UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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JUVIGNY s/ SEULLES

Canton de Balleroy

Les habitants de la commune de Juvigny sont des Juvignais


Juin 1843   -  Nouvelles locales.   -   Le nommé Etienne, domestique chez M. Pezery, meunier, à Juvigny, revenant de Caumont, était monté sur le brancard de la charrette qu'il conduisait. En voulant donner un coup de fouet à son cheval de devant, il perdit l'équilibre, quelques secondes après, la roue lui passait sur le ventre et lui brisait les os.

Ce malheureux a expiré au milieu des souffrances les plus atroces. Il laisse une femme et trois enfants.

Voila bien longtemps que la presse engage l'administration de prendre des mesures qui forcent les fonctionnaires sous la surveillance desquels se trouve la police des routes, à redoubler de zèle pour prévenir des accidents de cette sorte qui se renouvellent très fréquemment. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Nouvelles locales.   -   Vendredi dernier, un cabriolet fut trouvé abandonné sur la route départementale de Port-en-Bessin à Falaise, dans la traverse de Juvigny. L'un des bras était brisé, et l'on n'a trouvé dedans qu'un fouet et un vieux caleçon.

Ce cabriolet avait traversé le village du Pont, à une heure du matin, et l'individu qui le conduisait avait demandé la route de Villers-Bocage, dans une auberge où, quelques heures après, il revenait avec des écorchures et un harnais en lambeaux, le cheval qui était attelé dessus.

Quant au conducteur, on prétend qu'il était à Caumont à six heures du matin, et qu'il demandait avec la plus vive instance qu'on le transportât de suite à Saint-Lô.

Le brigadier de gendarmerie de Tilly-sur-Seulles, d'accord avec le maire de Juvigny, a fait mettre le cheval en fourrière et conduire le cabriolet dans la cour de la même auberge.

Il est évident que c'est un cabriolet de louage, car il est estampé du n° 1387.

Rien du plus n'a transpiré sur cette mystérieuse affaire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Le temps qu’il fait.   -   La campagne présente dans notre contrée une bonne apparence ; les blés sont bien levés et bien verts, et la plante de colza a déjà une vigueur qui pourrait devenir inquiétante ;  car, s'il ne survient pas bientôt une gelée forte et durable pour retarder la végétation, les gelées de février, ou de mars, pourront faire beaucoup de mal.

Déjà, en quelques endroits la plante commence à monter, et si le temps reste doux, elle va partout faire des efforts dont les cultivateurs intelligents devront prévenir les conséquences en la faisant étêter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1846   -  Tarifs postale.   -  Une nouvelle qui intéresse toutes les classes de citoyens, nous est apportée par les journaux de Paris : on réunit en ce moment, au ministère des finances, les documents nécessaires à la discussion de la loi qui doit être présentée par le ministre pour la réforme postale, aussitôt après ce vote de l'adresse.

Trois tarifs sont admis par le ministre. Les lettres paieront dix centimes toutes les fois qu'elles ne franchiront pas un espace de plus de 40 kilomètres, quinze centimes pour cent kilomètres, et vingt centimes pour la plus grande distance. Le port sera double pour l'étranger. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1857   -   Un infanticide.  -    Lundi dernier, le cadavre d'un nouveau-né du sexe féminin, a été trouvé sur le territoire de la commune de Juvigny, au bord de la route de Caen à Caumont. Il était couché au pied d'une haie et recouvert de quelques morceaux de toile.

La justice est à la recherche de l'auteur de cet infanticide. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

 Novembre 1857   -  Accident de la route.   -   Le 15 novembre, vers les trois heures du soir, le nommé Charette, ouvrier charron, demeurant à Juvigny, était monté dans une voiture et suivait la route de Torteval. Il voulut descendre à l'entrée du bourg et n'attendit pas que son cheval fût au repos. Il tomba de la voiture, mais il tomba si malheureusement que l’une des roues lui passa sur le corps. La mort fut instantanée. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1859   -   Les médailles d'honneur.   -   S. M. l'Empereur vient d'accorder, sur la proposition de S. Exe. le ministre d'agriculture, du commerce et des travaux publics, des médailles d'honneur aux membres des commissions de statistique cantonale du département, pour les soins éclairés avec lesquels ils ont contribué à réunir les éléments de la statistique agricole.

Pour le Calvados, les membres désignés sont :

MM. Morière, professeur à la Faculté, des sciences, professeur d'agriculture du département.

Langlois, employé à la préfecture du Calvados.

Le vicomte de Blangy, maire de Juvigny.

Elie, secrétaire de la sous-préfecture de Bayeux.

Ledonné, juge de paix à Falaise.

Lebaillif, membre du conseil général à Falaise.

Simon, juge de paix à Lisieux.

Letorey, préposé en chef de l'octroi de Pont-l’Évêque.

Lefevre, agent-voyer d'arrondissement à Pont-l’Évêque.

Windesheim, alors agent-voyer à Honfleur.

Thouroude, docteur-médecin à la Graverie. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1866   -   Le feu.   -   Jeudi, dans la nuit, au hameau de Juvigny, le feu a détruit deux petits bâtiments à usage d'étable et de grange, en partie remplis de matières inflammables.

L'étable appartient au sieur Hébert, tisserand, et la grange à la veuve Mouslet, journalière. La perte, évalué à 1000 francs, est couverte par une assurance.

Cet incendie a eu lieu dans des conditions telles, qu'il ne peut être attribué qu'à la malveillance. La justice informe.

 

Août 1868   -   La chasse.   -   Par suite de la précocité de la moisson, l'ouverture de la chasse aura lieu, dit-on, le dimanche 16 août, dans les départements au-delà de la Loire, et le 1er septembre dans les départements en deçà de ce fleuve.

La saison cynégétique s'annoncerait fructueuse. Grâce à la chaleur, les couvées sont généralement réussi. Les lièvres sont rares, la persistance des fortes chaleurs leur a été nuisible. Ces indications peuvent s'appliquer aux diverses sortes de gibier, poil ou plume.

 

Avril 1870   -   Fait divers.   -   Le 4 de ce mois, vers onze heures et demie du matin, en la commune de Juvigny, la nommée Augustine-Ernestine-Pauline Vintras, âgée de trois ans trois mois, est tombée dans une mare de 1 m. 20 de profondeur. Relevée aussitôt, elle est morte immédiatement.  

 

Septembre 1892  -  Revenants et sorciers.  -  Les habitants de Juvigny, arrondissement de Bayeux, et des communes environnantes sont effrayés par une légion de revenants qui sortirait chaque nuit du cimetière de Juvigny, et irait danser une sarabande le long de la route qui conduit à Villers.

Malheur au passant attardé, il est entouré par la bande des spectres, et bientôt il est contraint d'imiter leurs gestes et de faire des sauts effrayants, jusqu'à ce qu'il tombe épuisé, ne pouvant plus remuer. C'est dans cette position qu'on a trouvé le sieur L……..., demeurant à Hottot, un matin de la semaine dernière, couché dans une rigole, n'en pouvant plus, c'est lui qui a raconté cette étrange histoire. Il paraîtrait qu'un sieur Vautier, journalier à Villy, aurait réussi à s'échapper des griffes de ces esprits, mais sa frayeur était si grande que, dans sa précipitation à fuir, il perdit son chapeau, se trompa de route et arriva tout essoufflé, les cheveux hérissés, roulant des yeux égarés et poussant des hurlements terribles dans le bourg de Noyers. L'émoi est grand du côté de Juvigny, les portes se barricadent aussitôt la nuit venue, et plus d'une personne préférerait faire un long détour que de passer à minuit devant l'église de Juvigny.

— Grand émoi aussi dans les monts de Vaudry, près Vire, où l'on ne parle que de sorcellerie et de miracle. Le tout se borne à ceci : des personnes inconnues, qui ont du ressentiment  contre la dame veuve Martel, propriétaire d'une ferme qu'elle habile, s'amusent chaque soir, sitôt la nuit venue, à lancer des pierres sur son habitation et tout autour, depuis le moment où elle et ses gens rentrent à l'étable les vaches dépendant de l'exploitation, jusqu'à parfois 10 heures du soir. La gendarmerie s'y est rendue, a battu consciencieusement les fourrés de tous côtés, mais, grâce à une nuit noire, elle n'a pu découvrir ni les auteurs de cette méchanceté, ni même de quel côté provenaient les  pierres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1892  -  Revenants voleurs.  -  Les revenants font toujours parler d'eux à Juvigny, à Coulvain, à Cahagnes, etc. Un débitant de Juvjgny, entendant du bruit la nuit dans sa cour, fut fort effrayé de voir trois spectres qui escaladaient le mur de sa cour. Le lendemain, il constata que ces trois soi-disant revenants avaient emporté 68 pots de cidre et toutes les poules du poulailler. Espérons que la gendarmerie arrêtera bientôt les hardis coquins qui profilent de la naïveté ou plutôt de la bêtise de certaines gens pour faire leurs coups. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1894  -  Mort accidentelle.   -  Le sieur Jules Guillot fils de Juvigny, conduisait une voiture de bois, il tomba sous une des roues qui lui écrasa la jambe et le cheval s'étant arrêté on ne put dégager Guillot qu'après avoir déchargé la voiture, ce qui demanda beaucoup de temps. Guillot est mort à la suite de cet accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids.   —  Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1918  -  La fraude du lait.  -  Émilie Lahaye, femme Henzé, 56 ans, cultivatrice à Juvigny, a mouillé son lait dans la proportion de 37 %. Un joli baptême ! Plus d'un tiers d'eau, au prix est le lait ! Le tribunal correctionnel lui a infligé 800 francs
d'amende et l'insertion du jugement dans les journaux, au marché de Caen et à la mairie de sa commune.

De pareils agissements doivent être poursuivis et sanctionnés sans pitié.

 

Avril 1921  -  Les désespérés.   -   M. Adrien Lebigre, 30 ans, journalier à Quetteville, canton d'Honfleur, s'est pendu dans l'herbage de son beau-père. M. Paul Lemire, propriétaire dans la commune. Lebigre avait déjà, à plusieurs reprises, manifesté l'intention de se suicider. 

— Fernand Gohier, 35 ans, journalier, rue du Vaugneux à Caen, conduit au violon pour ivresse, tenta de se suicider en se pendant avec sa chemise. Il en fut empêché par les agents qui le gardèrent à vue jusqu'à l'arrivée de sa concubine, avec laquelle il est reparti dès que son état d'ivresse fut dissipé. 

— M. Heuzé, 71 ans, propriétaire à Juvigny, canton de TilIy-sur-Seulles, s'est suicidé d'un coup de fusil dans la tête. L'enquête démontre que c'est à la suite d'une scène de ménage que M. Heuzé s'est donné la mort. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1929  -  Le conseil de préfecture et les élections contestées.  -  Dans son audience du 1er juin, le conseil de Préfecture a commencé à examiner les élections municipales contestées. Voici ses premières décisions : Est annulée l'élection de M. Auvray, à Juvigny, qui au premier tour de scrutin, n'avait pas obtenu la majorité absolue.  

 

Juillet 1938   -   Très grave accident prés de Tilly-sur-Seulles.   -  La nuit dernière, vers 0 h. 15, circulait sur le chemin de G. C. n° 6 un camion automobile piloté par M. Penon, 36 ans, ramasseur de lait, demeurant à Fontenay-le-Pesnel, Près de M. Penon se trouvait l'employé de ce dernier, M. André Aumont, à l'arrière de la voiture avaient pris place quatre ouvriers qui avaient demandé à M. Penon de les conduire à la laiterie d'Isigny, à Villy-Bocage. C'étaient MM. Louis Chantreuil, 18 ans, apprenti charron, de Tilly-sur-Seulles ; Paul Leconte, 18 ans, ouvrier agricole, également de Tilly ; Emile Thouroude, 24 ans, chauffeur, de Fontenay-le-Pesnel ; et Charles Courtois, 26 ans, domestique agricole, de Juvigny.

Soudain, par suite, croit-on, du mauvais fonctionnement de la direction, le camion dérapa et, dans une embardée, alla se jeter dans un fossé à hauteur de la maison Sicot, à Juvigny.

Dans l'accident, cinq occupants de la voiture ont été blessés. Relevés le crâne fracturé et portant plusieurs autres blessures graves, MM. Chantreuil et Leconte ont été transportés d'urgence à l'hôpital de Caen où leur état a été jugé désespéré. MM. Courtois, Thouroude et Aumont sont légèrement atteints. Seul, M. Penon est indemne. La gendarmerie de Tilly-sur-Seulles a procédé aux constatations.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1938   -   Deux des blessés de l’accident de Juvigny ont succombé.   -  Le terrible accident d'auto survenu à Juvigny, et que nous avons relaté dans notre numéro d'hier, a eu les tragiques conséquences qu'on pouvait redouter. M. Lecomte, de Tilly-sur-Seulles, qu'on avait retiré des décombres le crâne fracturé, est mort dans la journée à l'hôpital de Caen où il  avait été transporté avec M. Chantreuil. Ce dernier, atteint également d'une fracture du crâne, ne devait pas lui survivre longtemps. A 12 h. 50, ce midi, il rendait le dernier soupir. 

L'état des autres blessés est satisfaisant. (Source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1938   -   Dénominations nouvelles de communes..   -   La commune de Juvigny, canton de Tilly-sur-Seulles, a été autorisée à prendre la dénomination de Juvigny-sur-Seulles.

La commune de Tessel-Bretteville, canton de Tilly-sur-Seulles, a été autorisée à prendre la dénomma nom de Tessel.  (Source 

 

Juin 1940  -  Dans un ravin.  -  Un pénible accident s'est produit à Tilly-sur-seulles, hameau de Juvigny.

Plusieurs autos appartenant à un industriel hollandais roulaient venant de Bayeux lorsqu'en arrivant dans le virage de Juvigny, le conducteur de l'une d'elle se trouva surpris par le changement subit de direction. En dépit de ses efforts, il ne put redresser sa voiture qui monta sur le talus et capota dans un ravin profond plusieurs mètres. Les voitures suiveuses  s'arrêtèrent immédiatement et se portèrent au secours des accidentés.

De la voiture, on retira grièvement blessé le jeune Franck Loopuit, 4 ans, qui fut conduit cher M. le docteur Malassis, de Tilly. Ce dernier lui prodigua les premiers soins, de même qu'à Mme Loopuit qui était légèrement atteinte à la tête.

En raison de l'état du garçonnet, le médecin ordonna son transport d'urgence à la clinique de la Miséricorde à Caen où il décédait peu après.

 

Juillet 1945  -  Nos fusils de chasse….  -  Des formules d’enquête relatives aux armes et munitions déposées à la mairie par ordre des autorités allemandes, peuvent être retirées, 16 rue Pasteur (bureau des renseignements). (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1945  -  Encore deux victimes des mines.  -  Alors qu’il procédait à des opérations de déminage à Cabourg, un ouvrier de la région parisienne, M. Louis Badée, 49 ans, demeurant au Pré-St-Gervais, heurta de la sonde dont il se servait, le percuteur d’une mine que recouvrait du papier bitumé. L’engin explosa, projetant le corps affreusement mutilé de M. Badée a une cinquantaine de mètres de là.  

M. René Gambise, 16 ans, employé au service des époux Suzanne, cultivateurs à Juvigny, a sauté sur une mine, alors qu’il était occupé aux travaux de la fenaison. La mort fut instantanée.  (Source : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Tilly-sur-Seulles.  -  Tilly-sur-Seulles (D) ; Brouay (R) ; Cheux (R) ; Cristot D) ; Fontenay-le-Pesnel (D) ; Grainville-sur-Odon (D) ; Juvigny (R) ; Le Mesnil Patry (R) ; Mondrainville (R) ; Norrey-en-Bessin (R) ; Rots (R) ; Saint Manvieu (R) ; Saint-Vaast-sur-Seulles (R) ; Tessel (R) ; Vendes (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Septembre 1950  -  Les mines.  -  A Juvigny-sur-Seules, une charrette de foin roule sur une mine : l’explosion tue un garçon de 13 ans en vacances à la ferme qui marchait derrière le charroi.

JUVIGNY, prés de Tilly-sur-Seulles

Environs de TILLY-SUR-SEULLES   -   Église de JUVIGNY

JUVIGNY (Calvados)  -  Le Vieux Pont

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