1er Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CREULLY

Canton de Creully

Les habitants de la commune sont des Creullois, Creulloises


Janvier 1791  -  Évènement.  -  A Creully des factieux veulent expulser leur curé, dont ils n’ont qu’à se louer pour rétablir l’ancien, dont l’existence dans la paroisse, ne fait qu’entretenir le feu de la séduction.  

 

Mars 1830   -   La générosité sauve Creully .   -   M. le maire de Creully, dont le zèle s'est accru, pour venir au secours des malheureux de sa commune, en raison de la rigueur de l'hiver, a obtenu, indépendamment des offrandes dont nous avons déjà parlé, 100 fr. de S. A. R. Mgr. le duc de Bordeaux. Grâce à ces secours et aux collectes faites parmi les personnes riches et aisées du bourg, depuis le commencement de l'hiver une distribution de 600 livres de pain s'est faite chaque semaine, M. le comte de Montlivault, qui est un des propriétaires de cette commune, a efficacement contribué au soulagement des indigents de ce lieu. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1830   -   La météo fait des caprices.   -   Pendant la dernière quinzaine, de mars, le thermomètre s'est élevé jusqu'à 15º, aussi, la végétation faisait les progrès les plus sensibles, depuis 3 jours, des pluies abondantes et vivement désirées pour le bien de la terre, ont changé la température au point que dimanche il est tombé beaucoup de neige, et que le thermomètre a redescendu dans la nuit jusqu'à 0.

Dans quelques localités on se plaint que par suite de cet hiver rigoureux les blés ont souffert ainsi que les colzas, cependant on est en général assez satisfait, et les cultivateurs assurent que depuis longues années on n'avait vu les terres aussi bien disposées qu'elles le sont a recevoir les semences d'orges, sarrasins , etc…   (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1830   -   L'abbé Follope quitte Authie pour Creully.   -   M. l’abbé Follope est nommé curé du bourg de Creully. Cet ecclésiastique, qui était desservant de la paroisse d'Authie depuis 8 à 9 ans, emporte les regrets de ses ouailles, dont son aménité et sa tolérance lui avaient concilié l'affection.

Il obtiendra de même celle des habitants de Creully, car la tolérance, une des premières vertus du vrai chrétien, sœur de la charité, exerce toujours son empire sur les cœurs. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1830   -   La Poste.   -   A compter du  1er de ce mois, le service des postes a dû être régularisé sur tous les points de la France, et toutes les communes où il n'existe pas de bureaux de postes, devront une fois au moins tous les deux jours recevoir leurs lettres et journaux. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1830   -   Un incendie.   -    Samedi , vers 2 heures après midi. le feu a été mis à une maison de Creully, dans la rue de ce bourg qui conduit au hameau de Creulley. Des secours apportés à temps ont arrêté l'incendie, autrement il est probable que dans cette direction le feu se serait étendu sur une partie du bourg, le vent soufflant de ce côté.

Tout porte à croire que cette tentative d'incendie doit être attribuée à la malveillance. M. le juge d'instruction et l'un des substituts du procureur du Roi se sont transportés hier sur les lieux, et ne sont revenus que cette après-midi. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Des températures anormalement élevées pour la saison.   -    Depuis quelques jours, dans notre pays a succédé à un froid assez vif une chaleur inaccoutumée dans une saison aussi peu avancée, pendant les trois derniers jours le thermomètre s'est élevé à 12 degrés, aujourd'hui il est monté à 14.

Il est à craindre que ces variations de l'atmosphère ne soient préjudiciables à la végétation, qui, par suite de ces chaleurs, va prendre des développements d'autant plus considérables que les nuits même conservent une grande partie de la chaleur du jour. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1831    -    Suppression des fleurs de lys dans le Calvados.   -   M. le Préfet du Calvados vient de faire parvenir à MM. les Maires du département la lettre suivante : « Messieurs, les fleurs de lis ayant été, conformément aux intentions de Roi, retranchées du sceau de France et de nos armoiries, il est naturel de ne point les laisser subsister dans les lieux publics où elles peuvent figurer encore, mais comme il importe que cette opération ait lieu avec ordre, soit pour empêcher tout ce qui pourrait ressembler à de la violence, soit pour éviter des dégradations sur les objets où elles étaient exposées, je vous charge de prendre les mesures nécessaires, afin qu'elles soient détruites par des ouvriers prudents et habiles.

L'enlèvement des fleurs de lys de dessus les monuments et objets civils vous appartient, quant à celles exposées sur les monuments et objets consacrés au culte, vous vous en entendrez avec MM. les curés et fabriciens. Je vais engager Mgr. l'évêque à donner des instructions dans le même sens.

Chaque opération terminée, vous aurez soin d'en rendre compte à M. votre sous-préfet. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1831    -    Un geste généreux.   -   Il y a quelques jours, un propriétaire de Creully, M. Gobert, fils du feu général de ce nom, attaché aujourd'hui à l'ambassade d'Angleterre, a remis à M. le maire de Creully une somme de 360 francs, pour aider à l'équipement et à l'armement de la garde nationale du bourg. Au risque de blesser la modestie de ce citoyen, nous avons cru devoir publier cet acte de patriotisme, qui, étant connu, trouvera des imitateurs, et d'un autre coté montre au gouvernement ce qu'il devrait attendre des citoyens s'il faisait à la France un appel pour se voir secondé dans une guerre nationale. (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1831    -   Police correctionnelle.   -   Assez proches parents et notés l'un et l'autre peu favorablement, la fille Marguerite Laigle, fileuse, et Louis Fossey, commissionnaire, demeurant tous deux à Creully, étaient prévenus, l'une d'un vol dans les champs de la commune, l'autre de complicité comme receleur. La fille Laigle, dont la culpabilité a été établie, a été condamnée à une année l'emprisonnement ; Fossey a été acquitté. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   Revue de la garde nationale.   -   Dimanche dernier la garde nationale de Creully et celle de plusieurs communes environnantes se sont réunies sur la place d'armes de ce chef-lieu de canton, pour y être passées en revue par M. le préfet du département. Un détachement de la garde à cheval de Bayeux assistait à cette réunion à laquelle M. le maire de Creully avait eu l'attention de donner le caractère et la physionomie d'une fête patriotique !

Le bataillon cantonal qui se trouvait ainsi forme de fait, en attendant le moment où son organisation définitive aura reçu la sanction de l'administration supérieure, a été passé en revue par M. le préfet et M. de Tilly, colonel de la garde nationale de Caen. L'un et l'autre ont paru également satisfaits tant de la belle tenue de cette milice citoyenne que de la précision avec laquelle ont été exécutées les manœuvres commandées par M. le colonel de Tilly.

Un banquet civique, auquel la plus franche gaîté a constamment présidé, et un feu d'artifice ont terminé cette journée pendant laquelle le patriotisme des habitants de Creully et de ceux des communes voisines qui s'étaient réunis à eux, n'a cessé de se manifester.  (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1831    -    Annulation des élections.   -   L'élection municipale du bourg de Creully a été pour la seconde fois annulée par le conseil de préfecture. Il ne pouvait en être autrement, les faits que nous avons signalés d'après la protestation présentée à ce sujet étant reconnus constants, les opérations électorales se trouvaient entachées d'une nullité radicale. Nous ne désespérons pas de voir encore le conseil de préfecture appelé à déclarer nulle la prochaine élection de cette commune et même les suivantes, tant que les patriotes de Creully ne se lasseront pas du rôle qu'ils se voient forcés de jouer dans cette méchante comédie, ou que le préfet n'usera pas de la faculté que lui laisse l'art. 54 de la loi municipale de suspendre l'exécution de cette loi pour le bourg de Creully, et de donner provisoirement Iui-même une administration municipale qui ne se fasse pas un jeu de l'importance que les habitants attachent à l'exercice de leurs droits civiques. (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1832    -   Une aide.   -   Sur la recommandation de M. Morice, notaire et maire à Creully, le Roi et la Reine ont accordé à ce fonctionnaire une somme de 300 fr., pour venir au secours des indigents de la commune qu'il administre. (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1832    -   Maintien de quêtes illégales.   -   Nous sommes informés que, nonobstant les circulaires adressées à diverses reprises par M. le Préfet du Calvados, aux maires des communes, et en violation des actes législatifs des 7 frimaire an 5, 5 prairial an 11 et 30 décembre 1809, des   quêtes sont faites dans différentes églises de notre arrondissement, quêtes dont ces circulaires, ( la première lettre administrative sur cet objet, est du 8 décembre 1830 ) ont signalé l'illégalité.

Nous croyons utile de rappeler à MM. les Maires qu'il est de leur devoir de s'opposer à ces quêtes, quelque en soit le motif, les seules quêtes autorisées dans les églises sont celles qu'y fait faire le bureau de bienfaisance pour les pauvres de la commune, ou la fabrique pour l'église. En tolérer d'autres c'est causer préjudice aux indigents, puisque c'est détourner les aumônes ou une partie des aumônes des fidèles de la plus louables destination. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1833    -    Un ouragan.   -    La tempête qui a éclaté avec tant de violence dans la nuit du 14 au 15 de ce mois a occasionné de grands ravages. Des pans de murs, des cheminées entières ont été renversées sur les toits et dans les rues. Une vingtaine d'arbres de la plus belle venue ont été abattus sur le Cours et dans le jardin de la Préfecture. Une foule d'autres, fortement ébranlés, annoncent une chute prochaine.

On attend avec inquiétude des renseignements sur les désastres que l'ouragan a causés dans les campagnes. Nous apprenons déjà que le toit de l'église de Martragny a été considérablement endommagé, que des maisons entières se sont écroulées, et qu'un grand nombre de pommiers ont été brisés ou déracinés dans les cantons de Creully, de Tilly-sur-Seulles et de Bretteville-sur-Laize.

On nous assure qu'une femme a été écrasée, dans la commune de Baron, sous la chute d'une chaumière. Une jeune fille, qui se trouvait auprès d'elle, n'a éprouvé aucun mal. (Mémorial du Calvados)

 

Février 1833    -    Un accident.   -     Mercredi dernier, dans la soirée, un événement bien  malheureux est arrivé a Creully. Le nommé Louis Eudelin, cultivateur à Crépon, âgé d'environ 28 ans, étant allé imprudemment se placer sur le bord d'un puits, y tomba sans que personne s'en aperçut. Il ne fut retrouvé que le lendemain matin, et son cadavre, retiré de l'eau, présenta, sur le derrière de la tête, une blessure considérable que sa chute avait sans doute occasionnée.

C'était un homme généralement estimé, et dont le sort funeste inspire des regrets à tous ceux qui le connaissaient.  (Mémorial du Calvados)

 

Août 1840   -   Conseil d’arrondissement.  -  Satisfait du rapport qui lui a été présenté sur les chemins de grande communication, déjà exécutés ou en voie d'exécution, le conseil a éprouvé le regret que les nouvelles lignes dont les devis ont été dressés depuis la session de 1839, n'aient pu acquérir le degré d'instruction qui permit d'en proposer le classement.

Par ces motifs il a également été d'avis du classement d'un autre chemin d'Arromanches à Port-en-Bessin.

Une pensée d'avenir a vivement préoccupé le conseil lorsqu'il s'est agi de se prononcer sur sa direction. Il a parfaitement compris que ce chemin formant le prolongement de celui de Caen à Creully et de Creully à Arromanches, devenait, d'une part, le lien qui rattachait l'arrondissement de Bayeux à celui de Caen, et d'autre part une partie importante de la ligne de ceinture qui doit en temps de paix offrir des débouchés aux produits agricoles et commerciaux du littoral, et les moyens d'approvisionner cette contrée des bois et cidre qui lui manquent.

Mais que pour le cas de guerre maritime, il présenterait des moyens de défense qui ne laisseraient isolée aucune des parties de la côte attaquée, puisqu'il serait facile, en le rattachant au chemin de Vierville à Isigny par Grandcamp, aujourd'hui en voie d'exécution, de réclamer utilement de toutes parts des forces imposantes.

Certes, de telles considérations seront à apprécier par le conseil général, et tout porte à croire qu'elles recevront un accueil favorable.

Indépendamment de ces deux chemins le conseil a recommandé, pour ce qui concerne l'arrondissement, celui d'Évrecy à Saint-Lô, qui passerait par Villers et par Caumont. L'appréciation de l'instruction de cette nouvelle ligne est confiée au conseil d'arrondissement de Caen. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)

 

Novembre 1840   -   Incendie du bourg de Creully.  -   Une immense catastrophe vient de mettre en ruines la moitié de la commune de Creully !

Dans la nuit du mardi 17 courant, à dix heures du soir, le feu s'est manifesté à une maison située à l'extrémité du bourg, dans la partie la plus rapprochée de St-Gabriel, au moment où l'ouragan était dans toute sa force. En peu d'instants l'incendie avait pris la plus violente intensité, et la flamme poussée par un vent impétueux attaquait l'extrémité opposée de la commune, la rue de Caen, volant de toit en toit, embrasant simultanément, dix, vingt, cinquante, quatre-vingts maisons.

Attirés par la lueur des flammes que l'on apercevait de plusieurs lieues de distance, les habitants des communes environnantes étaient accourus en foule aux secours de leurs malheureux voisins, mais leur zèle et leurs efforts devaient demeurer stériles. Ils étaient venus plutôt pour assister au désastre que pour en arrêter les effets, effets si dévorants et si rapides, que la plupart des habitants des maisons voisines de celle où le feu avait commencé, ne parvenaient à se soustraire à sa fureur, qu'en sautant, à peine éveillés et presque nus, par les fenêtres de leurs demeures, dont les toitures et les planchers s'abîmaient avec fracas.

D'après les renseignements que nous avons pris nous même sur les lieux sur la cause de cet épouvantable malheur, c'est la fatale imprudence d'un jeune homme de la localité qui a tout causé. Le nommé Lampard était rentré dans la soirée de mardi dans un état complet d'ivresse, sa mère le voyant dans cet état lui avait refusé une chandelle qu'il demandait pour aller se coucher. Il monta à l'espèce de grenier qui lui servait de chambre, et s'étant servi d'un briquet chimique pour obtenir de la lumière, il rejeta l'allumette qui mit le feu à la paille éparse autour de lui. Le chaume fut bientôt embrasé, et de cette pauvre et chétive habitation à celles qui l'entouraient, aux quatre-vingt-dix maisons incendiées, la flamme se répandit avec une rapidité instantanée. On n'a pu sauver que les bestiaux, tout le reste a été consumé, les meubles, le linge, les récoltes ont disparu dans le désastre. Plusieurs habitants qui ont fait des efforts surhumains pour disputer au fléau une partie de leur petite fortune, ont eu la figure brûlée et deux de ces malheureux, nous a-t-on dit, sont menacés de perdre la vue.

C’était un lamentable spectacle et impossible à décrire dans toute son affreuse vérité que celui de toute une population fuyant devant l'incendie et lui abandonnant ses meubles, sa fortune, tout jusqu'à ses vêlements. Et , quand le jour est venu éclairer ces scènes de désolation, on ne voyait autour de soi que des ruines fumantes, des murailles calcinées, des meubles brisés et épars sur la voie publique, et plus de deux cents familles, dont la plupart à demi-nues, errantes au milieu de ces tristes débris. Un très petit nombre des habitations incendiées étaient assurées. On nous a dit que sept maisons seulement l'étaient par l'Assurance mutuelle mobilière, le nombre des assurances immobilières est de trente à trente-cinq, aussi les pertes sont-elles immenses et irréparables pour la plupart si la bienfaisance ne vient au secours de tant d'infortunes !……

Nous avons vu des vieillards, des femmes, des enfants à peine revêtus de misérables lambeaux de grosse toile arrachés à la flamme, et dont les figures mornes et tristes semblaient interroger avec anxiété les physionomies étrangères, cherchant sur nos lèvres une parole de consolation, dans nos regards une lueur d'espérance. Devant nos tristes et malheureux frères dénués de tout au monde, une grande pitié nous a pris au cœur, les larmes ont coulé de nos yeux, et devant un aussi lamentable spectacle, comme eux , nous avons senti faiblir notre courage. Comment calmer tant de misères ? comment combler un tel abîme de maux et de douleurs profondes ? Mais une sainte pensée nous a bientôt rassuré, et c'est avec une confiance, qui ne sera pas trompée, que nous nous sommes pour ainsi dire porté, auprès de ces pauvres victimes, garant des sentiments généreux de nos concitoyens. Des voix plus puissantes que la nôtre avaient été déjà entendues, et le premier magistrat du département, M. Target, était venu lui-même par sa présence efficace rassurer la population désespérée. Notre vénérable évêque avait porté partout, dans tous les cœurs affligés des paroles de charité et de consolation, dans l'église, restée debout au milieu des ruines, les habitants était venus recueillir de la bouche du charitable pasteur une touchante exhortation à la patience, à la confiance dans la Providence et dans les sympathies de leurs compatriotes, sa voix avait déjà adouci bien des douleurs, séché bien des larmes, ravivé bien des espérances, et dans cette pastorale visite, le digne prélat avait largement justifié sa noble devise : asylum miseris et tutela... en laissant aux mains du trésorier de la commission de secours, une somme de mille francs, nouveau gage d'une munificence qui est inépuisable comme sa charité !

Devant d'aussi nobles inspirations, d'aussi dignes exemples personne, nous en sommes sur , ne voudra rester indifférent dans notre ville et dans notre arrondissement. Partout déjà s'organisent des comités de souscriptions, des quêtes se font dans les compagnies de la garde nationale, d'autres seront faites à domicile, les offrandes sont reçues déjà chez tous les notaires, à la mairie, dans nos bureaux.

Enfin, une honorable impulsion a été donnée, et la bienfaisance a revêtu les formes les plus diverses et les plus ingénieuses, s'emparant de tous les prétextes et de toutes les occasions pour arriver à des résultats solides et multipliés. Notre société philharmonique organise en ce moment une brillante soirée musicale pour dimanche prochain : cette utile institution qu'on est toujours certain de voir venir en aide à toutes les souffrances, emploie toutes les ressources dont elle peut disposer pour donnera ce concert un éclat inaccoutumé, le double attrait du plaisir et de la bienfaisance... Enfin les secours arrivent de toutes parts, mais les pertes à réparer sont si grandes ! Qu'une même et commune pensée nous réunisse donc pour l'instant, en dehors de toute autre préoccupation : tournons vers la malheureuse population incendiée un regard de pieuse pitié ! Nos frères sont là qui pleurent et qui souffrent, demandant à leurs frères aide et merci ! A la charité, cette divine vertu, cette sainte émanation du ciel, à la charité de leur répondre, à elle, de poser un baume salutaire sur toutes ces blessures, de sécher, toutes ces larmes, à elle enfin, de combler cet abîme profond de misères…. et d'attirer en retour, sur les cœurs qui auront su dignement l'exercer, les bénédictions et la reconnaissance de tous ceux-là, qui auront beaucoup souffert et qui auront été beaucoup consolés !  ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)  

 

Novembre 1840   -   Incendie du bourg de Creully.  -   Nous aurons à citer beaucoup de dévouements qui se sont manifestés dans l'incendie de Creully, nous aurons à signaler à l'estime publique un grand nombre de personnes, et après les jours d'efforts, d'abnégation et de nobles sacrifices, viendront ceux de la reconnaissance et de la justice.

Nous nous entourons à cet égard de tous les renseignements qui pourront nous mettre en mesure de n'oublier personne.

Nous aurons un digne tribut d'éloges à payer à M. Morice notaire, à M. de Marguerye dont la famille a été pour les incendiés une providence active et secourable. Nous devons dès aujourd'hui une mention toute particulière au séminaire de Villiers, dans la fatale nuit de mardi, tous les maîtres, tous les domestiques et tous les élèves de la maison, au nombre de deux cents, étaient sur le théâtre de l'incendie. Les missionnaires de la Délivrande qui étaient arrivés le jour même, pour commencer une retraite, les y accompagnaient. Leur zèle et leur infatigable dévouement ont rendu de très grands services.

Tous les jeunes gens de cet établissement ont été admirables de patience, d'énergie et de sang-froid : Non seulement, nous dit a un de nos correspondants, ils se prêtaient à tout ce qu'on exigeait d'eux, mais, accoutumés à obéir, ils exécutaient les ordres avec un ensemble et une précision qu'il était difficile d'obtenir des autres travailleurs.

Le matin du mercredi, un grand un nombre d'entre eux circulait encore sur la place et dans les rues du bourg,  presque tous y avaient passé la nuit. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1840   -   Incendie du bourg de Creully.  -   En vertu d'une lettre pastoral, en date du 19, lue au prône dimanche dernier dans toutes nos églises, une quête sera faite dimanche prochain, 29 courant, par les soins de MM. les curés, le produit en sera remis dans le plus bref délai, à la disposition de M. le curé de Creully.

Une souscription est ouverte dans notre ville chez MM. Mallet, Duvant et Larcher, notaires, ainsi que dans les bureaux de l’Indicateur, où M. le capitaine Le Sueur est déjà venu verser une somme de 50 francs, pour premier versement d'une collecte faite dans sa compagnie, la deuxième de chasseurs.

Semblable souscription provoquée par les soins de M. Morice, notaire à Creully, est ouverte dans tous les notariats de l'arrondissement. Enfin la commission de secours instituée dans cette commune a fait, par une circulaire, un appel à la bienfaisance de tous nos concitoyens.

Une autre souscription est ouverte chez M. Hébert, capitaine de la 1er des carabiniers, où MM. les gardes nationaux qui composent cette compagnie sont priés de déposer leurs offrandes.

Une souscription faite parmi les régents et les élèves du collège, a produit la somme, de 110 fr., laquelle a été versé e dans nos bureaux, par les mains de M. le principal.

Dans toutes les administrations publiques de notre arrondissement, pareil appel a été fait par tous les chefs de service à leurs subordonnés : M. l'inspecteur des postes du Calvados vient d'adresser à ce sujet une circulaire à tous les employés sous ses ordres. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1840   -   Le temps.  -   Depuis quelques jours la saison est devenue très rigoureuse, la neige couvre notre pays tout entier, et le froid sévit avec une recrudescence qui vient augmenter bien douloureusement les souffrances de la classe indigente. C'est une nouvelle et pressante occasion pour la bienfaisance publique, qui chez nous vient de faire de si louables efforts pour les incendiés de Creully, de s'imposer de nouveaux sacrifices.

Par suite de ce froid rigoureux et l'abondance de neiges qui est tombée, toutes les voitures publiques éprouvent de grands retards. Depuis plusieurs jours la malle-poste de Paris n'arrive plus dans notre ville que le soir vers dix heures. Cet hiver si précoce et si dur est une véritable calamité, surtout pour les petits cultivateurs qui comptaient pouvoir laisser leurs bestiaux dehors jusqu'à une époque avancée, afin d'économiser les fourrages, et pour les pauvres familles de la campagne dont la vache est presque l'unique ressource.

Dans les villes, ce temps est également bien fâcheux, car il augmente les besoins, alors que le travail fait défaut à une foule de bras.  (Source : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   Nous citions dans notre dernier numéro plusieurs faits d'opérations de strabisme qui avaient eu lieu à Caen. Deux autres opérations de ce genre viennent d'être pratiquées avec succès par M. Coblentz, aide-major au 55e, sur deux personnes de notre ville : L'une d'elles surtout louchait considérablement et nous pouvons affirmer qu'aujourd'hui elle n'est plus reconnaissable. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1841   -   Nouvelles locales.  -   A partir de dimanche dernier 14 mars les facteurs ruraux attachés aux bureaux de Bayeux, Ryes, Creully et St-Léger ne seront expédiés qu'après l'arrivée du courrier de Paris. Les lettres de ces bureaux seront distribuées le même jour dans toutes les communes qui en dépendent. Ce service se continuera jusqu'au 1er octobre. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Nouvelles locales.   -   Dans la nuit de vendredi dernier, un incendie a éclaté au centre du bourg de Creully, dans une auberge appartenant au sieur Hardy, restaurateur, connue sous le nom de l’Hôtel du Commerce.

Toute  la toiture du bâtiment, long d'environ 25 à 30 mètre, a été réduite en cendres, ainsi que toutes les provisions de fourrages et autres contenues dans les greniers.

On ne connaît point encore les résultats du sinistre dans l'intérieur des appartements, ni les secours prodigués en toute hâte par les habitants du bourg et ceux des communes environnantes, ni le zèle déployé par les élèves du séminaire de Villiers et la brigade de gendarmerie n'ont pu arrêter les progrès du feu, qui heureusement ne s'est point étendu aux maisons voisines. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Police correctionnelle.   -   Audience du 11 août. —  4 jours de prison puniront le nommé Joseph Pelvey, de s'être porté à des voies de fait envers le sieur François Hébert, de Saint-Paul-du-Vernay . 

   Louis Bellery, journalier à Maisons, subira 6 jours de la même peine, pour avoir soustrait un demi-hectolitre de blé, au préjudice des sieurs Turmel et Bachelet. 

 Convaincue d'un vol de blé sur pied, le 27 juillet dernier, la veuve Turmel a été condamnée en 50 fr. d'amende. 

 Un vol de 75 fr. et de divers objets, commis le 2 juillet au préjudice des sieurs Levatois et Louis Michel, a valu une condamnation en 8 jours de prison à Jean Zacharie, tailleur de pierres de la commune de Creully. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Nouvelles locales.   -   On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.

On prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique sur la partie brûlée.

Plusieurs personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1843   -   Administration des postes.   -   Le directeur des postes de Bayeux a l'honneur de prévenir le public qu'à compter du 1er octobre prochain, le service en voiture de Bayeux à Creully, passant par Ryes, sera mis en activité. L'arrivée à Bayeux aura lieu à sept heures et demie du matin, et le départ à onze heures et demie du matin. La dernière levée de la boîte se fera à onze heures quinze minutes du matin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Au dernier marché, le sieur F.... , de Creully, était venu à Caen conduire une voiture. Avant, pendant et après ses affaires, il s'était livré à quelques légères libations ; il va sans dire que son épouse, intimement pénétrée de l'article 214 du Code civil qui dit : La femme est obligée de suivre son mari partout où il juge à propos de résider : le mari et obligé de la recevoir et de lui fournir tout ce qui est nécessaire à la vie. Son épouse, disons[1]nous, avait usé un peu de la permission et avait pris force verres petits et grands ; si bien que le soir, sur la route de Creully, la terre manquait sous ses pas. 

Grand était l’embarras du mari qui lui-même était un peu dans les pommiers du Seigneur. Laisser sa femme ? cela n'était pas possible ; la placer sur la voiture, il fallait se placer auprès d'elle et c'était s'exposer à être en contravention. Du reste, la voiture était passablement chargée.

Plusieurs heures se passèrent ; la nuit étendait au loin ses ombres. Enfin, le mari se décida à attacher sa chère moitié sur le derrière de la voiture, ni plus ni moins qu'un paquet. 

Cela fait, il fouette ses chevaux et reprend sa route. Il arrive à Creully ; mais quel ne fut pas son étonnement de voir que sa femme ne se trouvait plus derrière la voiture. 

Nouvel embarras, nouvelle délibération. Il détèle son cheval et reprend la route de Caen ; à une lieue de Creully, il trouva sa femme étendue sur la route et ronflant comme un tambour de Basque. Il l'éveille : le sommeil lui avait rendu un peu de bon sens et des jambes. Cette fois le couple put arriver à son domicile, l'un portant l'autre. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Par suite d'une décision récente de M. le ministre de la guerre, les déplacements suivants vont avoir lieu dans les brigades de gendarmerie du département,  les brigades à cheval de Tilly-sur-Seulles et de Creully passent, la première à St-Sever, la seconde à Bretteville-l'Orgueilleuse, la brigade à pied de Pontfarcy passe à Tilly-sur-Seulles.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1844   -  Nouvelles locales.  -  Le manoir de Creully, ce curieux monument de l'histoire militaire au moyen-âge, le seul que la Normandie possède en ce genre, est mis en vente depuis quelque temps et personne ne se présente pour l'acquérir.

Il y a danger sérieux qu'il ne tombe enfin dans les mains de quelque démolisseur industriel. Son dernier possesseur, M. de Marguerie, y avait fait faire des réparations fort bien entendues, et s'était dans ce travail montré véritablement antiquaire et artiste.

C'est, assure-t-on, l'un de nos concitoyens, M. David , négociant, qui se trouve chargé de la vente de ce château, et le vœu qu'il forme pour voir passer un tel domaine dans de dignes mains n'est pas moins ardent que le nôtre.

Un prince, un personnage haut placé dans la politique ou dans la science, ne devrait-il pas tenir à honneur de sauver Creully de la bande noire (80 000 fr. suffiraient et au-delà pour empêcher ainsi un nouvel acte de vandalisme).

Espérons donc qu'il se rencontrera un homme dont l'intelligence, le patriotisme seront de niveau avec la fortune.

Conserver à l'histoire et à la poésie un des trois, ou quatre derniers édifices légués par la vieille France à la France nouvelle, et dont celle-ci, demain peut-être, se verra déshéritée, ce serait bien mériter du pays ! (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Par décision du 24 avril, M. le ministre de la guerre a disposé d'une brigade de gendarmerie à pied, qui aura sa résidence à Creully. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales.   -  Il se fait dans le canton de Creully de grands préparatifs pour la fête agricole qui aura lieu dimanche prochain 13 de ce mois, et que nous avons précédemment annoncée.

Il y aura un concours agricole et distribution de médailles aux concurrents. Des récompenses seront décernées aux meilleurs domestiques des deux sexes. Pour compléter cette fête et lui donner tout l'éclat possible, il y aura une revue de la garde nationale, un banquet et feu d'artifice. Le canon annoncera cette solennité qui sera terminée le soir par des illuminations et des danses publiques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dans l'appel à l'activité des 60 000 hommes de la conscription de 1846, le nombre à fournir par le département du Calvados est de 158.

Le départ s'effectuera du 20 au 28 octobre.

Le conseil de révision pour l'examen des remplaçants se réunira à Caen, les 15 et 18 courant, à onze heures du matin.

Le dernier numéro du canton de Honfleur est 42. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le temps, qui est resté nébuleux presque toute la journée, n'a pas permis de bien observer l'éclipse de soleil, qui a eu lieu hier matin, mais il a été possible de voir qu'au lieu d'être annulaire elle n'a été que partielle.

Comment donc ont calculé les astronomes de l'observatoire ? (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Une loi de 1845 a statué qu'il serait établi des trottoirs dans les villes, des rues et places desquelles les plans d'alignement ont été arrêtés par ordonnances royales, que les conseils municipaux de ces villes désigneraient les rues et places où il en devra être établi, les matériaux dont ils seront composés, la part proportionnelle de  la dépense que devront supporter les budgets des villes et les propriétaires, etc…, que, sur ces délibérations, une ordonnance royale statuera.

La ville de Honfleur est de celle où des trottoirs doivent être établis, et ils y sont tellement nécessaires qu'un grand nombre de particuliers en ont élevé à leurs frais devant leurs maisons.

Le conseil municipal à délibéré à ce sujet le 11 janvier 1846, et désigné les rues et les places qui devront avoir des trottoirs. Une enquête a été ouverte le 4 février sur cette délibération et close le 11.

Octobre 1847 commence. Voilà 19 mois écoulés et nous n'avons pas encore vu que l'ordonnance qui a été promise ait été rendue. A quel degré de l'échelle administrative cette affaire est-elle restée suspendue ? (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Conseil Général du Calvados.   -   Le conseil général s'est occupé du classement de divers chemins de grande communication.

Le premier qui nous intéresse est celui qui comble la lacune qui existait dans la grande ligne du littoral, depuis Isigny jusqu'à Honfleur, entre Vierville et Port-en-Bessin. Un second, celui du Bac du Port à Creuilly, qui met le Pays d'Auge en communication avec le Bessin.

Le conseil, statuant sur la fixation de la journée de travail pour rachat des prestations en nature, lors des travaux de chemins vicinaux, a fixé définitivement le prix de 1 fr. pour les arrondissements de Caen, Lisieux, Pont-l’Évêque et Bayeux, moins le canton de Caumont ; 0 fr. 75 pour le canton de Caumont et les arrondissements de Falaise et de Vire.

La journée de cheval ou mulet pour tous les cantons du département est fixée à 1 fr. 25 ; celle d'un bœuf à 1 fr. ; celle d'un âne à 0 fr. 50 c. ; celle d'une voiture à deux roues à 1 f r. 50.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Éclipse de Soleil le 9 Octobre.   -   Samedi prochain, 9 du courant, aura lieu une éclipse de soleil, visible en France entre deux lignes limites, dont celle du Nord passera par  Dunkerque, celle du Sud s'étendra de Lannion à l'Ouest de Paris jusqu'à, Pontarlier à l'Est. Nous nous trouverons ici à très peu prés sur la ligne centrale qui traversera la France jusques un peu au nord de Colmar.

Celle éclipse sera annulaire, c'est a-dire, que le centre du disque du soleil sera couvert et qu'autour de cette partie ombrée, il restera une parti éclairée.

La largeur de cet anneau lumineux, sera à 8 h. 48 m. du matin, dans la partie la plus larg., de 4’ 32 ‘’ 6"', et dans la partie la plus étroite de 1' 5'' 4’" .

Le premier contact extérieur aura lieu pour nous à 6 h. 12’ 22" du matin, six secondes avant le lever du soleil. Le commencement de l'éclipse annulaire sera à 7 h. 35', le milieu à 8 h. 48', la fin de l'éclipse générale à 3 h. du soir.

Nous serons plus favorisés cette année qu'en 1842, où il y eut une éclipse totale du soleil. La ligne centrale de cette éclipse passait de Perpignan à l'ouest à Barcelonnette à l'est. Aussi l'on peut se rappeler que dans ce pays-ci, ou fut peu privé de lumière.

Nous avons dit en commençant qu'à Honfleur on sera à très peu prés sur la ligue centrale de celle de la présente année. Quant à l'Angleterre, cette ligne passera par Stard-point au sud de Plymouth, sa limite nord sera un peu au sud de Londres et de Douvres.

Cette éclipse avait été annoncée dès 1814. Le roi Louis XVIII dans un premier entretien avec M. Delambre, lors de la présentation de l'Académie des Sciences, demanda au savant astronome qu'elles seraient les éclipses les plus remarquables de son règne. Lorsque quelques jours après, M. delambre remit au roi les résultats des calculs, S.M. ne put s'empêcher de témoigner son désappointement en apprenant qu'il s'écoulerait trente-trois ans avant cette éclipse annulaire « Je ne serai plus dit le roi en comprimant un soupir »

 La plupart de nous pourront dire comme Louis XVIII en apprenant que ce ne sera qu'en 1900, c'est-à-dire dans cinquante trois ans qu'aura lieu une éclipse totale du soleil. On sait que celles de cette catégorie sont extrêmement rares, l'obscurité est alors absolue, plus grande et plus sensible que dans les nuits ordinaires. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles du Roi.   -   Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième année. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1848   -   Vol.   -   On assure que vingt gerbes de blé ont été volées, ces jours derniers, dans un champ appartenant à M. Cussy, de Creully. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1848   -     Incendie.   -  Nous avons encore à signaler aujourd'hui un déplorable sinistre qui a eu lieu dimanche soir à Creully.

Trois meules considérables de blé (cinq mille), de foin et de paille de colza appartenant à M. Arsène Lecoq ont été entièrement brûlées. Ces meules étaient heureusement placées dans une pièce éloignée de 300 pas environ du corps de ferme.

Les habitants du bourg et des communes voisines ont mis le plus grand zèle à combattre les progrès du feu. Un jeune menuisier de notre ville, Jean-Louis Massier, demeurant rue de la Cave, a trouvé la mort dans cet incendie, un autre ; le sieur Binet a été cruellement maltraité par les flammes ; un troisième a été blessé.

Quoiqu'au premier moment on ait généralement attribué cet incendie à la malveillance, la probabilité d'une imprudence par des fumeurs avinés est admise aujourd'hui. Nous souhaitons vivement que cette dernière version soit confirmée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1852   -   On nous écrit de Creully.  -   Le jeudi 11 mars, jour du tirage, M. le préfet a réuni, pour leur donner ses instructions, les gardes-champêtres, les cantonniers et les instituteurs.

Ce magistrat leur a énergiquement et clairement précisé leurs obligations, et leur a déclaré que, suivant la manière dont ils s'en acquitteraient, il saurait récompenser ou punir.

Il a rappelé aux cantonniers que l'entretien et la réparation des routes n'étaient pas leur seule attribution, qu'ils devaient, en outre, constater toutes les contraventions et tous les délits contraires aux règlements et à la police de ces mêmes routes, et notamment en ce qui concerne les voitures trop chargées.

Après avoir fait aux gardes-champêtres des recommandations générales, M. le préfet leur a enjoint spécialement de tenir la main à l'exécution rigoureuse des arrêtés contre les cabarets, et de veiller plus que jamais à tout ce qui regarde l'ordre public et les bonnes mœurs.

M. le préfet a tenu aux instituteurs un langage plein d'élévation et de vérité, il leur a représenté quelle immense responsabilité pesait sur eux. Sans sortir jamais du cercle de leur modestes fonctions, pour se jeter dans de folles et dangereuses utopies, ils doivent s’efforcer continuellement d'inoculer à l'enfance les principes religieux et sociaux dont la violation conduit aux abîmes. Leurs leçons doivent renfermer la plus pure morale, et leur conduite doit être conforme à leurs leçons.

Si, parmi eux, quelqu'un s'écartait de cette ligne, le châtiment ne se ferait pas attendre. L'instituteur doit être, dans chaque commune, pour l'ordre public comme pour la religion, l'auxiliaire dévoué du maire et du curé.

On ne saurait trop applaudir à de telles paroles. Notre correspondant ne nous parle que de Creully, mais nous savons que ces instructions ont un caractère général, et que M. le préfet a tenu le même langage dans les autres cantons. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Organisation de pompiers.   -   Il y a par exemple, urgence de voter les fonds dans toutes les communes pouvant s'associer, pour avoir au moins deux corps de pompiers par canton. Nous entrons dans la saison des incendies. Il y a déjà eu des sinistres graves, et malheureusement les cantons dont j'ai le regret d'avoir à faire, comme rappel, l'indication ci-après, sont encore en retard de faire leurs propositions :

Ryes, Trévières, Creully, Tilly, Évrecy, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, Coulibœuf, Orbec.

J'invite les corps municipaux de ces cantons à se reporter aux instructions qui leur ont été données aux n° 2 et 9 du Recueil. Les communes des 28 cantons ayant fait leurs propositions peuvent, vu l'urgence, considérer l'organisation comme approuvée et la faire fonctionner. Le Préfet attend la très prochaine nomination des officiers, qui est soumise à l'institution par l'Empereur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Nouvelles locales.   -   Un crime heureusement bien rare dans nos contrées vient de se consommer à Creully. Une mère a fait périr sa fille, âgée de quatre ans, en l'asphyxiant avec la vapeur du charbon. Elle même a tenté de se suicider en avalant une forte dose de nous ne savons quel poison, mais la grande quantité même qu'elle en a bu, lui a causé des vomissements qui ont empêché sa mort.

Nous attendons de nouveaux renseignements sur ce triste événement. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Un crime.   -    Le crime horrible que nous avons mentionné dans notre dernier numéro, et qui a jeté la consternation dans le bourg de Creully, a été commis par la femme Josse, née Rivière, âgée de 26 ans. Mardi dernier, profitant de l'absence de son mari, le sieur Josse, épicier à Creully, qui était parti le matin pour Caen, cette mère dénaturée avait allumé du charbon près du lit de sa petite fille, âgée de 4 ans, pour l'asphyxier.

De tristes circonstances font croire que la mort de la pauvre enfant a été lente, et qu'une forte pression opérée sur ses joues et sur sa bouche en aurait hâté la venue.

Après avoir commis ce crime, la femme Josse tenta de s'empoisonner en buvant un verre d'eau contenant de l'arsenic. Mais la dose étant sans doute trop forte, amena des vomissements, auxquels elle a dû la conservation de sa vie.

Gardée à vue par deux gendarmes, cette malheureuse attendit toute la nuit, avec un calme effrayant, l'arrivée de Ia justice ; il paraît qu'elle aurai! elle-même révélé avec un horrible sang-froid les diverses circonstances de son abominable action. Transportée, à 4 heures du matin, à Caen par la gendarmerie, elle a été déposée à la maison d'arrêt de cette ville.

Cette femme a les plus fâcheux précédents ; elle vivait en mauvaise intelligence avec son mari, homme estimable, qui inspire les plus vives sympathies aux habitants de Creully. Elle faisait par son caractère et ses mauvais penchants le supplice de sa vie, et le malheureux père ne trouvait de consolation qu'auprès de sa fille, qu'il adorait. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Une imprudence.   -   Dimanche dernier, trois jeunes gens de Creully eurent l'imprudence de se baigner dans la Seulles, sans qu'aucun d'eux sût nager. L'un d'eux, le nommé Émile Laplanche, s'étant avancé vers une partie de la rivière qui sert d'abreuvoir, perdit pied et disparut sous l'eau.

Ses camarades, dans l'impuissance de lui porter secours, courent au bourg appeler du secours. Plusieurs nageurs se jetèrent dans la rivière, mais ce ne fut qu'au bout d'une heure, qu'ils parvinrent à découvrir le malheureux jeune homme, pour ne ramener sur le rivage qu'un cadavre. L'asphyxie était complète.

A cette époque de l'année, de tels accidents ne sont ordinairement que trop communs. Puisse l'imprudence des baigneurs ne pas nous en réserver bon nombre d'autres à signaler. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Audience du 4 août.

Une affaire capitale était soumise au jury. Nos lecteurs se rappellent un assassinat commis à Creully, le 8 mai dernier, par une mère sur sa petite fille de 4 ans. L'accusée est la nommée Marie-Alphonsine Rivière, âgée de 26 ans, femme du sieur Josse, épicier à Creully.

On sait que, profitant de l'absence de son mari qui était ce jour là parti à cinq heures pour Caen, la femme Josse s’était enfermée dans sa maison, et que, vers six heures du matin, elle avait allumé un réchaud, rempli de charbon, dans la chambre où elle avait passé la nuit avec sa petite fille. L'enfant, qui dormait encore profondément à cette heure, éprouva à plusieurs reprises, des convulsions et expira vers trois heures de l'après-midi. Il parait que cette femme, d'un caractère impérieux et irritable, vivait en mauvaise intelligence avec son mari, homme doux et paisible. Voulant exercer une horrible vengeance contre son mari, dont elle croyait avoir à se plaindre, elle avait, avec un affreux sang-froid, ménagé au sieur Josse, pour son retour, au moment où il irait embrasser sa fille, la terrible surprise de ne trouver qu'un cadavre. Ce qui eut lieu, en effet, pour ce malheureux père, qui entourait son enfant de l'amour et des soins les plus tendres.

L'accusée a paru à l'audience vêtue de noir et coiffée d'un bonnet brodé. Sa physionomie est assez régulière et intelligente, mais étrangement déparée par un air de méchanceté. Son attitude devant le jury était réservée, mais, on remarquait avec peine que ses réponses étaient faites sans émotion aucune et avec une grande sécheresse d'accent.

Les charges déjà si graves de l'information ont été augmentées au débat, les témoins ont confirmé en tous points les bases de l'accusation. La déposition du sieur Josse, époux de l'accusée, père de la victime, faite avec l'accent de la douleur, a produit sur l'auditoire la plus vive impression. Il est, en outre, ressorti des débats de graves présomptions, que ce malheureux père aurait été, à plusieurs reprises, l'objet de tentatives d'empoisonnement de la part de sa femme.

Le jury, après une courte délibération, a rapporté une déclaration de culpabilité, mais mitigée par des circonstances atténuantes. La femme Josse a été condamnée aux travaux forcés à perpétuité.

— Cette malheureuse a entendu son arrêt avec l'impassibilité la plus complète. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Un jeune homme de Creully, âgé de 17 ans, le nommé Charles-Emmanuel Benoît, est détenu aujourd'hui dans la maison d'arrêt de Caen, sous inculpation de vagabondage. Successivement employé depuis deux ans en qualité de domestique dans les communes du Fresne-Camilly et de Mathieu, il a quitté, il y a plusieurs jours, celle dernière commune pour venir à Caen dissiper le peu d'argent qu'il avait reçu en quittant sa place. Ses ressources furent, épuisées avant que son goût pour la dissipation ne fut éteint. Au lieu d'écouter la voix de sa conscience, qui aurait du lui dire de retourner à son travail qu'il n'aurait pas dû quitter, il contracta des dettes chez plusieurs marchands de Caen. Ceux-ci ont porté une plainte à M. le commissaire central, qui a ordonné son incarcération. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1854   -   On nous écrit de Creully.   -   Un incendie considérable attribué à l'imprudence a éclaté, jeudi dernier, dans la commune de Coulombs, malgré les secours apportés de toutes parts, dès la première nouvelle du sinistre, quinze maisons ont été la proie des flammes, presque tout le mobilier qu'elles renfermaient a été également consumé en peu d'instants, une partie seulement, des immeubles était assuré, dit-on, la perte s'élève à environ 1 500 fr.

Malgré la promptitude avec laquelle les pompiers de Creully et de Carcagny se sont transportés sur les lieux, les bâtiments voisins du foyer de l'incendie étaient déjà, pour la plupart, consumés à leur arrivée, et leurs efforts n'ont du tendre qu'à faire la part du l'eu et à l'empêcher de se propager sur les bâtiments voisins.

Chacun a fait son devoir, et les flammes n'ont eu à dévorer que ce qu'il était humainement impossible de leur enlever.

Honneur, en particulier, à M. le maire de Creully et à MM. les officiers et pompiers accourus des communes circonvoisines, ils ont promptement organisé les secours, et, comme toujours, noblement payé de leurs personnes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -   Audience du 6 et 7 octobre 1854. Ont été condamnés :

— Édouard Lefrançois, âgé de 22 ans, conducteur de voitures publiques, né à Coulombs, demeurant à Creully, en 5 fr. d'amende, en 100 fr. de la même peine, à la confiscation du cheval, des harnais et de la voiture, et aux dépens, pour avoir, le 27 août 1854, admis dans la voiture qu'il conduisait, un plus grand nombre de voyageurs que celui qu'elle devait légalement contenir, et pour avoir fait circuler une voiture sans être muni d'un laissez-passer.

Le sieur Leroux, demeurant aussi à Creully, propriétaire de la dite voiture, a été déclaré civilement responsable des condamnations prononcées contre Lefrançois, son employé.

— Le Tribunal a en outre prononcé deux acquittements : Le premier, en faveur de Antoine-Constant Moulay, cultivateur à Balleroy, inculpé de délit de chasse en temps prohibé.

Et le second en faveur du nommé Théodore-François Leplatois, âgé de 42 ans, cultivateur, né et demeurant à St-Martin-d’Aubigny, inculpé d'avoir, du 29 au 30 mai 1854, volé une jument au préjudice du sieur James, cultivateur à St-Martin-de-Blagny, par suite de ce renvoi, le dit Leplalois a été transféré dans la maison centrale de Beaulieu, pour y acquitter une peine de 5 années d'emprisonnement, prononcée contre lui le 6 juillet dernier, pour vol d'un cheval. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1856   -   Nouvelles diverses.  -  Lundi dernier, vers huit heures et demie du soir, sur le chemin de grande communication de Creully au Bac du Port, à la suite d’une querelle pour une cause futile, le nomme Vimbert (François-Victor), âgé de 55 ans, a porté plusieurs coups de couteau à son frère, Vimbert (François-Médard), âgé de 51 ans.

La victime, portée à son domicile, a expiré quelques minutes après. M. le brigadier de gendarmerie de Creully, prévenu immédiatement par M. le maire de Reviers, s’est rendu sur les lieux, avec deux gendarmes qui se sont facilement emparés du coupable, lequel était couché et dormait tranquillement.

L’autopsie du cadavre a prouvé que la victime a été frappée de cinq coups de couteau dont trois étaient mortels. Le meurtrier a avoué effrontément son crime. Il a été déposé à la maison d’arrêt de Caen. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1856   -   Un accident.  -    Mardi dernier, le nommé Lecouturier, âgé de 21 ans, ouvrier ferblantier, demeurant à Villiers-le-Sec, revenait de Caen avec le nommé Toufaire, de Creully, tous les deux ivres et montés dans la charrette de celui-ci. La voilure, mal dirigée, versa à 3 kilomètres de Caen, et le malheureux Lecouturier fut tué dans sa chute. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1856   -   Les suites d’un accident.  -   On se souvient, de l'accident qui a coûté la vie au malheureux Lecouturier, de Villiers-le-Sec. Le sieur Toufaire, dont l'ivresse a causé cette catastrophe, en a été victime lui-même : il vient de succomber aux suites de sa chute. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Une catastrophe.  -   Lundi, vers cinq heures et demie d'après-midi, les carrières d'Orival, près Creully, qui été le théâtre d'une épouvantable catastrophe. Cinq ouvriers ont été pris sous un éboulement. Quatre cadavres ont été retirés, et tout fait craindre que le cinquième ouvrier, nommé Glanice, qu'on n'a pu encore retrouver, n'ait subi le même sort. Les noms des autres victimes sont : Roulland, fils, Hamel, Pantalon, Valois dit Cagrie.

Depuis lundi, plus de soixante ouvriers travaillent sans relâche à déblayer les masses de pierres sous lesquels le malheureux Glanice est resté enseveli. Hier, il n'était pas encore retiré. On a perdu tout espoir de le ramener vivant.

Quelques instants avant l'événement, ces malheureux avaient entendu un craquement, et l'un d'eux, était sorti de la carrière pour constater si une crevasse existante depuis longtemps à la partie supérieure du terrain avait subi quelque altération. A peine était-il parti, que l'éboulement eut lieu, se projetant à plus de 30 mètres dans la carrière et la comblant au tiers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1856   -   Les suites d’une catastrophe.  -   On est enfin parvenu à retirer le cadavre du malheureux Glanice, cette cinquième victime de la catastrophe d Orival. Il avait une épaule fracturée, La mort a été produite par l'asphyxie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Un incendie.  -  Mardi, un incendie s'est manifesté à Creully malgré la promptitude des secours qui ont été apportés et le concours empressé des autorités, de la compagnie de pompiers et des habitants, la perte sur les bâtiments et le mobilier atteignent un chiffre élevé ; ce sinistre doit être attribué à l'imprudence d'un enfant qui, jouant avec des allumettes chimiques, aurait mis le feu à un tas de colza déposé dans une chambre.   (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   Postes.  -  Entreprise du transport des dépêches de Creully à Crépon, distance de quatre kilomètres environ, à exécuter à pied.

— Les personnes qui désireraient concourir à l'adjudication de l'entreprise du service des dépêches sur la route ci-dessus désignée sont invitées à se présenter tous les jours, de dix heures du matin à quatre heures du soir, jusque et compris le 4 du mois du mai 1857, au bureau de postes de Creully, pour prendre connaissance des charges de l'entreprise et y déposer leurs soumissions, que le directeur du dit bureau est chargé de transmettre à l'administration des postes.

Les soumissions devront être écrites sur papier timbré et signées des soumissionnaires, ou, à défaut, de leurs mandataires en vertu de procurations notariées, jointes aux soumissions. Elles devront être conformes aux modèles annexés au cahier des charges ; elles seront remises cachetées.

Toute soumission extra conditionnelle, indéterminée, ou qui ne donnerai! pas une désignation exacte du service, sera considérée par l'administration comme nulle et non avenue.

Tout candidat devra joindre à sa soumission, et sous la même enveloppe, un certificat délivré par le maire de sa commune, constatant non seulement sa moralité, mais encore sa solvabilité et son aptitude ; faute par lui d'avoir fourni cette pièce, sa soumission serait considérée comme non avenue. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1857   -   La suites des orages.  -   Les renseignements que nous recevons sur l'orage de jeudi, sont unanimes pour constater sa violence, mais, heureusement, il n'a pas causé partout les mêmes dégâts. Il a été particulièrement désastreux pour les cantons de Tilly, de Bourguébus et une partie de celui d'Évrecy.

L'orage de samedi s'est fait sentir avec, une grande force dans les cantons de Creully, de Ryes et de Tilly. Les communes de Bretteville-l'Orgueilleuse et de Coulombs ont en particulier éprouvé des pertes énormes occasionnées par la grêle.

Le même jour, une jeune fille de Crépon, nommée Geneviève Marotte, fut comme enveloppée par le fluide électrique, et renversée sur la roule, entre Amblie et Creully. Des passants la trouvèrent vivant encore, mais sans connaissance et baignant dans son sang. Elle fut transportée à Creully, où tous les soins lui furent prodigués. Son état est toujours des plus alarmants. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1857   -   La saison.  -   L'été a commencé dimanche, à midi trente-cinq minutes, c'est le moment du solstice d'été et des plus longs jours.

Depuis le commencement de l'année, la chaleur n'avait pas encore été aussi intense que ces jours derniers. Le thermomètre de M. Nessy, opticien à Caen, a marqué jusqu'à 32 degrés centigrades au-dessus de zéro.

Les orages ont éveillé la sollicitude sur les blés, qui sont en général assez peu avancés pour que la verse occasionnée ne puisse causer de dommages sérieux, d'un autre côté, les pommes de terre, les betteraves, les avoines et les seigles commençaient à souffrir de la sécheresse ; les pluies leur ont été favorables et n'ont pas, il faut l'espérer, dépassé de beaucoup le nécessaire. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1857   -   Le feu.  -  Mercredi dernier, la voiture d'un petit marchand bimbelotier, qui était venu à la foire de Creully, a été la proie des flammes. Le feu avait été communiqué par une lanterne attachée à la voiture. Presque tout le chargement a été brûlé. Les braves gendarmes de Creully ont eu immédiatement la généreuse pensée d'organiser une quête en faveur du malheureux bimbelotier. Cette collecte faite sur le champ de foire a produit, dès l'abord, près de 350 fr., que les gendarmes se sont empressés de verser entre les mains du sieur Hervé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   L’orage.   -  Avant-hier mercredi, vers cinq heures du soir, un orage épouvantable a éclaté sur notre ville et sur une partie de notre contrée.

Depuis le matin, l'atmosphère était d'une chaleur écrasante, lorsque tout-à-coup une pluie torrentielle, mêlée de tonnerre et d'éclairs, vint à fondre avec violence, en quelques minutes, les rues inondées n'offrirent plus que de larges ruisseaux, interceptant les communications. Puis une véritable trombe d'énormes grêlons et de morceaux de glace vint compliquer le désastreux effet de cette bourrasque, et causer de grands dégâts dans tous les quartiers. Des toitures en verre, des serres, des cloches à melons ont été complètement brisées, des jardins ont été ravagés, des planches entières de légumes et de fleurs ont été littéralement hachées. Une hirondelle a été ramassée morte, tuée par la grêle. Enfin, dans la plupart des habitations, ce n'étaient que débris d'ardoises, de carreaux et de plâtre.

Personne n'a souvenir, à Bayeux, d'un pareil désastre.

Ce cataclysme, ne paraît pas d'ailleurs s'être étendu sur toute la contrée. Il s'est fait sentir surtout sur une partie des cantons de Balleroy, de Tilly, de Ryes et de Creully.

Sur le territoire de la commune du Molay, une femme âgée, conduisant une vache, a été tuée par la foudre, ainsi que la Vache, qui a été portée à plus de vingt mètres de l'endroit où elle a été frappée. Une autre femme de 28 à 30 ans, qui se trouvait à quelques pas de la première, est restée paralysée.

On nous a montré un glaçon apporté de Creully, d'une largeur de quinze centimètres. On s'accorde heureusement jusqu'à présent à constater que les désastres sur les récoltes ne sont pas aussi considérables qu'on eût pu le craindre. Partout où l'orage à sévi, beaucoup de pommiers ont été dépouillés de leurs fleurs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Nouveaux orages.   -   Samedi, vers cinq heures du matin, de violents déchirements du tonnerre, accompagnés d'éclairs continus, vinrent surprendre et réveiller brusquement notre population. Après une nuit dont la fraîcheur n'était pas de nature à le faire appréhender, un nouvel orage éclatait sur la ville, et pendant près de deux heures, une pluie torrentielle s'étendait sur la contrée. La foudre est tombée à plusieurs endroits sans causer d'accidents notables. Un des deux sapins situés sur le bord de la route de Port, à la sortie de l'octroi, a été fendu dans toute sa longueur, deux poules, qui s'étaient réfugiées sous cet arbre, ont été asphyxiés. Aucun sinistre regrettable n'a été signalé.

Hier matin, lundi, à dix heures, par un vent d'est assez froid, une bourrasque, entremêlée de tonnerre et d'éclairs, de pluie et de vent, et venant dans la direction de l'ouest, s'est de nouveau abattue sur Bayeux. Pendant une heure, la pluie est tombée avec abondance ; le reste de la journée a été beau.

Heureusement que ces deux orages n'étaient pas compliqués de ces énormes grêlons et morceaux de glace qui avaient, dans la soirée de mercredi, jonché nos habitations et nos jardins d'une masse de débris de toute sorte. Le séminaire de Villiers surtout a beaucoup souffert de la violence de cet orage. Là sont tombés de gros morceaux de glace, et en telle abondance, que les toitures en ardoise de l'établissement en ont été littéralement broyées. On n'évalue pas le dégât à moins de dix mille francs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1858   -   Nouveaux orages.   -   De nouveaux orages sont venus s'abattre ces jours-ci sur une partie de notre contrée. Celui de lundi matin, que nous avons déjà mentionné, parait s'être étendu sur divers points et avoir eu des résultats regrettables.

La foudre est tombée sur le château de Bernesq, occupé par M. Vallée. Elle a, pour ainsi dire, parcouru le vaste édifice depuis le haut jusqu'en bas, visité tous les appartements. La tourelle a été dévastée. Des meubles ont été brisés à l'intérieur, d'autres bousculés et dispersés. Un berceau d'où un enfant venait d'être retiré depuis quelques minutes, a été enlevé et lancé par dessus un lit à l'extrémité de l'appartement. Une domestique a été atteinte au cou par le fluide qui, heureusement, ne lui a occasionné qu'une légère brûlure. Personne autre n'a été blessé.

Presqu'au même moment, la foudre tombait à Saonnet, dans un herbage appartenant à M. Barbey, frappait un arbre, tuait trois vaches qui avaient cherché là un abri et en blessai une quatrième.

Le tonnerre est encore tombé dans plusieurs localités voisines, notamment, dit-on, sur la commune du Molay. On n'a pas signalé, jusqu'à présent, qu'il ait occasionné d'autres accidents graves.

Le même jour, le bourg de Tilly a été inondé pendant une heure par de véritables cataractes, ruisselant par masses torrentielles, avec une violence et une intensité telles que, de mémoire des plus âgés parmi les habitants, on n'avait pas souvenir d'un pareil déluge.

Mardi, à cinq heures après midi, une profonde obscurité s'est étendue pendant un quart d’heure sur toute la ville, puis, tout à[1]coup, ces sombres nuages se sont fondus en une pluie torrentielle qui a duré jusqu' à sept heures. Le reste de la soirée et la journée de mercredi, le temps est resté beau. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1858   -   Un incendie.   -   Dans la nuit de samedi, un incendie accidentel s'est déclaré dans la commune de Creully, au hameau du Creullet, et a consumé un hangar couvert en chaume, attenant à un corps de bâtiment considérable. Grâce aux prompts secours, le feu a été promptement éteint. La perle est d'environ 250 fr. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1859   -   Un accident.   -   Le 21 courant, un bien triste accident est arrivé en la commune de Creully, au hameau de Creulley. Un jeune homme de 13 ans 1/2, Lhonoré (Paul), domestique chez le sieur Berthaux, chargeait du fumier avec plusieurs autres jeunes domestiques. Ils s'amusaient à se jeter de ce fumier à la figure. Le jeune Lhonoré, qui en avait lancé à ses camarades, voulant éviter leur riposte, eut la fatale idée de se réfugier sous la charrette, dont il heurta et fit tomber l'appui. La voiture fit aussitôt bascule et le malheureux jeune homme fut écrasé. Sa mort a été instantanée. (L'Ordre et la Liberté.)

 

Mai 1861   -   Nous recevons la lettre suivante.   -   Monsieur le rédacteur,

• Aujourd'hui, à midi, la population de Creully a été mise en émoi par le tambour des sapeurs-pompiers, qui battait la générale dans les rues de ce bourg. Chacun aussitôt de courir vers la rue de Caen, où un feu de cheminée venait de se déclarer dans la maison occupée par le sieur Marie.

Il est bon que vous sachiez. Monsieur le rédacteur, que la commune de Creully possède et fait entretenir, avec soin et a grands frais, deux pompes à incendie, une grande, montée sur un chariot, et une petite, destinée exclusivement à éteindre les feux de cheminée.

Aussitôt l’alarme, les pompiers se dirigent au pas de Course vers le local assigné à la remise des pompes, et, arrivés là, profonde est leur surprise lorsqu'ils s'aperçoivent que la plus petite pompe, dont ils avaient besoin, a disparu. Grande rumeur ! On s'enquiert, on fait des recherches, et on finit par la découvrir, à l'extrémité du bourg, dans un jardin particulier, ou, depuis huit jours, elle servais à arroser les gazons qui périssent de sécheresse, et cela avec la permission du sous-lieutenant de pompiers, qui avait cru devoir prendre sur lui de pouvoir en disposer en faveur du jardin d'un de ses amis,  sans même en prévenir son chef immédiat.

Heureusement que, pendant tout ce temps, la population, qui renferme bon nombre d'ouvriers intrépides au feu, a cru devoir se passer et de la pompe et des pompiers. Elle a éteint promptement ce feu, qui, s'il se fût déclaré la nuit, eût pu compromettre une notable partie de ce bourg, déjà si éprouvé en 1840.

Agréez, Monsieur le rédacteur, mes civilités empressées. 

Un de vos abonnés, Conseiller municipal de Creully.  Creully, 6 mai 1861.  ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1861   -   La mort d’un gendarme.   -   Le sieur Montagne, gendarme à pied, à la résidence de Creully, décoré de la médaille militaire et titulaire des médailles commémoratives des campagnes de Crimée, d'Italie, et de la médaille du Piémont, est décédé, le 13 du courant, à l'hôpital de Caen.

Ce gendarme, qui n'était admis dans la compagnie du Calvados que depuis six mois environ, sortait comme sergent-major du 67e de ligne, et était le frère de M. le commandant de l'arrondissement de Pont-l’Évêque.

Hier, à onze heures du matin, les honneurs militaires ont été rendus aux restes mortels du sieur Montagne par les brigades de Caen, commandées par M. l'adjudant Lambert. Quatre gendarmes médaillés portaient les coins du poèle. M. le capitaine Pedrou, commandant l’arrondissement de Caen, voulant honorer la mémoire du défunt, qui était estimé de ses chefs et aimé de tous ses camarades, assistait à la cérémonie funèbre. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Avis.   -   Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer les institutrices du département que le Jury international de l'exposition de Londres a décerné une mention honorable collective aux écoles de filles du département, pour les travaux d'aiguille exécutés dans ces écoles. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1862   -   Phénomène Météorologique.   -   Jeudi soir, vers 6 heures moins un quart, un météore lumineux, de la grosseur apparente d'une bombe, a éclairé toute la région comprise entre la Délivrande et Bayeux.

A Creully, au moment du passage de ce globe de feu, quelques personnes prétendent avoir ressenti une sorte de secousse. Le météore, depuis sa naissance jusqu'à sa chute dans la direction de Bayeux, a duré environ vingt secondes. Le ciel était très-pur, le vent du sud-est presque nul, une petite gelée blanche commençait à se faire sentir. Le baromètre marquait 756 millimètres, très peu au-dessous du variable, avec une tendance à monter. Il se pourrait que ce phénomène fût une sorte de contre-coup des perturbations atmosphériques et souterraines qui viennent de se manifester dans le midi de la France, à Nîmes, par un tremblement de terre ; à Marseille et à Cette, par des raz-de-marée et de violentes tempêtes. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1862   -   Les suites du phénomène météorologique.   -   Le météore dont nous parlions samedi a été vu au Havre comme à Caen, à Creully et à Bayeux.

Le Journal du Havre rapporte qu'un globe de feu d'un volume assez considérable a été observé jeudi soir, vers six heures, courant dans l'espace du Nord au Sud, avec une vitesse extrême et paraissant très élevé au-dessus de l'horizon. Ce météore, qu'un grand nombre de personnes ont vu au Havre, et qui jetait une clarté surprenante, a été visible presqu'à la même heure à Rouen, comme l'atteste le Nouvelliste.

 

Juillet 1863   -   Concours agricole de Creully.   -    Concours de bonne culture et de bonne tenue des exploitations entre les cultivateurs du canton.

Concours de tous services entre les aides ruraux des deux sexes et Concours de labourage.

Essais de machines et d'instruments agricoles perfectionnés.

La Société d'agriculture et de commerce de Caen, sur le rapport de sa commission des concours, assistée des commissions de sections cantonales, décernera, cette année, le 16 août, des médailles d'honneur aux fermiers ou aux propriétaires exploitants qui se seront fait remarquer par leur bonne culture, par la bonne tenue d'ensemble de leurs exploitations, ou par d'importantes améliorations agricoles.

Les concurrents, qui seront divisés en deux catégories, 1° fermiers, 2° propriétaires exploitants, formeront dans chaque catégorie deux sections distinctes, suivant qu'ils dirigeront des exploitations de grande ou de moyenne culture.

-       Des prix en argent seront distribués aux serviteurs ruraux des deux sexes qui, ayant plus de cinq ans de service chez les mêmes maîtres ou dans les mêmes fermes du canton, auront donné, dans leur service, le plus de preuves de fidélité et de moralité. - A mérite égal, les serviteurs attachés aux exploitations les mieux tenues auront la préférence sur leurs concurrents.

Les pièces à produire par les concurrents consistent :

1º en un certificat détaillé (sur papier ordinaire), délivré par les maîtres, indiquant d'une manière complète la durée, la nature, l'importance et le mérite des services.

2º en une attestation du maire de la commune, certifiant que les faits sus-mentionnés sont à sa parfaite connaissance.

Ces pièces devront être adressées, avant le 5 août à M. Pierre secrétaire de la Société, rue des Juifs-Saint-Julien, nº 6, à Caen.

-       Un concours aura lieu le même jour entre les laboureurs du canton, dans une pièce de terre qui sera ultérieurement désignée.

Le nombre de prix et le montant de chacun d'eux sera déterminé sur le champ du concours, d'après le mérite des concurrents.

Les charrues seront conduites, soit par des propriétaires exploitants, soit par des fermiers ou fils de fermiers, soit par des serviteurs ruraux, mais, dans tous les cas, les laboureurs ne pourront se faire aider que par des petits valets de ferme ordinairement employés à ce service, et il sera tenu grand compte, dans l'appréciation du travail, aux laboureurs qui fonctionneront sans aucun aide.

Les concurrents au labourage devront produire à l'avance un certificat de leurs maîtres, constatant que leur conduite est régulière, et qu’ils traitent avec douceur leurs chevaux.

Ils devront, en outre, justifier d'une année au moins de service dans la ferme où ils se trouveront au moment du concours.

Ils se feront inscrire chez MM. les maires de leurs communes, qui sont priés de vouloir bien faire parvenir, avec le certificat exigé, l'attestation de la sincérité du contenu, avant le 5 août, à M. Pierre, secrétaire de la Société, à l'adresse ci-dessus indiquée.

-       Des prix consistant en médailles d'argent ou de bronze pourront être décernés aux personnes qui auront présenté et fait fonctionner d'une manière satisfaisante des machines ou instruments nouveaux perfectionnés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   concours entre les instituteurs de l’arrondissement.   -    Pour la propagation de notions élémentaires d'agriculture raisonnée.

Des prix, consistant en médailles et en ouvrages d'agriculture, seront décernés à ceux des instituteurs de l'arrondissement qui auront fait, avec le plus de succès, des efforts pour la propagation de notions élémentaires d'agriculture raisonnée.

Des récompenses de même nature pourront être décernées à ceux de leurs élèves qui en auront été jugés digne en profitant le mieux de cet enseignement.

Les concurrents devront se faire inscrire, avant le 5 août, chez le secrétaire de la Société, et adresser un certificat émanant, soit de M. l'inspecteur de l'enseignement primaire, soit de M. le président du comité cantonal. Ce certificat contiendra les renseignements propres à donner une idée de l'importance des concurrents et des résultats qu'ils ont obtenus. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1863   -   Un suicide.   -   Il y a environ cinq ans, la population de Creully célébrait par les transports d'une joie tant soit peu immodérée le mariage du sieur Eugène Tireloque, habitant de ce bourg, âgé de 48 ans et doué d'une taille de un mètre dix centimètres, avec la nommée Gibert, d'Esquay-sur-Seulles, plus jeune de quelques années, mais plus petite encore de quelques centimètres.

Contractée sous d'aussi riants auspices, cette union semblait promettre le bonheur. Il fallait pour cela que le caractère des deux époux fut aussi bien assorti que leur taille. Malheureusement des querelles et des violences motivées, au dire du mari, par la conduite légère de la femme, mirent bientôt le désordre dans le ménage.

C'est à la suite d'une de ces scènes regrettables, dont la fréquence effrayait le voisinage, que, vendredi matin, vers 10 heures, Eugène Tireloque s'est jeté de désespoir dans la Seulles, qui passe tout près de sa maison.

Le corps du suicidé n'a été retiré que le lendemain contre les vannes du moulin de Colombiers. (l’Ordre et la Liberté) 

 

Juillet 1865   -  L’orage.   -   Le 30 du mois dernier, pendant qu'un orage d'une durée et d'une violence exceptionnelles éclatait sur nos contrées, particulièrement sur la vallée de la Seulles, la neige tombait en abondance dans les montagnes du Dauphiné et de la Savoie, où de mémoire d'homme on n'en avait pas vu tomber à cette époque de l'année. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1866   -   Un accident de la route.   -   Jeudi dernier, à Creully, un accident qui aurait pu avoir des suites très graves, est arrivé au pont qui traverse la Seulles, à la sortie du bourg.

M. Audrieu, de Bayeux, quittait Creully. Il était avec Madame Audrieu dans une voiture d'occasion, lourde et pour les brancards de laquelle les traits de l'équipage étaient trop courts, en sorte que l'on dut les rallonger au moyen de chaînes dont les crochets fermaient mal. L'un des traits ne tarda pas à se détacher, il vint battre les flancs du cheval, qui s'emporta aussitôt.

Au sortir de Creully, il existe une côte très rapide, qui, avant d'arriver au pont, présente deux courbes, la première de gauche à droite, la seconde de droite à gauche. Le pont est distant d'une dizaine de mètres de cette dernière courbe.

La voiture commençait à descendre la côte, lorsque le trait se détacha. M. Audrieu voulut serrer le frein des roues, mais il en fut empêché par un cabriolet venant en sens inverse et qu'il fallait éviter. Le cheval était lancé au grand galop. A la seconde courbe, le trait détaché atteignit de nouveau l'animal qui fit un bond prodigieux et franchit le talus haut à peine de 60 centimètres qui borde la route en avant du pont. Cheval, voiture et voyageurs furent précipités dans la rivière.

Dans le choc, la voiture fut brisée. Par un hasard des plus heureux, M. et madame Audrieu ne reçurent aucune blessure, et quand on vint à leur secours, ils s'étaient mis hors de danger.

Le harnais ayant cédé sous les efforts du cheval, ce dernier en a été quitte pour un bain qui a duré près d'une heure. On a eu beaucoup de peine à le retirer de l'eau, il a fallu l'enlever au moyen de poulies. ( Le Bonhomme Normand )

 

Mars 1867   -   Le printemps en avance.   -   La végétation est tellement avancé dans notre contrée que les abricotiers sont en fleurs. D'ici huit jours au plus, les poiriers et les guiguiers vont épanouir leurs boutons nombreux cette année. Si la fin de l'hiver et le commencement du printemps sont favorables, il y aura une récolte abondante.

L'herbe pousse...... Les gros bœufs reparaissent...... Les dindes s'en vont avec les gras jours.

 

Mars 1867   -   Les timbres.    -   Conformément à la loi du 13 juin 1866, qui autorise la direction des télégraphes à faire fabriquer et à vendre au public des timbres spéciaux pour  l'affranchissement des dépêches, les timbres télégrammes ne tarderont pas à être mis en circulation.

Un décret d'administration publique, destiné à en régler l'usage, est actuellement soumis à l'examen du Conseil d'État.

Ces timbres, de quatre catégories et couleurs différentes, se vendront 2 fr., 1 fr., 0,50 c. et 0,25.

 

Mars 1867   -   Découvert d'un cadavre.    -   Mercredi dernier, on a trouvé sur le bord de la rivière la Seulles, à Creully, le cadavre d'un enfant nouveau-né du sexe masculin. Le cadavre portait au front une conclusion qui porte à croire à un infanticide. Des recherches sont faites pour trouver l'auteur du crime.  

 

Octobre 1868   -   Les chasseurs.    -   D'après une statistique récente, il y aurait en France un million de chasseurs, parmi lesquels près de six cents mille sans ports d'armes. Le nombre des procès de chasse, dans le dernier exercice, s'est élevé à 30 000. Il faudra bientôt des tribunaux spéciaux.

 

Octobre 1868   -   Les archives.    -    D'après une circulaire de M. le ministre de l'intérieur, la garde et la conservation des archives doivent être confiées désormais, dans les communes rurales dépourvues de mairie, à l'instituteur secrétaire de mairie. On déposerait à la maison d'école les archives communales, qui n'en resteraient pas moins sous l'autorité et la  surveillance directe du maire.

 

Octobre 1868   -   La garde nationale.    -   Les maires de toutes les communes de France viennent de recevoir du ministre de la guerre la liste des hommes inscrits pour faire partie de la  garde nationale mobile.  

 

Août 1869   -   Fait divers.   -  Jeudi dernier, dans la cour de la ferme exploitée par M. Devaux, à Creully, un domestique, le sieur Lenoir, âgé de 16 ans, s'est laissé prendre entre un arbre et une charrette qu'il manœuvrait. 

Il a reçu de telles blessures aux reins et au ventre que le malheureux est mort dans la soirée, après une cruelle agonie.

 

Mai 1870   -   Nécrologie.   -   M. l'abbé Louis-René-Narasse Follope curé-doyen de Creully depuis 40 ans est décédé le 1er  mai, dans sa 77e année. Se vénérable prêtre, dont la santé déclinait depuis plusieurs années, a voulu mourir à son poste. Il laisse une mémoire vénérée et d'unanimes regrets. Ses obsèques ont eu lieu jeudi.  

 

Juillet 1870   -  Fait divers.   -   Une jeune femme de 17 ans, nommée Marie-Sydonie Ledard, femme Aubraye, et Jules-Romain Beuron, dit Bottey, âgé de 23 ans, demeurant l'un et l'autre à Creully, ont été, pour adultère et outrage public à la pudeur, condamnés : la première à 6 mois de prison, le second 3 mois de la même peine et 100 fr. d'amende.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Beny-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.  

 

Août 1870   -  Pour les blessés.   -   Ont mis à la disposition de l'Administration pour les blessés de l'armée :

M. Charlier, ingénieur, 1 lit ;

M. de Druval, dans son château de Creully, 2 lits ; M. Ch. Paisant-Duclos, id., 4 lits ; 

M. Lemarchand,  vétérinaire à Mathieu, 1 lit ; MM. Bunel, Rubin et Lecointe, 2 lits ; Mme Buhour mère, à Mathieu, 8 lits ; Mme la comtesse de Lamprelie, à Meslay, 6 lits ; Mme la comtesse  de Germiny, à Bavent, 12 lits ; MM. Collard, de la Rivière-Saint-Sauveur, 8 lits ; M. Repos, directeur du grand hôtel d'Asnelles, 50 lit,

M. le docteur de la Motte, de Pont-l'Evêque, et M. Besson, docteur à Caumont, offrent gratuitement leurs soins aux blessés envoyés dans leur rayon. M. Mulot, pharmacien à Caen, s'est offert à fournir gratuitement les médicaments pour les blessés qui seront reçus dans les maisons particulières de la paroisse St-Jean.

 

Septembre 1871   -  Fait divers.  -  Le 1er  septembre, à Creully, vers 11 heures du soir, à l'hôtel du Commerce, le nommé Exupère, age de 50 ans, marchand de volailles à Andrieu, est tombé de la fenêtre de la chambre qu'il occupait, dans la  cour. Relevé aussitôt, les soins les plus empressés ont été donnés en vain à cet individu qui est mort une heure après.

 

Mai 1872   -  Le temps qu’il fait.  -  Depuis quinze jours, il pleut, il vente, il grêle, il neige, il gèle.

Dans le Calvados, gelée et inondation. Dans l'Orne, neige et gelée. Aux environs de Paris, les légumes et les fruits sont en partie détruits. Dans les pays vignobles, tout semble anéanti.

Le blé augmente sur tous les marchés, cependant, il ne faut pas trop s'effrayer de cette hausse, car les récoltes ne sont pas en détresse, et ceux-là qui prétendent que le blé va pourrir en terre sont des imbéciles ou des spéculateurs.

 

Mai 1872   -  Pluie.  -  Les pluies abondantes qui sont tombées pendant ce mois, ont produit une crétine très préjudiciable dans la vallée de la Dives. En effet, l'eau couvre tout à fait un grand nombre d'herbages dans plusieurs communes, surtout dans les partis les plus basses, où elle atteint 50 à 60 centimètres.

 

Mai 1872   -  Incendie.   -  Un incendie accidentel, occasionné par la foudre, a éclaté le 22 de ce mois vers 4 heures du soir, dans la commune de Creully, et a consumé deux corps de bâtiment à usage de grange, remise et pressoir. Malgré les prompts secours organisés par les habitants en la localité et environs, et les pompes de Creully, Villier-le-Sec, Amblie et Reviers,  qui n'ont, cessé de fonctionner pendant 4 heures. Les pertes sont considérables.

 

Mai 1872   -  Le temps qu’il fait.  -  La température insolite qui règne depuis quelques semaines, est cause d'une aggravation de la mortalité dans certaines contrées.

A Paris le chiffre des décès a été de plus 1000 dans la dernière semaine, total considérable en raison du nombre actuel des habitants.

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de  l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Fête.  -   Les concours agricoles de la Société d'agriculture et de commerce de Caen, pour l'année 1872, auront lieu à Creully, le dimanche 15 septembre 1872. La commune de Creully a organisé, en outre, avec l'assistance de la Société d'agriculture, un concours d'animaux reproducteurs d'espèce bovine normande. Jeux, divertissements et feu d'artifice.

 

Novembre 1875   -  Accident mortel.  -  Mercredi, à Creully, la veuve Tostain, 77 ans, dentellière, est tombée, par suite d'une trombe terrible, la tête la première contre une borne. La mort a été presque instantanée.  

CREULLY -  Le Château

Ln site de Jean-Pierre Barette sur Creully a consulter surhttp://creully.blogspot.com

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