1er Juillet 2025 UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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FALAISE

Canton de Falaise 

Les habitants de la commune sont des Falaisiens, Falaisiennes

6 juillet 1450   -   Éphémérides.   -   Potron de Xaintrailles, lieutenant de Charles VII, investit la ville de Falaise. Le 21 les portes lui en furent ouvertes, et le Roi y entra le lendemain. (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1789   -   L’Assemblée Nationale a décrété & décret ce qui suit :

  -  1°  Il sera fait une nouvelle division du Royaume en Département, tant pour la représentation que pour l’administration. Ces Départements seront du nombre de soixante quinze à quatre vingt cinq.

  -  2°  Chaque département sera divisé en District, dont le nombre qui ne pourra être ni au-dessous de 3, ni au-dessus de 9, sera réglé par l’Assemblée nationale, suivant le besoin et la convenance du département, après avoir entendu les députés des provinces.

  -  3°  Chaque district sera partagé en division, à appelées Canton, d'environ 4 lieux quarrées (lieues commune France). 

  -  4°  La nomination des représentants à l'Assemblée nationale, sera fait par le département.  

  -  5°   Il sera établi au chef-lieu de chaque département, une assemblée administrative supérieur, sous le titre d'administration de département. 

  -  6°  Il sera également établi au chef-lieu de chaque district, une assemblée administrative inférieur, sous le titre d'administration de district.

  -  7°  Il y aura une  municipalité en chaque ville, bourg, paroisse, ou communauté de campagne.

  -  8°  Les Représentant nommé à l'Assemblée nationale, par les départements, ne pourrons pas être regardé comme les représentants d'un département particulier, mais comme les représentants de la totalité des départements, c'est-à-dire de la nation entière. (Source : Archives Nationales)

 

Février 1790   -   Suite de décret sur la division du Royaume.   -   Département de Caen :

l’Assemblée nationale d’après l’avis de son comité de constitution décrète :

  -  1°   Que le département de Caen et divisé en six districts dont les chefs-lieux son Caen, Bayeux, Vire, Falaise, Lisieux, Pont-l’Évêque.

  -  2°  Que le tribunal du district de Lisieux sera placé à Orbec.

  -  3°   Que la ville de Pont-l’Évêque réunira l’un & l’autre établissement de son district, mais que la ville d’Honfleur aura aussi un tribunal du même genre, & que les ressorts des deux sièges seront déterminé par l’Assemblée Nationale sur les mémoires qui seront fournis à cet effet. (Source : Archives Nationales)

 

Février 1790   -   Le 5 février 1790, paraissait le décret officiel de l’Assemblée nationale sur la formation du Calvados. (Source : Archives Nationales)

 

Juillet 1829   -   Une arrestation.   -   Un prêtre arrêté pour dettes au milieu de la rue, et conduit en prison, escorté d'un huissier et suivi de deux recors, tel est le spectacle que donnait, le vendredi 26 juin, à la ville de Falaise M. l'abbé G ....., ci-devant desservant de la commune d' ......., dernièrement curé de D ... s, près Caen. L'incarcération a eu lieu à la requête de M. B ......., négociant. Après un séjour de quelques heures dans la maison d'arrêt, M. l'abbé G .... a été élargi sur la caution de trois habitants de Falaise. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Octobre 1829   -   On nous écrit.   -    En moins d'une semaine les tristes accidents se sont multipliés à Falaise d'une manière effrayante, et primo, un boulanger a été gravement blessé en aidant à descendre un tonneau dans sa cave, et secondo, un jeune voyageur arrive le soir malade à l'hôtel de la Croix-Blanche, a été trouvé mort le lendemain matin, et hier une pieuse demoiselle se rendant aux exercices du jubilé, a fait une chute dans sa cour et s'est cassé un bras, et peu d'heures après un manouvrier sujet à de fréquents accès d'épilepsie a tombé sur sa faux qui lui a coupé une artère et par suite ses jours malheureux.

Dernièrement, un riche particulier venait de mourir frappé d'un coup d'apoplexie. S'il fallait relater les accidents aussi déplorables que nombreux qui depuis trois mois ont en lieu à Falaise, longue en serait la nomenclature et lamentable en serait le récit.

Dans cette ville maintenant, personne, avant de sortir, qui n'interroge sa santé, qui, ensuite, ne modère son pas en regardant soigneusement à ses pieds et qui ne regrette de voir sa tête au milieu de la rue exposée à la gravitation des corps pesants, enfin, pas un seul habitant qui, rentré chez lui sain et sauf, ne tremble encore en se couchant de s'endormir de l'éternel sommeil... Et nous remettons à faire nos testaments ! et nous formons des plans pour l'avenir ! et nous n'avons pas soin de nous tenir toujours en état de grâce ! ô corydon, corydon !!!  (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1830   -   L'armée appelée en renfort pour rétablir l'ordre.   -   Hier 26, 4 compagnies du 4e régiment de ligne, dont nous avons annoncé le nouveau séjour dans notre pays, au moment où il allait le quitter, ont été dirigées sur Vire, 2 autres sur Falaise et 2 sur Bayeux.

Ce matin, 100 hommes du même régiment ont été répartis aux environs de Caen, dans les 3 communes d'Hérouville-St-Clair, Eperon et Colombelles. Ce matin aussi, 4 compagnies du bataillon du 12e de ligne qui était en garnison à Dieppe, sont arrivées à Caen.

Lundi et mardi prochains arriveront de St-Denis et Courbevoie, le 4e régiment d'infanterie de la garde royale, et 500 hommes du 1er régiment de grenadiers à cheval, également de la garde.

M. le lieutenant général comte :Floissac-la-Tour, est arrivé hier ici pour prendre le commandement de la division militaire, et diriger les troupes envoyées dans notre pays.

Nous apprenons aussi que le bataillon de la garde royale qui a reçu l'ordre de se rendre de Rouen dans le Calvados, est depuis hier à Lisieux. Ainsi, indépendamment des régiments qui tenaient garnison dans nos départements, voilà plusieurs milliers d'hommes répandus sur la surface de la Manche et du Calvados.

Notre position est extrêmement délicate, cet appareil militaire, déployé sur des arrondissements laborieux et industriels, où naguère régnait la sécurité la plus profonde, et où n'ont pas cessé de régner l'ordre et le respect dû aux lois et aux autorités, donnerait à notre pays l'aspect d'un pays conquis, n'était la fraternité qui va promptement s'établir entre l'armée et la population.

Les soldats répartis dans nos campagnes songeront, en entrant sous le chaume où ils recevront un asile et qu'ils sont appelés à protéger, que tous les Français sont solidaires du repos et du bonheur commun, ils se souviendront qu'eux aussi ont laissé sous le chaume des familles chez lesquelles le fléau qui désole notre contrée pouvait aussi porter la désolation, ils tendront en signe de paix et d'union la main aux cultivateurs, qui de leur côté verront en eux des amis secourables, et qui, grâce à leur assistance, pourront reprendre sans crainte le cours de leurs travaux. Unis pour la même cause, leurs efforts mutuels sauront bientôt conjurer les tentatives criminelles, si quelques misérables osaient encore en former, ou saisir et mettre sous le coup de l'autorité ceux qui auraient la témérité de passer, la torche incendiaire à la main, à travers les baïonnettes protectrices.

Oui, soldats et habitants sauront comprendre leur position respective, parce que les uns seront pénétrés des égards que l'on doit au malheur, et les autres du respect que commande tout acte fait au nom de la loi et du Roi, Citoyens soldats, ou soldats citoyens, tous auront la même pensée, ramener le calme et la sécurité dans tous les lieux d'où le crime les a bannis depuis quelques mois. (Le Pilote du Calvados)

 

Juin 1830   -   La menace d'incendie attise les soupçons.   -   La semaine dernière, un individu inconnu vint à Falaise, où la crainte des incendies est loin d'être calmée, et quelques soupçons, dit-on, planèrent sur lui. On lui demanda l'exhibition de ses papiers qu'il présenta aussitôt à l'autorité, ils se composent d'un passeport, portant le nom d'un sieur Mitoufley, employé au ministère des affaires ecclésiastiques, d'une assignation donnée à Paris au même individu, et d'une lettre à lui écrite par sa femme.

Il paraît que l'on s'est assuré de la personne de cet employé, et que l'on a de suite écrit à M. de Guernon, ministre des affaires ecclésiastiques, qui aurait répondu que ce sieur Mitoufley n'a point quitté Paris, et qu'il se trouvait au moment dans ses bureaux.

Le nouveau Sosie-Mitoufley n'en persiste pas moins à soutenir son identité, la justice informe, et probablement le mystère qui environne ce singulier événement s'éclaircira. (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1830   -   Les orages menacent les récoltes de colza.   -   La semaine dernière, beaucoup moins pluvieuse que les précédentes, a permis de travailler à la récolte des gros foins et des colzas. L'activité qu'y ont apportée les cultivateurs, dans la crainte qu'un changement de temps ne compromît cette partie importante de leur revenu, en a beaucoup avancé les travaux. Encore deux ou trois jours de beau temps et les derniers colzas seront à l'abri.

Toutefois, les orages qui ont régné pendant quelques jours, et tandis que la plante était arrachée et étendue sur le sol, ont occasionné la perte d'une assez grande quantité de graine, les cosses venant à s'ouvrir par la transition brusque d'une pluie abondante à un soleil ardent.

Ces circonstances ont fait monter le prix de cette graine jusqu'à 14 fr. et 14 fr. 50 cent. La barattée. (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1830    -    Un élève chassé pour avoir porté un ruban tricolore.   -   On rapporte que M. l'abbé Ménard, ancien principal du collège de Falaise, qui, depuis, a ouvert un pensionnat dans cette ville, a chassé un de ses élèves qui avait eu l'audace d'attacher à sa boutonnière un brin de ruban tricolore. On a paru fort surpris de cette mesure, d'autant plus que l’on suppose bien que M. Ménard, par le serment qu'il a du prêter avant d'ouvrir son pensionnat, a promis implicitement respect à nos couleurs nationales.

Serait-ce par hasard qu'il n'aurait pas prêté le serment ? (Le Pilote du Calvados)

 

Janvier 1831    -    Falaise prépare une cérémonie grandiose pour la remise du drapeau royal.   -    C'est le 6 février que la cérémonie de la remise du drapeau royal à la garde nationale de Falaise aura lieu. La plupart des gardes rurales de l'arrondissement assisteront à cette fête civique, et l'on nous assure que pour célébrer dignement cette circonstance, la ville de Falaise se propose de donner ce jour-là un bal public en l'honneur du drapeau et des uniformes nationaux.

En agissant ainsi l'administration de cette ville sera mieux inspirée qu'on ne l'a été à Caen, où cette fête a été traitée, il faut le dire avec une négligence qui a cause de vifs regrets à toute notre garde nationale. La ville de Falaise profitera encore cette fois de nos fautes pour ne pas y tomber, puissent nos autorités ne lui donner désormais que de bons exemples à suivre et non des maladresses à éviter. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1831    -    La revue.   -    Jeudi, 3 mars, M. le préfet a passé en revue la garde nationale de la ville et de l'arrondissement de Falaise.

Le croirait-on ?... Deux cent cinquante hommes à peu près se sont trouvés sous les armes, parmi lesquels deux tiers au plus étaient habillés !!!... (Le Patriote)

 

Mars 1831    -    Suppression des fleurs de lys dans le Calvados.   -   M. le Préfet du Calvados vient de faire parvenir à MM. les Maires du département la lettre suivante :

« Messieurs, les fleurs de lis ayant été, conformément aux intentions de Roi, retranchées du sceau de France et de nos armoiries, il est naturel de ne point les laisser subsister dans les lieux publics où elles peuvent figurer encore, mais comme il importe que cette opération ait lieu avec ordre, soit pour empêcher tout ce qui pourrait ressembler à de la violence, soit pour éviter des dégradations sur les objets où elles étaient exposées, je vous charge de prendre les mesures nécessaires, afin qu'elles soient détruites par des ouvriers prudents et habiles.

L'enlèvement des fleurs de lys de dessus les monuments et objets civils vous appartient, quant à celles exposées sur les monuments et objets consacrés au culte, vous vous en entendrez avec MM. les curés et fabriciens. Je vais engager Mgr. l'évêque à donner des instructions dans le même sens.

Chaque opération terminée, vous aurez soin d'en rendre compte à M. votre sous-préfet. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1831    -    La rumeur.   -   Dans quelques communes de l'arrondissement de Falaise, les gens intéressés au désordre, et qui cherchent à le faire naître par de fausses nouvelles, répandent le bruit que le gouvernement va appeler sous les armes tous les hommes indistinctement depuis 18 jusqu'à 60 ans.

C'est probablement à l'occasion de la loi sur la garde nationale, qui confie à tous les citoyens le soin de défendre la liberté et de maintenir l'ordre, que des agitateurs ont voulu jeter l'alarme en parlant d'une levée en masse, que ces agitateurs songent bien que si jamais une levée en masse se faisait en France ce serait d'abord contre eux, ennemis du repos public.

Nous engageons de nouveau les habitants des campagnes à recevoir avec la plus grande défiance tous ces bruits alarmants dont la source est presque toujours chez des gens qui, les uns par devoir, les autres par position et tous par prudence, devraient le plus craindre d'aigrir la population. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1831    -    Brève émeute et arrestations, renfort de gendarmerie.   -   Nous apprenons que quelques troubles ont éclaté hier à Falaise, des ouvriers se sont, dit-on, réunis pour briser les mécaniques. La garde nationale a dû prendre les armes, et quelques-uns des hommes égarés ont, à ce qu'il paraît, été blessés et arrêtés.

Aujourd'hui on a dirigé sur cette ville un détachement de la gendarmerie de Caen : les troubles n'ont eu d'ailleurs aucune importance sérieuse. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1831    -    Émeute à Falaise.   -   On nous adresse de Falaise les renseignements suivants sur l'émeute qui vient de troubler momentanément la tranquillité habituelle de cette ville.

Falaise , le 10 mai 1831.

Hier, 9 mai, sur les 11 heures du matin, il se forma dans le faubourg de Guibray un rassemblement de 5 à 600 personnes, au nombre desquelles se trouvaient beaucoup de femmes et d'enfants, qui voulaient briser dans les boutiques des métiers perfectionnés, parce que, disaient-elles, l'emploi de ces nouveaux métiers nuisait au travail de leurs bras, en ce sens que, fabriquant plus vite, la main-d'œuvre était moins chèrement payée, et qu'eux, malheureux basestamiers, avaient même à craindre de rester bientôt sans ouvrage, raisonnement et attitude importés d'Angleterre, et qui ne sont pas entrés assez profondément dans nos mœurs pour que nous laissions commettre cet attentat aux propriétés sans y mettre d'empêchement.

La garde nationale et les principales autorités de la ville, informées à temps, se rendirent sur le théâtre du désordre, et par leur contenance et leurs excellentes raisons cherchèrent à dissiper le rassemblement, qu'animaient quelques meneurs et que grossissaient ceux qu'on est sur de rencontrer partout où il y a du mal à faire et du pillage à espérer. Tous cependant ne furent pas sourds à la voix de leurs magistrats, qui leur parlaient un langage plein de bienveillance et qui parut faire sur la masse quelqu'impression. Au bout d'une heure même tout paraissait terminé, mais les mutins étaient allés boire. Au sortir du cabaret, les conseils de la sagesse et de la prudence étaient oubliés, et les vociférations recommencèrent plus fortes, plus nombreuses et surtout plus hostiles. Des pierres furent lancées, quelques gardes nationaux en furent atteints, cette provocation, aussi téméraire qu'inattendue, contraignit la force armée à opposer une résistance qui devenait nécessaire. Dans ce mouvement deux des mutins furent blessés d'un coup de baïonnette.

On ne peut trop louer la haute prudence et la modération de la garde nationale, dont l'empressement et la conduite méritent les plus grands éloges. Officiers et soldats, tous ont fait leur devoir et l'ont fait dignement. De son côté l'administration a droit aussi à la reconnaissance publique, pour le zèle qu'elle a mis à prescrire toutes les mesures de précaution nécessaires. La nuit on avait illuminé en dedans des fenêtres des maisons, des postes furent établis à Guibray, de fortes Patrouilles circulèrent toute la nuit, et grâce aux nombreuses arrestations opérées dans le cours de la soirée, la tranquillité se rétablit et les insurgés rentrèrent dans leurs maisons.

L'instruction se poursuit avec activité. De l'interrogatoire et par suite des débats sortira sans doute la connaissance des menées qui ont organisé ces scènes de désordre heureusement si rares dans notre ville, qui s'est dessinée énergiquement et qui s'est montrée assez forte pour réprimer de criminelles tentatives, en même temps qu'elle a su prouver ce qu'elle serait capable de faire si jamais l'ordre public, le respect des propriétés et la sécurité des citoyens venaient à être gravement compromis, quod Deus avertat ! (Le Pilote du Calvados)

 

Juillet 1831    -   Un crime.   -   Avant-hier un crime a été commis dans la ville de Falaise, sur la personne de M. Ménard, lieutenant-colonel retraité et vieillard septuagénaire. Au moment où il traversait sa cour, son domestique lui a tiré d'une des fenêtres de la maison un coup de fusil chargé à balle et à plomb, qui l'a étendu mort. La mère de ce domestique, qui servait ainsi que lui et sa jeune sœur dans la maison, a couru aussitôt prévenir l'autorité, et le coupable a été arrêté sans faire aucune résistance, ni manifester aucune inquiétude ni regret sur son crime. Sa mère et sa sœur ont été également placées sous la main de justice. On ne sait pas encore au juste quelle est la cause de ce crime.  (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1831    -    Nominations.   -   Par ordonnance du 8 de ce mois, les adjudants-majors et les chirurgiens aides-majors des bataillons communaux de Falaise, Vire, Condé et Taillevende-le-Grand, ont été nommés, savoir :

Falaise.   -   Adjudant-Major, M. Toutaint  ( Maurice ).  Aide- Major, M. Bacon-Hubert.

Vire.   -   Adjudant-Major, M. Lavigne ( Guillaume-Félix ). Alide- Major, M. Bouchard { Charles ).

Condé.   -   Adjudant-Major, M. Guillouet ( Victor ).  Aide-Major, M. Vaulegeard.

Taillevende-le-Grand.   -   Adjudant-Major, M. Madelaine, dit Tremoy.  Aide-Major, ( emploi vacant ). (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1832    -    Difficultés liées à la récolte de pommes.   -   Depuis plusieurs années notre pays, dont la principale et pour ainsi dire la seule boisson, est le cidre, a été fort malheureux, sous ce rapport. Depuis deux ans surtout, la récolte des pommes a totalement manqué, et les caves ou celliers sont actuellement presque entièrement vides.

Aussi, advinrent une troisième vendange également fâcheuse, et une partie de la population serait réduite à boire de l'eau.

Les pommiers ont en ce moment la plus belle apparence, une partie sont arrivés à la floraison qui se fait bien, les autres, qui fleurissent plus tard, promettent beaucoup aussi, et si l'automne répond aux promesses brillantes du printemps, tout annonce une bonne année. Si le vieux dicton normand, qui promet beaucoup de pommes dans les années où il y a beaucoup de hannetons, est vrai, nous devons avoir pour cette année de grandes espérances, car le nombre de ces insectes est tel qu'on ne l'avait vu depuis longtemps. Il est même des localités où le feuillage des arbres est entièrement dévoré par les myriades de ces hôtes passagers qui viennent y chercher asile et nourriture. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1832    -    Projet de déplacement du cimetière de Guibray.   -   Il paraît que l'administration municipale va s'occuper enfin de faire cesser les nombreuses et légitimes réclamations qui s'élevaient de toutes parts contre l'emplacement actuel du cimetière de Guibray. Des fouilles ont été faites au-dessus de Caudet, dans un champ qui, autrefois, avait été destiné à servir de cimetière, et il paraît certain que le terrain est très propre à l'usage auquel on le consacrerait. L'emplacement est vaste, bien aéré, situé dans la plaine, éloigné des habitations, et déjà il est presque partout entouré de murs. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Problème de stagnation des eaux rue de la Pie.   -   Le pavage de la rue de la Pie se trouve arrêté, mais de manière que les eaux d'une partie de la rue, n'ayant pas d'écoulement, vont stagner devant les maisons, et incommoder les habitants par les odeurs méphitiques qu'elles répandront.

L'administration ne peut trop promptement prendre les précautions nécessaires pour faire cesser un pareil état de choses, surtout dans les circonstances où nous nous trouvons.

Tout ce qui intéresse la salubrité publique, doit éveiller l'attention de nos magistrats municipaux. Sortis de nos rangs, élus par nous, ils nous ont promis de ne pas négliger nos intérêts, et ils nous ont engagés à nous en rapporter à leur sollicitude. Aussi avons-nous l'espoir que, d'ici à peu de jours, l'inconvénient que nous signalons aura cessé. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Passage du 41e de ligne.   -  Un bataillon du 41e de ligne a passé vendredi dans cette ville, venant de Caen et se rendant dans la Vendée. Les officiers et les soldats manifestaient hautement leur indignation contres les brigands qui dévastent nos départements voisins.

Ces braves militaires soutiendront avec énergie la cause nationale. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Le nouveau cimetière.   -  M. Lemeneur, adjoint, a annoncé qu'il avait visité l'emplacement du nouveau cimetière de Guibray, avec des ouvriers, qu'il avait fait évaluer les sommes qui seraient nécessaires pour la confection ou l'exhaussement des murs, pour l'établissement des portes, et pour les autres travaux propres à rendre le lieu convenable à sa nouvelle destination, il s'est assuré qu'une somme de 656 fr. serait suffisante pour cet objet, et il demande, en conséquence, que le conseil veuille bien l'allouer à l'administration. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Machine à battre le Blé et toute espèce de grains.   -  Les cultivateurs qui désirent employer la nouvelle machine à battre les grains, de M. Quentin Durand, et s'en servir pour la récolte prochaine, sont invités à faire leur commande le plutôt possible à sa fabrique d'instruments d'agriculture et de jardinage, rue Traversière-St-Honoré, nº 29, à Paris, afin de ne pas éprouver de retard dans leur possession au moment du battage des blés.

Cette machine, à laquelle l'habile mécanicien a donné tous ses soins, est susceptible d'être mue à bras ou à manège, à volonté, elle peut battre au moins 150 livres de grain par heure, deux personnes suffisent pour la mettre en mouvement, ou un petit cheval, même un âne, la paille n'est nullement endommagée, les épis sont mieux dépouillés des grains que par le battage au fléau, et le blé n'est point écrasé ni écorcé, elle occupe une place de 5 pieds sur 6 en carré, et 4 pieds de haut, son poids est de 5 quintaux, elle est envoyée de Paris toute montée, mais les domestiques peuvent la démonter facilement pour la transporter d'une ferme à une autre. Sa construction, partie en bois et partie en fer, est solide, non susceptible de fréquentes réparations, son prix ne s'élève, malgré tous ces avantages et sa bonne construction, qu'à 330 fr., l'emballage compris. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Les incendies.   -    Depuis quelques jours, par suite des troubles de l'Ouest et des incendies de Bretteville et de Noron, la garde nationale de Falaise et celles des communes rurales de l'arrondissement font un service de jour et de nuit, extrêmement actif. Tous les étrangers qui voyagent sans passeports sont arrêtés et conduits devant le procureur du Roi, tous les vagabonds, tous les mendiants du dehors sont saisis et déposés à la maison d'arrêt pour y être soumis à une instruction.

Ces mesures sont sages, et contribueront, il faut l'espérer, à nous préserver de quelques-uns des fléaux qui affligent des départements fort peu éloignés de nous. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Obligation de passeport et incidents.   -    Les gardes nationales sont organisées partout en service de jour et de nuit, dans nos campagnes. Personne n'y circule plus sans être muni de passeport. Nous lisons, à cette occasion, dans le Pilote, du 17 de ce mois, l'anecdote suivante, dont nous garantissons l'exactitude :

« Il y a deux jours, M de P **, qui vient d'être appelé aux fonctions de président du tribunal civil d'Argentan, a été arrêté entre cette ville et Falaise, par un poste de garde nationale, et ramené dans cette dernière ville, où, conduit devant le procureur du Roi et reconnu aussitôt, il a été remis en liberté. Il paraît qu'une foule considérable l'escortait à son arrivée dans cette ville, et que déjà le bruit s'était répandu que c'était un incendiaire que l'on venait d'arrêter.

Le désagrément auquel M. de P ** s'est trouvé exposé près de l'arrondissement même dont il est le premier magistrat judiciaire, doit engager toutes les personnes qui voyagent, a ne pas négliger, comme lui, de se munir d'un passeport. Presque partout des postes de garde nationale sont établis pour vérifier les papiers des voyageurs, et l'on ne peut blâmer les citoyens d'être, dans les circonstances actuelles, scrupuleux dans leurs investigations, puisqu'ils attendent encore le signalement des individus dont l'arrestation est le plus vivement désirée. »

Ce qui est arrivé à M. Cam. de P **, à Beaumais, est arrivé, depuis le 17, à d'autres magistrats de notre arrondissement, qui voyageaient, pour le service public, sur différents points des cantons. Les membres du Parquet, eux-mêmes, dans leurs tournées, ont subi la loi commune, et se sont empressés de donner l'exemple du respect pour l'ordre, en se munissant de passeports pour circuler dans les environs. A ce moyen, on peut être assuré qu'aucun malfaiteur, aucun malintentionné ne sera tenté de venir semer le désordre dans l'arrondissement de Falaise.

Ces mesures cesseront dès que la guerre civile, excitée par la chouannerie, aura cessé dans les départements voisins. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Le garde nationale.   -    M. le maire de Falaise a passé la revue de la garde nationale dimanche matin, et délivré des brevets à tous les officiers et sous-officiers élus depuis la réorganisation de 1831.

M. le commandant et M. le maire ont adressé, à cette occasion, chacun une allocution aux gardes nationaux. Le bataillon paraissait être à peu près au complet. ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -     Nouvelle école primaire.   -    La maison qu'occupaient autrefois les Frères de la Doctrine chrétienne, vient d'être vendue par la ville, pour la somme de 6 650 fr. Le bâtiment que l'on construit au collège, pour la nouvelle école primaire gratuite, est maintenant à la hauteur du toit. Il doit être terminé, d'après le cahier des charges, pour le commencement de septembre. Il pourra contenir trois cent cinquante enfants. ( Journal de Falaise )

 

Juillet 1832    -     la récolte.   -   La récolte des sainfoins est très avancée dans nos campagnes, et celle des colzas est en pleine activité. Depuis bien longtemps elle ne s'était point faite par un temps aussi favorable. Tous les grains avancent vers leur maturité, et sont d'une grande beauté. L'année 1832 sera au nombre des plus heureuses pour nos cultivateurs. Il n'y aura pas autant de fruits qu'on l'avait cru d'abord, mais on peut compter du moins sur une bonne demi-année. ( Journal de Falaise )

 

Juillet 1832    -     Célébration de l'anniversaire de juillet 1830.   -   Une affiche municipale vient de nous annoncer que l'anniversaire de juillet 1830 sera célébré à Falaise le dimanche 29 de ce mois.

Le matin il y aura distribution de pain aux indigents.

A midi, la garde nationale de la ville et les bataillons ruraux seront passés en revue, après cette revue, il y aura une promenade militaire, où assisteront les autorités.

Un nombreux banquet réunira les citoyens de la ville et ceux des campagnes.

Le soir, il y aura illumination, ballon lancé au collège, et feux de joie. ( Journal de Falaise )

 

Juillet 1832    -     Anniversaire de Juillet.   -   Le deuxième anniversaire des fêtes de juillet a été célébré dans cette ville, dimanche dernier, comme nous l'avions annoncé.

La veille et le matin, une distribution de quinze cents livres de pain a été faite aux indigents, par les soins du bureau de bienfaisance. Cette fois, les pauvres ne sont plus venus chercher leurs pains avec apparat dans un lieu public, on leur avait délivré des bons pour la quantité de livres qui leur était destinée, et chacun a pu faire choix du boulanger dans lequel il avait le plus de confiance. Cette innovation a été très approuvée. Il y avait quelque chose d'humiliant pour les indigents dans la manière dont les distributions publiques leur étaient faites jusqu'à ce jour. Il faut que toutes les classes de citoyens apprennent maintenant à se respecter.

A dix heures, le bataillon de la ville et trois ou quatre bataillons ruraux ont été passés en revue sur le grand cours. On a regretté que, pour compléter cette fête nationale, tous les bataillons de l'arrondissement n'eussent pas été réunis au chef-lieu, comme ils l'ont été dans l'arrondissement de Caen.

C'était naturellement en ce jour que devaient être rassemblés tous les corps de cette armée citoyenne, qui fait aujourd'hui la force et la sûreté de notre arrondissement. Après la revue, une promenade militaire, à laquelle assistaient toutes les autorités, a eu lieu à Guibray. Le buste de Louis-Philippe était au centre du cortège. Une foule nombreuse n'a cessé de se presser sur tous les points où s'est montrée la réunion.

A trois heures, un banquet de trois cents couverts a eu lieu dans le bâtiment principal de la nouvelle halle. Plusieurs toasts ont été portés, et l'on a entendu des couplets de M. Forget, improvisés pour cette journée. Le soir, la mairie était illuminée, ainsi que les maisons particulières, des feux de joie étaient allumés dans divers quartiers, et l'on a dansé pendant une partie de la nuit. En général, la soirée a été très animée. Les élèves du collège avaient préparé sur les remparts du château un ballon dont l'ascension a été heureuse. Le temps a favorisé cette fête populaire, on se sentait sous l'influence du soleil de juillet ...

-   La veille, une cérémonie, presque inaperçue, avait lieu dans le faubourg de Guibray, et témoignait de la sympathie de notre jeunesse pour la cause nationale. Les élèves de l'école d'ouvriers, ouverte depuis trois mois dans ce quartier, s'étaient procuré, par souscription, un drapeau tricolore qu'ils ont inauguré dans la salle de leurs études, avec un portrait du roi qui leur avait été donné. Deux d'entre eux, à cette occasion, ont fait entendre quelques paroles toutes patriotiques qui ont été accueillies par tous les autres avec enthousiasme.

Nous ne reproduirons pas ces fragments où des incorrections ne peuvent diminuer le mérite de la pensée, mais nous en citerons quelques phrases pour donner une idée des sentiments de ces jeunes gens qui savent apprécier surtout ce que le réveil de la liberté, en France, a eu d'important pour eux, et les devoirs qu'il leur impose.

« C'est à cette liberté, mes camarades (a dit Azéma Després), que nous devons le droit de nommer nos magistrats, et c'est à ces magistrats que nous devons la fondation de notre école, c'est à eux seuls à qui nous avons des obligations de l'éducation que nous recevons ici, éducation si nécessaire a l'homme dans tous les temps de la vie, et qui peut nous mettre à portée de changer de condition, et nous faire jouir d'un sort plus doux.

Unissons-nous donc sous la même bannière, travaillons avec courage, et montrons à ces amis de l'humanité que nous savons reconnaître ce que l'on fait pour nous, etc..., etc… »

-  Alexandre Collin, montrant le drapeau à ses jeunes amis, s'est écrié :

« Mes camarades, c'est avec un noble enthousiasme que nous voyons apparaître parmi nous l'étendard sacré de notre patrie, qui, pour la première fois, fut confié à nos pères qui surent si bien défendre ces couleurs.

Après de nobles efforts et l'opiniâtreté la plus distinguée, de farouches tyrans nous le ravirent, aidés de quelques traîtres qui le vendirent. Mais le jour de l'indépendance est arrivé il y a deux ans, et nos braves citoyens, quoique désunis par la mitraille, parvinrent à faire flotter ce noble drapeau sur l'hôtel-de ville... Mes chers amis, soyons tous animés du même esprit, et rappelons-nous que nous nous devons tout entiers pour la défense de la patrie et de ces couleurs. Si le sol français était menacé, il ne faut qu'un signal, et nous sommes prêts à marcher....... »

-  Voici l'allocution en plaçant le buste du roi :

« Nous te saluons, illustre monarque élu par nos suffrages ! Tu n'imiteras pas ton prédécesseur, tu n'aboliras nos droits pour exciter des guerres civiles, tu n'enfreindras pas la charte, et tu mériteras ainsi notre amour.

Vive le roi ! »       ( Journal de Falaise )

 

Mai 1832    -    Tirage au sort de la classe 1831.   -    Le tirage des jeunes gens de la classe de 1831, aura lieu, les jours suivants, dans nos cantons :

-       Le mardi 27, à Coulibœuf.

-       Le mercredi 28, à Bretteville-sur-Laise.

-       Le jeudi 20, à Harcourt.

-       Le mardi 5 juillet, à Falaise, première division.

-       Le mercredi 4, à Falaise, deuxième division. ( Journal de Falaise )

 

Août 1832    -     Rentrée scolaire.   -   La rentrée de l'école d'enseignement mutuel et des écoles d'ouvriers de cette ville, a eu lieu le 3 de ce mois. Dès la première semaine elles réunissaient un nombre au moins aussi grand d'élèves que l'année dernière. Leur prospérité ne fera que s'accroître à mesure que leur importance sera mieux appréciée.

-  L'état sanitaire de la ville et de l'arrondissement est très bon dans ce moment. On a remarqué qu'à Falaise, malgré le concours extraordinaire qu'a amené la foire de Guibray, il y a eu moins de décès depuis un mois, que dans les autres temps de l'année. Le nombre des maladies est très peu considérable. ( Journal de Falaise )

 

Novembre 1832    -    Projets en cours.   -   On jette en ce moment les fondements d'une caserne de gendarmerie, sur la place de la Mairie, et devant la façade de la prison. Le conseil-général avait voté ce travail depuis longtemps. L'emplacement est un peu serré, mais il paraît que l'on doit acheter une maison et un jardin voisins pour compléter cet établissement à Falaise, qui était indispensable.

-  On parle aussi d'un dépôt de remonte qui serait prochainement établi dans cette ville. Nous faisons des vœux pour que les arrangements projetés à ce sujet, entre le Gouvernement et l'administration municipale, puissent être heureusement terminés. ( Journal de Falaise )

 

Novembre 1832    -    La culture du colza.   -   Dans un arrondissement où le colza est cultivé avec succès, et où l'on rencontre d'importantes usines pour la fabrique des huiles, nous croyons qu'une nouvelle brochure, qui vient de paraître chez Madame Huzard, sur cette matière, sera favorablement accueillie par nos concitoyens.

En voici le titre : De la culture du Colza et de ses avantages, tant sous le rapport des produits, que sous celui de la suppression des jachères, suivi de quelques considérations sur les Usines destinées à la fabrication de l'huile, par M. Hotton. Le n°8 d'une feuille 3/4. ( Journal de Falaise )

 

Décembre 1832    -    Une nomination à l’hospice.   -   Le 6 de ce mois , M. Briquet, maire, et M. Mouton, vicaire général de M. l'Evêque de Bayeux, ont procédé à l'installation de Madame Dutertre comme supérieure de l'hospice St-Louis de cette ville, en remplacement de Madame Chauvin, décédée. ( Journal de Falaise )

 

Décembre 1832    -    l'héroïsme de nos soldats.   -   Le siège d'Anvers et l'héroïsme de nos soldats, occupent chez nous tous les esprits, et notamment parmi le peuple.

A Guibray, les ouvriers se réunissent chaque jour pour lire ensemble le Journal, et pour applaudir en commun aux efforts de notre brave armée. À cette occasion, un de ces ouvriers, amis de leur pays, bien que sachant à peine lire, a composé la chanson suivante, qui fait honneur à ses sentiments et à son patriotisme. Ses camarades la redisent chaque jour. ( Journal de Falaise )

 

Janvier 1833    -    On lit dans le Journal de Falaise.   -    M. Dérode vient d'ouvrir dans notre ville une Ecole élémentaire de chant, d'après la méthode simultanée et celle de l'enseignement mutuel, dont il a suivi l'application dans les écoles de Caen. (Mémorial du Calvados)Janvier 1833    -    Rappel concernant la fonte des écus de 6 livres.   -   Nous croyons utile de rappeler à nos concitoyens que le délai pour la fonte des écus de 6 livres expire le 30 avril prochain, les porteurs de ces écus doivent, avant cette époque, les remettre dans les caisses publiques, il leur en sera délivré la valeur en espèces nouvelles. (Mémorial du Calvados)

 

Janvier 1833    -    Observations météorologiques pour 1832.   -    Voici le relevé des observations météorologiques pour 1832. Plus grand degré de chaleur le 13 août, 35 degrés centigrades. Plus grand degré de froid le 1er janvier, 5 d. 87. Jours de pluie 135, de brouillard 218, de gelée 50, de neige 2, de grêle et grésil 10, de tonnerre 18.

Le vent a soufflé du nord 59 fois, du nord-est 46, de l'est 28, du sud-est 22, du sud 66, du sud-ouest 54, de l'ouest 54, du nord-ouest 37.

Eau de pluie tombée 525 hect. 58 cent. (Mémorial du Calvados)

 

Mars 1833    -    Une évasion.   -   Un nommé Laudois, revenu d'avoir volé des chevaux à Harcourt, s'est évadé hier à 3 heures après midi de la maison d'arrêt de Falaise au moyen de ses draps qu'il paraît avoir coupés et tressés en façon de cordes, à l'aide desquels il a ensuite escaladé les murs.

On s'est mis aussitôt à sa poursuite, mais toutes les recherches jusqu'à ce moment sont restées sans résultat. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1833    -    Un accident.   -   Dans les environs de Falaise, un homme conduisant une voiture sur une pente rapide, appelle sa femme à son aide, celle-ci accourt, et un des limons de la voiture écrase sa tête contre le mur de sa maison. Elle est morte sur le coup. (Mémorial du Calvados)

 

Mars 1834    -   On lit dans le journal de Falaise du 5 mars.   -    On commencera demain, à Tâton, sur le bord de la nouvelle route de Lisieux, des fouilles pour reconnaître la nature des constructions qui ont dû exister anciennement sur ce point.

L'auteur de la Statistique, qui y avait recueilli à plusieurs reprises des débris de tuiles, de briques et de poteries, émit l'opinion, dans son Histoire de Falaise, page 288, que là avait subsisté un établissement romain. Il désirait depuis longtemps, ainsi que le bibliothécaire, que l'administration municipale y consacrât quelques journées d'ouvriers. M. le maire s'est rendu à ce vœu, et nous ne doutons pas que ces recherches n'amènent la découverte de quelque objet curieux qui sera ajouté à la collection d'antiquités de la ville.

Nous tiendrons soigneusement nos lecteurs au courant des résultats qui seront obtenus. (Mémorial du Calvados) 

 

Août 1834   -   On lit dans le journal de Falaise du 19 août.   -   La foire s'était annoncée d'abord comme devant être excellente. Beaucoup de marchandises étaient arrivées, les marchands, les acheteurs arrivaient également. Le 16 et le 17, il y avait même une telle multitude, que, depuis dix ans, il ne paraissait pas y en avoir eu de pareille.

Cependant, on nous dit aujourd'hui que les grandes affaires n'ont pas été tout à fait telles qu'on l'avait espéré. Les cuirs se sont bien vendus, mais sans augmentation de valeur. Les laines ont baissé de prix d'une manière très sensible, Il en reste encore sur le champ de foire qui seront difficilement vendues. Les draps n'ont pu, par conséquent, s'enlever bien avantageusement. La rouennerie n'a pas fait ce qu'elle faisait depuis deux ans. Les dentelles n'ont pas été recherchées. Mais les nouveautés, mais le détail se sont bien vendus. Il y avait une si grande foule que les boutiques comme les rues étaient remplies.

On achetait partout. La rue du pavillon, chose rare aujourd'hui, n'avait pas une de ses boutiques fermées, et toutes les loges faisaient de bonnes affaires. Ce jour a été bien important pour le petit commerce. La bonneterie de Falaise s'est écoulée facilement. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1834   -   Opérations de cataractes réussies.   -    M. Lagoguey-Saint-Joseph vient de faire de nouvelles opérations de cataractes, par les méthodes simplifiées de l'extraction et de l'abaissement. On cite parmi ses anciens opérés, Mme Dumenil de Falaise, cette dame avait 84 ans lorsqu'elle reçut en 1832 les soins de M. Lagoguey, et elle continue à voir depuis ce temps.

Cet exemple peut détruire la prévention qu'ont certaines personnes sur la possibilité de guérir les vieillards aveugles.

M. Lagoguey ne séjournera à Caen que jusqu'au 10 octobre, hôtel de la Victoire. (Mémorial du Calvados)

 

Novembre 1835   -   Vente de la bibliothèque de l'abbé de Larue.   -   La bibliothèque de M. l'abbé de Larue, notre savant compatriote, vient d'être vendue, c'est M. Galleron, de Falaise, qui en a fait l'acquisition. Il paraît qu'une partie sera cédée à la ville de Falaise pour sa bibliothèque publique, crée par souscription, il y a quelques années, et qui doit déjà tant au zèle de M. Galleron, comme l'arrondissement lui doit l'impulsion qu'y ont reçus les travaux archéologiques.

Il ne reste plus de l'abbé de Larue que ses manuscrits, fruits de ses longues et patientes recherches dans les bibliothèques de Londres, notre ville les laissera-t-elle aussi échapper ? (Mémorial du Calvados)

 

Avril 1840   -   Un aigle royal abattu lors d'une chasse.  -   On écrit de Hameau-Fleury (arrondissement de Falaise), le 24 mars : Pendant une chasse aux loups, faite dimanche dernier dans la forêt de Saint-André, près Falaise, un aigle gris de la plus grande beauté, que nous y avions rencontré dès le jeudi précédent, a été abattu d'un coup de feu par un chasseur. 

La hauteur totale de cet aigle est de 77 centimètres , et son enverjure de 2 mètres 16 cent. (Source  : L'Indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1840   -   Hommage à M. Briquet, maire dévoué.  -  Vendredi dernier, 5 de ce mois, les obsèques de M. Briquet, (Pierre-Philibert-Alexandre), décédé Maire de Falaise, dans sa 68e année, ont été célébrées par le clergé de Ste-Trinité, auquel s'étaient réunis MM. les curés des autres paroisses de la ville. Tous les corps constitués, tous les membres des administrations, tous les fonctionnaires de la ville, les membres de la légion d'honneur, le barreau, la garde nationale, la population ont voulu rendre un dernier hommage à celui qui avait veillé pendant dix années, sur leurs intérêts avec une sollicitude si paternelle. 

Quand le corps du défunt a été déposé dans la tombe, deux discours ont été successivement prononcés : le premier par M. Labbé, avocat, premier adjoint; le second par M. David, ancien consul à Smyrne, que Falaise compte avec orgueil au nombre de ses enfants. ( Source : L’Indicateur de Bayeux.)  

 

Septembre 1840   -   Le général Rapatel inspecte le 55e régiment.  -   Le général Rapatel à terminé l'inspection du 55e par une revue d'honneur. 

Le 55e va recevoir 900 jeunes soldats. Les compagnies réparties entre le Mont-St-Michel et Granville doivent venir prendre garnison à Bayeux et celles qui se trouvent détachées à Évreux sont attendues prochainement à Falaise, et l'on prépare déjà le logement. Lisieux va également recevoir plusieurs compagnies. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1841   -   La répartition des terres dans le Calvados.  -   Voici quelles sont l'étendue et les divisions territoriales du Calvados :

Ce département présente une superficie de 556 093 hectares, divisés ainsi qu'il suit entre les 6 arrondissements : Bayeux, 94 912 ; Caen, 113 564 ; Falaise, 87 047 ; Lisieux, 90 127 ; Pont-l'Évêque, 74 806 ; Vire, 95 637.

Division physique et agricole.    Terres labourables: 316 523 hectares 40 ares ; prés, 123 058 h. 95 a. ; vignes, 6 a. ; bois, 39 794 h. 93 a. ; vergers, pépinières et jachères, 40 325 h. 7 a. ; oseraies, aulnaies, saussaies, 29 h. 67 a. ; étangs, abreuvoirs, mares, canaux d'irrigation, 304 h. 65 a. ; landes, pâtis, bruyères, 13 113 h. 65 a. ; cultures diverses, 98 h. 15 a.

Superficie des propriétés bâties : 3 587 h. 68 a.

Total de la contenance imposable : 535 836 h. 21 a. Routes, chemins, places publiques, rues, etc… : 13 890 h. 84 a. Rivières, lacs, ruisseaux; 2 175 h. 8 a. ; forêts, domaines non productifs : 2 794 h. 72 a. ; cimetières, églises, presbytères, bâtiments publics : 317 h. 5 a. Total de la contenance non imposable : 19,257 h. 69 a.

Nombre des propriétés bâties, imposables : Maisons et autres bâtiments consacrés à l'habitation : 127 003 ; moulins à vent et à eau, 988 ; forges et fourneaux, 152 ; fabriques, manufactures et autres usines, 144. Total : 128 287. Nombre total des propriétaires, 167 605 ; nombre des parcelles : 1 142 252. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1841   -   Un taux d'illettrisme élevé parmi les recrues de 1839.  -   Il a été constaté que la population militaire de la classe de 1839, dans le Calvados, se composant de 4 025 individus, en comprenait 327 sachant lire seulement, et 2 671 sachant lire et écrire. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Août 1841   -   Assises du Calvados.   -    Lundi, 2 août, s'est ouverte la 3e session du jury du Calvados, voici dans l'ordre où elles ont été soumises au jury, les affaires déjà  jugées :

— Aumont Auger, âgé de 33 ans, né à Avranches, en surveillance à Bayeux, par suite d'une précédente condamnation aux travaux forcés, a été condamné à 20 années de la même peine pour avoir commis, le 6 mai 1841, à St-Paul-du-Vernay, une tentative de vol avec escalade.

—  Reconnu coupable de cinq faux en écriture de commerce, Etienne Fontaine, boulanger à Caumont, subira 2 ans de prison.

—  Acquittement prononcé en faveur de Léger Besson, demeurant à Marchal (Cantal), de l'accusation portée contre lui pour banqueroute frauduleuse.

—  Plusieurs vols d'argent commis au préjudice de différents domestiques, avec lesquels il était en service, depuis le mois de juillet 1830 jusqu'au commencement de cette année, ont amené contre Arnaud Delafosse, valet de ferme à Jurques, une condamnation à 5 années de travaux forcés.

— François Homet, bonnetier à Falaise, et Jean-François Mènent, journalier, ont été condamnés pour faux en écriture privée, Homet à 2 ans de prison, Mènent à 1 an de la même peine. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1841   -   Assises du Calvados.   -    Pierre Duros, âgé de 30 ans, demeurant à Athis, est un être pour qui tous les moyens sont bons pour commettre des vols.

Un nommé Joseph Guérin, ami intime de Duros, fut condamné par le tribunal de Falaise à l'emprisonnement, pour délit. Il se rendit à la prison pour y expier sa peine, en y entrant, il pria Duros de ne pas abandonner deux jeunes enfants qu'il laissait seuls chez lui, et d'habiter avec eux, celui-ci promit.

Guérin, fort de la promesse de son ami, se fit écrouer, peu de jours après, il apprît que l'accusé avait commis à son préjudice un vol, avec des circonstances vraiment odieuses. Ainsi, profitant de l'absence de Guérin, il s'installe chez lui, et couche dans l'appartement où sommeillent les enfants, puis s'approchant de leur lit, il les enlève, les place sur une table et vole draps, linges, oreillers, brise l'armoire, y prend l'argent qu'elle contenait, puis prend la fuite.

Le lendemain, il cède les effets à sa concubine, la nommée Virginie Cingal, dite Nini, qui, de concert avec lui, va vendre les effets volés à des revendeurs à Argences, où cet individu fut arrêté, ainsi que la fille Cingal.

Un autre vol de bagues, commis avec escalade et effraction, était encore reproché aux accusés.

Le jury ayant répondu affirmativement aux questions qui lui étaient soumises, Duros a été condamné à 8 ans de travaux forcés, avec exposition, et la fille Cingal à 3 ans de  prison, comme complice des crimes dont Duros a été déclaré auteur principal. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1841   -   Cour d’assises du Calvados.   -  Gigon père et fils, de Falaise, sont accusés d'avoir volé un métier circulaire au préjudice de M. Martin. Les circonstances aggravantes de nuit venaient se joindre au délit. Bien que Gigon fils ait déclaré qu'il était seul coupable, et que son père ne connaissait même pas le crime qu'il avait commis, les deux accusés ont été reconnus coupables, et ils ont entendu prononcer contre eux, Gigon fils la peine de 10 années de travaux forcés, et Gigon père celle de 3 années d'emprisonnement. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Devaux ( Louis ), marchand colporteur, né à Trichateau (Oise), déjà repris de justice quoique fort jeune, et sortant à peine des galères, y retournera pendant trente années pour avoir commis un vol de vases sacrés que l'accusation lui reprochait et dont le jury l'a reconnu coupable.

Ce crime avait été commis en septembre dernier, dans l'église St-Laurent de Falaise.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1842  -   On nous écrit.   -  A la date du 9 mars : La nuit qui vient de s'écouler n'a été qu'une longue tempête. Depuis dix heures du soir jusqu'au lever du jour, les vents d'ouest, sud-ouest ont soufflé avec une impétuosité inouïe. La fureur de l’ouragan était telle que des parties de toits se  détachaient à chaque instant et allaient au loin achever de se briser sur les pavés de nos rues.

On redoute fort d'apprendre quelles sinistres maritimes ont eu lieu. Puissent les bateaux pêcheurs de nos côtes n'avoir pas été assaillis en mer, avant leur retour, par le déchaînement subit de cet orage épouvantable ! Puisse-t-on n'avoir à enregistrer aucuns de ces désastres trop fréquents qui accompagnent la vie aventureuse de ces pauvres pêcheurs.

On apprend que le vent a fait dans la commune d'Allemagne des ravages considérables, plusieurs maisons sont lézardées. d'autres, et c'est le plus grand nombre, ont perdu leurs couvertures, les grues servant à l'exploitation des carrières ont été brisées et leurs débris semés dans la campagne.

A Caen, plusieurs arbres de nos promenades publiques ont été renversés, sur le Cours-la-Reine, quatre platanes gisent déracinés, sur le grand cours, trois ormes antiques, l'orgueil de cette belle promenade, ont été brisés en éclats à la naissance des premières branches, et leurs fûts gigantesques ont été lancés jusque dans la rivière qui paraît  près de déborder.

— Nous lisons à ce sujet dans le « Haro » : Cette nuit de mercredi à jeudi, une violente tempête a éclaté sur notre ville et aux environs. Dès hier au soir, le vent, le tonnerre et les éclairs présageaient une mauvaise nuit. Ce matin, nos rues étaient jonchés de tuiles, d'ardoises, de carreaux, de persiennes, de tabatières, etc… Sur les deux cours, plusieurs arbres ont cédé sous la violence du vent. Il en est deux surtout sur le grand cours que leur age et leur force semblaient devoir protéger, et qui ont été déracinés. La toiture de la caserne de Vaucelles a, dit-on, beaucoup souffert, la rose des vents qui se trouve au-dessus du pavillon de l'Hôtel-de-Ville, a été inclinée, une maison en construction sur la hauteur du calvaire de Vaucelles a été enlevée.

—Le courrier d'Alençon a couru de grands dangers dans la ville de Falaise, où les tuiles tombaient comme grêle, a la sortie de la ville, un hêtre déraciné a failli tuer les chevaux.

Sur la route de Caen à Tilly, plusieurs maisons, dont le toit est en chaume, ont été découvertes entièrement, et la toiture portée à une certaine distance. Un grand nombre de pommiers  sont déracinés ou brisés.

A Bretteville, une maison s'est presque écroulée, et un enfant, nous dit-on, serait dangereusement blessé par les débris.

La guérite de la place du Sépulcre a été renversée, nous dit-on, et transportée à une assez grande distance, nous n'avons pu vérifier le fait.

Nous craignons d'apprendre de plus grands sinistres, nous redoutons surtout les nouvelles maritimes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Juin 1842  -   Un paralytique guéri par la foudre.   -  Samedi dernier, la foudre est tombée à Falaise dans le quartier de Guibray. Cet accident a été accompagné des circonstances et des résultats les plus extraordinaires.

C'est ainsi que dans une chambre où la foudre a pénétré, elle a brisé toutes les barres transversales d'une fenêtre, sans occasionner le moindre dérangement au carreaux, tandis que dans une autre chambre, s'attaquant encore à la fenêtre elle en a brisé tous les carreaux sans toucher le plus légèrement aux bois.

En outre, la foudre après avoir arraché une petite poutre au plancher d'un de ces appartements, est allée la planter dans le jardin de la maison.

Enfin, un vieillard paralysé depuis longtemps, qui avait entièrement perdu l'usage d'une jambe, a été violemment transporté de sa place à une autre; quand il s'est relevé, la paralysie avait disparu, et depuis ce moment il marche comme s'il n'avait que trente ans. Il paraît que le tonnerre veut faire concurrence aux médecins sous tous les rapports.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   La foire de Guibray, malgré l'excessive chaleur qui se faisait sentir depuis longtemps déjà, et qui a dû éloigner beaucoup de personnes, paraît devoir être  cette année, passable pour toutes les branches de l'industrie et du commerce.

Les chevaux en général, nombreux et de belles qualités, se sont bien vendus, les remontes de la cavalerie en ont acheté un certain nombre, et ceux de diligences de postes ont été très recherchés. Les amateurs pouvaient faire de beaux choix, car plusieurs marchands avaient des écuries pleines de chevaux d'une grande beauté.

Les laines, les cuirs, les rouenneries, les articles de Reims et d'Amiens se sont bien écoulés, quelques produits même avec augmentation de prix, mais les magasins de nouveautés, d'articles de Paris, bijouteries et argenteries, étaient beaucoup moins nombreux. Comme ils occupent les rues principales que les promeneurs parcourent plus habituellement, leur absence a rendu le coup d’œil de la foire moins agréable qu'à l'ordinaire, surtout le soir.

En général, le commerce en gros doit être satisfait. Pour le détail, nous ne pouvons rien préjuger encore, la foire pour cette partie dure jusqu'au 14, il reste l'espoir de bonnes ventes samedi et dimanche prochain.

Les bestiaux étaient très nombreux, on a remarqué que les races bovine et ovine sont beaucoup améliorées, il y avait des bœufs d'une ampleur peu ordinaire. La rareté des fourrages a fait baisser le prix de vente de ces animaux,  cependant l'écoulement en a été facile. La foule des acheteurs était nombreuse, pendant les journées de dimanche et de lundi, difficilement on pouvait circuler dans les rues et sur le champ-de-foire. (source : Le Journal de Falaise)

 

Octobre 1842    -  Nouvelles locales.   -   M. l'abbé Certes, dont chacun à Bayeux se rappelle les éloquentes prédications, est attendu à Falaise, le dimanche 16 de ce mois.

A partir cette époque, le savant prédicateur se fera entendre dans l'église Ste-Trinité de cette ville, cinq fois par semaine, jusqu'à l'octave de la Toussaint. Nous ne doutons pas que M. l'abbé Certes ne reçoive à Falaise un accueil aussi empressé qu'en notre ville, où il a excité l'an dernier un véritable enthousiasme. (source : L’Indicateur de Bayeux) 

 

Octobre 1842    -  Un phénomène étrange : un pommier en fleurs en plein hiver.   -   Presque tous les journaux rapportent des phénomènes de végétation plus ou moins extraordinaires, à l'époque avancée de la saison où nous sommes. Il existe en ce moment dans un jardin de notre ville un pommier qui est couvert de fleurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Révélation surprenante : les corbeaux, alliés des agriculteurs ?.   -    Nous invitons les cultivateurs à vérifier par eux-mêmes le fait suivant que l'on nous donne comme étant de la plus grande exactitude, et qui doit étrangement modifier les idées reçues dans nos campagnes.

C'est, nous assure-t-on, une erreur grave de penser que les corbeaux qui s'abattent sur les champs nouvellement ensemencés, nuisent à la production de ces terres, en enlevant une partie ne table de la semence. Il paraît qu'un cultivateur qui avait pendant plusieurs jours gardé son champ pour le défendre contre l'invasion de ces oiseaux, étant parvenu à en tuer plusieurs et en ayant fait l'autopsie, a toujours remarqué qu'ils n'avaient dans le gésier que des vers, des mans et d'autres insectes nuisibles, tandis qu'il ne s'y trouvait pas un seul grain de blé.

Cet agronome est un membre correspondant de la Société d'agriculture, et à l'heure qu'il est, c'est avec plaisir qu'il voit les corbeaux s'abattre par voliers sur ses terres ensemencées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Assises du Calvados.   -   Vingt-sept années de bons services, des blessures reçues sur le champ de bataille, sont les antécédents de Pierre Calais, de Falaise, auquel l'accusation reproche plusieurs faux en écriture commerciale. Le jury, tout on reconnaissant sa culpabilité, a admis en sa faveur des circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à deux ans de prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1843   -  Tragédie à Falaise : un chantre se suicide par désespoir.   -   Le second chantre de l'église de Saint-Gervais de Falaise ne pouvait se consoler du départ et de l'exil des Bourbons de la branche aînée ; la vie lui était devenue insupportable depuis qu'il croyait à l'impossibilité de leur retour.

Lundi dernier, cet homme alla trouver un médecin de Falaise pour lui demander du poison ; il voulait, disait-il, en finir, il ne pouvait plus vivre pendant que son roi légitime était exilé. Le médecin, comme bien on le pense, rit d'une pareille demande, qu'il ne pouvait prendre au sérieux.

Le lendemain, mardi, on vit notre homme descendre devant l'établissement de M. Bailly, filateur, puis tout-à-coup s'arrêter, faire un geste qui avait l'air de dire : « non », revenir sur ses pas, et parler prés de Saint-Gervais à un prêtre de la campagne qui allait dire la messe dans cette église.

Lorsque ce prêtre eut fini sa messe, il se rendit aux lieux d'aisance de la sacristie. Quelle ne fût pas sa terreur, en y trouvant pendu le chantre en question. On fit de vain efforts pour le rappeler à la vie ; l'asphyxie était complète. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Novembre 1844   -  Falaise veut une statue pour Guillaume le Conquérant.  -   Dans son numéro de Vendredi, le Journal de Falaise annonce qu'il est très sérieusement question dans cette ville de l'érection d'une statue à Guillaume-le-Conquérant. 

Une commission s'organise qui sera chargée des détails de ce projet de monument, Déjà le chef de l'administration locale a promis son concours actif, et le conseil municipal ne peut manquer, de s'associer à ses efforts par une large subvention. 

Toutes les villes de la Normandie, Caen entr'autres , sont invitées à répondre, par des souscriptions, au pressant appel des Falaisiens. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Décembre 1844   -  Un élan de générosité pour ériger la statue de Guillaume le Conquérant.   -   La première liste de souscription pour I'érection de la statue équestre de Guillaume-le-Couquèrant, vient d'être, publiée par le Journal de falaise.

Cette liste ne renferme pas moins d'une quarantaine d'adhésions émanant de personnes de toutes les classes, et dont le produit s'élève déjà à une somme assez considérable.

Parmi ces premiers souscripteurs nous voyons, avec un vif plaisir, figurer pour une somme de 100 francs, l'un de nos honorables concitoyens, M. Arcisse de Caumont, sur la proposition duquel, ainsi que nous l'avions dit avant-hier, la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, a consacré dès le 7 de ce mois, une somme de 200 fr. à la même œuvre.

Nous désirons que ce noble exemple trouve chez nous des imitateurs et que nos concitoyens s'empressent de contribuer par leurs dons patriotiques à l'édification du monument qui doit rappeler à la postérité la mémoire non seulement d'une des plus imposantes figures du Moyen-age, mais du plus grand homme peut-être que puisse revendiquer, la Normandie, cette heureuse terre si féconde pourtant en illustrations de tous les genres ! (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Février 1845   -  Une statue à l'image de son modèle ? Le débat est lancé.   -   Arrondissement de Falaise.  —La ville de Falaise a l'intention d'élever une statue à Guillaume-le-Conquérant. Une souscription est ouverte dans cette ville, déjà elle compte un grand nombre d'adhérents. Certes nous sommes de ceux qui veulent qu'on honore les grands hommes, mais nous nous sommes demandé si la statue de Guillaume-le-Conquérant sera bien la statue de Guillaume-le-Conquérant ? 

Peut-être la pose du grand duc et roi, peut-être les bas-reliefs trancheront cette difficulté. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1845   -  La mobilisation s'étend au-delà de Falaise.   -   Le journal de Falaise publie la 9e liste de souscription pour I’érection d une statue équestre à Guillaume-le-Conquérant. Le montant de cette liste s'élève à 700 fr. environ. MM. Aumont-Thiéville et de Fontette, députés de Caen y figurent avec d'autres personnes de notre cité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

25  -  FALAISE  -  Porte du Château (XIIes.).   -   Gate of the Castle (XII th Century).   -   LL.

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