1er Mal 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 1
DIVES  s/MER

Canton de Dozulé

Les habitants de la commune sont des Divais, Divaises


Mai 1830   -  Incendie Malveillant .   -    On avait attribué à la malveillance l'incendie qui s'est manifesté la semaine dernière dans la maison du sieur Morin, aubergiste à Dives, on a même arrêté le lendemain des marchands colporteurs qui, dans la nuit qui a précédé cet incendie, avaient couché chez lui, mais tout porte à croire qu'ils sont innocents de ce crime.

On soupçonne fortement une autre personne, et une information se poursuit en ce moment. La maison était assurée.  (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1830   -  Un incendie.   -    Hier la nuit, un incendie s'est déclaré dans le bourg de Dives, et a consumé, dit-on, la maison d'un sieur Morin, cafetier.

On attribue cet événement à la malveillance, mais on fait, à cet égard, des versions si différentes que, faute de renseignements précis, nous ne pouvons en admettre aucune, et que nous attendrons de nouvelles et sûres informations avant de donner des détails sur cette affaire.

Dans les moments de crainte, on est toujours prêt à accueillir les versions les plus fâcheuses, mais la prudence nous fait un devoir de ne pas les répéter, et de regarder, quant à présent, l'incendie en question comme le résultat d'un accident plutôt que de la méchanceté. (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1830    -    Dives célèbre le retour des institutions constitutionnelles.   -    Le canton de Dives s'est toujours distingué par son patriotisme, le choix que le bourg a fait le 13 septembre de ses officiers, nommés à la presqu'unanimité des suffrages, en est une nouvelle preuve. Le 3 de ce mois les autorités locales, et la garde nationale avec une partie des habitants ont célébré par un banquet le retour de nos institutions constitutionnelles. Des toasts patriotiques y ont été portés et vivement accueillis, la fête s'est continuée par des danses jusqu'à une heure avancée.

Un service funèbre pour les victimes de juillet y a été voté par la garde nationale, qui se propose d'y assister en corps, et une collecte qui s'est élevée à 162 fr. 50 c. a été faite pour les veuves et orphelins. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Saints guérisseurs.   -   A Grangues, St-Roch qui, dans des temps plus heureux, eût fait seul la fortune d'un couvent de moines, guérit de la peste (1), à Trousseauville il fait des merveilles pour les claires ( brûlures ), sa vertu s'étend même sur la lèpre, la teigne, etc…, pour la guérison des brûlures, il existe une formule sacramentelle que voici :

« Feu de Dieu perds ta chaleur,

( On souffle deux fois sur la plaie ! )

Comme Judas perdit sa couleur , ( id. )

En trahissant notre-seigneur,

Dans le jardin des Olives. ( id. ) »

Il parait que ce remède est souverain.

Nous ne pouvons manquer de parler de St-Marcouf, à Clermont qui, confrère des rois par le droit divin, guérit les scrophuleux, de St-Michel à Cabourg qui soulage les possédés, en emportant le diable, toujours maltraité, comme on sait en luttant avec lui ; de Ste-Appoline, qui guérit du mal de dents. Nous ignorons si la guérison du mal d'amour, qui à certain age de la vie passe pour synonyme du mal de dents, tombe aussi dans le domaine de la sainte.

N'omettons pas St-Orther, qui, à St-Vaast, remédie aux écarts et aux chutes. ( Nous ne savons encore si toute espèce d'écarts et de chutes restent sans conséquence par la grâce du bon saint ).

Pour les écarts voici la pratique curative : une personne fait avec le doigt médius une croix sur la partie endolorie en prononçant les mots suivants ; ante et ante te, super ante te : il faut qu'il y ait quelque chose de mystérieux dans cette formule,

car la traduction embarrasserait le meilleur latiniste. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1833    -    Une évasion.   -    Jeudi dernier, sur les quatre heures et demie du soir, le sieur Carel, notaire à Dives, poursuivi pour crime de faux en écriture publique, s'est évadé, sous un déguisement de femme, de la prison de cette ville, où il était renfermé depuis environ un mois.

Dans l'après-midi, sa femme était venue le voir, accompagnée d'une autre femme qui disait avoir à lui parler d'affaires. Elles lui avaient sans doute apporté les vêtements sous lesquels il sortit, et qui consistaient en un jupon court, un grand chapeau de feutre blanc et un voile de blonde noire, il avait eu soin de couper auparavant des moustaches blondes qui l'auraient fait reconnaître. C'est ainsi qu'il parvint à tromper la surveillance du gardien, et l'on ne s'aperçut de sa disparition qu'un quart-d'heure après, et au moment où les deux femmes demandèrent à se retirer.

La gendarmerie fut mise aussitôt à la poursuite du sieur Carel, et la justice informe contre les auteurs ou complices de son évasion. (Mémorial du Calvados)

 

Juillet 1840   -   Société pour la conservation des monuments.  -   M. de Caumont avait été chargé, par la société pour la conservation des monuments, d'écrire au ministre de l'intérieur, afin de réclamer quelques secours, pour aider à la réparation des églises de Dives et de Colleville, près Bayeux.

L'église de Dives, depuis longtemps en souffrance, exigerait des sommes considérables, pour être complètement restaurée, et la commune est dans l'impossibilité de subvenir à la totalité de ces dépenses. Le ministre a répondu que cette année les fonds se trouvaient absorbés, mais que l'année prochaine la demande de la société française serait certainement prise en considération.

On peut donc regarder comme assuré le secours du ministère pour 1841. Avant de fixer le chiffre de l'allocation, le comité formé près du ministère de l'intérieur a demandé un devis et un rapport sur l'importance architectonique de l'église.

La tour de Colleville, près Bayeux, se trouve dans le même cas que l'église de Dives. Le ministre paraît très disposé à accorder l'année prochaine la somme qui sera nécessaire pour cette utile réparation. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)

 

Juillet 1845   -  Nouvelles Locales.   -   Le projet présenté pour la construction d'une arche marinière en fer, destinée à compléter l'ensemble des travaux d'amélioration du port d'Isigny, vient d'être approuvé par décision du 28 juin. M. le préfet va soumettre, sous le plus bref délai, ce projet à une adjudication, en même temps que celui relatif à l'établissement d'un embarcadère au port de Dives, pour lequel M. le ministre vient d'accorder 6 000 francs, sur les fonds de 1845. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -  Travaux à exécuter.   -   M. !e ministre des travaux publics a, par décision du 11 de ce mois, ouvert à M. le préfet un crédit de 117 000 fr., pour les travaux à exécuter dans les ports maritimes du département, en 1846.

Dans cette allocation, figurent le port d'Isigny pour 62 000 fr., destinés à la continuation de la digue submersible, à l'établissement de l’écluse du Porribet et à la rectification de la rivière d'Aure, celui de Trouville pour 25 000 fr, qui seront employés à la construction de nouvelles-estacades, et enfin ceux de Dives et de Touques pour 30 000 fr., qui seront employés  pour l'achèvement des travaux qui y ont été entrepris par l'administration des ponts et chaussées. (source Journal de Honfleur)

 

Juillet 1846   -  Un sauvetage.   -   Le grand canot du cutter de l'État le « Rôdeur » étant sorti dimanche, à minuit, sous le commandement du second, pour remplir une mission à Dives, revenait après l'avoir accomplie, quand avant-hier, dans l'après midi, il se trouva engagé au milieu de courants très violents qui menaçaient de l'entraîner.

Heureusement le paquebot à vapeur le « Calvados », venant de Caen, passait, et le capitaine Vanlomm, apercevant la position fâcheuse où se trouvait l'embarcation, se dirigea immédiatement sur elle, et lui offrit la remorque jusqu'au Havre, ce que l'officier accepta avec empressement.

Il nous prie d'être l'interprète de ses remerciements auprès du capitaine Vanloom, car, sans ce secours, il se serait vu contraint de céder au courant, et pendant l'orage qui a éclaté la nuit précédente, sa vie, ainsi que celle des hommes, auraient pu se trouver en grand danger.

Le second du « Rôdeur » rapporte, comme une particularité assez remarquable, que, à l'entrée de la rade, son canot a été assailli par une nuée innombrable de papillons blancs, dont ses hommes et l'embarcation ont été littéralement enveloppés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier entre neuf et dix heures du soir, l'horizon était bordé de nuages noirs et épais au-dessus d'eux, une lueur rouge foncé s'étendait du nord à l'ouest, sur une grande largeur, laissant entrevoir les étoiles comme à travers un voile. On eût dit du reflet d'un immense et violent incendie.

Ce phénomène, qui répandait une lueur sinistre dura une demi heure environ et s'éteignit par degrés.

Il a été observé à Bayeux, à 8 heures et demie dit l’ « Écho Bayeusain ».

Les pêcheurs français qui étaient à la mer en tirèrent le présage de mauvais temps, ils se hâtèrent de regagner le port, et en effet le vent souffla jusqu'au jour avec violence et par rafales, en même temps que la pluie tombai à torrents.

Les marins se rappellent avoir remarqué un semblable fait, il y a quatre ou cinq ans. (source : Journal de Honfleur)  

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -  L'ouragan du 19 avril s'est aussi fait sentir ici. Les sinistres éprouvés sur la rade du Havre, les 19 et 20 courant. Un de ceux que nous mentionnions dans notre dernier n° n'avait pas les conséquences que lui donnait la rumeur publique, et un seul homme avait été victime. Le brick norvégien « Erstatningen », chargé de bois, a eu ses mats coupés au raz du pont, et ayant perdu ses ancres, fut remorqué à l'entrée de l'Orne, par le steamer « Calvados », capitaine Bambine.

—   La goélette anglaise « Thristle », fit côte, le 20, à Villers-sur-Mer. L'équipage s'était réfugié dans la mâture, il y était resté huit heures en proie au désespoir, et attendait la mort à chaque instant, l'état de la mer ne permettait pas de lui porter secours, lorsqu'un jeune homme de 18 ans, fils du lieutenant des douanes, M. Eugène Girard, se lança à la mer, et après avoir lutté contre les vagues sous lesquelles il disparut trois fois, put enfin atteindre et parvenir à sauver ces malheureux en établissant entre la côte et le navire un va-et-vient dont il s'était pourvu.

Les naufragés furent accueillis par le curé, le lieutenant des douanes et les habitants de Villers. M. Guérin, propriétaire les a reçus, logés, habillés, chauffés, nourris, leur prodiguant les soins de la plus grande humanité.

—   Ce n'est pas seulement à la mer que l'ouragan a causé des dommages II a occasionné dans nos vergers des ravages inappréciables. Les fleurs dont étaient couverts les arbres à fruits à noyau sont entièrement brûlées. De jeunes pousses chargées de fruits récemment noués, ont été coupées et ont couvert le sol. Des arbres ont été les uns brisés les autres renversés. L'intérieur des terres a moins souffert, excepté les vallées ouvertes au vent.

—   Comme nous le craignions, les travaux de Port-en-Bessin ont beaucoup souffert, deux grues, cinq fermes posées au pied de la jetée de l'Est ont été enlevées, une partie de maçonnerie démolie, les chemins de fer de la jetée de l'Ouest détruits.

—   La Dives, dont les eaux étaient accrues par les pluies et refoulées par la mer, a rompu une de ses digues et a submergé de près de deux mètres les prairies voisines, dans une étendue de plusieurs kilomètres.

—   Il y a également eu de grands ravages dans la plaine de Caen. Des murs, des toits, des tuyaux de cheminée ont été renversés, beaucoup d'arbres abattus.

Les premiers jours de la semaine avaient été, comme on sait, accompagnés de pluies abondantes, mêlées de neige et de grêle.  (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1845   -  Nouvelles locales.   -   Un projet relatif à l'amélioration du port de Dives vient d'être soumis par M. le préfet à l'approbation de l'autorité supérieure. Aux pièces de ce projet, si important pour l'une des plus belles et des plus riches contrées du département du Calvados, se trouve joint un remarquable rapport de M. l'ingénieur en chef Tostain, qui fait connaître d'une manière claire et lumineuse quels précieux avantages que doit attendre cette partie de notre pays de la réalisation d'une entreprise depuis si longtemps désirée et si impatiemment attendue. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Un sauvetage.   -   Le grand canot du cutter de l'État le « Rôdeur » étant sorti dimanche, à minuit, sous le commandement du second, pour remplir une mission à Dives, revenait après l'avoir accomplie, quand avant-hier, dans l'après midi, il se trouva engagé au milieu de courants très violents qui menaçaient de l'entraîner.

Heureusement le paquebot à vapeur le « Calvados », venant de Caen, passait, et le capitaine Vanlomm, apercevant la position fâcheuse où se trouvait l'embarcation, se dirigea immédiatement sur elle, et lui offrit la remorque jusqu'au Havre, ce que l'officier accepta avec empressement.

Il nous prie d'être l'interprète de ses remerciements auprès du capitaine Vanloom, car, sans ce secours, il se serait vu contraint de céder au courant, et pendant l'orage qui a éclaté la nuit précédente, sa vie, ainsi que celle des hommes, auraient pu se trouver en grand danger.

Le second du « Rôdeur » rapporte, comme une particularité assez remarquable, que, à l'entrée de la rade, son canot a été assailli par une nuée innombrable de papillons blancs, dont ses hommes et l'embarcation ont été littéralement enveloppés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.

Dans la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La « Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.

Les usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu desquels elle passe.

Des réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il peut faire.

La « Calonne » et la « Touques », la première surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau, atteignait un mètre.

Lisieux n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée de Corbon est sous l'eau.

La vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le plus, pénible spectacle.

A Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables, dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.

Mercredi la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.

Le pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.

A Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.

Un particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une trentaine de bestiaux ont péri.

Port-en-Bessin a été inondé.

Le pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux pont de Pont-Farcy est détruit.

La route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé, Vire ont été suspendues.

A Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont écroulés, l'eau dépassait le premier étage.

A Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert dans les marchandises et les métiers.

La « Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires. Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2 mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur, entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des bestiaux noyés.

On parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à reconstruire.

Ainsi toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands suivant les localités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1853  -   Nouvelles locales.   -   Jeudi, dans la nuit, un violent coup de vent a fait éprouver quelques avaries aux navires dans la baie du Calvados et même à l'ouvert de la Manche.

Le sloop « Vigilant », de Honfleur, capitaine Bresson, chargé de plâtre, allant à Caen, s'est perdu corps et biens, à environ six milles dans le nord de Dives. L'équipage était composé de trois hommes et un mousse, tous de Honfleur.

Le canot fut aperçu par une barque de pêche, mais lorsqu'elle approcha, elle reconnut qu'il tenait au sloop, par une amarre et qu'il avait été entraîné avec le navire, l'arrière seulement surnageait. L'amarre fut coupée, on ne trouva dans l'embarcation, qui fut amenée à Villerville, qu'un couteau, dont probablement quelqu'un des hommes avait voulu se servir, mais sans en avoir eu le temps.

Aucun des hommes n'a encore été retrouvé. Recommandation a été faite, par les familles, à tous les pêcheurs, de ramener à Honfleur le ou les corps qu'ils rencontreraient. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -  On se rappelle le triste naufrage du sloop de Honfleur, le « Vigilant », qui eut lieu, à 6 milles nord de Dives, dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Aucun des trois hommes et le mousse qui y étaient embarqués n'avait été retrouvé jusqu'ici.

La mer vient de rejeter un des corps de ces malheureux sur la plage de Lion, il a été reconnu être celui du capitaine, le sieur Bresson. Il a été inhumé dans le cimetière de cette commune. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1854   -   Un investissement.   -   La société thermale vient d'acheter les dunes de Dives, pour y construire un établissement de bains qui, dit-on, sera sans rival, non seulement en France, mais encore à l'étranger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1854  -  Dessèchement de la vallée de la Dives.  -  Dans les archives départementales un arrêt du 28 août 1691, une ordonnance de 1704 et un arrêt de 1712, qui avaient ordonné le curage et l'élargissement de la Dive. Des instances ont été suivies à ce sujet jusqu'à la fin du siècle dernier.

Un arrêté du 28 vendémiaire an III avait prescrit une étude sur le dessèchement de la vallée d'Auge, un rapport fait à l'Empereur, le 12 février 1812, a motivé le décret du 1er mars 1813, qui ordonne le dessèchement de la vallée de la Dive. Une ordonnance du 21 février 1815, un décret du 6 mai suivant, avaient organisé les moyens d'exécution et cependant rien n’est fait encore.

Un territoire immense perd, chaque année, des récoltes abondantes et précieuses, des fièvres périodiques énervent et désolent de nombreuses populations, la propriété reste frappée d'un discrédit et de non-valeurs qui paralysent les transactions, qui nuisent aux intérêts du trésor et qui rapportent pas à la prospérité du pays le contingent qu'on peut en attendre. Il n'était pas possible, de rester dans cette déplorable inaction. Un rapport circonstancié sur l'état actuel de l'affaire, est à l'étude avec de la suite et de la persévérance, élever cette magnifique vallée au niveau de nos régions les plus fertiles et les plus productives.

 

Septembre 1855   -   Port de Dives.  -   Le Conseil, considérant que la défense du port et de la côte de Dives est une digue naturelle nommée Pointe de Cabourg.

Considérant que cette défense se trouve attaquée sur une longueur de 100 mètres, et que cet état de choses, qui a déjà fixé l'attention de M. le préfet, mérite d'être étudié. Invite M. le préfet à vouloir bien faire faire les études nécessaires. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1858   -   Attention à la fraude.   -   Nous croyons devoir signaler à nos lecteurs une fraude qui se pratique actuellement dans nos campagnes. Des marchands colporteurs parcourent les villages, vendant pour de la broderie un tissu de valeur presque nulle, sur lequel est appliquée une espèce de pâte en papier qui représente, de manière à tromper un œil peu exercé, les broderies les plus délicates et de l’exécution la plus difficile. Il est évident qu’au premier contact de ce tissu avec l’eau, la pâte se dissout et ne laisse pas la moindre trace des gracieux dessins qu’elle imitait. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1858   -   Un drame de la pêche.   -   Dimanche, dans l’après-midi, les sieurs Brière Auguste, menuisier, âgé de vingt-cinq ans, et Michelot Pierre, maçon, péchaient à la foine. Ils se trouvaient le long de la Dives, près du quai et du poste de la douane, quand tout à coup le manche de la foine de l’un d'eux vint à se briser. Perdant l’équilibre, le malheureux tomba dans un précipice qui a déjà englouti plusieurs victimes. Son infortuné compagnon, en voulant le retenir, a été entraîné avec lui par le courant.

Malgré les actives recherches de M. Ch. Mofras et du sieur Lavinet, ouvrier chez M. Jobert, qui ont plongé intrépidement et qui ont exploré en tous sens le lieu du sinistre, malgré les tentatives de deux pilotes, les malheureux n’ont pu être retrouvés dimanche. C’est lundi seulement que le cadavre de Brière a été retiré, en face Beuzeval, à un kilomètre et demi environ du lieu où il avait disparu.

Brière laisse une jeune femme enceinte, et Michelot, remarié depuis quinze jours, a deux enfants de son premier mariage. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1859   -   On mande de Dives au « Moniteur du Calvados » du 25 octobre.   -   Les travaux maritimes dont les côtes de la Manche sont l'objet de la part du gouvernement, vont devenir très actifs dans le pays de Dives.

La ligne de télégraphie électrique partant de Caen commence à s'organiser, les poteaux, qui sont déjà plantés à Cabourg, à Dives, à Beuzeval, jusqu'à la montagne de Houlgate, vont immédiatement recevoir leurs fils conducteurs.

Un bureau de télégraphie sera établi à Cabourg, un à Beuzeval.

A Cabourg, la batterie de la Pointe va être rétablie, et un chantier de bois de construction pour les navires de l'Etat va s'y installer. De plus, et c'est avec plaisir que nous l'annonçons, car c'est notre vœu réalisé, un phare va être construit à l'embouchure de la Dives.

Ce sont là des faveurs que le pays devra recevoir avec reconnaissance ; ce sont là des sources futures d'agrandissement et de progrès, dont tout le monde devra profiter.

A Beuzeval, les ingénieurs ont terminé les plans relatifs à la construction d'un fort, et l'on doit d'ici peu commencer les travaux à cette batterie, qui, au début du premier Empire, concurremment avec celle de la pointe de Cabourg, protégea efficacement de nombreux navires français, poursuivis par les Anglais, et fournit à nos compatriotes un abri sur dans le port de Dives.

Les travaux d'agrandissement du port de Dives se poursuivent activement et on vient d'inaugurer sur ce quai un élégant corps-de-garde pour la brigade des douanes.

Le port de Dives peut être un point stratégique d'une grande importance. La hauteur des eaux au quai est telle que des navires d'un fort tonnage peuvent s’y amarrer. Ainsi, dans les hautes mers, la hauteur, terme moyen, est de 6 mètres 66 . En morte-eau, on y mesure encore 2 mètres 80 centimètres.

Voisine du Havre, dont 12 milles marines environ la séparent, cette petite localité pourra devenir, par l'établissement du phare, un lieu dont les caboteurs sauront apprécier tous les avantages. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1860   -   La médaille Militaire.   -   Dimanche 19 février courant, la médaille militaire concédée, par décret impérial du 28 décembre 1859, au sieur Lebienfaisant (Jacques), gendarme à pied à la résidence de Dives, lui a été remise en présence de trois brigades réunies au chef-lieu d'arrondissement, par le lieutenant commandant la gendarmerie.

Après avoir passé la revue de ces brigades sur la place, le lieutenant s'est exprimé ainsi :

Gendarmes,

Je vous ai convoqués aujourd'hui pour assister à la remise de la médaille militaire à un de vos camarades.

Je suis heureux d'accomplir cette mission, car je partage le plaisir que vous éprouvez. La gendarmerie forme une grande famille dont chaque membre est solidaire du bien qui s'y fait et de l'honneur qui en rejaillit.

Soyons donc joyeux et fiers de la distinction que la munificence de l'Empereur vient d'accorder au gendarme Lebienfaisant, en rémunération de ses longs et honorables services ; ce brave militaire compte 29 ans de services et 5 campagnes.

Continuez à servir avec zèle et loyauté.  —  La médaille militaire a pour devise : « Valeur et discipline. » —  Soyez braves et disciplinés.

Dans l'accomplissement de vos devoirs, souvent difficiles et pénibles, ayez pour guides la justice et l'humanité, et que les passions soient étrangères à vos actes pour assurer partout la sécurité publique, le pays vous sera reconnaissant et vous acquerrez des titres à de nouvelles récompenses.  —  Vive l'Empereur !

Puis, après avoir fait sortir des rangs le gendarme Lebienfaisant, le lieutenant lui a remis la médaille au nom de l'Empereur.  ( Pays-d'Auge )

 

Mars 1860   -   On nous mande de Dives.  -   Dimanche, une affreuse tempête était déchaînée sur nos côtes. Le vent soufflait avec violence du Nord-Ouest. C'est vers le soir surtout que l'ouragan déchaînait sa furie.
À ce moment, un navire pêcheur du port de Courseulles se trouvait en vue de Dives, occupé à la pêche aux huîtres sur notre banc. Ne pouvant lutter contre les éléments,
l'équipage consterné s'est vu exposé au plus grave danger. Heureusement le vent poussait vers Beuzeval, et c'est là, en face de la batterie, que le navire a fait côte.
L'équipage composé de six homm
es, a été sauvé et espère aujourd'hui pouvoir remettre le navire à flot. ( Le Moniteur du Calvados )

 

Mars 1860   -   La pêche.  -   On sait quel importante ressource forme la pêche pour tous les habitants du littoral normand. A Dieppe, au Havre, à Fécamp, à Saint-Valéry, au Tréport, à Trouville, à Dives, à Ouistreham, à Courseulles, et à Port et sur plusieurs autres parties de la côte, la pêche fraîche et pour ainsi dire unique moyen d'existence de toute une partie intéressante de notre population maritime. Au moment où nos relations commerciales avec une puissante nation sont profondément modifiées, il serait à désirer que le règlement international de la pêche fraîche entre la France et l'Angleterre fut examiné et révisé.
Ce règlement, dit-on, dans l'état actuel, n'établit pas à nos pêcheurs une situation aussi favorable qu'ils le désireraient, et il aurait entre autres, ce défaut, dans la délimitation des droits de pêche, de ne pas établir une balance parfaitement égale entre nos pêcheurs et leurs concurrents d'outre-Manche.
L'attention du gouvernement est trop minutieusement appliquée à toutes les réformes indispensables pour qu'on n'ait pas à espérer que ce point sera sérieusement étudié, au plus grand avantage possible de nos pêcheurs normands, dont le sort se trouverait ainsi notablement amélioré. (L’Écho Bayeusain)
 
Mars
1860   -   Grande marée du 9 mars.  -   Il y a longtemps qu'on on a vu ce produire des marées aussi grandes que celles attendues, à 1860, à l'époque des deux équinoxes. Bien rarement la hauteur des plus grandes marées annuelles atteint, dans le tableau calculé pour la connaissance des temps, le chiffre de 1,15. Cette année ce chiffre maximum est dépassé, non seulement en septembre, mais surtout en mars ou la grande marée du 9 atteint jusqu'au chiffre 1,17. Théoriquement, cette marée doit donc être une des plus forte du siècle.
Qu'il soit bien entendu que nous ne parlons pas aucunement ici de l'action des vents qui peuvent avoir une puissante influence sur la hauteur de la grande marée du 9 mars, mais dont la force ni la direction ne sauraient être prévues.
Si les vents soufflent de la terre, il est certain que les eaux, refoulées vers la pleine mer, n'atteindront pas, aux abords des rivages les hauteurs que nous venons d'indiquer. Mais au contraire, s'ils soufflent du large et avec une grande force, ces niveaux peuvent être de beaucoup dépassés.
On ne saurait prendre trop de précaution contre une pareille éventualité, à l'approche du marée d'une hauteur aussi extraordinaire. Les rivages plats et qui ne sont pas protégés par des falaises d'une élévation suffisante, sont plus que jamais en danger d'être immergés. Il est prudent de ne pas attendre que des désastres se soient produits et qu'il n'y ait plus qu'à les déplorer.  ( Le
Pays d'Auge )

 

Mai 1860   -   Naufrage de la « Marianne ».   -   Le 23 avril dernier, le sloop français « Marianne », patron Troude, du port du Havre, quittait les carrières de Ranville, en destination du port de Dives. Ce navire, chargé de pierres à bâtir pour les constructions de Beuzeval, jaugeait 16 tonneaux et avait deux hommes d'équipage.

Parti de Ouistreham le 26, les gros vents de nord-est et le manque d'eau retinrent forcément le sloop au bas de la rivière, et ce ne fut que le 4 mai qu'il put doubler la pointe du Siège.

La plus belle brise régnait alors, et le court trajet paraissait devoir être accompli en peu de temps.

Cependant, le vent fraîchit, mais on était dans les balises de Dives, on était arrivé, le quai était à deux pas. Par une fatalité étrange, le grand courant de permit pas d'aborder et le navire s'échoua sur le sable.

Jusqu'à ce moment, l'état du sloop était parfait, mais tout-à-coup on s'aperçut qu'il faisait eau et les pompes que l'on mit en jeu ne purent bientôt plus franchir.

Voyant cet état désespéré, le patron aidé d'ouvriers du quai de Dives, prit le parti de sauver tout ce qu'il serait possible, on enleva donc la voilure et les agrès. Il fut impossible de retrouver le journal du bord.

Aujourd'hui, le navire, retenu par deux ancres pour résister au flot, ne montre plus, à la haute mer, que sa mature, il est complètement submergé. ( Moniteur du Calvados )

 

Mai 1860   -   Un éboulement.  -  Dimanche dernier, à 8 heures du matin, un éboulement considérable a eu lieu aux falaises du « Mauvais-Pas », à Dives.

La falaise, qui avait été taillée à pic pour la confection de la route de Beuzeval, faisait appréhender cet accident. Heureusement personne n'a été atteint.

Les terres trempées par la pluie de ces derniers jours, ont glissé sur une largeur de 15 à 20 mètres et l'on peut évaluer à 3 000 mètres cubes la quantité de terre glaise qui couvre la route et empêche la circulation. ( Le Pays-d’Auge)

 

Mai 1860   -   Les réparations du navire.  -  Le navire échoué à l'entrée du port de Dives a été relevé et est amarrée au quai. On est en train d'y faire les réparations nécessaires pour qu'il reprenne la mer. ( Le Pays-d’Auge)

 

Mai 1860   -   La tranchée a été rouverte.   -   L'éboulement du « Mauvais-Pas » à Dives, a attiré beaucoup de curieux. La route encombrée se trouve tout à fait libre aujourd'hui, les voitures passent très facilement par une tranchée qu'on a ouverte. ( Le Pays-d’Auge)

 

Mai 1860   -   La situation de l'agriculture.   -   On nous communique les détails suivants sur la situation de l'agriculture dans notre canton.

Quoique le défaut de chaleur nui à nos herbages, ils ont pourtant encore un aspect satisfaisant. Les blés, malgré les pluies abondantes, promettent beaucoup. Nos arbres à noyau ont eu belle floraison ; les poiriers ont également bien réussi et les pommiers qui ont été bien retardés par une température défavorable donnent de grandes espérances.

Il faudrait maintenant du beau temps et de la chaleur et l'année serait, nous assure-t-on, très fertile. ( Le moniteur du Calvados )

 

Mai 1860   -   un acte de probité.   -   Samedi de la semaine dernière, un Challand a perdu chez Mme Renard, boulangère, domiciliée à Dives, une somme assez importante qui a été déposé immédiatement par cette dame, entre les mains de M. le commissaire de police du canton de Dozulé.

On ne serait donner trop de publicité à un pareil acte de probité. ( Le Pays-d’Auge)

 

Juin 1860   -   Inondation de la vallée de la Dives.   -   A la suite des pluies abondantes et continuelles qui sont tombées dans notre pays, une inondation considérable s'est produite dans la riche vallée de la Dives et l'a submergée dans toute son étendue, depuis Dives jusqu'à Corbon, c'est-à-dire dans une longueur de plus de cinq myriamètres. Tous les herbages, indistinctement sont ensevelis sous les eaux. On n'avait pas vu une semblable crétine, à l'époque où nous sommes depuis un long espace de temps.

Tous les cours d'eau qui coulent dans la vallée ont franchi leurs digues et se sont répandus dans les herbages voisins, on a constaté que les digues avaient été emportées par la crétine en plusieurs endroits. La belle vallée de la Dives, dont l'aspect présentait encore, il y a peu de jours un aspect tout à fait enchanteur, n'est plus qu'un immense lac d'eau bourbeuse. La route de Caen à Rouen, entre Troarn et Saint-Samson, est couverte par l'eau comme au mois de décembre dernier, lors de la crétine qui survint à la suite du dégel.

La vaste plaine marécageuse,  connue vulgairement sous le nom de Domaine, qui appartenait, avant la révolution de 89, à M. le duc d'Orléans, et qui est bordée par les communes de Saint-Samson et Saint-Pierre-du-Jonquet, Le Ham, Goustranville et Putot,  n'offre plus à l’œil qu'une immense nappe d'eau. Tous les herbages que l'on destinait à être fauchés, dans la vaste étendue de la belle vallée de la Dives, sont tellement couverts d'eau que l'on a peine à découvrir quelques vestiges d'herbe.

La situation exceptionnelle de la vallée de la Dives et la nature particulière du terrain dont elle est composée, rejettent toute espèce de travaux de dessèchement, elle ne prospère que par l'humidité naturelle du sol, ôtez lui cet élément indispensable à sa prospérité, elle se desséchera et ne produira plus rien, les rongeurs la ravageront complètement, et les bestiaux  qu'on y met au pâturage nous trouverons plus qu'une nourriture insuffisante, ces faits se produisent dans la vallée toutes les fois qu'une inondation ne l'a pas couverte pendant l'hiver.

La crétine que nous signalons est hors de saison, c'est un mal inévitable qu'il faut avoir la résignation de supporter, parce qu'aucun moyen ne peut être assez efficacement employé pour l'empêcher ou pour l'éviter, néanmoins, si le temps se fixait au beau et que les propriétaires et les fermiers de la vallée en profitassent pour couper leurs herbes telles quelles, en temps opportun, le regain qui croîtrait à l’arrière saison, s'il était favorisé par un temps convenable, les dédommagerait encore considérablement de leur perte actuelle, tant la fécondité de la vallée est grande et toute puissante après les inondations. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860  -  Kilométrage des lignes, poteaux indicateurs.  -  Les opérations ayant pour but le kilométrage complet des lignes et la pose des poteaux indicateurs au croisement en rase campagne des lignes vicinales, ainsi que des tableaux indicateurs dans les traverses bâties, sont à l'étude, inséparables les unes des autres, elles ne pourront être terminées que simultanément.

Les plans généraux de chaque ligne demandés aux agents-voyers me sont indispensables pour contrôler ce travail d'une manière efficace, ces plans vont être livrés dans un très-bref délai, ce travail si important, si utile en même temps, recevra avant la fin de l'année une exécution presque complète.

 

Août 1860  -  Le port.  -  Le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d'une ruine complète. Les sables de mer, poussés par un vent de nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s'élèvent sur la rive droite. Cette masse de sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d'un magnifique bassin, dans lequel de nombreux navires peuvent stationner avec sécurité, dans des eaux profondes, et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière, en cet endroit, décrivait une courbe qui s'appuyait contre cette dune, mais, depuis qu'on a redressé le  cours de la Dives, la rapidité du courant s'en est accrue, il ronge, avec la puissance d'un bélier hydraulique, la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. Alors, plus de bassin, plus d'abri pour les navires, nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents de nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces parages. Il importe plus que jamais de conserver, sur nos côtés de Normandie, des ports spacieux et sûrs qui puissent servir de ports de refuge.

 

Août 1860   -   Rapport de M. le Préfet.   -   Les ports : De notables améliorations se sont déjà réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.

Le port de Dives est menacé dans son existence, et il faut se hâter de le préserver d'une ruine complète. Vous connaissez les dispositions de l'embouchure de la Dives.

Les sables de mer, poussés par un vent de nord-ouest, ont été jetés contre le courant en grande abondance, et ont fait dévier le cours de la rivière vers les dunes qui s'élèvent sur la rive droite. Cette masse de sable a constitué la pointe de Cabourg, et le port de Dives se trouve pourvu naturellement d'un magnisque bassin, dans lequel de nombreux navires peuvent stationner avec sécurité dans des eaux profondes et abrités contre les vents par la dune qui forme la pointe. La rivière, en cet endroit, décrivait une courbe qui s'appuyait contre cette dune, mais, depuis qu'on a redressé le cours de la Dives, la rapidité du courant s'en est accrue, il ronge, avec la puissance d'un bélier hydraulique, la paroi contre laquelle il coule, et menace de couper la pointe pour frayer directement à la mer une nouvelle embouchure à la rivière. Alors, plus de bassin, plus d'abri pour les navires, nécessité de refaire un nouveau port exposé aux vents de nord, qui soufflent avec une grande violence dans ces parages.

Je crois qu'il importe plus que jamais de conserver, sur nos côtes de Normandie, des ports spacieux et sûrs qui puissent servir de ports de refuge, et c'est à ce titre que je vous demanderai de voter un credit de 10 000 fr. pour subvenir aux travaux de préservation de la pointe.

J'ai le ferme espoir que l'État vous donnera le double de cette somme pour contribuer à ces travaux, et qu'il vous viendra en aide pour prévenir une perte qui serait profondément regrettable, et qui engagerait dans des dépenses nouvelles qu'il est possible d'éviter. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1861   -   On écrit de Dives.   -    Sur le point culminant de la côte de Houlgate, qui protége contre les vents du nord le charmant établissement fondé par la Société des terrains de Beuzeval, on pousse avec activité la construction du sémaphore auquel doit aboutir la ligne télégraphique de Paris à Cherbourg, dont les fils électriques ont été posés l'année dernière.

Nous apprenons d'autre part que la route stratégique qui doit relier Trouville à Dives, par Beuzeval, et se diriger sur Caen, va recevoir prochainement un commencement d'exécution, grâce aux efforts persévérants de l'administration départementale et aux sacrifices que s'imposent les nouveaux établissements de bains du littoral. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1861   -   Inauguration.   -   D'un monument à Dives, en mémoire du départ de l'armée de Guillaume-le-Batard pour la conquête de l'Angleterre, en 1066.

Depuis longtemps M. de Caumont, à qui sont chères toutes les gloires, surtout celles de la Normandie ; M. de Caumont, qui a consacré une colonne au souvenir de la bataille de Formigny, journée célèbre qui mit fin à l'occupation de notre pays par les Anglais ; M. de Caumont, l'antiquaire et le patriote, avait projeté l'érection d'un monument au bord de la mer, sur le territoire de Dives, pour rappeler le mémorable embarquement de la flotte de Guillaume, partant pour la conquête de l'Angleterre.

Son dessein, communiqué récemment à M. Foucher de Careil, a fourni à ce dernier l'occasion d'y concourir. Le nouveau représentant du canton de Dozulé au Conseil général de Calvados a offert avec empressement l'abandon d'un terrain qui lui appartient, et ce premier sacrifice à la Normandie, sa patrie d'adoption, qui attend de lui d'autres sacrifices, a permis à M. de Caumont de réaliser enfin son rêve de trente années.

Par ses soins, un monument avait été préparé qui devait rappeler le grand événement du Moyen-age, et nous devons ajouter, à la louange de l'honorable président de la Société des antiquaires, que les frais en ont été complètement payés par lui.

C'est le dimanche 18 août que devait avoir lieu l'inauguration de cette colonne commémorative. A cet effet, M. de Caumont avait convoqué à Dives un certain nombre de membres de l'Institut des provinces, de la Société française pour la conservation des monuments, et d'autres Compagnies savantes.

A midi, l'Association normande se réunissait à la mairie de Dives, sous la présidence de M. le duc d'Harcourt, et s'occupait d'abord de la cérémonie du jour. M. de Caumont a pris la parole pour faire part aux membres présents d'un projet destiné à parachever l'œuvre par lui commencée en souvenir du Conquérant. Il a annoncé que l'église de Dives devait ultérieurement, par ses soins, recevoir des tablettes de marbre qui seraient comme le livre d'or de la conquête, et sur lesquelles seraient gravés les noms des familles qui accompagnèrent le duc normand dans son aventureuse expédition ; après quoi l'Association a discuté plusieurs questions d'intérêt local.

Pendant ce temps, la compagnie des sapeurs-pompiers, la brigade de gendarmerie et la douane de Dives, se réunissaient en corps et prenaient place devant la mairie.

A l'issue de la séance, MM. les membres des différentes sociétés se formaient en cortège et allaient, au milieu des corps en arme formant la haie, visiter dans l'église de Dives la place destinée par M. de Caumont à cet autre monument dont il les avait entretenus. Le marbre sera placé au-dessus de la porte d'entrée. Puis le cortège s'est dirigé vers la colline sur laquelle est placée la colonne commémorative.

Du sommet de cette colline, on découvre l’horizon le plus varié qui se déroule aux yeux étonnés comme un panorama immense et multiple. D'un côté, la mer, et, à l'horizon, les jetées et les phares du Havre ; d'un autre côté, le prieuré du Plessis-Grimoult, les plaines élevées, de Campandré et la campagne montagneuse de Vire. Plus loin, l'église de Guibray et l'antique donjon de Falaise, où la tradition enferme Arthur de Bretagne et fait naître Guillaume-le-Conquérant ; plus loin encore, les coteaux de la Courbe qui vont, se prolongeant à l'infini, dans le département de l'Orne.  Au haut de la colline et autour du cortège, s'agglomérait un grand concours de populations venues avec empressement des villes et des campagnes voisines, bien avant l'heure indiquée.

C'est devant cette belle nature, devant cet auditoire bénévole qui était réuni dans un même sentiment, la religion du souvenir, dans une même pensée d'admiration pour nos héroïques ancêtres ; devant cette mer qu'il était déjà hardi d'affronter avant d'affronter, de l'autre côté du détroit, les compagnons de Harold ; c'est la qu'a eu lieu l'inauguration.

Le monument, qui est dù au ciseau de M. Le Batard, sculpteur à Caen, se compose d'un beau cylindre monolithe sur une base quadrangulaire, il porte les inscriptions suivantes :

AU SOUVENIR

DU PLUS GRAND ÉVÉNEMENT

HISTORIQUE DES ANNALES

NORMANDES LE DÉPART

DU DUC GUILLAUME

LE BATARD POUR LA

CONQUETE DE L'ANGLETERRE

EN 1066.

PENDANT UN MOIS LA FLOTTE

DU DUC GUILLAUME STATIONNA

DANS LE PORT DE DIVES ET

SON ARMÉE COMPOSÉE DE

CINQUANTE MILLE HOMMES

CAMPA DANS LE VOISINAGE

AVANT DE METTRE A LA

VOILE.

 

La cérémonie a commencé à une heure et demie de l'après-midi. Le cercle ayant été forme autour de la colonne, M. de Caumont a prononcé un discours suivant vibrant.

Ce discours, qui se termine par un si chaleureux appel au patriotisme français, a été accueilli par des applaudissements unanimes, et chacun s'empressait de serrer la main de l'homme qui avait si bien su répondre aux aspirations de l'assemblée.

Les assistants ont témoigné à M. de Caumont leur vive satisfaction pour l'heureuse nouvelle qu'il venait d’annoncer.

M. le comte Foucher de Careil a ensuite pris la parole. Cette allocution a été aussi accueillie par des bravos prolongés.

Un troisième discours a été fait par une personne étrangère à la Société, et que nous regrettons de ne pas connaître. Puis, M. Julien Travers est venu lire une ode composée par lui pour la circonstance, et où tout le monde a été heureux de retrouver les inspirations qui avaient fait le succès des deux premiers orateurs.

Enfin, M. le marquis de Grangues a prononcé un discours au nom des familles mentionnées par la chronique comme ayant pris part à la bataille d'Hastings, en la personne de leur chef. Nous regrettons vivement que le défaut d'espace nous empêche de le reproduire.

M. de Caumont a voulu profiter de cette imposante cérémonie pour remettre avec plus d'éclat deux médailles dignement méritées. La première était accordée par le Congrès de Cherbourg à M. Roger de La Chouquais, président honoraire près la Cour impériale de Caen, la deuxième médaille était décernée par le Congrès archéologique de Reims à M. Renault, conseiller près la même Cour.

M. de Caumont a accompagné la remise de ces médailles de ces paroles flatteuses qu'il sait si bien trouver dans son cœur, lorsque l'occasion s'en présente.

La cérémonie s'est terminée par le Chant des Normands. Ces vers, faits à une autre occasion, mais dans une circonstance analogue, destinés, eux aussi, à célébrer le triomphe de Guillaume, et qui ont valu dans le temps une récompense des plus honorables à M. Julien Travers, leur auteur ; ces vers, qui sont comme le cri de la conquête, ont été parfaitement chantés par la Société chorale de Dozulé, à qui pourtant la partition n'avait été remise que quelques jours auparavant. A ce chœur a succédé celui des Enfants de Paris, enlevé par les exécutants avec toute la fougue et l'entrain que le compositeur a mis dans sa musique.

Cette dernière partie surtout :

 

Si l'étranger venait encore

Sous nos murs nous livrer combat,

Pour chasser celui qu'il abhorre,

Chacun de nous serait soldat,

 

a été accueillie par des applaudissements frénétiques.

Un frisson courait dans l'assemblée, et l'on sentait instinctivement cette vieille haine contre la perfide Albion, que les rapports fréquents de notre siècle et les progrès de la civilisation n'ont pu encore qu'endormir sans complètement l'éteindre.

En somme, cette journée a été surtout une fête de famille, et, le soir, tous les invites se sont réunis dans un banquet à Houlgate, et l'on y a jeté par avance, pour l'année prochaine, les bases d'une autre cérémonie qui, cette fois, sera essentiellement nationale. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1861   -   Extraits du rapport de M. le Préfet.   -   Le port de Dives est en bon état ; les terre pleins du quai sont agrandis et améliorés.

Pour combattre les attaques de la mer qui menace de couper la pointe de Cabourg, un projet va être soumis à M. le ministre des travaux publics, d'après les indications que lui-même à fournies. Phares et fanaux. - Les côtes da Calvados sont suffisamment éclairées, et il ne restait que trois feux à établir pour que ce service ne laissât rien à désirer. L'un est déjà posé et signalera l'extrémité de la jetée Est d'Ouistreham ; les deux autres vont être places pour favoriser , pendant la nuit, l'entrée du port. de Dives.  ( L’Ordre et la Liberté )

 

1863  -  Rapport sur port.  -   Le commerce maritime du port de Dives va s'affaiblissant, sans cause bien connue. Le chenal est pourtant très bon, le quai a été encore amélioré par l’allongement de son estacade, le bassin profond et large, formé par la rivière, n'a plus à craindre d'être envahi et bouleversé par la mer attaquant autrefois la pointe de Cabourg, derrière laquelle il est abrité.

Tous les éléments matériels de prospérité, semblent donc réunis, puisqu'il ne reste plus en projet que  l'établissement de feux pour l'entrée du port. Les études de ces feux sont faites, et portent la dépense à 13,000 fr. On renouvellera nos instances pour obtenir cette amélioration, qui profitera en même temps à la navigation

entre Caen et le Havre, et à celle entre le Havre et Honfleur.

 

Mars 1863   -   Pour les cotonniers.   -   Dives a eu aussi, le dimanche après la Mi-Carême, sa Cavalcade en faveur des ouvriers cotonniers.

Malgré le mauvais temps, cette fête, qui avait attiré beaucoup de curieux, a obtenu un plein succès. Les pompiers de Dives et la musique de Troarn ont prêté avec beaucoup d'obligeance leur concours aux jeunes gens de la localité.

La quête a produit la somme de 451 fr. 77 c. qui ont été versés entre les mains du percepteur. ( Le Journal de Honfleur )

 

Août 1864   -   La situation maritime du Calvados.   -   Dans son rapport sur la situation du service des travaux maritimes du Calvados, M. Harduin, ingénieur en chef des ports maritimes, passe successivement en revue tous les ports du département.

Notre littoral présente un développement de 120 kilomètres environ entre ses points extrêmes : Fiquefleur à l'est, et Isigny à l'ouest. On y trouve deux ports très importants : Honfleur et Caen ; six ports d'une importance moindre : Trouville . Dives, Ouistreham, Courseulles, Port-en-Bessin et Isigny ; et, enfin, trois stations de pêche : Villerville, Arromanches et Grandcamp. Il convient encore de signaler le petit port de St-Sauveur, dans la baie de la Seine, non loin de Honfleur, et le port de Touques, en amont de Trouville.

Par suite de l'ouverture du chemin de fer, le port de Honfleur a repris la première place qu'il avait perdue en 1861, et Caen se retrouve à la seconde. Toutefois, les mouvements de ce dernier port en 1862 ont encore dépassé de beaucoup la moyenne des sept années précédentes.

L'activité des ports de Trouville, Courseulles, Isigny et Port-en-Bessin a augmenté ; celle de Dives a encore diminué. D'après le tableau comparatif du mouvement commercial de 1855 à 1862 inclusivement, les sept ports principaux du Calvados peuvent être classés ainsi : 1º Honfleur, 284 265 tonneaux ; 2º Caen, 242 316 tonneaux ; 3º Trouville, 28 110 tonneaux ; 4º Courseulles, 24 932 ; 5º Isigny, 21 021; 6° Port-en-Bessin, 13 858 ; et 7º Dives, 5 452 tonneaux.

M. Harduin termine son rapport par une recapitulation et une évaluation sommaire des travaux recommandés par le Conseil général dont les projets sont présentés ou à l'étude, et en faveur desquels il y aura lieu de demander des subventions sur les fonds du département en 1865 et années suivantes.

La dépense totale des projets recommandés, dont l'exécution est à prévoir dans une période de cinq années, est de 4 142 700 francs. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1864   -   Les grands travaux.   -   Les travaux de canalisation de la Dives entre Mézidon et le port de Dives sont en plein cours d'exécution.

Ce serait peut-être l'occasion de rappeler les observations que nous faisions dernièrement sur la possibilité d'utiliser les déblais du nouveau canal pour la construction économique d'un chemin de fer dit américain, qui relierait les localités comprises entre les deux points extrêmes de cette voie d'eau navigable.

Le bon accueil fait à notre idée par les principaux intéressés à sa réalisation, nous engage à insister pour que la question soit promptement et sérieusement étudiée, afin de mettre à profit les travaux qui s'exécutent en ce moment. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   Le temps.   -   Les pluies abondantes qui sont survenues à la suite du dégel ont produit une forte crétine dans la vallée de la Dives, laquelle ressemble en ce moment à un véritable lac.

Tous les cours d'eau ont débordé. La crétine actuelle est vue avec plaisir, car, loin d'être préjudiciable aux herbages de la vallée, elle ne pourra que leur être très avantageuse, en y déposant un engrais limoneux qui leur donnera, au printemps. une luxuriante végétation.

D'un autre côté, les rats et les mulots qui pullulent dans les herbages et les ravagent tous les ans, quand ils n'ont pas été submergés pendant l'hiver, vont se trouver détruits en majeure partie, à la grande satisfaction des herbagers. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1866   -   Une audience.   -   Dans son audience du 9 juin, le Conseil de préfecture a annoncé la condamnations suivantes, que nous croyons utile de mettre sous les yeux de nos lecteurs :   

-   Dans son audience du 9 juin, le Conseil de préfecture a annoncé la condamnations suivantes, que nous croyons utile de mettre sous les yeux de nos lecteurs :

   -    Le 27 novembre dernier, la barque de la « Jeune-Alliance », patron Ledard Paul, demeurant à Courseulles, armateur, M. Lecarpentier Raymond, demeurant à Beuzeval, a abordé violemment en entrant dans  le port de Dives, l'une des tonnes qui signalent la direction du chenal, la chaîne qui la fixait a été brisée et la tonne s'en est allée à la dérive.

Le patron, invité par le sieur Jamet, cantonnier du port de Dives, à mettre un canot à la mer pour reprendre cette tonne, a refusé de le faire. Rien cependant ne motivait ce refus, ni l'état de la mer qui était calme, ni la perte de temps presque nulle qu'aurait occasionnée l'opération de sauvetage.

Un procès verbal fut dressé pour ce fait contre le patron et l'armateur.

Le Conseil de préfecture a condamné les sieurs Ledard et Lecarpentier solidairement à une amende de 16 francs, à la valeur de la tonne perdue et aux frais.

 

1866  -  Port Maritime.  -   Les ports de Touques et de Dives sont dans un état convenable, leur commerce n'a pas pris de nouvelle extension.

 

Avril 1867   -   Une décision.   -   Par décision du 13 avril 1867, M. le ministre de l'instruction publique a approuvé le projet de construction d'un bâtiment pour l'installation d'une école de filles et d'une école de garçons dans la commune de Dives.

En raison des sacrifices que ladite commune s'impose dans cette circonstance, Son Excellence lui a accordé un secours de 5000 francs.

 

Mars 1867   -   Un accident.    -   Dans la nuit du 20 au 21 mars courant, la mer a causé de grands dommages dans la commune de Dives, notamment près des quais, à l'embouchure du canal d'assèchement. Une écluse a été effondrée et ses portes emportées par le courant de la marée montante que le vent favorisait.

D'après l'examen des lieux, cette écluse s'est écoulée en partie, et ce qui reste debout et incliné ou abaissé sensiblement. Les deux côtés ont été écartés d'abord par la force de l'eau, ensuite les portes ont été entraînées par le courant dans le canal. Alors le torrent, arrivant par le canal qui était à sec, a dépouillé le fond et les pieux sur lesquels était assise une  construction qui s'est abattue.

Dès à présent, on évalue la perte à 100 000 francs. Indépendamment de ce dommage, la marée du 20 au 21 a considérablement détérioré les rives du canal, elle a aussi dégradé plusieurs prairies et herbages. Ces derniers dommages n'ont pu encore être évalués.  

 

Août 1867   -   Une recommandation.   -    Le Conseil général s'est occupé dans cette session de nos principaux monuments historiques. L'église de Dives, si intéressante par les souvenirs qu'elle renferme, a partagé avec le donjon de Falaise l'attention du Conseil qui l'a recommandée à M. le ministre de la maison de l'Empereur et des beaux-arts.

 

Août 1868   -   Un accident.   -   La fête du 15 août a été signalée, à Dives, par un de ces incidents qui font époque dans les fastes d'un pays.

Après le Te Deum, un vaste ballon devait être lancé sur la place principale de la commune. Mais, au moment où le cri « lâché tout !... »  venait d'être poussé, la corde rencontra l'une des autorités, qui se trouva ainsi happée par le pied.

Heureusement qu'aidé de la force armée ont put arrêter le ballon et dégager notre infortuné héros....

Qui a été bien aise.... d'en être quitte pour quelques instants de captivité, et une émotion qui n'avait rien d'officiel.  

 

Avril 1869   -  La tempête.   -   On sait les malheurs et les désastres occasionnés sur nos côtes par l'ouragan du 19 mars et des jours suivants. On sait que le rivage a été jonché de débris, que la mer, en furie, a rejeté un certain nombre de cadavres, et que, l'on aperçoit en plusieurs endroits là mâture de navires enfoncés dans le sable,

A la suite des nombreux naufrages qu'il faut déplorer, la religion a recueilli, de la part des survivants de nombreux témoignages de foi et de reconnaissance.

On a vu des compagnies de marins partis de Ver, de Courseulles. et de; Bernières venir à la Délivrande pour s'acquitter du vœu qu'ils avaient fait, à Notre-Dame pendant la tempête. Souvent, dans; ce pieux voyage, les femmes accompagnaient leurs maris sauvés, comme, par miracle du plus affreux péril. Quelle impression forte, et salutaire, fusait dans les villages le passage de ces hommes nos pêcheurs, aux traits fatigués, marchand tête nue et pieds nus , le chapelet en main ou chantant les litanies de la douce et bonne Protectrice qu’ils avaient invoquée avec confiance dans l'horreur de la tempête ! Quelques-uns avaient déjà les pieds en sang.

Pendant la tourmente, un marin de Langrune se trouvait près de Dives sur son bateau. Il rapporte que dans la nuit, ils se sont vus sombrer trois fois et que, confiant dans la divine Providence, il renouvelait son vœu. La mer, à la fin, les a jetés, ses compagnons et lui, sur la côté et tous en vie. Les autres, n'ont pas manqué de venir aussitôt à La Délivrande ; pour  lui, retenu d'abord par une douleur de côté, il a fait quelques jours après son pèlerinage, pieds nus à l'aller comme, au retour.

Les hommes du bateau échoué, aussitôt qu'ils ont pu toucher la terre, se sont rendus à la chapelle pour y témoigner leur reconnaissance à la très sainte Vierge.

Le lundi de Pâques, dit la Semaine religieuse, à laquelle nous empruntons ces lignes, neuf marins échappés au naufrage de leur navire, venaient nu-pieds en pèlerinage dans la chapelle de la Vierge, en l'église de Dives.  

 

Juin 1869   -   Fait divers.   -  Vendredi matin, vers onze heures, le sieur Alexandre Lafon, âgé de 24 ans, né à Ranville, domestique chez M. Guillard, maître d’hôtel à Villers-sur-Mer,  passait sur le pont du canal de Dives, conduisant une charrette attelée de deux chevaux et chargée de briques, lorsqu'il est tombé sous les roues, qui l’ont écrasé.

La mort a dû être instantanée. On attribue l'accident à l’état d’ivresse dans lequel, se trouvait ce malheureux.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Jeudi, vers quatre heures, une petite embarcation se détachait du quai de Dives. Deux hommes la montaient. Ils allaient se promener en rivière, montant  vers Cabourg. 

L'embarcation était arrivée à la Grande- Brèche, lorsque le vent s'engouffrant dans sa voile la fit chavirer. MM. Guilmart et Renault, témoins de ce malheur, sautant aussi dans un picoteux, allèrent au secours des naufragés. Ils ont pu sauver l'un d'eux, le garde du sémaphore d'Houlgate. L'autre, Jean Marie, a disparu sous les eaux, au moment, où les sauveteurs arrivaient. Son cadavre a été retrouvé dans la soirée.  

 

Octobre 1869   -   Le télégraphe.   -  Un bureau télégraphique municipal vient d'être installé à Dives.  

 

Janvier 1870   -   Fait divers.   -  Une médaille d'argent (2e  classe), vient d'être décernée à M. Jean Pannier, caporal de sapeurs-pompiers à Dives, pour avoir traversé, en 1853, à Varaville, le foyer d'un incendie afin de sauver une personne. M. Pannier compte 27 ans de services.

 

Août 1871   -  Fait divers.   -   Des phénomènes atmosphériques singuliers se sont produits dans le département de la Seine-Inférieure et du Calvados. A Elbeuf, une pluie de fourmis ailées avait couvert de cette manne d'un nouveau genre les toits des maisons et le pavé des rues à Caudebec, des hirondelles ont été ramassées surchargées de ces insectes qui s'étaient attachées à elles et avaient entravé leur vol. Une véritable pluie de papillons s'est abattue aux environs de Paris.

 

Août 1871   -  Les impôts  -  Seigneur ! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts sur tout.

Sur les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le manger.

Mais ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite, qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer qu'on mette un impôt sur la teurgoule.

La teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les petites maîtresses et les muscadins.

Mes petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,..

Et cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur en teurd !

 

Octobre 1871   -  Fait divers.   -  Dans la lit de la rivière, à l'entrée du port de Dives, se forme un amas de moules qui prend des proportions considérables et nuit beaucoup, dès à présent, à rentrée des navires. L'administration municipale demandant qu'un prompt remède soit apporté à cet état de choses, le service des ponts et chaussées vient d'être saisi de  l'affaire.

Les moulières de Villerville et de Trouville diminuant chaque année d'importance, il est regrettable que le banc en formation dans la Dives, ne puisse être conservé du moins en partie.  

 

Octobre 1871   -  Fait divers.   -  Deux mareyeuses des bords de la Dives, la dame Potamienne Brindot et Véronique Brochet, son amie, se sont prises de langue l'autre jour sur le quai de Dives, où elles étaient à faire leurs provisions de poisson.

Après les injures les plus grossières, les deux poissonnières en vinrent aux cheveux et dans la mêlée, le chignon de Potamienne tomba sur le sol.

Un témoin de cette scène orageuse, intrigué par la forme étrange de l'objet, s'empressa de le ramasser.

Ce n'était pas un chignon ordinaire, mais une vraie queue de cheval disposée de telle façon, que sa propriétaire pouvait à l'intérieur y ramasser lettres, factures, quittances et autres papiers précieux.

Aussi, depuis lors, quand on voit Potamienne Brindot sans chignon, on ne manque pas de lui demander :

— Ous qu'est ton secrétaire ?..,  

 

Février 1872   -  Fait divers.   -  Suivant testament fait en 1870, madame veuve Dutrône, propriétaire, demeurant en la commune de Trousseauville, (réunie à Dives en 1826) près Dives, au château de Sarlabot, a divisé la fortune qu'elle laisserait à sa mort, en trois parties. Après que la première aura reçu sa destination, suivant les vœux de la testatrice, ce qui rester de sa succession sera divisé en deux parts égales, dont l'une est léguée à l'hospice de Pont-l'Evêque, et l'autre à celui de Troarn. Madame Dutrône est décédée il y a quelque temps. La part qui reviendra à chacun des hospices ci-dessus désignés, pourra s'élever de 20 à 30,000 fr. 

Madame Dutrône, était la veuve de M. Dutrône, conseiller honoraire à la Cour d'appel d'Amiens, lequel avait introduit dans notre contrée la race de bœufs sans cornes, qu'il avait surnommée Sarlabot, du nom de sa propriété de Trousseauville.

 

Mai 1872   -  Travaux.  -  Par décret de M. le Président de la République, rendu sur le rapport du ministre des travaux publics, le chemin de fer de Mézidon à Dives est déclaré d'utilité publique. Le département du Calvados est autorisé à l'exécution de ce chemin, comme chemin de fer d'intérêt local. Il est alloué au département du Calvados sur les fonds du Trésor, une subvention de 287.477 fr., versés en huit termes semestriels égaux, dont le dernier ne serait payé qu'après achèvement.

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Enquête.  -   Suivant arrêté de M. le Préfet du département du Calvados une enquête a lieu dans les communes de Hottot-en-Auge, Beuvron, Putot-en-Auge, Cricqueville, Brucourt, Périers-en-Auge et Dives sur le projet d'établissement de la voie du chemin de fer de Mézidon à Dives. Cette enquête sera close le 25 septembre.  

 

Décembre 1873   -   Visites du premier janvier.   -  C'est le moment, ou jamais, de s'occuper des cartes qu'il est dans l'usage d'échanger à l'occasion du premier de l'an. C'est seulement à l'époque du 1er  janvier qu'on peut envoyer des cartes par la poste, c'est-à-dire sous enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution, l'affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l'adresse. On peut en mettre deux sous la même enveloppe. 

Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n'envoie jamais de carte.

 

Décembre 1873   -   Chemin de fer de Mézidon à Dives.   -  Par arrêté du 18 courant, M. le préfet a approuvé les projets de stations et haltes présentés parle concessionnaire. Des stations pour voyageurs et marchandises seront établies à Beuvron, Putot, Dozulé et Dives. Des haltes pour voyageurs avec voie de garage et quai aux marchandises, seront établies  dans les communes de Mézidon, Magny-le-Freule, Bissières, Croissanville et Méry-Corbon. Enfin, des haltes pour voyageurs seront établies à Hottot-en-Auge, Brucourt, Varaville, et Dives-Cabourg.

 

Avril 1874   -   Vol.  -  Commençons par un assez curieux tour de prestidigitation exécuté dernièrement à Dives. Le sieur Boudier, maçon, ne sachant pas lire, montrait à un nommé Halbique, un plâtrier de Cabourg, quelques billets à ordre, sur lesquels il désirait avoir des renseignements. Tout d'un coup ce dernier montre du doigt au sieur Boudier une voiture qui passait sur la route, et pendant que celui-ci se retourne avec naïveté pour contempler le véhicule, Halbique saute sur un billet de 50 fr. et un billet de 20 fr., qui s'étalaient dans le tiroir  entr'ouvert, et détale, laissant son interlocuteur abasourdi. Cet audacieux larron a été arrêté par la gendarmerie à Cabourg, où il avait fait bombance avec le bien mal acquis.

 

Décembre 1875   -  Le commerce du Calvados.  -  Dans le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier, président, nous trouvons les renseignements suivants :

Il est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen, Ouistreham, Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles, Port-en-Bessin et Dives, 2 263 bâtiments à voiles et 2 835 bâtiments à vapeur. Les sorties étant à peu près égales aux entrées, c'est un mouvement maritime de 10 196 navires.

Le plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand « Jocking », jaugeant 498 tonneaux seulement, mais du port effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres 06.

Le trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451 tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de 100 tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres 70, est entré à Caen

Le mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme totale d'opérations de 27 millions dont 18 millions à l'entrée et 9 à la sortie. Les principaux articles d'importation sont : la houille, fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4 millions ; Les cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes, viennent ensuite le blé, les graines oléagineuses, le savon, le poisson salé, la fonte, etc…… Comme article d'exportation, on doit mettre en première ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second rang les tourteaux pour 766 080 fr. et les farines pour 639 450 fr.

Les produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour la pêche en bateaux que pour la pêche à pied. Les ports où la pêche a été la plus fructueuse, en 1873, sont ceux de Trouville, Villerville, Grandcamp, Port-en-Bessin, Honfleur et Courseulles. Il a été péché à pied, à l'embouchure de l'Orne, pour 182 200 fr. de poisson. La commerce des huîtres qui constituait une des richesses de Courseulles, en l824, où ses parcs contenaient 58 millions d'huîtres, apportées par 335 navires, est tombé, en 1874, à 10 millions d'huîtres, dont 170  400 seulement pêchées dans la mer littorale. Cette décroissance est due à l'appauvrissement des bancs de Cancale et de Granville, à l'établissement du réseau des voies ferrées, qui permet aux autres ports de la Manche et de la Bretagne d'expédier directement leurs produits vers les centres de consommation et enfin à la concurrence d'Arcachon et de Marennes. 

 

Avril 1950   -   Une fausse sortie.   -   Lors d'une récente grève à la Cegédur, Michel Martu, de Dives outrageait les gendarmes chargés du maintien de l’ordre, ce qui lui valait 8 jours de prison. Or pendant qu"il purgeait sa peine, la maréchaussée apprenait qu'il avait soustrait, avec la complicité de deux camarades, une somme de 42 000 francs à M. Demolder, de Houlgate. Aussi, comme il sortait de la prison de Pont-l'Eveque, Marut a-t-il été invité à réintégrer sa geôle. (Le Bonhomme Libre)

CAFÉ-HÔTEL-RESTAURANT de la TERRASSE  -  DIVES -SUR-MER (Calvados) - Téléphone 79
84  -  DIVES (Calvados)  -  Le Port, vue sur Houlgate

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