Février
1790 - Le
5 février 1790, paraissait le décret officiel de l’Assemblée
nationale sur la formation du Calvados. (Source : Archives Nationales)
Août
1828 -
La Cour d’Assises. -
La Cour
d'assises a ouvert hier sa session du 3e
trimestre, par deux affaires qui présentaient peu d'intérêt.
Victoire
Lamperière est venue ensuite s'asseoir sur le banc des accusés.
Le
4 mai dernier, elle fut surprise dans une église de Lisieux au moment
où elle venait de faire effraction à un tronc : elle avoue bien
qu'elle est l'auteur de cette effraction, mais elle soutient, ainsi que
son défenseur, qu'il n'en résulte point la preuve d'une tentative
criminelle punie par la loi :
«
Dieu m'inspira, dit-elle, un moment de repentir à l'instant où le
tronc allait s'ouvrir, et si l'on me trouva encore dans l'église, c'est
que j'y étais restée pour remercier Dieu de la bonne résolution qu'il
m'avait inspirée ».
Le
jury n'a pas été bien convaincu de cette miraculeuse inspiration
divine, ni du repentir qui en aurait été la suite, il a déclaré
Victoire Lamperière coupable et la Cour l'a condamnée à la peine de
cinq années de travaux forcés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre
1828 -
Une urgence. -
Samedi
dernier, M. L……., médecin à Évreux, venait de confier à la
diligence qui se rend de Lisieux à Caen le dépôt de sa jeune moitié,
après des adieux dont la tendresse s'augmentait encore de l'espoir
d'une prochaine paternité.
Soit,
le mouvement des roues, soit erreur de calcul, à peine la voiture
avait-elle roulé un court instant vers Caen, que Mme L……., commence
à ressentir quelques douleurs, et bientôt elles augmentent à un point
qui jette dans le plus grand embarras et la souffrante et six voyageurs
placés près d'elle.
Aucune
maison sur la route, et cependant l'événement se déclare, grand
mouvement pour recevoir l'enfant. Par bonheur se trouvait présent M. C…….,
avoué à la cour royale de Caen, des soins duquel Mme L……. ne peut
avoir qu'à se louer. Les premières dispositions faites, il déroule,
étend une liasse dont il avait eu soin de se munir, et reçoit ainsi
l'enfant sur papier timbré. Enfin la voiture arrive à une auberge, on
y dépose Mme· L……. et son nouveau né, et l'officieux M. C…….,
se charge d'écrire aux parents que la mère et l'enfant se portent
bien. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Novembre
1828 -
Un incendie. -
Un incendie
violent a détruit en grande partie, dans la soirée du 29 octobre
dernier, la propriété de M. Lecordier, dite le petit Malheur, et
située commune de St -Jacques, à un quart de lieue de Lisieux.
Quoiqu'il
ait éclaté vers la fin du jour, que de prompts secours aient été
donnés par les pompiers et la population de cette ville, et que la
rivière qui coule au pied des maisons incendiées ait fourni l'eau
abondamment, un immense approvisionnement de fourrage emmagasiné
auprès de l'habitation avait tellement pris feu, qu'il a été
impossible de sauver une partie notable des valeurs mobilières, et que
les bâtiments assurés pour 12 000 fr. à la société mutuelle ont
éprouvé un dommage de 8 936 fr. 800, constaté par le
procès-verbal
d'expertise. (Le Journal de Caen et
de la Normandie)
Novembre
1828 -
La Cour d’Assises. -
La
veuve Salem, âgée de 76 ans, qui, depuis 25 ans, travaillait chez un
fabricant de frocs de Lisieux, convaincue d'avoir volé environ huit
livres de laine dans les ateliers de son maître, a été condamnée à
cinq années de réclusion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)
Février
1829 -
Cour d’Assises. -
La session a
été ouverte par le discours d'usage adressé à MM. les jurés par M.
le président Roger de la Chouquais.
Les
nommés Chervin et Leroy entrèrent, le 16 octobre dernier, dans
l'auberge tenue à Lisieux par le sieur Fromage, à l'enseigne du Bœuf.
Ils étaient accompagnés de deux autres individus, ils demandèrent à
dîner, et furent servis dans une chambre. Lorsqu'ils se furent
retirés, on s'aperçut qu'avec eux avaient disparu une montre et une
brosse, qui se trouvaient dans la chambre au moment de leur arrivée.
Fromage,
aidé par le commissaire de police, se mit à la recherche des voleurs.
Il les rencontra bientôt dans l'une des rues de la ville, Chervin et
Leroy furent arrêtés, les deux autres s'évadèrent. La montre tomba
sur le pavé au lieu même de l'arrestation. La brosse fut trouvée dans
la prison après que les deux accusés y eurent été conduits.
Déclarés
coupables par le jury, Chervin a été condamné en dix années de
réclusion, et Leroy en cinq années de la même peine.
Chervin
avait déjà été deux fois repris de justice pour vol. (Le Journal de
Caen et de la Normandie)
Mai
1829 - Cour
d’Assises. -
Présidence
de M. Gournay. Mercredi 20.
- Un sieur Dutrône, propriétaire à Lisieux, avait pris
en qualité de journalier le nommé Ressencourt, dont le zèle et
l'activité ne lui laissèrent rien à désirer pendant quelque temps.
Mais à raison de sa grande assiduité au travail, Ressencourt se
croyait peut-être en droit d'exiger un salaire plus considérable que
les 30 sols par jour qu'on lui accordait,
en conséquence il s'emparait, au préjudice de son maître, tantôt
d'eau-de-vie, tantôt d'un meuble, tantôt d'un morceau de lard, tantôt
du son et de l'avoine destinés aux
chevaux. Enfin les paiements de cette espèce devinrent si répétés
que Ressencourt fut pris en flagrant délit.
Il
lui faudra maintenant s'acquitter de cinq années de réclusion. (Le
Journal de Caen et de la Normandie)
Octobre
1830 -
Un parcours exemplaire récompensé.
- M.
Nasse père, ancien négociant, ancien maire de Lisieux, remplacé en
1816 sous M. Berthier, préfet, plusieurs fois candidat constitutionnel
pour les élections, a été nommé, par ordonnance du 1er
octobre, chevalier de la Légion d’Honneur.
(Le Pilote du Calvados)
Novembre
1830 -
Assises du Calvados. -
Séance
du 15 Novembre 1830. Présidence
de M. Bertauld, Conseiller.
-
Le premier accusé sur le sort duquel le jury ait eu à prononcer est un
nommé Dagobert, sabotier dans la commune de St- Vigor-des-Mézerets,
qui, convaincu d'un vol de blé dans
les champs, a été condamné à 8 années de réclusion et aux peines
accessoires.
-
La seconde affaire était relative à un nommé Antoine Begin, clerc
d'huissier à Lisieux, accusé de plusieurs faux en écriture
de commerce. Agé à peine de 20 ans, Begin, dans les
crimes de faux qui lui étaient imputés, avait montré un talent bien
précoce et bien funeste. Sa jeunesse, l'aveu de ses fautes, et plus
encore l'intérêt qu'inspirait au jury et à la Cour la probité de sa
famille, n'ont pu conjurer de châtiment trop mérité que la loi et les
faits bien établis appelaient sur son crime.
Déclaré
coupable de faux en écriture de commerce, il a été condamné en 5
années de travaux forcés et à la flétrissure. (Le Pilote du
Calvados)
Février
1831 -
Des températures anormalement élevées pour la saison.
- Depuis
quelques jours, dans notre pays a succédé à un froid assez vif une
chaleur inaccoutumée dans une saison aussi peu avancée, pendant les
trois derniers jours le thermomètre s'est élevé à 12 degrés,
aujourd'hui il est monté à 14.
Il
est à craindre que ces variations de l'atmosphère ne soient
préjudiciables à la végétation, qui, par suite de ces chaleurs, va
prendre des développements d'autant plus considérables que les nuits
même conservent une grande partie de la chaleur du jour. (Le Pilote du
Calvados)
Février
1831 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Le
nommé Aimable Lair, âgé de 22 ans, journalier, demeurant à Lisieux,
convaincu d'actes répétés, d'une impudique et hideuse brutalité sur
plusieurs enfants de 9 à 12 ans, a été condamné à la peine de 15
années de travaux forcés.
Les
débats de cette affaire ont eu lieu à huis-clos. (Le Pilote du
Calvados)
Mars
1831 -
Nécrologie. -
- Un
de ces braves de la vieille armée, qui commencent à devenir si rares,
vient de nous être enlevé, le commandant Allain est mort à Lisieux le
mercredi 30 mars.
Le
lendemain il a été conduit à sa dernière demeure. Le convoi était
formé d'un détachement de toutes les compagnies de la garde nationale,
auxquelles s'était joint le corps de musique.
Les
amis du commandant et quelques-uns de ses compagnons d'armes suivaient
aussi le cercueil.
Trois
discours ont été prononcés sur sa tombe, l'un par M. Frédéric
Nasse, l'autre par M. Cosnard, notaire, et le troisième par M. Tassilly,
nous regrettons de ne pouvoir les reproduire, cependant nous
rapporterons les dernières paroles du discours de M. Tassilly, lequel a
perdu dans M. Allain un ami et un compagnon de guerre.
Pierre-
François Allain naquit le 8 novembre 1773 à Lisieux, où il fit ses
études, à peine âgé de dix-huit ans, il partit comme simple
volontaire dans le 5eme bataillon du Calvados, c'était le 8
septembre 1792; il revint à Lisieux en juillet 1793, avec le grade de
sergent-major.
Peu
de temps après, il s'engagea de nouveau et entra dans le 12eme
régiment de dragons, où, après avoir rapidement passé par tous les
grades, il fut nommé capitaine. Ce fut en cette qualité qu'il fit les
campagnes de la révolution, en Italie et en Allemagne. En Pologne, il
fut créé chevalier de la Légion-d'Honneur, le 14 avril 1807, puis il
obtint une
dotation
de 7 000 fr. de rentes sur les bords du Rhin, pension qu'il perdit en
1815.
Capitaine
quartier-maître en 1811, dans la 1re légion de la
gendarmerie impériale à l'armée d'Espagne, il s'y distingua, comme
dans ses autres campagnes, par son sang froid, sa bravoure et sa bonne
conduite. Il se trouva à Marengo, Austerlitz, Friedland, Jena, et à
plusieurs autres batailles.
Revenu
à Paris en mars 1813, il fut fait officier de l'ordre de la
Légion-d'Honneur, le 1er janvier 1814. Toutes ces
récompenses, il les obtint successivement par ses talents militaires et
par des actions d'éclat.
Dans
les cent jours, il fit la campagne de la Vendée, comme
capitaine-commandant de la 1er compagnie d'élite de la
gendarmerie impériale, s'y couvrit de gloire, et prit un drapeau aux
Vendéens. (Ce fut dans cette campagne que fut tué la Roche-Jacquelin,
par le lieutenant de notre compatriote.).
Admis
à la retraite, en mai 1816, avec rang de
chef d'escadron, M. Allain était alors capitaine en 1er de
la 2me compagnie de la gendarmerie royale de la ville de
Paris.
Il
venait d'obtenir la sous-inspection des eaux et forêts de
Sens, lorsqu'en passant par Lisieux pour se rendre à son poste, il fut
repris d'une maladie de cœur, qui, en quarante jours, l'enleva à ses
amis et à sa famille. Il était âgé de près de 58 ans.
Il
laisse une veuve et plusieurs enfants dont il était le principal appui.
(Le Patriote)
Avril
1831 -
Passage de troupe. -
Trois
bataillons du 12e de ligne, venant de Caen et se rendant à
Paris, passeront successivement par
Lisieux, les 12, 13 et 14 de ce mois.
Le
2e bataillon du 3e léger traversera également
cette ville le 17. (Le Patriote)
Août
1831 -
Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Berthault. -
Le 30 avril
dernier un perruquier de Lisieux François Fleury, entra dans le cabaret
d'un sieur Alsire et demanda une bouteille de cidre, il avait l'air
très ému, sa physionomie effraya même la maîtresse de la maison.
Après avoir bu quelques verres il sortit et revint bientôt finir sa
bouteille, puis s'en alla. Peu de moments après du bruit s'étant fait
entendre dans une maison voisine du cabaret, la femme Alsire sortit et
vit s'échapper, en sautant
par une croisée, l'homme qui sortait de chez elle. Il
s'était introduit dans cette maison en
enfonçant une fenêtre, et était en train de piller une armoire qu'il
avait forcée, lorsqu'il
fut interrompu dans sa besogne et forcé de fuir, emportant toutefois un
chapeau, une cravatte, un schal et un peu d'argent.
Arrêté
le soir à Lisieux, il fut trouvé coiffé du chapeau volé, dans lequel
se trouvait encore le schal. Devant l'évidence du vol il eût vainement
tenté de se disculper, ses aveux ont été renouvelés devant la Cour
qui, sur la déclaration affirmative du jury, l'a condamné aux travaux forcés
à perpétuité.
Fleury
est âge de 25 ans ; il a déjà subi 6 années de réclusion pour crime
de vol. (Le Pilote du Calvados)
Août
1831 -
Activité économique clé.
-
Le commerce des bœufs
d'engrais est une des branches les plus importantes de l'industrie de
notre département, c'est l'objet principal
et presque l'unique commerce de la riche Vallée-d'Auge, dont les
fertiles herbages alimentent pour une forte part les marchés où
s'approvisionne la capitale. Par la stagnation de toute espèce
d'affaires et la gène qui en a été la suite, la consommation a été
cette année beaucoup moins considérable que de coutume, depuis
quelques mois surtout, la vente des bestiaux s'était faite
difficilement à Poissy et à Sceaux, et à des prix qui occasionnaient
un notable préjudice aux herbagers de notre pays.
Les
derniers marchés ont été beaucoup plus favorables, à Poissy, depuis
15 jours, le prix des bœufs s'est relevé, et l'écoulement a été
facile, l'augmentation par tête de bête grasse a été, dit-on, de 30
à 40 francs, et l'on espère fortement que les prix ne fléchiront pas
maintenant. La hausse qui se fait sentir dans marchés indique
d'ailleurs que les affaires en général reprennent de l'activité,
puisqu'elle est le signe d'une plus grande consommation, et par
conséquent d'une confiance
qui manquait depuis longtemps. (Le Pilote du Calvados)
Septembre
1831 -
On lit dans le Patriote de Lisieux.
- Une
petite fille tombe à la rivière et se noie.
Après quelques recherches inutiles pour retrouver le cadavre, on
s'avise de cet expédiant. On prend un cierge béni de la Chandeleur, on
le fixe dans un baquet en guise de nacelle, et l'on abandonne le tout au
courant. La frêle embarcation descend la rivière, hésite, descend
encore, et paraît se fixer enfin. On cherche à la place, le cadavre y
était.
Ces
faits se sont passés il y a quelques jours.
Remarquez
qu'on savait à peu près où devait se trouver le cadavre, et que le
cierge et lui s'étaient arrêtés vers l'un des bords de la rivière,
dans un endroit où elle forme une sorte d'anse.
Dites
maintenant aux commères qui, présentes à cet expérience,
s'extasiaient sur la vertu des cierges bénis, qu'il n'y a rien là que
de simple, que le courant tend toujours à chasser sur ses bords, ou le
moindre obstacle les arrête, tous les corps flottants qu'on lui livre,
et qu'un bâton, une planche, une bouteille auraient pu être aussi
heureux que le cierge, dites-leur cela, on vous traitera d'impie,
d'athée, fort heureux si on ne vous appelle pas républicain.
Ce
préjugé, avec tant d'autres, prouve combien, même dans nos
départements, l'éducation primaire est négligée. Créons-nous donc
des administrateurs qui comprennent enfin qu'un des premiers besoins des
masses est l'instruction, et que rien ne conduit à l'amélioration des
mœurs comme la propagation des lumières. (Le Pilote du Calvados)
Décembre
1831 -
Le choléra. -
Une femme est morte il y a quelques
jours à Lisieux, du choléra sporadique. Cette espèce de choléra,
dont les cas ne sont pas rares dans notre pays, n'a rien d'épidémique
ni de contagieux et ne doit exciter aucune inquiétude. (Le Pilote du
Calvados)
Février
1832 - Lenteur
des nominations ministérielles.
Les effets de la
centralisation se font sentir à toute occasion dans les départements,
depuis plus de six semaines que les propositions sont faites et
envoyées au ministère pour la nomination des maires et adjoints des
communes qui ont plus de 2 500 âmes, le Calvados est
encore
dans l'attente.
Une
seule ville a été privilégiée en cette circonstance, c'est Lisieux,
qui a pour maire M. Leroy-Beaulieu, et pour adjoints MM. Formeville et
…….. (Le
Pilote du Calvados)
Février
1832 -
Contraste météorologique entre la Manche et le Calvados.
- Il
est tombé, dit-on, il y a quelques jours, une assez grande abondance de
neige dans quelques parties du département de la Manche ; depuis le
commencement de l'hiver, il n'en est point tombé dans le Calvados, et
tandis que ce météore se faisait sentir dans le département voisin,
le notre jouissait d'un temps un peu vif, mais beau pour la saison. (Le Pilote du Calvados)
Février
1832 -
Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Daigremont-Manvieux, conseiller.
-
La femme Joséphine Masseron, fileuse, demeurait à Lisieux dans
un cabinet qui n'était séparé que par une cloison assez fragile, de
la chambre qu'habitaient un sieur Touron et une fille Cauchard, dont le
dieu des amours a seul béni l'union. La femme Masseron, qui ne file pas
toujours, et qui de temps en temps abandonne la quenouille pour le
verre, rentra, il parait, chez elle le 12 décembre, avec les idées
plus embrouillées que son lin ne l'avait jamais été peut-être. A
l'aide de son manche à balai, elle pratiqua dans la muraille qui
séparait son logement de celui des quasi-époux Touron, un trou par
lequel elle introduisit dans leur chambre et fit passer dans son cabinet
divers meubles et effets.
En
apercevant le déménagement qui s'était fait chez lui, Touron porta
plainte contre la fileuse sa voisine, qui n'a pu ni voulu nier le fait,
mais qui a prétendu n'avoir fait que reprendre son bien, passé, elle
ne sait trop comment, de son cabinet dans la chambre de Touron. Elle a
persisté dans ce système devant le jury, qui a pu penser, en
considérant que cette femme s'enivre parfois, qu'elle disait vrai
jusqu'à certain point, et qui l'a en conséquence déclarée
non-coupable.
-
La garde nationale de Lisieux, faisant patrouille dans la nuit du
6 au 7 septembre, arrêta deux individus qu'elle trouva couchés dans la
boucherie, sur un sac de chiffons. Ils dirent avoir acheté ces chiffes
à la campagne, et rien ne faisant suspecter cette déclaration, le
lendemain matin ils furent mis en liberté, mais on apprit bientôt
qu'ils avaient pénétré dans une cour entourée de murs, et qu'ils
avaient volé ces chiffons dans une écurie, en les tirant par poignées
à travers les grilles.
Arrêtés
de nouveau, Édouard Rouiller et Pierre Ameline, l'un et l'autre
journaliers à Lisieux, avouèrent ce vol, devant la Cour, ils ont
renouvelé leurs aveux, et ont été condamnés à
5 années de travaux forcés.
Le
jury a, dit-on, réclamé pour eux une commutation de peine.
(Le Pilote du Calvados)
Avril
1832 -
Un accident. -
Un
événement est arrivé, le 17 au soir, près de Lisieux. Le nomme
Lachèvre, ouvrier serrurier, revenait à Lisieux sur un cheval de
conduite, portant en coupe un jeune homme. Le cheval, que probablement
ils faisaient galoper, s'abattit et les roula avec une telle violence,
que Lachèvre est mort quelques heures après la chute, l'autre jeune
homme est grièvement blessé. (Le Pilote du Calvados)
Avril
1832 -
Démenti concernant le choléra à Caen et Honfleur.
- Plusieurs
journaux de la capitale ont annoncé qu'un cas de choléra aurait eu
lieu à Caen, sur un
militaire
du 41e de ligne. Cette nouvelle est controuvée, aucune
atteinte de cette maladie n'a été observée jusqu'à présent dans
notre pays.
Le
bruit s'est répandu que l'épidémie s'était manifestée à Honfleur:
Nous croyons pouvoir affirmer, d'après les renseignements que nous
avons pris à ce sujet, que ce bruit est sans fondement.
On
annonce aussi qu'un cas de choléra asiatique a été constaté à
Lisieux, sur une femme décédée hier, et dont l'autopsie a dû être
faite ce matin, mais il paraît qu'il reste des doutes sur la maladie
dont cette femme est morte.
(Le Pilote du Calvados)
Mai
1833 - Cour
d’Assises du Calvados. - Le
vendredi 9 novembre dernier, vers sept heures du soir, un cultivateur de
la commune de Saint-Jacques de Lisieux, nommé Maintrieu (
Jacques-François ), était assit tranquillement devant sa maison avec
deux autres personnes, lorsqu'il tomba mort frappé d'une balle qui lui
avait traversé la poitrine. Le coup avait été tiré, presqu'à bout
portant, par une fenêtre de la maison.
Le
motif et les auteurs de ce crime demeurèrent quelque temps inconnus. Ce
n'était pas l'appât du gain qui l'avait fait commettre. Maintrieu
était loin d'être riche, d'ailleurs, la présence des personnes qui se
trouvaient avec lui devait éloigner l'idée d'un vol, sa femme était
dans une chambre voisine, et un ouvrier carrier qu'il avait à son
service, pouvait, à chaque moment, revenir de son travail.
D'un
autre coté, on ne lui connaissait point d'ennemis.
Une
circonstance, peu importante en elle même, servit à diriger les
premiers soupçons, on se rappela qu'après le crime personne n'avait
paru sortir de l'habitation, d'où l'on devait conclure que c'était
dans la maison même de Maintrieu qu'il fallait chercher les assassins.
Depuis
long temps, Rose Émilie Roussel, femme Maintrieu, ne vivait pas en
bonne intelligence avec son mari. Quoique âgée de 4 ans, ses passions
n'étaient point calmées, et l'objet de ses soins et de ses égards
était ce même ouvrier dont je viens de parler (Jacques Madeleine), Il
est âgé de 42 ans, et passe pour un homme profondément immoral le
soupçon d'un crime pouvait sans injustice tomber sur lui.
Une
perquisition fut faite au domicile du défunt, on trouva, dans sa
chambre, un pistolet d'arçon qui avait du être récemment tiré, et
que l'on présuma avoir servi à consommer le crime.
On
ne tarda pas à reconnaître que la femme Maintrieu devait être au
moins complice de l'assassinat de son mari, puisqu'elle était dans la
chambre lorsqu'il avait été frappé, et qu'elle seule avait pu fournir
l'instrument de sa mort. Cette présomption fut confirmée lorsqu'on sut
qu'elle avait pris la fuite.
L'instruction
a fait connaître que, le jour ou le crime fut commis, un individu
était allé pour travailler avec Madeleine, et que celui-ci et la femme
Maintrieu trouvèrent le moyen de l’éloigner.
Une
lettre écrite par la femme Maintrieu est venue ajouter à ces
premières indications, et a déchiré le voile qui couvrait encore
toute cette affaire.
Poursuivie
par ses remords, et prête à se dérober par la fuite aux poursuites de
la justice, cette femme écrivit au procureur du Roi que Madeleine
était l'auteur de I assassinat de son mari, et qu'elle était sa
complice, qu'ayant cédé à ses coupables sollicitations, et se
trouvant enceinte, elle avait perdu la tête, et avait fini par
consentir à lui livrer le
pistolet
qui devait servir à commettre le crime.
La
femme Maintrieu avait déjà fait ces révélations à deux témoins,
qui les ont reproduites dans leurs dépositions.
Intimidée
par les menaces de Madeleine, elle avait remis à sa femme une somme de
600 francs.
Madeleine
ayant eu connaissance de la lettre écrite par la femme Maintrieu, donna
une nouvelle preuve de sa culpabilité, en cherchant a s'évader de la
prison de Caen où il était détenu.
Le
jury l'a déclaré coupable de l'assassinat commis sur la personne du
sieur Maintrieu, et il a été condamné à la peine de mort.
(Mémorial du Calvados)
Juin
1833 -
Exécution de Jacques Madeleine à Lisieux. - C'est
samedi prochain qu'aura lieu, à Lisieux, l'execution de Jacques
Madeleine, condamné à mort par arrêt
de la Cour d'assises du Calvados du 11 mai dernier, comme coupable de
l'assassinat commis sur la personne du sieur Maintrieu, de la commune de
Saint-Jacques de Lisieux. (Mémorial du Calvados)
Août
1833 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Delaville. Séance
du 10 Août.
-
Le 24 mai dernier, sur les six heures et demie du matin, la femme Fleury
et la fille Léger se prirent de querelle dans une rue de Lisieux. Des
injures on en vint aux coups, la femme Fleury fut violemment maltraitée,
et le 18 juin suivant elle n'était pas encore rétablie de ses
blessures. Félicité Léger, journalière, âgée de 30 ans,
comparaissait pour ce fait dans la séance de samedi, mais le jury,
faisant la part de la provocation et des violences, a déclaré l'accusée
non-coupable, et eile a été acquittée.
(Mémorial du Calvados)
Août
1833 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de M. Delaville. Séance
du 10 Août.
-
Pendant la nuit du 4 au 5 mai 1833, tandis que le sieur Dubois,
boulanger à Lisieux, dormait tranquillement, il fut réveillé par un
bruit qu'il entendit dans sa chambre. Il se lève, el aperçoit un
voleur, qui, s'étant mépris de porte, cherchait à s'évader par la
fenêtre d'un cabinet.
Le
nommé Vincent ( Jacques-Amand ), toilier, âgé de 36 ans, déjà
condamné pour un fait semblable à 15 ans de travaux forcés, reconnaît
que c'est lui qui s'introduisit ainsi dans le domicile du sieur Dubois,
mais il prétend que l'état d'ivresse dans lequel il était ne lui
permettait pas de savoir ce qu'il faisait, et que c'est ainsi qu'il
ouvrit une armoire croyant ouvrir la porte de l'appartement pour se
retirer.
Le
jury ne s'est pas montré favorable à ce système de défense, déclaré
coupable d'une tentative de vol avec les circonstances de nuit,
d'effraction et de maison habitée, Vincent a été condamné à 20 ans
de travaux forcés et à l'exposition.
(Mémorial du Calvados)
Septembre
1840 -
Inspection
du 55e régiment.
-
Le
général Rapatel à terminé l'inspection du 55e par une
revue d'honneur.
Le
55e va recevoir 900 jeunes soldats. Les compagnies réparties
entre le Mont-St-Michel et Granville doivent venir prendre garnison à
Bayeux et celles qui se trouvent détachées à Évreux sont attendues
prochainement à Falaise, et l'on prépare déjà le logement. Lisieux
va également recevoir plusieurs compagnies.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Tempête dévastatrice dans le Calvados.
- Nous apprenons de toutes les parties de notre
département que le coup de vent de mercredi dernier a fait beaucoup de
dégâts dans les campagnes, et surtout qu'il doit avoir de fâcheux
résultats pour la récolte des pommes. Dans les champs les plus
exposés aux coups de la tempête, il ne reste plus, pour ainsi dire, de
fruits aux arbres : les pommes tardives même sont tombées. Beaucoup de
pommiers sont ou déracinés ou éclatés, tant le vent avait de
violence, tant il a eu d'empire sur les arbres chargés de fruits et
couverts de feuilles.
En
quelques endroits les arbres qui résistent le mieux aux gros vents ont
été rompus.
Jusqu'à
présent nous n'avons pas appris qu'il y ait sur nos côtes aucun
sinistre à déplorer.
Sur
les côtes du Havre, tous les travaux avancés, destinés à défendre
contre la mer les chantiers de construction et autres établissements,
ont été détruits ou considérablement endommagés.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Septembre
1840 -
Nominations à la mairie de Lisieux. -
Par
ordonnance du Roi du 14 septembre 1840, M. Leroy-Beaulieu a été nommé
maire de Lisieux, et MM. Formeville et Riquier, adjoints.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Novembre
1840 -
Nouvelles Locales. - Le 5e collège électoral du Calvados est
convoqué à Lisieux pour le quatre décembre, a l'effet d'élire un
député, par suite de la nomination de M. Guizot au ministère des
affaires étrangères. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 -
La fin de la coalition.
-
La coalition qui s'était formée entre les ouvriers couvreurs,
maçons et charpentiers de Lisieux pour faire augmenter, leur salaire
est totalement terminée, et les craintes que quelques personnes
éprouvaient se sont dissipées.
Les
ouvriers, commencèrent le 10 de ce mois à abandonner leurs ateliers,
et l'exemple se propagea, mais l'autorité prît des mesures de
sûreté. Le poste de l'Hôtel-de-Ville fut doublé et occupé jour et
nuit par la garde nationale. Aucun trouble ne s'est manifesté.
Quelques-uns des ouvriers ont été arrêtés, d'autres sont partis, et
ceux qui restent ont repris leurs travaux. (Source : L’indicateur
de Bayeux)
Mars
1842 - Modernisation de l'armement de l'infanterie.
-
La tenue d'habillement et d'équipement, l'armement de toute
l'infanterie va subir une grand changement. Déjà tous les régiments
de la première division ont reçu des ordres à ce sujet, c'est le
remplacement du fusil à pierre par le fusil à piston. Dans le courant
de la semaine prochaine, le 59e régiment de ligne, caserné
à Babylone, commencera à opérer ce changement. Le dépôt de ces
nouveaux fusils est à la citadelle de Vincennes.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mai
1842 - Cour d’Assises du Calvados. - Une
mauvaise réputation, une condamnation antérieure pour vol
recommandaient fort mal le nommé Alexandre Brière, âgé de 19 ans,
demeurant à Lisieux, et convaincu cette fois du vol d'une montre,
commis avec toutes les circonstances aggravantes. Il a été condamné
à 6 années de travaux forcés sans exposition.
—
Une tentative d’homicide amenait le lendemain devant le jury,
Jacques Quettier, âgé de 42 ans, né à Annebault. Cet accusé logeait
depuis peu de temps les ouvriers de la route de Ponl-l'Évéque.
Le
7 mars dernier, après avoir réglé leurs comptes, il leur déclara
qu'il ne voulait plus les loger. Sur l'insistance de l'un d'eux,
Marguerie, Quettier saisit son fusil, couche en joue Marguerie, et la
charge lui traverse de part en part i'épaule gauche, heureusement
blessure n'était pas mortelle. L'accusé dont les antécédents
étaient recommandables d'ailleurs subira quatre ans de prison.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mai
1842 - Cour d’Assises du Calvados. - Le
jury avait à prononcer sur le fait d'une soustraction de 41 fr. de
billon, reprochée au nommé Le Bourgeois, de Lisieux. D'après
l'accusation il aurait commis ce vol au préjudice d'un roulier, Pierre
Groult, qu'il aurait accosté à la côte de Coupe-Gorge, et ce en lui
enlevant son sac à avoine qui contenait ladite somme.
Malgré
des charges assez graves accumulées contre lui, les débats ayant
laissé dans l'esprit des jurés quelques incertitudes, cet homme a
été acquitté et mis en liberté. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Août
1842 - Chronique des Assises.
- Le 24 avril dernier, le
nommé Fauchey et une fille Milon qui se faisait passer pour sa
fiancée, se présentèrent chez le sieur Campion, tapissier à Lisieux,
comme étant sur le point de contracter mariage, et ils achetèrent pour
350 fr. de meubles qu'ils payèrent immédiatement au sieur Campion avec
un billet de 980 fr. souscrit de la signature Guy de Chaumont.
Quelques
instants après ils enlevèrent leurs meubles et emportèrent en même
temps une somme de 630 fr. représentant la différence du montant du
billet. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1842 - Incendie à Saint-Jacques de Lisieux.
- Dans
la nuit de samedi à dimanche, un incendie a éclaté dans le chantier
et le magasin du sieur Forget, négociant, habitant la commune de
St-Jacques de Lisieux. Ce n'a été qu'après 3 heures de travail que
les pompiers de la ville, aidés par un grand nombre d'habitants, et
après avoir sauvé des flammes, pour la valeur de 8 à 10 000 fr. de
bois, sont parvenus à se rendre maîtres du feu.
La
perte a été évaluée de 33 à 35 000 francs. La maison d'habitation
était assurée à la compagnie royale pour la somme de 45 000 fr. Ce
sinistre est attribué à un accident. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1842 - Population de la France (1842).
- « Le
Moniteur » a publié, d'après les tableaux de recensement,
considérés comme seuls authentiques, à partir du 1er
novembre 1842, la population de chacun, des départements de la France.
Le
département du Calvados compte aujourd'hui 496 198 habitants, répartis
comme i! suit : arrondissement de Caen, 139 777 ; de Vire, 88 488 ; de
Bayeux, 80 784 ; de Lisieux, 68 313 ; de Falaise , 61 163 ; de Pont-l’Évêque,
57 673.
La
population de la France toute entière se trouve être de 34 millions
194 875 habitants.
En
1836, elle était de 33 540 910, d'après le dénombrement fait par les
intendants en 1700, elle était alors seulement de 19 669 320.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1842 - Assises du Calvados.
- Simon
Launey, âgé de 57 ans, né à Lisieux, accusé de deux tentatives
d'assassinat avec des circonstances assez bizarres :
le
30 juillet il se rend au domicile d'un du ses amis, nommé Peulvey, lui
fait des prestations d'amitié, puis dirige sur la poitrine de ce
dernier, un pistolet dont l'amorce tomba à terre, car sans cela Peulvey
était mort.
Peu
d'instant après, il se dirige vers la dame Peulvey, l'ajuste, le coup
part, une balle siffle et va s'aplatir contre la muraille.
Launey
fut arrêté et prétendit, comme il l'a fait à l'audience, ne se
ressouvenir de rien. On n'a pu savoir quel était son but en agissant
ainsi.
Reconnu
coupable, la cour s'est montrée indulgente, car Launey n'a été
condamné qu'à 6 ans de réclusion, sans exposition. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1842 - Remise en question de la nuisance des corbeaux.
- Nous
invitons les cultivateurs à vérifier par eux-mêmes le fait suivant
que l'on nous donne comme étant de la plus grande exactitude, et qui
doit étrangement modifier les idées reçues dans nos campagnes.
C'est,
nous assure-t-on, une erreur grave de penser que les corbeaux qui
s'abattent sur les champs nouvellement ensemencés, nuisent à la
production de ces terres, en enlevant une partie ne[1]table
de la semence. Il paraît qu'un cultivateur qui avait pendant plusieurs
jours gardé son champ pour le défendre contre l'invasion de ces
oiseaux, étant parvenu à en tuer plusieurs et en ayant fait
l'autopsie, a toujours remarqué qu'ils n'avaient dans le gésier que
des vers, des mans et d'autres insectes nuisibles, tandis qu'il ne s'y
trouvait pas un seul grain de blé.
Cet
agronome est un membre correspondant de la Société d'agriculture, et
à l'heure qu'il est, c'est avec plaisir qu'il voit les corbeaux
s'abattre par voliers sur ses terres ensemencées. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Décembre
1842 - Retards de la malle-poste.
- Depuis
plusieurs jours la malle-poste de Paris éprouve d'assez longs retards
dans la ligne de son parcours sur Caen et sur Bayeux, elle n'arrive
guères, depuis une semaine, a notre direction des postes que vers midi
ou midi et demi. Cette circonstance doit être attribuée au brouillard
de plus en plus intense qui règne sur notre contrée et sur toute la
route de Paris. La nuit les postillons ont infiniment de peine à
reconnaître et à suivre le tracé de cette grande route.
On
assure même qu'aux environs de Paris deux voitures publiques sont
allées, ces jours derniers, l'une tomber dans les fossés des
fortifications, l'autre se jeter dans la Seine. On n'ajoute pas qu'il y
ait eu à déplorer de graves malheurs par suite de ces deux accidents.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1842 - Violent incendie à Lisieux.
- Un
affreux incendie a éclaté à Lisieux jeudi, à 3 heures du matin, il a
commencé par une maison, rue de la Boucherie, appartenant à M.
Laine, et occupée par un nommé Bénard, ébéniste trois maisons
ont été la proie des flammes, six où sept personnes ont été
grièvement blessées. Un individu, dont nous ignorons encore le nom, a
été atteint en sauvant sa femme et ses enfants, il a été transporté
à l'hôpital, son état est désespéré.
Jeudi
soir, à neuf heures, la générale battait et le tocsin. Nous ne savons
pas encore quand on a pu se rendre mettre du feu, et nous ignorons
l'étendue du sinistre, plusieurs personnes manquaient sans qu'on pût
savoir ce qu'elles étaient devenues.
On
impute à Bénard d'avoir allumé l'incendie, il a été arrêté
déguisé sous des habits de femme. Le sinistre jette la consternation
dans la ville Lisieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1843 -
Fêtes de Juillet. -
Le gouvernement ayant supprimé, cette année, la célébration
de l'anniversaire de 1830, comme étant trop rapproché de celui de la
mort de M. le duc d'Orléans, M. le préfet du Calvados vient d'adresser
à cette occasion la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et
maires du département :
«
Messieurs, la France, encore en deuil, ne célébrera pas cette fois
l'anniversaire de 1830.
Sa
perte est trop récente, sa douleur fut trop profonde, pour qu'elle
puisse déjà s'en distraire : et elle ne mêlera pas une pensée de
fête au plus triste des souvenirs ! Elle sait, d'ailleurs, qu'elle
honore aussi la révolution de juillet, en payant ce pieux tribut à la
mémoire du prince qui l'avait si bien conquise, si noblement servie, et
qui devait un jour sur le trône la représenter avec tant d'éclat.
Vous
vous bornerez donc, Messieurs, à assister au service funèbre annuel,
pour lequel les autorités civile et ecclésiastique dans chaque commune
se concerteront d'avance. Vous n'oublierez pas non plus que chaque fête
publique dans notre pays est avant tout la fête des pauvres ; et là
où les ressources locales le permettront, vous, voudrez bien vous
occuper d’œuvres charitables et de distributions de secours.
J'approuverai,
de la part des conseils municipaux, tous les votes de fonds qui auraient
cette destination. » (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1843 -
Éloges de M.
Guernier, médecin-oculiste.
-
Depuis que nous avons entretenu nos lecteurs des soins habiles
que M. Guernier se proposait de donner aux maladies des yeux, plusieurs
succès nous ont confirmé dans l'opinion que nous avions du savoir et
de l'adresse de ce médecin-oculiste, que l'on trouve tous les samedis
chez M. Achard, rue St-Jean, depuis dix heure s à midi.
Une
jeune aveugle, appelée Victoire Le Jeune, a été opérée par lui chez
M. Aze, à St-Vigor, d'une cataracte dont elle était atteinte depuis
une année, et la vue, ce charme de l'existence lui a été
complètement rendue. Aucun accident n'est venu entraver cette
opération, qu'une main exercée pratique en quelques secondes et
presque sans douleur.
Par
la méthode d'abaissement, adoptée par M. Guernier, on n'a point à
redouter les cicatrices que le procédé par extraction laisse souvent
sur la cornée, et qui sont une nouvelle source de cécité ; on n' a
pas à craindre non plus les déformations de la pupille qui signalent
quelquefois ce dernier mode opératoire, et qui rendent aussi la vision
plus ou moins imparfaite et difficile.
Plusieurs
autres résultats heureux ont signalé les connaissances médicales de
M. Guernier, dans le traitement des affections oculaires. MM . Bosquain,
rue de la Cave, Bailleul, rue St-Jean, lui doivent l'inappréciable
bienfait d'une guérison prompte et solide. Nous ne doutons pas que de
nouveaux succès ne viennent bientôt récompenser M. Guernier de ses
longues études et de ses travaux consciencieux. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1843 -
Chronique des Assises du Calvados.
- Le nommé Lecointe subissait dans la maison centrale de
Melun deux condamnations pour vol, prononcées contre lui par la cour
d'assises de la Seine.
Tout-à-coup,
la fantaisie de voyager le prit, pour cela, il déclara au directeur de
la maison centrale de Melun que, dans le mois de février dernier, il
avait disparu de chez son patron, le sieur Tritin, cordonnier à
Lisieux, en emportant des habits, des effets, des outils, et une somme
de 30 fr. que dans la journée il avait reçu e de son maître. Lecointe,
qui est un voleur de profession, qui durant les débats a affiché le
plus déplorable cynisme, espérait, durant son voyage, pouvoir
s'évader.
Dans
le trajet d'Evreux à Lisieux, il avait même réussi à couper avec ses
dents la chaîne qu'on lui avait passée aux jambes pour plus de
sûreté, mais la surveillance dont il a été l'objet l'a empêché de
mettre son projet à exécution, et il a été conduit à Caen sans
autre incident. Lecointe a été condamné à dix ans de réclusion et
à l'exposition. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1843 -
Nouvelles locales. -
En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que
depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de
nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second
feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la
route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers
tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le
poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire,
ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches
les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Novembre
1843 -
Une circulaire. -
Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de
l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de
la loi
du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, et
les a invités à surveiller activement l'exécution de cette loi,
dictée par une pensée d'humanité et de civilisation.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1843 -
La Poste. -
Si l'on en croit les journaux, le gouvernement prépare une
réforme de notre régime postal.
II
s'agirait d'établir une taxe uniforme sur les lettres circulant à
l'intérieur ; celles de l'intérieur à l'étranger et de l'étranger
à l'intérieur resteraient soumises à une taxe graduée.
La
taxe uniforme serait de 20 centimes, qu'elle que fût la distance. Il
paraît que pour simplifier les rouages de l'administration,
l'affranchissement serait obligatoire. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1843 -
Nouvelles locales. - D'après
le dernier recensement, la population de la France se trouve être
aujourd'hui de 34 494 875 individus. Le département de la Seine compte
à lui seul une population de près d'un million et demi.
Dans
l'espace de 150 années, la population a presque doublé. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1843 -
Nouvelles locales. - Sur
50 352 instituteurs primaires répandus sur la surface de la France, 23
048 ont un traitement minimum fixe de 200 francs ; 2 003 reçoivent
depuis 201 jusqu' à 209 francs ; les autres touchent 300 fr. et
au-dessus ; 52 sur 100 sont mariés, et 4 sont veufs avec ou sans
enfant. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1844 -
Nouvelles locales . - Le premier janvier, une lutte sanglante s'engagea aux
environs de Lisieux, vers cinq heures du matin, entre les employés des
contributions indirectes et quatre individus qui escortaient une voiture
chargée d'eau-de-vie, qu'ils voulaient introduire en fraude dans la
ville.
Deux
des employés, MM. Luard et Noël, furent grièvement blessés, et pour
se tirer des mains de leurs assaillants, ils furent obligés de se
servir de leurs armes. Les fraudeurs
finirent
par prendre la fuite, laissant les employés de la régie
maîtres de la voiture.
Aussitôt
que cette nouvelle fut connue à Lisieux, des investigations
commencèrent et elles eurent pour résultat de mettre sous la main de
la justice, avant la fin de la journée, les nommés Tostain, cafetier
à Lisieux, chef de la bande, et Dubois, débitant à Saint-Jacques de
Lisieux. La justice est sur les traces des deux autres fraudeurs.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1844 -
Nouvelles locales. - Le
conseil de révision se réunira mardi prochain 23 juillet, pour
l'admission des remplaçants.
—
Les jeunes soldats de la classe de 1843, affectés à l'armée de
mer, vont, par ordre du ministre de la guerre, être immédiatement
dirigés sur les corps dont ils doivent faire partie. Le Calvados
fournit, dans cette levée, 96 hommes, répartis de la manière suivante
:
—
2° régiment d'infanterie de marine, à Brest, 28.
—
Équipages de ligne, à Toulon, 54.
—
Régiment d'artillerie de marine, à Cherbourg, 8.
—
enfin, 6° compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine, à Brest,
6. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1844 -
Nouvelles locales. - Voici
quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .
NAISSANCES.
Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .
Enfants
naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.
Enfants
naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824 .
Total
des naissances : 9 762.
MARIAGES.
Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre
veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. Total des mariages :
3 746.
DÉCÈS.
Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821.
Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4
998. Total des décès : 9 819.
Il
résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les
naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1845 -
Chemin de fer.
- Le chemin de
fer de Paris à Cherbourg voté par la loi de 1842 doit nous donner les
moyens de soutenir la concurrence avec les autres parties de notre pays
qui seront dotées de ces voies commodes et rapides. Il est donc, au
plus haut degré de notre intérêt d'en accélérer l'exécution.
Déjà,
dit-on, plusieurs compagnies se présentent, mais leur marche de bon
augure pour nous est menacée d'une entrave. Elles sont au nombre de
trois, et au lieu de soumissionner pour une même direction et de lutter
seulement par leur rabais, elles demandent chacune une direction
différente, de là embarras dans le choix et par conséquent retard.
D'un
côté Lisieux vient solliciter notre vote pour la direction qui la
favorise, d'un autre côté Falaise et le département de l'Orne nous
assurent que la direction qui servira leurs intérêts nous sera aussi
la plus avantageuse, Il y a en outre une direction intermédiaire
sollicitée par Evreux et que nous laissons de côté comme secondaire.
Il
ressort de là deux questions que nous devons examiner : 1° La ville de
Bayeux est-elle plus intéressée au succès d'une direction que de
l'autre ?
2°
Dans le cas de l'affirmative, sur laquelle doit porter son choix ?
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1845 -
Nouvelles locales. - Dans
le Calvados, le nombre de docteurs en médecine est de 241, celui des
officiers de santé, de 127 ; total des médecins : 368, c'est-à-dire 1
par 1 348 habitants.
Le
département du Calvados est celui qui renferme le plus de médecins
après ceux de la Seine, de la Somme et de la Gironde. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1845 -
Nouvelle local. -
Dans
la nuit de dimanche à lundi, un violent orage a couvert toute notre
contrée. Déclaré vers minuit il a duré environ cinq heures. Les
éclairs ne cessaient sans interruption, le tonnerre roulait
sourdement et éclatait fréquemment, la pluie tombait à torrents.
La
foudre a tombé plusieurs fois sur le banc devant notre port, sans faire
aucun dommage.
Nous
n'avons pas entendu dire que nos campagnes aient souffert.
Plusieurs
bruits d'accidents fâcheux ont été répandus, aucun heureusement
n'est fondé. Si c'est la malveillance qui les a fait courir, c'est un
tort fort grave, de la part de ceux qui les ont inventés, si c'est par
légèreté, c'est au moins blâmable, ils ont été répandus dans des
journaux extérieurs à la localité, nous ne les démentons que par ce
simple paragraphe.
La
foudre a tombé sur l'église de Trouville, dont la couverture seule a
souffert, ainsi que sur le château de M. Vallée. Mais comme ce
bâtiment est muni d'un paratonnerre, le tonnerre a suivi la chaîne
sans faire aucun dégât.
A
Touques et dans ses environs, des arbres ont été complètement
dépouillés de leur écorce par la foudre, un bœuf a été tué dans
l'herbage de M. Rebut,
A
Vauville, des bâtiments couverts en chaume ont été, en un moment
incendiés, sur un longueur d'environ 30 mètres. Un millier de foin a
été brûlé. Rien n'était assuré, on évalue la perte à 12 000 fr.
elle eût été plus considérable sans les secours immédiatement
portés par les pompiers de Touques et grand nombre d'habitants des
communes voisines, accourus au bruit du tocsin qui sonnait à plusieurs
églises.
Nous
craignions que Pont-l'Evêque n'eût souffert par la crue des cours
d'eau qui y affluent. On ne cite aucun dommage.
Nous
avons les mêmes craintes pour Lisieux, nous espérons cependant qu'il
n'y aura pas eu plus de mal. Cet orage a éclaté
à Caen dans la même nuit. Les journaux de cette localité ne
mentionnent d'autre suite que l'incendie, par la foudre, d'une meule de
foin élevée en plein champ dans le hameau de Gruchy non loin
d'Ardennes. (Source
: Le Journal de Honfleur)
Janvier
1846 -
Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie
française en 1844. -
Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons
d'écrite le titre.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or,
Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions
honorables, Quatre citations favorables.
Mais
avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire
remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que
110 fabricants qui y eussent envoyé
leurs produits et que la dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel
développement en près d'un demi-siècle.
Tissus
de laine. -
M. Alex Lenormand, de Vire, a obtenu une médaille d'argent pour
sa fabrication de draps. Toutes les opérations relatives se font dans
cet établissement fondé depuis peu d'années, et qui, aux belles
qualités de ses produits, joint des prix très modérés.
M.
Johel-Desmares, de la même ville, a obtenu le rappel de la médaille de
bronze qui lui a été décernée aux deux dernières expositions. Les
laines sont lavées, teintes, cardées, filées, dans sa manufacture de
draps bien fabriqués et à des prix modérés.
Madame
veuve Bordeaux-Framel et fils, de Lisieux. emploient 300 ouvriers
et mettent en œuvre 300 000 kil. de laine qu'ils convertissent en
draperies communes et frocs Cette fabrique n’existe que depuis 1834.
Médaille
de bronze. -
M, Bouvry, à Orbec, a été l'objet d'une mention honorable pour
ses fabrication de frocs, présentés pour la première fois à
l'exposition.
Mention
honorable à M. Le Bailly, de Vire, pour les peaux de vache et de veau
qu'il a exposés, dont la qualité parait très bonne et justifie la
réputation de ce fabricant.
Peignes
à tisser. - MM. Debergue,
Desfréches et Gillotin, à Lisieux, sont rappelés pour la
médaille d'argent précédemment obtenue par eux, à cause de leur
fabrication de peignes à tisser et à étirage pour la filature du lin.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq
médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions
honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de
rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense
des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un
encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même
route, peuvent prétendre à un égal succès.
Ainsi
la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à
la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq
médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions
honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de
rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense
des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un
encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même
route, peuvent prétendre à un égal succès. (Source : Journal de Honfleur)
Février
1846 -
Nouvelle locales. - Jamais,
de mémoire de jardinier, la végétation n'avait été si avancée à
cette époque de l'année. Le bourgeon des arbres commence à crever ;
si le temps continue, les pêchers seront en fleurs dans huit jours,
nous avons déjà des poiriers fleuris.
Les
champs de colza commencent à s'entailler de jaune. Dieu veuille que les
gelées de mars ne viennent pas renverser les espérances que fait
concevoir, cette précocité.
Quand
nous jouissons dans le nord de l'Europe d'une température si douce,
l'hiver sévit d'une 'manière inaccoutumée dans le midi. Des brises
froides ont changé, dit-on, le doux climat de l'Italie. D'après les
rapports d'un voyageur, arrivant de Madrid, il fait un temps, affreux
dans cette capitale et jusqu'à Vittoria.
Depuis
cette dernière ville jusqu'aux Pyrénées, il fait une température
printanière et un vent de sud ne cesse de régner.
En
Corse, l'hiver sévit avec vigueur.
Il
y a cependant une compensation à cette absence de froid. Les vents
d'ouest soufflaient violemment, de nombreux sinistres sur mer sont
accusés par tous les journaux maritimes. On se plaint même à Paris de
la violence du vent.
Les
pluies de la dernière, semaine ont occasionné le débordement d'un
grand nombre de rivières, et causé des dommages plus ou moins graves.
La
Seine a grossi d'une manière effrayante, et refoulé les eaux des
affluents. Dans la nuit du 25 au 26, une partie de bois, appartenant à
la ferme de M. J. Chambellan, à Ecrainville, a été entraînée par
les eaux pluviales, et portée à cent mètres plus bas, sur la
propriété de M. Hauchecorne. Les arbres sont demeurés debout, comme
s'ils n'avaient souffert aucun déplacement.
Il
est monté 1 m 60 d'eau dans quelques rues de Gisors. L'Iton a couvert
les prairies de Navarre. Le journal de Lisieux ne parle que
d'interruption de travail. Il n'en est pas de même à Pont-l’Évêque,
si misérablement inondé chaque année. Une maison a été renversée
sur les bords de la Touque. Notre vallée a été plus heureuse, jamais
les eaux n'y avaient
moins séjourné, elles se sont rapidement écoulées sans laisser de
traces sérieuses de leur passage. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mars
1846 -
Cour d'Assises du Calvados.
- La
dernière affaire de la session, était celle du nommé Bouet, âgé de
45 ans environ, né à Quettiéville, demeurant aux Parcs
Fontaines, sur la route de Pont-l'Évêque à Lisieux, accusé d'avoir,
dans les derniers mois de 1845, mis volontairement le feu à sa maison
à usage d'auberge. Cette maison, valant à peine 6 000 fr., avait
été assurée pour 9 000.
L'accusation
prétendait qu'en l'incendiant, l'accusé avait voulu non seulement se
procurer un bénéfice considérable, mais encor se venger d'une
créancière impitoyable qui, devenue propriétaire d'une rente de 300
fr. affectée sur la maison, avait dès le lendemain de son entrée en
jouissance, poursuivi Bouet avec le plus cruel acharnement.
En
l'absence de preuves suffisantes et grâce à ses bons antécédents,
Bouet, sur la plaidoirie de Me Villey, a été déclaré non coupable et rendu à la
liberté. (source
Journal de Honfleur)
Mars
1846 -
Nouvelle locale. - Le
12e régiment d'infanterie de ligne venant du Havre et se
rendant à Laval, traversera le département du Calvados aux époques
ci-après :
Cette
troupe composée de 61 officiers, 1540 sous-officiers et soldats,
marchera en trois colonnes, savoir :
Le
2e bataillon quittera le Havre le 24 mars, et ira loger le
même jour à Honfleur, le 26 à Lisieux, d'où il se dirigera le 26 sur
Vimoutiers.
Le
1er bataillon quittera le Havre le 13 avril, ira loger le
même, jour à Honfleur, le 14 à Lisieux, et se dirigera le 15 sur
Vimoutiers.
L'état-major,
la compagnie hors rang et le 3e bataillon quitteront le Havre
et
suivront le même itinéraire. (source Journal de Honfleur)
Mai
1846 -
Instituteurs communaux.
- Voici
le texte d'un projet de loi sur les instituteurs communaux, qui a été
présenté jeudi à la chambre, par M. le ministre de l'instruction
publique :
Art.
1er —
Les écoles communales sont divisées en trois classes. Les
traitements des instituteurs communaux du degré élémentaire devront
être portés à un minimum qui est fixé ainsi qu'il suit :
Première
classe. — Chefs-lieux de département et d'arrondissement, 1 200 fr.
Deuxième classe. — Chefs-lieux de canton, communes ou section de
commune, dont la population agglomérée s'élève à 1 500 âmes et
au-dessus, 900 fr.
Troisième
classe. — Communes, sections de communes et réunions communes, où la
population agglomérée ne s'élève pas à 1 500 âmes, 600 fr.
Le
minimum du traitement des instituteurs du degré supérieur est fixé
ainsi qu'il suit :
Première
classe, 1 500 fr.
Deuxième
classe, 1 200 fr.
Troisième
classé, 900 fr.
Dans
la ville de Paris, le minimum sera de 1 800 francs pour le degré
élémentaire ; il sera, pour le degré supérieur, de 2 400 fr.
Les
surveillantes ou surveillants des salles d'asiles communales, recevront
des traitements dont le minimum est fixé ainsi qu'il suit :
Première
classe, 900 fr.
Deuxième
classe, 700 fr.
Troisième
classe, 500 fr.
Le
minimum, à Paris, sera de 1 200 fr.
Art.
2. —
Il sera pourvu aux traitements ci-dessus conformément aux
articles 12, 13 et 14 de la loi du 28 juin 1833. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1846 -
Nouvelles locales. - La
police a encore saisi samedi dernier, sur la halle aux viandes de cette
ville, une certaine quantité de viande reconnue insalubre et corrompue.
Voici
comment les anciens tribunaux punissaient les marchands bouchers
fraudeurs : Un arrêt du parlement de Toulouse du 8 novembre 1558,
condamna plusieurs bouchers pour avoir vendu de la vache et de la
brebis, contre les ordonnances des Capitouls, à faire amende honorable,
nu-tête, en chemise, la torche à la main et à genoux, sous peine de
la vie.
Un
autre arrêt du 3 janvier suivant, condamna un syndic des bouchers à
rester au carcan, devant sa boucherie, avec cet écriteau : « Pour
avoir survendu la chair ».
Enfin,
un arrêt du 11 décembre 1716, rendu par le parlement de Paris,
condamna Jean Doyen, boucher (fournisseur des troupes), à 9 ans de
galères et,3 000 fr. d'amende, pour avoir distribué aux troupes des
viandes corrompues et mortes naturellement ; ses complices furent
bannis.
Aujourd'hui
ces infractions sont punies d'une simple amende. (source : L’Indicateur
de
Bayeux)
Juillet
1846 -
Dates des vacances. -
L'ouverture
des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est
fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5
octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1846 -
Un accident. - Samedi
dernier, le nommé William Makenne, âgé de 17 ans, Irlandais, ouvrier
chez MM. Lambert frères, à Lisieux, voulant imprudemment arranger une
bande de cuir qui faisait mouvoir son métier, pendant que la machine
était en activité, fut pris par les pieds et enlevé par un mouvement
de rotation de 200 tours à la minute, à chaque tour sa tête se
broyait contre un sommier et les éclats en jaillissaient sur les murs.
Lorsqu'on parvint à arrêté les machines, son corps retomba
horriblement mutilé sur le métier de sa sœur. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Août
1846 - Les assises du Calvados.
- Le Blanc dit
Renard ( François-Félix ), avait pénétré, la nuit du 20 mai
dernier, dans la boutique du sieur Saulnier, boulanger à
St-André-le-Puceux, en brisant un carreau de vitre, et enlevé 36 fr.,
une tourte de pain et une galette au sucre.
Le
Blanc, qui a déjà subi une condamnation de 5 ans de travaux forcés et
postérieurement 1 mois de prison pour rupture de ban, a été, cette
fois, frappé de 20 ans de travaux forcés avec exposition.
—
Le nommé Gossey ( Hippolyte ), propriétaire et fabriquant de draps à
St-Jacques-de-Lisieux, était accusé d'une tentative d'homicide
volontaire à l'aide d’un pistolet, sur la personne de Jamot, de
St-Gabriel, son fermier, avec lequel, par suite de procès, il était en
mauvaise intelligence. Quoique cette tentative eût reçu un
commencement d'exécution, et qu'il y eût préméditation évidente,
grâce à l'habileté de son défenseur, Me
Devalroger, Gossey a été acquitté. . (source : Journal de
Honfleur)
Novembre
1846 - Nouvelles locales. -
Mardi, vers une heure après-midi, le cadavre d'un enfant
nouveau-né, du sexe masculin, a été trouvé dans la nef latérale
droite de l'église Saint-Pierre, à Lisieux, derrière le banc où MM.
les ecclésiastiques se placent pour écouter les sermons. Il était
enveloppé dans un morceau de chemise de femme et caché par un
paillasson.
Par
ordre de M. le procureur du roi, cet enfant a été porté à l'Hospice,
et l'autopsie en a été faite par M. le docteur Billon. Il a été
reconnu qu'il était né viable, et que les os du côté gauche du
crâne avaient été brisés.
La
justice s'occupe attentivement de rechercher les auteurs de ce crime,
mais jusqu'ici on n'a pu découvrir. (source : Journal de Honfleur)
Novembre
1846 - Cour d'assises de Calvados.
- Pierre
Édouard Corneille, en sortant de la maison centrale de Baulieu, où il
a expié une peine de quatre ans de prison pour vol, se rend à Lisieux,
et, dans les journées du 8 et du 9, il s'introduit, à l'aide
d'effraction et d'escalade, dans le domicile de la veuve Desnos, à
Saint Jacques-de Lisieux et lui vole une demi-tourte de 4 kilog., après
avoir fouillé les armoires, dans celui de la veuve Pront, et après
avoir fouillé dans un buffet, dans une boite, et tenté d'ouvrir une
commode, il y vole environ 2 kilog. de pain, enfin il est pris en
flagrant délit d'une tentative de vol.
Cet
accusé avoue ses vols, le jury l'ayant déclaré coupable avec des
circonstances atténuantes, la Cour le condamne à 6 ans de réclusion,
sans exposition. (source : Journal de Honfleur)
Décembre
1846 -
Nouvelles locales. - Un certain nombre de dames de la ville de Lisieux se
sont réunies, à la mairie, sur l'invitation et sous la présidence de
M. le Maire, pour s'entendre sur les moyens qu'il leur serait possible
d'employer afin de soulager les indigents pendant l'hiver actuel.
Ces
dames ont décidé qu'elles feraient incessamment des quêtes à
domicile, c'est encore un nouvel et bon exemple à imiter.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1846 - Nouvelles locales. -
Le nommé Hamelin, dit Lavallée,
fripier à Lisieux, a été trouvé mort hier dans sa chambre. Les
voisins ne l'ayant pas aperçu depuis quelques jours, et ayant la
certitude qu'il était chez lui, prévinrent MM. les commissaires de
police qui firent ouvrir la porte. Un horrible spectacle s'offrit alors
aux regards : Hamelin gisait sur le plancher, une corde rompue au cou, a
côté d'un poêle en terre dans lequel était du charbon
consumé. ( source : Journal de
Honfleur)
Février
1847 - Cour d’Assises du Calvados.
- Pelhaitre
Jean-François est un enfant naturel qui déjà a subi quatre années
d'emprisonnement. Un jour, à l’aide d'effraction et d'escalade, il
s'introduit dans le domicile du mari de sa mère et y vole des
vêtements.
Convaincu
de ce crime, Pelhaitre est condamné à six ans de travaux forcés et à
l'exposition.
—
Levèque Jacques-Joseph, bandagiste à Lisieux, avait négocié à M.
Lecordier, propriétaire, un billet de 400 fr. souscrit à son profit de
la signature Calbry.
A
l'échéance, le billet ne fut pas payé, devant le tribunal de commerce
de Lisieux où l'affaire fut portée, Calbry méconnut cette signature.
Le tribunal civil de Lisieux, appelé à connaître cette signature, la
déclara fausse.
Levèque,
jusque-là avait joui d'une bonne réputation, comparait aujourd'hui
devant le jury pour répondre à une accusation du faux. Reconnu
coupable avec circonstances atténuantes, il a été condamné à quatre
ans d'emprisonnement. ( source : Journal de Honfleur)
Août
1847 -
Nouvelles locales. -
La cour royale de Caen a statué par arrêt en date du 11 de ce
mois, sur le sort des individus impliqués dans l'affaire des troubles
de Lisieux. Elle a reconnu qu'il n'existait pas d'indices suffisants de
culpabilité à l'égard de 36 inculpés, elle les a en conséquence
déchargés des poursuites.
Il
reste vingt-huit inculpés dont la cour a ordonné le renvoi devant les
assises du Calvados. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1847 -
Nouvelles locales. -
Vendredi 8, 10 hommes et 4 femmes, inculpés d"avoir
pris part à Lisieux à l'émeute du 31 juillet, ont été transférés
à Caen, où ils comparaîtront à la prochaine session de la cour
d'assises. (source : Journal de Honfleur)
Octobre
1847 -
Nouvelles du Roi. -
Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième
année. (source : Journal de Honfleur)
Octobre
1847 -
Nouvelles locales. -
Le code civil renvoie
souvent aux usages des lieux, mais ces usages ne sont pas écrits et
sont inconnus à beaucoup de ceux qui habitent les diverses localités,
soit qu'ils y soient venus d'autres départements, soit même qu'ils
n'aient pas eu occasion de les voir mettre en pratique.
La
société d'émulation de Lisieux se propose de faire un recueil de ces
usages passés en force de loi. C'est un travail d'une haute importance,
i! serait à désirer qu'il fût entrepris dans tous les
arrondissements. Il serait utile aux citoyens et sans doute aussi aux
tribunaux, composés souvent de magistrats, qui ne sont point nés dans
l'étendue du ressort. (source :
Journal de Honfleur)
Décembre
1847 -
Assises du Calvados. - L'affaire des troubles de Lisieux, commencée devant la
cour d'assises, vendredi 3 décembre, à 3 heures d'après midi, n'a
été terminée que mercredi 8, à 9 heures du soir. Le jury, après six
heures environ de délibération, a rapporté un verdict à la suite
duquel ont été :
Acquittés,
femme Rocrée ; Lepage ; Bourgeois, dit l'Enragé ; femme
Maheux ; femme Prieur ; fille Cavelier ; Le Febvre, dit Carabisco ;
Maurice ; fille Nefeteux.
Et
déclarés coupables avec circonstances atténuante et condamnés,
Boudard, à 7 ans de réclusion ; fille
Saussaye , à 4 ans de prison ; — femme Hébert, 2 ans de prison ; —Tassilly
, 5 ans de réclusion ; Prévost, 5 ans de réclusion ; Leroy, 6 ans de
réclusion ; femme Desvaux, 3 ans de prison ; Lemonnier 3 ans de prison
; Fleury, 5 ans de prison ; Berrurier, 2 ans de prison ; Loisel, 5 ans
de réclusion ; Boulanger, 3 ans de prison ; Bossière,
2 ans de prison ; Mangeant, 3 ans de prison ; Vauquelin, 4 ans de prison
; Mortagne,
6 ans de prison ; Leroux, 5 ans de réclusion ; Boucher, 5 ans de
prison.
Les
accusés déclarés coupables de pillage, ont été condamnés chacun à
200 fr. d'amende, tous aux frais solidairement. La cour a dispensé de
l'exposition les condamnés à la éclusion.
On
espère que la clémence royale viendra mitiger ces peines, un recours
en grâce assure-t-on, signé par le jury, doit être proposé à la
signature des gardes nationaux blessés lors des troubles du 31 juillet.
(source :
L’Indicateur de Bayeux)
Janvier
1848 -
Nouvelles Locales.
- Lisieux
possède maintenant son centenaire. M. Pain, né le 8 janvier 1748, a
accompli sa centième année. Ce respectable vieillard n'est affligé
d'aucune infirmité proprement dite. On a pu encore le rencontrer, il y
a quelques mois se promenant sur le boulevard d'Orbec, ou dans la rue de
Paris, accompagné d'une domestique.
Dimanche
il a figuré dans une fête qui avait réuni toute sa famille, à
l'occasion du centième anniversaire de sa naissance. .[1] (source : Journal de Honfleur)
Février
1848 -
Nouvelles Diverses.
-
Des fouilles entreprises à Lisieux dans l'herbage
dit le Grand-Jardin ont mis à découvert une vingtaine d'urnes
cinéraires intactes, de formes et de dimensions variées, remplies de
cendres et d'ossements calcinés.
La
plupart sont en terre cuite, rouge ou grise. Deux tessons de vases
portent des reliefs, sur l'un est un cerf poursuivi par un chien, sur
l'autre une écrevisse.
On
a trouvé aussi un anneau en fer, auquel adhèrent par l'effet de la
rouille des grains de marbre vert, de la grosseur d'une noisette, et
cannelés percés par le milieu, plus un bracelet en bronze, une lampe
en terre cuite, une médaille de Néron et une assez grande quantité de
squelettes humains.
M.
Fauque, qui a fait à la société d'émulation de Lisieux le rapport de
cette découverte, croit pouvoir en inférer, ainsi que de vestiges de
constructions romaines retrouvées aussi à Lisieux, que l'ancien
« Noviomagus Lexoviorum » était au sein même de la ville
actuelle, opinion qui est celle de Danville, et qui a été contestée
depuis. (source : Journal de Honfleur)
Février
1848 -
Nouvelles Locales.
-
Un crime affreux, a été commis dans la nuit du 8 au 9 à 3
kilomètres de Lisieux .
Une
femme de 65 ans, une jeune fille de 12 ans ont été assassinées et
pour couvrir leur crime les coupables ont mis le feu au lit heureusement
l'incendie a été comprimé aussitôt que découvert, deux individus
soupçonnés ont été arrêtés, l'un d'eux a été relâché quelques
heures après, l'autre reste détenu aux prisons de Lisieux.
(source : Journal
de
Honfleur)
Février
1848 -
Nouvelles Diverses.
-
M. le préfet du Calvados vient d'arrêter que des cantonniers
seront établis sur les simples chemins vicinaux, comme sur les lignes
de grande et moyenne communication.
Leur
traitement, fixé par les conseils municipaux, sera payé par les
communes sur lesquelles passent les chemins. Ces cantonniers seront
d'ailleurs, suivant le besoin, employés comme ouvriers supplémentaires
sûr les lignes vicinales. (source :
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Acte du Gouvernement Provisoire.
- 1er
mars. — Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire ne
prêteront pas de serment.
—
Considérant que l'égalité est un des grands principes de la
République française, qu'il doit, en conséquence, recevoir son
application immédiate,
Décrète
: Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les qualifications
qui s'y rattachaient sont interdites. Elles ne pourront être prises
publiquement, ni figurer dans un acte public quelconque. (source :
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Ordre Judiciaire. -
D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts
des cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU
MOM DU PEUPLE FRANÇAIS. (source : Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
La République. -
Le 29 février, au matin, une salve d'artillerie a annoncé
à la ville de Caen, que la République y serait proclamée ce jour avec
solennité. La légion de la garde nationale, la troupe de ligne, les
remontes, la gendarmerie étaient réunis à midi sur le cours au nombre
d'environ 4 000 hommes.
-
Les commissaires du gouvernement, accompagnés du maire et de ses
adjoints, du conseil municipal et d'un état major composé des
officiers de toutes les armes se trouvant maintenant à Caen, des
élèves du collège et de l'école normale ont fait la proclamation
suivante :
CITOYENS.
La République est aujourd'hui le gouvernement de la France. Caen l'a
déjà accepté.
—Il
n'y a plus de partis à Caen, il n'y a que des citoyens français ayant
à cœur de voir la patrie libre, forte, prospère.
Oui
! la France sera libre ! car la France entière approuve la conduite
héroïque de la population de Paris, victorieuse en quelques heures
d'une royauté qui se croyait la plus puissante et la mieux affermie de
l'Europe. Quel roi pourrait aujourd'hui venir lui imposer sa volonté
seule, en l'appuyant sur les baïonnettes ? Mais les baïonnettes sont
intelligentes. Le soldat est du peuple et il en comprend les droits ! il
ne protège pas celui qui les viole.
—
La liberté est confiée aujourd'hui à tous les citoyens, car tous les
citoyens font partie de la force armée ! La liberté est aujourd'hui
garantie à la France. Oui ! la France sera libre !
La
France sera prospère, son gouvernement, s'est déjà occupé du sort
des travailleurs ! Que les ouvriers soient tranquilles. C'est d'eux que
vient la richesse nationale.
Est-ce
qu'un gouvernement véritablement républicain pourrait ne pas s'occuper
de leurs intérêts !...
Mais
sans l'ordre, Citoyens, il n'y pas de prospérité, de force, de
liberté !...
Nous
nous coaliserons tous pour, que l'ordre règne parmi nous. N’oubliez
pas que l'ordre repose en ce moment sur les hommes dont le dénouement a
accepté le pouvoir qui leur a été délégué par le peuple : leurs
noms sont connus, il faut que nous leur prêtions notre concours
infatigable.
Au
nom de l'ordre, au nom du peuple, nous vous adjurons, Citoyens, de vous
réunir sous la même bannière, en criant du fond de notre cœur :
Gloire à la Nation, et vive la République française ! (source
Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Nouvelles Diverses.
-
Plusieurs commissaires ont été nommés pour proclamer la
République dans les divers chefs-lieux d'arrondissement du Calvados.
Ce
sont : MM. Lécuyer, pour l'arrondissement de Bayeux ; Racine, fils,
pour celui de Falaise ; Desmortreux, pour celui de Lisieux ; Taillefer,
pour celui de Pont-l’Évêque ; Bénard, pour celui de Vire.
La
République sera solennellement et officiellement reconnue dans tous les
lieux, villes et communes du département le dimanche 12 mars, devant
les administrations municipales, la garde nationale et les citoyens.
(source Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Le drapeau. -
( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe
visible de l'unité nationale.
Considérant
dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une
manière invariable.
Arrête
: Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau
national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de
la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du
peintre David.
Art.
2. — En conséquence, les trois couleurs
nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir
rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc
au milieu, le rouge flottant à l'extrémité.
(source Journal de Honfleur)
Mars
1848 -
Le gouvernement provisoire de la république décrète :
1e La journée de travail est diminuée d'une heure.
En
conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est
réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze
heures elle est réduite à onze.
(source Journal de Honfleur)
Juillet
1848 -
Nouvelles Locales.
-
Lors du dépouillement des scrutins pour l'élection du mois
d'avril, M. Démortreux, ayant besoin de procès verbaux déposés dans
une des salles de la mairie, près de celle où la boite renfermant les
votes était déposée, alla les prendre. On l'accusa d'avoir voulu
substituer des bulletins à sa guise à ceux contenus dans la
boite, lorsque des fonctionnaires n'avaient cessé de veiller
auprès d'elle.
Une
instruction fut commencée. Le jugement a été rendu le 20 juin Trois
individus de Lisieux ont été condamnés pour diffamation à 25 fr
d'amende chacun et solidairement aux frais du procès. ((source :
Le Journal de
Honfleur)
Juillet
1848 -
Nouvelles Locales.
- Hier le détachement de volontaires de la garde
nationale de Lisieux, venant de Paris, par le Havre, est arrivé par le
vapeur le « Courrier ». Aussitôt, le rappel a été battu,
et une partie du bataillon de nôtre garde nationale musique en tête,
est allé les reconduire jusqu'au bas de la côte d'Equemauville.
(source : Le Journal de Honfleur)
Juillet
1848 -
Nouvelles Locales. -
Le préfet du Calvados vient de prescrire aux maires du
département de veiller à ce qu'aucun inconnu ne puisse traverser les
communes ou y séjourner sans qu'on se soit assuré de ses antécédents
et de l'objet de son voyage.
Ils
devront faire saisir par la gendarmerie et conduire devant le procureur
de la République tout individu étranger à la commune qui ne serait
pas pourvu d'un passeport régulier, qui serait porteur d'armes et de
munitions de guerre, sans appartenir à la garde nationale ni justifier
d'une mission spéciale.
L'administration
municipale de Caen a fait placer en conséquence au pont de Vaucelles un
poste de sûreté, où un agent de police se tient en surveillance,
chargé d'examiner au passage les voilures et les piétons qui lui
paraîtraient suspects.
(source : Le Journal de Honfleur)
Juillet
1848 -
Nouvelles Locales.
-
Des propriétaires, habitant les campagnes voisines de la ville,
nous ont fait part d'une observation qu'ils ont faite et qui pourrait se
rattacher aux événements qui ont ensanglanté Paris : il y a quelques
semaines, la campagne était sillonnée par des individus réunis en
groupes de 6 ou 7, qui demandaient à manger et souvent y coucher, se
donnant pour des ouvriers sans ouvrage ; depuis quinze jours environ,
ces voyageurs ont disparu presque entièrement.
On
en a tiré cette conclusion : que ces individus se rendaient à Paris de
tous les points de la France sur un appel convenu.
(source : Le
Journal de Honfleur)
Septembre
1848 -
Nouvelles Locales.
-
Voici les noms des
insurgés faisant partie du convoi du 2 au 3 de ce mois, et appartenant
au département du Calvados : Hasser (Hippolyle, Frédéric), 21 ans,
journalier, Caen. —
Futrel (François-Jules), 37 ans, ébéniste, Vire.
— Lemarchand
(Eugène), 38 ans, serrurier, Bayeux. —
Mullois (François, Arthur),
33 ans, charpentier, Bretteville. — Dutheil
(Hippolyte), 41 ans, jardinier, Lisieux. —
Leneveu (Frédéric), 25
ans, tailleur, Caen. — Hubert
(Ursin), 42 ans. piqueur de pierre, Vire. (source Journal de
Honfleur)
Septembre
1848 -
Nouvelles Locales.
- Le 13, mercredi
prochain, il y aura une éclipse totale de lune en partie visible à
Paris. Elle commencera à 5 heures 39 minutes du matin, milieu à 6
heures 28 minutes, fin de l'éclipse totale 7 heures 17 minutes. (source
Journal de Honfleur)
Novembre
1848 -
Nouvelles Nationales.
-
La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les
communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le
cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur
l'élection précédemment fixée au même jour.
(source Journal
de
Honfleur)
Novembre
1848 -
Conseil général. - Séance du 25. - Délibération sur le budget de
l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit
être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours
d'exécution, 40, celles en projet, 12.
le
Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon
dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt
achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de
Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.
Il
demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville,
comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.
Il
demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la
mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et
quelques maisons de cette commune.
Il
prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il
ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou
moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet
achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit
accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise
et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments
historiques. (source Journal de
Honfleur)
Février
1849 -
Nouvelles locales. -
Le 23 Janvier, à quatre heures du matin, la gendarmerie
de Lisieux a fait une capture importante, c'est l'arrestation du nommé
Charles-Alexandre Brière, forçai libéré du bagne de Brest, évadé
de la maison d'arrêt de Bernay, le 25 octobre dernier et qui depuis
cette époque, jetait de vives inquiétudes dans les arrondissements
circonvoisins. (source
Journal de Honfleur)
Février
1849 -
Avis aux cultivateurs.
- La
culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser
les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.
Deux
pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La
culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les
pharmacies.
Il
serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les
potagers, les jardins, les prairies.
(source Journal de Honfleur)
Mars
1849 -
Nouvelles Diverses.
- On écrit de Lisieux que M. Pains Jacques y est mort le
9 mars, âgé de 101 ans et 2 mois. (source
Journal de Honfleur)
Mars
1849 -
La garde nationale. - A partir de jeudi prochain, 8 courant, la Garde
nationale, à Lisieux , ne montera plus la garde que la nuit seulement
au poste de la Mairie. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1849 -
Nouvelles locales. - Le 21, au
matin vers cinq heures, un incendie s'est déclaré à Lisieux avec une
grande intensité dans une usine destinée à l'apprêt de frocs, en peu
d'instants le feu a fait d'immenses progrès et lorsque les pompes sont
arrivées sur les lieux du sinistre, tout était embrasé du haut en bas
et il n'y avait aucun
espoir
de rien sauver. A 5 heures 1/2 la toiture s'est écroulée et a
entraîné avec elle des pans du mur.
On
comprend la rapidité avec laquelle les flammes se sont propagées en
songeant que tous les bois, les planchers étaient en sapin et tout
imprégnés d'huile.
La
perte est considérable. Le bâtiment, qui appartient au sieur Saussey,
était assuré ainsi que le mobilier industriel pour une somme de 60 000
fr. environ. M. Méry-Samson, fabricant de frocs, qui la tenait à
loyer, estime sa perte à 150 mille fr., sur lesquels 50 mille fr.
environ de marchandises étaient assurés.
La
malveillance paraît étrangère à ce sinistre qui a eu pour cause,
assure-t-on, l'inflammation spontanée produite par la fermentation d'un
amas de débourrages (sorte de matière laineuse qui se retire des
cardes), déposés dans un panier.
Un
enfant qui arrivait pour travailler à 5 heures étant monté au 1er
étage, s'est trouvé subitement enveloppé par le feu, il n'a eu que le
temps de sauter par une fenêtre pour échapper à la mort, il en a
été quitte pour quelques contusions. L'on n'a pas à regretter d'autre
accident.
Ce
triste événement, indépendamment de la perte matérielle, indiquée
plus haut, aura un effet déplorable. Il met sans travail 50 à 60
ouvriers de la ville et plus de 100 tisserands des environs. On espère
que cette interruption de travail ne sera pas de longue durée. (source
Journal de Honfleur)
Mai
1849 -
météorologie. -
Une remarque faite depuis longtemps par tous ceux qui
s'occupent de culture soit des champs soit des jardins potagers ou
fleuristes, c'est que, vers le milieu de mai, pendant plusieurs jours,
la température beaucoup plus basse que dans le commencement et la fin
de ce mois. C'est ce que dans nos contrées normandes, en appelle la
semaine de Caïn.
D'où
vient cette dénomination, c'est ce dont il est assez inutile de
s'occuper.
Ces
observations vulgaires ont conduit les savants à rechercher si elles
sont en effet positives et quelle peut[1]être
la cause de ce refroidissement de l'atmosphère pendant deux
où trois jours seulement.
Nous
trouvons dans un journal mensuel les documents suivants : Sur la
première question, il est reconnu, par une suite d'observations qui
embrasse une série de plus de cent ans consécutifs, qu'à St
Pètersbourg, ce refroidissement se manifeste du 6 au 12 de mai, à
Prague, à Dresde, à Berlin, du 11 au 14, à Paris du 13 au 15, à Lyon
du 20 au 22. Ainsi cette période régulière arrive plus tard au midi
qu'au nord.
(source Journal de Honfleur)
Juillet
1849 -
Le choléra. - Des bruits exagérés sont répandus sur la présence
de l'épidémie à Caen et à Lisieux. Les journaux de cette dernière
localité ne mentionnent aucun fait qui puisse donner créance aux
nouvelles répandues il ce sujet.
—
A Caen, quelques imprudences, aggravées par l'influence atmosphérique
qui règne en ce moment, ont causé plusieurs morts violentes. C'est un
avertissement pour chacun de nous de suivre une hygiène sévère, de
s'abstenir de tout excès et de veiller à la salubrité et à la
propreté des habitations. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1849 -
On lit dans un journal de Lisieux.
-
Notre ville est débarrassée de la terrible épidémie qui
afflige la France cette année. Le choléra avait fait son apparition à
Lisieux dans les premiers jours de juin par quelques cas isolés, il n'a
commencé à prendre une certaine intensité que vers le 12, pendant la
semaine de la foire, le tort que Lisieux a éprouvé pécuniairement de
cette circonstance est très grand, les habitants des campagnes,
auxquels la renommée avait porté la triste nouvelle, en lui donnant
des proportions effrayantes, n'osaient se hasarder à venir à Lisieux,
et notre ville d'ordinaire si animée pendant cette époque de l'année,
est restée à peu près déserte.
On
comprend le motif qui nous avait engagé à ne point publier les tristes
résultats de la maladie, le relevé de l'état civil, que nous donnons
chaque semaine, constatait assez ses ravages.
Depuis,
le 21 juin jusqu'au 29 inclusivement, il y a eu 39 décès, à peu près
le sixième de la mortalité annuelle. Quelques-uns de ces décès
n'étaient point occasionnés par la maladie, mais c'était le plus
petit nombre. Nous ne savons s'il a été fait un relevé exact des cas
de choléra, rien à cet égard ne nous a été communiqué.
L'autorité
avait pris depuis longtemps les mesures sanitaires recommandées dans
ces circonstances, le conseil d'hygiène s'est réuni plusieurs fois, et
a adressé à la population un avis que M. le maire s'est empressé de
faire publier. Les soins les mieux entendus étaient prodigués aux
cholériques aussitôt leur admission à l'hospice, et c'est dans cet
établissement que, proportionnellement, le nombre des décès a été
moins grand.
Aujourd'hui
l'état sanitaire de la ville est satisfaisant, nous nous empressons de
le constater afin de rassurer les personnes que la crainte pourrait
empêcher de se rendre à Lisieux. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1849 -
Nouvelles Locales. -
Mme N……..., se rendait de Lisieux au village de
Saint-Clair, dans une maison qu'elle allait habiter pour la première
fois.
Il
était onze heures du soir, elle était accompagnée de deux garçons de
roulage. En entrant dans le jardin qui précède la maison ils furent
bien étonnés d'y trouver une femme, tête nue, qui répondit à leurs
questions que, poursuivie par un individu, elle avait été obligée
pour s'y soustraire, de se cacher dans ce jardin. On la laissa aller,
mais au moment d’entrer dans la maison, Mme N…….., aperçut une
fausse clé dans la serrure. Les deux hommes qui l'accompagnaient,
firent alors des recherches dans le jardin et trouvèrent blotti dans
des pois, un homme dont ils s'emparèrent. Ils le conduisirent au
garde-champêtre et avec celui-ci à la maison d'arrêt de Lisieux.
Cet
homme avait eu soin de se débarrasser d'un paquet de dix fausses clés
qui ont été retrouvées dans les broussailles où ils les avait
jetées. Il se nomme Pigon, demeure rue du Char à Lisieux, est ouvrier
horloger, mais s'occupe parfois de serrurerie et de coutellerie.
Il
était lors de son arrestation, porteur d'un couteau fraîchement
aiguisé. Quant à la femme, probablement sa complice, on est à sa
recherche, elle n'est point encore arrêtée.
(source Journal de Honfleur)
Décembre
1849 -
Cour d’Assises du Calvados.
-
Présidence de M. le conseiller GÉRALDY. Audience du 23
novembre.
Les
époux Giron sont accusés d'avoir, le 18 juillet dernier, à la
complicité l'un de l'autre, commis une tentative de vol, à l’aide de
fausses clés, au préjudice des époux Néel,
occupant
une maison située sur la grande route de Paris à Cherbourg, à 2
kilomètres environ de Lisieux.
Giron
a été arrête en flagrant délit et porteur d'un trousseau de fausses
clés et d'un couteau fraîchement repassé (il exerce la profession de
serrurier).
Giron
avoue son crime, mais sa femme proteste de son innocence et essaie
d'établir un alibi. Les deux accusés sont signalés comme se livrant
habituellement, au vol et la femme Giron à déjà subi deux
condamnations, dont l'une devant la Cour d'assises de l'Orne.
Gigon
est puni de 20 ans, de travaux forcés, et sa femme de 6 ans, de la
même peine. (Source. -
Journal de Honfleur)
Janvier
1850 - Nouvelles locales.
-
Les journaux de Lisieux nous apprennent qu'il vient d'être
fondé une crèche dans cette ville, et que les douze berceaux dont elle
se compose sont déjà occupés. On espère que la charité publique
viendra en aide aux personnes bienfaisantes qui ont créé cette
institution, et que bientôt le nombre des berceaux sera augmenté.
(Source. :
Journal de Honfleur)
Janvier
1850 -
Un moineau. - Un moineau mange, dit on 2 décalitres de blé par an,
mais, en compensai il détruit par semaine 3360 bruches insecte qui
dévore les grains en bien plus grande quantité.
Balance
faite on peut dire que le moineau est un bon serviteur, quoiqu'un peu
dispendieux.
(Source. : Journal de
Honfleur)
Janvier
1850 -
Nouvelles du temps. - Le froid se fait sentir dans les contrées
méridionales d'une manière très rigoureuse. Nous ne parlerons pas des
pays de montagnes, mais à Florence, le 29 décembre, le thermomètre
marquait 10 degrés au-dessous de zéro, et le 1er Janvier,
l'Arno était complètement pris, ce qu'on n'avait pas vu de mémoire
d'homme.
A
Madrid, la glace était assez forte pour porter les patineurs, ce que la
population voyait avec le plus grand ébahissement.
Les
fourmis ont bien prévu cette saison rigoureuse en creusant leurs
retraites à 0 m. 50 au-dessous du sol.
Durant
le siècle dernier, il y eut dix-huit années où le froid fut excessif.
Dans l'hiver de 1788 à 1789, le thermomètre descendit à 22° 3
au-dessous de zéro ; en 1795, à 23° 6.
Depuis
le commencement du XIXe siècle,
on compte seulement sept hivers rigoureux, le dernier en 1840-41. Le 15
décembre, jour des funérailles de l'Empereur, le thermomètre marquait
17° 8. (Source. : Journal
de Honfleur)
Mars
1850 -
Nouvelles départementales.
-
Du 15 mai prochain au 15 juin, il y aura à
Lisieux, une exposition des produits industriels des quatre
départements de l'Ouest.
Vire
se dispose à y envoyer un bel assortiment de draps. Caen des dentelles,
des broderies, des instruments de musique, des voilures. Le Mans et
Bayeux, des vitraux peints.
Les
objets envoyés à l'exposition devront être présentés au plus tard
le 1er mai, à la sous-préfecture, où une commission de
membres de l'institut des provinces les examinera. (Source : Le
Journal de
Honfleur)
Mars
1850 -
Nouvelles départementales.
-
L'annuaire médical et pharmaceutique de la France
fait connaître qu'il existe un France 10 955 docteurs médecins ;
7 126 officiers de santé et 5 272 pharmaciens.
Il
y a dans le Calvados, sur une population de 590 690 habitants, 154
docteurs et 116 officiers de santé.
Les
départements du nord en comptent moins que ceux du midi. Ceux riches
par l'industrie moins que ceux agricoles. Les plus riches de ceux-ci ont
moins de docteurs et plus d'officiers de santé. Au contraire les
docteurs sont plus nombreux dans les départements agricoles.
Dans
les départements pauvres et montagnards, le nombre des docteurs
l'emporte sur celui des officiers de santé. (Source : Le Journal
de Honfleur)
Mars
1850 - Incendie.
- Dans
la nuit du 5 au 6 mars, un incendie s'est manifesté à Lisieux, dans le
magasin du sieur Larcher, menuisier et marchand de bois, au cours de l'Abbaye.
Il a été impossible de rien sauver, malgré la promptitude et
l'énergie avec lesquels les secours ont été apportés, tant par la
compagnie de pompiers que par un grand nombre d'habitants.
La
maison de la crèche, la plus voisine, a couru un grand danger et a
éprouvé des avaries considérables, on n'a pu sauver qu'avec peine une
partie du mobilier évalué à 5 ou 600 fr., on ne connaît pas encore
le montant des pertes du sieur Larcher. On ignore comment le feu a pris.
Cependant on ne l'attribue point à la malveillance.
La
maison de la crèche ne vient que de naître, comme on sait. On aurait
été en peine de recevoir jeudi les petits enfants que leurs mères
auraient apportés. M. Huchon, épicier, propriétaire d'une maison
considérable dans Ia rue d'Alençon, l'a mise à la disposition de
l'administration de cet établissement de charité pour tout le temps
qu'on en aura besoin et sans rétribution. On a du bonheur à proclamer
une offre si généreuse. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1850 - Nouvelles du département.
-
L'exposition régionale de l'Ouest a dû s'ouvrir le 28 mai à
Lisieux. Celle des produits de l'horticulture n'aura lieu que du 5 au 17
juin.
L'Institut
des Provinces sous la direction duquel elle a lieu tiendra les 9, 10 et
11 juin, à midi, des séances publiques, sous la présidence de M. de
Caumont.
Un
concert le 9 juin, un banquet le 10 et un bal au profit des pauvres le
11, telle sont les dispositions accessoires de cette solennité
arrêtées pour ces trois jours qui, comme on voit, seront bien remplis.
Elles seront complétées par la foire de St-Ursin à Lisieux qui
ouvrira le 11 juin et durera huit jours.
Nous
disons accessoires, car le principal est l'exposition de tableaux, de
produits d'ateliers divers dont chacun a une destination différente,
mais toutes utiles, et après cela celle des produits de l'horticulture.
Nous
espérons pouvoir rendre compte de cette exposition à laquelle
concourent tous les départements normands et bretons et qui a été
l'objet de soins attentifs de la ville de Lisieux. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Juin
1850 - Nouvelles locales.
- Le
même jour, vers 9 heures 1/2 du soir, une forte clarté vint
tout-à-coup se projeter sur notre ville. Les personnes qui se
trouvaient
dehors,
quoiqu'un peu surprises, ne lardèrent pas à reconnaître qu'elle
était produite par un météore qui, sous la forme d'un globe de feu
présentant l'aspect de la lune dans son plein, mais brillant d'un
éclat beaucoup plus vif, se dirigeai du sud est au nord-ouest et venait
se perdre au-dessus du phare de la jetée de l'E., laissant derrière
lui une traînée d'étincelles qui le faisaient ressembler à une
pièce d'artifice.
Quelques
minutes après, un coup de tonnerre se fit entendre. Plusieurs
aérolithes ont été recueillis sur la route suivie par ce
météore.
Le
même curieux phénomène s'est produit presque en même temps à Paris,
à Rouen et au Havre.
Voici
ce que nous lisons dans le Journal de l'Arrondissement du Havre, du 6
mai :
« Hier,
vers 9 h. 1/2 du soir, un météore lumineux a éclairé pendant
quelques instants la voûte céleste au-dessus de notre ville. Ce
météore, qui paraissait à son point de départ une simple étoile
filante, a acquis pendant son parcours la forme d'un globe lumineux
roulant sur lui-même et répandant un vive clarté. Il a suivi la
direction du sud au nord et a paru se perdre derrière la côte. »
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Juillet
1850 - Police correctionnelle.
-
Dans son audience du 16 juillet, le tribunal de police
correctionnelle de Lisieux a condamné à cinq ans d’emprisonnement,
300 fr. d'amende, et aux frais la nommée Rosalie-Désirée Cahagne,
veuve Josse, marchande de poisson, née à Honfleur, demeurant à
Lisieux, pour attentat aux mœurs et prostitution de sa propre fille.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Octobre
1850 - Tribunal de simple police.
- La
loi du 2 juillet 1850 sur les mauvais traitements envers les animaux
reçoit de temps en temps son exécution :
Le
tribunal de simple police de Lisieux, dans son audience du 23 septembre
à condamné un sieur Danneville, poissonnier, à 5 fr. d'amende et 24
heures de prison pour avoir frappé sa jument à coups redoublés, du
manche de son fouet, sur la tête, sur les oreilles, en la tenant par
les naseaux, avec une telle force, que les témoins de celle fureur
brutale en furent indignés.
Le
tribunal de la Seine, devant lequel était cité un sieur Léon, bouvier
chaussée du Maine, pour avoir cruellement maltraité ses bœufs en les
conduisant à l'abreuvoir, l'a condamné a 10 fr. d'amende et deux jours
de prison.
Des
charretiers se rendent souvent coupables, de semblables actes, même aux
approches de la ville. Il est fâcheux que les agents de la police ne
les voient pas et ne les défèrent point aux tribunaux. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Décembre
1850 -
Arrestation des deux évadés.
- « Le
Normand », journal de Lisieux, donne les détails suivants sur
l'arrestation des deux évadés de Beaulieu, que nous avons annoncée :
Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent ouragan éclata sur notre
contrée, et particulièrement dans les environs de Caen. Deux
prisonniers de la maison centrale de Beaulieu, hommes dangereux,
condamnés l'un à 10 ans de fers, l'autre à 5 ans, profitant des
bruits de la tempête qui servait leur entreprise à souhait, parvinrent
à s'évader, à l'aide de fausses clefs, vers cinq heures du matin.
Aussitôt
rendus à la liberté, ils se hâtèrent de suivre à travers champs la
route de Paris, car c'est vers Paris que tendent presque toujours les
évadés et les libérés qui rompent leur
ban, ils ont l'espoir de s'y perdre plus facilement dans la foule. Vers
six heures du soir nos deux malfaiteurs étaient déjà arrivés dans
les environs de Lisieux, et leur plan était tout tracé pour gagner
rapidement, dans la nuit même du lundi au mardi, les environs de la
capitale.
Mais
l'administration avait donné l'éveil partout, toutes les brigades de
gendarmerie étaient prévenues, et celle de Lisieux, dont nous nous
plaisons à reconnaître la vigilance et le dévouement, se livrait,
sous la direction de son lieutenant, aux recherches les plus actives.
Ses efforts furent couronnés de succès, à onze heures du soir, les
deux gendarmes, Khun et Dubosq arrêtaient les deux forçats au moment
où ils allaient monter sur le marchepied d'une des voitures de Paris
qui traversent notre ville à cette heure.
Conduits
immédiatement à la maison d'arrêt, ils ont été dirigés dés le
lendemain matin sur Caen, pour être réintégrés de suite dans la
prison de Beaulieu.
La
gendarmerie de Lisieux a rendu, dans cette circonstance, un signale
service que l'on ne doit pas oublier. (Source : Le Bonhomme Libre)
Juillet
1851 -
Les fêtes de Lisieux.
- Les
fêtes organisées à Lisieux, le jour de la distribution des primes
provinciales, étaient magnifiques. Une vaste estrade pavoisée avait
été élevée au haut du jardin public.
Pour
le banquet, qui a eu lieu dans la magnifique halle aux toiles, on avait
détourné l'eau des fontaines et formé au milieu de cette salle un jet
d'eau du meilleur effet. Le fond de la salle était orné des produits
agricoles les plus remarquables, et de colonnes de verdure, entre
lesquelles s'élevaient les statues des trois saisons aux-quelles
l'agriculture doit les fleurs et les fruits. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Juillet
1851 -
Nouvelles locales. -
La
récolte du colza est terminée, celle des blés va bientôt commencer.
Un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'habitude
d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme, et
même le long des bâtiments d'exploitation et d'habitation. Cette
habitude présente des dangers d'incendie, sur lesquels nous appelons
toute l'attention des autorités locales. C'est leur droit et leur
devoir de veiller à ce que les meules de paille ou les tas de
bourrées, élevées à ciel ouvert, soient éloignées des bâtiments,
surtout de ceux dont la couverture est en chaume. Aux termes d'un
arrêté préfectoral, la distance ne pourra être moindre de 50
mètres. Les arrêtés que les maires pourront prendre à ce sujet
devront être soumis à l'approbation de M. le préfet. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Le 27 avril,
après que huit jeunes religieuses venaient de prononcer leurs vœux et
que leurs parents prenaient part au déjeuner que leur offrait la
communauté de la Providence à Lisieux, le feu prit à la cheminée de
la cuisine et vint troubler la fête.
On
pouvait craindre de grands dommages, ils furent évités par la
promptitude des secours et notamment le zèle accoutumé des pompiers
qui parvinrent à se rendre maître du feu. (Source :
Le Journal de
Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Les
conducteurs des malle-postes devront, à l'avenir, porter le costume
prescrit par les
règlements : Casquette de drap bleu avec un petit galon d'argent
rabattant sur le côté, habit-veste bordé au collet d'un galon
d'argent, écusson attaché au côté gauche de l'habit, pantalon drap
gris de fer ou coutil, selon la saison.
Les
directions des postes ont reçu l'ordre que les conducteurs aient à se
conformer à cette prescription, à dater du 10 mai. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles Divers.
- Une loi
rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les
animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle
prononce.
Il
s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne
des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux,
charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré
de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux qui
leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle
d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle
aurait à proposer.
Celle-ci
a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait
d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur de
chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure partie de
leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à donner l'exemple
de bons traitements envers les animaux. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Le gouvernement
vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement
de bibliothèques communales. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Les engagements
volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie
de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de
1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel
avant l'ouverture des opérations des conseils de révision.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 - Nouvelles divers.
- Aux termes d'une
instruction préfectorale signalant les abus en matière de gîtes
d'étapes, désormais tout logement affecté aux troupes de passage sera
désigné par un arrêté municipal, après la visite d'une commission.
Chaque militaire devra avoir un lit séparé et des draps n'ayant point
servi.
Les
villes sont invitées à organiser des casernes de passage pour
débarrasser les habitants de la charge du logement militaire.
(Source : Le Journal
de Honfleur)
Mai
1852 -
Nouvelles divers.
- Cette semaine encore les journaux du département, et quelques
uns de ceux des départements voisins, sont remplis du récit de
nombreux incendies qui se propagent d'une manière effrayante. On assure
que l'administration préfectorale, dans sa haute sollicitude pour les
interdis de notre département, va publier des dispositions énergiques,
de nature a rassurer nos contrées ravagées, depuis quelques temps, par
des sinistres multipliés. (Source :
Le Journal
de
Honfleur)
Juillet
1852 -
Le Baccalauréat. -
La
faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du
baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier,
elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29
ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves
orales, 43 ont été reçus.
Un
seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la
mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve
pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray,
de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien
; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de
Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ;
Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de
Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Octobre
1852 - Le temps qu’il fait.
-
Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze
jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à
torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires
en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.
Dans
la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle
abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre
canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La
« Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont
l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage
à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui
l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le
pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de
même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens
fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la
route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle
a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.
Les
usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a
deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi
que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu
desquels elle passe.
Des
réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux
ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à
l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat
utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un
article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il
peut faire.
La
« Calonne » et la « Touques », la première
surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance
d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages
dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de
la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons
pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau,
atteignait un mètre.
Lisieux
n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée
de Corbon est sous l'eau.
La
vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le
plus, pénible spectacle.
A
Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été
immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les
boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables,
dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par
les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la
poste
aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve
St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.
Mercredi
la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé
un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts
d'heure des soins des élèves internes de cette maison.
Le
pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la
commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.
A
Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues
de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et
leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.
Un
particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a
failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une
trentaine de bestiaux ont péri.
Port-en-Bessin
a été inondé.
Le
pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux
pont de Pont-Farcy est détruit.
La
route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé,
Vire ont été suspendues.
A
Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont
écroulés, l'eau dépassait le premier étage.
A
Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas
quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert
dans les marchandises et les métiers.
La
« Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires.
Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2
mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur,
entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des
bestiaux noyés.
On
parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de
Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à
reconstruire.
Ainsi
toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands
suivant les localités. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Octobre
1852 -
Nouvelles locales. - Le
soleil brille en ce moment sur notre contrée, et le beau temps parait
nous être définitivement revenu. Cet heureux changement dans
l'atmosphère contribuera beaucoup à faire disparaître les derniers
vestiges de l'inondation. Il est à désirer que l'administration
municipale de Bayeux profite des basses-eaux
pour faire déblayer la rivière des matériaux qui l'encombrent dans
beaucoup d'endroits. Il serait bon aussi qu'une commission municipale
fût chargée de recueillir des renseignements exacts sur les pertes
éprouvées, afin de donner une utile destination au montant des
souscriptions.
A
l'occasion de ces inondations dans le département, nous trouvons dans l’Intérêt
public les détails suivants sur la part que M. le préfet du
Calvados a prise dans la réparation immédiate des sinistres causés.
M.
le préfet était en tournée dans l'arrondissement de Lisieux le jour
de l'envahissement des eaux. S'étant assuré que l'administration
n'avait plus à y prendre de dispositions et que le travail des
fabriques était assuré, il s'est empressé de rentrer au chef-lieu du
département, après avoir prescrit les mesures propres à assurer la
sécurité du passage de la vallée de Corbon, où l'inondation couvrait
la route.
Aussitôt
après les mesures à prendre du centre de l'administration, pour les
divers points du département.
Pour
Pont-l’Évêque, les projets de préservation sont activement
poursuivis. Partout les réparations immédiates, aux voies de grande
communication, routes nationales et départementales, et lignes
vicinales, ont commencé.
L'Agriculture
a éprouvé de grandes pertes, l'industrie aussi, mais, grâce à Dieu,
l'empressement et le zèle des dispositions prises ont pu prévenir la
mort d'hommes, et en grande partie la perte des bestiaux. On espère des
secours pour les personnes les plus éprouvées par le fléau. C'est
surtout avec de larges dotations aux travaux publics pour réparer le
mal et préserver davantage les points ordinairement les plus menacés,
que le département se recommande à la sollicitude du gouvernement.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Février
1853 - Un violent incendie a éclaté à Lisieux.
- le
25 Janvier, à 11 heures du soir, dans un des bâtiments dépendant de l’établissement
des frères des écoles chrétiennes, situé entre cour et jardin, et
composé de deux étages et de mansardes. C'est dans ce dernier étage
que les frères avaient leur dortoir ! ils n'ont pu s'échapper, qu’en
gagnant par les toits ceux des maisons voisines.
Les
secours les plus empressés furent apportés, et n'ont pas empêché la
ruine complète du bâtiment.
Les
journaux de Lisieux font les plus grands éloges de l'activité avec
laquelle chacun s’était
porté au lieu de l’incendie. Les autorités de la ville, le clergé,
les élèves du séminaire mêlés dans la foule l'encourageaient par
leur exemple. Les religieuses même avaient quitté leur couvent et
faisaient la chaîne. On cite, comme toujours, les pompiers actuels et
ceux qui n’appartiennent plus a cette compagnie si utile et toujours
si dévouée. (Source :
Le Journal de Honfleur)
Février
1853
-
Nouvelles locales.
-
La
lieutenance de gendarmerie de Lisieux vient, comme celle de Bayeux,
d'être élevée au rang de capitainerie. En conséquence, M. Delplanque
est promu au grade de capitaine de son arme, et reste attaché à la
résidence de Lisieux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1853 -
Instruction public. -
Dans
la liste des instituteurs primaires et des surveillantes des salles
d'asile du ressort, auxquels le conseil académique du Calvados a
décerné des médailles et des mentions honorables pour l'année
scolaire 1851-1852, nous trouvons parmi les Institutrices :
Mme
Martin (Eugénie-Marie), religieuse de la Providence de Lisieux, à
Liltry, médaille de bronze. — Mlle Guilbert (Marie-Rosalie), à Juaye,
mention honorable.
Et
au nombre des Directrices d'Asile, Mme Vigneron (Amélie-Uranie), sœur
de St-Thomas-de-Villeneuve, à Bayeux, mention honorable. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1853 -
Avis aux baigneurs. -
Tous
les ans, à l'époque du retour de la saison des bains, des plaintes
nombreuses sont adressées à l'autorité sur les dégâts commis, dans
les prairies, qui longent la rivière d'Aure, par les baigneurs, qui en
détruisent l'herbe et les récoltes.
Nous
croyons utile de prévenir tous ceux que cet avis pourrait intéresser,
des mesures qui sont prises cette année pour faire cesser cet abus. Un
garde spécial vient d'être
attaché
à la surveillance de ces prairies, et chargé de dresser procès-verbal
à tout individu qui sera pris sur leur terrain.
Cet
avis salutaire s'adresse aussi aux amateurs de la pêche et aux
chercheurs de vers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1853 -
Chemin de fer de Paris à Cherbourg.
-
Suivant un arrêté de M. le Préfet du Calvados, du 29 juin, une
enquête est ouverte à Lisieux, du 10 au 21 juillet, sur les plans du
chemin de fer pour la portion comprise entre cette ville et Mézidon.
Les questions soumises a l'enquête concernent notamment les courbes à
établir qui sont au nombre de douze, le nombre et le placement des
stations et les passages à établir soit à niveau, soit au-dessus et
au[1]dessous de la
voie ferrée. (Source : Le
Journal de Honfleur)
Août
1853 - Nouvelles diverses.
- En
vain fait on aux charretiers et voituriers les recommandations les plus
instantes ; en vain les journaux de tous les départements
rapportent-ils sans cesse les événements fâcheux qui arrivent
continuellement, rien n'y fait, et ce sont tous les jours de nouveaux
récits d'accidents semblables. Nous avons le regret d'en avoir un à
ajouter à la longue liste qu'on pourrait former.
Jeudi
dernier, le sieur Binet allait à Lisieux avec une voiture chargée de
charbon de terre, lorsque, au milieu du cours d'Orléans, voulant monter
sur sa voiture, un cercle sur lequel il s'appuyait décapela et il tomba
sur le dos, essayant de se relever il retomba sur le ventre, et la roue
lui passa sur le cou. La mort fut instantanée. (source Le Journal de
Honfleur)
Août
1853 -
Nouvelles locales. - On
pose actuellement dans la ville de Lisieux les poteaux qui doivent
servir à conduire les fils du télégraphe électrique.
Après
avoir suivi la route de Paris, la ligne quitte la grande voirie, tourne
à gauche, sur les boulevards d'Orbec et de Ste-Anne, pour reprendre au
sortir de la ville la route de Caen. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Septembre
1853 -
La morve. -
Un
triste événement est arrivé à Rouen à un jeune homme de Lisieux,
employé comme palefrenier dans une administration. Ce malheureux jeune
homme, parmi les chevaux qu'il soignait, en avait quatre atteints de la
morve, il a gagné cette affreuse maladie et y a succombé.
L'autopsie
de son cadavre a été faite samedi dernier à l'Hôtel-Dieu, pendant
l'opération, le chef du service dans lequel était le malade et un
interne de l'hospice se sont légèrement piqués à la main, mais cet
accident n'aura pas de suite fâcheuse pour eux, grâce à la
cautérisation qui a été immédiatement pratiquée.
L'autorité
a aussitôt ordonné de faire abattre les quatre chevaux ainsi qu'un
cinquième atteint du farcin, qui se trouvait dans l'écurie où
couchait le palefrenier. On annonce qu'un mandat d'amener a été lancé
contre le directeur de l'administration à laquelle appartenaient les
chevaux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Octobre
1853 - Un trait de probité.
-
Nous empruntons au journal « le Normand », de
Lisieux, un trait de probité très rare et que l'on est trop heureux de
rencontrer pour le
passer
sous silence, regrettant, toutefois que le nom de son auteur nous soit
inconnu :
Il
y a une vingtaine d'années un ouvrier mourait, laissant dans la misère
une veuve et un fils. La pénurie où l'avait réduit une longue
maladie, l'avait mis dans la nécessité de contracter quelques dettes.
Il y a quelques jours, ce fils, ouvrier tisserand dans une des
manufactures de Louviers, est venu acquitter une notable partie de ces
dettes, en promettant le reste le plus tôt possible. C'est sur ses
économies et à force de temps, de travail et de privations, que ce
brave et honnête ouvrier a pu parvenir à accomplir un acte si
honorable. (source : Le
Journal de Honfleur)
Novembre
1853 -
L’École. -
M.
le recteur de l'académie du Calvados, par un arrêté du 12 de ce mois,
invite MM. les maires et MM. les ministres des différents cultes à
dresser, de concert, avant le 1er décembre prochain, les
listes des enfants qui pourront être admis gratuitement dans les
écoles publiques, pendant l'année 1854. (source Le Journal de
Honfleur)
Novembre
1853 - Le tunnel de la Motte.
- Les
travaux du tunnel de la Motte, près Lisieux, marchent rapidement, on
s'est borné à exhausser la pente, et rien ne fait en ce moment douter
de la réussite. (source Le Journal de Honfleur)
Novembre
1853 - Un assassinat à Lisieux.
- Un
crime horrible, accompagné de circonstances mystérieuses, a été
commis, dans la nuit de mercredi à jeudi, au sein de notre ville, dans
une maison habitée par des personnes honorables, sur une malheureuse
servante qui probablement est morte victime de sa probité et de sa
fidélité à ses maîtres.
Au
commencement de cette semaine, M Guirard partit avec son domestique pour
faire exécuter quelques travaux sur une ferme qu'il possède à
Montviette, et ne devait revenir que dans quelques jours.
Ici
commence une série de mystères que les investigations de la justice
sauront sûrement débrouiller : la femme Queret a-t-elle reçu une ou
plusieurs fois son mari dans la maison pendant l'absence de son maître,
et à l'insu de sa maîtresse ? Des malfaiteurs étrangers ont-ils pu
s'introduire dans l'intérieur de la maison ? Telles sont, d'après les
différents bruits qui ont circulé et que nous ne faisons que rapporter
ici sans prendre aucune responsabilité, les questions que la justice
est appelée a résoudre pour arriver à connaître l'auteur de
l'épouvantable forfait que nous allons rapporter.
Jeudi
matin, vers 9 dix heures et demie, le cadavre de la femme Queret fut
découvert, horriblement mutilé, dans une écurie situé au bout du
jardin dépendant de l'habitation de M. Guirard, son corps, presque nu,
sur lequel l'assassin avait jeté une couverture, gisait par terre,
auprès d’un lit, et était couvert d'énormes et horribles blessures
: la tête était en partie détachée du tronc, de large entailles aux
mains, aux bras, à la poitrine, attestaient que la victime avait
cherché à lutter avec son bourreau, une grande mare de sang demi-figé
couvrait le sol. Près de là, sur une table, étaient déposés les bas
de la femme Queret, son corset et quelques vêtements. Le coffre du
domestique a été forcé par l'assassin, et une somme de 60 francs y a
été prise.
Cette
affreuse découverte jeta dans une consternation impossible à décrire
les voisins appelés par les cris d'effroi de Mme Guirard, aucun d'eux
n'avait entendu de bruit pendant la nuit, Mme Girard que son âge et sa
santé contraignent de ne se lever qu'à une heure avancée de la
matinée, n'avait pu, jusque là, s'expliquer la cause de l'absence de
sa bonne, qui tous les jours, venait dès le matin dans son appartement.
On courut prévenir la justice.
M.
le procureur impérial et son substitut, M. le juge d'instruction et son
greffier, M. le docteur Hue, M. le capitaine de gendarmerie, M. le
commissaire de police se transportèrent immédiatement sur les lieux et
la journée entière s'est passée à examiner l'état du cadavre, à
inspecter exactement les lieux où la scène sanglante s'était passée
et les alentours, et à
prendre des informations auprès des voisins ou des personnes qui
connaissaient particulièrement la malheureuse femme Queret.
M.
Delamarre, caissier d'une société d'assurance, avait connu dès
l'enfance la malheureuse Aimée Bernoui, il l'avait vue élever et il
s'était même employé pour lui procurer une place. On s'était donc
adressé à lui jeudi pour avoir quelques renseignements mais il ne
connaissait pas le mari.
Hier
matin, à huit heures, un homme jeune, de haute taille, vigoureusement
constitué, se présenta chez M Delamarre et lui dit qu'il se nommait
Queret, qu'il venait s'informer du malheur arrivé à sa femme, il
demanda si la justice était allée sur les lieux, et fit quelques
autres questions dans le même genre M. Delamarre l'engagea à
communiquer à M. Cargue, commissaire de police, quelques renseignements
que lui-même n'avait pu donner la veille. Queret consentit et aussitôt
M. Cargue, que l'on prévint, est venu le prendre pour le conduire à
son bureau, là, pressé de questions par le commissaire et par le
gendarme Khun sur l'emploi de son temps pendant ces deux jours, sur le
lieu où il avait couché la nuit du crime.
Queret
n'a pu donner que des réponses embarrassées, il a été fouillé, et
on a trouvé sur lui un couteau et un rasoir ébréché sur lequel on a
cru reconnaître des lâches de sang, d'autres taches sanguinolentes
paraissaient aussi à sa chemise, à ses bretelles et à son gilet,
cependant on aurait acquis depuis la certitude qu'il a dû changer de
chemise et d'autres vêtements jeudi matin ; que sont-ils devenus ? on
l'ignore. Queret a été conduit de suite à la maison d'arrêt par M.
le commissaire, les gendarmes et les agents de police, peu d'instants
après, il comparaissait à la chambre d'instruction.
—
M. Bourdon, juge, est chargé d'instruire cette affaire.
Queret
a trente deux ans, il a été militaire et a servi dans les carabiniers.
Aujourd'hui il est journalier, et parfois il s'occupe de la destruction
des taupes.
(source Le Journal de Honfleur)
Janvier
1854 -
Nouvelles locales. -
Depuis
quelques jours, après une grande variabilité, la température s'est
adoucie, et le dégel avance assez rapidement. Cependant nos rues, tant
était grande l'abondance des neiges, sont encore encombrées de
manière à en rendre le parcours très difficile, sinon dangereux.
Les
habitants profitent de cette intermittence, surtout dans la route
impériale, pour faire écouler dans les ruisseaux les monceaux de neige
accumulés devant leurs maisons. Plaise à Dieu que ce travail ne soit
pas interrompu par de nouvelles gelées. La circulation deviendrait
alors impossible. (Source : L’Indicateur
de
Bayeux)
Janvier
1854 -
Nouvelles locales. -
Par jugement
du 22 novembre dernier, le tribunal correctionnel de Lisieux a condamné
le nommé Pillet (Gervais-Théodomir), jeune soldat de la classe de
1852, du département de l'Eure, à 8 jours d'emprisonnement, comme
coupable de s'être mutilé volontairement, dans le but de se soustraire
aux obligations du
service militaire.
Ce
jeune soldat a été dirigé, à l'expiration de sa peine, sur une
compagnie de pionniers de discipline. Une peine de 8 jours
d'emprisonnement a été également prononcée contre le nommé Pinson,
de la classe de 1851, qui s'était fait exempter pour plaie sur l'œil
droit.
Les
nommés Soutif, Maillard et Letouzé ont été condamnés, en outre, le
premier à un an d'emprisonnement, et les deux autres à six mois de la
même peine, comme s'étant rendus complices de ces délits.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1854
-
Un procès-verbal.
-
A la halle du samedi 11, le commissaire de police de Lisieux a,
en présence de M. le Maire de cette ville, qui se trouvait également
sur les lieux, dressé procès-verbal contre un boulanger de Livarot qui
a acheté, sans marchander, et à la première demande du vendeur, du
blé reconnu de deuxième qualité, pour le prix de 73 francs, tandis
que celui de première qualité n'était vendu que 72 fr. Le
procès-verbal a été déposé immédiatement au parquet. (source Le
Journal de Honfleur)
Avril
1854
-
Les réservistes.
-
Nous lisons dans les journaux de Lisieux que les manufacturiers
de cette ville se sont réunis, à l'hôtel de ville, afin de s'entendre
pour supprimer, d’un commun accord, le travail du dimanche dans leurs
ateliers.
Cette
mesure, aussi morale qu'humaine, a été adoptée, sauf en ce qui
concerne l'opération de la foulonnerie, que l'on ne peut arrêter sans
inconvénient. (source Le Journal de Honfleur)
Avril
1854 -
Une expiation. -
Nos lecteurs
ont encore présents à la mémoire les horribles, détails d'un
assassinat suivi de vol qui fut commis, dans la nuit du 9 au 10 novembre
dernier, à Lisieux, chez les époux Guirard-Desjardins, sur la personne
de leur domestique, Anne Bernouy, femme du nommé Louis-Honoré Cœuret,
journalier. L'assassin n'était autre que le mari de la victime.
Arrêté
et traduit devant la Cour d'assises du Calvados, le 18 février dernier,
Cœuret fit montre d'une impassibilité complète pendant toute la
durée des débats, et parut entendre avec une indifférence absolue la
condamnation à mort qui fut prononcée contré lui.
Hier
matin, à sept heures, par suite du rejet de ses pourvois en cassation
et en grâce, Cœuret a subi son châtiment.
Ce
malheureux a fait à pied le fatal trajet, écoutant pieusement les
exhortations du vénérable ecclésiastique qui l'assistait et après
avoir, à plusieurs reprises, baisé le crucifix, il s'est livré aux
exécuteurs.
Comme
de coutume, une foule nombreuse assistait à cette terrible expiation. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1854 -
La classe 1853. - Les
140 000 hommes de la classe 1853 sont ainsi répartis dans nos armées
de terre et de mer : la marine en reçoit 4 915 ; l'infanterie, 111 785
; la cavalerie, 6 800 ; l'artillerie, 10 800 ; le génie, 2 700 ;
les équipages, 3 000. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1854 -
Le chemin de fer. - Nous
pouvons annoncer de la manière la plus positive, dit le « Journal
de Falaise », que le chemin de fer de Paris à Cherbourg sera
terminé jusqu'à Lisieux le 1er avril prochain, et jusqu'à
Caen le 1er juillet
suivant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1854 -
Église Saint-Pierre de Lisieux.
- La
délibération du Conseil d'arrondissement de Lisieux, considérant que
l'église Saint-Pierre exige encore de nombreux travaux de
réparation et de consolidation, jusqu'à présent les travaux n'ont à
peu près été faits qu'en hiver, émet le vœu : 1° Que Leurs
Excellences les Ministres d'État et des Cultes veuillent bien
continuer, pour 1855, l'allocation qu'ils ont bien voulu accorder pour
1854 ; 2° Que des ordres soient donnés pour que les travaux soient
faits en saison convenable.
Août
1854
-
Nouvelles locales.
-
Ces
jours derniers, le sieur Bourgeot (Jean-Léonor) aubergiste à Lisieux,
ayant chez lui, trois chevaux atteints de la morve, se garda bien de
porter ce fait
— comme il en avait le devoir — à la connaissance du maire
de la ville et réussit à faire vendre ces animaux, qu'il savait
morveux, savoir : deux à un sieur Lancelot, et le troisième à un
sieur Bouché.
Traduit
à raison de ces faits devant le tribunal correctionnel de Lisieux,
Bourgeot a été condamne, le 11 août, à 45 jours de prison, 50 fr.
d'amende envers le Gouvernement, à rembourser au sieur Lance 1 450 fr,
prix des deux chevaux qu'il lui avait vendus et, en outre, à 200 fr. de
dommages-intérêts ; à rembourser aussi au sieur Bouché 455 fr. pour
le cheval qu'il lui avait vendu, et en 480 fr. de dommages-intérêts,
et aux dépens de l'instance.
Les
trois chevaux reconnus morveux ont été abattus par ordre de
l'autorité. (Source : Le Journal de Honfleur)
Septembre
1854 - Cour d'Assises du Calvados.
-
Présidence de M.
Lemenuet de la Jugannière. Audience
du 8 septembre.
Le
31 mars dernier, Larcher (Charles-Frédéric), colporteur, et Forest
(Victor-Nicolas), journalier, demeurant tous les deux à Lisieux,
s'introduisirent, à l'aide d'effraction et d'escalade, dans le domicile
du sieur Morin, cultivateur à St-Jacques-de-Lisieux et s'emparèrent
d'une somme de 10 fr. qui se trouvait sur une fenêtre et de 550 fr.
placés dans une armoire qu'ils avaient forcés.
Larcher
a été condamné à 12 ans de travaux forcés et Forest, à 20 ans de
la même peine. (Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1854 -
On lit dans le « Normand », journal de Lisieux.
-
Mgr l'évêque a présidé, dimanche dernier, la fête de la
Sainte Enfance dans l'église Saint-Pierre. La foule qui remplissait
notre cathédrale était immense, toutes les mères s'étaient fait un
pieux devoir d'amener leurs petits enfants pour recevoir la
bénédiction du vénérable
prélat.
Son cœur a dû goûter une sainte joie en voyant l'admirable spectacle
de tout un peuple lui présentant ses enfants à bénir. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1854 -
L’alcool. -
Depuis
quelques temps, les journaux de notre département, signalent plusieurs
accidents attribués à l'ivrognerie, cette hideuse passion, que l'on
considère avec raison comme la source de tous les maux et de tous les
crimes, et que l'on peut considérer également, grâce aux tristes et
nombreux exemples qui sont trop souvent offerts, comme la cause des plus
grands malheurs.
Nos
extrayons du « Pilote du Calvados » le récit de ces
accidents, duquel nous avons toutefois retranché ce qui nous paraissait
insignifiant pour nos lecteurs :
—
Le jeudi, 25 novembre, vers sept heures du matin, on a trouvé, dans le
ruisseau de la Grande-Rue, à Lisieux, le cadavre du sieur Lefêvre.
mendiant. On présume que ce malheureux,
qui s'enivrait souvent, est tombé à cette place à une heure assez
avancée de la soirée, et que, saisi par le froid, il n'aura pas eu la
force de se relever. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
La fausse monnaie. -
Dans la
journée du 27 décembre dernier, une femme se présenta chez plusieurs
cabaretiers et regrattiers de Lisieux, et leur donna en paiement de
marchandises ou en échange de monnaie de billon des fausses pièces de
cinq francs à l'effigie de Louis-Philippe, portant le millésime de
1839.
Prévenu
de ces faits, M. le commissaire de police se livra à une enquête qui
lui fournit la preuve que l'auteur de l'émission des pièces fausses
était une femme Isaac, marchande d'allumettes chimiques, demeurant à
Saint-Philbert-des-Champs, arrondissement de Pont-l’Évêque.
Une
perquisition faite au domicile de cette femme a amené la découverte de
divers objets servant à la fabrication de la fausse monnaie, tels que
moules, creusets, formes à l'effigie de Louis-Philippe, fragments de
plomb, du mastic, etc... On a trouvé aussi une pièce de cinq francs
fausse à celles qui avaient été mises en circulation à Lisieux.
La
femme Isaac et sa fille avaient été arrêtées dès le 30 décembre,
à la suite de la perquisition faite par MM. Gastine, substitut du
procureur impérial, et Jullien, commissaire de police, une troisième
personne fut mise en état d'arrestation : c'est Isaac fils, âgé de 25
ans, soldat au 8e d'artillerie qui était en congé
temporaire à titre de soutien de famille. Ce jeune homme a prétendu
qu'il était complètement étranger à la fabrication des pièces
fausses et que c'était sa sœur qui les fabriquait en s'amusant.
Mais
ce système ne paraît pas devoir réussir ; Louis Isaac a été
signalé par les plaignant comme ayant accompagné sa mère le 27
décembre, et ayant coopéré à l'émission de la fausse monnaie. La
femme Isaac pratiquait depuis un an environ sa coupable industrie. Elle
écoulait les pièces fausses qui se fabriquaient chez elle, dans les
marchés de Blangy, Pont-l’Évêque et Lisieux. (Source : Le
journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
Les éclipses de l’année.
- Il
y aura en 1855, deux éclipses totales de lune : le 2 mars et le 25
octobre ; l'une et l'autre seront en partie visibles chez nous. Il y
aura deux éclipses de soleil, mais invisibles pour nous. (Source :
Le journal de Honfleur)
Janvier
1855 -
le tribunal correctionnel de Lisieux.
- Dans
son audience du 16 janvier, le tribunal correctionnel de Lisieux a
condamné à huit jours de prison, 50 fr.
d'amende
et autres peines accessoires, les nommés Lesueur, boucher à
St-Clair-de-Lisieux, et Lemonnier, dit Lajoie, boucher à
St-Martin-de-la-Lieue, déclarés coupables d'avoir exposé en vente, de
la viande corrompue.
Le
nommé Chevalier, boucher à St-Désir-de-Lisieux, a été puni d'une
amende de 50 fr. pour un délit de même nature, et le nommé Moutier,
poissonnier à Lisieux, paiera, de son côté, une amende de 25 fr. pour
avoir mis en vente du poisson corrompu. (Source : Le journal de
Honfleur)
Février
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller Adeline. Audience du 5 février.
Pierre-François
Besnier, âgé de 57 ans, charpentier, né à Ouilly-le-Basset,
demeurant à Lisieux, se présenta, le 15 juin dernier, chez un sieur
Costard, marchand de nouveautés à Lisieux et acheta pour une
quarantaine de francs de marchandises en paiement desquelles il remit un
billet de 100 fr. souscrit d'une signature Legueu et endossé d'une
signature Decauville.
A
son échéance, ce billet fut protesté : les deux signatures dont il
était revêtu étaient fausses.
Le
21 juillet, Besnier escompta chez le sieur Peulvey, un autre billet de
116 fr. souscrit Legueu et endossé Giffard. Ces deux signatures
étaient également fausses.
Besnier
a fait des aveux complets. Des circonstances atténuantes ont été
admises en sa faveur et il ne subira que deux ans de prison.
(Source : Le journal de Honfleur)
Février
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller Adeline. Audience du 7 février.
Louis
Dutertre, âgé de 41 ans, entrepreneur de travaux publics, né à
Chantrigné (Mayenne), demeurant à Lisieux, est accusé de banqueroute
frauduleuse. Les débats établissent que Dutertre, déclaré en état
de faillite, a détourné ou dissimulé une partie de son actif et
essayé de se donner des créanciers fictifs au détriment de ses
créanciers sérieux.
Le
jury, en le déclarant coupable, sur deux des quatre questions
principales, lui accorde le bénéfice des circonstances atténuantes,
et la Cour le condamne à cinq ans de prison. (Source : Le journal
de Honfleur)
Mars
1855 - Le Tribunal correctionnel de Lisieux. - Dans
son audience du 20 février, il vient de condamner, pour avoir exposé
en vente et vendu du poisson corrompu, sept mareyeurs, mareyeuses et
commissionnaires, à la peine de 25 fr. d'amende chacun, à l'insertion
du jugement dans deux journaux de la localité et à l'apposition de
douze affiches, le tout à leurs frais, et solidairement aux dépens :
Et
dix poissonnières, pour le même délit, à 5 fr. d'amende chacune et
aux dépens. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - On lit dans le Lexovien, du 26 mai. - La
locomotive qui était attendue vendredi est arrivée dimanche
jusqu'auprès de l'embarcadère, et, dans la journée, elle a fait
plusieurs fois le trajet de Courtonne à Lisieux.
Malgré
l'incertitude du temps, bon nombre de promeneurs s'étaient rendus sur
la route d'Orbec pour assister à ce spectacle, nouveau pour une grande
partie des habitants de notre ville.
Aujourd'hui,
une locomotive, ornée de fleurs, amenant plusieurs wagons, dans
lesquels était tout le personnel de l'administration du chemin de fer,
est arrivée à 1 h. 1/2 au débarcadère, sur lequel flottaient côte
à côte les drapeaux anglais et français, et où un déjeuner de 120
couverts, splendidement servi, attendait ces messieurs.
Une
foule nombreuse circule sur les terrains environnants et suit avec
curiosité les divers mouvements des machines. Ce soir, ce train est
reparti à 5 h. 1/4, avec ses voyageurs, pour Paris. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence
de M. d'Angerville. -
Audience du 9 mai.
-
Vers la fin du
mois de décembre dernier, un certain nombre de pièces de 5 francs
fausses furent remises, à Lisieux, par la femme Isaac, fabricante d’allumettes
chimiques, à une dame Hamelin, boulangère, à une dame Blondel, à une
dame Bizire, et à une dame Benoît.
Une
perquisition faite au domicile de la femme Isaac amena la découverte de
plusieurs moules en bois et en plâtre, qui avaient servi à fabriquer
les pièces fausses, de métal propre à la fabrication de ces pièces
et de plâtre à mouler. Quelques[1]uns
de ces moules en bois se trouvaient sur l'établi du fils de la maison,
Jean-Louis isaac. La femme lsaac a reconnu que c'était elle qui avait
coulé les pièces fausses qu'elle avait mises en circulation, elle a
prétendu que, son fils était innocent et que c'était elle seule qui
avait confectionné les moules en bois. Isaac fils a protesté aussi
qu'il n'était pas coupable.
Le
jury a rendu un verdict affirmatif contre la femme Isaac et négatif en
faveur de son fils qui a été mis immédiatement en liberté. Cette
femme a été condamnée à six ans de réclusion et 100 fr. d'amende
(circonstances/atténuantes). (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - La cour de cassation.
- La
cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de
mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source :
Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - La cour Impériale.
- La
cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le
devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les
précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises et
de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque, par
suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les
ordres de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été
blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors même
que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à l'établissement
de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1855 - Chemin de fer. -
Le
conseil d'administration du chemin de fer de Paris à Cherbourg, dans sa
séance du 7 de ce mois, a arrêté que l'ouverture de l'exploitation de
la section de Mantes à Lisieux aura lieu le dimanche 1er
juillet prochain.
Les
travaux du chemin de fer sur le territoire de Caen sont en voie
d'exécution, du moins sur les portions de terrain dont la compagnie a
obtenu la cession à l'amiable. La
station
de Caen sera définitivement placée dans la prairie, les jardins
d'auprès de l'abattoir et sur les bords de l'Orne. (Source : Le
journal de Honfleur)
Juin
1855 -
le chemin de fer. -
L'ouverture du chemin de fer de Mantes à Lisieux, aura lieu
solennellement dimanche prochain, 1er juillet. Le conseil
municipal de Lisieux vient d'arrêter le programme des fêtes qui auront
lieu à celte occasion. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1855 - Accident du chemin de fer.
- Lundi
dernier, les dépêches de Paris et de Caen, qui devaient être
distribuées en ville à 7 heures du matin, ne sont parvenues à
Honfleur que vers 5 heures du soir. A l'arrivée du courrier, on apprit
que le retard avait été causé par un accident très grave arrivé sur
le chemin de fer, entre Evreux et Lisieux.
Aussitôt,
en l'absence de tous renseignements précis, les commentaires ne firent
pas défaut, et les détails les plus sinistres circulèrent, à ce
sujet. Heureusement, si le fait était vrai, il était loin d'avoir la
gravité que lui attribuait la rumeur publique. Voici, sur cet
événement, les renseignements que nous empruntons au journal d'Evreux
le Courrier de l'Eure :
Un
déplorable accident a marqué tristement l'inauguration du chemin de
fer de Lisieux à Mantes. Le train parti de Lisieux à 4 heures 20
minutes du soir, passait sur un remblai près de Grosley, entre
Beaumont-le-Roger et Romilly, lorsque tout-à-coup une violente secousse
brisa les chaînes d'attache des trois derniers wagons, qui furent
précipités sur le talus. Le dernier wagon, où se trouvait le
conducteur serre-frein, fut jeté en bas du remblai, avec une violence
extraordinaire, d'une hauteur d'environ 10 mètres et broyé dans la
chute. Les deux autres, dont un était de première classe, furent
fortement endommagés. La locomotive et le reste du convoi avancèrent
encore pendant une distance de 60 mètres, avant de pouvoir revenir en
arrière sur le théâtre de l'accident.
Quelques-unes
des victimes, principalement le conducteur serre-frein, faisaient
entendre des cris déchirants. On s'empressa de les dégager, et ceux
des voyageurs qui étaient blessés le plus grièvement furent portés
dans le château de M. de Brigode, qui leur fit donner les soins les
plus empressés. Les autres blessés furent recueillis dans les
voitures, qui, changées en un convoi d'ambulance, parcoururent
lentement la ligne jusqu'à Évreux.
On
cite quatorze blessés, dont deux assez grièvement. Le conducteur
serre-frein est dans un état désespéré.
D'après
le Courrier de l'Eure, on attribue cet accident à un tassement des
terres du remblai, qui, occasionnant un choc, aurait fait rompre les
chaînes d'attache et amené le déraillement. (Source : Le journal
de Honfleur)
Juillet
1855 - chemin de fer. -
C'est
aujourd'hui que va avoir lieu l'ouverture du chemin de fer de Mantes à
Lisieux. Le conseil municipal de Lisieux s'est réuni pour délibérer
sur les fêtes qui devront avoir lieu à cette occasion.
Le
programme suivant a été arrêté : Banquet par souscription à 45 fr.
par tête. — Bal par souscription à 40 fr. par famille, 6 fr. pour un
jeune homme. — Feu
d'artifice. — Illumination des monuments publics et des maisons
particulières. — Distribution de secours aux indigents de la ville.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - chemin de fer. -
A dater
du 1er juillet, les horloges de toutes stations des chemins
de fer de l'Ouest seront réglées sur le méridien de Paris.
Il
est utile que l'on sache bien qu'il existe entre les méridiens de
Paris, du Havre, de Dieppe, de Lisieux, une différence assez sensible
et qui pourrait donner lieu à beaucoup de retards, si le public ne s'en
rendait pas compte.
Ainsi,
les horloges de Paris sont en avance de cinq minutes sur celles de
Dieppe, de huit à neuf sur celles de Lisieux et du Havre. Les voyageurs
devront donc tenir état de ces différences s'ils veulent éviter toute
erreur. (Source : Le journal de Honfleur)
Juillet
1855 - L’accident de train de Lisieux.
- Nous
empruntons au Courrier de l'Eure les détails suivants, envoyés
à ce journal, sur les suites de l'accident arrivé le 1er
juillet, sur le chemin de fer de Paris à Lisieux :
On
ne compte plus que trois blessés dont deux, dans peu de jours, seront
complètement rétablis.
Dimanche
dernier, le docteur Gibon, médecin de la Compagnie, M. le docteur
Lampérière et M. Gohière, employé au mouvement, ont été visiter
les malades. Il résulte de leur inspection que M. Gardin, de Bernay,
est en pleine convalescence et qu'il pourrait marcher sans le gonflement
qui existe encore à la jambe contusionnée. M. Jabey, marchand de
toiles à Lisieux, qui a eu d'assez fortes contusions à l'épaule
gauche, commence à exécuter sans douleur quelques mouvements. Le
conducteur garde-frein, Rouquier, est seul dans un état qui laisse peu
de chances de guérison, il prend néanmoins quelques aliments, mais les
membre inférieurs sont redevenus paralysés et insensibles. Les
médecins se proposent d'employer l'électricité.
(Source : Le journal de
Honfleur)
Juillet
1855 - Les horloges. -
Depuis
dimanche dernier, l'horloge de l'église St-Pierre à Lisieux, et celle
de la mairie sont réglées sur celle du chemin de fer, et donnent
l'heure de Paris, c'est-à-dire qu'elles sont en avance de neuf minutes
sur l'heure réelle.
Cette
mesure est prise pour la commodité des voyageurs que cette différence
expose à manquer les convois. L'heure de Paris est donnée chaque jour
à l'horloge de la gare. (Source :
Le journal de Honfleur)
Août
1855 - Cour d'Assises du Calvados.
- Présidence,
de M. le conseiller Le Menuet de la Jugannière. Audience du 3 août.
Le
4 mai dernier, une somme de 265 fr. fut soustraite au préjudice du
sieur Ferlate, dans sa demeure, à Lisieux. Pendant une absence qu'il
fit, des malfaiteurs, après être montés dans le grenier par
l'escalier de la maison, qui n'était pas fermée, avaient pratiqué un
trou dans le plancher. Ils étaient descendus dans la chambre, en
passant par ce trou, avaient forcé, avec un tranchet, une commode dans
laquelle se trouvait l'argent du sieur Ferlate.
Un
mouchoir, laissé sur le lieu du crime par un malfaiteur, fut reconnu
pour être celui du nommé Prévost (Frédéric Eugène), de 18 ans,
couverturier, demeurant à Saint-Désir de Lisieux ; il fut arrêté,
ainsi que le nommé Pierre Hubert, journalier, âgé de 19
ans demeurant à Lisieux. Ils avaient sur eux une partie de l’argent
volé. Ils ont passé des aveux complets.
Le
jury les déclaré coupables, et accorde à Hubert, seul, les
circonstances atténuantes. La Cour condamne Hubert à 4 ans
d'emprisonnement et Prévost à 8 ans de travaux forcés. (Source :
Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Une imprudence. -
Un triste
accident a signalé dans nôtre contrée l'ouverture de la chasse. Un
jeune homme de notre ville, après avoir franchi une haie, attira après
lui son fusil en le tirant par le canon, mais une branche accrocha le
chien, le coup partit dans la main du chasseur, et, à la suite de la
blessure qu'il reçut, l'amputation du médius, de l'annulaire et des
deux premières phalanges du petit doigt de la main droite a dû être
pratiquée. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Un accident. -
Le 11
septembre, la nommée Angélique François, âgée de 12 ans,
rattacheuse dans la filature de M. Guillot, s'étant approchée de
l'arbre, en balayant l'atelier, fut saisie par ses vêtements, enlevée
de terre, et lorsqu'on parvint à la dégager, on s'aperçut qu'elle
était blessée à la tête et à la jambe droite, mais ces blessures,
malgré leur gravité, ne paraissent pas mortelles. (Source : Le
journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Une imprudence. -
Le même jour,
un enfant, nommé Jules Sauton, âgé de 9 ans, jouant avec des
camarades sur un lavoir, derrière la filature de M. Lambert, au
Campfranc, est tombé dans la rivière. Aux cris poussés par les
enfants, les ouvriers accoururent et explorèrent la rivière, mais ce
ne fut qu'une heure après qu'il fut retrouvé par son père lui-même,
ouvrier chez M. Lambert. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Nouvelles divers.
- Par
arrêté du 18 août dernier, M. le Préfet a autorisé les ingénieurs
chargés des études du chemin de fer de Honfleur à Lisieux, et les
agents placés sous leurs ordres à pénétrer dans les propriétés
particulières, situées sur le parcours de ce chemin, pour planter des
piquets, poser des mâts de signaux, lever des plans, tracer des courbes
et des alignements, faire des nivellements, sonder le terrain et
exécuter enfin toutes les opérations nécessaires à l'étude du
projet.
Les
propriétaires, locataires ou fermiers sont invités à permettre la
libre entrée de leurs propriétés ou des propriétés qu'ils occupent,
aux agents de la compagnie qui se présenteront munis d'un ordre de
service et à leur donner toute facilité pour l'accomplissement de la
mission qui leur est confiée.
S'il
est commis des dommages, les indemnités auxquelles les propriétaires
auront droit, seront réglées à l'amiable ou par le conseil de
préfecture, conformément aux lois des 28 pluviôse, an VIII, et 16
septembre 1807. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1855 - Nouvelles divers.
- Jeudi
dernier, vers une heure après midi, l'agent de police Floquet, sur
l'ordre du commissaire de police, accompagnait à son domicile rue
Couture-du-Milieu, une fille publique, nommée Leucalley, qui sortait du
dispensaire ; l'agent Floquet était chargé de surveiller l'emballage
des effets de cette fille et de la faire quitter la ville, dont son
inconduite la faisait expulser. En arrivant chez elle, la fille
Leucalley, ne pouvant trouver la clef d’un placard dans lequel
étaient renfermés ses effets, alla chercher un serrurier. Lorsque
celui-ci se mit en devoir de crocheter la serrure, une voix se fit
entendre au fond du placard. « N'ouvrez pas la porte, disait-on. il y a
quelqu'un de caché qui ne veut, pas se faire connaître. »
Comme
on le pense bien, l’agent de police ne tint pas compte de cette
recommandation et la porte, malgré la résistance intérieure, ayant
été ouverte, grand fut l'étonnement des témoins en voyant, en
travers du placard, un homme entièrement nu couché sur ses vêtements.
L'agent
de police après l'avoir fait habiller le conduisit au bureau du
Commissaire, là il fut reconnu pour le nommé Emile Bélier, praticien,
âgé de 22 ans, né à Epaignes (Eure), qui, le 31 décembre dernier,
s'était enfui de Lisieux emportant à un huissier de cette ville, dont
il était clerc, une somme d'argent assez importante.
Sommé
d'expliquer par quel moyen il était parvenu à pénétrer dans la
chambre de la fille Leucalley, qui depuis le 25 juillet, était entrée
à l'hospice, il refusa de répondre ; il ne put non plus justifier
d'une manière satisfaisante, de l'emploi de son temps depuis le 25
juillet jusqu'au 25 août.
Mis
à la disposition de M. le Procureur Impérial, Bélier a été déposé
à la prison de Lisieux, sous l'inculpation d'abus de confiance et de
vagabondage. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1855 -
On lit dans « le Normand » du 20 octobre.
journal de
Lisieux :
Le
conseil municipal doit se réunir, ce soir, pour entendre le rapport
d'une commission chargée de rechercher les moyens de venir en aide à
la classe ouvrière dans les circonstances difficiles où nous nous
trouvons, sous le rapport de la cherté des vivres. Cette commission a
proposé l'établissement de deux boulangeries municipales, où l'on
fabriquerait du pain dans lequel la farine de seigle entrerait pour les
deux cinquièmes, et qu'on livrerait, sur la présentation d'un bon
délivré par l'administration municipale, aux ouvriers nécessiteux,
moyennant 40 centimes le kilogramme, les autres consommateurs pourraient
s'en procurer au prix de revient. (Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Novembre
1855 -
On lit dans le « Lexovien ».
-
Un suicide accompli dans un des wagons de seconde classe, a
péniblement impressionné les voyageurs du train parti de Paris mardi,
à 4 heures, et arrivé à Lisieux à 10 heures 20 minutes du soir.
Un
jeune homme, que l'on croit se nommer Mauny-Duperrey, monta au départ
de Paris, dans un wagon où se trouvaient plusieurs dames et M. B…….,
employé des ponts-et-chaussées. Dans le parcours de Paris à Mantes
l'attitude du jeune homme effraya les dames qui profitant du temps
d'arrêt au buffet de Mantes changèrent de compartiment. Resté seul
avec Duperrey, M. B….... ne tarda pas à s'endormir, mais après avoir
dépassé la station de Bueil, il fut réveillé part le bruit de la
respiration étouffée de son compagnon de voyage, qu'il trouva étendu
entre les banquettes. En s'approchant pour le secourir il s'aperçut que
son sang coulait avec abondance d'une large blessure qu'il s'était
faite à la gorge avec un rasoir qu'il tenait encore à la main.
M.
B…... essaya vainement de se faire entendre en appelant les employés,
ne pouvant y parvenir il ouvrit la portière et gagna le compartiment
voisin en se glissant sur la planche qui sert de marchepied.
Arrivés
à la station on essaya de secourir Duperrey, mais on reconnut bientôt
que tout était inutile et qu'il était mort depuis quelques instants.
Ce
jeune homme appartient à une famille de Laigle, son corps a été
déposé à Évreux ; dans une des poches de ses vêtements se trouvait
une lettre dans laquelle il annonçait la résolution de s'ôter la vie
; son attitude au départ ne laisse pas douter qu'il a accompli ce
projet sous l'influence d'un accès d'aliénation mentale.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1855 -
On lit dans le « Lexovien ».
-
Mercredi dernier, sont arrivés à Lisieux, par le convoi
d'une heure, MM. les administrateurs et ingénieurs de la ligne. Après
avoir pris part, dans une des salles de la gare, à un déjeuner servi
par M. Machinot, MM. Méry, Loke fils, Brassay, Vial, ingénieur de
l'arrondissement, de Planhol et Daru, sont montés dans un
wagon-diligence, et se sont dirigés sur Caen. Ce voyage avait pour but
l'examen des travaux de ligne.
On
espère que la voie sera définitivement ouverte le 22 décembre pour
les trains de marchandises, et livrée à la circulation, pour le
service des voyageurs, vers le 1er janvier, alors que les
trains de marchandises, en tassant les terres, auront éprouvé et
solidifié la voie.
Le
Moniteur du Calvados, de son coté, croit pouvoir affirmer que, dimanche
prochain, 2 décembre, vers midi, le premier train de voyageurs, parti
de Paris à destination de Caen, arrivera au débarcadère provisoire de
Mondeville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)