8 Octobre 2022 |
UN SIÈCLE D'HISTOIRE
DU CALVADOS |
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LANGRUNE s/ MER | ||
Canton de Douvres-La Délivrande |
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Février
1881 -
Les archives dans une
marmite. -
Dans une petite commune du littoral, un délégué de l'autorité
supérieure se présente chez le maire et lui demande communication de
certains papiers administratifs. Le maire se rend au fond de sa cuisine,
découvre une énorme marmite, en retire les documents demandés et les
offre magistralement à l'agent ébahi, en lui disant : « N'vo
z'épatez pas ! chest por que les souris n’les mangent point, que j’les
mets dans c'te marmite qu'est en potin... »
Avril
1881 -
Attention. -
La population de notre département continue à décroître.
D'après le tableau du mouvement de la population en 1879, qui vient d’être
publié, il y a eu, dans le Calvados, 8 987 naissances et 10 234
décès. L'excédant des décès sur les naissances a donc été de 1
247. C'est le contraire qui devrait
se produire.
Juin 1881 - Sinistres maritimes. - Plusieurs sinistres sont signalés sur nos côtes de Normandie. Pendant deux jours, les vents ont soufflé de l'ouest avec une grande violence, beaucoup de pêcheurs, surpris au large par des grains d'orage, ont fait des avaries, quelques-uns n'ont pu regagner leur port et se sont trouvés en perdition.
Juin 1881 - Comptez avant de crier. - En ce moment, trente ou quarante communes du département ont à reconstruire leurs maisons d'école. Dans quelques unes, les contribuables murmurent fort contre les conseils municipaux qui ont voté cette reconstruction. Ils oublient que c'est là, une dépense obligatoire. Si le conseil la refuse, le préfet passe outre, impose la commune d'office et celle-ci a à payer la totalité des vingt ou vingt-cinq mille francs que coûte la construction. Si au contraire le conseil vote la dépense, l'État donne un secours, et au lieu de payer vingt mille francs, les contribuables en sont quittes pour sept ou huit mille. Murmurer quand on ne paie que le tiers de la dépense au lieu de tout payer, ce n'est pas faire preuve d'esprit d'à-propos.
Juin
1881 -
La comète.
- Une comète est en
ce moment visible. Les superstitieux voient à tort dans l'apparition de
cet astre un présage de calamité publique. Les comètes sont un monde
en feu, comme l'a été autrefois la terre. La queue de la comète
actuelle est de plusieurs millions de lieus. Elle est très éloignée
de la terre, et sa marche
est vertigineuse.
Août 1881 - Petit calcul. - Le nombre des étrangers qui viennent passer la belle saison sur nos côtes, a quintuplé depuis l'installation du chemin de fer de Caen à la mer. De Courseulles à Lion, la statistique évalue le nombre des baigneurs à 8 000 pendant le mois d'août seulement. A 10 fr. par jour et par personne, savez-vous que ça produit une somme de deux millions et demi dépensée sur la côte ?...
Août
1881
- Question.
- Dans la commune de Langrune, rue de l'Église à la Mer, il y a
plusieurs maisons frappées d'alignement. Le conseil municipal a acheté
au propriétaire de l'une d'elles, la portion de son terrain
faisant saillie sur la voie publique, à condition que la maison serait
reconstruite à l'alignement. Est-il vrai que d'après les conventions,
et en vue de la saison des bains de mer, les travaux devaient
être finis pour le 1er juillet ? Et si cela est vrai, pourquoi la
municipalité de Langrune a-t-elle, si bien oublié cette affaire que
les travaux de démolition ne sont même pas encore commencés ?
Octobre 1881 - Les victimes de la mer. - Le 14 octobre, une épouvantable tempête engloutissait, en vue de Boulogne, plusieurs bateaux de pêche dont les équipages avaient été en partie recrutés sur nos côtes. Voici les noms des victimes connus jusqu'à ce jour, appartenant au Calvados : Jean Jaillard, 40 ans, laisse sa veuve chargée de quatre petites filles, dont l'aînée n'a que 12 ans, il soutenait également sa mère qui, bien que travaillant encore, ne pourrait cependant gagner assez pour vivre. Gustave Aubey, 30 ans, soutien de sa mère. Alphonse Levillain, 55 ans, laisse un fils de 18 ans qui gagner sa vie, mais il était le soutien de trois sœurs infirmes qui vont, par cette perte, se trouver réduites à la plus complète indigence. Paul Patey, célibataire, 39 ans, l’appui d’une vieille tante qui l’avait élevé comme un fils. Tous les quatre sont de Saint-Aubin-sur-Mer, où un service mortuaire, à été célébré. Pierre Aubert, 55 ans, une veuve, huit enfants. Stanislas Marie, 55 ans, veuf, deux enfants. Eugène Desaunais, 52 ans, une veuve, un enfant. Jules Tessel, 40 ans, une veuve, quatre enfants. Pierre-Louis Marie, 54 ans, une veuve, un enfant. Tous sont de Langrune. Luc compte également des victimes. En présence de ces malheurs et des misères qui vont s'ensuivre, nous espérons que M. Mauger, député ; M. le sénateur Bertauld, un habitué de nos côtes ; M. Hettier, conseiller général ; M. Vérel, conseiller d'arrondissement, vont s'entendre pour obtenir un secours de l'État, et provoquer une souscription que nous eussions ouverte dans nos colonnes, si notre publicité l'eût permis.
Novembre 1881 - L’hiver. - D'après de récents avis des diverses, agences météorologique les plus dignes de foi, l'hiver de cette année sera l'un des plus rigoureux du siècle, du commencement de décembre à la mi-février, le froid serait très vif, la neige est déjà apparue dans l’Est de la France. Elle est tombée dimanche à Lisieux.
Novembre 1881 - Instruction primaire. - Un décret porte que chaque commune va recevoir une subvention extraordinaire destinée à lui rembourser la somme qu'elle doit prélever sur ses revenus ordinaires pour la gratitude de l'instruction.
Novembre
1881
- Les
victimes de la mer.
- Nous avons fait
connaître les noms des malheureux marins de Saint-Aubin et de Langrune,
qui ont péri dans le terrible Au total, onze victimes laissant, trente-neuf orphelins, veuves ou parents sans ressources. Nous n'avons pas encore appris que nos sénateurs, députés, conseillers généraux et d'arrondissement, se soient mis à la tête d'une souscription publique. Les seuls secours reçus à ce jour, sont 25 fr. par orphelin, envoyés du ministère de la marine. On a fait le calcul que depuis vingt ans, la mer avait englouti 240 marins, appartenant aux communes de Courseulles, Bernières, Saint-Aubin, Langrune, Luc et Lion. Dans un seul naufrage, 27 ont disparu sans que la mer ait rendu un cadavre, ni rejeté une épave.
Décembre
1881 -
Les naufragés du 14
octobre. -
Le préfet vient d'instituer une commission chargée de
centraliser et répartir les souscriptions pour les familles des
naufragés du 14 octobre. Elle est présidée par M. Mauger, député,
et se compose des maires de Langrune, Luc, Ver, St-Aubin, du
sous-commissaire de l’inscription maritime à Courseulles, du chef du
cabinet du préfet et des représentants des trois journaux quotidiens
de Caen.
Mai 1882 - Un sacristain qui pleure, un qui rit . - L'autre jour, un nouveau-né était pour être baptisé dans une église du bord de la mer. On demande au curé l'heure à laquelle il faut présenter l'enfant : l'heure est indiquée, mais les parents sont prévenus que le baptême se fera à la sourdine, et que, contrairement aux usages, les cloches seront muettes, l'enfant étant venu trop tôt. Que fait le père ? Il s'adresse au curé de Langrune, plus tolérant, qui administre le sacrement à l'enfant, et les cloches sonnent à toute volée. Ce petit être légitime a donc été salué, comme les autres, à son entrée dans le monde. Et voilà pourquoi le sacristain de Langrune riait, en empochant les pièces provenant de la générosité des parents, pendant que son collègue pleurait.
Mai
1882
- La poste.
- Une
recette postale de 4e classe est créée à Langrune
(Calvados).
Juillet 1882 - Les vendeurs du temple. - Certaines églises du littoral ont une très mauvaise habitude, c'est de porter quelquefois jusqu'à vingt centimes le prix de leurs chaises pendant la saison des bains. Dernièrement, une jeune servante assistait à la messe d'une de ces paroisses, lorsque le custos vint lui réclamer le prix de sa place, elle lui remit un sou. « C est dix centimes! » dit-il, et comme la fillette n'avait pas d'autre monnaie, il s'empara de son parapluie et le porta à la sacristie au vu et au su du curé. Mais
ce n'est pas un prêtre selon l'Évangile que ce curé, c'est un
marchand de parapluies, semblable à ces vendeurs que Jésus-Christ a
chassé du Temple.
Mars 1883 - Mauvais temps, grande marée. – La grande marée de cette semaine a occasionné des dégâts matériels sur nos côtes : entre Lion et Courseulles, des parties de dunes ont été enlevées et les chemins du littoral rendus impraticables. De l'autre côté de Courseulles, les dégâts sont plus considérables encore : à Asnelles, une maison a été détruite par les vagues, une autre a été endommagée. Pendant la dernière tempête, le navire allemand le « Hambourg », à destination de Zanzibar, s'est perdu corps et biens sur les bancs pendant la nuit, il y avait 30 hommes abord. Le navire français « Fernande », allant de Marseille à Cuba, s'est perdu à la hauteur du cap Maysi, huit marins seulement sont sauvés. La chaloupe de pêche la « Couronne », de Bordeaux, a sombré sur les brisants. L'équipage a péri.
Avril
1883
- Proclamation.
– Cette
semaine, le manifeste du prince Napoléon à été placardé sur
affiches rouges, dans plusieurs communes du canton de Douvres.
Septembre 1884 - Ouragans et sinistres. – Mercredi et jeudi. un violent ouragan a causé de grands ravages sur plusieurs points de notre région. A Bayeux, une trombe a abattu des peupliers et enlevé des toitures. Dans les campagnes environnantes, beaucoup de pommiers ont été dépouillés, ce qui est un véritable désastre à cette époque de l'année. Sur nos côtes, on a eu à signaler plusieurs sinistres. Une barque montée par le patron Veziel, de Ver, et trois hommes d'équipage, a chaviré. Les trois marins ont pu se sauver, mais Veziel a péri. A Saint-Aubin, deux bateaux de pêche ont échoué. Les services de bateaux à vapeur entre le Havre et Trouville, le Havre et Caen ont dû interrompre leur service. A Trouville, plusieurs barques de pêche ont été jetées à la côte. Le yacht français « l'Iris », mouillé en rade de Cherbourg, a fait côte et un sloop du Havre a sombré en mer.
Septembre
1884 -
Une
famille de bourreaux. –
La semaine dernière, on pouvait voir, entre Luc et
Langrune, une famille composée du papa, de la maman, de cinq ou six
mioches et d'une bonne, former le carré sur le sable, à mer basse, et
repousser du pied, pour l'empêcher de passer, un pauvre oiseau appelé
petite de mer, auquel on avait, par précaution. brisé une aile. Vous
dire si les enfants riaient, si le papa avait l'air content et la mère
heureuse da ce jeu aussi niais que barbare, non, on n'a
Novembre 1884 - Sauvetage. - Jeudi, les petites filles de l'école de Langrune jouaient au bord de la mer. Une d'elles, âgée de 10 ans, prise d'un étourdissement, fut emportée par une vague !... Elle se débattait depuis cinq minutes et allait infailliblement périr, quand un brave marin, la sieur Émile Cauvin, qui sortait de table, est entré dans la mer jusqu'aux épaules et a retiré l'enfant à demi asphyxiée. Des soins énergiques ont ranimé la pauvre petite, qui est en ce moment hors de danger. Le sieur Émile Cauvin est digne de tous éloges, car il est vieux, infirme, et très souffrant depuis un mois.
Février 1885 - La baleine de Langrune. - Très prochainement, aura lieu au théâtre de Caen une conférence sur la baleine échouée à Langrune. Le produit en sera affecté aux frais nécessités par le montage du squelette et celui de la peau. Ce dernier travail, qui est fort délicat, doit être fait avant six semaines, sinon il ne sera plus possible, mais, s'il réussit, Caen possédera une pièce unique en Europe. A Paris même, on n'a pu arriver à monter une baleine en peau. La dissection de la baleine a montré qu'elle avait éprouvé un accident. On lui a trouvé trois côtes cassées et une démise. Les côtes s'étaient ressoudées au moyen d'un cal osseux gros comme la tête d'un jeune enfant.
Mai 1885 - La tempête. - Une tempête épouvantable a passé sur notre région. Les dégâts matériels sont considérables. Les pommiers ont beaucoup souffert. La mer était épouvantable. Dans les bassins du Havre, les navires avaient doublé ou triplé leurs amarres. Au large, plusieurs bateaux ont sombré, mais les équipages ont pu être sauvés.
Juillet 1885 - Les voleurs d’église. - Des voleurs se sont introduits la nuit dans la sacristie de l'église, de Langrune. ils se sont emparés d'une somme de 400 fr., qui était le produit des quêtes faites pendant les exercices du culte depuis novembre dernier. — La semaine dernière, des malfaiteurs se sont introduits dans l'église d'Etreville, ils ont brisé les troncs et volé 80 francs environ. —
Pendant la nuit, on s'est introduit dans l'église de Bernières d'Ailly
et on y a enlevé 60 francs déposés dans un tronc.
Août
1885 -
Sauvetage. -
Jeudi,
à Langrune, le baigneur Levillain baignait une des petites
filles de Mme Loisel, de Bernay. La mer était fort rude. Plusieurs
vagues les culbutèrent et, malgré les efforts de Levillain, un malheur
était à craindre, quand un autre baigneur, nommé Desaunais,
s'élança à leur secours et fut assez heureux pour les sauver.
Août
1885 -
Le drame de Langrune. -
Dimanche,
à Langrune, cinq jeunes gens de la maison Potin, dirigée par MM.
Beaudoin et Dupuy, prenaient un bain à marée basse, ils
s'aventurèrent jusqu'à un rocher éloigné et s'y laissèrent
surprendre par le flot montant. Ils avaient plus de 200 mètres à faire
pour gagner le rivage. L'un d'eux,
Septembre
1885 -
L’ouragan. -
La
tempête qui a sévi cette semaine sur notre contrée a causé
d'immenses ravages. A
Caen et dans les campagnes voisines, les dégâts sont purement
matériels : arbres arrachés, pommiers brisés et dépouillés de leur
récolte, couvertures endommagées. Le train de 8 heures, de Courseulles
à Caen, est demeuré en détresse pendant 3/4 d'heure à la sortie de
Douvres. Quatre grands arbres, arrachés par le vent, obstruaient la
voie, ayant brisé les fils télégraphiques. Il a fallu scier les
troncs d'arbres qu'il aurait été impossible de déplacer, s'ils
étaient restés entiers. A
Lisieux, Pont-l'Evèque, Vire, Bayeux, grands dégâts, mais pas
d'accidents. A Condé, où se tenait la foire, des tentes de forains ont
été renversées. Des peupliers sont tombés sur un bâtiment de la
tannerie de M. Maillard, et l'ont effondré. Un ouvrier a failli être
tué.
Sur
nos côtes, cet ouragan coïncidait avec la grande marée, ce qui en a
augmenté la violence. A Langrune, la mer a enlevé sur plus de
cent mètres les talus en terre bordant la rue de la Plage, démoli des
murs en pierre sèche, coupé les pentes qui conduisent à la mer et
brisé les escaliers en bois. A Cabourg, les cabines des bains
culbutées. Les branches des arbres jonchaient toutes les avenues. Une
barque d'Arromanches dont l'équipage se composait de 13 hommes a
échoué à Asnelles, après avoir lutté 10 heures contre l'ouragan. A
Deauville, la mer a enlevé le pavillon en bois placé au bout de
l'estacade. A Trouville, la jetée Est a été endommagée. Un homme a
été jeté à la mer par le vent et n'a pu être sauvé qu'avec grandes
difficultés. Un pêcheur montant une barque du Havre, Auguste Fouriel,
35 ans, né à Honfleur, enlevé par une lame, n'a pu être retrouvé.
De mémoire de marin, la mer n'avait jamais été plus furieuse. A
Honfleur, le musoir de l'estacade a été assez fortement avarié par
les vagues, de même que le côté nord de la digue construite à
l'entrée du port. A Villerville, la tempête a eu des effets
désastreux. Les falaises hautes de 20 mètres ont été escaladées par
les lames, le village a été envahi, les cours remplies d'eau, des
maisons démolies, le casino est littéralement emporté. Les peintres
Duez, Pinel, Ravaud, le romancier Montaigut, qui ont voulu voir ce
spectacle effrayant, ont manqué d'être enlevés par la mer. On est
sans aucune nouvelle de plusieurs barques de pêcheurs. Au
Havre, une barque de Trouville, poussée par le vent, a heurté le
steamer « l’Éclair » et brisé ses tambours. La barque a
eu son beaupré cassé. Le trois-mâts italien « Nipoli-Accume »
a été jeté contre le mur du quai et a éprouvé de fortes avaries. Au
poste des Transatlantiques, les pieux d'amarrage s'arrachaient, et il a
fallu mouiller les ancres des paquebots pour parer à tout événement. Le cotre de Cherbourg, « l'Avenir » a fait côte sur les rochers de Mielle, l'équipage a été sauvé.
Mars
1886 -
Blessures accidentelles. -
Les
nommés Gustave Thomas,
maçon à Langrune, et Auguste Bouet, maçon à Mathieu, travaillaient
la semaine dernière à une digue de soutènement le long de la mer,
entre Langrune et Luc, lorsque, par suite du dégel, un éboulement
assez considérable les a ensevelis. Quand on les a dégagés, ils
étaient grièvement blessés. Thomas est père de deux enfants ; Bouet
en a cinq en bas âge.
Mars 1886 - Laïcisation. - Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.
Avril
1886 -
Accident. -
Samedi, le sieur Quiquemelle,
cultivateur à Langrune, se rendait au marché de Bayeux, monté sur sa
voiture chargée de carottes, lorsqu'à la suite d'un faux mouvement il
fut précipité à terre et les roues
du véhicule lui passèrent sur les jambes sans les fracturer.
Novembre 1886 - Les baleines dans la Manche. - Lundi, un bateau de pêche anglais a manqué d'être coulé par une bande d'une demi-douzaine de baleines, mesurant de 15 à 20 mètres, qui prenaient leurs ébats dans la Manche.
Avril
1887 -
A lire par les jeunes soldats.
- La
loi de 1872 dit que les jeunes gens, après avoir été examinés et
entendus par le conseil de révision, peuvent faire connaître l'arme
dans laquelle ils désirent être placés. Les commandants de
recrutement ont reçu l’ordre de déposer dans les mairies les
registres destinés à recevoir les demandes non formulées
verbalement en séance.
Juin
1887 -
Les
fortes chaleurs.
-
Les
fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que
nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit
s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En
1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans
plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre
resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements,
les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le
thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20
degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la
saison.
Septembre 1887 - La grande marée. - Dimanche, grande affluence sur nos côtes pour voir la grande marée. L'attente des curieux n'a pas été déçue. Les vagues se précipitaient avec une grande violence le long des falaises qui séparent Luc de Langrune et Lion, souvent même elles se jetaient sur la route. Aussi nombre de promeneurs ont-ils été inondés, notamment un magistrat du tribunal de Caen qui a reçu un superbe coup de mer.
Octobre
1887 -
Orages et accidents.
-
Lundi
soir, un violent orage, accompagné d'éclairs et de tonnerre, a
éclaté sur notre région. A la gare de Caen, vers 10 heures et demi,
la foudre est tombée sur la plaque tournante, située dans la cour du
dépôt de la gare de l'Ouest. Trois hommes qui travaillaient à cet
endroit les nommés Hébert, chauffeur ; Perrette et Pichon,
aiguilleurs, ont été enveloppés par le fluide et ont éprouvé des
commotions tellement fortes qu'on a dû immédiatement mander un
médecin. L'accident n'aura pas de suites fâcheuses. La foudre a
également! cassé tous les fils se reliant
à la guérite de l'aiguilleur. La
foudre est aussi tombée à Caen près, du Jardin des Plantes, sur une
voiture qui à été en partie brisée. Le cheval n’a rien eu. Le
conducteur était au moment de l'accident, dans le bureau
d'octroi. A Démouville, la foudre est tombée sur le clocher de
l'église. La hampe de la girouette a été tordue. Un
sieur Cardine, de Colleville-sur-Mer, messager des beurres pour le
roulage Paisant, de Bayeux, a été atteint par la foudre qui l'a
projeté hors de sa voiture et lancé au loin à terre. Sans être
blessé gravement, le sieur Cardine a reçu dans sa chute de fortes
contusions, qui le forcent à garder le lit.
—A
Saint-Aubin-sur-Mer, le clocheton nord de l'église est lézardé et la
toiture défoncée. —
A deux reprises, la foudre est tombée sur l'église Saint-Pierre de
Lisieux, frappant la tour nord et pénétrant
dans l'église par une petite porte pour aller atteindre les orgues qui
ont été sérieusement endommagés. Plusieurs maisons ont été
atteintes et un grand nombre de carreaux ont été brisés. Une
pierre pesant 100 kil. a été détachée et est tombée au milieu de
l'orgue. On ne sait par où la foudre s'est perdue. — Une tempête a aussi eu lieu sur la Méditerranée, le « Spahis » s'est échoué. 22 passagers sont noyés, dont trois matelots de l'équipage. On raconte qu'une femme enceinte avait pu sauver son enfant de 5 ans, qu'une lame furieuse lui arracha une seconde fois des bras et qui fut englouti sans retour. Après avoir atterri, la malheureuse mère avorta sur la plage.
Février
1888 - Tempête
et neige. -
Pendant plusieurs jours, la neige est tombée en abondance un peu
partout. Sur plusieurs points de notre région, la circulation a
été interrompue et les trains, bien que allégés, ont subi de
sérieux retards. Dans certains endroits, on mesure 80 et 90 cent. de
neige, un train parti de Falaise pour Berjou est resté en détresse
près de Martigny. Des escouades de soldats ont été envoyées de
Falaise pour déblayer les neiges que le vent avait poussées dans la
tranchée et qui atteignaient une grande hauteur. Sur
la ligne de Paris à Granville, plusieurs trains sont également restés
en détresse. Les soldats de Chartres et de Rambouillet ont été
réquisitionnés pour aider au déblaiement des voies encombrées. Dans
la Seine-Inférieure, la tempête de neige a causé de sérieux
dégâts sur les chemins de fer. Entre Alvimare et Yvetot, la voie a
été obstruée par cinq poteaux télégraphiques renversés par le
vent. Plusieurs trains ont subi un retard de plus de deux heures. Même
abondance de neige dans le midi de la France. Plusieurs personnes
surprises par des tourmentes de neiges ont été ensevelies. L'Angleterre,
l'Autriche, la Suisse et surtout la Russie sont couvertes de neige. Dans
beaucoup d'endroits, les habitants sont bloqués. Cette tourmente de neige a été accompagnée d'un coup de vent qui a fait de grands dégâts sur nos côtes. De mémoire de marins, on n'en avait ressenti un aussi violent. La grève est couverte de poissons et de coquillages roulés sur le galet par la mer en furie. Sur certains points, on les ramasse à pellées. Un trois-mâts norvégien, de 800 tonneaux, à destination de New-York, sortant du Havre, où il avait relâché, surpris par la tempête, a eu son gouvernail brisé et est venu échouer devant Asnelles. L'équipage, après être resté plusieurs heures sur le pont, couvert à chaque instant par des vagues énormes, a pu gagner la terre à marée basse. Quant au navire, qui était chargé de fûts vides et de lest, on espère le renflouer à la prochaine marée. Le voilier « Pierre Marie », d'Isigny, a été aussi mis à la côte, sous les Falaise de Quineville (Manche).
Février
1888
- A la côte.
- La
directrice d'un bureau de poste du littoral va être mise à la
côte, non pour malversation, mais pour négligence et indiscrétion
dans le service. La directrice proteste énergiquement. Un plaignant
affirme, au contraire, qu'une de ses lettres a été décachetée.
L'enquête qui se poursuit parviendra, espérons le, à faire la
lumière.
Mai
1888 -
La pêche aux huîtres.
-
Par
suite d'une entente entre le gouvernement français et anglais la pêche
des huîtres est autorisée dans la mer commune jusqu’au 13
juin.
Juin
1888 -
Exercices de nuit.
- A Des
exercices de nuit auront lieu incessamment, comme l’année dernière,
sur le territoire des communes des environs de Caen, dans un rayon
de 8 à 40 kilomètres Juillet 1888 - Les Bains de Mer. - Mauvaise semaine pour le littoral. Jamais on n'avait vu aussi peu de locations de faites à pareille époque. On espère après le 14 Juillet.
Juillet 1888 - Une réponse, s.v.p. - Est-il vrai que le maire de Langrune a concédé de gré à gré la pierre à poisson au sieur Lebrethon, charron, moyennant 350 fr.., alors que l'ancien adjudicataire, le sieur N. Thomas, lui en offrait 600. Une réponse, s. v. p.
Septembre 1888 - Tapageurs. - Une demi-douzaine de vauriens font du tapage, cassent et brisent tout à Langrune. Dimanche soir, le garde champêtre est intervenu, mais l'un de ces vauriens a mordu le malheureux garde à la joue gauche et lui a fait une blessure de trois centimètres. Il est temps que la gendarmerie intervienne sérieusement.
Octobre
1888 -
Noces d’or.
- Les
époux Quesnel, âgés l'un de 78 ans, l'autre de 79, ont célébré
leurs noces d'or la semaine dernière, à Langrune.
Décembre
1888 -
Voleurs et maraudeurs. Jamais,
à aucune époque, on n'avait vu autant de voleurs et de maraudeurs par
les chemins. Les campagnes en sont infestées. Une bande vient de
visiter la commune de Langrune. Dans la propriété de M. Knell et dans
celle de M. Le Marchand, on a pris un peu de tout : traversins, linge,
batterie de cuisine, vêtements et jusqu'à une pendule.
Chez M. Le Marchand, les voleurs avaient tant bu de vin qu'ils n'ont pas
pu tout emporter et ont rejeté le trop plein sur le parquet.
Août
1889 -
La pierre à poisson. -
A Lion comme à Luc, à Luc comme à Langrune et à
Saint-Aubin, la pierre à poisson est un monument, un temple qui, tous
les matins, voit groupés autour de lui ses fidèles.
Ce n'est rien, et s'est tout, un microscopique dolmen
en pierre de taille recouvert, par un anachronisme impardonnable,
d'une toiture de zinc. Son grand prêtre, le crieur, est presque
un dieu : son carnet d'une main, son crayon de l'autre, il préside au
sacrifice. Les victimes défilent, se succèdent, les soles
remplacent les homards, brèmes, les turbots. Fiévreusement, il
interroge de son regard perçant, non pas leurs entrailles.... mais les
yeux des acquéreurs. La
pierre à poissons vie, c'est l'agora, c'est le forum où, tous les
matins dès huit heures, à l'appel de la cloche, se réunissent les
Athéniens et les Romains du XIXe siècle. La foule s'y presse
nombreuse, elle suit attentivement, les moindres paroles de son orateur
qui, du haut de la Pnyx, des rostres, déclame d'une voix tonnante les
mises à prix et les surenchères. La
pierre à poisson, mesdames, c'est un prétexte aux gracieux
déshabillés du matin, c'est un prétexte au pied finement
cambré pour se montrer dans une mule découverte, Que
n'est-ce pas encore ? C'est une institution, c'est un comptoir de
libre-échange, c'est...... Je n'en finirait plus. La
pierre à poisson, baigneurs, c'est mieux que tout cela, c'est la vie
des pêcheurs. C'est là que pendant trois mois, la vente du poisson
subvient à leurs besoins de toute l'année. Acheteurs, ne
craignez pas d'ouvrir la main un peu grande, surenchérissez, ne
voyez-vous pas le pauvre pêcheur, son panier à la main, qui attend
impatiemment le produit de la vente. Août 1889 - Tentative de vol. - La semaine dernière, une tentative de vol a eu lieu dans une maison rue du Moulin, 80. Les malfaiteurs qui avait réussi à pénétrer avec effraction dans la cour, se sont empressés de prendre la fuite dés qu'ils ont entendu du bruit à l'intérieur de la maison. (source : Caen la Mer)
Août
1889 -
Une plainte. - Les
habitants de Langrune se plaignent à juste titre que la municipalité
n'établisse pas, à l'instar des localités voisines, une fête qui
puisse jeter quelque jour sur leur plage. Les étrangers délieraient
volontiers les cordons de leur bourse pour amuser leurs familles, tout
en faisant du bien aux pauvres. Une pareille fête permettrait
peut-être aussi au commerce de Langrune de réaliser le bénéfice
accoutumé, auquel la rigueur de la saison de 1889 met obstacle. Nous
faisons des vœux pour avoir bientôt à annoncer a nos lecteurs la
fête de Langrune-sur-mer.
Août
1889 -
Chemin de fer d'intérêt local.
- La
ligne de Caen à Courseulles-sur-Mer, les terrassements et ouvrages d’art
de la ligne sont en assez bon état. Les
garde-corps métalliques ont tous été repeints. Les
épis construits pas la compagnie pour défendre la plate-forme de la
ligne entre Bernières et Courseulles n'étant pas d'une grande
efficacité, la Compagnie à essayer avec succès des fascinages
longitudinaux qui retiennent le sable et empêche la dune d’être
rongées. Les haies vives formant clôture entre Caen et la mer et la
station de Luc sont à peu près continues, entre Luc et Courseulles la
haie qui limite la ligne du côté gauche et peu fournie et présente de
nombreuses interruptions. Les
rail en fer ont été remplacées par des rails en acier sur une
longueur de 2 km 122 depuis le mois de juillet de l'année dernière.
Actuellement la voie est en acier sur une longueur totale de 13 km 172. Le
garnissage des traverses laisse généralement à désirer, il a été
fait une rectification de courbe au piquet 84 à Mathieu, les devers des
courbes ont, en certains points, été augmenté et calculer pour une
vitesse de 45 km à heure, tandis qu'à l'origine ils avaient été
prévus pour une vitesse de 30 km. Les
aiguilles sont maintenant numérotées et fonctionnent bien. A Mathieu,
l’aiguille ouvrant la voie de ballast, récemment allongé dérivée,
est cadenassée, à Douvres l’aiguille numéro 3 de la voie des
marchandises, l’est également, partout ailleurs l’aiguilles ouvrant
la voie de marchandise sur la voie principale ne sont pas cadenassés. Les
signaux du type employé sur la ligne fonctionne bien. Les
poteaux kilométriques et les poteaux de déclivités, ont été mis en
place à la fin de l'année 1888. Les bâtiments sont en médiocre
état.
Février
1890 -
Inconséquences. -
Un
pauvre fou qui réside entre Luc et Courseulles menaçait, il y a
quelques mois, de tuer des parents auxquels il en voulait. Le maire de
l'endroit fit enlever les armes que possédait chez lui cet aliéné.
C'était sage. Mais le fou est en possession d'un permis de chasse, et
n'a pu l'obtenir que sur l'avis favorable du maire, qui encourra une
grave responsabilité si un malheur arrive.....
Mars
1890 -
Voleurs de gouttières.
- Il parait qu'entre
Luc et Courseulles, des maraudeurs enlèvent les gouttières et tuyaux
de descente. Cela c'a rien d'étonnant, on le fait bien en pleine ville.
Mais ce qu'il y a de plus curieux, c'est qu'un couvreur de la côte va,
chaque matin, se promener sur la plage pour constater les vols, et
écrit aux propriétaires volés, habitant le dehors, qu'il replacera
les tuyaux, sauf contre ordre, dans les 24 heures.
Juillet 1890 - Un jour de congé. - Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a accordé le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux écoles primaires.
Juillet 1890 - Tempête. - Samedi dans la matinée, un coup de vent que rien ne faisait prévoir s'est fait sentir sur nos côtes. Presque toutes les petites barques sorties pour la pêche ont été jetées à la côte sur des points éloignés de leur lieu d'attache. C'est un miracle qu'aucun pêcheur n'ait trouvé la mort dans cette tempête.
Août
1890 -
Bains de Mer. -
Pendant que les chasseurs s'en vont en chasse, le mauvais temps
chasse les baigneurs. Heureusement que le baromètre remonte. Il y a
donc lieu d'espérer que le mois de septembre sera relativement aussi
bon que le mois d’août.
Septembre
1890 -
La grande marée de 1890. -
La plus forte marée de 1890 sera celle du 29 septembre, qui suit
la pleine lune du 28 — Des soi-disant savants nous avaient prédit un
temps épouvantable pour le 23 et le 28 septembre. Le 23 est passé, et
il fait beau. Espérons qu'il en sera de même le 28.
Octobre 1890 - Le baiser. - Pendant La saison balnéaire, on a célébré, dans une petite commune de notre littoral, le mariage d'une jeune baigneuse. Le maire, bon vivant quoique vrai... chrétien, est à cheval sur ses droits, surtout sur celui d'embrasser les mariées. Le
mari et ses invités avaient comploté de couper le bécot à Monsieur
le maire et de lui laisser le bec dans le vide. Le maire, ayant eu vent
de la conspiration, joua au plus fin et profita que le mari avait le dos
tourné pour embrasser la mariée. Le mari voulut se rattraper et dit au
maire : « Môsieur le Maire, vous venez de donner à ma femme ce
Novembre
1890 -
Police des plages. -
Le préfet du Calvados
vient de prendre un arrêté par lequel il est interdit de faire usage
d'armes à feu sur les plages du Calvados, à moins de cent mètres des
habitations et de la limite des bains déterminée par la laisse des
hautes mers de vives eaux.
Décembre 1890 - Froid et neige. - Vendredi, samedi et dimanche, le froid a été excessif à Caen. Voici quelques renseignements relevés à Vaucelles, rue de l'Arquette. Vendredi, à 7 heures 1/2 du matin, 17° au dessous de zéro ; samedi, à 6 heures, 15° ; à huit heures,19° ; dimanche, à 6 heures, 16°. Depuis longues années, on n’avait constaté de si basses températures. —
A propos du froid et de la neige, on rappelle que le 24 novembre 1788,
commence une forte gelée qui dura jusqu'au 29 janvier suivant. Le
passager de Honfleur fut six semaines sans pouvoir venir au Havre par
suite des glaces. La misère fut grande. La pain continua à augmenter
jusqu'en fin février, ce qui causa des troubles. Le 4 mars, une
émeute, causée par la
cherté du pain, éclata à Caen.
Décembre
1890 -
Le froid en chemin de fer. -
A la suite d'une réclamation du Petit
Journal, les grandes compagnies doivent chauffer tous leurs wagons.
Espérons que M. Mauger, se rappelant qu'il a été député du
Calvados, les devancera, et fera chauffer les secondes et les
troisièmes sur le chemin de Caen à la Mer.
Avril 1891 - Les plages du Calvados. - Lundi, a eu lieu, à Caen, l'adjudication des plages du Calvados. Beuzeval, sur une mise à prix de 500 fr. ; Arromanches, à 150 fr. et Tourgéville, à 100 fr., n'ont pas trouvé preneurs. Partie de Trouville (Roches Noires), 500 fr. ; Deauville, 200 fr. ; Honfleur, 50 fr., ont été adjugés à des particuliers avec des surenchères relativement insignifiantes. Les plages de Saint-Aubin, 1 000 fr. ; Courseulles, 250 fr., et Langrune, 200 fr., ont été adjugées aux communes. Mais à Villers-sur-Mer le pompon ! La mise à prix de la plage était fixée à 2 025 fr., la commune s'en est rendue adjudicataire pour 4 050 francs Or, écoutez ceci : il y a six ans, la commune s'était aussi rendue adjudicataire du même terrain, mais pour 1 000 fr. seulement, et elle a trouvé moyen d'y manger 2 à 3 000 fr. Comment fera-t-elle pour s'en tirer en payant 4 050, plus les frais d'adjudication et les constructions en planches ? Est-ce que quelque conseiller municipal généreux y mettra du sien ? Nous en doutons. Certains entrepreneurs trouveront plutôt le moyen d'y faire leur beurre.
Juin
1891 -
Tous les sacrements. -
Mon Seigneur l’évêque de Bayeux vient de visiter plusieurs
communes du littoral. Il a donné, à Lion, tous les sacrements :
baptême, confirmation et communion, à un personnage de la commune.
Puis il est allé dans plusieurs communes confirmer les enfants de la
première communion. A cette occasion, il
Juin 1891 - Que de mal pour avoir justice. - En 1888, un sieur Hamel, demeurant à Langrune, était grièvement blessé derrière la tête, en travaillant pour la compagnie du chemin de fer de Caen à la Mer. Peu de temps après, il reprit son travail, mais, six mois plus tard, la compagnie, voulant faire des économies ou se débarrasser d'un ouvrier affaibli depuis son accident, congédia Hamel. Celui-ci demanda l'assistance judiciaire pour attaquer MM. Mauger et Cie. Elle lui fut refusée en première instance. En appel, on la lui accorda. Un procès s'engagea. On traita Hamel d'alcoolique, les médecins de la compagnie, portés pour elle, soutinrent que l'accident n'était pour rien dans l'état de Hamel. Trois ou quatre autres médecins affirmèrent le contraire. Enquêtes
sur enquêtes furent favorables à Hamel, malgré les témoignages
hésitants de certaines personnes appartenant à la compagnie. Enfin,
Hamel a obtenu une rente annuelle de 800 fr., avec 100 fr. réversibles
à sa femme en cas de décès. L'accident remonte à 1888, nous sommes
en 1891. Il faut reconnaître que MM. Manger et Cie ont fait tout pour
que ce malheureux ouvrier mourût de ses blessures ou crevât de faim
avant d'avoir obtenu satisfaction.
Août
1891 - Nécrologie. -
Nous apprenons la mort de M. Charles Leroux, maire de Langrune et
conseiller d'arrondissement du canton de Douvres.
Août 1891 - Sur nos plages. - Depuis longtemps, le mauvais temps sévit sur les plages normandes. Les malheureux baigneurs sont obligé de se confiner dans leurs cabines on regardant la pluie tomber. Le beau temps semble revenir maintenant, mais les malheureux baigneurs n'en sont pas plus heureux, le soleil active la décomposition du varech accumulé sur certains points jusqu'aux abords des cabines par la grande marée du 20 août. Quand on se plaint aux habitants que cette odeur est très désagréable, ils disent en souriant que cette odeur est très saine. Ils sont dans une erreur profonde, le varech frais émet une odeur saine, du moins on l'admet jusqu'à présent, mais, quand le varech entre en putréfaction comme c'est le cas actuel, cela devient dangereux.
Août 1891 - Vélocipédie. - Le préfet du Calvados est encore plus exigeant que le maire de Caen. A l'avenir, dans le Calvados, les vélocipèdes devront être munis d'une plaque portant le nom de leur propriétaire, et de grelots d'un son assez clair pour être perçu à une distance de 100 mètres au moins. Les vélocipédistes tiendront toujours la droite. Ils devront sonner de la trompe, ou faire vibrer un timbre, jusqu'à ce que les piétons se soient écartés, et, si ces derniers ne se rangent pas, ils seront tenus d'arrêter leur vélocipède. Aussitôt après le coucher du soleil et au plus tard à partir de 4 heures en hiver et de 8 heures en été, les vélocipèdes devront être munis d'un falot.
Août
1891 - Sur nos plages.
- Depuis
longtemps, le mauvais
temps sévit sur les plages normandes. Les malheureux baigneurs sont
obligé de se confiner dans leurs cabines on regardant la pluie tomber.
Le beau temps semble revenir maintenant, mais les malheureux baigneurs
n'en sont pas plus heureux, le soleil active la décomposition Quand
on se plaint aux habitants que cette odeur est très désagréable, ils
disent en souriant que cette odeur est très saine. Ils sont dans une
erreur profonde, le varech frais émet une odeur saine, du moins
on l'admet jusqu'à présent, mais, quand le varech entre en
putréfaction comme c'est le cas actuel, cela devient dangereux.
Septembre
1891 -
Taquineries. -
Un
voyageur, porteur d'un
billet d'une série délivrée par le chemin de Fer de la Mer et valable
pour toute l'année 1891, faisait enregistrer, à Langrune, un colis
avec son billet. Par une circonstance imprévue, il ne partit pas ce
jour-là. Le lendemain, on lui refusait de le laisser monter avec le
billet qui lui avait servi la veille à faire enregistrer son colis.
Pourquoi cette taquinerie ? La compagnie ne pouvait pas être lésée.
Le billet, portant au dos le mot : bagages, ne pouvait servir à
l'enregistrement d'un autre colis. Lorsque le voyageur réclama , le
chef de gare de Caen lui prit le billet en disant qu'il était acquis à
la compagnie. De quel droit ?
Octobre
1891 -
Incendie. -
Samedi dernier, à Langrune, le feu s'est déclaré dans le
grenier à foin du sieur Paul Lepoëtre, propriétaire, et malgré la
promptitude des secours, la charpente, la couverture et tout le corps de
bâtiments ont été consumés. Perte,
4 000 fr. (Source B-N)
Mars
1892 -
Grand marée. -
Une
grande marée aura lieu
le 28 mars. Elle atteindra 118, c'est-à-dire une hauteur à laquelle la
mer ne monte que:
quatre à cinq fois
par siècle. (Source B.N.)
Juin 1892 - La pluie. - La pluie, que les cultivateurs demandaient à grands cris, a fini par tomber. Sur plusieurs points de notre département, notamment sur Caen et les environs, ç'a été, mardi, pendant une heure, un vrai déluge. (Source B.N.)
Juillet 1892 - Les vélocipèdes ont du bon. - Si cette légère machine cause quelques ennuis aux promeneurs, il faut dire qu'elle rend parfois service. Nous en avons eu la preuve ces jours-ci. Les paquets de journaux de nos dépositaires. ligne de Courseulles, avaient été laissés dans un coin. La poste les a fait transporter en vélocipèdes aux destinataires. Retard : quelques heures seulement. (Source B.N.)
Juillet
1892 -
La foudre. -
Mardi
l'après-midi, nous avons eu un orage de tonnerre. Il faisait une
chaleur torride. La foudre est tombée sur divers points. Cet orage
s'est étendu sur presque toute la France et à l'étranger.
(Source B.N.)
- Ouverture du casino de Luc le 10 juillet, Jeux, orchestre choisi, petite troupe d'opéra et de comédie recrutée parmi les meilleurs artistes. - Mme Messeline qui a joué 80 fois miss Helyette, à Bruxelles, est descendue à l'hôtel Belle-Plage. - Caen Bains de Mer a fait sa réapparition. Toujours frais, toujours soigné, notre confrère. Il fera bien de surveiller son correspondant d'Arromanches qui lui fait dire que le maire ne fait pas réparer l'effondrement des digues : d'abord, parce que les digues ne sont pas défoncées, ensuite, parce que cela ne regarde pas le maire. - Autre éclosion : « l'Écho des Plages », bi-hebdomadaire, journal des stations de Beuzeval-Houlgate, Dives. Cabourg, le Home, Ouistreham, Lion, Luc, Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles. — Bureaux et rédaction, 102, rue Saint-Pierre, Caen. (Source B.N.)
Octobre
1892 -
Enfin ! -
Depuis de longues années, MM. Lefortier et Cie
réclamaient un service de poste de Caen à Courseulles, par Thaon, et
de Courseulles à Douvres. Un coup d'épaule de M. Charles Benoist,
publiciste, originaire de Courseulles, a fait aboutir l'affaire. Ce sont
les habitants du littoral qui sont contents.
(Source
B.N.)
Décembre
1892 -
Tirage au sort. -
Les
jeunes gens faisant partie de la classe 1892 doivent se
présenter au bureau militaire de la mairie de Caen, pour fournir tous
les renseignements nécessaires, à l'effet d'être inscrits sur les
tableaux de recensement. Sont compris dans ce recrutement pour l'année
1892 les jeunes gens nés du 1er janvier 1872 au 31 décembre
suivant, tous les omis des classes antérieures. En cas d'absence, les
père, mère, tuteur ou curateur des jeunes gens doivent se présenter. (Source
B.N.)
Décembre 1892 - Recensement. - Le recensement des voitures attelées, susceptibles d'être utilisées pour les besoins de l'armée au moment d'une mobilisation, aura lieu du 1er au 15 janvier. (Source B.N.)
Janvier
1893 -
Le froid. -
Le
froid a fait son apparition cette semaine. A Langrune, le thermomètre
est descendu à 10 degrés au-dessous de zéro.
(Source
B.N.)
Mars
1893 -
Incendie. -
A Langrune, un
incendie a détruit une maison d'habitation appartenant, à la veuve
Chatelet, propriétaire à St-Aubin-sur-Mer, et occupée par le sieur
Clovis Chrétien, entrepreneur de maçonnerie. La toiture d'un bâtiment
appartenant au sieur Blet, propriétaire à Montabard (Orne), a été
endommagée. Pertes : pour les propriétaires, 5 000 fr. ; pour le
locataire, 200 fr. (Source
B.N.)
Avril 1893 - Bouilleurs, bouillez en paix. - Les bouilleurs de cru peuvent se rassurer, il n'y aura rien de changé à leur situation cette année. (Source B.N.)
Avril 1893 - Les chenilles de M. Mauger et Cie. - Quand on arrive à la gare de Langrune, du côté droit de la voie, les haies servant de clôture à la ligne ferrée sont couvertes de nids de chenilles dans un espace de 25 à 30 mètres. L'an dernier, ce quartier a été dévoré par les chenilles. Il y a eu, notamment un champ de choux dont il n'est pas resté une feuille. Les riverains se demandent avec anxiété si cela va recommencer cette année. Espérons
que non, à moins que la compagnie de Caen à la Mer ne soit au-dessus
des arrêtés préfectoraux.
(Source B.N.)
Mai
1893 -
La sécheresse. - Dimanche, dans
toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque
de Bayeux, prescrivant
des prière pour obtenir la
Mai
1893 -
Mandats-Poste. -
Sous peu, le
paiement des mandats-poste pourra être fait à domicile par les
facteurs.
(Source B.N.)
Juin
1893 -
A propos de sécheresse. -
La
plus grande que nous
avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la
chaleur fut fort grande, dit M. de
Bras. Le temps était toujours à l'orage et, pendant plus de six mois,
il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux
et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop
avancés, donnèrent peu de fruits. (Source B.N.)
Juillet 1893 - Fête du 14 juillet. - Les pâtissiers et boulangers, sont prévenus que le type à fournir pour la distribution de gâteaux à faire aux enfants, a été arrêté ainsi qu'il suit : Un ou plusieurs gâteaux secs ou biscuits renfermés dans une enveloppe telle que boite, panier, sac, etc……, avec les couleurs nationales et ornementations diverses. (Source B.N.)
Juillet 1893 - Les guêpes. - Il y a beaucoup de guêpes cette année par suite des chaleurs. Nos campagnes et nos plages en sont couvertes. Dans le Cher, ces insectes sont si nombreux qu'on ne peut pas cueillir les fruits. (Source B.N.)
Juillet
1893 -
Avis aux baigneurs. - Annuaire
des marées pour Caen-Ouistreham et ses environs, indiquant l'heure des
pleines et basses mers ; les hauteurs d'eau des pleines mers en
mètres et en centimètres, pieds et pouces anglais ; le lever et le
coucher du soleil et de la lune conformés â l'Annuaire des marées des
côtes de France et divers renseignements utiles, est en vente sur
nos côtes, et à Caen, chez M. Brulfert, libraire.
(Source B.N.)
Août 1893 - La rougeole. - Une épidémie de rougeole règne en ce moment dans notre région sur les enfants, et fait des victimes trop nombreuses. Ceci tient à ce que cette maladie est mal comprise. Les parents regardent la rougeole comme terminée quand l'éruption a disparu, ce qui est une grave erreur, car la convalescence surtout est à surveiller et à soigner. Les petits malades doivent garder scrupuleusement la chambre pendant un temps assez long après l’éruption. (Source B.N.)
Août 1893 - L’Hirondelle de la mer. - Concours de pigeons à Mont-de-Marsan (Landes), le 23 juillet. Arrivées, MM. de Chazot, Tailleville ; 2e H. Cussy ; 4e , Desaunais, 4e et Prempain, de Langrune. Concours de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), le 6 août. — Arrivées, MM. L. Saillard, à Langrune ; de Chazot, à Tailleville. H. Cussy, à Langrune. (Source B.N.)
Août
1893 -
La saison. - Nos
côtes se sont garnies, mais tout n'est pas loué. L'année sera
assurément bonne comme nombre, mais on se plaint que les baigneurs font
Août 1893 - Les fabriques d’églises. - Le nouveau règlement sur la comptabilité des fabriques d'églises vient d'être promulgué. Désormais, les comptes des fabriques seront vérifiés et jugés par les conseils de préfecture, et soumis à la vérification des inspecteurs des finances. Tous leurs fonds disponibles devront être versés au Trésor. Dans le cas où le trésorier n'accepterait pas d'être comptable des deniers publics, il serait nommé, par les marguilliers, un receveur spécial, et, sinon, les fonds seraient encaissés par le percepteur de la commune, qui seuL pourrait lever les troncs de l'église, ses jours de tournée dans la commune. (Source B.N.)
Août 1893 - Les retards des trains. - Le ministre des travaux publics, ému des retards signalés dans la marche des trains, a prescrit aux commissaires de surveillance des principales gares de dresser des procès-verbaux. Un projet de loi punissant les retards par des amendes prélevées sur les dividendes va être présenté. (Source B.N.)
Août
1893 -
La
chaleur. - La
chaleur a été très
grande dans le Calvados, mais pas encore comme dans le Midi et dans
le centre de la France. Rien que dans l'arrondissement de
Bordeaux, on a constaté douze morts par insolation. Dans la
Loire-Inférieure, il y a eu aussi une dizaine de morts par suite
d'insolation.
Novembre
1893 -
La tempête. -
Samedi
et dimanche, une tempête
s'est déchaînée sur la Manche et a fait d'incalculables dégâts dans
notre région. —
Plusieurs navires se s'ont échoués sur le littoral. Deux cadavres de
marins ont été trouvés au milieu de monceaux de débris de toute
sorte. La force du vent a renversé plusieurs wagons du Decauville, pas
un des 14 voyageurs qui s'y trouvaient n'a été blessé. —
Le « Chanzy », M. Allainguillaume, s'est échoué à
Ouistreham, le navire n'est pas en danger. —
L' « Elisabeth-Kelly », bateau anglais, allant en
Islande, était en vue des côtes d'Angleterre, lorsqu'il a été pris
par un coup de vent qui lui a brisé ses mâts et déchiré ses voiles.
Il s'est échoué en face de Langrune. Huit marins, dont six sont
mariés, sont montés dans deux canots, au risque d'être engloutis, et
ont sauvé les six hommes d'équipage. On espère sauver, le
bateau. —
Trois hommes de l'équipage d'un bateau de Port-en-Bessin, enlevés par
une lame, auraient été considérés comme perdus pendant quelques
instants, lorsqu'une autre vague les aurait rejetés miraculeusement sur
le pont. —
Au Havre, le pilote Mauger a été enlevé par une vague. —
A Dieppe, quatre hommes, qui portaient des amarres au paquebot
« Paris », ont été jetés sous les roues : deux ont été
tués. —
A Calais, on compte déjà 14 morts et plus de 50 orphelins. —
Un mur s'est écroulé sur la voiture
du docteur Renaud, de Harfleur. Le domestique a été tué, M. Renaud
est très grièvement blessé. —
A Châteaudun, éboulement d'un bloc de rocher qui a écrasé des
maisons de la rue, des Fouleries. Huit personnes sont ensevelies et
sûrement mortes.
—
Le vapeur « Orientos », de Hambourg allant à Lisbonne,
s'est brisé sous Barfleur : 9 hommes sauvés, 5 noyés. —
Un vapeur grec le « Parastevi », allant à Cardif, naufragé
sous St-Germain-de-Vaux, le pilote hollandais noyé ainsi que le second
du bord. —
Le voilier « Surprise », perdu corps et biens en face de
Biarritz : morts, 1 capitaine et 4 matelots. —
Devant Douvres, un steamer à sombré : 21 personnes ont péri. —
On estime à 134 le nombre de personnes qui ont péri, en Angleterre,
dans les accidents provoqués, par la tempête et en dehors de celles
mortes avec les navires naufragés restés inconnus qui ont sombré. —
De Copenhague, on écrit qu'il y a eu une violente tempête. Un grand
nombre de bateaux de pêche ont fait naufrage. 37 pêcheurs se sont
noyés.
—
Le vent a brisé des arbres d'une grosseur énorme. Beaucoup de pommiers
ont été renversés. Il y a eu des trombes de neige à Alençon et au
Mans. Il y a même eu, dimanche, dix centimètres de neige à
Caumont-l'Eventé, et la voiture de Villers est restée en détresse sur
la route. A Limoges et à Lyon, à Caen, il a encore neigé mercredi la
nuit. (Source
B.N.)
Décembre
1893 -
Encore un naufrage. -
Dans la nuit de vendredi à
samedi, le steamer « Jane Clark », de Glascow (Écosse),
chargé de charbon à destination de Caen, pour M. Allainguillaume, a
touché au nord des Essarts de Langrune, où il est resté. 13 hommes la
montaient. A deux heures du matin, les hommes de l'équipage ont dû
abandonner le navire et se jeter dans la baleinière. Mais la mer était
trop forte et l'obscurité trop complète pour qu'ils aient pu se
risquer à vouloir gagner immédiatement le rivage. Ce n'est qu'au point
du jour qu'ils ont été sauvés par un picoteux monté par Arthur
Paysant, Paul Cauvin, Jules Aubert et Pierre Mériel. (Source
B.N.)
Décembre
1893 -
La Normandie et les îles Anglo-normandes.
- Les
liens si étroits qui, unissent la Normandie et l'archipel normand vont
se resserrer encore. A la suite d'une enquête et après s'être
concerté avec des personnages influents des îles, le comité caennais
de l'Alliance française a résolu de subventionner les écoles
françaises et l'étude du français à Jersey et Guernesey, où les
empiétements de l'anglais
ont mis la langue française en péril.
(Source B.N.)
Janvier 1894 - Récompense pour sauvetage. - Amédée Paysant, patron de picoteux, médaille d'argent ; Charles Paysant, Paul Jean et Eugène Lemarchand, matelots, témoignages de satisfaction : sauvetage de l'équipage d'une goélette anglaise, naufragée devant Langrune, le 20 novembre. —
Arthur Paysant, patron de picoteux, médaille d'argent ; Pierre
Mériel, Paul Cauvin et Jules Aubert, matelots, témoignages de
satisfaction : sauvetage des équipages de deux
navires anglais naufragés devant Langrune, les 20 novembre et 2
décembre. (Source
B.N.)
Février
1894 -
Le
froid.
-
L'hiver
nous est revenu brusquement cette semaine. Mardi matin le thermomètre
marquait 4 degrés au-dessous de zéro et mercredi 6 degrés.
Mai 1894 - Température. - Après une journée de forte chaleur, le temps s'est mis au vent et au froid. Cela a été dur. Pendant quelques jours, la mer a été démontée. Plusieurs bateaux se sont échoués sur nos côtes. Samedi, le canot de plaisance l’ « indépendance », appartenant à M. Baudrier, rue d'Auge, a été trouvé abandonné et désemparé sur la plage de Lion. M. Baudrier, qui le montait, a dû être enlevé par un paquet de mer. Pendant la nuit de lundi, de gros grêlons sont tombés sur Caen et les environs. A Condé et à Flers, on a ressenti comme une légère secousse de tremblement de terre. En Touraine et dans le Midi, de véritables désastres ont été occasionnés par des orages effroyables de grêle. Dans le Puy-de-Dôme, inondations. Une usine a été en partie détruite. Une vieille dame de 80 ans a été noyée dans l'appartement qu'elle occupait au rez-de-chaussée. Un homme, âgé de 52 ans, a été entraîné par le torrent. A Rive-de-Giers, une femme, qui s'était réfugiée pendant l'orage dans un café, est morte subitement de frayeur causée par les éclats de la foudre. Près de Murcie, dans une maison de campagne, la foudre a tué une femme, dont elle a grièvement blessé le mari. Temps épouvantable aussi à l'étranger. En Écosse, il est tombé de la neige. (Source B.N.)
Mai 1894 - Récompenses. - Pour actes de dévouement des prix ont été accordés à des marins du quartier de Caen, sur le legs Henri Durand, de Blois. 1
000 fr. avec médaille d'argent et diplôme, Amédée Paysant, de
Langrune ; 600 fr. avec médaille de bronze et diplôme, Arthur
Paysant, de Langrune, et Charles Josse, de Beuzeval ; 410 fr. avec
médaille et diplôme, à Paul Jean, Charles Paysant, Eugène Lemarchand,
Pierre Mériel, Paul Cauvin et Jules Aubert, de Langrune ; 400 fr. avec
diplôme, Auguste Déloge, baigneur à Houlgate. (Source
B.N.)
Juin 1894 - Avis. - Lundi matin, la France entière a appris avec stupeur une épouvantable nouvelle. Dimanche soir, M.Carnot, président de la République, avait été assassiné à Lyon. On n'osait croire à la réalité de telle affreuse catastrophe, car M. Carnot était aimé de tous les partis. Il n'avait pas un seul ennemi. Le président de la République était allé visiter l'exposition de Lyon. Samedi, à son arrivée dans la seconde ville de France, il avait été accueilli avec un chaleureux enthousiasme. M.
Carnot était, dans sa 57e année. Il appartenait à une
vieille famille républicaine de Limoges. Son grand-père, membre du
Comité de Salut public sous la Révolution française, organisa les
vaillantes armées qui repoussèrent l'étranger et mérita le titre
d' « organisateur de la victoire ». Son père, Hippolyte
Carnot, fut ministre de la République en 1848. (Source
B.N.)
Juillet
1894 -
Le Calvados ! -
Notre département est au nombre de ceux qui ont le plus
manifesté à l'occasion de la mort de M. Carnot. De toutes parts,
adresses, fleurs, — A St-Etienne de Caen, c'est l'évêque qui présidait. S'il est vrai qu'un douanier a été sévèrement puni pour être arrivé en retard, une grâce s'impose en raison de la circonstance. (Source B.N.)
Juillet
1894 -
Trop de zèle. -
L'arrêté sur les jeux
jette la perturbation dans tout le département. Des maires le prennent
à la lettre et interdisent même le jeu de bouchon, d'autres repoussent
les loteries, et les vaisseliers désertent notre pays pour des
contrées moins tracassières. Nous comprenons très bien que l'on fasse
la chasse aux bonneteurs et autres écumeurs de champ de foire, mais
interdire la galoche, le jeu de quilles et les loteries, c'est
assurément dépasser les intentions préfectorales. (Source
B.N.)
Septembre 1894 - Les orages. - Notre région est toujours sous le coup de gros orages. Dimanche soir, à Caen, on aurait cru que la foudre tombait à chaque coup sur la ville. Mercredi la nuit, nouvel orage, moins fort, cependant. (source B. N.)
Septembre 1894 - Trop de vacances. - Pour l'année scolaire 1893-1894, on arrive, dans les lycées et collèges, au total inouï de 201 jours de congé contre 164 de travail. (source B. N.)
Septembre
1894 - Le vélo. -
L'Académie a parlé.
Tout compte fait, sauf de très rares exceptions, hommes et femmes
peuvent, sans danger pour leur santé, monter en vélocipède, cet
exercice n'est interdit qu'aux personnes atteintes d'une maladie de cœur.
(source B. N.)
Octobre 1894 - Tempêtes sur terre et sur mer. - Vendredi, samedi et dimanche, il y a eu des tempêtes sur la Manche, plusieurs bâtiments ont été jetés à la côte. Lundi, pluie toute la journée, inondations sur divers points du Calvados. Mercredi, orage et tonnerre. (source B. N.)
Novembre 1894 - Une compagnie qui n’est pas dans le mouvement. - Cette compagnie est celle de Caen à la Mer. Elle élève ses prix au maximum, pour les voyageurs et pour les marchandises Elle ne fait rien pour faciliter les déplacements, jamais un train de plaisir. Enfin, c'est à grand peine que nos cultivateurs obtenir qu'on enlève leurs betteraves et qu'ont ne les laisse pas geler, comme cela est arrivé précédemment. Elle
émet des obligations, et plus elle en émet, plus elle restreint le
nombre de ses trains. Les heures sont fixées sans qu'on ait le moindre
égard aux convenances de la population. Plus de train dans la soirée.
Si, le dimanche ou le jeudi, vous vous, attardez pour une raison
quelconque dans l'une des localités desservies par cette ligne, si vous
restez à dîner chez l'un de vos amis, il vous faudra avancer l'heure
du repas, car à partir de 4 h. 50, de Courseulles, vous n'avez plus de
train pour revenir à Caen. Si, au contraire,
quelque habitant du littoral s'avise de rester à Caen après 6
h.10 du soir, il devra coucher ou revenir à pied. Bref, le public en
est à demander un nouveau Louard, Aux
tramways, maintenant. Le
public n'est pas content. Pas d'abris et trop d'air. Aux stations de
Calix, Hérouville et Blainville, il n'y a pas même un banc pour
s'asseoir en attendant les trains souvent en retard. Trop de
voitures ouvertes aussi en cette saison venteuse et pluvieuse.
(source B. N.)
Novembre 1894 - La tempête. - Elle a commencé dans notre région dès dimanche la nuit puis s'est étendue un peu partout en passant sur Paris qui était, lundi soir, tout sens dessus dessous. A Caen, les tuiles et les ardoises pleuvaient dans les rues, des cheminées ont été renversées, des arbres abattus sur nos promenades. Un peuplier du parc de la préfecture a, en tombant, démoli la toiture du presbytère Notre-Dame. Un clocheton des bas côtés de l'église Saint-Jean est tombé sur la toiture de l'ancienne école des Sœurs en brisant quelques chevrons et, de là, a roulé dans la rue des Carmes. Une gargouille de l'église Saint-Sauveur est tombée dans la rue Froide et a failli blesser une jeune fille. Rue Saint-Pierre, M. Royer photographiait une enfant quand une partie de l'atelier (murs et vitrage), a été emportée. L'enfant n'a eu aucun mal. Le sieur Maurice Labarie, propriétaire d'un bateau de plaisance, a été enlevé de son bord et jeté dans le canal. Il a pu se sauver à la nage. Près du pont de Vaucelles, le jeune Leclerc, 17 ans, est tombé dans l'Orne en voulant rattraper le chapeau de son père emporté par le vent. Il a été retiré sain et sauf par le sieur Isambart, conducteur de scierie. Il y a eu de grands dégâts à la toiture des Facultés. Les trains des tramways ne sont partis, lundi soir, ni de Langrune, ni de Dives, à cause de la tempête. Le dernier train du soir n'est pas parti de Caen. Dans les autres villes du département, on ne signale que des dégâts matériels. Sur nos côtes la tempête a eu une violence inouïe. Grands dégâts à Lisieux. La couverture de la nouvelle halle des marchandises à la gare a été enlevée. Un homme a été blessé. A Mézidon; la chute d'une cheminée a blessé cinq personnes, dont quelques unes grièvement. Une partie de la couverture de la gare de Pont-l'Evêque a été enlevée. A
Paris, le nombre des personnes atteintes par les ardoisés ou les tuyaux
de cheminées dépasse deux cents. Une victime est morte, plusieurs sont
dans un très grave état. (source
B. N.)
Décembre 1894 - Le froid. - Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source B. N.)
Décembre 1894 - Année pluvieuse. - Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. -
Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle.
(source B. N.)
Décembre
1894 - Accident de
voiture. - Le
sieur Petitau, voiturier chez M.Houel, quai des Abattoirs, à Caen, a
rencontré, sur le territoire de Mathieu, une carriole chargée de
fumier, attelée d'un cheval allant à toute vitesse et n'ayant pas de
conducteur. Un peu plus loin, il aperçut, étendu sur la route, un
homme sans connaissance, qui fut transporté dans une maison voisine et
reconnu pour être le sieur Désaunais, demeurant à Langrune, mais il
était incapable de prononcer une parole et n'a pu donner aucun
renseignement sur son accident. (source
B. N.) |
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