15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Janvier 1901   -   Souhaits.  -   Depuis quelques heures, nous sommes entrés dans le XXe  siècle. Le XIXe aura été, pour la France, un siècle de gloire et de revers, de prospérité et de misère, de haine et de discorde, comme tous les siècles, du reste.

La France s'est agrandie, pacifiquement, de la, Savoie et du comté de Nice, elle a étendu son domaine colonial, mais elle à perdu l'Alsace et une partie de la Lorraine.

En 1800, elle s'imposait à l'Europe, en 1900, elle est descendue au rang des deuxièmes puissances. Triste bilan.

Chers lecteurs, à l'occasion du nouveau siècle et de la nouvelle année, nous, vous adressons nos doubles souhaits de santé et de bonheur, avec l'espérance, que la Providence dissipera les nuages épais suspendus sur l'année qui commence. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   La tempête.  -   Une tempête, qui a commencé jeudi la nuit et s'est prolongée plusieurs jours, a atteint toute l'Europe et particulièrement la France et l'Angleterre.

A l'entrée du port du Havre qui était interdit, il y a eu deux victimes. Dans cette ville, Eugène Fortin 52 ans, a été tué par une cheminée, et Gabriel Crevel, de 12 ans, a été enlevé par la tempête et jeté à l'eau, il a été sauvé.

Partout, il y a eu des toitures d'enlevées, des poteaux télégraphiques brisés et de nombreux arbres déracinés.

Pendant la nuit, la barque “l'Éclair”, de Trouville, a chaviré, un homme est noyé. On est encore sans nouvelles de trois barques de ce port.

Au Tréport (Seine-Inférieure), plusieurs marins ont été noyés.

A Gravelines (Nord), cinq bateaux sont perdus, il y a huit noyés.

En rade des Sables-d'Olonne (Vendée), un brick a coulé. Quatre hommes fabriquèrent un radeau avec des barriques et tentèrent de se sauver. Trois disparurent, le quatrième arriva à la nage à dix mètres de terre et fut précipité sur des rochers et eut le crâne fracassé.

A Perou-sur-Mer (Bretagne), la foudre a enlevé, sur un hôtel, une plate-forme en zinc pesant 1 000 livres.

En Angleterre, on compte 80 victimes. Le navire anglais “Primrose-Hill” a sombré. Il y a 34 morts.

Le “Capricorne”, de Trieste, allant de Cardiff à Bilbao a fait naufrage, 8 hommes noyés.

Le steamer allemand “Suihsang” a fait naufrage, le capitaine et les matelots de l'équipage ont été noyés.

En Russie, un bateau a coulé, il y a 30 morts. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   La dépopulation.  -   Que dirait M. Piot, le député qui veut imposer les célibataires et les ménages sans enfants, s'il venait à consulter les registres de l'état civil à Caen : 893 naissances et 1 574 décès en 1900 !

Et Vire, donc ! 111 naissances et 233 décès!

  Décidément, les morts vont vite dans le Calvados, mais les maris vont bien lentement. Espérons qu'ils rattraperont le temps perdu en 1901.

  En 1900, il y a eu, à Caen, 300 mariages et 12 divorces. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Un casseur de jambes.  -   En 1898, Emile Rochelieu, originaire de Lisieux, avait 18 ans, il habitait Honfleur.  Sans provocation aucune, il portait un coup de pied dans les parties à Paul Lécolier, 17 ans, qui décédait peu de temps après.

La cour d'assises condamna Rochelieu à un an de prison.

Dernièrement, il rencontrait Auguste Hamel, garçon coiffeur à Honfleur, qui rentrait se coucher. Rochelieu lui proposa un verre. Hamel ayant refusé, il lui porta un coup de pied qui lui cassa une jambe. Rochelieu a prétendu que Hamel s'était brisé la jambe en tombant.

II a pour lui, l'opinion du docteur Rachet. De son côté, le docteur Massart affirme que la fracture du péroné est due à un coup de pied. Du reste, le pantalon, que Hamel avait ce jour-là était coupé sur une largeur de vingt centimètres à l’endroit où le coup de pied avait porté.

Rochelieu, qui fait en ce moment son service militaire, a été condamné à six mois de prison.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901 -   Expériences de sauvetage.  -  Le canot de sauvetage est sorti lundi dernier, dans le but de se livrer, en présence d'un inspecteur de la société centrale de secours aux naufragés, à des expériences de sauvetage en baie.

La société vient, du reste, de doter Honfleur d'un canon porte-amarres, pour secourir les bâtiments en perdition et le remorqueur est allé en baie, s'exercer à la manœuvre de ce canon de sauvetage ; les essais ont bien réussi.  

 

Février 1901   -   Marins-pêcheurs lisez.  -   Le conseil d'État vient de rendre un arrêt qui intéresse les marins-pêcheurs inscrits de notre littoral.

Il s'agissait d'un pourvoi formé par les pêcheurs et les marchands de poisson contre un arrêté municipal qui disposait que tout le poisson devrait être transporté à la halle municipale et ne pouvait être livré à la consommation ou à l'expédition qu'après avoir acquitté certains droits de factage.

Les intéressés ont fait valoir que les mesures prises par le maire constituaient un détournement de pouvoir, car elles avaient pour but, en réalité, l'intérêt financier de la commune et une augmentation de ses ressources, alors que les pouvoirs de police du maire lui ont été conférés par la loi uniquement en vue du bon ordre et de la tranquillité publique.

Le conseil d'État a accueilli le pourvoi et a prononcé l'annulation de l'arrêté attaqué. La loi visée est celle du 24 décembre 1896. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Incident regrettable.  -   La semaine dernière, au cimetière de Honfleur, au moment de descendre une bière dans la fosse, on s'est aperçu que celle-ci était trop étroite, devant la famille éplorée et les amis qui l'accompagnaient, on a dû l'agrandir, et encore ce fut non sans difficulté que le cercueil a pu enfin être descendu.

On dit que ce n'est pas la première fois que pareil fait se produit. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Mort par imprudence.   -  Mercredi, à Honfleur, la mère du jeune X…….. âgé de trois mois, s'apercevait que son enfant qui couchait à côté d'elle était mort.

L'enfant était très bien portant mardi soir, et devant cette fin prématurée, le médecin n'a pu que refuser le permis d'inhumer. Le Parquet a été prévenu et ordonnera sans doute l'autopsie, car le corps ne porte pas extérieurement trace de coup pouvant donner un indice sur les causes de cette mort.

On ne peut supposer qu'une chose c'est que la mère ayant omis, comme cela arrive très malheureusement trop souvent, de faire coucher l'enfant dans un lit séparé, ce dernier aura été étouffe par les couvertures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   L’alcool dans l’armée.   -   Dans certains régiments, on a donné aux cantiniers le 1er mars, comme dernier délai, pour écouler leur provision d'alcools. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   Accident de travail.   -   Les sieurs Émile Dieuzy et Jean Lebihan, ouvriers à l'usine du phospho-guano, à Honfleur, chargeaient sur des wagonnets du phosphate  fabriqué. Ils étaient dans une fosse contenant 20 000 kilos de phosphates.

A certain moment, un glissement de matières se produisit, ensevelissant les deux ouvriers. A leurs cris, on accourut et on put les dégager. Malheureusement, Dieuzy avait la hanche droite luxée et Lebihan la cuisse droite fracturée, ainsi que de graves contusions au visage. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   Suicide.  -  Le sieur Auguste Bouchard, 31 ans, homme d'équipe au chemin de fer de l'Ouest, à Honfleur, a été trouvé, par sa femme, pendu dans son grenier. Le malheureux était accroupi par terre, ayant au cou une corde fixée au plafond, il avait eu soin de se placer une caisse derrière le dos pour ne pas pouvoir reculer. 

Une disgrâce dont Bouchard avait été l'objet, il y a deux mois, serait la cause de sa funeste détermination. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1901   -   Une grève.  -   A Honfleur, les ouvriers charbonniers des quais sont en grève. Plusieurs navires, qui arrivaient avec du charbon, n'ont pu être déchargés et ont repris une autre destination.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1901   -   Un poisson d’avril.  -  En octobre, certaines catégories d'ouvriers d'Honfleur se mettaient en grève. Ils demandaient 6 fr. par jour.

Le maire, M. du Tilly, leur dit que cette augmentation ne pouvait pas leur être donnée avant le 1er avril, en raison de contrats en cours. Les ouvriers patientèrent.

C'était tout bonnement un poisson d'avril, car, le 1er avril, aucune augmentation ne leur fut accordée. Les ouvriers allaient se mettre en grève, lorsque le maire fit venir devant le juge de paix les délégués des ouvriers et leur dit qu'il s'était entendu avec ses collègues pour proposer le prix de 5 fr. 75.

Malgré la parole reçue en octobre, les délégués ouvriers, croyant qu'ils avaient devant eux une coalition patronale difficile à vaincre momentanément, ont accepté et fait accepter par leurs camarades le prix de 5 fr. 75.

Aujourd'hui, certains collègues de M. du Tilly estiment que 6 fr. ayant été promis, 6 fr. doivent être donnés.

C'est une nouvelle grève à brève échéance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   Un employé brûlé.   -  Le sieur Alexandre Plet, employé au chemin de fer, à Honfleur, travaillait dans un wagon à la mise en place de souries d'acide sulfurique. Pendant une manœuvre, un choc imprimé au véhicule en brisa trois. Plet fut grièvement brûlé aux deux jambes par le liquide corrosif. 

Sans perdre sa présence d'esprit, il courut à une fontaine et fit couler de l'eau sur ses brûlures. On estime à trois mois la durée d'incapacité de travail pour cet employé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Récompenses pour sauvetages.  -  Les sieurs Cécile, Beuron, Exmelin, Caillot, Provost, matelots, et Boireau, mousse, formant l'équipage de la barque de pêche les « Deux-Sœurs », de Trouville, ont reçu un témoignage officiel de satisfaction pour avoir, en janvier dernier, porté secours à sept hommes de l'équipage d'un quatre-mâts anglais, en détresse non loin de Jersey. 

— La Société centrale de Sauvetage des Naufragés a décerné le prix Alfred Maricot. consistant en un livret de caisse d'épargne de 100 fr., au jeune René Faës, demeurant à Honfleur : le jeune Faës, s'est jeté à l'eau et sauvé un enfant de douze ans tombé dans le bassin de retenue. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Grève.   -   Les six cents ouvriers des trois Scieries de bois de Honfleur se sont mis en grève.

Ils demandent une augmentation de 1 fr. par jour et une diminution des heures de travail. Ils voulaient aussi que les ouvriers syndiqués soient de préférence embauchés.

Les patrons ont refusé, prétendant que ces revendications leur coûteraient 400 000 francs par an.

Pour éviter les incidents, le maire a interdit tout défilé sur la voie publique, même la procession traditionnelle des marins qui a lieu à Notre-Dame-de-Grâce le lundi de Pentecôte. (Source : Le Bonhomme Normand)

                       

Mai 1901   -   Avis aux cultivateurs.   -   Quatre veaux au sieur Saint-James, cultivateur à Vieux, près Evrecy, ayant brouté des brindilles sèches d'if laissées par mégarde dans la cour de la ferme, sont morts moins de cinq heures après. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Bœuf furieux.   -   Un bœuf, que l’on conduisait aux abattoirs de Honfleur, s'étant échappé, parcourait la rue de la République, poursuivi par un garçon boucher, quand l'animal furieux se jeta sur le jeune Maurice Dragon, huit ans et demi, qu'il enleva avec ses cornes et rejeta sur le trottoir. 

L'enfant a été blessé si grièvement que l’on craint pour ses jours. Cet animal a été tué d'un coup de fusil par l'adjudant de gendarmerie Conard, de Caen, en service à Honfleur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   La grève de Honfleur.   -  Les patrons accordent une légère augmentation, les ouvriers la veulent plus forte. Des arbitres vont être nommés.

Les bateaux déchargent avec les hommes du bord. Quelques ouvriers travaillent dans les scieries, 600 chôment, c'est une perte de 2 000 fr. par jour pour eux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   La fièvre aphteuse.   -  A la réunion des agriculteurs de France, section du bétail, il a été constaté que la mortalité des bestiaux atteints de la fièvre aphteuse s'élevait à 50 %.

Un membre s'est plaint de la mauvaise volonté de certains éleveurs à combattre le fléau. Un autre membre a recommandé de nouveau les seringages énergiques de sulfate de fer en solution à 20 %, répétées deux ou trois fois par jour, dans la bouche  et sur les autres parties atteintes par la maladie. Il importe qu'une certaine quantité de liquide pénètre dans l'œsophage.

C'est, a dit M. Croquevielle, le seul procédé qui a donné des succès constants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Grève.  -   Les ouvriers en bois de Honfleur n'ont pas encore repris leur travail. Les patrons offrent une légère augmentation, les travailleurs la veulent plus forte.

80 ouvriers environ travaillent dans les scieries. Les capitaines déchargent leurs navires avec les hommes du bord. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Respect au drapeau.  -   Il y a quelques jours, on interdisait, aux commerçants d'inscrire la mise en vente de leurs marchandises sur le drapeau tricolore. Par extension, le préfet du Calvados vient d'interdire aux congrégations d'orner le drapeau national de l'insigne du Sacré-Cœur. « Sont interdits dans le Calvados, dit l'arrêté, l'exposition et le port de drapeaux, soit sur la voie publique, soit dans les édifices, emplacements et locaux librement ouverts au public. Sont exceptés de cette mesure, les drapeaux aux couleurs nationales françaises, à la condition de ne porter d'emblème ou d'insigne d'aucune sorte, les drapeaux aux couleurs nationales étrangères et ceux qui servent d'insignes aux Sociétés autorisées ».

Dimanche, le drapeau tricolore a continué à figurer aux processions de la Fête-Dieu, mais avec une bande de papier blanc apposée sur les insignes du Sacré Cœur, comme sur les affiches du théâtre on annonce les relâches pour cause d'indisposition.

A la procession de Saint-Pierre, on avait bien collé du papier sur le Sacré-Cœur ; mais, de l’autre côté, on pouvait lire : « Honneur et Patrie ». Ce n'était guère séditieux et cependant contraire à l'arrêté préfectoral, aussi procès-verbal a-t-il été dressé au jeune porteur du drapeau par l'agent de police Tasset, un ancien thuriféraire de St-Pierre. On n'est trahi que par les siens.

Les processions de la Fête-Dieu se sont accomplies partout avec calme, malgré les nombreux procès-verbaux dressés pour infraction aux arrêtés sur les insignes. Cependant, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), des amis de la liberté pour eux ont essayé d'entraver la procession suivie par la majorité de la population. A Firminy, près Saint-Etienne, des jeunes gens ont essayé de troubler la procession en chantant la Carmagnole. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Les effets d’une grève.  -   La grève des ouvriers en bois, de Honfleur, est terminée. Le tarif, légèrement augmenté, proposé par les patrons, a été accepté par les ouvriers.

Cette grève a dura 21 jours, dont 17 jours de travail à 4 fr., soit, pour les 600 ouvriers grévistes, environ 40 000 fr. de salaires de perdus.

Pendant toute la durée de la grève, M. Marck, délégué de la Bourse du travail du Havre, est resté à Honfleur, encourageant les ouvriers à la résistance. Au moment où il allait quitter Honfleur sur le François-1er, un groupe d'ouvriers l'acclamèrent. Le socialiste havrais répondit en agitant un papier rouge et en criant : « Vive la Révolution sociale ! » Un passager, qui se trouvait à ses côtés, riposta par un vigoureux : « Vive l'armée ! » Des paroles aigres-douces d'abord, puis des gros mots furent échangés entre les deux antagonistes, à la suite desquels Marck reçut un coup de poing.

L'affaire aurait certainement mal tourné si le capitaine n'avait, en s'interposant, ramené le calme à bord.

Un malheureux diable d'ouvrier, un Breton, légèrement ému, ayant résisté aux gendarmes qui voulaient le faire circuler, a été condamné à quinze jours de prison.

Par suite de cette entente, les processions de la Fête-Dieu, qui avaient été interdites le premier dimanche, ont eu lieu le second avec l'éclat accoutumé.

Les ouvriers de la scierie Ullern s'étaient remis en grève. Ils réclamaient !e renvoi des douze ouvriers ayant travaillé pendant la grève. Ils ont eu satisfaction. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Amusement dangereux.  -  Comme il s'amusait à passer, à marée basse, sur l'écluse du Vieux-Bassin, à Honfleur, le sieur Marcel Leconte, commissionnaire,  est tombé d'une hauteur de six mètres sur le granit du radier.

Dans sa chute, il s'est fait des blessures assez graves à la tête pour nécessiter son transport à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1901   -   Mort subite.  -   La veuve Gouley, 53 ans, marchande de fruits, est morte subitement en son domicile, à Honfleur, de la rupture d'un anévrisme.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1901   -   Accidents de travail.  -   Le sieur Gaston Lecornu, 18 ans, puisatier à Lisieux, travaillait au creusement d'un puits, quand, par suite d'un faux mouvement, il fut précipité d'une hauteur de vingt-deux mètres au fond de l'excavation. Lecornu s'est fait de graves blessures à la tête et diverses contusions sur le corps.

— Le jeune Auguste Savary, 14 ans, domestique à Bazenville, près Ryes, marchait en avant d'une faucheuse attelée d'un cheval. Un caillou qu'il heurta le fit tomber. Une des roues lui passa sur une jambe qu'on a dû lui couper.

— Le sieur Émile Géret, 61 ans, était occupé à abattre un chêne dans les bois de Lécaude, près Mézidon.

L'arbre venant à tomber sur lui, l'infortuné a eu une jambe fracturée et des contusions multiples à la tête ainsi qu'aux épaules.

— Jules Lesturgeon, 35 ans, journalier à Honfleur, a été blessé grièvement par la chute d'un madrier qui lui a occasionné une fracture de l'os de l'avant-bras, avec plaie profonde. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1901   -   Noyé en se baignant.  -   Le jeune Blet, 13 ans, apprenti boulanger, qui ne sait pas nager, se baignait dans le bassin de retenue, à Honfleur, quand il glissa sur la digue et coula à pic. Ce n'est qu'au bout d'un quart d'heure qu'on a pu repêcher son cadavre. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Nouvelle grève.  -  Mercredi, l'après-midi, les ouvriers employés au déchargement des bateaux de la maison Montreuil, Blanchet et Cie, à Honfleur, au nombre de deux cents, ont cessé le travail. Ils demandent une augmentation de 25 centimes par jour ou le renvoi des ouvriers qui ont travaillé pendant la grève. Les patrons refusent. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1901   -   Condamnations pour faits de grève.  -  Au cours de la grève de Honfleur, trois ouvriers avaient frappé plusieurs de leurs camarades qui avaient continué à  travailler. Ils viennent d'être condamnés par le tribunal correctionnel.

Ce sont : Henri Godreuil, 21 ans, un mois de prison pour avoir houspillé d'importance le sieur Augustin Desjardins.

— Eugène Glory, 19 ans, vingt jours de prison pour avoir frappé et menacé de jeter à l'eau le sieur Louis Galopin.

— Adrien Rosse, 18 ans, pris de colère à la vue d'un individu que l'on emmenait au violon, a outragé les agents, il s'en tire avec huit jours de prison et avec le bénéfice de la loi Bérenger.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901   -   Découvertes de cadavres.  -   Deux cadavres d'inconnus ont été trouvés en mer. L'un doit être celui d'un marin de la barque « Marie-Augustine », l'autre noyé doit être étranger, il parait âgé de 30 à 35 ans. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901   -   Effets de l’orage.  -   L'orage qui a éclaté sur notre région, vendredi la nuit, a occasionné de graves dégâts. A Honfleur et environs, la foudre est tombée sur plusieurs points : à Honfleur, la foudre est tombée sur l'hospice et a déterminé un commencement d'incendie ; à Clarbec, deux vaches réfugiées sous un arbre ont été tuées par la foudre ; à Vasouy, une jument a eu le même sort ; à Saint-Gatien, elle a tué une vache ; à Pennedepie, un cheval a été foudroyé. A Flers-de-l'Orne, le tonnerre a mis le feu à la minoterie, 50 ouvriers sont sans travail.

Dans la Seine-Inférieure et l'Eure, l'orage a aussi sévi avec violence. A Paris, par suite de l'orage, la circulation a été interrompue sur plusieurs points. Dans la banlieue, deux chevaux ont été foudroyés par la foudre.

— A Largentière (Ardèche), un vieillard de 71 ans a été tué par le tonnerre.

— A Cuptat (Creuse), le sieur Carrerou a été foudroyé avec une vache qu'il ramenait.

— A Saulieu (Côte-d'Or), un cultivateur, le sieur Émile Gaumont, ayant, pendant un orage, commis l'imprudence de se mettre à l'abri sous un chêne avec sa femme et un de ses ouvriers, a été foudroyé.

L'état de sa femme est désespéré. Quant au domestique, il a eu les deux jambes paralysées.

— A Précigné (Sarthe), un enfant de 9 ans a été foudroyé en ramenant des bestiaux dans les champs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Accident du travail.  -   Le sieur Joseph Fouché, 26 ans, travaillant dans la cale, à Honfleur, au déchargement d'un vapeur, a reçu dans le dos l'anse de la benne qui lui a fait de graves contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Sus aux écraseurs.  -  MM. Le Comte et Chéron ont fait adopter au conseil général un vœu demandant qu'il soit interdit aux constructeurs de moteurs de leur donner une vitesse supérieure à 30 kilomètres à l'heure et de défendre aux chauffeurs de dépasser une vitesse de 6 kilomètres à l'heure dans les villes et les communes.

Nous ne saurions trop appuyer ce vœu émis au lendemain de la « quinzaine sanglante » que nous venons de traverser et au cours de laquelle il s'est produit dans le Calvados, quinze accidents, dont un mortel, causés par les automobiles lancées à toute vapeur.

— Un grand nombre de conseils généraux ont émis des vœux analogues. Espérons que leur voix, jointe aux cris de douleur poussés par les victimes des écraseurs, sera enfin entendue. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Demi-mesure.   -   Un décret réglemente la vitesse des automobiles et leur enjoint de ne pas dépasser cinq lieues à l'heure en traversant les villes et villages, ce qui représente la vitesse d'un train direct de Caen à la Mer.

Allez donc vous garer de ça au milieu de la rue St-Jean !

— D'après le même décret, les voitures susceptibles de dépasser la vitesse de 30 kilomètres à l'heure devront porter, à l'avant et à l'arrière, un numéro d'ordre permettant de les reconnaître. Quant aux autres voitures, elles peuvent vous écraser sans qu'aucun signe extérieur puisse faire connaître les auteurs de ces accidents si fréquents. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   La criminalité en Normandie.   -  Pendant l'année 1899, il a été prononcé dans les trois départements du ressort de la cour de Caen (Calvados, Orne, Manche) 32  condamnations à la relégation, 105 condamnations pour crimes, 5 813 condamnations à l'emprisonnement. La moyenne donne 471 condamnés par 100 000 habitants.

Les condamnations pour vol sont au nombre de 1820. Le vagabondage en fournit 663. Les abus de  confiance, escroqueries, faits de mœurs sont en très minime proportion. Les rixes et coups viennent en première ligne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Idée d’ivrogne.   -  Le sieur Louis Goussaire, 40 ans, journalier à Honfleur. Étant ivre, est allé se placer devant un omnibus qui revenait de la gare. Le conducteur  n'ayant pu arrêter son cheval aussitôt, l'ivrogne a été renversé et, dans sa chute, s'est fait à la tête deux blessures qui ont nécessité son transport à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Morts subites.   -   M. Delamarre, conseiller à la cour d'appel de Caen, est mort subitement à l'âge de 57 ans, dans sa propriété située à Séez (Orne).

— M. Mazure, âgé de 36 ans, maire de Bonneville-la-Louvet, près Blangy-le-Château, est mort subitement.

— Paul Picot, 38 ans, employé chez le sieur Herblin, correspondant du chemin de fer à Honfleur, est mort subitement d'une rupture d'anévrisme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Noces d’or.  -   Le sieur Pierre Hébert, 72 ans, et la dame Amanda Gosset, son épouse, 67 ans, anciens débitants à Honfleur, viennent de célébrer le cinquantième anniversaire de leur mariage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Fou dangereux.  -   Le sieur Eugène Toutain, 29 ans, cultivateur, chemin des Varets, à Honfleur, donnant des signes furieux d'aliénation, a été transféré provisoirement à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Graves accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Lelièvre, 37 ans, charpentier à Honfleur, enlevait un échafaudage quand un madrier sur lequel il se trouvait bascula et le précipita dans le vide d'une hauteur de 6 mètres 50. Dans sa chute, il s'est fait diverses contusions, principalement à la tête et à l'œil. On ne peut encore se prononcer sur les suites.

— Le nommé Anatole Quesnel, 36 ans, de Lion-sur-Mer, employé depuis longtemps aux travaux de la drague, à Ouistreham, a été grièvement blessé à la tête par un coup de treuil. L'œil est complètement sorti de son orbite. Ce malheureux homme a été ramené chez lui dans un état alarmant.

— Le sieur Georges Lerey, 26 ans, employé dans une scierie à Lisieux, sortait des plateaux provenant de la scie à ruban, l'un d'eux, ayant glissé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, tomba sur le pied de Lerey, qui a été assez sérieusement contusionné et a eu l'ongle du gros orteil arraché.

  Le sieur Leroy, boucher à Condé-sur-Noireau, descendait aux abattoirs, un bœuf à l'aide d'un treuil. Le cliquet étant relevé, il n'eut pas la force de retenir la manivelle qui l'atteignit en plein visage, lui brisant le nez.

— Le sieur Émile Marie, fils de l'adjoint de Subies, près Bayeux, occupé à un charriage, est tombé accidentellement sous les roues de sa voiture qui lui ont fait à la tête et sur une partie du corps de graves blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Avis aux marins.   -   Il y aura bientôt deux ans, le vapeur la « Gazelle » coula un soir, dans le port de Honfleur, une barque de pèche amarrée à l'escalier du quai.

Le tribunal de commerce de Honfleur avait déclaré la Compagnie normande responsable de l'accident. Mais la cour d'appel a, ces jours derniers, réformé ce jugement en disant que cet  accident ne serait pas arrivé si la barque de pêche n'avait pas été à l’encontre des arrêtés préfectoraux interdisant aux chaloupes, canots et petites embarcations de rester amarrées  auprès des escaliers ou des échelles des quais. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -   Accidents du travail.   -  Le sieur Émile Bohard, domestique à Saint-Pierre-sur-Dives, a eu plusieurs côtes fracturées en tombant d'un tombereau qu'il conduisait.

— Le sieur Octave Chouquet, 38 ans, ouvrier de scierie, à Honfleur, est tombé d'une pile de planchettes et s'est luxé un coude. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Tempête.    Une tempête d'une grande violence s'est déchaînée sur notre littoral, dimanche dernier. Les bateaux de Honfleur, Trouville et Caen n'ont pu effectuer leur sortie.

— Le brick « Destin » allant de Tréguier à Isigny avec un chargement d'avoine, s'est mis à la côte à Cherbourg, près de l'île Pelée. Une partie de son gréement a été brisé. Les quatre hommes d'équipage et un passager ont pu débarquer à marée basse. Le navire et le chargement sont considérés comme perdus.

— Au Havre, le steamer allemand « Croatia » venait d'entrer au port avec beaucoup de difficultés, lorsqu'il aborda un chaland qui coula aussitôt. Heureusement, il n'y avait personne à bord.

— Dans la Seine-Inférieure, les dégâts sont considérables. A la foire de Bolbec, la tente du théâtre Persoir a été déchirée et enlevée et les chevaux de bois culbutés.

Cette tempête s'est fait sentir sur toute l'Europe. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Épouse pas commode.  -   Au cours, d'une vive altercation, à Honfleur, entre le sieur Auguste Gabrie et sa femme, née Rosalie Yssembourg, âgés de 38 ans, celle-ci a porté un coup de couteau au bras droit de son mari qui est allé se plaindre au bureau de police. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Suicide.  -    Le sieur Victor Mathière, 63 ans, ébéniste à Honfleur, a été trouvé pendu dans la cave située au-dessous de son habitation, rue Bucaille. C'est la femme du défunt qui a découvert son mari ne donnant plus signe de vie.

Mathière était sorti de chez lui comme d'habitude pour aller travailler. Les uns attribuent le suicide de ce malheureux au chagrin, les autres, à un accès de fièvre chaude. (Source : Le  Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Noyé accidentellement.  -   Jeudi soir Auguste Geufray, 44 ans, ouvrier charbonnier, à Honfleur, qui travaillait au déchargement d'un steamer anglais, est tombé à l'eau prés de l'écluse du quatrième bassin.

Quoique secouru presque aussitôt, il a succombé des suites d'une congestion.

Comme Geufray n'avait pas de domicile, son corps a été transporté à la morgue. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1901    -   Empoisonneurs publics.  -  Le sieur Daupley, boucher ambulant, avait apporté 80 kilos de bœuf pour être vendus à Honfleur, sur le marché Ste-Catherine.

Cette viande portait une telle odeur que les passants se bouchaient le nez. Le préposé aux abattoirs prévint le vétérinaire sanitaire et la viande fut enfouie.

Au cours de l'enquête, on a appris que le bœuf avait été abattu chez le sieur Vimont, cultivateur à la côte Vassale, et qu'un quartier avait été détaillé par lui. L'un et l'autre ont eu une contravention. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Marins médaillés.  -   Une loi nouvelle Institue des médailles d'honneur à décerner aux marins après trois cents mois de navigation. La même récompense pourra être accordée, par décret, à tout marin, quelle que soit la durée de ses services, qui se sera particulièrement distingué. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1902  -  La bourrasque.  -  Un violent coup de vent de Ouest-Nord-Ouest a sévi sur la côte depuis lundi soir. La mer, démontée au large, était très grosse dans l'estuaire et tout  mouvement de navires s'est trouvé interrompu. Un seul steamer anglais s'est aventuré  dans le chenal de la Seine qu'il a pu remonter après de grandes difficultés. Le service de voyageurs entre Le Havre, Trouville et Honfleur a été suspendu.

Le bateau feu n° 13, du balisage de la Seine, a rompu sa chaîne sous la violence des lames et est parti à la dérive sur les bancs du Nord du côté de St-Vigor.

 

Novembre 1902   -  Naufrage.  Le 15, le cotre honfleurais " Jeanne et Fanny", chargé de pétrole, démâte et chavire à 3 encablures ( environs 600 mètres ) à l'est du sémaphore de  Ouistreham. Le canot de sauvetage  arrive trop tard : l'équipage s'est noyé.

 

Janvier 1903    -   Coup de couteau.  -   Le sieur Eugène Delasalle, 40 ans, ouvrier maçon à Honfleur, rentrait chez lui, le soir, avec une compagne à son bras, quand Estelle Aubry, fille soumise, qui se dissimulait dans une encoignure, se jeta tout à coup sur lui et lui porta un coup de couteau au bras, lui faisant une blessure de deux centimètres au-dessus du coude. La fille Aubry a été arrêtée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Récompenses honorifiques.  -   La Société centrale de sauvetage des naufragés a accordé une médaille de 1er classe, en argent, au sieur Paul Goulley, marin à Honfleur, pour plusieurs faits de sauvetage, notamment celui d'un homme dans l'avant-port.

— Une lettre officielle de félicitations a été adressée au sieur Armand Leroyer, agent de police, également à Honfleur, pour avoir maintenu un cheval qui se cabrait et porté secours à un homme renversé par une voiture.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1903    -   Jeté à l’eau.  -   Un soir, le sieur Raoul Gaquerel, journalier à la Rivière-Saint-Sauveur, avait été jeté dans le bassin Carnot, à Honfleur, par Louis Roudant, 55 ans, charpentier. Il aurait été noyé sans le secours apporté par les douaniers de service.

Roudant, qui a agi par vengeance, a comparu devant le tribunal correctionnel de Pont-l'Évêque, il a été condamné à quinze mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Marée.  -  L'une des plus grandes marées se produit aujourd’hui sur nos côtes. Elle se fera sentir jusqu'à dimanche.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Fermeture de 58 écoles.  -   Ainsi que nous l'annoncions il y a quinze jours, 58 écoles de religieuses, établies dans le Calvados, viennent de recevoir l'ordre de fermer leurs portes.

Les écoles fermées à Caen sont celles de la rue au Canu, de la rue du Moulin, de la rue du Vaugueux, de la rue des Cordes-Saint-Gilles et de la rue des Carmes.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Accident dans la scierie.  -  Le matin, vers six heures, au moment de la mise en action de tout l'outillage, à la scierie de MM. Math- Ullern et Cie, à Honfleur, par suite d'un accident à la bielle, le cylindre qui actionne tout le mouvement a été brisé.

Les dégâts sont importants et la mise en état de la machine demandera près de trois mois. Dés mesures sont prises pour éviter le chômage et continuer le fonctionnement de l'usine.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Les 13 jours en 1903.  -  Les dates pour l'accomplissement des périodes d'instruction des territoriaux en 1903 ont été fixées : du 29 juin au 12 juillet, pour les hommes appartenant au 1er bataillon et au dépôt des régiments d'infanterie du 3e corps d'armée, domiciliés, dans la Seine-Inférieure, l'Eure et le Calvados ; du 28 septembre au 11 octobre, pour les hommes appartenant à l'infanterie ; du 2 au 15 novembre, pour les territoriaux appartenant à la cavalerie ; à des dates spéciales, les territoriaux appartenant à l'artillerie, au génie et aux sections.

Ces périodes concernent les territoriaux des classes 1886, 1887 et 1888, qui appartiennent au 3e corps d'armée. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1903    -   Pauvres pêcheurs.  -  Si la misère est grande en Bretagne, par suite du manque de sardines, les matelots de nos côtes ne sont pas plus heureux, car le hareng manque et les pêcheurs trouvent difficilement à se défaire du « sprat », petit poisson que l’on mêle à la sardine dans les boites de conserve qui sont vendues à bas prix.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Pauvres pêcheurs.  -  Si la misère est grande en Bretagne, par suite du manque de sardines, les matelots de nos côtes ne sont pas plus heureux, car le hareng manque et les pêcheurs trouvent difficilement à se défaire du « sprat », petit poisson que l’on mêle à la sardine dans les boites de conserve qui sont vendues à bas prix.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1903   -   Poignet arraché.  -  Comme le bateau la « Touques », de la Compagnie des bateaux à vapeur de Caen au Havre, allait quitter ce dernier port pour se diriger sur Honfleur, l' « Aurore », steamer anglais chargé de pétrole, l'a abordé et lui a fait des avaries assez sérieuses.

L' « Aurore » n'a subi aucune avarie. Au moment de l'abordage, un commissionnaire des paquebots, en voulant retirer la passerelle reliant la «Touques » au quai, a eu la main gauche séparée de i'avant-bras, au-dessus du poignet. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903    -   Accident du travail.  -  Le sieur Lucien Delamare, 58 ans, à Honfleur, a eu l'avant-bras droit pris entre la jambe d'un cheval et la chaîne à laquelle celui-ci était attaché. Le bras a été fracturé, il en résultera une incapacité de travail d'au moins 40 jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Cadavre reconnu.  -  On avait trouvé, ces jours derniers, sur la plage, en face du boulevard Maritime, au Havre, un noyé dont l'identité n'avait pu être établie. Il est reconnu aujourd'hui : c'est le sieur Victor Dutheil 36 ans, marin à Honfleur, disparu en mer le 4 décembre dernier, sous Villers-sur-Mer, en Compagnie de son beau-frère, Théodore Roberge, avec lequel il se trouvait à bord dit bateau de pèche « Maurice », n° 97.

Roberge avait été retrouvé, près de la nouvelle digue du Havre, le 17 février dernier. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Récompense pour sauvetage.  -   Une médaille de bronze a été décernée an sieur Paul Goutey, patron pécheur, inscrit à Honfleur (déjà titulaire d'un témoignage officiel de satisfaction), pour sauvetage d'un homme tombé dans l'avant-port de Honfleur, le 1er décembre 1002. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Un coup, mais pas deux.  -   Les journaux du monde entier s'occupent en ce moment de l'alcool. On est en train de le réhabiliter. Des expériences ont été faites en Amérique sur des hommes jeunes et robustes à qui on en faisait boire, chaque jour, une dose modérée.

Ces expériences ont démontré que l'alcool est un aliment comme un autre, très riche même en principes nourrissants, et que son usage modéré est sans' aucun danger pour la santé.

M. Combes, chef du cabinet, l'a aussi déclaré aux représentants des cafetiers de Paris. Voilà qui va faire plaisir à nos braves bouilleurs der cru normands et donner du cœur à ceux qui les défendent. Tout le monde saura à présent qu'on peut boire un coup sans danger, mais il est toujours défendu d'en boire deux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Tombé dans un puits.  -  Le sieur Henri Desgarceaux, jardinier chez la dame Lenoir, propriétaire du château du Mont-Joli, à Honfleur, retirait d'un puits, de 35  mètres de profondeur, des matériaux quand il fut projeté au fond, le treuil dont il se servait s'étant rompu.

Desgarceaux en a été retiré avec de nombreuses contusions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Accident dans la course vélocipédique.  -   Dans une course vélocipédique de Honfleur à Trouville et retour, le sieur Grenoult, contremaître de fabrique à Honfleur, tenait la tête, comme il approchait du but, sa machine heurta un caillou. Grenoult, violemment lancé sur le sol, eut la clavicule et le coude gauches brisés, de plus, il avait une plaie assez grande à la tête. Se voyant distancé par deux autres coureurs, Grenoult, sans souci, de ses blessures, remontait sur sa machine et se plaçait troisième au but. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Accidents.  -   Le sieur Léon Marie, épicier en gros à Condé-sur-Noireau, rentrait, le soir, dans cette ville, par la rue René-Lenormand. Sa voiture crocheta un autre véhicule. La voiture du sieur Marie se renversa, celui-ci étant tombé dessous, entre les pieds du cheval, a eu trois côtes fracturées par le marchepied.

— Le domestique du sieur Tinel, marchand de bois à Saint-Jouin, canton de Dozulé, est tombé en conduisant un banneau chargé de bourrées. Une des roues du véhicule lui a passé sur la jambe droite, là lui brisant.

— Le sieur Desmortreux, qui travaille à la scierie. Ullern, à Honfleur, est tombé si malheureusement qu'il s'est fait une fracture au côté gauche. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   La température.  -   Les saints de glace ( 11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Le petit martyr.  -  C’est ainsi que les voisins appelaient un enfant de trois ans, Yann Bordeaux, dont les père et mère sont journaliers et habitent la côte de Grâce, près de Honfleur.

La femme Bordeaux reconnaît que ses enfants ont pu manquer de soins, car, elle-même en manque la première. L'enfant n’avait pas à manger, été comme hiver, il était vécu d'une misérable blouse, il couchait sur de la paille humide, dans un endroit si malsain que le malheureux petit être a été trouvé dans un état de maigreur et de faiblesse  extrêmes.

Le mari se lave les mains, en disant qu'il n'est jamais chez lui. Malgré cela, Alfred Bordeaux, 31 ans, et sa femme, Jeanne Valette, 40 ans, ont été condamnés chacun â deux mois de prison, avec le bénéfice de la loi Bérenger. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Les pommiers.  -   La température que nous subissons depuis trop longtemps n'a pas, jusqu'à présent, causé de dégâts trop sérieux aux pommiers, dont les plus précoces ont été arrêtés dans leur végétation avant que les fleurs se soient complètement montrées. Il n'en est pas de même des poiriers, qui sont gravement compromis, ainsi que les pêchers, les abricotiers et les cerisiers. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Suicide.  -  On a trouvé dans le chantier de la scierie de MM. Montreuil et Blanchet, marchands de bois à Honfleur, François Ballot, 69 ans, chauffeur à cette usine, pendu le long d'une pile de bois à l'aide d'une longe à cheval. Comme le corps était encore chaud on a essayé de le ranimer, mais ce fut en vain. Ballot était atteint depuis plusieurs semaines de troubles cérébraux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Découvertes de cadavres.  -   Nous avons annoncé dans notre dernier numéro la disparition de l'hospice protestant, à Caen, de la demoiselle Marie Hermann, 77 ans. Son cadavre a été trouvé, à Hérouville-Saint-Clair, dans le canal de Caen à la mer. On ne sait s'il y a eu accident ou suicide.

— On a retiré du bassin Carnot, à Honfleur, le cadavre d'une femme étrangère à la localité et paraissant âgée de 50 ans. Elle avait été vue, la nuit précédente, errant au bord des quais. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Les pommiers.  -   La température que nous subissons depuis trop longtemps n'a pas, jusqu'à présent, causé de dégâts trop sérieux aux pommiers, dont les plus précoces ont été arrêtés dans leur végétation avant que les fleurs se soient complètement montrées. Il n'en est pas de même des poiriers, qui sont gravement compromis, ainsi que les pêchers, les abricotiers et les cerisiers. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -   Adultère.  -   La police de Honfleur a pincé en flagrant délit d'adultère, sur la plainte du mari, la femme Martin, née Berthe Corblin, âgée de 26 ans, et le sieur Arthur Desclosait, âgé de 42 ans, ouvrier sellier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -   Tentative de meurtre.  -   Dimanche l'après-midi, une discussion s'engagea entre les époux Laumosne, domiciliés à Honfleur. Le mari, 37 ans, ouvrier de scierie, avait réussi à faire quelques économies qui avaient disparu en peu de jours. Il fit de vifs reproches à sa femme, 28 ans, elle en conçut un tel mécontentement, qu'elle s'arma d'un couteau et frappa son mari à deux reprises différentes.

Celui-ci, grièvement blessé au poumon, fut porté d'urgence à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  La dentelle.   -    Sur la proposition de M. Engerand, la Chambre a voté que l'enseignement de la dentelle à la main sera organisé dans les écoles de filles des départements où la fabrication est en usage.

Cette loi va être soumise au Sénat. A propos de dentelles, la reine d'Angleterre en possède pour près de deux millions. L'ex-impératrice Eugénie en a une qui a coûté 12 000 fr. le mètre. Les dentelles du Pape sont évaluées à 5 millions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fermeture d’écoles.   -  Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville, rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er août, devront aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux, Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay, Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers, Grandcamp, Hermanville, Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay, St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.

Presque tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Danger des bains.   -   Le jeune Marcel Gilles, 14 ans, demeurant chez ses parents à Honfleur, se baignait dans le bassin de retenue où se trouvent des profondeurs de 8 à 9 mètres, quand il perdit pied et coula à pic.

Ce n'est que plusieurs heures après que l'on a retrouvé le cadavre du malheureux enfant. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Mari trompés.   -   Le plus malheureux des trois est le sieur Martin, un habitant d'Honfleur. Sa femme, ne trouvant pas auprès de lui ce qu'elle désirait, s'en fut visiter un sellier de ses amis. Martin les fit pincer en flagrant délit d'adultère. Il raconte ses infortunes d'une si drôle de façon que l'auditoire se tord, et les coupables aussi.

Mais ils ne rient plus quand le tribunal les condamne : Berthe Martin, 26 ans, et Louis Desclosais, 42 ans, sellier, à six jours de prison chacun. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  La mort de Laumosne.   -  Le malheureux Laumosne, contremaître à la scierie Montreuil, à Honfleur, est mort, vendredi soir, des coups de couteau que sa femme lui avait portés dans la poitrine. Laumosne avait d'abord prétendu s'être blessé en tombant sur son couteau, mais, à l'hospice, pressé de questions, il finit par avouer que c'était sa femme qui l'avait frappé de deux coups de couteau, à la suite d'une discussion ou il lui reprochait d'avoir dépensé une certaine somme mise de coté pour l'avenir.

Laumosne était âgé de 37 ans, il était très estimé. Il n'en est pas de même de sa femme, de dix ans plus jeune que lui. A la suite de son arrestation, les enfants, une fille de deux mois et demi et deux garçons de six et neuf ans, ont été conduits à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Un buveur pas commode.   -   Le sieur Ernest Troude, 49 ans, s'était vu refuser à boire, parce, qu'il était ivre, par le sieur Pons, débitant à Honfleur. Furieux, il lui a donné une si violente poussée que le débitant, tombant à la renverse, eut la jambe gauche repliée sous lui, il en est résulté une fracture du tibia et du péroné. Troude a été mis en état d'arrestation. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Barbot, mécanicien de la chambre de commerce de Honfleur, s'est fracturé plusieurs côtes, en tombant dans un escalier. C'est un repos forcé d'une vingtaine de jours.

— Le sieur Louis Vitard, allumeur de réverbères à Bayeux, procédait au nettoyage de ses lanternes, quand le poteau soutenant l'une d'elles se rompit subitement, entraînant l'allumeur dans sa chute. Vitard est grièvement blessé et son état inspire d'assez sérieuses inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Pendu.   -  On a découvert pendu derrière la porte de sa chambre le nommé Louis-Auguste Moulin, âgé de 66 ans, journalier, demeurant 7, rue Bourdet, à Honfleur. Moulin n'avait pas été vu depuis cinq ou six jours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Noces de diamant.   -   Les époux Etienne David, de Honfleur, le mari, dit « le père Bon-Dieu », 86 ans, ancien marin lamaneur, et sa femme, 82 ans, ont célébré leurs noces de diamant dans l'église Sainte-Catherine, entourés de leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Tombé à l’eau.   -   Le sieur Jean Louessard, 36 ans, jardinier à Honfleur, qui s'était endormi imprudemment sur un parapet du quai Beaulieu, est tombé à l'eau, se fracturant la base du crâne sur une des chaînes qui retiennent les bateaux. Retiré presque aussitôt, sans connaissance et perdant le sang en abondance, l'imprudent dormeur a dû être transporté à l’hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -   Double accident.   -  Les automobiles n'ont pas seuls le privilège des accidents, les chevaux et les voitures en causent toujours de graves.

Témoin celui arrivé au hameau du « Poudreux », près Honfleur. Le cheval de M. Babé, directeur d'une fonderie de métaux, s'est emballé et est venu se jeter sur la barrière d'un passage à niveau. M. Babé fut renversé et fortement contusionné. Mais le cheval franchit ensuite la barrière et retomba sur le facteur des postes Victor qui passait à ce moment. Le malheureux a été blessé si grièvement que ses jours sont sérieusement en danger.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

 Octobre 1903  -   Mort de colère.   -   Le sieur Louis Cochois, 41 ans, scieur de long à Honfleur, était allé prier son fils de rentrer au domicile paternel qu'il avait quitté. Le jeune homme refusa et le père entra dans une si grande colère qu'il tomba raide mort sur le sol. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Hardis voleurs.   -   Pendant la nuit, des cambrioleurs sont entrés dans la maison occupée par M. Fleury, marchand forain, cours de la République, à Honfleur, en faisant un trou dans une haie et brisant ensuite un carreau. Ils ont fouillé tout sans trouver autre chose qu'un rouleau de gros sous, un autre de pièces de 2 fr. et un revolver.

Il y avait pourtant, chez M. Fleury, des marchandises en assez grande quantité, mais trop volumineuses pour être emportées. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Suicide de Lempereur.   -   On a trouvé pendu dans l'écurie près du hall de la petite vitesse, à Honfleur, le sieur Adolphe Lempereur, 44i ans, charretier  chez le sieur Brodelet, correspondant du chemin de fer. Pour mettre son projet à exécution, Lempereur s'était servi d'un seau sur lequel il avait monté, puis lorsque la corde a été bien assujettie, il a repoussé le seau d'un coup de pied. On attribue ce suicide à des chagrins de famille. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Incendies à Honfleur.   -   Le feu s'est déclaré, la nuit, dans le magasin de vannerie exploité par la dame veuve Mallet-Heu. La dame Mallet, ses trois enfants et sa bonne étaient couchés au deuxième étage. Force leur fut, pour ne pas être brûlées vives, d'escalader la fenêtre d'un grenier donnant sur une cour et de se traîner sur le toit pour gagner un autre toit d'où on les aida à descendre.

Le feu parait avoir été communiqué à des paniers d'osier par une lampe à pétrole mal éteinte. Les pertes s'élèvent pour la dame Mallet-Heu à 19 000 fr. ; pour la propriétaire, la dame veuve Turbourg, à 7 000 fr. Toutes deux sont assurées.

— La nuit suivante, un nouvel incendie se déclarait, chemin Saint-Nicole, dans un bâtiment à usage de pressoir appartenant à la dame Leterrier et exploité par le sieur Feuillet, aubergiste. Tout a été détruit, sauf la cave qui contenait seize hectolitres de cidre. Pertes pour le sieur Feuillet, 2 800 fr., pour la propriétaire, 12 000 fr. Le tout assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   L’hiver approche.   -   De nombreux voliers d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de Caen, en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs changent de climat : c'est assurément signe de froid prochain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Petites rosseries.   -   On s'est chamaillé ferme au conseil municipal de Honfleur. La chose en valait la peine, car il s'agissait d'argent. Il parait que l'administration, avant de les verser dans la caisse du receveur municipal, laissait trop longtemps traîner dans les tiroirs de la mairie certaines sommes provenant de la bienfaisance publique.

Le maire, en présence de ces attaques, qu'il a qualifiées de « rosseries », a posé la question de confiance. Il y avait dix votants. Cinq ont voté pour et cinq ont voté contre. Le certificat de bonne gestion sollicité par le maire n'a donc pu lui être délivré, ce sera pour une autre séance.

Que cette discussion, rosse on non, serve de leçon aux organisateurs de fêtes et aux présidents et présidentes de sociétés de bienfaisance. Qu'il s'agisse de fêtes publiques,  de concerts ou de tombolas, qu'ils s'empressent de rendre des comptes au public, à la bourse duquel ils ont fait appel. C'est le seul moyen d'éviter des reproches, ne fût-ce que celui de négligence. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Destruction des corbeaux.   -   La destruction, à l'aide d'un fusil, des corbeaux, corneilles et pigeons ramiers est autorisée du 1er novembre au 30 juin, sans permis. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Entre Honfleur et Trouville.   -   Les actions pour l'organisation d'un service d'omnibus automobiles entre Honfleur et Trouville ne s'arrachent pas, mais elles se placent assez bien pour permettre d'affirmer que ce service pourra fonctionner au printemps.

Le capital demandé est de 500 000 fr. et il y a près de 400 000 fr. de souscrits. L'idée est de M. Alphonse Allais, un honfleurais qui a de drôles d'idées la plume à la main, mais qui en a aussi de très pratiques.

La construction des voitures, dont les roues seront caoutchoutées, a été confiée à la grande maison Dion-Bouton.

Autre projet.  -   Cette combinaison a fait sortir la préfecture de sa torpeur. Elle a exhibé de ses cartons un projet de tramway à vapeur et l'a envoyé aux communes intéressées, en leur demandant pour quelle somme elles désiraient s'engager, sans leur dire ce que ce projet coûterait.

Les municipalités feront bien, avant de répondre, d’attendre que le projet de tramway électrique, dont parlent les journaux de Trouville et de Honfleur, leur soit aussi envoyé afin de s'engager pour le meilleur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903  -   Fillette blessée par une vache.   -    Le domestique du sieur Lepelissier, propriétaire à Conteville, amenait une vache à Honfleur. En arrivant route Saint-Clair, la bête, devenue soudain furieuse, renversa son conducteur et arriva en courant sur trois enfants qui jouaient.

L'un d'eux, la jeune Marie Tison, 4 ans, fut saisie par les cornes de l'animal et jetée en l'air à une hauteur de deux mètres. En retombant, la pauvre enfant s'est fait une blessure assez sérieuse à la tête et s'est fracturé une côte. Son. état n'inspire pas d'inquiétude. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Accidents du travail.   -    Le sieur Louis Lesueur, 51 ans, ouvrier peintre chez M. Desjardin, entrepreneur à Caen, travaillait à une serre, à Luc-sur-Mer.

Monté sur une échelle fixée à la toiture de cette serre, il voulut gravir un échelon, mais, son pied ayant glissé, il tomba sur le sol d'une hauteur de quatre mètres environ. Dans  sa chute, le malheureux s'est fait des blessures graves, mais cependant son état n'est pas inquiétant.

  En faisant l'installation intérieure pour l'éclairage du gaz dans l'église de Beuzeval-Houlgate, le sieur Roussel est tombé d'une hauteur de deux mètres et s'est brisé la jambe en  deux endroits.

— Comme il travaillait au déchargement d'un steamer, à Honfleur, le sieur Oscar Colin, 20 ans, a eu la jambe gauche fracturée au-dessus de la cheville par suite du choc d'un madrier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Tempête.   -   La dernière tempête a causé de graves dégâts sur nos cotes, notamment à Honfleur et à Arromanches où des toitures ont été endommagées et quantité d'arbres arrachés. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Victimes de la mer.   -   Dès le début de la tempête, le port de Honfleur a été éprouvé par un naufrage. Le flondrier « Etienne-Maurice, » n° 114, armateur M. Turmel, monté par le patron Louis Lecarpentier, qui est marié et père de deux enfants, et le matelot Georges Lejuif, qui est célibataire, a été surpris par l'ouragan, en même temps que d'autres barques. Il a cherché un abri derrière l'usine du phospho-guano.

Apercevant le remorqueur « Commerce » qui semblait se diriger vers eux, les deux marins de « l’Etienne-Maurice » eurent la mauvaise idée de quitter leur abri. Mais le remorqueur rentrait et le flondrier voulant le suivre, chavira en face le déversoir.

Les deux marins furent noyés. La mer n'a pas encore rendu leurs corps. Détail navrant : la femme de Lecarpentier, inquiète, était venue sur la jetée et, voyant l'« Etienne-Maurice » en sûreté à ce moment, elle était rentrée chez elle. On juge de sa douleur en apprenant la fatale nouvelle. La barque était estimée 3 000 francs.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Victime de la Mer.   -   Près du déversoir du bassin de retenue, à Honfleur, on a retrouvé le cadavre du nommé Georges Lejuif, 25 ans, marin pêcheur, qui, pendant le coup de vent du 11 février, s'était noyé à cet endroit même, alors qu'il tentait de regagner le port, avec son canot. Le[1]corps de son beau-frère, Lecarpentier, qui était avec lui, n'est pas retrouvé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   un grand saut.   -   A Honfleur, un entrepreneur de goudronnage pour cheminées métalliques, le sieur Félix Boivin, est tombé de 18 mètres de haut, arec le  faîtage d'une cheminée qu'il arrangeait, dans un réservoir à eau et ne s'est fait aucun mal. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Sinistres maritimes.   -   A la suite d'un abordage survenu au large de Port-en-Bessin, entre les sloops  « Saint-André » et « Eperlan », de Port-en-Bessin, celui-ci a coulé. L'équipage a été sauvé.

— Une barque de pêche, portant cette indication : Havre, 227, s'est perdue en face Honfleur. Il n'y avait personne à bord. On suppose que le vent lui avait fait rompre ses amarres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Curieux phénomène.   -   Une trombe d'eau, venant de l'ouest, est passée l'autre jour, vers quatre heures d'après[1]midi, en travers de l'estuaire de la Seine. Elle a crevé vers la pointe de la Roques, après avoir été visible pendant une heure. Ce phénomène a été suivi d'un grand trouble atmosphérique et accompagné de plusieurs coups de tonnerre. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1904  -   Accidents du travail.   -   Un ouvrier de la fabrique de meubles de M. Brunet, à Verson, près Caen, le sieur Henri Cœuret, a eu le doigt presque coupé à la deuxième phalange par une scie circulaire. On a fait l'amputation.

— Le sieur Paul Gaillard, 19 ans, charbonnier, rue Blanches-Portes, à Lisieux, en déchargeant un wagon de charbon au dépôt de la gare, a eu le pied gauche écrasé par la chute d'un bloc de charbon. Il subira une incapacité de travail d'une vingtaine de jours.

— A Honfleur, le sieur Désiré Margot, 32 ans, employé chez M. Baudry, négociant, pansait le pied d'un cheval, lorsque celui-ci, effrayé, fit un brusque mouvement et Margot eut la main prise sous le sabot de l'animal, il en est résulté une plaie confuse assez grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   les méfait de l’alcool.   -  Pierre Grespinet, demeurant rue Saint-Nicol, à Honfleur, se trouvant dimanche en état d'ivresse, chercha noise à sa lemme et lui administra une maîtresse  volée.

Une voisine, la femme Yon, voulut s'en mêler, l'ivrogne la maltraita, puis il se tourna contre son propre mobilier qu'il démolit en partie.

Le lendemain, à peine dégrisé, il chercha querelle au jeune Yon, un enfant de 15 ans, et frappa de nouveau la mère. On a dressé procès-verbal contre cette brute alcoolique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Mauvais fils.   -   Alexis Marguerite, 21 ans, brocanteur, rue des Lingots, à Honfleur, qui a déjà eu maille à partir avec la justice pour des actes de violence, a bousculé sa  mère sous prétexte qu'elle lui refusait de l'argent. La malheureuse, poussée sur les vitres d'une porte, eut le pouce abîmé.

Le lendemain matin, la scène recommençait, mais plus grave. Par deux fois, Marguerite jeta sa mère à terre, et il fallut l'intervention de deux voisins et de son frère pour qu'il cessât ses brutalités.

En tombant, la malheureuse mère s'était fait une entorse au pied droit. Procès-verbal a été dressé contre ce mauvais fils. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Accidents du travail.   -   Occupé à une scie circulaire, à la scierie de MM. Montreuil, Blanchet et Cie, à Honfleur, le sieur Guéroult, 64 ans, a eu deux doigts de la main droite arrachés. Cet accident nécessitera une longue interruption de travail.

— Marcel Rousée, 27 ans, ouvrier de scierie à Honfleur, travaillait au chargement d'un wagon de bois, lorsqu'il tomba si malheureusement qu'il se fractura le bras droit.

— Le sieur Jules Françoise, rue Porte-au-Berger, 17, à Caen, travaillait au nouveau bassin, à décharger du charbon dans la cale du steamer « Circè », lorsqu'un éboulement se produisit. Françoise eut le bras gauche pris entre la benne et l'éboulement et il fut assez grièvement blessé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1904  -   Odieux attentat.   -   Un jeune marin de Honfleur, Albert Vincent, 15 ans, a été arrêté pour tentative de viol sur une fillette de 5 ans, la petite Henriette L…….. C'est sur le palier de l'escalier de la maison que s'est passé cette scène abominable. Une voisine, en rentrant, a surpris Vincent qui a tout avoué. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Jeune dévoyé.   -   Nous avons dit comment Georges Liberge, 18 ans, commis d'assurances à Honfleur, avait été arrêté, pour vol avec effraction chez le sieur Sahut, quincaillier.

Peu de temps après, Liberge fut relâché, puis repris de nouveau. Une plainte en abus de confiance et faux, déposée contre lui par son ancien patron, fut retirée. On reconnut que Liberge n'avait pas commis le détournement qu'on lui reprochait. Mais le vol a été établi.

Le jeune dévoyé, qui appartient a une bonne famille, faisait partie d'une bande de cambrioleurs. Il dit avoir jeté les objets dérobés dans le bassin. On l'a condamné à trois mois et un jour de prison, sans sursis. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Accident mortel.   -   Un marin de Honfleur, le sieur Louis Désiré, 49 ans, est tombé sur le treuil de son bateau, « La Surprise » n° 5, pendant une manœuvre. Il s'est blessé grièvement et a succombé presque aussitôt.

— La dame Desmonts, cultivatrice à Presles, canton de Vassy, a trouvé, le matin, son mari mort sur son lit. Une heure avant, il lui avait encore adressé la parole.

— Un propriétaire de Lasson, canton de Creully, le sieur Adolphe Lacour, 68 ans, était venu voir son fils au Syndicat agricole, rue Auber. Le soir, en attelant son cheval dans la cour, il s'affaissa soudain. Un médecin appelé ne put que constater la mort, attribuée aux suites d'une chute grave faite par le sieur Lacour, l'an dernier.

— Un marin-pêcheur de Honfleur, Amand Lamy, 49 ans, venant de rentrer de la mer, halait son bateau, lorsqu'il s'est subitement affaissé sur la jetée de l'Ouest. On lui a porté secours, mais il avait succombé aussitôt à une hémorragie cérébrale.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Les temps.   -   La lune rousse, commencée le 15 avril, prendra fin le 15 mai. Jusque là, elle n'a pas été trop mauvaise, on redoute les saints de glace, 11, 12 et 13 mai.

Les hannetons sont en abondance cette année et les pommiers promettent, ce qui justifie le vieux dicton normand : année de hannetons, année de pommes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Heureux pays !   -   On dit que M. Blachet, le nouveau maire de Honfleur, refuse l'allocation de 2 000 fr. qu'empochaient, chaque année, ses prédécesseurs. On ajoute, qu'entraîné par l'exemple, le capitaine des pompiers abandonne les 1 200 fr. par an que la ville lui accordait. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Voiture automobiles  -  Le service entre Honfleur et Trouville est commencé de la Pentecôte. Il y a six départs par jour des deux points. Prix des places, 2 fr. ; aller et retour, 3 fr. Bagages jusqu'à 30 kil. : prix, 25 c., 50c. et 1 fr. par colis, selon le poids. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Le désespoir.   -   Le guetteur du sémaphore de la Hève, au Havre, aperçut l'autre matin un homme étendu au bas de la falaise. Le malheureux s'était suicidé et tenait encore un revolver dans sa main. On transporta le  corps à la morgue où il fut reconnu. C'est un sieur Julien Charlan, 60 ans, ancien marchand de tabac à Honfleur, qui s'était trouvé à bout de ressources. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Année d’abondance.     Dans les vallées normandes, des sources que l'on croyait taries jaillissent de nouveau. C'est, parait[1]il, présage d'une année d'abondance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Pauvres enfants.    -   Un marin du sloop « Marcelle-Simonne », de Honfleur, Eugène Cavelier, 34 ans, voulant embarquer un tonnelet d'eau, est tombé dans le canal de Tancarville au Havre.

On n'a pu le retirer qu'après un quart d'heure et tous les soins ont été inutiles. Ce malheureux marin vivait seul avec cinq enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   De Honfleur à Trouville.  -  Les omnibus Dion, de Honfleur à Trouville, sont un succès. Deux nouvelles voitures viennent d'être commandées. Les six voitures faisant le service actuel produisent en moyenne 400 fr. par jour. Cela prouve quel accueil serait fait à un tram électrique desservant Trouville-Honfleur. 

A l'administration et au Conseil général d'en hâter la construction.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   Les dangers du bain.  -  Deux enfants de Touques, près Trouville, les jeunes Gustave Bellanger, 15 ans, et Caillebotte, 12 ans, se baignaient dans la rivière, lorsque Bellanger, qui venait de manger, disparut tout à coup. Son camarade nagea vers lui et essaya de le sauver ; mais il dut lâcher prise et le malheureux fut noyé. On l'a retrouvé six jours après. 

  Un ouvrier de scierie de Honfleur, Pierre Bréard, 19 ans, a voulu se baigner à l'embouchure de la Morelle, malgré les avis de son père.

Il a perdu pied et, sachant très peu nager, a disparu. Des camarades ont essayé en vain de le sauver et n'ont pu que ramener son cadavre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   On demande de l’eau.  -   La campagne souffre. il n'y aura pas de regain ; aussi le foin, qui a valu 25 fr. le cent, est monté à 35 et même 40 francs. Dans la nuit de lundi, un petit orage a éclaté dans la plaine de Caen, près la mer. On a de sérieuses craintes aussi pour les pommiers. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   Faut pas se gêner.  -  Pendant la nuit, deux cambrioleurs hardis ont enlevé les volets du magasin de Mme Depoix-Auger, à Honfleur, et brisé une glace. 

Par l'ouverture, ils ont pris 20 chemises de molleton, 15 paires de chaussettes, un coupon d'étoffe, le tout valant environ 140 fr. Par malheur, ils furent vus d'un passant au moment où ils s'enfuyaient avec leur paquet. L'un d'eux, reconnu pour un nommé Adrien Mérieult, 32 ans, journalier, rue Gambetta, a été arrêté. 

Il a prétendu qu'il était ivre et ne connaissait pas son complice, ce qui n'est pas possible. La femme Mérieult était venue elle-même prévenir la police. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Ca ne fait pas mieux.    -   La guerre continue toujours au conseil municipal de Honfleur. La majorité veut voter le budget, la minorité veut faire des économies. On se dispute ferme en séance et on se bat après. L'autre soir, en sortant, M. Frémont a flanqué un coup de parapluie à M. Dufay, qui a répondu par un coup de poing. M. Dufay a porté plainte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Contre la pluie.    -   Par ces temps d'orage, les rideaux qui doivent préserver les voyageurs de la pluie dans les remorques de nos tramways électriques ne seraient pas du luxe. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Récompenses.    -   Médaille d'argent à M. Caval, directeur d'école à Honfleur. 

— Médaille de bronze à M. Granchet, fondé de pouvoirs à la trésorerie de Caen, pour sa propagande en faveur de la caisse des retraites. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Cadavre reconnu.    -   L'individu qui s'était noyé dans l'avant-port de Honfleur a été reconnu à ses vêtements et aux tatouages qu'il portait sur les bras. C'est un sieur  Louis Delamare, 45 ans, ouvrier des quais, né à Pulot-en-Auge. Il avait quitté son domicile plusieurs jours avant. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Odieux attentat.    -   Un encaisseur d'une maison de Paris, de passage à Honfleur, s'étant introduit chez une dame L…....., 22 ans, rue Chaussée, pour lui demander des renseignements, lui fit des propositions qu'elle repoussa. Il se jeta alors sur elle et tenta de la violenter. La dame L…….. se dégagea et s'échappa dans la rue  en appelant au secours. Ce cynique personnage prit alors la fuite. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   L’intérêt particulier prime l’intérêt général.    -    Le Conseil général n'a pas pu s'occuper du chemin de fer électrique de Honfleur à Trouville, la municipalité de la ville de Honfleur, cependant la plus intéressée, n'ayant renvoyé qu'à la dernière heure le dossier qu'elle gardait depuis plus deux mois. 

Cette affaire a dû être remise à la prochaine session. En attendant, les petits trams roulent et les Honfleurais, Villervillais et Trouvillais sont roulés par les actionnaires de la société de ces dits trams, dont un conseiller municipal de Honfleur est, paraît-il, administrateur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Un brutal.    -    En passant place de l'Hôtel-de-Ville, à Honfleur, le sieur Grepinet, 53 ans, journalier, a reçu un coup de crosse de fusil sur la tête que lui assénait un ivrogne, le nommé Quétel, 33 ans, journalier. 

Grepinet fut renversé du coup et il eut l'oreille fendue. On désarma le brutal alcoolique qui, une fois dégrisé, déclara ne plus se souvenir de rien. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Fâcheux héritage.    -   Au lieu de trouver les finances prospères qu'on lui avait promises, le nouveau conseil municipal de Honfleur n'a guère hérité que des dettes faites par l'ancien. Pour combler ce déficit, les conseillers de la petite Chine parlent d'emprunter la somme de 85 000 francs : une bagatelle. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Avis.    -   L'administration des postes informe le public qu'à partir du 1er novembre les cartes postales, dont les dessins sont relevés par des reliefs de mica et de verre pilé, seront rigoureusement exclues du service et versées en rebut.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Les victimes de la mer.    -   Jeudi soir, en basse Seine, presqu'en vue de la pointe de Honfleur, le remorqueur hollandais « Anton», chargé de pétrole, a été abordé par le steamer suédois « Flandria », allant de Rouen au Havre. 

L' « Anton » coula en quelques instants. Le capitaine Esselin et deux hommes furent sauvés ; mais la jeune femme du capitaine, âgée de 22 ans, a été victime de son dévouement. Son  mari la tenait par la main lorsqu'elle se détacha pour descendre prendre un bébé de 2 ans. Tous les deux ont été noyés, ainsi que le mécanicien Hondel et le maître d'équipage Oscar.

L'accident serait dû à une fausse manœuvre du capitaine Esselin. 

— Le steamer anglais « Maria », faisant le service entre Honfleur et Southampton, a été abordé au large par le steamer anglais « Avonmore », qui lui a fait une profonde déchirure à tribord devant.

Grâce à sa cloison étanche, le « Maria » ne sombra pas, et le « Columbia » put le remorquer à Southampton. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Parents veillez.    -   A Honfleur, le jeune Lecesne, 9 ans, est tombé en jouant dans l’avant-port. Il a été sauvé par M. Saffrey. commissionnaire public, et des matelots. 

— Un autre enfant de 9 ans, le jeune Lesueur, tombé dans le bassin du Centre, avait été retiré par les sieurs Mathière, David, Saulnier et Bottet, ouvriers de la maison Montreuil-Blanchet. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Un cycliste à l’eau.    -   A Honfleur, le jeune Houlette, 17 ans, suivait de trop près le bord du quai St-Etienne. Un coup de guidon à faux l'a envoyé rouler dans le Vieux-Bassin avec sa machine. Bon nageur, il en a été quitte pour un bain, et, peu de temps après, on a sauvé sa bécane qui, elle, ne sachant pas nager, avait été tout droit au fond. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Parents veillez.    -   Le jeune Buchard, 12 ans, demeurant rue Bucaille, à Honfleur, est tombé dans le Vieux[1]Bassin, près de la cale de carénage. Des pêcheurs témoins de l'accident l'ont heureusement retiré sain et sauf. 

  Le jeune Lecamus, 17 ans, en voulant traverser les portes de flot du même bassin, est tombé sur le granit du fond, d'une hauteur de huit mètres. Bien que la mer fut basse, il n'a été que légèrement blessé à la tête. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Les morts peuvent attendre.    -   Mardi, à huit heures du matin, on devait enterrer une brave femme de Honfleur, une seule chose manquait pour l'inhumation : le cercueil. Les ouvriers, chargés de la confection de ce dernier habit, se trouvant la tête un peu lourde, allèrent se reposer en se disant que la « vieille ne devait pas être si pressée que cela ».

Malheureusement, ils ne se réveillèrent qu'à sept heures et demie ; trop tard pour terminer leur travail. L'enterrement a dû être remis à l'après-midi, malgré les démarches du fils de la morte, qui était allé de porte en porte demander si on n'avait pas un cercueil à lui prêter. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   La tempête.    -   La semaine dernière, une tempête, annoncée par l’Almanach du Bonhomme normand, a soufflé sur notre région. La grêle et la pluie ont fait rage.

Sur la côte, les barques de pèche qui étaient sorties pendant une accalmie, ont regagné péniblement le port. La chaloupe « Maurice-Françoise », de Luc-sur-Mer, a été secourue à l'aide du canon porte-amarre.

A Honfleur, le patron Passavant, de la barque « César-Louise », est tombé à la mer, son matelot, Petit, a pu le sauver, mais la barque a échoué.

Au Havre, un canot a chaviré. Sur trois hommes qui le montaient, deux ont été noyés.

— Pendant ces orages, la foudre est tombée sur le clocher de Ste-Honorine-des-Pertes. Le fluide est ressorti par la sacristie et a causé des dégâts importants.

— Au Mesnil-Guillaume, un incendie occasionné par la foudre a détruit en grande partie la ferme occupée par le sieur Jumel. Il y a plus de 5 000 fr. de pertes, assurées. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Un faux suicidé.    -   Un malheureux, atteint d'épilepsie, le sieur Charles René, 48 ans, journalier, originaire de Bernay, a été trouvé sous l'estacade de la jetée de Honfleur, étendu, la tête en bas et inanimé. Comme il avait mis sa ceinture à son cou, s'étant isolé pour satisfaire un besoin naturel, on crut à un suicide : mais on reconnut vite l'erreur et on transporta le malade à l'hospice. 

Le malheureux est mort deux jours après des suites de la congestion.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -   Accidents du travail.    -   Un charretier au service de M. Franck, entrepreneur à Lisieux, le sieur Albert Néel, 32 ans, travaillait dans un chantier à décharger une voiture de bois, lorsque le pied lui glissa sur une planche ; Néel tomba et se fit plusieurs contusions au côté.

— Le sieur Lesorre, ouvrier chez M. Souvray, entrepreneur de maçonnerie à Honfleur, travaillait dans une carrière, lorsqu'il eut la main prise entre deux wagonnets, qui lui broyèrent le bout des doigts. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1904  -   Mort subite.   -   A Honfleur, le sieur Raymond Duchemin, 43 ans, qui est infirme, faisait une promenade en voiture lorsqu'il fut pris de malaise et lâcha les guides qu'il tenait. Son frère et une autre personne qui se trouvaient avec lui le secoururent, mais en vain.

Duchemin succomba aussitôt à une embolie. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Accidents du travail.  -   A Fontaine-le-Pin, près Bretteville-sur-Laize, le sieur Louis Duval, domestique chez M. Leforestier, a eu la jambe prise dans une roue de commande d'une machine à battre. Il a eu une fracture du péroné et devra rester longtemps sans travailler. 

  Le sieur François Féger, 47 ans, ébéniste à la fabrique Frissonnet, à Lisieux, s'est fortement contusionné en tombant dans un escalier avec une crédence qu'il portait. 

 A l'usine du Phospho, à Honfleur, un ouvrier, Désiré Martin, s'est fait une plaie à la cuisse qui exigera deux semaines de soins.

Un autre ouvrier de la même usine, le sieur Tomboulic, s'est brûlé grièvement le dessus de la main droite. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Le feu.  -   A Billy près Bourguébus, la dame Deslandes, 80 ans, est tombée dans son foyer en se chauffant et n'a pu se relever. On l’a trouvée le visage carbonisé, elle est morte peu de temps après.

 A Livry, près Caumont, la dame Catherine était allée laver son linge à une mare voisine, après avoir couché ses deux enfants, un fils, Jules, 20 ans, privé de raison, et une petite fille Adrienne, 3 ans 1/2.

Quand elle revint, le lit de l'enfant brûlait et, malgré les soins prodigués, la pauvre petite, qui avait causé l'incendie en jouant avec des allumettes, expirait peu après.

 A Honfleur, un incendie violent s'est déclaré dans le magasin d'épicerie de la dame Reculard.

Un fût d'essence a fait explosion et la dame Lehoc, fille de la dame Reculard, qui avait voulu remonter dans sa chambre pour prendre des valeurs, est morte asphyxiée. Tout est complètement détruit dans le magasin.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Un plancher s’effondre.  -    A Honfleur, M. Lagniel, receveur de l'hospice, était dans sa cuisine lorsque le plancher s'effondra sous ses pieds. M. Lagniel tomba dans sa cave et se blessa à la jambe gauche. Il eut aussi le front légèrement contusionné par une poutre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Un satyre.  -   Le parquet de Pont-l’Évêque a ouvert une enquête contre un individu de Honfleur, âgé d'une cinquantaine d'années, accusé d'avoir tenté de violer deux malheureuses fillettes de dix et treize ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Sous un wagon.  -  Le pilote Leroy, du port de Honfleur, longeait la voie suivant un des quais, sans apercevoir un wagon venant sur lui à une allure rapide. Le lourd véhicule, dont il ne put se garer à temps, le renversa et l'une des roues lui écrasa le pied gauche resté engagé sur l'un des rails. L'état du blessé est assez grave. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1905  -  Élection de la municipalité.  -   Au cours de sa séance de lundi soir, le Conseil municipal de Honfleur,  réuni à l'effet de procéder à la nomination une municipalité, a  élu M. Dufay, maire, par 11 voix sur 22 votants. M. Pinel a été élu premier adjoint par 12 voix, et M. Hubert deuxième adjoint par 11 voix.  

 

Janvier 1907  -  Découverte d’un cadavre.  -  On a trouvé dans le bassin de retenue, un cadavre paraissant avoir séjourné quelque temps dans l'eau et qui aura été apporté la nuit  quand on a ouvert les portes pour faire le plein du bassin. On pense que ce serait le corps d'un marin de Trouville perdu il y a quelques jours devant Hennequeville. (Source  : Le  Moniteur du Calvados)

 

Février 1907  -  Naufrages en mer.  -   Lundi matin, une plate de Villerville a chaviré au sud du Ratier, par suite de la violence du vent. Elle était montée par zéphirin Dufay, patron ;  Charles Grainville, matelot, et Dufay fils, mousse. Ces trois marins se sont cramponnés au mât et ont appelé au secours.

La barque " 67 ", patron Olivier Ronce les a aperçus et s'est dirigée vers les naufragés, mais au moment où elle allait les atteindre, ils ont lâché le mat et ont disparu. Il était impossible  de les sauver. Le patron Dufay et près de 11 enfants dont plusieurs sont mineurs. Le matelot Grainville à 7 enfants dont l'aîné à 16 ans. 

 -  Le " François 1er " venant du Havre, a rencontré sous Amfard, la chaloupe " Trois-Frères " , de Honfleur, complètement désemparée. Il la prit en remorque, mais soudain sous la violence du remous la chaloupe chavira et les deux hommes furent précipités à la mer.

L'un d'eux nommé Legoult a pu être repêché, mais le patron Dubos, âgé de 27 ans, qui a dû être atteint par la roue du " François 1er ", a disparu sous les flots. Son cadavre n'a pu être  retrouvé.   

 

Février 1907  -  Médailles d'honneur agricoles.  -  Par décret du ministre de l'agriculture en date du 30 janvier 1907, la médaille d'honneur agricole a été conférée aux métayers,  métayères, ouvriers, ouvrières agricoles et serviteurs ruraux désignés ci-après : MM. Bellière, chez M. Dudonnez, à Mittois-en-Auge.

Mlle Thomasse, chez M. Lempérière, à Campeaux.

Mme Labbé, née Lemonnier, chez M. Poisson, aux Moutiers-en-Cinglais.

Thouroude, chez Mme veuve Claveau, aux Mutiers-en-Cinglais.

Queudeville, chez M. Lemaître, à Bretteville-l'Orgueilleuse.

Gargatte, chez Mme veuve Sorel, à Honfleur.

Féron, chez M. Binet, à Robehomme.

Piou, chez M. de Quélen, à Mézidon.

Bunel, chez M. Doudeville, à Bonville.

 

Mars 1907  -  Découverte du cadavre de M. Ménard. -  Le corps de M. Ménard, instituteur, ancien directeur de l'école de la rue Bardel, disparu depuis plus d'un mois, a été retrouvé dans le bassin de la République.

 

Mars 1907  -  Un vieux marin.  -  Le plus ancien marin de Honfleur,  M. David Étienne, âgé de 90 ans, vient de mourir. Le père " Bon Dieu " , comme l'appelaient familièrement les matelots, avait navigué sur les bateaux de Honfleur qui armaient autrefois pour Terre-Neuve, le Duc-d'Orléans et Belle-Poule.Titulaire de plusieurs médailles de sauvetage, M. David  avait été décoré l'année dernière de la médaille d'honneur des sauveteurs.

 

Mai 1907  -  Un nouveau service d’automobiles.  -  Un service d'automobiles fonctionnera prochainement entre Honfleur et Trouville. Ce sera la Compagnie des Messageries automobiles du Havre à Pont-Audemer, Lisieux, etc…... qui exploitera cette ligne. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1907  -  Naufrage.   -   Multiplication soudaine des ivrognes à Honfleur et aux alentours : après le naufrage du «Ville de Tarragne», coulé par la tempête le 13, dans l'avant-port du Havre, 60 fûts de 600 litres de vin d'Algérie s'échouent entre Honfleur et Villerville. et presque tous étaient pleins...

 

Février 1908  -  Sauvetage.  -  Lundi matin, vers six heures, le nommé Crestel, 54 ans, cantonnier au service de la chambre de commerce, trompé par l'obscurité, fit un faux-pas et tomba à l'eau. Son fils qui l'accompagnait descendit pas une échelle du quai et parvint à le maintenir à la surface jusqu'à l'arrivée du préposé des douanes Blanquet, qui étant de faction non loin de là, avait entendu les appels de Crestel.  Une ligne Brunel fut lancée et Blanquet, aidé de ses camarades, fut assez heureux de les retirer de leur situation fâcheuse. Crestel, qui avait perdu connaissance, a reçu les soins d'un médecin. On espère que cet accident n'aura pas de suites graves. 

 

Février 1908  -  Barque à la dérive.  -  Le patron Sauvage, du bateau de pêche Gaston, de Barfleur, a rencontré lundi au large du port du Havre, une barque peinte en noir et marquée, H. O. 181. Cette barque était en parfait état. À l'intérieur se trouvaient deux avirons.

L'inscription maritime de Honfleur, qui avait été avisée, a ouvert une enquête et le  patron de la barque a été retrouvé : c'est M. Pierre Langlois, de Berville, qui s'est rendu au Havre  pour en prendre possession.  

 

Juin 1908  -  Il y a trois cent ans.  -  En 1608, cela ne date pas d'hier, l'équipage du « Don-de-Dieu », un navire honfleurais, commandé par le navigateur Samuel Champlain, jetait, en  Amérique, les fondations d’une ville qui devint Québec, la capitale du Canada français. L'entreprise était heureuse, car Québec compte aujourd'hui 69 000 habitants. Pour fêter cet anniversaire tri-centenaire, des grandes fêtes s'organisent de chaque côté de l'Atlantique, au Canada, où on a conservé les antiques traditions normandes puisqu'on y parle encore  l'ancien patois de chez nous, et à Honfleur même. Il y aura dans cette ville, les 7 et 8 juin illuminations, pavoisements, soirée au théâtre, défilé historique, pèlerinage à la côte de Grâce  et conférence sur le Canada. N'est-il pas vraiment touchant, après trois siècles écoulés, de voir les fils de notre vieille race se tendre ainsi la main à travers l'immensité de l'Océan ?  

 

Novembre 1909  -  Funèbres découvertes.  -  On a trouvé, dans le marais de Saint-Clair à Goustranville, près Dozulé, le cadavre de la dame Frénée, née Marie Lecomte. Elle aurait succombé à une congestion cérébrale. 

— On a découvert dans un vieux bâtiment abandonné à Auberville, le cadavre de la veuve Paisnel, née Julia Saunier, 57 ans, originaire de Courseulles, marchande de moules. Elle avait   succombé à une congestion. 

— Un charpentier de Honfleur, le sieur Alphonse Beaucour, 68 ans, a été trouvé mort près de la maison où il habitait seul. Il avait succombé à une congestion. 

— On a trouvé dans l'avant-port de Honfleur, le cadavre du sieur Paul Got, 51 ans, marin abord du « Souvenir ». Le canot du bateau ayant été retrouvé à la dérive, Got a dû tomber à l'eau en regagnant son bord. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1909  -  Le temps.  -  La perturbation est générale. Tempêtes sur terre et sur mer. Sur notre région, pluies abondantes, grêle et vents violents qui déracinent les arbres.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1909  -  Naufrage.  Échoué en baie de Seine, le grand vapeur "Cyrnodocée" a perdu une partie de sa cargaison. Les courants apportent une barrique de 600 litres de vin blanc  dans le bassin de chasse. Saoulerie générale des ouvriers du port et des usines voisines.

 

Novembre 1909  -  Sauvetage mouvementé.  -  La barque de pêche « Patriote », du port de Dives, a été jetée à la côte par un coup de vent, tout près de Honfleur. Les deux pêcheurs  qui la montaient, grimpés dans la mâture, purent être sauvés par le canot de sauvetage. Mais une lame lança ce canot si violemment contre la barque, que deux les sauveteurs, Germain et Louvet, tombèrent à la mer. On ne parvint à les sauver qu'au prix de longs efforts. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1912  -  Le couronnement de Notre-Dame-de-Grâce  -  Un bref de Rome vient de décerner la couronne d'or à la statue de Notre-Dame-de-Grâce, à Honfleur, qui est vénérée  depuis tant de siècles. Les fêtes du couronnement qui seront splendides, se dérouleront en 1913. Le diocèse de Bayeux aura donc deux statues possédant la couronne d'or, Notre-Dame-de-la-Délivrande, et notre-dame de grâce.  

 

13 Août 1912  -  Terrible tempête sur les côtes du Calvados  -  Notre correspondant de Caen nous a téléphoné hier soir que la tempête aurait causé d'énorme dégâts entre Cabourg et Trouville le naufrage d'une barque de pêche de Honfleur. Le sinistre s'est produit à la hauteur de Honfleur, vers 6 ou 7 heures. De la plage, les baigneurs ont assisté terrifiés au spectacle. Rarement, on avait vu la mer aussi terrible. Elle s'est ruée à l'assaut de la côte avec un bruit vraiment extraordinaire. Les neuf personnes qui montaient cette barque, du port  de Honfleur, n'ont pu être sauvées qu'au prix de difficultés inouïes. Cette tempête fut si soudaine qu'elle surprit de nombreuses barques de pêche en haute mer. Plusieurs furent sérieusement avariées. D'autres restèrent longtemps en détresse. 

Parmi ces barques citons la barque "Jésus-de-Prague", la barque " Souvenir-de-Charles-Louise",  et surtout le crevettier de Honfleur, qui fit naufrage et n'est plus maintenant qu'une  épave. Les deux hommes qui le montaient furent sauvés non sans peine par le canot de sauvetage de Brancy conduit par le pilote Courval et neuf hommes de la station de Trouville. La  mer était si démontée que le canot fut dans l'impossibilité de revenir à Trouville. Il fila sur Dives où il débarqua les deux naufragés recueillis par lui, lesquels furent rapatriés ensuite en auto à Honfleur.

 

Octobre 1912  -  Naufrage  -  Une rafale a fait chavirer dans la baie, sous Notre-Dame-de-Grâce, une chaloupe de pêche montée par M. Auguste Lefebvre, patron, et Ernest Pilier,  matelot, lesquels, par bonheur, ont pu être sauvés par une autre chaloupe, " la Fauvette ".

 

Décembre 1912  -  Au conseil municipal  -  Le conseil municipal s'est réuni le 20 courant sous la présidence de M. Baudry, maire. La T.S.F. à Honfleur. Le maire a donné communication  d'une lettre de M. Le directeur des postes du  Calvados proposant l'installation à Honfleur d'un poste radio télégraphique qui recevrait journellement de la tour Eiffel l'heure légale,  l'état de pression atmosphérique et de la mer sur différents points. La ville aurait à payer les appareils 700 francs, plus certaines dépenses annuelles. Renvoyé à la commission des  finances.

 

Janvier 1913  -  Une triste fin.  -  L’autre matin, on trouvait couché, près de l’usine d’électricité, à Honfleur, un ouvrier des quais, le sieur Eugène Rosse, 58 ans. Des varices qu’il avait aux jambes avaient crevé et le malheureux perdait son sang en abondance. On le transporta aussitôt à l’hôpital, mais, épuisé par l’hémorragie, il expira avant d’y arriver.

 

Février 1913  -  Péri en mer.  -  Une barque de pêche de Honfleur, la " Sainte-Denise ", était à l'ancre dans la baie de Seine, l'autre matin, lorsque survint un steamer charbonnier, "Duchesse-de-Guiche", qui descendait de Rouen.

Malgré les cris des pêcheurs, la barque fut abordée et coulée en un clin d'œil. Le patron, Alfred Harel, qui se tenait à l'arrière, du être grièvement blessé, car il coula à pic. Les matelots  Hue et Magloire grimpèrent dans les haubans puis durent se mettre à l'eau et se soutenir sur des épaves.

D'un crevettier, " Henri-Alice ", on entendit leurs cris et on les secourut. Ils luttaient contre la mort depuis un quart d' heure. Le navire abordeur revint sur place puis continua sa route. Le malheureux Harel laisse une veuve enceinte et trois enfants.

Il y a un an, son frère Alfred avait été jeté à la mer par un agrès de son bateau et s'était noyé.

 

Mars 1913  -  Péri en mer !  -  Sous les roches, près de Hennequeville, un chasseur trouvillais aperçut un cadavre flottant sur l'eau. Il alla prévenir l'autorité maritime qui fit retirer la triste épave. C'était le corps d'un marin, Fernand Harel, 25 ans, qui s'était noyé, le 13 février dernier, dans l'abordage de la chaloupe " Sainte-Denise " par le steamer  "  Duchesse-de-Guiches ".

On l'a rapporté à Honfleur où il a été inhumé. Harel a laissé une veuve et trois enfants dont l'aîné a huit ans.

 

Juin 1913  Tramway de Trouville à Honfleur.  -  MM. Marsaud et Mounod, entrepreneurs, procèdent en ce moment, aux études d'avant-projet d'un tramway électrique de Trouville à  Honfleur.

 

Août 1913  -  Un drame de la misère  -  Un drame navrant a eu lieu à Honfleur. Mme Veuve Valandon  épicière, s'est jetée dans le Vieux-Bassin, avec son petit garçon âgé de trois ans.  On put heureusement retirer à temps la mère et l'enfant qui ont été admis à l'hôpital. Les motifs de ce drame sont navrants. C'est poussée par la misère que cette veuve ayant cinq enfants et ne pouvant arriver à les élever avec le modeste fonds d'épicerie qu'elle exploitait, s'est décidée au suicide. Elle avait résolu d'entraîner avec elle ses cinq enfants, mais les aînés c'étaient enfuis au dernier moment. Le matin la veuve avait déjà tenté de s'asphyxier.  

 

Décembre 1913  -  Nécrologie.  -   On annonce la mort à 72 ans de Mme veuve Abrard, née Pillon, qui fut mère de 22 enfants.

 

Janvier 1914  -  Une pétition de pêcheurs. -  Par suite de la fermeture des portes du bassin de l'Ouest a certaines heures. Les pêcheurs manquant de place dans l'avant-port, faisaient souvent subir des avaries à leurs bateaux. Ils firent une pétition à la Chambre de Commerce pour demander l'ouverture des portes du bassin à toutes les marées. M. L'ingénieur du port  vient de leur faire donner satisfaction. Du 16 janvier au 30 avril, les pêcheurs pourront franchir l'écluse du bassin : de jour, une heure avant la pleine mer ou une heure et demie après ; de nuit, après la fermeture des portes des bassins de l'Est et du Centre. Un tableau sera affiché au bureau du lieutenant du port et du poste des éclusiers du bassin de l'Ouest, indiquant les heures de passage.  

 

Février 1914  -  Important incendie.  -  Dans la nuit de vendredi à samedi, un violent incendie s'est déclaré dans la salle à manger de la maison habitée par M. Lelièvre, agent  d'assurances, au numéro 24 de la rue Chaussée. En un instant, le rez-de-chaussée fut la proie des flammes, et les locataires durent fuir par les fenêtres des étages. Au moment ou Mme Lelièvre se sauvait en s'aidant de draps noués ensemble, l'un deux céda et elle fut précipitée dans le vide. Fort heureusement, M. Houppert, teinturier, arriva à temps pour la saisir.

Le caporal Polin, qui fit preuve d'un grand courage, sauva successivement les enfants  qui couchaient au deuxième étage, Mme Duchemin, âgée de 80 ans, et enfin la bonne la jeune Lévêque, qui s'était réfugiée dans les combles. A 4 heures du matin, l'incendie reprenait avec plus d'intensité que jamais. On dut mettre la pompe à vapeur en mouvement, et on eut  toutes les peines du monde à protéger les maisons voisines. L'immeuble, qui appartenait à M. Paul Bréard, notaire  honoraire, a été entièrement détruit.

 

Mars 1914  L'extraction du sable et des pierres sur les rivages. -  M. Baudy, maire de Honfleur, vient de  prendre un arrêté en date du 18 mars, au terme duquel " aucun dépôt de  sable, Pierre et autres matières ne pourra être fait, désormais, sur le chemin longeant la digue du boulevard Carnot, sur les chemins du jardin public, ainsi que dans toute l'étendue de  ce jardin. " En outre " les charrois de matériaux extraits sur le rivage de la mer pourront utiliser : 1er le chemin public longeant la digue du boulevard Carnot ; 2e le chemin longeant la jetée ouest, à l'exclusion de tous les autres chemins du jardin public. Toute personne qui fera usage  de ces chemins pour le transport desdits matériaux paiera une redevance de 0 fr. 25 par mètre cube extrait pour son entretien. Cette redevance sera perçue en même temps que le droit d'octroi.  

 

Avril 1914  -  Conseil municipal. -  Le Conseil Municipal, dans sa réunion extraordinaire du 10 avril 1914, a été saisi d'une demande des habitants de la route Neuve de la gare et route  de Pont-Audemer, demandant à ce que ces deux voies soient goudronnées, comme il va être fait pour le cours de la République, et s'engageant à verser la somme de 350 francs pour participer aux dit frais. La dépense totale s'élevant à 1200 francs, dont la moitié incombe à la charge de l'État, le Conseil a voté une somme de 250 francs pour arriver à l'exécution de  ce travail.

 

Avril 1914  -  Accident maritime évité.  -  Le 11 avril à 7 heures du soir, la barque de pêche  T.151, armateur M. Prentout, s'étant à marée haute, trop avancé sur le radier du bassin du centre, cette embarcation, lorsque vint la basse mer, s'inclina fortement, formant un Angle de plus de 45° avec le radier. On craignait fort, pour la marée montante du soir, qu'elle ne se  rompit. Mais le patron ayant fait mettre toute sa charge, ainsi que ses hommes d'équipage, à l'avant, l'embarcation se releva d'elle-même et l'accident tant appréhendé fut enfin éviter, grâce à la prompte décision de M. Prentout.  

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados  :

Grisy : Croix de chemin sur la route de Vendeuvres à Grisy ; Honfleur : La Lieutenance, Église Sainte-Catherine. Portail de l'église Saint-Léonard ; Huppain : Église ; Juay-Mondaye :  Parois de la voûte du transept  gauche de l'église, revêtues de fresques classées ; Jurques : Dolmen dit " Pierre Dialan " ; Langrune : Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir de salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du  pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues : Église de Marigny ; Louvières : Église ; Luc-sur-mer : Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières  : Église ; Maltot : Chœur de l'église ; Mèzidon : Église du Breuil ; Mondeville : Église ; Mosles : Église ; Mouen : Église ; Mutrecy : Portail nord de l'église ; Norrey : Église. etc.....

 

Mai 1914  -   Un coup de « Rafale » dans les voile  -   Toutes les fois que le torpilleur « La Rafale «   fait une tournée de surveillance sur nos côtes, on peut être sûr que nos marins sont l'objet de contraventions nombreuses, mais, fort heureusement, peu graves.

Cette fois, c'est tout un lot de marins qui sont poursuivis pour avoir négligé de prendre sur leur voile le numéro de leur barque. Ce sont : Arsène Rissel, 24 ans, patron de la barque de pêche « Robert » ; Victor Abrard, 31 ans (son patron Levannier civilement responsable), et  Louis Bertrand, 39 ans, pêcheur abord de «  la France «  (patron Charles Lefeuvre, civilement  responsable). Ils sont condamnés, à 16 francs d'amende ; et les deux premiers bénéficient du sursis.

 

Juillet 1914  -  La circulation des autos. -  M. Pierre Marcel, sous-préfet de Pont-l’Évêque, vient de prendre différentes mesures pour réglementer la circulation des  automobiles. Sont  interdites dans les communes de Pont-l'Évêque, Honfleur, Trouville, Villerville, Deauville, Tourgéville, Bénerville, Villers-sur-Mer, Houlgate et Dives. Tout  excès de vitesse au-delà de l'allure de 18-22 kilomètres à l'heure  ; tout jet de fumée et l’emploi des sirènes, sifflets mécaniques et de l'échappement libre ; la divagation de  chiens non surveillés.

 

Septembre 1914   -   La langue trop longue.   -   Au dernier marché de Honfleur, une cultivatrice des environs, énervée parce qu'on lui marchandait des poires, prononça cette phrase malheureuse « Tenez ! j'aimerais mieux les donner à des Prussiens que de vendre mes poires à ce prix-là ! »

En un clin d'œil, ses paniers furent chavirés et elle-même reçut force horions. La leçon lui profitera sans doute, et, une autre fois, espérons-le pour elle, elle montrera un peu plus de réserve.

-  A Vierville, canton de Trevières, une femme Hue, cultivatrice, a été arrêtée pour injures au maire, au garde-champêtre et aux hommes qui venaient prendre possession d'une réquisition de foin. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1914   -   Cultivateurs attention !   -   Chaque année, pendant la campagne des pommes, des cultivateurs de notre région sont exploités par des soi-disant courtiers qui leur achètent des pommes à bon prix, mais ne s'en livrent jamais.

L'escroc y gagne d'être hébergé plusieurs jours, et le cultivateur en est pour ses frais et un marché manqué.

Un cultivateur du canton de Honfleur vient d'être la victime d'un de ces aventuriers. Quelques jours après sa visite au fermier, le pseudo-courtier lui avait écrit que, réflexion faite, il annulait le marché qu'il avait passé. Le marchand ne l'a pas entendu de cette oreille là, et il a porté plainte. Mais il a juré qu'on ne l'y prendrait plus. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -  Morts glorieuses.  -  Sont morts pour la patrie : Georges Levallois, adjudant au 30e de ligne ; Albert Catrin, du Molay ; René Aubert, de Honfleur ; Hélaine, fumiste à Trévières ; Ernest Bosruel, de St-Martin-des-Besaces ; Fernand Bezières, de la Roque-Baignard, soldat au 153e ; Anthime Bouvet, soldat au 1er colonial, et Louis Maupas, soldat au 205e, tous deux de Roullours ; Charles Pigeon, de Saint-Germain-du-Crioult, soldat au 205e ; Fernand Bouland, de Roucamps ; Alfred Clerbeau, Jules Vendel, Philippeau, Gaston Alexandre, tous  de Falaise ; Gérard Brillet, de Vire, sous-lieutenant de chasseurs à pied.

 

Janvier 1915  -  Plaquez-vous :  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même  conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

 

Février 1915  -  Macabres découvertes.  -  On a découvert sur la grève, à Honfleur, le cadavre du sieur Georges Bourdon, 48 ans, demeurant rue de l'Homme-de-Bois. Depuis longtemps déjà, ce malheureux donnait des signes de dérangement cérébral et son mal s'était aggravé dernièrement à la suite de la mort d'un de ses fils et du départ d'un deuxième pour l'armée.  

 

Mars 1915  -  Un sauvetage.  -  Un sieur Adolphe Bourgeois, 68 ans, venu, ces jours derniers, de Paris à Honfleur, se trouvant sans ressources, a tenté de se suicider, en se jetant dans le bassin Carnot. Il en a été retiré, sain et sauf, par deux passants, les sieurs Goupil et Bréard. On l'a transporté à l'hôpital.  

 

Mars 1915  -  Erreur probable.  -  Un Communiqué anglais, que tous les journaux reproduisent, relatait la perte d'un navire, le « Delmira », de Liverpool, qui a été coulé par un  sous-marin allemand. Ce vapeur aurait été poursuivi pendant une demi-heure par le submersible qui l'aurait atteint et torpillé au large de Honfleur. Nous pensons, sauf autre avis, que le  communiqué fait erreur et que ce n'est pas dans l'estuaire de la Seine qu'a eu lieu cet acte de piraterie. D’abord « le large de Honfleur », cela n'existe guère, car, en face et tout prés, il  y a Le Havre, et il n'est pas possible que, si audacieux qu'ils soient, les marins Boches se soient risqués jusque dans cet étroit passage où ils auraient été vite aperçus et pourchassés. Il  est probable que c'est plutôt de Barfleur qu'il s'agissait et que l'abordage du « Delmira » a eu lieu en face de la pointe du Cotentin.  

 

Mars 1915  -  Certificat d’études.  -  Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a décidé, par une mesure exceptionnelle, d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous  les enfants qui atteindront l'âge de 12 ans, le 31 décembre prochain.

 

Mars 1915  -  Le temps qu’il fait.  -  On ne dira pas que le Bonhomme Normand n'est pas un bon prophète, puisque son Almanach annonçait de la pluie et du vent pour les fêtes de  Pâques. Malheureusement, ses pronostics pour la suite du mois ne sont pas non plus très bons. Heureusement que, suivant le vieux dicton : Jamais pluie de printemps n'a passé pour du mauvais temps.

 

Avril 1915  -  En route !  -  Les troupes belges en garnison à Honfleur ont quitté cette ville. Un premier contingent en était parti déjà au commencement de février. La foule honfleuraise a accompagné ses hôtes jusqu'à la gare en les acclamant.

 

Avril 1915   -   Morts glorieuses.   -    Sont morts pour la patrie : le soldat Adolphe Brice, de Littry ; Auguste Friley, de Bayeux, soldat au 319e ; Édouard Brunet, rédacteur au « Moniteur du Calvados », caporal au 236e ; René Potrier, lieutenant au 319e ;

Henri Duhaut, de Barneville, caporal au 119e ; Jules Le Roy et Jules Gonnord, de Honfleur ; Jules Butord, de Pont-l’Évêque, soldat aux chasseurs à pied ; Pizault et Albert Lebaron, de Houlgate ; Émile Asselot, de Condé-sur-Noireau, soldat au 161e  de ligne ; Pierre Savary, de Campeaux, soldat au 5e ; le lieutenant Baude, instituteur-adjoint, à Grandcamp ;  Couvrechef, instituteur-adjoint, à Caen ; Gallois, professeur à l'École primaire supérieure de Caen ; Jean Lécuyer, de Port-en-Bessin, chauffeur à bord du « Bouvet ». (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Le temps qu’il fait.   -   Nous sommes dans le printemps depuis dimanche, à 4 heures 52 du soir. On commence à s'en apercevoir aux souffles tièdes qui passent et aux rayons plus chauds qui font éclater les bourgeons. Dans quelques semaines tout sera vert : couleur d'espérance. Les feuilles seront repoussées et les Allemands aussi. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Erreur probable.   -   Un communiqué anglais, que tous les journaux reproduisent, relatait la perte d'un navire, le « Delmira », de Liverpool, qui a été coulé par un sous-marin allemand. Ce vapeur aurait été poursuivi pendant une demi-heure par le submersible qui l'aurait atteint et torpillé au large de Honfleur.

Nous pensons, sauf autre avis, que le communiqué fait erreur et que ce n'est pas dans l'estuaire de la Seine qu'a eu lieu cet acte de piraterie. D'abord « le large de Honfleur », cela n'existe guère, car, en face et tout près, il y a Le Havre, et il n'est pas possible que, si audacieux qu'ils soient, les marins Boches se soient risqués jusque dans cet étroit passage où ils auraient été vite aperçus et pourchassés.

Il est probable que c'est plutôt de Barfleur qu'il s'agissait et que l'abordage du « Delmira » a eu lieu en face de la pointe du Cotentin. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Morts glorieuses.   -   Sont morts pour la patrie : le commandant Carlu, du 319e de ligne ; MM. Levilly, de Vire ; Ernest Conin, d'Asnelles ; Le Petit, greffier du Tribunal de Bayeux ; Louis Coudray, de Pont-l’Évêque ; Eugène Choppe, de Saint-Himer, soldat au 39e ; Paul Duhaut, de Barneville, caporal au 119e ; Clovis Debray, agent de police à Caen, soldat au 236e ; Léon Dauphin, d'Argences, soldat au 360e ; Henri Madelaine, de Grentheville ; René Laplanche, d'Aunay-sur-Odon ; Daniel René, de Saint Sever, soldat au 2e colonial ; Jules Fay, de Saint-Germain-de-Tallevende ; Paul de Beaumont, de Honfleur, sapeur au génie ; Maurice May, d'Ablon, sous-lieutenant au 15e dragons ; Marc Béchamps, neveu de M. et Mme Delarue-Mardrus, de Honfleur, soldat au 2e d'artillerie ; le comte de Ponthois-Pontcassé, de Vasouy ; Alfred Le Grand, de Sainte-Marguerite-d'Elle ; Fernand Ravenel, de La Folie ; Constant Dubosq, d'Aunay-sur-Odon ; Fernand Guerrier, de Moyaux, soldat au 119e ; Emile Bénard, cantonnier à Crouay ; Louis Brunet, soldat au 1er colonial ; Constant Ricosset et Léon Vallée, tous trois de Honfleur. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Entre galants.   -    Un duel, à propos d'une dame, a eu lieu, l'autre nuit, quai Lepaulmier, à Honfleur, entre un marin suédois, Anderson, 25 ans, et un ouvrier des quais, Edmond Lépine, 22 ans.

Les deux adversaires ont été blessés. Ils seront poursuivis pour rixe. Lépine aura, en outre, à répondre du délit de vagabondage spécial. (Bonhomme Normand)

 

Mars 1915   -   Classes 1887 et 1888.   -  Le Ministre de la guerre vient de décider que les réservistes de l'armée territoriale, de toutes armes et de tous services, appartenant aux classes de 1887 et 1888, gradés ou non gradés, du service armé ou du service auxiliaire, seront immédiatement renvoyés dans leurs foyers, à moins qu'ils ne demandent à rester au corps.

Par mesure transitoire, les hommes de ces catégories exerçant des professions spéciales utilisables pour les besoins de l'armée, ne seront renvoyés qu'au fur et à mesure de leur remplacement. (Bonhomme Normand)

 

Mai 1915  -  Le temps qu’il fait.  -  Un maître orage s'est déchaîné mardi sur notre région. Les détonations électriques se succédaient avec une violence extraordinaire et la pluie tombait « d'abat ». En beaucoup d'endroits, la grêle a endommagé les fleurs des poiriers et autres arbres fruitiers. Cette perturbation un peu subite et inattendue est-elle causée par les commotions anormales que propagent, dans l'air, les canonnades et les explosions ?  

 

Mai 1915  -  La guerre aux mouches.  -  Il est incontestable qu'un grand danger nous menace, cet été, qu'il faut à tout prix détourner. Ce sont les maladies pestilentielles et, en particulier, celle qui peuvent être transmises par les mouches. Dans nos plaines du Nord gisent, hélas des milliers de cadavres en décomposition, plus ou moins recouverts de terre. Des  germes morbides vont se développer dans cet effroyable charnier sous l'influence, de la chaleur, et, de proche en proche, les mouches peuvent les propager. Le péril est très grand,  il ne faut pas se le dissimuler. Donc, guerre aux mouches meurtrières, guerre chez soi et au dehors. On connaît les moyens à employer : propreté méticuleuse des intérieurs, et, à l'extérieur,  suppression de tous les liquides stagnants, purins, baquets d'eau croupie, mares, etc….., emploi du crézyl et du pétrole pour détruire les larves. 

— Mais déjà, à ce propos, nous devons faire entendre des  récriminations et signaler une des formes du péril à laquelle on ne s'efforce guère de faire face. Par suite des naufrages  provoqués par les sous-marins allemands, la mer charrie de nombreuses épaves. D'énormes morceaux de viande pourrie viennent s'échouer sur notre côte, on y voit flotter des quartiers de bœuf en putréfaction et, l'autre jour, il est arrivé à St-Aubin un porc tout entier qu'on a recouvert seulement de sable. Les municipalités de la côte feront bien de prendre sans tarder  les mesures que comporte une telle situation si elles veulent espérer faire quand même une saison balnéaire.

 

Mai 1915  -  Victimes de la guerre.  -  A la suite de la violente offensive que nous avons prise dans le Nord, offensive couronnée de magnifiques succès, il y a eu une recrudescence  marquée dans les arrivages de blessés. Tous nos hôpitaux en ont eu leur part. Il en est venu sur la côte et Honfleur aussi en a reçu pas mal. Ceux envoyés dans cette ville étaient, comme au début de la guerre, atteints surtout dans le bas du corps, ce qui prouve bien qu'il y a eu enfin des combats hors des tranchées et en rase campagne. Tous ces blessés se trouvaient d'accord pour déclarer que les hostilités prennent maintenant une tournure nettement favorable à nos armes.

 

Mai 1915  -  Les Saints de Glace.  -  Connaissez vous Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et 14 mai. On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur passage annuel par une recrudescence de gelées dangereuse pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont pas failli à leur mission, cette année non plus, et si nous en parlons après coup, c’est qu'ils ont trouvé des imitateurs dans leurs camarades des jours suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se poursuit dans d'excellentes conditions.

 

Mai 1915  -  Mort glorieuse.  -  Sont morts pour la patrie : MM. Charles Montreuil, Émile Dumont, Charles Trouvé, Joseph Burel, Victor Prieur, chasseur alpin tous de Honfleur,  MM.  Auguste Lecoq, fusilier marin ; Eugène Rayel ; Roger Guesdon, mécanicien à bord du « Léon-Gambetta », et Léon Lesueur, du 135e  tous de Honfleur.

 

Juillet 1915  -  On utilise les prisonniers allemands à Honfleur.  -  Après de nombreuses démarches et des pourparlers de toute sorte, la Chambre de Commerce de Honfleur vient enfin  d’obtenir un dépôt de 150 prisonniers de guerre allemands, pour être employés à différents travaux. Savoir : 50 pour le déchargement des navires et la manutention des marchandises sur les quais, 50 pour les travaux agricoles sur les bancs de la Seine et 50 réservés à la réception des marchandises de l’Etat dans le port de Honfleur.

 

Août 1915  -  La guerre.  -  De la Côte de Grâce, à Honfleur, et sur les coteaux du Pays d'Auge, on entend distinctement la canonnade de la bataille d'Arras, à 180 km à vol d'oiseau.

 

Août 1915  -  La transmission du son.  -  Ca n'est plus seulement à Honfleur et sur la cote de Grâce qu'on entend le bruit du canon. On le perçoit distinctement aussi des coteaux du  Pays-d'Auge. Un de nos lecteurs « pays-d'augers », qui doit s'y connaître puisqu'il a été artilleur, nous affirme que de chez lui, à 180 kilomètres à vol d'oiseau du front d'Arras, le fracas des détonations s'entend parfaitement. Il nous invite même à déjeuner pour pouvoir en juger de nos oreilles. Nous sommes, sensibles à son invitation et nous souhaitons que, bientôt, dans sa paisible retraite, il n'entende plus, en fait de détonations, que celles de son cidre bouché.

 

Août 1915  -  Morts glorieuses.  -  Sont morts pour la patrie : MM. Jules Dière, Adrien Simon et Jules Varin, de Honfleur.

 

Août 1915  -  Les braves.  -  Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Charles Toubon, de Honfleur, médecin auxiliaire au corps expéditionnaire d'Orient ; René Fleury, de Caen, sergent au 104e (2e citation) ; Eugène Charpentier, soldat, Assiré, aide-major, Charles Deprun, René Capelle, Eugène Maréchal, caporal, Marcel Chéradame, Georges André, Max Man-Sang, Robert Poirson, caporal, Robert Desmouceaux, tous du 119e.

 

Novembre 1915  -  Macabre repêchage.  -  Une barque de pêche a ramené, ces jours-ci, à Honfleur, le cadavre, trouvé en mer, d'un pêcheur de Villerville, Jean Dorange, 65 ans. On suppose que Dorange, qui se trouvait à Honfleur, sera tombé à l'eau en regagnant son bateau.

 

Décembre 1915  -  Honfleur, garnison belge.  -  Les troupes belges, qui ont quitté les séminaires de Somniervieu et de Villlers-le-Sec, sont maintenant installées à Honfleur. D'autres s'y sont jointes, venant de Dieppe, et la petite garnison wallonne compte maintenant 1 300 hommes sous les ordres d'un colonel. Voilà qui va joliment contribuer à redonner un peu de vit aux jeunes veuves de la petite Chine prêtes à tomber dans le marasme. 

 

Décembre 1915  -  Le sprat.  -    La pèche de ce petit poisson est abondante en ce moment et pourtant il se vend bien : de 4 à 5 fr. la caissette de 10 kilos. Joli profit pour nos marins honfleurais.

 

Janvier 1916  -  Macabre découverte.  -  On a découvert sur la grève, à Honfleur, le cadavre du sieur Georges Bourdon, 48 ans, demeurant rue de l'Homme-de-Bois. Depuis longtemps  déjà, ce malheureux donnait des signes de dérangement cérébral et son mal s'était aggravé dernièrement à la suite de la mort d'un de ses fils et du départ d'un deuxième pour l'armée.  

 

Février 1916  -  Victime d’une imprudence.  -  Un soldat belge, Louis Leblond, était venu en permission chez M. Langlois,, 58 ans, huissier à Honfleur. Voulant extraire l'aluminium d'une fusée  d'obus qu'il avait ramassée sur le champ de bataille, il plaça l'engin dans une casserole, sur le feu. Juste à ce moment, M. Langlois entra dans la pièce et fit remarquer à son hôte qu'il se livrait là à une opération bien imprudente. Aussitôt une formidable explosion se produisit, et M. Langlois s'affaissa, atteint mortellement au cœur par un des éclats du  projectile. Malgré les soins qui lui furent prodigués, le malheureux huissier succomba peu après. Leblond, auteur involontaire de ce tragique accident, fut blessé aussi, mais légèrement, à deux endroits du bras gauche. On le transporta à l'infirmerie belge. Dans la pièce, tous les carreaux ont sauté et le fourneau est brisé.  

 

Mars 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Depuis trois jours, on est entré dans le printemps et on attend toujours que l'hiver commence. De l'eau ! toujours de l'eau ! (Que d'eau ! Que d'eau !) Un peu de neige, mais plus de gelées, nous n'avons plus que des hivers pourris. Il doit y avoir quelque chose de détraqué autour de nous. Enfin, malgré les jours mauvais, les  arbres bourgeonnent, les oiseaux fredonnent, et notre confrère, M. Lebbyteux, fleuronne, car il a un marronnier déjà épanoui dans sa cour. Celui légendaire des Tuileries va en dessécher de jalousie. 

 

Mars 1916  -  Départs sur le front.  -  Un peu partout les troupes belges en formation quittent leurs garnisons provisoires et partent pour le front. A Honfleur, ces jour-ci, un contingent  de près de 400 hommes a quitté la ville. Les adieux ont eu lieu avec une certaine solennité. Puissent tous ces braves garçons pouvoir bientôt venger leurs frères et reconquérir leur pays.

 

Juin 1916  -  Une pêche macabre.  -  Le patron de barque Arsène Rissel, de Honfleur, péchant à un mille du port, a trouvé, en mer, le cadavre d'un individu que, vu son état de décomposition, il a été impossible d'identifier. On l'a inhumé à Honfleur.  

 

Juillet 1916  -  Les braves.  -  MM. le capitaine de la Tour-du-Pin, d'Isigny, et Maurice Frémont de Honfleur, sous lieutenant au 112e, ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur.  

 

Août 1916  -  Le temps qu’il fait.  -  Inutile de parler de la chaleur, tout le monde la sent. Nous sommes dans la canicule, cela ne veut pas dire qu'il doit faire un temps de chien, mais tout bonnement que le soleil traverse en ce moment la constellation du Grand Chien dont Sirius (Invisible en ce moment, bien entendu) est l'étoile la plus brillante du ciel. Si la récolte des foins se fait admirablement, les herbages et prairies commencent à souffrir de la sécheresse, car il n'a pas plu depuis près d'un mois. 

 

Août 1916  -  Péri en mer !  -  La chaloupe « Eudoxie » de Honfleur, était partie pour la pêche, ayant à bord, outre le patron Quétel, 46 ans, le mousse Maurice Volkaert, 13 ans. La  pêche terminée, la barque rentrait à Honfleur, lorsque, sous Vasouy, un fort courant l'entraîna sur la bouée-feu marquant le chenal de la baie de la Seine. La chaloupe fut défoncée et chavira. Le jeune Volkaert put être sauvé par un bateau rentrant au port, mais le patron Quétel, qui s'était jeté à la nage, coula presque aussitôt. Quétel, qui était veuf laisse un fils actuellement marin à Cherbourg, et une fille.

 

Septembre 1916  -  Lugubre trouvaille.  -  On vient de retrouver, sous Berville, le cadavre du patron Eugène Quétel, de la chaloupe « Eudoxie », de Honfleur, qui, dans les premiers jours du mois, avait été précipité à la mer en abordant une bouée sous Vasouy.

 

Septembre 1916  -  Repincés !  -  De temps en temps, des prisonniers allemands s'échappent. C'est encore assez rare, car ils se trouvent généralement mieux chez nous que chez eux. D'ailleurs, on les rattrape aussitôt. C'est ainsi que deux prisonniers du dépôt de Honfleur ont été arrêtés à Rouen et que quatre évadés des carrières de Nécy ont été repris également.  

 

Octobre 1916  -  Les braves.  -  Ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur : MM. Pierre Tillaye, sous lieutenant d'infanterie coloniale fils de l'ex-sénateur ; Flamand, receveur buraliste à  Condé-sur-Noireau, lieutenant au 56e ; Henri Michel, Ingénieur des ponts et chaussées à Honfleur, capitaine du génie ; Pierre Souillard, de Pont-l'Evêque, capitaine au 262e.  

 

Novembre 1916  -  La piraterie.  -  Le navire-hôpital anglais « Galeka », ayant touché une mine, non loin de la Hève, en face le Havre, a sauté et coulé. On a pu sauver une partie de  l'équipage et du personnel infirmier. Malheureusement, il y a eu plusieurs morts et blessés, par suite de l'explosion.

 

Novembre 1916  -  Macabre repêchage.  -  On a trouvé sur la grève, près le phare de l'Hôpital, a Honfleur, le cadavre de Mme Lebas, 20 ans. On croit à un suicide.

 

Novembre 1916  -  Les pirates dans la Manche.  -  Des sous-marins allemands ayant été signalés dans la Manche, le service entre Caen et le Havre est interrompu : Il en résulte un fort déficit dans nos approvisionnements. Espérons qu'on va trouver le moyen d'expurger la baie de ces hôtes dangereux et de rétablir un trafic si utile à notre commerce caennais.

 

Novembre 1916  -  La Toussaint.  -  Jamais on ne vit un plus beau temps que celui qui a favorisé la Toussaint, cette année. On se serait cru au mois d'août. Aussi le pieux pèlerinage des cimetières a-t-il été plus suivi encore que de coutume. Les tombes de nos chers morts ont été visitées et fleurie. Mais, en ces tristes jours, que de familles ont pleuré sur des tombes absentes et qui demeureront toujours ignorées ! Du moins, les martyrs qui y reposent n'ont pas besoin de prières.

 

Novembre 1916  -  Un sabotage.   -  Pendant la nuit, deux Individus ont pénétré dans la station électrique de Honfleur et ont saboté plusieurs appareils. Le garde de nuit, les apercevant, fit feu sur eux. Ils s'enfuirent aussitôt, sans être blessés, croit-on. Il est regrettable que le brave gardien n'ait pu leur fourrer une balle dans la peau, à chacun d'eux.

 

Décembre 1916  -  Brûlures graves.   -  M. Victor Lebaillit, serrurier à Honfleur, aidé, de son apprenti, le jeune Balzivin, 14 ans, faisait chauffer, sur sa forge, du brai pour badigeonner un bateau de pêche. Soudain, un côté de la chaudière éclata et le liquide en ébullition fut projeté sur les deux ouvriers, qui furent très grièvement brûlés. On les a transportés à l'hôpital : leur état est inquiétant.

 

Décembre 1916  -  Une ville à tâtons.   -  Honfleur n'a plus d'électricité depuis une quinzaine de jours. De nombreux abonnés se sont réunis et ont décidé l'envoi d'une mise en demeure à la Compagnie concessionnaire. La cause de la cessation de l'éclairage électrique serait due en partie, dit-on, à des sabotages. Des fils électriques, en ville, ont  été coupés, et, une nuit, ainsi que nous l'avons raconté, des machines ont été détériorées à l'usine. La mécanicien de garde avait tiré, sans atteindre personne, sur les  saboteurs présumés. A la suite de l'enquête ouverte sur ces faits, le mécanicien a été gardé à Pont-l'Evêque, à la disposition du Parquet.

 

Janvier 1917  -  Mort de deux marins.  -  on vient d'apprendre la mort de  deux Honfleurais : Maurice Louvet, victime du torpillage du cuirassé  " Suffren " et Jules Lefrançois, qui trouva la mort sur un navire  coulé par l'ennemi le 28 décembre 1916.  

 

Février 1917  -  Il n’a pas perdu pour attendre !  -  Il y a environ un an, la nommé Onésime Desportes, 56 ans, journalier à Honfleur, avait à moitié assommé son voisin, M. Petit, d'un coup de pince monseigneur. Mis, mal en point lui-même par des personnes accourues au secours de M. Petlt, Desportes fut transporté à l'hôpital de Honfleur. Il s'en évada et alla  travailler au Havre. Il passa ensuite quatre mois à l'hôpital de Pont-Audemer à la suite d'un accident, puis revint à Honfleur, où il se croyait oublié. Mais la police se souvenait, et Desportes fut arrêté. Le tribunal correctionnel de Pont-l'Evêque vient de le condamner à trois ans de prison et à dix ans d’interdiction de séjour.

 

Février 1917  -  Méfait de pirates.  -  Le vapeur « Gabrielle », de Caen, M. Bouet, armateur, a été coulé, ces jours derniers, sans avertissement. Les marins, qui étaient restés quatorze heures dans une embarcation, ont été recueillis par le steamer anglais « Solway-Prince ».  

 

Février 1917  -  Victime de son imprudence.  -  Un enfant de 14 ans, le jeune François, demeurant chez ses parents, rue du Dauphin, à Honfleur, cherchait, en faisant des trous dans la  glace du bassin Carnot, prendre des poissons restés à fleur d'eau. La glace se rompit soudain et l'enfant coula aussitôt. Quand on put enfin le retirer, la mort avait fait son œuvre.

 

Mars 1917  -  Un sauvetage.  -  Pendant une croisière de pilotage, la nuit, les pilotes Quethé et Renouf, et le lamaneur Capard, de Honfleur, ont sauvé un matelot du navire américain « Suruga », qui était tombé à la mer, ils ont ensuite porté assistance à une baleinière de ce navire, qui s'était égarée dans ses recherches et que les cinq marins qui la  montaient, complètement transis, ne pouvaient plus diriger.

 

Avril 1917  -  Sinistre épaves.  -  Le matelot Setier, de Honfleur, a trouvé en mer, dans les parages de Berville un cadavre que, vu son long séjour dans l'eau, il a été impossible  d'identifier. Le lendemain, un journalier, Henri Hure, découvrait, à son tour, un autre noyé sur la grève, près de l'ancien phare de l'Hospice. De même que, pour le premier, on n'a pu établir son identité.

 

Avril 1917  -  Voul’ous vend vos caudières ?  -  L'État cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les alambics devenus sans usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut être nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté, aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui peut arriver !

 

Juin 1917  -  Un coup manqué .  -  Cinq prisonniers boches travaillant à Honfleur se sont évadés, l'autre jour. On les a retrouvés peu après blottis dans les roseaux, sur le banc de La Rivière-Saint-Sauveur. On les a fait réintégrer promptement leur cantonnement.

 

Août 1917  -  Les pirates de la Manche.  -  Dans les premiers jours du mois, le trois-mâts « Gloire-à-Dieu », de Fécamp, affrété par la maison Schmitt et Duhamel, de Honfleur, a été attaqué par un sous-marin ennemi. Il a été secouru par des torpilleurs anglais et remorqué à Newhaven. Sa voilure était criblée d'éclats d'obus. Aucune perte parmi l'équipage.

 

Août 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Après quelques journées d'une chaleur excessive, des orages ont éclaté un peu partout, dans notre région, retardant la récolte du foin qui, jusqu'ici, s'opérait sans encombre. Pour quelques jours le temps est redevenu maussade, pluvieux et froid. Espérons que ça n'est qu'une mauvaise passe.  

 

Août 1917  -  L’église s’adapte ! -  Les temps que nous vivons ne permettent guère la minutie des anciennes observances religieuses, aussi le Pape s'est-il décidé à les abolir en  notable partie. Désormais, l'usage des oeufs, du laitage et de la graisse sont permis en tout temps, même pendant le carême et les jours de jeune. On peut aussi  manger de la viande  et  du poisson. Les vendredis et samedis sont, maintenant, jours de jeune et d'abstinence pendant le carême. Resteront cependant à observer le mercredi des Cendres, les quatre-temps et les veilles de fêtes jusqu'à midi seulement. L'avance de l'heure n'est pas prévue.

 

Août 1917  -  Les braves. - La médaille militaire a été conférée à MM. Roger, de Honfleur, adjudant au 129e ; Émile Houssin, de Ste-Marie-Laumont ; Eugène Farou, et Gaston Fouque, de Lisieux.

 

Septembre 1918  -  Vol audacieux.  -  Un malfaiteur s’est glissé, à la gare de Honfleur, dans l’intérieur d'une vigie à frein, a brisé quatre planches de la cloison d'un wagon à l'aide d'un fort pavé et a vidé de leur contenu, soit 43 bouteilles, quatre caisses de liqueur Cointreau. On le recherche et l'administration des chemins de fer a saisi le Parquet de Pont-l’Evéque dune plainte.

 

Septembre 1917  -  Légion d’honneur.  -  M. Carl Ullern, de Honfleur, capitaine au 218e, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.  

 

Décembre 1917  -  Pauvre gosse !  -  Au moment où le remorqueur « Honfleur », accostait au quai à Honfleur, le mousse du bord, Roland Dumesnil, 14 ans, sauta pour attraper l'amarre qu'on lançait du bateau. Malheureusement Il glissa et tomba à l'eau. Il fut coincé entre le mur du quai et le navire. On le retira aussitôt et on le transporta à l'hôpital où il succomba peu après dans d'horribles souffrances.

 

Octobre 1918  -  Le petit commerce.  -  Au cours d'une tournée, quai Lepaulmier, le garde Auguste Lechevalier fut intrigué par l'attitude de deux militaires du 119e d'infanterie, affectés à Honfleur à la garde des prisonniers de guerre, qui transportaient deux paquets très lourd. 

Il les suivit chez M. Boutiron, brocanteur, rue Victor-Hugo et constata qu'ils venaient d'offrir à ce commerçant deux boites de moyeu en bronze et un carburateur, d'une valeur de 240 francs, dérobés à la halle de la petite vitesse, au préjudice de l'armée anglaise. Les intéressés, le caporal Chevalier et le soldat Lecoq, seront poursuivis devant le Conseil de guerre.

 

Janvier  1919    -   Médaille d'Honneur des Marins du Commerce.  -   Par décision du commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande en date du 25 décembre 1918, la médaille d'honneur, Instituée par la loi du 14 décembre 1901, a été décernée aux marins du commerce dont les noms suivent.

Direction de l'Inscription maritime du Havre. Quartier de Honfleur. — Bailliache CharIes-Louis-Thomas, matelot, demeurant à Trouville ; Balan Gustave-Désiré-Philomène, matelot ; Basset Charles-Hippolyte, pilote, demeurant à Quillebeuf ; Croix Pierre-Dominique, matelot, demeurant à Trouville ; Guérard, Jules-Emile, matelot, demeurant à Honfleur.

Lacheray Victor-Ferdinand, matelot, demeurant à Trouville ; Louvet Baptiste-Desiré, matelot, demeurant à Honfleur ; Michel Eugène-Louis-Marie, matelot, demeurant à Trouville ; Pillemont Victor-Auguste, matelot, demeurant à Deauville ; Roney, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Honfleur.

Quartier de Caen. — André Léon-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Dupont, Charles-Jean-Baptiste, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Durand Victor-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Guihomat Anguste-Malo, capitaine an long cours, demeurant à Ouistreham ; Leherpeur Emile-Charles, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Letellier Pierre-Paul-Anatole, matelot, demeurant à Luc-sur-Mer ; Marie, CharIes-Alexandre, matelot, demeurant au Havre ; Turgis, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Port-en-Bessin. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Mars 1919  -  Il y a charbon... et charbon.  -  M. Marcel Duhamel, négociant à Honfleur,  faisait procéder le 8 octobre 1918, au déchargement à quai d'un bateau de charbon. A la suite d'une enquête, la police découvrit qu'avant le déchargement, on avait apporté et répandu sur le sol, où devait être versé le charbon. 20 tonnes de pierres d'ardoises  ayant  l'apparence de charbon et sans aucune valeur combustible. Ce schiste formait un épais matelas qui fut enlevé sur les wagons de la Compagnie du P. L. M. en même temps que le charbon. M. Duhamel a soutenu, pour sa défense, qu'il n'avait eu en vue que le redressement du sol défoncé par les crapauds des grues, mais la quantité énorme  de  schistes apportée à paru dépasser de beaucoup les nécessités du redressement. Le négociant a ainsi réalisé un bénéfice illicite. Il est poursuivi pour tromperie sur la quantité de la marchandise livrée et condamné à 3.500 francs d'amende.

 

Mai 1919  -  Une filleule.  -  La ville de Honfleur vient de décider d'adopter comme filleule, la commune du Châtelet, canton de Juméville, arrondissement de Rethel. Le conseil municipal a voté un premier  secours de 1:000 francs et on va faire appel à la charité publique.

 

Mai  1919  -  Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 avril 1919  -  Pèche.  -  Le Conseil approuve les travaux de la 6e sous-commission et demande :

 Que le commissariat aux transports maritimes et à la marine marchande mette d'urgence à la disposition de la Caisse régionale de Crédit maritime, les 43 000 fr. nécessaires à son fonctionnement.

 Que les écoles de pêche de Honfleur et de Grandcamp soient réorganisées et leur programme révisé, qu'il en soit créé de nouvelles à Trouville, Ouistreham et Port-en-Bessln.

3e Qu'une lutte extrêmement énergique soit immédiatement engagée contre l'alcoolisme.

 Diverses mesures ayant trait au repeuplement des fonds entiers.

 Qu'un concours soit officiellement organisé pour la construction d'un moteur à pétrole de 60 à 80 HP simple et robuste.

 Que l'horaire des trains soit fixé de telle manière qu'il assure le rapide écoulement vers les lieux de consommation du poisson mis à terre par les barques, avec transbordement rapide à Caen, Bayeux, et au Molay-Littry.

 Que soit construite la ligne des C. F. C. reliant Honfleur à Trouville en passant par Villerville,

  Que les droits de criée soient réduits au minimum strictement nécessaire pour couvrir seulement les frais de fonctionnement du service et d'amortissement des installations.

    Que les ports de pêche soient dragués et qu'il soit creusé à Ouistreham un bassin spécialement réservé aux barques de pêche.

10°  Que les voies de communication qui relient les ports entre eux ou à l'arrière des pays soient améliorées pour permettre l'écoulement de la pêche, et que la ligne de tramway Honfleur-Villerville-Trouville soit créée, avec organisation des services entre Pont-Audemer et Quillebœuf.

11°  Qu'il soit créé à Honfleur une usine pour l'utilisation du sprat, ou à son défaut de prévoir l'amélioration des tarifs par vole ferrée avec les usines bretonnes pour l'acheminement des produits de cette pêche.

12°   Qu'il soit créé un port abri pour les barques de pêche à Grandcamp. M. le Président fait remarquer combien la catastrophe récente justifie l'urgence de ce vœu et que soient améliorés les services des chemins de fer départementaux.

13°   Que le port d'isigny soit aménagé en vue de devenir port de pêche.

14° Que les améliorations suivantes soient faites à Port-en-Bessln :

1.  Dragage, approfondissement et amélioration de l'avant-port et des bassins. 2.  Construction d'un bassin à flot et d'un gril de carénage.

3.  Amélioration de l'éclairage et de l'alimentation en eau douce du port. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1919  -  A l’ordre de l’armée.  -  Le lieutenant-colonel Lachiou, de Honfleur, a été l'objet de la brillante  citation suivante a l'ordre  de l'armée : « Pendant six jours de combats consécutifs, a conduit avec énergie ,et maîtrise son régiment qui a brisé toutes les résistances ennemies, réalisé une avance de plus de 15 Kilomètres en profondeur, reconquis des  villages Importants et capturé de nombreux prisonniers appartenant à six divisions différentes, avec un matériel considérable en canons, et mitrailleuses ». Nos bien vives félicitations à  M. le colonel Lachiou, qui fait le plus grand honneur à sa ville natale.

Citation.  -  M. Ernest Juste, de Honfleur, soldat au 88e d'Infanterie, a été cité à l'ordre du régiment : « Fusilier mitrailleur très brave et très adroit. Le 19 novembre 1917. au cours d'une violente contre-attaque, a par un feu nourri et bien ajusté, interdit à l'ennemi l'approche d'un trou d'obus dont la défense lui avait été confiée. » 

Citation.  -  M. Louis Blot, de Honfleur, soldat au 119e  d'infanterie, est cité à l'ordre de l'armée :  Bon soldat, très brave au feu. Le 21 juin 1915, à Aix-Noulette, a été grièvement blessé  par l'éclatement d'un obus ; a encore eu la force d'exhorter ses camarades à la résistance, tandis qu'on l'emportait. »  

 

Mai  1919  -  Nouvelles maritimes.    Les noms des bateaux.   -   Le commissaire aux Transports maritimes a prescrit qu' à l'avenir — et à compter du 29 mai courant — aucun navire français de plus de 25 tonneaux bruts ne pourra prendre un nom qui serait déjà porté par un autre bâtiment.

Il s'ensuit que, désormais, les armateurs devront faire connaître à. l'administration compétente (Transports maritimes — Réglementation du Commerce maritime) les noms qu'ils désirent donner à leurs nouveaux bâtiments. II leur sera accusé réception de leur demande, en même temps qu'un avis favorable ou non, suivant le cas. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Installation du téléphone dans les gendarmeries.   -    L'installation du téléphone dans les brigades de gendarmerie est adopté.

Tous pouvoirs sont donnés à M. le Préfet pour signer les contrats d'abonnement, accepter les offres de participation des communes et accélérer l'achèvement complet des travaux.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Une grève.  -  Un certain nombre de maçons de Honfleur, qui voulaient exiger des patrons de la ville un salaire de deux francs par heure, se sont mis en grève vendredi matin. Immédiatement, et sans avertissement, 50 ouvriers charbonniers de la Société Normande ont suivi leur exemple. Ils réclament, dès maintenant, l'application de la Journée de huit heures. 

Par suite de cette grève, la fabrique de briquettes a du fermer ses portes. Les patrons se sont réunis pour examiner la situation. Les grévistes sont calmes; des mesures ont été prises  pour que la liberté de travail soit assurée.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 avril 1919  -  Traversée de l'Estuaire de la Seine.

Le Conseil adopte un vœu demandant qu'il soit donné suite le plus rapidement possible à l'un des projets étudiés tant par les services de l'Etat que par l'initiative privée, de la création de moyens de traversée de la Seine le plus près possible du Havre, afin d'établir la solution définitive des communications permanentes entre le Nord de la France d'une part, et l'ouest  et le sud-ouest d'autre part. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai  1919  -  La grève.   -   La grève des maçons et des charbonniers est près de se terminer. La plupart des charbonniers ont repris le travail aux anciennes conditions, en attendant que les patrons fassent connaître leur réponse au sujet de l'application immédiate de la Journée de huit heures.

Quelques-uns d'entre eux avaient été toute[1]fois remplacés momentanément par des prisonniers de guerre. Quelques maçons sont également rentrés sur les chantiers. On prévoit pour eux une augmentation de 0 fr. 25 par heure. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1919  -  Citation. -  Marcel Boujon, classe 1913, du 119e    d'infanterie est cité à l'ordre du régiment en ces termes : « Bon et brave soldat. Tombé glorieusement au champ  d'honneur en faisant courageusement son devoir, le 28 septembre. 1914, à la ferme du Luxembourg.».

 

Août 1919  -  Une violente tempête sur le littoral normand.  -  Une violente tempête d'ouest sévit depuis hier. Les services de cabotage, notamment ceux avec Trouville, Honfleur, Caen. sont interrompus.

 

Septembre 1919  -  Travaux au port.  -  On fait en  ce moment à Honfleur, un travail de remblaiement du terre-plein de rive droite du bassin Carnot. Ce travail sera terminé prochainement.

 

Novembre 1919  -  Les grèves.  -  La grève dure à l'usine du Phospho-Guano. Elle a également arrêté le travail de déchargement de charbon. Le Ministre du Travail a pris des mesures pour mettre d'accord employeurs et employés.

 

Janvier 1920  -  Macabre découverte.   -   On a découvert, ces jours-ci, dans le bassin Carnot, à Honfleur, le cadavre de M. Henri Gravelle, disparu de son domicile depuis le 21 novembre. On croit à un accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1920  -  Bonne prise.   -   On vient d'arrêter Honfleur deux ouvriers des quais, Félix Guillot, 34 ans, et Yves Pezenec, 38 ans, qui, depuis quelques semaines, mettaient la région en coupe réglée. On ne compte plus les rafles de poules et de lapins qu'ils ont opérées.

En perquisitionnant chez eux, on a retrouvé de nombreux objets volés à « La Chaumière », cambriolée il y a quelque temps, ainsi que du linge et des effets appartenant à divers particuliers et des colis volés en gare de Quetteville. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Les victimes de la mer.   -   Deux marins de Honfleur, MM. René Bourdel et Alfred Louvet, étaient partis, l'autre matin, à la pêche, à bord d'un canot. Depuis, ils n'ont pas reparu et les recherches ordonnées par l'administration de la Marine dans les différents ports voisins, pour les retrouver, n'ont donné aucun résultat. Tout porte donc à supposer que les deux marins ont été victimes du mauvais temps et ont disparu avec leur frêle embarcation.

MM. Bourdel et Louvet sont âgés chacun d'une trentaine d'années et pères, le premier, de trois enfants, le second, de quatre, tous en bas-age. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  V’la les masque !  -  La grippe « reprend du vif ». Sale maladie, s'il en fut ! Pour éviter !a contagion, des précautions sont utiles assurément. Reste à savoir si celles qu'on nous indique, par voie d'affiches, sont vraiment efficaces. Il faudrait n'approcher les malades que le visage recouvert d'un triple masque de gaze ou de tarlatane. Combien de personnes consentiront à se masquer ainsi, après Carnaval, et au risque de fiche le trac à ceux qu'ils auront à soigner.

Ne rions pas trop de la grippe cependant. Elle a fait ses preuves comme meurtrière et il vaudrait encore mieux suffoquer un peu derrière trois tarlatanes que d'étouffer pour de bon dans une péremptoire congestion.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Le Gaz.  -    Onze sous le mètre cube ! C'est un peu cher tout de même. Et encore pour ce prix là, nous n'en avons pas autant que nous en voulons ! Pour nous consoler on nous annonce que, d'ici quelques jours nous pourrions bien ne plus en avoir du tout. Il parait que les bateaux de charbon, à peine sortis des ports anglais, sont  forcés d'y rentrer.

Pourtant notre Cie du gaz est anglaise elle-même et nous devrions être encore éclairés quand partout on est à tâtons. Inutile de dire que, dans toutes les villes de la régions l’éclairage au gaz est supprimé ou considérablement réduit. On parle de faire de l'hydrogène avec du bois. Y réussira-t-on et si on y réussit, combien faudra-t-il payer ce  nouveau fluide ? (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Suites mortelles d’une chute.   -   M. Carl Andersen, 64 ans, approvisionneur de navires, de passage à Honfleur, était descendu à l'Hôtel du Havre. En montant le soir, à sa chambre, il glissa et tomba à la renverse, se fracturant une côte. 

Le lendemain, il fit appeler un médecin qui lui prescrivit un repos complet. Le surlendemain matin. M. Andersen était trouvé mort dans son lit. On croit qu'il a succombé à une lésion de la colonne vertébrale déterminée par la chute qu’il avait faite. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1920  -  Lavement de linge sale.   -   A Honfleur, les agents ont trouvé, le soir, étendu, rue Gambetta, Albert Mauger, 32 ans, marin. Il portait de multiples blessures sur diverses parties du corps et avait une profonde coupure à la tête. 

On l'a transporté à l'hôpital. Son état n'inspire pas d'inquiétudes. Interrogé, Mauger s'est refusé à porter plainte. On croit qu'il s'agit d'un compte réglé en famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1920   -   Une confirmation.   -   La Cour d'Appel de Caen vient de confirmer le jugement du Tribunal de Pont-l’Évêque condamnant pour spéculation illicite sur le beurre, François Saquet, 63 ans, gérant de la maison d'alimentation à l'enseigne des « Halles centrales », à Honfleur, à un an de prison et 1 000 fr. d'amende, sa patronne, Mme Vve Pagny, 31 ans, commerçante à Honfleur, à deux mois de la même peine et 1 500 francs d'amende. 

On dit que les deux condamnés se sont pourvus en cassation. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1920   -   Un double plongeon.   -   Deux havrais, venus passer les fêtes de la Pentecôte on failli ne jamais revoir le Pain de Sucre. 

L'un, M. Louis Maurisse, qui était couché le long du mur du quai Beaulieu, est tombé d'une hauteur de sept à huit mètres dans l’avant-port. Des témoins se sont précipités à son secours, et l'ont retiré sain et sauf, quoiqu'un peu étourdi par sa chute. L’autre, un voyageur qui arrivait pour prendre le bateau au moment où il démarrait, voulût sauter du quai sur le pont, mais, ayant manqué son élan, il tomba à l’eau. Il en fût quitte pour un bain. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920   -   Noyades accidentelles.   -   A Montpinçon, canton de Saint-Pierre-sur-Dives, en lavant du linge dans la mare de la ferme de Mme Gruyer, cultivatrice, Mme Frémont, journalière à Notre-Dame-de-Fresnay, est tombée à l'eau et s’est noyée.

— Le matelot Louis Thorel, 53 ans, du canot « Fleur-de-Mai », de Honfleur, est tombé à la mer et s'est noyé. On a retrouvé son corps dans l’avant-port de Fécamp. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920   -   Douaniers et cambrioleurs.   -   Ces jours derniers, le douanier Touzé, de Honfleur, surprenait un certain Albert Beaudouin, 19 ans, en train de cambrioler la villa « Notre-Dame-de-Grâce ». Mettant revolver au poing, le douanier arrêta le cambrioleur et se mit en devoir de le conduire à la gendarmerie. Pendant le trajet, un complice de Beaudouin, Henri Perizin, 18 ans, voulut intervenir. Il réussit, qu’à se faire arrêter, lui aussi, mais non-sans mal. Enfin, un troisième complice, Marcel Lecointre, 19 ans, pêcheur, est allé rejoindre ses compagnon en prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1920   -   Chez les charbonniers.   -   Une affaire de fraude sur les charbons vient de se produire à Honfleur. Un employé de chemin de fer se serait, dit-on, fait le complice de négociants en charbons de cette ville, en majorant le poids de wagons de charbon expédiés. 

Le parquet de Pont-l’Évêque a été saisi de cette affaire. L'employé et deux négociants auraient été arrêtes. Nous reviendrons sur cette affaire autour de laquelle on fait grand bruit à Honfleur. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Honfleur la nuit.  -  Dans la nuit, place Hamelin, à Honfleur, Eugène Patin, 25 ans, matelot, sortait de chez lui pour aller à la pêche lorsqu'il fut assailli par deux individus, Eugène Hersant, 24 ans, et Fernand Sauze, 17 ans. Celui-ci frappait Patin avec une ceinture de cuir tandis que Hersant lui plantait son couteau dans le milieu du dos. 

Le coup fut si brutal que la laine resta dans la plaie, enfoncée d'une dizaine de centimètres. Aux cris du blessé, des marins accourus le transportèrent à l'hôpital où le médecin eut de la difficulté à retirer la lame du couteau. Le manche s'était cassé par suite de la violence du coup. Les deux inculpés se refusent à toute explication et on ignore le  véritable mobile du drame. La victime ne parait pas jusqu'ici dans un état inquiétant. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1920  -  Chez les charbonniers de Honfleur.   -   La 10e Chambre  correctionnelle de la Seine, a condamné M. François, intermédiaire à Honfleur, à 1 mois de prison et 3 000 francs d'amende, et M. Schmidt, importateur à Honfleur, à 8 mois et 6 000 fr. d'amende, pour hausse illicite sur le charbon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1921 -  Unis dans la mort.  - 
Mme Lepicque, 53 ans
, rue St-Léonard, à Honfleur est morte subitement succombant à une affection cardiaque. Ne pouvant surmonter sa grande douleur son mari, Eugène Lepicque, 64 ans, s’est suicidé en se tirant une coup de revolver dans la tête. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1921  -  Tragique réveil.   -   M. Langlois, douanier en retraite à Honfleur, a eu la cruelle douleur de constater, en se levant, que sa femme, âgée de 71 ans, qui reposait à côté de lui, avait cessé de vivre. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1921  -  Un coup raté.   -   Un négociant d'Honfleur, M. Pierre Ranguen, rue Gambetta, a constaté un matin que les volets des fenêtres et la porte de ses magasins portaient des traces d'effraction. Du pétrole avait été versé sous la porte et on avait essayé de mettre le feu au liquide, sans toutefois y parvenir. On recherche l'auteur de cette tentative criminelle. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juin 1921  -  Un couvreur blessé.   -   M. Glory, ouvrier couvreur chez M. Fourreau, est tombé d’une hauteur de quatre mètres, quai Lepaulmier, à Honfleur. Dans, sa chute, le malheureux s'est fait de graves contusions à la tête.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Voyage interrompu.   -    Avisés que les auteurs présumés, d'un vol commis au préjudice de M. Romain, de Montfort-sur-Risle (Eure), se dirigeaient sur Honfleur, les gendarmes se mirent à leur recherche et trouvèrent les individus au quai d'embarquement du bateau du Havre.

Les deux voleurs, Jean Bioret, garçon de café, et Alphonse Trouvier, manœuvre, tous deux sans domicile fixe, avouèrent leur méfait. Ils furent arrêtés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Une scène de sauvagerie.   -   Eugène Hersent, 25 ans, journalier, et Ferdinand Sauze, 17 ans, journalier, tous deux à Honfleur, sont accusés de tentatives de meurtre et de coups sur la personne de M. Patin, marin pêcheur.

Ce dernier fut arrêté, place Hamelin, vers minuit, par Hersent, qui était ivre, et qui lui demanda du feu. A la suite d'une discussion, Hersent, frappa Patin, d'un violent coup de poing, pendant que Sauze lui portait des coups de ceinture sur la tête. Patin, pour se soustraire aux coups, prit la fuite, laissant, tomber sa vareuse. Les croyant partis il revint peu après pour ramasser son vêtement. Comme il se baissait, Hersent lui planta dans le dos un couteau de table dont la lame se brisa au ras du manche et resta dans la plaie, Sauze, lui, continuait à le frapper avec sa ceinture. Le coup de couteau avait été porté avec une telle violence qu'il avait pénétré dans la colonne vertébrale. Il fallut se servir de tenailles pour extraire la lame.

Patin, qui a survécu pourtant à ses blessures, mais il restera atteint d'une incapacité permanente de travail.[1]Hersent ne nie pas les faits, qu'il met sur le compte de l'ivresse. Sauze prétend qu'il à pris la fuite dès que Patin a été blessé, ce qui est contredit par la victime, Hersent est déjà pourvu de deux condamnations. Son complice n'a pas d'antécédents judiciaires.

La Cour condamne Hersent aux travaux forcés à perpétuité, Sauze à deux ans de prison.   Défenseurs : Mes  Laurent et Humbert. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Un satyre.   -   Le marin Robert Lelièvre, de Honfleur, inculpé de viol et d'outrages publics à la pudeur sur des fillettes de 6 et 9 ans, a été arrêté à Trouville où il s'était réfugié. Le satyre a tout avoué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1921  -   Pour faire son beurre.   -   Les débats de l'importante affaire de trafic sur les charbons, dans le port de Honfleur, se déroulent en ce moment devant le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque. Il y a comme on le sait, cinq inculpés poursuivis pour détournements du charbon au préjudice du réseau de l'État et de tromperie sur la quantité, ce sont : Emile Schmitlt, 43 ans, négociant ; Marcel Duhamel, 46 ans, négociant Jean-Marie Macé, 54 ans, ex-employé de chemin de fer ; Louis Bar, 58 ans, représentant de commerce, tous les quatre à Honfleur, et, Stephen Lequier, 50 ans, négociant en charbons à Falaise.

Une trentaine de témoins sont cités. On croit que le jugement ne sera rendu que la semaine prochaine. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Une découverte.   -   Le gardien de nuit des établissements Leborgne, à Honfleur, a découvert, au cours d'une ronde, à bord d'un navire en réparation, une certaine quantité de vivres et d'effets cachés dans la cale.

La gendarmerie prévenue a établi que tous ces objets avaient été volés, il y a quelques jours, au préjudice de M. Leborgne et de divers autres propriétaires de la route de Trouville. On cherche toujours les auteurs de ces vols. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Incendiaires.   -  M. Ranguen. sellier à Honfleur, avait refusé du travail à Louis Bobin, 34 ans, manœuvre dans la même ville, celui-ci voulut se venger. Pour cela, il versa du pétrole, sur le volet de la porte de M. Ranguen et essaya de le faire flamber, l'arrivée de la femme Bobin, qui brisa la bouteille de pétrole, empêcha le sinistre : Bobin est condamné à 5 ans de réclusion. — Défenseur : Me  Richard. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1921  -   Une élection.   -   II est de tradition à Honfleur que le maire soit en même temps conseiller général. Il était donc naturel que M. Gosselin, déjà maire, succède également à M. Ullern dans l'assemblée départementale. Les électeurs honfleurais seront consultés sur ce point le 11 décembre. Leur opinion semble connue d'avance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1922  -   Une terrible mort.   -  Le jeune Henri Boutigny, 17 ans, qui travaillait à répartir le charbon d'un cribleur à la Société Houillère de Honfleur, a été happé par un arbre de transmission et entraîné autour. Le pauvre garçon qui était seul dans l'atelier a été trouvé mort gisant à terre, la boite crânienne ouverte et le coté droit broyé. Ce malheur atteint une famille d'ouvriers de six enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Un satyre.   -   Robert Lelièvre, 28 ans, martin-pêcheur à Honfleur, qui s'était rendu coupable d'attentats à la pudeur sur cinq de ses nièces vient d'être renvoyé devant la Chambre des mises en accusation. Lelièvre passera aux assises du mois d'avril. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Le temps qu’il fait.   -   Nous sommes en Mars, et nous ne risquons pas de l'ignorer, car les giboulées sont là pour nous le rappeler. Elles sévissaient, ces jours-ci, avec une violence rare. Cela touchait au cyclone. Il a même « éclairé » et tonné.

De quel présage ces normales intempéries sont-elles le signe ?

Personne n'en sait rien et les autres l'ignorent. M'empêche que cet hiver il a fort peu gelé et encore moins neigé. Il s'ensuit qu'à l'heure actuelle, les amandiers sont en fleurs, ainsi que les pêchers et abricotiers. Si l'hiver est fini, qu'il le dise ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Cour d’Assises.   -   La session des assises du Calvados s'est ouverte sous la présidence de M. Malençon, conseiller à la Cour, assisté de MM. les conseillers Breton et Vagnair.

— Un satyre. — La première affaire de cette session amène devant le jury Robert Lelièvre, 28 ans, marin pécheur, à Honfleur. Il est accusé d'attentats à la pudeur commis sur la personne de quatre de ses nièces, qu'il a contaminées.

L'accusé a passé des aveux. L'affaire est jugée à huis-clos. Lelièvre qui est mal noté, a été reconnu pleinement responsable de ses actes. La Cour le condamne à huit ans de réclusion.

— Défenseur : Me  Sénécal. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   La bicyclette baladeuse.   -  Les gendarmes d'Honfleur ont arrêté Ernest Firmin, 24 ans, charretier à Cany-Barville {Seine-Inférieure) qui était recherché pour un vol de bicyclette au préjudice d'un domestique de Sasseville.

Firmin n'a pas nié le vol, mais a déclaré avoir, dès son arrivée à Honfleur, réexpédié la bicyclette à son propriétaire. Malgré cela, il a été écroué à Pont-l’Évêque. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Péri en mer.    -   Le patron Victor Gombert, du crevettier « Rattier », de Honfleur, s'est noyé en mer. Sa pêche terminée, le patron Gombert se dirigeait vers Honfleur, ayant avec lui le matelot Laraperrière qui se trouvait à l'avant du bateau.

Au bout d'un moment, le matelot s'étant retourné, s'aperçut que le patron n'était plus là, et il vit sa casquette qui flottait à cinquante mètres.

On suppose que Gombert, pris subitement de congestion, sera tombé à l'eau sans même pousser un cri. Il était âgé de 47 ans. Il laisse une  veuve et quatre enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Une traversée mouvementée.    -   Pendant la tempête de ces jours derniers, M. et Mme Le Golf, M. et Mme Deshayes et M. Georges Lefebvre, étaient venus, dans le canot automobile « Zèbre », du Havre, à Honfleur pour assister à une inhumation.

Le lendemain en regagnant Le Havre, peu après leur départ, la mer devint de plus en plus houleuse. Les lames embarquèrent dans le canot qui certainement allait sombrer. Par bonheur, le « Marguerite-Camille », un bateau de pèche, de Trouville, se trouvait dans les environs. Il aperçut les signaux de détresse du « Zèbre », qui, complètement désemparé avait mis son pavillon en berne.

Sans perdre de temps, le patron Michel Harel se porta dans la direction du « Zébre » et réussit, aidé de son équipage, à recueillir les cinq naufragés, qui furent amenés à Trouville. Le canot fut pris à la remorque par le « Marguerite-Camille ».

A l'entrée du port de Trouville, un violent coup de mer rompit l'amarre et le « Zèbre » partit de nouveau à la dérive. Il fut ramené un peu plus tard avec de sérieuses avaries. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Péri en mer.    -   Vers 11 heures du soir, le patron du crevettier « Élan », M. Victor Lenoir, péchait dans la baie d'Honfleur avec son matelot Prosper Pitte. En voulant décrocher son chalut, M. Lenoir perdit l'équilibre et tomba à la mer. Le matelot essaya de lui porter secours mais en vain, le malheureux avait coulé à pic.

Le lendemain, le bateau La « Marseillaise », qui péchait dans les parages de l'accident, remonta dans ses filets le cadavre de Lenoir qui fut ramené au port. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Une effroyable chute.    -    M. Georges Thillays, 39 ans, était occupé à la réparation d'un puits, côte Vassale, à Honfleur. Le treuil se rompit et le malheureux fut précipité d'une hauteur de 50 mètres sur le plancher placé dans le fond et servant d'échafaudage. Il fut tué sur le coup.

Le fils de l'entrepreneur, M. Marlot qui travaillait sur l'échafaudage ne fut, fort heureusement, qu'à peine touché par la chute de M. Thillays. Il n'eut que des blessures sans importances. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Mille francs de fichus !    -    Mme veuve Jouny, employée au chemin de fer à Honfleur, rue Gambetta, a porté plainte pour un vol de dix bons de 100 fr. de la Défense nationale, dont elle a été victime. On soupçonne que des voisins qui, depuis, ont déménagé, pourraient bien en être les auteurs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Deux victimes du travail.   -   A l'usine des Matières Plastiques de Honfleur, au moment de la mise en marche d'une des machines, une violente explosion s'est produite et a été suivie de la rupture de deux pièces qui violemment projetées en arrière, sont venues atteindre deux ouvriers qu'elles ont mortellement blessés.

L’un d’eux, M. Albert Michel, 54 ans, a eu une cuisse en partie broyée et une plaie au côté intéressant le poumon et le cœur. Cette plaie a amené la mort.

L'autre victime, M. Pierre Beunard, 36 ans, avait aussi une cuisse broyée et des plaies multiples sur tout le corps. On l'a transporté à l'hôpital, où, il est mort quelques heures après. Tous deux étaient mariés et pères de plusieurs enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Le danger des armes.   -   M. Auger, 33 ans, docker à Honfleur, démontrait à son ami, M. Ernest Vallée, 40 ans, le fonctionnement d'un fusil. L'arme était restée chargée depuis l'année dernière et M. Auger ne s'en souvenait plus. Soudain le coup a parti et M. Vallée, qui a reçu la décharge en plein visage, a été tué sur le coup. M. Aimer, qui est père de quatre enfants, a été laissé en liberté provisoire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Acharné à mourir.   -   Affecté de la disparition de sa fille de 18 ans, M. Mathurin Lefebvre, marin à Honfleur avait résolu de se suicider. Un soir, au lieu de se mettre à table avec sa famille, il était monté dans son grenier et s'était pendu. Ne le voyant pas redescendre, son gendre monta voir ce qu'il faisait, il arriva à temps pour couper la corde.

Le marin redescendit et dit qu'il partait pour la mer. Le lendemain matin on l'a trouvé pendu de nouveau à la porte de son jardin. Une deuxième fois son gendre a coupé la corde, mais trop tard, Lefebvre avait cessé de vivre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Vers la lumière  !   -   On apprendra avec le plus grand plaisir que l'éclairage au gaz de la ville va être incessamment rétabli dans les mêmes conditions qu'avant la guerre.

On remet en état, ces jours-ci, les nombreuses lanternes inutilisées et, d'ici peu, on pourra circuler en toute sécurité dans les rues, à n'importe quelle heure de nuit.

On apprendra avec plus de plaisir encore que le prix du gaz va être abaissé à 0 fr. 65. treize sous !...

Seulement pour se réjouir de ces choses, il faut être de Honfleur. Des bonheurs comme celui-là, ce n'est pas à Caen que ça arrive. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Péri en mer.   -   La chaloupe « Éole », montée par son patron Alfred Lefèvre, 33 ans et le matelot Eugène Lefort, après avoir pêché sous Trouville, regagnait Honfleur.

Au moment où elle allait rentrer au port, un violent coup de vent la fit chavirer, précipitant les deux hommes à la mer. Les pauvres marins nageaient de leur mieux en attendant d'être secourus. Au moment où la chaloupe « Robert » allait leur porter secours, le patron Lefèvre coulait à pic, seul le matelot Lefort a pu être sauvé.

On a retrouvé le lendemain sur un banc de sable, le cadavre de Lefèvre. L'infortuné laisse une veuve et plusieurs enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Plaisir d’amour.   -   A Honfleur, au cours d'une discussion à laquelle était mêlée Florentine Hamot, femme Calbris, 32 ans, et son amant Louis Morice, 25 ans, la femme Calbris a frappé d’un coup de couteau à l'épaule Léon Fleuriet, 19 ans.

L'état du blessé est grave. La femme Calbris a été arrêtée pour tentative de meurtre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le temps qu’il fait.   -   Après une superbe période de soleil et de sécheresse à laquelle nous ne faisions pas plus attention que si elle nous était due, le froid, la neige, le brouillard et la pluie ont sévi avec intensité. Il a gelé assez dur déjà et les arbres ont été, en quelques jours, complètement dépouillés.

C'est Novembre, le triste, que suivra sans doute Décembre, le rigoureux... Mais courage ! dans six semaines les jours augmenteront. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Por dire qu’y a des pommes.   -   Bien malin celui qui pourrait classer exactement, la récolte des pommes de cette année.

On la croit moyenne chez nous, assez faible dans la Manche, indécise dans l'Eure et la Seine-Inférieure, abondante en Ille-et-Vilaine et très abondante dans le Morbihan.

Comme on le voit, ce sont les «Bertons » les plus favorisés. Quant aux prix, ils suivent les récoltes. 70 fr. dans le Bessin, presque le double dans le Pays-d'Auge, 110 à 115 fr. dans la Manche.

Presque partout les poires sont abondantes et relativement pas chères. En définitive, l'année peut-être considérée moyenne et comme disait, Mait'Jacques de Berteville : « J'en r'bairons co du gros baire ! » (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Une escapade qui fini mal.   -   En vue, croit-on, de faire une promenade en campagne, Jean Maës, métallurgiste, et Bisson, patron pêcheur à Honfleur s'emparèrent d'une automobile qui était garée aux Chantiers Maritimes de Honfleur.

Après avoir fait le plein d'essence dans un garage au compte du propriétaire, M. Le Borgne, ils partirent à toute allure. Dans les environs de Pont-l’Évêque la voiture capota. Les deux occupants eurent la veine de n'être pas sérieusement blessés. Mais la voiture fut presque entièrement démolie. Les dégâts s'élèvent environ 2 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Inquiétante disparition.   -   Après avoir copieusement bu, les matelots du steamer « Gunna », se querellèrent près de la gare, à Honfleur. L'un d'eux, Arvil Friberg, 26 ans, frappé brutalement, tomba contre une palissade, où il fut laissé par ses camarades.

Depuis, Friherg n'a pas reparu à bord. On craint que le malheureux ne soit tombé à l'eau en voulant regagner son bord. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Une bande à l’ombre.   -  A la suite des vols commis à Honfleur, chez M. Auremberger, charcutier, rue Gambetta, chez qui des malfaiteurs avaient pris 1 500 fr. d'argent, 4 200 fr. en titres, un carnet de chèques et un revolver, et, le même jour, à la Coopérative Honfleuraise, douze bouteille de vins de marques et quelques bouteilles de madère, la brigade mobile de Caen a ouvert une enquête qui a fait découvrir une véritable association de malfaiteurs.

Ce sont : Louis Glory fils, 19 ans, journalier ; Frédéric Fortier, 17 ans ; la veuve Leroy, 42 ans, et la mère de Glory, 43 ans, tous quatre rue Gambetta. Un des chefs de la bande, Roger Leroy, 18 ans, boulevard Gambetta, se sentant, sans doute surveillé, avait cru prudent de filer à Paris où on l'a également arrêté.

En plus de ces vols, on relève dès maintenant contre cette bande le cambriolage des Caves Coloniales, les vols commis à bord du bateau-pilote, des lapins chez Mme Rouidier et des bijoux au préjudice d'un directeur de théâtre forain. Tous les inculpés ont passé des aveux. Ils ont été écroués à Pont-l’Évêque. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  La question de l’estuaire.   -   Nous avons dit combien pouvait être néfaste, pour le port de Honfleur et pour nos plages de la « côte d'émeraude », le déplacement et l'approfondissement de l'Estuaire de la Seine qu'on a décidés ces jours-ci.

Deux projets étaient restés en présence : Celui des Ponts et Chaussées et de la Chambre de Commerce de Rouen fixant le tracé du passage au centre de l'Estuaire et un autre projet le fixant au Sud. Ce second projet a malheureusement été repoussé.

On espère encore que le projet de tracé au centre ne sera pas intégralement, exécuté et qu'on y apportera les modifications nécessaires pour éviter l'envasement du port de Honfleur, l'ensablement de nos plages et de la jetée-promenade de Trouville.

En tout cas, comme le Parlement aura à discuter les crédits, il est probable que nos représentants calvadosiens sauront faire le nécessaire pour éviter la ruine de la côte calvadosienne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Lugubre pêche.   -   Dans le bassin à Honfleur, des marins ont retiré de l'eau, un cadavre en complète décomposition. On croit d'après les vêtements et les tatouages, se trouver en présence du matelot suédois Fribert Arvid, 26 ans, de l'équipage du « Gunna », disparu depuis la fin de décembre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Dans « l’querbon ».   -   Le tribunal correctionnel de Pont-l’Évêque, commencé les débats sur l'affaire de spéculation illicite des charbons de Honfleur et sur les abus de confiance commis au préjudice de la Société houillère, dans laquelle sont inculpés deux anciens importateurs de Honfleur, Émile Schmitt et Gaétan Moitié, directeur de la Société houillère.

Pendant la guerre, les prévenus avaient détourné le charbon de la Société, pour le vendre à leur profit. C'est ainsi que Schmitt aurait réalisé, d'après l'expertise, un bénéfice de 831 000 francs alors que celui de la Société houillère, dont il était l'agent commercial, n'aurait été que de 185 000 fr. Voilà au moins de la charité bien ordonnée.

Deux actionnaires de la Société se sont portés partie civile. Ils étaient assistés à l'audience de Me  Ignace, du barreau de Paris. Les prévenus avaient pour défenseurs, Mes  Fischer, de Paris et Chesneau, d'Honfleur. Le ministère public a demandé contre les prévenus le maximum de la peine et la partie civile a conclu à 800 000 fr. de dommages-intérêts et de restitution. Le jugement a été renvoyé au 9 mai. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  La deuxième étape.   -   La Chambre des appels correctionnels de la Cour de Caen a rendu son arrêt dans l'affaire des charbons de Honfleur.

La Cour a reformé le jugement du Tribunal de Pont-l’Évêque. La peine de deux ans de prison prononcée contre Schmidt a été réduite à dix-huit mois. L'amende de 5 000 fr. a été maintenue. Celle de Duhamel est également réduite de deux ans à dix-huit mois, et l'amende de 5 000 fr. à 25 fr.

Les chemins de fer de l'État obtiennent un franc de dommages-intérêts et l'action publique contre l'employé Macé, décédé, est déclarée éteinte.

Les deux condamnés, qui ont déjà environ quinze mois de détention préventive ont déposé, aussitôt l'arrêt rendu, une demande d'appel en cassation. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Une auto à l’eau.   -    M. Leneveu, maréchal à St-Gatien-des-Bois, en auto à Honfleur. avec sa femme et ses trois enfants. Quai St-Etienne, M. Leneveu actionnait sa manivelle pour remettre l'auto en marche lorsque la voiture, dont le frein n'était pas au point mort, se mit à avancer et alla tomber dans le bassin.

Des témoins de l'accident. MM. Vincent, marin et Bonnet, employé de la Compagnie Normande, portèrent secours aux infortunées victimes qu'ils réussirent, à ramener à quai saines et sauves. L'auto est restée dans le bassin d'où on essaiera, à son tour, de la sortir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Quatre ans après !   -   Recherché depuis quatre ans pour abus de confiance par le parquet de Soissons, M. Sylvain Bottet, 40 ans, directeur du service des bois du pays à la scierie Ullern et Compagnie, à Honfleur, a été arrêté et écroué à Pont-l’Évêque.

C'est à la suite d'un récent accident d'automobile où il a été grièvement blessé, que le domicile de M. Bottet a été découvert. Il était recherché pour avoir touché, pour sa famille qui se trouvait en pays envahi, des allocations non dues et qu'il a remboursées en partie.

Favorablement connu dans la région, M. Bottet a été relâché presque aussitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Sauvetage.   -   A Honfleur, un marin anglais qui était tombé dans le bassin entre bord et quai a pu être retiré de l'eau à l'aide d'une ligne Brunel par le préposé des douanes. . (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  Le temps qu’il fait.   -   Après des chaleurs quasi-caniculaires et vraiment, hors de saison, le temps s'était un peu rafraîchi. Mais des orages se sont formés quand même et ont éclaté avec violence.

On espère qu'il n'en sera pas résulté de trop sérieux dommages pour nos pommiers en fleurs qui sont vraiment magnifiques. La récolte du reste, s'annonce excellente de toutes manières, c'est un triomphe pour l'agriculture qui se prépare et M'sieu Henry, grand prêtre de Cérès.

 

Mai 1923   -  Trop pressé.   -   Le charbonnier anglais « Goodwill of Bristol », qui venait à Honfleur, chargé d'environ 1 000 tonnes de houille, s'est échoué sur le banc du Ratier. II a fallu plusieurs jours pour le retirer de sa fâcheuse position.

La faute incomberait au capitaine du navire qui s'était engagé dans la passe sans prendre de pilote à bord. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   La confirmation.   -   Les charbonniers de Honfleur, MM. Schmitt et Duhamel s'étaient pourvus en cassation contre l'arrêt de la Cour de Caen qui les condamnait pour tromperie sur la quantité de charbon vendue et abus de confiance, le premier à 18 mois et 5 000 fr. d'amende, le second également à 18 mois et 25 fr. d'amende.

La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi. L'arrêt de Caen est donc maintenant définitif. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Macabres découvertes.   -   On a découvert derrière la morgue, à Honfleur, le cadavre d'un homme qu'on n'a pu identifier. Près de lui se trouvait un revolver de gros calibre. Une enquête est ouverte.

— Le cadavre de M. Arthur Vaquerel, de St-Germain-le-Vasson, canton de Bretteville-sur-Laize, a été trouvé dans un fossé le long de la ligne de Caen à Falaise. Le malheureux était mort d'une embolie cardiaque. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Les baptiseuses.   -   Des instructions sont ouvertes par le parquet de Pont-l’Évêque contre la femme David, cultivatrice et la femme Andrieu, épicière, toutes les deux à Honfleur pour mouillage et écrémage de lait. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1923   -   Honnêteté reconnue.   -   Une instruction, avait été ouverte, au mois d'août dernier, contre Mme David, cultivatrice à Honfleur, pour écrémage de lait. Elle s'est close par un non-lieu. Mme David a été reconnue non coupable. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1924  -  Un agité.  -  Sur le vapeur « Harfleur », le breton Corentin Le Geuil, 26 ans, faisait du scandale et refusait de travailler. Il a outragé les gendarmes qui l'ont arrêté.

 

Août 1924  -  Une voiture dans le bassin.  -  Une voiture dans laquelle avait pris place M. Chardet et qui stationnait quai de la Tour sur le bord du bassin, est tombé à l'eau, par suite d'une soudaine reculade du cheval. Fort heureusement, on réussit à dégagé à temps M. Chardet, légèrement blessé et le cheval.  

 

Janvier 1925  -  Une éclipse.   -   Les almanachs annoncent pour le 24 de ce mois une éclipse de soleil visible comme partielle à Paris, c'est-à-dire en France, où elle commencera à 13 h. 53 et aura sa plus grande phase (0.75) à 16 h. 3, le soleil se couchant à 16 h. 33.

La même éclipse sera visible, comme totale, depuis les grands lacs d'Amérique du Nord, puis sur l'Océan Atlantique, jusque dans la région comprise entre l'Islande et le nord de l'Écosse. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Assises du Calvados.   -   Encore un attentat à la pudeur.   -   Jules-Georges Troude, 23 ans, marin pêcheur à Honfleur, est convaincu de s'être livré, dans le courant des mois de septembre et d'octobre 1924, à de répugnantes violences sur la personne d'une fillette de 11 ans. A cette époque, Troude était l'amant d'une femme du pays et habitait avec elle une chambre où couchaient également les enfants de sa maîtresse. Troude s'entend condamner à 4 années d'emprisonnement. Défenseur : Me  Langlois. (source : L’Indicateur de Bayeux)

57   HONFLEUR  -  Ferme de la Renaissance  -  Vue sur l'Estuaire de la Seine

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