UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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HOULGATE

Canton de Dozulé

Les habitants de la commune sont des Houlgatais, Houlgataises

Avril 1876   -  Acte courageux.  -   Nous sommes heureux de porter à la connaissance de nos lecteurs l'acte de dévouement suivant : le sieur Nicolle, peintre à Beuzeval, était le 1er  avril, à la pêche à la montée dans la rivière la Dives, lorsqu'il tomba accidentellement dans l'eau, profonde en cet endroit de 5 à 6 mètres, il allait infailliblement périr, lorsque le sieur Eugène-Robert Liot, cordonnier à Beuzeval, se jeta courageusement a l'eau et fut assez heureux, malgré la force du courant, pour sauver le malheureux pêcheur.  

 

Avril 1877   -  Récompenses.  -  Le Ministre de la marine a décerné des récompenses pour faits de sauvetage aux personnes ci-après dénommées, savoir : Eugène-Robert Liot, cordonnier, témoignage de satisfaction : sauvetage d'un baigneur à Beuzeval le 21 août 1876. 

Jean-Jacques Lamy, matelot,  témoignage de satisfaction : sauvetage des équipages de deux canots chavirés à Arromanches en septembre et en janvier.

Jacques-Pierre Simon, préposé des douanes ; médaille de 2ème classe en argent : sauvetage d'un homme à Grandcamp le I6janvier.  

 

Mai 1877   -  La pluie.  -  Il résulte d'observations faites que, dans l'espace de huit mois (du 28 septembre 1870 au 28 mai 1877), il y a eu dans nos contrées 131 jours de pluie.

 

Juin 1877   -  Travaux.  -  La construction de la nouvelle église de Beuzeval-Houlgate vient d'être adjugée à M. Juillard, entrepreneur à Villers-sur-Mer. Cette église, dont le devis s'élève à la somme de 148 000 fr., sera due, en grande partie, à la générosité des baigneurs.  

 

Septembre 1877   -  La saison balnéaire.  -  Le mois d'août a fini avec le mauvais temps, septembre a aussi mal débuté, mais tout fait espérer de prochains beaux jours. La saison balnéaire n'a pas été bonne jusque-là, et septembre ne s'annonce pas mieux. Sur toutes nos côtes, il y a en ce moment très peu de monde, et elles sont rares les grosses locations. C'est peut-être un peu de la faute des propriétaires, hôteliers et marchands, dont les exigences ne connaissent plus de bornes, on loue les maisons au poids de l'argent, et l'on vend les denrées au poids de l'or. Que de plaintes ! que de réclamations !  

Ces prétentions pourront bien avoir de regrettables conséquences, et lorsque l'étranger, fatigué d'être ainsi écorché, cherchera des rives plus hospitalières, les rançonneurs normands lâcheront, mais trop tard, la corde avec laquelle ils auront essayés d'étrangler les baigneurs sera cassé.  

 

Février 1878   -  Instruction.  -  Le Ministre de l'Instruction Publique vient d’accorder 800 fr., pour travaux à l’école des filles de Basly.  1 200 fr., pour l'école des garçons de Beuzeval. 4 000 f., pour la construction d'une école, à Fumichon.  

 

Avril 1878   -  Victime de son dévouement.  -  A Beuzeval, la tempête de la semaine dernière a causé un malheur qui a vivement impressionné ceux qui en ont été les témoins. Un jeune homme et sa mère revenaient de Dives, lorsqu'ils virent deux hommes en danger de se noyer à l'embouchure de la rivière. N'écoutant que son courage, le jeune homme se jeta à l'eau pour aller à leur secours, au moment où il s'approchait d'eux, une vague énorme le rejeta au loin, une seconde l'engloutit. Son cadavre n'a été retrouvé que le lendemain.  

 

Décembre 1878   -  Neige et gelée.  -  La neige et la gelée qui ont fait leur apparition dans notre département retardent encore les nombreuses semailles en blé déjà retardées par les pluies. Sur certains points du département, il y a de vingt à trente centimètres de neige.

 

Janvier 1879   -  Neige et tempête.  -  La neige et l'ouragan que nous subissons depuis mardi nous étaient annoncés par le bureau météorologique du New-York-Hérald. Sur certains points de  notre département il y a tant de neige que la circulation en a été interrompue, sur la ligne de Courseulles, les trains ont été arrêtes par les neiges, ceux de la ligne de l'Ouest ont éprouvé de long retards. Avec la fonte des neiges, les inondations sont à redouter.

 

Janvier 1879   -  Découverte d’un cadavre.  -  Le Cadavre d'une femme inconnue, âgée de 40 à 45 ans, a été trouvé sur un banc de sable, territoire de la commune de Beuzeval.

 

Janvier 1879   -  La neige et les inondations.  -  Une partie de la France a été pendant plusieurs jours enfouie sous les neiges. Sur beaucoup de points, la circulation a été interrompue.

Dans le Calvados, la ligne de la mer a dû suspendre son service. La neige a atteint dans certains endroits plus de trois mètres de hauteur. Dans un grand nombre de localités, on se plaint que les cantonniers n'aient pas été, dès les premiers jours, envoyés sur les routes pour déblayer. Sur la route de Pont-l'Évêque à Bonnebosq, on nous signale des excavations produites par les eaux, ayant pour cause des puits creusés il y a longtemps pour extraire de la marne ou des moellons, à l'administration des ponts et chaussées de veiller.

Au dire des anciens, il faudrait remonter à cinquante ans pour trouver l'exemple d'une semblable avalanche de neige. Pendant l'hiver 1829-1830, on avait été obligé d'employer des  soldats de la garnison de Caen pour tracer des voies sur les routes aboutissant à Caen, les neiges relevées sur les côtés du chemin formaient un talus de 4 à 5 mètres de hauteur. De  distance en distance on avait réservé des espaces pour le croisement de deux voitures. C'est le mardi 7 janvier que la neige a commencé à tomber, il y a cent soixante-dix ans, jour pour jour (le 7 janvier 1709), entre 8 et 9 heures du soir, le vent qui était au midi et à la pluie, tourna subitement au nord et à la neige. Le froid fut tellement intense que le pain et l'eau gelaient auprès du feu, les prêtres à l'autel étaient obligés de faire mettre un réchaud plein de feu à côté du calice qui gelait encore, malgré cette précaution.

Le dégel qui s'est produit va amener des inondations, tous nos cours d'eau débordent. Sur les rives de la Loire, la consternation est grande, des villages entiers sont sous l'eau, à Nantes, plusieurs quartiers sont submergés. Les dégâts sont incalculables. L'évêque de Nantes fait un appel à la charité des fidèles en faveur des victimes des inondations. L'une des plus grandes inondations occasionnées en Normandie par les neiges est celle du 2 février 1508. Tous les cours d'eau débordèrent, la Seine s'éleva à trois pieds au-dessus des rives.  

 

Avril 1879  -  Demande de subvention.  -  Le Conseil général, considérant que les demandes de subvention sur les fonds de l'État, pour travaux aux églises et aux presbytères, a été établi conformément à l'article 2 de la loi du 10 août 1871, en tenant compte de l'urgence de ces travaux, ainsi que des charges et des ressources des communes. Prie M. le Ministre de vouloir bien accorder aux communes les subventions demandées pour travaux aux églises et aux presbytères, à Beuzeval, travaux de construction d'une église. Montant de la dépense :  79 753,75 fr., déficit : 10 055,74 fr.

 

Avril 1879  -  Écoles de filles, répartition de secours.  - Le Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de 2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de 1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles. 

Ce crédit, qui existe depuis longtemps, a toujours été employé en indemnités personnelles aux institutrices qui dirigent les écoles facultatives de filles, de manière à rapprocher le plus possible leurs émoluments de ceux déterminés par la loi pour les écoles obligatoires.  

Beuzeval, 658 habitants, Mme Leroy, sœur Sainte-Berthilde, 40 élèves payantes, 38 gratuites  ; indemnité personnelle accordée 25 fr.

 

Septembre 1879   -  Le service vicinal à vau-l’eau.  -  Au mois de mars dernier, le chemin de grande communication de Caen à Honfleur fut en partie détruit par la mer dans la traversée de Beuzeval. On combla les trous et on protégea le chemin par une estacade en planches. Plus tard, dans une seule marée, la mer détruisit de nouveau la route, et, pour aller de Dives à Beuzeval, on fut obligé de passer sur la plage à mer basse. Ou fit alors cinq épis en planche de sapin, ne laissant à la route qu'un passage à peine suffisant pour une voiture. A la marée de septembre, la mer a, en deux heures, enlevé de nouveau épis, routes et tous les travaux du service vicinal, qui ne devrait pas être trop surpris de ce résultat, car il y a longtemps que le service des ponts et chaussées l'avait prédit. Aujourd'hui, les habitants de Dives et  de Beuzeval en sont réduits à signer une pétition demandant qu'on veuille bien installer un bac avec remorqueur à vapeur entre les deux communes. C'est malheureux, car cela met en défaut le génie du service vicinal, qui avait eu celui de vouloir mettre un frein à la fureur des flots avec des planches de sapin.

 

Mars 1880  -  Postes.  -  La création d'un établissement de poste à Beuzeval vient d'être autorisée.  

 

Octobre 1880  -  Un chemin emporté.  -  Le chemin vicinal de grande communication de Caen à Honfleur a été emporté par les dernières pluies, dans la traverse de Beuzeval, sur une longueur de cinquante mètres, près du pont du Douet-Drochon. Cet accident s'était déjà produit plusieurs fois et à la même place. Le service vicinal a fait d'importants travaux pour l'empêcher. On a prétendu plusieurs fois que ces travaux étaient complètement insuffisants. Les faits, on le voit, justifient ces critiques et ne donnent pas une haute idée de l'habileté du service vicinal.  

 

Décembre 1880  -  Tirage au sort.  -  Les opérations du tirage au sort des conscrits de la classe 1880 commenceront le 24 janvier.

 

Décembre 1880  -  Recensement de la population.  -  Le recensement quinquennal de la population commencera le 15 janvier prochain.

 

Décembre 1880  -  Ca finira-t-il ?  -  Le chemin vicinal de Caen à Honfleur continue à être coupé dans la traversé de Beuzeval. La dernière crue a encore aggravé la situation. Cependant  toutes les communes intéressées, y compris la ville de Caen, ont voté les fonds nécessaires pour réparer ce chemin. Rien n'a été fait. Quand donc le service vicinal se décidera-t-il à faire quelque chose ?  

 

Juillet 1882  -  Ne mourrez pas à Houlgate.  -  La municipalité d'Houlgate avait promis de faire réparer le chemin du cimetière. Cette promesse n'a pas été tenue, et ce chemin est en si mauvais état, que les convois pouvant à peine y passer, des accidents sont à craindre. En outre, une fois au cimetière, il faut compter avec les exigences du fossoyeur. Dimanche, à l'enterrement d'une jeune fille, on a eu grand peine à le décider à descendre la bière, et comme il voulait se retirer avant de combler la fosse, on a cru un instant que la famille allait être obligée de la combler elle-même. Quand on veut être enterré convenablement, il faut, on le voit, se garder d'aller mourir à Houlgate.  

 

Juillet 1882  -  Bains de mer.  -  Mauvais début de saison. On hésite à venir. 

François II, l'ex-roi des Deux-Siciles, et la princesse Marie de Bavière, sa femme, sont à Beuzeval.  M. Planquette, l'auteur des Cloches de Corneville, est au Home. Me Lachaud, le célèbre avocat, vient à Houlgate. M. Cornélis de Witt, le gendre de feu Guizot, est à St-Aubin.  Le maréchal de Mac-Mahon est à Deauville.

 

Octobre 1882  -  Apprentis et petits domestiques.  -  Dans notre dernier numéro, nous avons annoncé qu'un certain nombre d'enfants assistés, filles et garçons, ayant, atteint l'âge de treize ans, et sachant lire et écrire, sont à la disposition des personnes qui voudraient les prendre, comme petits domestiques ou apprentis. Il faut s'adresser à la préfecture, service des enfants assistés. Ajoutons que durant l'année dernière, aucune poursuite judiciaire n'a été dirigée contre les 443 enfants assistés, âgés de 14 à 20 ans, placés dans le Calvados. Au 18juillet, 333 de ces enfants avaient déposé 20 040 fr. à la caisse d'épargne.

 

Octobre 1882  -  De quel droit ?  -  Tous les ans à l'occasion de la rentrée des classes, un conseiller municipal de Beuzeval à la bonne habitude de donner une petite fête aux enfants. Cette année, il avait été convenu qu'on ferait une partie à ânes, et un dimanche midi, une petite caravane composée de dix-sept ânes montés prenait la direction de Merville. Mais, cette petite promenade  fut interrompue par une singulière intervention. En passant devant l'église de Merviile, voilà le curé qui se met à traiter du haut en bas l'organisateur de la fête, et à vouloir l'empêcher de passer. De quel droit ?  

 

Septembre 1883  -  Sauvetage.    La semaine dernière, à Houlgate, par une mer très houleux, trois jeunes filles qui avaient eu l’imprudence de se mettre au bain allaient certainement périr quand le sieur Jules Selosse, ouvrier gazier à Cabourg, sans calculer le danger, s'élança à leur secours, et fut assez heureux, pour les sauver toutes les trois.  

 

Juillet 1884  -  C’est une série.    Le train partant de Mézidon, à 8 heures 30 du soir, a rencontré sur la voie, près du pont de la Dives, une vache qui a fait dérailler trois wagons. Il n'y a eu aucun accident de personnes, tout s'est borné à un retard des trains. 

— Profitant de la pente qui existe entre les gares de St-Vaast et Beuzeval, des agents de la compagnie ont laissé descendre sur un parcours de 2 kilomètres deux wagons vides qui ont, en arrivant en gare, tamponné sur 6 voitures qui s'y trouvaient remisées.

 

Avril 1886  -  Hommage.  -  Une délibération du conseil municipal de Beuzeval attribue à une voie publique de cette commune la dénomination de rue Baumier, en son vivant architecte à Caen.  

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Juin 1886  -  Les orages.  -  Un orage épouvantable a éclaté sur notre contrée lundi l'après-midi. On a ramassé des grêlons de la grosseur d'un petit oeuf de poule. Sur la route de Caen â Tilly, du côté de Fontenay, sur une étendue de 1 à 800 mètres, il est tombé une quantité de grêle tellement serrée, qu'on eût dit des petites noix qu'on vidait d'un immense sac. Les dégâts sont considérables. La récolte de fruits est gravement compromise. A Mondeville, les jardins sont dévastés. Le chemin de fer de Beuzeval, a dû cesser de fonctionner. Une partie du pays d'Auge est inondée. 

Quelques jours auparavant, une trombe, accompagnée de grêlons énormes, s'était abattue sur Bordeaux et les environs. Les dégâts sont considérables. Un enfant a été tué dans les bras de sa mère. 

Du côté d'Arles, un cultivateur a été tué par la foudre, au moment où il aspergeait d'eau bénite sa maison.  

 

Octobre 1886  -  Tramways.  -  Un tramway reliera, l'été prochain, Cabourg à Houlgate. Des sommes assez fortes sont déjà souscrites pour en établir un entre Luc et Lion, on parle même de le prolonger jusqu'à Ouistreham.  

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  La sécheresse.  -  Si le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse prolongée, les légumes et les fruits ont soif. D'autre part, les vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande un peu d'eau.

 

Août 1887  -  Les infos.  -  La préfecture du Calvados recevait, il y a quelques jours, une demande d'autorisation pour installer un tramway à vapeur au fond de la mer, sur les bancs de sable que le flot découvre à chaque marée, pour relier Deauville à Villers et à Houlgate.

Ce tramway ne fonctionnera, bien entendu, qu'à marée basse, et ses heures de départ varieront chaque jour comme les départs des bateaux de Caen au Havre. La voie sera posée, chaque année, le 1er juillet, et enlevée le 1er octobre.

Le promoteur de cette idée hardie et vraiment nouvelle est M. Decauville. Il lui a semblé qu'en jetant simplement sur le sable mouillé une de ses voies portatives en acier du type, qui, posé avec soin, sert à porter des canons de trente-quatre tonnes, celte voie présenterait encore une solidité suffisante pour porter des petites locomotives de trois tonnes.

Ce genre de tramway ne pourrait-il point être également installé sur nos côtes, depuis Graye à Grandcamp, durant la saison des bains, où il mettrait en communication directe entr'elles  toutes les stations de notre littoral ?

 

Juin 1888  -  Acquittement.  -  La dame veuve Mérieult. marchande de poisson à Beuzeval, qui avait été condamnée à vingt jours de prison, nous écrit qu'elle a été acquittée en appel par  la Cour.

 

Juin 1888  -  Caen à Trouville.  -  C'est dimanche prochain, 1er juillet, que la Compagnie inaugure son service de trains de plaisir sur Cabourg, Dives, Beuzeval, Villers-sur-Mer et Trouville. Prix, aller et retour, 2 et 3 fr. 

Départ de Caen, 8 h. 16 ; arrivée à Trouville 10 h. 45.  Départ 7 h. 35 ; arrivée à Caen, 10 h. 16.  

 

Août 1888  -  Cadavre d’enfant.  -  A Beuzeval, on a retiré du puits de la villa Mofras le corps d’un enfant nouveau-né dont la mort datait de quatre à cinq mois.

 

Mars 1890  -  Maître coup de feu.  -  Une après-midi, un gros jardinier de Beuzeval brûlait de mauvaises herbes dans une propriété close de tous côtés. A 1 500 mètres de là, sur les hauteurs, un gendarme et le garde champêtre aperçoivent de la fumée. Ils croient à un incendie, et, pendant que le garde va prévenir les pompiers, le gendarme se rend sur les lieux. Mais, pour ne pas y être venu pour rien, il dressa un procès-verbal sans force de loi, car chacun a le droit de brûler ses herbes à n'importe quelle distance dans une propriété close. Mais le plus curieux c'est que, trois heures après, le gendarme n'avait pas encore reparu à la gendarmerie, et que son brigadier venait réclamer sur les lieux du soi-disant sinistre ce gendarme auquel depuis on a donné, dans le pays, le nom de maître Coup-de-Feu.  

 

Juillet 1890  -  Tempête.  -  Samedi dans la matinée, un coup de vent que rien ne faisait prévoir s'est fait sentir sur nos côtes. Presque toutes les petites barques sorties pour la pêche ont été jetées à la côte sur des points éloignés de leur lieu d'attache. C'est un miracle qu'aucun pêcheur n'ait trouvé la mort dans cette tempête.

 

Août 1890  -  L’accident de Beuzeval.  -  Mardi, à l'heure où la marée se retirait, plusieurs baigneurs prépaient leur bain à Beuzeval. La mer avait été haute, et le courant de la Dives se faisait fortement sentir. Une dame G…... se baignait accompagnée d'un maître baigneur. Se sentant entraîné  par le courant, le baigneur appela à son secours son frère qui est batelier. Le  malheureux avait mangé, mais n'écoutant que son courage, il se jeta à l'eau pour porter secours à son frère. Hélas, il avait fait à peine quelques mètres dans l'eau, qu'il disparût frappé d'une congestion. Mme G.…. et son baigneur ont été sauvés. Le malheureux qui à péri laisse une femme et un enfant.  

 

Octobre 1890  -  Pêcheur noyé.  -  Lundi de la semaine dernière ,le sieur Pierre Eudes, 42 ans, pêcheur à Dives, qui pêchait de l'équille, sur la rive de Beuzeval, a été emporté par les  flots. Son corps a été retrouvé sur la plage.  

 

Avril 1891  -  Les plages du Calvados.  -  Lundi, a eu lieu, à Caen, l'adjudication des plages du Calvados. Beuzeval, sur une mise à prix de 500 fr. ; Arromanches, à 150 fr. et Tourgéville, à 100 fr., n'ont pas trouvé preneurs. Partie de Trouville (Roches Noires), 500 fr. ; Deauville, 200 fr. ; Houfleur, 50 fr., ont été adjugés à des particuliers avec des surenchères relativement insignifiantes. 

Les plages de Saint-Aubin, 1 000 fr. ; Courseulles, 250 fr., et Langrune, 200 fr., ont été adjugées aux communes. 

Mais à Villers-sur-Mer le pompon ! La mise à prix de la plage était fixée à 2 025 fr., la commune s'en est rendue adjudicataire pour 4 050 francs 

Or, écoutez ceci : il y a six ans, la commune s'était aussi rendue adjudicataire du même terrain, mais pour 1 000 fr. seulement, et elle a trouvé moyen d'y manger 2 à 3 000 fr. 

Comment fera-t-elle pour s'en tirer en payant 4 050, plus les frais d'adjudication et les constructions en planches ? Est-ce que quelque conseiller municipal généreux y mettra du sien ? Nous en doutons. Certains entrepreneurs trouveront plutôt le moyen d'y faire leur beurre.  

 

Août 1891  -  Bain de mer.  -  Malgré le mauvais temps, le monde arrive et s'installe en grelottant. Si les pluies et le froid persistaient, ce serait un désastre pour nos côtes. Il y a toujours foule au casino de Trouville. 

Ceux de Cabourg et de Luc sont également assez suivis. Les baigneurs feront bien d'être prudents. Une jeune femme de chambre de Houlgate, s'étant trop avancée, a perdu pied, et se  serait noyée sans les secours des sieurs Charles Josse et Auguste Desloges, qui l'ont retirée à demi évanouie.  

 

Août 1891  - Les fêtes.  -  A Cabourg, à Houlgate, grâce à de généreuses initiatives, les pauvres auront de quoi se chauffer cet hiver, si la répartition des fonds recueillis, est sagement faite.

— Dimanche, à St-Aubin, beaucoup de monde, malgré l'incertitude du temps. La fête était sous le patronage du préfet et il n'y assistait pas. Est-ce parce que le nouveau maire a été l'un des..., comment dirons-nous.., l'un des serviteurs des amis de l'Empire ?

 

Juin 1892  -  Mort à bout de sang.  -  Jean Borel, 70 ans, journalier à Beuzeval, s'est donné en travaillant, un coup de fauchet sur la jambe gauche et s'est coupé l'artère. Il est mort à bout de sang.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1893  -  Légion d’honneur.  -  Nous apprenons avec plaisir la nomination de M. Georges Landry comme chevalier de la Légion d'honneur. M. Georges Landry est membre du conseil général et maire de Beuzeval-Houlgate, dont il a fait une cité balnéaire des plus recherchées. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1893  -  Suicide par désespoir.  -  M. Paul Retour, 29 ans, manufacturier à La Ferté-Macé. Habitait momentanément, à Beuzeval, le chalet Barbey, avec sa petite fille et une bonne. Lundi la nuit, il s'est tiré cinq coups d'un fusil à deux coups. M. Retour avait perdu sa femme il y a quelques mois, aussi attribue-t-on ce suicide au chagrin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Récompenses pour faits de sauvetage.  -  Charles Josse, matelot, médaille d'argent, et Auguste Déloge, matelot, témoignage officiel de satisfaction : sauvetage de deux femmes, à Houlgate, le 22 juillet 1893.

— Alphonse Binet, employé au chemin de fer de l'Ouest, médaille d'argent : sauvetage d'une femme à Caen, le 18 août 1893.

— Onésime Cuvilliez, matelot, médaille d'argent : sauvetage d'un enfant, à Dives, le 27 juillet 1893.

— Émile Giffard, matelot, et Théodore Ménard, cocher, témoignages officiels de satisfaction : sauvetage d'un homme, à Houlgate, le 25 juin 1893. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1893  -  Récompenses.  -  Médailles à M Huguet, commis principal des contributions indirectes à Ablon, pour avoir exposé sa vie lors de l'explosion de la fabrique de dynamite, et à M. Pierre Moisy, maçon, pour sauvetage d'un enfant à Trouville.

— Mention honorable à M. Alexandre Borichez, brigadier de gendarmerie à Évrecy, pour avoir exposé ses jours en tentant le sauvetage d'une femme dans un incendie. 

— Témoignages officiels de satisfaction, à MM. François Mouillard, préposé des douanes, et Georges Kohn, banquier, pour sauvetage d'un homme a Beuzeval. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  Musique.  -  Au concours du Havre, beau temps et foule. Ont obtenu des prix : Les Enfants de la Plage de  Trouville, 29 exécutants ; la fanfare de Beuzeval-Houlgate, 31  exécutants, et la fanfare de Manerbe et Coquainvilliers, 20 exécutants. 

—  La réunion musicale, en forêt, qui a eu lieu dimanche à Montfiquet, près Balleroy, a très bien réussi.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1894  -  Les orages.   -   Depuis dix jours, notre contrée est sous le coup d'orages désastreux, les récoltes sont en souffrance, les pommes de terre se gâtent, les fruits ne mûrissent pas ou pourrissent aux arbres. La nouvelle lune parait vouloir nous être clémente. Il n'est pas trop tôt. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  Les Baleines.   -   Deux cachalots ou baleines se sont échoués à Houlgate. Ils mesurent près de 7 mètres dé long et plus de 3 mètres de circonférences. Ces monstres étaient encore vivants, mais ils n'ont pas tardé à expirer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  La Cocotte.   -  Dans divers cantons de la Manche, limitrophes du Calvados, la fièvre aphteuse prend un tel caractère envahissant que le préfet a pris un arrêté interdisant l'introduction dans le Calvados des animaux des espèces bovine, ovine, caprine et porcine de la Manche. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1894  -  Deux notaires qui écopent.   -   Contrairement à ce qu'on dit des Normands, ceux de Beuzeval ont horreur non seulement des procès, mais aussi des hommes de loi. C'est pour cela, paraît-il, qu'un sieur Toutain, propriétaire à Beuzeval, a cogné si dru sur M. Lucien Dumort, notaire à Rouen, et sur M. Raoul Belzeau, notaire à Elbeuf, qu'ils ont été se plaindre à la gendarmerie et faire dresser procès-verbal. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1894  -  Découverte de cadavre.   -   Le corps d'un inconnu a été découvert à Beuzeval. L'infortuné paraissait âgé de 30 à 25 ans. Ce cadavre, d'après ses vêtements, doit être celui d'un marin et séjourné longtemps à la mer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Trop de vacances.   -  Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Le vélo.   -  L'Académie a parlé. Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Pommes et poires.   -  La récolte varie dans le Calvados. Dans certains endroits, les pommes abondent et les poires sont en moyenne, dans d'autres parties, les poires sont en abondance et les pommes donnent une demi-année. Quoi qu'il en soit, les pommes ne seront pas chères cette année et il ne faut pas les payer au-dessus de un franc la barattée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  L’immoralité.   -  Auguste Philippe, 24 ans, ouvrier maréchal à Beuzeval, aurait voulu caresser de force une fille Blanche Avare. Mais mademoiselle Blanche a voulu conserver sa blancheur, elle a résisté et crié, sa mère est accourue et Auguste a été pincé et condamné à un mois de prison pour outrage à la pudeur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1895  -  Effets de la sécheresse.  -  M. Etienne Bénard, 43 ans, propriétaire à Beuzeval, puisait plus d’eau que de raison à la pompe commune de la maison. M. Pirche lui en fit l'observation. Bénard répondit qu'il était maître chez lui. Pour lui prouver le contraire, Pirche renversa le seau d'eau. Colère de Bénard, qui aurait battu Pirche, au dire des témoins. Mais, comme leurs dépositions n'étaient pas très nettes, l'affaire fut renvoyée et, ces jours derniers, ces témoins sont revenus sur ce qu'ils avaient dit. Heureusement pour eux, car ils seraient aujourd'hui en prison. Voilà pourquoi Bénard, profilant de ces tergiversations, n'a été condamné qu'à 25 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Erreur n’est pas compte.  -  Dernièrement, Louis Bossière, 35 ans, cultivateur à Beuzeval, aperçut, sur la route de la Corniche, trois individus qui tenaient par les bras un homme qui se débattait furieusement, poussant des soupirs étouffés.

Bossière crut qu'on voulait le maltraiter. Il courut chercher un gourdin et en administra une tripotée aux trois assassins qui n'étaient autres que trois amis complaisants en train, de maintenir un nommé Bouffard, râlant par suite d'une crise épileptique.

Poursuivi en justice, Bossière, en considération de sa bonne foi, n'a été condamné qu'à 40 fr. d'amende, avec la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Morts subites.  -   Le cadavre de Jean Margueritte, 61 ans, maçon à Thaon, a été trouvé, à Rosel, dans le parc de M. du Ferrage. Margueritte s'était couché la veille après la collation. Comme il était légèrement pris de boisson, ses camarades ne le réveillèrent pas à la sortie du chantier, pensant qu'après un peu de repos il pourrait regagner son domicile. 

— La gendarmerie de Cambremer a constaté la mort, sur la voie publique, du sieur César Mioque, 73 ans, rentier à Bonnebosq.

— La dame Célina Delivet, 56 ans, journalière à Beuzeval, est morte subitement. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Morts accidentelles.   -   Louise Guérin, 19 ans, servante chez M. Duval, cultivateur à Ouville, près St-Pierre-sur-Dives, était occupée au lavoir de la ferme, installé sur la Dives, lorsque voulant sans doute saisir un morceau de linge échappé par mégarde, la malheureuse jeune fille est tombée dans la rivière, profonde de trois mètres.

— La gendarmerie de Cambremer a constaté la mort accidentelle du sieur Édouard Meslay, 33 ans, propriétaire à Biéville-en-Auge, trouvé noyé, dans la Vire, à Notre-Dame-d'Estrées.

— Ou a découvert le cadavre du sieur Louis Leroch, journalier à Beuzeval, mort à la suite d'une blessure accidentelle. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Encore les vélos.  -  M. Pépin, habitant Dives, nous écrit que, la semaine dernière, son petit garçon de 10 ans, infirme d'une main, se trouvait sur la digue  de Beuzeval, lorsqu'il a été renversé et jeté dans la Dives par un vélocipédiste allant à toute vitesse. Le vélocipédiste, au lieu de s'arrêter, fila encore plus vite, et le pauvre enfant se fût certainement noyé sans le dévouement d'un chasseur qui passait et qui le retira de l'eau. Il y a cependant un arrêté qui réglemente l'allure des vélos, et un autre qui leur interdit de passer sur la digue de Beuzeval. C'est, on le voit, comme s'il n'y en avait pas. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  La pêche aux huîtres.  -  Le ministre de la marine, d'accord avec le gouvernement anglais, a décidé que la pèche aux huîtres pourra être continuée dans la mer commune  de  France et d'Angleterre jusqu'au 15 juin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Destruction des hannetons.  -  L'essaimage triennal des hannetons devant avoir lieu en 1898, un crédit de 1 500 fr. a été inscrit à cet effet au budget départemental. Le montant des primes sera de 0 fr. 10 par kilogramme de hannetons ramassés et détruits en présence des maires ou de leurs délégués, et le paiement en sera fait sur la production d'un certificat adressé à la préfecture. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Encore un boulanger incorrigible.  -  Pour tentative de tromperie sur la quantité de marchandise vendue, à l'aide d'indications frauduleuses, procès-verbal a été dressé contre le nommé X..., boulanger à Beuzeval. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Les chevaux américains.  -  Le Sénat a ratifié le vote de la Chambre relatif aux droits de douane dont seront frappés les chevaux étrangers. (Source : Le Bonhomme  Normand)

 

Juillet 1898  -  Bains de Mer.     Depuis quelques jours, un certain mouvement se produit sur nos côtes. Les petites locations marchent,  mais les grandes sont difficiles, quoique les gros propriétaires diminuent leurs prix. Madame Dreyfus a loué à Beuzeval. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Incendies.   -   Au Plessis-Grimoult, de 7 hectares de bruyères à divers propriétaires. Pertes, 100 fr.

— A Beuzeval, chez le sieur Coutain, hôtelier. Pertes, 23 000 fr. Assuré.

— De 1 200 gerbes de blé au sieur Baunieux, à Croisilles.

— De 3 meules de grains au sieur Delauuay, aux Moutiers-en-Cinglais.

— De 11 meules de récoltes contiguës les unes aux autres, consistant en blé, avoine, orge, sarrasin, foin et paille, au sieur Evremond Houel, cultivateur à May-sur-Orne. Pertes, 19 000  francs. Assuré,

— Chez la veuve Voisin, à Basseneville. Pertes, 1 300 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Récompenses honorifiques.  -  Médaille d'argent : M. Jean Désert, pilote invalide à Ouistreham ; sauvetage d'un homme, le 11 septembre 1898 — Témoignages officiels de satisfaction : MM. Émile Giffard, matelot ; sauvetage d'une femme, à Houlgate, le 25 septembre 1898 ; Victor Vastel, boucher à Isigny ; sauvetage d'un enfant, le 4 août 1898. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Service militaire.  -  La durée du service militaire commence le 1er novembre de l'année du tirage au sort et l'incorporation doit avoir lieu le 16 novembre au plus tard. L'expérience a montré que l'incorporation à cette époque tardive présente des inconvénients : l'instruction des Jeunes soldats est bientôt entravée par les rigueurs de la saison. Le ministre de la guerre va proposer de reporter au 1er octobre la date initiale du service et la date de mise du contingent à la disposition du ministre pour en opérer la répartition, tout en laissant au ministre la faculté de s'incorporer tout ou partie du contingent que le 16 novembre au plus tard. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Modification de nom.  -  La commune de Beuzeval, canton de Dozulé, s'appellera désormais Beuzeval-Houlgate. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  La tempête.   -   Une violente tempête s'est déchaînée la semaine dernière, sur notre littoral. Il y a eu de très grands dégâts à Saint-Aubin, Bernières et à Langrune. A Ouistreham, les vagues ont culbuté et enlevé presque toutes les cabines sur la plage jusqu'à Riva-Bella. Le pavillon nord de la villa de la marquise d'Angerville, à Beuzeval-Houlgate, s'est écroulé. Celle de M. Auburtin, maître des requêtes au conseil d'État, a été en partie éventrée. Les dégâts sont immenses à Trouville : tous les bordages de la jetée ouest ont été enlevés. La mer a pénétré dans le café Mottet, sous les galeries de la plage la promenade en planches est presque détruite, les cabines ont été enlevées, jetées l'une sur l'autre, brisées en miettes. La mer a dévasté toutes les propriétés bordant la plage, depuis l'hôtel des Roches-Noires jusqu'à la digue, faisant d'énormes dégâts. Le parapet a été enlevé sur plus de 70 mètres. Quant à la jetée-promenade, elle est encore debout, mais dans toute sa longueur son plancher a été enlevé,  ce n'est plus qu'un monceau de décombres.

Grands dégâts également à Villerville, ainsi que sur le littoral entre Grandcamp et Isigny.

Les quartiers St-François et Notre-Dame, au Havre, ont été inondés. Dans plusieurs rues, on ne pouvait circuler, car l'eau atteignait jusqu'au moyeu des roues. A Fécamp, la  violence des flots a détruit complètement la digue du boulevard du Casino. Une machine à vapeur a été précipitée dans le brise-lames. La plage de Dieppe est dévastée. Des  pièces de bois et des   fermes en fer, arrachées du musoir de la jetée, volaient comme des allumettes sur le tablier du brise-lames.

Dans les départements, la tempête a causé également des accidents : à Raon-l’Étape (Vosges), un douanier a reçu sur le corps une pile de planches et a été tué net. il était marié et père d'un enfant. Partout il y a eu des inondations par suite de crues subites des fleuves et des rivières. Les pertes sont énormes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Tué par jalousie.   -   On a trouvé, en mer, non loin des établissements de bains de Beuzeval, le cadavre du sieur Onèsime Leroy, 19 ans, ouvrier à l'usine métallurgique de Dives-sur-Mer, où il logeait chez son frère. Une contusion relevée sur la tête donna le soupçon d'un crime.

Le parquet de Pont-l'Evêque, prévenu, se rendit à Beuzeval.

L'enquête est parvenue à constater qu'un individu, poussé sans doute par une jalousie féroce, avait asséné un coup mortel sur la tête de l'infortuné jeune homme, qui était estimé de ses patrons et aimé de ses camarades, et l'avait jeté ensuite à la mer. Le coupable est arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  La saison.   -   Le beau temps a amené du monde sur nos côtes. M. Zola a loué à Houlgate, Mme Dreyfus aussi. M. Zola connaît notre littoral, car il a été l'hôte de St-Aubin il va une trentaine d'années. 

— Qu'attend donc la compagnie des Tramways de Caen à la Mer pour inaugurer le service des voitures découvertes ? (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1899  -  victime du travail.   -   Le sieur Lascic, 26 ans, rémouleur à Beuzeval, était occupé à repasser un couteau de boucher, lorsque la meule en « émeri » venant à éclater lui a fracassé le crâne. Transporté à Hôtel-Dieu de Caen, où il a été procédé à l'opération du trépan, le malheureux a succombé le lendemain en d'atroces souffrances. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Noyés.   -   Le sieur Chapron, 62 ans, ouvrier charpentier à Beuzeval, s'est noyé accidentellement dans le canal de dessèchement de Dives-sur-Mer. 

— Le nommé Charles Le Roy du Bourg, 58 à 60 ans, propriétaire, originaire de l'Orne, s'est noyé à Beuzeval en prenant un bain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Postes et télégraphes.   -   Est autorisée la création d'un bureau télégraphique à Cagny, canton de Troarn, où un bureau de facteur-receveur est établi ; sa circonscription comprend Cagny, Émiéville et Frénouville. 

— Depuis le 25 septembre dernier, le service téléphonique fonctionne à Beuzeval. (source le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   La rage.   -   Plusieurs chiens paraissant enragés ont été abattus dans la région de Dives. Le sieur Damion, journalier, ayant été mordu, a été conduit à l'Institut Pasteur aux frais de la commune de Beuzeval qu'il habite. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Disparitions.  -   Charles Leblanc, 15 ans, né à Cresseveuille, près Dozulè, avait été placé par sa famille, comme domestique, à Druval, canton de Cambremer.

Cet enfant a quitté sa place voilà quelques jours, on ne sait pas encore ce qu'il est devenu.

— Henri Briard, 18 ans, qui habitait chez ses parents à Beuzeval-sur-Mer, a disparu depuis plusieurs jours sans que l’on sache où il est allé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

"LE CLOS DES ROSIERS"   Calvados   HOULGATE

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461.   BEUZEVAL-HOULGATE (Calvados) -  Vue Générale

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89      HOULGATE  -  La Rue des Bains

HOULGATE-BEUZEVAL  -  Ferme Lavolley (Calvados)

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