Février
1856 -
Un vol. - Jeudi
dernier, vers six heures du soir, un vol d’une somme de 70 à 80 fr.
a été commis au préjudice de M. Barthélémy Vesque, marchand de
nouveautés. Les moyens employés, dans l'accomplissement de ce vol,
dénote, chez son auteur, sinon une grande habileté du moins beaucoup
d’habitude.
Malgré
les démarches actives faites immédiatement par la police, ce hardi
voleur est resté inconnu. Le lendemain matin, on a retrouvé, dans le
Vieux Bassin, la petite bannette dans laquelle se trouvait l’argent.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1856 -
Le feu. - Vendredi,
à 9 heures 1/2 du soir, la femme Ulbroc, âgée de 76 à 77 ans,
demeurant rue Haute, était sur sa chaufferette, lorsque le feu se
communiqua à ses vêtements. Elle essaya vainement de l’arrêter,
et des copeaux qui se trouvaient à sa portée s’embrasèrent, mais
ils furent heureusement éteints presqu’aussitôt.
M.
le Commissaire de police s’empressa d’intervenir, de prompts soins
furent immédiatement prodigués a cette pauvre femme, par le docteur
Bailleul, mais tous les secours de l'art ont été inutiles, cette
malheureuse a succombé le lendemain en proie aux plus horribles
souffrances. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - La conscription. -
Mardi
dernier, ont eu lieu, à l’Hôtel de Ville, sous la présidence de
M. le Sous-Préfet de Pont-l’Évêque, les opérations du tirage au
sort des jeunes gens faisant partie de la classe de 1855, appartenant
au canton de Honfleur.
Le
nombre des conscrits qui ont pris part à ce tirage est de 135.
(Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - Mouvement de la population .
- Le
mouvement de la population de la ville de Honfleur, pendant l’année
1855, a produit les résultats suivants :
Naissances
...................................... 256
Décès
.........................................….. 248
Différences
en décès..........…..…….12
Mariages
........................................… 65
(Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - Les crédits pour les ports.
- M.
le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les
fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour[1]les
ports du Calvados, savoir :
Port
de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est,
10 000 fr.
Port
d’Isigny, 5 000 fr.
Port-en-Bessin,
travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.
Port
de Honfleur, 27 000 fr. (Source :
Le journal de Honfleur)
Janvier
1856 - Un phénomène. -
Lundi
dernier, vers 3 heures du soir, un phénomène météorologique est
venu attirer l’attention des habitants de notre ville.
Sans
nous arrêter aux commentaires très nombreux et plus ou moins
vraisemblables auquel l’apparition de ce météore a donné lieu,
nous nous bornerons à rapporter simplement des observations
personnelles, faites à ce sujet.
On
aperçut d'abord une lumière assez vive, malgré le jour qu’il
faisait en ce moment, produite par un sillon lumineux se projetant
dans la direction de l’Ouest à l’Est. et laissant, après lui, un
point blanc, sur un ciel pur. Presqu’immédiatement s’est étendu,
de ce point, une trace nuageuse et blanche, prenant la direction du
N.-E., qui est restée visible assez longtemps. On remarquait dans ce
point, une espèce de frémissement qui s’est continué jusqu’à
sa disparition. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1856 - Les céréales. -
Une
baisse progressive a continué, la semaine dernière, sur la plupart
des marchés. La boulangerie qui, partout, prévoit un abaissement de
prix pour la deuxième quinzaine de mars, est peu empressée
d'acheter.
D'un
autre coté, les arrivages continuent dans nos ports. Le Havre reçoit
des farines d'Amérique ; Marseille, du blé d'Algérie, et on attend
encore dans ces ports des chargements qui ont été signalés. En
outre, le temps qui a favorisé les travaux des semailles en automne,
s'est depuis lors montré propice à la prochaine récolte. Rien ne
peut donc donner lieu de prévoir une reprise dans le prix des
céréales. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1856 - Cour d’Assises du Calvados. - présidence
de Monsieur le conseiller d’Angerville. Audience du 22.
Du
11 au 14 octobre dernier, à Honfleur, dans le chantier du génie, des
vols d’outils de charpentier de navires furent commis au moyen d’escalade,
au préjudice des ouvrier Saulnier et Biette. Ces vols sont mis à la
charge de Jacques-Élie Lancestre, âgé de 47 ans, charpentier, né
au Grand-Quevilly et qui travaillait lui-même dans le chantier dont
il s’agit.
Lancestre
est condamné à huit ans de travaux forcés. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mars
1856 - La foire de la Mi-Carême. - Notre
foire de Mi-Carême a été favorisée par un temps magnifique.
Le
peu de bons chevaux qu’il y avait ont été bien, et facilement
vendus ; en général, les prix se sont maintenus fermes pour tous.
Les
animaux de boucherie (bœufs et vaches) ont été vendus de 0 fr. 90
c. à 1 fr. le kilog. La vente pour tous a été prompte, ce qui a
fait disparaître la tendance à la baisse qui paraissait
se manifester à l’ouverture de la foire.
Nombre
et espèces d'animaux mis en vente : Chevaux, 428 ; ânes 5 ; bœufs,
58 ; vaches, 454 ; veaux, 49 ; moutons, 526 ; agneaux, 30 ; porcs, 159
; porcs de lait, 58. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1856 - Marées de 1856. -
L’armée
1856 est remarquable par le nombre de marées que le calcul y indique
comme devant être fortes. Trois sont cotées 1,14 et une 1,15. Les
marées de ces numéros ne sont pas très rares, il est vrai, et ne
sont pas toujours désastreuses.
Nous
en avons eu récemment de 1,15 en 1852, ..34, et ..48 ; de 1,16 en
1852, ..47 et ..45, et même une de 1,17 en 1847, sans qu’elles
aient causé de malheurs dans notre voisinage, le vent ne les ayant
point poussées sur nous.
Ce[1]pendant
chacune des principales marées de cette année pourrait être fort
dangereuse dans nos ports et sur nos côtes, si la force et la
direction du vent venaient à les favoriser. On ne peut donc trop
recommander de précautions à nos riverains, surtout pour la
prochaine marée, de 1,15, dont le plein doit avoir lieu le 7 ou le 8
mars, à une époque de l’année que signalent presque toujours des
vents assez violents, et même des tempêtes. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mars
1856 - Marine. -
Le
10 mars 1856, les pilotes de la station de Honfleur (Tribout, Amand
Tribout, Jean Baudry, Morin, Abrard, et Vauquelin) ont été sonder la
route du Sud.
A
partir du bout du chenal, une encablure au large, deux heures avant
basse-mer, ils ont trouvé 4 m. d’eau. A partir des chantiers de l’hôpital
jusqu’à Vasouy, 4 m. 70 à 5 m. ; par le travers des
châteaux, il se trouve une pointe de banc qui court jusqu’au
certain. Ils ont trouvé sur cette pointe que 2 m. 50 à 2 m. 60. A
partir de ce point jusqu’à Villerville, une encablure au large, ils
ont trouvé, 5 m. 60 à 6 m. De Villerville jusque, le château de
Lassey ouvert, il leur a toujours haussé, ils n’ont plus trouvé
que 2 m. 20. En faisant le tour du Ratier, par le nord, il existe un
petit chenal où il reste, de basse-mer, 2 m. 50. Cette route peut se
faire avec un bon vent, parce qu’il n’y a pas de louvoyage à
cause d’un banc qui est au nord du Ratier. (Source : Le journal
de Honfleur)
Avril
1856 - Les récompenses.
- Par
décision du 21 mars, l’amiral ministre secrétaire d’Etat de la
marine et, des colonies a accordé des récompenses honorifiques pour
faits de sauvetage à plusieurs habitants du Calvados, dont les noms
suivent, savoir :
Médailles
de 2e classe en argent.
MM. Pouettre (Jean-Baptiste-Eugène), matelot de 5e
classe, inscrit à Honfleur, patron du bateau de pêche « Eugène-Victorine ».
Boissel
(Jean-Guillaume), ouvrier charpentier à Honfleur.
Témoignages
officiels de satisfaction.
MM.
Gamard (Pierre), matelot de 2e classe,
inscrit à Honfleur, embarqué sur le transport l’
« Expéditive »
Barreyre
(Félix-Ernest), mousse, inscrit à Caen.
Aubin
(Léon-Hippolyte), mousse, inscrit à Caen.
(Parmi
les personnes qui ont obtenu des médailles de 2e classe en
argent, mais dont le Moniteur ne fait connaître ni le domicile ni la
résidence, nous remarquons le sieur Toutain (François), écolier,
âgé de 14 ans, et le sieur Rouxel (Jean), cultivateur à
Saint-Samson….. ? ) (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1856 - Nouvelles diverses.
- La
semaine dernière, nous avions appris que deux ou trois petits
souffleurs étaient venus s’échouer sur notre rivage, où ils
avaient été recueillis. Ce fait peu commun, il est vrai, mais qui se
voit encore quelquefois, nous avait semblé tout naturel et assez
insignifiant. Il parait cependant que, cette fois, la présence de ces
cétacés, dans nos parages, était accompagnée de circonstances
très singulières. En effet, nous lisons, à ce sujet, dans le
Journal de Pont-Audemer, du mercredi 16 avril, la narration suivante :
Vendredi
dernier, une bande d’épaulards, espèce de souffleurs à tête
ronde, harcelée sans doute par les nombreux bâtiments qui ont
sillonné dernièrement l'entrée de la Manche, s’est
fourvoyée dans la baie de la Seine. Plusieurs de ces individus, qui
mesuraient 5 et 6 mètres de longueur sur 2 mètres de circonférence,
ont été capturés en mer par des pêcheurs ; d ’autres poussés
par les flots sur les bancs qui avoisinent la côte y ont péri
pendant la mer basse.
C’est
ainsi qu’à l’embouchure de la Risle, on a pu en prendre sept : on
en comptait quatre, à Berville, sur le banc du nord ; les trois
autres, à la Rocque, ont été vendus dimanche, comme épaves, par
les soins de la marine. Il s’est trouvé peu de monde à cette
vente, connue trop peu de temps à l’avance, les prix n’ont pas
dépassé 40 francs.
La
chair de ces animaux n’est pas employée comme nourriture, mais
fournit une huile très abondante, et chaque souffleur peut en
produire près d'un tonneau.
Les
journaux nous apprennent que plusieurs de ces cétacés ont également
été pris à Honfleur, Villerville, Trouville et à l’embouchure
de l'Orne ; un de ceux amenés au Havre a été acheté pour le musée
du Jardin des Plantes à Paris, et un autre pour la ville du Havre,
aux prix de 150 et 125 francs. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 -
Un suicide. - Le
19 mai, vers huit heures du matin, le sieur Leroy, aubergiste à
Honfleur, trouva dans son grenier à foin un homme pendu au moyen
d'une courroie.
Persuadé,
comme beaucoup d'autre, que, dans la position où se trouvait le corps
de cet individu, il n'appartenait qu'à la justice d'y toucher, le
sieur Leroy courut avenir la gendarmerie. Or. le corps était encore
chaud quand le maréchal-des-logis arriva, de telle sorte que
l'asphyxie n'était peut-être pas complète au moment où le sieur
Leroy s'est mis en devoir d'accomplir les formalités qu'il jugeait
indispensables pour mettre sa responsabilité à couvert.
Le
cadavre est celui d'un individu nommé Letellier (Victor), âgé
d'environ 25 ans, né à Pont-l’Évêque, qui se trouvait sous
l'inculpation d'escroquerie au préjudice de diverses personnes qui
l'avaient employé à leur service. Depuis huit jours, un mandat
d'amener était lancé contre lui, et c'est pour se soustraire, aux
poursuites dont il était l'objet que ce malheureux en est venu à
cette extrémité. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1856 - Un incendie. -
Mardi
dernier, vers une heure du matin, un incendie, purement accidentel, s’est
déclaré dans une maison, composée d’un rez-de-chaussée et d’un
grenier, occupée par le sieur Désiré Lentz, cordier, et située
dans une cour à usage de corderie ayant accès sur la rue Varin.
La
couverture et le plancher de cette habitation qui, fort heureusement,
se trouvait isolée, ont été entièrement détruits ainsi que
différents objets renfermés dans le grenier, mais les meubles,
garnissant le rez-de-chaussée, ont été sauvés. On estime
approximativement la perte à 1 200 fr. pour l’immeuble et à 500
fr. pour le mobilier. Rien n’était assuré.
Comme
dans toutes les circonstances semblables, au premier signal d’alarme,
la brigade de gendarmerie, la compagnie de pompiers et une foule de
personnes se sont portés sur le lieu du sinistre et ont employé tous
leurs efforts pour en atténuer les effets.
Il
paraît que cet incendie doit être attribué au mauvais état de la
cheminée. La veille on avait fait la lessive, et il y avait eu du feu
toute la journée. Il est plus que probable que c’est par
une ouverture qui se trouvait dans la cheminée, à la hauteur du
grenier, que le feu se sera communiqué à la partie supérieure de la
maison. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1856 - Nous lisons dans le Lexovien.
- Ce
matin, un éboulement survenu au chemin de fer de Honfleur, à l’entrée
du tunnel de la route de Pont-l’Évêque, a enseveli deux des
ouvriers employés aux travaux. Tous leurs compagnons se sont, avec un
énergique empressement mis en devoir de travailler à les délivrer,
et ils ont été assez heureux pour
y parvenir sans qu’ils aient éprouvé d’autre mal que quelques
contusions sans gravité. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1856 - Un incendie. -
Le
samedi, 28 juin, vers quatre heures du soir, le bruit de la
générale, et le son du tocsin, répandaient l’alarme dans notre
ville. Le feu venait de se déclarer tout à coup et avec une grande
intensité, à la raffinerie de sucre de MM. Lecarpentier Lacoudrais
et Cie, dans un bâtiment appelé purgerie. Aussitôt la
majeure partie de la population se porta en foule, et avec le plus
louable empressement, sur le lieu du sinistre, trouvant déjà à l’œuvre
la compagnie de pompiers, commandée par son capitaine, qui, prévenue
la première, était accourue en toute hâte, avec son matériel,
précédée et suivie de la gendarmerie, des employés du service
actif des douanes et d’un grand nombre de travailleurs.
Immédiatement,
M. Satie, capitaine des pompiers, avait pris les précautions les plus
urgentes et fait diriger les pompes de manière à ce qu’elles
agissent le plus efficacement possible, puis il s’était empressé
de se rendre compte de l’étendue, de la gravité et de la marche de
l’incendie, afin de pouvoir être à même d’aviser aux moyens les
plus prompts et les plus efficaces d’en arrêter les progrès. En ce
moment, l’incendie prenait des proportions effrayantes, les flammes,
alimentées par les matières combustibles, sortaient par toutes les
issues ; le bâtiment incendié se trouvant au centre de l’établissement
attenant d'un côté à un hangar à sucre, rempli de marchandises, et
à un magasin à papier, de l’autre au corps principal ; la
proximité des autres maisons du quartier ; l’intensité toujours
progressive du feu, qui menaçait de tout envahir, inspiraient les
craintes les plus grandes et
les plus légitimes.
Ayant
reconnu bientôt que le seul moyen d’éviter de grands désastres,
et de conserver, s’il était possible, le reste de l’établissement
et les propriétés voisines, était de concentrer le foyer de l’incendie
et de l’isoler. M. Satie se rendit auprès de M. le Maire qui,
arrivé un des premiers, coopérait activement à la direction et à
la bonne exécution des secours, pour l’informer des mesures qu’il
avait adoptées, le consulter sur les moyens qu’il croyait devoir
employer et prendre ses ordres. Ce magistrat approuva les unes et les
autres, et aussitôt on se mit à abattre plusieurs parties de
bâtiment.
L’exécution
de cette mesure, à laquelle M. l’ingénieur avait également donné
son approbation, et qui fut heureusement exécutée, d'après ses
conseils et sous sa surveillance, n’était pas sans présenter de
grands dangers pour les travailleurs.
En
un mot, telle fut l’excellence des moyens employés, l’énergie et
l’activité avec laquelle ils furent conçus et exécutés, qu’après
quelques heures d’une lutte courageuse et opiniâtre, il est vrai,
mais avec un matériel très restreint, eu égard à l'importance du
sinistre qu'il s’agissait de combattre, on est parvenu à se rendre,
complètement maître du feu. Il était alors environ sept heures du
soir.
Cependant
le foyer de l’incendie qui présentait alors un vaste brasier, que l’on
pouvait estimer avoir une étendue de 15 à 18 m. sur 20 à 22 m., n’était
pas encore sans danger. On résolut d’en opérer le déblaiement
successif, en enlevant les décombres, sous lesquels se trouvaient un
grand nombre de formes, la plupart contenant encore du sucre en
ébullition, et les éteignant au fur et à mesure. M. l’ingénieur
préposa une partie des hommes sous ses ordres pour aider à ce
travail, il resta lui même jusqu’au matin, pour, de concert avec M.
le capitaine des pompiers, en diriger l’exécution. Pendant ce
temps, les pompes ne cessèrent pas de fonctionner. Enfin, vers 4
heures du matin, le déblaiement étant presque complètement
effectué, et toute crainte étant d’ailleurs dissipée, on put
renvoyer les nombreux travailleurs qui avaient passé la nuit et parmi
lesquels il s’en trouvait beaucoup qui étaient restés douze heures
sans abandonner leur poste.
Heureusement
on n’a point eu d’accidents funestes à déplorer : M. Bréard
fils, commis de la maison, et trois pompiers, ont reçu quelques
blessures qui n’auront point de suites graves.
On
évalue approximativement la perte, en bâtiments et marchandises à
200 000 fr. Le dommage est considérable, mais si cet incendie, dont
la cause est ignorée, se fût déclaré la nuit, il est plus que
probable que toute l’usine et une partie du quartier auraient été
la proie des flammes. Ce bel et vaste établissement, estimé à deux
millions 500 000 francs est assuré à plusieurs compagnies.
M.
le Sous-Préfet de Pont-l’Évêque, qui se trouvait, en ce moment à
Honfleur, s’est empressé de se rendre sur le lieu du sinistre.
Avant son départ, M. le Sous-Préfet a fait demander M. Satie pour
conférer avec lui, et lui adresser ses félicitations.
Nous
sommes heureux de le dire, dans cette pénible circonstance, chacun a
accompli son devoir avec un zèle et un dévouement digne des plus
grands éloges. Toutes les classes de la société se confondaient
dans les rangs des travailleurs, parmi lesquels on remarquait, les
administrateurs, les fonctionnaires, MM. les ecclésiastiques, les
frères des écoles chrétiennes
et un grand nombre de femmes.
Nous
ne devons pas omettre de signaler le zèle actif déployé par M. le
Commissaire de police et les deux agents sous ses ordres.
Combien
ne doit-on pas s'applaudir de ce que M. Satie ait été nommé de
nouveau capitaine des sapeurs-pompiers, circonstance qui l'a mis à
même de réorganiser complètement cette belle et si utile compagnie
qui a déjà rendu de nombreux et signalés services, et, cette fois
encore, a montré tant de courage, de dévouement et d'abnégation, il
y a quinze jours, à l’occasion de la reconnaissance de leur
capitaine, les pompiers se sont empressés de lui offrir un très beau
sabre, à l’acquisition duquel chaque homme avait tenu à honneur de
participer, comme témoignage de leur estime, et de la joie qu’ils
éprouvaient de le revoir à leur tête. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1856 -
La canicule. -
La canicule, c’est à-dire
la période de temps qui renferme les jours les plus chauds de l’année
a commencé le 24 juillet ; elle durera jusqu’au 20 août.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 - Une noyade. -
Jeudi dernier, à la marée du matin, un jeune enfant, le
nommé Hélie, 9 ans, s’est noyé, en se baignant, le long de l’enrochement,
près les chantiers de construction. Retiré de l’eau quelques temps
après, tous les secours qui lui furent prodigués ont été
impuissants à le rappeler à la vie. (Sourc : Le journal de
Honfleur)
Août
1856 -
Des condamnations. -
Dans son audience du 31
juillet, dernier, le tribunal de correctionnel de Pont-l’Évêque, a
condamné deux patrons de bateaux de pêche de Honfleur, et trois de
Trouville-sur-Mer, à 25 fr. d'amende chacun, confiscation et
destruction des chaluts. pour pêche au chalut en dedans des limites.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1856 -
Nous lisons dans le « Courrier du Havre ».
- Les
vents qui, depuis quarante-huit heures, avaient tourné au sud-ouest,
qui soufflé en tempête la nuit dernière, et causé, sur le littoral
de notre rade, des dégâts de toute sorte, auxquels il faut ajouter
la perte du sloop « Jules », du port de 50 tonneaux 70
centièmes.
Le
« Jules », patron Angot, appartenant au port de Honfleur,
était mouillé, hier au soir, sur rade devant les bains Frascati, et
devait se rendre à Caudebec avec un chargement de graine d’œillette.
L'équipage a pu se sauver. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1856 - Le feu. -
Le 25, à
sept heures un quart du matin, Mme Fouché, marchande d’ardoises,
demeurant à Honfleur, cours d’Orléans, avait laissé, ainsi qu’elle
en avait l’habitude, ses deux petites filles dans sa chambre à
coucher, et était descendue à la cuisine, où la réclamaient les
soins de son ménage. L’une des petites filles, âgée de 52 mois,
était dans son berceau, la seconde, âgée de 5 ans et demi, était
dans le lit de sa mère. Tout à coup la plus âgée des petites
filles se met à crier : « maman, maman, viens vite,
voilà du beau soleil dans la chambre. » Mme Fouché monta
précipitamment, elle trouva le lit et toute la chambre en feu, le
berceau complètement brûlé et l’enfant qu’il renfermait
couchée à plat ventre sur le plancher. Par un hasard tout
providentiel, les deux enfants n’avaient aucun mal et leur mère eut
le bonheur d’arriver à temps pour les sauver l’une et l’autre.
Bientôt
les ouvriers de M. Charlemaine, qui habitent une maison voisine,
arrivèrent aux cris de Mme Fouché, et le feu concentré dans la
chambre à coucher céda à leurs efforts.
La
perte est évaluée à 750 fr. La maison était assurée.
L’aînée
des petites filles, en jouant avec des allumettes chimiques qu’elle
avait trouvées dans la table de nuit, avait mis le feu aux rideaux du
lit, et de là les flammes s’étaient communiquées aux meubles de
la chambre. . (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1856 - Une pêche macabre.
- Une
barque de pêche de notre port, patron Moquerel, a ramené, mardi
dernier, un cadavre trouvé, en mer. L’état de décomposition dans
lequel il se trouvait n’a pas permis d’en constater l’identité.
D’après la nature des vêtements dont il était couvert, on atout
lieu de supposer que ce corps est celui d’un marin étranger.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1856
-
Nouvelles diverses.
-
Monsieur le
Rédacteur du Journal de Honfleur,
Veuillez,
je vous prie, donner une place dans votre journal à la lettre
ci-jointe que j’ai l’honneur d'adresser à M. de Champeaux,
lieutenant de vaisseau, commandant l’aviso à vapeur le « Chamois ».
Agréez,
monsieur, l’assurance de ma parfaite considération
Le
vice-consul de Suède et de Norwège,
J.-F.Thiis.
Honfleur
, le 15 novembre 1856
Monsieur,
Permettez-moi
de vous adresser, au nom du gouvernement de Suède et Norwège, que j’ai
l’honneur de représenter en ce port, et plus particulièrement au
nom du capitaine Abrahamsen, commandant le navire norvégien
« Ariel », d’Arendal, mes sincères remerciements, à
vous, et à vos braves marins, pour les bons et généreux secours que
vous avez
portés à ce navire dans la position critique où il s’est trouvé
pendant les journées des 15 et 14 courant, par les bonnes
dispositions que vous avez prises en cette circonstance, par l’habileté
et la promptitude des manœuvres que vous avez fait exécuter et que
vous avez dirigées en personne, par la précision et l’intelligence
avec lesquelles vous avez été secondé dans vos efforts par votre
brave équipage, le dit navire a pu être retiré de sa périlleuse
position, et heureusement amené dans le port à la marée de cette nuit.
Merci,
Monsieur, de votre belle et noble conduite dont je m’empresse de
rendre compte à Monsieur le Consul de Suède et de Norwège au Havre,
et veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma haute
considération.
Le
Vice-Consul de Suède et de Norwège.
J.-F.
Thiis. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1856 -
On lit dans l’ « Écho Honfleurais ».
- Six
navires anglais et nowégiens sont arrivés, samedi dernier à la
marée, à l'entrée du chenal de notre port, trois sont parfaitement
rentrés au port, mais les trois autres sont restés échoués le long
des bords. Un norwégien surtout s'est trouvé posé en travers et a
entièrement bouché le passage qui est fort étroit.
De
manière que le vapeur le « Courrier » n'a pu sortir pour
le Havre, et que quelques passagers pressés ont pris passage sur
trois ou quatre embarcations. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1856 -
Un cétacé. -
D'après
une correspondance de Quillebeuf, la baleine qui s'était montrée
dans les eaux d'Honfleur, a poussé jusqu'à Berville-sur-Mer, en aval
de Quillebeuf. S'il faut en croire un pêcheur, le puissant et
audacieux cétacé aurait payé de la vie son amour des voyages. Il
serait échoué sur les côtes. On estime qu'il a environ 40 mètres
de long. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1856 - Une
nouvelle église. -
Il
serait question, d'après l’ « Echo Honfleurais »,
d'ériger à Honfleur une église nouvelle destinée à remplacer
celle de la paroisse Sainte-Catherine. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1857 - Nouvelles diverses. -
Dimanche
dernier, à la marée du matin, les nombreuses personnes qui s’étaient
portées sur nos jetées pour jouir du spectacle si beau, quoique
terrible, de la mer en fureur, furent vivement impressionnées par le
drame maritime dont ils ont été témoins.
Le
brick anglais « Endeavour », cap. Clasper, venant de
Seaham chargé de houille, avait la veille, manqué l’entrée du
port, et était resté échoué sur les bancs qui se trouvent à l’est.
Sa position ne semblait présenter aucun danger, et il devait entrer
à la marée du matin, mais une violente bourrasque s’étant
élevée dans la nuit, et, à la marée, la mer était tellement
furieuse , que le navire, ballotté par les vague a talonné et a fini
par couler bas. L’équipage se réfugia dans les haubans en
demandant du secours, l’état de la mer, et, sans doute le manque
des objets nécessaires, faisait reculer nos plus intrépides
lamaneurs.
C’est
alors que M. Girard, notre lieutenant des douanes, déjà décoré de
plusieurs médailles de sauvetage, n’écoutant que son courage et le
généreux élan de son cœur, fit promptement armer l’embarcation
de la patache, et, accompagné de cinq de ses hommes, et de trois
hommes de bonne volonté, s’est empressé de prendre la mer pour se
porter au secours des marins en détresse.
On
comprend l’émotion qui s’était emparée des spectateurs de cette
scène émouvante, qui, malgré la pluie et les vagues qui les
inondaient, couvraient nos jetées, et suivaient, avec une anxiété
croissante la marche de l’embarcation, qui, par de sages et habiles
manœuvres, et après les plus pénibles efforts, a fini par accoster
le navire, sauver l’équipage, et le déposer à terre aux
acclamations de la foule.
Nous
n’avons pas à faire ressortir l’honneur attaché à la noble
action accomplie par M. le lieutenant des douanes, et les hommes
braves et dévoués qui l’ont accompagné et aidé. Les lettres de
M. le Vice Consul Britannique et du capitaine Clasper, qui nous ont
été adressées, et que nous faisons un devoir de publier, nous
dispensent de tout autre éloge.
On
s’occupe du sauvetage des agrès et du chargement du navire.
(Source : Le
journal de Honfleur)
Janvier
1857 - La tempête. -
La tempête
était si violente que le bateau à vapeur le
« Français », qui avait eu beaucoup de peine à entrer, n’a
pu effectuer son retour. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1857 -
On écrit au journal. -
Honfleur, le
14 janvier 1851.
A
Monsieur le Rédacteur du Journal de Honfleur,
Monsieur
le Rédacteur,
Je
vous prie de vouloir bien donner place, dans votre prochain numéro,
à la lettre ci-jointe que j'adresse à M. l'inspecteur des Douanes,
et à celle qui lui est adressée par le capitaine Henry Clasper du
brick anglais « Endeavour », de Sunderland, naufragé devant
notre port, le 11 de ce mois, ainsi qu’à celle que j’ai écrite
à Monsieur le Président et Messieurs les Membres de la Chambre de
Commerce et à Monsieur le Commissaire de marine.
Recevez,
Monsieur le Rédacteur, mes sincères salutations,
Le
Vice-Consul Britannique,
Maths Ullern.
(Source :
Le journal de Honfleur)
Janvier
1857 - On écrit au journal. - Honfleur,
le 13 janvier 1851.
Monsieur
de Saint-Marc, inspecteur des douanes,
Honfleur,
Monsieur
l’inspecteur.
En
vous faisant parvenir la lettre ci-jointe du capitaine Clasper,
commandant le brick anglais « Endeavour » de Sunderland, naufragé
devant notre port, le 11 de ce mois, dans son voyage
de Seaham à Honfleur, avec un chargement de houille, permettez-moi,
Monsieur l’inspecteur, de vous remercier, en ma qualité de
Vice-Consul de Sa Majesté Britannique et au nom du capitaine Clasper,
du concours sympathique que vous avez prêté au sauvetage de
l'équipage de ce navire, en autorisant les mesures qui ont été
prises, et en les encourageant par votre présence sur le port.
Je
vous prie aussi, Monsieur l’inspecteur, de vouloir bien remercier au
nom du capitaine et au mien, M. Adolphe David, capitaine des douanes,
pour le zèle intelligent avec lequel il a organisé les moyens de
sauvetage, et j’espère que vous voudrez bien être l’interprète
de ma reconnaissance et de celle du capitaine Henry Clasper et de son
équipage auprès de Monsieur René-François Girard, lieutenant des
douanes et de Monsieur Pierre-Nicolas Bosquier, sous-patron,
commandant la péniche des douanes « Berthe » et de leur
vaillant équipage :
Barbenchon
Louis, matelot des douanes,
Lemoine
Désir-Théodore, id.
Nicole
Jean-Léopold, id.
Lecordeur
Louis, préposé des douanes, ancien matelot,
Lebrasseur
Amand-Hippolyte. charpentier de navires,
Lebas,
Jean-Alexandre, marin.
Aller
Alphonse-Victor, charpentier de navires,
Grin
Désiré, marin,
pour
l’acte de courage et de dévouement qu’ils ont accompli en
sauvant, au péril de leur vie, le dimanche 11 de ce mois, à 11
heures du matin, le capitaine et l'équipage du brick anglais « Endeavour »
de Sunderland, par une mer affreuse une tempête violente.
Témoin
de cet acte honorable d’humanité, je me fais un plaisir de rendre
hommage à l’habileté, au courage et au sang-froid avec lesquels ce
sauvetage a été effectué, comme je me ferai un agréable devoir de
signaler tout ce qui s’est passé à M. le Consul britannique au
Havre, en le priant de porter les faits à la connaissance du
gouvernement de Sa Majesté et de faire ressortir le mérite d'un acte
de dévouement, de courage et d’humanité qui ne resterais, je le
désire, comme je l’espère, sans récompense.
Recevez,
Monsieur l’inspecteur, avec l’assurance de ma haute considération
mes respectueuses salutations,
Le
Vice-Consul britannique,
Signé
: Maths Ullern.
(Source :
Le journal de Honfleur)
Janvier
1857 - Un drame de la mer. -
Pendant l’accident
que nous venons de signaler, le steamer le « Glaneur »,
faisant la navigation de Pont-Audemer, était sorti du Havre, pour
effectuer son trajet. Vingt minutes après son départ, le
« Glaneur », se trouvant travers les Neiges, a été
assailli par un coup de mer qui a balayé le pont, et emporté le
pilote Seigneur et le matelot Guerrand Alexandre.
Un
coup de ressac a ramené, le long du bord, le pilote qui a pu être
sauvé, mais le malheureux Guerrand a péri. Il était l’aîné de
six enfants, et le soutien de sa famille. (Source : Le journal de
Honfleur)
Janvier
1857 -
Un hasard providentiel. -
Hier,
à la marée du matin, le sloop « Constant-Aimé », patron
Adolphe Leroy, sortait de notre port, pour se rendre à Rouen, poussé
par une belle brise de S. 0. Arrivé presqu’au bout du chenal, un
calme plat s’est tout-à-coup fait sentir. Le navire, ne pouvant
plus alors surmonter la force du flot, s'est trouvé drossé, par les
courants, sur le banc de l’Est, malgré ses ancres qu’on avait eu
soin de mouiller. Le bateau donnant de fort coups de tangage, le
patron Leroy quitta la barre pour passer devant s’assurer si le
navire ne faisait point eau, lorsque la bôme l’a jeté dehors, mais
par un hasard providentiel, un coup de mer l’a ramené à bord
presqu’aussitôt. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1857 - La tempête. -
La tempête
était si violente que le bateau à vapeur le
« Français », qui avait eu beaucoup de peine à entrer, n’a
pu effectuer son retour. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1857 - Une tentative vol. -
Mardi, dans
la nuit, une tentative de vol, avec effraction, a été commise au
préjudice de MM. Goulley neveu et Ce, négociants. Après
s’être introduit dans le magasin, par une porte donnant sur la rue
des Buttes, et que l’on suppose avoir été ouverte à l’aide d’une
clef, le voleur a tenté vainement de forcer la porte des bureaux
communiquant avec le magasin.
Alors,
il s’est décidé à briser un carreau, et est entré par cette
ouverture. A l’aide d’une petite hache à main, il a fracturé les
pupitres et armoires dans lesquelles il croyait trouver quelques
valeurs. Mais, par mesure de précaution, les fonds sont, depuis
quelques temps, emportés chaque soir, et mis en lieu plus sûr. N’ayant
conséquemment rien trouvé à sa convenance, et voyant l’insuccès
de sa coupable et téméraire entreprise, le voleur s’est retiré
sans rien prendre, et abandonnant un bout de bougie dont il avait eu
soin de se munir.
Plusieurs
des circonstances qui paraissent avoir accompagné cette tentative de
vol, et la marche que semble avoir suivie le voleur, dans l’exécution
de son projet, donnent tout lieu de supposer que ce fait pourrait bien
être l’œuvre d’un individu qui aurait été employé
précédemment dans cet établissement. (Source : Le journal de
Honfleur)
Février
1857 - Un naufrage. -
Mercredi
dernier, à la marée, le sloop « Aimable-Jules »,
capitaine Clémençon, venant de Pont-Audemer avec un chargement de
cotrets a touché sur le bord du banc qui se trouve à l’ouvert de
nos jetées, et a chaviré instantanément ; les hommes de l’équipage
ont été lancés à la mer, mais étant parvenus à s’accrocher au
navire, ils ont pu être sauvés. Navire et cargaison sont
complètement perdus. (Source :
Le journal de Honfleur)
Février
1857 - Le temps qu’il fait. -
Pour être
tardif, l’hiver ne semble pas devoir sévir avec moins d’intensité.
En effet, depuis mercredi dernier, un froid très vif se fait sentir.
La neige est tombée en abondance et couvre la terre d’une couche
épaisse. On n'a pas lieu de regretter cette rigueur de la saison, ce
temps étant on ne peut plus favorable aux récoltes en terre.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1857 - Un renflouement. -
On
est enfin parvenu à renflouer le brick anglais « Endeavour »,
naufragé près de notre port. Ce navire est entré hier à la marée
et a été mis sur le gril de carénage. (Source : Le journal de
Honfleur)
Février
1857 - Des récompenses. -
Par
décision des 5 et 7 février, le ministre de la marine a décerné :
une médaille de 1re classe en argent au sieur Bosquier (
Pierre-Nicolas ), sous-patron des douanes, qui s'est particulièrement
distingué dans le sauvetage des marins de l’ « Endeavour »
; et une médaille même métal à chacun des nommés : Barbenchon (Louis-Désiré),
matelot des douanes ; Lemoine (Désiré-Théodore), id ; Nicole (Jean-Léopold),
id ; Lecordeur (Louis-Pierre), id ; Lebrasseur (Amand-Hyppolite),
charpentier inscrit ; Lebas (Jean-Alexandre), matelot de 2e
classe ; Allaire (Alphonse-Victor,) charpentier inscrit ; Grain.
(Désiré), matelot de 5e classe, qui montaient la péniche
la « Berthe ». (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1857 - Le sIoop « Saint-Pierre ».
- Le
lundi, 23 février, le sIoop « Saint-Pierre » de Honfleur,
capitaine Lefebvre, chargé de houille, en destination de
Pont-Audemer, étant engagé dans les bancs de la Risle, par un temps
brumeux, quoique sondant souvent, a pris terre en face de Berville,
vers sept heures et demie du matin, à une distance d’environ trois
kilomètres en mer. Le même jour, à la marée du soir, le temps
toujours brumeux, la force du courant, malgré ses ancres, l’a fait
dériver sur le banc de la Rocque, en face Conteville.
Le
lendemain 24, le courant l’ayant fait incliner sur bâbord, il a
été envahi par la mer et à 8 heures, il a coulé ; l’équipage,
composé de deux hommes s’est réfugié dans la chaloupe, et
bientôt après ils faisaient des signaux de détresse qui furent
heureusement aperçus par le capitaine François Dubois, commandant le
cotre de l’état garde-pèche en station à Conteville.
Ce
capitaine est immédiatement parti avec son embarcation et les hommes
de son équipage pour se porter à leur secours. et a été assez
heureux pour les ramener à terre.
A
la marée suivante, à l’aide du capitaine et des marins de la
« Gazelle », et de plusieurs personnes de Berville, le
navire a pu être relevé et conduit à la posée de Berville.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1857 -
On recherche. - Le
nommé Plient (Alexandre), ébéniste, ayant demeure à Honfleur, chez
le sieur Chupin, a quitté cette ville, sous l'inculpation de faux en
écriture, pour
une somme de 400 fr., au préjudice du sieur Lumel.
Cet
individu a pris la route, de Caen, et s'est fait inscrire au bureau de
la voiture sous le nom de Bourgeois.
Voici
son signalement : âgé de 32 ans, taille moyenne, cheveux et sourcils
noirs, yeux noirs, nez moyen, bouche moyenne, figure pâle, un peu
voûté. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
La plus forte marée. -
On fait
d'actifs préparatifs, en ce moment, dans tous nos ports de
construction, de l'Océan, de la Manche et de la mer du Nord, pour
être en mesure de lancer, le 26 de ce mois, à la haute marée de
l'équinoxe, tous les navires du commerce et de l'État qui sont
terminés sur leurs cales.
La
plus forte marée de l'année doit avoir lieu, en effet, après la
nouvelle lune du 25 de ce mois, sa hauteur sera de 1 mètre 14
centimètres au-dessus du niveau moyen des plus hautes eaux.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
A savoir. -
Nous
apprenons que notre jeune compatriote, M. Adeline Duquesnay (Edmond),
de Sommervieu, lieutenant au 15e régiment de ligne, vient
d'être promu au grade de capitaine, dans ce même régiment.
—
Un autre de nos concitoyens, M. Charles Brion, de Honfleur, Chevalier
de la Légion d'honneur, l'un des glorieux blessés de Sébastopol,
sergent-major aux chasseurs de Vincennes, vient d'être nommé
sous-Iieutenant au même corps. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1857 - Un incendie. -
Dimanche
dernier, dans la soirée, un commencement d’incendie s’est
manifesté, rue de l’Homme-de-Bois, au domicile de la demoiselle
Lecoq.
Heureusement,
on s’en aperçut presqu’aussitôt, et grâces aux secours qui
furent promptement apportés par les voisins, on se rendit facilement
maître du feu. La perte matérielle causée par cet accident est
presqu’insignifiante. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - Ligne de Lisieux à Honfleur. - 1er
Section. — de Lisieux à Pont-l’Évêque (42 kilomètres).
Les
projets ont été approuvés le 16 juin 1856. Aux termes du cahier des
charges, elle devrait être terminée pour le premier juillet 1857 ;
mais les sommes que M. le ministre des travaux publics nous a
autorisés à y consacrer sont insuffisantes pour l’achever cette
année. Nous avons dû, en conséquence nous borner jusqu'ici aux
ouvrages d’art principaux, et aux acquisitions de terrains, partout
où ne l’ont pas empêché les difficultés rencontrées chez les
propriétaires.
Le
souterrain de Lisieux doit avoir 980 mètres, il est attaqué dans la
partie située sur le boulevard de la ville, il est voûté sur une
longueur de 600 mètres. Ce travail serait aujourd’hui plus avancé
si l’opposition des propriétaires du sol n’avait empêché de l’entamer
sur d’autres points.
Un
second souterrain de 2 950 mètres de longueur est nécessaire pour
franchir, avec le maximum des inclinaisons indiquées au cahier des
charges, le faîte qui sépare le bassin de la Touques de celui de la
Seine.
Ce
souterrain est ouvert dans des bancs de craie ; on y a déjà percé
dix puits et 500 mètres de galeries ; ces premiers travaux ont
confirmé les prévisions des études géologiques du
pays, et font présumer que l’on ne rencontrera de difficultés
sérieuses dans aucun des souterrains de la ligne.
Ces
deux tunnels seront exécutés à forfait.
2e
Section, — Pont-l’Évêque à Honfleur. L’Administration
supérieure a approuvé, le 8 novembre 1856, les projets de la section
de Pont-Évêque à Honfleur.
Les
enquêtes du titre II de la loi du 5 mai 1841 ont eu lieu pour la
ligne entière, et n’ont soulevé aucune objection ; nous pouvons
donc obtenir bientôt les décisions du jury d’expropriation dans
les arrondissements traversés. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - La fin du monde. -
Voici une
nouvelle qui va rassurer les personnes qui croient à la fin du monde
pour le 15 juin prochain.
Suivant
une prédiction d’un moine allemand, qui vivait il y a cinq cent
ans, et dont les mémoires du temps parlent comme d’un homme
extraordinaire, l'Ante-Christ serait né en 1856, et devrait vivre
trente-trois ans. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 -
Avis. -
II
est absolument interdit aux sous-officiers en congé dans le Calvados,
à quelque titre que ce soit changer de résidence ou de s’absenter
de celle qui leur a été assignée, sans en avoir obtenu l’autorisation
de l’autorité militaire, seule compétente. Les demandes à cet
effet doivent être adressées à la gendarmerie. Les militaires, dans
cette position, qui ne se conformeraient pas à ces prescriptions
réglementaires, sont prévenus qu’ils s’exposeraient à être
ramenés à leur domicile sous l’escorte de la gendarmerie.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1857 -
Mgr l’Évêque. -
Mgr Vesque,
accompagné de son vicaire-général, M. l'abbé Dupart, ancien
vicaire de St-Léonard d'Honfleur, est arrivé le 3 avril à St-Thomas,
lieu de sa résidence.
Le
7, il s'est embarqué pour l'Ile de Ste-Croix, où il a passé la
Semaine sainte et les fêtes de Paques ; le 15, S. G. était de retour
à St-Thomas.
Partout,
Mgr Vesque a trouvé une population respectueuse : Protestants et
Juifs l'ont reçu avec toutes sortes d'honneurs. Quant aux Catholiques
il est aisé de se figurer avec quelle joie ils ont accueilli leur
prélat, et de quels soins ils l'entourent, pour lui adoucir les rudes
épreuves de l'acclimatation. Dans ces iles, la chaleur, supportée
sans relâche, est intolérable pour des Européens, et la morsure des
moustiques, qui pénètrent partout, est une autre souffrance
également inévitable, non moins vive. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1857 - Un accident. -
Mardi, à la
marée du soir, le sloop « Catherine », de Honfleur,
capitaine Delomosne, venant du Havre, entrait dans notre port, poussé
par un fort vent, et faisant route pour le bassin du Havre-Neuf.
Voyant que la vitesse du navire ne diminuait pas, l’ancre fut
mouillée, mais elle dérapa. Les cris poussés par l’équipage pour
faire ouvrir le pont ne furent point entendus des hommes employés à
ce service, et le navire tomba sur le pont avec une telle violence, qu’il
le brisa entièrement et entra dans le bassin sans
avoir éprouvé aucune avarie. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1857 -
Le temps qu’il fait. -
Devons-nous,
à l’exemple de presque tous nos confrères, signaler l'inclémence
de la température dont nous jouissons en ce moment ? Cela nous semble
inutile, car nous n’apprendrions rien à nos lecteurs qui l'ont
remarquée comme nous et en éprouvent personnellement les
désagréments. Nous dirons cependant, ce que beaucoup de monde sait,
du reste, que les mauvais temps que nous éprouvons n’ont eu, jusqu’à
présent du moins, aucune influence désastreuse pour nos récoltes en[1]terre,
et pour nos arbres fruitiers, qui présentent partout le plus bel
aspect. Il n’en est pas moins à désirer vivement cependant qu’il
s’opère au plus tôt un changement favorable, car si ce temps
devait se prolonger, il en résulterait, sans nul doute, de graves
inconvénients. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1857 - Le Phare. - Le nouveau
phare de Honfleur récemment construit à l’extrémité de la jetée
de l'Hôpital, en remplacement de celui qui existait précédemment,
sera allumé pendant toute la durée des nuits, à partir du 1er
juin prochain.
Le
feu provisoire installé sur un échafaudage en charpente, à l’ouest
de cette tour, pendant l’exécution des travaux, sera supprimé à
la même époque : Latitude 49° 25’ 52’’. Longitude 2° 6’ 52’’
Elévation
au-dessus des plus hautes mers, 25 mètres.
Portée,
15 milles.
Ce
phare est principalement destiné à faire éviter aux navigateurs le
banc du Ratier ; vu par le phare de Fatouville, il détermine un
alignement qui passe à une petite distance au nord de ce banc.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1857 - On lit dans le « Moniteur Universel », du 3 mai
courant. - Le
sieur Picard, maître du bateau de pêche français, « Victoire-Désirée »
de Honfleur, et les hommes composant son équipage, ont sauvé, le 8
mars dernier, au péril de leur vie, deux marins et un mousse, qui
montaient le bateau de pêche anglais « Dort », de
Lyne-Régis, échoué à Portland-Race à la suite d’une tempête.
En
reconnaissance de cet acte de dévouement l’institution Royale
nationale des bateaux de sauvetage ( RoyaI National Life Boat
Institution ) vient de faire remettre, par l’entremise de son
secrétaire, à M. l’ambassadeur de l’Empereur à Londres, une
médaille en argent destinée au sieur Picard et 12 livres sterling à
répartir entre ce marin, les quatre hommes d’équipage et le mousse
de la « Victoire-Désirée ». (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1857 - Fêtes de la Pentecôte. - Favorisées
par un temps magnifique, nos fêtes de la Pentecôte ont été des
plus brillantes cette année. Un nombre considérable d’étrangers
encombraient notre ville, dimanche et lundi, et se portaient en foule
à la côte de Grâce, attirés plutôt par le désir de visiter la
chapelle et admirer cette magnifique promenade
que pour jouir du coup d’œil des préparatifs, assez insignifiants,
quoique auxiliaires indispensables de toutes les assemblées, faits à
cette occasion.
Cinq
bateaux à vapeur venant du Havre, à chaque marée, débarquaient sur
nos quais les nombreux promeneurs venus de l’autre côté de l’eau.
Les
auberges et les cafés établis à la côte de Grâce, ainsi que ceux
de la ville ont dû être satisfaits des résultats de ces deux
journées, qui leur ont été très avantageux. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1857 - Un vol. -
Lundi
dernier, les domestiques de l’hôtel du Dauphin s’aperçurent que
la majeure partie des effets à leur usage avaient été soustraits.
Ils soupçonnèrent un individu, se disant marchand de chevaux, qui s’était
présenté dans cet hôtel sous le prétexte de s’informer s’il
pourrait y loger trente chevaux qu’il allait, disait-il, chercher à
Lisieux.
Aussitôt
l’un des domestiques s’empressa, de se rendre au bureau des
voitures qui vont à cette ville, et reconnut le paquet dont était
porteur cet individu au moment où il était venu au Dauphin, mais il
remarqua, en même temps, qu’il était beaucoup plus volumineux qu’alors.
Il avertit la gendarmerie de cette circonstance, le paquet fut ouvert
et on trouva les objets dérobés, moins une blouse que le voleur
avait eu le précaution de mettre sous sa chemise. Peu d’instants
après, au moment où il se présentait pour monter en voiture, il fut
arrêté et Conduit en prison. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1857 - Encore
un vol. -
Dans
la nuit de mardi à mercredi, un vol de 70 fr. a été commis au
préjudice du sieur Tremblé, douanier. Les voleurs, profitant de ce
que ce dernier était de service, et sa femme absente de la ville, se
sont introduits dans un petit jardin qui se trouve derrière la maison
qu’il occupe, ont brisé le carreau d’une fenêtre donnant sur ce
jardin, tiré le verrou de la porte et pénétré dans la maison.
Après avoir ouvert la commode, ils se sont emparés du numéraire qu’ils
ont trouvé. dédaignant de prendre quelques couverts d’argent, se
trompant, sans doute sur leur valeur. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1857 - Élections. -
A Honfleur,
un examen des listes a permis de constater l’absence de plus de 600
électeurs inscrits. Ces 600 électeurs se trouvaient, au moment de l’élection,
soit en service à bord des bâtiments de l’État, soit dans les
rangs de l’armée de terre, soit en expédition à Terre-Neuve, soit
occupés à la pêche côtière. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1857 - Les secours. -
Parmi les
secours qui ont été accordés, sur la proposition de M. le Préfet,
par S. E. M. le Ministre de l’intérieur, aux bureaux de
bienfaisance et établissements charitables du département du
Calvados, le bureau de bienfaisance de Honfleur figure pour une somme
de 200 fr. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1857 - Un suicide. -
Mercredi,
dans la matinée, un douanier de la brigade de Honfleur, qui venait d’être
arrêté préventivement, par la gendarmerie, s’est pendu, dans la prison,
à l’aide de sa cravate. Lorsque l’on s’en est aperçu, le corps
conservait encore sa chaleur, mais la vie l’avait complètement
abandonné.
On
comprend la réserve qui nous est imposée dans cette circonstance, et
pourquoi, loin de nous faire l'écho des versions plus on moins
véridiques et des commentaires plus ou moins vraisemblables qui
circulent au sujet de cet accident, nous nous bornons simplement à
mentionner le fait qui est le caractère distinctif de la
généralité de notre population. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juillet
1857 - La procession. -
Dimanche
dernier, la procession de Saint-Léonard n’a pu se rendre à la
chapelle de N.-D. de Grâce, un violent orage s’étant élevé tout
à coup, a fait ajourner ce pèlerinage indéfiniment.
La
procession de Saint-Gatien, qui se trouvait à ce moment sur le
départ, a été obligée de rentrer dans la chapelle afin d’y
déposer les ornements. M. le curé a profité de ce contre temps pour
chanter les vêpres et donner le salut, après lesquels on s’est
séparé en famille. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1857 - L’hydrophobie. -
Nous
touchons à une époque de l’année où l’hydrophobie spontanée
peut se développer sur les chiens et entraîner des accidents si
souvent funestes. L’ignorance où l’on est, en général, des
premiers moyens préservatifs à employer en cas de morsure, est
souvent la cause principale des malheurs qui arrivent. Aussi nous
a-t-il paru utile de reproduire l’avis suivant, publié par le
conseil de salubrité :
Toute
personne mordue par un animal enragé ou soupçonné tel devra à l’instant
même presser sa blessure dans tous les sens, afin d’en faire sortir
le sang et la bave.
On
lavera ensuite cette blessure, soit avec de l’alcali volatil étendu
d’eau, soit avec de l’eau de lessive, de l’eau de chaux, de
savon, de l’eau salée, et, à défaut, de l’eau pure et même de
l’urine.
On
fera ensuite chauffer à blanc un morceau de fer que l’on appliquera
profondément sur la blessure.
Ces
moyens bien employés, suffiront pour écarter toute espèce de danger
; toutes les fois qu’ils pourront être administrés par un homme de
l'art, il y aura avantage pour la personne mordue, et, dans tous les
cas, il sera nécessaire d’en appeler un, même après l’emploi de
ces moyens, attendu qu’il pourra seul bien apprécier la profondeur
des blessures, et qu’une cautérisation qui aurait été
incomplètement faite serait sans efficacité.
On
ne saurait trop rappeler au public le danger qui existe dans l’usage
des prétendus spécifiques que vendent et distribuent les charlatans.
On ne connaît, jusqu’à ce jour, de préservatif certain contre la
rage que la cautérisation suivie d’un traitement local convenable.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1857 - Un accident. -
Jeudi
dernier, un bien fâcheux accident est arrivé à bord d’un navire,
en réparation, amarré dans le bassin de l'Est.
Le
sieur Lamare, charpentier, travaillant à ce navire, est tombé de
dessus la lisse dans l'entrepont, faisant ainsi une chute d’une
hauteur d’environ 5 mètres. Relevé dans le plus déplorable
état, on s’empressa de le transporter à son domicile, où tous les
soins que réclamait sa triste position, lui furent immédiatement
prodigués, mais malheureusement, on conserve peu d’espoir de la
sauver.
Cet
événement a d’autant plus douloureusement impressionné notre
population que le sieur Lamare, qui est le doyen d’age de nos
charpentiers, avait su s’attirer l’amitié de ses camarades, et
mériter l’estime de la généralité de ses concitoyen.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1857 - Le « Canton ». - Mercredi
dernier, on a lancé, des chantiers de M. Cardon, constructeur, le
joli navire neuf le « Canton », capitaine
Pignonblanc, construit pour le compte de MM. Barbey et Cie.
L’opération
a parfaitement réussi ; seulement, faute d’eau, le navire est
resté échoué, en très bonne position du reste, sur un banc, d’où
il a été retiré à la marée suivante.
Le
« Canton », qui, au dire des personnes
compétentes, fait le plus grand honneur au talent de son habile
constructeur, est parti pour le Havre, son port d’armement, à la
remorque du bateau à vapeur l’ « Erèbe ».
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1857 - La Moisson. -
La
coupe des blés a commencé cette semaine dans notre contrée, et se
continue activement, favorisée par un temps toujours magnifique. Les
renseignements sont on ne peut plus satisfaisants sous tous les
rapports.
Les
nouvelles des autres points de notre département où la récolte Se
fait également, et même de toute la France, sont aussi favorables,
et de la nature la plus rassurante, ce que constate d’ailleurs la
baisse assez sensible qui se fait sentir depuis quelques temps sur les
céréales. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1857 - Début d’incendie.
- Mardi, vers
6 heures du soir, le préposé des douanes de service sur le quai de
la Quarantaine, s’aperçut qu’une fumée assez forte, pour attirer
son attention, s’échappait d’un tas de balles de coton,
débarquées des bateaux passagers et déposées en cet endroit.
Après s’être rendu compte de la cause qui produisait cette fumée,
et avoir reconnu que le feu, quoique. minant sourdement, avait déjà
atteint plusieurs balles, il s’empressa de donner l’éveil, et, à
l'aide de quelques seaux d’eau, on parvint facilement à arrêter,
sans dommage réel, ce commencement d’incendie, qui, s’il ne
faisait pas redouter de grands désastres, pouvait au moins
occasionner une perte pécuniaire assez, considérable.
On
a tout lieu de supposer que le feu avait été communiqué par l’imprudence
de quelque fumeur. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1857 - La remise des prix.
- Mercredi et
jeudi, nous fûmes tout étonné de remarquer un certain nombre d’enfants
traverser nos rues en habits de fête, et dont plusieurs portaient des
livres et des couronnes. Nous apprîmes bientôt que les Dames
Religieuses du Sacré-Cœur, de la paroisse St-Léonard, faisaient,
ces jours-là, la distribution des prix à leurs élèves.
Le
premier jour a été consacré aux classes payantes et le seconde aux
classes gratuites.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1857 - Une imprudence. -
Mercredi
soir, trois jeunes gens étaient allés se baigner dans le bassin du
Centre. Après avoir pris leur bain et s’être revêtus, l’un d’eux,
voulant sans doute faire une farce à son camarade, se débarqua le
premier, et tenta ensuite de pousser au large le canot à bord duquel
celui-ci se trouvait encore. Dans l’effort qu’il fit, il perdit l’équilibre
et tomba à l’eau. Comme il ne savait pas nager, sa position pouvait
devenir des plus critiques, sans le secours que s’empressa de lui
porter M. Émile Carré, qui se jeta à l’eau tout habillé, parvint
à saisir son imprudent ami, et, le soutenant à la surface de l’eau,
à le ramener le long de l’embarcation, où le sieur Piquet, marin,
qui était accouru, les aida à remonter sans autre incident
regrettable qu’un bain nouveau et forcé. (Source : Le journal
de Honfleur)
Septembre
1857 - Imprudence d’enfant.
- Mardi
matin, un enfant de 5 à 6 ans, étant à jouer sur la jetée, eût l’idée
de s'embarquer dans une des pirogues amarrées au bout du quai de la
Planchette. En cherchant à exécuter son projet, il tomba à l’eau
et coula immédiatement.
Le
sieur Lecomte, maître halleur, ayant eu connaissance de l'accident,
se jeta aussitôt après lui, et parvint, en plongeant, à le saisir
et à le ramener à terre, sain et sauf.
Ce
n’est pas la première fois que nous avons l’occasion de signaler,
dans ce journal, les traits de courage et de dévouement du sieur
Lecomte, décoré, pour ces faits honorables, de la croix de la
Légion-d’Honneur, et porteur de plusieurs médailles.
Vendredi,
un autre enfant s'amusant à se promener dans une embarcation, sur le
Vieux-Bassin, est également tombé à l’eau. Il a aussi eu le
bonheur d’être sauvé par le sieur Mariolle, maître de barque, qui
s’est empressé de se porter à son secours. (Source : Le
journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Un accident.
- Un
matelot du brick « Elise », de Roscoff, capitaine
Robin, arrivé cette semaine à Honfleur, venant de Sika, est tombé
de la mâture sur le pont, au moment où ce navire appareillait pour
opérer son retour en France, et s’est tué sur le coup.
Le
capitaine fit immédiatement mouiller l’ancre et transporter à
terre le corps de ce malheureux afin de le faire inhumer.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1857 - La vie du port.
- Le
trois-mâts « Amélie », cap. Oriot, venu il y a
quelque temps à Honfleur pour y subir d’importantes réparations et
recevoir un nouveau doublage, est reparti jeudi à la marée, à la
remorque du bateau à vapeur le « Neptune », pour
retourner au Havre, son port d’attache.
—
Jeudi est entré dans notre port, le bateau à vapeur neuf, en fer et
à hélice, le « Honfleurais », construit à Paris
pour le compte de MM. Bx Lecarpentier-Lacoudrais et Cie.
Ce
navire est destiné à la navigation fluviale entre notre ville, et
Paris.
—
Dans l'après-midi de jeudi dernier, un jeune mousse breton, s’amusant
dans une embarcation qu’il conduisait à la godille. sur le
Vieux-Bassin, est tombé à l’eau. Il ne savait pas nager, mais à l’aide
de l’aviron, qu’il avait entraîné avec lui, il put se soutenir
à la surface de l’eau, attendre les secours qui lui furent portés
aussitôt par le sieur Leroy, maître au cabotage.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Un accident.
- Mercredi
dernier, dans la matinée, un jeune homme, le nommé Jules-Benjamin
Housset, âgé de 25 ans, était occupé à décharger des sacs de
farine d’une voiture, et à les transporter dans les magasins de M.
Frémont, boulanger. En descendant un petit escalier accédant à ces
magasins, le pied lui manqua et il tomba affaissé sous son pesant
fardeau.
Dégagé
et relevé aussitôt, on reconnut qu’il s’était gravement blessé
dans sa chute. On s’empressa alors de le transporter à l'hospice
où, malgré tous les secours qui lui furent prodigués, il a
succombé le lendemain. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Des récompenses.
- Il
y a 24 ans, le 31 août 1833, un navire se perdait sur le banc Est de
notre port et les hommes, composant son équipage allaient
infailliblement périr dans les flots, sans le courageux dévouement
de quatre de nos marins, qui n’hésitèrent pas à exposer leur vie
pour se porter à‘ leur secours et les arracher à une mort
imminente.
Ces
hommes braves et dévoués ne reçurent pour récompense de leur noble
action que l'expression de la reconnaissance de ceux qu’ils avaient
sauvés, et les témoignages de gratitude et de sympathie de leurs
concitoyens.
Cependant,
S. Exc. le Ministre de la marine, à la connaissance duquel ces faits
sont parvenus, vient, par une décision récente, que nous sommes
heureux de publier, d’accorder à ces généreux citoyens, une
récompense qui, pour être tardive n’en a pas moins de prix, et n’en
est pas moins, honorable pour ceux, qui en sont l'objet.
Par
une décision de S. Exc. M. le Ministre de la marine et des colonies,
en date du 10 septembre 1857, les récompenses ci-après ont été
décernées, savoir :
1°
Une médaille de 1re classe en argent, au sieur Voisard,
pilote-major, à Honfleur.
2°
Des médailles de 2me classe en argent, aux sieurs Edouard
Boudin, pilote, Jean-Louis-Georges Le Dur, matelot demi-soldier et
Pierre-Etienne Leblond, maître de bateau.
Tous
les trois également de notre ville, pour avoir, le 31 août 1833,
opéré le sauvetage de l’équipage du navire le « Jeune-Eugénie »,
perdu sur le banc Est du port.
Ces
médailles seront transmises à l’autorité maritime dès qu’elles
auront été frappées. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Une condamnation.
- Dans
sa séance du 22 septembre 1857, le tribunal maritime commercial de
Honfleur assemblé au bureau de l'inscription maritime conformément
au décret, loi du 24 mars 1852, a condamné le nommé Bonnaud
(Dominique), matelot déserteur du « Rollon » de
Rouen, à 6 jours de prison, à un an de campagne extraordinaire, à
2/3 de solde, sur les bâtiments de l’État, et au remboursement des
avances reçues par lui sur ledit navire. (Source : Le journal de
Honfleur)
Septembre
1857 - Des récompenses.
- Un
bien triste accident est arrivé, jeudi dernier, dans l’après-midi,
à Ficquefleur-Equainville. M. Lecesne, propriétaire à Honfleur, s’était
rendu en cet endroit pour faire faire la récolte de ses pommes de
terre. Afin d’activer le travail, il eut l’idée d’aider à les
monter dans un grenier où on les disposait.
Arrivé
au haut de l’escalier, par une circonstance diversement rapportée,
il tomba à la renverse, dans la cour, et d’une manière si
malheureuse, que sa tête vint frapper sur une brique
qui lui fendit le crâne et le tua.
La
mort fut instantanée, car lorsque l’on vint aussitôt pour le
relever, il ne donna aucun signe de vie.
Rapporté
à son domicile, il a été inhumé hier. (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1857 - Tarif de la journée de travail.
- 1°
La journée d’homme, pour les arrondissements de Caen, Lisieux,
Pont-l’Évêque et Bayeux moins le canton de Caumont, est fixée à
1 fr.
2°
La journée d’homme
dans le canton de Caumont et les arrondissements de Falaise et Vire,
est fixée à 75 c.
3°
La journée d’un cheval
ou mulet pour tous les cantons du département, à 1 fr. 25 c.
4°
La journée d’un bœuf,
1 fr.
5°
La journée d’un âne,
50 c.
6°
La journée d’une
voiture, 1 fr. 50 c. (Source :
Le journal de Honfleur)
Octobre
1857 - Mise à l’eau.
- Aujourd’hui,
à 9 heures du matin, va avoir lieu des chantiers de M. Cardon, la
mise à l’eau du trois-mâts « Macao ». Ce beau navire,
qui jauge 500 tonneaux, est destiné, sous le commandement du
capitaine Delaunay, à la navigation des mers du sud. (Source :
Le journal de Honfleur)
Octobre
1857 - Un vol. -
Samedi
dernier, le sieur Chouin, capitaine du brick l’ « Ariane »,
de Cherbourg, actuellement en relâche dans le port de Honfleur,
rentrait à son bord accompagné des filles Mouton et Durant, qui
profitaient de son état d’ivresse pour lui dérober, chemin
faisant, l’argent qu’il avait en poche.
Elles
avaient ainsi fait main basse sur une somme de 97 fr. 40 c. ; mais
elles ont été aperçues comme elles se livraient à ce manège, et
elles ont été immédiatement livrées à la justice. (Source :
Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - On lit
dans « L'Écho Honfleurais ».
- Depuis
quelques jours, il circule dans notre ville une nouvelle qui y jette
le découragement. On a dit que I'ouverture de notre section de chemin
de fer était remise à un temps illimité.
Nous
avons été aux informations, et nous pouvons affirmer que cette
nouvelle n'a aucun fondement.
A
la vérité, comme nous l'avons dit, la crise financière paralyse un
peu l'action du travail, mais nous tenons de source respectable qu'il
n'y a rien d'ajourné. Les travaux du tunnel d'Hébertot suivent les
cours, et l'on espère qu'il sera entièrement percé vers le mois de
mai prochain. Des pompes locomobiles sont installées à tous les
puits. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1857 - naufrage. -
Le
3 novembre, le sloop « Saint-Jacques », chargé de
cotrets, a sombré entre le Honfleur et le château d’Orcher. Le
patron Goulay et les deux marins qui se trouvaient à bord avec lui
ont été assez heureux pour se sauver. (Source : Le journal de
Honfleur)
Novembre
1857 - On lit dans « Le Moniteur », du 19
novembre. -
Sur le
compte rendu à l’Empereur par le Ministre Secrétaire d’Etat du
département de l’intérieur, des actes
de dévouement qui lui ont été signalés pendant le deuxième
trimestre 1857.
une
médaille d’honneur de 2me classe, en argent, a été
décernée à M. Jacquette (Jean-Amand), sergent honoraire des
Sapeurs-Pompiers de Honfleur, pour s’être distingué dans un grand
nombre d’incendies.
Entré
dans la compagnie le 21 avril 1806, il compte par conséquent plus de
51 ans de services. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - Tombé à l’eau.
- Mardi
dernier, vers 5 heures 1/2 du matin, le jeune mousse d’une barque de
pêche, s’embarquant à bord de son bateau, amarré le long du quai
de la Quarantaine, est tombé à la mer. Comme il savait nager, cet
enfant est bientôt parvenu à se retirer de l’eau sain et sauf,
sans avoir besoin des secours que se disposaient à lui porter, avec
empressement, les personnes qui avaient eu connaissance de l’accident.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - Un incendie.
- Dans
la nuit de samedi à dimanche, vers une heure et demie du matin, un
incendie qui menaçait de prendre des proportions effrayantes s’est
déclaré au domicile de M. Prentout, marchand de modes, rue du
Dauphin. Aux premiers cris d’alarmes, les voisins s’empressèrent
de porter quelques secours qui, pour être peu importants, ne furent
cependant pas sans efficacité. Bientôt après la compagnie de
pompiers, dont le zèle ne se ralentit jamais, ayant à sa tête son
digne capitaine, arrivait au pas de course avec une partie de son
matériel.
La
gendarmerie, la brigade des douanes et une foule d’autres personnes,
étaient également accourues, avec le plus louable empressement, sur
le lieu du sinistre.
Heureusement
que, si les objets qui alimentaient l’incendie étaient d’une
nature très combustible, ils étaient aussi faciles atteindre, ce qui
permit de se rendre promptement maître du feu.
La
maison a éprouvé peu de dommages, mais toutes les marchandises, sans
exception, renfermées dans le magasin ont été perdues.
Le
magasin était assuré à la Compagnie générale, pour 4 000 fr.,
mais la perte est plus considérable. Nous croyons devoir nous
dispenser de signaler les causes plus ou moins certaines auxquelles la
rumeur publique attribue cet incendie. (Source : Le journal de
Honfleur)
Novembre
1857 - La demoiselle Clémençon. - Lundi
dernier, vers 9 heures du matin, les voisins de la demoiselle
Clémençon, âgée de 66 ans, demeurant, rue Notre-Dame, étonnés de
ne pas la voir ouvrir sa maison comme d’habitude, sont entrés chez
elle, et l’ont trouvée étendue à terre, donnant encore quelques
signes de vie. Un médecin fut appelé aussitôt et malgré tous les
secours lui furent prodigués, elle a succombé dans la journée.
On
suppose que cette demoiselle qui était du reste d’un faible
tempérament étant prise d’étourdissement, est tombée à terre et
n’a pu se relever, manquant de force. (Source : Le journal de
Honfleur)
Novembre
1857 - Un accident.
- Dans
la soirée du samedi 24 courant, le capitaine Oger, de la bisquine
« Sainte-Anne », amarrée dans le Vieux-Bassin, en
rentrant à son bord, est tombé accidentellement au fond de la cale,
restée ouverte, et s’est grièvement blessé à la tête.
Transporté chez Mme Dufour, aubergiste, rue Haute, il y est mort
lundi soir. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - Un sauvetage.
- Lundi
dernier, un matelot norvégien, occupé à travailler sur le beau-pré
de son navire, est tombé à la mer. Les personnes présentes lui
jetèrent plusieurs planches et une des bouées de sauvetage, mais,
empêché sans doute par l’émotion, il ne put saisir aucun de ces
objets, et allait se noyer. Fort heureusement, le novice de la
« Gazelle » ayant eu connaissance de l’accident se jeta
aussitôt dans une embarcation et s’empressa de se porter au secours
du malheureux matelot, il arriva assez à temps pour de saisir par les
cheveux et le retirer de l’eau sain et sauf. (Source : Le
journal de Honfleur)
Novembre
1857 - Des
médaillés. -
Le Moniteur
vient de publier la liste des médailles d'honneur décernées pour
actes de dévouement pendant le 2e trimestre de 1857. Voici les noms
qui appartiennent au Calvados :
Jacquette
(Jean-Arnaud), sergent de sapeurs-pompiers à Honfleur, médaille
d'argent de 2e classe. S'est distingué à Honfleur
dans un grand nombre d'incendies. Compte 51 ans de service.
Lebas
(Jacques-Louis-Victor), garde champêtre de la commune de Crépon,
canton de Ryes, médaille d'argent de 2e classe. A exposé
sa vie le 15 février 1857, dans la commune de Bazenville, pour
arrêter deux braconniers, dont un l'a couché plusieurs fois en joue.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1857 - Une récompense. -
Par décision du 30 novembre dernier, M. le ministre de la
marine et des colonies a accordé une médaille de 2e
classe en argent au sieur Lemoine (Jean-Alphonse), préposé des
douanes à Trouville, en récompense d’actes de courage et de
dévouement.
—
Sur la liste des récompenses honorifiques pour faits de sauvetage
accordées par décision, en date du 30 novembre 1857, de l’amiral
ministre secrétaire d’État de la marine et des colonies, figure,
pour un témoignage officiel de satisfaction, le nom du sieur Lecomte
(Victor-Auguste), matelot de 1re classe, inscrit à
Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Cour d'Assises du Calvados - Présidence
de M. le conseiller Piquet. Audience du 24 novembre. — Coups et
blessures. volontaires. — L’accusation de coups et blessures
volontaires à sa mère naturelle pesait sur la nommée Rosalie
Gonnivierre, journalière, née le 2 avril 1815, à
Saint-Gatien-des-Bois, et domiciliée à Honfleur.
Cette
femme qui a déjà subi trois condamnations pour coups et blessures,
était signalée comme le fléau de la ville de Honfleur.
Au
commencement du mois dernier, la fille Gonnivière s’entretenait
avec sa mère, âgée de 75 ans, sur la place du marché à Honfleur.
Celle-ci représentant à sa fille que sa petite-fille aurait à subir
les conséquences de certaines soustractions, Rosalie répondit que si
sa fille passait dans la rue sans la regarder, elle la souffletterait.
La mère Gonnivièrre ne se maîtrisant plus donna un soufflet à sa
fille. C’est alors que celle-ci porta à sa mère plusieurs coups
dont l’un fut si violent que plusieurs jours après la malheureuse
mère en ressentait encore des douleurs.
L’accusée
s’est d’abord renfermée dans des dénégations complètes,
malgré les dépositions des témoins ; elle a ensuite prétendu qu’elle
n’avait donné qu’un coup à sa mère pour se débarrasser de ses
étreintes. L’information a démenti les allégations de la fille
Gonnivièrre.
Déclarée
coupable à la majorité par le jury, qui a admis des circonstances
atténuantes en sa faveur, elle a été condamnée à treize mois de
prison. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Le recensement de 1856. - Lors
du dernier recensement (1856), la population de la France a pu être
classée de la manière suivante : agriculteurs, 20 354 628 ;
fabricants et leurs ouvriers, 2 094 371 ; artisans et petits
Industriels, 7 810 144 ; rentiers, fonctionnaires, médecins, avocats,
artistes et autres appartenant à des professions libérales, 3 991
026 ; domestiques, 753 405 ; personnes non classées 782 496.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1858 - « Esther-et-Marie ».
- Le
6 février, la goëlette de Honfleur, « Esther-et-Marie »,
capitaine Pedron, sortait de son port d’attache et se rendait sur
lest à Cardiff. Pendant deux jours la navigation fut heureuse, mais
le 9 le navire fut assailli par une violente tempête, et dans la nuit
suivante, sur les trois heures du matin, la mer devint furieuse et le
navire commença à faire eau. On se mit aux pompes, mais les conduits
en furent bientôt obstrués par le sable qui servait de lest.
En
45 minutes, il y avait plus d’un mètre d’eau dans la cale, le
navire ne gouvernait plus et était incliné sur le côté. L'eau
montait à chaque minute. Le capitaine tint, alors conseil avec l’équipage,
et comme la goélette menaçait à chaque instant de chavirer, on se
décida à I’abandonner.
L’équipage
s'embarqua dans la chaloupe, il était cinq heures du matin. Le navire
se trouvait à environ 8 milles de l’île de Lundy (île du canal de
Bristol. Angleterre). A dix heures les naufragés furent recueillis
par le lougre de Nantes « Jean-Batpiste-Marie », capitaine
Moyon, et le 10 au soir, ce capitaine les débarqua à Milefort, dans
la principauté de Salles.
Le
capitaine Pedron n’a pu sauver que son rôle d’équipage.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1858 - Un bain. -
Jeudi, vers
six heures du soir, les bestiaux venant de Beaumont et destinés pour,
le Havre séjournaient, comme à l’ordinaire, sur la place de l’Hotel
de Ville, sous la surveillance des hommes habituellement préposés à
leur garde, en attendant leur embarquement à bord des bateaux
passagers. Tout-à-coup une vache s’est détachée du troupeau, se
dirigeant précipitamment du côté de l’avant-port, et, malgré les
efforts faits par son gardien, pour l’en empêcher, elle s’est
jetée à l’eau.
L’état
de la mer, qui se trouvait presque basse en ce moment. a rendu le
sauvetage très difficile, mais enfin après bien des efforts, on est
parvenu à la retirer. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1858 - La vie du port.
- Voici
la statistique des navires entrés en 1857 dans le port de Honfleur :
Norwégiens
et suédois, 122 ; anglais, 97 ; français, 42 ;
danois, 2 hollandais 1 ; total, 264.
En
1856, il n’en était entré que 235, ce qui donne une augmentation
de 29 navires à l’année qui vient d'expirer. Dans cette liste ne
sont pas compris, bien entendu, les bateaux jaugeant moins de 80
tonneaux, et, par conséquent, ne payant pas le droit de pilotage. Les
chantiers de Honfleur, en 1857, ont mis à l’eau 15 navires jaugeant
1 701 tonneaux, au lieu de 12 navires, jaugeant 2 611 tonneaux,
lancés l’année dernière.
Il
reste en construction 15 navires jaugeant 1 353 tonneaux, tandis qu’il
restait à pareille époque, en 1856, 12 navires jaugeant 2 861
tonneaux. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1858 - Le sloop français « Léon-Virqinie ».
- Lundi soir, la barque de Honfleur, n° 175, entrait au
Havre, venant de la mer ayant à bord l’équipage du sloop français
« Léon- Virqinie » de Cherbourg, recueilli au
large de la Hève, au moment où il allait périr. C’est avec autant
d’empressement que de plaisir que nous reproduisons le rapport du
capitaine Allain, qui rend pleinement justice au patron du bateau
auquel il doit son salut et celui de ses hommes.
Je
suis parti de Diélette le 19 février dernier, avec une cargaison de
pierres de granit, à destination du Havre.
Le
lendemain, j’ai relâché à Cherbourg, où j’ai été retenu par
les vents contraires jusqu’au 12 mars, à sept heures du soir,
alors, une petite brise de vents de sud-ouest ma permis d’appareiller.
Dans la nuit du 12 au 13, la brise a augmenté de violence, et, le 13
au matin, il ventait à tous ris, la mer démontée. A onze heures du
matin, les haubans au coté du vent ayant cassé le mât est tombé et
a éventé le navire, lequel à partir de ce moment, a fait tant d’eau,
qu’il a été impossible de franchir les pompes.
La
perte du navire était imminente, et je me préparais à faire des
signaux de détresse, lorsque j’aperçus, à une certaine distance,
au vent à moi, un bateau qui, malgré, la violence du vent et de la
mer, manœuvrait pour me porter secours. C’était le bateau de
pêche. N° 175, de Honfleur, patron François-Desiré Tessier. L’état
de la mer ne permettait pas de mettre une embarcation dehors, et
rendait le sauvetage difficile et périlleux, mais le patron Tessier,
ne se laissant pas décourager par la violence du temps, lutta pendant
trois heures contre la tempête, qui était dans toute sa force, et
parvint, au bout de ce laps de temps, à ranger mon malheureux bateau,
à une distance qui lui permettait de me lancer une ligne à bord.
Toutefois,
comme cela ne réussissait pas à cause de la vitesse de son bateau,
il réitéra cette manœuvre à plusieurs reprises, bien qu’elle
fût excessivement difficile, et réussit enfin à nous sauver tous,
au moyen desdites lignes, que nous nous amarrions sous les bras, une
fois amarrés, nous nous jetions à la mer, et l’on nous halait à
bord du bateau de pêche.
Je
profite de la voie de votre journal pour témoigner publiquement ma
reconnaissance au patron Tessier, qui, grâce à la persistance qu’il
a mise à lutter, dans les circonstances les plus critiques, nous a
sauvés d’une mort certaine.
Peu
de temps après notre sauvetage, le sloop a complètement disparu.
Le
bateau de pêche a continué pour le Havre, où le patron Tessier nous
a débarqués, à dix heures du soir. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mars
1858 - Un incendie.
-
Samedi 27 février, vers neuf heures du soir, la population de
Honfleur a été mise en émoi par un incendie dont la lueur se
répandait dans toute la ville. Le feu s’était déclaré, rue
Neuve, dans la saurrerie de M. Davy-Quentin, le long de la cheminée
et au bout du plancher.
Aussitôt
que l’on s’en aperçut on s’empressa de jeter de l’eau et d’appeler
des secours, mais le feu fit de tels progrès, que M. Henry-Lavaux qui
demeure en face, et dont le fils aîné était accouru aux premiers
cris, n’eut pas le temps de passer sa veste et prendre son casque,
que l'embrasement était général. On a craint un moment que le feu
ne gagnât les maisons des rues voisines. D’innombrables flammèches
jaillissaient dans l’air, à mesure qu’une partie de la charpente
s’effondrait, et tombaient dans les jardins environnants et presque
sur les toits de la rue Bucaille. L ’intensité de la chaleur qui
rayonnait de ce vaste foyer était telle que la croisée d’une
maison d’en face s’est enflammée spontanément au contact d’une
simple étincelle.
Les
secours les mieux dirigés et le zèle le plus intrépide ne pouvaient
rien pour sauver le bâtiment incendié ; mais ils ont promptement
dissipé toutes les craintes en faisant la part du feu. Le corps si
dévoué des sapeurs-pompiers a fait preuve non
seulement d’intrépidité mais de sang froid et d'une
parfaite habileté dans les manœuvres. Les exercices gymnastiques
auxquels ils s’appliquent, sous la direction de leur digne capitaine
M. Jules Satie, ont déjà porté leur fruit. Témoin de la bonne
volonté, du zèle infatigable et du dévouement dont tout le monde a
fait preuve dans cette pénible circonstance, il nous serait difficile
de faire aucune citation particulière sans nous exposer à des
erreurs qui, pour être involontaires n'en seraient pas moins
regrettables. Aussi croyons-nous devoir nous dispenser de toute
désignation personnelle. On nous assure qu’un pompier qu’on n’a
pas reconnu, monté sur une échelle, a vu son pantalon s'enflammer ;
il a déchiré de ses mains le fragment incendié et a retroussé le
reste sans discontinuer sa besogne.
Plusieurs
puits ayant été mis à sec, on a pu composer, grâce au concours
empressé de la population, une immense chaîne qui s’étendait
jusqu’aux bassins. Nous avons remarqué parmi les travailleurs les
frères de la doctrine Chrétienne, les prêtres de Sainte-Catherine
et de Saint-Léonard, et plus particulièrement, sous son large froc
blanc, le zélé et éminent père Letellier. Nous n’avons pas
besoin de dire que les autorités civiles avaient été les premières
à se rendre sur le théâtre du sinistre.
Nous
n’avons eu à déplorer aucun accident. M. Satie seul a été
blessé, mais légèrement, quoiqu’il ait couru avec plusieurs
sapeurs-pompiers, le plus grand danger, par l’écroulement spontané
d’un mur dont la solidité ne paraissait nullement compromise.
Quant
à la cause du sinistre, on présume que des étincelles se sont
échappées de la braise au moment où on l’a retirait des
cheminées pour l’éteindre, et ont communiqué le feu au plancher
supérieur sur lequel étaient déposés une quantité considérable
de barils. Un évalue la perte à 20 000 francs ; le bâtiment était
assuré à la compagnie du Soleil pour 10 000 fr. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mars
1858 - Le « Noël-Raphaël ».
-
Dimanche dernier, le brick de Nantes « Noël-Raphaël »,
cap. Bruneau, venant de Liverpool avec un chargement de graines de
colza, minerai et autres marchandises, à destination du Havre, de
Honfleur et de Rouen, poussé par un fort vent variant du Nord au
Nord-Ouest, s’est trouvé affalé en baie et porté sur le banc de
Vazouy où il a talonné, fortement et fait beaucoup d’eau.
Cependant à force de voile il a fini par se dégager.
Plusieurs
embarcations de lamaneurs étaient sorties de Honfleur, avec des
pilotes, mais la mer était tellement grosse que les patrons ne
pouvaient dépasser la pointe de Grâce sans courir un danger qu’il
eût été téméraire d’affronter dans de tels bateaux. Ce que
voyant, M. Dubourg, lieutenant de port, fit armer la pirogue « Camille »,
patron Paul Hennier, ayant pour équipage, Désiré Hennier, Alph.
Piquet, Louvet et Leroux, avec cette pirogue, suivie d’une autre,
ayant pour patron Lebas. M. Dubourg mit le cap sur le brick, au moment
où ces deux embarcations arrivaient le long du bord, le navire venait
de parer et de retomber dans la passe du grand chenal de la Seine.
C’est
alors que M. Dubourg, voyant que le navire coulait bas conseilla au
capitaine de faire route pour le port de Honfleur, où le brick est
arrivé à trois heures trois quarts, et s’est échoué faute d’eau
au bout du chenal, le navire tirant plus de 4 mètres et la mer ayant
baissé de plus de 2 mètres. Ce n’est qu’à ce moment que le
pilote Fauvel a pu monter à bord.
A
la marée basse, les pompes ont été franchies, et plusieurs petites
allèges ont mis à terre 40 tonneaux de marchandises.
Lundi,
deux grandes allèges se sont rendues le long du bord et ont continué
le déchargement. Dans la soirée, il y avait 70 tonneaux de
marchandise déposés à terre, plus une partie
de l’inventaire du navire.
A
la marée du soir, le navire, malgré les pompes, entre autre une du
système Testu, qui avaient été transportées à bord, s’est
rempli d’eau et il est resté coulé au ras du pont.
Mercredi
dernier, le « Noël-Raphaël » a été remis à
flot, au moyen des pompes installées à bord, une fois le navire
allégé et il est entré au port, le soir, à la remorque du steamer
le « Français ». On espère que les avaries ne
seront pas très graves. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1858 - Une condamnation.
- Dans
son audience du 5 mai, le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque
a condamné, à 100 fr. d'amende, un patron de bateau de pêche de
Honfleur, pour navigation sans rôle d'équipage.
Dans
la même audience, un patron de bateau de pêche de Trouville-sur-Mer,
a été condamné à 25 fr. d’amende pour débarquement, sans
autorisation, d’un homme d’équipage. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mai
1858 - Un acte de pillage.
- Un
acte de pillage très regrettable a été commis au milieu de la nuit
de lundi à mardi, dans les cimetières de Honfleur. Un individu, dont
les traces sont restées sur l’herbe et à divers endroits sur la
terre, s’est introduit par-dessus les murs, et a volé, sur
plusieurs tombeaux, des médaillons, des statuettes, et des couronnes.
Ces
objets n'ont de valeur que pour les personnes qui les ont placés par
un pieux souvenir de leurs parents, on ne conçoit guère qu’ils
aient pu tenter la cupidité. Il est naturel de supposer qu’il s’agit
plutôt d’une sotte et stupide plaisanterie que d’une expédition
de voleur.
Des
perquisitions ont été faites à bord des navires étrangers. La
police s’occupe activement de cette affaire, et tout fait croire que
le malfaiteur ne tardera par à être mis sous la main de la justice.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1858 - Le mois de Mai.
- Le
mois de mai, le cinquième de l’année depuis le calendrier
grégorien, n’était que le troisième dans celui des Latins : il
tire son nom du mot majores ou plutôt maïores, parce
qu’il était consacré aux vieillards, et dans les temps
mythologiques à Maïa, mère de Mercure. Il est aujourd’hui
consacré à la mère du Christ dans la catholicité, sous le nom de
mois de Marie.
La
coutume de planter des mais (rameaux) aux portes des habitations des
jeunes filles commence à disparaître dans les communes du Nord et du
Pas de-Calais, et elle est aujourd’hui remplacée par des pratiques
religieuses plus en harmonie avec nos mœurs.
Ces
mais, dans leur langage symbolique, avaient parfois des
significations injurieuses ; ainsi, un rameau de sureau était un
signe de mépris, tandis que le mai d’aubépine était, au
contraire, une marque d’estime, un hommage rendu à la sagesse de la
jeune fille devant l’habitation de laquelle on les plantait.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1858 - Un accident.
- Un
bien triste accident est arrivé, dimanche dernier, dans notre ville.
Une petite fille de 18 mois, Alphonsine Leblanc, s’étant dérobée
un instant à la surveillance de sa mère, est tombée dans la
rivière de Claire, qui passe près de la maison habitée par ses
parents, et s'y est noyée.
C’est
le malheureux père, qui, en rentrant, aperçut le corps de sa fille,
et croyant d’abord qu’il s’agissait de linge échappé à
quelques laveuses, s’est approché, et à bientôt connu le
malheur qui venait de le frapper. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mai
1858 -
Un sauvetage.
- Dimanche
soir, un jeune homme de 17 ans, le nommé Simon, Cézar, voulant
s'embarquer dans une chaloupe amarrée dans le Vieux-Bassin, est
tombé à l’eau. Fort heureusement, un patron de barque de pêche
ayant eu connaissance de l'accident s’empressa de se porter à son
secours, et fut assez heureux pour le sauver. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mai
1858 - Une tornade.
- Dans
la nuit de lundi à mardi, et pendant une partie de la journée
suivante, nous avons éprouvé une bourrasque des plus violentes. Des
fleurs et des feuilles étaient emportées en tourbillons par le vent.
On dit même qu’un assez grand nombre d’arbres ont été
renversés. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1858 - La première Communion.
- Dimanche
dernier a eu lieu la cérémonie de la première communion dans les
églises Sainte-Catherine et Saint-Léonard, et, jeudi, à la
communauté des Dames Religieuses Augustines.
Bon
nombre d’enfants ont pris part à cette belle fête, qui a été
favorisée par un temps admirable. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1858 - L’orage. -
Mercredi
soir, à la suite d’une chaleur tropicale, un violent orage est venu
fondre sur notre ville. Pendant toute la soirée, jusqu’à une heure
du matin, le tonnerre, accompagné de vifs éclairs, n’a pas cessé
de gronder. Une pluie torrentielle est venue, à diverses reprises,
inonder nos rues.
Nous
n’avons pas entendu dire que cet orage ait occasionné de dégâts
notables dans nos environs. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1858 - Des ouvriers à l’eau.
- Hier,
vers deux heures après-midi, le côté ouest du batardeau que l’on
établit à l’entrée du bassin du Centre s’est écroulé
soudainement, entraînant, dans sa chute, une dizaine d’ouvriers
occupés, en ce moment, à sa construction, et qui ont été
précipités à l’eau. Fort heureusement, cet événement n’a
occasionné qu’une perte purement matérielle.
Grâce
à la promptitude des secours apportés en cette, circonstance on n’a
eu aucun accident déplorable à regretter ; tous les hommes ont été
sauvés sans avoir éprouvé de blessures graves. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juillet
1858 - La communication électrique.
- Il
est question, depuis longtemps, de mettre en communication électrique
tous les ports français, tant sur l’Océan que sur la
Méditerranée, au moyen de fils aériens ou de câbles sous-marins.
Les
études de ce projet sont fort avancées et nous croyons savoir que la
jonction électrique du Havre à Honfleur ne tardera pas à être
opérée à l’aide d’un câble qui partirait de la pointe des
Neiges pour aller s’émerger sur la plage de Honfleur entre ce port
et le village de St-Sauveur.
Le
câble sera fabriqué s’il ne l’est déjà par M. Brette,
constructeur des câbles de la Spezzia, de Calais à Douvres, etc…
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - AVIS. -
Par une
circulaire en date du 7 juillet, inséré au Recueil des actes
administratifs, M. le Préfet rappelle à MM. les maires qu'ils
devront, sans plus tarder, prendre des arrêtés pour défendre d’allumer,
sans nécessité, du feu dans les champs, à une distance de 50
mètres au moins des maisons, bois, fougères, vergers, haies, meules
de grains et de fourrages, et, en outre, de placer des meules de
paille, de foin ou autres objets facilement combustibles, à moins de
50 mètres des habitations.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - La comète.
- La
fameuse comète qu'on attend depuis deux ans va enfin arriver. Le
professeur Donati, à Florence, l’a vue le 2 juin pour la première
fois, à l’aide du télescope ; il l’a observée depuis et annonce
qu’elle gagne tellement en lumière et en grandeur qu’on pourra la
voir à partir du milieu d’août jusqu’en septembre.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1858 - Voyage d’essai.
- On
sait de combien de déconvenues ont été victimes, jusqu’à
présent, ceux qui se sont mis en tête de trouver les moyens de
diriger les ballons. Les procédés en apparence les plus rationnels,
comme les plus excentriques, sont demeurés sans résultat, et des
sommes considérables ont été englouties en pure perte. Ces fâcheux
précédents n’ont point ébranlé, assure-t-on la confiance d’un
inventeur anglais, qui croit avoir trouvé définitivement les moyens
vainement cherchés, et qui, dit-on, aurait choisi un point voisin du
Havre, à l’embouchure de la Seine, pour y faire confectionner le
nouvel appareil de locomotion aérienne qui doit se frayer un chemin
et suivre une route indiquée dans l’air.
L’inventeur
aurait l’intention de traverser la Seine dans son appareil, comme
voyage d’essai, et de venir débarquer dans les environs de
Honfleur. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1858 - Une attaque d’apoplexie.
- Le
sieur Roche (Jacques-François), tailleur d’habits, âgé de 60 ans,
assistait, mardi dernier, au convoi de l’une de ses connaissances.
Arrivé sous le portail de l’église Ste-Catherine, il s’affaissa
tout à coup sur lui-même. On s'empressa immédiatement de lui
prodiguer des soins, mais tout secours était devenu inutile, il avait
succombé subitement à une attaque d’apoplexie foudroyante.
(Source : Le journal de Honfleur)
Août
1858 - La distribution des prix.
- Jeudi
et vendredi de cette semaine ont eu lieu la distribution des prix aux
élèves des classes payantes et des classes gratuites de la paroisse
Saint-Léonard, tenues par les Dames Religieuses du Sacre-Cœur. N’ayant
eu connaissance de ces solennités scolaires que par la vue de
quelques jeunes filles traversant nos rues en habits de fête, et
portant des livres et des couronnes. nous sommes conséquemment dans
l'impossibilité d’en rendre compte, C’est avec autant
d'empressement que de plaisir que nous aurions fait connaître les
noms des élèves qui se sont particulièrement distinguées, mais une
discrétion que nous croyons devoir respecter, sans toutefois en
comprendre le motif, nous oblige également à garder le silence à ce
sujet.
Nous
devons cependant, au risque de blesser une modestie exagérée, sans
doute, nous rendant en cela, du reste, l’interprète de la
généralité des familles et de notre population, payer un juste
tribut d'éloges aux dignes Sœurs Religieuses du Sacré[1]Cœur, pour la bonne direction donnée à leur enseignement
et les soins qu’elles y apportent. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1858 - Une noyade.
- Jeudi,
dans l’après-midi, un jeune enfant de 12 ans, s’était embarqué
dans la chaloupe du navire sur lequel il naviguait comme mousse, pour
prendre du poisson dans le Vieux Bassin dont les eaux avaient été
tellement viciées par suite de l’orage qui avait éclaté la
veille, que tous les poissons surnageaient à la surface et se
laissaient prendre à la main.
Dans
les efforts qu’il fit pour s’en emparer, il perdit l’équilibre
et tomba à la mer. Un de ses camarades, le jeune Lebas, âge de 11
ans, se jeta aussitôt après lui, et plongea deux fois sans
résultat, ce ne fut qu’à la troisième fois qu’il parvint à le
saisir et à le ramener avec lui. On s’empressa de lui prodiguer les
soins que réclamait, sa position, mais tout secours fut inutile, et
il expira une heure après.
Presqu’au
même moment, le nommé Leroy, péchait à la bout-de-quèvre, au bout
du chenal, lorsqu’en poussant son filet il tomba dans la souille d’un
navire et se serait infailliblement
noyé, sans les sieurs Vallette et Barbenchon qui se trouvaient non
loin de là, dans une embarcation, et qui, ayant eu connaissance de l’accident,
s’empressèrent de se porter à son secours et furent assez heureux
pour le sauver. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1858 -
Les moulières. -
Le
Conseil d'arrondissement de Pont-l'Évêque demande qu'il soit pris
des mesures pour la conservation des moules sur le banc du Rattier. Le
Conseil général s'associe à cette réclamation.
Le
rapport de M. le Préfet, qui signale le mauvais état des moulières,
sur le banc du Rattier. Considère qu'il importe que la seule
ressource d'un grand nombre de familles indigentes de Honfleur,
Trouville et Villerville ne vienne pas à leur manquer. La diminution
de la pêche des moules sur le banc du Rattier est attribuée à la
vase provenant du nettoyage du port du Havre, demande que l'attention
de l'Administration supérieure se porte sur cet état de choses.
Septembre
1858 - Une chute. -
Jeudi,
dans la matinée, le nommé Desoyez, âgé de 61 ans, matelot à bord
du bateau passager de Honfleur, le « Saint-Martin »,
brouettait sur le quai du Havre, une harasse de sucre, pour l’embarquer
à bord du bateau. En dégageant sa brouette, le sieur Desoyez, qui s’était
approché trop près du bord, perdit l’équilibre et tomba du quai
sur le bateau, les reins portant sur les lisses, de plus la brouette
qu’il avait entraînée avec lui le frappa à la tête et lui fit
une large blessure.
Le
capitaine du « Saint-Martin », a donné, à son
bord, tous les soins possibles au blessé, qui fut ramené chez lui le
lendemain.
On
espère que cet accident n’aura pas de suite fâcheuses.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1858 - Le feu. -
Dimanche
dernier, vers 10 heures et demie du soir, le bruit de la générale
mettait en émoi les habitants de notre ville. Le feu venait de se
déclarer, avec une grande intensité, quai de la Quarantaine,
derrière le poste du service actif des douanes, dans l’écurie de
M. Vivien, adossée à la boucherie et contiguë à des hangars et
magasins appartenant au génie.
Le
garçon d'écurie, qui était couché dans le bâtiment incendié, s’est
réveillé suffoqué par la fumée, il a pu à l’aide de quelques
personnes, qui se trouvaient à proximité, faire sortir deux des
trois chevaux qui étaient dans l’écurie, le troisième,
épouvanté par la fumée et les flammes, a résisté à tous les
efforts, et a été brûlé vif.
Alimenté
par des matières combustibles, l’incendie menaçait de se propager
activement. Déjà, outre le bâtiment où le feu avait commencé, les
hangars et magasins du génie, ainsi que la maison occupée par le
sieur Vallée, conducteur des travaux de dévasement, étaient en
flammes.
Aux
premiers cris d’alarme, les douaniers et la compagnie de pompiers,
conduite par son capitaine, sont accourus sur le lieu du sinistre où
arrivaient presqu’aussitôt les ouvriers de la raffinerie de sucre
de MM. Lacoudrais et Ce, avec leur pompe, les autorités,
la gendarmerie et la majeure partie de notre population.
La
mer étant haute, les secours purent être promptement organisés, et
en moins d’une heure on était parvenu à circonscrire le foyer de l’incendie
et à se rendre maître du feu.
Malgré
la promptitude des secours et quoique que l’on soit parvenu en assez
peu de temps à maîtriser le feu, les dommages causés par ce
sinistre sont encore très importants, et la perte est évaluée
approximativement à 10 200 fr.
Nous
n’avons pas besoin d’ajouter que, dans cette circonstance comme
toujours, chacun a rempli son devoir avec le plus louable
empressement.
On
attribue la cause de cet incendie à l’imprudence d’un domestique
qui serait entré dans l’écurie avec une chandelle non renfermée
dans une lanterne. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - Le chemin de fer.
-
Il parait que l’on va s’occuper un peu plus
activement de la ligne de Pont-l’Évêque à Honfleur. En effet, on
nous assure que trois cents ouvriers viennent d’être engagés pour
travailler à cette ligne. D’un autre côté un assez grand nombre
de brouettes ont été apportées sur le territoire d’Ablon, au
passage du chemin dans les bois de cette commune.
Le
jury d’expropriation a commencé ses opérations dans les communes
de Honfleur et de la Rivière-Saint-Sauveur. (Source : Le journal
de Honfleur)
Octobre
1858 - Le télégraphe.
-
L’administration municipale, vient de louer la maison
de M. Trémois, située place Notre-Dame, pour servir de bureau à la
direction télégraphique qui va s’établir à Honfleur.
Les
fils ne sont pas encore posés ; mais il est question de leur placement
dans un avenir prochain. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - Un sauvetage.
-
Le même jour, dans la soirée, le nommé Fabien, Abadie,
âgé de 17 ans, qui attendait l’arrivée du bateau à vapeur,
venant du Havre, est tombé dans l’avant-port, et se serait
infailliblement noyé, sans le secours de Mariolle, jeune homme de 16
ans, qui s’est jeté après lui tout habillé, et l’a retiré de l’eau
sain et sauf. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - Un accident.
-
Dimanche, dans l’après-midi, le sieur Lihard
François, âgé de 57 ans, demeurant rue Charrière St-Léonard, est
tombé du haut d’un arbre où il était monté pour cueillir des
poires. Malgré les soins qui lui ont été
prodigués, ce malheureux à succombé le lendemain aux suites des
blessures qu’il avait reçues dans sa chute. Il laisse sept enfants
dont plusieurs sont en bas âge. (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1858 - Le feu. -
Samedi
dernier, vers 11 heures du
soir, le feu s’est déclaré, route St-Clair, dans le chantier de
galvanisation des bois, destinés au chemin de fer. Aussitôt l’alarme
donnée, les préposés du service actif des douanes, les pompiers,
commandés par leur capitaine, le maire, les adjoints, l'inspecteur,
le sous[1]inspecteur
des douanes, le commissaire de police, la gendarmerie, et une partie
de notre population sont accourus, avec le plus louable empressement,
sur le lieu du sinistre.
Déjà
le bâtiment, à usage de scierie, était en partie détruit et le feu
se communiquait activement aux masses de bois qui entouraient l’établissement.
Le chantier encombré de bois de toutes dimensions, sans chemin
praticable, rendait l’approche des pompes, à proximité du foyer de
l’incendie, très difficile.
Quoiqu’il
en soit, grâce à la promptitude et à la bonne direction des
secours, grâce au zèle et au courage déployé par chacun, on
parvint à se rendre maître du feu et à sauver le reste des
marchandises.
Les
propriétaires de l’établissement habitent Paris ; ils sont
représentés à Honfleur par M. Dupont (Albert). Suivant lui, le feu
aurait pris naissance dans un résidu de bois, déposé le
soir même dans un coin de l’atelier, et sur lequel des flammèches
seraient tombées.
La
perte approximative de l’établissement est évaluée à quinze
mille francs. Tous les papiers et registres, renfermés dans le bureau
attenant à la scierie, ont été complètement anéantis.
(Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1858 - L’application de la loi.
-
Voici une nouvelle application de la loi du 2 juillet 1850 sur
les animaux domestiques :
Qui
n’a rencontré des voitures où des veaux étaient entassés, ayant
les pieds liés ensemble, les uns la tête entre les deux civières,
suspendue au-dessus de la voiture, et les autres la tête pendante
vers la terre, de manière à leur occasionner, sans nécessité, des
souffrances pendant le transport.
Le
conducteur condamné en police municipale, pour un fait de cette
nature, s’est vainement pourvu en cassation sous le prétexte que la
loi de 1850 n’entend partir que d'actes de brutalité ou de
violence, et non d’un manque de soin ou de précaution, reprochable
au conducteur.
La
cour suprême a décidé, par un arrêt récent, que la loi du 2
juillet 1850 est conçue en termes généraux, et réprime aussi bien
les mauvais traitements exercés publiquement et absolument envers les
animaux domestiques, que les mauvais traitements résultant d’actes
directs de brutalité ou de violence, ou tout autre acte volontaire de
la part des coupables, quand ces actes ont pour résultat d’occasionner
aux animaux des souffrances que la nécessité ne justifie pas.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - Les expropriations.
-
Jeudi, quatre de ce mois, messieurs les Jurés, chargés de
prononcer sur les expropriations, nécessitées pour la construction
du chemin de fer de Lisieux à Honfleur, sur les communes d’Ablon,
de la Rivière St-Sauveur et de Honfleur, se sont réunis dans la
Salle d’audience du Tribunal de Commerce de cette ville, sous la
direction de M. du Bisson, juge d’instruction près le tribunal
civil de Pont-l'Évêque ; non-seulement les parties intéressées,
mais un grand nombre d’autres personnes étaient venues assister à
cette première réunion, qui a présenté, au milieu des différentes
phases occasionnées par les formalités à remplir, pour l’organisation
des affaires à juger dans cette session, un caractère solennel et
qui s’est maintenu jusqu’à la fin d’une manière digne de son
but.
Nous
avons attribué ce résultat en grande partie au discours prononcé
après l’appel et l’installation de messieurs les Jurés, par, M.
du Bisson, magistrat directeur du jury, discours qui a vivement
impressionné ceux qui l’ont entendu, par la forme élevée,
délicate, avec laquelle tous les devoirs à remplir y sont tracés.
Après
ce discours, il a été procédé à la nomination de MM. les Jurés
appelés à statuer sur les diverses affaires qui composent le rôle
de la session. L’honorable M. Pimont, maire de Gonneville, a été
choisi par ses collègues comme président dans toutes les affaires,
et l’audience a été levée au milieu d’un sentiment général de
satisfaction. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - La Cour Impériale.
-
La Cour impériale de Paris vient de décider que les pères et
mères sont responsables des blessures faites en jouant par leur
enfant à un autre enfant.
Les
parents ne se rendent pas seulement coupables, en laissant leurs
enfants sans surveillance ou se livrant à des jeux dangereux pour
eux-mêmes ; mais ils sont responsables pécuniairement
des accidents qui peuvent en résulter pour les autres, et notamment
des blessures que peuvent recevoir ceux-là même qui partagent les
jeux. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - Ouverture du bureau télégraphique à Honfleur. -
Le Maire de
la ville de Honfleur, Chevalier de l’Ordre Impérial de la Légion-d’Honneur,
Annonce
que le bureau télégraphique établi à Honfleur et situé place
Notre-Dame, est ouvert au public à partir de ce jour 26 novembre
1858.
En
l’Hôtel de Ville de Honfleur, le 26 novembre 1858,
LEMONNIER-DUBUC,
Adjoint. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1858 - Un abordage.
- Dans
la nuit de vendredi à samedi dernier, le brick norvégien « Cito »
capitaine Joncker, allant de Hernosand à Honfleur, avec un chargement
de bois de sapin, s’est abordé avec un trois-mâts inconnu, courant
à l’est, au large de I’île Wight. La collision a été telle que
l’équipage, croyant le navire perdu, a sauté à bord du
trois-mâts, abandonnant deux mousses sur le « Cito ». Ces
malheureux ont été rencontrés par un bateau de pêche de Colchester
qui, avec l’aide du bateau-pilote n° .. de Cowes, est parvenu à
amener le brick jusqu’à Yarmouth, où il est entré dimanche à
onze heures du matin. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1859 -
Le « Notre-Dame-de-Grâce ». - Mardi
dernier, à la marée, chacun a pu admirer le beau steamer, la
« Notre-Dame-de-Grâce », dont nous avions annoncé
le service prochain.
Ce
vapeur est commandé par le capitaine Pottier ; sa coque est en fer,
il jauge 61 tonneaux, a 52 mètres de tête en tête, 5 mètres 40 c.
de bau (largeur) et 2 mètres 50 c. de creux, sa force est de 50
chevaux. Ce steamer a fait le trajet de la tour François 1er
jusqu'à la première bouée rouge du chenal de Honfleur ( 6 milles
environ ) en 41 minutes ; la vitesse obtenue a été de 8 nœuds 1/2.
Incessamment
auront lieu ses voyages réguliers ; nous mettrons au courant, s'il
est possible, des heures de départ et du prix des places.
(Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1859 -
Les grandes marées de 1859. -
Les
grandes marées de 1859 auront lieu les 18 de ce mois, 17 février, 18
mars, 29 juillet, 28 août, et 26 septembre. La plus forte sera celle
du 28 août. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1859 -
Incidents de mer. -
La goélette de Honfleur, « Marie-Zoé »,
capitaine Tréhoret, allant de Rouen à Charente, avec un chargement
de plâtre et de futailles vides, a éprouvé, dans la nuit du 18 au
19 décembre, une bourrasque qui lui a déchiré sa misaine et a
emporté sa trinquette et son petit foc. Elle a été forcée de
relâcher à Porthaliguen pour réparer ses avaries. (Source : Le
journal de Honfleur)
Janvier
1859 - récompense.
-
Dans
notre dernier numéro nous avons annoncé que M. Mathieu, pharmacien
à Pont-l’Évêque avait obtenu de l’administration supérieure un
témoignage de satisfaction , c’est avec plaisir que nous apprenons
que M. Allais, pharmacien de notre ville à obtenu la même mention
honorable
Nous
nous empressons de dire que nous devons ces renseignements à quelques
amis de ces Messieurs dont le mérite modeste n'a pu de cette,
manière échapper à nos faibles éloges. (Source : Le journal
de Honfleur)
Janvier
1859 -
Les récompenses. -
Le Moniteur
d'hier contenait une liste de récompenses accordées par S. Exe. le
ministre de la marine pour faits de sauvetage.
Le
premier arrondissement maritime, dans lequel se trouve compris le
Calvados, comprend dix-huit noms ; nous en extrayons les suivants :
—
Trotel (Pierre-Victor),
au cabotage, inscrit à Honfleur, cap. du vapeur le
« Sephora », témoignage de satisfaction pour avoir
recueilli en mer, le 24 septembre 1858, l'équipage d'un navire
anglais.
—
Delauney (Pierre-Louis),
pilote à Isigny, médaille d'or de 2e classe, et André
(Thomas), matelot à la Hougue, médaille d'argent de 2e classe, pour s'être, à Grandcamp,
le 21 novembre 1858, portés au secours du navire « Anna-Maria »,
naufragé sur la barre de Grandcamp. ( Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1859 -
Le trafic du port. - Dans
le courant du mois de décembre, le mouvement des entrées du port
d'Honfleur a été, pendant ce mois, de cent soixante navires. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1859 -
Une récompense. -
L'amiral
ministre secrétaire d'État au département de la marine a décerné,
par décision du 31 décembre dernier, une médaille d'honneur de 1ere
classe, en argent, à M. Girard St-Ange (Louis), pour avoir, en mer,
le 17 février 1857, en se précipitant des bastingages, sauvé un
homme qui se noyait.
Ce
jeune homme, décoré de plusieurs médailles pour traits de courage
semblables, habite notre ville depuis peu de temps où il est
candidat. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Une voie d’eau. -
Lundi
dernier, un chaland remorqué par le vapeur l' « Express »
n° 4, capitaine Beziau, allant du Havre à Rouen, a dû relâcher à
Honfleur, une voie d'eau s'étant déclarée. Sa voie d'eau, sans
importance du reste, ayant été aveuglée, le lendemain il continuait
sa route pour Rouen à la remorque du même vapeur. Il n'avait aucune
avarie dans sa cargaison. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Le vapeur Le « Français » s’échoue. -
Jeudi
dernier, des vents contraires soufflaient avec violence à Honfleur,
notre chenal était encombré de navires qui entraient et sortaient.
Le vapeur Le « Français », venant du Havre,
voulant éviter des avaries, fut forcé d'arrêter sa machine, mais
entraîné par le vent et le courant il s'échoua sur le banc de
St-Sauveur. A la marée du soir ce steamer put flotter et rentrer dans
le port. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Un accident. - Jeudi,
vers 4 heures du soir, au moment où l'on faisait chasser par une des
écluses du bassin de l'Est, un des ouvriers occupés au dévasement
des bassins, et qui était déjà étourdi par l'effet de l'alcool,
est tombé dans la masse d'eau et a roulé rapidement avec le courant.
Il
n'a du son salut qu'au dévouement de quelques-uns de ses camarades
qui, au risque d'être emportés comme lui, l’ont arrêté au
passage. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Un lancement. - Hier,
on a lancé des chantiers de M. Noël la goélette « Espérance »,
jaugeant 90 tonneaux ; l'opération a parfaitement réussi.
Ce
navire sera commandé par le capitaine Le Gaffric ; son armateur, M.
Duportal de Goasmeur, de Tréguier, le destine à la pêche sur les
côtes d'Islande. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
La grande pêche. -
Les
navires terreneuviers des côtes de Normandie font leurs armements
pour la pêche à la morue. Les premiers départs s'effectueront au
commencement de mars. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Un remède contre la goutte. - Voici
un remède qu'on dit merveilleux et des plus efficaces contre la
goutte, et que ceux de nos lecteurs qui seraient atteints de cette
insupportable maladie nous sauront gré de leur avoir fait connaître,
s'il est réellement salutaire.
Ce
sont des bains de pied avec de l'eau dans laquelle on fait bouillir,
pendant trois heures, des fleurs de frêne mélangées avec des fleurs
de sureau. Au bout de deux jours, quatre au plus, la goutte disparaît
complètement.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1859 -
Le printemps montre son nez. - Depuis
quelques jours, nous jouissons d'une température toute printanière ;
la campagne commence à changer de vêtement ; la verdure se hâte
déjà de paraître ; l'oiseau gazouille et recommence ses petits
chants d'amour ; la vigilante abeille et la prévoyante fourmi
continuent leurs travaux ; enfin, tout semble renaître. Quelques
papillons osent aussi se montrer ; à bientôt les z'hannetons, les
catonnets et la prommerole pour un’épingue. (Source : Le
journal de Honfleur)
Mars
1859 - Un crime. -
Nous sommes
dans une semaine néfaste : encore un crime à enregistrer.
La
fille Lamy (victoire), accouchée depuis 5 semaines environ, a tué
son enfant ; elle était parvenue jusqu'à présent à cacher son
crime, lorsque mardi dernier, sur le point d'être découverte et
chargée des restes de la malheureuse petite créature, elle est
allée elle-même se constituer prisonnière à Pont-l’Évêque.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Un Petit voleur. - Depuis
quelque temps, bon nombre de commerçants voyaient avec désespoir
leurs comptoirs allégés : on vient heureusement d'arrêter un petit
voleur, qui probablement n'est pas seul, et qui a avoué avoir volé
jusqu'à 150 francs dans une semaine. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mars
1859 - Une grave injure. -
La cour impériale
d'Angers vient de décider que le refus fait par le maris de
procéder, après le mariage civil, au mariage religieux, est une
injure tellement grave envers la femme, qu'elle dispense celle-ci de
la cohabitation conjugale et lui donne le droit de demander et
d'obtenir la séparation de corps. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mars
1859 - Un deuil. -
Dimanche,
vers 2 heures du soir, une affligeante nouvelle s'est répandue en
ville, et est venue jetée la tristesse parmi la population : M.
Charlemaine, négociant, 1er adjoint du Maire de la ville,
venait de mourir après une longue et cruelle maladie.
Mardi
ont eu lieu ses obsèques ; les pavillons des navires étaient en
deuil, ainsi que ceux des monuments publics et des divers consulats de
notre ville.
Un
cortège nombreux a suivi jusqu'à sa dernière demeure les restes de
cet homme de bien qui jouissait, à juste titre, de l'estime
générale. Outre les membres de sa famille désolée, tous les
fonctionnaires de la ville s'étaient rendus à cette triste
cérémonie. On y remarquait M. le Sous-Préfet, plusieurs maires des
environs et les consuls étrangers.
Les
cordons du poêle étaient tenus par M. le Maire, M. le Président de la Chambre de commerce, M. le Président du
Tribunal de commerce et M. l'Inspecteur des Douanes.
La
compagnie des Sapeurs-Pompiers, presqu'au complet, la brigade de
Gendarmerie et les préposés des Douanes formaient la haie de chaque
côté du cortège, entouré d'ailleurs par une nombreuse population
qui semblait prendre part à ce deuil. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mars
1859 - Un accident. -
Un
accident, qui aurait pu avoir les suites les plus graves, est arrivé
mercredi dernier, vers 5 heures du soir, sur la propriété de M.
Romain Hébert, située aux Fontes, quartier de Saint-Siméon.
Des
ouvriers charpentiers et maçons étaient occupés à exhausser le
toit d'une maison, mesurant près de 20 mètres de long, lorsque les
étançons étant venus à se rompre, ce toit s'est effondré.
Neuf
personnes, qui se trouvaient dans la maison, n'ont dû leur salut
qu'à la présence d'esprit qu'elles ont eue de se coucher à terre ;
une seule a reçu quelques contusions à la jambe gauche.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1859 - Une belle traversée. - Les
télégrammes de Lisbonne résumant les avis du Brésil, qu'apporte le
steamer « Tamar », signalent une magnifique
traversée faite par un navire attaché au port du Havre : celle du
paquebot « La Normandie », qui s'est rendu
directement du Havre à Rio-Janeiro en 28 jours. C'est, croyons-nous,
le plus court passage qui ait été effectué entre les deux ports.
« La
Normandie » a été construite, on le sait, dans les
chantiers de M. Cardon, à Honfleur. (Source : Le journal de
Honfleur)
Avril
1859 - Une bouteille à la mer. - Le
patron Croissy, du bateau de pêche « Petit-Paul »,
de Honfleur, a recueilli, le 12 avril, à environ 19 milles dans le
sud-est de Beachy-Head, une bouteille contenant un billet
conçu en ces termes : « brick hanovrien « Julia »,
allant de Carmen à Hambourg, tout va bien à bord.» (Source :
Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - Un homme à la mer. - Un
accident, heureusement réparé, est arrivé jeudi matin à bord du
chaland « Virginie », remorqué du Havre à
Honfleur, sur lest, par le steamer le « Courrier ».
Un des matelots du chaland, le nommé Henri, travaillant à la
remorque, a reçu une secousse qui l'a précipité à la mer.
Aussitôt on lui a envoyé une bouée de sauvetage qu'il a pu saisir,
et un instant après il était hissé à bord sain et sauf.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - La vie du port. - Notre
port présente cette semaine une grande animation, l'arrivée des
navires norvégiens a été saluée ici par tout le monde avec plaisir
et en particulier par MM. les négociants, dont les chantiers
commençaient à se dégarnir.
Tous
ces navires, ont été placés dans le bassin de l'Est, qui présente,
en ce moment, l’aspect d'une véritable forêt de mâts.
Les
arrivages au port se sont parfaitement exécutés : la bringue qui est
au bout de notre chenal s'étant considérablement améliorée par
suite des dernières tempêtes. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - Un violent coup de vent. - Dans
la nuit du 12 au 13, un violent coup de vent N.-N.-0. s'est fait
sentir dans nos parages et a bientôt dégénéré en une véritable
tempête.
Au
plus fort de la bourrasque, le sloop fr. de notre port, la « Bonne
Alliance », cap. Crubelier, venant du Havre, avec un
chargement de charbon, à l'adresse de Mme Vve Couillard-Fautrel et
fils, qui était mouillé près de l'entrée du chenal, a chassé sur
son ancre et est allé talonner sur le banc de St-Sauveur, ou une voie
d'eau s'étant déclarée, il a coulé. On s'est occupé du sauvetage
de sa cargaison, et, l'on pense pouvoir le renflouer après son
complet déchargement.
Pendant
cette même tourmente, le nommé Orange, jeune homme de 13 ans. a
été enlevé par un coup de mer du bord d'une plate de Villerville
qu'il montait, sans que son malheureux père, patron de la barque, ait
pu lui sauver la vie, malgré les tentatives les plus désespérées.
Dans
la même nuit, la loge de M. Vivien, établie sur le terre-plein de la
jetée de l'Ouest, a aussi été brisée par le vent, et ne présente
plus que des débris.
Aucun
autre sinistre n'est jusqu'à présent parvenu à notre connaissance.
Nous
avons éprouvé des tempêtes non moins violentes, dans la journée du
15 : il en est résulté que dans plusieurs quartiers de notre ville,
des vitres, des tuyaux de cheminées, des persiennes, des volets ont
été renversés et sont tombés sur la voie publique.
La
mer était tellement agitée que le bateau du Havre n'a pu opérer son
trajet habituel. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 - Le sloop « Bonne Alliance ». -
Par suite du
mauvais temps, le sloop « Bonne Alliance »,
échoué sur le banc de St-Sauveur, dont nous pensions voir opérer le
sauvetage, est totalement perdu sa carène est défoncée ; néanmoins
on doit encore tenter de le relever pour le ramener à Honfleur où il
sera dépecé.
La
cargaison, qui se composait, comme nous l'avions dit, de charbon, a
été sauvée. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1859 -
Le temps qu’il fait. -
Si
la semaine dernière n'a pas été bonne pour les biens de la terre,
comme disent nos bons cultivateurs à en juger du moins par le temps
que nous avons eu, les gelées blanches de jeudi et vendredi dernier
sont loin d'avoir amélioré cet état de choses. En effet, tous les
journaux constatent que le thermomètre est descendu à zéro et même
à 2 degrés au-dessous, par un vent du nord piquant comme en plein
hiver. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1859 -
La pêche du hareng. -
Par
décision de S. Exc. le ministre de la marine, la pèche du hareng
dans les parages d'Yarmouth sera autorisée exceptionnellement, cette
année, à titre d'essai, du 1er mai au 15 juillet, pour
les bateaux des divers ports du premier arrondissement maritime qui
voudront y prendre part. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1859 -
La St-Joseph. -
Lundi
dernier, la corporation de nos charpentiers de navires est allée, à
l'occasion de la St-Joseph, leur patron, entendre une messe à la
chapelle de N.-D. de Grâce.
Le
cortège était nombreux, les modèles en petit, des principaux
navires, construits à Honfleur, étaient portés par les enfants de
cette partie si intéressante de notre population.
Pendant
la messe une quête, au profit des pauvres, a été faite par Mlle
Foulon, fille du constructeur de ce nom.
L'administration
de la Douane a bien voulu, dans cette circonstance, prêter son
bienveillant concours, en permettant à sa fanfare de rehausser, par
ses airs variés, cette fête de famille. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mai
1859 -
Le renflouage. -
On est
parvenu à renflouer le sloop la « Bonne-Alliance »
; ce navire, par suite de ses grandes avaries, n'est plus bon qu'à
être dépecé. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1859 -
Un lancement. -
Jeudi
dernier, a été lancée, des chantiers de MM. Noël frères, la
goélette « Marie-Constance », jaugeant 75 tonneaux ;
l'opération a parfaitement réussi. Ce navire sera commandé par le
capitaine Paris. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1859 -
La Comète. -
On
vient de découvrir à l'Observatoire de Paris une comète qui sera
bientôt visible pour tous. On croit que c'est la fameuse comète qui
parut en 1556, et qui a reçu le nom de Comète de Charles-Quint.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1859 -
On écrit de Port-Navalo (Morbihan), le 10 mai. -
La
coque du navire « Marie-Louise », de Honfleur, est
échouée à l'Ile-aux-Moines ; mais cette coque a été brisée en
mer et il n'en resté plus que l'arrière. On a trouvé dans la
chambre un fusil et des objets indiquant suffisamment que le navire a
dû être abandonné avec précipitation, en supposant
(comme on se plaît à le faire) que l'équipage n'ait pas trouvé la
mort dans les flots. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859 - Te Deum à l’occasion de la victoire de Magenta. -
Habitant
de Honfleur,
Notre
vaillante armée d'Italie, commandée par S. M. l'Empereur, vient de
se couvrir de gloire à Magenta.
Le
Gouvernement a ordonné que dans toutes les églises de France un Te
Deum serait chanté le dimanche 12 juin pour rendre grâce au Ciel
de cette brillante victoire.
En
conséquence demain, un Te Déum solennel auquel assisteront
les autorités civiles et militaires, les médaillés de
Sainte-Hélène, sera chanté à l'église Sainte-Catherine à midi.
Les
édifices publics seront pavoisés, le soir ils seront illuminés.
Je
connais trop vos sentiments patriotiques, et vos sympathies pour le
triomphe de nos armes, pour n'être pas certain que tous, vous voudrez
vous associer à la joie publique en pavoisant et en illuminant vos
maisons.
Vive
l'Empereur ! vive l'armée d'Italie !
En
l'Hôtel de Ville de Honfleur, le 11 juin 1859.
Le
Maire, Alf. Luard
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859 - la glorieuse victoire de Magenta. -
Dimanche
dernier, la bonne nouvelle de la glorieuse victoire de Magenta, est
venue répandre l'allégresse dans notre ville ; le soir les édifices
publics et diverses maisons particulières étaient illuminés. Chaque
jour un public avide de lire de nouveaux bulletins de victoire se
presse aux abords de l'Hôtel-de-Ville. (Source : Le journal de
Honfleur)
Juin
1859 -
Le temps qu’il fait. -
La
température orageuse sous laquelle nous vivons depuis trois semaines
fait beaucoup de mal aux récoltes et se traduit en pertes déjà
très considérables.
De
tous les côtés on n'entend parler que d'orages violents qui inondent
les récoltes sous des masses d'eau, ou les ravagent plus cruellement
encore par la grêle. Les avalanches entraînent la terre, les blés
se versent, les petits cours d'eau débordent et chaque jour, tantôt
sur un point, tantôt sur un autre, les journaux des départements ont
à déplorer de nouveaux désastres causés par ces orages quotidiens.
Les
pays de vignobles ont surtout beaucoup à souffrir, et, aujourd'hui
encore, on annonce que dans la Marne plusieurs communes ont perdu une
grande partie de leurs précieuses récoltes ravagées par la grêlé.
Si cela continue, ce ne seront plus seulement des pertes locales,
comme on en a chaque année à regretter, la récolte générale en
sera gravement affectée. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859 -
Un incendie. - Dans
la nuit de samedi à dimanche dernier, un commencement d'incendie a eu
lieu à Saint-Clair et a été promptement éteint. On a lieu de supposer
que la veuve Simon, âgée de 78 ans, qui passait pour atteinte de
folie, a causé ce commencement d'incendie. C'est à la suite de son
action déplorable que, selon toutes les probabilités, elle est
allée se jeter dans une fontaine, située non loin de sa demeure et
dans laquelle on l'a retrouvée noyée le lendemain. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1859 -
Un acte de courage. -
Lundi
dernier, vers cinq heures et demie du matin, un matelot de la
goélette « Jeune Marie » est tombé à l'eau,
près de la grande jetée de bois ; M. Vallée, chef éclusier et
adjoint au conducteur des ponts et chaussées, chargé de l'entretien
de notre port, a essayé, avec l'aide de M. Foucher, préposé des
douanes, de lui jeter une amarre, qu'il ne put parvenir à saisir ; M.
Vallée voyant la position désespérée de cet homme, et n'écoutant
que son courage, n'hésita pas à se porter à son secours ;
heureusement, après des efforts inouïs, il parvint à le sauver
d'une mort certaine.
Nous
ne pouvons trop, en cette occasion, louer le courage de M. Vallée
qui, quoique père de famille, a déjà exposé deux fois sa vie pour
venir au secours de ses semblables : aussi espérons que ce nouveau
trait de courage parviendra à M. le ministre, et que M. Vallée
recevra une récompense digne de son dévouement. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1859 -
Un éboulement. - L'éboulement
d'une maison, située dans la rue Notre-Dame, a eu lieu jeudi, vers 1
heure du matin ; prévenus par un fort craquement, les habitants ont
pu en sortir assez à temps pour ne pas être ensevelis sous les
décombres.
On
suppose que ce sinistre a pour cause le glissement des élançons qui
la soutenaient pendant la reconstruction d'une maison, qui y est
contiguë. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859 -
Un blessé. -
Mercredi,
on a vu sur la route d'Hébertot à Honfleur, une voiture appartenant
à l'entrepreneur du chemin de fer, sur laquelle était installée un
brancard servant à transporter le nommé Lingier, qui venait d'être
victime d'une fracture à la jambe. On ne saurait trop louer les
précautions prises pour son transport, ni les soins dont était
entouré ce malheureux. Sa jambe, placée dans un appareil, ne pouvait
souffrir aucun déplacement, de sorte qu'en arrivant à l'hospice de
Honfleur, où on le conduisait, le médecin n'aura eu qu'à s'assurer
si tout était en place. Ce mode de transport ressemble beaucoup, dit-on,
à celui qu'on effectue aux ambulances de l'armée. ( Pays-d'Auge )
Juillet
1859 - La nouvelle construction. - La
construction du pavillon élevé près du pont tournant du
Vieux-Bassin sera bientôt achevée. Ce bureau, placé en face de
celui des bateaux passagers de l'Hospice, remplacera avec avantage
ceux qui servaient pour l'octroi et les pontiers, leur construction
était tout à la fois désagréable à la vue et incommode pour les
employés. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1859 - L’orage. -
Dans la nuit
de lundi à mardi, un orage très violent est venu s'abattre sur notre
contrée ; plusieurs flèches de nos navires ont été cassées ; bien
des maisons, dont on avait laissé les fenêtres ouvertes, à cause de
la chaleur, ont eu leurs carreaux cassés.
La
force du vent était telle que, dans la vallée des Moulineaux, un
fermier a trouvé dans sa cour un pommier qui y avait été
transporté par la furie de l'ouragan.
Plusieurs
arbres ont été aussi cassés sur la route de Honfleur à Pont-l’Évêque,
cette dernière ville a beaucoup souffert de l'orage, tous les blés
sont versés aux alentours. (Source :
Le journal de Honfleur)
Juillet
1859 - Les facteurs ruraux. - Les
chaleurs intolérables qui règnent depuis quelque temps, ont attiré
l'attention de l'administration des postes sur la condition si modeste
et si importante à la fois des facteurs ruraux.
On
cite dans plusieurs cantons des facteurs qui n'ont pas à parcourir
chaque jour moins de huit à neuf lieues, ( 38 à 42 km. ) c'est à
peine si les chevaux, sous un soleil ardent, pourraient résister à
de pareilles fatigues. Il serait question d'accorder deux jours de
repos par mois aux facteurs ruraux dont le traitement modique ne
dépasse pas 1 fr. 40 cent, par jour, un facteur postulant, rétribué
par l'administration des postes, pourrait servir de suppléant. (
Moniteur du Calvados )
Août
1859 - Un congé extraordinaire. -
En
commémoration des victoires de l'armée d'Italie et de la paix qui en
a été la suite, M. le ministre de l'instruction publique a accordé
aux lycées et collèges un congé extraordinaire de huit jours,
lequel sera ajouté aux prochaines vacances.
La
rentrée des classes sera donc reculée de huit jours. (Source :
Le journal de Honfleur)
Août
1859 - un grand établissement de bains de mer. -
Des
personnes dignes de foi m'ont appris, comme chose certaine, que
décidément un grand docteur de Paris, M....., le nom m'échappe et
ne fait rien à la chose, doit arriver en ligne droite de la capitale
pour venir fonder dans la ville, où vous avez reçu le jour,
derrière la rhaute rue, comme disaient autre fois les bons
Honfleurais, un grand établissement de bains de mer dans le genre de
ceux de Dieppe.
J'ai
fait des observations, j'ai démontré qu'à morte-eau on se
baignerait sur le sable, ou, amour propre à part, dans la vase,
qu'une partie des égouts de la ville et autres vilaines choses
venaient justement tomber de ce côté, etc... On a maintenu les faits
avancés et j'ai dû me ranger du côté de ceux qui veulent voir pour
croire. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 - Un acte de courage. -
Mardi,
vers midi, un enfant d'environ 8 ans se figurant que pour savoir nager
il ne s'agissait que de se mettre à l'eau, a voulu traverser le
chenal à la hauteur de l'extrémité de la jetée de l'Ouest. Ayant
bientôt perdu pied et entraîné par le courant il se serait
infailliblement noyé sans le secours que lui a porté le nommé
Captain, âgé de 12 ans et demi, qui, excité par le public, a
ramené au bord ce petit imprudent.
Le
courage et le dévouement de cet enfant ont fait dans cette
circonstance l'admiration des spectateurs.
On
nous a affirmé que le jeune Captain n'en était pas à son coup
d'essai et que c'est déjà la deuxième fois qu'il sauve un de ses
camarades en danger. (Source : Le journal de Honfleur)
Août
1859 - Un orage. -
Jeudi
dernier, après une journée excessivement lourde, un orage a éclaté
pendant la nuit. Le tonnerre a grondé plusieurs fois avec une
violence extraordinaire,
mais on n'a point de dégâts ni de malheurs à enregistrer. Une pluie
abondante est venue rafraîchir la température et surtout la terre
qui était si desséchée, il serait à désirer pour l'agriculture
qu'elle continuât pendant quelques jours encore car nos campagnes ont
besoin d'eau. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1859 - Le gros temps. - A
la même marée, une des bouées placées récemment sur le banc du
Rattier a été enlevée par la mer. Elle a été reprise par une
patache de Tancarville qui l'a ramenée à Honfleur. Elle va être
replacée immédiatement.
—
Deux barques de pêche honfleuraises, « Espérance »,
patron Jules Mariolle, et la « Véronique », patron
Marin Baudry, également propriétaire de la pirogue « Aimée »
dont nous avons raconté le naufrage, ont beaucoup souffert des gros
temps et sont rentrées dans le port après avoir perdu à la mer leur
appareil de pêche. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1859 - Le gros temps. - Pendant
ces jours derniers des bourrasques violentes ont régné dans notre
baie et on a eu des malheurs à déplorer.
La
pirogue « Aimée », appartenant au pilote Baudry de
notre ville, a sombré en vue du Hoc entre trois et quatre heures de
l'après-midi. Voici les détails que nous avons recueillis à ce
sujet.
Cette
embarcation, montée par quatre hommes, avait été prise par un
voyageur, qui avait manqué le bateau du Havre, pour traverser la
Seine. Après avoir déposé le voyageur à la pointe du Hoc, la
pirogue reprit la mer pour retourner à Honfleur, c'est à ce moment
qu’assaillie par la tourmente elle a chaviré.
De
terre on a pu voir le sinistre, on a mis à l'eau une embarcation pour
porter secours à ces malheureux, mais, repoussée par la lame, elle
n'a pu arriver jusqu'aux naufragés qu'on pouvait apercevoir
cramponnés sur la pirogue chavirée. Pendant ce temps le nommé
Lefèvre, douanier, comprenant que l'on ne pourrait les atteindre à
temps, courait au Havre chercher des secours. Une pirogue, montée par
cinq hommes, et le canot de sauvetage de la poste se rendirent sur le
lieu du sinistre, mais après de vaines recherches ils rentrèrent au
Havre à 7 heures du soir.
La
pirogue « Aimée » a été retrouvée sous Villerville où
le courant l'avait amenée.
Ce
sinistre est d'autant plus à déplorer que les quatre victimes sont
pères de famille ; voici leurs noms : Lebas, patron ; Le Grisiec, dit
Breton, Chalas et Lavigne, dit Chiqueur, matelots.
On
porte à douze le nombre des enfants que cette catastrophe fait
orphelins. Il serait à souhaiter que l'on pût organiser une
souscription pour venir en aide à ces malheureuses familles.
(Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1859 - Un ivrogne. - Vendredi
matin, le nommé Mabon (Victor), l'Esope honfleurais, quant à la
forme bien entendu, a été trouvé complètement ivre sous une
allée, on l'a transporté à son domicile où il est mort quelques
instants après. Nous nous abstenons de toute réflexion sur cet
événement ; puisse-t-il servir d'exemple à ceux qui font un usage
immodéré des liqueurs alcooliques ! (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1859 - L’été de la Saint-Michel. - L'été
de la Saint-Michel nous est arrivé depuis quelques jours, il s'est
manifesté par un temps magnifique et par une élévation de
température qui nous ramène aux beaux jours du mois d'août.
(Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - La Lieutenance. - On
s'occupe en ce moment de faire quelques réparations urgentes à la
Lieutcnance. Nous aimons à voir que l'on pense[1]à
ne pas laisser tomber en ruines ce dernier reste de l'ancienne
enceinte de notre vieille cité.
Elle
a ses souvenirs de gloire et de prospérité ; ce monument en est pour
ainsi dire le diplôme il faut donc le conserver. Beaucoup disent que
cette masure est inutile et masque l'entrée du port quand on le
regarde de la rue d'Orléans, c'est possible, mais vue de l'entrée du
port cette même masure offre un aspect qui plaît et rappelle le
vieux temps. La plupart des artistes qui sont venus à Honfleur ont
compris cette vérité et se sont empressés de copier cet édifice
antique. Au Louvre on voit un tableau où cette vue est reproduite
avec beaucoup de bonheur et de talent. (Source : Le journal de
Honfleur)
Octobre
1859 - Un abordage. -
Avant-hier, à la marée du matin, un sinistre est venu
répandre la tristesse dans notre ville. Le sloop « Etre
Suprême », sortant du port, a rencontré à la hauteur du
bout de la jetée de l'Est un petit bateau appelé picoteux,
descendant la rivière de St Sauveur, et monté par les nommés
Goullain et Duvallet, du hameau du Poudreux.
Un
abordage a eu lieu et la frêle embarcation qui se trouvait en travers
a été chavirée. Un des malheureux qui la montaient a pu saisir un
aviron pour se soutenir sur l'eau et a été recueilli aussitôt,
l'autre, le nommé Goullain, après avoir paru et disparu plusieurs
fois sous les flots, n'a pu être retiré aussi rapidement malgré
l'empressement qu'on mettait à le sauver. Quand on l’a retiré de
la mer, il respirait encore mais malgré les soins dont il a été
entouré il a bientôt expiré. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - L’hiver. -
L'hiver nous arrive à grands pas, après une journée
très froide vendredi nous avons eu pendant la nuit une forte grêle,
le temps a été hier également très froid et la grêle est tombée
avec abondance, quelques grêlons étaient très gros.
Les
beaux jours dont nous avons bien fait de profiter sont passés
probablement, il est temps d'organiser les poêles. (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1859 - La concurrence. - La
concurrence des bateaux à vapeur entre notre ville et le Havre
continue toujours et à prix bien réduits. On estime que dimanche
dernier plus de six mille personnes ont profité de la baisse des prix
pour faire le voyage qu'une belle journée d'automne a parfaitement
favorisé. (Source :
Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - Découverte d’un cadavre. -
On a retrouvé sur la plage, à une assez grande distance
au nord du Havre, le corps du lamaneur Jean-Joseph Chalas, un des
naufragés de la pirogue « Aimée ». (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1859 - Des disparus. -
Depuis mercredi dernier une petite barque dite picoteux,
montée par deux hommes, les nommés Deuvres, de Villerville, et
Guerrier, de Honfieur, est sortie de notre port pour aller pêcher
dans les environ du Ratier et n'a pas reparu ; il est malheureusement
probable qu'elle est perdue.
Une
autre barque de pêche a également donné quelques craintes, étant
restée à la mer plus longtemps qu'on ne le pensait, sa rentrée au
port est venue rassurer bien des familles. (Source : Le journal
de Honfleur)
Octobre
1859 - Une aurore boréale. - Samedi
soir, on a observé, vers huit heures et demie, dans la direction du
nord-ouest, sur les côtes de la Seine-Inférieure, du Calvados et de
la Manche une aurore boréale. Elle a commencé par des rayons
blanchâtres, qui se sont confondus en une masse orangée, d'une
clarté assez vive. Ce spectacle a duré environ cinq minutes.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1859 - Une effroyable tempête. - Mardi
et mercredi, mais mardi surtout, une effroyable tempête s'est
déchaînée sur nos contrées ; protégée par les côtes, notre
localité a peu souffert, comparativement aux dégâts que rapportent
les journaux des villes voisines.
A
Rouen, au Havre, à Caen les dégâts sont énormes ; chez nous, à
part quelques arbres déracinés dans les campagnes et la toiture de
l'église Sainte-Catherine qui a un peu souffert, il n'est rien
survenu qui mérite d'être rapporté.
Le
mauvais temps de la mer a empêché les bateaux à vapeur de faire
leur trajet habituel entre le Havre et notre ville.
Deux
navires, un bateau-pilote et un lougre se sont échoués sur le banc
de Saint-Sauveur presqu'au bout de nos jetées. Arrivés dans le
chenal, la mer ayant déjà perdu de son plein, ils ont été forcés
de le suivre, le vent étant court ils ont été poussés par la force
de la tempête et y ont pris terre. Du reste aucune avarie n'est
survenue. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1859 - La tempête. - Dans
la nuit de jeudi dernier, la goélette « Élisa »,
capitaine Dumesnil, a sombré dans la direction N.-N.-O. de la Hève.
Le capitaine s'était jeté dans son canot avec ses hommes d'équipage
au moment où son navire était sur le point de couler à fond, il a
été recueilli par la barque de pêche de Honfleur. patron Angot.
Ce
sinistre a été occasionné par une large voie d'eau qui s'était
déclarée dans la nuit. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1859 - La récolte de pommes. - Nous
recevons les renseignements suivants sur la récolte des pommes dans
plusieurs cantons de notre département :
Le
canton d'Aulnay devra récolter une année moyenne de pommes à
pressurer ; elles valent aujourd'hui depuis 1 fr. 25 c. à 2 fr. le
demi-hectolitre.
Le
canton de Caumont est mieux partagé ; il y a au moins trois quarts
d'année ; elles y valent depuis 1 fr. 25 c. à 1 fr. 50 c. le
demi-hectolitre.
Le
canton d'Harcourt en possède peu, à peine un quart d'année ; elles
y valent depuis 2 fr. à 2 fr. 25 c, toujours le demi-hectolitre.
Il
est très présumable que les pommes apportées sur le marché
d'Aulnay ne vaudront pas plus de 1 fr. à 1 fr. 50 c.
Dans
le canton de Honfleur, il y en a très
peu, pas un dixième d'année, elles y valent depuis 2 fr. à 2
fr. 50 c. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1859 - La tempête. - Les
tempêtes qui règnent depuis quelque temps sur nos côtes ont fait
renchérir le hareng, qui se paie encore à l'époque où nous sommes
40 c.
Des
pêcheurs, au moment d'entrer dans les jetées du Tréport, ont été
pris dans l'ouragan et ont été portés vers le port d'Ostende, où
ils sont entrés sains et saufs. Malheureusement beaucoup de barques
étaient sortie ces jours derniers, et le temps terrible que nous
venons d'essuyer jette un grand nombre de familles dans une désolante
inquiétude. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 -
Les médailles d'honneur.
- S.
M. l'Empereur vient d'accorder, sur la proposition de S. Exe. le
ministre d'agriculture, du commerce et des travaux publics, des
médailles d'honneur aux membres des commissions de statistique
cantonale du département, pour les soins éclairés avec lesquels ils
ont contribué à réunir les éléments de la statistique agricole.
Pour
le Calvados, les membres désignés sont :
MM.
Morière, professeur à la Faculté, des sciences, professeur
d'agriculture du département.
Langlois,
employé à la préfecture du Calvados.
Le
vicomte de Blangy, maire de Juvigny.
Elie,
secrétaire de la sous-préfecture de Bayeux.
Ledonné,
juge de paix à Falaise.
Lebaillif,
membre du conseil général à Falaise.
Simon,
juge de paix à Lisieux.
Letorey,
préposé en chef de l'octroi de Pont-l’Évêque.
Lefevre,
agent-voyer d'arrondissement à Pont-l’Évêque.
Windesheim,
alors agent-voyer à Honfleur.
Thouroude,
docteur-médecin à la Graverie. ( L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1859 - Un rapatriement. - Le
bateau de Southampton a rapatrie dans le port du Havre, les marins
dont les noms suivent : Pierre Joseph-Aimé Guillou, inscrit à
Honfleur, capitaine ; Pierre-Alexandre Destin, inscrit à
Honfleur ; Jean-Pierre Morvan, inscrit à Paimpol, matelots ;
Arnaud-Ferdinand Hochard, inscrit à Honfleur, novice ; Yves
Hervéou, inscrit à Roscoff, mousse, provenant de la goélette
« Jeune-Mathilde », armée à Trouville, et naufragée sur
la côte de Lowestoft, le 31 octobre 1859. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - La construction naval. - Nous
nous sommes laissé dire, que M. Cardon, notre habile constructeur de
navires, dont les travaux ont obtenu une médaille d'or à
l'exposition régionale de Rouen, vient d'être chargé d'une
construction pour le compte du Gouvernement et de plusieurs autres
pour une forte maison du Havre. Nous verrions avec plaisir, si cette
nouvelle se confirme, nos chantiers de construction reprendre une
nouvelle activité, et nous ne doutons pas que la récompense qui
vient d'être décernée à M. Cardon n'ait amené ces commandes qui
sont, selon nous, le complément naturel de la publicité qu'il a
acquise dans cette circonstance. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - La tempête. - Dans
la nuit de samedi, une tempête affreuse a passé sur la ville. Les
toits des édifices et des maisons étaient ébranlés par le vent qui
soufflait en tourmente. Cette tempête était entremêlée d'averses
torrentielles. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - Incendie à bord. - Le
feu s'est déclaré, dans la nuit de dimanche à lundi, à bord du
bateau pilote « Béranger », patron Boudin, appartenant à
M. Cardon, constructeur.
L'alarme
a été promptement donnée, nos pompiers, la brigade de Douanes, et
la brigade de Gendarmerie sont accourus sur le lieu du sinistre ;
heureusement le navire était à flot, on a pu, sur l'ordre de M.
l'Officier de port, le saborder et le feu s'est éteint à mesure que
le navire coulait.
On
estime la perte à environ 1 000 fr. On n'a aucun accident à
regretter. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - Un sauvetage. - Mercredi,
vers une heure et demie du soir, le nommé Mongodin (Eugène), mousse
à bord du bateau passager le « Saint-Jean », est
tombé à l'eau près du quai de I’Hôtel de Ville.
M.
Lepaon (Pierre-Arnaud), maître au cabotage, s'est jeté à l'eau tout
habillé et a été assez heureux pour ramener l'enfant sain et sauf
à terre. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - Un escroc. - On
parle beaucoup dans les environs de Honfleur et de Pont-Audemer, d'un
individu qui aurait fait de nombreuses dupes en se donnant un emploi
important, mais imaginaire.
Cet
individu, quoique d'une mise peu recommandable, s'est fait passer pour
un employé de la compagnie du chemin de fer de Honfleur à
Pont-Audemer, et à l'aide de cette prétendue fonction, il parcourait
les communes, se livrant à des opérations d'arpentage à travers les
champs et même les propriétés en[1]closes.
Ce manège a duré assez de temps et a eu, pour son auteur, assez de
succès, mais comme tout a une fin sur terre, même les mauvais tours,
mon escroc, craignant d'abuser de sa bonne fortune, a disparu
tout-à-coup, laissant dans cinq ou six communes, de vilains
souvenirs.
Les
plaignants sont nombreux ; sur la promesse d'un travail bien
rémunéré ou d'un emploi avantageux dans la nouvelle compagnie du
chemin de fer, les uns l'ont logé et nourri généreusement, et lui
ont fait des avances ; les autres on quitté leur travail pour venir
s'enrôler dans ses chimériques ateliers.
La
justice a été prévenue et elle informe. (
Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - On écrit de Bridlington Quay, le 21 novembre. -
La
goélette « Amélie », capitaine Hurel, d'isigny allant de
Honfleur dans le nord, s'est échouée, ce matin, à un quart de mille
au sud de la ville, et sera, probablement, complètement perdue ; le
navire se remplit à pleine mer. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - Un funeste accident. - Vendredi
dernier, vers 4 heures d'après-midi, la maison occupée par le sieur
Andrieu, boulanger, rue Haute, n° 47, a été le théâtre d'un
événement qui pouvait avoir les plus terribles conséquences.
Le
sieur Andrieu était occupé à ranger dans son grenier des sacs de
farine qu'on lui apportait lorsque le plancher est venu à
s'écrouler, un garçon meunier qui se trouvait avec le sieur Andrieu
dans le grenier a pu se sauver, mais ce dernier moins heureux a été
entraîné avec les débris et s'est trouvé pris sous les sacs ; il a
eu l'épaule démise et le pied luxé. On n'a pas eu d'autre accident
à déplorer, un craquement qui se faisait entendre depuis un moment a
prévenu la dame Lambert et deux ouvrières qui se trouvaient dessous
et les a empêchées d'être écrasées sous la chute du plancher.
On
ne saurait trop recommander aux boulangers qui sont obligés d'avoir
un approvisionnement de ne pas trop charger leurs planchers, on
éviterait ainsi de funestes accidents. ( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - La neige. -
La
neige est tombée en abondance cette semaine et surtout vendredi dans
la journée et pendant la nuit : en différents endroits il y en avait
jusqu'à 40 centimètres.
Vendredi
toutes les diligences ont éprouvé des retards considérables. Aucun
malheur, jusqu'à présent, n'est parvenu à notre connaissance. ( Le
journal de Honfleur )
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