12 Juillet 2020

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 2
DIVES  s/MER

Canton de Dozulé

Les habitants de la commune sont des Divais, Divaises


Janvier 1877   -  Les drames de la mer.  -  Le littoral de la Manche a été très éprouvé par l'ouragan du 30 janvier dont nous avons déjà parlé. La grande marée de la semaine dernière, a occasionné, sur tout notre littoral, des dégâts matériels Considérables. 

Le sloop français « Saint-Esprit »  capitaine Rolland, parti du Havre le 2 février, à destination de Caen, avec un chargement de charbon et de merrains, a coulé à 8 heures 1/2 du soir, par suite d'une voie d'eau, à environ cinq milles dans le nord de Dives. L'équipage composé de trois hommes a réussi à regagner le Havre dans le canot du bord.

 

Février 1877   -  Carte du Calvados.  -  La carte routière du département du Calvados, dressée par M. l'Agent voyer en chef, vient d'être mise en vente aux prix suivants : un exemplaire non colorié, 2 fr. 50 ; un exemplaire colorié, 3 fr.

Cette carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le Préfet, au prix de revient du tirage et par quantité de 25 exemplaires au moins.

 

Mai 1879   -  Chemin de fer.  -  Le chemin de fer de Mézidon à Dives est devenu une vérité. Une locomotive, après avoir parcouru toute la ligne, est arrivée en gare à Dives, où elle a été reçue aux acclamations de la foule.

 

Juin 1879   -  Secours et subventions.  -  Le gouvernement vient d'accorder 25 000 fr. pour achever les travaux d'assainissement de la Dives.   -   Des secours ont été accordés aux communes ci-après : Maisons, pour construction d'une école mixte, 600 fr.   -   Saint-Jean-des-Essartiers, pour restauration du presbytère, 600 fr.  -  Cesny-aux-Vignes, pour restauration de l’église, 500 fr.   -   Geffosses-Fontenay, pour acquisition d'un autel, 300 fr.   -   Saon, pour acquisition de mobilier à l'église, 300 fr.

 

Juillet 1879   -  Les pluies d’aujourd’hui et les pluies d’autrefois.  -  Dimanche dernier, on a lu dans toutes les églises une circulaire de Mgr  l'évêque de Bayeux ordonnant des prières publiques pour la cessation de la pluie. Il faut remonter à plus d'un siècle et demi, à 1725, pour trouver une année aussi pluvieuse que 1879.

En 1725, la pluie ne cessa de tomber trois mois durant, on fit également des prières publiques et on promena dans Paris la châsse de sainte Geneviève. La pluie cessa deux jours après.  Nous, sommes moins heureux en 1879, car depuis que les prières publiques sont commencées, la pluie tombe de plus belle, sans aucun égard pour les circulaires et les prières épiscopales.  

 

Juillet 1879   -  Inauguration du chemin de fer de Dives.  -  Dimanche a eu lieu, comme nous l'avions annoncé, l'inauguration du chemin de fer de Mézidon à Dives. Le train officiel, dans lequel se trouvaient MM. le préfet du Calvados et le secrétaire généra], les sous-préfets de Lisieux et de Pont-1'Evêque, le colonel Lucas, du 36e  de ligne, et les conseillers généraux Lechevalier, Colas, Banaston, a été reçu à Dives par M. Foucher de Careil, sénateur, qui présidait cette fête, montrant ainsi qu'il savait pardonner les petits échecs électoraux qu'il a eus dans cette contrée, et dont d'ailleurs sa brillante élection en Seine-et-Marne l'a bien vengé. 

A trois heures, l'évêque de Bayeux a béni les locomotives. A cinq heures a eu lieu un banquet de 150 couverts, dans la halle de Dives. Divers toasts ont été portés par MM. le préfet, Lechevalier, conseiller général, et Foucher de Careil. Pendant le repas, une quête a été faite, au profit des pauvres, par Mme Boyère, accompagnée de M. le maire de Dives. Dans la soirée, les bourgs de Dives et de Cabourg étaient illuminés a giorno. II y a eu feu d'artifice, suivi d'une retraite aux flambeaux, bal, gui s'est prolongé jusqu'à cinq heures. 

Pendant que les autorités se livraient à ces réjouissances officielles, la pluie ne cessait de tomber et la mer, voulant elle aussi s'amuser, envahissait de nouveau la route de Caen à Honfleur, à la pointe de Beuzeval, pour montrer, sans doute, à M. le préfet, que sur ce point un travail urgent est de première nécessité.

 

Août 1879  -  La Poste.  -  Les bureaux de poste et les bureaux télégraphiques ont été fusionnés à Vire, Condé, Orbec, Dives, Livarot, Argences, Dozulé et Évrecy. La fusion sera bientôt à Honfleur un fait accompli.

Deux bureaux télégraphiques ont été ouverts à Ryes et à Crèvecœur. Un bureau permanent a été substitué au bureau temporaire de Cabourg. Le bureau de Deauville va être incessamment réouvert et transféré au bureau de poste.

Enfin, des études se poursuivent pour doter d'un bureau télégraphique les communes de Saint-Aubin, Morteaux-Coulibœuf, Clécy, Bonnebosq, Lison et Bonneville-la-Louvet.

 

Septembre 1879   -  Le service vicinal à vau-l’eau.  -  Au mois de mars dernier, le chemin de grande communication de Caen à Honfleur fut en partie détruit par la mer dans la traversée de Beuzeval. On combla les trous et on protégea le chemin par une estacade en planches. Plus tard, dans une seule marée, la mer détruisit de nouveau la route, et, pour aller de Dives à Beuzeval, on fut obligé de passer sur la plage à mer basse. Ou fit alors cinq épis en planche de sapin, ne laissant à la route qu'un passage à peine suffisant pour une voiture. A la marée de septembre, la mer a, en deux heures, enlevé de nouveau épis, routes et tous les travaux du service vicinal, qui ne devrait pas être trop surpris de ce résultat, car il y a longtemps que le service des ponts et chaussées l'avait prédit. Aujourd'hui, les habitants de Dives et de Beuzeval en sont réduits à signer une pétition demandant qu'on veuille bien installer un bac avec remorqueur à vapeur entre les deux communes. C'est malheureux, car cela met en défaut le génie du service vicinal, qui avait eu celui de vouloir mettre un frein à la fureur des flots avec des planches de sapin.  

 

Octobre 1879   -  Les fureurs de la mer.  -  La mer a déferlé avec rage la semaine dernière sur nos côtes. A Luc, la digue et les écuries de M. Pagny, propriétaire de l'hôtel Belle-Plage, ont été fortement endommagées, on porte à 1 000 francs le chiffre des dégâts. 

Quant au chemin de Dives à Beuzeval, il a encore été emporté par la mer, qui se joue de tous les travaux provisoires et en général fort mal conçus que le service vicinal fait de temps en temps pour protéger cette voie si utile aux populations du littoral. On sait que le Conseil général, dans sa dernière session, s'est occupé de ce chemin. Il a décidé de laisser à la Commission départementale le soin de fournir à l'Administration les sommes nécessaires pour rétablir la viabilité quand elle serait compromise. Pour ce qui est des travaux définitifs à  faire, on attend, pour s'en occuper, le tracé du chemin de fer de Dives a Trouville. Mais la mer, elle, n'attend pas, et le service vicinal a beau lui opposer des digues en terre glaise ou des murs en sapin, elle enlève le tout.  

 

Octobre 1879   -  Pêche.  -  La pêche du saumon, de la truite et de l'ombre-chevalier est interdite dans tous les cours d'eau du département, depuis le 19 octobre, au coucher du soleil, jusqu'au premier février 1880, au lever du soleil. Cette interdiction s'applique à tous les procédés de pêche, même à la ligne flottante à la main. 

Par arrêté du ministre de la marine, la pêche des huîtres est interdite, jusqu'à nouvel ordre, sur l'huîtrière de Dives,  

 

Mars 1882  -  Un batelier.  -  Il y a à l'embouchure de la Dives un bac pour le transport des habitants des deux rives. Il rendrait de grands services, malheureusement depuis deux mois il est devenu tout à fait inutile, par cette excellente raison que ce bac n'a plus de batelier.  

 

Septembre 1882  -  Chemin de fer.  -  On annonce pour lundi, l'ouverture du chemin de fer de Dives à Beuzeval, et de Villers à Deauville.  

 

Janvier 1883  -  Fait divers. -  Nous sommes à l'embouchure de la Dives, dans l'habitation de madame Bonrata.

Il est une heure du matin. Il fait nuit noire. Mme Bonrata ne cesse de dire :

« Mais va qu'est ma servante... va qu'alle est... Naya ! »

« J'sieux par là », répond enfin une voix qui sort de l'écurie.

« Mais qui qu’tu peux bien y faire sans quandelle ? »

« J'faisais... »

«  Mais tu n'étais pas seule, car j'entends du bruit . »

« C'est Bijou qui s'est détaqui, »

« Va trachi d'la quandelle ». Et tout en donnant cet ordre, madame Bonrata entra dans l'écurie... Mais, hélas ! qu'elle fut sa surprise, en trouvant son mari à la place de Bijou.

« Qui qu'tu fais là, coquin ? »

Et le pauvre homme, qui n'a pas entendu ce que Naya avait dit qu'elle faisait, de répondre :

« Eh ben ! j'aidais à Naya !...

« Ah ! tu l'y aidais à ….

Et sur ce, Mme Bonrata lui flanqua une telle tripotée, qu'il ne put sortir que huit jours après pour aller consoler Naya, qui avait jugé prudent des esquiver.  

 

Décembre 1884  -  Les effets de la foudre.  -  Jeudi l'après-midi, la foudre est tombés, à Dives, sur la tour d'une ancienne abbaye habitée par plusieurs locataires. Le fluide est entré par une grande cheminée en pierres de taille, puis, suivant une gouttière de la maison de M. Aporille, a pénétré, en traversant un mur de 35 centimètres d'épaisseur, dans un appartement servant de chambre à coucher.

Puis le courant électrique est sorti en suivant un refend le long du plafond et en traversant un second mur ayant également 35 centimètres d'épaisseur. La couverture en tuiles de la tour a été presque entièrement enlevée et jetée parterre. Il en a été da même d'un certain nombre de morceaux de pierres de taille de la cheminée, mais personne n'a été blessé.  

 

Mars 1885  -  Les inondations.  -  De tous côtés on signale des crues produites par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur notre région depuis quelques jours. Le débordement des rivières a d'abord commencé dans la Pays-d'Auge. La Dives a fait irruption dans un assez grand nombre de prairies. Jeudi, par suite de ces inondations, la circulation des trains entre Dozulé et Dives a été arrêtée pendant quelques heures. La vallée de l'Orne est presque entièrement couverte entre Caen et Saint-André, le long de la ligne de Granville. Toutes les prairies d'Allemagne sont sous l'eau.  

 

Janvier 1886  -  Courage et dévouement.  -  Médaille argent, 2e classe, à M.Georges Delaunay, menuisier à Démouville, pour s'être particulièrement distingué en travaillant à l'extinction d'un incendie. — Mention honorable à M François- Marie Julien, adjoint de police à Dives, peur avoir arrêté deux chevaux emportés.  

 

Janvier 1886  -  Démission ou suspension.  -  On dit que le maire de Dives est en délicatesse avec l'administration préfectorale. Voici : Il faut qu'il donne sa démission ou bien il sera suspendu. Il préfère démissionner.

 

Janvier 1888  -  Tramway.  -  On parle de l'établissement d'un tramway à moteur mécanique, pour le transport des voyageurs, des messageries et bagages, sur les chemins de grande communication n° 34 et 37, entre Dives (gare de Cabourg) et l'extrémité du bourg de Sallenelles.  

 

Février 1888 -  Le mariage des prêtres.  -  La cour de cassation vient de décider que les prêtres pouvaient se marier, après avoir quitté la soutane.

 

Février 1888  -  Récompenses.  -  Le ministre de la marine a accordé une médaille de 2e classe en argent à M Louis Hutz, lieutenant de douane au Havre, pour différents actes de dévouement, notamment pour sauvetage d'un enfant tombé dans le bassin de la Citadelle. M. Hutz est le fils de M. Hutz, capitaine de douane en retraite, buraliste à Dives, médaillé lui-même pour de nombreux sauvetages.

 

Juin 1888  -  Caen à Trouville.  -  C'est dimanche prochain, 1er juillet, que la Compagnie inaugure son service de trains de plaisir sur Cabourg, Dives, Beuzeval, Villers-sur-Mer et Trouville. Prix, aller et retour, 2 et 3 fr.

Départ de Caen, 8 h. 16 ; arrivée à Trouville 10 h. 45.  Départ 7 h. 35 ; arrivée à Caen, 10 h. 16.  

 

Octobre 1888  -  Récompenses honorifiques.  -  Le ministre de la marine a accordé, pour actes de dévouement, les récompenses suivantes : Une médaille en argent de 1er classe à M. Jules Françoise, marin à Port-en-Bessin. Des médailles en argent de 2e classe à MM. Alfred Homont, Léon Simoni, Jules Pettrion, marin à Dives, et Daragon, élève du lycée de Caen.

 

Août 1889  -  Les bacs. -  Le nombre des passages d’eau dans le calvados est aujourd’hui de six, savoir :

Touques.  Passage dit de la Cahote entre Trouville et Deauville.

Dives : passage de la pointe de Cabourg (commune de Dives).

Orne : passage de Percauville ( commune de Clinchamps).

Passage Montaigu, à Caen

Passage de la Clopée (commune de Mondeville)

Passage du Maresquier (commune d'Amfreville).

Les passages desservis par de simples batelets dont les fermiers sont propriétaires.

Les baux sont passés pour une période de six ans devant prendre fin au 31 décembre 1892. (source C.G.)

 

Avril 1890  -  Tramway.  -  Le ministre des travaux publics va demander la déclaration d'utilité publique pour les ligues de tramway de Dives à Ouistreham, Grandcamp à Isigny, Ouistreham à Luc-sur-Mer.  (Source B.N.)

 

Avril 1890  -  Concurrence au marché de Caen.  -  Un grand nombre d'herbagers des cantons de Dozulé et Troarn demandent l'installation à Dives d'un marché aux bestiaux gras. Ce marché s'ouvrirait au mois de juillet prochain et pourrait causer un grand préjudice à celui de Caen où les herbagers se plaignent de l'installation défectueuse, notamment de l'absence de préaux pour attacher les bœufs, comme à Lisieux, à Rouen, etc….. Le marché de Dives aurait des communications faciles par les chemins de fer et les bateaux à vapeur sur le Havre. S'il est établi, Caen pourra regretter d'avoir envoyé promener les herbagers quand ils réclamaient des améliorations utiles.      (Source B.N.)

 

Avril 1890  -  Une nouvelle épidémie.  -   Une maladie appelée la « Nona » a été signalée d'abord en Italie, plusieurs cas viennent de se produire en Suisse, on craint qu'elle ne gagne la France. Les personnes atteintes restent comme mortes, cette léthargie dure quatre jours, puis on revient. Les cas de mort sont rares.   (Source B.N.)

 

Juillet 1890  -  Concurrence au marché de Caen.  -  Nous avons, dans le temps, parlé de l'installation, à Dives, d'un marché aux bestiaux, en concurrence avec celui de Caen. C'est un fait accompli. Samedi dernier, ce marché a été inauguré avec succès. Un bateau à vapeur fera le service entre Dives et le Havre. Beaucoup d'éleveurs, qui se plaignent à tort ou à raison des tracasseries dont ils sont l'objet à Caen, se proposent de conduire leurs bestiaux à ce nouveau marché.   (Source B.N.)

 

Juillet 1890  -  Récompense.  -  La médaille militaire a été conférée à : MM. Sevestre, maréchal des logis à Dives, 20 ans de services ; Leherpeur, gendarme à Vire, 22 ans, et Gollot, à Blangy, 23 ans.   (Source B.N.)

 

Juillet 1890  -  Excellente mesure.  -  Désormais, le service des petits paquets, jusqu'ici limité aux communes possédant des gares de chemin de fer, sera étendu à tout le territoire.  L'administration se servira, à cet effet, des entrepreneurs de transports des dépêches, qui livreront les colis à domicile moyennant une rétribution ne dépassant pas 25 centimes.   (Source B.N.)

 

Juillet 1890  -  Marché de Dives.  -  Au dernier marché, 34 bœufs ont été embarqués à destination du Havre, le reste a été vendu pour Paris, Rouen et Bernay. Le chemin de fer qui se trouve à deux pas du marché s'est chargé de ces transport. Malgré le double d'approvisionnement de bœufs sur le dernier marché, le tout s'est bien vendu.   (Source B.N.)

 

Août 1890  -  Victime du travail.  -  Un ouvrier maçon, occupé à la construction d'un abattoir à Dives, est tombé d'une hauteur de 3 m. 50. Dans sa chute, il s'est fracturé deux côtes et fait des contusions.      (Source B.N.)

 

Août 1890  -  Libération de la classe 1885.  -  Les troupes de cette classe seront libérées le 25 septembre prochain. Celles des colonies le 1er janvier.   (Source B.N.)

 

Août 1890  -  Gare de Cabourg-Dives.  -  Le ministre des travaux publics vient d'adresser au conseil d'État un projet de décret tendant la réunion en une seule gare, sise entre Cabourg et Dives, de la halte de Cabourg et de la station de Dives, sur le chemin de fer de Mézidon à Dives.       (Source B.N.)

 

Novembre 1890  -  Suicide.  -  Le nommé Marie, 34 ans, principal clerc chez M. Sandrin, notaire à Dives, a été trouvé mort dans son lit. Il s'était étranglé à l'aide d'un foulard qu'il a serré avec une règle. Son suicide est attribué à des pertes de jeux et autres causes.   (Source B.N.)

 

Août 1892  -  Tramway.  -  Le tramway Decauville de Dives, par Sallenelles , Bénouville et Ouistreham, marche jusqu'à Luc. Pour le moment, ce chemin de fer minuscule est peu suivi. Est-ce parce qu'il est encore inconnu, ou parce que les prix sont trop élevés, ou encore parce qu'on est sûr, en secondes et troisièmes, d'en revenir avec une fluxion de poitrine ?  

Est-ce que le sénateur Decauville aurait dans sa manche quelques médecins sans clients ?   (Source B.N.)  

 

Septembre 1893  -  Accouchement en tramway.   -  Lundi l'après-midi, la nommée Marie Hébert, 23 ans, domestique à Dives, est accouchée dans le tramway Decauville, entre les stations de Dives et de Bénouville. Cette fille a reçu les soins du docteur Ramond, de Paris, et, à son arrivée à Caen, a été transportée à l'hôtel-Dieu avec son enfant. Espérons qu'on a eu la bonne idée d'appeler l'enfant Tramway-Decauville,  un nom prédestiné.  (Source B.N.)  

 

Juillet 1891  -   Un lecteur écrit.  -   M. Le rédacteur.  -  Les travaux de construction de notre Gare et de la fonderie de cuivre de la société des métaux, attirent dans notre localité, si paisible autrefois, une foule d'ouvriers étrangers. La nuit de dimanche, à la sortie, parait-il, d'un théâtre forain établi à Cabourg, un certain nombre d'entre eux se sont pris de querelle, sans doute sous l'influence de trop copieuse libations. Toujours est-il qu'il en est resté un sur le terrain, frappé de plusieurs coups de couteau. 

Rapporté à Dives chez son logeur, vers 5 heures du matin, le blessé a été soigné par le docteur Boutard ; ses blessures sont graves. Une enquête a été aussitôt ouverte par M. Le commissaire de Police et le brigadier de gendarmerie. Malheureusement on a pu mettre la main sur le coupable,  un individu arrivé à Dives depuis trois jours à peine, et qui, à la nouvelle des poursuites, s'est empressé de partir. L'oubli de ses papiers permet toutefois de se livrer à sa recherche. Le lendemain, le parquet de Pont-l'Evêque s'est rendu sur les lieux.  

 

Juillet 1891  -  Outrage sur une petite fille.  -  Le nommé Pouchin, 60 ans, pêcheur à Dives, a été arrêté sous l'inculpation d'un attentat aux mœurs commis sur uns petite fille de 8 ans. 

— Un autre attentat nous est signalé de Notre-Dame-de-Courson.  

 

Mars 1892  -  Fête de bienfaisance.  -  Chaque hiver, une cinquantaine d'enfants pauvres des écoles de Dives reçoivent le repas du midi dans une salle attenante à l'école enfantine. La fanfare « La Dives » vient de donner au profit de cette oeuvre une fête qui a eu le plus grand succès. Cette soirée a produit net 359 fr. 65. (Source B.N.)  

 

Juin 1892  -  Marché.  -  Le troisième grand marché de bestiaux maigres, d'abord fixé au 11 juin, aura lieu samedi prochain 4 juin, à 8 heures du matin.   (Source B.N.) 

 

Juin 1892  -  Récompenses.  -  Marché aux bestiaux tous les samedis. Le 2 juillet, ouverture du bétail gras.  (Source B.N.)    

 

Juillet 1892  -  La viande.  -  Par suite de la disette d'herbe, les cultivateurs sont obligés de vendre leurs bestiaux à des prix excessivement bas. Les bouchers en général, et ceux de Caen en particulier, syndiqués à cet effet, n'en continuent pas moins à vendre la viande à un taux élevé. Les bouchers feraient bien de l'abaisser, car, s'ils ne le font pas, il se pourrait que la question fût soulevée en séance municipale et qu'une demande de taxe soit formulée.  (Source B.N.)    

 

Août 1892  -  Accidents de tramways.  -  Le tramway Decauville de Dives à Ouistreham circule à peine depuis quelques jours, que plusieurs accidents se sont déjà produits. Le préfet ne peut l'ignorer, puisque M. Julien, chez lequel il dînait le jour des courses de Pont-l'Evêque, a dû lui dire ce qu'il en pensait. Il a vu les choses de près et a failli en être victime.

Nous ne parlerons pas du déraillement survenu entre Sallenelles et Cabourg. Mais voilà qui est plus grave. Vendredi dernier, le tramway a tamponné, à quelques mètres de l'aiguille de l'arrêt de Dives, la voiture de M. Exmelin, marchand de cidre à Périers-en-Auge, qui venait en sens contraire. Le cheval, effrayé par le bruit du tramway, s'étant jeté de côté, la voiture empiéta sur la voie ferrée et fut par suite du tamponnement, renversée sur la route. M. Exmelin tomba avec les barils de cidre qu'il allait livrer et eutf dans cette chute, le crâne fracturé. Il est mort une heure après l'accident. M. Exmelin était âgé de 59 ans, il était très estimé, il laisse deux enfants, une fille mariée et un fils resté veuf avec un enfant. On dira qu'il n'y a pas de la faute du mécanicien, mais l'accident n'en est pas moins dû au tramway et fait, plus que jamais, regretter qu'on ait autorisé sa circulation sur des chemins d'une très petite largeur. Aussi plusieurs maires sont-ils décidés à ne pas verser la subvention votée pour ce tramway casse-cou, et ils ont raison. (Source B.N.)

 

Octobre 1893  -  Récompenses pour faits de sauvetage.  -  Charles Josse, matelot, médaille d'argent, et Auguste Déloge, matelot, témoignage officiel de satisfaction : sauvetage de deux femmes, à Houlgate, le 22 juillet 1893. 

— Alphonse Binet, employé au chemin de fer de l'Ouest, médaille d'argent : sauvetage d'une femme à Caen, le 18 août 1893.

— Onésime Cuvilliez, matelot, médaille d'argent : sauvetage d'un enfant, à Dives, le 27 juillet 1893.

— Émile Giffard, matelot, et Théodore Ménard, cocher, témoignages officiels de satisfaction : sauvetage d'un homme, à Houlgate, le 25 juin 1893. (Source B.N.) 

 

Janvier 1894  -  Mort accidentelle.  -  La semaine dernière, la dame Boutier, née Augustine Laurent, 58 ans, propriétaire à Dives-sur-Mer, voulant traverser la chaussée, rue de la Gare, à Caen, était renversée par une voiture conduite à une allure modérée par Honoré Varnier, 35 ans, domestique chez le sieur Leboucher, marchand de beurre à Mondeville. La dame Boutier a reçu un coup de timon à la tempe droite et une roue de devant lui passa sur le corps. Elle fut transportée à l'hôtel de la Gare. Elle est morte samedi de ses blessures. (Source B.N.)

 

Février 1894  -  Tramway du littoral.  -  Le tramway, qui, longeant les rives du canal, se dirigé d'un côté vers Dives et de l’autre vers Luc, par Riva-Bella, Hermanville et Lion, cessa d'être la propriété exclusive de MM. Decauville et Cie, qui l'ont construit. Il est apporté par eux à la société caennaise des Tramways, qui vient de se fonder et dans laquelle l'élément caennais va être prépondérant.

Ce tramway échappé ainsi aux complications qui auraient pu menacer son existence, s'il avait continué d'appartenir à la société des établissements Decauville, qui parait traverser une crise sérieuse. Il restera à obtenir la ratification, du conseil général et du ministre des travaux publics. (Source B.N.)  

 

Avril 1894  -  Les victimes de la mer.  -  La semaine,, dernière, le corps d’Eugène Quilbeuf, 38 ans, marin, embarqua sur le sloop « Pierre-Victor », a été trouvé à marée basse près de l'estacade de Dives. Il avait une blessure à la tête, provenant d'un coup qu'il s'était donné contre la lisse du bateau, en tombant à la mer, au moment où il débarquait, le sloop étant amarré à l'estacade. Quilbeuf était marié et père de quatre enfants en bas âge qu'il laisse dans une grande misère. (Source B.N.)

 

Juillet 1894  -  Enfant noyée.   -  La petite fille Alphonsine Prodhomme, 19 mois, demeurant à Dives, chez ses parents, s'est noyée dans une mare. (Source B.N.)  

 

Juillet 1894  - Un ivrogne qui n’aime pas l’eau.   -   Le sieur Anne Québec, journalier à Dives, était allé chercher un demi-litre d'eau-de-vie chez une demoiselle Prempain. Il l'absorba afin de se donner du courage, car il voulait se noyer. Il s'est rendu à Cabourg, s'est complètement déshabillé dans les dunes, et s'est avancé à 400 mètres en mer. Mais à la vue des flots qui allaient l'atteindre, il a poussé de véritables cris de bête féroce. Ramené sur le sable, Québec a été mis au violon, et, le lendemain, il a été reconduit à son domicile. Depuis, Québec, qui n'a pas toute sa raison, paraît vouloir se laisser mourir de faim. Cela n'empêche pas que procès-verbal lui a été dressé pour ivresse et outrage public à la pudeur. (Source B.N.)  

 

Décembre 1894  -  Tempête.   -  Les ouragans qui se sont déchaînés ces jours derniers sur l'ouest de l'Europe ont causé de nombreux accidents. La mer était démontée sur nos côtes. Un certain nombre de canots de pêcheurs ont éprouvé des avaries. Le canot « Blanche-Marie », d'Yport, a sombré en face du port de Fécamp. Le patron, père de sept enfants, a péri avec, ses trois matelots. 

— La « Virginie-Hélise », de Lannion, allant au Havre, a fait naufragé en vue d'Auderville (Manche). Le bateau de sauvetage de Goury a pu, en bravant les plus grands périls, sauver le capitaine et trois hommes. Le cadavre d'un quatrième est resté accroché dans les haubans et n'a pu être enlevé. 

— La tempête a été, formidable sur les côtes d'Angleterre et de Hollande. Une goélette de Glascow a sombré avec seize hommes. Un train de marchandises a déraillé à Chelford, par suite de la violence du vent, et a été jeté en avant de l'express. Il y a eu douze morts et trente blessés. 

— A Glervan, le vent a jeté dans un fossé une voiture de saltimbanque. Le feu y a pris et quatre personnes, qui y étaient couchées, ont été carbonisées. Beaucoup de personnes ont été tuées par la chute de cheminées, Sur les côtes de Hollande, une cinquantaine de barques ont coulé avec équipages. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  Tempête.   -  Les tempêtes ont continué cette semaine, principalement samedi et dimanche. Le service maritime a été en grande partie suspendu sur nos côtes. Dimanche, le bateau de Caen au Havre a voulu sortir du port de Ouistreham, mais il s'est vu forcé de rentrer dans le port. Depuis longtemps on n'avait pas vu une mer aussi démontée. Le transatlantique La « Champagne », qui devait partir pour New-York, est resté au port du Havre. La barque « Jeune-Henri », de Dielette, s'est perdue sur les rochers de Grune, près de Cherbourg. Les quatre hommes qui la montaient n'ont pas été retrouvés. Ils laissent dix orphelins. Plusieurs pêcheurs de harengs, surpris par la tempête, ont été obligés d'abandonner leurs filets évalués à plusieurs milliers de francs pour se réfugier à l'abri. Un navire s'est perdu près de Brest sur la côte de l'île de Batz. La tempête a amené une collision entre deux vapeurs dans le port de St-Sébastien (Espagne) Deux matelots ont été tués. 

Le voilier français « Marte – Louise » a été abordé près de Gibraltar par un vapeur anglais et a perdu cinq matelots.  — Aux Etats-Unis, la mer a envahi le Village de Gaira, dont les maisons se sont effondrées. Cinquante personnes ont péri dans les flots.

— La barque « Ossta » à fait naufrage près de Holyhead (Angleterre). On a établi une communication avec la côte, mais, avant qu'on eût pu recueillir un seul des vingt-quatre naufragés, une lame énorme les enleva. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  Tempête et neige.   -  Nous sommes, quant à présent du moins, favorisés. Il n'en est pas de même dans le Midi et le Centre de la France. A Foix, dans la vallée de Luchon, des avalanches de neige ont occasionné de nombreux accidents suivis de quinze morts. A la neige a succédé une forte gelée. Toute la région est dans la consternation. Sur plusieurs points, en Algérie, les communications sont interrompues. Du côté de Toulouse, plusieurs personnes sont également mortes de froid. En Espagne, des trains ont été arrêtés et la circulation a été interrompue. 

— Des épaves assez nombreuses viennent s'échouer depuis quelques jours sur le littoral du Calvados. On signale un fût de vin rouge de 600 litres, marqué « V. 750, A. M. », des fûts vides de 600 litres environ portant l'inscription « Droulers Prouvost, à Roubaix (Nord) », avec numéros : une planche de cordage avec l'inscription « Colombine Paimpol ». Trois cadavres de bœufs sont venus à la côte sur les plages du syndicat de Dives. (source B. N.)  

 

Mai 1895  -   Deux noyés.  -  La dame Jeanne Patry, veuve Pérét, 65 ans, journalière aux Oubeaux, arrondissement de Bayeux s'est noyée accidentellement dans une mare située dans la mare de la propriété du sieur Gauthier, où été était en journée. 

— Le sieur Denise, propriétaire à Dives, est tombé accidentellement dans un fossé de sa propriété. Quand on l’a retiré, il avait cessé de vivre. (source B. N.)  

 

Juillet 1895  -  Les vacances.  -  Écoles primaires du Calvados. Sortie : le mercredi soir 31 juillet, rentrée : lundi 16 septembre. La distribution du lycée de Caen est fixée au 31 juillet, 9 heures du matin. (source B. N.)

 

Août 1895  -  Ce n’est pas possible.  -  La semaine dernière, le tramway de Dives est resté en détresse près de Ouistreham. Une avarie sans grande gravité s'était produite à la machine. Or, d'après l'un de nos confrères, cette machine n'était pas conduite par un mécanicien, mais bien montée par deux chauffeurs inexpérimentés. Cela n’est pas possible. Sans cela, la société belge, qui exploite ce réseau, serait bien coupable et l'autorité supérieure plus encore, en ne se préoccupant pas plus de la sécurité du public. (source B. N.)  

 

Août 1895  -  Une vilaine farce.  -   L'incroyable compagnie du tramway de Caen à Dives a fait une vilaine farce à ses voyageurs, le vendredi des courses de Cabourg. Elle avait annoncé, à grand renfort d'affiches, un train spécial aller et retour. L'aller a bien eu lieu, mais le retour a été supprimé sans aucun avis. De sorte que les voyageurs qui comptaient être de retour à 6 heures 31 sont arrivés avec, trois quarts d'heure de retard parle train ordinaire. (source B. N.)  

 

Octobre 1895  -  Régime du bon plaisir.   -  A Dives, il paraîtrait qu'on n'aime pas les adjudications. Pour la quatrième fois depuis neuf ans, la concession du marché a été donnée de gré à gré à l'un des héritiers de l'ancien concessionnaire décédé, avec une augmentation dérisoire, alors que d'autres personnes étaient disposées à offrir 1 000 fr. de plus par an. Est-ce que la bannie du marché de Dives serait une affaire de succession ? Mystère et gaspillage.

Le préfet n'a pas encore sanctionné cette opération. Espérons qu'il ne le fera pas, dans l'intérêt des contribuables. 

Les adjudications ont cependant du bon. A St-Pierre-sur-Dives, six boutiques qui étaient louées annuellement 345 fr. ont atteint, ces jours-ci, à l'enchère, 1 410 francs. (source B. N.)  

 

Décembre 1895  -  Les années bissextiles.  -  Tout le monde sait que l'année prochaine sera bissextile, son millésime étant divisible par quatre. Mais ce que l'on sait peut-être moins généralement, c'est que ce sera la dernière bissextile du siècle, l'année séculaire, celle qui clôturera le dix-neuvième siècle, l'année 1900, ne le sera pas, et nous devrons attendre huit ans pour revoir un mois de février ayant 29 jours. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Avis aux navigateurs.  -  L'attention des pécheurs et des navigateurs est appelée sur les dispositions de l'arrêté préfectoral réglementant la pêche et le mouillage des bâtiments dans la rade de Cherbourg a cause des nécessités de la défense.  Cet arrêté est affiché dans les bureaux de Caen, Dives, Ouistreham , Courseulles et Port-en-Bessin. (source B. N.)  

 

Avril 1896  -  Affaire d’allumettes.  -  Le 1er mars, Gustave Lecordier, 34 ans, journalier à Caen, en compagnie de sa femme, 24 ans, et de la veuve Furon, débarquaient à Dives avec un ballot de quatre-vingt-dix mille allumettes de contrebande que les trois inculpés se proposaient de débiter dans la région. 

Avec les allumettes de la régie, on pouvait dormir tranquille à Dives, leur fabrication les ayant toujours fait considérer comme inoffensives, mais 90 000 allumettes de fraude, c'est-à-dire inflammables au superlatif, on frémit tout de suite en songeant aux dangers qu'une telle accumulation aurait pu faire naître dans Dives. Aussi, le maréchal des logis de gendarmerie fit-il main basse sur tout le fourbi, allumettes et fraudeurs. 

Les trois prévenus, après dix-huit jours de prévention, ont comparu devant le tribunal correctionnel et ont tous été condamnés chacun à 600 francs d'amende. Comme, en matière de fraude sur les allumettes, les condamnés doivent immédiatement subir la condamnation par corps, les délinquants ont été retenus en prison pour de longs mois, sauf la femme qui ne pourra être retenue en même temps que son mari. (source B. N.)  

 

Janvier 1897  -  Mérite agricole.  -  Sont nominés chevaliers : MM, Hamon, chef de culture à Dives-sur-Mer ; Paisant-Dulompré, maire de Quetteville, et Léon Viel, éleveur a Saint-Gabriel. (source B. N.)

 

Juillet 1897  -  Noyé.  -  Le sieur Désiré Blothière, 15 ans, ouvrier d'usine à Dives, s'est noyé accidentellement dans le canal de dessèchement de la vallée de la Dives. (source M. du C.)

 

Avril 1898  -  Boulangères incorrigibles.  -  Divers procès-verbaux de contraventions ont été relevés contre la dame Anne, boulangère à Dives, pour refus de peser le pain et défaut d'affichage, et contre la dame Lebouvier, boulangère, pour ne pas avoir affiché l'arrêté municipal. (source B N.)  

 

Août 1898  -  Suicides.     Le sieur Julien Legras, 76 ans, charpentier, pensionnaire à l'hospice de Vire, s'est donné la mort en se jetant dans la Virène à Saint-Martin-de-Tallevende. Le malheureux, veuf depuis trois mois, ne pouvait se consoler de la perte de sa femme.

— Le sieur Louis Anfray, 54 ans. cultivateur au Gast, près St-Sever, s'est pendu à un hêtre dans un champ situe près de son habitation. Il était depuis quatre ans, à la suite d'une maladie grave, hanté d'idées noires.

— Octave Pupin, maçon à Dives-sur-Mer, s'est tué d'un coup de-feu.

— On a trouvé pendu le sieur Pierre Gaudin, 68 ans, couvreur à Cambremer.

— Le sieur Maurice Guével, 36 ans, ouvrier d'usine à Ablon, s'est pendit à un arbre dans son jardin. On attribue son suicide à un dérangement des facultés mentales par suite d'abus des boissons alcooliques. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  Question de nuance.   -   Léontine Morel, âgée de 19 ans, née à Trouville, couturière à Dives, était venue à Caen. A son retour à Dives, elle ne put présenter de billet au facteur-chef, celui-ci menaça la demoiselle d'un procès-verbal. Elle s'impatienta et dit à l'employé un mot peu odorant, qui lui a valu une poursuite en police correctionnelle. L'employé prétend que Léontine Morel lui a dit : « Vous me faites ch... » ; elle, soutient qu'elle est trop bien élevée pour se permettre une telle grossièreté et qu'elle a dit simplement au plaignant : « J’vous em...baume ».

Question de nuance, vous voyez, que le tribunal a admise, car il n'a condamné la jeune couturière qu'à 30 francs d'amende. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  Ignorance volontaire.      Beaucoup de maires ignorent, ou plutôt feignent d'ignorer, que l'assistance médicale gratuite est organisée dans le Calvados et répondent aux malades dans la gène qu'ils n'ont pas de ressources pour les faire soigner. La préfecture ferait bien de rappeler ces maires là à leurs devoirs. (source le B. N.)

 

Août 1898  -  Attentat à la pudeur.     Marie Mesnil, onze ans et demi, demeurant à Dives-sur-Mer, a été victime d'un attentat à la pudeur. On soupçonne l'auteur de cet odieux forfait. (source le B. N.)  

 

Septembre 1898  -  Conseil général.   -   Vendredi, le conseil général du Calvados s'est ajourné au 14 septembre pour statuer sur le projet de raccordement du tramway de Caen à Luc et à Dives avec la gare de l'Ouest par la rue du Général-Decaen.  (source le B. N.)  

 

Septembre 1898  -  Imprudence mortelle.   -   Le sieur François Lefèvre, 55 ans, loueur de voitures à Cabourg, plaisantait avec un employé sur le quai de la gare de Dives-sur-Mer, quand il s'engagea à reculons sur la voie, ne voyant pas arriver la locomotive. 

On lui cria de prendre garde. Lefèvre voulut alors sauter sur le trottoir élevé de 20 centimètres, mais le pied lui glissa et l'infortuné tomba si malheureusement qu'il eut une jambe complètement broyée. Le pied fut retrouvé sur la voie, quelques mètres plus loin. Lefèvre avait, en outre, une horrible blessure au jarret. Le mécanicien stoppa aussitôt et on put dégager le blessé. 

Transporté à l'hôtel-Dieu de Caen, François Lefèvre, que tout le inonde appelait simplement « François », y est mort dans la nuit, après d'atroces souffrances. (source le B. N.)

 

Novembre 1898  -  Laïcisation.   -   C'est en vertu d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été laïcisées à partir du 1er novembre. (source le B. N.)

 

Décembre 1898  -  Coup double.   -   A la suite d'une rixe, à Dives-sur-Mer, entre des ouvriers d'usine et des chaudronniers, où il s'est trouvé mêlé, Albert Seraye, 28 ans, fumiste à Paris, a été arrêté pour blessures volontaires. En perquisitionnant à son domicile, les gendarmes ont saisi des brochures anarchistes lui appartenant. (source le B. N.)

 

Décembre 1898  -  Ce qu’il en coûte pour montrer ce qui ne doit pas être vu.   -  Louis Filleau, 21 ans, journalier à Touques, et Victor Touzé, 42 ans, cantonnier à Dives, peuvent le dire. Filleau, ayant rencontré sur le chemin la jeune Henriette Lebas, 14 ans, servante à Bonneville, la poussa dans un champ et voulait à toute force qu'elle lui montrât sa lune. La fillette se débattit et parvint à se sauver. Filleau, qui a aussi volé son ancien patron, le sieur Legrand, épicier à Trouville, est condamné à 4 mois et 25 fr. d'amende. 

— Le cantonnier Touzé, lui, étant gris, a montré à deux enfants, un petit garçon et une petite fille de Dives, ce qu'il aurait dû cacher. Il serait sans doute allé plus loin si la morvette, à laquelle il a offert 50 centimes, y avait consenti. Même condamnation que le précédent : 4 mois et 50 fr. d'amende. (source le B. N.)   

 

Décembre 1898  -  Recensement.  -  Les propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules et de voitures attelées, devront, sous peine de poursuites, se présenter à la mairie, avant le 1er janvier, pour en faire la déclaration. (source le B. N.)

 

Décembre 1898  -  Morts accidentelles.  -  La dame Henriette Chardine, 73 ans, dentellière à Bavent, est tombée, la tête la première, dans une mare ou elle lavait du linge. Les jambes étaient maintenues élevées par le « carrosse » qui flottait sur l'eau. Retirée peu après, elle n'a pu être rappelée à la vie. 

— Le sieur Alphonse Leroy, 34 ans, cultivateur à Douville, qui chargeait des pommes en gare à Dives, a été tamponné par des wagons auprès du hall des marchandises. Le malheureux a succombé quelques jours après dans d'horribles souffrances. (source le B. N.)  

 

Février 1899  -  Mauvaises raisons.   -   « Man mari n'me plaisait pu, v'là por qui que j'lai f...ichu en plan ». C'est ainsi que la femme Léontine Pillet, 31 ans, explique pourquoi elle a quitté son mari, âgé de 36 ans, journalier à Dives, pour suivre Émile Roulland, 29 ans, charron à St-Pierre-sur-Dives. 

La femme Pillet se présente devant le tribunal de Lisieux avec un marmot dans les bras qui ne ressemble pas du tout à son mari, mais elle en a deux autres qu'elle a eu la précaution, après sa fugue, de faire ramener à son époux par son amant. Les raisons de la femme Pillet et les détails de l'affaire n'étaient pas de nature à porter les juges à indulgence, aussi ont-ils condamné la femme Pillet à un mois de prison et son complice à quinze jours de la même peine. (source le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Vélocipèdes.  -   On sait que la taxe sur les vélocipèdes, depuis le 1er janvier, est la suivante : vélocipèdes à une place, 6 fr. ; à 2 places, 12 fr. ; à 3 places, 18 fr., etc…. Les machines à moteur sont taxées au double.

— A partir du 1er mai 1899, tout vélocipède ou machine à moteur devra porter une plaque de contrôle. Cette plaque sera délivrée gratuitement par le percepteur sur le vu de l’avertissement et contre le payement des douzièmes échus de la taxe.  (source le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Ou les fourrera-t-on ?  -  Le petit bourg maritime de Dives a considérablement augmenté comme population, en enfants surtout. Par suite, l'école est devenue trop petite. Le conseil municipal en a voté l'agrandissement en 1896. Ça ne va pas à l'inspecteur d'académie, paraît-il. Aussi, malgré réclamations et démarches, les choses en sont-elles encore là aujourd'hui. Le conseil, en attendant une solution, a proposé de bâtir un hangar provisoire pour y remiser les enfants.

L’inspecteur s'est récrié et, comme transaction, a proposé de les fourrer dans les « caves de la mairie ».

Moyen comme un autre de reléguer l'instruction dans le troisième dessous. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1899  -  Drôle d’affaire.  -  Léon Domer, 37 ans, cafetier à Dives, avait été dénoncé comme ayant commis un attentat à la pudeur contre nature des plus ignobles.

L'affaire a été jugée à Pont-l'Evêque, mais à huis clos. Le tribunal, voyant que de cette affaire des témoins voulaient faire une question d'argent et que d'autres n'étaient pas assez affirmatifs sur ce qu'ils avaient vu, a acquitté le prévenu. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières. 

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (source le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Téléphone.   -   Le réseau téléphonique de Dives-sur-Mer et le circuit reliant cette localité à Cabourg viennent d'être mis en service. (source le B. N.)  

 

Septembre 1899  -  Pendu.   Le sieur Louis Le Fallier, 29 ans, ouvrier d'usine à Dives-sur-Mer, souffrant depuis longtemps d'une maladie incurable, s'est donné la mort en se pendant chez lui. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Récompenses honorifiques.   -   Une mention honorable a été accordée au sieur Letellier, caporal au 5e régiment d'infanterie : Caen, 19 juillet 1899, a maîtrisé un cheval emporté attelé à une voiture. 

— Le jeune Maxime Guiffard, 13 ans, à Dives-sur-Mer, a reçu du ministre de la marine un témoignage officiel de satisfaction : sauvetage d'un enfant, à l'embouchure de la Dives, le 15 août 1899.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Disette de poisson.   -   Nos pêcheurs du littoral sont dans la désolation. Depuis Le Havre jusqu'à Cherbourg, la mer est infestée par les pieuvres qui détruisent le poisson plat et les crustacés. Seuls, les congres et les chiens de mer peuvent résister à ces ignobles bêtes, dont les tentacules atteignent parfois jusqu'à un demi-mètre de longueur. 

Depuis les derniers froids, ces ennemis des soles, des merlans, des crevettes, des homards, des étrilles et des crabes sont moins nombreux. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Le brouillard.   -   Nous avons eu pendant plusieurs nuits un épais brouillard. Mais qu'est-ce auprès de celui de Londres, où la circulation a dû être interrompue samedi, à partir de 2 heures de l'après-midi. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Récompenses honorifiques.   -   Des témoignages officiels de satisfaction ont été décernés aux sieurs Edmond Letellier, novice à bord d'un yacht : sauvetage d'un enfant à Dives, le 24 août ; Auguste Fosse, matelot: sauvetage d'une femme, à Trouville; le 8 septembre. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1899   -   Morts subites.   -   On a trouvé mort, dans le cimetière de Dives-sur-Mer, le sieur Armand Lame, 73 ans. L'infortuné avait été frappé d'une congestion cérébrale pendant qu'il ratissait les allées du cimetière. 

— Le sieur François Varin, âgé de 66 ans, propriétaire à Branville, près Dozulé, est mort subitement. (source, le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Enfants martyres.   -   Félix Dupont a 29 ans, il est ouvrier à l'usine de Dives. Sa femme est âgée de 28 ans. Ils ont six enfants. Ils supportaient les aînés, mais les derniers, deux petites filles de 3 ans et de 17 mois, leur étaient tellement à charge que, sans cesse, on entendait la mère s’écrier en frappant Olga, la plus jeune : « Tu n'crèveras donc pas ! »

C'est à peine si on donnait aux deux pauvres petites quelques croûtes de pain dur qu'elles avaient bien de la peine à avaler.

Un jour, une voisine, prise de pitié, apporta du lait pour la petite Olga, ce fut le père qui l'avala. Quand les membres du parquet se sont rendus sur les lieux, ils ont dû, afin de respirer, sortir de l'endroit où étaient couchées les deux enfants. La petite de 17 mois, réduite à l'état de squelette, était étendue sur un mauvais, sac à charbon, entourée d'excréments, car jamais on ne la nettoyait. C'est un miracle qu'elle ne soit pas morte.

Les deux pauvres petites ont été mises à l'hospice de Honfleur où elles reprennent à vue d'œil. Quant aux misérables parents, ils ont été condamnés : la femme, à deux ans de prison ; le mari, à six mois. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Attentat à la pudeur.  -  La gendarmerie de Dives a arrêté Hippolyte Dufay, ouvrier à l'usine métallurgique, inculpé d'attentat à la pudeur sur une fillette de neuf ans et demi. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Même causes, même différents.  -   Léon Laisné, 34 ans, ouvrier tisserand à Lisieux, avait abandonné sa femme, âgée de 27 ans.

Celle-ci fut recueillie par Auguste Lasserie, 29 ans, ouvrier à l'usine de Dives. Le mari les laissa tranquilles pendant plusieurs mois, puis, un jour, il se ravisa et fit pincer les deux amoureux en flagrant délit d'adultère, ce qui n'était pas difficile.

A l'audience, le mari ayant maintenu sa plainte, les deux coupables ont été condamnés à quinze jours de prison chacun. Lasserie est marié, mais il est en instance de divorce. Cette aventure ne va pas arranger son affaire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Le froid.  -   Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à zéro.

En résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux prophéties pelure d'oignon.

Ces grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Victime de son imprudence.  -  En voulant descendre imprudemment d'un tombereau qu'il conduisait sans arrêter le cheval, le sieur Constant Marie, 45 ans, charretier à Dives-sur-Mer, est tombé d'une façon si malheureuse qu'il a eu une jambe broyée par une des roues du véhicule. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Chute mortelle.  -  Vendredi, à Dives, un ouvrier maçon de Honfleur, Eugène-Henri Leroux, était monté sur un établi élevé de 4 m. 50 environ au-dessus du sol. 

A un moment, une pierre roula sous son pied et lui fit perdre l'équilibre. Le malheureux vint s'abattre sur la chaussée. Aucune blessure apparente n'existait. Néanmoins, Leroux fut ramené dans sa famille à Honfleur, où il est mort mardi de lésions intérieures. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Affaire à méditer.  -  La société des Tramways du Calvados, pour les lignes dont elle est déjà concessionnaire, emploie la traction par la vapeur. Nous serions curieux de savoir pour quelle raison la traction électrique est prévue pour la ligne de Dives à Trouville, quand la traction à vapeur est reprise pour le tronçon de Trouville à Honfleur.

En présence de ces différences de traction et surtout en raison des lenteurs apportées par la compagnie des Tramways du Calvados dans la construction des lignes dont elle est déjà concessionnaire, une puissante société concurrente, tout en prenant la ligne de Dives à Trouville aux mêmes, conditions imposées à la compagnie du Calvados, demande la concession du tronçon de Trouville à Honfleur par traction électrique, et ce, sans subvention ni garantie d'aucune sorte. C'est un grand avantage.

Aussi le conseil général fera-t-il bien de réfléchir avant d'accorder à la compagnie des Tramways du Calvados, aux conditions anciennes des autres concessions, la construction de la ligne de Dives à Trouville et de Trouville à Honfleur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Tramways.  -  Une puissante société vient de se mettre en concurrence avec la société des Tramways du Calvados pour la construction des lignes de Dives à Trouville et de Trouville à Honfleur.

Cette société emploierait la traction électrique pour les deux tronçons, alors que la compagnie des Tramways du Calvados propose l’électricité pour la ligne de Dives à Trouville, et la vapeur pour la ligne de Trouville à Honfleur. Nous reviendrons sur cette affaire. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900   -   La chaleur.  -   La chaleur accablante que nous avons eue lundi et qui s'est élevée à 35° degrés à l'ombre s'est fait sentir partout ; à Paris et en Angleterre, il y a eu des cas d'insolation mortels.

Par place, il y a eu des orages ; à Rouen, la foudre est tombée dans un café et a traversé la salle sans faire de dégâts.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Récompenses honorifiques.  -  Le ministre de la marine a accordé une médaille au sieur Ernest Lerouge, garçon boucher, pour sauvetage d'un jeune homme dans la rivière la Dives.

Un témoignage de satisfaction au matelot Célestin Duroulle pour sauvetage d'un enfant à Trouville, et une mention honorable au soldat Lebosq, du 5e régiment d’infanterie, pour avoir, à Bayeux, maîtrisé un cheval emporté. . (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Jolies mœurs.   -   M. Jacqueline, de Dives-sur-Mer, nous écrit que s'il a poursuivi MM. Canotte et Cuvelier, ce n'est pas parce qu'il est vexé de n'avoir pas été élu conseiller municipal, mais parce qu'on l'avait diffamé dans une réunion publique. 

Il nous apprend que, le soir du prononcé du jugement d’acquittement, un certain nombre d'habitants, musiciens en tête, ont parcouru la commune en portant, au bout d'une pique, une tête avec larmes et autres attributs, et en criant devant les maisons des témoins de M. Jacqueline : A bas les vendus ! — Jolies mœurs ! (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Attentats à la pudeur.  -  La gendarmerie a arrêté Gustave François, 20 ans, et Aimé François, 24 ans, ouvriers d'usine, nés à Touques, pour attentats à la pudeur sur des jeunes filles demeurant à Dives. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 DIVES-SUR-MER  -  Vieille Halle.
 6.   DIVES   -   L'Hostellerie de Guillaume-le-Conquérant. Entrée principale

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