Janvier
1871 -
Fait divers.
- Un sloop
« Jeune-Emmanuel », chargé de 700 boites de foin et 47
stères de bois a brûler, s'est échoué samedi soir, vers 9 heures,
sur un banc, entre Honfleur et Orcher. Quelques instants après
l'échouement, on s'aperçut que le feu était à bord.
Après
de grandes difficultés, l'équipage parvint à se rendre maître de
ce commencement d'incendie. Une partie de la voilure, du gréement,
ainsi que certaine quantité de foin et de bois ont été la proie des
flammés. Le chargement et le sloop ne sont pas assurés.
Mars
1871 -
Les soldats allemands.
- Le
Journal du Havre assure qu'un certain nombre de soldats de l'armée
allemande, qui te trouvaient à Honfleur depuis quelques jours,
auraient reçu l'ordre de quitter cette ville.
La
cavalerie serait même partie hier matin, et le reste des corps qui
s'y trouvent davraient la quitter prochainement. (Ordre et la Liberté)
Mai
1871 - Fait
divers.
- Le 29 novembre
dernier, on constatait à Honfleur la disparition du nommé Auguste
Omdinion, né à Neuilly, canton d'Isigny (Calvados), employé comme
jardinier, à Moulineaux, commune d'Equemeuville, chez M. Houssaye,
cultivateur. Ce jeune homme qui avait reçu, comme garde mobile,
l'ordre de se rendre à Pont-l'Evêque, se dirigeait ce jour, vers 11
heures du soir à la gare du chemin de fer. Trompé probablement par
un mirage occasionné par l'abondance de neige qui couvrait le sol,
coïncidant avec la blancheur des navires de la Compagnie Barbey, du
Havre, à cette époque placés à quai du bassin de l'Est, il tomba a
l'eau et se noya. C'est seulement jeudi dernier que son cadavre a
été retrouvé flottant. Ce sont les pièces écrites, conservées
sur lui, qui ont fait connaître son identité, tant il était
défiguré.
Mai
1871 - Fait
divers.
- Le sloop
« Marie-Anne », jaugeant 48 tonneaux, armé à Rouen et se
rendant à Caen, chargé de craie, s'est perdu samedi dernier vers une
heure du matin, sur le banc du Ratier, côte d'Honfleur. Les quatre
hommes composant l'équipage sont parvenus à se sauver. Le chargement
est perdu.
Juin
1871 -
Fait divers.
- Jeudi,
à la marée, vers 1 heure de l'après-midi, le brick anglais
« John », capitaine Clarke, de Scarborough, s'est échoué
sur un banc mobile, situé au large de Honfleur, le vapeur « Notre-Dame-des-Flots »,
capitaine Pottier, a fait tout son possible pour le renflouer, mais
n'y a pu réussir. A la marée descendante, ce navire a cavé, par
suite du grand courant de la Seine, et son avant s'étant enfoncé
dans le sable, ses bordages du fond qui avaient beaucoup souffert, ont
largué à la marée montante, il est resté coulé.
L'administration
de la marine s'occupe activement d'en faire le sauvetage, déjà une
grande partie de ses agrès et apparaux sont à terre, et l’on
transborde son chargement de charbon. La coque de ce brick est
considérée comme totalement perdue.
Août
1871 -
Fait divers.
- Le
11 de ce mois, vers trois heures et demie du matin, à Honfleur, le
feu s'est déclaré à bord d'un sloop appartenant aux frères Vivien,
négociants. Les pompes de la ville et de la marine étant arrivées
sur les lieux ont pu concentrer l'incendie dans sont foyer. La perte
s'élève à 200 fr., non
assurée.
Août
1871 -
Les impôts
- Seigneur
! Seigneur ! Que va devenir le pauvre monde ? On met des impôts
sur tout.
Sur
les chats, sur les serins, sur le tabac, sur le boire et sur le
manger.
Mais
ce n'est pas tout encore, figurez-vous qu'un député de la droite,
qui en aura sans doute mangé comme .. un satisfait, vient de proposer
qu'on mette un impôt sur la
teurgoule.
La
teurgoule ! qu'est-ce que c'est que cela, vont se demander les
petites maîtresses et les muscadins.
Mes
petits agneaux, c'est le riz cuit au four, c'est la terrinée, que les
gens comme il faut de la campagne appellent de la teurgoule….,..
Et
cela, parce que les jours de fête, ces nobles goulifards se fourrent
de telles cuillerées de ce mets délectable, que la.... bouche leur
en teurd !
Septembre
1871 -
Le temps.
- On nous
signale le départ prématuré des hirondelles, malgré la
température élevée à cette époque de la saison. Il en reste
cependant encore, mais peu dans nos contrées. On peut voir dans ce
phénomène un indice certain d'un hiver précoce et rigoureux.
Septembre
1871 -
Raffinerie
de Honfleur.
- Il a
existé pendant quarante ans à Honfleur une industrie qui faisait
vivre des centaines de familles : La raffinerie du sucre de canne et
du sucre indigène. L' établissement où s'exerçait cette
industrie était un des plus vaste et des plus imposants d'Europe et
ses produits renommés pénétraient dans le Midi jusqu’à Avignon,
et après avoir alimenté le consommation des départements de l’Ouest
jusqu’au Mans et St-Brieuc, s’exportaient dans le Nord jusqu’en
Suède et à Riga.
Quand
les créateurs de la raffinerie eurent tous gagné des fortunes assez
énormes pour ne plus se
soucier de nouveaux bénéfices, ils renoncèrent à leur fabrication,
et les ouvriers se dispersèrent un peu partout : au Havre, à Rouen,
à Évreux, à Elbeuf, regrettant bien le travail qu'ils avaient
trouvé sans interruption pendant de si longues années auprès de
leurs familles.
Mais
si les ateliers avaient été fermés, l'établissement n'avait pas
disparu, il restait toujours au centre de la ville, avec ses
magnifiques constructions, avec son gigantesque matériel, accusant
par son chômage l'indifférence de ceux qui laissaient dormir
improductif un pareil instrument de richesse.
Une
nouvelle société vient de l'acquérir et s'apprête à lui rendre la
vie et l'activité. C'est le travail qui renaît, c'est une couche de
nouvelles fortunes qui se prépare sur le même lit où les premières
avaient poussé et grossi jusqu'à rassasier l'appétit du gain chez
les heureux privilégiés qui avaient été appelés à les
recueillir.
Cette
fois les capitaux du public, petits ou grands, seront appelés, par
voie d'émission, à prendre part à la récolte.
il
n'est pas douteux qu'ils ne se pressent à la souscription qui est
annoncée pour la fin du mois.
Septembre
1871 -
Fait divers.
- On
a fait cette semaine la pose d'un câble sous-marin entre Honfleur et
le Hoc. destiné à établir une communication entre Honfleur et le Havre.
Octobre
1871 -
Fait divers.
- Un
abordage assez grave a eu lieu au Havre lundi soir, vers 5 heures.
1/2, entre le steamer « Éclair » de la ligne de Honfleur,
et la barque de pêche « Hortense » de Trouville, amarrée
près de l'anse des pilotes.
L'« Éclair »,
qui arrivait de Honfleur, a rencontré, en face de la rue de Paris, un
grand vapeur anglais qui sortait. En gouvernant pour éviter sa
rencontre, il est venu donner sur la barque, qui a eu son couronnement
endommagé. Mais les avaries qu'il a éprouvées lui-même sont de
beaucoup plus graves, son tambour de bâbord a été défoncé, et son
port-roue du même côté brisé.
Décembre
1871 -
Fait divers.
- M.
le Préfet du Calvados, sur la proposition de M. l'inspecteur
d'académie, a accordé aux écoles primaires un congé du samedi 30
décembre au jeudi 4 janvier inclusivement.
Janvier
1872 -
Mort de froid.
- Mercredi,
trois lamaneurs du port d'Honfleur revenaient du Havre où ils avaient
été conduire, dans un pirogue, plusieurs voyageurs, qui avaient
manqué le bateau. Dans leur retour pour Honfleur, le mauvais temps et
le froid qu'ils éprouvèrent, causa la mort de l’un d’eux, le
sieur Denize.
Janvier
1872 -
Fait divers.
- Le
mois dernier, « Anne-Virginie », capitaine Allain, allant
d'Honfleur à Hennebon avec un chargement de bouteilles, a sombré au
large de la pointe de Réville. L'équipage s'est noyé à l'exception
du mousse qui a pu se sauver dans un canot.
Janvier
1872 -
Nouvelles du Calvados.
- Le
mouvement de la population de Caen, pendant l'année 1871, se résume
ainsi :
Naissances.....
702
Mariages……
268
Décès……….
2138
Falaise
: naissances, 136 ; mariages, 48 ; décès, 298.
Lisieux : naissances, 272 ; mariages, 97 ; décès, 721. Vire :
naissances, 116 ; mariages, 52 ; décès, 381. Honfleur :
naissances, 129 ; mariages, 72 ; décès, 380 ; Troarn :
naissances, 16 ; mariages, 5 ; décès, 26.
Février
1872 -
Fait divers.
- Le
ministre de la marine et des colonies a décerné des récompenses
pour faits de sauvetage. Sur cette liste nous relevons les noms
suivants :
Guillaume
Lemarchand, matelot, témoignage officiel de satisfaction. Sauvetage
de deux hommes à Honfleur le 28 juillet 1871.
Pierre
Marie, matelot ; médaille de 2e classe, argent. Sauvetage
d'un enfant le Port-en-Bessin, le 9 juillet 1871.
Pierre
Colleville matelot ; médaille de 2e
classe, argent. Sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 16 septembre 1871.
François
Leboucher, sous-patron des douanes ; médaille de 2e
classe, argent. Sauvetage d'un enfant à Caen, le 20 septembre 1871.
Florentin-Auguste
Gilles, apprenti marin, témoignage officiel de satisfaction ;
Pierre-Edmond Genivière, témoignage officiel de satisfaction.
Secours à un noyé à Villers-sur-Mer, le 18 juillet 1871.
Mai
1872 - Mort
accidentelle.
- Samedi, entre
onze heures et minuit, au moment un navire allait faire sont entrée
dans le bassin du Centre, à Honfleur, le préposé des Douanes Leproux
se trouvait en service de surveillance près du pont, côté nord de
ce bassin. Cet homme, dans sa promenade, probablement trompé par
quelque mirage, est tombé à l'eau. A ses cris de détresse, quelques
personnes accourues pour lui porter secours n'ont retiré de l'eau
qu'un cadavre, le malheureux ayant coulé presque aussitôt après sa
chute. Leproux était âgé de 27 ans.
Juin
1872
-
Recensement.
- D'après
les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on,
estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000
habitants, depuis le recensement de 1866.
Juillet
1872 -
Chasse et récolte.
- L’ouverture
de la chasse aura lieu, dans notre département, vers les premiers
jours de septembre, car la rentrée des récoltes ne pourra être
terminée que tardivement cette année, en raison des nombreux blés
couchés par les orages.
Juillet
1872 -
Décoration.
- Par
décret du président de la République, en date du 25 juillet 1872,
rendu sur le rapport du vice-amiral ministre de la marine et des
colonies, M. Victor-Auguste Leconte, matelot de 1er
classe, inscrit à Honfleur, a été nommé chevalier de
la Légion d'honneur.
Décembre
1872 -
Café chantant.
- Le
ministre de l'intérieur vient d'engager les, fonctionnaires et agents
auxquels incombent particulièrement la surveillance des cafés
concerts, de veiller avec un redoublement de zèle et
d'attention, à ce que les chansons obscènes, les saynètes
graveleuses et tous les divertissements enfin pouvant porter atteinte
à la morale ou à l’ordre public, soient éliminés des programmes.
Décembre
1872 -
Échouage.
- Mercredi,
le steamer « Fingal », capitaine
Vinant, après
être heureusement sorti du bassin du Centre et de l’avant-port,
Honfleur, s'est échoué sur un banc mobile situé à environ 4 000
mètres à l'est du port. Dans la nuit, le « Fingal »
s'est brisé en deux, à peu près par le milieu, près le tuyau de la
machine. Le chargement se compose de diverses marchandises, et
principalement d’orge.
Février
1873 -
Sinistres en mer.
-
Le ministre de la
marine a reçu les plus tristes nouvelles. Il parait qu'un grand
nombre de sinistres ont été constatés depuis trois jours dans la
Manche, et que d'importants bâtiments ont péri. En vue de nos
côtes, un
navire a été signalé en détresse, le bateau à vapeur de Caen au
Havre n'a pu effectuer son service.
Mars
1873 -
Naufrage.
-
L'équipage de la
« Louise-Hortense » s'est perdu près de Cherbourg, il se
composait du capitaine, Monfrey de Honfleur, des sieurs François
Moulin et Jean Marie, de Pontrieux, matelots, et du mousse Abrard, de
Honfleur. Deux cadavres ont été retrouvés. La goélette venait de
Dunkerque chargée de noir animal et d'alcool, Ce navire appartenait
à M. Gibon, de Honfleur.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en
ce moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste,
une certaine
importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils
passent avec succès, au corps leurs examens. Les jeunes gens qui
tireront les numéros les plus bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un
chiffre que le ministre à la guerre fixera suivant le nombre de
soldats dont il aura besoin chaque année, feront cinq ans de service.
Avril
1873 -
Pêche miraculeuse.
-
La pêche du maquereau
est miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq
bateaux sont entrés, rapportent 105 800 Maquereaux, 9 700 avaient
été salés en route.
Mai
1873
-
Les Événements.
- Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la
République française. Il a été remplacé par le maréchal DE
MAC-MAHON, duc DE MAGENTA. Le maréchal-Président est âgé de
65 ans.
Mai
1873 -
Accouchement impromptu.
-
Lundi dans
l'après-midi, une femme L..., habitant Honfleur, se présentait à
l'hospice de cette ville et demandait à y faire ses couches.
L'hospice n'ayant pas cette destination, elle reçut un refus. Mais
les douleurs de l'enfantement vivement ressenties l'obligèrent à
aller s'asseoir au pied du phare d'où ses cris de douleur furent
entendus des lavandières qui lui portèrent secours. La femme L.……
qui avait mis au monde, une grasse fille, fut relevée et transportée
au domicile d'une de ses amies.
Août
1873 -
Fête
religieuse.
- Une
intéressante fête religieuse a eu lieu à Honfleur : un cortège de
marins, escorté par les pompiers de Honfleur, portait la statue du
Christ, destinée à orner le calvaire de la côte de Grâce. En tête
marchait le clergé, présidé par Mg. l'évêque de Bayeux. Les
autorités d'Honfleur et la population suivaient la procession.
Septembre
1873
-
Travaux. - Le
19 septembre a eu lieu l'adjudication des travaux de construction
d'une jetée en charpente dans le prolongement de la jetée de l'ouest
du port d'Honfleur, travail faisant partie d'un projet montant à
quatre millions d'ouvrages à exécuter à ce port. M. Rengnet aîné,
entrepreneur à Trouville, a été déclaré adjudicataire moyennant
un rabais de un pour cent.
Novembre
1873
-
Contrebande.
- Un des
jours de cette semaine, le vapeur « Ida », venant
d'Angleterre avec un chargement de diverses marchandises, entrait dans
le port de Honfleur. Ce paquebot débarquait, entre autres
marchandises, une vingtaine de balles de coton. Le peu de volume
qu'elles présentaient sembla peu en rapport avec leur poids aux
employés de la douane, chargés de la vérification. Soupçonnant que
ces ballots pouvaient renfermer quelque corps étranger à leur
nature, ils les sondèrent et découvrirent bientôt que l'intérieur
de chacun de ces ballots recelait une grande quantité de poivre et de
café.
Décembre
1873
-
Visites du premier janvier.
- C’est
le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage
d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est seulement
à l’époque du 1er janvier
qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous
enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être
affranchies à 5 cent,
pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de
distribution, l’affranchissement est de 10 cent. Les
cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l’adresse.
On peut en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut
envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit
son âge, n’envoie jamais de carte.
Janvier
1874
-
Une bonne mesure.
-
Aux termes
d'une décision de M. le Préfet, les fournitures scolaires, telles
que globes, cartes géographiques, tableaux d'histoire sainte, livres,
etc……, seront mises, à l'avenir, en adjudication au chef-lieu de
chaque arrondissement, pour être ensuite livrées aux communes qui en
feront l'acquisition, soit sur leurs propres ressources, soit au moyen
d'allocations.
Janvier
1874
-
Accident. -
M.
Gouget, ancien directeur de la fanfare du collège de Honfleur, vient
d'être victime d'un affreux accident.
En travaillant, la nuit, à la copie de quelques manuscrits de
musique, sa lampe à pétrole est tombée, renversant sur ses mains
l'huile qu'elle contenait, laquelle, en s'enflammant, l'a tellement
brûlé, que l'amputation des deux bras, a été opérée.
Cet affreux malheur enlève pour toujours à cet artiste les
moyens d'existence. Une souscription, dans le but de lui venir en
aide, est ouverte à Honfleur, chez M. A. Aubert fils, 13, rue
Brûlée.
Avril
1874
- Acte de courage. -
Dimanche,
vers 11 h. un quart du soir, le nommé Lepallier, matelot de la
patache des douanes de Honfleur, se trouvait de faction près du
parapet du quai de la Planchette, quand il entendit des cris
« Au secours ! au secours ! » De son point de
surveillance ayant aperçu un individu qui se débattait dans l'eau
non loin d'un canot, Lepallier accourut et sautant dans cette
embarcation, il put, aidé d'un nommé Lampérière, sauver un jeune
matelot du nom de Boatry qui, pour repêcher la casquette de son
camarade, eût infailliblement péri sans le secours de ce préposé
et
de l'intervenant.
Février
1875
-
La Cour. -
La
Cour de Cassation a décidé : 1° que, seuls les propriétaires
ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules
des voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles
commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux
mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux
pigeons.
Février
1875
-
Suicide d’une femme. -
La
police vient de constater le décès de la veuve Adam, domiciliée rue
Bucaille, à Honfleur. En ouvrant la porte, le cadavre de la
malheureuse fut trouvé gisant la face contre terre.
Le
médecin appelé a constaté que la mort était le résultat, d'abord
d'un empoisonnement par une décoction phosphorique et ensuite par
strangulation à l'aide d'une corde tressée par
elle-même, et qui s'était rompue. La veuve Adam était âgée de 41
ans environ.
Avril
1875
- Accident. -
Le
18 du courant, vers sept heures du soir, le nommé Louis Desseaux,
âgé de 60 ans, pêcheur à Honfleur, est tombé à la mer, à 700
mètres environ des jetées d'Honfleur. Retiré aussitôt par son
fils, qui était avec lui dans le bateau, ce dernier s'est aperçu que
son père avait cessé de vivre.
Mai
1875
- Contrebande. -
Vendredi,
il a été trouvé, échouée
entre le Havre et Honfleur, une embarcation qu'on suppose avec raison
appartenir à des fraudeurs. Cette embarcation, découverte
par des douaniers, recelait dans ses flancs 14 ballots de tabac de
contrebande, pesant chacun 50 kilog. Les ballots étaient munis de
sangles, afin de pouvoir les emporter facilement.
Mai
1875
-
Sauvetage. - Dimanche,
plusieurs jeunes gens, montés dans une embarcation,
s'amusaient à faire de la navigation dans le Vieux-Bassin, à
Honfleur, lorsque l'un d'eux, le nommé Boudin, âgé de 13 ans,
perdit l’équilibre et tomba à l'eau où il se serait
infailliblement noyé, si le sieur Auguste Loisel, préposé des
douanes, ne se fut aussitôt jeté dans un canot et n'eût été assez
heureux pour le sauver, au moment ou il allait couler.
Juin
1875
- Accident. -
Dans
la soirée de dimanche, le sloop « Marie-Amélie »,
capitaine Pouètre, de Honfleur, se trouvait à l'embouchure de la
Seine, faisant route pour son port. Le nommé Marais, matelot du bord,
au moment où il allait exécuter une manœuvre, fut atteint par la bôme
et lancé à la mer. Ce malheureux disparut sans qu'on pût lui porter
secours. La mort de cet homme est d'autant plus regrettable qu’il
laisse dans une position très précaire une veuve et trois enfants.
Juin
1875
- Fait divers. -
A
Honfleur, on a débarqué 150 émigrants revenant de la
Nouvelle-Orléans, où ils n’ont pas rencontré la fortune qu'ils
rêvaient.
Décembre
1875
-
Scandale. -
Le
nommé Charles Rémond, ouvrier cordonnier, âgé de 22 ans, né à
Caen et demeurant à Honfleur depuis environ un mois, a causé
dimanche soir,
un bien triste scandale en l'église Ste-Catherine. A 7 heures et 1/2,
après être resté environ dix minutes dans le chœur, cet individu
s'est levé tout à coup, a mis son chapeau sur sa tête et a
traversé ainsi la grande nef, puis, arrivé à environ 15 mètres de
la porte de sortie, il s'est retourné, et élevant les bras, il s'est
mis à crier : « A bas la calotte ! Vive la République ! A
bas les prêtres ». Il est impossible de décrire l'émotion
causée par ce fait, les uns croyaient que le feu. venait d'éclater,
les autres, peu
confiants dans la solidité de l'édifice, redoutaient un
écroulement; d'autres encore supposaient qu'un assassinat venait
d'être commis, etc., etc., et beaucoup de personnes effrayées se
précipitaient vers les portes, au risque, de s'y étouffer.
Plusieurs se sont trouvées mal et ce n'a été qu'avec les plus
grandes difficultés que l'on a pu rassurer tous les assistants.
Pendant ce temps, l'auteur de cette perturbation s'était trompé de
porte pour sortir et avait pris celle des tribunes. Rémond a été
condamné à 10 jours de prison et 16 fr. d'amende.
Décembre
1875
-
Le commerce du Calvados. -
Dans
le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier,
président, nous trouvons les renseignements suivants :
Il
est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen,
Ouistreham, Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles,
Port-en-Bessin et Dives, 2 263 bâtiments à voiles et 2 835
bâtiments à vapeur. Les sorties étant à peu près égales aux
entrées, c'est un mouvement maritime de 10 196 navires.
Le
plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand
« Jocking », jaugeant 498 tonneaux seulement, mais du port
effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres 06.
Le
trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451
tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de
100 tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres 70, est entré à
Caen
Le
mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme totale
d'opérations de 27 millions dont 18 millions à l'entrée et 9 à la
sortie. Les principaux articles d'importation sont : la houille,
fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4 millions ; Les
cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes, viennent
ensuite le blé, les graines oléagineuses, le savon, le poisson
salé, la fonte, etc…… Comme article d'exportation, on doit mettre
en première ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second rang les
tourteaux pour 766 080 fr. et les farines pour 639 450 fr.
Les
produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour la pêche en
bateaux que pour la pêche à pied. Les ports où la pêche a été la
plus fructueuse, en 1873, sont ceux de Trouville, Villerville,
Grandcamp, Port-en-Bessin, Honfleur et Courseulles. Il a été
péché à pied, à l'embouchure de l'Orne, pour 182 200 fr. de
poisson. La commerce des huîtres qui constituait une des richesses de
Courseulles, en l824, où ses parcs contenaient 58 millions
d'huîtres, apportées par 335 navires, est tombé, en 1874, à 10
millions d'huîtres, dont 170 400 seulement pêchées dans la mer
littorale. Cette décroissance est due à l'appauvrissement des bancs
de Cancale et de Granville, à l'établissement du réseau des voies
ferrées, qui permet aux autres ports de la Manche et de la Bretagne
d'expédier directement leurs produits vers les centres de
consommation et enfin à la concurrence d'Arcachon et de Marennes.
|