1er Mars 2024  

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS   Page 6

HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Janvier 1866   -   Le feu.   -   Le 12 de ce mois, à Honfleur, rue Bavole, une fille Langevin, âgée de 19 ans, s'absenta vers huit heures du matin, laissant dans le domicile de ses parents trois enfants, l'un âgé de 8 ans, l'autre de 7 ans et le troisième de 4 ans. Ce dernier s'étant approché du poêle, le feu prit à ses vêtements, effrayé de se voir entouré par les flammes, l'enfant  ouvrit la porte et se sauva dans l'escalier.

Une voisine, la femme Mustel, se précipita sur lui et parvint à éteindre les flammes qui déjà avaient fait d'affreux ravages. La poitrine et le cou du pauvre enfant ne présentaient qu'une plaie, et vers deux heures du matin, il expirait dans les souffrances les plus atroces.

 

1866  -  Port Maritime.  -   Le port d'Honfleur est en assez bon état. Sans compter les paquebots à vapeur du Havre et les bateaux de pêche, le mouvement de la navigation y a augmenté de 61,789 tonneaux pendant l'année 1865, et s'est élevé à 389,000 tx.

Vers le mois de mai prochain, le quai d'avant-port, qui doit remplacer la jetée de bois, pourrait être livré au commerce, si aux 187 000 fr. déjà alloués, l'État pouvait ajouter 15 000  fr. en 1866 et 100 000 fr. en 1867.

Il resterait à construire une maison éclusière et à opérer une nouvelle distribution des chantiers et magasins nécessaires au service.

Mais surtout il importerait de terminer le prolongement vers Honfleur des endiguements de la Seine destinés à assurer à la passe une profondeur régulière, en même temps que l'on chercherait le moyen de dériver une partie des eaux de la rivière de Risle pour combattre les envasements du port. 

Mouvement général des ports. Pendant 9 ans, c'est-à-dire de 1855 à 1863, le tonnage des navires fréquentant les ports de commerce de Honfleur, Caen, Trouville, Courseulles, Isigny, Port-en-Bessin et Dives, a été, en moyenne, de 529,087 tonneaux. En 1864, il s'est élevé à 646,070 t., et en 1865, à 735,2011. Le tableau présenté indique le degré d'importance relative de chacun de ces ports.

Les crédits affectés aux travaux neufs et aux grosses réparations ont été, en 1866, de 896,124 fr., tandis que, l'année précédente, ils n'avaient pas dépassé 755,064 fr. Et cependant, malgré l'importance de ces crédits, les travaux de Honfleur, Trouville et Courseulles auraient été interrompus si l'entrepreneur, M. Mauger, n'avait pas généreusement fait des avances considérables, dont il est juste de le remercier.

 

Février 1866   -   Le feu.   -   Vendredi soir, un peu avant onze heures, le feu s'est déclaré à l'abattoir de M. Pottier, boucher, situé rue Jean-Denis, prés la demi-lune du cours d'Orléans à Honfleur.

En quelques instants tout le corps de bâtiment a été enveloppé par le feu. Les flammes se sont bien vite portées vers les autres bâtiments contigus dépendant de la tannerie de M. Brixard, et l'un d'eux, a  été embrasé en quelques minutes. Le feu s'est aussi propagé vers l'ouest et a atteint le corps de la maison occupé par M. Marguerie fils et M. Leudet.

M. Leudet, est le premier qui se soit aperçu que le feu était à l'abattoir de M. Pottier.

M. Leudet réveilla sa femme et tous les deux se sauvèrent en emportant dans leurs bras leurs deux enfants ; après avoir mis sa famille dans un lieu sur, M. Leudet avertit aussitôt la famille Marguerie que le feu envahissait la maison, et celle -ci à son tour réveilla ses ouvriers qui étaient dans un appartement voisin. Toute cette famille et ces ouvriers n'eurent que le temps de se sauver sans presque rien emporter.

Pendant ce temps, les secours s'étaient organisés, la compagnie de pompiers était  arrivée avec tout son matériel, et travaillait déjà à faire la part du feu en préservant les maisons longeant la rue Jean-Denis, vers l'ouest.

Vers une heure et demie du matin, on était maître du feu.  On estime la perte à une valeur approximative de 15 000 francs.  

 

Mars 1866   -   Un arrêté du maire.   -   Le maire de Honfleur vient de prendre l'arrêté suivant, au sujet d'un usage local, qui présentait, paraît-il, d'assez graves inconvénients :

Considérant que les chants, dits des « Oeufs de Pâques », que certaines personnes ont l'habitude de proférer dans la soirée et pendant la nuit qui précèdent le jour de Pâques, donnent lieu le plus souvent à des scènes de tapage et d'injures qu'il importe de prévenir, que cette coutume n'est propre qu'à troubler la tranquillité publique.

Les chants dits des « Oeufs de Pâques » sont prohibés d'une manière absolue. Les contraventions seront constatées par des procès-verbaux et poursuivies devant les tribunaux compétents.

 

Avril 1866   -   Un lancement.   -   Dimanche dernier, a été lancé, des chantiers de M. Lefoulon à Honfleur, le trois-mâts « Payta », pour le compte de la maison Peuvé-Petit-Didier et compagnie du Havre. L'opération a parfaitement réussi. Ce navire est immédiatement parti pour le Havre, où il a pris place dans le Grand-bassin. Il est commandé par le capitaine Leroux.  

 

Mai 1866   -   Un lancement.   -   C'est aujourd'hui samedi, 5 mai, que doit avoir lieu à Honfleur le lancement du trois-mâts construit pour la ligne de Vera de -Cruz.

Ce beau navire et pour le compte de la maison Peulvé, Petit Didier et compagnie du Havre.

 

Juillet 1866   -   Un naufrage.   -   Lundi soir, vers six heures, dans l'Ouest des phares de la Hève, un abordage a eu lieu entre deux barques de pêche, l'une, la « Diligente », patron Eugène Mariolle, de Honfleur, l'autre, la barque n° 22, de Trouville.

à la suite de cet abordage, la barque n° 22 a coulé, l'équipage a été sauvé. La « Diligente » a eu son beaupré craqué et son étrave a variée.

 

Juillet 1866   -   Un accident.   -   Samedi dernier, 28 juillet, le mousse du vapeur « Notre-Dame-des-Flots », capitaine Pottier, nommé Pierre martel, âgé de 13 ans et demi, en voulant débarquer d'une plate pour embarquer sur un chaland placé dans le bassin du centre, à Honfleur, est tombé entre deux bords.

Le nommé Eujot, matelot à bord du bateau « Notre-Dame-des-Victoires », ayant eu connaissance du fait, s'est jeté à l'eau tout habillé et a retiré sain et sauf le mousse, dont on  n'apercevait plus que les cheveux.  

 

Septembre 1866   -   Un naufrage.   -   Jeudi, un accident a failli arriver à une personne qui était allée se promener dans une embarcation dite Youyou, vers les passages de Berville, près de Honfleur.

La frêle esquif a chaviré, heureusement le capitaine du « Furet », à la descente de Rouen, ayant aperçu l'étrave à laquelle se cramponnait le naufragé, s'est empressé de faire route dessus,  et a été assez heureux pour arriver à temps et pouvoir recueillir le navigateur imprudent, et ramener également l'embarcation qu'il a prise à la remorque jusqu'à Honfleur.  

 

Décembre 1866   -   La pêche.   -   Une petite baleine ou souffleur, a été apportée à Honfleur, dans la nuit de samedi à dimanche, par une des barques de pêche de ce port, qui l'avait prise en mer.  

 

Février 1867   -   Un accident.   -   La traversée de retour du bateau de Honfleur au Havre, a été attristée lundi dernier par un accident assez grave. Aussitôt après le départ de Honfleur, trois voyageurs, amoureux de la mer, sans doute, s'étaient placés à l'extrême avant du navire. Le matelot de vigie leur dit, à diverses reprises, qu'ils l'avaient choisi là une place dangereuse. Par le travers des neiges, comme la mer, devenait plus grosse et imprimait au bateau un tangage plus prononcé, le matelot fait une dernière observation qui n'eut pas plus de succès que les  autres. Mais à peine avait-il cessé de parler qu'un coup de mer, embarquant à bord, a renversé les passagers.   

Deux d'entre eux se sont relevés trempés jusqu'aux os, mais sans blessures, le troisième est resté étendu sur le pont, il avait eu le bras gauche et la jambe gauche brisés par le choc.  

 

Mars 1867   -   Les naufrages.    -   Il résulte des publications de l'administration du Bureau Véritas de Paris, que le nombre des navires perdus totalement, pendant le mois de février  dernier, s'est élevé à 224 ; de ce nombre, on compte 102 navires anglais, 43 américains, 21 français, 11 italiens, 9 danois, 7 prussiens, 5 hollandais, et 26 de différents pavillons.  

 

Septembre 1867   -   Un orage.   -    Le 2 septembre, le tonnerre s'est aussi mis en chasse. Entre six et sept heures du matin, il a fait beaucoup de tapage sur Honfleur et les environs, et deux coups entre autres ont été formidables. Un de ces coups s'est dirigé sur le banc de sable de Saint-Sauveur, vis-à-vis le Poudreux, et en tombant il a tué, nous a-t-on dit, cent vingt-neuf oiseaux de mer de toutes sortes, margas, mauves, plouviers, hirondelles de mer et autres. Tous ces volatiles ont été ramassés par un pêcheur qui les a  trouvés en allant visiter ses filets.

Voilà un coup qui dépasse joliment les fusils à aiguille.  

 

Septembre 1867   -   Des médaillés.   -   Une médaille en argent, de 2ème classe, vient d'être décernée par M. le ministre de la marine au sieur Delacour, matelot, inscrit à Honfleur, pour le sauvetage de deux hommes, au Havre, les 24 et 27 janvier 1867.

Un témoignage officiel de satisfaction vient d'être également décerné au sieur Le Terrier, matelot, qui, à Honfleur, le 18 janvier 1849, et au Havre, le 24 mars 1867, a opéré le sauvetage de  deux personnes.

 

Novembre 1867   -   La migration.   -   Des milliers de canards sauvages se sont abattus, dimanche matin, en face de l'avant-port de Honfleur. Ils sont restés voltigeant ça et là dans la direction du courant de la Seine, tout le temps de la basse mer.

Aussitôt que s'est produit le mouvement du flot, ces volatiles ont repris leur essor vers le midi.

Au dire de vieux marin du pays, jamais volière aussi nombreuse ne s'était aperçue, à cette saison, dans nos parages. On ne peut donc expliquer la présence de ce gibier à l'embouchure de la Seine autrement que par le refroidissement prématuré dans la température dans le nord de la Manche.

 

Novembre 1867   -   Un naufrage.   -   Le vapeur de l'hospice « Notre-Dame-de-Grâce », capitaine Alfred Dubourg, partant de Honfleur pour le Havre, lundi, a rencontré, vers une heure de l'après-midi, le sloop anglais « Essay », venant à Honfleur, qui avait son pavillon en signe de détresse.

Ce sloop avait talonné sur le banc de Vazouy, il était démonté de son gouvernail et faisait beaucoup d'eau. Déjà le capitaine et les matelots avaient mis leurs effets et les papiers dans la chaloupe.

Le capitaine Dubourg a pris l'  « Essay » à la remorque et l'a conduit à Honfleur, où il a été immédiatement mis sur le gril de carénage. Sans ce secours apporté par le capitaine Dubourg, ce sloop eût été probablement perdu.

Mardi matin, une barque de pêche et un sloop sont restés échoués sur ce même banc de Vazouy.  

 

Novembre 1867   -   Une bien mauvaise nouvelle.   -   Une bien malheureuse nouvelle de mer vient de plonger dans la consternation la plus profonde les familles Pigault et Lainé de Honfleur.

M. Pigault Stanislas Adolphe, (dont le mariage avait eu lieu le 4 novembre dernier, et qui avait dû, le jour même, quitter sa femme pour s'embarquer) exécutait à bord de la goélette  « Evangéline » de Honfleur, une manœuvre que le mauvais état de la mer rendait assez difficile. Il passait de la vergue de misaine dans les haubans, quand il fut surpris par un fort coup de tangage qu'éprouva le navire, l'infortuné jeune homme ayant lâché prise ne put se raccrocher à aucun cordage et vint tomber sur le pont, où il se brisa le crâne. La mort a été presque instantanée.

Le navire n'ayant pu aborder dans aucun port, au bout de trois jours, le cadavre a été enseveli dans la mer.  

 

Novembre 1867   -   Le trafic du port.   -   Durant l'année 1867, 13 navires présentant ensemble un tonnage de 2143 tonneaux, ont été construits dans le port de Honfleur.

L'année dernière on avait construit 28 navires jaugeant ensemble 4179 tonneaux.  

 

Février 1868   -   Un coup de mer.   -   Mercredi, vers quatre heures du soir, à dix mille environ au sud-est de la Hève, une barque de pêche de Honfleur, « Notre-Dame-des-Victoires », patron Ferdinand Baudry, essuyait un coup de vent terrible. Les vagues embarquaient successivement à bord et couvraient la barque. Le danger était imminent. Tout à coup, un violent coup de mer vient frapper à bâbord et brise le bordage, le mât parait céder au pied. L'équipage se croit perdu. Dans cette affreuse situation, il fait un vœu à Notre-Dame-de-Grâce, la vierge des marins, et deux heures plus tard, la barque ballottée par les vagues encore en furie, rentrait avec tout son monde, dans le port de Honfleur.

Quelques instants après, six hommes gravissaient, pieds nus, la montagne vénérée, c'étaient les marins composant l'équipage de la barque honfleuraise ! Ils allaient remercier Notre-Dame-de-Grâce, à laquelle ils attribuent leur retour sans perte d'hommes.

La barque a eu son chalut enlevé, et avec des avaries du navire, on évalue la perte à près de 1000 francs.  

 

Mars 1868   -   Les naufrages.   -   Le Bureau Veritas a publié la liste des navires qui ont fait naufrage du 1er au 31 janvier 1868.  -   Le Bureau Veritas a publié la liste des navires qui ont fait naufrage du 1er au 31 janvier 1868.  -   Le Bureau Veritas a publié la liste des navires qui ont fait naufrage du 1er au 31 janvier 1868.  -   Le Bureau Veritas a publié la liste des navires qui ont fait naufrage du 1er au 31 janvier 1868.  -   Le Bureau Veritas a publié la liste des navires qui ont fait naufrage du 1er au 31 janvier 1868.

Cette liste énumère 246 bâtiments que l'on sait perdus totalement et 18 autres que, par suite d'absence de nouvelles, on suppose naufragés.

Parmi ces 264 navires perdus ou supposés perdus, il y a 141 navires anglais, 35 français, 24 américains, 12 prussiens, 8 hollandais, 7 norvégiens, 5 danois, 4 italiens, 3 autrichiens, 2 espagnols, 2 mecklembourgeois, 2 suédois, 1 grec, 1 lubeckois, 1 mexicain, 1 oldembourgeois, 1 péruvien, 1 portugais et 12 navires de nationalité inconnue.

244 de ces bâtiments sont à voiles et 10 à vapeur. Parmi les navires dont la perte est certaine, nous avons à citer particulièrement : le brick anglais « Elizabeth », capitaine Clarke, perdu près de Trouville, en allant de Newcastle à Marseille.

Le brick-goëlette anglais de 96 tonneaux « Elizabeth-Ann », échoué près de Trouville en faisant le cabotage.

Le brick-goëlette anglais de 193 tonneaux « Onward », capitaine Williams, échoué près de Llanelly, en allant de Llanelly à Honfleur.  

 

Avril 1868   -   Un naufrage.   -   Lundi, à la marée du matin, le beau steamer hambourgeois « Urania », chargé de blé pour Honfleur, avait pris au large son pilote et mis à sa remorque la pirogue de ce dernier.

Arrivé pour donner dans le port, cette frêle embarcation reçut un choc du vapeur qui la fit ouvrir, elle coulait bas. Aux cris des quatre matelots, le capitaine du steamer fit porter secours à ces hommes, dont la vie courait un danger imminent.

L'arrêt d'une machine à hélice fait forcément changer, malgré le gouvernail, la direction du navire, et dans cette manœuvre le steamer s'est échoué à l'entrée du port au moment du renversement de la marée, il n'a pu entrer qu'à la marée suivante.  

 

Avril 1868   -   Un abordage.   -   Le navire goélette le « Sablais », des Sables-d'Olonne, capitaine Langlois, venant de Gênes avec un chargement de marbre à l'adresse de M. L. Lamare, est  entré cette semaine à Honfleur, après 64 jour de mer.

Ce navire est arrivé désemparé de son beaupré, n'ayant qu'un bout-dehors de fortune pour tenir sa mâture par suite d'un abordage éprouvé dans la nuit du 26 mars, dans l'océan, nuit très obscure avec force vent, et deux ris dans le hunier. Le choc a eu lieu par tribord, le beaupré a été cassé au ras de l'étrave et le taillemer brisé et arraché.

Cet abordage a été causé par un autre navire à voile reconnu pour une goélette.

 

Avril 1868   -   Un naufrage.   -  A la marée de nuit de lundi dernier une barque de pêche de Honfleur, « l'Auguste-Alice », faisait route pour ce port.

Arrivé à la hauteur du banc de Vasouy, le patron Ernest Mariolle, d'après ses observations, crut avoir assez d'eau pour franchir ce banc et continuer sa route. Malheureusement le bateau vint à toucher, et comme il ventait grand frais, toute manœuvre pour virer de bord devint impossible.

Drossée également par le courant, la barque en talonnant s'ouvrit, et le danger devenant imminent l'équipage s'empressa de mettre le canot à la mer en le poussant vigoureusement pour éviter qu'il ne fut broyé par la vague contre le flanc du navire, mais hélas, l'embarcation partit de suite en dérive.

L'équipage n'eut plus d'autre moyen de salut qu'en se réfugiant dans la mâture et attendre qu'une circonstance toute présidentielle vint le tirer d'une mort certaine.

Ce bonheur lui était réservé, une plate de Villerville, le « Saint-Joseph », patron Germain, pêchant dans les parages, ayant entendu appeler du secours, fit voile vers le navire naufragé, et  put, non sans peine, recueillir sains et saufs les sept hommes du bord.

Mardi matin, des embarcations sont allées à la recherche de la barque qu'elles ont retrouvée, et ont pu sauver une partie du gréement, les apparaux de pêches et divers autres objets. La coque est ensablée et considérée comme entièrement perdue.

Les sept naufragés sont montés, pieds nus, à la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, pour remercier la patronne dont ils avaient imploré le secours au moment du péril.  

 

Mai 1868   -   Une famille nombreuse.   -   Avec des exemples de fécondité comme celui qui suit, la population de la France serait bientôt triplée.

La femme Michaux, poissonnière à Honfleur, âgée d'une quarantaine d'années, vient d'accoucher pour la 19e fois. Des couches aussi nombreuses n'ont nullement épuisé les forces, ni affaibli le courage de cette femme, car elle déclarait hier, que son plus grand désir serait de « mettre encore cinq enfants au monde, afin de compléter les deux douzaines ». Ainsi soit-il.  

 

Juillet 1868   -   L'orage.    -   Nous recevrons de tous les points du département, des lettres relatant les dégâts occasionnés par les orages de samedi et dimanche.

À Honfleur, la foudre est tombée dans une propriété plantée, située rue Bourdet.

A Conteville, la grêle a tombé avec tant de violence, qu'un nombre considérable de carreaux du presbytère ont été brisés.

A Villerville, le tonnerre est tombé sur une maison que les locataires devaient occuper le lendemain. La majeure partie des fenêtres ont été brisées, et les boiseries intérieures arrachées. On évalue la perte à 400 francs environ.

Dans une maison de la même commune, plusieurs sacs de chaux vive se sont subitement enflammés, et auraient déterminé un grave incendie, si les habitants de ce quartier n'avaient  apporté de prompts secours.  

 

Juillet 1868   -   Un naufrage.   -   Nous apprenons que la goélette « Marie-Pauline », de Honfleur, capitaine Halley, a été coulé vendredi dernier, vers 6 heures et demie du matin, par le vapeur anglais « Bradford ». Le choc a été si violent, que la goélette a sombré immédiatement. Toutefois, nous sommes heureux de constater que le capitaine et son équipage, ainsi qu'une dame passagère, ont été sauvés et recueillis par le vapeur cause du sinistre, qui les a débarqués à Hull (Angleterre).

Ils n'ont pu rien sauver de ce qu'ils possédaient à bord.

La « Marie-Pauline » était partie du Havre, il y a quelques jours, à destination de la Norvège. C'était une charmante goélette construite à Honfleur en 1866.  

 

Août 1868   -   Un pari.   -   Quelques personnes ont pu voir, mercredi le commencement d'exécution d'un pari engagé à Honfleur.

Un monsieur est descendu du train venant de cette dernière ville, a enjambé un vélocipède qu'il avait apporté avec lui, et est reparti à toute vitesse pour son lieu de départ, qu'il s'était engagé à atteindre en deux heures et demie.

Nous ne savons s'il a gagné son pari, ceux qui l'ont vu quitter la gare croient à la réussite de l'entreprise, 36 kilomètres en deux heures et demie, c'est raide, même en vélocipède !

 

Août 1868   -   Un accident.   -   Samedi matin, vers 9 heures, par suite du mauvais état de la mer, un bien triste événement est venu jeter la consternation parmi la population honfleuraise.

De tous les bateaux de pêche qui se trouvaient sur le banc dit le « Ratier », situé à 8  kilomètres de notre port, l'un d'eux, la « Marie », patron His, de Honfleur, qui était échoué sur ce banc, a été surpris par la mer montante et s'est trouvé enlevé par l'impétuosité des vagues.

Les quatre pêcheurs de moules qui montaient cette embarcation sont alors restés sur le banc et ont été envahis par le flot, la mort pour eux était inévitable.

Le nommé Germain Jules, qui se trouvait à bord de « l'Espérance », patron Goulley, s'est jeté courageusement à la mer pour les secourir, ayant réussi à saisir deux des victimes, il a fait tous ses efforts pour les ramener vers son embarcation, mais la force des vagues et du courant ont rendu ses efforts impuissants, car ces trois malheureux ont disparu dans les flots.

Le nommé Desseaux Louis, fils, patron du bateau « Notre-Dame-de-la-Garde », aussi témoin de l'événement, et dont le courage et le sang-froid n'a pas faibli un seul instant, a, par une manœuvre bien conçue, été assez heureux pour sauver les deux autres.

Redoublant d'énergie, il a manœuvré de nouveau sur les trois premiers, qui appelaient du secours, mais, hélas ! quelques secondes ont suffi pour sa non réussite. La mer possédait ses  victimes !

Voici les noms des noyés : Jules Germain, 26 ans ; Constant Petit, 54 ans, et sa femme, demeurant tous les trois à Honfleur.

Ont été sauvés : Ferdinand His, 33 ans ; Pierre Victor, 70 ans.

Sur ces trois malheureux, deux cadavres ont été retrouvés le 24, ce sont d'abord : celui de la femme Petit, qui a été recueilli flottant dans les eaux de Berville et ramené au port par un bateau de pêcheurs, et celui de Germain, ce jeune marin, qui s'est si courageusement jeté à la mer pour sauver les deux naufragés, a été retrouvé à mer basse, échoué sur la grève de Saint-Siméon.

Mardi à six heures du soir, avait lieu, suivie d'un nombreux convoi de ses concitoyens, l'inhumation de ce courageux jeune homme.  

 

Octobre 1868   -   Un accident.   -   Un accident bien déplorable est arrivé samedi dernier dans l'un de nos chantiers de construction à Honfleur.

M. Lefoulon, constructeur, était occupé à sa scierie-mécanique pour le sciage d'un morceau de bois, au moment où cette opération allait être terminée, il saisit la pièce de bois trop près de la scie circulaire qui fonctionnait de toute sa vitesse et lui coupa la main presque à la hauteur du pouce. M. Duval, docteur en médecine, assisté de son collègue M. Bailleul, a fait l'amputation de la partie lésée, le pouce seul lui restera.  

 

Octobre 1868   -   Un accident.   -   Un malheur est venu attrister samedi, les nombreuses personnes présentes au marché d'honfleur. M. Reculard, qui habite une commune voisine, était  venu avec sa voiture. Il est tombé devant l'une des roues qui lui a écrasé la tête. Ce malheur a causé une impression d'autant plus pénible que M. Reculard était fort estimé dans le pays, où presque tout le monde le connaissait.  

 

Octobre 1868   -   Un naufrage.   -   Samedi dernier, le sloop  « Louise-Désirée », patron Gougie, expédié de Honfleur à destination de Caudebec avec un chargement de houille, a donné sur l'enrochement, au dessus de Berville, vers l'embouchure de la Risle et y a coulé sous voile. Les deux hommes qui le montaient sont parvenus à se sauver non pas sans peine, car la mer était très grosse. On s'occupe d'enlever ses agrés, car il y a peu d'espoir de le relever.

 

Octobre 1868   -   Un accident.   -   Dimanche, à la marée du soir, la barque de pêche « Alphonse », de Honfleur, patron Lelièvre, est rentrée dans ce port avec son bout-dehors et sa baume cassés, ses pavois de tribord enfoncés sur l'arrière des haubans, et son taillemer arraché. Ces avaries provenaient d'un abordage en mer avec le vapeur anglais  « Sheldrake » qui faisait route pour Honfleur, cet abordage avait eu lieu ce même jour vers neuf heures du matin.  

 

Janvier 1869   -   Un oubli.   -   Théophile Duval, docteur-médecin, 56 ans, à Honfleur, et Auguste Achille, 39 ans, rentier et logeur en garni, à Honfleur ; chacun 16 francs d'amende pour n'avoir pas dans les trois jours, fait la déclaration de naissance d'un enfant.  

 

Février 1869   -   Un sauvetage.   -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.  -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.  -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.  -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.  -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.  -   Mardi dernier, une embarcation allant à la dérive et paraissant avoir du monde à bord, était signalée à trois milles au nord du port.

Le vent était très fort, la mer était grosse. Le capitaine du port, M. C. Dubourg, était à peine informé de cette apparition, qu'aussitôt il donnait l'ordre d'armer immédiatement le canot de sauvetage, s'embarquait à bord, prenait avec lui deux pilotes et trois lamaneurs, et faisait voile vers le point indiqué.

Bien que la mer fut ce jour-là des plus houleuses, le canot de sauvetage n'en sortit pas moins fort bien du port et se comporta d'une façon très satisfaisante. En sorte qu'avec deux ris dans  la voile, il put traverser nord et arriver à l'endroit où le navire avait été aperçu. Mais au lieu de rencontrer l'embarcation qui avait été signalée, M. Dubourg ne constata que la présence de la bouée de Ratelets dont la chaîne avait été brisée et qui s'en allait à la dérive.  

 

Mars 1869   -  Un ouragan.   -  L'ouragan du 2 mars a occasionné des dégâts assez importants sur divers points de notre département.

A Luc, le clocheton de la chapelle du Nouveau-Luc a été renversé dans la matinée par une violente rafale. En tombant, l'une des pierres de ce clocheton après avoir défoncé la toiture, le  plafond et brisé la balustrade, a pénétré dans la chapelle, où elle a creusé dans le pavé un trou d'une profondeur de 20 centimètres environ. Il n'y avait personne dans la chapelle en ce moment. Les autres pierres sont tombées ça et là sur le mur d'enceinte du monument et en ont démoli une vingtaine de mètres. La couverture en ardoises et les enduits en plâtre ont éprouvé des détériorations importantes. L'orgue a également souffert. On évalue la perte totale a près de 3000 francs.

A Lion, la mer, poussée par le vent, à défoncé le mur de soutènement situé en face du Casino. Dans la direction de Luc, elle a submergé une certaine quantité de terrains, et  amené des  éboulements de la dune.

A Langrune,  la mer a également envahi le jardin de M. de Franquenet sur une longueur de plus de 20 mètres.

Aux environs de Bayeux et de Pont-l'Evêque, bon nombre des pommiers ont été arrachés par le vent.

A Bayeux même, l'ouragan a renversé la partie supérieure de pinacle sur le côté méridional du portail de la cathédrale.

A Trouville, la mer était tellement grosse qu'elle a submergé les quais à l'heure de la marée, et que ses lames ont déferlé jusque par-dessus le pont qui traverse la Touques.

Près de Honfleur, la tempête a fait éprouver quelques dégâts aux propriétés longeant la mer, mais sans pertes considérable.

A Cabourg, la tempête s'est élevée avec une telle impétuosité, que la mer a remporté la digne des bains de Cabourg, passé par-dessus la route et envahi des maisons qui se trouvent à la descente de Caumont, au pied de la falaise, le long du chemin du Mauvais-Pas.

La mer a également fait sentir ses ravages à Houlgate, où elle a démoli la digue de Mlle Dupont de l'Eure.  

 

Mars 1869   -   Un accident de mer.   -   La barque de pêche « Diligente », de Honfleur, patron Eugène Mariolle, sortait le mardi 28 février dernier, de ce port, pour se rendre sur le lieu de pêche.

Le 28 février était antérieur de quelques jours à l'affreuse  tempête qui a soufflé avec force et causé tant de malheurs sur nos côtes.

Au moment où nous écrivons ces lignes, 20 jours se sont écoulés sans avoir de nouvelles de la « Diligente », cette absence, déjà trop prolongée, donne de sérieuses inquiétudes aux familles intéressées et à notre population, qui voit aussi, dans cette longue absence, un bien sinistre présage sur le sort de ces hommes, qui n'ont pas encore donné de leurs nouvelles, bien que des informations à leur égard aient été prises près des autorités maritimes de tous les ports de la Manche.

Cette barque est montée par six hommes, dont cinq sont mariés.  

 

Mars 1869   -   Les sinistres maritimes.   -   Le Bureau Véritas vient de publier un relevé des sinistres maritimes survenu pendant le courant de l'année 1867, qui se résume ainsi :

Navire à voiles perdus totalement. : 3 711

Navires à vapeur perdus totalement : 131

Navire à voiles supposés perdus corps et bien : 189

Idem à vapeur : 14

Pertes totales pendant l'année 1867 : 3 045.

En 1866, les pertes n'avaient été que de 2 937.  

 

Mars 1869   -   La cavalcade.    -   La cavalcade Honfleur a parcouru dimanche les rues de la ville sous un ciel gris et dans un air froid. Ces circonstances défavorables n'ont pas empêché l'affluence des curieux et le succès de la fête.

On y voyait cinq chars dont deux faits avec des navires, et un troisième représentant la jetée du Havre avec son phare.

La quête a été abondante, au tirage de la tombola, c'est un garçon boucher qui a gagné le bœuf !  

 

Avril 1869   -   La mer et les naufrages.   -   On mande de Honfleur que, pendant cette tempête, le sloops « Léonie-Marie », capitaine Pestel, venant de Caen, chargé de boucauts de couperose, de touries d'acide et de pavés à destination de Rouen, a coulé dans l'avant-port par suite de la rupture de ses amarres.

Le même jour, vers 4 heures de l'après-midi, le brick norvégien « Skiblader » est entré à Honfleur désemparé de son grand mât.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  La goélette « Esmêralda », capitaine Moisy, du port de Honfleur, partie de Rouen, le 26 juin avec un chargement divers pour Saint-Pétersbourg, a été abordée à deux kilomètres environ de Quillebeuf par le brick norvégien « Wilhelmmirn » se trouvait remorqué en cet endroit par le vapeur « Neptune ». Cet abordage a défoncé tout l'arrière de la goélette jusqu'à la chambre et a mis le gouvernail dans l'impossibilité de gouverner. Sur l‘avis des experts nommés, le capitaine Moisy est reparti de Quillebeuf, à la remorque du vapeur « Mercure »  et est entré au port le même jour.

 

Août 1869   -   Fait divers.   -  Le marché de Honfleur a été mis en gaîté, samedi, par une contestation survenue entre une marchande de poules et une de ses clientes. Celle-ci, après s'être aperçue qu'elle venait d'acheter pour une jeune poule, un coq de deux ans auquel on avait coupé les ergots, retourna vers l'étalage de la marchande et lui redemanda le prix d'achat de la marchandise. La marchande refuse net. Alors, bruit et cris. La police arrive et veut mettre le holà.

« Dis à l'agent que tu vas lui payer quelque chose, et tout va s'arranger », souffle une commère à la marchande.

Naïvement, la marchande  répète la phrase à l'agent, et celui-ci, au lieu d'accepter l'offre, constate trois contraventions au lieu d'une contravention pour escroquerie, contravention pour mutilation d'animaux, contravention pour insulte à la police. Et la galerie de rire, et les  quolibets de pleuvoir sur la marchande.

 

Août 1869   -   Pour les Beaux-Arts. les Beaux-Arts. les Beaux-Arts.   -  M. le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts vient d'accorder :

Au musée de Caen, un tableau ayant pour sujet  « l'Huître et les Plaideurs ».

Au musée de Lisieux, un tableau représentant  « Un jeune taureau de la vallée d'Auge ».

Au musée de Vire, un tableau représentant « la Marne à Tancrou ».

Au musée de Honfleur, un tableau ayant pour sujet « Vente de poissons sur la plage de Grandcamp ».

Pour l'Hôtel-de-Ville de Falaise, « le Portrait de Sa Majesté l'Impératrice ».

Pour l'Hôtel-de-Ville de Honfleur, « le Portrait de Sa Majesté l'Empereur ». 

 

Septembre 1869   -   Un trésor.   -   Il y a une quinzaine de jours, M. Amiot, peintre, a trouvé dans les greniers de la maison portant le numéro 38, rue de l'Homme-de-Bois, à Honfleur, appartenant à Mme veuve Normand, sa grand'mère, une cachette renfermant un tabernacle, dans lequel il a trouvé un calice avec sa patène, un ostensoir, un purificateur et un voile de ciboire.

M. Amiot pense que ces objets sont restés dans cet endroit depuis la Révolution de 93, et il résulte des renseignements qu'il nous a donnés, qu'ils avaient probablement appartenus à M. l'abbé Berthelot, l'un de ses grands parents, habitant, pendant la tourmente révolutionnaire, la ville de Honfleur, ou il disait la messe en cachette.

 

Octobre 1869   -   Fait divers.   -   Jeudi, vers 3 heures du matin, à Honfleur, la barque de pêche « Auguste-Marie », patron Pilon, rentrait au port à marée montante, quand arrivée près de l’avant-port, la barque vint toucher et brusquement prit terre.

Ce mouvement fit relever presque à pic l'avant du bateau. Deux pêcheurs du bord s'élancèrent sur le beaupré pour lui faire reprendre sa position horizontale, mais soit qu'une amarre fût mal fixé. soit toute autre cause, une forte oscillation du mât fit que ces deux hommes perdirent l'équilibre et tombèrent à la mer. L'un d'eux put saisir un cordage et remonter à bord, l'autre, jeune homme de 19 ans, le nommé Isabel, disparut sur le coup.

Les recherches faites par les hommes composant l'équipage furent malheureusement infructueuses et ce ne fut qu'à mer basse, vers 10 heures du matin, que le corps de l'infortuné Isabel fut trouvé sur le banc qui fait face au port.  

 

Octobre 1869   -   Fait divers.   -  Un formidable coup de tonnerre, qui suivait immédiatement un éclair très vif, s'est fait entendre mardi matin vers cinq heures. Un grain s'est déclaré aussitôt et les mugissements du vent se mêlaient au bruit des grêlons qui rebondissaient sur le sol.

La foudre est tombée dans le chantier général des ponts et chaussées, jetée Sud, à Honfleur, où elle a laissé quelques traces de son passage. Au moment où elle traversait l'espace en répandant une odeur sulfureuse bien caractérisée, deux jardiniers arrivaient sur le marché Louis-Philippe, leur cheval pris de peur est tombé sur les genoux et eux-mêmes se sont crus atteints par le météore.

 

Novembre 1869   -  Fait divers.   -   Dimanche, à Honfleur, à dix heures du matin, est décédée, à l'âge de cent ans et huit mois, Mme Herrier, dont l'accomplissement du siècle était  salué,  le 21 mars dernier, parla fanfare de la Société philharmonique. Mme Herrier a conservé ses facultés intellectuelles jusqu'à son dernier soupir.   -  Dimanche, à Honfleur, à dix heures du matin, est décédée, à l'âge de cent ans et huit mois, Mme Herrier, dont l'accomplissement du siècle était salué, le 21 mars dernier, parla fanfare de la Société philharmonique. Mme Herrier a conservé ses facultés intellectuelles jusqu'à son dernier soupir.  

 

Février 1870   -   Inauguration du théâtre   -   Jeudi dernier, la ville de Honfleur inaugurait son théâtre, nouvellement construit. La salle, où le luxe est banni pour faire place au confort, est jolie et bien comprise. De larges couloirs faisant le tour de l'édifice, conduisent à toutes les places et facilitent l'écoulement de la foule. La construction de ce théâtre revient, à 50,000 fr.  

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   La barque de pêche « Saint-Jacques », de Honfleur, n°58, patron Paul Prentout, entrée au port samedi matin, a recueilli en mer, vendredi matin, à environ huit lieues au large de Fécamp, 30 petites balles de tabacs en feuilles enveloppées dans des nattes portant la marque « Hâvana ». Quelques débris aperçus dans ces parages font supposer que le navire porteur de cette marchandise avait sombré par suite d'un abordage

   

Avril 1870   -   Une mise à l'eau.   -   On a lancé, samedi matin à Honfleur des chantiers de MM. Leviels frères, le trois-mâts « Gaston-Auger », construit pour le compte de la maison Auger, du Havre. Le lancement a parfaitement réussi, et le navire, qui jauge environ 500 tonneaux, est entré immédiatement dans le bassin de l'Est.

 

Avril 1870   -   Le brouillard.   -   Depuis quelques jours, il règne sur nos côtes un brouillard auquel les marins font présager la continuation du beau temps dont nous jouissons. Jeudi, ce brouillard était si intense au moment de la marée, qu'on a dû sonner la cloche du port, à Honfleur.  

 

Mai 1870   -   Un exploit.  -  La semaine dernière, un vélocemane intrépide de Honfleur, le nommé Hauguel, est parti de cette ville pour Paris, monté ou plutôt assis sur un vélocipède de son invention. Le trajet d'aller s'est effectué en trois jours et celui de retour en deux jours et demi.

Le premier jour, Hauguel a fait depuis 5 heures du matin jusqu'à 3 heures du soir, 65 kilomètres sans s'arrêter. Les deux autres jours, il a pu sans éprouver de fatigue, effectuer 76 kilomètres en 10 heures consécutives. D'après son dire, on pourrait faire le voyage de Honfleur à la capitale en 2 jours.

Le vélocipède Hauguel ressemble à ces petites voitures dites panier, il est monté sur trois roues. Un engrenage habilement disposé, ainsi que deux leviers, contribuent puissamment à  augmenter la vitesse du vélocipède, sans lassitude pour le vélocipédiste.

 

Mai 1870   -   Fait divers.  -  La restauration de l'église Sainte-Catherine de Honfleur vient d'être confiée à M. Millet, architecte distingué. Cette église, classée parmi les monuments historiques, est un des rares spécimens de notre architecture en bois.

 

Mai 1870   -   Fait divers.  -  L'Orphée, un des steamers de la nouvelle ligne de Honfleur à Londres, directement par la Tamise, a ouvert ce service qui sera fait par trois steamers au lieu de deux avaient été primitivement annoncés.  

 

Juillet 1870   -  Fait divers.   -   Samedi matin, à la marée la barque de pêche, patron Ernest Marlolle, rentrait au port d'Honfleur avec avaries de son mât brisé à la hauteur du capelage, ses voiles déchirées et perte de son chalut. Ces avaries et perte sont occasionnées par les grands vents de nord-nord-est qui se sont élevés dans l'après-midi de vendredi et qui n’ont cessé de souffler en tempête toute la nuit.  

 

Juillet 1870   -  Fait divers.   -   Un triste accident a eu lieu à bord de la goélette anglaise « William IV », en déchargement à Honfleur. Un matelot du bord était occupé dans la mâture, il perdit l'équilibre et tomba sur le pont d'une hauteur d'environ 10 mètres, et a été tué sur le coup. C'est le nommé Alfred Hill, âgé de 18 ans.

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.  

 

Août 1870   -  Fait divers.   -   Lundi, à la marée du soir, un petit bateau de pêche, patron Bellois, quittait le port d'Honfleur pour aller pêcher la crevette. Cette embarcation, montée par quatre hommes, fut surprise par un coup de vent qui la fit chavirer. Trois de ces hommes parvinrent à se sauver, mais le quatrième, le sieur Vauquelin, âgé de 54 ans, moins heureux que ses compagnons, s'est noyé. Son cadavre n'est pas encore retrouvé.

 

Décembre 1870   -  Fait divers.   -  Les Prussiens ne sont pas venus à Honfleur comme le bruit en a couru, seulement quelques cavaliers sont venus jusqu'à Piquefleur, à quelques kilomètres d'Honfleur. Après avoir déjeuné, ils ont repris là route de Pont-Audemer.

Le service du chemin de fer entre Honfleur et Lisieux, un moment interrompu, a été repris. Dans leur précipitation de quitter Honfleur plusieurs soldats ont laissé des armes et des effets d'équipement, ces objets ont été déposés par les habitants à la mairie d'Honfleur.  

HONFLEUR.   -   Les Quais   -   Une équipe de déchargement de la Maison DROUANT

54     HONFLEUR.   -   Eglise Ste-Catherine

Commentaires et informations  :  Facebook  E-mail