1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

Page 3

FALAISE

Canton de Falaise 

Les habitants de la commune sont des Falaisiens, Falaisiennes

Octobre 1875   -   La vie.  -  On a fait un curieux travail sur la longévité comparée de nos départements. Il en résulte que le nombre annuel de décès, à l'âge de 100 ans et au-dessus, est en France de 148. Les départements qui se distinguent par la durée de la vie, sont les suivants : Calvados, Orne, Eure, Eure-et-Loir, Sarthe, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, lndre-et-Loire, Basses-Pyrénées, Maine-et-Loire, Ardennes, Gers, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne.

 

Avril 1876   -  L’ouragan du 12 mars.  -  Voici les pertes officielles pour le département du Nord, occasionnées par l'ouragan du 12 mars : 22 morts 25 blesses et plus de 22 millions de  pertes. 

— Pendant que le temps est au beau fixe dans notre région, il tombe de la neige dans le Midi et de l'eau au centre de la France. La Garonne et la Loire coulent à pleins bords, à Nice, le Paillon a débordé.

 

Avril 1876   -  La maladie de la pierre.  -  La ville de Falaise est décidément atteinte de la maladie de la pierre. Les travaux municipaux en cours d'exécution ne sont pas encore terminés que de nouveaux sont mis en adjudication, seul le pavage des rues est suspendu, par suite de difficultés survenues entre la ville et l'entrepreneur. L'affaire est soumise a l'autorité supérieure.  

 

Juillet 1876   -  Fontaines de Falaise.  -  Dimanche a eu lieu à Falaise, l'inauguration de la fontaine Saint-Gervais. 

La bénédiction de cette fontaine a eu lieu immédiatement après une messe en musique, qui a été célébrée, à midi, en l'église de cette paroisse, messe à laquelle assistaient les autorités locales et les invités de l'administration.  

 

Novembre 1876  -  La neige.  -  La neige a fait son apparition dans notre ville, il en est tombé mercredi soir et jeudi dans la nuit. Hier, les toits étaient entièrement couverts, et le froid persistant l'a maintenue sur la terre. Aujourd'hui, le thermomètre est descendu à 6 degrés au-dessous de zéro.

 

Janvier 1877   -  Permis de chasse.  -  Voici le nombre des permis de chasse qui ont été délivrés par la préfecture du Calvados, pendant l'année 1876 : Arrondissement de Caen, 1 887 ; id. de Bayeux, 933 ; id. de Falaise, 902 ; id. de Lisieux, 1 430 ;  id. de Pont-l’Évêque, 1 137 ; id. de Vire, 683 ; Total, 6 072.

 

Février 1877   -  Carte du Calvados.  -  La carte routière du département du Calvados, dressée par M. l'Agent voyer en chef, vient d'être mise en vente aux prix suivants : un exemplaire non colorié, 2 fr. 50 ; un exemplaire colorié, 3 fr.

Cette carte étant une propriété départementale, sera livrée à MM. les libraires et marchands d'estampes, qui en feront la demande à M. le Préfet, au prix de revient du tirage et par quantité de 25 exemplaires au moins.  

 

Mai 1878   -  Au loup.  -  Vendredi, dans une battue organisée par M. Inselin, lieutenant de louveterie de Falaise, deux louves et un loup ont été tués dans la forêt de Saint-André.  

 

Juin 1878   -  Les suites de l’orage.  -  Un orage très violent a éclaté dimanche dans l'après-midi et a parcouru une partie des arrondissements de Caen, de Bayeux, de Vire et de Falaise. La grêle, qui est tombée dans certains endroits, a causé des dommages assez sérieux aux récoltes.

Grand nombre de communes du canton de Balleroy ont eu beaucoup à souffrir de la grêle qui est tombée en grains d'une proportion énorme, beaucoup de récoltes sont perdues. M. Richomme, qui exploite la ferme d'Hommey, à Livry, a subi une perle de 10 000 fr., et M. Percy une de cinq.

La foudre est tombée à Littry chez M. Bagnollet, maréchal, le fluide est entré par une fenêtre en traversant un carreau, mais pour sortir il a renversé une fenêtre entière.

Du côte d'Ouilly, la grêle est tombée pendant vingt minutes avec une intensité effroyable, et a détruit une très grande partie des récoltes sur une longueur de quatre kilomètres et une largeur de trois kilomètres. La foudre est tombée en plusieurs endroits, mais n'a causé aucun accident.

A Pretreville, un incendie, allumé par la foudre, a détruit un corps de bâtiment à usage d'habitation, appartenant à M. Morin, de Lisieux. Perte du propriétaire, 18 000 fr., assurés. Perte du fermier, 500 f., non assurés.

Au Theil, la foudre a consumé trois mètres de la couverture en chaume de la maison du sieur Boutrois, cantonnier.

 

Juin 1878   -  Les suites de l’orage.  -  De nouveaux renseignements nous parviennent sur l'orage qui a éclaté la semaine dernière sur le Calvados. A Planquery. canton de Balleroy, les débats s'élèveraient à 28 000 francs.

Cet orage a causé aux sieurs Lampérière, Lejemble et Tiphaigne, cultivateurs à Cormolain, canton de Caumont, une perte de 5 800 fr., que ne couvre aucune assurance. La foudre est tombée à Montfiquet, canton de Balleroy, chez M. Désiré Bazire, marchand de bois et charbons, et a mis le feu à un tas de sciures de bois.

Plusieurs communes de l'arrondissement de Falaise, ravagées par la grêle, ont demandé la remise totale de leurs impôts.

 

Mars 1879   -  Un peu de lumière.  -  Les habitants de Falaise se plaignent, avec raison, que l'allée qui conduit à leur gare soit veuve de tout lampion. Ce n'est vraiment pas pardonnable pour une ville que ses lanternes ont rendue célèbre.  

 

Avril 1879  -  Demande de subvention.  -  Le Conseil général, considérant que les demandes de subvention sur les fonds de l'État, pour travaux aux églises et aux presbytères, a été  établi conformément à l'article 2 de la loi du 10 août 1871, en tenant compte de l'urgence de ces travaux, ainsi que des charges et des ressources des communes. Prie M. le Ministre de vouloir bien accorder aux communes les subventions demandées pour travaux aux églises et aux presbytères, à Norrey (Falaise), travaux au presbytère et à l'église. Montant de la dépense 1 050 fr. déficit : 650 fr.

 

Juillet 1880  -  Médailles et lauriers.  -  La musique municipale de Falaise a obtenu au concours du Mans deux médailles en vermeil. Celle de Saint-Julien-le-Faucon a obtenu également deux médailles.

 

Octobre 1880  -  Inondation.  -  Qu'a donc fait notre pauvre France ? Toutes les calamités semblent accumulées sur elle. Presque toute;notre région est sous l'eau, plus loin, nos lecteurs trouveront les désastreux détails de cette crue que nous n'avions pas vue aussi forte depuis vingt ans. L'été a été déplorable. Il n'y a pas de pommes, les récoltes ont été faites dans les conditions déplorables, et si le temps continue, on se demande comment on arrivera à faire, le blé. Les pluies qui ont tombé pendant toute la semaine dernière ont considérablement grossi les cours d'eau de notre département. 

A Falaise, vendredi, le faubourg de la Roche a été complètement inondé. Jamais, au dire des habitants les plus anciens de ce quartier, l'eau n'avait encore fait chez eux de tels ravages et atteint la même hauteur dans les maisons. L'étang de la place du Château a aussi débordé sur le Grand-Cours, mais les eaux n'y ont séjourné que très peu de temps.  

 

Novembre 1880  -  Écroulement d’une maison.  -  Vendredi, à Falaise, une maison s'est écroulée dans la venelle Champion. Par suite des travaux faits par la ville dans cette venelle et la rue des Herforts, le sol du chemin se trouve abaissé de près d'un mètre. Pour mettre au niveau de la route l’entrée et l'aire de la forge du sieur Constant Brimand, maréchal, les  ouvriers ont dû, en creusant, enlever une grande quantité de terre. Les murs, ébranlés par ce travail, se sont alors effondrés, un craquement s'est fait entendre et six ou sept ouvriers  qui travaillaient dans l'intérieur de la forge, n'ont eu que le temps de fuir en toute hâte, quelques instants après, la forge n'était plus qu'un monceau de décombres.  

 

Décembre 1880  -  Une série de désastres.  -  A Pont-d'Ouilly, l'Orne avait envahi les jardins et prairies qui l'avoisinent. A Clair-Tison, le pont était couvert par les eaux qui obstruaient la route. A Falaise, dans la nuit de mardi, l'Ante a débordé et envahi les bas quartiers de la ville, le faubourg de La Roche a été, comme toujours, un des plus éprouvés, les eaux ont endommagé et entraîné, jusqu'au Moulin-Bigot, une faible partie des terrassements de La Roche, qui, il y a quelques semaines seulement, avait subi une inondation semblable.

 

Février 1881  -  Écroulement d’une maison.  -  Jeudi matin, une maison sise à Guibray, près du Champ-de-Foire, appartenant à M. Allain et habitée par M. Lamare, s'est écroulée sous la violence de la tempête qui depuis quelques jours est déchaînée sur la région. Un métier et des marchandises appartenant à M. Lamare ont été enfouies sous les ruine.  

 

Avril 1881  -  Attention.  -  La population de notre département continue à décroître. D'après le tableau du mouvement de la population en 1879, qui vient d’être publié, il y a eu, dans le Calvados, 8 987 naissances et 10 234 décès. L'excédant des décès sur les naissances a donc été de 1 247. C'est le contraire qui  devrait se produire.

 

Avril 1881  -  Une chasse émouvante.  -  Depuis deux mois, un bœuf échappé de l’abattoir s'était réfugié dans les bois de St-André, près Falaise. Toutes les tentatives faites pour s'emparer de l'animal, qui devenait de plus en plus sauvage, avaient échoué. Mercredi dernier, on a résolu de s'en emparer. Après une chasse assez longue, le bœuf a été acculé, mais il a fallu le tuer d'un coup de feu, car le prendre vivant était une chose impossible.  

 

Mai 1881  -  L’incendie du moulin de la vallée.  -  Nous avons parlé de l'incendie de la Vallée, près Falaise. A cette occasion, un des soldats du 36e , le sieur Lamberdière, a été porté à l'ordre du jour du régiment, pour sa belle conduite. Revenant de permission de Versainville, il fut un de ceux qui aperçurent le feu des premiers, il courut au moulin de la Vallée, et armé d'une hache, il n'hésita pas à monter sur le toit où il coupa les poutres et filières qui pouvaient communiquer le feu à une autre partie de bâtiment, qui, grâce à cette précaution, a  beaucoup moins souffert. Des soldats du 36e  et les gendarmes de service qui revenaient de la fête d’Eraines ont aussi prêté les secours les plus dévoués. L'auteur involontaire de cet  incendie, le sieur Besnier, victime lui-même de son imprudence, a été condamné par le tribunal de Falaise à 100 fr. d'amende pour incendie par imprudence.  

 

Juillet 1881  -  Un scandale à Falaise.  -  Ces derniers jours, on s'entretenait beaucoup à Falaise, d'un petit scandale qui se serait produit le jour de la première communion. On prétendait que le matin, avant la messe, un épicier aurait appelé un enfant qui devait communier et lui avait donné un fruit, que celui-ci avait mangé, ce qui l'empêcha d'accomplir son acte de dévotion. Les faits ont été, parait-il, complètement dénaturés. D'abord, l'épicier était absent quand l'enfant s'est présenté à sa boutique, et c'est un commis qui a vendu et non donné le fruit à l'enfant. Il est probable d'ailleurs que cette affaire sera éclaircie prochainement, car le père de l'enfant, qui est un des employés de l'église, ayant interpellé l'épicier avec violence, celui-ci va, dit-on, le poursuivre pour diffamation.

 

Juillet 1881  -  Les chaleurs.  -  La chaleur torride que nous avons éprouvée pendant la dernière quinzaine s'est fait ressentir partout et depuis longtemps on n'avait vu été aussi chaud. A Paris, à la revue du 14, il y a eu de nombreux cas d'insolation, une vingtaine sont fort graves. Les arbres des boulevards ont perdu leurs feuilles comme à l'automne, et dans les rues on enfonçait en marchant sur l'asphalte, amollie par la chaleur. L’eau a failli manquer.

Dans beaucoup de départements, il y a eu des morts subites causées par la chaleur. A Cincinnati, en Amérique, 414 personnes sont mortes de chaleur. Il faut remonter jusqu'en 1793 pour trouver des chaleurs semblables.  

 

Avril 1882  -  Falaise attend sa gare.  -   La bonne ville de Falaise qui depuis longues années réclame la construction d'une nouvelle gare, va-t-elle enfin être au comble de ses vœux ? Ce qui est certain, c'est qu'on s'en occupe. L'autre jour, à Falaise, on a même vu M. le député Enault avec des ingénieurs. On s'est demandé à quoi diable, il pouvait bien leur servir. A moins qu'ils ne l'aient embauché comme gâcheur.  

 

Octobre 1882  -  Apprentis et petits domestiques.  -  Dans notre dernier numéro, nous avons annoncé qu'un certain nombre d'enfants assistés, filles et garçons, ayant, atteint l'âge de treize ans, et sachant lire et écrire, sont à la disposition des personnes qui voudraient les prendre, comme petits domestiques ou apprentis. Il faut s'adresser à la préfecture, service des enfants assistés. Ajoutons que durant l'année dernière, aucune poursuite judiciaire n'a été dirigée contre les 443 enfants assistés, âgés de 14 à 20 ans, placés dans le Calvados. Au 18juillet, 333 de ces enfants avaient déposé 20 040 fr. à  la caisse d'épargne.

 

Octobre 1882  -  L’heure à Falaise.  -  En général, dans toutes les villes, les horloges publiques sont en avance de 5 minutes sur le chemin de fer, cela permet aux voyageurs d’arriver a temps pour prendre les trains. A Falaise, c'est tout le contraire, les horloges publiques retardent sur la gare, de sorte qu'elles font manquer le train aux malheureux qui ont la naïveté de croire qu'à Falaise, les horloges servent à donner l'heure.  

 

Mars 1883  -  Battues. –   A la suite des réclamations de la presse, des battues sérieuses ont eu lieu dans l'arrondissement de Falaise, on a tué 2 sangliers et 4 laies, pleines l'une de 9, une autre de 8, une troisième de 7 et la dernière de 5 petits.  

 

Juillet 1883  -  Affaires de clocher.    La tour de l'église de Guibray a enfin ses cloches, mais ce n'a pas été sans mal. Au dernier moment, un marguillier a encore prétendu qu'elles manquaient de son, et pour s'en assurer voulait qu'on les pesât sur une bascule à bonneterie. Voyez-vous l'effet qu'auraient fait des cloches pesant de 3 à 4 000 livres sur une bascule à bonnets de coton !  

 

Mars 1884  -  Ouvrez l’œil.    A Falaise, sur le bord de la rue dite de La Bouse, conduisant à la caserne de Guibray, un propriétaire a fait creuser un trou où les gens du quartier vont déposer ce qu'ils ont à déposer et faire ce qu'ils ont à faire. 

Est-ce parce que le susdit propriétaire est conseiller municipal que la police ferme l’œil ?  

 

Septembre 1884  -  Attaque nocturne.    La semaine dernière, entre minuit et une heure, du matin, le sieur Bardel demeurant bruyère de Noron, à Falaise, se disposait à rentrer chez lui après avoir bu plusieurs sous de café avec trois individus, parmi lesquels se trouvaient de ses cousins, en arrivant rue des Cordeliers, tous les trois se sont jetés sur Bardel et lui ont pris son mouchoir, qui contenait environ 50 francs.  

 

Mars 1885  -  On ne le fera pas.  -  Il est dit-on, question de mettre à la retraite la mère Toubon, dont la famille, de père en fils et en fille, a occupé la place de concierge du donjon de Falaise, Son successeur serait le concierge du lycée, celui-là même qui a fait, par sa brutalité, déserter le lycée à plusieurs élèves. 

L'autorité ne fera pas cela, parce que ce serait une mauvaise action de renvoyer la mère Toubon, et un mauvais choix que de la remplacer par le personnage en question.

 

Mai 1885  -  Enfin.  -  Le collège de Falaise va enfin être installé dans ses nouveaux bâtiments. L'emménagement sera terminé au commencement de la semaine prochains.

 

Août 1885  -  Fermez vos compteurs.  -  Dernièrement, à la pharmacie Brière, à Falaise, on a constaté que pendant la nuit une souris avait percé un plafond et fait un trou d'un centimètre dans une conduite de gaz. Heureusement le compteur était fermé. Sans cela il y aurait pu y avoir le lendemain une terrible explosion.  

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Juin 1886  -  Cavalcade.  -  Falaise prépare pour le 20 juillet une grande cavalcade, qui aura pour titre : la France et les colonies, composée de 220 personnages, 80 chevaux et 10 chars.

 

Mai 1886  -  Un heureux coup de pioche.  -  M. Delaunay, pâtissier, rue la Pelleterie, à Falaise, faisait la construction d'un four. Dans un mur, on a trouvé trois sacs en toile, fermés avec des branches d'osier, renfermant des écus de six livres, de trois livres et de petits écus de trente sous à l'effigie de Louis XIV. La valeur intrinsèque est d'environ 1 000 fr.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.  

 

Janvier 1888  -  Une sortie déplacée.  -  Nos lecteurs n'ont pas oublié le bruit qu'a fait le mariage d'une jeune fille de  Falaise avec son cousin, un Prussien. Ces jours-ci, la grand'mère de cette jeune personne s'est présentée au confessionnal. On dit que le prêtre aurait refusé de la recevoir, en lui disant qu'elle avait vendu l'âme de sa petite-fille…..

Ces paroles auraient été prononcées devant plusieurs personnes. Nous ne pouvons le croire. Car, que ce soit par le patriotisme ou par la colère de voir une catholique alliée à un protestant qu'il ait été dicté, ce propos n'en est pas moins déplacé, surtout dans la bouche d'un ministre du Seigneur.  

 

Février 1888 -  Tempête et neige.  -  Pendant plusieurs jours, la neige est tombée en abondance un peu partout. Sur plusieurs points de notre région, la circulation a été interrompue et les trains, bien que allégés, ont subi de sérieux retards. Dans certains endroits, on mesure 80 et 90 cent. de neige, un train parti de Falaise pour Berjou est resté en détresse près de Martigny. Des escouades de soldats ont été envoyées de Falaise pour déblayer les neiges que le vent avait poussées dans la tranchée et qui atteignaient une grande hauteur.

Sur la ligne de Paris à Granville, plusieurs trains sont également restés en détresse. Les soldats de Chartres et de Rambouillet ont été réquisitionnés pour aider au déblaiement des voies encombrées.

Dans la Seine-Inférieure, la tempête de neige a causé de sérieux dégâts sur les chemins de fer. Entre Alvimare et Yvetot, la voie a été obstruée par cinq poteaux télégraphiques renversés par le vent. Plusieurs trains ont subi un retard de plus de deux heures.

Même abondance de neige dans le midi de la France. Plusieurs personnes surprises par des tourmentes de neiges ont été ensevelies.

L'Angleterre, l'Autriche, la Suisse et surtout la Russie sont couvertes de neige. Dans beaucoup d'endroits, les habitants sont bloqués.

Cette tourmente de neige a été accompagnée d'un coup de vent qui a fait de grands dégâts sur nos côtes. De mémoire de marins, on n'en avait ressenti un aussi violent. La grève est couverte de poissons et de coquillages roulés sur le galet par la mer en furie. Sur certains points, on les ramasse à pellées. Un trois-mâts norvégien, de 800 tonneaux, à destination de New-York, sortant du Havre,  où il avait relâché, surpris par la tempête, a eu son gouvernail brisé et est venu échouer devant Asnelles. L'équipage, après être resté plusieurs heures sur le pont, couvert à chaque instant par des vagues énormes, a pu gagner la terre à marée basse. Quant au navire, qui était chargé de fûts vides et de lest, on espère le renflouer à la prochaine marée. Le voilier « Pierre Marie », d'Isigny, a été aussi mis à la côte, sous les Falaise de Quineville (Manche).

 

Février 1888  -  L’heure et le temps.  -  Depuis quelque temps, les Falaisiens manquent l'heure de la poste, les Falaisiennes, l'heure de leur rendez-vous, le diable et son train, sans compter ceux du chemin de fer. Ils en mettent la faute sur le dos de cette patraque de saint Gervais, qui retarde de dix minutes. Le pauvre vieux n'y est certainement pour rien. Il est parti au-devant du printemps, car les dictons de saint Médard ne nous apprennent-ils pas que « saint Protais et saint Gervais, quand le temps est mauvais, le beau vont cherchais... ».  Ce n'est pas nous certainement qui l'arrêterons.

 

Février 1888  -  Neige et froid, mort d’homme.  -  La neige couvre encore certains points de notre région. Pendant plusieurs jours, les communications ont été interrompues presque partout. A Falaise, sur la route de Trun, il y a, en certains endroits, un mètre et demi de neige. On a essayé de faire une tranchée, sans y réussir. 

Non loin de Bény-Bocage, on a trouvé dans la neige le corps d'un inconnu mort de froid.  

 

Avril 1888  -  Encore le pétrole.  -  Samedi soir, à Falaise, un incendie s'est déclaré dans une maison, rue des Cordeliers, habitée par le sieur Vaumousse, ferblantier. Dans la journée, le sieur Vaumousse avait transvasé deux fûts, l'un de pétrole, l'autre d'essence, dans des réservoirs placés dans sa cave,  séparée de celle du sieur Chauvel, débitant, par une cloison en planches mal jointes. Les réservoirs n'ayant pas été fermés, le gaz de ces liquides se répandit dans les caves, et lorsque, vers 8 heures, le sieur Chauvel y descendit, la lumière qu'il portait provoqua un incendie. Chauvel a été brûlé au visage et aux mains, mais ses blessures sont sans gravité. Sa femme, qui se trouvait près de la trappe au moment de l'explosion, a  reçu des brûlures beaucoup plus graves. Son état est inquiétant. L'enfant des époux Chauvel a aussi été brûlé au visage. L'explosion a fait sauter la devanture de la salle du café Chauvel et l'incendie s'est propagé dans le magasin Vaumousse. Mais on a apporté de prompts secours et l'incendie a pu être circonscrit dans son foyer. Les dégâts, pour le sieur Vaumousse, sont estimés 3 500 fr., et, pour le sieur Chauvel, à 300 fr. Ce dernier n'était pas assuré.

 

Mai 1888  -  Vol.  -   Stanislas Vendel, 29 ans, et Eugène Poulain,18 ans, sont beaux-frères. Tous les deux habitent Falaise où il sont nés. Ils sont accusés d'avoir, avec escalade, volé en pièces d'argent deux cent cinquante francs. Trois mille francs en or, enfermés dans une petite boîte en carton, et placés à côté, avaient échappé à leurs recherches. Poulain n'a été condamné qu'une fois, Vendel, trois fois, c'est pour cela que ce dernier a été condamné à 6 ans de réclusion et Poulain à 4 ans de prison.  

 

Juillet 1888  -  Chute dans une fosse.  -  Nos lecteurs peuvent voir aux décès que la mortalité sévit à Falaise, avec violence sur les enfants. A l'inhumation de l'un d'eux, la jeune Toutain, un petit enfant de 10 ans s'étant approché trop près du bord de la fosse, glissa et tomba sur le cercueil. On se hâta de retirer le jeune imprudent qui en sera quitte pour la peur.  

 

Août 1888  -  Coups et violences.  -  Mme Bouillon, bouchère sur le champ de foire à Falaise, a été assaillie en l'absence de son mari par un homme qui l'a rouée de coups au point que le sang coulait. Cet homme était ivre. Comme il a déjà été fou, une enquête est ouverte pour savoir s'il a agi par folie ou par vengeance.  

 

Septembre 1888  -  Négligence coupable.  -  Un de nos confrères signale le fait suivant qui, s'il est vrai, devra attirer l'attention de l'autorité militaire. Un jeune sergent réserviste du 36e  de ligne atteint d'une érysipèle de la face, a été expédié dans cet état, de Magny, ou son régiment prenait part aux grandes manœuvres du 3e  corps, à Falaise, son lieu de domicile. En proie à une fièvre intense, par quarante degrés de chaleur, cet infortuné était soutenu par deux camarades et paraissait tout à fait hors d'état de faire ce long voyage. Cependant, il a été obligé d'attendre toute une nuit dans une gare, on n'a pas songé à le faire admettre d'urgence dans un hôpital local.  

 

Octobre 1888  -  Un vieillard involontairement.  -  Samedi l'après-midi, le sieur Louis Boisset, propriétaire à Bonnœil, quittait le marché de Falaise, dans une carriole, a une allure modérée. Arrivé à l'endroit où la rue de Caen forme un coude, le cheval, ayant eu peur d'un âne attelé à une petite voiture, a  fait un écart et a pris le galop. Le sieur Constant Moutier, 74 ans, maçon à Aubigny, qui se trouvait au devant de la voiture, à un mètre environ du bord du trottoir, à reçu dans les reins un coup du brancard gauche de la voiture. Le coup a été si violent que la mort a été instantanée.

 

Janvier 1889  -  A propos de culottes.  -  Il n'y a pas que le tailleur de la Fille du Tambour-major de malheureux, — M. Laurent, culottier, rue de la Pelleterie, à Falaise, l'est aussi. Il avait fait une culotte au sieur Rivière, débitant au Val d'Ante.  « Véyons si a m'va comm' un gant », dit Rivière en enfilant la culotte. Le tailleur le laissa faire et Rivière se sauva avec la culotte sans payer. Le tailleur, pas content, est allé trouver les époux Rivière. C'est la femme qui s'est présentée et a flanqué des coups au culottier et des injures à un agent de police, attiré par la discussion. Conclusion : la femme Rivière a attrapé six jours de prison.

 

Juin 1889.   -   Grave accident.   -   Lundi matin, à Falaise, le sieur Lesage, serrurier, place Belle-Croix, peignait devant sa porte, une grille de fer pesant 600 kil.

Ne lui ayant pas donné assez de pied, elle est tombée sur un homme et sur une femme qui passaient. Ils sont si grièvement blessés que le docteur désespère de les sauver. (Bonhomme Normand)

 

Août 1889.   -   Un sergent condamné.   -   Le conseil de guerre vient de condamner à 7 ans de réclusion, avec dégradation militaire le sergent Hautot, du 5e de ligne, en garnison à Falaise. Ce sous-officier, employé au service du tir, profitait de ses fonctions pour vendre à des brocanteurs du plomb qu'il prétendait provenir du tir, et qu'en réalité il détournait au préjudice de sa compagnie.

Il avait en outre dérobé huit cartouches Lebel et en avait enlevé la poudre. Il déclare qu'il avait « offert » des cartouches Lebel à des officiers de la territoriale de son régiment. Deux de ces officiers reconnaissent, en effet, qu'Hautot leur avait fait des propositions de ce genre. On avait alors brûlé cette poudre, mais on ignore ce qu'est devenu le reste. Cependant, on ne croit pas qu'Hautot soit un espion ou un traître. ( Bonhomme Normand)

 

Août 1889.   -   Vol à l’américaine.   -   Il y a encore des gens qui se laissent duper par les voleurs à l'américaine, se donnant comme de riches étrangers embarrassés d'une valise pleine d'argent.

Avec l'aide du dupé, on enfouit la valise en lieu sur, puis on s'en va. Soudain, le gros marchand se rappelle qu'il a besoin de son argent et envoie le dupé le chercher, mais, par précaution, exige que celui-ci laisse en gage sa sacoche. Le naïf y consent, va déterrer la valise et quand il revient ne trouve plus personne.

Un sieur Aunay, de St-Jacques de Lisieux, s'est ainsi laisse enlever 600 fr. à la foire de Guibray. ( Bonhomme Normand)

Août 1889.   -   Les voleurs de chevaux.   -   A la foire de Guibray, les filous out inauguré un nouveau genre de vol. Un cultivateur qui met un cheval en vente voit arriver un premier individu qui se donne comme commissionnaire et veut acheter le cheval pour le compte d'un monsieur fort riche qui n'est pas connaisseur. Il donnera bon prix, moyennant une remise.

On discute, arrive un autre particulier, le monsieur fort riche lui-même, sans discuter, il achète le cheval 800 francs par exemple. Il va payer, mais veut, avant, se défaire d'un cheval d'une grande valeur qu'il a sur la foire.

Alors arrive un troisième larron, qui dit au monsieur fort riche : « Décidément je tiens à votre cheval, j'en donne 850 fr. » « Non, répond l'autre, c'est 900 » Puis, s'adressant au cultivateur, il lui dit : « Venez au café, je vais vous payer » Tout le monde se rend au café. Là on vante les qualités du fameux cheval de 900 francs, et les compères arrivent à décider le cultivateur à consentir à l'échange suivant : Il donnera son cheval au troisième personnage et prendra celui du monsieur riche, auquel il verse 100 fr. de suite pour compléter les 900.

Le marché est donc conclu. Alors, sous divers prétextes, les filous disparaissent. Le cultivateur inquiet va pour reprendre son cheval, mais, à la place, il en trouve un autre bon à conduire chez l'équarrisseur. 

Trois cultivateurs, à la foire de Guibray, se sont fait ainsi voler leurs chevaux.

Ce sont les sieurs Isidor Pitel, 46 ans, de St-Maurice-du-Desert (Orne) ; Émile Lefèvre, 30 ans, de Commeaux (Orne), et Jules Prunier, 34 ans, de la Chapelle-Engerbold ( Calvados).

Le cheval de Pitel a été retrouvé et l'un des voleurs pincé. Il a déclaré se nommer tantôt Robert, tantôt Dubois et être né à Barcelone ( Espagne), et puis, c'est tout Pitel était si content de retrouver son cheval, qu'il ne savait lequel embrasser, la bête ou le commissaire. Il s'est décidé enfin et a embrassé son cheval sur les deux ... fesses. ( Bonhomme Normand)

 

Novembre 1889.   -   Un soldat pas gêné.   -    A Falaise, un militaire du 5e de ligne, après avoir bu outre mesure, entra sans aucune permission dans un jardin du Val-d'Ante, se débarrassa de ses vêtements, garda seulement son pantalon, puis se coucha.

La propriétaire du jardin alla se plaindre. Mais le militaire résista aux agents et au garde champêtre. Il mordit même ce dernier à la main. Enfin, on put s'en rendre maître. C'est un déserteur récemment amnistié. ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1889.   -   Accident de voiture.   -   Ces jours derniers, le sieur Legrand passait en voiture, avec deux dames, rue d'Argentan, à Falaise. Au même moment, un camion, lourdement chargé, venait en sens inverse, et, à côté de ce camion, passait une femme poussant une brouette. Le sieur Legrand voulut éviter la brouette, mais il ne put éviter le camion contre lequel sa voiture alla heurter et se brisa.

Le sieur Legrand a été blessé légèrement à la tête et a eu l'épaule droite luxée. ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1889.   -   Falaise terrorisé.   -   Les malfaiteurs continuent à mettre les maisons au pillage. Chez les époux Vauvert-Fourneaux, rue Blâcher, absents depuis quelques jours, les voleurs ont tout visité et ont enlevé des titres, 507 fr. d'argent, des papiers, du vin et des liqueurs.

Plusieurs autres maisons de la ville ont été l'objet de tentatives semblables.

-        Lundi la nuit, des malfaiteurs ont coupé la longe qui retenait le cheval de M. Crespin, entrepreneur. Celui-ci est arrivé au moment où les voleurs emmenaient le cheval, ils se sont enfuis.

-       Mais ce n'est pas tout. Enhardis par l'impunité, les malfaiteurs agissent en plein jour. Lundi, dans l'après-midi, Mme Pilet, débitante de tabac, promenait ses deux enfants dans un chemin aboutissant à la route de Caen, lorsqu'un homme se jeta sur elle, la prit à la gorge et lui arracha l'une de ses boucles d'oreille. La malheureuse femme était déjà toute noire, lorsque aux cris de ses enfants, une personne qui était en voiture descendit à son secours et a mis le malfaiteur en fuite. ( Bonhomme Normand)

 

Mars 1890  -  Soldats ivres.  -  Quelques soldats de la garnison de Falaise se trouvant samedi en état d'ivresse, ont parcouru la nuit, les rues de la ville en lacérant les portes avec leurs sabres-baïonnettes. On dit aussi qu'ils auraient blessé grièvement un garçon boucher. Ces ivrognes vont passer en conseil de guerre.  

 

Avril 1890  -  Parents, veillez.  -  On ne saurait trop recommander aux parents de ne pas laisser, quand ils s'absentent, d'allumettes à la portée de leurs enfants. La semaine dernière, à Falaise, rue Victor-Hugo, les époux Denis étant sortis, leurs enfants mirent le feu à une paillasse en jouant avec des allumettes. Les voisins purent heureusement éteindre ce commencement d'incendie.  

 

Juin 1890  -  Chute dans un escalier.  -  La semaine dernière, à Falaise, un grave accident s'est produit caserne Chazot. M. Klaeylé, chef armurier au 119e de ligue, montait l'escalier qui conduit à sa demeure, en compagnie de son jeune enfant, âgé de trois ans, lorsque ce dernier, se penchant pour regarder à travers les barreaux de l'escalier, tomba dans le vide la tête sur le pavé. Le malheureux père ne put retenir son enfant dont l'état est grave.

 

Juin 1890  -  Les bohémiens.  -  La semaine dernière, à Falaise, pendant trois jours consécutifs, la gendarmerie et la police ont dû expulser des bandes de bohémiens qui s'étaient installés route de Caen.  

 

Juin 1890  -  Gare aux poches.  -  Les pickpockets continuent leurs exploits dans le Calvados. La semaine dernière, à Falaise, ils ont entouré le sieur Bocage, propriétaire à Vignats, et lui ont enlevé sous sa blouse un portefeuille contenant une somme de 300 francs.  

 

Août 1890  -  Libération de la classe 1885.  -  Les troupes de cette classe seront libérées le 25 septembre prochain. Celles des colonies le 1er janvier.

 

Août 1890  -  Les pommes de terre.  -  La maladie qui rendra la récolte presque nulle, cette année ne sévit pas seulement en France. En Irlande, dans le district de Timoleaque, 3 000  personnes sur 8 000 sont atteintes de diverses maladies occasionnées par des pommes de terre mauvaises. 

 

Août 1890  -  La foire de Guibray.  -  Cette foire, pour n'avoir pas son importance d'autrefois, est encore une des plus suivies de la région pour la vente des chevaux. A la dernière foire, il y avait 3 500 chevaux et, 1 400 bœufs et vaches.

 

Octobre 1890  -  Immoralité.  -   Deux femmes de mauvaise vie de Falaise, les nommées veuve Viel et Léontine Adam, ont été arrêtées sous l'inculpation d'excitation d'une fille mineure à la débauche et d'outrage publie à la pudeur. 

Le nommé François Alphonse, 26 ans, né à Villers-Canivet, journalier, Grande-Rue, à Lisieux, a été arrêté pour excitation de mineures à la débauche.  

 

Octobre 1890  -  Récompenses.  -   M. Henri Le Doré, 16 ans, ouvrier mécanicien à Lisieux, a reçu une médaille pour avoir, le 26 juillet, exposé sa vie en sauvant un homme qui s'était jeté dans la Touques avec l'intention de se détruire.

— Même distinction à M. Alphonse-Guillaume Therin, employé d'octroi à Caen, pour avoir, le 2 juillet, couru les plus grands dangers en voulant maîtriser une vache furieuse.

— Mention honorable à !a dame Deslandes, garde-barrière à Falaise, pour avoir porté secours à une jeune fille qui se trouvait dans une voiture dont le cheval s'était emporté.  

 

Octobre 1890  -  Accident au tir de Falaise.  -  Les réservistes de la 4e compagnie du bataillon du 36e de ligue, en garnison à Falaise, exécutaient leur tir à la cible au fusil Lebel, à 600 mètres. 

Une balle, ayant rencontré un des montants de la cible ou une pierre, est venue, par ricochet, frapper au bas des reins le sergent Goué, de l'active de cette compagnie, qui se trouvait dans un des trous destinés aux marqueurs. Après avoir arraché un morceau de la tunique et de la chemise, la balle aplatie a labouré les chairs et déterminé une plaie confuse. 

Un premier pansement ayant été fait sur place, le blessé a été ramené à la caserne. Une quinzaine de repos suffira pour son rétablissement. Détail applicable à la force de projection : le sergent Goué ne s'est aperçu de l'accident, qui aurait pu lui briser les reins, que quelques instants après qu'il s'est produit.  

 

Décembre 1890  -  Le froid.  -  Le froid est général. En Russie, il est à peu près du double plus fort que celui que nous éprouvons. On signale la mort de nombreux bestiaux, et, dans les steppes, plusieurs caravanes dont les voyageurs et les chevaux seraient également morts gelés. A Valladond [Espagne], au moment où on relevait la garde, une sentinelle de nuit a été trouvée morte de froid.

 

Décembre 1890  -  Mort subite.  -  La semaine dernière, à Falaise, le nommé Louis Lemaitre, 82 ans, commissionnaire en bestiaux, bien connu des bouchers de cette ville, est tombé mort dans le sentier nommé Sur-le-Pré, conduisant du faubourg de la Roche au Val-d Ante. Depuis plusieurs jours, il était indisposé et se plaignait du froid.

 

Janvier 1891  -  Un homme dévot.  -  Le nommé Besnard, 40 ans, demeurant à St-Pierre-Canivet, affectait une grande dévotion. Il se prosternait dans les églises de Falaise, et, en plein jour, il en sortait avec une ou deux chaises qu'il avait volées. La police fit une enquête et, mardi de la semaine dernière, Besnard été arrêté au moment où il sortait de Saint-Gervais. Besnard a fait des aveux. 

 

Janvier 1891  -  Importante arrestation.  -  Depuis longtemps, le parquet du Havre faisait rechercher Julien Boutigny, se disant marchand de grains, originaire de Rosnay (Orne), demeurant à Honfleur, connu dans notre ville pour avoir dupé pas mal de gens. 

Cet individu, qui n'est autre qu'un habile filou, a commis de nombreuses escroqueries et savait se dérober avec soin aux recherches de la gendarmerie, mais il était introuvable. Enfin, la police, ayant appris la présence de Boutigny à Falaise, se mit en campagne et ne tarda pas à le pincer au moment où il décampait.

 

Janvier 1891  -  Un mitron enragé.  -  Le nommé Roger, garçon boulanger chez le sieur Bellou, à Falaise, surpris ces jours-ci par sa patronne la main dans la caisse, la frappa, et le sieur Bellou eut beaucoup de peine à le mettre dehors. Il revint la nuit et égorgea trois poules dans le poulailler de son ancien patron. Il a été arrêté.  

 

Janvier 1891  -  Pas d’argent, pas de messe de minuit.  -  Il y a, dans l'arrondissement de Falaise, un curé qui a de drôles d'idées. Quelques jours avant Noël, il dit à ses ouailles : « Si vous voulez que je vous dise la messe de minuit, il me faut cinq francs pour le luminaire. »

La quête n'ayant produit que deux sous, il n'y a pas eu de messe de minuit. 

Ces jours-ci, décédait un personnage influent de la commune. Des musiciens voulurent entrer dans l'église avec leurs instruments. Le curé s'y opposa en disant : « Ces instruments-là font danser les femmes et les filles prostituées le jour de la fête patronale, ils ne peuvent entrer dans l'église. »  Les musiciens et leurs instruments restèrent dehors.  

 

Février 1891  -  Idées de femme grise.  -  Vendredi, à Falaise, la fille Levillain, 38 ans, qui habite Guibray, étant grise et voyant passer à cheval le lieutenant-colonel du 36e de ligne, s'élança à la queue du cheval, où elle se cramponna à deux mains pour se faire traîner un instant. Puis, voyant une voiture, elle bondit dedans et effraya le cheval. La voiture se brisa et l'animal, entraînant l'avant-train, alla enfoncer la devanture du magasin de Mme Marland, couturière à Guibray. La fille Levillain a été arrêtée. Elle a deux enfants qui ont été mis à l'hospice.

 

Février 1891  -  Grève dans le Calvados.  -  Cet hiver, les fabricants de bonneterie de Falaise avaient diminué les heures de travail de leurs ouvriers. La semaine derrière, ils voulurent diminuer les prix. Les ouvriers, hommes et femmes, au nombre, de 400 environ, refusèrent et se mirent, en grève. 

Plusieurs réunions ont eu lieu, à la sortie, les grévistes parcouraient les rues en chantant la Marseillaise. 

Dimanche, les fabricants se sont réunis et ont fait droit, même au delà, aux réclamations des ouvriers. Le travail est repris, et tout va aujourd'hui pour le mieux. 

 

Mars 1891  -  Le feu.  -  Depuis un mois, on ne compte pas moins de dix incendies dans les vignons et herbes entourant Falaise. Ces jours-ci, les pompiers de Falaise ont travaillé de 7 heures du soir à 3 heures du matin, sans que le propriétaire, sans doute trop ému, ait eu la générosité d'offrir un verre de cidre aux travailleurs.

 

Juin 1891  -   Le tramway.  -  Le conseil général aura à examiner, dans sa prochaine session, un projet de tramway de Falaise à Caen. D'après ce projet le tramway partirait de la gare, passerait par la porte Lecomte,  à Saint Laurent, traverserait la ville, où seraient établis deux garages, et couperait au pied du Mont-Myra pour gagner la route d'Harcourt et suivre son trajet. La route de Caen étant propriété nationale ne peut être utilisé pour l'établissement de ce tramway. Deux gares serait établies dans la ville, une sur le Marché, l'autre près de la  Mairie.  

 

Octobre 1891  -  Les réservistes.  -  Les « treize jours », qui en feront, à l’avenir quatorze, sont sous les drapeaux. Les hommes incorporés au 5e portent le numéro 205 et ceux du 36e le 236. 

Ces régiments mixtes sont destinés à doubler, en cas de guerre, notre armée de première ligne. 

Ces hommes vont partir en campagne et se rencontreront à mi-route de Falaise, entre Bretteville et St-Sylvain, avec le 236e qui représentera l'ennemi.  (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Adultère.  -  Marie Coisel, femme Boufaré, née à Vaudeloges, journalière à Falaise, et Léon Margueritte 39 ans, ouvrier bonnetier à Falaise, ayant été pinces en flagrant délit d'adultère, ont été condamnés : la femme Boufaré, à quatre mois de prison ; Léon Marguerite, à trois mois. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Est-ce la fin du monde ?  -  Inondations dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Nécrologie.  -  M. J. Esnault, ancien maire de Falaise, ancien député, est décédé lundi dernier.  (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1891  -  Tentative de suicide.  -  La semaine dernière, le nommé Charles Girardin, sergent rengagé au 36e  de ligne, à Falaise, a tenté de se suicider en se tirant deux coups de fusil dans la tête. La première balle, ayant dévié, s'est logée dans le plafond. Girardin a rechargé son arme et s'est tiré un second coup sous le menton. Le projectile a brisé le maxillaire inférieur, produisant une plaie large d'environ 3 centimètres. L'état de Girardin est grave. Avant d'accomplir sa funeste résolution, il avait écrit plusieurs lettres à ses parents et à ses supérieurs.  (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1891  -  L’électricité.  -  Elle va, assure-ton, bientôt éclairer Falaise et Honfleur. Et à Caen, quand ?... (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1891  -  Pauvres petits.  -  Lundi soir, deux enfants, un garçon de 10 ans et une petite fille de 7 ans, se présentèrent chez une femme, demeurant rue Brette à Falaise, et lui demandèrent de leur indiquer le chemin pour se rendre à la ferme de la Rançonnière, qui se trouve aux environs de Falaise. Apitoyée par leur état, cette dame, les voyant seuls et sans asile, les conduisit à la gendarmerie. Ils furent ensuite menés à l'hospice où on les a réconfortés et soignés. D'après leur récit, leur mère habite à Montpinçon, section des Autels-St-Bazile. 

Lundi, elle leur dit de partir pour aller trouver leur père qui travaille à la ferme de la Rançonnière, chez un sieur Couvrigny. Les deux pauvres petits marchèrent toute la journée sans rien manger, et, le soir, arrivèrent à Falaise, couverts de boue et exténués. (source le Bonhomme Normand) 

 

Février 1892  -  La neige.  -  Mardi, l'hiver a fait sa rentrée. La neige est tombée en abondance. Mercredi, il y en avait une couche de 25 centimètres dans les rues de Caen. Dans les campagnes, la neige amoncelée rendait la circulation difficile en certains, endroits.  (source le Bonhomme Normand)

 

Février 1892  -  Récompense.  -  Une mention honorable a été décernée à M. Adrien Manchon, agent de police à Falaise, a arrêté un cheval emporté, attelé a une voiture.  (source le Bonhomme Normand)

 

Avril 1892  -  Erreur malencontreuse.  -  Jules Delaunay, carrier, rue Brette, à Falaise, s'était rendu un de ces soirs au bureau de police pour prier les agents de l'aider à faire rentrer sa femme au logis conjugal, celle-ci l'ayant quitté à la suite de mauvais traitements. Delaunay, qui était en état d'ivresse, se trompa de porte et monta dans l'escalier de la sacristie de Saint-Gervais où il fit un tel tapage qu'un agent vint le faire descendre, l'ivrogne l'insulta grossièrement, il fut incarcéré, et le lendemain, le commissaire profita de ce qu'il l'avait sous la main pour l'interroger au sujet d'un vol commis il y a quatre ans, à St-Martin-de-Mieux, et dont on le soupçonnait d'être l'auteur. Delaunay a avoué avoir commis ce vol et un vol de bois à Falaise. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1892  -  Morte brûlée.  -  Vendredi, à Falaise, Mme Amédée Mériel retirait de sur le feu une préparation d'encaustique, la flamme gagna le liquide en ébullition et le feu se  communiqua à ses vêtements. Elle appela au secours. Son mari accourut immédiatement. Il fit tous les efforts possibles pour conjurer le danger et fut lui-même très grièvement brûlé  aux mains en essayant d'arracher les vêtements de sa femme. Ce n'est que par lambeaux que les habits de la victime ont pu être enlevés, et chaque morceau d'étoffe entraînait un lambeau de chair. Mme Mériel est morte samedi après d'horribles souffrances. Elle était âgée de 44 ans, elle laisse trois enfants.  (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Vélocipédie.  -  Course de Paris à Nantes. Ordre d'arrivée à Paris : MM. Allard, arrivé à 2 h. 19 du matin ; Meyer, 4 h. 13 ; Robin, 3 h. du soir ; Leralu, 6 h. 20 ; Picot, 7 h. 45. 

M. Leralu, de Falaise, 4e, après avoir parcouru par erreur 30 kilomètres de plus.  (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Chute grave.  -  Jeudi, pendant les courses vélocipédiques de Falaise, le nommé Chapelain, caporal au 36e de ligne, est tombé du haut du Château, au milieu du chemin qui conduit à La Roche, et qui passe sous le donjon. Le major du régiment a constaté une fracture du crâne.(source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1892  -  Une nouvelle grève.  -   Les habitants de Falaise, furieux contre tous ceux qui s'opposent au fonctionnement de l'électricité toute prête à marcher, se vengent en chantant, en criant et en éteignant le gaz. Chacun s'éclaire comme il peut : avec des pétoches et des lampions, mais pas avec les lumières de l'administration qu'ils accusent d'être un peu la cause de cette affaire ténébreuse.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1892  -  L’électricité.  -  Les habitants de Falaise, plus heureux que nous, ont enfin vu, samedi dernier, leur ville éclairée à l'électricité. Peut-être que cela ne durera pas, car il y a dans ce pays, comme partout ailleurs, des ennemis du progrès, qui mettent tout en oeuvre pour l'arrêter. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1892  -  Marcheurs.  -  L'autre dimanche, deux jeunes gens caennais, MM. Fernand Daragon et Gaston Fournier, ont fait à pied, le record de Caen à Falaise, en moins de 5 heures. La distance est de 8 lieues et demie. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Chasse à l’alouette.  -  Se basant sur ce fait que l'alouette serait un oiseau de passage et que sa chasse est une ressource pour quantité de malheureux, M. Engerand, député, a déposé à la Chambre un projet de loi tendant à autoriser en tous temps la chassé, à l'alouette au moyen de filets. Nous doutons que ce projet soit adopté, tous nos députés étant chasseurs. (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1892  -  Gars d’Falaise, où qu’est ta lanterne ?  -  A la suite de notre réclamation, le maire de Falaise avait fait placer au-dessus des matériaux déposés devant sa porte une lanterne avec une chandelle allumée. Elle a brillé pendant huit jours, puis après la lanterne était toujours là, mais plus de chandelle dedans, (comme jadis). Le maire de Falaise est bien de son village. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Éclipses de lumières.  -  Mardi, à sept heures du soir, la ville de Pont-l’Evêque est tombée dans les ténèbres. Eclipsé de gaz ! Il a fallu allumer des chandelles. Il en est résulté des incidents agréables pour les uns, désagréables pour d'autres. 

Le maire de Falaise fait en ce moment réparer ses immeubles. Il a raison car cela donne du travail. Mais la voie est pleine de décombres et pas une lanterne n'en indique, la nuit la présence aux passants. Est-ce que procès-verbal lui a été dressé ? (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Les bouilleurs de cru.  -  Nous avons annoncé que la Chambre avait voté la suppression du privilège des bouilleurs de cru auxquels il ne serait plus accordé que 10 litres d'alcool comme consommation personnelle. 

Il se pourrait que la Chambre revienne sur cette décision. Mais ce qui paraît bien acquis, c'est l'élévation du droit sur l'alcool de 156 à 235 fr. l'hectolitre et l'élévation des licences des débitants. Par contre, l'Etat abandonne ses droits sûr les boissons. (source le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1892  -  Tour de force.  -   Au concours micrographique à Paris, organisé par le journal l'Éclair, M. Etienne, comptable à Falaise, a obtenu un diplôme de la classe pour une carte postale contenant 6 000 mots. (source le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1893  -  Récompenses.  -  daille d'argent à M. Pierre Wibaille, courrier convoyeur à Falaise.  

Médaille de vermeil à M. Victor Legras, ouvrier ébéniste, depuis quarante-neuf ans, dans la maison Sansrefus, rue Froide à Caen.

Médaille de bronze à MM. René Roudel, chef d'équipe à Bretteville-Norrey ; Charles Jacquemin, facteur-chef à Falaise ; Pierre David, garde-barrière à Mézidon ; Louis Le corps, sous-chef de gare à Mézidon, et Léonce Falue, facteur ruraL à la Délivrande.

Des mentions honorables sont décernées à MM. Julien Dufay, sous-lieutenant, et Louis Tardif, sergent des sapeurs-pompiers de Touques : courage et dévouement dans de nombreuses circonstances, notamment en combattant un violent incendie le 15 octobre 1892.

Un témoignage officiel de satisfaction a été décerné à M. Paul Herrier, ouvrier lithographe. C'est ce jeune homme qui a si courageusement sauvé, dans l'Orne, la dame Hippolite, coupeuse chez M. Benoist, le 20 novembre 1892. (source le Bonhomme Normand)

 

Février 1893  -  Les voleurs de vaches.  -  Jeudi, à Falaise, on a trouvé dans l'herbage de la veuve Delange, une génisse qu'un voleur y avait abandonnée.  (source le Bonhomme Normand)

 

Avril 1893  -  Encore le pétrole.  -  Un commis du sieur Lepainteur, quincaillier, rue d'Argentan, à Falaise, le nommé Louis Michel, emplissait une lampe à pétrole, lorsque tout à coup le liquide s'enflamma et communiqua le feu au réservoir à pétrole placé dans la boutique. En quelques instants, l'appartement fut rempli de flammes. Les dégâts s'élèvent à 6 000 fr.  Le sieur Michel a été assez grièvement brûlé à la main gauche. (source le Bonhomme Normand)

 

Mai 1893  -  La sécheresse.  -  Dimanche, dans toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque de Bayeux, prescrivant des prière pour obtenir la Cessation de la sécheresse. (source le Bonhomme Normand)

 

Mai 1893  -  Mandats-Poste.  -  Sous peu, le paiement des mandats-poste pourra être fait à domicile par les facteurs. (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre. (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  A propos de sécheresse.  -  La plus grande que nous avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et, pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop avancés, donnèrent peu de fruits. (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Incendie.  -  Une lampe-veilleuse s'étant renversée a mis le feu aux rideaux du lit des époux Lefèvre, boulangers à Falaise. Lefèvre tenta vainement d'arrêter ce commencement d'incendie en arrachant les rideaux, le feu se communiqua à la literie et M. Lefèvre n'eut que le temps de se sauver après avoir fermé toutes les portes afin d'éviter les courants d'air. Pertes. 2 000 fr. (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Sécheresse.  -  M. Le Comte, conseiller général, vient d'avoir une excellente idée. Il a envoyé aux maires de l'arrondissement de Falaise le modèle d'une demande de dégrèvement de l'impôt foncier à adresser aux préfets par les cultivateurs ruinés par la sécheresse. (source le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Les fourrages.  -  Une circulaire ministérielle indique de ne pas acheter le foin à plus de 100 fr., les 1 000 kilos quand les grains, les tourteaux et autres résidus, tels que drèches, pulpes, etc…….., peuvent donner l’équivalent en nourriture à un prix moindre. 

— On peut donner les feuilles d'arbres aux bestiaux, elles ont la valeur de la luzerne. Ne pas donner de châtaigniers, pas, de feuilles de noyers, elles tarissent le lait. Ne pas donner de très jeunes feuilles, elles nuisent à l'arbre et donnent la maladie du bois aux animaux. (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Incendie.  -  Vendredi l'après-midi, un violent incendie s'est déclaré dans les magasins de MM. Baloud, frères, fabricants de bonneterie, faubourg Guibray, à Falaise. Le feu a pris naissance dans un bâtiment renfermant de grandes provisions de coton en caisse. Les dégâts dépassent 30 000 fr. 

Les versions les plus diverses circulent sur la cause de ce sinistre. La malveillance paraît y être étrangère. On suppose qu'une caisse de coton aura pris feu, surchauffée qu'elle a pu être par la température. (source le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  Histoire d’un suicide.  -  Nous avons parlé dans nôtre dernier numéro, d'un inconnu qu'on avait trouvé pendu à l'entrée de Falaise. Son identité a été constatée. C'est un nommé Hector Oudin, 30 ans, de Courcy. Oudin était domestique chez le sieur Gondouin, à Quétiéville, il avait accompagné le fils de son patron à la foire Saint-Clair où ils avaient vendu un cheval. L'animal ne devant être livré à son acheteur que le lendemain, à Pont-d'Ouilly, le fils Gondouin chargea le domestique d'aller faire la livraison du cheval, de toucher l'argent et de donner quittance, une fois en possession des 555 fr. à toucher, Oudin se grisa. Il acheta un autre cheval qu'il expédia à l'adresse de M. Oudin, en gare de Mézidon, il écrivit aussi à son adresse une lettre qu'il n'affranchit pas, puis il prit à la gare un billet pour Mézidon. Il s'arrêta à Falaise et dépensa le reste de la somme touchée dans une très tolérante maison de Guibray. Quand il fut dégrisé, il se rendit compte de sa faute commise, et, désespéré, il se pendit. (source le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1893  -  Série d’accidents.  -  Mercredi, Mlle Louise Deschamps et son frère venaient à Falaise apporter du lait. La voiture avait été arrêtée vers le bas de la côte St-Laurent. Mais le cheval recula de quelques pas, une roue de la carriole glissa sur la pente, et la voiture versa dans le contre-bas de la route, profond en cet endroit d'environ un mètre et demi. Mlle Deschamps fut prise sous la voiture renversée. Elle a eu le poignet droit brisé, des dents cassées et de nombreuses contusions. 

Quelques instants après, la veuve Bréard, 82 ans, qui venait de voir l'accident, remontait la côte, suivant à quelques pas la voiture de la dame Levai, fermière à Eraines. Tout à coup, le cheval de la dame Levai s'abattit et la veuve Bréard vint se cogner violemment dans l'arrière de la voiture. La veuve Bréard en a été quitte peur des contusions assez fortes. (source le Bonhomme Normand)

  

Novembre 1893  -  Mort de froid.  -  Le jeune Malfilatre, 14 ans, demeurant au Val-d'Ante, à Falaise, travaillait à la teinturerie de Saint-Clair. Samedi soir, en revenant, il a été pris de froid et est tombé sur la route. Son cadavre a été retrouvé le lendemain. (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Statistique.  -  Le nombre des déclarations de vélocipèdes pour le Calvados est de 1 822 : arrondissement de Caen, 723, dont 456 pour Caen ; Bayeux, 177 ; Falaise, 208 ; Lisieux, 284 ; Pont-l'Evéque, 309 ; Vire, 121. (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1893  -  Prenez garde aux filles.  -  Un jeune cordonnier de Falaise ayant rencontré dimanche la fille Léontine Vanicel, 18 ans, lui offrit son bras et une collation à la Jalousie. En chemin, le cordonnier laissa voir à sa compagne le contenu de son porte-monnaie, bien garni. La fille Vanicel revint le lundi voir son cavalier et parvint à subtiliser le porte-monnaie et les 138 fr. qu'il contenait. Avec le magot elle a pris la poudre d'escampette, et, lorsque le volé vint faire sa déclaration au bureau de police, l'oiseau était envolé.  

(source le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1894  -  Rosettes et rubans.  -  M. Gabriel Le Comte, avocat, conseiller général, délégué cantonal à Falaise, est nommé officier de l'instruction publique. 

— MM. Paul Le Bray, maire de Gouvix, président de la délégation Cantonale, et Arsène Michel, maire de la Rivière-St-Sauveur, délégué cantonal sont nommés officiers d'académie. (source le Bonhomme Normand) 

 

Février 1894  -  Grave accident.  -  La semaine dernière à Falaise, place St-Gervais, le sieur Laumaille, épicier, rentrait par la route de Caen, monté à cheval. Sa monture, qui marchait à une grands allure, se jeta sur l'omnibus de l'hôtel du Grand-Cerf qui descendait de la gare. Le cheval s'enfonça le brancard de l'omnibus dans le poitrail et frappa si violemment de la tête sur le côté de la voiture que la mécanique en fut brisée. Le sieur Laumaille fut projeté contre l'omnibus et se fit une blessure au poignet. Le conducteur de l'omnibus fut renversé, et, dans sa chute, il s'est fait quelques contusions légères heureusement. Quant au cheval, il est peu probable qu'on le sauve. (source le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1894  -  Évasion d’un voleur.  -  Nos lecteurs se souviennent du nommé Bretelle, journalier à Barbery, qui recevait dernièrement un coup de feu dans le bas des reins au moment où il dévalisait le poulailler d'un habitant de Boulon. Assez sérieusement blessé, cet individu, auquel le tribunal avait octroyé 15 mois de prison, avait été admis à l'hospice de Falaise. Profitant d'une certaine latitude, il a pris la clef des champs, ou plutôt des bois, où il va vivre de braconnage, jusqu'à ce qu'il soit repincé. (source le Bonhomme Normand)   

 

Mai 1894  -  Les bonnetiers.  -  500 ouvriers en bonneterie de Falaise, mécontents de ce que des fabricants faisaient travailler a des prix inférieurs à ceux d'un tarif arrêté d'un commun accord, lors de la dernière grève, se sont plaints à leur chambre syndicale, qui a fait de suite les démarches nécessaires pour arriver à une entente. 

Des pourparlers amiables ont été engagés et n'ont pas eu de résultat, malgré l'intervention de M. Lecomte, conseiller général. Les bonnetiers se sont retirés en chantant : « C'est la grève, la grève, la grève, c'est la grève qu'il nous faut… ». 

Tout finit, en France, dit-on, par des chansons. Ce dicton, pour une fois, n'a pas raison, car la grève, commencée depuis dix jours, n'est pas encore- finie. 

Lundi l'après-midi, la ville a été parcourue par les grévistes, au nombre de 300, précédés d'une centaine de gamins et de 300 femmes. En tête des hommes, un gaillard en veste rouge, et, dans les rangs , un joueur d'accordéon pour accompagner les chants des grévistes. Le moment choisi n'est pas heureux, car, à Falaise, comme dans toutes les villes industrielles, le commerce est bien bas. Les fabricants ne vendent presque rien depuis six mois, et les magasins sont remplis de marchandises. Plusieurs brigades de gendarmerie ont été envoyées pour protéger les ouvriers de la campagne venant au travail. M. Cliquet, qui n'a cependant pas abaissé ses prix, a été l'objet de voies de fait et de menaces. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1894  -  L’escroc condamné mais non pincé.  -  Il y a quelques mois, un nommé Langeran a exploité les environs de Caen et de Falaise en faisant souscrire de soi-disant titres pour le Crédit foncier. Après avoir fait de nombreuses dupes, Langeran a filé. Le tribunal de Falaise vient de le condamner à 5 ans de prison par défaut. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1894  -  Bonnetiers.  -  Les ouvriers bonnetiers de Falaise ont repris le travail samedi. Tous les délégués patrons et ouvriers paraissent s'être mis d'accord sur les prix du tarif du 2 mars 1891, avec quelques modifications. Nous disons « paraissent », car la plupart ne sont pas contents de cet arrangement sur lequel nous aurons sans doute à revenir. (source le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1894  - Imprudence d’enfant.   -   M. Duval, voyageur de commerce à Falaise, partait en tournée. Le jeune Jardin, 11 ans, demeurant à Saint-Laurent, monta derrière la voiture, mais, en voulant changer de position, il se prit dans la roue l'une des jambes qu'on a été obligé de lui couper. L'imprudent enfant est mort le lendemain. (source le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1894  -  A propos de fraude.   -  Le sieur Gaétan Bannier, tenant l'auberge de la Tête-Noire, à Guibray, entrait à Falaise de l'eau-de-vie sur le degré de laquelle il n'était pas d'accord avec M. Sévénier, employé d'octroi, qui opérait le prélèvement d'usage pour peser le liquide. Bannier le traita de voleur, sous prétexte que l'employé gardait l'échantillon des trois fûts sur lesquels la différence de degré était constatée. Poursuivi pour outrages envers l'employé d'octroi dans l'exercice de ses fonctions, il a été condamné à 16 fr. (source le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  Conseil général.   -   Exhaussement du plan d'eau du canal a été admis. 

— La question des tramways est résolue. Sont concédées les lignes de Grandcamp à la Mine-de-Littry ; de Courseulles à Arromanches et à Bayeux ; de Caen à Falaise ; de  Port-en-Bessin à Bayeux et Caen, Tilly, Balleroy et La Mine. Une gare centrale serait construite place du Parc à Caen où tous les trains aboutiraient. (source le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (source le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (source le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1894  -  Pommes et poires.   -  La récolte varie dans le Calvados. Dans certains endroits, les pommes abondent et les poires sont en moyenne, dans d'autres parties, les poires sont en abondance et les pommes donnent une demi-année. Quoi qu'il en soit, les pommes ne seront pas chères cette année et il ne faut pas les payer au-dessus de un franc la barattée. (source le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1894  -  Infanticide.   -  La nommée Angèle Dubourg, âgée de 15 ans et 9 mois, demeurant chez ses parents,  cultivateurs au hameau de Vaston, près Falaise, était à garder ses vaches dans les champs, lorsqu'elle a mis au monde un! enfant 'qu'elle est allée jeter ensuite dans la rivière l'Ante. Ce crime a été commis il a quinze jours. Angèle Dubourg a été écrouée mardi à la prison de Falaise. (source le Bonhomme Normand)   

 

Octobre 1894  -  Incendie.   -  La semaine dernière, dans la nuit, le feu s'est déclaré à Falaise, rue Dessous-l’Arche, chez la veuve Dubosq, 82 ans. Cette personne, qui a l'habitude de garder de la lumière toute la nuit, ayant voulu déplacer sa chandelle, l'a approchée des rideaux du lit qui se sont enflammés. La pauvre vieille femme voulut alors aller chercher de l'eau, mais, effrayée par la flamme et presque impotente, elle tomba sur le sol de la chambre se faisant de graves contusions qui ont nécessité son transport à l'hospice. Une voisine, entendant la veuve Dubosq gémir, se leva, vit le feu et donna l'alarme. Ce commencement d'incendie a été éteint avec quelques seaux d'eau par les voisins. Le mobilier détruit n'était pas assuré. (source le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1894  -  Suicide d’amour.   -  Un soldat du 5e de ligne, Paul Revel, 24 ans, était en garnison à Falaise avant que le 5e de ligne n'ait quitté cette ville pour venir à Caen. Revel avait fait connaissance à Falaise d'une grosse Normande, servante de cabaret, nommée Marie Pierre. Il devait partir avec la classe qui vient d'être renvoyée, mais, par suite de punitions, il devait faire 50 jours en plus de service. Une quinzaine de patience et il était libéré. Mais l'amour ce s'accommode pas de tous ses retards et, sans permission. Revel quittait Caen jeudi pour venir à Falaise rejoindre sa dulcinée. Samedi soir, le couple amoureux vint souper au Lion-Vert, place du Marché. La femme portait à la main un panier couvert rempli de charbon.

Après souper, nos deux tourtereaux demandèrent une chambre pour la nuit. Vers onze heures et demie, l'hôtelier entendit des soupirs et des plaintes. Il frappa et, n'obtenant pas de réponse, il enfonça la porte et courut à la fenêtre pour l'ouvrir.

Le soldat Revel gisait inanimé sur le lit. A côté de lui, son amoureuse râlait, l'air lui donna des vomissements qui la sauvèrent. Au milieu de la chambre sur les pavés, sans réchaud, achevait de se consumer le charbon que ces deux fous d'amour avaient allumés pour se suicider dans les bras l'un de l'autre. On dit que Revel s'était marié avant de partir au régiment et qu'il laisse une veuve et trois enfants dans la misère.  (source le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1894  -  Appel des conscrits.   -  Le bruit s'accrédite de plus en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du 12 au 15 novembre. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  La pêche.   -  Jusqu'au 10 janvier, est interdite la pêche du saumon, du 20 octobre au jeudi 31 janvier, est interdite la pêche de la truite et de l'ombre-chevalier ; du 15 novembre au 31 décembre, est interdite la pêche du lavaret. Une mesure d'exception relative aux arrêtés préfectoraux d'interdiction temporaire de la pêche, même à la ligne flottante, porte que les carpes, brochets, barbeaux, brèmes, aloses, perches et gardons pourront être capturés en tout temps s'ils atteignent 14 cent, de long ; les soles plies et filets, 10 cent, seulement. Les écrevisses à pattes rouges doivent compter 8 cent., et celles à pattes blanches 13 cent, de longueur. (source le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1894  -  Une fillette de 15 ans enceinte.   -  Depuis plusieurs années, les époux Dubourg exploitaient une ferme au village de Vaston, près Falaise. Ils avaient une fillette de 15 ans, très avancée pour son âge. Un domestique en profita et mit la malheureuse enceinte. Elle n'avait pas alors encore 15 ans. Le 8 septembre, au soir, les douleurs de l'enfantement commencèrent. Honteuse et effrayée, la fille Dubourg monte au grenier et là, seule, après de terribles souffrances, perdant connaissance elle mit au monde un enfant qu'elle s'empressa de faire disparaître. 

Huit jours, quinze jours se passent, rien n'a encore transpiré. Mais, le 21 septembre, une lettre anonyme est envoyée au parquet. Interrogée, la fille Dubourg avoue sa faute, mais déclare que l'enfant ne vivait pas quand il est né, et qu'elle l'a jeté dans la rivière pour faire disparaître les traces de son déshonneur. Les recherches sont restées sans résultat. C'est donc seulement pour suppression d'enfant que la pauvre fille a été condamné à six mois de prison. (source le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1894  -  Un écrasé.   -   Le sieur Radulphe, domestique chez M. Ménard, marchand, rue du Campferme, à Falaise, avait été envoyé faire un chargement de bois assez important à Lessard. En revenant, on ne sait par quelle circonstance, le malheureux est tombé sous la roue de sa voiture. Relevé immédiatement par des témoins de l'accident, il est mort une heure après à son domicile où il avait été transporté. Cet homme avait 30 ans, marié et père de trois enfants. (source le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1894  -  Chevaux et mulets.   -  Les propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules devront se présenter a la mairie de leur commune avant le 1" janvier pour faire la déclaration des animaux qui sont en leur possession, sans aucune distinction, et en indiquer l'âge et le signalement. Il leur sera donné récépissé de cette déclaration. La loi punit d'une amende de 25 fr. à 1,000 fr. le défaut de déclaration. (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1895  -  Cheval méchant.  -  Le sieur Pique, palefrenier, était occupé dans la matinée à faire la litière des étalons, amenés à Guibray, lorsque l'un d'eux lui saisit le bas du visage dans sa mâchoire, lui faisant une affreuse blessure. La lèvre inférieure fut arrachée presque complètement, ne tenant plus que par un lambeau de chair. La blessure est en voie de guérison. (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1895  -  Cheval méchant.  -  Le sieur Pique, palefrenier, était occupé dans la matinée à faire la litière des étalons, amenés à Guibray, lorsque l'un d'eux lui saisit le bas du visage dans sa mâchoire, lui faisant une affreuse blessure. La lèvre inférieure fut arrachée presque complètement, ne tenant plus que par un lambeau de chair. La blessure est en voie de guérison. (source le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Morte en sortant du salut.  -  La demoiselle de Thibout de la Fresnaye, propriétaire à Falaise, sortait du salut donné en l'église Trinité, lorsqu'elle se trouva subitement indisposée. Transportée à son domicile, elle y est décédée deux heures après. (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1895  -  Ingénieux voleur.  -  Samedi, place du Marché, à Falaise, le sieur Victor Lormelet, 22 ans, marchand de cresson, trouva un porte-monnaie. Il l'ouvrit devant plusieurs personnes et trouva dedans 3 fr. 50 environ, mais il se garda bien d'ouvrir le compartiment du milieu. Il alla porter sa trouvaille au commissariat de police. Quelques instants après une personne venait réclamer un porte-monnaie. Elle déclara que dans le compartiment du milieu on trouverait un louis de 20 fr., malgré toutes les recherches, on ne put rien découvrir. Lormelet, interrogé, nia avoir pris les 20 fr., mais la pièce perdue fut retrouvée dans une poche du gilet du marchand de cresson, qu'on arrêta. (source le Bonhomme Normand)

 

 Mars 1896  -  Ouvrier infidèle.  -  Auguste Leclerc, 49 ans, ouvrier menuisier à Falaise, était à faire des réparations, pour le compte de son patron, au château de Latouche, appartenant à M. de Laval, il a déguerpi un beau jour en emportant divers objets, linge et effets, pris dans une armoire placée dans un appartement mis à sa disposition par le propriétaire. Leclerc est, en outre, accusé d'avoir emporté une table de nuit qu'il avait fabriquée avec le bois de son patron et durant les heures de travail. Il a été condamné à quinze jours de prison. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1896  -  Les suites de l’inconduite.  -  Armand Renault, né à Argentan, limeur de scies à Falaise, s'est pendu dans un hangar voisin de sa demeure. Renault s'adonnait à la boisson et c'est dans un accès alcoolique qu'il s'est suicidé. 

— Le sieur Jules Duval, 29 ans, boucher à Lassy, s'est pendu à une échelle. Duval buvait beaucoup, de plus, ses affaires n'étaient pas très bonnes et tout laisse à supposer que ce sont  ces deux causes qui l'ont poussé à se suicider. Il laisse une veuve et deux enfants dont le dernier est âgé de trois semaines. 

— Le sieur Alphonse Le Brunet, 50 ans, journalier à Touques, s'est pendu. On attribue à l'alcoolisme les causes de ce suicide. (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1896  -  Mauvais soldats.   -   Nous avons annoncé l'arrestation de trois militaires du 30e, en garnison à Falaise, pour vol d'argent à M. Loch, employé de la régie, qui les avait invités à boire.

Tous les trois ont comparu devant le Conseil de guerre. Ils ont été condamnés : Georges Lephilipponnat, à trois ans de prison ; Eugène Lemarchand, à un an, et Albert Adam, à six mois.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Voleuses au rendez-moi.   -    Marie Hulot, 23 ans, et Julie Moulin, veuve Royer, 53 ans, chanteuses ambulantes, s'étaient associées pour escroquer les marchands du Calvados. La fille Hulot entrait chez des commerçants et achetait un bibelot peu cher. En paiement, elle donnait une pièce de 5 ou 10 fr. sur laquelle on lui rendait la monnaie.

Au lieu d'empocher les pièces alignées sur le comptoir, elle demandait qu'on lui changeât une des pièces pour de la petite monnaie, puis, détournant l'attention du marchand, elle demandait le prix de divers objets. Pendant qu'on lui présentait ces articles, elle subtilisait une ou plusieurs pièces que le marchand remplaçait, croyant à une erreur.

Elles ont été pincées à Falaise. La fille Hulot a été condamnée â six mois de prison, sa complice, à quatre.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Voleuse de sucre.   -   Une jeune femme de 25 ans environ se présente à Falaise chez les épiciers et leur demande quelques paquets de 5 kilog. de sucre pour un de leurs collègues qui en manque.

Aussitôt qu’on les lui a remis, elle va les revendre à bas prix. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  L’hiver arrive.   -   Il a neigé dans le midi et le centre de la France. En Angleterre, il a gelé assez fort. En Normandie, nous avons eu des pluies abondantes et persistantes qui ont produit des Inondations. L'Orne a dépassé trois mètres.

Toutes les prairies ont été couvertes d'eau. Entre Mézidon et Beuvron, un train a été arrêté par l'eau. La plupart des hirondelles, sont parties, il ne reste que quelques retardataires. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Chagrin d’amour.   -   La fille Jeanne Lecourt, 22 ans, servante à Falaise, donnait des signes de folie depuis quelque temps. Samedi soir, elle se rendit au passage à niveau de la route d'Argentan, près Falaise. Elle retira ses vêtements, sauf son corset et son jupon. Puis, voyant arriver le train de Berjou, elle se coucha sur les rails.

La tête et l'un des pieds de la malheureuse furent complètement broyés. Elle était méconnaissable quand un sieur Roussel l'a retrouvée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1897  -  Vols à la gare de Falaise.  -   Dans l'espace d'une semaine, on a volé à la gare de Falaise un fût d'eau-de-vie de cidre et un petit-baril de rhum, le tout pouvant valoir 200 fr. L'enquête a amené l'arrestation de Charles Muller, 28 ans, journalier à Guibray. Déposé provisoirement au violon, il s'en évade en descellant un barreau, mais il fut vite repris et cette fois on l'écroua à la prison. (source le Bonhomme Normand) 

 

Février 1897  -  Tentative de suicide.  -  Le sieur Dufour, soldat au 5e de ligne à Falaise, et engagé depuis 15 jours, a tenté de se suicider en se tirant un coup de fusil dans la poitrine. Fort heureusement, l'arme a dévié et la balle, entrant dans le bras gauche, est ressortie sur l'épaule. Cet acte de désespoir est attribué à des chagrins de famille. (source le Bonhomme Normand)   

 

Mars 1897  -  Câbles électriques rompus.  -  Les cordages servant à l'abattage d'un énorme peuplier près, l'usine de l’électricité à Falaise, se sont rompus tout à coup et l’arbre a dévié en tombant et brisé les câbles électriques et le tableau de distribution. La secousse fut tellement forte qu'un des poteaux supportant les câbles électriques sur la, côte Saint-Laurent fut renversé, un autre couché, etc… Les dégâts causés par cet accident s'élèvent, dit-on, à un chiffre important. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1897  -  Plus de bruit que de mal.  - Deux vieux bonshommes, de Falaise, les sieurs- Pierre Chesnel, 82 ans, et Pierre Perrine, cordonnier, 70 ans, ont de fréquentes querelles au sujet de la séparation de leur cour. Samedi, une nouvelle dispute s'éleva et Chesnel pour suivit Perrine jusque dans sa maison. Quand il ressortit, il avait la figure en sang. Il prétend avoir été battu par Perrine, Celui-ci dit, au contraire, que Chesnel, en le poursuivant, est tombé et s'est blessé à la figure. C'est alors que lui, Perrine, a arraché des mains de Chesnel un couteau qui la blessé.  (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1897  -  Danger des armes à feu.  -  Trois employés des postes à Falaise étaient réunis dans une chambre, rue Trinité, quand l'un d'eux prit son revolver, qu'il ignorait être chargé de trois balles, pour le nettoyer. Pressant imprudemment la gâchette, une détonation retentit et l'un des jeunes gens était atteint à la jambe droite. Heureusement, l'accident n'aura pas de suites graves. (source le Bonhomme Normand)

 

Avril 1897  -  Querelle sanglante.  -  Au cours d'une querelle avec le sieur Hippolyte Barré, 66 ans, ouvrier ferblantier, de passage à Falaise, un journalier de 31 ans, Constant Bigorne, lui a porté un coup si violent qu'il lui a ensanglanté la figure et désarticulé la mâchoire. Les blessures de Barré sont graves. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1897  -  Funèbre découverte.  -  On a trouvé, à Falaise, mort d'une congestion et dans un état de putréfaction avancée, le sieur Victor Pouclée, 52 ans, né à St-Pierre-d'Entremont (Orne). Le malheureux avait la tête dérangée, il vivait misérablement, couchant dans les fermes ou à la belle étoile, cherchant sa vie dans les tas d'ordures. (source le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1898  -  Chasse.  -  On annonce la fermeture pour le dimanche 30 janvier. (source le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1898  -  Superstitions.  -  L'année 1897 ayant commencé un vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces douze derniers mois. 

— L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de bon non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange  Gabriel parlant par la bouche de la Couesdon. L'ange voit : « Un incendie s'élever, des enfants aisés y seront brûlés... L'autre ne sera rien a côté. » (source le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1898  -  Mérite agricole.  -  Sont nommés chevaliers : MM. Bricon, horticulteurs à Caen ; Letellier, pépiniériste à la Maladrerie ; Asselin, agriculteur-pépiniériste, maire de Mesnil-Robert ; Bourbon, cultivateur à Barbery ; Chollet, agriculteur à May-sur-Orne ; Lénault, éleveur à Epinay-sur-Odon ; Godillon, vétérinaire à Falaise ; Le Belhomme, ancien agent voyer, à Lisieux. Eude, éleveur à Vire. (source le Bonhomme Normand) 

 

Février 1898  -  Infanticides.  -  Une fille qui était bonne chez un sieur Mallet, à Falaise, vient d'être arrêtée sous l'inculpation d'infanticide. Elle a déjà eu trois enfanta et a récemment accouché d'un quatrième, mais elle refuse de dire ce qu'elle en a fait ou donne de fausses indications aux magistrats. 

— On a retiré de l'Orne, à Colombelles, le cadavre d'un enfant nouveau-né, du sexe masculin. Il avait vécu dix jours environ, on suppose qu'il a été tué par sa mère. (source le Bonhomme Normand) 

 

Février 1898  -  Infanticide ou suppression d’enfant.  -  La servante de M. Mallet, propriétaire à Falaise, dont nous avons annoncé l'arrestation sous la prévention d'infanticide ou de suppression d'enfant, se nomme Léonie Racot, elle a 26 ans et est née à la Hoguette. Son crime remonte à la nuit du 22 janvier. D'après cette fille, son enfant serait venu avant terme.

Questionnée sur l'endroit où elle avait placé le débris de son enfant, la fille Racot a d'abord prétendu l'avoir jeté dans la rivière, puis, ensuite, l'avoir jeté dans la rue, puis, enfin, l'avoir coupé en morceaux et fait brûler petit à petit. Aujourd'hui, le parquet doit être fixé, car la fille Racot a fini par dire la vérité. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1898  -  Trop de retard.  -  Les pauvres curés de campagne reçoivent de l'État 225 fr. par trimestre. Les mandats sont signés à la préfecture puis envoyés aux sous-préfets qui les adressent aux maires afin qu'ils les fassent parvenir aux titulaires. Pour peu qu'on perde un jour ou deux dans chaque bureau et que le maire ne soit pas diligent, il en résulte toujours un retard de quelques jours : c'est admis. Mais on nous affirme que certains curés de l'arrondissement de Falaise n'ont reçu leurs mandats que vingt jours après l'échéance : c'est trop. Aussi, les gens qui ont la manie de voir des juifs partout se demandent s'il ne s'en trouverait pas soit dans les bureaux de la préfecture soit dans ceux de la sous-préfecture, heureux défaire droguer les pauvres desservants. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1898  -  Mise en liberté.  -  La fille Léonie Racot, servante chez M. Mallet, à Falaise, dont nous avions annoncé l'arrestation sous prévention d'infanticide, vient d'être mise en liberté. Elle sera poursuivie seulement pour suppression d'enfant. (source le Bonhomme Normand)   

 

Mars 1898  -  Non-lieu. -   Dans notre numéro du 18 au 24 février, nous avons mentionné l'arrestation de la fille Léonie Racot, servante chez le sieur Mallet, à Falaise, sous prévention d'infanticide ou de suppression d'enfant. La fille Racot a toujours affirmé qu'elle avait donné le jour à un fœtus de quatre mois. D'autre part, le rapport médical n'a pu établir qu'elle était accouchée d'un enfant né viable, aucun délit et encore moins un crime ne peut donc lui être imputé. Aussi une ordonnance de non-lieu, que faisait prévoir la mise en liberté provisoire de la fille Racot, vient d'être rendue en sa faveur. (source le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1898  -  Doigt arraché.  -  En voulant changer la vitesse d'une machine à percer, le sieur Léon Courbion, 28 ans, ouvrier maréchal à Falaise, a eu le médius pris dans un engrenage et entièrement arraché. (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1898  -  Destruction des hannetons.  -  L'essaimage triennal des hannetons devant avoir lieu en 1898, un crédit de 1 500 fr. a été inscrit à cet effet au budget départemental. Le montant des primes sera de 0 fr. 10 par kilogramme de hannetons ramassés et détruits en présence des maires ou de leurs délégués, et le paiement en sera fait sur la production d'un certificat adressé à la préfecture. (source le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1898  -  Tombé de bicyclette.  -  Plusieurs vélocipédistes descendaient à fond de train la rue de Caen, à Falaise, quand ils croisèrent un cheval tenu en laisse. L'animal prit peur au passage du premier cycliste, et se mit en travers de la route. Le cycliste suivant, précipité sur la croupe du cheval, fit une chute formidable. (source le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1898  -  Ivrogne incorrigible.    Un ancien clerc de notaire et ancien huissier, le nommé Paulmier, 48 ans, a été arrêté sur la place du Marché, à Falaise, en état complet d'ivresse. Il a déjà été condamné vingt-six ou vingt-sept fois pour ivresse.  (source le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1898  -  Chiens et bicyclettes.     Nous avons annoncé dans notre dernier numéro que le sieur Cazenave, 21 ans, paralysé d'un bras, s'était fracturé le crâne, à Falaise, en tombant de bicyclette sur le Grand-Cours. Ce terrible accident est le fait d'un chien venu malencontreusement se jeter dans la roue de la machine du malheureux cycliste. 

Rappelons que pour que le propriétaire d'un chien qui a occasionné un accident à un bicycliste puisse être poursuivi sous la prévention de blessures par imprudence, il est essentiel que le juge constate l'imprudence, la négligence ou l'inobservation des règlements, c'est-à-dire la faute délictueuse dont le prévenu s'est rendu coupable, il faut, en outre, dit la cour de cassation, que le chien ait été la cause efficiente de l'accident. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Vols à main armée à Falaise.    Le nommé Jean Lepoitevin, 26 ans, chiffonnier, sorti le 15 j u in de la prison d'Alençon, montait le soir la route de Caen avec le sieur Desclos, quand tout à coup il se jeta sur ce dernier et lui arrachant sa montre se sauvait avec. 

Un peu plus tard, rencontrant, près du lieu de l'Attache, le sieur Jules Mogis, il lui arracha sa blouse et le poursuivit le couteau à la main. Plus loin, ce forcené se précipitait sur le sieur Gauthier, assis devant sa maison et qui n'eut que le temps de fermer sa porte au plus vite. Plus loin encore, et toujours son couteau à la main, Lepoitevin se jetait sur les sieurs Cornet et Simon, celui-ci reçut à une jambe un violent coup de pied. Arrivé près du jardin public, sans dire un mot, il frappait brutalement à la figure le sieur Huet qui tomba à la renverse. Enfin, en sortant d'une auberge, le sieur François Beaulieu, 25 ans, qui avait eu le malheur de boire avec Lepoitevin, fut assailli par lui, avec menaces de coups de couteau, et allégé de sa montre. Après ce nouvel exploit, Lepoitevin prit la fuite, mais son arrestation est imminente si elle n'a déjà eu lieu. 

Les femmes n'ont pas été épargnées. Plusieurs, attaquées violemment par cet individu, n'ont dû leur salut qu à une personne qui a menacé Lepoitevin d'un coup de revolver. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1898  -  Conseil de guerre.     Le conseil de guerre de Rouen a condamné à deux ans de prison Alfred Dubois, soldat au 5e régiment d'infanterie à Falaise, pour vol d'une somme de 30 fr. au préjudice d'un autre militaire. (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1898  -  Un truc qui réussit toujours.   -   Le sieur Sosthène Lemaitre-Dupart, 64 ans, cultivateur à Périers, près Douvres, était allé à la foire de Guibray, à Falaise. Un individu, qui lui promit récompense, lui demanda d'acheter pour lui une jument pour le prix de 925 francs. Le sieur Lemaître, en homme obligeant, ne demanda pas  mieux que de rendre le service qu'on lui demandait. Il avança les 925 fr. On lui dit alors d'aller conduire la jument à la gare, où on devait en prendre livraison. Mais les deux filous, acheteur et vendeur, ne s'y présentèrent pas. et Lemaître resta avec une jument valant environ 400 fr. sur les bras et 925 fr. de moins dans sacoche. 

Il ne manquerait plus que la jument, laissée soit le produit d'un vol. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1898  -  Laïcisation.   -   C'est en vertu d'un arrêté ministériel du mois de septembre que toutes les écoles communales en faveur desquelles il n'y a pas de fondations ont été laïcisées à partir du 1er novembre. (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1898  -  Excursionnistes en déveine.   -   Ces jours derniers, Georges Rocher, 14 ans, et Fernand Rocher, 10 ans, quittaient Falaise, où demeurent leurs parents, pour aller faire leur tour de France. Les deux gamins allèrent ainsi jusqu'à Bivilliers, près Tourouvre, où ils ont été arrêtés mercredi de la semaine dernière. Les quelques jours de misère qu'ils ont endurée les ont guéris de leur humeur vagabonde. 

  Pendant que l'on s'assurait des jeunes bicyclistes, trois autres arrivaient à Falaise à bicyclette pour voir un camarade. Mais, en descendant la côte Saint-Laurent, l'aîné d'entre eux, 17 ans, élève de l'école normale, habitant à Ecouché (Orne), voulut éviter des enfants couchés au milieu de la route. Il perdit les pédales et, entraîné par sa machine sans frein, alla se jeter si violemment sur le mur d'un jardin que trois barreaux de fer de la grille furent enfoncés. Le malheureux cycliste pouvait être tué sur le coup, par miracle, il en sera quitte pour quelques jours de repos.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1898  -  Double asphyxie.   -   La veuve Desellier, de 40 ans, et son fils, 22 ans, Commis des contributions indirectes, ont été trouvés asphyxiés dans leur maison, rue du Cimetière, à Falaise. Sur la commode se trouvait un revolver, chargé de six balles, destiné à se donner la mort dans le cas où le charbon n'accomplirait pas son oeuvre. La femme Desellier était dans l'aisance, mais elle buvait beaucoup et ne pouvait pas s'en empêcher. Sous l'empire d'une surexcitation alcoolique, elle aura décidé son fils à mourir aussi.... (source le Bonhomme Normand)  

 

Février 1899  -  Scène atroce.   -   Dimanche, vers 10 heures du soir, place Reine-Mathilde, à Falaise, faubourg de Guibray, la nommée Aurore Coudray, 48 ans, journalière, rentrait chez elle après avoir passé la soirée dans un café avec un de ses voisins, Louis Delarue, 26 ans, domestique. Au moment où ils traversaient la place, Delarue fut attaqué par deux soldats ivres, les nommés Lenur et Hérouard, qui le menacèrent de coups de baïonnettes. Delarue ayant pris la fuite, les soldats coururent après la demoiselle Coudray, la renversèrent par deux fois sur le sol, la frappèrent à coups de poings, à coups de pieds, et l'assommèrent avec la poignée de leurs baïonnettes. 

Comme elle restait étendue sans connaissance, les deux brutes abusèrent d'elle. Des passants accourus tentèrent en vain de porter secours à la malheureuse, l'un des misérables, la baïonnette à la main, menaçait les personnes qui tentaient d'approcher. Le poste de la caserne prévenu accourut aussitôt et arrêta les deux misérables. (source le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1899  -  La neige.  -  Lundi la neige a tombé partout dans le département et le froid a été très vif. Les arbres à fruits ont souffert. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1899  -  Scène atroce.  -  Nous avons relaté dans notre numéro du 3 au 9 mars la scène épouvantable qui s'est produite à Falaise le dimanche 26 février, vers dix heures du soir. La  nommée Aurore Coudray, 48 ans, journalière à Caudet, sortait d'un café de Guibray, avec le sieur Louis Delarue, 26 ans, domestique, lorsque ce dernier fut attaqué par deux soldats ivres, les nommés Lenud et Hérouard, soldats au 36e régiment d'infanterie, à Falaise, qui le menacèrent de coups de baïonnette. Delarue prit la fuite, les soldats se ruèrent sur la fille Coudray et l'assommèrent avec la poignée de leurs sabres et abusèrent d'elle. Des passants tentèrent de porter secours à la malheureuse, mais l'une des brutes les menaça de sa baïonnette. Le poste de la caserne fut averti et arrêta les deux coupables.

Le conseil de guerre de Rouen vient de les condamner : Lenud, à cinq ans de travaux publics, et Emile Hérouard, à cinq ans de prison, pour tentative de viol. (Lenud, en outre, pour outrages par paroles et menaces envers un supérieur pendant le service). (source le Bonhomme Normand)   

 

Avril 1899  -  Trop de zèle.  -  Mgr Amette, notre nouvel évêque, a été reçu à Falaise, comme partout d'ailleurs, avec le plus grand enthousiasme. Deux jeunes gens et un militaire parlaient entre eux sur le passage de la procession, lorsque le capitaine des pompiers, en grande tenue, se précipita vers le soldat et le menaça de lui f...lanquer quatre jours de clou. Pourquoi, d'abord ? Et de quel droit ?  (source le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1899  -  Logique anglaise.   -    Nos lecteurs se rappellent qu'à la suite d'un article odieux publié dans « la Lanterne », Mme Paulmier,, femme du député de Falaise, tira plusieurs coups de revolver sur M. Ollivier, secrétaire de la rédaction, qui n'était pas l'auteur de l'article. M. Ollivier n'est pas encore rétabli. Or, comme il était assuré sur la vie à une compagnie anglaise, cette compagnie attaque Mme Paulmier en dommages-intérêts, en disant : « Nous avons assuré M. Ollivier sur la vie alors qu'il était on parfaite santé,  Mme Paulmier a détérioré la valeur de notre gage... Elle nous en doit réparation ». 

M. Turot, l'auteur de l'article, après avoir exploré, le Tonkin, est parti pour la Chine et le Japon. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1899  -  Orages.   -   Un orage à commencé à se faire sentir, mardi, dans le Calvados.

A Falaise, la foudre est tombée en plusieurs endroits. Près de l'ex-théâtre, des ouvriers maçons ont vu la foudre tomber sur un tas de sable à moins d'un mètre de deux jeunes gens qui criblaient ce sable. Le fluide, filant en biais comme une mince ligue de feu, se perdit sur un mur voisin. Des soldats passaient à ce moment, ils reçurent une forte commotion et l'un d'eux, le sergent Plantefol, tomba évanoui en arrivant au casernement de la Belle-étoile.

— Mercredi, c'est la Seine-Inférieure qui a reçu la visite de l'ouragan. La foudre a mis le feu à plusieurs habitations. Au Havre le tonnerre est tombé une dizaine de fois. Pas d'accident de personne. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1899  -  Tramways.   -    Aux lignes de Grandcamp-les-Bains à la Mine de Littry, de Courseulles à Arromanches et à Bayeux, de Caen à Falaise, et de Port à Bayeux, déclarées depuis deux ans d'utilité publique, il faut ajouter deux nouvelles lignes entre la Mine de Littry et Balleroy et entre Bayeux et la gare de la Besace, par Caumont.

Si ces deux lignes sont aussi longues à construire que les autres, les voyageurs ont le temps d’aller à pied.

Enfin, on dit que le service des tramways de Bayeux à Port-en-Bessin et de Bayeux à Courseulles et Arromanches commencera le 1er juillet. Sous réserves, car le public a été tant de fois déçu. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1899  -  Noyée.  -  La veuve Lormier, 67 ans, lessiveuse à Falaise, a été trouvée noyée dans un lavoir. La pauvre femme avait été vue fortement prise de boisson. On suppose qu'en voulant se laver les mains et la figure elle sera tombée à l'eau. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1899  -  Orages et chaleurs.   -  Il y a des orages dans le ciel et dans la terre : à Rome, il y a eu des tremblements de terre ; en Sicile, les laves de l'Etna menacent  d'engloutir les villages qui l'entourent.

— Vendredi et samedi, des tempêtes de grêle et d'eau ont dévasté notre région. Le tonnerre a foudroyé des bestiaux, incendié des maisons, découvert plusieurs églises, renversé des arbres et couché les moissons. Quantité de vitres ont été brisées, à l'école de dressage de Caen, il y en a eu 70. Les serres et les cloches à melons ont été très avariées.

A Venoix. chez M. Levée, 200 cloches ont été brisées.

Dans la montagne de Carlit (Pyrénées-Orientales), 200 moutons et des vaches ont été foudroyés.

Les départements de l'Eure et la Seine-Inférieure ont beaucoup souffert. Près de Honfleur, nous avons ramassé des grêlons, ayant la forme d'un œuf, qui pesaient 15 à 10 grammes, On nous a affirmé qu'il y en avait eu de 20 et 22 grammes.

A Charlottembourg (Allemagne), la foudre est tombée sur un treillage métallique sur lequel de nombreuses personnes étaient appuyées. Trois ont été tuées et quatre blessées grièvement.

C'est à la suite d'une chaleur étouffante que ces orages se sont produits. A Caen, nous avons eu jusqu'à 34 degrés ; à Paris, 33 ; à Londres, 35. Et comme les Anglais ne sont pas habitués a ces chaleurs, ils tombaient comme des mouches et plusieurs chantiers ont cessé de travailler.

La chaleur a été la cause de nombreux décès. On connaît les chiffres des dégâts pour quelques propriétaires de l'arrondissement de Falaise. M. Delauge, de Morteaux-Couliboeuf, éprouve une perte de 5 000 fr. ; M. Mallet, de Jort, 2 000 fr. ; MM. Guérin, Dumont et Liénart, à Beaumais, 2 500 fr., 3 000 fr. et 4 000 fr. (source le Bonhomme Normand)  

 

Août 1899  -  Les orages.   -   Nous avons eu une série d'orages cette semaine. Les dégâts sont nombreux partout. La tempête a été violente du coté de Veudœuvre-Jort dans le Calvados. Le tonnerre, la grêle et le vent ont fait rage dans toute cette contrée sans discontinuer pendant trois heures.

La foudre a tué, à Falaise, six génisses appartenant au sieur Lemarchand ; à Saint-Pierre-sur-Dives, deux génissons appartenant au sieur Frémont ; à Orbec, une vache appartenant au sieur Catherine.

Il y a eu plusieurs accidents dans la Seine-Inférieure : à Oissel, c'est un jeune garçon de 10 ans, nommé Panier, qui a été foudroyé dans les champs ; à Tourville-la-Rivière, la foudre a tué une jeune fille dans son lit ; à Elbeuf, un aiguilleur du chemin de fer a reçu une forte commotion ; à Bolbec, un moissonneur Pierre Joutel, a été tué dans les champs par la foudre.

A Paris, l'orage a été très violent. La foudre est tombée sur la fabrique d'ouate pour pansements, de M. Jouaust, rue des Entrepreneurs, qui a été en partie détruite. Ce sinistre met de nombreux ouvriers sans ouvrage.

Un terrible ouragan s'est déchaîné sur Tours et les environs. Les dégâts sont importants. De nombreux arbres ont été arrachés.

Le train de Châteauroux à Tours a subi un retard de trois heures et demie, par suite d'un déraillement survenu à Esvres, où un poteau télégraphique, un fil et un arbre avaient été renversés sur la voie par l'orage. Il n'y a pas eu d'accidents de personnes.  

Dans la commune d'Aguessac (Hérault), la foudre est tombée au domaine de la Merlerie et a tué 48 brebis.  

(source le Bonhomme Normand)  

 

Août 1899  -  Morts accidentelles.   -   Le sieur Désiré Septvents, 25 ans, domestique à Anctoville, près Caumont-l'Eventé, conduisait une charrette attelée d'un jeune cheval, quand celui-ci s'emballa soudain. Le malheureux domestique se précipita à la tête de l'animal pour l'arrêter, mais il tomba et une des roues du véhicule lui passa sur le bas ventre. Septvents mourait peu après dans d'atroces souffrances.

 La dame Girard, née Langevin, 34 ans, cultivatrice à Falaise, se rendait au marché avec ses deux enfants lorsqu'à l'entrée de la ville le cheval, effrayé par une voiture de déménagement, fit un écart et jeta la voiture et ses voyageurs sur le sol.

Mme Girard fut tuée net. Un des enfants est légèrement blessé, le second n'a rien. (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1899  -  Accident ou suicide.   -   La demoiselle Clémence Bertrand, 62 ans, propriétaire à Falaise, était sortie de chez elle en disant qu'elle allait faire des commissions.

Comme elle ne reparaissait pas, on fut à sa recherche. Son cadavre n'a été retrouvé que le lendemain au milieu des rochers de Noron.

Sur le haut du rocher, se trouvaient son chapeau et sa pèlerine. Le corps de la demoiselle Bertrand portait à la tête et sur le corps des blessures qui avaient déterminé la mort. Cette demoiselle avait fait des pertes d'argent. (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1899  -  L’immoralité à la campagne.   -   La semaine dernière, une fillette de 14 ans traversait le bois du Tertre, situé à quelques kilomètres de Falaise, lorsqu'elle fit la rencontre d'un individu qui l'arrêta. Effrayée par les propos qu'il lui tenait, la pauvre enfant voulut se sauver, mais la brute se jeta sur elle, la renversa et la violenta  au point qu'il en est résulté des blessures assez graves.

— Depuis deux ans, Victor Pommier, 37 ans, né à Saint-Germain-de-Tallevende (Calvados), était domestique à Moyon (Manche), lorsqu'on apprit qu'il attirait à lui des petites filles et avait récemment commis des attentats à la pudeur sur quatre fillettes de 6, 7, 8 et 9 ans. Pommier n'a pas cherché à nier, au contraire, il a avoué cyniquement ses actes coupables. (source le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1899  -  Le temps.   -   Depuis samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais, presque froid.

Dans l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue sous l'action du soleil.

L'hiver ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les oignons n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les oignons sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir. Voilà pourtant comme se font les prédictions.

— Dans la nuit de samedi, le vent a soufflé en tempête sur le Havre. Un bateau a coulé, deux hommes ont été noyés, dont un chef de manœuvre à bord de la grande drague des ponts et chaussées, M. Barassin, marié, père de plusieurs enfants. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Ne jamais mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce.   -   Ce proverbe sera toujours vrai. Une après-midi, Henri Jardin, 30 ans, marchand ambulant à Falaise, cognait sur Adélaïde Dugué, 31 ans « sa dame de compagnie », parce qu'elle ne voulait pas lui donner des sous pour aller boire.

La sœur de Jardin, la femme Auffray, se porta à son secours, alors tous les deux se tournèrent contre elle et la fille Dugué mordit même la main qui venait pour la défendre. Ce n'est pas tout. La femme Auffray et son mari s'étant barricadés chez eux, Jardin, son frère et la fille Dugué brisèrent la porte pour flanquer, une danse aux Auffray qui ne sont pas prêts de se mêler des querelles des autres.

Henri Jardin a été condamné à trois mois de prison, son frère et la fille Dugué à un mois chacun de la même peine. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Morts accidentelles.   -  Le sieur Alphonse Péret, 24 ans, marin à Honfleur, en voulant hisser à bord le réservoir à crevettes, au large du phare de l'Hôpital, a été atteint dans le dos par la bôme de son bateau. Le malheureux est tombé à la mer et s'est noyé.

— Le sieur Jouenne, fort de la halle à Condé-sur-Noireau, qui sortait, le soir, de chez la dame Martin, sa blanchisseuse, s'est noyé accidentellement dans le Noireau. On suppose qu'en rentrant chez lui, trompé par I’obscurité, il sera tombé dans la rivière où, saisi d'une congestion, il n'a pas tardé à expirer.

— On a trouvé sur la voie du chemin de fer, à la sortie de Falaise, le cadavre de M. Bisson, marchand de bois et fabricant de caisses à fromages à Carel, près de Saint-Pierre-sur-Dives.

M. Bisson, en passant la nuit sur la voie, n'avait pas entendu un train de nuit qui lui a écrasé la tête. (source le Bonhomme Normand)   

 

Novembre 1899   -   Du danger de se mêler des affaires des autres.   -   Un jour de marché, à Falaise, le sieur Lemarchand, un lutin de Luc, se trouva tellement ému qu'un brigadier de  police fit mettre sa marchandise en fourrière.

Une femme Bâtard, plus connue sous le nom de Locadie, qui se trouvait aussi émue que le lutin, prit fait et cause pour lui. Elle em…miella l'agent et lui offrit même de lui faire baiser sa « patène ».

Cette proposition déshonnête lui a valu quarante-huit heures de prison, plus cinq francs d'amende pour ivresse manifeste. (source, le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Plaques de bicyclettes.  -  La cour de cassation a décidé que celui qui, contrairement aux prescriptions d'un arrêté préfectoral, fait circuler sur la voie publique une bicyclette dépourvue de plaque d'identité et de contrôle, commet personnellement une contravention audit arrêté et ne saurait être relaxé pour le motif qu'il n'était pas le propriétaire de la bicyclette et qu'il l'avait prise en location. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Parents veillez.  -  Le 1er de l'an, à Falaise, au Val-d'Ante, le petit Charles Grimoult, 4 ans, étant seul, s'approcha du foyer, une étincelle mit le feu à ses jupons et le pauvre petit fut bientôt entouré de flammes. 

Un passant, entendant ses cris, se précipita à son secours et arracha ses vêtements. L'enfant a été grièvement brûlé aux jambes, au ventre et à la poitrine. On espère le sauver.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Le scandale de Falaise.  -   Plusieurs journaux ont parlé d'un fait regrettable qui s'est passé dans la petite garnison de Falaise. La version de nos confrères n'est pas exacte. Voici les renseignements que nous avons pu nous procurer et nous croyons pouvoir affirmer qu'ils ne seront pas démentis.

 Le capitaine R…….., du 36e de ligne, dont le bataillon est en garnison à Falaise, est très connu à Caen, où il a tenu aussi garnison. C'est un juif dont l'abord n'est certainement pas sympathique. Deux de ses collègues ne se cachaient pas de l'accuser d'actes d'indélicatesse. Un sergent-major, excellent sujet, se fit au dehors l'écho de ces  accusations. Le lieutenant-colonel en eut connaissance et fit mettre en prison le sous-officier.

A ce moment, le capitaine R…..... était malade à l'hôpital. Quand il en sortit, le lieutenant-colonel, qui avait procédé à une enquête sérieuse, l'interrogea. Le capitaine, nous affirme-t-on, se justifia complètement. Des vérifications minutieuses faites de sa comptabilité et des registres de l'ordinaire de sa compagnie, il était résulté la preuve que le capitaine R…….. n'avait fait les virements qu'on lui reprochait. Quant aux autres chefs d'accusation, aucune preuve ne fut apportée pour les justifier.

Il est inexact de dire que l'affaire ait été étouffée. Le capitaine R……. n'est pas en fuite, comme on l'a écrit, il est en congé de convalescence pour deux mois. Ses accusateurs ont été  frappés de soixante jours d'arrêts de rigueur par le colonel, et le sous-officier a été déféré au conseil de discipline.

— L'émotion causée par l'affaire Dreyfus n'est peut-être pas étrangère aux sentiments antipathiques éprouvés pour le capitaine R…….. Mais, s'il est innocent, ce n'est pas une raison, parce qu'il est juif, de le charger de toutes les iniquités d'Israël. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   L’affaire de falaise.  -   Le capitaine R…….., de la garnison de Falaise, sur lequel ont plané les graves soupçons dont nous avons parlé dans nos derniers numéros, est toujours en congé de convalescence.

Les deux officiers accusateurs ont terminé leurs soixante jours d'arrêts forcés. L'un d'eux, le capitaine S…….., est licencié en droit, il doit se faire inscrire, comme avocat, au barreau de Paris, pendant ses deux années de mise en disponibilité.

Le capitaine S…....., comme son collègue R…….., était juif et a épousé une Juive, mais, depuis son mariage, il s’est fait protestant pour des raisons que nous n'avons pas à rechercher. Avant de quitter Falaise le capitaine S…….. a recueilli des renseignements avec lesquels il espère pouvoir justifier son attitude.

On ne parle plus de l'interpellation qui devait avoir lien à la Chambre au sujet de cette regrettable affaire. Le député du Calvados, qui devait prendre la parole, aura sans doute réfléchi que, parfois, le « silence est d'or ». Il a raison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Enfant noyé dans un baril.   -   Les deux jeunes enfants des époux Carel, rue Brette, à Falaise, étaient dans le jardin à jouer. Le plus jeune, un garçon de 4 ans, grimpa autour d'un baril rempli d'eau de pluie et y tomba la tête la première. Lorsqu'on l'a retiré, il avait cessé de vivre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Deux poids et deux mesures.  -  Nous avons publié qu'un cafetier de Falaise avait été condamné à 16 fr. d'amende pour n'avoir pas fait à la mairie la déclaration qu'il changeait de rue. Ainsi, à 55 ans, avec un passé irréprochable, on traîne en police correctionnelle un honnête homme et on entache son casier judiciaire d'une condamnation infamante. 

C'est monstrueux. Mais, puisque l'on applique la loi, pourquoi ne poursuit-on pas les autres cafetiers qui sont dans le même cas ?  Il y a donc deux poids et deux mesures, ou, plutôt, la police a ses amis et ses ennemis, — c'est-à-dire ceux qui ne lui rincent pas le bec. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1900   -   Chevaux effayés par des automobiles.  -  Lundi, la dame Gervais, demeurant à Bavent, son jeune enfant et un domestique revenaient en voiture. Le long de la rivière, près du pont de Beneauville, le cheval fut effrayé par une automobile allant à toute vitesse. Il recula et tomba dans l'eau avec la voiture. On eut grand'peine à retirer Mme Gervais, dont l'état est grave. L'enfant et le domestique n'ont rien eu.

Cet accident décidera-t-il l'administration à faire mettre en cet endroit une palissade qui protégera les voyageurs ?

— Mercredi, à Falaise, une trentaine de voitures du 10e corps d'armée stationnaient sur la route de Caen, près de l'octroi. Le cheval de l'une d'elles effrayé par une automobile, s'emballa. La voiture fut renversée. Son conducteur, un réserviste, employé chez un marchand de porcs de Thorigny-sur-Vire, fut pris dessous. Il eut trois côtes cassées. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Noce en retard.  -   Il y avait un grand mariage à Falaise. La cérémonie religieuse était fixée à onze heures. La noce est arrivée à midi. Le curé, après avoir attendu trois quarts d'heure, était parti déjeuner ? 

Il n'y a pas eu de messe. La cause du retard serait due, dit-on, au coiffeur qui aurait perdu la tête en faisant celle de la mariée. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Disparition.  -   Louis Royer, 13 ans, qui était placé comme apprenti à Falaise, est disparu depuis quinze jours, sans qu'on puisse retrouver ses traces. Royer ayant perdu une minime somme d'argent en faisant une course, cette somme lui fut réclamée. Il monta dans sa chambre, prit sa montre et sa casquette et disparut. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   En dansant.  -   Le sieur Poirier, 40 ans, ouvrier cordonnier, se trouvait en joyeuse compagnie dans le débit du sieur Surville, à Falaise. Il était en train de danser, lorsqu'ayant fait un faux pas il tomba et se fractura la jambe en deux endroits. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1900   -   L’ami des femmes.  -  C'est M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire comme avocats et plaider. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1900   -   La poste fermée le dimanche.  -  A partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.

— Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute l'après-midi, les dimanches comme les autres jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1900   -   Singulier accident.  -  Mardi, la dame Massinot, 28 ans, ouvrière, à Guibray, allumait son feu. En cassant un morceau de bois, un éclat sauta sur la cheminée et brisa une bouteille d'essence dont le contenu se répandit sur elle. L'essence prit feu et la malheureuse femme fut environnée de flammes.

Son mari et les voisins accoururent à ses cris et étouffèrent les flammes qui la brûlaient cruellement. Ses jambes, ses mains, sa figure et un de ses bras étaient profondément atteints, la peau s'enlevait par lambeaux avec les vêtements. La femme Massinot, a été transportée à l'hospice dans un état des plus graves. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Accident de travail.  -  Un bloc de pierre de 40 cent. cubes environ s'étant détaché de la tranchée du tramway du Val-d’Ante, à Falaise, a atteint un des ouvriers, le sieur Yves Dèrien, 40 ans, et lui a brisé une jambe. (Source  : Le Bonhomme Normand)

32  -  FALAISE  -  L'Hôpital Civil

et les Promenades

Commentaires et informations Facebook @