15 Octobre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS     Page 2
ISIGNY  s/ MER

Canton de Isigny-sur-mer

Les habitants de la commune sont des Isignais, Isignaises

Janviers 1851   -   Le Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 24 décembre 1850

  Dans la nuit du 13 au 14 novembre dernier, le vol d'une grande quantité d'anguilles fut commis au préjudice du sieur Lecavez, dans un coffre ou réservoir dont on avait brisé le couvercle, et qu'il avait placé dans un fossé tirant ses eaux de la rivière d'Aure, en la commune d'Isigny.

Le nommé Raould-Anthénor Ménage, âgé de 42 ans, gabarier, né à Picauville, arrondissement de Valognes, demeurant à lsigny, reconnu coupable de ce délit a été condamné en trois mois de prison. Victoire-Rose Germain, sa concubine, inculpée de complicité de ce vol, a été acquittée.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1851   -   Le commissariat de police.   -  Un commissariat de police vient d'être créé à Isigny. Par décret de M. le Président de la République, M. Pinon a été appelé à remplir la place de commissaire de police. Il a été installé dans ses fonctions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1851   -   Nécrologie.   -  La ville d'Isigny vient de perdre un des derniers débris de cette foule de braves qui avaient dévoué au service de la patrie leur vie entière. Jacques-Henri Voisin, ancien officier de cavalerie, chevalier de la Légion-d'Honneur, conseiller municipal depuis 20 ans, ancien chef de bataillon de la garde nationale d'Isigny, est décédé le 3 de ce mois, à l'âge de 76 ans, après de longues souffrances.

M. Voisin avait fait les immortelles campagnes d'Italie, d'Égypte, d'Autriche, du Portugal, de Russie, de France et de Belgique. Rentré dans ses foyers, il avait conquis dans la ville d'Isigny la considération et l'estime générales. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1851   -   Service régulier entre Isigny et Le Havre, par le Steamer le « Colibri ».   -   L'année dernière, l'obligeance de M. le rédacteur me permit d'entretenir les lecteurs de ce journal des avantages que procurerait au pays l'établissement d'un service régulier de bateau à vapeur entre Isigny et le Havre, correspondant avec Paris par le chemin de fer.

A la fin de ce mois-ci ou au plus tard dans les premiers jours du mois prochain, le « Colibri » commencera ce service et fera régulièrement deux voyages par semaine, le lundi et l jeudi. Je ne répéterai pas aujourd'hui ce que je disais alors, je me contenterai seulement de rappeler en peu de mots ce qui me semble devoir résulter principalement pour le pays et surtout pour les cultivateurs de l’établissement de cette voie de communication à la fois rapide et économique.

Et d'abord qu'on veuille bien être persuadé que, celle fois-ci, il s'agit d'une entreprise tout  fait sérieuse, et à laquelle on ne s'est décidé qu'après y avoir dûment réfléchi.

La Société des bateaux à vapeur de Cherbourg, à qui appartient le « Colibri », a mûrement étudié la question depuis six mois qu'elle en est saisie. M. Postel et ses fils, directeurs de la Compagnie, à qui je m'étais adressé au mois de septembre dernier, ont dû, avant de prendre un parti, en référer au Conseil d'administration de la Société. Par suite, et en vue même de la navigation entre le Havre et Isigny, d'importantes réparations ont été faites au « Colibri », des chaudières neuves ont remplacé les anciennes, et aujourd'hui on peut dire que ce steamer est dans les meilleures conditions possibles pour faire une bonne navigation.

Le trajet, s'opérera tout au plus en six heures. La Société de Cherbourg est, d'ailleurs, décidée à faire tous les sacrifices qu'on peut raisonnablement exiger d'elle, pour faire réussir cette entreprise, sur laquelle elle fonde de grandes espérances.

Au mois d'août dernier, je me suis longuement étendu sur les avantages que le pays pourrait retirer pour les divers produits du sol de la navigation du Havre. Aujourd'hui je me bornerai à parler brièvement des deux principaux produits de notre agriculture : le beurre et les bestiaux gras. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1851   -   Le « Colibri ».   -   Le steamer le « Colibri » a effectué jeudi dernier son premier trajet d'isigny au Havre. Le chargement, sans être complet, était cependant satisfaisant pour un premier voyage. Bon nombre de cultivateurs comprennent que le moyen de remédier aux souffrances de notre agriculture est dans l'ouverture de nouveaux débouchés et dans l'accélération des transports.

En attendant que le chemin de fer de Paris à Cherbourg donne une entière satisfaction aux nombreux intérêts de notre contrée, nous croyons la navigation à vapeur appelée à rendre de grands services aux agriculteurs du Bessin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1851   -   Le « Colibri ».   -   Indépendamment des services qu'il est appelé à rendre à l'agriculture, comme moyen de transport rapide et peu coûteux, le steamer le « Colibri », du port d'Isigny, offre aux habitants de cette riche contrée des promenades de plaisir, dont la première aura lieu, Ie mardi 26 août. Voir aux annonces ci-contre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Naufrage.   -   Dans la nuit du 27 au 28 août, un navire norwégien, chargé de planches de sapin, en destination du port d'Isigny, est venu s'échouer sur les bancs de sable de la baie des Veys. L'équipage a pu se sauver, il sera difficile de sauver toute la cargaison, la coque du navire étant dans un état déplorable. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1851   -   Les sinistres.   -   Les ministres du commerce et de l'intérieur ont envoyé des instructions aux préfets et aux maires de toutes les communes qui ont été ravagées par les orages ou des débordements de rivières, pour faire exécuter avec soin un relevé des pertes et dégâts éprouvés par chacune des localités. On n'évalue pas à moins de 500 millions les dommages causés par les eaux, tant sur les moissons que sur les propriétés des particuliers et sur les routes. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1851   -   Tribunal de police correctionnelle.  -   Une condamnation par défaut en un mois de prison a été prononcée contre Isidore Madeleine, garçon meunier, demeurant à Vaux-sur-Seulles, pour avoir, le 5 novembre dernier, à Isigny, outragé par paroles, gestes et menaces, M. le commissaire de police de cette ville dans l'exercice de ses fonctions. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -   Un vol.  -   Le 30 mars dernier, à Isigny, il a été volé du plâtre au préjudice du sieur Bruley, plâtrier à Bayeux. Les auteurs de ce vol sont les nommés Dupin (Pierre), et Greffier (Victor), domiciliés à Osmanville (Calvados). (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  On nous écrit d'Isigny, à la date du 12 courant.   -   Jeudi dernier, il y avait réunion du conseil municipal et des plus haut imposés d'Isigny, à l'effet de voter les fonds nécessaires à l'achat du terrain de M. Jouet et à l'exécution des travaux de construction d'une halle aux grains.

Il a été voté une somme de 18 000 francs dont 12 000 seront fournis par un impôt extraordinaire et 6 000 avec les ressources ordinaires de la ville.

Ce vole vient confirmer les cinq ou six précédentes délibérations de ce conseil municipal, qui avaient pour but l'achat des terrains de M. Jouet et la construction sur ce terrain d'une halle aux grains. On doit espérer que la prochaine réalisation de ce projet, dégagée maintenant de toutes entraves, donnera bientôt satisfaction aux vœux de la population et du conseil municipal de cette ville. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1852   -  Nouvelles locales.   -   Lundi dernier, un bien triste accident est arrivé à Isigny, au village de la Madeleine. Un sieur Guelle (Pierre), cultivateur, de la commune du Moon (Manche), était monté dans sa voiture. Les, trois chevaux qui y étaient attelés, se sont emportés nous ne savons par quelle cause. Le sieur Guelle, par une imprudence trop commune aux voituriers, a, pour les arrêter, sauté à terre par le devant de sa charrette. Il est tombé et l'une des roues lui a passé sur la poitrine, lui a brisé cinq côtes et déchiré le foie et les poumons. La mort a été instantanée. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -    Audience du 30 juin 1852.

— Pierre-Jacques Guillemette, âgé de 38 ans, né St-Vaast-la-Hougue, marin libéré du service et en état de vagabondage, s'est livré volontairement à la gendarmerie d'Isigny, réclamant la faveur d'être déporté à Cayenne.

Malgré ses précédents démêlés avec la justice, le tribunal ne pouvait satisfaire à son besoin de locomotion. En attendant qu'une meilleure occasion le mette à même de faire ce lointain voyage, il subir à 3 mois d'emprisonnement et 5 ans de surveillance de la haute-police. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Tribunal de Police correctionnelle.   -    Audience du 14 juillet 1852.

Les nommés Victor-Félix Margueritte, Gabriel François dit Damigny, Paul-Laurent Gillette, Honoré-François Vallée, et Aimable-Alexandre Vincent, journaliers à Isigny, étaient accusés d'avoir porté des coups et fait des blessures graves à plusieurs individus de cette ville.

Convaincus des faits qui leur étaient reprochés, les deux premiers ont été condamnés à trois mois de prison, et les trois autres à 2 mois. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Recensement de la population   -  M. le Préfet vient de publier l'état du recensement de la population du département du Calvados, qui est de 491 210 habitants.

L'arrondissement de Bayeux figure dans la répartition pour les chiffres suivants : 6 cantons, 145 communes, population, 79 976 habitants. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Tribunal de Police correctionnelle.   -  Audience du 21 juillet 1852.

Deux jeunes et précoces voleurs, chez lesquels de mauvais instincts n'ont pas, pour se développer, attendu...... le nombre des années, comparaissaient à cette audience. Jean-Baptiste Bosnier, âgé de 15 ans, et Amand-Marcellus Mériel, âgé de 14, tous deux demeurant en la ville d'Isigny, avaient commis le 7 de ce mois, de complicité et à l'aide d'escalade et d'effraction, deux vols d'argent au préjudice des sieurs Lechevalier et Lecler. On voit qu'ils en sont déjà aux grands moyens.

Le tribunal n'ayant pas considéré qu'ils eussent agi, en raison de leur âge, avec le discernement exigé par la loi, les a renvoyés dans une maison de correction pour y être élevés et détenus, jusqu'à leur 18e année. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1852   -   Le Baccalauréat.   -   La faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43 ont été reçus.

Un seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St[1]Gatien ; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -   Nouvelles diverses.   -   L'inondation des premiers jours de ce mois s'est étendue dans tout l'ouest de la France, on pourrait dire d'Angers à Soissons.

Nous ajoutons aux indications relatives au Calvados, que nous avons données dimanche dernier, la démolition de plusieurs ponts, tels que le pont St-Roch, sur la route de Bayeux à Littry ; le pont de Vire, qui sépare St Lô de la route de Coutances, a été à moitié démoli ; celui de Tesly, à 2 myriamètres de St-Lô, a perdu deux de ses arches. Deux ponts à Cérences ont été détruits.

Dans les environs d'Isigny, un assez grand nombre de bestiaux ont été noyés dans les herbages.

Au surplus, la crue des rivières n'a été que momentanée, dès le mercredi soir, les eaux ont commencé à baisser. Mais les parties basses du pays resteront, on le craint, couvertes d'eau quelques temps encore. Il paraît qu'il y a eu des pertes matérielles très considérables, celles des animaux moins fortes qu'on ne pouvait le craindre. Infiniment peu de personnes ont péri, quoique beaucoup aient couru de grands dangers. Il y a eu d'admirables dévouements pour le sauvetage de ces malheureux. Sans doute ils seront recueillis et leurs auteurs signalés au moins à la reconnaissance publique.

Les prairies des environs d'Avranches ont été inondées, dès le 2 octobre, à plus d'un mètre par les eaux de la petite rivière de « Sée ».

A Villedieu, la « Sienne" qui commença à croître, le 4 au soir, s'éleva, dans la nuit, à la même hauteur, emporta le pont situé près de l'hospice, et détruisit presque totalement le pont de Pierre.

Plus loin l' « Airon » qui n'est à bien dire qu'un ruisseau, a renversé le pont Desplanches, le pont au Doyen, et a fait beaucoup souffrir le pont Jannette, Les communes de la Lusade, d' « Airon », de Beauchamps, de Champrénus ont considérablement souffert.

Granville et la commune de St-Nicolas qui est contiguë ont été aussi fort endommagées par le débordement du « Bosq ».

A Coutances une des piles du Soule, a entraîné la moitié de la couverture du pont.

Nous renonçons à décrire tous les dégâts que partout a occasionnés cette inondation générale dans les deux départements du Calvados et de la Manche, les dommages qui en sont résultés, les pertes qui en ont été la conséquence. Celles-ci sont très grandes pour le compte du département et des communes, énormes pour les particuliers, tant par les maisons, les usines, les moulins plus ou moins ruinés, les meubles emportés, les foins perdus, les terrains effondrés, partout les routes exigent des réparations considérables, sans parler de la reconstruction des ponts détruits ou seulement endommagés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1852   -  Un vol.   -   Un vol de 1 400 fr. a été commis au préjudice de Mme veuve Dauvin, épicière à Isigny. L'auteur de ce crime est encore inconnu. La justice informe. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  On écrit d'Isigny.   -  La « Jeune-Victorine », sloop, d'Isigny, capitaine Houtteville, ayant pris au Havre un chargement de pommes dé terre, partit de ce port pour Southampton, le 25 décembre dernier.

Depuis lors, on n'a point eu de ses nouvelles. Le capitaine de port, à lsigny, —  qui est le père du capitaine Houtteville, —  a écrit, mais vainement, si plusieurs consuls anglais. Il est à présumer que le navire aura chaviré sous voiles, et que son équipage composé de quatre hommes aura péri. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1853   -  On écrit d'Isigny.   -   Tous les quinze jours, il se tient a lsigny un grand marché aux bestiaux dont l'importance est telle qu'on le prendrait pour une véritable foire.

C'était, mercredi dernier, l'un de ces grands jours d'apports et de vente. Plus de 200 vaches ont été vendues à raison de 90 c. le kilog., quelques-unes même à raison d'un franc. Il y avait également plus de 200 veaux gras qui , presque tous, ont trouvé placement au prix d'un franc le kilog.

La marchandise était courue par les bouchers. Les porcs et les moutons gras se sont vendus en peu de temps et en hausse sur les cours précédents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   Nous voici revenus en plein hiver. Après quelques journées tièdes et printanières, le froid a repris plus vif que jamais. Nous avons eu des bourrasques accompagnées de grêle, et la neige tombe avec abondance.

Cela, du reste, était inévitable après le froid aigu de ces derniers jours, il faut espérer que ces rigueurs posthumes vont cesser enfin, et que le Printemps, monté d'hier sur le trône, va chasser de son empire le Vieillard malotru qui se rit de nous. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1853   -  Nouvelles divers.   -   On annonce la perte du Sloop la « Jeune-Léonie ». Ce navire attaché au port d'Isigny, en était parti le dimanche, avec un chargement de tourteau, à destination de Dunkerque, il a coulé, dit-on, près Calais, par suite d'une voie d'eau. L'équipage a été sauvé.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 6 avril 1853.

  Jean Le Terrier, âgé de 11 ans, né et demeurant à Isigny, reconnu coupable d'avoir, en 1852 et 1853, commis différents vols d'argent au préjudice des dames Choisy et Duvey, a été acquitté comme ayant agi sans discernement et renvoyé dans une maison de correction pour y être élevé et détenu jusqu'à ce qu'il ait accompli sa dix-huitième année.

Félix-Michel Le Terrier, âgé de 47 ans, tisserand à Isigny, déclaré complice de l'un des vols commis par Jean Le Terrier, son fils, subira un mois d'emprisonnement. . (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1853   -  Nouvelles locales.   -   Le sloop l’ « Elisa », du port de Caen, capitaine Lefèvre, parti de Cherbourg, le 9 de ce mois, à la marée du soir, en destination d'Isigny, fit rencontre pendant la nuit, d'un petit bateau qui se livrait à la pêche, sans avoir de fanal, et que l'obscurité l'empêcha de voir. Le sloop ayant, sans le savoir, passé par-dessus l'amarre de la drague, la petite embarcation se trouva chavirée avant qu'on eût pu lui porter secours. Les deux hommes qui la montaient disparurent sous les eaux et ne furent aperçus de personne, quoique le capitaine du sloop eût fait arrêter la marche du bâtiment, dans l'espoir de secourir les naufragés. Il ne s'éloigna qu'après avoir constaté l'inutilité de ses recherches.

L'autorité maritime, informée de ce triste accident, a ordonné et fait commencer aussitôt, une enquête, dont les pièces ont été transmises à Cherbourg. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853   -  On nous écrit d’Isigny.   -   La ville d'Isigny vient d'entrer dans la voie des améliorations.

Dans sa réunion dernière, le conseil municipal a adopté et voté la dépense de construction d'une halle aux grains.

Le bâtiment aura 35 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur dans œuvre, et doit être érigé sur le terrain que possède la ville, à gauche, dans la partie Ouest, au bas de la place de l’Hôtel-de-Ville, et sur partie de l'herbage de M. de la Tour-du-Pin.

La façade, projetée en ligne du mur de clôture de cette place, n’en détruira en rien l'harmonie.

La ville a aussi projeté l'ouverture d'une rue qui longerait transversalement la halle, et déboucherait sur la rue de l'Eglise.

De cette façon, la halle se trouverait isolée, et serait d'un facile accès, de tous côtés.

L'emplacement choisi par l’administration municipale est convenable sous tous les rapports pour la construction en elle-même, et parait devoir concilier toutes les exigences au point de vue de l'intérêt commercial. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Les récoltes.   -   La récolte des foins s'achève en ce moment, dans toute notre contrée, avec l'activité et la sollicitude que motivent, depuis trois à quatre jours, les variations fréquentes de la température.

Malgré quelques retards apportés par les derniers orages, d'ailleurs partiels, on s'accorde à dire que cette récolte aura été bonne, et que le produit en est presque de moitié en sus de celui de l'année dernière. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Prescriptions municipales.   -   Dans cette saison de sécheresse et de grandes chaleurs, il arrive fréquemment que des chevaux glissent et tombent sur le pavé. Nous engageons les habitants à se conformer très scrupuleusement aux prescriptions municipales sur l'arrosage, c'est le moyen de prévenir beaucoup de ces sortes d'accidents. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1853   -  Arrivée d’un détachement.   -   Un détachement du 2e d'infanterie de marine, sous les ordres d'un capitaine et composé de 288 hommes, passera le 13 juillet à Isigny, et le 14 à Bayeux, où il logera jusqu'aux lendemain 15.

Ce détachement vient de Cherbourg et se rend à Toulon. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -    La Médaille d’Honneur.   -   Le sieur Bidot, charpentier de marine, à lsigny, a reçu une médaille-d'honneur de sauvetage. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1853   -    Un naufrage.   -   Une lettre particulière reçue de mardi au Havre, et en date du 12 août, confirme la perte, sur les côtes du Maroc, du brick français l' « Hirondelle », d'Isigny, capitaine Delamer, qu'on avait déjà signalée.

C'est le 8, par un temps de brume, que le navire s'est perdu près de Ceuta. L'équipage a été entièrement sauvé, mais le navire ainsi que toute sa cargaison, consistant en blé, sont entièrement perdus.

Partie du corps de l’ « Hirondelle » était assurée sur la place du Havre. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -   Le feu.   -   Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie a eu lieu à Isigny, au domicile d'un sieur André, épicier. On avait chauffé la lessive dans une buanderie, et l'on en avait éteint le feu avec précaution, mais, à l'insu de tout le monde, une solive, qui passait dans la cheminée, s'était enflammée et a fini par communiquer le feu à l'appartement.

Malgré les secours les plus empressés, la perte du sieur André, en bâtiments et marchandises, ne s'élève pas à moins de 3 500 fr. Nous ignorons s'il était assuré. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Un lancement.   -   Mardi dernier, à 10 heures du matin , le brick l’« Espiègle » a été lancé au port d'Isigny, en présence d'une foule nombreuse, que cette intéressante solennité avait attirée des communes environnantes. Ce joli navire, de 300 tonneaux, sort des chantiers de notre habile constructeur Le Normand. M. le curé d'Osmanville avait procédé, avant l'opération du lancement, à la bénédiction de l’« Espiègle. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   On écrit d'Isigny.   -   Mercredi dernier M. Madeleine, boucher à Beuzeville, fit sur le marché d'Isigny l'acquisition de deux moutons gras et dodus qui venaient d'y être mis en vente.

Peu d'instants après, il les céda à un de ses confrères qui s'en livra et se disposait à les emmener, lorsque tout-à-coup il vit accourir un autre particulier qui, en apercevant à son tour les moulons, s'empressa de pousser la clameur de haro.

C'était M. Leloutre, propriétaire à Sainte-Marie-du-Mont, qui, depuis une heure, courait, furetait, explorait partout, revendiquant deux moutons qu'on lui avait volés. Le commissaire cantonal fut bientôt averti du fait, et par ses soins, le premier vendeur ne tarda pas à être découvert et arrêté.

C'était le nommé Asselin, journalier, demeurant à Sainte-Marie-du-Mont, sur lequel on retrouva toute la somme qui lui avait été payée, à l'exception de 4 fr. qui avaient changé de nature et s'étaient convertis partie en liquides bus au cabaret, partie en achat de quelques mouchoirs de poche.

Asselin a été conduit à la prison de Bayeux, et il aura prochainement à répondre devant la justice de son amour trop prononcé pour les moutons d'autrui…(Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Courtoise.   Audience du 17.

— Prudence-Victoire Pignolet, âgée de 21 ans, née à Montmartin-en-Graignes, a depuis 1852 jusqu'à la fin de 1853, été en service chez quatre personnes auxquelles elle a volé divers objets mobiliers et des marchandises, telles que molletons, rouenneries, etc..., etc...

Ces vols ont été commis au préjudice des sieurs Marie et André, demeurant à Isigny, Guilbert, demeurant à Marigny et enfin, Lecarpentier, négociant, demeurant à Caen. Elle a été punie de 7 ans de réclusion. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   La halle.   -   La ville d'isigny, qui vient de jeter les fondements d'une halle aux grains, a eu la louable idée de faire passer à la postérité la date de cette érection.

Pour atteindre ce but, M. le maire, assisté des hauts fonctionnaires de la localité et de son conseil municipal, s'est rendu sur le lieu où l'édifice s'élève, et, en présence de nombreux spectateurs, a fait sceller avec soin dans l'épaisseur de la première[1]assise de l'angle nord de la façade principale, une plaque en cuivre sur laquelle avait été gravée l'inscription suivante :

« Sous le règne »

« de Napoléon lll »

« Empereur des français »

et sous l'administration de M. Tonnet, préfet du Calvados, et de M. Ménigot, sous-préfet de Bayeux, cette pierre de la halle aux grains de la ville d'isigny a été posée, le 1er avril 1854, par M. Le Rebour, maire ; en présence de M. Michel Bonnefonds ; adjoint ; de M. Le Chartier, conseiller général et président du tribunal de commerce ; de M. Belliard-Delisle, conseiller d'arrondissement ; de M. Marie, juge de paix ; des conseillers municipaux et de M. Delauney, architecte.

Il serait à souhaiter de ne voir jamais négliger une semblable précaution, lors surtout qu'il s'agit d'un monument public...

Perpétuer le nom et le souvenir d'administrateurs éclairés qui n'ont d'autre but que le bien-être de leurs administrés, n'est-ce pas en effet le meilleur témoignage de reconnaissance que puisse offrir une cité en récompense d'un zèle non moins infatigable que désintéressé...

Au point de vue de la postérité même, une précaution de ce genre peut être d'un grand intérêt, et d'autant plus que de notre temps les arts n'ont plus ce cachet caractéristique que nous offrent les anciens monuments et qui nous permet de fixer leurs ages. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Découverte d’un cadavre.   -  Le cadavre du nommé Jacques Houyvet, marin à Isigny, a été retrouvé, le 16 de ce mois, dans la baie d'Isigny, où il s'était noyé, le 13 courant, étant à la pêche. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  -  Le phare d’Isigny.  -  Les feux qui existent à Isigny éclairent l'intérieur de la baie et principalement l'entrée du port d'Isigny, mais que le passage de la baie à la mer n'est pas suffisamment indiqué, que ce passage est cependant rendu périlleux par l'existence de bancs difficiles à connaître, surtout en temps obscur. Le feu établi temporairement à la pointe  du Grouin permettait aux navigateurs de se porter en dedans de la balise de Listelle et d'entrer facilement dans le chenal qui conduit au port. Le rétablissement de ce feu serait du plus grand intérêt pour la navigation de la baie des Veys.

Par ces motifs : Le Conseil général émet le vœu que le feu du Grouin, destiné à éclairer l'entrée de la baie des Veys, soit rétabli et maintenu, recommande particulièrement à M. le Préfet, ce vœu, qui intéresse à un haut degré le Commerce et la navigation d'Isigny.

 

Août 1854   -   On nous écrit d'Isigny, le 16 août.   -  Nous signalions dernièrement un accident arrivé dans nos environs par l'emploi imprudent de pièces d'artifice, un autre fait du même genre a causé, hier matin, dans notre ville même, une pénible sensation.

Le sieur Halley, armurier à Isigny, avait été chargé par le maire de tirer les boites destinées aux salves d'usage, à l'occasion de la fête de l'empereur. Hier, au point du jour, il commença la salve en tirant plusieurs coups. Il se servait, pour mettre le feu aux pièces, d'une baguette longue de deux mètres, au bout de laquelle était fixé un morceau d'amadou. Il parait que dans un mouvement qu'il fit en se retournant, après l'explosion du cinquième coup, l'amadou se trouva, par hasard, en contact avec une poche dans laquelle était enfermée la poudre servant à charger les pièces.

La poche prit feu, environ 9 kilog. de poudre s'enflammèrent et un nuage de feu enveloppa le malheureux artificier. Il se hâta, quoique cruellement atteint, de déchirer ses vêtements qui brûlaient de toutes parts. Son ouvrier, le sieur Gilbert, en se précipitant à son secours, reçut lui-même quelques brûlures. Celles du sieur Halley sont plus graves.

Indépendamment de ses mains et de ses jambes qui ont été profondément blessés, sa figure est couverte d'une brûlure qui l'enveloppe en entier. On espère pourtant que, grâces aux soins empressés qui lui ont été donnés, ces blessures n'auront pas de suites funestes. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -  Les troupes expéditionnaires.   -  Un incendie, heureusement peu considérable, a détruit une boulangerie à St-Clément, près Isigny, dans une ferme appartenant à Mme Le François, propriétaire à Bayeux. On attribue, à l'imprudence ce sinistre, dont le dégât ne dépasse pas 175 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1854   -  Tribunal de Police Correctionnelle.   -   Audience du 6 et 7 octobre 1854. Ont été condamnés :

— Louis-François Regnault, âgé de 54 ans, jardinier, né à Millières, demeurant à Isigny, en huit jours d'emprisonnement, pour avoir, le 21 septembre dernier, outragé par paroles, gestes et menaces, le commissaire de police de la dite ville d'Isigny.

— Le Tribunal a en outre prononcé deux acquittements : Le premier, en faveur de Antoine-Constant Moulay, cultivateur à Balleroy, inculpé de délit de chasse en temps prohibé.

Et le second en faveur du nommé Théodore-François Leplatois, âgé de 42 ans, cultivateur, né et demeurant à St-Martin-d’Aubigny, inculpé d'avoir, du 29 au 30 mai 1854, volé une jument au préjudice du sieur James, cultivateur à St-Martin-de-Blagny, par suite de ce renvoi, le dit Leplalois a été transféré dans la maison centrale de Beaulieu, pour y acquitter une peine de 5 années d'emprisonnement, prononcée contre lui le 6 juillet dernier, pour vol d'un cheval. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -  Tribunal de Police correctionnelle.   -   Audience du 27 décembre 1854. Ont été condamnés :

  Jean-Louis Croisey, âgé de 51 ans, menuisier, né à Sainte-Marie-du-Mont, demeurant à lsigny, en 5 ans d'emprisonnement, pour vols et rupture de ban.

— Paul-Auguste Guilbert, âgé de 49 ans, horloger, né a Vire, demeurant à Évrecy, en 13 mois d'emprisonnement, pour rupture de ban.

(Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -  Un accident.   -   Le 14 de ce mois, un jeune homme de 16 ans, nommé Traigot, de Beuzeville, était à la chasse aux oiseaux de mer, à Isigny. Son fusil, tombant de ses mains sur le bord de la barque où il était, fit explosion. Le coup lui traversa le bras d'une manière tellement grave, que le malheureux Traigot a du subir l'amputation, qui, du reste, a réussi aussi bien que possible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -  Un début d’incendie.   -   Vendredi, dans la soirée, un commencement d'incendie s'est déclaré au domicile du sieur Lantrin, ancien corroyeur à Isigny. Grâce aux prompts secours des pompiers et des, habitants, énergiquement secondés par un détachement d'artilleurs qui se trouvait sur les lieux, on s'est rendu promptement maître du feu, qui n'a causé, que des dégâts insignifiants. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  Commencement d'incendie.   -   Mardi dernier, un commencement d'incendie s'est manifesté chez M. Pierre Marcadet, hameau de Fougères, à Isigny.

Mlle Marcadet, rentrant à la maison, la trouva pleine de fumée; elle cria : au feu ! les voisins accoururent, et, croyant que le feu était dans la cheminée, ils en bouchèrent le conduit, en haut et en bas, avec du foin mouillé, mais c'était le lit, placé près de la cheminée, qui brûlait, et déjà une partie de sa garniture était consumée lorsqu'on s'aperçut de cette méprise. Quelques seaux d'eau suffirent pour éteindre les flammes, et la perte ne dépasse point la somme de 60 fr. Rien n'était assuré. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1855   -  Un commencement d'incendie.   -   Vendredi dernier, vers dix heures et demie du soir, un commencement d'incendie s'est déclaré chez les époux Lanquetot, propriétaires à Isigny, dans une chambre où étaient couchés leur enfant et sa bonne. Le lit de l'enfant et celui de la domestique étaient en feu, lorsque M. Lanquetot, attiré par l'odeur du linge brûlé, pénétra dans l'appartement. Arracher les draps et les couvertures et étouffer la flamme qui les dévorait, en les pressant fortement dans ses mains, fut pour M. Lanquetot l'affaire d'un instant.

Malheureusement il se fit quelques brûlures. On évalue la perle à 40 fr, environ. Le mobilier est assuré à la première Société d'assurances mutuelles mobilières, dont le siége est à Caen.

Ce sinistre, qui pouvait entraîner la destruction d'un corps de logis assez considérable et la mort de deux personnes au moins, est attribué à l'imprudence de la domestique. Cette fille avait, à ce qu'il paraît, la mauvaise habitude de raccommoder dans son lit les objets à usage personnel, et, pour accomplir plus aisément ce travail, de placer sa chandelle sur la couchette de l'enfant. Elle se sera endormie, et la chandelle aura tombé tout allumée sur la couverte. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1855   -  On écrit d'Isigny, 27 juin.   -   Hier, dans la soirée, le sieur Leblond, demeurant au hameau de Fougère, inquiet de ne pas voir rentrer sa femme qui était absente depuis plusieurs heures, se rendit à un abreuvoir où elle allait habituellement puiser de l'eau, et là un spectacle affreux frappa ses regards. Sa malheureuse femme était étendue au bord de la mare où elle était tombée par accident.

L'asphyxie était complète et remontait à plusieurs heures. La cruche dont elle s'était servie était près d'elle, et ne laissait aucun doute sur la cause de la mort. La dame Leblond était âgée de 26 ans. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1855   -  Les risques de la baignade.   -   Le fait suivant qui nous est signalé quoique tardivement mérite de recevoir la publicité : Il y a un mois à peu près, quelques jeunes gens d'Isigny se baignaient dans la mer à un kilomètre de la ville. Parmi eux se trouvaient, notamment, le nommé Boyer  Léon, employé à la surveillance des travaux entrepris aux murs du quai et le sieur Haise Michel, commis de M. Moselann.

Ce dernier emporté loin de ses camarades allait périr, à bout de forces, quand le jeune Boyer se précipite de son côté et lutte énergiquement contre la violence des vagues. Ce n'est qu'après avoir plongé à trois reprises différentes qu'il parvint à arracher à une mort certaine le sieur Haize, qu'il a eu le bonheur, au péril de sa vie, de rendre sain et sauf à sa famille.

Nous sommes heureux d'avoir à signaler cet acte de courage et de dévouement, d'autant plus que le jeune Boyer, fils d'un estimable conducteur attaché, dans notre ville, aux travaux de M. l'ingénieur Fessard , avait déjà en 1850 , dans une circonstance semblable, et étant en pension à Poitiers, sauvé la vie à trois de ses camarades d'école. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1855   -  Le Conseil Général du Calvados.   -   Voici les délibérations concernant les ports de l'arrondissement de Bayeux :

Sur Ia proposition de Ia commission des travaux publics, le Conseil admet les délibérions suivantes :

Port d'Isigny.  -  Vu la délibération du Conseil d'arrondissement de Bayeux, dans sa session de 1855, renouvelant les vœux émis dans ses précédentes sessions.

Vu les précédentes délibérations du Conseil général.

Considérant que les travaux du port d'Isigny ont produit des résultats trop avantageux sous le rapport de la navigation maritime pour que les conséquences naturelles de ces travaux ne se développent pas dans un avenir prochain.

Considérant qu'en première ligne, se présente le rétablissement de la navigation d'Isigny à Saint-Lô, au moyen d'une arche marinière construite au pont du Vey, et de la destruction des hauts fonds de Neuilly, que le Conseil ne peut que rappeler au gouvernement le but non encore atteint des sacrifices faits par le département du Calvados pour soutenir la concurrence d'un département voisin.

Considérant qu'en seconde ligne se présente la construction d'un quai sur la rive droite de l'Aure et la réunion du hameau Capard à la ville d'Isigny, afin de placer les deux quais sur la même commune et d'apporter la régularité et l’homogénéité nécessaires dans les constructions, dans la surveillance et dans la police du port, qu'il paraît nécessaire, en effet, que des mesures soient adoptées à cet égard, qu'il y a lieu de les recommander à la sollicitude de M. le préfet.

Par ces considérations, le Conseil invite M. le préfet à presser auprès de M. le ministre des travaux publics le rétablissement de la navigation fluviale interrompue entre Isigny et Saint-Lô, et, à cet effet, la construction d'une arche marinière au pont du petit Vey et la destruction des hauts fonds de Neuilly, à presser également la construction d'un mur de quai sur la rive droite de l'Aure, et à faire étudier les mesures propres à placer la surveillance et la police du port d'Isigny sous la direction de la même administration municipale. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1855   -  On écrit d'Isigny au « Pilote ».   -   Samedi dernier, vers sept heures du soir, plusieurs dames faisaient leurs prières dans l'église de notre ville. L'une d'elles, ayant aperçu sur une chaise un petit paquet, y porta la main, aussitôt un cri en sortit, c'était le cri d'un enfant nouveau-né, du sexe féminin. M. l'abbé Briant, averti par la dame en question, fit appeler M. Noël, adjoint, et l'enfant fut envoyé à l'hôpital.

La pauvre petite créature avait pour tout vêtement un manteau de nuit et était enveloppée dans un grand mouchoir d'indienne sale. Lorsqu'elle eut été nettoyée et emmaillotée chaudement, elle fut reportée à l'église, où on la baptisa. Elle a eu pour parrain M. l'abbé Briant et pour marraine Mme veuve Leguillée. Déposée de nouveau à l'hôpital, elle y a été l'objet des plus grands soins… et elle parait se porter à merveille. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1856   -   Les crédits pour les ports.  -  M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient d’ouvrir sur les fonds du budget de 1856 les crédits suivants, pour les ports du Calvados, savoir :

Port de Courseulles, 2 300 fr. — Reconstruction de la jetée de l’Est, 10 000 fr.

Port d’Isigny, 5 000 fr.

Port-en-Bessin, travaux du môle de l’Est, 10 000 fr.

Port de Honfleur, 27 000 fr. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mai 1856   -   Une mise à l’eau.  -   Mardi dernier, a eu lieu à Isigny le lancement d'une jolie goélette, construite par M. Pierre Vautier, de Grandcamp. Ce bâtiment est de 200 tonneaux, il  a été mis à l'eau tout maté et avec une réussite complète.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -  On écrit d'Isigny.  -  M. Lebédel, d'Isigny, avait été chargé, par une réunion d'actionnaires, de construire une goélette de 160 tonneaux, que devait commander M. Pilaste, l'un des intéressés. La mise à l'eau de ce joli navire, nommé la « Vigilante », et dont tous les marins s'accordent à louer la finesse remarquable et l'extrême solidité, devait avoir lieu avant-hier, à la marée du matin.

Jeudi donc, vers neuf heures, avant le lancement, M. le curé d'Isigny, accompagné de ses deux vicaires, monta sur la goêlette pour la bénir. Déjà l'aspersion était faite et l'on chantait les prières d'usage, lorsque, soudain, un coup de marteau se fit entendre et aussitôt la « Vigilante » partit. Comme on le pense bien, les prières furent interrompues... et chacun de se cramponner à ce qu'il put accrocher pour éviter des avaries, mais déjà le joli navire avait fourni sa course et pris, de la façon la plus heureuse, sa place sur les flots.

La joie succéda à la surprise un peu trop brusque qu'on avait ressentie tout d'abord, et la bénédiction fut continuée au grand contentement des spectateurs de cette cérémonie si singulièrement interrompue, il est vrai, mais aussi couronnée du succès le plus complet. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -  Enquête sur le tracé du chemin de fer de Caen à Cherbourg.    Avis. - Le sous-préfet prévient les intéressés que quelques légers changements de voies latérales et autres passages, élargissements de ponts ont été adoptés par la commission d'enquête d'accord avec la compagnie du chemin de fer dans les communes de Condé-sur-Seulles, St-Martin-des-Entrées, Bayeux, St-Loup-Hors, Crouay, le Molay, Baynes, Cartigny-l'Èpinay, Lison, Ste-Marguerite-d'Elle, Neuilly et Isigny, et que les plans rectifiés resteront déposés à la sous-préfecture durant un nouveau délai pendant lequel les parties intéressées pourront en prendre connaissance sans déplacement et sans frais, et fournir leurs observations écrites. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1856   -  L’orage.  -  L'orage qui a éclaté mardi dernier sur notre contrée, s'est fait aussi sentir au Havre et à Fécamp ; on lit en effet dans le Journal de Fécamp, du 16 :

Un lougre, du port d'Isigny, capitaine Caumont, en destination de Fécamp, chargé de différentes marchandises, entré ce matin au port, a été atteint, hier, en mer, par la foudre, le fluide électrique est tombé sur le mât de devant, a glissé le long de celui-ci, et a remonté le long du grand mat, qu'il a labouré.

Après avoir fait quelques ravages sur le mât, la foudre s'est abattue sur la grande voile, qu'elle a déchirée.

On n'a aucun autre malheur à déplorer, les hommes de l'équipage en ont été quittes pour la peur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Vol par escalade.  -   Celle nuit (19 octobre), des malfaiteurs se sont introduits à l'aide d'escalade dans le domicile de la demoiselle Marie dit Tonnerre, épicière, rue des Prêtres, à Isigny, et ont volé une douzaine de draps et d'autres linges étendus sur une perche dans le cellier.

Ce matin, M. le commissaire cantonal, instruit du vol, est venu sur les lieux pour faire une enquête, à la suite de laquelle le nommé Denis, couvreur à Isigny, et sa femme, ont été arrêtés et mis à la disposition du l'autorité judiciaire.

Les malfaiteurs, pour détourner les soupçons, après avoir accompli leur vol, avaient allumé du feu dans le cellier dans l'espoir que les traces du vol disparaîtraient dans l'incendie. Mais le feu ne se propagea pas comme ils s'y étaient attendus, et quelques linges seuls furent brûlés. On dit aussi qu'une barrique de vinaigre, dont les cercles ont été incendiés, a été répandue et perdue dans le cellier.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Le Harengs.  -   Le hareng a commencé à faire son apparition sur les côtes de Normandie. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -  On écrit d'Isigny au « Pilote ».  -   Encore un accident dû à l'imprudence d'un chasseur. Le 15 de ce mois, un jeune homme de dix-huit ans, M. L……., d'Isigny, en revenant de la chasse le long de la grève, s'arrêta un instant et eut la malheureuse pensée d'introduire un de ses doigts dans le canon de son fusil chargé. Au même instant, dans un mouvement qu'il fit, le frottement du bas de son pantalon vint à presser la détente de l'arme qui partit aussitôt, et dont la charge lui enleva le doigt.

Rentré chez lui, le sieur L….., reçut les soins que réclamait sa position, mais l'amputation du doigt fut jugée nécessaire, et elle fut faite immédiatement.

Aujourd'hui le malade est dans un état aussi satisfaisant que possible… mais estropié pour toujours. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1856   -   Les ports de l'arrondissement de Bayeux.  -   M . l'ingénieur en chef des ports du Calvados. Lors de notre analyse de l'exposé de M. le Préfet et des séances du Conseil, nous n'avions pas eu connaissance du travail de M. l'ingénieur, dont une partie vient d'être publiée par un de nos confrères de Caen. Nous y trouvons les passages suivants, concernant les quatre ports de l'arrondissement de Bayeux.

Port d'Isigny. —  Le port d'Isigny est un port d'échouage établi sur l'Aure inférieure. Il commence au pont de la route impériale n° 13 , et peut se prolonger jusqu'aux abords du confluent de cette rivière avec la Vire dans la baie des Veys.

Un quai est établi sur la rive gauche, sur une longueur de 168 mètres. La rive droite est un terrain naturel.

Un gril de carénage est établi de ce coté, immédiatement à l'aval du pont précité.

La profondeur d'eau que présente ce port, est de 4 m. 50 en vive-eau ordinaire, et de 2 m. 50 au moins en morte-eau ; mais il est beaucoup trop étroit.

Un crédit de 3 000 fr. est alloué cette année pour la solde de la reprise en sous-œuvre du mur de quai. On aura réalisé sur ce travail une économie de 1 731 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1857   -  Cour d’Assises du Calvados.  -   Présidence, de Monsieur le conseiller Piquet.

La première session des assises du Calvados a ouvert à Caen, le 2 février courant. Nous commençons, aujourd’hui le compte[1]rendu des affaires jugées dans cette session. Audience du 2 février.

Vols.  -—  Denis-Martin Pipet, couvreur, âgé de 27 ans, domicilié à Isigny, et Jean-Auguste Lefant, journalier, âgé de 55 ans, demeurant également à Isigny, ont à répondre des faits suivants :

Dans la nuit du 18 au 19 octobre dernier, un vol fut commis au préjudice de la demoiselle Cartel, épicière à Isigny. On lui enleva dans sa cour et dans son cellier dépendant de la maison qu’elle habite, une certaine quantité de linge de lit et de table, ainsi que d’effets d'habillement.

Les soupçons se portèrent sur Pipet, qui demeure à peu de distance de là et dont la réputation est des plus mauvaises. Une perquisition faite à son domicile amena la découverte, d’une partie des objets volés. Le crime était flagrant, il en fit l’aveu et désigna son complice le nommé Lefant, qui comme lui s’est reconnu coupable.

L’information a révélé, en effet, que le samedi 18 octobre, dans la soirée, Pipet proposa à Lefant d’aller avec lui commettre le vol dont la demoiselle Cartel a été victime.

Entre ces hommes déjà tous deux frappés par la justice, l'accord devait facilement s’établir. Or, vers minuit, ils escaladèrent d’abord le mur d’un jardin appartenant à un sieur Yon, puis, à l’aide d’une échelle qu’ils y trouvèrent, ils franchirent un second mur et arrivèrent ainsi dans le jardin du sieur Gosselin, contigu à la propriété de la demoiselle Cartel, enfin à la suite d’une troisième escalade, ils parvinrent dans la cour de la maison où le crime s’est accompli. Ils s’emparèrent alors d'un tablier et de plusieurs paires de chaussons qu’on avait mis à sécher dans cette cour ; ouvrant ensuite, à l’aide d’une fausse clef, dont ils s’étaient munis à l’avance, la porte du cellier, ils enlevèrent tout le linge qui s’y trouvait, le mirent dans un sac apporté par eux et se retirèrent, de nouveau, par dessus les murs qu'ils avaient déjà escaladés, en traversant le jardin du sieur Yon, ils cueillirent et emportèrent une certaine quantité de raisin, qu’ils mangèrent, en partie, dans un herbage voisin, pendant qu’ils se partageaient le produit de leur vol.

Avant de se séparer, les deux accusés pénétrèrent aussi dans le jardin attenant aussi à la maison qu’habitent les époux Scelles, et y volèrent un pantalon et une paire de bas ; Pipet pris pour lui le pantalon et Lefant reçut en partage la paire de bas.

Les deux accusés sont déclarés coupables, toutefois des circonstances atténuantes sont admises en faveur de Lefant. En conséquence, Pipet entend prononcer contre lui la peine de cinq années de travaux forcés ; quant à Lefant, il subira cinq années de réclusion. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1857   -   Tribunal de Police Correctionnelle.  -   Audience du 4 mars 1857.

— Anne-Bonne-Cécile Allix, veuve de Nicolas Bourdet, âgée de 46 ans, domestique, née à Lapernelle, arrondissement de Valognes, demeurant à Isigny, en six mois d'emprisonnement, pour avoir, le 2 février dernier, à Isigny, soustrait frauduleusement une montre en argent au préjudice du sieur Fortin.

— Virginie Godefroy, âgée de 25 ans, servante, demeurant à Isigny, en un mois d'emprisonnement, pour avoir escroqué une somme de cinq francs qu'elle s'est fait remettre par la dame Gruel, cultivatrice à Mandeville, à titre de pot de vin de l'obligation de servir comme domestique.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1857   -   Un disparu en mer.  -   Le 30 mars, une forte brise de vent du nord, soufflant à Isigny, a fait couler la gabare du patron Birée, de Neuilly. Il montait son bateau chargé de tangue, avec un matelot. Voyant la gabare prête à couler, ce dernier décrocha le gouvernail, et par ce moyen parvint à se sauver. Le patron, moins heureux, disparut sous la vague, et on n'a pu encore retrouver son cadavre. Ce malheureux laisse une veuve, dont il était le soutien. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1857   -   Les secours.  -   Les secours suivants ont été accordés, sur la proposition de M. le préfet, par M. le ministre de l'intérieur aux bureaux de bienfaisance des communes de l'arrondissement de Bayeux ci-après :  Balleroy, 50 fr.    Litlry, 50 fr.    Isigny, 50 fr.     Arromanches, 30 fr.    Trévières, 50 fr.    Ryes, 50 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1857   -   Découverte macabre.  -   Le 16 de ce mois, le cadavre d'un inconnu, paraissant âgé de 35 ans, a été retiré de la rivière la Vire, à deux cents mètres du pont du Vey, sur le territoire de la commune d'Isigny. Aucune trace de violence n'a été remarquée sur le cadavre et l'on présume que la mort pouvait remonter à quatre ou cinq jours.

D'après l'enquête faite, on croit que cet individu était un des nombreux ouvriers étrangers employés au travaux du chemin de fer dans les environs. Toutes les démarches faites pour constater l'identité de cet homme sont restées infructueuses jusqu' à ce jour. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1857   -   Macabre découverte.   -   Le 11 de ce mois, le sieur Lecavey (Jean), journalier, âgé de 70 ans, et domicilié à Isigny, a été trouvé noyé dans un bras de la rivière d'Aure, au lieu dit « Le Pré-de-l'If » : le cadavre se trouvait en balance sur le bord d'un bateau plat servant à la pêche, les jambes dans le bateau et la tête dans l'eau jusqu'au-dessus des épaules.

Le sieur Lecavey était sorti de chez lui vers 6 heures du matin pour aller lever des filets qu'il avait placés la veille au soir. On présume qu'il aura été entraîné par la pesanteur des filets. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1857   -  On nous écrit d'Isigny.   -   Le 7 décembre, M. le maire d'Isigny, accompagné de tous les délégués cantonaux, s'est transporté, à l'Hôtel-de-ville pour remettre à M. Couvrechef, en présence de ses nombreux élèves, une médaille d'argent décernée par M. le ministre à ce digne instituteur.

Voici en quels termes flatteurs M. le sous-préfet annonçait à M. le maire d'Isigny la décision du conseil supérieur relativement à cette récompense :

Monsieur le maire,

J’ai l'honneur de vous adresser une médaille d'argent décernée à M. Couvrechef, instituteur à Isigny.

Veuillez bien, en remettant cette médaille à l'ayant droit, lui faire sentir tout le prix de Ia distinction qui lui est accordée, et l’engage à redoubler d'efforts pour continuer de se rendre digne de l'intérêt de l'administration.

Agréez, Monsieur le maire, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le sous-préfet, MÉNIGOT.

Ce n'est pas, du reste, la première marque de distinction que valent à ce maître capable sa science incontestable et son zèle soutenu. Il ne compte encore que douze ans d'exercice dont sept à Isigny, et déjà il a obtenu, outre le présent encouragement, deux mentions honorables et deux médailles de bronze. L'une  d'elles lui était envoyée par M. le ministre, en récompense de sa conduite sage et prudente au milieu des petits orages révolutionnaires de 1848, Cinq élèves présentés par lui ont été admis à l'école normale. L'année dernière, il a entrepris, pour la première fois, la préparation d'un élève à l'école des arts et métiers, et très heureux dans son début, il l'a vu recevoir après un brillant examen.

M. Couvrechef est assurément du nombre de ceux qui ont compris l'ensemble des devoirs de leur position. Pour eux instruire est beaucoup, mais moraliser, une chose préférable encore. Aussi, voit-on en lui, comme chez tous les bons maîtres, l'autorité de la science marcher de pair avec l'autorité du bon exemple. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1858  -  Une station de chemin de fer.  -  Le Conseil s'associe au vœu émis par le Conseil d'arrondissement de Bayeux, aux fins d'obtenir, le plus tôt possible, à Isigny, une station de chemin de fer.

Le Conseil général, dans sa dernière session, par laquelle il sollicite l'ouverture immédiate de la station d'Isigny. Considère qu'il est à craindre que le retard apporté à l'exploitation ne fasse prendre aux voyageurs et aux marchandises une direction contraire aux intérêts d'Isigny et ne fasse perdre à cette ville les avantages que le Conseil général, par sa délibération du  19 mars 1852, a entendu lui assurer en votant une somme de 500 000 fr., sous réserve que le chemin de fer de Paris à Cherbourg passerait,  utilement pour la ville d'Isigny, sur son territoire, et prie M. le Préfet d'insister près du Gouvernement pour obtenir le plus tôt possible l'ouverture de la station d'Isigny.

 

Août 1858  -  Construction d'une arche marnière.  -  M. le Préfet est invité à insister près du Gouvernement, pour obtenir la construction d'une arche marinière au pont du Vey. Le  Conseil général, depuis plusieurs années , émet le vœu qu'une arche marinière soit établie au pont du Vey. Plusieurs événements regrettables sont arrivés aux gabariers et aux gabares,  en franchissant la différence de niveau qu'ils rencontrent sous le pont du Vey, soit à la marée montante, soit à la marée descendante. Il est nécessaire de faire cesser cet état anormal, d'autant plus que ce passage va devenir beaucoup plus fréquenté, en raison de la station du chemin de fer qui est établie sur le bord de la Vire,  à quelques centaines de mètres du pont.  

 

Septembre 1858   -   Subvention au port d'Isigny.   -   Le conseil général, considérant qu'aucun crédit n'a encore été alloué sur les fonds du trésor pour le port d'Isigny, quoique 20 000 francs aient été votés moitié par la ville, moitié par le département, émet le vœu que M. le ministre veuille bien ouvrir aussi un crédit sur les fonds du trésor.

Station d'Isigny.    Le conseil prie M. le préfet d'insister près du gouvernement pour obtenir le plus tôt possible l'ouverture de la station d'Isigny.

Arche marinière au Vey. — Le conseil, considérant les nombreux accidents arrivés aux gabarres qui franchissent la différence de niveau qu'elles rencontrent sous le pont du Vey, prie M, le préfet d'insister près du gouvernement pour obtenir l'exécution d'une arche marinière au pont du Vey. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Un accident.   -   Un malheureux accident est arrivé la 21 octobre en la commune d'Isigny. Le sieur Dutertre (Vincent), âgé de vingt-sept ans, terrassier, travaillait au chemin en construction d'Isigny à la station du chemin de fer. Au moment où il chargeait un banneau, un éboulement s'est manifesté et Dutertre a été enseveli dans une masse de terre de plus de trois mètres.

Ses camarades se sont portés à son secours et l'ont dégagé en peu de minutes, Ils l'ont trouvé sans vie, littéralement broyé et plié en deux, la tête entre les deux jambes. L'infortuné a péri victime d'un de ces accidents qu'on ne peut prévoir.

La tranchée était à peine commencée, mais les terres reposaient sur une couche de sable qui s'est affaissée, quand rien ne faisait prévoir un semblable accident. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1858   -   Le temps qu’il fait.   -   Les astronomes ont compulsé toutes les tables météorologiques quotidiennes depuis deux siècles, et ils n'ont pas trouvé un seul 16, ni 17, ni 18 octobre ni aucun jour voisin dans le calendrier où l'on ait joui, d'une température de vingt-cinq degrés centigrades au-dessus de zéro.

L'année 1858 est l'une des années les plus extraordinaires de ce siècle pour la beauté de la température.

Malheureusement beaucoup, d'industries ont à souffrir de la sécheresse extraordinaire aussi, cette année. Quinze jours de pluies seraient un véritable bienfait pour elles. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1858   -  Un souffleur.  -  La semaine dernière, un souffleur, emporté par le courant rapide de la baie des Veys, s’est trouvé poussé jusqu’aux grèves de M. Heulard, situées sur Brucheville (Manche), et presque dans les eaux de l’embouchure de la Douve. Mais au reflux, il a fallu rebrousser chemin.

C’est alors que trois pécheurs de la côte, Bertot. Caillot, Vermont, l’ont aperçu soufflant par ses évents l’eau que repoussaient, les poissons qu’il avalait. Sautant dans une barque, ils l’ont poursuivi et forcé de s’échouer sur le galet même du hameau du Grand-Fey de Ste-Marie-du-Mont, où ils ont achevé de le tuer à coups de couteau.

On dit que cet énorme cétacé poussait, à chaque coup qu’il recevait, des hennissements comme un cheval, ou beuglait comme un taureau. Il mesure en longueur, du museau à la queue près de 8 mètres, et en grosseur, 4 mètres. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Décembre 1858   -  Les expropriations.   -   Le jury d'expropriation de l'arrondissement de Bayeux s'est réuni de lundi à jeudi soir pour s'occuper de l'expropriation définitive des terrains occupés par les gares de Bayeux, le Molay et Lison.

Après diverses visites faites sur les lieux mêmes, il a eu a statuer sur vingt affaires. Les opérations ont été conduites avec une grande habileté, et les parties respectives se sont montrées satisfaites des résultats obtenus.

Dans l'arrondissement de Bayeux, il ne reste plus à exproprier que les terrains de la gare d'Isigny. (Moniteur du Calvados).

 

Janvier 1859   -  Les récompenses.   -   Le Moniteur d'hier contenait une liste de récompenses accordées par S. Exe. le ministre de la marine pour faits de sauvetage.

Le premier arrondissement maritime, dans lequel se trouve compris le Calvados, comprend dix-huit noms ; nous en extrayons les suivants :

 Trotel (Pierre-Victor), au cabotage, inscrit à Honfleur, cap. du vapeur le « Sephora », témoignage de satisfaction pour avoir recueilli en mer, le 24 septembre 1858, l'équipage d'un navire anglais.

 Delauney (Pierre-Louis), pilote à Isigny, médaille d'or de 2e classe, et André (Thomas), matelot à la Hougue, médaille  d'argent de 2e classe, pour s'être, à Grandcamp, le 21 novembre 1858, portés au secours du navire « Anna-Maria », naufragé sur la barre de Grandcamp. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1859   -   Un accident de mer.   -   Le capitaine Legendre, commandant la goélette française,  « Commerce-de-Carentan », d'Isigny, qui a été trouvée abandonnée en mer, et conduite en relâche à Yarmouth, a fait le rapport suivant. :  J'étais parti de Sunderland le 20 février, pour St-Valery-en-Caux, les vents au ouest-sud-ouest, bonne brise. Le 22, à dix heures du soir, à environ un mille dans le nord du feu flot[1]tant de Newarp, le vent ayant refusé tout à coup, le navire n'a pu arriver, et a été entraîné en dérive sur le feu flottant de Newarp qu'il a abordé, par tribord, avec la plus grande violence.

Croyant que le « Commerce-de-Carentan » coulait bas, je me suis jeté, avec l'équipage, dans l'embarcation du bord, et nous nous sommes réfugiés sur le feu flottant. Il faisait alors tellement sombre, que nous n'avons plus aperçu le feu de notre goélette, d'où nous avons conclu qu'elle avait coulé, à la suite du choc.

Le 23, une embarcation de Scroby est venue nous chercher et nous a débarqués à Yarmouth. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1859   -   La gare.   -  A partir d'aujourd'hui 1er avril, la gare d'Isigny est ouverte pour les voyageurs et les marchandises de grande et de petite vitesse. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1859   -   Une magnifique aurore boréale.   -   Jeudi, vers huit heures et demie du soir, notre population a été témoin d'un phénomène qu'on prit d'abord pour un violent incendie. C'était une magnifique aurore boréale. Elle a paru dans la direction du nord-ouest, et on a pu jouir, pendant assez longtemps, de ce curieux spectacle.

On se rappelle qu'un semblable phénomène eut lieu en novembre dernier, et qu'il fit croire également à un incendie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1859   -   Un accident.   -   Mercredi dernier, un accident déplorable est arrivé à la gare d'Isigny, par suite d'imprudence.

La machine à ballast arrivait de Carentan pour se garer avec le train qui part de Bayeux pour Cherbourg à 5 heures 40 ; elle ramenait dans un wagon plusieurs ouvriers. L'un d'eux, ouvrier anglais, n'ayant pas attendu que la machine fût arrêtée pour sauter à terre, est tombé, et a eu la jambe droite coupée à la hauteur du genou. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1859   -   Contingent de la classe de 1858.   -  La sous-répartition du contingent départemental, entre les cantons proportionnellement au nombre des jeunes gens inscrits, est fixée pour le Calvados au chiffre total : inscrits, 3 659 ; contingent à fournir, 1 674.

Voici la répartition pour les six cantons de l'arrondissement de Bayeux : Balleroy, inscrits 130, contingent 59 ;  Bayeux, inscrits 82, contingent 38 ;  Caumont, inscrits 87, contingent 40 ;  lsigny, inscrits 137, contingent 63 ;  Ryes, inscrits 74, contingent 34 ;  Trévières, inscrits 97, contingent 44. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   Un naufrage.   -    Dans la nuit de lundi à mardi, pendant la tourmente qui régnait dans nos parages, le sloop « Phénix », d'Isigny, capitaine Houtteville jaugeant trente-quatre tonneaux, monté de quatre hommes, et chargé de charbon, se trouvait à une certaine distance du cap de la Hève. Surpris par une saute de vent soufflant du sud-est au sud-ouest, il n'a pu gouverner et a été poussé sous la Hève, entre les signaux télégraphiques et les phares, où il s'est échoué.

Vu sa position, on espère le renflouer. Quatre petits bateaux ont dû cette après-midi l'accoster pour l'alléger. Le « Phénix » venait de Dunkerque et se rendait à Harfleur. Le « Phénix » n'était pas assuré.  (Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1859   -   Les suites d'un naufrage.   -    Le sloop d'Isigny, le « Phénix », capitaine Houteville, qui s'était échoué, on se le rappelle, sous la Hève, dans le coup de vent de la nuit de lundi de la semaine dernière, a pu être renfloué, comme on le prévoyait, après avoir mis son chargement sur le galet.

C'est à la marée de nuit de dimanche à lundi que s'est effectuée l'opération ; le « Phénix », qui parait n'avoir pas souffert, a poursuivi sa destination. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1859   -   Les marais.   -   Nous croyons devoir reproduire l'article suivant du Messager de la Manche sur les maladies causées par les marais des Veys, de Carentan et d'Isigny, dont l'administration s'occupe du dessèchement avec la plus vive sollicitude :

Il n'y a pas longtemps encore, Carentan et tout le pays qui l'environne, marais insalubre dans les trois quarts de l'année étaient le siège d'une fièvre endémique que les habitants désignaient socs le nom énergique de horion.

Chacun se rappelle encore cette terrible fièvre intermittente, dont la ténacité était des plus opiniâtres, et qui décimait une vaste contrée. Si elle n'était disparue, elle avait au moins bien diminué sous l'influence assainissante des travaux de dessèchement opérés dans la baie des Veys.

Le horion vient tout à coup de reparaître, avec tous ses. caractères de malignité, et, en ce moment, un grand nombre de cas témoignent que le mal, si vivement attaqué déjà, n'a pas été coupé dans sa racine, et qu'il ne faut pas s'endormir dans une fausse sécurité. On s'en préoccupe beaucoup et ajuste titre.

La sécheresse produite par un été exceptionnel et tel que la Normandie n'en avait pas vu de pareil depuis trente ans, a fait renaître les causes de cette malaria du marécage. Les bas-fonds que les étés précédents laissaient couverts d'une couche d'eau assez épaisse pour qu'elle ne se corrompit pas, se sont desséchés sur une plus grande surface, et de leurs bords ou de leurs bas-fonds, plus échauffés, sont sortis des miasmes pestilentiels, engendrés par la décomposition des végétaux et détritus de toutes sortes, que contiennent ces réceptacles séculaires de contagion. Bref, la maladie a reparu, rien de plus certain, et la chose est assez grave pour la signaler et provoquer le remède.

Napoléon 1er, Napoléon III ont voulu vivifier ce pays ; un dernier effort, et leur grande pensée se réalisera.

En 1858, lors du passage de l'Empereur par Carentan, le maire de cette ville lui disait : « Vous êtes, Sire, sur la terre de Napoléon ; par le grand canal du Cotentin, Carentan dut à Napoléon 1er de sortir de ses murais ; les travaux d'endiguement, œuvre de votre puissante initiative, compléteront son assainissement. »

Nous ne croyons pas devoir entrer dans la question d'art ; elle est bien connue, bien étudiée, il suffit de la vouloir exécuter, et le gouvernement, d'abord, et tous ceux qui, dans des sphères diverses, concourent à son action, tiendront à honneur de ne pas voir retomber la roche de Sisyphe ; ils ne s'arrêteront pas en chemin, et l’œuvre civilisatrice de la conquête se complétera. ( L’Indicateur de Bayeux )

 

Octobre 1859   -  L’horion.   -   La maladie connue sous le nom de horion sévit en ce moment dans le canton d'Isigny : dans huit communes, il y a quatre cent cinquante-cinq malades. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Octobre 1859   -  L’hiver.   -   L'hiver nous arrive à grands pas, après une journée très froide vendredi nous avons eu pendant la nuit une forte grêle, le temps a été hier également très froid et la grêle est tombée avec abondance, quelques grêlons étaient très gros.

Les beaux jours dont nous avons bien fait de profiter sont passés probablement, il est temps d'organiser les poêles. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1859   -   On écrit, le 25 novembre.   -  La goélette d'Isigny, « Amélie », capitaine Hurel, coulée, comme nous l'avons annoncé à l'entrée du port, a pu être renflouée ce matin, des charpentiers ayant provisoirement aveuglé la voie d'eau à mer basse, et elle a été amenée dans le port. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1860   -   Une expérience.   -   Lundi et mardi dernier, une des plus curieuses expériences qui aient été tentées jusqu'à ce jour en France, a eu lieu dans les terrains conquis sur la mer dans la baie des Veys. La célèbre charrue à vapeur de Folwer a été essayée et a donné des résultats satisfaisants.
Nous publierons prochainement un compte rendu de cette curieuse et importante expérience. (L’Écho Bayeusain)

 

Mars 1860   -   Un accident maritime.  -   Les nommés Lequoquert Noël, âgé de 45 ans, et Germain Ar.ange, âgé de 27 ans, tous deux gabarriers, domiciliés à isigny, étaient partis le 17 février au matin, pour aller chercher une embarcation de tangue à la côte de Saint-Clément. Ils revenaient mardi dernier, vers midi, quand assaillis tout à coup par une violente bourrasque, ils ont été engloutis ainsi que l'embarcation qu'ils montaient. Comme ce sinistre se passait à plus d'un kilomètre en mer, et qu'il n'y avait pas de bâtiment à proximité, aucun secours n'a pu leur être porté. Un de ces malheureux était père d'un enfant. (L’Écho Bayeusain)

 

Mars 1860   -   Nominations.  -   Par arrêté de M. le préfet, en date du 20 mars, MM. Lechartier et Laplanche, membres du conseil municipal d'Isigny, sont chargés provisoirement ; le premier, des fonctions de maire ; le second, des fonctions d'adjoint de cette commune, par suite de la vacance de ces deux emplois. (L’Écho Bayeusain)

 

Mai 1860   -   Port d'Isigny.   -   Pendant le mois d'avril, il est entré dans le port 16 navires, tous chargés de diverses marchandises, 8 venant de Dunkerque, 5 du Havre, et 3 de l'étranger. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1860   -   Passage de troupes.   -   Le 3e bataillon et le dépôt du 5e de ligne, fort d'environ 30 officiers, 260 hommes et de chevaux, quitteront Argentan le 25 mai et iront loger le même jour et le lendemain à Falaise ; le 27, à Caen ; le 28, à Bayeux ; et le 29, 30, à Isigny d'où ils partiront le 31 pour Montebourg. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1860   -   La vie du port.   -   Pendant le mois de mai, il est entré dans ce port 19 navires, chargés de diverses marchandises et venant de différents ports.

Pendant le même temps, 18 en sont sortis, tous également chargés de différentes marchandises et pour plusieurs destinations. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Août 1860  -  Loueries.  -  Le Conseil général, a émis vœu de rendre obligatoires les livrets des domestiques qui s'occupent des travaux de l'agriculture, ou qui sont attachés à la personne et rende obligatoire l'inscription sur le livret du denier à Dieu au moment même de l'acceptation des conventions réciproques. Les vœux émis dans le but : 

1° De ne pas créer de nouvelles loueries dans le département du Calvados.

2° De restreindre leur nombre, si c'est possible.

3° Que le denier à Dieu soit absolu et non conditionnel.

4° Que les époques des loueries soient toutes fixées après le 15 septembre. Considérant que l'époque et le nombre des loueries n'est pas du ressort de l'administration.

 

Août 1860  -  Création de bancs d'huîtres sur les côtes du Calvados.  -  Le Conseil Général demande que des tentatives soient faites pour peupler de bancs d'huîtres les côtes du  Calvados. Considérant que les expériences tentées sur les côtes de Bretagne et de Gascogne, pour y créer des bancs d'huîtres, ont parfaitement réussi, que les côtes du Calvados  présentent toutes les conditions désirables à cet effet, que l'industrie des parcs à huîtres a reçu une extension considérable sur les côtes du département. Émet le vœu que l'administration supérieure ouvre un crédit pour le repeuplement des côtes du Calvados de bancs d'huîtres.

 

Août 1860   -   Rapport de M. le Préfet.   -   Les ports : De notables améliorations se sont déjà réalisées et vont s'exécuter dans nos ports.

Le part d'isigny attend avec impatience la construction du quai sur la rive droite de l'Aure. L'abondance des marchandises qui y arrivent, rend insuflisant celui qui est construit sur la rive gauche. Les projets sont faits et approuvés par le ministre, mais la commune d'Isigny, qui avait promis d'y concourir pour une subvention de 10 000 fr., obligée de faire les frais d'un chemin d'accès à la gare du chemin de fer, s'est trouvée tellement grevée dans ses finances, qu'il a fallu ajourner l'exécution. Il faudra cependant aviser à réaliser ces travaux importants dans un bref délai. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1860   -   Une incendie.   -   Le 5 septembre, sur les 10 heures du matin, un incendie s'est manifesté dans la commune de Saint- Clément, canton d'Isigny, dans une grange contiguë à une maison d'habitation appartenant à M. Leneveu (Romain), mercier à Isigny. 1 800 bottes de trèfle et 4 à 500 de foin, qui étaient renfermées dans la grange, ont été la proie des flammes. Toute la toiture de la maison et de la grange a également été brûlée.

La perte occasionné par ce sinistre s'élève, pour le sieur Leneveu, propriétaire, à environ 800 fr., et pour le sieur Truffaut, voiturier à Osmanville, à qui appartenaient le trèfle et le foin, à environ 400 fr. Rien n'était assuré.

On ne sait trop comment le feu a pu prendre dans cette grange. La justice informe. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1860  -  Réunion du hameau Capard, dépendant d'Osmanville, à lsigny.  -  La commission des affaires diverses propose d'admettre l'opportunité de la réunion à la ville d'Isigny du hameau Capard, dépendant de la commune d'Osmanville. Un membre s'oppose à la réunion, il se plaint de ce que le remaniement rural semble être  à l'ordre du jour. Il dit que  la commune d'Osmanville, dont le hameau Capard fait partie, a fait de grandes dépenses pour la réparation de son église et de ses chemins vicinaux.

Le Conseil général, le rapport de M. le Préfet, le rapport de Mgr l'Évêque, l'enquête d'Isigny, tous favorables au projet. Les enquêtes d'Osmanville et de Saint-Clément, défavorables au projet. Le vœu émis et renouvelé par le Conseil général, dans ses sessions de 1855 et 1856, pour que les deux rives de l'Aure fussent soumises à une seule et même surveillance. 

Considérant les grandes dépenses faites par la commune d'Isigny pour améliorer son port et développer son commerce, tandis que celle d'Osmanville n'en a fait aucunes. Isigny, considérant que l'ancien lit de la rivière d'Aure, où l'on construit les navires, et où l'on dépose  des tangues, se trouve construit de telle sorte, que pour y accéder, il faut traverser une portion du territoire d'Osmanville. Isigny possède une église, des écoles, un presbytère, une mairie en bon état, des halles suffisantes, en un mot tous les services  municipaux.

Si la commune d'Isigny est imposée, depuis 1859, à 18 centimes, pour l'établissement d'un chemin d'accès à la gare et la reconstruction de la halle aux viandes, cette imposition cessera  en 1869, et qu'alors la commune n'aura plus de charges extraordinaires à supporter, les impositions extraordinaires actuelles ne pouvant d'ailleurs frapper  la  nouvelle commune annexée.

Isigny possède des fontaines et des pompes à incendie, que sa proximité du hameau Capard, puisqu'il n'y a que la rivière à traverser, y attire les habitants de cette dernière localité, soit  pour le service divin, soit pour tous les besoins de la vie, elle possède un éclairage satisfaisant, que le hameau Capard, dont on demande l'annexion à lsigny, ne forme pour ainsi dire  qu'une seule et même ville,  le dit hameau jouit de tous les avantages d'Isigny auquel il est obligé d'emprunter l'eau à ses pompes, tandis que l'église et les écoles d'Isigny sont  fréquentées par ses habitants, il y a de graves inconvénients, tant pour le service religieux que pour ceux des écoles, d'être obligés de se rendre à Osmanville, distant de Capard de deux kilomètres, tandis qu'Isigny ne se trouve éloigné que de 2 à 300 mètres, si le hameau Capard jouit de tous les avantages d'Isigny, il n'est pas juste qu'il n'en partage aucune charge.

En demandant l'annexion du hameau Capard à la ville d'Isigny, M. le Préfet proposait en même temps, et comme compensation, la réunion de la commune de Saint-Clément à celle d'Osmanville. Sur cette question, l'enquête ne paraît pas suffisamment complète, d'ailleurs Saint-Clément, est réuni pour le culte à Cardonville, et que Monseigneur s'oppose à l'annexion  demandée. 

La distraction du hameau Capard de la commune d'Osmanville, et après la réunion à cette dernière commune de la section de Montaure, appartenant à lsigny, la nouvelle  commune d'Osmanville comptera plus de 313 habitants, et pourra subvenir à ses besoins. 

Le Conseil Générale, prie M. le Préfet d'étudier une combinaison qui, sans froisser trop d'intérêts, pourrait dédommager Osmanville de la perte qu'il vient de faire.

 

Septembre 1860   -  Un naufrage.   -   Le 14 du courant, le chasse-marée « Julie-Zoé », capitaine Catot, de Nantes, d'où il venait avec un chargement d'ardoises, a touché sur le bord de la digue ouest, à l'entrée de la rivière d'Isigny. Le navire est aussitôt tombé sur la côte, où il est resté presqu'entièrement couvert par la mer.

On nous annonce que l'équipage a pu être sauvé, et qu'on a l'espoir de sauver également une partie du chargement, qui appartient à M. Debon, négociant à Isigny. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1860   -  Un douloureux événement.   -  Deux hommes employés pour le compte de la Compagnie des assèchements des Veys avaient reçu l'ordre de conduire à Saint-Lô une embarcation nommée la « Coquette », de Courseulles, appartenant à la Compagnie.

Ces deux hommes effectuaient leur trajet tantôt à la voile, tantôt en se faisant remorquer par un cheval de halage. Tout-à-coup et au moment où l'embarcation arrivait à la hauteur de Saint-Fromont, à 13 kilomètres de Saint-Lô, la rapidité du courant la fit chavirer, et les deux malheureux furent précipités dans l'eau. L'un d'eux, entraîné par le courant, n'a pu être retrouvé, quant à l'autre, après des efforts inouïs, il est parvenu à gagner le rivage, mais il est dans un état qui laisse des inquiétudes. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1861   -   Un affreux accident est arrivé à Isigny, dans la soirée du 8.   -    Un jeune homme, demeurant à Bayeux, était venu dans la journée livrer une certaine quantité de beurre à l'un des négociants d'lsigny. Cette opération terminée, il s'en retournait vers sept heures du soir, lorsque tout-à- coup et au moment où il arrivait à l'extrémité du pont, des cris déchirants se firent entendre. Il arrêta aussitôt sa voiture, et, ayant mis pied à terre, il vit, non sans effroi, que plusieurs personnes relevaient un tout jeune enfant qui venait d'avoir la tête broyée par l'une des roues de sa voiture.

Rien ne saurait dépeindre le désespoir de ce jeune homme, qui plusieurs fois se trouva mal pendant l'enquête faite à ce sujet par le commissaire de police.

Il est résulté de cette enquête que ce triste événement ne doit nullement être attribué à l'imprudence du conducteur, dont le cheval allait d'un pas régulier, mais bien à l'imprudence de la victime, jeune fille âgée de deux ans et demi, qui s'est jetée étourdiment au devant de la voiture. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   Un incendie.   -   La ville d'Isigny, d'ordinaire si paisible, a été mise en émoi dans la soirée du 19 courant, vers les onze heures. Le feu venait de se déclarer dans l'établissement de tonnellerie appartenant au sieur Amand Bedel.

Il a consumé l'atelier, une quantité de barils et de bois débité, ainsi que les outils. Le bâtiment était isolé, heureusement, sans quoi le sinistre eût pu être considérable.

MM. le curé, les vicaires, les maire et adjoint, la gendarmerie et la douane, et en général toute la population, s'y sont portés avec un louable empressement et ont pu alimenter les pompes, ce qui n'était pas chose facile, la mer étant basse à ce moment. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   Chronique religieuse.   -   Mgr l'évêque de Bayeux et Lisieux vient d'adresser à MM. les curés la lettre suivante prescrivant des prières publiques pour demander à Dieu la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses inquiétudes pour les récoltes :

 

Monsieur le curé,                   Bayeux, le 18 juillet 1861.

 

La persévérance des pluies inspire aux campagnes de sérieuses inquiétudes, et je sais que les religieuses populations de ce diocèse désirent vivement que des prières publiques soient ordonnées pour écarter le fléau qui nous afflige.

C'est pour obéir à ce vœu trop légitime qu'en terminant la dérnière retraite sacerdotale, j'ai autorisé MM. les curés qui en faisaient partie à célébrer dans leur paroisse une neuvaine à cette intention. Depuis dimanche, ces prières ont lieu dans l'église cathédrale et dans la plupart des églises du diocèse.

C'est l'union, Monsieur le curé qui donna la force à la prière publique. Vous inviterez donc vos paroissiens à s'associer à nos supplications pour obtenir du ciel la cessation de ces pluies désastreuses.

Notre intention est que, pendant neuf jours, il soit donné, dans chaque paroisse et dans la chapelle du grand séminaire, où s'accomplissent avec édification les exercices de la seconde retraite, un Salut de pénitence. On y chantera les antiennes au Saint Sacrement, à la Sainte Vierge, le psaume Deus noster, refugium et virtus, et le trait Domine, non secundum, qu'on terminera par les versets et oraisons accoutumés, auxquels on ajoutera l'oraison Ad postulandem aeris serenitatem.

Recevez, Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et affectueux dévouement.    

Charles

« Évêque de Bayeux et Lisieux. »       ( L’Ordre et la Liberté )

 

Août 1861   -   Extraits du rapport de M. le Préfet.   -   Port d'Isigny. - Le port d'Isigny va se trouver dans de bonnes conditions, lorsque le mur du quai de la rive droite sera terminé. Ce mur doit comprendre des cales pour le radoub et la construction des navires, ainsi que pour le débarquement des bois du Nord et de la tangue. Il est vrai que ces travaux accessoires sont encore soumis à l'examen de M. le ministre, mais une décision favorable est d'autant plus présumable que le département et la ville d'Isigny se sont imposé de grands sacrifices pour l'ensemble des ouvrages. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Septembre 1861   -   On nous écrit d'Isigny, le 18 septembre.   -   Dimanche dernier, 15 septembre, a été, pour la ville d'Isigny, un jour de fête. Le jour de la révision, M. le préfet du Calvados, ayant bien voulu manifester le regret de ne pouvoir s'occuper qu'en passant des intérêts du pays, promit alors à M. le maire de revenir plus tard, dans le courant de la saison. Cette promesse fut accueillie avec reconnaissance par le Conseil municipal et le tribunal de commerce, qui prièrent M. le maire de leur céder l'honneur de recevoir M. le préfet collectivement, et de vouloir bien, pendant la durée du Conseil général, dont il fait partie, obtenir de notre premier magistrat la fixation d'un jour pour sa visite à Isigny.

M. le maire s'acquitta de sa mission, et M. le préfet voulut bien se prêter aux dispositions prises pour le recevoir.

Voici le récit sommaire de cette journée : M. le préfet, arrivé à la gare d'Isigny, accompagné de MM. le sous-préfet de Bayeux ; Olivier, ingénieur en chef ; Douesnel, député ; Lemoigne, ingénieur ordinaire ; Rongeul, ingénieur ordinaire du département de la Manche, a été reçu par M. Le Chartier, maire, et ramené dans sa voiture jusqu'a l'entrée de la ville, où il était attendu par le cortège des autorités locales.

Ce fut à ce moment que M. le maire, dans quelques paroles bien dites et écoutées de M. le préfet avec bienveillance, et de la foule avec une attention respectueuse, exposa au chef du département les intérêts qu'il représente et qu'il défend, depuis plus de trente année, avec des succès obtenus, sans le complément nécessaire à obtenir encore de l’État et du département :

     - Travaux complémentaires du port.

     - Projet d'une arche marinière au pont du Vey, devant relier d’une manière si utile pour le commerce les départements du Calvados et de la Manche.

     -  Le rapprochement si désirable de la gare, dont l'éloignement est si onéreux au commerce.

     - Inconvénients d'un chemin demandé à travers la vallée d'Aure ainsi que le danger pour le port et le pays d'une prise d’eau sur la rivière d’Aure, pour venir en aide à Port-en-Bessin.

     -  Établissement d'une station télégraphique.

     - Demande d'un chemin de halage de la pointe du Groin, dans le port d'Isigny, sur la rive droite de l'Aure.

M. le préfet a répondu à toutes ces demandes avec toute sa bienveillance habituelle, et en promettant son concours pour mener toutes ces affaires à bonne fin.

Ensuite, M. le préfet a visité les travaux du port et a assisté, à 11 heures 1/2, à une messe militaire, dite par le vénérable doyen, à laquelle toutes les autorités l'ont accompagné. La musique municipale mérite des encouragements pour la manière dont elle a exécuté ses divers morceaux pendant cette journée.

A 2 heures 1/2, le banquet, fort bien servi dans le salon de l'Hôtel-de-Ville, décoré avec goût par les soins de M. Larousselière, a commencé. A la fin du repas, M. le maire a porté le toast suivant :

« Nous devons être heureux que S. M. l'Empereur ait fait choix de M. Le Provost de Launay pour le représenter dans le Calvados d'une manière si digne et si capable de répondre au vœu de Sa Majesté, qui désire connaître les besoins de chaque localité, pour y faire sentir sa main bienfaisante et chaque localité, pour y faire sentir sa main bienfaisante et tutélaire.

Puisse l'Empereur, entouré de sa digne épouse et de son cher fils, avoir un règne long et prospère !

Vive l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! »

Ces paroles ont été vivement applaudies et suivies d'un toast porté à M. le préfet par M. le président du tribunal de commerce, d'un autre par M. le curé, a l'édification d'une église nouvelle. M. de Rechevel, conseiller d'arrondissement, a aussi exprimé ses vœux pour la prospérité du pays, et M. Marie, juge de paix, a terminé en remerciant les honorables invités de leur visite à Isigny.

Après le banquet, M. le préfet a été reconduit à la gare dans le même ordre que le matin.

La ville avait été pavoisée dès le matin et remplie d'une affluence immense.

Un bal au profit des pauvres a terminé cette belle journée. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Octobre 1861   -   Une mutation.   -   Par décision de M. le directeur général des postes, datée du 5 octobre, Mlle Morel, qui avait été nommée à Broglie, a été maintenue dans l'emploi de directrice des postes à Isigny. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Décembre 1861   -   Un peu de statistique à propos du dernier recensement.   -   Nous avons fait connaître déjà le résultat sommaire du recensement auquel, cette année, il a été procédé dans notre ville. Le tableau de la population du département, que nous avons sous les yeux, nous permet de communiquer aux lecteurs de l'Ordre et la Liberté les renseignements suivants, qu'on lira peut-être avec intérêt :

Le département du Calvados, qui compte 6 arrondissements et 37 cantons, comprend 767 communes, divisées de la manière suivante, sous le rapport de la population : au-dessous de 100 habitants, 12 ; de 100 à 200 h., 100 ; de 201 à 300 h., 164 ; de 301 à 400 h., 131 ; de 401 à 500 h., 90 ; de 501 à 1 000 h., 198 ; de 1 001 à 1 500 h., 42 ; de 1 501 à 2 000 h., 12 ; de 2 001 à 3 000 h., 6 ; de 3 001 à 4 000 h., 4 ; (il n'existe pas de communes de 4 001 à 5 000 h.); de 5 001 à 10 000 h., 6 ; de 10 001 à 20 000 h., 1 ; enfin de 20 001 habitants et au dessus, 1.

La commune de Malloué, dans le canton de Bény-Bocage, est celle du département qui à la population la plus faible, elle ne compte que 75 habitants.

Les dix-huit communes dont le dénombrement est le plus élevé sont, en suivant l'ordre progressif : Aunay, 2 005 h. ; Douvres, 2 131 h. ; Isigny, 2 305 h. ; Saint-Désir, 2 347 h. ; Littry, 2 351 h. ; Saint-Germain-de-Tallevende, 2 940 h. ; Vassy, 3 080 h. ; Pont-l'Evêque, 3 114 h. ; Saint-Jacques, 3 234 h. ; Orbec, 3 266 h. ; Trouville, 5 200 h. ; Vire, 7 036 h. ; Condé-sur-Noireau, 7 234 h. ; Falaise, 8 561 h. ; Bayeux, 9 483 h. ; Honfleur, 9 553 h. ; Lisieux, 13 121 h. , et Caen, 43 740 h.

Parmi les cantons, neuf n'atteignent pas le chiffre de 10 000 habitants. Ce sont : Cambremer, 6 997 h. ; Saint-Pierre-sur-Dives, 7 790 h. ; Mézidon, 8 172 h. ; Livarot, 8 474 h. ; Morteaux-Coulibœuf, 8 522 h. ; Blangy, 8 666 h. ; Dozulé, 8 761 h. ; Falaise (Sud), 8 906 h. ; Bourguébus, 9 019 h.

Vingt-un ont une population de 10 000 à 15 000 habitants : Villers-Bocage, 10 631 h. ; Caumont, 11 062 h. ; Ryes, 11 310 h. ; Trévières, 11 666 h. ; Aunay, 11 875 h. ; Vassy, 12 092 h. ; Évrecy, 12 145 h. ; Orbec, 12 293 h. ; Bény-Bocage, 12 674 h. ; Troarn, 12 834 h. ; Creully, 12 880 h. ; Falaise (Nord), 13 394 h. ; Tilly-sur-Seulles, 13 455 h. ; Bretteville-sur-Laize, 13 724 h. ; Thury-Harcourt, 13 734 h. ; Condé-sur-Noireau, 14 174 h. ; Lisieux, (1re  section), 14 368 h. ; Bayeux, 14 531 h. ; Saint-Sever, 14 585 h. ; Douvres, 14 892 h. ; Isigny, 14 947 h.

Cinq cantons présentent une population qui varie de 15 000 à 18 000 environ : Balleroy, 15,571 h. ; Pont-l'Evêque, 15 755 h. ; Honfleur, 16 423 h. ; Lisieux (2e section), 17 044 h., et Vire, 17 710 h.

Enfin les deux cantons de Caen offrent les chiffres suivants : canton ouest, 22,343 h. ; canton est, 28 225.

Le total général de la population pour le département est de 480 992. Il est réparti ainsi qu'il suit dans les six arrondissements: Pont-l'Evêque, 56 701 h. ; Falaise, 58 026 h. ; Lisieux, 67 667 h. ; Bayeux, 79 064 h. ; Vire, 83 110 h., et Caen, 136 424 h.

D'après le dénombrement fait en 1856, deux arrondissements présentent une différence en moins : Falaise, de 690 individus, et Vire, de 1 189. La population des quatre autres arrondissements s'est accrue ainsi : Bayeux, 329 h. ; Lisieux, 957 h. ; Caen, 1 369 h. ; Pont-l'Evêque, 1 839 h. Le total de la différence en plus, pour le département, est donc de 2 595 individus.

Du rapprochement de ces chiffres, on voit que, si le Calvados était livré à ses propres ressources, et en admettant même le mariage de tous les garçons indigènes, 4 071 filles seraient encore nécessairement condamnées au célibat. On voit également que la femme semble supporter plus stoïquement les douleurs du veuvage, puisque le nombre des veuves dépasse de 18 888 celui des veufs.

L'arrondissement qui a le plus de veuves à consoler est Caen, qui en compte 8 802 ; vient ensuite Bayeux, 5 185 ; puis Vire, 5 138, et Lisieux, 4 493. Falaise et Pont-l'Evêque sont ceux qui en ont le moins.

Après Caen, c'est dans l'arrondissement de Vire où l'on trouve le plus de veufs, 2 074. viennent ensuite ceux de Lisieux, 1 896 ; de Bayeux, 1 890 ; de Falaise, 1 574, et Pont-l'Evêque, 1 406. Seule, la ville de Caen compte 1 000 veufs et 2 651 veuves.

Il nous reste maintenant à faire connaître le dénombrement de la population caennaise, par professions. Ce sera l'objet d'un prochain article. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juin 1862   -   Loi concernant l'annexion du hameau Capard.   -   Dans sa séance du 7 juin courant, le Corps législatif a adopté le projet de loi concernant l'annexion du hameau Capard à Isigny, en échange du terrain de Montaure, et la réunion de la commune de Saint-Clément à la commune d'Osmanville du même canton.

Cette loi, qui a été votée telle que M. le préfet en avait présenté le projet au Conseil général en 1861, sera accueillie, nous n'en doutons pas, avec un vif sentiment de satisfaction, par la population d'Isigny. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1862   -   Le Sénat.   -   Le Sénat, dans sa séance du 20 juin, a déclaré ne pas s'opposer à la promulgation de la loi relative à une nouvelle délimitation des communes d'Osmanville et d'Isigny. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1862   -   Un accident de mer.   -    Un fatal événement a marqué la journée du 7 à Isigny. Dans l'après-midi, quatre hommes, parmi lesquels se trouvaient les nommés Lefrançois, tailleur, et Grégoire, saleur, étaient montés dans une petite embarcation, dans le but de faire une partie de pêche. Malheureusement, ce jour-là, l'état de la mer n'était pas sans danger, surtout pour ces malheureux dont aucun n'était marin.

A peine l'embarcation s'était-elle éloignée du rivage que, tourmentée par une violente rafale, elle a chavirée en lançant dans les flots les infortunés qui la montaient.

Deux d'entre eux sont parvenus à se sauver, mais les nommės Lefrançois et Grégoire disparurent complètement et n'ont pu jusqu'alors être retrouvés. (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1862   -   Nécrologie.   -   Les obsèques de M. Lechartier, maire d'Isigny, membre du Conseil général du Calvados, décédé dimanche dernier, ont eu lieu avant-hier mardi, au milieu d'une nombreuse assistance, en tête de laquelle on remarquait M. le baron de Saint-Priest, sous-préfet de Bayeux, qui a prononcé quelques paroles sur le cercueil.

Nous apprenons que la succession de M. Lechartier au Conseil général sera vivement disputée. On parle déjà de trois candidats. Nous ne pouvons qu'applaudir à ce réveil de la vie publique qui se manifeste à peu près partout, au grand chagrin des épicuriens et des optimistes quand même, qui ne trouvent jamais qu'on gouverne assez sans eux. Nous faisons des vœux pour que le libre choix des électeurs, dans le canton d'Isigny, se porte de préférence sur un homme habitant la contrée, et continuellement mêlé, par conséquent, aux intérêts qu'il sera chargé de défendre.

Nous comprenons difficilement que, dans une assemblée purement locale, comme le Conseil général, on puisse avoir l'idée de faire entrer des hommes fort habiles et fort dévoués sans doute, mais que leur position ou leurs affaires tiennent la plupart du temps éloignés des localités qu'ils aspirent à représenter. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1863   -   Par décret impérial.   -   Par décret impérial en date du 11 janvier, M. Tariel a été nommé maire de la ville d'Isigny. ( l‘Écho Bayeusain )

 

Mars 1863   -   De notre correspondant d'Isigny.   -    Nous recevons de notre correspondant d'Isigny d'intéressants détails sur une cavalcade que les jeunes gens de cette ville avaient organisée, dimanche dernier, dans le but de venir en aide aux victimes de l'industrie cotonnière. Les généreux efforts de cette brave jeunesse ont été couronnés d'un plein succès, et, grâce à eux, une somme, relativement importante, a été versée dans la caisse des malheureux. A lsigny comme à Caen, comme dans toute notre contrée, la charité n'est jamais invoquée en vain.

Dimanche dernier, nous écrit-on à la date du 19, notre petite ville a eu aussi sa fête de bienfaisance. Une cavalcade, au profit des ouvriers cotonniers de la Seine-Inférieure et du Calvados, organisée par quelques jeunes gens plus soucieux de venir en aide à des compatriotes malheureux que des difficultés qu'ils pouvaient rencontrer dans l'exécution de leur projet, a donné aux habitants d'isigny le spectacle de l'entrée, dans sa ville, d'un seigneur et de sa suite, sous Louis XIII. La commencement de la fête, fixé d'abord pour une heure de relevée, a été retardé jusqu'à 5 heures, moment ou les sombres nuages qui avaient envahi l'horizon depuis le matin se sont dissipés pour faire place à quelques rayons de soleil. Trente jeunes gens environ figuraient dans le cortège, tous étaient vêtus de costumes remarquables de fraîcheur et d'élégance. La musique municipale, placée dans un char venu de Caen, a fait entendre divers morceaux d'harmonie, pendant que les quêteurs, auxquels étaient venus de mêler des jeunes gens de Caen, parcourraient les rangs serrés de la population, sollicitant la charité publique. La quête a été plus abondante qu'il n'était permis de l'espérer, dans une localité aussi petite qu'Isigny.

Après un premier parcours à travers les diverses rues pavoisées comme dans un jour de réjouissance publique, le cortège s'est rendu à l'hôtel de la Ville-de-Paris, ou un banquet avait été préparé, la brigade de gendarmerie à cheval, qui avait prêté son concours désintéressé pour maintenir le bon ordre, en marchant à la tête et derrière le cortège, a été conviée à prendre part au repas. Avant le dessert, vers 9 heures du soir, a eu lieu une brillante retraite aux flambeaux, au milieu d'une foule compacte que l'on avait peine à traverser. Une nouvelle quête est venue grossir la première.

Le produit de ces quêtes a été déposé, le soir même, chez M. Tariel, notre jeune et honorable maire, qui a été heureux de revoir et de féliciter MM. les commissaires ordonnateurs sur la manière dont la journée s'était passée, et sur le résultat obtenu. Après avoir compté les sommes recueillies par les divers quêteurs, il s'est trouvé un chiffre de huit cent dix-sept francs cinquante-cinq centimes chiffre énorme, il faut en convenir, pour une population comme celle d'Isigny, dont la plus grande partie est composée d'ouvriers et de petits marchands. Tous les frais quelconques, occasionnés par cette fête de bienfaisance, ont été couverts par des souscriptions recueillis à l'avance et par MM. les commissaires, sans qu'il ait été rien prélevé sur le produit de la quête, qui a été divisée de la manière suivante : une somme de cent dix-sept francs a été réservée pour les pauvres d'Isigny, et sept cents francs cinquante-cinq centimes ont été adresses à M. le receveur général des finances du Calvados, pour les ouvriers cotonniers de la Seine-Inférieure, et du Calvados.  (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1863   -   Par décret du 6 mai.   -   MM. Hérout (Paul-Côme) et Vacquerie (Léopold-Stéphane) ont été nommés adjoints au maire d'Isigny.

M. le préfet du Calvados a nommé adjoint de la commune de Bonnebosq, M. Fosse (Constant-Parfait), en remplacement de M. Portebus. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1863   -   Nous recevons d'Isigny, le 4 mai.   -   Nous nous empressons de publier les lignes suivantes :

La charité est inépuisable dans notre contrée ; il suffit de frapper, et les cœurs généreux s'empressent de donner pour soulager l'infortune.

Une loterie avait été organisée, au mois de février, par les dames de charité de la ville d'Isigny. C'était l'époque de toutes les quêtes en faveur des ouvriers sans travail, aussi ces dames ont-elles été agréablement surprises de recevoir des réponses bienveillantes de tous les propriétaires auxquels elles se sont adressées. Leurs trois mille billets se placent avec facilité.

M. Douesnel s'est fait inscrire pour cent numéros.

Les lots arrivent et permettent de tirer la loterie le 17 mai.

L'Empereur et l'Impératrice ont fait hommage à la loterie d'un gobelet en vermeil et de deux couverts dans une même boîte.

On remarque encore à l'exposition les lots de M. le sous-préfet, de M. de Pierres, qu'on est toujours sûr de rencontrer partout où il y a du bien à faire, et dont la générosité est si connue à Isigny que l'on dit, en organisant une loterie : Nous aurons un lot de M. de Pierres.

M. Bataillard, Mme Lubin des Vallées, Mme la comtesse de Ranville, ont envoyé des lots.

Le produit de la loterie est destiné à acheter du linge que les dames de la ville prêtent aux pauvres malades qu'elles visitent à domicile. Consoler ceux qui souffrent, adoucir leurs misères, n'est-ce pas sur la terre la sublime mission de la femme chrétienne ? (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Deux noyades.   -    Nous avons encore à enregistrer aujourd'hui un de ces funestes événements que la saison des bains nous ramène fatalement tous les ans.

Le 14 de ce mois, deux jeunes gens de 18 à 20 ans, MM. Caumont, dont le père est capitaine et propriétaire à Isigny, et Levigoureux, fils d'un honorable aubergiste de cette ville, se rendirent avec une embarcation à l'extrémité des jetées d'Isigny pour se baigner dans le chenal. A peine s'étaient-ils mis à l'eau que l'un d'eux, le sieur Levigoureux, se sentit enfoncer dans une vase épaisse.

Dans l'impossibilité où il se trouvait de sortir de cette situation qui s'aggravait de plus en plus par les efforts désespérés qu'il faisait pour en sortir, Levigoureux appela son camarade à son secours, mais celui-ci, qui ne savait pas nager, fut entraîné par des courants et ne tarda pas à disparaître dans les flots.

Un marin de la goëlette la « Marguerite », capitaine Aubert, témoin de cette scène, s'élança dans une embarcation au secours de ces deux imprudents jeunes gens. Il sauva d'abord Levigoureux, puis, avec un admirable dévouement, ce courageux marin, dont nous regrettons de ne pouvoir citer le nom, plongea à plusieurs reprises, dans l'espoir d'arracher à la mer le malheureux Caumont. Ses efforts restèrent malheureusement sans résultat, et, ce n'est qu'un peu plus tard que le corps inanimé de l'infortuné jeune homme a pu être retrouvé.

Ce cruel événement a causé dans la population d'Isigny l'émotion la plus douloureuse. (l’Ordre et la Liberté)

 

Novembre 1863   -   A  l’honneur.     -    Le Moniteur universel de mardi publie une liste de récompenses décernées par le ministre de la marine et des colonies pour faits de sauvetage. Nous y remarquons les noms suivants :

Médailles en argent de 2e classe.

-        Bustelli (Paul-Dominique), peintre en bâtiments : sauvetage d'un jeune homme à Honfleur, le 8 août 1863.

-        Margenest (Jean-Charles-Antoine), marin inscrit à la Hougue : sauvetage d'un enfant à Isigny, le 14 août 1863.

Témoignages de satisfaction.

-        Marie (Pierre), marin inscrit à Caen : sauvetage d'un enfant à Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.

-        Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.

-        Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. Témoignages de satisfaction.

Marie (Pierre), marin inscrit à Caen: sauvetage d'un enfant à Port-en-Bessin, le 12 juillet 1863.

Mousset (Armand), tailleur, a prêté assistance à deux baigneurs fatigués à Honfleur, le 6 juillet 1863.

Lesieurre (Julien), marin inscrit à Honfleur, a pris part au sauvetage du navire anglais « Sea Mew », en mer, le 25 août 1863. (l’Ordre et la Liberté)  

 

Janvier 1864   -   La nouvelle carte de France.   -    La nouvelle carte officielle de France, à laquelle l'état-major de l'armée travaille depuis près de 60 ans, vient d'être terminée. (l’Ordre et la Liberté)       

 

Janvier 1864   -   On nous écrit d'Isigny.   -   Dimanche 10 courant, une femme Pauline, des environs de cette ville, est morte subitement, en revenant de vendre du lait en ville. Elle a été trouvée sans vie sur le bord de la route de la Madeleine. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1864   -   On nous écrit d'Isigny.   -   Un enfant de 7 à 8 ans se promenait sur le parapet du quai. Tout-à-coup le pied lui manque et il tombe à la rivière. où il aurait infailliblement trouvé la mort si M. Delaunay, maître de port, âgé de plus de 60 ans, ne s'était jeté à l'eau, tout habillé, pour voler à son secours.

M. Delaunay faillit payer cher son dévouement, car, sans l'aide d'une autre personne dont nous regrettons de ne pas connaître le nom, il aurait péri ainsi que l'enfant.

Du reste, ce n'est pas la première fois que M. Delaunay se dévoue ainsi pour voler au secours de son semblable, il a déjà été deux fois médaillé pour des faits analogues. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1864   -   Une noyade.   -   On nous mande d'Isigny qu'une femme nommée Levieux, âgée de 70 ans, s'est noyée accidentellement hier, vers dix heures du matin, dans la rivière d'Aure, où elle était allée laver des moules. (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1864   -   On nous écrit d'Isigny, le 6 octobre.  -    Monsieur le Rédacteur,

Permettez-moi de réclamer la publicité de votre estimable journal pour rendre hommage à la mémoire d'un homme de bien, dans toute l'acception du mot, dont la perte sera si vivement sentie par notre localité. M. Thomas-Paul-Aimé Lanquetot, négociant, juge au Tribunal de commerce, membre du Conseil municipal d'Isigny et commandant de la subdivision des sapeurs-pompiers, vient de succomber à une longue et cruelle maladie.

Son nom comme homme public a toujours été le symbole de l'honneur, comme homme privé, il fut le meilleur des fils, des époux et des pères, il donna à sa famille l'exemple d'un chrétien qui sait allier les devoirs de la société avec ceux de la religion. Sa mort fut digne comme sa vie, aussi l'hommage que lui a rendu sur le bord de la fosse l'un de ses plus intimes amis a-t-il ému l'affluence considérable qui suivait son convoi.

Les honneurs civils et militaires ont été rendus à ses dépouilles mortelles, et la ville d'Isigny tout entière avait tenu à prendre part à cette triste cérémonie, voulant prouver par la combien elle estimait cet homme de bien, et apporter quelque soulagement à la douleur d'une famille si profondément affligée.  (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1864   -   Le télégraphe.   -   Par arrêté du 19 décembre, M. le directeur général des lignes télégraphiques a confié la gestion du bureau qui sera très prochainement ouvert à Isigny à M. Docquois (François-Alfred), employé à Rouen. (l’Ordre et la Liberté)

 

Janvier 1865   -   A l’honneur.   -   Sur le tableau des récompenses accordées par le ministre de la marine et des colonies pour faits de sauvetage, publie dans le Moniteur universel du 31 décembre, nous voyons figurer avec plaisir les noms de MM. Delauney (Pierre-Louis), maître de port, et Jean (Auguste), dit Farcy, cultivateur à Géffose-Fontenay, qui ont obtenu, le premier, une médaille en or de 1re classe, et le second, une médaille en argent de 2e classe, pour fait de sauvetage d'un enfant, à Isigny, le 27 juillet dernier. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1865   -   Direction Générale des Postes.   -   Boites mobiles. 

A partir du 1er juillet prochain, une boîte aux lettres mobile sera fixée à la voiture du sieur Sénécal, qui fait le service des messageries entre Isigny et Bayeux par Formigny et La Cambe.

Les départs auront lieu :  D'Isigny, à 6 heures du matin.

De Bayeux, à 4 heures du soir.

Les lettres trouvées dans cette boîte, à destination de Bayeux, seront distribuées à 11 heures du matin.

Čelles pour Caen, Paris et la route seront dirigées immédiatement sur le chemin de fer.

Au retour, des lettres destinées pour La Cambe et Isigny seront distribuées dans la soirée.

Cette boîte fixée à l'arrière de la voiture pourra recueillir, pendant le parcours, tous les objets de correspondance que le, public voudra expédier. Elle mettra les habitants des communes rurales en communication le matin avec Bayeux et le bureau ambulant de Caen à Paris, et le soir avec Isigny et le bureau ambulant de Cherbourg à Paris.

Le directeur des postes du département du Calvados,   MALHÉNÉ.   (l’Ordre et la Liberté)

 

Décembre 1865   -  Un accident.   -   Un accident bien malheureux est arrivé, le 8 courant, dans le port d'Isigny. La goëlette, la « Vigilante », capitaine Deleuvre, était en partance, et tout le monde était à bord. Vers une heure, dit-on, le second est monté sur le pont, on ne sait pour quel motif, et il n'a pas reparu, malgré toutes les recherches que l'on a fait jusqu'à ce moment pour le découvrir.

Ce malheureux, qui était veuf, laisse trois enfants orphelins. Il est originaire de la Bretagne. (L’Ordre et la Liberté )

 

Février 1866   -   Naufrage.   -   La « Jeune-Mathilde », d'Isigny, capitaine Hautpois, allant de Riga à Dunkerque, qui a relâché à Elseneur, faisant eau, et ayant ses pompes engorgées, a  mis à terre son chargement de lin et de graine de lin. Une partie a été reconnue a variée et sera vendue.

 

Février 1866   -  La tempête.   -   Hier, une violente tempête de sud-ouest a régné sur nos côtes.

La barque de pêche le « Saint-Louis » armée à Isigny, sous le n° 187, se rendait de Grandcamp sur les côtes d'Angleterre où se fait d'habitude la pêche d'hiver, lorsqu'elle reçut  un violent  coup de mer.

Il était alors trois heures de l'après-midi, et la barque se trouvait à dix lieues environ au nord de Cherbourg. Trois hommes ont été jetés à la mer. Ce sont les sieurs : Vimard François,  patron ; Marion Alexandre et Leléger Pierre-Louis, matelots. Tous les trois étaient mariés, deux d'entre eux laissent des enfants en bas âge.

Ce terrible malheur a jeté une grande consternation à Grandcamp où les habitants forment en quelque sorte une seule et même famille.  

 

1866  -  Port Maritime.  -   Isigny. — Le tirant d'eau moyen des navires qui fréquentent le port d'Isigny est de 3m, il pourrait être de 4 m. Ce port est commode et en bon état.

La ville d'Isigny a réclamé le redressement de la rivière d'Aure, en aval du port. Mais M. le Ministre des travaux publics a fait observer qu'il s'agit d'une amélioration qui doit rester presque exclusivement à la charge de la ville. La dépense varierait entre 58,000 et 131,000 fr., suivant le système qui sera préféré.

Mouvement général des ports. Pendant 9 ans, c'est-à-dire de 1855 à 1863, le tonnage des navires fréquentant les ports de commerce de Honfleur, Caen, Trouville, Courseulles, Isigny,  Port-en-Bessin et Dives, a été, en moyenne, de 529,087 tonneaux. En 1864, il s'est élevé à 646,070 t., et en 1865, à 735,2011. Le tableau présenté indique le degré d'importance relative de chacun de ces ports.

Les crédits affectés aux travaux neufs et aux grosses réparations ont été, en 1866, de 896,124 fr., tandis que, l'année précédente, ils n'avaient pas dépassé 755,064 fr. Et cependant, malgré l'importance de ces crédits, les travaux de Honfleur, Trouville et Courseulles auraient été interrompus si l'entrepreneur, M. Mauger, n'avait pas généreusement fait des avances  considérables, dont il est juste de le remercier.

 

Mai 1866   -   Un naufrage.   -   Le capitaine Herpin, commandant le steamer français « Séphora », est arrivé au Havre, venant de Hambourg. Ce bateau à rapatrié sept marins provenant  du brick français « Breton », du port d'isigny, capitaine Leboucher, naufragé sur la côte nord-ouest du Jütland, le 7 mai.

Voici les noms des hommes sauvés : Charles Botaire et Louis-Jacques-Désiré Jeanne, inscrits à Cherbourg ; Jacques-Marie Cointot, Auguste-Eugène Monnier et Louis Beauclair, inscrits à Caen ; Barthélemy Boizan, inscrit à Brest ; Mermerel, inscrit à Isigny.  

 

Juin 1866   -   Un naufrage.   -   Le steamer français « Paris », capitaine Vassé, arrivé de Hambourg au Havre, à rapatrié M. Leboucher Charles, inscrit à Isigny, ex-capitaine  du navire  français « Franc-Breton », naufragé le 7 mai dernier sur la côte nord-ouest du jutland.  

 

Juin 1866   -   La pêche.   -   La petite ville d'Isigny a été favorisée cette année, sous le rapport de la pêche. On évalue à 200 000 francs le bénéfice réalisé par les 20 barques  appartenant à ce port.

La moitié de cette somme, d'après des conventions spéciales, est répartie entre les marins préposés au service de la pêche. Chaque bateau est monté par cinq hommes et un mousse. La  part de bénéfice revenant à chaque pêcheur est, en moyenne, de 80 francs par mois.

 

Novembre 1866   -   Les amateurs d'huîtres.   -   Tous les jours, Paris dévore 7000 paniers d'huîtres. Chaque panier en contenant 12 douzaines, c'est 72 000 douzaines ou 764 000 huîtres que Paris absorbent journellement pour s'ouvrir l'appétit. C'est énorme !

Les huîtres des côtes de Normandie alimentent cette prodigieuse consommation. Cependant les huîtres des côtes de Bretagne commencent à se joindre à celles qui proviennent du littoral normand. Celles de Normandie ne se vendent que 90 c. la douzaine, au lieu de 1 fr. 20 et de 1 fr. 10 que se vendent, dans les restaurants, des huîtres de la Manche et de la mer du Nord. 

 

Septembre 1868   -   Un accident.   -   Dimanche, le pilote Faniant ayant été obligé de sortir du port d'Isigny pour aller chercher un navire en relâche à Saint-Vaast, prit avec lui un homme pour lui aider à manœuvrer son embarcation.

Comme ils revenaient avec le navire en relâche, le sieur Houivet, qui accompagnait le pilote et était resté dans le canot de celui -ci, fut enlevé par une lame, à la hauteur de  Grandcamp.  Le malheureux jeune homme disparut et fut englouti sur le champ.

Le cadavre de cet homme vient d'être, à l'aide d'un filet de pêche, retiré de l'eau par le patron de la barque « Saint-François », de Grandcamp, à 8 kilomètres de cette localité.

Houivet était âgé de 25 ans. Il était né à Isigny, et c'est là que son corps a été transporté.  

 

Février 1868   -   Découverte d'un cadavre.   -   Le 28 janvier, vers les neuf heures du matin le cadavre d'un individu inconnu, âgé de 45 à 50 ans, a été retiré du chenal d'Isigny, à 100 mètres environ du feu, par le nommé Gérard, garde des digues.

D'après l'avis de M. Couillard, médecin, le cadavre a dû séjourner dans l'eau de 15 à 20 jours. L'état de putréfaction dans lequel il se trouvait bien à l'appui de cette opinion, il  était vêtu  d'une chemise marquée des initiales T. L.

 

Juin 1868   -   Un accident.    -   Un déplorable accident est arrivé dimanche à Isigny, vers cinq heures du soir. Les deux fils Lemonnier, l'un âgé de 14 ans et l'autre de 12, se  sont noyés  dans une espèce de mare que la mer laisse en se retirant, prés du confluent de la Vire et de l'Aure, à peu de distance du phare.

Les parents devaient aller, avec quelques amis, faire la collation sur les digues, les enfants partis devant, auront voulu se baigner. Lorsque leurs parents sont arrivés, ils n'ont trouvé que les vêtements sur le sable.

Saisis d'un terrible pressentiment, ils ont fait des fouilles, et au bout d'une demi-heure, ils ont retrouvé les cadavres des deux petits garçons se tenant encore par la main.

Tout porte à croire que l'un des deux ayant perdu pied, l'autre aura voulu secourir son jeune frère.

Cette effroyable malheur a jeté la consternation parmi la population d'Isigny. 

 

Septembre 1868   -   Un sauvetage.   -   Lundi, l'enfant des époux Fouques, âgé de 4 à 5 ans, est tombé dans le quai, à Isigny, où il eut certainement perdu la vie sans le secours du sieur Launay, maître de pont, qui se jeta à la nage et fut assez heureux de le ramener sain et sauf.  

 

Mars 1869   -   La tempête du 20 mars.   -   Le 22 mars au soir, le « Jeune » d'Isigny, a été jeté sur les rochers, à l'entrée du port de Brixham. L'équipage a mis pied à terre.  

 

Avril 1869   -   La mer et les naufrages.   -   Le remorqueur a rentré au port de Ouistreham le brick « Saint-Jean », d'Isigny, capitaine Leroy, mouillé à environ mi-chemin du  Havre.

Le brick avait sa vergue de misaine brisée, et un coup de vent reçu par la hanche de tribord lui avait défoncé ses pavois. Il avait en outre perdu ses huniers.

Ce navire été sorti de Ouistreham à la marée de samedi, allant à Gothenbourg, sur lest.  

 

Juin 1869   -   Un Concours.   -   Le concours d'Isigny, favorisé par un temps magnifique, avait attiré une foule énorme. L'exposition scolaire du département était des plus complètes et  des plus intéressantes. A l'exposition d'objets d'art et d’œuvres d'artistes vivants, c'est M. Tesnières, de Caen, qui a obtenu la première médaille pour son tableau représentant la plage de Lion.

Sous une immense tente étaient rangés des engins de pêche, des toiles, des cidres, et eaux-de-vie de cidre, des salaisons, et surtout ces beurres, grâce auxquels le nom  d'Isigny est  devenu à jamais célèbre en Europe.

Le concours de bestiaux était exceptionnellement riche avec ses 50 taureaux et ses 80 Vaches, remarquables échantillons de la belle race cotentine et de la fécondité du pays.

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Vendredi dernier, à 5 heures du soir, le nommé Jacques Morel, âgé de 62 ans, journalier, était occupé à charger du foin sur une charrette, dans un pré situé en la commune d'Isigny. Il voulut faire avancer les chevaux attelés sur la voiture : mais celui de devant tourna subitement sur lui-même et fit tomber le malheureux Morel sous l'une des roues, qui lui passa sur le corps. Morel est mort environ une heure après. 

 

Août 1869   -   Fait divers.   -   On dit que les ardeurs caniculaires du mois de juillet avaient déterminé une mortalité effrayante des huîtres dans les parages de la Manche et de l'Océan. Le soleil aurait littéralement cuit à l'étouffée les huîtres sous le sable et la vase pendant les basses marées. Ces malheureux bivalves, ou plutôt leurs infortunés consommateurs, n'ont  décidément pas de chance cette année.

Les bancs d'huîtres si renommés dans la baie de New-York, en Amérique sont en ce moment dévastés par un poisson singulier, qu'on appelle poisson-tambour. Déjà les ravages s'élèvent  à plus d'un million de dollars.

Muni d'un appareil broyeur dissimulé entièrement, le poisson-tambour saisit le bivalve solitaire, réduit en poussière la portion mince des coquilles, aspire le mollusque et rejette la coquille. Son nom de poisson-tambour lui vient du bruit singulier qu'il fait entendre lorsqu'on le tire de l'eau. Les ostréiculteurs américains sont dans la désolation.

Espérons que ces poissons gastronomes ne viendront point battre le rappel sur nos côtes. Toujours est-il qu'on peut s'attendre à une cherté invraisemblable des huîtres cette  année.

 

Septembre 1869   -   Fait divers.   -   Vendredi, vers 3 heures du matin, un violent orage a éclaté sur Isigny. La foudre est tombée dans le port sur le sloop « Achille » du port d'Isigny,  capitaine Quentin, elle a brisé la pomme de drisse du pavillon, dont les éclats ont été projetée jusqu'à 40 et même, 50 mètres du navire, elle a ensuite brisé et arraché une poulie au haut  du mât de flèche et fait une déchirure au pied du même mât. Là se sont bornés les dégâts, peu considérables.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -  A Isigny, le 1er février, vers neuf heures du soir, le nommé Célestin Abraham, âgé de 60 ans, journalier, s'est noyé accidentellement dans le  chenal, à  environ 2 kilomètres du port, en revenant de pêcher des moules. Son bateau aurait coulé.

 

Avril 1870   -   Abordage.   -   En entrant au Havre, samedi matin, le steamer de Southampton a abordé avec son tambour le sloop « Julie », d'Isigny, et lui a cassé sa borne, une partie de son  couronnement, les lisses et les pavais à bâbord arrière.

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en  huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.  

 

Octobre 1870   -  Fait divers.   -   La ville d'Isigny, en trois versements, a donné pour les blessés de l'armée 1.483 fr. 50 c. Aujourd'hui elle vient d'adresser par le chemin de fer, à M. le sous-intendant militaire, un colis pour la mobile d'Isigny contenant : 36 caleçons ; 36 tricots ou gilets de laine ; 36 paires de bas ; 13 couvertures.  

 

Septembre 1872   -  Incendie.  -  Un incendie, occasionné par la foudre, a éclaté vers 11 h. 1/2 du soir, dans la rue des Dames, à Isigny, et a consumé la charpente d'une maison appartenant au nommé François Le Noël, propriétaire, et quelques objets mobiliers.  

 

Novembre 1872   -  Événement de mer.  -  « Reine-des-Fleurs », de Caen, capitaine Mousset, parti de Shields pour Isigny, y est revenu en relâche avec avaries le 25 novembre.

 

Mars 1873   -   Accidents de mer.   -   Jeudi, vers 7 heures du matin, la goélette la «  Persévérante  », d'Isigny, chargée de charbon, s'est échouée à Trouville, en dehors de la  jetée, du côté de Deauville. Poussée par la marée et par le vent, elle a fait naufrage contre la jetée même. Le navire est perdu. Le capitaine n'avait pas cru devoir prendre un  pilote, malgré qu'il ne  connaissait pas, sans doute, le port.

— Le même jour, une barque de Trouville a ramené le cadavre d'un homme trouvé en mer. La mort paraissait, remonter à plusieurs mois. Aucune constatation d'identité n'a pu être faite,  vu la décomposition du corps.

 

Avril 1873   -   La lune rousse.   -  La lune rousse a été précédée de gelées blanches qui ont particulièrement atteint les pays vignobles, aussi une hausse sensible est-elle signalée sur les vins de toute espèce. Dans nos contrées, les abricotiers, les pêchers et les pruniers ont fort souffert, les poiriers ont également été atteints, les pommiers, ne paraissent pas avoir; trop souffert. Les touffes de pommes de terre sont noircies et se flétrissent, la{récolte sera, donc retardée et diminuée, les petits pois, sont détruits en bien des endroits. Dans la grande culture sauf les colzas, rien n'a été sérieusement atteint.

 

Avril 1873   -   Pêche miraculeuse.   -   La pêche du maquereau est miraculeuse en ce moment sur nos côtés de Normandie. Cinq bateaux sont entrés, rapportent 105 800 Maquereaux, 9 700 avaient été salés en route.

 

Mai 1873  -  Les Événements.   -   Samedi soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République française. Il a été remplacé par le maréchal de Mac-Mahon, duc de  Magenta. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.

 

Mai 1873  -  Dévouement Fraternel.   -   Le nommé Alphonse Fossé, âgé de 33 ans, célibataire, vidangeur à Isigny, est descendu dans une fosse d'aisance, chez M. Quentin, marchand de  nouveautés à Isigny, pour secourir son frère qui s'y asphyxiait, ce dernier est parvenu à se dégager et à être retiré vivant, mais lorsque Alphonse a pu être retiré, il était mort victime de son dévouement. 

 

Novembre 1873   -   Travaux.   -   Le ministre a approuvé le projet montant à la somme de 1 500 fr. pour la reconstruction du mur de soutènement de la rivière d'Aure, en aval  du Pont-aux-Vaches, situé à l'entrée du port d'Isigny.  

 

Novembre 1873   -   Pronostics.   -  Depuis quelques jours, de nombreuses oies sauvages qui émigrent devant l'hiver passent sur notre ville, C'est dit-on, l'indice d'un froid rigoureux.

 

Novembre 1873   -   Mort d’un pilote.   -  Le sloop la « Bonne-Mère », capitaine Héquet, sortant de la rivière d'Isigny, avait pris à son bord un pilote nommé Desmons, qui, après lui avoir fait la conduite à peu de distance en mer, quitta la remorque de la « Bonne-Mère » avec son embarcation pour rentrer au port d'Isigny. La brise était assez forte, et le petit bateau disparut  bientôt aux yeux du  patron du sloop. On attendit vainement, le soir, le pauvre pilote à Isigny : il avait chaviré sous voile, et, le dimanche matin, on retrouvait son cadavre près de l'embouchure de la rivière. Il laisse une femme et de jeunes enfants.

 

Décembre 1873   -   Visites du premier janvier.   -  C’est le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est seulement à l’époque du 1er  janvier qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies à 5 cent, pour le rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution, l’affranchissement est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession et l’adresse. On peut en mettre deux sous la même enveloppe. Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie jamais de carte.

 

Janvier 1874   -   Vol. -  Mercredi, on vint prévenir la gendarmerie qu'un nommé Pierre Yvetot venait de mettre en vente sur le marché d’Isigny, une vache dont la provenance  était suspecte. Cet individu, interrogé, finit par avouer qu'il avait dérobé la vache dans un herbage situé près de Valognes. Yvetot a été arrêté. La vache a été mise en fourrière à l'auberge du sieur Derobert fils, à Isigny.  

 

Juin 1875   -   Une bonne capture.  -  Mercredi, la gendarmerie d'Isigny a fait une importante capture sur la place de cette ville. Quinze individus ont été surpris par elle en flagrant délit de vol et conduits à Bayeux sous bonne escorte. Les enfants, au nombre de sept, ont été envoyés à l'hospice, en attendant que la justice prononce sur le sort de leurs parents. C'est une  troupe de ces saltimbanques qui  parcourent la province plus pour l'exploiter que pour l'amuser. Au moment de leur arrestation, ils dévalisaient un étalage de chaussures avec une habileté digne d'un meilleur sort. Voici comment ils procédaient : ils formaient la chaîne, et les objets dérobés passaient de main en main pour aller disparaître dans leurs voitures. On a pratiqué des fouilles qui ont amené la découverte d'une grande quantité d'articles volés.

 

Juillet 1875   -   Récoltes.  -  Le temps s'est enfin mis au beau. Les travaux des champs sont poussés avec une très grande activité. Sur la place de Caen, les hommes se cotaient à un prix  élevé. Le colza rend bien, le seigle est bon. Le blé chicot rendra au moins autant que l'année dernière.

Il en est de même dans les environs de Paris. Les pommiers ont toujours très belle apparence, la plaine de Caen est, sous ce rapport, bien partagée. On est inquiet au sujet de la récolte des blés dans certaines régions du nord et du centre de la France. Les mauvaises nouvelles de Russie, d'Angleterre, de Belgique et de Hollande font augmenter les blés et les farines, et  par suite, le prix du pain.

 

Juillet 1875   -   Naufrage.  -  Le brick-goelette « Courageux », d'Isigny, capitaine Auguste Croisier, armateur Debon, monté par sept hommes d'équipage, a fait naufrage le 11 juillet courant, et a été recueilli par un bateau de pêche anglais de Grimsby, qui a débarqué les naufragés à Hull (Angleterre).

Ces hommes ont été rapatriés mercredi à Dieppe par le steamer « Ernestine », capitaine Guittet.  

 

Décembre 1875   -  Le commerce du Calvados.  -  Dans le rapport présenté à la Chambre de commerce par M. Paulmier, président, nous trouvons les renseignements suivants :

Il est entré, en 1874, dans les sept ports du Calvados, Caen, Ouistreham, Honfleur, Trouville, Isigny, Courseulles, Port-en-Bessin et Dives, 2 263 bâtiments à voiles et 2 835 bâtiments à  vapeur. Les sorties étant à peu près égales aux entrées, c'est un mouvement maritime de 10 196 navires.

Le plus fort navire est entré à Honfleur, c'est le trois-mâts allemand « Jocking », jaugeant 498 tonneaux seulement, mais du port effectif de 590 tonneaux, tirant d'eau, 5 mètres  06.

Le trois-mâts français « Dupuy-de-Lôme », jaugeant 451 tonneaux, chargé de 450 tonneaux seulement d'arachides, avec plus de 100 tonneaux de lest à bord, tirant d'eau 4 mètres 70, est  entré à Caen

Le mouvement commercial du port de Caen a donné lieu à une somme totale d'opérations de 27 millions dont 18 millions à l'entrée et 9 à la sortie. Les principaux articles d'importation  sont : la houille, fournissant 109 737 tonneaux, d'une valeur de plus de 4 millions ; Les cotons qui ont donné 5 148 000 fr, avec 2 574 tonnes, viennent ensuite le  blé, les graines  oléagineuses, le savon, le poisson salé, la fonte, etc…… Comme article d'exportation, on doit mettre en première ligne l'orge pour 7 612 800 fr., en second rang les tourteaux pour 766  080 fr. et les farines pour 639 450 fr.

Les produits de la pêche atteignent 3 500 715 fr. tant pour la pêche en bateaux que pour la pêche à pied. Les ports où la pêche a été la plus fructueuse, en 1873, sont ceux de Trouville, Villerville, Grandcamp, Port-en-Bessin, Honfleur et Courseulles. Il a été péché à pied, à l'embouchure de l'Orne, pour 182 200 fr. de poisson. La commerce des huîtres qui constituait une des richesses de Courseulles, en l824, où ses parcs contenaient 58 millions d'huîtres, apportées par 335 navires, est tombé, en 1874, à 10 millions d'huîtres, dont 170 400 seulement pêchées dans la mer littorale. Cette décroissance est due à l'appauvrissement des bancs de Cancale et de Granville, à l'établissement du réseau des voies ferrées, qui permet aux autres ports de la Manche et de la Bretagne d'expédier directement leurs produits vers les centres de consommation et enfin à la concurrence d'Arcachon et de Marennes.  

 

Décembre 1875   -  Un marin à la mer.  -  Le bateau de pêche « la Liberté », d'Isigny, est entré jeudi dans l'avant-port. Ce navire a perdu, dans la traversée d'Isigny à Cherbourg, un homme de son équipage, le nommé Corbin, enlevé par un coup de mer. Tous les efforts faits pour sauver ce malheureux ont été inutiles. On n'a pas encore retrouvé son cadavre.  

ISIGNY (Calvados).  -  Les Quais Surcouf

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