15 Octobre 2023 |
UN SIÈCLE D'HISTOIRE
DU CALVADOS |
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Canton de Douvres-La Délivrande |
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Octobre
1871 -
Fait divers.
- Albert
Laporte, cordonnier, âgé de 21 ans, né à Épron (Calvados), habitant
chez ses parents, à Langrune-sur-Mer, était depuis quelque temps sous
l'empire d'une idée fixe? celle
de courir le monde dans l'espoir de faire fortune. Le 3 octobre, il quitta la maison paternelle sous prétexte d'aller à Caen acheter des fournitures de cuir et autres objets de son état mais au lieu d'aller à Caen, il se dirigea droit sur Paris, n'ayant pour toutes ressources qu'une somme de 10 fr. Arrivé sans beaucoup d'argent le 10, à Paris, il recourut à l'obligeance d'une personne bienveillante qui paya sa place au chemin de fer pour son retour, et lui remit en outre une somme suffisante pour subvenir à ses besoin, pendant le voyage. Le jeune disciple de St-Crépin, au lieu de profiter de la leçon qu'il venait de recevoir, ne fut pas si tôt arrivé à Caen, qu'au lieu d'aller à Langrune, il prit la route de Falaise et se mit de plus belle à courir les aventures. Le 15 octobre, il arrivait vers 7 heures du soir à Alençon, ne possédant pas une obole. Ne sachant où manger et coucher, il parcourait tristement les rues, lorsqu'il fut rencontré par une patrouille qui le conduisit au violon, sous la prévention de vagabondage, s'il n'avait pas rencontré la fortune, il avait du moins trouvé un gîte pour la nuit.
Décembre
1871
- Fait divers.
- Le
nommé Eugène-Vicior Germain, âgé de 16 ans sans profession, né et
domicilié chez ses parents, à Langrune-sur-Mer, ne fait depuis quelque
temps que vagabonder et voler. Le 23 septembre dernier, il était
condamné pour vol et vagabondage à 3 mois d'emprisonnement. Le 23
décembre, il ne fut pas sitôt sorti de prison, qu'il se présenta à
Argentan (Orne), dans un bureau de tabac, où il demanda la monnaie de
10 francs en présentant une pièce de deux centimes, qu’il avait eu
le soin de frotter, afin de lui donner le brillant de l'or, et qu'il
avait à la main. La monnaie lui fut remise sur le comptoir et il s'en
empara lestement en laissant comme équivalent les deux centimes en
question. Comme il était nuit, la débitante de tabac ne s'aperçut de
la supercherie qu'après le départ de ce jeune filou. Plainte fut
aussitôt portée contre ce précoce chevalier d'industrie, qui a été
arrêté et réintégré à la maison d'arrêt d'Argentan, d'où il
sortait.
Janvier
1872 -
Fait divers.
- Depuis
longtemps on n'avait vu, sur nos côtes, le poisson aussi rare, par
suite du mauvais temps continuel que nous avons éprouvé pendant près
de six semaines. Cet état de choses rend, on le comprend, la vie
difficile dans les localités riveraines de la mer.
Février
1872 -
Fait divers.
- La
Normandie a eu dimanche soir le spectacle d'une aurore boréale, ou pour
dire plus exactement, d'une aurore polaire. A six heures, après avoir
passé par leurs phases ordinaires de mobilité et d’éclat divers,
deux colonnes éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et
pourpre, se sont réunies au zénith, pour y On
eut dit qu'un obus gigantesque venait d’éclater à des espaces
incommensurables, allait couvrir la
terre de ses débris. Puis
les pluies du météore, obéissant au mouvement de rotation de
l'atmosphère qui les entraînait prirent des nuances plus sombres, et
finirent par disparaître, pour ne plus laisser dans le nord qu'un
immense rideau de pourpre, qu'à minuit et demi, avait entièrement
disparu. Comme
de
juste, ce
phénomène météorologue a donné lieu aux commentaires les
plus étranges, car une croyance populaire veut que le retour de
ce, phénomène soit l’annonce
d'un événement important.
-
C’est signe de mort, disaient
les uns. -
C'est signe de sang, c'est signe de revanche, disaient les
autres. A l'avenir de prononcer. Avril
1872 -
Vol.
- Germain
Verrier, 29 ans, journalier à Langrune. Tentative de vol. Six mois de
prison.
Juillet 1872 - Le littoral. - Les renseignements qui nous parviennent du littoral, attestent que les grandes maisons se louent très facilement, mais les maisons moyennes et petites ne sont presque point occupées. Si août ne vient pas les remplir, bien des petits propriétaires vont souffrir gravement dans leurs intérêts. Août 1872 - Mort accidentelle. - Vendredi dernier, vers une heure de l'après-midi, un nommé Joseph-Alexandre Harivel, âgé de 44 ans, domicilié à Langrune, à été écrasé sous la roue de sa voiture sur la route de Littry, à 400 mètres environ de l’octroi de Bayeux. Il était monté sur le devant de sa voiture, lourdement chargée de chaux et attelée de deux chevaux, tout à coup ses chevaux prirent le trot, il descendit pour les retenir et il fut renversé et traîné par eux environ cinquante mètres sur la route et par une circonstance qu'on ne peut trop expliquer, la roue de la voiture lui passa sur la poitrine et la mort fut instantanée. M. Basley, docteur-médecin, appelé aussitôt pour lui donner des soins ne put que constater sa mort. Ce malheureux laisse une femme, et deux enfants.
Août
1872 -
Les bains de mer.
- Le
Courrier de France annonce que M. le général de Ladmirault va prendre
un congé de quelques jours, qu'il ira passer à Langrune
Septembre
1872 -
Les bains de mer.
- Nous
sommes au bord de la mer, dans une petite commune de la côte normande,
située entre Lion et Bernières. Il
est midi, le ciel est couvert d'un crêpe grisâtre qui se confond avec
la mer, le vent fouette la pluie contre les vitres. Les
baigneuses se demandent si elles pourront prendre leur bain quotidien.
Deux de ces anxieuses filles d'Ève, jeunes encore, les larmes aux yeux,
implorent le Dieu des éléments de faire un miracle et d'ordonner au
soleil de sourire. Vous
savez, ce que... fille veut, Dieu le veut, aussi soudain le vent tombe,
la pluie cesse et le soleil sourit. —
Madeleine ! s'écrient à l'unisson les deux impatientes...
Madeleine ! nos sandales, nos costumes de bain... vite ! vite !!! Et
en attendant l'arrivée de Madeleine, qui n’est pas vive, ces
demoiselles, se dépouille de leur vêtements. A
ce moment on frappe à la porte. Croyant que c'est Madeleine qui apporte
le vêlements de bain, les baigneuses crient en chœur : « Entrez ! » La
porte s'ouvre, et au lieu de Madeleine, c'est le vicaire de la paroisse
qui apparaît. Tableau !…...
car les deux demoiselles, à ce moment, se trouvaient presqu'aussi peu
vêtues que l'était notre mère Ève à sa sortie du Paradis terrestre. Aussi,
est-ce en rougissant et en poussant des cris de surprise, que les jeunes
baigneuses se réfugient dans un placard, pendant que le jeune prêtre,
ébloui, baisse les yeux, tourne les talons et redescend
l'escalier en invoquant le Seigneur. C'est
du moins ce qu'a supposé Madeleine,
qui a entendu son vicaire répéter en se retirant, ces paroles
du Pater Noster
Octobre 1872 - Mort d’un ivrogne. - Vendredi dernier, nous lisons dans L'Ordre et la Liberté, un homme de Langrune, après force libations au cabaret, a été frappé, en état de complète ivresse d'une congestion cérébrale et n'a pas tardé à succomber. Voilà donc encore une malheureuse victime de l'intempérance. De tels accidents devraient, faire réfléchir ceux qui font abus des liqueurs fortes, et appeler toutes les sévérités de l'administration sur les cabarets d'où l'on sort dans un si funeste état.
—
Nos lecteurs se rappellent que, dans un de nos précédents
numéros, nous avons, raconté qu'un individu était mort, à la suite
d'ivresse, en sortant d'un cabaret de Langrune. Cet
établissement a été fermé.
Février 1873 - Sinistres en mer. - Le ministre de la marine a reçu les plus tristes nouvelles. Il parait qu'un grand nombre de sinistres ont été constatés depuis trois jours dans la Manche, et que d'importants bâtiments ont péri. En vue de nos côtes, un navire a été signalé en détresse, le bateau à vapeur de Caen au Havre n'a pu effectuer son service.
Mars 1873 - A qui de payer ? - Un maire qui n’est pas heureux, dans ces procès c'est celui de Langrune. Depuis quatre semaines, il en a perdu trois. Si ces chicanes étaient faites à ses dépens, nous n'en soufflerions mot; mais comme c'est la commune qui en fait tous les frais, nous commençons à la trouver mauvaises et nous ne sommes pas les seuls de cet avis, car une pétition se signe à ce sujet dans la commune pour être transmise à M. le Préfet. Trois
procès perdus ! Voilà de l’argent qui eut pu utilement employé
à l’appropriation et
a l'assainissement de la commune.
Juillet 1873 - Sauvetage. - Dimanche, vers une heure de relevée, quatre hommes, qu'on nous a dit être des sous-officiers de chasseurs, en garnison à Caen, se baignaient à Langrune. La mer montait, elle était houleuse. Tout-à coup les quatre jeunes gens se sentirent enlevai par les flots, et c'est en vain qu'ils essayèrent de regagner la grève. Le moment était suprême. Les promeneurs, en ce moment sur le rivage, jetaient de hauts cris, mais aucun ne paraissait disposé à porter secoure aux nageurs. M. Baverel fils, marchand de meubles à Caen, qui venait de prendre son bain, se déshabilla à la hâte, se précipita à la mer et se dirigea vers les baigneurs qu'il encouragea et soutint en attendant l'arrivée de deux barques montées par les sieurs Jean-Baptiste Meriel, Amédée Basley et Francis Quesnel. Quelques minutes après, les quatre imprudents étaient sauvés. Nous croyons devoir rendre un hommage public à l'énergie et au courage de M. Baverel, qu'on est toujours certain de rencontrer là où il y a efficacement un danger à braver.
Juillet 1873 - Le sauvetage. - En rendant compte du sauvetage de Langrune, le Moniteur du Calvados qui ne manque jamais une occasion d'envoyer sur le nez de l'autorité un coup d'encensoir, cite pompeusement, M. Leroux, maire de Langrune parce que..... ce fonctionnaire a entendu les cris de détresse poussés par les quatre baigneurs.... Pourquoi le Moniteur n'a-t-il pas cité, nominativement les sept et quelques promeneurs, qui ont aussi bien que M. le maire, , entendu le cri de détresse des baigneurs.... et qui, comme lui, ne se sont pas pressés de leur porter secours. Pourquoi, surtout, le Moniteur n'a-t-il pas cité cette grosse maman qui en voyant M. Baverel se dépouiller de ses habits, et ne garder pour toute parure que ses cheveux et son courage, s'est écriée : — Quelle horreur !!!!!!.... M. Baverel n'est pas, que nous sachions, assez mal bâti pour motiver, de la part du beau sexe, une semblable exclamation. C'est donc la pudeur qui l'a fit pousser. Ah ! madame, croyez-en mon, expérience, de la pudeur il faut, mais pas trop n'en faut... surtout dans les cas pressants.
Août 1873 - Glanage. - Au moment des récoltes, il est utile de rappeler un arrêt de la Cour de cassation qui concerne le droit de glanage. Les propriétaires et fermiers pensent faire un acte de générosité en laissant les pauvres de la commune qu'ils habitent râteler et grappiller après l'achèvement de la récolte. C’est une erreur, il résulte de la jurisprudence de la cour suprême que ce n'est pas un acte de philanthropie qu'ils exercent, mais un devoir qu'ils accomplissent.
Août 1873 - Fait divers. - La plage de Langrune est envahie par les hommes de loi par les professeurs, voir même par les conseillers d’état, là, les cuisinières parlent latin, les bébés, grec ; les mamans, hébreu ; et les papas, chinois. Les habitants de cette nouvelle de tour de label se ne causent français que pour médire des voisins. Puisqu'il y a tant de savants à Langrune, je m'étonne qu'il ne s’en soit pas trouvé au moins un, pour faire comprendre à certains riverains, qu'ils auraient dû s'entendre avec le Domaine avant de construire sur le chemin des Dunes, des bouts de mur qu'ils ont été, depuis, obligés de détruire…….. Et d'engager le maire à céder à l'amiable les quelques mètres de terrain nécessaires à l'achèvement du chemin de Langrune à St-Aubin, au lieu de s’exposer à une expropriation, formalité toujours désagréable quand le bien général est en jeu.
Août 1873 - Les plaisirs de la plage. - Ceci est destiné aux baigneurs, il s'agit de courses.... Les coureurs sont des crabes. Et
voici comment on opère : On prend cinq ou six crabes de grosses
dimensions, puis à l’heure de la marée, on les met en ligne à
trente mètres de la mer, en les maintenant
Août
1873 -
Toujours des insolations.
- On nous
signale des cantons de Bayeux et de Bourguébus de nouveaux cas
d'insolation. A St-Aubin, dimanche dernier, M. Van-Maseyk, conseiller
général de l'Algérie, était en visite chez M. Daligault, son cocher,
le nommé Lissot, de Langrune, est tombé de son siège, foudroyé par
une insolation. Lissot a été relevé sans connaissance et le visage
ensanglanté, mais, grâce aux soins qui lui ont été prodigués par
MM. Daligault et Van-Maseyk, le blessé est revenu à la vie, et tout
fait espérer que cet accident n'aura pas de suites.
Août
1873
- Fête religieuse.
- Hier, nous
avons reçu encore une lettre (la troisième !) relative à la
fête religieuse organisée dernièrement sans succès à Langrune. Nous
n'avons qu'un mot à répondre : « Honneur au courage malheureux ! »
Octobre 1873 - !!!!!!!!. - Un maire est le souverain de sa commune, il a les gloires du gouvernement, mais aussi il en a les ennuis. Demandez plutôt au maire de Langrune. Jadis, pour plaire à certains membres du conseil et à quelques gros bonnets de l'endroit, il a fait exécuter des travaux qui ont notablement engagées les fonds communaux. Maintenant, ces messieurs exigent plus encore, ils demandent la construction d'une nouvelle maison d'école, dont le coût atteindrait près de 30,000 fr. Effrayé de cette dépense, le maire s'y est opposé, et voilà pourquoi ses alliés d'hier sont aujourd'hui ses ennemis. Il a beau dire avec raison : Payons d'abord les 12,000 fr. de réparations faites à l'église, les 800 fr. dépensés à la maison d'école, remboursons les indemnités dues aux propriétaires riverains de la rue de l'Église à la mer, soldons les frais des procès soutenus par la commune. Rien n'y fait. Sans doute, dans l'espoir de le pousser à donner sa démission, le pauvre maire est attaqué par paroles dans les dîners de cérémonie, et par écrit dans les journaux. On l'accuse surtout de ne pas tenir compte des arrêtés préfectoraux relatifs à la salubrité publique, et de laisser la plage dans un état de saleté repoussant. Mais
il y aurait peut être un moyen de tout concilier : si Langrune est
aussi insalubre que le disent les partisans de la nouvelle maison
d'école, pourquoi ne pas employer une portion des 30 000 fr. à son
assainissement. Ce serait de l'argent bien employé, puisque la fortune
et la vie
d'une cité
balnéaire dépendent uniquement de son état sanitaire.
Novembre
1873
-
Récompenses.
- Le
ministre de la marine a décerné des récompenses pour faits de
sauvetage aux personnes ci-après désignées, domiciliées dans notre
département : Eugène-Clair
Baverel, marchand ébéniste ; médaille de 2eme classe,
argent, — Secours à quatre soldats à Langrune, 13 juillet
1873. Alexandre-Clovis-Louis
France, guide-baigneur ; médaille de 2eme classe, or. — Sauvetage de
deux baigneurs. Villers-sur-Mer. François-Marin-Zéphir
Haupois, matelot, témoignage officiel de satisfaction ;
Jean-Baptiste-Emmanuel Lepareux, matelot, témoignage officiel de
satisfaction. — Secours d'un bateau chaviré à Bernières.
M. Carel, avocat à Caen, récemment nommé chevalier de la Légion d'honneur, vient de recevoir du pape le cordon de commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand.
Janvier
1874
-
Chemin de fer.
- Voici
l’emplacement des gares et haltes adoptées. Une gare commune avec le
chemin de fer de Caen à Aunay, à Caen, dans les jardins des
Champs-Saint-Michel, à 288 mètres de la place Saint-Martin, avec
laquelle cette gare sera réunie par une avenue droite de 15 mètres de
largeur dont la pente n’excédera, pas 0 m. 042 millim. par mètre.
— Stations pour voyageurs et marchandises, à Mathieu, Douvres, Luc et
Langrune. - Halles pour voyageurs, à Cambes, à la Délivrande, proche
de la chapelle.
Janvier
1874
-
Fait divers.
-
Est-il vrai, comme nous l'écrit un correspondant que la
commune de Langrune-sur-Mer soit le théâtre de vols nombreux ? —
Vols chez M. Thibout, vols dans le jardin de M. Lemoine, vols de
carottes par ci, vols de lapins et de volailles parla ?... etc., etc.
Juin 1874 - Bains de Mer. - Le 1er juillet est le signal de l'ouverture des casinos et hôtels de notre littoral. Partout les locations se font bien, et tout indique une bonne saison. C'est le moment d'annoncer qu'un casino grandiose est en voie de construction entre Langrune et Saint- Aubin, cet établissement qui a 27 mètres de longueur, 10 de large, comprendra une salle de spectacle et un café-glacier vitré avec vue sur la mer. Nous reviendrons plus tard sur ce casino, dont l'ouverture aura lieu vers le 20 juillet. Disons dès maintenant que le théâtre sera desservi par la troupe de M. Alexandre Hugot, régisseur du théâtre de Caen. Le
propriétaire de ce casino est M. Niard, entrepreneur à Luc,
l'architecte M. Viray, de Caen. M.
Viray est l'inaugurateur sur nos côtes, de constructions à prix-fixe,
cet architecte vous fait un plan accompagné d'un devis estimatif
de 6, 8 ou 20 000 francs, selon l'importance de la construction,
vous le signez et allez à vos affaires, vous revenez trois mois après,
et il vous remet la clef de vos appartements, qu'il ne vous reste plus
qu'à meubler.
Juillet 1874 - La comète. - Selon les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15 juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa traînée est très apparente à l’œil nu.
Juillet 1874 - Le conseil municipal. - Aujourd'hui 12 juillet 1874, le maire rappelle au conseil municipal que le cahier des charges de l'adjudication faite par l'état au profit de la commune des droits de stationnement des cabines à l'usage des bains, impose à l'adjudicataire (article 9) d'avoir sur la plage pour secourir les personnes en danger des bouées de sauvetage, une boite de secours, un appareil fumigatoire, des couvertures de laine, un brancard.
Le même jour, le conseil composé des même personnes. Vu la demande présentée à M. le Préfet à l'effet que la commune de Langrune fut autorisée à endiguer la place dite du corps de garde. Considérant que la mer tendant à éroder la place communale, il importe à la commune de faire exécuter les travaux nécessaires pour repousser l'envahissement dont on est menacé .
Juillet
1874
-
Faite divers. - Pour
pêche de moules, n'ayant pas la dimension exigée par la loi, et en
employant des engins prohibés, ont été condamnés à 250 fr. d'amende
chacun, les nommés : 1° Eugène Lemazurier, dit Preudhomme, faisant
défaut, demeurant à Saint-Aubin-sur-Mer ; 2° Pierre-Louis Planchon,
43 ans, demeurant à Langrune.
Juillet 1874 - Ouverture. - Dimanche prochain, ouverture du grand Casino de Langrune-Saint-Aubin, le spectacle est ainsi composé : « l’Avoué et le Normand », vaudeville, « La Cravate Blanche », comédie, « Allez-vous-en », chansonnette, « La tasse de thé », comédie. — Le même jour aura lieu l'ouverture du café-glacier attenant à la salle de spectacle, rien n'y manquera au point de vue du confortable : consommations excellentes, billard, terrasse.
Juillet 1874 - La canicule. - Le 24 juillet, a commencé la canicule, qui finira le 26 du mois prochain. Beaucoup de personnes croient que ce temps correspond aux plus fortes chaleurs de l’année. Nous en avons la preuve contraire cette année.
Juillet 1874 - Le réchauffement climatique. - La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.
Juillet
1874
-
Les bains de Mer. - Nous
sommes en pleine saison de bains, et cependant on rencontre encore des
logements portant à leur fronton l'écriteau d'attente : « A louer ».
Tous vont assurément disparaître avec les vacances législatives, et
des lycées.
En attendant, les plages
aristocratiques elles-mêmes sont calmes, sous ce rapport,
Cabourg-le-Jaloux, na rien à envier cette année à ses rivaux,
Trouville-la-Belle, Deauville, Villers, Beuzeval, Houlgate. De
l'autre côté de l'Orne, même tranquillité. A
Lion, peu de Parisiens, mais des Caennais qui se regardent comme des
chiens de faïence et s'amusent de même. Luc
est toujours la plage à transformations, chaque jour amène son
changement de figure. Les pèlerins y abondent, tous viennent là enfin
de se dédommager, de la diète obligatoire du matin, indispensable pour
pratiquer et assister saintement, à la messe de communion. Aussi, ne
sont-ce plus des cantiques que ces caravanes campagnardes chantent au
retour ; l’invocation du matin : « Sainte-Pétronille, priez pour
nous ! » est remplacée le soir par quelque refrain profane. A
Langrune, on se plaint toujours, les uns réclament une cloche et un
crieur officiel pour la pierre à poisson, les autres demandent
l'enlèvement des immondices dont les rues sont jonchées
et la suppression du trou placé juste devant l'habitation de M.
le maire, et qui rend si dangereux le passage de la dune. Entre
Langrune et Saint-Aubin est établi un casino-théâtre qui promet en
attendant, on y joue de très bonnes comédies et on y sert
d'excellentes consommations. Saint-Aubin
s'est amélioré et augmenté de nombreuses constructions, la dune a
été appropriée et garnie d'un parapet en terre. Les autorités
civiles, militaires et religieuses sont les mêmes : M. le maire
célèbre toujours les mariages entre deux pesées de moutarde blanche,
les jambes, les oreilles, le nez et la bouche du garde champêtre n'ont
pas diminué : il prétend que c'est pour mieux marcher, entendre,
flairer, manger et boire, rien à répondre.
De
Lion à Saint-Aubin, j'ai constaté que pour l'aménagement et
l'appropriation de leurs maisons, les habitants avaient fait un grand
pas. Cela prouve que chez eux, malpropreté n'est pas vice, mais une
habitude qu'il est facile de leur faire perdre. Sur
toutes les plages, grandes et petites, l'heure du bain est toujours de
moment de la réjouissance, il y a cependant quelque chose de plus gai
encore, c'est de voir, par un gros temps, embarquer promeneurs et
promeneuses pour une partie en mer. Que
de petits mystères dévoilés ? … et comme je surprendrais certaine
dame de Saint-Aubin, si je lui disais : « Madame, vous avez une jambe
admirable, et les genoux aussi, c'est
au-dessus que vous portez la jarretière : elle est bleue et retient un
pantalon de baptiste garni de dentelle lamée de soie bleue ». J’ai
vu tout cela, et bien autre chose encore. Dame ! les chroniqueurs
sont obligés d'avoir les yeux partout.
Août
1874
- Bains et baigneurs.
- Avec
le 31 août, un grand
nombre de baigneurs se sont envolés. Les maisons du littoral se louent
très difficilement pour le mois de septembre. A des écriteaux de
location, on ne voit qu'affiches de propriétés à vendre, de Lion à
Courseulles, les murs en sont tapissés. La propriété Larivière,
située à Luc, qui a coûté près de 400 000 fr. de construction à son
propriétaire, est, dit-on, à vendre.
Octobre
1874
- Éclipse.
- Le
10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le
Calvados.
Novembre
1874
- Drames de la Mer.
- Saint-Aubin-sur-Mer
est en deuil. Huit ou dix de ses enfants viennent d'être engloutis par
les flots. Que d'affections brisées, que de familles dans la douleur,
que de veuves, que d'enfants sans pain. Chaque
année, à l'arrière-saison, la plupart des marins de notre littoral
s'enrôlent à Courseulles sur des bateaux équipés pour la pêche du
hareng. Dernièrement 18 matelots, de Saint-Aubin, de Bernières, de Langrune,
de Luc et de La Délivrande, s'embarquaient sur la « Jeune-Mèlina »,
armateur M. Legallier, patron Eugène, un jeune homme de Saint-Aubin,
marié depuis quelques mois. Au
début de la campagne, tout sembla marcher à souhait, mais dimanche
l'après-midi, surprise par l'imprévu et terrible ouragan du nord-ouest
qui s'est déchaîné sur nos côtes, la « Jeune-Mélina »
s'est perdue corps et biens à 200 mètres du Tréport. Pendant,
vingt minutes on a aperçu au haut du mât l'un des marins faisant des
signaux de détresse. Le Tréport est une petite ville maritime de;3
500 habitants, située sur la Manche, entre Dieppe et St-Valery, sa
principale industrie est la pêche. Au
déclin du jour, on voyait encore, torturés par les lames, des débris
du navire auxquels se cramponnaient de malheureux marins, mais la
tempête régnait avec tant de violence qu'il était même impossible de
se tenir debout sur la grève... Peu à peu les débris devinrent plus
rares, puis, avec la derrière épave, disparut le dernier matelot de la
« Jeune-Mélina ». La
mer n'a encore rendu que quinze cadavres. Presque
toutes les victimes de ce sinistre épouvantable sont mariées et
laissent de nombreux enfants. Par une fatalité étrange, trois frères,
un père et un fils se trouvaient réunis sur ce bateau. Quatre autres bateaux de pêche ont également manqué l'entrée des ports du Tréport et de Dieppe et se sont échoués. Deux autres ont sombré, mais les trente hommes qui les montaient ont été sauvés.
Décembre 1874 - Incendie. - On nous signale un incendie qui a éclaté le 8 décembre, à dix heures du matin au domicile de M. Jules Godon, cultivateur à Langrune, et dans lequel il y a eu un cheval de brûlé et un veau qui, de peur s'est noyé dans un puits. Le plus extraordinaire, c'est qu'on a eu toutes les peines du monde à faire sonner le tocsin, car on réclamait l’autorisation du maire absent pour le moment. |
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16 LANGRUNE - La Cale. - LL |
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10 LANGRUNE - Rue de l'Est |
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LANGRUNE - Préventorium Franco-Américain. - LL |
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2 - Langrune-sur-Mer (Calvados) - Rue de la Mer | |||
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LANGRUNE-sur-MER (Calvados) "Le Clos Familiale" Façade et véranda |
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LANGRUNE-s/MER - Place de la Gare. - Départ du Train. | |||
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