13 Août 2022

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS   

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HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Janvier 1891  -  Le mauvais temps.  -   La semaine dernière, gelée et verglas, suivis d'accidents nombreux, cette semaine, gelée et neige, avec la misère pour beaucoup. Vrai, ce n'est pas gai.

 

Janvier 1891  -  Accident de voiture.  -  Vendredi, à Honfleur, place de l'Obélisque, le sieur Barel, garçon meunier à Ablon, voulant faire tourner son véhicule, prit mal sa distance, et la voiture alla donner contre la base de l'obélisque. Une des gueules de lion du monument et une des pièces de cuivre formant cadre du côté ouest du piédestal furent arrachées. Procès-verbal a été dressé contre Harel, qui s'était empressé de s'esquiver.

 

Janvier 1891  -  Deux cent vingt-deux milles oies.  -   C'est le chiffre expédié, cette année, en Angleterre, pour les fêtes de Noël, par le port de Honfleur, et, en plus, environ 12 800 dindes. Soit un total de 234 000 bêtes, valant environ 1 million 800 fr. Le jour de la plus forte expédition a été le 16 décembre. On a expédié près de 40 000 volailles de toutes sortes.  

 

Janvier 1891  -  Tentative d’assassinat.  -  Un ouvrier tapissier de Honfleur, le nommé Jules Gaste, 24 ans, a été, mardi, vers une heure et demie du soir, victime d'une agression au moment  où il passait dans la rue de la République. Une Bretonne, la fille Eugénie Boursin, âgée de 26 ans, a sans aucune provocation et par jalousie, porté sur la tête de Gaste un coup de couteau qui, heureusement, n'a fait qu'une blessure peu grave.

 

Janvier 1891  -  Vol dans une église.  -  Un malfaiteur s'est introduit dans l'église St-Léonard de Honfleur et a enlevé le tronc de la crèche, placé près l'autel de la Vierge. Le tronc ne contenait qu'une somme très minime. C'est entre midi et deux heures que le méfait a dû être commis, c'est-à-dire pendant l'heure du déjeuner. Le tronc a été retrouvé le soir sur la place. Il  était défoncé et son contenu avait été enlevé.  

 

Janvier 1891  -  Salaisons.  -  Déjà 40 000 tonnes de poissons salés ont été préparées et expédiées du port de Honfleur par les soins de M. Turmel, facteur à la marée. On estime que les envois dépasseront cette année le chiffre de 100 000 tonnes. 

 

Février 1891  -  Récompense honorifique.  -  Un témoignage officiel de satisfaction est accorde à M. Frédéric Famery, concierge de l'hôtel de ville de Honfleur, sauvetage d'un enfant à Honfleur.  

 

Février 1891  -  Brutalités.  -  Les nommés Louis Labbé, 42 ans, ouvrier de scierie a Honfleur, et Léon Wex, 56 ans, journalier, avaient profité du carnaval pour se déguiser. Ils ont trouvé fort plaisant de se jeter sur Léon Moussy, 25 ans, garçon boulanger, qui passait près d'eux, et de le rouer de coups. Moussy a pu garder un fragment d'une canne-fusil dont se servait l'un d'eux et cela a permis de retrouver les agresseurs. 

 

Février 1891  -  La fraude sur les beurres.  -  Samedi, à Honfleur, procès-verbal a été dressé contre la femme Lecerf, née Victorine Besnard, cultivatrice à Contevillle, dont le beurre contenait 25 p. 100 de jus de carottes, et contre la femme Constant Langlois, née Delphine Maurice, cultivatrice à Manneville-la-Raoult, qui avait mêlé de la graisse au beurre qu'elle mettait en vente sur le marché.

 

Février 1891  -  Mort accidentelle.  -  Jeudi soir, à Honfleur, route de Pont-Audemer, le nommé Aubert, employé chez le sieur Bouvray, entrepreneur, est tombé sous la roue d'une voilure qu'il conduisait et a eu la poitrine écrasée.

 

 Février 1891  -  Idée d’homme gris.  -  Mercredi, à Honfleur, on avait procédé, au moyen du ponton-grue, au déchargement d'un steamer. Le soir, à la cessation du travail, les feux du ponton n'étaient pas complètement éteints. Peu après le départ des employés, un charbonnier, le nommé Eugène Liesse, 31 ans, qui était en état d'ivresse, descendit sur le ponton, puis dans la cale où il prit du charbon pour chauffer la locomobile. Il mit ensuite cette dernière en mouvement, lui faisant exécuter toutes les manœuvres du déchargement d'un navire. Ceci dura  deux heures environ, au bout desquelles on se décida à prévenir le propriétaire du ponton. A son arrivée, il constata que le manomètre de la machine était monté à un degré qui pouvait faire craindre une explosion. Liesse a été arrêté.  

 

Avril 1891  -  Les plages du Calvados.  -  Lundi, a eu lieu, à Caen, l'adjudication des plages du Calvados. Beuzeval, sur une mise à prix de 500 fr. ; Arromanches, à 150 fr. et Tourgéville, à 100 fr., n'ont pas trouvé preneurs. Partie de Trouville (Roches Noires), 500 fr. ; Deauville, 200 fr. ; Honfleur, 50 fr., ont été adjugés à des particuliers avec des surenchères relativement insignifiantes. 

Les plages de Saint-Aubin, 1 000 fr. ; Courseulles, 250 fr., et Langrune, 200 fr., ont été adjugées aux communes. 

Mais à Villers-sur-Mer le pompon ! La mise à prix de la plage était fixée à 2 025 fr., la commune s'en est rendue adjudicataire pour 4 050 francs 

Or, écoutez ceci : il y a six ans, la commune s'était aussi rendue adjudicataire du même terrain, mais pour 1 000 fr. seulement, et elle a trouvé moyen d'y manger 2 à 3 000 fr. 

Comment fera-t-elle pour s'en tirer en payant 4 050, plus les frais d'adjudication et les constructions en planches ? Est-ce que quelque conseiller municipal généreux y mettra du sien ? Nous en doutons. Certains entrepreneurs trouveront plutôt le moyen d'y faire leur beurre.  (Source B-N)

 

Mai 1891  -  Incendies.  -  A Ste-Marie-Outre-l'Eau, un incendie a détruit un bâtiment appartenant au sieur Raoult, menuisier. Pertes, 6 000 fr.

— Un incendie, dont la cause est inconnue, s'est déclaré dans les costils de Baron et a détruit une assez grande étendue de bois et bruyères.

— A Fervaques, incendie dans les bois de M. de Neuville. Pertes, 1 900 fr.

— Samedi à Livry, le feu a éclaté dans un bois. 3 hectares environ ont été détruits. Ce bois appartient à Mme la comtesse Ven-Den-Brul.

—incendie à Mosles chez François Guilbert, cultivateur. Perte 4 400 fr.

— Incendie, à Honfleur, quartier du Poudreux, au préjudice de MM. Niel, Pognon et Dejaek. Pertes, 6 000 fr.    (Source B-N)

 

Juin 1891  -  Douanier noyé.  -  Le sieur Eugène Meterie, 31 ans, douanier à Honfleur, s'est noyé en faisant son service, par suite du défaut de lumière. (Source B-N)

 

Juillet 1891  -   Incendie.  -  Chez M. Carré, propriétaire du bazar « La ménagère » commencement incendie, causé par l'imprudence d'une cuisinière qui jette du pétrole sur le feu pour  activer son fourneau ; grande panique dans tout le quartier et dégâts relativement élevés, un peu de patience eut fait éviter ce malheur.  (Source B-N)

 

Juillet 1891  -  Noyé.  -  Encore un noyé dans le prolongement du 4e  bassin à flot de Honfleur, il ne sera pas le dernier si les abords de cette partie du bassin ne sont pas éclairés à bref délai. 

Vendredi, le marin anglais James Edwards, du steamer « Harold », voulait rentrer à son bord. Trompé par l'obscurité, il tomba à l'eau. L'accident avait eu pour témoins les préposés des douanes Quénot et Bouvet qui le signalèrent à l'équipage du « Harold » et coururent eux-mêmes au secours du matelot. 

Les recherches, quoique actives, durèrent trois quarts d'heure, au bout desquels Edwards fut ramené à la surface. Tous les soins étaient inutiles, le malheureux avait cessé de vivre. (Source B-N)

 

Août 1891  -  Canot chaviré.  -   Mardi, vers midi, le canot de pêche Amand 171, du Havre, patron Ménard, appartenant à M. Metras, était mouillé sous Vasouy. Par suite d'une circonstance quelconque le canot vint à faire eau et M. Ménard, qui se trouvait seul à bord,  amena la voiture, échoua son bateau aussi près de terre que possible et gagna le rivage.  Peu après l'Amand,  poussé par le flot, filait sur son ancre, chavirait et partait à la dérive. Le  maître haleur Altazin,  l'ayant  aperçu de la jetée ouest, sauta dans une  pirogue, accompagné des sieurs Friard,  patron, et L. Desseaux, lamaneur. Tous trois purent atteindre le  canot sous les bains et l'échouèrent près du phare de l'hospice. À marée basse, l'Amand a été relevé. Sa voie d'eau ne nécessitera que quelques réparations.  (Source B-N)

 

Septembre 1891  -  Engrais dangereux.  -   On parle à Honfleur d'empoisonnements qui se seraient produits dans un magasin d'engrais. Deux ouvriers, Adolphe Delasalle, 45 ans, et Anthime Bellanger, 25 ans, ont succombé.

Leur mort est attribuée à l'inhalation des vapeurs ammoniacales exhalées par les engrais. Une enquête est ouverte par le parquet. Un nommé Marie, transporté aussi à l'hospice pour le même cas, se trouve aujourd'hui relativement mieux, un autre ouvrier, Ribot, a dû être, aussi transporté à l'hospice, son état est grave.  (Source B-N)

 

Septembre 1891  -  Prenez garde aux crevettes.  -  Les pilotes Boudin, Cardon, Merieult, Petit et le lamaneur Emmanuel Boudid, montant le bateau-pilote « Marie-Louise », de Honfleur, ont été pris en mer de violentes douleurs intestinales qui les ont fait horriblement souffrir. Quoique très affaiblis, ces hommes établirent la voilure pour rentrer à Honfleur, où ils sont arrivés dans un état de santé inquiétant. Les docteurs qui les ont soignés attribuent ce mal aux crevettes que les pilotes avaient fait cuire et mangées à bord.  (Source B-N)

 

Octobre 1891  -  Une victime du travail.  -   Mercredi dernier, le jeune Henri Laquerre, employé à la scierie Math Ultern et Cie, à Honfleur, a eu la main saisie et broyée par les dents d'une roue. La machine fut arrêtée immédiatement et après que le blessé eut été dégagé, il fut transporté à l'hospice où il a subi l'amputation de l'avant-bras. (Source B-N)

 

Octobre 1891  -  Incendie.  -  Un commencement d'incendie s'est déclaré la nuit, dans un four appartenant au sieur Lenormand, boulanger à Honfleur. Pertes, 3 000 fr.  (Source B-N)  

 

Octobre 1891  -  Crime ou accident.  -  On a trouvé dans le bassin du Centre, à Honfleur, le cadavre du sieur Emile Letavernier, 30 ans, journalier à Honfleur. dont on n'avait pas de nouvelles depuis une huitaine de jour. On a fait courir le bruit que Letavernier avait été victime d'un crime : il aurait, disait-on, succombé dans une rixe et ses adversaires, pour se débarrasser du cadavre, l'auraient jeté à l'eau. On n'a relevé sur le cadavre que des traces d'ongles sur diverses parties du cou, mais il n'a pas été possible de déterminer, d'une façon exacte, à quelle date ces traces de blessures pouvaient remonter. Comme elles ne pouvaient déterminer la mort, le docteur a conclu à une mort par submersion. Letavernier buvait plus que de raison.  (Source B-N)  

 

Février 1892  -  Une trouvaille reperdue.  -  La dame Hauguet, demeurant rue Gambetta, à Honfleur, ayant trouvé une pièce de mariage, elle la mit dans son porte-monnaie au lieu d'aller au bureau de police. Le hasard voulut que la dame Hauguet, à son tour, perdit le porte-monnaie renfermant ladite pièce. Le porte-monnaie et ce qu'il contenait fut trouvé par un sieur  Suignard et déposé au bureau de police.

La dame Hauguet alla réclamer son porte-monnaie et la pièce qu'il contenait, mais ces objets ne lui furent pas rendus et il lui fut dressé procès-verbal pour détention d'un objet trouvé sans  en avoir fait la déclaration. Cette pièce de mariage appartient à la dame veuve Pagny, propriétaire à Manneville-la-Raoult, qui est venue la réclamer.  (Source B-N)  

 

Février 1892  -  Le froid.  -  Le froid a repris avec beaucoup d'intensité cette semaine. On signale sur plusieurs points des accidents causés par l'abaissement de la température. 

— Jeudi, le nommé Etienne Bourgeois, 54 ans, né à Equemauville a été trouvé presque mort de froid, sous un hangar à Honfleur. Il a été transporté à l'hospice. 

— Dans une seule journée, trois malheureux ont été trouvés morts de froid, dans la Seine-Inférieure : le premier un nommé Désiré Dudier, 37 ans, près de Fécamp ; le second Stanislas Delarue, 37 ans, à Avesnes.  (Source B-N)  

 

Mars 1892  -  Brûlures.  -  Un tuyau d'extraction a crevé l'autre nuit dans la chaufferie de la scierie de MM. Montreuil et Blanchet, à Honfleur. En quelques secondes, la vapeur envahit l'appartement, éteignant le bec de gaz. Dès l'accident, le contremaître Bielle et le chauffeur Abrard s'étaient enfuis. Mais deux autres ouvriers, les sieurs Ballot et Bielle, plongés dans l'obscurité, ne purent fuir qu'avec difficulté et furent fortement brûlés au visage et aux mains. (Source B.N.)

 

Avril 1892  -  Est-ce un empoisonnement.  -  Le parquet de Pont-l'Evèque, accompagné d'un médecin légiste, s'est rendu à l'hospice de Honfleur et a procédé à l'autopsie du cadavre de la dame Lallemand, 43 ans, décédée en son domicile, ainsi que ses deux enfants, âgés de 11 et 8 ans. 

On croit à un empoisonnement. En même temps que le corps de la dame Lallemand, les cadavres de ses deux jeunes enfants ont été exhumés et transportés à l'hospice, mais,  après examen, le parquet n'a pas cru devoir procéder à leur autopsie. Les viscères et certaines parties du crâne de la dame Lallemand ont été enfermés dans des bocaux pour que l'analyse puisse se faire au parquet même. (Source B.N.)  

 

Juin 1892  -  La foudre.  -  La semaine dernière, les époux Guilbert, dont le mari est âgé de 82 ans, propriétaires à Vasouy, montaient la rue des Capucins, à Honfleur, lorsqu'un coup de tonnerre effraya le cheval attelé à leur voiture. L'animal fit un écart et l'une des roues de la voiture heurta la borne qui protège la pompe située à l'encoignure des deux rues. Le choc fut si violent que la voiture fut renversée et brisée, le cheval continua son chemin avec l'avant-train, pendant que les époux Guilbert étaient projetés à terre, le mari sous la caisse de la voilure, Mme Guilbert sur la chaussée La dame Guilbert n'a reçu que des contusions légères, mais les blessures de son mari sont plus graves et on craint pour les suites.  (Source B.N.)  

 

Juin 1892  -  Adultère.  -  Un procès-verbal pour adultère et complicité à été dressé à quatre heures du matin, par le commissaire de Honfleur, contre la femme Groult, née Renée-Blanche Lecouteur, 33 ans, née à Beaumont-en-Auge, et son amant, le sieur Onézime Gobolin, 34 ans, garçon boulanger. La femme avait été obligée de quitter le domicile conjugal par suite des mauvais traitements que lui faisait subir son mari. C'est cependant sur la plainte de celui-ci que l’adultère a été constaté.  (Source B.N.) 

 

Juin 1892  -  Sinistre maritime.  -  Le canot de pêche « Court-Après » a chaviré lundi vers midi en vue du port de Honfleur, dans une rafale de vent. Une autre embarcation, qui se trouvait dans les mêmes parages, est arrivée à temps pour sauver les deux naufragés exténués qui se nomment Quetel, patron, et Mariette, marin-pêcheur. 

Le sauvetage a été accompli par un brave marin nommé Lepineux, qui, dès qu'il a vu l'accident, a aussitôt fait voile pour secourir ses camarades.  (Source B.N.)   

 

Juin 1892  -  Les suites d’un accident.  -  Le 1er  juin, le sieur Rondeau, peintre, occupé à la réparation d'un vitrage, à Honfleur, tombait de son échelle, se fracturant deux côtes. Le malheureux ouvrier a succombé aux suites de ses blessures. Il était âgé de 42 ans.   (Source B.N.)  

 

Juin 1892  -  Tentative de déraillement.  -  La,garde-barrière de Beuzeville, sur la ligne de Honfleur, ayant aperçu un homme sur la voie, s'est approchée de lui, l'individu lui donna un coup de poing sur l’œil qui la fit tomber, s'étant relevée, elle donna quatre coups de corne. Le sieur Lecomte, préposé à la gare de Beuzeville, accourut voir ce qu'il y avait d'anormal. La femme Le Pêne lui raconta ce qui venait de se passer et indiqua la direction qu'avait prise son agresseur. Le sieur Lecomte se mit à sa poursuite, mais ne put le rejoindre. La femme Le Pêne, remise de son émotion, découvrit alors une pierre qui était placée contre le rail et qui, bien certainement, avait été mise là avec l'intention de faire dérailler le train qui passe vers minuit.   (Source B.N.)

 

Juin 1892  -  Les suites de l’ivresse.  -  Le sieur Alfred Marcotte, 23 ans, marin à Honfleur, étant ivre, s'est suicidé à la Mailleraye, où il était venu pour vendre des moules. Son cadavre a été retrouvé à l'endroit même où ce jeune homme s'était jeté à l'eau. (Source B.N.)  

 

Juin 1892  -  Incendie.  -  Un incendie, dont on ignore la cause, a consumé en entier, à Honfleur, les magasins de Mme Beauval, marchande de vieux chiffons, et l'atelier de tonnellerie de M. Hardy. Pertes, 7 300 fr. 

Un autre incendie s'est également déclaré à Honfleur, cours de la République, dans l'usine de M. Chandelier, fabricant de briquettes. Pertes, 45 000 fr.   (Source B.N.) 

 

Juillet 1892  -  Légion d’honneur.  -  M. Boudin, peintre de marine, Honfleur, est nommé chevalier de la Légion d'honneur. (Source B.N.)  

 

Septembre 1892  -  Une panique.  -  A l'une des dernières séances du conseil municipal de Honfleur, il parait qu'un membre a été pris d'une telle colère qu'il s'est tout à coup écrié : « Vrai ! je n'sais pu dans par où qui en a... » Puis il est tombé raide. Tout le conseil a cru que c'était un cas de choléra nostras. 

La séance a été levée en désordre et chacun s’est sauvé de son côté. Bref, trois conseillers menacent de donner leur démission si on ne désinfecte pas la salle des délibérations.    (Source B.N.)    

 

Octobre 1892  -  Enfant écrasé en jouant.  -  Des enfants étaient en train de se balancer, sur la place Thiers, à Honfleur, avec un banneau chargé de pierres, appuyé sur des chambrières. Tout à coup, ces chambrières vinrent à vaciller et à se tordre. L'un des enfants, le jeune Duhault, 8 ans, fut pris sous l'un des brancards et à demi écrasé.   (Source B.N.)  

 

Novembre 1892-  Un homme à la mer.  -  Voilà ce que raconte le Havre : La barque de pêche « Bonne-Marguerite », de Honfleur, sortait du port du Havre, ayant à son bord le patron François La vigne et le matelot Frédéric Saulnier, tous deux habitant Honfleur. A ce moment, entrait un vapeur anglais, et Saunier, croyant que la barque allait être chavirée, se jeta à l'eau pour saisir aussitôt le bordage de l'embarcation. Mais ses forces le trahissaient, et il était sur le point de lâcher prise, sans que d'ailleurs son patron se souciât aucunement de sa position critique, lorsqu'il fut recueilli dans un canot par un marin, Joseph Legrip. Le patron de a « Bonne-Marguerite » avait continué sa route.  (Source B.N.)

 

Novembre 1892  -  Mauvais vote.  -  La Chambre vient de voter, en principe, la suppression du privilège des bouilleurs de crû. Espérons que ce vote n'est pas définitif. (Source B.N.)

 

Novembre 1892  -  Amoureux surpris.  -  Dimanche, Constant Assicot, chapelier à la Ferté-Macé, a trouvé sa femme de 18 ans, en tendre entretien avec Gustave Duval, garçon de salle à l'hôtel du Cheval-Blanc, à Honfleur. Duval s'est sauvé par la fenêtre, Assicot l'a poursuivi et a tiré sur lui quatre coups de revolver sans l'atteindre. Les deux amants sont arrêtés. (Source B.N.)  

 

Décembre 1892  -  Honfleur en révolution.  -  Et cela à propos d'une ignoble petite poissonnerie. Quand on arrive à Honfleur par la route de Pont-l’Evèque, on est émerveillé. A trois kilomètres de la ville, sous une véritable voûte de verdure, on aperçoit les côtes de la Seine-Inférieure, la baie de la Seine et les navires qui vont ou viennent de Rouen. C'est magnifique. Poussée par nous ne savons quelle lubie, l'administration a fait construire au bas de cette promenade une poissonnerie dominée par un colossal monument de nécessité. Cependant, après une suite de discussions aussi comiques que ridicules, le conseil a voté la démolition de ce monument de nécessité dont la nécessité ne se faisait pas sentir. Le plus curieux, c'est que, pour faire ce bel ouvrage, l'administration s'est adressée à un architecte du Havre, maître en l'art de faire et de défaire. Nous savons bien que c'est toujours travailler. Malheureusement, c'est aux dépens des contribuables.  (Source B.N.)  

 

Janvier 1893  -  Grand incendie.  -  Lundi soir, à six heures, un immense incendie s'est déclaré à Honfleur. Le feu est dû à l'imprudence d'un jeune homme employé de M. Bouquerel qui est allé avec une lampe à pétrole dans un bûcher où il y avait du fourrage et du bois, la lampe est tombée et le feu s'est communiqué.

Il y a environ dix bâtiments détruits totalement ou à peu près. Tout ce groupe de vieilles maisons appartient à M. Bouquerel, il était assuré.

Une maison à M. Bégin, huissier, et une autre à M. Lamidey ont quelques dommages. Comme toujours, quelques locataires n'étaient pas assurés ou assurés insuffisamment.

Le pâté de maisons détruites est placé entre la place Thiers, la rue de la Ville, la ruelle de la Prison et le quai St Etienne.

M. Levain, fabricant de chandelles, a tout perdu, environ 30 000 fr. (Assuré). M. Fortuné Leprevost a perdu peu de chose : son entrepôt de liquides a été préservé, grâce à l'énergie et à l'habileté du nouveau capitaine des pompiers, M. Michelon.

M. Bouquerel estime ses immeubles à environ 70 000 fr., mais il y a du sauvetage qui diminuera ce chiffre. Pertes totales, 146 000 fr. (Source B.N.)  

 

Janvier 1893  - Mort de froid.  -  Catherine Boussais, 75 ans, domiciliée dans un petit logement rue du Puits, à Honfleur, n'avait pas paru depuis deux jours. Les voisins ont interrogé la police et la porte du logement a été ouverte. La pauvre vieille a été trouvée morte sous sa table, et le médecin a constaté un cas de congestion provoqué parle froid. (Source B.N.)

 

Janvier 1893  -  Que d’oies !  -  Pour la fête de Noël, en Angleterre, l'octroi de Honfleur a reçu déclaration d'embarquement par les steamers le Newhaven et de Southampton pour 221 488 oies et 18 814 dindes. L'an dernier, il n'avait expédié que 198 309 oies et 8 718 dindes. (Source B.N.)  

 

Mars 1893  -  Un drame de la misère.  -  Mme Loriot, 30 ans, dont le mari est employé chez M. Herblin, loueur de voitures à Honfleur, s'est jetée dans le vieux bassin, près de la petite Poissonnerie, avec sa petite fille, âgée de quatre mois : la mère a été sauvée, mais la petite fille a péri. On attribue cet acte de désespoir à la misère. (Source B.N.)  

 

Avril 1893  -  Tentative de suicide.  -   Vendredi soir, le sieur Auguste Lapérière, 38 ans, marin-pêcheur, rue du Puits, à Honfleur, a tenté de se suicider en se pendant dans son domicile. Heureusement, l'on s'est aperçu à temps de son acte de désespoir. La corde a été coupée et, après de longs soins, il a été rappelé à la vie. Il ne parait pas disposé à recommencer. (Source B.N.)

 

Avril 1893  -  Récompenses.  -  Pour s'être distingués dans plusieurs incendies, une médaille de 1er classe a été décernée à M. Charles Caen, caporal de pompiers à Honfleur, et des mentions honorables à MM. Henri Boussard, caporal à Honfleur ; Georges Baron et Charles Josse, pompiers à Dives. (Source B.N.)

 

Avril 1893  -  Violation de domicile.  -  Un mari féroce, c'est Georges Vincent, 31 ans, marin-pêcheur à Honfleur. Convaincu, à tort, que sa femme se trouvait chez Mlle Aimée Louvet, couturière, place de l'Obélisque, il pénétra, en enfonçant les portes, dans la chambre de cette demoiselle qui, tout effarée, lui demanda ce qu'il voulait. Après avoir expliqué qu'il cherchait sa femme, et tout désappointé de ne pas la trouver, Vincent se retira tout penaud. (Source B.N.)

 

Avril 1893  -  Chemins de fer, tramways.  -   La compagnie de l'Ouest va établir une double voie sur le tronçon de Lisieux à Pont-l'Evêque. 

Le conseil municipal de Trouville, mal inspiré, a rejeté le projet de tramways partant de la gare et traversant la ville pour aboutir à la jetée - promenade. 

Honfleur, Trouville et Deauville ont refusé de subventionner un tramway entre Honfleur et Trouville. (Source B.N.)  

 

Avril 1893  -  Encore le pétrole.  -  Dimanche, à Honfleur, un incendie, causé par l'explosion d'un bidon de gazéoline, a éclaté chez le sieur Coquerel, épicier. L'immeuble a peu souffert, mais il y a pour 8 000 francs de marchandises de brûlées. Le sieur Coquerel a été grièvement blessé à la figure et aux main. (Source B.N.)

 

Avril 1893  -  Le gui.  -  Nous rappelons qu'un arrêté préfectoral ordonne a tout cultivateur ou propriétaire d'enlever le gui des pommiers. Des procès-verbaux seront dressés aux cultivateurs et propriétaires qui ne se conformeraient pas à cet arrêté. (Source B.N.)

 

Mai 1893  -  Un ennemi de la Régie.  -  Le sieur Michel, employé chez M. Laurent, marchand de vins en gros à Lisieux, a été surpris au moment où il livrait un fut de 28 litres d'eau-de-vie à la dame Costé, demeurant à Honfleur. 500 fr. d'amende pour la régie, tous les trois solidaires. 

Michel, repincé une seconde fois, a été condamné à 500 fr. pour la régie et 100 fr. pour l'octroi de Honfleur. (Source B.N.)  

 

Juin 1893  -  Une tuile sur la tête.  -  La dame Champy passait rue Chaussée, à Honfleur, près d'une maison dont la couverture est en réparation, lorsqu'une ardoise, échappée sans doute à un des ouvriers, lui tomba sur la tête et lui fit une assez profonde coupure. Elle a dû garder la chambre quoique son état n'eût rien de grave. (Source B.N.)  

 

Juillet 1893  -  Agressions nocturnes.  - L'autre nuit, à Honfleur, vers 11 heures, trois individus se promenaient en ville, s'amusant à attaquer les passants inoffensifs, les frappant à coups de poings et s'emparant même de leur coiffure. Plainte ayant été portée, on est parvenu à découvrir les coupables. Ce sont les nommés : Louis Halby,26 ans ; Georges Héméry, 23 ans, et Alphonse Bianchi, 25 ans, tous trois journaliers à Equemauville. (Source B.N.)  

 

Juillet 1893  -  Les guêpes.  -  Il y a beaucoup de guêpes cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas cueillir les fruits. (Source B.N.)

 

Juillet 1893  -  Le jus de tabac.  -  En vue de permettre aux cultivateurs de défendre leurs récoltes contre les ravages des nombreux insectes que la sécheresse a fait éclore, l'administration des contributions indirectes rappelle que le commerce en détail des jus de tabac dénaturés est entièrement libre et toute personne peut, sans être astreinte à la moindre formalité, obtenir la livraison de ces produite et même en constituer un dépôt, où chacun à la faculté de venir s'approvisionner. 

Une notice indiquant le mode d'emploi, les conditions de vente et d'expédition des jus de tabac dénaturés, est tenue à la disposition des intéressés par les entreposeurs de tabacs de Caen: Bayeux, Lisieux, Honfleur, Vire et Falaise. (Source B.N.)

 

Juillet 1893  -  Fermeture des colombiers.  -  Les colombiers seront fermés, cette année, depuis le 1er juillet jusqu'au complet achèvement de la moisson des blés, qui sera annoncé par une publication du maire. Ces prescriptions ne s'appliquent pas aux pigeons voyageurs. (Source B.N.)

 

Juillet 1893  -  Le tir dans les lycées.  -  Dans le classement des 40 lycées et collèges qui ont pris part au 2e championnat de France et d'Algérie, nous relevons les résultats suivants concernant notre, région : 3e, lycée de Coutances ; 11e, lycée de Caen ; 20e, collège de Vire ; 34e, collège de Honfleur. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  Découverte d’un cadavre.  -  Le corps du sieur Jean Le Guen, 35 ans, matelot à bord du yacht la « Bettino », qui était tombé à la mer, a été retrouvé sur la plage de Honfleur. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  La rougeole.  -  Une épidémie de rougeole règne en ce moment dans notre région sur les enfants, et fait des victimes trop nombreuses. Ceci tient à ce que cette maladie est mal comprise. Les parents regardent la rougeole comme terminée quand l'éruption a disparu, ce qui est une grave erreur, car la convalescence surtout est à surveiller et à soigner. Les petits malades doivent garder scrupuleusement la chambre pendant un temps assez long après l’éruption. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  La chaleur.   -   La chaleur a été très grande dans le Calvados, mais pas encore comme dans le Midi et dans le centre de la France. Rien que dans l'arrondissement de Bordeaux, on a constaté douze morts par insolation. Dans la Loire-Inférieure, il y a eu aussi une dizaine de morts par suite d'insolation. 

 

Août 1893  -  Attention.   -   Un chien enragé, appartenant à un capitaine de navire anglais, a été abattu la semaine dernière à Honfleur, on craint que plusieurs chiens aient été mordus. (Source B.N.)

 

Août 1893  -  Cavalcade.   -   Le dimanche 27 août, à Honfleur, cavalcade de bienfaisance, historique et fantaisiste, 150 chevaux, 400 costumes, 10 chars. (Source B.N.)  

 

Septembre 1893  -  Une femme qui se noie.   -  Dimanche soir, le « François-1er » avait déjà effectué la moitié de la traversée entre Honfleur et le Havre, quand, tout à coup, une femme d'une trentaine d'années, qui se trouvait sur l'avant du bateau enjamba la lisse, et, avant qu'on s'aperçût de ses intentions, se précipita à la mer. Aussitôt le capitaine faisait stopper et donnait l'ordre de mettre à la mer le canot du bord, malgré toutes les recherches, il a été impossible de retrouver le cadavre de cette femme. (Source B.N.)

 

Septembre 1893  -  Cadavre trouvé à la mer.  -  Jeudi, le cadavre d'une femme d'environ 35 ans a été repêché sur la plage de Graye, près Courseulles. 

Signalement : jupe bleu marin, corsage satin noir, chemise avec initiales brodées E. R. On pense que ce cadavre est celui de la femme qui s'est jetée à la mer le 27 août, étant à bord du steamer « François-1er ». (Source B.N.)  

 

Septembre 1893  -  Insolation.   Le sieur Feugère, 48 ans, employé chez MM. Montreuil, Blanchet et Cie, à Honfleur, a été frappé d'insolation pendant son travail. Feugère reçut immédiatement les soins que réclamait son état, mais le mal s'était développé avec une rapidité prodigieuse, et il décédait une demi-heure après. (Source B.N.)  

 

Septembre 1893  -  Incendies.  -  Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie a éclaté chez M. Georges Voisin, au café du Théâtre, à Honfleur. Trois petits fûts de cognac ont sauté. Les pertes s'élèvent à 1 000 francs. 

— Un incendie a éclaté au domicile du sieur Albert Friley, journalier à Fontenay-le-Pesnel, et a détruit un corps de bâtiment. Pertes, 3 000 fr. pour les immeubles, et 1 200 fr. pour les récoltes et les objets mobiliers. Le tout assuré. (Source B.N.)  

 

Octobre 1893  -  Récompenses honorifiques.  -  Médailles à MM. Jules Herson, Pascal Madeline, Arsène Delomosne, employés à l'usine d'Ablon, Louis Lintz, Henri Boussard, Hyacinthe Canu et Jules Leclerc, de la compagnie de pompiers de Honfleur, pour avoir fait preuve du plus courageux dévouement en portant secours aux victimes de l'explosion de dynamite à Ablon, près Honfleur. 

— Mention honorable à M. Mariette, caporal des pompiers de Pont-l’Evêque, pour belle conduite dans un incendie. 

 — Médaille de bronze à M. Lecouturier, percepteur à St-Laurent-de-Condel, pour s'être distingué par sa propagande en faveur de la caisse nationale de retraite pour la vieillesse.

 — Médaille d'or à l'exposition d'Auxerre (Economie sociale, hygiène et assistance publiques), décernée au docteur E.  Barthés, inspecteur départemental du Service des enfants assistés du Calvados. (Source B.N.)  

 

Octobre 1893  -  Suites d’une imprudence.  -  Il y a une quinzaine, le sieur Glory, en aidant au déchargement du steamer « Ibis », à Honfleur, commit l'imprudence de jouer avec un ours qui se trouvait à bord. Une première fois, il lui présenta une noix que l'animal saisit sans le blesser, mais, ayant voulu recommencer, l'ours lui fit une profonde morsure à la main. 

La blessure n'offrait rien de grave. Mais, au moment de l'accident, Glory avait éprouvé une frayeur telle qu'au bout de quelques jours il tomba malade et qu'on dut le transporter à l'hospice. Il a succombé jeudi Glory était âgé de 50 ans, il était marié et père de neuf enfants dont l'aîné a 11 ans, et sa femme est enceinte. Cette famille reste dans la plus profonde misère. (Source B.N.)

 

Octobre 1893  -  Le coltineur Morice.  -  Cet individu, qui avait fait, au mois d'avril dernier, le trajet de Honfleur à Caen, portant sur le dos un sac de cent kilos, a été arrêté pour vol de 85 fr. au préjudice d'une jeune bonne anglaise. Adalbert Morice, qui se dit marchand de fruits et demeure rue des Viviers, au Havre, se trouvait à Honfleur et avait vendu un panier de fruits à cette bonne, qui devait repartir le soir même pour Southampton. 

En attendant le départ du bateau, Morice avait proposé à la jeune fille de faire une promenade à la Côte de Grâce, et c'est alors qu'il a soustrait, dans la sacoche de cette fille, une somme de 80 à 90 fr. (Source B.N.)  

 

Octobre 1893  -  Agression , coups de couteau à un agent.  -  Lundi la nuit, vers une heure, les agents Petit et Debleds passaient rue Chaussée, à Honfleur, quand un individu du nom d'Adolphe Biard, 50 ans, surgissant d'une maison en construction dans laquelle il se tenait caché, s'élança sur Petit en s'écriant : « Je t'en veux, je vais te tuer », et en même temps il frappait l'agent de quatre coups de couteau en pleine poitrine. L'autre agent dut porter à Biard un coup de sabre à la figure, pour lui faire lâcher prise. Le meurtrier a été arrêté à son domicile une heure après. L'état de, l'agent est assez grave. (Source B.N.)  

 

Novembre 1893  -  Hareng frais ! Hareng frais !  -  La pêche du hareng a été abondante ces jours derniers. Plusieurs bateaux sont rentrés à Honfleur chargés à coulés. (Source B.N.)  

 

Décembre 1893  -  Les voleurs d’église.  -  Lundi la nuit, des malfaiteurs ont tenté de pénétrer dans la chapelle de Nolre-Dame-de-Gràce, à Honfleur. A l'une des portes, une profonde entaille a été pratiquée dans le pilier et le crampon de la serrure a cédé. Mais, grâce aux deux verrous, la porte n'a pu être ouverte. Ils ont brisé deux croisées, mais n'ont pu desceller les barreaux de fer. Un « ex-voto » déposé sur une croisée a été pris par eux et jeté dans une propriété voisine. (Source B.N.)

 

Décembre 1893  -  Tué par un coup de pied de cheval.  -  Dimanche soir, le nommé François Moulinet, 39 ans, charretier chez le sieur Souvray, entrepreneur à Honfleur, allait conduire un cheval à l'écurie. Ne le voyant pas revenir, le sieur Souvray pris d'inquiétude, se rendit à l'écurie et le trouva inanimé sur le sol. Moulinet avait au côté de la tête une blessure paraissant faite par un sabot de cheval. Moulinet, porté à l'hospice, y est mort sans avoir repris connaissance. (Source B.N.)

 

Février 1894  -  Une bande de voleurs.  -  La police de Honfleur vient d'arrêter une bande de quinze voleurs qui dérobaient du charbon sur les quais et jusque dans les chantiers. Ils avaient volé à deux négociants près de 1 450 kilos de houille. Le plus âgé de ces malfaiteurs a 21 ans et le plus jeune 9 ans. (Source B.N.)  

 

Mars 1894  -  Une bande de petits voleurs.  -  Quinze enfants, dont deux âgés de plus de 16 ans, viennent de comparaître devant le tribunal de Pont-l'Evêque pour avoir soustrait du charbon sur les quais de Honfleur. Avec eux, quatre lemmes étaient poursuivies pour avoir acheté des quantités variant entre 50 et 175 kilos de charbon à ces jeunes voleurs. De plus, sept pères ou mères de famille étaient cités comme civilement responsables. Les enfants, âgés de moins de 16 ans, ont été remis à leurs parents, les deux autres, Maquineham et Saulnier, ont eu huit jours de prison, les femmes Daboval, Bellais, Friard et Caplain, chacune un mois de la même peine, pour complicité. (Source B.N.)  

 

Mars 1894  -  Enfant noyé.  -  Un jeune enfant de 17 mois, Fernand Lefort, rue des Lingots, à Honfleur, avait été laissé seul pendant quelques instants par sa sœur, âgée de 15 ans, qui était allée chercher de l'eau! A son retour, la fillette trouva l'enfant tombé la tête en avant dans une petite chaudière contenant de l’eau de cristaux froide. Il y avait à peine dix centimètres d’eau dans la chaudière, mais cela avait suffi pour amener l'asphyxie. (Source B.N.)

 

Mars 1894  -  L’immoralité à Honfleur.  -  Honfleur avait parmi ses habitants un nommé Auguste Lalonde, propriétaire, rue de Grâce, bien connu pour ses goûts pour les petites filles. Le police, on ne sait pourquoi, paraissait fermer les yeux sur les exploits de ce sale personnage. Mais enfin, devant une plainte énergique, elle a dû agir, et lundi elle se présenta chez Lalonde pour l’arrêter. Lalonde se barricada. 

On alla requérir un serrurier  et au moment et au moment ou celui-ci faisait sauter la porte, on entendit une détonation : c'était Lalonde qui venait de se brûler la cervelle. La mort a été instantanée. Des parents s'étaient plaints de ce que leurs fillettes, âgées de 10 à 11 ans, étaient attirées chez Lalonde, et, après leur avoir fait boire des liqueurs et manger des confiseries, il les déshabillait complètement. Alors il se passait les scènes les plus houleuses avec ces enfants, en bas âge et ce triste personnage de 65 ans. (Source B.N.)

 

Avril 1894  -  La peur de la prison.  -  La dame Moisy, propriétaire à Saint-Siméon, près Honfleur, avait été condamnée par défaut à 8 jours de prison pour avoir vendu, au marché de  Pont-Audemer, de la crème additionné de farine. La dame Moisy en apprenant cette condamnation, fut tellement navrée qu'elle s'empara d'un rasoir et chercha à se suicider, en se faisant au ventre une entaille ayant 14 centimètres de longueur et atteignant presque les intestins. (Source B.N.)

 

Avril 1894  -  La débauche.  -  Depuis longtemps, les habitants de la rue Bourdet, à Honfleur, se plaignaient de ce qui se passait dans une maison de cette rue. La police a enfin fait une enquête. Il a été constaté que dans ce bouge il se passait, les fenêtres ouvertes, des scènes de débauche sans nom, dont les acteurs étaient quelquefois complètement nus. Procès-verbal a été dressé contre Adèle Mocret, 23 ans ; Victoria Picot, 22 ans, et Eugénie Denis, 18 ans, filles soumises, et contre les nommés Louis Mocret, 49 ans, marin, et Jean Leveillard, 23 ans, journalier.  (Source B.N.)  

 

Mai 1894  -  Trop de Zèle.  -  La régie fait un peu trop parler d'elle en ce moment.

A Honfleur, accompagnée d'un commissaire, elle a fait une descente inopinée chez un propriétaire de la rue Bourdet, dénoncé, par une lettre anonyme, comme faisant la fraude. On ne trouve rien. Les perquisitionneurs se retirent vexés et en n'étant rien moins que polis pour le malheureux dont ils venaient de mettre la maison sens dessus dessous. 

Autre déboire : M. Lair, limonadier à Saint-Pierre-sur-Dives, a un locataire à Vieux-Pont. Il lui avait fait acheter, par un huissier, deux fûts d'eau-de-vie, en déduction de ce qui lui était dû. Un midi, deux employés de la régie, viennent prier M. Lair d'aller avec eux faire une petite-promenade du côté de sa maison de Vieux-Pont. 

On y trouve les deux fûts et la régie fait un procès parce que M. Lair n'a pas pu présenter le laissez passer dont il n’avait pas besoin, puisqu'il ne s'était encore livré. Avec ce système, on ne pourrait plus acheter d'eau-de-vie livrable dans trois mois sans se mettre en règle aussitôt l'achat. Tel n'a pas été heureusement l'opinion du tribunal de Lisieux. Il a trouvé que la régie poussait à un trop haut degré l'amour des procès et il a purement et simplement acquitté le limonadier. (Source B.N.)  

 

Mai 1894  -  L’immoralité.  -  Nous avons raconté les scènes d'orgie qui se passaient, à Honfleur, dans une maison de la rue Bourdet, dont les fenêtres n'ont pas de rideau, où  trois filles et deux hommes, entièrement nus, se livraient le soir, a des scènes de débauche, à la vue des voisins. 

Louis Mocret, 49 ans ; Adèle Mocret, 20 ans ; Léontine Piquot, 21 ans, et Jean Eveillard, 23 ans, ont eu chacun 6 mois de prison. Marie Denise, qui n'a que 17 ans, en sera quitte pour 4 mois. (Source B.N.)  

 

Juillet 1894  - Noyé accidentellement.   -   Le sieur Armand Vallée, 27 ans, était à bord de la drague de Honfleur, sur laquelle il travaillait, lorsque, s'étant trop approché du bord, il perdit l'équilibre et tomba à l'eau. On s'est jeté à son secours, mais ce n'est qu'au bout de longues recherches que, à l'aide de grappins, on a pu amener à bord de la drague le corps de Vallée. L'asphyxie était complète. (Source B.N.)  

 

Août 1894  -  La peine du talion méconnue.   -   Les femmes Tillaye et Fortier ont essayé de persuader aux juges de Pont-l'Evêque que, puisque leurs maris les trompaient, elles avaient bien le droit d'en faire autant. Ça n'a pas pris. 

— Commençons par Zoé Duquesne, femme Tillaye, 42 ans, trouvée en compagnie de Ferdinand Bosquet, 36 ans, journalier à Honfleur. Son mari vivait de son côté, elle croyait pouvoir en faire autant. Quant à Bosquet, c'est par humanité qu'il a reçu la femme Tillaye en son logis. Cette philanthrope action n'est pas appréciée du tribunal, car il condamne les deux coupables à chacun huit jours de prison. 

— Même cas pour la femme Léontine Fortier, 23 ans, trouvée dans le lit de Léopold Lesnis, 35 ans, journalier à Danestal. La femme à Lesnis est partie avec un autre, Marie Fortier a trouvé son mari couché avec une fille, dans le lit conJugal. Malgré ces détails très atténuants, les deux amants ont été aussi condamnés, chacun à huit jours de prison. 

— L'adultère commis à Bayeux, par la femme AiméeTailpied, 35 ans, n'a pas les mêmes motifs pour excuse. Son mari est un brave homme. C'est pendant qu'il était en traitement à l'hôpital que la femme Tailpied a eu des relations avec Etienne Manoury, 26 ans, ouvrier couvreur. Mais ce qui aggrave leur cas d'adultère, c'est qu'il a eu lieu en présence des enfants Tailpied. Aussi sont-ils condamnés chacun à quatre mois de prison, et Manoury à 100 fr. d'amende en plus. (source B. N.)  

 

Août 1894  -  Victime du travail.   -  Un éclusier nommé Mayadou, occupé à tourner le treuil des portes du quatrième bassin, à Honfleur, ne s'étant pas assuré que le cran de sûreté était en place, a été atteint par la manivelle à la base du crâne. Le malheureux, dont l'état est assez grave, a été transporté à l'hospice. (source B. N.)  

 

Août 1894  -  Incendie et mort d’homme.   -   Lundi soir, un incendie se déclarait rue Notre-Dame, à Honfleur, dans une maison appartenant à M. Lucien Bénard, cafetier, et  occupée par Mme Leclerc, confectionneuse. Le feu à a pris naissance au rez-de-chaussée, sous le comptoir, suppose-t-on, dans un tas de chiffons. La famille Leclerc, composée de quatre personnes, venait de se coucher au premier étage,  et toute issue par le rez-de-chaussée étant fermée, il fallu sauver les habitants de la maison par la fenêtre. Quatre ont été sauvés, mais M. Leclerc père, âgé de 76 ans, en cherchant à descendre l'escalier malgré l'intensité de la fumée est tombé sans connaissance, il est mort une demi heure après. (source B. N.)  

 

Août 1894  -  De Honfleur à Trouville.   -   Comme tous les ans, au moment de la saison des bains, on parle de la création d'un tramway devant relier ces deux villes. L'hiver arrive, et on ne parle plus de rien. (source B. N.)  

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Un bon vote.   -  Le conseil municipal de Honfleur vient de voter la fermeture des cafés et des débits et cabarets à 10 heures. (source B. N.) Octobre 1894  -  Outrage à la pudeur.   - Jeudi, place Thiers, à Honfleur, Alphonse Louvet, 51 ans, maréchal ferrant, qui était ivre, se livrait, en présence de femmes et même de petites filles, à des actes dégoûtants. Les témoins manifestèrent leur indignation, ce qui déplut à Louvet, car il se livra à des voies de fait envers une d'elles. Louvet a été arrêté. (source B. N.)  

 

Octobre 1894  -  Appel des conscrits.   -  Le bruit s'accrédite de plus en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du 12 au 15 novembre. (source B. N.)

 

Octobre 1894  -  Tempêtes sur terre et sur mer.   -  Vendredi, samedi et dimanche, il y a eu des tempêtes sur la Manche, plusieurs bâtiments ont été jetés à la côte. Lundi, pluie toute la journée, inondations sur divers points du Calvados. Mercredi, orage et tonnerre. (source B. N.)

 

Octobre 1894  -  Le Hareng.   -  Le hareng a fait son apparition sur nos côtes, la pèche parait abondante à Honfleur. Il en a été apporté 27 000. 

— Dimanche l'après-midi, en faisant la pêche au hareng, l'équipage d'un bateau de Fécamp hissait le grand foc, le piton qui soutenait la poulie autour de laquelle roulait le cordage maintenant la voile étant venu à se rompre, tomba sur Joseph Tocque, 19 ans, et Louis Feugueuray, 52 ans, les tuant net sur le coup, mutilant affreusement la tête de Feugueuray qui est  père de 9 enfants. (source B. N.)

 

Novembre 1894  -  Victime de la mer.   -  La semaine dernière, Jules Baudry, né à Honfleur, lamaneur au Havre depuis quelques mois, allait, avec le canot du bateau-pilote n° 12, conduire en rade, à bord d'un navire, le pilote Piquet. A vingt mètres de la jetée du N.-O., le canot, ballotté par la grosse mer, vint à chavirer. Des embarcations furent mises à l'eau, mais, malgré tous les efforts, le malheureux Baudry ne put être sauvé. (source B. N.)  

 

Novembre 1894  -  Un peu de lumière.   -  On se demande, à Honfleur, pourquoi la grande lanterne bleue qui est sur la façade de l'hôtel des postes et télégraphes n'est jamais allumée, pas plus, d'ailleurs, que le bec de gaz qui doit éclairer la salle du public. D'autre part, le public réclame pour avoir des plumes pour écrire ses télégrammes et des encriers contenant autre chose que de la boue. 

Est-ce que l'administration des postes et télégraphes ne ferait pas bien de faire comprendre à ses receveurs que si on leur donne des frais d'éclairage c'est pour en faire profiter le public, qui paie non seulement le gaz qui n'est pas allumé, mais aussi les appointements des receveurs des postes, Iequels devraient une bonne fois se mettre cela dans l'idée. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Lâcheté.   -   Samedi soir, vers 9 heures, l'abbé Maurisset, curé-doyen de Sainte-Catherine, de Honfleur, se rendant à la gare pour l'arrivée du train de 9 heures 23, longeait le bassin de la République lorsque des individus, des charbonniers en état d'ivresse, l'interpellèrent, l'injurièrent, et le menacèrent de le jeter à l'eau. Le préposé des douanes Gosselin, de service sur le quai, attiré par le bruit, accourut aussitôt, et nos ivrognes de déguerpir au plus vite. Ces individus sont restés inconnus. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids.  —      Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Sale personnage.   -  Alexandre Joly, 27 ans, était employé à l'hôtel du Cheval-Blanc, à Honfleur. Une nuit, il fut surpris introduisant un bout de bois dans le fondement d'un cheval. Il avait une attitude assez singulière et tenait un oeuf dans sa main. Etait-ce pour faire pondre le cheval ou pour faire toute autre chose ?  Le tribunal n'a pas eu à le rechercher pour condamner ce misérable à six mois de prison et 800 fr. d'amende, quant au pauvre cheval, qui appartenait à l’usine d'Ablon, il est mort quelques jours après des suites de la blessure faite avec le piquet de bois. Ce cheval valait 400 francs. (source B. N.)  

 

Janvier 1895  -  Un bourri qui se noie.   -   Lundi, Mlle Cavelier, couturière à Villerville, était venue à Honfleur, avec une voiture attelée d'un petit âne. Dans l'après-midi, elle confiait l'attelage au jeune Delaunay et se rendait chez un chapelier, quai Sainte-Catherine. Delaunay taquina-t-il l’animal, ou celui-ci voulut-il aller rejoindre Mlle Cavelier ? Toujours est-il qu'il se mit tout à coup à reculer dans la direction du Vieux-Bassin, où il tomba les quatre fers en l'air, avec la voiture. On le retira d'ailleurs facilement. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  Tempête, neige et froid.   -   Nous avons eu cette semaine de grands froids et des tempêtes de neige. Dans la nuit de dimanche à lundi, le thermomètre est descendu à Alençon à 16 degrés au-dessous de zéro. Sur un grand nombre de points du département, la circulation a été interrompue par suite de la neige. 

Lundi, le train, des tramways du Calvados a été bloqué entre Lion et le Haut-Lion. La mer était mauvaise sur nos côtes. Il y a plusieurs sinistres en Manche. Cette situation à été générale. La circulation des trains a été interrompue dans l'Est au delà de Nancy. Le vent a causé de grands ravages dans le département du Nord. Deux fabriques ont été détruites près de Roubaix. Il y a des inondations en Angleterre. (source B. N.)  

 

Février 1895  -  Accidents causés par le froid.   -  La liste des accidents dus au froid serait longue si on les reproduisait tous. Un enfant, Glory, d'Honfleur, 8 ans, a été ramassé à moitié mort de froid et transporté à l'hospice où on lui a prodigué les soins nécessaires. Deux employés de chemin de fer ont eu, l'un les pieds, l'autre les lèvres absolument  gelés pendant leur service. On a été obligé, pour retirer les chaussures du premier, de lui placer les jambes dans de l'eau tiède. 

— Un jardinier de Pont l'Evêque a eu deux doigts de la main droite absolument gelés, en manipulant de la paille de chaume imprégnée d'humidité. Une inflammation s'en est suivie. (source B. N.)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source B. N.)  

 

Février 1895  -  Mort horrible.   -  La semaine dernière, à Honfleur, le sieur Georges Lemanissier, 20 ans, journalier, était ivre. Son père ayant des courses à faire l'avait, par précaution, attaché sur un fauteuil, il est probable que, pendant cette absence, il aura voulu allumer une cigarette et aura mis le feu à ses vêtements. Il se détacha , essaya de gagner la fenêtre, probablement pour appeler au secours, mais il ne put faire que quelques pas et tomba près de la fenêtre où son père le retrouva quelques instants après. La partie supérieure du corps, de la ceinture à la tête, était horriblement brûlée. Il succombait peu après dans d'atroces souffrances. (source B. N.)  

 

Mars 1895  -  Double décès.   -   Les époux Dederick, d'Honfleur, 70 ans, sont morts la semaine dernière, juste douze heures de distance l'un de l’autre. C'est la femme qui est morte la première. (source B. N.)  

 

Mars 1895  -  Un médecin trop vif.   -   M. Guénier, médecin, étant allé au bureau de l'état civil de Honfleur, faire une déclaration de naissance, et s'étant refusé à donner les renseignements nécessaires pour régulariser la déclaration, il s'est élevé entre lui et M. Halley, secrétaire de l'état civil, une discussion au cours de laquelle M. Guénier a frappé M. Halley d'un coup de poing au visage. 

La police a dressé procès-verbal contre M. Guénier, et celui-ci s'étant de nouveau refusé à fournir les renseignements qui lui étaient demandés, la naissance n'a pu être enregistrée. (source B. N.)

 

Mai 1895  -   Guerre aux corbeaux.  -  Les corbeaux pullulent dans les parcs de certains châteaux et dévastent les récoltes. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prendre des mesures pour forcer les propriétaires de ces parcs à les détruire eux-mêmes ou à les laisser détruire ? Renvoyé à qui de droit.   (source B. N.)

 

Mai 1895  -   Une femme brûlée.  -  Jeudi matin, la veuve Constance Lecesne, 62 ans, journalière, rue Bourdet, à Honfleur, venait d'allumer un feu de copeaux dans sa cheminée. S’étant trop approchée, le feu prit à ses jupons et en un clin d’œil se communiqua à tous ses vêtements. La pauvre femme descendit du premier étage chez une voisine qui s'empressa de l'envelopper dans d'autres effets et lui conseilla de se rouler à terre pour éteindre les flammes. 

Ce moyen réussit, mais la dame Lecesne avait reçu, depuis les; pieds jusqu'au cuir chevelu, de si cruelles brûlures  qu'elle est morte après d'horribles souffrances. (source B. N.)  

 

Mai 1895  -   Trois doigts coupés.  -  Le sieur Désiré Angot, 28 ans, marin-pêcheur à Honfleur, en voulant accoster à quai, a eu la main droite prise entre l'extrémité du beaupré et le capot de la cabine. Le choc fut si violent que trois doigts furent complètement coupés entre la première et la deuxième phalange. Le blessé va aujourd'hui aussi bien que possible. (source B. N.)

 

Juin 1895  -  Accidents de voitures.  -  Samedi, à Honfleur, M. Binet, ingénieur hydraulicien à Caen, chargé de la surveillance des travaux pour la captation des eaux du Canet et des Moulineaux, et M. Souvray, entrepreneur, revenaient dans une charrette anglaise attelée d'un poney. Dans la rue Bourdet, le cheval s'emballa, la voiture donna sur le trottoir, et les deux personnes qui se trouvaient dedans furent projetées violemment sur la chaussée. M. Binet tomba la tête sur l'angle du trottoir et se fit de graves blessures. M. Souvray a reçu une blessure au côté du visage et des excoriations aux mains. (source B. N.)  

 

Juin 1895  -  Victimes de la mer.  -  Presque tous les hommes de l'équipage du « Dora-Pedro », dont nous avons annoncé la perte étaient de notre région, L'un des mécaniciens, qui est de Honfleur, est sauvé. (source B. N.)

 

Juillet 1895  -  Sale personnage.  -  Lundi, le jeune Nicolas, 14 ans, mousse, venait se plaindre à la police de Honfleur d'avoir été battu par Louis Mocret, patron de barque. Mocret, qui était  ivre, injuria les agents. On le mit au violon. Louis Lefèvre, 16 ans, un autre mousse, s'y trouvait. Dans la nuit, Mocret essaya de se livrer sur lui à des actes contre nature. Pour empêcher le jeune garçon de crier, l'ivrogne lui serrait fortement la gorge. Heureusement que les agents ont entendu et sont venus mettre un terme à cette triste scène. (source B. N.)  

 

Juillet 1895  -  Victime de la mer.  -  Jeudi soir , le cailloutier  « Notre-Dame-de-Lourdes », patron Aussy, mouillé à la pointe du Hoc, venait de quitter son mouillage lorsque, poussé par la grosse mer, il toucha un banc et ne tarda pas a couler. Aussy se trouvait seul avec son-enfant de 12 ans, qu'il conduisait chez ses grands-parents à Pont-Audemer. Voyant le bateau perdu, il construisit à la hâte un radeau à l'aide de deux avirons. L’entant fut attaché sur le radeau et le père y prit place à son tour et parvint, non sans peine, à gagner la côte sous Sadouville. Malheureusement, les vagues qui déferlaient sur le frêle esquif avaient déjà commencé l'asphyxie du jeune Aussy, qui a expiré dans les bras de son père. Le cadavre de l’enfant a été rapporté à Honfleur. (source B. N.)  

 

Septembre 1895  -  Manœuvres de brigade.  -  Ces manœuvres offriront un intérêt tout nouveau et tout particulier à cause des opérations d'embarquement et de débarquement auxquelles elles donneront lieu pour le passage d'une rive sur l'autre de la Seine. 

L'état-major de la 12e brigade et le 5e régiment de ligne qui y prendront part forment un effectif de 65 officiers et 1 700 hommes. Ils ont quitté Caen dimanche dernier. Mardi, ils se sont embarqués à Honfleur pour le Havre. Le 18, ils reprendront le bateau pour Honfleur. Le 19, ils seront à Pont-1'Evêque ; le 20, à Dozulé, pour rentrer à Caen le 21, vers midi. (source B. N.)  

 

Septembre 1895  -  Classe 1894.  -  Cette année, les conscrits de 1894 rejoindront directement et individuellement leur corps. Ils feront l'avance de leurs frais de route qui leur seront remboursés au régiment. Ceux qui seraient sans moyens recevront un mandat de l'intendance, avant le départ, sur la présentation d'un certificat du maire de leur domicile. Tout conscrit, pour un parcours de 1 à 25 kilomètres, aura droit à une indemnité fixe de 1 fr. 25. Au-dessus de 25 kilomètres, l'indemnité journalière sera accordée. (source B. N.)

 

Septembre 1895  -  Un fou.   -  Samedi, pendant la traversée du steamer « François-1er », faisant le service entre le Havre et Honfleur, un nommé L….., 23 ans, ouvrier peintre, pris de surexcitation subite, tira un couteau de sa poche et menaça une jeune fille qui se trouvait à quelques pas de lui. Il allait s'élancer sur elle quand des matelots et des passagers intervinrent. 

Il fut ligoté et à l'arrivée à Honfleur on le remit à la police. L..... est assure-t-on sujet à des attaques de folie. (source B. N.)  

 

Novembre 1895  -  Victimes de la mer.  -  Deux marins de Honfleur, partis samedi soir dans un canot, pour aller à la pêche, n'ont pas reparu. Ils ont fait naufrage à la suite du coup de vent qui s'est produit la nuit de samedi. Ce canot était monté par Georges Harel,19 ans, et Charles Collomb, 31 ans. (source B. N.)

 

Décembre 1895  -  Les alouettes.  -  Par décision ministérielle, les préfets sont invités à introduire dans leur arrêté une disposition autorisant, sans aucune restriction, la capture des alouettes dont l'utilité, quoique l'on en dise, n'est pas suffisamment prouvée. (source B. N.)

 

Janvier 1896  -  Le premier de l’an.  -  Triste, comme le temps. Pas de réceptions officielles et très peu d'intimes. Au lieu de recevoir, magistrature et fonctionnaires se donnent le mot pour ne pas « recevoir ». 

— Le commerce se plaint que l'on n'achète pas comme autrefois. Le jour de l'An, comme tant d’autres usages  s’en irait-il aussi ? (source B. N.)

 

Janvier 1896  -  La Christmas et nos ports.  -  Les Anglais ont réveillonné ferme, à l'occasion de la Christmas, ainsi qu'ils appellent, la fête de Noël.  Le port de Honfleur à expédié une dizaine de paquebots chargés de victuailles, le port de Caen à lui seul, a envoyé quinze mille caisses d’oies, dindes, poulardes, toutes plumées, chaque caisse contenant vingt bêtes, cela fait, rien que pour Caen trois cent mille volailles. (source B. N.)  

 

Janvier 1896  -  Cadavre retrouvé.  -  Le cadavre du sieur Edmond Lorence, marin à Honfleur, qui s'était noyé en revenant de la pêche au hareng dans le canot « Jules-Henri », a été rejeté par les vagues. Si ce malheureux avait su nager, peut-être n'aurait-il pas péri. (source B. N.)  

 

Février 1896  -  Respect au règlement .  -  Plusieurs personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir. (source B. N.)

 

Février 1896  -  Découverte d’un noyé .  -  Mardi, on a retiré du bassin de l'Est, à Honfleur, le corps d'un inconnu qui avait dû séjourner longtemps dans les fonds vaseux du bassin. (source B. N.)  

 

Mars 1896  -  La tempête.  -  Une tempête qui a duré plusieurs jours a sévi cette semaine sur notre région. A Caen, la foudre est tombée près du camp de Cormelles et a causé des dégâts dans plusieurs maisons. En ville, des tuyaux de cheminées ont été renversés. Grands ravages sur les côtes. Le service des paquebots du Havre a été suspendu pendant trois jours. A Honfleur, la tempête a duré plus de cinq jours. Jeudi, le vent a chaviré le « St-Joseph n° 2 », qui sortait du port. Les deux hommes qui le montaient ont été sauvés par le bateau de sauvetage. A Boulogne-sur-Mer, un bateau dépêche a sombré avec 9 marins. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1896  -  Honfleur et Trouville.  -  Ces deux petits ports grognent et se mordent. C'est à qui l'emportera, en majorité, au tribunal de commerce. Dimanche, Honfleur a enlevé un juge titulaire et Trouville un juge suppléant, Restent à élire un juge titulaire et trois juges suppléante. Qui l'emportera ? Honfleur, sans doute, car il a l'avantage du nombre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1896  -  Conseil Général.  -   Comme il était facile de le prévoir, l'impôt sur le revenu n'a pas été bien accueilli par la presque totalité des conseils généraux. Celui du Calvados, à l'unanimité moins deux abstentions, celles de MM. Knell et Bunel, a émis le vœu que le projet du gouvernement soit repoussé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1896  -  Ce qui se disait en pleine mer, il y a pas longtemps.  -  Ces jours-ci, une commission était désignée pour visiter, en face de Honfleur, la moulière du Ratier et de  dire, s'il y avait, oui ou non, danger à y prendre des moules.

Plusieurs membres de la commission, arrivèrent en retard, ce qui leur valut une verte admonestation de la part du personnage faisant fonction de président. « Et vous, qui que vous f...ichez-là » ? dit l'agent au père Brard.

— « Mé, répondit le vieux loup de mer, j'sis comme vos membre d'la commission et j'ai l'droit de dire, à ceux qui nous font la guerre, qu'faut rête aussi moule que celles du ratier por[1]dire qui n'valent rin... »

Le père Brard a tenu bon, sans lui, la moulière était condamnée et 200 personnes du pays se trouvaient ainsi privées de travail. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Un monstre.  -   Samedi, à Honfleur, le nomme Abuard, 31 ans, marin, a été arrêté pour viol d'une enfant de six ans, sa petite nièce. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Chute d’un toit.  -   La semaine dernière, la femme d'un pêcheur de Honfleur était, sous l'influence d'un accès de fièvre chaude, montée sur le toit de sa maison d'habitation. Son fils plaça une échelle sur la maison pour aller la chercher, mais, voyant ces dispositions, la dame T……... se lança dans le vide et tomba sur le sol. Elle s'est fracturé le tibia gauche, on craint des lésions internes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1896  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Attentat à la pudeur.

— Ferdinand Abrard, 31 ans, marin à Honfleur, est accusé de plusieurs attentats à la pudeur sur sa petite nièce, âgée de 6 ans. Cet ignoble personnage, qui a été déjà condamné plusieurs fois, fera 5 ans de réclusion. Défenseur : Me  Chavance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Pluie et vent.   -   Les tempêtes annoncées avec l'équinoxe se sont produites. L'Europe tout entière a été, pendant deux jours, sous le coup d'un cyclone de deuxième classe, si on le compare à celui de Paris. S'il n'y a pas eu d'accidents de personnes, en revanche les dégâts matériels sont considérables.

Dans notre région, des milliers d'arbres ont été abattus, sur les routes, la circulation était interrompue. Le long du canal de Caen à la mer, il y après de 300 arbres abattus ou déracinés. Les pommiers ont partout beaucoup souffert. C'est un spectacle tout à la fois curieux et attristant de voir ces arbres fruitiers verts d'un côté, roussis de l'autre par le vent. Cette tempête pourrait bien influer sur la saison prochaine.

On craint que les bourgeons exposés au vent n'aient été brûlés et ne donnent pas de fruits l'an prochain. De nombreuses maisons, surtout celles en construction, ont été endommagées.

Des bestiaux ont été tués. A la Vacquerie, deux vaches ont été tuées d'un coup par un peuplier. A Arganchy, une vache de 500 fr. a été tuée sous un pommier.

Notre littoral a souffert aussi. Plusieurs barques out été brisées, un grand vapeur anglais, chargé de grains, s'est échoué à quelques mètres des jetées de Honfleur et a été ouvert en deux par la force des lames. Tout est perdu sauf l'équipage qui a été sauvé.

Du côté de la Rochelle, plusieurs matelots ont disparu. Au Havre, un jeune imprudent a été enlevé par une lame et a disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Morts subites.   -   Dimanche, à Honfleur, le sieur Letoray, 66 ans, cordonnier, est mort subitement en faisant une partie de billard au café.

—Le même jour, le vapeur François 1er avait quitté le Havre, à cinq heures et demie et se dirigeait sur Honfleur. Il était a mi-route à peu près, quand le capitaine Leconte, qui le commandait, se trouva indisposé. Arrivé à Honfleur, on le transporta chez son fils où il mourut le lendemain matin.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  En train de mal faire.   -   La dame Agnès n'est plus une jouvencelle, d'abord parce qu'elle a 60 ans et ensuite parce qu'elle est veuve d'un sieur Lepetit. Notre Agnès allait en journée chez une dame Bailleul, demeurant à Honfleur.

Un jour qu'elle avait invité à dîner une amie, la dame Galliet, celle-ci lui dit : « Comme ta femme de ménage est grosse... On dirait, qu'elle est en train de bien faire » — « A son âge ! répondit la dame Bailleul... C'est égal, on peut voir ».

Aussitôt les deux dames passèrent la visite des poches et des jupons de la vieille Agnès et constatèrent qu'elle n'était pas en train de « bien faire », mais de « mal faire », car on trouva autour d'elle trois Serviettes, du sucre, un artichaut, et un morceau de gigot, un vrai garde-manger, quoi !

Ces approvisionnements coûteront 15 jours de prison à dame Agnès. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Morts accidentelles.   -   Le nommé Léon Brisson, 60 ans, journalier à St-Etienne-la-Thillaye, a été trouvé mort dans un ruisseau.

— On a trouvé sous le lit de camp de l'asile de nuit, à Honfleur, le cadavre du nommé Jules David dit Gobette, 65 ans, originaire de Honfleur. La mort est attribuée à la misère. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Vol dans un bureau de police.  -  Le sieur Tranquille Marchand, 62 ans, gardien de l'asile de nuit, à Honfleur, a volé, dans le poste de police, 35 centimes en billon et un sou à l'effigie de Victor-Emmanuel. Il a été arrêté, il était sous le coup d'une révocation. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Tempête.  -  La tempête qui a traversé l'Europe à la fin de la semaine a fait de nombreuses victimes et occasionné d'immenses, dégâts sur les côtes de Bretagne et anglaises. A Dieppe, une partie des dunes s'est effondrée, menaçant d'entraîner les magnifiques villas, construites sur les hauteurs. Il y a vingt ans que le baromètre n'était pas descendu aussi bas. Une barque de Port a été cinq jours dans une situation des plus critiques. Quand on est arrivé, les vivres commençaient à manquer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Par la fenêtre.  -  Dans un accès de fièvre chaude, la veuve Normand, débitante rue Saint-Nicol, à Honfleur, s'est jetée par sa fenêtre du premier étage. Dans sa chute, la pauvre femme s'est fait quelques lésions internes. Son état est cependant assez satisfaisant. 

Le mari de cette femme s'est tué, il y a quelque, temps, en se jetant aussi par une fenêtre.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le 1er janvier.  -  Les magasins ont déjà commencé leurs étalages de jour de l'an. Nos commerçants se sont encore surpassés cette année dans le choix de leurs achats. Tous les articles sont d'un fini et d'une fraîcheur supérieurs à ceux de Paris, et sans majoration de prix, au contraire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Épidémie.  -  Par suite de l'épidémie de la scarlatine qui règne au collège de Honfleur, le licenciement de cet établissement a été ordonné. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1897  -  Inondations à Honfleur.  -   Il y avait jadis, devant le collège, cinq caves correspondant à cinq maisons, qui ont été abattues l'an dernier par la ville pour donner une belle vue au salon de l'éminence Boudin, principal du collège. On a comblé les caves avec des décombres, et, depuis lors, les caves sont devenues des citernes remplies de  plâtras et d'eau des ruisseaux. Or, un jour de la semaine dernière, le ruisseau s'est effondré et l'eau est venue en abondance, crevassant le mur de soutènement pour arriver par le grenier du sieur Louvel, et descendre au premier et au rez-de-chaussée en véritables cascades jusqu'à la rue Gambetta. Tous les mobiliers et marchandises des locataires sont avariés. 

Il y a procès. C'est l'architecte qui a fait la bévue, mais ce sont les contribuables qui paieront certainement, comme toujours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1897  -  Victimes de la mer.  -   Le bateau de pêche « Liberté » n° 15, de Honfleur, monté par le patron Baron, le matelot Aubert, tous deux de Villerville, et le mousse Salin, de Honfleur, étant au mouillage, sans feux, au Nord-Ouest du Ratier, a été abordé et coulé par le steamer anglais « Olive », allant de Londres à Rouen. Au moment de la collision, l'équipage du  bateau de pêche étant dans la chambre, les trois hommes ont été engloutis sans qu'il fût possible de leur porter secours. Baron laisse une veuve et huit enfants : Aubert laisse une veuve et deux enfants. (source B. N.)

 

Février 1897  -  Main écrasée.  -   Un éclat de branche d'un orme qu'il élaguait, à 18 mètres de hauteur, sur le cours de la République à Honfleur, a écrasé et traversé la main gauche du sieur Gabriel Couraye. (source B. N.)  

Février 1897  -  Éboulements.  -  Route de la Corniche, à Trouville, le grand mur qui soutient le petit chemin de la côte s'est écroulé sur le chalet des Mouettes, défonçant les fenêtres, les portes et la toiture de l'office. 

—A Honfleur, on signale également des murs écroulés sur la côte Est de la Côte-de-Grâce. Les terrains de la falaise, situés sous le plateau et le chemin de la côte, se désagrègent. Des crevasses se forment, des éboulements de pierres se produisent. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1897  -  Un Amiral honfleurais.  -  L'amiral Pottier, qui commande en ce moment la flotte française dans les mers du Levant, serait issu de famille honfleuraise et né à Honfleur. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1897  -  Une mère dénaturée.  -  La jeune Germaine Mahé, une enfant de six ans, dont la mère tient une boutique d'épicerie, quai Ste-Catherine, à Honfleur, s'est plainte à une voisine de ressentir de vives douleurs aux bras et aux jambes. La voisine, vivement intriguée, déshabille la petite Germaine, et constate, en effet, que tout le corps  était recouvert d'ecchymoses, provenant de coups nombreux et violents. La pauvre enfant avoua alors que sa mère l’entraînait dans la cave et là, la frappait avec violence avec un tisonnier. La femme Mahé a du reconnaître ces mauvais traitements puisque la pauvre petite martyre porte plus de soixante plaies contuses des pieds à la tête, L'enfant, qui a été confiée a une parente a déclaré qu'elle ne voulait, plus revoir sa mère. Quant à cette mégère, qui ne regrette qu’une chose, l'abandon de sa boutique elle a été écrouée à Pont-l'Evêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1897  -  Accident mortel.  -  Le sieur Raymond Aubert, 19 ans, de Honfleur, marin à bord du sloop « Etoilt-de-la-Mer », était occupé dans la cale, au Havre, a élinguer du bois que l'on hissait à terre, lorsque la chaîne d'une élinguée se cassa tout à coup et en retombant lui fractura le crâne. Le pauvre garçon a succombé peu de temps après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1897  -  Légion d’honneur.  -  M. Butel, maire de Honfleur, membre du conseil général du calvados, est nommé Chevalier de la Légion d'honneur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1897  -  La neige.  -  Dès samedi, il en est tombé sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir. Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (source B. N.)

 

Mars 1897  -  Pauvre petite.  -  La femme Victoire Mahé, aujourd'hui âgée de 26 ans et épicière à Honfleur, a été servante à Trouville, où elle a récolté, au service d'un de ses maîtres, une petite fille maintenant âgée de 6 ans. L'enfant fut mise en nourrice, à Trévières, aux frais du papa. Là elle était bien soignée. Mais, lorsqu'elle en fut retirée, la pauvre  enfant fut enfermée dans une cave et rouée de coups par sa mère qui la frappait avec une pelle à feu. Et cela parce que, à mesure que sa petite fille grandissait, « ça la faisait vieillir». Le tribunal de Pont-l'Evêque a condamné la fille Mahé à six mois de prison. (source B. N.)

 

Avril 1897  Vent et tempête.  - Ces derniers jours, la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir, et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg. Les six hommes qui le montaient ont été sauvés. (source B. N.)  

 

Mai 1897  -  Victimes du travail.  -  Le sieur Pierre Karbouriou, terrassier à Honfleur, en travaillant à la carrière du sieur David, a eu la jambe brisée par un bloc de pierre. 

— Le sieur Émile Biotte, 37 ans, ouvrier de scierie à Honfleur, s'est coupé accidentellement les quatre doigts d'une main, en glissant un madrier dans une scie circulaire. (source B. N.)

 

Mai 1897  -  Mystérieux suicide.  -  Dimanche matin, en gare de Honfleur, on trouva, dans une voiture de troisième, un jeune homme d'une vingtaine d'années, râlant sous la banquette. A ses côtés on ramassa une boîte contenant du cyanure de potassium, poison des plus redoutables. Le mourant fut transporté à l'hospice de Honfleur, où il expira au bout de quelques instants, sans avoir pu fournir aucune explication. Ce jeune homme, qui a dû être poussé à cet acte de désespoir par la misère, n'avait sur lui que deux sous de 10 centimes. (source B. N.)  

 

Mai 1897  -  Identité reconnue.  -  Le jeune homme trouvé agonisant dans un wagon, à la gare de Honfleur, et décédé quelques instants après, comme nous l'avons annoncé dans notre dernier numéro, vient d'être reconnu pour Jean Kikine. Sa mère habite Nogent-sur-Marne. (source B. N.)  

 

Mai 1897  -  Noyé en mer.  -  Une chaloupe de pêche, montée par le patron Boulan et le matelot Durand, en rentrant au port de Honfleur, a chaviré à un mille des jetées, par suite d'un fort coup de vent. Durand seul a pu être sauvé. Boulan avait coulé à pic. (source B. N.)

 

Juin 1897  - Par la fenêtre. -  Le sieur Emile Vaconsin, 28 ans, facteur des télégraphes à Honfleur, s'est broyé le crâne sur le pavé du trottoir, en tombant de la fenêtre de son appartement, au 2e étage, rue de la République, La cervelle avait éclaboussé le pavé. M. Vaconsin habitait avec sa mère à Honfleur, depuis quelques mois. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Accident du travail.  -  Le sieur Hue, employé à la gare de Honfleur, était en train d'accrocher deux wagons, manœuvrés par des chevaux. Les chevaux étant partis trop tôt, le malheureux Hue a eu un pouce de la main coupé. 

— Au Reculey, arrondissement de Vire, Jamont, ouvrier charpentier, est tombé d'un échafaudage et s'est fracturé une cuisse. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Ignoble personnage.  -  Désiré Estard, 30 ans, marin à bord du remorqueur « Calvados », à Honfleur, a été arrêté sous la prévention d'attentat à la pudeur sur un jeune homme de 11 ans. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Une erreur qui coûte cher.  -  Les marins du « Calvados » vont bien, ou plutôt vont mal. Désiré Etard, 37 ans, marin dudit bateau, se promenant le soir, à Honfleur, fit des propositions peu honnêtes à un jeune homme. Poursuit pour ce fait, notre matelot a prétendu qu'en raison du dicton : « La nuit, tous les chats sont gris », il s'était trompé et avait pris le jeune homme pour une demoiselle. Le tribunal ne l’a pas gobée et a condamné Etart à trois mois de prison et à 16 francs d'amende. (source B. N.)

 

Juillet 1897  -  Imprudents.  -  La semaine dernière, le sieur Louis Berluchon, ouvrier charbonnier, 33 ans, qui s'était endormi imprudemment, au milieu des herbes, sur la voie du bassin de retenue, à Honfleur, a eu la jambe droite broyée par un wagon en manœuvre. Malgré cet accident, on trouvait le lendemain matin d'autres compagnons de Berluchon encore étalés sur l'herbe, toujours en travers de la voie. (source M. du C.)

 

Août 1897  -  Cadavres retrouvés.  -  On a trouvé, échoué sur la plage du Home-Merville, le cadavre du sieur Guillaume Hue, 24 ans, marin à bord du bateau de pèche le « Jeune-Henri », de Port-en-Bessin, tombé à la mer le 22 juillet dernier, entre Luc et Lion-sur-Mer. 

— Le cadavre du sieur Alexandre Chauffray, habitant Honfleur, qui s'était noyé à Rouen, en travaillant au déchargement d'un steamer, a été retrouvé. (source B.N.)

 

Août 1897  -  Victime de la Mer.  -  La barque « Saint-Jean » n° 171, de Honfleur, péchait, vers une heure du matin, entre Trouville et Villerville. Pendant que l'équipage épluchait à bord la crevette, une rafale survint et le patron Michel fut précipité à la mer. Les deux matelots, Hémeri et Lefèvre, jetèrent aussitôt un avirons au malheureux qui put rester quelques minutes à la surface, mais, au moment où ils croyaient l'atteindre, il coulait à pic. Michel avait 32 ans et était marié depuis cinq mois. (source B.N.)  

 

Septembre 1897  -  Pas contents, certains honfleurais.  -  Il existe, à Honfleur, une société dite Vélo-Sport honfleurais. On espérait que, comme lors de la fête de l'année dernière, un espace libre, non payant, serait réservé au public. C'est sans doute pour cela que le conseil municipal et la chambre de commerce ont accordé des subventions à ladite société. Cette année, à la fête donnée boulevard Carnot, l'enceinte était entourée de toiles et l'entrée interdite à ceux qui n'avaient pas au moins 25 cent, dans leur poche. Cela fait crier les contribuables qui ont participé à la subvention donnée par la ville, puisque c'est sur l'argent de leurs impositions que cette subvention a été prise. (source B.N.)  

 

Octobre 1897  -  Noyé.  -  On a retiré du bassin du Centre, à Honfleur, le cadavre du sieur François Desmaët, 62 ans, surnommé La Belgique, charbonnier. La mort, qui remontait à huit jours, est accidentelle. (source B.N.)

 

Octobre 1897  -  Forçats évadés.  -  Dix-huit détenus se sont évadés récemment des pénitenciers de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie. De ce nombre est le nommé Mouchard, 25 ans,  né à Honfleur. (source B.N.)

 

Décembre 1897  -  Noyé.  -  Le cadavre d'un homme paraissant âgé de 39 à 40 ans a été découvert dans le bassin Carnot, à Honfleur. On croit à un suicide, le noyé avait enlevé soigneusement les marques de fabrique dans son chapeau. C'est un sieur Boutron, voyageur de commerce venant du Havre. (source B. N.)

 

Décembre 1897  -  Les femmes témoins.  -  On vient de promulguer la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (source B. N.)  

 

Décembre 1897  -  Le poids du pain.  -  Les boulangers de l'arrondissement de Pont-l’Evêque sont dans la consternation. Ils ont beau dire qu'ils complètent le poids du pain avec des morceaux, procès-verbal leur a été néanmoins dressé pour avoir mis en vente des pains ne pesant pas le poids indiqué par leur forme. A Honfleur, 15 contraventions ont été faites ; à Trouville, 11 ; à Dozulé, 4 ; à Cambremer, 3. Dans les autres arrondissements, rien. (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Tentative de suicide.  -  Lundi soir, vers 9 heures 1/2, une femme Lefort, 64 ans, domiciliée à Ablon, s'est jetée dans le bassin de l'Ouest, à Honfleur, d'où elle a été retirée par Georges Lecomte, commissionnaire, âgé de 28 ans. La femme Lefort, qui se trouvait absolument sans ressources, a été conduite par les soins de la police chez un logeur de la rue Traversière. Dans la nuit, elle a renouvelé sa tentative de suicide en essayant de se jeter par une fenêtre du premier étage. On a pu l'arrêter à temps. Le commissaire l'a fait reconduire à son domicile à Ablon. (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Pauvre vieillard.  -  Lundi, un vieillard de l'hospice d'Honfleur, François Rivoiland, se trouvait sur la route de Trouville lorsque survint la voiture du sieur Anctil, restaurateur, Côte - de-Grâce. Le vieillard, impotent, ne put se garer assez vite, et d'un autre coté le conducteur de la voiture, le sieur Laurillard, ne parvint pas à maîtriser son cheval. Rivoiland fut renversé sur la chaussée et eut une côte fracturée. L'auteur involontaire de cet accident hissa le blessé dans le véhicule et le transporta à l'hospice. (source B. N.)  

 

Février 1898  -  Enlisement.  -  Dimanche matin, à Honfleur, une femme Leclerc, 51 ans, de Corneville-sur-Risle, qui venait voir son frère, s'est égarée sur la grève et s'est trouvée tout à coup envasée, A chaque mouvement elle enfonçait davantage. Des préposés des douanes accoururent et la sauvèrent.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Ennemis du cotillon.  -  Une loi récente décide que les femmes doivent être acceptées comme témoins dans tous les actes civils : naissances, mariages, décès, etc….. 

La semaine dernière, un papa se présente à la mairie de Honfleur pour déclarer un enfant. Il s'était fait accompagner d'une voisine. On a refusé de recevoir sa signature et il a fallu aller chercher un témoin mâle. 

Que l'administration municipale de Honfleur préfère la culotte au cotillon, c'est affaire de goût. Mais avant tout elle doit respecter la loi, et, dans ses bureaux, faire traiter sur le même pied d'égalité (et d'urbanité) les hommes et les femmes. (source B. N.)  

 

Mars 1898  -  Écrasé par sa voiture.  -  Le sieur Ernest Debons, 31 ans, domestique à Honfleur, revenait de Gonneville, assis sur un brancard de la voiture qu'il conduisait. A un moment donné, il voulut descendre et tomba si malheureusement qu'une roue du véhicule lui a passé sur la poitrine. Le malheureux a plusieurs côtes fracturées et on craint une perforation du poumon. Son état est désespéré. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Escroc et faussaire.  -  Le sieur Daufresne, charcutier à Honfleur, a été victime d'une escroquerie de 12 fr. par un individu disant se nommer Emile Duval, 30 ans, jardinier à Quillebeuf. Pour inspirer confiance, Duval lui avait présenté un billet de 185 fr., souscrit en sa faveur par un sieur Lesage, de Saint-Aubin, mais, à la Société générale où le sieur Dufresne voulut l'escompter, le billet fut reconnu faux. 

Duval est en fuite, il a travaillé à Ablon, à la Rivière-Saint-Sauveur et en dernier lieu à Honfleur. Là, il s'était fait inscrire sous le nom de Arthur Bourey, 47 ans. On recherche activement cet escroc. (source B. N.)  

 

Mars 1898  -  Bateaux coulé .  -  Un bateau chargé de sable et appartenant à la dame veuve Halley, de Honfleur, s'est échoué à l'entrée des jetées de Trouville et n'a pas tardé à couler. (source B. N.)  

 

Avril 1898  -  Accidents de travail.  -   Le sieur Prosper Lebouck, employé, dans une fabrique d'eaux gazeuses, à Honfleur, a eu l'avant-bras fracturé en voulant graisser la machine à vapeur en marche. 

— En voulant enlever la bourre amassée dans le métier qu'il surveillait, le jeune Block, 15 ans, ouvrier de filature à St-Germain-de-Livet, a eu une main horriblement déchirée. On craint qu'il ne faille amputer. (source B N.)  

 

Avril 1898  -  Victime du travail.  -  Le sieur Charles Viray, 44 ans, occupé au déchargement d'un steamer, à Honfleur, se trouvait sur un tas de charbon quand il fut précipité, par une benne, d'une hauteur de 6 mètres. Le malheureux ouvrier, qui souffrait déjà d'une maladie de cœur et d'une hernie, a succombé aux suites de cette chute. (source B N.)  

 

Mai 1898  -  Les victimes de la mer.  -  Nous avons dît qu'un canot, prenant part a une course à la voile, avait chaviré en vue de Honfleur et que deux hommes avaient été noyés. 

Les victimes sont  MM. Leroux, 22 ans, lieutenant à bord du steamer porte-câbles « Ampère », et Lazzaro. 28 ans, rentier, au Havre, Ils montaient le canot le « Requin ». IIs voulaient réduire la toile, lorsque, sous la poussée d'une violente rafale, le canot tourna sur lui-même et chavira brusquement. Les deux hommes furent précipités à la mer sans qu'on put, à cause du vent, leur porter secours. (source le B. N.) 

 

Mai 1898  -  Cour d'assises du Calvados.  -  Le 20 janvier 1S98, vers 8 heures du soir, à Honfleur, Paul Lécolier, 17 ans, accompagné de deux camarades, revenait avec eux de travailler à la scierie Bouvier, lorsqu'en passant devant la scierie Montreuil ils aperçurent, adossé à la porte, Paul Rochelieu, 18 ans, qui, sans provocation, les interpella en leur disant : « Lequel des trois veut me f..... un coup de poing ? » Lécolier et ses camarades passèrent sans répondre. Rochelieu courut après eux et les rejoignit. Il saisit alors Lécolier par derrière et lui fit faire demi-tour en lui portant des claques et un coup de pied au derrière.

Lécolier se trouva ainsi retourné, face à face avec Rochelieu, et se défendit en lui donnant un coup de poing. Rochelieu se recula en arrière de quelques pas, et s'élançant sur Lécolier, pendant qu'il se baissait pour ramasser sa casquette, lui porta un violent coup de pied au bas-ventre. Lécolier aussitôt s'écria sur un ton de plainte douloureuse : «  Oh ! les parties !…. » 

A ce moment encore, Rochelieu continua à frapper Lécolier sur la tête. Des compagnons de travail vinrent chercher Rochelieu. Lécolier fut assis sur un banc, pouvant à peine respirer et parler. Il put enfin rentrer péniblement chez ses parents où il se coucha. Un médecin fut appelé. 

Deux jours après, une opération fut tentée, mais en vain, et Lécolier expira quatre jours après. De l'autopsie il résulte que Lécolier est mort des suites du coup de pied que son agresseur lui avait porté dans les parties. Rochelieu se défend d'avoir voulu donner la mort à Lécolier. Il soutient faussement que celui-ci l'a provoqué et qu'il voulait le frapper au derrière, non au bas-ventre. Rochelieu est connu pour avoir un caractère sournois, querelleur, rancunier et violent. A deux reprises différentes, il a cherché querelle à des jeunes gens qui ne l'ont pas dénoncé parce qu'ifs le redoutaient. Avec cette réputation, la tâche du défenseur était difficile. Cependant. Me Guernier a plaidé avec tant de chaleur et de conviction, que Rochelieu s'en tire avec un an d'emprisonnement. (source le B. N.)  

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (source le B. N.)

 

Mai 1898  -  Gaminerie coupable.  -   Les jeunes Auguste Deshayes, neuf ans et demi, et Joseph Maquinéhan, huit ans et demi, après s'être engagés sur la ligne du chemin de fer à Honfleur, quartier du Poudreux, eurent l'extravagante pensée de placer des pierres sur les rails et une, notamment, sur le coussinet d'une aiguille qui empêchait celle-ci de fonctionner. 

Heureusement, les employés Bourée et Martin se sont aperçus de cette, manœuvre coupable, un peu plus tard, en effet, le train descendant de la Rivière-Saint-Sauveur devait passer à cet endroit à la vitesse de 50 kilomètres à l'heure, l'aiguille ne fonctionnant pas, il se serait engagé sur la voie montante, d'où une collision possible. On frémit en pensant aux conséquences terribles qui en seraient résultées. Les deux gamins avaient posé les pierres, disent-ils, afin « de voir dérailler un train ». Vu leur jeune âge, ils ont été laissés entre les mains de leurs parents. (source le B. N.)  

 

Juin 1898  -  Chute à l’eau et dévouement.    Le jeune René Boudin, 8 ans, est tombé accidentellement dans le vieux bassin de Honfleur. Il se serait noyé si le sieur Vincent, 50 ans, marin, ne s'était jeté à l'eau tout habillé et, n'avait réussi à le remonter sur le quai. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Réservistes et territoriaux.    Les réservistes et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la gendarmerie de leur résidence. (source le B. N.)  

 

Juin 1898  -  Steamer perdu.     L' «Ada » chargé de bois, qui s'est échoué devant Honfleur, forme une épave que les ponts et chaussées signalent aux navigateurs. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Arrestation d’un anarchiste.     Mardi, à Honfleur, on a arrêté l'anarchiste Louis Michée, 35 ans, signalé dans la région, et un nommé Fernand Delaunay, 19 ans, déjà repris de justice qui proféraient des menaces de mort contre tout le monde et avaient battu plusieurs matelots. (source le B. N.)  

 

Juillet 1898  -  Une marâtre.     De mauvais traitements sont journellement exercés sur le jeune, Edouard Maurice, 12 ans, demeurant à Honfleur chez, son père, par la femme Valentine Leterrier, 32 ans, concubine de ce dernier. La justice, avisée, a fait examiner le pauvre enfant et l'on a constaté sur son corps de nombreuses traces de coups. Une voisine avait charitablement recueilli chez elle, certaine nuit, le petit martyr qui s'était soustrait, en fuyant, aux coups de l'odieuse mégère. La femme Leterrier, qui se livre continuellement à la boisson, a été arrêtée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Enfants martyrisés.    Alexandre Maurice, 41 ans, forgeron à Honfleur, vit avec une femme Valentine Leterrier, 32 ans. Nous avons dit que l'enfant de Maurice, un petit garçon de 12 ans, était martyrisé par eux. La femme surtout s'acharnait sur l'enfant en lui disant : « Tu ne mourras que de ma main ». Elle faisait tout ce qu'il fallait, pour cela, car, à différentes reprises, des voisins ont entendu les coups de bâton qu'elle donnait au petit Edouard. 

A l'audience, la femme Leterrier a insulté et menacé les témoins en les traitant de menteurs et en leur disant : « Va, nous nous retrouverons ». Cette mégère a été arrêtée séance tenante et mise en prison où elle restera six mois. Le père de l'enfant a été condamné à quarante jours d'emprisonnement. 

— Les tribunaux ne punissent pas assez sévèrement les coupables. D'un autre côté, les voisins, par crainte, ne dénoncent presque jamais ces misérables et c'est souvent le hasard qui les fait découvrir. C'est ce qui vient encore de se produire à Parigny (Manche). En faisant une saisie chez les époux Milan, on a trouvé, dans une caisse, un enfant de 4 ans pesant à peine dix livres. D'après la rumeur publique, ce petit être aurait été mis dans cette boite à l'âge de 5 mois et n'en serait plus sorti. Le père, homme redouté dans le pays, est en fuite. (source le B. N.)

 

Juillet 1898  -  Gendarme blessé par un rôdeur.     Vendredi, vers sept heures et demie du soir, à Honfleur sur le Cours, le gendarme Georget demandait ses papiers à un nomade, celui-ci refusa et donna un coup de pied au gendarme qui eut la jambe brisée. (source le B. N.)  

 

Juillet 1898  -  Outrages à la pudeur.    Dans sa dernière audience, le tribunal correctionnel de Pont-l’Evêque en a entendu de drôles : la série a commencé par Marie Eveillard, femme Leclercq, 30 ans, demeurant à Honfleur, rue Bourdet. Cette gaillarde ne se gène pas, elle en prend à son aise et se pose n'importe où pour converser intimement avec les  hommes qui veulent bien écouter ses propositions. Comme elle a été déjà plusieurs fois pincée pour le même fait, elle est condamnée à un an de prison et à 16 fr. d'amende. 

— Ensuite, est venu Othon Parfait, 66 ans, fermier à Barneville-la-Bertrand, il est prévenu d'être descendu dans sa cour et de s'être mis tout nu afin de faire voir aux hommes et aux femmes présents à cette exhibition qu'il était, pour son âge, aussi bien conformé qu'Adam au moment du péché. Comme excuse, Othon Parfait avoue qu'il était, ce jour-là, un peu parti pour la gloire. Le tribunal l'a condamné à un an de prison, mais avec la loi Bérenger. 

— C'est aussi pour un outrage public à la pudeur que Juste Fresnel, 65 ans, né à Touques, a été condamné à trois mois de prison, également avec la loi Bérenger. 

— La jeune Louise Lemasson, 15 ans, ayant voulu démontrer comment se produisait une éclipse de lune, a montré la sienne à certains citadins honfleurais qui n'ont pas pris cette leçon d'astronomie du bon coté et ont porté plainte. Mais l'affaire a été renvoyée devant, un autre tribunal, celui de Pont-l’Evêque ne pouvant la juger. 

— Le nommé Baron et la femme Richard s'étaient réfugiés dans un fossé de Beaumont-en-Auge d'ou ils ont été dénichés par le garde champêtre qui n'a voulu dire qu'à huis clos ce qu'il avait vu. Le jugement de cette affaire a été renvoyé à plus tard. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  Vieilles et jeunes lunes.      ne savons pas si c'est à cause de la chaleur, mais il y a en ce moment un tas de gens qui montrent leur derrière en public pour un oui ou pour un non. C'est ainsi que, dernièrement, Pierre Pillon, dit Cachin, 46 ans, originaire de Trouville, se posait devant la maison d'un sieur Varin et, après avoir mis bas son pantalon et enlevé sa chemise, criait : « Vouloux vais la jeune ! » Pillon s'est excusé en disant qu'il était échauffé. Pour le rafraîchir, le tribunal l'a envoyé vingt jours à l'ombre. 

— Louise Lemasson, 15 ans, qui n'a pas l'excuse de l'ivresse, est prévenue d'avoir aussi montré à plusieurs enfants son derrière, derrière l'église Saint-Léonard, à Honlleur. C'est, du reste, une habitude chez cette fillette. Chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un qui ne lui plaisait pas, elle se découvrait de la même façon devant lui. Elle a été envoyée jusqu'à 21 ans dans une maison de correction. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  La vocation.   -   Eugène Boudin, le célèbre peintre de marines, est mort à l'age de 73 ans. Il lègue ses meilleures toiles au Havre, dont-il a été pensionné, et à Honfleur, sa ville natale : Son père était pilote. Eugène Boudin était destiné  à la navigation ou au commerce, lorsque la vocation le poussa vers le dessin et la peinture, et il devint un grand artiste. (source le B. N.)

 

Août 1898  -  Noyés accidentellement.   -   On a trouvé, surnageant dans l'avant-port, à Honfleur, le cadavre du sieur Charlemagne Caron, 48 ans, ouvrier ébéniste. Le corps ne portant aucune trace de violence, toute idée doit être écartée. Tout porte à croire que l'infortuné, pêcheur à la ligne endurci, sera tombé à l’eau en se livrant à sa distraction favorite. 

— Lundi l'après-midi, le sieur Frumence Davot, 28 ans, ouvrier plâtrier à Caen, rue de Geôle, ayant eu la malheureuse idée de se baigner dans l'Orne, à Allemagne, à l'endroit dit le Mur-aux-Pucerons, a perdu pied et s'est noyé. Son cadavre a été retiré de l'eau mardi matin. 

— Mme veuve Leroy, servante à Cheffreville, a été trouvée noyée dans une mare. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Enfant brûlé vif.     Dimanche matin, à Honfleur, l'aîné des enfants de Mme veuve Guery, bouchère, place de l'Église. Raymond, âgé de six ans, s'est levé, et après être allé dans la chambre de sa mère y a pris une boite d'allumettes. Il s'amusa à en faire flamber quelques-unes et mit ainsi le feu au lit de son jeune frère, le petit Ferdinand, âgé de 2 ans 1/2. Le pauvre enfant fut arraché aux flammes par un employé de la maison. 

Ses brûlures profondes étaient très étendues, et, malgré les secours, le pauvre enfant succombait lundi soir vers cinq heures. L'incendie a pu être éteint par le personnel de la maison. (source le B. N.)

 

Août 1898  -  Un noyé.   -   Lundi, vers minuit, à Honfleur, un terrassier, Yves Ragel, né à Simun, passait près l'écluse du Bassin Carnot, lorsqu'il est tombé à l'eau on ne sait comment et s'est noyé. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  Pour voyager à l’œil.   -   Les nommés Jean Baduel, de la Garenne-Colombe, et Albert Milot, de Courbevoie, tous deux âgés de 20 ans, ont été surpris, en gare de Honfleur, cherchant à se dissimuler sous des bâches. 

Remis entre les mains du chef de gare, ils lui ont déclaré qu'ils voulaient se rendre à Paris et étaient montés, n'ayant pas d'argent, dans un wagon de marchandises, à Moult-Argences, avec la pensée que ce wagon les conduirait directement à destination. Mais ce wagon fut dirigé, à Lisieux, sur Honfleur, où ils furent tout étonnés de se trouver. Ils espéraient se glisser à nouveau, sans être vus, dans un train de marchandises. (source le B. N.)  

 

Octobre 1898  -  Nouveau mystère.   -   Ces temps derniers, on voyait une pieuse personne de Honfleur sans cesse prosternée aux pieds de saint-Antoine de Padoue. Chacun se demandait ce qu'elle pouvait bien avoir perdu. On le sait maintenant. C'était un papier émanant de la plume d'un avoué de Caen chargé de soutenir devant la cour une demande en séparation intentée à son mari par la susdite pieuse personne. 

Cette lettre, trouvée dans la rue, a été remise au Journal de Honfleur. Elle débutait ainsi : « Madame, monsieur le curé de ……………… m'a recommandé votre affaire,  comptez que je m'en occupe avec soin ». Un prêtre appuyant la séparation d'une union consacrée par l'Eglise, en voilà encore un drôle de mystère  (source le B. N.)  

 

Octobre 1898  -  Coup de couteau.   -   Auguste Aubert dit Petit-Tambour, 40 ans, ouvrier des quais à Honfleur, vit avec la femme Hue, née Marie Boissel, 39 ans.

Ces jours derniers, étant l'un et l'autre pris de boisson, une vive querelle éclata entre eux, au cours de laquelle Aubert frappa la femme Hue d'un coup de couteau au-dessous du  sein gauche, d'où le sang jaillit abondamment. La blessure de la femme Hue, quoique grave, ne fait cependant pas craindre pour ses jours. Aubert a prétendu qu'il ne voulait pas frapper la femme Hue et que c'était en pourchassant son chat qu'il l'avait atteinte involontairement. 

Aubert a déjà été condamné plusieurs fois pour coups et blessures, il a été arrêté. (source le B. N.)  

 

Décembre 1898  -  Les tempêtes de vent, d’eau et de neige.   -   Nous avons annoncé dans notre dernier numéro que le canot-barque 77, de Trouville, s'était perdu à Arromanches avec trois hommes, et que « l’Adophine », également de Trouville, s'était échouée en vue de Cabourg.

— Plusieurs autres sinistres sont signalés. Le sloop « Désiré-Emma », du Havre, parti de Trouville avec un chargement de sable, s'est perdu corps et biens. Il étaitt monté par Louis Rivoallan, père de cinq enfants, Frédéric Gélard, matelot, et César Lelouet, mousse.

— La barque-pilote 186, du port de Honfleur, se trouvait au large du Havre, quand le pilote Hettier, monté dans les haubans pour carguer la voile, a été emporté par la mer. Son cadavre a été retrouvé par un bateau de pêche de Honfleur.

— Les sieurs Lange, Mathier et Troude étaient occupés, sous la falaise de Vasouy, à former une drôme de bois avec les débris de « l’Adda », coulé il y a plusieurs mois, quand ils ont été entraînés au large par un coup de mer. Ils ont été recueillis par un bateau-pilote qui les a rapatriés à Honfleur.

— Le sloop « Saint-Joseph », allant du Havre à Trouville, chargé de sable, a manqué l'entrée du port et s'est jeté sur l'extrémité de l'estacade de l'Est. L'équipage a été sauvé. Les dégâts à la jetée sont évalués a 15 000 francs.

— Dans la nuit de mardi, le canot « Père-de-Famille » s'est perdu à l'entrée des jetées de Saint-Valery-en-Caux, par suite du mauvais état de la mer et de l'amas de galets se trouvant à cet endroit. Ont péri : Eugène Fro, patron du canot, 52 ans, il laisse une veuve et deux enfants ; Fro, son fils, 17 ans, et le matelot Lacaille, 26 ans, marié depuis 15 jours.

— Dans la même nuit, le dundee « Sainte-Marie », de Honfleur, surpris au fort de la tempête, s'est brisé à la côte sous les bains, à Cherbourg. L'équipage est sauvé.

— Le trois-mâts norvégien « Wilfernay », parti du Canada à destination de Honfleur, serait perdu. On est aussi sans nouvelles d'un steamer du Nord et d'un voilier long-courrier qui, étant donnée la date de leur départ, devraient être arrivés depuis plusieurs jours à Honfleur.

— On estime à plus de 150 le nombre des navires perdus ou échoués sur les cotes de la Nouvelle-Angleterre pendant la tempête de samedi et de dimanche. Le chiffre des hommes perdus est inconnu.

— Dans le midi de la France, des trombes d'eau ont fait des dégâts irréparables.

— Dans l'ouest et le nord de l'Angleterre, des trains ont été bloqués par les neiges. — En Amérique, une tempête de neige d'une violence extraordinaire a causé des ravages considérables, principalement dans la région de Boston, où on cite une douzaine d'accidents mortels. Deux navires ont sombré, corps et biens, en face du cap Cod (Massachusetts).

— Le paquebot « Isly » est arrivé à Oran (Algérie) venant de Port-Vendre, avec 781 recrues. Au cours de la tempête essuyée par « l'Isly », un jeune soldat s'est jeté à la mer, un autre a été emporté par une lame, un troisième a eu les jambes broyées par une caisse de porcelaines. Un quatrième jeune soldat est devenu subitement fou. On a dû le surveiller étroitement. Il voulait se précipiter dans les flots.

— A Marseille, la jetée du Roucas-Blanc a été enlevée sur une longueur de dix mètres. Le brick-goélette « Berthe » venant de Saint-Pierre, avec un chargement de morue, a coulé après avoir touché les rochers du fort Saint-Nicolas. Un seul homme a été noyé.

— Une collision a eu lieu entre deux contre-torpilleurs anglais. Un chauffeur a été tué.

— Le vapeur anglais « Ftlz-James » a fait naufrage dans la Manche. Neuf marins ont disparu.

— En traversant la Volga, à Kineschma (Russie), une embarcation surchargée de passagers a chaviré. 29 personnes ont été noyées. (source le B. N.)  

 

Décembre 1898  -  Suspendu de son commandement.  -  Le tribunal maritime du Havre a condamné à trois mois de suspension de commandement à la mer le sieur Sénateur Bion, patron du sloop « Saint-Charles », de Honfleur, coulé le 12 février dernier, à peu de distance des jetées de Trouville. (source le B. N.)  

 

Décembre 1898  -  Noyé.  -  On a trouvé dans le bassin de l'Est, à Honfleur, le cadavre du sieur Allain Léa, 60 ans, journalier, disparu depuis le 4 décembre. On suppose que Léa, dont le frère est pontier, aura, le soir, voulu aller chercher ce dernier près des écluses et qu'il sera accidentellement tombé à l’eau.  (source le B. N.)

 

Février 1899  -  Élections municipales.  -  Le 20 courant, a eu lieu à Honfleur, la réunion du conseil municipal, pour l'élection du maire et des adjoints démissionnaires. dix-neuf membres  étaient présents. Au premier tour, M. Butel a obtenu 14 voix sur 15 suffrages exprimés.  À la suite de ce vote, M. Butel a déclaré immédiatement qu'il n'acceptait pas les fonctions de maire.

Au second tour, et sur 19 votants, ont obtenu MM. Lefèvre, 8 voix ; Montreuil, 8 voix ; Branchet, 3 voix ; Lachèvre, 2 voix.    

À la suite d ce scrutin,  M. Lefèvre remercie avec empressement ses électeurs  mais décline finalement toute candidature.  MM.  Montreuil, Branchet, Lachèvre suivent le même mouvement  et tous la même déclaration. En somme, rien de fait, et le tout, comme opération, a recommencé. (source : le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Dons de joyeux avènement.   -   En dehors des sommes d'argent données par le président de la République pour les pauvres de Paris et de son pays, tous les militaires ont reçu une ration de vin et, lundi dernier, il y a eu repos pour tous les corps de troupes. De plus, de nombreuses permissions de 48 heures ont été accordées. Les élèves des lycées et des écoles n'ont pas été oubliés : 24 heures seront ajoutées aux vacances de Pâques. Ordre a été donné de lever les punitions dans les régiments, sans compter les autres grâces qui vont être accordées. (source : le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Repas d’enterrment.   -   Pendant que presque partout les établissements publics chômaient, volontairement ou par ordre, le jour des funérailles de M. Félix Faure. Le nouveau président de la République donnait un grand dîner officielle de 125 couverts. 

C'est l'usage, parait-il. Cette bombance funèbre rappelle le repas d'enterrement qu'on donne dans nos campagnes, et ou on mange le traditionnel lapin en gibelotte. (source : le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  La municipalité de Honfleur.   -   En présence de l'impossibilité où se trouve le conseil municipal de constituer une nouvelle municipalité, il est probable que le conseil va être dissous. (source : le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Les débits de boissons.  -   Une loi est proposée au Sénat pour que les débits de boissons à consommer sur place soient réduits à un par 300 habitants.

En ce moment, il y a en France un débit par 85 habitants. L'écart est grand. (source : le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Un adjoint qui s’oublie.  -   Un matin de la semaine dernière, deux jeunes fiancés croquaient le marmot à la porte de la mairie de Honfleur, en attendant l'arrivée de l'adjoint, chargé de les conjoindre, qui s'était attardé dans son « lare ».

La mariée pinçait les lèvres, le marié frappait du pied, les garçons et les filles d'honneur poussaient de tels nom de nom ! que la foule s'amassa et attira l'attention d'un sergent de ville, qui arriva, son calepin à la main, pour dresser procès-verbal contre les noceurs. Mais il rengaina son compliment, ou plutôt son calepin, en apprenant que l'adjoint conjointeur étais la cause de cet attroupement matinal. (source : le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Dissolution du Conseil municipal.  -   Le conseil municipal de Honfleur, qui n'a pu réussir à constituer une municipalité, vient d'être dissous. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Élections.   -    M. Butel, maire de Honfleur, avait donné sa démission. Le conseil, ne pouvant parvenir à en élire un, avait été dissous. Des amis maladroits s'étaient servis du nom de M. Butel pour former une liste. Elle a subi un honteux échec. 

M. Butel lui-même est arrivé mauvais dernier.

Par suite de cette élection, le conseil municipal de Honfleur se trouve ainsi composé : MM. Goupil, Souvray, Lefèvre, Vincent, Cusson, Bouvier, Blanchet, Bréard, Dufay, Carré, Pinel, Alexandre, Noël du Tilly, Oudot, Flambard, Renoult, René Duchemin, Bailleul, Piaggi, Floch, Lintz, Bossière et Butel, ancien maire. 

Douze conseillers appartiennent à la liste opposante et onze à la liste municipale. Il sera bien difficile de trouver une municipalité viable dans un conseil ainsi composé. (source : le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Municipalité honfleuraise.   -  M. Noël du Tilly, entrepreneur de travaux publics, a été élu maire par 13 voix sur 23 votants.

Séance tenante, un bouquet lui a été offert, il n'a pas été annexé au procès-verbal. Bon choix, dit-on, mais le nouvel élu a tant de chats à fouetter !

— M. Dufay, quincaillier, élu premier adjoint également avec 15 voix, Chef de l'opposition. Fait beaucoup de bruit, fera-t-il autant de-besogne.

— M. Pinel, agent d'assurances, élu deuxième adjoint par 13 voix. Bien choisi comme troisième roue au tilbury municipal.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  La municipalité.  -   La municipalité de Honfleur a été élue vendredi. Voici les résultats du scrutin : Maire, M. Noël du Tilly ; adjoints, MM. Dufay et Pinel.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Bénédiction et félicitations.   -   Le premier acte public de M. Noël du Tilly, le nouveau maire de Honfleur, a été de se rendre processionnellement, lundi, à la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce où il a reçu la bénédiction et les félicitations du curé-doyen de Sainte-Catherine, officiant en la chapelle vénérée des marins à l'occasion de la fête de la Pentecôte.

D'un autre côté, on voudrait forcer la main au nouveau maire de Honfleur pour signer la réintégration, comme médecin en chef de l'hospice, du docteur Massart « victime », dit-on, d'une intrigue réactionnaire. Le docteur Massart a été remplacé à la suite de la mort de Fernand Potel pour laquelle il a été condamné à 600 francs d'amende et à 3 000 francs de dommages-intérêts par la cour de Caen.

La vraie et malheureuse « victime » est donc le pauvre enfant tué par l'imprévoyance et la négligence du docteur Massart.

Lorsqu'ils ont qui parler de ce ballon d'essai lancé par des amis maladroits, les malades de l'hospice se sont émus, avec raison, car, en soins et en douceur, ils ne gagneraient pas au change.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Encore un casino.   -   Honfleur est jaloux de Trouville. Il veut avoir aussi un casino où l'on jouera à toutes sortes de jeux dont le rapport, on le sait, est de 30 à 40 % au profit des tenanciers. A Honfleur, il y a beaucoup de joueurs qui vont, se faire plumer à Trouville. Avec le casino projeté, on espère les retenir. 

Le projet est entre les mains du conseil municipal qui ne se presse pas de donner son approbation à la cession d'un terrain de la ville, qui lui est demandé. (source : le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  L'orage.  -  Jeudi l'après-midi, un assez fort orage a passé  sur la région avec violents grains de grêle. Pendant l'orage, M. Lelièvre, cultivateur à Pennedepie, c'était abrité  sous un pommier. Un de  ses domestiques, nommé Molard,  s'était mis à couvert le long d'une haie, et enfin un nommé Collard était monté au sommet d'un arbre à environ 13 mètres du sol. Il continuait son travail d'émondage quand, tout à  coup, la foudre éclata et tomba sur  le pommier sans atteindre Lelièvre. Collard, du haut de son arbre, éprouva une telle secousse qu'il  lâcha prise et, de branche en branche, tomba sur le sol. Il eut seulement  quelques contusions.  Molard fut projeté dans la haie. On a dû le transporter à son domicile, assez sérieusement  atteint par la violence de la commotion.

Sur la route Honfleur à Trouville, sur le territoire de Cricqueboeuf, un marchand  de balais, nommé Leblanc, a été renversé sur le sol par un autre coup de tonnerre, et il a fallu le ramener  chez lui, à Villerville.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Accident mortel.  -   Jeudi soir, un commissionnaire, Alexandre Jouenne, âgé de 29 ans, un peu pris de boisson, gambadait et sautait sur le quai Beaulieu lorsque, une trop forte évolution, il tomba dans l'avant-port.

Un jeune homme, Amand Gost, journalier, âgé de 19 ans, se jeta à l'eau pour lui porter secours et aidé de deux de ses camarades, Glory et Lebigre, le remontait bientôt sur le quai. Malheureusement, Jouenne, en tombant, avait de la tête touchait les marches de  l'escalier donnant sur le quai de la Lieutenant dans l'avant-port et s'était fracturé le crâne. Malgré les soins qui lui furent prodigués par M. Le docteur Rachet, Jouenne succombait vendredi matin.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Les suites de l’ivresse.   -   Le sieur Désiré Jouenne, 29 ans, commissionnaire au bateau du Havre, à Honfleur, étant pris de boisson, se mit à gambader et à gesticuler tant et si bien qu'il tomba dans l’avant-port. Malheureusement, dans sa chute, sa tête ayant heurté les marches de l’escalier, il s'est fracturé le crâne et a succombé presque sur le coup. (source : le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Ce n’est pas comme en Angleterre.   -   Un jeune matelot anglais, John Waters, âgé de 23 ans, de passage à Honfleur, fit, un soir, la rencontre de la fille Marie Chamberlan, 25 ans.

Pensant que l'on était aussi libre en France qu'en Angleterre, le marin s'installa avec sa compagne sous un bec électrique des quais. Un agent survint. L'Anglais, sans s'émouvoir, baragouina quelques mots qui voulaient probablement dire : « Attendez que j’aie fini ».

L'agent n'attendit pas. Il emmena les deux délinquants au violon. La fille, furieuse de ce dérangement, injuria l'agent, ce qui lui a valu trois mois de prison. Quant à l'Anglais, on l'a condamné à dix jours, qu'il avait faits par anticipation, sous forme de prévention.

A sa sortie, des amies de la fille Chamberlan voulurent le consoler. L'Anglais se sauva, il courrait encore s'il n'y avait pas eu la mer à traverser. (source : le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Attentat à la pudeur.   -   Un jeune homme de 20 à 22 ans, que l'on croit être un ouvrier trimardeur, a rencontré, à Honfleur, une petite fille de 8 ans et lui a demandé de lui indiquer la route de Trouville. Puis, entraînant la pauvre enfant du côté de la grève, il s'est livré sur elle à des manœuvres, qui ne furent arrêtées que par ses cris. On recherche activement le misérable. (source : le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1899  -  Réclamant mal inspiré.   -   Juste Aupert, 30 ans, né à Bernières, est journalier à Honfleur, où il est classé parmi les ivrognes endurcis de la localité. Aupert, rencontré en état d'ivresse, s'était entendu dresser procès-verbal. 

Le lendemain, plus gris encore que la veille, il eut la malencontreuse idée de venir au bureau de police protester contre le procès-verbal qui lui avait été dressé la veille. Là-dessus, nouveau procès-verbal qui a valu au réclamant vingt jours de prison. (source le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Le temps.   -   Depuis samedi nous sommes en automne. Après les grandes chaleurs, le frais, presque froid.

Dans l'Isère, il est tombé une légère couche de neige bientôt disparue sous l'action du soleil.

L'hiver ne sera cependant pas dur, si on s'en rapporte à ce fait que les oignons n'ont qu’une légère pelure qui s'enlève d'elle-même. Les oignons sont peu velus, donc pas besoin de se couvrir. Voilà pourtant comme se font les prédictions.

— Dans la nuit de samedi, le vent a soufflé en tempête sur le Havre. Un bateau a coulé, deux hommes ont été noyés, dont un chef de manœuvre à bord de la grande drague des ponts et chaussées, M. Barassin, marié, père de plusieurs enfants. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Morts accidentelles.   -  Le sieur Alphonse Péret, 24 ans, marin à Honfleur, en voulant hisser à bord le réservoir à crevettes, au large du phare de l'Hôpital, a été atteint dans le dos par la bome de son bateau. Le malheureux est tombé à la mer et s'est noyé.

— Le sieur Jouenne, fort de la halle à Condé-sur-Noireau, qui sortait, le soir, de chez la dame Martin, sa blanchisseuse, s'est noyé accidentellement dans le Noireau. On suppose qu'en rentrant chez lui, trompé par I’obscurité, il sera tombé dans la rivière où, saisi d'une congestion, il n'a pas tardé à expirer.

— On a trouvé sur la voie du chemin de fer, à la sortie de Falaise, le cadavre de M. Bisson, marchand de bois et fabricant de caisses à fromages à Carel, près de Saint-Pierre-sur-Dives.

M. Bisson, en passant la nuit sur la voie, n'avait pas entendu un train de nuit qui lui a écrasé la tête. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Tombé à l’eau.   -   La chaloupe de pêche « Panurge », montée par les sieurs Colas et Fortier, a chaviré sous voiles le soir, au bout des jetées de Honfleur.

Le sieur Colas, sachant nager a pu gagner la terre et a demandé du secours pour son camarade qui poussait des cris désespérés.

Aussitôt, quatre marins courageux, les sieurs Vincent, Lacour, GouIley et Jean, sautèrent dans le canot « Notre-Dame-de-Grâce » et réussirent, malgré l'obscurité, à retrouver et ramener au port le malheureux Fortier, exténue de fatigue et sur le point de disparaître.   (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Barque de pêche coulée.   -   La plate de pêche Alice, du port de Honfleur s'est échouée, le matin, vers cinq heures, sur les enrochements de la digue Nord des travaux du port. La mer baissant, la coque du navire se trouva éventrée et, malgre les dispositions prises pour tenter de le renflouer au moment du flot, il est allé donner sur la digne où il s’est brisé entièrement.

Le patron de la barque de Pêche, le sieur Lecoq, estime sa perte à 8 000 fr. Celle-ci n'etait pas assurée. Plusieurs autres bateaux ont failli avoir le même sort.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Coups de couteau.   -   Auguste Laine, 37 ans, à Honfleur, avait fait pincer en flagrant délit d'adultère sa femme avec Louis Marteau, 20 ans, ouvrier charbonnier. 

Samedi soir, rencontrant Marteau, le mari outragé, armé d'un couteau, se précipita sur lui et lui porta un coup qui n'atteignit que le biceps gauche. Lainé a été condamné à quinze jours de prison. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Disette de poisson.   -   Nos pêcheurs du littoral sont dans la désolation. Depuis Le Havre jusqu'à Cherbourg, la mer est infestée par les pieuvres qui détruisent le poisson plat et les crustacés. Seuls, les congres et les chiens de mer peuvent résister à ces ignobles bêtes, dont les tentacules atteignent parfois jusqu'à un demi-mètre de longueur. 

Depuis les derniers froids, ces ennemis des soles, des merlans, des crevettes, des homards, des étrilles et des crabes sont moins nombreux. (source : le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Récompense.   A l'exposition de Honfleur, M. Huet, instituteur à Fontaine-Etoupefour, a obtenu un diplôme d'honneur et une médaille de bronze pour son travail sur la monographie de sa commune.  (source : le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Accident mortel.   -   Le sieur Victor Bègin, 54 ans, journalier à Honfleur, s'est tué en tombant sur la drague amarrée dans le bassin de l'Ouest. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Le bulletin des parlers normands.   -   Langue et littérature populaire normande est entré dans sa troisième année.

Grâce à l'impulsion que lui a donnée son directeur, M. Ch.Guerlin de Guer, les collaborateurs y affluent de tous les points du département.

Abonnement : 3 fr. par an. Le numéro, 6 fr. 50. Conditions spéciales pour MM. les instituteurs. On s'abonne, à Caen, 111, rue Saint-Pierre. (source : le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Mort de congestion.  -   Le sieur Constant Lamare, 55 ans, ferblantier, rue de l'Homme-de-Bois, à Honfleur, a été frappé subitement d'une congestion qui ne tarda pas à amener la mort. Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Le froid.  -   Après avoir marqué jus qu'à 19 degrés dans les campagnes, le thermomètre a remonté. Il était mercredi à zéro.

En résumé, froid très intense et hâtif. Rapportez-vous en donc aux prophéties pelure d'oignon.

Ces grands froids ont fait la joie des pêcheurs, car ils ont détruit un grand nombre de pieuvres, ces ennemis du poisson. (Source : Le Bonhomme Normand)

Décembre 1899   -   A nos lecteurs.  -  Nos commerçants sont en pleine œuvre de tentation. Leurs exhibitions sont des merveilles de chic et de bon goût. La fraîcheur, la variété, le bon marché même de leurs marchandises défient toute concurrence.

Aussi, espérons-nous que nos lecteurs feront leurs achats sur place et ne se laisseront pas prendre aux catalogues menteurs des grands bazars parisiens, qui envoient le plus souvent, en province, leurs rossignols défraîchis et souvent avariés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Sinistre en mer.  -  Mardi matin, à Honfleur, le bateau de pêche « Gustave » a coulé à pic, devant Villerville, sous une rafale. Les deux hommes qui le montaient ont été sauvés.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1899   -   Plaques de bicyclettes.  -  La cour de cassation a décidé que celui qui, contrairement aux prescriptions d'un arrêté préfectoral, fait circuler sur la voie publique une bicyclette dépourvue de plaque d'identité et de contrôle, commet personnellement une contravention audit arrêté et ne saurait être relaxé pour le motif qu'il n'était pas le propriétaire de la bicyclette et qu'il l'avait prise en location. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Accident de travail.  -  Ferrand, Constant, 19 ans, ouvrier chez M. Fontaine, à Honfleur, a eu les deux derniers doigts de la main gauche pris dans une presse et coupés à hauteur de la deuxième phalange.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1900   -   Noyés accidentellement.  -   La dame Desmousseaux, 57 ans, demeurant à Saint-Germain-de-Livet, près Lisieux, est tombée dans la rivière en voulant puiser de l'eau et s'est noyée. 

— Lundi soir, à Honfleur, vers 10 heures, un employé de la compagnie du phospho-guano, nommé Tougard, 19 ans, trompé par l'obscurité, est tombé dans l'avant-port. Son corps n'a été  retrouvé que le lendemain matin à l'endroit où il était tombé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Noyés.  -   Le sieur John Bolger, 39 ans, chauffeur à bord du steamer anglais, « Turretthil » à Honfleur, est tombé à l'eau en rentrant à bord, le soir. Retiré de l'eau au bout de quelques minutes, le malheureux, malgré tous les soins n’a pu être rappelé à la vie.

-  La dame Marianne, veuve Mauvieil, 63 ans, demeurant à Cormolain, est tombée dans une fontaine où elle lavait du linge et s'est noyée. La malheureuse femme avait été frappée d'une congestion cérébrale. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Mort de froid.  -  On a trouvé dans les chantiers de la Chambre de commerce, à Honfleur, le corps du nommé Charles Romy, 38 ans, journalier, qui avait succombé pendant la nuit à une congestion occasionnée par le froid. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   La cocotte.  -  La cocotte sévit toujours avec force sur divers points de notre département. On croit que le mal a été de nouveau apporté par des vaches venant de la Mayenne. 

Le maire de Honfleur, en présence des cas de fièvre aphteuse constatés dans les communes d'Equemauville et de Gonneville, invite les cultivateurs à ne pas abreuver leurs bestiaux dans les eaux de la Claire qui peuvent être contaminées. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Affaire à méditer.  -  La société des Tramways du Calvados, pour les lignes dont elle est déjà concessionnaire, emploie la traction par la vapeur. Nous serions curieux de savoir pour quelle raison la traction électrique est prévue pour la ligne de Dives à Trouville, quand la traction à vapeur est reprise pour le tronçon de Trouville à Honfleur.

En présence de ces différences de traction et surtout en raison des lenteurs apportées par la compagnie des Tramways du Calvados dans la construction des lignes dont elle est déjà concessionnaire, une puissante société concurrente, tout en prenant la ligne de Dives à Trouville aux mêmes, conditions imposées à la compagnie du Calvados, demande la concession du tronçon de Trouville à Honfleur par traction électrique, et ce, sans subvention ni garantie d'aucune sorte. C'est un grand avantage.

Aussi le conseil général fera-t-il bien de réfléchir avant d'accorder à la compagnie des Tramways du Calvados, aux conditions anciennes des autres concessions, la construction de la ligne de Dives à Trouville et de Trouville à Honfleur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Tramways.  -  Une puissante société vient de se mettre en concurrence avec la société des Tramways du Calvados pour la construction des lignes de Dives à Trouville et de Trouville à Honfleur.

Cette société emploierait la traction électrique pour les deux tronçons, alors que la compagnie des Tramways du Calvados propose l’électricité pour la ligne de Dives à Trouville, et la vapeur pour la ligne de Trouville à Honfleur. Nous reviendrons sur cette affaire.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Chat enragé.  -  Un chat, présentant tous les caractères de l'hydrophobie, a été tué par un gendarme, place Sainte-Catherine, à Honfleur. Un vétérinaire a examiné l'animal et a déclaré qu'il était atteint de la ragé depuis plusieurs jours. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Accident de bicyclette.  -  A Honfleur, le sieur Léa, clerc d'huissier, allant à une allure trop vive, a renversé et blessé grièvement le jeune Audou, 2 ans. Le cycliste a eu des contusions sans gravité. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Suicide ou accident.  -  On a repêché d'un bassin, à Honfleur, le cadavre, en décomposition, d'un individu inconnu, âgé d'une quarantaine d'années. Le corps du malheureux, qui devait être employé sur les quais, paraissait avoir séjourné deux ou trois mois dans l'eau.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900  -  Blessé par une vache.  -  Le sieur Adrien Delamare, garçon boucher à Honfleur, allait, prendre dans un pre situé derrière les abattoirs une vache pour l'abattre.

Sans aucune cause apparente, la bête envoya un coup de corne qui atteignit Delamare au côté gauche et l'envoya rouler par terre. Pendant que le sieur Poilàne l'aidait à se relever, la vache leur porta plusieurs coups de cornes, sans les blesser grièvement. Cette vache a été abattue d'un coup de fusil. . (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Mordu par un chat enragé.  -  Le jeune Mathière, 15 ans, demeurant chez sa mère, à Honfleur, a été mordu à la main par son chat, qui était atteint d'hydrophobie. Le malheureux enfant est parti pour l'institut Pasteur, emportant la tête du chat. (Source  : Le Bonhomme Normand) Août 1900   -   Dévouement.  -  Le jeune Glori, 5 ans, demeurant chez ses parents à Honfleur, est tombé dans le vieux bassin, en courant sur le bord du quai. Un de ses camarades se jeta après lui pour lui porter secours, mais le courageux enfant était lui-même sur le point de se noyer quand le sieur Désiré Hennier, âgé de 52 ans, marin-pêcheur, se précipita à la nage, et fut assez heureux pour ramener les deux enfants sains et saufs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Vents et sécheresse.  -  La tempête de vent que nous avons éprouvée à la fin de la semaine dernière n'a été rien auprès du cyclone qui s'est fait sentir en Belgique et en Angleterre, notamment à Londres, où la grippe a fait sa réapparition.

— La foudre a fait aussi des siennes et a foudroyé à Grand-Souci (Isère) un troupeau de 133 moutons.

— La sécheresse de ces derniers temps a été nuisible à tout. Rien n'a poussé dans les jardins. Le vent et le sec font tomber les fruits, sans épargner les pommiers. Le beurre augmente, les bestiaux se vendent à bas prix et, cependant, les bouchers maintiennent les cours. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Dévouement.  -  Le jeune Glori, 5 ans, demeurant chez ses parents à Honfleur, est tombé dans le vieux bassin, en courant sur le bord du quai. Un de ses camarades se jeta après lui pour lui porter secours, mais le courageux enfant était lui-même sur le point de se noyer quand le sieur Désiré Hennier, âgé de 52 ans, marin-pêcheur, se précipita à la nage, et fut assez heureux pour ramener les deux enfants sains et saufs. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Récompense honorifique.  -   Le ministre de la marine a accordé un témoignage officiel de satisfaction au jeune René Facs, apprenti peintre, 13 ans, pour sauvetage d'un enfant à Honfleur, le 15 juillet dernier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900  -  Le buste du peintre Eugène Boudin.  -  Le conseil municipal de Honfleur vient de décider que le buste du peintre Eugène Boudin, en ce moment dans le salon des Beaux-arts de l'exposition du Vieux-Honfleur, sera définitivement placé sur la petite pelouse située à l'entrée du boulevard Carnot, près du terre-plein de la jetée de l'Ouest.

 

Septembre 1900   -   Les extrêmes se touchent.  -   Jeudi, à Honfleur, on a marié un homme de 79 ans avec une jeune femme de 26 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Effet de grèves.  -  Les ouvriers empileurs de bois de Honfleur ont obtenu ce qu'ils demandaient : 4 fr. par jour en tout temps et suppression des allouants, c'est bien.

Mais ils ont exigé que les allouants ne pourraient pas travailler comme de simples ouvriers à la journée, c'est aller trop loin. Les allouants ont été sans doute très durs pour les hommes  qu'ils employaient. Ils en sont assez punis par la suppression de leur monopole sans qu'on leur enlève les moyens de travailler pour vivre et pour élever leur famille, il y en a un qui a huit enfants ! 

— Les charbonniers de Honfleur ont aussi obtenu une augmentation de salaire. Il était temps de s'entendre, car trois navires de charbon allaient se diriger sur Trouville et sur le Havre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   La poste fermée le dimanche.  -  A partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.

— Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute l'après-midi, les dimanches comme les autres jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1900   -   Lugubre trouvaille.   -   On a découvert sous son hangar, à Honfleur, dans un trou de 1 mètre 20 de profondeur sur 60 centimètres d'ouverture, le sieur Félix Madeline, 32 ans, serrurier. Un revolver trouvé près de lui laisse supposer qu'il s'est suicidé. 

Le malheureux était disparu depuis plusieurs mois et sa famille l'avait vainement fait rechercher. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Pommes et harengs.  -   Le prix des pommes qui était en hausse a légèrement baissé sans doute par suite des pluies.

— Jusqu'ici, la pêche du hareng n'a pas donné de fructueux résultats. (Source  : Le Bonhomme Normand)

68   HONFLEUR.   -   Station des Automobiles Trouville-Honfleur.  -  LL.

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