15 Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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LION s/ MER

Canton de Douvres-la-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Lionnais, Lionnaises


Juillet 1828   -   Les bains de mer.  -   Madame la Vicomtesse Sosthène de la Rochefoucault doit arriver demain à Caen, d'où elle se rendra sur le bord de la mer pour y prendre les bains, elle occupera, dans la commune de Lyon, la maison de M. Regnée, président de la Cour royale. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mars 1830   -   Épave mystérieuse sur la côte de Luc et Lion.   -   Depuis quelque temps plusieurs débris de bâtiment ont été jetés sur la côte de Luc et de Lion. Un canot ayant 20 pieds de quille et 4 pieds et demi de baux, et un mât de goélette, ayant 22 pieds de long et provenant d'un navire d'environ 90 tonneaux, ont été recueillis par la douane de cette côte. (Le Pilote du Calvados)

 

Octobre 1830    -    Lion-sur-Mer salue son nouveau maire, un héros de guerre.   -    Dimanche dernier, une fête patriotique aussi brillante que celles de Dives a eu lieu à Lion-sur-Mer, a l'occasion de l'installation du nouveau, ancien serviteur, que recommandent les blessures honorables dont il porte les marques. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1832    -    Conflit à Lion-sur-Mer concernant une quête.   -   Il paraît qu'une plainte faite par le desservant de Lion-sur-mer, contre le maire de cette commune, pour avoir déposé au tronc des pauvres le produit d'une quête faite dans l'église, le dimanche de Pâques, en faveur des petits séminaires, a été reportée par l'évêque au préfet du Calvados, afin qu'il prenne contre le fonctionnaire placé sous sa hiérarchie, telle mesure qu'il jugera convenable. Il serait plaisant que ce fonctionnaire qui, en rendant la quête à la destination que, d'après les instructions préfectorales, il considérait comme la seule légale, n'a agi que pour soutenir les prérogatives de l'administration civile, contestées par l'épiscopat, fut sacrifié au désir de plaire au prélat et au besoin de faire des rapprochements.

Du reste, rien ne devra nous surprendre maintenant, et les mesures de faiblesse, les malades de toute espèce de la part de l'administration nous semblent plus probables qu'une mesure énergiques, qu'un acte de fermeté, pour soutenir ou son dire ou ses faits. Si nous supposons homogénéité entre toutes les parties du gouvernement, nous devons penser que l'administration du département agira a l'égard du maire de Lion, comme le ministère a agi dans l'affaire d'Ancône, à l'égard des chefs de l'expédition.

Si par aventure il en était autrement, nous nous hanterions de le faire connaître. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1840   -  Une disparition.   -    Un marchand de foin, de Lyon-sur-Mer (Calvados),nommé Jeanne et âgé de 79 ans, était venu au Havre pour les affaires de son commerce, il était porteur d'une somme de 200 f.

Depuis dimanche soir il a disparu sans qu'on ait obtenu aucun renseignement sur son compte. (source :  Le Haro Normand)

 

Août 1842    -  Le varech.   -   Le mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.

C'est à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.

Le droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes sur le territoire desquelles il a poussé.

Au moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une charte du XIIe  siècle, conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient de semblables  privilèges, mais il est probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement dites.

En tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien avant le XVIIe  siècle, car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de s'emparer des choses jetées par la mer à terre.

L'ordonnance de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.

Les habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.

Les habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux , Fontenailles,  Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1847   -  Nouvelles locales.   -  Un incendie, a dévoré, à Lion-sur-Mer, quatre habitations couvertes en chaume. Le feu avait pris dans une écurie attenant à la maison du sieur Ducellier, aubergiste.

Dimanche, pendant les vêpres, cette commune a été encore mise en émoi. Les cris « au feu ! » se firent entendre dans l'église, un incendie se déclarait au bout du village. En quelques instants l'église fut déserte et de prompts secours vinrent bientôt à bout du feu.

Les maisons incendiées dans ce village étaient couvertes en chaume. Il existe cependant un arrêté préfectoral qui défend ces couvertures. Quand donc cet arrêté sera-t-il sérieusement exécuté dans nos campagnes ?

Nous devons signaler à la reconnaissance publique M. le curé de Lion qui a immédiatement ouvert, pour les incendiés de vendredi, une souscription à laquelle ont pris part les étrangers qui vont passer la saison des bains dans cette commune. Quatre conseillers municipaux de leur côté, se sont rendus dans le village d'Hermanville qui ayant été, l'an dernier, victime, d'un incendie, fut secouru par les habitants de Lion.

A leur premier appel, ils ont obtenu des secours de diverse nature, et notamment des gluis, des foins pour nourrir les bestiaux, et les bois nécessaire pour la construction des charpentes. « Il nous ont secouru, l'an dernier, disaient les habitants d'Hermanville, à nous de les secourir cette année ». (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1847   -  Nouvelles diverses.   -  Le concert donné au profit des incendiés de Lion a été nombreux et brillant et partant productif. Le salon du château était trop étroit pour contenir les spectateurs. Deux tentes ont suppléé à l'insuffisance du local. Mme Thillon a été ravissante, MM. Delarue, Brillant, Gervais, Carlez et Angélique de Broglie l'ont bien secondée.

Le produit approche de 1 000 fr. Les victimes de la conflagration partageront leur bénédiction entre leur vénérable curé, instigateur de cette fête, et les artistes qui sont venus apporter le concours de leurs talents, A cette œuvre bienfaisante. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1847   -  Les moules employées comme engrais.   -  Sur différents points des côtes de la Normandie, il existe des moulières que la mer ne laisse qu'en partie à sec et seulement à l'époque des plus fortes marées de l'année.

L'une de ces moulières, et la plus considérable de toutes peut-être, est celle de Lion-sur-Mer, arrondissement de Caen.

Le banc est tellement vaseux que les moules en sont regardées comme malsaines, aussi ne sont-elles livrées à la consommation que lorsqu'on les a parquées pendant quelque temps dans un endroit du littoral, où elles sont lavées à chaque marée par la vague.

Mais les coquillages qui sont recueillis ainsi pour la consommation ne forment I'infiniment petite partie de ce que l'on enlève pour engraisser les terres. A chaque grande mer, où le reflux permet d'atteindre le banc, on voit arriver de tous les points de la côte, et même des communes de l'intérieur, de nombreux banneaux qui viennent chargés de moules.

La quantité d'hectolitres de ces bivalves enlevés ainsi est immense. Ces coquillages sont répandus soit sur les prairies artificielles, soit sur les terres en labour préparées pour les diverses cultures. Par un usage doublement vicieux, en ce qu'une partie des principes fécondants de cet engrais se perdent dans l'air, et que la salubrité publique peut se trouver compromise par les émanations de ces millions d'animaux tombant en putréfaction, souvent on se borne à les jeter sur le sol au lieu de les y enfouir.

Cet engrais est, on le conçoit, d'une très grande puissance, puisqu'il se rencontre dans la moule, la matière animale, la matière calcaire et le sel marin, sans parler des vases imprégnées de cette dernière substance, vases dans lesquelles la moule se trouve enveloppée quand on la recueille sur le banc.

On avait pensé, pendant quelque temps, que cette exploitation des bancs de moules pour l'engrais des terres, était un abus préjudiciable à la consommation, et que l'administration devait intervenir pour s'opposer à l'enlèvement de ces mollusques, à moins qu'ils ne fussent destinés à la nourriture. Mais les pêcheurs assurent que, sur les bancs dont il s'agit, la moule ne tarderait pas à se trouver enfouie dans la vase et à y périr, mieux vaut donc les exploiter chaque année pour le profit de l'agriculture, que les laisser perdre complètement sous les vases de la mer.

Sans doute, si, sans être détruites ou diminuées, les moulières peuvent fournir une matière fertilisante à quiconque vient la chercher, il y aurait préjudice causé à l'agriculture en laissant, par l'effet de restrictions inutiles, dépérir au fond de la mer un engrais puissant et abondant, mais si l'exploitation sans limites devait amoindrir les bancs, il serait juste d'en réserver les produits à la partie de la propriété et de la population, qui, en vue de cette exploitation même, est placée par la loi dans une condition plus difficile.

C'est sur ce point que l'administration doit diriger son attention pour les mesures de conservation qu'elle peut avoir à prendre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Nous trouvons dans la listes des insurgés transportés au Havre, les noms suivants appartenant au département du Calvados. : Quesnel (Jean-Pierre) de Lion-sur-Mer ; Bataille (Jean-Pierre), chapelier ; Delamare (Louis François), menuisier. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Nouvelles divers.   -  Nous ne parlions dimanche dernier, que de deux condamnations prononcées par le tribunal de Morlaix pour contraventions à la police de la pêche et de la navigation. 

Le Bulletin officiel de la Marine, n° 17, 1852, en contient d'autres que nous consignerons aussi afin que les pécheurs et les marins soient bien avertis. Nous commençons par les tribunaux maritimes commerciaux.

CAEN. — A trois jours de prison, trois marchands de moules, domiciliés à Lion-sur-Mer, convaincus d'avoir pêché, dans les moulières de Luc, des moules n'ayant pas les dimensions prescrites par la loi. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Août 1852   -   Tribunal de Police.   -  Le tribunal de police correctionnelle de Caen a condamné, vu la circonstance aggravante de récidive, à 40 jours d'emprisonnement sept habitants de Lion-sur-Mer, coupables d'avoir pêché du frai de moules et des moules n'ayant pas la dimension voulue, et de les avoir enlevées à l'aide d'une voiture. 

L'un d'eux a été en outre condamné à 250 fr. d'amende. (Audience du 7 août, décret du 9 janvier 1852. 

— Deux autres individus coupables de délits de même nature n'ont été condamnés qu'à 10 jours de prison. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mai 1853  -  Nouvelles locales.   -  On se rappelle le triste naufrage du sloop de Honfleur, le « Vigilant », qui eut lieu, à 6 milles nord de Dives, dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Aucun des trois hommes et le mousse qui y étaient embarqués n'avait été retrouvé jusqu'ici.

La mer vient de rejeter un des corps de ces malheureux sur la plage de Lion, il a été reconnu être celui du capitaine, le sieur Bresson. Il a été inhumé dans le cimetière de cette commune. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1856   -  nécrologie.  -   M. Bauny de Récy, ancien directeur de l'enregistrement et des domaines du Calvados, vient de mourir à sa maison de Lion-sur-Mer, dans sa soixante-seizième année. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1859   -   Un incendie.   -   Encore un incendie causé par imprudence. Des enfants jouant avec des allumettes chimiques, ont mis le feu, à Lion-sur-Mer, à une quantité de bottes de paille, de colza placées sous un hangar. En peu d'instants la flamme a dévoré la toiture et s'est communiquée à la maison voisine.

Une double chaîne, dans laquelle on comptait un grand nombre de baigneurs et baigneuses en toilette élégante, a été organisée de suite sur une longueur de plus de 500 mètres, pour alimenter les pompes de Lion et d'Hermanville. Au bout de deux heures on a été maître du feu.

Parmi les personnes que l'on remarquait le plus au milieu du danger, on peut citer le maire et le curé de Lion avec ses vicaires ; M. Laurent, maire de La Délivrande ; M. de Folleville ; M. Leclerc, capitaine des pompiers de Lion.

Les maisons étaient assurées et le mobilier a pu être sauvé en partie. Le lendemain une quête à domicile a été faite par Mme la comtesse de Saint-Georges et sa fille, accompagnées du curé de Lion, ( Moniteur du Calvados )

 

Septembre 1862   -   Dévouement d’un médecin.   -   Un de nos amis nous communique l'anecdote suivante, que nous livrons dans toute sa simplicité à la juste appréciation de nos lecteurs.

Un vieillard, M. Havard, propriétaire, demeurant à Caen, était allé, accompagné de sa servante, prendre des bains de mer à Lion pour le rétablissement de sa santé. Le 19, alors que rien ne pouvait faire croire à un accident fatal, il fut pris d'une indisposition que la domestique jugea suffisamment grave pour nécessiter la présence d'un homme de l'art. Cette femme envoya donc dans la soirée chercher M. X….., médecin d'une commune voisine, lequel ne crut pas devoir se déranger et remit sa visite au lendemain.

Le lendemain, M. Havard venait de succomber à une congestion pulmonaire, lorsque M. le docteur X….... se présenta à son domicile. Nous ne savons si la présence immédiate d'un médecin aurait pu reculer le moment suprême, dans tous les cas, celui qui a pour mission de secourir ses semblables est doublement coupable envers l'humanité comme envers sa conscience, lorsque, appelé au chevet d'un malade, il remet au lendemain les soins qu'il aurait pu lui donner le jour même.

A peine arrivé, le docteur X….... fut prié par la domestique de constater le décès de son maître. Mais, cédant à un singulier scrupule, ce médecin fit naître des craintes dans l'esprit de la servante, en lui disant que, demeurant seule avec ce vieillard, la mort si prompte de ce dernier pourrait bien faire croire à la possibilité d'un empoisonnement, que, dans tous les cas, lui, médecin, il ne voulait délivrer de certificat pour l'inhumation qu'autant qu'une autopsie viendrait dissiper ses doutes.

Surprise autant que troublée par les paroles du docteur, la malheureuse servante, qui n'avait point songé que son honorabilité dans ces tristes circonstances pouvait être mise en cause, fit alors des instances près de M. X….... pour l'engager à procéder sans délai à l'autopsie.

Cette opération fut pratiquée par le docteur sans l'assistance d'aucun de ses confrères, et elle eut pour résultat de le convaincre que M. Havard était réellement mort, comme nous l'avons dit, d'une congestion pulmonaire.

Le certificat fut délivré, et, chose extraordinaire, M. le docteur X….... exigea la somme de 100 fr. pour ses honoraires, en plus, une somme de 18 fr. pour aromates employés par lui pendant son opération. Or, le décès avait eu lieu la veille. Nous avions pensé jusqu'alors que le prix d'une simple autopsie pratiquée par un seul médecin n'était que de 25 à 30 fr. Il paraît que le tarif du docteur X.…... n'est pas celui que suivent ses honorables confrères du département. (l’Ordre et la Liberté)

 

Septembre 1862   -   Contre le charançon.   -   Le charançon, cet insecte si nuisible au blé, et qui infeste les greniers de nos cultivateurs, a résisté jusqu'à présent à toutes les recettes pharmaceutiques employées pour le détruire. Un fermier vient de trouver, assure-t-on, un excellent moyen de chasser les charançons de son grenier.

Voici comment il opère : il prend de la graine de chanvre, des feuilles de sureau et de l'ail, il broie le tout ensemble et le répand par petites fractions sur les planches du grenier. Assurément cet expédient est des plus économiques et n'exige pas de difficile préparation. Aussi croyons-nous devoir le faire connaitre dans l'intérêt des cultivateurs et des autres parties intéressées. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Des militaire aux champs.   -    Le ministre de la guerre a décidé que cette année, comme les années précédentes, des militaires seraient mis à la disposition des cultivateurs qui en auraient besoin pour les travaux des champs, à défaut d'un nombre suffisant d'ouvriers civils. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1863   -   Le temps.   -    Le beau temps qui nous favorise d'une façon si exceptionnelle cette année attire sur nos côtes une affluence considérable de baigneurs. De tous côtés les plages offrent l'aspect le plus riant et le plus animé.

A Trouville, le nombre des étrangers est immense, il en est de même à Cabourg, à Beuzeval, à Houlgate. D'un autre côté, les voitures de M. Luard, qui ne désemplissent pas, déversent à toute heure des flots de voyageurs à Lion, à Luc, à Langrune, à Saint-Aubin, à Bernières à Courseulles, etc... Arromanches n'est pas resté étranger à ce mouvement, un assez grand nombre de baigneurs s'y sont donné rendez-vous.

En ce moment, deux hôtes illustres y sont attendus : le célèbre historien, M. Thiers ; puis Mme la maréchale Mac-Mahon, duchesse de Magenta.

On annonce pour dimanche prochain, une brillante fête de bienfaisance qui sera donnée dans le vaste Casino de Cabourg. MM. les administrateurs de cet établissement ont eu la bonne pensée d'organiser un bal au profit des pauvres, parmi les souscripteurs on cite le prince et la princesse de Metternich.  (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1864   -   Un sauvetage.  -   Un acte de dévouement qui fait le plus grand honneur à l'un des baigneurs de la plage de Lion, le sieur Louis-Philippe Pinchon, a été accompli dans la matinée du 14.

Une jeune personne, malgré l'époque assez avancée de la saison, prenait un bain de mer à Lion, lorsque bientôt, entraînée par les vagues, elle perdit pied et se vit perdue. Elle jeta alors des cris de détresse qui, heureusement, furent entendus de Pinchon, et cet homme, s'élançant au secours de la pauvre jeune fille, qui déjà avait perdu connaissance, fut assez heureux pour l'arracher à une mort certaine.

Depuis vingt ans que le sieur Pinchon exerce la profession de baigneur, il compte comme glorieux services neuf actes de sauvetage, pendant lesquels il a eu le bonheur de sauver la vie à treize personnes !

Nous sommes véritablement heureux de signaler un aussi long dévoûment à l'attention publique. (l’Ordre et la Liberté)

 

Juin 1865   -   Tribunal correctionnel de Caen.   -   Présidence de M. Lentaigne, vice-président.  M. Bailleul, substitut de M. le procureur impérial, occupant le siége du ministère public.

Audience du 27 Mai.

-        Élisabeth Marie, demeurant à Lion-sur-Mer, âgée de 12 ans, prévenue de vol, avoue sa faute. Elle est réclamée par plusieurs de ses parents, qui promettent de veiller sur elle.

Le Tribunal, considérant la prévenue comme ayant agi sans discernement, la déclare acquittée.

Elle est confiée à la garde d'un cousin dont la probité est reconnue.

Cette enfant n'avait pas de défenseur. (l’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1866   -   Les bains de mer.   -   Les habitants du littoral font déjà de grands préparatifs pour la saison des bains de mer. Cette saison est l'une de leurs principales ressources, grâce à la vogue actuelle de la villégiature maritime. Il n'est donc pas étonnant si chaque localité cherche à se surpasser pour offrir aux étrangers toutes les séductions d'agrément et de confortable.

A Luc-sur-Mer, la masure qui offensait la vue, vis-à-vis de l'hôtel de M. Francis, a été démolie et le chemin qui conduit à la mer a été réparé et élargi de plusieurs mètres. On y construit en ce moment des maisonnettes destinées au  petit commerce, ce qui ajoutera encore à l'animation de la plage.

Lion-sur-Mer, Langrune, Saint-Aubin ne restent pas non plus inactifs. Dans cette dernière localité, un hôtel-restaurant va être installé pour la belle saison, et la municipalité de cette commune prend toutes les mesures nécessaires pour en rendre le séjour plus agréable que jamais aux étrangers.

Comme on le voit, nos populations maritimes ne restent pas en arrière du progrès, et elles comprennent enfin que les bonnes récoltes ne se font qu'avec de bonnes semailles.

 

Mai 1867   -   Une population en émoi.   -   Dimanche soir, à dix heures, toute la population de Lion-sur-Mer a été mis en  émoi par la cloche de la paroisse, sonnant lugubrement.

Au premier moment, chacun crut à un incendie, annoncé par le tocsin.

Cette erreur fut heureusement de courte durée, car l'on put bientôt constaté qu'il ne s'agissait que d'un enterrement qui, contrairement aux usages reçus, avait lieu la nuit close.

Le clergé, munis de lanternes, et suivi de quatre porteurs, conduisait à sa dernière demeure un homme dont le décès remontait à peine à vingt heures. Une enquête a été commencée à l'occasion de ces faits.  

 

Septembre 1867   -   Un incendie.   -   . Mercredi matin, toute la population de Lion-sur-Mer et des communes voisines a été mise en émoi par les appels du tocsin. Un incendie avait éclaté, vers dix heures et demie, au Haut-Lion, dans le voisinage du château. Le feu a pris dans la cheminée d'une maison couverte en chaume et s'est communiqué à la toiture.

En un instant celle -ci a été entièrement embrasée. Les flammèches poussées par le vent du nord sont tombées sur les bâtiments voisins,  également couverts en chaume, six maisons étaient en flammes, avant qu'aucun secours ait pu être apporté. M. Berjot jeune, de Caen, est arrivé d'abord avec une petite pompe qu'il possède dans son habitation  de Lion et, aidé de  ses deux fils, il a attaqué vigoureusement l'incendie. Presqu'au même instant, arrivait la pompe de Lion, un peu plus tard, celle de Cresserons, d'Hermanville, de la Délidrande sont  accourues successivement.

Des chaînes ont été formées, où l'on remarquait bon nombre des baigneurs de la plage. Malheureusement, l'eau manquait, les puits ont été bien vite à peu près épuisés, et à chaque  instant pompes et bras étaient obligés de s'interrompre, pendant que le fléau poursuivait son oeuvre de destruction. Enfin, on est parvenu à circonscrire le feu dans son foyer primitif.

Des six maisons atteintes, il ne reste plus guère que les murs noircis et calcinés. Dans l'une d'elles, rien n'a été sauvé. Dans les autres, une petite partie du mobilier a pu être enlevée. Trois de ces maisons appartenaient à de pauvres veuves, qui se trouvent aujourd'hui dans la misère. Aucun des bâtiments incendiés n'était assuré et tous étaient couverts en chaume, comme le sont la plupart de ceux du Haut-Lion. Si le vent eut soufflé en tempête comme la veille, toute cette partie de la commune était menacée d'un désastre complet. Quand donc tous les habitants des campagnes comprendront-ils les bienfaits de l'assurance et la sécurité qu'offrent la tuile et l'ardoise comparativement à la paille ?

Preuve manifeste de ce dernier fait, une petite maison placée au milieu et sous le vent des bâtiments incendiés est restée intacte, elle avait une couverture en ardoise. Mais il ne s'agit pas ici de récriminer, les propriétaires des maisons incendiées étaient tous dans une très humble situation de fortune, et, pour eux, cet événement, c'est la ruine. Aussi des quêtes ont-elles été faite dès aujourd'hui et une souscription est ouverte pour venir au secours de ces pauvres gens.  

 

Mai 1868   -   Une circulaire.   -   Une circulaire de M. le préfet rappelle aux maires du département que la loi qui fixe à 1 m. 55 le minimum de la taille que doivent avoir les jeunes gens désignés pour faire partie du contingent, est applicable aux engagés volontaires et aux remplaçants.

 

Mai 1868   -   Une circulaire.   -   Quelques du cas de morve s'étant produits dans le département, M. le préfet croit devoir rappeler à MM. les maires que, au terme de la loi, les détenteurs de chevaux morveux doivent immédiatement avertir l'administration municipale, qui, de son côté, doit aussitôt faire visiter, par un vétérinaire, les animaux infectés. Cette visite donne lieu à la rédaction d'un procès verbal, dans lequel les parties intéressées peuvent insérer leurs observations.

Les chevaux reconnus atteints de la morve doivent être abattus, tailladés et enfouis sur le champ. Les écuries dans lesquelles ils auront séjourné devront être purifiées et leur harnais  désaffectés.

 

Mai 1868   -   Un accident.   -   Dimanche matin, après la messe, un bien triste accident est arrivé à Lion-sur- Mer. Un enfant, âgé de cinq ans, se trouvant sur le carrefour qui est devant l'église, aperçut une voiture qui passait au trot. Aussitôt l'idée lui vint de monter derrière, il prit son élan, et tenta de se hisser du mieux possible afin de pouvoir voyager plus à l'aise.

Hélas !  Ces efforts ont coûté cher au pauvre enfant. Soit que la voiture allât trop vite, soit qu'il eut mal calculé son élan, toujours est-il qu'un des bras se trouva engagé sur l'essieu et que la tête fut prise dans les rayons de la roue.

Heureusement pour lui, le maire de Lion, témoin du fait, s'empressa de faire arrêter la voiture. On démonta aussitôt la roue, mais l'enfant était dans un état pitoyable.  Sa blouse et sa chemise étaient en lambeaux, et il avait reçu de nombreuses blessures qui mettent sa vie en danger.

C'est une nouvelle et cruelle leçon pour les enfants qui, surtout à la campagne, ont la dangereuse habitude de suivre ainsi les voitures, et pour les parents qui devraient exercer à ce sujet la plus active surveillance.  

 

Août 1868   -   Les vols.   -   Les plaintes s'élèvent contre les bandes de rôdeurs qui exploitent en ce moment le littoral.

Depuis Honfleur jusqu'à Arromanches et au-delà, on voit, depuis que la saison des bains est ouverte, des compagnies de bohémiens qui viennent camper à l'entrée des communes du littoral, et de la envoient leurs enfants en haillons et pieds nus, mendier dans les maisons et jusque sous les pieds des chevaux et sous les voitures au risque de causer de déplorables accidents.  

 

Octobre 1868   -   Les chasseurs.    -   D'après une statistique récente, il y aurait en France un million de chasseurs, parmi lesquels près de six cents mille sans ports d'armes. Le nombre des procès de chasse, dans le dernier exercice, s'est élevé à 30 000. Il faudra bientôt des tribunaux spéciaux.

 

Octobre 1868   -   Les archives.    -    D'après une circulaire de M. le ministre de l'intérieur, la garde et la conservation des archives doivent être confiées désormais, dans les communes rurales dépourvues de mairie, à l'instituteur secrétaire de mairie. On déposerait à la maison d'école les archives communales, qui n'en resteraient pas moins sous l'autorité et la  surveillance directe du maire.

 

Octobre 1868   -   La garde nationale.    -   Les maires de toutes les communes de France viennent de recevoir du ministre de la guerre la liste des hommes inscrits pour faire partie de la garde nationale mobile.

 

Octobre 1868   -   Les harengs.    -   Vendredi, il a été vendu à la poissonnerie de Caen, 18 000 harengs frais, au prix moyen de 9 fr. 75  le cent. Ces harengs ont été péchés sur les côtes de Lion-sur-Mer.

 

Octobre 1868   -   Un coup de vent.    -   La population maritime de Lion-sur-Mer, vient d'être attristée par un douloureux événement. Samedi soir une quinzaine de bateaux de pêche  avaient pris le large pour aller pêcher le hareng, lorsque, entre huit et neuf heures le vent sautant brusquement  du S. -O. au N.-O. et soufflant en tempête, vint s'abattre sur la petite flottille. En quelques instants la mer devint furieuse. Les bateaux se hatèrent de relever leurs filets et de regagner à la rame la côte, où ils échouèrent çà et là. Un seul n'avait pas reparu. Il était monté par deux hommes : Jean Laporte, vieux et brave marin de 70 ans, et Sautel, âgé d'environ 55 ans, et qui, sans être marin de profession, travaillait sur les bateaux de pêche.

Dimanche, de grand matin, des groupes anxieux interrogeaient l'horizon, cherchant au loin la voile attendue. Vaint espoir, un bateau parti à la recherche découvrit bientôt les filets de Laporte et sa barque coulant bas d'eau, mais à l'ancre, des deux hommes aucune trace. On suppose qu'ils auront été enlevés par la mer au moment où ils cherchaient à sauver leurs filets.

Leurs cadavres ont été retrouvés successivement, l'un dimanche, l'autre lundi, sur la plage de Ouistreham, où ils avaient été poussés par la mer. Laporte tenait encore en aviron dans ses mains crispées, et a dû lutter quelque temps contre la mort.

Par une étrange dérision du sort, leurs filets ont été trouvés remplis de 1800 harengs, c'était la plus forte pêche de la marée.

Il paraît que Sautel, agité d'un pressentiment sinistre, hésitait à s'embarquer dans cette funeste soirée. Sa femme reste veuve avec deux fils, l'un de 20 ans, l'autre de 15 points luc.

 

Mars 1869   -  Un ouragan.   -  L'ouragan du 2 mars a occasionné des dégâts assez importants sur divers points de notre département.

A Luc, le clocheton de la chapelle du Nouveau-Luc a été renversé dans la matinée par une violente rafale. En tombant, l'une des pierres de ce clocheton après avoir défoncé la toiture, le  plafond et brisé la balustrade, a pénétré dans la chapelle, où elle a creusé dans le pavé un trou d'une profondeur de 20 centimètres environ. Il n'y avait personne dans  la chapelle en ce  moment. Les autres pierres sont tombées ça et là sur le mur d'enceinte du monument et en ont démoli une vingtaine de mètres. La couverture en ardoises et les enduits en plâtre ont éprouvé des détériorations importantes. L'orgue a également souffert. On évalue la perte totale a près de 3000 francs.

A Lion, la mer, poussée par le vent, à défoncé le mur de soutènement situé en face du Casino. Dans la direction de Luc, elle a submergé une certaine quantité de terrains, et amené des éboulements de la dune.

A Langrune, la mer a également envahi le jardin de M. de Franquenet sur une longueur de plus de 20 mètres.

Aux environs de Bayeux et de Pont-l'Evêque, bon nombre des pommiers ont été arrachés par le vent.

A Bayeux même, l'ouragan a renversé la partie supérieure de pinacle sur le côté méridional du portail de la cathédrale.

A Trouville, la mer était tellement grosse qu'elle a submergé les quais à l'heure de la marée, et que ses larmes ont déferlé jusque par-dessus le pont qui traverse la Touques.

Près de Honfleur, la tempête a fait éprouver quelques dégâts aux propriétés longeant la mer, mais sans pertes considérable.

A Cabourg, la tempête s'est élevée avec une telle impétuosité, que la mer a remporté la digne des bains de Cabourg, passé par-dessus la route et envahi des maisons qui se trouvent à la descente de Caumont, au pied de la falaise, le long du chemin du Mauvais-Pas.

La mer a également fait sentir ses ravages à Houlgate, où elle a démoli la digue de Mlle Dupont de l'Eure.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Lundi, le sieur Théodore Deliot, âgé de 23 ans, cultivateur à Lion-sur-Mer, qui allait avec sa charrette chercher du varech sur le bord de la mer, est tombé. L'une des roues lui a brisé la cuisse droite.  

 

Juillet 1869   -   Fait divers.   -  Un assassinat a été commis, jeudi matin, à Lion-sur-Mer, sur la personne de la veuve Pitrou, née Biron, âgée de 56 ans, par le nommé Greffin, âgé de 52 ans, journalier en la même commune.

La victime a été frappée de quatorze coups de couteau. Elle n'a pu qu'à grand'peine regagner son domicile, avec l'aide de deux voisines, qui ont surpris le meurtrier en flagrant délit. Elle est morte aussitôt après, sans avoir pu proférer une seule parole.

On chercherait vainement le mobile qui a poussé Greffin à commettre ce crime atroce, sinon dans un accès d'aliénation mentale. Du reste, le coupable, qui a été employé dans  une maison de commerce du Havre, en est sorti pour entrer dans un établissement de santé. On dit même que depuis qu'il est retiré à Lion, Greffin recevait de son ancien patron une pension annuelle.

La veille du crime, Greffin est venu à travers les vitres de la fenêtre de la dame Pitrou, regarder si elle y était. Mais comme elle n'y était pas, Greffin s'est retiré, et la veuve Pitrou, en le voyant, se mit à dire : « Tiens ! voilà encore sa pauvre tête qui travaille ». 

Immédiatement après avoir frappé sa victime, Greffin est allé au bord de la mer laver son pantalon, qu'il a remis aussitôt, puis il s'est rendu dans un endroit où il avait tendu un collet pour prendre des lapins.

Lorsque Greffin a été mis en présence du cadavre de sa victime, il a dit : « Ce n'est pas moi qui l'ai tuée ; je l'aimais trop pour cela ». 

Il y a quelques années, ce malheureux aurait déjà, dans un accès de folie, tué à coups de couteau une chèvre lui appartenant.

Tout vient donc établir que depuis longtemps déjà Greffin donnait des signes d'aliénation, et que c'est bien certainement dans un accès de démence qu'il a donné la mort à la dame Pitrou.

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Un incendie, présumé accidentel a éclaté, le 7 de ce mois à Lion-sur-Mer, vers 6 heures et 1/2 du soir. Un bâtiment situé dans une herbage et contenant du mobilier et des fourrages a été détruit, appartenant aux sieurs Stanislas Leclerc, Dominique Brion et Marie Opois. La perte est évaluée 11.990 fr.

 

Avril 1870   -   Fait divers.   -   Le cadavre d'une femme de Lion-sur-Mer a été trouvé à moitié nue dans son domicile, derrière la porte d'entrée. S'étant sans doute trouvée indisposée durant la nuit, cette malheureuse aura voulu ouvrir sa porte pour appeler du secours, mais ses forces l'ayant trahie, elle est tombée pour ne plus se relever. Dans une étable, on a également trouvé deux de ses bestiaux morts de faim.

 

Mai 1870   -   Un geste de courage.   -   A Lion-sur-Mer, un incident louchant s'est produit. Un vieux soldat du premier Empire, M. Tamessin, âgé de 92 ans, perclus de douleurs, a voulu venir déposer dans l'urne son bulletin de vote.

Trois de ses amis l'ont transporté dans la salle de la mairie. A son entrée, les membres du bureau se sont respectueusement inclinés devant ce vétéran de la grande armée, venant donner une dernière preuve de dévouement au neveu du Petit-Caporal.  

 

Juillet 1870   -  Un service.   -   A partir de dimanche prochain 3 juillet, il sera célébré tous les quinze jours, à 4 heures d'après-midi, un service dans la chapelle protestante du château de Lion-sur-Mer,  

 

Juillet 1870   -  Fait divers.   -   Des manifestations patriotiques ont eu lieu sur notre littoral. A Lion-sur-Mer, la Marseillaise et le Chant du Départ ont été chantés. A Luc-sur-Mer, on a brûlé et bombardé en effigie M. de Bismark, aux applaudissements des personnes accourues pour assister à ce réjouissant spectacle.  

 

Septembre 1870   -  Les espions.   -   Des espions prussiens sont signalés sur notre littoral. A Langrune, une visite domiciliaire a été faite pour arrêter des marchands colporteurs dont les allures étaient suspectes.  Lundi, entre Luc et Lion, trois individus  étrangers ont été arrêtés et dirigés sur Caen.  

 

Novembre 1870   -  Accident de Lion-sur-Mer. -  Nous avons précédemment parlé d'un nouveau canon à aiguille se chargeant par la culasse et surpassant en rapidité la charge des chassepots.

L'inventeur, M. Pymor-Dujardin, employé au chemin de fer, faisait mardi, vers cinq heures du soir, à Lion-sur-Mer, l'essai de cet engin perfectionné. M Pymor était aidé dans son expérience par M. Lemanicierr ancien artilleur.

Après deux essais heureux, un boulet trop gros dut être limé pour pouvoir entrer dans le canon. Cette opération terminée, le boulet étant encore un peu trop fort, les servants résolurent néanmoins de le faire entrer à coups de maillet.

Des personnes, qui assistaient à ces expériences firent remarquer qu'il était très imprudent de vouloir se servir d'un boulet trop fort, au même moment la poudre prit feu et la pièce  partit et éclata en mille morceaux, renversant cinq des assistants.

Les fragments de la culasse atteignirent M. Lemanicier, lui firent des blessures tellement graves à la tête et au bras, que, jugeant son état désespéré, il fut quelques instants après administré. M. Marie, capitaine de la garde nationale, à Luc, a été si grièvement blessé à la jambe que l'amputation a été  jugée nécessaire. L'inventeur a été blessé à la tête et a eu  plusieurs dents cassées, M. Laloë, marchand de meubles, à Caen, a été légèrement atteint à la jambe, ainsi que plusieurs autres personnes qui ont reçu des blessures heureusement sans gravité.  

 

Juin 1871   -  Fait divers.   -   Le 3 de ce mois, vers 4 heures du soir, sur le rocher de Lion-sur-Mer, et à deux kilomètres environ de cette commune, le cadavre d'un inconnu paraissant être un marin, a été rejeté par la mer.  

 

Juin 1871   -  Fait divers.   -   Une des victimes du drame effrayant que nous avons publié il y a quinze jours, le matelot Fiolet a été retrouvé à Lion-sur-Mer. Samedi, à la marée de 10 heures, la barque « Epi-de-la-Vierge », patron Angeot, a trouvé, entre Villerville et le Ratier, le corps de Charles Cortès, âgé de 14 ans, le cadavre a été transporté d'Honfleur à Trouville, dimanche à midi et a été déposé dans le caveau de Notre-Dame-de-Bon-Secours, l'inhumation aura lieu jeudi.

Lundi soir, à la marée de 3 heures, on a rapporté le corps d'Émile Chaudin, retrouvé à 3 lieues au nord, dans un état de putréfaction avancé. Il ne reste donc plus à retrouver que le cadavre de Clavé.  

 

Juillet 1872   -  Le télégraphe.   - Le bureau télégraphique municipal établi à Lion-sur-Mer, pendant la saison des bains, est ouvert depuis le 17 de ce mois.  

 

Septembre 1872   -  L’état civil.  -  Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire pour appeler leur attention sur le mauvais état, dans lequel se trouvent les actes de l'état civil dans la plupart des communes, et les inviter à veiller à ce que les municipalités prennent des mesures pour la conservation de ces importants documents, qui intéressent à un si grand degré la population tout entière.

 

Septembre 1872   -  Une bonne oeuvre.  -  M. Hugot, régisseur au théâtre de Caen, à l'issue de la dernière soirée musicale qu'il a donnée à Lion-sur-Mer,  à fait une quête, qui a produit 40 fr. 85. Cette somme a été remise au maire, pour être attribués aux pauvres de la commune.  

 

Septembre 1873   -   Mort accidentelle.   -   Le nommé Arsène Fontaine, âgé de 69 ans, rémouleur à Luc-sur-Mer, a été trouvé mort dans un champ, sur le territoire de Lion. La levée et la constatation du cadavre ont fait connaître que la mort devait être attribuée à une congestion cérébrale déterminés par la boisson, ou à un asthme dont le défunt était atteint.  

 

Décembre 1873   -   Condamnation.   -  Valentin Adam, 52 ans, marchand de moules à Lion-sur-Mer, 15 jours de prison, outrages au garde maritime, à Courseulles.

 

Juillet 1874   -   Le réchauffement climatique.   -  La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Juillet 1874   -   La comète.   -  Selon les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15 juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa traînée est très apparente à l’œil nu.

 

Octobre 1874   -   Éclipse.   -  Le 10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le Calvados.

 

Octobre 1874   -   Télégraphie.   -  Les bureaux de Cabourg, Lion et Luc-sur-Mer, ont été fermés le 1er octobre. Les bureaux de la Délivrande et de Beuvron-en-Auge ont été réouverts. 

 

Mai 1875   -   Saison des bains.  -  Notre littoral a été déjà visité par quelques baigneurs. Les locations ne se font que difficilement, car à Lion, à Luc, Langrune et Saint-Aubin, les propriétaires demandent des prix trop élevés. 

De l'autre côté de l'Orne, les locations se font plus facilement, les propriétaires craignant de rester sans louer, comme l'année dernière, préfèrent faire des concessions. A Trouville seulement, la semaine dernière, il a été fait pour près de 30 000 fr. de locations.  

74    Lion-sur-Mer (Calvados) -  Le Château

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