1er Novembre 2024 |
UN SIECLE D'HISTOIRE DU CALVADOS |
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LANGRUNE s/ MER | ||
Canton de Douvres-La Délivrande |
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Dans
notre région, les conséquences n'ont pas été aussi graves, mais les
accidents ont été assez nombreux pour que deux jours durant, nos
médecins n'aient été occupés qu'à remettre des jambes brisées et
des poignets foulés. En
Normandie, dans la nuit du 29 au 30 décembre le thermomètre est
descendu à - 12 degrés. A Orléans, le thermomètre est descendu à -
15 degrés. A Pontarlier, - 20 degrés. En
France, à St-Goussaud (Creuse), le sieur Bergeron, âgé de 32 ans,
facteur rural, s'est perdu dans les neiges et a péri de froid. La
ville de Paris vient d'acheter un fond-neige d'un modèle assez curieux.
C'est un cylindre roulant, ayant un foyer central qui dégage assez de
calorique pour fondre la neige qu'il écrase et pour sécher le sol.
Janvier
1875
-
Éclipses.
- Si,
en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera
éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule
sera visible, en partie, à Paris. Janvier
1875
-
Condamnation. - Les
nommés Eugène Buhour, 18 ans, et Etienne Buhour, 43 ans, journaliers
à Langrune, 25 fr. d'amende, pour bris de clôture, tapage et outrage
à la gendarmerie.
Février 1875 - Condamnation. - Le tribunal a prononcé une amende de 50 francs contre les sieurs Mériel, de Saint-Aubin-sur-Mer ; Coutances, d'Hérouville ; Alcide Caron, de Lantheuil ; et une amende de 60 fr. contre le sieur Lissot, de Langrune, pour infractions à la loi sur le classement des chevaux.
Février 1875 - Conseil municipal. - Le 21 février 1875, le conseil municipal s'est réuni et, est unanimement d'avis, de prier M. le Préfet de faire auprès de l'administration des Postes, les demandes nécessaires pour qu'il soit fait droit aux vœux exprimés par le conseil, d'une demande de transfert du bureau de Poste de Luc à Langrune qui avait reçu de M. le Directeur des Postes une réponse favorable en date du 22 octobre 1862.
Février
1875
-
Chemin de fer. - Une
enquête aura lieu dans les communes de Langrune,
St-Aubin-sur-Mer, Bernières-sur-Mer et Courseulles, sur le projet
présenté pour l'établissement des stations et arrêts de ce chemin
projetés sur le territoire des communes sus-indiquées. Cette enquête
a commencé le 11 février et sera close le 21 du même mois.
Mars
1875
- Condamnation. -
Pour
avoir enlevé du sable et des pierres hors les limites prescrites :
Alfred-Joseph Hodierne, 37 ans, de la Délivrande ; Victor-Prosper, 24
ans, et Alfred-Exupère Hodierne, 17 ans, de Langrune ; Jean-Pierre
François, de Luc, et Jean-Baptiste Lissot, 48 ans, de Langrune, chacun
25 francs d'amende.
Mai 1875 - Saison des bains. - Notre littoral a été déjà visité par quelques baigneurs. Les locations ne se font que difficilement, car à Lion, à Luc, Langrune et Saint-Aubin, les propriétaires demandent des prix trop élevés. De l'autre côté de l'Orne, les locations se font plus facilement, les propriétaires craignant de rester sans louer, comme l'année dernière, préfèrent faire des concessions. A Trouville seulement, la semaine dernière, il a été fait pour près de 30 000 fr. de locations.
Juin 1875 - Acte de malveillance. - Un fait inqualifiable a été commis à Langrune dans la nuit de vendredi à samedi. On s'est introduit dans les cabines de la dame Laroute, directrice des bains, puis on a volé et lacéré un grand nombre de costumes et de linge de bain. Une
singulière méprise a mis sur les traces du coupable. Un habitant
aperçut une fille de mauvaise réputation, la nommée B…....,
qui enfouissait dans son jardin un paquet
volumineux. Croyant à un infanticide, il fit sa déclaration à la
justice. Une perquisition eut lieu, elle amena à la découverte, dans
la terre, des débris des vêtements volés. La fille
B……. a été mise en état d'arrestation.
Juillet 1875 - Fait divers. - Pour pêche de moules n'ayant pas la dimension exigée par la loi, et en employant des engins prohibés, ont été condamnés à 250 fr. d'amende chacun, les nommés : 1° Eugène Lemazurier, dit Preudhomme, faisant défaut, demeurant à Saint-Aubin-sur-Mer ; 2° Pierre-Louis Planchon, 43 ans, demeurant à Langrune.
Août
1875
- Les bains de mer.
- Lion,
Luc, Langrune, Saint-Aubin d'autrefois, plages modestes, de famille et
d'enfants, qu'êtes-vous devenues ?.... La
mode, de son pied coquet, vous a envahies : les hommes ont jeté à la
mer la veste de toile pour endosser la vareuse, les femmes changent
trois fois de toilette par jour, et vont au bain avec des costumes faits
sur mesure et garnis de fournitures en caoutchouc destinées à indiquer
la place des absents. Que
de mécontents ! à Langrune ? Mais les réclamants n'ont pas toujours
tort, ce qui vient de se passer à propos de la vente à la criée du
poisson le prouve. La
commune avait, fait placer une pierre à poisson et acheté une cloche
pour y appeler les acheteurs. On n'a pas trouvé d'adjudicataire, ce qui
n'est pas la faute des pêcheurs assurément, aussi avait-on tort de
leur empêcher d'y vendre. Cette
interdiction, qui a été levée mercredi (mieux vaut tard que jamais),
avait un double inconvénient: elle lésait les intérêts des pêcheurs
et forçait les baigneurs à aller faire
Août 1875 - Mendicité. - Les baigneurs de notre littoral se plaignent d'être, comme les années précédentes, assaillis par des mendiants de tout âge et des acrobates de tout genre. Il est au moins étrange que dans un département où il existe un arrêté préfectoral prohibant les saltimbanques et des arrêtés municipaux interdisant la mendicité, on donne asile à ces vagabonds, que l'on chasse des autres départements.
Août 1875 - Comète et prédictions. - S'il faut en croire les astrologues de l'Observatoire de Paris, nous avons été, cette semaine, visités par une comète. Autrefois, l'apparition d'une comète était considérée comme un présage de malheur, aujourd'hui, ces astres passent presqu'inaperçus.
Août
1875
- Glanage. -
Il
peut être utile, à l'époque des moissons, de rappeler un arrêt de la
Cour de cassation présentant un grand intérêt : 1° Que le
propriétaire n'a puissance d'introduire ses moutons que deux jours
après l'enlèvement des récoltes, afin de donner aux glaneurs le temps
d'user de leur droit. 2° Que si le propriétaire ou le fermier a le
droit, tant que son champ n'est pas entièrement moissonné, de ramasser
à son profit les épis échappés au moissonneur, il ne lui appartient
pas de concéder ce droit à un tiers, même à titre généreux. Tout règlement municipal qui viendrait à l'encontre de ce droit « ne serait pas légal ».
Août
1875
- Caen à la mer. -
Le
chemin de fer de Caen à Courseulles sera-t-il une bonne affaire ? Oui,
si tous les étés l'affluence des
voyageurs est égale à
celle de cette année, comme tout le fait présager. L'hiver,
l'entrepreneur compte beaucoup sur les marchandises qu'il transportera
de Courseulles à la gare de l'Ouest, lorsque le raccordement sera fait.
Dans ces conditions, il se pourrait que M. Mauger, qui a eu un instant
l'intention de mettre l'entreprise en actions, renonce à cette idée.
Les dépenses du concessionnaire dépassent, à ce jour, deux millions,
non compris les frais de personnel. Le rapport au Conseil général dit que le délai, pour l'exécution de la section de Luc à Courseulles, expire le 1er janvier 1876, c'est une erreur, car, à l'heure qu'il est, l'expropriation des terrains n'est pas commencée. Si rien ne vient déranger les plans du concessionnaire, la section de Luc à Courseulles sera inaugurée en juin prochain.
Août 1875 - La chaleur. - Il a fait un temps splendide, une chaleur tropicale : aujourd'hui il pleut, nous avons eu 30 degrés jusqu'à dimanche dernier, à Paris, on a constaté dix-sept cas d'insolation, quatre individus subitement frappé d'aliénation mentale sur la voie publique ont été ramassés, trente-neuf chevaux, affolés par la chaleur, se sont emportés. Enfin, Paris était tellement altéré, que plus de six cent individus ont été conduits au violon pour avoir trop bu.
—
De Douvres, les eaux se sont précipitées dans la tranchée du chemin
de fer et ont couvert la voie de détritus. La circulation n'a pas
d'ailleurs été interrompue. Les dégâts ont été promptement
réparés. —
A Condé, une pluie diluvienne a transformé en quelques instants les
rues de la ville en de véritables torrents. —Vers
quatre heures du soir, à Tracy-Bocage, la foudre est tombée sur une
maison, non habitée, appartenant à M. Jules Greley, la couverture
seule a été la proie des flammes, les pompes de Villers-Bocage sont
immédiatement arrivées et les travailleurs ont pu rapidement
concentrer le feu dans son foyer. M. Édouard Marie, garde particulier
à Villers-Bocage, que son dévouement avait conduit sur les murs de la
maison incendiée pour y travailler, est tombé d'une hauteur d'environ
six mètres. Dans sa chute, il s'est cassé l'épaule et fait des
blessures intérieures. Marie est âgé de 44 ans et père de cinq
enfants en bas âge, et sans fortune, La perte s'élève à 875 fr. —
A la même heure, le même jour, un incendie occasionné par la foudre a
éclaté en la commune de Secqueville-en-Bessin et a brûlé
complètement la toiture en chaume d'une maison d'habitation faisant
partie d'une ferme appartenant à M. Jules Lecomte, maire, qui est
exploitée par M. Léon Leboulanger. La perte approximative de M.
Lecomte est de 3 000 fr, assurée, celle de M. Leboulanger est évaluée
à 700 fr., également assurée. Il y avait quatre personnes dans la
maison au moment où la foudre est tombée, aucun accident à déplorer. —La
foudre est tombée aussi à Langrune et à Douvres, où elle a
déraciné un arbre. A Caen elle a laissé des traces de son passage sur
un mur dans la cour de M. Bourrienne,
médecin. —
Cet orage a également éclaté sur le Havre à 4 heures de
l'après-midi, il a duré une heurs et demie. Les coups de
tonnerre se succédaient avec une terrifiante rapidité, en même temps
qu'une pluie des plus abondantes transformait les ruisseaux de la ville
en vraies rivières, et les rues descendant la côte en petits torrents.
La foudre est tombée en divers endroits, deux fois, notamment, dans le
bassin de la citadelle sur le trois-mâts français « Sainte-Adresse »
et à l'angle nord-ouest du bassin.
Novembre 1875 - Conseil municipal. - L’an 1875, le 7 novembre, le conseil municipal s’est réuni dans le lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de Monsieur Leroux, Maire, en vertu de l’arrêté préfectoral en date du 14 octobre 1875. Sur la proposition d’un membre, le conseil à l’unanimité, considérant que les communes voisines et riveraines de la mer sont autorisées à enlever du galet sur le rivage pour l’entretien de leurs chemins. Considérant que la commune de Langrune n’est pas pourvue d’une autorisation semblable, et qu’il en résulte un préjudice grave pour la commune.
Novembre
1875
- Suites de l’ouragan.
- Horrible temps que celui de novembre. Que de tempêtes ! que
de désastres ! que de sinistres. De mémoire d'homme, on n'avait vu
plus long et plus effroyable ouragan. Tels étaient la force du vent et
la fureur des vagues que sur le littoral les maisons tremblaient sur
leur base et faisaient redouter des éboulements. Les
différents cours d'eau de notre région sont rentrés dans leurs lits,
de leur côté, la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne ne donnent
plus d'inquiétudes. Sur
nos côtes, la mer rejette des débris de toute nature, des agrès, des
marchandises, des vêtements, sur les côtes de Bretagne, on a recueilli
plusieurs cadavres. A
Villerville, dans les roches moulières, on a retrouvé le cadavre du
nommé Arsène-Désîré Duchemin, perdu en mer alors qu'il rentrait à
Trouville de la pêche à la crevette, la mer n'a pas encore rendu le
corps du jeune Lezin, qui montait, avec Duchemin, l'
« Oiseau bleu ».
Dans
les villes et dans les campagnes, des toitures ont été enlevées, des
cheminées ont été renversées, des arbres déracinés. Le parapet de
la jetée de Trouville a été brisé, à Deauville, la digue a
été endommagée. A Lisieux, le vent a renversé un échafaudage
établi pour les travaux du séminaire, et deux ouvriers ont été
jetés sur le sol, l'un d'eux a eu deux côtes enfoncées. Une ouvrière
qui traversait le petit pont provisoire du Moulin-Biot, à Condé, est
tombée à l'eau, poussée par le vent, et se serait noyée sans l'aide
de plusieurs hommes qui accoururent à ses cris. Dimanche
dernier, le Havre a été inondé. Plusieurs familles ont cru devoir
abandonner leurs demeures, qu'elles avaient peur de voir détruites a
chaque instant. Rouen, Étretat et Fécamp ont beaucoup souffert. Voici le relevé aussi exact que possible des dégâts causés, à Paris, par l'ouragan : 10 000 cheminées ont été abattues, 160 toitures ont été endommagées, 30 000 carreaux ont été brisés, 1 000 palissades renversées, 200 arbres cassés ou déracinés.
Décembre
1875
-
La neige. -
Le
froid est rigoureux partout, en France c'est la région du Midi qui est
la plus éprouvée. Marseille, Agen, Nimes, Montpellier, Limoges sont
sous la neige. Dans
le Calvados, du côté de Bayeux, la neige a atteint dimanche, une
épaisseur de 55 centimètres, région de Caen, 20 centimètres ; de
Lisieux, 8 centimètres. Plus on avance vers Paris, plus la couche
diminue, à partir de Serquigny, elle couvre à peine le sol.
Mars
1876
-
Tempêtes sur mer et naufrages.
- Nous
avons depuis quelques semaines, sur les côtes de la Manche, un temps
abominable. Il vente presque continuellement en tempête.
—
Un picoteux de Luc ayant cassé ses amarres, a été poussé vers
Trouville, il est inscrit au port de Courseulles sous
le n° 179. —
Une goélette ou bisquine se serait naufragée sur le ratier de
Villerville. Le bateau est perdu, on dit que l'équipage aurait péri.
Nous n'avons pu avoir de renseignements à cet égard. —
Dimanche, à la suite de la tempête, les communications avec
l'Angleterre, la Belgique, Lille, le Havre, Rouen, Amiens, Arras,
Beauvais , etc……., ont été momentanément interrompues. —
Des pêcheurs assurent avoir vu engloutir, par la mer démontée,
le vapeur anglais « Thittle ». Ce navire, qui était attendu
à Dieppe avec un chargement de charbon
devait être monté par onze hommes
d'équipage. —
Mardi, vers sept heures du matins
le brick-goélette
anglais « Juliette », capitaine Roberts, venant de Llanelly
avec un chargement de 250 tonneaux de charbon à destination de Caen,
est tombé sur les rochers situés vis-à-vis de Bernières, à trois
milles environ du rivage. A 8 heures l'équipage, composé de sept
hommes, embarquait dans le canot du bord et atteignait la côte de Langrune.
A 9 h., après deux heures de mer démontée, la
« Juliette » était entre deux eaux, ballottée par la houle qui était
très forte, elle perdait ses mâts de perroquet et de flèche. On
n'aperçoit actuellement que les bas mâts de ce navire. Les matelots
sont arrivés à Caen par le chemin de fer de Luc.
Avril 1876 - Chemin de fer de la mer. - Les travaux du chemin de fer de Caen à la mer vient être poussés avec une très grande activité. La section entre Luc et Courseulles sera certainement livrée au public pour la fin juin au plus tard. La
ligne de raccordement entre l’Ouest et la gare Saint-Martin ne pourra
pas être terminée pour la saison des bains, en raison des nombreux
travaux d'art qu'il y a à exécuter, dans le parcours de trois
kilomètres, on compte cinq ponts et voûtes. En attendant, la compagnie
vient de réduire le prix des places dans les omnibus qui font le
service entre Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières et Courseulles. Avril
1876
-
Température. -
Les
fêtes de Pâques se préparent mal : il grêle, il neige et il gèle,
les colzas pendent le nez, les fleurs des arbres paraissent
brûlées. Nick avait raison, en indiquant de la neige et de la
gelée du 12 au 16. — A partir du 19, il nous prédit un temps doux, mais orageux.
Mai 1876 - Nos récoltes. - La longue période de sécheresse que nous avons subie pendant près d'un mois avec grands vents d'amont continuels et très-froids, inspirait des craintes sérieuses à l'agriculture : plantes légumineuses et fourragères, prairies naturelles et artificielles, tout semblait dépérir sur pied faute d'humidité. Le temps vient heureusement de changer, il est à l'eau. Dans le Midi, il pleut beaucoup, les orages sont à redouter.
— La compagnie vient également de traiter avec M. Amédée Louard, pour faire le service entre la gare de Luc et Lion-sur-Mer, M. Amédée Louard a cessé, depuis lundi son service journalier de Caen à Lion-sur-Mer et de La Délivrande à Lion. Prix du trajet (aller et retour) : 2 fr. 25 cent. —
La section de Luc à St- Aubin sera terminée vers le 1er
juillet. Les travaux de Saint-Aubin à Courseulles marchent lentement,
cependant on espère pouvoir livrer cette dernière section au public
pour le mois d'août. Vendredi, la commission s'est
réunie à la
préfecture pour délibérer au sujet de certaines concessions de
terrain dépendant de la commune de Courseulles.
Août
1876
-
Les bains de mer. -
Beaucoup
de monde sur notre littoral, en ces derniers jours, les trains de Paris
à Trouville ont dû être doublés. De
l'autre cote de l'Orne, quelques célébrités : A Saint-Aubin, un
sénateur inamovible, M. Béranger, beau-frère de M, DeTourbet,
substitut du procureur général de Caen, un député de la Loire, M.
Raymond, la veuve de Michalet, l'auteur de la Mer, la charmante madame
Prelly, ex-pensionnaire de l'Opéra-Comique, le futur Méphisto du Petit
Faust, dans lequel elle débute le 1er septembre au Théatre-Historique,
Madame Donvé, des Variétés, et une autre célébrité parisienne
qu'on peut, à l'heure du bain, contempler, sans jumelles, sans fard et
sans maillot. Autour de ces étoiles de première grandeur, gravitent
quelques satellites du monde des lettres, des journalistes, des
compositeurs et des faiseurs de rondeaux. Partout,
les baigneurs paraissent enchantés de leur séjour sur nos côtes. A
Langrune, cependant, il y a encore des mécontents, cette malheureuse
commune est toujours affectée de la maladie de la pierre (de la pierre
à poisson, bien entendu). L'autorité a acheté une cloche, mais elle
ne veut la livrer que contre versement de dix francs par tête de
pêcheur. Pourquoi n'imite-t-elle pas St-Aubin ?…. Saint-Aubin n'a pas
trouvé d'adjudicataire pour sa pierre à poisson, elle la fait
exploiter par le crieur Jamet, et il en résultera pour la commune un
boni de 300 francs au moins.
Je sais bien que Langrune n'a pas de Jamet, car après une année d'absence, le célèbre crieur nous ait revenu, à la grande joie des baigneurs et des pécheurs. Seulement il a contracté une déplorable habitude, il pérore et prononce des discours et des sermons, tout comme un Victor Hugo ou un Dupanloup. Du reste: ses harangues sont fort goûtées des cuisinières, et je ne serais pas étonné qu'un jour on lui érigeât, sur la plage, une statue avec cette inscription : « A Jamet le Désiré, les cuisinières reconnaissantes ! »
Août
1876
-
Chemin de fer de la mer. -
La
section de Courseulles ne sera pas livrée au public avant la fin du
mois, M. le préfet du Calvados et l'ingénieur en chef doivent visiter
la voie vers la fin de la semaine prochaine, les recettes journalières
ont sensiblement augmenté depuis l'ouverture de la section de Saint
Aubin, le dimanche, les
Août 1876 - La sécheresse. - Les herbagers sont dans la désolation, l'herbe brûle sur pied, ils sont obligés de vendre leurs bestiaux. Chose qui ne s'était jamais vue, huit bouchers parisiens étaient à Caen, sur le marché, pour profiler de l'occasion.
Août
1876
- Un accouchement en plein
champ. -
Une
femme Bacon, originaire de Luc, demeurant à Etreham, près Bayeux,
parcourant depuis plusieurs jours les communes du littoral, suivie de
ses quatre enfants, qui allaient mendier de porte en porte, ou marauder
par les champs, est accouchée de deux garçons, à la sortie de
Langrune, sur le territoire de la commune de Saint-Aubin-sur-Mer. La
femme Bacon était ivre. On suppose que l'état dans lequel elle se
trouvait, et la crainte de se voir inquiétée à propos des faits de
rapines reprochés a ses enfants, n'ont pas été étrangers à son
accouchement précipité, qui a eu lieu avec l'aide de la sage-femme de
Langrune, et en présence de plusieurs enfants. Singuliers spectateurs ! ... On a demandé des secours à la mairie de Langrune, qui en a refusé, prétextant que la femme Bacon n'était pas accouchée sur son territoire, considération qui n'a pas empêché Mme Deshoulières de donner asile à l'accouchée et a ses deux nouveaux-nés, et de leur faire prodiguer les soins dont ils avaient besoin.
Août 1876 - Bains de mer. - Rarement, on a vu une telle affluence de voyageurs pour les bains de mer. Tous les jours, on délivre à la gare St-Lazare, des milliers de billets pour la Normandie seulement. Samedi
dernier, le train des maris, qui part de Paris vers 6 heures du soir, a
dû être quadruplé, il en est résulté une confusion et un désarroi
qui a occasionné un retard de deux heures. Aussi le train de
correspondance avec Luc, Lion, Langrune, etc…., était parti depuis
une heure un quart lorsque les omnibus ont amené trente à quarante
voyageurs. A Caen, le livre des réclamations est surchargé de
plaintes, nous en avons remarqué une, signée de M Béranger,
sénateur. L'honorable inamovible, qui est appelé à faire les lois,
devrait savoir que la compagnie coupable n'est pas celle de la mer. qui
a attendu une heure, mais bien la Compagnie de l'Ouest, qui est arrivée
en retard de deux heures.
Août 1876 - Piqûre de poisson. - Une dame da Paris, en ce moment descendue à l'hôtel Desaunay, à Langrune, ayant eu l'imprudence de ramasser, sur le rivage de Saint-Aubin, une vive (petit poisson assez commun du côté de Courseulles et de Port), s'est piquée le petit doigt avec les trois dards que cet animal porte comme défense un peu en arrière de la tête. Cette dame en éprouve une douleur si vive qu'elle ne put regagner Langrune. En quelques instants, son bras atteignit le double de sa grosseur naturelle, et aujourd'hui encore il est très enflé. Les marins disent que la douleur dure de trois à quatre mois, et que la partie piquée enfle à la marée montante pour diminuer lorsque le flot se retire. Ceci n'est peut-être qu'une légende, mais ce qui est certain, c'est que les piqûres de la vive sont très douloureuses.
Sur
notre littoral, quelques changements : à Langrune, M. Leroux,
maire, a été remplacé par l'adjoint ; à Saint-Aubin-sur-Mer, c'est
M. Daligault qui a été nommé maire.
Novembre 1876 - Conseil municipale. - Sur proposition du Maire, le Conseil demande à M. le Préfet l’autorisation de démolir un vieux bâtiment appelé Corps de garde situé sur la place communale, et ou ce trouve actuellement le groupe à incendie, pour les motifs que cette vieille masure gêne la vue des habitation d’en face sur la mer, à quelle est un embarras de la place communale, seul lieu de réunion agréable pour les étrangers et que les alentours sont un réceptacle d’ordures et d’immondices. Les démolissions de ce bâtiment serviraient à endiguer la place communale, et la pompe serait remisée dans un appartement appartenant à M. Seigneurie, qui s’y oblige, jusqu'au moment ou la construction de la nouvelle et qui permettra de la placer dans la cour actuelle de cette habitation à cet effet. Le
conseil donne au Maire l’autorisation d’employer pendant le nombre d’années
voulu du revenu de la plage pour couvrir les frais d’engagement
projeté. Délibéré en séance et signé après lecture. Novembre
1876
-
Condamnation. -
Stanislas-Jean
Jeannou, 46 ans, cordonnier à Langrune, ivresse, vol de bois au sieur
Paysant, outrages au garde champêtre, coups et blessures envers les
sieurs Flambard et Moulin, 3 mois, 5 fr. d'amende.
Février
1877
-
Grande marée. -
Le
27 février, nous aurons une grande marée. Les personnes qui habitent
le bord de la mer et à l'embouchure des rivières feront bien de
prendre les
précautions nécessaires pour que cette marée ne leur cause pas
de dommages. On
annonce aussi, pour le 27 de ce mois, une éclipse totale de lune. Mars 1877 - Trop de Zéle. - Dans la commune de Langrune, un électeur avait été rayé illégalement de la liste électorale par le secrétaire de la mairie. Afin d'obtenir une réinscription qu'il était en droit d'exiger, l'électeur a été obligé de s'adresser au juge de paix. Sept ou huit électeurs de la même commune sont, nous assure-t-on, dans un cas identique, ils ont été rayés sans avis préalable. Le
secrétaire de la mairie agit-il de son initiative privée, ou est-il
poussé par le maire ou par toute autre personne influente à
transgresser ainsi les règlements administratifs. Nous serions
aise de le
Juin
1877
-
Bains de mer. -
Les
plages du littoral font leur toilette, elles se préparent à dignement
recevoir les étrangers qui viennent leur demander asile pendant la
belle saison. Dans l'intérêt des voyageurs, la Compagnie du chemin de
fer de l'Ouest a modifié son service. Les locations se font à des prix
encore supérieurs à
ceux de l'an dernier. Le
maréchal Canrobert a loué à Villerville ; M. le Préfet du Calvados
doit louer, à Langrune, la propriété Hallais. A Trouville,
Pasdeloup et son orchestre sont annoncés. Partout
on a construit : auprès du casino de St-Aubin, un hôtel avec bains
chauds a été établi par M. Niard, l'ouverture est annoncée pour le 1er
juillet,
à Saint-Aubin, sur la plage, M. Vermont a placé une tente café ; à Langrune,
la masure qui se trouvait devant l'hôtel Delaunay a été démolie ; à
Luc, on parle d'éclairer la grande rue de la mer avec des candélabres. Alors
qu'il était communal, le chemin qui conduit de la gare de Luc, à la
propriété Larivière, était quasi praticable, aujourd'hui qu'il est
classé départemental il n'est pas sans danger de s'y aventurer les
jours de pluie. Ce n'était pas la peine assurément... d'en changer le
classement (air connu). Ouistreham, presque désert depuis l'installation du chemin de fer de la mer, reprend vie, grâce à la gondole le « Chevreuil » et au steamer « l'Utile » qui font, chaque dimanche, le trajet de Caen par le canal. Départs de Caen à 9 heures du matin, de Ouistreham à 6 heures 30 du soir. Parcours en 1 heure et demie. Prix : 1 fr. 50 aller et retour, et moitié place pour les enfants.
Juin 1877 - Récoltes. - Nos récoltes ont les plus belles apparences, la vigne promet, tout annonce une année d'abondance. Dans la nuit de dimanche à lundi, il a cependant gelé blanc sur divers points du département du Calvados.
Août
1877
-
Sauvetage. -
Jeudi,
vers 9 heures du matin, Jules Le Marchand, marin à Luc. était occupé
à baigner deux personnes entre Luc et Langrune, lorsqu'une jeune fille,
accourant de son côté, réclama son secours pour sauver sa compagne
que le courant entraînait et qui était sur
le point de disparaître. La mer était assez forte, et sans
l'assistance de Le Marchand elle allait infailliblement périr. Il fut
assez heureux pour arriver à temps et rapporta au rivage la jeune
imprudente, qui avait perdu connaissance et la transporta
dans la maison que sa famille occupe à Langrune pendant la
saison des bains.
Septembre
1877
-
Fait divers. -
Peuples
du Calvados et de Saint-Aubin-sur-Mer aussi, écoutez l'histoire
ci-après qui s'est passée sur la ligne ferrée de Caen à la mer. M.
et Mme Croquignole habitent les environs de Mathieu. Jamais ils
n'étaient allés en chemin de fer, dimanche matin, ils se dirent : -
« Si j'alliommes à Langrune mangi eune goulée cheux not' tante
Astasie ? » Les
époux se dirigent vers la gare de Mathieu, prennent des billets pour
Langrune, en ayant
bien soin de demander si « no les arrêtera quand y s'ront arrivés...
» -
« Soyez sans crainte, leur fut-il répondu, on vous
avertira ».
Le
chef de gare leur réclame un supplément de place, nouveau courroux
suivi d'explications inaboutissables. Croquignole
n'en pouvant mais, finit par s'écrier en s'adressant au chef de gare : -
« Attendez un brin, j'vas vo coller.... M. Demolombe est à
Saint-Aubin, j'connais sa cuisinière, j'vas l'consutler ». -
« Payez le supplément d'abord ». -
« Non! t'nez, gardez ma femme en gage ». Une
heure et demie après la pauvre femme était encore en dépôt dans le
bureau du chef de gare, lorsque Croquignole, adouci, reparut et solda le
supplément réclamé. Mais
pourquoi avait-il donc été une heure et demie parti ? C'est
qu'au lieu d'aller demander une consultation à M. Demolombe. le
scélérat était allé prendre une consolation au cabaret. Octobre
1877
-
- Abjuration.
- Lundi,
un jeune protestant, âgé de 25 ans, domestique chez une propriétaire
de Langrune, a fait dans l'église de cette paroisse son abjuration
d'hérésie. Les premières années de son enfance s'étant écoulées
loin de toute étude profane et religieuse, il n'avait pas l'idée de ce
que peut être la religion. Il était jeune encore quand il devint
orphelin. Après
quelques années passées au service de sa patrie, il s'est placé chez
un propriétaire de Langrune, et c'est là que, pendant trois mois
seulement, il a reçu les leçons du curé de la paroisse. Après le
baptême, il a communié.
Décembre
1877
-
L’hiver. -
Nous
sommes dans l'hiver depuis le 21, aujourd’hui 28, les jours sont dans
leur plus grande décroissance, c'est le moment de rappeler sommairement
quelques-uns des grands hivers restés fameux dans la mémoire des
peuples : En 822 les plus
lourdes charrettes ont traversé les
fleuves et les rivières
pendant un mois. —
1408, des ponts sont
emportés par les glaces. Plusieurs greffiers de justice déclarent
qu'ils ne peuvent tenir leur plume, pour enregistrer les arrêts,
l'encre gelant dans l'encrier. —
1484, trois mois de gelée continue. —
1544, on coupe le vin et le cidre avec des haches. —
1709, le terrible grand hiver. Le froid dépasse 20 degrés, le vin
gèle dans les tonneaux. Les cloches cassent en sonnant. —
1783, le froid atteint 19 degré. Soixante neuf jours consécutifs de
gelée.
—
1795, quarante-deux jours de gelée continue. C'est l'année où
Pichegru prit la flotte hollandaise avec de la cavalerie, au Texel. —
1840, froid mémorable du 15 décembre, jour de la rentrée des cendres
de Napoléon 1er à
Paris, 17 degrés de froid. —
1870 - 1871, l'année terrible, clôt cette série dont la nomenclature
donne froid dans le dos. Espérons
que l'hiver qui commence sera plus clément.
Janvier
1878
-
Morts de froid et de misère.
- Le
1er janvier, on a trouve, sur le territoire de la commune de
Langrune, le cadavre de la dame veuve Aubrée, âgée de 77 ans,
domiciliée à Luc-sur-Mer. On
a reconnu qu'elle avait succombé a une congestion cérébrale,
déterminée par le
froid et la misère.
Mars
1878. -
Respect aux lois -
Il y a
beaucoup de maires qui ne se conforment aux prescriptions de la loi.
Dans la plupart des communes et des villes, on n'affiche à la porte des
mairies ni l'ordre du jour des séances, ni le compte rendu des délibérations.
A
Cabourg, le maire ou son secrétaire refuse la communication des procès-verbaux
des séances aux électeurs. Dans
une autre localité, lorsqu'il y a trop de monde dans la salle des séances
le conseil se constitue en comité secret. Une
fois pour toutes, il serait bon que la préfecture rappelât au respect
de la loi les maires qui l'oublient soit par ignorance, soit de parti
pris. ( Bonhomme Normand )
Avril 1878 - Les drame de la mer. - La semaine dernière, un ouragan épouvantable s'est déchaîné sur les cotes et a fait chavirer un grand nombre de barques : le chiffre des victimes connu dépasse déjà 300.
Août
1878
-
Les bains de mer. -
C'était
fête à Courseulles dimanche. Jamais il n'y avait eu foule pareille.
Dans le train de 9 heures 20, qui n'est parti qu'à 10 heures, plus de 1
000 promeneurs ont pris place. Dans la gare et aux abords, c'était un
tohu-bohu indescriptible, il y a même eu —
On se plaint toujours et partout de la malpropreté des dunes. A Luc, la
descente à la mer n'est plus seulement un cloaque, c'est aussi un
casse-cou. —
A Villerville, c'est
au nez et à la barbe du
garde champêtre qu'on dépose, en face de l'hôtel, les détritus des
cuisines. —
A Lion, c'est avec les saletés de la commune qu'on élargit les
dunes. —
A Langrune, on a dernièrement planté un calvaire. Par suite
d'autorisations un peuu
trop légèrement
données, le lieu où s'est tenue la cérémonie religieuse extérieure
était entouré de femmes colosses et de veaux à deux tètes. Au
banquet, des invités se sont plaint de n'avoir qu'un verre et une tasse
à café pour deux. Passe, pour le verre, mais pour le café, impossible
d'accorder celui qui ne met dedans qu'un larmo d'eau-de-vie et celui qui
s'en fourre douze demoiselles comme, un chantre que nous connaissons. —
Que les temps sont changés !.. Aujourd'hui, à Saint-Aubin, on se
plaint de trop entendre retentir la cloche de la vente au poisson.
Jadis, c'était différent. Au premier coup, tout le pays était sous
cloche. C'est là qu'on apprenait les nouvelles du jour et de la nuit,
c'est là qu'un petit groupe, aujourd'hui en partie disparu, passait en
revue le bataillon féminin, c'est là qu'on recherchait, pourquoi Mme
X……. avait les yeux gros de larmes et sa voisine les
traits un peu fatigué, et toujours on en trouvait la cause dans le
départ subit d'un ami intime, ou l'arrivée d'un mari anxieusement
attendu. C'est là aussi que Jamet annonçait qu'à la grand'messe
maître Rossignol chanterait en musique, et qu'à
Janvier 1879 - Neige et tempête. - La neige et l'ouragan que nous subissons depuis mardi nous étaient annoncés par le bureau météorologique du New-York-Hérald. Sur certains points de notre département il y a tant de neige que la circulation en a été interrompue, sur la ligne de Courseulles, les trains ont été arrêtes par les neiges, ceux de la ligne de l'Ouest ont éprouvé de long retards. Avec la fonte des neiges, les inondations sont à redouter.
Janvier 1879 - Récompenses. - A M. Jules Malon, témoignage de satisfaction : sauvetage de deux personnes à Bernières-sur-Mer, le 3 août 1878. A M. Jean-Jacques Lamy, matelot, médaille de deuxième classe argent : sauvetage d'une jeune fille à Arromanches, le 12 août 1878 A
M. Gustave Niard, maître d'hôtel à Saint-Aubin, témoignage officiel
de satisfaction : sauvetage d'un homme à Langrune, le 28 septembre
1878.
Avril 1879 - Pêche des moules. - L'exploitation des moulières ci-après désignées est autorisée, savoir : Quartier de Caen : Moulières de Gonneville, d'Auberville, de Villers, d'Hermanville, de Lion, de l'Aiguillon, de Tracy, de Port, de Longues, de Huppain, de Ste-Honorine. Sous-quartier de Courseulles : Moulières de Figar, de Lombay, de Creuhot, de Lihan, de la Folie, de la Home, de l'Escorbat, de l'Anguille, de Langrune, de Saint-Martin, de Valet, de Haut-Rocher, des Grouins, de la Vieille-Pouque, de la Roquette, des Essarts, de Bernières, de Maragnan, de Germain, de la Roquette, de la Tunelle: de Saint-Gerbaut, de l'Epecque. Les
moules pêchées en contravention seront reportées par les délinquants
sur les bancs d'où elles proviendront. Il est défendu d'arracher les
moules à poignée et de les cueillir avec d'autres instruments qu'un
couteau, et de circuler sur les moulières avec des voitures ou des
bêtes de somme. Il est défendu de pêcher et d'employer à un usage
quelconque, notamment à l'engrais, les moules n'ayant pas la dimension
minimum de trois centimètres.
Avril
1879 -
Maison d’école et mobiliers scolaires.
-
Est approuvé l'état de
répartition du crédit de 25 000 fr. inscrit au budget pour secours aux
communes en vue des dépenses d'acquisition, de construction, de
réparation des maisons d'école et d'achat ou renouvellement des
mobiliers scolaires, conformément aux propositions contenues dans le
rapport de M. le Préfet. Secours
sur les fonds départementaux à la commune de Langrune, pour
Construction d'école. 800
fr.
Avril
1879 -
Répartition de secours pour les bâtiments communaux.
- Le
Conseil répartit entre les communes inscrites ci-après une somme de 13
130 fr. à prélever sur le crédit de- 15 000 fr. porté au budget de
1879 sous le titre : Subvention pour acquisitions, travaux et
réparations d'églises, mairies et autres édifices communaux.
Juillet 1879 - La saison. - Quel temps épouvantable ! L'utile et l'agréable en souffrent. Impossible de botteler et de rentrer les foins. Sur le littoral, les baigneurs, assez nombreux, maugréent en grelottant sous leurs pardessus d'hiver. Nous voici en plein juillet, les jours décroissent de 31 minutes le matin et de 26 minutes le soir, et nous n'avons pas eu un beau jour. Les uns espèrent un changement avec le dernier quartier, les autres prétendent que nous en avons jusqu'au 18, veille de la nouvelle lune. Quoi qu'il en soit, sauf les grandes maisons, tout est loué pour le mois d'août, mais, sur nos côtes, un bon mois sur trois, ce n'est pas assez.
Juillet 1879 - Les pluies d’aujourd’hui et les pluies d’autrefois. - Dimanche dernier, on a lu dans toutes les églises une circulaire de Mgr l'évêque de Bayeux ordonnant des prières publiques pour la cessation de la pluie. Il faut remonter à plus d'un siècle et demi, à 1725, pour trouver une année aussi pluvieuse que 1879. En 1725, la pluie ne cessa de tomber trois mois durant, on fit également des prières publiques et on promena dans Paris la châsse de sainte Geneviève. La pluie cessa deux jours après. Nous, sommes moins heureux en 1879, car depuis que les prières publiques sont commencées, la pluie tombe de plus belle, sans aucun égard pour les circulaires et les prières épiscopales.
Août
1879 -
Chemin n° 55 de Courseulles à Ouistreham
(Longueur, 12
k. 152
m).
- La
chaussée, améliorée
entre Luc et le
Haut-Lion, est
aujourd'hui partout dans
un état assez
satisfaisant. Trottoirs
et
caniveaux pavés. - Les
parties de
trottoirs construites par
les propriétaires
dans les traverses
de Langrune
et du Petit-Enfer,
à Luc,
sont convenablement entretenues. Accotements,
fossés, etc. -
En
assez bon
état. Des
trottoirs non
bordés existent entre
Langrune et la
gare de
Luc. Ouvrages
d'art.
- En
bon état.
La digue
de Langrune,
fortement battue par
les lames qui
l'ont déchaussée
tout en emportant
une partie du chemin
lors des tempêtes
du mois d'octobre
dernier, a
bien résisté aux coups
de mer. Plantations.
- Les
jeunes ormes
plantés entre
la gare
et le
carrefour du moulin
de Luc
viennent bien. Travaux
neufs et
de restauration.
- Les
travaux de prolongement de
la digue de
Langrune et
de réparation
du chemin, en partie détruit
par la
mer à
la suite de
cette digue, sont poussés
activement. Projets.
- Rectification
de tracé sur
Saint-Aubin. - Grosses
réparations à
la chaussée
et gazonnement des talus
entre
Saint-Aubin et
Langrune. Élargissements
à
Langrune, Luc et
Lion-sur-Mer.
Construction
de
trottoirs et de
caniveaux pavés
dans les traverses de
Langrune, Luc
et Lion-sur-Mer.
Une subvention départementale de 1 095 fr., applicable aux travaux de construction d'une digue de défense contre la mer, à la limite du territoire des communes de Langrune et de Luc, est demandée sur l'exercice 1880.
Janvier 1880 - Du danger d’aller à la pêche. - Il y a deux mois environ, le sieur Jules-Clément Lanne, âgé de 38 ans, père de famille à Langrune, s'en fut vers la fin de i'après midi pour pêcher des coquillages, surpris par la mer, il disparut dans un trou sans que personne pût, par suite de la nuit, aller lui porter secours. Son cadavre n'a été retrouvé que cette semaine.
Juillet 1880 - Bains de mer. - L'affluence des baigneurs est grande sur nos côtes. A Saint-Aubin, presque tout est loué pour juillet. Dans cette localité, les baigneurs et leurs cuisinières sont dans la jubilation, car c'est toujours Jamet qui tient la pierre à poisson. Entre Langrune et Saint-Aubin, M. Niard a établi un grand parc pour conserver les huîtres et le poisson.
Août
1880
- Les bains de mer. -
Le soir, lorsque la mer est calme, on voit, à peu de distance de
la grève, jouer de jeunes marsouins. Lundi, à mer basse un petit
phoque a été pris par un baigneur, il est mort dans la nuit. |
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82 LANGRUNE Le Calvaire | |||
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71 LANGRUNE - Vue générale - LL. |
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87 LANGRUNE L'intérieur de l'Église. |
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33 LANGRUNE Les Tennis |
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3 LANGRUNE-SUR-MER - Les Hôtels. - LL. |
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