22 Octobre 2022 

 UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 2

HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Janvier 1847   -  Enquête de Commodo vel incommodo.  -  Le Maire de ville de Honfleur, chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur, Vu le renvoi fait par le sous préfet de l'arrondissement de Pont l'Évêque, de la pétition du sieur Roberge ( Louis ), serrurier, à l'effet d'être autorisé à établir une machine à vapeur de la force de deux chevaux pour tourner le fer.

Annonce qu'il sera ouvert au secrétariat de la  mairie, à partir du lundi, 18 de ce mois, un procès-verbal, pour recevoir les réclamations auxquelles pourrait donner lieu la demande du sieur Roberge. Ce procès-verbal sera clos le lundi suivant.

En conséquence, pendant le délai ci-dessus, les personnes qui auraient des observations à former, pourront se présenter au secrétariat de la mairie tous les jours, depuis 9 heures du matin jusqu'à trois heures de relevée, les dimanches exceptés. ( source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.  -  Vendredi, vers 5 heures du soir, le feu s'est déclaré chez Mme Owins, rue du Dauphin, dans un grenier qui servait d'atelier de ferblanterie. Les ouvriers étaient sortis au moment où le feu a pris.

Les croisées donnant sur la rue du Dauphin et celles donnant sur le quai Sainte-Catherine étaient ouvertes de sorte que les flammes ont été aperçues par un douanier qui se trouvait de service sur le quai, il s'empressa d'avertir les voisins qui tout aussitôt montèrent dans le lieu même de l'incendie, et, en moins de trois quarts d'heure parvinrent à éteindre le feu.

Les pompiers s'y sont rendus avec leurs pompes, mais heureusement on n'a point été obligé de s'en servir, deux petites pompes à main furent suffisantes.

Il est très heureux que cet incendie n'ait point éclaté dans la nuit, car il est probable qu'une partie des maisons voisines auraient été brûlées. Il se trouvait dans ce grenier une quantité de fagot, de paniers, etc..., tous objets en un mot qui auraient activé le feu, et aidé à la ruine de cette propriété.

En fait de dommage, il n'y a à signaler que la toiture de la maison qui est brûlée. ( source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un malheureux événement est arrivé dans la nuit du 10 au 11 courant â bord du sloop « Constant Aimé », de Honfleur, mouillé devant Caudebec. Dimanche soir, le sieur Lauvillé, de Honfleur, jeune homme de 26 ans et père de famille, matelot à bord du navire, s'était couché, lorsque le capitaine, nommé Lellock, natif de Bretagne, vint pour en faire autant, à une heure assez avancée de la nuit.

Le froid qui était assez vif engagea le capitaine à allumer du charbon dans une chaudière afin de se chauffer, il ferma le capot de la chambre, s'assit auprès du feu et s'endormit pour ne plus se réveiller, et causa, par son imprudence, la mort du malheureux compagnon.

Le lendemain, les préposés des douanes ne voyant point reparaître ces hommes, se sont rendus à bord, ont ouvert la chambre, et les ont trouvés tous deux asphyxiés , l'un en face du foyer et l'autre dans son lit. Les deux malheureux ont été inhumés par les soins du syndic de la marine. . (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1847   -  Nouvelles locales.  -  Hier un détachement de 425 hommes du 18e de ligne, venant du Havre est arrivé à Honfleur, et est reparti ce matin pour Caen.

Ce détachement et pour remplacer un de ceux qui ont été dirigés sur un autre point. Il n'est donc pas vrai, ainsi que le bruit circulait hier en ville, qu'il y ait eu une émeute à Caen. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Le commerce se plaint et avec raison, du retard qu'il éprouve à recevoir le courrier de Paris. La distribution des lettres ne se fait guère, en ville, qu'à dix heures du matin.

Il nous semble que par le temps qu'il fait depuis six semaines, les routes doivent être dans un état satisfaisant, et le courrier devrait, suivant son engagement envers l'administration  des  postes, arriver à Honfleur à 7 heures du matin et non à 8 h 1/2, 9 heures comme, cela a lieu tous les jours. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Cette semaine la côte de Grâce a été le théâtre d'une tentative de suicide et d'un vol d'environ 300 francs.

Voici comment on raconte les faits : Le sieur H….., aubergiste, voulant mettre fin à ses jours, avait résolu de se pendre dans un des appartements de la maison qu'il occupe sur la côte. Il venait de commencer à mettre à exécution son affreux projet, quand heureusement sa fille vint à avoir besoin dans la chambre, et le trouva pendu. A la vue de cet horrible spectacle, elle appela du secours et l’on fut assez heureux pour le sauver.

On ignore les motifs qui ont pu le porter à cet acte de désespoir. Quant au vol de 300 fr. il a été commis au préjudice du sieur Mioque, ancien fermier de M. Debeauchamps et actuellement de M. Hébert, du Havre.

Ce vol a eu lieu jeudi matin au moment où la femme Mioque était descendue en ville pour apporter son lait.

Il est à présumer que cette femme, par une habitude, d'un usage assez général dans les campagnes, aura déposé la clef de sa maison dans un endroit, et qu'elle aura été vue des voleurs qui s'en seront emparés pour pénétrer dans la maison, ils auront ensuite ouvert l'armoire dans laquelle, dit on, les fonds étaient déposés. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Lundi dernier, une pirogue de notre port, montée de cinq hommes, était sortie pour relever une ancre par le travers du Hoc. A la mer basse, ils mirent l'ancre à bord, et il restait encore un bout de chaîne dans le sable lorsque la mer vint à monter, et fit sombrer l'embarcation.

Sur les cinq hommes qui la montaient, quatre furent sauvés par la palache du Havre, et un, le nommé Moqueret, a été noyé. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Depuis quinze jours environ, on s'occupe activement de la démolition de la partie du mur du troisième bassin, qui avait fléchi. Malheureusement la neige qui est tombée ces jours derniers, a forcé les ouvriers de suspendre momentanément leurs travaux. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Le nivellement d'une partie de la place Ste-Catherine à la rue des Logettes se fait avec une activité remarquable. On sait que ces travaux ont été entrepris pour employer les ouvriers qui étaient restés sans occupation. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Le tirage au sort des jeunes gens pour la classe 1846 a eu lieu vendredi, en présence de M. le sous-préfet de Pont-l'Evéque et des maires de chaque commune du canton. Le nombre des jeunes gens inscrits pour le canton de Honfleur est de 132. ( source : Journal de Honfleur)

 

Février 1847   -  Nouvelles locales.  -  Le brick « Avenir », cap. Suzard, armateur M. Davy Quentin, est sorti de notre port, le 1er de ce mois, allant à la pêche au grand-banc de Terre-Neuve.

Le 2, le brick « Honfleurais », cap. Laurent, armateurs MM. J.-B. Auber et Cie, est également sorti de notre port, pour cette destination. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847      -  Nouvelles locales.  -  Le Commissaire de marine à Honfleur, a remis le 1er mars au sieur Louis Joseph Le Villain, menuisier, la médaille d'argent que le ministre de la marine lui a décernée pour avoir sauvé la vie à un individu en danger de se noyer.

Déjà précédemment le sieur Le Villain avait fait plusieurs actes de dévouement semblables à l'égard d'autres personnes et avait reçu une gratification du département de l'intérieur. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847      -  Nouvelles nationales.  -  Le recensement de la population de la France fait pour 1846, donne un total de 35 400 486 individus, celui fait en 1841 avait donné un total de 34 230 178.

Ce qui donne pour les cinq ans un accroissement de 4 170 308. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.  -  A la suite de l'instruction, que nous annoncions dans notre dernier numéro, avoir été faites contre les fauteurs des troubles qui ont eu lieu à Honfleur le 27 février, quatre individus ont été arrêtés et conduits dans la prison au chef-lieu de l'arrondissement.

Ce sont les nommés Perchey, charpentier, Champin, employé au génie ; Masselin, charron ; Foucu ( Céleste) de St-Galien.

Un grand nombre de témoins ont été entendus. Nous rendrons compte de cette affaire, qui se présentera bientôt en police correctionnelles. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.  -  Nous avons reçu dimanche dernier, trop tard, cour pouvoir être insérée ce jour, la lettre suivante :

Paris, le 6 mars 1847.      Au Rédacteur du Journal de Honfleur,

Monsieur, Je lis dans le journal la « Presse » que des troubles qui pouvaient avoir des suites les plus graves, ont éclaté, samedi 27 février à la halle de Honfleur, à l'occasion de la cherté du blé, mais que, grâce à la fermeté employée par l'autorité, M. le Maire, secondé par la force armée, est parvenu, au moment le plus critique de l'émeute, à faire entendre aux perturbateurs, par une harangue pleine d'à-propos, que la loi seule avait le droit de punir et de faire justice des manœuvres frauduleuses qui causaient leur exaspération, et qu'à la suite de cette chaleureuse exhortation, il avait arraché à la fureur de cette troupe enragée, un citoyen paisible qui, accablé d'injures, de mauvais traitements et traqué au fond d'une impasse, allait infailliblement devenir leur victime, sans cette courageuse démonstration, qui a eu le double avantage de calmer les esprits et de rétablir la tranquillité.

Honneur, M. le Rédacteur, et reconnaissance au magistrat, qui, par une conduite au dessus de tout éloge, a su épargner à ses administrés, des malheurs dont on ne pouvait calculer l'étendue et la profondeur.

En vous priant de donner place à ma note dans votre estimable journal, vous obligerez un Honfleurais qui, quoiqu'habitant aujourd'hui la capitale, n'en conserve pas moins toutes ses sympathies à sa ville natale, comme à tout ce qui se rattache au bien-être de sa population.   V. Haguelon    ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.  -  On a en ce moment, les plus vives inquiétudes sur le sort de trois matelots anglais, appartenant au yacht le « Sultana », partis de Honfleur le 2 mars, dans une embarcation, pour aller au Havre, et dont on n'a plus entendu parler depuis. Malgré toutes les perquisitions faites, on n'a pu découvrir aucune trace de ces hommes, ni de leur canot, et tout porte à croire qu'entraînés par les courants au milieu des bancs dangereux qui parsèment l'embouchure de la Seine, ils ont été victimes de leur imprudence.

Ces individus étaient, dît-on, dans un état complet d’ivresse, au moment de leur départ ce qui a sans doute contribué à leur perte. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.  -  Nous disions il y a quelques jours que le ministre de la marine avait décidé que plusieurs bâtiments à vapeur seraient affectés a diverses stations et chargés e remorquer les navires chargés de blés et de farines pour la France.

Nous ajoutions que deux de ces bâtiments croiseraient a l'entrée de la Manche. Nous apprenons que les steamers le « Gomer » et le « Flambeau », actuellement à Cherbourg, sont chargés provisoirement de cette mission. ( source : Journal de Honfleur) 

 

Mars 1847   -  Nouvelles maritimes.  -  Le capitaine Casper, commandant le baleinier le « Georges », entré dans le port du Havre, rapporte avoir rencontré sur la Sonde une série obstinée de vents d'amont, qui l'y ont retenu depuis le 25 février avec un grand nombre d'autres navires. Cette nuaison s'est établie régulièrement à la suite d'une forte bourrasque qui a éclaté le 27 , et a sévi avec la plus grande violence pendant toute la nuit, principalement de la partie de l'est.

Le lendemain, le capitaine Casper, louvoyant dans le sud-ouest des Sorlingues, a rencontré de nombreux débris. ( source : Journal de Honfleur) 

 

Mars 1847   -  Nouvelles locales.  -  . le ministre de la marine vient de faire remettre une médaille d'honneur en argent au sieur Trotel (Pierre-Victor), inscrit au quartier de Honfleur, âgé de 22 ans, matelot de 3e classe à la division de Cherbourg, en récompense du périlleux dévouement dont il a fait preuve  sur la « Prévoyante » en sauvant, le 26 août 1846, à Leith, en Ecosse, une femme tombée à la mer sous les roues d'un bâtiment anglais marchant à toute vapeur.

Le gouvernement britannique a, de son coté, décerné une médaille d'or à ce brave marin, dont le noble courage a produit déjà plusieurs actes semblables dans nos ports de la manche. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles Locales.  -   Mardi , un enfant de 7 à 8 ans a été trouvé sur la route de Pont-l’Évêque à Honfleur. Il pleurait, et disait-il, courait après son père et sa mère qui étaient partis devant.

Son père se nomme Louis Petit et est employé dans une filature. Ce petit malheureux a été recueilli par M. Ullern , qui a écrit aussitôt aux maires de plusieurs communes, d'après les indications de l'enfant qui s'exprime très bien et donne sur sa famille et la position où elle se trouve des renseignements très, détaillés.

Les voituriers qui parcourent la route indiquée sont avertis, le tambour de la ville a publié mercredi une bannie pour faire connaître le fait au public et calmer les inquiétudes où devaient être plongés les parents de cet enfant, qui a reçu chez M. Ullern les soins les plus attentifs. Son père et sa mère sont venus le rechercher jeudi soir. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritime.  -   Les marées des 16 et 17 avril, moins fortes que celles des 17 et 18 mars, s'élèveront encore beaucoup si les vents soufflent de la partie de l'Ouest, notamment du S -0 . Il n'y aura plus, jusqu'à la fin d'août que des marées ordinaires. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritime.  -   Le Chaland de 300 tonneaux construit sur les chantiers de M. Voisard, pour compte de M.Goulley a été mis à l'eau tout mâte le 16.

Le trois-mâts de 700 tonneaux, le « Calcuta » construit sur  les chantiers de M. V………, compte de la maison Henri du Havre, a été lancé à la mer le 17 avec un succès complet. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.  -  N'ayant pu nous procurer de renseignements détaillés sur l'affaire des troubles de notre halle, jugée au tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque, mercredi dernier, nous empruntons au journal de cette ville l'article suivant : L'affaire des troubles à la halle de Honfleur, du samedi 27 février dernier, a occupé toute l'audience d'hier, et le jugement n'a été prononcé qu'à une heure après minuit. M. Isabel-Delablotterie, procureur du roi, portait la parole dans cette circonstance, et la défense était confiée à Mes  Toullou et Henry, avocats. Les prévenus ont été déclarés coupables, les uns, de coups et blessures envers plusieurs personnes, les antres, d'avoir, par des moyens frauduleux, opéré ou tenté d'opérer la baisse des céréales.

Onze d'entr'eux ont été condamnés à des peines correctionnelles depuis 10 jours d'empoisonnement et 50 fr. d'amende, à 15 jours, un mois, deux mois et trois mois de la même peine, un douzième a été condamné à 300 fr. d'amende, pour entraves à la libre circulation des grains, et tous aux dépens, quatre on été acquittés.

L'un des prévenus, soutien de sa famille, condamné à 300 fr. d'amende, et pour le paiement de laquelle il devait donner caution, faute de quoi six mois d'emprisonnement avaient été prononcés contre lui, n'aura pas à subir cette peine grâce à l'offre généreuse de M Davy-Quentin, négociant à Honfleur, qui, à l'audience même, a bien voulu se porter caution du condamné.

Une foule inaccoutumée a constamment suivi les débats et ne s'est retirée qu'après le prononcé. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.  -  Il y a une quinzaine de jours, un vol avec effraction avait eu lieu à bord de la barque de pêche la « Bonne-Mère », patron Gallois. Les auteurs de ce vol étaient restés inconnus, mais dimanche dernier le nommé Maillet, dit Ginguette, a été pris en flagrant délit de vol à bord de ce bateau, a été arrêté, mis à la disposition du procureur du roi. Il est soupçonné d'être l'auteur du vol qui avait eu lieu précédemment.

Un autre vol avec effraction, à l'aide d'un couteau, a eu lieu au préjudice de la dame Petit, dans une petite boutique, construite en planches, située prés de l’église Ste-Catherine. L'auteur de ce vol a été arrêté près Pont-l'Évêque, porteur des objets volés, consistant en brides, laines et fils d'une valeur de 60 à 80 fr. Le nommé Leblanc a été arrêté par la gendarmerie de notre ville, comme soupçonné d'être son complice.  ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles locales.  -  Un bien cruel accident est arrivé hier soir sur rade, et quoi qu'on n'ait encore aucune certitude matérielle à cet égard, il est à craindre qu'on ait quatre victimes à déplorer.

La barque le « Petit Rouennais », appartenant à la compagnie rouennaise de remorquage, sortait hier soir à onze heures pour mettre un pilote à bord du navire anglais « Helen » en destination de Rouen. Elle était montée en outre du pilote Liétout aidé par quatre lamaneurs attachés à la compagnie, les nommés Adolphe Buquet, Cavelier de Cherbourg, Dorgy et Callaudet du Havre. La mer baissait rapidement, et le courant qui portait à la Hêve, rencontrant une forte brise du nord-nord-ouest, soulevait de nombreux brisants.

L'embarcation se trouvait déjà à quatre encablures de la jetée, et atteignait la petite rade où étaient mouillés bon nombre de caboteurs, quand, une lame énorme vint la prendre en travers et la chavira entièrement.

Tous les hommes parvinrent cependant à s'accrocher au canot et roulèrent cinq minutes au gré des vagues, poussant des cris de détresse. Mais, pensant qu'à cette heure avancée, ils n'avaient que peu de chance d'être entendus, voyant la barque les entraîner vers le large, trois d'entre eux, se soutenant à l'aide des avirons, lâchèrent prise pour essayer de gagner quelque navire à la nage. Adolphe Buquet et le pilote Liétout restèrent seuls cramponnés au « Petit Rouennais » qui continuait à dériver, la quille en l'air.

Ces deux derniers se croyaient perdus, et déjà leurs forces épuisées par le froid et la fatigue, les abandonnaient, lorsque leurs cris furent enfin entendus du sloop anglais « Ann », mouillé près de là. Le capitaine Wood, éveillé en sursaut, donna de suite des ordres pour qu'on allât à leur secours : on mit à la mer une embarcation qui aborda bientôt l'épave sur laquelle se tenaient les deux malheureux. Buquet se saisit aussitôt d'un bout de corde qui pendait à l'arrière du canot anglais, et parvint à se hisser à bord, mais Liétout moins heureux, ayant tiré à lui avec force l'aviron qu'on lui tendait, l'arracha des mains du matelot anglais, et fut de nouveau entraîné en dérive, sans qu'on put suivre sa trace autrement que par ses cris.

On n'a jusqu'à cette heure aucun renseignement sur les quatre malheureux qui ont été emportés au large sans autres soutiens que de faibles avirons. Cependant, on espère encore que, recueillis par quelque navire monté ce matin en Seine, ils auront pu être sauvés sans que la nouvelle en soit connue en ville.

Le pilote Liétout et Gallaudel sont pères d'une nombreuse famille, et Dorgy est marié seulement depuis quatre ans. Quant à Cavelier, il est garçon.

P.S. — Le pilote Liétout a été sauvé par un navire qui montait en Seine et le déposera a Quillebeuf, dans les bras de sa famille. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritimes.  -  On l'a dit souvent et on a toujours dit vrai, la véritable pépinière de notre flotte, c'est la pêche nationale.

Pendant de longues années, Cancale et Granville ont employé plus de mille cinq cents marins à faire la pêche des huîtres sur des bancs qu'on croyait inépuisables.

Bon an, mal an, cette industrie donnait à six mille individus le pain de tous les jours, qu'ils sont obligés d'aller chercher ailleurs, la source où ils puisaient largement s'étant tarie par telle et telle cause que nous n'avons pas à rechercher. Aujourd'hui, ce qui a fait la richesse de Cancale et de Granville se présente à nous. Un vaste banc d'huîtres dont l'étendue n'a pu encore être parfaitement constatée, mais qui parait exister sur une longueur d'environ dix lieues, vient d'être découvert, il y a quelques semaines, entre la Héve et Barfleur.

Plusieurs petits bateaux de notre port y ont été s'approvisionner, et l'un deux en livrait hier cinquante mille, Est-il nécessaire de dire que les barques anglaises à l'affût de tout ce qui peut procurer lucre et bénéfice, ont déjà flairé cette mine féconde à exploiter, et que si l'on n'y met bon ordre, nos voisins vont s'assurer là un nouveau monopole.

Si le gouvernement prenait un peu souci des intérêts nationaux il devrait à l'heure qu'il est, avoir fait étudier le gisement de ce banc ? Et si, comme on le suppose, une partie se trouve en dehors des limites qu'il s'est laissé imposer par notre peu scrupuleuse alliée, ne devrait-il pas, au moins ordonner une stricte surveillance et une protection absolue sur la partie située dans les eaux françaises, de manière à ce que cette partie ne puisse être exploitée que par nos nationaux.

En supposant même que le nouveau banc d'huîtres ne soit pas du tout dans nos limites, il n'en résulterait pas moins un très grand avantage pour les pécheurs de toute la côte normande. Pendant six mois de l'année, ils seraient occupés d'une manière fructueuse et n'auraient plus besoin, comme ils le font aujourd'hui d'aller courir les chances plus ou moins aléatoires de rachat à l'étranger.

On nous apprend, au reste, que plusieurs de nos armateurs se disposent à envoyer des bateaux faire une pêche dont le produit est assuré, et que notre proximité de Paris rend d'une vente aussi facile que lucrative. ( source : Journal de Honfleur)

 

Avril 1847   -  Nouvelles maritime.  -  Le nommé Dorgy, une des victimes de la catastrophe arrivée en rade du Havre, au bateau le « Petit Rouennais », et dont nous avons rendu compte dimanche dernier, a été trouvé le 7 , à  7 heure.

Quant à Callaudet et Cavelier, qui ont été aussi victimes de cet événement, on n'en a point encore entendu parler. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Changement dans la direction d'un des courants de la Seine, le long de la côte du Calvados.   -  il y a déjà plusieurs années, quelques observations avaient  donné lieu de penser qu'un courant de la Seine allait s'établir de nouveau le long de la côte de Fatouville et passer devant St-Sauveur et Honfleur. Le fait ne se réalisa point. Aujourd'hui il parait se présenter d'une façon plus probable.

Deux navires ont pu suivre cette côte depuis deux semaines, en ce moment, cette communication n'a plus lieu parce qu'un haut-fond s'est déclaré à peu près à moitié route. Toutefois si la « Rille » dirigeait ses eaux de ce côté, il parait non douteux que ce chenal s'établirait de nouveau. Aurions-nous, comme on l'a vu , 6 et 8 métrés d'eau, de basse-mer, le long de l'enrochement et à la tête de la jetée de l'Est ?

Le chenal qui conduit de l'entrée du port au grand courant du fleuve, changerait alors de direction et de profondeur.

Il est très à regretter que l'enrochement, au nord du 3e bassin, n'ait pas été prolongé en amont et ne couvre point l'ancien chantier, comme cela est projeté. Si la rivière de St-Sauveur ne change pas le cours qu'elle s'est donné à travers du banc, devant les travaux faits, il n'y aurait lieu a aucune crainte pour ces travaux. Toutefois il y a des précautions à prendre pour les protéger, et l'on est suffisamment averti pour qu’elles ne soient pas négligées. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Nouvelles maritimes.  -  Le 15 mai, une goélette de 200 Tx. a été mise à l'eau du chantier du M. A. Biette.

Le navire à trois mâts « La tour du Pin » de 700 Tx. sera lancé du chantier de M. Viel, à la prochaine marée de pleine lune.

C'est le deuxième de cette dimension que ce constructeur aura mis à la mer cette année. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Rose Joret, veuve Fouillac, employée dans la fabrique de céruse de M. Benard fils, à Honfleur, a soustrait à diverses reprises des quantités de plomb assez importantes, forcée d'avouer son crime, l'accusée, en faveur de laquelle son défenseur Me  Boislaunêy a fait admettre des circonstances atténuantes et malgré ses déplorables antécédents, (elle a déjà subi 6 condamnations pour vol et une pour vagabondage. ) ne subira que deux années d'emprisonnement. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Dans la nuit du 29 au 30 mars dernier, des malfaiteurs s'introduisirent, en brisant la serrure de la porte, dans une petite boutique construite sur une place de Honfleur et appartenant à la dame Petit, mercière. Ils volèrent des marchandises et notamment trois douzaines de brides, du fil, des rubans et de la laine.  Nicolas Pernuit, âgé de 48 ans, né à Ecajeul, et Jacques-Antonin Leblanc, âgé de 38 ans, né et demeurant à Honfleur, étaient accusés de ce vol.

Déclarés coupables, malgré leurs dénégations, les deux accusés ont été condamnés : Pernuit à 20 ans, et Leblanc à six ans de travaux forcés et a l'exposition. ( source : Journal de Honfleur)

 

Mai 1847   -  Nouvelles locales.   -  Jeudi dernier, dit « l’Honfleurais », un malheur bien déplorable est venu attrister la population de notre ville.

Dans tous les chantiers de construction, les constructeurs de navires ont fait établir une petite chaudière à vapeur pour courber les bordages. Une de ces chaudières, celle de M. Victor-Alexandre Moisard, a sauté. Le bouilleur est parti de la maçonnerie où il était scellé, avec un bruit semblable à la détonation d'un coup de canon et avec une telle force que le bruit en a été entendu de très loin.

Le bouilleur a été lancé à 7 ou 8 mètres sur la grève et dans sa route il a tué en passant, deux hommes employés aux travaux du port, et dont un passait ses bottes de vasier. Ce sont les nommés Dazeville {Michel-Hyacinthe), d'Équemauville, et Arnaud Postel, de Genneville. Ces deux ouvriers ont été pour ainsi dire décapités.

Deux autres ouvriers ont été assez grièvement blessés, ce sont le sieur Biette, ouvrier charpentier du sieur Voisard, et Dupin, ouvrier du port, ce dernier n'a été que contusionné, mais avec une telle force qu'il en a perdu la mémoire et que maintenant qu'il est mieux il ne se rappelle pas comment cela lui est arrivé. Biette a été bien blessé à la joue et à la fesse.

Ces deux hommes ont été blessés par le bouchon du bouilleur qui est allé jusqu'à une distance de 50 mètres du côté de l'entrée du nouveau bassin, ou par les morceaux de la circonférence de fonte formant l'entrée du bouilleur et sur lequel le bouchon était appliqué.

On ne peut trop s’expliquer les causes de cette explosion, il y avait peu de feu sous la chaudière , d’après ce qu’a dit M. Voisard qui sortait de la visiter, et qui avait remarqué 9 pouces d'eau au flotteur. La Vapeur s'échappant bien par le tube qui la conduit aux bordages et le poids de la soupape fonctionnait sans gène. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1847   -  Bains de Mer de Honfleur.  -  L'établissement des Bains de Mer, fondé au pied de la côte de Grâce, a ouvert mardi dernier. Toutes les dispositions ont été prises par le nouveau propriétaire de cet établissement, afin de satisfaire à tous les besoins et répondre à toutes les exigences.

Ces bains sont a peu de distance de la ville, les cabanes sont rangées au pied de la côte auprès d'un jardin où les baigneurs peuvent se reposer des fatigues du bain ou attendre le moment de le prendre.

La direction de la plage est confiée au sieur Lecomte, si avantageusement connu, et qui, récemment encore, a reçu la décoration de la Légion d’Honneur, prix de son courage et de son dévouement.

Le propriétaire de l'Établissement des Bains de Mer de Honfleur a l'honneur de prévenir le public que la recette brute de l'établissement, pendant les journées des 10, 11, 12, 13 et 14 juin, est destinée au soulagement des Pauvres, et sera en conséquence versée, avec l'autorisation de M. le Maire, dans la caisse du bureau de bienfaisance de la ville.  ( source : Journal de Honfleur)

 

Juin 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le beau trois-mâts le « La tour du Pin », de 532 tonneaux, a été mis à l'eau, lundi dernier, des chantiers de M. Vie!, constructeur. Ce navire est parti pour le Havre mardi, à la marée, et doit armer dans ce port pour la pêche de la baleine, il appartient à MM. Guillot frères du Havre et sera commandé par le capitaine Smith.

Un sloop de 80 T. a été lancé vendredi, du chantier de M. Viel.

On dit que 3 navires dont un de 450 T., et un de 200 vont être incessamment mis sur le chantier. Ainsi continuera l'activité que nos constructions ont prise depuis le commencement de cette année. ( source : Journal de Honfleur)

 

Juin 1847  -  Nouvelles du monde.   -   Le Ministre du commerce vient d'écrire aux chambres du commerce pour les prévenir que les envois de morue faits dans plusieurs ports du Brésil par des navires français, n'y ont point été accueillis avec la même faveur que celles de pèche Anglaise et Américaine, parce que le poisson n'était point séché au même degré et que les barils portaient à l'extérieur des traces de décomposition qui en discréditent le contenu et éloignent les acheteurs.

Ce fait, ajoute le ministre, est fort regrettable. Ces ports, Fernambourg surtout, étant l'entrepôt des morues destinées aux provinces de l'intérieur, et dont le transport est fait à dos de  cheval, il est de la plus grande importance que le poisson y arrive dans un parfait état de siccité. ( source : Journal de Honfleur)

 

Juin 1847  -  Nouvelles locales.   -   Malgré les conseils sans cesse répétés, il se trouve encore des personnes qui, en temps d'orage, vont chercher abri sous quelques arbres, elles en sont toujours victimes.

On assure cependant que le hêtre n'est jamais frappé de la foudre, et même qu'il l'éloigne. Les naturels de l'Amérique septentrionale ont, dit on, l'habitude de se réfugier sous cet arbre et il n'y a pas d'exemple qu'ils aient jamais été atteints.

Ce phénomène est digne de fixer, l'attention des observateurs. C'est un fait, facile à vérifier et qu'en tout, cas on doit faire connaître surtout aux habitants des campagnes. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1847   -  Nouvelles locales.  -  Mercredi, à la marée, la goélette « Jeune Hortense », de 150 tonneaux a été mise, à l'eau du chantier de M. Amiot. C'est le 10e navire sorti des chantiers de Honfleur, pendant les 6 premiers mois de cette année. ( source : Journal de Honfleur)

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -   Madame W…... , anglaise, demeurant depuis peu de temps à Honfleur, est accouchée lundi de trois enfants, dont le dernier n'a pas vécu.  ( source : Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -   Il est question de créer prochainement dans les départements des fermes-écoles où les jeunes gens des campagnes rencontreront un enseignement qui en fera des fermiers capables, des valets de ferme laborieux.

Ces écoles ne s'attacheraient qu'à la pratique, à l'application de l'instruction reçue dans les écoles primaires. Une école serait attachée à une exploitation rurale d'industrie privée, placée dans des conditions propres à développer et à faire prospérer l'institution.

Le personnel de l'école se composerait d’un directeur professeur, un surveillant comptable, un chef de pratique, un vétérinaire et 24 élèves.

Une masse calculée à raison de 75 fr. par élève et par an serait distribuée en raison de la capacité et du zèle des jeunes travailleurs, et en se cumulant pendant trois ans d’études,  constituerait à chacun un petit pécule à la sortie.   ( source : Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -  Combien de fois n'avons-nous pas signalé le danger les promenades en mer ! Un nouvel accident, dont notre port a été hier le théâtre, vient  d'apporter encore sa sinistre sanction a ce salutaire avertissement.

Au moment où le paquebot de Honfleur, donnant dans le port, traversait le poulier du sud, une embarcation de plaisance, montée de huit jeunes gens et d'une dame, manœuvrait sur ses avirons entre le bateau à vapeur et la terre.

On sait que le mouvement des roues communique à la mer un fort ressac latéral, qui se fait sentir à une certaine distance, et dont il est facile, d'ailleurs, de prévenir les effets, avec quelques précautions. Mais soit qu'on ne s'y attendit pas à bord du canot, soit qu'une fausse manœuvre l'ait prédisposé à l'accident, à peine fût-il atteint par le remous du bateau à vapeur qu'il s'emplit et chavira, heureusement la quille en l'air, de manière à offrir un point d'appui aux naufragés.

Un homme du bateau à vapeur qui avait passé sans se douter du sinistre qui s'accomplissait derrière lui, tournant la tête par hasard, s'aperçut de l'accident et n'eût que la temps de le signaler par ses cris à un autre canot monté par le patron Gallon. Celui-ci se dirigea immédiatement sur le lieu du danger et recueillit cinq jeunes gens et la dame, tandis que des embarcations parties du port et de la jetée, où de nombreux promeneurs avaient été témoins du naufrage, s'y portaient de leur côté.

L'une d'elles, appartenant au génie, et montée par le patron Lecointe, sauva deux autres jeunes gens. Un seul manquait à l'appel : ce jeune homme nommé Levillain, habile nageur, saisi par la fraîcheur de l'eau peu après avoir mangé, avait coulé immédiatement et son corps n'a pu être retrouvé que le lendemain.

Un des six naufragés recueillis par le patron Gallon a donné un moment de graves inquiétudes. Il était complètement privé de connaissance au débarquement, mais, transporté de suite au poste du Perrey, il y a reçu les premiers soins du docteur Maire, et, ayant bientôt repris ses sens, il a pu être reconduit à son domicile.

Le canot naufragé est le « New-York », l'un des vainqueurs de la course d'amateurs aux dernières régales. ( source : Journal de Honfleur)

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le navire à trois-mâts, « La Sirène », de 450 ton. sera mis a l'eau mardi sur les 9 heures du chantier de M, Viel. ( source : Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -  Nous avons eu déjà l'occasion de parler de la formation récente d'un banc d'huîtres dans la baie de Seine.

Le ministre de la marine vient de charger le capitaine de corvette Mortunert de Boisse, commandant la station de Granville, et le lieutenant de vaisseau Hugherau de Chakié, commandant le cutter le « Mirmidon », garde pêche à la Hougue, de faire une reconnaissance exacte du banc.

Les cutters garde-pêche du Havre et de Dieppe sont aussi chargés de s'assurer qu'il ne soit fait aucune pêche d'huîtres sur ce banc, le règlement du 23 juin 1846 ayant fixé au 30 avril la clôture de cette pêche. (source : Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1847  -  Nouvelles locales.   -  Les travaux d'amélioration de la Basse-Seine, discutés, comme nous l'avons dit dans le temps, entre les ingénieurs en chef des travaux maritimes des trois départements et dont M. Doyat, l'un deux, a rédigé le projet, vont commencer incessamment.

On s'occupera d'abord de la construction des digues de Villequier, à laquelle il sera employé 20 000 métrés cubes de matériaux. Ce n'est encore qu'un essai, mais, quand cette première expérience sera faite, les ingénieurs arrêtèrent définitivement leur projet, la commission nautique sera convoquée et le conseil général des ponts et chaussées donnera son dernier avis. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -  Les solennités scolaires ont commencé, et c'est par le plus modeste de nos établissements. Mardi et mercredi, il y a eu fête à l'école gratuite des filles, rue Pestel, quartier Saint Léonard, dirigée par les dames du Sacré-Cœur. Le premier de ces deux jours, les prix ont été distribués à la classe gratuite, le second à la classe payante.

Chaque distribution a été précédée d'une petite représentation scénique, dite avec intelligence et avec une grande sûreté de mémoire. C'était plaisir de voir la joie enfantine qui animait ces jeunes filles quand elles venaient recevoir les prix accordés à la lecture, à l'écriture, à l'instruction religieuse, à l'élude de l'histoire, de la géographie, du calcul, au travail.

Les ouvrages manuels exposés, ainsi que les cahiers et tableaux d'écriture justifient de la bonne instruction donnée dans cette maison.

Le premier jour, la séance était présidée par M. le maire, assisté des membres du comité communal d'instruction primaire, de MM. les curés et vicaires des deux paroisses. Le second jour, M. le curé de Saint-Léonard, sous la direction spirituelle duquel est cette maison, présidait, assisté des mêmes personnes.

Beaucoup de parents et amis des enfants formaient un nombreux auditoire, qui a pu juger de la bonne voie suivie par les modestes sœurs et y applaudir.

Durant son dernier séjour à Honfleur, Mgr. l'évêque de Bayeux a béni l'oratoire de cette maison, dont une partie avait été donnée en 1785, par M. l'abbé Paulmier, et dont une autre, plus considérable, l'a été, ces dernières années, par M. l'abbé Vardon, curé actuel de la paroisse, ainsi que nous l'avons dit il dans le temps. L'ensemble est parfaitement disposé pour les salles d'école, les moyens de récréation des enfants, les dortoir et réfectoire des sœurs, le dortoir de six pensionnaires simplement aménagé, et très aéré. En élevant cette construction, située dans la partie la plus élevée de ce quartier, on a été assez heureux pour retrouver un ancien puits, qui a été mis en état, non seulement de servir aux besoins de la maison, mais au moyen de l'installation d'une pompe à l'extérieur, satisfaire aussi aux besoins des habitants de ce. quartier privé d'eau, quoiqu'il en recèle un grand volume, mais à une très grande profondeur.  (source : Journal de Honfleur)  

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   Sur les propositions du commissaire de la marine, à Honfleur, le ministre de la marine et des colonies vient par décision du 12 août d'accorder une médaille d'argent au sieur Eugène-Aimé Suriray,  gendarme de la brigade de cette ville,

Nous avons rendu compte dans notre numéro du 18 juillet du courageux dévouement de ce brave militaire qui a sauvé d'une mort presque inévitable, deux jeunes gens qui, en se baignant allaient être entraînés au large.

Cette médaille va lui être envoyée par l'intermédiaire du ministre de la guerre.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Suicide.   -  Lundi dernier, vers les 10 heures du matin une jeune fille de 18 ans, s'est, jetée à l'eau près le calvaire, au fond du vieux bassin. Les hommes de l'équipage d'un sloop qui en était peu éloigné, se sont empressés d'aller la retirer de la mer. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   Aux derniers examens pour le baccalauréat subis devant la faculté des lettres (Académie universitaire de Caen ), sur 107 candidats qui se sont présentés, 68 ont été admis aux épreuves orales, de ce nombre, 6 ont été reçus avec la mention BIEN, 34 avec celle ASSEZ BIEN,

M. Lachèvre, de Honfleur, est le troisième des six indiqués ci-dessus.

A un semblable examen à l'académie universitaire de Rouen, sur 45 candidats, 35 ont été admis aux épreuves orales, 25 de ceux-ci ont été reçus dont 5 avec la mention BIEN, 20 avec celle ASSEZ BIEN, M. Gilles de Honfleur est le septième de ces derniers.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Huîtrière de la Basse-Seine.   -   Nous avons donné il y a quelque temps le résultat de l'exploration de ce banc et ce qui concerne la qualité des huîtres et leur abondance. Nous pensons devoir indiquer spécialement pour les pêcheurs sa position exacte.

On est sur ses accores par les relèvements suivants : Les phares de la Hêve dans le S. 1/4 S. E. du compas à 19 ou 20 milles de terre.

Le feu de Fécamp dans l'E S. E. à 22 ou 23 milles. Il s'étend à 18 milles dans l'ouest et compte environ 12 milles du nord au sud.

On peut évaluer sa surface carrée à 216 milles marins ( enviions 700 kilomètres ).

Le fond de 25 brasses environ sur la partis orientale du banc augmente dans l'O. jusqu'à 24 ou 28 brasses et dans le nord atteint 34 ou 35 brasses.

L'extrémité occidentale se reconnaît facilement au mélange d'huîtres et de moules que rapporte la drague. Ce dernier coquillage est très abondant dans ces parages et s'y rencontre  par masses. (source : Journal de Honfleur) 

 

Août 1847  -  Nouvelles locales.   -   On nous écrit : L'apparence de la récolte est magnifique, nos blés, que l'on commence à couper, sont tels que de mémoire d'homme, on ne se rappelle pas en avoir vu de plus beaux.

Les seigles sont déjà récoltés et quelques pièces ont fourni en poids le double des années ordinaires dans la même surface de culture. Nos pommiers sont aussi chargés de fruits et leurs branches ploient sous le poids. Tout nous annonce une année qui marquera pour son abondance et sa fertilité. (source : Journal de Honfleur)    

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Nous disions ces jours derniers que la pêche à la cote de Terre-Neuve ne donnait cette année que des résultats peu satisfaisants. Son produit le plus ordinaire est, on le sait, la morue sèche.

Il paraît qu'il n'en est pas de même de la pêche au grand banc, qui donne de beaux résultats. Là, c'est la morue verte.

La saison a été fort belle, et au lieu de la brume et du mauvais temps qui règnent ordinairement dans ces parages, on a eu cette année un soleil magnifique. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Maritimes.   -   Les marées de samedi, dimanche et lundi prochains seront très fortes, et les plus hautes de l'année. Pour peu que les vents les favorisent, la mer s'élèvera, dimanche 26 à 7 mètres 90, et sera pleine à 10 heures.

Il y aura le 24 une éclipse de lune invisible à Paris.

L'automne commencera le 23, à 4 heures 32 du soir, temps moyen de Paris. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Le public est prévenu qu'à dater du 28 septembre le bureau de la poste aux lettres, sera transféré, rue Foulerie, maison de Monsieur Deraime, vis à-vis la fontaine aux Chiens. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -   Aux termes de l'article 7, du règlement général des pêcherie conclu le 23 juin 1843 outre la France et l'Angleterre et rendu exécutoire le 27 juin 1846, le ministère de la marine devait faire connaître les lettres indicatives des quartiers auxquels les bateaux de pêche appartiennent.

Une dépêche ministérielle du 19 août 1847 insérée aux « Annales Maritimes et Coloniales », contient le tableau de ces lettres pour tous les quartiers des côtes de France.

Les bateaux de pêche du quartier de Honfleur devront porter désormais les lettres Ho, et à côté le numéro affecté à chaque bateau, suivant un ordre qui comprendra tous ceux du  quartier.

De ce moment doivent être supprimés les lettres et numéros qui étaient particuliers à chaque syndical ou petit port.

Dans l'intérêt de nos pêcheurs, nous leur rappelons les articles principaux du règlement que nous avons publié en entier te 19 juillet de l'année dernière.

Les lettres et numéros doivent être placés de chaque côté de l'avant du bateau, sur l'arrière et dans la grande voile, ils doivent être portés sur les bouées, barils et flottes principales de chaque filet,

Les bateaux chalutiers français doivent avoir en tête du mât un guidon bleu de 20 centimètres au moins du hauteur ( ou guindant ) et 60 centimètres de longueur ( ou battant ). Les bateaux dérivant doivent avoir un guidon mi-parti blanc et bleu des mêmes dimensions, le blanc plus rapproché du mât, et la nuit deux feux au haut de leur mât. à un mètre l'un au-dessus de l'autre.

Les contraventions aux prescriptions ci-dessus seront punies d'une amende de 10 à 25 fr. ou d'un emprisonnement de 5 à 15 jours, et prononcées par le tribunal de police correctionnelle.  (source : Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1847  -  Huîtrière de la baie de Seine.   -  L'Écho Bayeusain contenait, dans un de ses derniers numéros, sur cette huîtrière, un article qui donne lieu à quelques observations.

Nous avons parlé de ce banc d'huîtres retrouvé après avoir été heureusement oublié, ce qui a permis à ce coquillage de se multiplier. Nous avons dit sa position, son étendue, et la nature de ces huîtres. Ce sont celles connues sous le nom de « Pieds de cheval », très-goûtées dans les ports de l'embouchure de la Seine jusque à Rouen, elles ne sont point prisées à Paris, où l'on préfère les petites huîtres dites de Cancalle. Elles ne seront donc jamais l'objet d'un grand commerce, conséquemment jamais d'un haut prix, et ne seront point ce que l’ Echo Bayeusain nomme un aliment de luxe. Ce n'est pas que nous doutions que les réflexions hygiéniques rapportées par ce journal ne soient applicables aux grosses huîtres, nous serions mêmes disposés à croire qu'elles le sont davantage à celles-ci.

Quant aux parcs dont parle ce journal, nous ne pensons pas que la consommation des huîtres du nouveau banc puisse devenir assez grande pour couvrir la dépense à laquelle l'établissement de ces parcs donnerait lieu. Il y a d'ailleurs une raison plus forte qui s'y oppose. L'huître est antipathique aux terrains vaseux et aux terrains sablonneux, or tels sont les fonds où sur les côtes du Calvados et sur celles de la Seine-Inférieure ces parcs devraient être construits.

On a profité à Trouville d'une petite étendue où l'on en a fait un qui consomme annuellement quatre million de petites huîtres surtout quand la saison permet que beaucoup de baigneurs se réunissent dans ce petit port. Mais on ne peut penser a y en établir pour les grosses huîtres de ce banc, quoique l'on doive affecter deux barques qui iront les pécher et  une troisième qui distribuera le produit des deux autres dans les ports du littoral où elle en trouvera le débit.

Honfleur y enverra, comme cela a déjà lieu, mais ce ne sera non plus que pour la consommation locale. Il n'y a donc ni tant à se réjouir de ce que ce banc soit retrouvé, ni tant à regretter d'y rencontrer quoique concurrence anglaise, qui du reste ne sera jamais très grande et à cause de l'éloignement de l'autre côté de la Manche, et à cause de la nature du coquillage.

Ce ne sera pas une raison pour que les bâtiments gardes-pêche ne doivent le surveiller exactement. On ne doit pas oublier que de pareils bancs, sur quelques autres parties de ces côtes, ont été promptement réduits a zéro, non pas tant parce que I’on multipliait la pêche outre raison que parce qu'on y jetait et du sable et des pierres avec intention de les détruire, ce qui ne s'est que trop réalisé en très peu de temps. (source : Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1847  -  Accident.   -  Jeudi matin, le nommé Bunel, tailleur de pierre est tombé du quai sur la plate-forme en granit de l'écluse du bassin en construction. Il s'est brisé le crâne, cassé un bras et les reins, et est mort sur le coup. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Lancement.   -  Hier matin, à la marée, une barque de pêche de 60 tonneaux, a été mise à l'eau du chantier de M. Lefoulon.

Une autre barque de 30 tonneaux doit être mise à l'eau aujourd'hui, du chantier de M. Amiot. On annonce, pour mardi ou mercredi, le lancement du chaland construit par M. Voisard. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Le Conseil a émis le vœu que, vu l'élévation du prix du sel indigène, le gouvernement continue à autoriser l'emploi du sel étranger dans la préparation du poisson salé, soit en France soit à Terre-Neuve.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Sur les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de conscription de 1846, 60 000 sont appelés à l'activité par une ordonnance du roi insérée au « Moniteur », savoir :

53 650 pour l'armée de terre ; 6 350 pour l'armée de mer.

L'époque du départ sera ultérieurement déterminée par le ministre de la guerre. (source : Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1847  -  Nouvelles Locales.   -   Nous disions ces jours derniers que la pêche à la cote de Terre-Neuve ne donnait cette année que des résultats peu satisfaisants. Son produit le plus ordinaire est, on le sait, la morue sèche.

Il paraît qu'il n'en est pas de même de la pêche au grand banc, qui donne de beaux résultats. Là, c'est la morue verte.

La saison a été fort belle, et au lieu de la brume et du mauvais temps qui règnent ordinairement dans ces parages, on a eu cette année un soleil magnifique. (source : Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1847  -  Nouvelles locales.   A Honfleur, un accident fâcheux a signalé la fin de la dernière campagne. Un des murs de quai nouvellement construit, a été pris à revers par une grande marée d'équinoxe, déplacée et renversé sur une longueur de 100 mètres environ.

La reconstruction en était indispensable, elle s'achève maintenant. D'autres opérations d'une nature assez difficile s'exécutent en même temps, avec toute l'activité qu'elles comportent, elles consistent principalement en raccordement d'anciens ouvrages avec les nouveaux. (source : Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1847  -  Chantier naval. - Une goélette de 120 tonneaux, la « Jeanne-d'Arc », a été mise à l'eau, le samedi 28 août, du chantier de M. Arnaud B...e. (source : Journal de Honfleur)

 

Septembre 1847  -  Conseil Général du Calvados.   -   Le conseil général s'est occupé du classement de divers chemins de grande communication.

Le premier qui nous intéresse est celui qui comble la lacune qui existait dans la grande ligne du littoral, depuis Isigny jusqu'à Honfleur, entre Vierville et Port-en-Bessin. Un second, celui du Bac du Port à Creuilly, qui met le Pays d'Auge en communication avec le Bessin.

Le conseil, statuant sur la fixation de la journée de travail pour rachat des prestations en nature, lors des travaux de chemins vicinaux, a fixé définitivement le prix de 1 fr. pour les arrondissements de Caen, Lisieux, Pont-l’Évêque et Bayeux, moins le canton de Caumont ; 0 fr. 75 pour le canton de Caumont et les arrondissements de Falaise et de Vire.

La journée de cheval ou mulet pour tous les cantons du département est fixée à 1 fr. 25 ; celle d'un bœuf à 1 fr. ; celle d'un âne à 0 fr. 50 c. ; celle d'une voiture à deux roues à 1 f r. 50.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   La marée de dimanche dernier avait été signalée comme devant être la plus haute de l'année. Toutes les conditions solaires et lunaires se  réunissaient en effet pour que les eaux s'élevassent extrêmement, mais il fallait aussi que les vents vinssent seconder ce mouvement, li en a été autrement et la mer n'a guères été plus forte que dans les grandes marées ordinaires de syzygie. Le coup de vent équinoxial de la semaine précédente aura été pour quelque chose dans ce résultat.

Nous avons dit, dans notre dernier n°, qu'il a été violent dans la Manche. Le rocher du Calvados, qui découvre rarement s'est montré tout entier à cette marée. Ou y a fait une pêche abondante de coquillage. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Une loi de 1845 a statué qu'il serait établi des trottoirs dans les villes, des rues et places desquelles les plans d'alignement ont été arrêtés par ordonnances royales, que les conseils municipaux de ces villes désigneraient les rues et places où il en devra être établi, les matériaux dont ils seront composés, la part proportionnelle de la dépense que devront supporter les budgets des villes et les propriétaires, etc…, que, sur ces délibérations, une ordonnance royale statuera.

La ville de Honfleur est de celle où des trottoirs doivent être établis, et ils y sont tellement nécessaires qu'un grand nombre de particuliers en ont élevé à leurs frais devant leurs maisons.

Le conseil municipal à délibéré à ce sujet le 11 janvier 1846, et désigné les rues et les places qui devront avoir des trottoirs. Une enquête a été ouverte le 4 février sur cette délibération et close le 11.

Octobre 1847 commence. Voilà 19 mois écoulés et nous n'avons pas encore vu que l'ordonnance qui a été promise ait été rendue. A quel degré de l'échelle administrative cette affaire est-elle restée suspendue ? (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Éclipse de Soleil le 9 Octobre.   -   Samedi prochain, 9 du courant, aura lieu une éclipse de soleil, visible en France entre deux lignes limites, dont celle du Nord passera par Dunkerque, celle du Sud s'étendra de Lannion à l'Ouest de Paris jusqu'à, Pontarlier à l'Est. Nous nous trouverons ici à très peu prés sur la ligne centrale qui traversera la France jusques un peu au nord de Colmar.

Celle éclipse sera annulaire, c'est a-dire, que le centre du disque du soleil sera couvert et qu'autour de cette partie ombrée, il restera une parti éclairée.

La largeur de cet anneau lumineux, sera à 8 h. 48 m. du matin, dans la partie la plus larg., de 4’ 32 ‘’ 6"', et dans la partie la plus étroite de 1' 5'' 4’" .

Le premier contact extérieur aura lieu pour nous à 6 h. 12’ 22" du matin, six secondes avant le lever du soleil. Le commencement de l'éclipse annulaire sera à 7 h. 35', le milieu à 8 h. 48', la fin de l'éclipse générale à 3 h. du soir.

Nous serons plus favorisés cette année qu'en 1842, où il y eut une éclipse totale du soleil. La ligne centrale de cette éclipse passait de Perpignan à l'ouest à Barcelonnette à l'est. Aussi l'on peut se rappeler que dans ce pays-ci, ou fut peu privé de lumière.

Nous avons dit en commençant qu'à Honfleur on sera à très peu prés sur la ligue centrale de celle de la présente année. Quant à l'Angleterre, cette ligne passera par Stard-point au sud de Plymouth, sa limite nord sera un peu au sud de Londres et de Douvres.

Cette éclipse avait été annoncée dès 1814. Le roi Louis XVIII dans un premier entretien avec M. Delambre, lors de la présentation de l'Académie des Sciences, demanda au savant astronome qu'elles seraient les éclipses les plus remarquables de son règne. Lorsque quelques jours après, M. delambre remit au roi les résultats des calculs, S.M. ne put s'empêcher de témoigner son désappointement en apprenant qu'il s'écoulerait trente-trois ans avant cette éclipse annulaire « Je ne serai plus dit le roi en comprimant un soupir »

La plupart de nous pourront dire comme Louis XVIII en apprenant que ce ne sera qu'en 1900, c'est-à-dire dans cinquante trois ans qu'aura lieu une éclipse totale du soleil. On sait que celles de cette catégorie sont extrêmement rares, l'obscurité est alors absolue, plus grande et plus sensible que dans les nuits ordinaires. (source : Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   On a commencé cette semaine à reprendre les travaux de jonction du mur extérieur des écluses du 3e bassin à celui de la jetée de l'Est, ce qui implique la réparation de la partie de celui-ci qui s'est affaissée il y a un mois.

Les hommes qui étaient employés au dévasement du bassin, en ont été momentanément détournés pour les épuisements que nécessite cette construction.

Les sables et vases extraits du 3e bassin sont portés à l'est des chantiers de M. Viel et de M. Voisard, en prolongement de l'enrochement.

Nous avions omis de dire, dimanche dernier, qu'on travaille avec quelque activité à la construction des portes du bassin. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, sur les sept heures du matin, le feu s'est déclaré chez M. Le Roy, rue Boudin, dans un grenier à bois, dans lequel se trouvaient environ sept cents fagots. Aussitôt que l'on en eut connaissance, les ouvriers de la maison de commerce de MM. Lecarpentier Lacoudrais et Ce, dirigés par M. Goulley, négociant, s'empressèrent de se rendre avec leur pompe sur le lieu du sinistre, ainsi que la compagnie de pompiers qui, à ce moment se trouvait réunie pour l'exercice, la douane, la  gendarmerie, et un grand nombre d'habitants. Les secours furent si bien dirigés et donnés avec tant d'activité, qu'à neuf heures un quart on fut maître du feu, qui se trouvait éteint partout à neuf heures et demie.

M. le maire, averti un des premiers, s'y était rendu sur-le-champ, et a dirigé les secours avec son empressement ordinaire, ainsi que le commissaire de la marine.

Le dommage de ce sinistre ne s'élève pas à plus de 2 200 à 2 400 fr, Les fours n'ont nullement souffert, et le travail continue comme avant l'incendie. Le biscuit fabriqué n'a nullement été endommagé, étant dans un bâtiment séparé du magasin incendié.

Il est superflu de dire avec quel zèle la compagnie de pompiers a travaillé à l'extinction du feu. On sait avec quelle promptitude elle se rend où ses utiles services sont nécessaires, et quelle activité elle déploie dans ces pénibles circonstances. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, le nommé Boulanger ( Victor-Désiré), du Vieux-Port, mousse à bord du sloop « Aimée-Catherine », capitaine Rives, est tombé, d'une embarcation où il se trouvait, dans le vieux Bassin. Malgré les efforts tentés pour lui porter secours, on n'a pu retirer de l'eau que son cadavre. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dans l'appel à l'activité des 60 000 hommes de la conscription de 1846, le nombre à fournir par le département du Calvados est de 158.

Le départ s'effectuera du 20 au 28 octobre.

Le conseil de révision pour l'examen des remplaçants se réunira à Caen, les 15 et 18 courant, à onze heures du matin.

Le dernier numéro du canton de Honfleur est 42. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le temps, qui est resté nébuleux presque toute la journée, n'a pas permis de bien observer l'éclipse de soleil, qui a eu lieu hier matin, mais il a été possible de voir qu'au lieu d'être annulaire elle n'a été que partielle.

Comment donc ont calculé les astronomes de l'observatoire ? (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles du Roi.   -   Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième année. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Lundi dernier, sur les 10 heures du matin, un chaland construit par M. Voisard a été mis à l'eau.

Ce chaland a 40 mètres de long, 6 m. 50 de bau, 2 m. 33 de creux. Suivant l'ordonnance de 1837, il doit être jaugé à 159 tonneaux, suivant l'ancienne loi, il le serait à 183, mais certainement, ce bâtiment qui n'a presque point de façon, comme tous ceux de cette espèce, recevra dans sa capacité une bien plus grande quantité de marchandises soit en poids soit en encombrement, comme nous avons fait voir dimanche dernier que cela arrive toujours.

Nous savons bien quel motif a fait rendre l'ordonnance de 1837. On a voulu avantager notre commerce maritime dans ses rapports avec l'étranger, mais ce n'est pas une raison pour accuser les armateurs ou chargeurs. Ceci soit dit, sans en tirer à conséquence, sur l'instruction qui se fait au Havre et qui a amené ces observations. (source : Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier entre neuf et dix heures du soir, l'horizon était bordé de nuages noirs et épais au-dessus d'eux, une lueur rouge foncé s'étendait du nord à l'ouest, sur une grande largeur, laissant entrevoir les étoiles comme à travers un voile. On eût dit du reflet d'un immense et violent incendie.

Ce phénomène, qui répandait une lueur sinistre dura une demi heure environ et s'éteignit par degrés.

Il a été observé à Bayeux, à 8 heures et demie dit l’ « Écho Bayeusain ».

Les pêcheurs français qui étaient à la mer en tirèrent le présage de mauvais temps, ils se hâtèrent de regagner le port, et en effet le vent souffla jusqu'au jour avec violence et par rafales, en même temps que la pluie tombai à torrents.

Les marins se rappellent avoir remarqué un semblable fait, il y a quatre ou cinq ans. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   La marée de dimanche que nous avions indiquée comme devant être une des plus fortes de l'année, n'a rien produit de fâcheux sur nos côtes. Il n'en a pas été de même au Havre, où les chantiers du Perrey ont été envahis ; les travaux du bassin de Leure ont beaucoup souffert, 100 mètres de maçonnerie ont été bouleversés. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le brick « Honfleurais », capitaine Laurent, armateurs MM. J.-B. Auber et Cie , est entré en notre port, le 28 courant, venant de la pêche au Grand-Banc de Terre-Neuve, avec, un chargement de 21 000 morues rondes, environ. Ce navire avait quitté le banc le 7 octobre.

Le capitaine a parlé, le 22 août, sur le banc, au brick le « Saturne » , de Fécamp, qui avait 10 000 morues, le 25 septembre, au « Progrès », de Granville qui en avait 37 000.

Le « Duc-d'Orléans », de notre port, appartenant aux mêmes armateurs, a été rencontré, le 19 août, ayant vingt et quelques mille morues. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Une barque de pêche de 25 tonneaux a été mise à l'eau à la marée de mardi, du chantier de M. Amand Biette. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Mercredi soir, plusieurs individus étaient réunis dans un cabaret sur la route de Pont-Audemer, lorsque on ne sait pour quel sujet, ils se prirent de querelle et sortirent.

Alors une rixe eut lieu et l'un d'eux fut littéralement assommé par les autres qui le mirent dans un tel état, qu'il fut relevé presque mort, transporté à l’hôpital où il se trouve dans un état désespéré.

Le nommé Biette, reconnu pour le principal coupable, a été arrêté, par les soins de la gendarmerie, et mis à la déposition du procureur du roi. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le capitaine Langefeld, commandant le navire norvégien « Sophie » de Grimstad, entré à Honfleur, le 17 octobre, venant de Pitea, rapporte avoir rencontré, le 12 du même mois, sur le « Bogger-Bank », {dans la mer du nord ), une galiote chavirée, paraissant être de construction hollandaise, et dont les voiles étaient encore toutes déployées et sans dommage, ce qui fait supposer que ce navire aura chaviré dans un grain. Le mauvais temps n'a pas permis au capitaine Langefeldt d'approcher assez près pour en connaître le nom.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Les steamers « Normandie » et  « Seine » , qui font pendant l'été la navigation du Havre à Rouen, ont cessé de l'effectuer la semaine dernière, pour ne la reprendre qu'au printemps prochain.  (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Une décision du ministre de la marine, en date du 15 septembre fixe le nombre des mousses qui entreront désormais dans la composition des équipages des bâtiments de guerre.

Elle a pour but d'augmenter le nombre de ces enfants en même temps que de leur procurer plus d'instruction nautique. Outre que c'est un moyen d'accroître le personnel naviguant, c'en est un de secourir la population maritime. Sur presque tous les bâtiments le nombre est doublé. (source : Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1847   -  Nouvelles locales.   -   Le commerce des œufs se fait à Honfleur sur une grande échelle, on estime à une quarantaine de milliers l'exportation pour l'Angleterre, c'est en poids 2 500 000 kil. qui, à 2 fr. 20 c. de droit par % procure au fisc environ 55 000 fr.

Si, dit le « Journal de Honfleur », nous avions une chambre de commerce, elle aurait comme celle de Cherbourg, sollicité du Conseil général la demande de la suppression du droit sur cette marchandise. Le Conseil général du Calvados vient d'émettre le vœu qu'une chambre de commerce soit créée à Honfleur, il n'y a pas de doute qu'elle l'obtiendra.

Du reste, si le gouvernement fait droit à la demande du Conseil général de la Manche, la suppression du droit sur les œufs ne peut être faite par exception, cette branche entière de commerce en sera dégrevée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche dernier, pendant que les fidèles étaient réunis dans l'église Saint-Léonard pour assister aux vêpres, l'attention de quelques-uns se porta à travers les vitraux, vers une colonne de fumée qui s'élevait d'une des maisons du Mont-Saint-Jean.

Le chuchotement des premiers se communiqua à d'autres, le sinistre mot « le feu » prononcé à voix basse se répandit bientôt, il y en eut dont la peur s'empara, et, la curiosité aidant, il s'ensuivit un moment de quasi-tumulte qui faillit troubler l'office divin. Cependant, les curieux rassurèrent les timides. Ce n'était qu'un feu de cheminé, qui eût été bien moindre, si un de ces hommes, toujours empressés, mais qui emploient les pires moyens, ne s'en fût mêlé.

C'est encore, comme bien souvent, le cas de répéter, avec le poète d'Amiens : « Du zèle n'est pas tout, il faut de la prudence ». (source : Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   La foire Sainte-Catherine va ouvrir cette semaine. Déjà hier, la place de l'Obélisque, les rues Brûlée et du Puits étaient encombrées de marchands de légumes qui occupent ordinairement la place du Marché. Nous espérons que M. le maire aura la bonté de se souvenir de la promesse qu'il a faite l’année dernière aux habitants de la place de l'Obélisque de ne point laisser encombrer cette place par les baraques et les saltimbanques, et que cette année ils n'auront point à souffrir du préjudice que leur cause ces spectacles nomades, préjudice tellement grave qu'il vaudrait presque mieux pour eux fermer leurs magasins pendant le temps que dure la foire et que leurs maisons sont masqués par ces baraques. (source : Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   A la marée de vendredi à samedi 13 courant, deux remorqueurs conduisaient plusieurs goélettes et chasse[1]marées, et se présentaient en même temps que plusieurs barques de pêche dans le chenal qui, tout large qu'il est ( 40 à 45 mètres ) se trouva bientôt encombré.

La nuit était extrêmement noire, et le vent soufflait avec force du N.-O. Quelques-uns de ces bâtiments entrèrent, d'autres furent portés sur le banc à l'est, les uns et les autres se firent des avaries en s'abordant réciproquement.

Quoiqu'en morte-eau, tous relevèrent et entrèrent le lendemain. Une seule goélette, d'un trop grand tirant d'eau, y est restée jusqu'à samedi, sans éprouver aucune avarie, malgré le vent violent qui règne depuis quatre jours, du N. et du N.-N.-E, avec de fortes rafales.

Rien de tout cela n'eût eu lieu, si ces navires avaient attendu la marée de jour. La confiance ne doit pas l'emporter sur la prudence. (source : Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Les semailles terminées presque partout, ont été constamment favorisées par la température, aussi est-on généralement satisfait des résultats de cette importante opération. Les blés lèvent parfaitement et paraissent très bien fournis.  (source : Journal de Honfleur) 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -  Nous savions déjà que la pêche à Terre-Neuve a généralement été mauvaise. Heureusement, celle au grand[1]banc a été meilleure, et les navires qui arrivent confirment ces rapports.

On a appris quelques sinistres. Le « Miquelonnais », revenant du golfe de Terre-Neuve, s'est perdu sur une île. L'équipage, au nombre de 48 hommes, a été sauvé, une partie par un navire de Nantes, une partie par un navire anglais.

L' « Esther », 18 hommes d'équipage, n'a pas reparu depuis sa sortie de Granville. On le présume sombré en mer. (source : Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1847  -  On lit dans le « Journal de Caen ».   -   La récolte des pommes n'est pas entièrement terminée et déjà nos cultivateurs sont embarrassés de leurs fruits. Les fûts à cidre manquent, on s'occupe beaucoup à faire bouillir.

L'hectolitre de pommes se vend de 50 c. à 1 fr. 28, des tonneaux de cidre de 1 600 litres se sont vendus aux prix minimes de 45 et même 40 fr. (source : Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   On lit dans le Journal de Caen du 12 novembre :

Nous avons encore à signaler aujourd'hui des pratiques infâmes qui peuvent compromettre la santé, la vie même des marins, cette partie de la société d'autant plus digne d'une juste sollicitude qu'elle est impuissante à résister au mal qui la menace. »

Il existe dans la commune d'Estrées un individu qui achète, à bas prix, les animaux atteints de maladies incurables et contagieuses, il reçoit même les animaux morts, quelque soit leur état, les débite et les sale.

La viande ainsi préparée est livrée au commerce et particulièrement vendue à Honfleur, où, sans doute, elle est donnée pour nourriture aux matelots de ce port, qui font la navigation au long-cours.  

Nous espérons que les autorités locales s'empresseront de réprimer cette coupable industrie.

Nous recommandons aux administrateurs du port de Honfleur, par lequel ces marchandises s'écoulent, d'en surveiller l'entrée, et aux négociants, que cela intéresse à un si haut degré, à se tenir en garde contre une fraude qui explique le discrédit dans lequel sont tombées les salaisons de notre pays. (source : Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Il arrive que, dans quelque petit port, des barques, de simples canots se permettent d'arborer à leur mat la flamme nationale et de déployer à poupe le pavillon national, ce qui est défendu par les ordonnances, notamment celle de 1827. Aucune embarcation de commerce que ce soit ne peut déferler le pavillon à poupe.

De même aucun bâtiment de commerce ne peut porter la flamme nationale, même quand on y placerait quelque signe que ce fût, ou quand on la ferait d’une longueur différente à cette réglementaire.

Il n'y a d'exception que pour les pataches de la douane qui peuvent porter la flamme nationale, mais auxquelles il est interdit de déferler le pavillon à l’arrière. (source : Journal de Honfleur)

 

Novembre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Notre foire Sainte-Catherine n'a pas été favorisée d'un très beau temps. L'affluence y a été plus considérable qu'on n'avait vu de longtemps. Il y avait beaucoup de chevaux qui ont été bien vendus. Les bêtes à cornes étaient aussi en grand nombre, aussi plusieurs ont été ramenées. Quant aux porcs, ils ont été très bien vendus, notamment ceux à engraisser. (source : Journal de Honfleur)   

 

Novembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -   Le sloop « Protégé-de-Marie », de notre port, capitaine Rives, allant de Blyth à Rouen, avec un chargement de houille, a été abordé en mer, le 17, vers trois heures du matin, à 3 milles S. 0.  de Dungeness, par un trois-mâts anglais. L'équipage a eu à peine le temps de se sauver dans la chaloupe, le sloop a coulé, sans que, malgré les cris des français, personne à bord du navire anglais ait paru s'en inquiéter.

Vers cinq heures, les malheureux ont été rencontrés par le bateau de pêche de Boulogne le « St Louis », qui les a conduits à Folkestone, et les a remis au consul de France. Ils sont revenus au Havre par le brick « Émélie et Marie », capitaine Guillemard.

L'équipage du « Protégé-de-Marie » se composait du capitaine, le sieur Rives, deux matelots et un mousse. (source : Journal de Honfleur) 

 

Décembre 1847  -  Nouvelles maritimes.   -  Nous avons fait connaître dans notre n° du 19 juillet 1846 le règlement convenu entre la France et l'Angleterre et sanctionné pour nous par une loi.

Ce règlement détermine les limites entre lesquelles la pêche est interdite aux marins d'une des deux nations vis-à-vis des côtes de l'autre. Une centaine de bateaux de pêche de Boulogne  ont récemment enfreint ce règlement en jetant leurs filets au delà des limites qu'il leur est interdit de franchir. Arrêtés par quatre bâtiments garde-côtes de Deal, ils ont été conduits devant le magistral anglais et condamnés à une amende qui s'est élevée pour quelques-uns à 450 francs.

Le commandant de la corvette française « Surveillante » qui a été au secours des pêcheurs, a plaidé leur cause avec beaucoup d'énergie, mais en vain. Les pêcheurs n'ont été relâchés qu'aptes avoir payé.

Nos voisins de la Manche surveillent avec soin leurs côtes, comme on le voit. De notre part, si nos pêcheurs doivent se conformer à ce qui leur est prescrit, nos bâtiments gardes-pêche ont aussi à surveiller leurs intérêts. C'est à la mer et non en restant dans les ports comme. il arrive trop souvent qu'ils rempliront ce devoir. Malheureusement, l'abondance du poisson sur la côte anglaise où depuis plus de 25 ans il continue à se porter, son éloignement incessant de la côte de France sont un motif pour nos pêcheurs de regretter que le règlement en question leur ait fait la loi si dure. Mais tant qu'il subsistera, il faut s'y conformer, c'est une nécessité a laquelle on ne peut se soustraire. (source : Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1847  -  Nouvelles locales.    -   Le 15, vers six heures du soir, le fils du capitaine Fanet, se trouvant dans une embarcation, au milieu du vieux Bassin, perdit l'équilibre et tomba à l'eau. On s'empressa aussitôt de lui porter secours, mais on ne put le retirer de l'eau qu'au bout de cinq minutes. Malgré les soins qui lui furent prodigués, on n'a pu parvenir à le rappeler à la vie.  (source : Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Maritimes.    -   La navigation au cabotage a employé en 1846, 76 479 navires ( voyages de navires ), jaugeant ensemble 2 859 142 tonneaux, leur chargement se composait de 21 725 000 quintaux métriques de marchandises.

La part du grand cabotage a été de 1 260 navires et 170 189 tonneaux, celle du petit cabotage de 75 219 navires et 2 638 955 tonneaux.

L'ensemble est de 199 000 tonneaux plus élevé que l'année précédente, mais cette augmentation est particulière au petit cabotage. Le grand a éprouvé au contraire une réduction d'un sixième qui a surtout affecté le transport des denrées alimentaires des côtes de l'Océan dans la Méditerranée. Les autres marchandises ont aussi été réduites de 191 000 quintaux métriques à 164 000 quintaux. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Sur 34 candidats qui se sont présentés à l'examen pour le baccalauréat es-lettres qui a eu lieu du 3 au 8 de ce mois, 25 ont été admis aux épreuves orales. Sur lesquels 15 ont été reçus, de ce nombre est le jeune Domain, de Honfleur.[1] (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles nationales.    -   Aux termes d'une ordonnance du Roi du 29 octobre 1828, aucune charrette, voiture de roulage ou autre, ne peut circuler dans l'étendue du royaume qu'avec des moyens dont la saillie, en y comprenant celle de l'essieu, n'excède pas de douze centimètres un plan passant par la face extérieure des jantes. Ces dispositions intéressent à un haut degré la sûreté publique. Cependant elle ne sont pas encore généralement observées, aussi des procès-verbaux sont souvent rédigés contre les propriétaires de voitures dont les moyens excèdent la longueur présente, il en résulte des condamnations que les propriétaires ne peuvent attribuer qu'à leur insouciance. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles nationales.    -   II y aura pendant l'année 1848, quatre éclipses de soleil et deux éclipses de lune.

Aucune des premières ne sera visible à Paris. Les deux ellipses de lune seront toutes deux visibles chez nous, la première totale le 19 mars, la seconde partielle le 13 septembre. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Maritimes.    -   Le navire de 500 tonneaux mentionné dans notre revue de l'année a été mis à l'eau avec succès, le 8, à la marée du matin. Ce bâtiment qui se nomme « Havane » appartiendra au port du Havre. (source : Journal de Honfleur)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Maritimes.    -   Le capitaine Carlsen, du navire suédois « Expériment » qui, en février 1847, recueillit en mer, deux matelots naufragés du navire le « Pierre » de Granville, vient d'être pour ce fait, nommé chevalier de l'ordre royal de la Légion[1]d'Honneur. (source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1848  -  Cour d'assise s du Calvados.    -   Le nommé Christophe Barbet, âgé de 40 ans, né à Vaurial, (Seine-Inférieure), forçat libéré en surveillance à Honfleur, convaincu de s'être introduit nuitamment, à l'aide d'escalade et d'effraction dans les bureaux de MM. Sorel, fabricants d'huile en cette ville, où il est parvenu à s'emparer d'une somme de quatre cent  soixante-quatorze francs, a été condamné à vingt années de travaux forcés et à l'exposition. (source : Journal de Honfleur)

 

Février 1848  -  Nouvelles Diverses.    -    M. le préfet du Calvados vient d'arrêter que des cantonniers seront établis sur les simples chemins vicinaux, comme sur les lignes de grande et moyenne communication.

Leur traitement, fixé par les conseils municipaux, sera payé par les communes sur lesquelles passent les chemins. Ces cantonniers seront d'ailleurs, suivant le besoin, employés comme ouvriers supplémentaires sûr les lignes vicinales.  (source : Journal de Honfleur)  

 

Mars 1848  -  Acte du Gouvernement Provisoire.   -   1er mars. — Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire ne prêteront pas de serment.

— Considérant que l'égalité est un des grands principes de la République française, qu'il doit, en conséquence, recevoir son application immédiate,

Décrète : Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les qualifications qui s'y rattachaient sont interdites. Elles ne pourront être prises publiquement, ni figurer dans un acte public quelconque. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Ordre Judiciaire.   -    D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts des cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU MOM DU PEUPLE FRANÇAIS.    (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Nouvelles Diverses.    -   Il parait certain que l'ex-roi Louis-Philippe, accompagné de quelques personnes, est arrivé à Honfleur, dans la nuit de vendredi à samedi de la semaine dernière, et a séjourné dans une maison de campagne des environs, où il a été rejoint par d'autres membres de la famille royale, ils seront embarqués jeudi soir, à bord du steamer le « Courrier », dont le départ avait été retarde pour attendre de mystérieux personnages, qui n'étaient autres que l'ex-roi Louis-Philippe, la reine Amélie, les duchesses d'Orléans et de Nemours, la première habillée en homme, ses deux enfants et quelques autres personnes.

Le steamer anglais « Express » les attendait au Havre, ils y ont été transbordés du « Courrier » et sont immédiatement partis pour Southampton.

Tout cela s'est passé dans le plus grand secret. On n'a eu de soupçon en ville que lorsqu'ils ont été rencontrés dans les rues allant gagner le steamer.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Nouvelles Diverses.    -   Lundi prochain, le navire de 350 tonneaux, construit sur le chantier de M. Viel, sera mis à l'eau.

D'après les ordres des armateurs, il y a eu cette semaine quelque interruption de travail dans plusieurs chantiers. Il y a lieu de croire qu'elle ne sera que momentanée. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Nouvelles Diverses.    -   La marée du 5 mars est la plus haute de l'année ce sera, comme on sait, demain que son effet se fera sentir, et assez fortement si les vents soufflent du S. 0. au N. 0.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Récompenses.    -   Dans la note des récompenses accordées en 1847, pour des traits de courage et de dévouement envers des naufragés, nous trouvons les noms  ci-après de personnes du quartier de Honfleur.

Chouquet ( Amand-Constant ), matelot de 3e classe, pour avoir, le 31 décembre 1846, arraché à une mort certaine, et au péril de sa vie, le sieur Duval, qui, tombé en rivière de Seine, et ne sachant pas nager, était exposé au plus sérieux danger. ( Médaille d'argent 21 avril )

Surriray ( Eugène ), gendarme de la brigade de Honfleur. Le 12 juillet 1847, deux jeunes gens qui ne savaient pas nager, s'étant trop éloignés du rivage, couraient le danger de périr, lorsque ce gendarme accourut et se précipita à leur aide. Il saisit le seul d'entre eux qui parût au-dessus de l'eau, mais s'étant aperçu, à la difficulté qu'il rencontrait que celui-ci, déjà sans connaissance, était retenu par l'autre, ce ne fut qu'après des efforts inouïs qu'il parvint à les ramener tous deux au rivage, où il les déposa privés de sentiment. ( Médaille d'argent, 12 août ).

Lefebvre, aspirant-pilote à la station de Quillebeuf, se précipita de son bateau le 1er mai 1847, au secours d'un jeune novice qui, venant de tomber dans la Seine, courait risque d'y perdre la vie et parvint à le sauver. ( Médaille d'argent, 8 septembre 1847 ). (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le drapeau.    -   ( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe visible de l'unité nationale.

Considérant dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une manière invariable.

Arrête : Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre David.

Art. 2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à l'extrémité. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le gouvernement provisoire de la république décrète : 1e La journée de travail est diminuée d'une heure.

En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures elle est réduite à onze. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  République Française.   -   Nous commissaire délégué du gouvernement provisoire de la République pour le département du Calvados.

Vu la démission en date de ce jour, donnée par le citoyen Bourdel père, des fonctions de maire provisoire de la commune de Honfleur.

Attendu que, par suite de cette démission, il importe de reconstituer au plus tôt l'administration et la commission municipale provisoire de ladite commune,

Arrête :

Art. 1er. — L'administration municipale est composée : Maire. — Le citoyen Ullern, négociant ; 1er Adjoint. — Le citoyen Faroult, courtier maritime ; 2eme   Adjoint. — Le citoyen Delarue neveu, pharmacien.

Art. 2. — Sont nommés membres de la commission municipale, les citoyens : Vardon, épicier ; Leterrier, propriétaire ; Canu, ancien négociant ; Legouis marchand mercier ; Costard, ancien horloger ; Lalonde, ancien capitaine de navire ; Giquel, ébéniste.

Art. 3. — Expédition du présent sera transmise par le commissaire délégué de l'arrondissement de Pont-l’Évêque au citoyen Ullern, chargé de sa prompte exécution. Pont-l’Évêque le 5 mars 1848. Signé : Aug. Marie. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1848  -  Une mise à l’eau.  -   La goélette « Elisa », de 250 tonneaux sera mise à l'eau du chantier de M. Amyot, jeudi prochain à la marée. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1848  -  Nouvelles diverses.    -   D'après un arrêté du ministre de l'instruction publique et des cultes, du 28 avril, les salles d'asiles porteront désormais le nom d'écoles maternelles. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -    Les conscrits des classes antérieures à 1847 qui étaient restés faisant partie de la réserve, ont reçu ordre de rejoindre,

Le nombre de ceux de la classe de 1847, dans la répartition de 1 055 que doit fournir le département du Calvados, est pour le canton de Honfleur de 38 sur 146 inscrits.

Le conseil de recrutement établi à Caen s'assemblera les 8 et 9 mai pour l'examen et l'admission des remplaçants. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   Il est enjoint à MM. les Maires de ne délivrer des passeports pour Paris aux ouvriers que dans le cas où ceux-ci justifieraient qu'ils y seront utilement employés.

Les ouvriers qui avaient leur domicile à Paris avant le 24 février seront seuls admis désormais dans les ateliers nationaux, les autres seront dirigés sur leur département respectif. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1848  -  Nouvelles diverses.    -   L'ordre est donné d'armer le littoral du département de la Seine-Inférieure.

— On dit que des dispositions analogues à la mesure qui précède sont prises aussi pour le Calvados. (source Journal de Honfleur)  

 

Juin 1848  -  Nouvelles Maritimes.    -   Nous apprenons par des lettres de Lerwick, une des îles Shetland, que la corvette française « Prévoyante » était arrivée le 2 mai.

Un incendie se déclara le 7 à 2 heures du matin dans la maison de l'agent consulaire de France. L'équipage de la corvette s'y transporta aussitôt, à 8 heures le feu était éteint.

Les anglais regardaient tranquillement nos marins à l'œuvre sans leur porter secours.

A la suite de cet évènement, un conseil d'avancement a été tenu à bord, deux maîtres et quatre matelots, qui se sont le plus distingués, ont été désignés pour en recevoir.

La corvette est partie le lendemain pour surveiller la pêche sur les côtes d'Islande. Nous mentionnons ce fait, parce que plusieurs marins de Honfleur sont à bord de la « Prévoyante », nous croyons savoir que, parmi eux, il en est au moins deux, inscrits sur le procès verbal d'avancement dont nous venons de parler. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Les 80 000 hommes formant le contingent de la classe de 1847 sont appelés à l'activité. Les départs auront lieu du 15 au 20 juin.

Le conseil du recrutement se réunira à Caen pour procéder à l'examen des remplaçants les 10, 12 et 14 juin.

Le département du Calvados fournit 1 055 hommes.  (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le Maire provisoire de la ville de Honfleur Invite les personnes qui ont des locaux susceptibles d'être emménages pour le casernement des troupes, à le faire savoir au secrétariat de la mairie, lundi prochain, de 9 heures à midi. Mairie de Honfleur, le 17 Juin 184.  (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le maire provisoire de la ville de Honfleur, invite les citoyens gardes nationaux de 55 à 60 ans et au-dessus qui demanderaient à être maintenus ou inscrits sur les contrôles du service ordinaire à se présenter au secrétaire de la mairie depuis lundi jusqu'à jeudi prochain de 9 heures du matin à trois heures d'après-midi. Honfleur 17 juin 1848. Le maire provisoire. .  (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   La compagnie de canonniers de la garde nationale a commencé à monter les pièces de 18 et de 24 dont va être armée, comme cela a déjà  eu lieu, la  batterie devant l'hôpital.

Pendant que l'on montait la seconde, le câble a cassé et la pièce a retombé: personne heureusement n'a été blessé. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Lundi, le poste de la mairie a été abandonné par les hommes de la compagnie de voltigeurs qui y étaient de garde.

Le chef, ennuyé de se voir seul, a fermé la porte du corps-de-garde, remis la clef au concierge de la mairie et s'est aussi retiré.

La compagnie de marins qui revenait de faire l'exercice, voyant le poste abandonné, a détaché le nombre d'hommes nécessaire, ils ont continué le service jusqu'à ce qu'ils fussent relevés par la garde montante. (source Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le préfet du Calvados vient de prescrire aux maires du département de veiller à ce qu'aucun inconnu ne puisse traverser les communes ou y séjourner sans qu'on se soit assuré de ses antécédents et de l'objet de son voyage.

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Hier sur les 3 heures après-midi, la mer étant basse dans le port, le barrage en maçonnerie que l'on construit s'est écroulé sous la pression des eaux qui remplissaient le 2e bassin. Sept ouvriers ont été entraînés dans la chute de cette muraille et heureusement n'ont éprouvé aucun mal. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Lundi soir, plusieurs personnes crurent voir un météore planer sur la ville, s'abaisser ensuite après l'avoir dépassée et s'abattre enfin sur le banc de St Sauveur où il se forma deux foyers de lumière. C'était tout simplement une montgolfière, lancée par le directeur de l'école primaire supérieure, qui avait probablement voulu faire connaître à ses élèves cette expérience de physique.

Au point où en est arrivée cette science, les ballons remplis de gaz hydrogène ne présentent aucun danger ; mais il n'en est pas de même des montgolfières, ces premiers essais de ballons aérostatiques qui portent le feu avec eux. Ils peuvent tomber sur un toit de chaume et occasionner un incendie ; ce serait pis encore s'ils tombaient au milieu d'un champ de blé qu'ils pourraient enflammer.

Nous avons entendu plusieurs personnes émettre cette réflexion. Elle n'est pas à rejeter dans cette saison où, au milieu des foires, des assemblées, ce spectacle est souvent donné aux populations des campagnes. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Suivant un des journaux du Havre, plusieurs détachements des prisonniers actuellement détenus dans les forts de Paris, seraient dirigés sur ce port, d'où par bâtiments à vapeur ils passeraient à Cherbourg. Là ils trouveraient des bâtiments de l'Etat disposés pour les transporter à leur destination ultérieure. (source : Le Journal de Honfleur)

Ils devront faire saisir par la gendarmerie et conduire devant le procureur de la République tout individu étranger à la commune qui ne serait pas pourvu d'un passeport régulier, qui serait porteur d'armes et de munitions de guerre, sans appartenir à la garde nationale ni justifier d'une mission spéciale.

L'administration municipale de Caen a fait placer en conséquence au pont de Vaucelles un poste de sûreté, où un agent de police se tient en surveillance, chargé d'examiner au passage les voilures et les piétons qui lui paraîtraient suspects. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Mardi 18 à midi, les portes du troisième bassin ont été mises à l'eau et conduites ensuite à l'écluse de passage qu'elles doivent fermer. Cette écluse a 16 mètres 50 d’ouverture.

L'opération a réussi quoiqu'on ait éprouvé quelque difficulté à déplacer ces masses du plan horizontal sur lequel elles ont été construites et à joindre le plan incliné qu'elles ont parcouru aisément.

Chacune des deux portes est courbe et pesé 56 000 kilog. Sa hauteur est de 8 m. 30 , sa largeur de 9 m. 28, son épaisseur au milieu de 1 m. 10, et de 0 m. 55 au poteau. La partie inférieure de la porte, celle qui touche à la plate-forme de l'écluse, a, jusqu'à 3 à 4 mètres de hauteur, ses deux faces mailletées, suivant l'expression technique usitée en construction navale , c'est-à-dire couvertes de pointes en fer à tête ronde posées 1 millim. de distance les unes des autres.

En général ceux qui dirigent supérieurement les travaux des ports ne se préoccupent point assez des opérations commerciales. Tout cela cependant concourt au même but et mérite d’autant plus d'attention que ces dernières opérations produisent annuellement par les droits dits de navigation une somme élevée, ( 130 à 150 mille francs à Honfleur), destinée par la loi a couvrir les dépenses d'entretien et de réparation des ports et qui n'y est pas toujours  employée. (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Des propriétaires, habitant les campagnes voisines de la ville, nous ont fait part d'une observation qu'ils ont faite et qui pourrait se rattacher aux événements qui ont ensanglanté Paris : il y a quelques semaines, la campagne était sillonnée par des individus réunis en groupes de 6 ou 7, qui demandaient à manger et souvent y coucher, se donnant pour des ouvriers sans ouvrage ; depuis quinze jours environ, ces voyageurs ont disparu presque entièrement.

On en a tiré cette conclusion : que ces individus se rendaient à Paris de tous les points de la France sur un appel convenu.  (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1848  -  Nouvelles Normandes.    -   Au moment où un terrible fléau exerce ses ravages dans l’Europe orientale, nous ne saurions trop recommander à nos concitoyens les mesures d'hygiène habituellement en usage à I’époque des fortes chaleurs.

Nous voulons parler du nettoiement des rues et de l'arrosage, soit par les soins de la ville, soit par ceux des particuliers. La propreté de l'intérieur des maisons des rues et des places doit être exigée dans un intérêt de salubrité publique ; aussi appelons-nous sur ce point l'attention et la sollicitude de l'autorité municipale.

 Nous l'invitons également à donner à la police urbaine les ordres les plus sévères pour empêcher la vente des fruits encore verts ou gâtés : l'usage immodéré des fruits malsains et indigestes a toujours été considéré comme une des causes les plus fréquentes de nos maladies, surtout dans la saison où nous sommes. (source Journal de Honfleur) 

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Nous avons dit il y a quelque temps que le sieur Trotin, charpentier, avait sauvé de la mort un jeune homme qui se noyait. Le sieur Fremont, ouvrier employé aux travaux du port, en avait sauvé un autre.

Le ministre de la marine vient d'accorder au premier une gratification de 30 fr. et celle de 25 fr. au second. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Une circulaire du minière de l'intérieur prescrit aux préfets de faire dresser, d'ici aux 15 septembre, les tableaux de recensement des gardes nationaux qui sont âgés de 20 à 35 ans, et qui ont les autres conditions requises pour composer la garde nationale mobile.

Cette mesure a pour but d'activer l'organisation des trois cents bataillons de gardes mobiles décrétés par l'Assemblée nationale. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1848  -  Inauguration du 5e bassin.    -   Enfin la parole tant de fois donnée et toujours vaine, a été tenue. Un mois après le placement des portes du troisième bassin, après qu'à travers la vase amoncelée dans cette partie du port, un chenal suffisamment large et profond a été ouvert en face de l'écluse de passage, le 20 août 1848, un navire est entré le premier dans ce bassin, la « Victoire », goélette de 200 tonneaux.

C'était la veille de la dernière quadrature lunaire, la hauteur d'eau dans le port était de 5 mètres 50 cent, à 6 mètres, l'heure de la marée, midi et demi. La garde nationale avait pris les armes, le clergé des deux paroisses s'était rendu processionnellement avec croix et bannières, une foule considérable couvrait tout le pourtour du bassin, les jetées, tous les endroits d'où l'on pouvait voir.

Lorsque toutes les autorités de la ville administratives, judiciaires, maritimes et financières furent rendues au lieu désigné, la compagnie d'artillerie fit la salve annoncée par le  programme de la fête ; il y fut répondu par la goélette, à bord de laquelle était une portion de la compagnie de marine de la garde nationale, en ce moment debout sur les vergues.

M. le Maire prononça un discours ; M. l'abbé Rivière, un des vicaires généraux du diocèse, assisté de MM. les curés de Honfleur, bénit le bassin, tant sur les murs qu'en le parcourant dans la péniche de la douane, puis d'une voix forte exprima combien il se trouvait heureux qu'une circonstance particulière l'ayant amené à Honfleur, il pût consacrer un travail qu'il avait vu commencer ; il appela la bénédiction de Dieu sur un port auquel il a voué un sincère et constant attachement.

Alors la « Victoire », couverte de pavillons des diverses nations qui fréquentent le port, et de pavillons de signaux qui en complétaient le pavoisement, est entrée dans le bassin, au bruit d'une nouvelle salve ; la musique n'avait cessé de se faire entendre par intervalles ; les chants patriotiques s'y sont mêlés, et la « Victoire » a pris place à quai, suivie de plusieurs petits bâtiments venant chargés de la mer et, comme elle, couverts de pavillons.

La fête était terminée, le cortège est rentré, et la garde nationale l'a suivi.

L'affluence de la population témoignait tout l’intérêt qu'elle prend à cet événement, et l'espoir qu'elle conçoit pour un avenir prochain, voyant enfin à peu près accomplis les vœux formés depuis tant d'années, et la loi de 1837 à peu près exécutée, lorsque ces travaux qui devaient être achevés en cinq ans, ont été retardés pendant six ans de plus par suite de circonstances fâcheuses.

Mais le pont qui avait été momentanément établi sur l'écluse est détruit et aujourd'hui pour aller sur la jetée de l'Est et sur l'enrochement au nord du bassin, où sont encore quelques Chantiers de construction, pour aller sur cette esplanade, dont nous parlions, il y a huit jours, il faut que piétons et charrettes fassent le tour du bassin, parcourent deux fois une distance de 600 mètres. Un moyen plus prompt de communication devra donc être prochainement établi, au moins pour les piétons, ouvriers et marins, que leurs travaux appellent de ce côté.

Espérons que ce besoin sera satisfait avant peu, en attendant le pont définitif, qui est dans le projet ou du moins marqué sur le plan rendu public ! (source : Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.   Nous n'avons pas mentionné la construction de 3 à 4 bateaux de 10 à 12 tonneaux destinés au transport de cailloux dans la Seine vers Villequier ; nous ne mentionnerions pas celle d'un pareil nombre qui sont ou vont être entrepris, si l'on ne devait regarder ces légers travaux comme un soulagement, tout faible qu'il soit, à la dure position de nos ouvriers charpentiers.

Nous signalerons la mise à l'eau jeudi dernier d'une barque de pêche de 30 tonneaux, construite par M. Amyot. On espère qu'elle va être suivie de quelques autres, en  remplacement de quatre bâtiments de même espèce qui viennent d'être démolis. (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles de France.    -   Nous n'avons eu le temps dans notre dernier numéro que d'annoncer très-succinctement le départ de Paris dans la nuit du 29 au 30 août d'un convoi de 111 insurgés qui, à leur arrivée au Havre, ont été embarqués sur la frégate à vapeur le « Darrien » qui les attendait et est partie aussitôt pour Brest, emportant aussi le convoi précédemment arrivé. Elle est arrivée à sa destination. 400 de ses passagers ont été mis à bord de la « Didon » et 120 à bord de la « Guerrière ».

Dans les 111 individus du dernier convoi, il n'y en a que deux du Calvados : Lucien Guérin, 22 ans, tailleur, né à Clécy ; Auguste Epreron, 30 ans, forgeron, né à Langrune.

Le 3 septembre un nouveau convoi, composé de 484 hommes parti de Paris dans la nuit précédente, est arrivé au Havre ; ils ont été provisoirement mis à bord de l' « Andelle », amarré dans le bassin Vauban et qui à passé dans celui de la Floride. La frégate à vapeur l’ « Ulloa » est arrivée dans la matinée, mais la mer n'apportait pas assez d'eau pour que ce bâtiment pût entrer dans le port. On a pris alors le parti de faire sortir l’ « Andelle », remorqué par le steamer l’ « Alcide ». Le transbordement a été opéré en rade et a duré une heure et demie. L’ « Ulloa » est ensuite partie pour sa destination. L' « Andelle » n'a pu rentrer qu'a là marée suivante. (source Journal de Honfleur)

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  La chasse est à peine ouverte et déjà l'on signale plusieurs accidents, résultat de l'imprudence ou de l'imprévoyance des chasseurs.

Il paraît qu'elle ne sera pas productive cette année. On en attribue la faute au braconnage, qui peut bien y être pour quelque chose. Mais ce sont surtout les pluies dont la durée a été aussi longue, qu'il faut en accuser ; elles ont nui sensiblement aux volatiles notamment, et cela se reconnaît dans divers champs soigneusement gardés, où le gibier manque comme dans ceux accessibles aux braconniers.

Les moissonneurs ont trouvé dans des nids de perdrix et de cailles les œufs gâtés ou les petits morts peu après l'éclosion.  (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Depuis quelques semaines une exportation de bœufs assez considérable et qui parait régulière, se fait pour l'Angleterre par Honfleur et, dit-on, aussi par Cherbourg.

Nos herbagers s'en trouveront bien ; en sera-t-il de même des consommateurs ? (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  A l'occasion de l'inauguration du bassin de la République par l'entrée du premier navire qui doit y décharger sa cargaison, la garde nationale, est invitée à prendre les armes et à se trouver, musique en tête, à l'entrée des portes du bassin, lundi matin, à 7 heures 1/2.

A l'occasion de cette solennité le navire tirera 5 coups de canon qui seront rendus par l'artillerie de la garde nationale. (source Journal de Honfleur)  

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Dimanche dernier, pendant qu'il y avait foule sur la place de la mairie, la gendarmerie arrêtait sur un bateau et conduisait en prison, une femme de Quillebeuf qui avait abandonné son mari et ses enfants pour suivre le maître de ce bateau. Elle a été reconduite le lendemain à son domicile. (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Jeudi dernier, une barque de pêche de notre port a ramené le corps d'un individu qu'elle a trouvé en mer. On n'a pu le reconnaître et il a été inhumé dans le cimetière de St-Léonard. (source Journal de Honfleur) 

 

Août 1848  -  Nouvelles Normandes.    -   Au moment où un terrible fléau exerce ses ravages dans l’Europe orientale, nous ne saurions trop recommander à nos concitoyens les mesures d'hygiène habituellement en usage à I’époque des fortes chaleurs.

Nous voulons parler du nettoiement des rues et de l'arrosage, soit par les soins de la ville, soit par ceux des particuliers. La propreté de l'intérieur des maisons des rues et des places doit être exigée dans un intérêt de salubrité publique ; aussi appelons-nous sur ce point l'attention et la sollicitude de l'autorité municipale.

 Nous l'invitons également à donner à la police urbaine les ordres les plus sévères pour empêcher la vente des fruits encore verts ou gâtés : l'usage immodéré des fruits malsains et indigestes a toujours été considéré comme une des causes les plus fréquentes de nos maladies, surtout dans la saison où nous sommes. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   Par suite d'une décision ministérielle concernant la vente des poudres de chasse, il sera établi dans chaque chef-lieu de canton des débits de poudre.

Les poudres de chasse ne pourront être délivrées aux chasseurs titulaires de permis de chasse que sur la présentation de leurs permis, et que jusqu'à la concurrence d'un demi-kilogramme par mois. Le débitant annotera la quantité livrée à la date de la livraison sur le permis du chasseur, livraison qu'il inscrira sur un livret nominatif des parties prenantes. En dessus de cette quantité et seulement jusqu'à concurrence d'un kilogramme par mois, il ne pourra livrer de poudre que sur la présentation d'une autorisation donnée  par le maire et qui restera entre ses mains pour être inscrite audit livre.

Les maires sont invités à ne délivrer des autorisations pour acheter de la poudre qu'à des personnes domiciliées dans leurs communes respectives et dont la moralité leur soit bien connue. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Les 120 accusés d'avoir pris part aux troubles de Rouen du mois d'avril dernier et qui doivent être jugés par la cour d'assises de Caen, sont partis de la première de ces villes dans la nuit du 9 au 10, sur le vapeur le « Rollon ».

En arrivant à l'embouchure de la Seine, ils ont trouvé un coup de vent de 0. N. 0. qui a empêché le navire de continuer sa route et l'a forcé de relâcher au Havre.

II en est reparti le 11 et arrivé à Caen le même jour. Cent hommes de troupes ont été embarqués avec les prévenus, qui sont d'ailleurs accompagnés par le substitut du procureur général et le commissaire central de police.

Arrivé trop tard à l'embouchure de l’Orne, le « Rollon » a été obligé d'attendre la marée et n'a pu remonter à Caen que dans la soirée, il est arrivé au rond-point à 9 heures ½, les dispositions d'ordre avaient été prises et une foule considérable s'était portée au lieu du débarquement des 119 inculpés qui furent mis à terre par escouades au milieu d'un quadruple rang de baïonnettes. Dans tout le trajet, les accusés franchirent en colonne serrée, entourés par les troupes, les rues adjacentes étaient barrées par la garde nationale qui tenait la foule à distance. A minuit les portes de la prison se refermaient sur les accusés, qui ont observé un silence absolu.

Il n'y a pas eu l'ombre d'une manifestation contraire à l'ordre. Les mesures ont été prises dans la maison d'arrêt pour que les nouveaux prisonniers soient traités avec toute l'humanité possible. On a remarqué en pitié quatre ou cinq femmes dont une portait entre ses bras deux enfants âgés à peine de quelques semaines. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Lundi dernier plusieurs enfants jouaient sur les quais du bassin, un d'eux y tomba et fut heureusement sauvé par M. Auguste Julienne, entrepreneur de lestage, qui a déjà obtenu la croix de la légion d'honneur pour plusieurs actes de ce genre. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Un habitant de notre ville possède un excellent et beau chien de Terre Neuve. Cet animal a été enlevé dimanche dernier du magasin qu'il gardait et conduit à Vasouy chez un maréchal, qui, sur la demande des personnes qui l'avaient amené, lui a coupé la queue.

Que l'on juge de la surprise et de la contrariété éprouvées par le propriétaire, lorsqu'il a vu revenir son chien ainsi mutilé.

On assure qu'il va poursuivre rigoureusement les auteurs de cette action, qu'on ne sait vraiment comment qualifier. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   A la marée de mardi, vers midi, le sloop français l’ « Espérance », capitaine, Geuffroy, allant de Honfleur à Rouen, chargé de planches, est parti de Quillebeuf pour remonter la Seine. Il se trouvait en face du Vieux-Port, lors[1]qu'il a touché et chaviré.

En même temps, deux hommes, le mousse et le novice, ramaient devant le navire dans la chaloupe ; leur amarre a cassé, et ils ont été entraînés par le flot. La patache de la douane de Quillebeuf, montée par le sous-patron Régnier et les matelots Costé et Auber fils, les a heureusement, recueillis et conduits à terre.

Le capitaine Geuffroy et son matelot s'étaient réfugiés sur le flanc du navire, dont le mât était cassé, lorsqu'on est venu à leur secours.  Le pilote, M Mallot, a été dans les flots ; mais, grâce aux efforts du sieur Simon de Vieux[1]Port, il est parvenu à se sauver.

On a pu mettre à terre une partie de la cargaison du sloop naufragé.

La grande mer dernière a été la plus haute de l'année. Elle a dû occasionner quelque mouvement dans l'enrochement auquel on travaille, entre le banc dit la « Traverse » et la rive droite du fleuve. Nous espérons être prochainement en position de dire quels effets elle aura produits sur l'ensemble de ces travaux qui inquiètent les navigateurs de la Seine.  (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   La corvette la « Prévoyante » appareillait de la rade de Cherbourg pour se rendre à Dunkerque, lorsqu'un de ses hommes tomba à la mer. Deux marins du même équipage se précipitent après lui et ont le bonheur de le sauver.

Un de ces deux braves marins est le quartier maître Trotel, de Honfleur, qui, quelques jours avant, venait de recevoir la médaille d'or pour récompense de plusieurs actions du même genre et s'être distingué dans plusieurs incendies. Il a été cette fois blessé à la bouche par son sifflet qu'il ne s'était pas donné le temps de quitter. Cet événement a retardé le départ de la corvette.  (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles.   -   On vient enfin, de trouver un remède contre l'épilepsie. Il est dû au docteur Alexandre Le Breton, qui l'a appliqué à un jeune homme de 21 ans, qui, tous les jours depuis 8 ans, éprouvait des accès de cette maladie et qui est aujourd'hui radicalement guéri.

Il lui a été appliqué sur la tête un cautère actuel, de 2 lignes de diamètre, avec cautérisation, de quinzaine en quinzaine pendant deux mois. Aujourd'hui, que le traitement est terminé, le malade n'a plus d'accès, il parle, cause et travaille. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Les travaux du port.   -   Le 20 août dernier, le troisième bassin fut solennellement ouvert à la navigation commerciale ; une goélette française y entra et en sortit peu de jours après pour retourner dans le Vieux Bassin, en attendant qu'elle entrât en armement.

Le 11 septembre, un navire norvégien y entra avec un chargement de bois du nord qu'il mit à terre à la cale du Commerce. Ce fut l'occasion d'une fête nouvelle.

Depuis lors un remorqueur et deux chalands désarmé y sont amarrés ; quelques sloops chargés de pierre sont venus et repartis aussitôt ; quelques barques s'y sont mises en démolition. (source Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Le poisson d'avril ne se pêche qu'un seul jour de l'année et ce n'est pas toujours un poisson qui vient au bout de la ligne. Mais les  canards ( des journalistes ) ont l'avantage de paraître toute l'année, et ce n'est pas toujours cet animal amphibie recherché des gourmets et présenté sur nos tables comme un mets recherché.

— En voici un d'une espèce nouvelle. Ce n'est point un volatile emplumé, c'est un bel et bon esturgeon qui a fait, au dire de quelques uns, un vrai miracle. Voici ce que nous lisons dans plusieurs journaux :

« On a péché il y a quelque temps, entre Harfleur et Honfleur, à l'embouchure de la Seine, un énorme esturgeon, dans l’estomac duquel on a trouvé un portefeuille contenant des papiers assez bien conservés. Ces papiers avaient appartenu à un capitaine mort dans un naufrage, et parmi ces papiers se trouvait un testament qui enrichit un pauvre soldat qui jadis dans un combat avait sauver la vie du capitaine. »

Et cette merveilleuse nouvelle nous parvient, à nous autres habitants des rives de l'embouchure de la Seine, par les journaux de l'intérieur ! (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   On ne cesse d'avertir les charretiers des accidents qui arrivent journellement à leurs camarades, mais c'est toujours en vain.

Mardi dans l'après-midi, une femme arrivait à la ville, conduisant une charrette chargée de cages de volailles. Arrivée au commencement du pavé de la rue Saint-Léonard, elle voulut descendre de sa voilure ; sa robe s'accrocha, dans les efforts qu'elle fit pour la dégager elle tomba, la roue lui aurait passé sur le corps, si des voisins témoins de l'accident ne s'étaient empressés de détourner la voilure, de relever la malheureuse femme, presque sans connaissance, et de lui donner les soins que son état exigeait. Elle put enfin continuer sa route sans blessure, mais les reins fortement contusionnés. (source Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Mercredi dernier un voiturier descendant la côte d'Equainville est tombé sous la roue de la charrette qu'il conduisait et a eu la jambe écrasée. Le malheureux a eu le courage de remonter sur la voiture et devenir descendre à une auberge à l'entrée de la ville où il a reçu les premiers secours.

Son patron, le sieur Delauney, en ayant été, informé, l’a fait aussitôt transporter chez lui, et le garder jusqu’à la guérison. Ce jeune homme n'a ici personne de sa famille. (source Journal  de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Nationales.   -   La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.  (source Journal de Honfleur) 

 

 Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Dans la nuit de mercredi à jeudi, on a volé sur la propriété de M. Louis Nasse, à Sainl-Ursin, le fil de fer des palissades sur une longueur de 25 mètres. Les voleurs ont pris leur temps, car ils ont dévissé toutes les vis qui retenaient le fil de fer aux poteaux. (source Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Un accident fâcheux est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi, un sous-brigadier des douanes, allant poser deux hommes en faction est tombé à l'eau dans le bassin de la République et malgré les efforts de ses camarades, rendus vains par l'obscurité, s'est noyé.

Le malheureux arrivé la veille à Honfleur faisait pour la première fois son service, il n'était âgé que de 36 ans et laisse une femme et deux enfants en bas âge. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Le 21 novembre le sloop les « Deux Amis », de ce port, maître Piquet, a touché sous voiles dans la Seine, à l'acore du banc de Tot. Ce bâtiment était chargé de pierres. Il a chaviré à la mer baissante. Les hommes sont sauvés. Ils ont pu retirer une partie de la voilure, du gréement, la chaloupe, une ancre à jet.

Le navire a été presque aussitôt ensablé, on ne voyait plus le lendemain que la tête du mât. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Maritimes.   -  Un sloop anglais monté de deux hommes seulement a fait naufrage dans la nuit du 11 au 12 novembre sur la côte de Gefosses ( arrondissement de Bayeux ). Le navire était sur lest, on ignore sa destination et à quel port il appartient.

Les cadavres ont été retrouvés le 13, l'un parait âgé de 55 à 60 ans, l'autre d’environ 50 ans.

— Le brick français l’ « Artilleur », du Havre, allant de Newcasle à Toulon, a été abordé en mer par un navire anglais qui a fait de fortes avaries à ses voiles et à son gréement, et cassé son beau-pré et son grand mat de hune. Ce navire a pu relâcher à Cherbourg, faisant beaucoup d'eau.

BOULOGNE, 17 novembre. — Un bateau pécheur, en arrivant ce matin à l'entrée de la passe a chaviré, et l'équipage composé de sept personnes a été entièrement noyé.

FÉCAMP, 22 Novembre. — Le brick terre-neuvier « Amitié », cap, Magnan, est entré ce matin, de seconde pêche, avec un chargement de 15 000 morues. Les mauvais temps sont cause de ce peu de réussite. (source Journal de Honfleur) 

 

Novembre 1848  -  Avis de sauvetage.   -   Deux canots ont été trouvés à l'embouchure de la Seine et conduits à Honfleur, l'un porte au fronton le mot « Union », et 4 m 80 de  longueur et 1 m. 63 de haut.  l'autre qui a 4 m. sur 1 m. 59, ne porte aucune indication. (source Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Hier matin, à la marée basse, on a trouvé, dans le Vieux-Bassin, un cadavre qui à été reconnu pour être celui d'un sieur Vernier, marchand de cidre à Rouen. On n'avait nullement eu connaissance de cet événement.

Cet individu était sorti la veille au soir de son hôtel pour aller, dit il, faire un tour, et tâcher de voir un capitaine auquel il avait à faire. (source Journal de Honfleur)

 

Décembre 1848  -  Nouvelles Locales.   -   Dans les premiers jours de ce mois, on a trouvé à 2 mètres de profondeur, en creusant la cave d'une maison rue Notre-Dame, près la rue du Château, plusieurs squelettes, et parmi ces débris humains, quantité de médailles de bronze de Néron et Drusus, César, de Claude, de Tibère, de Domitien de Gatien, de Gahen et de l'impératrice Salonina, sa femme. On dit qu'on a aussi découvert au même endroit un morceau de bronze carré, portant une empreinte, lequel a été envoyé à Valognes à M de Gerville.

Ces médailles romaines, rapprochées de celles qu'on a trouvées à d'autres époques sur l'emplacement du château de Cherbourg, tendraient à prouver que ce monument détruit existait antérieurement à Jules César.

Quant aux ossements humains, enfouis vers l’emplacement qu'occupait l'église St-Benoit (église du vieux château) il est présumable qu'ils indiquent un ancien lieu de sépulture.

En démolissant une maison dans la même rue du côté de la place des Sarrasins, on a découvert, parmi les débris une pierre de carreau brisée, portant une inscription, un fût de colonne cannelée en pierre calcaire, et un orifice ogival très étroit, qu'on présume être l'entrée d'un souterrain. Ce sont encore des restes de l'ancien château. (source Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  Les constructions navales se sont bornées cette année 1848 ; à l'achèvement des bâtiments en chantier au 1er janvier. Un d'eux est resté sans être terminé. Deux sloops, un de 30 et un de 60 tonneaux, ont été construits ainsi que 12 à 15 bateaux de 10 à 12 tonneaux, destinés à transporter le caillou de Villequier aux digues qui s'élèvent sur les rives de la Seine en avant de ce point jusque vers la Mailleraie.

Ces travaux ont donné de l'occupation à quelques uns de nos charpentiers.  (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -   On sait que beaucoup d'enfants se répandent dans les chantiers, partout où ils peuvent trouver quelques copeaux ou des fragments d'écorce de bois. C'est surtout quand les ouvriers sont retirés qu'à lieu cette espèce de maraude.

Mercredi dernier, vers 6 h. 1/2 des cris effrayants se sont fait entendre sur un des quais du 3e bassin. On empressa d'y courir. Une petite fille d'une quinzaine d'années venait de tomber à l'eau.

Le temps très couvert ne permettait que difficilement de porter des secours utiles. On jeta d'abord des planches pour que la malheureuse enfant pût se soutenir sur l'eau, en attendant que des embarcations pussent arriver de l'avant-port. On réussit à la sauver.

Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir signaler les braves qui se sont portés avec ardeur et succès à cette bonne œuvre. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles maritime.  -  On écrit de Quillebeuf, 8 janvier, que la goélette française « Industrie », capitaine Lefieux, allant de Rouen à Londres, s'est abordée sur le banc Marais-Vernier avec l’  « Anaïs », descendant la rivière à la remorque du même steamer, et a coulé. Les effets de l'équipage et partie du gréement de l' « Industrie » ont seuls pu être sauvés. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles maritime.  -   Nous avons mentionné dimanche dernier, la rencontre, dans la baie du Havre, par un pêcheur de notre port, du lougre « Oscar Ernest », abandonné, et la perte de ce navire. L'équipage, dont on ignorait le sort, a pu heureusement gagner la terre, voici ce qu'on écrit à ce sujet de St-Waast-la-Hougue, 31 décembre :

« Le lougre « Oscar- Ernest », de la Rochelle, capitaine Gaurier, parti de Quillebeuf, le 26 décembre, chargé de zing et fonte à destination de la Rochelle, a été abordé dans la nuit du 26 au 27 courant par un navire de 300 tonneaux qu’on suppose être un brick faisant route pour le Havre. On ne pense pas que ce soit un navire français, car le brick a continué sa route sans chercher à prendre la moindre connaissance de l'état où se trouvait le navire abordé.

Le 27, à 8 heures du matin, exténué de fatigue par la manœuvre des pompes, le navire désemparé de son grand mât et de celui tapecul, l'équipage a été obligé de l'abandonner à 25 milles environ dans le N. N. E. du feu de Barfleur. Peu de temps après le navire a disparu.

Ce n'est que le soir, à huit heures, que ces malheureux ont pris terre sur les rochers à l'entrée du port de Barfleur, le second, qui, dans l'abordage, avait reçu un choc très violent, est resté depuis sans connaissance.

Le capitaine Gaurier, rend hommage aux habitants de Barfleur pour l'humanité dont ils ont fait preuve à son égard, et il remercie en particulier le syndic des gens de mer. (source Journal de Honfleur)

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  L'instruction publique continue d'avoir le développement auquel elle a été portée depuis plusieurs années.

Nous avons noté à la fin de l'année scolaire le nombre des jeunes gens et jeunes filles dans les écoles ouvertes par la ville.

Les cours d'arithmétique et de géométrie appliquées à l'industrie, compte cette année plus de 200 élèves inscrits ; c'est beaucoup plus qu'il n'y en a jamais eu. On a remarqué pendant les 6 mois qui ont fini en avril dernier, et depuis octobre 1848, qu'il est ouvert plus d'exactitude de la part des élèves.

Nous ferons connaître prochainement le mouvement de la population pendant l'année 1848. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Décret du 8 janvier 1849.   -   Par arrêté du ministre des travaux publics, du 15 décembre, des ambulances seront établies sur la proposition des ingénieurs ou des architectes et avec l'autorisation du ministre, sur les ateliers de travaux publics non adjugés aux associations d'ouvriers, qui, par leur importance, leur situation ou la nature des travaux rendront cette mesure nécessaire.

L'ouvrier blessé recevra la moitié de son salaire pendant sa maladie, et tous les soins gratuitement.

Une indemnité de 300 fr. sera accordée aux veuves ou aux familles des ouvriers morts par suite de blessures.

Si un ouvrier est blessé en état d'ivresse, il ne recevra que les secours médicaux.  (source Journal de Honfleur)

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -   Mercredi, 400 hommes du 68e de ligne, venant de Caen et allant au Havre ont passé par Honfleur. Ces militaires devaient partir le lendemain, mais le mauvais temps les a forcés de séjourner ici pendant deux jours. (source Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1849  -  Nouvelles maritime.  -  Le Journal du Havre écrivait le 11, qu'un trois-mâts goélette, qui s'était présenté devant ce port à 10 heures du matin et n'avait pu entrer faute d'eau, avait fait route pour le Hoc.

Ce navire n'avait pas de pilote et s'il eût tenté de se rendre au mouillage indiqué aurait couru de grands risques. Il est au contraire entré en Seine, et s'est dirigé sur Honfleur, où, malgré la tempête affreuse qui régnait dans toute la baie du Calvados, il est entré à la même marée. C'est la « Jeune Pauline », capitaine Vitet, venant de Dublin, avec un chargement de farine.

Ce n'est pas la première fois, nous avons eu plusieurs occasions de le faire remarquer, qu'un navire, ayant manqué l'entrée du Havre, vient sans risque se réfugier à Honfleur, maintenant le véritable auxiliaire de son voisin, quoique celui-ci persiste à le nier, mû par un sentiment que nous ne pouvons comprendre.

Avant de paraître recommander le mouillage du Hoc, qui était devenu bon pendant quelques années, le Journal du Havre aurait dû, ce nous semble, s'enquérir de son état actuel ; ce mouillage est difficilement abordable quand on n'a pas de pilote à bord, à cause des bancs qui se sont élevés récemment en avant de lui, et par ce que le fond même du mouillage s'est exhaussé. (source Journal de Honfleur)

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  Par décision, du 15 janvier, le ministre de la marine a accordé des gratifications aux marins ci-après dénommés pour sauvetage d'hommes en danger de se noyer : Guillette, ( Pascal-André ), 20 fr. ; Hallot, ( Alphonse ) 20 fr. ; Lefebvre, ( Pierre-Hyppolite ), 30 fr. ; Délié, ( Nicolas ), 20 fr. ; Délié, ( Jean-Guillaume ), 20 fr. ; Les deux, premiers de Honfleur, le 3e pilote de Quillebeuf, les deux autres matelots de Vieux-Port. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  Une barque de pêche du quartier de Honfleur, entrée le 24 à Fécamp, avait recueilli dans la Manche, durant la nuit du 11 au 12, onze marins anglais, provenant de deux navires qu'à la suite d'un abordage entre deux bâtiments leurs équipages avaient été forcés d'abandonner.

La seule chaloupe dans laquelle ces malheureux avaient pu se réfugier, était à moitié remplie d'eau, ils n'avaient que trois avirons, gouvernant avec l'un, nageant avec les deux autres. Le danger était imminent, lorsque heureusement nos pêcheurs entendirent leurs cris malgré la tempête qui régnait, se hâtèrent de leur porter secours, les prirent à leur bord, et les portèrent à Newhaven, où ils les débarquèrent.

Nous serons heureux de pouvoir donner les noms de ces braves, et de les signaler, au moins à la reconnaissance publique, dès que nous les connaîtrons. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  Il y a cinq ou six ans, on a reconnu à 2 ou 3 kilomètre 0. de Honfleur, et à 15 ou 20 mètres de la crête de la falaise élevée en cet endroit de 100 mètres au dessus du rivage, plusieurs portions de terrain qui prenaient une déclivité non ordinaire vers l'intérieur des terres. On s'attendait depuis lors à quelque évènement ; depuis quelques semaines on reconnaissait quelque changement dans le mouvement des eaux d'une source dont nous allons parler ; rien cependant ne s'annonçait comme très prochain.

Mardi 23, dans la journée, les habitants de la maison manable de la ferme dite « le Butin » entendirent des craquements qui les effrayèrent ; ils se hâtèrent d'enlever leurs meubles et d'abandonner leur demeure. Le lendemain dans l'après-midi, cette maison, bâtie en charpente s'enfonça d'environ deux mètres dans le sol, sans perdre son aplomb, de sorte que la partie inférieure est à 2 mètres du sol environnant. Un pigeonnier en maçonnerie, éloigné d'environ 10 mètres de la maison s'enfonça également dans le sol sans perdre non plus la verticale. Des arbres se sont aussi verticalement enfoncés dans cet espace qui contient 15 à 20 mètres sur 100. Le jardin potager derrière la maison est en partie bouleversé et très onduleux. Un vaste lavoir établi dans la cour de cette ferme est tout disloqué, une portion des murs est enfoncée, une autre est restée en place, une autre en partie suspendue.

La source qui alimentait ce lavoir est tarie ou plutôt a changé de direction ; l'eau s'est ouvert un passage dans un pré derrière la cour dont le terrain présente de distance en distance de longues fissures ou crevasses profondes de 1 m. 50, et 2 m. 50.

Plusieurs enfoncements se sont manifestés dans le pré qui vient d'être cité, il en est qui ont 15 à 20 mètres de profondeur, il en est qui ont celle de 25 à 30 mètres. Leur direction est de l'Est à l'Ouest.

On a retiré de ces enfoncements un assez grand nombre de pyrites, de diverses formes et grosseurs, d'une couleur grise, semés de points brillantes semblables en tout à celles que l'on rencontre depuis plus d'un siècle sous les falaises du Cap la Hève, et qui ont été décrites par le savant abbé Dicquemare, dans ses mémoires à l'Académie des Sciences.

Les eaux qui suintent ordinairement ou même qui coulent à travers la falaise, n'ont point changé de volume. L'établissement des bains qui se trouve au pied de cette falaise n’a presque rien éprouvé de l'événement que nous signalons.

On attribue cet événement à quelque déplacement des eaux souterraines, qui, ayant trouvé de l'écoulement, auront fait le vide sous le terrain qu'elles soutenaient et déterminé son enfoncement. Il est difficile d'évaluer les dimensions de cette cavité. On peut à peu près évaluer sa hauteur par l'enfoncement du sol, mais qui sait si les autres dimensions correspondent à celles que l'on aperçoit. (source Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  Quelques personnes croient avoir ressenti une secousse de tremblement de terre dans la nuit de mercredi à jeudi. En tout cas elle aurait été bien légère et d'infiniment peu de durée. (source Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1849  -  Nouvelles locales.  -  L'instruction publique continue d'avoir le développement auquel elle a été portée depuis plusieurs années.

Nous avons noté à la fin de l'année scolaire le nombre des jeunes gens et jeunes filles dans les écoles ouvertes par la ville.

Les cours d'arithmétique et de géométrie appliquées à l'industrie, compte cette année plus de 200 élèves inscrits ; c'est beaucoup plus qu'il n'y en a jamais eu. On a remarqué pendant les 6 mois qui ont fini en avril dernier, et depuis octobre 1848, qu'il est ouvert plus d'exactitude de la part des élèves.

Nous ferons connaître prochainement le mouvement de la population pendant l'année 1848. (source Journal de Honfleur) 

 

Février 1849  -  Nouvelles locales.   -   Lundi, vers 7 heures et demie du matin, pendant que les hommes employés au dévasement de î'avant-port, étaient occupés à jeter la vase dans le chenal qui allait être ouvert aux chasses en avant du 2e bassin, le préposé à l'ouverture des vannes eut l'imprudence de les lever sans s'assurer que les dévaseurs n'étaient point exposés à quelque danger.

Aussitôt un violent courant s'établit et emporta six de ces hommes. Cinq furent assez prompts pour sauter dans une petite embarcation au risque de la faire chavirer ; le courant emportait le sixième vieillard d'une soixantaine d'années. Heureusement M. Émile Cardon, maître constructeur de navire, se trouvait sur la jetée du milieu.

Son premier soin fut de démarrer une ligue et de la jeter à ce malheureux qui se noyait et qui ne put l'atteindre. M. Cardon, n'écoutant alors que son dévouement, fixe la ligne à terre, et s'affale le long de la jetée ; mais trop éloigné du vieillard que le flot emportait il se jeta lui-même à l'eau, le joignit, et fut récompensé de sa peine en le ramenant à terre et le sauvant d'une mort inévitable.

On nous a assuré que M. Cardon a négligé de faire constater un aussi honorable dévouement. Nous n'hésitons pas à le faire connaître, et à lui procurer, en ce qui dépend de nous, le témoignage de sa noble et courageuse conduite, en cette circonstance. (source Journal de Honfleur)

 

Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur)

 

Février 1849  -  Nouvelles locales.   -   La brigade de gendarmerie de Honfleur a arrêté la semaine dernière, et conduit en prisons de Pont-l'Évêque, une femme se disant du Havre, prévenue d'émission de 3 fausses pièces de 50 centimes, il y a quelques semaines, et d'escroquerie en dernier lieu de 2 pièces de 1 franc dans des maisons différentes.

C'est en donnant des pièces de 5 francs en paiement d'achat de mince valeur, qu'elle s'était emparée subitement de plusieurs des pièces qui lui étaient remises en échange. Elle se disait pauvre et l'on a trouvé sur elle plus de 50 francs en diverses pièces de 50 centimes, au nombre desquelles il est vrai de dire qu'on n'en a point reconnu de fausses cette fois. (source Journal  de Honfleur)  

 

Février 1849  -  Nouvelles locales.  -  M. le ministre de l'agriculture et du commerce, après s'être fait rendre compte des délibérations du Conseil[1]général du Calvados et des rapports qui ont été adressés à l'administration supérieure, en ce qui concerne la fondation d'une Ferme-Ecole, vient de décider que la Ferme-école à créer actuellement serait établie sur le domaine de Quesnay, exploité par M. de Mecflet et que ce propriétaire en aurait la direction, en se conformant au programme de l'administration. L'arrêté qui doit constituer définitivement cet établissement sera pris dans un bref délai. (source Journal de Honfleur)  

 

Mars 1849  -  Nouvelles maritimes.   -   Médailles de Sauvetage. Par une décision du 12 mars, le ministre de la marine a accordé une médaille d'argent de 2e classe aux sieurs Roussel, Jacques-Amand, maître au canotage, et Cardon, Jacques-Émile, constructeur, tous deux de Honfleur.

Nous avons, dans notre n° du 4 février, rapporté l'acte de dévouement du second : le premier a mérité la distinction qu'il vient de recevoir, pour avoir sauvé un journalier, tombé à minuit, dans le mois de juillet au port de Rouen. Il avait déjà disparu quand le sieur Roussel a eu le bonheur de le saisir.

Par la lettre qui annonce ces médailles. Le ministre charge le commissaire général de la marine du Havre de témoigner sa satisfaction au sieur Amand-Constant Chuquet, matelot de Honfleur, qui a aidé le sieur Roussel dans le fait énoncé ci dessus. (source Journal de Honfleur) 

 

Mars 1849  -  Nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, dans l'après-midi, les chevaux d'une voiture venant de Pont-Audemer et descendant au grand trot la rue St-Léonard, ont renversé et foulé aux pieds une vieille femme qui gagnait sa vie en faisant des commissions. Relevée sans connaissance par les voisins et de nombreux témoins du fait, elle a été aussitôt portée à l'hôpital où elle a succombé hier matin.

On se plaint sans cesse que les diligences parcourent au grand trot cette rue étroite, très fréquentée, qui fait partie de la route départementale, que les voilures particulières suivent ce mauvais et dangereux exemple, que les charretiers ne tiennent pas leurs chevaux en main. Bien qu'il nous ait été dit que l'état de surdité de cette femme l'avait empêchée d'entendre le roulement de la voiture et les avertissements du postillon, il demeure cependant constant qu'une plus grande prudence de la part de celui-ci, en se conformant aux règlements de police, eût évité cet accident.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Aujourd'hui, à 11 heures, va avoir lieu une grande revue de la garde nationale pour faire reconnaître le nouveau drapeau, à tout le bataillon dont une partie seulement a été le recevoir à Pont-l’Évêque, et par la même occasion reconnaître le capitaine rapporteur du conseil de discipline. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Pêche de la Morue.   -  Salaires des marins morts en cours de voyage.

Une question qui intéresse essentiellement les familles des marins embarqués pour la pêche de la morue, vient de recevoir des tribunaux de 1er instance et d'appel de la colonie de St-Pierre et Miquelon, une solution qu'il importe de faire connaître et aux armateurs et aux marins.

Il faut dire toutefois qu'elle ne peut se présenter que très rarement, quant aux armements faits à Honfleur, qui font la pêche de la morue sur le grand banc, sans débarquement à St-Pierre.

Au commencement de 1847, deux navires furent armés à Bayonne à leur arrivée à St-Pierre, les équipages passèrent sur des goélettes destinées à la pêche locale, et appartenant à la maison de Bayonne. Soldés au mois pour la traversée, les marins durent l'être à la part pour la pêche, dont la durée est fixée par un règlement local du 2 avril au 29 septembre. Cinq de ces marins furent noyés le 2 juin, la goélette continua de pêcher jusqu'à l'époque fixée. Aux termes de l'article 265 du code de commerce, eux ( ou leurs héritiers ) avaient droit à leur part sur la totalité de la pêche faite pendant cette campagne, le correspondant des armateurs demanda à l'administration coloniale de renvoyer la liquidation de cette affaire à Bayonne, port d'armement des navires terreneuviers. Comme il n'en devait résulter aucun préjudice pour les familles des marins morts, l'administration y consentit, mais elle apprit que cette liquidation n'avait pas été opérée conformément à la loi et elle mit en cause ces armateurs, demandant que la somme revenant à la succession des cinq marins fût versée à la Caisse des gens de mer pour être remise ensuite aux familles.

Ces conclusions furent admises par un jugement de 1er instance du 26 juillet 1848. Les armateurs y firent défaut et revinrent en appel, ils ne furent pas plus heureux, un arrêt du 10 octobre, longuement et fortement motivé les condamna à verser à la caisse des gens de mer pour compte des familles de ces cinq marins, une somme totale de 1 533 fr., montant  des décomptes de chacun, plus à une amende de 65 fr. 75 c, sous toutes réserves pour inexécution par les armateurs de la déclaration du 18 décembre 1728 et du règlement de 11 juillet 1749.

Nous engageons nos confrères des ports de pêche à donner connaissance à leurs lecteurs, dans l'intérêt des marins, de ces faits qu'ils trouveront plus au long expliqués dans le bulletin officiel de la marine, n° 5 de cette année.  (source Journal de Honfleur) 

 

Avril 1849  -  Nouvelles locales.  -  Par arrêté du 22 mars, le Président de la République a nommé maire de Honfleur, M. O. Lecarpentier ; 1er adjoint, M. Luard ; 2e  adjoint, M. Lemonnier-Dubuc.

M Méliot, sous-préfet de l'arrondissement, est venu hier à Honfleur, à l'effet d'y installer la nouvelle administration municipale, ce qui a eu lieu à 2 heures.

Comme c'était la première fois que cet administrateur venait officiellement dans notre ville, il a reçu la visite des diverses autorités civiles, judiciaires, maritimes et financières.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles maritimes.   -   Les garde-pêches établis sur divers points des côtes ont été transformés en 1844 en garde-maritimes chargés de constater les contraventions aux lois et règlements maritimes ; ils n'ont été depuis lors distingués que par une médaille d'argent. D'après les informations recueillies dans tous les quartiers d'inscription maritime, il a été reconnu utile de régler leur uniforme.

Voici celui que détermine une décision du ministre de la marine du 28 février dernier : ils porteront dans l'exercice de leurs fonctions une capote de drap bleu de roi, garnie de boutons en cuivre doré frappés d'une ancre, un chapeau ciré sur lequel seront peints en lettres d'or de 2 millimètres de hauteur, les mots : GARDE MARITIME ; ils seront armés d'un sabre briquet suspendu par un baudrier de cuir noir, orné d'une plaque de cuivre jaune frappée d'une ancre et des mots : GARDE MARITIME. Ils continueront de porter la médaille d’argent suspendue à la boutonnière par un ruban bleu d'azur.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles maritimes.   -   Dans l'intérêt des bâtiments des ports du nord de la Manche qui font la pêche de la morue dans les mers du nord, le gouvernement expédie depuis plusieurs années une corvette chargée de les surveiller et les protéger ; il vient de décider en outre dans le même but qu'un agent consulaire sera établit à Reikiawick, capitale de l'Islande, où résident le grand-bailli et le tribunal suprême de cette île. Cet agent n'y résidera que pendant 7 mois de l’année. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles diverses.   -   Nous n'avons pu annoncer dimanche dernier que l'échouage le 30 mars de deux navires en Seine.

Ces deux bâtiments étaient remorqués par le vapeur « Erébe », ils étaient tous deux chargés de vin pour Rouen. Parvenus au Cap, dit le Nez, devant Tancarville, ils échouèrent sur un banc.

Le brick chavira et put heureusement se relever, mais les barriques qui étaient sur le pont furent enlevées, il a depuis continué sa route.

L'autre, la goélette, l' « Augustine », de la Mailleraie coula et est restée enfouie dans le sable, elle a été sabordée et l'on a pu en retirer une partie du chargement, depuis l'on a recueilli sur les deux rives du fleuve, ce qui vient à la côte.

L'administration de la marine des quartiers de Honfleur et du Havre préside ce sauvetage en ce qui concerne chacun. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles diverses.   -   Un nouveau malheur est arrivé, le 2 courant sur les enrochements de la Basse-Seine. Deux marins, dont un de Honfleur, ont été noyés dans les circonstances suivantes :  Le nommé Touyard du vieux-port étant tombé à l'eau, le nommé Passavant, de Honfleur, s'est jeté après lui pour le sauver, il n'a pu y parvenir et a péri lui-même victime de son dévouement. (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   La semaine qui vient de s'écouler a été remarquable par le temps affreux que nous avons éprouvé. La pluie, la grêle, la neige, ne cessaient de tomber ; le soleil reparaissait par intervalle, mais sa présence compromettait davantage nos arbres en fleurs.

Jeudi soir un coup de vent de N.-N.-E. s'est déclaré en tempête et a duré pendant toute la journée de vendredi, avec une violence à peu près toujours égale.

Une barque de pêche se trouvant à la mer dans la nuit de jeudi à vendredi, a eu un de ses matelots en[1]levé par une lame ; on n'a pu le sauver. Un autre sinistre, dans lequel quatre hommes ont péri, a, dit on, eu lieu. Nous manquons de détails.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Mardi dernier dans l'après midi, un nouvel et grave accident est arrivé aux travaux de notre port, la jetée de l'Est, s'est renversée sur une longueur d'environ 20 mètres, laissant suspendue la partie supérieure qui ne tarda pas à s'écrouler.

Un chasse marée qui s'était amarré le long de ce quai a été littéralement écrasé.

Un accident semblable, arrivé le 24 août 1847, avait fait depuis 18 mois pressentir celui-ci.

Heureusement, il n'y a eu aucun accident personnel a regretter.

Ainsi au moment où l'on réduit la somme demandée pour l'achèvement des travaux de ce port, voilà une nouvelle occasion de dépenses à faire incessamment, cette réparation ne peut-être différée.

Déjà le 6 octobre 1846, une portion des murs de quai intérieur du 3eme  bassin s’était écroulé.

A quoi doit-on s'en prendre ? s'il y a doute qu'il soit fait une enquête.

Les travaux du port de Honfleur entrepris en 1837, devaient, d'après la loi de l'année précédente, être achevés en cinq ans. Nous sommes à la 12e année et ils ne le sont pas. La ville, depuis longtemps, a fourni son contingent 100 000 fr., le département a fourni le sien 80 000 fr. le trésor public a dépensé plus d'un million. Les intérêts de ces capitaux sont perdus, les travaux ne sont point arrivés à leur fin, les portions exécutées ont éprouvé des avaries dont la réparation accroît la dépense principale.  (source Journal de Honfleur)

 

Avril 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Le chasse-marée écrasé est de Carnac, se nomme « Joli-Cœur » et est de 75 tonneaux. Par un hasard providentiel, il ne se trouvait à bord au moment de l'accident, que le mousse qui, en sautant sur une goélette, amarrée le long de ce navire, était tombé à l'eau, et que l'on a sauvé.

On ne connaîtra bien la gravité des avaries qu'après que ce navire sera dégagé de la masse de terre et de pierres qui le couvre. On peut s'attendre qu'elles sont considérables. Il était à moitié chargé de plâtre pris à Rouen pour Bordeaux.

La marine s'est occupée, dans la matinée de mercredi de retirer de ce bâtiment, tout ce qu'il a été possible de la mâture, du gréement, les ancres etc…

Les agents des ponts-et-chaussées ont commencé le déblaiement.

On remarque dans la partie du mur en avant et en arrière de celle ruinée, des fissures qui font craindre que cette avarie ne se prolonge. Depuis longtemps le pavage s'enfonce dans cette partie du quai et les pavés se disjoignent, ce que l'on attribuait à des filtrations de la mer à travers l’enrochement, filtrations du reste qui ont pu concourir à l’écroulement du 24 avril, 1849, comme elles avaient produit celui du 24 août 1847. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1849  -  Nouvelles Maritimes.   -    Le 11 mai, la barque de pêche « Constance-Désirée », patron Manchon, sorti du port pour prendre la mer, elle relâcha quelques heures après, par suite, d'accident survenu à bord.

Le nommé Moqueret, dit Canaris, jeune homme de 20 ans, ne s'y trouvait plus Il avait bu avant de s'embarquer, s'était pris de querelle avec le patron, et s’était jeté à l'eau, suivant ce que les autres marins rapportèrent, ajoutant qu'ils avaient jeté des planches pour le sauver, mais qu'il avait refusé ces secours voulant, disait-il, se noyer, et en effet il coula bientôt  après.

Une enquête a été ouverte pour connaître la vérité de ces déclarations. (source Journal de Honfleur)  

 

Mai 1849  -  météorologie.   -    Une remarque faite depuis longtemps par tous ceux qui s'occupent de culture soit des champs soit des jardins potagers ou fleuristes, c'est que, vers le milieu de mai, pendant plusieurs jours, la température beaucoup plus basse que dans le commencement et la fin de ce mois. C'est ce que dans nos contrées normandes, en appelle la semaine de Caïn.

D'où vient cette dénomination, c'est ce dont il est assez inutile de s'occuper.

Ces observations vulgaires ont conduit les savants à rechercher si elles sont en effet positives et quelle peut-être la cause de ce refroidissement de l'atmosphère pendant deux où trois jours seulement.

Nous trouvons dans un journal mensuel les documents suivants : Sur la première question, il est reconnu, par une suite d'observations qui embrasse une série de plus de cent ans consécutifs, qu'à St-Petersbourg, ce refroidissement se manifeste du 6 au 12 de mai, à Prague, à Dresde, à Berlin, du 11 au 14, à Paris du 13 au 15, à Lyon du 20 au 22. Ainsi cette période régulière arrive plus tard au midi qu'au nord. (source Journal de Honfleur)  

 

Juin 1849  -  Incendie.   -  Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, un incendie s'est déclaré dans la maison faisant l'encoignure de la rue des Fossés et du quai St-Etienne.

La générale battit à 3 heures du matin, les secours arrivèrent promptement, mais ne purent empêcher les rapides progrès du feu qui se communiqua promptement par l'escalier, du rez-de-chaussée au grenier, isolant en passant chacun des étages dont il n'a consumé que les portes.

Les habitants de cette maison, endormis profondément après une journée de fatigue, ne purent se sauver que par les fenêtres, un ouvrier tailleur qui tenta de descendre l'escalier, y eut les mains, la poitrine, le visage atteints par le feu. Il eut cependant encore la force de s'affaler par une corde du grenier en bas, malgré les vives douleurs qu'il éprouvait, aux mains surtout. Porté chez M. Delarue, pharmacien, rue du Dauphin, il y reçut les premiers secours.

Le ménage principal locataire de la maison, a perdu tout ce qu'il possédait. On a parlé de montres volées, elles avaient été recueillies par un sapeur-pompier qui les avaient aperçues et avait eu la présence d'esprit de les prendre pour prévenir leur perte ou leur détournement.

La compagnie de sapeurs-pompiers a manifesté son zélé et son ardeur accoutumés. C'était le premier incendie depuis la nouvelle promotion des officiers de cette compagnie, ils ont justifié le choix qui a été fait d'eux. Leur capitaine, M. Jules Satie, y a déployé une vive énergie, à laquelle on est d'ailleurs accoutumé de sa part depuis plusieurs années, même avant qu'il fit partie de la compagnie. L'ancien capitaine, M. Dumont Pallier, aujourd’hui chef de bataillon de la garde nationale, n'a pas oublié les hommes qui l'ont eu si longtemps à leur tête et les a rejoint en cette affligeante circonstance.

Dire qu'il s'était réuni une foule considérable au lieu du sinistre est inutile pour qui sait l’empressement des habitants à porter les secours nécessaires en ces cas. Il l'est aussi de dire que l'on y remarquait M le Maire et la plupart des ecclésiastiques des deux paroisses, on est habitué à les y rencontrer.

Nous devons mentionner qu'il y eut dans l'arrivée des pompes un retard toujours trop long, si court qu'il soit en semblable occasion. Quoiqu'il y ait toutes les nuits deux pompiers de garde au poste de la mairie, les clefs du magasin sont encore déposées au poste de la douane comme cela avait été réglé avant la réorganisation de la garde nationale. Quand les pompiers allèrent les réclamer, on se trompa et on leur en donna d'autres, avec lesquelles ils ne purent ouvrir le magasin. Il fallut attendre celles qui sont entre les mains d'officiers de la compagnie. Dix minutes furent perdues.

Il semble que, du moment qu'il y a des pompiers de garde, c'est à eux que les clefs doivent être remises pour les transmettre à leurs camarades quand ils sont relevés. C'est un service qui doit être toujours prêt. Il y aura peut être lieu de renouveler et de préciser les consignes à cet égard. On les perd de vue quand elles vieillissent.

On ne peut dire comment le feu a pris : Nous avons entendu beaucoup de conjectures, comme on en fait quand on recherche la cause inconnue d'un accident qui a eu des suites fâcheuses.

A cinq heures du matin, le feu était entièrement éteint. II a été à l'intérieur où une partie du mobilier est anéanti. Deux chambres seules sont restées intactes.

Parmi les traits de zèle, même audacieux, qui ont été remarqués, nous ne citerons que celui d’un Saltimbanque, qui, après une journée de fatigue à ses exercices à l'assemblée de la côte de Grâce, accourut porter des secours que sa force et son adresse pouvaient rendre plus efficaces, et qui sortit du foyer de l'incendie, y laissant ses vêtements brûlés aussi ou en lambeaux. Des âmes charitables, témoins de son courage, se hâtèrent de lui en donner de nouveaux et couvrir sa peau presque rôtie.

 Deux pompiers du Havre qui étaient venus à Honfleur pour la fête de la Pentecôte, se sont empressés de se réunir à leurs camarades et y ont montré leur zèle accoutumé.

Comme on déplorait devant M. Lecarpentier, maire et propriétaire de cette maison, la situation des incendiés, il déclara, nous ont assuré des personnes présentes, qu'il leur abandonnerait la somme qui serait payée par la compagnie d'assurance, se chargeant des frais de la réparation, que d'ailleurs une quête serait autorisée ou ordonnée par lui en leur faveur.

Les maisons voisines n'ont point été atteintes. Celle où l'incendie s'est déclaré, à 2 étages avec mansarde et grenier, fut bâtie de 1720 â 1725 en pierres de taille provenant de la démolition du remparts abattu lorsqu'on agrandit le bassin en étendue et en profondeur. Le terrain et les matériaux furent donnés en indemnité de la maison qui fut détruite par cet agrandissement. (source Journal de Honfleur) 

 

Juin 1849  -  Nouvelles locales.   -  Nos fêtes de la Pentecôte, favorisées par un temps magnifique, avaient attiré dans notre ville, un nombre considérable de visiteurs. Les bateaux à vapeur entre le Havre et Honfleur aux deux voyages qu'ils ont fait, étaient chargés de passagers, ainsi que les bateaux à voiles. Cette affluence a occasionné, notamment le lundi, une énorme consommation de comestibles et de cidre.

Les pauvres s'en sont ressentis, outre un grand nombre de mendiants, deux quêteuses s'étaient établies, l'une au bas de la côte, l'autre en haut, et ont réuni pendant les deux jours une somme assez considérable, l'une d'elles, Mme Lardet a réuni 202 fr. (source Journal de Honfleur) 

 

Juin 1849  -  Nouvelles locales.   -  Dimanche dernier, après une nuit pluvieuse comme la journée de la veille, le soleil a éclairé nos processions qui ont eu lieu le matin et le soir avec la solennité accoutumée.

Douze reposoirs avaient été élevés sur la paroisse Ste-Catherine, huit sur celle Saint-Léonard, avec un goût parfait, une grande élégance et un soin dignes d'éloges. (source Journal de Honfleur)

 

Juin 1849  -  Nouvelles locales.   -  La chaleur va ramener le besoin de prendre des bains de mer et nous regardons comme un devoir civique de rappeler les établissements qui offrent en cette ville le moyen de le satisfaire.

Mais ce besoin doit faire craindre de voir se renouveler, comme chaque année, les accidents qui en sont la suite. On ne saurait trop recommander aux familles de surveiller leurs enfants. Combien n'en est il pas dont on a eu à regretter la mort.

C'est aussi le moment de rappeler à la police la surveillance qu'elle exerce sur les jeunes gens et les enfants qui se baignent dans les bassins et sur les portions du rivage fréquentées par les promeneurs, et à laquelle pourraient être invités à concourir les préposés du service actif des Douanes, retenus par leurs devoirs sur les quais et sur diverses parties de la côte. (source Journal de Honfleur) 

 

Juin 1849  -  Nouvelles locales.   -  Tout se dispose pour célébrer avec la solennité ordinaire les cérémonies religieuses de la Fête Dieu. Des reposoirs sont élevés. Le temps magnifique qui dure depuis quinze jours, et dont tout nous fait espérer la continuation, permettra le développement habituel des processions qui auront lieu matin et soir, dans les deux paroisses, aujourd'hui et dimanche prochain. (source Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1849  -  Nouvelles maritimes.   -   Un navire de 500 tonneaux vient d'être mis à l'eau à Nantes, une goélette de 120 tonneaux à  Granville. Dans ce dernier port 2 navires de  300 tonneaux et un d'une plus grande capacité sont en construction. Un navire de 600 tonneaux, vient d'être mis en chantier au Havre, après quelque temps d'hésitation s'il le serait à Honfleur.

Nous voyons avec plaisir nos voisins travailler, c'est une preuve d'ailleurs que la confiance renaît dans leurs contrées mais nous ne pouvons nous empêcher de regretter de voir nos chantiers, après avoir été occupés par 46 navires en 1846, 20 en 1847, rester vides cette année, n'ayant qu'un navire dont la construction est suspendue depuis ce temps, nos ouvriers de toutes les professions maritimes, privés de travail, n'ayant eu à faire que deux ou trois barques de pêche, et une vingtaine de bateaux de 10 à 12 tonneaux destinés au transport des pierres aux digues qui s'élèvent sur les rives de la Seine entre Villequier et la Mailleraie. Quand reviendra cette heureuse activité qui garantissait l'existence de tant de familles ? Nous l'appelons de tous nos vœux. (source Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1849  -  Nouvelles locales.   -   M. le commissaire de la marine a reçu, en même temps que la médaille accordée à M. Cardon, une autre aussi en argent, destinée à M. Roussel, maître au cabotage, pour avoir sauvé à Rouen le 17 juin 1848, un habitant de la dite ville qui se noyait dans la Seine. Malheureusement, M. Roussel est en voyage et n'a pu recevoir cette récompense en même temps que celle qui venait d'être remise pendant la revue. (source Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Mercredi dernier est arrivé à Honfleur le 1er Bataillon du quatrième régiment d'infanterie légère venant de Cherbourg ( et non de Rennes) allant à Rouen, fort de 680 hommes, il est repartit le lendemain.

Demain, on attend le 2eme bataillon du 28eme de ligne fort de 650 hommes venant de Rouen et allant à Cherbourg.  (source Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1849  -  Nouvelles Locales.   -   Chaque année la saison où nous sommes amène quelqu'accident fatal, soit sur nos rivages à d'imprudents baigneurs, soit à d'autre imprudents qui vont récolter les fruits des arbres à haute tige tels que les guigniers, merisiers. Il est rare que nous n'ayons pas le regret d'en signaler quelques uns de ce genre.

Mardi dernier, la femme Chardey était occupée à cette récolte dans une cour sur le penchant oriental de la côte Grâce, lorsque probablement elle perdit l'équilibre, et tomba d'une hauteur d'environ 10 mètres. La gravité des blessures qu'elle reçut dans cette chute tout en n'occasionnant pas subitement la mort ne laissaient aucun espoir, et cette malheureuse a succombé le lendemain après les plus violentes douleurs. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Nous avons déjà eu plusieurs fois l'occasion, l'hiver dernier, de signaler les détériorations exercées sur la toilette des dames, notamment à la  foire Ste-Catherine et à la sortie des églises, par des gens mal intentionnés, pour lesquels mal faire est un plaisir, et que l'impunité de leur misérable action semble encourager à continuer.

Dimanche dernier pendant la fête de la compagnie d'artillerie, des châles et des mantelets ont été coupés. Il y en a eu également le jour de la fête des Sapeurs Pompiers.

En général partout où il y a foule, les dames et les cavaliers qui les accompagnent ne sauraient exercer trop de surveillance. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Dimanche dernier, à la suite de la revue et de l'inspection d'armes de notre garde nationale, le Commandant invita le bataillon à décider s'il se rendrait le dimanche 12, au Havre, où viendra le Président de la République.

Cette proposition fut acceptée avec enthousiasme, et un détachement, fort de 250 hommes environ, composé d'hommes de toutes les compagnies, musique en tète, part ce matin même pour l'autre rive de la Seine.

Plusieurs détachements des divers bataillons des localités environnantes prennent également passage sur les bateaux à vapeur pour se rendre au Havre. (source Journal de Honfleur)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Au moment où là moisson va s'ouvrir, il ne peut être sans intérêt de rappeler les prescriptions relatives au glanage.

Le code rural de 1791 toujours en vigueur, défend de glaner avant l'enlèvement entier de la récolte, avant le lever et après le coucher du soleil. Le ratelage est défendu. Les troupeaux ne peuvent entrer dans un champ ouvert que deux jours après la récolte. (source Journal de Honfleur)    

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.   -  Le 20, une barque de pêche d'environ 30 tonneaux a été mise à l'eau du chantier de M. Amiot, et malgré son faible tirant d'eau et la hauteur de la marée, n'a pu être conduite aussitôt dans le port, tant est grande l'élévation de vase au pied de l'enrochement qui règne le long du rivage depuis la tête de la jetée de l'Est. Il a fallu faire une longue souille pour atteindre le chenal de la petite rivière l'Orange, et augmenter les frais.

Ainsi cette partie de la côte où, il y a trois ans, 46 bâtiments dont plusieurs d'un fort tonnage, ont été construits, ne pourrait en recevoir aucun, si cette industrie M importante à Honfleur reprenait quelque activité.

Il est donc de la plus indispensable nécessité que l'on se hâte de combler le marais destiné à recevoir les chantiers de construction. C'est ce que nous ne cessons de répéter.  (source Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1849   -  Conseil général du Département.   -   Session de 1849   -  Port de Honfleur. — Le grand bassin à flot de Honfleur est livré à la navigation depuis une année, il ne reste plus, pour compléter l'ensemble du projet, que des travaux d'appropriation et de perfectionnement dont les éludes sont faites, mais qui ne pourront s'exécuter qu'au fur et à mesure des crédits disponibles.

Malheureusement, un nouvel accident, arrivé cet hiver à la jetée de l'Est, donnera lieu à une dépense de 60 000 fr., tant pour réparer la brèche qui s'est formée dans le mur de revêtement de ladite jetée que pour prévenir le retour de pareilles avaries.

Il est a craindre que l'urgence de ce travail ne fasse ajourner la restauration complète du Bassin Neuf, dont on évalue la dépense à 100 000 francs.

La totalité des crédits ouverts pour le port de Honfleur s'élève à 4 300 000 fr. (source Journal de Honfleur)

 

Septembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Un malheureux accident a signaler la nuit de vendredi à samedi.

Vers une heure du matin, au moment où le sloop « Guillaume », capitaine Guillemard, entrait dans notre port, venant du Havre, le fils de ce dernier, matelot à bord de ce navire, est tombé à la mer en allant au bout du beaupré décrocher le foc, et, malgré les efforts de son malheureux père qui a plongé trois fois afin de le sauver, on n'a pu retrouver le corps qu'à la marée basse. (source Journal de Honfleur)

 

Septembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Mardi, une barque de pêche a été mise à l'eau du chantier de M. Foulon.

Une goélette de 150 tonneaux vient d'être mise en chantier par M. Cardon, près l'hôpital. (source Journal de Honfleur)

 

Octobre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Les vents d'ouest qui règnent depuis longtemps et souvent avec violence, ont amené une forte quantité de sables et de vases, I’embouchure de la Morelle qui s'ouvrait dan la direction du N. 0. à travers le banc de St-Sauveur devant l'enrochement, est aujourd'hui complètement barrée, la rivière coule à la mer à près d'une centaine de mètres en amont et dans la direction du N. E.

D'autre part le courant de jusant ayant acquis plus de force pendant les jours intermédiaires aux deux quadratures, ronge chaque marée l'acore du banc, enlève les dépôts qui s'étaient formés de chaque côté du chenal, se rapproche considérablement de la jetée de l'ouest et donne lieu de penser que très prochainement il sera au pied même de la jetée. Il  est fâcheux que la décision du conseil général des ponts et chaussées qui a suspendu le prolongement de cette jetée, ne soit pas encore rapportée, le moment serait on ne peut plus favorable pour s'en occuper. (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Octobre 1849   -  Notes sur Honfleur.   -   Convaincus que les premiers habitants de Honfleur furent Northmans, nous ne chercherons pas l'étymologie de son nom ailleurs que dans la langue noise. Nous ne voyons en effet aucun nom de lieu avec la terminaison fleur dans l'intérieur des terres, tous se trouvent sur le bord de la mer, nous en concluons qu'elle est une dérivation de Fiord, qui veut dire baie, anse, ou embouchure de rivière.

Ainsi Harfleur pouvait être Hoarf-fiord ( prononcé Arfiord ). Hoarf veut dire cap, c'était donc la baie, l'anse du cap, aucune dénomination ne pouvait mieux convenir à cette ville. Nous avons d'un autre côté des preuves nombreuses qui constatent que plusieurs châteaux ou bourgs voisins reçurent leurs noms des conquérants northmans, Tancarville dut être baptisé par quelque Nors, originaire de Tankerness en Norwège. On sait que ness est synonyme de cap ou promontoire, comme luverness, Dungeuness, Caihness, en Ecosse, Blancuez, en France. Or Tancarville est placé sur un rocher ou ness, la terminaison ville provient évidemment de la latinisation ultérieure du nom primitif.

Il y avait au temps des incursions northmanes, dans la province de Halogaland (aujourd'hui Norland) en Norwège, une ville ou bourg appelé Omd, des aventuriers, partis de cette ville, n'ont-ils pas pu s'établir sur les rives de la Seine, à l'embouchure, dans une crique qu'ils ont appelée Omd-fiord ?

Je laisse cette question à décider par de plus savants, je dirai seulement, à l'appui de cette opinion, que l'on trouve dans la 7e saga de Snorro Slurleson, qui raconte la vie et les exploits du roi Olaf le Saint, que, dans sa jeunesse, alors qu'il n'avait pas encore reconquis le trône de ses pères, après avoir aidé Etheved, roi d'Angleterre, dans plusieurs batailles, il vogua vers les côtes de Valland (la France) et prit un château situé sur une hauteur.

Le scalde Sigveldt appelle ce château Kings-fiord, et décrit un combat qui eut lieu plus loin dans un lieu qu'il nomme Pretla-nord : il est très difficile de désigner les ruines de ce château ou le champ de cette bataille, mais il est certain que ces divers endroits se trouvaient entre la Karlsviou ou Garonne et la Signa ou Seine, à l'embouchure de laquelle Olaf revint hiverner. Je n'ai cité ces faits, qui se passaient de 1015 à 1016 alors que Richard, 3e duc de Normandie, trônait à Rouen, que pour prouver l'habitude des Northmans de rebaptiser les lieux qu'ils conquéraient.  (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Lundi a été posée au chantier de M. Viel la quille d'un navire de 400 tonneaux, pour compte de la maison Quesnel et Cie, négociants au Havre. Cette entreprise assure, pour l'hiver qui commence, du travail à quelques uns de nos ouvriers charpentiers et forgerons. (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Un souffleur, cétacé de l'espèce des baleines, a été rencontré dans la Manche à environ 10 lieues marines au large, par la barque de pêche « Louise Marie », patron Desseaux, et amené à Honfleur. Ce poisson à une longueur de 6 à 7 mètres. (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Un accident pénible a eu lieu le 11 à St-Vaast, nous devons le rapporter afin d'éviter qu'il se renouvelle ailleurs.

Le Sieur Aubry, charpentier, graissait le ber d'un navire qui allait être mis à l'eau, lorsque le dérangement d'une couette mal assujettie a fait coucher le navire sur le coté, le malheureux ouvrier a été tué sur le coup. (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles divers.   -   Depuis longtemps la nécessité d'un gril de carène, pour la réparation des navires, se fait sentir dans notre port. 

Cette semaine encore un des bateaux du sieur Roberge, qui s'était arqué par suite d'un mauvais échouage et sa quille ayant besoin d'être remplacée ne pourra être réparé que d'une manière imparfaite à la carène puisque le navire ne pourra y être adressé, sans parler du retard que l'on éprouve lorsqu'on vide le Vieux-Bassin.

Notre chambre de commerce aurait des droits à la reconnaissance du Pays, si par son initiative il était pourvu d'un établissement aussi utile. (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Almanach du marin 1950.   -   Les caboteurs apprécient depuis 13 ans l'utilité de l'almanach du marin. Des tables leur donnent un moyen facile de faire le point, d'attirés indiquent l'heure de la pleine mer dans les principaux ports des rôles de l'Europe, les jours de nouvelle et pleine lune et une note préalable fait connaître le calcul à faire pour trouver chaque jour de l'année l'heure de la pleine mer dans chaque port. Ils trouveront l'indication des commissaires de la marine dans les différents ports, de celle des consuls de France dans les ports étrangers.

A la librairie de M. Ve  E. Dupray, place de l'Obélisque, à Honfleur.  (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Novembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   Les préfets de département ont reçu l'ordre d'empêcher l'apposition des affiches de l'autorité ou des particuliers sur les murs et les portes des églises. (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Décembre 1849   -  Nouvelles locales.   -   La foire Ste Catherine qui s'est tenue lundi dernier, en noire ville, y avait amené une affluence assez considérable de vendeurs et d'acheteurs. Les  porcs, qui s'y trouvaient en grande quantité, ont été facilement vendus, et à des prix assez avantageux. Les vaches qui y étaient également nombreuses, se vendaient plus difficilement, quoique les bonnes aient trouvé acheteurs à des prix convenables. (Source.  :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles divers.   -   Une goélette de 120 tonneaux a été mise à l'eau le 31 décembre du chantier de M. Cardon, maître constructeur, et remplacée immédiatement par un autre bâtiment. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles divers.   -   Les craintes qu'avait fait naître la prédiction de l'astronome anglais sont évanouies. La veille de la pleine lune, la mer poussée par un violent vent de N. 0., s’est élevée, comme à toutes les fortes marées de syzygie. Mais, depuis le temps s'étant calmé, elle n'a pas monté plus qu'on devait s'y attendre. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Le coup de vent du 28 décembre.   -   Le coup de vent du 28 décembre a eu ici un bien autre effet que celui signalé dimanche dernier. La mer poussée avec une violence extrême passait par dessus la jetée de l'O. et retombait dans le port. Ses coups redoublés ont occasionné à ce môle à l'endroit où cessant de fonder sur le rocher (ou, comme on dit ici, sur le certain), on a fondé sur pilotis, une fissure de 4 à 5 millimètres, d'un bord à l'autre et du haut en bas. On peut aisément voir que les pierres sont disjointes.

On n'accusera pas sans doute d'avoir occasionné cette avarie, les entrepreneurs qui ont conduit les travaux de cette jetée. On sait combien MM Debrix ont mis d'exactitude et de surveillance personnelle dans leur exécution.

On s'en prendra moins encore à l’ingénieur dont le plan a été bien conçu, bien calculé et qui était continuellement et à chaque instant du jour, sur les lieux. Est ce un cas fortuit ou un accident imprévu ? (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Le coup de vent du 28 décembre.   -   Ce n'est pas seulement ici que ce coup de vent, heureusement d'aussi courte durée qu'il avait de violence, a causé de dommages.

Le sloop français « Avenir », venant de Londres en a été atteint à 2 milles S. de Portland.

Dans un violent coup de ressac, le capitaine atteint par la baume a été emporté, et malgré l'activité des secours n'a pu être recueilli. Le second a pu conduire le navire à bon port. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles maritimes.   -   La frégate « Eurydice », sur laquelle sont embarqués plusieurs marins de Honfleur, est partie de Brest le 9 janvier pour suivre sa destination, les mers de Chine. Elle doit s'arrêter à l'île de la Réunion, et y déposer le nouveau gouverneur de cette colonie et d'autres passagers. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles maritimes.   -   Nous apprenons la mise en chantier par M. Cardon, d'un brick de 200 à 250 ton. pour compte d'une maison de Bordeaux, et d'une goélette de 200 tonneaux. L'année commence bien.

Puissent nos travaux de construction continuer à prendre le développement que promet ce début ! (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Un moineau.   -   Un moineau mange, dit on 2 décalitres de blé par an, mais, en compensai il détruit par semaine 3360 bruches insecte qui dévore les grains en bien plus grande quantité.  Balance faite on peut dire que le moineau est un bon serviteur, quoiqu'un peu dispendieux. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles du temps.   -   Le froid se fait sentir dans les contrées méridionales d'une manière très rigoureuse. Nous ne parlerons pas des pays de montagnes, mais à Florence, le 29 décembre, le thermomètre marquait 10 degrés au-dessous de zéro, et le 1er  Janvier, l'Arno était complètement pris, ce qu'on n'avait pas vu de mémoire d'homme.

A Madrid, la glace était assez forte pour porter les patineurs, ce que la population voyait avec le plus grand ébahissement.

Les fourmis ont bien prévu cette saison rigoureuse en creusant leurs retraites à 0 m. 50 au-dessous du sol.

Durant le siècle dernier, il y eut dix-huit années où le froid fut excessif. Dans l'hiver de 1788 à 1789, le thermomètre descendit à 22°  3 au-dessous de zéro ; en 1795, à 23° 6.

Depuis le commencement du XIXe  siècle, on compte seulement sept hivers rigoureux, le dernier en 1840-41. Le 15 décembre, jour des funérailles de l'Empereur, le thermomètre marquait 17° 8. (Source. :  Journal de Honfleur)  

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    Un décret du président de la République, en date du 22 de ce mois, appelle a l'activité 40 000 hommes sur le contingent de la classe de 1848.

 Les départs auront lieu du 20 au 25 mars courant. Le département doit fournir pour cette mise en activité 501 hommes. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    Dimanche dernier nous faisions connaître le décret du président de la République, en date du 22 février qui appelle à l'activité 40 000 hommes sur le contingent de la classe de 1848 et dont les départs doivent avoir lieu du 20 au 28 mars courant.

Aujourd'hui nous devons ajouter que, d'après le tableau adressé aux sous-préfets et aux maires par M. le préfet, et qui indique le dernier numéro de chaque canton compris dans cet appel, l'arrondissement de Pont-l’Évêque doit fournir 86 hommes, répartis de la manière suivante : Blangy, 18. — Cambremer, 10    Dozulé, 14   Honfleur, 27   Pont-l’Évêque, 17.  (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    M. le sous-préfet de Lisieux vient de recevoir de M de Neuville, représentant du Calvados, 6 000 fr. pour être employés en travaux d'utilité publique dans les six cantons de cet arrondissement, avec prière de faire donner immédiatement du travail aux ouvriers qui en manqueraient. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -   Un nommé Constant-Henri Halbi, âgé de 30 ans, demeurant à Honfleur, journalier, condamné le 20 octobre 1849 par le tribunal de Pont-l’Évêque à 3 mois de prison et 5 ans de surveillance pour vagabondage, vient d'être condamné par le tribunal de police correctionnelle de Caen, dans son audience du 23 février, à 3 mois d'emprisonnement pour infraction au ban de surveillance. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -   La barque de pêche « Gustave », patron Pierre Berryer, a rencontré travers Ter-bay, le 1er mars, un poisson à lard, que les Anglais nomment black-fish. Ce poisson,, long de 3 m. 50 à 4 m., était mort. Le patron l'a amené à Honfleur où il a été vendu 15 fr. On espère en tirer un baril d'huile.  (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles diverses.   -    Il y a en France 367 maisons d'arrêt, 21 maisons centrales de détention et 3 bagnes. Le total de ces détenus est de 66 061 individus, dont 40 000 dans les premières, 17 950 dans les secondes et 8 111 dans les bagnes.

La population des maisons centrales se subdivise en 13 040 hommes, 3 610 femmes, 1 100 jeunes garçons, 200 jeunes filles. Les hommes sont occupés au tissage, aux ouvrages à marteau, l'ébénisterie, la cordonnerie, les confections d'habillements. Les femmes sont couturières, brodeuses, passementières, gantières, dentellières, tisseuses. Ces 65 000  détenus égalent environ la trois centième partie de la population totale de la France. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles locales.   -   Le 28 février, un jeune homme de 18 ans, Paul Vasse, aidait au déchargement d'une voiture sur un des quais du bassin du centre, lorsqu'un des fûts de cidre que l'on allait embarquer pour le Havre, le renversa et passa sur son corps. II ne paraissait avoir rien éprouvé de dangereux. Il fui porté cependant à l'Hôpital où il mourut le lendemain.

Hier matin, par une brume très épaisse, le steamer le « Courrier », opérant sa traversée du Havre à Honfleur, a échoué sous le Butin et y est resté jusqu'à la marée suivante. Les passagers ont dû avoir recours aux pirogues qui se sont rendues à bord du bateau aussitôt que l'échouement a été connu ici, pour arriver à terre.  (Source : Le Journal de Honfleur)  

 

Mars 1850   -   Nouvelles maritimes.   -   Dimanche dernier, le vapeur le « Courrier », venant du Havre avec un assez grand nombre de passagers, croyant passé le plus grand effet de la vérole, se présenta vers 10 heures du matin pour entrer dans le port. Son avant avait dépassé le lit du courant, lorsque le bateau fut pris en travers par un reste de ce contre courant et violemment emporté contre la tête non achevée de la jetée de l'O. ; le tambour de tribord reçut le choc tellement violent que la forte pièce de bois qui contretient en arrière l'arbre (ou essieu ) sur lequel tourne la roue, fut brisé. Heureusement cet effet du courant dura peu et le « Courrier » put achever d'entrer et débarquer ses passagers effrayés autant que la foule qui attendait l'arrivée de ce bâtiment. 

On s'occupa immédiatement à remédier tant bien que mal à cette avarie et le « Courrier » put retourner au Havre où la réparation s'opère. En attendant que ce bateau soit en état de reprendre sa navigation, le service journalier se fait par le steamer « Hercule », cap. Toutain. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1850   -   Nouvelles locales.   -   La semaine qui vient de s'écouler a été signalée par plusieurs accidents : deux cas de mort subite et un suicide.

La première, Mlle Chardey a été trouvée morte en son domicile assise sur sa chaise, cependant plusieurs objets trouvés auprès d'elle indiquaient que, s'étant trouvée malade, elle avait cherché à se donner quelques soins.

— Le second, parti pour faire la pêche, est tombé mort instantanément au milieu de ses camarades, qui ont dû interrompre leur voyage et le rapporter à Honfleur.

— Le troisième, jeune homme employé chez M Lesué, bottier, s'est pendu dans sa chambre, quoique les causes qui l'ont porté à cet acte de désespoir soient inconnues, on pense ne devoir l'attribuer qu'à une aberration d'esprit.  (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1850   -   Nouvelles locales.   -   Hier il est passé par Honfleur un détachement du 1er régiment d'infanterie légère fort de 9 officiers et 209 sous-officiers et soldats, venant d'Évreux, se rendant au Havre, et un autre détachement le même régiment composé de 9 officiers et de 303 sous officiers et soldats, venant du Havre et allant à Caen.

Ces détachements sont partis ce matin pour leurs destinations respectives. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1850   -   Nouvelles divers.   -   La pêche du maquereau se présente favorablement cette année. Les bateaux sortis de Fécamp viennent d'y rentrer convenablement chargés, le poisson est d'une grosseur remarquable. (Source : Le Journal de Honfleur)   

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Nous avons déjà précédemment entretenu nos lecteurs de la mesure prise envers nos caboteurs cidriers, et de la disposition dans laquelle seraient la plupart d'entre eux, d'aller charger à Trouville, si cette mesure devait être maintenue. Cependant, ainsi que nous le faisons aujourd'hui, nous nous sommes bornés à la narration des faits qui parvenaient à notre connaissance, sans entrer dans la discussion d'une décision qui menace d'avoir des résultats notablement préjudiciables pour notre port, afin d'éviter par la d'éveiller les susceptibilités personnelles que pourrait faire naître cette discussion. Nous dirons seulement que notre chambre de commerce a adressé à M l'Ingénieur des ponts-et chaussées une demande tendant à obtenir que ces bateaux, reprennent charge à leur ancienne place et que le bassin de la République soit ouvert à toutes les marées, sans exception, de jour comme de nuit, et qu'elle est disposée, si cette démarche n'a pas le résultai qu'elle croit devoir attendre, à user de tous les moyens en son pouvoir pour obtenir satisfaction. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Nous avons cité l'heureux début de la pêche du maquereau, à Fécamp. Nous en parlons certes sans envie, mais ce n'est pas sans regret que nous voyons Honfleur abandonner une branche d'industrie maritime à laquelle ce port a donné jadis une si brillante activité.

L'armement des bateaux faisant cette pêche, la préparation du poisson employaient un grand nombre de bras ; une trentaine d'hommes par bateau y étaient occupés ; de nombreuses familles trouvaient dans ce mouvement un gain favorable à leur existence ; la population, un aliment sain et abondant. 

Depuis que les quatre ou cinq maisons qui exploitaient cette branche de commerce se sont éteintes, elles n'ont point été remplacée, malgré l'heureux exemple des résultats productifs qu'elles avaient obtenus. Ne verrons-nous donc pas revenir ces temps si favorables à noire pays ? (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Nous avons omis de mentionner que le cours fait l'hiver pour les ouvriers, a été clos le 27 mars. Nous nous reprocherions d'autant plus de ne pas réparer cette omission, que ce serait manquer l'occasion de rendre justice, non au zèle de l'honorable professeur qui le fait depuis 25 ans, mais à celui des jeunes gens qui l'ont suivi cette année. Sur plus de 130 inscrits, on peut tenir compte que la presque totalité s'est constamment rendue aux leçons et que le nombre n'a pas diminué sensiblement dans le dernier mois. 

Honneur donc à ces infatigables travailleurs qui, après avoir employé la journée à l'exercice de leurs professions, viennent trois fois par semaine recevoir pendant une heure les leçons d'application de la science au métier qu'ils ont embrassé. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Lundi dernier, un violent orage s'est presque subitement déclaré et a bientôt éclaté sur notre ville. La pluie tombait à torrents, des éclairs violents sillonnaient le ciel, le tonnerre grondait avec force. La foudre est tombée sur le phare de la jetée de l’Est, y a pénétré en brisant une des glaces, a éteint les lampes, et est ressortie par une petite fenêtre qui se trouve à la porte, après avoir disjoint quelques parties de la maçonnerie de la tour.

Quoiqu'il en soit, les réparations paraissent devoir être peu considérables, à moins qu'un plus sérieux examen ne fasse reconnaître la nécessité d'en faire de plus grandes.

Le douanier de faction à ce poste, qui s'était réfugie sous l'auvent du bureau des officiers de port, a éprouvé une forte commotion, sans qu'il en soit résulté autre chose pour lui qu'une grande frayeur.

On nous a assuré, mais nous n'oserions l'affirmer, malgré les nombreux exemples des effets merveilleux produits par le fluide électrique, que des éclats de glace cassée ont été trouvés dans les jardins quelque peu éloignés, bordant le rivage le long de la rue Haute.

Le même orage s'est produit au Havre, avec non moins de violence, le tonnerre est tombé à plusieurs endroits, notamment à lngouville, rue Bourg-Gibet, sur la maison de M. Perquer. Le fluide est entré dans la chambre à coucher, a pénétré dans sa cuisine où il a fait de notables ravages, et est sorti par la fenêtre après en avoir brisé les vitres.

M. Perquer, légèrement atteint par le fluide au moment où il se levait pour fermer une fenêtre, en a été quitte pour une forte commotion à la suite de laquelle, il a dû garder le lit. (Source :  Le Journal de Honfleur)    

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Hier a été célébrée, en notre ville, la fête commémorative du 4 mai, à l'occasion de la proclamation de la République. Toutes les autorités de la ville, accompagnées de la garde nationale, se sont rendues à l'église Ste-Catherine où un Te Deum a été chanté.

Après la cérémonie religieuse, la garde nationale a été passée en revue. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -  Classe de 1849.   -   M. le préfet du Calvados vient de faire de la manière suivante, entre les divers cantons de notre arrondissement, la sous-répartition du contingent de 123 hommes qui lui a été assigné : Blangy, 20 ; Cambremer, 18 ; Dozulé, 19 ; Honfleur, 32 ; Pont-l’Évêque, 34. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Le conseil de révision se réunira pour l'examen des jeunes gens de la classe de 1849 et la formation des listes du contingent, dans notre arrondissement, aux époques ci-après indiquées, savoir :

A Honfleur, le 23 mai, à midi ; Pont-l’Évêque, le 24, à midi, à 11 heures du matin, pour les jeunes gens des cantons de Blangy et de Pont-l’Évêque.

A Dozulé, le 25, à midi, pour les jeunes gens des cantons de Cambremer et de Dozulé. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles Locales.   -  La pêche des moules est, conformément aux règlements, ouverte, depuis le 1er de ce mois. On peut dès à présent prévoir, qu'elle ne sera pas à beaucoup près aussi productive cette année que précédemment. Le banc du Rallier dans plus des deux tiers de son étendue n'a que des moules dont la coquille n'a pas atteint la dimension au dessous de laquelle on ne doit pas les cueillir et qui, pour employer l'expression technique, ne sont pas en maturité.

Cette pêche occupe dans les années ordinaires, une trentaine de bateaux de Honfleur et de Saint-Sauveur, portant chaque marée sur le banc un nombre de femmes que l'on peut évaluer de douze à quinze par bateau. Elles rapportaient, durant les six mois que dure la pèche, une valeur de 80 à 100 000 fr. On estime que le produit de cette année sera à peine le cinquième de cette somme.

Ce coquillage fournit une nourriture peu chère à une grande partie de la population de la ville et des environs. Il en est ordinairement transporté une grande quantité par bateaux sur les deux rives de la Seine jusqu'à Rouen, par charrettes dans les bourgs et villes des deux départements, notamment de celui de l'Eure. Cette année sera, sous ce rapport, calamiteuse pour le pays. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles maritimes.   -   Lundi dernier, une goélette de 200 ton. a été mise à l'eau du chantier de M. Cardon, et a été aussitôt remorquée au Havre où s'en fera l'armement. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles locales.   -   Aujourd'hui et demain, assemblée de la Pentecôte à la côte de Grâce. L'heure de la marée permettra aux steamers venant du Havre de faire leurs voyages matin et soir.

Comme à l'ordinaire, si le temps continue à être passable, il s'y réunira beaucoup de monde. M. Julien, qui a déjà fait preuve d'adresse et de bon goût dans son spectacle de prestidigitation et de physique, est allé s'y établir et attirera sans doute la foule. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1850   -   Nouvelles locales.   -   L'assemblée de la Pentecôte, qui s'est tenue dimanche et lundi à la côte de Grâce, a été favorisée par un temps magnifique. Il y a bien longtemps qu'elle n'avait attiré un concours aussi considérable de monde, tant des campagnes voisines que de l'autre rue de la Seine.

Ce ne sont pas seulement les bateaux qui font ordinairement le trajet entre notre ville et le Havre, mais plusieurs autres steamers qui ont été mis à la disposition des nombreux promeneurs.

Ces bateaux, à chacun de leur voyage, étaient chargés d'un nombre effrayant de personnes, relativement à la capacité du navire. On frémit à l'idée qu'un accident pouvait compromettre la vie de tant de monde. N'y a-t-il pas, ne doit-il pas y avoir quelque moyen déterminer le maximum de voyageur, en proportion de l'espace qu'ils doivent occuper sur le pont ? Ne doit-il pas y avoir quelque autorité chargée de tenir la main à l'exécution de la mesure prescrite ?

Des circonstances semblables à celle de dimanche et lundi derniers se présentent rarement , il est vrai, mais il suffit que le danger puisse avoir lieu pour qu'on doive le prévenir. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Juin 1850   -   Nouvelles locales.   -   Les processions de la Fête-dieu ont eu lieu dimanche dernier, avec la pompe habituelle. Comme à l'ordinaire plusieurs reposoirs avaient été élevés dans les quartiers que devaient parcourir les processions. Un détachement de la garde nationale et la musique assistaient à cette solennité.

Nous empruntons au journal l'Ami du Peuple un article ayant pour titre : La Fête-dieu en Province, et qui pour présenter quelques particularités locales qui ne se remarquent point chez nous, n'en est pas moins la narration exacte de l'aspect de cette fête dans notre ville. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1850   -   Nouvelles locales.   -   Le même jour, vers 9 heures 1/2 du soir, une forte clarté vint tout-à-coup se projeter sur notre ville. Les personnes qui se trouvaient dehors,  quoiqu'un peu surprises, ne lardèrent pas à reconnaître qu'elle était produite par un météore qui, sous la forme d'un globe de feu présentant l'aspect de la lune dans son plein, mais  brillant d'un éclat beaucoup plus vif, se dirigeai du sud est au nord-ouest et venait se perdre au-dessus du phare de la jetée de l'E., laissant derrière lui une traînée d'étincelles qui le faisaient ressembler à une pièce d'artifice.

Quelques minutes après, un coup de tonnerre se fit entendre. Plusieurs aérolithes ont été recueillis sur la route suivie par ce météore.

Le même curieux phénomène s'est produit presque en même temps à Paris, à Rouen et au Havre.

Voici ce que nous lisons dans le Journal de l'Arrondissement du Havre, du 6 mai :

« Hier, vers 9 h. 1/2 du soir, un météore lumineux a éclairé pendant quelques instants la voûte céleste au-dessus de notre ville. Ce météore, qui paraissait à son point de départ une simple étoile filante, a acquis pendant son parcours la forme d'un globe lumineux roulant sur lui-même et répandant un vive clarté. Il a suivi la direction du sud au nord et a paru se perdre derrière la côte. » (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1850   -   Nouvelles locales.   -  Le météore du 3 juin que nous avons mentionné dans notre dernier numéro, a été vu dans toutes les villes, ou pour mieux dire dans toutes les contrées à l'ouest, au nord et à l'est, de Paris, dans un rayon de 40 à 50 lieues, à la même heure et sous la même forme.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Juin 1850   -   Nouvelles locales.   -  Le météore du 3 juin que nous avons mentionné dans notre dernier numéro, a été vu dans toutes les villes, ou pour mieux dire dans toutes les contrées à l'ouest, au nord et à l'est, de Paris, dans un rayon de 40 à 50 lieues, à la même heure et sous la même forme.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Honoré-Constanl Halby, âgé de 30 ans, journalier, né et demeurant à Honfleur, vient d'être condamné, le 25 juin, par le tribunal de police correctionnelle de Lisieux, à six mois d'emprisonnement pour rébellion envers les gendarmes de Croissanville. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1850   -   Nouvelles Locales.   -   Mercredi 10, une goélette de 30 tonneaux a été mise à l'eau du chantier De M. Viel. Ce petit bâtiment, très fin et d'une jolie forme est, dit-on, destiné pour le Sénégal.

Le lendemain, un brick de 200 tonneaux a été lancé du chantier de M. Cardon. Ce navire sera attaché au port de Bordeaux. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1850   -   Nouvelles maritimes.   -   Le brick de l'état la « Vigie », employé comme garde pêche sur les côtes de la Seine-Inférieure, entré dimanche dernier à Honfleur, y est resté jusqu'à mardi. C'est ce bâtiment qui a, comme nous l'avons dit, arrêté plusieurs pêcheurs anglais en deçà des limites convenues entre les deux Gouvernements. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Les touristes.   -   Les trains de plaisir, ou comme dit M. de Lamartine, les caravanes de feu, de Paris au Havre nous ont amené de nombreux voyageurs, dimanche et jeudi. Trois bateaux à vapeur ne suffisent pas. Il est de ces ardents touristes qui ne craignent pas d'affronter la traversée dans des barques légères, des pirogues même.

Les parisiens vont devenir marins et la côte de Grâce leur sera bientôt aussi connue que la butte Montmartre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Circulaire de M. Préfet.   -   M. le préfet a adressé la circulaire suivante aux sous-préfets et aux maires du département :

Caen, le 6 juillet 1850.

Messieurs, pour l'exécution de l'art. 29 de la loi du 21 mars 1832, et de l'art. 3 du décret du président de la République, en date du 16 avril dernier, M. le ministre de la guerre a fait la répartition du contingent de la classe de 1849, entre les divers corps des armées de terre et de mer.

Les jeunes soldats du Calvados sont, d'après l'état joint à la circulaire ministérielle du 25 juin, affectés aux corps ci-après :

2e     régiment d'infanterie de marine à Rochefort  . . . . . . . . . . . . . 14

5e     compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine, Cherbourg . . . .  5

2      régiment de carabiniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   6

4e     régiment de cuirassiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  26

12e   régiment de dragons . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  . . . . . .  22

4e     régiment de lanciers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

7e     régiment de chasseurs  . . . . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

12e                 id.                . . . . . . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . .  . .  11

5e     régiment de hussards . . . . . . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . .   15

12e   régiment d'artillerie . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .    48

5e     escadron du train des parcs d'artillerie .  . . . .  . . . . . .11

2e     régiment du génie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  . . .  . .   16

30e   compagnie d'ouvriers constructeurs

des équipages militaires, à Vernon  . . . . . . .   . .  . .   3

22e   régiment d'infanterie de ligne  . . . . . . .  . . . . . . .. . .     90

29e                  id.                              . . .   . . . . . . . . .   . . . . .   84

45e                  id.                              . . . . . .   . . . . .  . . . . .    286

69e                  id.                               . . . . . . . . . . . . . . . . . .  171

8e       régiment d'infanterie légère . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 121

10e   bataillon de chasseurs à pied  . . . . . . . . . . . . . . . . .   40

Régiment de zouaves  . . . . . . . . . . . . . .  .  . . . . . . . .. . . . . . . 5

Bataillon d'ouvriers d'administration  . . . .. . . . . .  . . .  . . . . . 6

Total . . . . . . . . . . . . . .  . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . 1 000

Les devancements de mise en activité pour l'armée de mer sont ouverts dans la limite des contingents déterminés par la répartition.

Quant à l'armée de terre, aucun devancement de mise en activité ne pourra être admis sans une autorisation spéciale de M. le ministre de la guerre.

Les jeunes soldats de la classe de 1849 qui voudront maintenant se faire remplacer, devront fournir des remplaçants ayant les qualités exigées pour les corps auxquels ils ont été affectés par l'autorité militaire.

Dans le but de leur donner les moyens de faire admettre ces remplaçants, le Conseil de révision se réunira à Caen ( hôtel des bureaux de la Préfecture), le 9 août prochain, à 11 heures du matin, mais il est bien entendu que les pièces à produire par les remplaçants devront être déposées au quatrième bureau de la Préfecture, deux jours avant la séance indiquée.

Je vous prie, Messieurs, de porter à la connaissance de vos administrés, qu'elles peuvent intéresser, les dispositions de la présente.

Agréez, etc… Le Préfet du Calvados. T. MORISSOT.   (Source :  Le Journal de Honfleur)

  

Août 1850   -   Accident.   -  Lundi soir, le courrier portant à Lisieux les correspondances de Honfleur, tomba en sautant de sa voiture ; la roue lui passa sur le bas du visage, brisa les dents et endommagea le menton. Il fut relevé par les voyageurs que la voiture transportait et ramené en ville.

Son état est aujourd'hui satisfaisant. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Mise à l’eau.   -  Jeudi dernier, le navire « Gil-Blas », de 350 tonneaux, a été mis à l'eau des chantiers de M. Viel Legouis.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Nouvelles maritimes.   -  Vendredi, à la marée du matin, plusieurs navires remorqués se présentèrent pour entrer dans le port ; il était tard. Un resta au milieu du chenal, un autre se trouva arrêté au moment où il doublait la jetée de l’O. dont il s’était trop approché et resta jusqu'à la marée de la nuit, donnant gîte au large, retenu par de nombreuses amarres ; il n'en est résulté que la chute de deux pierres du parapet provisoire de la jetée, réparation effectuée le lendemain.

Un troisième toucha sous Vasouy sur un banc étroit et récemment formé, perdit sa fausse quille et dut y attendre aussi le retour de la marée, II est entré hier matin pour se faire  réparer. C'est une polacre de la Méditerranée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Une œuvre d’art.   -  On voit, depuis jeudi, dans le chœur de l'église paroissiale de Ste-Catherine, un très beau lutrin en cuivre, fondu, à Vire, par les frères Vimont.

La base est ornée de trois bas-reliefs, soigneusement dessinés, dont un a pour sujet Ste-Catherine discutant devant l'empereur Maximin, avec les philosophes, qu’elle convertit au christianisme. Le second représente le martyre de la sainte, où, malgré le grand nombre de figures, il n'y a aucune confusion, et où chacun des personnages exprime bien le sentiment qui l'anime. Le troisième bas[1]relief est l'admission de la sainte dans le paradis.

Dans le pupitre, qui est surmonté de la croix on distingue travaillés à jour, et avec une grande délicatesse, les symboles des trois vertus théologales.

Plus bas entre des feuilles de palmes qui ornent ce qu'on pourrait appeler le tronc du lutrin, sont des médaillons où sont représentés Jésus-christ et la Vierge.

Cet œuvre des fondeurs de Vire est d'un bon dessin, d'une belle exécution et d'un fini remarquable, il eût mérité de figurer à l'exposition régionale du mois de juin dernier. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1850   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Audience du 5.

-   Le 30 mai dernier, Auguste-Grégoire Duval, journalier, pénétra dans la maison du Sieur Gillet, boulanger à Honfleur, y vola une somme de 1 fr. 50 déposés sur une planche, fut reconnu par un ouvrier de la maison et ne put nier sa culpabilité. Déjà, en 1848, il avait volé au beau père du Sieur Gillet une somme de 30 fr. et avait avoué son vol pour obtenir son pardon.  La gravité des charges a disparu au débat et Duval a été acquitté. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -  Les Anglais continuent à violer les lois convenues entre les deux Gouvernements pour régler la police de la pêche. Quatre de leurs  bateaux viennent encore d'être saisis en contravention et conduits au Havre. Il est à remarquer qu'il n'y a, pour ainsi dire, point de peine appliquée ; ce n'est qu'une perte de temps ; il faudrait quelque mesure énergique. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1850   -   Le baccalauréat.   -  Au dernier examen qui a eu lieu à Caen, 160 candidats au baccalauréat se sont présentés. 67 ont échoué ; des 93 admis, 8 seulement l'ont été avec la mention « Bien », 85 avec celle « Assez Bien ». Parmi ceux-ci est le jeune Joseph BAUQUIN, de Honfleur, le 30e dans l'ordre des examens. (Source :  Le Journal de  Honfleur)

 

Septembre 1850   -   Légion d’honneur.   -  Nous avons appris avec plaisir que M. Coupey, maréchal des logis de gendarmerie à Honfleur, a reçu, à Caen, de M. le Président de la République, la croix de la Légion d'honneur. Ce sentiment sera partagé par tous ceux qui connaissent et apprécient ce brave militaire. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1850   -   Nouvelles locales.   -   On a lu dans les journaux anglais que la goélette « Celine-Lucile », de Honfleur, allant de Liverpool à Marseille, s'était perdue le 6 octobre à Holy-Heal. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1845   -  Garde nationale   -   Le garde national qui n'a pas préalablement demandé à ses chefs d'être dispensé d'assister à des revues, pour inspection d'armes, qui ont lieu le dimanche, à cause de l'empêchement résultant des actes de vente qu'il est obligé de faire ce jour-là, comme notaire, ne peut pas exciper de cet empêchement devant le conseil de discipline.

Des revues pour inspection d'armes sont des services d'ordre et de sûreté, dont le double refus rend le garde national passible des peines établies par l'art. 89 de la loi du 22 mars 1831. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1850   -   Nouvelles locales.   -  N'est-il pas un règlement de police qui astreint tout navire, dans un port, à arborer les dimanches et les jours de fêtes nationales ou religieuses, le pavillon de sa nation, de même que lorsqu'il entre ou sort du port ? n'est-ce pas au moins une inconvenance à un bâtiment étranger de ne point observer ce règlement ? qui doit le rappeler à ce devoir ? est-ce la police maritime ou la police municipale ? si c'est celle-ci, est-ce la police proprement dite, ou les officiers de port ?

On a eu souvent lieu de s'adresser ces questions et en dernier lieu au sujet de plusieurs bâtiments étrangers et notamment d'un trois mâts, amarré dans le bassin de la République, qui n'a jugé à propos d'arborer le pavillon de sa nation ni des dimanches 27 octobre et 3 novembre, ni le 1er novembre, fête de la Toussaint.

Messieurs les Consuls étrangers ignorent ces contraventions. Avertis, ils trouveront sans doute à propos de rappeler à leurs nationaux ce que ceux-ci doivent au pays où ils viennent commercer. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -   Le chasse marée le « Vincent », de Vannes, capitaine Luco, a naufragé, samedi 2 novembre, dans l'après midi, sur un des bancs en aval de Honfleur. Ce bâtiment était chargé à Rouen, de bois de construction pour le port de Brest. Nous avons eu communication du rapport du capitaine Luco, nous en donnons un extrait.

Le « Vincent » et la « Clotilde », autre chasse marée, étaient remorqués, depuis Quillebeuf, par le vapeur l' « Hirondelle », avec un petit vent d'O. S. O. le capitaine du « Vincent » avait demandé, étant devant St Sauveur, à son pilote, s'il pouvait entrer à Honfleur, il répondit qu'il était trop tard et que d'ailleurs le vent ne le permettait pas, mais peu de moments après, le pilote de l' « Hirondelle » dit de[1]larguer la remorque et d'entrer dans le port. A quoi le capitaine de la « Clotilde » répondit qu'i! y consentait pourvu que le remorqueur l'y conduisit.

Celui-ci ralentit sa marche, mais le capitaine Luco lui ayant dit de le mener au Havre ou sur la rade du Havre. l' « Hirondelle » reprit sa marche dans la même direction. A midi et demi, les trois navires se trouvaient sous Grâce, lorsque le « Vincent » qui calait 3 m. 10 cent, talonna, ainsi que la « Clotilde ». Les deux capitaines crièrent à celui de l' « Hirondelle » de mettre la barre à tribord, à quoi celui-ci répondit que son navire ne gouvernait plus, et, en même temps, l’ « Hirondelle » vint en culant aborder le « Vincent » et lui cassa plusieurs jambettes. Alors le « Vincent » coupa la remorque, établit ses voiles et mit sa barre à tribord. Il se trouvait sur le banc du nord à deux encablures nord du chenal dans lequel il y avait encore en ce moment, lui. a-t-il été dit depuis, cinq mètres d'eau. Le « Vincent » était échoué, il faisait beaucoup d’eau, et ne put être retiré de cette position. Cependant l’ « Hirondelle » poursuivait sa route sans paraître se préoccuper de ce qui se passait.

Le « Vincent » cependant avait mis son pavillon en berne, plusieurs embarcations venaient du port lui porter secours. Après d'inutiles efforts, le navire ayant largué, s'étant rempli d'eau, tout espoir de le sauver étant perdu, les voiles, une partie du gréement furent mises à bord des embarcations, sous la direction du syndic des marins, qui s'était rendu à bord, et le navire fut abandonné ensablé de plus de deux mètres, le pont commençant à se couvrir d'eau. Il était 5 heures et demie, il y avait une demi-heure de flot.

Nous ajoutons à ces détails que, depuis ce sinistre, une pièce de bois de construction a été sauvée à Tancarville, ainsi que quelques pièces de la mâture du navire, il est probable qu'il en sera recueilli d'autres sur le rivage en amont et en aval du lieu du naufrage. On n'a plus revu le navire. Ce bâtiment n'était point assuré.

Nous ne ferons aucune réflexion sur la conduite du capitaine du remorqueur, qui, du reste, avait à bord un pilote de la station de Quillebeuf, de même que les deux chasse marées. Lorsqu'il est possible qu'il y ait contestation, on comprendra que nous devons être circonspect.

La « Clotilde » a continué sa route pour le Havre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -  Au Rédacteur du Journal de Honfleur.

Monsieur,

Je lis dans le Journal du Havre, le compte-rendu par le remorqueur l' « Hirondelle » du naufrage du chasse marée le « Vincent » que je commandais et que le vapeur conduisait. Il y est dit que ce bâtiment a pris terre sur le banc vis-à vis la pointe de Grâce dans une embardée, et après avoir talonné, a coulé.

Je dois à ma responsabilité autant qu'à la conservation des intérêts des propriétaires du navire, et de ceux des chargeurs, de relever cette expression.

L' « Hirondelle » a entraîné le « Vincent » et la « Clotilde » sur le banc. La « Clotilde » a paré parce qu'elle tirait peu d'eau, le « Vincent » y est resté parce qu'il tirait trois mètres dix centimètres. Ce n'est point pour avoir fait une embardée que ce navire a été porté sur le banc, mais bien parce qu'il y a été conduit par le remorqueur, qui l'y a laissé en arrêtant sa marche, qu'il n'a reprise qu'après la remorque coupée et il est à remarquer que si le remorqueur eût suivi la demande qui lui était faite de mettre sa barre à tribord, il nous eût remis tous dans le chenal, où, comme le dit mon rapport, il y avait cinq mètres d'eau.

J'ai cru devoir appeler l'attention de la chambre de commerce de Honfleur sur les circonstances de ce malheureux événement, qui, pour tous ceux qui en ont été les témoins, ne peut être attribuer a l'incurie du capitaine de l' « Hirondelle » et de son pilote.

Le commerce et la navigation surtout sont intéressés à connaître et à signaler ceux qui doivent encourir la responsabilité de pareils événements.

Dans ce but je vous serai obligé, monsieur, de donner place à cette lettre dans votre journal.

Agréez mes salutations, LUCO. Honfleur, le 7 Novembre 1850. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1850   -   Nouvelles locales.   -  Lundi dernier, un jeune enfant de 7 ans qui accompagnait sa mère à la fontaine de l'hospice, et qui, pendant que celle-ci était occupée à laver son linge, s'amusait en compagnie d'un autre enfant un peu plus jeune que lui, au bord de la mer, qui, en ce moment se trouvait haute, est tombé à l'eau et s'est noyé, son  corps n'a pu être retrouvé.

C'est encore un nouvel exemple à ajouter à ceux déjà trop nombreux et si fréquents, qui viennent rappeler les parents à plus de prudence et surtout plus de surveillance envers les enfants, et à éviter par là des malheurs toujours regrettables et toujours irréparables. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Novembre 1850   -   Nouvelles locales.   -  M. le Ministre de l'instruction publique a décerné une médaille d'argent à M. Toutain, instituteur de l'école communale de Honfleur, en récompense des bons services rendus à l'instruction par cet instituteur. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1850   -   Nouvelles maritimes.   -   D'après des correspondances particulières : le 27 novembre, six bâtiments se présentaient pour entrer à Brighton, la mer était affreuse et le vent d'une violence extrême, de ces six navires l' « Auguste-Angéla », de Honfleur, a pu seul échapper, les cinq autres ont été perdus.

Le bateau de sauvetage était sorti pour leur porter secours. Douze braves marins qui en formaient l'équipage, ont été enlevés et ont été tous noyés, en allant tenter des sauver les autres. Le bateau lui même a été jeté à la côte et s'y est brisé. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Honfleur.   -   La Rue Prémord

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