Il
serait à souhaiter de ne voir jamais négliger une semblable précaution,
lors surtout qu'il s'agit d'un monument public...
Perpétuer
le nom et le souvenir d'administrateurs éclairés qui n'ont d'autre but
que le bien-être de leurs administrés, n'est-ce pas en effet le meilleur
témoignage de reconnaissance que puisse offrir une cité en récompense
d'un zèle non moins infatigable que désintéressé...
Au
point de vue de la postérité même, une précaution de ce genre peut
être d'un grand intérêt, et d'autant plus que de notre temps les arts
n'ont plus ce cachet caractéristique que nous offrent les anciens
monuments et qui nous permet de fixer leurs ages. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1854 -
Découverte d’un cadavre.
- Le cadavre du
nommé Jacques Houyvet, marin à Isigny, a été retrouvé, le 16 de ce
mois, dans la baie d'Isigny, où il s'était noyé, le 13 courant, étant
à la pêche. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1854 -
Le phare d’Isigny. -
Les
feux qui existent à Isigny éclairent l'intérieur de la baie et
principalement l'entrée du port d'Isigny, mais que le passage de la baie
à la mer n'est pas suffisamment indiqué, que ce passage est cependant
rendu périlleux par l'existence de bancs difficiles à connaître,
surtout en temps obscur. Le feu établi temporairement à la pointe
du Grouin permettait aux navigateurs de se porter en dedans de la balise
de Listelle et d'entrer facilement dans le chenal qui conduit au port. Le
rétablissement de ce feu serait du plus grand intérêt pour la
navigation de la baie des Veys.
Par
ces motifs : Le Conseil général émet le vœu que le feu du Grouin,
destiné à éclairer l'entrée de la baie des Veys, soit rétabli et
maintenu, recommande particulièrement à M.
le
Préfet, ce vœu, qui intéresse à un haut degré le Commerce et la
navigation d'Isigny.
Août
1854 - On nous écrit d'Isigny, le 16 août. - Nous
signalions dernièrement un accident arrivé dans nos environs par
l'emploi imprudent de pièces d'artifice, un autre fait du même genre a
causé, hier matin, dans notre ville même, une pénible sensation.
Le
sieur Halley, armurier à Isigny, avait été chargé par le maire de
tirer les boites destinées aux salves d'usage, à l'occasion de la fête
de l'empereur. Hier, au point du jour, il commença la salve en tirant
plusieurs coups. Il se servait, pour mettre le feu aux pièces, d'une
baguette longue de deux mètres, au bout de laquelle était fixé un
morceau d'amadou. Il parait que dans un mouvement qu'il fit en se
retournant, après l'explosion du cinquième coup, l'amadou se trouva, par
hasard, en contact avec une poche dans laquelle
était enfermée la poudre servant à charger les pièces.
La
poche prit feu, environ 9 kilog. de poudre s'enflammèrent et un nuage de
feu enveloppa le malheureux artificier. Il se hâta, quoique cruellement
atteint, de déchirer ses vêtements qui brûlaient de toutes parts. Son
ouvrier, le sieur Gilbert, en se précipitant à son secours, reçut
lui-même quelques brûlures. Celles du sieur Halley sont plus graves.
Indépendamment
de ses mains et de ses jambes qui ont été profondément blessés, sa
figure est couverte d'une brûlure qui l'enveloppe en entier. On espère
pourtant que, grâces aux soins empressés qui lui ont été donnés, ces
blessures n'auront pas de suites funestes. (Source
: Le Journal de Honfleur)
Septembre
1854 -
Les troupes expéditionnaires.
-
Un incendie, heureusement peu considérable, a détruit une
boulangerie à St-Clément, près Isigny, dans une ferme appartenant à
Mme Le François, propriétaire à Bayeux. On attribue, à l'imprudence ce
sinistre, dont le dégât ne dépasse pas 175 fr. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1854 -
Tribunal de Police Correctionnelle.
-
Audience du 6 et 7 octobre 1854. Ont été condamnés :
—
Louis-François Regnault, âgé de 54 ans, jardinier, né à Millières,
demeurant à Isigny, en huit jours d'emprisonnement, pour avoir, le 21
septembre dernier, outragé par paroles, gestes et menaces, le commissaire
de police de la dite ville d'Isigny.
—
Le Tribunal a en outre prononcé deux acquittements : Le premier, en
faveur de Antoine-Constant Moulay, cultivateur à Balleroy, inculpé de
délit de chasse en temps prohibé.
Et
le second en faveur du nommé Théodore-François Leplatois, âgé de 42
ans, cultivateur, né et demeurant à St-Martin-d’Aubigny, inculpé
d'avoir, du 29 au 30 mai 1854, volé une jument au préjudice du sieur
James, cultivateur à St-Martin-de-Blagny, par suite de ce renvoi, le dit
Leplalois a été transféré dans la maison centrale de Beaulieu, pour y
acquitter une peine de 5 années d'emprisonnement, prononcée contre lui
le 6 juillet dernier, pour vol d'un cheval. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1854
-
Tribunal de Police correctionnelle.
-
Audience du 27 décembre 1854. Ont été condamnés :
—
Jean-Louis Croisey, âgé de 51 ans, menuisier, né à
Sainte-Marie-du-Mont, demeurant à lsigny, en 5 ans
d'emprisonnement, pour vols et rupture de ban.
—
Paul-Auguste Guilbert, âgé de 49 ans, horloger, né a Vire, demeurant à
Évrecy, en 13 mois d'emprisonnement, pour rupture de ban.
(Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854 -
Un accident. - Le
14 de ce mois, un jeune homme de 16 ans, nommé Traigot, de Beuzeville,
était à la chasse aux oiseaux de mer, à Isigny. Son fusil, tombant de
ses mains sur le bord de la barque où il était, fit explosion. Le coup
lui traversa le bras d'une manière tellement grave, que le malheureux
Traigot a du subir l'amputation, qui, du reste, a réussi aussi bien que
possible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854 -
Un début d’incendie.
- Vendredi,
dans la soirée, un commencement d'incendie s'est déclaré au domicile du
sieur Lantrin, ancien corroyeur à Isigny. Grâce aux prompts secours des
pompiers et des, habitants, énergiquement secondés par un détachement
d'artilleurs qui se trouvait sur les lieux, on s'est rendu promptement
maître du feu, qui n'a causé, que des dégâts insignifiants.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1855 -
Commencement d'incendie. -
Mardi dernier, un commencement d'incendie s'est manifesté chez M.
Pierre Marcadet, hameau de Fougères, à Isigny.
Mlle
Marcadet, rentrant à la maison, la trouva pleine de fumée; elle cria : au
feu ! les voisins accoururent, et, croyant que le feu était dans la
cheminée, ils en bouchèrent le conduit, en haut et en bas, avec du foin
mouillé, mais c'était le lit, placé près de la cheminée, qui
brûlait, et déjà une partie de sa garniture était consumée lorsqu'on
s'aperçut de cette méprise. Quelques
seaux d'eau suffirent pour éteindre les flammes, et la perte ne dépasse
point la somme de 60 fr. Rien n'était assuré. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1855 -
Un
commencement d'incendie. -
Vendredi dernier, vers dix heures et demie du soir, un commencement
d'incendie s'est déclaré chez les époux Lanquetot, propriétaires à
Isigny, dans une chambre où étaient couchés leur enfant et sa bonne. Le
lit de l'enfant et celui de la domestique étaient en feu, lorsque M.
Lanquetot, attiré par l'odeur du linge brûlé, pénétra dans
l'appartement. Arracher les draps et les couvertures et étouffer la
flamme qui les dévorait, en les pressant fortement dans ses mains, fut
pour M. Lanquetot l'affaire d'un instant.
Malheureusement
il se fit quelques brûlures. On évalue la perle à 40 fr, environ. Le
mobilier est assuré à la première Société d'assurances mutuelles
mobilières, dont le siége est à Caen.
Ce
sinistre, qui pouvait entraîner la destruction d'un corps de logis assez
considérable et la mort de deux personnes au moins, est attribué à
l'imprudence de la domestique. Cette fille avait, à ce qu'il paraît, la
mauvaise habitude de raccommoder dans son lit les objets à usage
personnel, et, pour accomplir plus aisément ce travail, de placer sa
chandelle sur la couchette de l'enfant. Elle se sera endormie, et la
chandelle aura tombé tout allumée sur la couverte.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1855
-
On écrit d'Isigny, 27 juin.
-
Hier, dans la soirée, le sieur Leblond, demeurant au hameau de
Fougère, inquiet de ne pas voir rentrer sa femme qui était
absente
depuis plusieurs heures, se rendit à un abreuvoir où elle allait
habituellement puiser de l'eau, et là un spectacle affreux frappa ses
regards. Sa malheureuse femme était étendue
au bord de la mare où elle était tombée par accident.
L'asphyxie
était complète et remontait à plusieurs heures. La cruche dont elle
s'était servie était près d'elle, et ne laissait aucun doute sur la
cause de la mort. La dame Leblond était âgée de 26 ans. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1855 -
Les risques de la baignade.
-
Le fait suivant qui nous est signalé quoique tardivement mérite
de recevoir la publicité : Il y a un mois à peu près, quelques jeunes
gens d'Isigny se baignaient dans la mer à un kilomètre de la ville.
Parmi eux se trouvaient, notamment, le nommé Boyer
Léon, employé à la surveillance des travaux entrepris
aux murs du quai et le sieur Haise Michel, commis de M. Moselann.
Ce
dernier emporté loin de ses camarades allait périr, à bout de forces,
quand le jeune Boyer se précipite de son côté et lutte énergiquement
contre la violence des vagues. Ce n'est qu'après avoir plongé à trois
reprises différentes qu'il parvint à arracher à une mort certaine le
sieur Haize, qu'il a eu le bonheur, au péril de sa vie, de rendre sain et
sauf à sa famille.
Nous
sommes heureux d'avoir à signaler cet acte de courage et de dévouement,
d'autant plus que le jeune Boyer, fils d'un estimable conducteur attaché,
dans notre ville, aux travaux de M. l'ingénieur Fessard , avait déjà en
1850 , dans une circonstance semblable, et étant en pension à Poitiers,
sauvé la vie à trois de ses camarades d'école. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1855 -
Le Conseil Général du Calvados.
-
Voici les délibérations concernant les ports de l'arrondissement
de Bayeux :
Sur
Ia proposition de Ia commission des travaux publics, le Conseil admet les
délibérions suivantes :
Port
d'Isigny. -
Vu la délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux, dans sa
session de 1855, renouvelant les vœux émis dans ses précédentes
sessions.
Vu
les précédentes délibérations du Conseil général.
Considérant
que les travaux du port d'Isigny ont produit des résultats trop
avantageux sous le rapport de la navigation maritime pour que les
conséquences naturelles de ces travaux ne se développent pas dans un
avenir prochain.
Considérant
qu'en première ligne, se présente le rétablissement de la navigation
d'Isigny à Saint-Lô, au moyen d'une arche marinière construite au pont
du Vey, et de la destruction
des hauts fonds de Neuilly, que le Conseil ne peut que rappeler au
gouvernement le but non encore atteint des sacrifices faits par le
département du Calvados pour soutenir la concurrence d'un département
voisin.
Considérant
qu'en seconde ligne se présente la construction d'un quai sur la rive
droite de l'Aure et la réunion du hameau Capard à la ville d'Isigny,
afin de placer les deux quais sur la même commune et d'apporter la
régularité et l’homogénéité nécessaires dans les constructions,
dans la surveillance et dans la police du port, qu'il paraît nécessaire,
en effet, que des mesures soient adoptées à cet égard, qu'il y a lieu
de les recommander à la sollicitude de M. le préfet.
Par
ces considérations, le Conseil invite M. le préfet à presser auprès de
M. le ministre des travaux publics le rétablissement de la navigation
fluviale interrompue entre Isigny et
Saint-Lô,
et, à cet effet, la construction d'une arche marinière au pont du petit
Vey et la destruction des hauts fonds de Neuilly, à presser également la
construction d'un mur de quai sur la rive droite de l'Aure, et à faire
étudier les mesures propres à placer la surveillance et la police du
port d'Isigny sous la direction de la même administration municipale.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1855 -
On écrit d'Isigny au « Pilote ».
-
Samedi dernier, vers sept heures du soir, plusieurs dames faisaient
leurs prières dans l'église de notre ville. L'une d'elles, ayant aperçu
sur une chaise un petit paquet, y porta la main, aussitôt un cri en
sortit, c'était le cri d'un enfant nouveau-né, du sexe féminin. M.
l'abbé Briant, averti par la dame en question, fit appeler M. Noël,
adjoint, et l'enfant fut envoyé à l'hôpital.
La
pauvre petite créature avait pour tout vêtement un manteau de nuit et
était enveloppée dans un grand mouchoir d'indienne sale. Lorsqu'elle eut
été nettoyée et emmaillotée chaudement, elle fut reportée à
l'église, où on la baptisa. Elle a eu pour parrain M. l'abbé Briant et
pour marraine Mme veuve Leguillée. Déposée de nouveau à l'hôpital,
elle y a été l'objet des plus grands soins… et elle parait se porter
à merveille. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1856 - Les crédits pour les ports.
- M.
le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les
fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour
les ports du Calvados, savoir :
Port
de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est, 10
000 fr.
Port
d’Isigny, 5 000 fr.
Port-en-Bessin,
travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.
Port
de Honfleur, 27 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 -
Une mise à l’eau. -
Mardi
dernier, a eu lieu à Isigny le lancement d'une jolie goélette,
construite par M. Pierre Vautier, de Grandcamp. Ce bâtiment est de 200
tonneaux, il a été mis à
l'eau tout maté et avec une réussite complète.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1856 -
On écrit d'Isigny. - M.
Lebédel, d'Isigny, avait été chargé, par une réunion d'actionnaires,
de construire une goélette de 160 tonneaux, que devait commander M.
Pilaste, l'un des intéressés. La mise à l'eau de ce joli navire, nommé
la « Vigilante », et dont tous les marins s'accordent à louer
la finesse remarquable et l'extrême solidité, devait avoir lieu
avant-hier, à la marée du matin.
Jeudi
donc, vers neuf heures, avant le lancement, M. le curé d'Isigny,
accompagné de ses deux vicaires, monta sur la goêlette pour la bénir.
Déjà l'aspersion était faite et l'on chantait les prières d'usage,
lorsque, soudain, un coup de marteau se fit entendre et aussitôt la
« Vigilante » partit. Comme on le pense bien, les prières
furent interrompues... et chacun de se cramponner à ce qu'il put
accrocher pour éviter des avaries, mais déjà le joli navire avait
fourni sa course et pris, de la façon la plus heureuse, sa place sur les
flots.
La
joie succéda à la surprise un peu trop brusque qu'on avait ressentie
tout d'abord, et la bénédiction fut continuée au grand contentement des
spectateurs de cette cérémonie si singulièrement interrompue, il est
vrai, mais aussi couronnée du succès le plus complet. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1856 - Enquête
sur le tracé du chemin de fer de Caen à Cherbourg.
Avis. - Le sous-préfet prévient les intéressés que quelques
légers changements de voies latérales et autres passages,
élargissements de ponts ont été adoptés par la commission d'enquête
d'accord avec la compagnie du chemin de fer dans les communes de
Condé-sur-Seulles, St-Martin-des-Entrées, Bayeux, St-Loup-Hors, Crouay,
le Molay, Baynes, Cartigny-l'Èpinay, Lison, Ste-Marguerite-d'Elle,
Neuilly et Isigny, et que les plans rectifiés resteront déposés à la
sous-préfecture durant un nouveau délai pendant lequel les parties
intéressées pourront en prendre connaissance sans déplacement et sans frais, et fournir leurs observations écrites.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1856 -
L’orage. -
L'orage qui a
éclaté mardi dernier sur notre contrée, s'est fait aussi sentir au
Havre et à Fécamp ; on lit en effet dans le Journal de Fécamp, du 16 :
Un
lougre, du port d'Isigny, capitaine Caumont, en destination de Fécamp,
chargé de différentes marchandises, entré ce matin au port, a été
atteint, hier, en mer, par la foudre, le fluide électrique est tombé sur
le mât de devant, a glissé le long de celui-ci, et a remonté le long du
grand mat, qu'il a labouré.
Après
avoir fait quelques ravages sur le mât, la foudre s'est abattue sur la
grande voile, qu'elle a déchirée.
On
n'a aucun autre malheur à déplorer, les hommes de l'équipage en ont
été quittes pour la peur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 -
Vol par escalade. -
Celle nuit (19
octobre), des malfaiteurs se sont introduits à l'aide d'escalade dans le
domicile de la demoiselle Marie dit Tonnerre, épicière, rue des
Prêtres, à Isigny, et ont volé une douzaine de draps et d'autres linges
étendus sur une perche dans le cellier.
Ce
matin, M. le commissaire cantonal, instruit du vol, est venu sur les lieux
pour faire une enquête, à la suite de laquelle le nommé Denis, couvreur
à Isigny, et sa femme, ont été arrêtés et mis à la disposition du
l'autorité judiciaire.
Les
malfaiteurs, pour détourner les soupçons, après avoir accompli leur
vol, avaient allumé du feu dans le cellier dans l'espoir que les traces
du vol disparaîtraient dans l'incendie. Mais le feu ne se propagea pas
comme ils s'y étaient attendus, et quelques linges seuls furent brûlés.
On dit aussi qu'une barrique de vinaigre, dont les cercles ont été
incendiés, a été répandue et perdue dans le cellier.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 -
Le Harengs. -
Le hareng a
commencé à faire son apparition sur les côtes de Normandie.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 -
On écrit d'Isigny au « Pilote ».
-
Encore un accident dû à l'imprudence d'un chasseur. Le 15 de ce
mois, un jeune homme de dix-huit ans, M. L…….,
d'Isigny,
en revenant de la chasse le long de la grève, s'arrêta un instant et eut
la malheureuse pensée d'introduire un de ses doigts dans le canon de son
fusil chargé. Au même instant, dans un mouvement qu'il fit, le
frottement du bas de son pantalon vint à presser la détente de l'arme
qui partit aussitôt, et dont la charge lui enleva le doigt.
Rentré
chez lui, le sieur L….., reçut les soins que réclamait sa position,
mais l'amputation du doigt fut jugée nécessaire, et elle fut faite
immédiatement.
Aujourd'hui
le malade est dans un état aussi satisfaisant que possible… mais
estropié pour toujours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1856 -
Les ports de l'arrondissement de Bayeux.
- M
. l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de
l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas
eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient
d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les
passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de
Bayeux.
Port
d'Isigny. — Le port d'Isigny est un port d'échouage établi sur l'Aure
inférieure. Il commence au pont de la route impériale n° 13 , et peut
se prolonger jusqu'aux abords du confluent de cette rivière avec la Vire
dans la baie des Veys.
Un
quai est établi sur la rive gauche, sur une longueur de 168 mètres. La
rive droite est un terrain naturel.
Un
gril de carénage est établi de ce coté, immédiatement à l'aval du
pont précité.
La
profondeur d'eau que présente ce port, est de 4 m. 50 en vive-eau
ordinaire, et de 2 m. 50 au moins en morte-eau ; mais il est beaucoup trop
étroit.
Un
crédit de 3 000 fr. est alloué cette année pour la solde de la reprise
en sous-œuvre du mur de quai. On aura réalisé sur ce travail une
économie de 1 731 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1857 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence,
de Monsieur le conseiller Piquet.
La
première session des assises du Calvados a ouvert à Caen, le 2 février
courant. Nous commençons, aujourd’hui le compte[1]rendu
des affaires jugées dans cette session. Audience du 2 février.
Vols.
-— Denis-Martin
Pipet, couvreur, âgé de 27 ans, domicilié à Isigny, et Jean-Auguste
Lefant, journalier, âgé de 55 ans, demeurant également à Isigny, ont
à répondre des faits suivants :
Dans
la nuit du 18 au 19 octobre dernier, un vol fut commis au préjudice de la
demoiselle Cartel, épicière à Isigny. On lui enleva dans sa cour et
dans son cellier dépendant de la maison qu’elle habite, une certaine
quantité de linge de lit et de table, ainsi que d’effets d'habillement.
Les
soupçons se portèrent sur Pipet, qui demeure à peu de distance de là
et dont la réputation est des plus mauvaises. Une perquisition faite à
son domicile amena la découverte, d’une partie des objets volés. Le
crime était flagrant, il en fit l’aveu et désigna son complice le
nommé Lefant, qui comme lui s’est reconnu coupable.
L’information
a révélé, en effet, que le samedi 18 octobre, dans la soirée, Pipet
proposa à Lefant d’aller avec lui commettre le vol dont la demoiselle
Cartel a été victime.
Entre
ces hommes déjà tous deux frappés par la justice, l'accord devait
facilement s’établir. Or, vers minuit, ils escaladèrent d’abord le
mur d’un jardin appartenant à un sieur Yon, puis, à l’aide d’une
échelle qu’ils y trouvèrent, ils franchirent un second mur et
arrivèrent ainsi dans le jardin du sieur Gosselin, contigu à la
propriété de la demoiselle Cartel, enfin à la suite d’une troisième
escalade, ils parvinrent dans la cour de la maison où le crime s’est
accompli. Ils s’emparèrent alors d'un tablier et de plusieurs paires de
chaussons qu’on avait mis à sécher dans cette cour ; ouvrant ensuite,
à l’aide d’une fausse clef, dont ils s’étaient munis à l’avance,
la porte du cellier, ils enlevèrent tout le linge qui s’y trouvait, le
mirent dans un sac apporté par eux et se retirèrent, de nouveau, par
dessus les murs qu'ils avaient déjà escaladés, en traversant le jardin
du sieur Yon, ils cueillirent et emportèrent une certaine quantité de
raisin, qu’ils mangèrent, en partie, dans un herbage voisin, pendant qu’ils
se partageaient le produit de leur vol.
Avant
de se séparer, les deux accusés pénétrèrent aussi dans le jardin
attenant aussi à la maison qu’habitent les époux Scelles, et y
volèrent un pantalon et une paire de bas ; Pipet pris pour lui le
pantalon et Lefant reçut en partage la paire de bas.
Les
deux accusés sont déclarés coupables, toutefois des circonstances
atténuantes sont admises en faveur de Lefant. En conséquence, Pipet
entend prononcer contre lui la peine
de cinq années de travaux forcés ; quant à Lefant, il subira cinq
années de réclusion. (Source : Le journal de Honfleur)
Mars
1857
-
Tribunal de Police Correctionnelle.
-
Audience du 4
mars 1857.
—
Anne-Bonne-Cécile Allix, veuve de Nicolas Bourdet, âgée de 46 ans,
domestique, née à Lapernelle, arrondissement de Valognes, demeurant à
Isigny, en six mois d'emprisonnement, pour avoir, le 2
février dernier, à Isigny, soustrait frauduleusement une montre en
argent au préjudice du sieur Fortin.
—
Virginie Godefroy, âgée de 25 ans, servante, demeurant à Isigny, en un
mois d'emprisonnement, pour avoir escroqué une somme de cinq francs
qu'elle s'est fait remettre par la
dame Gruel, cultivatrice à Mandeville,
à titre de pot de vin de l'obligation de servir comme domestique.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1857 -
Un disparu en mer. -
Le 30 mars, une forte brise de vent
du nord, soufflant à Isigny, a fait couler la gabare du patron Birée, de
Neuilly. Il montait son bateau chargé de tangue, avec un matelot. Voyant
la gabare prête à couler, ce dernier décrocha le gouvernail, et par ce
moyen parvint à se sauver. Le patron, moins heureux, disparut sous la
vague, et on n'a pu encore retrouver son cadavre. Ce malheureux laisse une
veuve, dont il était le soutien. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1857 -
Les secours. -
Les secours suivants ont été accordés,
sur la proposition de M. le préfet, par M. le ministre de l'intérieur
aux bureaux de bienfaisance des communes de l'arrondissement de Bayeux
ci-après : Balleroy, 50 fr.
—
Litlry, 50 fr. —
Isigny, 50 fr. —
Arromanches, 30 fr. —
Trévières, 50 fr. —
Ryes, 50 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre
1857 - Découverte
macabre. -
Le 16 de
ce mois, le cadavre d'un inconnu, paraissant âgé de 35 ans, a été
retiré de la rivière la Vire, à deux cents mètres du pont du Vey, sur
le territoire de la commune d'Isigny. Aucune trace de violence n'a été
remarquée sur le cadavre et l'on présume que la mort pouvait remonter à
quatre ou cinq jours.
D'après
l'enquête faite, on croit que cet individu était un des nombreux
ouvriers étrangers employés au travaux du chemin de fer dans les
environs. Toutes les démarches faites pour constater l'identité de cet
homme sont restées infructueuses jusqu' à ce jour. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1857 - Macabre
découverte. -
Le 11 de ce
mois, le sieur Lecavey (Jean), journalier, âgé de 70 ans, et domicilié
à Isigny, a été trouvé noyé dans un bras de la rivière d'Aure, au
lieu dit « Le Pré-de-l'If » : le cadavre se trouvait en
balance sur le bord d'un bateau plat servant à la pêche, les jambes dans
le bateau et la tête dans l'eau jusqu'au-dessus des épaules.
Le
sieur Lecavey était sorti de chez lui vers 6 heures du matin pour aller
lever des filets qu'il avait placés la veille au soir. On présume qu'il
aura été entraîné par la pesanteur des filets.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1857
-
On nous écrit d'Isigny.
-
Le 7 décembre,
M. le maire d'Isigny, accompagné de tous les délégués cantonaux, s'est
transporté, à l'Hôtel-de-ville pour remettre à M. Couvrechef, en
présence de ses nombreux élèves, une médaille d'argent décernée par
M. le ministre à ce digne instituteur.
Voici
en quels termes flatteurs M. le sous-préfet annonçait à M. le maire
d'Isigny la décision du conseil supérieur relativement à cette
récompense :
Monsieur
le maire,
J’ai
l'honneur de vous adresser une médaille d'argent décernée à M.
Couvrechef, instituteur à Isigny.
Veuillez
bien, en remettant cette médaille à l'ayant droit, lui faire sentir tout
le prix de Ia distinction qui lui est accordée, et l’engage à
redoubler d'efforts pour continuer de se rendre digne de l'intérêt de
l'administration.
Agréez,
Monsieur le maire, l'assurance de ma considération la plus distinguée.
Le
sous-préfet, MÉNIGOT.
Ce
n'est pas, du reste, la première marque de distinction que valent à ce
maître capable sa science incontestable et son zèle soutenu. Il ne
compte encore que douze ans d'exercice dont sept à Isigny, et déjà il a
obtenu, outre le présent encouragement, deux mentions honorables et deux
médailles de bronze. L'une d'elles
lui était envoyée par M. le ministre, en récompense de sa conduite sage
et prudente au milieu des petits orages révolutionnaires de 1848, Cinq
élèves présentés par lui ont été admis à l'école normale. L'année
dernière, il a entrepris, pour la première fois, la préparation d'un
élève à l'école des arts et métiers, et très heureux dans son
début, il l'a vu recevoir après un brillant examen.
M.
Couvrechef est assurément du nombre de ceux qui ont compris l'ensemble
des devoirs de leur position. Pour eux instruire est beaucoup, mais
moraliser, une chose préférable encore. Aussi, voit-on en lui, comme
chez tous les bons maîtres, l'autorité de la science marcher de pair
avec l'autorité du bon exemple. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1858 -
Une station de chemin de fer.
- Le
Conseil s'associe au vœu émis par le Conseil d'arrondissement de Bayeux,
aux fins d'obtenir, le plus tôt possible, à Isigny, une
station de chemin de fer.
Le
Conseil général, dans sa dernière session, par laquelle il sollicite
l'ouverture immédiate de la station d'Isigny.
Considère qu'il
est à craindre que le retard apporté à l'exploitation
ne fasse prendre aux voyageurs et aux marchandises une direction contraire
aux intérêts d'Isigny et ne fasse perdre à cette ville les avantages
que le Conseil général,
par sa délibération du 19 mars 1852, a entendu lui assurer en
votant une somme de 500 000 fr.,
sous réserve que le chemin de fer de Paris à Cherbourg passerait,
utilement pour la ville d'Isigny, sur son territoire, et prie M. le
Préfet d'insister près du Gouvernement pour obtenir le plus tôt
possible l'ouverture de la station d'Isigny.
Août
1858 -
Construction d'une arche marnière.
- M.
le Préfet est invité à insister près du Gouvernement, pour obtenir la
construction d'une arche marinière au pont du Vey.
Le Conseil général, depuis plusieurs années , émet le vœu
qu'une arche marinière soit établie au pont du Vey. Plusieurs
événements regrettables sont arrivés aux gabariers et aux
gabares, en franchissant la différence de niveau qu'ils rencontrent
sous le pont du Vey, soit à la marée montante, soit à la marée
descendante. Il est nécessaire de faire cesser cet état anormal,
d'autant plus que ce passage va devenir beaucoup plus fréquenté, en
raison de la station du chemin de fer qui est établie sur le bord de la
Vire, à
quelques centaines de mètres du
pont.
Septembre
1858 - Subvention au port d'Isigny.
-
Le conseil général, considérant qu'aucun crédit n'a encore
été alloué sur les fonds du trésor pour le port d'Isigny, quoique 20
000 francs aient été votés moitié par la ville, moitié par le
département, émet le vœu que M. le ministre veuille bien ouvrir aussi
un crédit sur les fonds du trésor.
Station
d'Isigny.
— Le conseil prie M.
le préfet d'insister près du gouvernement pour obtenir le plus tôt
possible l'ouverture de la station d'Isigny.
Arche
marinière au Vey.
— Le conseil, considérant les nombreux accidents arrivés aux gabarres
qui franchissent la différence de niveau qu'elles rencontrent sous le
pont du Vey, prie M, le préfet d'insister près du gouvernement pour
obtenir l'exécution d'une arche marinière au pont du Vey. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1858 - Un accident.
- Un
malheureux accident est arrivé la 21 octobre en la commune d'Isigny. Le
sieur Dutertre (Vincent), âgé de vingt-sept ans, terrassier, travaillait
au chemin en construction d'Isigny à la station du chemin de fer. Au
moment où il chargeait un banneau, un éboulement s'est manifesté et
Dutertre a été enseveli dans une masse de terre de plus de trois
mètres.
Ses
camarades se sont portés à son secours et l'ont dégagé en peu de
minutes, Ils l'ont trouvé sans vie, littéralement broyé et plié en
deux, la tête entre les deux jambes.
L'infortuné
a péri victime d'un de ces accidents qu'on ne peut prévoir.
La
tranchée était à peine commencée, mais les terres reposaient sur une
couche de sable qui s'est affaissée, quand rien ne faisait prévoir un
semblable accident. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1858 - Le temps qu’il fait.
- Les
astronomes ont compulsé toutes les tables météorologiques quotidiennes
depuis deux siècles, et ils n'ont pas trouvé un seul 16, ni 17, ni 18
octobre ni aucun jour voisin dans le calendrier où l'on ait joui, d'une
température de vingt-cinq degrés centigrades au-dessus de zéro.
L'année
1858 est l'une des années les plus extraordinaires de ce siècle pour la
beauté de la température.
Malheureusement
beaucoup, d'industries ont à souffrir de la sécheresse extraordinaire
aussi, cette année. Quinze jours de pluies seraient un véritable
bienfait pour elles. (source :
L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1858 - Un souffleur. - La
semaine dernière, un souffleur, emporté par le courant rapide de la baie
des Veys, s’est trouvé poussé jusqu’aux grèves de M. Heulard,
situées sur Brucheville (Manche), et presque dans les eaux de l’embouchure
de la Douve. Mais au reflux, il a fallu rebrousser chemin.
C’est
alors que trois pécheurs de la côte, Bertot. Caillot, Vermont, l’ont
aperçu soufflant par ses évents l’eau que repoussaient, les poissons
qu’il avalait. Sautant dans une barque, ils l’ont poursuivi et forcé
de s’échouer sur le galet même du hameau du Grand-Fey de
Ste-Marie-du-Mont, où ils ont achevé de le tuer à coups de couteau.
On
dit que cet énorme cétacé poussait, à chaque coup qu’il recevait,
des hennissements comme un cheval, ou beuglait comme un taureau. Il mesure
en longueur, du museau à la queue près de 8 mètres, et en grosseur, 4
mètres. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1858 - Les expropriations.
- Le
jury d'expropriation de l'arrondissement de Bayeux s'est réuni de lundi
à jeudi soir pour s'occuper de l'expropriation définitive des terrains
occupés par les gares de Bayeux, le Molay et Lison.
Après
diverses visites faites sur les lieux mêmes, il a eu a statuer sur vingt
affaires. Les opérations ont été conduites avec une grande habileté,
et les parties respectives se sont montrées satisfaites des résultats
obtenus.
Dans
l'arrondissement de Bayeux, il ne reste plus à exproprier que les
terrains de la gare d'Isigny. (Moniteur du Calvados).
Janvier
1859 -
Les récompenses. -
Le Moniteur
d'hier contenait une liste de récompenses accordées par S. Exe. le
ministre de la marine pour faits de sauvetage.
Le
premier arrondissement maritime, dans lequel se trouve compris le
Calvados, comprend dix-huit noms ; nous en extrayons les suivants :
—
Trotel (Pierre-Victor), au
cabotage, inscrit à Honfleur, cap. du vapeur le « Sephora »,
témoignage de satisfaction pour avoir recueilli en mer, le 24 septembre
1858, l'équipage d'un navire anglais.
—
Delauney (Pierre-Louis), pilote
à Isigny, médaille d'or de 2e classe, et André
(Thomas), matelot à la Hougue, médaille d'argent de 2e classe, pour s'être, à Grandcamp,
le 21 novembre 1858, portés au secours du navire « Anna-Maria »,
naufragé sur la barre de Grandcamp. ( Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mars
1859 - Un accident de mer.
- Le
capitaine Legendre, commandant la goélette française,
« Commerce-de-Carentan », d'Isigny, qui a été
trouvée abandonnée en mer, et conduite en relâche à Yarmouth, a fait
le rapport suivant. : J'étais
parti de Sunderland le 20 février, pour St-Valery-en-Caux, les vents au
ouest-sud-ouest, bonne brise. Le 22, à dix heures du soir, à environ un
mille dans le nord du feu flot[1]tant
de Newarp, le vent ayant refusé tout à coup, le navire n'a pu arriver,
et a été entraîné en dérive sur le feu flottant de Newarp qu'il a
abordé, par tribord, avec la plus grande violence.
Croyant
que le « Commerce-de-Carentan » coulait bas, je me suis jeté,
avec l'équipage, dans l'embarcation du bord, et nous nous sommes
réfugiés sur le feu flottant. Il faisait alors
tellement sombre, que nous n'avons plus aperçu le feu de notre goélette,
d'où nous avons conclu qu'elle avait coulé, à la suite du choc.
Le
23, une embarcation de Scroby est venue nous chercher et nous a
débarqués à Yarmouth. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1859 -
La gare. -
A
partir d'aujourd'hui 1er avril, la gare d'Isigny est ouverte
pour les voyageurs et les marchandises de grande et de petite vitesse.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1859 - Une magnifique aurore boréale.
- Jeudi,
vers huit heures et demie du soir, notre population a été témoin d'un
phénomène qu'on prit d'abord pour un violent incendie. C'était une
magnifique aurore boréale. Elle a paru dans la direction du nord-ouest,
et on a pu jouir, pendant assez longtemps, de ce curieux spectacle.
On
se rappelle qu'un semblable phénomène eut lieu en novembre dernier, et
qu'il fit croire également à un incendie. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1859 -
Un accident. -
Mercredi dernier, un accident déplorable est arrivé à la gare
d'Isigny, par suite d'imprudence.
La
machine à ballast arrivait de Carentan pour se garer avec le train qui
part de Bayeux pour Cherbourg à 5 heures 40 ; elle ramenait dans un wagon
plusieurs ouvriers. L'un d'eux, ouvrier anglais, n'ayant pas attendu que
la machine fût arrêtée pour sauter à terre, est tombé, et a eu la
jambe droite coupée à la hauteur du genou. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1859 -
Contingent de la classe de 1858.
- La
sous-répartition du contingent départemental, entre les cantons
proportionnellement au nombre des jeunes gens inscrits, est fixée pour le
Calvados au chiffre total : inscrits, 3 659 ; contingent à fournir, 1
674.
Voici
la répartition pour les six cantons de l'arrondissement de Bayeux :
Balleroy, inscrits 130, contingent 59 ; Bayeux,
inscrits 82, contingent 38 ; Caumont,
inscrits 87,
contingent
40 ; lsigny, inscrits
137, contingent 63 ; Ryes,
inscrits 74, contingent 34 ; Trévières,
inscrits 97, contingent 44. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1859 -
Un naufrage. - Dans
la nuit de lundi à mardi, pendant la tourmente qui régnait dans nos
parages, le sloop « Phénix », d'Isigny, capitaine
Houtteville jaugeant trente-quatre tonneaux, monté de quatre hommes, et
chargé de charbon, se trouvait à une certaine distance du cap de la
Hève. Surpris par une saute de vent soufflant du sud-est au sud-ouest, il
n'a pu gouverner et a été poussé sous la Hève, entre les signaux
télégraphiques et les phares, où il s'est échoué.
Vu
sa position, on espère le renflouer. Quatre petits bateaux ont dû cette
après-midi l'accoster pour l'alléger. Le « Phénix »
venait de Dunkerque et se rendait à Harfleur. Le « Phénix »
n'était pas assuré. (Moniteur
du Calvados)
Juillet
1859 -
Les suites d'un naufrage.
- Le
sloop d'Isigny, le « Phénix », capitaine Houteville,
qui s'était échoué, on se le rappelle, sous la Hève, dans le coup de
vent de la nuit de lundi de la semaine dernière, a pu être renfloué,
comme on le prévoyait, après avoir mis son chargement sur le galet.
C'est
à la marée de nuit de dimanche à lundi que s'est effectuée
l'opération ; le « Phénix », qui parait n'avoir pas
souffert, a poursuivi sa destination. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1859 -
Les marais. - Nous
croyons devoir reproduire l'article suivant du Messager de la Manche sur
les maladies causées par les marais des Veys, de Carentan et d'Isigny,
dont l'administration s'occupe du dessèchement avec la plus vive
sollicitude :
Il
n'y a pas longtemps encore, Carentan et tout le pays qui l'environne,
marais insalubre dans les trois quarts de l'année étaient le siège
d'une fièvre endémique que les habitants désignaient socs le nom
énergique de horion.
Chacun
se rappelle encore cette terrible fièvre intermittente, dont la
ténacité était des plus opiniâtres, et qui décimait une vaste
contrée. Si elle n'était disparue, elle avait au moins bien diminué
sous l'influence assainissante des travaux de dessèchement opérés dans
la baie des Veys.
Le
horion vient tout à coup de reparaître, avec tous ses.
caractères de malignité, et, en ce moment, un grand nombre de cas
témoignent que le mal, si vivement attaqué déjà, n'a pas été coupé
dans sa racine, et qu'il ne faut pas s'endormir dans une fausse
sécurité. On s'en préoccupe beaucoup et ajuste titre.
La
sécheresse produite par un été exceptionnel et tel que la Normandie
n'en avait pas vu de pareil depuis trente ans, a fait renaître les causes
de cette malaria du marécage. Les bas-fonds que les étés précédents
laissaient couverts d'une couche d'eau assez épaisse pour qu'elle ne se
corrompit pas, se sont desséchés sur une plus grande surface, et de
leurs bords ou de leurs bas-fonds, plus échauffés, sont sortis des
miasmes pestilentiels, engendrés par la décomposition des végétaux et
détritus de toutes sortes, que contiennent ces réceptacles séculaires
de contagion. Bref, la maladie a reparu, rien de plus certain, et la chose
est assez grave pour la signaler et provoquer le remède.
Napoléon
1er, Napoléon III ont voulu vivifier ce pays ; un dernier
effort, et leur grande pensée se réalisera.
En
1858, lors du passage de l'Empereur par Carentan, le maire de cette ville
lui disait : « Vous êtes, Sire, sur la terre de Napoléon ; par le
grand canal du Cotentin, Carentan dut
à
Napoléon 1er de sortir de ses murais ; les travaux
d'endiguement, œuvre de votre puissante initiative, compléteront son
assainissement. »
Nous
ne croyons pas devoir entrer dans la question d'art ; elle est bien
connue, bien étudiée, il suffit de la vouloir exécuter, et le
gouvernement, d'abord, et tous ceux qui, dans des sphères diverses,
concourent à son action, tiendront à honneur de ne pas voir retomber la
roche de Sisyphe ; ils ne s'arrêteront pas en chemin, et l’œuvre
civilisatrice de la conquête se complétera. ( L’Indicateur de Bayeux )
Octobre
1859 - L’horion. -
La maladie
connue sous le nom de horion sévit en ce moment dans le canton d'Isigny :
dans huit communes, il y a quatre cent cinquante-cinq malades.
(Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1859 - L’hiver. -
L'hiver nous arrive à grands pas, après une journée très
froide vendredi nous avons eu pendant la nuit une forte grêle, le temps a
été hier également très froid et la grêle est tombée avec abondance,
quelques grêlons étaient très gros.
Les
beaux jours dont nous avons bien fait de profiter sont passés
probablement, il est temps d'organiser les poêles. (Source : Le
journal de Honfleur)
Novembre
1859 -
On écrit, le 25 novembre.
- La
goélette d'Isigny, « Amélie », capitaine Hurel,
coulée, comme nous l'avons annoncé à l'entrée du port, a pu être
renflouée ce matin, des charpentiers ayant provisoirement aveuglé la
voie d'eau à mer basse, et elle a été amenée dans le port. ( L’Indicateur
de Bayeux)
Janvier
1860 - Une
expérience. -
Lundi et mardi dernier, une des plus curieuses expériences qui
aient été tentées jusqu'à ce jour en France, a eu lieu dans les
terrains conquis sur la mer dans la baie des Veys. La célèbre charrue à
vapeur de Folwer a été essayée et a donné des résultats
satisfaisants.
Nous publierons prochainement un compte rendu de cette curieuse et
importante expérience. (L’Écho Bayeusain)
Mars
1860
- Un
accident maritime. -
Les nommés Lequoquert Noël, âgé de 45 ans, et Germain
Ar.ange, âgé de 27 ans, tous deux gabarriers, domiciliés à isigny,
étaient partis le 17 février au matin, pour aller chercher une
embarcation de tangue à la côte de Saint-Clément. Ils revenaient mardi
dernier, vers midi, quand assaillis tout à coup par une violente
bourrasque, ils ont été engloutis ainsi que l'embarcation qu'ils
montaient. Comme ce sinistre se passait à plus d'un kilomètre en mer, et
qu'il n'y avait pas de bâtiment à proximité, aucun secours n'a pu leur
être porté. Un de ces malheureux était père d'un enfant. (L’Écho
Bayeusain)
Mars
1860
- Nominations.
-
Par arrêté de M. le préfet, en date du 20 mars, MM. Lechartier
et Laplanche, membres du conseil municipal d'Isigny, sont chargés
provisoirement ; le premier, des fonctions de maire ; le second, des
fonctions d'adjoint de cette commune, par suite de la vacance de ces deux
emplois. (L’Écho Bayeusain)
Mai
1860 -
Port d'Isigny. -
Pendant le mois
d'avril, il est entré dans le port 16 navires, tous chargés de diverses
marchandises, 8 venant de Dunkerque, 5 du Havre, et 3 de l'étranger. ( L’Ordre
et
la
Liberté)
Mai
1860 -
Passage de troupes. -
Le 3e
bataillon et le dépôt du 5e de ligne, fort d'environ 30
officiers, 260 hommes et de chevaux, quitteront Argentan le 25 mai et
iront loger le même jour et le lendemain à Falaise ; le 27, à Caen ; le
28, à Bayeux ; et le 29, 30, à Isigny d'où ils partiront
le 31 pour Montebourg. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - La vie du port.
- Pendant
le mois de mai, il est entré dans ce port 19 navires, chargés de
diverses marchandises et venant de différents ports.
Pendant
le même temps, 18 en sont sortis, tous également chargés de
différentes marchandises et pour plusieurs destinations. ( L’Ordre et
la Liberté)
Août
1860 -
Loueries. -
Le Conseil général, a émis vœu de rendre obligatoires les
livrets des domestiques qui s'occupent des travaux de l'agriculture, ou
qui sont attachés à la
personne et rende obligatoire l'inscription sur le livret du denier à
Dieu au moment même de l'acceptation des conventions réciproques. Les vœux
émis dans le but :
1°
De ne pas créer de nouvelles loueries dans le département du Calvados.
2°
De restreindre leur nombre, si c'est possible.
3°
Que le denier à Dieu soit absolu et non conditionnel.
4°
Que les époques des loueries soient toutes fixées après le 15
septembre. Considérant que l'époque et le nombre des loueries n'est pas
du ressort de l'administration.
Août
1860 -
Création de bancs d'huîtres sur les côtes du Calvados.
-
Le Conseil Général demande que des tentatives soient faites pour
peupler de bancs d'huîtres les côtes
du Calvados. Considérant que les expériences tentées sur les
côtes de Bretagne et de Gascogne, pour y créer des bancs d'huîtres, ont
parfaitement réussi, que les côtes du Calvados présentent toutes
les conditions désirables à cet effet, que l'industrie des parcs à
huîtres a reçu une extension considérable sur les côtes du
département. Émet le vœu
que l'administration supérieure ouvre un crédit pour le repeuplement des
côtes du Calvados de bancs d'huîtres.
Août
1860 - Rapport de M. le Préfet.
-
Les ports : De notables améliorations se sont déjà
réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.
Le
part d'isigny
attend avec impatience la construction du quai sur la rive droite de
l'Aure. L'abondance des marchandises qui y arrivent, rend insuflisant
celui qui est construit sur la rive gauche. Les projets sont faits et
approuvés par le ministre, mais la commune d'Isigny, qui avait promis d'y
concourir pour une subvention de 10 000 fr., obligée de faire les frais
d'un chemin d'accès à la gare du chemin de fer, s'est trouvée tellement
grevée dans ses finances, qu'il a fallu ajourner l'exécution. Il faudra
cependant aviser à réaliser ces travaux importants dans un bref délai.
( L’Ordre et la Liberté)
Septembre
1860 - Une incendie.
- Le 5
septembre, sur les 10 heures du matin, un incendie s'est manifesté dans
la commune de Saint- Clément, canton d'Isigny, dans une grange
contiguë à une maison d'habitation appartenant à M. Leneveu (Romain),
mercier à Isigny. 1 800 bottes de trèfle et 4 à 500 de foin, qui
étaient renfermées dans la
grange,
ont été la proie des
flammes. Toute la toiture de la maison et de la grange a également été
brûlée.
La
perte occasionné par ce sinistre s'élève, pour le sieur Leneveu,
propriétaire, à environ 800 fr., et pour le sieur Truffaut, voiturier à
Osmanville, à qui appartenaient le trèfle et le foin, à environ 400 fr.
Rien n'était assuré.
On
ne sait trop comment le feu a pu prendre dans cette grange. La justice
informe. ( L’Ordre et la Liberté)
Septembre
1860 -
Réunion du hameau Capard, dépendant d'Osmanville, à lsigny.
-
La commission des affaires diverses propose d'admettre
l'opportunité de la réunion
à la ville d'Isigny du hameau Capard, dépendant de la commune d'Osmanville.
Un membre s'oppose à la réunion, il se plaint de ce que le remaniement
rural semble être à
l'ordre du jour. Il dit que la commune d'Osmanville, dont le hameau
Capard fait partie, a fait de grandes dépenses pour la réparation de son
église et de ses chemins vicinaux.
Le
Conseil général, le rapport de M. le Préfet, le rapport de Mgr
l'Évêque, l'enquête d'Isigny, tous favorables au projet. Les enquêtes
d'Osmanville et de Saint-Clément, défavorables
au projet. Le vœu émis et renouvelé par le Conseil général, dans ses
sessions de 1855 et 1856, pour que les deux rives de l'Aure fussent
soumises à une seule et même
surveillance.
Considérant
les grandes dépenses faites par la commune d'Isigny pour améliorer son
port et développer son commerce, tandis que celle d'Osmanville n'en a
fait aucunes. Isigny,
considérant que l'ancien lit de la rivière d'Aure, où l'on construit
les navires, et où l'on dépose des tangues, se trouve construit de
telle sorte, que pour y accéder, il faut traverser
une portion du territoire d'Osmanville. Isigny possède une église, des
écoles, un presbytère, une mairie en bon état, des halles suffisantes,
en un mot tous les services municipaux.
Si
la commune d'Isigny est imposée, depuis 1859, à 18 centimes, pour
l'établissement d'un chemin d'accès à la gare et la reconstruction de
la halle aux viandes, cette imposition cessera en 1869, et qu'alors
la commune n'aura plus de charges extraordinaires à supporter, les
impositions extraordinaires actuelles ne pouvant d'ailleurs frapper la
nouvelle commune annexée.
Isigny
possède des fontaines et des pompes à
incendie, que sa proximité du hameau Capard, puisqu'il n'y a que la
rivière à traverser, y attire les habitants de cette dernière localité,
soit pour le service divin, soit pour tous les besoins de la vie,
elle possède un éclairage satisfaisant, que le hameau Capard, dont on
demande l'annexion à lsigny, ne forme
pour ainsi dire qu'une seule et même ville,
le dit hameau jouit de tous les avantages d'Isigny auquel il est
obligé d'emprunter l'eau à ses pompes, tandis que l'église et les écoles
d'Isigny sont fréquentées par ses habitants, il y a de graves
inconvénients, tant pour le service religieux que pour ceux des écoles,
d'être obligés de se rendre à Osmanville,
distant de Capard de deux kilomètres, tandis qu'Isigny ne se trouve
éloigné que de 2 à 300 mètres, si le hameau Capard jouit de tous les
avantages d'Isigny, il n'est pas
juste qu'il n'en partage aucune charge.
En
demandant l'annexion du hameau Capard à la ville d'Isigny, M. le Préfet
proposait en même temps, et comme compensation, la réunion de la commune
de Saint-Clément à celle
d'Osmanville. Sur cette question, l'enquête ne paraît pas suffisamment
complète, d'ailleurs Saint-Clément, est réuni pour le culte à
Cardonville, et que Monseigneur s'oppose à l'annexion
demandée.
La
distraction du hameau Capard de la commune d'Osmanville, et après la
réunion à cette dernière commune de la section de Montaure, appartenant
à lsigny, la nouvelle commune d'Osmanville comptera plus de 313
habitants, et pourra subvenir à ses besoins.
Le
Conseil Générale, prie M. le Préfet d'étudier une combinaison qui,
sans froisser trop d'intérêts, pourrait dédommager
Osmanville
de la perte qu'il vient de faire.
Septembre
1860 - Un naufrage. -
Le
14 du courant, le chasse-marée « Julie-Zoé »,
capitaine Catot, de Nantes, d'où il venait avec un chargement d'ardoises,
a touché sur le bord de la digue ouest, à l'entrée de la rivière
d'Isigny. Le navire est aussitôt tombé sur la côte, où il est resté
presqu'entièrement couvert par la mer.
On
nous annonce que l'équipage a pu être sauvé, et qu'on a l'espoir de
sauver également une partie du chargement, qui appartient à M. Debon,
négociant à Isigny. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 -
Un douloureux événement.
- Deux
hommes employés pour le compte de la Compagnie des assèchements des Veys
avaient reçu l'ordre de conduire à Saint-Lô une embarcation nommée la
« Coquette », de Courseulles, appartenant à la
Compagnie.
Ces
deux hommes effectuaient leur trajet tantôt à la voile, tantôt en se
faisant remorquer par un cheval de halage. Tout-à-coup et au moment où
l'embarcation arrivait à la hauteur de Saint-Fromont, à 13 kilomètres
de Saint-Lô, la rapidité du courant la fit chavirer, et les deux
malheureux furent précipités dans l'eau. L'un d'eux, entraîné par le
courant, n'a pu être retrouvé, quant à l'autre, après des efforts
inouïs, il est parvenu à gagner le rivage, mais il est dans un état qui
laisse des inquiétudes. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1861 - Un affreux accident est arrivé à Isigny, dans la
soirée du 8. -
Un jeune
homme, demeurant à Bayeux, était venu dans la journée livrer une
certaine quantité de beurre à l'un des négociants d'lsigny. Cette
opération terminée, il s'en retournait vers sept heures du soir, lorsque
tout-à- coup et au moment où il arrivait à l'extrémité du pont, des
cris déchirants se firent entendre. Il arrêta aussitôt sa voiture, et,
ayant mis pied à terre, il vit, non sans effroi, que plusieurs personnes
relevaient un tout jeune enfant qui venait d'avoir la tête broyée par
l'une des roues de sa voiture.
Rien
ne saurait dépeindre le désespoir de ce jeune homme, qui plusieurs fois
se trouva mal pendant l'enquête faite à ce sujet par le commissaire de
police.
Il
est résulté de cette enquête que ce triste événement ne doit
nullement être attribué à l'imprudence du conducteur, dont le cheval
allait d'un pas régulier, mais bien à l'imprudence de la victime, jeune
fille âgée de deux ans et demi, qui s'est jetée étourdiment au devant
de la voiture. ( L’Ordre et la Liberté )
Juillet
1861 - Un incendie.
- La
ville d'Isigny, d'ordinaire si paisible, a été mise en émoi dans la
soirée du 19 courant, vers les onze heures. Le feu venait de se déclarer
dans l'établissement de tonnellerie appartenant au sieur Amand Bedel.
Il
a consumé l'atelier, une quantité de barils et de bois débité, ainsi
que les outils. Le bâtiment était isolé, heureusement, sans quoi le
sinistre eût pu être considérable.
MM.
le curé, les vicaires, les maire et adjoint, la gendarmerie et la douane,
et en général toute la population, s'y sont portés avec un louable
empressement et ont pu alimenter les pompes, ce qui n'était pas chose
facile, la mer étant basse à ce moment. ( L’Ordre et la Liberté )
Juillet
1861 - Chronique religieuse.
- Mgr
l'évêque de Bayeux et Lisieux vient d'adresser à MM. les curés la
lettre suivante prescrivant des prières publiques pour demander à Dieu
la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses inquiétudes pour
les récoltes :
Monsieur
le curé,
Bayeux,
le 18 juillet 1861.
La
persévérance des pluies inspire aux campagnes de sérieuses
inquiétudes, et je sais que les religieuses populations de ce diocèse
désirent vivement que des prières publiques soient ordonnées pour
écarter le fléau qui nous afflige.
C'est
pour obéir à ce vœu trop légitime qu'en terminant la dérnière
retraite sacerdotale, j'ai autorisé MM. les curés qui en faisaient
partie à célébrer dans leur paroisse une neuvaine à cette intention.
Depuis dimanche, ces prières ont lieu dans l'église cathédrale et dans
la plupart des églises du diocèse.
C'est
l'union, Monsieur le curé qui donna la force à la prière publique. Vous
inviterez donc vos paroissiens à s'associer à nos supplications pour
obtenir du ciel la cessation de ces pluies désastreuses.
Notre
intention est que, pendant neuf jours, il soit donné, dans chaque
paroisse et dans la chapelle du grand séminaire, où s'accomplissent avec
édification les exercices de la seconde retraite, un Salut de pénitence.
On y chantera les antiennes au Saint Sacrement, à la Sainte Vierge, le
psaume Deus noster,
refugium et virtus, et
le trait Domine, non
secundum, qu'on
terminera par les versets et oraisons accoutumés, auxquels on ajoutera
l'oraison Ad postulandem
aeris serenitatem.
Recevez,
Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et affectueux dévouement.
Charles
« Évêque
de Bayeux et Lisieux. »
( L’Ordre et la Liberté )
Août
1861 - Extraits du rapport de M. le Préfet.
- Port
d'Isigny. - Le port d'Isigny va se trouver dans de bonnes conditions,
lorsque le mur du quai de la rive droite sera terminé. Ce mur doit
comprendre des cales pour le radoub et la construction des navires, ainsi
que pour le débarquement des bois du Nord et de la tangue. Il est vrai
que ces travaux accessoires sont encore soumis à l'examen de M. le
ministre, mais une décision favorable est d'autant plus présumable que
le département et la ville d'Isigny se sont imposé de grands sacrifices
pour l'ensemble des ouvrages. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 - On nous écrit d'Isigny, le 18 septembre.
- Dimanche
dernier, 15 septembre, a été, pour la ville d'Isigny, un jour de fête.
Le jour de la révision, M. le préfet du Calvados, ayant bien voulu
manifester le regret de ne pouvoir s'occuper qu'en passant des intérêts
du pays, promit alors à M. le maire de revenir plus tard, dans le courant
de la saison. Cette promesse fut accueillie avec reconnaissance par le
Conseil municipal et le tribunal de commerce, qui prièrent M. le maire de
leur céder l'honneur de recevoir M. le préfet collectivement, et de
vouloir bien, pendant la durée du Conseil général, dont il fait partie,
obtenir de notre premier magistrat la fixation d'un jour pour sa visite à
Isigny.
M.
le maire s'acquitta de sa mission, et M. le préfet voulut bien se prêter
aux dispositions prises pour le recevoir.
Voici
le récit sommaire de cette journée : M. le préfet, arrivé à la gare
d'Isigny, accompagné de MM. le sous-préfet de Bayeux ; Olivier,
ingénieur en chef ; Douesnel, député ; Lemoigne, ingénieur ordinaire ;
Rongeul, ingénieur ordinaire du département de la Manche, a été reçu
par M. Le Chartier, maire, et ramené dans sa voiture jusqu'a l'entrée de
la ville, où il était attendu par le cortège des autorités locales.
Ce
fut à ce moment que M. le maire, dans quelques paroles bien dites et
écoutées de M. le préfet avec bienveillance, et de la foule avec une
attention respectueuse, exposa au chef du département les intérêts
qu'il représente et qu'il défend, depuis plus de trente année, avec des
succès obtenus, sans le complément nécessaire à obtenir encore de l’État
et du département :
1°
- Travaux complémentaires du port.
2°
- Projet d'une arche marinière au pont du Vey, devant relier d’une
manière si utile pour le commerce les départements du Calvados et de la
Manche.
3°
- Le rapprochement si
désirable de la gare, dont l'éloignement est si onéreux au commerce.
4°
- Inconvénients d'un chemin demandé à travers la vallée d'Aure
ainsi que le danger pour le port et le pays d'une prise d’eau sur la
rivière d’Aure, pour venir en aide à Port-en-Bessin.
5°
- Établissement d'une
station télégraphique.
6°
- Demande d'un chemin de halage de la pointe du Groin, dans le port
d'Isigny, sur la rive droite de l'Aure.
M.
le préfet a répondu à toutes ces demandes avec toute sa bienveillance
habituelle, et en promettant son concours pour mener toutes ces affaires
à bonne fin.
Ensuite,
M. le préfet a visité les travaux du port et a assisté, à 11 heures
1/2, à une messe militaire, dite par le vénérable doyen, à laquelle
toutes les autorités l'ont accompagné. La musique municipale mérite des
encouragements pour la manière dont elle a exécuté ses divers morceaux
pendant cette journée.
A
2 heures 1/2, le banquet, fort bien servi dans le salon de l'Hôtel-de-Ville,
décoré avec goût par les soins de M. Larousselière, a commencé. A la
fin du repas, M. le maire a porté le toast suivant :
« Nous
devons être heureux que S. M. l'Empereur ait fait choix de M. Le Provost
de Launay pour le représenter dans le Calvados d'une manière si digne et
si capable de répondre au vœu de Sa Majesté, qui désire connaître les
besoins de chaque localité, pour y faire sentir sa main bienfaisante et
chaque localité, pour y faire sentir sa main bienfaisante et tutélaire.
Puisse
l'Empereur, entouré de sa digne épouse et de son cher fils, avoir un
règne long et prospère !
Vive
l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! »
Ces
paroles ont été vivement applaudies et suivies d'un toast porté à M.
le préfet par M. le président du tribunal de commerce, d'un autre par M.
le curé, a l'édification d'une église nouvelle. M. de Rechevel,
conseiller d'arrondissement, a aussi exprimé ses vœux pour la prospérité
du pays, et M. Marie, juge de paix, a terminé en remerciant les
honorables invités de leur visite à Isigny.
Après
le banquet, M. le préfet a été reconduit à la gare dans le même ordre
que le matin.
La
ville avait été pavoisée dès le matin et remplie d'une affluence
immense.
Un
bal au profit des pauvres a terminé cette belle journée. ( L’Ordre et
la Liberté )
Octobre
1861 - Une mutation.
- Par
décision de M. le directeur général des postes, datée du 5 octobre,
Mlle Morel, qui avait été nommée à Broglie, a été maintenue dans
l'emploi de directrice des postes à Isigny. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861 - Un peu de statistique à propos du dernier recensement.
- Nous
avons fait connaître déjà le résultat sommaire du recensement auquel,
cette année, il a été procédé dans notre ville. Le tableau de la
population du département, que nous avons sous les yeux, nous permet de
communiquer aux lecteurs de l'Ordre et la Liberté les renseignements
suivants, qu'on lira peut-être avec intérêt :
Le
département du Calvados, qui compte 6 arrondissements et 37 cantons,
comprend 767 communes, divisées de la manière suivante, sous le rapport
de la population : au-dessous de 100 habitants, 12 ; de 100 à 200 h., 100
; de 201 à 300 h., 164 ; de 301 à 400 h., 131 ; de 401 à 500 h., 90 ;
de 501 à 1 000 h., 198 ; de 1 001 à 1 500 h., 42 ; de 1
501 à 2 000 h., 12 ; de 2 001 à 3 000 h., 6 ; de 3 001 à 4 000 h.,
4 ; (il n'existe pas de communes de 4 001 à 5 000 h.); de 5 001 à
10 000 h., 6 ; de 10 001 à 20 000 h., 1 ; enfin de 20 001 habitants et au
dessus, 1.
La
commune de Malloué, dans le canton de Bény-Bocage, est celle du
département qui à la population la plus faible, elle ne compte que 75
habitants.
Les
dix-huit communes dont le dénombrement est le plus élevé sont, en
suivant l'ordre progressif : Aunay, 2 005 h. ; Douvres, 2 131 h. ; Isigny,
2 305 h. ; Saint-Désir, 2 347 h. ; Littry, 2 351 h. ;
Saint-Germain-de-Tallevende, 2 940 h. ; Vassy, 3 080 h. ; Pont-l'Evêque,
3 114 h. ; Saint-Jacques, 3 234 h. ; Orbec, 3 266 h. ; Trouville, 5 200 h.
; Vire, 7 036 h. ; Condé-sur-Noireau,
7 234 h. ; Falaise, 8 561 h. ; Bayeux, 9 483 h. ; Honfleur, 9 553 h. ;
Lisieux, 13 121 h. , et Caen, 43 740 h.
Parmi
les cantons, neuf n'atteignent pas le chiffre de 10 000 habitants. Ce sont
: Cambremer, 6 997 h. ; Saint-Pierre-sur-Dives, 7 790 h. ; Mézidon, 8 172
h. ; Livarot, 8 474 h. ; Morteaux-Coulibœuf, 8 522 h. ; Blangy, 8 666 h.
; Dozulé, 8 761 h. ; Falaise (Sud), 8 906 h. ; Bourguébus, 9 019 h.
Vingt-un
ont une population de 10 000 à 15 000 habitants : Villers-Bocage, 10 631
h. ; Caumont, 11 062 h. ; Ryes, 11 310 h. ; Trévières, 11 666 h. ; Aunay,
11 875 h. ; Vassy, 12 092 h. ; Évrecy, 12 145 h. ; Orbec, 12 293 h. ;
Bény-Bocage, 12 674 h. ; Troarn, 12 834 h. ; Creully, 12 880 h. ; Falaise
(Nord), 13 394 h. ; Tilly-sur-Seulles, 13 455 h. ; Bretteville-sur-Laize,
13 724 h. ; Thury-Harcourt, 13 734 h. ; Condé-sur-Noireau, 14 174 h. ;
Lisieux, (1re section),
14 368 h. ; Bayeux, 14 531 h. ; Saint-Sever, 14 585 h. ; Douvres, 14 892
h. ; Isigny, 14 947 h.
Cinq
cantons présentent une population qui varie de 15 000 à 18 000 environ :
Balleroy, 15,571 h. ; Pont-l'Evêque, 15 755 h. ; Honfleur, 16 423 h. ;
Lisieux (2e section), 17 044 h., et Vire, 17 710 h.
Enfin
les deux cantons de Caen offrent les chiffres suivants : canton ouest,
22,343 h. ; canton est, 28 225.
Le
total général de la population pour le département est de 480 992. Il
est réparti ainsi qu'il suit dans les six arrondissements:
Pont-l'Evêque, 56 701 h. ; Falaise, 58 026 h. ; Lisieux, 67 667 h. ;
Bayeux, 79 064 h. ; Vire, 83 110 h., et Caen, 136 424 h.
D'après
le dénombrement fait en 1856, deux arrondissements présentent une
différence en moins : Falaise, de 690 individus, et Vire, de 1 189. La
population des quatre autres arrondissements s'est accrue ainsi : Bayeux,
329 h. ; Lisieux, 957 h. ; Caen, 1 369 h. ; Pont-l'Evêque, 1 839 h. Le
total de la différence en plus, pour le département, est donc de 2
595 individus.
Du
rapprochement de ces chiffres, on voit que, si le Calvados était livré
à ses propres ressources, et en admettant même le mariage de tous les
garçons indigènes, 4 071 filles seraient encore nécessairement
condamnées au célibat. On voit également que la femme semble supporter
plus stoïquement les douleurs du veuvage, puisque le nombre des veuves
dépasse de 18 888 celui des veufs.
L'arrondissement
qui a le plus de veuves à consoler est Caen, qui en compte 8 802 ; vient
ensuite Bayeux, 5 185 ; puis Vire, 5 138, et Lisieux, 4 493. Falaise et
Pont-l'Evêque sont
ceux qui en ont le moins.
Après
Caen, c'est dans l'arrondissement de Vire où l'on trouve le plus de
veufs, 2 074. viennent ensuite ceux de Lisieux, 1 896 ; de Bayeux, 1 890 ;
de Falaise, 1 574, et Pont-l'Evêque, 1 406. Seule, la ville de Caen
compte 1 000 veufs et 2 651 veuves.
Il
nous reste maintenant à faire connaître le dénombrement de la
population caennaise, par professions. Ce sera l'objet d'un prochain
article. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1862 -
Loi
concernant l'annexion du hameau Capard.
- Dans sa
séance du 7 juin courant, le Corps législatif a adopté le projet de loi
concernant l'annexion du hameau Capard à Isigny, en échange du terrain
de Montaure, et la réunion de la commune de Saint-Clément à la commune
d'Osmanville du même canton.
Cette
loi, qui a été votée telle que M. le préfet en avait présenté le
projet au Conseil général en 1861, sera accueillie, nous n'en doutons
pas, avec un vif sentiment de satisfaction,
par la population d'Isigny. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1862 -
Le Sénat.
- Le Sénat,
dans sa séance du 20 juin, a déclaré ne pas s'opposer à la
promulgation de la loi relative à une nouvelle délimitation des communes
d'Osmanville et d'Isigny. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1862 - Un accident de
mer. -
Un
fatal événement a marqué la journée du 7 à Isigny. Dans
l'après-midi, quatre hommes, parmi lesquels se trouvaient les nommés
Lefrançois, tailleur, et Grégoire, saleur, étaient montés dans une
petite embarcation, dans le but de faire une partie de pêche.
Malheureusement, ce jour-là, l'état de la mer n'était pas sans danger,
surtout pour ces malheureux dont aucun n'était marin.
A
peine l'embarcation s'était-elle éloignée du rivage que, tourmentée
par une violente rafale, elle a chavirée en lançant dans les flots les
infortunés qui la montaient.
Deux
d'entre eux sont parvenus à se sauver, mais les nommės Lefrançois
et Grégoire disparurent complètement et n'ont pu jusqu'alors être
retrouvés. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1862 - Nécrologie.
- Les
obsèques de M. Lechartier, maire d'Isigny, membre du Conseil général du
Calvados, décédé dimanche dernier, ont eu lieu avant-hier mardi, au
milieu d'une nombreuse assistance, en tête de laquelle on remarquait M.
le baron de Saint-Priest, sous-préfet de Bayeux, qui a prononcé quelques
paroles sur le cercueil.
Nous
apprenons que la succession de M. Lechartier au Conseil général sera
vivement disputée. On parle déjà de trois candidats. Nous ne pouvons
qu'applaudir à ce réveil de la vie publique qui se manifeste à peu
près partout, au grand chagrin des épicuriens et des optimistes quand
même, qui ne trouvent jamais qu'on gouverne assez sans eux. Nous faisons
des vœux pour que le libre choix des électeurs, dans le canton d'Isigny,
se porte de préférence sur un homme habitant la contrée, et
continuellement mêlé, par conséquent, aux intérêts qu'il sera chargé
de défendre.
Nous
comprenons difficilement que, dans une assemblée purement locale, comme
le Conseil général, on puisse avoir l'idée de faire entrer des hommes
fort habiles et fort dévoués sans doute, mais que leur position ou leurs
affaires tiennent la plupart du temps éloignés des localités qu'ils
aspirent à représenter. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 -
Par décret impérial. -
Par
décret impérial en date du 11 janvier, M. Tariel a été nommé maire de
la ville d'Isigny. ( l‘Écho Bayeusain )
Mars
1863 - De notre
correspondant d'Isigny. - Nous
recevons de notre correspondant d'Isigny d'intéressants détails sur une
cavalcade que les jeunes gens de cette ville avaient organisée, dimanche
dernier, dans le but de venir en aide aux victimes de l'industrie
cotonnière. Les généreux efforts de cette brave jeunesse ont été
couronnés d'un plein succès, et, grâce à eux, une somme, relativement
importante, a été versée dans la caisse des malheureux. A lsigny comme
à Caen, comme dans toute notre contrée, la charité n'est jamais
invoquée en vain.
Dimanche
dernier, nous écrit-on à la date du 19, notre petite ville a eu aussi sa
fête de bienfaisance. Une cavalcade, au profit des ouvriers cotonniers de
la Seine-Inférieure et du Calvados, organisée par quelques jeunes gens
plus soucieux de venir en aide à des compatriotes malheureux que des
difficultés qu'ils pouvaient rencontrer dans l'exécution de leur projet,
a donné aux habitants d'isigny le spectacle de l'entrée, dans sa ville,
d'un seigneur et de sa suite, sous Louis XIII. La commencement de la
fête, fixé d'abord pour une heure de relevée, a été retardé jusqu'à
5 heures, moment ou les sombres nuages qui avaient envahi l'horizon depuis
le matin se sont dissipés pour faire place à quelques rayons de soleil.
Trente jeunes gens environ figuraient dans le cortège, tous étaient
vêtus de costumes remarquables de fraîcheur et d'élégance. La musique
municipale, placée dans un char venu de Caen, a fait entendre divers
morceaux d'harmonie, pendant que les quêteurs, auxquels étaient venus de
mêler des jeunes gens de Caen, parcourraient les rangs serrés de la
population, sollicitant la charité publique. La quête a été plus
abondante qu'il n'était permis de l'espérer, dans une localité aussi
petite qu'Isigny.
Après
un premier parcours à travers les diverses rues pavoisées comme dans un
jour de réjouissance publique, le cortège s'est rendu à l'hôtel de la
Ville-de-Paris, ou un banquet avait été préparé, la brigade de
gendarmerie à cheval, qui avait prêté son concours désintéressé pour
maintenir le bon ordre, en marchant à la tête et derrière le cortège,
a été conviée à prendre part au repas. Avant le dessert, vers 9 heures
du soir, a eu lieu une brillante retraite aux flambeaux, au milieu d'une
foule compacte que l'on
avait
peine à traverser. Une nouvelle quête est venue grossir la première.
Le
produit de ces quêtes a été déposé, le soir même, chez M. Tariel,
notre jeune et honorable maire, qui a été heureux de revoir et de
féliciter MM. les commissaires ordonnateurs sur la manière dont la
journée s'était passée, et sur le résultat obtenu. Après avoir
compté les sommes recueillies par les divers quêteurs, il s'est trouvé
un chiffre de huit cent dix-sept francs cinquante-cinq centimes chiffre
énorme, il faut en convenir, pour une population comme celle d'Isigny,
dont la plus grande partie est composée d'ouvriers et de petits
marchands. Tous les frais quelconques, occasionnés par cette fête de
bienfaisance, ont été couverts par des souscriptions recueillis à
l'avance et par MM. les commissaires, sans qu'il ait été rien prélevé
sur le produit de la quête, qui a été divisée de la manière suivante
: une somme de cent dix-sept francs a été réservée pour les pauvres
d'Isigny, et sept cents francs cinquante-cinq centimes ont été adresses
à M. le receveur général des finances du Calvados, pour les ouvriers
cotonniers de la Seine-Inférieure, et du Calvados. (l’Ordre
et la Liberté)
Mai
1863 - Par décret du 6 mai.
- MM.
Hérout (Paul-Côme) et Vacquerie (Léopold-Stéphane) ont été nommés
adjoints au maire d'Isigny.
M.
le préfet du Calvados a nommé adjoint de la commune de Bonnebosq, M.
Fosse (Constant-Parfait), en remplacement de M. Portebus. (l’Ordre et la
Liberté)
Mai
1863 - Nous recevons d'Isigny, le 4 mai. - Nous
nous empressons de publier les lignes suivantes :
La
charité est inépuisable dans notre contrée ; il suffit de frapper, et
les cœurs généreux s'empressent de donner pour soulager l'infortune.
Une
loterie avait été organisée, au mois de février, par les dames de
charité de la ville d'Isigny. C'était l'époque de toutes les quêtes en
faveur des ouvriers sans travail, aussi ces dames ont-elles été
agréablement surprises de recevoir des réponses bienveillantes de tous
les propriétaires auxquels elles se sont adressées. Leurs trois mille
billets se placent avec facilité.
M.
Douesnel s'est fait inscrire pour cent numéros.
Les
lots arrivent et permettent de tirer la loterie le 17 mai.
L'Empereur
et l'Impératrice ont fait hommage à la loterie d'un gobelet en vermeil
et de deux couverts dans une même boîte.
On
remarque encore à l'exposition les lots de M. le sous-préfet, de M. de
Pierres, qu'on est toujours sûr de rencontrer partout où il y a du bien
à faire, et dont la générosité est si connue à Isigny que l'on dit,
en organisant une loterie : Nous aurons un lot de M. de Pierres.
M.
Bataillard, Mme Lubin des Vallées, Mme la comtesse de Ranville, ont
envoyé des lots.
Le
produit de la loterie est destiné à acheter du linge que les dames de la
ville prêtent aux pauvres malades
qu'elles visitent à domicile. Consoler ceux qui souffrent, adoucir leurs
misères, n'est-ce pas sur la terre la sublime mission de la femme
chrétienne ? (l’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1863 - Deux noyades.
- Nous
avons encore à enregistrer aujourd'hui un de ces funestes événements
que la saison des bains nous ramène fatalement tous les ans.
Le
14 de ce mois, deux jeunes gens de 18 à 20 ans, MM. Caumont, dont le
père est capitaine et propriétaire à Isigny, et Levigoureux, fils d'un
honorable aubergiste de cette ville, se rendirent avec une embarcation à
l'extrémité des jetées d'Isigny pour se baigner dans le chenal. A peine
s'étaient-ils mis à l'eau que l'un d'eux, le sieur Levigoureux, se
sentit enfoncer dans une vase épaisse.
Dans
l'impossibilité où il se trouvait de sortir de cette situation qui
s'aggravait de plus en plus par les efforts désespérés qu'il faisait
pour en sortir, Levigoureux appela son camarade à son secours, mais
celui-ci, qui ne savait pas nager, fut entraîné par des courants et ne
tarda pas à disparaître dans les flots.
Un
marin de la goëlette la « Marguerite », capitaine
Aubert, témoin de cette scène, s'élança dans une embarcation au
secours de ces deux imprudents jeunes gens. Il sauva d'abord Levigoureux,
puis, avec un admirable dévouement, ce courageux marin, dont nous
regrettons de ne pouvoir citer le nom, plongea à plusieurs reprises, dans
l'espoir d'arracher à la mer le malheureux Caumont. Ses efforts
restèrent malheureusement sans résultat, et, ce n'est qu'un peu plus
tard que le corps inanimé de l'infortuné jeune homme a pu être
retrouvé.
Ce
cruel événement a causé dans la population d'Isigny l'émotion la plus
douloureuse. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1863
-
A l’honneur.
-
Le Moniteur universel de mardi publie une liste de
récompenses décernées par le ministre de la marine et des colonies pour
faits de sauvetage. Nous y remarquons les noms suivants :
Médailles
en argent de 2e classe.
-
Bustelli (Paul-Dominique), peintre en bâtiments : sauvetage
d'un jeune homme à Honfleur, le 8 août 1863.
-
Margenest (Jean-Charles-Antoine), marin inscrit à la Hougue :
sauvetage d'un enfant à Isigny, le 14 août 1863.
Témoignages
de satisfaction.
-
Marie (Pierre), marin inscrit à Caen : sauvetage d'un enfant à
Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.
-
Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs
fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.
-
Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au
sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le 25
août 1863. Témoignages de satisfaction.
Marie
(Pierre), marin inscrit à Caen: sauvetage d'un enfant à Port-en-Bessin,
le 12 juillet 1863.
Mousset
(Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à
Honfleur, le 6 juillet 1863.
Lesieurre
(Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire
anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. (l’Ordre et la
Liberté)
Janvier
1864
- La nouvelle
carte de France. -
La
nouvelle carte officielle de France, à laquelle l'état-major de l'armée
travaille depuis près de 60 ans, vient d'être terminée. (l’Ordre et
la Liberté)
Janvier
1864 - On nous écrit d'Isigny. - Dimanche
10 courant, une femme Pauline, des environs de cette ville, est morte
subitement, en revenant de vendre du lait en ville. Elle a été trouvée
sans vie sur le bord de la route de la Madeleine. (l’Ordre et la
Liberté)
Août
1864 -
On nous écrit d'Isigny.
- Un enfant de 7 à 8 ans se promenait sur le parapet du
quai. Tout-à-coup le pied lui manque et il tombe à la rivière. où il
aurait infailliblement trouvé la mort si M. Delaunay, maître de port,
âgé de plus de 60 ans, ne s'était jeté à l'eau, tout habillé, pour
voler à son secours.
M.
Delaunay faillit payer cher son dévouement, car, sans l'aide d'une autre
personne dont nous regrettons de ne pas connaître le nom, il aurait péri
ainsi que l'enfant.
Du
reste, ce n'est pas la première fois que M. Delaunay se dévoue ainsi
pour voler au secours de son semblable, il a déjà été deux fois
médaillé pour des faits analogues. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Une noyade. -
On nous mande d'Isigny qu'une femme
nommée Levieux, âgée de 70 ans, s'est noyée accidentellement hier,
vers dix heures du matin, dans la rivière d'Aure, où elle était allée
laver des moules. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
On nous écrit d'Isigny, le 6 octobre.
- Monsieur
le Rédacteur,
Permettez-moi
de réclamer la publicité de votre estimable journal pour rendre hommage
à la mémoire d'un homme de bien, dans toute l'acception du mot, dont la
perte sera si vivement sentie par notre localité. M. Thomas-Paul-Aimé
Lanquetot, négociant, juge au Tribunal de commerce, membre du Conseil
municipal d'Isigny et commandant de la subdivision des sapeurs-pompiers,
vient de succomber à une longue et cruelle maladie.
Son
nom comme homme public a toujours été le symbole de l'honneur, comme
homme privé, il fut le meilleur des fils, des époux et des pères, il
donna à sa famille l'exemple d'un chrétien qui
sait allier les devoirs de la société avec ceux de la religion. Sa mort
fut digne comme sa vie, aussi l'hommage que lui a rendu sur le bord de la
fosse l'un de ses plus intimes amis a-t-il ému l'affluence considérable
qui suivait son convoi.
Les
honneurs civils et militaires ont été rendus à ses dépouilles
mortelles, et la ville d'Isigny tout entière avait tenu à prendre part
à cette triste cérémonie, voulant prouver par la combien elle estimait
cet homme de bien, et apporter quelque soulagement à la douleur d'une
famille si profondément affligée. (l’Ordre
et la Liberté)
Décembre
1864 -
Le télégraphe. -
Par arrêté du 19 décembre, M. le
directeur général des lignes télégraphiques a confié la gestion du
bureau qui sera très prochainement ouvert à Isigny à M. Docquois
(François-Alfred), employé à Rouen. (l’Ordre et
la Liberté)
Janvier
1865 -
A l’honneur. - Sur
le tableau des récompenses accordées par le ministre de la marine et des
colonies pour faits de sauvetage, publie dans le Moniteur universel
du 31 décembre, nous voyons figurer avec plaisir les noms de MM. Delauney
(Pierre-Louis), maître de port, et Jean (Auguste), dit Farcy, cultivateur
à Géffose-Fontenay, qui ont obtenu, le premier, une médaille en or de 1re
classe, et le second, une médaille en argent de 2e classe,
pour fait de sauvetage d'un enfant, à Isigny, le 27 juillet dernier. (l’Ordre
et la Liberté)
Juin
1865 -
Direction Générale des Postes.
- Boites
mobiles.
A
partir du 1er juillet prochain, une boîte aux lettres mobile
sera fixée à la voiture du sieur Sénécal, qui fait le service des
messageries entre Isigny et Bayeux par Formigny et La Cambe.
Les
départs auront lieu : D'Isigny, à 6 heures du matin.
De
Bayeux, à 4 heures du soir.
Les
lettres trouvées dans cette boîte, à destination de Bayeux, seront
distribuées à 11 heures du matin.
Čelles
pour Caen, Paris et la route seront dirigées immédiatement sur le chemin
de fer.
Au
retour, des lettres destinées pour La Cambe et Isigny seront distribuées
dans la soirée.
Cette
boîte fixée à l'arrière de la voiture pourra recueillir, pendant le
parcours, tous les objets de correspondance que le, public voudra
expédier. Elle mettra les habitants des communes rurales en communication
le matin avec Bayeux et le bureau ambulant de Caen à Paris, et le soir
avec Isigny et le bureau ambulant de Cherbourg à Paris.
Le
directeur des postes du département du Calvados,
MALHÉNÉ.
(l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1865 -
Un accident. -
Un accident
bien malheureux est arrivé, le 8 courant, dans le port d'Isigny. La goëlette,
la « Vigilante »,
capitaine Deleuvre, était en partance, et tout le monde était à bord.
Vers une heure, dit-on, le second est monté sur le pont, on ne sait pour
quel motif, et il n'a pas reparu, malgré toutes les recherches que l'on a
fait jusqu'à ce moment pour le découvrir.
Ce
malheureux, qui était veuf, laisse trois enfants orphelins. Il est
originaire de la Bretagne. (L’Ordre et la Liberté )
Février
1866 -
Naufrage. -
La « Jeune-Mathilde », d'Isigny, capitaine Hautpois,
allant de Riga à Dunkerque, qui a relâché à Elseneur, faisant eau, et
ayant ses pompes engorgées, a mis à terre son chargement de lin et
de graine de lin. Une partie
a été reconnue a variée et sera
vendue.
Février
1866 -
La tempête. -
Hier, une violente tempête de sud-ouest a régné sur nos côtes.
La
barque de pêche le « Saint-Louis » armée à Isigny, sous le
n° 187, se rendait de Grandcamp sur les côtes d'Angleterre où se fait
d'habitude la pêche d'hiver, lorsqu'elle reçut un
violent coup de mer.
Il
était alors trois heures de l'après-midi, et la barque se trouvait à
dix lieues environ au nord de Cherbourg. Trois hommes ont été jetés à
la mer. Ce sont les sieurs : Vimard
François,
patron ; Marion Alexandre et Leléger Pierre-Louis, matelots. Tous les
trois étaient mariés, deux d'entre eux laissent des enfants en bas âge.
Ce
terrible malheur a jeté une grande consternation à Grandcamp où les
habitants forment en quelque sorte une
seule et même famille.
1866
- Port Maritime.
- Isigny. — Le
tirant d'eau moyen des navires qui fréquentent le port d'Isigny est de
3m, il pourrait être de 4 m. Ce port est commode et en bon état.
La
ville d'Isigny a réclamé le redressement de la rivière d'Aure, en aval
du port. Mais M. le Ministre des travaux publics a fait observer qu'il
s'agit d'une amélioration qui doit rester presque
exclusivement à la charge de la ville. La dépense varierait entre 58,000
et 131,000 fr., suivant le système qui sera préféré.
Mouvement
général des ports. Pendant 9 ans, c'est-à-dire de 1855 à 1863, le
tonnage des navires fréquentant les ports de commerce de Honfleur, Caen,
Trouville, Courseulles, Isigny,
Port-en-Bessin et Dives, a été, en moyenne, de 529,087 tonneaux. En
1864, il s'est élevé à 646,070 t., et en 1865, à 735,2011. Le tableau
présenté indique le degré d'importance
relative de chacun de ces ports.
Les
crédits affectés aux travaux neufs et aux grosses réparations ont
été, en 1866, de 896,124 fr., tandis que, l'année précédente, ils
n'avaient pas dépassé 755,064 fr. Et cependant,
malgré l'importance de ces crédits, les travaux de Honfleur, Trouville
et Courseulles auraient été interrompus si l'entrepreneur, M. Mauger,
n'avait pas généreusement fait
des avances considérables, dont il est juste de le remercier.
Mai
1866 -
Un naufrage. - Le
capitaine Herpin, commandant le steamer français « Séphora »,
est arrivé au Havre, venant de Hambourg. Ce bateau à rapatrié sept
marins provenant
du brick français « Breton », du port d'isigny, capitaine
Leboucher, naufragé sur la côte nord-ouest du Jütland, le 7 mai.
Voici
les noms des hommes sauvés : Charles Botaire et Louis-Jacques-Désiré
Jeanne, inscrits à Cherbourg ; Jacques-Marie Cointot, Auguste-Eugène
Monnier et Louis Beauclair,
inscrits à Caen ; Barthélemy Boizan, inscrit à Brest ; Mermerel,
inscrit à Isigny.
Juin
1866 -
Un naufrage. - Le
steamer français « Paris », capitaine Vassé, arrivé de
Hambourg au Havre, à rapatrié M. Leboucher Charles, inscrit à Isigny,
ex-capitaine du
navire français « Franc-Breton », naufragé le 7 mai
dernier sur la côte
nord-ouest du
jutland.
Juin
1866 -
La pêche.
- La petite
ville d'Isigny a été favorisée cette année, sous le rapport de la
pêche. On évalue à 200 000 francs le bénéfice réalisé par les 20
barques appartenant à ce port.
La
moitié de cette somme, d'après des conventions spéciales, est répartie
entre les marins préposés au service de la pêche. Chaque bateau est
monté par cinq hommes et un mousse.
La part de bénéfice revenant à chaque pêcheur est, en moyenne,
de 80 francs par mois.
Novembre
1866 -
Les amateurs d'huîtres.
- Tous les
jours, Paris dévore 7000 paniers d'huîtres. Chaque panier en contenant
12 douzaines, c'est 72 000 douzaines ou 764
000 huîtres que Paris absorbent journellement pour s'ouvrir l'appétit.
C'est énorme !
Les
huîtres des côtes de Normandie alimentent cette prodigieuse
consommation. Cependant les huîtres des côtes de Bretagne commencent à
se joindre à celles qui proviennent du littoral normand. Celles de
Normandie ne se vendent que 90 c. la douzaine, au lieu de 1 fr. 20 et de 1
fr. 10 que se vendent, dans les restaurants, des huîtres de la Manche et
de la mer du Nord.
Septembre
1868 -
Un accident. - Dimanche,
le pilote Faniant ayant été obligé de sortir du port d'Isigny pour
aller chercher un navire en relâche à Saint-Vaast, prit avec lui un
homme pour lui aider à manœuvrer son embarcation.
Comme
ils revenaient avec le navire en relâche, le sieur Houivet, qui
accompagnait le pilote et était resté dans le canot de celui -ci, fut
enlevé par une lame, à la hauteur de Grandcamp. Le
malheureux jeune homme disparut et fut englouti sur le champ.
Le
cadavre de cet homme vient d'être, à l'aide d'un filet de pêche,
retiré de l'eau par le patron de la barque
« Saint-François », de Grandcamp, à 8 kilomètres de cette
localité.
Houivet
était âgé de 25 ans. Il était né à Isigny, et c'est là que son
corps a été transporté.
Février
1868 -
Découverte d'un cadavre. -
Le 28 janvier, vers les neuf heures du matin le cadavre d'un
individu inconnu, âgé de 45 à 50 ans, a été retiré du chenal
d'Isigny, à 100 mètres environ du feu, par le nommé Gérard, garde des
digues.
D'après
l'avis de M. Couillard, médecin, le cadavre a dû séjourner dans l'eau
de 15 à 20 jours. L'état de putréfaction dans lequel il se trouvait
bien à l'appui de cette opinion, il était
vêtu d'une chemise marquée des
initiales T. L.
Juin
1868 - Un
accident. - Un
déplorable accident est arrivé dimanche à Isigny, vers cinq heures du
soir.
Les deux fils Lemonnier, l'un âgé de 14 ans et l'autre de 12, se sont
noyés dans une espèce de mare que la mer laisse en se retirant,
prés du confluent de la Vire et de l'Aure, à peu de distance du phare.
Les
parents devaient aller, avec quelques amis, faire la collation sur les
digues, les enfants partis devant, auront voulu se baigner. Lorsque leurs
parents sont arrivés, ils n'ont trouvé
que les vêtements sur le sable.
Saisis
d'un terrible pressentiment, ils ont fait des fouilles, et au bout d'une
demi-heure, ils ont retrouvé les cadavres des deux petits garçons se
tenant encore par la main.
Tout
porte à croire que l'un des deux ayant perdu pied, l'autre aura voulu
secourir son jeune frère.
Cette
effroyable malheur a jeté la consternation parmi la population
d'Isigny.
Septembre
1868 -
Un sauvetage. - Lundi,
l'enfant des époux Fouques, âgé de 4 à 5 ans, est tombé dans le quai,
à Isigny, où il eut certainement perdu la vie sans le secours
du sieur Launay, maître de pont, qui se jeta à la nage et fut assez
heureux de le ramener
sain et sauf.
Mars
1869 -
La tempête du 20 mars. - Le
22 mars au soir, le « Jeune » d'Isigny, a été jeté sur
les rochers, à l'entrée du port de Brixham. L'équipage a mis pied à
terre.
Avril
1869 -
La mer et les naufrages.
- Le remorqueur
a rentré au port de Ouistreham le brick « Saint-Jean », d'Isigny,
capitaine Leroy, mouillé à environ mi-chemin du Havre.
Le
brick avait sa vergue de misaine brisée, et un coup de vent reçu par la
hanche de tribord lui avait défoncé ses pavois. Il avait en outre perdu
ses huniers.
Ce
navire été sorti de Ouistreham à la marée de samedi, allant à
Gothenbourg,
sur lest.
Juin
1869 -
Un Concours. - Le
concours d'Isigny, favorisé par un temps magnifique, avait attiré une
foule énorme. L'exposition scolaire du département était des plus complètes
et des plus intéressantes. A l'exposition d'objets d'art et d’œuvres
d'artistes vivants, c'est M. Tesnières, de Caen, qui a obtenu la
première médaille pour son tableau représentant
la plage de Lion.
Sous
une immense tente étaient rangés des engins de pêche, des toiles, des
cidres, et eaux-de-vie de cidre, des salaisons, et surtout ces beurres,
grâce auxquels le nom d'Isigny est devenu à jamais célèbre
en Europe.
Le
concours de bestiaux était exceptionnellement riche avec ses 50 taureaux
et ses 80 Vaches, remarquables échantillons de la belle race cotentine et
de la fécondité du pays.
Juillet
1869 -
Fait divers.
- Vendredi
dernier, à 5 heures du soir, le nommé Jacques Morel, âgé de 62 ans,
journalier, était occupé à charger du foin sur une charrette, dans un
pré situé en la commune d'Isigny. Il voulut faire avancer les chevaux
attelés sur la voiture : mais celui de devant tourna subitement sur
lui-même et fit tomber le malheureux Morel
sous l'une des roues, qui lui passa sur le corps. Morel est
mort environ une
heure après.
Août
1869 -
Fait divers.
- On dit
que les ardeurs caniculaires du mois de juillet avaient déterminé une
mortalité effrayante des huîtres dans les parages de la Manche et de l'Océan.
Le soleil aurait littéralement cuit à l'étouffée les huîtres sous le
sable et la vase pendant les basses marées. Ces malheureux bivalves, ou
plutôt leurs infortunés consommateurs,
n'ont décidément pas de chance cette année.
Les
bancs d'huîtres si renommés dans la baie de New-York, en Amérique sont
en ce moment dévastés par un poisson singulier, qu'on appelle
poisson-tambour. Déjà les ravages s'élèvent à plus d'un million
de dollars.
Muni
d'un appareil broyeur dissimulé entièrement, le poisson-tambour saisit
le bivalve solitaire, réduit en poussière la portion mince des
coquilles, aspire le mollusque et rejette la coquille. Son nom de
poisson-tambour lui vient du bruit singulier qu'il fait entendre lorsqu'on
le tire de l'eau. Les ostréiculteurs américains sont dans la
désolation.
Espérons
que ces poissons gastronomes ne viendront point battre le rappel sur nos
côtes. Toujours est-il qu'on peut s'attendre à une cherté
invraisemblable des huîtres cette année.
Septembre
1869 -
Fait
divers.
- Vendredi,
vers 3 heures du matin, un violent orage a éclaté sur Isigny. La foudre
est tombée dans le port sur le sloop « Achille » du port d'Isigny,
capitaine Quentin, elle a brisé la pomme de drisse du pavillon, dont les
éclats ont été projetée jusqu'à 40 et même, 50 mètres du navire,
elle a ensuite brisé et arraché une poulie au haut du mât de
flèche et fait une déchirure au pied du même mât. Là se sont bornés
les dégâts,
peu
considérables.
Février
1870 -
Fait divers.
- A Isigny, le
1er février, vers neuf heures du soir, le nommé Célestin
Abraham, âgé de 60 ans, journalier, s'est noyé accidentellement dans
le chenal,
à environ 2 kilomètres du port, en revenant de pêcher des moules.
Son bateau aurait coulé.
Avril
1870 -
Abordage.
- En
entrant au Havre, samedi matin, le steamer de Southampton a abordé avec
son tambour le sloop « Julie », d'Isigny, et lui a cassé sa
borne, une partie de son
couronnement, les lisses et les pavais à bâbord
arrière.
Août
1870 -
Mobilisation. -
La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est
définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés
en huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny,
Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième
bataillon, composé des cantons de
Caumont, Villers-Bocage,
Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent
provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec,
Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.
Octobre
1870 -
Fait divers.
- La
ville d'Isigny, en trois versements, a donné pour les blessés de
l'armée 1.483 fr. 50 c. Aujourd'hui elle vient d'adresser par le chemin
de fer, à M. le sous-intendant
militaire, un colis pour la mobile d'Isigny contenant : 36 caleçons ; 36
tricots ou gilets de laine ; 36
paires de bas
;
13
couvertures.
Septembre
1872
- Incendie.
- Un
incendie, occasionné par la foudre, a éclaté vers 11 h. 1/2 du soir,
dans la rue des Dames, à Isigny, et a consumé la charpente d'une maison appartenant
au nommé François Le Noël, propriétaire, et quelques objets
mobiliers.
Novembre
1872 -
Événement de mer.
- « Reine-des-Fleurs »,
de Caen, capitaine Mousset, parti de Shields pour Isigny, y est
revenu en relâche avec avaries le 25
novembre.
Mars
1873 - Accidents de mer. -
Jeudi, vers 7 heures du matin,
la goélette la « Persévérante », d'Isigny, chargée de
charbon, s'est échouée à Trouville, en dehors de la jetée,
du côté de Deauville. Poussée par la marée et par le vent, elle a fait
naufrage contre la jetée même. Le navire est perdu. Le capitaine n'avait
pas cru devoir prendre un pilote,
malgré qu'il ne connaissait pas, sans doute, le port.
—
Le même jour, une barque de Trouville a ramené le cadavre d'un homme
trouvé en mer. La mort paraissait, remonter à plusieurs mois. Aucune
constatation d'identité n'a pu être faite, vu la décomposition du
corps.
Avril
1873 -
La lune rousse.
-
La lune rousse a été
précédée de gelées blanches qui ont particulièrement atteint les pays
vignobles, aussi une hausse sensible est-elle signalée
sur les vins de toute espèce. Dans nos contrées, les abricotiers, les
pêchers et les pruniers ont fort souffert, les poiriers ont également
été atteints, les pommiers, ne paraissent pas avoir;
trop souffert. Les
touffes de pommes de terre sont noircies et se flétrissent, la{récolte
sera, donc retardée et diminuée, les petits pois, sont détruits en bien
des
endroits. Dans la grande culture sauf les colzas, rien n'a été
sérieusement
atteint.
Avril
1873 -
Pêche miraculeuse.
-
La pêche du maquereau est
miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq bateaux sont
entrés, rapportent 105 800 Maquereaux,
9 700 avaient été salés en route.
Mai
1873 -
Les Événements. - Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal de Mac-Mahon, duc
de Magenta. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.
Mai
1873 -
Dévouement Fraternel.
- Le nommé Alphonse Fossé, âgé de 33 ans,
célibataire, vidangeur à Isigny, est descendu dans une fosse d'aisance,
chez M. Quentin, marchand de nouveautés à Isigny, pour secourir
son frère qui s'y asphyxiait, ce dernier est parvenu à se dégager et à
être retiré vivant, mais lorsque Alphonse a pu être retiré, il était
mort victime de son
dévouement.
Novembre
1873
- Travaux.
- Le ministre a
approuvé le projet montant à la somme de 1 500 fr. pour la
reconstruction du mur de soutènement de la rivière d'Aure, en aval
du Pont-aux-Vaches, situé à l'entrée du port d'Isigny.
Novembre
1873
-
Pronostics.
- Depuis
quelques jours, de nombreuses oies sauvages qui émigrent devant l'hiver
passent sur notre ville, C'est dit-on, l'indice d'un froid rigoureux.
Novembre
1873
-
Mort d’un pilote.
- Le
sloop la « Bonne-Mère »,
capitaine Héquet, sortant de la rivière d'Isigny, avait pris à son bord
un pilote nommé
Desmons, qui, après lui avoir fait la conduite à peu de distance en mer,
quitta la remorque de la « Bonne-Mère » avec son embarcation
pour rentrer au port d'Isigny. La brise était assez forte, et le petit
bateau disparut bientôt aux yeux du patron du sloop. On
attendit vainement, le soir, le pauvre pilote à Isigny : il avait
chaviré sous voile,
et, le dimanche matin, on retrouvait
son cadavre près de l'embouchure
de la rivière. Il laisse une femme et de jeunes
enfants.
Décembre
1873
-
Visites du premier janvier.
- C’est
le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage
d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est seulement à l’époque
du 1er janvier
qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous
enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à
5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de
distribution, l’affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent
porter que le nom, la profession et l’adresse.
On peut en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer
sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie
jamais de
carte.
Janvier
1874
-
Vol.
- Mercredi, on
vint prévenir la gendarmerie qu'un nommé Pierre Yvetot venait de mettre
en vente sur le marché d’Isigny, une vache dont la provenance
était suspecte. Cet individu, interrogé, finit par avouer qu'il avait
dérobé la vache dans un herbage situé près de Valognes. Yvetot a été
arrêté. La vache a été
mise en fourrière à l'auberge du sieur
Derobert fils, à
Isigny.
Juin
1875
- Une bonne capture.
- Mercredi,
la gendarmerie d'Isigny a fait une importante capture sur la place de
cette ville. Quinze individus ont été surpris par elle en flagrant
délit de vol et conduits à Bayeux sous bonne escorte. Les enfants, au
nombre de sept, ont été envoyés à l'hospice, en attendant que la
justice prononce sur le sort de leurs
parents. C'est une
troupe de ces saltimbanques qui parcourent la province plus pour
l'exploiter que pour l'amuser. Au moment de leur arrestation, ils
dévalisaient un étalage
de chaussures avec une habileté digne d'un meilleur sort. Voici comment
ils procédaient : ils formaient la chaîne, et les objets dérobés
passaient de main en main pour aller
disparaître dans leurs voitures. On a pratiqué des fouilles qui ont
amené la découverte d'une grande quantité d'articles
volés.
Juillet
1875
- Récoltes. -
Le
temps s'est enfin mis au beau. Les travaux des champs sont poussés avec
une très grande activité. Sur la place de Caen, les hommes se cotaient
à un prix élevé.
Le colza rend bien, le seigle est bon. Le blé chicot rendra au moins
autant que l'année dernière.
Il
en est de même dans les environs de Paris. Les pommiers ont toujours
très belle apparence, la plaine de Caen est, sous ce rapport, bien
partagée. On est inquiet au sujet de la
récolte des blés dans certaines régions du nord et du centre de la
France. Les mauvaises nouvelles de Russie, d'Angleterre, de Belgique et de
Hollande font augmenter les blés
et les farines, et par suite,
le prix du
pain.
Juillet
1875
- Naufrage. -
Le
brick-goelette
« Courageux », d'Isigny, capitaine Auguste Croisier, armateur
Debon, monté par sept hommes d'équipage, a fait naufrage le 11 juillet
courant, et a été recueilli par un bateau de pêche anglais de Grimsby,
qui a débarqué les naufragés à Hull (Angleterre).
Ces
hommes ont
été rapatriés mercredi
à Dieppe par le steamer « Ernestine », capitaine Guittet.
Décembre
1875
-
Le commerce du Calvados. -
Dans
le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier,
président, nous trouvons les renseignements suivants
:
Il
est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen, Ouistreham,
Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles, Port-en-Bessin et Dives,
2 263 bâtiments à voiles et 2 835 bâtiments
à vapeur. Les sorties étant à peu près égales aux entrées,
c'est un mouvement maritime de 10 196 navires.
Le
plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand
« Jocking », jaugeant 498 tonneaux seulement, mais du port
effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres 06.
Le
trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451
tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de 100
tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres
70, est entré à Caen
Le
mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme
totale d'opérations de 27 millions dont 18 millions à
l'entrée et 9 à la sortie. Les principaux articles d'importation
sont : la houille, fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4
millions ; Les cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes,
viennent ensuite
le blé, les
graines oléagineuses, le savon, le poisson salé, la fonte, etc……
Comme article d'exportation, on
doit mettre en première
ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second
rang les tourteaux pour
766 080 fr. et les farines pour 639 450 fr.
Les
produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour
la pêche en bateaux que pour la pêche à pied. Les ports où la pêche a
été la plus fructueuse,
en 1873, sont ceux de Trouville, Villerville, Grandcamp, Port-en-Bessin,
Honfleur et Courseulles. Il a été péché à pied, à l'embouchure de
l'Orne, pour 182 200 fr. de poisson. La commerce des huîtres qui
constituait une des richesses de Courseulles, en l824, où ses parcs
contenaient 58 millions d'huîtres, apportées par 335 navires, est
tombé, en 1874, à 10 millions d'huîtres, dont 170 400 seulement
pêchées dans la mer littorale. Cette décroissance est due à
l'appauvrissement des bancs de Cancale et de Granville, à
l'établissement du réseau des voies
ferrées, qui permet aux autres ports de la Manche et de la Bretagne
d'expédier directement leurs produits vers les centres de consommation et
enfin à la concurrence d'Arcachon
et de Marennes.
Décembre
1875
-
Un marin à la mer. -
Le
bateau de pêche « la Liberté », d'Isigny, est entré jeudi
dans l'avant-port. Ce navire a perdu, dans la traversée d'Isigny à
Cherbourg, un homme de son équipage, le nommé Corbin, enlevé par un
coup de mer. Tous les efforts faits pour sauver ce malheureux ont été
inutiles. On n'a pas encore retrouvé son cadavre.