15 Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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COURSEULLES s/ MER

Canton de Creully

Les habitants de la commune sont des Courseullais, Courseullaises

Il a été trouvé dans les registres paroissiaux de Courseulles-sur-Mer, par Éric Tabaud ces texte, écrit par le curé de la paroisse :

 

En 1640.  -   Le lundi 19 mars au dit an, an viron sept heures après midy par grande et furieuze tempeste qui s'est élevé, Robert Osmont et Jacques Robert son beau frère aves sept autres hommes de Bernières on esté perdus à la mer avec leur bateau et le lendemain ont été retrouvés morts aves plusieurs autres corps morts ,il y avait nom Daniel Godefroy dit gamberdière qui était dans un navire trouvé au castel Saint Aubin, qui a esté apporté à Courseulles. ( Merci à Éric Tabaud )

 

Septembre 1645   -   le vendredi 15 septembre 1645, décès d'André Aubré, mort à deux heures du matin inhumé à onze heure au galbe de l'église. Lequel est mort au service de Jacques Allain par une charrette chargée de bois qui lui a passer sur le corps, ayant encore vécu sept jours après, il était âgé de virons 55 ans. (Merci à Éric Tabaud

 

1708  -  Il est à remarquer à la postérité que l’hyver 1708 fut si violent qu’on n’en a jamais eu d’aussi rigoureux. Il gela toutes les rivières et les fleuves d’une profondeur surprenante. Les neiges en si grande abondance, et durant si longtemps quelles firent mourir les bêtes sauvages dans les forets et des oiseaux de plusieurs espèces dans nos campagnes. Cet hyver fait mourir tous les blés particulièrement en France, dans la Picardie , la Beauces, la Flandre française, le païs de France. Ce………………, et en plusieurs endroits d….. Normandie, et dans cette paroisse. Les trois quarts de tout les noyers et figuiers  et autres arbres. Il n’y eut cette année, ni vin, ni cidre, et la France ne pouvait pas fournir de quoi ensemencer les terres en froment qui ………………fut très automne et l’hyver, et à la St-Jean deux sols ……….., en été aucun fruit. de sorte que  le cidre nouveau valait trente et trente deux pistoles, le tonneau. L’été fut d’une chaleur étouffante …. Il manquait deux fennillets avant.

Les pointillés se sont des mots ou des phrases que je n’ai pu déchiffrer.  Courseulles-sur-Mer  1708  page 36

Toujours dans les registres paroissiaux de Courseulles-sur-Mer, se texte, écrit par le curé de la paroisse : L'an 1708 au mois de juillet, pendant trois jours, il se fit une chaleur si extrême que le soleil semblait avoir quitté sa route ordinaire pour + ......  ( Merci à Éric Tabaud )

 

……. 1782  -  Variations de la  Seulles.  -  « L’ancien port dit de Bernières était à l’extrémité orientale de paroisse de Courseulles, sur un terrain de la paroisse de Bernières, ce prétendu port n’était que la retraite de quelques bateaux pêcheurs, qui devaient un droit de coutume au seigneur de Courseulles. Le port de Bernières s’étant trouvé bouché à l’embouchure de la rivière (1782) par des bancs de sable, la Seulles s’est ouvert un passage sur le terroir de Courseulles, à ¾ de lieue de son lit. Ce port ouvert par la nature a offert un nouvel asile aux bateaux-pêcheurs ».

 

Avril 1790  -  Joyeusetés des habitants de Graye.  -  En 1790, les habitants de Graye tentaient de détourner le cours de la Seulles vers leur commune au moyen d’une tranchée pour  procurer à cette paroisse une embouchure à la mer et y établir un port. On lit dans une dépêche de M. Gohier-Daingleville, lieutenant-général de l’amirauté de Caen, à M. le Comte de la Luzerne, sous la date du 21 avril 1790.

« Dimanche dernier, le curé de la paroisse de Graye, à la tête des habitants, a tenté furtivement et pendant la nuit de mettre ce projet ruineux (le détournement de la Seulles) à exécution. La bonne chère et le vin ne furent pas épargnés, un veau tué tout exprès, ainsi que quantité d’autre viande, un tonneau de cidre et du pain en abondance, furent distribués aux travailleurs. L’ouvrage avançait déjà lorsque les intéressés à la chose contraire en eurent connaissance, la cloche sonne, la caisse bat, les femmes, les enfants et vieillards s’assemblent, car ils faut remarquer que tous les marins sont partis à la pêche du maquereau. Ils se portent au lieu du travail, l’atelier s’enfuit à leur aspect et l’ouvrage déjà fait est, en un clin d’œil, détruit. Les choses en cet état, les habitants de Courseulles font nuit et jour sentinelle et attendent les ordres les plus prompts pour rassurer leur tranquillité et leur fortune ».

L’affaire n’eut pas de suites : l’intendant se proposait d’obtenir un arrêt du Conseil ou une décision de l’Assemblée National, mais la Révolution détourna les idées.

 

……. 18..  -  L’embouchure de la Seulles.  -  Les variations de l’embouchure de la Seulles paraissent même avoir atteint une importance plus considérable que les rivières voisines (Dives et Orne).

Des documents permettent de ne pas se borner à des conjonctures au sujet de l’amplitude de ces variations au moins du coté est. Ainsi un plan daté du 16 février 1815 et signé : «  Martin, maire de Courseulles », constate que 50 ans auparavant, soit vers 1765, le cours de la rivière se dirigeait parallèlement à la côte de manière à aller déboucher à la mer sous Bernières. Les traces de cet ancien cours sont encore visibles. On s’en était servi, lors de la confection du cadastre pour limiter le territoire des communes de Grayes et de  Courseulles, et les plans cadastraux anciens d’une part concourent à indiquer que vers 1765, la rivière se jetait à la mer, précisément sous Bernières, soit à 2 500 mètres environs dans l’Est de son embouchure actuelle.

Du Coté ouest on voit par le plan Martin et par le plan joint au projet d’amélioration du port de Courseulles qu’en 1815, la Seulles se jetait à 150 mètres environs à l’Ouest de son  embouchure actuelle, et qu’en 1823, cette embouchure avait été reportée à 90 ou 100 mètres plus loin du même côté, soit 250 mètres environ à gauche du chenal compris entre les jetées. Cet état de l’embouchure persistait encore à très peu prés, en 1829.

Vers la fin du XVIIIe Siècle l’ingénieur Lefèvre songea à rattacher au port de Caen un système étendu de navigation intérieure à l’abri des tempêtes et des insultes de l’ennemi. La Dives améliorée, canalisée et reliée à l’Orne par un canal ouvert derrière les dunes, un autre canal allait rejoindre Courseulles. La Seulles aurait été rendue navigable jusqu’à Creully.  Il ne fut pas donné suite à ce projet.  

 

Novembre 1828   -   Police correctionnelle.  -   Le sieur Marc, roulier de Courseulles, a été condamné à un mois d'emprisonnement, 16 francs d'amende et aux dépens.

Venant par la route de la Délivrande, il avait abandonné un instant ses chevaux, sa lourde charrette en accrocha une petite dans laquelle se trouvaient plusieurs personnes, l'une d'elles tomba par terre par suite du coup, et un enfant faillit être écrasé. C'est une sévère leçon dont il serait bon que d'autres profitassent .....  (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mars 1830   -   Travaux au port de Courseulles.   -    Une loi du mois de juillet dernier a autorisé le gouvernement à faire ouvrir dans le Calvados, à l'embouchure de la Seule, un petit port de commerce, au moyen de la concession à perpétuité qui en serait faite à des soumissionnaires, qui s'obligeraient d'exécuter les travaux nécessaires.

La concession, aux termes de la loi, doit avoir lieu avec publicité et concurrence, et doit être dévolue à la compagnie qui offrira le rabais le plus considérable sur le droit imposé sur les huîtres, commerce principal de la commune de Courseulles où le port doit être établi.

Des affiches ont été apposées, datées du 13 de ce mois, annonçant que le 23 avril prochain, al sera procédé, par M. le préfet du Calvados, à l'adjudication de la concession du hâvre de Courseulles.

On ne peut qu'applaudir à l'administration dont la sollicitude a entendu les réclamations faites depuis longtemps par les marins et marchands d'huîtres de Courseulles, pour l'amélioration de leur hâvre. Divers moyens avaient été présentés il y a plusieurs années, ils avaient été jugés insuffisants, et la contribution proposée alors n'aurait pas permis des travaux assez importants pour arriver au but désirable.

Depuis plus de quatre ans l'administration des ponts et chaussées s'est occupée de plusieurs projets qui lui ont été présentés par l'ingénieur en chef du département, et nous sommes sur le point de les voir mettre à exécution.

Cependant, quel que soit le désir que l'on ait de jouir le plutôt possible des avantages que ce port doit procurer, nous avons été frappés du peu de temps que l'autorité a cru devoir laisser entre l'annonce de l'adjudication et le jour fixé pour cette adjudication, à peine six semaines pour prendre communication du cahier de charges et des plans, reconnaître les lieux, faire les études nécessaires, ce temps parait extrêmement court, surtout pour les personnes qui n'habitent pas Caen, voudraient se rendre soumissionnaires.

La loi a heureusement prescrit la publicité et la concurrence, et nous ne regardons pas que par une adjudication aussi précipitée, ces conditions puissent se trouver convenablement remplies, nous faisons des vœux pour que dans l'intérêt du commerce de Courseulles et de toute cette partie de la côte, l'adjudication soit retardée, et qu'un délai plus long soit donné pour faciliter la concurrence. Rien ne semble justifier une semblable précipitation, surtout quand tant de délais, sans doute nécessaires, ont eu lieu jusqu'à présent. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1830   -  L'adjudication.   -   L'adjudication de la concession à perpétuité du havre de Courseulles à charge d'y faire un port et les travaux déterminés par la loi du 29 juillet 1829 a eu lieu à la préfecture, le vendredi 23 avril, trois soumissions avaient été faites, celle qui a présenté le, plus grand rabais sur le droit à percevoir sur chaque millier d'huîtres a été faite par MM. Gaugain et Balleroy, ce rabais est de 12 c. 1/10e de centime sur 50 c.

Les autres soumissions présentaient un rabais , l'une de 1 c. seulement et l'autre de 10 c. (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1830   -   La patache de Courseulles portée disparue.   -   Depuis vendredi dernier on a les craintes les plus sérieuses sur le sort de la patache de la douane de Courseulles. Des pêcheurs qui se trouvaient au large au moment où l'orage éclata, disent l'avoir aperçue alors à quelque distance d'eux, et l'avoir perdue de vue un peu après, en sorte qu'ils présument qu'elle aura sombré sous voiles. Elle était montée par 5 hommes, tous pères de famille, qui laisseraient, si ce malheur est arrivé, leurs femmes et un grand nombre d'enfants dans la misère. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Appel à la vigilance des maires.   -   M. le préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les maires du département une circulaire pour inviter ces fonctionnaires à prendre de suite toutes les mesures nécessaires pour empêcher la divagation des chiens.

Plusieurs de ces animaux attaqués de la rage ont parcouru différentes communes et ont mordu d'autres animaux. Il importe

donc dans l'intérêt de la sûreté publique, que les règlements sur cette matière soient exécutés avec sévérité, afin de prévenir les accidents qui résulteraient d'un défaut de précaution et de surveillance. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Service d’une voiture publique de Caen à Courseulles.   -   A dater du dimanche 12 juin 1831, le sieur Quesnel, entrepreneur de voitures publiques, fera partir tous les jours de Caen pour Luc, à 7 heures du matin, et de Luc pour Caen, à 7 heures du soir, une voiture à 4 roues, montée sur ressorts et très commode.

L'exactitude que le sieur Quesnel a apportée dans le service les années précédentes, lui fait espérer que les personnes qui ont bien voulu l'honorer de leur confiance daigneront la lui continuer.

Le prix des places est fixé à 1 fr. tout payé.

Les bureaux sont toujours établis à Caen, chez M. Jeanne, cafetier au Marché au Bois ; à la Délivrande, chez M. Deliot, cafetier, et à Luc, hôtel du Grand Orient.

A dater de la même époque, il fera partir tous les jours une voiture pour Courseulles à 7 heures du matin, et de Courseulles pour Caen à 5 heures et demie du soir.

Les bureaux sont, à Caen, chez M. Jeanne ; à la

Délivrande, chez M. Deliot, et à Courseulles, hôtel des Étrangers.

Le prix est fixé à 1 fr. 4o c. par place, tout payé. . (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1831    -    Bains et jeux champêtres de l’Ile de Plaisance.   -    Programme de l'établissement des bains de toutes espèces, et jeux champêtres, situés dans l'île de Plaisance, à Courseulles-sur-mer ( 4 lieues de Caen ), département du Calvados, qui doivent intéresser MM. les baigneurs et promeneurs.

1º. Les salles de bains chauds et froids, d'eau de mer et d'eau douce, ces salles, où sont placés des lits, sont couvertes d'une belle plate-forme, d'où l'on voit monter et descendre la mer et les mouvements du port de Courseulles.

2º. Pour que les bains produisent l'effet qu'on doit en attendre, de petites voitures commodes, à l'instar anglais, sont destinées à conduire le baigneur dans la mer et la rivière, à la hauteur qu'on le désire, sur un sable très doux, et permettent de s'habiller sans être vu.

3º. Un petit bateau en forme de vapeur, voile, sans ferrage ni bordage, autres que quelques branches de fer, est destiné à prendre des bains dans une grande retenue d'eau de mer ( presque tiède en été ) d'un demi-quart de lieue de longueur et quatre pieds de profondeur. Un enfant de dix à douze ans peut seul faire naviguer ce bateau qui opère dans sa course le même effet des vagues de la mer. Des rideaux transparents procurent aux baigneurs l'agrément de voir le public sans être vus eux-mêmes.

4º. Des tentes sont aussi destinées à être placées sur le rivage de la mer et sur le lit de la rivière pour s'y déshabiller et s'y habiller. Un maître de natation donnera des leçons aux nageurs et accompagnera les baigneurs s'ils le désirent.

5°. Les promenades sur les digues plantées de tamaris, fleurissant deux fois dans l'été, qui longent la rivière de Seulles et séparent l'établissement d'avec le rivage de la mer.

6º.  Les bois, parterres, bosquets, tonnelles, ornés de statues, et dans lesquels on peut se faire servir.

7°. Un monticule situé au milieu des bois, du sommet duquel la vue plane sur la mer jusqu'à la côte du Havre.

8°. De superbes parcs remplis d'eau de mer approvisionnés d'huîtres blanches et vertes, de poissons, de diverses espèces de crevettes ou  salicoques, de homards et autres coquillages vivants ou que l'on peut pêcher à la mains

9°. Des filets et des lignes de toutes espèces sont toujours prêts pour faire des parties de pêche en mer et en rivière.

10º. Les jeux champêtres à l'instar de Tivoli, en composent des quatre puissances, de chevaux, de l'escarpolette, du tonneau, du tir, de l'oiseau et autres non moins amusants,

11º. Les courses par eau dans des canots et barques élégantes, tant sur les parcs qu'en rivière et sur la mer.

12º. Une garenne remplie de gibier et de volailles, une laiterie, des fruits dans l'enceinte, un excellent restaurant, des vins et liqueurs à des prix modérés, contribueront aussi à l'agrément du public.

13. Il y a des écuries et des emplacements pour les voitures.

Une voiture part de Caen tous les matins à sept heures de chez M. Piel, restaurateur, au Marché-à-Bois, et fait son retour le soir.

14° Ceux qui désirent des logements, soit dans le château ou le village, peuvent s'adresser ( franco ) à M. Vilay, adjoint de M. le maire de Courseulles. (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1831    -    On nous écrit de Courseulles.   -    Dimanche dernier, notre garde nationale, qui, grâce à l'activé et au zèle de M. Martin son capitaine et de ses autres officiers, est depuis longtemps bien organisée, et qui compte maintenant un grand nombre de citoyens pourvus de l'uniforme et formés aux exercices militaires, a voulu cimenter par une fête patriotique, l'union parfaite et la rivalité de bons sentiments qui animent ceux qui composent cette milice.

Un banquet tout fraternel, où présidaient l'effusion et la cordialité la plus vraie, a réuni tous les citoyens inscrits sur les contrôles de la garde nationale. On peut assurer que le bon esprit, l'accord et le patriotisme qui ont régné parmi les convives étaient véritablement désespérants pour les quelques hommes qui n'ayant de français que le nom, voudraient voir la mésintelligence et le désordre s'établir entre les citoyens. Le nom de notre roi, qui est tout français de cœur celui-là, a été salué par d'unanimes acclamations qui attestent que ce nom, synonyme de liberté, serait toujours pour nous au besoin un cri de ralliement. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1831    -    Deux projets majeurs pour le développement de la commune.   -   C'est avec plaisir que nous faisons connaître à nos lecteurs, par la lettre ci-après qui nous est adressée de Courseulles, qu'il vient d'être fondé dans cette commune un bel établissement dont notre littoral était privé, quoique depuis longtemps la nécessité en fut reconnue. Nous ne doutons pas que cette fondation de bains que nous annonçons n'obtienne un grand succès, et ne concoure à la prospérité de la commune de Courseulles, qui bientôt aussi va posséder un port si utile sur cette côte. Nous aurons soin de donner dans quelque temps des détails sur le nouvel établissement et sur les travaux de ce port.

Courseulles-sur-mer , le 28 avril 1831.

 

Permettez, M. le rédacteur du Pilote, que je profite de la voie de votre journal, pour annoncer au public deux choses bien intéressantes pour le pays.

  Que les travaux du port de Courseulles, depuis si longtemps désirés, sont enfin commencés et s'exécutent avec activité.

  Qu'une société vient de terminer des travaux restés à faire au bel établissement de bains d'eau douce et de mer, chauds et froids de toute espèce, en celle commune on trouve dans l'enceinte, autour de cet établissement, des bois, bosquets, avenues, parterres et promenades le long de la rivière et sur le rivage de la mer, des jeux champêtres sont destinés à l'agrément du public, ce lieu deviendra d'autant plus curieux et agréable qu'il formera une île, à cause du port et de la rivière qui l'entourent de toutes parts.

Cet établissement à pris pour titre : Bains de l'île de Plaisance. M. Levasseur, restaurateur et pâtissier de Paris, y tiendra restaurant à commencer du dimanche 15 mai prochain. D'autres établissements d'auberge et restaurants viennent également de s'y former.

J'ai l'honneur d'être avec considération, Votre très humble serviteur.  GRENIER. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   La moisson bat son plein.   -   La moisson se poursuit activement dans notre pays, on ne se rappelle pas avoir jamais vu les grains de meilleure qualité, ni une année plus fertile. Les pommes seules ont totalement manqué. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   Remise du coq royal.   -   Hier, 31 juillet, a eu lieu en la commune de Courseulles, la remise à la garde nationale du lieu, du coq dont S. M. a bien voulu lui faire cadeau, pour orner son drapeau, d'après le rapport qui lui fut fait du zèle de cette garde nationale, et de son amour pour le bien public.

M. le maire et l'adjoint de cette commune ont fait cette remise, au milieu du concours immense de citoyens de tout le pays et des communes environnantes, la douane et la troupe de ligne formant le cordon sanitaire, ont donné de l'éclat à cette cérémonie, l'air retentissait des cris de « vive Louis-Philippe », des décharges réitérées de la mousqueterie, la journée s'est passée en réjouissances bien cordiales.

Cette fête avait un triple but, l'inauguration du coq donne par le Roi, l’anniversaire des trois journées de juillet, et le serment et l'intronisation de notre excellent monarque citoyen qui promet à la France un avenir abondant de bonheur et de liberté. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   L’orage.   -   Dimanche dernier, un orage violent a éclaté au commencement de l'après midi sur plusieurs communes de notre arrondissement, la foudre est tombée à Banville sur un tas de blé en gerbes prêt à être rentré, et l'a consumé entièrement, à Courseulles, la foudre a également frappé, au milieu du village, une maison, où elle n'a heureusement commis aucun dommage important, une muraille seulement a été lézardée. La secousse a été si forte que dans plusieurs maisons du village des vitres ont été brisées. On avait rarement entendu gronder le tonnerre avec plus de fracas que pendant cet orage, qui a duré environ une demi heure.

Il ne paraît pas qu'il ait occasionné de dégâts sur les récoltes qui sont toutes parvenues à maturité, et dont une partie sont déjà à l'abri.

Le même orage s'est fait sentir dans tout le pays, mais avec beaucoup moins de violence que dans les communes du littoral. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   Début des travaux.   -   Dans 10 ou 12 jours, MM. les entrepreneurs des travaux du port de Courseulles espèrent pouvoir poser la première pierre des murs du quai.

Les pilotis qui doivent supporter les constructions en maçonnerie sont disposés pour les recevoir, ces travaux seraient déjà commencés sans les sources vives qui se sont déclarées dans l'enceinte du port, et que les ouvriers sont occupés en ce moment à épuiser.

La pose de la première pierre du port sera l'occasion d'une fête qui attirera probablement beaucoup de monde sur le rivage de Courseulles. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1831    -   Retards dans les travaux.   -    Les travaux du port de Courseulles, qui semblaient il y a quelques semaines devoir avancer assez rapidement pour que l'on pût espérer que la pose des premières pierres aurait lieu prochainement, ont été retardées par de nouveaux obstacles de la même nature que ceux qui, depuis quelques mois, contrarient les efforts des entrepreneurs de cet important travail, c'est-à-dire par l'abondance des sources qui inondent le terrain à mesure que les excavations ont lieu. Toutefois, des moyens d'épuisement beaucoup plus puissants que ceux qui ont été employés jusqu'ici, et notamment l'emploi d'une pompe à vapeur qui doit arriver de Cherbourg, permettent de penser que ces obstacles pourront être bientôt surmontés.

On doit le désirer d'autant plus vivement, que de nouveaux retards auraient pour conséquence d'ajourner après l'hiver les travaux de construction qui sont préparés, et qu'il serait alors fort à craindre que les rigueurs de la saison n'endommageassent une quantité considérable de pierres de taille de la plus grande beauté et d'un travail fort soigné, qui sont en ce moment déposées sur le sol en attendant qu'on puisse les employer.

Cette circonstance, si elle venait à se réaliser, indépendamment de la perte immense qu'elle occasionnerait, aurait encore pour résultat de retarder beaucoup la marche des travaux et l'achèvement du port, objet des vœux de tout le pays qui attache avec raison une très grande importance à la réussite de ce vaste projet.

En effet, la perspective de la possession d'un port a suffi pour imprimer le mouvement à un grand nombre de spéculations particulières. En outre de l'accroissement de valeur qu'en ont reçu les parcs à huîtres, principale richesse de ce pays, diffèrent établissements se sont élevés dans cette localité avec des chances de succès que l'exécution du port ne peut manquer d'accroître et de justifier.

Parmi ces établissements, tous les voyageurs ont distingué celui de l'Ile de Plaisance, qui justifie sous tous les rapports le titre sous lequel il s'annonce au public, et qui est destiné à offrir aux habitants de notre pays, indépendamment des plaisirs que procure le voisinage de la mer, tous les agréments champêtres que les bosquets de Tivoli, de Frascati, etc..., avaient jusqu'ici réservés exclusivement pour les habitants de la capitale (1).

Les avantages de cette position, que déjà beaucoup d'amateurs ont pu apprécier, ne peuvent manquer de s'accroître encore par l'achèvement des travaux. Ainsi, sous ce rapport, la création d'un port dans cette partie du littoral, en outre de l'immense utilité qu'elle présente pour le département en général, aura encore pour résultat définitif l'avantage accessoire de servir aux plaisirs du public.

(1) Nous avons visité nous-mêmes cet établissement intéressant, et nous pouvons garantir que la réalité tient fidèlement toutes les promesses du Prospectus que nous avons publié.  (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -   Mort d'un journalier ivre à Courseulles.   -   On nous écrit de Courseulles, que le 28 janvier, un pauvre journalier, en état d'ivresse, tomba dans un des parcs, d'où il fut aussitôt retiré par quelques personnes qui se trouvaient dans le voisinage, et transporté dans une des petites loges où s'emballent les huîtres. On y aurait enfermé ce malheureux, malgré ses plaintes, malgré l'état doublement fâcheux dans lequel il se trouvait après cet accident. Dimanche matin on le trouva mort.

La personne qui nous écrit ajoute que les muscles de ce pauvre diable étaient crispés, qu'il était parvenu a retirer une partie de ses vêtements mouillés, et que tout annonçait qu'il a eu une mort pénible. Sa veuve qui habite un village voisin envoya du linge pour l'ensevelir, et fit prévenir le curé de cet événement.

Il paraît, nous dit-on encore, que tout le monde s'est cru dispensé de tout devoir envers ce malheureux, aucun homme de l'art n'a été appelé à constater le genre de mort, et le garde champêtre seul a conduit le défunt au lieu de repos.

Si les faits se sont passés de la sorte, il y a de la part de l'autorité locale, une inexcusable négligence à n'avoir pas fait constater le genre de décès d'un individu mort dans une telle circonstance. Nous avons cru devoir les signaler, afin que dans des cas semblables les formalités exigées par les lois ne soient pas omises à l'avenir, il est nécessaire que le genre de mort d'un citoyen, quel qu'il soit, soit bien constaté, surtout, nous le répétons, quand il périt d'une manière qui peut ne sembler point naturelle. Nous serions flattés d'apprendre de la part de l'autorité du lieu, qu'elle ne mérite pas les reproches qu'on lui adresse dans cette affaire.

Quant au refus d'inhumation, nous laissons ce fait de la compétence ecclésiastique sur la conscience du curé, et peut-être lui reprochera-t-elle d'avoir refusé la sépulture religieuse à un malheureux qui, par une mort douloureuse, tout annoncé du moins qu'il est mort de froid, privé de tout secours, avait bien mérité de trouver grâce même devant un juge sévère. Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -   Rectifications concernant la mort du mendiant Thomas.   -    M. le maire de Courseulles nous invite à rectifier quelques passages de l'article de notre numéro du 3 de ce mois, où nous rendions compte d'un événement arrivé dans cette commune, en déclarant que ce n'est pas contre sa volonté, mais au contraire sur sa demande expresse, que le nommé Thomas, mendiant, qui venait d'être tiré d'un des parcs où il était tombé, a été déposé et enfermé dans une loge voisine. Ce ne fut que le lendemain matin, au moment où ce malheureux avait cessé de vivre que l'autorité fut informée de cet événement. Elle s'empressa de mander un homme de l'art ( M. Violard, médecin ), qui,  dans un procès-verbal que nous avons sous les yeux, constata l'état du cadavre et la cause de la mort. M. le curé de Courseulles ayant refusé de célébrer l'inhumation dans les formes accoutumées, le corps fut conduit au champ du repos, non par le garde-champêtre seul, mais par l'adjoint de la commune en personne.

La conduite de l'autorité dans cette malheureuse circonstance l'a donc mise à l'abri de tout reproche et de toute responsabilité à cet égard. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1833    -   Tribunal de police correctionnelle.   -   ( Présidence de M. Lhermite. ) Audience du 11 Mai.

Les nommés François Tachet, François Maheu, Pierre Delaunay, Dominique Sébastien, Delacharterie et Gabriel Leroux, ouvriers employés aux travaux du port de Courseulles, comparaissaient sous la prévention d'avoir, le 13 avril dernier, formé une coalition pour obtenir une augmentation de salaire, en réclamant du commissaire-inspecteur un supplément de 25 centimes par mètre.

Sur le refus formel de celui-ci, ils quittèrent l'ouvrage, entraînant avec eux, soit par menaces ou autrement, les ouvriers paisibles.

Le but évident des prévenus était de laisser chômer les travaux jusqu'au moment où les eaux auraient envahi une partie des ouvrages, pour forcer l'entrepreneur, s'il ne voulait pas tout perdre, à capituler à des conditions exorbitantes.

Les prévenus ont nié une partie des faits, du reste, l'instruction a prouvé que l'ordre n'avait pas tardé à se rétablir. Les susnommés ont été condamnés à huit jours de prison et aux dépens. (Mémorial du Calvados)

 

n 1833    -   Découverte d'une amphore romaine.   -   M. Gaugain, entrepreneur du port de Courseulles, vient de faire transporter à Caen, pour y être déposée au cabinet d'histoire naturelle, une superbe amphore romaine, trouvée, sur la fin de septembre 1831, par les ouvriers employés à creuser le bassin. Ce vase, absolument semblable, quant à la forme, à ceux du même genre figurés par Montfaucon, a des dimensions bien plus considérables. Sa hauteur est de trois pieds, et, à l'exception de l'une des anses qui n'a point été retrouvée, il est dans un état parfait de conservation. Il était couché horizontalement dans la tangue, à douze pieds de profondeur. Les ouvriers, s'imaginant qu'il devait renfermer un trésor,· y firent une ouverture à coups de pioche, et furent tout étonnés de le trouver entièrement rempli de terre argileuse. I! a été décrit et figuré par M. Léchaudé-d'Anisy , membre de la société des Antiquaires de Normandie.

Cette amphore n'est pas le seul objet d'antiquités qu'ait fait découvrir la construction du port de Courseulles : on y a trouvé aussi plusieurs fragments de tuiles romaines, ce qui fait présumer que les Romains ont eu un établissement à l'embouchure de la Seulle. A cette occasion, M. Léchaudé a renouvelé une opinion, émise il y a déjà longtemps, que Courseulles pourrait bien être la demeure des anciens Curiosolites de César, que d'autres placent dans le Nord de la Bretagne.

Nous saisissons cette occasion pour annoncer que les travaux du port de Courseulles se poursuivent avec beaucoup d'activité, et que tout fait espérer qu'ils seront terminés à la fin de la campagne actuelle. (Mémorial du Calvados)

 

Juin 1833    -    Manifestations d'enthousiasme à Courseulles.   -    Parmi les communes qui, pendant les anniversaires, ont signalé leur enthousiasme pour le Roi et nos institutions, nous citerons avec plaisir celle de Courseulles.

Le 27, M. le maire, en tête du conseil municipal et de la garde nationale, s'est rendu au service funèbre dans l'église du lieu.

Le 28, un banquet patriotique de plus de 80 couverts, a réuni dans les jardins de l'île de Plaisance la majorité des gardes nationaux du bataillon cantonal, avec les autorités civiles, parmi eux se trouvaient les maires d'Amblie, de Bény et de Fontaine-Henry. Le premier toast, porte au Roi par M. le maire de Courseulles, a électrisé tous les convives, le second a été porté à la révolution de juillet et au drapeau tricolore par M. Héot, chef de bataillon du canton, et le troisième par M. Martin, conseiller municipal, à la garde nationale. Plusieurs gardes nationaux ont chanté des couplets en l'honneur du Roi et de leur drapeau, ils ont été couverts d'applaudissements et interrompus à plusieurs reprises par les cris de Vive le Roi !

A la fin du repas, sur la proposition de M. le chef de bataillon, une collecte a été faite en faveur des Polonais, tous les membres du banquet se sont empressés d'y souscrire.

La bonne harmonie et la cordialité la plus franche ont présidé à cette réunion.

A 7 heures les convives se sont transportés sur la grève pour jouir des exercices d'un mât de cocagne, dont les prix ont eté fournis par MM. le maire, le chef de bataillon et Martin.

Nous citons avec plaisir ces progrès de l'opinion constitutionnelle dans une commune déjà considérable, et qui promet de devenir dans quelques années une des plus florissantes de la côte par le port qu'on y construit en ce moment. (Mémorial du Calvados)

 

Octobre 1833    -    Première pierre.   -   Dimanche prochain, 6 octobre, M. le préfet du Calvados doit aller poser la première pierre du port de Courseulles.  (Mémorial du Calvados)

Octobre 1833    -    Bilan des sinistres maritimes.   -   Voici le relevé exact des sinistres occasionnés par la tempête du premier septembre, sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord :

Navires échoués à la cote, ou brisés sur les rochers, ou qui ont sombré à la mer, mais dont l'équipage a été sauvé en totalité : 63.

Navires péris corps et biens avec tous leurs équipages : 17.

Navires qui ont peri, et dont une partie seulement de l'équipage a été sauvée : 6. Total 86.

32 navires ont éprouvé de grosses avaries. (Mémorial du Calvados)

 

Octobre 1833    -    Cérémonie de pose de la première pierre du port de Courseulles.   -   M. le préfet, accompagné de M. Legrip, conseiller de préfecture, remplissant les fonctions de secrétaire-général, a posé, dimanche dernier, à midi, par délégation, et au nom de S. A. R. M. le prince de Joinville, la première pierre du port de Courseulles.

Un temps magnifique, le concours des populations environnantes, auxquelles cette belle et patriotique entreprise doit donner une nouvelle vie, la présence de la garde nationale, les pavillons des diverses nations, flottant au-dessus des piles inachevées de la principale écluse du port, tout contribuait à donner à ce point, autrefois désert de notre littoral, un aspect animé et pittoresque.

M. le préfet, entouré des autorités locales, de M. Pattu, ingénieur en chef, des gardes nationales, parmi lesquelles nous avons distingué le brave capitaine de marine Aubert, s'est avancé sur l'une des piles, et a prononcé avec un accent chaleureux de conviction, le discours suivant, qui a été couvert par les cris unanimes et spontanés de vive le Roi, vive M. le prince de Joinville !

 

Messieurs,

 

« Ce concours de tant de citoyens qui se pressent sur un point de nos côtes où ne les appellent ni des fêtes somptueuses, ni la présence désirée du Prince qu'on avait conçu l'espérance d'y recevoir, ni ces grandes et éclatantes solennités qui éveillent la curiosité publique, nous dit assez qu'il s'agit d'un fait important pour la contrée, d'un fait qui touche profondément aux véritables intérêts de la population.

Il s'agit, en effet, Messieurs, de la consécration d'un établissement qui doit favoriser un commerce étendu et servir de refuge au marin battu ou menacé par la tempête.

Source nouvelle de richesse pour le pays, le port de Courseulles protègera tout à la fois la précieuse vie de ces hommes hardis, qui, depuis leurs premiers ans jusqu'à leur dernier jour, se livrent utilement à des dangers sans cesse renaissants.

Cette partie de nos rivages, malgré son extrême fertilité, malgré l'active industrie de ses laborieux habitants, était privée des bienfaits du commerce de transport, pour la faire participer aux avantages de ce commerce, il fallait que l'art vainquit la nature, ou, du moins, créât ce qu'elle avait refusé.

La Seulle, comme plusieurs rivières du Calvados, change souvent de direction, quelquefois favorable, presque toujours contraire à la navigation, si, à quelques époques, son embouchure offre un port accessible aux navires, habituellement aussi les navires ne peuvent se hasarder dans ses eaux sans courir la chance d'échouer sur les sables qui obstruent son chenal, c'est vers la Hougue ou la rivière d'Orne que les marins sont forcés d'aller chercher un lieu de relâche, et, ceux-là mêmes dont la destination est pour Courseulles, sont contraints de se débarrasser de leurs chargements avec une précipitation aventureuse.

Tous vous le pensiez comme moi, Messieurs, lorsque naguères vos acclamations saluaient notre Roi, faisaient doucement vibrer son cœur, et désabusaient énergiquement les factions confiantes jusques-là dans le vain bruit de leur parole !.... Messieurs, ce Roi si noble et si bon, dont la présence et les patriotiques accents vous électrisaient il y a peu de jours, voulait vous voir une seconde fois, et, pour ainsi dire, à votre foyer domestique, quand il consentait à ce que la première pierre de ce port fut posée par l'un de ses fils, à cette faveur, il ajoutait, dans sa pensée, une autre faveur. Ce n'est pas sans daigner en exprimer ses regrets qu'il a reconnu l'impossibilité de venir présider à la solennité dans laquelle Mgr. le Prince de Joinville devait donner son nom à ce port ..

Ce nom vous sera cher, il ne sera jamais prononcé qu'avec amour par les habitants de Courseulles, et le cri de vive le Prince de Joinville ! sera toujours uni chez vous au cri français de VIVE LE ROI !

On a déposé ensuite, dans l'une des assises conservée vide à cet effet, une caisse en plomb contenant un bocal dans lequel on a mis le plan du port, le texte de la loi qui en autorise la concession, le procès-verbal sur parchemin de la cérémonie du jour, et deux médailles, l'une en bronze, l'autre en argent, représentant d'un cote l'effigie de Louis-Philippe, de l'autre l'inscription suivante :

 

Au nom de S. A. R.

le prince de Joinville,

l'espoir de la marine Française,

M. Target , préfet du Calvados,

a posé

cette première pierre,

le 6 octobre 1833.

 

Le tout a été scellé par une pierre qui s'adaptait à l'ouverture qui contient ces objets. M. le préfet a remis à M. Gaugain, de la part du prince, une somme de 500 fr., pour être distribuée aux ouvriers du port.

 

Février 1840 - Naufrage. - Voici des détails circonstanciés qui nous parviennent sur un sinistre arrivé sur nos côtes. Nous laissons parler le rapport du capitaine Segard, commandant la bisquine la «  Liberté  », de la Hougue.

«  Étant sorti du port de la Hougue, hier 6 février 1840, chargé d'huîtres à destination de Courseulles, j'étais devancé d'environ trois milles, par la bisquine le «  Dauphin  », qui partait du même lieu, avec le même chargement et pour la même destination.

A neuf heures du matin, je me trouvais N. N. O. d'Arromanches, environ à neuf milles de distance, lorsque j'aperçus le «  Dauphin  » qui avait hissé son pavillon à son grand mât. Je me dirigeai immédiatement sur lui, et ne tardai pas à apercevoir la coque d'un navire naufragé.

Une heure après j'y étais rendu, et comme le «  Dauphin  », je frappai une remorque sur le navire pour le terrir. Presqu'au même instant, cinq petits bateaux pécheurs d'Arromanches, qui se trouvaient dans ces parages donnèrent aussi une amarre pour le remorquer.

A 11 heures, le bateau-pilote de Courseulles, Maître Connin, sortit du port, et se dirigea de notre côté. Au bout d'une heure il était rangé avec nous et nous prêtait secours. Vers 3 heures, un sloop, venant de la baie de Caen, se joignit aussi à nous. Les vents étaient alors de l'ouest. Nous terrissions difficilement. La nuit approchait. A 5 heures, le navire échoua sur la pointe ouest des roches de Bernières, à marée basse, quoiqu'il restât encore 6 mètres d'eau sous le navire.

Nous restâmes néanmoins amarrés dessus, jusqu'à 3 heures du soir, mais à l'arrivée du flot, le vent s'étant calmé, et étant devenu sud-ouest, le navire suivit le courant. Nos forces étaient devenues impuissantes, et nos amarres se brisaient. A ce moment, le navire dérapa, et toucha de nouveau sur l'île Langrune. Nous éprouvions alors du danger dans le remou du navire, nous prîmes le parti de nous en éloigner, larguant et coupant nos remorques. Je me dirigeai vers Courseulles, où je suis arrivé ce matin à 3 heures.

Le navire naufragé avait sombré sous voiles, ses mâts étaient placés horizontalement sur l'eau. J'allai plusieurs fois à bord avec quelques-uns de mes compagnons, nous vîmes le corps d'un homme amarré dans les haubans de bâbord. Le nommé Connin, patron du bateau-pilote de Courseulles, coupa les amarres qui le retenaient, et le prit à son bord. Avant cela, un des petits bateaux d'Arromanches avait pénétré à bord, et avait trouvé dans les porte-haubans de misaine de bâbord, un homme donnant encore quelques signes de vie. Les  hommes de son équipage le portèrent sur le bateau, le déshabillèrent et lui prodiguèrent tous les soins que réclamait son état. Nous pensâmes qu'il convenait de le transporter à terre, mais les matelots ne déposèrent à Bernières qu'un cadavre. Le malheureux était mort pendant la traversée. Je présume, d'après quelques vestiges d'habits que j'ai aperçus dans les porte-haubans de misaine, qu'un autre cadavre y était encore amarré.

Le navire était tellement enfoncé dans l'eau, qu'il me fut impossible de m'assurer en quoi consistait son chargement, ni même de distinguer le nom du navire, qui est un trois-mâts du port d'environ 3 à 400 tonneaux. »

Hier, 7 février, vers le matin, on s'est aperçu que le navire naufragé avait dérapé pendant la nuit, et qu'il était environ à moitié route du Havre à Courseulles. Sept embarcations étaient encore occupées à le remorquer. Il est probable que lorsqu'il va être aperçu, on va envoyer un ou plusieurs steamers pour le terrer au Havre.  (Source  : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1840   -  Nouvelles maritimes.   -    Le trois mats, vu avant-hier dans le N.-O. de Courseulles, est l'  « Aimable Marie » du Havre , capitaine Thomas, venant de Saint-Domingue, chargé de bois d'acajou, armateur, M. Perquer. L équipage a péri. Les paquebots le « Calvados » et la « Neustrie » ont été près de lui hier 7. Il était remorqué par plusieurs bateaux de pèche, l' « Amphitryte », bateau-pilote de Caen et le bateau-pilote de Courseulles.

Les deux paquebots de Caen voyant l'impossibilité de terrir ce navire, qui était entre deux eaux dans leur marée, et ayant des passagers à bord, ont continué leur route pour le Havre, d'où trois remorqueurs sont sortis et ont ramené le navire sous le chantier de M. Lenormand, au Perrey.

Effectivement, on lit ce qui suit dans le Journal de l'arrondissement du Havre :

« Toute la ville du Havre était hier dans la consternation, on venait d'apprendre que le navire naufragé que l'on avait aperçu hier en rade flottant entre deux eaux et qui, a l'aide de trois bateaux à vapeur, avait été échoué sur la grève, était l’ « Aimable-Marie », trois mats du Havre, commandé par le capitaine Thomas parti de Sancto-Domingo le 14 décembre, avec un chargement de bois d'acajou et de gayac.

Des douze hommes qui composaient l'équipage, un seul a été trouvé à bord, mais expirant et l'on n'a pu obtenir le moindre renseignement sur les causes qui ont amené un désastre aussi complet.

On ne peut donc former que des conjectures. Ce qui parait assuré c'est la perte totale de l'équipage et c'est vainement, nous le croyons, que l'on concevrait de l'espoir sur l'existence d'une partie des hommes qui le formaient.

Hier à la marée du matin on a débarqué 76 morceaux d'acajou et il est présumable qu'on ne tardera pas à découvrir la voie d'eau qui a sans doute été la cause de ce triste naufrage. (source : Le Haro Normand)

 

Juillet 1840   -   Nouvelle locale.  -   La route de Bayeux à Courseulles est toujours dans un état déplorable. Grâce à la sécheresse de cette année, elle est encore praticable, mais si, comme en 1838 et 1839, nous eussions en un printemps pluvieux, la circulation eut été interrompue sur plusieurs points de son parcours. 

Dans sa dernière session, le conseil d'arrondissement avait réclamé avec force contre le mauvais état de cette route, et le conseil général était disposé à accorder une subvention extraordinaire pour la remettre en état de viabilité, mais sa bonne volonté fut paralysée, parce qu'aucun devis de la dépense n'était présenté à l'appui de la demande. 

Nous ne savons pas si, cette année, le même obstacle se représentera, mais nous sommes convaincus que le conseil renouvellera énergiquement sa demande. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Le mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.

C'est à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.

Le droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes sur le territoire desquelles il a poussé.

Au moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une charte du XIIe  siècle, conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient de semblables privilèges, mais il est probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement dites.

En tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien avant le XVIIe  siècle, car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de s'emparer des choses jetées par la mer à terre.

L'ordonnance de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.

Les habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.

Les habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux , Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant.

-  Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11 ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit choix, auquel il sera procédé les années suivantes, à la session fixée au i5 pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.

-  La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec un couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre manière, et d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des râteaux et autres instruments qui puissent les déraciner, la peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en cas de récidive.

-  Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en en cas de récidive.

-  Il est également permis à toutes personnes de prendre indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour être employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires que le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres d'amende.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1843   -  Courage et dévouement d’un enfant.   -  Le Journal de Cherbourg avait fait connaître au mois de décembre dernier, la courageuse conduite du jeune Gustave Ramilly, mousse de la bisquine le « Napoléon », du port de Courseulles.

Nous avons dernièrement nous même publié un récit succinct de cette affaire sous le titre : Un dévouement filial. Voici de nouveaux détails plus circonstanciés et dignes d'intérêt, que contiennent les journaux de Caen. Persuadés qu'on ne saurait donner trop de notoriété à des actions de ce genre, nous nous empressons de publier sur ce trait de dévouement des renseignements dont on nous garantit l'exactitude, et qui seront lus avec un vif intérêt.

Dans la nuit du 23 novembre dernier, par un temps affreux , la bisquine le « Napoléon », patron Ramilly, était à la cape, à 3 lieues environ au nord de l'île d'Aurigny, lorsqu'un violent coup de mer la jeta sur le flanc, et emporta les trois hommes qui la montaient. Par un hasard providentiel, le jeune Gustave Ramilly, âgé de 12 ans, venait, sur l'ordre de son père, de descendre dans la cabine pour y prendre une hache. II remonte à la hâte sur le pont, tous les hommes, tous les ustensiles de pêche avaient disparu.

Dans ce moment terrible, l'enfant croit apercevoir, malgré l'obscurité, un point noir, au milieu des vagues écumantes. C'est un de ses compagnons qu'il va sauver. Ne sachant pas nager, il s'amarre à une manœuvre et se précipite à la mer, tenant à la main une autre corde qu'il jette au malheureux prêt à périr. C'était son père, qui , assez heureux pour saisir la corde de salut qui tombe sur sa tête, revient le long du bord, en même temps que le jeune Ramilly parvenait à y remonter à l'aide de la manœuvre qui l'attachait au bâtiment.

Ramilly père se cramponne derrière la bisquine, mais , épuisé de fatigue, engourdi par le froid et appesanti par l'eau qui remplit ses bottes de pêcheur, il ne peut, on réunissant tous ses efforts à ceux de son fils, remonter sur le bord. Alors l'enfant l'amarre solidement avec une corde qu'il lui passe sous les bras, et court vers une autre voix qui demande du secours. C'était un des matelots que la mer avait rejeté près du bateau, mais que ses forces abandonnaient et qui allait disparaître, quand l'enfant le saisit à son tour et l'amarre aussi le long du bord.

Le mousse, sûr alors que cet homme ne peut plus couler, l'encourage à ne passe désespérer, puis il revient vers son père, et profitant d'une lame plus forte que les autres, finit par le faire basculer par-dessus le bord et à le jeter sur le pont. Alors réunissant ce qui leur reste de force, le père et son courageux enfant parviennent à remettre à bord le matelot Baptiste, qui n'était plus qu'une masse inerte.

Le troisième matelot avait disparu pour toujours.

Ramilly père et fils songent alors à la manœuvre de la barque, et , après des efforts inouïs, ils sont assez heureux pour parvenir à amener le taillevent. Le père court au gouvernail dont il remplace à la hâte la barre que la mer avait emportée, tandis que G. Ramilly entraînant avec lui dans la cale le matelot Baptiste qui a repris ses sens, travaille à rejeter le lest et le chargement de poisson sur l'autre côté pour redresser le bateau toujours dangereusement incliné. Dans ce travail, les mains de l'enfant furent cruellement déchirées.

Mais le péril n'était pas passé. Une fumée épaisse, bientôt suivie de flammes, sort de la cabine, et annonce à Ramilly père, qui ne peut, sous peine de chavirer la barque, quitter le gouvernail, que le feu est à bord et a déjà fait de grands progrès.

De cette fois c'en est fait sans doute des malheureux naufragés ! Mais l'intrépide enfant n'a pas complété son œuvre de dévouement, et son courage tranquille est toujours à la hauteur du péril. Au cri d'alarme de son père, il arrive, il remplit d'eau un sceau que la tempête a laissé sur le bateau, le vide adroitement à l'endroit où l'incendie paraît le plus actif, puis il s'élance dans la cabine pour prendre corps à corps son nouvel et redoutable ennemi. Il amoncelle en paquet les vêtements et autres objets attaqués par le feu, et s'accouve dessus pour l'étouffer sous ses habillements trempés et encore dégouttants d'eau de mer.

Un silence de mort succède à ce nouvel élan de courage. G. Ramilly va-t-il périr asphyxié par la fumée qui remplit la cabine ?

Son père l'appelle, il ne répond plus. Celui-ci, pour secourir son fils, est prêt a abandonner le gouvernail, quand le brave enfant, à demi suffoqué, pouvant à peine articuler quelques sons, reparaît sur le pont tenant dans ses bras tous les objets enflammés, qu'il jette à la mer. La pauvre bisquine est sauvée !

Quelques heures après, poussée par la tempête, elle entrait dans le port de Cherbourg, avec un homme de moins, son chargement avarie, ses filets et les vêtements de l'équipage perdus. Mais elle rentrait avec un enfant dans lequel venait de se révéler ce courage intrépide, ce sang-froid si précieux que peu d'hommes faits conservent dans le danger, avec un enfant dont l'admirable dévouement avait fait deux fois le salut des naufragés.

Tant que le danger avait duré, le jeune Ramilly non seulement avait fait plus que force, mais en outre, craignant que le découragement ne s'emparât de ses compagnons, il les avait constamment, de la voix et de l'exemple, animés du zèle chaleureux, de l'espèce de feu sacré dont il était pénétré lui-même.

Après le danger, au récit que ceux qui ont été témoins de tant de froide abnégation, que ceux dont il est le sauveur, font de sa belle conduite, l'enfant s'étonne des éloges, des témoignages d'admiration qu'elle inspire à tout le monde. Seul, il semble ne pas comprendre que sa conduite mérite ces éloges , tant ce qu'il a fait — et ceci prouve ce qu'à l'occasion pourrait faire l'enfant devenu homme,— tant ce qu'il a fait lui paraît simple et naturel.

Le courageux dévouement du jeune Ramilly ne pouvait rester sans récompense. A la lecture de la note rapide que le Journal de Cherbourg a publiée sur cet événement, le prince Louis Bonaparte, frappé de l'intrépidité de cet enfant, lui a, de sa prison, adressé une jolie montre en or, qui lui a été remise il y a quelques jours. Une autre récompense, qui sera pour G. Ramilly un nouveau motif d'encouragement et un témoignage honorable, va, nous en avons la certitude, lui être décernée par M. le ministre de la marine, auquel M. le préfet maritime de Cherbourg a signalé la belle action de ce jeune marin.

De son côté, M. le maire de Caen, heureux de s'associer aux marques de l'intérêt que le jeune Ramilly inspire à tous les cœurs généreux, s'est empressé de le faire admettre à l'une des écoles primaires de Caen, en le recommandant d'une manière spéciale au directeur de cet établissement.

Nous aurions pu donner encore des preuves du sang-froid de G. Ramilly, dans la terrible nuit du 23 novembre. Contentons nous de dire en terminant, que cet enfant, fils d'un ancien militaire, sergent dans la garde-impériale, a toujours été d'une conduite exemplaire, et qu'il se montrera, l'on n'en peut douter, digne des encouragements et de la protection dont il sera entouré.

Assurément, il y a de l'avenir dans celui qui, à son âge, dans une circonstance où tant d'hommes même auraient manqué d'énergie, sait se recommander par des actes tels que celui que nous venons de rapporter.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1843   -  Nouvelles maritimes.   -  Le temps déplorable causé par les vents du nord-ouest qui ont soufflé depuis quinze jours sur notre contrée, avec une violence comparable à celle des vents d'équinoxe, n'a pas amené sur nos côtes de ces désastres qui n'y sont que trop communs. Pendant la durée de ces bourrasques inaccoutumées la plus simple prévoyance a dû faire une loi aux pécheurs du littoral de ne pas s'aventurer en mer.

— Vendredi dernier, la petite flottille du Port, qui avait été obligée de tenir la pleine mer pendant deux jours, est parvenue à rejoindre le rivage, après des efforts inouïs et une lutte désespérée contre la tempête. Ces pauvres marins ont eu à courir les plus grands dangers et deux de leurs bateaux pêcheurs ont été obligés de relâcher dans le port de  Courseulles.

Un événement fatal a signalé la rentrée dans la boucle de Port des pêcheurs de cette commune à une heure de l'après-midi. Le nommé Tanquerel, âgé de 58 ans, brave marin, bien connu des personnes qui fréquentent cet endroit dans la saison des bains, a été frappé de mort au moment où il s'efforçait d'assujettir l'ancre du bateau qu'il montait, le câble de cette ancre fortement tendu, s'étant trouvé engagé par plusieurs nœuds, a violemment arraché la lice, sorte de balustrade qui entoure le bateau, laquelle a frappé Tanquerel à la tête et lui a fait une blessure mortelle. Ce malheureux transporté sur le champ à son domicile, est mort une heure après. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1843   -  Nouvelles locales.   -  Jeudi l'équipage de la bisquine la « Liberté », du port de Courseulles, aperçut en mer, entre Port-en-Bessin et Arrornanches, un canot désemparé allant en dérive et que les vagues chassaient vers la pleine mer. Le capitaine Paris se dirigea aussitôt de ce côté, personne ne montait cette jolie embarcation doublée en tôle, chevillée, en cuivre, et qui, ne portant ni nom ni numéro, trahit une origine anglaise et semble appartenir à une Institution de sauvetage.

Ce canot, en parfait état, avait ses caissons hermétiquement fermés. Sa longueur est de huit mètres à peu près. Il a été amené au port de Courseulles où il doit rester aux termes de la loi, pendant une année, pour, s'il n'y a pas de réclamation dans ce délai, être ensuite vendu comme épave. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1843   -  Conseil d’arrondissement.   -  Dans sa séance du 24 juillet, le Conseil d'arrondissement de Bayeux a procédé à ses divers travaux annuels, sous la présidence de M. Pezet ; M. Coueffin remplissait les fonctions de secrétaire. Indépendamment des affaires ordinaires, plusieurs questions importantes, relatives aux intérêts et aux besoins de notre arrondissement, ont été l'objet des délibérations du conseil.

Nous allons les indiquer sommairement, et dans l'ordre des matières soumises à la discussion.

Au chapitre des routes royales, Le conseil persiste à demander, pour la route de Subles, la rectification de la côte depuis l'église jusqu'aux premières maisons du village, sur une longueur environ de 50 à 60 mètres.

À l'occasion de cette ligne de Paris à Granville, il insiste pour qu'elle soit élargie dans la traverse de Bayeux, rue Larcher, tout le long du mur de la prison. L'objet de ce vote est d'une nécessite urgente. Quant aux routes départementales, le Conseil signale la trop grande rapidité du Pont-Roch, de Bayeux à Isigny ; ainsi que les besoins d'entretien des routes de Bayeux à Courseulles et de celle de Caen à Caumont. Il indique les abus du roulage comme une des principales causes de détérioration de ces routes, et appelle sur cet objet une loi réglementaire. Le compte-rendu de l'état de nos chemins vicinaux de grande communication soumis au Conseil, à présenté des résultats satisfaisants. Il a été pris une délibération tendant à faire classer, comme ligne de grande communication, le prolongement de la ligne vicinale d'Arromanches à Bayeux jusqu'à la rue Saint-Laurent, par le Pont-Trubert, en appelant la ville de Bayeux à contribuer à son entretien, comme commune traversée.

Diverses demandes relatives à d'autres chemins vicinaux ont été renvoyées à plus ample examen, ou recommandées à l’administration départementale. Enfin plusieurs. Enfin plusieurs matières contentieuses ayant trait aux chemins vicinaux ont été discutées pour être soumises à la décision du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Un vent de nord-est souffle en ce moment avec une grande violence, ce qui contrarie beaucoup la pèche sur notre côte.

Des marins nous affirment que depuis plus de 40 ans, la mer n'avait été plus terrible que la nuit dernière. Nous sommes, quant à présent, assez heureux pour n'avoir aucun sinistre à signaler.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1844   -  Port de Courseulles.  -   La chambre des députés, dans la séance du 17 de ce mois, s'est occupée du port de Courseulles. Nous croyons devoir reproduire cette partie de la discussion sur le rapport de M.F. David.

Les membres des conseils municipaux de Courseulles et de quatorze autres communes du département du Calvados demandent que le gouvernement rachète le port de Courseulles, concédé à perpétuité, en vertu de la loi du 29 juillet 1829, et qu'il fasse exécuter les travaux nécessaires à l'amélioration de ce port.

Cette loi du 29 juillet 1829 a décidé l’établissement d'un port à Courseulles et autorisé la concession de ce port à perpétuité.

Le vingt-cinq avril suivant, la concession a été faite au sieur Gaugain. Par l'acte d'adjudication il a été assujetti à l'exécution de certains travaux, et il lui a été accordé en échange divers droits sur les navires qui fréquentent le port, et notamment un droit sur les huîtres, qui sont, pour la localité, l'objet d'un commerce très important.

Le concessionnaire a exécuté tous les travaux qui lui étaient imposés par le cahier des charges, mais ces travaux sont insuffisants pour assurer la fréquentation constante de ce port et même sa conservation et sa durée.

Les armateurs du littoral ont acquis promptement la conviction que le but de la loi n'était pas atteint, et que le port ne leur offrait pas des avantages en rapport avec les sacrifices qui leur étaient imposés. De justes réclamations se sont élevées, l'administration départementale en a reconnu le mérite, le conseil général s'en est fait l'interprète, et, chaque année, depuis 1855, il a pris des arrêtés fortement motivés, pour appeler l'attention du gouvernement sur la situation exceptionnelle de ce port, sur les inconvénients d'en laisser la propriété à un particulier, et la nécessité, dans l'intérêt général du pays, comme dans celui du commerce de la contrée, de le faire rentrer dans les mains de l'État. La chambre de commerce de Caen a fait avec instance les mêmes réclamations.

Le ministre des travaux publics a reconnu cette nécessité incontestable, et a saisi la chambre de la question à deux reprises différentes, en comprenant le port de Courseulles dans les dispositions de deux projets de loi présentés pour le rachat des voies de communication. La commission nommée par la chambre a partagé cette opinion, et elle a fait introduire dans le travail de son rapporteur une note spéciale, pour qu'il ne pût pas y avoir de doute sur son intention.

Ces projets n'ayant pas été discutés, les intérêts locaux se sont émus, et une pétition a été adressée à la chambre.

Sans parler des inconvénients et du danger qu'il peut y avoir à laisser une des entrées du territoire français, sur le littoral de la Manche, entre les mains d'un particulier, de la nécessité et de l'urgence de faire cesser une concession qui est la seule en France de, cette nature, et qui n'a peut-être pas d'exemple en Europe, d'autres raisons militent encore fortement en faveur du rachat par l'État.

Le port de Courseulles est parfaitement situé sur une plage composée de sables mouvants et sans rochers, en sorte qu'au moment de la tempête, les bâtiments en danger peuvent y entrer sans crainte d'échouage. C'est le seul point de refuge entre le Havre et Cherbourg.

Malgré l'imperfection des travaux qui y ont été exécutés, les bâtiments y sont parfaitement à l'abri, et il y a chaque année un mouvement d'environ 500 navires.

Enfin, ce port étant le seul sur une grande étendue du littoral, où les bâtiments soient parfaitement en sûreté contre les tempêtes, presque tous les armateurs du voisinage qui équipent des bâtiments pour la grande pêche les envoient dans son chenal pour y faire leur armement, et c'est là un de ses plus grands avantages, et une des raisons qui doivent surtout fixer l'attention de la chambre et de l'administration, qui veulent à juste titre favoriser le développement et les progrès de notre marine.

Avec quelques travaux supplémentaires et un entretien régulier, le chenal offrira toujours, à haute mer, 5 mètres d'eau , et permettra l'entrée dans le port des navires de 500 tonneaux. Ce serait donc un vrai port de refuge en cas de guerre ou de gros temps.

Toutes ces considérations ont déterminé la commission à opposer le renvoi de la pétition au ministre des travaux publics. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1844   -  Nouvelles locales.  -  Dimanche soir, à six heures, par un temps épouvantable, un fort brick a fait naufrage à la hauteur d'Arromanches ; il est en vue à moitié coulé depuis ce temps, sans qu'on ait encore pu, lui porter secours. Les débris arrivés à la côte annoncent que ce navire était chargé de bois du Nord, et c'est probablement à ce chargement que le brick a dû de ne pas sombrer en entier. On ne sait encore si l'équipage est parvenu à gagner la terre. 

Nous apprenons d'un autre côté qu'un second navire est venu se jeter à la côte hier matin devant Courseulles. On a pu sauver tout l'équipage. Il est à craindre que les sinistres soient nombreux. La mer jette, sur le littoral, des débris de toute espèce.

Nous donnerons, dans notre prochain numéro, de plus amples détails (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1844   -  Nouvelles maritimes.  -     Voici, d'après des renseignements authentiques, quelle est l'étendue des sinistres maritimes arrivés sur notre littoral depuis le commencement de la tempête de ces jours derniers :

Le brick la « Providence », capitaine Bouchon, venant de Libourne, avec un chargement de vin et eau-de-vie, à destination du Havre et de Caen, a été jeté à la côte, le 17, à neuf heures du soir, à l'entrée de la rivière d'Orne. L'équipage a été sauvé.

Le houry la « Prudence », venant de Bordeaux, avec un chargement de vin et d'eau-de-vie, à destination de Rouen, a été également jeté à la côte près de Deauville.

La goélette norvégienne « Annette-Dorothée » , capitaine Holer, venant de Mandal, chargée de bois, est aussi échouée sous Cabourg, à peu de distance de la rivière de Trouville. On ignore si les équipages de ces deux navires ont été sauvés.

Le sloop anglais « Actif », capitaine Morgon, venant de Swansea, avec un chargement de cuivre, à destination de Rouen, a fait côte à Saint-Aubin-de-Langrune. L'équipage a été sauvé, on espère renflouer le navire après déchargement.

Deux houris, la « Victoire » et le « Jeune-Conquérant », ont été également jetés sur la côte près de Luc-sur-Mer.

Le navire la « Jeune-Adèle », capitaine Laborde, allant d'Abbeville à bordeaux, sur lest, a relâché à Courseulles. Ce navire a éprouvé quelques avaries. Le capitaine Laborde a rapporté qu'il a trouvé en mer, entre deux eaux et toute désemparée, une goélette norvégienne , la « Caroline-Mathilde », capitaine Bioness, venant de Moss avec un chargement de planches à destination de Caen, et à la consignation de Mme veuve Verel.

Ce navire est venu à la côte sous Asnelles, on a trouvé dans le roufle un chat et un chien encore vivants, il y a malheureusement lieu de penser que le capitaine qui a dû s'embarquer dans son canot avec son équipage composé de 7 hommes, aura péri en même temps que lui en voulant se rendre à terre.

Ce qui tendrait à accréditer cette opinion, c'est qu'on a retrouvé depuis l'échouement du navire qui est totalement brisé, les débris d'un canot épars sur la côte ainsi qu'une grande quantité de planches.

Depuis ce sinistre, il est entré à Courseulles une autre goélette norvégienne, à destination aussi du port de Moss, qui a touché en entrant et qui a fait de graves avaries. Elle est battue à chaque marée par la violence des lames qui viennent du large et qui déferlent sur elle avec une grande impétuosité.

Toute la côte, depuis Courseulles jusqu'à Lion-sur-Mer, est couverte de planches et de débris. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -   La mer vient d'envahir les herbages situés entre Bernières et Courseulles. C'est un événement grave et fâcheux pour ceux dont les propriétés se trouvent ainsi, sinon perdues tout à fait du moins complètement dénaturées.

Mais ce qui est beaucoup plus grave et plus fâcheux encore, c'est que si l'on ne trouve moyen d'empêcher de nouvelles irruptions, les eaux séjournant dans ces terrains qui sont au-dessous du niveau de la mer et s'étendent jusqu'au centre des deux communes, ne manqueront pas dans les chaleurs, d'engendrer des miasmes pestilentiels dont les populations deviendront les victimes.

Le seul écoulement de ces eaux en ce moment, consiste en deux goulets. L'un propriété particulière et servant à des parcs à huîtres, est presque continuellement fermé. L'autre appartenant à la commune de Bernières, établi à plus de 40 centimètres trop haut, et de 15 à 20 mètres trop court, est presque continuellement bouché, par les apports de la mer.

Avec de pareils moyens, de dessèchement, les plus grands malheurs sont inévitables, et nous appelons l'attention de l'autorité sur un état de choses qui, si l'on n'y porte de prompts et énergiques remèdes, doit nécessairement avoir des conséquences désastreuses. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -   Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie française en 1844.  -  Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons  d'écrite le titre.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables.

Mais avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que 110 fabricants qui y eussent envoyé leurs produits et que la dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près d'un demi-siècle.

Dentelles. - MM. Lefebure et sœur et Petit, à Bayeux. avaient obtenu une médaille de bronze en 1819, celle d'argent en 1823, celle d'or en 1827.  Ils sont rappelés en 1844 comme toujours digne de celle-ci pour les nouveaux et riches produits qu'ils ont exposés.

M. Leboulanger, à Bayeux, qui occupe 800 ouvrières, a obtenu une médaille d'argent pour ses magiques dentelles, remarquables par le bon goût du dessin et la richesse de l'exécution.

M. Violart, à Courseulles, a reçu la même récompense, il avait obtenu en 1834 la médaille de bronze. Ses produits très beaux, riches et variés, en dentelle noire, ont attiré l'attention.

M. Torcapel, à Caen, a mérité la médaille de bronze pour ses tulles brodés, du goût le plus pur, la grâce et la légèreté des dessins, l'aspect avantageux du réseau. ll exposait pour la première fois.

MMles Villain, à Caen, ont été mentionnées honorablement.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route, peuvent prétendre à un égal succès.  (Source  : Journal de Honfleur)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -   L'attention du gouvernement vient d'être appelée sur la question de la reproduction des huîtres, question qui intéresse vivement nos populations maritimes, puisque l'extension de ce genre de pêche leur fournira de nouveaux éléments d'activité et de bien-être.

Il faut savoir d'autant plus de gré au gouvernement de s'être occupé de cette question, qu'il est prouvé aujourd'hui que l'huître tendrait à disparaître des côtes de France avant peu d'années, si on avait négligé plus longtemps les moyens propres à la conservation et à la reproduction de ce coquillage.

M. le ministre vient donc de prescrire, dans ce but, aux administrateurs des quartiers et sous-quartiers de l'inscription maritime de faire une enquête pour indiquer les divers points de notre littoral sur lesquels il serait possible de tenter, avec chances de succès, la création de bancs d'huîtres artificiels. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1846   -  Nouvelles locales.   -  Hier, la chambre des députés a adopté le projet de loi qui affecte 300 000 fr. au rachat du port de Courseulles, elle a aussi voté 800 000 fr. pour l'achèvement du port de Honfleur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales   -   Une ordonnance royale du 20 courant a homologué l'acte de concession du havre de Courseulles, fait par M. Gaugain, au profit de l'État.

D'après la loi du 3 juillet 1846, les droits établis au profit du concessionnaire, par la loi du 19 juillet 1829, cessent d'être perçus, à partir de la notification de cette ordonnance.

Le port de Courseulles va donc être immédiatement soumis au droit commun. Ainsi se trouve définitivement réalisé l'un des bienfaits les plus importants que notre contrée pût attendre du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1846   -  Nouvelles locales.   -   Le bruit court, dit « le Haro », auquel nous empruntons cette nouvelle, que devant le port de Courseulles à une assez grande distance du rivage, un rocher d'une longueur de 20 mètres sur 10 de largeur, aurait été découvert offrant un mètre d'épaisseur d'huîtres. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1846   -  Nouvelles locales.   -   Après la neige qui était venue couvrir le sol de nos contrées, nous avons ressenti mercredi dernier un dégel, qui s'est manifesté depuis par des pluies abondantes. Les communications sont devenues plus faciles, et la malle-poste de Paris est arrivée, ces deux jours, à Bayeux, vers 11 heures du matin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  A mesure que les besoins des classes nécessiteuses s'accroissent les secours de la charité publique et privée grandissent. Beaucoup de personnes généreuses s'ingénient pour venir en aide à leurs frères souffrants. Beaucoup d'autres que leur position sociale ou leur fortune expose aux regards de la foule, cachent une partie de leurs bienfaits : il faut souvent de pieuses indiscrétions pour les faire connaître.

Nous devons signaler, parmi ces personnes riches et bienfaisantes, M. Massieu de Clerval, maire de Courseulles, qui depuis trois mois environ a maintenu, à l'aide de sacrifices personnels, le prix du pain à 2 fr. 40 c. la tourte (6 kilog.), au profit des classes ouvrières de sa populeuse commune.

Il est à remarquer que depuis ce temps la taxe du pain s'est presque toujours élevée, dans cette localité, au taux énorme de 3 fr. 40 c.

Comme maire, M. Massieu a de plus déployé la plus grande sollicitude pour l'organisation de travaux communaux, de secours suffisants aux pauvres du bureau de bienfaisance, enfin pendant la durée de la crise, ce magistrat ne cesse de se montrer l'administrateur éclairé et la providence charitable des habitants de sa commune. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  A quelques jours d'un froid très piquant ( le 10 et le 11 le thermomètre s'était abaissé à 7 et 9 degrés au-dessous de zéro ), vient de succéder une température plus en rapport avec la saison, depuis trois jours, une douce chaleur répandue dans l'atmosphère nous a donné un avant goût des bienfaits du printemps. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un remède certain contre les cors, oignons, durillons, oeils de perdrix, c'est le « Topique Saissac », il enlève la douleur de suite et détruit la racine en peu de jours.

  Dépôt à Bayeux chez M. Doullys, pharmacien. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritimes.  -  On l'a dit souvent et on a toujours dit vrai, la véritable pépinière de notre flotte, c'est la pêche nationale.

Pendant de longues années, Cancale et Granville ont employé plus de mille cinq cents marins à faire la pêche des huîtres sur des bancs qu'on croyait inépuisables.

Bon an, mal an, cette industrie donnait à six mille individus le pain de tous les jours, qu'ils sont obligés d'aller chercher ailleurs, la source où ils puisaient largement s'étant tarie par  telle et telle cause que nous n'avons pas à rechercher. Aujourd'hui, ce qui a fait la richesse de Cancale et de Granville se présente à nous. Un vaste banc d'huîtres dont l'étendue n'a pu encore être parfaitement constatée, mais qui parait exister sur une longueur d'environ dix lieues, vient d'être découvert, il y a quelques semaines, entre la Héve et Barfleur.

Plusieurs petits bateaux de notre port y ont été s'approvisionner, et l'un deux en livrait hier cinquante mille, Est-il nécessaire de dire que les barques anglaises à l'affût de tout ce qui peut procurer lucre et bénéfice, ont déjà flairé cette mine féconde à exploiter, et que si l'on n'y met bon ordre, nos voisins vont s'assurer là un nouveau monopole.

Si le gouvernement prenait un peu souci des intérêts nationaux il devrait à l'heure qu'il est, avoir fait étudier le gisement de ce banc ? Et si, comme on le suppose, une partie se trouve en dehors des limites qu'il s'est laissé imposer par notre peu scrupuleuse alliée, ne devrait-il pas, au moins ordonner une stricte surveillance et une protection absolue sur la partie située dans les eaux françaises, de manière à ce que cette partie ne puisse être exploitée que par nos nationaux.

En supposant même que le nouveau banc d'huîtres ne soit pas du tout dans nos limites, il n'en résulterait pas moins un très grand avantage pour les pécheurs de toute la côte  normande. Pendant six mois de l'année, ils seraient occupés d'une manière fructueuse et n'auraient plus besoin, comme ils le font aujourd'hui d'aller courir les chances plus ou moins aléatoires de rachat à l'étranger.

On nous apprend, au reste, que plusieurs de nos armateurs se disposent à envoyer des bateaux faire une pêche dont le produit est assuré, et que notre proximité de Paris rend d'une vente aussi facile que lucrative. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -   Le corps du patron Jamet, du bateau-pilote de Courseulles, dont l'absence a été signalée, il y a quinze jours, a été retrouvé avant hier en mer, par le travers de Bernières. Il a été remis à sa famille, qui lui a fait rendre les derniers devoirs.

On croit que le bateau a coulé entre les rochers où des pêcheurs pensent l'avoir vu. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -  Le jeudi 15 de ce mois, un commencement d'incendie a éclaté à Courseulles, dans l'établissement connu sous le nom d'Ile-de-Plaisance, appartenant à M. Robin.

Déjà même la charpente d'un plafond était la proie du feu. Mais grâce à l'activité des secours apportés par une foule de personnes, pompiers, ecclésiastiques, marins, préposés de douanes, l'incendie a été presque immédiatement arrêté.

Nous devons dire à la louange de la population de Courseulles, que malgré l'éloignement de l’Ile-de-Plaisance, il y avait à peine dix minutes que le feu avait éclaté, et déjà plus de 250 personnes étaient arrivées avec la pompe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.   -   Le coup de vent de N.-E. du 14 a causé quelques dommages sur notre côte. Les dunes de Ouistreham en amont des estacades, ont été légèrement rongées par la mer.

Le port de Courseulles a beaucoup plus souffert ; on dit la jetée de l'est et une partie du quai entamés de telle sorte qu'il suffirait d'un second coup de vent pour les détruire entièrement.

Les travaux de Port-en-Bessin ont aussi souffert quelque dommage. On a trouvé à l'entrée de ce port un cadavre informe, privé de tête, que l'on croit être celui d'un des hommes de la barque-pilote perdue.

Il a été trouvé au plein une planche provenant d'un navire sur laquelle est gravée en lettres dorées le mot PEKELA. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -  Nous avons eu déjà l'occasion de parler de la formation récente d'un banc d'huîtres dans la baie de Seine.

Le ministre de la marine vient de charger le capitaine de corvette Mortunert de Boisse, commandant la station de Granville, et le lieutenant de vaisseau Hugherau de Chakié, commandant le cutter le « Mirmidon », garde pêche à la Hougue, de faire une reconnaissance exacte du banc.

Les cutters garde-pêche du Havre et de Dieppe sont aussi chargés de s'assurer qu'il ne soit fait aucune pêche d'huîtres sur ce banc, le règlement du 23 juin 1846 ayant fixé au 30 avril la clôture de cette pêche. (source : Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1847   -  Nouvelles locales.   -  Par décision du 7 juillet, M. le Directeur-Général des postes vient d'arrêter l'établissement d'un relais à Courseulles, avec la fixation des distances ci-après : de Courseulles à Caen, 22 kil. ; de Courseulles à Bayeux, 20 kil.

Le sieur Louard a été nommé maître de poste à ce relais. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   Aux derniers examens pour le baccalauréat subis devant la faculté des lettres (Académie universitaire de Caen ), sur 107 candidats qui se sont présentés, 68 ont été admis aux épreuves orales, de ce nombre, 6 ont été reçus avec la mention BIEN, 34 avec celle ASSEZ BIEN,

M. Lachèvre, de Honfleur, est le troisième des six indiqués ci-dessus.

A un semblable examen à l'académie universitaire de Rouen, sur 45 candidats, 35 ont été admis aux épreuves orales, 25 de ceux-ci ont été reçus dont 5 avec la mention BIEN, 20 avec celle ASSEZ BIEN, M. Gilles de Honfleur est le septième de ces derniers.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Huîtrière de la Basse-Seine.   -   Nous avons donné il y a quelque temps le résultat de l'exploration de ce banc et ce qui concerne la qualité des huîtres et leur abondance. Nous pensons devoir indiquer spécialement pour les pêcheurs sa position exacte.

On est sur ses accores par les relèvements suivants : Les phares de la Hêve dans le S. 1/4 S. E. du compas à 19 ou 20 milles de terre.

Le feu de Fécamp dans l'E S. E. à 22 ou 23 milles. Il s'étend à 18 milles dans l'ouest et compte environ 12 milles du nord au sud.

On peut évaluer sa surface carrée à 216 milles marins ( enviions 700 kilomètres ).

Le fond de 25 brasses environ sur la partis orientale du banc augmente dans l'O. jusqu'à 24 ou 28 brasses et dans le nord atteint 34 ou 35 brasses.

L'extrémité occidentale se reconnaît facilement au mélange d'huîtres et de moules que rapporte la drague. Ce dernier coquillage est très abondant dans ces parages et s'y rencontre par masses. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -   Aux termes de l'article 7, du règlement général des pêcherie conclu le 23 juin 1843 outre la France et l'Angleterre et rendu exécutoire le 27 juin 1846, le ministère de la marine devait faire connaître les lettres indicatives des quartiers auxquels les bateaux de pêche appartiennent.

Une dépêche ministérielle du 19 août 1847 insérée aux « Annales Maritimes et Coloniales », contient le tableau de ces lettres pour tous les quartiers des côtes de France.

Les bateaux de pêche du quartier de Courseulles devront porter désormais les lettres CN (Caen), et à côté le numéro affecté à chaque bateau, suivant un ordre qui comprendra tous ceux du quartier.

De ce moment doivent être supprimés les lettres et numéros qui étaient particuliers à chaque syndical ou petit port.

Dans l'intérêt de nos pêcheurs, nous leur rappelons les articles principaux du règlement que nous avons publié en entier te 19 juillet de l'année dernière.

Les lettres et numéros doivent être placés de chaque côté de l'avant du bateau, sur l'arrière et dans la grande voile, ils doivent être portés sur les bouées, barils et flottes principales de chaque filet,

Les bateaux chalutiers français doivent avoir en tête du mât un guidon bleu de 20 centimètres au moins du hauteur ( ou guindant ) et 60 centimètres de longueur ( ou battant ). Les bateaux dérivant doivent avoir un guidon mi-parti blanc et bleu des mêmes dimensions, le blanc plus rapproché du mât, et la nuit deux feux au haut de leur mât. à un mètre l'un au-dessus de l'autre.

Les contraventions aux prescriptions ci-dessus seront punies d'une amende de 10 à 25 fr. ou d'un emprisonnement de 5 à 15 jours, et prononcées par le tribunal de police correctionnelle.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Huîtrière de la baie de Seine.   -  L'Écho Bayeusain contenait, dans un de ses derniers numéros, sur cette huîtrière, un article qui donne lieu à quelques observations.

Nous avons parlé de ce banc d'huîtres retrouvé après avoir été heureusement oublié, ce qui a permis à ce coquillage de se multiplier. Nous avons dit sa position, son étendue, et la nature de ces huîtres. Ce sont celles connues sous le nom de « Pieds de cheval », très-goûtées dans les ports de l'embouchure de la Seine jusque à Rouen, elles ne sont point prisées à Paris, où l'on préfère les petites huîtres dites de Cancalle. Elles ne seront donc jamais l'objet d'un grand commerce, conséquemment jamais d'un haut prix, et ne seront point ce que l’ Écho Bayeusain nomme un aliment de luxe. Ce n'est pas que nous doutions que les réflexions hygiéniques rapportées par ce journal ne soient applicables aux grosses huîtres, nous serions mêmes disposés à croire qu'elles le sont davantage à celles-ci.

Quant aux parcs dont parle ce journal, nous ne pensons pas que la consommation des huîtres du nouveau banc puisse devenir assez grande pour couvrir la dépense à laquelle l'établissement de ces parcs donnerait lieu. Il y a d'ailleurs une raison plus forte qui s'y oppose. L'huître est antipathique aux terrains vaseux et aux terrains sablonneux, or tels sont les fonds où sur les côtes du Calvados et sur celles de la Seine-Inférieure ces parcs devraient être construits.

On a profilé à Trouville d'une petite étendue où l'on en a fait un qui consomme annuellement quatre million de petites huîtres surtout quand la saison permet que beaucoup de  baigneurs se réunissent dans ce petit port. Mais on ne peut penser a y en établir pour les grosses huîtres de ce banc, quoique l'on doive affecter deux barques qui iront les pécher et une troisième qui distribuera le produit des deux autres dans les ports du littoral où elle en trouvera le débit.

Honfleur y enverra, comme cela a déjà lieu, mais ce ne sera non plus que pour la consommation locale. Il n'y a donc ni tant à se réjouir de ce que ce banc soit retrouvé, ni tant à  regretter d'y rencontrer quoique concurrence anglaise, qui du reste ne sera jamais très grande et à cause de l'éloignement de l'autre côté de la Manche, et à cause de la nature du coquillage.

Ce ne sera pas une raison pour que les bâtiments gardes-pêche ne doivent le surveiller exactement. On ne doit pas oublier que de pareils bancs, sur quelques autres parties de ces côtes, ont été promptement réduits a zéro, non pas tant parce que I’on multipliait la pêche outre raison que parce qu'on y jetait et du sable et des pierres avec intention de les détruire, ce qui ne s'est que trop réalisé en très peu de temps. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1847   -  Port de Courseulles.   -  Le Conseil général, vu le rapport de M. le préfet, tout en exprimant à M. le ministre des travaux publics ses remerciements pour la décision récente qu'il a prise de faire commencer les travaux d'achèvement du port de Courseulles.

Considérant que l'état dans lequel se trouve ce port est déplorable, que son chenal, protégé par des jetées insuffisantes, s’encombre de sables que les quais et débarcadères, détériorés par les gros temps, que son bassin, envahi par la vase, n'offrent ni à la navigation ni au commerce les facilités et la sécurité dont ils ont besoin.

Considérant que les plans dressés par M. l'ingénieur en chef du Calvados, pour remédier a tous ces inconvénients, ont été approuvés par le Conseil général des ponts et chaussées, et qu'il s'agit dès à présent de les exécuter le plus promptement possible.

Considérant que l'allocation accordée pour 1847, quelque faible qu'elle soit, prouve déjà, à l'époque avancée de l'exercice où elle a été faite, le désir sincère de l'administration de ne pas perdre un moment pour commencer des travaux d'amélioration qui n'auront de résultats utiles qu'autant qu'ils auront atteint certains développements et qu'ils seront poussés avec célérité, et fait espérer qu'elle ne néglige rien pour atteindre ce but ; émet le vœu que M. le ministre des travaux publics accorde, pour l'exercice de 1848 et suivants, des crédits suffisants pour faire exécuter sans délai la partie la plus nécessaire des travaux, et qu'il veuille bien présenter une loi aux chambres, aussitôt que cela sera possible, pour obtenir les sommes nécessaires à l'achèvement complet des travaux qui sont compris dans les plans approuvés par le Conseil général des ponts et chaussées. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Il arrive que, dans quelque petit port, des barques, de simples canots se permettent d'arborer à leur mat la flamme nationale et de déployer  à poupe le pavillon national, ce qui est défendu par les ordonnances, notamment celle de 1827. Aucune embarcation de commerce que ce soit ne peut déferler le pavillon à poupe.

De même aucun bâtiment de commerce ne peut porter la flamme nationale, même quand on y placerait quelque signe que ce fût, ou quand on la ferait d’une longueur différente à cette réglementaire.

Il n'y a d'exception que pour les pataches de la douane qui peuvent porter la flamme nationale, mais auxquelles il est interdit de déferler le pavillon à l’arrière. (source : Journal de Honfleur) 

 

Décembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -  Nous avons fait connaître dans notre n° du 19 juillet 1846 le règlement convenu entre la France et l'Angleterre et sanctionné pour nous par une loi.

Ce règlement détermine les limites entre lesquelles la pêche est interdite aux marins d'une des deux nations vis-à-vis des côtes de l'autre. Une centaine de bateaux de pêche de Boulogne ont récemment enfreint ce règlement en jetant leurs filets au delà des limites qu'il leur est interdit de franchir. Arrêtés par quatre bâtiments garde-côtes de Deal, ils ont  été conduits devant le magistral anglais et condamnés à une amende qui s'est élevée pour quelques-uns à 450 francs.

Le commandant de la corvette française « Surveillante » qui a été au secours des pêcheurs, a plaidé leur cause avec beaucoup d'énergie, mais en vain. Les pêcheurs n'ont été relâchés qu'aptes avoir payé.

Nos voisins de la Manche surveillent avec soin leurs côtes, comme on le voit. De notre part, si nos pêcheurs doivent se conformer à ce qui leur est prescrit, nos bâtiments gardes-pêche ont aussi à surveiller leurs intérêts. C'est à la mer et non en restant dans les ports comme. il arrive trop souvent qu'ils rempliront ce devoir. Malheureusement, l'abondance du poisson sur la côte anglaise où depuis plus de 25 ans il continue à se porter, son éloignement incessant de la côte de France sont un motif pour nos pêcheurs de regretter que le règlement en question leur ait fait la loi si dure. Mais tant qu'il subsistera, il faut s'y conformer, c'est une nécessité a laquelle on ne peut se soustraire. (source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1848   -   Nouvelles locales.   -   M. Lehodey, maire d'Hermanville, membre du conseil général, est mort mercredi la nuit. M. Lehodey était, chaque hiver, atteint de catarrhes aigus, c'est probablement à une de ces affections qu'il a succombé.

Une autre commune du littoral vient de perdre un de ses citoyens les plus estimables, M. Le Manissier, adjoint au maire de Courseulles, est mort lundi matin d'une bronchite capillaire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1849  -  Nouvelles diverses.   -   Dans une des dernières grandes marées, la mer a rompu les digues qui s'étaient élevées à l'ancien lit de la Seulles près Bernières ( Calvados) et en se retirant a reformé le lit de cette rivière sur une largeur de 8 mètres et une profondeur de 2 m 50.

Si un prompt remède n'est apporté, une portion considérable des communes de Bernières et de Courseulles, sera rendue à la mer sur laquelle elle avait été prise.

Ce fait vient à l'appui de tout ce qui a été dit récemment sur la nécessité indispensable d'achever sans interruption des travaux de ce genre. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   La semaine qui vient de s'écouler a été remarquable par le temps affreux que nous avons éprouvé. La pluie, la grêle, la neige, ne cessaient de tomber ; le soleil reparaissait par intervalle, mais sa présence compromettait davantage nos arbres en fleurs.

Jeudi soir un coup de vent de N.-N.-E. s'est déclaré en tempête et a duré pendant toute la journée de vendredi, avec une violence à peu près toujours égale.

Une barque de pêche se trouvant à la mer dans la nuit de jeudi à vendredi, a eu un de ses matelots enlevé par une lame ; on n'a pu le sauver. Un autre sinistre, dans lequel quatre hommes ont péri, a, dit on, eu lieu. Nous manquons de détails.  (source Journal de Honfleur)  

 

Juin 1849   -     Le choléra.   -   Les bruits qui s'étaient répandus dans notre ville sur la présence du choléra à Courseulles étaient exagérés. Plusieurs cas de l'épidémie régnante ont été constatés sur des personnes déjà maladives et habitant une cour malsaine et insalubre.

Six à sept décès ont eu lieu la semaine dernière dans l'intérieur de cette espèce de cloaque. Depuis samedi dernier, grâce à de promptes mesures sanitaires, aucune autre attaque n'a eu lieu dans la commune, qu'on peut considérer comme entièrement débarrassée du fléau. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Un bien triste accident est arrivé avant hier, à Courseulles. Trois jeunes gens, de Caen, se baignaient au pied de la jetée Est, se tenant tous par la main. Soudain le pied leur manqua, ils tombèrent les uns sur les autres et se trouvèrent entraînés par le courant et la mer qui était grosse. L'un deux a été noyé, les deux autres n'ont dû leur salut qu'au dévouement des sieurs Trançon, tenant l'auberge du Lion-d'Or, et Exupère Marc, qui déjà, en plusieurs circonstances, ont fait preuve de courage.

Le noyé était âgé de 20 ans à peine. Il soutenait sa mère et son aïeule du produit de son travail. 

Puisse la publicité donnée à ces accidents, servir au moins d'exemple et empêcher, par plus de prudence de la part de certains baigneurs, de fréquents et semblables malheurs. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Almanach du marin 1950.   -   Les caboteurs apprécient depuis 13 ans l'utilité de l'almanach du marin. Des tables leur donnent un moyen facile de faire le point, d'attirés indiquent l'heure de la pleine mer dans les principaux ports des rôles de l'Europe, les jours de nouvelle et pleine lune et une note préalable fait connaître le calcul à faire pour trouver chaque jour de l'année l'heure de la pleine mer dans chaque port. Ils trouveront l'indication des commissaires de la marine dans les différents ports, de celle des consuls de France dans les ports étrangers. 

A la librairie de M. Ve  E. Dupray, place de l'Obélisque, à Honfleur.  (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Les préfets de département ont reçu l'ordre d'empêcher l'apposition des affiches de l'autorité ou des particuliers sur les murs et les portes des églises. (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Avril 1851   -   La pêche aux huîtres.   -   C'est le 29 mars qu'a eu lieu la clôture de la pêche aux huîtres, sur tout le littoral de l'Océan, de la Manche et de la mer du Nord. On annonce, du reste, que tous les ports, entr'autres ceux de Courseulles, Granville et Dieppe, sont abondamment approvisionnés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   La grande marée.   -   Ainsi que nous l'avons annoncé déjà, il doit y avoir, le 26 de ce mois, une marée qui dépassera même en hauteur celle du 19 mars dernier, qui causa, on se le rappelle, quelques dommages sur la côte d'Angleterre.

Le phénomène de cette marée, la plus forte de l'année, est dû aux circonstances astronomiques suivantes : le 26, le soleil et la lune passeront, comme à toutes les nouvelles lunes, à peu près simultanément au méridien, en outre, à cette date, la lune sera très rapprochée de la terre, enfin, les ascensions droites et déclinaisons des deux astres différant fort peu, ils seront très rapprochés l'un de l'autre au moment du passage au méridien, et, par suite, leurs attractions concorderont.

Dans notre contrée, deux points surtout pourraient s'en ressentir : la falaise de Vierville et les terrains, déjà envahis, qui se trouvent entre Courseulles et Bernières. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Le gouvernement vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement de bibliothèques communales. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Les engagements volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de 1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel avant l'ouverture des opérations des conseils de révision. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Nous n'osions espérer que le voyage de M. le Préfet du département, dont nous avons parlé dimanche dernier, eût pour but de prendre connaissance des travaux de notre port. Ce que rapportent nos confrères donne à penser M. le Préfet a entrepris cette tournée pour s'assurer de la situation des divers ports du Calvados, afin d'attribuer à chacun une juste et convenable répartition des ressource pécuniaires qu'il devra solliciter du Gouvernement.

En partant d'ici, il s'est rendu à Trouville, Dives, Sallenelles, et reprenant la côte à la gauche de l'Orne, il est allé a Courseulles, Port-en Bessin, etc...

Ce premier voyage est fait pour concilier à M le Préfet la reconnaissance de ses administrés. Il le mettra à même d'appliquer convenablement la disposition légale qui attribue spécialement à l'entretien de chaque port le droit de navigation qui y est perçu, et qui indique l’étendue de ses besoins par le nombre des navires qui le fréquentent. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Accident.   -   Un accident qui pouvait avoir des suites bien fâcheuses a eu lieu, lundi matin, à Courseulles. La femme d'un journalier de cette commune, mère de deux enfants, dont le plus âgé est une petite fille de cinq à six ans, étant sortie un moment pour les besoins de son ménage, avait laissé ses deux enfants couchés dans son lit. La petite fille ayant aperçu des allumettes chimiques, placées sur la cheminée, s'en est emparée, et en jouant, a mis le feu au lit.

Grâce au secours que les voisins s'empressèrent d'apporter, l'incendie fut bientôt éteint. Malheureusement l'un des deux enfants, le petit garçon, a éprouvé à une jambe une brûlure assez grave.

Quand donc les accidents de cette nature, que la presse enregistre pour ainsi dire chaque jour, rendront-ils les parent plus attentifs à ne pas laisser sous la main de leurs enfants des objets aussi dangereux que les allumettes chimiques ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Par décision de M. le Préfet du Calvados.   -   Par décision, du 28 septembre, rendue sur la demande de M. le Préfet du Calvados, un crédit extraordinaire de 15 000 fr. est accordé pour la reprise immédiate des travaux de Courseulles.

Les armateurs de ce port avaient, affecté au même objet une souscription volontaire s'élevant au chiffre de 6 295 fr. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  Les travaux du port.   -  Le port de Courseulles va voir reprendre immédiatement la suite de ses travaux. Sur les pressantes demandes de M. le Préfet, lors de son récent voyage à Paris, un crédit extraordinaire de 15 000 francs, que l'avancement de l'exercice ne permettait guère d'espérer, est accordé, par décision du 28 septembre, pour concourir, avec le montant d'une souscription locale de 6 295 fr., à la reprise immédiate des travaux de ce port. C'est à l'écluse qu'on doit les appliquer.

D'autres crédits sont réservés pour, le port de Courseulles en 1853, sur le budget de l'État comme sur celui du département. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le soleil brille en ce moment sur notre contrée, et le beau temps parait nous être définitivement revenu. Cet heureux changement dans l'atmosphère contribuera beaucoup à faire disparaître les derniers vestiges de l'inondation. Il est à désirer que l'administration municipale de Bayeux profite des basses-eaux pour faire déblayer la rivière des matériaux qui l'encombrent dans beaucoup d'endroits. Il serait bon aussi qu'une commission municipale fût chargée de recueillir des renseignements exacts sur les pertes éprouvées, afin de donner une utile destination au montant des souscriptions.

A l'occasion de ces inondations dans le département, nous trouvons dans l’Intérêt public les détails suivants sur la part que M. le préfet du Calvados a prise dans la réparation immédiate des sinistres causés.

M. le préfet, M. l'ingénieur en chef Tostain consulté, a délivré, d'urgence les autorisations de reconstruction, mais en les subordonnant à des conditions propres à prévenir les encombrements qui augmentent beaucoup les dangers des inondations. En outre, il parait que M. Le Roy va préparer un arrêté pour réglementer d'urgence le cours de la rivière du Noireau et de la Durance à Condé, et de la rivière de Vire.

Nous croyons que tout le monde concourra activement à ces mesures que bien des résistances avaient fait ajourner jusqu'à présent. Déjà l'administration avait réglementé plusieurs de nos cours d'eau. Les dernières inondations de Caen font vivement désirer que, pour toute la ville et ses environs, le règlement soit strictement exécuté. Car, en cas d'inondation plus considérable, l'état des divers cours d'eau qui traversent Caen, aurait les plus désastreuses conséquences, en formant sur une foule de points des barrages, dont la rupture entraînerait bientôt l'écroulement de beaucoup de maisons.

Du reste, nous sommes heureux de pouvoir signaler que l'on croit que la crue a été assez favorable au dégagement de l'Orne.

M. le préfet et M. l'ingénieur en chef doivent se rendre à Courseulles pour aviser aux quelques dégâts qui ont eu lieu sur ce point, en partie par suite de la rupture des digues, sans laquelle on aurait eu de plus grands malheurs à déplorer.

Pour Pont-l’Évêque, les projets de préservation sont activement poursuivis. Partout les réparations immédiates, aux voies de grande communication, routes nationales et départementales, et lignes vicinales, ont commencé.

L'Agriculture a éprouvé de grandes pertes, l'industrie aussi, mais, grâce à Dieu, l'empressement et le zèle des dispositions prises ont pu prévenir la mort d'hommes, et en grande partie la perte des bestiaux. On espère des secours pour les personnes les plus éprouvées par le fléau. C'est surtout avec de larges dotations aux travaux publics pour réparer le mal et préserver davantage les points ordinairement les plus menacés, que le département se recommande à la sollicitude du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -  Inondations.   -   A Caen et dans les environs, l'inondation parait avoir causé aussi de notables ravages. Par suite des pluies diluviennes de ces derniers jours, les rivières ont débordé comme si nous étions au fond de l'hiver. La prairie de Caen n'est plus qu’une vaste nappe d'eau. Il a fallu en toute hâte rentrer les bestiaux, et on nous assure que plusieurs ont péri.

La vallée de la Seulles, depuis St-GabrieI jusqu'à Courseulles, est inondée.

Plusieurs parties des vallées d'Auge et du Cotentin sont submergées. Il en résultera de grands dommages, car lorsque l'eau se retirera, l'herbe vaseuse aura perdu sa qualité.

A Pont-l’Évêque, les divers cours d'eau ont débordé. Le quartier du Bras-d'Or est inondé. Enfin, dans tout le bas-pays, les eaux s'élèvent à une hauteur de plusieurs mètres, interceptent les communications et menacent de ruine les bâtiments contre lesquels elles se heurtent avec une violence torrentielle. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Un naufrage.   -    Le 5 de ce mois, le dogre « Jeune-Zoé », venant de Nantes avec un chargement de noir animal et de vinaigre, à destination de Caen, a éprouvé sur notre côte une forte avarie qui l'a forcé, de relâcher à Courseulles, il a fait côte à l'ouest de ce port.

Le chargement a pu être débarqué, mais dans la nuit du samedi à dimanche le navire s'est totalement brisé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Triste Nouvelle.   -   M. Aubert (Alexandre), de Courseulles, ancien élève et lauréat du lycée de Caen, étudiant en médecine fort distingué, vient d'être enlevé à sa famille, à ses nombreux amis et à la science par une courte maladie.

M. Aubert n'était âgé que de 22 ans. L'école de médecine au complet et une foule d'étudiants en droit ont accompagné ses dépouilles mortelles jusqu'à Courseulles.

Par quelques paroles sorties du cœur, MM. de Saint-Germain et Eugène Postel, condisciples de M. Aubert, et M. Delasalle, étudiant en droit, ont payé un dernier tribut d'estime et d'affection à leur ami, au nom de la jeunesse tout entière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   Mercredi dernier, vers six heures du soir, le sieur Pierre Bâton, voiturier, demeurant à Courseulles a été trouvé écrasé rue du Costil-Saint-Julien, à Caen.

Cet homme, retournant chez lui, a voulu monter sur sa voiture, après, toutefois, avoir lancé ses chevaux au trot. Le pied lui a manqué et il est tombé sous la roue qui lui a broyé la poitrine. M. Rémusat, informé de cet incident, s'est rendu sur les lieux, mais tout secours était inutile, la mort avait été instantané. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Une industrie de notre littoral.   -   Un article du « Moniteur » vient de donner des détails intéressants, au sujet de cette pèche, qui occupe en moyenne 685 bateaux montés de 7 755 hommes, et dont les produits sont principalement consommés par les classes indigentes. On sait que cette industrie est l'une des principales ressources de la population maritime de notre littoral.

La semaine dernière encore, un certain nombre de matelots d'AsnelIes, d'Arromanches, de Port et de Grandcamp, s'embarquaient au port de Courseulles, pour la campagne actuelle, qui vient de s'ouvrir dans le rayon maritime compris entre Dunkerque et Caen.

Par suite de déplorables abus, d'opérations illicites, énumérées par la feuille officielle, cette industrie en était venue à un tel état de malaise qu'elle n'existait, sur les cotes d'Écosse, par exemple, plus que de nom. Le mal était devenu si grand que beaucoup de bons esprits se prononçaient pour la suppression de cette pêche.

Le décret du 28 mars 1852 , dont les familles de nos pécheurs ont déjà, cette année, ressenti le bienfait, est venu mettre un terme à ce triste état de choses. Il est basé sur une sévère répression des achats de poisson à l'étranger, si contraires aux intérêts des matelots, et qui ne bénéficiaient qu'a des armateurs peu scrupuleux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Janvier 1854   -   Ou écrit de Courseulles.   -   La plupart des grands bateaux pêcheurs de harengs sont rentrés, et que tous sont contents de leurs pêches. En moyenne, ils ont gagné de 350 à 550 fr. à la part, ce qui est un beau résultat comparé aux années précédentes. ( Le Journal de Honfleur )

 

Avril 1854   -   On écrit de Courseulles au « Pilote».    La population de Courseulles vient d'assister à la mise à l'eau, de la goélette « Amicie », capitaine Osmont, sortant des chantiers de M. Benoist, jeune constructeur, plein d'avenir.

Ce joli petit navire de la jauge de 200 tonneaux, a, tant par ses formes que par la solidité de sa construction, fait l'admiration de tous les connaisseurs et notamment de plusieurs négociants et armateurs de la ville de Caen, qui l'ont visité sur ses chantiers.

Ce navire va, dit-on, être remplacé sur les chantiers par un brick de 500 tonneaux, pour le compte de la même société et portera le nom du célèbre astronome mort il y a peu de temps, François Arago. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  -  Réunion d'une fraction de Graye à Courseulles.  -  Le Conseil général, Vu le projet de réunion d'une section de Graye, à la commune de Courseulles. Les avis favorables des Conseils d'arrondissement de Bayeux et de Caen, l'avis de M. le Préfet.

Considérant que le chenal de la Seulles, à une époque reculée, au lieu de se jeter directement à la mer, se détournait brusquement et se dirigeait, sur un assez long parcours, de l'ouest à l'est, traçant son lit parallèlement au rivage, au pied des dunes, et il ne franchissait cette barrière de sable qu'après avoir couru devant tout le territoire de Courseulles et  près d'arriver au village de Bernières, que la construction du port de Courseulles a ouvert à la Seulles un passage direct et invariable à travers la dune, que l'ouverture de ce nouveau chenal a eu pour résultat de séparer complètement, de la commune de Graye, cette longue bande de terrain située primitivement entre la Seulles et la mer, ensuite d'assurer le dessèchement de l'ancien lit de la rivière servant de limites aux deux communes, et de réunir ainsi cette bande de terrain au territoire de Courseulles.

Il est évidemment utile de réaliser sur les plans du cadastre la limitation qui s'est opérée sur le sol, et de réunir à la commune de Courseulles cette portion de terrain qui se trouve séparée de la commune de Graye par le cours actuel de la Seulles, si Graye à semblé s'opposer à cette réunion, c'est que cette commune a craint de perdre la propriété des terrains communaux qui se trouvent sur cette pointe de terre, crainte qui a dû disparaître devant les dispositions formelles de la loi du 18 juillet 1837, qu'il ne se trouve d'ailleurs sur cette bande de terrain que deux maisons, qui sont plus rapprochées de l'église de Courseulles que de celle de Graye.

 Par ces motifs : 1°  Que la portion du territoire de la commune de Graye qui se trouve à l'est du chenal du port de Courseulles, soit réunie au territoire de la commune de Courseulles.

 La commune de Graye continuera de rester propriétaire de tous les terrains communaux, qui se trouvent situés sur cette portion de son ancien territoire.  

 

Avril 1855   -  Avis du ministre de la Marine.   -  S. Exe. M. le ministre de la marine a fait placarder l'avis suivant à la porte principale du ministère et dans tous les ports de l'Empire : Les engagements volontaires sont reçus dans les régiments d'infanterie de la marine impériale aux conditions suivantes :

« 1°  Avoir 18 ans et la taille de 1 mètre 56 centimètres.

« 2°  Et savoir lire et écrire. » (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Avril 1855   -  Nouvelles locales.   -  Quarante-cinq navires, chargés de diverses marchandises, sont entrés dans Ie port de Courseulles, pendant le mois de mars, et 60 en sont sortis pendant Ia même, période, les uns pour la grande pêche du maquereau, et les autres pour le cabotage. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Avril 1855   -  Accident de mer.   -   Un bien déplorable événement est arrivé sur nos côtes, dans la nuit du 12 au 13 courant. Deux hommes revenaient de Saint-Vaast (Manche), dans une bisquine chargée d'huîtres pour Courseulles, lorsque vers trois heures du matin, dans les parages d'Asnelles, le patron Marguerite monte sur le pont et prend la barre du gouvernail, en disant au marin qui la tenait d'aller prendre un moment de repos, et qu'il allait le remplacer. Le temps, d'ailleurs était calme et beau.

Un instant après, le bruit d'une chute dans l'eau se fait entendre. Aussitôt, le camarade de Marguerite remonte, sur le pont et ne retrouve plus son patron. A quelque distance, il aperçut comme un point noir, c'était le corps de l'infortuné Marguerite qui disparaissait dans l'abîme.

On présume qu'il aura été frappé d'apoplexie. — Marguerite était un brave et honnête marin, qui se donnait beaucoup de mal pour élever sa famille, que sa mort va plonger dans la misère. Il laisse une femme et deux enfants. Son gendre, père de famille lui-même, a péri la semaine dernière, en faisant la pêche du maquereau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  Nouvelles locales.   -   Les 18, 19 et 20 mars courant, aura lieu une des plus grandes marées de 1855. Elle atteindra en hauteur 1m 11, et pourra causer quelques désastres sur nos côtes, si elle est favorisée par les vents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  la grande pèche du maquereau.   -   Il y a en ce moment, à Courseulles, une vingtaine de navires qui vont partir pour la grande pèche du maquereau.

Les grands vents de nord-est qui ont régné dernièrement et la violence de la mer ont endommagé la jetée Est ; elle est presque démolie. Son rétablissement serait d'une grande utilité pour la navigation.

Les fortes gelées ont fait éprouver aux marchands d'huîtres de grandes pertes, la plupart de celles qui se trouvaient dans les parcs ont été perdues, malgré les précautions prises par les propriétaires. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -   Naufrage.  -   Lundi matin, un trois-mâts goélette anglais, ayant été trompé par la brume, a touché sur les rochers du Calvados et s'est fait une voie d'eau considérable.

Vers six heures, il avait presque disparu à trois milles environ dans le N.-E. de Courseulles. L'équipage a été recueilli par le bateau le « Charlemagne », patron Caillaud, venant de la pêche du hareng et déposé à Courseulles, où l'autorité compétente a prodigué ses soins et fourni le nécessaire aux malheureux naufragés, qui n'avaient pu sauver qu'une petite partie de leurs effets.

Le navire perdu était commandé par le capitaine Bloot. Il était neuf, en fer, jaugeait 285 tonneaux et venait de New-Castle à destination de Rouen. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1855   -  Nous lisons dans le Pilote.   -   Trente-six navires, chargés de diverses marchandises sont entrés dans le port de Courseulles pendant le mois dernier. Il en est sorti trente-cinq pendant la même période , la plupart sur l'est.

— Le pont-tournant, dont le port de Courseulles avait un si pressant besoin, est arrivé. Malheureusement, un bien regrettable accident est survenu, vendredi dernier, à l'occasion de son placement, trois ouvriers ont été blessés, dont un grièvement.

Les fermes de la jetée est sont placées. On va incessamment travailler à leur garniture. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Les crédits pour les ports.  -  M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour[1]les ports du Calvados, savoir :

Port de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est, 10 000 fr.

Port d’Isigny, 5 000 fr.

Port-en-Bessin, travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.

Port de Honfleur, 27 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1856   -   Jurisprudence usuelle.  -  Année judiciaire 1855.

Agriculture. — L’arrêté municipal qui défend de mettre les fumiers en tas sur la voie publique, et qui prescrit le mode d’enlèvement des fumiers placés à l'intérieur des maisons, est impératif, et le juge ne peut se dispenser de l’appliquer sous prétexte de nécessité. Une semblable contravention est passible des peines portées au n° 15 de l’art. 471 du code pénal. (C. de cass., ch. crim., 20 septembre). (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1856   -   Nouvelle du port.   -   Soixante-dix navires sont entrés dans le port de Courseulles pendant le mois de février, les uns étaient chargés d'huîtres, les autres de bois, de guano, etc...

Pendant le même laps de temps, il est sorti 75 bâtiments, la plupart sur lest.

Dix-sept navires ont été armés pour la pêche du maquereau, ils sortiront à la grande mer prochaine. ( L’Indicateur de Bayeux )

 

Juin 1856   -   Port de Courseulles.  -   70 navires sont entrés dans le port de Courseulles pendant le mois qui vient de s'écouler, les uns chargés de diverses marchandises, les autres venant de la pêche.

50 en sont sortis pendant la même période de temps, quelques-uns chargés, les autres sur lest.

Un sloop anglais, qui avait fait côte entre Langrune et Saint-Aubin, est venu se faire réparer et reprendre sa cargaison qui était en pierre de granit, qu'il avait fait apporter par terre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Le Harengs.  -   Le hareng a commencé à faire son apparition sur les côtes de Normandie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   L’inscription maritime.  -   Par décret de M. le ministre de la marine, en date du 10 de ce mois, le port de Courseulles vient d'être érigé en sous-quartier de l'Inscription maritime dépendant du quartier de Caen.

Le littoral du nouveau quartier s'étend depuis Langrune jusqu'à Saint-Laurent-sur-Mer, inclusivement.

Un aide-commissaire de la marine sera chargé de la direction de ce sous-quartier, où sera établi un préposé du trésorier des Invalides de Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1856   -   On écrit de Courseulles.  -  Vendredi dernier, par une mer très houleuse, M. Benoist, conducteur de navires à Courseulles, à lancé le beau et solide brick « Edmond », que chacun admirait se balançant coquettement sur les eaux, dans le trajet du chantier au port.

La dernière grande marée, poussée par des vents au nord, a beaucoup endommagé nos dunes, qui maintenant sont réduites à leur plus simple expression. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1856   -   Les vols.  -  Les époux Louard, hôteliers et entrepreneurs des voitures publiques de Courseulles à Caen, s'apercevaient , depuis longtemps, que de fréquentes soustractions étaient commises à leur préjudice. Comme le personnel qu'ils emploient est nombreux, et que par cela même il leur était fort difficile de découvrir le coupable, ils avaient constamment l’œil au guet.

Mercredi matin, une de leurs domestiques se disposait à sortir pour aller traire les vaches. Mme Louard ayant remarqué que cette fille déposait quelque chose dans sa timbale, se fit remettre ce vase, et trouva au fond environ un kilog. de beurre et un kilog. de petit pain, interrogée sur l'emploi qu'elle prétendait faire de ces aliments, la domestique, après quelques explications embarrassées, finit par avouer qu'elle les portait chez les époux D…….. Une visite domiciliaire fut faite chez ces individus, et elle a amené la découverte d'une quantité considérable d'objets appartenant à M. Louard, entre autres, des carafons en cristal, des bouteilles, du linge, des draps, et, ajoute-t-on, douze couverts d'argent.

Les époux D……., et la domestique ont été dirigés sur la prison de Creully, pour être mis à la disposition de M. le procureur impérial. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1857   -   La vie du port.  -   Soixante-dix navires, chargés de diverses marchandises, sont entrés dans le port de Courseulles pendant le mois de décembre. Quarante-cinq en sont sortis, la plupart sur lest.

Tous les bateaux pêcheurs de harengs sont rentrés ; Ils ont fait, en généra!, de bonnes affaires. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1857   -   Le temps qu’il fait.  -  Depuis huit jours, le dégel a continué de se faire sentir dans notre contrée, et aujourd'hui, nous sommes débarrassés de la neige qui a entièrement disparu. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1857   -   Les transmissions télégraphiques.  -  Voici un nouvel exemple de la rapidité des transmissions télégraphiques : La dépêche qui a transmis à Rouen le discours de l'Empereur contient seize cents mots. Cette transmission a eu lieu en moins de deux heures. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1857   -   Nouvelles diverses.  -  Quarante-trois navires chargés de diverses marchandises pour divers sont entrés dans le port de Courseulles pendant le mois qui vient de s'écouler, et cinquante-deux en sont sortis pendant la même période, la plupart sur lest.

— On a, dit-on, le projet d'établir à Courseulles un hôtel de bains sur la rive gauche de l'avant-port, tout au bord de la mer. La position est on ne peut plus belle, la plage très droite et superbe. Les baigneurs pourront, de leurs lits, voir la mer et la campagne. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1857   -   Port de Courseulles.  -   A la dernière grande marée, quatorze bateaux de 60 à 100 tonneaux, montés par plus de 400 marins, sont sortis du port de Courseulles, pour aller faire la pêche du maquereau dans l'Océan. Cette pêche est d'une grande importance, car il n’est pas rare qu'un seul bateau apporte à la vente plus de 100 000 poissons salés.

Nous dirons, à cette occasion, que le port de Courseulles est appelé à prendre de plus en plus de l'extension. Plusieurs navires d'un fort tonnage sont en ce moment sur les chantiers. Un brick de 160 tonneaux, construit par M. Benoit, est déjà tout armé et va prendre incessamment la mer.

Aussi, en raison de son importance, le port de Courseulles possède-t-il maintenant un aide-commissaire, un trésorier, un capitaine de la douane, un inspecteur de pêche, un consul de Suède et de Norwége . (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   Le Syndicat maritime.  -   Conformément au vœu exprimé par le Conseil général du Calvados, M. le ministre de la marine et des colonies vient d'ériger en sous-quartier le syndicat maritime de Courseulles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -   Avis aux navigateurs.  -   Un avis de M. l'Ingénieur en chef des ports du Calvados, porte ce qui suit :

Les navigateurs sont prévenus qu'à dater du 20 de ce mois, le mat récemment placé sur l'extrémité de la jetée Est du port de Courseulles, indiquera, par les signaux suivants, les mouvements de la marée, la hauteur d'eau ou l'interdiction d'entrer dans le port.

Mouvement de la marée.    Pendant le flot, dès qu'il y aura 2 mètres d'eau dans le chenal, il sera hissé à la tête du mat, un pavillon blanc à croix noire, avec flamme noire au-dessus.

Au moment de la pleine mer, et pendant toute la durée de l'étale, la flamme noire sera amenée.

Pendant le jusant, cette flamme sera placée au-dessous du pavillon, et dès qu'il y aura moins de deux mètres d'eau dans le chenal, l'un et l'autre seront amenés.

Hauteur de l'eau dans le port. —  Tant qu'il y aura au moins trois mètres d'eau dans le chenal, un ballon noir sera hissé le long du mat, à la hauteur de 8 mètres 30 au-dessus du tillac de la jetée.

Interdiction d'entrée dans le port.    Lorsque, par une cause quelconque, l'entrée du port devra être interdite, un pavillon rouge sera hissé à la tête du mat, à 14 mètres en contre-haut du tillac de la jetée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -   On écrit de Courseulles.  -  Le 15 de ce mois une commission nommée par S. Exe. le ministre de la marine s'est réunie à Courseulles pour donner son avis sur la question du prolongement et de la direction des deux jetées de ce port. On sait en effet que faute d'eau la plupart des bateaux de pêche ne peuvent rentrer dans ce port et sont forcés d'aller chercher un refuge sur divers points de la côte, refuge qui ne peut être sûr à cause du voisinage des rochers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1857   -   La vie du port.  -  Dans la première quinzaine de ce mois, dix-sept navires sont entrés dans le port de Courseulles ; seize étaient chargés d'huîtres et venaient, savoir : quatorze de Saint-Vaast, un de Granville et un de Cancale.

Dans le même espace de temps, vingt-cinq navires en sont sortis, allant : dix-neuf à Cancale, quatre à Granville, un au Havre et un à Blyth.

A l'époque de l'année où nous sommes, ont lieu les départs pour la pêche au hareng. Jeudi dernier, huit bateaux, montés par plus de deux cents hommes, ont quitté le port. Ont été bénis le même jour : un brick de 200 tonneaux, sortant des chantiers de M. Desaunais, armateur de M. Debaupte, négociant à Caen, et une bisquine de 80 tonneaux, sortant des chantiers de M. Benoist, armateur de M. Costel. Un brick de 240 tonneaux, armateur M. Vaussy, de Bayeux, sera lancé à la grande mer prochaine. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1857   -   Télégraphie électrique maritime.  -  Les principaux ports du littoral français sur la Manche, sur l'Océan et sur la Méditerranée vont être reliés et mis en communication instantanée par un système général de télégraphie électrique maritime, destiné a remplacer les anciens sémaphores.

L'étude de l'établissement de ce service a été faite depuis Port-Vendres jusqu'à Antibes par un capitaine de vaisseau et un ingénieur hydrographe, qui ont parcouru toute cette étendue de côtes.

Une commission, présidée par M. le contre-amiral Bonard, est partie de Brest pour Ouessant le 25 août, afin d'étudier la même question sur les Iles et sur les côtes occidentales du Finistère. Il sera procédé incessamment à l'étude de ce projet sur le littoral de la Manche, et l'établissement du système télégraphique suivra de près l'accomplissement de ces préliminaires.

-  On lit à ce sujet dans le Phare de la Manche : Une commission, présidée par M. le capitaine de vaisseau de La Roche-Kérandraon, est partie de Cherbourg jeudi 3 septembre, pour se rendre à Caen, afin de procéder, sur le littoral du premier arrondissement maritime, à l'étude du projet d'établissement d'un système général de télégraphie électrique, destiné à relier les principaux ports de France par un service spécial de communication analogue à l'ancienne sémaphorie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1857   -   La vie du port.   -   Pendant le mois de septembre, 56 navires sont entrés dans le port de Courseulles, chargés d'huîtres, bois, guano, sucre, café et eau-de-vie ; 65 en sont sortis, la plupart sur lest, dont 12 partant pour la pèche du hareng. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1857   -  La vie du port.   -   Pendant le mois qui vient de s'écouler, 60 navires chargés d'huîtres, de guano, de bois, de plâtre, d'eau-de-vie, sont entrés dans le port de Courseulles. 75 en sont sortis, la plupart sur lest, dont 13 bisquines pour la pêche du hareng à Dieppe. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1857   -  La vie du port.   -   Vingt-un navires sont entrés dans le port de Courseulles pendant la première quinzaine de novembre, la plupart étaient chargés d'huîtres.

Vingt-un navires en sont, également sortis dans le même espace de temps ; tous allaient à la pêche des huîtres.

— Aux termes d'un décret du 17 octobre dernier, l'article 245 § 6 du décret du 4 juillet 1853, portant réglementation de la pêche côtière dans le premier arrondissement maritime est modifié ainsi qu'il suit :

Par dérogation aux dispositions de l'article 55, les mailles de ce filet auront au moins 0 ml. 030 en carré.

L'usage n'en est autorisé que du 15 avril au 30 septembre.

Dans les syndicats du Courseulles et de Port-en-Bessin, les bras de cet engin n'auront pas plus de 100 mètres de longueur, et il ne sera employé qu'au moment de la pleine mer (deux heures avant et deux heures après). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1858   -   La vie du port.   -   Pendant le mois de décembre, 65 navires chargés de différentes marchandises, dont une goélette anglaise, chargée de matériaux pour le chemin de fer de l'Ouest et à destination de Carentan, sont entrés dans le port de Courseulles. 58 en sont sortis, la plupart sur lest, à destination de différents ports.

Tous les pécheurs de harengs sont rentrés, en général, assez satisfaits de leurs pêches. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1858   -   Un accident.   -  Mercredi matin, on a retiré de la rivière de la Seulles, près le pont de Graye, le cadavre d'un jeune homme, qui a été reconnu pour être le garçon boulanger du sieur Samson, boulanger à Courseulles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1858   -   On recherche.   -   M . le ministre de l'intérieur vient d'adresser à MM. les préfets une nouvelle feuille de signalements prescrivant des recherches pour découvrir et arrêter les individus portés sur cette feuille.

Nous en extrayons le suivant : Gostille (Anatolie), dite Marie Letellier, née à Courseulles, âgée de 16 ans, taille d'un mètre 35 centimètres. Elle voyage avec un nommé Devaux, charpentier de navire, âgé de 18 ans.

Condamnée par défaut, le 2 décembre 1857, par le tribunal correctionnel d'Yvetot, à un an de prison pour escroquerie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Les pensions de retraite.   -  Par décret impérial, en date du 17 mars, des pensions de retraite ont été accordées aux employés des douanes dont les noms suivent :

Une pension de 1600 fr. à M. Bellier (Auguste), capitaine, domicilié à Courseulles.

Une pension de 800 fr. M. Hauvel (Louis-Pierre-François), lieutenant, domicilié à Arromanches.

Une pension de 313 fr. à M. Bauchard (Charles-Emerie), brigadier, domicilié à Grandcamp.

Une pension de 411 fr. à M. Heuzé (Alexandre-Charles), préposé, domicilié à Colleville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1858   -   Un noyé.   -  Mercredi soir, on a retiré de la Seulles, près le moulin de Courseulles, le cadavre d'un individu dont la mort paraissait remonter à cinquante jours. Il a été reconnu pour être un nommé Devaux, né à Langrune, domicilié à Reviers (canton de Creully). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1858  -  Le port.  -  Considérant que l'entrée du port de Courseulles devient de jour en jour plus difficile et dangereuse par les contre-courants qui se sont formés par suite de l'interruption des travaux, si cet état de choses devait continuer, ce port deviendrait inaccessible aux navires du plus faible tirant d'eau. 

Le port de Courseulles a une importance incontestable, par son commerce d'huîtres avec la France et l'étranger, le nombre des navires qu'il reçoit, ses nombreux armements pour la pêche du hareng et sa construction très renommée, une population nombreuse trouve, dans le mouvement du port et des affaires, un travail avantageux et nécessaire. 

La commune de Courseulles, en votant 10 000 fr. et le département 15 000 fr., ont fait des sacrifices en rapport avec l'importance des travaux, pour engager le gouvernement à commencer l'exécution du travail des jetées approuvé en principe par décision ministérielle du 19 septembre 1857. Émet le vœu que le prolongement des jetées soit terminé le plus promptement possible, afin de détruire le contre-courant qui rend l'entrée du port de Courseulles très difficile et dangereuse, et décide que les 10  000 fr. votés par la commune de Courseulles et les 15 000 fr. portés au sous-chapitre XXIII du budget, article 2, par le département, seront appliqués à ce travail.

 

Septembre 1858   -   On écrit de Courseulles.   -   Pendant le mois dernier, 37 navires, chargés de diverses marchandises, sont entrés dans le port de Courseulles ; 42 en sont sortis.

Dans le courant du même mois, ont été lancées : 1° une superbe goélette, sortie des chantiers de M. Désaunais (M. Forestier, armateur ; M. Moullard, capitaine) ; 2° deux bisquines sorties des charniers de M. Benoit.

La pêche des huîtres a commencé le 1er septembre ; on a l'espoir qu'elle sera bonne. Ce coquillage parait très abondant sur nos côtes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Avis.   -   Un grand mouvement se prépare, parait-il, à la surface des mers. Ce sera une grosse marée, une marée qui excédera en hauteur les marées ordinaires d'un mètre au moins. Elle aura lieu le 22 octobre, et se fera ressentir surtout dans les ports de la Manche.

 On prend dans ces ports, et particulièrement à l'embouchure des fleuves, les plus grandes précautions. C’est toujours là qu'ont lieu les sinistres occasionnés par les barres qui se forment à l’estuaire de certains fleuves.

La barre de la Seine, à Quillebœuf est redoutable et on pourrait citer plusieurs navires qui ont péri du voulant la franchir. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Un incendie.   -   Le 12 de ce mois, un commencement d'incendie s'est manifesté à Courseulles, au domicile du sieur Gondouin, épicier. A peine était-il éteint, qu'un autre incendie, promptement réprimé, se déclarait dans un appartement voisin.

Ces deux commencements d'incendie, qui pouvaient avoir les suites les plus graves, sont attribués à des enfants jouant avec des allumettes chimiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   La vie du port.   -   Du 1er au 15 octobre, il est entré à Courseulles trente-un navires ; trente étaient chargés d'huîtres, et venaient, neuf de la pêche, quinze de Saint-Vaast, quatre de la Houlle et deux de Granville. L'autre navire venait du Havre avec un chargement de guano.

Dans le même temps, il est sorti de Courseulles : deux navires allant à Dunkerque et au Havre sur lest ; sept à la pêche du poisson ; quatre à celle du hareng ; dix à Saint-Vaast sur lest, et quatre à Saint-Vaast, chargés d'huîtres ; enfin, cinq à Granville sur lest. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1858   -   Le hareng.   -   Le hareng, dit « La Vigie de Dieppe », commence à se montrer sur les côtes de Normandie. Depuis trois ou quatre jours, les bateaux étentiers* en apportent à chaque marée jusqu'à deux et trois mesures.

*   Qui est relatif à l’étente un filet de pêche tendu en bord de côte lorsque la mer est basse.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Les huîtres.   -   La pêche des huîtres, depuis le commencement de la campagne, s'élève à environ 7 millions.

La semaine dernière, il en a été expédié de Granville douze cent mille, dont la moitié à destination de Courseulles. ( L’Indicateur de Bayeux )

 

Janvier 1859   -  Le trafic du port.   -   Il est entré dans le port de Courseulles, pendant le mois qui vient de s'écouler, 70 navires, chargée de diverses marchandises et venant de différents ports.

Les pécheurs de harengs sont rentrés en partie ; la plupart sont assez satisfaits du résultat de leur pêche.

66 navires sont sortis du port pendant la même période, la plupart sur lest, et pour différents ports. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -   Études préparatoires pour l'établissement d'une batterie.   -   L'administration du génie s'occupe depuis quelques jours, à Courseulles, des études préparatoires pour l'établissement d'une batterie sur ce point de la côte. Ces études se font successivement sur divers points de notre littoral. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -   La ligne télégraphique.   -   Les éludes pour l'établissement d'une ligne télégraphique sur notre littoral avancent très activement. Cette ligne sera reliée aux villes de l'intérieur du département par un embranchement partant de la Pointe de la Percée, commune de Vierville, et passant par Port-en-Bessin. On doit ensuite s'occuper de la construction d'une seconde ligne partant de Caen pour aller à Ouistreham, ligne dont l'utilité se fait de plus en plus sentir. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -   La vie du port.   -   Dans la première quinzaine d'octobre, seize bisquines sont entrées dans le port de Courseulles. Quinze étaient chargées d'huiles, une seule portait du guano et venait du Havre. Une goélette est aussi entrée à Courseulles, venant de Christiania, avec chargement de bois.

Quinze bisquines ont pris la mer, à destination de St-Vaast, Granville et Cancale.

Les bateaux de Courseulles qui étaient allés à la pêche aux huîtres à Cartvet, ont été contrariés par le vent ; leur pêche n'a pas été heureuse. Ils achèvent leur armement pour la pêche du hareng, et partiront la semaine prochaine pour Dieppe. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -   Reproduction des huîtres.   -   Le commerce des huîtres est d'une grande importance, pour les populations maritimes du littoral. L'un des grands centres de cette industrie est à nos portes, et Courseulles lui doit sa prospérité. ( L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1859   -   Le temps qu’il fait.   -   Dans la nuit de vendredi à samedi, il s'est manifesté dans notre contrée une suite successive et continue de phénomènes atmosphériques : il a plu, grêlé, neigé, gelé, éclairé et tonné.

Le matin, dans nos environs, du coté de la mer, les chemins étaient couverts d'une légère couche de neige qui, du reste, n' a pas tardé à foudre. ( L’Indicateur de Bayeux)

COURSEULLES-sur-MER  -  L'entrée du Port.
Courseulles-sur-Mer  -  Le Bazar Parisien.

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