Janvier
1852 - Nouvelles de France.
- Un
convoi de 500 forçats libérés vient d'être dirigé sur
Brest pour être immédiatement transporté à Cayenne, en exécution
du décret du 8 décembre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles de France.
- Par
décret du 31 décembre, le Président de la République a déridé
que l’aigle français serait rétablie sur les drapeaux de l'armée,
ainsi que sur les croix de la Légion d'Honneur. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Instruction publique.
- L'espoir
que l'on avait conçu de voir enfin réalisé le vœu formé il y a
prés de 70 ans (en 1784) que l'école gratuite d'instruction primaire
serait confiée aux frères des écoles chrétiennes, n’est pas
encore accompli. Cela tient, dit-on, à la situation financière. Il a
cependant été destiné à cet établissement une maison acquise et
que l'on a commencé à approprier à une telle destination. (Source : Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles locales.
- Un
arrêté de M. le Préfet du Calvados, en date du 7 janvier, porte :
Art.
1er que toutes inscriptions apposées en 1848 sur les
édifices publics, seront immédiatement enlevées.
Art.
2. Qu'il sera procédé sur le champ, à l'enlèvement des arbres,
dits de la Liberté, plantés à la même époque, et à la
distribution des débris entre les indigents de la commune, excepté
ceux qu'on signalerait comme contribuant à l'embellissement d'une
place et d'une promenade.
Art.
3. Qu'aucun signe dit égalitaire, triangle ou autre, et port affecté
de couleur rouge ne sont tolérés.
Cet
arrêté a été exécuté à Caen lundi entre 2 et 3 heures du matin,
et ici le même jour, dans l'après midi. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles locales.
- On
avait dit que le chapeau actuel des gendarmes à cheval devait être
remplacé par un casque semblable à celui de la garde républicaine,
Le Moniteur de l'Armée a démenti cette nouvelle. On parle d'un
nouvel uniforme qui serait prochainement adopté pour les soldats de
notre armée. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Janvier
1852 - Nouvelles locales.
- La
barque de pêche la « Jeune Victorine » de Honfleur,
maître Beaudry, a été rencontrée à la mer par une barque de
pêche de Dieppe n° 34 qui l’a chargé de faire savoir à Honfleur
que, dans un coup de mer, elle avait eu un de ses hommes enlevé,
Michel Duval de Trouville, et que, par la rupture, de la baume, un
autre de ses hommes a été dangereusement blessé Me .
Beaudry est entré à Honfleur Jeudi. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1852 - Nouvelles locales.
- L'administration
municipale va faire reprendre quelques travaux utiles, le puits
commencé dans la rue Bourdet au coin de la rue aux Chats
; le pavage de la rue des Lingots, le remplacement en pierres de
taille des marches totalement usées d'une des ruelles en escalier qui
font communiquer la rue de l'Homme-de-Bois à la rue Haute.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Février
1852 - Médaille d’honneur.
- Nous
disions dimanche dernier que nous ignorions pour quels faits le sieur
Allaire, charpentier de navires, venait de recevoir une médaille
d'honneur de 1er classe en argent, le Moniteur nous apprend
que c'est pour avoir en 1835, 1838, 1843, et 19 juin 1851, sauvé la
vie à différentes personnes en danger de se noyer, faits à raison
desquels ce courageux citoyen n'a voulu recevoir aucune récompense
pécuniaire. Cette mention nous a mis sur la voie.
Le
sieur Allaire, charpentier de navires, avait reçu cette médaille du
ministre de la marine le 22 juillet 1851, nous l'avons nous même
annoncé le 14 septembre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1852 - Triste découverte.
- Jeudi
matin, le cadavre d'un individu que l’on avait vu chanter dans nos
rues, la veille, fut trouvé dans ce qui reste des anciens fossés. On
crut, assez généralement d'abord, à un suicide, que l’on
s'expliquait par un acte de désespoir, suite de l'état de dénuement
dans lequel on pouvait le supposer. Mais une blessure assez grave à
la tête, la découverte d'une partie de ses effets, à 2 kilomètres
de la ville, l'autopsie du cadavre, vinrent donner la triste certitude
qu'un crime avait été commis et que cet homme était victime d'un
assassinat.
Un
individu que l'on avait vu avec lui et que l'on suppose être l'auteur
de ce meurtre, a disparu depuis. Espérons qu'il n'échappera, pas aux
démarches actives de la justice. II est très probable qu'il n'aura
commis ce crime que pour s'emparer des papiers de sa victime.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Février
1852 - Un incendie.
- Samedi
31 janvier, un commencement d'incendie s'est manifesté dans la rue
des Buttes au domicile de Mme Veuve
Auber. Fort heureusement le feu fut éteint presque aussitôt,
et les secours que venait apporter une foule nombreuse attirée par
les cris au feu et le bruit du tambour ne furent point nécessaires.
Les dégâts, consistant dans la destruction et la détérioration de
quelques meubles, sont évalués à environ 200 fr. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Février
1852 - Un sauvetage.
- Un
des jours de cette semaine, le vapeur le « Castor »,
arrivant du Havre, lorsque le flot venait a peine de commencer à
Honfleur, heurta un bateau chargé de sable qui n'avait encore pu
flotter, et levait l'ancre pour se déplacer dès qu'il l'aurait pu.
Le bateau coula aussitôt et l'homme qui s'y trouvait fut jeté à la
mer.
Ne
sachant pas nager, il se fût noyé, ou eût passé sous les roues du
vapeur, s'il n'eût à temps saisi une corde qui lui fut envoyée et
au moyen de laquelle il fut hissé à bord du « Castor ».
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Février
1852 - Les décrets.
- Plusieurs
décrets ont fixé le costume des grands corps de l'état et des
fonctionnaires de l'ordre administratif. Celui des maires et adjoints
l'est ainsi qu'il suit :
Maires.
— Grande tenue. — Habit bleu, broderies en argent, branche
d'olivier, au collet, parements, écusson, baguette au bord de
l'habit. — Petite tenue -— Même broderie au collet et aux
paiements.
Adjoints.
— Grande tenue. — Coins brodés au collet, parements, taille et
baguette —
Petite tenue. — Coins
au collet et parements. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1852 - Naufrage. -
Le sloop,
« Léonie-Clémentine », de Honfleur, capitaine Duchemin,
s'est perdu entre Gravelines et Grinez. Personne n’a péri.
(Source : Le
Journal de Honfleur)
Février
1852 - Incendie. -
Dans la nuit
de samedi à dimanche, un incendie s'est manifesté au domicile de Mme
Lecarpentier. Grâce à la présence d'esprit de cette dame, qui la
première s'est aperçue que le feu était chez elle. Grâce à la
promptitude et à l'efficacité des secours, qui, dans cette
circonstance comme toujours, furent portés avec le plus louable
empressement, cet incendie n'a eu que des suites peu graves, en égard
aux dommages qui pouvaient en résulter.
(Source : Le
Journal de Honfleur)
Mars
1852 - Cavalcade de la Mi-carême au bénéfice des pauvres.
- On
nous prie d’annoncer que plusieurs jeunes gens de Honfleur
organisent, pour la Mi-carême, une grande cavaIcade au profit des
pauvres.
Ceux
de nos concitoyens qui voudraient y prendre part sont priés de se
réunir aujourd'hui à deux heures après midi au Caf de France.
Nous
souhaitons une heureuse issue au projet formé par la jeunesse
honfleuraise, d'autant plus qu'il offre le double attrait du plaisir
et de la bienfaisance.
Malgré
la détermination trop tardive prise à ce sujet, on fait appel aux
jeunes gens de Honfleur, et l'on espère qu'ils s'associeront en grand
nombre à cette bonne œuvre.
Mars
1852 - Nouvelles locales.
- Le
fermier d'une propriété, bornée par le rivage de la mer, située
route Saint-Clair, a trouvé un enfant nouveau né qui avait été
enfoui dans le sable sur le plage, à environ 60 centimètres de
profondeur, et que les chiens de la ferme avaient découvert.
Sur
sa déclaration, la police s'est transportée sur les lieux, et fait
procéder à l'autopsie après laquelle il a été reconnu que cet
enfant était né viable et avait séjourné en cet endroit, une
quinzaine de jours. La justice informe. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mars
1852 - Nouvelles normandes.
- L'administration
vient, dit on, de faire remettre à l'élude le projet déjà
élaboré qui a pour objet le dessèchement de la baie du Mont
Saint-Michel (Manche). Il serait question d'employer aux travaux de
dessèchement une grande partie des condamnés renfermés dans la
prison. Le résultat de cette opération donnerait
à l'état une superficie considérable de terrains conquis sur la
mer. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Avril
1852 - Nouvelles maritimes.
- La longue série
de vents d'Est que nous venons d'éprouver avait retenu un grand
nombre de navires à l'ouvert de la Manche.
Aussitôt
qu'ils ont changé d’aire, la rade du Havre s'est couverte des
bâtiments destinés pour ce port et celui de Rouen. Dès mardi,
beaucoup de ceux-ci et deux pour Honfleur sont entrés en notre port,
le remorquage est toujours nombreux. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Avril
1852 - Nouvelles maritimes.
- Le steamer
anglais, le « Collier » a fait son premier voyage, comme
il avait été annoncé, il a amené 5 passagers et apporté 40
tonneaux de sucre. Il a emporté, en opérant son retour, 24 tonneaux
huile de colza et 12 tonneaux de plâtre.
Espérons,
que cette navigation qui ouvre une communication directe entre Londres
et Honfleur, et est destinée à procurer à toute notre contrée de
grands avantages, obtiendra une réussite complète et que, bientôt
un voyage mensuel sera insuffisant. On prépare déjà le chargement
de retour pour le prochain voyage qui aura lieu le 29 avril et sera
complète pour cette époque. On compte y embarquer plusieurs chevaux.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Avril
1852 - Nouvelles locales.
- Nous avons
entretenu nos lecteurs du drainage, c'est-à-dire du moyen employé
pour débarrasser les terres cultivables de l'excès d'eau qui se
répand sur leur superficie, excès d'autant plus dangereux que le
sous-sol est moins perméable. Ce moyen facile et d'un emploi peu
coûteux a pour résultat de rendre plus productives les terres ainsi
mises à l'abri d'une trop grande humidité.
Il
en est un assez grand nombre dans noire contré pour attirer
i'attention des cultivateurs, la société d'agriculture de Pont-l’Évêque
a donné, déjà sur ce sujet des instructions que l'on fera bien de
consulter. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Avril
1852 -
Nouvelles maritimes.
- Suivant le
journal le Pays du Caux, la pêche du maquereau sera favorable cette
année, à en juger par les premiers arrivages.
Un
bateau entré à St-Valéry, y a apporté 45 000 maquereaux salés, de
belle qualité, vendus à raison de 26 fr. le cent.
A
Fécamp plusieurs bateaux sont aussi revenus avec leur entier
chargement.
On
a pu juger ici de la qualité par le chargement apporté sur le houry
« Eugénie » entré le 2 avril.
Il
est bien à regretter que le commerce de salaisons en hareng,
maquereaux et surtout en morues qui a été si productif autrefois au
port de Honfleur ait été presque abandonné, que les maisons qui s'y
livraient et faisaient de grands bénéfices auxquels participait une
notable partie de la population, se soient éteintes sans avoir de
successeurs et qu'il ne se fonde aucune maison nouvelle pour les
remplacer. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Avril
1852 -
Nouvelles maritimes.
- Un sloop de 15 tonneaux construit par M. Mathière, a été
mis à l'eau jeudi dernier. Nous en sommes à citer de petits navires
! (Source : Le
Journal de Honfleur)
Avril
1852 -
Nouvelles locales.
- Notre ville
vient d'être encore une fois le théâtre d'un de ces accidents que
nous voyons malheureusement s'y renouveler trop souvent :
Jeudi
dernier, vers 3 heures d'après-midi un homme âgé de 43 ans, après
avoir dîné avec sa femme, est monté à sa chambre et s'est brûlé
la cervelle.
On
ignore assez généralement les causes de ce suicide que la rumeur
publique attribue à des circonstances plus ou moins vraisemblables et
diversement commentées. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Avril
1852 -
Nouvelles locales.
- Jeudi
dernier, vers 9 heures 1/2 du soir, un accident qui pouvait avoir les
suites les plus funestes, et qui, par un hasard providentiel, n'a eu
aucune conséquence grave, est arrivé sur le quai des Fossés :
M.
Davy-Quentin rentrait de voyage, lorsqu'après avoir déposé ses
bagages à son domicile, il conduisit son cabriolet à son magasin,
situé rue des Fossés. La porte de ce magasin s'ouvrant
intérieurement, il était conséquemment forcé d’abandonner son
cabriolet, pendant quelques instants, et en avait confié, pendant ce
temps, comme il en avait l’habitude,
la garde à sa domestique.
Cette
porte, assez difficile à ouvrir, cause ordinairement un bruit qui,
cette fois, épouvanta la jument, et, au moment où M. Quentin, était
parvenu à l'ouvrir, il aperçut l'animal qui se cabrait, il
s'élança pour aider a le contenir, mais au même moment les roues
avaient rencontré le vide, et il vit disparaître, dans les fosses,
cabriolet, jument et domestique. La jeune fille entr.tuée si
malheureusement, était tombée entre le garde crotte du cabriolet et
au milieu des pieds de la jument, dont les moindres mouvements l'aurai
broyée, M. Quentin se jeta aussitôt à son secours, mais étant
seul, ne pouvant abandonner la jument qu'il contenait, sans exposer la
jeune fille à une mort inévitable, il appela plusieurs fois au
secours d'une voix forte, et, quoiqu'il ne fût que 10 heures, que la
plupart des maisons voisines fussent éclairées, que le douanier de
quart ne fût pas éloigné de plus d'une cinquantaine de pas personne
vînt. Alors, appelant à son aide toute son énergie, brisa les
équipages et parvint, à force de prudence, à dégager sa
domestique. Il eût l'heureuse idée de l'envoyer chercher des secours
au poste de la douane, M le lieutenant principal s'empressa d'accourir
avec, une douzaine de préposés, et avec le zèle le plus louable,
ces braves eurent bientôt sauvé la jument et hissé le cabriolet à
terre, opération d'autant plus difficile qu'il était complément
rempli d'eau. Si le malheur eût voulu qu'il se fût trouvé quelques
personnes dedans au moment de la chute, elles auraient été
infailliblement noyées.
Il
est vraiment prodigieux qu'il n'arrive pas plus d'accidents en cet
endroit, très étroit, très fréquenté par les voitures,
conséquemment très dangereux et que rien ne préserve, Un simple
garde-fous en bois serait suffisant pour empêcher tout
événement.(Source : Le
Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Aux termes d'une
instruction préfectorale signalant les abus en matière de gîtes
d'étapes, désormais tout logement affecté aux troupes de passage
sera désigné par un arrêté municipal, après la visite d'une
commission. Chaque militaire devra avoir un lit séparé et des draps
n'ayant point servi.
Les
villes sont invitées à organiser des casernes de passage pour
débarrasser les habitants de la charge du logement militaire.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Au moment où
commencent les mouvements de troupes, nous rappellerons l'observation
que nous avons eu déjà l'occasion de présenter, sur la convenance
qu'il y aurait de modifier la route d'étape entre Pont-Audemer et
Pont-l’Évêque, en faisant suivre celle récemment exécutée d'une
de ces villes à l'autre au lieu de faire parcourir les deux autres
côtés du triangle qu'elles forment avec Honfleur.
Ce
serait diminuer la fatigue des militaires voyageant soit en troupe
soit isolément, comme aussi débarrasser les habitants de Honfleur
d'un impôt qui devient lourd, et n'est motivé que par l'ancienne
habitude. Tant qu'il n'y a point eu de communication entre les deux
chefs-lieux d'arrondissement, c'était une nécessité, mais depuis
qu'une belle route départementale a été construite, il n'y a pas de
raison pour ne la point suivre, comme il n'y en a aucune pour allonger
d'une étape la distance à parcourir, sur la route de Pont-Audemer à
Caen et réciproquement, lorsqu'on peut décharger une ville sans que
ce soit aux dépens d'une autre.
(Source : Le
Journal de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles divers.
- Cette semaine encore les journaux du département, et quelques
uns de ceux des départements voisins, sont remplis du récit de
nombreux incendies qui se propagent d'une manière effrayante. On
assure que l'administration préfectorale, dans sa haute sollicitude
pour les interdis de notre département, va publier des dispositions
énergiques, de nature a rassurer nos contrées ravagées, depuis
quelques temps, par des sinistres multipliés. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Le gouvernement
vient d’instituer une commission chargée d'étudier.
l'établissement de bibliothèques communales. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Les engagements
volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie
de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe
de 1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel
avant l'ouverture des opérations des conseils de révision.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- M. le Préfet
vient de publier des instructions sur le costume des fonctionnaires
dans les cérémonies ou opérations publiques et les réceptions
officielles. Il parait que l'administration s'occupe de déterminer un
uniforme pour les conducteurs et piqueurs des ponts-et-chausées,
agents-voyers, cantonniers et gardes, afin de constater
leur caractère dans l'exercice de leurs fonctions. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles divers.
- Nous n'osions
espérer que le voyage de M. le Préfet du département, dont nous
avons parlé dimanche dernier, eût pour but de prendre connaissance
des travaux de notre port. Ce que rapportent nos confrères donne à
penser M. le Préfet a entrepris cette tournée pour s'assurer de la
situation des divers ports du Calvados, afin d'attribuer à chacun une
juste et convenable répartition des ressource pécuniaires qu'il
devra solliciter du Gouvernement.
En
partant d'ici, il s'est rendu à Trouville, Dives, Sallenelles, et
reprenant la côte à la gauche de l'Orne, il est allé a Courseulles,
Port-en Bessin, etc...
Ce
premier voyage est fait pour concilier à M le Préfet la
reconnaissance de ses administrés. Il le mettra à même d'appliquer
convenablement la disposition légale qui attribue spécialement à
l'entretien de chaque port le droit de navigation qui y est perçu, et
qui indique l’étendue de ses besoins par le nombre des navires qui
le fréquentent. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles maritimes.
- Les vents d'amont, qui n'ont cessé de régner depuis deux
mois, tenaient éloignés une foule de navires, que le changement de
vent qui s'est enfin opéré, a amenés dans nos ports. Ainsi à la
seule marée du 30, il en est entré à Honfleur, une vingtaine.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles maritimes.
- La barque
de pêche de Honfleur, le « Diligente », n° 176, patron
Lelièvre, a sauvé, en mer, l'équipage du lougre français « Anasie »»,
capitaine Lemeur, abordé en Manche par un trois-mâts américain et
l'a déposé à Cherbourg.
Ce
patron a déjà sauvé plusieurs bâtiments désemparés.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles Divers.
- Une loi
rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les
animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle
prononce.
Il
s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne
des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux,
charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré
de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux
qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle
d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle
aurait à proposer.
Celle-ci
a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait
d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur
de chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure
partie de leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à
donner l'exemple de bons traitements envers les animaux.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Les
conducteurs des malle-postes devront, à l'avenir, porter le costume
prescrit par les règlements : Casquette de drap bleu avec un petit
galon d'argent rabattant sur le côté, habit-veste bordé au collet
d'un galon d'argent, écusson attaché au côté gauche de l'habit,
pantalon drap gris de fer ou coutil, selon la saison.
Les
directions des postes ont reçu l'ordre que les conducteurs aient à
se conformer à cette prescription, à dater du 10 mai. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles du port.
- Ainsi
qu'on a pu le remarquer, dans notre n° de dimanche dernier, à
l'article mouvement du port, les marées des 29 et 30 avril, ont
amené à l'entrée l'une 22 bâtiments, l'autre 25 en tout 47,
lorsqu'il est sorti le 29, 2 navires, le 30 18, en tout 20.
C'est-à-dire
un mouvement total de 24 bâtiments d'une, marée, de 43 de l'autre.
Dans ce nombre, on comptait 1 trois-mâts, 12 bricks, 12
chasse-marées, 5 grandes goélettes.
Cette
affluence a été occasionnée par le changement des vents, qui,
après s'être obstinément maintenus à l'amont pendant plus de six
semaines, étaient enfin passés, a l'aval, pendant deux jours et
avaient permis d'entrer en Seine à un grand nombre de navires venant
des ports de l'Océan et retenus à l'entrée de la Manche.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Le
« Pilote du Calvados », en annonçant, comme nous l'avons
fait pour ce qui concerne Honfleur, l'ouverture de la cueillette des
moules, fait remarquer que plusieurs personnes qui en ont mangé se
sont trouvées indisposées. Il ajoute qu'il serait bon d'attendre que
les chaleurs fussent venues, avant d'admettre la consommation de ce
coquillage qui n'atteint tout son développement et sa saveur que dans
les mois les plus chauds de l'année.
Notre
marché a vu des moules depuis le premier mai et nous n'avons pas
entendu dire qu'elles aient eu aucun inconvénient sur la santé. Mais
ce que nous savons c'est que si la coquille a acquis les dimensions
prescrites, il s'en faut que le poisson qui y est contenu soit au
degré de développement convenable, il est maigre et peu nourrissant.
Nous pensons que si l'autorité maritime ne croit pas pouvoir
suspendre cette pêche, les pécheurs dans leur propre intérêt
devraient s'en abstenir, jusqu'à ce que la chaleur ait amélioré la
moule. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles maritimes.
- Le joli
steamer, le « Chamois », vient de remplacer, dans le
service du Havre à Honfleur et réciproquement, le
« Castor », qui, après avoir subi quelques réparations,
reprendra probablement son service d'été entre le Havre et
Trouville.
Le
« Chamois » doit continuer, cette navigation
régulièrement et concurremment
avec les autres bateaux qui ont desservi cette ligne exclusivement
pendant fort longtemps. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles Divers.
- Une loi
rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les
animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle
prononce.
Il
s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne
des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux,
charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré
de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux
qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle
d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle
aurait à proposer.
Celle-ci
a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait
d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur
de chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure
partie de leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à
donner l'exemple de bons traitements envers les animaux.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- On ne saurait
prendre trop d'attention à l'égard des allumettes chimiques, qu'on
laisse, avec trop de négligence, à la disposition des enfants. On a
vu souvent quelles ont été les malheureuses conséquences.
La
composition qui leur donne la propriété de s'enflammer au plus
léger frottement contient des ingrédients d'une grande puissance
toxique. Un ouvrier portefaix de Marseille est mort dernièrement, dit
le Courrier de cette ville, pour, avoir bu un verre de vin dans lequel
on avait fait dissoudre une petite quantité de cette composition, il
était empoisonné. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 -
Le courage d’un gendarme.
-
Le gendarme Besanceney de la brigade d'Honfleur, donné, samedi
dernier, une preuve de dévouement et de courage qui méritent d'être
signalés, en arrêtant, au péril de sa vie, un attelage qui avait
pris l'épouvante et était à la veille de se précipiter dans la
mer, à quelques mètres de la jetée, à Honfleur. Il n'y avait
personne dans la voiture, et Besanceney en a été quitte pour
quelques contusions. Il n'a point accepté, une récompense qui lui
était offerte par le propriétaire de la voiture.
Les
chevaux, par une imprudence dont on voit de trop fréquents exemples,
avaient été abandonnés à eux-mêmes pendant que le cocher
descendait des bagages, et ils avaient ris la fuite à la vue d'un
objet qui les avait effrayés. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1852 -
Les cinq départements normand.
-
Nous empruntons au tableau général de la population de la
France ce qui concerne les cinq départements normands :
La
Seine-Inférieure, 761 communes, 762 039 habitants ; accroissement, 4
043.
L'Eure,
704 communes , 415 777 habitants ; diminution, 7 470.
Le
Calvados, 790 communes, 491 210 habitants ; diminution, 7 175.
L'Orne
, 511 communes, 439 884 habitants ; diminution, 2 323.
La
Manche, 643 communes, 600 882 habitants ; diminution, 3 142.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1852 - Nouvelles divers.
- Malgré
l'incertitude du temps, les fêtes de la Pentecôte avaient amené à
la côte de Grâce, dimanche et lundi, une foule considérable,
quoique moindre cependant que si le temps eût été plus
propice.
Dimanche
notamment, plus favorisé et préférablement choisi par les habitants
de l'autre rive de la Seine, les bateaux à vapeur, venus du Havre au
nombre de cinq, ont effectué une vingtaine de voyages, et nous ont
apporté de nombreux promeneurs, que l'on peut évaluer à 5 ou 6
mille. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1852 -
Nouvelles divers.
- Il en est
de la pêche de la morue à Honfleur comme de celle du hareng et du
maquereau. Pour avoir voulu trop entreprendre il y a 10 ou 12 ans, on
a perdu, et depuis on a marché sans cesse vers un anéantissement
entier.
Ne
perdons pas courage cependant et espérons une reprise qui aura
d'autant plus de succès qu'elle sera faite avec prudence. Pour
soutenir cette espérance, nous donnons des nouvelles de St-Pierre et
Miquelon du 15 mai : une goélette a été vue prenant 1 200 morues
par jour et en ayant déjà 6 000 à bord. Les navires de Granville le
« Castor » et le « Jeune-Hyppolite »
ont été rencontrés ayant à bord 15 000 morues et en péchant 12 à
1 500 par jour.
—
On lit dans le Journal de Calais du 10 juin. Il y a bien des années
que la pêche du maquereau n'a été aussi abondante qu'en la saison
actuelle. Les bateaux rentrent chaque marée avec chargement complet,
et malgré les énormes expéditions qui se font sur Paris par le
chemin de fer, il en reste en ville pour la consommation locale des
quantités telles que le poisson se vend à vil prix.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Juin
1852 - Nouvelles divers.
- La pluie
qui a tombé, par grains, toute la journée de dimanche dernier, a
singulièrement contrarié notre population. Le temps qui avait paru
devoir se soutenir avait fait entreprendre, dès trois heures du matin
plusieurs reposoirs.
Les
processions ne purent sortir le matin, on espérait qu'elles le
pourraient le soir. Celle de Ste-Catherine, obligée de rentrer après
quelques pas, entreprit une nouvelle sortie et vint donner la
bénédiction au reposoir de la place de l'Obélisque, mais M. le
Curé, malgré sa bonne volonté, ne put rester longtemps dehors, et
la pluie qui vint à tomber le força de rentrer précipitamment à
l'église.
Celle
de l'autre paroisse fut absolument empêchée, Ainsi les préparatifs
faits dans l'une et l'autre ont été perdus. On cite entre autres un
reposoir sur la place de l'Hôpital, un autre dans la rue Haute et
ceux conservés du dimanche précédent sur les places de la
Grande-Fontaine et de l'Obélisque. Dans l'autre quartier, trois
reposoirs dans la rue St-Léonard et un sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
On
avait remarqué sur un des trois que nous venons d'indiquer le devant
d'autel dans le centre duquel était un Agnus Dei dont la toison, en
corne râpée, semblait toute naturelle, et avait exigé un long,
patient et minutieux travail.
On
regrette que tant de soins, tant de temps employés à ces édifices
momentanés aient été perdus. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1852 - Nouvelles divers.
- Lundi
dernier, sur les onze heures du matin, une goélette de 130 tonneaux a
été mise à l'eau du chantier de M. Voisard. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1852 - Nouvelles divers.
- Le mois de
février, le plus court des douze qui compose l'année, a eu cinq
dimanches en 1852.
Le
mois de juillet aura deux pleines lunes le 1er et le 31.
Cette
circonstance ne s'était pas rencontrée depuis 1778. Il y eut alors
dans ce même mois deux pleines lunes le 1er et le 30.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles divers.
- Les six
premiers mois de cette année ont présenté de bien grandes
variations atmosphériques. Delà des inquiétudes sur les résultats
de la récolte des céréales.
Le
Midi et l'Est de la France ont été assez maltraités par des pluies
continuelles et abondantes. Les parties riveraines du Rhône, de la
Loire, de l'Allier, de la Saône, et de beaucoup d'autres ont été
couvertes par les eaux. Cependant le mal n'a pas été ce qu'on eût
pu craindre, et pour peu que le beau temps et la chaleur reviennent,
on n'aura que peu de regrets à former.
La
halle de Paris n'a éprouvé dans la dernière quinzaine que 1 fr. 50
à 2 fr. de hausse par hectolitre de blé, et il y a lieu de croire
que cela ne durera pas. La farine n'a même pas suivi ce mouvement.
Les autres grains ont éprouvé un mouvement moindre. Du reste les
marchés étrangers sont à peu près dans la même position que le
nôtre, les pluies ayant été générales en Europe, nulle part on ne
remarque de ces grandes opérations qui dénotent des craintes
sérieuses.
Quant
à notre contrée, malgré la continuité d'un temps peu ordinaire en
cette saison, nos halles n'ont pas été moins approvisionnées, ni
les prix plus élevés que d'usage. Aussi devons nous être moins
accessibles qu'ailleurs à des craintes que rien n'autorise et que le
retour d'un temps sec et chaud fera disparaître entièrement, il le
faut espérer.
Ce
qui aura lieu, c'est que la récolte se fera un peu plus tard et qu'il
faudra laisser passer quelques semaines avant de la commencer, mais
alors on devra profiter du moment favorable et ne pas se laisser
arriérer, comme il n'arrive que trop souvent de la part de beaucoup
de cultivateurs. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles divers.
- Une somme
de 400 000 fr. est portée au budget de 1853 pour la continuation du
canal de Caen à la mer, qui a déjà absorbé de si fortes sommes et
en absorbera de bien fortes encore avant d'être en état de rendre
les services que l'on en attend.
Nous
n'avons pas encore entendu dire quelle serait la part de Honfleur dans
le fonds attribué aux travaux des ports. Nous ferons remarquer que
ceux du nôtre seraient depuis longtemps terminés si la loi qui les a
autorisés avait reçu son exécution, qu'il est instant qu'il le
soient. Notre position à l'extrémité du département du Calvados
n'a jusqu'ici attiré que faiblement l'attention du chef lieu. Le soin
avec lequel le nouveau Préfet a visité, par deux fois, notre port
nous donne quelque espérance pour l'année prochaine.
Un
port à l'entrée de la Seine, qui reçoit des navires de 600 tonneaux
qui en attend cette année plusieurs autres du même tonnage, ne sera
certainement pas oublié, et l'on s'occupera bientôt à compléter ce
qui a été si heureusement commencé, ainsi et pour ne citer que ce
qui frappe davantage, le prolongement de la jetée de l'Ouest, suivant
le projet de M. Tostain, un pont praticable aux voitures sur l'écluse
du bassin de la République, une communication entre la partie Est de
ce bassin et la route départementale qui conduit à Pont-Audemer et
à Rouen, semblent les premiers travaux à entreprendre.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles divers.
- Un
arrêté du Conseil-Municipal soumis à l'homologation de M. le
Préfet change le nom de plusieurs rues et places, comme il suit : La
rue des Logettes devient rue PRÉMORD,
La
rue Haute devient rue MOTARD.
Le
quai de la Planchette devient quai BEAULIEU.
La
place de la Grande-Fontaine devient place HAMELIN. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles de France.
- Il
résulte d'un compte rendu par le ministre de la guerre sur la
situation de l'armée, en 1850, que le nombre d'hommes présents sous
les drapeaux a été en moyenne de 416 691. Ce qui expose une
différence de 34 149 moins qu'en 1849.
Sur
ce nombre d'hommes composant l'effectif, le nombre de ceux qui ont
profité de l'instruction réglementaire est pour les cours du 1er
degré de : 56 862 et pour les cours du 2e degré
de : 22,799. Total : 79 661. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1852 - Nouvelles divers.
- La chaleur
est devenue excessive depuis dimanche dernier, et paraît l'être
d'autant plus qu'elle a été subite. Il en est déjà résulté
quelques graves accidents sur plusieurs personnes travaillant aux
champs et généralement en plein air.
Il
serait utile de suspendre ces travaux de 11 heures du matin à 2 h.
après midi. On a cité des chevaux asphyxiés dans la route qu'ils
parcouraient de Bayeux à Caen, et plusieurs qui à la foire de
Formigny, ont aussi succombé à l'ardeur de la température.
Il
est essentiel d'exécuter avec ponctualité les arrêtés de police
pour l'arrosage dans les rues, quais, places et marchés. Il faut
tâcher d'entretenir le pavé humide par le jet d'eau de pluie ou de
fontaine en évitant soigneusement d'y répandre des eaux grasses ou
corrompues.
La
chaleur porte beaucoup de personnes à se baigner. Nous avons déjà
signalé des accidents, qui en ont été la suite. Ce qu'il faut
éviter surtout c'est de se mettre à l'eau aussitôt après avoir
mangé, il faut laisser achever la digestion.
Plusieurs
administrations municipales ont renouvelé la défense de laisser
vaguer les chiens, de les laisser sortir sans être musclés et tenus
en laisse. Les cas d'hydrophobie se multiplient. On cite nombre de
personnes mordues par des chiens enragés et qui ont succombé au
milieu d'horribles souffrances. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1852 - Le temps qu’il fait.
- On s'est
étonné de la chaleur extraordinaire éprouvée la semaine
précédente à celle qui finit, et que l'on dit être plus que
tropicale, ce qui est vrai, en ce sens, qu'entre les tropiques, il
règne constamment, pendant le jour, une douce brise qui raffermit
l'air, et tempère la chaleur, ce que nous n'avions pas. Cependant on
a vu souvent le thermomètre arriver à un degré plus élevé que
celui qu'il a récemment atteint, mais aussi il y avait moins de
continuité, quelque peu de vent dans la journée.
Quels
que soient les chiffres indiqués par divers observateur, applicables
aux points où se trouvait l'instrument dont ils se servaient, voici
ceux relevés à l'observatoire.
Le
4 juillet, le thermomètre marquait 29 degrés et demi ; le 5 et le 6,
31° et 32° ; le 7 et le 8, 27 degrés, le 9, 30° ; le 10, 33° ; le
11, 31° ; le 13, 33°,8 ; le 14, 33° 9 ; le 15, 34°. Depuis il y a
eu abaissement et nous sommes à peu près revenus à la température
habituelle de la saison.
Nous
disions qu'il est souvent arrivé en France ou, pour préciser, à
Paris, de voir monter le thermomètre à un chiffre plus élevé.
En
effet, le 5 juillet 1846, il marquait 36° 5, mais le 6, il était
redescendu à 23°. Le 17 juillet suivant, son maximum était 35° 1,
mais la veille il était à 29° et le lendemain à 27°. — C'est la
continuité de la chaleur qui l'a rendue aussi insupportable.
La
plus forte chaleur observée à Paris se rapporte au 8 juillet 1793
où elle était de 38° 4. Le 4 août suivant, elle était encore de
37° 3.
En
moyenne, le 19 juillet est le jour où, en France, le thermomètre
atteint sa plus grande élévation.
Depuis
le 15 juillet, il y a eu lieu d'observer en beaucoup d'endroits de
forts orages dont plusieurs ont produit des dégâts assez
considérables. Ainsi à St-Brieuc, le tonnerre a tombé sur la
cathédrale, et y a fait des dommages. Ainsi à Cherbourg, sur le
yacht le « Patriote », ci-devant le Comte-d'Eu, où il y
en a également eu de remarquables. Dans plusieurs campagnes, des
congestions cérébrales, quelques cas d'apoplexie ont coûté la vie
à plusieurs personnes. On a cité à Bayeux, à Formigny, à Paris
des chevaux étouffés par la chaleur.
Dans
de semblables circonstances, on est assez porté à se rafraîchir par
des boissons froides, mais il ne faut pas oublier que prises sans
précautions, lorsque l'estomac est vide d'aliments et le corps
échauffé par l'exercice et l'action du soleil, elles peuvent avoir
pour conséquence, les symptômes les plus graves, la mort même.
Les
boissons chaudes moins agréables au premier moment, amènent plus
rapidement et plus complètement un sentiment de bien être et de
fraîcheur, elles excitent, il est vrai, une transpiration assez
abondante mais plus durable. Ce qui serait mieux serait de ne point
boire pendant ces chaleurs si intenses, à l'exemple des habitants des
pays intertropicaux.
Nota :
Cet article est le sommaire de celui inséré au Moniteur du 18
juillet.
Nous
nous plaignons de ce que nous éprouvons, nous oublions ce que nous
avons éprouvé nous-même, et plus encore de ce que nos pères ont
subi avant nous. Il serait bon cependant de jeter un coup d’œil en
arrière, et pour ne pas remonter plus haut que le siècle dernier et
le commencement de celui-ci, il faudrait se rappeler quelques faits.
1718,
Le thermomètre de Réaumur marquait 36 degrés de chaleur, il ne plut
pas d'avril à octobre. Les rivières furent à sec, les récoltes
souffrirent considérablement.
1723,
24, 46 et 1788, Les chaleurs furent extrêmes. On ne doit pas avoir
oublié encore l'été de 1789, époque si remarquable.
1793,
Le thermomètre marquait 34 degrés à l'ombre.
1811,
Année de la comète, l'été fut aussi très chaud.
1818,
Les théâtres furent fermés pendant près d'un mois, le thermomètre
marquait 35 degrés.
1830,
Il marquait 36 degrés pendant les journées de juillet.
1835,
II marquait 34 degrés centigrades. La Seine était presque à sec à
Paris.
1842.
En août, il marquait 37 degrés. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
– Notre
port présente, en ce moment, l'aspect le plus animé. Le bassin de la
République est rempli de navires norvégiens chargés de bois, et qui
disent-ils, ne font que précéder beaucoup d'autres, on en a compté
jusqu'à quatorze en même temps.
Le
bassin du centre compte plusieurs anglais chargés de houille et des
navires français trois-mâts, bricks et goélettes, les uns apportant
divers chargements pour notre port, les autres, en relâche pour
Rouen, attendant le moment de la marée de syzygie.
Le
vieux bassin est aussi plein de caboteurs.
Nous
avons annoncé la mise à l'eau de deux navires, un trois-mâts qui a
été conduit immédiatement au Havre, qui doit être son port
d'attache, y a soutenu la bonne réputation des constructions
honfleuraises par l'élégance et la finesse de ses formes, une
goélette de 180 à 200 tonneaux, qui devra avoir une marche
supérieure, est aussi un fort joli bâtiment. Nous avions omis de
citer une barque de pêche, de 50 tonneaux, qui avait quitté, le 31
juillet, le chantier de M. Noël, et qui est destinée pour Trouville.
Deux
grands navires sont commencés, depuis un mois, aux chantiers de MM.
Voisnard et Lefoulon. Deux antres vont être entrepris, très
incessamment, par MM. Voisard et Cardon. On annonce aussi la
construction d'un chaland et de bâtiments d'une moindre capacité.
Pendant
les six premiers mois de 1852, le nombre des navires étrangers
entrés est égale celui de l'année entière de 1851.
Cette
situation est d'une haute importance. Puisse t’elle, et tout le fait
espérer, sinon prendre plus d'extension, au moins continuer d'être
la même pendant longtemps encore !...
D'un
autre côté, l'état de l'embouchure du fleuve, s'il ne s'améliore
pas d'une manière notable, ne devient pas pire, il s'en faut, et,
comme on l'a vu, dans plusieurs articles précédents, des navires
d'un fort tonnage ne craignent pas de s'y engager.
Il
n'en est malheureusement pas ainsi de Caen. Le cours de l'Orne est en
ce moment dans un état déplorable. Un petit vapeur, le
« Cygne », qui dernièrement a remonté la Risle jusqu'à
Pont-Audemer, a pu a peine, de marée haute et en syzygie, atteindre
le quai de Caen. Plusieurs bâtiments sont échoués depuis plus d'un
mois à la hauteur de Clopée, et, malgré les tentatives faites par
un remorqueur pour les tirer de cette position, n'ont pu être remis
à flot. C'est du moins ce que rapportent les journaux même du chef
lieu du Calvados.
Si
tel est l'état de l'Orne dans son cours jusqu'à Caen, celui de
l'embouchure n'est pas plus satisfaisant. Sa plage de sable s'étend,
et c'est à peine si un chenal tortueux et très peu profond peut
être pratiqué. Ce n'est pas au surplus chose nouvelle. De tout
temps, les marins ont reconnu combien la côte du Calvados est
dangereuse à la navigation. C'était eux qu'il fallait consulter
avant d'enfouir tant de fonds dans l'espace marécageux qui s'étend
de Caen à l'embouchure du fleuve. Avant de penser à faire un port et
des bassins, on aurait dû reconnaître les difficultés d'y aborder,
pour ne pas dire l'impossibilité.
Nous
l'avons souvent dit, on a pu croire que nos observations étaient
produites par un sentiment de jalousie qui est loin de nous, on est
aujourd'hui forcé de reconnaître que nous ne nous trompions pas. On
a remué bien des terres, on a dépensé bien de l'argent pour ne
produire que des fièvres.
Dieu
veuille que l'automne de 1852 ne se fasse pas sentir plus fortement
que les précédentes années ! (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Le beau temps
qui avait succédé aux intenses chaleurs de juillet avait été très
favorable aux blés, on se disposait généralement à en commencer la
récolte avec la semaine qui finit, quelques champs même ont été
abattus lundi et mardi, mais la pluie qui commença le premier de ces
jours, et qui est tombée presque tous les autres jours par grains
accompagnés de tonnerre, a dérangé les projets formés et fait
naître des craintes, qui il faut l'espérer, ne tarderont pas à se
dissiper.
Il
y a lieu de croire que ces pluies sont locales, s'étendent peu, et
n'affectent qu'une petite portion du pays où la récolte se présente
sous le plus brillant aspect. Il en est ainsi, d'après les nouvelles
qui nous parviennent de toute la Normandie. Ce qu'il est bon de noter,
c'est qu'à cette époque les halles sont ordinairement peu fournies
et le prix du blé s'élève, lorsque cette année on ne remarque que
peu de différences dans les quantités de grains apportées sur les
marchés. Tout fait donc présager une bonne année. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Un décret
présidentiel inséré au Moniteur de dimanche dernier nomme M. Luard
maire de Honfleur et MM. Charlemaine et Lemonnier Dubuc, adjoints.
(Source : Le
Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Aux noms
des membres de l'ancienne compagnie de pompiers que nous avons
signalés, dimanche dernier, comme s'étant particulièrement
distingués lors de l'incendie du 21 au 22 juillet dernier, nous
devons ajouter ceux de MM. Pedrony, peintre, Huet père, Morin
tonnelier, Motte, Boissellier et Rengnet-Foucher.
(Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Aujourd'hui
doit avoir lieu le lancement d’un beau trois mâts, de 500 tonneaux
en construction au chantier de M. Cardon près l'hôpital et demain
celle d'une jolie goélette du chantier de M. Voisard, à l'Est du
bassin de la République. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Nouvelles divers.
- Nous n'en
finirions pas si nous enregistrions toutes les saisies que les
bâtiments gardes-côtes font de barques de pêche anglaises. Quand
sera le terme de ces contraventions ?
Les
moyens légaux de répression sont apparemment insuffisants. Il faudra
en venir à en employer de plus efficaces, car enfin, lorsque l'on
tient chez nous sévèrement la main à l'exécution des règlements,
on ne peut supposer que nos voisins, de l'autre coté de la Manche
aient la faculté de la traverser et venir impunément ravager nos
côtes. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Août
1852 -
Nouvelles divers.
- On sait que le contingent pour la levée de la classe
de 1851 était de 37 sur 144 inscrits, il a fallu pour fournir ce
nombre aller jusqu'au n° 60. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 -
Éphémérides honfleuraises.
-
-
Août
1417 - 1er août.
- Henri V, avec 1
500 bâtiments, débarque à Touques 16 400 gens d'armes et autant
d'archers. Il revient à Honfleur et ne s'en empare qu'en février
suivant.
-
1653 -
3
août. Louis XIV fait son entrée à Honfleur, accompagné de
François, de Harlay, archevêque de Rouen.
-
1785
- 6 août.
Le duc d'Orléans abandonne à la ville pour être démolis les
hôtels du gouverneur et du lieutenant de roi, où est aujourd'hui le
quai de la Mairie.
-
1673
- 15 août. N.
Colbert, archevêque de Rouen, vient, par vœu, à Honfleur, monte
pieds nus la côte de Grâce et est complètement guéri de la maladie
qu'il avait.
-
1684 -
16
août. Assemblée de la commune où l’on arrête l'administration de
l'hôpital. Dispositions confirmées par lettres patentes d'août 1687
et 1743.
-
1425
- 17 août.
Le roi d'Angleterre aborde, de nuit, au port du Hoc entre Harfleur et
Honfleur, avec 1 600 vaisseaux tous chargés de gens de guerre. Ils
débarquent sans coup férir. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Un anniversaire.
- Il y a eu,
vendredi dernier, 344 ans que Jean Denis, commandant un navire armé
à Honfleur, abordait, en 1503, au Canada, découvert onze ans
auparavant, en 1497, et visitait le golfe St-Laurent. L'équipage de
ce navire était composé de Normands et de quelques bretons.
Déjà
Jean Denis avait débarqué sur la côté du Brésil près Paraïba.
Jean Denis était-il Honfleurais ? On le présume, mais on n’a pas
certitude. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Août
1852 - La fête du 15 août.
- La fête du 15
août a été célébrée à Honfleur conformément au programme
publié le 12. Te-Deum à midi, pavoisement des bâtiments dans le
port, distribution de pain aux pauvres.
Le
soir, illumination, elle a dû moins été tentée mais le vent et la
pluie l'ont également contrariée. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Août
1852 - Éphémérides honfleuraises.
- 25
août 1457. René de Brezé, sénéchal de Normandie, part de[1]Honfleur avec des troupes et va s'emparer de Sandwich. Il y
ramène ses prises.
-
26 août 1788. La corvette à bord de laquelle le
roi avait passé de Honfleur au Havre, ayant été reconnue impropre
au service, M. Mistral, commissaire général des[1]ports et arsenaux de marine, ordonnateur en Normandie,
reçoit de M. le maréchal de Castries, ministre de la marine, l'ordre
de la remettre à la disposition de l'armateur, M. Ruellan.
Le
roi, comme marque de satisfaction, accorde à celui-ci une boite en
or. Il ajoute, à cette faveur celle de nommer « Le passager du
Roi » ladite corvette, et approuve qu'elle porte une fleur de
lys rouge dans son pavillon de poupe, et non ailleurs.
Sa
Majesté décide, en outre, que ce bâtiment sera à l'avenir exempt
du droit de bassin perçu au Havre par la marine, qu'enfin,
conformément aux ordres donnés aux amirautés du Havre et de
Honfleur par M. l'amiral, les expéditions de cette corvette, lors de
son départ de ces ports, seront délivrées sans frais.
-
28 août 1766, Lettres patentes autorisant la
construction d'un second bassin à Honfleur. Le premier avait été
commencé en 1684.
-
28 août 1845. La tonnellerie à vapeur, située à
Troussebourg, près de Honfleur, et appartenant à M. de Manneville,
devient la proie des flammes. Telle fut la rapidité de l'incendie
que, quand les secours arrivèrent, tout
était
déjà consumé. Les outils et les machines en fer furent tondus, des
peupliers, plantés à 4 mètres, furent également atteints par les
flammes, et communiquèrent l'incendie à des hangars en bois
contenant 10 000 douvelles environ.
La
perte fut évaluée à 180 000 fr. L'établissement était assuré
pour 70 000 fr. CH. LOISEL. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles locales.
- Le Conseil
général annonce comme soumis au gouvernement le projet d'un phare à
l'hôpital de Honfleur, afin que, correspondant avec celui de
Fatouville, il donne à la navigation d'utiles indications pour
l'entrée de la Seine.
A
notre avis, il y aurait lieu de faire à ce sujet de sérieuses
observations qui ont pu échapper, lorsqu'en ne pensant qu'à l'état
actuel des lieux, on ne s'est pas reporté aux travaux entrepris et à
ceux projetés pour l'endiguement total .du fleuve. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles locales.
- Sur
ces 40 000 hommes le Calvados en fournit 503, le canton de Honfleur
28.
Le
conseil de révision tiendra sa séance à Caen le 13 septembre, le 11
et 14 octobre, à 11 heures du matin pour examiner les remplaçants
proposés.
Les
soldats de la classe de 1845 sont immédiatement libérés et vont
être renvoyés à leurs familles. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles locales.
- On pense
bien que le Préfet n'a pas été sans s'occuper de l'instruction
publique. Sur les 113 communes du département, 48 manquent encore
d'écoles (16 dans l'arrondissement de Pont-l’Évêque).
Le
nombre des enfants qui fréquentent les écoles est d'à peu près le
10e de la population, rapport inférieur à ce qu'il
doit-être.
Nous
sommes obliges de passer sur les moyens de faire face aux diverses
dépenses que nécessitent tous ces services. Y pourvoir sans
augmenter l’impôt, changer pour les améliorer quelques unes des
allocations arrêtées antérieurement, en établir une répartition
plus avantageuse, tel a été le soin de M le Préfet et n'était, pas
la part de la plus facile de la lâche qu'il s'était imposée.
Nous
allons voir maintenant quel concours il aura trouvé dans le Conseil
Général. (Source : Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles locales.
-
Nous disions
dernièrement qu'un nuage de fourmis ailées était tombé dans la
partie Est de notre ville. Le même phénomène a eu lieu presqu'en
même temps dans le département des Côtes du Nord, en Suisse à
Fribourg, à Lugano, canton du Tessin et en Allemagne. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - 19 septembre 1788. Un poisson, de 25 pieds de long
et de 14 de circonférence, est pris sous le cap de Grâce, près
Honfleur.
La
manière dont on s'en empara (et ce ne fut pas sans peine) mérite
d'être relatée.
Les
pêcheurs se mirent à l'eau jusqu'à mi-corps, donnèrent à l'animal
plus de cinquante coups de couteau aux environs de la tête et sur le
dos, et lui firent une large ouverture au ventre. D'autres pêcheurs,
à l'aide d'une ancre et des cordages, introduisirent l'une des pattes
de cette ancre dans l’évent placé sur la tête de ce poisson
monstrueux, et passèrent autour du bas ventre un nœud coulant, afin
de le retourner, et de l'échouer entièrement, mais l'animal se
sentant blessé, se remua si fort qu'il cassa la corde, se débarrassa
de l'ancre, profitant de la mer qui montait toujours, s'échappa et
s'enfuit, en lançant par son évent, un jet d'eau et de sang à plus
de douze pieds de hauteur.
Le
lendemain des pêcheurs de Trouville trouvèrent, près d'un banc de
cailloux, nommé le Ratier, ce poisson mort et flottant entre deux
eaux. Ils l'amarrèrent, et avec le secours de cinq chaloupes, ils
l'amenèrent et l'échouèrent sur la grève de Honfleur. A la mer
basse, on en vendit le gras par adjudication ; le prix s'en éleva
.jusqu'à 120 livres. La chair fut débitée et partagée entre les
pêcheurs. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Les grandes marées.
- La marée
du 15 septembre, une des plus hautes de l'année, et dont, comme on
sait, l'effet s'est fait sentir le 17, favorisée par des vents de S.
0., s'est élevée plus que ne l'indiquaient les tables.
Nous
avions omis de la signaler. Celle du 13 octobre doit, d'après les
calculs astronomiques, être plus haute encore. Si Ies vents
soufflaient de la même partie, elle pourrait occasionner des dégâts
sur plusieurs points du littoral. Le 17 septembre l'eau avait
effleuré les portes de nos bassins. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles
locales. - L'orage désastreux
de jeudi de l'autre semaine paraît s'être étendu à la plus grande
partie du département. On nous écrit de l'arrondissement de Pont-l’Évêque
qu'il a éclaté avec une violence inouïe à Trouville, Villerville ,
Barneville, Pennedepie et Honfleur.
A
quatre heures du soir, il a fallu allumer de la lumière. Le tonnerre
grondait continuellement, et il est tombé, au lieu de grêle, des
glaçons de près de quatre centimètres. Il y a une quantité de
carreaux brisés.
Si,
malheureusement, cela fût venu huit jours plus tôt, toutes les
récoltes de ce pays-là auraient été perdues. On assure que le
point de départ de la trombe paraît être la commune de Subles,
près Bayeux.
A
Thaon, canton de Creully, on a recueilli des glaçons de six
centimètres carrés. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1852 - Un déplorable sinistre afflige notre population.
- Le « Jeune-Henri », goélette de 130 tonneaux,
sortie de Honfleur, le 15 septembre, pour Cadix avec un chargement de
charbon, a sombré, le 17, à 5 ou 6 lieues N. 0. de Guernesey, avec
une telle promptitude, qu'on n'a pas eu le temps de mettre le canot à
la mer. L'équipage a pu se réfugier sur une échelle, mais quatre
des six hommes n'ont pu s'y maintenir et sont noyés.
Le
sieur Tripey, capitaine et un matelot, Arnaud-Victor Olivier, ont pu
seuls être sauvés, au bout d'une heure d’angoisse, par le sloop de
Cherbourg l' « Intrépide » capitaine Le Guy.
Les
malheureux noyés sont : Édouard Poncherot qui était second
capitaine ; Le Colley François-Marie, matelot ; Le Conte
Jean-François-Paul, de Cherbourg, novice et le mousse
Adolphe-Désiré Biette, de Honfleur, comme les deux premiers.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Octobre
1852 - Le temps qu’il fait.
-
Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze
jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à
torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les
navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.
Dans
la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une
telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans
notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La
« Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont
l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit
passage à chacune des deux extrémités, en couvrant
toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus
encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal,
mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui
vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir
traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses
bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts
qu'en décembre 1850.
Les
usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y
a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables,
ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au
milieu desquels elle passe.
Des
réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux
ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à
l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat
utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un
article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il
peut faire.
La
« Calonne » et la « Touques », la première
surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance
d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les
herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures,
les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et
ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or »,
l'eau, atteignait un mètre.
Lisieux
n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la
vallée de Corbon est sous l'eau.
La
vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres
le plus, pénible spectacle.
A
Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été
immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les
boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables,
dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que
par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de
la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la
rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.
Mercredi
la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a
renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de
trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.
Le
pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la
commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.
A
Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues
de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants
et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.
Un
particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a
failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une
trentaine de bestiaux ont péri.
Port-en-Bessin
a été inondé.
Le
pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le
vieux pont de Pont-Farcy est détruit.
La
route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé,
Vire ont été suspendues.
A
Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont
écroulés, l'eau dépassait le premier étage.
A
Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas
quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup
souffert dans les marchandises et les métiers.
La
« Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires.
Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2
mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur,
entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des
bestiaux noyés.
On
parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui
de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera
probablement à reconstruire.
Ainsi
toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands
suivant les localités. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Septembre
1852 - Nouvelles locales.
-
D'après le retour à Dunkerque des navires revenant de la
pêche de la morue sur la cote d'Irlande, cette pêche aura cette
année un résultat fâcheux et peu productif. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1852 - La pêche aux moules.
- A
compter d'aujourd'hui, 3 octobre, la pêche des moules est interdite
sur toutes les moulières du quartier maritime de Honflleur. Cette
pêche a été prolongée de deux jours à cause de la marée de
pleine lune où la mer laissait à découvert une plus grande portion
des bancs.
—
Du Ie 1er octobre, la pêche des huîtres est permise.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Octobre
1852 - Nouvelles diverses.
-
On a fait récemment à Rouen l'essai d'un matelas de sauvetage
destiné à venir en aide aux naufragés. Il se compose de corps
légers imperméables, dont l'assemblage le rend insubmersible. Il
peut servir de moyen de salut à un individu ou lui prêter aide
jusqu'à l'arrivée d'un secours. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1852 - Nouvelles maritimes.
-
Le 7 octobre, les pilotes Michel et Manuel Boudin de
Honfleur rencontrèrent à la mer, à 2 lieues N. N. E. de Fécamp, un
brick qu'ils supposent norvégien, et qui n'avait que le pont hors de
l'eau, la mâture était amarrée le long du bord.
La
mer étant très grosse, ils ne purent en approcher davantage, mais
ils firent encore six milles au milieu de madriers flottants.
Le
10, les mêmes pilotes trouvaient, sur les 7 heures du matin, à
environ cinq milles d'Etretat, un cadavre flottant sur l'eau, et qu'à
ses vêtements ils supposent être celui d'un marin. Ils le recueil et
allèrent le déposer à Étretat pour qu'il reçût la sépulture.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Octobre
1852 - Nouvelles diverses.
-
Les retours à Dunkerque des navires venant d'Islande se
succèdent, et il n'en reste plus que quelques uns en retard, La
pêche est loin d'être complète pour la plupart, en général elle
n'est que demi ou deux tiers de ce qui est
ordinairement. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Octobre
1852 - Nouvelles divers.
-
Nous voyons si rarement des condamnations pour contravention à
la loi sur le travail des enfants dans les manufactures, qu'il est bon
de noter celles qui parviennent à notre connaissance.
Au
reste si les premières sont rares, ce n'est pas qu'il en soit de
même des secondes, mais elles ne sont point poursuivies.
Disons
donc que le tribunal correctionnel de Pont-Audemer a condamné, le 25
septembre, deux manufacturiers de Pont-Audemer pour contravention avec
récidive, aux art. 2 et 3. de la loi du 22 mars 1841, l'un à 500 fr.
d'amende, l'autre à 200 fr. pour avoir fait travailler, de nuit, des
enfants de moins de 13 ans. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1852 - Nouvelles divers.
-
Le tribunal maritime commercial de Caen a condamné, le 29
septembre, un maître au cabotage à deux mois de prison pour ivresse
dans l'exercice de ses fonctions, et mauvais traitements envers un
homme de son équipage. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Nouvelles maritimes.
-
Au nombre des individus auxquels des médailles de sauvetage
ont été accordées par le Ministre de la Marine, le 26 octobre, nous
remarquons :
Le
sieur Noblet, matelot inscrit à Honfleur, pour une médaille d'argent
de 1er classe.
Le
sieur Brée, matelot inscrit à Honfleur, pour un témoignage de
satisfaction. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Éphémérides honfleuraises.
16
octobre 1620 : Lettres de donation de Mademoiselle Marie de
Bourbon, fille unique de M. le duc de Montpensier, qui donnent aux
capucins la chapelle de Grâce et tout le terrain compris entre cette
chapelle et la propriété de M. Hébert.
19
octobre 1831 : Dans la nuit du 19 au 20 de ce mois, deux
crucifix en cuivre argenté sont l'objet d'un vol sur les principaux
autels de l'église Ste-Catherine.
On
présuma que les voleurs s'y étaient laissés enfermer, et qu'ils
s'étaient échappés par une porte s’ouvrant et se fermant
intérieurement.
28
octobre 1802 : A dix heures du matin, Napoléon, premier
consul, arrive par mer, à Honfleur ; aucuns préparatifs ne sont
faits pour le recevoir, il descend chez M. Foubert, son ami. Après
quelques réceptions, il monte sur un cheval qui lui est offert par M.
Foubert fils. Il se dirige sur le coteau de Grâce, visite la
chapelle, revient par Vazouy, longeant le galet de la mer et se rend
chez M. Foubert où le dîner fut servi à 4 heures. Au dessert, M.
l'abbé Lion recommande au premier consul les pauvres de la ville et
une somme de 3 000 fr. fut accordée. Napoléon repartit à 6 heures
3/4 pour Rouen.
31
octobre 1797 : Le corsaire l’Emouchet, de Honfleur, donne
chasse à un brick anglais de 400 tonneaux, bien pourvu d'artillerie
et défendu par un nombreux équipage.
4
novembre 1831 : Le feu éclata, le soir, avec une extrême
violence chez le nommé Desgarceaux, menuisier, rue Bourdet.
Un
grand nombre d'habitants s'emploient avec zèle et dévouement pour
arrêter les progrès de l'incendie, qui dura une partie de la nuit.
Quelques ecclésiastiques se distinguèrent par une activité
infatigable. Une maison, qui était assurée, fut totalement
consumée, d'autres considérablement endommagées.
On
attribua ce sinistre à l'imprévoyance. Une souscription fut ouverte
chez MM. les notaires en faveur des victimes de ce sinistre, dans
lequel on n'eut, d'ailleurs, à déplorer aucuns cas de blessure ou de
mort. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Cour d'assises du Calvados.
-
Audience du 10.
—
Gustave-Alexandre
Lemercier, demeurant à Victot, n'a été condamné qu'à 13 mois de
prison, pour 3 vols d'argent, d'effets et d'outils au préjudice de
plusieurs personnes chez lesquels il était domestique à gages, en
1847 et 1852, à Brocottes et à Léaupartie.
—
Louis-François-Alexandre
Malleville, journalier et commissionnaire, a volé, en juillet
dernier, à la demoiselle Bosselle , à Honfleur, chez laquelle il
s'était introduit la nuit et à l'aide d'effraction extérieure, de
la vaisselle chez la demoiselle Brière, à l'aide d'une fausse clef,
en réparation de quoi il subira 10 ans de travaux forcés.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Novembre
1852 - Nouvelles maritimes
-
Suivant les avis qui parviennent des ports du Nord, le hareng
arrive dans la Manche en quantités immense. En deux marées, un
bateau de St-Valery-en-Caux a péché 300 barils de ce poisson et plus
de 300 mesures en vrac, outre 250 mesures qui n’ont pu être
conservées et que l'on a été obligé de rejeter à la mer.
Le
hareng était si abondant que l'on craignait de voir rompre les
filets, et que toutes les forces de l'équipage pouvaient à peine
suffire à les haler à bord.
Si
les bateaux du Calvados peuvent aller prendre part à cette pêche si
abondante, nos populations en tireront un grand avantage, autant par
la consommation du poisson frais, que par la salaison de quelques
portions. Souvenons-nous de ce que cette exploitation a été pour
Honfleur, et quels profits elle a procurés à une grande partie de
nos ouvriers et de nos marins pêcheurs. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Novembre
1852 - Nouvelles locales.
-
Lundi, sur les onze heures du matin, un vieillard de
quatre-vingts et quelques années, qui avait eu l'imprudence de s'approcher
trop près du bord du quai est tombé à l'eau dans le vieux bassin.
Il a été fort heureusement retiré aussitôt, sans avoir couru aucun
risque. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Décembre
1852 - Éphémérides honfleuraises.
22
Décembre 1754 —
Ouragan extraordinaire. La ville est submergée par la mer.
Plusieurs riverains, plongés dans le sommeil, sont engloutis par les
eaux.
30
Décembre 1788.
— Le
thermomètre descend à Honfleur jusqu'à 11 degrés 1/3. Le dégel
commença le 9 janvier suivant, après une gelée qui durait depuis le
24 novembre.
2
Décembre 1814.
— Arrivée à
Caen de M. le baron Sèguier, 9e préfet du Calvados.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Janvier
1853 - Nouvelles maritimes.
- Quoique
la pêche de la morue pratiquée si longtemps et avec tant d'avantage
à Honfleur y semble abandonnée aujourd'hui, il ne faut pas perdre
l'espérance de voir quelques armateurs exploiter de nouveau cette
branche si utile de navigation et de commerce maritime.
Nous
regardons donc comme un devoir de reproduire les renseignements
transmis par le commandant de la station française en Islande sur la
pêche de la morue dans les parages des Iles Shetland, ainsi que sur
la pêche du phoque ou veau-marin au Groenland, et publiés par
« le Moniteur », du 14 décembre 1852, n° 349, ainsi que,
dans les Annales du commerce extérieur. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1853 - Nouvelles maritimes.
- Le
sloop le « Jean-Jacques », de Honfleur, parti de
Quillebeuf, fut surpris, lundi 27, par l'ouragan qui avait duré toute
la nuit, et qu'il croyait à son terme.
Il
se trouvait sous Berville, sur les 8 heures du matin, lorsqu'il fut
jeté sur la dune qui longe cette côte. Il y talonna assez longtemps
et au flot fut porté au nord, mais le navire avait tellement souffert
qu'il coula Les deux hommes qui se trouvaient à bord se réfugièrent
au haut du mât et y passèrent quatre heures dans la plus affreuse
situation, couverts par les lames qui déferlaient avec furie,
soutenus par un mât que chaque secousse du navire pouvait faire
casser, et qui en effet l'a été après leur départ.
Ce
sinistre était vu d'ici, on proposa 10 fr. à une pirogue pour aller
secourir les naufragés. Ce prix ne fut pas jugé assez élevé
relativement aux dangers à courir. Ce fut la patache du poste de
douane de St-Jacques (Seine-Inférieure) armée de six préposés, qui
parvint à aborder le navire et sauver les deux malheureux après
quatre mortelles heures d'angoisse. Ils étaient de retour mercredi à
Honfleur où l'on concevait les plus vives craintes à leur égard. Le
mousse, heureusement pour lui, avait été débarqué. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1853 - Nouvelles maritimes.
- Un
navire de 250 tonneaux a été mis à l'eau mardi du chantier de M.
Voisard, et a été aussitôt conduit au Havre par un remorqueur qui
l'attendait.
Ce
même jour, un des navires sortant du port, remorqué par un bateau à
vapeur, a été porté si violemment contre la jetée de l'Ouest, que
de son beaupré, il a ébranlé deux pierres de la maçonnerie, dont
une est retombée à bord. Entraîné par le remorqueur, il a
continué sa route. Le choc paraît avoir été plus dommageable à la
jetée qu'au navire. (Source : Le Journal de
Honfleur)
Janvier
1853 - Nouvelles du temps.
- On
a souvent eu occasion de noter les hivers rigoureux et l'on a rarement
conservé mémoire de ceux où la température a été douce comme
cette année, tant il est vrai que le bien s'oublie aisément.
—
On vient cependant de faire quelques recherches dont le résultat est
celui-ci :
1172.
— Les arbres
étaient, en pleine végétation, les oiseaux avaient niché et
avaient des petits en février.
1289.
— A Noël et aux Rois, les jeunes filles de Cologne avaient des
couronnes de violettes, de bluets et de primevères.
1421.
— Les arbres étaient fleuris en mars, les vignes en avril, on
mangea des cerises mûres en avril, les raisins parurent en mai.
1528.
— En janvier, les jardins étaient couverts de fleurs.
1572.
— Les feuilles commencèrent à couvrir les arbres, et, en février,
elles abritaient les nids des oiseaux.
1585.
— Même température, le blé fut en épi à Pâques.
1607.
—
Hiver très-doux.
1622.
—
Les arbres étaient en fleurs en janvier, et l'on n'alluma point les
poêles en Allemagne,
1650.
—
Ni neige, ni gelée.
1807.
—
L'hiver fut aussi doux qu'il l'est actuellement.
—
Tous les départements n'ont pas eu à gémir, comme nous des pluies
continuelles et d'un temps constamment humide. Nous lisons dans le
« Journal de Toulouse » : « Après une longue suite de
jours secs, et par une température très douce qui dure encore, la
pluie est arrivée à propos pour favoriser la végétation des blés
tardivement emblavés, et qui avaient eu à souffrir de l'absence
d'humidité. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Janvier
1853 - Nouvelles Locales.
Les
pluies, si, fréquentes depuis un mois, ont grossi toutes les
rivières et les ruisseaux des deux départements de l'Eure et du
Calvados et les ont fait déborder, presque partout. Heureusement cet
effet était prévu, et tout ce qui a pu lui être soustrait l'a
été. Mais les prairies sont couvertes d'eau. La Seine aussi a cru
considérablement. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Janvier
1853 -
Nouvelles locales. - Le
Moniteur d'hier contient un décret impérial du 17 janvier, qui
pourvoit à l'organisation partielle, de l'institution des
commissariats cantonnaux. Ce décret créé 738 commissariats de
canton, au moyen d'une allocation de 752 000 francs, à laquelle les
communes contribuent pour 576 000 francs.
Au.
nombre des cantons du Calvados, où il est créé par ce décret un
commissaire de police, figure le canton de Balleroy. La juridiction de
ce fonctionnaire s'étendra sur toutes les communes du canton.
Aux
termes du précédent décret, « dans tout canton où il existe
actuellement un commissaire de police, sa juridiction s'étendra à
toutes les communes du canton ». Le canton de Bayeux est dans-ce cas.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 - Un accident de chantier.
- Un
funeste accident, déplorable sous beaucoup de rapports, a jeté,
jeudi, dans l'après-midi, la désolation dans un de nos chantiers de
construction, celui de M. Voisard.
Il
s'agissait de monter l'arcasse d'un des trois-mâts qui sont en[1]train
d'exécution. Toutes les dispositions étaient prises avec les
précautions accoutumées L'étambot allait joindre la quille, et s'y
emboîter. Le constructeur, homme plein de courage et d'activité, non
content de diriger les efforts de ses ouvriers, les secondait de sa
personne, lorsque plusieurs crocs de poulie ont manqué, et tout
l'appareil s'est écroulé, M. Voisard allait échapper au danger
quand, on ne sait comment, il est tombé et a reçu, sur les reins, en
deux endroits, deux des énormes pièces de charpente, ce qui a suffi
pour rendre la mort instantanée, outre de nombreuses blessures à la
tête, aux bras, aux jambes. Les ouvriers qui coopéraient à celle
manœuvre étaient si rapprochés que l'on craignit pour plusieurs
qui, heureusement, n'ont point été atteints.
Cet
événement prive la famille de M. Voisard d'un chef qui lui était
nécessaire, un de nos principaux chantiers d'un homme habile et
entreprenant, et va mettre dans l’exécution des travaux dont il
était, et allait être chargé, des retards préjudiciables aux
nombreux ouvriers qu'il occupait.
Tous
ont suivit son convoi, en tête duquel marchait le commissaire de la
marine, ainsi que les autres maîtres constructeurs du port et un
grand nombre des ouvriers des diverses professions maritimes. M.
Voisard était âgé de 39 ans. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1853 - Le temps qu’il fait.
- L'hiver,
pour être tardif, ne se fait pas sentir avec moins de rigueur depuis
quelques jours. La gelée est venue sérieusement, la neige est
tombée, accompagnée d'un vent de Nord, grand frais, qui la maintient
sur terre. Vendredi surtout c'était une véritable tempête. Les
côtes de la Seine-Inférieure en sont couvertes, comme nos campagnes,
il en est ainsi dans les départements du Nord. On dit même qu'on en
a vu à Bordeaux et à Toulouse.
La
santé publique, l’agricole se trouveront bien de ce retour du
froid, et l'on doit se féliciter de ce qu'il n'a pas tardé
davantage. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Février
1853 - Éphémérides Départementales et honfleuraises.
-
4
Février 1418.
— Commencement du siège de Honfleur par les anglais, sous les
ordres de Salisbury.
4
Février 1591.
— Villars quitte le Havre avec son armée, entre dans les faubourgs
de Honfleur, enlève beaucoup de butin et fait battre la ville à
coups de canon par terre et par mer.
4
Février 1814. —
Mort de Jacques-François Mutel de Boucheville, orateur et poète, né
à Bernay, où il décéda. Son premier ouvrage fut un poème, en six
chants, sur la conquête de la Sicile par les Normands, il a laissé
aussi un Voyage à Honfleur.
7
Février 1591.
— La garnison sort de Honfleur, pendant le siège de ctlte ville par
Villars, mais un grand nombre de bourgeois sont arrêtés et forcés
de racheter leur liberté.
9
Février 1707.
— Les évêques de Lisieux, de Séez, de Bayeux et d'Evreux se
réunissent, dans l'église Ste Catherine, sous la présidence de Mgr
Claude Maur d'Aubigué, archevêque de Rouen. Après avoir célébré
la messe du St-Esprit, ils ont déposé et chassé de la ville le
ministre protestant Stender, qui instruisait les fidèles des erreurs
de Luther et Jansénius ( Synodus Rothomagensis )
12
Février 1793.
— Un petit corsaire de Honfleur, la « Marie-Rose »,
capitaine Picquot, s'empare, sur les côtes d'Angleterre, d'un grand
brick anglais, « The Belfast » sortant d'Irlande, chargé
de bœuf, de beurre et autres marchandises. Le capitaine avait envoyé
quatorze hommes à bord, et le brick fut amariné sans résistance.
Une demi heure après, le capitaine aperçut un grand navire anglais
de 400 tonneaux, qu'il aurait aussi amariné, s'il avait eu du monde,
car il n'avait vu, dans toute sa croisière, aucun bâtiment de guerre
de cette nation.
La
brume lui fit perdre la prise de vue, dans le courant de la nuit, mais
il fut convenu que la capture faite serait conduite au premier port
français. On ne tarda pas à savoir qu'elle était entrée dans le
port de St-Valéry en-Caux.
17
Février 1793.
— Rentrée triomphale à Honfleur du premier corsaire sorti de ce
port. Il salue la ville de cinq coups de canon, et du cri trois fois
répété de « Vive la République ! » c'était un petit
sloop destiné à la pêche, appartenant aux frères Picot, et qui
s'était, en peu de temps, métamorphosé en navire de guerre. Par la
façon bruyante dont il opérait sa rentrée au port, le sloop des
frères Picot annonçait assez hautement ses premiers succès.
18
Février 1450.
— Dunois s'empare de la ville de Honfleur qu'il tenait assiégée
depuis le 14 janvier précédent.
18
Février 1801.
— Une tempête cause de grands ravages à Honfleur et aux environs.
28
Février 1830. —
Le premier incendie dont notre département a été le théâtre, date
de cette époque. Au 15 juillet de la même année, on ne comptait pas
moins de 188 sinistres ayant affligé les départements du Calvados,
de la Manche et de l'Orne.
Sept
accusés comparurent devant les assises, et l'on sait que le jury
prononça la peine capitale contre les filles Pauline Amand,
Joséphine Bailleul et la femme Coulibeuf. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1853 -
Écoles de filles. - Je
ne saurais trop insister aussi pour la propagation des écoles de
filles. Le Conseil général, d'accord avec les efforts de
l'Administration et la haute sollicitude du gouvernement, a voté des
fonds importants pour encourager ces écoles, d'où dépendent, en
grande partie, l'amélioration matérielle et morale du sort des classes
laborieuses.
Les
communes qui ne sont pas encore en possession d'écoles de filles,
doivent profiter de la session de février pour, soit a elles seules,
soit en se réunissant, arriver à faire cesser cette déplorable
lacune.
Des
subventions leur seront assurées comme à celles précédemment
établies.
Asiles
ouvroirs.
-— II en sera de
même des localités qui
établiront des écoles pour l'enfance ou des écoles-ouvroirs pour
les adultes.
Maisons
d'écoles.
— Des subventions seront également assurées aux communes qui
justifieront de leur bon vouloir et de leurs sacrifices pour établir
de bonnes maisons d'école et surtout pour bien aérer, en conformité
des instructions, celles qui ne sont pas dans les conditions
hygiéniques voulues.
Logements
insalubres.
— Enfin, là
session de février doit être utilisée pour aviser à ce que, pour
toutes les localités dans lesquelles ce sera possible, on remplisse
les dispositions de la loi du 13 avril 1850, relatives à
l'assainissement des logements insalubres ( n° 22 du Recueil, page
258 ) et la recommandation du chauffage des lavoirs publics ( page 257
du même Recueil ).
Le Prèfet du Calvados, Pierre Le Roy
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Les grandes marées.
- Les
plus grandes marées de l'année 1853 auront lieu le 26 mars, le 25
avril, le 24 mai, le 4 octobre, le 2 novembre et le 2 décembre ;
elles pourraient occasionner des désastres, si elles étaient
favorisée par le vent. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 -
Une pêche nouvelle.
- Une
pèche d’un nouveau genre vient d'avoir lieu entre Le Havre et
Honfleur. Un bateau passager, avait sur le pont un certain nombre de bœufs.
Tout-à-coup, un de ces animaux pour fêter probablement les jours
gras, se met à danser y et d'un bond s'élance à l’eau. Il
n'était pas possible de songer à repêcher cet intéressant
quadrupède, aussi le capitaine fit-il mettre à la mer une chaloupe,
dans laquelle quatre hommes descendirent. A l’aide d'une corde, ils
saisirent le bœuf par les cornes et le remorquèrent ainsi jusqu'au
Hoc.
Mais
arrivés là, les hommes rencontrèrent quelques difficulté de la
part du douanier de service, qui ne voulut permettre l'enlèvement du
bœuf qu'après de ordres supérieurs. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1853 -
Nouvelles locales. - L'hiver,
pour s'être fait attendre, ne nous a pas oubliés. Depuis trois
jours, le froid est vif, et il est tombé dans notre contrée une
certaine quantité de neige. La gelée se fait sentir chaque nuit.
Ce
changement de temps ne fera que du bien aux récoltes. Il n'en sera
pas de même pour les fruits de nos jardins et de nos vergers,
compromis par une végétation prématurée. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1853 - nouvelles locales
- Lundi
dernier, vers dix heures du matin, un jeune garçon de 12 ans, nommé
Jamet, est tombé à l'eau en montant à bord du navire français
« Calypso », amarré dans le bassin du Centre. Il aurait
infailliblement périt sans les secours empressés que lui porta le
préposé du service actif des douanes, Nicolle, de faction en cet
endroit. (Source : Le Journal de Honfleur)
Mars
1853 - Nouvelles locales
- Jeudi,
à la marée du matin, le remorqueur l’ « Erèbe »
sortait de notre port, emmenant deux sloops et un brick. Celui-ci,
dans une embardée à contre bord du sloop l' « Actif »,
est venu croiser dans sa remorque les haubans du sloop qui ont été
cassés, ainsi que le mât.
Un
novice du bord a été jeté à l'eau et sauvé à l'aide de la
patache des douanes de Honfleur, en même temps, le mousse s'est
trouvé la tête prise entre la lisse et le mât et a été tué sur
le coup. Le capitaine Hallouin de Honfleur, du sloop le
« Français », a lâché aussitôt sa remorque pour se
porter au secours de l' « Actif », qu'il a rentré dans le
port, aidé de deux pirogues.
Le
pilote du capitaine Hallouin allait débarquer, le sloop étant à
quai, lorsqu'une de ses vergues a tombé sur le pont et a atteint, à
l'épaule, le pilote qui, heureusement, en a été quitte pour une
forte contusion. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Le
4 ce mois, une pauvre femme de 72 ans, nommée Marie Lecoq, veuve
Boulard, journalière à Honfleur, a été asphyxiée dans son
domicile. Elle était malade et gardait le lit. La personne qui lui
donnait des soins lui avait mis aux pieds, enveloppée dans du linge,
une brique trop chaude, et qui a mis le feu aux draps.
Les
voisins se sont aperçus de ce qui se passait, mais trop tard pour
donner des soins efficaces à cette femme, qui a succombé après
quelques heures d'horribles souffrances. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1853 -
Nouvelles divers. - Nous
voici revenus en plein hiver. Après quelques journées tièdes et
printanières, le froid a repris plus vif que jamais. Nous avons eu
des bourrasques accompagnées de grêle, et la neige tombe avec
abondance.
Cela,
du reste, était inévitable après le froid aigu de ces derniers
jours, il faut espérer que ces rigueurs posthumes vont cesser enfin,
et que le Printemps, monté d'hier sur le trône, va chasser de son
empire le Vieillard malotru qui se rit de nous. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1853 - Nouvelles locales.
- Jeudi,
dans la nuit, un violent coup de vent a fait éprouver quelques
avaries aux navires dans la baie du Calvados et même à l'ouvert de
la Manche.
Le
sloop « Vigilant », de Honfleur, capitaine Bresson,
chargé de plâtre, allant à Caen, s'est perdu corps et biens, à
environ six milles dans le nord de Dives. L'équipage était composé
de trois hommes et un mousse, tous de Honfleur.
Le
canot fut aperçu par une barque de pêche, mais lorsqu'elle approcha,
elle reconnut qu'il tenait au sloop, par une amarre et qu'il avait
été entraîné avec le navire, l'arrière seulement surnageait.
L'amarre fut coupée, on ne trouva dans l'embarcation, qui fut amenée
à Villerville, qu'un couteau, dont probablement quelqu'un des hommes
avait voulu se servir, mais sans en avoir eu le temps.
Aucun
des hommes n'a encore été retrouvé. Recommandation a été faite,
par les familles, à tous les pêcheurs, de ramener à Honfleur le ou
les corps qu'ils rencontreraient. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 - Le temps de travail. - M.
le garde des sceaux a transmis récemment à MM. les
procureurs-généraux de nouvelles instructions pour assurer
l'exécution de la loi sur la durée du travail des adultes.
Afin
de rendre plus efficace l'initiative de son collègue, M. le ministre
de l'intérieur vient d'inviter MM. les préfets à unir leurs efforts
à ceux de MM. les procureurs-généraux et de leurs substituts, pour
empêcher que le travail effectif ne dépasse la limite fixée dans
les manufactures et usines des départements. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 - La pêche à la morue.
- Quoique
la pêche de la morue ne soit plus à Honfleur l'objet de nombreux
armements comme autrefois, nous pensons devoir faire connaître un
changement important qui est au moment de s'opérer dans cette
industrie.
La
morue existe en abondance dans les eaux des îles Canaries, elle ne
cède en rien à celle que l'on pêche à Terre-Neuve, elle aurait
même quelque chose de plus délicat, et elle n’y est pas moins
abondante. Plusieurs navires expédiés pour cette pêche sont
rentrés à Ste-Croix de Ténériffe avec de riches chargements. On
établit en ce port de vastes hangars pour faire sécher le poisson et
l'on espère être bientôt en état d'en approvisionner toute
l'Espagne, qui, comme on sait, en consomme une grande quantité.
(Source : Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 - Les suites d’un naufrage.
- Le
lougre « Amélie », capitaine Morisse, venant de Poulignen
à Honfleur avec un chargement de sel, a ramené en notre port
l'équipage du sloop « Clémence », capitaine Leblanc,
chargé de granit pour Cherbourg, avec lequel il s'était abordé en
mer. Ce sloop avait coulé peu de temps après l'abordage.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Avril
1853 -
Nouvelles locales. -
Dimanche,
dans la journée, un commencement d'incendie s'est manifesté au
domicile d'un boulanger, rue du Puits. De la braise mal éteinte que
celui-ci avait eu l'imprudence de déposer ou faire déposer dans un
appartement affecté à cet usage, s'était rallumée, et le feu,
après avoir couvé assez longtemps, s'était communiqué à un
grenier voisin, contenant des matières combustibles.
Fort
heureusement, on s'en aperçut à temps, et ce commencement d'incendie
qui eût pu avoir les conséquences les plus graves et les plus
désastreuses, s'il se fût déclaré quelques heures plus tôt ou
plus tard, c'est-à-dire la nuit, fut facilement et promptement
éteint.
La
veille, un semblable accident avait failli avoir lieu, par de la
braise, probablement de la même, que ce boulanger avait vendue, et
qui s'était également rallumée, consumant quelques objets près
desquels elle avait été déposée. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Avril
1853 -
Nouvelles locales. -
Mercredi,
dans l'après-midi, une partie de la population fut mise en émoi par
un chien qui, parcourait nos rues et que ses allures firent supposer
atteint d'hydrophobie.
Ce
chien fut abattu, ainsi que plusieurs autres que l'on prétendit avoir
été mordus par lui. Il paraît cependant à peu près certain que,
fort heureusement, les craintes avaient été exagérées, et que,
malgré les récits plus ou moins effrayants et circonstanciés qui
étaient faits par des témoins soi disant oculaires, ce chien, jeune,
était simplement atteint de la maladie ordinaire à ces quadrupèdes.
Quoiqu'il
en soit, on ne peut qu'applaudir aux mesures de sûreté que, dans le
doute, on crut devoir prendre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Nouvelles maritimes.
- Hier
a été le terme assigné, par les ordonnances, pour la cessation de
la pêche des huîtres et aujourd'hui peut commencer celle des moules.
Le
temps a cependant été tellement froid, jusqu'à présent, que nous
ne pensons pas cette pêche encore fructueuse et nous croyons que les
pécheurs feraient sagement et agiraient dans leur intérêt en ne s'y
livrant pas encore d'ici à quelque temps. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Nouvelles maritimes.
- Samedi
dernier, le capitaine Chemin, du navire la
« Circonstance », faisant le transport des œufs, entre
Honfleur et l'Angleterre, a rencontré, en opérant son retour de
Shoreham, à environ 30 milles dans le nord, de la Hève, la goélette
anglaise « Britannia », capitaine Sempson, de Sunderland,
allant de Caen à Londres, avec un chargement de pierres, et qui avait
son pavillon en berne.
Le
capitaine Chemin s'empressa de se diriger sur ce navire, et il
reconnut. qu'il coulait bas d'eau. Il était alors cinq heures du
matin. Sur la prière du capitaine anglais, il l'observa sans
désemparer, jusqu'à 8 heures, mais voyant que le navire n'allégeait
pas au moyen des pompes, il le prit à la remorque.
Vers
onze heures, la goélette coulant totalement et n'obéissant plus à
son gouvernail, l'équipage dut l'abandonner et s'embarquer dans le
canot avec ses principaux effets et instruments.
Après
les avoir recueillis, le capitaine Chemin resta jusqu'à midi à
observer le navire, qui disparut bientôt. Ces malheureux naufragés
sont arrivés, le jour même à Honfleur, où ils ont débarqué
Le
capitaine du « Britannia », dans sa déclaration devant M.
Math. Ullern, consul, a rendu témoignage de l'excellent accueil et
des bons soins dont il avait été, ainsi que son équipage, l'objet,
à bord de la « Circonstance », faisant ressortir le
dévouement des deux matelots Lemedler (Yves Jean-Marie) et Goulley
(Charles Eugène), qui, à défaut des hommes du « Britiannia »,
et exténués de fatigue, se sont, par une mer très grosse et au
péril de leur vie, exposés dans un canot pour aller sauver les
papiers du bord et quelques épaves. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Nouvelles locales. -
Les
savants ont attribué la froideur continue du printemps de cette
année à la présence d'astéroïdes réunis, en grand nombre, entre
la terre et le soleil, dont ils interceptaient les rayons. Il parait
qu'ils se sont dissipés.
Depuis
le commencement de la semaine, nous éprouvons la chaleur bienfaisante
ressentie habituellement à cette époque. Le soir après le coucher
du soleil, il y a fréquemment des éclairs, très rarement quelques
roulements de tonnerre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1853 -
Nouvelles locales. - On
parle d'une combinaison de chemin de fer qui ne serait pas sans avoir
son utilité. Il s'agirait d'une ligue de Honfleur à Lisieux, qui se
relierait tout naturellement au grand réseau de l'Ouest.
Honfleur
est le véritable port de sûreté à l'entrée de la Seine, en cas de
guerre, il serait beaucoup moins exposé que le Havre, défendu qu'il
est par la barre de la Seine. Il serait donc utile que ce port fût
mis en relation avec toutes les voies ferrées qui l'avoisinent.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1853 -
Le temps qu’il fait.
- Une
température plus douce a succédé au froid. Malgré le vent un peu
âpre que nous venons de subir, l'aspect de nos campagnes se ressent
déjà de cette printanière influence. Partout la végétation se
développe rapidement. Les blés et les colzas présentent la plus
belle apparence, et, s'il ne survient pas d'orages trop violents,
toutes les récoltes réaliseront les plus belles espérances.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1853 -
Nouvelles locales. -
Le
19, sur les 5 heures du soir, le sieur Letanneur, maître au cabotage,
est tombé à l'eau, de mer montant, dans l'avant-port. Il allait
courir risque de perdre, la vie, lorsque le sieur Durand, matelot de
Honfleur, voyant un rassemblement sur le quai accourut, perça la
foule, et instruit seulement alors de ce qui se passait, se
jeta résolument à l'eau et parvint à soutenir le sieur Letanneur,
qui coulait déjà.
Un
canot qui se détacha de quelque bâtiment vint à leur secours et le
sieur Letanneur fut sauvé. Durand se fût échappé, satisfait de son
acte courageux, si plusieurs assistants, parmi lesquels des
fonctionnaires, ne l'eussent retenu et pris son nom, qu'ils ont fait
connaître aux autorités. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Subvention.
-
M. le Ministre de l'instruction publique a accordé, à la
ville de Honfleur, une somme de 6 000 fr. pour construction de deux
maisons d'école. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Nouvelles diverses.
-
La commission d'instruction primaire va ouvrir sa deuxième
session de 1853 pour I’examen des instituteurs et des institutrices,
pour celles-ci l'examen aura lieu le 29 juillet, pour les instituteurs
le 25.
Les
candidats devront se faire inscrire, au secrétariat de l’académie,
avant le 30 juin, et déposer : 1° leur acte de naissance, 2° la
déclaration qu'ils ne se sont présentés devant aucune commission
d'examen dans l'intervalle des quatre mois qui précéderont la
session ; 3° s'il y a lieu, l’indication de celles des matières
comprises dans la 2e partie de l'art. 22 de la loi du 15
mars 1850, sur lesquelles ils demandent a être interrogés.
Leur
signature doit être légalisée par le maire de la commune où ils
résident. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Nouvelles diverses.
-
Les processions de la Fêle Dieu ont eu lieu, dans notre ville,
les dimanches 29 mai et 5 juin.
Le
premier jour, l'incertitude du temps avait quelque peu nui à I’éclat
dont cette fêle est ordinairement entourée, et les reposoirs
étaient rares. II n'en a pas été de même le second. Si les
premiers jours de la semaine avaient été signalés par un temps
affreux, en revanche le soleil n'avait cessé de briller les trois
derniers jours. Aussi avait on pu se livrer, avec confiance, aux
dispositions ordinaires.
Les
reposoirs était nombreux, nous ne citerons que les plus remarquables.
Au premier rang, sans doute doit être placé celui construit rue de
l'Homme-de-Bois, puis ensuite, celui de la place de l'Obélisque, un
autre rue de la Ville, un sur la jetée de l’Ouest, trois dans la
longue rue St-Léonard un, tout à fait champêtre, rue aux Chats,
enfin un assez grand nombre d'autres plus ou moins richement
décorés, mais tous avec beaucoup de goût et d'élégance, alliés
au caractère religieux de ces monuments de quelques heures.
L'autel
de celui de la rue de l’Homme-de-Bois, élevé à une assez grande
hauteur, était recouvert d'un dôme azur étoilé, soutenu par quatre
colonnes blanches entourées de verdures, les marches, et ce que l'on
pourrait appeler le perystile, étaient ornés de mâts surmontés de
petites bannières de couleurs diverses au milieu desquelles une
étoile avec des devises tirées des Litanies de la Sainte Vierge.
Le
clergé, augmenté de plusieurs honnêtes citoyens, recrutés pour
porter les chapes et autres ornements de chaque paroisses était
précédé des enfants de la première communion.
Au milieu de deux files qu'il formait étaient placés de jeunes
enfants représentants les saints et saintes du Nouveau Testament,
reconnaissable[1]au
costume caractéristique de chacun.
La
gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les préposés du service actif des
douanes escortaient les processions, accompagnés de musiques de
chacun des deux pensionnats, de celui de M. Bahon pour celle de Ste
Catherine et de celui de M. Pognon pour celle de St Léonard.
(Source : Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Un accident.
-
Le chantier de construction où M. Voisard, qui en était
propriétaire, a trouvé la mort, il y a quelques mois, a été, lundi
dernier, le théâtre d'un semblable événement.
Les
ouvriers venaient de reprendre leurs travaux, après le dîner, on
montait et mettait en place le deuxième couple d'avant d'un navire
dont on commence la construction, lorsque, par suite de la rupture
d'un cordage, cette pièce est retombée et, dans sa chute, a écrasé
le sieur Mathière, contre maître, qui dirigeait le travail. La mort
a été instantanée.
M.
Mathière était un jeune homme de 34 ans, plein d'intelligence,
d'activité et d'ardeur, jouissant d'une confiance justement méritée
par sa bonne conduite, son zèle et son talent remarquable, comme de
l'estime, nous dirons même de l'amitié, de tous les habitants et
particulièrement des ouvriers parmi lesquels sa mort a répandu la
tristesse et les regrets.
Il
laisse une veuve et un enfant en bas âge. Plus de 200 personnes l'ont
accompagné à sa dernière demeure. Puisse cette marque de sympathie
adoucir, s'il est possible, la douleur d'une famille si
prématurément et si cruellement frappée !
Le
sieur Mathière était un des élèves du cours de géométrie et de
mécanique, qui, pendant 26 ans, a fourni à la ville plusieurs
ouvriers distingués, parmi lesquels il figurait honorablement.
Mercredi, un ouvrier, scieur de long, au chantier de M. FouIon, est
tombé de la pièce de bois sur laquelle il travaillait, et s'est
fait, à la tête une blessure qui, quoique assez grave, est
heureusement sans danger. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Nouvelle maritime.
-
La levée parait être terminée dans le quartier de Honfleur,
depuis quelques jours il n'a été appelé, croyons nous, aucun marin,
espérons que cela durera, que nous ne verrons plus de larmes couler,
et que nous rentrerons dans cette calme activité commerciale à
laquelle nous étions habitués depuis si longtemps. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1853 - Les prières.
-
On a lu dimanche dernier, aux messes paroissiales de notre
ville, une circulaire de Mgr l'Évêque, prescrivant des prières
publiques pendant neuf jours pour demander à Dieu un temps favorable
aux biens de la terre. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - Un lancement.
- Hier, à la
marée du matin, a eu lien, au chantier de M. Cardon, le lancement
d'un joli navire, de 7 à 800 tonneaux, construit pour le compte d'une
maison
du Havre : Aussitôt après l'opération de la mise à l'eau, qui a
parfaitement réussi, ce bâtiment est parti, à la remorque d'un
bateau à vapeur, pour son port d'attache où il devra compléter son
armement. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - Rapport
du sieur Baudry, patron du bateau de pêche « Diligente »,
n°176, du port de Honfleur.
- « Le
14 juillet 1853, à 9 heures du matin, à environ 12 milles de
Fécamp, nous avons aperçu le bateau de pèche de Honfleur,
« Victoire Désirée », n° 177, patron Picard, ayant son
mât cassé à 2 mètres au dessous du capelage ; ayant remarqué ses
signaux de détresse, nous fîmes route dessus. Il nous demanda de le
remorquer jusqu'à Dieppe, ce que nous avons fait, lui ayant fourni
notre trait à chalut, vu qu'il n'avait aucun filin propice à bord,
ce qui nous a demandé sept heures pour le conduire dans le port où
nous sommes entrés à bon port.
Enfin
de quoi je déclare le présent rapport.
Honfleur,
18 juillet 1853: Signé : Baudry. (Source : Le Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - La loi de vendémiaire an IV.
-
Le tribunal de 1er instance de Toulon a rendu, le 21
juin un jugement qui intéresse toutes les communes de France.
Voici
les motifs d'après lesquels il a prononcé celle de Cuers responsable
des pertes causées dans cette commune par l'insurrection qui a eu
lieu le 5 décembre 1851 :
1°.
Les communes ne peuvent s'exonérer de la responsabilité que fait
peser sur elles la loi de vendémiaire an IV qu'en justifiant que les
dégâts ont été occasionnés par des individus tous étrangers à
la commune, et qu'elle a pris toutes les mesures nécessaires pour
prévenir et réprimer les désordres.
2°.
La loi de vendémiaire an IV ne fait pas de distinction entre les
délits politiques et les délits non-politiques, la responsabilité
des communes est engagée quelque soit le but que se proposent les
auteurs des désordres et de l'insurrection.
3°.
La désorganisation des pouvoirs municipaux ne peut-être invoquée,
par la commune, comme excuse, surtout lorsque cette désorganisation
est le fait de ses habitants. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1853 - Le blé. -
A l'approche de la récolte, nous rappellerons aux cultivateurs
l'usage adopté depuis long temps dans les département voisins,
notamment dans celui de la Seine-Inférieure où on l'emploie, depuis
plus de trente ans, de mettre en villottes ou moyettes le blé dès
que les gerbes sont liées.
Nous
ne décrirons pas ce procédé bien connu, mais nous dirons que le
blé mis en villottes produit encore, après avoir été coupé et
dans une proportion plus considérable que lorsqu'il est resté en
javelles, le grain s'échappe moins facilement de l'épi, il est mieux
préservé de la pluie ou de la grèle et moins exposé à l'avidité
des oiseaux et des insectes ; sa bonne apparence lui assure dans les
marchés un prix plus élevé Ce procédé a été décrit et
recommandé par M. Gasparin dans son cours d'agriculture, 3e
vol. (Source : Le
Journal de
Honfleur)
Août
1853 - Cour d’Assises du Calvados.
- Audiences
du 9 août.
-
Un jeune homme de 21 ans, du département de la Manche, est
amené devant la cour, accusé d'avoir commis deux vols chez M. Ferry
de Montitier, juge de paix à Honfleur, l'un d'un rouleau de pièces
d'or, appartenant à son maître, l'autre d'une pièce de cinq à un
autre domestique de la maison. Il est condamné à 8 ans de
réclusion. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Août
1853 - Éphéméride du Calvados.
- 10 Juillet
1815.
— Chargé du
commandement de l'arrondissement de Pont-l’Évêque, le colonel
Huguet du Neufville, après avoir fait quitter la cocarde tricolore
aux troupes, se rend à Honfleur, où, dès son arrivée, il place le
pavillon blanc aux croisées de son appartement.
L'hôtel
de la mairie et les fonctionnaires publics suivant son exemple, ainsi
que les maisons particulières et les navires du port.
Le
soir, il y eut des illuminations, des feux de joie, des danses.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Août
1853 -
Éphéméride du Calvados.
- 11 Juillet
1815.
— Les autorités
civiles et militaires se réunissent à 6 heures du soir à la mairie,
pour se rendre de là à la chapelle de Grâce, escortées par la
garde nationale et les troupes de la garnison, musique en tête. On
chante un Te Deum en action de grâce du retour du roi,
puis le Domine salvum fac regem, qui fut répété dix
fois. (Source : Le Journal de Honfleur) (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1853 -
Cour d’Assises du Calvados.
- audience
du 9 août. — Huit années de réclusion ont été prononcées contre le
nommé Meslin, domestique de M. le juge de paix d'Honfleur, pour un
vol d'un rouleau de pièces d'or, commis par lui dans le secrétaire
de son maître. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1853 - Nouvelles Maritimes.
- En
1850, 681 navires ont été perdus sur les côtes d'Angleterre, dont
81 ont sombré par suite de voies d'eau et collisions, 306 ont été
jetés à la côte, 16 ont été abandonnés. 780 personnes ont perdu
la vie.
En
1851, le nombre des navires naufragés a été de 701. 750 individus
ont péri.
1852,1
100 bâtiments ont fait naufrage et l'on a eu à regretter la perte de
900 personnes. (source Le Journal de Honfleur)
Octobre
1853 - Nouvelles diverses.
-
Dans son audience du 25 juin 1853, le tribunal correctionnel de
Pont-l’Évêque a condamné un boulanger de notre ville à 50 fr.
d'amende et aux dépends pour tromperie sur le poids du pain.
Les
31 août et 17 septembre, le même tribunal a condamné à 25 fr.
d'amende et aux dépends, trois autres boulangers, aussi de notre
ville, pour semblable contravention.
Le
pain saisi avait été porté à l'hospice. (source Le Journal de
Honfleur)
Octobre
1853 - Nouvelles diverses.
-
Dimanche dernier, le sloop « Guillaume », capitaine
Dugoua, sortait de notre port avec un chargement de cidre et bois,
pour le Havre. Le vent qui n'était pas très fort était cependant
contraire. Le capitaine, employant le moyen assez ordinaire dans ces
circonstances, avait cherché à gagner la côte du nord et y avait
presque réussi, lorsqu'un grain violent est venu l'assaillir et lui
enlever sa grande voile, qui, en flottant au vent, et battant le mât,
rendait sa position périlleuse.
Heureusement,
la bourrasque a fini par le dégager en emportant tout à la mer. Il
ne restait pas d'autre parti à prendre que de chercher à rentrer au
port, à l'aide du foc, seule voile dont on pût disposer, c'est ce
que fit le capitaine, et ce qu'il n'eût peut être pas pu effectuer
sans l'aide du remorqueur l’ « Hirondelle », qui est
arrivé fort à propos pour le secourir.
D'autres
bateaux ont été également forcés de relâcher, mais avec des
avaries de moindre, importance.
(source Le Journal de Honfleur)
Octobre
1853 - Nouvelles maritimes.
-
La pèche de la morue complètement abandonnée dans notre
port, parait reprendre sur d'autres points de notre département. Un
armateur de Luc a armé cette année un lougre, monté par treize
hommes, et l'a expédié à la pêche d'Islande.
Les
résultats ont été très avantageux. On assure que Luc enverra,
l'année prochaine, plusieurs navires sur cette côte. Quatre
armateurs font déjà des préparatifs. Peut-être cet exemple
sera-t-il suivi ailleurs. (source
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1853 -
Nouvelles locales. -
Il a été reçu de S.-E le Ministre de la marine une médaille
d'argent de 2e classe, pour être remise au sieur
Jean-Baptiste Durand, matelot à bord de la goélette
« Louise-Céline », qui avait sauvé, dans le Vieux
Bassin, le sieur Capard. Nous avons, dans le temps, rapporté le fait
qui a donné lieu à cette récompense honorifique. (source Le Journal
de Honfleur)
Octobre
1853 - Nouvelles locales.
- Quoique
depuis plusieurs années Honfleur n'envoie plus à la pêche du
hareng, il ne faut pas perdre tout espoir de voir cette industrie y
reprendre quelque activité. C'est dans cette vue que nous appelons
l'attention sur un article, du Moniteur, trop long pour que nous le
reproduisions en entier, et qui rend compte des résultais que la
pêche de ce poisson a eus cette année sur les côtes d'Écosse.
Elle
a été tellement abondante que les trois quarts des matelots auront,
en deux mois gagné 4 à 500 fr. à la part, quoique le nombre des bateaux ait été double de ce qu'il était récemment.
Les bâtiments chargés de surveillance de la pêche, n'ont pas eu à
constater une seule contravention, quant à l'achat illicite du
poisson péché par l'étranger, et l'on a eu lieu cependant de
remarquer l'harmonie existant entre des nationalités différentes se
faisant naturellement concurrence.
Il
y a lieu de croire que, pour la saison prochaine, nous verrons
effectuer ici quelques armements, si les réclamations adressées
contre un article du décret de juin 1852 qui ferme notre port à
l'importation du hareng salé à bord, sont écoulées, comme on n'en
peut douter. (source Le Journal de Honfleur)
Octobre
1853 - Nouvelles locales.
- Nous
venons d'éprouver deux orages qui se sont succédés à des
intervalles presque égaux et qui ont présenté un phénomène assez
remarquable.
Depuis
jeudi surtout la température était tout à fait radoucie, l'air,
dans le jour, était tiède, mais empreint d'une sorte d'humidité.
Dans la soirée de ce jour, de gros nuages, qui s'étaient amoncelés
dans l'Ouest, au coucher du soleil, se sont dispersés, du Nord au
Sud, vers 11 heures du soir, et la charge d'électricité contenue
dans l'atmosphère a produit des éclairs, d'une brillante clarté,
dont la durée a varié de 12 à 15 secondes ; le tonnerre suivait à
de longs intervalles et une pluie assez violente est tombée jusque
vers 2 heures du
matin.
Mais
dans la nuit du 27 au 28, avec les mêmes phénomènes
d'électricité, la pluie est devenue torrentielle. L'eau s'est
élevée considérablement dans la Claire qui débouchait dans les
anciens fossés avec un courant très tort.
Nous
n'avons jusqu'à présent aucun désastre à signaler, le vent qui n'a
cessé de varier du Nord au Sud, passant par l'Ouest, n'ayant soufflé
que par rafales, mais peu violentes. Nous espérons n'avoir rien à
signaler par suite de ces orages précurseurs un peu avancés de la
mauvaise saison.
(source Le Journal de Honfleur)
Novembre
1853 -
Cour d'Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le Conseiller Lenteigne.
La
session du 4e trimestre de 1853, s'est ouverte le 14, à 10
heures du matin. Trois affaires ont été soumises au jury dans cette
première audience.
—
Du mois de janvier au mois d'août dernier, Marie Emilie-Catherine
Valsemer, âgée de 42 ans, journalière, née à St-Martin-des
Chartrains, s'est emparée d'une petite somme d'argent,
de plusieurs paquets de chicorée et de divers objets mobiliers au
préjudice des époux Cressent, domiciliés à Honfleur, et chez
lesquels elle travaillait habituellement.
Depuis
le mois de mars 1852 jusque et y compris le mois de juillet dernier,
la femme Valsemer a également commis divers vols domestiques au
détriment de la dame veuve Langlois, demeurant à Honfleur. Cette
femme, qui a déjà été condamnée pour vol, en 1851, à trois mois
de prison, subira la peine de 5 ans de réclusion.
—
Un jeune homme de 18 ans, Hippolyte-Rémy Biau est ensuite condamné
à 3 ans de prison, pour vol avec escalade et effraction.
—
Deux autres, François-Victor Lebonnais, âgé de 21 ans, et
Révérend Chédeville, âgé de 20 ans, sont condamnés, le premier
à 5 ans de réclusion, le second à 4 ans d'emprisonnement
pour vols commis au Tronquay.
(source Le Journal de Honfleur)
Novembre
1853 - Ouverture de l'École Communale gratuite, sous la
direction des Frères de l'École Chrétienne.
- Le
Maire de la ville de Honfleur
Annonce
que l'école communale gratuite, sous la direction des Frères de
l'École Chrétienne ouvrira mardi prochain huit de ce mois.
En
conséquence, les enfants qui désireront suivre cette école, devront
se présenter au secrétariat de la mairie, pour se faire inscrire et
recevoir un billet d'admission.
Chaque
enfant deva justifier qu'il a été vacciné.
La
préférence, dans les admissions, sera donnée aux enfants
appartenant à des familles dont les moyens sont insuffisants pour
suivre leur instruction, et à ceux qui ont déjà suivi l'école
dirigée par M Toutain.
En
l'Hôtel de Ville de Honfleur, le 4 novembre 1853.
Le
Maire, Alf. LUARD. (source Le Journal de Honfleur)
Novembre
1853 -
L’École. -
M. le
recteur de l'académie du Calvados, par un arrêté du 12 de ce mois,
invite MM. les maires et MM. les ministres des différents cultes à
dresser, de concert, avant le 1er décembre prochain, les
listes des enfants qui pourront être admis gratuitement dans les
écoles publiques, pendant l'année 1854. (source Le Journal de
Honfleur)
Mars
1854 - Un abordage.
-
Mercredi, 1er mars, à son arrivée à Honfleur, le
steamer le « Chamois », venant du Havre, entraîné par
les courants, s'est jeté sur une barque de pêche mouillée dans
l'avant-port.
Le
« Chamois » s'est fait dans cet abordage, des avaries
assez graves. Son beau-pré a été enlevé, un de ses tambours
défoncé, un de ses mâts brisé est tombé sur le pont, mais
heureusement aucun des passagers n'a été blessé. (source Le Journal
de Honfleur)
Mars
1854 - Une noyade.
-
Vendredi dernier, une malheureuse femme, gravement malade et
prêt de mourir, recevait l'assistance bienveillante de quelques
personnes. Une de ses voisines, qui lui prodiguait également ses
secours, frappée de l'état d'abandon et de malpropreté dans lequel
se trouvait un jeune enfant, âgé de 6 ans 1/2, que la maladie de sa
mère privait, depuis quelque temps, de tous soins, résolut de le
vêtir et de le nettoyer.
Elle
avait déjà accompli une partie de la tâche qu'elle s'était si
noblement imposée lorsqu'elle sortit pour aller chercher quelques
objets qui lui étaient nécessaires, laissant l'enfant près du feu,
mais pendant ce temps, le pauvre petit être fut frappé d'une attaque
d'épilepsie, maladie à laquelle il était sujet, et tomba au milieu
du feu où il trouva mort, sous les yeux de sa malheureuse mère qui
ne pouvait le secourir, puisqu'elle même succombait, quelques heures
plus tard, à la maladie, à laquelle elle était en proie. (source Le
Journal de Honfleur)
Avril
1854 - Meurtre ou accident.
-
Lundi dernier, une veuve Amfry, qui demeurait dans la rue de la
Madeleine, a été trouvée chez elle morte et tombée auprès de son
lit, elle portait la marque l'un coup reçu dans la figure.
Cette
mort mit tout le quartier en émoi, car on l'attribuait à un crime et
la rumeur publique accusait un sieur L…..., de Honfleur, d'en être
l'auteur. L……., capitaine au cabotage, vivait en concubinage avec
cette femme et avait souvent avec elle des discussions qui plus d'une
fois ont dégénéré en violentes querelles, et de plus on savait
qu'il avait passé une partie de la nuit chez elle à boire et
s'enivrer, ce dont ils s'étaient quittés à merveille, dit-on.
L'autorité,
prévenue par les voisins, fit procéder à l'autopsie du cadavre M.
le docteur Follet, qui en avait été chargé, déclara que cette mort
était le résultat de l'habitude d'ivrognerie à laquelle cette femme
était adonnée, que la contusion qu'elle avait à la figure provenait
de la chute qu'elle avait faite et que la mort pouvait avoir eu lieu
avant sa chute.
Le
sieur L….... . avait été arrêté sous prévention. La déposition
des témoins et l'interrogatoire du prévenu n'ayant rien révélé
qui fût à sa charge, il a été lendemain mis en liberté. (source
Le Journal de Honfleur)
Avril
1854 - Un accident.
-
Mardi matin, vers 5 heures, un voiturier qui était venu
apporter un chargement sur un des quais du bassin de l'ouest, se
disposait à partir, lorsque tout à coup, on ne sait trop par quelles
circonstances, l'attelage fut entraîné vers le bassin.
Le
conducteur tomba dans une embarcation et en fut quitte pour quelques
contusions assez fortes, il est vrai, mais heureusement, selon toute
apparence, sans gravité. La voiture se trouva arrêtée sur le bord
du quai, mais le poids du cheval, qui était suspendu dans le vide,
fit casser les armons et l'animal tomba à l'eau et fut noyé. (source
Le Journal de Honfleur)
Avril
1854 - La pêche. -
Quatre de nos bateaux, partis pour la pêche du maquereau,
entrés cette nuit, viennent confirmer les nouvelles que nous avions
précédemment données, ils avaient à peine la moitié de leur
chargement. (source Le Journal de Honfleur)
Avril
1854 - Le cidre normand.
-
Il s'est ouvert depuis quelque temps, à Paris des
établissements spéciaux où l'on débite en détail du cidre des
meilleures contrées de Normandie. Le goût de cette boisson semble se
populariser dans la capitale, et dans les rues qui avoisinent les
halles, une nombreuse population de consommateurs occupent les tables
de ces tavernes d'un nouveau genre.
(source : Le Journal de Honfleur)
Mai
1854 - Cour d'Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le Conseiller Lenteigne. Audience du 15 mai.
Valsemey
( Alexandre-Émile ), âgé de 21 ans, journalier, demeurant à
Honfleur, convaincu d'avoir, en cette ville, vers la fin de févier
dernier, volé, à l'aide d'effraction intérieure, une somme de 200
fr. au préjudice du sieur Birette, domestique chez le sieur Lecanu,
aubergiste, subira 3 ans d'emprisonnement. (source Le Journal de
Honfleur)
Juin
1854 - Passages de Troupes.
-
Sont arrivés à Honfleur pour y faire séjour les 18 et 19
courant :
Détachement
de 76 jeunes soldats, du 58e de ligne, venant de St-Lô,
allant à Cambrai.
49
jeunes soldats du 6e d'infanterie légère, venant de
St-Lô, allant à Lille.
43
jeunes soldats du 5e cuirassiers venant de St-Lô, allant
Sedan.
51
jeunes soldats du 9e de ligne, venant de St-Lô, allant à
Avesne.
25
jeunes soldats du 1er de génie, venant de St-Lô, allant
à Arras,
40
jeunes soldats du 2e d'infanterie de marine, allant à
Cherbourg.
24
jeunes soldats des équipages de ligne, venant de Beauvais, allant à
Cherbourg.
24
jeunes soldats du 6e d'infanterie de marine, venant d'Arras,
allant à Cherbourg
12
jeunes soldats du 2e d'infanterie de marine, venant de
Lille, allant à Cherbourg.
Arriveront
à Honfleur pour y loger le 26 juin et en juillet : Un détachement de
120 hommes du 41e de ligne, venant de Rouen, allant à
Caen. Un détachement de 96 hommes venant d'Alençon, se rendant dans
le Nord. (source Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Nouvelles locales.
-
Les fêtes de la Pentecôte, médiocrement favorisées par le
temps, avaient attiré à la côte de Grâce, dimanche et lundi, une
foule assez considérable, quoique l'incertitude du temps ait quelque
peu refroidi le zèle des promeneurs, car la côte était loin de
présenter un aspect aussi animé que les années précédentes. Les
bateaux à vapeur du Havre qui, à cette occasion, avaient multiplié
leurs voyages, nous ont amené beaucoup moins de monde qu'à
l'ordinaire. (source Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - La grande pêche.
- De nouveaux
avis de St-Pierre et Miquelon, qu'on vient de recevoir à Granville,
sont généralement très satisfaisants. On nous annonce que les
navires de notre port, qui se livrent à la pêche de la morue au
Banc, ont été heureux dans leurs premiers essais, et l'on a lieu d’espérer
que la campagne actuelle sera beaucoup meilleure que celle de l'année
précédente. (source Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Bateaux à vapeur.
-
Le service quotidien et régulier de bateaux à vapeur entre le
Havre et Rouen, et qui doit desservir, en même temps, les points
intermédiaires, Honfleur Quillebeuf, Villequier, la Mailleraye et
Duclair, a commencé jeudi dernier.
Les
steamers « Neustrie » et « Courrier »,
affectés à cette navigation, doivent faire le voyage en sept heures
à la remonte et en six heures à la descente.
Le
prix des places est de 6 francs aux premières et 4 francs aux
secondes, pour le trajet entier, et à des prix inférieurs pour les
autres stations.
On
délivrera des billets d'aller et retour, à prix réduits, mais
seulement pour le Havre, Honfleur, Caudebec et Rouen. (source Le
Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Le temps qu’il fait.
-
Les pluies torrentielles, qui sont tombées sur plusieurs
contrées, ne nous ont pas épargnés, et, pour être venues un peu
plus tardivement, elles n'en sont pas moins abondantes.
En
effet, depuis huit jours, l'eau n'a pour ainsi pas cessé. Si, fort
heureusement, nous n'avons point à redouter les inondations
occasionnées par la crue des rivières, nous n'en sommes pas moins
exposés aux fâcheux résultats que ces pluies doivent
nécessairement amener, si elles continuent.
Aussi
partageons-nous les craintes générales que fait naître l'état de
l'atmosphère, qui est on ne peut plus préjudiciable aux récoltes,
et qui, s'il devait se prolonger, leur causerait les
plus grands dommages. Dieu veuille qu'il en soit autrement, et que le
retour du beau temps vienne raviver les espérances que l'on avait
conçues, espérances que la belle apparences des récoltes paraît
justifier. (source Le Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Nouvelles locales.
-
Malgré les craintes que les pluies continuelles avaient fait
naître, le retour du beau temps a permis aux processions de la
Fête-Dieu de sortir, dimanche dernier, et de parcourir, matin et
soir, les principaux quartiers de la ville, au milieu d'un concours
immense de population.
Sur
leur passage, les maisons étaient tendues de blanc, le sol jonché de
fleurs et de plantes et les fenêtres garnies de spectateurs.
Les
reposoirs étaient moins nombreux qu'à l'ordinaire, ce qui a tenu,
sans doute, à l'incertitude du temps. On remarquait cependant
plusieurs de ces monuments de fleurs et de verdure, plus ou moins
riches, à a confection desquels un goût plus ou moins bien entendu
avait présidé, mais tous respirant cette naïveté religieuse qui
leur est particulière.
La
procession de la paroisse Ste-Catherine était accompagnée de la
compagnie de sapeurs-pompiers, de la gendarmerie, d'un détachement
des préposés du service actif des douanes et du corps de musique
auxquels s'étaient joints les élèves musiciens du pensionnat
communal, dirigé par M. Bahon. Un autre attachement du service actif
des douanes et les élèves musiciens du pensionnat de M. Pognon
accompagnaient celle de la paroisse St-Léonard. (source Le Journal de
Honfleur)
Juin
1854 - On lit dans le Bulletin de l'Instruction publique.
-
Conformément à l'avis du conseil académique, M. le préfet
vient d'accorder une récompense pécuniaire aux quarante
institutrices les plus méritantes du département, 16 instituteurs
d'élite ont reçu chacun deux ouvrages reliés : ( Dictionnaire
historique de Douillet. — Lettres sur la profession
d'instituteur, de Thiéry, recteur de l'académie). Ces volumes
portent un écusson avec cette légende : Donné par le préfet, sur
l'avis du conseil académique.
Voici
les noms des instituteurs et institutrices de notre arrondissement,
qui ont été l'objet de ces distinctions : MM. Patin, à
Beaumont-en-Auge ; Thieulin, à Dozulé ; Devaux, à Tourville ; Mmes
Lecarpentier, à Saint-André-d'Hébertot ; Lemanissier, à
Honfleur ; Edeline, à Honfleur ; Lavigne, à Pont-l’Évêque
; Hue, à Trouville ; Mlle Allaire, à Formentin. (source Le
Journal de Honfleur)
Juin
1854 - Le temps qu’il fait.
-
Les pluies torrentielles, qui sont tombées sur plusieurs
contrées, ne nous ont pas épargnés, et, pour être venues un peu
plus tardivement, elles n'en sont pas moins abondantes.
En
effet, depuis huit jours, l'eau n'a pour ainsi pas cessé. Si, fort
heureusement, nous n'avons point à redouter les inondations
occasionnées par la crue des rivières, nous n'en sommes pas moins
exposés aux fâcheux résultats que ces pluies doivent
nécessairement amener, si elles continuent.
Aussi
partageons-nous les craintes générales que fait naître l'état de
l'atmosphère, qui est on ne peut plus préjudiciable aux récoltes,
et qui, s'il devait se prolonger, leur causerait les plus grands
dommages. Dieu veuille qu'il en soit autrement, et que le retour du
beau temps vienne raviver les espérances que l'on avait conçues,
espérances que la belle apparences des récoltes paraît justifier.
(source Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 -
Un accident.
- Jeudi
dernier, la côte de Grâce a été le théâtre d'un de ces tristes
et malheureux accidents qui semblent marqués au coin de la fatalité.
M.
Decornierds, âgé de 44 ans, médecin à Bonnebosq, était
venu, en partie de plaisir, à la côte de Grâce, avec sa
femme, en compagnie d'un huissier de l'endroit et sa dame, et de M. le
vicaire de Bonnebosq. Après avoir assisté à la messe célébrée,
dans la chapelle, par l’ecclésiastique qui les accompagnait, ils
furent au restaurant Chemitte, pour déjeuner. Le repas terminé, et
avant de redescendre en ville, la compagnie résolut de faire une
promenade sur le plateau de la côte et de jouir du rare et
magnifique, point de vue que l'on y découvre. Arrivés près de la
Falaise, derrière le calvaire, à l'endroit le plus élevé et le
plus à pic, M. Decornierds, malgré la recommandation de sa femme,
s'approcha trop du bord, son pied fit glisser la terre, il perdit
l'équilibre et tomba la tête la première. Sa tête fut frapper
contre les rochers, et il déroula ensuite jusqu'au bas de la côte.
Aux
cris de ses amis, témoins impuissants et consternés de ce fatal
événement, on s'empressa de se porter à son secours, de le relever
et de le transporter à St-Siméon, où il expira quelques instants
après. Il avait reçu une force contusion à la tempe du côté
droit.
Le
lendemain, après l'office célébré dans l'église Ste-Catherine, le
corps de M. Decornierds fut transporté à Bonnebosq. (source Le
Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Nouvelle locales.
- Les
processions de l'octave de la Fête-Dieu, favorisées par un temps
magnifique, sont sorties dimanche dernier, et, comme le premier jour,
ont parcouru les rues de notre ville, dont les maisons étaient
également tendues de blanc et le sol jonché de verdure et de fleurs.
Nos
concitoyens, encouragés, sans doute, par le temps qui avait continué
à être beau toute la semaine, avaient élevé un plus grand nombre
de reposoirs que le dimanche précédent. Tous ces monuments peu
durables de la piété rivalisaient de bon goût, de richesse et
d'élégance et fixaient l'attention de la foule qui se pressait sur
le passage des processions. Quelques uns cependant se faisaient
spécialement remarquer, et attiraient de préférence les promeneurs.
La
compagnie de sapeurs-pompiers, la gendarmerie, un détachement de
préposés du service actif des douanes, le corps de musique, auquel
s'étaient joints les élèves musiciens du pensionnat communal
dirigé par M. Bahon, assistaient, cette fois, à la procession de la
paroisse St-Léonard. Celle de la paroisse St-Catherine était
accompagnée d'un détachement des préposés des douanes et de la
musique de ce corps. (source Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - On lit dans le « Nouvelliste Cauchois ».
- Par lettre de Saint-Pierre-et-Miquelon. à la date du 27 mai,
adressée à la maison Boufard, nous avons des nouvelles assez
favorables sur la première pèche.
Les
goélettes de St-Pierre sont rentrées avec leur complet chargement,
et ont rapporté que la moyenne, pour les navires qui étaient sur le
banc, pouvait être évaluée de 12 à 1500 morues par marée. (source
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Nouvelles locales.
- S.
M. l'Impératrice, dans son inépuisable bienfaisance, et son
empressement à secourir les infortunes et à coopérer aux œuvres de
charité destinées à les soulager, vient d'envoyer deux très beaux
lots, à la société de St-Vincent-de-Paul de Honfleur, pour le bazar
organisé par les membres de cette société, au profit des pauvres
qu'ils visitent. Ces lots consistent en un magnifique service de table
en argent, renfermé dans un écrin, et un couvert d'argent, le tout
marqué au chiffre de S. M. (source Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Les Assises du Calvados.
- MM.
Ecorcheville (Adolphe), propriétaire à Honfleur ; Hamel (Jacques-François),
propriétaire au Breuil ; Huet
(Denis-Antoine) dit Bordage, propriétaire à Notre-Dame-d'Estrée ; Lecarpentier
(Barthélémy), négociant à Honfleur, ont été désignés par
le sort pour faire partie du jury qui siégera aux prochaines assises
du Calvados ( 5e trimestre
) dont l'ouverture aura lieu le 1er août prochain. (source
Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Le commerce. -
Lundi
dernier, le trois-mâts « Sophie-Césard », capitaine
Lesergent, venant de la Havane, est entré en notre port, avec un
chargement de sucre destiné à la raffinerie de MM.
Lecarpentier-Lacoudrais et Cie.
L'arrivée
d'un grand navire faisant les voyages de long-cours et abordant
directement à Honfleur, nous a rappelé l'époque, encore récente,
de notre prospérité commerciale, où notre
port était le siège de maisons de commerce importantes et le centre
d'expéditions maritimes considérables et lointaines. (source Le
Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Le dérèglement climatique.
- Un
journal croit avoir trouvé la raison des perturbations
atmosphériques dans des observations ainsi formulées.
L'apparition
de la nouvelle comète découverte le 4 juin dernier, à
l'observatoire de Gœttingue, dont le passage au périhélie, le 22 du
même mois, a été calculé à l'observatoire de Paris, donne
l'explication des perturbations atmosphériques que nous éprouvons
depuis plus d’un mois.
La
durée et l'intensité de ces perturbations étant en rapport avec
l'étendue de la période de cet astre errant, qui doit être de près
de 400 ans (397 ans), son influence, sur notre globe par
l'intermédiaire de notre satellite peut se faire sentir encore
pendant plusieurs mois, mais il est probable qu'une grande chaleur va
succéder à une grande humidité, c'est ce que semble annoncer du
reste la lutte entre ces deux principes et les deux parties des points
cardinaux nord-ouest et sud-est qui viennent de provoquer de terribles
orages.
Cette
comète, qui a dû apparaître en 1457, est indiquée à cette époque
dans les catalogues, mais sans observations, il est difficile en effet
de l'apercevoir à l'œil nu.
L'inclinaison
de l'orbite sur l'écliptique est de 71°, son mouvement est
rétrograde. (source Le Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Une enquête. -
Une
enquête est ouverte dans les départements de la Seine-Inférieure,
de l'Eure et du Calvados, sur le projet de déterminer les limites du
domaine public maritime à l'embouchure de la Seine, et de déclarer
en conséquence « rivages de la mer» les bords de la baie de la
Seine jusqu'au Nais de Tancarville, sur la rive droite, et jusqu'à la
pointe de Quillebeuf, sur la rive gauche. (source : Le Journal de
Honfleur)
Juillet
1854 - Une disparition. -
Dimanche
dernier, des étrangers venus, par le bateau à vapeur du Havre, faire
une promenade à la côte de Grâce, s'apprêtaient à opérer leur
retour, lorsque, arrivés au bord du bateau, ils s'aperçurent de la
disparition d'un portefeuille contenant, dit-on, en billets de banque,
une somme de 4 700 fr.
Ils
s'empressèrent de retourner sur leurs pas et de se livrer
personnellement aux recherches les plus minutieuses. N'ayant obtenu
aucun résultat, ils réclamèrent l'assistance de M. le Commissaire
de police qui fit immédiatement les démarches les plus actives, et
bientôt le tambour de ville annonçait cet événement, à son de
caisse, promettant 200 fr. de récompense à la personne qui aurait
trouvé le portefeuille que l'on supposait perdu. Tout fut inutile, et
nos étrangers, désolés de leur insuccès, durent partir le
lendemain pour le Havre.
Cependant,
l'incertitude dans laquelle ils étaient d'avoir perdu ce portefeuille
dans leur promenade à Honfleur, faisait supposer, non sans raison,
qu'ils l'avaient peut-être oublié dans l'hôtel qu'ils occupaient au
Havre, et, qu'au pis-aller, cette perte pouvait fort bien avoir eu
lieu dans cette dernière ville.
En
effet, quelques jours après, M. le Commissaire de police recevait une
lettre de ces étrangers, datée de Paris, lui annonçant, qu'à leur
arrivée au Havre, ils avaient trouvé à l'hôtel, le portefeuille,
contenant les billets de banque, qu'ils y avaient oublié. (source Le
Journal de Honfleur)
Juillet
1854 - Le temps qu’il fait.
- Après
quelques jours de fortes chaleur, un violent orage a éclaté,
mercredi dernier, vers deux heures d'après midi, sur notre ville,
sans causer de grands dommages. Il parait cependant que quelque
communes voisines, notamment la Rivière-St-Sauveur et Ablon, ont
été fortement endommagées.
Nous
n'avons pas appris que cet orage, qui s'est étendu sur un long
espace, ait eu de fâcheux résultats sur d'autres points de notre
département.
Cette
tempête a été signalée, sur la rade du Havre, par un déplorable
accident. Le lougre l’ « Alerte », sorti de ce port pour
aller pécher en mer, était mouillé, dans l'ouest nord-ouest de la
Hève, lorsque tout à coup une trombe d'une violence effroyable est
venue fondre sur le frêle bâtiment qui fut englouti avec les quatre
marins qui étaient à bord.
Un
seul de ces malheureux, le nommé Émile Gallon, fut sauvé par le
sieur Paul Piquet, patron du cotre de plaisance, le
« Muguet », du Havre. (source Le Journal de Honfleur)
Août
1854 -
Ouverture du port de Honfleur à
l'importation du poisson salé de pêche français.
-
Sur la proposition de sa
Commission des affaires diverses, le Conseil admet les délibérations
suivantes, qui ne donnent matière à aucune discussion.
Le
Conseil général, Vu les délibérations de la ville et de la Chambre
de commerce de Honfleur, recommandées par le Conseil d'arrondissement
de Pont-l’Évéque, ayant pour projet d'obtenir l'autorisation
d'ouvrir le port de Honfleur à la pêche maritime et à l'importation
du poisson de pêche française, que la Seine-Inférieure a obtenu
pour Dieppe, Fécamp et Saint-Valéry, l'autorisation que demande
Honfleur, jusqu'à présent, Courseulles est le seul port dans le
Calvados, qui soit ouvert à l'introduction du poisson salé. Les
saleurs de Honfleur, étant dans la nécessité d'aller à Dieppe
acheter du poisson, subissent des conditions qui sont l'équivalent
d'une prohibition, d'un autre côté, si les navires de Honfleur sont
obligés d'armer à Courseulles et d'y prendre leur sel, ou
d'aller au même port faire franciser leur pêche, et de l'apporter à
Honfleur, munis d'un passe-avant, il deviendra pour ainsi dire
impossible aux saleurs de Honfleur de faire la pêche du hareng et du
maquereau.
La
ville de Honfleur possède un port accessible en tout temps, un
entrepôt réel de sel, et, de plus, une inspection de douanes qui
offre des moyens faciles d'organiser une commission pour la
vérification du poisson. Émet
le vœu que le port de Honfleur soit ouvert, à la pêche maritime et
à l'importation du poisson salé de pêche française.
Août
1854 - La fêtes de l’Empereur.
- M.
le préfet vient d'adresser aux sous-préfets et aux maires du
département la circulaire suivante, relative à la célébration de
la fête de l'Empereur :
Caen,
le 5 août 1854. Messieurs,
La
France célèbrera, le 15 août, la fête de l'Empereur. Vous aurez à
vous concerter avec l'autorité ecclésiastique pour la cérémonie
religieuse, qui consistera dans un Te Deum chanté à l'issue
de la messe paroissiale.
S.
M. I. désire que sa fête soit particulièrement marquée par des
actes de bienfaisance et des distributions faites aux familles
indigentes ; je m'empresserai d'accueillir favorablement les votes de
fonds qui me seront adressés dans ce but.
L'anniversaire
du 15 août est doublement une fête nationale. Les populations
s'associeront à la pensée de leurs magistrats pour célébrer
dignement une solennité qui leur rappelle les bienfaits que la
France, maintenue par une politique pleine de force et de grandeur à
la tête des nations, tient de la sagesse et de la fermeté de
l'Empereur.
Agréez,
etc... Le
Préfet, TONNET. (Source
: Le Journal de Honfleur)
Août
1854 - Découvertes macabres.
- Le
jeudi, 5 août, des pêcheurs ont trouvé, sur le bord de la mer,
vis-à-vis les Neiges, section de l'Heure, le corps du pilote de
Quilebeuf Lelargue ; une des malheureuses victimes du naufrage du
bateau compromis l' « Alerte ».
Le
lendemain, le bateau de pêche, n° 49, la « Victorine »,
patron Dominique Croix, a trouvé, en rade du Havre, flottant sur
l'eau, le corps du sieur Amand Guédon, le malheureux patron de l’
« Alerte ». On l'a aussitôt transporté à Trouville, où
sa famille a procédé à l'inhumation. (Source : Le Journal de
Honfleur)
Août
1854 -
Un accident. - Mardi
dernier, un enfant de 6 ans, nommé Faride (Ferdinand-Joseph ), étant
monté pour jouer sur un tas de planches et de madriers que l'on
venait de débarquer sur le quai de l'Est, s'est trouvé pris sous
plusieurs pièces de bois qui sont tombées sur lui, et il a été
tué sur le coup. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1854 - La fête de S. M. l'Empereur.
- La fête de
S. M. l'Empereur a été célébrée, dans notre ville, mardi 15,
conformément au programme publié par l'administration municipale, et
inséré dans notre dernier numéro.
Dès
le matin, les édifices publics, plusieurs propriétés particulières
et tous les navires qui se trouvaient dans le port étaient pavoisés.
A
midi, les autorités judiciaires, administratives et militaires,
partaient de l’hôtel de ville, escortées par la compagnie de
sapeurs-pompiers, la brigade de gendarmerie et les préposés du
service actif des douanes pour se rendre à l'église Ste-Catherine et
assister au Te Deum.
A
quatre heures du soir, des joutes sur l'eau au mât incliné ont eu
lieu, dans le vieux bassin.
Le
soir les édifices publics ont été illuminés, un certain nombre
d'habitants avaient également illuminé leurs maisons.
A
neuf heures, un feu d'artifice, tiré sur une des jetées, terminait
la fête. Comme toujours, malgré la foule nombreuse que ces
divertissements avaient attirée sur les diverses points où ils
avaient lieu, le plus grand ordre n'a cessé de régner et on n'a eu
aucun accident à déplorer. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1854 - Une noyade.
- Lundi
dernier, le nommé Le Ménager, journalier âgé de 30 ans, né à
Montivilliers, demeurant à Honfleur, s’est jeté tout habillé,
dans le bassin, de l'Est, en présence de plusieurs enfants, leur
disant qu'il voulait prendre un bain.
Retiré
de l'eau, une demi-heure après, M. le docteur Leseigneur lui prodigua
ses soins qui, ainsi que l'on devait le supposer, furent inutiles.
(Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1854 -
Un incendie. - Mardi,
vers sept heures du soir, un commencement d'incendie s'est manifesté
au domicile de M. Caillot, libraire. Grâce à la promptitude des
secours, le feu fut promptement et facilement éteint, sans causer de
dommage. (Source : Le Journal de Honfleur)
Août
1854 -
Nouvelles locales. -
Sur la
proposition de M. le Recteur, et de l'avis du conseil académique, S.
E. le Ministre de l'instruction publique a accordé des récompenses
consistant en médailles d'argent et de bronze et mentions honorables,
à plusieurs institutrices et directrices de salles d'asile de notre
département. Au nombre des institutrices qui ont obtenu ces
récompenses se trouve Mlle Lemanissier, institutrice à Honfleur, qui
a reçu une mention honorable. (Source : Le Journal de Honfleur)
Septembre
1854 - Chantiers navales.
- Le
9 ou 10 courant, doit avoir lieu, des chantiers de M. Lefoulon,
constructeur, la mise à l'eau d'un grand baleinier, de formes toutes
modernes :
Ce
beau navire s'appellera la « Marquis
de Turenne », du nom de son parrain, qui doit venir de Paris
pour assister à La cérémonie, et a été construit pour le compte
de la maison Guillot frères, armateurs au Havre.
Tout
le monde s'accorde à reconnaître que cette coque est une des plus
grandes et des plus belles qui soit sortie de nos chantiers.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1854 - Nouvelles diverses.
-
Mardi, le chaland
« Honfleur », capitaine Gueznet, venait du Havre avec un
chargement pour notre port. Arrivé un peu au[1]dessous
du coude du Colombier, il toucha sur un tronc d'arbre qui se trouve
dans ce point de la rivière et dont la présence constitue un
véritable danger pour la navigation. Il se fit de graves avaries, au
point que les pompes ne purent étancher l'eau qui l'envahissait ; on
put néanmoins l'amener, plein d'eau, jusqu'au quai de la Ruelle, où
l'on a commencé à en opérer le déchargement.
Sa
cargaison se compose de balles de lin, d'environ 200 pains de sucre,
et diverses autres marchandises. (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1854 - Un accident.
-
Dimanche dernier, vers
deux heures de l'après-midi, cinq jeunes enfants s'étant emparés
d'une petite voiture à bras qui était déposée sur la place de la
mairie, la traînèrent jusqu'au pied du Mont-Joli, cet endroit leur
paraissant probablement plus propice pour les jeux auxquels ils
avaient l'intention de se livrer.
Arrivés
en cet endroit, quatre d'entre eux montèrent sur la voiture, tandis
que le cinquième se chargeait de la faire rouler. Mais bientôt,
entraînée par la pente rapide et ne pouvant plus être dirigée par
son trop faible conducteur, la voiture alla heurter violemment contre
des pierres. Ce choc détermina la chute d'un des jeunes imprudents
qui y étaient montés, et l'une des roues l'ayant atteint à la
tète, il fut tué sur le coup. (Source :
Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Logements militaires.
-
M. le Préfet du Calvados vient d'adresser à MM. les
Sous-Préfets et les Maires du département une circulaire portant
qu'aux termes d'un décret impérial, en date du 14 septembre dernier,
les militaires chargés de la conduite des chevaux de remonte ont
droit, comme toutes les troupes en marche, au logement sans indemnité
chez l'habitant pour eux et leurs chevaux. Les dispositions de
l'ordonnance du 11 avril 1851, portant règlement sur le service de la
remonte générale, sont rapportées en ce qu'elles ont de contraire
au décret précité. (Source :
Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Le temps qu’il fait.
-
Le mois de septembre dernier a été non seulement le plus beau
de l'année, mais encore depuis bien longtemps on n'en avait vu un
pareil. Il résulte en effet, des observations météorologiques
faites dans les divers observatoires de la France, que le temps s'est
montré d'une constance bien remarquable.
Les
jours couverts ont été d'une rareté extraordinaire, et il est
tombé si peu d'eau que sur beaucoup de points il a été impossible
de la mesurer.
La
température moyenne a été presque partout d'un degré plus élevé
que pendant le mois de septembre de 1855. Les extrêmes furent de 15
degrés au Havre, de 23 degrés à Clermont. L'humidité relative
moyenne de l'atmosphère a été à Lille et à Aubigny (Cher) de 67°
seulement.
Depuis
1854, on n'avait vu à Paris un mois de septembre aussi sec. En
beaucoup d'endroits, les herbacés ont été grillés et les arbres
dépouillés par la sécheresse. L'épiderme du sol dans les terres
fortes était devenu dur comme de la pierre, ce qui a fortement
contrarié les semailles. Par contre, on a vu, grâce à la douceur
phénoménale de la température, des pommiers, des noyers et des
chênes fleurir en Alsace, des pruniers recouvrer leurs feuilles,
certaines poires d'automne mûrir dans l'Ain six semaines plutôt
qu'à l'ordinaire, et la vigne donner partout un vin excellent.
Ces
derniers phénomènes du règne végétal pronostiqueraient, s'il
fallait en croire quelques gens de la campagne, un hiver très dur,
d'autant plus disent-ils, que la Saint-Michel a été étincelante de
clarté ce qui serait un signe précurseur reconnu par la tradition
des bergers et des laboureurs.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Deux commencement d’incendie.
-
Jeudi, vers 8 heures du soir, un feu de cheminée s'est
déclaré au domicile de M. J. Duchemin, négociant, rue des Fossés.
Immédiatement, les pompiers, la gendarmerie, et une foule de
personnes se sont portés sur le lieu du sinistre. Grâce à la
promptitude et à la bonne direction des secours ce commencement
d'incendie fut promptement éteint, sans avoir occasionné aucun
dommage.
-
Lundi dernier, vers 8 heures du soir, le bruit de la générale
et les cris au feu mettaient en émoi notre population.
Un
incendie venait de se déclarer, rue Haute, dans un petit bâtiment
couvert en planches, occupé par le sieur Legrand, épicier, et
employé à la fabrication de la chandelle.
Fort
heureusement, ce bâtiment, quoique voisin des autres habitations en
était cependant isolé. Cette circonstance, jointe à l'empressement
avec lequel les secours furent portés, n'ont pas permis au feu de
faire de grands ravages. La perte n'atteint pas, dit-on, 500 fr.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 - Une macabre découverte.
-
Mardi dernier, on a trouvé noyé, le long de l'enrochement des
chantiers de construction, un enfant nouveau né.
Les
recherches actives faites par la police, pour découvrir les auteurs
de ce crime, sont restées jusqu'ici sans résultat. (Source : Le
journal de Honfleur)
Décembre
1854 -
Une pièce à conviction.
- La
population de Honfleur est vivement impressionnée, en ce moment, par
une affaire fort grave et qui paraît se rattacher à l'assassinat
dont un marchand boucher a été victime, il y a deux mois environ,
sur la route qui relie Honfleur à Beaumont.
Les
investigations de la justice étaient restées jusqu'à ce jour sans
résultat, lorsqu'une circonstance récente vient de leur donner une
direction presque certaine. La seule pièce de conviction trouvée,
sur le lieu du crime était la baguette d'un pistolet, et l'on pouvait
difficilement espérer qu'elle pût mettre sur la trace des criminels,
il semble cependant que cet indice si vague va, au contraire, jeter la
lumière sur cet odieux forfait.
Voici,
d'ailleurs, dans quelles circonstances l'attention de la justice a
été appelée. Le sept de ce mois, un individu inconnu, se disant de
la commune de Coudray, mais qu'on croit être boucher aux environs de
Honfleur, se présenta au marché de Beaumont pour y acheter une
vache. Suivant les usages du marché, l'animal acheté est conduit
dans un endroit réservé d'où il ne doit sortir qu'après paiement.
L'acquéreur inconnu proposa donc obligeamment à son vendeur de lui
épargner la peine de mener l'animal, et se chargea lui-même de ce
soin, mais trompant la confiance qu'on lui témoignait, il emmena la
vache, sans en avoir payé le prix.
La
gendarmerie, ayant été prévenue, se mit à la poursuite de cet
acheteur sans bonne foi, qui fut arrêté au moment où déjà il
était arrivé avec sa marchandise à la côte de Grâce. Pris en
flagrant délit de vol, cet homme ne fit pas de résistance, mais
prétextant un besoin, il obtint des gendarmes la permission de
s'arrêter sur un des bas-cotés de la route. Quelques instants après
il revint se livrer à la gendarmerie et fut amené à la prison de la
ville.
Le
lendemain, une jeune fille qui traversait la route, trouva, à
l'endroit où le voleur s'était arrêté, un pistolet fortement
chargé et dont la baguette manquait. Cette circonstance ayant été
remarquée, on se rappela la baguette ramassée sur le lieu du crime.
On l'essaya, et l'on s'aperçut qu'elle s'adaptait parfaitement au
pistolet, et de plus qu'elle portait un numéro identique à celui qui
était gravé sur l'arme. On observa encore que les chevrotines dont
ce pistolet était chargé, étaient absolument semblables à celles
qui avaient été retrouvées dans le corps de l'homme assassiné il y
a deux mois.
Ces
indices assez significatifs ont paru des présomptions sérieuses et
l'instruction poursuit son cours. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1855 -
Découverte d’un cadavre.
- Dimanche
dernier, vers midi, on a trouvé au bout de la jetée de l'Est, et à
peu de distance du rivage, le cadavre d'un individu proprement vêtu,
et ayant de l'argent, une montre et un portefeuille, les papiers
trouvés sur lui ont fait connaître que ce corps était celui du
sieur Richy (Jean-François-Augustin), âgé de 55 ans, brocanteur,
demeurant à Paris. Il a été déposé à l'hospice et l'inhumation a
eu lieu le lendemain.
On
ignore complètement comment cet événement est arrivé, et on
présume qu'il sera tombé à l'eau accidentellement.
On
dit que quelques personnes prétendent avoir entendu, la veille au
soir, des cris de détresse poussés du côté de la jetée de l'Est,
mais cet on-dit, pour être vraisemblable, n'en est pas moins erroné.
(Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
Tombé à l’eau. - Mercredi,
à une heure du matin le nommé Lecerf (Jean), âgé de 52 ans,
journalier, né à Fatouville (Eure ), demeurant à Honfleur. est
tombé à l'eau, dans le bassin de l'Est.
MM.
Noury ( Pierre-Désiré ) officier des douanes, et Delamare (
Eugène-Baldomer ), préposé, qui se trouvaient sur les lieux, se
sont portés à son secours, et sont parvenus à le retirer
presqu'immédiatement.
Transporté
au poste de la douane, tous les soins qui lui ont été prodigués par
M. le docteur Bailleul, qui, prévenu, accourut aussitôt, ont été
infructueux pour lui conserver la vie. (Source : Le journal de
Honfleur)
Janvier
1855 -
Les éclipses de l’année.
- Il
y aura en 1855, deux éclipses totales de lune : le 2 mars et le 25
octobre ; l'une et l'autre seront en partie visibles chez nous. Il y
aura deux éclipses de soleil, mais invisibles pour nous.
(Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
Asphyxiés par un réchaud.
- Le
samedi 2 janvier vers sept heures du matin M. Cavelier, serrurier en
voitures, Grande-Rue, ne voyant pas deux de ses ouvriers se rendre à
leur travail, montait pour les éveiller à la chambre qu'ils occupent
dans sa maison, lorsqu'il ouvrit la porte de l'appartement une forte
odeur de charbon le suffoqua et lui fit pressentir le malheur qui
était arrivé.
Les
deux malheureux ouvriers, ayant eu froid les nuits précédentes,
avaient allumé hier au soir de la grosse braise dans un réchaud et
s'étaient asphyxiés.
M.
le docteur Marais, appelé immédiatement leur a donné les soins les
mieux entendus, et est parvenu à en rappeler un à la vie, tant qu'à
l'autre, tous les secours étaient inutiles, la mort remontait à
plusieurs heures. C'est le nommé Pierre Lecoq, il était âgé de 58
ans. Celui qui a survécu à cet accident se nomme Constant Boisset,
il est né à Honfleur, et est âgé de 25 ans, son état ne donne
actuellement aucune inquiétude.
M.
Cavelier, n'a pas voulu que le corps de Lecoq soit porté à
l'hospice, il l'a gardé chez lui, et s'est chargé de le faire
inhumer. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1855 - Nouvelles locales.
- Avant-hier,
vers onze heures du matin, la femme Lefebvre, dentellière, rue de la
Boucherie, ayant besoin de s'absenter confia son enfant, âgé de 2
ans 9 mois, aux soins de la nommée Ernestine Anselme. Cette dernière
ayant eu l'imprudence de laisser l'enfant seul les pieds sur une
chaufferette, le feu prit à ses vêtements. Aux cris qu'il jeta, la
femme et la fille Bonnel montèrent rapidement et parvinrent à sauver
d'une mort certaine le petit malheureux, qui était déjà entouré
par les flammes.
M.
Martin, docteur-médecin fut appelé pour donner les premiers soins.
Il constata une brûlure dans toute la longueur et la largeur de la
cuisse droite, brûlure très grave, puisque les chairs étaient,
dit-il, carbonisées. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1855 - Nouvelles locales.
- Mardi
dernier, dans la matinée, le nommé Bunoult (Jean-Victor), âgé de
45 ans, est tombé accidentellement à l'eau, dans l'avant-port.
Retiré presqu'immédiatement, il donnait encore signe de vie, mais il
succomba bientôt, malgré les secours qui lui furent prodigués.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1855 - Découverte macabre.
- Dimanche
matin, on a trouvé, dans le vieux-bassin, le cadavre du nommé
Bouteiller, marin, âgé de 41 ans. On suppose que, pendant la nuit,
ce malheureux voulant se rendre à bord de son bateau, est tombé
accidentellement à l'eau. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1855 - Le 41e d’Infanterie de Ligne.
- Vendredi,
un détachement du 41e régiment d'infanterie de ligne,
fort de 286 hommes, venant de Caen, se rendant au camp de Boulogne,
est arrivé à Honfleur, d'où il est reparti le lendemain.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1855 - Un naufrage.
- Le
sloop « Marie-Constance », de Honfleur, capitaine Percé,
chargé de pierres pour le compte de M. Jobard, de Caen, dont nous
avons annoncé le naufrage à l'entrée du port de Fécamp, est
considéré comme perdu.
Ce
bateau, qui ne jaugeait que 59 tonneaux, a été construit à Honfleur
en 1845. La perte est d'environ 4 000 fr. pour le navire et de 500 fr.
pour les effets appartenant tant au capitaine qu'aux hommes de
l'équipage. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1855 - Les chemins vicinaux.
- Il
importe de rappeler aux communes dont les chemins vicinaux sont
mauvais, qu'en ce cas, tout voyageur, à pied, à cheval, avec
voiture, peut emprunter passage sur les champs qui longent le chemin,
et même les déclore pour y pénétrer. A la vérité, une indemnité
est due aux propriétaires des champs ainsi foulés, mais elle l'est
par la commune sur les territoires de laquelle est le mauvais chemin.
Cette
dette lui est personnelle, elle ne peut se refuser à l'acquitter. Le
taux de l'indemnité est réglé par le conseil de préfecture, il
n'est donc pas inutile de l'apprendre aux communes dont les chemins
sont en mauvais état. Outre le dédommagement à payer au
propriétaire, la commune doit aussi indemniser le voyageur du
préjudice que le chemin a pu lui causer, comme blessure à lui ou à
son attelage, fracture de harnais ou de voiture. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mai
1855 - Des récompenses.
- Le
Moniteur publie la liste des personnes auxquelles M. le ministre, de
la marine a, par décision du 27 avril dernier, décerné des
récompenses honorifiques pour faits de sauvetage. Dans cette
nomenclature, nous remarquons les noms suivants :
Médailles
de 2e classe, en argent : MM. D'Oeuvre (Dominique-Ernest),
matelot de 5e classe, inscrit à Honfleur.
—
Deshaies (Louis-Célestin), matelot de 2e classe,
inscrit à Honfleur.
—
Vasse (Jean-Pierre), matelot de 5e classe, inscrit
à Honfleur.
—
Durand (Amand-Benjamin), matelot de 5e classe,
inscrit à Honfleur. Témoignages officiels de satisfaction : MM.
Barbey (Pierre), syndic des gens de mer, à Trouville, chevalier de la
Légion d'honneur.
—
Chevalier (Joseph-Michel-Honoré), novice charpentier, inscrit
à Honfleur.
—
Desseaux (Etienne-Rémond), ancien marin, à Honfleur.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1855 - Incendie. -
Jeudi
dernier, vers 5 heures de l'après-midi, un incendie s'est déclaré
sur un terrain en nature des bruyères, situé côte Vassale, et
appartenant à MM. Delanney et Henry Lavaux.
Deux
hectares environ d'herbes sèches, bruyères et joncs marins, ont
été entièrement consumés. La perte est insignifiante, grâce à la
promptitude des secours, car le feu se propageant avec une effrayante
rapidité aurait promptement gagné les propriétés voisines et pu
occasionner de grands désastres.
En
l’absence de cause connue, on croit devoir attribuer cet accident à
l’imprudence d’un fumeur qui aurait jeté, dans les herbes,
auxquelles elle a communiqué le feu, l’allumette qui lui avait
servi à allumer son tabac. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - Naufrage.
- Les
demandes de la Chambre de Commerce d'Honfleur pour les travaux du
port. Il n'y en a aucun qui ne soit davantage l'objet de la
sollicitude du Gouvernement et du Département, sur les travaux des
ports et de navigation.
Il
est entré dans, le port d'Honfleur, du 30 juin 1852 au 30 juin 1855,
10 487 navires. Les constructeurs en ont livré sept d'une véritable
supériorité.
Juin
1855 - La cour de cassation.
- La
cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur
de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - Les bateaux à vapeur.
- D'après
le Journal du Havre, le service d'été qui devait être inauguré,
dimanche dernier, par le vapeur neuf « l'Eclair », entre
le Havre et Rouen, n'aura pas lieu. Ce bateau naviguera concurremment
avec les autres steamers de la compagnie anonyme de bateaux à vapeur
entre le Havre et Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 -
La cour Impériale. -
La
cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le
devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les
précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises
et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque,
par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres
de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été
blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors
même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à
l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1855 -
La fête Dieu. - Les
processions de la Fête-Dieu ont été favorisées, dimanche dernier,
par un temps magnifique. Il y avait sur leur parcours de très jolis
reposoirs. La procession de Sainte-Catherine était escortée par
quelques membres de la compagnie de sapeurs-pompiers, la brigade de
gendarmerie et un détachement des employés du service actif des
douanes. Un autre détachement d'employés du même service
accompagnait celle de St-Léonard.
Les
élèves musiciens de notre collège, à la procession de
Sainte-Catherine, et la musique de la douane à celle de Sainte
Léonard, rehaussaient encore l’éclat et la majesté de cette
imposante solennité. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - Un accident. -
Un
fâcheux accident est arrivé, mardi dernier, vers 9 heures du matin,
à bord du passager le « Saint-Jean », en réparation dans
le bassin de l'Est.
Les
sieurs Friboul et Leroy, matelots de ce navire, étant occupés à
travailler à la mâture, sont tombés, d'une assez grande hauteur,
sur le pont, et se sont grièvement blessés. Ils ont
été l'un et l'autre transportés à l'hospice, où tous les soins
que réclamait leur position leur ont été prodigués. (Source :
Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - Une mise à l’eau.
- Dimanche
dernier, on procédait, aux chantiers de M. Voisard, à la mise à
l'eau du brick de 180 tonneaux, le « Caracas »,
lorsqu'après avoir pris sa course, il s'est arrêté tout à coup,
par accident, au moment où son étrave touchait déjà l'eau.
L'opération fut suspendue.
Le
lendemain matin, à la marée, le steamer l' « Eclair »,
au moyen d'une remorque frappée sur le navire, pût le remettre en
route, et peu après le « Caracas » partait, à la
remorque du même vapeur, pour le Havre où va s'effectuer son
armement.
Ce
joli brick, qui fait le plus grand honneur à M. Voisard, a été
construit pour le compte de la maison F. Dumont et Leclerc. et est
destiné à naviguer entre le Havre et Laguayra, sous le commandement
du capitaine Onfray. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - Un accident. -
Lundi
dernier, la jetée de l'Ouest a été le théâtre d'un fâcheux
accident. Le sieur Prentout était occupé au hallage d’un navire
norvégien qui entrait dans le port. Il tenait le bout d'une amarre,
capelée sur un pieu et destinée à arrêter le navire, lorsque, ne
pouvant plus la retenir, il fut forcé de la lâcher. L'amarre, en
décapelant, le frappa si malheureusement, qu'il eut un bras
grièvement blessé et la cuisse cassée.
Le
sieur Prentout fut transporté immédiatement à son domicile, où il
reçut tous les secours et tous les soins que réclamait sa position.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 -
Un accident. -
Dans la nuit de vendredi à samedi, le capitaine Bâche,
commandant le navire norvégien « Iris »,
est tombé accidentellement à l'eau, dans le bassin de l'Est, et
s'est noyé. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - Le « Marquis-de-Turenne ». - On
a reçu par le « Baltic », dit le Journal du Havre, la
fâcheuse nouvelle de la perte du beau navire baleinier neuf le
« Marquis-de-Turenne ». Ce bâtiment s'est perdu dans la
nuit du 11 avril dernier, à 20 milles d'Honolulu, et l'on craignait,
aux dernières dates, qu'il ne fût bientôt en pièces.
Les
journaux américains annoncent toutefois, que personne heureusement
n'a péri dans ce sinistre. D'Honolulu on apercevait les mâts du
« Marquis-de-Turenne », et l'on distinguait qu'à
l'endroit où il a coulé la mer n'était point agitée.
Le
« Marquis-de-Turenne », du port de 1 000 tonneaux,
construit à Honfleur pour compte de la Compagnie Baleinière,
dirigée par MM. Guillot frères, avait été mis à l'eau le 10 décembre
1844, et armé au Havre. Il était parti de ce port, le 16 décembre
dernier, pour sa première campagne. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1855 - La cour de cassation.
- La
cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur
de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 Juin 1855
- La cour
Impériale. -
La
cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le
devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les
précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises
et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque,
par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres
de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été
blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors
même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à
l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1855 - Conseil d'Arrondissement.
-
Séance du 21 juillet 1855 : Port
de Honfleur :
Le
conseil persistant dans ses délibérations des années précédentes,
demande que le crédit d'entretien du port de Honfleur, soit reporté
à son ancien taux de 66 000 fr.
L'état
actuel de ce port, dont l'entrée devient difficile, dangereuse même
par suite des vases qui s'y amoncèlent, démontre combien était
fondée la réclamation élevée par le conseil, dans sa précédente
délibération, en faveur de cette augmentation de crédit, elle
devient aujourd'hui indispensable à la prospérité, on pourrait
même dire à l'existence de ce port si digne d'intérêt à tous
égards, et qu’un chemin de fer va bientôt relier au centre de la
France.
Aussi
le conseil insiste-t-il avec force auprès de la justice éclairée du
gouvernement pour que sa demande soit accueillie.
Le
conseil sollicite également, conformément à ses précédentes
délibérations, l'allocation de crédits suffisants pour continuer
les travaux d'achèvement de ce port, approuvée par décision du 2
mars 1855, et dont quelques-uns sont de la nécessité la plus
urgente. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1855 - Récompense.
-
Le Moniteur du 4 août enregistre une décision rendue, à la
date du 26 décembre, par S.E. le Ministre de la marine et des
colonies, qui accorde des récompenses honorifiques pour faits de
sauvetage. Parmi les noms des personnes qui ont obtenu ces
récompenses, nous remarquons :
Témoignages
officiels de satisfaction.
— M. Godefroy (Jean[1]Baptiste),
préposé des douanes à Honfleur. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1855 - Conseil d'Arrondissement.
-
Séance du 21 juillet 1855 : Routes
Impériales.
Les
transports considérables qui se font en ce moment sur la route
impériale n° 179, d'Alençon à Honfleur, pour la construction du
chemin de fer de Paris à Caen, ont amené des dégradations
profondes, qu'aggraveront encore les transports que va nécessiter la
construction du chemin de fer de Lisieux à Pont-l’Évêque, le
conseil demande donc qu'un crédit spécial soit alloué pour le
rechargement de cette route.
C'est
un dernier effort à faire pour cette route, qui verra son importance
et sa circulation diminuer promptement, aussitôt après l'ouverture
de la voie de fer qui doit relier Lisieux à Pont-l’Évêque et à
Honfleur.
Le
conseil sollicite également l'augmentation du crédit d'entretien
affecté à la route. n°180, dans la portion comprise entre Honfleur
et le département de l'Eure. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Nouvelles divers.
- Par
arrêté du 18 août dernier, M. le Préfet a autorisé les
ingénieurs chargés des études du chemin de fer de Honfleur à
Lisieux, et les agents placés sous leurs ordres à pénétrer dans
les propriétés particulières, situées sur le parcours de ce
chemin, pour planter des piquets, poser des mâts de signaux, lever
des plans, tracer des courbes et des alignements, faire des
nivellements, sonder le terrain et exécuter enfin toutes les
opérations nécessaires à l'étude du projet.
Les
propriétaires, locataires
ou fermiers sont invités à permettre la libre entrée de leurs
propriétés ou des propriétés qu'ils occupent, aux agents de la
compagnie qui se présenteront munis d'un ordre de service et à leur
donner toute facilité pour l'accomplissement de la mission qui leur
est confiée.
S'il
est commis des dommages, les indemnités auxquelles les propriétaires
auront droit, seront réglées à l'amiable ou par le conseil de
préfecture, conformément aux lois des 28 pluviôse, an VIII, et 16
septembre 1807. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Un incendie. -
Lundi
matin, on a trouvé, dans l’avant-port, le cadavre du nommé
Delasalle Jules-Constant, journalier, âgé de 22 ans. Personne
n'ayant eu connaissance de cet accident, on suppose qu'il sera tombé
à l'eau la veille au soir. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Tribunal de Police Correctionnelle. - La
jeune Martin (Eugénie-Victorine), née à Harfleur
(Seine-Inférieure), demeurant à Honfleur, a comparu, mercredi
dernier, devant le tribunal de police correctionnelle de pont-l’Évêque,
sous la prévention de plusieurs vols commis au préjudice de divers
habitants de notre ville.
Reconnue
coupable, le tribunal a ordonné qu'elle serait conduite dans une
maison de correction pour y être détenue jusqu'à sa 18e
année. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1855 - Une mort subite. -
Mardi
dernier, le sieur Dupont, charpentier de navires, était occupé à
travailler dans les chantiers, de M. Lefoulon, constructeur, lorsqu'il
est tombé tout à coup frappé de mort subite.
Ce
malheureux, âgé de 46 ans, est, dit-on, des environs de Cherbourg et
père de quatre enfants. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1855 - Récompense pour sauvetage.
- Dans
la liste des récompenses honorifiques, pour faits de sauvetage,
décernées par décision de S.-E. le Ministre de la marine et des
colonies, en date du 30 novembre dernier, publiée par le Moniteur,
nous remarquons les noms de MM. Troude, Jean-Pascal, matelot de 1re
classe, inscrit à Honfleur, et Basset, Gustave-Hippolyte, préposé
des douanes à Honfleur, auxquels une médaille de 2me
classe en argent, a été accordée. (Source : Le journal de
Honfleur)
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