1er Septembre 2023

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 3

HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Janvier 1852   -   Nouvelles de France.   -   Un convoi de 500 forçats libérés vient d'être dirigé sur Brest pour être immédiatement transporté à Cayenne, en exécution du décret du 8 décembre. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1852   -   Nouvelles de France.   -  Par décret du 31 décembre, le Président de la République a déridé que l’aigle français serait rétablie sur les drapeaux de l'armée, ainsi que sur les croix de la Légion d'Honneur. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Instruction publique.   -  L'espoir que l'on avait conçu de voir enfin réalisé le vœu formé il y a prés de 70 ans (en 1784) que l'école gratuite d'instruction primaire serait confiée aux frères des écoles chrétiennes, n’est pas encore accompli. Cela tient, dit-on, à la situation financière. Il a cependant été destiné à cet établissement une maison acquise et que l'on a commencé à approprier à une telle destination.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Nouvelles locales.   -   Un arrêté de M. le Préfet du Calvados, en date du 7 janvier, porte :

Art. 1er que toutes inscriptions apposées en 1848 sur les édifices publics, seront immédiatement enlevées.

Art. 2. Qu'il sera procédé sur le champ, à l'enlèvement des arbres, dits de la Liberté, plantés à la même époque, et à la distribution des débris entre les indigents de la commune, excepté ceux qu'on signalerait comme contribuant à l'embellissement d'une place et d'une promenade.

Art. 3. Qu'aucun signe dit égalitaire, triangle ou autre, et port affecté de couleur rouge ne sont tolérés.

Cet arrêté a été exécuté à Caen lundi entre 2 et 3 heures du matin, et ici le même jour, dans l'après midi. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1852   -   Nouvelles locales.   -   On avait dit que le chapeau actuel des gendarmes à cheval devait être remplacé par un casque semblable à celui de la garde républicaine, Le Moniteur de l'Armée a démenti cette nouvelle. On parle d'un nouvel uniforme qui serait prochainement adopté pour les soldats de notre armée. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Janvier 1852   -   Nouvelles locales.   -   La barque de pêche la « Jeune Victorine » de Honfleur, maître Beaudry, a été rencontrée à la mer par une barque de pêche de Dieppe n° 34 qui l’a chargé de faire savoir à Honfleur que, dans un coup de mer, elle avait eu un de ses hommes enlevé, Michel Duval de Trouville, et que, par la rupture, de la baume, un autre de ses hommes a été dangereusement blessé Me . Beaudry est entré à Honfleur Jeudi. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1852   -   Nouvelles locales.   -   L'administration municipale va faire reprendre quelques travaux utiles, le puits commencé dans la rue Bourdet au coin de la rue aux Chats ; le pavage de la rue des Lingots, le remplacement en pierres de taille des marches totalement usées d'une des ruelles en escalier qui font communiquer la rue de l'Homme-de-Bois à la rue Haute. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Médaille d’honneur.   -   Nous disions dimanche dernier que nous ignorions pour quels faits le sieur Allaire, charpentier de navires, venait de recevoir une médaille d'honneur de 1er classe en argent, le Moniteur nous apprend que c'est pour avoir en 1835, 1838, 1843, et 19 juin 1851, sauvé la vie à différentes personnes en danger de se noyer, faits à raison desquels ce courageux citoyen n'a voulu recevoir aucune récompense pécuniaire. Cette mention nous a mis sur la voie.

Le sieur Allaire, charpentier de navires, avait reçu cette médaille du ministre de la marine le 22 juillet 1851, nous l'avons nous même annoncé le 14 septembre. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Triste découverte.   -   Jeudi matin, le cadavre d'un individu que l’on avait vu chanter dans nos rues, la veille, fut trouvé dans ce qui reste des anciens fossés. On crut, assez généralement d'abord, à un suicide, que l’on s'expliquait par un acte de désespoir, suite de l'état de dénuement dans lequel on pouvait le supposer. Mais une blessure assez grave à la tête, la découverte d'une partie de ses effets, à 2 kilomètres de la ville, l'autopsie du cadavre, vinrent donner la triste certitude qu'un crime avait été commis et que cet homme était victime d'un assassinat.

Un individu que l'on avait vu avec lui et que l'on suppose être l'auteur de ce meurtre, a disparu depuis. Espérons qu'il n'échappera, pas aux démarches actives de la justice. II est très probable qu'il n'aura commis ce crime que pour s'emparer des papiers de sa victime. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Un incendie.   -  Samedi 31 janvier, un commencement d'incendie s'est manifesté dans la rue des Buttes au domicile de Mme Veuve  Auber. Fort heureusement le feu fut éteint presque aussitôt, et les secours que venait apporter une foule nombreuse attirée par les cris au feu et le bruit du tambour ne furent point nécessaires. Les dégâts, consistant dans la destruction et la détérioration de quelques meubles, sont évalués à environ 200 fr.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Un sauvetage.   -   Un des jours de cette semaine, le vapeur le « Castor », arrivant du Havre, lorsque le flot venait a peine de commencer à Honfleur, heurta un bateau chargé de sable qui n'avait encore pu flotter, et levait l'ancre pour se déplacer dès qu'il l'aurait pu. Le bateau coula aussitôt et l'homme qui s'y trouvait fut jeté à la mer.

Ne sachant pas nager, il se fût noyé, ou eût passé sous les roues du vapeur, s'il n'eût à temps saisi une corde qui lui fut envoyée et au moyen de laquelle il fut hissé à bord du « Castor ». (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Les décrets.   -   Plusieurs décrets ont fixé le costume des grands corps de l'état et des fonctionnaires de l'ordre administratif. Celui des maires et adjoints l'est ainsi qu'il suit :

Maires. — Grande tenue. — Habit bleu, broderies en argent, branche d'olivier, au collet, parements, écusson, baguette au bord de l'habit. — Petite tenue -— Même broderie au collet et aux paiements.

Adjoints. — Grande tenue. — Coins brodés au collet, parements, taille et baguette    Petite tenue. —  Coins au collet et parements. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Naufrage.   -   Le sloop, « Léonie-Clémentine », de Honfleur, capitaine Duchemin, s'est perdu entre Gravelines et Grinez. Personne n’a péri.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Février 1852   -   Incendie.   -   Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie s'est manifesté au domicile de Mme Lecarpentier. Grâce à la présence d'esprit de cette dame, qui la première s'est aperçue que le feu était chez elle. Grâce à la promptitude et à l'efficacité des secours, qui, dans cette circonstance comme toujours, furent portés avec le plus louable empressement, cet incendie n'a eu que des suites peu graves, en égard aux dommages qui pouvaient en résulter.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mars 1852   -   Cavalcade de la Mi-carême au bénéfice des pauvres.   -   On nous prie d’annoncer que plusieurs jeunes gens de Honfleur organisent, pour la Mi-carême, une grande cavaIcade au profit des pauvres.

Ceux de nos concitoyens qui voudraient y prendre part sont priés de se réunir aujourd'hui à deux heures après midi au Caf de France.

Nous souhaitons une heureuse issue au projet formé par la jeunesse honfleuraise, d'autant plus qu'il offre le double attrait du plaisir et de la bienfaisance.

Malgré la détermination trop tardive prise à ce sujet, on fait appel aux jeunes gens de Honfleur, et l'on espère qu'ils s'associeront en grand nombre à cette bonne œuvre.

 

Mars 1852   -   Nouvelles locales.   -   Le fermier d'une propriété, bornée par le rivage de la mer, située route Saint-Clair, a trouvé un enfant nouveau né qui avait été enfoui dans le sable sur le plage, à environ 60 centimètres de profondeur, et que les chiens de la ferme avaient découvert.

Sur sa déclaration, la police s'est transportée sur les lieux, et fait procéder à l'autopsie après laquelle il a été reconnu que cet enfant était né viable et avait séjourné en cet endroit, une quinzaine de jours.   La justice informe. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mars 1852   -   Nouvelles normandes.   -   L'administration vient, dit on, de faire remettre à l'élude le projet déjà élaboré qui a pour objet le dessèchement de la baie du Mont Saint-Michel (Manche). Il serait question d'employer aux travaux de dessèchement une grande partie des condamnés renfermés dans la prison. Le résultat de cette opération donnerait à l'état une superficie considérable de terrains conquis sur la mer. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles maritimes.   -  La longue série de vents d'Est que nous venons d'éprouver avait retenu un grand nombre de navires à l'ouvert de la Manche.

Aussitôt qu'ils ont changé d’aire, la rade du Havre s'est couverte des bâtiments destinés pour ce port et celui de Rouen. Dès mardi, beaucoup de ceux-ci et deux pour Honfleur sont entrés en notre port, le remorquage est toujours nombreux. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles maritimes.   -  Le steamer anglais, le « Collier » a fait son premier voyage, comme il avait été annoncé, il a amené 5 passagers et apporté 40 tonneaux de sucre. Il a emporté, en opérant son retour, 24 tonneaux huile de colza et 12 tonneaux de plâtre.

Espérons, que cette navigation qui ouvre une communication directe entre Londres et Honfleur, et est destinée à procurer à toute notre contrée de grands avantages, obtiendra une réussite complète et que, bientôt un voyage mensuel sera insuffisant. On prépare déjà le chargement de retour pour le prochain voyage qui aura lieu le 29 avril et sera complète pour cette époque. On compte y embarquer plusieurs chevaux. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles locales.   -  Nous avons entretenu nos lecteurs du drainage, c'est-à-dire du moyen employé pour débarrasser les terres cultivables de l'excès d'eau qui se répand sur leur superficie, excès d'autant plus dangereux que le sous-sol est moins perméable. Ce moyen facile et d'un emploi peu coûteux a pour résultat de rendre plus productives les terres ainsi mises à l'abri d'une trop grande humidité.

Il en est un assez grand nombre dans noire contré pour attirer i'attention des cultivateurs, la société d'agriculture de Pont-l’Évêque a donné, déjà sur ce sujet des instructions que l'on fera bien de consulter. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles maritimes.   -  Suivant le journal le Pays du Caux, la pêche du maquereau sera favorable cette année, à en juger par les premiers arrivages.

Un bateau entré à St-Valéry, y a apporté 45 000 maquereaux salés, de belle qualité, vendus à raison de 26 fr. le cent.

A Fécamp plusieurs bateaux sont aussi revenus avec leur entier chargement.

On a pu juger ici de la qualité par le chargement apporté sur le houry « Eugénie » entré le 2 avril.

Il est bien à regretter que le commerce de salaisons en hareng, maquereaux et surtout en morues qui a été si productif autrefois au port de Honfleur ait été presque abandonné, que les maisons qui s'y livraient et faisaient de grands bénéfices auxquels participait une notable partie de la population, se soient éteintes sans avoir de successeurs et qu'il ne se fonde aucune maison nouvelle pour les remplacer. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles maritimes.   -  Un sloop de 15 tonneaux construit par M. Mathière, a été mis à l'eau jeudi dernier. Nous en sommes à citer de petits navires ! (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1852   -   Nouvelles locales.   -  Notre ville vient d'être encore une fois le théâtre d'un de ces accidents que nous voyons malheureusement s'y renouveler trop souvent :

Jeudi dernier, vers 3 heures d'après-midi un homme âgé de 43 ans, après avoir dîné avec sa femme, est monté à sa chambre et s'est brûlé la cervelle.

On ignore assez généralement les causes de ce suicide que la rumeur publique attribue à des circonstances plus ou moins vraisemblables et diversement commentées. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Avril 1852   -   Nouvelles locales.   -   Jeudi dernier, vers 9 heures 1/2 du soir, un accident qui pouvait avoir les suites les plus funestes, et qui, par un hasard providentiel, n'a eu aucune conséquence grave, est arrivé sur le quai des Fossés :

M. Davy-Quentin rentrait de voyage, lorsqu'après avoir déposé ses bagages à son domicile, il conduisit son cabriolet à son magasin, situé rue des Fossés. La porte de ce magasin s'ouvrant intérieurement, il était conséquemment forcé d’abandonner son cabriolet, pendant quelques instants, et en avait confié, pendant ce temps, comme il en avait  l’habitude, la garde à sa domestique.

Cette porte, assez difficile à ouvrir, cause ordinairement un bruit qui, cette fois, épouvanta la jument, et, au moment où M. Quentin, était parvenu à l'ouvrir, il aperçut l'animal qui se cabrait, il s'élança pour aider a le contenir, mais au même moment les roues avaient rencontré le vide, et il vit disparaître, dans les fosses, cabriolet, jument et domestique. La jeune fille entr.tuée si malheureusement, était tombée entre le garde crotte du cabriolet et au milieu des pieds de la jument, dont les moindres mouvements l'aurai broyée, M. Quentin se jeta aussitôt à son secours, mais étant seul, ne pouvant abandonner la jument qu'il contenait, sans exposer la jeune fille à une mort inévitable, il appela plusieurs fois au secours d'une voix forte, et, quoiqu'il ne fût que 10 heures, que la plupart des maisons voisines fussent éclairées, que le douanier de quart ne fût pas éloigné de plus d'une cinquantaine de pas personne vînt. Alors, appelant à son aide toute son énergie, brisa les équipages et parvint, à force de prudence, à dégager sa domestique. Il eût l'heureuse idée de l'envoyer chercher des secours au poste de la douane, M le lieutenant principal s'empressa d'accourir avec, une douzaine de préposés, et avec le zèle le plus louable, ces braves eurent bientôt sauvé la jument et hissé le cabriolet à terre, opération d'autant plus difficile qu'il était complément rempli d'eau. Si le malheur eût voulu qu'il se fût trouvé quelques personnes dedans au moment de la chute, elles auraient été infailliblement noyées.

Il est vraiment prodigieux qu'il n'arrive pas plus d'accidents en cet endroit, très étroit, très fréquenté par les voitures, conséquemment très dangereux et que rien ne préserve, Un simple garde-fous en bois serait suffisant pour empêcher tout événement.(Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Aux termes d'une instruction préfectorale signalant les abus en matière de gîtes d'étapes, désormais tout logement affecté aux troupes de passage sera désigné par un arrêté municipal, après la visite d'une commission. Chaque militaire devra avoir un lit séparé et des draps n'ayant point servi.

Les villes sont invitées à organiser des casernes de passage pour débarrasser les habitants de la charge du logement militaire. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Au moment où commencent les mouvements de troupes, nous rappellerons l'observation que nous avons eu déjà l'occasion de présenter, sur la convenance qu'il y aurait de modifier la route d'étape entre Pont-Audemer et Pont-l’Évêque, en faisant suivre celle récemment exécutée d'une de ces villes à l'autre au lieu de faire parcourir les deux autres côtés du triangle qu'elles forment avec Honfleur.

Ce serait diminuer la fatigue des militaires voyageant soit en troupe soit isolément, comme aussi débarrasser les habitants de Honfleur d'un impôt qui devient lourd, et n'est motivé que par l'ancienne habitude. Tant qu'il n'y a point eu de communication entre les deux chefs-lieux d'arrondissement, c'était une nécessité, mais depuis qu'une belle route départementale a été construite, il n'y a pas de raison pour ne la point suivre, comme il n'y en a aucune pour allonger d'une étape la distance à parcourir, sur la route de Pont-Audemer à Caen et réciproquement, lorsqu'on peut décharger une ville sans que ce soit aux dépens d'une autre.  (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Cette semaine encore les journaux du département, et quelques uns de ceux des départements voisins, sont remplis du récit de nombreux incendies qui se propagent d'une manière effrayante. On assure que l'administration préfectorale, dans sa haute sollicitude pour les interdis de notre département, va publier des dispositions énergiques, de nature a rassurer nos contrées ravagées, depuis quelques temps, par des sinistres multipliés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Le gouvernement vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement de bibliothèques communales. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Les engagements volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de 1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel avant l'ouverture des opérations des conseils de révision. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  M. le Préfet vient de publier des instructions sur le costume des fonctionnaires dans les cérémonies ou opérations publiques et les réceptions officielles. Il parait que l'administration s'occupe de déterminer un uniforme pour les conducteurs et piqueurs des ponts-et-chausées, agents-voyers, cantonniers et gardes, afin de constater leur caractère dans l'exercice de leurs fonctions. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Nous n'osions espérer que le voyage de M. le Préfet du département, dont nous avons parlé dimanche dernier, eût pour but de prendre connaissance des travaux de notre port. Ce que rapportent nos confrères donne à penser M. le Préfet a entrepris cette tournée pour s'assurer de la situation des divers ports du Calvados, afin d'attribuer à chacun une juste et convenable répartition des ressource pécuniaires qu'il devra solliciter du Gouvernement.

En partant d'ici, il s'est rendu à Trouville, Dives, Sallenelles, et reprenant la côte à la gauche de l'Orne, il est allé a Courseulles, Port-en Bessin, etc...

Ce premier voyage est fait pour concilier à M le Préfet la reconnaissance de ses administrés. Il le mettra à même d'appliquer convenablement la disposition légale qui attribue spécialement à l'entretien de chaque port le droit de navigation qui y est perçu, et qui indique l’étendue de ses besoins par le nombre des navires qui le fréquentent. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles maritimes.   - Les vents d'amont, qui n'ont cessé de régner depuis deux mois, tenaient éloignés une foule de navires, que le changement de vent qui s'est enfin opéré, a amenés dans nos ports. Ainsi à la seule marée du 30, il en est entré à Honfleur, une vingtaine. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles maritimes.   -   La barque de pêche de Honfleur, le « Diligente », n° 176, patron Lelièvre, a sauvé, en mer, l'équipage du lougre français « Anasie »», capitaine Lemeur, abordé en Manche par un trois-mâts américain et l'a déposé à Cherbourg.

Ce patron a déjà sauvé plusieurs bâtiments désemparés. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles Divers.   -   Une loi rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle prononce.

Il s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux, charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle aurait à proposer.

Celle-ci a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur de chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure partie de leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à donner l'exemple de bons traitements envers les animaux. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -   Les conducteurs des malle-postes devront, à l'avenir, porter le costume prescrit par les règlements : Casquette de drap bleu avec un petit galon d'argent rabattant sur le côté, habit-veste bordé au collet d'un galon d'argent, écusson attaché au côté gauche de l'habit, pantalon drap gris de fer ou coutil, selon la saison.

Les directions des postes ont reçu l'ordre que les conducteurs aient à se conformer à cette prescription, à dater du 10 mai. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles du port.   -   Ainsi qu'on a pu le remarquer, dans notre n° de dimanche dernier, à l'article mouvement du port, les marées des 29 et 30 avril, ont amené à l'entrée l'une 22 bâtiments, l'autre 25 en tout 47, lorsqu'il est sorti le 29, 2 navires, le 30 18, en tout 20.

C'est-à-dire un mouvement total de 24 bâtiments d'une, marée, de 43 de l'autre. Dans ce nombre, on comptait 1 trois-mâts, 12 bricks, 12 chasse-marées, 5 grandes goélettes.

Cette affluence a été occasionnée par le changement des vents, qui, après s'être obstinément maintenus à l'amont pendant plus de six semaines, étaient enfin passés, a l'aval, pendant deux jours et avaient permis d'entrer en Seine à un grand nombre de navires venant des ports de l'Océan et retenus à l'entrée de la Manche. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -   Le « Pilote du Calvados », en annonçant, comme nous l'avons fait pour ce qui concerne Honfleur, l'ouverture de la cueillette des moules, fait remarquer que plusieurs personnes qui en ont mangé se sont trouvées indisposées. Il ajoute qu'il serait bon d'attendre que les chaleurs fussent venues, avant d'admettre la consommation de ce coquillage qui n'atteint tout son développement et sa saveur que dans les mois les plus chauds de l'année.

Notre marché a vu des moules depuis le premier mai et nous n'avons pas entendu dire qu'elles aient eu aucun inconvénient sur la santé. Mais ce que nous savons c'est que si la coquille a acquis les dimensions prescrites, il s'en faut que le poisson qui y est contenu soit au degré de développement convenable, il est maigre et peu nourrissant. Nous  pensons que si l'autorité maritime ne croit pas pouvoir suspendre cette pêche, les pécheurs dans leur propre intérêt devraient s'en abstenir, jusqu'à ce que la chaleur ait amélioré la moule. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles maritimes.   -   Le joli steamer, le « Chamois », vient de remplacer, dans le service du Havre à Honfleur et réciproquement, le « Castor », qui, après avoir subi quelques réparations, reprendra probablement son service d'été entre le Havre et Trouville.

Le « Chamois » doit continuer, cette navigation régulièrement et concurremment avec les autres bateaux qui ont desservi cette ligne exclusivement pendant fort longtemps. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles Divers.   -   Une loi rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle prononce.

Il s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux, charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle aurait à proposer.

Celle-ci a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur de chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure partie de leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à donner l'exemple de bons traitements envers les animaux. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  On ne saurait prendre trop d'attention à l'égard des allumettes chimiques, qu'on laisse, avec trop de négligence, à la disposition des enfants. On a vu souvent quelles ont été les malheureuses conséquences.

La composition qui leur donne la propriété de s'enflammer au plus léger frottement contient des ingrédients d'une grande puissance toxique. Un ouvrier portefaix de Marseille est mort dernièrement, dit le Courrier de cette ville, pour, avoir bu un verre de vin dans lequel on avait fait dissoudre une petite quantité de cette composition, il était empoisonné. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -  Le courage d’un gendarme.   -   Le gendarme Besanceney de la brigade d'Honfleur, donné, samedi dernier, une preuve de dévouement et de courage qui méritent d'être signalés, en arrêtant, au péril de sa vie, un attelage qui avait pris l'épouvante et était à la veille de se précipiter dans la mer, à quelques mètres de la jetée, à Honfleur. Il n'y avait personne dans la voiture, et Besanceney en a été quitte pour quelques contusions. Il n'a point accepté, une récompense qui lui était offerte par le propriétaire de la voiture.

Les chevaux, par une imprudence dont on voit de trop fréquents exemples, avaient été abandonnés à eux-mêmes pendant que le cocher descendait des bagages, et ils avaient ris la fuite à la vue d'un objet qui les avait effrayés. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1852   -  Les cinq départements normand.   -   Nous empruntons au tableau général de la population de la France ce qui concerne les cinq départements normands :

La Seine-Inférieure, 761 communes, 762 039 habitants ; accroissement, 4 043.

L'Eure, 704 communes , 415 777 habitants ; diminution, 7 470.

Le Calvados, 790 communes, 491 210 habitants ; diminution, 7 175.

L'Orne , 511 communes, 439 884 habitants ; diminution, 2 323.

La Manche, 643 communes, 600 882 habitants ; diminution, 3 142. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -   Nouvelles divers.   -  Malgré l'incertitude du temps, les fêtes de la Pentecôte avaient amené à la côte de Grâce, dimanche et lundi, une foule considérable, quoique  moindre cependant que si le temps eût été plus propice.

Dimanche notamment, plus favorisé et préférablement choisi par les habitants de l'autre rive de la Seine, les bateaux à vapeur, venus du Havre au nombre de cinq, ont effectué une vingtaine de voyages, et nous ont apporté de nombreux promeneurs, que l'on peut évaluer à 5 ou 6 mille. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Juin 1852   -   Nouvelles divers.   -   Il en est de la pêche de la morue à Honfleur comme de celle du hareng et du maquereau. Pour avoir voulu trop entreprendre il y a 10 ou 12 ans, on a perdu, et depuis on a marché sans cesse vers un anéantissement entier.

Ne perdons pas courage cependant et espérons une reprise qui aura d'autant plus de succès qu'elle sera faite avec prudence. Pour soutenir cette espérance, nous donnons des nouvelles de St-Pierre et Miquelon du 15 mai : une goélette a été vue prenant 1 200 morues par jour et en ayant déjà 6 000 à bord. Les navires de Granville le « Castor » et le « Jeune-Hyppolite » ont été rencontrés ayant à bord 15 000 morues et en péchant 12 à 1 500 par jour.

— On lit dans le Journal de Calais du 10 juin. Il y a bien des années que la pêche du maquereau n'a été aussi abondante qu'en la saison actuelle. Les bateaux rentrent chaque marée avec chargement complet, et malgré les énormes expéditions qui se font sur Paris par le chemin de fer, il en reste en ville pour la consommation locale des quantités telles que le poisson se vend à vil prix. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Juin 1852   -   Nouvelles divers.   -   La pluie qui a tombé, par grains, toute la journée de dimanche dernier, a singulièrement contrarié notre population. Le temps qui avait paru devoir se soutenir avait fait entreprendre, dès trois heures du matin plusieurs reposoirs.

Les processions ne purent sortir le matin, on espérait qu'elles le pourraient le soir. Celle de Ste-Catherine, obligée de rentrer après quelques pas, entreprit une nouvelle sortie et vint donner la bénédiction au reposoir de la place de l'Obélisque, mais M. le Curé, malgré sa bonne volonté, ne put rester longtemps dehors, et la pluie qui vint à tomber le força de rentrer précipitamment à l'église.

Celle de l'autre paroisse fut absolument empêchée, Ainsi les préparatifs faits dans l'une et l'autre ont été perdus. On cite entre autres un reposoir sur la place de l'Hôpital, un autre dans la rue Haute et ceux conservés du dimanche précédent sur les places de la Grande-Fontaine et de l'Obélisque. Dans l'autre quartier, trois reposoirs dans la rue St-Léonard et un sur la place de l'Hôtel-de-Ville.

On avait remarqué sur un des trois que nous venons d'indiquer le devant d'autel dans le centre duquel était un Agnus Dei dont la toison, en corne râpée, semblait toute naturelle, et avait exigé un long, patient et minutieux travail.

On regrette que tant de soins, tant de temps employés à ces édifices momentanés aient été perdus. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1852   -   Nouvelles divers.   -   Lundi dernier, sur les onze heures du matin, une goélette de 130 tonneaux a été mise à l'eau du chantier de M. Voisard. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1852   -   Nouvelles divers.   -  Le mois de février, le plus court des douze qui compose l'année, a eu cinq dimanches en 1852.

Le mois de juillet aura deux pleines lunes le 1er et le 31.

Cette circonstance ne s'était pas rencontrée depuis 1778. Il y eut alors dans ce même mois deux pleines lunes le 1er et le 30. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles divers.   -   Les six premiers mois de cette année ont présenté de bien grandes variations atmosphériques. Delà des inquiétudes sur les résultats de la récolte des céréales.

Le Midi et l'Est de la France ont été assez maltraités par des pluies continuelles et abondantes. Les parties riveraines du Rhône, de la Loire, de l'Allier, de la Saône, et de beaucoup d'autres ont été couvertes par les eaux. Cependant le mal n'a pas été ce qu'on eût pu craindre, et pour peu que le beau temps et la chaleur reviennent, on n'aura que peu de regrets à former.

La halle de Paris n'a éprouvé dans la dernière quinzaine que 1 fr. 50 à 2 fr. de hausse par hectolitre de blé, et il y a lieu de croire que cela ne durera pas. La farine n'a même pas suivi ce mouvement. Les autres grains ont éprouvé un mouvement moindre. Du reste les marchés étrangers sont à peu près dans la même position que le nôtre, les pluies ayant été générales en Europe, nulle part on ne remarque de ces grandes opérations qui dénotent des craintes sérieuses.

Quant à notre contrée, malgré la continuité d'un temps peu ordinaire en cette saison, nos halles n'ont pas été moins approvisionnées, ni les prix plus élevés que d'usage. Aussi devons nous être moins accessibles qu'ailleurs à des craintes que rien n'autorise et que le retour d'un temps sec et chaud fera disparaître entièrement, il le faut espérer.

Ce qui aura lieu, c'est que la récolte se fera un peu plus tard et qu'il faudra laisser passer quelques semaines avant de la commencer, mais alors on devra profiter du moment favorable et ne pas se laisser arriérer, comme il n'arrive que trop souvent de la part de beaucoup de cultivateurs. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles divers.   -   Une somme de 400 000 fr. est portée au budget de 1853 pour la continuation du canal de Caen à la mer, qui a déjà absorbé de si fortes sommes et en absorbera de bien fortes encore avant d'être en état de rendre les services que l'on en attend.

Nous n'avons pas encore entendu dire quelle serait la part de Honfleur dans le fonds attribué aux travaux des ports. Nous ferons remarquer que ceux du nôtre seraient depuis longtemps terminés si la loi qui les a autorisés avait reçu son exécution, qu'il est instant qu'il le soient. Notre position à l'extrémité du département du Calvados n'a jusqu'ici attiré que faiblement l'attention du chef lieu. Le soin avec lequel le nouveau Préfet a visité, par deux fois, notre port nous donne quelque espérance pour l'année prochaine.

Un port à l'entrée de la Seine, qui reçoit des navires de 600 tonneaux qui en attend cette année plusieurs autres du même tonnage, ne sera certainement pas oublié, et l'on s'occupera bientôt à compléter ce qui a été si heureusement commencé, ainsi et pour ne citer que ce qui frappe davantage, le prolongement de la jetée de l'Ouest, suivant le projet de M. Tostain, un pont praticable aux voitures sur l'écluse du bassin de la République, une communication entre la partie Est de ce bassin et la route départementale qui conduit à Pont-Audemer et à Rouen, semblent les premiers travaux à entreprendre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles divers.   -   Un arrêté du Conseil-Municipal soumis à l'homologation de M. le Préfet change le nom de plusieurs rues et places, comme il suit : La rue des Logettes devient rue PRÉMORD,

La rue Haute devient rue MOTARD.

Le quai de la Planchette devient quai BEAULIEU.

La place de la Grande-Fontaine devient place HAMELIN. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles de France.   -   Il résulte d'un compte rendu par le ministre de la guerre sur la situation de l'armée, en 1850, que le nombre d'hommes présents sous les drapeaux a été en moyenne de 416 691. Ce qui expose une différence de 34 149 moins qu'en 1849.

Sur ce nombre d'hommes composant l'effectif, le nombre de ceux qui ont profité de l'instruction réglementaire est pour les cours du 1er degré de : 56 862 et pour les cours du 2e degré de : 22,799. Total : 79 661. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles divers.   -   La chaleur est devenue excessive depuis dimanche dernier, et paraît l'être d'autant plus qu'elle a été subite. Il en est déjà résulté quelques graves accidents sur plusieurs personnes travaillant aux champs et généralement en plein air.

Il serait utile de suspendre ces travaux de 11 heures du matin à 2 h. après midi. On a cité des chevaux asphyxiés dans la route qu'ils parcouraient de Bayeux à Caen, et plusieurs qui à la foire de Formigny, ont aussi succombé à l'ardeur de la température.

Il est essentiel d'exécuter avec ponctualité les arrêtés de police pour l'arrosage dans les rues, quais, places et marchés. Il faut tâcher d'entretenir le pavé humide par le jet d'eau de pluie ou de fontaine en évitant soigneusement d'y répandre des eaux grasses ou corrompues.

La chaleur porte beaucoup de personnes à se baigner. Nous avons déjà signalé des accidents, qui en ont été la suite. Ce qu'il faut éviter surtout c'est de se mettre à l'eau aussitôt après avoir mangé, il faut laisser achever la digestion.

Plusieurs administrations municipales ont renouvelé la défense de laisser vaguer les chiens, de les laisser sortir sans être musclés et tenus en laisse. Les cas d'hydrophobie se multiplient. On cite nombre de personnes mordues par des chiens enragés et qui ont succombé au milieu d'horribles souffrances. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   On s'est étonné de la chaleur extraordinaire éprouvée la semaine précédente à celle qui finit, et que l'on dit être plus que tropicale, ce qui est vrai, en ce sens, qu'entre les tropiques, il règne constamment, pendant le jour, une douce brise qui raffermit l'air, et tempère la chaleur, ce que nous n'avions pas. Cependant on a vu souvent le thermomètre arriver à un degré plus élevé que celui qu'il a récemment atteint, mais aussi il y avait moins de continuité, quelque peu de vent dans la journée.

Quels que soient les chiffres indiqués par divers observateur, applicables aux points où se trouvait l'instrument dont ils se servaient, voici ceux relevés à l'observatoire.

Le 4 juillet, le thermomètre marquait 29 degrés et demi ; le 5 et le 6, 31° et 32° ; le 7 et le 8, 27 degrés, le 9, 30° ; le 10, 33° ; le 11, 31° ; le 13, 33°,8 ; le 14, 33° 9 ; le 15, 34°. Depuis il y a eu abaissement et nous sommes à peu près revenus à la température habituelle de la saison.

Nous disions qu'il est souvent arrivé en France ou, pour préciser, à Paris, de voir monter le thermomètre à un chiffre plus élevé.

En effet, le 5 juillet 1846, il marquait 36° 5, mais le 6, il était redescendu à 23°. Le 17 juillet suivant, son maximum était 35° 1, mais la veille il était à 29° et le lendemain à 27°. — C'est la continuité de la chaleur qui l'a rendue aussi insupportable.

La plus forte chaleur observée à Paris se rapporte au 8 juillet 1793 où elle était de 38° 4. Le 4 août suivant, elle était encore de 37° 3.

En moyenne, le 19 juillet est le jour où, en France, le thermomètre atteint sa plus grande élévation.

Depuis le 15 juillet, il y a eu lieu d'observer en beaucoup d'endroits de forts orages dont plusieurs ont produit des dégâts assez considérables. Ainsi à St-Brieuc, le tonnerre a tombé sur la cathédrale, et y a fait des dommages. Ainsi à Cherbourg, sur le yacht le « Patriote », ci-devant le Comte-d'Eu, où il y en a également eu de remarquables. Dans plusieurs campagnes, des congestions cérébrales, quelques cas d'apoplexie ont coûté la vie à plusieurs personnes. On a cité à Bayeux, à Formigny, à Paris des chevaux étouffés par la chaleur.

Dans de semblables circonstances, on est assez porté à se rafraîchir par des boissons froides, mais il ne faut pas oublier que prises sans précautions, lorsque l'estomac est vide d'aliments et le corps échauffé par l'exercice et l'action du soleil, elles peuvent avoir pour conséquence, les symptômes les plus graves, la mort même.

Les boissons chaudes moins agréables au premier moment, amènent plus rapidement et plus complètement un sentiment de bien être et de fraîcheur, elles excitent, il est vrai, une transpiration assez abondante mais plus durable. Ce qui serait mieux serait de ne point boire pendant ces chaleurs si intenses, à l'exemple des habitants des pays intertropicaux.

Nota : Cet article est le sommaire de celui inséré au Moniteur du 18 juillet.

Nous nous plaignons de ce que nous éprouvons, nous oublions ce que nous avons éprouvé nous-même, et plus encore de ce que nos pères ont subi avant nous. Il serait bon cependant de jeter un coup d’œil en arrière, et pour ne pas remonter plus haut que le siècle dernier et le commencement de celui-ci, il faudrait se rappeler quelques faits.

1718, Le thermomètre de Réaumur marquait 36 degrés de chaleur, il ne plut pas d'avril à octobre. Les rivières furent à sec, les récoltes souffrirent considérablement.

1723, 24, 46 et 1788, Les chaleurs furent extrêmes. On ne doit pas avoir oublié encore l'été de 1789, époque si remarquable.

1793, Le thermomètre marquait 34 degrés à l'ombre.

1811, Année de la comète, l'été fut aussi très chaud.

1818, Les théâtres furent fermés pendant près d'un mois, le thermomètre marquait 35 degrés.

1830, Il marquait 36 degrés pendant les journées de juillet.

1835, II marquait 34 degrés centigrades. La Seine était presque à sec à Paris.

1842. En août, il marquait 37 degrés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.      Notre port présente, en ce moment, l'aspect le plus animé. Le bassin de la République est rempli de navires norvégiens chargés de bois, et qui disent-ils, ne font que précéder beaucoup d'autres, on en a compté jusqu'à quatorze en même temps.

Le bassin du centre compte plusieurs anglais chargés de houille et des navires français trois-mâts, bricks et goélettes, les uns apportant divers chargements pour notre port, les autres, en relâche pour Rouen, attendant le moment de la marée de syzygie.

Le vieux bassin est aussi plein de caboteurs.

Nous avons annoncé la mise à l'eau de deux navires, un trois-mâts qui a été conduit immédiatement au Havre, qui doit être son port d'attache, y a soutenu la bonne réputation des constructions honfleuraises par l'élégance et la finesse de ses formes, une goélette de 180 à 200 tonneaux, qui devra avoir une marche supérieure, est aussi un fort joli bâtiment. Nous avions omis de citer une barque de pêche, de 50 tonneaux, qui avait quitté, le 31 juillet, le chantier de M. Noël, et qui est destinée pour Trouville.

Deux grands navires sont commencés, depuis un mois, aux chantiers de MM. Voisnard et Lefoulon. Deux antres vont être entrepris, très incessamment, par MM. Voisard et Cardon. On annonce aussi la construction d'un chaland et de bâtiments d'une moindre capacité.

Pendant les six premiers mois de 1852, le nombre des navires étrangers entrés est égale celui de l'année entière de 1851.

Cette situation est d'une haute importance. Puisse t’elle, et tout le fait espérer, sinon prendre plus d'extension, au moins continuer d'être la même pendant longtemps encore !...

D'un autre côté, l'état de l'embouchure du fleuve, s'il ne s'améliore pas d'une manière notable, ne devient pas pire, il s'en faut, et, comme on l'a vu, dans plusieurs articles précédents, des navires d'un fort tonnage ne craignent pas de s'y engager.

Il n'en est malheureusement pas ainsi de Caen. Le cours de l'Orne est en ce moment dans un état déplorable. Un petit vapeur, le « Cygne », qui dernièrement a remonté la Risle jusqu'à Pont-Audemer, a pu a peine, de marée haute et en syzygie, atteindre le quai de Caen. Plusieurs bâtiments sont échoués depuis plus d'un mois à la hauteur de Clopée, et, malgré les tentatives faites par un remorqueur pour les tirer de cette position, n'ont pu être remis à flot. C'est du moins ce que rapportent les journaux même du chef lieu du Calvados.

Si tel est l'état de l'Orne dans son cours jusqu'à Caen, celui de l'embouchure n'est pas plus satisfaisant. Sa plage de sable s'étend, et c'est à peine si un chenal tortueux et très peu profond peut être pratiqué. Ce n'est pas au surplus chose nouvelle. De tout temps, les marins ont reconnu combien la côte du Calvados est dangereuse à la navigation. C'était eux qu'il fallait consulter avant d'enfouir tant de fonds dans l'espace marécageux qui s'étend de Caen à l'embouchure du fleuve. Avant de penser à faire un port et des bassins, on aurait dû reconnaître les difficultés d'y aborder, pour ne pas dire l'impossibilité.

Nous l'avons souvent dit, on a pu croire que nos observations étaient produites par un sentiment de jalousie qui est loin de nous, on est aujourd'hui forcé de reconnaître que nous ne nous trompions pas. On a remué bien des terres, on a dépensé bien de l'argent pour ne produire que des fièvres.

Dieu veuille que l'automne de 1852 ne se fasse pas sentir plus fortement que les précédentes années ! (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -  Le beau temps qui avait succédé aux intenses chaleurs de juillet avait été très favorable aux blés, on se disposait généralement à en commencer la récolte avec la semaine qui finit, quelques champs même ont été abattus lundi et mardi, mais la pluie qui commença le premier de ces jours, et qui est tombée presque tous les autres jours par grains accompagnés de tonnerre, a dérangé les projets formés et fait naître des craintes, qui il faut l'espérer, ne tarderont pas à se dissiper.

Il y a lieu de croire que ces pluies sont locales, s'étendent peu, et n'affectent qu'une petite portion du pays où la récolte se présente sous le plus brillant aspect. Il en est ainsi, d'après les nouvelles qui nous parviennent de toute la Normandie. Ce qu'il est bon de noter, c'est qu'à cette époque les halles sont ordinairement peu fournies et le prix du blé s'élève, lorsque cette année on ne remarque que peu de différences dans les quantités de grains apportées sur les marchés. Tout fait donc présager une bonne année. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -   Un décret présidentiel inséré au Moniteur de dimanche dernier nomme M. Luard maire de Honfleur et MM. Charlemaine et Lemonnier Dubuc, adjoints.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -   Aux noms des membres de l'ancienne compagnie de pompiers que nous avons signalés, dimanche dernier, comme s'étant particulièrement distingués lors de l'incendie du 21 au 22 juillet dernier, nous devons ajouter ceux de MM. Pedrony, peintre, Huet père, Morin tonnelier, Motte, Boissellier et Rengnet-Foucher.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -   Aujourd'hui doit avoir lieu le lancement d’un beau trois mâts, de 500 tonneaux en construction au chantier de M. Cardon près l'hôpital et demain celle d'une jolie goélette du chantier de M. Voisard, à l'Est du bassin de la République. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -   Nous n'en finirions pas si nous enregistrions toutes les saisies que les bâtiments gardes-côtes font de barques de pêche anglaises. Quand sera le terme de ces contraventions ?

Les moyens légaux de répression sont apparemment insuffisants. Il faudra en venir à en employer de plus efficaces, car enfin, lorsque l'on tient chez nous sévèrement la main à l'exécution des règlements, on ne peut supposer que nos voisins, de l'autre coté de la Manche aient la faculté de la traverser et venir impunément ravager nos côtes. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Nouvelles divers.   -   On sait que le contingent pour la levée de la classe de 1851 était de 37 sur 144 inscrits, il a fallu pour fournir ce nombre aller jusqu'au n° 60. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Éphémérides honfleuraises.  - 

Août 1417   -   1er août.   -  Henri V, avec 1 500 bâtiments, débarque à Touques 16 400 gens d'armes et autant d'archers. Il revient à Honfleur et ne s'en empare qu'en février suivant. 

-  1653   -    3 août. Louis XIV fait son entrée à Honfleur, accompagné de François, de Harlay, archevêque de Rouen.

-  1785   -   6 août. Le duc d'Orléans abandonne à la ville pour être démolis les hôtels du gouverneur et du lieutenant de roi, où est aujourd'hui le quai de la Mairie.

-  1673  -  15 août. N. Colbert, archevêque de Rouen, vient, par vœu, à Honfleur, monte pieds nus la côte de Grâce et est complètement guéri de la maladie qu'il avait.

-  1684   -   16 août. Assemblée de la commune où l’on arrête l'administration de l'hôpital. Dispositions confirmées par lettres patentes d'août 1687 et 1743.

-  1425   -   17 août. Le roi d'Angleterre aborde, de nuit, au port du Hoc entre Harfleur et Honfleur, avec 1 600 vaisseaux tous chargés de gens de guerre. Ils débarquent sans coup férir.  (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Un anniversaire.   -  Il y a eu, vendredi dernier, 344 ans que Jean Denis, commandant un navire armé à Honfleur, abordait, en 1503, au Canada, découvert onze ans auparavant, en 1497, et visitait le golfe St-Laurent. L'équipage de ce navire était composé de Normands et de quelques bretons.

Déjà Jean Denis avait débarqué sur la côté du Brésil près Paraïba. Jean Denis était-il Honfleurais ? On le présume, mais on n’a pas certitude. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   La fête du 15 août.   -  La fête du 15 août a été célébrée à Honfleur conformément au programme publié le 12. Te-Deum à midi, pavoisement des bâtiments dans le port, distribution de pain aux pauvres.

Le soir, illumination, elle a dû moins été tentée mais le vent et la pluie l'ont également contrariée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1852   -   Éphémérides honfleuraises.  -  25 août 1457. René de Brezé, sénéchal de Normandie, part de[1]Honfleur avec des troupes et va s'emparer de Sandwich. Il y ramène ses prises.

-  26 août 1788. La corvette à bord de laquelle le roi avait passé de Honfleur au Havre, ayant été reconnue impropre au service, M. Mistral, commissaire général des[1]ports et arsenaux de marine, ordonnateur en Normandie, reçoit de M. le maréchal de Castries, ministre de la marine, l'ordre de la remettre à la disposition de l'armateur, M. Ruellan.

Le roi, comme marque de satisfaction, accorde à celui-ci une boite en or. Il ajoute, à cette faveur celle de nommer « Le passager du Roi » ladite corvette, et approuve qu'elle porte une fleur de lys rouge dans son pavillon de poupe, et non ailleurs.

Sa Majesté décide, en outre, que ce bâtiment sera à l'avenir exempt du droit de bassin perçu au Havre par la marine, qu'enfin, conformément aux ordres donnés aux amirautés du Havre et de Honfleur par M. l'amiral, les expéditions de cette corvette, lors de son départ de ces ports, seront délivrées sans frais.

-  28 août 1766, Lettres patentes autorisant la construction d'un second bassin à Honfleur. Le premier avait été commencé en 1684.

- 28 août 1845. La tonnellerie à vapeur, située à Troussebourg, près de Honfleur, et appartenant à M. de Manneville, devient la proie des flammes. Telle fut la rapidité de l'incendie que, quand les secours arrivèrent, tout

était déjà consumé. Les outils et les machines en fer furent tondus, des peupliers, plantés à 4 mètres, furent également atteints par les flammes, et communiquèrent l'incendie à des hangars en bois contenant 10 000 douvelles environ.

La perte fut évaluée à 180 000 fr. L'établissement était assuré pour 70 000 fr. CH. LOISEL. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Le Conseil général annonce comme soumis au gouvernement le projet d'un phare à l'hôpital de Honfleur, afin que, correspondant avec celui de Fatouville, il donne à la navigation d'utiles indications pour l'entrée de la Seine.

A notre avis, il y aurait lieu de faire à ce sujet de sérieuses observations qui ont pu échapper, lorsqu'en ne pensant qu'à l'état actuel des lieux, on ne s'est pas reporté aux travaux entrepris et à ceux projetés pour l'endiguement total .du fleuve. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Sur ces 40 000 hommes le Calvados en fournit 503, le canton de Honfleur 28.

Le conseil de révision tiendra sa séance à Caen le 13 septembre, le 11 et 14 octobre, à 11 heures du matin pour examiner les remplaçants proposés.

Les soldats de la classe de 1845 sont immédiatement libérés et vont être renvoyés à leurs familles. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   On pense bien que le Préfet n'a pas été sans s'occuper de l'instruction publique. Sur les 113 communes du département, 48 manquent encore d'écoles (16 dans l'arrondissement de Pont-l’Évêque).

Le nombre des enfants qui fréquentent les écoles est d'à peu près le 10e de la population, rapport inférieur à ce qu'il doit-être.

Nous sommes obliges de passer sur les moyens de faire face aux diverses dépenses que nécessitent tous ces services. Y pourvoir sans augmenter l’impôt, changer pour les améliorer quelques unes des allocations arrêtées antérieurement, en établir une répartition plus avantageuse, tel a été le soin de M le Préfet et n'était, pas la part de la plus facile de la lâche qu'il s'était imposée.

Nous allons voir maintenant quel concours il aura trouvé dans le Conseil Général. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Nous disions dernièrement qu'un nuage de fourmis ailées était tombé dans la partie Est de notre ville. Le même phénomène a eu lieu presqu'en même temps dans le département des Côtes du Nord, en Suisse à Fribourg, à Lugano, canton du Tessin et en Allemagne. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -   19 septembre 1788. Un poisson, de 25 pieds de long et de 14 de circonférence, est pris sous le cap de Grâce, près Honfleur.

La manière dont on s'en empara (et ce ne fut pas sans peine) mérite d'être relatée.

Les pêcheurs se mirent à l'eau jusqu'à mi-corps, donnèrent à l'animal plus de cinquante coups de couteau aux environs de la tête et sur le dos, et lui firent une large ouverture au ventre. D'autres pêcheurs, à l'aide d'une ancre et des cordages, introduisirent l'une des pattes de cette ancre dans l’évent placé sur la tête de ce poisson monstrueux, et passèrent autour du bas ventre un nœud coulant, afin de le retourner, et de l'échouer entièrement, mais l'animal se sentant blessé, se remua si fort qu'il cassa la corde, se débarrassa de l'ancre, profitant de la mer qui montait toujours, s'échappa et s'enfuit, en lançant par son évent, un jet d'eau et de sang à plus de douze pieds de hauteur.

Le lendemain des pêcheurs de Trouville trouvèrent, près d'un banc de cailloux, nommé le Ratier, ce poisson mort et flottant entre deux eaux. Ils l'amarrèrent, et avec le secours de cinq chaloupes, ils l'amenèrent et l'échouèrent sur la grève de Honfleur. A la mer basse, on en vendit le gras par adjudication ; le prix s'en éleva .jusqu'à 120 livres. La chair fut débitée et partagée entre les pêcheurs. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -  Les grandes marées.   -   La marée du 15 septembre, une des plus hautes de l'année, et dont, comme on sait, l'effet s'est fait sentir le 17, favorisée par des vents de S. 0., s'est élevée plus que ne l'indiquaient les tables.

Nous avions omis de la signaler. Celle du 13 octobre doit, d'après les calculs astronomiques, être plus haute encore. Si Ies vents soufflaient de la même partie, elle pourrait occasionner des dégâts sur plusieurs points du littoral. Le 17 septembre l'eau avait effleuré les portes de nos bassins. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1852   -  Nouvelles locales.   -  L'orage désastreux de jeudi de l'autre semaine paraît s'être étendu à la plus grande partie du département. On nous écrit de l'arrondissement de Pont-l’Évêque qu'il a éclaté avec une violence inouïe à Trouville, Villerville , Barneville, Pennedepie et Honfleur.

A quatre heures du soir, il a fallu allumer de la lumière. Le tonnerre grondait continuellement, et il est tombé, au lieu de grêle, des glaçons de près de quatre centimètres. Il y a une quantité de carreaux brisés.

Si, malheureusement, cela fût venu huit jours plus tôt, toutes les récoltes de ce pays-là auraient été perdues. On assure que le point de départ de la trombe paraît être la commune de Subles, près Bayeux.

A Thaon, canton de Creully, on a recueilli des glaçons de six centimètres carrés.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1852   -  Un déplorable sinistre afflige notre population.   -    Le « Jeune-Henri », goélette de 130 tonneaux, sortie de Honfleur, le 15 septembre, pour Cadix avec un chargement de charbon, a sombré, le 17, à 5 ou 6 lieues N. 0. de Guernesey, avec une telle promptitude, qu'on n'a pas eu le temps de mettre le canot à la mer. L'équipage a pu se réfugier sur une échelle, mais quatre des six hommes n'ont pu s'y maintenir et sont noyés.

Le sieur Tripey, capitaine et un matelot, Arnaud-Victor Olivier, ont pu seuls être sauvés, au bout d'une heure d’angoisse, par le sloop de Cherbourg l' « Intrépide » capitaine Le Guy.

Les malheureux noyés sont : Édouard Poncherot qui était second capitaine ; Le Colley François-Marie, matelot ; Le Conte Jean-François-Paul, de Cherbourg, novice et le mousse Adolphe-Désiré Biette, de Honfleur, comme les deux premiers. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.

Dans la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La « Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.

Les usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu desquels elle passe.

Des réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il peut faire.

La « Calonne » et la « Touques », la première surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau, atteignait un mètre.

Lisieux n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée de Corbon est sous l'eau.

La vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le plus, pénible spectacle.

A Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables, dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.

Mercredi la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.

Le pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.

A Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.

Un particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une trentaine de bestiaux ont péri.

Port-en-Bessin a été inondé.

Le pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux pont de Pont-Farcy est détruit.

La route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé, Vire ont été suspendues.

A Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont écroulés, l'eau dépassait le premier étage.

A Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert dans les marchandises et les métiers.

La « Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires. Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2 mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur, entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des bestiaux noyés.

On parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à reconstruire.

Ainsi toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands suivant les localités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Septembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   D'après le retour à Dunkerque des navires revenant de la pêche de la morue sur la cote d'Irlande, cette pêche aura cette année un résultat fâcheux et peu productif. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  La pêche aux moules.   -   A compter d'aujourd'hui, 3 octobre, la pêche des moules est interdite sur toutes les moulières du quartier maritime de Honflleur. Cette pêche a été prolongée de deux jours à cause de la marée de pleine lune où la mer laissait à découvert une plus grande portion des bancs.

 — Du Ie 1er octobre, la pêche des huîtres est permise. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Nouvelles diverses.   -   On a fait récemment à Rouen l'essai d'un matelas de sauvetage destiné à venir en aide aux naufragés. Il se compose de corps légers imperméables, dont l'assemblage le rend insubmersible. Il peut servir de moyen de salut à un individu ou lui prêter aide jusqu'à l'arrivée d'un secours. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Nouvelles maritimes.   -   Le 7 octobre, les pilotes Michel et Manuel Boudin de Honfleur rencontrèrent à la mer, à 2 lieues N. N. E. de Fécamp, un brick qu'ils supposent norvégien, et qui n'avait que le pont hors de l'eau, la mâture était amarrée le long du bord.

La mer étant très grosse, ils ne purent en approcher davantage, mais ils firent encore six milles au milieu de madriers flottants.

Le 10, les mêmes pilotes trouvaient, sur les 7 heures du matin, à environ cinq milles d'Etretat, un cadavre flottant sur l'eau, et qu'à ses vêtements ils supposent être celui d'un marin. Ils le recueil et allèrent le déposer à Étretat pour qu'il reçût la sépulture. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Octobre 1852   -   Nouvelles diverses.   -   Les retours à Dunkerque des navires venant d'Islande se succèdent, et il n'en reste plus que quelques uns en retard, La pêche est loin d'être complète pour la plupart, en général elle n'est que demi ou deux tiers de ce qui est ordinairement. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Nouvelles divers.   -   Nous voyons si rarement des condamnations pour contravention à la loi sur le travail des enfants dans les manufactures, qu'il est bon de noter celles qui parviennent à notre connaissance.

Au reste si les premières sont rares, ce n'est pas qu'il en soit de même des secondes, mais elles ne sont point poursuivies.

Disons donc que le tribunal correctionnel de Pont-Audemer a condamné, le 25 septembre, deux manufacturiers de Pont-Audemer pour contravention avec récidive, aux art. 2 et 3. de la loi du 22 mars 1841, l'un à 500 fr. d'amende, l'autre à 200 fr. pour avoir fait travailler, de nuit, des enfants de moins de 13 ans. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -   Nouvelles divers.   -   Le tribunal maritime commercial de Caen a condamné, le 29 septembre, un maître au cabotage à deux mois de prison pour ivresse dans l'exercice de ses fonctions, et mauvais traitements envers un homme de son équipage. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Novembre 1852   -   Nouvelles maritimes.   -   Au nombre des individus auxquels des médailles de sauvetage ont été accordées par le Ministre de la Marine, le 26 octobre, nous remarquons :

Le sieur Noblet, matelot inscrit à Honfleur, pour une médaille d'argent de 1er classe.

Le sieur Brée, matelot inscrit à Honfleur, pour un témoignage de satisfaction. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1852   -   Éphémérides honfleuraises.   

16 octobre 1620 : Lettres de donation de Mademoiselle Marie de Bourbon, fille unique de M. le duc de Montpensier, qui donnent aux capucins la chapelle de Grâce et tout le terrain compris entre cette chapelle et la propriété de M. Hébert.

19 octobre 1831 : Dans la nuit du 19 au 20 de ce mois, deux crucifix en cuivre argenté sont l'objet d'un vol sur les principaux autels de l'église Ste-Catherine.

On présuma que les voleurs s'y étaient laissés enfermer, et qu'ils s'étaient échappés par une porte s’ouvrant et se fermant intérieurement.

28 octobre 1802 : A dix heures du matin, Napoléon, premier consul, arrive par mer, à Honfleur ; aucuns préparatifs ne sont faits pour le recevoir, il descend chez M. Foubert, son ami. Après quelques réceptions, il monte sur un cheval qui lui est offert par M. Foubert fils. Il se dirige sur le coteau de Grâce, visite la chapelle, revient par Vazouy, longeant le galet de la mer et se rend chez M. Foubert où le dîner fut servi à 4 heures. Au dessert, M. l'abbé Lion recommande au premier consul les pauvres de la ville et une somme de 3 000 fr. fut accordée. Napoléon repartit à 6 heures 3/4 pour Rouen.

31 octobre 1797 : Le corsaire l’Emouchet, de Honfleur, donne chasse à un brick anglais de 400 tonneaux, bien pourvu d'artillerie et défendu par un nombreux équipage.

4 novembre 1831 : Le feu éclata, le soir, avec une extrême violence chez le nommé Desgarceaux, menuisier, rue Bourdet.

Un grand nombre d'habitants s'emploient avec zèle et dévouement pour arrêter les progrès de l'incendie, qui dura une partie de la nuit. Quelques ecclésiastiques se distinguèrent par une activité infatigable. Une maison, qui était assurée, fut totalement consumée, d'autres considérablement endommagées.

On attribua ce sinistre à l'imprévoyance. Une souscription fut ouverte chez MM. les notaires en faveur des victimes de ce sinistre, dans lequel on n'eut, d'ailleurs, à déplorer aucuns cas de blessure ou de mort. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1852   -   Cour d'assises du Calvados.   -   Audience du 10.

  Gustave-Alexandre Lemercier, demeurant à Victot, n'a été condamné qu'à 13 mois de prison, pour 3 vols d'argent, d'effets et d'outils au préjudice de plusieurs personnes chez lesquels il était domestique à gages, en 1847 et 1852, à Brocottes et à Léaupartie.

 Louis-François-Alexandre Malleville, journalier et commissionnaire, a volé, en juillet dernier, à la demoiselle Bosselle , à Honfleur, chez laquelle il s'était introduit la nuit et à l'aide d'effraction extérieure, de la vaisselle chez la demoiselle Brière, à l'aide d'une fausse clef, en réparation de quoi il subira 10 ans de travaux forcés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1852   -   Nouvelles maritimes   -   Suivant les avis qui parviennent des ports du Nord, le hareng arrive dans la Manche en quantités immense. En deux marées, un bateau de St-Valery-en-Caux a péché 300 barils de ce poisson et plus de 300 mesures en vrac, outre 250 mesures qui n’ont pu être conservées et que l'on a été obligé de rejeter à la mer.

Le hareng était si abondant que l'on craignait de voir rompre les filets, et que toutes les forces de l'équipage pouvaient à peine suffire à les haler à bord.

Si les bateaux du Calvados peuvent aller prendre part à cette pêche si abondante, nos populations en tireront un grand avantage, autant par la consommation du poisson frais, que par la salaison de quelques portions. Souvenons-nous de ce que cette exploitation a été pour Honfleur, et quels profits elle a procurés à une grande partie de nos ouvriers et de nos marins pêcheurs. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1852   -   Nouvelles locales.   -   Lundi, sur les onze heures du matin, un vieillard de quatre-vingts et quelques années, qui avait eu l'imprudence de  s'approcher trop près du bord du quai est tombé à l'eau dans le vieux bassin. Il a été fort heureusement retiré aussitôt, sans avoir couru aucun risque. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1852   -   Éphémérides honfleuraises.   22 Décembre 1754    Ouragan extraordinaire. La ville est submergée par la mer. Plusieurs riverains, plongés dans le sommeil, sont engloutis par les eaux.

30 Décembre 1788.    Le thermomètre descend à Honfleur jusqu'à 11 degrés 1/3. Le dégel commença le 9 janvier suivant, après une gelée qui durait depuis le 24 novembre.

2 Décembre 1814.    Arrivée à Caen de M. le baron Sèguier, 9e préfet du Calvados. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853  -   Nouvelles maritimes.   -   Quoique la pêche de la morue pratiquée si longtemps et avec tant d'avantage à Honfleur y semble abandonnée aujourd'hui, il ne faut pas perdre l'espérance de voir quelques armateurs exploiter de nouveau cette branche si utile de navigation et de commerce maritime.

Nous regardons donc comme un devoir de reproduire les renseignements transmis par le commandant de la station française en Islande sur la pêche de la morue dans les parages des Iles Shetland, ainsi que sur la pêche du phoque ou veau-marin au Groenland, et publiés par « le Moniteur », du 14 décembre 1852, n° 349, ainsi que, dans les Annales du commerce extérieur. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853  -   Nouvelles maritimes.   -   Le sloop le « Jean-Jacques », de Honfleur, parti de Quillebeuf, fut surpris, lundi 27, par l'ouragan qui avait duré toute la nuit, et qu'il croyait à son terme.

Il se trouvait sous Berville, sur les 8 heures du matin, lorsqu'il fut jeté sur la dune qui longe cette côte. Il y talonna assez longtemps et au flot fut porté au nord, mais le navire avait tellement souffert qu'il coula Les deux hommes qui se trouvaient à bord se réfugièrent au haut du mât et y passèrent quatre heures dans la plus affreuse situation, couverts par les lames qui déferlaient avec furie, soutenus par un mât que chaque secousse du navire pouvait faire casser, et qui en effet l'a été après leur départ.

Ce sinistre était vu d'ici, on proposa 10 fr. à une pirogue pour aller secourir les naufragés. Ce prix ne fut pas jugé assez élevé relativement aux dangers à courir. Ce fut la patache du poste de douane de St-Jacques (Seine-Inférieure) armée de six préposés, qui parvint à aborder le navire et sauver les deux malheureux après quatre mortelles heures d'angoisse. Ils étaient de retour mercredi à Honfleur où l'on concevait les plus vives craintes à leur égard. Le mousse, heureusement pour lui, avait été débarqué. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853  -   Nouvelles maritimes.   -   Un navire de 250 tonneaux a été mis à l'eau mardi du chantier de M. Voisard, et a été aussitôt conduit au Havre par un remorqueur qui l'attendait.

Ce même jour, un des navires sortant du port, remorqué par un bateau à vapeur, a été porté si violemment contre la jetée de l'Ouest, que de son beaupré, il a ébranlé deux pierres de la maçonnerie, dont une est retombée à bord. Entraîné par le remorqueur, il a continué sa route. Le choc paraît avoir été plus dommageable à la jetée qu'au navire. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853  -   Nouvelles du temps.  -   On a souvent eu occasion de noter les hivers rigoureux et l'on a rarement conservé mémoire de ceux où la température a été douce comme cette année, tant il est vrai que le bien s'oublie aisément.

— On vient cependant de faire quelques recherches dont le résultat est celui-ci :

1172.    Les arbres étaient, en pleine végétation, les oiseaux avaient niché et avaient des petits en février.

1289. — A Noël et aux Rois, les jeunes filles de Cologne avaient des couronnes de violettes, de bluets et de primevères.

1421. — Les arbres étaient fleuris en mars, les vignes en avril, on mangea des cerises mûres en avril, les raisins parurent en mai.

1528. — En janvier, les jardins étaient couverts de fleurs.

1572. — Les feuilles commencèrent à couvrir les arbres, et, en février, elles abritaient les nids des oiseaux.

1585. — Même température, le blé fut en épi à Pâques.

1607. — Hiver très-doux.

1622. — Les arbres étaient en fleurs en janvier, et l'on n'alluma point les poêles en Allemagne,

1650. — Ni neige, ni gelée.

1807. — L'hiver fut aussi doux qu'il l'est actuellement.

— Tous les départements n'ont pas eu à gémir, comme nous des pluies continuelles et d'un temps constamment humide. Nous lisons dans le « Journal de Toulouse » : « Après une longue suite de jours secs, et par une température très douce qui dure encore, la pluie est arrivée à propos pour favoriser la végétation des blés tardivement emblavés, et qui avaient eu à souffrir de l'absence d'humidité. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853  -   Nouvelles Locales.   Les pluies, si, fréquentes depuis un mois, ont grossi toutes les rivières et les ruisseaux des deux départements de l'Eure et du Calvados et les ont fait déborder, presque partout. Heureusement cet effet était prévu, et tout ce qui a pu lui être soustrait l'a été. Mais les prairies sont couvertes d'eau. La Seine aussi a cru considérablement. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1853   -  Nouvelles locales.   -   Le Moniteur d'hier contient un décret impérial du 17 janvier, qui pourvoit à l'organisation partielle, de l'institution des commissariats cantonnaux. Ce décret créé 738 commissariats de canton, au moyen d'une allocation de 752 000 francs, à laquelle les communes contribuent pour 576 000 francs.

Au. nombre des cantons du Calvados, où il est créé par ce décret un commissaire de police, figure le canton de Balleroy. La juridiction de ce fonctionnaire s'étendra sur toutes les communes du canton.

Aux termes du précédent décret, « dans tout canton où il existe actuellement un commissaire de police, sa juridiction s'étendra à toutes les communes du canton ». Le canton de Bayeux est dans-ce cas. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853  -   Un accident de chantier.   -   Un funeste accident, déplorable sous beaucoup de rapports, a jeté, jeudi, dans l'après-midi, la désolation dans un de nos chantiers de construction, celui de M. Voisard.

Il s'agissait de monter l'arcasse d'un des trois-mâts qui sont en[1]train d'exécution. Toutes les dispositions étaient prises avec les précautions accoutumées L'étambot allait joindre la quille, et s'y emboîter. Le constructeur, homme plein de courage et d'activité, non content de diriger les efforts de ses ouvriers, les secondait de sa personne, lorsque plusieurs crocs de poulie ont manqué, et tout l'appareil s'est écroulé, M. Voisard allait échapper au danger quand, on ne sait comment, il est tombé et a reçu, sur les reins, en deux endroits, deux des énormes pièces de charpente, ce qui a suffi pour rendre la mort instantanée, outre de nombreuses blessures à la tête, aux bras, aux jambes. Les ouvriers qui coopéraient à celle manœuvre étaient si rapprochés que l'on craignit pour plusieurs qui, heureusement, n'ont point été atteints.

Cet événement prive la famille de M. Voisard d'un chef qui lui était nécessaire, un de nos principaux chantiers d'un homme habile et entreprenant, et va mettre dans l’exécution des travaux dont il était, et allait être chargé, des retards préjudiciables aux nombreux ouvriers qu'il occupait.

Tous ont suivit son convoi, en tête duquel marchait le commissaire de la marine, ainsi que les autres maîtres constructeurs du port et un grand nombre des ouvriers des diverses professions maritimes. M. Voisard était âgé de 39 ans. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1853  -   Le temps qu’il fait.   -   L'hiver, pour être tardif, ne se fait pas sentir avec moins de rigueur depuis quelques jours. La gelée est venue sérieusement, la neige est tombée, accompagnée d'un vent de Nord, grand frais, qui la maintient sur terre. Vendredi surtout c'était une véritable tempête. Les côtes de la Seine-Inférieure en sont couvertes, comme nos campagnes, il en est ainsi dans les départements du Nord. On dit même qu'on en a vu à Bordeaux et à Toulouse.

La santé publique, l’agricole se trouveront bien de ce retour du froid, et l'on doit se féliciter de ce qu'il n'a pas tardé davantage. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1853  -   Éphémérides Départementales et honfleuraises.   -  

4 Février 1418. — Commencement du siège de Honfleur par les anglais, sous les ordres de Salisbury.

4 Février 1591. — Villars quitte le Havre avec son armée, entre dans les faubourgs de Honfleur, enlève beaucoup de butin et fait battre la ville à coups de canon par terre et par mer.

4 Février 1814. — Mort de Jacques-François Mutel de Boucheville, orateur et poète, né à Bernay, où il décéda. Son premier ouvrage fut un poème, en six chants, sur la conquête de la Sicile par les Normands, il a laissé aussi un Voyage à Honfleur.

7 Février 1591. — La garnison sort de Honfleur, pendant le siège de ctlte ville par Villars, mais un grand nombre de bourgeois sont arrêtés et forcés de racheter leur liberté.

9 Février 1707. — Les évêques de Lisieux, de Séez, de Bayeux et d'Evreux se réunissent, dans l'église Ste Catherine, sous la présidence de Mgr Claude Maur d'Aubigué, archevêque de Rouen. Après avoir célébré la messe du St-Esprit, ils ont déposé et chassé de la ville le ministre protestant Stender, qui instruisait les fidèles des erreurs de Luther et Jansénius ( Synodus Rothomagensis )

12 Février 1793. — Un petit corsaire de Honfleur, la « Marie-Rose », capitaine Picquot, s'empare, sur les côtes d'Angleterre, d'un grand brick anglais, « The Belfast » sortant d'Irlande, chargé de bœuf, de beurre et autres marchandises. Le capitaine avait envoyé quatorze hommes à bord, et le brick fut amariné sans résistance. Une demi heure après, le capitaine aperçut un grand navire anglais de 400 tonneaux, qu'il aurait aussi amariné, s'il avait eu du monde, car il n'avait vu, dans toute sa croisière, aucun bâtiment de guerre de cette nation.

La brume lui fit perdre la prise de vue, dans le courant de la nuit, mais il fut convenu que la capture faite serait conduite au premier port français. On ne tarda pas à savoir qu'elle était entrée dans le port de St-Valéry en-Caux.

17 Février 1793. — Rentrée triomphale à Honfleur du premier corsaire sorti de ce port. Il salue la ville de cinq coups de canon, et du cri trois fois répété de « Vive la République ! » c'était un petit sloop destiné à la pêche, appartenant aux frères Picot, et qui s'était, en peu de temps, métamorphosé en navire de guerre. Par la façon bruyante dont il opérait sa rentrée au port, le sloop des frères Picot annonçait assez hautement ses premiers succès.

18 Février 1450. — Dunois s'empare de la ville de Honfleur qu'il tenait assiégée depuis le 14 janvier précédent.

18 Février 1801. — Une tempête cause de grands ravages à Honfleur et aux environs.

28 Février 1830. — Le premier incendie dont notre département a été le théâtre, date de cette époque. Au 15 juillet de la même année, on ne comptait pas moins de 188 sinistres ayant affligé les départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne.

Sept accusés comparurent devant les assises, et l'on sait que le jury prononça la peine capitale contre les filles Pauline Amand, Joséphine Bailleul et la femme Coulibeuf. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1853   -  Écoles de filles.   -   Je ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes laborieuses.

Les communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles, doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules, soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable lacune.

Des subventions leur seront assurées comme à celles précédemment établies.

Asiles ouvroirs.  -—  II en sera de même des localités  qui établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour les adultes.

Maisons d'écoles. —  Des subventions seront également assurées aux communes qui justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions hygiéniques voulues.

Logements insalubres.    Enfin, là session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page 258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257 du même Recueil ).     Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Les grandes marées.   -   Les plus grandes marées de l'année 1853 auront lieu le 26 mars, le 25 avril, le 24 mai, le 4 octobre, le 2 novembre et le 2 décembre ; elles pourraient occasionner des désastres, si elles étaient favorisée par le vent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Une pêche nouvelle.   -   Une pèche d’un nouveau genre vient d'avoir lieu entre Le Havre et Honfleur. Un bateau passager, avait sur le pont un certain nombre de bœufs. Tout-à-coup, un de ces animaux pour fêter probablement les jours gras, se met à danser y et d'un bond s'élance à l’eau. Il n'était pas possible de songer à repêcher cet intéressant quadrupède, aussi le capitaine fit-il mettre à la mer une chaloupe, dans laquelle quatre hommes descendirent. A l’aide d'une corde, ils saisirent le bœuf par les cornes et le remorquèrent ainsi jusqu'au Hoc.

Mais arrivés là, les hommes rencontrèrent quelques difficulté de la part du douanier de service, qui ne voulut permettre l'enlèvement du bœuf qu'après de ordres supérieurs. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   L'hiver, pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.

Ce changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers, compromis par une végétation prématurée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853  -   nouvelles locales   -   Lundi dernier, vers dix heures du matin, un jeune garçon de 12 ans, nommé Jamet, est tombé à l'eau en montant à bord du navire français « Calypso », amarré dans le bassin du Centre. Il aurait infailliblement périt sans les secours empressés que lui porta le préposé du service actif des douanes, Nicolle, de faction en cet endroit. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1853  -   Nouvelles locales   -   Jeudi, à la marée du matin, le remorqueur l’ « Erèbe » sortait de notre port, emmenant deux sloops et un brick. Celui-ci, dans une embardée à contre bord du sloop l' « Actif », est venu croiser dans sa remorque les haubans du sloop qui ont été cassés, ainsi que le mât.

Un novice du bord a été jeté à l'eau et sauvé à l'aide de la patache des douanes de Honfleur, en même temps, le mousse s'est trouvé la tête prise entre la lisse et le mât et a été tué sur le coup. Le capitaine Hallouin de Honfleur, du sloop le « Français », a lâché aussitôt sa remorque pour se porter au secours de l' « Actif », qu'il a rentré dans le port, aidé de deux pirogues.

Le pilote du capitaine Hallouin allait débarquer, le sloop étant à quai, lorsqu'une de ses vergues a tombé sur le pont et a atteint, à l'épaule, le pilote qui, heureusement, en a été quitte pour une forte contusion. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Le 4 ce mois, une pauvre femme de 72 ans, nommée Marie Lecoq, veuve Boulard, journalière à Honfleur, a été asphyxiée dans son domicile. Elle était malade et gardait le lit. La personne qui lui donnait des soins lui avait mis aux pieds, enveloppée dans du linge, une brique trop chaude, et qui a mis le feu aux draps.

Les voisins se sont aperçus de ce qui se passait, mais trop tard pour donner des soins efficaces à cette femme, qui a succombé après quelques heures d'horribles souffrances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Nous voici revenus en plein hiver. Après quelques journées tièdes et printanières, le froid a repris plus vif que jamais. Nous avons eu des bourrasques accompagnées de grêle, et la neige tombe avec abondance.

Cela, du reste, était inévitable après le froid aigu de ces derniers jours, il faut espérer que ces rigueurs posthumes vont cesser enfin, et que le Printemps, monté d'hier sur le trône, va chasser de son empire le Vieillard malotru qui se rit de nous. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853  -   Nouvelles locales.   -   Jeudi, dans la nuit, un violent coup de vent a fait éprouver quelques avaries aux navires dans la baie du Calvados et même à l'ouvert de la Manche.

Le sloop « Vigilant », de Honfleur, capitaine Bresson, chargé de plâtre, allant à Caen, s'est perdu corps et biens, à environ six milles dans le nord de Dives. L'équipage était composé de trois hommes et un mousse, tous de Honfleur.

Le canot fut aperçu par une barque de pêche, mais lorsqu'elle approcha, elle reconnut qu'il tenait au sloop, par une amarre et qu'il avait été entraîné avec le navire, l'arrière seulement surnageait. L'amarre fut coupée, on ne trouva dans l'embarcation, qui fut amenée à Villerville, qu'un couteau, dont probablement quelqu'un des hommes avait voulu se servir, mais sans en avoir eu le temps.

Aucun des hommes n'a encore été retrouvé. Recommandation a été faite, par les familles, à tous les pêcheurs, de ramener à Honfleur le ou les corps qu'ils rencontreraient. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -   Le temps de travail.   -   M. le garde des sceaux a transmis récemment à MM. les procureurs-généraux de nouvelles instructions pour assurer l'exécution de la loi sur la durée du travail des adultes.

Afin de rendre plus efficace l'initiative de son collègue, M. le ministre de l'intérieur vient d'inviter MM. les préfets à unir leurs efforts à ceux de MM. les procureurs-généraux et de leurs substituts, pour empêcher que le travail effectif ne dépasse la limite fixée dans les manufactures et usines des départements. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -   La pêche à la morue.   -   Quoique la pêche de la morue ne soit plus à Honfleur l'objet de nombreux armements comme autrefois, nous pensons devoir faire connaître un changement important qui est au moment de s'opérer dans cette industrie.

La morue existe en abondance dans les eaux des îles Canaries, elle ne cède en rien à celle que l'on pêche à Terre-Neuve, elle aurait même quelque chose de plus délicat, et elle n’y est pas moins abondante. Plusieurs navires expédiés pour cette pêche sont rentrés à Ste-Croix de Ténériffe avec de riches chargements. On établit en ce port de vastes hangars pour faire sécher le poisson et l'on espère être bientôt en état d'en approvisionner toute l'Espagne, qui, comme on sait, en consomme une grande quantité. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -   Les suites d’un naufrage.   -   Le lougre « Amélie », capitaine Morisse, venant de Poulignen à Honfleur avec un chargement de sel, a ramené en notre port l'équipage du sloop « Clémence », capitaine Leblanc, chargé de granit pour Cherbourg, avec lequel il s'était abordé en mer. Ce sloop avait coulé peu de temps après l'abordage. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -  Nouvelles locales.   -   Dimanche, dans la journée, un commencement d'incendie s'est manifesté au domicile d'un boulanger, rue du Puits. De la braise mal éteinte que celui-ci avait eu l'imprudence de déposer ou faire déposer dans un appartement affecté à cet usage, s'était rallumée, et le feu, après avoir couvé assez longtemps, s'était communiqué à un grenier voisin, contenant des matières combustibles.

Fort heureusement, on s'en aperçut à temps, et ce commencement d'incendie qui eût pu avoir les conséquences les plus graves et les plus désastreuses, s'il se fût déclaré quelques heures plus tôt ou plus tard, c'est-à-dire la nuit, fut facilement et promptement éteint.

La veille, un semblable accident avait failli avoir lieu, par de la braise, probablement de la même, que ce boulanger avait vendue, et qui s'était également rallumée, consumant quelques objets près desquels elle avait été déposée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1853  -  Nouvelles locales.   -   Mercredi, dans l'après-midi, une partie de la population fut mise en émoi par un chien qui, parcourait nos rues et que ses allures firent supposer atteint d'hydrophobie.

Ce chien fut abattu, ainsi que plusieurs autres que l'on prétendit avoir été mordus par lui. Il paraît cependant à peu près certain que, fort heureusement, les craintes avaient été exagérées, et que, malgré les récits plus ou moins effrayants et circonstanciés qui étaient faits par des témoins soi disant oculaires, ce chien, jeune, était simplement atteint de la maladie ordinaire à ces quadrupèdes.

Quoiqu'il en soit, on ne peut qu'applaudir aux mesures de sûreté que, dans le doute, on crut devoir prendre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles maritimes.   -  Hier a été le terme assigné, par les ordonnances, pour la cessation de la pêche des huîtres et aujourd'hui peut commencer celle des moules.

Le temps a cependant été tellement froid, jusqu'à présent, que nous ne pensons pas cette pêche encore fructueuse et nous croyons que les pécheurs feraient sagement et agiraient dans leur intérêt en ne s'y livrant pas encore d'ici à quelque temps. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles maritimes.   -  Samedi dernier, le capitaine Chemin, du navire la « Circonstance », faisant le transport des œufs, entre Honfleur et l'Angleterre, a rencontré, en opérant son retour de Shoreham, à environ 30 milles dans le nord, de la Hève, la goélette anglaise « Britannia », capitaine Sempson, de Sunderland, allant de Caen à Londres, avec un chargement de pierres, et qui avait son pavillon en berne.

Le capitaine Chemin s'empressa de se diriger sur ce navire, et il reconnut. qu'il coulait bas d'eau. Il était alors cinq heures du matin. Sur la prière du capitaine anglais, il l'observa sans désemparer, jusqu'à 8 heures, mais voyant que le navire n'allégeait pas au moyen des pompes, il le prit à la remorque.

Vers onze heures, la goélette coulant totalement et n'obéissant plus à son gouvernail, l'équipage dut l'abandonner et s'embarquer dans le canot avec ses principaux effets et instruments.

Après les avoir recueillis, le capitaine Chemin resta jusqu'à midi à observer le navire, qui disparut bientôt. Ces malheureux naufragés sont arrivés, le jour même à Honfleur, où ils ont débarqué

Le capitaine du « Britannia », dans sa déclaration devant M. Math. Ullern, consul, a rendu témoignage de l'excellent accueil et des bons soins dont il avait été, ainsi que son équipage, l'objet, à bord de la « Circonstance », faisant ressortir le dévouement des deux matelots Lemedler (Yves Jean-Marie) et Goulley (Charles Eugène), qui, à défaut des hommes du « Britiannia », et exténués de fatigue, se sont, par une mer très grosse et au péril de leur vie, exposés dans un canot pour aller sauver les papiers du bord et quelques épaves. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -   Les savants ont attribué la froideur continue du printemps de cette année à la présence d'astéroïdes réunis, en grand nombre, entre la terre et le soleil, dont ils interceptaient les rayons. Il parait qu'ils se sont dissipés.

Depuis le commencement de la semaine, nous éprouvons la chaleur bienfaisante ressentie habituellement à cette époque. Le soir après le coucher du soleil, il y a fréquemment des éclairs, très rarement quelques roulements de tonnerre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853   -  Nouvelles locales.   -   On parle d'une combinaison de chemin de fer qui ne serait pas sans avoir son utilité. Il s'agirait d'une ligue de Honfleur à Lisieux, qui se relierait tout naturellement au grand réseau de l'Ouest.

Honfleur est le véritable port de sûreté à l'entrée de la Seine, en cas de guerre, il serait beaucoup moins exposé que le Havre, défendu qu'il est par la barre de la Seine. Il serait donc utile que ce port fût mis en relation avec toutes les voies ferrées qui l'avoisinent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Le temps qu’il fait.   -   Une température plus douce a succédé au froid. Malgré le vent un peu âpre que nous venons de subir, l'aspect de nos campagnes se ressent déjà de cette printanière influence. Partout la végétation se développe rapidement. Les blés et les colzas présentent la plus belle apparence, et, s'il ne survient pas d'orages trop violents, toutes les récoltes réaliseront les plus belles espérances. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -  Le 19, sur les 5 heures du soir, le sieur Letanneur, maître au cabotage, est tombé à l'eau, de mer montant, dans l'avant-port. Il allait courir risque de perdre, la vie, lorsque le sieur Durand, matelot de Honfleur, voyant un rassemblement sur le quai accourut, perça la foule, et instruit seulement alors de ce qui se passait, se jeta résolument à l'eau et parvint à soutenir le sieur Letanneur, qui coulait déjà.

Un canot qui se détacha de quelque bâtiment vint à leur secours et le sieur Letanneur fut sauvé. Durand se fût échappé, satisfait de son acte courageux, si plusieurs assistants, parmi lesquels des fonctionnaires, ne l'eussent retenu et pris son nom, qu'ils ont fait connaître aux autorités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Juin 1853  -   Subvention.   -   M. le Ministre de l'instruction publique a accordé, à la ville de Honfleur, une somme de 6 000 fr. pour construction de deux maisons d'école. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Nouvelles diverses.   -   La commission d'instruction primaire va ouvrir sa deuxième session de 1853 pour I’examen des instituteurs et des institutrices, pour celles-ci l'examen aura lieu le 29 juillet, pour les instituteurs le 25.

Les candidats devront se faire inscrire, au secrétariat de l’académie, avant le 30 juin, et déposer : 1° leur acte de naissance, 2° la déclaration qu'ils ne se sont présentés devant aucune commission d'examen dans l'intervalle des quatre mois qui précéderont la session ; 3° s'il y a lieu, l’indication de celles des matières comprises dans la 2e partie de l'art. 22 de la loi du 15 mars 1850, sur lesquelles ils demandent a être interrogés.

Leur signature doit être légalisée par le maire de la commune où ils résident. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Nouvelles diverses.   -   Les processions de la Fêle Dieu ont eu lieu, dans notre ville, les dimanches 29 mai et 5 juin.

Le premier jour, l'incertitude du temps avait quelque peu nui à I’éclat dont cette fêle est ordinairement entourée, et les reposoirs étaient rares. II n'en a pas été de même le second. Si les premiers jours de la semaine avaient été signalés par un temps affreux, en revanche le soleil n'avait cessé de briller les trois derniers jours. Aussi avait on pu se livrer, avec confiance, aux dispositions ordinaires.

Les reposoirs était nombreux, nous ne citerons que les plus remarquables. Au premier rang, sans doute doit être placé celui construit rue de l'Homme-de-Bois, puis ensuite, celui de la place de l'Obélisque, un autre rue de la Ville, un sur la jetée de l’Ouest, trois dans la longue rue St-Léonard un, tout à fait champêtre, rue aux Chats, enfin un assez grand nombre d'autres plus ou moins richement décorés, mais tous avec beaucoup de goût et d'élégance, alliés au caractère religieux de ces monuments de quelques heures.

L'autel de celui de la rue de l’Homme-de-Bois, élevé à une assez grande hauteur, était recouvert d'un dôme azur étoilé, soutenu par quatre colonnes blanches entourées de verdures, les marches, et ce que l'on pourrait appeler le perystile, étaient ornés de mâts surmontés de petites bannières de couleurs diverses au milieu desquelles une étoile avec des devises tirées des Litanies de la Sainte Vierge.

Le clergé, augmenté de plusieurs honnêtes citoyens, recrutés pour porter les chapes et autres ornements de chaque paroisses était précédé des enfants de la première communion. Au milieu de deux files qu'il formait étaient placés de jeunes enfants représentants les saints et saintes du Nouveau Testament, reconnaissable[1]au costume caractéristique de chacun.

La gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les préposés du service actif des douanes escortaient les processions, accompagnés de musiques de chacun des deux pensionnats, de celui de M. Bahon pour celle de Ste Catherine et de celui de M. Pognon pour celle de St Léonard. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Un accident.   -   Le chantier de construction où M. Voisard, qui en était propriétaire, a trouvé la mort, il y a quelques mois, a été, lundi dernier, le théâtre d'un semblable événement.

Les ouvriers venaient de reprendre leurs travaux, après le dîner, on montait et mettait en place le deuxième couple d'avant d'un navire dont on commence la construction, lorsque, par suite de la rupture d'un cordage, cette pièce est retombée et, dans sa chute, a écrasé le sieur Mathière, contre maître, qui dirigeait le travail. La mort a été instantanée.

M. Mathière était un jeune homme de 34 ans, plein d'intelligence, d'activité et d'ardeur, jouissant d'une confiance justement méritée par sa bonne conduite, son zèle et son talent remarquable, comme de l'estime, nous dirons même de l'amitié, de tous les habitants et particulièrement des ouvriers parmi lesquels sa mort a répandu la tristesse et les regrets.

Il laisse une veuve et un enfant en bas âge. Plus de 200 personnes l'ont accompagné à sa dernière demeure. Puisse cette marque de sympathie adoucir, s'il est possible, la douleur d'une famille si prématurément et si cruellement frappée !

Le sieur Mathière était un des élèves du cours de géométrie et de mécanique, qui, pendant 26 ans, a fourni à la ville plusieurs ouvriers distingués, parmi lesquels il figurait honorablement. Mercredi, un ouvrier, scieur de long, au chantier de M. FouIon, est tombé de la pièce de bois sur laquelle il travaillait, et s'est fait, à la tête une blessure qui, quoique assez grave, est heureusement sans danger. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Nouvelle maritime.   -   La levée parait être terminée dans le quartier de Honfleur, depuis quelques jours il n'a été appelé, croyons nous, aucun marin, espérons que cela durera, que nous ne verrons plus de larmes couler, et que nous rentrerons dans cette calme activité commerciale à laquelle nous étions habitués depuis si longtemps. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Les prières.   -   On a lu dimanche dernier, aux messes paroissiales de notre ville, une circulaire de Mgr l'Évêque, prescrivant des prières publiques pendant neuf jours pour demander à Dieu un temps favorable aux biens de la terre. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1853  -   Un lancement.   -  Hier, à la marée du matin, a eu lien, au chantier de M. Cardon, le lancement d'un joli navire, de 7 à 800 tonneaux, construit pour le compte d'une maison du Havre : Aussitôt après l'opération de la mise à l'eau, qui a parfaitement réussi, ce bâtiment est parti, à la remorque d'un bateau à vapeur, pour son port d'attache où il devra compléter son armement. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1853  -   Rapport du sieur Baudry, patron du bateau de pêche « Diligente », n°176, du port de Honfleur.   -   « Le 14 juillet 1853, à 9 heures du matin, à environ 12 milles de Fécamp, nous avons aperçu le bateau de pèche de Honfleur, « Victoire Désirée », n° 177, patron Picard, ayant son mât cassé à 2 mètres au dessous du capelage ; ayant remarqué ses signaux de détresse, nous fîmes route dessus. Il nous demanda de le remorquer jusqu'à Dieppe, ce que nous avons fait, lui ayant fourni notre trait à chalut, vu qu'il n'avait aucun filin propice à bord, ce qui nous a demandé sept heures pour le conduire dans le port où nous sommes entrés à bon port.

Enfin de quoi je déclare le présent rapport.

Honfleur, 18 juillet 1853: Signé : Baudry. (Source :  Le Journal de Honfleur)

Juillet 1853  -   La loi de vendémiaire an IV.   -   Le tribunal de 1er instance de Toulon a rendu, le 21 juin un jugement qui intéresse toutes les communes de France.

Voici les motifs d'après lesquels il a prononcé celle de Cuers responsable des pertes causées dans cette commune par l'insurrection qui a eu lieu le 5 décembre 1851 :

1°. Les communes ne peuvent s'exonérer de la responsabilité que fait peser sur elles la loi de vendémiaire an IV qu'en justifiant que les dégâts ont été occasionnés par des individus tous étrangers à la commune, et qu'elle a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir et réprimer les désordres.

2°. La loi de vendémiaire an IV ne fait pas de distinction entre les délits politiques et les délits non-politiques, la responsabilité des communes est engagée quelque soit le but que se proposent les auteurs des désordres et de l'insurrection.

3°. La désorganisation des pouvoirs municipaux ne peut-être invoquée, par la commune, comme excuse, surtout lorsque cette désorganisation est le fait de ses habitants. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1853  -   Le blé.   -   A l'approche de la récolte, nous rappellerons aux cultivateurs l'usage adopté depuis long temps dans les département voisins, notamment dans celui de la Seine-Inférieure où on l'emploie, depuis plus de trente ans, de mettre en villottes ou moyettes le blé dès que les gerbes sont liées.

Nous ne décrirons pas ce procédé bien connu, mais nous dirons que le blé mis en villottes produit encore, après avoir été coupé et dans une proportion plus considérable que lorsqu'il est resté en javelles, le grain s'échappe moins facilement de l'épi, il est mieux préservé de la pluie ou de la grèle et moins exposé à l'avidité des oiseaux et des insectes ; sa bonne apparence lui assure dans les marchés un prix plus élevé Ce procédé a été décrit et recommandé par M. Gasparin dans son cours d'agriculture, 3e vol. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Audiences du 9 août.

-   Un jeune homme de 21 ans, du département de la Manche, est amené devant la cour, accusé d'avoir commis deux vols chez M. Ferry de Montitier, juge de paix à Honfleur, l'un d'un rouleau de pièces d'or, appartenant à son maître, l'autre d'une pièce de cinq à un autre domestique de la maison. Il est condamné à 8 ans de réclusion. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -   Éphéméride du Calvados.   -   10 Juillet 1815.    Chargé du commandement de l'arrondissement de Pont-l’Évêque, le colonel Huguet du Neufville, après avoir fait quitter la cocarde tricolore aux troupes, se rend à Honfleur, où, dès son arrivée, il place le pavillon blanc aux croisées de son appartement.

L'hôtel de la mairie et les fonctionnaires publics suivant son exemple, ainsi que les maisons particulières et les navires du port.

Le soir, il y eut des illuminations, des feux de joie, des danses. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -   Éphéméride du Calvados.   -   11 Juillet 1815.    Les autorités civiles et militaires se réunissent à 6 heures du soir à la mairie, pour se rendre de là à la chapelle de Grâce, escortées par la garde nationale et les troupes de la garnison, musique en tête. On chante un Te Deum en action de grâce du retour du roi, puis le Domine salvum fac regem, qui fut répété dix fois. (Source :  Le Journal de Honfleur) (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -  Cour d’Assises du Calvados.   -   audience du 9 août.    Huit années de réclusion ont été prononcées contre le nommé Meslin, domestique de M. le juge de paix d'Honfleur, pour un vol d'un rouleau de pièces d'or, commis par lui dans le secrétaire de son maître. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -   Nouvelles Maritimes.   -   En 1850, 681 navires ont été perdus sur les côtes d'Angleterre, dont 81 ont sombré par suite de voies d'eau et collisions, 306 ont été jetés à la côte, 16 ont été abandonnés. 780 personnes ont perdu la vie.

En 1851, le nombre des navires naufragés a été de 701. 750 individus ont péri.

1852,1 100 bâtiments ont fait naufrage et l'on a eu à regretter la perte de 900 personnes. (source Le Journal de Honfleur)

Octobre 1853   -   Nouvelles diverses.   -   Dans son audience du 25 juin 1853, le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque a condamné un boulanger de notre ville à 50 fr. d'amende et aux dépends pour tromperie sur le poids du pain.

Les 31 août et 17 septembre, le même tribunal a condamné à 25 fr. d'amende et aux dépends, trois autres boulangers, aussi de notre ville, pour semblable contravention.

Le pain saisi avait été porté à l'hospice. (source Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles diverses.   -   Dimanche dernier, le sloop « Guillaume », capitaine Dugoua, sortait de notre port avec un chargement de cidre et bois, pour le Havre. Le vent qui n'était pas très fort était cependant contraire. Le capitaine, employant le moyen assez ordinaire dans ces circonstances, avait cherché à gagner la côte du nord et y avait presque réussi, lorsqu'un grain violent est venu l'assaillir et lui enlever sa grande voile, qui, en flottant au vent, et battant le mât, rendait sa position périlleuse.

Heureusement, la bourrasque a fini par le dégager en emportant tout à la mer. Il ne restait pas d'autre parti à prendre que de chercher à rentrer au port, à l'aide du foc, seule voile dont on pût disposer, c'est ce que fit le capitaine, et ce qu'il n'eût peut être pas pu effectuer sans l'aide du remorqueur l’ « Hirondelle », qui est arrivé fort à propos pour le secourir.

D'autres bateaux ont été également forcés de relâcher, mais avec des avaries de moindre, importance. (source Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles maritimes.   -   La pèche de la morue complètement abandonnée dans notre port, parait reprendre sur d'autres points de notre département. Un armateur de Luc a armé cette année un lougre, monté par treize hommes, et l'a expédié à la pêche d'Islande.

Les résultats ont été très avantageux. On assure que Luc enverra, l'année prochaine, plusieurs navires sur cette côte. Quatre armateurs font déjà des préparatifs. Peut-être cet exemple sera-t-il suivi ailleurs.   (source Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Il a été reçu de S.-E le Ministre de la marine une médaille d'argent de 2e classe, pour être remise au sieur Jean-Baptiste Durand, matelot à bord de la goélette « Louise-Céline », qui avait sauvé, dans le Vieux Bassin, le sieur Capard. Nous avons, dans le temps, rapporté le fait qui a donné lieu à cette récompense honorifique. (source Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Quoique depuis plusieurs années Honfleur n'envoie plus à la pêche du hareng, il ne faut pas perdre tout espoir de voir cette industrie y reprendre quelque activité. C'est dans cette vue que nous appelons l'attention sur un article, du Moniteur, trop long pour que nous le reproduisions en entier, et qui rend compte des résultais que la pêche de ce poisson a eus cette année sur les côtes d'Écosse.

Elle a été tellement abondante que les trois quarts des matelots auront, en deux mois gagné 4 à 500 fr. à la part, quoique le nombre   des bateaux ait été double de ce qu'il était récemment. Les bâtiments chargés de surveillance de la pêche, n'ont pas eu à constater une seule contravention, quant à l'achat illicite du poisson péché par l'étranger, et l'on a eu lieu cependant de remarquer l'harmonie existant entre des nationalités différentes se faisant naturellement concurrence.

Il y a lieu de croire que, pour la saison prochaine, nous verrons effectuer ici quelques armements, si les réclamations adressées contre un article du décret de juin 1852 qui ferme notre port à l'importation du hareng salé à bord, sont écoulées, comme on n'en peut douter. (source Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1853   -   Nouvelles locales.   -   Nous venons d'éprouver deux orages qui se sont succédés à des intervalles presque égaux et qui ont présenté un phénomène assez remarquable.

Depuis jeudi surtout la température était tout à fait radoucie, l'air, dans le jour, était tiède, mais empreint d'une sorte d'humidité. Dans la soirée de ce jour, de gros nuages, qui s'étaient amoncelés dans l'Ouest, au coucher du soleil, se sont dispersés, du Nord au Sud, vers 11 heures du soir, et la charge d'électricité contenue dans l'atmosphère a produit des éclairs, d'une brillante clarté, dont la durée a varié de 12 à 15 secondes ; le tonnerre suivait à de longs intervalles et une pluie assez violente est tombée jusque vers 2 heures du matin.

Mais dans la nuit du 27 au 28, avec les mêmes phénomènes d'électricité, la pluie est devenue torrentielle. L'eau s'est élevée considérablement dans la Claire qui débouchait dans les anciens fossés avec un courant très tort.

Nous n'avons jusqu'à présent aucun désastre à signaler, le vent qui n'a cessé de varier du Nord au Sud, passant par l'Ouest, n'ayant soufflé que par rafales, mais peu violentes. Nous espérons n'avoir rien à signaler par suite de ces orages précurseurs un peu avancés de la mauvaise saison. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le Conseiller Lenteigne.

La session du 4e trimestre de 1853, s'est ouverte le 14, à 10 heures du matin. Trois affaires ont été soumises au jury dans cette première audience.

— Du mois de janvier au mois d'août dernier, Marie Emilie-Catherine Valsemer, âgée de 42 ans, journalière, née à St-Martin-des Chartrains, s'est emparée d'une petite somme d'argent, de plusieurs paquets de chicorée et de divers objets mobiliers au préjudice des époux Cressent, domiciliés à Honfleur, et chez lesquels elle travaillait habituellement.

Depuis le mois de mars 1852 jusque et y compris le mois de juillet dernier, la femme Valsemer a également commis divers vols domestiques au détriment de la dame veuve Langlois, demeurant à Honfleur. Cette femme, qui a déjà été condamnée pour vol, en 1851, à trois mois de prison, subira la peine de 5 ans de réclusion.

—  Un jeune homme de 18 ans, Hippolyte-Rémy Biau est ensuite condamné à 3 ans de prison, pour vol avec escalade et effraction.

—   Deux autres, François-Victor Lebonnais, âgé de 21 ans, et Révérend Chédeville, âgé de 20 ans, sont condamnés, le premier à 5 ans de réclusion, le second à 4 ans d'emprisonnement pour vols commis au Tronquay. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   Ouverture de l'École Communale gratuite, sous la direction des Frères de l'École Chrétienne.   -   Le Maire de la ville de Honfleur

Annonce que l'école communale gratuite, sous la direction des Frères de l'École Chrétienne ouvrira mardi prochain huit de ce mois.

En conséquence, les enfants qui désireront suivre cette école, devront se présenter au secrétariat de la mairie, pour se faire inscrire et recevoir un billet d'admission.

Chaque enfant deva justifier qu'il a été vacciné.

La préférence, dans les admissions, sera donnée aux enfants appartenant à des familles dont les moyens sont insuffisants pour suivre leur instruction, et à ceux qui ont déjà suivi l'école dirigée par M Toutain.

En l'Hôtel de Ville de Honfleur, le 4 novembre 1853.

Le Maire, Alf. LUARD. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   L’École.   -   M. le recteur de l'académie du Calvados, par un arrêté du 12 de ce mois, invite MM. les maires et MM. les ministres des différents cultes à dresser, de concert, avant le 1er décembre prochain, les listes des enfants qui pourront être admis gratuitement dans les écoles publiques, pendant l'année 1854. (source Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1854   -   Un abordage.   -   Mercredi, 1er mars, à son arrivée à Honfleur, le steamer le « Chamois », venant du Havre, entraîné par les courants, s'est jeté sur une barque de pêche mouillée dans l'avant-port.

Le « Chamois » s'est fait dans cet abordage, des avaries assez graves. Son beau-pré a été enlevé, un de ses tambours défoncé, un de ses mâts brisé est tombé sur le pont, mais heureusement aucun des passagers n'a été blessé. (source Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1854   -   Une noyade.   -   Vendredi dernier, une malheureuse femme, gravement malade et prêt de mourir, recevait l'assistance bienveillante de quelques personnes. Une de ses voisines, qui lui prodiguait également ses secours, frappée de l'état d'abandon et de malpropreté dans lequel se trouvait un jeune enfant, âgé de 6 ans 1/2, que la maladie de sa mère privait, depuis quelque temps, de tous soins, résolut de le vêtir et de le nettoyer.

Elle avait déjà accompli une partie de la tâche qu'elle s'était si noblement imposée lorsqu'elle sortit pour aller chercher quelques objets qui lui étaient nécessaires, laissant l'enfant près du feu, mais pendant ce temps, le pauvre petit être fut frappé d'une attaque d'épilepsie, maladie à laquelle il était sujet, et tomba au milieu du feu où il trouva mort, sous les yeux de sa malheureuse mère qui ne pouvait le secourir, puisqu'elle même succombait, quelques heures plus tard, à la maladie, à laquelle elle était en proie. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   Meurtre ou accident.   -   Lundi dernier, une veuve Amfry, qui demeurait dans la rue de la Madeleine, a été trouvée chez elle morte et tombée auprès de son lit, elle portait la marque l'un coup reçu dans la figure.

Cette mort mit tout le quartier en émoi, car on l'attribuait à un crime et la rumeur publique accusait un sieur L…..., de Honfleur, d'en être l'auteur. L……., capitaine au cabotage, vivait en concubinage avec cette femme et avait souvent avec elle des discussions qui plus d'une fois ont dégénéré en violentes querelles, et de plus on savait qu'il avait passé une partie de la nuit chez elle à boire et s'enivrer, ce dont ils s'étaient quittés à merveille, dit-on.

L'autorité, prévenue par les voisins, fit procéder à l'autopsie du cadavre M. le docteur Follet, qui en avait été chargé, déclara que cette mort était le résultat de l'habitude d'ivrognerie à laquelle cette femme était adonnée, que la contusion qu'elle avait à la figure provenait de la chute qu'elle avait faite et que la mort pouvait avoir eu lieu avant sa chute.

Le sieur L….... . avait été arrêté sous prévention. La déposition des témoins et l'interrogatoire du prévenu n'ayant rien révélé qui fût à sa charge, il a été lendemain mis en liberté. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   Un accident.   -   Mardi matin, vers 5 heures, un voiturier qui était venu apporter un chargement sur un des quais du bassin de l'ouest, se disposait à partir, lorsque tout à coup, on ne sait trop par quelles circonstances, l'attelage fut entraîné vers le bassin.

Le conducteur tomba dans une embarcation et en fut quitte pour quelques contusions assez fortes, il est vrai, mais heureusement, selon toute apparence, sans gravité. La voiture se trouva arrêtée sur le bord du quai, mais le poids du cheval, qui était suspendu dans le vide, fit casser les armons et l'animal tomba à l'eau et fut noyé. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   La pêche.   -  Quatre de nos bateaux, partis pour la pêche du maquereau, entrés cette nuit, viennent confirmer les nouvelles que nous avions précédemment données, ils avaient à peine la moitié de leur chargement. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   Le cidre normand.   -   Il s'est ouvert depuis quelque temps, à Paris des établissements spéciaux où l'on débite en détail du cidre des meilleures contrées de Normandie. Le goût de cette boisson semble se populariser dans la capitale, et dans les rues qui avoisinent les halles, une nombreuse population de consommateurs occupent les tables de ces tavernes d'un nouveau genre. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le Conseiller Lenteigne. Audience du 15 mai.

Valsemey ( Alexandre-Émile ), âgé de 21 ans, journalier, demeurant à Honfleur, convaincu d'avoir, en cette ville, vers la fin de févier dernier, volé, à l'aide d'effraction intérieure, une somme de 200 fr. au préjudice du sieur Birette, domestique chez le sieur Lecanu, aubergiste, subira 3 ans d'emprisonnement. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Passages de Troupes.   -  Sont arrivés à Honfleur pour y faire séjour les 18 et 19 courant :

Détachement de 76 jeunes soldats, du 58e de ligne, venant de St-Lô, allant à Cambrai.

49 jeunes soldats du 6e d'infanterie légère, venant de St-Lô, allant à Lille.

43 jeunes soldats du 5e cuirassiers venant de St-Lô, allant Sedan.

51 jeunes soldats du 9e de ligne, venant de St-Lô, allant à Avesne.

25 jeunes soldats du 1er de génie, venant de St-Lô, allant à Arras,

40 jeunes soldats du 2e d'infanterie de marine, allant à Cherbourg.

24 jeunes soldats des équipages de ligne, venant de Beauvais, allant à Cherbourg.

24 jeunes soldats du 6e d'infanterie de marine, venant  d'Arras, allant à Cherbourg

12 jeunes soldats du 2e d'infanterie de marine, venant de Lille, allant à Cherbourg.

Arriveront à Honfleur pour y loger le 26 juin et en juillet : Un détachement de 120 hommes du 41e de ligne, venant de Rouen, allant à Caen. Un détachement de 96 hommes venant d'Alençon, se rendant dans le Nord. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Nouvelles locales.   -  Les fêtes de la Pentecôte, médiocrement favorisées par le temps, avaient attiré à la côte de Grâce, dimanche et lundi, une foule assez considérable, quoique l'incertitude du temps ait quelque peu refroidi le zèle des promeneurs, car la côte était loin de présenter un aspect aussi animé que les années précédentes. Les bateaux à vapeur du Havre qui, à cette occasion, avaient multiplié leurs voyages, nous ont amené beaucoup moins de monde qu'à l'ordinaire. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   La grande pêche.   -  De nouveaux avis de St-Pierre et Miquelon, qu'on vient de recevoir à Granville, sont généralement très satisfaisants. On nous annonce que les navires de notre port, qui se livrent à la pêche de la morue au Banc, ont été heureux dans leurs premiers essais, et l'on a lieu d’espérer que la campagne actuelle sera beaucoup meilleure que celle de l'année précédente. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Bateaux à vapeur.   -  Le service quotidien et régulier de bateaux à vapeur entre le Havre et Rouen, et qui doit desservir, en même temps, les points intermédiaires, Honfleur Quillebeuf, Villequier, la Mailleraye et Duclair, a commencé jeudi dernier.

Les steamers « Neustrie » et « Courrier », affectés à cette navigation, doivent faire le voyage en sept heures à la remonte et en six heures à la descente.

Le prix des places est de 6 francs aux premières et 4 francs aux secondes, pour le trajet entier, et à des prix inférieurs pour les autres stations.

On délivrera des billets d'aller et retour, à prix réduits, mais seulement pour le Havre, Honfleur, Caudebec et Rouen. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Le temps qu’il fait.   -   Les pluies torrentielles, qui sont tombées sur plusieurs contrées, ne nous ont pas épargnés, et, pour être venues un peu plus tardivement, elles n'en sont pas moins abondantes.

En effet, depuis huit jours, l'eau n'a pour ainsi pas cessé. Si, fort heureusement, nous n'avons point à redouter les inondations occasionnées par la crue des rivières, nous n'en sommes pas moins exposés aux fâcheux résultats que ces pluies doivent nécessairement amener, si elles continuent.

Aussi partageons-nous les craintes générales que fait naître l'état de l'atmosphère, qui est on ne peut plus préjudiciable aux récoltes, et qui, s'il devait se prolonger, leur causerait les plus grands dommages. Dieu veuille qu'il en soit autrement, et que le retour du beau temps vienne raviver les espérances que l'on avait conçues, espérances que la belle apparences des récoltes paraît justifier. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Nouvelles locales.   -  Malgré les craintes que les pluies continuelles avaient fait naître, le retour du beau temps a permis aux processions de la Fête-Dieu de sortir, dimanche dernier, et de parcourir, matin et soir, les principaux quartiers de la ville, au milieu d'un concours immense de population.

Sur leur passage, les maisons étaient tendues de blanc, le sol jonché de fleurs et de plantes et les fenêtres garnies de spectateurs.

Les reposoirs étaient moins nombreux qu'à l'ordinaire, ce qui a tenu, sans doute, à l'incertitude du temps. On remarquait cependant plusieurs de ces monuments de fleurs et de verdure, plus ou moins riches, à a confection desquels un goût plus ou moins bien entendu avait présidé, mais tous respirant cette naïveté religieuse qui leur est particulière.

La procession de la paroisse Ste-Catherine était accompagnée de la compagnie de sapeurs-pompiers, de la gendarmerie, d'un détachement des préposés du service actif des douanes et du corps de musique auxquels s'étaient joints les élèves musiciens du pensionnat communal, dirigé par M. Bahon. Un autre attachement du service actif des douanes et les élèves musiciens du pensionnat de M. Pognon accompagnaient celle de la paroisse St-Léonard. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   On lit dans le Bulletin de l'Instruction publique.   -  Conformément à l'avis du conseil académique, M. le préfet vient d'accorder une récompense pécuniaire aux quarante institutrices les plus méritantes du département, 16 instituteurs d'élite ont reçu chacun deux ouvrages reliés : ( Dictionnaire historique de Douillet. — Lettres sur la profession d'instituteur, de Thiéry, recteur de l'académie). Ces volumes portent un écusson avec cette légende : Donné par le préfet, sur l'avis du conseil académique.

Voici les noms des instituteurs et institutrices de notre arrondissement, qui ont été l'objet de ces distinctions : MM. Patin, à Beaumont-en-Auge ; Thieulin, à Dozulé ; Devaux, à Tourville ; Mmes Lecarpentier, à Saint-André-d'Hébertot ; Lemanissier, à Honfleur ; Edeline, à Honfleur ; Lavigne, à Pont-l’Évêque ; Hue, à Trouville ; Mlle Allaire, à Formentin. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1854   -   Le temps qu’il fait.   -   Les pluies torrentielles, qui sont tombées sur plusieurs contrées, ne nous ont pas épargnés, et, pour être venues un peu plus tardivement, elles n'en sont pas moins abondantes.

En effet, depuis huit jours, l'eau n'a pour ainsi pas cessé. Si, fort heureusement, nous n'avons point à redouter les inondations occasionnées par la crue des rivières, nous n'en sommes pas moins exposés aux fâcheux résultats que ces pluies doivent nécessairement amener, si elles continuent.

Aussi partageons-nous les craintes générales que fait naître l'état de l'atmosphère, qui est on ne peut plus préjudiciable aux récoltes, et qui, s'il devait se prolonger, leur causerait les plus grands dommages. Dieu veuille qu'il en soit autrement, et que le retour du beau temps vienne raviver les espérances que l'on avait conçues, espérances que la belle apparences des récoltes paraît justifier. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Un accident.  -  Jeudi dernier, la côte de Grâce a été le théâtre d'un de ces tristes et malheureux accidents qui semblent marqués au coin de la fatalité.

M. Decornierds, âgé de 44 ans, médecin à Bonnebosq, était venu, en partie de plaisir, à la côte de Grâce, avec sa femme, en compagnie d'un huissier de l'endroit et sa dame, et de M. le vicaire de Bonnebosq. Après avoir assisté à la messe célébrée, dans la chapelle, par l’ecclésiastique qui les accompagnait, ils furent au restaurant Chemitte, pour déjeuner. Le repas terminé, et avant de redescendre en ville, la compagnie résolut de faire une promenade sur le plateau de la côte et de jouir du rare et magnifique, point de vue que l'on y découvre. Arrivés près de la Falaise, derrière le calvaire, à l'endroit le plus élevé et le plus à pic, M. Decornierds, malgré la recommandation de sa femme, s'approcha trop du bord, son pied fit glisser la terre, il perdit l'équilibre et tomba la tête la première. Sa tête fut frapper contre les rochers, et il déroula ensuite jusqu'au bas de la côte.

Aux cris de ses amis, témoins impuissants et consternés de ce fatal événement, on s'empressa de se porter à son secours, de le relever et de le transporter à St-Siméon, où il expira quelques instants après. Il avait reçu une force contusion à la tempe du côté droit.

Le lendemain, après l'office célébré dans l'église Ste-Catherine, le corps de M. Decornierds fut transporté à Bonnebosq. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Nouvelle locales.  -  Les processions de l'octave de la Fête-Dieu, favorisées par un temps magnifique, sont sorties dimanche dernier, et, comme le premier jour, ont parcouru les rues de notre ville, dont les maisons étaient également tendues de blanc et le sol jonché de verdure et de fleurs.

Nos concitoyens, encouragés, sans doute, par le temps qui avait continué à être beau toute la semaine, avaient élevé un plus grand nombre de reposoirs que le dimanche précédent. Tous ces monuments peu durables de la piété rivalisaient de bon goût, de richesse et d'élégance et fixaient l'attention de la foule qui se pressait sur le passage des processions. Quelques uns cependant se faisaient spécialement remarquer, et attiraient de préférence les promeneurs.

La compagnie de sapeurs-pompiers, la gendarmerie, un détachement de préposés du service actif des douanes, le corps de musique, auquel s'étaient joints les élèves musiciens du pensionnat communal dirigé par M. Bahon, assistaient, cette fois, à la procession de la paroisse St-Léonard. Celle de la paroisse St-Catherine était accompagnée d'un détachement des préposés des douanes et de la musique de ce corps. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   On lit dans le « Nouvelliste Cauchois ».  -  Par lettre de Saint-Pierre-et-Miquelon. à la date du 27 mai, adressée à la maison Boufard, nous avons des nouvelles assez favorables sur la première pèche.

Les goélettes de St-Pierre sont rentrées avec leur complet chargement, et ont rapporté que la moyenne, pour les navires qui étaient sur le banc, pouvait être évaluée de 12 à 1500 morues par marée. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Nouvelles locales.  -  S. M. l'Impératrice, dans son inépuisable bienfaisance, et son empressement à secourir les infortunes et à coopérer aux œuvres de charité destinées à les soulager, vient d'envoyer deux très beaux lots, à la société de St-Vincent-de-Paul de Honfleur, pour le bazar organisé par les membres de cette société, au profit des pauvres qu'ils visitent. Ces lots consistent en un magnifique service de table en argent, renfermé dans un écrin, et un couvert d'argent, le tout marqué au chiffre de S. M. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Les Assises du Calvados.  -  MM. Ecorcheville (Adolphe), propriétaire à Honfleur ; Hamel (Jacques-François), propriétaire au Breuil ;  Huet (Denis-Antoine) dit Bordage, propriétaire à Notre-Dame-d'Estrée ; Lecarpentier (Barthélémy), négociant à Honfleur, ont été désignés par le sort pour faire partie du jury qui siégera aux prochaines assises du Calvados ( 5e  trimestre ) dont l'ouverture aura lieu le 1er août prochain. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Le commerce.  -  Lundi dernier, le trois-mâts « Sophie-Césard », capitaine Lesergent, venant de la Havane, est entré en notre port, avec un chargement de sucre destiné à la raffinerie de MM. Lecarpentier-Lacoudrais et Cie.

L'arrivée d'un grand navire faisant les voyages de long-cours et abordant directement à Honfleur, nous a rappelé l'époque, encore récente, de notre prospérité commerciale, où notre port était le siège de maisons de commerce importantes et le centre d'expéditions maritimes considérables et lointaines. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Le dérèglement climatique.  -  Un journal croit avoir trouvé la raison des perturbations atmosphériques dans des observations ainsi formulées.

L'apparition de la nouvelle comète découverte le 4 juin dernier, à l'observatoire de Gœttingue, dont le passage au périhélie, le 22 du même mois, a été calculé à l'observatoire de Paris, donne l'explication des perturbations atmosphériques que nous éprouvons depuis plus d’un mois.

La durée et l'intensité de ces perturbations étant en rapport avec l'étendue de la période de cet astre errant, qui doit être de près de 400 ans (397 ans), son influence, sur notre globe par l'intermédiaire de notre satellite peut se faire sentir encore pendant plusieurs mois, mais il est probable qu'une grande chaleur va succéder à une grande humidité, c'est ce que semble annoncer du reste la lutte entre ces deux principes et les deux parties des points cardinaux nord-ouest et sud-est qui viennent de provoquer de terribles orages.

Cette comète, qui a dû apparaître en 1457, est indiquée à cette époque dans les catalogues, mais sans observations, il est difficile en effet de l'apercevoir à l'œil nu.

L'inclinaison de l'orbite sur l'écliptique est de 71°, son mouvement est rétrograde. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Une enquête.  -  Une enquête est ouverte dans les départements de la Seine-Inférieure, de l'Eure et du Calvados, sur le projet de déterminer les limites du domaine public maritime à l'embouchure de la Seine, et de déclarer en conséquence « rivages de la mer» les bords de la baie de la Seine jusqu'au Nais de Tancarville, sur la rive droite, et jusqu'à la pointe de Quillebeuf, sur la rive gauche. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Une disparition.  -  Dimanche dernier, des étrangers venus, par le bateau à vapeur du Havre, faire une promenade à la côte de Grâce, s'apprêtaient à opérer leur retour, lorsque, arrivés au bord du bateau, ils s'aperçurent de la disparition d'un portefeuille contenant, dit-on, en billets de banque, une somme de 4 700 fr.

Ils s'empressèrent de retourner sur leurs pas et de se livrer personnellement aux recherches les plus minutieuses. N'ayant obtenu aucun résultat, ils réclamèrent l'assistance de M. le Commissaire de police qui fit immédiatement les démarches les plus actives, et bientôt le tambour de ville annonçait cet événement, à son de caisse, promettant 200 fr. de récompense à la personne qui aurait trouvé le portefeuille que l'on supposait perdu. Tout fut inutile, et nos étrangers, désolés de leur insuccès, durent partir le lendemain pour le Havre.

Cependant, l'incertitude dans laquelle ils étaient d'avoir perdu ce portefeuille dans leur promenade à Honfleur, faisait supposer, non sans raison, qu'ils l'avaient peut-être oublié dans l'hôtel qu'ils occupaient au Havre, et, qu'au pis-aller, cette perte pouvait fort bien avoir eu lieu dans cette dernière ville.

En effet, quelques jours après, M. le Commissaire de police recevait une lettre de ces étrangers, datée de Paris, lui annonçant, qu'à leur arrivée au Havre, ils avaient trouvé à l'hôtel, le portefeuille, contenant les billets de banque, qu'ils y avaient oublié. (source Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1854   -   Le temps qu’il fait.  -   Après quelques jours de fortes chaleur, un violent orage a éclaté, mercredi dernier, vers deux heures d'après midi, sur notre ville, sans causer de grands dommages. Il parait cependant que quelque communes voisines, notamment la Rivière-St-Sauveur et Ablon, ont été fortement endommagées.

Nous n'avons pas appris que cet orage, qui s'est étendu sur un long espace, ait eu de fâcheux résultats sur d'autres points de notre département.

Cette tempête a été signalée, sur la rade du Havre, par un déplorable accident. Le lougre l’ « Alerte », sorti de ce port pour aller pécher en mer, était mouillé, dans l'ouest nord-ouest de la Hève, lorsque tout à coup une trombe d'une violence effroyable est venue fondre sur le frêle bâtiment qui fut englouti avec les quatre marins qui étaient à bord.

Un seul de ces malheureux, le nommé Émile Gallon, fut sauvé par le sieur Paul Piquet, patron du cotre de plaisance, le « Muguet », du Havre. (source Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854  -  Ouverture du port de Honfleur à l'importation du poisson salé de pêche français.  -  Sur la proposition de sa Commission des affaires diverses, le Conseil admet les délibérations suivantes, qui ne donnent matière à aucune discussion.

Le Conseil général, Vu les délibérations de la ville et de la Chambre de commerce de Honfleur, recommandées par le Conseil d'arrondissement de Pont-l’Évéque, ayant pour  projet d'obtenir l'autorisation d'ouvrir le port de Honfleur à la pêche maritime et à l'importation du poisson de pêche française, que la Seine-Inférieure a obtenu pour Dieppe, Fécamp et Saint-Valéry, l'autorisation que demande Honfleur, jusqu'à présent, Courseulles est le seul port dans le Calvados, qui soit ouvert à l'introduction du poisson salé. Les saleurs de Honfleur, étant dans la nécessité d'aller à Dieppe acheter du poisson, subissent des conditions qui sont l'équivalent d'une prohibition, d'un autre côté, si les navires de Honfleur sont obligés d'armer à Courseulles  et d'y prendre leur sel, ou d'aller au même port faire franciser leur pêche, et de l'apporter à Honfleur, munis d'un passe-avant, il deviendra pour ainsi dire impossible aux saleurs de Honfleur de faire la pêche du hareng et du maquereau. 

La ville de Honfleur possède un port accessible en tout temps, un entrepôt réel de sel, et, de plus, une inspection de douanes qui offre des moyens faciles d'organiser une commission pour la vérification du poisson.  Émet le vœu que le port de Honfleur soit ouvert, à la pêche maritime et à l'importation du poisson salé de pêche française.

 

Août 1854   -   La fêtes de l’Empereur.   -   M. le préfet vient d'adresser aux sous-préfets et aux maires du département la circulaire suivante, relative à la célébration de la fête de l'Empereur :

Caen, le 5 août 1854.          Messieurs,

La France célèbrera, le 15 août, la fête de l'Empereur. Vous aurez à vous concerter avec l'autorité ecclésiastique pour la cérémonie religieuse, qui consistera dans un Te Deum chanté à l'issue de la messe paroissiale.

S. M. I. désire que sa fête soit particulièrement marquée par des actes de bienfaisance et des distributions faites aux familles indigentes ; je m'empresserai d'accueillir favorablement les votes de fonds qui me seront adressés dans ce but.

L'anniversaire du 15 août est doublement une fête nationale. Les populations s'associeront à la pensée de leurs magistrats pour célébrer dignement une solennité qui leur rappelle les bienfaits que la France, maintenue par une politique pleine de force et de grandeur à la tête des nations, tient de la sagesse et de la fermeté de l'Empereur.    

Agréez, etc...                    Le Préfet, TONNET.   (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   Découvertes macabres.   -   Le jeudi, 5 août, des pêcheurs ont trouvé, sur le bord de la mer, vis-à-vis les Neiges, section de l'Heure, le corps du pilote de Quilebeuf Lelargue ; une des malheureuses victimes du naufrage du bateau compromis l' « Alerte ».

Le lendemain, le bateau de pêche, n° 49, la « Victorine », patron Dominique Croix, a trouvé, en rade du Havre, flottant sur l'eau, le corps du sieur Amand Guédon, le malheureux patron de l’ « Alerte ». On l'a aussitôt transporté à Trouville, où sa famille a procédé à l'inhumation. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   Un accident.   -   Mardi dernier, un enfant de 6 ans, nommé Faride (Ferdinand-Joseph ), étant monté pour jouer sur un tas de planches et de madriers que l'on venait de débarquer sur le quai de l'Est, s'est trouvé pris sous plusieurs pièces de bois qui sont tombées sur lui, et il a été tué sur le coup. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   La fête de S. M. l'Empereur.   -   La fête de S. M. l'Empereur a été célébrée, dans notre ville, mardi 15, conformément au programme publié par l'administration municipale, et inséré dans notre dernier numéro.

Dès le matin, les édifices publics, plusieurs propriétés particulières et tous les navires qui se trouvaient dans le port étaient pavoisés.

A midi, les autorités judiciaires, administratives et militaires, partaient de l’hôtel de ville, escortées par la compagnie de sapeurs-pompiers, la brigade de gendarmerie et les préposés du service actif des douanes pour se rendre à l'église Ste-Catherine et assister au Te Deum.

A quatre heures du soir, des joutes sur l'eau au mât incliné ont eu lieu, dans le vieux bassin.

Le soir les édifices publics ont été illuminés, un certain nombre d'habitants avaient également illuminé leurs maisons.

A neuf heures, un feu d'artifice, tiré sur une des jetées, terminait la fête. Comme toujours, malgré la foule nombreuse que ces divertissements avaient attirée sur les diverses points où ils avaient lieu, le plus grand ordre n'a cessé de régner et on n'a eu aucun accident à déplorer. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   Une noyade.   -  Lundi dernier, le nommé Le Ménager, journalier âgé de 30 ans, né à Montivilliers, demeurant à Honfleur, s’est jeté tout habillé, dans le bassin, de l'Est, en présence de plusieurs enfants, leur disant qu'il voulait prendre un bain.

Retiré de l'eau, une demi-heure après, M. le docteur Leseigneur lui prodigua ses soins qui, ainsi que l'on devait le supposer, furent inutiles. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   Un incendie.   -  Mardi, vers sept heures du soir, un commencement d'incendie s'est manifesté au domicile de M. Caillot, libraire. Grâce à la promptitude des secours, le feu fut promptement et facilement éteint, sans causer de dommage. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Août 1854   -   Nouvelles locales.   -  Sur la proposition de M. le Recteur, et de l'avis du conseil académique, S. E. le Ministre de l'instruction publique a accordé des récompenses consistant en médailles d'argent et de bronze et mentions honorables, à plusieurs institutrices et directrices de salles d'asile de notre département. Au nombre des institutrices qui ont obtenu ces récompenses se trouve Mlle Lemanissier, institutrice à Honfleur, qui a reçu une mention honorable. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -   Chantiers navales.   -    Le 9 ou 10 courant, doit avoir lieu, des chantiers de M. Lefoulon, constructeur, la mise à l'eau d'un grand baleinier, de formes toutes modernes :

Ce beau navire s'appellera la  « Marquis de Turenne », du nom de son parrain, qui doit venir de Paris pour assister à La cérémonie, et a été construit pour le compte de la maison Guillot frères, armateurs au Havre.

Tout le monde s'accorde à reconnaître que cette coque est une des plus grandes et des plus belles qui soit sortie de nos chantiers. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -   Nouvelles diverses.   -    Mardi, le chaland « Honfleur », capitaine Gueznet, venait du Havre avec un chargement pour notre port. Arrivé un peu au[1]dessous du coude du Colombier, il toucha sur un tronc d'arbre qui se trouve dans ce point de la rivière et dont la présence constitue un véritable danger pour la navigation. Il se fit de graves avaries, au point que les pompes ne purent étancher l'eau qui l'envahissait ; on put néanmoins l'amener, plein d'eau, jusqu'au quai de la Ruelle, où l'on a commencé à en opérer le déchargement.

Sa cargaison se compose de balles de lin, d'environ 200 pains de sucre, et diverses autres marchandises. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Octobre 1854   -   Un accident.   -  Dimanche dernier, vers deux heures de l'après-midi, cinq jeunes enfants s'étant emparés d'une petite voiture à bras qui était déposée sur la place de la mairie, la traînèrent jusqu'au pied du Mont-Joli, cet endroit leur paraissant probablement plus propice pour les jeux auxquels ils avaient l'intention de se livrer.

Arrivés en cet endroit, quatre d'entre eux montèrent sur la voiture, tandis que le cinquième se chargeait de la faire rouler. Mais bientôt, entraînée par la pente rapide et ne pouvant plus être dirigée par son trop faible conducteur, la voiture alla heurter violemment contre des pierres. Ce choc détermina la chute d'un des jeunes imprudents qui y étaient montés, et l'une des roues l'ayant atteint à la tète, il fut tué sur le coup.  (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -   Logements militaires.   -  M. le Préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les Sous-Préfets et les Maires du département une circulaire portant qu'aux termes d'un décret impérial, en date du 14 septembre dernier, les militaires chargés de la conduite des chevaux de remonte ont droit, comme toutes les troupes en marche, au logement sans indemnité chez l'habitant pour eux et leurs chevaux. Les dispositions de l'ordonnance du 11 avril 1851, portant règlement sur le service de la remonte générale, sont rapportées en ce qu'elles ont de contraire au décret précité.  (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -   Le temps qu’il fait.   -  Le mois de septembre dernier a été non seulement le plus beau de l'année, mais encore depuis bien longtemps on n'en avait vu un pareil. Il résulte en effet, des observations météorologiques faites dans les divers observatoires de la France, que le temps s'est montré d'une constance bien remarquable.

Les jours couverts ont été d'une rareté extraordinaire, et il est tombé si peu d'eau que sur beaucoup de points il a été impossible de la mesurer.

La température moyenne a été presque partout d'un degré plus élevé que pendant le mois de septembre de 1855. Les extrêmes furent de 15 degrés au Havre, de 23 degrés à Clermont. L'humidité relative moyenne de l'atmosphère a été à Lille et à Aubigny (Cher) de 67° seulement.

Depuis 1854, on n'avait vu à Paris un mois de septembre aussi sec. En beaucoup d'endroits, les herbacés ont été grillés et les arbres dépouillés par la sécheresse. L'épiderme du sol dans les terres fortes était devenu dur comme de la pierre, ce qui a fortement contrarié les semailles. Par contre, on a vu, grâce à la douceur phénoménale de la température, des pommiers, des noyers et des chênes fleurir en Alsace, des pruniers recouvrer leurs feuilles, certaines poires d'automne mûrir dans l'Ain six semaines plutôt qu'à l'ordinaire, et la vigne donner partout un vin excellent.

Ces derniers phénomènes du règne végétal pronostiqueraient, s'il fallait en croire quelques gens de la campagne, un hiver très dur, d'autant plus disent-ils, que la Saint-Michel a été étincelante de clarté ce qui serait un signe précurseur reconnu par la tradition des bergers et des laboureurs. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -   Deux commencement d’incendie.   -  Jeudi, vers 8 heures du soir, un feu de cheminée s'est déclaré au domicile de M. J. Duchemin, négociant, rue des Fossés. Immédiatement, les pompiers, la gendarmerie, et une foule de personnes se sont portés sur le lieu du sinistre. Grâce à la promptitude et à la bonne direction des secours ce commencement d'incendie fut promptement éteint, sans avoir occasionné aucun dommage.

-   Lundi dernier, vers 8 heures du soir, le bruit de la générale et les cris au feu mettaient en émoi notre population.

Un incendie venait de se déclarer, rue Haute, dans un petit bâtiment couvert en planches, occupé par le sieur Legrand, épicier, et employé à la fabrication de la chandelle.

Fort heureusement, ce bâtiment, quoique voisin des autres habitations en était cependant isolé. Cette circonstance, jointe à l'empressement avec lequel les secours furent portés, n'ont pas permis au feu de faire de grands ravages. La perte n'atteint pas, dit-on, 500 fr. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -   Une macabre découverte.   -   Mardi dernier, on a trouvé noyé, le long de l'enrochement des chantiers de construction, un enfant nouveau né.

Les recherches actives faites par la police, pour découvrir les auteurs de ce crime, sont restées jusqu'ici sans résultat. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1854   -  Une pièce à conviction.   -   La population de Honfleur est vivement impressionnée, en ce moment, par une affaire fort grave et qui paraît se rattacher à l'assassinat dont un marchand boucher a été victime, il y a deux mois environ, sur la route qui relie Honfleur à Beaumont.

Les investigations de la justice étaient restées jusqu'à ce jour sans résultat, lorsqu'une circonstance récente vient de leur donner une direction presque certaine. La seule pièce de conviction trouvée, sur le lieu du crime était la baguette d'un pistolet, et l'on pouvait difficilement espérer qu'elle pût mettre sur la trace des criminels, il semble cependant que cet indice si vague va, au contraire, jeter la lumière sur cet odieux forfait.

Voici, d'ailleurs, dans quelles circonstances l'attention de la justice a été appelée. Le sept de ce mois, un individu inconnu, se disant de la commune de Coudray, mais qu'on croit être boucher aux environs de Honfleur, se présenta au marché de Beaumont pour y acheter une vache. Suivant les usages du marché, l'animal acheté est conduit dans un endroit réservé d'où il ne doit sortir qu'après paiement. L'acquéreur inconnu proposa donc obligeamment à son vendeur de lui épargner la peine de mener l'animal, et se chargea lui-même de ce soin, mais trompant la confiance qu'on lui témoignait, il emmena la vache, sans en avoir payé le prix.

La gendarmerie, ayant été prévenue, se mit à la poursuite de cet acheteur sans bonne foi, qui fut arrêté au moment où déjà il était arrivé avec sa marchandise à la côte de Grâce. Pris en flagrant délit de vol, cet homme ne fit pas de résistance, mais prétextant un besoin, il obtint des gendarmes la permission de s'arrêter sur un des bas-cotés de la route. Quelques instants après il revint se livrer à la gendarmerie et fut amené à la prison de la ville.

Le lendemain, une jeune fille qui traversait la route, trouva, à l'endroit où le voleur s'était arrêté, un pistolet fortement chargé et dont la baguette manquait. Cette circonstance ayant été remarquée, on se rappela la baguette ramassée sur le lieu du crime. On l'essaya, et l'on s'aperçut qu'elle s'adaptait parfaitement au pistolet, et de plus qu'elle portait un numéro identique à celui qui était gravé sur l'arme. On observa encore que les chevrotines dont ce pistolet était chargé, étaient absolument semblables à celles qui avaient été retrouvées dans le corps de l'homme assassiné il y a deux mois.

Ces indices assez significatifs ont paru des présomptions sérieuses et l'instruction poursuit son cours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1855   -   Découverte d’un cadavre.   -   Dimanche dernier, vers midi, on a trouvé au bout de la jetée de l'Est, et à peu de distance du rivage, le cadavre d'un individu proprement vêtu, et ayant de l'argent, une montre et un portefeuille, les papiers trouvés sur lui ont fait connaître que ce corps était celui du sieur Richy (Jean-François-Augustin), âgé de 55 ans, brocanteur, demeurant à Paris. Il a été déposé à l'hospice et l'inhumation a eu lieu le lendemain.

On ignore complètement comment cet événement est arrivé, et on présume qu'il sera tombé à l'eau accidentellement.

On dit que quelques personnes prétendent avoir entendu, la veille au soir, des cris de détresse poussés du côté de la jetée de l'Est, mais cet on-dit, pour être vraisemblable, n'en est pas moins erroné. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   Tombé à l’eau.   -   Mercredi, à une heure du matin le nommé Lecerf (Jean), âgé de 52 ans, journalier, né à Fatouville (Eure ), demeurant à Honfleur. est tombé à l'eau, dans le bassin de l'Est.

MM. Noury ( Pierre-Désiré ) officier des douanes, et Delamare ( Eugène-Baldomer ), préposé, qui se trouvaient sur les lieux, se sont portés à son secours, et sont parvenus à le retirer presqu'immédiatement.

Transporté au poste de la douane, tous les soins qui lui ont été prodigués par M. le docteur Bailleul, qui, prévenu, accourut aussitôt, ont été infructueux pour lui conserver la vie. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   Les éclipses de l’année.   -   Il y aura en 1855, deux éclipses totales de lune : le 2 mars et le 25 octobre ; l'une et l'autre seront en partie visibles chez nous. Il y aura deux éclipses de soleil, mais invisibles pour nous. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   Asphyxiés par un réchaud.   -   Le samedi 2 janvier vers sept heures du matin M. Cavelier, serrurier en voitures, Grande-Rue, ne voyant pas deux de ses ouvriers se rendre à leur travail, montait pour les éveiller à la chambre qu'ils occupent dans sa maison, lorsqu'il ouvrit la porte de l'appartement une forte odeur de charbon le suffoqua et lui fit pressentir le malheur qui était arrivé.

Les deux malheureux ouvriers, ayant eu froid les nuits précédentes, avaient allumé hier au soir de la grosse braise dans un réchaud et s'étaient asphyxiés.

M. le docteur Marais, appelé immédiatement leur a donné les soins les mieux entendus, et est parvenu à en rappeler un à la vie, tant qu'à l'autre, tous les secours étaient inutiles, la mort remontait à plusieurs heures. C'est le nommé Pierre Lecoq, il était âgé de 58 ans. Celui qui a survécu à cet accident se nomme Constant Boisset, il est né à Honfleur, et est âgé de 25 ans, son état ne donne actuellement aucune inquiétude.

M. Cavelier, n'a pas voulu que le corps de Lecoq soit porté à l'hospice, il l'a gardé chez lui, et s'est chargé de le faire inhumer. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1855   -   Nouvelles locales.   -   Avant-hier, vers onze heures du matin, la femme Lefebvre, dentellière, rue de la Boucherie, ayant besoin de s'absenter confia son enfant, âgé de 2 ans 9 mois, aux soins de la nommée Ernestine Anselme. Cette dernière ayant eu l'imprudence de laisser l'enfant seul les pieds sur une chaufferette, le feu prit à ses vêtements. Aux cris qu'il jeta, la femme et la fille Bonnel montèrent rapidement et parvinrent à sauver d'une mort certaine le petit malheureux, qui était déjà entouré par les flammes.

M. Martin, docteur-médecin fut appelé pour donner les premiers soins. Il constata une brûlure dans toute la longueur et la largeur de la cuisse droite, brûlure très grave, puisque les chairs étaient, dit-il, carbonisées. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1855   -   Nouvelles locales.   -   Mardi dernier, dans la matinée, le nommé Bunoult (Jean-Victor), âgé de 45 ans, est tombé accidentellement à l'eau, dans l'avant-port. Retiré presqu'immédiatement, il donnait encore signe de vie, mais il succomba bientôt, malgré les secours qui lui furent prodigués. (Source : Le journal de Honfleur)

Mars 1855   -   Découverte macabre.   -   Dimanche matin, on a trouvé, dans le vieux-bassin, le cadavre du nommé Bouteiller, marin, âgé de 41 ans. On suppose que, pendant la nuit, ce malheureux voulant se rendre à bord de son bateau, est tombé accidentellement à l'eau. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1855   -   Le 41e d’Infanterie de Ligne.   -   Vendredi, un détachement du 41e régiment d'infanterie de ligne, fort de 286 hommes, venant de Caen, se rendant au camp de Boulogne, est arrivé à Honfleur, d'où il est reparti le lendemain. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Avril 1855   -   Un naufrage.   -   Le sloop « Marie-Constance », de Honfleur, capitaine Percé, chargé de pierres pour le compte de M. Jobard, de Caen, dont nous avons annoncé le naufrage à l'entrée du port de Fécamp, est considéré comme perdu.

Ce bateau, qui ne jaugeait que 59 tonneaux, a été construit à Honfleur en 1845. La perte est d'environ 4 000 fr. pour le navire et de 500 fr. pour les effets appartenant tant au capitaine qu'aux hommes de l'équipage. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Avril 1855   -   Les chemins vicinaux.   -   Il importe de rappeler aux communes dont les chemins vicinaux sont mauvais, qu'en ce cas, tout voyageur, à pied, à cheval, avec voiture, peut emprunter passage sur les champs qui longent le chemin, et même les déclore pour y pénétrer. A la vérité, une indemnité est due aux propriétaires des champs ainsi foulés, mais elle l'est par la commune sur les territoires de laquelle est le mauvais chemin.

Cette dette lui est personnelle, elle ne peut se refuser à l'acquitter. Le taux de l'indemnité est réglé par le conseil de préfecture, il n'est donc pas inutile de l'apprendre aux communes dont les chemins sont en mauvais état. Outre le dédommagement à payer au propriétaire, la commune doit aussi indemniser le voyageur du préjudice que le chemin a pu lui causer, comme blessure à lui ou à son attelage, fracture de harnais ou de voiture. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1855   -   Des récompenses.   -   Le Moniteur publie la liste des personnes auxquelles M. le ministre, de la marine a, par décision du 27 avril dernier, décerné des récompenses honorifiques pour faits de sauvetage. Dans cette nomenclature, nous remarquons les noms suivants :

Médailles de 2e classe, en argent : MM. D'Oeuvre (Dominique-Ernest), matelot de 5e classe, inscrit à Honfleur.

    Deshaies (Louis-Célestin), matelot de 2e classe, inscrit à Honfleur.

    Vasse (Jean-Pierre), matelot de 5e classe, inscrit à Honfleur.

    Durand (Amand-Benjamin), matelot de 5e classe, inscrit à Honfleur. Témoignages officiels de satisfaction : MM. Barbey (Pierre), syndic des gens de mer, à Trouville, chevalier de la Légion d'honneur.

    Chevalier (Joseph-Michel-Honoré), novice charpentier, inscrit à Honfleur.

    Desseaux (Etienne-Rémond), ancien marin, à Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)

Mai 1855   -   Incendie.   -   Jeudi dernier, vers 5 heures de l'après-midi, un incendie s'est déclaré sur un terrain en nature des bruyères, situé côte Vassale, et appartenant à MM. Delanney et Henry Lavaux.

Deux hectares environ d'herbes sèches, bruyères et joncs marins, ont été entièrement consumés. La perte est insignifiante, grâce à la promptitude des secours, car le feu se propageant avec une effrayante rapidité aurait promptement gagné les propriétés voisines et pu occasionner de grands désastres.

En l’absence de cause connue, on croit devoir attribuer cet accident à l’imprudence d’un fumeur qui aurait jeté, dans les herbes, auxquelles elle a communiqué le feu, l’allumette qui lui avait servi à allumer son tabac. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855  -  Naufrage.  -  Les demandes de la Chambre de Commerce d'Honfleur pour les travaux du port. Il n'y en a aucun qui ne soit davantage l'objet de la sollicitude du Gouvernement et du Département, sur les travaux des ports et de navigation.

Il est entré dans, le port d'Honfleur, du 30 juin 1852 au 30 juin 1855, 10 487 navires. Les constructeurs en ont livré sept d'une véritable supériorité.

 

Juin 1855   -   La cour de cassation.  -   La cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   Les bateaux à vapeur.  -   D'après le Journal du Havre, le service d'été qui devait être inauguré, dimanche dernier, par le vapeur neuf « l'Eclair », entre le Havre et Rouen, n'aura pas lieu. Ce bateau naviguera concurremment avec les autres steamers de la compagnie anonyme de bateaux à vapeur entre le Havre et Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   La cour Impériale.  -   La cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque, par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   La fête Dieu.  -   Les processions de la Fête-Dieu ont été favorisées, dimanche dernier, par un temps magnifique. Il y avait sur leur parcours de très jolis reposoirs. La procession de Sainte-Catherine était escortée par quelques membres de la compagnie de sapeurs-pompiers, la brigade de gendarmerie et un détachement des employés du service actif des douanes. Un autre détachement d'employés du même service accompagnait celle de St-Léonard.

Les élèves musiciens de notre collège, à la procession de Sainte-Catherine, et la musique de la douane à celle de Sainte Léonard, rehaussaient encore l’éclat et la majesté de cette imposante solennité. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   Un accident.  -  Un fâcheux accident est arrivé, mardi dernier, vers 9 heures du matin, à bord du passager le « Saint-Jean », en réparation dans le bassin de l'Est.

Les sieurs Friboul et Leroy, matelots de ce navire, étant occupés à travailler à la mâture, sont tombés, d'une assez grande hauteur, sur le pont, et se sont grièvement blessés. Ils ont été l'un et l'autre transportés à l'hospice, où tous les soins que réclamait leur position leur ont été prodigués. (Source : Le journal de Honfleur)

Juillet 1855   -   Une mise à l’eau.  -  Dimanche dernier, on procédait, aux chantiers de M. Voisard, à la mise à l'eau du brick de 180 tonneaux, le « Caracas », lorsqu'après avoir pris sa course, il s'est arrêté tout à coup, par accident, au moment où son étrave touchait déjà l'eau. L'opération fut suspendue.

Le lendemain matin, à la marée, le steamer l' « Eclair », au moyen d'une remorque frappée sur le navire, pût le remettre en route, et peu après le « Caracas » partait, à la remorque du même vapeur, pour le Havre où va s'effectuer son armement.

Ce joli brick, qui fait le plus grand honneur à M. Voisard, a été construit pour le compte de la maison F. Dumont et Leclerc. et est destiné à naviguer entre le Havre et Laguayra, sous le commandement du capitaine Onfray. (Source : Le journal de Honfleur)

Juillet 1855   -   Un accident.  -  Lundi dernier, la jetée de l'Ouest a été le théâtre d'un fâcheux accident. Le sieur Prentout était occupé au hallage d’un navire norvégien qui entrait dans le port. Il tenait le bout d'une amarre, capelée sur un pieu et destinée à arrêter le navire, lorsque, ne pouvant plus la retenir, il fut forcé de la lâcher. L'amarre, en décapelant, le frappa si malheureusement, qu'il eut un bras grièvement blessé et la cuisse cassée.

Le sieur Prentout fut transporté immédiatement à son domicile, où il reçut tous les secours et tous les soins que réclamait sa position. (Source : Le journal de Honfleur)

 Juin 1855   -   Un accident.  -  Dans la nuit de vendredi à samedi, le capitaine Bâche, commandant le navire norvégien « Iris », est tombé accidentellement à l'eau, dans le bassin de l'Est, et s'est noyé. (Source : Le journal de Honfleur)

Juin 1855   -   Le « Marquis-de-Turenne ».  -  On a reçu par le « Baltic », dit le Journal du Havre, la fâcheuse nouvelle de la perte du beau navire baleinier neuf le « Marquis-de-Turenne ». Ce bâtiment s'est perdu dans la nuit du 11 avril dernier, à 20 milles d'Honolulu, et l'on craignait, aux dernières dates, qu'il ne fût bientôt en pièces.

Les journaux américains annoncent toutefois, que personne heureusement n'a péri dans ce sinistre. D'Honolulu on apercevait les mâts du « Marquis-de-Turenne », et l'on distinguait qu'à l'endroit où il a coulé la mer n'était point agitée.

Le « Marquis-de-Turenne », du port de 1 000 tonneaux, construit à Honfleur pour compte de la Compagnie Baleinière, dirigée par MM. Guillot frères, avait été mis à l'eau le 10 décembre 1844, et armé au Havre. Il était parti de ce port, le 16 décembre dernier, pour sa première campagne. (Source : Le journal de Honfleur)

Juin 1855   -   La cour de cassation.  -   La cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   Juin 1855   -   La cour Impériale.  -   La cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque, par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Conseil d'Arrondissement.   -   Séance du 21 juillet 1855 : Port de Honfleur :

Le conseil persistant dans ses délibérations des années précédentes, demande que le crédit d'entretien du port de Honfleur, soit reporté à son ancien taux de 66 000 fr.

L'état actuel de ce port, dont l'entrée devient difficile, dangereuse même par suite des vases qui s'y amoncèlent, démontre combien était fondée la réclamation élevée par le conseil, dans sa précédente délibération, en faveur de cette augmentation de crédit, elle devient aujourd'hui indispensable à la prospérité, on pourrait même dire à l'existence de ce port si digne d'intérêt à tous égards, et qu’un chemin de fer va bientôt relier au centre de la France.

Aussi le conseil insiste-t-il avec force auprès de la justice éclairée du gouvernement pour que sa demande soit accueillie.

Le conseil sollicite également, conformément à ses précédentes délibérations, l'allocation de crédits suffisants pour continuer les travaux d'achèvement de ce port, approuvée par décision du 2 mars 1855, et dont quelques-uns sont de la nécessité la plus urgente. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Récompense.   -   Le Moniteur du 4 août enregistre une décision rendue, à la date du 26 décembre, par S.E. le Ministre de la marine et des colonies, qui accorde des récompenses honorifiques pour faits de sauvetage. Parmi les noms des personnes qui ont obtenu ces récompenses, nous remarquons :

Témoignages officiels de satisfaction. —  M. Godefroy (Jean[1]Baptiste), préposé des douanes à Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Conseil d'Arrondissement.   -   Séance du 21 juillet 1855 : Routes Impériales.

Les transports considérables qui se font en ce moment sur la route impériale n° 179, d'Alençon à Honfleur, pour la construction du chemin de fer de Paris à Caen, ont amené des dégradations profondes, qu'aggraveront encore les transports que va nécessiter la construction du chemin de fer de Lisieux à Pont-l’Évêque, le conseil demande donc qu'un crédit spécial soit alloué pour le rechargement de cette route.

C'est un dernier effort à faire pour cette route, qui verra son importance et sa circulation diminuer promptement, aussitôt après l'ouverture de la voie de fer qui doit relier Lisieux à Pont-l’Évêque et à Honfleur.

Le conseil sollicite également l'augmentation du crédit d'entretien affecté à la route. n°180, dans la portion comprise entre Honfleur et le département de l'Eure. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Nouvelles divers.  -   Par arrêté du 18 août dernier, M. le Préfet a autorisé les ingénieurs chargés des études du chemin de fer de Honfleur à Lisieux, et les agents placés sous leurs ordres à pénétrer dans les propriétés particulières, situées sur le parcours de ce chemin, pour planter des piquets, poser des mâts de signaux, lever des plans, tracer des courbes et des alignements, faire des nivellements, sonder le terrain et exécuter enfin toutes les opérations nécessaires à l'étude du projet.

Les propriétaires, locataires ou fermiers sont invités à permettre la libre entrée de leurs propriétés ou des propriétés qu'ils occupent, aux agents de la compagnie qui se présenteront munis d'un ordre de service et à leur donner toute facilité pour l'accomplissement de la mission qui leur est confiée.

S'il est commis des dommages, les indemnités auxquelles les propriétaires auront droit, seront réglées à l'amiable ou par le conseil de préfecture, conformément aux lois des 28 pluviôse, an VIII, et 16 septembre 1807. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Un incendie.  -   Lundi matin, on a trouvé, dans l’avant-port, le cadavre du nommé Delasalle Jules-Constant, journalier, âgé de 22 ans. Personne n'ayant eu connaissance de cet accident, on suppose qu'il sera tombé à l'eau la veille au soir. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -   Tribunal de Police Correctionnelle.  -  La jeune Martin (Eugénie-Victorine), née à Harfleur (Seine-Inférieure), demeurant à Honfleur, a comparu, mercredi dernier, devant le tribunal de police correctionnelle de pont-l’Évêque, sous la prévention de plusieurs vols commis au préjudice de divers habitants de notre ville.

Reconnue coupable, le tribunal a ordonné qu'elle serait conduite dans une maison de correction pour y être détenue jusqu'à sa 18e année. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1855   -   Une mort subite.  -   Mardi dernier, le sieur Dupont, charpentier de navires, était occupé à travailler dans les chantiers, de M. Lefoulon, constructeur, lorsqu'il est tombé tout à coup frappé de mort subite.

Ce malheureux, âgé de 46 ans, est, dit-on, des environs de Cherbourg et père de quatre enfants. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1855   -   Récompense pour sauvetage.  -  Dans la liste des récompenses honorifiques, pour faits de sauvetage, décernées par décision de S.-E. le Ministre de la marine et des colonies, en date du 30 novembre dernier, publiée par le Moniteur, nous remarquons les noms de MM. Troude, Jean-Pascal, matelot de 1re classe, inscrit à Honfleur, et Basset, Gustave-Hippolyte, préposé des douanes à Honfleur, auxquels une médaille de 2me classe en argent, a été accordée. (Source : Le journal de Honfleur)

134     HONFLEUR.   -   Un Yacht dans les Jetées.  -  LL.

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