15 Avril 2025 UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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FALAISE

Canton de Falaise 

Les habitants de la commune sont des Falaisiens, Falaisiennes

Juin 1846   -   Un orage.  -  Dimanche dernier, un orage épouvantable à  éclaté sur la ville de Falaise. Il a duré depuis quatre heures jusqu'à six heures du soir. On évalue à 30 ou 40 000 fr.  les dommages que cet orage a occasionnés, fort heureusement personne n'a péri.

Une maison s'est écroulée en partie. La violence des cours d'eau formés par la pluie a renversé plusieurs murs de jardins. Dans quelques maisons, des personnes ont été recueillies par les fenêtres du premier étage.

Les quartiers du Val-d'Ante et de Saint-Laurent ont surtout le plus souffert. De malheureuses familles ont perdu tout leur mobilier, et se trouvent réduites à la plus complète misère.  (source Journal de Honfleur)

 

Juillet 1846   -  Dates des vacances.   -   L'ouverture des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5 octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Les orages.   -   Le Journal de Falaise évalue a près de six mille francs les dégâts à la charge de la ville causés par l'affreux orage du 14 juin.

Entre autres dommages particuliers, montant déjà, par suite d'une estimation régulière, à 55 450 fr., on doit signaler l'écroulement de deux maisons et de nombreuses parties de murs, ainsi que la destruction d'une très grande quantité de marchandises, d'effets mobiliers et d'objets de construction. Plusieurs ménages sont restés sans asile et dépouillés de tout ce qu'ils possédaient. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Un incident qui ternit l'image de la ville.   -   Les habitants de Falaise ont une réputation proverbiale d'exploiteurs. Il est de tradition qu'il n'arrive pas de si petit accident dont ils ne sachent profiter et que, lorsqu'un homme crie au secours, ils lui demandent préalablement : « Combien que vous allez me donner ? »

Voici un trait qui ne démentira en rien leur antique renommée : lundi dernier, M. Thorigny s'était établi sur la place du marché Saint-Gervais et copiait le portrait de l'église pour le Calvados Monumental, lorsqu'un individu, invoquant le titre de fermier des places, vint lui demander dix centimes pour celle qu'il occupait, en le menaçant d'employer la force et de le chasser s'il n'obéissait sur-le-champ. Après quelque résistance, l'artiste fut contraint de s'exécuter.

L'exigeant fermier des places du marché de Falaise se nomme Briquet. Nous recommandons aux touristes de se munir de menue monnaie lorsqu'ils visiteront Falaise.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Après avoir remarqué que l'esprit public est bon dans le département, M. le préfet en aperçoit une preuve nouvelle dans la décroissance des crimes et délits. Leur nombre a été moindre que les années précédentes et notamment ceux contre les personnes ont diminué dans une proportion plus forte que ceux contre les propriétés.

L'activité constante des travaux publics et particuliers, maintenue partout, a occupé beaucoup de bras. Le nombre des caisses d'épargnes, celui des déposants et le montant des sommes déposées témoignent du bien-être des populations et des habitudes d'économie qu'elles contractent. Prés de 5 millions y ont été déposés par 8 180 individus.

D'autre par, le nombre des faillites et le montant de leur passif va toujours en diminuant.

La navigation dans les ports du département prend aussi de l'accroissement, tant celle extérieure que celle du cabotage. Il en est de même des constructions navales.

Quant à l'agriculture, malgré les soins des cultivateurs et les améliorations qu'ils y ont apportées, son produit n'a pas été ce qu'on pouvait espérer. Les céréales surtout et les colzas sont dans ce cas, les fourrages ont été abondants et de bonne qualité.

Sur 3889 jeunes gens appelés à fournir le contingent militaire du département, 915 ont eu à répondre à  l'appel de cette année. Un progrès remarquable, c’est que la proportion de ceux qui savent lire et écrire est portée à 68 p. % lorsqu'elle n'était autrefois que de 50 p. %. La taille moyenne s'est aussi élevée. Elle est de 1 m. 656.

Les inscrits maritimes ont, en dix ans, augmenté de 1 103. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Il émet le vœu que des brigades de gendarmerie soient établis à BalIeroy, Coulibœuf, Trouville, Blangy, Mezidon, Vassy et Pont-Farcy.

Quant au vœu du conseil d'arrondissement tendant a obtenir un secours du gouvernement pour divers monuments, le conseil ne voit aucune difficulté pour le donjon de Falaise et l'église Saint-Pierre de Lisieux, classés au nombre des monuments historiques, mais quant à l'église Trouville dont la construction est évaluée à 139 000 fr. dont 60 000 fr. sont réalisés en votes et souscriptions et dont le reste serait un fardeau énorme pour la commune, il émet le vœu qu'un secours suffisant soit sollicité du ministre des cultes, et quant à l'église de Dozulé, monument d'art et de goût, que le ministre de l'intérieur soit prié d'accorder des vitraux peints. (source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.   -   On lit dans le Journal de Falaise : La vapeur éthérée, a été employée lundi dernier, à Falaise, par les médecins de notre hôpital.

II s'agissait de l'ablation d'une tumeur dégénérée, formant une masse homogène du volume du poing et située sur la tête.

Pendant près de dix-huit minutes, les tentatives furent pour ainsi dire sans résultat. On avait affaire à une malade peu intelligente, le plus souvent, au lieu de faire le mouvement d'aspiration, elle chassait l'air dans le tube de toute la puissance de ses poumons. Déjà toutefois elle avait dit à plusieurs reprises se sentir comme étourdie.

Un aide souffla alors un instant dans le second tube, puis, comprenant mieux ce qu'on lui demandait, cette fille fit elle-même successivement plusieurs fortes inspirations et bientôt on vit son corps s'affaisser, sa tête s'inclina et ses yeux se fermèrent.

Ce fut le signal de l'attaque. Quand la tumeur fut enlevée, on demanda à l'opérée si elle avait beaucoup souffert : « Mais cela n'est pas fait » répondit-elle avec ce rire hébété qui est particulier à l'ivresse.

Pendant l'opération, qui put durer environ une minute, pas un cri n'eut lieu, il n'y eut pas plus d'agitation apparente que si le couteau eut agi sur de la matière inerte ; et cependant la personne soumise à l'expérience ne s'était résignée qu'avec effroi, et elle est d'ailleurs d'une sensibilité assez démonstrative.

S'il est vrai de dire que peu de temps après, le contact de l'air avec la vaste plaie produite éveilla, l'expression de la douleur, il n'en reste pas moins ce fait, dont furent témoins plusieurs personnes, qu'à part un gémissement très léger et que put seul entendre l'opérateur, l'action de l'instrument tranchant ne se révéla par aucun signe saisissable.

C'est un exemple de plus à ajouter à ceux déjà connus, et qui témoignent des services importants que cette découverte est appelée à rendre à l'humanité. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  François-Désiré Corblin, et Jean-Charles Morel, tous deux bergers à Beaumont-en-Auge, accusés de vols nombreux commis dans cette commune, sont condamnés chacun à cinq ans d'emprisonnement.

  -  Marie Chartier, âgée de 33 ans, domestique à St-Omer, était secrètement accouchée d'un enfant auquel elle a donné la mort dans le courant d'août dernier. Déclarée coupable, mais avec admission de circonstances atténuantes, la fille Chartier, pour laquelle la cour a abaissé la peine d'un second degré, a été condamnée à 20 ans de travaux  forcés et à l'exposition.

  -  Hyppolite Turpin, âgé de 28 ans, ouvrier bonnetier volait depuis plusieurs mois du pain aux boulangers de Falaise, à l'aide d'escalade et d'effraction : Une femme Lebrun, revendeuse, partageait avec lui le produit de ses vols en vendant le pain au-dessous de la taxe et entretenait ainsi les coupables penchants de Turpin.

Celui-ci a été condamné à cinq ans de prison, quant à la femme Lebrun, malgré les charges reproduites contre elle à l'audience, son acquittement a été prononcé.

  -  Les frères Guilbert, accusés du vol de 12 volailles comparaissent devant la cour : l'un a été condamné à cinq ans de travaux forcés avec exposition ; l'autre à deux mois de prison.  ( source : Journal de Honfleur)  

 

Mars 1847      -  Nouvelles nationales.  -  Le recensement de la population de la France fait pour 1846, donne un total de 35 400 486 individus, celui fait en 1841 avait donné un total de  34 230 178.

Ce qui donne pour les cinq ans un accroissement de 4 170 308. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Août 1847  -  Cour d'assises du Calvados.   -   La fille Minot, âgée de 22 ans, née à Ocagnes, demeurant à Falaise, est accusée d'avoir volé six mouchoirs dans une balle ficelée, laissée par des marchands dans l'auberge où ils logeaient et où elle servait. Plusieurs vols de bijoux ont eu lieu dans la même maison, mais il n'existe que, des soupçons contre cette fille qui, déclarée coupable, mais avec circonstances atténuantes, est condamnée à 13 mois d'emprisonnement. (source : Journal de Honfleur)

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   On nous écrit : L'apparence de la récolte est magnifique, nos blés, que l'on commence à couper, sont tels que de mémoire d'homme, on ne se  rappelle pas en avoir vu de plus beaux.

Les seigles sont déjà récoltés et quelques pièces ont fourni en poids le double des années ordinaires dans la même surface de culture. Nos pommiers sont aussi chargés de fruits et leurs branches ploient sous le poids. Tout nous annonce une année qui marquera pour son abondance et sa fertilité. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles nationales.    -   Aux termes d'une ordonnance du Roi du 29 octobre 1828, aucune charrette, voiture de roulage ou autre, ne peut circuler dans l'étendue du royaume qu'avec des moyens dont la saillie, en y comprenant celle de l'essieu, n'excède pas de douze centimètres un plan passant par la face extérieure des  jantes. Ces dispositions intéressent à un haut degré la sûreté publique. Cependant elle ne sont pas encore généralement observées, aussi des procès-verbaux sont souvent rédigés contre les propriétaires de voitures dont les moyens excèdent la longueur présente, il en résulte des condamnations que les propriétaires ne peuvent attribuer qu'à leur insouciance. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles nationales.    -   II y aura pendant l'année 1848, quatre éclipses de soleil et deux éclipses de lune.

Aucune des premières ne sera visible à Paris. Les deux ellipses de lune seront toutes deux visibles chez nous, la première totale le 19 mars, la seconde partielle le 13 septembre. (source : Journal de Honfleur)

 

Février 1848  -  Un propriétaire condamné pour avoir mis en danger la santé publique.    -  Le tribunal correctionnel de Falaise vient de condamner à 6 jours de prison, 16 fr d'amende et aux frais, un propriétaire convaincu de s'être rendu complice du délit de dissension et d'exposition d'un cheval atteint de la morve, sans avoir rempli les prescriptions de l'article 459. du code pénal.

L'auteur du délit avait été déjà condamné par la cour royale de Caen. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Acte du Gouvernement Provisoire.   -   1er mars. — Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire ne prêteront pas de serment.

— Considérant que l'égalité est un des grands principes de la République française, qu'il doit, en conséquence, recevoir son application immédiate,

Décrète : Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les qualifications qui s'y rattachaient sont interdites. Elles ne pourront être prises publiquement, ni figurer dans un acte public quelconque. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Ordre Judiciaire.   -    D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts des cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU MOM DU PEUPLE FRANÇAIS.    (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  La République s'installe à Caen : un enthousiasme populaire.   -    Le 29 février, au matin, une salve d'artillerie a annoncé à la ville de Caen, que la République y serait proclamée ce jour avec solennité. La  légion de la garde nationale, la troupe de ligne, les remontes, la gendarmerie étaient réunis à midi sur le cours au nombre d'environ 4 000 hommes.

  -  Les commissaires du gouvernement, accompagnés du maire et de ses adjoints, du conseil municipal et d'un état major composé des officiers de toutes les armes se trouvant maintenant à Caen, des élèves du collège et de l'école normale ont fait la proclamation suivante :

CITOYENS. La République est aujourd'hui le gouvernement de la France. Caen l'a déjà accepté.

—Il n'y a plus de partis à Caen, il n'y a que des citoyens français ayant à cœur de voir la patrie libre, forte, prospère.

Oui ! la France sera libre ! car la France entière approuve la conduite héroïque de la population de Paris, victorieuse en quelques heures d'une royauté qui se croyait la plus puissante et la mieux affermie de l'Europe. Quel roi pourrait aujourd'hui venir lui imposer sa volonté seule, en l'appuyant sur les baïonnettes ? Mais les baïonnettes sont intelligentes. Le soldat est du peuple et il en comprend les droits ! il ne protège pas celui qui les viole.

— La liberté est confiée aujourd'hui à tous les citoyens, car tous les citoyens font partie de la force armée ! La liberté est aujourd'hui garantie à la France. Oui ! la France sera libre !

La France sera prospère, son gouvernement, s'est déjà occupé du sort des travailleurs ! Que les ouvriers soient tranquilles. C'est d'eux que vient la richesse nationale.

Est-ce qu'un gouvernement véritablement républicain pourrait ne pas s'occuper de leurs intérêts !...

Mais sans l'ordre, Citoyens, il n'y pas de prospérité, de force, de liberté !...

Nous nous coaliserons tous pour, que l'ordre règne parmi nous. N’oubliez pas que l'ordre repose en ce moment sur les hommes dont le dénouement a accepté le pouvoir qui leur a été délégué par le peuple : leurs noms sont connus, il faut que nous leur prêtions notre concours infatigable.

Au nom de l'ordre, au nom du peuple, nous vous adjurons, Citoyens, de vous réunir sous la même bannière, en criant du fond de notre cœur : Gloire à la Nation, et vive la République française ! (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  La République proclamée dans tout le Calvados.    -   Plusieurs commissaires ont été nommés pour proclamer la République dans les divers chefs-lieux d'arrondissement du Calvados.

Ce sont : MM. Lécuyer, pour l'arrondissement de Bayeux ; Racine, fils, pour celui de Falaise ; Desmortreux, pour celui de Lisieux ; Taillefer, pour celui de Pont-l’Évêque ;  Bénard, pour celui de Vire.

La République sera solennellement et officiellement reconnue dans tous les lieux, villes et communes du département le dimanche 12 mars, devant les administrations municipales, la garde nationale et les citoyens. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Un drapeau pour une nation : le bleu, blanc, rouge institué.    -   ( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe visible de l'unité nationale.

Considérant dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une manière invariable.

Arrête : Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre David.

Art. 2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à l'extrémité. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le gouvernement provisoire de la république décrète : 1e La journée de travail est diminuée d'une heure.

En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures elle est réduite à onze. (source Journal de Honfleur)  

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -   M. Noël, charpentier à Falaise, vient de présenter à la société d'agriculture de Caen, un siège destiné a être adapté aux charrettes pour éviter à leurs conducteurs les inconvénients qui résultent de leur rudesse. Cette invention mérite des encouragements, quoique susceptible de perfectionnements. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Nouvelles nationales.    -   Les engagements volontaires de jeunes gens de 17 à 20 ans sont si nombreux qu'à part l'époque de 1792, il n'y avait jamais eu une si grande affluence. Le nombre varie de 100 à 150 par jour, presque tous demandent à être dirigés sur l'armée des Alpes. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Une circulaire du minière de l'intérieur prescrit aux préfets de faire dresser, d'ici aux 15 septembre, les tableaux de recensement des gardes nationaux qui sont âgés de 20 à 35 ans, et qui ont les autres conditions requises pour composer la garde nationale mobile.

Cette mesure a pour but d'activer l'organisation des trois cents bataillons de gardes mobiles décrétés par l'Assemblée nationale. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Un second convoi d'insurgés est parti de Paris dans la nuit du 17 au 18 août, au nombre d'environ 500. Ils ont passé à Rouen à 5 heures du matin et sont arrivés au Havre à 9 heures.

L’ « Ulloa », arrivée le 18 en rade de Cherbourg, a débarqué ses passagers le lendemain, partie pour le fort National, partie pour le fort du Hommet, tout s'est passé avec le plus grand ordre. Les passagers n'avaient donné lieu à aucune plainte pendant la traversée.

Lorsque ce convoi arriva encore opéré son retour. On ne savait où mettre les voyageurs, un armateur offrit un de ses navires, ils y furent débarqués, enfin l’ « Ulloa parut et reçut ses passagers.

Un troisième départ a eu lieu dans la nuit du 20 au 21. Le convoi est arrivé au Havre, lundi à 4 h., les transportés étaient environ 400. Ils ont été embarqués sur la frégate à vapeur l’ « Ulloa », qui faisait son troisième voyage.

On dit qu'outre « Belle-Isle » où ces hommes sont provisoirement déposés, en attendant que leur destination soit fixée, il en sera remis aux îles d'Yères, de Noirmoutier, de Ré, d'Oléron. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -  La liste des individus partis de Parisien 17 août en comprend huit du Calvados, ce sont les nommés : Démole Casimir, 33 ans, ( Villiers-le-Sec) ; Frorest Jacques Victor, 60 ans, tailleur, (Vire) ; Guéret Louis, 54 ans, coutelier, (Falaise) ; Hèrié Victor, 30 ans, bonnetier, (Caen) ; Lecouranl Louis Victor Désiré, 49 ans, terrassier, (Villers-Bocage) ; Le Martinet Louis Victor, 34 ans, couvreur, (St-Sever) ; Lavilie Marie Pierre, 47 ans, journalier(Lecaude) ; Vauquelin Amand, 28 ans, Cordonnier, (Lisieux).

Dans le 3e convoi se trouvaient les individus dont les noms suivent et appartenant aussi au Calvados. Blondel (Louis-Simon) 43 ans, cordonnier, Caen ; Daguet (René-Jean-Bapliste), 19 ans, passementier, Caen ; Le Doyen (Philippe), 32 ans, distillateur, Grandcamp. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -  La foire de Guibray, qui s'était d'abord assez mal annoncée a repris peu après son ouverture, du 16 au 20, il s'est fait beaucoup de transactions.

Il y avait peu de chevaux de luxe, mais beaucoup de ceux de poste, d'artillerie et plus encore de chevaux de travail.

Les vaches et les génisses ont été peu recherchées, mais les bœufs se sont bien vendus.

Les laines abondaient et cependant le prix s'en est élevé. Le prix des bons cuirs a monté, les médiocres ont baissé. Généralement les ventes se sont faites au comptant, heureux symptôme à signaler. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  La chasse est à peine ouverte et déjà l'on signale plusieurs accidents, résultat de l'imprudence ou de l'imprévoyance des chasseurs.

Il paraît qu'elle ne sera pas productive cette année. On en attribue la faute au braconnage, qui peut bien y être pour quelque chose. Mais ce sont surtout les pluies dont la durée a été aussi longue, qu'il faut en accuser ; elles ont nui sensiblement aux volatiles notamment, et cela se reconnaît dans divers champs soigneusement gardés, où le gibier manque comme dans ceux accessibles aux braconniers.

Les moissonneurs ont trouvé dans des nids de perdrix et de cailles les œufs gâtés ou les petits morts peu après l'éclosion.  (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Nous sommes heureux de pouvoir constater que les travaux de la fabrique de bonneterie ont repris de l'activité. A la vérité les prix sont peu élevés et par conséquent les bénéfices du fabricant très minimes. 

Mai, du moins, c'est du travail assuré aux nombreux ouvriers que fait vivre cette industrie. (source Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Nationales.   -   La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.  (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Conseil général.   -   Séance du 25. - Délibération sur le budget de l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours d'exécution, 40, celles en projet, 12.

le Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.

Il demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville, comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.

Il demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et quelques maisons de cette commune.

Il prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments historiques. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1849  -  Nouvelles Diverses.   -   Quoique favorisée par un temps assez beau, la foire de la Mi-Carême a été des plus médiocres. Les chevaux se sont fort mal vendus ; ils étaient cependant offerts à vil prix.

Le commerce de détail n'a pas fait de brillantes affaires, cependant, la foule était considérable, et tous nos marchés présentaient un aspect très animé, [Pilote du Calvados.)

— Une découverte, qui intéressera sans doute la science archéologique, vient d'avoir lieu dans l'arrondissement de Falaise ; c'est une charte d'un Guillaume de Villy, faite en faveur de l'abbaye de Saint-André. Cette charte quoique ne portant aucune date, appartient au XIIIe siècle, car elle a été faite sous l'épiscopat de Lisiard, évêque de Séez, qui vivait alors.

Cette curieuse pièce est entre les mains de M Janvrain, instituteur à Versainville, membre de la société des antiquaires de Normandie, qui en a fait la découverte. Elle porte donation de la dîme des revenus d'un seigneurs de Feuguerolles et de Guillaume de Villy. (Journal de Falaise.)

  Un habitant de Livry a fait le pari de boire dans l'espace de six heure un litre et demi d'eau-de-vie ; à peine ce malheureux était-il arrivé au quart de sa tâche, qu'il a succombé. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Lundi dernier, 2 de ce mois, à 10 heures 1/2 du matin, ont eu lieu dans cette ville les obsèques du colonel Bellencontre, dont le corps avait été apporté de Paris par les soins empressés de sa famille.

La cérémonie funèbre à été célébrée dans l'église St-Gervais, au sein du recueillement et du deuil universels.

Les autorités constituées de la cité, les membres des tribunaux civils et de commerce, les juges de paix assistaient au convoi : la garde nationale entière s'y était donné rendez-vous, et la foule immense qui encombrait l'église, et, bientôt après, le cimetière où elle avait accompagné les restes du colonel Bellencontre, malgré la pluie qui tombait par torrents, attestait que le pays venait de perdre un bon citoyen.

Le corps du colonel a été porté au champ du repos par les artilleurs du dépôt de remontes de Falaise, et les honneurs lui ont été, rendus avec toute la pompe militaire due à son rang, au milieu de ce nombreux concours de la population accourue sur sa tombe pour y déposer ses regrets et lui dire un dernier adieu.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   La semaine qui vient de s'écouler a été remarquable par le temps affreux que nous avons éprouvé. La pluie, la grêle, la neige, ne cessaient de tomber ; le soleil reparaissait par intervalle, mais sa présence compromettait davantage nos arbres en fleurs.

Jeudi soir un coup de vent de N.-N.-E. s'est déclaré en tempête et a duré pendant toute la journée de vendredi, avec une violence à peu près toujours égale.

Une barque de pêche se trouvant à la mer dans la nuit de jeudi à vendredi, a eu un de ses matelots enlevé par une lame ; on n'a pu le sauver. Un autre sinistre, dans lequel quatre hommes ont péri, a, dit on, eu lieu. Nous manquons de détails.  (source Journal de Honfleur)  

 

Juin 1849  -  Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. d'Angerville.   -   Audience du 23.

Les nommés Vallon, accusé de viol et François dit Mollet, accusé d'attentats à la pudeur, ont été condamnés, le 1er à 4 ans de prison, le 2e à 14 ans de travaux forcés.

Le sieur Escure, marchand de parapluies à Avranches, logé depuis quelques jours chez les frères Le Hugues, aubergistes à Falaise, reconnut le 8 du mois de janvier dernier qu'un vol de 45 fr. avait été commis, à son préjudice, dans un sac déposé dans sa malle qu'il fermait habituellement avec un cadenas. Il ne s'est point aperçu que ce cadenas ait été forcé et ne se rappelle point s'il a oublié de le fermer,

Des soupçons, s'élevèrent contre la fille Victorine Le Roy, servante des frères Le Hugues. Elle protesta d'abord de son innocence, nia avoir eu en sa possession des pièces de cinq francs, le six janvier au soir, mais l'instruction à prouvé que ce jour là elle avait acheté divers effets d'habillement.

Depuis, elle a avoué le vol et a indiqué le lieu où elle avait caché 20 fr. qui en faisaient partie.

Lors d'une perquisition faite dans les effets de l'accusée, on trouva, caché entre un lit de plumes et une couverture, un drap de lit coupé en 5 morceaux et enveloppé dans son mouchoir de cou.

La. fille Le Roy prétendit d'abord que ce drap lui appartenait, qu'elle l'avait acheté plusieurs années auparavant, mais elle fut forcée de convenir aussi qu'elle avait volé ce drap dans une armoire, et au préjudice de ses maîtres.

Déclarée coupable par le jury, qui a admis en sa faveur des circonstances atténuantes, la fille Le Roy a été punie de 2 années d'emprisonnement.  (source Journal de Honfleur)

 

Août 1849   -    La foire de Guibray.   -   Nous n'avions pas été trompé par nos pressentiments, depuis bien longtemps la foire aux chevaux n'avait offert d'aussi brillants résultats que cette année. Les chevaux d'abord étaient peu nombreux, mais bientôt leur chiffre a augmenté en proportion des besoins des acheteurs, ils se sont parfaitement vendus et à des prix fort élevés, il faut dire aussi qu'en général ils étaient fort beaux et de bonne qualité et qu'ils présentaient un ensemble de nature à répondre à toutes les exigences.

Cette première partie de la foire est d'un bon augure pour les autres genres de négoce. Les marchandises, qui affluent à Guibray, s'écouleront facilement, nous l'espérons, et confirmeront, s'ils ne les dépassent pas, proportion gardée, les avantages déjà obtenus par le commerce à la foire de Beaucaire.

P.-S. — A l'heure où nous écrivons, nous apprenons que les bestiaux de toute espèce se sont parfaitement vendus à la foire. Les cuirs et les laines aussi se sont bien écoulés avec une hausse marquée, et déjà les autres marchandises, arrivées en abondance à notre foire, partent avec rapidité et à d'excellentes conditions.

Quelques magasins même se sont trouvés vides dès le premier jour, et les marchands obligés de vendre sur commandes.

En résumé, la foire est bonne et promet de continuer à justifier toutes nos prévisions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Tout récemment, deux accidents forts regrettables sont arrivés à des chasseurs dans l'arrondissement de Falaise.

L'un de ces chasseurs, M. Nicolas, médecin à Maizières, avait incomplètement chargé son arme, qui a éclaté dans la main gauche et nécessité l'amputation de trois doigts.

L'autre chasseur, domestique de M de la Fresnaye, propriétaire à Falaise, ayant tourné son fusil pour faire tomber dans sa main droite quelques plombs restés dans le canon déchargé, a eu cette main mutilée de la manière la plus grave et la plus dangereuse par la charge que contenait le second canon, dont le coup a fait explosion au moment même où l'arme était retournée.

Ces accidents prouvent une fois de plus qu'il ne faut se servir des instruments de chasse qu'avec la plus grande précaution.  (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Décembre 1849   -   Nous lisons dans le Journal de Falaise du 21.   -   Au moment de mettre sous presse, nous apprenons qu'aujourd'hui, vers six heures et demie du matin, M. Lireux, baigneur à Falaise, a reçu, à une faible distance, un coup de fusil dont la charge l'a atteint au bras droit et grièvement blessé. M. Lireux parcourait alors le chemin qui du cimetière Saint-Gervais tend à la route d'Harcourt.

On ne sait encore si cet événement doit être attribué à un accident ou à la malveillance. La justice informe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1850   -   Un acte de cruauté puni : un homme condamné pour avoir blessé un chien.   -   Nous signalions, dimanche dernier, la loi qui venait d'être rendue pour protéger les animaux domestiques contre la brutalité de certaines gens. 

Le tribunal de police correctionnelle de Falaise a montré, le 2 juin, qu'une nouvelle loi n'était pas nécessaire, il a appliqué à un individu, qui avait méchamment blessé d'un coup de serpe le chien inoffensif d'un garde-champêtre, la peine d'un mois de prison et dix francs d'amende, portée par l'article 30 de la loi des 21 septembre - 6 octobre 1791. 

Cette loi, qui date de 59 ans, était-elle oubliée, qu'on a cru nécessaire d'en faire une nouvelle ? (Source : Le Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1850   -   Les foires.   -  Les foires de la Saint-Michel n'ont pas été partout aussi productives. Ainsi à Pont-l’Évêque, les bonnes vaches laitières et les porcs maigres se sont vendus avec avantage, mais les moutons, les génissons, les chevaux, les poulains n'ont trouvé que de très faibles prix, et ont été en partie relevés.

A Falaise, au contraire tout le bétail s'est bien vendu, les laines qui y étaient en petite quantité, ont été promptement enlevées et en hausse.

A Caen, les chevaux étaient moins nombreux que les années précédentes, et se sont bien vendus, la viande grasse se plaçait assez mal.

Ces différences ont tenu à la situation des localités voisines, dont les unes ont pu fournir au delà des besoins, tandis que d'autres sont restées dans un état inférieur. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1851   -   La statue.   -   La statue équestre de Guillaume-le-Conquérant, qui sera érigée à Falaise, ville natale du héros, sera coulée en bronze. La commission du monument vient d'être informée qu'une subvention de 10 000 fr. était accordée par le gouvernement pour cet objet. Les membres de cette commission auraient le désir que l'inauguration pût avoir lieu le 28 septembre, jour anniversaire de I’embarquement de Guillaume et de ses compagnons d'armes pour l'Angleterre. Mais une semblable détermination est nécessairement subordonnée à la question financière, dit le Journal de Falaise.

Ce journal fait un nouvel appel aux sympathies des populations normandes. Nous désirons vivement, pour notre part, qu'il soit entendu, et que la liste de souscription soit couverte d'un grand nombre de notre appartenant à tous les points de la province.

On souscrit, à Falaise, chez Mes  Bellencontre, Lechatelain et Gravelle-Desvallées, notaires. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Les sinistres.   -   Les ministres du commerce et de l'intérieur ont envoyé des instructions aux préfets et aux maires de toutes les communes qui ont été ravagées par les orages ou des débordements de rivières, pour faire exécuter avec soin un relevé des pertes et dégâts éprouvés par chacune des localités. On n'évalue pas à moins de 500 millions les dommages causés par les eaux, tant sur les moissons que sur les propriétés des particuliers et sur les routes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Avis.   -   La cérémonie d'inauguration de la statue de Guillaume-le-Conquérant, à Falaise, est irrévocablement fixée au 14 octobre prochain, jour anniversaire de la célèbre bataille d'Hastings, qui livra sans retour l'Angleterre au héros normand.

Notre orgueil national trouvera, nous en sommes sûrs, dans ce souvenir, une pressante exhortation à seconder de tout notre pouvoir la généreuse initiative de la ville de Falaise dans cette œuvre si glorieuse pour notre vieille Normandie.

M. Delaur, percepteur de la ville, reçoit toujours les souscriptions. Dans la publication de la dernière liste, M. de Cambis, supérieur du Grand-Séminaire, a versé une somme de 400 fr. ; c'est 40 fr. qu'il faut lire. Cette erreur typographique se trouvait déjà, du reste, rectifiée par le chiffre total, qui ne donnait que 447 fr. Depuis, M. Delaur a reçu de madame de Bêcherel 5 fr. Total : 452 francs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Érections de la statue équestre en bronze de Guillaume-le-Conquérant.   -   Le maire de la ville de Falaise annonce d'une manière officielle que l'érection de la statue équestre de Guillaume-le-Conquérant aura lieu irrévocablement le 26 octobre prochain.

D'abord annoncée pour le 28 septembre, puis remise au 14 octobre, cette cérémonie aura éprouvé seulement un mois de retard sur les prévisions de l'administration municipale.

Une lettre de M. Louis Hochet explique les difficultés qu'a entraînées l'exécution d'une œuvre d'art aussi importante.

Le monument exécuté par cet habile artiste sera, pendant quelques jours, exposé publiquement aux Champs-Élysées, puis amené à Falaise sur un chariot approprié à ce difficile transport.

La commission du monument se réunira à l'administration municipale pour donner à cette cérémonie toute la solennité possible.

Des divertissements de toute sorte auront lieu à cette occasion, et un spectacle de nature à attirer à Falaise un grand concours d'étrangers paraît devoir être offert au public normand : nous voulons parler d'une ascension aérostatique par M. Poitevin, placé dans sa voiture, attelée de deux chevaux. La souscription continue à être ouverte chez M. Delaur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Nous lisons dans le « Journal de Falaise.  -   Nous savons que l'administration municipale a arrêté le programme des fêtes des 26 et 27 octobre. Nous le publierons dans notre prochain numéro.

Si M. le président de la République ne peut pas honorer notre ville de sa présence, nous avons au moins l'espoir que MM. les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères répondront aux invitations qui leur ont aussi été adressées.

MM. les représentants du Calvados et un grand nombre de ceux des quatre autres départements de l'ancienne Normandie, la plupart de MM. les maires des villes de ces départements et beaucoup d'autres fonctionnaires élevés ont promis de prendre part à notre fête patriotique.

Mgr l'évêque de Bayeux doit officier sur la place où s'élèvera la statue.

 

Novembre 1851   -   Le Journal de Falaise dit.  -   Notre statue, a pris la route ordinaire de Dreux, L’Aigle et Argentan. A son arrivée à Falaise, le 24, à 8 heures du matin, on a remarqué que Guillaume a tout à coup été salué par un rayon de soleil, heureux présage pour la fêie qui se préparait.

Des charpentiers venus avec la statue l'ont hissée le lendemain sur son piédestal. Cette partie importante du monument exécutée sous l'habile direction de l'architecte de la ville de Falaise, M. Trolonge, a été construite par M. Bailleul, a qui elle fera honneur.

C'est M. Dubrugeaud, maître charpentier des Musées nationaux, qui a été chargé du soin de faire l'érection de cette œuvre colossale.

Ces renseignements donnés — et nous ne croyons pas qu'ils soient dépourvus d'intérêt — il ne nous reste plus qu'à rappeler que le monument entier est l'œuvre de M. Louis Rochet, statuaire, déjà connu par plusieurs bronzes, dont l'un, celui du maréchal Drouet-d'Erlon, placé aujourd'hui à Reims, a aussi été exposé à Paris, il y a quelques années. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Le Baccalauréat.   -   La faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43 ont été reçus.

Un seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien ; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Géraldy. Audience du 10 août.

Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1850, Jean Baptiste Demay, âgé de 39 ans, né à Buzançais, se disant Jules Dumont, sans profession ni domicile, et déjà plusieurs fois repris de justice, pénétra, à l'aide, d'escalade et d'effraction extérieure, dans l'église de la Trinité, à Falaise, et après avoir brisé les tiroirs de plusieurs bancs, s'empara de quelques livres de messe et d'un fermoir doré de missel qu'il croyait être en or massif, il fractura, en outre, la porte d'une armoire, renfermant des habits sacerdotaux, mais il n'y trouva rien à sa convenance. Il subira vingt ans de travaux forcés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -  Tentative d'agression d'un officier par un gendarme à Falaise.   -   Ces jours derniers, un des gendarmes de la lieutenance de Falaise a dégainé le sabre contre son lieutenant. Ce militaire a été amené à la prison de Caen ; il sera jugé prochainement par le conseil de guerre. Voici en quels termes l'Étoile de Falaise rapporte les circonstances de cet événement regrettable.

Un événement bien fâcheux vient de se produire dans notre ville. Mardi soir, M. le lieutenant de gendarmerie était à la caserne pour le service, sur un ordre donné ou des explications demandées l'un des gendarmes, qui se trouvait sous le péristyle de la caserne, celui-ci tira brusquement son sabre, essaya d'en porter un premier coup au lieutenant qui le para avec sa canne, mais dont il fut néanmoins légèrement atteint à l'épaule, le gendarme se disposait à recommencer par un coup de pointe, qui eût certainement atteint son chef en pleine poitrine quand le brigadier saisit vigoureusement le gendarme par le bras et l'empêcha ainsi de mettre à fin son fatal projet.

Il parait que ce gendarme, qui est marié et père de famille, était en étal d'ivresse et qu'il aurait reçu, pour cela, des reproches sévères de la part de son chef.

C'est avec un sentiment pénible que nous portons ce fait à la connaissance de nos lecteurs, car jusqu'à ce jour la brigade de la gendarmerie de Falaise avait été un modèle de discipline et de dévouement public. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1852   -  Nouvelles locales.   -   On se rappelle qu'un gendarme de la lieutenance de Falaise avait dégainé le sabre contre son lieutenant. Ce militaire, traduit pour ce fait devant le Conseil de guerre séant à Caen, vient d'être condamné à la peine de mort. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -   Orages.   -   L'orage du jeudi 26 août a été d'une violence, d'une extension, d'une durée telles, qu'au récit de ce qui s'est passé dans notre contrée, il nous a paru convenable de joindre ce qui nous est rapporté d'ailleurs.

Ce tut à une heure de l'après-midi qu'il éclata sur l'arrondissement d'Avranches. Les sarrasins furent en un moment hachés et broyés, les pommiers dépouillés de leurs feuilles et de leur jeune bois. Les carreaux de vitres brisés ( on en compte 12 à 1 500 dans le bourg de Brecey seulement), les cloches à melons, les châssis vitrés furent anéantis par la grêle qui tomba pendant une demi-heure avec violence et fut amoncelée en quelques endroits jusqu'à 50 centimètres de hauteur. Dans les champs, des perdrix et autres oiseaux furent trouvés morts, dans les basses-cours, des poules et des canards furent tués.

On cite un individu atteint au bras par un grêlon qui a laissé une ecchymose d'au moins dix centimètres d'étendue, un enfant, a été atteint aussi par un grêlon, qui lui a fait sur la tête une plaie assez profonde.

Les pertes éprouvées dans cette contrée sont incalculables, on ne se rappelle pas avoir vu de mémoire d'homme pareil sinistre, avoir exercé de tels ravages.

Nous n'avons point connaissance de ce qu'on a dû éprouver dans d’autres parties du département de la Manche.

L'orage paraît avoir embrassé dans le département du Calvados une étendue d'au moins cinquante kilomètres.

Dans les campagnes, autour de Caen, les grêlons ont également haché les grains qui étaient encore dans les champs et le vent les a ensuite éparpillés sur le sol. Là aussi nombre de carreaux de vitres ont été cassés. Sur la route de Falaise, les pertes n'ont pas été moins considérables. Les arbres ont été dépouillés de leurs feuilles et de leurs jeunes pousses, beaucoup ont été renversés.

A Bayeux, c'est la pluie qui a fait plus de mal, ainsi que sur les bords de la mer. Les baraques des marchands d'images de la Délivrande ont été détruites et leurs débris dispersés au loin. Les barques de pêche qui étaient à la mer ont heureusement pu se réfugier dans les diverses anses de la côte.

Nous avons dit les remarques faites à Honfleur où l'orage arriva vers 4 heures et resta pendant près de 3/4 d'heure.

Il prit un autre caractère en continuant d'avancer vers l'est. Un témoin oculaire rapporte que vers 5 heures 1/2 à Duclair les nuages tournaient sur eux-mêmes comme entraînés par un tourbillon. On reconnut bientôt dans le lointain les eaux du fleuve violemment soulevées dans toute sa largeur, attirées par un gros nuage, cette trombe refoulait le courant. Un caboteur eut ses voiles emportées, un bâtiment sur le rivage couvert en planches et sous lequel six personnes s'étaient mises à l'abri de la pluie qui tombait à torrents, eut son toit enlevé à 400 pas. Des arbres étaient déracinés et retombaient sur la grande route dont ils empêchaient le parcours.

De Duclair à St-Georges de Borcherville, la trombe se dissipa, en suivant la vallée qui se dirige vers Barentin, mais les eaux couvraient le terrain et se répandaient en nappes vers la Seine où elles venaient tomber.

Il y eut, comme nous l'avons dit, sur le chemin de fer de Rouen au Havre un éboulement que l'on a évalué à trois mille mètres cubes. On s'empressa de se mettre à l'œuvre, plus de 300 ouvriers furent aussitôt occupés jour et nuit à déblayer la route et rétablir la circulation, qui n'a été interrompue que pendant deux jours. Durant ce temps le service s'est fait par des voitures de toute sorte, transportant voyageurs et marchandises pendant un trajet de 9 à 10 kilomètres, aux frais de la compagnie.

Au Havre on n'a eu que du tonnerre et de la pluie. La foudre est tombée sur un pavillon de la côte d Ingouville, et à St Romain sur une grange pleine qui n'a heureusement point été incendiée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   On lit dans le Journal de Falaise.   -   Nous nous empressons d'annoncer à nos lecteurs que la foire de Guibray a été bonne, et que les résultats qu'elle a produits sont de beaucoup supérieurs à ceux obtenus les années précédentes.

Nous avons déjà dit que les chevaux de prix s'étaient bien vendus. Les chevaux de travail et les bestiaux ont aussi trouvé un écoulement facile et avantageux.

Les laines et les cuirs ont été très recherchés et ont donné lieu à de nombreuses transactions.

Il en a été de même des autres articles, tels qu'articles de soierie, draperie, mercerie,  toiles, etc...

Quant au commerce de détail, quoiqu'il ait été contrarié par le mauvais temps, il n'a cependant pas de plaintes trop vives à former, et tout fait espérer que les derniers jours de la foire lui seront favorables.

En résumé, les magasins sont presque vidés et les marchands satisfaits. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  Pétition pour le rétablissement de l'Empire.   -   Notre arrondissement a trop de patriotisme, de dévouement aux idées d'ordre et d'autorité que représente le gouvernement actuel, pour ne pas suivre le mouvement extraordinaire, et pour ainsi dire surnaturel, qui pousse la Nation à appeler de tous ses vœux le rétablissement de l'Empire sur la tête du Prince, Louis-Napoléon.

Aussi, les derniers renseignements que nous recevons des différents points de notre arrondissement nous donnent-ils l'assurance que partout des pétitions, demandant l'Empire, se signent avec le plus grand empressement et avec un tel enthousiasme que, dans plusieurs communes, l'unanimité des électeurs ont signé. Toutes nos communes tiendront à honneur de prendre part à cette manifestation populaire et dont « l'unanimité, selon les termes de la proclamation de M. le préfet du Calvados, commandera enfin au désintéressement du sauveur de la France ».

 

Novembre 1852   -  Une commutation de peine.   -   Par une décision du prince-président de la République, en date du 18 octobre , une commutation de peine en cinq ans d'emprisonnement, à partir du jugement, a été accordée au nommé Dupont (Ludovic-Zacharie), gendarme à cheval de la Compagnie du Calvados, en résidence à Falaise, condamné à mort Ie 14 août dernier, par le deuxième conseil de guerre de la 2e division militaire, pour voies de fait envers son supérieur.

En Conséquence, et conformément à l'art. 3 du décret du 14 juin 1813, Dupont devra comparaître de nouveau devant le conseil de guerre, a l'ouverture de sa prochaine séance, pour entendre la lecture de la dépêche relative à l'acte de clémence dont il a été l'objet.

Ce militaire sera ensuite transféré au pénitencier de St-Germain-en-Laye, où il subira sa peine. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Le Calvados à nouveau sous les eaux : les rivières débordent.   -   Par suite de la reprise du mauvais temps et de pluies abondantes, l'inondation a recommencé sur plusieurs points de notre département.

A Caen, dans la journée de jeudi, la plupart des rues des quartiers inférieurs ont été de nouveau envahies par les eaux. Elles ont commencé à décroître samedi ; aujourd'hui, elles sont rentrées dans leur lit et la circulation est rétablie.

On annonce aussi que l'inondation a fait de nouveaux ravages à Condé-sur-Noireau. Ses deux rivières avaient débordé au point que, dans plusieurs rues, les eaux atteignaient, dit-on, le premier étage.

A Vire et à Pont-l’Évêque, on s'est aussi ressenti de la crue des eaux, grâces aux précautions prises par les administrations locales, le désastre a été moindre que la première fois.

A Bayeux, quoique gonflée considérablement par l'abondance des pluies, la rivière, n'a pas débordé de nouveau. Le temps est encore humide et pluvieux, mais il y a lieu d'espérer de le voir bientôt se remettre au beau et de croire que nous n'aurons plus de nouvelle crue des eaux a appréhender. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Le Calvados acclame Napoléon III : 612 communes ont signé des pétitions.   -   Le département du Calvados, à la date du 27 octobre, comptait 612 communes qui ont voté des pétitions, ou des adresses pour le rétablissement de l'Empire. Ces actes diffèrent dans leur rédaction, mais tous témoignent chaleureusement d'une profonde reconnaissance pour le libérateur du pays et pressent l'avènement de l'empire sous Napoléon III. 130 communes de l'arrondissement de Bayeux figurent dans ce chiffre de 612. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   D'après un relevé officiel du nombre des sociétés savantes qui existent en France, le Calvados vient en second rang : la ville de Caen en compte seule 8 ; d'autres se trouvent dans les arrondissements de Bayeux, de Falaise, de Pont-l’Évêque et Lisieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Il est très sérieusement question de rétablir les 27 académies universitaires telles qu'elles existaient avant la loi actuelle. Caen redeviendrait ainsi chef-lieu d'un ressort académique, comme par le passé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Par une dépêche en date du 19 octobre, M. le ministre de la guerre informe MM. les préfets que les administrations municipales sont autorisées, par analogie avec les administrations, des forêts, à prendre, sur leur demandes, dans les magasins de l'État, moyennant remboursement, ou à faire fabriquer, à leur compte dans les manufactures de l'état les armes dont elles auraient besoin pour armer leurs gardes-champêtres, ceux du moins que ces fonctionnaires pour lesquels les besoins du service rendraient cette formalité nécessaire.

Les gardes-champêtres peuvent être armés d'un mousqueton de gendarmerie, modèle de 1642, avec baguette, et un sabre d'infanterie, modèle de 1816. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Les pluies.   -   Les pluies torrentielles, dont nous sommes incessamment inondés, continuent d'entretenir dans toutes nos habitations, une humidité malsaine. La persistance de cette température calamiteuse cause de nombreuses indispositions. La grippe envahit notre ville.

Les averses qui ne cessent de tomber chaque nuit, sont accompagnées de bourrasques d'une violence extrême, qui font craindre de nombreux sinistres en mer.

A Caen, l'Orne et ses affluents ont considérablement grossi. Toute la prairie est submergée. Depuis hier, pourtant, l'état de l'atmosphère, qui s'est beaucoup amélioré et est devenu sec, nous fait espérer que nous n'aurons pas de nouvelles inondations à déplorer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  Nouvelles locales.   -   Le Moniteur d'hier contient un décret impérial du 17 janvier, qui pourvoit à l'organisation partielle, de l'institution des commissariats cantonaux. Ce décret créé 738 commissariats de canton, au moyen d'une allocation de 752 000 francs, à laquelle les communes contribuent pour 576 000 francs.

Au. nombre des cantons du Calvados, où il est créé par ce décret un commissaire de police, figure le canton de Balleroy. La juridiction de ce fonctionnaire s'étendra sur toutes les communes du canton.

Aux termes du précédent décret, « dans tout canton où il existe actuellement un commissaire de police, sa juridiction s'étendra à toutes les communes du canton ». Le canton de Bayeux est dans-ce cas. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Janvier 1853   -  Nouvelles locales.   -   Il parait que, dans nos campagnes, les perdrix sont déjà couplées : aussi se laissent-elles facilement approcher, et les braconniers en profilent pour leur faire une guerre d'extermination.

Si cette température continue, le gibier déjà si rare est menacé d'une entière destruction. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Écoles de filles.   -   Je ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses.

Les communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune.

Des subventions leur seront assurées comme à celles précédemment établies.

Asiles ouvroirs.  -—  II en sera de même des localités  qui établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les adultes.

Maisons d'écoles. —  Des subventions seront également assurées aux communes qui justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions hygiéniques voulues.

Logements insalubres.    Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ).     Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   L'hiver, pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.

Ce changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une végétation prématurée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Le temps est décidément au dégel depuis trois jours, la température s'est adoucie et la neige est disparue de partout.

La malle-poste a repris ses allures accoutumées et elle arrive à son heure ordinaire. Puissions-nous maintenant n'avoir pas à déplorer la reprise et la continuité des pluies ! (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Avis à qui de droit.   -   Dans une de ses dernières audiences, le tribunal de Falaise a jugé quatre boulangers de l'arrondissement, prévenus d'avoir vendu ou mis en vente des pains ne pesant pas le poids voulu par les règlements, et d'avoir ainsi contrevenu à la loi du 7 mars 1851. Les délinquants ont été condamnés, le premier, à 10 fr. ; le second et le troisième, chacun à 12 fr., et le dernier, à 20 fr. d'amende, encore l'art. 463 du Code pénal est-il venu les protéger. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   La neige qui est tombée ces jours derniers sur toute notre contrée, couvre également une partie de la France, les départements du Midi n'en sont pas exempts non plus, ce qui vient justifier le vieux proverbe que nous avons cité.

Pourtant, on peut déjà constater une tendance marquée de la température au dégel.

Ce retour tardif de l'hiver, loin d’être préjudiciable aux récoltes et  notamment aux céréales, produira, pense-t-on généralement, les meilleurs résultats. On regrettait de voir une végétation trop hâtive et anormale exposer les jeunes bourgeons presque développés aux gelées de mars, qui font rarement défaut. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

       

Février 1853   -  Le temps qu’il fait.   -  Le froid continue de donner un rigoureux démenti aux apparences trompeuses d'un printemps qui s'était annoncé hors saison. Les observations faites le jour de la Chandeleur donnent à croire que l'hiver n'a pas dit son dernier mot.

Le Calendrier, des « Bons Laboureurs », pour l'année 1618 , dit en termes exprès :

Si le douze de février,

Le soleil apparaît entier,

L'ors (l'ours), estonné de sa lumière,

Se va remettre en sa tanière,

Et l'homme ménager prend soin,

De faire resserrer son foin,

Car l'hiver, tout ainsi que l'ours,

Séjourne aussi quarante jours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853  -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Lentaigne. Audience du 1er Mars 1853.

Lecomte a déjà subi plusieurs condamnations pour vols. Dans le courant du mois de mai dernier, il était employé à des travaux de menuiserie chez M d'Eyragues, à Falaise, lorsqu'il s'y rendit coupable de nombreuses soustractions, dont on ne s'aperçut qu'au mois d'octobre dernier. Lecomte venait de quitter Falaise, annonçant son départ pour l’Algérie. Il a été arrêté à Lyon.

La Cour le condamne à 5 ans de réclusion. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853   -  Nouvelles locales.   -   Avant-hier matin, le clergé de Falaise confia à la terre les dépouilles mortelles d'une des religieuses de l'hospice général. Au moment où le fossoyeur allait achever son œuvre, en présence de plusieurs assistants, des bruits étranges, semblables à plusieurs coups assez fortement frappés, s'élevèrent du cercueil. Après le premier moment d'effroi, le fossoyeur, aidé de quelques personnes, retira le cercueil de la fosse, et s'empressa de l'ouvrir.

Quoique le corps de la religieuse fût resté, sous son blanc linceul, dans l'état d'immobilité le plus absolu, on l'enleva de sa couche funèbre et on le transporta sur le lit qu'avait occupé la défunte pendant sa dernière maladie. Après avoir, pendant 24 heures, attendu, mais vainement, qu'il se produisit dans ce corps quelques signes de vie, on l'a rendu hier à la tombe avec les cérémonies d'usage. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -   Nouvelle Locales.   -   La foire de Guibray, à Falaise, un des derniers restes de ces anciennes foires, où nos ancêtres se donnaient rendez-vous pour vendre et acheter les articles de consommation, dont on ne pouvait s'approvisionner que là, a donné, cette année encore, des résultats qui ont dépassé toutes les espérances.

Les articles de gros et de demi gros ont eu un écoulement facile et abondant ; la vente en détail a même été assez fructueuse, si l'on en juge par le mécontentement des marchands en boutique de la ville, dont les clients ont été faire leurs achats à la foire, attirés par la diversité et un meilleur prix. (source Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1853   -   Les résultats du baccalauréat sont tombés.   -   On lit dans le rapport de M. Bertrand, doyen de la Faculté des lettres :

Pour le baccalauréat, il y a eu, dans la dernière année scolaire, 264 examens, en y comprenant la session tenue à Rouen, où se sont présentés 38 candidats.

Dans ces 264 examens, 25' candidats ont figuré plusieurs fois, de sortes qu'il n'y a eu en réalité que 239 candidats, sur lesquels 115 ont été admis et 149 ajournés.

Un seul a obtenu la mention très-bien,  M. Guernier, élève du collège de Bayeux, et la mention bien a été accordée à MM. Huet, de Falaise, élève du collège de la même ville, et Cosne, de Vendes (Calvados), élève du lycée de Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Lenteigne. Audience du 19.

Antoine-Charles Comte, âgé de 43 ans, peintre en bâtiments, né à Paris, demeurant à Falaise, accusé d'avoir, à Saint-Quentin-Tassilly, le 12 février dernier, volé des poules, au préjudice du sieur Aze, à l'aide de circonstances aggravantes de nuit, maison habitée, port d'une arme apparente, effraction extérieure et violence, est acquitté. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   On lit dans le Journal de Falaise.  -  C'était mardi dernier la foire Saint-Gervais à Falaise. Cette foire favorisée par le beau temps, a produit des résultats meilleurs que ceux que l'on en attendait.

Les chevaux de travail y étaient nombreux et s'y sont bien vendus, quoique les prix de vente se soient constamment tenus fermes. Il en a été de même des veaux et des verrats.

Quant aux bœufs et aux vaches, ils ont présenté une diminution de vingt centimes par kilogramme sur les prix de l'an dernier, mais l'écoulement en a cependant été facile.

Quoique les laines, dont nous avons remarqué environ trois cents voitures sur place, se soient aussi fort bien vendues, nous avons néanmoins à regretter un abaissement beaucoup plus sensible dans leur prix. Ces prix ont fléchi de trente à trente-cinq centimes par demi kilogramme. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller d'Angerville. Audience du 13 Novembre.

Dominique-Alexandre Hippolyte Onfroy, âgé de 17 ans, ouvrier bonnetier, né et demeurant à Falaise.

  Le 30 mai dernier, Onfroy, profitant de l'absence du sieur Lefèvre, cultivateur à Falaise chez lequel il avait travaillé autrefois, s'introduisit dans sa maison à l'aide de la clé qu'il prit dans un arbre du jardin où la mettait le propriétaire quand il avait à sortir. Arrivé dans la chambre, il força la serrure de l'armoire et y vola une somme de 75 francs.

Le 27 juin suivant, Onfroy pénétra, à l'aide des mêmes moyens, chez le sieur Lefèvre, qui s'aperçut, en rentrant chez lui, que les serrures d'une armoire et d'un buffet avaient été abattues ou forcées, mais Onfroy n'avait pas trouvé d'argent dans ces meubles, et il avait pris 75 c. et un couteau dans un coffre non fermé.

Après avoir commis ces crimes, il se rendit coupable de deux autres vols au préjudice d'une demoiselle Cenée, demeurant à St-Pierre-du-Bù, hameau de Couvrigny.

Le 1er juillet, il escalada une fenêtre, après avoir brisé un carreau de vitre et prit dans une armoire non fermée, un morceau de beurre.

Dans une autre maison appartenant à la même propriétaire, il escalada la fenêtre, alors ouverte, et, dans une armoire, dont il força la serrure, il vola une bague en argent.

Il a passé des aveux complets sur tous les faits mis à sa charge, et, grâce à l'admission des circonstances atténuantes, il n'a été puni que de 5 années d'emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Adeline. Audience du 6 février.

Dix-neuf vols qualifiés sont imputés à trois individus nés et demeurant à Falaise : Léon-Gustave Foulon, 19 ans, cordonnier ;  Paul-Jules Hilaire dit Gervais, 19 ans, fileur ; Hippolyte Maillard, 21 ans, domestique.

Les faits sont constants et avoués par les accusés : le jury répond affirmativement aux cent soixante questions qui lui ont été posées et n'accorde qu'à Hilaire dit Gervais des circonstances atténuantes. Hilaire subira 5 ans de réclusion.

Ses co-accusés Foulon et Maillard sont condamnés l'un et l'autre à 8 ans de travaux forcés. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1855   -   Le « Lexovien » informe.   -   Le dix du mois dernier, est décédé à Falaise, à l'âge de 100 ans 6 mois, M. Leroy-la-Cocherie, ancien magistrat, juge honoraire.

Un de nos concitoyens servait à M. Leroy-la-Cocherie, une rente viagère de100 fr. pour un prêt de 900 fr. contractée en 1811. (Source : Le journal de Honfleur) 

Juin 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  Présidence de M. d'Angerville.  -  Audience du 11 mai.     

  Dans la nuit du 29 au 30 janvier dernier, un malfaiteur s'introduisit dans la cour de l'hôtel de la Poste, à Falaise, puis, dans un appartement non fermé qui sert de sellerie. Là se trouvait un coffre dans lequel un sieur Morel, postillon, mettait son argent et ses effets. Le malfaiteur en força la serrure, l'ouvrit et s'empara d'une somme de 280 fr. en or et argent qui y était renfermée.

Les soupçons du sieur Morel ne tardèrent pas à se porter sur un nommé Jardin (Adolphe), âgé de 22 ans, né et demeurant à Falaise, facteur de Messageries, et dont la mauvaise conduite était notoire.

Cet individu avait été employé, pendant quelque temps, par le maître de poste, il connaissait dès lors parfaitement les lieux et les habitudes de ceux qui les habitaient. D'un autre côté, on apprit bientôt que Jardin, qui était, à l'époque où cette soustraction fut commise, sans place et sans ressources, avait fait depuis des emplettes assez considérables et payé des dettes antérieures. Une perquisition faite à son domicile fit découvrir dans un tiroir quatre pièces d'or et quelques francs de monnaie, dont il lui fut impossible de justifier l'origine.

Malgré ces preuves accablantes, il n'en persista pas moins fort longtemps à nier le crime qui lui était imputé, ce n'est que lorsque ce système de dénégation est devenu complètement impossible à soutenir, que Jardin s'est décidé à faire des aveux complets. Grâce à l'admission des circonstances atténuantes, il ne subira que quatre années d'emprisonnement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -   Présidence, de M. le conseiller Le Menuet de la Jugannière. Audience du 3 août.

La peine de 6 années de travaux forcés est infligée au nommé Etienne-Julien Homet, âgé de 45 ans cuisinier, né et demeurant à Falaise, convaincu d'avoir, du 1er au 25 avril dernier, soustrait frauduleusement du vin, de l'eau-de-vie, du café et un couvert d'argent au préjudice du sieur Bellou, aubergiste à Falaise, dont il était alors l'employé salarié. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -  L'éclairage au gaz.   -   Falaise, la ville aux lanternes traditionnelles, va être éclairée au gaz.

On lit dans le Journal de Falaise : « Nous avons bien des fois exprimé le vœu que notre ville fût éclairée au gaz. Nous apprenons avec une satisfaction qui sera, nous n'en doutons pas, partagée par tous nos concitoyens que notre conseil municipal, dans une de ses dernières séances, vient d'approuver un traité passé à ce sujet par M. le maire avec M. le baron de Clock. Ce traité doit avoir son effet pendant une période de vingt-cinq années.

Le nouvel éclairage doit être inauguré le 1er septembre prochain. Nous sommes heureux d'annoncer encore qu'un grand nombre d'habitants ont déjà pris des engagements particuliers d'abonnement avec M. le directeur, et il n'est pas douteux que, beaucoup d'autres s'empresseront d'accueillir et d'encourager une amélioration depuis si longtemps et si légitimement sollicitée ». (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1856   -   Cour d’Assises du Calvados.  -  présidence de Monsieur le conseiller d’Angerville. Audience du 20.

Dans le mois de juin dernier, le nommé Margueritte acheta chez les époux Longuet, passementiers à Falaise, des marchandises qu’il paya avec un billet de 60 fr., censé souscrit à son profit par sa mère. Or, ce billet était faux, et il avait été fabriqué par Margueritte lui-même, qui a formellement avoué sa culpabilité.

L’affaire s’est terminée par la condamnation du faussaire à la peine de 5 ans de prison.

—  Paul-Édouard Langevin, retordeur de coton, demeurant à Falaise, est accusé d’avoir, à l’aide d’effraction et d’escalade, volé de l’argent à la veuve Gallet, marchande de volailles dans la même ville.

L’affaire est renvoyée aux prochaines assises par suite de témoins indispensables. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1856   -   Cour d’Assises du Calvados.  -  Présidence de Monsieur Bouffey, conseiller. Audience du 7 Mai.

L’accusation reproche à Langevin (Paul-Edouard), âgé de 18 ans, retordeur de coton, demeurant à Falaise, d’avoir le 24 novembre 1855, à Falaise, pénétré, à l’aide d’escalade et d’effraction dans la chambre d’une dame Gallet, marchande de volailles alors absente de son domicile, et de s’être emparé d’une somme de 750 à 800 fr. renfermée dans le tiroir d’une armoire dont il avait forcé la serrure.

Le jury rapporté en faveur de cet accusé un verdict d ’acquittement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1856   -   La foire St-Gervais.  -   Le vendredi 20, se tenait à Falaise, la foire St-Gervais. Malgré le temps qui a été constamment mauvais, cette foire a été très bonne et a donné des résultats inattendus.

On y remarquait 246 voitures de laine, de nombreux chevaux, des bestiaux de toute espèce et des porcs en abondance.

Les prix de la laine en suint ont varié de 90 centimes à 1 fr. 25 c., et ceux de la laine blanche, de 2 fr. à 2 fr. 25 c. le demi-kilogramme.

Les chevaux dont les prix étaient fermes au début de la foire, se sont vendus moins chers à la fin. Le prix des bœufs a subi une diminution de 45 à 20 centimes par kilogramme, et celui des porcs une diminution de 10 à 15 centimes.

Quant aux vaches, elles ont à peu près maintenu leurs prix anciens, qui cependant ont manifesté certaine tendance à la baisse.

En résumé toutes les marchandises de la foire ont eu un écoulement facile et à peu près complet.

Deux vols ont été commis pendant la durée de cette foire. Une dame veuve Piel, de Noron, a perdu 82 fr., et une dame Leboucq, de Leffard, 25 fr. Les malfaiteurs, auteurs de ces vols, ont adroitement coupé les poches de ces deux femmes, poches qui renfermaient l'argent soustrait à leur préjudice. On espère que ces malfaiteurs seront prochainement découverts.  (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1856   -  La Légion d'honneur .  -  Par décret impérial, en date du 28 juin, M. Louis Rochet, sculpteur-statuaire, auteur de la statue équestre de Guillaume-le-Conquérant, magnifique œuvre d'art que la ville de Falaise est si fière de posséder, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1857   -   Nous lisons dans le Journal de Falaise.  -   Hier, vers quatre heures du soir, un de ces malheurs affreux qui ne se produisent que trop fréquemment, est arrivé en notre ville. Les deux enfants de M. Lebon, employé chez MM. Beuzelin et Lecler, négociants, rue du Campferme, ont été horriblement mutilés par suites de brûlures.

Ces brûlures ont été tellement graves que l'un de ces enfants, le plus jeune, Émile Lebon, âgé de deux ans, est mort environ trois heures après l'accident, au milieu de douleurs atroces.

L'autre enfant, Adjutor Lebon, âgé de trois ans et demi, dont les souffrances ne sont pas moins cruelles, est dans un état à peu près désespéré.

On présume que, pendant l'absence de leur mère, sortie pour quelques instants afin de faire des provisions, ces deux pauvres enfants se sont trop approchés d'un réchaud placé dans la cheminée de l'appartement où ils se trouvaient, et que le feu aura pris à leurs vêtements et les aura promptement enveloppés, sans qu'ils aient pu se garantir de ses atteintes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Le recensement de la population.  -   Le dernier numéro du Recueil des actes administratifs contient le recensement de la population de toutes les communes du département. Les tableaux seront considérés comme officiels pendant 5 ans, du 1er janvier 1857 au 1er janvier 1861.

La population totale du département est de 478 397 habitants, répartie entre 37 cantons et 784 communes.

La population des arrondissements est ainsi répartie :

Caen. 9 Cantons ; 189, Communes ; 135 126 habitants.

Bayeux. 6 Cant. ; 143 Com. : 78 735 habit.

Falaise. 5 Cant. ; 119 Com. ; 58 634 habit.

Lisieux. 6. Cant. ; 124 Com. ; 66 742 habit.

Pont-l’Évêque. 5 Cant. ; 113 Com. ; 54 864 habit.

Vire. 6 Cant. ; 96 Com. ; 84 299 habit.

Voici maintenant comment se divise la population de notre arrondissement : Cantons de Balleroy. 26 communes 15 429 habitants.

Cantons de Bayeux. 16 communes 14 531 habitants.

Cantons de Caumont. 19 communes 11 062 habitants.

Cantons de Isigny. 28 communes 14 791 habitants.

Cantons de Ryes. 27 communes 11 101 habitants.

Cantons de Trévières. 27 communes 11 821 habitants.

Pour Bayeux, la population flottante est de 9 667 ; population fixe, 9 087.

Pour Isigny, population flottante, 2 186 ; population fixe , 2 186.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1857   -  On lit dans le Journal de Falaise.   -   On remarquait cette année, à la foire Saint-Gervais à Falaise, une grande quantité de marchandises de toute espèce, chevaux, bœufs, vaches, moutons, porcs, etc… Il y avait cependant quarante voitures de laines de moins que l’année dernière.

Toutes ces marchandises se sont bien vendues, les bœufs avec une diminution de 40 à 50 fr., les vaches, veaux et génisses avec une diminution proportionnelle, à celle éprouvée par les bœufs. Quant au prix des moutons, il s’est maintenu au taux ancien, toujours très élevé. Il en a été de même du prix des porcs.

Pas de changement dans le prix des chevaux et transactions nombreuses et faciles.

Au début de la foire, les laines tendaient à augmenter, mais cette tendance ne s'est pas maintenue et les prix de la foire de Caen dernière ont prévalu. La laine commune en suint s’est vendue 90 c à 1 fr. le demi-kilogramme ; celle fine 1 fr. 25 ; la laine blanche commune de 1 fr. 90 c. à 2 fr. et celle fine 2 fr 50 c.

En résumé, la foire a été bonne et le beau temps l’a favorisée pendant la majeure partie de la journée. Ce n’a été que vers le soir et alors que toutes opérations commerciales étaient à peu près terminées que le mauvais temps a commencé. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Octobre 1859   -  La foire.   -   La foire St-Michel, favorisée par le beau temps, s'est tenue dans de bonnes conditions, à Falaise.

Les bœufs y étaient en petit nombre ; il n'y en avait que 12 et 6 vaches grasses, mais on y remarquait 427 vaches ordinaires, génisses et veaux : 1 100 moutons et 160 porcs, le tout vendu en augmentation.

560 chevaux communs, vendus depuis 45 jusqu'à 550 fr., y étaient aussi exposés.

125 voitures d'oignon s'y sont écoulées au prix moyen de 4 fr. le demi-hectolitre. Les laines s'y sont traitées aux conditions des foires précédentes, et le commerce de détail a bien marché. Bref, la foire a donné des résultats satisfaisants. (Source : Le journal de Honfleur)

Octobre 1859   -  L’hiver.   -   L'hiver nous arrive à grands pas, après une journée très froide vendredi nous avons eu pendant la nuit une forte grêle, le temps a été hier également très froid et la grêle est tombée avec abondance, quelques grêlons étaient très gros.

Les beaux jours dont nous avons bien fait de profiter sont passés probablement, il est temps d'organiser les poêles. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1859   -  L'inauguration du chemin de fer.   -   Dimanche dernier, la ville de Falaise donnait une grande fête à l'occasion de l'inauguration de son embranchement.

A cinq heures du soir, le train venant de Mézidon est arrivé à Falaise, il a été reçu par les acclamations de la foule qui s'était portée autour de la gare. Dans le convoi se trouvaient : Sa Grandeur l'Evêque de Bayeux et de Lisieux, le Préfet du Calvados, M. Vautier, membre du Corps législatif, M. Delessert, administrateur de la ligne de l'Ouest, et quelques autres invités de Paris et du Calvados.

A la station de Coulibœuf, une députation municipale était venue recevoir les représentants de l'autorité gouvernementale et religieuse, l'administrateur de la Compagnie et les invités de la ville.

Au moment où Sa Grandeur mettait pied à terre, toutes les cloches des paroisses saluaient sa venue à grande volée.

Les corps constitués étaient en costume officiel. Le nombreux clergé de la ville attendait Monseigneur en habits de cérémonie. Monseigneur était accompagné de M. l'abbé Ducellier, son secrétaire particulier.

La pluie tombait à torrent, c'était un déluge.

Il y avait lieu de croire que la population avait regagné ses foyers. Erreur ! Elle avait courageusement tenu bon, dans ses habits de fête, elle couronnait les talus et stationnait de toutes parts aux abords de la voie, sous des milliers de parapluies. Le coup d’œil était saisissant.

Au son des cloches se mêlait ce bruit confus des grandes foules qui imite si bien la voix de la marée montante, et le corps de musique du 98eme de ligne, qui avait été envoyé à Falaise pour la fête, y ajoutait sa resplendissante harmonie.

Un autel avait été élevé sous une tente. La nuit était venue. Cent cierges éclairaient cette scène imposante.

Outre le banquet des sapeurs-pompiers, la ville a donné un banquet aux autorités qui étaient venues assister à cette solennité. Plusieurs discours ont été prononcés et des toasts ont été portés, tous ont été acclamés aux cris mille fois répétés de : « Vive l'Empereur ! vive la dynastie impériale ! » (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1859   -   Les médailles d'honneur.   -   S. M. l'Empereur vient d'accorder, sur la proposition de S. Exe. le ministre d'agriculture, du commerce et des travaux publics, des médailles d'honneur aux membres des commissions de statistique cantonale du département, pour les soins éclairés avec lesquels ils ont contribué à réunir les éléments de la statistique agricole.

Pour le Calvados, les membres désignés sont :

MM. Morière, professeur à la Faculté, des sciences, professeur d'agriculture du département.

Langlois, employé à la préfecture du Calvados.

Le vicomte de Blangy, maire de Juvigny.

Elie, secrétaire de la sous-préfecture de Bayeux.

Ledonné, juge de paix à Falaise.

Lebaillif, membre du conseil général à Falaise.

Simon, juge de paix à Lisieux.

Letorey, préposé en chef de l'octroi de Pont-l’Évêque.

Lefevre, agent-voyer d'arrondissement à Pont-l’Évêque.

Windesheim, alors agent-voyer à Honfleur.

Thouroude, docteur-médecin à la Graverie. ( L’Indicateur de Bayeux)

96  -  FALAISE  -  La Présentation du Drapeau des Troupes de Réserves (1914)

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