Septembre
1828 -
Visite des pharmacies. -
Le jury
médical du Calvados vient de terminer ses tournées pour la visite des
pharmacies du département.
Un
seul pharmacien, le sieur Frilay, à Isigny, a donné des motifs de
plaintes graves. Outre que le jury a trouvé chez lui beaucoup de
médicaments mal préparés ou détériorés, il a été reconnu que le
sublimé-corrosif et l'arsenic n'étaient point tenus renfermés sous
clef, ainsi que le prescrit rigoureusement la loi.
Le
sieur Frilay étant, par cette contravention, en état de récidive, il
a été dénoncé à M. le procureur du Roi. (Le Journal de Caen et de
la Normandie)
Novembre
1828
- Le
Secret de la Route d'Isigny. -
Au commencement
du mois d'octobre, une jeune fille que l'on dit être d'une famille
honorable, cheminait à pied sur la route d'Isigny à Saint-Lô. Elle
était encore loin de cette dernière ville, quand elle trouva une
chétive bicoque où elle entra, harassée de fatigues, et ne tarda pas
à accoucher sans peine d'un gros garçon.
Elle
le confia à une pauvre femme, qui consentit à être nourrice, et elle
lui paya trois mois d'avance. Le lendemain elle partit à pied, comme
elle était venue, et le surlendemain, jour du marché d'Isigny, elle y
vendait son beurre, sans que personne se doutât de sa faute et de son
courage. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Mai
1829 - Cour
d’Assises. -
Présidence
de M. Gournay.
Vendredi 22.
- Vers la fin du mois de décembre dernier, un nommé Deu,
domestique à gage chez la veuve Leboucher, mégissière à Isigny, dit
un jour à sa maîtresse, en arrivant de Valognes ou elle l'avait
envoyé, qu'il avait rencontré sur la route un jeune homme qui lui
avait proposé 25 francs pour le conduire à Caen. Cette proposition
convenant, à la veuve Leboucher, elle fit partir le lendemain Antoine
Deu avec une voiture et un cheval; D’une reparut à Isigny que
plusieurs jours après, et prévint sa maîtresse que son cheval étant
mort de fatigue en route, il l'avait fait écorcher, et en avait laissé
la peau dans une auberge ou la voiture était aussi.
Par
suite on lui confia un second cheval pour rapporter la peau du premier
et ramener la voiture. La veuve Leboucher ne voyant pas encore revenir
son domestique, conçut enfin des
soupçons, se mit à sa poursuite, et arriva jusqu'à Caen où
elle apprit que l'accusé avait obtenu 20 fr. du premier cheval, et
avait fait tous ses efforts pour vendre le second, que de plus il avait
fait des dettes dans plusieurs auberges de Caen et sur la route.
Cet
impudent filou fut arrêté à Isigny et vient d'être condamné à 6
ans de réclusion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
24
Septembre 1830.
- Des
pêcheurs d'isigny prennent, dans un des bras du Vey, à l'embouchure de
la Vire, un poisson du genre des crétacées, d'une longueur de 26 pieds
et du poids de 5 000 livres. (source Le Journal de Honfleur)
Octobre
1830 -
Un cétacé géant retrouvé dans le Veys.
- Le
24 de ce mois, deux pêcheurs d'Isigny ont pris dans un des bras du Veys,
à l'embouchure de la Vire, un poisson du genre des Cétacés, long de
26 pieds, et pesant 5 000 livres.
M.
Deslongchamps, professeur d'histoire naturelle, à Caen, est allé sur
les lieux pour reconnaître l'espèce de monstre marin qui, égaré dans
nos mers, a été sans doute traîné par la force de la marée qui
entre dans le bras de mer, où il est tombé au pouvoir des
pêcheurs. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Découverte scientifique gâchée.
- M.
Eudes Deslonchamps, professeur d'histoire naturelle à l'académie de
Caen, était allé à Isigny, pour examiner le genre du cétacé
échoué dans les Veys, il y a quelques jours. Il a trouvé l'animal
déjà presqu'entièrement dépecé, encore bien que par une circulaire
de la douane, de janvier 1829, il soit prescrit de ne pas permettre la
destruction des animaux échoués ou trouvés à la mer.
Ce
professeur a acquis la conviction que le cétacé dont il s'agit n'a
point été péché mais simplement trouvé mort, puisque dés le
lendemain du jour où les pêcheurs l'amenèrent au rivage il répandait
déjà une odeur infecte. Il paraît que ce monstre marin est de la
famille des baleines, du genre baleinoptère, dans la série des
rorquals. Il avait 28 pieds de longs, et pouvait peser de 11 à 12 000
livres.
La
tête et quelques-uns des ossements et fanons pourront seuls être
conservés pour la science, les pêcheurs ayant brisé plusieurs parties
du squelette dans le dépècement de l'animal. (Le Pilote du Calvados)
Octobre
1830 -
Les habitants d'Isigny répondent présent. - La
petite ville d'Isigny et les communes voisines ont déployé le plus
grand zèle pour organiser leur force nationale.
A
Isigny, près de 300 hommes se sont fait inscrire sur les contrôles des
compagnies, et s'exercent activement au maniement des armes,
malheureusement les fusils manquent à beaucoup de citoyens qui sont
forcés de se servir provisoirement d'armes de chasse avec lesquels il
est difficile de faire régulièrement l'exercice.
Chaque
matin, maintenant, c'est le son du tambour et du clairon qui appelle à
l'exercice ou au travail les habitants qui l'entendent plus
agréablement que celui des cloches. (Le Pilote du Calvados)
Janvier
1831 -
Un incendie. -
Dans la nuit
du dix de ce mois, les préposés de la douane d'Isigny ayant aperçu en
flammes un navire qui était mouillé dans les veys, se jetèrent de
suite dans la patache pour lui porter secours. Au moment où ils
arrivèrent à bord, le feu avait déjà fait de tels progrès dans la
cale que le pont leur défonça sous les pieds, et que tout effort de
leur part pour maîtriser l'incendie eût été inutile. Ce navire
était un sloop de la Hougue, chargé de bois pour le Havre, le
capitaine et les deux matelots étaient
allés passer un jour dans leurs familles, laissant au mousse la garde
du navire.
On
ignore si c'est par son imprudence que le feu a éclaté, toujours
est-il que le malheureux mousse en a été la victime. Le navire a été
à peu près entièrement consumé. (Le Pilote du Calvados)
Septembre
1831 -
Rumeurs et désinformation.
- Les
faits les plus simples, par la manière dont ils sont racontés, sont
souvent grossis et dénaturés en s'éloignant du lieu où ils sont
arrivés. Le bruit circulait dans notre pays que, par suite de la
négligence des agents chargés spécialement de la surveillance des
arrivages qui se font sur nos côtes, plusieurs navires provenant du
Nord ( on disait même des lieux où le choléra exerce ses ravages )
avaient été, sans formalités préalables, admis à la libre pratique
dans le petit port d'Isigny.
Nous
avons remonté à l'exacte connaissance des faits et appris
qu'effectivement il y a une dizaine de jours un navire du Nord est
arrivé, chargé de bois, dans le port d'Isigny, mais qu'il a été
surveillé par la douane et que le pilote qui l'avait entré dans le Vey
est resté en quarantaine à bord, jusqu'au moment où la commission
sanitaire a eu pris connaissance de l'état du bâtiment et vérifié
ses papiers, visés par le consul français en Norvège. Le capitaine
norvégien a de plus déclaré, sur son honneur, qu'il n'avait, depuis
son départ de la Baltique, communiqué avec aucun navire.
Ces
faits, dont nous garantissons l'exactitude, doivent avertir nos
concitoyens de ne pas accueillir avec trop de facilité des bruits
inquiétants que par malveillance ou légèreté on ferait courir sur le
défaut de surveillance dans nos ports et sur tout le littoral.
(Le Pilote du Calvados)
Septembre
1831 -
Pénurie de cidre. -
La boisson la
plus habituelle, pour ne pas dire la seule boisson du pays, le cidre,
manquera généralement cette année, aussi depuis quelques mois il a
sensiblement augmenté de valeur.
On
pense cependant que le prix ne peut que fléchir maintenant, attendu que
dans un assez grand nombre de localités, où l'on croyait la récolte
des pommes devoir être tout à fait nulle, il se trouvera de ce fruit
beaucoup plus qu'on ne l'espérait.
L'état
des pommiers donne d'ailleurs toute raison d'espérer une brillante
récolte l'été prochain, la chenille et les vents n'ont fait cette
année aucun mal aux arbres, qui partout ont une
belle végétation que l'on considère comme une demi certitude d'une
riche floraison au printemps. (Le Pilote du Calvados)
Janvier
1833 -
Chiens enragés. -
Des chiens
enragés ont parcouru dernièrement l'arrondissement de Bayeux. L'un
d'eux a été tué dans la commune de Neuilly, mais on craint qu'il n'en
ait mordu beaucoup d'autres. Une vache appartenant au cantonnier de la
route départementale, demeurant au Pont-Bénard, commune d'Isigny, est
morte de cette maladie.
Il
en est de même de deux autres appartenant au fermier de M. Adeline, commune
des Oubeaux. Plusieurs autres bestiaux mordus par ce chien, sont en
traitement.
Il
serait à désirer que MM. les maires de cet arrondissement fissent
publier de nouveau l'arrêté de M. le préfet du 16 mai 1818.
Il
est de leur devoir de donner en même temps aux gardes champêtres
l'ordre de séquestrer tous les chiens trouvés divaguant, et de
constater par des procès-verbaux réguliers les contraventions qu'ils
reconnaîtront.
Ces
procès-verbaux doivent être immédiatement transmis au maire du
chef-lieu de canton, chargé de provoquer près le tribunal de police
l'application des peines portées, soit par l'article 471, nº 15, soit
même par l'article 475, nº 7 du Code pénal, modifié par la loi du 28
avril 1832.
(Mémorial du Calvados)
Février
1833 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Dans
cette première séance, une seule affaire a été appelée, c'est celle
de Justine Catherine, femme de Michel Louis, dit Barbey, âgée de 40
ans, journalière et fileuse, née dans l'arrondissement de Valognes, et
demeurant à Isigny, au service du sieur Capel. Voici, d'après l'acte
d'accusation, les faits qui l'avaient conduite sur le banc du crime.
Le
19 novembre dernier, la femme Louis, qui, depuis environ trois mois,
travaillait dans la maison du sieur Capel, fut aperçue dans
l'entretenant, chargée d'une échelle qu'elle dit y avoir trouvée.
Elle ajouta que cette, échelle, placée habituellement dans l'écurie,
en avait été retirée pendant la nuit.
On
craignit à l'instant que des voleurs ne s'en fussent servis pour pénétrer
furtivement dans les appartements. En effet, on vit une fenêtre et dans
l'intérieur plusieurs portes ouvertes, mais on ne remarqua aucune trace
d'escalade, un peu de mousse avait seulement été arraché sur l'appui
de la croisée. Après cette vérification, le sieur Capel reconnut que
dans un placard il lui
avait été volé une somme de 1 200 francs renfermée dans deux sacs.
On
soupçonna la femme Louis, on fit des recherches, et l'on découvrit des
poires que l'accusée avoua avoir prises et cachées. On saisit dans sa
poche un cadenas appartenant au sieur Capel. Elle finit par avouer le
vol d'argent, et déclara
qu'elle l'avait commis en prenant la clé du placard dans la poche du
sieur Capel. Elle alla jusqu'à rendre compte des manœuvres qu'elle
avait employées pour faire croire à une escalade, et restitua la
somme, à l'exception de 100 francs, qui, suivant le sieur Capel,
manquaient dans l'un des sacs.
La
femme Louis a été déclarée coupable de ces différents vols avec la
circonstance de domesticité, mais le jury, ayant reconnu qu'il y avait
des circonstances atténuantes, la Cour a fait à cette femme
l'application de l'article 401 du Code pénal, et l'a condamnée à deux
ans d'emprisonnement. (Mémorial
du Calvados)
Octobre
1838 -
École d’enseignement mutuel d’Isigny.
- Lorsque
M. Tourillon a pris la direction de l'école communale d'Isigny, on y
comptait au plus 25 enfants, et l'enseignement était réduit aux plus
simples éléments primaires ; actuellement on compte 120 élèves
annuellement, dont la moitié est formée d'enfants pauvres qui
reçoivent la même éducation, et que l'instituteur soigne avec autant
d'égards et de zèle que ceux payant.
Il
a fallu beaucoup d'efforts et de travail de la part de M. Tourillon pour
arriver au point actuel, car il avait à lutter contre deux instituteurs
privés, établis depuis bien des années. M. Tourillon a fait l'essai
de l'enseignement mixte, mutuel et simultané, et a-parfaitement
réussi.
Sur
plus de 120 élèves, on remarque à l'école communale 40 enfants de 7
à 14 ans qui suivent les cours de grammaire, et dont plusieurs offrent
des connaissances avancées. Quinze enfants ont appris l'histoire de
France. Trente reçoivent les leçons de géographie, répondent avec
avantage aux questions et déterminent les positions sur la carte.
Trente autres élèves suivent les cours d'arithmétique, connaissent
les nouvelles mesures, savent en faire le calcul, et plusieurs d'entre
eux sont à même d'opérer la conversion des anciennes mesures en
nouvelles. Une douzaine d'enfants apprennent le dessin linéaire,
presque tous suivent les cours d'arpentage, pour lesquels l'instituteur
les conduit dans la campagne pendant les beaux jours, dès cinq heures
du matin. Les plans et les tableaux prouvent suffisamment les progrès
des enfants et les soins du maître.
Le
comité communal a principalement remarqué les succès de beaucoup
d'élèves dans le dessin linéaire, l'arpentage, la connaissance des
nouvelles mesures et la grammaire française,
il a reconnut avec une grande satisfaction que l'instituteur s'était
attaché à réformer la prononciation vicieuse de la localité, on a
remarqué en effet un changement frappant
qui n'a pu être obtenu que par de grands efforts et une patience à
toute épreuve.
Enfin,
on ne peut trop féliciter l'instituteur sur l'ordre, la décence et le
silence qui règnent daus la classe pendant les différents exercices
que nécessite l'instruction.
Une
mention honorable a été faite en vertu du même arrêté pour M,
Suzanne, ex-instituteur de Balleroy, aujourd'hui retiré de
l'enseignement.
( L'Indicateur de Bayeux)
Décembre
1839 -
Naufrage.
-
Le sloop l' « Eugène », d'Isigny,
capitaine Hochet, armateur M. A. Normand, s'est perdu vendredi dernier,
à sept
heures du soir, sur la roche la Horaine, à l'entrée du raz Blanchard.
Ce bâtiment, monté de 5 hommes d'équipage, était
parti de Cherbourg le même jour à deux heures de l'après-midi, allant
à Bordeaux, sur
lest.
Le
gros temps le surprit à la sortie de la baie. L'équipage était
occupé à prendre le quatrième ris, lorsque la vigie cria :
« Roche devant nous ! » Mais déjà elle était si près,
qu'on n'eut pas le temps de laisser arriver pour l'éviter, et le
bâtiment l'aborda bout au corps. La bruine et le brouillard étaient si
épais, que nos marins n'apercevaient, point les feux du phare de la
Hague, quoi qu'ils en fussent à une faible distance. Ils sondèrent à
la pompe : le sloop était défoncé.
Voyant
le navire couler sous leurs pieds, ils n'eurent que le temps, de mettre
la chaloupe à l'eau et de s'y embarquer, sans pouvoir emporter leurs
effets, ni même les papiers du bord. Deux mauvais avirons se
trouvèrent par hasard dans la chaloupe. C'est sur cette frêle
embarcation, au milieu des lames qui la couvraient à chaque instant,
quoique fuyant devant le temps, que les cinq hommes formant l'équipage
de l' « Eugène » passèrent en mer une nuit des plus
affreuses.
Après
dix-huit heures de fatigue, ils ont été assez heureux pour atteindre
Fermanville le lendemain dans I’après-midi, exténués, couverts de
contusions et de blessures. Ils avaient ainsi traversé sur leur esquif
l'entrée de la baie dans toute sa largeur.
C'est
un bonheur qu'ils n'aient pas sombré par le gros temps qu'il faisait.
Plusieurs autres bâtiments, sortis de notre port le même jour et
allant à l'Ouest, sont relâchés samedi et dimanche, avec plus ou
moins d'avaries dans leur gréement. (Source : Le Haro )
Janvier
1840 - Nouvelle Comète.
- Les
journaux ont signalé une nouvelle comète, découverte à
l'observatoire de Berlin par M. Gall.
D'après
une lettre de M. Humboldt, la comète a été découverte le 2
décembre, à sept heures trois quarts, très près de l'étoile 8 de la
Vierge.
La
brume épaisse et le mauvais temps ont contrarié les observations.
Cependant, à l'époque où écrivait M. de Humboldt, Eincke et Gall
l'avaient de nouveau observée le 8 et le 10. La comète a aussi
été vue à Altona par M. Schumacher et à Breslau par M. Boguslawki. (Source
: L'Indicateur de Bayeux)
Février
1840 -
Nouvelle local. -
Hier
matin sur les minuit environ, le feu s'est manifesté à la manufacture
de porcelaine. Les habitants d'Isigny, avertis par la générale et le
tocsin, se portèrent en foule sur lieu de l'incendie, dont le foyer
était dans les bâtiments où est situé le fourneau et dans lesquels
se trouvaient plus de cent stères de bois mince et sec.
Une
chaîne fut établie jusqu'à la rivière, mais l'épaisse fumée, la
quantité de flammèches qu'un vent d'ouest des plus violents poussait
dans cette direction, incommodaient tellement les travailleurs que force
fut d'abandonner cette position.
Alors
M. le maire d'Isigny s'assura que du côté opposé se trouvait une
carrière contenant suffisamment d'eau, et en peu d'instants la chaîne
fut réorganisée sur ce point. Jusqu'à sept heures du matin,
magistrats, citoyens, femmes et enfants même, malgré un froid très
vif, travaillèrent avec courage et persévérance, chacun éprouvait le
besoin de conserver un établissement aussi précieux pour le pays.
Les
sapeurs-pompiers de notre ville, dont le zèle et l'intrépidité ne
peuvent être ralentis par aucun danger et aucune fatigue, ont encore
acquis de nouveaux droits à la reconnaissance publique. Le sieur
François dit Gogaille, que son chef se plait à signaler, a été
particulièrement remarqué. Pendant plus de cinq heures, ce
sapeur-pompier, debout sur le haut des murs, au milieu des tourbillons
de flammes et de fumée qui le dérobaient souvent à la vue, a dirigé
avec le plus grand sang-froid la lance du tuyau de la pompe. Il est
certain qu'on aurait été bien plus promptement maître du feu, ce
n'était cependant ni les bras, ni le courage qui manquaient, mais bien
les paniers à incendie dont le petit nombre était loin de suffire avec
une chaîne aussi longue pour alimenter la pompe qui éprouvait souvent
des interruptions de près de quinze minutes.
On
a pu se convaincre que cent paniers de plus auraient été nécessaires.
Espérons que le vœu général sera entendu et que notre conseil
municipal instruit par l'expérience acquise pendant cette malheureuse
nuit, s'empressera de voter des fonds pour des objets d'une aussi
indispensable nécessité.
Un
ouvrier tombé du haut d'un escalier et emporté sans connaissance, est
le seul accident a déplorer, il souffre beaucoup, mais son état ne
parait pas offrir d'inquiétude. Les bâtiments attenant au
fourneau sont incendiés, la perte totale s'élève à plus de six mille
francs , il y avait assurance.
La
maison occupée par M. Langlois, les ateliers et le magasin des produits
fabriqués ont été entièrement conservés. Aujourd'hui les ouvriers
sont en pleine activité, et on est certain que la fabrication
n'éprouvera que le retard d'une chauffe, parce que le fourneau a
éprouvé peu de dégâts.
(Source : L'Indicateur de Bayeux)
Mars
1840 -
Nouvelle local. -
Du
15 au 18 de ce mois, un bateau à vapeur arrivera à Isigny pour
commencer un service régulier entre le Havre et Isigny. Nous ferons connaître
les jours de départ et d'arrivée, ainsi que le prix de transport pour
les passagers et les marchandises. (Source : L’Indicateur
du Bayeux)
Avril
1840 -
Mise à l’eau d’un brick.
- Le
quatre de ce mois, et sans doute à la même heure que le
« Friedland » était lancé à Cherbourg, un brick de 240
tonneaux, construit dans
les chantiers de M. Armand Normand, était lancé à Isigny.
Cette
opération
a parfaitement réussi, car a peine les acores et les élances étaient
enlevés qu'il a glissé de lui-même sur sa coulisse, sans aucune
hésitation, seulement les curieux réunis en grand nombre ont eu à
regretter que le brick n'eut pas une plus grande étendue d'eau à
parcourir.
On
va s'occuper à le gréer dans le port d'Isigny, d'où il partira pour
ne jamais y rentrer, à moins que les améliorations depuis si longtemps
désirées ne rendent la baie propre à la navigation des bâtiments de
pareil tonnage, telle qu'elle
était autrefois.
(Source : L'Indicateur de Bayeux)
Avril
1840 -
Nouvelle locale. -
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer, d'après les
renseignements qui nous arrivent de différents côtés, que chaque jour
vient ajouter aux espérances que l'état de nos campagnes permet de
recevoir depuis trois semaines.
Les
blés sont magnifiques, la floraison des pommiers se fait favorablement.
Toutes les poires et les pommes précoces sont généralement assurées,
aussi la baisse dans le prix des blés et du cidre continue-t-elle en
s'affermissant. ( Source : Pilote du Calvados.)
Mai
1840 -
Nouvelle locale. -
Le conseil municipal d'Isigny, sur la proposition de M. le maire,
a nommé une commission chargée d'aviser aux moyens de subvenir aux
besoins des pauvres d'une manière assez efficace pour éteindre la
mendicité dans la ville.
Cette
commission se réunira le 15 mai, et après s'être constituée,
s'occupera d'arrêter, les statuts d'une association et d'organiser les
moyens de secours aux véritables indigents.
Espérons
que dans cette tâche difficile, les membres de la commission seront
secondés par toutes les personnes bienfaisantes et parviendront à
remplir les vues philanthropiques de l'autorité municipale. (Source
: L'Indicateur de Bayeux)
Mai
1840 -
Nouvelle locale. -
MM. Desmarets et Le Petit viennent d'être élus juges, et M.
Choisy, juge suppléant du tribunal do commerce de la ville d'Isigny.
(Source : L'Indicateur de Bayeux)
Juillet
1840 -
Nouvelle locale. -
Nous apprenons que le bateau à vapeur le « Gaulois »
a effectué, le 30 juin dernier, la promenade au phare de Gatteville,
qui avait été annoncée.
Parti
d'Isigny à huit heures et demie du matin avec une compagnie bien
composée, il a fait le tour des îles St-Marcouf, et à onze heures et
demie a mouillé dans le port de Barfleur, la joie était à son comble.
Avant d'aller visiter le phare les joyeux convives se sont mis à table
dans leur bateau, et après la visite de ce beau monument qui à 83
mètres de hauteur au-dessus du niveau de l'eau et 357 marches pour
arriver au sommet, ils sont rentrer a bord à six heures du soir.
Pendant
la traversée qui a été de 3 heures, les amateurs se sont remis à
table et sont arrivés à neuf heures au milieu d'une joie générale.
Ce voyage a été favorisé par le plus beau temps du monde et personne
n'a été malade.
Les
administrateurs cédant aux pressantes sollicitations du public, ont
ouvert une souscription pour une nouvelle promenade. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux.)
Juillet
1840 -
Nouvelle locale. -
Nous commencerons par le
port d'isigny, qui est une question vitale pour le pays. Nous savons que
des études sont entreprises dans la vallée de l'Aure et la baie des
Veys, mais tant qu'elles ne seront pas formulées en projet, nous ne
cesserons de demander qu'on apporte remède à un mal qui menace
d'anéantir entièrement le commerce d'isigny. ( Source : L’Indicateur
de Bayeux.)
Août
1840 -
Conseil d’arrondissement.
- Mû par ces principes, le conseil d'arrondissement de Bayeux s'est
réuni le 25 juillet dernier, en conséquence de l'ordonnance du roi en
date du 6 du même mois.
Après
s'être constitué, il a immédiatement commencé ses travaux ainsi
qu'il suit :
La
route royale de Paris à Cherbourg, N° 13, a donné lieu à
l'expression des vœux suivants :
1°
Que le pont de Formigny soit reconstruite neuf.
2°
Une celui de la Cambe soit remplacé par un autre, dont les dimensions
offriraient toutes les conditions de sûreté, et que les rampes qui
conduisent à ce pont soient rectifiées de manière à prévenir les
accidents auxquels les voyageurs sont journellement exposés.
3°
Que le prolongement de la traverse d'Isigny, vers Carantan, soit ou
convenablement pavé, avec établissement de cassis, pour faciliter
l'écoulement des eaux, ou macadamisé.
En
demandant, en outre, les réparations du pavé dans la traverse de
Bretteville, le conseil a insisté pour que le système d'établissement
de banquettes le long des chaussées élevées soit complété.
Le
Conseil ne pouvait pas perdre de vue une réclamation vivement appuyée
par les départements du Calvados et de la Manche, relative à la
suppression de tout péage au passage du pont du Vey.
En
effet, l'élévation du tarif porte un grand préjudice aux intérêts
de l'agriculture. Le commerce, de son côté, éprouve aussi un
préjudice incontestable par suite des mesures qu'ont prises les
administrations des messageries et des diligences qui, pour se
soustraire à un péage ruineux, ont adopté pour l'aller et le retour
de Paris à Cherbourg, la ligne de
Bayeux à Saint-Lô.
( Source : L’Indicateur de Bayeux.)
Septembre
1840 - Le conseil
général du Calvados.
-
M. l'ingénieur en chef du département du Calvados et M.
Deslandes, ingénieur de la Manche, ayant été appelés à donner des
explications sur la liaison qui peut exister entre la canalisation de la
Vire-Supérieure et la navigation de la Basse-Vire combinée avec le
port d'Isigny, ont reçu des remerciements de la part du conseil, après
s'être suffisamment éclairés de leurs renseignements.
Ensuite,
sur la proposition d'un membre de la commission des finances de voter
une subvention de 80 000 fr. applicable aux travaux de la canalisation
de la Haute-Vire, il ne s'élève aucune opposition dans le conseil,
seulement avec la même unanimité, le conseil reconnaît, qu'il importe
au département du Calvados d'obtenir avant tout la navigation de la
Basse-Vire et l'amélioration du port d'Isigny.
En
conséquence les 80 000 fr. pour lesquels le département s'engage à
contribuer dans la dépense de canalisation de la Vire-Supérieure ne
deviendront exigibles qu'après que
les travaux d'amélioration du port d'Isigny et de navigation de la
Basse-Vire seront en cours d'exécution. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Nouvelles
nationales.
-
La
levée de 10 000 marins, prescrite par l'ordonnance royale du 29
juillet, s'effectue sur tout le littoral de la France, elle sera
complètement terminée dans quelques jours.
Des
hommes provenant de cette levée arrivent sans cesse par détachement
aux chefs-lieux de leurs arrondissements maritimes respectifs. Ces 10
000 marins fourniront les équipages
nécessaires aux 6 vaisseaux de ligne et aux 13 frégates en armement
dans nos ports militaires. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Octobre
1840 -
Nouvelles Locales. -
Aujourd'hui, à trois
heures de l'après-midi, M. le juge de paix a procédé au tirage du
jury de la garde nationale du canton d'Isigny, conformément à la loi
du 22 mars 1831.
Nous
n'avons pas remarqué sans étonnement que plusieurs maires des
communes, n'attachant pas à cette institution toute l'importance dont
elle est successible, aient négligé d'adresser les bulletins
individuels, ainsi qu'il était prescrit par l'arrêté de M. le
Préfet. L'administration supérieure devrait bien adresser à ces
maires les reproches que mérite une pareille insouciance. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 -
Nouvelles Locales. - Notre correspondance de cette ville nous signale un
trait de courage et de dévouement du pilote Louis Guilbert qui, dans la
soirée du mardi 17 courant, malgré la violence du vent et de la
tempête, a sauvé au péril de ses jours les équipages des gabares le
« St-Jean » et le « Véhément », qui étaient
restées depuis quinze jours dans les bancs, sans pouvoir entrer dans le
port d'Isigny.
Ce
n'est pas la première fois que ce brave marin se signale par des traits
de ce genre et plusieurs fois déjà bien des naufragés lui ont dû
leur salut.
Ces
sinistres, ajoute notre correspondant, que chaque grosse mer voit se
renouveler sont toujours le résultat de l'encombrement de la baie, qui
empêche la plupart des navires d'entrer chargés dans le port d’Isigny,
et les oblige pour s'alléger de se servir d'embarcations trop faibles
pour résister à des coups de mer.
Quand
donc verrons-nous ordonner des travaux pour
améliorer la navigation de notre port dont les difficultés
s'augmentent de jour en jour ? Quand donc viendra-t-on au secours de
notre commerce depuis si longtemps en souffrance ! On assure que M.
l'ingénieur de l'arrondissement, appréciant notre fâcheuse position
est tout dévoué pour remédier à nos maux, et que ses plans sont
terminés, puisse-t-il bientôt réaliser les espérances que nous avons
en lui, et la reconnaissance d'une nombreuse population lui sera acquise
à jamais. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Janvier
1841 -
Nouvelles locales. - Une autre
ordonnance antérieure, en date du 25 décembre 1840, autorise aussi,
dans la commune d'Isigny, l'établissement d'une foire annuelle qui se
tiendra le deuxième mercredi de mai. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Avril
1841 -
Nouvelles locales. - Notre correspondant à Isigny nous transmet, à la date
du 1er avril, les détails suivants, sur un incendie qui a eu lieu le 31
mars, dans la commune de
St-Cément : « Hier
soir, à dix heures, le feu s'est manifesté subitement au village de
St-Clément, au premier avis parvenu à Isigny, la générale et le
tocsin ont appelé les habitants qui se sont empressés de se rendre sur
le lieu de l’incendie dont on apercevait les flammes en sortant de la
ville.
Notre
piquet de garde nationale, commandé par M. Dangé, lieutenant, est
arrivé au pas de course, et de suite des sentinelles ont été
placées, pour veiller au maintien de l'ordre et à la sûreté des
mobiliers arrachés aux flammes. Les sapeurs-pompiers de notre ville
après des efforts inouïs, sont parvenus à faire arriver la pompe,
malgré la difficulté des mauvais chemins qui les forçaient souvent de
la porter à bras, ce qui a failli causer d'assez
graves accidents. Les secours étant arrivés trop tard, il a
été impossible de sauver la maison dont il ne reste plus que les murs,
mais, au moins aucune autre n'a été atteinte, quoiqu'il fit un vent
nord-ouest des plus violents, et que l'incendie se fût prolongé
jusqu'a trois heures du matin.
Cette
habitation d'environ dix-sept mètres de bâtiments, appartient au sieur
; Jacques Ozuet, qui l’avait achetée depuis quelques mois et l'avait
fait assurer peu de temps après, elle était occupée par trois
familles qui malgré la promptitude apportée à sauver leurs meubles,
ne laissent pas à éprouver des pertes sensibles.
On
ne peut trop louer Je zèle et le dévouement des habitants d'Isigny,
mais on ne peut assurément en dire autant de la commune de St-Clément,
dont un très petit nombre s'est présenté au sinistre, cependant cette
coupable indifférence n'a pas été partagée par leur maire, M. Binet,
qui n'a pas cessé un instant d'être au milieu des travailleurs et de
veiller à la bonne direction des travaux. On ignore la cause, de se
sinistre, tout faire croire qu'il aura encore été occasionné par
quelque imprudence. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Mai
1841 -
Nécrologie. - La ville d'Isigny vient de perdre un de ces braves,
dont le chiffre glorieux s'en va diminuant de jour en jour, et qui dès
leur jeunesse, à l'époque de nos
grandes luttes avec l'Europe, avaient dévoué au service de la patrie
leur vie toute entière.
M.
Jean-François Plaisant, né à St-Clément, près Isigny, ancien
lieutenant de lanciers, chevalier de la légion d'honneur et chef de
bataillon de la garde nationale d'Isigny, a succombé le 15 aux suites
d'une longue et douloureuse maladie.
PLAISANT
(Jean-François) était né le 6 mai 1775 : il entra au service comme
volontaire le 7 prairial an 2 et depuis cette époque jusqu'en 1815, il
avait pris une part active et glorieuse à toutes les campagnes
d'Italie, d'Égypte, d'Autriche, de Portugal, d'Espagne, de Russie, de
France et de Belgique.
D'honorables
et graves blessures, au nombre de huit, toutes reçues sur le. champ de
bataille, avaient témoigné hautement et de sa bravoure et de la
distinction avec laquelle il avait
su si bien remplir une longue carrière militaire, marquée par un
grand nombre d'actions d'éclat.
A
l'époque de nos désastres, rentré dans la vie privée, il avait
trouvé au milieu des habitants d'Isigny toute l'affection et toute
l'estime dues à son beau caractère. En 1830 , il fut appelé au
commandement de la garde nationale dont il emporte les regrets mérités
et unanimes.
Ses
obsèques ont eu lieu dimanche : la garde nationale, la douane, la
gendarmerie y assistaient en armes. Les magistrats de la ville, les
fonctionnaires, une grande affluence de citoyens de toute classe,
formaient un cortège nombreux et imposant, les larmes étaient dans
tous les yeux, son éloge était dans toutes les bouches…… Et dans
Isignyl la mort de ce brave officier était vraiment un deuil public. Le
malin, les bâtiments marchands du port étaient pavoisés en berne, aux
édifices publics ainsi qu'à beaucoup de maisons particulières
étaient arborés des drapeaux garnis de crêpes…… La ville d'Isigny
s'est noblement acquittée du dernier hommage qu'elle a voulu rendre à
la mémoire de l'un de ses
meilleurs citoyens aux mânes d'un courageux défenseur de la
patrie ! …. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Mai
1841 -
Nouvelles locales. - Une entreprise longtemps désirée et depuis longtemps
stagnante à l'état de projet, entreprise qui intéresse au plus haut
degré l'un des points les plus importants et la contrée la plus riche
de notre arrondissement, va recevoir enfin une solution prochaine.
Le
port d'Isigny autrefois si florissant et presque anéanti, depuis 1820,
par la construction du pont du Petit-Vey, va reprendre, par l'exécution
du projet soumis à l'enquête ouverte en ce moment à la
sous-préfecture de Bayeux, une nouvelle existence et de nouveaux
développements. Le commerce des salaisons et des beurres qui lutte
encore, mais avec tant de chances mauvaises, contre un désastreux état
de choses, reprendra nécessairement un nouvel essor, lorsque des
bâtiments de deux à trois cents tonneaux pourront importer comme
autrefois des bois, des vins, des eaux-de-vie, des houilles, du sel, des
ardoises, etc…, tandis qu'aujourd'hui des navires de quarante à
soixante tonneaux peuvent à peine entrer dans ce port dans les grandes
marées. Le dessèchement de la baie du Petit-Vey étant en outre une
des conséquences nécessaires de l'amélioration du port d'Isigny, on
est amené à penser que cette contrée se trouvera par la suite
affranchie des maladies endémiques qui tous les ans l'affligent à
l'époque des grandes chaleurs. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Mai
1841 -
Assises du Calvados. - La session qui s'est ouverte le lundi 10 mai, est plus
remarquable par le nombre que par la gravité des affaires soumises au
jury. Voici l'analyse
des premières accusations et condamnations prononcées :
Pierre
Saussaye, tisserand, né à Isigny, mais depuis longtemps vagabond, a
comparu sous l'accusation de deux vols commis dans la commune de Neuilly
avec effraction et escalade, dans le mois de novembre dernier.
Sur
ses propres aveux et les preuves positives de sa culpabilité, Saussaye,
que 15 années déjà passées au bagne recommandaient fâcheusement, a
été condamné à 25 ans de travaux forcés avec exposition.
Août
1841 -
Nouvelles locales. -
Le 19 juillet la
session a été déclarée ouverte par M. Lanet de Limencey, nouveau
sous-préfet de notre arrondissement. Tous les membres étaient
présents, moins celui qui vient d'être élu en remplacement de M.
Douesnel, décédé.
Les
travaux ont immédiatement commencé sous la présidence de M. Tardif.
Les
routes royales et départementales ont d'abord été l'objet de
l'attention du conseil, des améliorations ont été demandées et des
changements ont été indiqués comme devant satisfaire aux besoins
publics. Le conseil a particulièrement insisté sur la nécessité de
la suppression de tout droit de péage au pont du Vey.
Une
question importante, qui se rattache aux routes, a été également
discutée. Il s'agirait de savoir si les rues des villes qui forment le
prolongement des routes départementales devraient être entretenues par
les localités ou par le département.
Quoique
le conseil général eût déjà décidé implicitement que la charge
d'entretien était communale, le conseil d'arrondissement a été d'un
avis contraire, et il a invoqué, à l'appui de son opinion, la mesure
adoptée pour la rue du Vaugueux à Caen, laquelle aussi forme le
prolongement de la route départementale de la Délivrande à Caen. Si
le conseil général ne consentait point à rapporter sa décision, les
rues de la Poterie, St-Floxel et de la Cave, à Bayeux, et la rue des
Prêtres à Isigny, dont la dégradation est complète, cesseraient
bientôt d'être praticables. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 -
Nouvelles locales.
- Après avoir passé successivement en revue les intérêts
secondaires de l'arrondissement, et avoir émis sur chaque chose un avis
motivé, le conseil a dû
recommander le travail de la commission d'enquête relatif à la
navigation du port d’lsigny, et au dessèchement de la baie des Veys
et presser la solution de la question. Ensuite , il s'est
livré à l'examen de plusieurs nouvelles affaires importantes dont il
va être rendu compte. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Août
1841 -
Conseil général. -
Le conseil
général appuie auprès du gouvernement les justes réclamations du
conseil d'arrondissement de Bayeux, tendant à obtenir, sur la route
royale n° 13 de Paris à Cherbourg :
1°
l'achèvement des travaux de consolidation du pont de Surrain.
2°
la construction d'un pont neuf à Formigny.
3°
la réparation de la chaussée pavée dans la traversé d'Isigny.
4°
la réparation de la traverse des bourgs et villages, quelque soit le
système qu'on y adopte. (Source
: L’indicateur
de Bayeux)
Octobre
1841 -
Nouvelles locales. -
Le
dimanche, 3 de ce mois, a eu lieu l'inauguration du monument élevé par
la garde nationale d'Isigny, dont il était le chef, à M. Plaisant,
ancien officier de l'empire, décédé dernièrement dans cette ville.
Une
grande affluence s'était rendue à cette touchante cérémonie; la
garde nationale toute entière était sous les armes, les officiers des
bataillons de Deux-Jumeaux et de Grandcamp faisaient partie du cortège.
A
l'instant où le monument a été découvert la musique a fait entendre
un air funèbre, ensuite, deux couronnes d'immortelles ont été
déposées sur le tombeau, l'une par M. Voisin, chevalier de la
légion-d'honneur, ancien frère d'arme du défunt, et l'autre par M. l'adjudant-major
du bataillon.
En
honorant ainsi la mémoire de son ancien chef, la garde nationale a fait
un acte de patriotisme et payé la dette de la reconnaissance.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Janvier
1842 - Restauration du port d’Isigny.
- Nos concitoyens apprendront avec un vil intérêt que
la première partie du projet soumis aux enquêtes dans le courant
de mai dernier, et qui est relative à la restauration du port
d'isigny , va être très prochainement adjugée à la préfecture du
Calvados pour être mise en cours d'exécution dans le courant de
l'été prochain. Cette partie des travaux comprendra principalement :
une digue submersible en pierres, de 1 500 à 1 600 mètres de longueur,
partant du pont du Vey pour aller vers lsigny.
La
seconde partie du projet qui concerne la navigation de la Basse-Vire se
trouve ajournée, parce que nonobstant l'avis des commissions
d'enquêtes et des ingénieurs, l'administration des
ponts-et-chaussées a donné la préférence au pont-suspendu, qui
faisait aussi partie des pièces soumises aux enquêtes, et qu'elle a
demandé pour cet objet une estimation détaillée.
On
a ajourné aussi, pour le moment, la troisième section du projet,
relative aux dessèchements de la baie des Veys, afin qu'il soit
conféré sur ce travail entre les ingénieurs du Calvados et de la
Manche, cette baie appartenant aux deux départements. (Source : L’indicateur
de Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales. -
A Isigny, les travaux de la digue vont être très prochainement
en voie d'exécution, l'adjudicataire est déjà venu sur les lieux
prendre ses premières dispositions. Aucun retard ne viendra donc plus
s'opposer à la prompte réalisation de cette utile entreprise, qui doit
arracher le port d'Isigny à la ruine inévitable dont il était
menacé. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales. -
Par suite du dernier recensement de la population, opéré à la
fin de l'année 1841, la population de l'arrondissement de Bayeux qui
était de 81 244 habitants a été fixée à 80 784. Différence en
moins, 460.
Le
même recensement a donné pour les deux villes de Bayeux et d'Isigny
les résultats, suivants :
En
1836, la population de Bayeux était de 9 676 ; en 1841, elle est de 9
840, augmentation, 164.
—
Pour Isigny, elle était en 1836, de 2 322, en 1841, de 2363,
différence en plus 41. Source : L’indicateur de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- Le
paquebot Le « National » acheté par M. Mosselman pour un
service régulier entre Isigny, Carentan et le Havre, a fait jeudi de
l'autre semaine son premier voyage du Havre à Isigny.
Ce
steamer apportait un certain nombre de passagers et une assez grande
quantité de marchandises, et pour le départ qui a eu lieu le
lendemain, il s'est trouvé beaucoup de passagers et presqu'autant de
fret et qu'il en pouvait recevoir. Ce début donne les plus heureuses
espérances.
Il
y a déjà longtemps que ce mode de communication que vient d'établir
M. Mosselman était réclamé par l'industrie comme une nécessité.
L'arrivée du « National » a été saluée des acclamations
de toute la population d'Isigny accourue au-devant de ce steamer : on
eût dit un jour de fête.
C'est
qu'en effet il y a fêté chaque fois qu'un pays est doté de ces utiles
fondations qui doivent féconder son industrie en fournissant à ses
produits de faciles débouchés, en même temps qu'elle lui donne le
moyen de recevoir avec une égale facilité les produits du dehors. Et,
tout le monde a compris que le nouveau lien établi par ce paquebot
doit avoir de très importants résultats pour un pays
riche, lequel, pour ses exportations, n'avait que la voie si lente
d'ordinaire des bâtiments caboteurs, ou la voie si dispendieuse du
transport par le roulage.
L'accueil
fait au paquebot par les autorités locales, par les ingénieurs du
Calvados, en un mot par toutes les personnes intelligentes et heureuses
du bien-être du pays, heureuses de tout c e qui est progrès, cet
accueil empressé prouve suffisamment que la population a parfaitement
apprécié l'importance et l'utilité de ce service régulier entre
Isigny, Carentan et Le Havre, service qui doit avoir une si puissante
influence sur le bien-être du Bessin et du Cotentin. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1842 - Nouvelles locales.
- Presque
tous les journaux rapportent des phénomènes de végétation plus ou
moins extraordinaires, à l'époque avancée de la saison où nous
sommes. Il existe en ce moment dans un jardin de notre ville un pommier
qui est couvert de fleurs. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1842 - Nouvelles locales.
- M.
Négrier vient de communiquer à l'Académie des Sciences un moyen qu'il
a découvert pour arrêter les hémorragies nasales. Ce moyen, bien
simple, dont il a déjà fait l'objet d'une note dans un journal de
médecine, consiste à faire lever le bras du côté de la narine qui
est le siège de l'épistaxis. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1842 - On nous écrit d'Isigny. 10 octobre 1842.
- Hier,
à quatre heures du soir, un violent incendie s'est tout à coup
manifesté rue du Vey, dans un bâtiment servant de remises et
d'écuries à M. Lepetit, entrepreneur des voitures publiques d'Isigny
à Bayeux. Aussitôt la générale et le tocsin ont appelé la
population de notre ville, qui toute entière est accourue sur le lieu
du sinistre.
Le
feu qui trouvait un terrible aliment dans une grande quantité de foin
et plus de 1 500 fagots n'a pas laissé le moindre facilité de sauver
ce bâtiment qui a été consumé en entier.
A
dix heures du soir, grâce aux efforts persévérants des citoyens, au
zèle et à l'activité de nos sapeurs-pompiers , on était maître du
feu, et les maisons voisines pour lesquelles on craignait beaucoup
étaient préservées. L e foyer de l'incendie existe encore (
aujourd'hui dimanche ), aussi un piquet de garde nationale et de
sapeurs-pompiers a-t-il été établi pendant toute la nuit, dans la
crainte que le vent. en se levant ne vint propager un nouvel incendie.
On travaille encore aujourd'hui à éteindre cette masse de matériaux
qui brillent dans l'intérieur des murs.
Nos
sapeurs-pompiers se sont exposés avec leur dévouement ordinaire, le
sergent Lefrançois a été blessé à l'œil par la chute d'une ardoise
brûlante.
On
ignore encore la cause de ce sinistre. La maison et le mobilier étaient
assurés à la compagnie du Phénix pour 17 000 fr.
P
. S. D'après de nouvelles informations nous sommes heureux d'annoncer
que la malveillance est étrangère à cet incendie, la cause en est
attribuée à l'imprudence de fumeurs qui ont sans doute laissé tomber
du feu dans l'écurie. Dimanche,
dans la journée, l'incendie était complètement éteint.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1842 - Nouvelles locales.
- A
l'exemple de beaucoup d'autres localités, notre contrée se trouve
depuis quelque temps affligée d'un certain nombre de sinistres. Voici
les renseignements que nous avons obtenu sur le dernier qui a eu lieu la
semaine dernière à Isigny :
Mercredi
dernier, un nouvel incendie a réduit en cendres une maison située au
village du Perroux, commune d'Isigny, à une lieue de cette ville. Cette
maison appartient au sieur Jean Lemonnier, jardinier chez M. le
maréchal Grouchy qui l'avait fait assurer par l'assurance mutuelle,
elle était occupée à titre de location par le sieur Auguste Ménard
qui avait aussi assuré son mobilier pour une somme de 3 000 fr.
Le
feu s'est déclaré à cinq heures du soir et ce n'est qu'à sept que
l'autorité d'Isigny a été avertie. De suite la générale a battu, la
pompe est partie avec le piquet de garde nationale et un grand nombre de
citoyens, mais à l'arrivée sur les lieux, il n'était plus temps de
porter des secours, la maison était consumée en entier.
M.
le juge de paix qui s'était rendu sur le lieu du sinistre, s'étant
convaincu d'après les premières questions adressées tant au sieur
Ménard qu'aux voisins, qu'il y avait lieu d'attribuer cet
incendie à la malveillance, a de suite écrit à M. le procureur du roi
de Bayeux. Ce magistrat accompagné de M. le juge d'instruction s'est
rendu vendredi au village du Perroux, où, par suite de l'enquête à
laquelle ils se sont livrés, le sieur Ménard, fortement soupçonné
d'être lui-même l'auteur de l'incendie, a été arrêté et déposé
à la prison d'Isigny, il a été amené dimanche à Bayeux, où il est
écroué à la maison d'arrêt. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1842 - Nouvelles locales.
- A
la dernière exposition d'Alençon, la manufacture de porcelaines de M.
Frédéric Langlois, à lsigny, a obtenu dans la séance solennelle du
13 courant, une médaille d'argent. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1842 - Assises du Calvados.
- A l'audience
du 10, une accusation de faux en écriture de commerce amenait Gilles
Plessard et sa femme, Jeunne Hallais, de la
ville d'Isigny. Il est demeuré constant aux débats que les faux
étaient l'œuvre de la femme Plessard, qui vit séparée de son mari
depuis plusieurs années : en conséquence, elle a été condamnée à
5 années de prison. Son mari, reconnu non coupable d'avoir fait
usage desdits faux, a été acquitté. En entendant prononcer sa mise en
liberté, Plessard s'est précipité hors de l'audience en criant, à
plusieurs reprises : « vive la justice ! » (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1842 - Nouvelles locales.
- Nous
invitons les cultivateurs à vérifier par eux-mêmes le fait suivant
que l'on nous donne comme étant de la plus grande exactitude, et qui
doit étrangement modifier les idées reçues dans nos campagnes.
C'est,
nous assure-t-on, une erreur grave de penser que les corbeaux qui
s'abattent sur les champs nouvellement ensemencés, nuisent à la
production de ces terres, en enlevant une partie ne[1][1]table
de la semence. Il paraît qu'un cultivateur qui avait pendant plusieurs
jours gardé son champ pour le défendre contre l'invasion de ces
oiseaux, étant parvenu à en tuer plusieurs et en ayant fait
l'autopsie, a toujours remarqué qu'ils n'avaient dans le gésier que
des vers, des mans et d'autres insectes nuisibles, tandis qu'il ne s'y
trouvait pas un seul grain de blé.
Cet
agronome est un membre correspondant de la Société d'agriculture, et
à l'heure qu'il est, c'est avec plaisir qu'il voit les corbeaux
s'abattre par voliers sur ses terres ensemencées. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1842 - Nouvelles locales.
- On nous
écrit d'Isigny, que le sergent des pompiers, Le François , blessé par
suite de son dévouement lors de l'incendie du 15 octobre, est gravement
malade. On redoute pour lui la perte de la vue. Cet estimable citoyen
est un malheureux père de famille qui n'a que le produit de ses
journées pour nourrir quatre enfants, dont l'un est aveugle.
Ce
n'est pas la première fois que cet homme zélé s'est distingué dans
des incendies, on cite de lui plusieurs traits semblables de courage et
de dévouement.
L'administration
n'aurait-elle pas de fonds disponibles pour venir à son secours ? Et
les habitants d'Isigny, resteraient-ils indifférents en présence d'un
acte aussi honorable et d'un malheur si grand ?
Nous
ne le pensons pas, et le double appel dont nous nous faisons les
premiers interprètes, ne manquera pas, nous l'espérons, d'être
entendu. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1842 - Nouvelles locales.
- « Le
Moniteur » a publié, d'après les tableaux de recensement,
considérés comme seuls authentiques, à partir du 1er
novembre 1842, la population de chacun, des départements de la France.
Le
département du Calvados compte aujourd'hui 496 198 habitants, répartis
comme i! suit : arrondissement de Caen, 139 777 ; de Vire, 88 488 ; de
Bayeux, 80 784 ; de Lisieux, 68 313 ; de Falaise , 61 163 ; de Pont-l’Évêque,
57 673.
La
population de la France toute entière se trouve être de 34 millions
194 875 habitants.
En
1836, elle était de 33 540 910, d'après le dénombrement fait par les
intendants en 1700, elle
était alors seulement de 19 669 320. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1842 - Nouvelles locales.
- A
l'occasion de l'état grave dans lequel se trouve le sergent de pompiers
Lefrançois, blessé à Isigny lors de l'incendie du 15 octobre, nous
appelions les sympathies des habitants de cette ville sur ce malheureux
père de famille.
Nous
avons appris depuis que cette appel avait été devancé et que dès le
lendemain de l'incendie, deux honorables citoyens d'Isigny, M. de Baute,
chef de bataillon en retraite et M. Morice, notaire, avaient fait une
collecte en sa faveur.
Ajoutons
que ces premiers secours sont loin d'être suffisante, surtout s'il
vient à perdre la vue, comme il en est menacé. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1843 -
Nouvelles locales. - On
nous écrit d'Isigny, à la date du 25 janvier 1843 : Ce matin, un jeune
homme, encore mineur, se disant de Savigny et se nommer Gilette, s'est
présenté sur le marché avec un bœuf qu'il conduisait. Son âge, le
prix modique qu'il a vendu cet animal, après en avoir demandé un bien
plus élevé, ont donné des soupçons que ses réponses embarrassées
n'ont fait que confirmer.
Arrêté
au moment de la livraison et conduit en prison, il a fini par avouer
qu'il avait volé ce bœuf cette nuit sur la propriété du sieur
Ravenel, commune de Tournières (Manche). (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1843 - Un hiver rigoureux.
- On avait
annoncé un hiver rigoureux pour l'année 1842-43, déjà le solstice
d'hiver est passé, l'année 1843 s'ouvre, le soleil commence à
remonter sur l'horizon, et la température est restée jusqu'ici fort
douce et fort égale, on a compté, en décembre, des journées
comparables à celles de mars et d'avril.
Les
cultivateurs en sont arrivés au point de désirer quelques gelées pour
empêcher que les plantes semées ne s'avancent trop.
En
Suisse, on récolte déjà des fraises dans les bonnes expositions, et
de toutes parts on signale des phénomènes de précocité surprenants.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1843 - Nouvelles Locale.
- L'immense
quantité de neige tombée dans notre pays, durant la seconde moitié de
cette semaine, a rendu excessivement pénible et difficile le service
des voilures publiques. La poste elle même a éprouvé des retards de 5
à 6 heures et à présent encore ce n'est que fort avant dans
l'après-midi qu'on reçoit les journaux et la correspondance de Paris.
Le
dégel qui a commencé dès hier rendra promptement il faut l'espérer,
un libre cours à la circulation sur les grandes routes, et le départ
et l'arrivée reprendront alors leur régularité accoutumée.
Nous n'avons point entendu dire jusqu'à ce moment que cette subite
invasion des neiges ait causé aucun accident grave. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1843 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Cette session qui a commencé le 6 février n’a
pas offert de ces affaires palpitantes d'émotions d'audience, en
possession d'attirer la foule si avide des débats criminels.
Aucune
condamnation capitale n'a été prononcée et notre arrondissement a
fourni, dans l'énumération habituelle des crimes déroulés devant le
jury, un contingent moins considérable que de coutume. Au résumé que
nous avons déjà donné des premières causes, nous joignons celui des
séances suivantes, au nombre desquelles se trouve le procès du sieur
Ménard d'Isigny, condamné pour incendie aux travaux forcés à
perpétuité et dont nous donnerons le résumé dans notre prochain
numéro.
Le
nommé Arnal, ancien marchand, domicilié a Honfleur, déjà condamné
à 8 ans de réclusion pour banqueroute frauduleuse, par arrêt de la
cour d'assises de Nîmes, a encore été déclaré coupable du même
crime, avec circonstances atténuantes, et condamné à 10 ans de
réclusion, dans lequel sont compris les 8 ans de la première
condamnation. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1843 -
Classe de 1842. -
Le tirage au sort des jeunes conscrits du Calvados, pour le
contingent militaire de 1842, aura lieu à partir du 20 février
prochain, dans les différents cantons de notre arrondissement, dans
l'ordre suivant : Ryes, 20 février,
Balleroy, 21 ; Isigny , 22 ; Caumont, 23 ; Trévières, 24
; Bayeux, 27. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1843 -
Nouvelles Locale. - Deux
mauvais sujets, dont le jeune âge décèle déjà de tristes et
fâcheuses dispositions viennent d'être, sur les réquisitions de M. le
juge de paix d'Isigny, arrêtés par la gendarmerie de cette Ville, ce
sont les nommés Pipelle (Denis), âgé de 13 ans, et Faudais (Gabriel),
âgé de 12 ans, tous les deux prévenus de vol avec effraction. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1843 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 7 mars. — Condamnation de 3 mois de prison infligés au nommé
François-Michel Lagouelle, domestique, demeurant à Cahagnes,
pour escroquerie commise le 30 janvier dernier, au préjudice d'Auguste
Langlinay, aubergiste à St-Loup-Hors.
—
Par la brigade d'Isigny, arrestation du sieur Eugène Delafosse,
relieur, domicilié en cette ville.
—
Denis Pipet, âgé de 12 ans et demi et Gabriel-François Fandais, âgé
de 11 ans, tous les deux d'Isigny ( nous avions annoncé dernièrement
leur arrestation ), pour vol, à l'aide d'escalade, de différents
objets mobiliers dans les bâtiments de la ferme de M. Lecointe,
aubergiste à Isigny, ont été condamnés à la détention dans une
maison de correction jusqu'à leur 18e année. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1843 -
Nouvelle du département.
- Conformément
aux nouvelles ordonnances, la plus grande partie de la garnison de Caen
va être armée de fusils à percussion.
—
On annonce qu'a partir du
25 de ce mois, les militaires de la classe de 1837, vont être renvoyés
dans leurs foyers. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1843 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Le
nommé Fausse, accusé de fabrication de fausse monnaie, a été
condamné à 5 ans de réclusion.
—
Comparaissait ensuite sur le banc des accusés le nommé Béchet,
accusé d'avoir commis de dégoûtants excès sur une petite fille de
cinq ans. Il n'y a presque point de session
d'assises, dans toute la France, sans que ce crime odieux ne vienne
attrister la morale publique.
L'affaire
du nommé Béchet a été jugée a huis-clos Il a été acquitté.
—Incendie,
Menaces de mort sous condition, par écrit anonyme. C'était sous le
poids de ces deux terribles accusations que comparaissait devant le jury
le nommé Toussaint-Auguste-Ménard, âgé de 56 ans, cultivateur, né
à Neuilly et demeurant à Isigny.
Voici
en résumé, quels étaient les faits de cette déplorable affaire. Dans
la soirée du 19 octobre derniers un incendie se manifestait à Isigny.
La flamme dévorait le toit d'une étable, dépendant de la maison du
sieur Lemonnier, propriétaire, et occupée par l'accusé Ménard.
Quelques instants avant que le feu se fut déclaré dans sa demeure, cet
homme avait été vu sortant à pas furtifs, de son étable et se
dirigeant vers le chemin de Monfréville.
Rappelé
par les cris de ses voisins, Ménard était revenu rapidement sur ses
pas, avait enlevé ses deux enfants, âgés, l'un de trois ans et
l'autre de deux ans, qui étaient couchés dans
la cuisine, puis, il était ensuite, spectateur nonchalant, inactif
même au milieu de la foule ardente et empressée, tandis qu'elle
s'épuisait en efforts pour arrêter les progrès du sinistre et pour
sauver le mobilier.
L'incendie
ne pouvait être que le résultat d'un crime. Évidemment le feu n'avait
pas pris par la cheminée, puisque les premières étincelles et la
fumée s'étaient élevées du côté du bâtiment qui n'en avait point.
Personne, en outre, n'avait apporté de feu, ni de lumière dans le
grenier.
Menard,
sans s'être inquiété du point de savoir si la maison de son maître
était ou non soumise à l'assurance, avait fait depuis peu de temps
assurer pour 5 000 fr. son mobilier qui porté à son est estimation
nette ne valait pas 1 400 fr. Menard voyait son bail près d'expirer, et
quoiqu'il n'eût rien épargné pour le faire renouveler, ni ses
prières, ni ses offres
réitérées
d'augmentation de fermages, ni même ses menaces, rien n'avait pu
déterminer M. Lemonnier à lui louer de nouveau sa propriété, tant M.
Lemonnier avait à se plaindre de lui.
Menard
enfin avait en désespoir de cause, placardé dans la commune un écrit
anonyme menaçant de mort toute personne qui ne craindrait pas
d'affermer la maison qu'il devait quitter !
Toutes
ces réflexions vinrent préoccuper sur le théâtre même de l'incendie
les personnes qui connaissaient l'âme cupide et haineuse de cet homme,
et quand elles en tirèrent ces conséquences qu'en portant la torche
incendiaire sur la maison de son maître, Menard empêchait qu'elle ne
passât aux mains d'un autre, se vengeait de M. Lemonnier et réalisait
sur ses meubles un bénéfice considérable, il leur parut clairement
démontré que lui seul était le vrai coupable.
Du
reste le lendemain même de l'incendie, Menard placé sous le coup d'un
mandat d'arrêt se condamna pour ainsi dire lui-même en
s'écriant : « Je suis perdu, une fois parti, je ne
reviendrai plus, il faut que j'aie le cou coupé, j'ai eu de bien
mauvaises pensées, j'en ai encore, mais je ne me détruirai
pas ! ». Menard en effet ne devait pas se faire illusion,
surtout en rapprochant ces menaces de mort et d'incendie, objet de
l'accusation, des menaces de mort et d'incendie qu'il avait adressées
le 5 octobre au garde-champêtre de Montfréville par ce qu’il avait
été surpris faisant paître ses bestiaux sur le terrain d'autrui.
Sans
doute on comprendra facilement combien une accusation aussi puissante en
elle-même acquérait encore de vigueur et d'énergie en passant par la
bouche de M. l'avocat-général Massot. Aussi n'était-ce pas trop que
la défense fût confiée à l'une des premières illustrations de notre
barreau. Me Bayeux
aîné a été, dans cette affaire, ce qu'il
est toujours, plein de talent et de logique, il a lutté contre les
trente-un témoignages accablants produits au débat et contre
l'éloquence du ministère public avec un tac et une souplesse
véritablement admirables.
M.
le président Lenteigne a résumé les débats avec cette haute
impartialité dont il a constamment fait preuve dans le cours de toute
cette session, et à laquelle tous ceux qui l'ont entendu ont rendu une
éclatante justice, et après quelques instants seulement de
délibération, les jurés ont rapporté un verdict de culpabilité
contre Menard, mais avec des circonstances
atténuantes. Il ne subira, par conséquent, que la peine des travaux
forcés perpétuels. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1843 -
Nouvelles locales. - M.
d'Arthenay, marchand de chevaux à Caen, vient d'établir à Isigny, une
station d'étalons. Cette station se compose de trois étalons de demi-sang,
un étalon de trois quarts de sang, un étalon percheron, et un cheval
d'allure, fils de Nicolas.
Ces
reproducteurs sont, au dire des personnes de l'art, d'une espèce et
d'un choix qui ne laissent rien à désirer. Aussi les éleveurs de
cette riche contrée
s'empresseront-t-ils de
fréquenter ce nouvel et utile établissement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1843 -
Nouvelles locales. -
Dans la soirée de
vendredi dernier, et plusieurs soirs de suite, entre huit et neuf
heures, chacun a pu apercevoir à l'horizon un météore lumineux dont
l'éclat lacté s'avivait graduellement à mesure que s'obscurcissait le
ciel. C'était une clarté boréale s'étendant de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest,
dans un développement de 40 à 45 degrés. Sa forme était celle d'une
arc-en-ciel, sa couleur, une teinte blanchâtre affectant, pendant
quelques instants, des tons légèrement cuivrés.
Après
85 minutes de durée, elle ne laissait plus dans le ciel qu'une vague et
incertaine lueur qui s'est éteinte subitement.
Inutile
de dire que dans notre ville, comme ailleurs, les suppositions et
appréhensions de tout genre ont marché vite, à l'occasion de cet
accident météorologique,
dont les savants du bureau des
longitudes de Paris nous donneront sans doute la prochaine explication.
(source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1843 -
On nous écrit d'Isigny, 29 mai 1843.
- Ce
matin, à cinq heures, un pavillon en berne arboré sur le sloop
« Neptune », capitaine Simon, qui se trouvait à l'entrée
de la rivière, annonçait qu'il réclamait du secours. Toutes les
barques disponibles se mirent aussitôt à la mer.
Ce
bâtiment chargé de chaux pour Honfleur, ayant calé de son derrière
pendant la nuit, et l'eau ayant pénétré dans la chambre eut bientôt
gagné la chaux qui entra en combustion, dans l'impossibilité de
préserver ce bâtiment, on s'est occupé de sauver tous les gréements
que les barques apportent au port. Dans ce monument, huit heures, on
aperçoit une grande fumée s'élevant du sloop, enfoncé de son
derrière et que la marée montante va faire couler entièrement.
Ce
sloop avait à peine 18 mois et avait coûté plus du 20 mille francs.
On ignore s'il est assuré. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1843 -
Nouvelles locales. -
M. le Préfet a mis a profit le court séjour que les
opérations du conseil de révision lui ont fait faire à Isigny. On
nous apprend qu'après avoir fait une excursion au pont du Vey,
d'où il est revenu par mer, M. le Préfet a visité avec le plus grand
intérêt, les plans sous les yeux, les travaux qui s'exécutent en ce
moment, sous
l'active direction de M. Bouniceau, pour l'amélioration du port
d'Isigny. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1843 -
Police correctionnelle.
-
Audience du 7 juin. -
Une prévention de voies de fait par suite de laquelle des coups
et blessures avaient été
portés au sieur Louis-François Thomelin, amenait devant le tribunal le
nommé Pierre-Jean-Baptiste Tillard fils, tailleur d'habits à
Arromanches. Convaincu de ces faits, il a été condamné en 15 jours
d'emprisonnement.
—
Le tribunal a prononcé une condamnation de 1 franc d'amende contre
Nicolas Moissy, poissonnier, demeurant à Grandcamp, pour avoir outragé
le garde-champêtre dans l'exercice
de ses fonctions.
—
Le nommé Jacques-Pierre Ravenel, cabaretier à Isigny, s'est vu
condamner en 5 fr. d'amende pour s'être rendu coupable de plusieurs
soustractions dans les carrières appartenant à divers
particuliers. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1843 -
Nouvelles locales. - Isigny, 31 mai.
Le sinistre du sloop le « Neptune », dont nous avons parlé
dans notre dernier numéro, n'a pas eu tous les fâcheux résultats
qu'on avait craint tout d'abord.
Grâces
aux efforts combinés et persévérants des matelots et des ouvriers du
port, on est parvenu à sauver ce bâtiment, qui a souffert
d'importantes avaries. Il est arrivé à l'entrée du port et l'on
s'occupe à en extraire son chargement de chaux ; ce n'est qu'après
cette opération qu'on pourra bien s'assurer de son état. Toutes les
personnes qui ont travaillé à ce sauvetage ont rivalisé de zélé, un
assez grand nombre ont eu des blessures aux pieds.
M.
l'ingénieur Bouniceau qui avait amené tous ses ouvriers sur le lieu du
sinistre a dirigé les travaux avec sang-froid et habilité, ainsi que
M. le commissaire de marine qui avait requis la pompe à incendie, dont
on a su faire un usage énergique. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1843 -
Nouvelles locales. -
Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse
et les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre
arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la
police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les
nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers
qui abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer
à l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juillet
1843 -
Nouvelles locales. -
Le 30 juin, le nommé Carruel, conducteur des voilures de M.
Richet, sur la route de Bayeux à Isigny, a reçu des coups et blessures
de la part du nommé Duchemin,
conducteur des voitures du sieur Le Petit, d'Isigny.
Des
poursuites judiciaires sont intentées contre l'auteur de cette
agression. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1843 -
Élections. -
Aux élections des chefs-lieux de canton de notre arrondissement
annoncées dans notre dernier numéro nous ajoutons les suivantes :
— lsigny. —
Sur 9 conseillers municipaux sortants, 7 ont été réélus dans
l'ordre suivant du nombre des suffrages : MM. Le Rebour, négociant ;
Etienne, négociant ; Desmarest ; Pophillat ; Bonnefonds ( Michel ) ; Le
Chartier et Héroult.
Deux
membres nouveaux ont été nommés, ce sont : MM. Lenormand et Morice,
notaire.
—
Trévières. —
Ont été nommés conseillers municipaux, MM. Guilbert-Duclos,
maire ; Blaize ; Longien ; Menard ; Le Tual de la Heuderie et Le
Breton. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1843
-
Conseil d’arrondissement.
-
Dans sa séance du 24 juillet, le
Conseil d'arrondissement de Bayeux a procédé à ses divers travaux
annuels, sous la présidence de M. Pezet ; M. Coueffin remplissait les
fonctions de secrétaire. Indépendamment des affaires ordinaires,
plusieurs questions importantes, relatives aux intérêts et aux
besoins de notre arrondissement, ont été l'objet des
délibérations du conseil.
Nous
allons les indiquer sommairement, et dans l'ordre des matières soumises
à la discussion.
Au
chapitre des routes royales, le conseil a émis plusieurs vœux et
demandes de fonds, pour l'achèvement de la route de Paris à Cherbourg,
au pont de Surrain ; pour le pavage de la traverse d'Isigny et d'Osmanville
; pour la suppression du péage du pont du Vey ; il parait que pour
atteindre ce but d'intérêt général, il ne reste plus à solder que
130 mille francs aux concessionnaires, somme dont les départements de
la Manche et du Calvados pourraient faire l'avance à l'Etat dans le
courant de six ou sept années.
Août
1843 - Nouvelles locales.
- Un arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 9
courant, porte que les portes de flot du pont du Vey, à Isigny , seront
ouvertes le 20 septembre prochain, et qu'aucun délai ne sera accordé
aux propriétaires riverains qui n'auraient pas fait, avant cette
époque, exécuter les travaux nécessaires pour garantir leurs
propriétés contre l'invasion des eaux.
On
sait que par suite de cette mesure d'intérêt public les eaux entreront
librement dans la Vire, même aux époques des plus hautes marées.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 - Conseil d’arrondissement.
-
Le conseil exprime le désir que Le port d'Isigny dont les
travaux sont en bonne voie d'exécution, exigera cette année, tant de
la pari du Conseil général que de l'État, un nouveau vote de fonds
suffisants pour que l'ingénieur puisse les poursuivre et les compléter
, en enlevant les portes de flot du Pont-du-Vey, et en remplaçant les
trois arches par un pont en fonte d'une seule arche.
Dans
sa délibération spéciale à cet objet, le Conseil rend hommage à
l'activité et au zèle déployés par M. Bouniceau dans l'exécution de
ce travail, ainsi qu'à la justesse des prévisions et des plans de cet
habile ingénieur.
—
Dans une autre délibération longuement et judicieusement motivée, le
Conseil a signalé les inconvénients résultant du non-curage et
havelage de l'Aure-lnférieure, de Trévières jusqu'à Isigny. Cette
délibération a pour objet de faire rapporter les dispositions de
l'ordonnance de 1835 , en ce qui concerne cette rivière.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1843 -
Nouvelles locales. -
On nous communique un remède aussi sûr que prompt contre la
brûlure. Nous croyons utile de le faire connaître à nos lecteurs.
On
prend une pincée de pousses de jeunes buis que l'on pile avec trois
blancs de poireaux, et on y ajoute une cuillerée d'huile d'olive. On
renferme ensuite le tout dans un linge bien blanc et on l'applique
sur la partie brûlée.
Plusieurs
personnes qui ont fait l'essai de ce remède, en ont obtenu les plus
prompts et les plus heureux résultats. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1843 -
Nouvelles locales. -
Une commission vient d'être instituée par arrêté de M. le
préfet du 14 septembre courant, en exécution de l'ordonnance royale du
18 mars 1842, aux fins d'examiner l'état de la baie des Veys et
d'indiquer les points où la limite de la mer devra être fixée dans
les embouchures des rivières de la Vire et de l'Aure.
Les
membres de cette commission sont : MM. Hérault, ingénieur en chef des
mines, directeur ; Mounier, ingénieur en chef des
ponts-et-chaussées, directeur ; Tostain, ingénieur en chef des ports
maritimes du Calvados ; De
Courval, chef de bataillon du génie, ingénieur en chef ; Abel Vautier,
président du tribunal de commerce de Caen et membre du conseil
général du département ; Pophillat, membre du conseil
d'arrondissement de Bayeux ; Folloppe, inspecteur des domaines à Bayeux
; De Glatigny, commissaire de la marine à Isigny ;
De Puy , greffier, inspecteur des douanes à Carentan. M. Marie
est nommé secrétaire de cette commission qui s'est réunie hier 25
septembre, à Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1843 - Police correctionnelle.
- Audience du 21 octobre. Le tribunal a eu, dans
ces deux audiences, un assez grand nombre d'affaires à juger, dont le
défaut d'espace nous a fait ajourner le compte-rendu à notre numéro
d'aujourd'hui.
—
Marie Eudelin, femme Barbot, d'Isigny, sortie dernièrement de
Beaulieu, après un an et un jour de détention, subira de nouveau 4
mois d'emprisonnement, pour avoir volé un tablier à la dame Levieux.
—
Jean-baptiste Hébert, menuisier A Bayeux, joint à une moralité
qui n'est pas irréprochable une fort mauvaise tête. Il est dans les
habitudes de cet individu de se livrer à des scènes de violences
coupables, dont l'une s'est compliquée, le 11 septembre dernier, du
détournement de plusieurs effets mobiliers appartenant à la femme Le
Petit. Condamné pour ce fait, Hébert subira un mois de
prison. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1843 - Nouvelles locales.
-
Isigny, 25 octobre. Hier matin, à l'heure de la marée, il a
été lancé à la mer un beau brick de 20 0 tonneaux , sortant des
chantiers de M.
Amand Normand.
Ce
navire sera commandé par le capitaine De la Mer. Malgré
les difficultés du terrain, cette opération a réussi à la
satisfaction des nombreux spectateurs qui couvraient les deux rives du
port.
Ce
navire dans lequel sont intéressés plusieurs notables du canton, est
destiné aux voyages de long cours. Sa belle forme et sa grande
solidité, au dire des connaisseurs, ne laissent rien à désirer et
font honneur au constructeur. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1843 - Nouvelles locales.
-
On nous écrit d'Isigny, le 9 de ce mois : Un individu âgé du
vingt-un ans, journalier, demeurant à ïsigny, a été arrêté hier
par la gendarmerie de cette résidence, comme prévenu d'attentat à la
pudeur contre une fille âgée de vingt-six ans, servante d'un
cultivateur de cette ville, laquelle se rendait aux herbages pour traire
les vaches.
Il
paraît que ce jeune homme qui est désigné pour l'armée était dans
un état complet d'ivresse. Demain il sera dirigé sur Bayeux pour
rendre compte à la justice de l'acte de brutalité et de violence qui
lui est reproché. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1843 - Police correctionnelle.
- audience du 5 décembre.
—
La femme Marie-Jean Pirou, d'Isigny, accusée d'un vol de lait au
préjudice des époux Foliot, a été acquittée.
—
Désiré Mauny, menuisier à Sainte-Honorine-des-Pertes, a été
condamné en 3 jours d'emprisonnement pour détournement de plusieurs
effets mobiliers, saisis sur lui par le ministère d'huissier.
—
Trois ans d'emprisonnement ont été infligés à Victor Bisson,
domestique à Esquay, pour vol de divers objets d'habillement, au
préjudice du sieur François Couespel.
—
François Thouroude, d'Aignerville, a détourné au préjudice de
plusieurs personnes des grains qui lui avaient été confiés, comme
meunier ; il subira 4 mois d'emprisonnement.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1843 - Nouvelles locales.
-
Vendredi dernier, la diligence d'Isigny à Bayeux a rencontré et
violemment accroché la voiture de M. de Crux, à laquelle elle a causé
d'assez graves dégâts.
La
nuit était sombre et le conducteur n'avait pas eu la précaution
d'éclairer sa lanterne. Il aura à répondre de cette contravention
devant le tribunal de police. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1843 - Nouvelles locales.
-
Nous avons eu plusieurs fois occasion de parler de la manière
dont on fait la pêche sur nos côtes. Nous avons surtout réclamé
contre celle des moules.
Il
en est une autre contre laquelle nous devons nous élever, celle du
petit poisson : c'est vraiment une chose désastreuse que cette pêche,
les marins de la côte du Calvados, notamment ceux de l'arrondissement
de Caen, se servent de filets à mailles très serrées, et il n'est pas
étonnant de voir à la Délivrande, par exemple, vendre le poisson par
mesure. Ajoutons même que lorsque le poisson est trop petit pour être
vendu, on le garde pour le donner aux volailles du pays.
C'est
là un abus que nous signalons à MM. les syndics, et qu'il est temps de
voir disparaître. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1844 - Nouvelles locales.
- On nous
écrit d'Isigny, le 25 janvier :
Dans
la nuit du 21 au 22 de ce mois, des malfaiteurs, après avoir coupé les
cordes de trois réverbères, les ont brisés et les ont jetés dans des
jardins voisins. Non contents de s'être attaqués à la propriété
communale, ils ont mis en morceaux des pierres de taille préparées
pour des chambranles de cheminée ; et ont en outre mutilé à coups de
hache une charrette appartenant à un marchand de la ville.
L'administration est à la recherche des coupables ; mais ses
investigations ont été sans succès jusqu'à ce jour.
Depuis
quelque temps les citoyens ont à se plaindre de délits et de tapages
nocturnes dans différents quartiers ; et rien n'a été découvert.
Tout le monde s'accorde à dire qu'un chef de police qui aurait
habilement dirigé les deux gardes champêtres faisant les fonctions
d'agents, serait parvenu à mettre les auteurs de ces actes coupables
entre les mains de la justice ; mais Isigny n'a pas de commissaire de
police ! (source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1844 - Nouvelles locales.
- Nous
lisons dans le Journal de Caen, l'article suivant :
« L'arrondissement de Bayeux est depuis longtemps le théâtre
d'habiles et heureuses entreprises.
Les
travaux du port d'Isigny, qui consistent dans la construction d'une
digue submersible de 1 700 mètres de longueur, d'une arche marinière
au pont du Vey et d'une écluse au Porribet, présentaient les plus
grandes difficultés. On craignait particulièrement qu'il ne fût pas
possible aux ingénieurs d'asseoir d'une manière durable la digue
submersible.
Les
ingénieurs ont prouvé qu'ils ne s'étaient point trompés dans leurs
prévisions. Les résultats obtenus aujourd'hui dépassent les
espérances ; le succès de l'entreprise est assuré. Le reste
n'est plus qu'une question de temps et d'argent. Quand l'arche du pont
du Vey et l'écluse supérieure auront été construites ( tous les
plans en sont faits ), Isigny sera remis en possession de son ancienne
navigation fluviale et maritime. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Février
1844 - Cours d’Assises du Calvados.
- Cette affaire concernait le nommé Eugène Holley,
accusé de viol sur la personne de la fille Antoinette Biron, domestique
chez le sieur Hue, à Isigny.
Les
débats de ce procès ayant eu lieu à huis-clos, nous, devons nous
borner à constater que déclaré non coupable par le jury, Holley a
entendu prononcer en sa faveur un verdict d'acquittement.
—
Le nommé Lozier avait à répondre à trois accusations de vols
qualifiés :
Le
ministère public lui reprochait, — 1° de s'être emparé, le 6 mai
1842, d'une somme de 40 francs appartenant à un sieur Lecornu,
jardinier à Lisieux, chez lequel il travaillait alors comme ouvrier.
—
2° d'avoir, le 1er septembre dernier, tandis qu'il
servait comme domestique chez le sieur Lecoq, fermier à Pierrefitte,
volé au sieur Dière, autre domestique du sieur Lecoq, une somme de 260
fr. environ, que ce dernier tenait cachée, au fond de son coffre, dans
la chambre qu'il partageait avec Lozier.
—
3° d'avoir volé dans un herbage, en faisant une effraction à
la haie de clôture, une vache appartenant au sieur Hauton, fermier à
St-Jacques de Lisieux , chez lequel il avait travaillé seulement
pendant le court espace de quelques semaines.
Des
deux premières accusations. Lozier, durant le cours de l'instruction, a
opposé des dénégations formelles, mais pour ce qui regarde le vol de
la vache, vaincu par l'évidence des preuves, il s'est vu forcé sur ce
point de confesser sa culpabilité.
Reconnu
coupable de ce dernier vol, Lozier a été condamné à 5 ans
d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1844 -
Police correctionnelle.
- Audience du
12 mars. -
Le tribunal a condamné en 15 jours d'emprisonnement le sieur
Pierre Thomasse dit Chopine, journalier à Isigny, pour vol d'une scie
au sieur Quillet, tonnelier.
—
Pierre Vincent, meunier à Colleville-sur-Mer, a été renvoyé
acquitté de la prévention de vol de blé dont il était accusé.
—
Quinze jours d'emprisonnement ont été infligés à
Jean-Baptiste Defaudais, journalier à Isigny, convaincu de
détournement d'objets à lui prêtés par le sieur Leroux.
—
Jacques-Louis Roquet, tisserand à Ver, comparaît sous la
prévention d'un vol de blé commis dans un grenier et au préjudice du
sieur Jean-Baptiste Le Rossignol. Convaincu du fait, Boquet a
été condamné en un an et un jour de réclusion.
—
Jean-Baptiste Nicolais, journalier, demeurant à Monts, s'est
fait condamner à 4 mois de prison et 16 francs d'amende, pour outrage
public à la pudeur envers Lucie Bures et la femme Pomfroy, de la
commune de Bucels. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1844 - Nouvelles locales. -
Malgré les avertissements réitérés de la presse et les
nombreuses condamnations prononcées, les contraventions dans la police
des routes se commettent toujours avec une incroyable, continuité.
Chaque jour des procès-verbaux constatent de nouveaux délits. Les
charretiers ne veulent donc pas comprendre que les ordres les plus
précis sont donnés pour punir ces infractions
? (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1844 - Classe de 1843. -
3 871 jeunes gens ont pris part cette année au tirage dans le
département du Calvados ; c'est 37 de plus que l'an dernier.
Voici
le chiffre de ceux qui se trouvent répartis dans les divers cantons de
l'arrondissement de Bayeux : Balleroy, 150 ; Bayeux, 119 ; Caumont, 82 ;
Isigny, 136 ; Ryes, 92 ; Trévières, 104. Total : 683.
Notre
arrondissement est au nombre de ceux dont la population militaire a
augmenté cette année ; cette différence en plus sur la classe de
1842, est de 32. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1844 - Police correctionnelles.
- Il y a eu
d'abord condamnation en 6 jours de prison du nommé Louis Couvet dit
Calot, pour avoir, a plusieurs reprises et notamment le 10 février,
maltraité et même blessé Marie-Anne Vilain, sa femme.
—
Deux tout jeunes gens d'Isigny, Victor Delay et Jean-Pierre
Boudard, dit Brethon, comparaissaient devant le tribunal sous
l'accusation de vol de divers objets au préjudice des époux Le Pieux,
commis il y a environ un mois.
Brethon
a été renvoyé acquitté ; mais son complice, et aussi sans doute le
plus coupable, sera renfermé pendant 5 ans dans une maison de
correction. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1844 - Police correctionnelle.
- Audience
du 20 mars.
—
Le nommé Victor Aze, de Formigny, comparaissait sous
l'accusation d'un vol commis au préjudice de M. Lepégoix,
propriétaire et adjoint de la même commune. Reconnu coupable, Aze a
été condamné en trois mois d'emprisonnement.
—
Une condamnation en 15 jours de la même peine a été prononcée
contre Marie-Anne Martin, journalière, demeurant à Isigny, hameau de
la Madelaine, convaincue de vol de bois commis sur la propriété de Mme
de Mathan.
—
Pour s'être portée à des voies de fait envers Joséphine
Colleville, Madelaine Cottard s'est vue infliger une amende de 1 franc
et les dépens.
—
Le tribunal a prononcé l'acquittement de Révérend Cosne,
propriétaire au Vernay, qu'une prévention de vol amenait sur le banc
correctionnel.
—
Pierre-Frédéric Gratteplanche, fileur de laine, sans domicile
fixe, avait à répondre à une accusation de délit de mendicité avec
menaces et de vagabondage. Le tribunal usant d'une juste sévérité
envers ce coupable d'une dangereuse espèce, l'a condamné en un an et
un jour d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1844 - Le Conseil de révisions.
- L'itinéraire du conseil de révision ayant subi
quelques modifications, en voici le tableau officiel et définitivement
arrêté pour les cantons de l'arrondissement de Bayeux.
A
Caumont, le 31 mai, à une heure après midi, pour le canton de Caumont
;
A
Balleroy, le 1er juin, à onze heures du matin, pour le
canton de Balleroy
Isigny,
le 3 juin, à dix heures, pour le canton d'isigny ;
A
Bayeux : le 4 juin, à dix heures, pour le canton de Ryes ; idem à
onze heures, pour le canton de Trévières ; idem à midi, pour le
canton de Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1844 -
Police correctionnelle. -
Audience du 25
juin. Hippolyte Lefrançois, âgé de 18 ans, jardinier, de la commune
de Cheux, canton de Tilly-sur-Seulles, est accusé de deux vols, l'un
d'une serviette commis la fin du mois de mai, au préjudice de la femme
Barey, l'autre d'une montre en argent, commis au préjudice de Bazile
Macé , le 6 juin dernier ; le tribunal a infligé au coupable 3
mois d'emprisonnement.
—
Un an et un jour de la même peine ont été prononcés contre
Marie-Anne Marie dit Martin, journalière, demeurant à Isigny, pour
s'être portée à des actes de violence envers le sieur Després,
cultivateur.
—
Victor Aubine, voiturier, et François Lapersonne, instituteur, tous les
deux d'Isigny, ont été condamnés, le premier a une amende de 10 fr.,
et le second en 1 franc, pour s'être portés à des outrages envers MM.
Dupontavice et Deshayes, dans l'exercice de leurs fonctions.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1844 -
Nouvelles locales. -
Il sera procédé, le samedi 9 novembre prochain, à 2 heures
après midi, par M. le préfet du Calvados, à l'adjudication des
travaux nécessaires pour le prolongement du mur de quai du port
d'Isigny, et pour le détournement d'un des coudes formés par la
rivière d'Aure.
Le
total général fixé, d'après devis estimatif, s'élève à la somme
de 67 000 fr. (source : L’Indicateur de Bayeux
Octobre
1844 -
Nouvelles locales. -
Le hareng qui depuis un assez grand nombre d'années
n'apparaissait plus que rarement et en petite quantité sur nos côtes,
y est revenu ces jours derniers par bancs nombreux.
La
semaine passée, l'abondance de ce poisson était telle qu'on en prenait
pour ainsi dire avec la main sur les bas fonds, à deux mètres à peine
du rivage. Le débit en est très considérable à la poissonnerie et
dans toutes nos rues. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1844 -
Police correctionnelle. - Audiences des 5 et 7 octobre.
—
Les sieurs Jacques Nicolle, et Joachim Le Jemble, cultivateurs à
St-Sulpice, pris en flagrant délit de chasse, ont été condamné en 16
fr. d'amende.
—
Trois années
d'emprisonnement ont été prononcés contre Edouard-Jean-Justin Samson,
domicilié à Méautis, convaincu du vol d'une somme d'argent à la
veuve Le Fanguère
à lsigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1844 -
Nouvelles locales. -
Des phénomènes
de végétation, que beaucoup de gens regardent comme l'indice certain
d'un hiver rigoureux, se font remarquer cette année dans le midi de la
France. Non seulement des poiriers et des amandiers sont en pleine
floraison dans plusieurs localités des environs, mais on voit des
fleurs de lilas aussi belles et aussi parfumées qu'au mois d'avril.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1844 -
Cour d’Assises du Calvados.
- La fille Cavet, de la ville d'Isigny, était depuis
quelque temps au service des époux Bavrel, marchand de meubles, rue
de Geôle. Ceux-ci ayant un jour soulevé un panier appartenant à
leur servante, remarquèrent qu'il était d'une grande pesanteur. Ils en
firent l'examen, et y trouvèrent un sac contenant une somme d'environ
40 fr., une boite et un collier de perles.
Pressée
de questions, la fille Cavet avoua qu'elle avait soustrait ces objets
aux époux Bavrel. Elle renouvelé ses aveux devant le jury qui l’a
déclarée coupable : Par suite elle a entendu prononcer contre elles
deux années d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1844 -
Nouvelles locales. -
La
rigueur de la saison se fait vivement sentir. Tout annonce un hiver
précoce et long. Les communications deviennent difficiles.
Aujourd'hui,
le courrier de Paris qui passe ordinairement à dix heures et demie, est
arrivé à quatre heures d'après-midi. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1845 -
Nouvelles locales. - Par
un arrêté du 18 février 1845, M. le ministre des travaux publics a
ouvert sur les fonds de 1845, première section du budget, chap. 15,
deuxième catégorie, un crédit de 64 000 fr. qui se répartit ainsi :
Port de Trouville, de la pointe de la Cahotte , 7 000 fr. Port de
Touques, établissement d'un embarcadère, 6 000. Port
d'Isigny, continuation d'une digue submersible, 50 000.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1845 -
Nouvelles locales. -
M. le ministre des travaux publics, par un arrêté en date du 24
mars, vient d'approuver les modifications, proposées par les
ingénieurs, au concours pour le projet de prolongement du quai d'Isigny
et le redressement de la rivière d'Aure.
—
La mort vient d'enlever à sa famille, dans un âge peu avancé.
M. Pierre Enault, ancien maire de la ville d'Isigny, il succombé
dimanche dernier. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1845 -
Nouvelles locales. - Le
premier bataillon du 21e de ligne doit traverser une partie
de notre territoire et sera le 9 à Isigny, le 10 à Bayeux, le 11 et le
12 à Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1845 - Nouvelles locales.
- Pour
rétablir la navigation de la basse Vire, MM. les ingénieurs des
Ponts-et-Chaussées ont présenté une série de projets qui
comprenaient la construction d'une digue submersible destinée à fixer
le chenal de la Vire dans la baie des Veys, l'ouverture du pont du Véy
et l'établissement d'une arche marinière, pour l'amélioration du port
d'Isigny, le prolongement du quai et le redressement du lit à l'aval,
enfin l'établissement d'une écluse au Porribet.
La
digue submersible, en ce moment construite, produit les heureux effets
que l'on en avait espérés, le chenal se fixe et se creuse de manière
à rendre de plus en plus facile l'entrée du port d'Isigny.
Le
projet définitif de la construction d'une arche marinière au pont du
Vey, est soumis à l'administration supérieure, qui déjà l'avait
approuvé en principe.
L'adjudication
des travaux à faire pour prolonger le quai d'Isigny et redresser le
chenal, est passée.
Messieurs
les ingénieurs n'avaient plus qu'à modifier les études de l'écluse
du Porribet, approuvées elles-mêmes en principe par le conseil des
ponts-et-chaussées, ils viennent de présenter à l'administration un
projet définitif pour l'exécution de ce travail. Ce projet comprend
l'ouverture d'un canal de dérivation à droite du barrage du Porribet,
et rétablissement d'une écluse double sur ce canal. L'on
ajoutera plus tard à ces travaux la construction d'une maison
éclusière, dont le projet spécial sera présenté durant la
construction de l'écluse.
La
dépense présumée de l'établissement du canal de dérivation et de
l'écluse est de 60 000 fr. Ce projet est soumis à l'autorité
supérieure. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1845 - Nouvelles locales.
- Le
tribunal correctionnel de Caen, dans son audience du samedi 13 mai, a
condamné en 8 jours d'emprisonnement le nommé Auge Pinel, âgé
de 31 ans, demeurant à Isigny, prévenu d'infraction à son ban de
surveillance. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelles Locales. -
Le projet présenté pour la construction d'une arche marinière
en fer, destinée à compléter l'ensemble des travaux d'amélioration
du port d'Isigny, vient d'être approuvé par décision du 28 juin. M.
le préfet va soumettre, sous le plus bref délai, ce projet à une
adjudication, en même temps que celui relatif à l'établissement
d'un embarcadère au port de Dives, pour lequel M. le ministre vient
d'accorder 6 000 francs, sur les fonds de 1845. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelles Locales. - L'étendue
des côtes comprises dans le syndicat maritime d'Isigny est distraite du
ressort de la commission sanitaire de Saint-Vaast-la-Hougue, et placée
sous la surveillance de la commission sanitaire de Caen. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelles Locales. -
Nous voyons dans une pétition qui vient d'être adressée
au gouvernement sur le danger des inhumations précipitées, qu'en 1844,
en moins de sept mois, quatre personnes dont le décès avait été
constaté, sont revenues à la vie au moment où l'on allait les
inhumer, et qu'en 1845, en moins de huit mois, six résurrections
pareilles ont eu lieu.
L'auteur
de la pétition, M. Leguern, continue en ces termes : « Depuis 1833, il
y a eu, à ma connaissance seulement, quarante six cas d'enterrement
plus ou moins précipités, auxquels je le répète, le hasard a le plus
souvent mis empêchement. Vingt-et-un individus se sont réveillés
d'eux-mêmes au moment où on allait les porter en terre, neuf par suite
des soins que leur prodigua une trop rare tendresse, quatre par suite de
la chute du cercueil, deux par suite de la suffocation dans le cercueil,
trois par suite des piqûres faites en épinglant le linceul, sept, y
compris le fils d'un employé des contributions directes du département
de la Seine, par suite de retards non calculés dans la cérémonie des
funérailles. Et le décès de tous ces citoyens avait été
officiellement constaté ! » . (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelles Locales. -
On nous mande d'Isigny que, lundi 21 juillet, un homme a
été trouvé noyé dans la rivière d'Aure, près Isigny. Cet homme,
étranger au pays, n'avait aucuns papiers sur lui qui pussent le faire
connaître. Son chapeau et une bouteille dans laquelle il y avait encore
de l'eau-de-vie étaient sur le bord de l'eau, près du lieu
où il s'était noyé. Cet individu, déjà d'un certain âge, était
vêtu d'un habit brun, d'un pantalon de cotonnade rayée et d'une
chemise à jabot. Tout fait présumer que c'est un suicide par
suite d'ivrognerie. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelles Locales. -
Par une décision, portant la date du 12 juillet, M. le
ministre des travaux publics a approuvé le projet des travaux à
exécuter pour la construction d'un canal de dérivation et d'une
écluse à droite du barrage de Porribet, au port d'Isigny.
D'après
la nouvelle estimation présentée, et par suite des modifications qu'il
a subies, ce projet est évalué définitivement à 66 639 fr. 5 c.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1845 - Vol. -
Samedi dernier, sur la place du marché, le nommé Casimir
Poissy, demeurant à Isigny, âgé de 15 ans, s'est approché de l'étal
du sieur Vallée, boucher, et lui a dérobé un bonnet de coton
renfermant pour 60 francs de pièces de six liards.
M.
le commissaire de police averti de ce vol n'a pas tardé à se mettre
sur la piste du voleur, qui a été arrêté dans la matinée. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1845 - Nouvelles locales.
-
M. Adolphe Desclosière, avocat à Bayeux, a été réélu au
premier tour de scrutin membre du conseil général, pour le canton de
Caumont.
A
Isigny, le membre sortant pour ce canton était M. de Béchevel : il a
été remplacé par M. le Chartier, maire d'Isigny, qui a obtenir 67
voix , au deuxième tour de scrutin. Son concurrent M. Des Essars,
conseiller à la cour royale, en a recueilli 37. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1845 - Élections. -
Les élections du conseil
d'arrondissement ont eu lieu le 10 de ce mois à lsigny, M. Pophillat,
de Lison, a été réélu ; M. Belliard-Delisle a été élu en
remplacement de M. Le Chartier, maire d'Isigny, nommé membre du conseil
général. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1846 -
Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie
française en 1844. -
Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons
d'écrite le titre.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or,
Cinq médailles d'argent, Neuf médailles
de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables.
Mais
avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire
remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que
110 fabricants qui y eussent envoyé leurs produits et que la
dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près
d'un demi-siècle.
Produits
céramiques. - MM. Fred
Langlois et Cie ont établi nouvellement à Isigny une fabrique de
grès-cérame qui va parfaitement au feu.
Elle
est trop récente pour que ses produits puissent être complètement
appréciés par le jury qui se borne à la citer favorablement.
Madame
veuve Langlois, à Bayeux, a reçu en 1839 la médaille de bronze
pour ses porcelaines, qui jouissent éminemment de la propriété de
soutenir sans altération des changements de température assez
élevés et assez brusques. Elle est toujours digne de cette médaille.
Papeterie.
- M. Jean Barey, à Milly prés Villers-Bocage, a exposé des cartons
minces et forts obtenus des tiges du colza, ils sont souples, légers,
on peut même écrire sur ces cartons. En attendant qu'on puisse
bien les juger, une citation favorable est accordée à cet exposant.
Tannerie.
- Rappel de médaille de bronze décernée en 1839 à M. Durand
(Pierre), à Rully, pour ses veaux d'une excellente qualité, fort
recherchés par les fabricants de cuirs vernis.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq
médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept
mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous
venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une
récompense des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être
un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même
route, peuvent prétendre à un égal succès. (Source : Journal de Honfleur)
Janvier
1846
-
Les naufrages.
-
Les journaux anglais évaluent à 90 le nombre des navires
naufragés dans la Manche par suite des derniers ouragans, et a 100, le
nombre des marins ou passagers qui ont péri. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1846 -
Le prix des pommes. -
Pendant
le mois de décembre, on a embarqué beaucoup de pommes au port
d'Isigny, au prix de 2, fr. à 2 fr. 23 c. l'hectolitre. Elles étaient
en destination pour la Seine-Inférieure. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1846 -
Tarifs postale. -
Une nouvelle qui intéresse toutes les classes de citoyens, nous
est apportée par les journaux de Paris : on réunit en ce moment, au ministère
des finances, les documents nécessaires à la discussion de la loi qui
doit être présentée par le ministre pour la réforme postale,
aussitôt après ce vote de l'adresse.
Trois
tarifs sont admis par le ministre. Les lettres paieront dix centimes
toutes les fois qu'elles ne franchiront pas
un espace de plus de 40 kilomètres, quinze centimes pour cent
kilomètres, et vingt centimes pour la plus grande distance.
Le port sera double pour l'étranger. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Février
1846 - Le temps. -
La marée qui a suivi la
dernière syzygie, aidée par les pluies qui l'ont précédée et
accompagnée, et par suite desquels la Divette s'est élevée à une
grande hauteur, a occasionné à Cherbourg l'inondation de
plusieurs quartiers. Les eaux ont dépassé les murs du quai, des rues
ont été submergées, dans plusieurs maisons on a été obligés
de défoncer le plafond pour retirer du rez-de-chaussée les
personnes qui s'y trouvaient.
La
route de Paris a subi un affaissement tel que la circulation a été
arrêtée. Les voitures chargées et les Messageries ont été obligées
de rester au bas de la côte du Roule.
(Source
: Journal de Honfleur)
Février
1846 -
Prolongement de la digue de la baie des Veys.
-
Nous avons souvent entretenu nos lecteurs des travaux entrepris
ou à entreprendre pour améliorer le port d'Isigny et la navigation de
la Basse-Vire.
On
sait que depuis la construction du pont du Vey, dont on s'était promis
de grands avantages, le cours de cette rivière a constamment tendu à
se diriger vers l'ouest, et qu'au moyen d'une digne submersible on est
parvenu, dans les derniers temps, à remédier en partie a cet
inconvénient en ramenant la Vire aux abords d'Isigny où elle reçoit
les eaux de l'Aure inférieure. Ce travail, combiné avec le libre
passage de la marée sous le pont du Vey, a eu pour effet d'approfondir
les passes de plus d'un mètre.
On
entre aujourd'hui dans le port aussi facilement en morte eau, qu'on le
faisait en vive eau auparavant. C'est là, sans doute, un résultat
important, mais on avait espéré que la digue contribuerait, en outre,
à fixer le lit de la Vire sur la côte du Calvados. On conçoit de quel
intérêt il peut être pour la navigation de cette rivière, augmentée
des eaux de l'Aure, se creuse un chenal droit et profond, au lieu de
s'égarer au hasard dans les sables de la baie.
Malheureusement
il paraît bien démontré aujourd'hui, qu'on n'obtiendra pas de la
digue qui s'arrête actuellement devant le chenal particulier du port
d'Isigny, au quart à peine de la distance du pont du Vey à la mer, une
amélioration aussi désirable. Tous les écueils et toutes les
difficultés que présentait à la navigation le reste de la baie
subsistent toujours. Le cours de la rivière, à partir de l'extrémité
de la digue, se reporte maintenant brusquement dans l'ouest, et ne
s'arrête que contre les digues de la Manche, qui lui font prendre
ensuite une autre direction, et comme dans toute cette partie de la
baie, et jusqu'au banc de Ilette, les sables sont fort élevés, les
navires sont forcés de suivre toutes les sinuosités du chenal, ou bien
d'attendre le moment de la haute mer pour tenter de passer sur certaines
parties des bancs, un peu plus basses que les autres, au risque de s'y
échouer. Il en résulte des retards et la perte de plusieurs marées,
pendant lesquelles les navires sont obligés, avant de pouvoir atteindre
le port, de stationner au milieu de la baie, où le moindre danger
qu'ils courent est l'échouage jusqu'à la vive eau suivante.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1846 -
Nouvelle locales. -
La brigade d'Isigny a mis en état d'arrestation, le 26
février dernier, le nommé Mollier, agent d'affaires et ex-huissier de
la même ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1846 -
Nouvelles divers. -
M. le ministre des travaux publics vient de mettre à la
disposition de M. le préfet du Calvados, pour travaux extraordinaires
des routes royales et des ponts de ce département, une somme de 60 000
fr., qui sera ainsi répartie :
Route
royale n° 13, de Paris à Cherbourg, reconstruction du pont d'Isigny
sur la rivière d'Aure. 15 000 fr.
Route
royale n° 162, d'Angers à Caen, reconstruction du pont
de la Landelle sur l'Orne. 20
000 fr.
Même
route, convertissement en cailloutis des chaussées pavées comprises
entre Caen et Harcourt, et rechargement des empierrements, 25 000 fr.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1846 -
Éboulement à l’église.
- Dans
la nuit du 5 au 6 courant, un éboulement a eu lieu sur un côté de
l'église d'Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1846 - Travaux à exécuter.
- M.
!e ministre des travaux publics a, par décision du 11 de ce mois,
ouvert à M. le préfet un crédit de 117 000 fr., pour les travaux à
exécuter dans les ports maritimes du département, en 1846.
Dans
cette allocation, figurent le port d'Isigny pour 62 000 fr., destinés
à la continuation de la digue submersible, à l'établissement de l’écluse
du Porribet et à la rectification de la
rivière d'Aure, celui de Trouville pour 25 000 fr, qui seront employés
à la construction de nouvelles-estacades, et enfin ceux de Dives et de
Touques pour 30 000 fr., qui seront employés pour l'achèvement
des travaux qui y ont été entrepris par l'administration des ponts et
chaussées. (source Journal de Honfleur)
Mai
1846 -
Le port. -
Pour
compléter la restauration du port d'Isigny et l'amélioration de la
navigation de la Basse-Vire, dont il forme la tête à la mer,
l'administration se proposé de faire faire des travaux destinés à
prolonger jusqu'au banc de l'Ilette, la digue submersible exécutée
dans la baie des Veys, dans le but de fixer le chenal de la Vire et de
le conduire devant le port d'Isigny.
Cette
digue n'est pas en effet encore assez avancée dans la baie, pour que
ses bons effets soient complets. Elle s'arrête devant le chenal
particulier du port d'Isigny, au quart à peu près de la distance du
pont du Vey à la mer ; tous les écueils et toutes les difficultés que
présente à la navigation le reste de la baie, subsistent toujours. Le
cours des rivières, a partir de l'extrémité de la digue construite,
se reporte aujourd'hui brusquement dans l'ouest et ne s'arrête que
contre les digues de la Manche, qui lui font prendre ensuite une autre
direction. Il est toujours resté sujet aux mêmes variations. Comme
dans toute cette partie de la baie et jusqu'au banc de l'Ilette, les
sables sont fort élevés, les navires se trouvent forcés de suivre
toutes les sinuosités du chenal, ou bien d'attendre le moment de la
haute mer, pour tenter de passer sur certaines parties des bancs un peu
plus basse que les autres, au risque de s'y échouer.
Il
en résulte des retards et de la perte de plusieurs marées, pendant
lesquels les navires sont obligés, avant de pouvoir atteindre le port,
de stationner au milieu de la baie, où ils courent beaucoup de dangers,
dont le moindre est l'amortissement, c'est a dire l'échouage jusqu'à
la vive eau prochaine.
Le
nouveau projet est destiné à faire disparaître tous ces obstacles. M.
le sous-secrétaire d'état des travaux publics ayant demandé, avant de
prendre une décision définitive, qu'il fût soumis à l'examen d'une
commission d'enquête nautique. M. le préfet, par un arrêté du 25
avril courant, vient d'appeler à faire partie de cette commission.
MM.
Etienne, ancien président du tribunal de commerce, président.
Paris
(Pierre), maître au cabotage, à Isigny.
Yver
(Thomas), idem.
Houtteville,
idem ; maître de port à Isigny.
Guillebert,
pilote à Isigny.
Bertot,
idem, à Grandcamp.
Bouniceau,
ingénieur des Ponts-et-Chaussées, secrétaire. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1846 -
Nous recevons d'Isigny.
- Mercredi
29 du mois, le pilote Paul Gilles, d'Isigny, a péri victime de son
dévouement à ses devoirs. Malgré une mer furieuse et les brisants qui
agitaient la baie, il voulut se rendre à bord d'un bâtiment dont il
apercevait le pavillon.
On
ne peut savoir quelle a été la cause de sa chute à l'eau qui a dù
avoir lieu entre huit et neuf heures du matin, sa barque avec la voile
déployée a été ramenée par d'autres pilotes, son corps a été
retrouvé aujourd'hui sur le banc de l'Ilette. Cet intrépide pilote qui
n'était âgé que de 32 ans, laisse une veuve sans ressources avec
quatre enfants en bas-âge, M. Houteville, capitaine du port, sensible
à la triste position de cette malheureuse mère qui n'est pas encore
relevée des couches de son dernier enfant, s'est empressé de faire en
sa faveur une quête à domicile.
Nous
engageons les personnes qui voudraient prendre part à cette bonne
œuvre de faire déposer leurs offrandes chez M. Houtteville, capitaine
du port à Isigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1846 -
On nous écrit d'Isigny, 12 mai 1846.
- «
Hier, à cinq heures du soir, la générale et le tocsin donnèrent le
signal d'un incendie. Le feu venait de se manifester dans un corps de
bâtiment, situé derrière la Hogue, appartenant à Mrs
Romain Etienne, Buquet et Lehot. Les appartements, où il n'y a
ni four, ni cheminée, contenant des provisions de bois, de boissons et
de foin.
La
population de notre ville, toujours prête à porter secours accourut de
suite sur les lieux du sinistre, hommes, femmes, et jusqu'aux enfants
s'empressèrent de former deux longues chaînes pour alimenter les
pompes que tardèrent pas à amener nos sapeurs-pompiers, dont le zèle
se montre en toute occasion. Le feu qui semblait partir d'un grenier où
était déposé du foin, ne tarda pas à envahir entièrement le
bâtiment couvert en paille, et cela d'une manière si violente, qu'on
reconnut qu'il était impossible de les sauver, mais heureusement ces
appartements étaient isolés.
Tout
a été consumé, excepté quelques tonneaux de cidre qu'on a pu
préserver, les bâtiments seulement étaient assurés, mais non ce
qu'ils contenaient. On évalue la perte totale, à 4 000 fr. environ.
D'après
tous les renseignements pris par l'autorité, on ne peut attribuer cet
incendie qu'à la malveillance, puisse-t-on en découvrir les auteurs !
» (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1846 - Nouvelles locales.
- Le
samedi 1er août prochain, à 2 heures après midi, il sera
procédé par M. le préfet du Calvados, en conseil de préfecture, en
présence de M. l'ingénieur en chef des ports militaires, à
l'adjudication des ouvrages à exécuter pour le prolongement de la
digue actuelle du port d'Isigny.
Le
devis, le détail estimatif, les plans et les autres pièces du projet
sont déposés à la préfecture, où les concurrents pourront les
examiner, tous les jours, de midi à 3 heures. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1846 - Nouvelles locales.
-
Les élections municipales d'Isigny ont eu lieu dimanche dernier.
En voici le résultat : nombre des votants 81.
MM.
Durand (réélu), 69 voix ; Voisin (réélu), 65 ; Jouet (réélu) 58 ;
Belliard de Liste (réélu), 50 ; Enault Louis (nouveau), 45 ; Lecointe
(réélu), 46 ; Gosselin aîné (nouveau), 44 ; Le Bourgeois (nouveau),
43.
Ces
8 conseillers municipaux ont été élus au 1er tour de
scrutin. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1846 - Nouvelles locales.
-
Dans notre numéro du 20 mai dernier, nous avions annoncé que M.
le préfet de police de Paris, par une décision du 15 du dit mois,
avait fixé à 15 centimes par panier d'une seule ou de plusieurs
mottes, à la halle aux beurres de Paris, pour la provenance d'Isigny
comme pour celle de Gournay.
Nous
avions alors été mal renseignés. En effet nous avons sous les yeux
copie de la lettre de M. le préfet de Paris à M. le préfet du
Calvados, par laquelle il informe ce magistrat qu'à partir du 1er
juin, le salaire des forts est fixé à 15 centimes par motte.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1846 - Nouvelles locales.
-
Le 4 de ce mois, le cadavre du nommé Thousard, âgé de 54 ans,
gabarier à Isigny, a été trouvé sur le bord de la baie d'Isigny. On
attribue la mort de cet homme, à l'ivresse. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1846 -
Nouvelles locales. -
Le nouveau canal d'Isigny
à la mer est ouvert à la navigation depuis le 22 septembre. Le premier
bâtiment qui y est passé est le sloop le « Georges »,
capitaine Morin, allant au Havre chargé de diverses marchandises.
(source : Journal de Honfleur)
Octobre
1846 -
Nouvelles locales -
Justement préoccupé du soin de combattre les incendies qui ont
désolé plusieurs départements, le ministre de la guerre a ordonné
que dans toutes les localités où il existe des pompes, les soldats en
garnison ou en cantonnement fussent exercés à les manœuvrer.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1846 -
Postes. -
Entreprise du transport des dépêches d'Isigny à Grandcamp,
distance de 11 kilomètres, à exécuter à pied en deux heures et
demie.
—
Les personnes qui désireraient concourir à l'adjudication de ce
service, sont invitées à se présenter tous les jours, de 10 heures du
matin à 4 heures du soir, jusque et y compris le lundi 19 courant, au
bureau des Postes d'Isigny, pour prendre connaissance des charges de
l'entreprise et y déposer leur soumission, que le Directeur dudit
bureau est chargé de transmettre à
l'administration. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1846 -
Nouvelles locales -
Le vendredi 27 de ce mois, il sera procédé, en présence
de M. l'ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées et le directeur des
contributions indirectes du département, à l'adjudication aux
enchères du produit du péage établi sur le pont du Vey, dont la
recette en moyenne est de 27 352 fr. La mise à prix sera
d'au moins 23 000 fr.
Le
bail sera fait pour six années, a partir du 1er janvier
1847. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. -
Les vents soufflent sur nos côtes, et la mer est devenue
furieuse.
Ces
jours derniers les vagues passaient par dessus le quai de Port-en-Bessin
et envahissaient jusqu'à la cour de l'hôtel du Nord. Des débris de
bois, des vêtements, des barriques, recueillis sur la plage,
annonçaient que malheureusement l'état de la mer aura causé quelques
naufrages sur nos côtes.
Mercredi
dernier, à Isigny, la Galiotte hollandaise « Wrounautje »,
est venue s'échouer sur le banc du Guineau, un des plus dangereux de la
baie des Veys. Ce navire venant de Hambourg était chargé de 1 200
hectolitres de froment, à destination de Rouen. On est parvenu à
sauver une partie du chargement dont la plus grande quantité est
avariée. L'échouement a eu lieu à mer basse vers les 3 heures de
l'après-midi ; l'équipage était à terre à 5 heures. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. -
Après la neige qui était venue couvrir le sol de nos contrées,
nous avons ressenti mercredi dernier un dégel, qui s'est manifesté
depuis par des pluies abondantes. Les communications sont devenues plus
faciles, et la malle-poste de Paris est arrivée, ces deux jours, à
Bayeux, vers 11 heures du matin. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1847 -
Suppression du péage du pont du Vey.
-
Une adjudication des droits de péage du pont du Vey avait eu
lieu tout récemment au profit d'un propriétaire de notre contrée,
cette adjudication a été annulée par une décision du ministre des
finances, qui porte que ces droits seront supprimées le 5 décembre
prochain.
Cette
nouvelle sera accueillie avec un vif intérêt par les populations du
département du Calvados et de la Manche. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1847 -
Nouvelles locales. -
Le 28 de ce mois, le Conseil municipal d'Isigny, dans une séance
extraordinaire, a voté une somme du 2000 fr. pour venir au secours de
la classe nécessiteuse, au moyen de bons qui seront délivrés pour
diminuer le prix du pain nécessaire à chaque ménage.
Le
Conseil a en outre décidé qu'il serait fait un appel à la charité
publique.
Séance
tenante, les conseillers municipaux présents ont ouvert la souscription
en se faisant inscrire pour une somme de 750 fr.; il a été nommé
quatre commissaires chargés de se transporter à domicile : nous
espérons que cette démarche obtiendra un résultat avantageux.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1847 -
Nouvelles locales. -
Jeudi dernier, deux pêcheurs revenaient de la pêche des moules,
lorsqu'ils furent assaillis par un coup de vent, à l'entrée des Veys.
La barque chavira, et après plus de deux heures d'une lutte pénible
contre les vagues, l'un des deux hommes a péri. Ces détails ont été
racontés par celui qui a été assez heureux pour échapper à une mort
presque inévitable. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1847 -
Naufrage. -
Le 24 octobre, à 8 heures du soir, le sloop « Duc d’Aumale »,
patron Renouf, a été jeté à la côte sur les îles St-Marcouf.
Un
nommé Fleury a péri dans le naufrage, le reste de l'équipage a été
sauvé, mais un novice nommé Matelot a reçu de fortes contusions. On
espère relever le navire. (source : Journal de Honfleur)
Novembre
1847 -
Police correctionnelle de Bayeux.
- Audience du 10
novembre 1847.
—
Le nommé Pierre Hervieu, journalier, né à Barbeville,
sans domicile fixe, a été condamné en 3 mois d'emprisonnement, et a
rester, à l'expiration de cette peine, pendant 5 ans sous la
surveillance de la haute police, pour avoir commis le délit habituel de
mendicité en feignant des infirmités.
—
Pour avoir dans le mois de septembre dernier volé cinq chemises
au préjudice des époux Paris, la nommée Marie-Anne Pétiard veuve
Constant-Alexandre Corbet, journalière, demeurant à Isigny, a été
condamnée en quatre mois d'emprisonnement. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1948 -
Le galant n'aimez pas
les « lapins ».
- Furieux de voir
ces avances repousser par une cultivatrice d’Isigny, Mlle Denise
Sachot, un employé de culture Joseph Leport, a proférer des
menaces de mort contre la jeune fille.
Dernièrement,
comme celle-ci se trouvait chez une amie Mme Feutrat l'amoureux
éconduit pénétra de force dans la maison et en guise de déclaration
insulta grossièrement l'objet de sa flamme.
Mlle
Sachot qui avait pris la fuite fut rejointe sur la route est violemment
frappé par son singulier amoureux.
Invité
par la maréchaussée à s'expliquer sur sa conduite, Leport reconnut
avoir bu ce jour là plus que de coutume, ajoutant qu'il avait poursuivi
la jeune fille parce qu'elle n'était pas venue à un rendez-vous et qu’il
n’aimait pas qu'on lui pose des lapins. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mars
1848 -
Acte du Gouvernement Provisoire.
- 1er
mars. — Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire ne
prêteront pas de serment.
—
Considérant que l'égalité est un des grands principes de la
République française, qu'il doit, en conséquence, recevoir son
application immédiate,
Décrète
: Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les qualifications
qui s'y rattachaient sont interdites. Elles ne pourront être prises
publiquement, ni figurer dans un acte public quelconque. (source :
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Ordre Judiciaire. -
D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts des
cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU MOM
DU PEUPLE FRANÇAIS. (source : Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Nouvelles Diverses.
-
La marée du 5 mars est la plus haute de l'année ce sera, comme
on sait, demain que son effet se fera sentir, et assez fortement si les
vents soufflent du S. 0. au N. 0. (source
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Le drapeau. -
( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe
visible de l'unité nationale.
Considérant
dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une
manière invariable.
Arrête
: Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national,
sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la
Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre
David.
Art.
2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en
trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant :
le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à
l'extrémité. (source Journal
de Honfleur)
Mars
1848 -
Le gouvernement provisoire de la république décrète :
1e La journée de travail est diminuée d'une heure.
En
conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est
réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze
heures elle est réduite à onze.
(source Journal de Honfleur)
Mai
1848 -
Nouvelles diverses.
- M. le
maire d'Isigny a fait saisir et jeter à la rivière environ 25
kilogrammes de viande corrompue, exposée en vente par le sieur Jacques
Quantaine, boucher à Englesqueville, le 10 de ce mois. (source Journal
de Honfleur)
Mai
1848 -
Nouvelles diverses.
-
L'ordre est donné d'armer le littoral du département de la
Seine-Inférieure.
—
On dit que des dispositions analogues à la mesure qui précède sont
prises aussi pour le Calvados. (source Journal de Honfleur)
Février
1849 -
On écrit d'Isigny . -
Le conseil municipal d'Isigny a, dans sa séance du 4 de ce mois,
nommé, de nouveau, maire de cette ville, M. Le Rebour, négociant, qui,
depuis six mois, avait résisté aux vœux et sollicitations de ses
concitoyens et n'avait consenti à administrer la commune, qu'en
qualité de premier conseiller municipal.
L'élection
de cet estimable citoyen, dont nous sommes heureux de pouvoir
aujourd'hui annoncer l'acceptation, a été accueillie avec bonheur par
la population d'Isigny, dont M. Le Rebour s'est acquis l'affection et la
confiance par la sagesse et la fermeté de son administration.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1849 -
Isigny, 29 mai 1849. - Hier à dix heures et demie du soir le feu s'est
déclaré dans une maison du quartier d'Osmanville, appartenant partie
au sieur Torquet et partie au sieur Noël-Descarreaux.
La
générale et le tocsin ont en peu d'instants réuni presque toute notre
population. Une longue chaîne a été établie jusqu'à la rivière
pour alimenter les pompes. Nos sapeurs-pompiers ont comme de coutume
montré le plus grand zèle, et ils étaient maîtres du feu avant
minuit.
Les
dégâts peuvent s'élever approximativement à la somme de 2 400 fr. La
partie du sieur Torquet est assurée, on ignore si la seconde l'est
aussi, le propriétaire étant absent. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1849 -
Nouvelles locales.
-
Mardi dernier, le conseil municipal s'est réuni pour décider la
question d'emplacement d'une halle aux grains, dont on lui avait de
nouveau soumis le projet, modifié une première fois par le conseil des
bâtiments du département.
La
place de l'Hôtel-de-Ville est le lieu désigné, mais les uns veulent
la placer à droite en entrant sur cette place, et nous sommes de leur
opinion, les autres veulent le côté gauche.
Un
assez grand nombre de personnes pensent, bien à tort sans doute, que
l'intérêt personnel n'est pas étranger à l'opinion de quelques-uns
des conseillers qui sont de ce dernier avis. Quoiqu'il en soit, le
début a été des plus animés, mais on n'a pu rien décider. Neuf
conseillers seulement sur seize étaient présents, l'un d'eux s'étant
retiré au moment de voter, le conseil n'a plus été en nombre pour
délibérer.
Voici
maintenant ce qui arrive : la session d'août est terminée et la
question est dès lors ajournée jusqu'à une prochaine session.
Toutefois
nous espérons que M. le maire s'empressera de demander à M. le
sous-préfet l'autorisation de réunir le conseil, et que cette fois,
nos conseillers voudront bien montrer plus d'empressement pour s'occuper
des intérêts qui leur sont confiés.
Voila
20 ans qu'on s'occupe d'une halle aux grains et 40 qu'elle devrait être
faite, il est bien temps d'en finir. Pour nous, quelle que soit la
décision à intervenir, qu'on place la halle à droite ou à gauche de
la place, nous ne demandons qu'une chose, c'est qu'on la fasse quand
même, et le plus tôt sera le mieux. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1849 -
Nouvelles locales. - Le 6 de ce mois, un pécheur d'Isigny a tué dans la
baie des Veys, d'un coup de fusil, un phoque de l'espèce connue sous le
nom de tigre marin. Cet amphibie était d'une longueur de 1 mètre 50
centimètres, et pesait 25 kilogrammes. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Décembre
1849 -
Police correctionnelles.
- Audience du mercredi 19 décembre 1849.
—
Jacques Midou, âgé de 52 ans, journalier, né aux Oubeaux,
demeurant à Isigny, convaincu de vol de bois, au préjudice du sieur d'Anfreville,
subira 3 jours d'emprisonnement. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Avril
1850 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 10 avril 1850.
—
Pareille condamnation en 15 jours de prison a été prononcée
contre Pierre Marie dit Auvyay, âgé de 19 ans, journalier, demeurant
à Isigny, pour vol d'une bouteille d'eau-de-vie au préjudice des
époux Gallet, cafetiers en la dite ville. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juin
1850 - Nouvelles maritimes.
-
Une goélette norvégienne, allant de Christiansand à Isigny,
avec un chargement de bois du nord, a été abandonnée près les îles
St-Marcouf. Le capitaine est parvenu, à l'aide de pêcheurs, à retirer
son navire des brisants et à le faire entrer à St-Vaast-la-Hougue.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
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