la cuisine, ils trouvèrent le cadavre du mari étendu sur un panier de betteraves. La position du cadavre indiquait que le cultivateur avait heurté le panier de betteraves en se dirigeant vers la porte. Il était tombé sur le fusil qu'il tenait d'une main et les deux coups partirent à la suite du choc de la poignée sur le sol.

Les deux coups l'avaient atteint en pleine poitrine. La gendarmerie de Condé-sur-Noireau a procédé à une enquête.

4   CONDÉ-sur-NOIREAU  -  Pont de la Roque

Limite des Départements du Calvados et de l'Orne 

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