Février
1881
- Perdus en mer.
- Le nommé Ragel,
42 ans, et son beau-fils, 17 à 18 ans, pêcheurs de Berville, près
Honfleur, s'embarquaient jeudi pour se rendre à la pêche dans la
baie de Seine, où ces malheureux, par un accident jusqu'ici inconnu,
auront trouvé la mort, puisque ni hommes, ni embarcation ne sont
rentrés au port.
Avril
1881 - Avis
aux réservistes.
- Mardi, la
gendarmerie de Honfleur a arrêté pour insoumission le nommé
Arthur-François Dilaye, réserviste de la classe 1873, qui n'a pas
répondu à l'appel de convocation des hommes de sa classe. La
gendarmerie de Troarn a arrêté le nommé lsidore-Ferdinand-Désiré
Fontaine, domestique chez 1e sieur Lesueur, cultivateur à
Hérouvillette, réserviste de la classe de 1871, du canton de
Tilly-sur-Seulles, déclaré insoumis pour ne s'être pas présenté
pour faire sa période de 28 jours.
Juillet
1881
- Phénomène
bizarre. -
Un curieux phénomène s'est produit près de Honfleur, dans un
pré appartenant à M. Michelon. Des cultivateurs, occupés à
travailler dans ce pré, ont vu une meule de foin qu'ils devaient
transporter dans la journée, s'enlever subitement dans l’espace et
retomber en s éparpillant. Le temps, très calme, n'avait pas
changé, pas le plus petit accroissement de vent n'était survenu. Ce
phénomène a été produit sans doute par un courant électrique. Les
assistants n'ont rien ressenti.
Juillet
1881
- Les chaleurs.
- La chaleur
torride que nous avons éprouvée pendant la dernière quinzaine s'est
fait ressentir partout et depuis longtemps on n'avait vu été aussi
chaud. A Paris, à la revue du 14, il y a eu de nombreux cas
d'insolation, une vingtaine sont fort graves. Les arbres des
boulevards ont perdu leurs feuilles comme à l'automne, et dans les
rues on enfonçait en marchant sur l'asphalte, amollie par la chaleur.
L’eau a failli manquer.
Dans
beaucoup de départements, il y a eu des morts subites causées par la
chaleur. A Cincinnati, en Amérique, 414 personnes sont mortes de
chaleur. Il faut remonter jusqu'en 1793 pour trouver des chaleurs
semblables.
Juillet
1881
- Les fêtes de
Honfleur.
- Les fêtes
d'inauguration du bassin de retenue de Honfleur auront lieu les mardi
et mercredi 6 et 7 septembre. On croit que M. Gambetta y
assistera.
Août
1881
- L’imprudence.
- Samedi, à
Honfleur, le sieur Briand s'étant couché et endormi sur le parapet
du quai Beaulieu, est tombé pendant son sommeil et s'est cassé une
jambe et fait de fortes lésions à la tête. Ce triste accident
devrait servir d'exemple aux imprudents qui s'exposent trop souvent à
ce danger.
Octobre
1881
- La
tempête.
- La semaine
dernière, une violente tempête s'est abattue sur notre région, un
vent de sud-ouest avec accompagnement de forts grains de pluie a
soufflé toute la matinée de vendredi et n'a pas cessé d'augmenter
d'intensité.
A
Honfleur, les bateaux n'ont pas
pu sortir et le service des vapeurs a été interrompu. Plusieurs
steamers, descendant de Rouen pour prendre le large, arrivés devant
Honfleur, ont
été forcés de rebrousser chemin et ont regagné la Seine. Sur
la plateau de la côte de Grâce, quatre grands arbres sont tombés,
et le tronc de l'un deux a porté sur la maison du chapelain, faisant
de sensibles dégâts à la toiture, crevant un mur, et balayant un
pal qui entourait le jardin. Le vent a continué de souffler avec
furie dans la soirée et dans la nuit, enlevant des ardoises
et des tuiles de plusieurs toitures et lézardant quelques
cheminées.
A
Trouville, un ras de marée est arrivé tout à coup, les bateaux qui
avaient pris terre dans la rivière ont flotté, l'un d'eux, soulevé
par ce courant, a rompu ses amarres et est allé à la dérive. Une
goélette qui était au milieu de la rivière a failli se renverser
sur les barques attachées au quai. Des femmes qui lavaient n'ont eu
que le temps de se retirer, une
certaine quantité de linge a été enlevée. Un brick suédois a
été perdu corps et biens sous les phares de la Hève.
Au
Havre, la jetée du Nord Ouest, près du sémaphore, était couverte
de galets que la mer y avait apportés. Le vent était si fort qu'il
était très difficile d'avancer sur la jetés. Des tourbillons de
sable y aveuglaient littéralement les curieux. Le François 1er
est sorti néanmoins pour se rendre à Honfleur, mais il a
éprouvé de telles difficultés qu'aucun autre navire n'a osé
l'imiter. En ville il y a eu beaucoup de dégâts.
La
barque « Zoé Alexandre », de Dieppe, patron Jacques
Poulain, montée par six hommes et un mousse, s'est perdue, corps et
biens, en face du Tréport.
A
Rouen, nombreux dégâts, jardins dévastés, ardoises et cheminées
arrachées aux maisons. L'ouragan a malheureusement fait une victime.
Vers dix heures et demie du matin, un jeune couvreur, qui travaillait
sur le toit d'une maison de la rue du Chemin-Neuf, a été renversé
par un furieux coup de vent et est tombé sur le pavé d'une hauteur
de 8 mètres. L'infortuné jeune homme (il n'était âgé que de
dix-sept ans) s'est brisé le crâne dans cette chute terrible. On la
relevé et transporté à l'Hospice-Général, où, malgré les soins
les plus habiles, il a expiré au bout d'une heure, sans avoir repris
connaissance, il se nommait Achille Prieur.
En
Seine, les voiliers qui montaient à Rouen ont été obligés de jeter
l'ancre. Les communications télégraphiques entre Paris et Londres
ont été interrompue. En Angleterre les pertes causées par l'ouragan
sont considérables.
Novembre
1881
- L’hiver.
- D'après de
récents avis des diverses, agences météorologique les plus dignes
de foi, l'hiver de cette année sera l'un des plus rigoureux du
siècle, du
commencement de décembre à la mi-février, le froid serait très
vif, la neige est déjà apparue dans l’Est de la France. Elle est
tombée dimanche à Lisieux.
Novembre
1881
- Instruction
primaire.
- Un décret
porte que chaque commune va recevoir une subvention extraordinaire
destinée à lui rembourser la somme qu'elle doit prélever sur ses
revenus ordinaires pour la gratitude de l'instruction.
Novembre
1881
- Récompenses
honorifiques.
- Des récompenses
pour faits de sauvetage ont été accordées aux nommés Lincel,
ouvrier huilier, témoignage officiel de satisfaction, sauvetage d'un
jeune homme, Honfleur, 18 juillet 1881 ; Michelon,
propriétaire, médaille argent 2e classe ; Henri Jules de
Courcy, propriétaire, médaille argent 2e classe ;
sauvetage de deux hommes en rade de Trouville le 1er août
1881 ; Dumoulin, comptable, médaille argent 2e
classe, sauvetage d'un enfant à Trouville le 20 août 1881.
Février
1882
- Accident
de travail.
- Lundi dernier,
le sieur Lubier, chef d'équipe au chantier des travaux du bassin, à
Honfleur, a été victime d'un malheureux accident. Il a été blessé
à la tête par la chute d'un contre-poids du moutonnet de sonnette.
M. Lubier a reçu les premiers soins qui lui sont continués
maintenant à son domicile. Son état est grave.
Février
1882
- Abordage.
- La semaine
dernière, à Honfleur, le steamer de l'hospice, « Notre-Dame-de-Grâce »,
venant du Havre, s'est abordé à l'entrée du port, à quelque
distance du bout de l’estacade, avec un des chalands de la drague
qui a coulé immédiatement sur place. L'homme qui était sur le
chaland a été recueilli par le vapeur.
Février
1882
- La
marée du 20.
- Lundi dernier
c'était une des plus grandes marées de l'année. Heureusement que le
vent ne poussait pas le flot, sans cela il y aurait eu de grands
ravages. La mer a fait néanmoins des dégâts sur toute la côte,
notamment sur le littoral de Luc.
Février
1882
- Les
suites de la marée du 20.
- La marée
du 20 a produit quelques dégâts dans le 4e
bassin de Honfleur. On a commencé la construction du
bâtardeau supplémentaire, rendu nécessaire par suite de ces
dégâts. Aussitôt que ce travail sera terminé, (ce qui ne sera pas
bien long), les pompes fonctionneront pour enlever l'eau qui à
pénétré dans la forme où se trouve le caisson.
Février
1882
- Belle
pêche.
- Dimanche, à
Honfleur, un pêcheur à la ligne a pris dans l'avant-port, près des
portes du bassin du Centre, une Barbue pesant environ 1 kilog.
Mars
1882
- Victimes
de la mer.
- La journée du
dimanche 26 mars restera tristement célèbre dans nos annales
maritimes. Un sloop de pêche, poussé, par la tempête, s'est perdu
corps et biens en vue d'Honfleur, et l'équipage du bateau de
sauvetage, parti du Havre pour secourir, les malheureux pêcheurs, a
péri tout entier.
Onze
lamaneurs sont morts victimes du devoir et de leur dévouement
d'autres marins ont également perdu la vie pendant cette terrible
tempête.
Voici
du reste le récit complet des tristes événements qui ont en
quelques instants fait tant de veuves et tant d'orphelins. Dès
dimanche, au petit jour, des ordres avaient été donnés, sur nos
côtes, d'armer les canots de sauvetage. Au Havre, comme partout, les
équipages étaient là, tout prêt à se dévouer pour sauver les
malheureux en détresse. Il était huit heures, lorsque le sémaphore
du Havre signala un sloop de Saint-Vaast, le « Vivide » se
dirigeant sur Honfleur, et qui bientôt hissa son pavillon de
détresse. L'ordre fut donné au bateau de sauvetage de partir au
secours du sloop.
Le
bateau sortait à la voile, le vent soufflait avec violence, la mer,
plus furieuse encore, brisait avec fracas tout ce qui se trouvait sur
son passage. Soudain, un cri épouvantable retentit du haut du
sémaphore. Une monstrueuse lame avait, fait chavirer la barque de
sauvetage, et malheureusement aucun des hommes n'avait pris la
précaution de s'amarrer, et la plupart n'avaient ni leur ceinture ni
aucun de leurs engins de sauvetage. On put voir ces onze malheureux
faire des efforts inouïs pour rejoindre leur canot qui s'en allait à
la dérive. Cela dura quelques minutes qui parurent un siècle.
L'alarme est donnée, le second bateau de sauvetage va à la recherche
de ces infortunés. Au nombre de ceux qui le montent,
se trouve Jules Leblanc, frère d'un des malheureux qu'on va, mais en
vain, essayer de secourir.
L'embarcation
ne flotte pas, elle vole sur les vagues, tant est grande l'impatience
fébrile de ces hommes pour sauver leurs frères. Il était dix heures
! Mais, hélas ! leur dévouement est impuissant. Quand ils arrivent
sur le lieu du sinistre, ils ne voient surnager aucun des marins du
premier bateau de sauvetage. La mer les a tous engloutis.
Voici
les noms des victimes : Lecroisey, marié, 5 enfants ; René Leprevost,
marié, l enfant ; Paul Dessoyer, marié, 3 enfants ; Cardine, marié,
2 enfants ; Ménéléon, marié, 2 enfants ; Ollivier, marié, 3
enfants ; Jacquot, marié, 2 enfants ; Moncus, marié, sans enfants ;
Fossey est marié, sans enfants, mais sa femme est enceinte. Leblanc
aîné et Varescot sont célibataires.
Ces
malheureux laissent donc neuf veuves et dix-neuf orphelins. Le sloop
de Saint-Vaast, pour lequel ces onze héros, sont morts, a également
fait naufrage en essayant d'entrer à Honfleur. Les six hommes qui le
montaient ont été noyés. Dans la même matinée, le sieur Mariolle,
lamaneur au Havre, a été enlevé du bateau-pilote qu'il montait et
s'est noyé sans
que ses compagnons, aient pu le sauver. A Cherbourg, le
brick-goëlette « Triport-Lebal » a été jeté à la
côte, et une partie de l'équipage a péri.
Devant
cet épouvantable sinistre tous les autres faits perdent leur
importance. D'ailleurs, sur nos côtes, il n'y a eu que des dégâts
matériels. Le Casino de Luc a beaucoup souffert. A Trouville,
quelques mètres de remblai ont été enlevés. Aux travaux du grand
salon, un échafaudage s'est écroulé. Mais grâce au sieur Caret,
contre-maître, qui s'est aperçu du danger, il n'y a pas eu
d'accident de personne...
Avril
1882
- Lésinerie
ministérielle .
- Il
n'y a plus, malheureusement, de doute à avoir, le port du Havre et
celui de Honfleur ont encore un sinistre à ajouter à la liste,
déjà trop longue, de la journée du 26 mars. Le bateau-pilote N°
11, parti il y a eu samedi, huit jours, s'est perdu. Il était monté
par MM. Henri Guerrier, 34 ans, né à Honfleur ; Eugène Lancelin, 34
ans, marié à Honfleur, quatre enfants ; Désiré Candon, 54 ans, du
Havre, marié, trois enfants. Le jeune mousse, noyé, dont on ignore
le nom disait, avant de partir, qu'il était dégoûté de la
navigation, et que c'était la dernière campagne qu'il faisait.
Le
ministre de la marine vient d'accorder aux marins qui se sont
dévoués dans cette malheureuse circonstance des médailles et
témoignages de satisfaction.
Cette
lésinerie ministérielle a surpris les populations maritimes du Havre
et de Honfleur. On avait espéré que le patron Leblanc, au moins,
aurait eu cette croix d'honneur que le gouvernement marchande si peu
lorsqu'il s'agit de services soi-disant exceptionnels qui,
assurément, ne valent pas ceux-là.
—
La Chambre de commerce de Honfleur a accordé une gratification de 40
fr. à chacun des 14 hommes qui montaient les deux pirogues sorties du
port le 26 mars, pour porter secours au bateau en détresse.
Avril
1882
- Un
chemin à restaurer.
- A
quelle autorité incombe le soin de tenir en bon état le chemin qui
va de Honfleur à la côte de Grâce. Quelle qu'elle soit, on aurait
tort de la féliciter, car il est dans un état déplorable, et
bientôt on ne pourra plus le traverser sans être accompagné d'un
rebouteux pour le cas d'accident.
Mars
1883
- Travaux.
– Ce sont des
entrepreneurs du Havre qui ont eu les plus gros lots dans
l'adjudication des travaux de construction des abattoirs de Honfleur
et de la réparation de l'Hôtel-de-Ville.
Avril
1883
- Une horloge qui
fait oublier le temps.
Le clocher de
Saint-Léonard, de Honfleur, possède une horloge dont M. Dehaut a
fait la moitié des frais. Le donateur est à ce point amoureux de son
horloge, qu'il passe une partie de ses jours (et même de ses nuits)
à la contempler. Si bien qu'un soir de la semaine dernière M. Dehaut
était tellement occupé à en suivre les mouvements, qu'il oublia
l'heure de la fermeture de l'église, et qu'il y resta enfermé
jusqu'à l'Angélus.
Avril
1883 -
Noyé en mer.
– Mercredi,
la « Petite-Jeannette », canot de pêche de Honfleur, a
coulé en vue de Trouville. Les nommés Louëdin, 23 ans, et Brunet,
50 ans, qui étaient à bord, se sont noyés.
Mai
1883 - De l’eau.
– Les
Honfleurais sont menacés de la pépie, la source du coteau de Grâce
est disparue. Est-ce qu'elle ne serait pas passée dans la propriété
de M. le maire ?
Juin
1883 -
Vols dans les églises.
– Des voleurs
se sont introduits la nuit dans la chapelle de Notre-Dame-de-Gràce à
Honfleur. Les malfaiteurs ont enlevé un barreau en fer de la fenêtre
de la sacristie en exerçant une pesée avec une pièce de bois, puis
après avoir brisé un carreau, ils sont entrés dans la chapelle, où
ils ont brisé les troncs et saccagé les ornements. Entre autres
objets volés, on cite un ciboire et 18 cœurs en or et argent, placés
autour de la chapelle.
Juillet
1883 -
Les suites de la tempête. –
La semaine
dernière, la mer a été furieuse : mercredi, vers les deux heures du
matin, le sieur Édouard Roussel, âgé de 26 ans, marin à St-Aubin,
était seul à la pèche, lorsqu'un coup de vent a fait chavirer son
canot. Roussel a dû, sans doute, se trouver enroulé dans sa voile,
car sans cela, étant excellent nageur, il eût pu regagner la grève.
Lundi, le corps de Roussel a été trouvé en mer par le pêcheur
Baptiste Mériel. C'était la dernière saison de pèche que faisait
Roussel, il attendait sa nomination de douanier. Son père est
également mort en mer.
—
Devant Honfleur, le sieur Victor Angot, matelot, s'est noyé
lundi soir en faisant une manœuvre. Angot était âgé de 52 ans, il
laisse une veuve et un enfant.
—
Mercredi soir, deux canots de pèche de Trouville ont échoué à
l'ouest de la jetée de Deauville.
—
Sur plusieurs points du Calvados et de l'Orne, la grêle a fait de
grands ravages aux récoltes. On a ramassé des grêlons gros comme le
doigt.
Août
1883 -
Affaire Tinetto-Electorale. –
Il y avait à
Honfleur un entrepreneur de vidanges, lié avec la ville par un
contrat dans lequel la ville s'obligeait à forcer tous les habitants,
ou plutôt toutes les maisons, à se munir de tinettes ou de fosses
étanches.
Or,
sur 902 maisons qui existent à Honfleur, 484 n'ont ni fosses ni
tinettes, et 254 qui, voyant le laisser-faire de l'administration, se
sont désabonnées. L'entrepreneur avait fait ses calculs sur 902, et
fait faire un matériel en conséquence. N'y pouvant plus tenir, il a
décampé avec son matériel en laissant à l'administration le soin
de se débrouiller.
Dans
tout ceci, c'est l'administration qui est en défaut. M. le maire est
seul coupable. Voyant que 738 personnes résistaient, il n'a pas voulu
les poursuivre, parce qu'il a eu peur de perdre tes 738 voix aux
prochaines élections.
Voilà tout le mystère !
Chacun
aujourd'hui vide sa tinette au milieu de la rue, les bassins servent
de dépotoir. En un mot, Honfleur est empesté, le maire est
em...bèté, c'est le cas de le dire, et il se demande comment il va
se tirer de là.
Août
1883 -
Mystérieuse découverte. –
Jeudi, aux
Moulineaux, près Honfleur, en pénétrant dans une cave abandonnée
depuis longtemps, on y a trouvé le squelette assez bien conservé
d'un enfant nouveau-né couché sur le ventre, l'oreille droite
collée à terre, le bras gauche allongé de toute sa longueur, le
bras droit et la jambe du même côté complètement séparés du
tronc. La peau était entièrement desséchée et quelques cheveux se
voyaient encore sur le crâne. Près du squelette momifié se
trouvaient un sac à plâtre portant le nom de Mme veuve Vivien, de
Honfleur, et un morceau de mouchoir de toile blanche, assez
grossière. Le sac et le mouchoir étaient tachés de sang.
L'enfant
a été apporté enveloppé dans le sac, mais a dû avoir la tête
brisée au préalable, car du côté droit du crâne les os sont
fracturés, ce qui ne peut provenir que d'un choc violent. L'auteur de
ce crime passant probablement par la fenêtre de la cave après en
avoir ouvert l'auvent, qui ne tient fermé qu'à l'aide d'un clou, a
retiré le pauvre petit du sac
dans lequel il était roulé et l'a placé sous la futaille tel qu'il
a été trouvé.
Une
fille Hortense Hamelin, 27 ans, de Honfleur, a été arrêtée
dimanche l'après-midi.
Août
1883 -
Pêche à la morue. –
Les armateurs
de Normandie et de Bretagne ont reçu d'excellentes nouvelles de
Terre-Neuve. Certains bateaux reviennent en France avec 5 à 600 000.
Octobre
1883 -
Les victime de la mer. –
La barque
« Fortuné-Justine », de Trouville, se trouvait jeudi,
vers 9 heures du soir, au nord de la Hève, ayant son chalut bas,
lorsqu'en le virant à bord il s'est trouvé accroché par le fond et,
dans un coup de tangage, le jambes du moulinet cédèrent, alors le
linguet dérapant de l'engrenage, celui-ci blessa grièvement trois
hommes de l'équipage : le patron Halley, âgé de 55 ans, marié,
père de deux enfants, qui a le bras droit cassé ; le matelot Rosier,
père de quatre enfants, qui à la cuisse
cassée, et le matelot Main, 24 ans, qui a eu la tète fendue. Pour
dégager Rosier, qui avait la jambe brisée dans les bras du chalut,
il fallut les couper, mais le manche de la hachette s'étant cassé
pendant l'opération et le fer tombé à la mer, c'est avec leurs
couteaux que les hommes de l'équipage purent couper et dégager leur
camarade, perdant ainsi tous leurs agrès de pêche.
—
Le même jour, dans une manœuvre à peu près semblable, le sieur
Olivier Baron a eu le crâne fracassé à bord du
« Jeune-julien », de Honfleur. Baron est mort à
l'hospice de Honfleur, le lendemain, il était âgé de 29 ans et
était marié.
—
Dimanche, la mer était furieuse. Une barque de St-Aubin a été
brisée devant Langrune, une autre de la même commune a été sauvée
par MM. Lemarchant et Bréchet, photographe.
Mars
1884
- Les voleurs d’église.
–
Dans,
la nuit de mardi à mercredi, le sieur Desfoux, garçon d'écurie à
Honfleur, s'aperçut, à un vitrail brisé, qu'un voleur était dans
l'église Saint-Léonard. Il donna l'alarme. On courut prévenir la
gendarmerie pendant que les sieurs Lecerf, débitant, et Plouin,
sonneur, faisaient bonne garde le revolver en main. Le voleur voulut
se sauver, mais un coup de revolver, qui ne l'atteignit pas, le rendit
prudent. Il a été arrêté, c'est un nommé Léon Bourbus, 46 ans.
Ne trouvant rien dans les troncs, il avait pris le ciboire et profané
les hosties. La même nuit, tentative de vol dans l'église de
Gennevillers. Les voleurs n'ont rien trouvé.
Octobre
1884
-
Un canot mal gréé. -
Vendredi,
à Honfleur, jour de la tempête, un canot monté par six hommes a
reçu un coup vent de qui l'a fait chavirer. Un autre canot a sauvé
les six naufragés, mais en courant de réels dangers. Pendant ce
temps-là, le canot de sauvetage est resté amarré tranquillement
dans le port. On n'avait pu en trouver ni les avirons, ni les tolets,
ni même le capitaine.
Octobre
1884
-
Drôle de construction. -
Les travaux de l'Hôtel-de-Ville de Honfleur sont
terminés, ou à peu près. On a surmonté ce drôle d'édifice d'un
étage pour y loger les différents services de la ville. Mais, quand
ça été fini, on s'est aperçu qu'il faudrait y allumer le gaz toute
la journée pour y voir clair, tant l'architecte Briquemolle a
ménagé le peu de jour. Le deuxième étage de la mairie servira donc
comme par le passé à étendre la lessive des amis de
l'administration.
Décembre
1884
- Pluie et
tempêtes. -
A
Caen, la Crétine a monté, mais sans faire de sérieux dégâts. A
Bayeux, la crue a été plus grande, plusieurs personnes ont été obligées
d'abandonner leurs demeures. A Honfleur, le vent a renversé la
baraque du Massacre des Innocents, et occasionné un incendie qui à
fait 400 fr. de dégâts.
Décembre
1884
- Une victime de
la tempête. -
Dans
la soirée de jeudi, la barque de pêche « Espérance » se
trouvait à la hauteur du banc de Seine et faisait route pour
Honfleur, avec vent arrière, un coup de mer vint assaillir l'arrière
du bateau, brisant une ferrure du gouvernail, et enleva du même, coup
le matelot Julien-Albert Briand, âgé de 37 ans. Ce dernier n'ayant
fait aucun appel, et les matelots ne s'étant aperçus de sa
disparition qu'un instant après, ne purent lui porter secours. Briand
laisse une veuve et une petits fille de deux ans.
Décembre
1884 -
La tempête. -
La tempête de vent, de
pluie et de grêle, qui règne depuis quelques jours sur notre
région, s'est étendue sur toute la France. Partout sur nos côtes,
les anciens ne se souviennent pas d'avoir vu pareil coup de vent, un
autre est signalé.
Tous
les bâtiments sont rentrés au port. Quelques-uns ont brisé leurs
ancres et sont venus s'échouer en face de Cherbourg. Le canot de
sauvetage de Honfleur est sorti pour essayer de porter secours
à un bateau en détresse en vue da Trouville. Après avoir
été ballottés près de deux heures, par une mer furieuse, les
courageux marins honfleurais montant le canot sont rentrés au port
sans avoir rien vu.
Dans
le Midi, la tempête a sévi avec non moins de violence. Dans le
Doubs, elle a été suivie d'une chute abondante de neige.
Pendant
l'orage, le tonnerre est tombé à Blonville, près Viliers-sur-Mer,
sur la maison d'habitation de M Constant Malicorne et a communiqué le
feu aux boiseries. En un clin d’œil, la toiture de l'habitation
était en flammes.
A
Caen, comme partout du reste, les tuiles, les ardoises, et les
cheminées volaient en l'air. Sur le Cours, un arbre a été
déraciné et a brisé le parapet du pont de l'Hôpital.
Pendant
le mauvais temps, cinq jeunes mousses de Port-en-Bessin, s'étaient
embarqués sur le nouveau bassin dans un bachot carré très léger,
sans doute par suite d'un faux mouvement de l'un d'eux, le bachot
coula et tous les cinq furent précipités à l'eau, quatre d'entre
eux furent sauvés. Mais le cinquième, le nommé Auguste Vingtrois,
âgé de 14 ans, s'est noyé.
Septembre
1885 -
L’ouragan. -
La
tempête qui a sévi cette semaine sur notre contrée a causé
d'immenses ravages.
A
Caen et dans les campagnes voisines, les dégâts sont purement
matériels : arbres arrachés, pommiers brisés et dépouillés de
leur récolte, couvertures endommagées. Le train de
8 heures, de Courseulles à Caen, est demeuré en détresse pendant
3/4 d'heure à la sortie de Douvres. Quatre grands arbres, arrachés
par le vent, obstruaient la voie, ayant brisé les fils
télégraphiques. Il a fallu scier les troncs d'arbres qu'il aurait
été impossible de déplacer, s'ils étaient restés entiers.
A
Lisieux, Pont-l'Evèque, Vire, Bayeux, grands dégâts, mais pas
d'accidents. A Condé, où se tenait la foire, des tentes de forains
ont été renversées. Des peupliers sont tombés sur un bâtiment de
la tannerie de M. Maillard, et l'ont effondré. Un ouvrier a failli
être tué.
Sur
nos côtes, cet ouragan coïncidait avec la grande marée, ce qui en a
augmenté la violence. A Langrune, la mer a enlevé sur plus de cent
mètres les talus en terre bordant la rue de la Plage, démoli des
murs en pierre sèche, coupé les pentes qui conduisent à la mer et
brisé les escaliers en bois. A Cabourg, les cabines des bains
culbutées. Les branches des arbres jonchaient toutes les avenues.
Une
barque d'Arromanches dont l'équipage se composait de 13 hommes a
échoué à Asnelles, après avoir lutté 10 heures contre l'ouragan.
A Deauville, la mer a enlevé le pavillon en bois placé au bout de
l'estacade. A Trouville, la jetée Est a été endommagée. Un homme a
été jeté à la mer par le vent et n'a pu être sauvé qu'avec
grandes difficultés. Un pêcheur montant une barque du Havre, Auguste
Fouriel, 35 ans, né à Honfleur, enlevé par une lame, n'a pu être
retrouvé. De mémoire de marin, la mer n'avait jamais été plus
furieuse. A Honfleur, le musoir de l'estacade a été
assez fortement avarié par les vagues, de même
que le côté nord de la digue construite à l'entrée du port. A
Villerville, la tempête a eu des effets désastreux. Les falaises
hautes de 20 mètres ont été escaladées par les lames, le village a
été envahi, les cours remplies d'eau, des maisons démolies, le
casino est littéralement emporté. Les peintres Duez, Pinel,
Ravaud, le romancier
Montaigut, qui ont voulu voir ce spectacle effrayant, ont manqué
d'être enlevés par la mer. On est sans aucune nouvelle de plusieurs
barques de pêcheurs.
Au
Havre, une barque de Trouville, poussée par le vent, a heurté le
steamer « l’Éclair » et brisé ses tambours. La barque
a eu son beaupré cassé. Le trois-mâts italien « Nipoli-Accume »
a été jeté contre le mur du quai et a éprouvé de fortes avaries.
Au poste des Transatlantiques, les pieux d'amarrage s'arrachaient, et
il a fallu mouiller les ancres des paquebots pour parer à tout
événement.
Le
cotre de Cherbourg, « l'Avenir » a fait côte sur les
rochers de Mielle, l'équipage a été sauvé.
Octobre
1885
- Un ivrogne
enragé. - Vendredi
soir, à Honfleur, deux gendarmes voyant un homme ivre, le nommé
Auguste Chrétien, voulurent l'arrêter. Chrétien, furieux, les
accabla de coups de pied et de coups de poing. Il arracha même les
aiguillettes d'un des gendarmes. Il a fallu l'intervention de deux
sergents de ville pour mener ce forcené au poste de
police.
Juin
1886
- Noyé.
- Jeudi
à Honfleur, un cadavre a été trouvé sur la plage, entre l'endroit
connu sous le nom de Grosse-Butte et l'hôpital, par le douanier de
service. Le corps était tellement enfoncé dans la vase que ce n'est
qu'au bout d'un assez long temps qu'on est parvenu à le retirer.
C'est un nommé Victor-Auguste Tricard, domestique, 20 ans, employé
à l'hôtel du Dauphin, depuis le 6 juin, en qualité d'aide de
cuisine, depuis le 11, il était parti sans qu'on puisse savoir où il
était allé. On croit à un suicide attribué à un dérangement des
facultés intellectuelles.
Août
1886 -
Démissions. -
Le
maire et adjoints de
Honfleur viennent de donner leurs démissions.
Août
1886 -
Élections municipales. -
Par
suite de la démission
de M. Luard, maire de Honfleur, et des deux adjoints, les électeurs
ont dû être convoqués pour compléter le conseil municipal,
préalablement à la réorganisation
de la municipalité. On
dit que parmi les
candidats, il y en a qui ne savent ni lire, ni écrire.
Septembre
1886
- Changement de
vue. -
La
municipalité
conservatrice de Honfleur avait démissionné à la suite des
élections au conseil général. Elle n'a pas été réélue. Elle est
remplacée par une municipalité républicaine à la tête de laquelle
est M. Chasles.
Novembre
1886
- La vie du
port. - Les arrivages de bois
continuent à se faire nombreux, depuis samedi, sept vapeurs et
voiliers ont pris place dans nos bassins qui présentent, en ce
moment, une activité qu'ils n'avaient pas eue de toute l'année.. -
Les arrivages de bois continuent à se faire nombreux, depuis samedi,
sept vapeurs et voiliers ont pris place dans nos bassins qui
présentent, en ce moment, une activité qu'ils n'avaient pas eue de
toute l'année.
Ce
matin, pour la première fois depuis très longtemps, un bateau
pêcheur est entré au port avec un chargement de harengs. C'est le
« Notre-Dame-de-la-Garde », de Fécamp. Son chargement
était si complet que les marins du bord ne manœuvraient qu'avec
difficulté, enfoncés qu’ils étaient parmi les Enfants de
Dieppe.
Beaucoup
de curieux, attirés par ce spectacle nouveau pour nous, ont assisté
au déchargement et à la vente qui ont eu lieu sur le quai
Saint-Etienne. On nous assure que plus de trois cents mesures de
harengs se trouvaient à bord du « Notre-Dame-de-la-Garde ».
Novembre
1886
-
Les baleines dans la Manche.
- Lundi,
un bateau de pêche anglais a manqué d'être coulé par une bande
d'une demi-douzaine de baleines, mesurant de 15
à 20 mètres, qui prenaient leurs ébats dans la Manche.
Décembre
1886 -
L’ouragan. -
Jeudi,
une violente tempête s'est déchaînée sur notre région. A Caen, il
y a eu quelques dégâts matériels et peu d'accident. Henri Gontier,
14 ans, employé chez M. Carrelet, secrétaire des facultés, passent
rue des Capucins, a été blessé légèrement par la chute d'une
tuile tombée de la toiture d'une maison.
Le
même jour, vers 4 heures du matin, le sieur Jacques Richard, 35 ans,
préposé des douanes, en faction sur le quai Vendeuvre, en face la
Charité, a été enlevé par un coup de vent et précipité
dans le bassin. Il en a été retiré par les douaniers Susanne et
Pichon, et l'aide de deux matelots du navire « Marie-Bertrand ».
Mardi,
à Caen, la prairie était pleine d'eau. Dans les arrondissements de
Lisieux et de Pont-l'Evêque, un grand nombre de pâturages sont sous
les eaux.
Sur
nos côtes, et surtout à Honfleur, la mer était absolument
intenable. Nombre de bateaux sont entrés eu relâche dans le port ou
n'ont pu partir. Au Havre, il y a eu plusieurs accidents dans le port.
Le brick « Mathilde » de Cherbourg a coulé près du quai
de l'Ile. La goélette française « Bretonne » sombré en
face Villequier, où elle était ancrée.
Vingt-cinq
sauveteurs anglais, montant deux canots de sauvetage, ont péri en
voulant secourir des équipages et des navires en détresse.
Décembre
1886 -
L’ouragan. -
Dans
la nuit de dimanche à lundi, un ouragan d'une violence inouïe s'est
déchaîné sur notre région. A Caen,
tuiles et ardoises jonchaient les rues, plusieurs cheminées ont été
renversées. Dans la campagne, les dégâts sont grands. Beaucoup
d'arbres ont été brisés ou arrachés. Dans la canton de Ryes plus
de 1 500 superbes pommiers ont été détruits.
On
craint de nombreux sinistres maritimes. A Honfleur, beaucoup de
barques sont entrées en relâche avec des avaries. La barque n° 19
de Trouville, appartenant à M. Levasseur s’est perdue en mer avec
trois des hommes qui la montaient.
Les nommés Lepetit, Lacaille et Marais, tous pères de famille. L’un
d’eux, le patron laisse treize orphelins. Une
autre barque de Trouville a eu son patron, Albert Postre, 41 ans,
enlevé en face du Havre. Il laisse six enfants. Toutes les barques et
navires amarrés Dans les
bassins d'Honfleur étaient à la dérive, les grelins ayant cassé.
La drague a coulé dans le bassin de retenue faute de surveillance.
Mai
1887
- Un cas assez
rare. - La
semaine dernière, M.
Chasles, maire de Honfleur, a marié sa dernière fille à M,
Hormisdas Fauvel, médecin à Fécamp, né à Caen. Ceci n'a rien
d'extraordinaire, mais ce qui n'est pas ordinaire, c'est que le marié
n'appartient à aucune religion. Il n'a jamais été baptisé. Le
mariage religieux n'a pas eu lieu avec le cérémonial accoutumé, il
n'y a eu qu'une messe basse à laquelle ont assisté les mariés et
les invités. Bref, il ne s'en est fallu que d'un cheveu que la noce
n'ait pas lieu, faute de ce diable de baptême.
Juin
1887 -
Les
fortes chaleurs.
-
Les
fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que
nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit
s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En
1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans
plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre
resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques
départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869
et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y
eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la
saison.
Juillet
1887 -
La
sécheresse.
-
Si
le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux
céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse
prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les
vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se
développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande
un peu
d'eau.
Octobre
1887
- Chute mortelle.
- Dimanche,
à Honfleur, le nommé Armand Lamy, voulant embarquer, à la mer
basse, à bord de son bateau, « Marie-Constance »,
descendit au moyen de l'échelle en fer fixée au quai lorsque,
perdant pied tout à coup par suite du manque de plusieurs échelons,
il tomba, d'une hauteur d'environ cinq, mètres. Il est mort.
Janvier
1888 -
Le brouillard.
- Les
brouillards de la semaine dernière nous venaient de Londres.
Pendant quatre jours, cette ville a été dans l'obscurité. On a
essayé de ballons éclairés à la lumière électrique. Deux
vapeurs se sont échoués près de Honfleur. Le
« Calvados » et son chargement évalué 80 000 francs sont
perdus ; « Pairie », du port de Nantes, a pu être
renfloué.
Janvier
1888 -
Le froid.
- La
température glaciale que nous avons eue la semaine dernière n'est
rien en comparaison du froid qui fait en Autriche. Durant huit jours,
le thermomètre n'a pas dépassé 30 degrés au-dessous de zéro.
Soixante personnes sont mortes de froid aux environs d'Agram. — En
Amérique, il y a eu des tempêtes de neige. Le chiffre des morts
atteint 200. Un grand nombre de personnes ont eu des membres gelés.
Beaucoup de malheureux, aveuglés par la neige, se sont laissé mourir
à deux pas d'abris où ils auraient été sauvés. Des bandes
entières d'enfants ont péri en revenant de l'école. Les pertes en
bétail sont considérables.
Février
1888 -
Le mariage des prêtres.
- La cour
de cassation vient de décider que les prêtres pouvaient se marier,
après avoir quitté la soutane.
Février
1888 -
Récompenses.
- M.
Joseph Poret, sous-patron des douanes, médaille de 2e
classe ; M. Louis Lostibondoués, matelot des douanes,
témoignage de satisfaction, sauvetage de deux hommes à Honfleur ;
M Amand Halley, journalier, médaille de 3e classe en
argent, sauvetage à Trouville.
Le
ministre de la marine a accordé une médaille de 2e classe
en argent à M Louis Hutz, lieutenant de douane au Havre, pour
différents actes de dévouement, notamment pour sauvetage d'un enfant
tombé dans le bassin de la Citadelle. M. Hutz est le fils de M. Hutz,
capitaine de douane en retraite, buraliste à Dives, médaillé
lui-même pour de nombreux sauvetages,
Mars
1888 -
Les bouilleurs de cru
et débitants. -
Par 284 voix contre
228, la Chambre a supprimé les privilèges des
cultivateurs-distillateurs. Par 327 voix contre 210, elle a supprimé
l'exercice chez les débitants, là où il existe encore. Les droits
sur les vins, cidres et poirés sont supprimés à partir du 1er
décembre. L'impôt serait perçu par un droit unique chez le
fabricant.
Mars
1888 -
Cavalcade.
-
Le lundi de Pâques, à
Honfleur, grande cavalcade de bienfaisance : 300 personnes et 100
chevaux.
Mars
1888 -
La mer et ses
victimes. -
Au cours des dernières tempêtes, le « Dagot »,
croiseur français, s'est perdu devant Madagascar. L'équipage,
composé de 152 hommes, a été sauvé, sauf le mécanicien, un
Breton. A bord du « Dagot » se trouvaient plusieurs
matelots du port de Honfleur.
Avril
1888 -
Brutalité inouïe.
-
Un de ces
derniers soirs, vers 10 heures, plusieurs jeunes gens, passant devant
le cabaret du sieur Lefèvre, route de Pont-Audemer à Honfleur,
voulurent y entrer. Le café n'était pas fermé, plusieurs
consommateurs étaient à l'intérieur, cependant, la barrière qui
donne entrée sur la cour située devant l'établissement était
déjà barricadée. Un des jeunes gens sauta par dessus la barrière
et se dirigea vers la maison. Après une discussion avec Lefèvre,
celui-ci saisit un bâton et en asséna un violent coup
sur la tête de son interlocuteur, qui s'affaissa. La victime est un
nommé Lesauce, 26 ans, ouvrier de scierie à Honfleur. Son état est
grave et il a été admis d'urgence à l’hospice.
Avril
1888 -
Accident de voiture.
-
Mercredi à Honfleur,
le sieur Martin, 23 ans, charretier à la ferme des Marronniers,
descendait la route Neuve, conduisant une voiture contenant deux fûts
de cidre. Il avait commis l'imprudence de s'asseoir sur l'avant de sa
voiture. Au bas de la route, il perdit l'équilibre et tomba. La roue
lui passa sur la jambe gauche qui fut fracturée.
—
Samedi dernier, à Clècy, le sieur Constant Rogue, du Bosq, s'est
brisé une cuisse en revenant de conduire un tonneau de cidre avec sa
voiture.
Avril
1888 -
Épizootie.
-
En présence des cas de
fièvre aphteuse, dite cocotte, qui se sont produits sur divers points
du département, le préfet rappelle aux Maires, propriétaires,
éleveurs et cultivateurs, les dispositions de la loi du 21 juillet
1881, qui oblige de faire au maire la déclaration de tout animal
malade afin qu'il le fasse visiter, interdit la vente et le transport
des animaux atteints le tout sous peine d'amende et de prison.
Avril
1888 -
Récompense
méritée. -
Le ministre
de la marine a décerné à Joseph Halley, pilote lamaneur, une
médaille de 2e classe
en argent. Sauvetage d'un homme à Honfleur, le 26 février 1888.
Juillet
1888 -
Rixe et chute grave. -
Dans
la nuit de lundi à mardi de la semaine dernière, deux marins de
Honfleur, les nommés Joseph Capard, 20 ans, et Arthur Lecesne, 19
ans, se prirent de querelle près la Lieutenance. Ils en vinrent aux
coups et, en se battant, tombèrent dans le bassin. Un bateau de
pêche était stationné au-dessous d'eux. Lecesne tomba sur le pont
et Capard sur le bord du bateau,
puis de là dans l'avant-port, d'où il fut retiré aussitôt. Capard
s'est fracturé plusieurs côtes et Lecesne a éprouvé sans doute des
lésions internes, car une hémorragie s'est déclarée.
Juillet
1888 -
Tempête. -
Samedi,
une violente tempête a sévi sur nos cotes. A Villers-sur-Mer, le
sieur Ulysse Thieuland, 18 ans, s'est noyé, son camarade a été
retiré de l'eau à demi asphyxié. A Yport, un marin a été noyé
aussi. A Saint-Valery-en-Caux, un bateau de pêche a chaviré, cinq
hommes sur six ont péri. Les bateaux de Caen et de Trouville n’ont
pas pu sortir du Havre. la « Normandie », qui devait
partir à une heure, n'a pu quitter le Havre que pendant la nuit.
Les
orages continuent. A Honfleur, la foudre est tombée sur un steamer,
amarré dans le bassin, et a fendillé le mât.
Septembre
1888 -
Jalousie et coup de couteau.
-
Le nommé Amand Chrétien, 37 ans, ouvrier de scierie,
demeurant rue Bourdet, à Honfleur, a donné par jalousie deux coups
de couteau d'ans la poitrine de sa femme et, un dans le dos à un
nommé Vasseur dit Cocotte. Ils ont été tous deux transportés à
l'hospice. Les blessures n'auront pas de conséquences graves.
Chrétien a été arrêté.
Octobre
1888 -
Empoisonnement. -
Le
sieur Georges Thillais, 28 ans, garçon épicier chez M. Desseaux, rue
Chaussée, à Honfleur, s'est donné la mort en absorbant un verre
d'acide sulfurique
et une certaine quantité de pâte phosphorée. Dès qu'on s'est
aperçu de l'acte désespéré de Thillais, on est allé chercher un
médecin. Mais il était trop tard, les toxiques faisaient leur œuvre
et, quelques instants après, le malheureux jeune homme expirait,
malgré les soins qui lui avaient été prodigués. Ce suicide est
attribué à la menace que son patron lui avait faite de le renvoyer.
Et, comme Thillais devait se marier dans quelques jours avec une jeune
fille de Villers-sur-Mer, il a craint que son renvoi n'amenât
la rupture de son mariage.
Octobre
1888 -
Grand incendie. -
Un incendie a éclaté
au domicile du sieur Jules Chesneau, maître couvreur à Honfleur, et
a consumé la maison d'habitation avec le mobilier, ainsi
qu'un hangar contenant un matériel complet de couvreur et une grande
quantité de bois du Nord, dans un chantier appartenant au sieur
Alexandre Ullern,
négociant au même lieu. La perte est évaluée à 60 000 fr. dont 25
000 fr. au sieur Chesneau et 35 000 fr. au sieur Ullern, le tout
assuré. Le feu s'est déclaré dans un grenier rempli de foin et
près d'une cheminée contre laquelle il était tassé.
Novembre
1888 -
Outrage à la pudeur. -
Jeudi
matin, à Honfleur, un individu ivre et à moitié nu gesticulait sur
le cours de la République. Un agent de police le menaça de le mettre
au violon. L'individu se rebella et il fallut l'intervention de la
gendarmerie pour pouvoir s'en rendre maître. C'est un nommé
Désiré-Louis Barbier, 20 ans, chauffeur.
Novembre
1888 -
Électricité.
- Un
quartier de Honfleur va être éclairé à l'électricité. Une
société se propose d'en faire autant a Caen.
Décembre
1888
-
Mort par asphyxie.
-
Le sieur Hallot, patron du crevettier « Bonne-Mère »,
de Honfleur, en rentrant à son bord, a trouvé mort, dans la chambre
du bateau, son matelot,
le sieur Charles Simon, 45 ans. Il paraît que Simon, surpris par le
froid, aura allumé du charbon dans sa chambre, et que les gaz qui se
sont dégagés auront déterminé l'asphyxie.
Décembre
1888 -
Incendie. -
A Honfleur, cours de la République, le feu s'est déclaré
chez le sieur Legay. Surprises par les flammes, plusieurs personnes
ont été obligées de sauter par les fenêtres. Deux femmes se sont
cassé chacune une jambe.
Décembre
1888 -
Découverte de cadavre. -
Mardi matin, on a retrouvé dans le bassin de la République,
à Honfleur, le cadavre de François Cressant, 65 ans. ouvrier de
scierie, disparu depuis cinq semaines. On suppose qu'il est tombé à
l'eau étant pris de boisson.
Décembre
1888 -
Le noël anglais. -
A l'occasion des fêtes de Noël, il a été expédié en
Angleterre, par le port de Honfleur, 224 785 oies et 9 233 dindes,
soit un total de 234 018 volailles. En 1888, ce chiffre ne s'était
élevé qu'à 192 199, dont 178 530 oies et 15 663 dindes.
Janvier
1889 -
Une victime de la mer. -
Un cadavre, dont la
tête et les bras ont disparu, a été recueilli en mer par le sieur
Delaunay, marin-pêcheur à Honfleur. Ce cadavre, qui a été déposé
à la morgue, ne porte aucune trace de violence et paraît être celui
d'un jeune homme de 14 à 15 ans. C'est, on suppose, celui de Pierre
Lehaut, marin à Saint-Vaast, dont la barque a fait naufrage il y a
environ six semaines.
Juin
1889. -
L’incendie de Honfleur.
- Samedi
soir, à Honfleur, un incendie attribué à l'imprudence a détruit
complètement la caserne de gendarmerie et les remises, chantiers et
magasins à fourrages contigus.
La
perte est évaluée à 80 000 fr. Presque tout le mobilier personnel
des gendarmes, des voitures, des équipages de chevaux, appartenant à
un loueur, une grande quantité de foin, des bois de charronnage, etc…,
ont été détruits.
Par
suite de la transformation récente de la première brigade de
gendarmerie à pied, les gendarmes nouvellement arrivés n'avaient pas
eu le temps de faire modifier leur police d'assurance et le maréchal
des logis seul est assuré. Le commissaire de police et un ouvrier
serrurier ont été brûlés sans gravité. (Bonhomme Normand)
Juin
1889. -
Mort accidentelle. -
Un enfant de sept ans et demi, le
jeune Achille-Pierre Colas, est tombé dans le bassin de l'Ouest, à
Honfleur. Son cadavre a été retrouvé après une demi-heure de
recherches sous la coque d'un bateau. ( Bonhomme Normand)
Juin
1889. -
Tentative de meurtre.
- Dimanche
soir, quai de la Quarantaine, à Honfleur, en sortant du café tenu
par le sieur Lemasson, les nommés Mathière, jourpalier à Honfleur,
et Bourchu, chaudronnier au Havre, se sont battus.
Voyant
que Mathière allait avoir le dessous, ses amis voulurent
s'interposer. A ce moment, Bourchu prit un revolver dans sa poche et
en tira un coup dans la direction de son adversaire. Un des témoins
de la scène, le nommé Lamy, marin, avait vu le mouvement
et, se jetant sur Bourchu, put détourner l'arme.
La
balle passa entre les
jambes de Mathière qui, sans cette intervention, eût pu être tué.
( Bonhomme Normand)
Juillet
1889.
-
Singulier procès.
-
Lors
du dernier incendie de Honfleur, les pompiers, croyant mettre dans une
citerne un tuyau de prise d'eau, l'ont mis dans une fosse d'aisances.
L'erreur
a été vite reconnue. Alors, on a mis le tuyau dans un puits.
Malheureusement, on ne l'avait pas nettoyé et le puits est
aujourd'hui à peu près perdu.
Le
propriétaire demande une indemnité aux compagnies d'assurances, et
celles-ci la refusent, alléguant qu'elles n'ont jamais entendu
assurer un puits contre les risques du feu. (
Bonhomme Normand)
Février
1890 -
Cheval emporté. -
Dernièrement,
rue de la République, à Honfleur, une voiture attelée d'un cheval,
et dans laquelle se tenait un enfant d'une douzaine d'années,
stationnait sous la voûte de l'hôtel de l'Espérance. Le cheval,
auquel, pour le faire boire, on avait enlevé la bride, était
maintenu à l'aide d'un licol par une demoiselle Vauquelin, de Fourneville.
A
un moment, l'animal effrayé s'emballa et se précipita vers la rue.
La demoiselle Vauquelin cherchant a le retenir fut bientôt renversée
et une des roues de la voiture lui passa sur la tête. Mais la
blessure était moins grave qu'on ne le supposait d'abord, et
aujourd'hui la demoiselle Vauquelin est dans un état satisfaisant. Le
cheval fut arrêté rue Cachin.
Mars
1890 -
Les suites d’une faute.
- La fille
Victorine-Alphonsine Giret, âgée de 23 ans, de St-Gatien-des-Bois,
en service chez le sieur Macé, boulanger à Honfleur, s'est
asphyxiée mercredi soir, à l'aide du charbon. Elle s'était
enfermée dans une chambre inoccupée, avait calfeutré le bas de la
porte et allumé du charbon dans un vase en terre. En tombant
aux premières atteintes de l'asphyxie, elle renversa le charbon et le
feu prit au parquet. Le sieur Macé aperçut une lueur dans cette
chambre dont la porte était vitrée, brisa un
des carreaux, entra et éteignit, avec un seau d'eau, le commencement
d'incendie. Un médecin appelé ne put que constater la mort de la
servante. Ce suicide est attribué à l'état de grossesse de la fille
Giret et à l'abandon de son amant. Elle avait laissé un billet à
ses patrons. Il contenait simplement ces mots : « Remettez mon argent
à ma pauvre mère, je vous prie. A. G. »
Mars
1890 -
Démission.
- Le maire de
Honfleur s'est pris aux cheveux avec deux conseillers municipaux. A la
suite de cette séance tapageuse, le maire et ses adjoints ont donné
en chœur leurs démissions.
Mars
1890
-
Mort de froid.
-
Le sieur Louis Foutel, cultivateur à Sainte-Opportune, se
rendait, avec sa mère, au marché de Honfleur. Ils conduisaient
chacun une voiture de fourrage,
lorsque, tout à coup, la dame Foutel, 52 ans, tomba à terre. Son
fils s'empressa de la relever et entra dans une maison voisine dont il
rapporta un cordial qu'il essaya de faire prendre à la pauvre femme,
mais déjà elle avait rendu le dernier soupir. Son décès est
attribué au froid.
Avril
1890 -
Honfleur.
- A la
suite de la retraite de la municipalité, la moitié du conseil
municipal a démissionné. Il va falloir de nouvelles élections.
Avril
1890 -
Grève d’électeurs. -
Dimanche,
les 2 360 électeurs de Honfleur étaient convoqués pour élire 15
conseillers. 186 électeurs ne pouvant faire autrement se sont présentés
au scrutin. Les voix se sont réparties sur les 15 conseillers
démissionnaires. Celui qui arrive en tête a eu 84 voix, le dernier,
49. Il y aura ballottage pour la forme.
Mai
1890 -
Grève d’électeurs. -
Au deuxième tour de
scrutin, pour l'élection de 15 conseillers municipaux à Honfleur,
360 volants se sont présentés sur 2 300. Les conseillers s élus
auront-ils le toupet d'accepter.
Mai
1890 -
Silence coupable. -
Dernièrement,
le feu éclatait dans un bois des environs de Honfleur. Les auteurs de
cet incendie seraient, parait-il, des braconniers qui avaient mis le
feu à des terriers pour prendre des lapins. On a fait le silence
autour de cette affaire. Pourquoi ce silence?
Mai
1890 -
Un drame en mer. -
L’« Arica »,
entré dernièrement dans le port de Honfleur avec un chargement pour
la Société générale de dynamite, a été le théâtre, pendant la
traversée, d'un drame mortel. Un matin, le capitaine Nelherthon
s'étant aperçu que la barre avait été mal dirigée par le matelot
Henry, lui en fit l'observation. Ce dernier ayant répondu avec
arrogance, une rixe s'engagea entre les deux hommes. A un
moment, le capitaine se trouva acculé contre la lisse du navire, le
dos penché en dehors, le matelot le saisit par les deux jambes
et le jeta à la mer. Tous les efforts tentés pour sauver le
malheureux capitaine furent inutiles. Son fils James, qui était
second, prit le commandement du navire. En abordant au premier port,
le coupable fut livré à la justice anglaise.
Mai
1890 -
Incendie. -
Jeudi la nuit, à
Honfleur, le feu a éclaté rue St-Léonard, dans les dépendances de
la propriété de Mme Manchon, et a détruit plusieurs bâtiments
ainsi qu'un tas de fagots et d'objets mobiliers. Pertes, 15 000 fr. et
1 200 fr. pour le sieur Martin, cafetier.
Mai
1890 -
Un noyé. - Le corps du sieur
Pierre Germain, 33 ans, demeurant à Villerville, marin à bord du
bateau de pêche 2.839, du port du Havre, a été trouvé dans la
vase, à Honfleur, entre le bateau et le quai. Germain était
célibataire. Tout fait supposer que, peut-être légèrement pris de
boisson et voulant prendre l'échelle pour embarquer, Germain aura mis
le pied dans le vide et sera tombé à l'eau.
Juin
1890 -
Une ville sans conseil. -
Les
tentatives faites en vue de reconstituer le conseil municipal de
Honfleur n'ayant pu aboutir, un décret présidentiel l'a
dissous.
Juin
1890 -
Chenilles, criquets et grenouilles.
- Dans
notre région, les chenilles ont dévasté une grande partie des
pommiers. — En Algérie, les criquets ont fait leur réapparition.
Les dégâts sont considérables. — A Yvetot (Seine-Inférieure),
une pluie de grenouilles s'est abattue sur une partis de la ville.
C'est par milliers que l'on comptait ces batraciens sur les chemins.
Juin
1890 -
Un noyé. -
Le
sieur Édouard Malandiu, 40 ans, travaillait au chargement d'un
vapeur, à Honfleur. Se sentant subitement indisposé, il monta sur le
pont et voulut descendre
à terre. Malheureusement, au moment où il allait sauter le quai, il
fut frappé d'une attaque d'épilepsie et tomba
entre bord et quai, et s'est noyé.
Juillet
1890 -
Les électeurs de la Petite Chine boudent. -
Dimanche, les électeurs de Honfleur étaient convoqués pour
nommer le conseil municipal tout entier. Sur 2 341 électeurs
inscrits, il s'est présenté seulement 136 votants, et, dans l'urne,
on a trouvé 46 bulletins blancs. Il n'y a donc eu que 140 suffrages
exprimés se répartissant entre quatre-vingts noms. Un second
tour de scrutin aura lieu dimanche, mais sans plus de succès sans
doute.
Août
1890 -
Mort accidentelle. -
Le jeune Joseph Delormel, mousse a bord du bateau « Auguste-Moutine »,
se trouvait dans le bassin ,du Centre, à Honfleur, monté dans une
petite barque qu'il faisait godiller, lorsque l'aviron lui ayant
échappé des mains il est tombé à la renverse dans l'eau. Ce n'est
que 25 minutes après qu'il a pu être retiré, mais il avait cessé
de vivre.
Octobre
1890 -
Tentative de suicide. -
Dimanche, le nommé Saffrey, journalier à Honfleur, se
trouvant en état d'ivresse, avait pris la résolution d'en finir avec
la vie. Par trois fois successives, il sa jeta dans le bassin de
l'Ouest, d'où on le retira sain et sauf. Après la dernière
tentative, il fut reconduit à son domicile, et où on supposait qu'il
allait cuver son vin tranquillement, mais là, ses idées de suicide
le reprirent de plus belle, et il tenta de se jeter par la fenêtre.
Vain effort encore, car il resta accroché à l'appui de cette
fenêtre. Retiré
de cette position aussi drolatique que périlleuse, il consentit cette
fois à se tenir tranquille. Il semble avoir abandonné aujourd'hui
toute idée de suicide.
Octobre
1890 -
Les pommes. -
Dans le Calvados, le pays-d'Auge surtout, n'a pas de pommes, on
parle de 4 et 5 fr. la barretée. Dans la Manche, il y en a davantage,
les prix varient entre 3 et 3 fr. 50. La Bretagne est plus favorisée,
on en trouva en gare à 2 fr. 25 et 2 fr. 50. Sur certains points on
les vend au poids.
Novembre
1890 -
Les receveuses peuvent aimer.
- Par
arrêté ministériel, les receveuses sont autorisées à contracter
mariage avec le fiancé de leur choix. Une seule exception subsiste :
elle concerne les personnes du sexe masculin, remplissant une fonction
de police, comme les gendarmes, commissaires et les gardes
champêtres.
Décembre
1890 -
Garçon changé en fille.
- Une
sage-femme de Honfleur après avoir procédé à un accouchement
enveloppa l'enfant et dit au père que c'était un garçon, et était
déclaré comme tel.
Deux
jours après, l'enfant venu avant terme succombait, quelle ne fut pas
la surprise du médecin chargé de constater le décès en découvrant
que le garçon qu'on a présentait était...
une fille parfaitement constituée, bien que née non-viable. Le mieux
c'est que, l'erreur reconnue, la sage-femme persista à soutenir que
c'était bien un garçon qu'elle avait aidé à mettre au monde
l'avant-veille, et qu'aucune des personnes présentes à l’accouchement
ne put affirmer le contraire.
Décembre
1890
-
Froid et neige.
-
Vendredi, samedi et
dimanche, le froid a été excessif à Caen. Voici quelques
renseignements relevés à Vaucelles, rue de l'Arquette. Vendredi, à
7 heures 1/2 du matin, 17° au dessous de zéro ; samedi, à 6
heures, 15° ; à huit heures,19° ; dimanche, à 6 heures, 16°.
De puit longues années, on n’avait constaté de si basses
températures.
—
A propos du froid et de la neige, on rappelle que le 24 novembre 1788,
commence une forte gelée qui dura jusqu'au 29 janvier suivant. Le
passager de Honfleur fut six semaines sans pouvoir venir au Havre par
suite des glaces. La misère fut grande. La pain continua à augmenter
jusqu'en fin février, ce qui causa des troubles. Le 4 mars, une
émeute, causée par la cherté du pain, éclata à Caen.
Décembre
1890 -
Froid et neige. -
Vendredi,
samedi et dimanche, le froid a été excessif à Caen. Voici quelques
renseignements relevés à Vaucelles, rue de l'Arquette. Vendredi, à
7 heures 1/2 du matin, 17° au dessous de zéro ; samedi, à 6 heures,
15° ; à huit heures,19° ; dimanche, à 6 heures, 16°. Depuit
longues années, on n’avait constaté de si basses
températures.
—
A propos du froid et de la neige, on rappelle que le 24 novembre 1788,
commence une forte gelée qui dura jusqu'au 29 janvier suivant. Le
passager de Honfleur fut six semaines sans pouvoir venir au Havre par
suite des glaces. La misère fut grande. La pain continua à augmenter
jusqu'en fin février, ce qui causa des troubles. Le 4 mars, une
émeute, causée par la cherté
du pain, éclata à Caen.
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