Février
1860 - Le temps !!!!. - Le
mauvais temps que nous signalions dans notre dernier numéro, n'a
pas encore subi de changements favorables cette semaine, chaque
jour, et surtout chaque nuit, nous avons des rafales très violentes
et très dangereuses pour les navigateurs.
Jeudi
dans la nuit la température s'est sensiblement refroidie, et il est
tombé de la neige ; vendredi le temps a été assez beau et hier la
neige a recommencé à tomber avec beaucoup d'intensité.
Avec
le bouleversement qui existe aujourd'hui dans les éléments, on
serait tenté de croire que le ciel se dispose à nous envoyer les
quarante jours et les quarante nuits de pluies qui occasionnèrent
jadis le déluge universel. Il sera bientôt temps qu'il se
présente un second Noé pour la construction d'une nouvelle arche
de salut !.. ( Le journal de Honfleur )
Janvier
1860
- Le
mauvais temps. -
L'année nouvelle a été inaugurée par un bien
mauvais temps. Les vents soufflaient en foudre de la partie du
O.N.O., et la mer était furieuse. Il y a plus de 10 ans que nous
n'avions vu la mer aussi grosse dans notre avant-port. Il y avait un
ressac très violent et tous les petits bateaux qui étaient dans le
petit avant port de la planchette ont été obligé d'aller chercher
refuge ailleurs.
Toutes les lames déferlaient sur les jetés de l'Est et de l'ouest
et balayer tous les dallage point les curieux trop téméraire s'y
emplissaient leurs chaussures.
Le vapeur l' « Éclair » qui fait ordinairement
le passage entre Le Havre et Honfleur n'est pas venu et à causé
bien des déceptions à cause des souhaits de bonne année.
La goélette est entrée presque à sec de toile, il n'y avait que
les deux petits focs de haut et la misaine à mi mât. Les barques
de pêche étaient tous ris.
La baraque des saltimbanques établie sur la terre pleine de la
jetée a été très endommagée. Toutes les toiles ont été
déchirées et enlevées par la bourrasque.
Nous avons entendu parler de la perte d'un vapeur à Quillebœuf.
Nous n'avons aucun renseignement sur ce sinistre et nous ne livrons
le fait que sous toute réserve, et comme un : on dit.
(Journal de Honfleur)
Février
1860 - Un accident. - Dimanche
matin, un éboulement de terrain a eu lieu sur les travaux de notre
chemin de fer, à un kilomètre de la ville, et un ouvrier, le
nommé Mounier, s'est trouvé enseveli sous la masse de terres.
Malgré toute l'activité et le zèle de ses camarades il n'a été
possible de le dégager qu'au bout de vingt minutes, ce n'était
déjà plus qu'un cadavre. ( Le journal de Honfleur )
Février
1860 - Les délires de l’alcool. - Dimanche
soir, vers 4 heures, un agent de police conduisait au dépôt de
sûreté un individu que de fréquentes libations paraissaient avoir
privé de sa raison. Sur le pont du Vieux-Bassin cet homme a
enjambé le parapet et a voulu se jeter à l'eau, quelques personnes
ont aidé son conducteur à s'en rendre maître et on a pu le
conduire enfin en lieu sûr, Arrivé dans la cour, cet individu,
malgré la rigueur du froid, s'est débarrassé de ses vêtements,
et après s'être roulé dans la neige a fini par se coucher.
Le
sommeil lui a rendu la raison mais non le souvenir, car le lendemain
il assurait qu'il ne se rappelait d'aucune de ces circonstances. (
Le journal de Honfleur )
Février
1860 - le temps qu’il fait. - Le
premier mois de l'année 1860 a été aussi mauvais que les derniers
de 1859 qui ont été si féconds en tempêtes et si désastreux
pour la navigation.
Les
pluies que nous avons eues se sont fait généralement sentir sur
tous les points de la France. Partout les rivières et les fleuves
sont débordés et sur certains points les eaux ont atteints la
hauteur des grandes inondations de la néfaste année 1856.
Depuis
quelques jours cependant le temps a changé un peu ; les vents ont
sauté au nord, en nous donnant un peu de neige et il faut espérer
qu'ils y resteront quelque, temps afin de sécher les terres qui
sont imprégnées d'eau. ( Le journal de Honfleur )
Février
1860 - La mort qui rode. - Dimanche
dernier, le sieur Lerat, capitaine au cabotage, assistait à la
messe à Notre-Dame de Grâce, lorsqu'une congestion cérébrale est
venue le frapper ; la mort a été instantanée.
—
Le même jour Mme Louer, venait du Havre pour se rendre chez des
parents qui habitent la campagne, lorsqu'étant montée en voiture
le cheval s'est emporté et a versé le véhicule. Dans sa chute
cette dame s'est fracturé le bras.
(Le journal de Honfleur )
Février
1860 - Les récompenses. - Parmi
les noms des personnes auxquelles l'Empereur a accordé des
médailles d'honneur, nous avons vu avec satisfaction figurer celui
d'un de nos concitoyens, le nommé Levillain (Louis-Joseph),
sapeur-pompier de notre localité. Nous rappellerons que M.
Levillain a sauvé, le 10 décembre 1858, une femme au milieu d'un
incendie qui avait éclaté dans notre ville.
Ce
n'est pas le 1er acte de ce genre de ce brave
sapeur-pompier car il est déjà porteur d'une médaille d'argent de
2e classe. M. Levillain a obtenu cette fois ci une médaille
d'argent de 1re classe. ( Le journal de Honfleur )
Février
1860 - Un accident. - Mercredi
soir, vers 9 heures, le nommé Morin (Auguste), demeurant rue
Charrière, passant sur le quai de la Tour, s'est accroché le pied
dans une amarre et est tombé à l'eau. Au bruit de sa chute le
préposé Prey s'est hâté d'accourir à son secours et, aidé d'un
autre préposé, le sieur Barette, et du sieur Mioque, débitant, il
est parvenu à le ramener à terre sain et sauf.
A
cette occasion nous rappellerons combien il serait désirable
d'avoir en nombre plus considérable de bouées de sauvetage, afin
d'être à chaque instant et sur l'heure plus à même d'apporter
des secours en cas d'accident. ( Le journal de Honfleur )
Février
1860 - Le froid. - Au
froid glacial des jours derniers, a succédé une température un
peu moins rigoureuse. Mais le temps n'en est pas plus beau, bien au
contraire ; jeudi, dans l'après-midi, une bourrasque de vents de
nord-est, accompagnée de grains de neige et de grésil, est venue
avec une furie extraordinaire fondre sur notre localité et a
endommagé beaucoup de cheminées et de toitures. ( Le journal de
Honfleur )
Février
1860
- Un
éboulement. -
Le 12 février, un bien triste accident est arrivé sur la
ligne du chemin de fer en construction de Pont-l'Évêque à
Honfleur, à l'entrée de cette dernière ville. Le nommé Monnier
Isidore, âgé de 30 ans, travaillait à extraire de la terre, quand
tout à coup un énorme éboulement est venu subitement l'ensevelir.
Tous
les autres ouvriers sont immédiatement accourus à son secours,
mais ce n'est qu'après un travail de plus de vingt minutes qu'il a
pu être dégagé et depuis longtemps déjà il avait cessé
d'exister. ( Le Pays d'Auge )
Mars
1860
- Un
incendie. -
Dans la nuit de mardi à mercredi un incendie considérable
s'est déclaré à Honfleur, dans la scierie mécanique de bois du
Nord, mue par la vapeur, de M. Goulley.
En peu d'instants les bâtiments construits en planche renfermant la
machine et les chariots ont été détruits, et le feu s'est
communiqué de proche en proche aux nombreuses piles de planches et
de madriers rangés en plein air dans le chantier, d'une grande
étendue qui longe toute la rue Dupont, et qui est borné à l'Est
par le cours d'Orléans et à l'Ouest par la rue St-Nicol. Le foyer
est devenu alors immense, et à 25 mètres, dans certaines parties,
on ne pouvait affronter ce feu, qui portait une chaleur
insupportable. Du chantier, le feu s'est communiqué au faubourg
Desgarceaux, et, avant six heures du matin, tout un côté de la
rue, au Sud, avait été la proie des flammes.
Six chaînes ont été organisées, mais elles ne pouvaient fournir
assez d'eau pour alimenter une dizaine de pompes, appartenant tant
à la ville qu'à plusieurs établissements, et qui fonctionnaient
partout à la fois. Et puis le foyer avait une si grande étendue
que tous les soins du capitaine des pompiers ont eu pour but de
faire la part du feu, c'est-à-dire de préserver le plus de bois
possible.
Le lieutenant Vivien et le pompier Motte ont eu un côté de la
figure brûlé, un candidat de marine a eu un pied contusionné,
c'est heureusement les seules blessures qu'il y ait eu.
On a aucune donnée sur la cause du sinistre, la plus grande partie
des constructions et marchandises était assurée, on parle de 300
000 francs de perte.
Aujourd'hui, à une heure, au départ du bateau, on travaillait
encore a éteindre les décombres.
On assure que les lueurs de l'incendie ont été aperçues de dix
lieues dans les campagnes des environs d'Honfleur. Le capitaine du
steamer « Morlaisien », entré hier au matin au
Havre à la fin de la marée, rapporte avoir distingué en mer, à
une distance de plus de douze lieues, les clartés rougeâtres de
cet incendie qui, à ses yeux, avait l'aspect d'une aurore boréale.
(L’Écho Bayeusain)
Avril
1860 -
La Poste. -
L'administration
des postes s'occupe activement d'une amélioration qui sera bien
avantageuse pour les campagnes. Il s'agit d'organiser le service
rural de façon à ce que, dans les plus petites communes de France,
il y ait régulièrement un service quotidien. ( Le Pays d'Auge )
Avril
1860 -
Un deuxième incendie.
- Mercredi 14 mars, un deuxième incendie est venu jeter
la consternation dans la ville de Honfleur, encore sous le coup du
sinistre dont l'établissement de M. Gouley a été le théâtre.
Ce nouvel incendie s'annonçait comme devant prendre des proportions
aussi formidables que le premier. Il s'est déclaré vers six heures
du soir, alors que les habitants étaient encore
occupés à éteindre le feu de la scierie, et cette fois dans les
magasins de saurisserie de M. Dessaux, négociant, situé dans le
quartier Saint-Léonard. On s'est porté rapidement à cet endroit
et grâce à la promptitude avec laquelle les secours ont été
organisés et les pompes mises en mouvement, on est parvenu à
comprimer le feu. À sept heures et demie , on s'en est rendu
maître, et à neuf heures, il était complètement éteint.
La perte s'est bornée à la toiture du bâtiment et aux objets
renfermés dans le grenier, tels que copeaux, barils vide et
étoupes. Elle est évaluée approximativement à 2 760 fr. Quoique
le lieu de ce nouvel incendie soit assez éloigné de la scierie
Goulet, on suppose qu'un des brandons lancés à une grande hauteur
dans les airs et poussés par le vent, s'est introduit par une des
croisés du grenier, restée ouverte, et que le feu y a couve toute
la journée jusqu'au moment de l'explosion. ( Le Pays d'Auge )
Avril
1860 -
Le printemps arrive.
- Mardi dernier à 9 heures 14 minutes du matin, nous
avons quitté d'hiver pour entrer dans le printemps. Nous amènera
t-il de la chaleur ? Il faut l'espérer, car nous avons ressenti
assez cruellement les atteintes de l'hiver pour espérer que le
printemps nous ramènera le soleil et des beaux jours. ( Le Pays
d'Auge )
Avril
1860 -
Un accident. -
Le 3 avril, vers
5 heures 1/2 du soir, un accident, qui aurait pu avoir des suites
beaucoup plus funestes, est arrivé sieur Gautier Victor, âgé de
48 ans, maître couvreur, demeurant rue d'Orléans à Honfleur.
Au
moment où il se trouvait sur le toit de la maison portant le
numéro 11, place Saint-Léonard, occupé à retirer quelques
faîtières en mauvais état pour les remplacer par d'autres, le
sieur Gautier se retourna avec tant de précipitation pour arrêter
quelques tuiles qui allaient tomber, que, perdant l'équilibre, il
tomba sur le sol d'une hauteur de près de neuf mètres. Dans cette
chute le sieur Gautier s'est brisé le bras gauche, et fait d'assez
graves contusions à la tête et à la face.
M.
le docteur appelé à le visiter a déclaré que la position de cet
ouvrier ne présentait aucun danger.
-
Le 2, un accident à peu près semblable était déjà
arrivé, à Honfleur, à un ouvrier, le sieur Canu Louis, employé
à la scierie de marbre exploitée par M. de Couchie. (Le Ordre et
la Liberté)
Mai
1860 -
On lit dans « Le journal de Honfleur ». - Mardi
dernier, une partie de la population a été mise en émoi. On
racontait qu'une religieuse, enterrée l'après-midi dans le
cimetière Sainte-Catherine, n'était pas morte. Des plaintes
avaient été entendues sur sa tombe par une jeune fille qui se
trouvait dans le cimetière.
La
police s'est rendue sur les lieux, et on a pu faire comprendre à la
foule que cette religieuse, morte de la poitrine, avait bien cessé
d'exister quand on l'a inhumée.
Nous
ne notons ça fait que pour démontrer l'absurdité de certains
bruits qui s'accréditent d'autant mieux qu'ils sont plus dénués
de fondement. (
L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Un naufrage.
-
On écrit de Jersey que la goélette « Marie »,
allant de Saint-Malo à Honfleur, avec un chargement de grains, à
touché sur une roche située dans l'Est de l'île d'Aurigny.
Après
être restée quelques temps échouée sur cette roche, la « Marie »
a sombré. L'équipage composé de cinq hommes, le capitaine
compris, s'est sauvé dans l'embarcation du bord, et est arrivé à
terre sain et sauf. Pendant que l'épave était encore échouée sur
la roche, on avait réussi à sauver quelques apparaux dont la
valeur est d'environ 500 francs. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - L’ouragan.
-
Nous annoncions hier, dit le journal du Havre du
4 juin, sous notre Partie Maritime, que quatre picoteux avaient
été drossés par l'ouragan de samedi sous les côtes de Bléville,
et que les hommes qui étaient à bord avaient pu gagner terre, mais
qu'un cinquième picoteux donnait de graves inquiétudes, attendu
que les douaniers rapportaient avoir vu chaviré, en dérive, sous
Octeville, un bateau qui semblait être celui-là.
Cette
supposition s'est trouvé exacte, il se confirme, aujourd'hui, que
le picoteux « Notre-Dame-des-Flots » est perdu,
sans cependant qu'il y ait à déplorer, comme on le craignait, la
mort du marin Charles Varesco, qui se trouvait à bord. Voici
comment les faits se sont passés :
Le
« Notre-Dame-des-Flots », surpris par le mauvais
temps, avait reçu la remorque d'une plate de Villerville qui
faisait route pour Honfleur. Varesco était passé de son bateau sur
la plate, avec tout le produit de sa pêche. Mais, la bourrasque
ayant redoublé de violence, la remorque a été larguée et le
picoteux s'en est allé en dérive. Varesco a débarqué sain et
sauf à Honfleur, avec ses poissons, quant aux filets, ils sont
restés à bord du picoteux. Peut-être les vents du large le
pousseront-ils à la côte sans qu'il ait de trop graves avaries. Ce
serait un grand bonheur pour Varesco, dont cette embarcation est le
gagne-pain. Elle ne lui appartenait même pas, un de ses amis, Louis
Letourneur, en avait fait l'acquisition et attendait généreusement
que la valeur lui en fut remboursée par les produits de la pêche
de Varesco. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Pour les élèves des lycées et collèges.
-
A l'occasion de l'annexion de la Savoie et de
l'arrondissement de Nice à la France, le ministre de l'instruction
publique a décidé qu'il y aurait congé avec sortie demain
dimanche 17, pour les élèves des lycées et collèges des
départements. Deux jours seront ajoutés aux grandes vacances pour
tous les lycées et collèges de l'Empire. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juin
1860 - La vie du port.
-
Un nouveau mat de signaux a été établi au bout de la
jetée de l'Est, à Honfleur. Il indique, lorsque le pavillon
national est hissé, que les portes des trois bassins sont ouvertes.
( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Un accident.
-
Un accident grave a failli arriver, samedi dernier, à
Honfleur. Deux enfants, de 10 ans environ jouaient dans la rue de
Saint-Léonard, lorsque l'un d'eux, poussé par l'autre, et, sans le
sang-froid du conducteur qui a pu arrêter le cheval assez à temps,
un malheur était à regretter. Cet enfant n'a eu que quelques
conclusions. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - On lit dans le journal de Honfleur du 8 juillet.
-
Lundi dernier, un ouvrier, employé au chemin de fer, est
tombé, à mer basse, dans le 3e bassin. Le sieur Dufour,
préposé des douanes, s'étant aperçu de l'accident, s'est
empressé de se porter au secours de cet homme, et, aidé de
plusieurs de ses camarades, il a pu le ramener à terre.
Une
noble émulation anime nos préposés, et c'est à qui se
distinguera le plus dans des circonstances souvent difficiles. Le
sieur Dufour, nous a-t-on dit, et déjà porteur d'une médaille de
sauvetage.
-
Mardi, un mousse du sloop « Édouard-et-Fanny »,
amarré quai Est du Vieux-Bassin, est tombé à l’eau et on a
été promptement retiré, grâce au secours qu'un homme du bord,
dont on n'a pu nous dire le nom, s'est empressé de lui porter
secours.
-
Jeudi dernier, dans l'après-midi, un enfant de 9 à 10 ans
est tombé à l'eau dans la rivière de Saint-Sauveur, près des
chantiers de construction, et se serait infailliblement noyé sans
le secours que lui a porté un pêcheur du Poudreux, le nommé
Louédin, dit Louis XVIII.
Cet
enfant jouait au bord de l'eau, et c'est en voulant passer dans une
embarcation que l'accident est arrivé. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Le « Honfleurais ». - Dans
la nuit de lundi à mardi, le bateau à vapeur le « Honfleurais »,
appartenant à la maison Lecoudrais et Cie, était amarré à la
jetée de bois, vis-à-vis des portes du Vieux-Bassin, son avant a
porté sur une roche cachée sous la vase et s'est trouvé crevé.
À
la marée montante, tout l'avant du navire s'est rempli d'eau, il a
été hâlé immédiatement sur le gril pour être déchargé et
recevoir les réparations nécessaires. La perte éprouvée dans
cette circonstance est évaluée à la Somme de 30 000 fr. que l'on
dit être couverte par une assurance. ( Le journal de Honfleur )
Juillet
1860 - Le feu !
- Vendredi
soir, vers 5 heures 1/2, toute la ville de Honfleur a été mise en
émoi par une fumée qui s'élevait sur la côte de Grâce. Tout le
monde croyait à un incendie, les pompiers étaient déjà
rassemblés, en attendant des ordres pour marcher.
Heureusement,
ce n'était qu'une fausse alerte, et on a su plus tard que cette
apparence d'incendie avait été produite par la fumée provenant de
mauvaises herbes que l'on faisait brûler dans une ferme. ( L’Ordre
et la Liberté)
Juillet
1860 - le Prince Napoléon.
- Le
prince Napoléon est arrivé à Honfleur le 24, vers 10 heures 1/2,
venant de Pont-l'Évêque, dans une voiture qu'il a loué dans cette
dernière ville. Après être descendu à l'Hôtel du Cheval-Blanc,
le prince est allé se promener sur la jetée de l'Ouest, puis il a
visité le bassin. Il s'est ensuite embarqué à bord du steamer l'
« Éclair » pour Le Havre. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 -
Kilométrage des lignes, poteaux indicateurs. -
Les opérations ayant pour but le kilométrage complet des
lignes et la pose des poteaux indicateurs au croisement en rase
campagne des lignes vicinales, ainsi que des tableaux indicateurs
dans les traverses bâties, sont à l'étude, inséparables les unes
des autres, elles ne pourront être
terminées que simultanément.
Les
plans généraux de chaque ligne demandés aux agents-voyers me sont
indispensables pour contrôler ce travail d'une manière efficace,
ces plans vont être livrés dans un très-bref délai, ce travail
si important, si utile en même temps, recevra avant la fin de
l'année une exécution presque complète.
Août
1860 - Un éboulement.
- Le
30 juillet dernier, vers 8 heures 1/2 du matin, un ouvrier mineur
employé aux travaux du chemin de fer de la section de Honfleur, le
nommé Bourguignon, âgé de 40 ans, s'est trouvé, au moment de son
travail, surpris par un éboulement de terre qui lui a fracturé la
cuisse droite.
Aussitôt
on a dégagé ce malheureux ouvrier, que l'on a transporté à
l'hôpital, et où les soins les plus empressés lui ont été
prodigués. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 - Contre la fièvre.
- La
graine de persil est un puissant spécifique contre la fièvre
intermittente. Des soldats revenus malades d'Afrique, des fièvres
habitant le voisinage des marais, ont été guéris par ce moyen .
On la prend en fusion, comme du thé, le matin et le soir. ( L’Ordre
et la Liberté)
Août
1860 - Rapport de M. le Préfet.
-
Les ports : De notables améliorations se sont déjà
réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.
Honfleur
a vu le courant de la Seine s'infléchir de son côté, passer à
l'extrémité de ses jetées et lui offrir une entrée sure et
facile. Faut-il attribuer ce changement si important pour nous dans
la direction des eaux, à ce phénomène naturel qui se reproduit
presque périodiquement de dix en dix années, ou bien faut-il en
faire remonter la cause aux digues construites dans le lit trop
incertain du fleuve, et qui auraient fixé désormais son cours
normal ?
L'avenir
seul peut nous édifier à ce sujet, mais cette expérience est
précieuse, car elle aura pour résultat, il faut l'espérer, de
dissiper les inquiétudes qui s'étaient élevées sur la
possibilité de concilier cet état avec la conservation de la libre
entrée du port du Havre, et de permettre peut-être la continuation
prochaine des digues qu'on n'a développées jusqu'ici qu'avec une
extrême prudence.
Un
crédit de 715 000 fr. a été accordé, cette année, par M. le
ministre des travaux publics, pour faire dans le port des
réparations devenues indispensables.
Enfin,
la construction du chemin de fer s'avance rapidement, au travers de
difficultés considérables, et bientôt le port d'Honfleur pourra
jouir de tous les avantages qu'il a depuis si longtemps attendus. (
L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 - Curage des cours d'eau. -
Le n° 16 du Recueil
des Actes administratifs contient la circulaire et l'arrêté
suivants, relatifs au curage de tous les cours d'eau du département
du Calvados :
A
MM. les sous-préfets, maires et ingénieurs du
département.
Caen,
le 10 août 1860.
Messieurs,
Le
Calvados a eu sa trop large part dans les inondations depuis le mois
d'octobre dernier, et, même encore aujourd'hui, dans des bassins
très importants, les eaux submergent les terrains et occasionnent
à l'agriculture des pertes énormes.
Le
curage de tous les cours d'eau du département devient donc plus que
jamais une nécessité, et j'ai cru devoir le fixer à une époque
où les beaux jours seront probablement revenus et les eaux
descendues à leur plus petite profondeur.
Ce
n'est pas une demi-mesure qu'il faut prendre, l'agriculture et
l'industrie la veulent complète et efficace. Je fais donc appel au
zèle de tous les fonctionnaires qui doivent concourir à
l'exécution de la mesure, et je suis persuadé qu'aucun d'eux, par
égard pour certains intérêts privés, d'ailleurs fort mal
entendus, ne faiblira dans l'exercice des devoirs que réclame en
cette circonstance l'utilité publique.
Vous
trouverez ci-après l'arrêté qui prescrit le curage, et, pour
donner à la mesure toute la publicité possible, je ne me borne pas
à la faire connaître par le Recueil des Actes administratifs, je
fais encore imprimer des affiches dont chaque commune recevra deux
exemplaires qui devront être apposés à la mairie et à l'église,
le 26 de ce mois au plus tard.
Agréez,
etc...,
Le
préfet du Calvados, TONNET.
( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 - Un incendie.
-
Le 22, vers sept
heures du soir, un commencement d'incendie s'est manifesté dans un
magasin du carrefour Notre-Dame, à Honfleur, appartenant à M.
Lambert, filateur à Lisieux, et dont M. Lallier est l'entreposeur.
Plus
de deux cents balles de lin se trouvaient dans le magasin au moment
où l'on s'est aperçu du feu. Grâce au secours empressé des
voisins qui, en forçant la porte de l'entrepôt, ont pu retirer les
balles déjà enflammées, on a pu promptement comprimer l'incendie.
La
perte résultant de ce sinistre est d'environ 1 500 fr. Le tout
était assuré.
Il
parait que le feu a été communiqué par des pétards qu'un jeune
enfant avait imprudemment fait partir dans des trous pratiqués dans
la porte du magasin. ( L’Ordre et la Liberté)
Septembre
1860 - L’ouragan. -
L'ouragan
qui, dans la nuit de lundi à mardi, a soufflé avec tant de furie
dans nos environs, a causé bon nombre d'accidents sur nos côtes.
Le
port du Havre a été cruellement éprouvé : deux barques de pêche
trouvillaises y étaient échouées en-dedans de l'Épi-à-Pin,
l'une d'elles, la « Notre-Dame-des-Victoires »,
patron Sosthène Lebaillif, avait sa bôme cassée, son gouvernail
démonté, et faisait eau de toutes parts ; l'autre, l' « Auguste-Henry »,
nº 12, patron Remanier, était moins endommagée.
Un
sloop, L' « Avenir », était en quelque sorte
grimpé sur les degrés de Frascati ; un autre, « Emmanuel »,
était fortement endommagé.
Deux
goëlettes, « Active » et « Héro »,
de Caen, étaient assez prés de terre pour redouter un prochain
échouement.
Un
brick anglais était démâté.
Par
une fatalité déplorable, aucun remorqueur ne se trouvait en état
de marcher.
Le
vapeur « Éclair » s'est porté, à tour de rôle, au
secours de ces malheureux.
Deux
hommes, dont l'intrépidité est bien connue au Havre, le brave
Durécu et le maître haleur Leclerc, ont donné à tous des secours
intelligents et dévoués. Ils ont été assez heureux pour sauver
les hommes de la « Notre-Dame-des-Victoires » et
conduire à terre l'équipage du sloop « Avenir ».
Tous les bateaux de pêche sortis du même port lundi sont revenus
en relâche avec plus ou moins d'avaries.
Trois
barques de Honfleur sont rentrées au port avec leurs agrès perdus,
leurs voiles déchirées, etc…
Enfin,
grâce à Dieu, si on a de grandes pertes matérielles à déplorer,
du moins personne n'a péri, partout le dévouement a dominé le
péril. (Pays-d'Auge.)
Octobre
1860 - Un accident. -
Mardi
dernier, un banneau, attelé d'un cheval, est tombé du quai
Sainte-Catherine dans le Vieux-Bassin, à Honfleur.
Grâce
au concours des personnes obligeantes qui se trouvaient là au
moment de l'accident, le cheval et la voiture ont été remis sur le
quai. ( L’Ordre et la Liberté)
Novembre
1860 - Un accident de la route.
-
Lundi 19, un accident, dit le Journal d'Honfleur, est arrivé
dans la rue Saint-Léonard, vers cinq heures du soir. Un cheval
attelé à une voiture descendait cette rue au trot allongé ; le
cocher de M. Ullern, qui la conduisait, voulant éviter une autre
voiture qui montait la rue, s'est heurté contre une charrette qui
stationnait seule devant la maison du sieur Motte, débitant.
Le
choc a été violent et le cocher a été lancé sur le pavé, on
l'a relevé sans connaissance. Pendant le désordre causé par cet
accident, le conducteur de la charrette s'est empressé de
s'esquiver. ( Le Journal de Honfleur )
Décembre
1860 - Un sauvetage. -
Samedi, vers dix heures et demie du matin, le sieur Estlingot
(Charles), charpentier de navires, étranger à notre ville, dit le
Journal d'Honfleur, est tombé dans l'avant-port, près de la jetée
de l'Ouest.
Le
sieur Alphonse-Auguste Lecomte fils s'est jeté de suite à l'eau
pour lui porter secours, et, à l'aide de deux bouées de sauvetage,
a pu le maintenir sur l'eau jusqu'au moment où une embarcation,
dirigée par M. Leroy (Léon), capitaine du « Léon-Désirée »,
est venu le recueillir.
Alphonse
Lecomte est membre de cette famille qui s'est signalée déjà tant
de fois par ses sauvetages. ( L’Ordre et la Liberté)
Décembre
1860 - Les récompenses.
-
Le Moniteur universel d'hier publie une longue liste de
récompenses pour faits de sauvetage.
Voici,
pour le Calvados, les noms des courageux citoyens qui ont mérité
cette faveur :
Médailles
d'argent de 1re classe.
-
Dubourg (Louis-Etienne), maître au cabotage, inscrit à
Honfleur : Sauvetage du sloop le « Saint-Esprit »,
à Honfleur, le 22 décembre 1858 ; sauvetage d'une femme en danger
de se noyer à Honfleur, le 27 mai 1860 ; auteur d'autres faits de
sauvetages anciens,
Médailles
d'argent de 2e classe.
-
Brée (Toussaint-Adolphe), marin, inscrit a Honfleur :
sauvetage de deux personnes, à Caen, le 19 août 1860, en 1843.
-
Leroux (Dominique-Anthème), préposé des douanes à
Trouville : sauvetage de trois personnes en danger de se noyer, à
Trouville, le 2 juillet 1860, en 1859 et 1855.
-
Croix (Dominique), marin, inscrit à Honfleur : sauvetage
d'un enfant à Trouville, le 28 juillet 1860.
Témoignages
de satisfaction.
-
Pinel (Jules-Félix), ancien chef du service des bains de
Trouville : sauvetage de quatre personnes, à Trouville, de 1857 à
1858.
-
Roney (Charles Pierre), marin, inscrit à Honfleur :
sauvetage d'un bateau en perdition, à Honfleur, le 2 juin 1860.
M.
le ministre de l'intérieur vient d'adresser à M. le préfet une
médaille d'honneur de 2e classe, décernée au sieur
Fossey, sapeur-pompier à Beuvron, pour le courage et le dévouement
dont il a fait preuve dans mainte circonstance. ( L’Ordre et la
Liberté)
Janvier
1861 - Un accident.
- Le
1er Janvier, le sieur Lasalle, ouvrier à la fabrique de
produits chimiques de MM. Chapman & Ullern, en voulant changer
de place un vase contenant de l'acide concentré, a glissé et est
tombé à la renverse dans de l'eau acidulée puis le contenu du
vase s'est répandu sur lui et lui a fait de graves brûlures aux
jambes, aux cuises et au bras droit. M. Lamare fils,
docteur-médecin, lui a donné des soins. ( L’Écho Honfleurais)
Janvier
1861 - Le temps qu’il fait.
- Aujourd'hui,
le temps est vif et sec, le baromètre est à beau fixe, le soleil
est resplendissant. La Seine charrie des glaçons et des bandes d'oiseaux
sauvages sont posées dessus. Les canards se donnent le plaisir de
descendre la Seine sur les glaces qui leur servent de bateaux. ( L’Écho
Honfleurais)
Janvier
1861 - Le temps. -
La Seine
charrie toujours beaucoup de glaces devant Honfleur. A mer baissante
celles qui passent devant le port, semblent ne pas avoir de solution
de continuité, c'est comme une banquise sans fin qui descend la
Seine.
Le
froid est toujours très vif et le temps beau. Hier. au mouvement de
la lune, le dégel s'est fait sentir un instant, mais cette nuit, il
a gelé de plus bel. ( L’Écho Honfleurais)
Janvier
1861 - La mort qui rode.
- Dimanche
dernier, vers trois heures après-midi, le sieur Clotu allait, comme
d'habitude le dimanche, rendrə visite à son voisin Campion,
pour prendre le café avec lui. Grand fut son étonnement quand il
trouva son ami tombé au près de l'âtre et sans aucun signe de
vie.
Le
père Campion était un vieillard de 81 ans qui a été frappé d’apoplexie
au près de son feu en faisant cuire des pommes. Il avait encore un
morceau de pain dans la bouche et une bouteille d'eau-de-vie sur la
table. Sa mort devait remonter à 18 ou 20 heures.
Le
bout de son sabot était brûlé et par suite Campion
a eu l'orteil et trois doigts carbonisés. ( L’Écho
Honfleurais)
Février
1861 - Le Carnaval est fini à Honfleur.
- Le
Mercredi des Cendres est venu y mettre un terme.
Pour
beaucoup de nos habitants, c'est comme si le Carnaval n'eût pas
commencé. Plusieurs n'ont pas changé leur mamère de vivre.
Pas
une seule mascarade n'est venue égayer le calme de nos rues, et
nous pourrions dire que, décidément, les masques sont passés de
mode. Sauf deux bals, dans la haute société, et un bal de jeunes
gens et de jeunes et belles demoiselles de la petite classe
bourgeoise, on n'eût pas entendu le moindre crin- crin, ni le
moindre bruit d'équipages, en revanche
il y a eu de nombreux diners ou maitre Galimafré a pleinement
satisfait son ventre. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Un accident.
- Hier,
vers cinq heures du soir, un matelot de la goélette « Petit-Auguste »,
amarré à la grande jetée de bois, fut aperçu par le préposé
Dionis de faction sur ce point, se dirigeant d'un pas mal assuré
vers son navire et se disposant à franchir le parapet de cette
jetée pour descendre l'échelle de fer et gagner avec un canot son
bateau qui était un peu écarté.
Le
factionnaire, croyant reconnaître dans cet homme un état
d'indisposition joint à un âge un peu avancé, crut devoir lui
conseiller de ne pas tenter de s'embarquer à ce moment; mais ce
matelot reçut fort mal l'avis qui lui était donné, et enjamba le
parapet de la jetée. Le factionnaire n'avait pas plutôt quitté ce
lieu, qu'il entendit la chute de ce malheureux dont la tête aurait
frappé sur la traverse de la jetée et de là sur l'embarcation qui
était au pied de l'échelle, puis rejeté à la mer qui en un
instant s'est trouvée teinte de sang.
Le
Préposé revient, s'empresse de descendre l'échelle, et aidé de
quelques marins des navires voisins, atteignent ce malheureux
matelot, le mettent dans l'embarcation et vont le déposer, dans cet
état, sur le quai de la Planchette. De là il a été transporté
à l'hospice où on a reconnu que sur le coup il avait cesse de
vivre.
Son
nom est Coman (Jean-Pierre), de St-Nogat, âgé de 58 ans il laisse,
dit-on, une veuve avec sept enfants. ( L’Écho
Honfleurais)
Février
1861 - Un infanticide.
- Nous
apprenons aussi qu'un crime d'infanticide aurait été commis sur un
nouveau-né, et dont l'auteur serait une femme de chambre venue
d'Angleterre, il y a environ cinq mois au service des époux X...,
habitants de la route St-Clair. Nous nous abstenons de tout
commentaire sur cet événement, la justice étant en cours
d'information. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Le garde-pêche.
- Le
bateau à vapeur garde-pêche le « Pélican »,
est entré à Honfleur jeudi matin et en est reparti samedi matin
pour Trouville.
Vendredi,
les patrons de barque de pêche, se sont rendus à bord remercier le
commandant à cause de la permission qui leur a été accordée de
pêcher avec les anciens filets qui avaient été prohibés pendant
quelque temps. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Toujours le temps.
- Depuis
Mercredi la température a changé du tout au tout et a atteint
plusieurs degrés au-dessus de O. Aujour d'hui, à l'exposition du
midi et au soleil le thermomètre a atteint 15 degrés ; c'était
comme un beau jour de printemps.
Mercredi
la brume était tellement intense le soir, que le bateau à vapeur
du Havre ici, n’a pas pu effectuer son voyage. ( L’Écho
Honfleurais)
Février
1861 - Infanticide.
- Nous
disions dans notre dernier numéro que la justice informait sur un
crime d'infanticide, la véracité du fait a été reconnue. La
malheureuse qui s'en est rendue coupable et dont la position est
loin d'être satisfaisante, est gardée à vue jusqu'à ce qu'on
reconnaisse que ses forces lui permettent de la transporter en lieu
de sûreté où elle devra subir la peine due à son forfait. ( L’Écho
Honfleurais)
Février
1861 - Un lancement raté.
- La
lancée du trois mâts n'a pas réussi à la marée de ce matin, le
navire est resté, par une cause inconnue, à moitié de sa course.
A
la mer basse on va reconnaître l’obstacle et la mise à l'eau va
probablement s'achever. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Infanticide.
- La
fille Marie-Jeanne Hendy, qui a détruit son enfant après son
accouchement clandestin, a été transférée, samedi dernier, à
l'hôpital de Pont-l’Évêque, par les soins de la gendarmerie de
Honfleur. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Le temps qu’il fait.
- Mars
n'a pas manqué de nous envoyer ses giboulées et avec elles la
tempête et les vents de Nord-Ouest.
La
mer a été affreuse depuis trois jours, les lames déferlaient sur
nos jetées et le niveau de l'eau à dépassé de 80 centimètres
celui auquel il devait atteindre.
Une
partie de la digue des terrains de la gare du chemin de fer a été
défoncée, c'est le seul dommage, par mer, que nous ayons à
signaler à Honfleur.
Sur
la côte de Grâce, la moitié du toit du chalet de M. Satie, a
été enlevée par la bourrasque et portée à 60 mètres de là.
Quelques arbres ont été abattus. ( L’Écho Honfleurais)
Février
1861 - Les compagnies de marins-canonniers. - On
s'occupe activement dans les commissariats de marine, dit le Pays
de Caux, de créer des compagnies de marins
canonniers le long de littoral. On fait choix de vieux marins qui
n'ont point passé sous voiles le temps nécessaire pour avoir droit
à la retraite, droit qu'ils acquerront de cette sorte.
On
dit, toutefois, qu'il leur serait permis de faire le petit cabotage
et la pêche côtière. Cette mobilisation ferait cependant partie
des garnisons de la réserve dans les chefs-lieux d'arrondissement.
( L’Écho Honfleurais)
Mars
1861 - Une tempête.
- Hier,
(10 mars) après une belle journée, les vents ont sauté du
Sud-Ouest à l'Ouest-Nord-Ouest, et pendant toute la nuit se sont
succédé grains et bourrasques de pluie et de grêle. Ce matin
encore, mêmes intempéries. Le ciel était magnifiquement pur dans
toute la partie du Nord, tandis que du côté des côtes du
Calvados, au Midi, de lourds nuages assombrissaient l'horizon.
Plusieurs
accidents de mer ont été occasionnés par le mauvais temps, hier
et ce matin.
Le
flambart breton « Louis-Marie », capitaine Legof,
venant de Tréguier, avec un chargement d'avoine, levait l'ancre,
hier, à neuf heures du soir, pour effectuer son entrée dans le
port du Havre, lorsqu'une bourrasque l'a drossé à la côte près
des bains Frascati, en face de la place de Provence. Au moyen d'un
va-et-vient promptement installé, l’équipage a pu se réfugier
sur le galet du Perrey. Mais le bateau parait avoir
considérablement souffert dans ses fonds. Les pavois sont
défoncés, les voiles en lambeaux, le gréement est disloqué.
Ce
matin, la goélette anglaise « Jane-Tindale »,
capitaine Adams, venant de Newcastle, avec un chargement de charbon
à destination de Rouen, et voulant entrer en relâche dans le port
du Havre, à été surprise par le coup de vent, vers huit heures,
et drossée contre la jetée du Nord. Cet abordage là n'a pas eu de
suites fâcheuses, mais un peu plus loin, dans l'avant port, la
même goëlette est allée donner debout sur le quai, à l'avant du
steamer anglais « Alliance », après avoir brisé
les amarres du steamer le « Français ». Cette
fois, la « Jane-Tindale » s'est fait d'assez
graves avaries. Ses chaînes de sous-barbe, ses étais de beaupré
ont été brisés, sa muraille de bâbord a été défoncée, et sa
guibre à moitié démolie, la goëlette fait de l'eau par l'avant.
A
neuf heures et demie, dans la même matinée, le navire « Panama »,
donnant dans le chenal au moment du grain, a vainement essayé de
mouiller au milieu de l'avant-port. L'ancre n'a pas pu mordre, et le
navire est allé sur le pont de la Floride, qu'il a ouvert en
partie, et non sans se faire quelques avaries à lui même.
Deux
navires sortis samedi, le trois-mâts « Clémentine »,
capitaine Bos, pour St-Pierre-Martinique, et le brick « Espoir »,
capitaine Vesnard, pour Rio-Grande, ont du rentrer au Havre, en
relâche, ce matin, par suite du mauvais temps, ni l'un ni l'autre
de ces navires n'a d'avaries. ( L’Écho Honfleurais)
Mars
1861 - Un lancement difficile.
- Le
trois-mâts a été définitivement lancé jeudi à la marée du
matin L'affaissement de la cale où était le navire a seul
empêché le glissement du navire jusqu'au bout le premier jour.
Ce
grand navire de près de 800 tonneaux construit par MM. Leviels
frères, est parti pour le Havre à la remorque du Mercure. ( L’Écho
Honfleurais)
Mars
1861 - Des arrestations.
- Le
commissaire de Police a fait arrêter diverses personnes mendiant
pour le mal de Saint-Mein, et qui étaient en état de récidive.
Sous
prétexte de ce mal de saint et de quête pour la neuvaine,
certaines gens en font un métier.
Déjà
plusieurs femmes ont été condamnées en police correctionnelle. (
L’Écho Honfleurais)
Mars
1861 - La mort qui rode.
- Le
nommé Hannier (François), âgé de 38 ans, lamaneur, domicilié à
Honfleur, est mort subitement le 14 mars, vers 11 heures du matin.
Ce décès a eu lieu en mer, à bord de la pirogue n° 2, dont le
sieur Hannier tenait la barre. Le sieur Hannier était depuis
longtemps atteint d'une maladie de cœur.
Une
autre mort presque subite a eu lieu également dans la nuit du 14 au
15, à Honfleur. C'est celle du nommé Villequin (Augustin), âgé
de 55 ans, bourrelier, domicilié à la Rivière-Saint-Sauveur. Cet
homme a été frappé sur la voie publique d'une attaque
d'apoplexie. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1861 - Un sauvetage.
- Dimanche
26 mai, vers huit heures du soir, un sieur Cleret (Narcisse), âgé
de seize ans, novice à bord du porteur n° 30, capitaine Cléroult,
était monté dans une chaloupe qu'il dirigeait au moyen d'un
aviron. Arrivé devant le canal de l'usine à zinc de M. Beuzard,
dont le courant est très rapide, l'embarcation fut prisé par le
travers et chavira.
L'infortuné
Cleret ne savait pas nager, mais, fort heureusement, M. le
commissaire de police, qui était en tournée de surveillance sur le
côté opposé, avait été témoin de l'accident, et, à son appel,
le patron du sloop « Marie-Anne », de Honfleur,
qui était couché dans son navire, sauta vivement dans sa barque et
arriva assez à temps pour porter secours au noyé et le tirer de
l'eau.
Le
sieur Mérieult (Victor-François), auteur de ce sauvetage, a
déjà, nous a-t-on dit, sauvé la vie à plusieurs personnes en
danger de périr dans des circonstances pareilles à celles que
nous venons de raconter. (Journal de Pont-Audemer)
Juin
1861 - Une mise à l’eau.
- On
annonce la prochaine mise à l'eau, des ateliers Nillas, d'un
nouveau steamer construit pour le compte de l'administration de
l'hospice du Havre et de Honfleur.
Ce
steamer qui portera le nom de « Notre-Dame-des-Flots »,
mesure, en longueur, 1 mètre de plus que le « Notre-Dame-de-Gráce »,
qui navigue actuellement entre Honfleur et le Havre, pour la même
administration.
La
machine du nouveau steamer est aussi plus forte de 10 chevaux que
celle de son prédécesseur sur la ligne.
Lorsque
l'administration de l'hospice fera construire un troisième bateau,
elle pourra l'appeler « Notre-Dame-des-Neiges »,
et compléter ainsi, dans sa série de dénominations, la Trinité
des madones qui veille sur nos côtes. (Journal de Honfleur.)
Juin
1861 - Un enfant abandonné.
- Dimanche
soir, à 11 heures un enfant nouveau-né, a été trouvé à la
porte de l'hôpital, et a été recueilli par cet établissement. (
L'Écho Honfleurais)
Juin
1861 -
Un accident de la route.
- Lundi,
vers deux heures après-midi, le chartier de M. Oriot, du Breuil,
conduisait, quai St-Etienne, une voiture chargée de deux fûts de
cidre, Arrivé devant l'auberge, « la Ville de Bordeaux »,
à l'encoignure des Fossés, il voulut tourner sa voiture,
l'arrière du côté du bassin, mais la pente entraîna le cheval et
la voiture tomba à bord de la bisquine « Constance »,
de St-Malo et lui fit des avaries de peu d'importance à sa lisse ;
la voiture fut brisée, les fûts de cidre n'eurent aucun mal. ( L'Écho
Honfleurais)
Juin
1861 - Le dérèglement climatique.
- Il
semble depuis quelques années, que les perturbations
atmosphériques marchent de pair avec les commotions politiques que
ébranlent le sol de la vieille Europe. Nous avons eu un mois de mai
moins pluvieux que l'année dernière, mais, il était réservé au
mois de juin de déchaîner sur nous de terribles orages, et des
pluies intermittentes mais très fortes.
Paris
à présenté à différentes reprises, un phénomène singulier,
tandis que plusieurs quartiers étaient inondés par des torrents de
pluies, il ne tombait pas une goutte d'eau sur d'autres points de la
capitale.
Déjà
ces ondées bienfaisantes ont modifié l'aspect des campagnes, qui
commençaient à souffrir de la sécheresse. L'état des récoltes
laisse d'ailleurs beaucoup à désirer. Les blés sont également
maigres et les prairies claires.
Presque
partout il a fallu réensemencer les betteraves. Par compensation
les vignes sont partout admirables, à quelques exceptions près.
Depuis
trois jours la chaleur a été très grande, les thermomètres se
sont élevés à 41 degrés au soleil, vendredi. ( L'Écho
Honfleurais)
Juin
1861 - Un abordage.
- Vendredi,
un brick anglais et le passager entrant en même temps se sont
abordés au bout de la jetée du milieu sans se faire d'avaries le
brick a donné
en grand sur la jetée. ( L'Écho Honfleurais)
Juin
1861 - Un accident.
- Vendredi,
un nommé Guerrier, employé à la savonnerie chez MM. Sorel a été
saisi par un engrenage et a eu le dos très avarié. ( L'Écho
Honfleurais)
Juin
1861 - Le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque.
- Dans
son audience du 12 juin, à condamné :
Colin
(Louis-Oscar), 24 ans, marin, né et demeurant à Honfleur, à 6
mois de prison, pour violence envers un agent de police et un
citoyen chargé d'un ministère de service public, pendant qu'ils
exerçaient leur ministère. ( L'Écho Honfleurais)
Juillet
1861 - Un accident.
- Un
accident déplorable est arrivé, mercredi dans l'après-midi, à
côté du phare de l'Hospice. Une jeune fille appartenant à
l'Hospice était au bain avec deux de ses compagnes, lorsque, venant
à perdre pied, elle a été entraînée par le courant qui est
très fort en cet endroit.
Cette
malheureuse s'est noyée, malgré le dévouement du gardien du phare
qui, ne sachant pas nager, s'est mis à l'eau et a risqué sa vie
pour la sauver.
Le
cadavre a été retrouvé, le soir, à peu de distance, engagé dans
des pieux qui se trouvent sur la grève. (J.
d'Honfleur.)
Juillet
1861 - Chronique religieuse.
- Mgr
l'évêque de Bayeux et Lisieux vient d'adresser à MM. les curés
la lettre suivante prescrivant des prières publiques pour demander
à Dieu la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses
inquiétudes pour les récoltes :
Monsieur
le curé,
Bayeux,
le 18 juillet 1861.
La
persévérance des pluies inspire aux campagnes de sérieuses
inquiétudes, et je sais que les religieuses populations de ce
diocèse désirent vivement que des prières publiques soient
ordonnées pour écarter le fléau qui nous afflige.
C'est
pour obéir à ce vœu trop légitime qu'en terminant la dernière
retraite sacerdotale, j'ai autorisé MM. les curés qui en faisaient
partie à célébrer dans leur paroisse une neuvaine à cette
intention. Depuis dimanche, ces prières ont lieu dans l'église
cathédrale et dans la plupart des églises du diocèse.
C'est
l'union, Monsieur le curé qui donna la force à la prière
publique. Vous inviterez donc vos paroissiens à s'associer à nos
supplications pour obtenir du ciel la cessation de ces pluies
désastreuses.
Notre
intention est que, pendant neuf jours, il soit donné, dans chaque
paroisse et dans la chapelle du grand séminaire, où
s'accomplissent avec édification les exercices de la seconde
retraite, un Salut de pénitence. On y chantera les antiennes au
Saint Sacrement, à la Sainte Vierge, le psaume Deus
noster, refugium et virtus, et
le trait Domine,
non secundum,
qu'on terminera par les versets et oraisons accoutumés, auxquels on
ajoutera l'oraison Ad
postulandem aeris serenitatem.
Recevez,
Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et affectueux
dévouement.
Charles
« Évêque
de Bayeux et Lisieux. »
( L’Ordre et la Liberté)
Août
1861
-
Cours d’Assises du Calvados.
-
Présidence
de M. le Conseiller Coqueret.
Audience du 3 août.
Infanticide.
On
se demande, à la vue de l'accusée qui est jeune et jolie, dont les
traits ont l'expression de la plus grande douceur, si elle est
réellement l'auteur du crime qui, il y a six mois, jetait l'effroi
dans toute la population de Honfleur ; on se demande par quelle
aberration cette femme, sourde au cri de la nature, a
impitoyablement donné la mort à un pauvre petit être, en
l'enfermant d'abord dans un coffre, et, comme la vie ne s'échappait
pas assez vite de l'innocente victime, en lui coupant la gorge avec
des ciseaux.
L'accusée
est née en Angleterre. Cinq mois avant son crime, elle avait
quitté son pays pour entrer, en qualité de demoiselle de
compagnie, au service d'une riche famille anglaise qui habite
Honfleur ; les recommandations les plus honorables l'ont
accompagnée en France, où sa douceur ordinaire lui avait
promptement concilié de nombreuses sympathies, et, aujourd'hui, la
présence, au banc de la défense, du vice-consul britannique à
Caen et celle du ministre protestant anglais dans cette ville
témoignent de tout l'intérêt qu'on attache à cette affaire.
M.
Dupray, substitut du procureur général, occupe le siége du
ministère
public, et Me Villey,
avocat, est chargé de la défense. M. Wheatcroft, professeur de
langue anglaise, assiste l'accusée on qualité d'interprète.
M.
le président fait le résumé de l'affaire.
Après
vingt minutes de délibération, le jury rapporte un verdict de
culpabilité, tempéré, toutefois, par l'admission de circonstances
atténuantes.
L'accusée,
qui avait été reconduite en prison, est ramenée à l'audience.
Elle paraît accablée.
M.
le greffier fait connaître la décision du jury, et la Cour
condamne la fille Hendy à la peine de six ans de travaux forcés.
Aussitôt
après le prononcé de la peine, Me Villey
dépose des conclusions
tendant à ce qu'il lui soit donné acte de ce que les notifications
ordinaires ont été faites en français à l'accusée.
La
Cour fait droit aux conclusions du défenseur.
La
fille Hendy se retire ensuite péniblement à la prison. ( L’Ordre
et la Liberté )
Août
1861 - Incendies. -
Le 3 de ce
mois, vers onze heures et demie du soir, un incendie, qu'on croit
accidentel, a réduit en cendres un bâtiment à usage de forge,
situé dans le chantier des constructions navales, à Honfleur. Ce
bâtiment appartenait au sieur Cardon, constructeur. Il était
assuré, ainsi que le matériel, à la Compagnie du Phénix.
La
perte est évaluée à 15 ou 14 000 fr.
-
Le 7, un commencement d'incendie a éclaté au domicile du sieur
Détourneur, douanier à Honfleur ; mais de prompts secours ont
permis de s'en rendre maitre presque instantanément. La perte est
évaluée à 180 fr. Rien n'était assuré. ( L’Ordre et la
Liberté )
Septembre
1861 -
Cours d'eau. -
Vœu
que M. le préfet veuille bien prendre des mesures définitives avec
les commissions syndicales pour la direction et l'exécution du
curage de chaque cours d'eau. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 -
Dévasement du port de Honfleur.
- Vœu
qu'un crédit spécial de 25 000 fr., pour dévasements
extraordinaires, continus d'être alloué, en 1862, au port de
Honfleur, ainsi qu'il l'a été pendant les années 1859, 1860 et
1861. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 - Un accident.
- Mardi
dernier, un banneau, attelé d'un cheval, est tombé du quai
Sainte-Catherine dans le Vieux-Bassin, à Honfleur.
Grâce
au concours des personnes obligeantes qui se trouvaient là au
moment de l'accident, le cheval et la voiture ont été remis sur le
quai. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
Une découverte. -
Le 5, des ouvriers, en creusant une fosse dans la cour du
sieur Fremont, à Honfleur, mirent à jour un squelette en assez bon
état de conversation, aussi l'autorité fit-elle appeler un
médecin qui constate qu'il devait être là depuis quarante ans
environ. Les débris en furent réunis et transportés à l'hospice.
On se perd en conjectures sur cette découverte. ( L’Ordre et la
Liberté )
Octobre
1861 - Les récompenses.
- Sur
la liste des récompenses accordées par le ministre de la marine et
des colonies, publiée dans le « Moniteur
universel »
d'hier, nous trouvons les noms de courageux citoyens appartenant à
notre département. :
Témoignage
de satisfaction : Françoise (Jules-Lucien). mousse inscrit à
Caen, et Colleville (Pierre Jean-François). marin inscrit à Caen,
pour sauvetage d'un enfant, à Port-en- Bessin, le 4 mai 1861.
Témoignage
de satisfaction : Durand
(Grégoire-Amand), marin inscrit à Honfleur, pour sauvetage d'un
matelot anglais, à Honfleur, le 12 juin 1861.
Médaille
d'argent de 2e
classe.
Témoignage
de satisfaction : Le Bellois (Victor), charpentier inscrit à
Honfleur, et Bauquin (Désiré-François), débitant de boissons à
Honfleur, pour sauvetage d'un enfant, à Honfleur, le 15 juin 1861.
Le
Menu (Édouard-Pascal-Frédéric), maître au cabotage inscrit à
Honfleur, pour sauvetage d'un homme ; belle conduite à
l'occasion d'une inondation ; sauvetage d'un homme, à la Douille,
juillet 1840 ; Granville, 8 juin 1859 ; île de Jersey, 3 décembre
1860. ( L’Ordre et la Liberté )
Novembre
1861 - Un drame de la mer.
- Samedi
soir, vers 8 heures, un malheur est arrivé dans le port d'Honfleur.
La
plupart des relâcheurs étaient le long de la jetée de bois, l'un
d'eux ayant rompu son amarre et s'en allant en dérive, le novice de
la goëlette l' « Amélie »
de Caen voulut sauter du bord sur le quai, ( la mer était très
haute ), mais, ayant manqué son élan, il tomba sur le couronnement
de la jetée et rebondit à la mer. Le mousse qui était présent
cria au secours; mais, avant que ce recours n'arrivât, le novice
avait disparu, et ce n'est que quelques instants après qu'on l'a
repêché avec une gaffe. Il était noyé.
Ce
jeune homme n'avait que 17 ans, il est né à Plœmeur (Morbihan),
et se nomme Joseph-Marie Raisin. ( L’Ordre et la Liberté )
Novembre
1861 - Un naufrage.
- Samedi
2 novembre, vers une heure après-midi, dit le Journal
de Honfleur, la
pirogue « Camille »,
qui se trouvait près les bains de Vasouy, a chaviré, et deux des
marins qui la montaient ont pu gagner le rivage à la nage. Deux
autres, les pilotes Hallot et Abrard, étaient restés accrochés à
la quille de l'embarcation. Un d'eux, âgé de 70 ans, le nommé
Abrard, a pu être sauvé, grâce à l'énergie de son camarade,
car, les forces venant à lui manquer, il avait, à plusieurs
reprises, lâché la quille de la pirogue sur laquelle il se
soutenait, et, chaque fois, le pilote Hallot l'a retiré des flots
et l'a soutenu ainsi jusqu'à ce qu'une autre pirogue vint les
recueillir tous les deux.
Le
pilote Hallot est chevalier de la Légion d'Honneur, il a mérité
cette distinction par plusieurs sauvetages qu'il a opérés. Sa
conduite, dans cette circonstance difficile, mérite tous les
éloges.
La
pirogue qui les a sauvés est celle montée par le nommé Jules
Mariole, pilote. M. Trotin, constructeur, avait mis également une
embarcation à la mer pour se porter à leur secours. ( L’Ordre et
la Liberté )
Décembre
1861 - Un peu de statistique à propos du dernier recensement.
- Nous
avons fait connaître déjà le résultat sommaire du recensement
auquel, cette année, il a été procédé dans notre ville. Le
tableau de la population du département, que nous avons sous les
yeux, nous permet de communiquer aux lecteurs de l'Ordre et la
Liberté les renseignements suivants, qu'on lira peut-être avec
intérêt :
Le
département du Calvados, qui compte 6 arrondissements et 37
cantons, comprend 767 communes, divisées de la manière suivante,
sous le rapport de la population : au-dessous
de 100 habitants, 12 ; de 100 à 200 h., 100 ; de 201 à 300 h., 164
; de 301 à 400 h., 131 ; de 401 à 500 h., 90 ; de 501 à 1 000 h.,
198 ; de 1 001 à 1 500 h., 42 ; de 1 501 à 2 000 h., 12 ; de 2 001
à 3 000 h., 6 ; de 3 001 à 4 000 h., 4 ; (il n'existe pas de
communes de 4 001 à 5 000 h.); de 5 001 à 10 000 h., 6 ; de 10 001
à 20 000 h., 1 ; enfin de 20 001 habitants et au dessus, 1.
La
commune de Malloué, dans le canton de Bény-Bocage, est celle du
département qui à la population la plus faible, elle ne compte que
75 habitants.
Les
dix-huit communes dont le dénombrement est le plus élevé sont, en
suivant l'ordre progressif : Aunay, 2 005 h. ; Douvres, 2 131 h. ;
Isigny, 2 305 h. ; Saint-Désir, 2 347 h. ; Littry, 2 351 h. ;
Saint-Germain-de-Tallevende, 2 940 h. ; Vassy, 3 080 h. ;
Pont-l'Evêque, 3 114 h. ; Saint-Jacques, 3 234 h. ; Orbec, 3 266 h.
; Trouville, 5 200 h. ; Vire, 7 036 h. ; Condé-sur-Noireau, 7 234
h. ; Falaise, 8 561 h. ; Bayeux, 9 483 h. ; Honfleur, 9 553 h.
; Lisieux, 13 121 h. , et Caen, 43 740 h.
Parmi
les cantons, neuf n'atteignent pas le chiffre de 10 000 habitants.
Ce sont : Cambremer, 6 997 h. ; Saint-Pierre-sur-Dives, 7 790 h. ;
Mézidon, 8 172 h. ; Livarot, 8 474 h. ; Morteaux-Coulibœuf, 8 522
h. ; Blangy, 8 666 h. ; Dozulé, 8 761 h. ; Falaise (Sud), 8 906 h.
; Bourguébus, 9 019 h.
Vingt-un
ont une population de 10 000 à 15 000 habitants : Villers-Bocage,
10 631 h. ; Caumont, 11 062 h. ; Ryes, 11 310 h. ; Trévières, 11
666 h. ; Aunay, 11 875 h. ; Vassy, 12 092 h. ; Évrecy, 12 145 h. ;
Orbec, 12 293 h. ; Bény-Bocage, 12 674 h. ; Troarn, 12 834 h. ;
Creully, 12 880 h. ; Falaise (Nord), 13 394 h. ; Tilly-sur-Seulles,
13 455 h. ; Bretteville-sur-Laize,
13 724 h. ; Thury-Harcourt, 13 734 h. ; Condé-sur-Noireau, 14 174
h. ; Lisieux, (1re section),
14 368 h. ; Bayeux, 14 531 h. ; Saint-Sever, 14 585 h. ; Douvres, 14
892 h. ; Isigny, 14 947 h.
Cinq
cantons présentent une population qui varie de 15 000 à 18 000
environ : Balleroy, 15,571 h. ; Pont-l'Evêque, 15 755 h. ; Honfleur,
16 423 h. ; Lisieux (2e section), 17 044 h., et
Vire, 17 710 h.
Enfin
les deux cantons de Caen offrent les chiffres suivants : canton
ouest, 22,343 h. ; canton est, 28 225.
Le
total général de la population pour le département est de 480
992. Il est réparti ainsi qu'il suit dans les six arrondissements:
Pont-l'Evêque, 56 701 h. ; Falaise, 58 026 h. ; Lisieux, 67 667 h.
; Bayeux, 79 064 h. ; Vire, 83 110 h., et Caen, 136 424 h.
D'après
le dénombrement fait en 1856, deux arrondissements présentent une
différence en moins : Falaise, de 690 individus, et Vire, de 1 189.
La population des quatre autres arrondissements s'est accrue ainsi :
Bayeux, 329 h. ; Lisieux, 957 h. ; Caen, 1 369 h. ; Pont-l'Evêque,
1 839 h. Le total de la différence en plus, pour le département,
est donc de 2 595 individus.
Du
rapprochement de ces chiffres, on voit que, si le Calvados était
livré à ses propres ressources, et en admettant même le mariage
de tous les garçons indigènes, 4 071 filles seraient
encore nécessairement condamnées au célibat. On voit également
que la femme semble supporter plus stoïquement les douleurs du
veuvage, puisque le nombre des veuves dépasse de 18 888 celui des
veufs.
L'arrondissement
qui a le plus de veuves à consoler est Caen, qui en compte 8 802 ;
vient ensuite Bayeux, 5 185 ; puis Vire, 5 138, et Lisieux, 4 493.
Falaise et Pont-l'Evêque sont ceux qui en ont le moins.
Après
Caen, c'est dans l'arrondissement de Vire où l'on trouve le plus de
veufs, 2 074. viennent ensuite ceux de Lisieux, 1 896 ; de Bayeux, 1
890 ; de Falaise, 1 574, et Pont-l'Evêque, 1 406. Seule, la ville
de Caen compte 1 000 veufs et 2 651 veuves.
Il
nous reste maintenant à faire connaître le dénombrement de la
population caennaise, par professions. Ce sera l'objet d'un prochain
article. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861 - Excès
de vitesse. -
Samedi
dernier, un paysan partait de la ville monté dans sa voiture et son
cheval était lancé à fonds de train.
Un
gendarme lui fit observer qu'il y avait imprudence à aller aussi
vite et le pria de modérer son allure. Le paysan n'en fit rien et
force fut au gendarme d'arrêter cet homme qui était échauffé par
la boisson.
Qui
fut penaud ? Ce fut le paysan en voyant son cheval et sa voiture
conduits en fourrière. Il pria le gendarme de le laisser partir, et
promettait de payer six cents francs, s'il tuait quelqu'un. On a
envoyé l'homme cuver son vin. ( Le Journal de Honfleur )
Décembre
1861 - Rendez donc à César ce qui appartient à César.
- Le
Journal du Havre de samedi dernier rend compte de l'échouage en
Basse-Seine du steamer à hélice français « Stéphanie »,
qui a eu lieu vendredi, en face de Honfleur, à cinq kilomètres au
large, (Nord).
Dans
cet article, le journal dit qu'il s'est échoué sur le haut du banc
Sud de Honfleur. Il aurait du dire Nord de Honfleur, car, Sud de
Honfleur, ce serait dans les terres labourées. C'est une fausse
indication donnée au journal. Mais ce qui nous surprend, c'est
qu'on ne parle en rien des secours venus d'Honfleur, envoyés par le
Lieutenant de port, et consistants en deux bateaux d'aide, montés
de trois pilotes et neuf lamaneurs, qui ont travaillé toute la
journée et une partie de la nuit au sauvetage du navire en danger.
Après
avoir retiré du navire « Stéphanie »
une partie de son chargement, ce steamer a été remorqué au Havre,
par le « Vaillant »
et y est entré à minuit, ayant 8 pieds d'eau dans sa cale. ( Le
Journal de Honfleur )
Décembre
1861 - Liste des récompenses. - Le
Moniteur universel a publié une liste de récompenses accordées
par décision de M. le ministre de la marine et des colonies pour
faits de sauvetage.
Voici
les noms des courageux citoyens appartenant à notre département :
Médaille
d'or de 2e
classe :
M. Degroux (Michel-Joseph-Fleurus), quartier-maître de voilerie,
inscrit à Honfleur. Le 25 février 1841, à
Saint-Marc-de-Blacarville, est allé recueillir une famille dont la
maison était menacée par les débordements de la Risle ; le 27
juillet 1861, à Honfleur, a sauvé un mousse en danger de se noyer.
Médailles
d'argent de 2e
classe :
MM. Toutain (Jean-Baptiste-Louis), Toutain (Pierre-Robert-Édouard),
Barrey (Pierre-Victorin), tous trois maîtres au cabotage et
inscrits à Honfleur ; Dutheil (Louis-Auguste), menuisier à
Trouville, et Godreuil (Émile-Constant), ébéniste à Trouville.
Le 26 juillet, à Trouville, sauvetage de plusieurs personnes en
danger de se noyer.
Témoignage
de satisfaction :
M. Duroy, directeur d'un établissement de bains de mer de
Trouville. Le 26 juillet 1861, à Trouville, s'est porté au secours
de personnes en danger de se noyer.
M.
Dur (Jean-Baptiste), ouvrier charpentier, inscrit à Honfleur. Le 5
août 1856, à Honfleur, sauvetage d'un homme en danger de se noyer.
Médaille
d'argent de 2e
classe :
M. Dur (Jean-Victor), ouvrier charpentier, inscrit à Honfleur. Le
16 juillet 1846 et le 29 mai 1859, à Honfleur, sauvetage de deux
hommes en danger de se noyer. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 -
Le sauvetage en mer.
- On
écrit de Paris qu'on s'occupe au ministère de la marine de
l'organisation de moyens de sauvetage sur le littoral français.
Ce
projet ne saurait trop tôt être mis à exécution et avec trop de
zèle. Les naufrages sont fréquents, ils se multiplient en raison
de l'activité croissante de la navigation, et chaque année voit
périr bien des victimes que des secours plus efficaces pourraient
arracher à la mort.
Dans
la Grande-Bretagne, on travaille avec persévérance à accroître
le nombre des stations de sauvetage, il y en avait 124 à la fin de
1856 et 173 à la fin de 1860. L'institution nationale de sauvetage
a créé de nombreuses stations que dirigent des comités locaux.
Des bateaux de sauvetage sont placés sur bien des points du
littoral avec des voitures de transport et des abris convenables
pour leur conservation.
Depuis
son origine, cette société a sauvé plus de 12 000 personnes. Elle
distribue des médailles, des diplômes honorifiques et des
récompenses en argent. Dans une période de 55 ans (c'est en 1824
qu'elle a été créée), elle a décerne 82 médailles en or, 666
médailles en argent et une somme de 350 400 fr. en récompenses
pour faits de sauvetage, elle a, en outre, dépensé 1 158 760 fr.
pour organiser des stations.
Nous
croyons qu'il est utile de signaler ces faits, parce qu'il y a
encore beaucoup à faire en France sous ce rapport. (Journal de
Honfleur)
Janvier
1862 - Un abordage.
- Mercredi
soir, vers 8 heures, un abordage malheureux a eu lieu entre le
vapeur « Notre-Dame-de-Grace »,
cap. Alf. Dubourg, et la barque de pêche de Honfleur « Véronique »,
patron Hamon.
Le
vapeur venant du Havre, par un temps de pluie et de brouillards,
n'aperçut que tardivement la barque qui était mouillée à
l'ouvert du port, bout à flot, sans aucun feu ni signal apparent.
Le capitaine fit stopper et marcher, arrière, mais le grand flot
l'eut bientôt porté sur la barque qui reçut le vapeur par le
travers du mât du côté de tribord. Une voie d'eau se déclara et
les hommes hélèrent qu'ils coulaient.
Le
capitaine Dubourg revient vers la barque et recueillit l'équipage
compose de six hommes dont deux pilotes, quant au mousse, il se
trouvait à la mer, soutenu par un aviron. Il a été recueilli un
peu plus tard, travers des chantiers de l'Est, par une pirogue du
port, commandée par le maître haleur Leconte.
La
barque a coulé presque immédiatement à environ 300 mètres du
bout de la jetée de l'Ouest de Honfleur.
Le
matin même, l'équipage de la barque avait vendu son poisson au
Havre et avait fait route ensuite pour Honfleur, elle avait son
beaupré cassé.
Les
neuf cents et quelques francs provenant de la vente du poisson, sont
restés à bord ainsi que trois montres et les effets de
l'équipage.
Jeudi,
plusieurs bateaux sont sortis pour essayer de renflouer cette
barque, mais le mauvais temps a paralysé le travail. On a cependant
cintré le bateau coulé avec une chaîne et si le temps s'améliore
on continuera le sauvetage.
A
mer basse, on a à peine vu les lisses et on n'a pu descendre dans
la cabane pour prendre l'argent, les montres et les effets.
Samedi.
- Le temps n'a pas permis de travailler efficacement, jusqu'à
présent au sauvetage, et l'espoir que l'on avait, disparaît petit
à petit. (Journal de Honfleur)
Janvier
1862 - Par décision du 30 Décembre 1861.
- S.
E. le Ministre de la Marine et des colonies a accordé, pour faits
de sauvetage.
1°
Une médaille de première classe, en argent, au nommé His,
matelot de deuxième classe, du quartier de Honfleur.
2°
Une médaille de deuxième classe en argent à la dame Hurel,
Lucie Désirée, née Halley demeurant, à Pont-Audemer. (Eure.)
3°
Une gratification de 50 fr. à l'aspirant pilote Hallot,
Alphonse-Victor, de la station de Honfleur. (Journal de Honfleur)
Janvier
1862 - Une noyade.
- Hier
matin, un jeune homme de 15 ans, nommé Miocque, que son père avait
envoyé lui faire une commission, a voulu s'embarquer dans une
chaloupe placée dans le bassin de l'Ouest, du côté du quai
Ste-Catherine et est tombé à l'eau.
Les
personnes témoin de cet événement se sont empressées de porter
secours à l'enfant, mais celui-ci avait coulé et ce n'est
qu'après 20 minutes de recherches, qu'on l'a repêché donnant
encore quelques signes de vie qui n'ont pas tardé à disparaître,
malgré les soins que lui a prodigués M. le docteur Lamare, dans la
pharmacie de M. Delarue-oncle.
Une
personne dont nous n'avons pu savoir le nom, a plongé deux fois
infructueusement. (Journal de Honfleur)
Février
1862 - Une mort subite. - Le
5 de ce mois, vers 8 heures du matin, le sieur Lerat (Amand), âgé
de 70 ans, né et domicilié à Honfleur, ancien capitaine au
cabotage, venait de monter très rapidement la Côte-de-Grâce, afin
d'arriver pour l'heure de la messe de la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce. Parvenu sous le vestibule de la chapelle, il
est tombé en défaillance
Relevé
et placé sur une chaise par plusieurs personnes présentes, il fut
aussitôt l'objet des soins les plus empressés. Malheureusement ils
furent impuissants, et, au bout d'un quart d'heure, le sieur Lerat
rendit le dernier soupir. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1862 - Mise en chantier. - Un
vapeur de l'État vient d'être mis sur les chantiers de M. Cardon,
constructeur à Honfleur. Ce navire s'appellera le « Curieux »,
et sera armé à Cherbourg. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1862 - On écrit d'Honfleur.
- Dimanche
dernier, 29 janvier, vers 6 heures 1/2 du soir, un accident, qui
pouvait avoir les suites les plus graves, est arrivé à un nommé
Vacanant, ouvrier briquetier, ágé de 44 ans, employé chez la dame
Pastout, à Ablon. Cet homme, se trouvant en état d'ivresse, est
tombé dans le bassin du Centre, où il eût été infailliblement
noyé, si les sieurs Bosselier, débitant de boissons et Lecouvé,
employé des douanes, ne fussent promptement venus à son secours.
Il en a été quitte pour la peur et un bain froid.
Trop
heureux, si le danger qu'il a couru lui sert de leçon. (l’Ordre
et la Liberté)
Mars
1862 - Macabre découverte.
- On
a trouvé dimanche matin, 2 de ce mois, dans l'avant-port
d'Honfleur, le cadavre d'un homme paraissant âgé de 60 ans environ
et dont la mort semblait être le résultat d'un crime. Ses
vêtements étaient déchirés et le corps portait la trace de
plusieurs blessures.
M.
le commissaire de police commença une enquête avec М. le maréchal-des-logis
de la gendarmerie, et ils informaient de ce fait M. le procureur
impérial de Pont-l'Evêque, qui se rendit à Honfleur avec M. le
juge d'instruction et M. le docteur De Lamotte.
On
ignorait quel était cet homme, lorsqu'une circonstance imprévue
permit de constater son identité. M. Chevalier, marchand
d'antiquités à la Côte-de-Grâce, ayant su que cet individu
était allé samedi chez le sieur Chemitte, restaurateur, et qu'on
l'avait vu ensuite près d'un taillis qui se trouve le long de la
falaise, en descendant au chemin de Vasouy, eut la curiosité de
voir s'il ne serait pas entré dans le taillis et si on n'y
trouverait pas quelques indices pouvant éclairer la justice. Il
trouva, à une certaine distance de l'entrée du taillis, au milieu
de broussailles, un portefeuille déchiré, à moitié brûlé, et
plusieurs papiers auxquels on avait mis le feu.
Pensant
que ces papiers pouvaient contenir quelques renseignements utiles,
M. Chevalier s'empressa, après avoir préposé une femme à leur
garde, de venir lui même informer les magistrats de sa découverte.
On se rendit immédiatement à l'endroit où se trouvaient ces
objets. Bien que les papiers fussent presque entièrement brûlés,
on put reconnaître cependant qu'ils appartenaient, en effet, à
l'individu dont la mort était l'objet d'une information judiciaire.
Ces premiers indices, et les renseignements obtenus plus tard à la
suite d'une enquête minutieuse, ont démontré que la justice
n'avait à constater qu'un suicide et non pas un assassinat, comme
on l'avait pensé tout d'abord.
L'individu
dont le corps a été retrouvé est un sieur M…….., commerçant
à Paris, qui parait s'être suicidé par suite du mauvais état de
ses affaires, et qui avait voulu, en détruisant ses papiers,
empêcher qu'on ne puisse constater son identité. Tout en
déplorant cet acte de folie, malheureusement trop fréquent à
notre époque, nous sommes heureux que la justice
ait pu parvenir presque immédiatement à connaître le véritable
caractère d'un événement qui était de nature à causer une vive
émotion dans le pays. (Pays-d'Auge.)
Avril
1862 - Chemin de fer de l’Ouest. - Ligne
de Lisieux à Honfleur.
Il
résulte du rapport du conseil d'administration de la Compagnie des
chemins de fer de l'Ouest, à l'assemblée générale des
actionnaires du 29 mars 1862, que la section de Pont-l'Evêque à
Honfleur pourra être ouverte au public le 1er
juillet prochain.
La
première section de Lisieux à Pont-l'Evêque étant déjà en
exploitation (depuis le 1er
juillet 1858), la ligne entière se trouvera ainsi complètement
ouverte. (l’Ordre et la Liberté)
Avril
1862 - Le temps qu’il fait.
- Depuis
quelques jours, la température a subi chez nous de singulières
variations.
Après
une période de belles journées de printemps, dimanche dernier,
nous avons vu tomber la neige, qui, dans certains moments, chassée
par un vent violent, s'abattait à gros flocons sur notre ville. Le
froid était sensible, et le thermomètre, qui, pendant la nuit,
avait marqué deux degrés au-dessous de zéro, ne s'est pas
élevé, dans la journée, au-dessus de 3 degrés.
Hier
lundi, on constatait, dans la nuit, 1 degré au-dessous de zéro,
et, à 2 heures 15 minutes du soir, il marquait 8 degrés au dessus
; ce matin, à 7 heures, il était ramené à 2 degrés.
Les
jardins, dont tous les arbres étaient en fleurs, ont eu beaucoup à
souffrir de cet abaissement de la température.
On
dit qu'il a gelé dans la campagne, espérons néanmoins que cette
gelée ne portera aucun préjudice à l'état des récoltes, qui
s'annonçaient sous un brillant aspect. (l’Ordre et la Liberté)
Mai
1862 -
On écrit au Journal
de Honfleur. - Le
mauvais temps qui a sévi depuis quelques jours a été
préjudiciable à tous les biens de la terre, néanmoins, sous
l'influence d'un peu de soleil vendredi, les seigles qui étaient
versés se sont relevés, et le mai sera bien moindre que l'on
aurait pu le penser.
Les
pommiers, si le beau temps continue, pourront achever leur floraison
dans de bonnes conditions. Il est vrai qu'il y a beaucoup de clous
de girofles, mais à côté, heureusement, il y a aussi beaucoup de
pommes déjà nouées. Les blés et les colzas sont aussi bons que
possible.
Il
serait à désirer que l'on s'occupât sérieusement de détruire
les quantités de hannetons qui existent, et qui ont mangé les
parties supérieures de la plupart des chênes de nos bois. (l’Ordre
et la Liberté)
Mai
1862 -
Un naufrage. -
Mercredi,
à midi, la bisquine « Marie-Louise », de
Granville, capitaine Guesnon, maître au cabotage, partie la veille
du Havre à destination d'Isigny, avec un chargement de farine et
divers, a chaviré et coulé, dans un grain de vent d'ouest, à 15
milles environ de Ver dans le N.-N.-E.
Ce
sinistre a été heureusement aperçu par les hommes qui montaient
la barque de pêche « Eugénie-Mélanie », n° 9,
de Trouville, patron Eugène Ollivier, qui se trouvait à environ
deux milles du lieu de l'événement, traînant son chalut.
Le
patron Ollivier a mis immédiatement son canot à l'eau, et, malgré
le mauvais état de la mer, s'est porté avec plusieurs de ses
hommes, dont nous regrettons de ne pouvoir signaler les noms, au
secours des naufragés, qui s'étaient accrochés à la coque du
navire, et ils ont été assez heureux pour les sauver.
Après
des peines inouïes, une remorque a pu être frappée sur l'épave,
et ils sont venus jusqu'en face de Vasouy, et, à la marée suivante
de jeudi, le flot les a emmenés vis-à-vis de Honfleur, d'où le
bateau à vapeur « Notre-Dame-de-Grâce »,
capitaine Dubourg, a été chercher le navire naufragé et a réussi
à l'entrer dans l'avant-port.
La
bisquine, mise sur le gril, a été relevée et ensuite déchargée.
Sa coque parait avoir peu souffert, mais deux de ses mats sont
cassés et une partie de son gréement est très avarié.
(l’Ordre et la Liberté)
Juin
1862 -
L'inauguration de notre chemin de fer.
- Si
nous sommes bien informe, dit le Journal de Honfleur, l'inauguration
de notre chemin de fer aurait décidément lieu le dimanche 6
juillet.
La
population a généralement bien répondu à l'invitation qui lui
était faite de souscrire pour le banquet et le bal ; la
souscription s'élève à un chiffre assez rond.
Pour
ce qui est du programme définitif des fêtes qui auront lieu ce
jour, la commission travaille sans relâche à les organiser, et
nous ne doutons pas qu'il ne réponde aux vœux de nos concitoyens.
(l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1862 -
Un naufrage.
- L'année
semble fatale à notre population maritime, dit le Journal de
Honfleur du 6, et, aux deux naufrages que nous avons signalés,
nous avons un deuil à ajouter : lundi soir, une pirogue, montée
par deux hommes, les sieurs Vas et Manoury, a chaviré en face de
Honfleur, au moment où elle revenait de la pêche des moules. On
s'est porté avec le plus d'empressement possible à leur secours,
mais hommes et pirogue avaient déjà disparu.
Mardi
soir, le corps du sieur Manoury a été trouvé et recueilli par une
embarcation, celui de Vas n'a pas encore été retrouvé. (l’Ordre
et la Liberté)
Juillet
1862 -
Les bibliothèques.
- Le
Journal général de l'Instruction publique contient un arrêté de
M. Rouland, en date du 1er juin, portant qu'il sera
établi dans chaque école primaire publique une bibliothèque
scolaire. A cet arrêté sont jointes une circulaire aux préfets et
une autre aux recteurs, relatives à l'organisation de ces
bibliothèques. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1862 -
Une tempête.
- Mercredi,
dit le Journal de l'Arrondissement, le vent soufflait en
tempête et la mer était très houleuse. On nous signale plusieurs
avaries. Le steamer « Orne », entr'autres, est
entré au port, vers trois heures après midi, venant de Caen, avec
trois pelles de moins dans son tambour, au milieu de la traversée,
un seul coup de lame, mais d'une violence irrésistible, les lui
avait enlevés en tordant toutes les ferrures de la roue, de telle
sorte que le steamer, quand il est entré, ne battait plus que d'une
aile, il avait eu recours à la voile.
De
son côté, le steamer « Courrier », qui fait le
service du Havre à Honfleur, avait eu son tambour de bâbord
endommagé, dans la traversée de retour.
(l’Ordre et la
Liberté)
Août
1862 - Le Journal de Honfleur annonce.
- Le
11, vers 11 heures du matin, la cuve du gazomètre de l'usine à gaz
a éclaté et à failli noyer un des ouvriers qui travaillaient dans
une fosse à côté, pour la construction d'un autre gazomètre.
Cet
accident est arrivé par un défaut de coulage dans les plaques de
fonte qui forment cette cuve. L'ouvrier le plus maltraité va aussi
bien que possible, et on espère qu'il n'éprouvera aucune suite
fâcheuse de cet accident.
La
Compagnie du gaz s'occupe activement à faire réparer les dégâts
et fait tout son possible pour nous donner un peu d'éclairage dans
nos rues. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1862 - Nous lisons dans
le Journal de Honfleur. -
La
réception des travaux de la dernière lacune du chemin de moyenne
communication nº 69 de Trouville à Honfleur par Villerville, a eu
lieu le 12 août dernier.
Cette
ligne se trouve donc désormais entièrement livrée à la
circulation, et les communications avec Trouville peuvent avoir lieu
directement par ce chemin dont l'achèvement était depuis si
longtemps désiré. Aussi une foule de promeneurs l'ont-ils déjà
parcouru dans tous les sens et en ont-ils admiré les points de vue
remarquables.
Il
faut, en effet, avoir fréquenté ce chemin pour apprécier tout le
charme que l'on éprouve en présence des magnifiques perspectives
qui s'offrent aux yeux de tous côtés.
La
vue de la mer dont on jouit dans presque toute la longueur du
parcours, celle de l'embouchure de la Seine avec son mouvement
continuel de navires de toute espèce, les coteaux boisés, les
champs cultivés qui bordent le chemin, font éprouver des
sensations tellement variées que la distance disparaît et se
trouve franchie sans ennui et sans fatigue.
Les
nombreux étrangers qui se trouvent en ce moment à Villerville ont
vu avec plaisir l'ouverture de ce chemin qui facilite leurs
relations avec Trouville, et qui leur permet, sans avoir à souffrir
continuellement du bruit et du mouvement inhérents à une grande
ville, de jouir, quand il leur plait, des distractions qu'offre
cette reine des bains.
En
effet, Villerville offre à la fois le plaisir des bains de mer et
le repos de la campagne, car, à quelques pas du rivage, on est au
milieu d'une verdure luxuriante, et là, loin du bruit, on se
délasse du séjour des villes et on répare en peu de temps les
désordres causés à la santé par l'air corrompu des cités.
Les
bains de Villerville ne pourront donc que gagner à l'ouverture du
chemin de Trouville à Honfleur, et les relations de cette localité
avec ces deux villes ne manqueront pas de s'accroître, surtout si,
comme on le désire, un service régulier de voitures publiques
dessert cette ligne appelée à une importance remarquable. (l’Ordre
et la Liberté)
Octobre
1862 - La route du littoral.
- Le
prolongement de la route de moyenne communication n° 69, dite de
Honfleur à Trouville, a dù être reçu le 11 dans l'après-midi.
On
peut donc désormais se rendre de Honfleur à Trouville, en suivant
tout le littoral. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1862 - Récompense.
- Le
Moniteur universel de samedi publie une liste de récompenses
décernées par le ministre de la marine et des colonies pour faits
de sauvetage.
Nous
voyons figurer sur cette liste le nom du sieur Ollivier (Pierre-Louis-Eugène),
marin inscrit à Honfleur, qui a obtenu une médaille d'honneur en
argent de deuxième classe, pour avoir, en mer, le 21 mai dernier,
opéré le sauvetage de deux hommes en danger de se noyer. (l’Ordre
et la Liberté)
Novembre
1862 -
Liste des récompenses.
- Le
Moniteur universel
de jeudi publie une liste de récompenses honorifiques accordées à
97 marins, pour faits de sauvetage, par le ministre de la marine et
des colonies, suivant sa décision en date du 20 octobre dernier.
Les
récompenses se répartissent ainsi : 1 médaille en or de 1re
classe, 4 médailles en
or de 2e classe, 5 médailles en argent de 1re
classe, 54 médailles en argent de 2e classe, et 32
témoignages officiels de satisfaction.
Nous
publions avec plaisir les noms des courageux citoyens qui
appartiennent à notre département :
Médaille
en or de 2e classe au sieur Le Marchand (Pierre-Eugène),
maître au cabotage ; médailles en argent de 2e classe
aux sieurs Mériel (Victorin-Adolphe), et Rivière (Jules-Alexandre),
marin, tous trois inscrits à Caen, pour avoir, à Salé (Maroc), le
31 mai 1862, opéré le sauvetage du navire la « Jeune-Thérèse ».
Médaille
en argent de 1re classe au sieur Guénaut (Emile),
quartier-maître de manœuvre inscrit à Honfleur, pour avoir, à
Aden (Arabie), le 25 avril 1862, et à Woosong et à Saïgon,
opéré trois sauvetages.
Médaille
en argent de 2e classe au sieur Mariolle (Jean-Pierre),
marin inscrit à Honfleur, pour avoir, à Honfleur, les 15 août
1859 et 25 mai 1862, opéré le sauvetage de deux enfants.
Témoignages
de satisfaction aux sieurs Desseaux (Louis- Honoré), et Vincent (Robert-Ferdinand),
marins inscrits à Honfleur, pour avoir, à Honfleur, le 11 juin
1861, opéré le sauvetage de deux hommes.
Témoignage
de satisfaction au sieur Hennier (Paul), marin à Honfleur, pour
avoir, à Honfleur, le 18 juin 1862, opéré le sauvetage de deux
hommes. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 - La tempête.
- La
tempête qui a sévi sur nos côtes, dit le Journal de Honfleur
a fait de graves dommages tout le long du littoral.
A
Honfleur, la digue en bois qui protégeait les chantiers de
construction et la pointe de l'hôpital est presque totalement
enlevée et il n'en reste plus que les pieux ; le chemin que ces
travaux protégeaient s'est trouvé miné, et plus de la moitié a
été emportée. Il est donc urgent que de nouveaux travaux soient
entrepris de suite pour réparer ces avaries et obvier à de plus
grands malheurs, si une pareille tempête venait à éclater de
nouveau. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 -
A l’Honneur. - Le
Moniteur universel vient de publier une liste de récompenses
accordées par le ministre de la marine et des colonies pour faits
de sauvetage. Sur cette liste nous trouvons, pour le Calvados, les
noms qui suivent :
Médaille
d'argent de 2e classe au sieur Giffard (Désiré),
baigneur à l'établissement de Houlgate, pour sauvetage d'un homme
à Beuzeval, le 6 septembre 1862.
Témoignage
de satisfaction au sieur Delamarre (Louis-Jean-Baptiste),
marin inscrit à Honfleur, pour sauvetage d'un enfant à Trouville,
le 11 septembre 1862.
Témoignages
de satisfaction aux sieurs Baude (Jean- François), marin inscrit à
Cherbourg, et Thepaut (Joseph- Marie), marin inscrit à Brest, pour
sauvetage d'un homme à Port-en-Bessin, le 9 octobre 1862. (l’Ordre
et la Liberté)
Janvier
1863 -
On lit dans le Journal de Honfleur du 25 janvier. -
Depuis
huit jours environ, une bourrasque épouvantable sévit sur nos
côtes ; mardi surtout, la mer était terrible. Tout le littoral a
eu beaucoup à souffrir de la tempête, la digue qui protège le
chemin de fer, les chantiers de constructions, les dépôts de bois,
et qui s'étend depuis le village du Poudreux jusqu'au phare de la
jetée de l'Est, n'a pu en maint endroit résister à la violence
des vagues et a été détruite sur une longueur de plus de dix
mètres en face de la gare aux marchandises, nos chantiers de
construction ont été inondés et les clôtures renversées.
A
l'Hôpital, ce que nous avions prédit est arrivé. Aucune
précaution n'ayant été prise à la suite des dégâts
occasionnés par les dernières tempêtes, de nouveaux accidents
sont malheureusement survenus, un mur en planches, qui protégeait
la fontaine, a été brisé et enlevé, la route, qui permettait aux
constructeurs de navires de cet endroit d'amener les bois
nécessaires à leurs travaux, est entièrement détruite quelques
pieux, seuls, indiquent encore la place des anciennes digues.
Vers
onze heures, un ras de marée s'est fait sentir, la mer, après
avoir commencé à descendre, est subitement remontée d'un mètre
environ.
Les
eaux ont aussi envahi en différents endroits la route impériale de
Honfleur à Pont-Audemer. (l’Ordre et
la Liberté)
Janvier
1863 -
La tempête. - Il
a venté fort toute la nuit, de la partie du Sud-Ouest à l'Ouest.
La mer était très grosse. La pleine mer était à Honfleur à 9
heures 39 minutes et à 11 heures et demie, après deux heures de
mer baissée, la mer à remonté de plus de 60 centimètres pendant
une saute de vent au Nord Ouest, et a maintenu ce plein jusqu'à
midi, où elle a recommencé à baisser de nouveau. L'eau a atteint
jusqu'à 7 mètres 60 de hauteur sur le radier de l'écluse du
bassin de l'Est.
Au
moment ou la mer a remonté les bassins étaient fermées,
l'élévation subite a fait effort sur les chaînes du bassin du
Centre, les a rompues et les portes se sont réouvertes avec fracas.
Les autres portes des bassins de l'Est et de l'Ouest se sont aussi
réouvertes et la mer a dépassé leur hauteur.
Cette
mer qui était cotée 105 a dépassé de beaucoup la hauteur
prévue.
Le
restant des digues de l'Hôpital ont été enlevées ainsi qu'une
partie du chemin qui longeait l'édifice, il n'y a plus passage pour
les voitures.
La
mer a défoncé le pal du lavoir, enlevé le pavage ainsi qu'une des
planches où on lave, et un bout de mur de la batterie près le
phare.
Beaucoup
d'éboulements ont eu lieu du côté des falaises de St-Siméon. Les
lames sautaient à la hauteur d'un troisième étage, le long des
quais de la rue Haute. ( Le Journal de Honfleur )
Janvier
1863 -
La tempête. - Hier,
vers trois heures après midi, on a aperçu des jetée d'Honfleur,
un trois-mats qui se perdait sur la côte du Havre, on a su ce
matin, mercredi, que c'était le navire français « Bonne
Mère » de Bordeaux, chargé d'huile de palme, venant de
la côte d'Afrique.
La
« Bonne-Mère » a été démolie par la mer, à
la marée d'hier au soir, et les épaves et les barriques passaient
devant le port de Honfleur, ce matin, au moment de la marée, ce qui
prouve une fois de plus aux havrais, qui n'en veulent pas convenir,
que les courants nous apportent ce qui se perd dans les environs du
Havre et qu'ils n'ont rien de la Seine descendante.
Plusieurs
bateaux d'Honfleur, sont, en ce moment où nous écrivons, à la
pêche des barriques, dans la baie de Saint-Sauveur.
Nous
apprenons par le capitaine de l' « Éclair », que
l'équipage a été sauvé par le bateau de sauvetage, patron Durecu.
( Le Journal de Honfleur )
Avril
1863 - Une disparition.
- Encore
un antique monument honfleurais de disparu. La passerelle de
l'écluse du bassin de l'Ouest et tout son échafaudage de charpente
viennent d'être démontées pour faire place à un pont à
voitures.
Il
est vrai qu'une semblable passerelle a été installée au côté
opposé; mais c'est du provisoire.
( Le Journal de Honfleur )
1863
- Le port.
- Port
d'Honfleur.
De 1855
à 1862, la
moyenne
annuelle
du mouvement
du port
d'Honfleur est représentée par
265,726
tonneaux, Il y
a accroissement
successif, l'année
1861 a
produit 278,114 tonneaux,
et 1862 en
a produit
284,265.
Cependant,
l'accès
du port est souvent rendu
difficile par
le changement du
chenal de la
Seine, et l'intérieur
de ce
port a
lui-même beaucoup
à souffrir des envasements.
Le
seul
remède efficace pour
faire disparaître les bancs de
sable qui gênent la
navigation,
consistera dans le
prolongement des
digues de la Seine,
depuis la Roque
jusqu'à Berville,
c'est-à-dire sur une
longueur d'environ 4,000
mètres.
L'entretien
du
port est
difficile, il
coûte par
an 45,000
fr., mais il
faudrait y opérer
des dragages
qui exigeraient une dépense
de 75,000 fr. Pour
l'année 1864, si
la chambre de
commerce donne les 20,000
fr. qu'elle a
fait espérer,
si le
département
contribue pour 10,000
fr., l'État
n'aurait plus à
ajouter
que 35,000 fr., c'est-à-dire
que sa part
d'entretien serait de
80,000 fr.
Dès
maintenant,
il faudrait entreprendre
le rétablissement
d'une des jetées,
la construction d'une
maison
éclusière et de
magasins nécessaires
au service du
port, la reconstruction des
portes d'un bassin
en mauvais état.
Ces projets sont
à l'étude.
Quand
la
Seine aura
été endiguée
depuis la Roque jusqu'à
Berville, un
bassin de
chasse sur les
bancs de ce
fleuve compléterait
les moyens de préservation
contre l'envasement du port.
Avril
1863 - A l’Honneur.
- Le
Moniteur universel publie une liste de récompenses décernées
par le ministre de la marine et des colonies, en vertu d'une décision
du 30 mars dernier, pour faits de sauvetage.
Nous
voyons avec plaisir figurer sur cette liste les noms de deux courageux
citoyens de notre département, ce sont :
M.
Bourdel, sous-patron des douanes, qui a opéré, à Honfleur, le 30
novembre 1862, le sauvetage d'une femme. (Médaille en argent de 2°
classe.)
M.
Lelargue (Charles-Gustave), marin inscrit à Honfleur, qui, en mer, 1er
décembre 1862, et en compagnie de deux autres marins, a fait preuve
d'énergie pour ramener le navire le « Phidias »,
surpris par un ouragan. (Témoignage de satisfaction.) (l’Ordre
et la Liberté)
Juin
1863 - On lit dans le Journal de Honfleur.
- Le
steamer « Alpha », qui doit inaugurer la ligne de
transports réguliers entre Honfleur, Rouen, Londres, et vice versa,
effectuera son premier départ de Londres dans la seconde quinzaine de
ce mois.
Les
avantages de notre port, sa proximité du grand marché anglais, aussi
bien que les nombreux débouchés que lui offre la ligne du chemin de
fer nouvellement ouverte, avaient rendu ce service en quelque sorte
indispensable.
Aussi
ne doutons-nous pas que la Compagnie du chemin de fer de l'Ouest, en
présence des avantages énormes qui en résulteraient pour elle,
n'accorde, si ce n'est déjà fait, des tarifs qui permettent de ramener
par Honfleur toutes les marchandises de la Normandie, de la Bretagne, du
Maine, de l'Anjou et de tous les pays desservis par son réseau,
marchandises qui sont actuellement expédiées en Angleterre par tous
les ports de mer échelonnés sur nos côtes. De leur côté, les
expéditionnaires de Londres, favorisés par ces tarifs directs et avec
délais, n'hésiteraient point, pour leurs expéditions dans les mêmes
provinces, à se servir de cette voie, dont l'un des principaux
avantages est d'éviter tous ces transbordements qui occasionnent tant
de retards et d'avaries.
Les
avantages qui en résulteraient pour notre localité n'ont point besoin
de commentaires, aussi sommes-nous heureux de constater que cette idée,
au développement de laquelle a bien voulu contribuer l'un des
inspecteurs du service commercial de la ligne de l'Ouest, vient d'être
mise à exécution par une nouvelle maison que viennent de fonder deux
de nos concitoyens, dont chacun connaît l'activité. Henry-Lavaux. (l’Ordre
et la Liberté)
Juillet
1863 - On lit dans un journal de Honfleur.
- Il
y a quelques jours, deux étrangères, venant de Lisieux par le chemin
de fer, se présentaient chez le sieur Foucault, cafetier, place du
Terre-Plein. Après avoir fait une légère consommation, ces dames
demandèrent au débitant s'il pouvait disposer d'un lit pour y prendre
un peu de repos.
Un
lit seul était vacant, c'était celui de la dame Foucault, qui était
partie la veille pour Trouville. Son mari, ne trouvant probablement pas
d'inconvénient pour refuser, le leur offrit, et les deux voyageuses se
couchèrent. Quelques minutes s'étaient à peine écoulées, que l'une
d'elles se levait et se dirigea vers une armoire où la clef était
restée, l'ouvrit et put mettre la main sur un porte-monnaie qui
contenait 580 fr. pour en distraire 59 fr.
Mais,
comme dit l'axiôme, derrière les cloisons les yeux et les oreilles y
sont. La fille du logis, couchée dans un appartement contigu, ayant
entendu un certain bruit, se leva et vint, pour s'assurer de ce qui se
passait, mettre l'œil à un certain judas qui lui permit de voir le
manége de la commère. Son père, aussitôt averti, monta donner un
tour de clef à la porte de la chambre et courut prévenir ses bons
voisins les gendarmes, qui ne tardèrent pas à se trouver en présence
de ces voleuses au coucher.
Après
interrogatoire, une a été rendue à la liberté, l'autre, escortée de
la gendarmerie, conduite et écrouée à la prison de Pont-l'Evêque. (l’Ordre
et la Liberté)
Août
1863 - A l'honneur.
- Le
journal officiel publie un état de récompenses accordées par le
ministre de la marine pour faits de sauvetage. Nous sommes heureux de
trouver encore sur ce tableau les noms suivants de deux courageux
citoyens qui ont reçu l'un et l'autre une médaille d'honneur en argent
de 2e classe :
-
M. Dorange (Jean-Louis),
marin à Honfleur. Sauvetage d'un homme à Trouville, 24 mars 1863.
-
M. Le Seigneur
(Pierre-François), préposé des douanes à Honfleur. - Sauvetage d'un
enfant à Honfleur, 19 mars 1863. (l’Ordre et
la Liberté)
Août
1863 - Nous lisons dans l'Écho Honfleurais.
-
Samedi dernier (8 août), à la marée du soir, beaucoup de
personnes se trouvaient à prendre un bain de mer, en face du lieu
nommé la butte de Saint-Siméon.
Un
jeune homme, âgé d'environ 18 ans, nommé Valette, était du nombre de
ces baigneurs. Sur cette plage, il y a çà et là des trous de sable
mouvant, qui présentent du danger, surtout pour ceux qui ne connaissent
pas l'art de la natation, Valette est du nombre de ceux-ci. S'étant
trop avancé en mer, il perdit pied tout à coup et disparut dans un de
ces trous. Quelques personnes qui se trouvaient sur la grève
s'aperçurent de la disparition subite de ce jeune homme, et le sieur
Bustelli, qui venait de se baigner et qui était presque habillé,
n'hésita pas à se porter au secours de l'individu, il arriva à temps
pour le saisir entre deux
eaux et le ramener au rivage.
Cet
acte de dévouement lui mérita les félicitations des personnes
présentes et les remerciements sincères du jeune Valette qui venait de
l'échapper belle. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 - Une mise à l’eau. -
Lundi a eu lieu à Honfleur, dans les chantiers de M. E.
Cardon, la mise à l'eau du navire « Chandernagor »,
de 1 000 tonneaux, construit pour le compte de la compagnie d'armements
maritimes I.- T. Barbey et Cie, de Paris. (l’Ordre et la
Liberté)
Novembre
1863 - Une remise en liberté.
-
Les époux Flambard, aubergistes à Honfleur, qui avaient
été arrêtés et conduits à la prison de Pont-l'Evêque, à cause de
l'incendie qui avait éclaté dans leur établissement pendant la nuit
du 27 au 28 septembre dernier, ont été mis en liberté. (l’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1863 - Un fou. -
Jeudi dernier, dit le Journal
de Honfleur, vers
midi, un individu très bien mis, arrivé par le bateau du Havre, a
été suivi par la foule surprise de le voir distribuer des pièces de
monnaie aux passants et lancer à d'autres des coups d'une couverture de
voyage dans laquelle il se drapait, cet homme haranguait le public, se
disait prophète et fils de Dieu.
L'agent
de police de service sur le quai se mit à surveiller les actions de cet
aliéné et fit prévenir M. le commissaire de police, ce fonctionnaire
intervint et invita le pauvre insensé à se rendre à son bureau.
Interrogé avec douceur, il fit connaître ses nom et domicile, et comme
il était nanti d'une somme importante, représentée par des actions au
porteur, le commissaire de police jugea nécessaire, tant dans
l'intérêt de cet individu que dans celui de sa famille, de le conduire
aussitôt à Pont-l'Evêque, devant M. le procureur impérial, qui le
confia à la garde de quelqu'un et fit de suite prévenir sa famille. (l’Ordre
et la Liberté)
Novembre
1863
-
A
l’honneur.
-
Le Moniteur universel de mardi publie une liste de
récompenses décernées par le ministre de la marine et des colonies
pour faits de sauvetage. Nous y remarquons les noms suivants :
Médailles
en argent de 2e classe.
-
Bustelli (Paul-Dominique), peintre en bâtiments : sauvetage
d'un jeune homme à Honfleur, le 8 août 1863.
-
Margenest (Jean-Charles-Antoine), marin inscrit à la Hougue :
sauvetage d'un enfant à Isigny, le 14 août 1863.
Témoignages
de satisfaction.
-
Marie (Pierre), marin inscrit à Caen : sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.
-
Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux
baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.
-
Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au
sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le
25 août 1863. Témoignages de satisfaction.
Marie
(Pierre), marin inscrit à Caen: sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.
Mousset
(Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à
Honfleur, le 6 juillet 1863.
Lesieurre
(Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire
anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. (l’Ordre et la
Liberté)
Novembre
1863 - On lit dans le Journal de Honfleur, du 15
novembre. -
Lundi, pendant la bourrasque que nous avons eue, notre
avant-port a donné asile à bon nombre de navires en relâche. Tous
sont heureusement entrés, seul, le chaland en fer « Saint-Ouen »,
remorqué par le Courrier nº 4, drossé par le vent et le courant, a
manqué l'entrée du port et est allé donner par le travers contre la
jetée de l'Ouest.
Le
choc a été si violent qu'une voie s'est déclarée à bord, peu de
temps après il coulait sur un banc de vase où il avait été conduit,
mais sans toutefois être submergé complètement. L'arrière a été
endommagé par la fureur des lames qui venaient y déferler.
A
mer basse, on s'est empressé de vider le navire et d'aveugler la voie
d'eau. A la marée du soir, ce navire ayant flotté, il a été amené
sur le gril. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1864 -
Adoption d’un marché .
- Le
Conseil municipal d'Honfleur a, dans une de ses dernières séances,
adopté à l'unanimité la création d'un marché pour les veaux, porcs
et moutons.
Ce
marché se tiendrait le mercredi de chaque semaine, sur la place des
Fossés, côté Est. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1864 - L’hiver est là.
-
L'hiver ne nous laisse
absolument plus rien à désirer, après les gelées assez fortes que
nous avons endurées, puisqu'elles ont dépassé dix degrés, la neige
est survenue, et aujourd'hui toutes nos rues en sont couvertes, depuis
plusieurs jours. (l’Ordre et la Liberté)
Février
1864 -
Un sauvetage. -
Mardi, vers midi moins
un quart, le sieur T …....., âgé de 74 ans, a voulu, malgré le
froid qu'il faisait alors, prendre un bain de mer, près le phare de
l'hospice. Un matelot de la patache des douanes, le sieur Coron, qui
fort heureusement se trouvait en cet endroit, jugeant que cet homme
avait dans la tête un mauvais dessein, s'est jeté à l'eau, a fini par
rattraper le bonhomme qui, malgré son grand âge, nageait encore
vigoureusement, et l'a, bon gré mal gré, ramené à terre,
l'empêchant ainsi d'accomplir sa funeste résolution, qui était
( le sieur T ..... en a lui-même fait l'aveu ) d'aller plus loin
pour boire un coup. (Journal
de Honfleur.)
Février
1864 - Un vol. -
Dans la nuit de jeudi à
vendredi dernier, un voleur s'est introduit dans l'établissement des
Frères des Écoles chrétiennes, situé quartier Sainte-Catherine à
Honfleur, et, après avoir fracturé, à l'aide d'un crochet en fer
qu'il a trouvé sur les lieux, le pupitre et les tiroirs d'une
table-bureau placée dans la classe, il s'est retiré emportant une
serviette damassée, seul objet qu'il ait trouvé à sa convenance.
La
police, prévenue de ce fait, s'est immédiatement livrée à des
recherches qui ont prouvé que le nommé Barbeau est l'auteur du vol
commis.
Une
perquisition faite sur la personne de ce individu a amené ta
découverte de la serviette soustraite. Cet homme a donc été arrêté
et conduit devant M. le procureur impérial. (Journal de Honfleur.)
Février
1864 - Le Carême.
-
Voici le temps du Carême
arrivé, et les grandes solennités de l'Église catholique qui
approchent. Nous croyons devoir rappeler à nos lecteurs que toutes les
demandes d'ornements d'église peuvent se faire directement à
l'ancienne maison Biais aîné et Cie, rue Bonaparte, 74 et 76.
-
Une fabrication importante et une vente considérable lui permettent de
fournir dans toute la France, à des prix très réduits, des ornements
d'église riches et d'un bon usage. (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1864 -
Un accident. -
Jeudi, à une
heure de l'après-midi, la femme Dubois, née Rosalie Dubrulle, âgée
de 64 ans, originaire de Belgique et domiciliée à Honfleur, rue Haute,
a été horriblement mutilée par un wagon chargé de charbon et
traîné par deux chevaux, sur le quai sud du bassin de l'Est ; cette
femme, complètement sourde, ramassait de menus morceaux de charbon sur
la voie ferrée, lorsque cet accident lui est arrivé.
Elle
a été aussitôt transportée à l'hospice, où le docteur Lamare fils
a constaté qu'elle avait un pied et les deux cuisses broyés. La femme
Dubois a expiré quelques heures après son entrée à l'hospice. (
Journal de Honfleur)
Mars
1864 -
Une instruction, en date du 9 février. - Adressée
par l'administration supérieure aux maires des communes de
départements dans lesquelles sont placés des enfants assistés,
appelle leur attention sur la négligence que mettent, depuis quelque
temps, les gardiens à envoyer les enfants assistés aux écoles
primaires, négligence d'autant plus coupable que l'administration a
assuré l'instruction de ces enfants en les admettant gratuitement, non
seulement dans les écoles publiques, mais encore dans les écoles
privées, lorsqu'il n'y a pas dans la commune d'école communale.
Aux
termes de cette circulaire, les maires doivent se faire représenter la
liste des enfants des hospices assistés de leurs communes respectives,
et signaler aux préfets les gardiens ou nourriciers qui négligeraient
d'envoyer ces enfants à l'école, afin qu'il soit pris contre eux telle
mesure répressive que MM. les préfets jugeront convenable. (l’Ordre
et la Liberté)
Mars
1864 -
La mer monte. -
Depuis
quelques jours, la mer est très forte au Havre et à Honfleur. Dans
cette première ville, l'échelle du pont Notre-Dame a marqué jusqu'à
7 mètres 40 centimètres, et les eaux ont fait irruption dans divers
quartiers.
A Honfleur, elle a couvert de 5 centimètres les quais de Saint-Étienne
et de la Quarantaine. (l’Ordre et la Liberté)
Avril
1864 -
Un vol. -
Un vol de 703 fr.,
appartenant à des malades et déposés entre les mains de Mme la
supérieure de l'hospice de Honfleur, a été commis dans cet
établissement dimanche
dernier. La justice informe. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1864 -
La visite du prince Napoléon.
- Vendredi dernier, le prince Napoléon, qui avait
quitté le Havre dans la matinée, est venu sur un canot à vapeur, l'
« Abeille », mouiller sur la rade de Trouville, où
il a débarqué. Le prince a déjeuné à l'hôtel de Paris ; puis,
après avoir fait une longue visite à M. Cordier, dont la somptueuse
demeure fait l'admiration des étrangers, il s'est embarqué
et s'est dirigé sur Honfleur.
Immédiatement
après son arrivée dans cette ville, le prince est monté en voiture et
s'est fait conduire sur le coteau de Grâce, il
s'est rendu ensuite à l'hôtel du Cheval-Blanc, où il a dîné, puis
il s'est embarqué vers huit heures.
Le
prince Napoléon est arrivé à Caen, à 3 heures du matin, et est
descendu à l'hôtel d'Angleterre. Dans la matinée, il est monté en
voiture, et, accompagné d'un officier de marine et de deux autres
personnes, en modeste tenue de voyage, il a visité plusieurs de nos
monuments.
A
11 heures 1/2, l' « Abeille » quittait Caen, ramenant
au Havre le prince et les personnes qui l'accompagnaient. Un assez grand
nombre de curieux assistaient à ce départ. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1864 -
Pour les écoles. -
Le ministre de l'instruction publique vient de charger les
préfets de demander aux Conseils généraux une allocation pour acheter
à l'usage des écoles normales primaires départementales :
Un
baromètre de Fortin.
Un
thermomètre à minima de Rutherford.
Un
thermomètre à maxima de Negretti.
Un
psychromètre.
Un
pluviomètre.
Une
girouette.
L'achat
de tous ces objets ne doit pas dépasser 250 fr., et permettra, dit M.
le ministre, aux écoles normales de rassembler les matériaux d'une
statistique des orages qui sévissent sur la France. (l’Ordre et la
Liberté)
Août
1864 -
Le mauvais temps. -
Les bourrasques qui se sont fait sentir, mardi dernier, ont été
si violentes qu'elles ont occasionné des dégâts dans beaucoup de
communes. Des pommiers ont été couchés sur le sol ; beaucoup d'autres
ont eu leurs branches rompues.
Les
pommiers et les poiriers ont été tellement secoués par la tempête,
qu'une grande quantité de fruits jonchent le sol. Ce fait est d'autant
plus regrettable que ces fruits sont loin de leur maturité, ce qui
constitue une perte évidente pour les propriétaires. (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1864 -
La grande marée. -
La grande
marée du 18 n'a produit sur tout notre littoral aucun phénomène digne
de remarque. M. Babinet et les curieux attirés par ce spectacle
toujours imposant en ont été cette fois pour leurs frais d'annonce et
de curiosité. C'est à peine si, à Langrune, la mer, en se retirant, a
laissé apercevoir les rochers du Calvados.
De
Honfleur, on écrit que la marée, cotée 1-16, s'est élevée dans les
bassins à une hauteur moindre que celle du mois de mars, qui n'était
cotée que 1-14, et pendant laquelle la mer avait pourtant envahi une
partie des quais de ce port. Il faut dire aussi que le vent qui
soufflait S. S.- O. a puissamment contrarié l'attente des amateurs.
A
Caen, un assez grand nombre de personnes s'étaient rendues dimanche
matin sur le cours Caffarelli, et attendaient sur les bords de l'Orne
l'arrivée d'une barre quelconque, mais la barre capricieuse s'est
vainement fait attendre, et, les choses s'étant passées avec le calme
ordinaire, chacun s'est retiré avec plus ou moins de désappointement.
On nous assure qu'à Caudebec et à Villequier, points maximum du
mascaret, la déception a été tout aussi grande que partout ailleurs.
C'est
jeudi prochain, 22 septembre, à 7 heures 25 minutes du soir, que
l'été finit et que commence l'automne.
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Un sauvetage. -
Mercredi, au
dernier départ du steamer l' « Orne », dit le Journal
de Honfleur, un passager, légèrement pris de de vin, est tombé à
l'eau, en se jouant avec ses camarades, au moment où le paquebot se
trouvait près de la jetée de l'Est.
Le
capitaine du steamer, s'étant aperçu de cet accident, fit
immédiatement stopper la machine, sans cette précaution, l'individu
tombé à la mer eût inévitablement passé sous les roues du navire,
qui commençait à prendre de l'aire. Une ligne fût aussitôt jetée au
naufragé, qui la saisit, mais la quitta bientôt après pour nager vers
une bouée de sauvetage qu'on lui avait également lancée de la jetée
de l'Est, et grâce à laquelle il se trouva
bientôt hors de danger. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
A l’honneur. -
Sur la liste des récompenses décernées par le ministre de
la marine, publiée dans le Moniteur universel d'hier, nous
lisons le nom du sieur Bard (Louis-François), marin inscrit à
Honfleur, qui a obtenu une médaille en argent de 2e classe
pour avoir, à Honfleur, le 28 août dernier, opéré le sauvetage de
deux enfants. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
On lit dans l'Écho
honfleurais, de
mercredi. -
Un accident,
dont les suites pouvaient entraîner mort d'homme, est arrivé à bord
de l' « Éclair »,
dimanche soir, dans sa traversée de retour au Havre.
La
mer était houleuse, et, en passant entre les bancs d'Amfard
et des Neiges,
l' « Éclair »
eut à essuyer quelques coups de mer assez violents, dans un mouvement
de tangage, un de ses passagers, le nommé Sénécal, épicier au Havre,
qui se trouvait sur l'avant, voulant les éviter, se déplaça vivement,
en essayant de s'aider,
dans sa marche, de la bitte du moulinet, mais il ne put la saisir, et,
entraîné par l'inclinaison du navire et le ressac, il fut précipité
à la mer par-dessus la lisse de tribord, haute d'un mettre.
Le
capitaine Dubourg, resté, comme toujours, sur la passerelle du
commandement, fit immédiatement stopper, et nous vîmes le malheureux.
tombé à la mer, passer le long du navire. Le timonier lui jeta la
bouée de sauvetage, dont il s'empara, mais il ne put s'y maintenir, et,
à notre désespoir, s'en trouva détaché, en un clin d'œil, une
distance assez grande le sépara de l' « Éclair »,
à bord duquel les dispositions les plus promptes furent prises pour le
sauver.
Le
capitaine fit marcher en arrière, et, malgré la grosse houle et le
vent, on vint à toucher le naufragé, alors étendu et sans mouvement,
et que quelques instants plus tard nous eussions eu la douleur de voir
disparaître. Un homme de l'équipage, nommé Friboulet (Frédéric), et
un passager, M. Halley (Amand), attachés par des cordes, se sont alors
affalés à la mer, ont pu le saisir et, avec l'aide des autres
passagers, et notamment de MM. Dubos, Callange et Michel, capitaines au
long-cours au Havre, dont nous avons admiré le dévoument et le
sang-froid, être ramenés avec lui à bord, où les soins nécessaires
lui ont été donnés.
Au
bout de quelques minutes, nous avons vu avec bonheur qu'il était
sauvé, il nous parut seulement souffrir beaucoup vers l'épaule gauche.
Au
moment où nous écrivons, nous apprenons que le sieur Sénécal est
hors de danger, et qu'effectivement il a eu l'épaule démise.
Nous
sommes heureux de rendre justice à l'intelligence et à la promptitude
de la manœuvre du capitaine Dubourg, sans laquelle il nous fallait
assister à la dernière péripétie d'un accident affreux, dont la
victime, providentiellement échappée à la mort, en ne passant pas
d'abord sous les roues de l' « Éclair »,
a pu y échapper une seconde fois par le sauvetage habile que nous
venons de rapporter. 24
octobre 1864. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1864 -
Une disparition. -
Un malheur
est arrivé mercredi, vers 11 heures du soir, à bord de la barque de
pêche de Honfleur, « Justine-Meduline »,
nº 257, patron Bretteville.
La
barque, sortie à la marée, se trouvait entre la jetée de l'Ouest et
l'Hôpital, le patron, qui tenait la barre, la quitta un instant pour
venir à l'écoute de foc, un des hommes de l'embarcation l'aperçut à
côté de lui à ce moment-là, mais, quelques secondes après, en se
retournant, il ne le vit plus. Bretteville a-t-il été enlevé à la
mer par l'écoute de foc, ou bien est-ce en revenant à la barre qu'il
est tombé par-dessus le bord ? Toujours est-il que le malheureux patron
a disparu sans qu'aucun de ses hommes l'ait vu tomber à l'eau.
Le
bateau est rentré à Honfleur, aussitôt après l'événement. (J. de
Honfleur.)
Novembre
1864 -
Un échouement. -
Le Journal
de Honfleur annonce
qu'un brick anglais, « Hélène »,
chargé de charbon, ayant voulu entrer à Honfleur, alors que la
mer baissait, s'est échoué sur un banc, en face la jetée de l'Est. A
mer basse, ce navire, qui était très vieux et qui avait déjà une
voie d'eau, a beaucoup fatigué, et, à mer montante, il s'est
empli d'eau et est resté ensablé.
Le
capitaine en a fait l'abandon à l'administration de la marine, qui
s'est occupée activement et s'occupe encore d'en sauver le chargement.
(l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1865
-
Un sinistre maritime.
-
Le Journal de
Honfleur publie le récit suivant d'un sinistre maritime qui a eu lieu
vendredi dernier, et qui a été l'occasion d'un acte de dévouement de
la part de courageux marins :
-
Vendredi, nous avons eu très mauvais temps, et plusieurs
navires, descendant la Seine, sont venus en relâche à Honfleur,
entr'autres, trois, auxquels le steamer « Impératrice »
donnait la remorque.
Peu
de temps après, le steamer « Grand-Empereur »,
donnait également la remorque à six autres navires, est passé devant
notre port, mais la violence de la mer était telle en ce moment que ce
remorqueur a été forcé d'abandonner ces navires, qui ont alors
rebroussé chemin pour se réfugier à Honfleur. Malheureusement, soit
à cause de la force du courant, soit par suite d'une fausse manœuvre,
soit enfin par toute autre cause, trois de ces navires, un brick et deux
goëlettes n'ont pu gagner l'entrée du port. Une goëlette anglaise est
allée, après avoir touché plusieurs fois, s'échouer au-dessous de
l'hôpital, en face Saint-Siméon, l'autre goëlette, portant pavillon
français, après s'être échouée à la côte, a pu se dégager et
gagner le milieu de la baie, où elle a trouvé assez d'eau et est
restée à l'ancre, enfin le brick norwégien s'est échoué sur un banc
très élevé qui touche au Ratier.
Dans
la soirée, le vent, loin de diminuer, a augmenté de violence, et l'on
eut dès lors des appréhensions sérieuses sur ces trois navires. La
goëlette anglaise « Mount Bay », échouée près de
l'hôpital, put seule être surveillée, l'obscurité empêchant
d'apercevoir les deux autres navires. Vers 8 heures 1/2, cette goëlette
se trouvait à peu près vis-à-vis de la Poudrière, lorsque le feu du
bord s'éteignit subitement, et le bruit se répandit aussitôt qu'elle
venait de couler bas et que les hommes de son équipage s'étaient
réfugiés dans la mâture.
L'émotion
gagna tout le monde, et de courageux marins, MM. Paul Vivien, Alphonse
Duchemin, capitaines ; Hannier, matelot, et peut-être d'autres
dont nous ignorons les noms, s'offrirent pour aller au secours des
naufragés, avec la patache des douanes, mais cette embarcation avait
été rentrée dans un bassın par mesure de précaution, et ils ne
purent mettre leur généreux projet à exécution.
On
entendait alors distinctement les cris déchirants des pauvres
naufragés qui imploraient des secours !
L'émotion
était à son comble parmi les personnes qui se trouvaient à terre, et
malheureusement il était était impossible de porter aucun secours à
ces infortunés, les embarcations du port n'offrant aucune sécurité.
La foule se portait du terre-plein de la jetée de l'Ouest à celui de
l'hôpital, et vice versa, s'informant avec anxiété de la position des
malheureux naufragés dont on entendait toujours les cris déchirants !
Pendant
ce temps, la chaloupe du bord vint à terre portant le capitaine et le
pilote, qui, se trouvant à la barre, lors de la submersion du navire,
ne purent gagner la mature du navire pour s'y réfugier.
Enfin,
à la pleine mer, vers 10 heures, les flots s'étant un peu calmés, il
fut permis à de braves cœurs de tenter l'entreprise. Le patron Hic et
les sieurs Catala, Alaire, Lemoine et Aupert (Pierre-Victor) montèrent
donc résolument dans une pirogue, et leur généreuse entreprise,
accompagnée des vœux de tous les spectateurs, eut un plein succès,
car, au bout de deux voyages, tout l'équipage de la goëlette était
sauvė.
Cette
noble action ne passera certainement pa s
inaperçue, et nous savons déjà que l'on s'occupe de faire
récompenser comme ils le méritent ces braves concitoyens.
Pendant
le drame émouvant que nous venons de raconter, la goëlette française
qui se trouvait au milieu de la baie, et le brick norwegien « Clolia »,
capitaine Tunnesen, d'Arendal, échoué près du Ratier, avaient pu
vaincre la tempête et entrer à
Honfleur, la goëlette sans avarie, et le brick désemparé de
son gouvernail. Plusieurs barques de pêche sont également rentrées.
Quant à la goëlette qui a sombré près de l'hôpital, on nous affirme
que l'abandon en a été fait à l'administration de la marine. (l’Ordre
et la Liberté)
Février
1865
-
Le « Mounts-Bay ».
-
La goélette
anglaise « Mounts-Bay » , qui avait sombré près de
la Poudrière de Honfleur, a pu être renflouée et est en ce moment en
réparation. (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1865 -
A l’honneur. -
M.
le ministre de la marine et des colonies vient de décerner au sieur His
(Ferdinand) une médaille d'or, et aux sieurs Catala (Louis Désiré),
Allaire (Henri), Lemoine (Ferdinand) et Salin (Pierre Victor), chacun
une médaille d'argent, en récompense du courageux dévouement qu'ils
ont montré dans la soirée du 27 janvier dernier, en se portant au
secours des naufragés du « Mount's Bay », à Honfleur. (l’Ordre
et la Liberté)
Mars
1865 -
La marée. -
La
plus haute marée de l'année et l'une des plus hautes qu'on verra dans
ce siècle a lieu aujourd'hui mardi. Elle atteindra 4 mètres 73
centimètres. (l’Ordre et la Liberté)
Avril
1865
-
On lit dans l'Écho honfleurais.
-
Dimanche dernier, entre dix et onze heures du soir, un jeune
homme nommé Fabre, ouvrier huilier, sortait, en compagnie d'un
camarade, de la cour du sieur Brize, où il avait regardé danser, et
n'y était restait qu'un instant.
Sur
le Cours, il vit un homme caché derrière un arbre, tenant sa blouse
sur son épaule et qui avait les manches retroussées.
En
approchant de l'arbre, l'homme caché derrière s'avança sur les deux
jeunes gens et dit à Favre : « C'est toi que j'attends »,
et il lui porta un coup de couteau au corps, mais Fabre ayant paré avec
sa main, ce fut la main droite qui fut blessée assez grièvement. Fabre
fut renversé et reçut encore un coup de couteau à la jambe. Aux
cris du camarade de Fabre, une autre personne sortie de chez M. Brize,
arriva et on débarrassa le blessé des mains de l'assassin qui prit la
fuite.
Fabre
fut conduit chez M. Brize, où il reçut des soins et où l'on pansa ses
blessures.
La
gendarmerie avertie des faits procéda le lendemain à l'arrestation du
coupable qui se nomme Vaudrel, âgé de 34 ans, ex-chargeur et
maintenant journalier, demeurant à la Rivière-Saint-Sauveur.
Vaudrel
ne connaît pas Fabre, ils n'ont jamais eu de rapports ensemble.
Le
prévenu a été conduit, hier, à Pont-l'Evêque, à la disposition de
M. le procureur impérial.
(l’Ordre et la
Liberté)
Mai
1865 - Les
travaux. -
Le Journal de
Honfleur annonce que parmi les travaux d'amélioration qui doivent
s'exécuter dans cette ville, en exécution du décret impérial du 25 juin
1860, on a compris la reconstruction de la jetée de bois ou plutôt la
construction d'un quai en maçonnerie sur l'emplacement de cet ancien
ouvrage.
Le
projet définitif de ce quai, ajoute ce journal, approuvé depuis
quelque temps déjà, n'avait pu être mis à exécution faute de
crédits. Le ministre des travaux publics, sur la demande de notre
chambre de commerce, vient d'ordonner de mettre les travaux en
adjudication et d'ouvrir, sur le budget de l'exercice 1865, un crédit
de cent mille francs.
Nous
espérons donc qu'avant peu l'ancien ouvrage, qui dépare l'aspect de
notre avant-port et qui ne sert qu'à l'amarrage des navires,
disparaîtra pour faire place à un quai large et commode, auquel
pourront aborder les services de bateaux à vapeur qui prennent une si
grande extension depuis quelque temps dans notre port. (l’Ordre et la
Liberté)
Mai
1865 - Les
travaux. -
Honfleur,
relié au chemin de fer de l'Ouest, devait prendre une importance
notable et devenir le passage forcé de toutes les marchandises et de
tous les voyageurs qui viennent du centre de la France et se dirigent
sur
l'Angleterre,
aussi, dès l'année dernière, le 10 février, une compagnie anglaise
fondait-elle un service régulier de Honfleur à Londres, par
Littlehampton, au moyen de deux départs réguliers par semaine : de
Honfleur à Littlehampton, par bateau à vapeur, et de Littlehampton à
Londres, par chemin de fer.
Ce
service a toujours eu lieu, et, quoique ses débuts n'aient pas été
aussi brillants qu'on eût dû s'y attendre, les départs se sont
toujours régulièrement effectués deux fois par semaine, et tous les
sacrifices ont été faits pour mener à bien cette entreprise qui
aujourd'hui est assurée du succès.
Un
vaste hangar-tente a été construit sur le quai de déchargement du
bateau à vapeur, et incessamment, d'ici à quelques jours, de nouveaux
steamers confortablement installés pour le transport des voyageurs et
des marchandises, seront affectés à cette ligne, en remplacement du
« Collier », dont l'insuffisance a été reconnue.
Nous ne doutons donc pas que la London, Brighton and SouthCoast railway
Company ne recueille enfin le prix des sacrifices qu'elle s'est
imposés.
Cette
compagnie vient de changer les jours de départ de Honfleur ; ils auront
lieu, jusqu'à nouvel ordre, les dimanche et mercredi de chaque semaine.
(Journal de Honfleur.)
Juin
1865 -
Le temps. -
Jeudi
dernier, 8 juin, fête de saint Médard le temps a été magnifique, la
chaleur a été tempérée par une brise assez fraîche de N.-E. Le
baromètre est au beau fixe, ce qui fait espérer que nous allons avoir
une longue série de beaux jours à moins que saint Gervais ou saint
Protais ne viennent tout déranger. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1865 -
Nos manufactures. - Les
journaux de Honfleur signalent l'arrivée d'une assez grande quantité
de coton apportée par les bateaux à vapeur de la Compagnie anglaise London,
Brighton et South-Coast Railway qui font le service de
Londres et Honfleur par Littlehampton. Il faut se féliciter de cette
nouvelle qui est l'indice de la reprise prochaine du travail dans nos
manufactures.
Nous
devons cependant nous faire l'écho d'un bruit assez fâcheux mis en
circulation depuis quelques jours dans la contrée, c'est que les
filateurs, que la fin de la guerre d'Amérique
encourage à reprendre les travaux, ne trouvent plus autour d'eux les
ouvriers qui leur sont nécessaires.
Dans
un trop grand nombre de filatures, les ouvriers, il faut bien le
reconnaître, ont été brusquement privés de travail, alors qu'au
début de la guerre il existait encore dans les magasins des
approvisionnements considérables, aujourd'hui, que le danger semble
conjuré, on voudrait écouler ces approvisionnements, mais les bras
manquent, les ouvriers, renvoyés des ateliers, sont allés dans toutes
les directions demander à d'autres industries le travail qu'on leur
refusait, et il est à craindre que beaucoup d'entre eux ne soient plus
disposés à quitter leur position actuelle.
Cet
état de choses serait regrettable sans doute, au point de vue de
l'industrie cotonnière qui faisait la richesse d'un grand nombre de nos
cités, telles que Condé, Falaise, etc.., mais MM. les filateurs qui,
les premiers, auront à en souffrir, n'y ont-ils pas un peu contribué,
et n'auraient-ils rien à se reprocher dans la situation qui leur est
faite ? (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1865 -
Un malheureux accident.
- Une
des traversées du steamer la « Manche », du Havre à
Honfleur, a été troublée, dimanche 4, par un bien fâcheux accident.
Un passager, homme d'un certain âge, était assis près d'une des
ouvertures par lesquelles l'intérieur de la machine prend jour sur le
pont. Il avait la main gauche appuyée sur le rebord de l'hiloire.
Quelqu'un s'étant malheureusement approché sur la claire-voie qu'une
chaîne fixée à un piton maintenait ouverte, la claire-voie est
tombée de tout son poids sur la main du voyageur, qui a eu un doigt
coupé net et un autre écrasé.
La
partie du doigt ainsi emportée est tombée dans la machine. C'est la
première fois que ce voyageur faisait une traversée de Honfleur, dont
il aura malheureusement trop lieu de se souvenir toute sa vie. (Écho
honfleurais)
Juin
1865
-
Accident de la route.
-
Dimanche de
la semaine dernière, vers 5 heures, un accident, mettait en émoi tous
les habitants du quai Sainte-Catherine, à Honfleur.
Un
jeune homme nommé Tihy Désir, domestique chez M. Leroy, qui tient
l'hôtel du Soldat Laboureur, conduisait une voiture et en voulant se
garer de la diligence qui partait en ce moment de Honfleur pour
Pont-Audemer, il appuya un peu trop sur la droite, la voiture ayant
alors rencontré un pieu d'amarrage, tourna vivement sur elle-même et
comme le cheval était lancé, cheval, voiture et conducteur tombèrent
ensemble dans le bassin.
Tous
les témoins de ce triste accident s'empressèrent d'accourir au bord du
quai, et lorsqu'au bout d'un instant le jeune homme submergé reparut
sur l'eau, M. Lanier, consignataire à Honfleur de la Compagnie de
Touage de la Seine, se jeta tout habillé dans le bassin pour se porter
à son secours, et il fut assez heureux pour réussir dans sa noble
entreprise.
Le
jeune Tihy fut aussitôt transporté chez M. Legay, employé de
l'Octroi, et, grâce aux soins intelligents dont il fut l'objet dans
cette maison, il ne tarda pas à reprendre ses sens.
La
conduite de M. Lanier n'a pas besoin de commentaires, du reste, il est
chevalier de la Légion d’Honneur et a déjà fait ses preuves.
Après
avoir sauvé l'homme, on s'occupa de l'animal, le nommé Leconte, marin,
s'étant mis à l'eau, contribua puissamment au sauvetage du cheval, qui
reprit possession du plancher des vaches, à la pigoulière. Enfin, la
voiture elle-même fut immédiatement retirée de l'eau.
(Journal de Honfleur.)
Juillet
1865 -
Les températures -
La
température, qui, par suite des dernières pluies, était descendue de
22 à 26 degrés, est remontée hier, à Paris, à 30 degrés. (l’Ordre
et la Liberté)
Août
1865 -
L’église Ste-Catherine.
- Dans
ses recherches sur l'histoire des monuments religieux de Honfleur, M.
Ch. Lefrançois, libraire-éditeur en cette ville, croit avoir
découvert l'origine de l'église Sainte-Catherine.
D'après
le document recueilli et dont l'authenticité ne paraît pas douteuse,
ce vieil édifice était en construction le 7 septembre 1242. Il serait
donc âgé de 623 ans.
Le
vieux manuscrit dans lequel est relaté le fait que nous enregistrons,
parle de certains chemins aboutissant près des murailles de la ville de
Honnefleu, vers l'occident, et dont l'aspect, à cette époque,
pouvait faire supposer qu'ils avaient vu la marche triomphale des
armées romaines allant conquérir la Grande-Bretagne.
L'opinion
professée au XIIIe siècle serait donc d'accord avec le dernier
historien de la ville de Honfleur. (Journal de Honfleur)
Octobre
1865
-
La tempête.
-
Jeudi dernier, dit le Journal de Honfleur de dimanche, une
violente tempête s'est déchaînée sur notre contrée. Le vent et la
pluie semblaient vouloir rivaliser de furie : de temps à autre, de
sourds roulements de tonnerre se faisaient entendre et de brillants
éclairs sillonnaient en tous sens les énormes nimbus qui couvraient
tout le ciel.
La
mer, soulevée par l'ouragan, était tellement affreuse, que l' « Eclair »
n'a pu effectuer son retour du Havre à Honfleur. Il
est malheureusement fort à craindre que l'on ait à déplorer de
nombreux accidents de mer occasionnés par ce mauvais temps, cependant,
nous n'avons jusqu'à présent reçu aucune fâcheuse nouvelle.
(l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1865 -
Un sauvetage. -
Un nommé
Guerrier, né à Honfleur, demeurant à Quillebeuf, a été rencontré
en mer, dans une chaloupe à la dérive et sans aviron, mardi matin,
entre le Ratier et Amfard, par la barque de pêche de Honfleur, « Alphonse »,
patron Édouard Brixard.
Guerrier
était à la dérive depuis la veille au soir et sortait de la pointe de
Tancarville. Il a été recueilli par le patron de la barque, et la
chaloupe mise à la remorque jusqu'à Honfleur.
Cet
homme était à tendre une ligne de pêche quand son aviron a cassé et
le courant l'a entraîné. (
L'Écho Honfleurais )
Décembre
1865 -
A l’honneur. -
Sur la liste
des récompenses accordées par le ministre de l'intérieur pour des
actes de dévouement, nous trouvons les noms de deux citoyens
appartenant à notre département, qui ont obtenu chacun une médaille
en argent (2e
classe), ce sont :
-
M. Godefroy fils (Désiré), à Mouen, pour s'être rendu maître,
le 5 mai dernier, à Mouen, d'un cheval emporté, attelé à une voiture
dans laquelle était un enfant.
-
M. Lannier (Jules), négociant à Honfleur, pour avoir sauvé une
paysanne tombée avec sa voiture, dans le vieux bassin de ladite ville,
20 mai dernier. (L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1865 - Les oies normandes.
- Jeudi
dernier, on a vendu sur les marchés de Londres vingt mille oies importées
de Normandie, et qui dépassent de beaucoup la qualité des oies
anglaises.
Ce
qui a empêché d'en vendre davantage, c'est un singulier préjugé qui,
en Angleterre, déprécie les volailles, l'habitude
qu'ont
les marchands français de laisser la queue des volailles après les
avoir tuées. Quoiqu'il en soit, les volailles françaises ont été très
goûtées, et chaque oie pesait de 10 à 13 livres. (L’Ordre et la
Liberté )
Décembre
1865 -
Le chemin de fer. - Le
1er janvier prochain, il y aura en France près de 14 000 kilomètres de
chemins de fer d'exploités. (L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1865 -
un interdit. - Un
ordre a été transmis aux diverses gares de chemins de fer d'avoir à
refuser le transport des saumons et des truites, dont la pêche et le
colportage sont interdits en ce temps du frai par les nouvelles
dispositions légales sur la pêche. (L’Ordre et la Liberté ) |