1er Novembre 2024 |
UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS |
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FALAISE |
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Canton de Falaise |
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Avril 1876 - L’ouragan du 12 mars. - Voici les pertes officielles pour le département du Nord, occasionnées par l'ouragan du 12 mars : 22 morts 25 blesses et plus de 22 millions de pertes. — Pendant que le temps est au beau fixe dans notre région, il tombe de la neige dans le Midi et de l'eau au centre de la France. La Garonne et la Loire coulent à pleins bords, à Nice, le Paillon a débordé.
Avril
1876
-
La maladie de la pierre. -
La ville de Falaise est
décidément atteinte de la maladie de la pierre. Les travaux municipaux
en cours d'exécution ne sont pas encore terminés que de nouveaux sont
mis en adjudication, seul le pavage des rues est suspendu, par suite de
difficultés survenues entre la ville et l'entrepreneur. L'affaire est
soumise a l'autorité supérieure.
Juillet 1876 - Fontaines de Falaise. - Dimanche a eu lieu à Falaise, l'inauguration de la fontaine Saint-Gervais. La
bénédiction de cette fontaine a eu lieu immédiatement après une messe
en musique, qui a été célébrée, à midi, en l'église de cette
paroisse, messe à laquelle assistaient les autorités locales et les
invités de l'administration.
Novembre
1876 -
La neige. -
La
neige a fait son apparition dans notre ville, il en est tombé mercredi
soir et jeudi dans la nuit. Hier, les toits étaient entièrement
couverts, et le froid persistant l'a maintenue sur la terre. Aujourd'hui,
le thermomètre est descendu à 6 degrés au-dessous de zéro.
Janvier 1877 - Permis de chasse. - Voici le nombre des permis de chasse qui ont été délivrés par la préfecture du Calvados, pendant l'année 1876 : Arrondissement de Caen, 1 887 ; id. de Bayeux, 933 ; id. de Falaise, 902 ; id. de Lisieux, 1 430 ; id. de Pont-l’Évêque, 1 137 ; id. de Vire, 683 ; Total, 6 072.
Cette
carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les
libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le
Préfet, au prix de revient du tirage et par quantité de 25 exemplaires
au moins.
Mai
1878
-
Au loup. -
Vendredi,
dans une battue organisée par M. Inselin, lieutenant de louveterie de
Falaise, deux louves et un loup ont été tués dans la forêt de
Saint-André.
Juin
1878
-
Les suites de l’orage. -
Un
orage très violent a
éclaté dimanche dans l'après-midi et a parcouru une partie des
arrondissements de Caen, de Bayeux, de Vire et de Falaise. La
grêle, qui est tombée dans certains endroits, a causé des dommages
assez sérieux aux récoltes. Grand
nombre de communes du canton de Balleroy ont eu beaucoup à souffrir de la
grêle qui est tombée en grains d'une proportion énorme, beaucoup de
récoltes sont perdues. M. Richomme, qui exploite la ferme d'Hommey, à
Livry, a subi une perle de 10 000 fr., et M. Percy une de cinq. La
foudre est tombée à Littry chez M. Bagnollet, maréchal, le fluide est
entré par une fenêtre en traversant un carreau, mais pour sortir il a
renversé une fenêtre entière. Du
côte d'Ouilly, la grêle est tombée pendant vingt minutes avec une
intensité effroyable, et a détruit une très grande partie des récoltes
sur une longueur de quatre kilomètres et une largeur de trois
kilomètres. La foudre est tombée en plusieurs endroits, mais n'a causé
aucun accident. A
Pretreville, un incendie, allumé par la foudre, a détruit un corps de
bâtiment à usage d'habitation, appartenant à M. Morin, de Lisieux.
Perte du propriétaire, 18 000 fr., assurés. Perte du fermier, 500 f.,
non assurés.
Au Theil, la foudre a consumé trois mètres de la couverture en chaume de la maison du sieur Boutrois, cantonnier.
Juin
1878
-
Les suites de l’orage. -
De
nouveaux renseignements nous parviennent sur l'orage qui a éclaté la
semaine dernière sur le Calvados. A Planquery. canton de Balleroy, les
débats s'élèveraient à 28 000 francs. Cet
orage a causé aux sieurs Lampérière, Lejemble et Tiphaigne,
cultivateurs à Cormolain, canton de Caumont, une perte de 5 800 fr., que
ne couvre aucune assurance. La foudre est Plusieurs communes de l'arrondissement de Falaise, ravagées par la grêle, ont demandé la remise totale de leurs impôts.
Mars
1879
-
Un peu de lumière. -
Les
habitants de Falaise se plaignent, avec raison, que l'allée qui
conduit à leur gare soit veuve de tout lampion. Ce n'est vraiment pas
pardonnable pour une ville que ses lanternes ont rendue célèbre.
Avril
1879 -
Demande de subvention. -
Le Conseil
général, considérant que les demandes de subvention sur les fonds de
l'État, pour travaux aux églises et aux presbytères, a été
établi conformément à l'article 2 de la loi du 10 août 1871, en tenant
compte de l'urgence de ces travaux, ainsi que des charges et des
ressources des communes. Prie M. le Ministre de vouloir bien accorder aux
communes les subventions demandées pour travaux aux églises et aux
presbytères, à Norrey (Falaise), travaux au presbytère et à
l'église. Montant de la dépense 1 050 fr. déficit : 650 fr.
Juillet 1880 - Médailles et lauriers. - La musique municipale de Falaise a obtenu au concours du Mans deux médailles en vermeil. Celle de Saint-Julien-le-Faucon a obtenu également deux médailles.
Octobre 1880 - Inondation. - Qu'a donc fait notre pauvre France ? Toutes les calamités semblent accumulées sur elle. Presque toute;notre région est sous l'eau, plus loin, nos lecteurs trouveront les désastreux détails de cette crue que nous n'avions pas vue aussi forte depuis vingt ans. L'été a été déplorable. Il n'y a pas de pommes, les récoltes ont été faites dans les conditions déplorables, et si le temps continue, on se demande comment on arrivera à faire, le blé. Les pluies qui ont tombé pendant toute la semaine dernière ont considérablement grossi les cours d'eau de notre département. A
Falaise, vendredi, le faubourg de la Roche a été complètement inondé.
Jamais, au dire des habitants les plus anciens de ce quartier, l'eau
n'avait encore fait chez eux de tels ravages et atteint la même hauteur
dans les maisons. L'étang de la place
du Château a aussi
débordé sur le Grand-Cours, mais les eaux n'y ont séjourné que très
peu de temps.
Novembre
1880
- Écroulement d’une
maison. -
Vendredi,
à Falaise, une maison s'est écroulée dans la venelle Champion. Par
suite des travaux faits par la ville dans cette
Décembre
1880
- Une
série de désastres.
- A Pont-d'Ouilly,
l'Orne avait envahi les jardins et prairies qui l'avoisinent.
A Clair-Tison, le pont était couvert par les eaux
qui obstruaient la route. A Falaise, dans la nuit de mardi, l'Ante
a débordé et envahi les bas quartiers de la ville, le faubourg de La
Roche a été, comme toujours, un des plus éprouvés, les eaux ont
endommagé et entraîné, jusqu'au Moulin-Bigot, une faible partie des
terrassements de La Roche, qui, il y a quelques semaines seulement, avait
subi une inondation semblable.
Février
1881
- Écroulement
d’une maison. -
Jeudi matin, une maison sise à Guibray, près du Champ-de-Foire,
appartenant à M. Allain et habitée par M. Lamare, s'est écroulée sous
la violence de la tempête qui depuis quelques jours est déchaînée sur
la région. Un métier et des marchandises appartenant à M. Lamare ont
été enfouies sous les ruine.
Avril 1881 - Attention. - La population de notre département continue à décroître. D'après le tableau du mouvement de la population en 1879, qui vient d’être publié, il y a eu, dans le Calvados, 8 987 naissances et 10 234 décès. L'excédant des décès sur les naissances a donc été de 1 247. C'est le contraire qui devrait se produire.
Avril
1881
- Une chasse
émouvante.
- Depuis deux mois, un
bœuf échappé de l’abattoir s'était réfugié dans les bois de
St-André, près Falaise. Toutes les tentatives faites pour s'emparer de
l'animal, qui devenait de plus en plus sauvage, avaient échoué. Mercredi
dernier, on a résolu de s'en emparer. Après une chasse assez longue, le
bœuf a été acculé, mais il a fallu le tuer d'un coup de feu, car le
prendre vivant était une chose impossible.
Mai
1881
- L’incendie du moulin de la vallée.
- Nous avons parlé de
l'incendie de la Vallée, près Falaise. A cette occasion, un des soldats
du 36e , le sieur Lamberdière, a
Juillet 1881 - Un scandale à Falaise. - Ces derniers jours, on s'entretenait beaucoup à Falaise, d'un petit scandale qui se serait produit le jour de la première communion. On prétendait que le matin, avant la messe, un épicier aurait appelé un enfant qui devait communier et lui avait donné un fruit, que celui-ci avait mangé, ce qui l'empêcha d'accomplir son acte de dévotion. Les faits ont été, parait-il, complètement dénaturés. D'abord, l'épicier était absent quand l'enfant s'est présenté à sa boutique, et c'est un commis qui a vendu et non donné le fruit à l'enfant. Il est probable d'ailleurs que cette affaire sera éclaircie prochainement, car le père de l'enfant, qui est un des employés de l'église, ayant interpellé l'épicier avec violence, celui-ci va, dit-on, le poursuivre pour diffamation.
Juillet 1881 - Les chaleurs. - La chaleur torride que nous avons éprouvée pendant la dernière quinzaine s'est fait ressentir partout et depuis longtemps on n'avait vu été aussi chaud. A Paris, à la revue du 14, il y a eu de nombreux cas d'insolation, une vingtaine sont fort graves. Les arbres des boulevards ont perdu leurs feuilles comme à l'automne, et dans les rues on enfonçait en marchant sur l'asphalte, amollie par la chaleur. L’eau a failli manquer. Dans
beaucoup de départements, il y a eu des morts subites causées par la
chaleur. A Cincinnati, en Amérique, 414 personnes sont mortes de chaleur.
Il faut remonter jusqu'en 1793 pour trouver des chaleurs semblables.
Avril
1882
- Falaise
attend sa gare. -
La
bonne ville de Falaise qui depuis longues années réclame la construction
d'une nouvelle gare, va-t-elle enfin être au comble de ses vœux ? Ce
Octobre
1882 -
Apprentis et petits domestiques.
- Dans
notre dernier numéro, nous avons annoncé qu'un certain nombre d'enfants
assistés, filles et garçons, ayant, atteint l'âge de treize ans, et
sachant lire et écrire, sont
à la disposition des personnes qui voudraient les prendre, comme petits
domestiques ou apprentis. Il faut s'adresser à la préfecture, service
des enfants assistés. Ajoutons que durant l'année dernière, aucune
poursuite judiciaire n'a été dirigée contre les 443 enfants assistés,
âgés de 14 à 20 ans, placés dans le Calvados. Au 18juillet, 333 de ces
enfants avaient déposé 20 040 fr. à la
caisse d'épargne.
Octobre
1882 -
L’heure à Falaise. -
En général,
dans toutes les villes, les horloges publiques sont en avance de 5 minutes
sur le chemin de fer, cela permet aux voyageurs d’arriver a temps pour
prendre les trains. A Falaise, c'est tout le contraire, les horloges
publiques retardent sur la gare, de sorte qu'elles font manquer le train
aux malheureux qui ont la naïveté de croire qu'à Falaise, les horloges
servent à donner l'heure.
Mars
1883 -
Battues. –
A la suite des réclamations de la presse, des battues sérieuses
ont eu lieu dans l'arrondissement de Falaise, on a tué 2 sangliers et 4
laies, pleines l'une de 9, une autre de 8, une troisième de 7 et la
dernière de 5 petits.
Juillet
1883 -
Affaires de clocher. –
La tour de l'église de Guibray a enfin ses cloches, mais ce n'a
pas été sans mal. Au dernier moment, un marguillier a encore prétendu
qu'elles manquaient de son, et pour s'en assurer voulait qu'on les pesât
sur une bascule à bonneterie. Voyez-vous l'effet qu'auraient fait des
cloches pesant de 3 à 4 000 livres sur une bascule à bonnets de coton !
Mars 1884 - Ouvrez l’œil. – A Falaise, sur le bord de la rue dite de La Bouse, conduisant à la caserne de Guibray, un propriétaire a fait creuser un trou où les gens du quartier vont déposer ce qu'ils ont à déposer et faire ce qu'ils ont à faire. Est-ce
parce que le susdit propriétaire est conseiller municipal que la police
ferme l’œil ?
Septembre
1884 -
Attaque nocturne. –
La semaine dernière,
entre minuit et une heure, du matin, le sieur Bardel demeurant bruyère de
Noron, à Falaise, se disposait à rentrer chez lui après avoir bu
plusieurs sous de café avec trois individus, parmi lesquels se trouvaient
de ses cousins, en arrivant rue des Cordeliers, tous les trois se sont
jetés sur Bardel et lui ont pris son mouchoir, qui contenait environ 50
francs.
Mars 1885 - On ne le fera pas. - Il est dit-on, question de mettre à la retraite la mère Toubon, dont la famille, de père en fils et en fille, a occupé la place de concierge du donjon de Falaise, Son successeur serait le concierge du lycée, celui-là même qui a fait, par sa brutalité, déserter le lycée à plusieurs élèves. L'autorité
ne fera pas cela, parce que ce serait une mauvaise action de renvoyer la
mère Toubon, et un mauvais choix que de la remplacer par le personnage en
question.
Mai 1885 - Enfin. - Le collège de Falaise va enfin être installé dans ses nouveaux bâtiments. L'emménagement sera terminé au commencement de la semaine prochains.
Août
1885 -
Fermez vos compteurs. -
Dernièrement,
à la pharmacie Brière, à Falaise, on a constaté que pendant la nuit
une souris avait percé un plafond et fait un trou d'un centimètre dans
une conduite de gaz. Heureusement le compteur était fermé. Sans cela il
y aurait pu y avoir le lendemain une terrible explosion.
Juin
1886 -
Cavalcade. -
Falaise
prépare pour le 20 juillet une grande cavalcade, qui aura pour titre : la
France et les colonies, composée de 220 personnages, 80 chevaux et 10
chars.
Mai 1886 - Un heureux coup de pioche. - M. Delaunay, pâtissier, rue la Pelleterie, à Falaise, faisait la construction d'un four. Dans un mur, on a trouvé trois sacs en toile, fermés avec des branches d'osier, renfermant des écus de six livres, de trois livres et de petits écus de trente sous à l'effigie de Louis XIV. La valeur intrinsèque est d'environ 1 000 fr.
Juin
1887 -
Les
fortes chaleurs.
-
Les
fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos
pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler
une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de
la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements.
En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50
et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute
d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés.
L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température
exceptionnelle pour la saison.
Janvier 1888 - Une sortie déplacée. - Nos lecteurs n'ont pas oublié le bruit qu'a fait le mariage d'une jeune fille de Falaise avec son cousin, un Prussien. Ces jours-ci, la grand'mère de cette jeune personne s'est présentée au confessionnal. On dit que le prêtre aurait refusé de la recevoir, en lui disant qu'elle avait vendu l'âme de sa petite-fille….. Ces
paroles auraient été prononcées devant plusieurs personnes. Nous ne
pouvons le croire. Car, que ce soit par le patriotisme ou par la colère
de voir une catholique alliée à un protestant qu'il ait été dicté, ce
propos n'en est pas moins déplacé, surtout dans la bouche d'un ministre
du Seigneur.
Février
1888 - Tempête
et neige. -
Pendant plusieurs jours, la neige est tombée en abondance un peu
partout. Sur plusieurs points de notre région, la circulation a été
interrompue et les trains, bien que allégés, ont subi de sérieux
retards. Dans certains endroits, on mesure 80 et 90 cent. de neige, un
train parti de Falaise pour Berjou est resté Sur
la ligne de Paris à Granville, plusieurs trains sont également restés
en détresse. Les soldats de Chartres et de Rambouillet ont été
réquisitionnés pour aider au déblaiement des voies encombrées. Dans
la Seine-Inférieure, la tempête de neige a causé de sérieux dégâts
sur les chemins de fer. Entre Alvimare et Yvetot, la voie a été
obstruée par cinq poteaux télégraphiques renversés par le vent.
Plusieurs trains ont subi un retard de plus de deux heures. Même
abondance de neige dans le midi de la France. Plusieurs personnes
surprises par des tourmentes de neiges ont été ensevelies. L'Angleterre,
l'Autriche, la Suisse et surtout la Russie sont couvertes de neige. Dans
beaucoup d'endroits, les habitants sont bloqués. Cette tourmente de neige a été accompagnée d'un coup de vent qui a fait de grands dégâts sur nos côtes. De mémoire de marins, on n'en avait ressenti un aussi violent. La grève est couverte de poissons et de coquillages roulés sur le galet par la mer en furie. Sur certains points, on les ramasse à pellées. Un trois-mâts norvégien, de 800 tonneaux, à destination de New-York, sortant du Havre, où il avait relâché, surpris par la tempête, a eu son gouvernail brisé et est venu échouer devant Asnelles. L'équipage, après être resté plusieurs heures sur le pont, couvert à chaque instant par des vagues énormes, a pu gagner la terre à marée basse. Quant au navire, qui était chargé de fûts vides et de lest, on espère le renflouer à la prochaine marée. Le voilier « Pierre Marie », d'Isigny, a été aussi mis à la côte, sous les Falaise de Quineville (Manche).
Février 1888 - L’heure et le temps. - Depuis quelque temps, les Falaisiens manquent l'heure de la poste, les Falaisiennes, l'heure de leur rendez-vous, le diable et son train, sans compter ceux du chemin de fer. Ils en mettent la faute sur le dos de cette patraque de saint Gervais, qui retarde de dix minutes. Le pauvre vieux n'y est certainement pour rien. Il est parti au-devant du printemps, car les dictons de saint Médard ne nous apprennent-ils pas que « saint Protais et saint Gervais, quand le temps est mauvais, le beau vont cherchais... ». Ce n'est pas nous certainement qui l'arrêterons.
Février
1888 -
Neige et froid, mort d’homme.
- La
neige couvre encore certains points de notre région. Pendant plusieurs
jours, les communications ont été interrompues presque partout. A
Falaise, sur la route de Trun, il y a, en certains endroits, un mètre et
demi de neige. On a essayé de faire une tranchée, sans y réussir. Non
loin de Bény-Bocage, on a trouvé dans la neige le corps d'un inconnu
mort de froid.
Avril 1888 - Encore le pétrole. - Samedi soir, à Falaise, un incendie s'est déclaré dans une maison, rue des Cordeliers, habitée par le sieur Vaumousse, ferblantier. Dans la journée, le sieur Vaumousse avait transvasé deux fûts, l'un de pétrole, l'autre d'essence, dans des réservoirs placés dans sa cave, séparée de celle du sieur Chauvel, débitant, par une cloison en planches mal jointes. Les réservoirs n'ayant pas été fermés, le gaz de ces liquides se répandit dans les caves, et lorsque, vers 8 heures, le sieur Chauvel y descendit, la lumière qu'il portait provoqua un incendie. Chauvel a été brûlé au visage et aux mains, mais ses blessures sont sans gravité. Sa femme, qui se trouvait près de la trappe au moment de l'explosion, a reçu des brûlures beaucoup plus graves. Son état est inquiétant. L'enfant des époux Chauvel a aussi été brûlé au visage. L'explosion a fait sauter la devanture de la salle du café Chauvel et l'incendie s'est propagé dans le magasin Vaumousse. Mais on a apporté de prompts secours et l'incendie a pu être circonscrit dans son foyer. Les dégâts, pour le sieur Vaumousse, sont estimés 3 500 fr., et, pour le sieur Chauvel, à 300 fr. Ce dernier n'était pas assuré.
Mai
1888
- Vol.
-
Stanislas Vendel, 29 ans, et Eugène Poulain,18 ans, sont
beaux-frères. Tous les deux habitent Falaise où il sont nés. Ils sont
accusés d'avoir, avec escalade, volé en pièces d'argent deux cent
cinquante francs. Trois mille francs en or, enfermés dans une petite
boîte en carton, et placés à côté, avaient échappé à leurs
recherches. Poulain n'a été condamné qu'une fois, Vendel, trois fois,
c'est pour cela que ce dernier a été condamné à 6 ans de réclusion et
Poulain à 4 ans de prison.
Juillet
1888 -
Chute dans une fosse.
-
Nos lecteurs
peuvent voir aux décès que la mortalité sévit à Falaise, avec
violence sur les enfants. A l'inhumation de l'un d'eux, la jeune Toutain,
un petit enfant de 10 ans s'étant approché trop près du bord de la
fosse, glissa et tomba sur le cercueil. On se hâta de retirer le jeune
imprudent qui en sera quitte pour la peur.
Août
1888 -
Coups et violences. -
Mme Bouillon,
bouchère sur le champ de foire à Falaise, a été assaillie en l'absence
de son mari par un homme qui l'a rouée de coups au point que le sang
coulait. Cet homme était ivre. Comme il a déjà été fou, une enquête
est ouverte pour savoir s'il a agi par folie ou par vengeance.
Octobre 1888 - Un vieillard involontairement. - Samedi l'après-midi, le sieur Louis Boisset, propriétaire à Bonnœil, quittait le marché de Falaise, dans une carriole, a une allure modérée. Arrivé à l'endroit où la rue de Caen forme un coude, le cheval, ayant eu peur d'un âne attelé à une petite voiture, a fait un écart et a pris le galop. Le sieur Constant Moutier, 74 ans, maçon à Aubigny, qui se trouvait au devant de la voiture, à un mètre environ du bord du trottoir, à reçu dans les reins un coup du brancard gauche de la voiture. Le coup a été si violent que la mort a été instantanée.
Janvier 1889 - A propos de culottes. - Il n'y a pas que le tailleur de la Fille du Tambour-major de malheureux, — M. Laurent, culottier, rue de la Pelleterie, à Falaise, l'est aussi. Il avait fait une culotte au sieur Rivière, débitant au Val d'Ante. « Véyons si a m'va comm' un gant », dit Rivière en enfilant la culotte. Le tailleur le laissa faire et Rivière se sauva avec la culotte sans payer. Le tailleur, pas content, est allé trouver les époux Rivière. C'est la femme qui s'est présentée et a flanqué des coups au culottier et des injures à un agent de police, attiré par la discussion. Conclusion : la femme Rivière a attrapé six jours de prison.
Juin 1889. - Grave accident. - Lundi matin, à Falaise, le sieur Lesage, serrurier, place Belle-Croix, peignait devant sa porte, une grille de fer pesant 600 kil. Ne
lui ayant pas donné assez de pied, elle est tombée sur un homme et sur
une femme qui passaient. Ils sont si grièvement blessés que le docteur
désespère de les sauver. (Bonhomme Normand)
Août 1889. - Un sergent condamné. - Le conseil de guerre vient de condamner à 7 ans de réclusion, avec dégradation militaire le sergent Hautot, du 5e de ligne, en garnison à Falaise. Ce sous-officier, employé au service du tir, profitait de ses fonctions pour vendre à des brocanteurs du plomb qu'il prétendait provenir du tir, et qu'en réalité il détournait au préjudice de sa compagnie. Il
avait en outre dérobé huit cartouches Lebel et en avait enlevé la
poudre. Il déclare qu'il avait « offert » des cartouches Lebel
à des officiers de la territoriale de son régiment. Deux de ces
officiers reconnaissent, en effet, qu'Hautot leur avait fait des
propositions de ce genre. On avait alors brûlé cette poudre, mais on
ignore ce qu'est devenu le reste. Cependant, on ne croit pas qu'Hautot
soit un espion ou un traître. ( Bonhomme Normand)
Avec l'aide du dupé, on enfouit la valise en lieu sur, puis on s'en va. Soudain, le gros marchand se rappelle qu'il a besoin de son argent et envoie le dupé le chercher, mais, par précaution, exige que celui-ci laisse en gage sa sacoche. Le naïf y consent, va déterrer la valise et quand il revient ne trouve plus personne. Un
sieur Aunay, de St-Jacques de Lisieux, s'est ainsi laisse enlever 600 fr.
à la foire de Guibray. ( Bonhomme Normand)
Août
1889. -
Les voleurs de chevaux.
- A la foire
de Guibray, les filous out inauguré un nouveau genre de vol. Un
cultivateur qui met un cheval en vente voit arriver un premier individu
qui se donne comme commissionnaire et veut acheter le cheval pour le
compte d'un monsieur fort riche qui n'est pas connaisseur. Il donnera bon
prix, moyennant une remise. On
discute, arrive un autre particulier, le monsieur fort riche lui-même,
sans discuter, il achète le cheval 800 francs par exemple. Il va payer,
mais veut, avant, se défaire d'un cheval d'une grande valeur qu'il a sur
la foire. Alors
arrive un troisième larron, qui dit au monsieur fort riche :
« Décidément je tiens à votre cheval, j'en donne 850 fr. »
« Non, répond l'autre, c'est 900 » Puis, s'adressant au
cultivateur, il lui dit : « Venez au café, je vais vous payer »
Tout le monde se rend au café. Là on vante les qualités du fameux
cheval de 900 francs, et les compères arrivent à décider le cultivateur
à consentir à l'échange suivant : Il donnera son cheval au troisième
personnage et prendra celui du monsieur riche, auquel il verse 100 fr. de
suite pour compléter les 900. Le
marché est donc conclu. Alors, sous divers prétextes, les filous
disparaissent. Le cultivateur inquiet va pour reprendre son cheval, mais,
à la place, il en trouve un autre bon à conduire chez
l'équarrisseur. Trois
cultivateurs, à la foire de Guibray, se sont fait ainsi voler leurs
chevaux. Ce
sont les sieurs Isidor Pitel, 46 ans, de St-Maurice-du-Desert (Orne) ;
Émile Lefèvre, 30 ans, de Commeaux (Orne), et Jules Prunier, 34 ans, de
la Chapelle-Engerbold ( Calvados). Le
cheval de Pitel a été retrouvé et l'un des voleurs pincé. Il
a déclaré se nommer tantôt Robert, tantôt Dubois et être né à
Barcelone ( Espagne), et puis, c'est tout Pitel était si content de
retrouver son cheval, qu'il ne savait lequel embrasser, la bête ou le
commissaire. Il s'est décidé enfin et a embrassé son cheval sur les
deux ... fesses. ( Bonhomme Normand)
Novembre
1889. -
Un soldat pas gêné. -
A
Falaise, un militaire du 5e
de ligne, après avoir bu outre mesure, entra sans aucune permission dans
un jardin du Val-d'Ante, La
propriétaire du jardin alla se plaindre. Mais le militaire résista aux
agents et au garde champêtre. Il mordit même ce dernier à la main.
Enfin, on put s'en rendre maître. C'est un déserteur récemment
amnistié. ( Bonhomme Normand)
Septembre 1889. - Accident de voiture. - Ces jours derniers, le sieur Legrand passait en voiture, avec deux dames, rue d'Argentan, à Falaise. Au même moment, un camion, lourdement chargé, venait en sens inverse, et, à côté de ce camion, passait une femme poussant une brouette. Le sieur Legrand voulut éviter la brouette, mais il ne put éviter le camion contre lequel sa voiture alla heurter et se brisa. Le
sieur Legrand a été blessé légèrement à la tête et a eu l'épaule
droite luxée. ( Bonhomme Normand)
Septembre
1889. -
Falaise terrorisé. -
Les malfaiteurs continuent à mettre les maisons au pillage. Chez
les époux Vauvert-Fourneaux, rue Blâcher, absents depuis quelques jours,
les voleurs ont tout visité et ont enlevé des titres, 507 fr. d'argent,
des papiers, du vin et des liqueurs. Plusieurs
autres maisons de la ville ont été l'objet de tentatives semblables. -
Lundi la nuit, des malfaiteurs ont coupé la longe qui retenait le
cheval de M. Crespin, entrepreneur. Celui-ci est arrivé au moment où les
voleurs emmenaient le cheval, ils se sont enfuis. -
Mais ce n'est pas tout. Enhardis par l'impunité, les malfaiteurs
agissent en plein jour. Lundi,
dans l'après-midi, Mme Pilet, débitante de tabac, promenait ses deux
enfants dans un chemin aboutissant à la route de Caen, lorsqu'un homme se
jeta sur elle, la prit à la gorge et lui arracha l'une de ses boucles
d'oreille. La malheureuse femme était déjà toute noire, lorsque aux
cris de ses enfants, une personne qui était en voiture descendit à son
secours et a mis le malfaiteur en fuite. ( Bonhomme Normand)
Mars
1890 -
Soldats ivres.
- Quelques
soldats de la
garnison de Falaise se trouvant samedi en état
d'ivresse, ont parcouru la nuit, les rues de la ville en lacérant les
portes avec leurs sabres-baïonnettes. On dit aussi qu'ils auraient
blessé grièvement un garçon boucher. Ces ivrognes vont passer en
conseil de guerre.
Avril
1890 -
Parents, veillez.
- On
ne saurait trop recommander aux parents de ne pas laisser, quand ils
s'absentent, d'allumettes à la portée de leurs enfants. La semaine
dernière, à Falaise,
rue
Victor-Hugo, les époux Denis étant sortis, leurs enfants mirent le feu
à une paillasse en jouant avec des allumettes. Les voisins purent
heureusement éteindre ce commencement d'incendie.
Juin
1890 -
Les bohémiens. -
La
semaine dernière, à Falaise, pendant trois jours consécutifs, la
gendarmerie et la police ont dû expulser des bandes de bohémiens qui
s'étaient installés route de Caen.
Juin
1890 -
Gare aux poches. -
Les
pickpockets continuent leurs exploits dans le Calvados. La semaine
dernière, à Falaise, ils ont entouré le sieur Bocage, propriétaire à
Vignats, et lui ont enlevé sous sa blouse un portefeuille contenant une
somme de 300 francs.
Août 1890 - Libération de la classe 1885. - Les troupes de cette classe seront libérées le 25 septembre prochain. Celles des colonies le 1er janvier.
Août 1890 - Les pommes de terre. - La maladie qui rendra la récolte presque nulle, cette année ne sévit pas seulement en France. En Irlande, dans le district de Timoleaque, 3 000 personnes sur 8 000 sont atteintes de diverses maladies occasionnées par des pommes de terre mauvaises.
Août 1890 - La foire de Guibray. - Cette foire, pour n'avoir pas son importance d'autrefois, est encore une des plus suivies de la région pour la vente des chevaux. A la dernière foire, il y avait 3 500 chevaux et, 1 400 bœufs et vaches.
Octobre 1890 - Immoralité. - Deux femmes de mauvaise vie de Falaise, les nommées veuve Viel et Léontine Adam, ont été arrêtées sous l'inculpation d'excitation d'une fille mineure à la débauche et d'outrage publie à la pudeur. Le
nommé François Alphonse, 26 ans, né à Villers-Canivet, journalier,
Grande-Rue, à Lisieux, a été arrêté pour excitation de mineures à la
débauche.
Octobre
1890 -
Récompenses. -
M. Henri Le Doré, 16 ans, ouvrier mécanicien à Lisieux, a reçu
une médaille pour avoir, le 26 juillet, exposé sa vie en sauvant un
homme qui s'était jeté dans la Touques avec l'intention de se détruire.
—
Même distinction à M. Alphonse-Guillaume Therin, employé d'octroi à
Caen, pour avoir, le 2 juillet, couru les plus grands dangers en voulant
maîtriser une vache furieuse. —
Mention honorable à !a dame Deslandes, garde-barrière à Falaise,
pour avoir porté secours à une jeune fille qui se trouvait dans une
voiture dont le cheval s'était emporté.
Une balle, ayant rencontré un des montants de la cible ou une pierre, est venue, par ricochet, frapper au bas des reins le sergent Goué, de l'active de cette compagnie, qui se trouvait dans un des trous destinés aux marqueurs. Après avoir arraché un morceau de la tunique et de la chemise, la balle aplatie a labouré les chairs et déterminé une plaie confuse. Un
premier pansement ayant été fait sur place, le blessé a été ramené
à la caserne. Une quinzaine de repos suffira pour son rétablissement.
Détail applicable à la force de projection : le sergent Goué ne s'est
aperçu de l'accident, qui aurait pu lui briser les reins, que quelques
instants après qu'il s'est produit.
Décembre 1890 - Le froid. - Le froid est général. En Russie, il est à peu près du double plus fort que celui que nous éprouvons. On signale la mort de nombreux bestiaux, et, dans les steppes, plusieurs caravanes dont les voyageurs et les chevaux seraient également morts gelés. A Valladond [Espagne], au moment où on relevait la garde, une sentinelle de nuit a été trouvée morte de froid.
Décembre
1890 -
Mort subite. -
La semaine dernière, à
Falaise, le nommé Louis Lemaitre, 82 ans, commissionnaire en bestiaux,
bien connu des bouchers de cette ville, est tombé mort dans le sentier
nommé Sur-le-Pré, conduisant du faubourg de la Roche au Val-d Ante.
Depuis plusieurs jours, il était indisposé et se plaignait du froid.
Janvier 1891 - Un homme dévot. - Le nommé Besnard, 40 ans, demeurant à St-Pierre-Canivet, affectait une grande dévotion. Il se prosternait dans les églises de Falaise, et, en plein jour, il en sortait avec une ou deux chaises qu'il avait volées. La police fit une enquête et, mardi de la semaine dernière, Besnard été arrêté au moment où il sortait de Saint-Gervais. Besnard a fait des aveux.
Janvier 1891 - Importante arrestation. - Depuis longtemps, le parquet du Havre faisait rechercher Julien Boutigny, se disant marchand de grains, originaire de Rosnay (Orne), demeurant à Honfleur, connu dans notre ville pour avoir dupé pas mal de gens. Cet
individu, qui n'est autre qu'un habile filou, a commis de nombreuses
escroqueries et savait se dérober avec soin aux recherches de la
gendarmerie, mais il était introuvable. Enfin, la police, ayant appris la
présence de Boutigny à Falaise, se mit en campagne et ne tarda pas à le
pincer au moment où il décampait.
Janvier
1891 -
Un mitron enragé. - Le
nommé Roger, garçon boulanger chez le sieur Bellou, à Falaise, surpris
ces jours-ci par sa patronne la main dans la caisse, la frappa, et le
sieur Bellou eut beaucoup de peine à le mettre dehors. Il revint la nuit
et égorgea trois poules dans le poulailler de son ancien patron. Il a
été arrêté.
Janvier
1891 -
Pas d’argent, pas de messe de minuit.
- Il
y a, dans l'arrondissement de Falaise, un curé qui a de drôles d'idées.
Quelques jours avant Noël, il dit à ses La quête n'ayant produit que deux sous, il n'y a pas eu de messe de minuit. Ces
jours-ci, décédait un personnage influent de la commune. Des musiciens
voulurent entrer dans l'église avec leurs instruments. Le curé s'y
opposa en disant : « Ces instruments-là font danser les femmes et les
filles prostituées le jour de la fête patronale, ils ne peuvent entrer
dans l'église. » Les
musiciens et leurs instruments restèrent dehors.
Février 1891 - Idées de femme grise. - Vendredi, à Falaise, la fille Levillain, 38 ans, qui habite Guibray, étant grise et voyant passer à cheval le lieutenant-colonel du 36e de ligne, s'élança à la queue du cheval, où elle se cramponna à deux mains pour se faire traîner un instant. Puis, voyant une voiture, elle bondit dedans et effraya le cheval. La voiture se brisa et l'animal, entraînant l'avant-train, alla enfoncer la devanture du magasin de Mme Marland, couturière à Guibray. La fille Levillain a été arrêtée. Elle a deux enfants qui ont été mis à l'hospice.
Février 1891 - Grève dans le Calvados. - Cet hiver, les fabricants de bonneterie de Falaise avaient diminué les heures de travail de leurs ouvriers. La semaine derrière, ils voulurent diminuer les prix. Les ouvriers, hommes et femmes, au nombre, de 400 environ, refusèrent et se mirent, en grève. Plusieurs réunions ont eu lieu, à la sortie, les grévistes parcouraient les rues en chantant la Marseillaise. Dimanche, les fabricants se sont réunis et ont fait droit, même au delà, aux réclamations des ouvriers. Le travail est repris, et tout va aujourd'hui pour le mieux.
Mars
1891 -
Le feu. -
Depuis un mois, on ne compte
pas moins de dix incendies dans les vignons et herbes entourant Falaise.
Ces jours-ci, les pompiers de Falaise ont travaillé de 7 heures du soir
à 3 heures du matin, sans que le propriétaire, sans doute trop ému, ait
eu la générosité d'offrir un verre de cidre aux travailleurs.
Juin
1891 - Le tramway.
- Le conseil général aura à examiner,
dans sa prochaine session, un projet de tramway de Falaise à Caen.
D'après ce projet le tramway partirait de la gare, passerait par la porte
Lecomte, à Saint Laurent, traverserait la ville, où
seraient établis deux garages, et couperait au pied du Mont-Myra pour
gagner la route d'Harcourt et suivre son trajet. La route de Caen étant
propriété nationale ne peut être utilisé pour l'établissement de ce
tramway. Deux gares serait établies dans la ville, une sur le Marché,
l'autre près de la Mairie.
Octobre 1891 - Les réservistes. - Les « treize jours », qui en feront, à l’avenir quatorze, sont sous les drapeaux. Les hommes incorporés au 5e portent le numéro 205 et ceux du 36e le 236. Ces régiments mixtes sont destinés à doubler, en cas de guerre, notre armée de première ligne. Ces
hommes vont partir en campagne et se rencontreront à mi-route de Falaise,
entre Bretteville et St-Sylvain, avec le 236e qui représentera
l'ennemi.
(source le Bonhomme
Novembre 1891 - Adultère. - Marie Coisel, femme Boufaré, née à Vaudeloges, journalière à Falaise, et Léon Margueritte 39 ans, ouvrier bonnetier à Falaise, ayant été pinces en flagrant délit d'adultère, ont été condamnés : la femme Boufaré, à quatre mois de prison ; Léon Marguerite, à trois mois. (source le Bonhomme Normand)
Novembre
1891 -
Est-ce la fin du monde ?
-
Inondations
dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra
à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans
Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette
dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer. (source
le Bonhomme Normand)
Novembre
1891 -
Nécrologie. -
M. J. Esnault, ancien
maire de Falaise, ancien député, est
décédé lundi dernier.
(source le Bonhomme
Normand)
Décembre 1891 - Tentative de suicide. - La semaine dernière, le nommé Charles Girardin, sergent rengagé au 36e de ligne, à Falaise, a tenté de se suicider en se tirant deux coups de fusil dans la tête. La première balle, ayant dévié, s'est logée dans le plafond. Girardin a rechargé son arme et s'est tiré un second coup sous le menton. Le projectile a brisé le maxillaire inférieur, produisant une plaie large d'environ 3 centimètres. L'état de Girardin est grave. Avant d'accomplir sa funeste résolution, il avait écrit plusieurs lettres à ses parents et à ses supérieurs. (source le Bonhomme Normand)
Décembre
1891 -
L’électricité. -
Elle
va, assure-ton, bientôt éclairer Falaise et Honfleur. Et à Caen, quand
?... (source le Bonhomme
Normand)
Décembre 1891 - Pauvres petits. - Lundi soir, deux enfants, un garçon de 10 ans et une petite fille de 7 ans, se présentèrent chez une femme, demeurant rue Brette à Falaise, et lui demandèrent de leur indiquer le chemin pour se rendre à la ferme de la Rançonnière, qui se trouve aux environs de Falaise. Apitoyée par leur état, cette dame, les voyant seuls et sans asile, les conduisit à la gendarmerie. Ils furent ensuite menés à l'hospice où on les a réconfortés et soignés. D'après leur récit, leur mère habite à Montpinçon, section des Autels-St-Bazile. Lundi, elle leur dit de partir pour aller trouver leur père qui travaille à la ferme de la Rançonnière, chez un sieur Couvrigny. Les deux pauvres petits marchèrent toute la journée sans rien manger, et, le soir, arrivèrent à Falaise, couverts de boue et exténués. (source le Bonhomme Normand)
Février
1892 -
La neige. - Mardi,
l'hiver a fait sa rentrée. La neige est tombée en abondance. Mercredi,
il y en avait une couche de 25 centimètres dans les rues de Caen. Dans
les campagnes, la neige amoncelée rendait la circulation difficile en
certains, endroits.
(source le Bonhomme
Normand)
Avril
1892 -
Erreur malencontreuse. -
Jules Delaunay,
carrier, rue Brette, à Falaise, s'était rendu un de ces soirs au bureau
de police pour prier les agents de l'aider à faire rentrer sa femme au
logis conjugal, celle-ci l'ayant quitté à la suite de mauvais
traitements. Delaunay, qui était en état d'ivresse, se trompa de porte
et monta dans l'escalier de la sacristie de Saint-Gervais où il fit un
tel tapage qu'un agent vint le faire descendre, l'ivrogne l'insulta
grossièrement, il fut incarcéré, et le lendemain, le commissaire
profita de ce qu'il l'avait sous la main pour l'interroger au sujet d'un
vol commis il y a quatre ans, à St-Martin-de-Mieux, et dont on le
soupçonnait d'être l'auteur. Delaunay a avoué avoir commis ce vol et un
vol de bois à Falaise. (source
le Bonhomme Normand)
Juin
1892 -
Morte brûlée. -
Vendredi,
à Falaise, Mme Amédée
Mériel retirait de sur le feu une préparation d'encaustique, la flamme
gagna le liquide en ébullition et le feu se communiqua à ses
vêtements. Elle appela au secours. Son mari accourut immédiatement. Il
fit tous les efforts possibles pour conjurer le danger et fut lui-même
très grièvement brûlé aux mains en essayant d'arracher les
vêtements de sa femme. Ce n'est que par lambeaux que les habits de la
victime ont pu être enlevés, et chaque morceau d'étoffe entraînait un
lambeau de chair. Mme Mériel est morte samedi après d'horribles
souffrances. Elle était âgée de 44 ans, elle laisse trois enfants.
(source le Bonhomme Normand)
Juillet 1892 - Vélocipédie. - Course de Paris à Nantes. Ordre d'arrivée à Paris : MM. Allard, arrivé à 2 h. 19 du matin ; Meyer, 4 h. 13 ; Robin, 3 h. du soir ; Leralu, 6 h. 20 ; Picot, 7 h. 45. M.
Leralu, de Falaise, 4e, après avoir parcouru par erreur 30
kilomètres de plus.
(source le Bonhomme
Normand)
Juillet
1892 -
Chute grave. -
Jeudi, pendant les
courses vélocipédiques de Falaise, le nommé Chapelain, caporal au 36e
de ligne, est tombé du haut du Château, au milieu du chemin qui conduit
à La Roche, et qui passe sous le donjon. Le major du régiment a
constaté une fracture du crâne.(source
le Bonhomme Normand)
Septembre
1892 -
Une nouvelle grève. -
Les
habitants de Falaise,
furieux contre tous ceux qui s'opposent au fonctionnement de
l'électricité toute prête à marcher, se vengent en chantant, en criant
et en éteignant le gaz. Chacun s'éclaire comme il peut : avec des
pétoches et des lampions, mais pas avec les lumières de l'administration
qu'ils accusent d'être un peu la cause de cette affaire ténébreuse.
(source le Bonhomme Normand)
Octobre
1892 -
Marcheurs.
-
L'autre dimanche, deux
jeunes gens caennais, MM. Fernand Daragon et Gaston Fournier, ont fait à
pied, le record de Caen à Falaise, en moins de 5 heures. La distance est
de 8 lieues et demie.
(source le Bonhomme Normand)
Novembre
1892 -
Chasse à l’alouette. -
Se basant sur
ce fait que l'alouette serait un oiseau de passage et que sa chasse est
une ressource pour quantité de malheureux, M. Engerand, député, a
déposé à la Chambre un projet de loi tendant à autoriser en tous temps
la chassé, à l'alouette au moyen de filets. Nous doutons que ce projet
soit adopté, tous nos députés étant chasseurs. (source
le Bonhomme Normand)
Décembre
1892 -
Gars d’Falaise, où qu’est ta lanterne ? - A
la suite de notre réclamation, le maire de Falaise avait fait placer
au-dessus des matériaux déposés devant sa porte une lanterne avec une
chandelle allumée. Elle a brillé pendant huit jours, puis après la
lanterne était toujours là, mais plus de chandelle dedans, (comme
jadis). Le maire de Falaise est bien de son village. (source
le Bonhomme Normand)
Novembre 1892 - Éclipses de lumières. - Mardi, à sept heures du soir, la ville de Pont-l’Evêque est tombée dans les ténèbres. Eclipsé de gaz ! Il a fallu allumer des chandelles. Il en est résulté des incidents agréables pour les uns, désagréables pour d'autres. Le
maire de Falaise fait en ce moment réparer ses immeubles. Il a raison car
cela donne du travail. Mais la voie est pleine de décombres et pas une
lanterne n'en indique, la nuit la présence aux passants. Est-ce que
procès-verbal lui a été dressé ? (source
le Bonhomme Normand)
Novembre 1892 - Les bouilleurs de cru. - Nous avons annoncé que la Chambre avait voté la suppression du privilège des bouilleurs de cru auxquels il ne serait plus accordé que 10 litres d'alcool comme consommation personnelle. Il
se pourrait que la Chambre revienne sur cette décision. Mais ce qui
paraît bien acquis, c'est l'élévation du droit sur l'alcool de 156 à
235 fr. l'hectolitre et l'élévation des licences des débitants. Par
contre, l'Etat abandonne ses droits sûr les boissons.
(source le Bonhomme Normand)
Novembre
1892 -
Tour de force. -
Au
concours micrographique à Paris, organisé par le journal l'Éclair, M.
Etienne, comptable à Falaise, a obtenu un diplôme de la classe pour une
carte postale contenant 6 000 mots.
(source le Bonhomme Normand)
Médaille de vermeil à M. Victor Legras, ouvrier ébéniste, depuis quarante-neuf ans, dans la maison Sansrefus, rue Froide à Caen. Médaille
de bronze à MM. René Roudel, chef d'équipe à Bretteville-Norrey ;
Charles Jacquemin, facteur-chef à Falaise ; Pierre David, garde-barrière
à Mézidon ; Louis Le corps, sous-chef de gare à Mézidon, et Léonce
Falue, facteur ruraL à la Délivrande. Des
mentions honorables sont décernées à MM. Julien Dufay, sous-lieutenant,
et Louis Tardif, sergent des sapeurs-pompiers de Touques : courage et
dévouement dans de nombreuses circonstances, notamment en combattant un
violent incendie le 15 octobre 1892. Un
témoignage officiel de satisfaction a été décerné à M. Paul Herrier,
ouvrier lithographe. C'est ce jeune homme qui a si courageusement sauvé,
dans l'Orne, la dame Hippolite, coupeuse chez M. Benoist, le 20 novembre
1892.
(source le Bonhomme
Normand)
Février
1893 -
Les voleurs de vaches. - Jeudi,
à Falaise, on a trouvé
dans l'herbage de la veuve Delange, une génisse qu'un voleur y avait
abandonnée. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1893 -
Encore le pétrole. -
Un commis du sieur
Lepainteur, quincaillier, rue d'Argentan, à Falaise, le nommé Louis
Michel, emplissait une lampe à pétrole, lorsque tout à coup le liquide
s'enflamma et communiqua le feu au réservoir à pétrole placé dans la
boutique. En quelques instants, l'appartement fut rempli de flammes. Les
dégâts s'élèvent à 6 000 fr. Le
sieur Michel a été assez grièvement brûlé à la main gauche. (source
le Bonhomme Normand)
Mai
1893 -
La sécheresse. - Dimanche, dans
toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque
de Bayeux, prescrivant des
prière pour obtenir la Cessation de la sécheresse.
(source le Bonhomme
Normand)
Mai
1893 -
Mandats-Poste. -
Sous peu, le
paiement des mandats-poste pourra être fait à domicile par les facteurs.
(source le Bonhomme
Normand)
Juin
1893 -
Récoltes dans le Calvados. -
Blé d'hiver, bon ; seigle,
bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ;
foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne
sur certains points, presque nulle sur d'autre. (source
le Bonhomme Normand)
Juin
1893 -
A propos de sécheresse. -
La
plus grande que nous avions
eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur
fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et,
pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui
suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier.
Juin
1893 -
Incendie. - Une
lampe-veilleuse s'étant
renversée a mis le feu aux rideaux du lit des époux Lefèvre, boulangers
à Falaise. Lefèvre tenta vainement d'arrêter ce commencement d'incendie
en arrachant les rideaux, le feu se communiqua à la literie et M.
Lefèvre n'eut que le temps de se sauver après avoir fermé toutes les
portes afin d'éviter les courants d'air. Pertes. 2 000 fr. (source
le Bonhomme Normand)
Juin
1893 -
Sécheresse. -
M. Le Comte,
conseiller général, vient d'avoir une excellente idée. Il a envoyé aux
maires de l'arrondissement de Falaise le modèle d'une demande de
dégrèvement de l'impôt foncier à adresser aux préfets par les
cultivateurs ruinés par la sécheresse. (source
le Bonhomme Normand)
Juin 1893 - Les fourrages. - Une circulaire ministérielle indique de ne pas acheter le foin à plus de 100 fr., les 1 000 kilos quand les grains, les tourteaux et autres résidus, tels que drèches, pulpes, etc…….., peuvent donner l’équivalent en nourriture à un prix moindre. — On peut donner les feuilles d'arbres aux bestiaux, elles ont la valeur de la luzerne. Ne pas donner de châtaigniers, pas, de feuilles de noyers, elles tarissent le lait. Ne pas donner de très jeunes feuilles, elles nuisent à l'arbre et donnent la maladie du bois aux animaux. (source le Bonhomme Normand)
Juillet 1893 - Incendie. - Vendredi l'après-midi, un violent incendie s'est déclaré dans les magasins de MM. Baloud, frères, fabricants de bonneterie, faubourg Guibray, à Falaise. Le feu a pris naissance dans un bâtiment renfermant de grandes provisions de coton en caisse. Les dégâts dépassent 30 000 fr. Les
versions les plus diverses circulent sur la cause de ce sinistre. La
malveillance paraît y être étrangère. On suppose qu'une caisse de
coton aura pris feu, surchauffée qu'elle a
pu être par la température. (source
le Bonhomme Normand)
Août 1893 - Histoire d’un suicide. - Nous avons parlé dans nôtre dernier numéro, d'un inconnu qu'on avait trouvé pendu à l'entrée de Falaise. Son identité a été constatée. C'est un nommé Hector Oudin, 30 ans, de Courcy. Oudin était domestique chez le sieur Gondouin, à Quétiéville, il avait accompagné le fils de son patron à la foire Saint-Clair où ils avaient vendu un cheval. L'animal ne devant être livré à son acheteur que le lendemain, à Pont-d'Ouilly, le fils Gondouin chargea le domestique d'aller faire la livraison du cheval, de toucher l'argent et de donner quittance, une fois en possession des 555 fr. à toucher, Oudin se grisa. Il acheta un autre cheval qu'il expédia à l'adresse de M. Oudin, en gare de Mézidon, il écrivit aussi à son adresse une lettre qu'il n'affranchit pas, puis il prit à la gare un billet pour Mézidon. Il s'arrêta à Falaise et dépensa le reste de la somme touchée dans une très tolérante maison de Guibray. Quand il fut dégrisé, il se rendit compte de sa faute commise, et, désespéré, il se pendit. (source le Bonhomme Normand)
Quelques
instants après, la veuve Bréard, 82 ans, qui venait de voir l'accident,
remontait la côte, suivant à quelques pas la voiture de la dame Levai,
fermière à Eraines. Tout à coup, le cheval de la dame Levai s'abattit
et la veuve Bréard vint se cogner violemment dans l'arrière de la
voiture. La veuve Bréard en a été quitte peur des contusions assez
fortes. (source le
Bonhomme Normand)
Novembre
1893 -
Mort de froid. -
Le
jeune Malfilatre, 14 ans,
demeurant au Val-d'Ante, à Falaise, travaillait à la teinturerie de
Saint-Clair. Samedi soir, en revenant, il a été pris de froid et est
tombé sur la route. Son cadavre a été retrouvé le lendemain. (source
le Bonhomme Normand)
Décembre
1893 -
Statistique. -
Le nombre des déclarations de vélocipèdes pour le
Calvados est de 1 822 : arrondissement de Caen, 723, dont 456 pour Caen ;
Bayeux, 177 ; Falaise,
208 ; Lisieux, 284 ; Pont-l'Evéque, 309 ; Vire, 121.
(source le Bonhomme Normand)
Décembre 1893 - Prenez garde aux filles. - Un jeune cordonnier de Falaise ayant rencontré dimanche la fille Léontine Vanicel, 18 ans, lui offrit son bras et une collation à la Jalousie. En chemin, le cordonnier laissa voir à sa compagne le contenu de son porte-monnaie, bien garni. La fille Vanicel revint le lundi voir son cavalier et parvint à subtiliser le porte-monnaie et les 138 fr. qu'il contenait. Avec le magot elle a pris la poudre d'escampette, et, lorsque le volé vint faire sa déclaration au bureau de police, l'oiseau était envolé. (source
le Bonhomme Normand)
Janvier 1894 - Rosettes et rubans. - M. Gabriel Le Comte, avocat, conseiller général, délégué cantonal à Falaise, est nommé officier de l'instruction publique. —
MM. Paul Le Bray, maire de Gouvix, président de la délégation
Cantonale, et Arsène Michel, maire de la Rivière-St-Sauveur, délégué
cantonal sont nommés officiers d'académie.
(source le Bonhomme
Normand)
Février
1894 -
Grave accident. -
La semaine
dernière à Falaise, place St-Gervais, le sieur Laumaille, épicier,
rentrait par la route de Caen, monté à cheval. Sa monture, qui marchait
à une grands allure, se jeta sur l'omnibus de l'hôtel du Grand-Cerf qui
descendait de la gare. Le cheval s'enfonça le brancard de l'omnibus dans
le poitrail et frappa si violemment de la tête sur le côté de la
voiture que la mécanique en fut brisée. Le sieur Laumaille fut projeté
contre l'omnibus et se fit une blessure au poignet. Le conducteur de
Avril
1894 -
Évasion d’un voleur. -
Nos
lecteurs se souviennent du nommé Bretelle, journalier à Barbery,
qui recevait dernièrement un coup de feu dans le bas des reins au moment
où il dévalisait le poulailler d'un habitant de Boulon. Assez
sérieusement blessé, cet individu, auquel le tribunal avait octroyé 15
mois de prison, avait été admis à l'hospice de Falaise. Profitant d'une
certaine latitude, il a pris la clef des champs, ou plutôt des bois, où
il va vivre de braconnage, jusqu'à ce qu'il soit repincé.
(source le Bonhomme Normand)
Mai 1894 - Les bonnetiers. - 500 ouvriers en bonneterie de Falaise, mécontents de ce que des fabricants faisaient travailler a des prix inférieurs à ceux d'un tarif arrêté d'un commun accord, lors de la dernière grève, se sont plaints à leur chambre syndicale, qui a fait de suite les démarches nécessaires pour arriver à une entente. Des pourparlers amiables ont été engagés et n'ont pas eu de résultat, malgré l'intervention de M. Lecomte, conseiller général. Les bonnetiers se sont retirés en chantant : « C'est la grève, la grève, la grève, c'est la grève qu'il nous faut… ». Tout finit, en France, dit-on, par des chansons. Ce dicton, pour une fois, n'a pas raison, car la grève, commencée depuis dix jours, n'est pas encore- finie. Lundi
l'après-midi, la ville a été parcourue par les grévistes, au nombre de
300, précédés d'une centaine de gamins et de 300 femmes. En tête des
hommes, un gaillard en veste rouge, et, dans les rangs , un joueur
d'accordéon pour accompagner les chants des grévistes. Le moment choisi
n'est pas heureux, car, à Falaise, comme dans toutes les villes
industrielles, le commerce est bien bas. Les fabricants ne vendent presque
rien depuis six mois, et les magasins sont remplis de marchandises.
Plusieurs brigades de gendarmerie ont été envoyées pour protéger les
ouvriers de la campagne venant au travail. M. Cliquet, qui n'a cependant
pas abaissé ses prix, a été l'objet de voies de fait et de menaces. (source
le Bonhomme Normand)
Mai
1894 -
L’escroc condamné mais non pincé.
- Il y a
quelques mois, un nommé Langeran a exploité les environs de Caen et de
Falaise en faisant souscrire de soi-disant titres pour le Crédit foncier.
Après avoir fait de nombreuses dupes, Langeran a filé. Le tribunal de
Falaise vient de le condamner à 5 ans de prison par défaut.
(source le Bonhomme
Normand)
Mai
1894 -
Bonnetiers. -
Les ouvriers
bonnetiers de Falaise ont repris le travail samedi. Tous les délégués
patrons et ouvriers paraissent s'être mis d'accord sur les prix du tarif
du 2 mars 1891, avec quelques modifications. Nous disons
« paraissent », car la plupart ne sont pas contents de cet
arrangement sur lequel nous aurons sans doute à revenir. (source
le Bonhomme Normand)
Juillet
1894 -
A propos de fraude. - Le
sieur Gaétan Bannier, tenant l'auberge de la Tête-Noire, à Guibray,
entrait à Falaise de l'eau-de-vie sur le degré de laquelle il n'était
pas d'accord avec M. Sévénier, employé d'octroi, qui opérait le
prélèvement d'usage pour peser le liquide. Bannier le traita de voleur,
sous prétexte que l'employé gardait l'échantillon des trois
fûts sur lesquels la différence de degré était constatée. Poursuivi
pour outrages envers l'employé d'octroi dans l'exercice de ses fonctions,
il a été condamné à 16 fr. (source
le Bonhomme Normand)
Août 1894 - Conseil général. - Exhaussement du plan d'eau du canal a été admis. —
La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de
Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à
Bayeux ; de Caen à Falaise ; de
Port-en-Bessin à Bayeux et Caen, Tilly, Balleroy et La Mine. Une gare
centrale serait construite place du Parc à Caen où tous les trains
aboutiraient. (source le
Bonhomme Normand)
Septembre
1894 -
Trop de vacances.
-
Pour l'année scolaire
1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de
201 jours de congé contre 164 de travail. (source
le Bonhomme Normand)
Septembre
1894 -
Le vélo.
-
L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares
exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter
en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes
d'une maladie de cœur.
(source le Bonhomme
Normand)
Septembre
1894 -
Pommes et poires.
-
La récolte varie dans le
Calvados. Dans certains endroits, les pommes abondent et les poires sont
en moyenne, dans d'autres parties, les poires sont en abondance et les
pommes donnent une demi-année. Quoi qu'il en soit, les pommes ne seront
pas chères cette année et il ne faut pas les payer au-dessus de un franc
la barattée. (source
le Bonhomme Normand)
Octobre
1894 -
Infanticide.
- La
nommée Angèle Dubourg, âgée de 15 ans et 9 mois, demeurant chez ses
parents, cultivateurs
au hameau de Vaston, près Falaise, était à
garder ses vaches dans les champs, lorsqu'elle a mis au monde un!
enfant 'qu'elle est
allée jeter ensuite dans la rivière l'Ante. Ce crime a été commis il a
quinze jours. Angèle
Octobre
1894 - Incendie.
-
La
semaine dernière, dans la nuit, le feu s'est déclaré à Falaise, rue
Dessous-l’Arche,
chez la veuve Dubosq, 82 ans. Cette personne, qui a l'habitude de garder
de la lumière toute la nuit, ayant voulu déplacer sa chandelle, l'a
approchée des rideaux du lit qui se sont enflammés. La pauvre vieille
femme voulut alors aller chercher de l'eau, mais, effrayée par la flamme
et presque impotente, elle tomba sur le sol de la chambre se faisant de
graves contusions qui ont nécessité son transport à l'hospice. Une
voisine, entendant la veuve Dubosq gémir, se leva, vit le feu et donna
l'alarme. Ce commencement d'incendie a été éteint avec quelques seaux
d'eau par les voisins. Le mobilier détruit n'était pas assuré. (source
le Bonhomme Normand)
Octobre
1894 - Suicide d’amour.
-
Un
soldat du 5e de ligne, Paul Revel, 24 ans, était en garnison
à Falaise avant que le 5e de ligne n'ait quitté cette ville
pour venir à Caen. Revel avait fait connaissance à Falaise d'une grosse
Normande, servante de cabaret, nommée Marie Pierre. Il devait partir avec
la classe qui vient d'être renvoyée, mais, par suite de punitions, il
devait faire 50 jours en plus de service. Une quinzaine de patience et il
était libéré. Mais l'amour ce s'accommode pas de tous ses retards et,
sans permission. Revel quittait Caen jeudi pour venir à Falaise rejoindre
sa dulcinée. Samedi soir, le couple amoureux vint souper au Lion-Vert,
place du Marché. La femme portait à la main un panier couvert rempli de
charbon. Après
souper, nos deux tourtereaux demandèrent une chambre pour la nuit. Vers
onze heures et demie, l'hôtelier entendit des soupirs et des plaintes. Il
frappa et, n'obtenant pas de réponse, il enfonça la porte et courut à
la fenêtre pour l'ouvrir. Le
soldat Revel gisait inanimé sur le lit. A côté de lui, son amoureuse
râlait, l'air lui donna des vomissements qui la sauvèrent. Au milieu de
la chambre sur les pavés, sans réchaud, achevait de se consumer le
charbon que ces deux fous d'amour avaient allumés pour se suicider dans
les bras l'un de l'autre. On dit que Revel s'était marié avant de partir
au régiment et qu'il laisse une veuve et trois enfants dans la
misère. (source le
Bonhomme Normand)
Octobre
1894 - Appel des
conscrits. -
Le
bruit s'accrédite de plus
en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du
12 au 15 novembre. (source
le Bonhomme Normand)
Octobre
1894 - La pêche.
-
Jusqu'au
10 janvier, est interdite
la pêche du saumon, du 20 octobre au jeudi 31 janvier, est interdite la
pêche de la truite et de l'ombre-chevalier ; du 15 novembre au 31
décembre, est interdite la pêche du lavaret. Une mesure d'exception
relative aux arrêtés préfectoraux d'interdiction temporaire de la
pêche, même à la ligne flottante, porte que les carpes, brochets,
barbeaux, brèmes, aloses, perches et gardons pourront être capturés en
tout temps s'ils atteignent 14 cent, de long ; les soles plies et filets,
10 cent, seulement. Les écrevisses à pattes rouges doivent compter 8
cent., et celles à pattes blanches 13 cent, de longueur. (source
le Bonhomme Normand)
Huit
jours, quinze jours se passent, rien n'a encore transpiré. Mais, le 21
septembre, une lettre anonyme est envoyée au parquet. Interrogée, la
fille Dubourg avoue sa faute, mais déclare que l'enfant ne vivait pas
quand il est né, et qu'elle l'a jeté dans la rivière pour faire
disparaître les traces de son déshonneur. Les recherches sont restées
sans résultat. C'est donc seulement pour suppression d'enfant que la
pauvre fille a été condamné à six mois de prison. (source
le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Un écrasé.
- Le
sieur Radulphe, domestique chez M. Ménard, marchand, rue du
Campferme, à Falaise, avait été envoyé faire un chargement de bois
assez important à Lessard. En revenant, on ne sait par quelle
circonstance, le malheureux est tombé sous la roue de sa voiture. Relevé
immédiatement par des témoins de l'accident, il est mort une heure
après à son domicile où il avait été transporté. Cet homme avait 30
ans, marié et père de trois enfants. (source
le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Le froid.
-
Il fait un froid glacial
depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé
et le froid a déjà fait des victimes. (source
le Bonhomme Normand)
Décembre
1894 - Chevaux et
mulets. -
Les propriétaires
de chevaux, juments, mulets et mules devront se présenter a la mairie de
leur commune avant le 1" janvier pour faire la déclaration des
animaux qui sont en leur possession, sans aucune distinction, et en
indiquer l'âge et le signalement. Il leur sera donné récépissé de
cette déclaration. La loi punit d'une amende de 25 fr. à 1,000 fr. le
défaut de déclaration. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - Cheval méchant.
-
Le sieur Pique, palefrenier, était occupé dans la matinée à
faire la litière des étalons, amenés à Guibray, lorsque l'un d'eux lui
saisit le bas du visage dans sa mâchoire, lui faisant une affreuse
blessure. La lèvre inférieure fut arrachée presque complètement, ne
tenant plus que par un lambeau de chair. La blessure est en voie de
guérison. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - Cheval méchant.
-
Le sieur Pique, palefrenier, était occupé dans la matinée à
faire la litière des étalons, amenés à Guibray, lorsque l'un d'eux lui
saisit le bas du visage dans sa mâchoire, lui faisant une affreuse
blessure. La lèvre inférieure fut arrachée presque complètement, ne
tenant plus que par un lambeau de chair. La blessure est
Avril
1895 - Morte en sortant
du salut. -
La demoiselle de Thibout de la Fresnaye, propriétaire à Falaise,
sortait du salut donné en l'église Trinité, lorsqu'elle se trouva
subitement indisposée. Transportée à son domicile, elle y est
décédée deux heures après. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1895 - Ingénieux
voleur. -
Samedi, place du Marché, à Falaise, le sieur Victor Lormelet, 22
ans, marchand de cresson, trouva un porte-monnaie. Il l'ouvrit devant
plusieurs personnes et trouva dedans 3 fr. 50 environ, mais il se garda
bien d'ouvrir le compartiment du milieu. Il alla porter sa trouvaille au
commissariat de police. Quelques instants après une personne venait
réclamer un porte-monnaie. Elle déclara que dans le compartiment du
milieu on trouverait un louis de 20 fr., malgré toutes les recherches, on
ne put rien découvrir. Lormelet, interrogé, nia avoir pris les 20 fr.,
mais la pièce perdue fut retrouvée dans une poche du gilet du marchand
de cresson, qu'on arrêta. (source
le Bonhomme Normand)
Mars
1896 - Ouvrier
infidèle. -
Auguste Leclerc, 49 ans, ouvrier menuisier à Falaise,
était à faire des réparations, pour le compte de son patron, au
château de Latouche, appartenant
à M. de Laval, il a déguerpi un beau jour en emportant divers objets,
linge et effets, pris dans une armoire placée dans un appartement mis à
sa disposition par le propriétaire. Leclerc est, en outre, accusé
d'avoir emporté une table de nuit qu'il avait fabriquée avec le bois de
son patron et durant les heures de travail. Il a été condamné à quinze
jours de prison. (source
le Bonhomme Normand)
Mai 1896 - Les suites de l’inconduite. - Armand Renault, né à Argentan, limeur de scies à Falaise, s'est pendu dans un hangar voisin de sa demeure. Renault s'adonnait à la boisson et c'est dans un accès alcoolique qu'il s'est suicidé. — Le sieur Jules Duval, 29 ans, boucher à Lassy, s'est pendu à une échelle. Duval buvait beaucoup, de plus, ses affaires n'étaient pas très bonnes et tout laisse à supposer que ce sont ces deux causes qui l'ont poussé à se suicider. Il laisse une veuve et deux enfants dont le dernier est âgé de trois semaines. —
Le sieur Alphonse Le Brunet, 50 ans, journalier à Touques, s'est pendu.
On attribue à l'alcoolisme les causes de ce suicide. (source
le Bonhomme Normand)
Septembre 1896 - Mauvais soldats. - Nous avons annoncé l'arrestation de trois militaires du 30e, en garnison à Falaise, pour vol d'argent à M. Loch, employé de la régie, qui les avait invités à boire. Tous
les trois ont comparu devant le Conseil de guerre. Ils ont été
condamnés : Georges Lephilipponnat, à trois ans de prison ; Eugène
Lemarchand, à un an, et Albert Adam, à six mois. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Au lieu d'empocher les pièces alignées sur le comptoir, elle demandait qu'on lui changeât une des pièces pour de la petite monnaie, puis, détournant l'attention du marchand, elle demandait le prix de divers objets. Pendant qu'on lui présentait ces articles, elle subtilisait une ou plusieurs pièces que le marchand remplaçait, croyant à une erreur. Elles ont été pincées à Falaise. La fille Hulot a été condamnée â six mois de prison, sa complice, à quatre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
Voleuse de sucre. -
Une jeune femme de 25 ans environ se présente à Falaise chez les
épiciers et leur demande quelques paquets de 5 kilog. de sucre pour un de
leurs collègues qui en manque. Aussitôt qu’on les lui a remis, elle va les revendre à bas prix. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1896 -
L’hiver arrive. -
Il
a neigé dans le midi et le centre de la France. En Angleterre, il a gelé
assez fort. En Normandie, nous avons eu des pluies abondantes et
persistantes qui ont produit des Inondations. L'Orne a dépassé trois
mètres. Toutes les prairies ont été couvertes d'eau. Entre Mézidon et Beuvron, un train a été arrêté par l'eau. La plupart des hirondelles, sont parties, il ne reste que quelques retardataires. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre 1896 - Chagrin d’amour. - La fille Jeanne Lecourt, 22 ans, servante à Falaise, donnait des signes de folie depuis quelque temps. Samedi soir, elle se rendit au passage à niveau de la route d'Argentan, près Falaise. Elle retira ses vêtements, sauf son corset et son jupon. Puis, voyant arriver le train de Berjou, elle se coucha sur les rails. La
tête et l'un des pieds de la malheureuse furent complètement broyés.
Elle était méconnaissable quand un sieur Roussel l'a retrouvée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Vols à la gare de Falaise.
- Dans
l'espace d'une semaine, on a volé à la gare de Falaise un fût
d'eau-de-vie de cidre et un petit-baril de rhum, le tout pouvant valoir
200 fr. L'enquête a amené l'arrestation de Charles Muller, 28 ans,
journalier à Guibray. Déposé provisoirement au violon, il s'en évade
en descellant un barreau, mais il fut vite repris et cette fois on
l'écroua à la prison. (source
le Bonhomme Normand)
Février
1897 -
Tentative de suicide.
- Le
sieur
Dufour, soldat au 5e de ligne à Falaise, et engagé depuis 15
jours, a tenté de se suicider en se tirant un coup de fusil dans la
poitrine. Fort heureusement, l'arme a dévié et la balle, entrant dans le
bras gauche, est ressortie sur l'épaule. Cet acte de désespoir est
attribué à des chagrins de famille.
(source le Bonhomme
Mars
1897 -
Câbles électriques rompus.
-
Les
cordages servant à l'abattage d'un énorme peuplier près, l'usine de l’électricité
à Falaise, se sont rompus tout à coup et l’arbre a dévié en tombant
et brisé les câbles électriques et le tableau de distribution. La
secousse fut tellement forte qu'un des poteaux supportant les câbles
électriques sur la, côte Saint-Laurent fut renversé, un autre couché,
etc… Les dégâts causés par cet accident s'élèvent, dit-on, à un
chiffre important. (source
le Bonhomme Normand)
Mars
1897 -
Plus de bruit que de mal.
- Deux
vieux bonshommes, de Falaise, les sieurs- Pierre Chesnel, 82 ans, et
Pierre Perrine, cordonnier, 70 ans, ont de fréquentes querelles au sujet
de la séparation de leur cour. Samedi, une nouvelle dispute s'éleva et
Chesnel pour suivit Perrine jusque dans sa maison. Quand il ressortit, il
avait la figure en sang.
Il prétend avoir été battu par Perrine, Celui-ci dit, au contraire, que
Chesnel, en le poursuivant, est tombé et s'est blessé à la figure.
C'est alors que lui, Perrine, a arraché des mains de Chesnel un couteau
qui la blessé. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
Danger des armes à feu.
-
Trois
employés des postes à Falaise étaient réunis dans une chambre, rue
Trinité, quand l'un d'eux prit son revolver, qu'il ignorait être chargé
de trois balles, pour le nettoyer. Pressant imprudemment la gâchette, une
détonation retentit et l'un des jeunes gens était atteint à la jambe
droite. Heureusement, l'accident n'aura pas de suites graves.
(source le Bonhomme Normand)
Avril
1897 -
Querelle sanglante.
- Au
cours
d'une querelle avec le sieur Hippolyte Barré, 66 ans, ouvrier
ferblantier, de passage à Falaise, un journalier de 31 ans, Constant
Bigorne, lui a porté un coup si violent qu'il lui a ensanglanté la
figure et désarticulé la mâchoire. Les blessures de Barré sont graves.
(source le Bonhomme Normand)
Mai
1897 -
Funèbre découverte.
-
On a trouvé,
à Falaise, mort d'une congestion et dans un état de putréfaction
avancée, le sieur Victor Pouclée, 52 ans, né à St-Pierre-d'Entremont
(Orne). Le malheureux avait la tête dérangée, il vivait misérablement,
couchant dans les fermes ou à la belle étoile, cherchant sa vie dans les
tas d'ordures. (source
le Bonhomme Normand)
Janvier
1898 -
Chasse.
- On
annonce la fermeture pour
le dimanche 30 janvier.
(source le Bonhomme
Normand)
Janvier 1898 - Superstitions. - L'année 1897 ayant commencé un vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces douze derniers mois. —
L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de bon
non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange
Gabriel parlant par la bouche de la
Janvier
1898 -
Mérite
agricole. -
Sont
nommés chevaliers : MM.
Bricon, horticulteurs à Caen ; Letellier, pépiniériste à la Maladrerie
; Asselin, agriculteur-pépiniériste, maire de
Mesnil-Robert ; Bourbon, cultivateur à Barbery ; Chollet, agriculteur à
May-sur-Orne ; Lénault, éleveur à Epinay-sur-Odon ; Godillon,
vétérinaire à Falaise ; Le Belhomme, ancien agent voyer, à Lisieux.
Eude, éleveur à Vire. (source
le Bonhomme Normand)
Février 1898 - Infanticides. - Une fille qui était bonne chez un sieur Mallet, à Falaise, vient d'être arrêtée sous l'inculpation d'infanticide. Elle a déjà eu trois enfanta et a récemment accouché d'un quatrième, mais elle refuse de dire ce qu'elle en a fait ou donne de fausses indications aux magistrats. —
On a retiré de l'Orne, à Colombelles, le cadavre d'un enfant
nouveau-né, du sexe masculin. Il avait vécu dix jours environ, on
suppose qu'il a été tué par sa mère. (source
le Bonhomme Normand)
Février 1898 - Infanticide ou suppression d’enfant. - La servante de M. Mallet, propriétaire à Falaise, dont nous avons annoncé l'arrestation sous la prévention d'infanticide ou de suppression d'enfant, se nomme Léonie Racot, elle a 26 ans et est née à la Hoguette. Son crime remonte à la nuit du 22 janvier. D'après cette fille, son enfant serait venu avant terme. Questionnée
sur l'endroit où elle avait placé le débris de son enfant, la fille
Racot a d'abord prétendu l'avoir jeté dans la rivière, puis, ensuite,
l'avoir jeté dans la rue, puis, enfin, l'avoir coupé en morceaux et fait
brûler petit à petit. Aujourd'hui, le parquet doit être fixé, car la
fille Racot a fini par dire la vérité.
(source le Bonhomme
Normand)
Mars
1898 -
Trop de
retard. - Les
pauvres curés de campagne
reçoivent de l'État 225
fr. par trimestre. Les mandats sont signés à la préfecture puis
envoyés aux sous-préfets qui les adressent aux maires afin qu'ils les
fassent parvenir aux titulaires. Pour peu qu'on perde un jour ou deux dans
chaque bureau et que le maire ne soit pas diligent, il en résulte
toujours un retard de quelques jours : c'est admis. Mais on nous affirme
que certains curés de l'arrondissement de Falaise n'ont reçu leurs
mandats que vingt jours après l'échéance : c'est trop. Aussi, les gens
qui ont la manie de voir des juifs partout se demandent s'il ne s'en
trouverait pas soit dans les bureaux de la préfecture soit dans ceux de
la sous-préfecture, heureux défaire droguer les pauvres desservants. (source
le Bonhomme Normand)
Mars
1898 -
Mise en
liberté. -
La fille Léonie
Racot, servante chez M. Mallet, à Falaise, dont nous avions annoncé
l'arrestation sous prévention d'infanticide, vient d'être mise en
liberté. Elle sera poursuivie seulement pour suppression d'enfant.
(source le Bonhomme
Normand)
Mars
1898 -
Non-lieu.
- Dans notre numéro du 18 au 24 février, nous avons mentionné
l'arrestation de la fille Léonie Racot, servante chez le sieur Mallet, à
Falaise, sous prévention
d'infanticide ou de suppression d'enfant. La fille Racot a toujours affirmé
qu'elle avait donné le jour à un fœtus de quatre mois. D'autre part, le
rapport médical n'a pu
Mars
1898 -
Doigt
arraché. -
En voulant changer
la vitesse d'une machine à percer, le sieur Léon Courbion, 28 ans,
ouvrier maréchal à Falaise, a eu le médius pris dans un engrenage et
entièrement arraché. (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1898 -
Destruction des hannetons. -
L'essaimage
triennal des hannetons devant avoir lieu en 1898, un crédit de 1 500 fr.
a été inscrit à cet effet au budget départemental. Le montant des
primes sera de 0 fr. 10 par kilogramme de hannetons ramassés et détruits
en présence des maires ou de leurs délégués, et le paiement en sera
fait sur la production d'un certificat adressé à la préfecture.
(source le Bonhomme
Normand)
Avril
1898 -
Tombé de bicyclette. -
Plusieurs
vélocipédistes descendaient à fond de train la rue de Caen, à Falaise,
quand ils croisèrent un cheval tenu en laisse. L'animal prit peur au
passage du premier cycliste, et se mit en travers de la route. Le cycliste
suivant, précipité sur la croupe du cheval, fit une chute formidable.
(source le Bonhomme
Normand)
Juillet
1898 - Ivrogne
incorrigible. –
Un ancien
clerc de notaire et ancien huissier, le nommé Paulmier, 48 ans, a été
arrêté sur la place du Marché, à Falaise, en état complet d'ivresse.
Il a déjà été condamné vingt-six ou vingt-sept fois pour
ivresse. (source le
Bonhomme Normand)
Juillet 1898 - Chiens et bicyclettes. – Nous avons annoncé dans notre dernier numéro que le sieur Cazenave, 21 ans, paralysé d'un bras, s'était fracturé le crâne, à Falaise, en tombant de bicyclette sur le Grand-Cours. Ce terrible accident est le fait d'un chien venu malencontreusement se jeter dans la roue de la machine du malheureux cycliste. Rappelons
que pour que le propriétaire d'un chien qui a occasionné un accident à
un bicycliste puisse être poursuivi sous la prévention de blessures par
imprudence, il est essentiel
que le juge constate l'imprudence, la négligence ou l'inobservation des
règlements, c'est-à-dire la faute délictueuse dont le prévenu s'est
rendu coupable, il faut, en outre, dit la cour de cassation, que le chien
ait été la cause efficiente de l'accident. (source
le Bonhomme Normand)
Juillet 1898 - Vols à main armée à Falaise. – Le nommé Jean Lepoitevin, 26 ans, chiffonnier, sorti le 15 j u in de la prison d'Alençon, montait le soir la route de Caen avec le sieur Desclos, quand tout à coup il se jeta sur ce dernier et lui arrachant sa montre se sauvait avec. Un
peu plus tard, rencontrant, près du lieu de l'Attache, le sieur Jules
Mogis, il lui arracha sa blouse et le poursuivit le couteau à la main.
Plus loin, ce forcené se précipitait sur le Les
femmes n'ont pas été épargnées. Plusieurs, attaquées violemment par
cet individu, n'ont dû leur salut qu à une personne qui a menacé
Lepoitevin d'un coup de revolver. (source
le Bonhomme Normand)
Juillet
1898 -
Conseil de guerre. –
Le conseil de
guerre de Rouen a condamné à deux ans de prison Alfred Dubois, soldat au
5e régiment d'infanterie à Falaise, pour vol d'une somme de
30 fr. au préjudice d'un autre militaire. (source
le Bonhomme Normand)
Septembre 1898 - Un truc qui réussit toujours. - Le sieur Sosthène Lemaitre-Dupart, 64 ans, cultivateur à Périers, près Douvres, était allé à la foire de Guibray, à Falaise. Un individu, qui lui promit récompense, lui demanda d'acheter pour lui une jument pour le prix de 925 francs. Le sieur Lemaître, en homme obligeant, ne demanda pas mieux que de rendre le service qu'on lui demandait. Il avança les 925 fr. On lui dit alors d'aller conduire la jument à la gare, où on devait en prendre livraison. Mais les deux filous, acheteur et vendeur, ne s'y présentèrent pas. et Lemaître resta avec une jument valant environ 400 fr. sur les bras et 925 fr. de moins dans sacoche. Il
ne manquerait plus que la jument, laissée soit le produit d'un vol.
(source le Bonhomme
Normand)
Novembre
1898 -
Laïcisation. -
C'est en vertu
d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles
communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été
laïcisées à partir du 1er novembre. (source
le Bonhomme Normand)
Novembre 1898 - Excursionnistes en déveine. - Ces jours derniers, Georges Rocher, 14 ans, et Fernand Rocher, 10 ans, quittaient Falaise, où demeurent leurs parents, pour aller faire leur tour de France. Les deux gamins allèrent ainsi jusqu'à Bivilliers, près Tourouvre, où ils ont été arrêtés mercredi de la semaine dernière. Les quelques jours de misère qu'ils ont endurée les ont guéris de leur humeur vagabonde. — Pendant que l'on s'assurait des jeunes bicyclistes, trois
autres arrivaient à Falaise à bicyclette pour voir un camarade. Mais, en
descendant la côte Saint-Laurent, l'aîné d'entre eux, 17 ans,
élève de l'école normale, habitant à Ecouché (Orne), voulut éviter
des enfants couchés au milieu de la route. Il perdit les pédales et,
entraîné par sa machine sans frein, alla se jeter si violemment sur le
mur d'un jardin que trois barreaux de fer de la grille furent enfoncés.
Le malheureux cycliste pouvait être tué sur le coup, par miracle, il en
sera quitte pour quelques jours de repos. (source
le Bonhomme
Décembre
1898 -
Double asphyxie. -
La veuve Desellier, de 40 ans, et
son fils, 22 ans, Commis des contributions indirectes, ont été trouvés
asphyxiés dans leur maison, rue du Cimetière, à Falaise. Sur la commode
se trouvait un revolver, chargé de six balles, destiné à se donner la
mort dans le cas où le charbon n'accomplirait pas son oeuvre. La femme
Desellier était dans l'aisance, mais elle buvait beaucoup et ne pouvait
pas s'en empêcher. Sous l'empire d'une surexcitation alcoolique, elle
aura décidé son fils à mourir aussi.... (source
le Bonhomme Normand)
Février 1899 - Scène atroce. - Dimanche, vers 10 heures du soir, place Reine-Mathilde, à Falaise, faubourg de Guibray, la nommée Aurore Coudray, 48 ans, journalière, rentrait chez elle après avoir passé la soirée dans un café avec un de ses voisins, Louis Delarue, 26 ans, domestique. Au moment où ils traversaient la place, Delarue fut attaqué par deux soldats ivres, les nommés Lenur et Hérouard, qui le menacèrent de coups de baïonnettes. Delarue ayant pris la fuite, les soldats coururent après la demoiselle Coudray, la renversèrent par deux fois sur le sol, la frappèrent à coups de poings, à coups de pieds, et l'assommèrent avec la poignée de leurs baïonnettes. Comme
elle restait étendue sans connaissance, les deux brutes abusèrent
d'elle. Des passants accourus tentèrent en vain de porter secours à la
malheureuse, l'un des misérables, la baïonnette à la main, menaçait
les personnes qui tentaient d'approcher. Le poste de la caserne prévenu
accourut aussitôt et arrêta les deux misérables. (source
le Bonhomme Normand)
Mars 1899 - La neige. - Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mars
1899 -
Scène atroce. - Nous
avons relaté dans notre
numéro du 3 au 9 mars la scène épouvantable qui s'est produite à
Falaise le dimanche 26 février, vers dix heures du soir. La nommée
Aurore Coudray, 48 ans, journalière à Caudet, sortait d'un café de
Guibray, avec le sieur Louis Delarue, 26 ans, domestique, lorsque ce
dernier fut attaqué par deux soldats ivres, les nommés Lenud et
Hérouard, soldats au 36e régiment d'infanterie, à Falaise,
qui le menacèrent de coups de baïonnette. Delarue prit la fuite, les
soldats se ruèrent sur la fille Coudray et l'assommèrent avec la
poignée de leurs sabres et abusèrent d'elle. Des passants tentèrent de
porter secours à la malheureuse, mais l'une des brutes
les menaça de sa
baïonnette. Le poste de la caserne fut averti et arrêta les deux
coupables. Le
conseil de guerre de Rouen vient de les condamner : Lenud, à cinq ans de
travaux publics, et Emile Hérouard, à cinq ans de prison, pour tentative
de viol. (Lenud, en outre, pour outrages par paroles et menaces envers un
supérieur pendant le service). (source
le Bonhomme Normand)
Avril
1899 -
Trop de zèle. - Mgr
Amette, notre nouvel
évêque, a été reçu à Falaise, comme partout d'ailleurs, avec le plus
grand enthousiasme. Deux jeunes gens et un militaire
parlaient entre eux sur le passage de la procession, lorsque le capitaine
des pompiers, en grande tenue, se précipita vers le soldat et le menaça
de lui f...lanquer quatre jours de clou. Pourquoi, d'abord ? Et de quel
droit ? (source
le Bonhomme
Mai 1899 - Logique anglaise. - Nos lecteurs se rappellent qu'à la suite d'un article odieux publié dans « la Lanterne », Mme Paulmier,, femme du député de Falaise, tira plusieurs coups de revolver sur M. Ollivier, secrétaire de la rédaction, qui n'était pas l'auteur de l'article. M. Ollivier n'est pas encore rétabli. Or, comme il était assuré sur la vie à une compagnie anglaise, cette compagnie attaque Mme Paulmier en dommages-intérêts, en disant : « Nous avons assuré M. Ollivier sur la vie alors qu'il était on parfaite santé, Mme Paulmier a détérioré la valeur de notre gage... Elle nous en doit réparation ». M.
Turot, l'auteur de l'article, après avoir exploré, le Tonkin, est parti
pour la Chine et le Japon. (source le Bonhomme Normand)
Juin
1899 -
Orages. - Un
orage à commencé à se faire sentir, mardi, dans le Calvados. A
Falaise, la foudre est tombée en plusieurs endroits. Près de
l'ex-théâtre, des ouvriers maçons ont vu la foudre tomber sur un tas de
sable à moins d'un mètre de deux jeunes gens qui criblaient ce sable. Le
fluide, filant en biais comme une mince ligue de feu, se perdit sur un mur
voisin. Des soldats passaient à ce moment, ils reçurent une forte
commotion et l'un d'eux, le sergent Plantefol, tomba évanoui en arrivant
au casernement de la Belle-étoile. —
Mercredi, c'est la Seine-Inférieure qui a reçu la visite de l'ouragan.
La foudre a mis le feu à plusieurs habitations. Au Havre le tonnerre est
tombé une dizaine de fois. Pas d'accident de personne.
(source le Bonhomme
Normand)
Juin
1899 -
Les pommes.
- La
pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été
préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière.
Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières
pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre.
(source le Bonhomme
Normand)
Juin 1899 - Tramways. - Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux et la gare de la Besace, par Caumont. Si ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les voyageurs ont le temps d’aller à pied. Enfin,
on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de
Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet.
Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (source
le Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Noyée. -
La veuve
Lormier, 67 ans, lessiveuse à Falaise, a été trouvée noyée dans un
lavoir. La pauvre femme avait été vue fortement prise de boisson. On
suppose qu'en voulant se laver les mains et la figure elle sera tombée à
l'eau. (source le
Bonhomme Normand)
Juillet
1899 -
Orages et chaleurs. - Il y a des orages dans le ciel et dans la terre : à Rome, il
y a eu des tremblements de terre ; en Sicile, les laves de l'Etna
menacent —
Vendredi et samedi, des tempêtes de grêle et d'eau ont dévasté notre
région. Le tonnerre a foudroyé des bestiaux, incendié des maisons,
découvert plusieurs églises, renversé des arbres et couché les
moissons. Quantité de vitres ont été brisées, à l'école de dressage
de Caen, il y en a eu 70. Les serres et les cloches à melons ont été
très avariées. A
Venoix. chez M. Levée, 200 cloches ont été brisées. Dans
la montagne de Carlit (Pyrénées-Orientales), 200 moutons et des vaches
ont été foudroyés. Les
départements de l'Eure et la Seine-Inférieure ont beaucoup souffert.
Près de Honfleur, nous avons ramassé des grêlons, ayant la forme d'un
œuf, qui pesaient 15 à 10 grammes, On nous a affirmé qu'il y en avait
eu de 20 et 22 grammes. A
Charlottembourg (Allemagne), la foudre est tombée sur un treillage
métallique sur lequel de nombreuses personnes étaient appuyées. Trois
ont été tuées et quatre blessées grièvement. C'est
à la suite d'une chaleur étouffante que ces orages se sont produits. A
Caen, nous avons eu jusqu'à 34 degrés ; à Paris, 33 ; à Londres, 35.
Et comme les Anglais ne sont pas habitués a ces chaleurs, ils tombaient
comme des mouches et plusieurs chantiers ont cessé de travailler. La
chaleur a été la cause de nombreux décès. On connaît les chiffres des
dégâts pour quelques propriétaires de l'arrondissement de Falaise. M.
Delauge, de Morteaux-Couliboeuf, éprouve une perte de 5 000 fr. ; M.
Mallet, de Jort, 2 000 fr. ; MM. Guérin, Dumont et Liénart, à Beaumais,
2 500 fr., 3 000 fr. et 4 000 fr. (source le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Les orages. -
Nous avons eu
une série d'orages cette semaine. Les dégâts sont nombreux partout. La
tempête a été violente du coté de Veudœuvre-Jort dans le Calvados. Le
tonnerre, la grêle et le vent ont fait rage dans toute cette contrée
sans discontinuer pendant trois heures. La
foudre a tué, à Falaise, six génisses appartenant au sieur
Lemarchand ; à Saint-Pierre-sur-Dives, deux génissons appartenant au
sieur Frémont ; à Orbec, une vache appartenant au sieur Catherine. Il
y a eu plusieurs accidents dans la Seine-Inférieure : à Oissel, c'est un
jeune garçon de 10 ans, nommé Panier, qui a été foudroyé dans les
champs ; à Tourville-la-Rivière, la foudre a tué une jeune fille
dans son lit ; à Elbeuf, un aiguilleur du chemin de fer a reçu une forte
commotion ; à Bolbec, un moissonneur Pierre Joutel, a été tué dans les
champs par la foudre. A
Paris, l'orage a été très violent. La foudre est tombée sur la
fabrique d'ouate pour pansements, de M. Jouaust, rue des Entrepreneurs,
qui a été en partie détruite. Ce sinistre met de nombreux ouvriers sans
ouvrage. Un
terrible ouragan s'est déchaîné sur Tours et les environs. Les dégâts
sont importants. De nombreux arbres ont été arrachés. Le
train de Châteauroux à Tours a subi un retard de trois heures et demie,
par suite d'un déraillement survenu à Esvres, où un poteau
télégraphique, un fil et un arbre avaient été renversés sur la voie
par l'orage. Il n'y a pas eu d'accidents de personnes.
(source
le Bonhomme Normand)
Août
1899 -
Morts accidentelles.
-
Le sieur Désiré Septvents, 25 ans, domestique à Anctoville,
près Caumont-l'Eventé, conduisait une charrette attelée d'un jeune
cheval, quand celui-ci s'emballa soudain. Le malheureux domestique se
précipita à la tête de l'animal pour l'arrêter, mais il tomba et une
des roues du véhicule lui passa sur le bas ventre. Septvents mourait peu
après dans d'atroces souffrances. —
La
dame Girard, née Langevin, 34 ans, cultivatrice à Falaise, se rendait au
marché avec ses deux enfants lorsqu'à l'entrée de la ville le cheval,
effrayé par une voiture de déménagement, fit un écart et jeta la
voiture et ses voyageurs sur le sol. Mme
Girard fut tuée net. Un des enfants est légèrement blessé, le second
n'a rien. (source le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Accident ou suicide. -
La demoiselle
Clémence Bertrand, 62 ans, propriétaire à Falaise, était sortie de
chez elle en disant qu'elle allait faire des commissions. Comme
elle ne reparaissait pas, on fut à sa recherche. Son cadavre n'a été
retrouvé que le lendemain au milieu des rochers de Noron. Sur
le haut du rocher, se trouvaient son chapeau et sa pèlerine. Le corps de
la demoiselle Bertrand portait à la tête et sur le corps des blessures
qui avaient déterminé la mort. Cette demoiselle avait fait des pertes
d'argent. (source le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
L’immoralité à la campagne.
- La
semaine dernière, une fillette de 14 ans traversait le bois du Tertre,
situé à quelques kilomètres de Falaise, lorsqu'elle fit la rencontre
d'un individu qui l'arrêta. Effrayée par les propos qu'il lui tenait, la
pauvre enfant voulut se sauver, mais la brute se jeta sur elle, la
renversa et la violenta au point qu'il en est résulté des
blessures assez graves. —
Depuis deux ans, Victor Pommier, 37 ans, né à
Saint-Germain-de-Tallevende (Calvados), était domestique à Moyon
(Manche), lorsqu'on apprit qu'il attirait à lui des petites filles et
avait récemment commis des attentats à la pudeur sur quatre fillettes de
6, 7, 8 et 9 ans. Pommier n'a pas cherché à nier, au contraire, il a
avoué cyniquement ses actes coupables. (source le Bonhomme Normand)
Septembre
1899 -
Le temps. -
Depuis
samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais,
presque froid. Dans
l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue
sous l'action du soleil. L'hiver
ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les oignons
n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les oignons
sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir.
Voilà pourtant comme se font les prédictions.
Octobre
1899 - Ne
jamais mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce.
- Ce
proverbe sera toujours vrai. Une après-midi, Henri Jardin, 30 ans,
marchand ambulant à Falaise, cognait sur Adélaïde Dugué, 31 ans « sa
dame de compagnie », parce qu'elle ne voulait pas lui donner des
sous pour aller boire. La
sœur de Jardin, la femme Auffray, se porta à son secours, alors tous les
deux se tournèrent contre elle et la fille Dugué mordit même la main
qui venait pour la défendre. Ce n'est pas tout. La femme Auffray et son
mari s'étant barricadés chez eux, Jardin, son frère et la fille Dugué
brisèrent la porte pour flanquer, une danse aux Auffray qui ne sont pas
prêts de se mêler des querelles des autres. Henri
Jardin a été condamné à trois mois de prison, son frère et la fille
Dugué à un mois chacun de la même peine. (source le Bonhomme Normand)
Octobre
1899 -
Morts accidentelles. -
Le sieur
Alphonse Péret, 24 ans, marin à Honfleur, en voulant hisser à bord le
réservoir à crevettes, au large du phare de l'Hôpital, a été atteint
dans le dos par la bôme de son bateau. Le malheureux est tombé à la mer
et s'est noyé. —
Le sieur Jouenne, fort de la halle à Condé-sur-Noireau, qui sortait, le
soir, de chez la dame Martin, sa blanchisseuse, s'est noyé
accidentellement dans le Noireau. On suppose
qu'en rentrant chez lui, trompé par I’obscurité, il sera tombé dans
la rivière où, saisi d'une congestion, il n'a pas tardé à expirer. —
On a trouvé sur la voie du chemin de fer, à la sortie de Falaise, le
cadavre de M. Bisson, marchand de bois et fabricant de caisses à fromages
à Carel, près de Saint-Pierre-sur-Dives. M.
Bisson, en passant la nuit sur la voie, n'avait pas entendu un train de
nuit qui lui a écrasé la tête. (source le Bonhomme Normand)
Novembre
1899 - Du danger de se mêler des affaires des autres.
- Un jour de marché, à Falaise, le sieur Lemarchand, un
lutin de Luc, se trouva tellement ému qu'un brigadier de police fit
mettre sa marchandise en fourrière. Une
femme Bâtard, plus connue sous le nom de Locadie, qui se trouvait aussi
émue que le lutin, prit fait et cause pour lui. Elle em…miella l'agent
et lui offrit même de lui faire baiser sa « patène ». Cette
proposition déshonnête lui a valu quarante-huit heures de prison, plus
cinq francs d'amende pour ivresse manifeste. (source, le Bonhomme Normand)
Décembre
1899 - Plaques de bicyclettes.
- La cour de
cassation a décidé que celui qui, contrairement aux prescriptions d'un
arrêté préfectoral, fait circuler sur la voie publique une bicyclette
dépourvue de plaque d'identité et de contrôle, commet personnellement
une contravention audit arrêté et ne saurait être relaxé pour le motif
qu'il n'était
Janvier 1900 - Parents veillez. - Le 1er de l'an, à Falaise, au Val-d'Ante, le petit Charles Grimoult, 4 ans, étant seul, s'approcha du foyer, une étincelle mit le feu à ses jupons et le pauvre petit fut bientôt entouré de flammes. Un
passant, entendant ses cris, se précipita à son secours et arracha ses
vêtements. L'enfant a été grièvement brûlé aux jambes, au ventre et
à la poitrine. On espère le sauver.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Mars
1900 -
Le scandale de Falaise. -
Plusieurs
journaux ont parlé d'un fait regrettable qui s'est passé dans la petite
garnison de Falaise. La version de nos confrères n'est pas exacte. Voici
les renseignements que nous avons pu nous procurer et nous croyons pouvoir
affirmer qu'ils ne seront pas démentis. —
Le capitaine R…….., du 36e
de ligne, dont le bataillon est en garnison à Falaise, est très connu à
Caen, où il a tenu aussi garnison. C'est un juif dont l'abord n'est certainement
pas sympathique. Deux de ses collègues ne se cachaient pas de l'accuser
d'actes d'indélicatesse. Un sergent-major, excellent sujet, se fit au
dehors l'écho de ces accusations. Le lieutenant-colonel en eut
connaissance et fit mettre en prison le sous-officier. A
ce moment, le capitaine R…..... était malade à l'hôpital. Quand il en
sortit, le lieutenant-colonel, qui avait procédé à une enquête
sérieuse, l'interrogea. Le capitaine, nous affirme-t-on, se justifia
complètement. Des vérifications minutieuses faites de sa comptabilité
et des registres de l'ordinaire de sa compagnie, il était résulté la
preuve que le capitaine R…….. n'avait fait les virements qu'on lui
reprochait. Quant aux autres chefs d'accusation, aucune preuve ne fut
apportée pour les justifier. Il
est inexact de dire que l'affaire ait été étouffée. Le capitaine R…….
n'est pas en fuite, comme on l'a écrit, il est en congé de convalescence
pour deux mois. Ses accusateurs ont été frappés de soixante jours
d'arrêts de rigueur par le colonel, et le sous-officier a été déféré
au conseil de discipline. —
L'émotion causée par l'affaire Dreyfus n'est peut-être pas étrangère
aux sentiments antipathiques éprouvés pour le capitaine R…….. Mais,
s'il est innocent, ce n'est pas une raison, parce qu'il est juif, de le
charger de toutes les iniquités d'Israël.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1900 - L’affaire de falaise.
- Le
capitaine R…….., de la garnison de Falaise, sur lequel ont plané les
graves soupçons dont nous avons parlé dans nos derniers numéros, est
toujours en congé de convalescence. Les
deux officiers accusateurs ont terminé leurs soixante jours d'arrêts
forcés. L'un d'eux, le capitaine S…….., est licencié en droit, il
doit se faire inscrire, comme avocat, au barreau de Paris, pendant ses
deux années de mise en disponibilité. Le
capitaine S…....., comme son collègue R…….., était juif et a
épousé une Juive, mais, depuis son mariage, il s’est fait protestant
pour des raisons que nous n'avons pas à rechercher. Avant de quitter
Falaise le capitaine S…….. a recueilli des renseignements avec
lesquels il espère pouvoir justifier son attitude. On
ne parle plus de l'interpellation qui devait avoir lien à la Chambre au
sujet de cette regrettable affaire. Le député du Calvados, qui devait
prendre la parole, aura sans doute réfléchi que, parfois, le « silence
est d'or ». Il a raison. (Source :
Le Bonhomme
Juin 1900 - Enfant noyé dans un baril. - Les deux jeunes enfants des époux Carel, rue Brette, à Falaise, étaient dans le jardin à jouer. Le plus jeune, un garçon de 4 ans, grimpa autour d'un baril rempli d'eau de pluie et y tomba la tête la première. Lorsqu'on l'a retiré, il avait cessé de vivre. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre 1900 - Deux poids et deux mesures. - Nous avons publié qu'un cafetier de Falaise avait été condamné à 16 fr. d'amende pour n'avoir pas fait à la mairie la déclaration qu'il changeait de rue. Ainsi, à 55 ans, avec un passé irréprochable, on traîne en police correctionnelle un honnête homme et on entache son casier judiciaire d'une condamnation infamante. C'est monstrueux. Mais, puisque l'on applique la loi, pourquoi ne poursuit-on pas les autres cafetiers qui sont dans le même cas ? Il y a donc deux poids et deux mesures, ou, plutôt, la police a ses amis et ses ennemis, — c'est-à-dire ceux qui ne lui rincent pas le bec. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1900 -
Chevaux effayés par des automobiles. -
Lundi,
la dame Gervais, demeurant à Bavent, son jeune enfant et un domestique
revenaient en voiture. Le long de la rivière, près du pont de
Beneauville, le cheval fut effrayé par une automobile allant à toute
vitesse. Il recula et tomba dans l'eau avec la voiture. On eut grand'peine
à retirer Mme Gervais, dont l'état est grave. L'enfant et le domestique
n'ont rien eu. Cet
accident décidera-t-il l'administration à faire mettre en cet endroit
une palissade qui protégera les voyageurs ? —
Mercredi, à Falaise, une trentaine de voitures du 10e
corps d'armée
stationnaient sur la route de Caen, près de l'octroi. Le cheval de l'une
d'elles effrayé par une automobile, s'emballa. La voiture fut renversée.
Son conducteur, un réserviste, employé chez un marchand de porcs de
Thorigny-sur-Vire, fut pris dessous. Il eut trois côtes cassées. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre 1900 - Noce en retard. - Il y avait un grand mariage à Falaise. La cérémonie religieuse était fixée à onze heures. La noce est arrivée à midi. Le curé, après avoir attendu trois quarts d'heure, était parti déjeuner ? Il
n'y a pas eu de messe. La cause du retard serait due, dit-on, au coiffeur
qui aurait perdu la tête en faisant celle de la mariée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1900 -
Disparition. -
Louis Royer, 13 ans, qui était
placé comme apprenti à Falaise, est disparu depuis quinze jours, sans
qu'on puisse retrouver ses traces. Royer ayant perdu une minime somme
d'argent en faisant une course, cette somme lui fut réclamée. Il monta
dans sa chambre, prit sa montre et sa casquette et disparut. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 -
En dansant. - Le
sieur Poirier, 40 ans, ouvrier cordonnier, se trouvait en joyeuse
compagnie dans le débit du sieur Surville, à Falaise. Il était en train
de
Novembre 1900 - L’ami des femmes. - C'est M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire comme avocats et plaider. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1900 - La poste fermée le dimanche.
- A
partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront
fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres
poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés
l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques. — Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute l'après-midi, les dimanches comme les autres jours. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre 1900 - Singulier accident. - Mardi, la dame Massinot, 28 ans, ouvrière, à Guibray, allumait son feu. En cassant un morceau de bois, un éclat sauta sur la cheminée et brisa une bouteille d'essence dont le contenu se répandit sur elle. L'essence prit feu et la malheureuse femme fut environnée de flammes. Son
mari et les voisins accoururent à ses cris et étouffèrent les flammes
qui la brûlaient cruellement. Ses jambes, ses mains, sa figure et un de
ses bras étaient profondément atteints, la peau s'enlevait par lambeaux
avec les vêtements. La femme Massinot, a été transportée à l'hospice
dans un état des plus graves. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre 1900 - Accident de travail. - Un bloc de pierre de 40 cent. cubes environ s'étant détaché de la tranchée du tramway du Val-d’Ante, à Falaise, a atteint un des ouvriers, le sieur Yves Dèrien, 40 ans, et lui a brisé une jambe. (Source : Le Bonhomme Normand) |
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32 - FALAISE - L'Hôpital Civil et les Promenades |
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