15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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HONFLEUR

Canton de Honfleur

Les habitants de la commune sont des Honfleurais, Honfleuraises

Février 1926  -  Un nouveau canot de sauvetage.  -  Le « Alphonsine-Emilie » nouveau canot de sauvetage destiné à Honfleur, vient d'être mis à l'eau, au Havre. Il possède deux moteurs d’une puissance de vingt chevaux et mesure 11 mètres de long.  

 

Mars 1926  -  L'arrestation mouvementée d'un dangereux bandit.  -  Nous avons signalé les nombreux cambriolages commis depuis 3 mois dans la région de Pont-l'Evêque, notamment à Bonneville-sur-Touques, St-Gatien-des-Bois, Vieux-Bourg et Gonneville-sur-Honfleur.

Depuis quelques jours, la police mobile connaissait le signalement précis et l'identité des deux auteurs de ces cambriolages.

Samedi matin, la gendarmerie d'Honfleur prévenu qu'un cambriolage venait encore d'être commis à Gonneville, l'adjudant Guillemette et l'inspecteur de la brigade mobile Beaulieu se rendirent en automobile à la poursuite des criminels dont ils avaient le signalement.
La piste  -  Les deux limiers apprirent en cours de route que les bicyclettes des cambrioleurs avaient été vues, rangées le long d'une haie. En arrivant sur les lieux, ils se rendirent compte
que les malfaiteurs, délaissant la route, avaient pris un chemin creux qui conduit à La Rivière-Saint-Sauveur.

Ils firent volte face et engagèrent la voiture sur le chemin d'Ingres, et ils aperçurent à un tournant, pédalant à toute vitesse, les deux fugitifs.
A coups de revolver  -  L'inspecteur Beaulieu était en civil, mais l'uniforme de l'adjudant Guillemette ne pouvait manquer d'attirer l'attention des deux individus. Aussi le gendarme se cacha-t-il au fond de la voiture, et l'automobile dépassa les cyclistes qui répondaient bien au signalement et que les poursuivants n'eurent pas de peine à identifier.

L'auto ralentit. L'adjudant et l'inspecteur sautèrent de la voiture en marche, revolver au point. Les bandits se sentirent pris. Ils sortirent leurs revolvers.

L'adjudant, sans se laisser intimider, sauta sur l'un d'eux, le désarma malgré une résistance forcenée. Pendant ce temps, l'inspecteur tenta d'appréhender le deuxième. Celui-ci s'enfuyait à toute allure. Poursuivi, il se retourna et tira, mais sans atteindre le policier qui, à son tour, déchargea par deux fois son arme.

Chasse à l'homme  -  Il y a tout lieu de croire que le misérable fut atteint, mais il ne s'arrêta pas. Après avoir franchi quelques haies et une rivière, il arriva même gagner les bois, ayant toujours sur ses talons le courageux inspecteur.

M. Beaulieu, malheureusement, trébucha en franchissait une clôture et tomba.

Au moment il se relevait, il ne voyait plus le dangereux fugitif. Celui-ci s'était caché. Prenant en traître l'inspecteur, il se démasqua soudain, assénant sur la tète de son antagoniste un formidable coup de bûche.

Le policier tomba de nouveau, complètement étourdi, et quand il reprit ses esprits, le bandit était déjà à bonne distance. M. Beaulieu voulut tirer encore. Son pistolet était enrayé. Celui du fuyard ne l'était pas. Le misérable eut l'audace de revenir sur ses pas et, à quatre mètres, il déchargea son revolver. Sa maladresse lui fit manquer son but, heureusement ; mais il prit ses jambes à son cou et disparut, sans que cette fois son adversaire puisse le rejoindre.

De dangereux bandits  -  Le malfaiteur arrêté est un nommé Louis-Gilles Rannou, 21 ans, ouvrier maçon, à Elliant (canton de Rosporden, Finistère).

Amené à Honfleur, il a passé des aveux et a été trouvé porteur d'un revolver, d'un couteau serpette et de différents objets volés.  

Ces deux individus, auteurs de nombreux larcins et cambriolages et qui auraient même opéré dans la Seine-Inférieure, semblent capables de tout.

On recherche active mont le fugitif, un nommé Lemoine, qui doit être blessé et ne tardera pas à être sous les verrous.

On-t-ils aussi assassiné ?   -  Les deux malfaiteurs sont également soupçonnés d'avoir assassiné un homme non encore identifié, dont le cadavre fut récemment trouvé sur la route à Equemauville. Ils seraient en outre les auteurs de nombreux incendies commis dans la région.
Lemoine est arrêté à son tour  -  Lemoine a été retrouvé ce matin à Quillebœuf  (Eure), blessé au bras et exténué alors qu'il s'apprêtait à changer de résidence. Il s'est laissé arrêter sans opposer de résistance. Il a avoué, comme son complice Rannou, avoir participé à plusieurs cambriolages et assassinats.  

 

Avril 1926  -  Une grave affaire.  -  Une grave affaire de détournements de fonds commis au bureau de poste de Honfleur vient d'être découverte.

L'évêché de Bayeux adressait le 30 mars dernier une lettre chargée contenant 4.500 francs, au curé-doyen de Sainte-Catherine, M. l'abbé Lautour. Grand fut l'étonnement de M. le curé en ouvrant la lettre de constater qu'il y manquait 2.000 francs. Le digne abbé fit part de sa mésaventure au receveur de la poste de Honfleur. M. Braulant, inspecteur des P.T.T., effectua des recherches.
Ses soupçons se portèrent sur Yves Rannou, 19 ans, de Brest. Ce jeune homme se trouvait employé aux chargements le jour du vol. Mais les premières recherches n'aboutirent à aucun résultat.
M. Yvonnet, commissaire de police, fut chargé de l'enquête et jeudi matin perquisitionna au domicile de Rannou. Interrogé celui-ci nia tout d'abord. Mais pressé de questions il finit par avouer être le coupable. Il prétendit que sur les 2.000 francs soustraits, il en avait remis mille à une jeune fille de Honfleur qu'il ne voulut pas nommer. Il prétendit même que c'est cette jeune fille qui l'avait poussé à commettre le vol.
Cette fable ne satisfit pas le commissaire qui continua à cuisiner Rannou qui finit par avouer qu'une somme de 1.809 fr. 75 avait été pensée par lui à faire différents achats dans les magasins de la ville.
Au moment de son arrestation, Rannou avait sur lui 59 francs que M. Yvonnet a saisis. Rannou a été dirigé vendredi matin sur Pont-1'Evêque.
Voici comment Rannou a accompli son vol : Rannou était chargé, ce matin-là, du tri des chargements Paris-Caen. La lettre de l'évêché lui parut bonne à faire. Il ouvrit le pli en ayant grand soin de ne pas trop détériorer l'enveloppe. Il s'empara de 2.000 fr., recolla l'enveloppe et rapprocha aussi bien que possible les cachets rompus. Il eut même l'audace d'apposer sur le pli qu'il venait d'ouvrir, la mention « cachets arrivés en mauvais état. »
Quand M. l'abbé Lautour reçut sa lettre, il réclama, comme nous le disions plus haut, auprès de M. le Receveur des Postes et écrivit à l'évêché en joignant à sa lettre recommandée l'enveloppe ayant contenu l'argent.

Rannou, qui se tenait sur ses gardes, fit disparaître de la lettre de M. le curé l'enveloppe qui était retournée à l'évêché et fit partir la missive de M. l'abbé Lautour démunie de la pièce à conviction.

 

Mai 1926  -  La défense du port de Honfleur.  -  M. Chesneau, Maire de Honfleur, ayant à ses côtés MM. Brodeler, Guillot et Rost, adjoints, a reçu l’Hôtel-de-Ville, M. Cornu, chef du cabinet du  Sous-secrétaire d'État de la marine marchande, qui était accompagné de M. Bussière, Sous-préfet de Pont-1'Evèque.

MM. Sescan, Bernier, Julien et Olive assistaient également cette réception.

M. Chesneau souhaita la bienvenue à M. Cornu, tout en regrettant que M. Marie Ronstan n'ait pu venir ainsi qu il l 'avait proposé.

Après un exposé clair et précis de la question du port de Honfleur et de l'aménagement de l’estuaire de la Seine, M. Chesneau pria M. le chef de cabinet d'user de son influence près de M. Marie Ronstan. pour attirer sa bienveillante attention sur notre littoral.

M. Sescan, président de la Chambre de Commerce, insista lui aussi sur les multiples inconvénients que présentent pour la vitalité de notre port les travaux entrepris dans l'Estuaire, souhaitant qu'en haut lieu on adopte le tracé du chenal par le Sud, seul susceptible de donner satisfaction aux ports de Rouen et de Honfleur, il fit ressortir ensuite la défectuosité des dragages qui se font dans le port. La vétusté des engins employés et la cause du mauvais rendement.

En termes excellents, M. Cornu assura les représentants de la ville et de la Chambre de Commerce qu'il ferait part des doléances qui lui avaient été soumises et qu'il espérait que M. Ronstan viendrait prochainement à Honfleur.

 

Juillet 1926  -  Nouvelle station de sauvetage.  -  Dimanche prochain 18 juillet, à 15 h. aura lieu la fête d'inauguration d'une nouvelle station de sauvetage créée par la Société Centrale des Naufragés et la Chambre de Commerce de Honfleur. La Société Philharmonique, l'Avant-garde Honfleuraise et la fanfare du patronage Pierre-Berthelot prêteront leur concours à cette cérémonie.

 

Juillet 1926  -  Un suicide sur le navire « Gazelle ».  -  L'émotion fut grande parmi les voyageurs qui se trouvaient sur le bateau Gazelle qui assurait la traversée Honfleur-Le Havre.
Arrivés à peu près à mi-route, un homme d'environ 25 ans, enjamba la rambarde. Une fois sur le tambour, il se tira un coup de revolver dans la tempe et tomba à l'eau. Le corps avait du couler à pic, car tout essai de sauvetage fut vain.

Ce matin, le patron du chalutier H. O. 176 ramena, dans ses filets, un corps dont les tempes étaient trouées d'une balle de revolver. On pense être en présence du suicidé de la veille qui serait, d'après enquête, un étudiant suédois Abel Périt, le 10 novembre 1903, à Stockholm.
Un billet de 100 francs, deux de 10 francs, un bracelet-montre en or, plusieurs notes d'hôtels, dont quelques-unes provenant de Breteuil-sur-Iton (Eure), ont été retrouvés dans ses tements.
Une enquête est activement menée par M. Yvonnet, commissaire de police.

 

Août 1926  -  Subvention.  -  Le Conseil général, communique l'emploi d'un reliquat de 11 700 francs restant un le crédit inscrit au budget de 1926,  pour l'entretien et la réparation des Monuments historiques. Se répartit ainsi qu'il suit :  Honfleur. — Église Sainte-Catherine.    Démolition du portique actuel et construction d'un porche en charpente 1 450 fr.

 

Août 1926  -  Une femme brûlée vive.  -   Un touriste de Paris, M. Henry Boré, de passage à Honfleur s'arrêta au garage de M. Halley, quai Lepaulmier, pour faire son plein d'essence à son réservoir arrière. Mme Halley, femme du garagiste, se chargea du travail. Au bout du 23e litre, le réservoir était plein, Mme Halley ferma le robinet du poste, mais en levant le tuyau l'essence se répandit sur elle et dans la rue, un employé s'empressa d’aller chercher un baquet.

Mais l'essence qui était à terre prit feu, Mme Halley était horriblement brûlée sur tout le corps et malgré les soins du docteur Gallot, elle expirait quelques heures après. La glace du magasin était brisée. On ne sait comment le feu a pu se communiquer à l'essence.

 

Septembre 1926  -  Deux assaillants qui tombent mal.  -  Jeudi dernier, vers minuit, trois matelots danois sortaient d'un café quand ils furent assaillis par deux individus qui leur portèrent des coups de matraque. Un passant se porta au secours des matelots qui réussirent à passer les assaillants à tabac et à les maintenir en attendant l'arrivée des gendarmes qui avaient été prévenus.
Conduits au violon on constata qu'ils avaient bu plus que de raison, les deux compères furent identifiés. C'étaient les nommés Leroy Joseph, 21 ans, marin-pêcheur, et Rallon René, 25 ans, peintre.

 

Septembre 1926  -  Écoles de pêche.  -  Le Conseil général, les rapports de M. le Préfet et de M. l'Administrateur de l'Inscription maritime de Caen, considérant que les Écoles de pêche de Honfleur et de Grandcamp ont normalement fonctionné en 1926. La première compte 35 élèves ayant suivi régulièrement les cours, et la seconde 28 élèves,  provenant, les uns des écoles communales et les autres des inscrits maritimes candidats aux divers brevets exigés pour le commandement des bateaux de pèche, décide d'accorder, à chacune de ces Écoles, une subvention de 2 500 francs.

 

Octobre 1926  -   Un sauvetage.  -  Le canot de sauvetage « Alphonsine-Émilie », patron Gouley, a tiré d'embarras la chaloupe « Christiane-Alice » qui était aux prises avec la tempête à environ 200 mètres à l’Est de l'entrée du port.  

 

Octobre 1926  -  La grêle, le vent, le tonnerre.  -  Honfleur, 26 octobre (De notre correspondant) De très violentes averses de grêle accompagnées de bourrasques de vent, d'éclairs et de tonnerre se sont abattues hier soir et cette nuit sur Honfleur et la campagne environnante.

La tempête a causé quelques dégâts dans les jardins. Les travaux agricoles n'ont pas souffert à cause de la saison.

 

Octobre 1926  -  Un enfant à l’eau.  -  Marchant dans l'obscurité, le jeune René Desmonceau, d'Ablon, âgée de 15 ans, est tombé dans le vieux bassin, derrière la Lieutenance. M. Biette, voilier, a pu le ramener sur le quai.  

 

Octobre 1926  -  Un dramatique sauvetage.  -  Au cours de la tempête qui vient de sévir sur notre littoral, un sauvetage particulièrement dramatique a été accompli lundi dernier à Honfleur, par le canot à deux moteurs de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés.

En pleine nuit, par une mer démontée, ce canot est sorti pour porter secours à la barque échouée sur un banc. Au cours de la manœuvre très difficile d'accostage le canot de sauvetage a été soulevé par une lame à une hauteur telle qu'il est retombé sur l'embarcation à laquelle il portait secours. Bien que sa coque eût été crevée, le canot de sauvetage, grâce à sa construction spéciale, a pu poursuivre sa dangereuse mission et ramener sains et saufs au port, non seulement les deux matelots naufragés, mais la barque elle-même que la mer menaçait à tout instant d'engloutir.
Ce magnifique sauvetage fait le plus grand honneur aux vaillants marins de Honfleur. C'est la quatrième sortie de sauvetage qu'ils font avec leur nouveau canot depuis son baptême, le 17 juillet dernier.

 

Novembre 1926  -  Préparation militaire.  -  La Société l'Avant-Garde Honfleuraise commencera les cours lundi prochain, 15 novembre, à 21 h. école de la rue de la République.

Le Patronage Pierre Berthelot commencera les cours de préparation à l'examen de mars, mercredi prochain 17 novembre. Les jeunes gens désirant suivre ces cours peuvent se présenter à cette date, à 20 h. 30, salle Saint-Léonard.

 

Décembre 1926  -  Un aigle royal.  -  Mercredi 15, à 8 h, un chasseur, près de Honfleur, abat avec du plomb n° 4 un aigle royal de 2,50m d'envergure.

 

Décembre 1926  -  Grandes fêtes religieuses à Honfleur. A l’occasion des fêtes du septième centenaire de Saint François d’Assise qui se dérouleront cette semaine à la paroisse Sainte Catherine, une journée de prières solennelles à laquelle sont Invités les habitants de Honfleur et des communes environnantes, sera célébrée jeudi prochain 9 décembre. Le matin à 6 heures, 6 h. 30 et 7 heures, messes basses. A 7 h. 30, messe de communion générale ; à 10 heures, grand’messe avec le concours des prêtres du Doyenné, prédication par  les Révérends  Pères Franciscains. L’après-midi à 15 heures, chant des vêpres. Le soir à 20 heures, chant des complies, salut solennel. Au programme : Elégie, la mort de Saint François ; Schola, jeunes gens et Jeunes  filles ; Panégyrique par le Père Norbert, gardien du couvent de Caen ; Cantique du centenaire, Schola ; Procession des Reliques ; Litanies Franciscaines, Schola. Au salut solennel. Tota pulchra es. Iste confessor. Salva sancte parens, Tu es Petrus, Tantum ergo : Chant des créatures, exécuté par la schola de sainte Catherine. 

 

Décembre 1926   -  Obsèques.  -  Les obsèques de M Chesneau, maire de Honfleur,  conseiller d’arrondissement, ont été célébrées au milieu d’une très nombreuse assistance venue tant de Honfleur que des villes et campagnes environnantes. Le char mortuaire précédé du clergé de la paroisse Saint-Léonard, de la gendarmerie, de la police municipale, de la Société Philharmonique, des délégations des élèves du collège Albert Sorel, des écoles communales, du pensionnat libre Saint-Joseph, de chars ornés à profusion de couronnes et gerbes de fleurs, était entouré de la Cie des sapeurs-pompiers.

Sur le cercueil étaient placées la toge de l’avocat et sur un coussin, les décorations du défunt. Derrière le char marchaient les Sœurs Franciscaines de l’hôpital-hospice, la famille du défunt. Dans le cortège on remarquait, M. Hélitas, préfet du Calvados.

L’inhumation a en lieu dans le caveau de famille au cimetière Sainte-Catherine. Des discours furent prononcés par M Hélitas, de Saint-Quentin, Flandin, Braconnier, délégué par M. le Bâtonnier, Sescau, Demasure, Maumon, Lepecq, Michel et Brodelet.

 

Janvier 1927  -  Systéme D.  -  Devant s'absenter un moment, Mme Legrand, épicière à Honfleur, rue de la ville, confia la garde de son magasin à sa allocataire, Mlle Dervin, 26 ans.

Quand la commerçante rentra, Mlle Dervin remonta chez elle et se mit aussitôt à appeler, disant qu'on venait de la cambrioler et de lui voler 50 fr. Inquiète, Mme Legrand courut dans sa chambre et constatait  que 400 fr. avaient disparu.

Après trois jours de difficiles recherches, la police finit par faire avouer à Mlle Dervin que c'était elle qui avait volé Mme Legrand et que pour écarter les soupçons, elle avait simulé un  cambriolage chez elle. Cette personne a été laissée en liberté provisoire, à cause de son état de grossesse  avancée.

 

Février 1927  -  Découverte macabre.  -  Dernièrement, M. Bansse, à Honfleur, trouvait dans le bois des Sapinettes, au lieu-dit " Le Herpeur ", le cadavre d'un nommé M. Henri Abrard, 66 ans, rue Barbel à  Honfleur, parti le 26 janvier pour chercher du bois mort sur la Côte-de-Grâce et qui n'avait plus reparu. Le malheureux aurait succombé à une congestion.  

 

Mai 1927  -  Une voiture à la mer.  -  Comme un charretier de la Société Normande de Combustible déchargeait des briquettes sur le quai de la jetée Est, à Honfleur, son cheval, subitement effrayé, a reculé et le poids du banneau l'a entraîné dans l'avant-port.  A l'aide d'une grue, on a pu repêcher la voiture et le cadavre de la malheureuse bête.

 

Juin 1927  -  Fâcheux ricochet.  -  En promenade sur la Côte-de-Grâce, à Honfleur, M. Gaston Jean, jardinier à Vasouy, était assis avec sa femme sur un banc, derrière un tir forain, lorsque leur fils de 5 ans, qui jouait devant eux, s'affaissa soudain. L'enfant venait d'être frappé à la cuisse droite par une balle de petit calibre provenant du tir de M. Duclos, marchand ambulant, demeurant à Bissières, le projectile, ayant ricoché à l'intérieur, était sorti par le haut de la baraque et, après un trajet de 8 m. 50, avait blessé le petit Jean.

 

Juin 1927 -  Morts subites.  -  L’autre soir, Mme Morand, 29 ans, femme de M. Morand dépositaire de journaux, rue Dauphin à Hon­fleur, vaquait à quelques occupations  auprès de ses trois enfants lorsque, prise subitement d'un malaise, elle s'est affaissée sur son lit. Malgré les  soins immé­diats de son mari et, d'un médecin, mandé en toute halte, la jeune femme succombait peu après. Ce décès a jeté la consternation en ville où Mme Morand était très estimée.

 

Juin 1927  -  Suites mortelles d'une cuite.  -  Dimanche après-midi, Amand Lavigne, 67 ans, concessionnaire à Honfleur, rue Saint-Léonard, sortait en titubant du café Desplaques, traversait la place Thiers et allait se jeter sous une auto qui reculait le long du trottoir. Le chauffeur, Jean-Joseph, demeurant à Honfleur, rue Gambetta, n'avait pu voir l'ivrogne. Aux cris  de celui -ci, il stoppa immédiatement et transporta Lavigne chez un médecin, puis à l'hôpital où il succombait le soir même.  

 

Juillet 1927  -  Une maison s'effondre.  -  À Honfleur un immeuble de la rue Gambetta s'est en partie écroulé. Les occupants, M. et Mm Le...n, qui se trouvaient dans une partie de la salle à manger restée intacte, ont été épargnés par miracle.

 

Août 1927  -  Un drame en mer.  -  Dimanche matin, deux marins de Honfleur, le patron Georges Vincent, 35 ans, et son beau-frère Georges Chevalier étaient partis à la pêche sur le crevettier « Alice-Marcelle », malgré une mer démontée. La bourrasque redoublant, la barque chavira et les deux hommes furent précipités à la mer, au large de Vasouy. Georges Vincent coula à pic, tandis que Chevalier était porté par le flot vers la grève.

N'écoutant que son courage, M. Gustave Guérard, patron du « Jules-Emilie », se jetait à l'eau et se dirigeait au secours du naufragé. Au prix de mille efforts, il parvenait à le ramener à terre. Secouru aussitôt et conduit sans connaissance à l'hôpital. Chevalier a pu être ramené à la vie. Quant à son malheureux compagnon, qui laisse quatre orphelins et une veuve enceinte, son corps n'a pas encore été retrouvé.

Cette fin tragique a jeté la consternation à Honfleur ou Georges Vincent était fort estimé.

 

Août 1927  -  La mer rend sa proie.  -  On vient de retrouver sous Cricqueboeuf le cadavre le patron Georges Vincent, de Honfleur, qui a péri dans le naufrage crevettier « Alice-Marcelle », relaté dans notre dernier numéro. Quant à son beau-frère, Georges Chevalier, toujours à l'hôpital, son état est aussi satisfaisant que possible.

 

Novembre 1927  -  Une barque coupée en deux, un noyé.  -  Samedi soir, la barque de pêche «  L'Avenir », patron Harel, de Honfleur, rentrait au port lorsqu'à l'entrée du chenal, elle fut assaillie par un coup de vent et violemment projetée contre une bouée. Dans le choc, la frêle embarcation fut coupée net en deux et coula aussitôt avec les deux marins qui la montaient. Le patron Alfred Harel, 65 ans, put cependant se réfugier sur une épave, en attendant l'arrivée du crevettier « Reine du Ciel » (patron Michaux).

Mais son compagnon, Constant Désiré Dufresne, 57 ans, marié et père de deux enfants, disparut dans les flots. Son cadavre ne plus être retrouvé.

Cet accident, le deuxième en peu de temps, a jeté la consternation dans la vaillante population honfleuraise.

 

Avril 1928  -   Le sexe faible !  -  Comme la femme Eugénie Vincent déchargeait des colis du bateau du Havre, quai Morel-Beaulieu, à Honfleur, un journalier, Cyriaque Dessoulles, 30 ans, demeurant rue des Lingots, lui demanda de s'embaucher.  Sur son refus Dessoulles l'aurait insultée, aux dires de la femme. Quoi qu’il en soit, celle -ci, douée d'une force peu commune, boxa le journalier, le coucha sur le parapet et le jeta à l'eau.

Il en fut retiré aussitôt par des passants et conduit au poste de police pour y recevoir des soins. Quant à Eugénie Vincent, elle avait continué son travail et menacait ceux qui critiquaient sa conduite.

Interrogée par le commissaire de police, elle a reconnu ses torts, donnant comme excuse que, très contrariée par un attentat à la pudeur dont sa fille venait d'être victime, elle n'avait pas réfléchi à la gravité de son acte. Elle sera poursuivie pour violences.

Quant à l'attentat évoqué par la femme Vincent, il est exact que, le même jour, sa fille Madeleine, 10 ans, avaient été entraînée dans le jardin public par un nommé Joseph Vincent, 41 ans, journalier, sans domicile fixe, qui se serait livré sur elle à d'ignobles attouchements. Le misérable a été arrêté. 

 

Juin 1928  -  Un noyé.  -  Sorti du café, dimanche soir, le matelot Mathieu Perros, 22 ans, du porteur n° 8, amarré dans le bassin de la République, à Honfleur, ne rentrait pas à son bord.

Des recherches entreprises le lendemain ne donnaient pas de résultats mais, le mardi matin, la drague « Cantenac » ramenait enfin le corps du malheureux Perros, tombé accidentellement à l'eau.

 

Juillet  1928  -  Un vapeur s‘échoue en Seine et se brise en deux.  -   Le vapeur français « Morgrel-Asca », en montant à Rouen, fut trompé par l'obscurité et échoua sur un banc de sable, au large de Honfleur, à 200 mètres environ de la bouée 20, dans le chenal de Rouen. Le paquebot avait un chargement de 6.000 fûts de vin, du blé et de sulfate à destination de Rouen.

Les Abeilles se sont rendus sur les lieux et essayèrent de dégager le bateau, maïs en vain, car la mer baissait à ce moment et aucune manœuvre était possible. Le capitaine, demanda du renfort pour renflouer le navire au moment du flot, mais peu après le « Morgrel-Asca » s'est rompu par le milieu et il fallut l'évacuer. L’Abeille 6 s'est rendue aussitôt près du bateau pour empêcher l’épave d'encombrer le chenal.

L'équipage a regagné Honfleur avec les embarcations du bord, seuls le capitaine et le pilote sont restée pour prendre les dernières mesures.

 

Septembre 1928  -  Une traversée mouvementée.  -  La Société des Pèches Australes a fait construire au Havre deux vedettes à moteur destinées à l'armement du cargo Austral.
Lundi, les vedettes dénommées « Daniel » et « Pierre », ayant chacune trois hommes à bord, appareillèrent pour procéder à des essais entre Le Havre et Honfleur.
A l'aller, la traversée s'effectua dans de bonnes conditions, mais pour le retour, les vedettes ayant vent debout et une mer très agitée, les occupants se trouvèrent en mauvaise posture.
La vedette « Daniel » qui avait une panne de moteur fut secourue par le canot de MM. Quidel et Beauvillain et ramenée au Havre.
La vedette « Pierre », qui avait une forte voie d'eau, menaçait de couler. Les trois hommes, transis de froid, ne durent leur salut qu'au concours du canot à moteur « Le Petit-Mousse », à
M. Gallais, qui prit l'équipage à son bord.
Le canot de sauvetage du Havre, « Duréen », patron Lecoq, se rendit également sur les lieux et ramena les deux petits voiliers au port.
C'est grâce à la promptitude apportée dans le sauvetage qu'on n'a pas à déplorer de victimes, car il s'en est fallu de peu pour l'équipage du « Pierre ».
Aussitôt débarqués, les marins se rendirent au poste de secours de la Chambre de Commerce on leur donna des effets pour remplacer leurs vêtements mouillés. Puis ils furent reconduits en automobile à leur domicile.  

Novembre 1928   -   Macabre découverte.   -   Le cadavre de Joseph Derien, 39 ans, journalier à Honfleur, sans domicile fixe, a été découvert flottant dans le bassin du centre, à Honfleur.

On croit que le malheureux, qui a séjourné plusieurs jours dans l'eau, y sera tombé en se réfugiant dans un des bateaux amarrés où il dormait souvent.

 

Février 1929  -  Fatal méprise.  -  Se trouvant en mer, le patron Bisson avait absorbé par mégarde de la potasse se trouvant dans une bouteille et qu'il avait prise pour du vin. Le malheureux vient de succomber après d'atroces souffrances à l'hôpital de Honfleur où il avait été transporté.

 

Février 1929  -  Rixe en mer.  -  Une chaloupe appartenant à M. Bouchard Désiré, 53 ans, armateur à Honfleur, se trouvait en estuaire de Seine, au large, le matelot Magloire la Grève, marin-pêcheur, rue Gambetta, qui, pris de boisson, voulut détacher l'amarre qu'il le reliait à l' "H.O.72". Bouchard s'y opposa mais Magloire le tira par son cache-nez et renversa. Bouchard réussit à se dégager et la lutte prit bientôt fin. La gendarmerie a ouvert une enquête sur ces faits.

     

Mars 1929  -  La gare de Honfleur.  -  Les travaux qui se poursuivent à la gare auront pour résultat de moderniser quelque peu les installations. Trois abris longs de 85 mètres, couvriront les quai d'accès et une marquise en ciment armé en forme de dôme complètera les travaux de protection. En outre, l'installation de l'électricité sera faite. Honfleur sera ainsi doté d'une gare où les voyageurs seront à l'abri des intempéries.

Le projet a été complètement pris en charge par le réseau de l'État, sans sur taxes locales. Les travaux dureront encore trois mois environ.  

 

Mars 1929  -  Élection du maire.  -  M. Rault, adjoint au maire, a été élu maire de Honfleur par 19 voix sur 23 votants.  

 

Avril 1929  -  Des sauveteurs récompensés.  -  La Chambre de Commerce de Honfleur a été informée que les prix du vice-amiral Jacquinot et du baron et de la baronne Léopold Davillier, sont attribués aux canotiers de sauvetage de la station de Honfleur, pour les opérations auxquelles ils ont pris part en 1928. Le patron Bourguignon du canot de sauvetage, a reçu une médaille d'or, et le mécanicien Destin, une  médaille de bronze.  

 

Juin 1929  -  Un enfant tombe du second étage.  -  Profitant que sa sœur qui la gardait était occupée a emmailloter son frère, la jeune Bérénice Pillier, 2 ans et demi, habitant chez ses parents, pêcheurs,  quai de la Tour, à Honfleur, monta sur une chaise et s'étant penchée à la croisée, tomba dans  le vide de la hauteur du 2ème étage.

La jeune Pillier s'est fait de graves blessures, qui cependant ne mettent pas ses jours en danger.  

 

Août 1929  -  Les petits ballons ont fait du chemin.  -  Des ballons cartes postales, lancés au cours des fêtes de la reconstitution de l'ancienne foire Sainte-Catherine, à Honfleur, ont atterri : deux en Allemagne et six en Belgique, ayant parcouru une distance de 272 à 760 kilomètres.  

 

Août 1929  -  Une auto en fâcheuse position.  -  Ces jours derniers, quatre touristes allemands avaient arrêté leur auto, une fort conduite intérieure « Horch » huit cylindres devant la chapelle de Notre-Dame-de-Grace, dans laquelle ils entrèrent pour la visiter.  

Pendant ce temps, l'auto, dont le frein n'était sans doute pas serré, peu à peu se mit en mouvement et son allure s'accélérant sur le chemin en pente, elle traversa la pelouse et vint se jeter dans la balustrade en ciment armé placée le long de la falaise. Sous la violence choc, le poteau cédant la voiture bascula au dessus du ravin, mais retenue par le marche-pied et le carter, qui firent frein en s'accrochant au sol, elle resta suspendue au dessus du vide. Il ne s'en fallut que de peu qu'elle ne tombât au pied de la falaise, d'une hauteur de plus de 100 mètres à cet endroit.  

À cette heure, il n'y avait personne sur la pelouse, auquel cas un grave accident aurait pu se produire. La voiture a été retirée de sa fâcheuse position avec l'aide d'un camion spécial de l'entreprise Le Borgne.

 

Janvier 1930.  -  Pêche mouvementé.  -  Le patron Maurice Yon, de Honfleur, pêchait seul sur sa barque « Solange », au large de Trouville, quand il eut les jambes serrées dans les "  bras" du chalut, de telle façons qu'il ne put se dégager ni arrêter le moteur. Heureusement, la chaloupe avait le cap à terre, mais la mer était si forte qu'elle couvrait la barque à chaque instant l'emplissait. Yon put enfin se dégager et se jeta à l'eau.

Bientôt, ses  forces s'épuisèrent et il ne dut son salut qu'à l'arrivée du patron Harache et d'un équipage de fortune hâtivement recruté. Quant à la chaloupe en perdition elles fut ramenée, fort avariée, par la barque « Rose-Effeuillée », patron, Eugène Vincent, après 24 heures de pénibles efforts.

 

Janvier 1930   -  Une barque chavire.   -    Le canot H.-O. 21 « Laisse Chanter », du port de Honfleur, péchait le sprat sous Villerville, lorsqu'il chavira. 

Étaient à bord, le patron Cottin Alfred et le matelot Villey Marius.

Fort heureusement, la chaloupe « Noële-Marcel », patron Guérard CamilIe, se porta au secours des naufragés, put les hisser à bord et les ramener ensuite a Honfleur. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier  1930  -  Au Conseil municipal.  -   Le Conseil municipal de Honfleur s'est réuni,  sous la présidence de M. le Dr Brébier, maire. 

Une offre de tableau, faite par Mlle Sparaguapague, "La Veuve" de Dubourg, en faveur du Musée municipal, est accueille favorablement. Ces remerciements sont votés à l'adresse de la généreuse donatrice.

Comité du monument Foch. M. le Maire de la ville de Tarbes demande au Conseil municipal le vote d'une subvention pour élever dans sa ville natale au monument digne du grand chef des armées alliés. Une somme de 100 fr. est votées. (Source  : Ouest-Eclair)

 

Janvier 1930   -  Une domestique  tombe d’un premier étage.  -   Mlle Bernadette Besmortreux, 22 ans, travaillait chez M. Cordier, château du Douloir, au nettoyage des vitres du 1er étage. Soudain, elle perdit l'équilibre et tomba sur le sol. Relevée et secourue aussitôt par les personnes qui accoururent, le médecin qui la soigna, le Dr Béglim, ne put que réserver son diagnostic car il est à craindre qu'il y ait fracture de la colonne vertébrale. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1930  -  Baignade tragique !  -  C'est, hélas ! La saison qui commence : A Honfleur, le jeune Charles Mulot, 18 ans, cuisinier, qui se baignait dans le bassin de l'Est, a été pris de congestion et a coulé à pic. Après un quart d' heure de recherches, on a ramené qu'un cadavre.

 

Juin 1930   -   On construit à Honfleur une caravelle !   -   Actuellement à Honfleur, sur la jetée Est, M. Prentout conscrit pour le compte du docteur Noël, de Buenos-Aires, un brick goélette, type ancien.

Ce genre de voilier est la reconstitution du type caravelle, du temps de Louis XIV. Sa construction se poursuit activement. Il est en chêne, avec coque tonturée et à batteries, arrière avec château d'une longueur de 13 mètres sur 2 m. 50 de haut, à l'avant, un gaillard et une étrave du XVIIe siècle.

Ce navire, dont le lancement se fera dans le courant de  septembre prochain, a été mis en chantier en mars dernier.

 

Novembre 1930   -   Deux enfants blessés par une explosion.   -   Mme Lefort, rue Dourdet, à Honfleur, approvisionnait le soir, à 9 heures 30, sa lampes à pétrole. Par suite d'une confusion, elle y mit de l'essence minérale qui, à l'allumage, explosa. Ses trois enfants, deux petites filles de 2 et 3 ans et un petit garçon de 5 ans, qui se trouvaient autour d'elle, furent brûlés par les flammes. Le père, marin-pêcheur, les transportant dans ses bras, pour les faire soigner, chez un médecin ou un pharmacien, lorsqu'il rencontra M. Retout, marchand de bestiaux à Pennedepie, qui transporta des petits blessés en toute hâte à l'hôpital.

 

Novembre 1930   -   Terrible dilemme.   -   M. Henri Jarry, 40 ans, mécanicien dans une usine de Honfleur, réparait, au point d'arrêt, un tapis roulant, qui alimente des presses à briquettes, quand le moteur actionnant cet appareil fut mis en marche par mégarde. Entraîné par le tapis, M. Jarry vit aussitôt la mort effroyable qui l'attendait et eut la présence  d'esprit de se jeter dans le vide. Il fit une chute de 6 mètres  et fut relevé avec une clavicule brisée, deux côtes enfoncées et de multiples contusions. Le blessé, dont l'état est grave, est  père de trois enfants.  

 

Décembre 1930   -   Un cadavre au large.    -   M. Joseph Lacheray, marin-pêcheur a aperçu un corps flottant au fil de l'eau au large de Honfleur. Le cadavre qui était dans un état de décomposition avancé a été transporté à la morgue.

Le noyé qui paraît environ 45 ans, mesure 1 m. 70 et est d'une forte corpulence. Signes distinctifs : cheveux grisonnants, moustache longue, nez tordu à gauche, hernie  avec bandage,  calvitie frontale. Il était vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon très usagers et chaussé de galoches à clous.  

 

Janvier 1931  -  les aides aux jeunes filles.  -  Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des dots y a donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués.

Honfleur. — Mlle Diss Louise, âgée de 21 ans, est l'aînée d'une famille de 5 enfants. Les parents de l'intéressée sont décédés. De très bons renseignements ont été recueillis sur Mlle Diss qui était employée par la compagnie Southern-Railway. La postulante a contracté mariage, le 18 janvier 1930, avec M. Loiseleur, charcutier. 

— Mlle Lebigre Hélène, âgée de 20 ans, appartient à une famille de 9 enfants dont 1 est mort au Champ d'Honneur. Le père, après avoir été pendant de nombreuses années contremaître chez un entrepreneur, s'est établi récemment. Avant son mariage, Mlle Lebigre s'occupait de travaux de couture. De très bons renseignements ont été recueillis sur sa conduite et sa moralité. Elle a contracté mariage, en janvier 1930, avec M. Guesdon, ouvrier d'usine. 

— Mlle Trouvé Bernadette, âgée de 22 ans, est d'une famille de 7 enfants dont l'un est décédé des suites de la guerre. La famille Trouvé jouit de la considération publique. La postulante, placée dès sa sortie de l'école, a déployé les plus belles qualités de dévouement et d'abnégation à l'occasion d'une longue et pénible maladie, survenue dans la famille de ses patrons. Elle y a même exposé sa santé déjà précaire. Elle a été ensuite placée, pendant un an, dans une autre maison et ses patrons ont reconnu les belles qualités, de  dévouement et de travail de cette jeune fille. Le 20 juin dernier, elle a épousé M. Bénard, couvreur.

 

Avril 1931  -  Écoles de pêche.  -  Le Conseil général, félicite les Directeurs des Écoles de pêche de Grandcamp et de Honfleur de la prospérité et des succès de ces  institutions et décide d'accorder à chacune de ces deux écoles, une subvention de 5.000 francs, à prélever sur le crédit de 10.000 francs, inscrit à cet effet, au budget du Département.  

 

Avril 1931  -  Subvention.  -  Le Conseil général, et la commission des travaux publics, donne acte à M. le Préfet de la répartition de la subvention de 60.000 fr. accordée par le département aux communes s'imposant des sacrifices pour l'entretien des édifices classés. Il estime que ce crédit de 60.000 fr. est notoirement insuffisant pour un département qui contient tant de richesses artistiques et invite la commission des Finances à prévoir une augmentation de crédit dans l'établissement du prochain budget. 

Subventions pour la ville  de Honfleur. — Remise en état de la couverture du Manoir du Désert 1.000 fr.

 

Juillet 1931   -   Un grave incendie, rue de la ville.   -   Vers 23 h. 30, le chauffeur Morieult,  au service de M. Jean Hamel, mareyeur, rentrait, avec son camion automobile, au garage de son patron, rue de la Ville. Il voulut faire son plein d'essence pour le lendemain, mais commit
l'imprudence d'approcher une lumière de son réservoir.

Le feu prit dans le réservoir et le chauffeur Mérieult chercha à l'éteindre. Il fut atrocement brûlé aux mains et tomba sans connaissance à la porte du magasin des pompes, il allait
chercher du secours.
Le service d'incendie, alerté, se mit aussitôt au travail, mais le feu avait pris rapidement les plus grandes proportions il s'était communiqué à un immeuble voisin, situé place Arthur-
Boudin, qui a été entièrement détruit, ainsi que le garage.
Les immeubles incendiés appartenaient à Mme Eude, MM. Quesnel et Soumillou. Ils étaient occupés par quatorze locataires.
Les dégâts sont importants. Il n'y a pas eu d'accident de personnes.

 

Janvier 1932   -   A Notre-Dame-de-Grâce.   -   Une touchante tradition locale veut que chaque 31 décembre, la population honfleuraise monte en foule à la chapelle de Notre-Dame de Grâce pour lui  consacrer la nouvelle année. Cette fois, par une attention délicate, l'abbé Montreuil, chapelain, avait voulu que ces prières fussent pour les enfants mobilisés de la ville et de la région. Et pour donner à la  cérémonie plus de grandeur, tout en lui conservant un caractère local, la présidence en avait été demandée à Mgr  Fallaize, évêque missionnaire de Mackenzie, originaire de Honfleur où il séjourne actuellement. Simplement, l'absence de tout décorum, cette consécration annuelle fut grandiose par la foule énorme qui débordait de l'antique chapelle et par le nombre imposant d'hommes et de soldats dans le chœur. La messe, en musique, fut célébrée par Mgr Fallaize qui, après une patriotique allocution fort émouvante de l'abbé Montreuil tint à rendre un  pathétique hommage à la fidélité des Honfleurais pour les  traditions de leurs ancêtres. Au cours de la cérémonie une quête fructueuse fut faite au profit de l’œuvre locale du Colis du Soldat.  

 

Janvier 1932  -  On ne pêche plus le sprat.  -  Depuis quelques années, une partie de la flottille de pêche de Honfleur s’est spécialisée, à cette époque de l’année, dans la pêche du sprat. Cette année, les bancs sont nombreux mais les débouchés sont réduits. En effet, les usines de Douarnenez, qui achetaient, les années précédentes, ce poisson à Honfleur, trouvent dans leur région la sardine en quantité suffisante et ne sont plus acheteuses. Cette mévente constitue une perte sérieuse pour l’armement honfleurais.

 

Janvier 1932   -  La suppression de l’octroi à Honfleur.  -   Depuis le 31 décembre, les bureaux d'octroi placés à l'entrée de la ville de Honfleur sont supprimés.

Les droits d'entrée ne seront plus perçus que sur les comestibles (animaux vivants et viandes) et les combustibles. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1932   -   Un dramatique sauvetage.   -   Jeudi soir, vers 17 h. 30, Mme Foucu, femme du caissier de la Grande-Poissonnerie, revenait de parler à son mari, et suivait la rue longeant l'Hôtel-de-Ville.

Au lieu de tourner à l'angle du Café de la Mairie, sur le quai Saint-Etienne, trompée par la réverbération des becs de gaz sur la chaussée mouillée, Mme Foucu poursuivit sa route et tomba dans le Vieux-Bassin.

Il n'y avait presque personne à cette heure en cet endroit. La Commission des Hospices, sortait de la mairie où elle venait de procéder à l'adjudication des travaux d'électricité à l'Hôpital, au même moment.

Entendant les appels, au secours de Mme Foucu, et n'écoutant que son courage, M. René Le Roux, l'électricien de la rue Georges-Chesneau, se précipita vers le quai, enleva prestement son pardessus et son veston et plongea dans le bassin où Mme Foucu était en danger de se noyer. Il fut assez heureux pour la saisir.

Pendant ce temps un rassemblement s'était fait sur le quai et suivait anxieusement les efforts de M. Le Roux qui demandait l'aide d'un canot.

Deux marins en détachèrent un et se portèrent vers l'endroit où M. Le Roux soutenait Mme Foucu, qu'ils hissèrent à bord. M. Le Roux, épuisé par ces effort se soutint quelques instants au gouvernail avant de monter dans l'embarcation. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1932   -   Repêchée, elle meurt de congestion.   -   Mme Foucu, qui tomba accidentellement jeudi soir dans le Vieux Bassin et dont on pouvait espérer que la chute n'aurait pas eu de suite fâcheuse, est décédée, emportée par une congestion pulmonaire. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1932   -   Après la catastrophe du « Prométhée ».   -   Le drame affreux qui met en deuil la marine nationale et la France entière, a particulièrement éprouvé la ville de Honfleur. Un de ses enfants, M. Maurice Nezan, dont la famille habite rue Charrière-St-Léonard, a disparu avec le sous-marin.

Aîné de six enfants et âgé de 21 ans, le malheureux travaillait aux Établissements Duchesne, En octobre 1930, il s'était engagé dans la marine et était, en dernier lieu, cuisinier à bord du « Prométhée ».

Nous adressons à sa famille l'expression de notre bien douloureuse sympathie. (Bonhomme Normand)

 

Juillet 1932   -   Il était temps.   -   L'autre dimanche soir, deux jeunes honfleurais, Maurice Patin, 18 ans, rue aux Chats, et Marcel Frelat, commis à la boulangerie Rivière, se baignaient dans le bassin Carnot sans savoir nager. Soudain, Marcel Frelat perdit pied et coula à pic.

Par bonheur, un témoin, le jeune Jules Trouvé, 16 ans, employé de commerce chez M. Lecomte-Rougerie, se jeta courageusement à l'eau et, après plusieurs plongées, réussit à saisir le baigneur et à le ramener à la surface. Après quelques instants de soins, le boulanger fut ranimé. Il l'avait échappé belle !

Espérons que son vaillant sauveteur aura bientôt la récompense qu'il mérite. (Bonhomme Normand)

 

Août 1932   -   Geste regrettable.   -    Pour éloigner des enfants stationnant devant la forge de M. Thebault, rue Charrière-St-Léonard, à Honfleur, Camille Vallée lança une barre de fer qui, par ricochet, atteignit le jeune Auguste Houlette, 9 ans, derrière la tête.

Le pauvre petit fut ramené sans connaissance chez ses parents. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1934  -  L’octroi de Honfleur est supprimé.  -  Depuis le 31 décembre, les bureau de l’octroi placés à l’entrée de la ville, sont supprimés. Les droits d’entrée ne seront plus perçus que sur les comestibles (animaux vivants et viandes) et les comestibles.  

 

Janvier 1936  -  Une grève des pêcheurs.   -   Depuis plusieurs jours, de sérieux mécontentements se faisaient jour dans le milieu des pécheurs de Honfleur, en raison de la chute catastrophique des prix du sprat, que la saison apporte en abondance sur nos côtes et qui fait vivre pendant quelques semaines seulement les pêcheurs du port et des environs, ainsi qu'une colonie de pêcheurs bretons. 

Il paraissait, en effet, que les usines de Douarnenez et de Concarneau. débouchés du port de Honfleur, avaient besoin de quantités importantes de sprat ou fausses sardines. 

Les cours pourtant, pour des raisons que les pêcheurs n'ignorent pas, ont subitement baissé et les prix dérisoires offerts ont décidé le Comité des pécheurs à déposer les  rôles des quelques centaines de barques du port réduites à l'inaction. La plupart d'entre elles se sont réfugiées dans le vieux bassin, tandis que les pourparlers entre comités des mareyeurs et pêcheurs se poursuivent, mais il semble qu'actuellement les revendications (double des prix offerts) ne soient pas admises. (source le Moniteur du Calvados)

 

 Février 1936  -  On vole à Honfleur.  -  Des cambrioleurs, qui n'ont encore pu être identifiés, se sont introduits dans le couloir d'une maison, place Hamelin, habitée par Mme Henri Martigny, laveuse, et ont dérobé tout un lot de linge blanc qui s'y trouvait déposé. 

Mme Martigny a porté plainte, mais l'enquête n'a pu aboutir, le vol avait été commis dans un quartier populeux et particulièrement passant. Le préjudice causé à Mme Martigny et à ses clients est important.

 - Une enquête est ouverte afin de découvrir la ou les personnes qui se sont introduites à la gare de Honfleur, sous le hall de la petite vitesse et qui, ayant percé des fûts de rhum, ont soustrait une certaine quantité du précieux liquide. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1936  Légion d'honneur.   -  Sur la proposition du grand chancelierde la Légion d'honneur, M. Duret, ancien enseigne de vaisseau, directeur de l'outillage de la Chambre de commerce de Honfleur, est nommé chevalier de la Légion d'honneur : trente-deux ans de navigation, dont cinq ans en temps de guerre au service de l'État. Cité à l'ordre du jour de la division navale du Mexique pour faits de guerre et actes de sauvetage devant Vera-Cruz. 

A obtenu du Ministre de la marine un témoignage officiel de satisfaction et est titulaire de deux médailles d'honneur pour sauvetages d'équipages de pêche. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1936  - Attaque nocturne.   -  Mardi 1er janvier, vers minuit, le préposé des douanes Quesnel, qui sortait du poste, a été assailli par un individu qui l'a frappé à coups de bouteille. L'agresseur le nommé Eugène Glory, vingt-six ans, journalier, a été conduit au violon municipal et procès-verbal a été dressé contre lui, il a accompli son acte sous l'Influence de nombreuses libations, et le douanier n'a été blessé que très légèrement à la joue droite. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Une bagarre autour d’une soupe populaire.  -   Vendredi midi, le nommé Louis-Désiré Chevalier, rue du Puits, insultant les serveuses de la soupe populaire,  l'agent de police Sonnet fut prié de faire sortir l'énergumène. Au lieu d'obéir, Chevalier gifla furieux et le saisissant à la gorge tenta de le renverser sur une table. Les frères Roger et René Wolkaert, présents à la scène, prêtèrent main-forte à Chevalier en paralysant les bras de l'agent. 

  Alerté, le commissaire Chenevrier arriva sur les lieux, dégagea son collaborateur et mît les trois énergumènes en état d'arrestation. Ils ont été déférés samedi devant le Procureur de la République, à Pont-l'Evêque, sous les inculpations d'outrages, rébellion et violences à un agent de la force publique. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Chapelle N.-D. de grâce cambriolée.  -  Profitant d'une courte absence du chapelain, M. l'abbé Montreuil, un inconnu s'est introduit, au cours de la matinée, dans la chapelle Notre-Dame de Grâce et s'est emparé d'une soixantaine de francs se trouvant dans un tronc placé à proximité d'un support de cierges. La gendarmerie enquête. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1936  -  Compagnie Normande de Navigation à Vapeur.  -  Reprise des relations journalières par mer entre Caen et Le Havre. A partir du 1er avril, la Compagnie Normande de Navigation à Vapeur remettra en service ses deux paquebots : « Adolphe-Leprince » et « Émile-Deschamps ». 

Prix des places : Première classe, trajet simple : 18 fr. ; Aller et retour : 28 fr. 

Deuxième classe, trajet simple : 15 francs ; Aller et retour : 23 fr. 

Validité des billets d'aller et retour : 1 jours, non compris les dimanches et fêtes. 

Les coupons de retour peuvent être utilisés au départ du Havre pour Honfleur ou pour Trouville. 

Des réductions de prix sont accordées aux familles nombreuses, aux mutilés de guerre et aux associations. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1936  -  Un camion est en partie détruit par le feu.  -  Hier, vers 15 heures, un camion automobile chargé de plusieurs tonnes de marchandises appartenant à une société rouennaise, conduit par le chauffeur Gaston Langlois, a pris feu subitement sur la route nationale 179, à deux kilomètres de Honfleur. 

Malgré de courageuses tentatives, M. Langlois ne put enrayer les progrès du sinistre. Les pompiers de Honfleur, alertés, arrivèrent bientôt sur les lieux, sous les ordres du capitaine Baudry, et se rendirent maîtres du feu rapidement.  Malgré cette prompte intervention, le camion a été en grande partie détruit. Le chauffeur a été légèrement brûlé  au poignet. (source le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1936  -   Des grèves éclates à Honfleur.  -  Mardi matin, les menace de grève qui depuis un certain temps se faisaient jour à Honfleur, ont pris corps, en effet, dès lundi soir, vers 4 heures, les tentatives de débauchages parmi les dockers et les employés des usines à bois annonçant une grève plus importante.

Actuellement, celle-ci touche complètement les établissements Duchêne Ulleurn, Chéron, ainsi que MM. Frémont frères, grainetiers. 

Un bateau de bois du Nord qui est arrivé dans la matinée au port, n'a pas été déchargé, deux bateaux de grains qui sont attendus sous quelques jours subiront le même sort si aucun arrangement n'intervient d'ici là.

Selon des accords antérieurs signés par les patrons et les ouvriers, le gain journalier d'un ouvrier d'usine à bois était de 28 francs, les revendications demandent 32 francs. 

 En ce qui concerne les dockers, le taux, qui était de 32 francs par jour, deviendrait celui de 36 francs. On assure même que d'aucuns demanderaient que le salaire soit porté à 42 francs par jour. (source le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1936  -   On repêche le corps de M. J.-C. Barbieri.  -  Jeudi matin, vers 11 h. 30, ainsi que nous l'avons relaté, notre confrère, M. J.-C. Barbieri, 24 ans, rédacteur à « L'Écho de Paris », s'est noyé en se baignant à marée basse dans le chenal d'accès, au port de Honfleur. Toutes les recherches entreprises pour retrouver son corps n'avaient donné aucun résultat. 

Lundi matin, vers 10 h. 30, un marin honfleurais, M. Louis Leroy, qui péchait devant Honfleur, a l'extrémité de la digue sud, aperçut un cadavre vêtu seulement d'un maillot de bain, qui flottait, sur l'eau. Il le ramena au quai du gril de carénage, d'où, M. le Commissaire de police le fit transporter à la morgue. 

Un ami du défunt et M. Jean Routier, rédacteur à « L'Écho de Paris », sont venus mardi à Honfleur où ils ont formellement reconnu le noyé. 

Les restes de notre malheureux confrère ont été transportés à Paris dans la soirée. (source le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1936  -   Une grève dans l’industrie du bois.  -  Hier matin, les ouvriers des anciens établissements Savare se sont mis en grève à la suite d'un différend avec la direction au sujet de la rédaction du contrat collectif. Les chantiers ne sont pas occupés. Le calme est complet.

Par solidarité, les ouvriers des différents chantiers de bois de Honfleur ont également quitté le travail, de même que les dockers employés au déchargement des navires de grains. 

La grève affecte 300 ouvriers environ. Une délégation des grévistes a été reçue par M. Angéli, Préfet du Calvados, qui s'emploie activement à régler le conflit. (source le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1937  -   Un incendie dans une scierie.  -  Lundi, vers 22 h., un incendie, dont on ignore encore les causes, a éclaté dans un hangar des établissements Ullern et Cie, où se trouvait une grosse quantité de sciure. 

Les pompiers, aussitôt alertés, arrivèrent sur les lieux du sinistre et après quelques heures de travail, en devinrent maîtres. 

Ce hangar se trouvait placé près de l'atelier principal des machines, et l'on craignait que le feu prit une plus grande importance. Les dégâts ne sont pas très élevés. (source le Moniteur du Calvados)

 

Février 1937  -  Une désespérée se jette à l’eau.  -  Alors qu'il rentrait des lieux de pêche et qu'il passait à la hauteur de la jetée, M. Mathière, patron de la barque « Duchesne-Fournet », aperçut une jeune fille d'une vingtaine d'années qui se jetait dans l'avant-port. Il se dirigea le plus vite qu'il put vers elle et la repêcha au moment où elle allait couler à pic. La désespérée était inanimée.

Ramenée à quai, elle fut rappelée à la vie par les pêcheurs et des témoins. Un médecin vînt peu après l'examiner et la fit transporter à l’Hôpital où elle reçut les soins que nécessitait son état. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Un nouvel effondrement  de la route de honfleur.  -  Le 13 février des fissures se produisaient sur la route de Trouville, à 200 mètres du phare du Butin en allant, sur Vasouy, au-dessus de la cabine des Douanes, exactement à l’endroit où de gros travaux avaient été effectués, un an auparavant, à la suite de l'effondrement de la falaise. 

Dimanche dernier, la chaussée s'est de nouveau affaissée sur une longueur de vingt à trente mètres et dans toute sa largeur. Le point le plus bas de la dépression étant à un mètre environ au-dessous du niveau normal de la route. 

Les gendarmes de Honfleur dévièrent les voitures à Pennedepie, vers Equemauville, et à Honfleur, vers la côte de Grâce. Quelques heures plus tard, les Pont-et-Chaussées,  alertés, sortirent les pancartes exécutées l'an dernier et remisées depuis lors dans le magasin aux accessoires. 

Dès lundi matin, une équipe d'ouvriers s'est mise en devoir de combler la dépression. A l'heure actuelle la circulation est sans doute rétablie. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1937  -  Les effondrements de la route de Honfleur à Trouville.  -  Nous avons signalé que la route nationale n° 813, de Honfleur à Caen s'était effondrée à la hauteur du phare du Butin, à 1 50O mètres de Honfleur, sur le territoire de la commune de Vasouy, limitrophe, et que la circulation était interrompue.

Voici qu'un autre effondrement beaucoup plus grave que le précédent s'est produit peu après, à une centaine de mètres de là, coupant la route pour plus longtemps sans doute.

Ces effondrements sont dus, croit-on, au glissement de la falaise qui supporte la route, ce glissement lui-même étant dû à l'infiltration des eaux.

La section de la falaise qui glisse à la mer s'étend sur une longueur de cent à deux cents mètres au delà du phare du Butin. Elle domine la grève d'une hauteur moyenne de 7 mètres environ. Il n'est donc pas impossible de la bloquer.

Les usagers de cette route qui sont extrêmement nombreux, souhaitent ardemment que l'Administration fasse effectuer d'urgence les travaux de soutènement qui s'imposent.

Il est intolérable qu'une route nationale soit ainsi coupée plusieurs semaines chaque année.

Il est inadmissible qu'une route nationale soit aussi dangereuse pour les usagers qui l'est, à la hauteur du phare du Butin, la route nationale 813, qui pourrait s'effondrer brusquement, sans que rien ne le laisse prévoir, au passage d'une automobile ou d'un auto-car et jeter ces véhicules à la mer avec leurs occupants.

Puisse l’Administration compétente avant qu'un accident de ce genre ne se produise — faire effectuer les travaux de soutènement qui s'imposent. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1937  -  Honfleur aura sa plage.  -   Honfleur, « Trésor des Artistes » et « Cité des Trésors » se devait de posséder une « plage »... qui en soit une. 

C'est l’œuvre réalisée aujourd'hui, grâce aux travaux faits sous les directives éclairées de M. Baillehache, ingénieur municipal. 

Un épi fut construit qui retint les sables emportés jadis vers le chenal, il détourna les eaux de l'hôpital qui drainaient régulièrement ces sables. 

Enfin, un second épi, plus important que le premier, fut dressé. Il résista aux grandes marées d'équinoxe et montra tout ce qu'on pouvait attendre de la réalisation de M. Baillehache. 

A présent, une nappe de sable croit régulièrement en longueur, épaisseur et largeur. Aussi, peut-on prévoir que dans un avenir prochain, Honfleur sera doté d'une jolie plage digne de ses sœurs du littoral du Calvados. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1937  -  La suppression du service maritime Honfleur-Le Havre.  -  Nous avons annoncé il y a quelques semaines que la Compagnie de Navigation à Vapeur, dont le siège social est au Havre, avait décidé de supprimer définitivement le service de ses bateaux entre Le Havre et Honfleur, l'exploitation de cette ligne, même pendant l'été, étant trop déficitaire et ne pouvant que le devenir de plus en plus par suite de l'application des lois sociales au personnel navigant et la hausse astronomique des frais de toute nature.

Cette décision provoqua une vive émotion à Honfleur et au Havre, les relations étant constantes et des plus actives entre les deux ports, ce qui s'explique d'autant mieux que la plupart des familles honfleuraises ont  des parents au Havre.

Accablés, de doléances par leurs ressortissants, les organismes locaux qui ont pour mission de défendre les intérêts des honfleurais à quelque titre que ce soit ne manquèrent pas de s'émouvoir et de suggérer des solutions.

M. le maire de Honfleur, mandaté par son Conseil municipal et à la requête de plusieurs groupements locaux, voulut bien accepter de provoquer une réunion d'information au cours de laquelle seraient entendus les élus locaux et cantonaux ainsi que les représentants des organismes commerciaux, industriels, agricoles et touristiques.

Cette réunion a eu lieu sous la présidence de M. Edmond Duchesne.

En ouvrant la séance, M. le maire a relaté l'entrevue qu'il avait eue le 7 avril au Havre, avec M. Damaye, président du Conseil d'Administration de la Compagnie Normande. Il faut en retenir la conclusion : la remise en marche du bateau ne pourra être envisagée que le jour où les collectivités intéressées accorderont à la Compagnie une subvention susceptible de couvrir la plus grande partie du déficit.

Après un large débat auquel chacun prit part, l'assemblée dans son ensemble, estime qu'il était nécessaire d'agir sans retard pour le rétablissement de la ligne et d'accorder exceptionnellement une subvention si la remise en marche est absolument subordonnée à cette obligation.

En conséquence, M. le maire adressa immédiatement un appel en faveur de la subvention, aux organismes et sociétés représentés à la réunion par leurs présidents.

Estimant par ailleurs, que les collectivités de la Rive droite ne sauraient se désintéresser de la question, l'assemblée a décidé d'envoyer une délégation près de celles-ci pour leur demander leur concours moral et financier. (source le Moniteur du Calvados)  

 

Avril 1937  -  La Mer rejette le cadavre d’un matelot.  -  La mer vient de rejeter, à Honfleur, le cadavre d'un matelot disparu au cours du naufrage de l'automoteur « Méandre », de Pont-Audemer. Le corps du malheureux matelot, Claude Lachèvre, 25 ans, demeurant au Havre, a été ramené au port et reconnu par M. Blart, armateur du bateau naufragé. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1937  -  A Honfleur, un accident évite une catastrophe.  -  Lundi de Pentecôte, à la fin de l'après-midi, par suite d'une fausse manœuvre, une catastrophe a failli se produire dans le port. 

Le steamer « La Touques », de la Compagnie normande, arrivait du Havre avec quelque trois cents passager quand au moment d'accoster, le bateau au lieu de réduire sa vitesse, accéléra son allure. 

Il était alors à quelques cinquantaines de mètres du quai. Le capitaine s'aperçut trop tard de l'inexécution de l'ordre au ralenti, il se précipita au porte-voix pour commander une ultime manœuvre, c'était, trop tard, le bateau, à ce moment, venait de couper en deux une barque de pèche, la II. 0. 93, appartenant au patron Gatinais, heureusement amarrée au quai. 

Ce premier accident eut pour effet de ralentir le bateau, malgré tout la vitesse restait telle, qu'il n'empêcha pas l'étrave avant de rentrer en collision avec le quai. Le choc fut très violent, le quai fut littéralement enfoncé sur plusieurs mètres. 

Les passagers, à la suite du choc, tombèrent les uns sur les autres et il y eut quelques blessés légers, heureusement. A la suite de l'abordage du petit bateau de pèche, la vitesse avait été sensiblement réduite et, d'autre part, avait donné le temps à l'exécution d'une manœuvre en arrière de se produire. Ainsi, on évita une catastrophe qui eut pu avoir des conséquences graves étant donné le nombre des passagers, en effet, sans ce choc providentiel, l'étrave se serait, broyée contre le quai et le bateau aurait pu couler en quelques minutes d'après les dires des experts. 

Les réparations à la coque sont assez considérables et le bateau coulé a une valeur de 35 000 francs. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Un lock-out dans le port de Honfleur.    L'effervescence qui régnait depuis quelques jours chez les dockers du port de Honfleur a pris mardi matin une tournure aiguë.

Les dockers bois des établissements Duchesne, au moment de prendre leur travail exigèrent le renvoi d'un contremaître, annonçant qu'ils allaient immédiatement se mettre en grève, si satisfaction ne leur était pas donnée. La direction des établissements Duchesne ayant refusé d'accéder à leur désir, ils débrayèrent aussitôt.

L'Union patronale, alertée, tenta de résoudre le conflit. Ses demandes ne donnèrent aucun résultat. Aussi les usagers du port décidèrent-ils le lock-out général de tous les dockers du port de Honfleur à partir de mardi soir à 19 heures.

D'autre part, les établissements Duchesne ayant demandé à leurs ouvriers d'usine de décharger le bateau à la place des dockers défaillants, et s'étant heurtés à un refus, ont décidé de fermer provisoirement leur usine.

Cette grève doublée d'un lock-out touchait hier deux cents ouvriers environ.

M. le sous-préfet de Lisieux a passé toute la journée d'hier à Honfleur pour essayer de concilier les parties. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Le lock-out de Honfleur est terminé.    La grève et le lock-out qui touchaient les dockers du port de Honfleur et tout le personnel des établissements Duchesne, sont terminés.

Le travail a repris normalement hier matin.

Les pourparlers qui s'étaient poursuivis mercredi soir jusqu'à 22 h. 30, en présence du sous-préfet de Lisieux, ont abouti à un accord.

Les deux points principaux de cet accord sont les suivants : 1° Le travail reprendra immédiatement ; 2° le litige sera porté devant la commission mixte d'arbitrage qui siégera très prochainement. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -  Un cargo lithuanien amene à Honfleur des munitions et du matériel de guerre.    Le cargo « Tiiu », battant pavillon lithuanien, est arrivé mercredi soir à Honfleur, Il a accosté aussitôt dans le quatrième bassin — dit bassin au bois — et isolé du reste du port par un cordon protecteur placé sous la surveillante de la police locale, de la douane et des pompiers.

Cette brève description des mesures prises pour isoler le navire et arrêter immédiatement tout commencement d'incendie, indique à elle seule que la cargaison du « Tiiu » est fort dangereuse à manipuler.

Ce navire transporte en effet des munitions et du matériel de guerre — 2 000 tonnes dit-on — comprenant des canons de tous modèles en pièces détachées avec projectiles ad hoc et quantité d'explosifs pour des pièces de gros calibre.

Le débarquement de tout le matériel de guerre qui est renfermé dans de grandes et lourdes caisses, a été entreprise jeudi et se poursuit sans relâche. Les caisses sont  aussitôt arrimées dans des rames de wagons, amenées sur place jeudi après-midi.

Le train spécial ainsi formé serait dirigé sur Marseille, où les caisses seraient réembarquées sur un navire qui les conduirait... en Grèce. C'est du moins ce que l'on affirme officiellement.

Le cargo « Tiiu » est ce mystérieux navire qui arriva en rade du Havre, il y a une quinzaine de jours — le vendredi 11 juin — disant venir de Memel (Lithuanie) avec une cargaison d'armes à destination de l'Espagne. Ne pouvant ni poursuivre sa route vers la Péninsule, ni entrer dans le port du Havre dont les autorités maritimes lui interdirent l'accès, il resta douze jours au large, au cours desquels il tenta d'obtenir l'autorisation de monter à Rouen, autorisation qui lui fut également refusée par les autorités maritimes.

Quoi qu'il en soit, le « Tiiu » termine à Honfleur son mystérieux voyage... mais les tribulations de sa dangereuse cargaison ne semblent point encore achevées loin s'en faut.

Au vrai toutes les hypothèses sont permises. On ne manque pas de faire remarquer, en effet, dans les milieux maritimes, qu'il aurait coûté infiniment moins cher aux acquéreurs de la cargaison de la faire conduire directement en Grèce, via le détroit de Gibraltar, par le « Tiiu » lui-même. On fait remarquer aussi qu'il aurait été beaucoup plus rapide et plus simple à la fois — puisqu'on  débarquait le matériel à Honfleur pour le charger dans des wagons, de diriger directement le train ainsi constitué vers sa destination définitive, la Grèce en l'occurrence. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    La nouvelle drague de l’estuaire.  -  La drague « Victor-Guilloux », nouvellement construite aux chantiers de Bretagne, à Nantes, vient d'arriver dans l'Estuaire, où elle procède à des essais. Voici les caractéristiques de ce magnifique engin :

C'est une drague aspiratrice, refouleuse et porteuse de 1 000 m3 de capacité.

Sa longueur hors tout est de 90 m. 857 et entre perpendiculaires, de 86 m. 80.

Sa largeur est de 15 mètres, avec un creux sur quille de 6 mètres.

Son tirant d'eau en charge a pu être amené à 3 m. 95, correspondant à un déplacement de 4 082 tonnes.

L'équipement comporte deux pompes à déblais du type centrifuge.

La « Victor-Guilloux » peut draguer en marche par deux élingues souples, à une vitesse de 2 nœuds contre un courant de 5 nœuds. Le temps de remplissage des puits, d'une  capacité de 1 000 m3, est alors de 30 minutes.

A l'ancre, le dragage s'opère au moyen d'une seule élingue souple et le temps de remplissage des puits est porté à une heure.

Le refoulement à terre des déblais contenus dans les puits, soit 1.000 m3 à 1.000 mètres de distance, s'effectue en 1 heure 40 minutes.

Une des particularités les plus remarquables de cette drague, c'est la commande directe des moteurs de la passerelle.

L'officier de service met en route automatiquement les Diesel, uniquement par l'emploi de volants et règle la vitesse de marche sans aucun intermédiaire.

On peut estimer, à 30 millions de nos francs actuels, le coût de cet appareil, le plus puissant qui ait jusqu'alors été construit. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Le bac du Hode est arrêté par suite d’avarie.  -  Depuis dimanche, 11  heures, les services du Bac du Hode sont suspendus, le bac ayant subi une avarie.

vers 11 heures, le bac venait de quitter la rive Nord, lorsqu'il fut drossé par du fort courant de marée montante. Le capitaine mouilla immédiatement une ancre, mais celle-ci ne suffit pas et le bac heurta par l'arrière la bouée lumineuse située en amont. Le bac put reprendre sa route et regagna Berville, mais on s'aperçut qu'il n'obéissait plus que difficilement au gouvernail, et on fut obligé de suspendre le trafic.

Le Bac du Hode a été pris hier midi en remorque par les soins de la Société des Ateliers et Chantiers Maritimes de Honfleur, et conduit au Havre pour être examiné en cale sèche.

On a constaté que le gouvernail était faussé.

Il y a lieu de penser que le bac ne pourra fonctionner avant une quinzaine de jours. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Un garçon de 15 ans sauve l’un de ses camarades en danger.  -  En jouant l'autre soir, vers 18 heures, sur la digue sud du bassin Carnot, le jeune Bernard Mouton, 12 ans, domicilié rue Bourdet, fit un faux-pas et tomba à l'eau. Deux autres enfants que se trouvaient avec lui, les jeunes André Garrot, 11 ans, et Jacques Mérieult, 9 ans, allèrent prévenir un autre camarade, Julien Jeanne, 15 ans, qui se baignait dans le voisinage. Celui-ci se dirigea rapidement vers le lieu de l'accident et fut assez heureux pour ramener sur la rive le Jeune Mouton, sain et sauf. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Le marché du travail.  -   L'activité est soutenue dans l'agriculture.

Les trois fonds municipaux de chômage allouent des secours à 263 chômeurs, dont 200 à Caen, 50 à Honfleur.

Cette semaine encore nouvelle diminution du chômage dans le Calvados, se chiffrant par 26 chômeurs en moins, par rapport à la semaine précédente, le nombre de chômeurs passant de 289 à 263.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Un échouage périlleux.  -  Le patron Cauchois, de l' « H. 09 », dénommé « Les Buissonnets », s'est porté au secours d'un petit cotre à voiles échoué dangereusement sur un banc de la baie de la Seine. Le patron Cauchois a réussi son sauvetage et a ramené sains et saufs les deux passagers du cotre. Toutefois, son acte de dévouement revêt encore plus de mérite lorsqu'on songe que la réussite ne vint couronner ses efforts qu'après quatre heures de lutte contre la brise violente et la marée. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Le « Bac du Hode » n’a pas de change.  -  Arrêté le 10 juillet pour avarie au gouvernail, le bac du Hode-Berville avait repris son service vendredi. Au début, tout alla bien, mais, vers midi, pour une cause encore inconnue, sans doute un choc contre une épave, l'hélice tribord fut brisée. Après quelques heures de marche le bac s'arrêtait à nouveau !

Le Bac du Hode a été pris samedi en remorque par une Abeille du Havre pour être reconduit en cale sèche. Si l'hélice est simplement à remplacer, la réparation sera rapidement effectuée et le bac pourrait repartir incessamment.

Ajoutons que d'après les statistiques de 1936, du 11 au 30 juillet, la recette perdue s'est élevée à plus de 120 000 fr. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Un élève de l’école d’artisanat de Douvres, se noie.  -  Vers 17 heures, le jeune Henri Dorey, 16 ans, élève à l'École d'Artisanat de Douvres-la-Délivrande et qui passait ses vacances chez ses parents à Honfleur, rue Prémord, s'est noyé accidentellement.

Le jeune Henri Dorey, qui savait très bien nager, se baignait en compagnie d'un camarade de son âge, Jean Quatre-homme, à l'extrémité du bassin Carrait, près la cale au bois.

A un certain moment, Jean Quatre-homme, entendit derrière lui Henri Dorey qui se plaignait d'être fatigué et en se retournant il s'aperçut que celui-ci allait couler. Il prit pied et  lui lança un filin. Henri Dorey l'attrapa, mais le lâcha presque aussitôt pour couler à pic. Il ne reparut pas.

Son frère, Jean Dorey, qui se trouvait sur la rive au moment de l'accident courut chercher du secours.

Il fallut faire appel à un scaphandrier pour retrouver le corps. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  La lieutenance d’Honfleur.  -  Honfleur possède un bâtiment historique de haute valeur : sa Lieutenance. 

Des travaux vont permettre de dégager d'une façon heureuse le mur qui fermait à l'Est la fameuse « Porte de Caen » qui, il y a cinq siècles, était l'une des deux portes fortifiées de la ville. De cette porte, il ne reste à peu près rien : une amorce de voûte que l'on distingue très nettement sur le mur Ouest de la Lieutenance. Ce n'est donc pas à proprement dire la « porte de Caen » que l'on va rouvrir, mais son couloir d'accès sur les vestiges de ces fameux ouvrages défensifs qui forment les soubassements de la Lieutenance. 

A l'origine, il passait entre deux gros bastions (un seul existe de nos jours) et était défendu par une tour flanquée d'échauguettes. Il était fermé à l'Est par un pont-levis permettant de franchir les fossés. Les Beaux- Arts s'occupent activement de redonner ainsi à Honfleur son vieil aspect digne du passé militaire que l'Histoire a immortalisé.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Un nouveau bateau chargé d’armes et de munitions arrive à Honfleur.  -  Un troisième bateau d'armes et de munitions est arrivé dans le port de Honfleur. 

Après l'odyssée du « Tiiu », entré dans le port le 16 juin, après les « Salaca », venu le 24 juillet, il s'agit maintenant du steamer « Ploubazlanec », du port d'attache du Havre. 

Il porte un chargement de 1 100 tonnes de munitions, canons, obusiers, lance-mines, obus de divers calibres, mitrailleuses. 

Il a exactement la même composition que les deux bateaux précédemment venus dans le port et le chargement est théoriquement pour la Grèce. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  La bénédiction de la Mer.  -  Chaque année, ont lieu à Honfleur, les fêtes magnifiques de la bénédiction de la mer.

Cette année, les fêtes revêtiront un éclat particulier. Dès maintenant nous pouvons préciser que la cérémonie sera présidée par Mgr Picaud, évêque de Bayeux et Lisieux, assisté des amiraux Durand-Viel. Guépratte, du Couédic et Mottez.

Le matin, un grand défilé aura lieu avec la participation de nombreux bateaux et une messe solennelle sera dite à église du doyenné Sainte-Catherine en souvenir des marins morts en mer. Au cours de cet office, une allocution sera faite par le R. P. Lebret, ancien lieutenant de vaisseau, aumônier conseil du secrétariat social maritime de l'Ouest. L'après-midi aura lieu la traditionnelle sortie en mer pour la bénédiction de la mer et le lancer d'une gerbe de fleurs en l'honneur des marins morts en mer. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Le télégramme à bon marché.  -  L'Administration des P.T.T. rappelle que, désireuse de diffuser de plus en plus l'usage du télégraphe en France, elle a maintenu le télégramme à bon marché jusqu'à quinze mots au maximum. Profitez-en.

Pour 3 fr. 50, dans le département d'origine et les départements limitrophes, ou 4 francs, pour les autres destinations, télégraphier en toutes circonstances : relations d'affaires, de famille, de courtoisie, d'amitié, etc..

Télégraphiez, pendant vos vacances. (source le Moniteur du Calvados)

 

Août 1937  -  Un quatrième bateau chargé d’armes et de munitions arrive à Honfleur.   -   Un quatrième bateau d'armes dénommé « Arbo », de nationalité esthonienne est entré dans le port pour y décharger un chargement de 110 tonnes d'armes et de munitions.

M. Bernier doit se charger de cette livraison d'armes qui suivra celle actuellement en cours de déchargement du steamer « Ploubazlanec ». (source le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  Encore un bateau pour la Grèce… espagnole.  -  Faisant suite aux nombreux bateaux de munitions et d'armes qui ont pris le port de Honfleur comme port de déchargement, le « Louvetot », d'une Compagnie française de navigation, port d'attache Fécamp, est entré dans le port jeudi, à midi. Il a été amarré dans le grand bassin Carnot, où il déchargera les 259 tonnes de conserves alimentaires dont il s'est lesté à Concarneau.

Une péniche, la « Simonne », du port de Paris, doit en prendre livraison dans quatre jours et est venue se ranger à ses côtés.

Officiellement, inutile de le dire, ces vivres de conserves sont destinés au camp retranché de Paris.... Pourquoi alors voit-on pour la première fois un déchargement de ce genre à Honfleur ! D'aucuns, que nous avons interrogés, déclarent par contre qu'à Paris, une autre destination serait donnée au chargement, qui ainsi ferait un petit tour à la manière des autres soi-disant pour la Grèce.....   (source le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1937  -  Le port de Honfleur connaîtra-t-il bientôt un important trafic.  -    Il est actuellement question de l'installation à Honfleur d'une affaire industrielle qui serait susceptible d'apporter à notre port, un gros supplément d'activité. D'après les premiers renseignements que nous avons pu recueillir, il s'agirait d'un dépôt d'hydrocarbures dont les réservoirs s'érigeraient sur les terrains du terre-plein nord du bassin de Retenue, les « Travaux » comme on les désigne communément.

Le trafic pourrait au début atteindre de 80 à 100 000 tonnes et justifierait même certaines modifications d'aménagement du port.

Ce projet semble devoir aboutir, car déjà, les locataires des jardins ouvriers, qui occupent environ 15 000 mètres carrés sur le terre-plein, ont été avisés par l’administration que tous les baux étaient résiliés à partir du 1er janvier prochain.

Ajoutons également qu'il est fort probable que d'ici peu de temps les anciens bâtiments du Phospho-Guano soient occupés complètement par une très importante usine de préparation de terres décolorantes utilisées dans les usines de raffinage des pétroles.

Notre ville qui, depuis quelques années avait vu péricliter et disparaître d'importantes industries va sans doute connaître prochainement un regain d'activité. Nous en acceptons l'augure avec satisfaction (source le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   A la suite d’une collision, une barque de Pêche coule.     Vendredi après-midi, le bateau norvégien « Frode », chargé de 900 tonnes de houille à l'adresse de la Société Normande de Combustibles, qui s'apprêtait à franchir l'écluse du bassin de la République, dévia brusquement sur sa droite et coinça contre la jetée du transit, la barque  de pêche « Noëlle-Marcelle », appartenant à M. Ausustin Guérard. 

Aussitôt, des chaloupes prirent en remorque la barque, qui faisait eau, et la conduisirent sur le gril de carénage voisin où elle coula immédiatement. 

Les avaries survenues à la « Noëlle-Marcelle » sont tellement graves qu'il semble impossible de les réparer. (source le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Un cargo panaméen décharge à Honfleur une cargaison suspect.   -  Un cargo battant pavillon panaméen, le « Scotia », qui venait de Tallin (Esthonie via Gdynia, Pologne), et qui était mouillé en rade du Havre, s'est rendu dans le port de Honfleur. Là, il décharge actuellement 776 tonnes de matériel de guerre, consistant en poudre, cartouches, pièces détachées diverses. 

Ce déchargement sera terminé au milieu de cette semaine. Les marchandises seront ensuite expédiées par voie ferrée vers Marseille. 

On feint d'ignorer la destination définitive de tout ce matériel. (source le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1937  -  La pêche du sprat.  -  Les premiers bancs de sprat ont été signalés à la fin de la semaine : les pêcheurs de Honfleur en ont ramené au port une trentaine de tonnes vendredi, 45 tonnes samedi et 50 tonnes dimanche.

La pêche s'est poursuivie lundi sur le même rythme. La boîte de 10 kilos était cotée de 11 à 12 fr. dimanche.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Un docker sauve un de ses camarades.  -  Au cours du déchargement du « Bougareni », steamer appartenant à la Société France-Navigation, lundi dans la soirée, un docker, M. Joseph Poignant, tomba dans le bassin entre le quai et le ponton. Il ne tarda pas à disparaître. 

Un de ses camarades l'avait vu tomber à l'eau : c'était Joseph Trouvé, âgé de 34 ans, qui, n'écoutant que son courage, malgré l'eau froide et la proximité d'un repas, plongea tout habillé et fut assez heureux pour saisir l'infortuné qui allait couler à pic. Il réussit à le ramener sain et sauf sur le quai. 

Les soins les plus immédiats furent ensuite donnés au sauveteur et à la victime. Nos félicitations au courageux sauveteur. (source le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Un tunnel sous l’estuaire.  -   En date du 11 octobre 1937, M. le Préfet du Calvados nous a transmis un vœu émis par le Conseil municipal d'Honfleur au cours de sa séance du 3 septembre 1937 et tendant à ce qu'il soit procédé à l’étude d'un projet de tunnel sous la Seine, entre Honfleur et Le Havre.

M. le Préfet du Calvados nous demande de lui faire connaître la suite ou non ce vœu vous aura paru susceptible. (source le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Une barque coule dans le port.  -   La barque « Léa-Joseph », amarrée près de la Lieutenance, s'est échouée, de nuit, en mauvaise position et a coulé au fond. Renflouée au matin, elle a subi de sérieuses avaries. (source le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938   -  De nouvelles cargaisons de munitions à Honfleur.  - Nous avons parlé à plusieurs reprises de différentes livraisons d'armes et munitions qui avaient été transitées à Honfleur.

De nouvelles cargaisons de munitions viennent d'être débarquées à Honfleur. Il s'agit, cette fois, de 200 tonnes de dynamite. Cette importante cargaison dangereuse fut débarquée de la façon suivante : Le 27 décembre arrivait dans le port de Honfleur le cargo « Tenace », de nationalité française. Il avait à bord 60 tonnes de dynamite qui furent immédiatement débarquées dans le quatrième bassin. 

Ce bateau venait de Cherbourg où il avait transbordé sa cargaison d'un bateau américain, L' « Indépendance Hall ». Il fut suivi d'un deuxième bateau français, le « Brazmor », qui avait à bord un chargement de 120 tonnes de dynamite. Toutefois, comme les règlements du port de Honfleur n'autorisent pas le déchargement de plus de 50 à 60 tonnes de dynamite à la fois, le « Brazmor » fût obligé de rester en rade et dés que le cargo, « Le Tenace » eut terminé son déchargement, il partit à son bord pour prendre 60 tonnes. C'était le 29 décembre. Ce jour-là, les deux bateaux lestés chacun de 60 tonnes de dynamite vinrent successivement se faire décharger dans le quatrième bassin. 

Comme d'habitude, la cargaison de dynamite a été étroitement surveillée par les autorités du port et la police locale. 

Aujourd'hui 31 décembre, la dynamite a été transbordée sur un train spécial à destination de Marseille, comme d'ailleurs les antérieures livraisons d'armes. Toutefois, une personnalité du port que nous avons interrogée nous a précisé qu'à l'inverse des autres destinations d'armes qui étaient la Grèce, cette fois la livraison en question, qui a été  faite par le même transitaire, M, Pernier, industriel à Honfleur, aurait pour destination la Turquie. (Source  : l’Ouest-Éclair)

 

Février 1938  -  Un train de voyageurs heurte un pommier abattu par le vent.   -    Un train de voyageurs reliant Glos-Montfort à Honfleur, a tamponné entre Corneville et Pont-Audemer. un pommier abattu par le vent. Toutes les vitres du côté droit furent brisées, mais il n'y eut aucun accident de personne. (source le Moniteur du Calvados) 

 

Février 1938  -  Heurté par une auto le directeur des Chantiers, succombe à ses blessures.   -    Mercredi, vers 18 h. 15, une voiture conduite par M. Guy Vernez, qui revenait de Paris, se dirigeant vers le pont de la Lieutenance, a occasionné, en empruntant le quai de la Quarantaine, un pénible accident : elle heurta M. Rothacker, ingénieur, directeur de la Société Nouvelle des Ateliers et Chantiers Maritimes d'Honfleur.

Gravement blessé. M. Rothacker fut transporté chez M. le docteur Gallot, qui ordonna le transfert immédiat à l'hôpital.

Assisté des docteurs Béglin et Gallot, M. le chirurgien Hibrad tenta une ultime intervention chirurgicale. Malheureusement, la victime succomba à la suite d'une fracture du crâne et de contusions internes jeudi matin.

M. Rothacker, la victime de ce pénible accident, était le père de notre excellent confrère, M. Kothacker, correspondant de l' « Ouest-Eclair » à Pont-l'Evêque, à qui nous adressons nos bien sincères condoléances.  (source le Moniteur du Calvados) 

 

Mars 1938   -   Le chômage augmente dans le Calvados.   -   Les neuf fonds municipaux de chômage en activité allouent des secours à 1 061 chômeurs, dont 347 à Caen, 180 à Trouville, 165 à Honfleur, 124 à Deauville, 87 à Lisieux, 80 à Dives-sur-Mer. On constate qu'il y a 50 chômeurs de plus dans le Calvados que la semaine dernière. (source le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1938   -   Le réseau électrique saboté par un fou.   -  Dimanche soir, vers 21 h. 30, une panne d'électricité plongeait une partie du quartier ouest de Honfleur dans l'obscurité.

Les ouvriers de la Compagnie s'occupant dès lundi matin de la recherche du dérangement, constatèrent qu'un fil de fer avait été accroché aux lignes aériennes.

Rue Alphonse-Allais, ils découvrirent un nouveau fil placé dans les mêmes conditions. Il s'agissait donc d'actes de malveillance qui auraient pu avoir de graves conséquences, l'hôpital ayant été également privé de courant.

Mardi matin, un nouveau court-circuit se produisait, dans le même quartier et dans des conditions identiques, obligeant la Compagnie à réparer au plus vite.

Dans la même matinée, la police réussissait enfin à identifier le saboteur, qui était arrêté quelques heures après en ville, au moment où il se disposait à quitter Honfleur.

Il s'agit d'un nommé Michel Sarniguet, 50 ans, ayant exercé la profession de peintre en voitures, actuellement sans domicile fixe. Après interrogatoire, l'homme a passé des aveux. Il semble bien que l'on se trouve en présence d'un déséquilibré. Aussi a-t-il été conduit à l'hôpital, pour y être mis en observation. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   La suite d’une scène de ménage, il se pend.   Un chauffeur de camion, M. Fernand Lignel. Après avoir eu une discussion avec sa femme, s'est pendu dans la cage de son escalier. (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   L’honnête navire marchand contenait des armes pour l’Espagne.    -   Nous lisons dans L’Écho honfleurais : Un nouveau bateau d'armes, le « Virginia », est en déchargement dans nos bassins. Il contient officiellement des machines en pièces détachées à destination de l'Espagne. Malheureusement, hier, une élingue cassa pendant le déchargement d'une lourde caisse. Celle-ci s'ouvrit... et on put apercevoir un bel affût de canon 155, modèle 1916 et quelques mitraillettes... 

Le « Virginia » vient de Gdynia (Pologne). (source le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1938   -   Le canot de sauvetage, se porte au secours d’une barque en perdition.   -   Vers 15 heures, M. Retout, négociant en bestiaux à Pennedepie, alertait le lieutenant de port de Honfleur, pour lui signaler qu'un bateau de pêche paraissant avoir trois hommes à bord se trouvait en perdition entre Vasouy et Pennedepie, à un mille environ de la côte.

Le lieutenant de port avisa immédiatement le patron du bateau de sauvetage, M. Robert Goulé, et le second, M. Victor Abrard. En raison des fêtes de Pâques, M. Goulé fut  obligé de s'assurer le concours d'un équipage de fortune qui se porta au secours du bateau en détresse. Celui-ci ne fut pas aperçu, malgré de patientes recherches qui  durèrent plus d'une heure.

Ce bateau ne parait pas appartenir à la base de Honfleur.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1938   -   Les crédits pour les monuments historiques.   -   L'Assemblée décidé la répartition du crédit, de 70 000 francs qu'elle consacre annuellement à l'entretien et à la conservation des monuments historiques, soit deux mille francs pour l’église du Vieux Saint-Gilles ; 7 500 francs pour la chapelle Halbout à Saint-Etienne ; 30 000 pour Saint-Nicolas ; 5 000 pour la Lieutenance, et 1 000 pour Sainte-Catherine de Honfleur ; 1 000 pour l'église de Langrune ; 2 000 pour St-Pierre de Lisieux, et 3 000 pour la maison ancienne à Lisieux ; 3 000 pour l'église St-Loup-Hors, et 5 500 pour Notre-Dame de Vire. 

A la demande de M, le Docteur Gosselin, rapporteur, le Conseil général spécifie que sur ce crédit de 70 000 francs, une somme de 3 000 fr. doit être affectée à la conservation du Mobilier classé. 

Le rapporteur proteste d'autre part contre le fait que l'architecte chargé des monuments historiques dans le Calvados habite Metz. (source le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1938   -   L'aide aux Écoles de pêche.   -   Le Conseil répartit ainsi qu'il suit le crédit de 8 000 francs accordé aux écoles de pêche du département : 2 500 francs à Grandcamp : 8 000 à Port-en-bessin ; 2 500 à Honfleur. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   25e anniversaire des fêtes du couronnement de Notre-Dame de Grâce.   -  Pour le 25e anniversaire du Couronnement de Notre-Dame de Grâce, de grandioses fêtes sont prévues. Elles auront lieu les mardi 21 juin, mercredi 22 juin et jeudi 23 juin.

L'apothéose des fêtes, le jeudi 23 juin, sera présidé par le Cardinal Suhard, archevêque de Reims, entouré de leurs Excellences, Mgr Petit de Julleville, archevêque de Rouen ; Mgr Picaud, évêque de Bayeux et Lisieux ; Mgr Gaudron, évêque d'Evreux ; Mgr Neveux, évêque auxiliaire de Reims ; T.R.P. Dom Pierdait, abbé de Saint-Wandrille ; T.R.P. Exupère Auvray, abbé de Mondaye, etc...

Les fêtes seront réparties entre les églises de Honfleur et d'Equemauville et rivaliseront avec celles faites en 1913 lors du Couronnement. (source le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1938   -   A-t-on voulu voler les couronnes de Notre-Dame de Grâce.   -   Les pèlerins réunis l'autre jeudi sur le plateau de Grâce, où venait d'être célébrée la  messe pontificale du 25e anniversaire du couronnement solennel, n'ont pas été sans remarquer, au début de l'après-midi, la subite et rapide arrivée en automobile de plusieurs gendarmes, qui se mirent en devoir de surveiller la chapelle extérieure où était exposée la statue vénérée portant, les couronnes d'or massif, enrichi de diamants et de pierres précieuses.

Voici ce qui s'était passé. Les personnes chargées par les organisateurs de surveiller la statue entre les cérémonies du matin et celles de l'après-midi, avaient appris par la rumeur publique que d'audacieux voleurs avaient l'intention de créer un incident à la faveur duquel ils déroberaient les célèbres couronnes.

Ils avaient aussitôt averti par téléphone l'adjudant Lavit, lequel sans perdre une minute était monté à la côte en automobile, avec plusieurs gendarmes, qu'il avait par la suite laissés en surveillance, estimant qu'il était préférable de décourager par avance toute entreprise de ce genre.

Il faut noter du reste qu'il aurait été délicat de subtiliser les couronnes qui étaient vissées sur la statue en bois massif, vissée elle-même sur un socle, et d'accès difficile. II est vrai que l'on aurait pu décapiter la statue, mais ce travail aurait demandé un certain temps.

Néanmoins, ces détails n'auraient pas sans doute arrêté des voleurs résolus, c'est pourquoi il convient de souligner l'intervention des gendarmes, qui par ailleurs assurèrent le service d'ordre à la satisfaction générale.

Pour en terminer avec cette affaire, précisons que ces précieuses couronnes ne sont exposées que dans des circonstances rarissimes et qu'elles restent enfermées, à longueur d'année, dans un coffre-fort. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juillet 1938   -   Un incident au cours d’une distribution de prix.   -   Au cours de la distribution des prix de l'école Albert-1er, une mère de famille, Mme L…...., demeurant rue Albert 1er, mécontente du prix décerné à sa fille, prit le livre offert, et le jeta à la figure de l'institutrice en accompagnant son geste de paroles injurieuses. 

Plainte vient d'être portée par l'institutrice pour outrages dans l'exercice as ses fonctions et pour violences.. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Un lancement de bateau à Honfleur.   -  On a procédé lundi midi à la marée, en présence d'une foule considérable massée sur les jetées et avec plein succès, au lancement de la goélette « Jean-Jack », construite par les chantiers Prentout, pour le compte de M. Tournier, de Paris, qui le destine à des croisières de longue durée.

Ce petit bâtiment de plaisance mesure : 15 m. 60 de longueur et 4 m. 75 de largeur, son tirant d'eau est de 2 m. 50. Il comprend un « carré », une cuisine, deux cabines avec salle de bain, deux cabines pour l'équipage et différentes commodités. Il est pourvu d'un moteur à essence auxiliaire de 50 CV., six cylindres. Une grosse batterie d'accumulateurs, dont le moteur assurera la recharge fournira le courant nécessaire à l'éclairage et à l'alimentation du poste émetteur-récepteur de T.S.F.

Le « Jean-Jack » quittera Honfleur dans une quinzaine de jours pour le Danemark. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Noce d’or et de platine.   -  M. et Mme Paul Marie qui habitent Rouen depuis quelques années ont fêté leurs noces d'or à Honfleur où ils avaient été unis il y a cinquante ans.

D'autre part, une cérémonie assez rare sera célébrée demain, à Saint-Rémy-sur-Orne, où on fêtera en même temps les noces d'or de M. et Mme Madeline, et les 75 ans de mariage de M. et Mme Lefrançois.

Aux heureux jubilaires nous adressons nos bien sincères félicitations et nos meilleurs vœux. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Septembre 1938   -   Une noyade.  -  Son travail terminé aux chantiers Prentout, où il était employé, le journalier Lihard Albert, 27 ans, rue Vannier, décida de se baigner le 2 courant  dans le bassin du Centre.

Il eut le tort peut-être de boire plusieurs limonades au préalable. Des témoins le virent nager normalement tout d'abord puis, après qu'il eut parcouru une cinquantaine de mètres, son rythme se ralentit subitement et il coula.

Des secours furent organisés aussitôt mais ils demeurèrent vains, le corps de l'infortuné Lihard ne fut pas retrouvé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1938   -   Dans la nuit, une auto heurte un cycliste.   -  L'autre soir, M. Maurice Marais, employé aux Chantiers Delâtre, à Berville-sur-Mer (Eure), regagnait à la tombée de la nuit, Honfleur où il réside rue Charrière-St-Léonard, en suivant la route nationale n° 180, quand il vit surgir devant lui une automobile dont les phares l'éblouirent. M. Marais fut violemment projeté sur la chaussée et il y demeura inanimé. 

Des témoins le relevèrent et le ramenèrent chez lui, où il reçut les soins d'un médecin. Son état est sérieux.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -   Un incendie dans une scierie honfleuraise .   -   Un incendie s'est déclaré dans un bâtiment dépendant de la scierie Duchesne, à Honfleur. Le feu a pris rapidement une grande extension par suite du vent violent.

La compagnie des sapeurs-pompiers, sous les ordres du capitaine Baudry, s'est rendue immédiatement sur les lieux avec tout le matériel dont elle pouvait disposer. Elle est parvenue à circonscrire le sinistre assez rapidement et a préserver le reste de l'usine, dont l'activité de ce fait ne se trouvera ralentie que pendant un temps relativement court.

Le montant des dégâts ne peut encore être établi. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -  La pêche du sprat.  -  Les premiers bancs de sprat ont été signalés à la fin de la semaine : les pêcheurs de Honfleur en ont ramené au port une trentaine de tonnes vendredi, 45 tonnes samedi et 50 tonnes dimanche.

La pêche s'est poursuivie lundi sur le même rythme. La boîte de 10 kilos était cotée de 11 à 12 fr. dimanche. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Décembre 1938   -   Le thermomètre est descendu hier soir à 17,7 au-dessous de zéro.  -  Beaucoup de nos concitoyens apprendront avec surprise que le minimum de la température  dans notre région a été atteint hier, sur le coup de 20 heures, avec 17,7 au-dessous de zéro. La baisse subits annoncée par la météorologie s'était produite. 

Elle fut toutefois de courte durée, une heure après elle se relevait sensiblement, pour atteindre moins 3 degrés aux environs de minuit. Ce qui fut d'ailleurs fort apprécié par ceux qui rentraient chez eux à cette heure tardive. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -   Les méfaits du froid.   -   Samedi, une septuagénaire, Mme veuve Constances, ancienne propriétaire de Hôtel du Bras-d'Or, retirée depuis quelques années et qui habite rue de la République, a été frappée de congestion, alors qu'elle était sur le marché. Elle a été aussitôt conduite dans un restaurant voisin, mais la mort avait déjà fait son oeuvre. Un médecin appelé n'a pu que constater le décès.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)   

 

Janvier 1939   -   La doyenne de Honfleur est entrée dans sa 100e année.   -   Mercredi dernier, la doyenne de Honfleur est entrée dans la 100e année, il s'agit de Mlle Augustine Tribehou, pensionnaire à l'Hospice depuis trois ans et demi.

Mlle Augustine Tribehou, qui est née en effet, le 4 janvier 1839, a passé toute sa jeunesse à Equemauville chez ses parents, puis elle est entrée comme gouvernante au  presbytère de cette commune et elle a exercé cette charge pendant de si nombreuses années qu'elle a servi successivement les 7 derniers curés de la paroisse, ce qui constitue un record en quelque sorte. Mlle Tribehou, qui jouit pleinement de toutes ses facultés intellectuelles, évoque le souvenir de ces prêtres avec beaucoup de complaisance et elle parle volontiers aussi de leurs confrères des alentours qui fréquentaient le presbytère d'Equemauville. Elle a très bien connu entre autres le bon abbé Bertot, célèbre curé de Pennedepie, qui entra dans l'histoire voici tout juste un demi-siècle, par la grâce de Ludovic Halévy qui en esquissa la légendaire silhouette dans son fameux roman « L'Abbé Constantin ».

Parmi ses souvenirs d'enfance, ceux qui ont trait aux journées de Juillet et à la Révolution de 1848 sont les plus vivaces. Elle a vu naître et mourir la IIe   République et elle a passé les plus belles années de sa jeunesse sous l'Empire, — elle avait vingt ans — dont elle a partagé les fastes — les siens ne combattaient-ils pas en Crimée — et les déboires. C'est peu après la chute de l'Empire qu'elle alla pour la première fois à Paris, dont ellea conservé un souvenir éclatant.

Si les facultés intellectuelles de Mlle Tribehou ont résisté à l'attaque des ans, ses facultés physiques ont fléchi, mais à vrai dire bien légèrement, elle ne se lève plus guère, ses jambes refusant de la porter et ses oreilles sont un peu paresseuses, mais elle y voit encore très bien (et s'excuse presque d'être obligée de prendre des lunettes pour lire), elle a enfin très bon appétit : on lui sert le midi l'ordinaire de l'Établissement y compris la viande et le poisson.

Entourée de l'affectueuse sollicitude des Sœurs Franciscaines, Mlle Tribehou coule des jours heureux et paisibles parmi ses compagnes.

C'est dans ce décor familier que M. Richard, directeur de l'Hôpital-Hospice, lui a présenté mardi, les vœux de l'Administration tandis qu'il lui offrait des fleurs, en toute simplicité, car il s'agissait d'une manifestation très intime. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   La pêche du sprat.  -   Nous avons signalé, il y a quelques semaines, l'apparition de bancs de sprat au large des côtes de Honfleur et nous avons dit aussi que cette apparition fut de courte durée par suite de la température sibérienne qui les chassa vers d'autres régions en s'abattant sur la Manche.

La température s'étant très adoucie, les bancs sont revenus cette semaine et les barques honfleuraises et trouvillaises dès lundi, en ont ramené en abondance au port de Honfleur. La pêche s'est poursuivie mardi et mercredi avec plus ou moins de bonheur. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1939   -   Un sexagénaire est arrêté pour des faits inqualifiables.  -  Lundi dernier M. Bailleul, commissaire de police à Honfleur, était informé de faits particulièrement graves imputés à un sexagénaire jusqu'ici connu honorablement à Honfleur, où il était correspondant d’une compagnie auto-routière. Il était considéré comme un employé correct et ponctuel. Il est chevalier de la Légion d'honneur.

M. Bailleul se livra sur le champ à une enquête qui lui révéla que plusieurs fillettes de 9 à 13 ans faisaient depuis un certain temps, des dépenses exagérées.

Ayant acquis la certitude de faits particulièrement graves, le commissaire fit comparaître leur auteur, qui ne chercha pas à nier et donna des détails complets sur ses actes inqualifiables.

Informé de cette affaire, le Parquet de Pont-l'Èvêque a décerné immédiatement un mandat d'amener, que la gendarmerie a exécutée aussitôt, et le triste caissier a été traduit devant M. le Procureur de la République, qui l'a fait écrouer.

Il s'agit de Wernert Théodore, 64 ans, domicilié à Honfleur, 24, rue du Puits.

Wernert ne peut arguer d'un moment d'égarement passager, puisqu'il est établi, que l'origine, des faits remonte à plusieurs mois. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1939   -   La triste affaire de Honfleur apparaît chaque jour plus grave.   -  Une visite médicale des fillettes qui furent victimes des agissements de Wernert a été ordonnée par M. le juge d instruction de Pont-l’Évêque, peu après l'ouverture du dossier. Cette visite a eu lieu, en présence des parents des enfants, à I’hôpital-hospice de Honfleur, par le docteur Maurin, de Pont-l’Évêque, requis à cet effet.

Avant de procéder à ces examens médicaux, le docteur Maurin avait procédé, en présence de M. Bailleul, commissaire de police, à un nouvel interrogatoire des fillettes.

Il se pourrait qu'avant peu, à la liste déjà longue des jeunes victimes des odieux agissements de Wernert, viennent s'ajouter de nouveaux noms. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1939   -   Le cargo caennais « Hébé » s’échoue à l’entrée du port de Honfleur.   -   Lundi matin, vers 10 h. 15, le vapeur français « Hébé », de la compagnie Lamy de Caen, qui venait de Rotterdam avec un chargement de houille pour la Société. Normande de Combustible s’est échoué, à la marée, à l'entrée du chenal d'accès au port de Honfleur, un bouchon de brume ayant gêné le pilote au moment où il tournait les bouées.

Le cargo n'ayant pu se déséchouer par ses propres moyen, la puissante suceuse « Victor-Guilloux » qui se trouvait à proximité lui porta assistance et parvint à le tirer de sa fâcheuse position, vers midi 30, au moment même où deux « Abeilles » venues du Havre arrivaient sur les lieux.

L'heure de l'ouverture des portes étant passée depuis longtemps, le cargo « Hébé » a dû attendre la marée du soir, pour entrer dans les bassins. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1939   -   Une folle se croyait poursuivie par un assassin.   -   L'autre matin, une personne, étrangère à la localité, arrivait à Honfleur et se présentait peu après au Commissaire de police à qui elle déclarait qu'elle était poursuivie par un assassin et qu'elle implorait la protection de la force publique. Comme cette dame paraissait très calme, le Commissaire se contenta de l'éloigner et ordonna à un de ses agents de la suivre discrètement.

Après avoir déambulé trois heures durant, la malheureuse femme, en proie à la plus vive excitation, se mit, près du jardin public, vers 11 h. 45, à injurier les passants, prenant notamment à parti le gardien dudit jardin. Elle fut aussitôt appréhendée, non sans mal, par le Commissaire et les agents qui la conduisirent à l'hôpital où elle reçut des soins.

Sa famille, fut prévenue aussitôt, car cette femme portait sur elle des papiers d'identité. Il s'agit d'une personne d'une cinquantaine d’années, originaire de la Manche, qui a été transférée à Caen, comme atteinte du délire furieux de la persécution. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1939   -   Les subventions aux Monuments Historiques.   -   L'Assemblée répartit de la façon suivante le crédit ouvert au budget départemental pour l'entretien et la conservation des monuments et mobiliers historiques du Calvados :

Strict entretien : 10 000 francs ; achèvement de la restauration de la nef et du transept de l'église Saint-Nicolas à Caen : 30 000 fr. ; restauration d'un bâtiment au manoir François 1er à Lisieux : 10 000 francs ; restauration de la partie centrale de la façade de l'église Saint-Léonard, à Honfleur : 10 000 francs ; réfection de la couverture du porche d'entrée du clocher et de la première travée de la nef contre le clocher de la chapelle Notre-Dame-de-Gràce, à Equemauville : 6 000 francs ; nettoyage du bas-côté Nord et du transept de l'église Notre-Dame de Vire : 14 000 francs. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1939   -   Le pharmacien Desmarais est responsable de ses actes.   -   M. Desmarais, pharmacien à Honfleur, qui, à la suite d'incidents sur la voie publique, avait été arrêté, puis conduit à la maison d'arrêt de Caen, pour être examiné au point de vue mental, a été ramené hier à la prison de Pont-l'Évêque.

Les docteurs qui l'ont examiné ont en effet conclu à l'entière responsabilité du pharmacien, ex-candidat à la présidence de la République.

M. Desmarais comparaîtra donc prochainement devant le Tribunal de Pont-l'Évêque, pour répondre des incidents dont nous avons parlé. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1939   -   Le nouveau président de la transatlantique est un honfleurais.      -  Le ministre de la Marine Marchande vient de désigner M. Jean Marie comme successeur du gouverneur général Olivier à la présidence du conseil d'administration de la Compagnie générale Transatlantique.

Né à Honfleur en 1891, M. Jean Marie est ingénieur en chef de première classe du génie maritime.

Conseiller d’État en service extraordinaire, il est actuellement directeur de la flotte de commerce et des travaux maritimes au ministère de la Marine Marchande.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)   

 

Juin 1939   -   Une maison occupée par une famille nombreuse s’effondre.  -  La rue des puits, à Honfleur, est bordée de maisons de bois qui sont très vieilles et souvent fort délabrées.

L’une d’elles, sis au numéro 53, appartenant à Mme Tremblé, et habitée par la famille Bertrand, comprenant sept enfants, s’est effondrée dimanche matin,  vers 10 heures 30.  Par un miraculeux hasard, aucun membre de la famille n'a été pris sous les décombres.

Voici dans quelles circonstances cet accident s'est produit.

Au cours de la matinée, Mme Bertrand, entendant de sinistres craquements, fit évacuer toute sa famille et prévenir le commissaire de police. Ce n'était pas la première fois que de semblables craquements se faisaient entendre, mais ceux-ci étaient plus inquiétants que les précédents. La famille et les voisins: entreprirent en même temps le déménagement des pièces, mais ils n'eurent pas le loisir de mener à bien ce travail.

Tout à coup, alors que Mlle Bertrand se trouvait devant le fourneau au rez-de-chaussée, le mur de la cheminée s'écroula partiellement. La jeune fille qui ne se rendait pas compte du danger continua son travail, quand un voisin, M. Quetel, qui se trouvait sur le pas de la porte, eut la présence d'esprit de la tirer a lui, au moment même où la cheminée, haute de trois étages, s'effondrait à l'intérieur de l'immeuble, entraînant dans sa chute le plancher du second et du premier étages.

Mais il n'y avait plus personne dans, la maison.

Les dégâts sont fort importants pour le propriétaire et pour le locataire qui a perdu la presque totalité de son bien dans cet accident.

M. le Commissaire de police a fait héberger la famille Bertrand a l’hôpital, en attendant qu'il soit statué sur son sort.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939   -   A Notre-Dame de Grâce, 1 000 enfants prient pour la paix.  -   Pour répondre au vœu de Pie XII, le clergé de Honfleur, sur l’initiative de son doyen, M. le  Chanoine Petit, avait convié les enfants des paroisses de Honfleur et du canton à venir en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Grâce, afin d'y prier en commun pour la paix.

Cette cérémonie a déroulé ses fastes jeudi après midi, à la chapelle extérieure, sous les frondaisons du plateau, avec le concours d'un millier d'enfants venus avec leurs pasteurs des paroisses de Honfleur, Ablon, Barneville, Cricquebœuf, Equemauvilie, Fourneville, Genneville, Gonneville-sur-Honlieur, Pennedepie, Quetteville, Le Theil, Vasouy, etc..., auxquels  s'étaient joints les enfants des divers pèlerinages à la Côte de Grâce ce jour-là.

Ordonné par M. Montreuil. chapelain, et MM. Michel et Pellerin, vicaires à Honfleur, ce bel et touchant acte de foi à Notre-Dame de Grâce fut marqué par le chant des cantiques et un chapelet médité par M. le chanoine Petit. Une très belle procession du Très Saint-Sacrement, qui était porté par M. le chanoine Perdu et suivi par une foule imposante de pèlerins, s'égrena ensuite sur le plateau ensoleillé, et la cérémonie se termina au retour par un Salut solennel.

Cette magnifique manifestation de piété a donné une nouvelle preuve de la recrudescence de dévotion dont jouit chez les populations normandes la Vierge vénérée du sanctuaire de Grâce et fait bien augurer des fêtes du 26e  anniversaire du couronnement qui auront lieu le jeudi 22 juin prochain. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Juin 1939   -   Un canot de pêche échappe au naufrage.   -   Mardi, vers 18 h., le canot à moteur « Paul-Janine », appartenant à Mme Gombert, revenait de la pêche aux moules, ayant à son bord, outre l'équipage, un certain nombre de pêcheurs et de pêcheuses.

En arrivant devant Cricquebeuf, le moteur du canot s'arrêta net, et l'embarcation alla à la dérive. La mer étant très mauvaise par suite du vent violent, et le canot étant lourdement chargé, les occupants firent des signaux de détresse qui furent heureusement aperçus et retransmis à Honfleur où l'on se mit en devoir de porter secours au « Paul-Janine ». 

Mais comme les secours tardaient à arriver, et que la situation empirait, l'équipage prit le parti de sauver son personnel par ses propres moyens. Il mouilla donc, et avec l'allège que le canot remorquait, il transporta jusqu'au rivage, les uns après les autres, hommes et femmes, qui gagnèrent ensuite la terre ferme. Puis l'équipe revint à son bord en attendant que les secours arrivent.

Finalement, le « Paul-Janine » fut pris en remorque par une barque de M. Lefaix, qui le ramena au port. Quant aux rescapés, ils étaient débarqués sur Villerville et transportés  à Honfleur en auto.

Il convient de féliciter l'équipage du « Paul-Janine », pour le sang-froid dont il a fait preuve dans cette circonstance, en sauvant ainsi les pêcheurs et les pêcheuses de moules d'un naufrage quasi certain, dont les conséquences auraient été sans doute tragiques, par suite du gros temps. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Un chevreuil…. Dans le chenal de Honfleur.  -  Quelle ne fut pas la surprise des promeneurs qui se trouvaient dimanche sur la jetée, de voir un chevreuil, qui nageait  vigoureusement, venir du large et prendre le chenal pour entrer dans le port !

Les premiers pêcheurs qui l'aperçurent se dirigèrent vers lui et ce fut une chasse peu reluisante, où la pauvre bête, après avoir plongé a plusieurs reprises pour éviter les coups de rames, fut finalement assommée et coula... sans profit pour ses poursuivants qui ne purent la retrouver. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  Le temps qu’il a fait en juin.    Nous n'apprendrons rien a nos lecteur en leur disant que le mois de fut pluvieux, nous les surprendrons probablement, en leur apprenant que la température fut supérieure à la normale. Le fait est cependant bien avéré.

Dans toutes les stations la moyenne dépasse 15°.

Une forte élévation de température, survenue du 4 au 7, a contribué à relever la moyenne, il convient de noter en plus que les températures ont varié relativement peu dans le courant des journées. Le maximum a dépassé rarement 20°, mais le minimum est demeuré fréquemment supérieur à 10°, de sorte que le mois a été très doux dans son ensemble.

Il a été également très pluvieux grâce à des orages nombreux, parfois très violents. Le plus désastreux de ces orages fut celui du 7 qui traversa le département, de Saint-Sever à Lisieux, en déversant des torrents de pluie et de grêle.

Les pluies totales dépassent de beaucoup la normale 58 m/m, elles varient sensiblement d'un point à l'autre.

La douceur de la température, jointe à la grande abondance des pluies a été très favorable à la végétation. A la fin du mois, les foins sont très fournis mais difficilement récoltables, les céréales et les racines fourragères poussent vigoureusement. On constate par ailleurs que la production des fruits à cidre sera très inférieure aux estimations  primitives.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1939  -  L’imprudence d’un jeune employé provoque un commencement d’incendie.  -  Un incendie qui aurait pu prendre des proportions considérables sans la rapidité avec  laquelle il a été combattu, s'est déclaré hier, cours de la République, où se trouvent les ateliers de teinture et de nettoyage de la maison Midot.

Il était environ 11 heures lorsque l'alarme fut donnée. En un instant les pompiers de Honfleur furent à pied d’œuvre et s'attaquèrent au sinistre que des voisins combattaient déjà et qui fut rapidement circonscrit.

Il avait pris naissance dans un bâtiment à usage de garage, attenant à l'atelier principal et dans lequel se trouvait une réserve de benzine et l'automobile de M. Midot. Comme  l'incendie put être localisé, les dégâts se limitèrent à ces objets et encore la voiture de M. Midot n'a-t-elle été qu'en partie endommagée.

Une rapide enquête a permis d'établir les circonstances dans lesquelles le feu s'est déclaré :

Un commis de M. Midot, le jeune M……., 14 ans, employé depuis quelques jours seulement à la teinturerie, avait été chargé par son patron d'aller chercher de la benzine à la réserve du garage. Comme, par maladresse, il en avait répandu une certaine quantité sur le sol, le garçonnet ne trouva d'autre moyen, pour éviter une réprimande, que d'y  mettre le feu avec une allumette et une explosion se produisit et le feu se communiqua ensuite au garage.

Les dégâts sont couverts par une assurance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)   

 

Août 1939  -  Ivre, un chauffeur saccage un bateau.    Vers 21 h., le nommé Marcel Dupont, âgé de 26 ans, chauffeur, demeurant rue St Léonard, se trouvait en complet état d'ivresse, quand il sortit d'un café dénommé « Au point du jour », quai Lepaulmier, où sont amarrés les petits caboteurs qui assurent le service entre les différents ports du Calvados et de la Seine-Inférieure. Fort excité, Dupont descendit dans l'un de ces petits caboteurs « Le Sable d'Or » et se mit a tout briser, faisant un bruit infernal, qui attira sur les lieux les habitants du quartier.

Les agents de police furent requis, puis les gendarmes, car les agents ne sont pas habilités pour opérer sur les embarcations. Finalement, Dupont fut maîtrisé, remonté sur le quai et de là conduit au violon municipal, en assez triste état, car, entre temps, M. Cardinal, le patron du « Sable d'Or », que l'on: avait prévenu et qui était arrivé aussitôt, avait administré une sérieuse correction à l'infortuné Dupont, que l'on dit être de son naturel, un garçon fort paisible. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Légion d’Honneur.    M. Alfred Thomas, le distingué maire d'Ouistreham-Riva-Bella a été promu officier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel.

Dans la promotion des maires comptant plus de trente ans de fonctions que vient de publier le « Journal Officiel », nous relevons les noms de MM. Henry, maire de Cristot ; Lecourt,  maire de Fourches, et Boucherot maire de Saint-Pair-du-Mont, nommés chevaliers. Dans celle des Sapeurs-pompiers, figure M. Baudry, capitaine commandant la Compagnie de Honfleur. 

A tous nous adressons nos plus vives félicitations. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Le souvenir des écrivains honfleurais.     Le 3 septembre, une plaque commémorative sera apposée à Honfleur, sur la maison qu'habita l'écrivain Albert-Emile Sorel.  D'autre part, sous la présidence de M. Boivin-Champeaux, sénateur et Président du Conseil Général du Calvados, un buste de l'homme de lettres, sera inauguré au musée du Vieux-Honfleur, à l'issue d'une conférence de Camille Cé.

Le 21 septembre, à l'occasion du centenaire de la naissance de l'historien honfleurais Charles Bréard, une conférence sera faite sur ce dernier par M. Henri Toublet. (Source  : Le  Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Des chalutiers français ont été arraisonnés par des navires de guerres allemands.  -   Les patrons des chalutiers rentrés au port ont déclaré que certains d'entre ceux-ci ont été arraisonnés dans la mer du Nord par la flotte allemande en surveillance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1939  -  Unr tragi-comédie à Honfleur.  -   L'autre soir, une femme se dirigeait vers le Vieux-Bassin et s'y précipitait, mais à peine remontée à la surface, elle se mit à nager vers le quai où des témoins l'aidèrent à remonter, et les agents, qui avaient été prévenus, la reconduisirent à son domicile, 8, rue Georges-Chesneau.

Il s'agissait d'une femme Léone Le Guen, 33 ans, habitant à cette adresse avec son ami, Maurice Bagnol, 37 ans. C'est à la suite d'une discussion orageuse qu'elle avait décidé de se suicider en se jetant à l'eau, mais elle avait changé d'avis au contact de l'onde.

Les choses auraient pu s'arrêter là si le peu charitable ami n'avait eu une façon toute particulière de réchauffer la rescapée en lui administrant une correction, ce qui mit le quartier en émoi pour la seconde fois.

Les agents, alertés de nouveau, furent mal reçus par Bagnol qui les outragea et les menaça à tel point qu'ils le conduisirent au violon municipal, d'où il ressortit le lendemain matin nanti de plusieurs procès-verbaux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

113  HONFLEUR.  -  LA Rue Gambetta.  -  LL.

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