UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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COURTONNE - la - MEURDRAC

Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Courtonnais, Courtonnaises

Février 1876   -  Tempêtes et inondations.  - Depuis quelques jours tous les éléments sont déchaînés sur notre pauvre pays, il pleut constamment, la vent ne cesse de souffler en tempête, tous les cours d'eau sont débordés, la plupart des usines ont dû arrêter, de nombreux ouvriers sont sans travail. Sur la mer aucun navire n'ose se risquer, toutes les barques de pèche sont à l'ancre depuis de longs jours. Sur nos côtes, d'énormes blocs de rochers se sont détachés des falaises.

Au moment où nous mettons sous presse, les dépêches qu'on nous communique indiquent partout progression dans les crues et font craindre de nouvelles tempêtes.

Dimanche, la bourrasque a fait des ravages incalculables. A Caen, au détour des rues, il était impossible de se tenir debout, beaucoup de personnes ont été renversées.

Dans la campagne, les dégâts sont très sérieux, les pommiers sont, en majeure partie, renversés sur les coteaux exposés au sud-ouest et dans les terres humides. Sur les routes et les  lignes de chemins de fer, des centaines de poteaux télégraphiques sont brisés. La quantité de toits et de cheminées enlevées est innombrable.

Lisieux, on ne compte plus les cheminées abattues et les toits ravagés. Une dame âgée a été renversée par le vent et a eu le bras fracturé, un passant a eu le visage coupé par la chute d'une tuile.

De magnifiques arbres exotiques sont renversés dans le jardin de l'Étoile. Beaucoup de pommiers du Pays-d'Auge ont été brisés ou arrachés. Des rangs entiers d'arbres exposés à l'ouest ont été couchés.

Courlonne-la-Ville, cette commune déjà si cruellement éprouvée par les inondations du mois de juillet dernier, a subi d'importants dommages. Pour une seconde fois, M. Leprovost,  grillageur, a vu son atelier rasé du sol, les vitres brisées, ses marchandises avariées.

Dans un petit vallon qui se trouve entre St-Germain-la-Campagne et Orbec, un bâtiment neuf appartenant à M. Ozanne, d'Orbec, a été littéralement coupé en deux et mis en pièces.  

 

Septembre 1878   -  Ou est l’accord parfait ?  -  Il y a eu, dimanche dernier, concours d'orphéons à Deauville. Les Sociétés chorales du Calvados qui ont été couronnées appartiennent à Bonnebosq, La Boissière et Villers-sur-Mer.

Les fanfares d'Angerville, Villers-sur-mer, Argences, Courtonne-la-Ville, Bonnebosq, la Boissière, Orival et Aunay-sur-Odon (Enfants du Bocage), ont également obtenu des récompenses. Dans la 1er division des fanfares, Pont-l'Evêque a enlevé le 1er  prix à la Philharmonique d'Honfleur, qui a dû se contenter du second. Les philharmoniques honfleurais sont furieux, leur président veut porter un défi de 10 000 fr. aux vainqueurs. A la suite de cet échec, un journal honfleurais a écrit qu'il y avait trop de pianistes dans le jury.  

 

Janvier 1879  -  Construction d’écoles.  -   Pour le Calvados, 25 constructions nouvelles dans 22 communes, dans l’arrondissement de Lisieux : Courtonne-la-Meurdrac, école des garçons ; Fumichon, école mixte ; Tortisambert, école mixte ; Grandmesnil, école mixte.  

 

Janvier 1879  -  Appropriations et réparations en 1878.  -  85 locaux, appartenant à 73 communes, ont été appropriés ou réparés dans le Calvados  -  Arrondissement de Lisieux : Marolles, école de garçons ; Lisieux, école de garçons ; Saint-Désir, école de garçons ; Saint-Germain-de-Livet, école mixte ; Saint-Jacques, école de garçons ; Mesnil-Duraud, école de filles ; Ouville, école de filles, Croissanville, école de garçons ; Saint-Julien-le-Faucon, école de garçons ; Sainte-Marie-aux-Anglais, école mixte ; Mesnil-Mauger, école mixte ; Orbec,  école de garçons ; La Chapelle-Yvon, les deux écoles ; Courtonne-la-Ville, école de garçons ; La Folletière, école mixte ; Saint-Julien-de-Mailloc, école de garçons ; Saint-Martin-de-Bienfaite, école de garçons ; Boissey, les deux écoles ; Sainte-Marguerite-de-Viette, les deux écoles ; Montviette, école mixte ; Vieux-Pont, école mixte. etc.......

 

Mai 1879   -  Fête.  -    Courtonne-la-Meudrac. - Fête des Quarante-Heures, le 23 mai, Messe en musique par la fanfare de Courtonne-la-Ville. - Jeux et divertissements variés : Course aux ânes, course en sac, collation difficile, cruches à surprises, mât de cocagne. Feu d'artifice, donné par M. le marquis de Neuville. Retraite aux flambeaux par la fanfare de Courtonne-la-Ville.  

 

Avril 1880  -  Un homme écrasé.  -  A Courtonne-la-Ville, dans un chemin creux, le sieur Paulin, domestique du meunier Bouilly, a été pris entre la roue de la voiture qu'il conduisait et le talus du chemin. La compression de la poitrine a été telle que cet homme est mort quelques instants plus tard.  

 

Août 1889.   -   Bestialité.   -   Le nommé Alphonse Bequet, maçon à Courtonne-la-Ville, avait une passion infecte. La nuit, il pénétrait dans les poulaillers en brisant les fermetures des portes, puis il se livrait sur les poules à des actes d'une ignoble bestialité.

Plusieurs sont mortes des suites des attentats de Béguet. Cet ignoble personnage a comparu lundi devant le tribunal de Lisieux et a été condamné à 6 mois de prison et à 26 fr. d'amende. ( Bonhomme Normand)

 

Mars 1890  -  Les voleurs d’église.  -   Dans la nuit de mardi à mercredi de la semaine dernière, des malfaiteurs se sont introduits dans l'église de Courtonne-la-Meurdrac. Ils sont entrés par la fenêtre de la sacristie dont ils ont descellés les quatre barreaux et brisé les vitres. Ils ont visité les armoires dans lesquelles ils n'ont rien trouvé. Dans l'église, ils ont fracturé le tronc de la Vierge dans lequel ils ont dû trouver trois ou quatre francs en monnaie. Mais ils n'ont pas découvert le tronc de la Charité dans lequel se trouvait soixante dix-huit francs.  

 

Avril 1890  -  Un incendiaire.  -  A Courtonne-la-Ville, un incendie a détruit une meule de mille bottes de foin au sieur Lesens, aubergiste à St-Paul-de-Courtonne. Le feu a été mis par un nommé Isidore Corbet, 40 ans, qui est venu mercredi se présenter à la gendarmerie de Lisieux, et a dit avoir mis le feu pour être arrêté. Il sortait de faire deux ans de prison.  

 

Août 1890  -  Immoralité et bestialité.  -   Le nommé Alphonse Béquet, journalier à Courtonne-la-Ville, qui a déjà subi une condamnation pour outrage public à la pudeur sur des poules, a été de nouveau arrêté. Au cours d'une enquête des gendarmes, il les a outragés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1891  -  Triste farce.  -  Lundi de la semaine dernière, vers 3 heures du soir, une femme inconnue se présentait chez les époux Amand Denis, propriétaires à Courtonne-la-Meurdrac, afin de leur annoncer la mort de leur proche parente, la dame veuve Jaume , propriétaire à Moyaux, sœur de Mme Denis. 

Les époux Denis firent asseoir la commissionnaire qui se restaura on ne peut mieux, et allèrent à Marolles avertir d'autres parents. Le mardi matin, tous arrivaient à Moyaux un peu avant huit heures. 

Ils trouvèrent la morte bien vivante. La farceuse fut dépeinte à la dame Jaume et à sa fille. Aussitôt les soupçons se portèrent sur une femme Pelcat, née Lœtitia Jardin, sans domicile fixe, mais ayant demeuré soit à Moyaux, soit au Pin. Cette femme est activement recherchée.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1891  -  Infanticide.  -  Le cadavre d'un nouveau-né du sexe féminin a été découvert par le sieur Eugène Delaunay, dans une petite mare située commune de Courtonne-la-Meurdrac, canton de Lisieux. Cet enfant, qui parait être né à terme et avoir vécu, porte au cou quelques traces bleuâtres de nature à faire supposer qu'il a été étranglé. Il n'a été possible de relever aucune trace ni aucun indice pouvant faire connaître l'auteur de ce crime. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1891  -  Association de voleuse.  -  La fille Clémentine Sauvage, 27 ans, rubanière à Courtonne-la-Ville, sa mère, Clémentine Sauvage, 54 ans, demeurant avec sa fille, et la femme Berthe Catherine, ménagère à Bernay, s'étaient associées pour exploiter la bêtise humaine.

Voici le moyen dont elles se servaient : elles faisaient voir aux personnes qu'elles voulaient duper des lettres fabriquées par elles, qu'elles disaient tenir d'un nommé Branchon, leur homme d'affaires, réclamant de l'argent pour acquitter les droits d'une succession qu'elles devaient toucher. Avec cet argent, elles ribotaient toutes ensemble, voyageaient  et régalaient des amis. Chez un débitant, elles ont dépensé jusqu'à 15 et 18 fr. par jour, là encore, elles ont commis une escroquerie en se faisant remettre 10 fr. et en prenant des consommations à crédit.

Quand une personne ne voulait pas remettre l'argent ou avait des doutes sur l'authenticité des lettres, vite le lendemain une lettre de menaces d'un grand sorcier donnant le « mal fait, » la maladie aux bestiaux et la ruine pour les propriétaires.

C'est ainsi que ces coquines se sont fait donner jusqu'à 3 000 fr. par une dame Galopin, propriétaire à Courtonne-la-Ville. La fille Sauvage écrivait les lettres avec la femme Catherine et partageait la presque totalité de ses escroqueries avec elle. Pour sa défense,  Clémentine Sauvage dit qu'elle a commis ces différents délits afin de guérir sa mère qui avait « un crapaud dans le ventre, » et qu'elle remettait l'argent à la femme Catherine qui, seule, connaissait le sorcier. La fille Sauvage et la femme Catherine ont été condamnées chacune à deux ans de prison, et la mère Sauvage à un an et un jour. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1891  -  Infanticide.  -  L'enquête ouverte à la suite de la découverte du cadavre d'un nouveau-né dans une mare, à Courtonne-la-Meurdrac, a amené l'arrestation de la coupable, une fille Léontine Pouchin, 27 ans, servante au Breuil-en-Auge. Le crime a été commis près de la demeure des parents de la fille Pouchin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1891  -  Animaux volés.  -  Un cheval et une voiture ont été volés la nuit chez le sieur Dionis dit Larivière, propriétaire à Livarot, dans une écurie et remise se trouvant à environ 50 mètres de l'habitation. 

— Une vache, estimée 480 fr., a disparu, la nuit, d'un herbage appartenant au sieur Lucien Berthe, propriétaire à Courtonne-la-Ville. La porte d'entrée n'avait pas été ouverte, mais une brèche avait été faite tout auprès. 

— Dans la nuit, des malfaiteurs se sont introduits dans un herbage appartenant au sieur Lautier, cultivateur à Banneville-la-Campagne, et ont emmené une génisse estimée 400 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1892  -  Tentative d’assassinat.  -  Vendredi soir, vers 8 heures, Mme Léon François, de Courtonne-la-Meurdrac, se dirigeait vers un bâtiment distant du bourg de 1  500 mètres  environ, pour y prendre du foin, quand, à 20 mètres de ce bâtiment, elle reçut toute la décharge d'un coup de fusil, tiré par un individu caché dans le grenier, et fut atteinte grièvement au ventre et aux bras. On accourut à ses cris et on l ui donna les soins nécessaires. La justice a ouvert une enquête. Les soupçons se sont portés sur le sieur Léon François, 50 ans, garde champêtre et mari de la victime, qui avait eu dans la journée une scène de jalousie avec elle. Il nie énergiquement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Arrestation.  -  Le sieur Léon François, garde champêtre à Courtonne-la-Meurdrac, accusé d'avoir tué sa femme, a été arrêté. Celle-ci va mieux. C'est en versant des larmes et en poussant des cris qu'elle a vu emmener son mari en prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -  Tentative d’assassinat.  -  Léon François, âgé d'une cinquantaine d'années, était garde champêtre de Courtonne-la-Meurdrac. En 1886, il a épousé en secondes noces  Marie Sauvage, âgée actuellement de 36 ans. Depuis, François avait fait la connaissance d'une veuve de 30 ans, nommée Quentin. Leurs relations étaient connues du pays, et si François n'avait pas été marié, la veuve, Quentin lui aurait donné sa main avec 45 000 fr. de valeurs qu'elle possède. 

Un soir de janvier que la dame François allait chercher du foin dans une étable, elle reçut un coup de fusil Lefaucheux qui la cribla de 57 plombs et elle ne dut son salut qu'à l'épaisseur de ses vêtements. Lefrançois fut arrêté. Il a toujours nié. La veuve Quentin a été entendue comme témoin. Elle ne semblait nullement émotionnée. Pendant la délibération du jury, elle distribuait aux témoins des bonbons qu'elle avait apportés et disait à un de ses voisins : « Il en a pour dix ans ». Elle s'est trompée, François ne subira que 7 ans de travaux forcés.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1892  -  Grave accident.  -  Lundi, à Courtonne-la-Meurdrac, cinq ouvriers du sieur Huvé, entrepreneur à Lisieux, travaillaient à la construction de la maison d'école et venaient tous les cinq de remonter sur l'échafaudage élevé à cinq mètres du sol. Une des perches se rompit, et les cinq hommes furent précipités dans le vide. Trois d'entre eux sont sans blessures. Le sieur Houel, 41 ans, demeurant 56, rue de Livarot, porte au bas d'une jambe une profonde entaille. Quant au cinquième, le sieur Rossignol, 19 ans, rue des Deux-Soeurs, son état très grave a nécessité son transport à l'hôpital.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1892  -  Attaque nocturne.  -  Vendredi soir, le sieur Alphonse Fiodière, journalier à Courtonne-la-Meurdrac, revenait de travailler à Roques. En passant au Coin-Mauduit, il a été attaqué par quatre individus. L'un d'eux l'a frappé à la tête avec un instrument que Fiodière n'a pu reconnaître, attendu que le sang qui avait aussitôt jailli de la blessure l’avait aveuglé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1892  -  Mort au bagne.  -  Léon-François, condamné, en août 1892, à sept ans de travaux forcés pour avoir, à Courtonne-la-Meurdrac, tenté de tuer sa femme pour en épouser une autre, est décédé à St-Martin-de-l’ile-de-Rè. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Morceau d’étoffe révélateur.  -  La jeune Alphonsine Ferey, demeurant à Courtonne-la-Meurdrac, était servante à Marolles. Ses maîtres l'envoyaient quelquefois faire des commissions chez le sieur Félix Buchard, mercier. La jeune bonne en profitait, pendant qu'on était occupé à la servir, pour faire disparaître dans sa poche tantôt un foulard, tantôt un mouchoir, ou un flacon de parfumerie. 

Ce fut un jour un morceau d'étoffe dont elle se fit aussitôt faire une taille. La petite voleuse avait bien choisi : une camarade trouva la taille si jolie qu'elle vint demander au sieur Buchard de l'étoffe pareille à celle qu'il avait vendue à la fille Ferey. Celui-ci avait bien remarqué qu'on lui avait volé de l'étoffe, mais ne soupçonnait personne, et, comme il n'avait rien vendu à la fille Ferey, il l'a dénoncée. Celle-ci a tout avoué. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1894  -  Écrasé.  -  La semaine dernière, Jean Guégan, 30 ans, terrassier, occupé à extraire du ballast à Courtonne-la-Meurdrac, était sur la voie et attendait qu'un convoi de marchandises, qui passait dans le moment, lui laissât le passage libre. Le malheureux ne voyait pas venir en sens inverse l'express de Paris. Il fut réduit en lambeaux par la machine de l'express que le mécanicien fit stopper immédiatement. On ne recueillit que des débris informes. A l'arrivée du train de Lisieux, on s'aperçut qu'une jambe était restée accrochée à un fourgon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Mort subite d’un curé.   -  M. Gournay, chanoine honoraire de Carthage, curé de Courtonne-la-Ville, canton d'Orbec, a été trouvé mort dans son lit. L'abbé Gournay, âgé de 64 ans, a probablement succombé à une congestion. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige  dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1895  -  Suicide ou crime.   -   La semaine dernière, le nommé Porte, octogénaire, habitant Courtonne-la-Ville, était trouvé pendu dans l'étable de la ferme des époux Prévost. On crut d'abord à un suicide, mais on apprit que les époux Prévost lui devaient de l'argent et la justice fit une enquête. 

Le cadavre de Porte a été exhumé jeudi soir en présence des époux Prévost qui sont tenus à la disposition de la justice. Ils sont âgés, le mari de 53 ans, la femme de 27 environ. Cette famille passe pour être assez aisée mais serait, paraît-il, mal considérée dans la contrée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1896  -  Méchantes farces.  -  Depuis quelque temps, on s'introduisait dans le jardin de la religieuse-institutrice de Courtonne-la-Meurdrac et on introduisait des morceaux de bois dans la serrure de la porte d'un corridor. L'autre nuit, la religieuse fût réveillée par un bruit près de la porte. Elle se leva, ouvrit la fenêtre et demanda : « Qui  est là ? » Personne ne répondit. Elle appela au secours. Un individu qui était en bas se sauva. Un passant put l'arrêter quelques instants et même lui flanquer des coups de poing. Mais il se dégagea et s'enfuit. Une enquête est ouverte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1896  -  Mort mystérieuse.  -  Le parquet de Lisieux s'est rendu à Courtonne-la-Meurdrac pour faire procéder à l'autopsie de la fille M…...., que l'on dit décédée à la suite de mauvais traitements. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Pas de guillotine.  -   La peine de mort prononcée par la cour d'assises du Calvados contre Fortin, ancien homme d'équipe à la compagnie de l'Ouest, pour avoir, à Courtonne-Ia-Meurdrac, tiré deux coups de revolver sur son père, a été commuée en la peine des travaux forcés à perpétuité.

Fortin, qui s'attendait à cette décision, a appris sans la moindre émotion cette commutation.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Jeune voleur.   -   De nombreux vols étaient commis, depuis quelque temps, à Courtonne-la-Meurdrac, Courtonne-la-Ville, Cordebugle, St-Paul-de-Courtonne et Thiberville. Le voleur était un nommé Loisel, de 18 à 19 ans, qui a été arrêté, après avoir fait faire une longue course aux gendarmes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Les sous étrangers.   -   Le gouvernement ne sait quoi faire pour embêter le pauvre monde. Il a débuté par les pièces à recevoir ou à refuser, aujourd'hui, ce sont les sous étrangers.

On dit que ces trucs rapportant des millions à l'État. Un député a demandé qu'une quinzaine soit accordée pour s'en débarrasser. C'est trop simple pour être pris en considération. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Incendies.  -  Un incendie s'est déclaré à Courtonne-la-Ville, dans une buanderie appartenant à la veuve Hamel. Grâce aux sieurs Florentin Harel, domestique, et Louis Charlotte, charron, on fut bientôt maître du feu. Harel a failli être victime de son dévouement, le plancher s'étant effondré sous ses pieds, il n'a dû son salut  qu'à sa présence d'esprit et à sa souplesse. Quant a Charlotte, ses vêtements ont été brûlés. Le feu a dû prendre dans la cheminée, car l'on était en train de faire la lessive. Le bâtiment était assuré.

  Un incendie a éclaté au Quesnay-Guesnon, chez le sieur Hamelin, grande ferme du château. Cet incendie, dû à l'imprudence d'un petit valet qui avait laissé sa chandelle allumée prés de son lit , a causé des dégâts assez considérables.

  Un incendie, dont la cause est inconnue, a consumé une meule de grains de 530 gerbes d'avoine et 1 800 gerbes d'orge au sieur Léon Lerenard. cultivateur à Colombiers-sur-Seulles.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Renversés par des voitures.  -  Le sieur Isidore Buhot, 53 ans, cultivateur à Courtonne-la-Meurdrac, revenait de Lisieux, lorsqu'à Beuvillers il fut culbuté, bien que s'étant rangé sur la berge, par une voiture marchant à grande allure. Dans sa chute, outre plusieurs contusions à la tête, il s'est fracturé une jambe. Les auteurs de l'accident ont  continué leur route sans s'inquiéter de la victime, mais on connaît leurs noms. 

— Une carriole, conduite à une très vive allure, a renversé, sur la route de la Maladrerie, près le calvaire, le sieur Auguste Michel, 16 ans, couvreur, y demeurant, qui s'en revenait de Caen. La voiture lui a passé sur le corps. Au lieu de s'arrêter, le conducteur, resté inconnu, a continué sa route. Les blessures de Michel sont heureusement peu graves. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Conducteur imprudent.  -  Un soir de février, Isidore Buhot, 53 ans, journalier à Courtonne-la-Meurdrac, fut renversé, sur la route de Lisieux à Glos, par une voiture et, dans sa chute, se cassa une jambe. D'après l'enquête, l'auteur de cet accident serait Jules Gaillard, ancien boucher a St-Julien-de-Mailloc. Il nie le fait. Le tribunal le condamne quand même à quinze jours de prison, avec la loi Bérenger, et à 50 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Blessures accidentelles.   -   Le sieur Lamy, charron à Cabourg, revenait, le soir, en voiture du Bas-Cabourg, sa jument, effrayée par un motocycle que son propriétaire rajustait, s'est jetée dans le fossé et, contournant un arbre, rebroussa chemin vivement. Dans ce brusque mouvement, le sieur Lamy fut projeté avec force sur la ridelle de sa voiture, se faisant à la poitrine une blessure qui n'aura pas cependant de suites.

  Le sieur Lemoisson, 47 ans, à Vassy, a eu la poitrine fortement contusionnée par la chute d'un arbre qu'il abattait et dont un coup de vent avait fait changer la direction. L'état du blessé, qui se plaint aussi de douleurs internes, inspire des inquiétudes. Lemoisson est père de quatre enfants.

— Jules Bunel, 18 ans, dont le père est meunier à Courtonne-la-Meurdrac, se trouvant un peu pris de boisson, passa sous l'une des roues de la voiture qu'il conduisait sur la route de Beuvillers. Des passants le relevèrent et le conduisirent à l'hôpital de Lisieux. Il en sera quitte pour une entorse.

 La dame Bidot, veuve Couture, 77 ans, demeurant rue Saint-Pierre, à Caen, est tombée dans la devanture du sieur Gaschet, sellier, boulevard Saint-Pierre, et a été blessée assez gravement au front par les éclats de la glace qu'elle a brisée.

 La dame veuve Guérin, rentière, rue d'Auge, à Caen, s'est fracturé une jambe en tombant rue Neuve-du-Port.

 Le sieur Lemasson, maréchal à Caen, était à Cagny, occupé à ferrer un jeune cheval, lorsque l'animal se mit à ruer violemment et atteignit le malheureux ouvrier sous le menton, lui  fracturant la mâchoire. Le blessé à été transporté à l'hôtel Dieu, il est marié et père de 2 enfants en bas âge.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Attentat à la pudeur.   -   La gendarmerie de Lisieux a arrêté le nommé Jean Brebion, 18 ans, journalier à Courtonne-la-Ville, qui a abusé de la jeune Jeanne Pouchin, 8 ans, écolière. Le coupable a fait des aveux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Outrage à la pudeur.   -   Alfred Brebion, 18 ans, journalier, passant à Courtonne-la-Ville, pénétra chez les époux Pouchin, qu'il savait absents. Trouvant là plusieurs enfants qui jouaient dans une cour, il emmena à l'écart la petite Jeanne, âgée de 8 ans, tout en ayant soin d'éloigner les autres enfants, et commit sur l'innocente fillette un véritable attentat à la pudeur. 

Aux cris de la pauvre petite, ses frères accoururent et Brebion se sauva. Ce misérable aurait dû passer en cour d'assises, mais le parquet l'a simplement renvoyé devant la police correctionnelle de Lisieux qui l'a condamné à 8 mois prison et à 16 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1899  -  Un témoin mange le morceau.  -  La dame Virginie Dubourg, veuve depuis trois mois, habite Courtonne-la-Ville, canton d'Orbec. Comme elle passait pour donner à boire et à manger sans autorisation, la régie fit une descente à son domicile où elle trouva 350 fr. de liquides.

Pour se tirer d'affaire, elle avait fait assigner comme témoin à décharge Mathurin Mahé, qui devait déclarer que la veuve Dubourg faisait payer le manger, mais « donnait » le-boire.

Malheureusement, la veuve Dubourg en avait payé pour un sou au témoin avant l'audience, et, comme il était un peu ému, le président n'a pas eu de mal à lui faire avoue ce qu’il voulait savoir. 

La veuve Dubourg a été condamnée à 700 fr. d'amende et à la confiscation du liquide. Payer à boire a un témoin pour qu'il mange le morceau, c'est un vrai déboire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Brûlure graves.  -  Le sieur Léon Robbé, 30 ans, journalier à Courtonne-la-Ville, près Orbec, sujet, parait-il, à des crises d'épilepsie, est tombé dans le feu et s'est fait d'affreuses brûlures au visage et sur tout le corps. Son état est très inquiétant. 

Le malheureux a été transporté à l'hôpital de Lisieux, où sa pauvre mère, malade d'émotion, a été admise en même temps que lui.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Trop pressé.  -  Le sieur Michel Bénard, cultivateur à Courtonne-la-Ville, avait vendu pour 172 fr. une vache au sieur Florentin Hermier, 35 ans, marchand de bestiaux à Thiberville. 

Mais, comme la bête avait la cocotte, il fut convenu qu'elle ne serait livrée qu'après sa guérison. Hermier ayant trouvé à vendre la vache vint la chercher et l'emmena, malgré l'ordre du maire affiché à la porte de l'herbage indiquant que les animaux y consignés étaient atteints d'une maladie contagieuse. Poursuivi pour cette infraction à la loi sanitaire, Hermier a été condamné à 200 fr. d'amende, plus les frais, — ce qui augmente sensiblement le prix de la bête. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Vol de bestiaux.  -   Une vache et une génisse estimées 400 francs, ont été volées la nuit chez le sieur Maximin Jouveaux, 21 ans, propriétaire à Courtonne-la-Meurdrac. 

La génisse a été reconnue au marché d'Orbec, où elle venait d'être vendue un assez bon prix à un cultivateur de Marolles par Simon dit Leguay, de Blainville (Eure). (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1900   -   Coup de serpe.  -   Lucien Bertre, 62 ans, journalier à Courtonne-la-Ville, à la suite d'une discussion légère, a porté plusieurs coups de serpe à la tête du sieur Julien Pannier, 62 ans. 

Les blessures sont graves. Le parquet de Lisieux fait une enquête. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Morts subites.  -   Le sieur Jean Prévost, 76 ans, propriétaire à Courtonne-la-Ville, canton d'Orbec, a été trouvé mort près d'une barrière, dans sa cour. Une maladie de cœur, dont il souffrait, l'avait emporté subitement.

— Le sieur Achille Duranlo, 61 ans, acheteur de bestiaux, né à St-Paul-du-Vernay, canton de Balleroy, a été trouvé mort dans son lit, chez le sieur Coueffin dit Violette, boucher à Carentan, au service duquel il était. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

COURTONNE-LA-MEUDRAC (Calvados). -  Le Chateau

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