1er Juin 2023 |
UN SIECLE D'HISTOIRE DU CALVADOS | Page 7 | |
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LANGRUNE s/ MER | ||
Canton de Douvres-La Délivrande |
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Épernay, 29 décembre 1914. Monsieur le Directeur, Mon escadron étant en majeure partie composé de Normands, je vous serais très reconnaissant si vous, pouviez leur faire envoyer, par vos lecteurs, quelques vêtements chauds : tricots, chaussettes, gants, ceintures de laine, car, sur les 150 hommes de mon effectif, il y en a environ une trentaine qui n'ont aucune ressource. Si vous obtenez quelque chose, soyez assez aimable de le faire adresser à M. le colonel commandant l'arrondissement d'étapes d'Épernay, pour remettre au 10e escadron du 7e chasseurs. Je vous demande infiniment pardon de la liberté que je prends et vous plie d'agréer, etc….. H. GUÉNEBAULT, Capitaine commandant. Cet appel est pressant et il touchera nos lecteurs, nous en sommes persuadés. Nous sommes navrés d'apprendre qu'il se trouve encore parmi nos défenseurs des braves garçons, des Normands comme nous, qui souffrent du froid et des intempéries. On nous avait dit pourtant qu'il y avait eu une quantité énorme de lainages envoyés à l'année et qu'on avait même du suspendre momentanément les envois. Il faut les reprendre, au contraire, puisque tous nos soldats ne sont pas pourvus. Mais, en dehors de l’intervention officielle, nous espérons bien que nos compatriotes du 7e chasseurs vont recevoir, à leur tour, quelques chauds vêtements de dessous et que le brave capitaine Guénebault n'aura pas eu tort de compter sur la charité fraternelle.
Mars 1915 - Certificat d’études. - Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a décidé, par une mesure exceptionnelle, d'ouvrir l'examen dans sa session normale à tous les enfants qui atteindront l'âge de 12 ans, le 31 décembre prochain.
Mai
1915 - Le temps qu’il
fait. - Un
maître orage s'est
déchaîné mardi sur notre région. Les détonations électriques se
succédaient avec une violence extraordinaire et la pluie tombait «
d'abat ». En beaucoup d'endroits, la grêle a endommagé les fleurs des
poiriers et autres arbres fruitiers. Cette perturbation un peu subite et
inattendue est-elle causée par les commotions anormales que
propagent, dans l'air, les canonnades et les explosions ?
Mai
1915 - Après
les naufrages sur les cotes normandes.
-
Nous avons reçu de plusieurs blessés, en traitement dans les
stations balnéaires de la côte normande, situées entre Luc et
Courseulles, plusieurs lettres qui nous signalaient un fait curieux.
Nous avons voulu nous rendre compte par nous-mêmes de l ‘exactitude
de leurs dires, et nous venons de faire à pied le trajet Langrune –
Bernières-sur-mer. Et voici ce que nous avons vu : Tout le
long, tout le long des plages, au bord de la mer et sur les cordons
littoraux de galets et de mouillages, se trouve une exposition
ininterrompue de morceaux d’animaux morts. Ce sont des masses énormes
de viande en décomposition, surtout des quartiers de bœuf entiers,
auxquels les os blanchis par le sel adhèrent encore.
La grande marée qui vient d’avoir lieu a rejeté toutes ces épaves de chair sur le rivage, avec une régularité surprenante. On m’a assuré que, en deux jours, des habitants d’une de ces plages avaient recueilli à mer basse un tombereau de bois de toutes sortes. Cependant, il importe de signaler le danger très sérieux qui résulte de ce dépôt de chair en décomposition sur tout ce coin de littoral. Les mouches pullulent sur ces débris, et les charognes. Les plages en ce moment sont fréquentées et parcourues par le grand air pur de la mer. Il est absolument urgent que des mesures promptes soient prises pour l’enlèvement de ces foyers d’infection.
Mai 1915 - Les vaches à l’herbe. - Les pluies abondantes et les premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous ne pourrons jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de chefs d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les dépouiller et les engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux, obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et M. Fernand Engerand s'est chargé de poser la question au ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait prévoir : Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli aucun acte d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la fauchera plus tard, si on peut.
Mai 1915 - La guerre aux mouches. - Il est incontestable qu'un grand danger nous menace, cet été, qu'il faut à tout prix détourner. Ce sont les maladies pestilentielles et, en particulier, celle qui peuvent être transmises par les mouches. Dans nos plaines du Nord gisent, hélas des milliers de cadavres en décomposition, plus ou moins recouverts de terre. Des germes morbides vont se développer dans cet effroyable charnier sous l'influence, de la chaleur, et, de proche en proche, les mouches peuvent les propager. Le péril est très grand, il ne faut pas se le dissimuler. Donc, guerre aux mouches meurtrières, guerre chez soi et au dehors. On connaît les moyens à employer : propreté méticuleuse des intérieurs, et, à l'extérieur, suppression de tous les liquides stagnants, purins, baquets d'eau croupie, mares, etc….., emploi du crézyl et du pétrole pour détruire les larves.
Mai
1915 - Sinistres
épaves. - La
guerre navale, ou plutôt l'ignoble piraterie
allemande, continue de causer la destruction de nombreux navires.
Les monstres à figure
Juin 1915 - Sur le littoral. - La guerre nous amene avec les sous-marins et leurs tristes exploits des détritus et des animaux morts de toute espèces. A St-Aubin-sur-Mer, à Langrune, on a fait enterrer ces épaves funèbres. A Luc, on va les brûler. Qu’on se hâte, car avec les chaleurs ça ne sentirait pas la rose, au contraire.
Juin 1915 - On réclame. - L’enlèvement des animaux morts et autres détritus, véritables foyers d’infection qu’on trouve encore sur nos plages. C’est la marée qui nous apporte trop souvent ces victimes de sous-marins allemands. Quand la mer se retire, autrement dit à la marée descendante, c’est une insupportable puanteur, et ces émanations peuvent produire des épidémies. Il importe donc de les enlever au plus vite et le plus tôt sera le mieux.
Juin 1915 - Une lettre du Préfet. - A la préfecture, on s’est ému des nouvelles que nous avions données, au sujet des détritus de toute sorte et principalement des morceaux de viande pourrie rejetés par la marée sur le sable à proximité des cabines. Une lettre a été de suite adressée par M. le préfet aux maires des régions que nous avons indiquées, pour les prier de faire enlever ou brûler ces épaves pestilentielles. Malheureusement, la main-d’œuvre fait défaut : Le garde-champêtre, malgré toute sa vigilance et sa bonne volonté, ne peut faire cette besogne à lui seul, il finirait par y perdre le boire et le manger et il risquerait de tomber asphyxié, tout comme les membres du Conseil d’hygiène publique à Caen, dont la fin tragique explique l’apathie forcée.
Juin
1915
- On réclame des
prisonniers allemands. - Pour les faire
travailler dans le port. En présence de la pénurie de la main-d’œuvre,
la Chambre de Commerce,
Juillet 1915 - Échos balnéaires. - Le croira-t-on, c’est pourtant la vérité, la saison malgré les moments d’angoisse que nous traversons, promet d’être bonne et, d’ores et déjà sur presque tout le littoral, elle s’annonce sous les meilleurs auspices. A Luc-sur-Mer, à Langrune, à Saint-Aubin-sur-Mer : Les difficulté dont nous avons parlé, ne sont apaisées généralement entre les propriétaires et les réfugiés. Suivant les conseils donnés par l’excellent curé du haut de la chaire, des deux cotés on y a mis du sien et à très rares exceptions près chacun est resté sur ses positions. Aussi, le nombre des maisons à louer pour peu que cela continue, sera sans doute inférieur à celui des autres années. C’est le cas de suivre l’avis qu’on trouve aux annonces à la 4e page des journaux « Ne pas attendre se presser ».
Juillet
1915
- Échos
balnéaires. -
Moins de monde que de coutume, il faut bien le reconnaître.
Cependant, le soir, la digue est arpentée par des groupes de promeneurs
et l’on se croirait revenu, s’il en était ainsi chaque soir, aux
saisons privilégiées. Malheureusement comme sur toutes les plages à
la mode les locations ont été faites généralement jusqu’au mois de
septembre prochain. Ce sera le cas de répéter : Que les beaux
jours sont courts. Et
les mœurs ! A
entendre un de nos confrères, elles seraient choquées à chaque
instant par le sans-gêne de certains baigneurs qui sans prendre la
peine d’éviter les regards indiscrets apparaissent en moins de temps
qu’il n’en faut pour l‘écrire « Dans le simple appareil d’une
jeune beauté qu’on arrache au sommeil ». Heureusement
pour eux, n’en déplaise à notre confrère si facilement offusqué,
les falaises forment à la base un amas de rochers et de grottes
obscures qui remplacent avantageusement les cabines dans lesquelles on
étouffe en se déshabillant, et puisque la vertu n’est pas timide au
lieu de baisser les yeux, elle peut les tourner d’un autre côté. La
route est belle, la plage aussi… les pauvres gens vont-ils être
privés du bain de mer parce qu’ils n’ont pas le moyen de se payer
une cabine ? Je sais bien qu’elles ont baissé de prix comme tout
le reste, c’est heureux, car plusieurs étaient louées aussi cher que
des maisons. N’importe, elles ne sont pas encore à la portée de
toutes les bourses et la mer comme le soleil doit être bienfaisante
pour tout le monde.
Décembre 1915 - Noyé. - On a trouvé à Reviers, prés Creully, le cadavre d’un cantonnier de Langrune, Georges Martin, 48 ans, dans un fossé rempli d’eau. On croit se trouver en présence d’un accident.
Mars
1916 -
Une belle histoire.
-
L'aut' sei, qu'il
teumbait d'la neige à pouquies, d'vinez qui qu'no veyait dans la
campagne, pas bié loin d'Caen ? Un malheureux bouonhomme d'aveuque eune
lanterne qui s'en allait d'dreite et d'gauche amont les qu'mins.
Ch'était l'père Laveuglette, un renquier du pays, qui trachait partout
la bonne, Mais j'vos d'mande un brin qui qu'Lécaudée airait pu faire, la nieut dans les camps, d'çu mauvais temps là. Alle
était bié mieux plachie qu'cha, allez ! Taupette, un ami à elle,
étail v'nu la trachi en coupé, s'il vos plait ! Et il l'avait
emmenée à Caen, où qu'il l'avait condite au Théâtre où
qu'no jouait d'la grande opéra. Et apreux cha, Mlle Lécaudée et Taupette avaient passé l'reste d'Ieux nieut ensemble et l’coupé n'les avait ramenés que l'lendémain au matin, su la pointe d'onze heures, médi. «
Dieu sache ! d'où qu'tu viens », dit l'père Laveuglette à
sa bonne, en faisant meine d'li prendre la taille. —
J'viens d'Caen, donc ! qu'réponit Lécauffée d'aveuque jactance. —
Ah ! tu viens d'Caen !... r'prit l'bouonhomme, qui n'osait pas
aver l'air de s'fachi. — Et qui qu't'as pu y faire si longtemps
?
Mais
il en restit tout bégas et la goule sous l'nez quand sa bonne li
réponit en s'foutant d'li : —
Tu ! j'ai vu Rigoleto et j'ai rigolé tard !
Mars 1916 - Le temps qu’il fait. - Depuis trois jours, on est entré dans le printemps et on attend toujours que l'hiver commence. De l'eau ! toujours de l'eau ! (Que d'eau ! Que d'eau !) Un peu de neige, mais plus de gelées, nous n'avons plus que des hivers pourris. Il doit y avoir quelque chose de détraqué autour de nous. Enfin, malgré les jours mauvais, les arbres bourgeonnent, les oiseaux fredonnent, et notre confrère, M. Lebbyteux, fleuronne, car il a un marronnier déjà épanoui dans sa cour. Celui légendaire des Tuileries va en dessécher de jalousie.
Avril
1916 -
Prisonniers de guerre pour les travaux agricoles.
-
Le
Ministre de l'Agriculture vient d'accorder au département du Calvados
un contingent de 140 prisonniers choisis parmi les hommes exercés aux
travaux agricoles. Ces prisonniers pourront être attribués par
équipes de 20, non compris la garde. Ils doivent être logés ensemble,
mais peuvent être divisés pour le travail en groupe de 5, au minimum.
Les Comités agricoles, les Syndicats et les particuliers qui désirent
utiliser leur travail, sont priés de faire parvenir une demande à la
Préfecture le plus tôt possible, en donnant les détails nécessaires
sur l'étendue et la nature du travail à effectuer et sur l'époque où
devra commencer le travail.
Juin
1916 -
Ah ! la guerre.
- Malgré
qu'la guerre sait la calamité des calamités, alle aira tout d'même
servi à d'qué, à rapprochi les
gens d'bouonne volonté et à leux apprendre à s'rendre service l's'uns
és autres. Ainsi,
dans un endreit qu'est pas bié loin du pays des moules, y a mousieu
Poivre, qu'est dans l's'épices et qu'a été réformé por sa maladie
d'coeu, qui fait du mieux qui peut por ingui ses veisins, et ses
veisines itout.
Tous
les matins, il li décroche ses quartiers, il li eu fait la pesée, il
li gratte san billot, il c'menche
à li débiter s'n'aloyau et san quasi et à li dégraissi sa t'chulotte. Faut-y
que mousieu Poivre en ait, d’la capacité, por s'être mis si vite que
cha à faire un méquier où qu'il n'y foutait goutte ! Mme
Platec dait y en saver bougrement du gré, et si a s'empelyait à li
faire aver une queroix d'guerre ou aut'chose d'méritoire, m'est avis
qu'a n'irait qu'san d'voir. Et
bien p'titement éco !
Août
1916 - Épurez !
épurez !
- Jadis
le gaz de houille
s'enflammait au simple contact d'une allumette, même de la régie.
Parlez de cela aux malheureux abonnés du gaz de Langrune et de la
côte, ils vous diront que non seulement le gaz ne s'enflamme pas quand
on lui présente la flamme d'une allumette, mais encore qu'il réussit
bien souvent à l'éteindre.
Septembre 1916 - Les écoliers aux champs. - Le gouvernement fait appel au concours des écoliers pendant les vacances, pour les travaux de la moisson. Le transport vers les exploitations agricoles de la jeunesse scolaire des agglomérations urbaines sera fait, gratuitement, par réquisition, aux frais de l'État. D'autre part, toutes les mesures seront prises pour protéger moralement et matériellement les Jeunes gens des écoles qui auront à cœur de consacrer leurs vacances aux travaux des champs. Les élèves disposés à répondre a cet appel devront se faire inscrire soit à la mairie de leur commune, soit à la Préfecture, office départemental de placement, qui fournira tous les renseignements utiles.
Septembre 1916 - Une chasse qui est ouverte. - Tous les jours on apprend que des prisonniers de guerre se sont évadés, mais on ignore, trop qu'il y a deux sortes d'intérêts à favoriser leur reprise. Un intérêt patriotique d'abord : les prisonniers allemand sont des otages qui nous garantissent la vie et la liberté future des Français prisonniers en Allemagne. Un intérêt pécuniaire ensuite : celui qui arrête un soldat allemand en fuite touche une prime de 25 francs. Si c'est un officier qu'il rattrape, il a droit à 50 francs. On peut formuler sa demande de prime en remettant son prisonnier aux gendarmes. Dans ces conditions, sait-on quel serait le comble de la roublardise pour un prisonnier boche ? Ce serait de proposer à un de ses gardiens de le laisser feindre de s'échapper pour partager ensuite avec lui la prime de rattrapage. Et sait-on quel serait le comble de la « j’en-foutrerie » pour le gardien ? Ce serait d'accepter le marché et de garder tout pour lui.
Septembre
1916
- Ce que l’on voit
en l’air.
- De
magnifiques
dirigeables français d'un nouveau modèle ont fait, ces temps derniers,
des évolutions au-dessus de la baie de Seine et sur notre côte,
l'autre jour, tous les gens de Langrune et de Saint-Aubin avaient
le nez en l'air pour en voir passer un. On signale de nombreux cas de
Octobre 1916 - On ferme ! on ferme !. - Grand émoi, en ce moment, sur nos côtes. On « dérequisitionne » les hôtels et autres immeubles transformés en hôpitaux. Cette mesure prise par M. Godart, sous-secrétaire d'État pour le service de santé, sera bien accueillie. Il est incontestable qu'au début des hostilités, ces installations de fortune rendirent de grands services. Mais, alors que, sur tout le territoire, des usines s'organisaient pour intensifier la fabrication du matériel et des munitions, le service de santé, lui, se montrait réfractaire à tout progrès et à toute amélioration. Au lieu de suivre l'exemple de nos alliés d'Angleterre, qui hospitalisent leurs blessés dans des baraquements spéciaux admirablement aménagés, nous continuons à payer des locations fantastiques pour des immeubles pouvant être appropriés à tous usages, sauf à des hôpitaux. Sur notre côte, de Trouville à Courseulles, le chiffre des locations atteint des centaines de mille francs qu'on eût pu mieux employer. En outre, pendant six à sept mois, l’an dernier, presque toutes ces formations furent inutilisées, faute de blessés. Et pourtant on y conserva les médecins, pharmaciens et autres infirmiers, qui, pour tuer le temps, faisaient du cheval ou de l'auto. Enfin, on a commencé le déménagement, de nombreux blessés, en état d'être évacués, sont déjà partis et, d'ici quelques semaines, la plupart des immeubles seront rendus à leur destination normale. On a mis le temps à apercevoir la possibilité de ces économies et à restituer à la défense de précieuses unités, mais vaut mieux tard que jamais.
Novembre 1916 - La Toussaint. - Jamais on ne vit un plus beau temps que celui qui a favorisé la Toussaint, cette année. On se serait cru au mois d'août. Aussi le pieux pèlerinage des cimetières a-t-il été plus suivi encore que de coutume. Les tombes de nos chers morts ont été visitées et fleurie. Mais, en ces tristes jours, que de familles ont pleuré sur des tombes absentes et qui demeureront toujours ignorées ! Du moins, les martyrs qui y reposent n'ont pas besoin de prières.
Février 1917 - La neige. - Fortes chutes de neige. Instauration d'une carte de sucre : 750 g par mois et par personne, en trois fois, soit 3 morceaux par jour.
Février 1917 - Le temps qu’il fait. - Ces jours derniers, le froid a été un peu moins rude. Le thermomètre a remonté et le baromètre a descendu. Puis ils sont repartis en sens inverse. C'est tout de même le dégel, espérons-le. Mais un dégel sans pluie n'est jamais bien sincère. Il est donc dit que les hivers de guerre sont forcément des hivers froids. On n'a pas oublié celui si terrible de 1870 –71 ! L'hiver de 1917 aurait pu lui faire concurrence s'il avait commencé quelques semaines plus tôt. A présent, nous marchons vers le Printemps, les jours ont déjà rallongé pas mal et dans l’après-midi le soleil commence à chauffer. Mais, c'est égal, cette année le proverbe pourrait bien mentir qui assure que « Jamais février n'a passé sans voir groseillier feuillé ».
Février
1917 -
Allô ! allô !. -
Si vous désirez téléphoner avec les départements limitrophes,
l'administration des postes vous fait signer un papier dans lequel vous
vous
Mars
1917 -
Réquisition du blé et recensement des pommes de terre.
-
Le préfet du Calvados je viens de prescrire dans toutes les
communes du département le recensement des quantités de blé et de
pommes de terre existant chez les cultivateurs et les commerçants. C'est
aujourd'hui, dimanche 11 mars que les déclarations des détenteurs
seront reçues dans les mairies. Tout détenteur à l'obligation de
faire sa déclaration à la mairie de son domicile. En même temps, la
réquisition générale des blés est prononcée. À
partir de demain, 12 mars, aucun blé existant dans le Calvados ne
pourra plus être vendu, ni transporté que sous le couvert d'une
mainlevée de réquisition délivrée par le président de la commission
de réception et contresignée par le maire. Les commissions de ravitaillement opéreront prochainement des réceptions de blé. Les réquisitions seront transformées pour les quantités qui leur seront livrées en achats à à caisse ouverte. Il est inutile d'attirer l'attention des cultivateurs et détenteurs de blé sur l'intérêt que présenteront pour eux, dans ces conditions, les prochaines réceptions.
Avril 1917 - Les émigrés. - 150 émigrés des pays envahis et reconquis, à l'heure présente, mais dans lesquelles on aperçoit ruines sur ruines, vont être dirigés sur le littoral, où nombre de villas seront mises à leur disposition.
Avril
1917 -
Les trains.
- Le fait est
confirmé par une affiche dont nous publions le texte ci-dessous, que la
Compagnie de Caen à la mer a bien mérité des parisiens et des
habitants du littoral pour sa louable initiative de deux trains
supplémentaires pour le dimanche et le lundi de Paques. En raison des difficultés et de la crise des transports, on ne saurait trop se montrer reconnaissant à la Compagnie de Caen à la mer des efforts qu'elle fait pour arriver à contenter tout le monde.
Avril 1917 - Voul’ous vend vos caudières ? - L'État cherche à acheter du cuivre et, de préférence, en France. Aussi a-t-il fait savoir qu'on pourrait lui proposer les alambics devenus sans usage, depuis la loi sur l'alcool. Mais peut être nos bouilleurs auxquels, avec cruauté, on a leur crû ôté, aimeront-ils mieux les conserver quand même. On ne sait jamais ce qui peut arriver !
Avril
1917 -
Les enfants de Reims dans le Calvados.
-
On annonce l'arrivée,
prochaine dans notre département d'un millier d'enfants, de 6 à 14
ans, évacués de
Avril 1917 - Jour de deuil. - Gros émoi, ces jours-ci, parmi nos riches possesseurs d'autos. Malgré que plusieurs aient soigneusement caché leurs voitures, on les a dénichées et réquisitionnées. L'un d'eux a vu prendre la sienne qui lui avait coûté, assurait-il, 22 000 frs. Un autre, gros bonnet municipal, avait muchi son auto chez un ami et se servait d'un mauvais « taco ». On l'en a dépouillé aussi, pas du « taco », mais de la bonne voiture. Sa mauvaise humeur n'a pas émotionné le moins du monde l'officier acheteur. Pauvres gens ! faudra nous coucher pour les plaindre !
Mai
1917 - Violentes détonations.
- A propos de violentes détonations, qui faisaient trembler
les vitres et les fenêtres des maisons, jeudi dernier, à 7 h. 1/2 du
soir; chacun, très intrigués a voulu dire son mot pour expliquer ce
chambardement. La
majorité des gens croyait au torpillage d'un navire, d'autres
supposaient qu'un bateau venait d'éclater après avoir heurté une
mine. Beaucoup de gens croyaient avoir vu deux sous-marins en regardant
avec une lunette d'approche. La
vérité, c'est que des canons, placés dans un endroit dont nous nous
gardons bien de dire le nom, faisaient des tirs d'essais, sur la mer, à
longue portée.
Juin 1917 - Le temps qu’il fait. - II a plue le jour de la Saint-Médard et bruiné seulement le jour de la Saint-Barnabé. Cela autorise à la fois nos craintes et nos espérances les orages ne semblent pas avoir trop fait couler les fleurs des pommiers, il y a toujours belle apparence. Au moins, si la on nous mesure le manger, que nous ayons de quoi boire !
Juin 1917 - Pour la mobilisation civile. - Tout homme de 16 à 60 ans, non présent sous les drapeaux, est tenu de faire sa déclaration à la mairie de la commune où il se trouvera dans la nuit du 7 au 8 Juillet.
Juillet
1917
- Les orages.
-
L'été
qui vient de commencer ne semble pas devoir tenir les promesses d'une
belle saison que le printemps nous avait permis d'espérer. Depuis
quelques semaines, en effet, les orages se multiplient avec une
fréquence malheureuse et tentent de compromettre nos récoltes dont
nous avons tant besoin. Celle du foin, notamment, qui s’annonçait si
belle, est presque anéanti par endroits. Au début de la semaine
dernière, un fort orage a dévasté une partie de l'arrondissement de
Lisieux, de nombreuses communes ont été très éprouvées à
Notre-Dame-de-Courson, notamment, l'eau a atteint, en certains endroits,
deux mètres de hauteur. La plupart des foins ont été emportés et
ceux, restant à couper sont envasés et considérés comme perdus. Un
boulanger de cette commune, M. Lecomte, qui faisait, à ce moment, une
tournée en voiture, à Moutiers-Hubert, fut jeté, avec son attelage,
par la violence du courant, dans un fossé. Il ne s'en serait pas tiré
sans l'intervention de M. Bertheaume
Juillet
1917
- La Poste aux pays
des crabes. -
Depuis
la guerre, le courrier postal du matin, qui desservait la côte, de Luc
à Courseulles est supprimé. C'est le train de Caen à la Mer qui
maintenant emporte les correspondances et, comme le premier départ de
Caen est à 9 h. 30, on voit d'ici à quelle heure elles sont livrées
à leurs destinataires. A Langrune, au centre des affaires, les plus
favorisés reçoivent leur courrier entre 3 heures et 3 h. ½, pour ceux
qui habitent à l'extrémité du bourg, ils sont tout heureux quand ils
le reçoivent à cinq heures. Il nous semble qu'à ce moment de l'année
où la population a notablement augmenté, la direction des postes du
Calvados aurait quelque chose à voir par là.
Juillet 1917 - Une femme imprudente. - Une femme ayant commis l'imprudence de se baigner, en chemise, eut le regret de la perdre et fut obligée de regagner son domicile heureusement très proche dans le plus simple appareil.
Juillet 1917 - Congestion mortelle. - Le pêcheur Varin, âgé de 61 ans, est mort subitement en rentrant à son domicile samedi matin revenant de la pêche. On suppose qu'il a été frappé de congestion.
Juillet 1917 - Le sucre pour les baigneurs. - Les personnes séjournant pendant plus de dix jours dans une station balnéaire peuvent y toucher les coupons de leur carnet de sucre qui correspondent à la durée de leur villégiature. Ill leur suffira de faire viser au secrétariat de la Mairie de leur résidence temporaire la carte de sucre qui a dû leur être délivrée au lieu de leur résidence habituelle, En ce qui concerne les familles dont un ou plusieurs membres seulement se sont déplaces, ces derniers pourront se faire délivrer, dans la localité où ils séjournent, une nouvelle carte contre justification de leur radiation sur la carte primitive qu'ils ont reçu précédemment à leur domicile habituel.
Août
1917 -
Le temps qu’il fait. -
Après quelques
journées d'une chaleur excessive, des orages ont éclaté un peu
partout, dans notre région, retardant la récolte du foin qui,
jusqu'ici, s'opérait sans encombre. Pour quelques jours le temps est
redevenu maussade, pluvieux et froid.
Août 1917 - L’église s’adapte ! - Les temps que nous vivons ne permettent guère la minutie des anciennes observances religieuses, aussi le Pape s'est-il décidé à les abolir en notable partie. Désormais, l'usage des oeufs, du laitage et de la graisse sont permis en tout temps, même pendant le carême et les jours de jeune. On peut aussi manger de la viande et du poisson. Les vendredis et samedis sont, maintenant, jours de jeune et d'abstinence pendant le carême. Resteront cependant à observer le mercredi des Cendres, les quatre-temps et les veilles de fêtes jusqu'à midi seulement. L'avance de l'heure n'est pas prévue.
Août 1917 - Aux champs. - Pendant qu'un certain nombre de cultivateurs se plaignent amèrement du manque de main-d’œuvre, on dit qu'il en est d'autres qui en trouveraient facilement s'ils se résignaient à la payer ce qu'elle vaut. On prétend aussi que certains usent et abusent des enfants d'hospice qui leur sont confiés. On nous en signale même, assez prés de Caen, chez lesquels les malheureux gosses sont accablés de si rudes tâches qu'ils en deviennent difformes. Comme salaire, ces enfants ont des coups. Les quelques journaliers restant les communes, excédés de travailler à un taux dérisoire, sont partie dans les usines voisines. Et pourtant le mois d’août et il pleut sur notre pain.
Août 1917 - L'écho des plages. - À l'hôtel Cauvin, si justement renommé, les demandes affluent chaque jour. Les familles ont pris possession de leur villa, très heureuses de pouvoir trouver le calme et le bien-être qu'on ne trouve pas si facilement ailleurs. La plage est superbe. On voit que l'œil du maire ou du maître veille à tout.
Août 1917 - L'écho des plages. - La grande distraction, le soir, consiste à manger de la gui-gui. Cela vaut mieux, somme toute, que de sucer de la glace ou de se piquer le nez outre mesure. Le marchand de gui-gui fait des affaires d'or, il vend plus de 2.000 bâtons chaque soir, c'est le maréchal de la gui-gui. Le fait est qu'il en mérite bien le bâton, puisqu'il le fait savourer à tout le monde.
Août
1917 -
Un Cyclone.
- Un
véritable cyclone
vient de
ravager notre
région, renversant
les arbres
sur les
routes et
sur les
boulevards de
notre ville,
coupant les
fils électriques,
si bien
que les
communications
télégraphiques ont
dû être
interrompues,
avec Paris
notamment, et
que l'électricité
manqua dans
la nuit
de lundi
à mardi. Mardi matin, les routes, les cours et les places publiques étaient jonchés de feuilles et de branchages, les rues de débris de cheminées et de pots de fleurs renversés par le vent, et l'on voyait, de ci, de la, des brouettes, et même des camions, que des personnes économes et prévoyantes remplissaient de bois qu'elles ramassaient un peu partout, en prévision de cet hiver, ou la pénurie de charbon pourra encore se faire sentir. Mais
ce qu'il
faut déplorer,
ce sont
les dégâts
considérables causés
aux arbres
fruitiers par
cet ouragan
en particulier,
et en
général par
ces pluies
diluviennes que
nous subissons
quotidiennement depuis
un mois
et qui
ont fait
pourrir aux
arbres tous
les fruits
qui, cette
année, étaient
particulièrement beaux
Août
1917
- Sur les plages. -
Par
arrêté préfectoral, tous les cercles fonctionnant dans les stations
balnéaires du Calvados devront être fermés. Seront également fermés
tous débits de boissons, estaminets, restaurants et bars attenant aux
casinos de ces stations. Seules resteront ouvertes les salles de
spectacle, à l'exclusion des salles de concert ou de danse, dont la
fermeture a été prescrite précédemment.
Août
1917 -
Situation
agricole.
-
Voici
quelle
était
au 1er
août
dernier
la situation
agricole
dans
le département
du Calvados,
telle
qu'elle
est donnée
à l'Officiel.
La végétation
a été
activée
en juillet
par un
temps
chaud
et humide,
souvent
orageux,
qui a
favorisé
aussi
le développement
des maladies
cryptogamiques.
Les blés
sont
fort
irréguliers.
De nombreux
champs
sont
clairs. D'autres
se ressentent
du manque
de fumure. La fréquence des pluies dans les trois premières semaines du mois a contrarié la rentrée des sainfoins et la récolte des foins naturels. La première coupe des fourrages est moins abondante qu'en année moyenne. Elle est même faible dans beaucoup de sainfoins ravagés par les campagnols. Dans les vallées basses, la qualité des foins naturels est dépréciée par les inondations survenues à la suite des pluies orageuses. La production des fruits de pressoir ne répondra pas aux premières espérances. On n'escompte plus maintenant qu'une récolte moyenne.
Septembre
1917 -
L'écho des plages.
- Les départs ont
déjà commencé, principalement à Langrune-sur-mer. Aussi les trains
via Caen à la Mer, sont-ils généralement surchargés
Novembre
1917 -
Alarmes et potins. -
Un peu
partout, sur nos cotes, on a procédé, ces soirs derniers, à des
extinctions générales des feus. Les gardes champêtres se répandaient
sur les routes et dans les carrefours en tapant sur leurs peaux-d'àne
et prescrivaient aux habitants d'avoir, la nuit venue à ne pas allumer
leurs chandelles ou a les muchi. On a agi ainsi presque sur tout le
littoral, du Havre à Cherbourg, il s'agissait probablement
d'expériences d'invisibilité du territoire utiles à sa défense. Mais
pourquoi ne pas l'avoir dit tout bonnement au lieu de laisser les gens
clabauder à perte de vue sur ces mystérieuses alertes. Aussi fallait
entendre les langues marcher : « Ch'est des sous-marins ! »
disait l'un : « Non, ch'est des zeppelins », disait
l'autre. Ils ont coulé dix-huit navires, affirmait un troisième. Chat
! insinuait un quatrième, « je sais pertinemment qu'il s'agit de
surprendre un torpilleur français
qui, chaque nuit, ravitaille les sous-marine boches. » Et cela
continuait sur ce ton ! De grâce quand on
Décembre 1917 - A tâtons. - Les habitants de la côte ayant des fenêtres sur la mer sont invités a voiler complètement leurs lumières pendant toute la nuit.
Décembre
1917 -
Essence pour les battages. -
Les entrepreneurs
et cultivateurs qui ne peuvent se procurer dans le commerce l'essence
nécessaire à leurs battages, sont informés qu'il peut leur être
délivré à la Direction des services agricoles, rue de Bernières, 16,
un bon d'essence livrable de suite par la sous-intendance militaire de
Caen.
Janvier
1918 -
Héroïsme d’un remorqueur et d’un chaland.
-
Au large
du Calvados,
le 25
janvier,
un grand
sous-marin
en surface
rencontra
un chaland
de mer
traîné
par un
remorqueur
et s'en
approcha
rapidement.
Alors
le capitaine
du remorqueur
fit couper
les amarres
et forcer
l'allure
de la
machine
et courut
au-devant
de l'ennemi.
Le tir
fut très
bien
réglé
des deux
côtés.
Dès le début du combat auquel prit part aussi le chaland et chacun des adversaires se trouva encadré par les projectiles de l’autre. Cependant le troisième obus du remorqueur étant tombé tout près du canon arrière et le quatrième obus sur le kiosque du sous-marin, celui-ci plongea. Des patrouilleurs que les détonations avaient fait accourir croisèrent longtemps dans les parages de la rencontre sans revoir l'ennemi.
Juillet
1918 - Malgré
la sécheresse
de cette
année, la
récolte sera
excellente.
-
Depuis un
mois, nous
subissons une
période de
sécheresse persistante.
Les paysans
s'en plaignent.
Y a-t-il
lieu, cette
fois, de
les écouter ?
A l'Institut
agronomique, on
nous a
fait ce
matin la
déclaration
suivante : La
sécheresse n'est
pas, dans
toute la
France, aussi
absolue qu'à
Paris. Certaines
régions, notamment
le Nivernais,
le Limousin,
la Limagne
sont demeurées
pluvieuses jusqu'à
ces temps
derniers. Dans les autres régions, les conséquences de la sécheresse ne sont pas partout les mêmes. Elles se font d'autant moins sentir que le sol est plus fort. D'une manière générale, la sécheresse n'a pas été assez grande jusqu'à présent pour qu'on puisse s'en inquiéter beaucoup. Il est permis d'espérer, pour cette année, une récolte comme nous n'en avons pas eu depuis sep ans. La seule conséquence de la sécheresse sera que les blés mûriront plus vite. Les moissons auront lieu dés la fin de juillet, mais il y aura moins de paille. Les avoines souffriront plus et aussi les regains, seconde coupe des fourrages, qui ne peuvent se développer sans humidité. Nous devons dire toutefois que la première coupe a été exceptionnellement belle. La culture de la betterave s'attardera si la sécheresse persiste au-delà de la mi-juillet. Jusqu'à présent, il n'y a guère que la culture maraîchère qui ait réellement souffert, mais elle a beaucoup souffert.
Septembre 1918 - Plus d’essence, ni de pétrole. - Le préfet du Calvados a fait connaître qu'il vient de lui être notifié que tous transports de pétrole et d'essence autres que ceux faits pour l'armée étaient totalement arrêtés jusqu'à nouvel ordre, tout le matériel devant être rendu immédiatement disponible.
Septembre
1918
- Chemins de fer de
Caen à la mer.
- Les
rapports
des chefs
de services
pour
le conseil
général
viennent
d'être
distribués.
Du rapport
du service
vicinal,
chemins
de fer
d'intérêt
local,
nous
extrayons
ce passage,
concernant
la ligne
Caen-Courseulles
des chemins
de fer
de Caen
à la
mer,
dont
tous
les Caennais
et Parisiens
ont pu
constater le
délabrement
pitoyable
et le
déplorable
laisser-aller :
-
Voies :
Ballast
à purger
et
à compléter
sur divers
points.
Fossés
négligés…
l'entretien
laisse
à désirer.
Grand
nombre
de traverses
à remplacer.
Ouvrages
métalliques
à réparer,
peinture à
refaire.
Passage
à niveau
dans
un état
d'entretien
insuffisant.
La ̃peinture
des poteaux
indicateurs
est refaire.
Mai 1919 - Le temps qu’il fait. - Une effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les premières feuilles et arrachant les premières fleures. Malgré l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire. Fort heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il est toujours permis d'espérer. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1919 - Le temps qu’il fait. - Il ne faut jamais se plaindre que la mariée soit trop belle, dit-on, mais on peut parfois — comme en ce printemps — regretter que le temps demeure implacablement magnifique. La sécheresse devient inquiétante ; les céréales commence à en souffrir sérieusement. II y a aussi des chenilles en quantité et on dit qu'en certains endroits les premières pommes n'ont pas noué. Saint-Médard, cette année, n'a rien voulu savoir et il a remisé son arrosoir. Il était vexé, sans doute, de voir sa tête tomber le jour de la Pentecôte et passer inaperçue. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1919 -
Désespérée. -
Ces
jours derniers, une dame Jeanne Renouf, 29 ans, demeurant momentanément
dans une maison, de la rue de Saint-Aubin, à Langrune. s'est suicidée
en absorbant du laudanum et en s'asphyxiant avec du charbon de bois. On
attribue cet acte de désespoir à des chagrins intimes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin 1919 - Suicide. - Samedi dernier, Mme veuve Renouf, couturière à Caen, 76, rue St-Jean, se rendait à Salnt-Aubin-sur-Mer pour assister à la première communion de sa petite fille. A son arrivée, une lettre de sa fille Jeanne, couturière à Langrune, rue de Luc, n° 6, lui fut remise. Celle-ci se plaignait que la vie était trop dure pour elle. Pressentant
un malheur, Mme Renouf se rendit au domicile de sa fille. Les portes
étaient calfeutrées. Dans une pièce, des résidus de charbon de bois
achevaient de se consumer dans une bassine. L'asphyxie avait fait son
œuvre, le cadavre violacé de la désespérée reposait sur un lit. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Novembre 1919 - La vague de froid atteint l’Ouest. - Par un froid vif la neige est tombée abondante, couvrant la campagne. La neige tombe dans le Var. - La neige est tombée chaque nuit depuis dimanche sur tous les points d'une certaine altitude dans le nord du département et du Var, dans le centre et dans les Basses-Alpes.
Septembre
1920 - Un étudiant
irascible. - M. Marcel Achard, 17 ans,
étudiant, demeurant à Bois-Colombes, et actuellement avec sa famille
à Langrune, s'était amusé
Octobre
1920 -
Un horsain malappris.
- Un
étudiant de Bois-Colombes, Marcel Achard, 17 ans, en villégiature à
Langrune-sur-Mer, s'est permis, certaines plaisanteries à l'égard de
M. Paysant, un pêcheur de l'endroit. Celui-ci s’est fâché.
L'étudiant s'est oublié jusqu'à porter un coup de poing au pêcheur,
qui lui, à son tour, a porté plainte. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin 1921 - Recensement. - Le recensement dénombre 372.380 habitants dans le Calvados : il y en avait environ 500.000 en 1826.
Juillet 1921 - LA sécheresse. - Une sécheresse persistante rosit les herbages et provoque des incendies de récoltes et de bois. Les éleveurs vendent en masse leur bétail sur pied, mais la chute des prix n'est pas répercutée au détail.
Juillet
1921 -
Les dangers du cinéma.
- A
la représentation d'un cinéma installé dans la salle des fêtes de
Langrune-sur-Mer, un film a pris feu et l'incendie menaçait de
s'étendre assez rapidement. Ce fut un sauve qui peut général parmi
les spectateurs qui fort heureusement n'étaient pas très nombreux, et
l'on réussit à faire évacuer la salle. Le feu put être maîtrisé
par les pompiers. Les dégâts sont élevés et la salle des fêtes hors de service pendant quelques temps, ce qui tombe fort mal au début de la saison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1921 -
Les dangers du bain. - Quatre baigneurs qui s'étaient aventurés sur le
rocher des Essarts, à marée montante. allaient certainement être
noyés sans l’intervention d'un marin-pêcheur de Langrune-sur-Mer, M.
Paisant et son fils, qui aillèrent avec leur barque sauver ces
imprudents. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1921 -
A Langrune. - Cette charmante station balnéaire a en trois jours de
fête des plus réussies, retraite aux flambeaux, bal, feu d'artifice,
etc..., sans oublier d'intéressantes et artistiques cérémonies
religieuses. Les dévoués organisateur, MM. Quentin, Stiskin, Delmas et
Lepingard, ainsi que les artistes de talent qui ont prêté leur
concours à ces joyeuses journées, méritent d'être vivement
félicités. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Septembre 1921 - Mauvaise donne. - Chargée de la caisse de la boulangerie, Émilienne Delaroche, 24 ans, servante chez M. Seigneur, boulanger à Langrune-sur-Mer, en a profilé pour faire son beurre. Son
patron ayant des soupçons, la mit a la porte. Le jour de son départ,
la fille Delaroche, le voyant à la gare, fut prise, de peur et
s'enfuit. M. Seigneur la rattrapa et la conduisit à la gendarmerie, où
elle avoua lui avoir volé 300 francs pour acheter des effets pour elle
et son enfant de 8 mois. On l'a envoyée à la maison d'arrêt de Caen.
Août 1922 - La tempête sur nos cotes. - Pendant l'avant-dernière nuit la tempête a fait rage sur le littoral du Calvados. Sur les plages il a fallu, en de nombreux, endroits, déménager les cabines de bains. La marée montante a atteint partout des limites depuis longtemps inconnues.
Avril
1923 - Sur la cote. -
Les
premiers beaux jours ont ramené les étrangers sur nos côtes avant
même que les hirondelles n'y soient revenues et déjà des locations
sont faites pour la saison. Certaines ont été conclues à des
conditions plus avantageuses encore que l'an dernier (pour les
propriétaires s'entend). Il devrait pourtant y avoir des limites à
cette ascension des loyers et le record de la hauteur devrait être
depuis longtemps établi. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai 1923 - La terre contre la mer. - Il existe un « Syndicat d'expansion économique du littoral bas-normand » dont les intentions sont excellentes mais le titre un peu long. Quand donc comprend!a-t-on que pour, qu'une entreprise soit[1]connue, approuvée, aidée, il lui faut, une étiquette facile à retenir. Ce syndicat, s'est réuni, ces jours-ci. pour étudier les moyens de défense de nos côtes contre la mer. On
a résolu de résister jusqu'à la gauche... du département à tous les
projets saugrenus dont diverses administrations nous menacent et surtout
à l'endiguement de l'estuaire de la Seine. Bravo ! Pourvu qu'il y ait
des actes au bout de ces paroles. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin 1923 - L'électrification ne pourra être réalisée que dans un avenir assez lointain. - On parle beaucoup aujourd'hui d'électricité à la campagne. Les applications de cette force mystérieuse sont si nombreuses, si variées et si enchanteresses que chacun en attend merveille quand elle sera devenue paysanne, rurale et agricole. On dirait presque qu'elle est de la catégorie de ces gens qui s'estiment trop distingués pour venir habiter la campagne. Du moins, dans notre région, il parait qu'elle se plaise surtout en ville. Pourtant beaucoup de soldats se rappellent l'avoir trouvée moins revêche à se mettre en sabots en certaines régions qu'elle ne dédaignait pas d'embellir et d'animer jusque dans leurs coins les plus reculés. Depuis ce temps, ils rêvent de la voir venir chez eux, et l'appellent de tous leurs vœux. Encouragements
donnés par
la loi.
- La question
de l'électrification
des campagnes
et à
l'ordre du
Jour, apporter
les bienfaits
et le
charme de
l'électricité jusqu'au
fond des
villages les
plus reculés,
n'est-ce pas y attacher et y retenir le
paysan trop souvent attiré
par le
mirage des
villes ? C'est
ce qu'ont
pensé le
Gouvernement, qui
a élaboré,
et la
Chambre des
députés, qui
a voté dernièrement,
d‘une
très forte
majorité, un
projet de
loi pour
favoriser l'accès
de l'électricité
dans les
campagnes.
Juin
1923 -
Une vague de froid. -
Le
thermomètre continue
de se
livrer aux
pires extravagances
; en plein
mois de
juin, on enregistre
des température
dignes du mois
de mars.
Au dire
des vieillards,
jamais on
ne vit
pareil phénomène;
par contre
il est
certain météorologistes
qui affirment,
en contradiction
avec l'ensemble
des humains,
que ce
temps-là n'est
pas anormal !
Ils auraient
meilleure grâce
a avouer
franchement qu'ils
sont incapables
de l'expliquer.
Juillet 1923 - Ceux qu’on écorche. - Une lectrice, en villégiature sur la Côte, nous envoie ces doléances : Pendant, que les fromagers paient aux cultivateurs le lait 0 fr. 30 le litre, celui-ci le vendent aux baigneurs 0 fr. 80, pris chez eux. Comment trouvez-vous la différence ? De passage à Caen, j'ai payé un litre de lait 0 fr. 70 chez un coquetier qui pourtant devait avoir son petit bénéfice. Il me semble donc que si le cultivateur peut apporter du lait à Caen pour 0 fr. 60, il doit le donner au moins au même prix quand on vient le prendre chez lui. Le lait est pourtant aussi nécessaire que le pain. On croit que tous ceux qui viennent, à la mer ont les moyens d'y être volés sur ces aliments et sur autre chose. Erreur profonde ! Tous les baigneurs ne sont pas là par plaisir, beaucoup y sont par raisons de santé et font parfois de lourds sacrifices pour, suivre une ordonnance de médecin. N'ont-ils pas déjà assez de malheur sans qu'on les exploite. Et s'il n'y avait que le lait ?… Nous
avons plutôt adouci les termes de cette lettre que nous trouvons
navrante en ce sens que les faits qu'elle décèle amèneront fatalement
peu à peu la désertion de nos plages. C'est l'éternelle histoire de
la poule aux œufs d'or, quand on la tue, elle ne pond plus. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1923 -
La tempête sur nos cotes.
- Une
violente tempête
a sévi
sur nos
côtes bas-normandes.
Les lames
déferlèrent avec
une véritable
furie et
atteignirent parfois
une grande
hauteur.
Mars 1924 - Un accident. - On a appris le tragique accident d'automobile dont le sympathique député de Caen, M. Blaisot, fut victime le 22 juillet dernier, à Langrune-sur-Mer. Notre
éminent
concitoyen qui
avait présidé
le matin
une cérémonie
patriotique à
Cabourg, organisée
par la
municipalité de
Saint-Aubin, M.
Bertrand, maire
de Cabourg,
demanda à
MM. Ruault
et Chapel
de mettre
une voiture
à la disposition
de M.
Blaisot. L'auto
était conduite
par M.
Gustave Gosselin,
chauffeur au
service des
garagistes précités.
La voiture
marchait à
une allure
très rapide
lorsqu'en suivant
l'Avenue
de l'Est
à Langrune-sur-Mer,
M. Gosselin
aperçut tout-à-coup,
un attelage
qui débouchait
de la
rue des
Murs, à
100 mètres
de l'auto.
Mai
1924
- Vous
pourrez observer
le 8
mai prochain
le passage
de Mercure
sur le
soleil.
- Le
8 mai
prochain, les
amateurs d'astronomie
pourront jouir
d'un spectacle
aussi rare
qu'intéressant. Mercure
passera devant
le Soleil
et se projettera
sur son
disque brillant
comme une
tache ronde
se dépavant
d'un mouvement
assez rapide.
Malheureusement,
le passage
de la
planète devant
le Soleil
commencera dans
la nuit
du 7
au 8
et le
phénomène sera
assez avancé
lorsque le
Soleil se
lèvera sur
notre horizon,
c'est-à-dire
à 5
heures 21
minutes (heure
d'été).
Novembre
1924 -
Mouvement de la population dans le Calvados.
- La
statistique du
mouvement de
la population
dressée chaque
trimestre dans
le département
du On enregistre pour le trimestre qui vient de s'écouler un excédent de 660 naissances sur les décès en comparant ces résultats à ceux du trimestre correspondant de l'année 1923 (mariages 872, naissances 2194, décès 1.735, excédent des naissances sur les décès 459) on remarque que le nombre des naissances est sensiblement égal, et que celui des décès est en décroissance sur les chiffres de l’année précédente.
Décembre
1924 -
Terrible
tempête
sur les
côtes
de la
Manche
et de
l'Océan.
-
Une tempête
violente
s'est
élevée
dans
la nuit
de vendredi
et la
journée
de samedi. Le
poste
de T.S.F.
des Rouges-Terres
a reçu
plusieurs
S.O.S.,
l'un
émanant
du navire
anglais
" Dallington ",
qui se
trouvait
à 20
milles
dans
le sud-sud-ouest
de l'ile
Sainte-Catherine,
dans
une situation
critique,
en raison
de la
perte
de son
gouvernail.
Un
autre
s.o.s.
a été
enregistré
dans
la nuit
de vendredi.
Il provenait
d'un
vapeur
anglais
en détresse
dans
l'Atlantique,
navire
dont
on n'a
pu saisir
le nom. Le
trois-Mats « Antiope »
qui relâchait
en rade de Cherbourg
a chassé sur
ses ancres
et est parti à la dérive. Le
navire,
se trouvant
dans
une situation
critique,
fit des
signaux
de détresse.
Le remorqueur
« Zébu »
fut envoyé
à son
secours.
Par un
heureux
hasard,
l’« Antiope »
eut ses
ancres
accrochées
à nouveau
dans
les chaînes
servant,
à amarrer.
Sa nouvelle
position
étant
excellente,
le trois-mâts
fut laissé
où
il était. On signale de nombreux dégâts en ville et dans les environs, mais jusqu'ici pas d'accident de personne.
Janvier
1925
- Une nouvelle tempête.
-
Une
bourrasque du
Sud-Ouest est
déchaînée. La
vitesse du
vent atteint
son maximum.
De gros
paquets de
mer balayent
la grève.
Toute navigation
côtière
est suspendue.
Des steamers
sont rentrés
au port
se mettre
à l'abri.
Mars 1925 - La tempête continue. - La tempête reprend avec une violence nouvelle sous l'action du vent du Nord, qui est justement redouté sur nos côtes normandes.
Ce mardi 14 avril, les habitants de Langrune avaient décidé de fêter très solennellement les noces d'or de deux de leurs compatriotes. Vous le voyez rien qui concerne de près ni de loin les gens du Cartel, d'abord parce que ces Messieurs ne sont pas à la noce depuis quelques jours, ensuite parce qu'il serait plus que téméraire de parler de noces d'or dans l'état où sont nos finances sous leur brillante dictature. Un fait particulièrement rare donnait un caractère unique à la touchante cérémonie qui vient d'avoir lieu c'est que les époux, très aimés qui célébraient le cinquantenaire de leur union par une belle journée d'avril, en face d'une mer calme et reposée, comme le fut tout leur existence, étaient accompagnés à l'autel par une maman vénérable, objet des sympathies empressées de toute une population. Mme Leseigneur, qui avait tenu à prendre part aux fêtes jubilaires organisées en l'honneur de ses enfants, est née à Caen 4 juillet 1823. Retenez bien ce millésime, il n'y a pas de coquille typographique, je dis le 4 juillet sous le règne de Louis XVIII, petit-fils de Louis XV et frère aîné de Louis XVI : 102 ans à peu près révolus. Les
parents de
l'auguste centenaire
connurent
la célèbre
héroïne caennaise,
Charlotte Corday
et assistèrent
à la
plupart des
épisodes
tragiques que
provoqua dans
notre ville
la tourmente
révolutionnaire. Malgré
son grand
age les
facultés intellectuelles
de Mme
Leseigueur sont
demeurées intactes.
La parole
est nette
et la
voix a
conservé ses
inflexions
naturelles. Il faut l'entendre évoquer les principales étapes de sa longue carrière, citer les dates avec une exactitude rarement en défaut. Si parfois un nom échappa à sa mémoire prodigieuse, il est vite rattrapé. Et quel charme de revivre dans ses récits, où l'association des idées dénote une lucidité parfaite, l'histoire du bon vieux temps le passé de cette cité natale où s'est écoulée toute son existence à l'ombre du clocher Saint-Pierre ! C'est entourée de ses petits-enfants et arrière petits-enfants qu'elle s'est rendue hier, aux noces d'or de son fils, M. Leseigneur, âgé de 78 ans, ancien percepteur à Brest, et conseiller municipal de Langrune. Quatre générations étaient là, groupées devant le chœur de la vieille église du 13e siècle, si remarquable par son architecture et sa vieille tour centrale. L'imposante cérémonie, présidée par Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux, commença à 10 heures précises. Le Conseil municipal et le clergé de la paroisse, attendaient à quelques pas de l'église, l'arrivée de l'auto, qui devait emmener à Caen, la centenaire. Lorsque
le véhicule
apparut
et descendit
lentement vers
la place,
ce furent
des acclamations
répétées dans
la nombreuse
assistance
qui se
pressait pour
mieux voir
l'aïeule La
messe fut
célébrée par
M. le
curé de
Langrune. Pendant
l'office, un
programme musical
des mieux
choisis fut
exécuté par
Mlle Costy,
professeur de
violon et
piano, à
Caen, notre
distinguée collaboratrice,
dont on
connaît la
virtuosité, joua
un Andante
de R.
Eustache, un
compositeur caennais
fort apprécié,
et le
Prélude du
Déluge, de
St-Saens. Ces
deux oeuvres
furent interprétées
avec une
expression saisissante
par la
jeune artiste.
M. Domin,
l'organiste si
distingué de
Saint-Jean,
accompagnait avec
sa maîtrise
habituelle;
Mlle Leroy
chanta avec
beaucoup de
sentiment, un
Panis Angelicus,
de Paul
Fauchey
et un
Ave Maria,
de Chérubini. Au
cours de
la cérémonie,
Mgr Lemonnier
prononça une
allocution très
touchante. Après
avoir félicité
les époux
cinquantenaires, il
rappela le
souvenir du
fils de
M. Leseigneur
mort au
front, et
salua en
termes émus
l'heureuse
centenaire qui
partageait le
bonheur de
ses enfants,
dans cette
cérémonie mémorable. Au
moment ou
le prélat
terminait son
discours,
M. Chéron
apparut. Il
vint prendre
place au
côtés des
héros de
cette fête
familiale,
auxquels il
avait tenu
à apporter
ses hommages.
C'est au
bras de
l'ancien ministre
de l’Agriculture
que la
centenaire redescendit
la nef,
saluant d'un
sourire tous
ceux qui
se trouvaient
sur son
passage. Comme
on lui
demandait si
elle était
fatiguée. -
Non,
répondit-elle gaiement,
le Bon Dieu
m'a donné
toutes les
forces nécessaires
pour aujourd'hui,
et je
suis bien
contente. A
la sortie
de l'église,
on se
rendit au
pied du
monument aux
morts situé
à l'extrémité
du cimetière.
M. Leseigneur
déposé sur
le piédestal
les gerbes
qui avaient
été offertes
à l'occasion
de ses
noces d'or. Quelques
instants après,
un banquet
eut lieu
à l'Hôtel
du Petit
Paradis, A
l'heure des
toasts le
maire de
Langrune félicita
les époux
Leseigneur et
leur remit
au nom
de ses
collègues deux
objets d'art
en souvenir
de cette
belle journée. M.
Leseigneur, très
ému, remercia
ses collègues
de leur
délicate attention. M.
Doucin, conseiller
général de
la Seine,
propriétaire à Langrune,
lut des
vers charmants
qui furent
chaleureusement applaudis. Et,
M. Henri
Chéron, qui
présidait avec
Mgr Lemonnier
et la
centenaire, prononça
un de
ces toasts
pleins de
bonhomie et
d'humour
où il
remporte toujours
le plus
vif succès.
Mai
1925 -
On retrouve
dans l'Orne
le cadavre d'un
commis épicier
disparu.
- M.
Georges Gillot,
31 ans,
commis épicier
au service
de M.
Picard à Langrune,
s'était rendu
le dimanche
10 mai
à bicyclette
à la
foire de
Caen. Depuis
cette date,
personne ne
l'avait
revu dans
le pays.
M. Picard
qui avait
la plus
grande estime
pour son
Dans ses vêtements on a trouvé une montre et sa chaîne et une somme de 0 fr. 50, ainsi que différents papiers qui permirent de l'identifier aussitôt. Le corps ne portait aucune trace de violences. Une enquête est ouverte par la police à l'effet d'établir les circonstances exactes de cette mort mystérieuse. Gillot était parti de Caen en emportant une somme de 350 francs. Ses dépenses furent minimes à la foire. Dans quelles condition le commis épicier est-il tombé dans l'Orne ? Accident, suicide ? Gillot ne fut-il pas victime d'un agresseur qui aurait profité de son état d'ébriété pour le dévaliser et le précipiter ensuite dans la rivière ?
Mai 1925 - Une tempête sur la côte normande. - Une tempête glaciale du Nord-Ouest, avec grains de pluie et grêle, sévit depuis hier, toutes les communications par mer avec Trouville sont interrompues; de nombreux bateaux de pêche ont dû relâcher.
Peu de temps après, la centenaire allait habiter définitivement à Langrune. Elle venait d'entrer dans sa 103e année. Un
service sera
célébré à
Langrune vendredi
matin et
l'inhumation aura
lieu à
Caen à l'ancien
cimetière Saint-Pierre,
dans un
caveau de
famille.
Août 1925 - La tempête sur nos côtes. - Une très violente tempête soufflant de Sud-Ouest, s'est abattue sur le littoral. Une pluie diluvienne ne cesse de tomber. Par suite de ce mauvais temps, on craint que les nombreux bancs de poissons qui, cette année, se trouvent prés des côtes ne quittent les parages et disparaissent. Jusqu'à présent on ne signale aucun sinistre en mer.
Septembre 1925 - le Syndicat d'Initiative de Littoral se transforme en Union des Syndicats d'Initiative de la côte Bleue, entre Orne et Vire. Bleu nacré, sans doute : tous les membres du bureau sont de la côte de Nacre.
Décembre 1925 - La défense de nos côtes contre les ravages de la mer. - Aujourd'hui, 4 décembre s'est ouvert à la mairie du 6e arrondissement, un congrès national pour la défense des côtes de France contre les ravages de la mer. On sait que, parmi les départements les plus éprouvés se trouvent la Seine-Inférieure, dont 20 communes sont menacées, le Calvados qui en compte 22, la Vendée, 9, dont celle de Noirmoutier, la Loire-Inférieure, 8 , les Basse-Pyrénées, 6. Les sanatorial de la ville de Paris à Berck et dans la Somme sont en danger. Les
efforts individuels,
ceux des
municipalités et
des départements
ne peuvent
suffire à
la protection
des territoires
marins. Le
budget des
travaux
publics est
également insuffisant. C'est
pour remédier
à cette situation
que les
représentants au
Parlement
de ces
régions, les
Syndicats de
propriétaires et
des riverains
se sont
associés et
ont organisé
ce congrès. Quatorze département étaient représentés ceux qui bordent le littoral, des côtes espagnoles à la mer du Nord. Sur l'Initiative de M. Thoumyre, le congrès a décidé la création d'un groupe parlementaire à la Chambre des Députées, groupe qui fonctionne déjà au Sénat sous la dénomination de groupe de la Défense maritime et qui présentera au Parlement la défense des décisions prises par les intéressés en vue de se défendre contre la menace de la mer. Le groupe sénatorial se verra prochainement adjoindre de nouveaux éléments. Une des premières initiatives de ce groupe sera de demander à la Chambre des Députés de voter sur un projet de loi qui sera déposé en vue de relever les crédits attribuées à la défense des cotes, c'est-à-dire, d'attribuer une somme de 70.000 francs dans ce but au budget des Ponts-et-Chaussées. Le groupe de Défense maritime demandera également le vote d'une loi spéciale pour qu'un contingent soit prélevé sur le produit des impôts et taxes sur les jeux et casinos en faveur des plages menacées. M. Babin, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées et des phares et balises, et président du Conseil supérieur des Ponts-et-Chaussées, représentait les administrations intéressées. |
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LANGRUNE-sur-MER (Calvados) - Entrée du Pays, route de la Délivrande | |||
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4 - Langrune-sur-Mer (Calvados) - Villas Beau Soleil, La Terrasse et Castel Belle-Vue La Cigale et la Fourmi |
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9 - Langrune-sur-Mer (Calvados) - Sur la Plage - Effets de Vagues à marée montante |
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6 - Langrune-sur-Mer (Calvados) - La Plage à Marée montante |
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LANGRUNE-SUR-MER (Calvados) - Vue générale de la Plage | |||
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