15 Mai 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 1

LISIEUX

Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Lexoviens, Lexoviennes

12 juillet 1463. -  Éphémérides.   -   Acte monstrueux de superstition. Trois malheureux condamnés comme sorciers sont brûlés vifs à Lisieux, entre le faubourg St-Désir et la ferme des Belles-Croix.

Huit jours avant l'auto-da-fé, l'évêque Thomas Basin les avait excommuniés et livrés au bras séculier. Les trois infortunés, victimes des hideux préjugés du temps, étaient une femme de Ste-Ménéhould, et deux individus, l'un du diocèse de Séez, l'autre de celui de Coutances. Leur crime prétendu était, d'avoir adoré un bouc noir, de s'être donnés au démon, d'avoir détruit, avec impiété, les fruits naissants de la terre et des arbres, égorgé et dévoré un grand nombre d'enfants, dont ils conservaient le cœur et la cervelle pour commettre leurs maléfices, et d'avoir soufflé sur quelques personnes certaines poudres de sortilèges. (Le Pilote du Calvados)

 

31 Octobre 1505.     Mort d'Etienne de Blosset de Carouges, évêque de Lisieux. Il avait été sacré le 12 août 1482. On l'inhuma dans sa cathédrale. (source Le Journal de Honfleur)

 

Décembre 1789   -   L’Assemblée Nationale a décrété & décret ce qui suit :

-  1°  Il sera fait une nouvelle division du Royaume en Département, tant pour la représentation que pour l’administration. Ces Départements seront du nombre de soixante quinze à quatre vingt cinq.

-  2°  Chaque département sera divisé en District, dont le nombre qui ne pourra être ni au-dessous de 3, ni au-dessus de 9, sera réglé par l’Assemblée nationale, suivant le besoin et la convenance du département, après avoir entendu les députés des provinces.

-  3°  Chaque district sera partagé en division, à appelées Canton, d'environ 4 lieux quarrées (lieues commune France). 

-  4°  La nomination des représentants à l'Assemblée nationale, sera fait par le département.

-  5°  Il sera établi au chef-lieu de chaque département, une assemblée administrative supérieur, sous le titre d'administration de département. 

-  6°  Il sera également établi au chef-lieu de chaque district, une assemblée administrative inférieur, sous le titre d'administration de district.

-  7°  Il y aura une  municipalité en chaque ville, bourg, paroisse, ou communauté de campagne.

-  8°  Les Représentant nommé à l'Assemblée nationale, par les départements, ne pourrons pas être regardé comme les représentants d'un département particulier, mais comme les représentants de la totalité des départements, c'est-à-dire de la nation entière. (Source : Archives Nationales)

 

Février 1790   -   Suite de décret sur la division du Royaume.   -   Département de Caen : L’Assemblée Nationale d’après l’avis de son comité de constitution décrète :

  -  1°   Que le département de Caen et divisé en six districts dont les chefs-lieux son Caen, Bayeux, Vire, Falaise, Lisieux, Pont-l’Évêque.

  -  2°  Que le tribunal du district de Lisieux sera placé à Orbec.

  -  3°   Que la ville de Pont-l’Évêque réunira l’un & l’autre établissement de son district, mais que la ville d’Honfleur aura aussi un tribunal du même genre, & que les ressorts des deux sièges seront déterminé par l’Assemblée Nationale sur les mémoires qui seront fournis à cet effet. (Source : Archives Nationales)

 

Février 1790   -   Le 5 février 1790, paraissait le décret officiel de l’Assemblée nationale sur la formation du Calvados. (Source : Archives Nationales)

 

Août 1828   -   La Cour d’Assises.  -   La Cour d'assises a ouvert hier sa session du 3e trimestre, par deux affaires qui présentaient peu d'intérêt.

Victoire Lamperière est venue ensuite s'asseoir sur le banc des accusés.

Le 4 mai dernier, elle fut surprise dans une église de Lisieux au moment où elle venait de faire effraction à un tronc : elle avoue bien qu'elle est l'auteur de cette effraction, mais elle soutient, ainsi que son défenseur, qu'il n'en résulte point la preuve d'une tentative criminelle punie par la loi :

« Dieu m'inspira, dit-elle, un moment de repentir à l'instant où le tronc allait s'ouvrir, et si l'on me trouva encore dans l'église, c'est que j'y étais restée pour remercier Dieu de la bonne résolution qu'il m'avait inspirée ».

Le jury n'a pas été bien convaincu de cette miraculeuse inspiration divine, ni du repentir qui en aurait été la suite, il a déclaré Victoire Lamperière coupable et la Cour l'a condamnée à la peine de cinq années de travaux forcés. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Octobre 1828   -   Une urgence.  -   Samedi dernier, M. L……., médecin à Évreux, venait de confier à la diligence qui se rend de Lisieux à Caen le dépôt de sa jeune moitié, après des adieux dont la tendresse s'augmentait encore de l'espoir d'une prochaine paternité.

Soit, le mouvement des roues, soit erreur de calcul, à peine la voiture avait-elle roulé un court instant vers Caen, que Mme L……., commence à ressentir quelques douleurs, et bientôt elles augmentent à un point qui jette dans le plus grand embarras et la souffrante et six voyageurs placés près d'elle.

Aucune maison sur la route, et cependant l'événement se déclare, grand mouvement pour recevoir l'enfant. Par bonheur se trouvait présent M. C……., avoué à la cour royale de Caen, des soins duquel Mme L……. ne peut avoir qu'à se louer. Les premières dispositions faites, il déroule, étend une liasse dont il avait eu soin de se munir, et reçoit ainsi l'enfant sur papier timbré. Enfin la voiture arrive à une auberge, on y dépose Mme· L……. et son nouveau né, et l'officieux M. C……., se charge d'écrire aux parents que la mère et l'enfant se portent bien. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Novembre 1828   -   Un incendie.  -   Un incendie violent a détruit en grande partie, dans la soirée du 29 octobre dernier, la propriété de M. Lecordier, dite le petit Malheur, et située commune de St -Jacques, à un quart de lieue de Lisieux.

Quoiqu'il ait éclaté vers la fin du jour, que de prompts secours aient été donnés par les pompiers et la population de cette ville, et que la rivière qui coule au pied des maisons incendiées ait fourni l'eau abondamment, un immense approvisionnement de fourrage emmagasiné auprès de l'habitation avait tellement pris feu, qu'il a été impossible de sauver une partie notable des valeurs mobilières, et que les bâtiments assurés pour 12 000 fr. à la société mutuelle ont éprouvé un dommage de 8 936 fr. 800, constaté par le procès-verbal d'expertise. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Novembre 1828   -   La Cour d’Assises.   -   La veuve Salem, âgée de 76 ans, qui, depuis 25 ans, travaillait chez un fabricant de frocs de Lisieux, convaincue d'avoir volé environ huit livres de laine dans les ateliers de son maître, a été condamnée à cinq années de réclusion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Février 1829   -   Cour d’Assises.   -     La session a été ouverte par le discours d'usage adressé à MM. les jurés par M. le président Roger de la Chouquais.

Les nommés Chervin et Leroy entrèrent, le 16 octobre dernier, dans l'auberge tenue à Lisieux par le sieur Fromage, à l'enseigne du Bœuf. Ils étaient accompagnés de deux autres individus, ils demandèrent à dîner, et furent servis dans une chambre. Lorsqu'ils se furent retirés, on s'aperçut qu'avec eux avaient disparu une montre et une brosse, qui se trouvaient dans la chambre au moment de leur arrivée.

Fromage, aidé par le commissaire de police, se mit à la recherche des voleurs. Il les rencontra bientôt dans l'une des rues de la ville, Chervin et Leroy furent arrêtés, les deux autres s'évadèrent. La montre tomba sur le pavé au lieu même de l'arrestation. La brosse fut trouvée dans la prison après que les deux accusés y eurent été conduits.

Déclarés coupables par le jury, Chervin a été condamné en dix années de réclusion, et Leroy en cinq années de la même peine.

Chervin avait déjà été deux fois repris de justice pour vol. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Mai 1829   -   Cour d’Assises.   -   Présidence de M. Gournay.   Mercredi 20.

-   Un sieur Dutrône, propriétaire à Lisieux, avait pris en qualité de journalier le nommé Ressencourt, dont le zèle et l'activité ne lui laissèrent rien à désirer pendant quelque temps. Mais à raison de sa grande assiduité au travail, Ressencourt se croyait peut-être en droit d'exiger un salaire plus considérable que les 30 sols par jour qu'on lui accordait, en conséquence il s'emparait, au préjudice de son maître, tantôt d'eau-de-vie, tantôt d'un meuble, tantôt d'un morceau de lard, tantôt du son et de l'avoine destinés aux chevaux. Enfin les paiements de cette espèce devinrent si répétés que Ressencourt fut pris en flagrant délit.

Il lui faudra maintenant s'acquitter de cinq années de réclusion. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Octobre 1830    -    Un parcours exemplaire récompensé.   -   M. Nasse père, ancien négociant, ancien maire de Lisieux, remplacé en 1816 sous M. Berthier, préfet, plusieurs fois candidat constitutionnel pour les élections, a été nommé, par ordonnance du 1er octobre, chevalier de la Légion d’Honneur.  (Le Pilote du Calvados)

 

Novembre 1830    -    Assises du Calvados.   -    Séance du 15 Novembre 1830.  Présidence de M. Bertauld, Conseiller.

- Le premier accusé sur le sort duquel le jury ait eu à prononcer est un nommé Dagobert, sabotier dans la commune de St- Vigor-des-Mézerets, qui, convaincu d'un vol de blé dans les champs, a été condamné à 8 années de réclusion et aux peines accessoires.

-  La seconde affaire était relative à un nommé Antoine Begin, clerc d'huissier à Lisieux, accusé de plusieurs faux en écriture de commerce. Agé à peine de 20 ans, Begin, dans les crimes de faux qui lui étaient imputés, avait montré un talent bien précoce et bien funeste. Sa jeunesse, l'aveu de ses fautes, et plus encore l'intérêt qu'inspirait au jury et à la Cour la probité de sa famille, n'ont pu conjurer de châtiment trop mérité que la loi et les faits bien établis appelaient sur son crime.

Déclaré coupable de faux en écriture de commerce, il a été condamné en 5 années de travaux forcés et à la flétrissure. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Des températures anormalement élevées pour la saison.   -    Depuis quelques jours, dans notre pays a succédé à un froid assez vif une chaleur inaccoutumée dans une saison aussi peu avancée, pendant les trois derniers jours le thermomètre s'est élevé à 12 degrés, aujourd'hui il est monté à 14.

Il est à craindre que ces variations de l'atmosphère ne soient préjudiciables à la végétation, qui, par suite de ces chaleurs, va prendre des développements d'autant plus considérables que les nuits même conservent une grande partie de la chaleur du jour. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1831    -    Cour d’Assises du Calvados.   -    Le nommé Aimable Lair, âgé de 22 ans, journalier, demeurant à Lisieux, convaincu d'actes répétés, d'une impudique et hideuse brutalité sur plusieurs enfants de 9 à 12 ans, a été condamné à la peine de 15 années de travaux forcés.

Les débats de cette affaire ont eu lieu à huis-clos. (Le Pilote du Calvados)

 

Mars 1831    -    Nécrologie.   -    - Un de ces braves de la vieille armée, qui commencent à devenir si rares, vient de nous être enlevé, le commandant Allain est mort à Lisieux le mercredi 30 mars.

Le lendemain il a été conduit à sa dernière demeure. Le convoi était formé d'un détachement de toutes les compagnies de la garde nationale, auxquelles s'était joint le corps de musique.

Les amis du commandant et quelques-uns de ses compagnons d'armes suivaient aussi le cercueil.

Trois discours ont été prononcés sur sa tombe, l'un par M. Frédéric Nasse, l'autre par M. Cosnard, notaire, et le troisième par M. Tassilly, nous regrettons de ne pouvoir les reproduire, cependant nous rapporterons les dernières paroles du discours de M. Tassilly, lequel a perdu dans M. Allain un ami et un compagnon de guerre.

Pierre- François Allain naquit le 8 novembre 1773 à Lisieux, où il fit ses études, à peine âgé de dix-huit ans, il partit comme simple volontaire dans le 5eme bataillon du Calvados, c'était le 8 septembre 1792; il revint à Lisieux en juillet 1793, avec le grade de sergent-major.

Peu de temps après, il s'engagea de nouveau et entra dans le 12eme régiment de dragons, où, après avoir rapidement passé par tous les grades, il fut nommé capitaine. Ce fut en cette qualité qu'il fit les campagnes de la révolution, en Italie et en Allemagne. En Pologne, il fut créé chevalier de la Légion-d'Honneur, le 14 avril 1807, puis il obtint une dotation de 7 000 fr. de rentes sur les bords du Rhin, pension qu'il perdit en 1815.

Capitaine quartier-maître en 1811, dans la 1re légion de la gendarmerie impériale à l'armée d'Espagne, il s'y distingua, comme dans ses autres campagnes, par son sang froid, sa bravoure et sa bonne conduite. Il se trouva à Marengo, Austerlitz, Friedland, Jena, et à plusieurs autres batailles.

Revenu à Paris en mars 1813, il fut fait officier de l'ordre de la Légion-d'Honneur, le 1er janvier 1814. Toutes ces récompenses, il les obtint successivement par ses talents militaires et par des actions d'éclat.

Dans les cent jours, il fit la campagne de la Vendée, comme capitaine-commandant de la 1er compagnie d'élite de la gendarmerie impériale, s'y couvrit de gloire, et prit un drapeau aux Vendéens. (Ce fut dans cette campagne que fut tué la Roche-Jacquelin, par le lieutenant de notre compatriote.).

Admis à la retraite, en mai 1816, avec rang  de chef d'escadron, M. Allain était alors capitaine en 1er de la 2me compagnie de la gendarmerie royale de la ville de Paris.

Il venait d'obtenir la sous-inspection des eaux et forêts de Sens, lorsqu'en passant par Lisieux pour se rendre à son poste, il fut repris d'une maladie de cœur, qui, en quarante jours, l'enleva à ses amis et à sa famille. Il était âgé de près de 58 ans.

Il laisse une veuve et plusieurs enfants dont il était le principal appui. (Le Patriote)

 

Avril 1831    -    Passage de troupe.   -    Trois bataillons du 12e de ligne, venant de Caen et se rendant à Paris, passeront successivement  par Lisieux, les 12, 13 et 14 de ce mois.

Le 2e bataillon du 3e léger traversera également cette ville le 17.  (Le Patriote)

 

Août 1831    -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Berthault.   -   Le 30 avril dernier un perruquier de Lisieux François Fleury, entra dans le cabaret d'un sieur Alsire et demanda une bouteille de cidre, il avait l'air très ému, sa physionomie effraya même la maîtresse de la maison. Après avoir bu quelques verres il sortit et revint bientôt finir sa bouteille, puis s'en alla. Peu de moments après du bruit s'étant fait entendre dans une maison voisine du cabaret, la femme Alsire sortit et vit s'échapper, en sautant par une croisée, l'homme qui sortait de chez elle. Il s'était introduit dans cette maison en enfonçant une fenêtre, et était en train de piller une armoire qu'il avait forcée, lorsqu'il fut interrompu dans sa besogne et forcé de fuir, emportant toutefois un chapeau, une cravatte, un schal et un peu d'argent.

Arrêté le soir à Lisieux, il fut trouvé coiffé du chapeau volé, dans lequel se trouvait encore le schal. Devant l'évidence du vol il eût vainement tenté de se disculper, ses aveux ont été renouvelés devant la Cour qui, sur la déclaration affirmative du jury, l'a condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Fleury est âge de 25 ans ; il a déjà subi 6 années de réclusion pour crime de vol. (Le Pilote du Calvados)

 

Août 1831    -   Activité économique clé.   -   Le commerce des bœufs d'engrais est une des branches les plus importantes de l'industrie de notre département, c'est l'objet principal et presque l'unique commerce de la riche Vallée-d'Auge, dont les fertiles herbages alimentent pour une forte part les marchés où s'approvisionne la capitale. Par la stagnation de toute espèce d'affaires et la gène qui en a été la suite, la consommation a été cette année beaucoup moins considérable que de coutume, depuis quelques mois surtout, la vente des bestiaux s'était faite difficilement à Poissy et à Sceaux, et à des prix qui occasionnaient un notable préjudice aux herbagers de notre pays.

Les derniers marchés ont été beaucoup plus favorables, à Poissy, depuis 15 jours, le prix des bœufs s'est relevé, et l'écoulement a été facile, l'augmentation par tête de bête grasse a été, dit-on, de 30 à 40 francs, et l'on espère fortement que les prix ne fléchiront pas maintenant. La hausse qui se fait sentir dans marchés indique d'ailleurs que les affaires en général reprennent de l'activité, puisqu'elle est le signe d'une plus grande consommation, et par conséquent d'une confiance qui manquait depuis longtemps. (Le Pilote du Calvados)

 

Septembre 1831    -   On lit dans le Patriote de Lisieux.   -   Une petite fille tombe à la rivière et se noie.   Après quelques recherches inutiles pour retrouver le cadavre, on s'avise de cet expédiant. On prend un cierge béni de la Chandeleur, on le fixe dans un baquet en guise de nacelle, et l'on abandonne le tout au courant. La frêle embarcation descend la rivière, hésite, descend encore, et paraît se fixer enfin. On cherche à la place, le cadavre y était.

Ces faits se sont passés il y a quelques jours.

Remarquez qu'on savait à peu près où devait se trouver le cadavre, et que le cierge et lui s'étaient arrêtés vers l'un des bords de la rivière, dans un endroit où elle forme une sorte d'anse.

Dites maintenant aux commères qui, présentes à cet expérience, s'extasiaient sur la vertu des cierges bénis, qu'il n'y a rien là que de simple, que le courant tend toujours à chasser sur ses bords, ou le moindre obstacle les arrête, tous les corps flottants qu'on lui livre, et qu'un bâton, une planche, une bouteille auraient pu être aussi heureux que le cierge, dites-leur cela, on vous traitera d'impie, d'athée, fort heureux si on ne vous appelle pas républicain.

Ce préjugé, avec tant d'autres, prouve combien, même dans nos départements, l'éducation primaire est négligée. Créons-nous donc des administrateurs qui comprennent enfin qu'un des premiers besoins des masses est l'instruction, et que rien ne conduit à l'amélioration des mœurs comme la propagation des lumières. (Le Pilote du Calvados)

 

Décembre 1831    -    Le choléra.   -   Une femme est morte il y a quelques jours à Lisieux, du choléra sporadique. Cette espèce de choléra, dont les cas ne sont pas rares dans notre pays, n'a rien d'épidémique ni de contagieux et ne doit exciter aucune inquiétude. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -   Lenteur des nominations ministérielles.   Les effets de la centralisation se font sentir à toute occasion dans les départements, depuis plus de six semaines que les propositions sont faites et envoyées au ministère pour la nomination des maires et adjoints des communes qui ont plus de 2 500 âmes, le Calvados est encore dans l'attente.

Une seule ville a été privilégiée en cette circonstance, c'est Lisieux, qui a pour maire M. Leroy-Beaulieu, et pour adjoints MM. Formeville et ……..  (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -   Contraste météorologique entre la Manche et le Calvados.   -    Il est tombé, dit-on, il y a quelques jours, une assez grande abondance de neige dans quelques parties du département de la Manche ; depuis le commencement de l'hiver, il n'en est point tombé dans le Calvados, et tandis que ce météore se faisait sentir dans le département voisin, le notre jouissait d'un temps un peu vif, mais beau pour la saison.  (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1832    -    Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Daigremont-Manvieux, conseiller.

-  La femme Joséphine Masseron, fileuse, demeurait à Lisieux dans un cabinet qui n'était séparé que par une cloison assez fragile, de la chambre qu'habitaient un sieur Touron et une fille Cauchard, dont le dieu des amours a seul béni l'union. La femme Masseron, qui ne file pas toujours, et qui de temps en temps abandonne la quenouille pour le verre, rentra, il parait, chez elle le 12 décembre, avec les idées plus embrouillées que son lin ne l'avait jamais été peut-être. A l'aide de son manche à balai, elle pratiqua dans la muraille qui séparait son logement de celui des quasi-époux Touron, un trou par lequel elle introduisit dans leur chambre et fit passer dans son cabinet divers meubles et effets.

En apercevant le déménagement qui s'était fait chez lui, Touron porta plainte contre la fileuse sa voisine, qui n'a pu ni voulu nier le fait, mais qui a prétendu n'avoir fait que reprendre son bien, passé, elle ne sait trop comment, de son cabinet dans la chambre de Touron. Elle a persisté dans ce système devant le jury, qui a pu penser, en considérant que cette femme s'enivre parfois, qu'elle disait vrai jusqu'à certain point, et qui l'a en conséquence déclarée non-coupable.

-   La garde nationale de Lisieux, faisant patrouille dans la nuit du 6 au 7 septembre, arrêta deux individus qu'elle trouva couchés dans la boucherie, sur un sac de chiffons. Ils dirent avoir acheté ces chiffes à la campagne, et rien ne faisant suspecter cette déclaration, le lendemain matin ils furent mis en liberté, mais on apprit bientôt qu'ils avaient pénétré dans une cour entourée de murs, et qu'ils avaient volé ces chiffons dans une écurie, en les tirant par poignées à travers les grilles.

Arrêtés de nouveau, Édouard Rouiller et Pierre Ameline, l'un et l'autre journaliers à Lisieux, avouèrent ce vol, devant la Cour, ils ont renouvelé leurs aveux, et ont été condamnés à 5 années de travaux forcés.

Le jury a, dit-on, réclamé pour eux une commutation de peine. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1832    -    Un accident.   -   Un événement est arrivé, le 17 au soir, près de Lisieux. Le nomme Lachèvre, ouvrier serrurier, revenait à Lisieux sur un cheval de conduite, portant en coupe un jeune homme. Le cheval, que probablement ils faisaient galoper, s'abattit et les roula avec une telle violence, que Lachèvre est mort quelques heures après la chute, l'autre jeune homme est grièvement blessé. (Le Pilote du Calvados)

 

Avril 1832    -    Démenti concernant le choléra à Caen et Honfleur.   -   Plusieurs journaux de la capitale ont annoncé qu'un cas de choléra aurait eu lieu à Caen, sur un militaire du 41e de ligne. Cette nouvelle est controuvée, aucune atteinte de cette maladie n'a été observée jusqu'à présent dans notre pays.

Le bruit s'est répandu que l'épidémie s'était manifestée à Honfleur: Nous croyons pouvoir affirmer, d'après les renseignements que nous avons pris à ce sujet, que ce bruit est sans fondement.

On annonce aussi qu'un cas de choléra asiatique a été constaté à Lisieux, sur une femme décédée hier, et dont l'autopsie a dû être faite ce matin, mais il paraît qu'il reste des doutes sur la maladie dont cette femme est morte. (Le Pilote du Calvados)

 

Mai 1833    -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Le vendredi 9 novembre dernier, vers sept heures du soir, un cultivateur de la commune de Saint-Jacques de Lisieux, nommé Maintrieu ( Jacques-François ), était assit tranquillement devant sa maison avec deux autres personnes, lorsqu'il tomba mort frappé d'une balle qui lui avait traversé la poitrine. Le coup avait été tiré, presqu'à bout portant, par une fenêtre de la maison.

Le motif et les auteurs de ce crime demeurèrent quelque temps inconnus. Ce n'était pas l'appât du gain qui l'avait fait commettre. Maintrieu était loin d'être riche, d'ailleurs, la présence des personnes qui se trouvaient avec lui devait éloigner l'idée d'un vol, sa femme était dans une chambre voisine, et un ouvrier carrier qu'il avait à son service, pouvait, à chaque moment, revenir de son travail.

D'un autre coté, on ne lui connaissait point d'ennemis.

Une circonstance, peu importante en elle même, servit à diriger les premiers soupçons, on se rappela qu'après le crime personne n'avait paru sortir de l'habitation, d'où l'on devait conclure que c'était dans la maison même de Maintrieu qu'il fallait chercher les assassins.

Depuis long temps, Rose Émilie Roussel, femme Maintrieu, ne vivait pas en bonne intelligence avec son mari. Quoique âgée de 4 ans, ses passions n'étaient point calmées, et l'objet de ses soins et de ses égards était ce même ouvrier dont je viens de parler (Jacques Madeleine), Il est âgé de 42 ans, et passe pour un homme profondément immoral le soupçon d'un crime pouvait sans injustice tomber sur lui.

Une perquisition fut faite au domicile du défunt, on trouva, dans sa chambre, un pistolet d'arçon qui avait du être récemment tiré, et que l'on présuma avoir servi à consommer le crime.

On ne tarda pas à reconnaître que la femme Maintrieu devait être au moins complice de l'assassinat de son mari, puisqu'elle était dans la chambre lorsqu'il avait été frappé, et qu'elle seule avait pu fournir l'instrument de sa mort. Cette présomption fut confirmée lorsqu'on sut qu'elle avait pris la fuite.

L'instruction a fait connaître que, le jour ou le crime fut commis, un individu était allé pour travailler avec Madeleine, et que celui-ci et la femme Maintrieu trouvèrent le moyen de l’éloigner.

Une lettre écrite par la femme Maintrieu est venue ajouter à ces premières indications, et a déchiré le voile qui couvrait encore toute cette affaire.

Poursuivie par ses remords, et prête à se dérober par la fuite aux poursuites de la justice, cette femme écrivit au procureur du Roi que Madeleine était l'auteur de I assassinat de son mari, et qu'elle était sa complice, qu'ayant cédé à ses coupables sollicitations, et se trouvant enceinte, elle avait perdu la tête, et avait fini par consentir à lui livrer le pistolet qui devait servir à commettre le crime.

La femme Maintrieu avait déjà fait ces révélations à deux témoins, qui les ont reproduites dans leurs dépositions.

Intimidée par les menaces de Madeleine, elle avait remis à sa femme une somme de 600 francs.

Madeleine ayant eu connaissance de la lettre écrite par la femme Maintrieu, donna une nouvelle preuve de sa culpabilité, en cherchant a s'évader de la prison de Caen où il était détenu.

Le jury l'a déclaré coupable de l'assassinat commis sur la personne du sieur Maintrieu, et il a été condamné à la peine de mort. (Mémorial du Calvados)

 

Juin 1833    -      Exécution de Jacques Madeleine à Lisieux.   -    C'est samedi prochain qu'aura lieu, à Lisieux, l'execution de Jacques Madeleine, condamné à mort par arrêt de la Cour d'assises du Calvados du 11 mai dernier, comme coupable de l'assassinat commis sur la personne du sieur Maintrieu, de la commune de Saint-Jacques de Lisieux. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1833    -    Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Delaville.   Séance du 10 Août.

- Le 24 mai dernier, sur les six heures et demie du matin, la femme Fleury et la fille Léger se prirent de querelle dans une rue de Lisieux. Des injures on en vint aux coups, la femme Fleury fut violemment maltraitée, et le 18 juin suivant elle n'était pas encore rétablie de ses blessures. Félicité Léger, journalière, âgée de 30 ans, comparaissait pour ce fait dans la séance de samedi, mais le jury, faisant la part de la provocation et des violences, a déclaré l'accusée non-coupable, et eile a été acquittée. (Mémorial du Calvados)

 

Août 1833    -    Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. Delaville.   Séance du 10 Août.

-  Pendant la nuit du 4 au 5 mai 1833, tandis que le sieur Dubois, boulanger à Lisieux, dormait tranquillement, il fut réveillé par un bruit qu'il entendit dans sa chambre. Il se lève, el aperçoit un voleur, qui, s'étant mépris de porte, cherchait à s'évader par la fenêtre d'un cabinet.

Le nommé Vincent ( Jacques-Amand ), toilier, âgé de 36 ans, déjà condamné pour un fait semblable à 15 ans de travaux forcés, reconnaît que c'est lui qui s'introduisit ainsi dans le domicile du sieur Dubois, mais il prétend que l'état d'ivresse dans lequel il était ne lui permettait pas de savoir ce qu'il faisait, et que c'est ainsi qu'il ouvrit une armoire croyant ouvrir la porte de l'appartement pour se retirer.

Le jury ne s'est pas montré favorable à ce système de défense, déclaré coupable d'une tentative de vol avec les circonstances de nuit, d'effraction et de maison habitée, Vincent a été condamné à 20 ans de travaux forcés et à l'exposition. (Mémorial du Calvados)

 

Septembre 1840   -   Inspection du 55e régiment.  -   Le général Rapatel à terminé l'inspection du 55e par une revue d'honneur.

Le 55e va recevoir 900 jeunes soldats. Les compagnies réparties entre le Mont-St-Michel et Granville doivent venir prendre garnison à Bayeux et celles qui se trouvent détachées à Évreux sont attendues prochainement à Falaise, et l'on prépare déjà le logement. Lisieux va également recevoir plusieurs compagnies. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1840   -   Tempête dévastatrice dans le Calvados.  -   Nous apprenons de toutes les parties de notre département que le coup de vent de mercredi dernier a fait beaucoup de dégâts dans les campagnes, et surtout qu'il doit avoir de fâcheux résultats pour la récolte des pommes. Dans les champs les plus exposés aux coups de la tempête, il ne reste plus, pour ainsi dire, de fruits aux arbres : les pommes tardives même sont tombées. Beaucoup de pommiers sont ou déracinés ou éclatés, tant le vent avait de violence, tant il a eu d'empire sur les arbres chargés de fruits et couverts de feuilles.

En quelques endroits les arbres qui résistent le mieux aux gros vents ont été rompus.

Jusqu'à présent nous n'avons pas appris qu'il y ait sur nos côtes aucun sinistre à déplorer.

Sur les côtes du Havre, tous les travaux avancés, destinés à défendre contre la mer les chantiers de construction et autres établissements, ont été détruits ou considérablement endommagés. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Septembre 1840   -   Nominations à la mairie de Lisieux.  -   Par ordonnance du Roi du 14 septembre 1840, M. Leroy-Beaulieu a été nommé maire de Lisieux, et MM. Formeville et Riquier, adjoints. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1840   -   Nouvelles Locales.  -   Le 5e collège électoral du Calvados est convoqué à Lisieux pour le quatre décembre, a l'effet d'élire un député, par suite de la nomination de M. Guizot au ministère des affaires étrangères. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1842  -   La fin de la coalition.   -  La coalition qui s'était formée entre les ouvriers couvreurs, maçons et charpentiers de Lisieux pour faire augmenter, leur salaire est totalement  terminée, et les craintes que quelques personnes éprouvaient se sont dissipées. 

Les ouvriers, commencèrent le 10 de ce mois à abandonner leurs ateliers, et l'exemple se propagea, mais l'autorité prît des mesures de sûreté. Le poste de l'Hôtel-de-Ville fut doublé et occupé jour et nuit par la garde nationale. Aucun trouble ne s'est manifesté. Quelques-uns des ouvriers ont été arrêtés, d'autres sont partis, et ceux qui restent ont repris leurs travaux. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mars 1842  -   Modernisation de l'armement de l'infanterie.   -  La tenue d'habillement et d'équipement, l'armement de toute l'infanterie va subir une grand changement. Déjà tous les régiments de la première division ont reçu des ordres à ce sujet, c'est le remplacement du fusil à pierre par le fusil à piston. Dans le courant de la semaine prochaine, le 59e régiment de ligne, caserné à Babylone, commencera à opérer ce changement. Le dépôt de ces nouveaux fusils est à la citadelle de Vincennes.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Une mauvaise réputation, une condamnation antérieure pour vol recommandaient fort mal le nommé Alexandre Brière, âgé de 19 ans, demeurant à Lisieux, et convaincu cette fois du vol d'une montre, commis avec toutes les circonstances aggravantes. Il a été condamné à 6 années de travaux forcés sans exposition.

  Une tentative d’homicide amenait le lendemain devant le jury, Jacques Quettier, âgé de 42 ans, né à Annebault. Cet accusé logeait depuis peu de temps les ouvriers de la route de Ponl-l'Évéque.

Le 7 mars dernier, après avoir réglé leurs comptes, il leur déclara qu'il ne voulait plus les loger. Sur l'insistance de l'un d'eux, Marguerie, Quettier saisit son fusil, couche en joue Marguerie, et la charge lui traverse de part en part i'épaule gauche, heureusement blessure n'était pas mortelle. L'accusé dont les antécédents étaient recommandables d'ailleurs subira  quatre ans de prison. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Mai 1842  -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Le jury avait à prononcer sur le fait d'une soustraction de 41 fr. de billon, reprochée au nommé Le Bourgeois, de Lisieux. D'après  l'accusation il aurait commis ce vol au préjudice d'un roulier, Pierre Groult, qu'il aurait accosté à la côte de Coupe-Gorge, et ce en lui enlevant son sac à avoine qui contenait ladite somme.

Malgré des charges assez graves accumulées contre lui, les débats ayant laissé dans l'esprit des jurés quelques incertitudes, cet homme a été acquitté et mis en liberté. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Août 1842    -  Chronique des Assises.   -   Le 24 avril dernier, le nommé Fauchey et une fille Milon qui se faisait passer pour sa fiancée, se présentèrent chez le sieur Campion, tapissier à Lisieux, comme étant sur le point de contracter mariage, et ils achetèrent pour 350 fr. de meubles qu'ils payèrent immédiatement au sieur Campion avec un billet de 980 fr. souscrit de la signature Guy de Chaumont.

Quelques instants après ils enlevèrent leurs meubles et emportèrent en même temps une somme de 630 fr. représentant la différence du montant du billet.  (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1842    -  Incendie à Saint-Jacques de Lisieux.   -   Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie a éclaté dans le chantier et le magasin du sieur Forget, négociant, habitant la commune de St-Jacques de Lisieux. Ce n'a été qu'après 3 heures de travail que les pompiers de la ville, aidés par un grand nombre d'habitants, et après avoir sauvé des flammes, pour la valeur de 8 à 10 000 fr. de bois, sont parvenus à se rendre maîtres du feu.

La perte a été évaluée de 33 à 35 000 francs. La maison d'habitation était assurée à la compagnie royale pour la somme de 45 000 fr. Ce sinistre est attribué à un accident. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Population de la France (1842).   -   « Le Moniteur » a publié, d'après les tableaux de recensement, considérés comme seuls authentiques, à partir du 1er novembre 1842, la population de chacun, des départements de la France.

Le département du Calvados compte aujourd'hui 496 198 habitants, répartis comme i! suit : arrondissement de Caen, 139 777 ; de Vire, 88 488 ; de Bayeux, 80 784 ; de Lisieux, 68 313 ; de Falaise , 61 163 ; de Pont-l’Évêque, 57 673.

La population de la France toute entière se trouve être de 34 millions 194 875 habitants.

En 1836, elle était de 33 540 910, d'après le dénombrement fait par les intendants en 1700, elle était alors seulement de 19 669 320. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Assises du Calvados.   -   Simon Launey, âgé de 57 ans, né à Lisieux, accusé de deux tentatives d'assassinat avec des circonstances assez bizarres :

le 30 juillet il se rend au domicile d'un du ses amis, nommé Peulvey, lui fait des prestations d'amitié, puis dirige sur la poitrine de ce dernier, un pistolet dont l'amorce tomba à terre, car sans cela Peulvey était mort.

Peu d'instant après, il se dirige vers la dame Peulvey, l'ajuste, le coup part, une balle siffle et va s'aplatir contre la muraille.

Launey fut arrêté et prétendit, comme il l'a fait à l'audience, ne se ressouvenir de rien. On n'a pu savoir quel était son but en agissant ainsi.

Reconnu coupable, la cour s'est montrée indulgente, car Launey n'a été condamné qu'à 6 ans de réclusion, sans exposition. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1842    -  Remise en question de la nuisance des corbeaux.   -    Nous invitons les cultivateurs à vérifier par eux-mêmes le fait suivant que l'on nous donne comme étant de la plus grande exactitude, et qui doit étrangement modifier les idées reçues dans nos campagnes.

C'est, nous assure-t-on, une erreur grave de penser que les corbeaux qui s'abattent sur les champs nouvellement ensemencés, nuisent à la production de ces terres, en enlevant une partie ne[1]table de la semence. Il paraît qu'un cultivateur qui avait pendant plusieurs jours gardé son champ pour le défendre contre l'invasion de ces oiseaux, étant parvenu à en tuer plusieurs et en ayant fait l'autopsie, a toujours remarqué qu'ils n'avaient dans le gésier que des vers, des mans et d'autres insectes nuisibles, tandis qu'il ne s'y trouvait pas un seul grain de blé.

Cet agronome est un membre correspondant de la Société d'agriculture, et à l'heure qu'il est, c'est avec plaisir qu'il voit les corbeaux s'abattre par voliers sur ses terres ensemencées. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1842    -  Retards de la malle-poste.   -    Depuis plusieurs jours la malle-poste de Paris éprouve d'assez longs retards dans la ligne de son parcours sur Caen et sur Bayeux, elle n'arrive guères, depuis une semaine, a notre direction des postes que vers midi ou midi et demi. Cette circonstance doit être attribuée au brouillard de plus en plus intense qui règne sur notre contrée et sur toute la route de Paris. La nuit les postillons ont infiniment de peine à reconnaître et à suivre le tracé de cette grande route.

On assure même qu'aux environs de Paris deux voitures publiques sont allées, ces jours derniers, l'une tomber dans les fossés des fortifications, l'autre se jeter dans la Seine. On n'ajoute pas qu'il y ait eu à déplorer de graves malheurs par suite de ces deux accidents. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1842    -  Violent incendie à Lisieux.   -   Un affreux incendie a éclaté à Lisieux jeudi, à 3 heures du matin, il a commencé par une maison, rue de la Boucherie, appartenant à M. Laine,  et occupée par un nommé Bénard, ébéniste trois maisons ont été la proie des flammes, six où sept personnes ont été grièvement blessées. Un individu, dont nous ignorons encore le nom, a été atteint en sauvant sa femme et ses enfants, il a été transporté à l'hôpital, son état est désespéré.

Jeudi soir, à neuf heures, la générale battait et le tocsin. Nous ne savons pas encore quand on a pu se rendre mettre du feu, et nous ignorons l'étendue du sinistre, plusieurs personnes manquaient sans qu'on pût savoir ce qu'elles étaient devenues.

On impute à Bénard d'avoir allumé l'incendie, il a été arrêté déguisé sous des habits de femme. Le sinistre jette la consternation dans la ville Lisieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -  Fêtes de Juillet.   -   Le gouvernement ayant supprimé, cette année, la célébration de l'anniversaire de 1830, comme étant trop rapproché de celui de la mort de M. le duc d'Orléans, M. le préfet du Calvados vient d'adresser à cette occasion la circulaire suivante à MM. les sous-préfets et maires du département :

 « Messieurs, la France, encore en deuil, ne célébrera pas cette fois l'anniversaire de 1830.

Sa perte est trop récente, sa douleur fut trop profonde, pour qu'elle puisse déjà s'en distraire : et elle ne mêlera pas une pensée de fête au plus triste des souvenirs ! Elle sait, d'ailleurs, qu'elle honore aussi la révolution de juillet, en payant ce pieux tribut à la mémoire du prince qui l'avait si bien conquise, si noblement servie, et qui devait un jour sur le trône la représenter avec tant d'éclat.

Vous vous bornerez donc, Messieurs, à assister au service funèbre annuel, pour lequel les autorités civile et ecclésiastique dans chaque commune se concerteront d'avance. Vous n'oublierez pas non plus que chaque fête publique dans notre pays est avant tout la fête des pauvres ; et là où les ressources locales le permettront, vous, voudrez bien vous occuper d’œuvres charitables et de distributions de secours.

J'approuverai, de la part des conseils municipaux, tous les votes de fonds qui auraient cette destination. » (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1843   -   Éloges de M. Guernier, médecin-oculiste.   -  Depuis que nous avons entretenu nos lecteurs des soins habiles que M. Guernier se proposait de donner aux maladies des yeux, plusieurs succès nous ont confirmé dans l'opinion que nous avions du savoir et de l'adresse de ce médecin-oculiste, que l'on trouve tous les samedis chez M. Achard, rue St-Jean, depuis dix heure s à midi.

Une jeune aveugle, appelée Victoire Le Jeune, a été opérée par lui chez M. Aze, à St-Vigor, d'une cataracte dont elle était atteinte depuis une année, et la vue, ce charme de l'existence lui a été complètement rendue. Aucun accident n'est venu entraver cette opération, qu'une main exercée pratique en quelques secondes et presque sans douleur. Par la méthode d'abaissement, adoptée par M. Guernier, on n'a point à redouter les cicatrices que le procédé par extraction laisse souvent sur la cornée, et qui sont une nouvelle source de cécité ; on n' a pas à craindre non plus les déformations de la pupille qui signalent quelquefois ce dernier mode opératoire, et qui rendent aussi la vision plus ou moins imparfaite et difficile.

Plusieurs autres résultats heureux ont signalé les connaissances médicales de M. Guernier, dans le traitement des affections oculaires. MM . Bosquain, rue de la Cave, Bailleul, rue St-Jean, lui doivent l'inappréciable bienfait d'une guérison prompte et solide. Nous ne doutons pas que de nouveaux succès ne viennent bientôt récompenser M. Guernier de ses longues études et de ses travaux consciencieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Août 1843   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   Le nommé Lecointe subissait dans la maison centrale de Melun deux condamnations pour vol, prononcées contre lui par la cour d'assises de la Seine. 

Tout-à-coup, la fantaisie de voyager le prit, pour cela, il déclara au directeur de la maison centrale de Melun que, dans le mois de février dernier, il avait disparu de chez son patron, le sieur Tritin, cordonnier à Lisieux, en emportant des habits, des effets, des outils, et une somme de 30 fr. que dans la journée il avait reçu e de son maître. Lecointe, qui est un voleur de profession, qui durant les débats a affiché le plus déplorable cynisme, espérait, durant son voyage, pouvoir s'évader. 

Dans le trajet d'Evreux à Lisieux, il avait même réussi à couper avec ses dents la chaîne qu'on lui avait passée aux jambes pour plus de sûreté, mais la surveillance dont il a été l'objet l'a empêché de mettre son projet à exécution, et il a été conduit à Caen sans autre incident. Lecointe a été condamné à dix ans de réclusion et à l'exposition. (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Octobre 1843   -  Nouvelles locales.   -   En Basse-Normandie, l'existence de phénomènes de la nature, que depuis le commencement de l'automne ils se sont multipliés autour de nous. Beaucoup d'arbres d'espèces diverses se sont parés d'un second feuillage, et dans plusieurs communes du Pays-d'Auge, voire même sur la route de Caen à Lisieux, on remarque en ce moment certains pommiers tout couverts de fleurs parmi d'autres qui menacent de se rompre sous le poids des fruits maintenant à peu près murs dont, par extraordinaire, ils sont surchargés cette année jusqu'à l'extrémité des branches les plus frêles et les plus délicates en apparence. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Une circulaire.   -   Par une circulaire, en date du 13 de ce mois, M. le ministre de l'agriculture et du commerce a rappelé aux préfets les injonctions de la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, et les a invités à surveiller activement l'exécution de cette loi, dictée par une pensée d'humanité et de civilisation. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  La Poste.   -   Si l'on en croit les journaux, le gouvernement prépare une réforme de notre régime postal.

II s'agirait d'établir une taxe uniforme sur les lettres circulant à l'intérieur ; celles de l'intérieur à l'étranger et de l'étranger à l'intérieur resteraient soumises à une taxe graduée.

La taxe uniforme serait de 20 centimes, qu'elle que fût la distance. Il paraît que pour simplifier les rouages de l'administration, l'affranchissement serait obligatoire. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   D'après le dernier recensement, la population de la France se trouve être aujourd'hui de 34 494 875 individus. Le département de la Seine compte à lui seul une population de près d'un million et demi.

Dans l'espace de 150 années, la population a presque doublé. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1843   -  Nouvelles locales.   -   Sur 50 352 instituteurs primaires répandus sur la surface de la France, 23 048 ont un traitement minimum fixe de 200 francs ; 2 003 reçoivent depuis 201 jusqu' à 209 francs ; les autres touchent 300 fr. et au-dessus ; 52 sur 100 sont mariés, et 4 sont veufs avec ou sans enfant.   (source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Janvier 1844   -   Nouvelles locales .   -  Le premier janvier, une lutte sanglante s'engagea aux environs de Lisieux, vers cinq heures du matin, entre les employés des contributions indirectes et quatre individus qui escortaient une voiture chargée d'eau-de-vie, qu'ils voulaient introduire en fraude dans la ville. 

Deux des employés, MM. Luard et Noël, furent grièvement blessés, et pour se tirer des mains de leurs assaillants, ils furent obligés de se servir de leurs armes. Les fraudeurs finirent par prendre la fuite, laissant les employés de la régie maîtres de la voiture. 

Aussitôt que cette nouvelle fut connue à Lisieux, des investigations commencèrent et elles eurent pour résultat de mettre sous la main de la justice, avant la fin de la journée, les nommés Tostain, cafetier à Lisieux, chef de la bande, et Dubois, débitant à Saint-Jacques de Lisieux. La justice est sur les traces des deux autres fraudeurs. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Le conseil de révision se réunira mardi prochain 23 juillet, pour l'admission des remplaçants.

  Les jeunes soldats de la classe de 1843, affectés à l'armée de mer, vont, par ordre du ministre de la guerre, être immédiatement dirigés sur les corps dont ils doivent faire partie. Le Calvados fournit, dans cette levée, 96 hommes, répartis de la manière suivante :

  2° régiment d'infanterie de marine, à Brest, 28.

  Équipages de ligne, à Toulon, 54.

  Régiment d'artillerie de marine, à Cherbourg, 8.

  enfin, 6° compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine, à Brest, 6. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1844   -  Nouvelles locales.   -   Voici quel a été le mouvement de la population dans le Calvados en 1843 .

NAISSANCES. Enfants légitimes : garçons, 4 432 ; filles, 4 277 ; total : 8 709 .

Enfants naturels reconnus : garçons, 113 ; filles, 116 ; total : 229.

Enfants naturels non reconnus : garçons, 442 ; filles, 382 ; total : 824 .

Total des naissances : 9 762.

MARIAGES. Entre garçons et filles, 3 034 ; entre garçons et veuves, 217 ; entre veufs et filles, 375 ; entre veufs et veuves, 120. Total des mariages : 3 746.

DÉCÈS. Garçons, 2 708 ; hommes mariés, 1 332 ; veufs, 781 ; total : 4 821. Filles, 2 709 ; femmes mariées, 1204 ; veuves, 1 285 ; total : 4 998. Total des décès : 9 819.

Il résulte du tableau ci-dessus qu'en 1843, les décès ont excédé les naissances de 57. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1845   -    Chemin de fer.   -   Le chemin de fer de Paris à Cherbourg voté par la loi de 1842 doit nous donner les moyens de soutenir la concurrence avec les autres parties de notre pays qui seront dotées de ces voies commodes et rapides. Il est donc, au plus haut degré de notre intérêt d'en accélérer l'exécution.

Déjà, dit-on, plusieurs compagnies se présentent, mais leur marche de bon augure pour nous est menacée d'une entrave. Elles sont au nombre de trois, et au lieu de soumissionner pour une même direction et de lutter seulement par leur rabais, elles demandent chacune une direction différente, de là embarras dans le choix et par conséquent retard.

D'un côté Lisieux vient solliciter notre vote pour la direction qui la favorise, d'un autre côté Falaise et le département de l'Orne nous assurent que la direction qui servira leurs intérêts nous sera aussi la plus avantageuse, Il y a en outre une direction intermédiaire sollicitée par Evreux et que nous laissons de côté comme secondaire.

Il ressort de là deux questions que nous devons examiner : 1° La ville de Bayeux est-elle plus intéressée au succès d'une direction que de l'autre ?

2° Dans le cas de l'affirmative, sur laquelle doit porter son choix ? (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1845   -  Nouvelles locales.   -   Dans le Calvados, le nombre de docteurs en médecine est de 241, celui des officiers de santé, de 127 ; total des médecins : 368, c'est-à-dire 1 par 1 348 habitants.

Le département du Calvados est celui qui renferme le plus de médecins après ceux de la Seine, de la Somme et de la Gironde. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -   Nouvelle local.  -  Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent orage a couvert toute notre contrée. Déclaré vers minuit il a duré environ cinq heures. Les éclairs ne  cessaient sans interruption, le tonnerre roulait sourdement et éclatait fréquemment, la pluie tombait à torrents.

La foudre a tombé plusieurs fois sur le banc devant notre port, sans faire aucun dommage.

Nous n'avons pas entendu dire que nos campagnes aient souffert.

Plusieurs bruits d'accidents fâcheux ont été répandus, aucun heureusement n'est fondé. Si c'est la malveillance qui les a fait courir, c'est un tort fort grave, de la part de ceux qui les ont inventés, si c'est par légèreté, c'est au moins blâmable, ils ont été répandus dans des journaux extérieurs à la localité, nous ne les démentons que par ce simple paragraphe.

La foudre a tombé sur l'église de Trouville, dont la couverture seule a souffert, ainsi que sur le château de M. Vallée. Mais comme ce bâtiment est muni d'un paratonnerre, le tonnerre a suivi la chaîne sans faire aucun dégât.

A Touques et dans ses environs, des arbres ont été complètement dépouillés de leur écorce par la foudre, un bœuf a été tué dans l'herbage de M. Rebut,

A Vauville, des bâtiments couverts en chaume ont été, en un moment incendiés, sur un longueur d'environ 30 mètres. Un millier de foin a été brûlé. Rien n'était assuré, on évalue la perte à 12 000 fr. elle eût été plus considérable sans les secours immédiatement portés par les pompiers de Touques et grand nombre d'habitants des communes voisines, accourus au bruit du tocsin qui sonnait à plusieurs églises.

Nous craignions que Pont-l'Evêque n'eût souffert par la crue des cours d'eau qui y affluent. On ne cite aucun dommage.

Nous avons les mêmes craintes pour Lisieux, nous espérons cependant qu'il n'y aura pas eu plus de mal. Cet orage a éclaté à Caen dans la même nuit. Les journaux de cette localité ne  mentionnent d'autre suite que l'incendie, par la foudre, d'une meule de foin élevée en plein champ dans le hameau de Gruchy non loin d'Ardennes. (Source  : Le Journal de Honfleur)  

 

Janvier 1846   -   Rapport du jury central de l’exposition des produits de l’industrie française en 1844.  -  Nous venons de recevoir communication du rapport dont nous venons d'écrite le titre.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables.

Mais avant d'en venir à ce détail, nous ne pouvons nous dispenser de faire remarquer qu'en 1798 date de la première exposition, on ne comptait que 110 fabricants qui y eussent envoyé  leurs produits et que la dixième, celle de 1844, en a vu 3 960. Quel développement en près d'un demi-siècle.

Tissus de laine.  -  M. Alex Lenormand, de Vire, a obtenu une médaille d'argent pour sa fabrication de draps. Toutes les opérations relatives se font dans cet établissement fondé depuis peu d'années, et qui, aux belles qualités de ses produits, joint des prix très modérés.

M. Johel-Desmares, de la même ville, a obtenu le rappel de la médaille de bronze qui lui a été décernée aux deux dernières expositions. Les laines sont lavées, teintes, cardées, filées, dans sa manufacture de draps bien fabriqués et à des prix modérés.

Madame veuve Bordeaux-Framel et fils, de Lisieux. emploient 300 ouvriers et mettent en œuvre 300 000 kil. de laine qu'ils convertissent en draperies communes et frocs Cette fabrique n’existe que depuis 1834.

Médaille de bronze.  -  M, Bouvry, à Orbec, a été l'objet d'une mention honorable pour ses fabrication de frocs, présentés pour la première fois à l'exposition.

Mention honorable à M. Le Bailly, de Vire, pour les peaux de vache et de veau qu'il a exposés, dont la qualité parait très bonne et justifie la réputation de ce fabricant. 

Peignes à tisser. - MM. Debergue, Desfréches et Gillotin, à Lisieux, sont rappelés pour la médaille d'argent précédemment obtenue par eux, à cause de leur fabrication de peignes à tisser et à étirage pour la filature du lin.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense des travaux des exposants qui y sont dénommés, doit être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route, peuvent prétendre à un égal succès.

Ainsi la part du département du Calvados dans les récompenses décernées à la suite de l'exposition de 1845, a été : Une médaille d’or, Cinq médailles d'argent, Neuf médailles de  bronze, Sept mentions honorables, Quatre citations favorables. Le compte que nous venons de rendre, s'il est, comme nous le disions en commençant une récompense des travaux des  exposants qui y sont dénommés, doit être un encouragement, une excitation pour ceux qui, marchant dans la même route, peuvent prétendre à un égal succès.  (Source  : Journal de  Honfleur) 

 

Février 1846   -  Nouvelle locales.   -   Jamais, de mémoire de jardinier, la végétation n'avait été si avancée à cette époque de l'année. Le bourgeon des arbres commence à crever ; si le temps continue, les pêchers seront en fleurs dans huit jours, nous avons déjà des poiriers fleuris. 

Les champs de colza commencent à s'entailler de jaune. Dieu veuille que les gelées de mars ne viennent pas renverser les espérances que fait concevoir, cette précocité. 

Quand nous jouissons dans le nord de l'Europe d'une température si douce, l'hiver sévit d'une 'manière inaccoutumée dans le midi. Des brises froides ont changé, dit-on, le doux climat de l'Italie. D'après les rapports d'un voyageur, arrivant de Madrid, il fait un temps, affreux dans cette capitale et jusqu'à Vittoria. 

Depuis cette dernière ville jusqu'aux Pyrénées, il fait une température printanière et un vent de sud ne cesse de régner. 

En Corse, l'hiver sévit avec vigueur. 

Il y a cependant une compensation à cette absence de froid. Les vents d'ouest soufflaient violemment, de nombreux sinistres sur mer sont accusés par tous les journaux maritimes. On se plaint même à Paris de la violence du vent.

Les pluies de la dernière, semaine ont occasionné le débordement d'un grand nombre de rivières, et causé des dommages plus ou moins graves.

La Seine a grossi d'une manière effrayante, et refoulé les eaux des affluents. Dans la nuit du 25 au 26, une partie de bois, appartenant à la ferme de M. J. Chambellan, à Ecrainville, a été entraînée par les eaux pluviales, et portée à cent mètres plus bas, sur la propriété de M. Hauchecorne. Les arbres sont demeurés debout, comme s'ils n'avaient souffert aucun déplacement. 

Il est monté 1 m 60 d'eau dans quelques rues de Gisors. L'Iton a couvert les prairies de Navarre. Le journal de Lisieux ne parle que d'interruption de travail. Il n'en est pas de même à Pont-l’Évêque, si misérablement inondé chaque année. Une maison a été renversée sur les bords de la Touque. Notre vallée a été plus heureuse, jamais les eaux n'y avaient moins séjourné, elles se sont rapidement écoulées sans laisser de traces sérieuses de leur passage. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1846   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   La dernière affaire de la session, était celle du nommé Bouet, âgé de 45 ans environ, né à Quettiéville, demeurant aux  Parcs Fontaines, sur la route de Pont-l'Évêque à Lisieux, accusé d'avoir, dans les derniers mois de 1845, mis volontairement le feu à sa maison à usage d'auberge. Cette maison, valant à peine 6 000 fr.,  avait été assurée pour 9 000.

L'accusation prétendait qu'en l'incendiant, l'accusé avait voulu non seulement se procurer un bénéfice considérable, mais encor se venger d'une créancière impitoyable qui, devenue propriétaire d'une rente de 300 fr. affectée sur la maison, avait dès le lendemain de son entrée en jouissance, poursuivi Bouet avec le plus cruel acharnement.

En l'absence de preuves suffisantes et grâce à ses bons antécédents, Bouet, sur la plaidoirie de Me  Villey, a été déclaré non coupable et rendu à la liberté. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1846   -   Nouvelle locale.   -   Le 12e régiment d'infanterie de ligne venant du Havre et se rendant à Laval, traversera le département du Calvados aux époques ci-après :

Cette troupe composée de 61 officiers, 1540 sous-officiers et soldats, marchera en trois colonnes, savoir :

Le 2e bataillon quittera le Havre le 24 mars, et ira loger le même jour à Honfleur, le 26 à Lisieux, d'où il se dirigera le 26 sur Vimoutiers.

Le 1er bataillon quittera le Havre le 13 avril, ira loger le même, jour à Honfleur, le 14 à Lisieux, et se dirigera le 15 sur Vimoutiers.

L'état-major, la compagnie hors rang et le 3e bataillon quitteront le Havre et suivront le même itinéraire. (source Journal de Honfleur)  

 

Mai 1846   -  Instituteurs communaux.   -   Voici le texte d'un projet de loi sur les instituteurs communaux, qui a été présenté jeudi à la chambre, par M. le ministre de l'instruction publique :

Art. 1er      Les écoles communales sont divisées en trois classes. Les traitements des instituteurs communaux du degré élémentaire devront être portés à un minimum qui est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe. — Chefs-lieux de département et d'arrondissement, 1 200 fr. Deuxième classe. — Chefs-lieux de canton, communes ou section de commune, dont la population agglomérée s'élève à 1 500 âmes et au-dessus, 900 fr.

Troisième classe. — Communes, sections de communes et réunions communes, où la population agglomérée ne s'élève pas à 1 500 âmes, 600 fr.

Le minimum du traitement des instituteurs du degré supérieur est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe, 1 500 fr.

Deuxième classe, 1 200 fr.

Troisième classé, 900 fr.

Dans la ville de Paris, le minimum sera de 1 800 francs pour le degré élémentaire ; il sera, pour le degré supérieur, de 2 400 fr.

Les surveillantes ou surveillants des salles d'asiles communales, recevront des traitements dont le minimum est fixé ainsi qu'il suit :

Première classe, 900 fr.

Deuxième classe, 700 fr.

Troisième classe, 500 fr.

Le minimum, à Paris, sera de 1 200 fr.

Art. 2.     Il sera pourvu aux traitements ci-dessus conformément aux articles 12, 13 et 14 de la loi du 28 juin 1833. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1846   -  Nouvelles locales.   -   La police a encore saisi samedi dernier, sur la halle aux viandes de cette ville, une certaine quantité de viande reconnue insalubre et corrompue.

Voici comment les anciens tribunaux punissaient les marchands bouchers fraudeurs : Un arrêt du parlement de Toulouse du 8 novembre 1558, condamna plusieurs bouchers pour avoir vendu de la vache et de la brebis, contre les ordonnances des Capitouls, à faire amende honorable, nu-tête, en chemise, la torche à la main et à genoux, sous peine de la vie.

Un autre arrêt du 3 janvier suivant, condamna un syndic des bouchers à rester au carcan, devant sa boucherie, avec cet écriteau : « Pour avoir survendu la chair ».

Enfin, un arrêt du 11 décembre 1716, rendu par le parlement de Paris, condamna Jean Doyen, boucher (fournisseur des troupes), à 9 ans de galères et,3 000 fr. d'amende, pour avoir distribué aux troupes des viandes corrompues et mortes naturellement ; ses complices furent bannis.

Aujourd'hui ces infractions sont punies d'une simple amende. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Dates des vacances.   -   L'ouverture des vacances pour les collèges du ressort académique de Caen, est fixé au 10 août prochain, et la rentrée des classes au lundi 5 octobre suivant. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1846   -  Un accident.   -   Samedi dernier, le nommé William Makenne, âgé de 17 ans, Irlandais, ouvrier chez MM. Lambert frères, à Lisieux, voulant imprudemment arranger une bande de cuir qui faisait mouvoir son métier, pendant que la machine était en activité, fut pris par les pieds et enlevé par un mouvement de rotation de 200 tours à la minute, à chaque tour sa tête se broyait contre un sommier et les éclats en jaillissaient sur les murs. Lorsqu'on parvint à arrêté les machines, son corps retomba horriblement mutilé sur le métier de sa sœur. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1846   -   Les assises du Calvados.  -  Le Blanc dit Renard ( François-Félix ), avait pénétré, la nuit du 20 mai dernier, dans la boutique du sieur Saulnier, boulanger à St-André-le-Puceux, en brisant un carreau de vitre, et enlevé 36 fr., une tourte de pain et une galette au sucre.

Le Blanc, qui a déjà subi une condamnation de 5 ans de travaux forcés et postérieurement 1 mois de prison pour rupture de ban, a été, cette fois, frappé de 20 ans de travaux forcés avec exposition.

— Le nommé Gossey ( Hippolyte ), propriétaire et fabriquant de draps à St-Jacques-de-Lisieux, était accusé d'une tentative d'homicide volontaire à l'aide d’un pistolet, sur la personne de  Jamot, de St-Gabriel, son fermier, avec lequel, par suite de procès, il était en mauvaise intelligence. Quoique cette tentative eût reçu un commencement d'exécution, et qu'il y eût préméditation évidente, grâce à l'habileté de son défenseur, Me  Devalroger, Gossey a été acquitté. . (source : Journal de Honfleur)

 

Novembre 1846   -  Nouvelles locales.  -  Mardi, vers une heure après-midi, le cadavre d'un enfant nouveau-né, du sexe masculin, a été trouvé dans la nef latérale droite de l'église Saint-Pierre, à Lisieux, derrière le banc où MM. les ecclésiastiques se placent pour écouter les sermons. Il était enveloppé dans un morceau de chemise de femme et caché par un paillasson.

Par ordre de M. le procureur du roi, cet enfant a été porté à l'Hospice, et l'autopsie en a été faite par M. le docteur Billon. Il a été reconnu qu'il était né viable, et que les os du côté gauche du crâne avaient été brisés.

La justice s'occupe attentivement de rechercher les auteurs de ce crime, mais jusqu'ici on n'a pu découvrir. (source : Journal de Honfleur)

 

Novembre 1846   -  Cour d'assises de Calvados.  -   Pierre Édouard Corneille, en sortant de la maison centrale de Baulieu, où il a expié une peine de quatre ans de prison pour vol, se rend à Lisieux, et, dans les journées du 8 et du 9, il s'introduit, à l'aide d'effraction et d'escalade, dans le domicile de la veuve Desnos, à Saint Jacques-de Lisieux et lui vole une demi-tourte de 4 kilog., après avoir fouillé les armoires, dans celui de la veuve Pront, et après avoir fouillé dans un buffet, dans une boite, et tenté d'ouvrir une commode, il y vole environ 2 kilog. de pain, enfin il est pris en flagrant délit d'une tentative de vol.

Cet accusé avoue ses vols, le jury l'ayant déclaré coupable avec des circonstances atténuantes, la Cour le condamne à 6 ans de réclusion, sans exposition. (source : Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1846   -  Nouvelles locales.   -   Un certain nombre de dames de la ville de Lisieux se sont réunies, à la mairie, sur l'invitation et sous la présidence de M. le Maire, pour s'entendre sur les moyens qu'il leur serait possible d'employer afin de soulager les indigents pendant l'hiver actuel.

Ces dames ont décidé qu'elles feraient incessamment des quêtes à domicile, c'est encore un nouvel et bon exemple à imiter. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1846   -  Nouvelles locales.  -   Le nommé Hamelin, dit Lavallée, fripier à Lisieux, a été trouvé mort hier dans sa chambre. Les voisins ne l'ayant pas aperçu depuis quelques jours, et ayant la certitude qu'il était chez lui, prévinrent MM. les commissaires de police qui firent ouvrir la porte. Un horrible spectacle s'offrit alors aux regards : Hamelin gisait sur le plancher, une corde rompue au cou, a côté d'un poêle en terre dans lequel était du charbon  consumé. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1847   -  Cour d’Assises du Calvados.  -  Pelhaitre Jean-François est un enfant naturel qui déjà a subi quatre années d'emprisonnement. Un jour, à l’aide d'effraction et d'escalade, il s'introduit dans le domicile du mari de sa mère et y vole des vêtements.

Convaincu de ce crime, Pelhaitre est condamné à six ans de travaux forcés et à l'exposition.

— Levèque Jacques-Joseph, bandagiste à Lisieux, avait négocié à M. Lecordier, propriétaire, un billet de 400 fr. souscrit à son profit de la signature Calbry.

A l'échéance, le billet ne fut pas payé, devant le tribunal de commerce de Lisieux où l'affaire fut portée, Calbry méconnut cette signature. Le tribunal civil de Lisieux, appelé à connaître cette signature, la déclara fausse.

Levèque, jusque-là avait joui d'une bonne réputation, comparait aujourd'hui devant le jury pour répondre à une accusation du faux. Reconnu coupable avec circonstances atténuantes, il a été condamné à quatre ans d'emprisonnement. ( source : Journal de Honfleur)  

 

Août 1847   -  Nouvelles locales.   -  La cour royale de Caen a statué par arrêt en date du 11 de ce mois, sur le sort des individus impliqués dans l'affaire des troubles de Lisieux. Elle a reconnu qu'il n'existait pas d'indices suffisants de culpabilité à l'égard de 36 inculpés, elle les a en conséquence déchargés des poursuites.

Il reste vingt-huit inculpés dont la cour a ordonné le renvoi devant les assises du Calvados. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Vendredi 8, 10 hommes et 4 femmes, inculpés d"avoir pris part à Lisieux à l'émeute du 31 juillet, ont été transférés à Caen, où ils comparaîtront à la prochaine session de la cour d'assises. (source : Journal de Honfleur)

 

Octobre 1847  -  Nouvelles du Roi.   -   Le roi a accompli le 6 octobre sa soixante-quatorzième année. (source : Journal de Honfleur) 

 

Octobre 1847  -  Nouvelles locales.   -   Le code civil renvoie souvent aux usages des lieux, mais ces usages ne sont pas écrits et sont inconnus à beaucoup de ceux qui habitent les diverses localités, soit qu'ils y soient venus d'autres départements, soit même qu'ils n'aient pas eu occasion de les voir mettre en pratique.

La société d'émulation de Lisieux se propose de faire un recueil de ces usages passés en force de loi. C'est un travail d'une haute importance, i! serait à désirer qu'il fût entrepris dans tous les arrondissements. Il serait utile aux citoyens et sans doute aussi aux tribunaux, composés souvent de magistrats, qui ne sont point nés dans l'étendue du ressort. (source : Journal de Honfleur)

 

Décembre 1847   -  Assises du Calvados.   -   L'affaire des troubles de Lisieux, commencée devant la cour d'assises, vendredi 3 décembre, à 3 heures d'après midi, n'a été terminée que mercredi 8, à 9 heures du soir. Le jury, après six heures environ de délibération, a rapporté un verdict à la suite duquel ont été :

Acquittés, femme Rocrée ; Lepage ; Bourgeois, dit l'Enragé ; femme Maheux ; femme Prieur ; fille Cavelier ; Le Febvre, dit Carabisco ; Maurice ; fille Nefeteux.

Et déclarés coupables avec circonstances atténuante et condamnés, Boudard, à 7 ans de réclusion ;  fille Saussaye , à 4 ans de prison ; — femme Hébert, 2 ans de prison ; —Tassilly , 5 ans de réclusion ; Prévost, 5 ans de réclusion ; Leroy, 6 ans de réclusion ; femme Desvaux, 3 ans de prison ; Lemonnier 3 ans de prison ; Fleury, 5 ans de prison ; Berrurier, 2 ans de prison ; Loisel, 5 ans de réclusion ; Boulanger, 3 ans de prison ;  Bossière, 2 ans de prison ; Mangeant, 3 ans de prison ; Vauquelin, 4 ans de prison ; Mortagne, 6 ans de prison ; Leroux, 5 ans de réclusion ; Boucher, 5 ans de prison.

Les accusés déclarés coupables de pillage, ont été condamnés chacun à 200 fr. d'amende, tous aux frais solidairement. La cour a dispensé de l'exposition les condamnés à la éclusion.

On espère que la clémence royale viendra mitiger ces peines, un recours en grâce assure-t-on, signé par le jury, doit être proposé à la signature des gardes nationaux blessés lors des troubles du 31 juillet.

(source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Lisieux possède maintenant son centenaire. M. Pain, né le 8 janvier 1748, a accompli sa centième année. Ce respectable vieillard n'est affligé d'aucune infirmité proprement dite. On a pu encore le rencontrer, il y a quelques mois se promenant sur le boulevard d'Orbec, ou dans la rue de Paris, accompagné d'une domestique.

Dimanche il a figuré dans une fête qui avait réuni toute sa famille, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance. .[1] (source : Journal de Honfleur)  

 

Février 1848  -  Nouvelles Diverses.    -    Des fouilles entreprises à Lisieux dans l'herbage dit le Grand-Jardin ont mis à découvert une vingtaine d'urnes cinéraires intactes, de formes et de dimensions variées, remplies de cendres et d'ossements calcinés.

La plupart sont en terre cuite, rouge ou grise. Deux tessons de vases portent des reliefs, sur l'un est un cerf poursuivi par un chien, sur l'autre une écrevisse.

On a trouvé aussi un anneau en fer, auquel adhèrent par l'effet de la rouille des grains de marbre vert, de la grosseur d'une noisette, et cannelés percés par le milieu, plus un bracelet en bronze, une lampe en terre cuite, une médaille de Néron et une assez grande quantité de squelettes humains.

M. Fauque, qui a fait à la société d'émulation de Lisieux le rapport de cette découverte, croit pouvoir en inférer, ainsi que de vestiges de constructions romaines retrouvées aussi à Lisieux, que l'ancien « Noviomagus Lexoviorum » était au sein même de la ville actuelle, opinion qui est celle de Danville, et qui a été contestée depuis. (source : Journal de Honfleur)  

Février 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Un crime affreux, a été commis dans la nuit du 8 au 9 à 3 kilomètres de Lisieux .

Une femme de 65 ans, une jeune fille de 12 ans ont été assassinées et pour couvrir leur crime les coupables ont mis le feu au lit heureusement l'incendie a été comprimé aussitôt que découvert, deux individus soupçonnés ont été arrêtés, l'un d'eux a été relâché quelques heures après, l'autre reste détenu aux prisons de Lisieux. (source : Journal de Honfleur)

 

Février 1848  -  Nouvelles Diverses.    -    M. le préfet du Calvados vient d'arrêter que des cantonniers seront établis sur les simples chemins vicinaux, comme sur les lignes de grande et moyenne communication.

Leur traitement, fixé par les conseils municipaux, sera payé par les communes sur lesquelles passent les chemins. Ces cantonniers seront d'ailleurs, suivant le besoin, employés comme ouvriers supplémentaires sûr les lignes vicinales.  (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Acte du Gouvernement Provisoire.   -   1er mars. — Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire ne prêteront pas de serment.

— Considérant que l'égalité est un des grands principes de la République française, qu'il doit, en conséquence, recevoir son application immédiate,

Décrète : Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les qualifications qui s'y rattachaient sont interdites. Elles ne pourront être prises publiquement, ni figurer dans un acte public quelconque. (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Ordre Judiciaire.   -    D'après un arrêté du Gouvernement provisoire, les arrêts des cours et les jugements des tribunaux seront désormais rendus : AU MOM DU PEUPLE FRANÇAIS.    (source : Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  La République.   -    Le 29 février, au matin, une salve d'artillerie a annoncé à la ville de Caen, que la République y serait proclamée ce jour avec solennité. La légion de la garde nationale, la troupe de ligne, les remontes, la gendarmerie étaient réunis à midi sur le cours au nombre d'environ 4 000 hommes.

  -  Les commissaires du gouvernement, accompagnés du maire et de ses adjoints, du conseil municipal et d'un état major composé des officiers de toutes les armes se trouvant maintenant à Caen, des élèves du collège et de l'école normale ont fait la proclamation suivante :

CITOYENS. La République est aujourd'hui le gouvernement de la France. Caen l'a déjà accepté.

—Il n'y a plus de partis à Caen, il n'y a que des citoyens français ayant à cœur de voir la patrie libre, forte, prospère.

Oui ! la France sera libre ! car la France entière approuve la conduite héroïque de la population de Paris, victorieuse en quelques heures d'une royauté qui se croyait la plus puissante et la mieux affermie de l'Europe. Quel roi pourrait aujourd'hui venir lui imposer sa volonté seule, en l'appuyant sur les baïonnettes ? Mais les baïonnettes sont intelligentes. Le soldat est du peuple et il en comprend les droits ! il ne protège pas celui qui les viole.

— La liberté est confiée aujourd'hui à tous les citoyens, car tous les citoyens font partie de la force armée ! La liberté est aujourd'hui garantie à la France. Oui ! la France sera libre !

La France sera prospère, son gouvernement, s'est déjà occupé du sort des travailleurs ! Que les ouvriers soient tranquilles. C'est d'eux que vient la richesse nationale.

Est-ce qu'un gouvernement véritablement républicain pourrait ne pas s'occuper de leurs intérêts !...

Mais sans l'ordre, Citoyens, il n'y pas de prospérité, de force, de liberté !...

Nous nous coaliserons tous pour, que l'ordre règne parmi nous. N’oubliez pas que l'ordre repose en ce moment sur les hommes dont le dénouement a accepté le pouvoir qui leur a été délégué par le peuple : leurs noms sont connus, il faut que nous leur prêtions notre concours infatigable.

Au nom de l'ordre, au nom du peuple, nous vous adjurons, Citoyens, de vous réunir sous la même bannière, en criant du fond de notre cœur : Gloire à la Nation, et vive la République française ! (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Nouvelles Diverses.    -   Plusieurs commissaires ont été nommés pour proclamer la République dans les divers chefs-lieux d'arrondissement du Calvados.

Ce sont : MM. Lécuyer, pour l'arrondissement de Bayeux ; Racine, fils, pour celui de Falaise ; Desmortreux, pour celui de Lisieux ; Taillefer, pour celui de Pont-l’Évêque ; Bénard, pour celui de Vire.

La République sera solennellement et officiellement reconnue dans tous les lieux, villes et communes du département le dimanche 12 mars, devant les administrations municipales, la garde nationale et les citoyens. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le drapeau.    -   ( 6 mars ) Considérant que le drapeau de la France est le signe visible de l'unité nationale.

Considérant dès lors que la forme du drapeau national doit être fixée d'une manière invariable.

Arrête : Art. 1er . — Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sont rétablis tels qu'ils ont été fixés par le décret de la Convention nationale du 27 pluviôse an II, sur les dessins du peintre David.

Art. 2. — En conséquence, les trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, seront à l'avenir rangées dans l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu, le rouge flottant à l'extrémité. (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1848  -  Le gouvernement provisoire de la république décrète : 1e La journée de travail est diminuée d'une heure.

En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix et en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures elle est réduite à onze. (source Journal de Honfleur)

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Lors du dépouillement des scrutins pour l'élection du mois d'avril, M. Démortreux, ayant besoin de procès verbaux déposés dans une des salles de la mairie, près de celle où la boite renfermant les votes était déposée, alla les prendre. On l'accusa d'avoir voulu substituer des bulletins à sa guise à ceux contenus dans la boite,  lorsque des fonctionnaires n'avaient cessé de veiller auprès d'elle.

Une instruction fut commencée. Le jugement a été rendu le 20 juin Trois individus de Lisieux ont été condamnés pour diffamation à 25 fr d'amende chacun et solidairement aux frais du procès. ((source : Le Journal de Honfleur)  

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Hier le détachement de volontaires de la garde nationale de Lisieux, venant de Paris, par le Havre, est arrivé par le vapeur le « Courrier ». Aussitôt, le rappel a été battu, et une partie du bataillon de nôtre garde nationale musique en tête, est allé les reconduire jusqu'au bas de la côte d'Equemauville. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le préfet du Calvados vient de prescrire aux maires du département de veiller à ce qu'aucun inconnu ne puisse traverser les communes ou y séjourner sans qu'on se soit assuré de ses antécédents et de l'objet de son voyage.

Ils devront faire saisir par la gendarmerie et conduire devant le procureur de la République tout individu étranger à la commune qui ne serait pas pourvu d'un passeport régulier, qui serait porteur d'armes et de munitions de guerre, sans appartenir à la garde nationale ni justifier d'une mission spéciale.

L'administration municipale de Caen a fait placer en conséquence au pont de Vaucelles un poste de sûreté, où un agent de police se tient en surveillance, chargé d'examiner au passage les voilures et les piétons qui lui paraîtraient suspects. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Des propriétaires, habitant les campagnes voisines de la ville, nous ont fait part d'une observation qu'ils ont faite et qui pourrait se rattacher aux événements qui ont ensanglanté Paris : il y a quelques semaines, la campagne était sillonnée par des individus réunis en groupes de 6 ou 7, qui demandaient à manger et souvent y coucher, se donnant pour des ouvriers sans ouvrage ; depuis quinze jours environ, ces voyageurs ont disparu presque entièrement.

On en a tiré cette conclusion : que ces individus se rendaient à Paris de tous les points de la France sur un appel convenu.  (source : Le Journal de Honfleur)  

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -  Voici les noms des insurgés faisant partie du convoi du 2 au 3 de ce mois, et appartenant au département du Calvados : Hasser (Hippolyle, Frédéric), 21 ans, journalier, Caen.  — Futrel (François-Jules), 37 ans, ébéniste, Vire.   Lemarchand (Eugène), 38 ans, serrurier, Bayeux. —   Mullois (François, Arthur), 33 ans, charpentier, Bretteville.  —  Dutheil (Hippolyte), 41 ans, jardinier, Lisieux.    Leneveu (Frédéric), 25 ans, tailleur, Caen.   Hubert (Ursin), 42 ans. piqueur de pierre, Vire. (source Journal de Honfleur) 

 

Septembre 1848  -  Nouvelles Locales.    -   Le 13, mercredi prochain, il y aura une éclipse totale de lune en partie visible à Paris. Elle commencera à 5 heures 39 minutes du matin, milieu à 6 heures 28 minutes, fin de l'éclipse totale 7 heures 17 minutes. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Nouvelles Nationales.   -   La constitution sera proclamée dimanche prochain dans toutes les communes des départements. Nous ne connaissons pas encore le cérémonial qui sera observé ici, ou ce qui sera décidé sur l'élection précédemment fixée au même jour.  (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1848  -  Conseil général.   -   Séance du 25. - Délibération sur le budget de l'instruction primaire. Le nombre des écoles dans le Calvados doit être de 446, celles terminées, au nombre de 180, celles en cours d'exécution, 40, celles en projet, 12.

le Conseil sollicite l'élargissement de la route de Honfleur à Alençon dans la traverse de Manneville-la-Pipart ; Ainsi que le prompt achèvement des travaux du port de Honfleur, la continuation de ceux de Trouville, et le prompt achèvement de ceux entrepris au port de Dives.

Il demande l'amélioration de la navigation entre Touques et Trouville, comme le complément indispensable des travaux entrepris à Trouville.

Il demande aussi qu'il soit promptement remédié aux envahissements de la mer à Villerville et aux éboulements qui menacent l'église et quelques maisons de cette commune.

Il prend plusieurs délibérations relatives à des chemins vicinaux. Il ajourne toute demande relative, à la conversion de lignes de grande ou moyenne communication en routes départementales jusqu'au complet achèvement de celles en cours d'exécution. Il sollicite qu'il soit accordé des fonds pour continuer la restauration du Donjon de Falaise et de l'église de St-Pierre de Lisieux, classés comme monuments historiques. (source Journal de Honfleur)

 

Février 1849  -  Nouvelles locales.   -   Le 23 Janvier, à quatre heures du matin, la gendarmerie de Lisieux a fait une capture importante, c'est l'arrestation du nommé Charles-Alexandre Brière, forçai libéré du bagne de Brest, évadé de la maison d'arrêt de Bernay, le 25 octobre dernier et qui depuis cette époque, jetait de vives inquiétudes dans les arrondissements circonvoisins. (source Journal de Honfleur)  

 

Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur)  

 

Mars 1849  -  Nouvelles Diverses.   -   On écrit de Lisieux que M. Pains Jacques y est mort le 9 mars, âgé de 101 ans et 2 mois.  (source Journal de Honfleur)

 

Mars 1849   -     La garde nationale.   -   A partir de jeudi prochain, 8 courant, la Garde nationale, à Lisieux , ne montera plus la garde que la nuit seulement au poste de la Mairie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

Mai 1849  -  Nouvelles locales.   -    Le 21, au matin vers cinq heures, un incendie s'est déclaré à Lisieux avec une grande intensité dans une usine destinée à l'apprêt de frocs, en peu d'instants le feu a fait d'immenses progrès et lorsque les pompes sont arrivées sur les lieux du sinistre, tout était embrasé du haut en bas et il n'y avait aucun espoir de rien sauver. A 5 heures 1/2 la toiture s'est écroulée et a entraîné avec elle des pans du mur.

On comprend la rapidité avec laquelle les flammes se sont propagées en songeant que tous les bois, les planchers étaient en sapin et tout imprégnés d'huile.

La perte est considérable. Le bâtiment, qui appartient au sieur Saussey, était assuré ainsi que le mobilier industriel pour une somme de 60 000 fr. environ. M. Méry-Samson, fabricant de frocs, qui la tenait à loyer, estime sa perte à 150 mille fr., sur lesquels 50 mille fr. environ de marchandises étaient assurés.

La malveillance paraît étrangère à ce sinistre qui a eu pour cause, assure-t-on, l'inflammation spontanée produite par la fermentation d'un amas de débourrages (sorte de matière laineuse qui se retire des cardes), déposés dans un panier.

Un enfant qui arrivait pour travailler à 5 heures étant monté au 1er étage, s'est trouvé subitement enveloppé par le feu, il n'a eu que le temps de sauter par une fenêtre pour échapper à la mort, il en a été quitte pour quelques contusions. L'on n'a pas à regretter d'autre accident.

Ce triste événement, indépendamment de la perte matérielle, indiquée plus haut, aura un effet déplorable. Il met sans travail 50 à 60 ouvriers de la ville et plus de 100 tisserands des environs. On espère que cette interruption de travail ne sera pas de longue durée. (source Journal de Honfleur) 

 

Mai 1849  -  météorologie.   -    Une remarque faite depuis longtemps par tous ceux qui s'occupent de culture soit des champs soit des jardins potagers ou fleuristes, c'est que, vers le milieu de mai, pendant plusieurs jours, la température beaucoup plus basse que dans le commencement et la fin de ce mois. C'est ce que dans nos contrées normandes, en appelle la semaine de Caïn. 

D'où vient cette dénomination, c'est ce dont il est assez inutile de s'occuper. 

Ces observations vulgaires ont conduit les savants à rechercher si elles sont en effet positives et quelle peut[1]être la cause de ce refroidissement de l'atmosphère pendant deux où trois jours seulement. 

Nous trouvons dans un journal mensuel les documents suivants : Sur la première question, il est reconnu, par une suite d'observations qui embrasse une série de plus de cent ans consécutifs, qu'à St Pètersbourg, ce refroidissement se manifeste du 6 au 12 de mai, à Prague, à Dresde, à Berlin, du 11 au 14, à Paris du 13 au 15, à Lyon du 20 au 22. Ainsi cette période régulière arrive plus tard au midi qu'au nord. (source Journal de Honfleur)

 

Juillet 1849   -    Le choléra.   -   Des bruits exagérés sont répandus sur la présence de l'épidémie à Caen et à Lisieux. Les journaux de cette dernière localité ne mentionnent aucun fait qui puisse donner créance aux nouvelles répandues il ce sujet.

— A Caen, quelques imprudences, aggravées par l'influence atmosphérique qui règne en ce moment, ont causé plusieurs morts violentes. C'est un avertissement pour chacun de nous de suivre une hygiène sévère, de s'abstenir de tout excès et de veiller à la salubrité et à la propreté des habitations. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1849   -    On lit dans un journal de Lisieux.   -   Notre ville est débarrassée de la terrible épidémie qui afflige la France cette année. Le choléra avait fait son apparition à Lisieux dans les premiers jours de juin par quelques cas isolés, il n'a commencé à prendre une certaine intensité que vers le 12, pendant la semaine de la foire, le tort que Lisieux a éprouvé pécuniairement de cette circonstance est très grand, les habitants des campagnes, auxquels la renommée avait porté la triste nouvelle, en lui donnant des proportions effrayantes, n'osaient se hasarder à venir à Lisieux, et notre ville d'ordinaire si animée pendant cette époque de l'année, est restée à peu près déserte.

On comprend le motif qui nous avait engagé à ne point publier les tristes résultats de la maladie, le relevé de l'état civil, que nous donnons chaque semaine, constatait assez ses ravages.

Depuis, le 21 juin jusqu'au 29 inclusivement, il y a eu 39 décès, à peu près le sixième de la mortalité annuelle. Quelques-uns de ces décès n'étaient point occasionnés par la maladie, mais c'était le plus petit nombre. Nous ne savons s'il a été fait un relevé exact des cas de choléra, rien à cet égard ne nous a été communiqué.

L'autorité avait pris depuis longtemps les mesures sanitaires recommandées dans ces circonstances, le conseil d'hygiène s'est réuni plusieurs fois, et a adressé à la population un avis que M. le maire s'est empressé de faire publier. Les soins les mieux entendus étaient prodigués aux cholériques aussitôt leur admission à l'hospice, et c'est dans cet établissement que, proportionnellement, le nombre des décès a été moins grand.

Aujourd'hui l'état sanitaire de la ville est satisfaisant, nous nous empressons de le constater afin de rassurer les personnes que la crainte pourrait empêcher de se rendre à Lisieux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1849  -  Nouvelles Locales.  -  Mme N……..., se rendait de Lisieux au village de Saint-Clair, dans une maison qu'elle allait habiter pour la première fois.

Il était onze heures du soir, elle était accompagnée de deux garçons de roulage. En entrant dans le jardin qui précède la maison ils furent bien étonnés d'y trouver une femme, tête nue, qui répondit à leurs questions que, poursuivie par un individu, elle avait été obligée pour s'y soustraire, de se cacher dans ce jardin. On la laissa aller, mais au moment d’entrer dans la maison, Mme N…….., aperçut une fausse clé dans la serrure. Les deux hommes qui l'accompagnaient, firent alors des recherches dans le jardin et trouvèrent blotti dans des pois, un homme dont ils s'emparèrent. Ils le conduisirent au garde-champêtre et avec celui-ci à la maison d'arrêt de Lisieux.

Cet homme avait eu soin de se débarrasser d'un paquet de dix fausses clés qui ont été retrouvées dans les broussailles où ils les avait jetées. Il se nomme Pigon, demeure rue du Char à Lisieux, est ouvrier horloger, mais s'occupe parfois de serrurerie et de coutellerie.

Il était lors de son arrestation, porteur d'un couteau fraîchement aiguisé. Quant à la femme, probablement sa complice, on est à sa recherche, elle n'est point encore arrêtée. (source Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1849   -   Cour d’Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller GÉRALDY. Audience du 23 novembre.  

Les époux Giron sont accusés d'avoir, le 18 juillet dernier, à la complicité l'un de l'autre, commis une tentative de vol, à l’aide de fausses clés, au préjudice des époux Néel, occupant une maison située sur la grande route de Paris à Cherbourg, à 2 kilomètres environ de Lisieux.

Giron a été arrête en flagrant délit et porteur d'un trousseau de fausses clés et d'un couteau fraîchement repassé (il exerce la profession de serrurier). 

Giron avoue son crime, mais sa femme proteste de son innocence et essaie d'établir un alibi. Les deux accusés sont signalés comme se livrant habituellement, au vol et la femme Giron à déjà subi deux condamnations, dont l'une devant la Cour d'assises de l'Orne. 

Gigon est puni de 20 ans, de travaux forcés, et sa femme de 6 ans, de la même peine. (Source.  -  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles locales.   -   Les journaux de Lisieux nous apprennent qu'il vient d'être fondé une crèche dans cette ville, et que les douze berceaux dont elle se compose sont déjà occupés. On espère que la charité publique viendra en aide aux personnes bienfaisantes qui ont créé cette institution, et que bientôt le nombre des berceaux sera augmenté.  (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Un moineau.   -   Un moineau mange, dit on 2 décalitres de blé par an, mais, en compensai il détruit par semaine 3360 bruches insecte qui dévore les grains en bien plus grande quantité. 

Balance faite on peut dire que le moineau est un bon serviteur, quoiqu'un peu dispendieux. (Source. :  Journal de Honfleur)

 

Janvier 1850   -  Nouvelles du temps.   -   Le froid se fait sentir dans les contrées méridionales d'une manière très rigoureuse. Nous ne parlerons pas des pays de montagnes, mais à Florence, le 29 décembre, le thermomètre marquait 10 degrés au-dessous de zéro, et le 1er  Janvier, l'Arno était complètement pris, ce qu'on n'avait pas vu de mémoire d'homme.

A Madrid, la glace était assez forte pour porter les patineurs, ce que la population voyait avec le plus grand ébahissement.

Les fourmis ont bien prévu cette saison rigoureuse en creusant leurs retraites à 0 m. 50 au-dessous du sol.

Durant le siècle dernier, il y eut dix-huit années où le froid fut excessif. Dans l'hiver de 1788 à 1789, le thermomètre descendit à 22°  3 au-dessous de zéro ; en 1795, à 23° 6.

Depuis le commencement du XIXe  siècle, on compte seulement sept hivers rigoureux, le dernier en 1840-41. Le 15 décembre, jour des funérailles de l'Empereur, le thermomètre marquait 17° 8. (Source. :  Journal de Honfleur)  

 

Mars 1850   -  Nouvelles départementales.   -    Du 15 mai prochain au 15 juin, il y aura à Lisieux, une exposition des produits industriels des quatre départements de l'Ouest.

Vire se dispose à y envoyer un bel assortiment de draps. Caen des dentelles, des broderies, des instruments de musique, des voilures. Le Mans et Bayeux, des vitraux peints.

Les objets envoyés à l'exposition devront être présentés au plus tard le 1er mai, à la sous-préfecture, où une commission de membres de l'institut des provinces les examinera. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -  Nouvelles départementales.   -    L'annuaire médical et pharmaceutique de la France fait connaître qu'il existe un France 10 955 docteurs médecins ; 7 126 officiers de santé et 5 272 pharmaciens.

Il y a dans le Calvados, sur une population de 590 690 habitants, 154 docteurs et 116 officiers de santé.

Les départements du nord en comptent moins que ceux du midi. Ceux riches par l'industrie moins que ceux agricoles. Les plus riches de ceux-ci ont moins de docteurs et plus d'officiers de santé. Au contraire les docteurs sont plus nombreux dans les départements agricoles.

Dans les départements pauvres et montagnards, le nombre des docteurs l'emporte sur celui des officiers de santé. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Mars 1850   -   Incendie.   -    Dans la nuit du 5 au 6 mars, un incendie s'est manifesté à Lisieux, dans le magasin du sieur Larcher, menuisier et marchand de bois, au cours de l'Abbaye. Il a été impossible de rien sauver, malgré la promptitude et l'énergie avec lesquels les secours ont été apportés, tant par la compagnie de pompiers que par un grand nombre d'habitants. 

La maison de la crèche, la plus voisine, a couru un grand danger et a éprouvé des avaries considérables, on n'a pu sauver qu'avec peine une partie du mobilier évalué à 5 ou 600 fr., on ne connaît pas encore le montant des pertes du sieur Larcher. On ignore comment le feu a pris. Cependant on ne l'attribue point à la malveillance. 

La maison de la crèche ne vient que de naître, comme on sait. On aurait été en peine de recevoir jeudi les petits enfants que leurs mères auraient apportés. M. Huchon, épicier, propriétaire d'une maison considérable dans Ia rue d'Alençon, l'a mise à la disposition de l'administration de cet établissement de charité pour tout le temps qu'on en aura besoin et sans rétribution. On a du bonheur à proclamer une offre si généreuse.  (Source : Le Journal de Honfleur)  

 

Juin 1850   -   Nouvelles du département.   -   L'exposition régionale de l'Ouest a dû s'ouvrir le 28 mai à Lisieux. Celle des produits de l'horticulture n'aura lieu que du 5 au 17 juin.

L'Institut des Provinces sous la direction duquel elle a lieu tiendra les 9, 10 et 11 juin, à midi, des séances publiques, sous la présidence de M. de Caumont.

Un concert le 9 juin, un banquet le 10 et un bal au profit des pauvres le 11, telle sont les dispositions accessoires de cette solennité arrêtées pour ces trois jours qui, comme on voit, seront bien remplis. Elles seront complétées par la foire de St-Ursin à Lisieux qui ouvrira le 11 juin et durera huit jours.

Nous disons accessoires, car le principal est l'exposition de tableaux, de produits d'ateliers divers dont chacun a une destination différente, mais toutes utiles, et après cela celle des produits de l'horticulture.

Nous espérons pouvoir rendre compte de cette exposition à laquelle concourent tous les départements normands et bretons et qui a été l'objet de soins attentifs de la ville de Lisieux. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1850   -   Nouvelles locales.   -   Le même jour, vers 9 heures 1/2 du soir, une forte clarté vint tout-à-coup se projeter sur notre ville. Les personnes qui se trouvaient dehors, quoiqu'un peu surprises, ne lardèrent pas à reconnaître qu'elle était produite par un météore qui, sous la forme d'un globe de feu présentant l'aspect de la lune dans son plein, mais brillant d'un éclat beaucoup plus vif, se dirigeai du sud est au nord-ouest et venait se perdre au-dessus du phare de la jetée de l'E., laissant derrière lui une traînée d'étincelles qui le faisaient ressembler à une pièce d'artifice.

Quelques minutes après, un coup de tonnerre se fit entendre. Plusieurs aérolithes ont été recueillis sur la route suivie par ce météore. 

Le même curieux phénomène s'est produit presque en même temps à Paris, à Rouen et au Havre. 

Voici ce que nous lisons dans le Journal de l'Arrondissement du Havre, du 6 mai : 

« Hier, vers 9 h. 1/2 du soir, un météore lumineux a éclairé pendant quelques instants la voûte céleste au-dessus de notre ville. Ce météore, qui paraissait à son point de départ une simple étoile filante, a acquis pendant son parcours la forme d'un globe lumineux roulant sur lui-même et répandant un vive clarté. Il a suivi la direction du sud au nord et a paru se perdre derrière la côte. » (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Juillet 1850   -   Police correctionnelle.   -   Dans son audience du 16 juillet, le tribunal de police correctionnelle de Lisieux a condamné à cinq ans d’emprisonnement, 300 fr. d'amende, et aux frais la nommée Rosalie-Désirée Cahagne, veuve Josse, marchande de poisson, née à Honfleur, demeurant à Lisieux, pour attentat aux mœurs et prostitution de sa propre fille. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Octobre 1850   -   Tribunal de simple police.   -  La loi du 2 juillet 1850 sur les mauvais traitements envers les animaux reçoit de temps en temps son exécution :

Le tribunal de simple police de Lisieux, dans son audience du 23 septembre à condamné un sieur Danneville, poissonnier, à 5 fr. d'amende et 24 heures de prison pour avoir frappé sa jument à coups redoublés, du manche de son fouet, sur la tête, sur les oreilles, en la tenant par les naseaux, avec une telle force, que les témoins de celle fureur brutale en furent indignés.

Le tribunal de la Seine, devant lequel était cité un sieur Léon, bouvier chaussée du Maine, pour avoir cruellement maltraité ses bœufs en les conduisant à l'abreuvoir, l'a condamné a 10 fr. d'amende et deux jours de prison.

Des charretiers se rendent souvent coupables, de semblables actes, même aux approches de la ville. Il est fâcheux que les agents de la police ne les voient pas et ne les défèrent point aux tribunaux. (Source :  Le Journal de Honfleur)  

 

Décembre 1850   -   Arrestation des deux évadés.   -   « Le Normand », journal de Lisieux, donne les détails suivants sur l'arrestation des deux évadés de Beaulieu, que nous avons annoncée : Dans la nuit de dimanche à lundi, un violent ouragan éclata sur notre contrée, et particulièrement dans les environs de Caen. Deux prisonniers de la maison centrale de Beaulieu, hommes dangereux, condamnés l'un à 10 ans de fers, l'autre à 5 ans, profitant des bruits de la tempête qui servait leur entreprise à souhait, parvinrent à s'évader, à l'aide de fausses clefs, vers cinq heures du matin.

Aussitôt rendus à la liberté, ils se hâtèrent de suivre à travers champs la route de Paris, car c'est vers Paris que tendent presque toujours les évadés et les libérés qui rompent leur ban, ils ont l'espoir de s'y perdre plus facilement dans la foule. Vers six heures du soir nos deux malfaiteurs étaient déjà arrivés dans les environs de Lisieux, et leur plan était tout tracé pour gagner rapidement, dans la nuit même du lundi au mardi, les environs de la capitale.

Mais l'administration avait donné l'éveil partout, toutes les brigades de gendarmerie étaient prévenues, et celle de Lisieux, dont nous nous plaisons à reconnaître la vigilance et le dévouement, se livrait, sous la direction de son lieutenant, aux recherches les plus actives. Ses efforts furent couronnés de succès, à onze heures du soir, les deux gendarmes, Khun et Dubosq arrêtaient les deux forçats au moment où ils allaient monter sur le marchepied d'une des voitures de Paris qui traversent notre ville à cette heure.

Conduits immédiatement à la maison d'arrêt, ils ont été dirigés dés le lendemain matin sur Caen, pour être réintégrés de suite dans la prison de Beaulieu.

La gendarmerie de Lisieux a rendu, dans cette circonstance, un signale service que l'on ne doit pas oublier. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1851   -   Les fêtes de Lisieux.   -   Les fêtes organisées à Lisieux, le jour de la distribution des primes provinciales, étaient magnifiques. Une vaste estrade pavoisée avait été élevée au haut du jardin public.

Pour le banquet, qui a eu lieu dans la magnifique halle aux toiles, on avait détourné l'eau des fontaines et formé au milieu de cette salle un jet d'eau du meilleur effet. Le fond de la salle était orné des produits agricoles les plus remarquables, et de colonnes de verdure, entre lesquelles s'élevaient les statues des trois saisons aux-quelles l'agriculture doit les fleurs et les fruits. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   La récolte du colza est terminée, celle des blés va bientôt commencer. Un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'habitude d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme, et même le long des bâtiments d'exploitation et d'habitation. Cette habitude présente des dangers d'incendie, sur lesquels nous appelons toute l'attention des autorités locales. C'est leur droit et leur devoir de veiller à ce que les meules de paille ou les tas de bourrées, élevées à ciel ouvert, soient éloignées des bâtiments, surtout de ceux dont la couverture est en chaume. Aux termes d'un arrêté préfectoral, la distance ne pourra être moindre de 50 mètres. Les arrêtés que les maires pourront prendre à ce sujet devront être soumis à l'approbation de M. le préfet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -   Le 27 avril, après que huit jeunes religieuses venaient de prononcer leurs vœux et que leurs parents prenaient part au déjeuner que leur offrait la communauté de la Providence à Lisieux, le feu prit à la cheminée de la cuisine et vint troubler la fête.

On pouvait craindre de grands dommages, ils furent évités par la promptitude des secours et notamment le zèle accoutumé des pompiers qui parvinrent à se rendre maître du feu. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -   Les conducteurs des malle-postes devront, à l'avenir, porter le costume prescrit par les règlements : Casquette de drap bleu avec un petit galon d'argent rabattant sur le côté, habit-veste bordé au collet d'un galon d'argent, écusson attaché au côté gauche de l'habit, pantalon drap gris de fer ou coutil, selon la saison.

Les directions des postes ont reçu l'ordre que les conducteurs aient à se conformer à cette prescription, à dater du 10 mai. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles Divers.   -   Une loi rendue il y a quelques années punit les gens qui maltraitent les animaux et nous avons appris quelques applications des peines qu'elle prononce.

Il s'est fondé à Paris une société protectrice des animaux, qui donne des médailles aux cochers, palefreniers, conducteurs de bestiaux, charretiers, bergers etc... qui auraient fait preuve à un haut degré de compassion, de douceur, de soins intelligents envers les animaux qui leur sont confiés. Cette société vient de réclamer de celle d'agriculture du Calvados les noms et les titres des candidats qu'elle aurait à proposer.

Celle-ci a regretté de ne pouvoir répondre à cette demande et elle le fait d'autant plus sincèrement qu'elle est au centre d'un pays producteur de chevaux et de bestiaux, qui procurent aux habitants la majeure partie de leurs richesses, ce qui devrait déterminer ceux-ci à donner l'exemple de bons traitements envers les animaux. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Le gouvernement vient d’instituer une commission chargée d'étudier. l'établissement de bibliothèques communales. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Les engagements volontaires sont ouverts dans le 1er régiment d'infanterie de marine jusqu'à la mise en activité des jeunes gens de la classe de 1851. Ceux de cette classe pourront être admis à devancer l'appel avant l'ouverture des opérations des conseils de révision. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Aux termes d'une instruction préfectorale signalant les abus en matière de gîtes d'étapes, désormais tout logement affecté aux troupes de passage sera désigné par un arrêté municipal, après la visite d'une commission. Chaque militaire devra avoir un lit séparé et des draps n'ayant point servi.

Les villes sont invitées à organiser des casernes de passage pour débarrasser les habitants de la charge du logement militaire. (Source :  Le Journal de Honfleur) 

 

Mai 1852   -   Nouvelles divers.   -  Cette semaine encore les journaux du département, et quelques uns de ceux des départements voisins, sont remplis du récit de nombreux incendies qui se propagent d'une manière effrayante. On assure que l'administration préfectorale, dans sa haute sollicitude pour les interdis de notre département, va publier des dispositions énergiques, de nature a rassurer nos contrées ravagées, depuis quelques temps, par des sinistres multipliés. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1852   -   Le Baccalauréat.   -   La faculté des lettres de l'académie de Caen a procédé aux examens du baccalauréat, du 1er au 17 de ce mois ; et lundi dernier, elle a proclamé les résultats : 93 candidats se sont présentés ; 29 ont échoué à la version. Sur les 64 qui ont subi les épreuves orales, 43 ont été reçus.

Un seul, M. Hérault, d'Isigny, élève du lycée de Caen, a obtenu la mention BIEN. Parmi ceux qui ont obtenu la mention assez bien, on trouve pour le Calvados, MM. Pagny, de Mézières ; Delasalle, de Caen ; Auvray, de Vire ; Le Sauvage, de St-Gatien ; Puchot, de Lisieux ; Moutier, de Lisieux ; Morel, de Falaise ; Denis-Dudesert, de Condé-sur-Noireau ; Queillé, de Caen ; Tillaux, d'Aunay ; Cortès, de Monovar (Espagne) ; Cabard, de Méry-Corbon ; Gauthier, de Caen. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1852   -   Le temps qu’il fait.   -   Les coups de vent se succèdent, sans relâche, depuis quinze jours et la pluie tombe presque sans interruption et quelquefois à torrents, de manière à faire naître des inquiétudes sur les navires en mer et surtout sur l'ensemencement des terres.

Dans la nuit de lundi à mardi (4 au 5 octobre) la pluie tomba avec une telle abondance que les petites rivières affluentes à la Seine, dans notre canton, grossirent singulièrement et avec rapidité. La « Morelle » faillit emporter le pont de Ficquefleur dont l'arche unique n'a que trois mètres d ouverture, elle s'ouvrit passage à chacune des deux extrémités, en couvrant toutes les prairies qui l'avoisinent. L' « Orange », plus encaissée, et dont le pont a 4 mètres n'a pas fait autant de mal, mais il n'en a pas été de même de la « Claire » qui vient tomber dans les anciens fossés de la ville, après avoir traversé deux fois souterrainement la route de Pont-l’Évêque. Ses bords sont bas, son lit resserré, elle a produit les mêmes dégâts qu'en décembre 1850.

Les usines, les tanneries, les moulins de diverses sortes ont, comme il y a deux ans, comme en 1846, éprouvé des dommages considérables, ainsi que les maisons d'habitation et jardins près desquels ou au milieu desquels elle passe.

Des réclamations furent alors adressées aux Préfets du Calvados, aux ministres qui avaient les travaux publics dans leur département, à l'administration des Ponts-et-Chaussées. On en espérait un résultat utile, et cependant les choses sont restées dans le même état. Un article du journal peut signaler le danger, mais c'est tout ce qu'il peut faire.

La « Calonne » et la « Touques », la première surtout, qui, à Pont-l’Évêque n'attendent pas une telle abondance d'eau pour déborder, couvraient de plusieurs mètres tous les herbages dont la ville est environnée, pendant près de 16 heures, les rues de la ville ont été changées en autant de rivières, et ses maisons pleines d'eau. Dans le quartier du « Bras-d’Or », l'eau, atteignait un mètre.

Lisieux n'a pas été épargnée. L'inondation a rempli les bas fonds la vallée de Corbon est sous l'eau.

La vallée de la Dives, offre sur une longueur de plusieurs kilomètres le plus, pénible spectacle.

A Caen les quais, les promenades, le cours, et les quartiers ont été immergés de près d'un mètre et demi. Les caves, les magasins, les boutiques ont été inondés et ont subi des dommages considérables, dans la rue Neuve-St-Jean, on ne pouvait entrer dans les maisons que par les fenêtres. Le service de la banque, du comptoir d'escompte, de la poste aux lettres se faisait en voitures. Le poste militaire de la rue Neuve St-Jean a été relevé à l'aide de charrettes.

Mercredi la foudre a tombé dans une des cours de l’Hôtel-Dieu et a renversé un factionnaire qui n'a repris ses sens qu'au bout de trois-quarts d'heure des soins des élèves internes de cette maison.

Le pont en construction sur l’ « Orne », vis-à-vis la commune du Coudray, a été emporté et le bac en partie détruit.

A Bayeux, les eaux se sont élevées à plus d'un mètre, plusieurs rues de la ville ont été inondées, on ne pouvait secourir les habitants et leur porter des vivres qu'à l'aide de chevaux et de charrettes.

Un particulier qui se rendait en cabriolet de Courseulles à Bayeux a failli être emporté par les eaux. Les herbages sont couverts, une trentaine de bestiaux ont péri.

Port-en-Bessin a été inondé.

Le pont d'Ouilly qui venait d'être reconstruit a été emporté, le vieux pont de Pont-Farcy est détruit.

La route de Caen à Granville, les communications entre Falaise, Condé, Vire ont été suspendues.

A Condé, le « Noireau » a débordé, deux ponts se sont écroulés, l'eau dépassait le premier étage.

A Flers, la crétine s'est élevée à plus de deux mètres dans les bas quartiers. Les caves occupées par les tisserands ont beaucoup souffert dans les marchandises et les métiers.

La « Vire » parait avoir fait des dégâts extraordinaires. Elles s’est élevée, suivant le Courrier de St-Lô, a près de 2 mètres 50 en plusieurs endroits, emportant le pont de Gourfaleur, entraînant des meubles, des poutres, des arbres entiers, bateaux, des bestiaux noyés.

On parlait de la destruction des ponts de Tessy et de St Fromond. Celui de Vire a éprouvé un affaissement considérable, et sera probablement à reconstruire.

Ainsi toute la Basse-Normandie a éprouvé des dommages plus ou moins grands suivant les localités. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Octobre 1852   -  Nouvelles locales.   -   Le soleil brille en ce moment sur notre contrée, et le beau temps parait nous être définitivement revenu. Cet heureux changement dans l'atmosphère contribuera beaucoup à faire disparaître les derniers vestiges de l'inondation. Il est à désirer que l'administration municipale de Bayeux profite des basses-eaux pour faire déblayer la rivière des matériaux qui l'encombrent dans beaucoup d'endroits. Il serait bon aussi qu'une commission municipale fût chargée de recueillir des renseignements exacts sur les pertes éprouvées, afin de donner une utile destination au montant des souscriptions.

A l'occasion de ces inondations dans le département, nous trouvons dans l’Intérêt public les détails suivants sur la part que M. le préfet du Calvados a prise dans la réparation immédiate des sinistres causés.

M. le préfet était en tournée dans l'arrondissement de Lisieux le jour de l'envahissement des eaux. S'étant assuré que l'administration n'avait plus à y prendre de dispositions et que le travail des fabriques était assuré, il s'est empressé de rentrer au chef-lieu du département, après avoir prescrit les mesures propres à assurer la sécurité du passage de la vallée de Corbon, où l'inondation couvrait la route.

Aussitôt après les mesures à prendre du centre de l'administration, pour les divers points du département.

Pour Pont-l’Évêque, les projets de préservation sont activement poursuivis. Partout les réparations immédiates, aux voies de grande communication, routes nationales et départementales, et lignes vicinales, ont commencé.

L'Agriculture a éprouvé de grandes pertes, l'industrie aussi, mais, grâce à Dieu, l'empressement et le zèle des dispositions prises ont pu prévenir la mort d'hommes, et en grande partie la perte des bestiaux. On espère des secours pour les personnes les plus éprouvées par le fléau. C'est surtout avec de larges dotations aux travaux publics pour réparer le mal et préserver davantage les points ordinairement les plus menacés, que le département se recommande à la sollicitude du gouvernement. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1853  -   Un violent incendie a éclaté à Lisieux.   -   le 25 Janvier, à 11 heures du soir, dans un des bâtiments dépendant de l’établissement des frères des écoles chrétiennes, situé entre cour et jardin, et composé de deux étages et de mansardes. C'est dans ce dernier étage que les frères avaient leur dortoir ! ils n'ont pu s'échapper, qu’en gagnant par les toits ceux des maisons voisines.

Les secours les plus empressés furent apportés, et n'ont pas empêché la ruine complète du bâtiment.

Les journaux de Lisieux font les plus grands éloges de l'activité avec laquelle chacun  s’était porté au lieu de l’incendie. Les autorités de la ville, le clergé, les élèves du séminaire mêlés dans la foule l'encourageaient par leur exemple. Les religieuses même avaient quitté leur couvent et faisaient la chaîne. On cite, comme toujours, les pompiers actuels et ceux qui n’appartiennent plus a cette compagnie si utile et toujours si dévouée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Février 1853   -  Nouvelles locales.   -   La lieutenance de gendarmerie de Lisieux vient, comme celle de Bayeux, d'être élevée au rang de capitainerie. En conséquence, M. Delplanque est promu au grade de capitaine de son arme, et reste attaché à la résidence de Lisieux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1853   -  Instruction public.  -   Dans la liste des instituteurs primaires et des surveillantes des salles d'asile du ressort, auxquels le conseil académique du Calvados a décerné des médailles et des mentions honorables pour l'année scolaire 1851-1852, nous trouvons parmi les Institutrices : 

Mme Martin (Eugénie-Marie), religieuse de la Providence de Lisieux, à Liltry, médaille de bronze. — Mlle Guilbert (Marie-Rosalie), à Juaye, mention honorable.

Et au nombre des Directrices d'Asile, Mme Vigneron (Amélie-Uranie), sœur de St-Thomas-de-Villeneuve, à Bayeux, mention honorable. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

       

Mai 1853   -  Avis aux baigneurs.  -  Tous les ans, à l'époque du retour de la saison des bains, des plaintes nombreuses sont adressées à l'autorité sur les dégâts commis, dans les prairies, qui longent la rivière d'Aure, par les baigneurs, qui en détruisent l'herbe et les récoltes.

Nous croyons utile de prévenir tous ceux que cet avis pourrait intéresser, des mesures qui sont prises cette année pour faire cesser cet abus. Un garde spécial vient d'être attaché à la surveillance de ces prairies, et chargé de dresser procès-verbal à tout individu qui sera pris sur leur terrain.

Cet avis salutaire s'adresse aussi aux amateurs de la pêche et aux chercheurs de vers. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1853  -   Chemin de fer de Paris à Cherbourg.   -   Suivant un arrêté de M. le Préfet du Calvados, du 29 juin, une enquête est ouverte à Lisieux, du 10 au 21 juillet, sur les plans du chemin de fer pour la portion comprise entre cette ville et Mézidon. Les questions soumises a l'enquête concernent notamment les courbes à établir qui sont au nombre de douze, le nombre et le placement des stations et les passages à établir soit à niveau, soit au-dessus et au[1]dessous de la voie ferrée. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -   Nouvelles diverses.   -  En vain fait on aux charretiers et voituriers les recommandations les plus instantes ; en vain les journaux de tous les départements rapportent-ils sans cesse les événements fâcheux qui arrivent continuellement, rien n'y fait, et ce sont tous les jours de nouveaux récits d'accidents semblables. Nous avons le regret d'en avoir un à ajouter à la longue liste qu'on pourrait former.

Jeudi dernier, le sieur Binet allait à Lisieux avec une voiture chargée de charbon de terre, lorsque, au milieu du cours d'Orléans, voulant monter sur sa voiture, un cercle sur lequel il s'appuyait décapela et il tomba sur le dos, essayant de se relever il retomba sur le ventre, et la roue lui passa sur le cou. La mort fut instantanée. (source Le Journal de Honfleur)

 

Août 1853   -  Nouvelles locales.   -   On pose actuellement dans la ville de Lisieux les poteaux qui doivent servir à conduire les fils du télégraphe électrique.

Après avoir suivi la route de Paris, la ligne quitte la grande voirie, tourne à gauche, sur les boulevards d'Orbec et de Ste-Anne, pour reprendre au sortir de la ville la route de Caen. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1853   -    La morve.   -   Un triste événement est arrivé à Rouen à un jeune homme de Lisieux, employé comme palefrenier dans une administration. Ce malheureux jeune homme, parmi les chevaux qu'il soignait, en avait quatre atteints de la morve, il a gagné cette affreuse maladie et y a succombé.

L'autopsie de son cadavre a été faite samedi dernier à l'Hôtel-Dieu, pendant l'opération, le chef du service dans lequel était le malade et un interne de l'hospice se sont légèrement piqués à la main, mais cet accident n'aura pas de suite fâcheuse pour eux, grâce à la cautérisation qui a été immédiatement pratiquée.

L'autorité a aussitôt ordonné de faire abattre les quatre chevaux ainsi qu'un cinquième atteint du farcin, qui se trouvait dans l'écurie où couchait le palefrenier. On annonce qu'un mandat d'amener a été lancé contre le directeur de l'administration à laquelle appartenaient les chevaux.   (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1853   -   Un trait de probité.   -   Nous empruntons au journal « le Normand », de Lisieux, un trait de probité très rare et que l'on est trop heureux de rencontrer pour le passer sous silence, regrettant, toutefois que le nom de son auteur nous soit inconnu :

Il y a une vingtaine d'années un ouvrier mourait, laissant dans la misère une veuve et un fils. La pénurie où l'avait réduit une longue maladie, l'avait mis dans la nécessité de contracter quelques dettes. Il y a quelques jours, ce fils, ouvrier tisserand dans une des manufactures de Louviers, est venu acquitter une notable partie de ces dettes, en promettant le reste le plus tôt possible. C'est sur ses économies et à force de temps, de travail et de privations, que ce brave et honnête ouvrier a pu parvenir à accomplir un acte si honorable. (source : Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   L’École.   -   M. le recteur de l'académie du Calvados, par un arrêté du 12 de ce mois, invite MM. les maires et MM. les ministres des différents cultes à dresser, de concert, avant le 1er décembre prochain, les listes des enfants qui pourront être admis gratuitement dans les écoles publiques, pendant l'année 1854. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   Le tunnel de la Motte.   -  Les travaux du tunnel de la Motte, près Lisieux, marchent rapidement, on s'est borné à exhausser la pente, et rien ne fait en ce moment douter de la réussite. (source Le Journal de Honfleur)

 

Novembre 1853   -   Un assassinat à Lisieux.   -   Un crime horrible, accompagné de circonstances mystérieuses, a été commis, dans la nuit de mercredi à jeudi, au sein de notre ville, dans une maison habitée par des personnes honorables, sur une malheureuse servante qui probablement est morte victime de sa probité et de sa fidélité à ses maîtres.

Au commencement de cette semaine, M Guirard partit avec son domestique pour faire exécuter quelques travaux sur une ferme qu'il possède à Montviette, et ne devait revenir que dans quelques jours.

Ici commence une série de mystères que les investigations de la justice sauront sûrement débrouiller : la femme Queret a-t-elle reçu une ou plusieurs fois son mari dans la maison pendant l'absence de son maître, et à l'insu de sa maîtresse ? Des malfaiteurs étrangers ont-ils pu s'introduire dans l'intérieur de la maison ? Telles sont, d'après les différents bruits qui ont circulé et que nous ne faisons que rapporter ici sans prendre aucune responsabilité, les questions que la justice est appelée a résoudre pour arriver à connaître l'auteur de l'épouvantable forfait que nous allons rapporter.

Jeudi matin, vers 9 dix heures et demie, le cadavre de la femme Queret fut découvert, horriblement mutilé, dans une écurie situé au bout du jardin dépendant de l'habitation de M. Guirard, son corps, presque nu, sur lequel l'assassin avait jeté une couverture, gisait par terre, auprès d’un lit, et était couvert d'énormes et horribles blessures : la tête était en partie détachée du tronc, de large entailles aux mains, aux bras, à la poitrine, attestaient que la victime avait cherché à lutter avec son bourreau, une grande mare de sang demi-figé couvrait le sol. Près de là, sur une table, étaient déposés les bas de la femme Queret, son corset et quelques vêtements. Le coffre du domestique a été forcé par l'assassin, et une somme de 60 francs y a été prise.

Cette affreuse découverte jeta dans une consternation impossible à décrire les voisins appelés par les cris d'effroi de Mme Guirard, aucun d'eux n'avait entendu de bruit pendant la nuit, Mme Girard que son âge et sa santé contraignent de ne se lever qu'à une heure avancée de la matinée, n'avait pu, jusque là, s'expliquer la cause de l'absence de sa bonne, qui tous les jours, venait dès le matin dans son appartement. On courut prévenir la justice.

M. le procureur impérial et son substitut, M. le juge d'instruction et son greffier, M. le docteur Hue, M. le capitaine de gendarmerie, M. le commissaire de police se transportèrent immédiatement sur les lieux et la journée entière s'est passée à examiner l'état du cadavre, à inspecter exactement les lieux où la scène sanglante s'était passée et les alentours, et à prendre des informations auprès des voisins ou des personnes qui connaissaient particulièrement la malheureuse femme Queret.

M. Delamarre, caissier d'une société d'assurance, avait connu dès l'enfance la malheureuse Aimée Bernoui, il l'avait vue élever et il s'était même employé pour lui procurer une place. On s'était donc adressé à lui jeudi pour avoir quelques renseignements mais il ne connaissait pas le mari.

Hier matin, à huit heures, un homme jeune, de haute taille, vigoureusement constitué, se présenta chez M Delamarre et lui dit qu'il se nommait Queret, qu'il venait s'informer du malheur arrivé à sa femme, il demanda si la justice était allée sur les lieux, et fit quelques autres questions dans le même genre M. Delamarre l'engagea à communiquer à M. Cargue, commissaire de police, quelques renseignements que lui-même n'avait pu donner la veille. Queret consentit et aussitôt M. Cargue, que l'on prévint, est venu le prendre pour le conduire à son bureau, là, pressé de questions par le commissaire et par le gendarme Khun sur l'emploi de son temps pendant ces deux jours, sur le lieu où il avait couché la nuit du crime.

Queret n'a pu donner que des réponses embarrassées, il a été fouillé, et on a trouvé sur lui un couteau et un rasoir ébréché sur lequel on a cru reconnaître des lâches de sang, d'autres taches sanguinolentes paraissaient aussi à sa chemise, à ses bretelles et à son gilet, cependant on aurait acquis depuis la certitude qu'il a dû changer de chemise et d'autres vêtements jeudi matin ; que sont-ils devenus ? on l'ignore. Queret a été conduit de suite à la maison d'arrêt par M. le commissaire, les gendarmes et les agents de police, peu d'instants après, il comparaissait à la chambre d'instruction.

— M. Bourdon, juge, est chargé d'instruire cette affaire.

Queret a trente deux ans, il a été militaire et a servi dans les carabiniers. Aujourd'hui il est journalier, et parfois il s'occupe de la destruction des taupes. (source Le Journal de Honfleur)

 

Janvier 1854   -   Nouvelles locales.   -   Depuis quelques jours, après une grande variabilité, la température s'est adoucie, et le dégel avance assez rapidement. Cependant nos rues, tant était grande l'abondance des neiges, sont encore encombrées de manière à en rendre le parcours très difficile, sinon dangereux.

Les habitants profitent de cette intermittence, surtout dans la route impériale, pour faire écouler dans les ruisseaux les monceaux de neige accumulés devant leurs maisons. Plaise à Dieu que ce travail ne soit pas interrompu par de nouvelles gelées. La circulation deviendrait alors impossible. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1854   -   Nouvelles locales.   -  Par jugement du 22 novembre dernier, le tribunal correctionnel de Lisieux a condamné le nommé Pillet (Gervais-Théodomir), jeune soldat de la classe de 1852, du département de l'Eure, à 8 jours d'emprisonnement, comme coupable de s'être mutilé volontairement, dans le but de se soustraire aux obligations du service militaire.

Ce jeune soldat a été dirigé, à l'expiration de sa peine, sur une compagnie de pionniers de discipline. Une peine de 8 jours d'emprisonnement a été également prononcée contre le nommé Pinson, de la classe de 1851, qui s'était fait exempter pour plaie sur l'œil droit.

Les nommés Soutif, Maillard et Letouzé ont été condamnés, en outre, le premier à un an d'emprisonnement, et les deux autres à six mois de la même peine, comme s'étant rendus complices de ces délits. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mars 1854   -   Un procès-verbal.   -   A la halle du samedi 11, le commissaire de police de Lisieux a, en présence de M. le Maire de cette ville, qui se trouvait également sur les lieux, dressé procès-verbal contre un boulanger de Livarot qui a acheté, sans marchander, et à la première demande du vendeur, du blé reconnu de deuxième qualité, pour le prix de 73 francs, tandis que celui de première qualité n'était vendu que 72 fr. Le procès-verbal a été déposé immédiatement au parquet. (source Le Journal de Honfleur)

Avril 1854   -   Les réservistes.   -   Nous lisons dans les journaux de Lisieux que les manufacturiers de cette ville se sont réunis, à l'hôtel de ville, afin de s'entendre pour supprimer, d’un commun accord, le travail du dimanche dans leurs ateliers.

Cette mesure, aussi morale qu'humaine, a été adoptée, sauf en ce qui concerne l'opération de la foulonnerie, que l'on ne peut arrêter sans inconvénient. (source Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1854   -   Une expiation.   -   Nos lecteurs ont encore présents à la mémoire les horribles, détails d'un assassinat suivi de vol qui fut commis, dans la nuit du 9 au 10 novembre dernier, à Lisieux, chez les époux Guirard-Desjardins, sur la personne de leur domestique, Anne Bernouy, femme du nommé Louis-Honoré Cœuret, journalier. L'assassin n'était autre que le mari de la victime.

Arrêté et traduit devant la Cour d'assises du Calvados, le 18 février dernier, Cœuret fit montre d'une impassibilité complète pendant toute la durée des débats, et parut entendre avec une indifférence absolue la condamnation à mort qui fut prononcée contré lui.

Hier matin, à sept heures, par suite du rejet de ses pourvois en cassation et en grâce, Cœuret a subi son châtiment.

Ce malheureux a fait à pied le fatal trajet, écoutant pieusement les exhortations du vénérable ecclésiastique qui l'assistait et après avoir, à plusieurs reprises, baisé le crucifix, il s'est livré aux exécuteurs.

Comme de coutume, une foule nombreuse assistait à cette terrible expiation. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   La classe 1853.   -   Les 140 000 hommes de la classe 1853 sont ainsi répartis dans nos armées de terre et de mer : la marine en reçoit 4 915 ; l'infanterie, 111 785 ; la cavalerie, 6 800 ; l'artillerie, 10 800 ; le génie, 2 700 ; les équipages, 3 000. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1854   -   Le chemin de fer.   -   Nous pouvons annoncer de la manière la plus positive, dit le « Journal de Falaise », que le chemin de fer de Paris à Cherbourg sera terminé jusqu'à Lisieux le 1er avril prochain, et jusqu'à Caen le 1er  juillet suivant. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1854  -  Église Saint-Pierre de Lisieux.  -  La délibération du Conseil d'arrondissement de Lisieux, considérant que l'église Saint-Pierre exige encore de nombreux travaux de  réparation et de consolidation, jusqu'à présent les travaux n'ont à peu près été faits qu'en hiver, émet le vœu : 1° Que Leurs Excellences les Ministres d'État et des Cultes veuillent bien  continuer, pour 1855, l'allocation qu'ils ont bien voulu accorder pour 1854 ; 2° Que des ordres soient donnés pour que les travaux soient faits en saison  convenable.

 

Août 1854   -   Nouvelles locales.   -  Ces jours derniers, le sieur Bourgeot (Jean-Léonor) aubergiste à Lisieux, ayant chez lui, trois chevaux atteints de la morve, se garda bien de porter ce fait  — comme il en avait le devoir — à la connaissance du maire de la ville et réussit à faire vendre ces animaux, qu'il savait morveux, savoir : deux à un sieur Lancelot, et le troisième à un sieur Bouché.

Traduit à raison de ces faits devant le tribunal correctionnel de Lisieux, Bourgeot a été condamne, le 11 août, à 45 jours de prison, 50 fr. d'amende envers le Gouvernement, à rembourser au sieur Lance 1 450 fr, prix des deux chevaux qu'il lui avait vendus et, en outre, à 200 fr. de dommages-intérêts ; à rembourser aussi au sieur Bouché 455 fr. pour le cheval qu'il lui avait vendu, et en 480 fr. de dommages-intérêts, et aux dépens de l'instance.

Les trois chevaux reconnus morveux ont été abattus par ordre de l'autorité. (Source : Le Journal de Honfleur)

 

Septembre 1854   -   Cour d'Assises du Calvados.   -    Présidence de M. Lemenuet de la Jugannière.  Audience du 8 septembre.

Le 31 mars dernier, Larcher (Charles-Frédéric), colporteur, et Forest (Victor-Nicolas), journalier, demeurant tous les deux à Lisieux, s'introduisirent, à l'aide d'effraction et d'escalade, dans le domicile du sieur Morin, cultivateur à St-Jacques-de-Lisieux et s'emparèrent d'une somme de 10 fr. qui se trouvait sur une fenêtre et de 550 fr. placés dans une armoire qu'ils avaient forcés.

Larcher a été condamné à 12 ans de travaux forcés et Forest, à 20 ans de la même peine. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Novembre 1854   -  On lit dans le « Normand », journal de Lisieux.   -  Mgr l'évêque a présidé, dimanche dernier, la fête de la Sainte Enfance dans l'église Saint-Pierre. La foule qui remplissait notre cathédrale était immense, toutes les mères s'étaient fait un pieux devoir d'amener leurs petits enfants pour recevoir la bénédiction du vénérable prélat. Son cœur a dû goûter une sainte joie en voyant l'admirable spectacle de tout un peuple lui présentant ses enfants à bénir.  (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1854   -   L’alcool.   -   Depuis quelques temps, les journaux de notre département, signalent plusieurs accidents attribués à l'ivrognerie, cette hideuse passion, que l'on considère avec raison comme la source de tous les maux et de tous les crimes, et que l'on peut considérer également, grâce aux tristes et nombreux exemples qui sont trop souvent offerts, comme la cause des plus grands malheurs.

Nos extrayons du « Pilote du Calvados » le récit de ces accidents, duquel nous avons toutefois retranché ce qui nous paraissait insignifiant pour nos lecteurs :

— Le jeudi, 25 novembre, vers sept heures du matin, on a trouvé, dans le ruisseau de la Grande-Rue, à Lisieux, le cadavre du sieur Lefêvre. mendiant. On présume que ce malheureux, qui s'enivrait souvent, est tombé à cette place à une heure assez avancée de la soirée, et que, saisi par le froid, il n'aura pas eu la force de se relever. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   La fausse monnaie.   -   Dans la journée du 27 décembre dernier, une femme se présenta chez plusieurs cabaretiers et regrattiers de Lisieux, et leur donna en paiement de marchandises ou en échange de monnaie de billon des fausses pièces de cinq francs à l'effigie de Louis-Philippe, portant le millésime de 1839.

Prévenu de ces faits, M. le commissaire de police se livra à une enquête qui lui fournit la preuve que l'auteur de l'émission des pièces fausses était une femme Isaac, marchande d'allumettes chimiques, demeurant à Saint-Philbert-des-Champs, arrondissement de Pont-l’Évêque.

Une perquisition faite au domicile de cette femme a amené la découverte de divers objets servant à la fabrication de la fausse monnaie, tels que moules, creusets, formes à l'effigie de Louis-Philippe, fragments de plomb, du mastic, etc... On a trouvé aussi une pièce de cinq francs fausse à celles qui avaient été mises en circulation à Lisieux.

La femme Isaac et sa fille avaient été arrêtées dès le 30 décembre, à la suite de la perquisition faite par MM. Gastine, substitut du procureur impérial, et Jullien, commissaire de police, une troisième personne fut mise en état d'arrestation : c'est Isaac fils, âgé de 25 ans, soldat au 8e d'artillerie qui était en congé temporaire à titre de soutien de famille. Ce jeune homme a prétendu qu'il était complètement étranger à la fabrication des pièces fausses et que c'était sa sœur qui les fabriquait en s'amusant.

Mais ce système ne paraît pas devoir réussir ; Louis Isaac a été signalé par les plaignant comme ayant accompagné sa mère le 27 décembre, et ayant coopéré à l'émission de la fausse monnaie. La femme Isaac pratiquait depuis un an environ sa coupable industrie. Elle écoulait les pièces fausses qui se fabriquaient chez elle, dans les marchés de Blangy, Pont-l’Évêque et Lisieux. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   Les éclipses de l’année.   -   Il y aura en 1855, deux éclipses totales de lune : le 2 mars et le 25 octobre ; l'une et l'autre seront en partie visibles chez nous. Il y aura deux éclipses de soleil, mais invisibles pour nous. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Janvier 1855   -   le tribunal correctionnel de Lisieux.   -   Dans son audience du 16 janvier, le tribunal correctionnel de Lisieux a condamné à huit jours de prison, 50 fr. d'amende et autres peines accessoires, les nommés Lesueur, boucher à St-Clair-de-Lisieux, et Lemonnier, dit Lajoie, boucher à St-Martin-de-la-Lieue, déclarés coupables d'avoir exposé en vente, de la viande corrompue.

Le nommé Chevalier, boucher à St-Désir-de-Lisieux, a été puni d'une amende de 50 fr. pour un délit de même nature, et le nommé Moutier, poissonnier à Lisieux, paiera, de son côté, une amende de 25 fr. pour avoir mis en vente du poisson corrompu. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Adeline. Audience du 5 février.

Pierre-François Besnier, âgé de 57 ans, charpentier, né à Ouilly-le-Basset, demeurant à Lisieux, se présenta, le 15 juin dernier, chez un sieur Costard, marchand de nouveautés à Lisieux et acheta pour une quarantaine de francs de marchandises en paiement desquelles il remit un billet de 100 fr. souscrit d'une signature Legueu et endossé d'une signature Decauville.

A son échéance, ce billet fut protesté : les deux signatures dont il était revêtu étaient fausses.

Le 21 juillet, Besnier escompta chez le sieur Peulvey, un autre billet de 116 fr. souscrit Legueu et endossé Giffard. Ces deux signatures étaient également fausses.

Besnier a fait des aveux complets. Des circonstances atténuantes ont été admises en sa faveur et il ne subira que deux ans de prison. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Février 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le conseiller Adeline. Audience du 7 février.

Louis Dutertre, âgé de 41 ans, entrepreneur de travaux publics, né à Chantrigné (Mayenne), demeurant à Lisieux, est accusé de banqueroute frauduleuse. Les débats établissent que Dutertre, déclaré en état de faillite, a détourné ou dissimulé une partie de son actif et essayé de se donner des créanciers fictifs au détriment de ses créanciers sérieux.

Le jury, en le déclarant coupable, sur deux des quatre questions principales, lui accorde le bénéfice des circonstances atténuantes, et la Cour le condamne à cinq ans de prison. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Mars 1855   -   Le Tribunal correctionnel de Lisieux.   -   Dans son audience du 20 février, il vient de condamner, pour avoir exposé en vente et vendu du poisson corrompu, sept mareyeurs, mareyeuses et commissionnaires, à la peine de 25 fr. d'amende chacun, à l'insertion du jugement dans deux journaux de la localité et à l'apposition de douze affiches, le tout à leurs frais, et solidairement aux dépens :

Et dix poissonnières, pour le même délit, à 5 fr. d'amende chacune et aux dépens. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   On lit dans le Lexovien, du 26 mai.  -   La locomotive qui était attendue vendredi est arrivée dimanche jusqu'auprès de l'embarcadère, et, dans la journée, elle a fait plusieurs fois le trajet de Courtonne à Lisieux.

Malgré l'incertitude du temps, bon nombre de promeneurs s'étaient rendus sur la route d'Orbec pour assister à ce spectacle, nouveau pour une grande partie des habitants de notre ville.

Aujourd'hui, une locomotive, ornée de fleurs, amenant plusieurs wagons, dans lesquels était tout le personnel de l'administration du chemin de fer, est arrivée à 1 h. 1/2 au débarcadère, sur lequel flottaient côte à côte les drapeaux anglais et français, et où un déjeuner de 120 couverts, splendidement servi, attendait ces messieurs.

Une foule nombreuse circule sur les terrains environnants et suit avec curiosité les divers mouvements des machines. Ce soir, ce train est reparti à 5 h. 1/4, avec ses voyageurs, pour Paris. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  Présidence de M. d'Angerville.  -  Audience du 9 mai.  

-   Vers la fin du mois de décembre dernier, un certain nombre de pièces de 5 francs fausses furent remises, à Lisieux, par la femme Isaac, fabricante d’allumettes chimiques, à une dame Hamelin, boulangère, à une dame Blondel, à une dame Bizire, et à une dame Benoît.

Une perquisition faite au domicile de la femme Isaac amena la découverte de plusieurs moules en bois et en plâtre, qui avaient servi à fabriquer les pièces fausses, de métal propre à la fabrication de ces pièces et de plâtre à mouler. Quelques[1]uns de ces moules en bois se trouvaient sur l'établi du fils de la maison, Jean-Louis isaac. La femme lsaac a reconnu que c'était elle qui avait coulé les pièces fausses qu'elle avait mises en circulation, elle a prétendu que, son fils était innocent et que c'était elle seule qui avait confectionné les moules en bois. Isaac fils a protesté aussi qu'il n'était pas coupable.

Le jury a rendu un verdict affirmatif contre la femme Isaac et négatif en faveur de son fils qui a été mis immédiatement en liberté. Cette femme a été condamnée à six ans de réclusion et 100 fr. d'amende (circonstances/atténuantes). (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   La cour de cassation.  -   La cour de cassation vient de décider que la profession d'entremetteur de mariages est contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   La cour Impériale.  -   La cour impériale de Paris ( 2e chambre ) a décidé que le devoir absolu d'un entrepreneur de travaux est d'exigé que les précautions nécessaires pour empêcher les accidents soient prises et de s'assurer qu'elles l'ont été, et qu'en conséquence, lorsque, par suite du manque de solidité d'un appareil élevé par les ordres de l'entrepreneur, l'un des ouvriers employés par lui a été blessé, cet entrepreneur doit être déclaré responsable, alors même que l'ouvrier victime de l'accident, aurait concouru à l'établissement de l'appareil vicieux. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -   Chemin de fer.  -   Le conseil d'administration du chemin de fer de Paris à Cherbourg, dans sa séance du 7 de ce mois, a arrêté que l'ouverture de l'exploitation de la section de Mantes à Lisieux aura lieu le dimanche 1er juillet prochain.

Les travaux du chemin de fer sur le territoire de Caen sont en voie d'exécution, du moins sur les portions de terrain dont la compagnie a obtenu la cession à l'amiable. La station de Caen sera définitivement placée dans la prairie, les jardins d'auprès de l'abattoir et sur les bords de l'Orne. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juin 1855   -  le chemin de fer.   -  L'ouverture du chemin de fer de Mantes à Lisieux, aura lieu solennellement dimanche prochain, 1er juillet. Le conseil municipal de Lisieux vient d'arrêter le programme des fêtes qui auront lieu à celte occasion. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1855   -   Accident du chemin de fer.  -  Lundi dernier, les dépêches de Paris et de Caen, qui devaient être distribuées en ville à 7 heures du matin, ne sont parvenues à Honfleur que vers 5 heures du soir. A l'arrivée du courrier, on apprit que le retard avait été causé par un accident très grave arrivé sur le chemin de fer, entre Evreux et Lisieux.

Aussitôt, en l'absence de tous renseignements précis, les commentaires ne firent pas défaut, et les détails les plus sinistres circulèrent, à ce sujet. Heureusement, si le fait était vrai, il était loin d'avoir la gravité que lui attribuait la rumeur publique. Voici, sur cet événement, les renseignements que nous empruntons au journal d'Evreux le Courrier de l'Eure :

Un déplorable accident a marqué tristement l'inauguration du chemin de fer de Lisieux à Mantes. Le train parti de Lisieux à 4 heures 20 minutes du soir, passait sur un remblai près de Grosley, entre Beaumont-le-Roger et Romilly, lorsque tout-à-coup une violente secousse brisa les chaînes d'attache des trois derniers wagons, qui furent précipités sur le talus. Le dernier wagon, où se trouvait le conducteur serre-frein, fut jeté en bas du remblai, avec une violence extraordinaire, d'une hauteur d'environ 10 mètres et broyé dans la chute. Les deux autres, dont un était de première classe, furent fortement endommagés. La locomotive et le reste du convoi avancèrent encore pendant une distance de 60 mètres, avant de pouvoir revenir en arrière sur le théâtre de l'accident.

Quelques-unes des victimes, principalement le conducteur serre-frein, faisaient entendre des cris déchirants. On s'empressa de les dégager, et ceux des voyageurs qui étaient blessés le plus grièvement furent portés dans le château de M. de Brigode, qui leur fit donner les soins les plus empressés. Les autres blessés furent recueillis dans les voitures, qui, changées en un convoi d'ambulance, parcoururent lentement la ligne jusqu'à Évreux.

On cite quatorze blessés, dont deux assez grièvement. Le conducteur serre-frein est dans un état désespéré.

D'après le Courrier de l'Eure, on attribue cet accident à un tassement des terres du remblai, qui, occasionnant un choc, aurait fait rompre les chaînes d'attache et amené le déraillement. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -   chemin de fer.  -  C'est aujourd'hui que va avoir lieu l'ouverture du chemin de fer de Mantes à Lisieux. Le conseil municipal de Lisieux s'est réuni pour délibérer sur les fêtes qui devront avoir lieu à cette occasion.

Le programme suivant a été arrêté : Banquet par souscription à 45 fr. par tête. — Bal par souscription à 40 fr. par famille, 6 fr. pour un jeune homme. —  Feu d'artifice. — Illumination des monuments publics et des maisons particulières. — Distribution de secours aux indigents de la ville. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -   chemin de fer.  -   A dater du 1er juillet, les horloges de toutes stations des chemins de fer de l'Ouest seront réglées sur le méridien de Paris.

Il est utile que l'on sache bien qu'il existe entre les méridiens de Paris, du Havre, de Dieppe, de Lisieux, une différence assez sensible et qui pourrait donner lieu à beaucoup de retards, si le public ne s'en rendait pas compte.

Ainsi, les horloges de Paris sont en avance de cinq minutes sur celles de Dieppe, de huit à neuf sur celles de Lisieux et du Havre. Les voyageurs devront donc tenir état de ces différences s'ils veulent éviter toute erreur. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -   L’accident de train de Lisieux.  -   Nous empruntons au Courrier de l'Eure les détails suivants, envoyés à ce journal, sur les suites de l'accident arrivé le 1er juillet, sur le chemin de fer de Paris à Lisieux :

On ne compte plus que trois blessés dont deux, dans peu de jours, seront complètement rétablis.

Dimanche dernier, le docteur Gibon, médecin de la Compagnie, M. le docteur Lampérière et M. Gohière, employé au mouvement, ont été visiter les malades. Il résulte de leur inspection que M. Gardin, de Bernay, est en pleine convalescence et qu'il pourrait marcher sans le gonflement qui existe encore à la jambe contusionnée. M. Jabey, marchand de toiles à Lisieux, qui a eu d'assez fortes contusions à l'épaule gauche, commence à exécuter sans douleur quelques mouvements. Le conducteur garde-frein, Rouquier, est seul dans un état qui laisse peu de chances de guérison, il prend néanmoins quelques aliments, mais les membre inférieurs sont redevenus paralysés et insensibles. Les médecins se proposent d'employer l'électricité. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Juillet 1855   -   Les horloges.  -   Depuis dimanche dernier, l'horloge de l'église St-Pierre à Lisieux, et celle de la mairie sont réglées sur celle du chemin de fer, et donnent l'heure de Paris, c'est-à-dire qu'elles sont en avance de neuf minutes sur l'heure réelle.

Cette mesure est prise pour la commodité des voyageurs que cette différence expose à manquer les convois. L'heure de Paris est donnée chaque jour à l'horloge de la gare. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1855   -   Cour d'Assises du Calvados.  -   Présidence, de M. le conseiller Le Menuet de la Jugannière. Audience du 3 août.

Le 4 mai dernier, une somme de 265 fr. fut soustraite au préjudice du sieur Ferlate, dans sa demeure, à Lisieux. Pendant une absence qu'il fit, des malfaiteurs, après être montés dans le grenier par l'escalier de la maison, qui n'était pas fermée, avaient pratiqué un trou dans le plancher. Ils étaient descendus dans la chambre, en passant par ce trou, avaient forcé, avec un tranchet, une commode dans laquelle se trouvait l'argent du sieur Ferlate.

Un mouchoir, laissé sur le lieu du crime par un malfaiteur, fut reconnu pour être celui du nommé Prévost (Frédéric Eugène), de 18 ans, couverturier, demeurant à Saint-Désir de Lisieux ; il fut arrêté, ainsi que le nommé Pierre Hubert, journalier, âgé de  19 ans demeurant à Lisieux. Ils avaient sur eux une partie de l’argent volé. Ils ont passé des aveux complets.

Le jury les déclaré coupables, et accorde à Hubert, seul, les circonstances atténuantes. La Cour condamne Hubert à 4 ans d'emprisonnement et Prévost à 8 ans de travaux forcés. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Une imprudence.  -   Un triste accident a signalé dans nôtre contrée l'ouverture de la chasse. Un jeune homme de notre ville, après avoir franchi une haie, attira après lui son fusil en le tirant par le canon, mais une branche accrocha le chien, le coup partit dans la main du chasseur, et, à la suite de la blessure qu'il reçut, l'amputation du médius, de l'annulaire et des deux premières phalanges du petit doigt de la main droite a dû être pratiquée. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Un accident.  -   Le 11 septembre, la nommée Angélique François, âgée de 12 ans, rattacheuse dans la filature de M. Guillot, s'étant approchée de l'arbre, en balayant l'atelier, fut saisie par ses vêtements, enlevée de terre, et lorsqu'on parvint à la dégager, on s'aperçut qu'elle était blessée à la tête et à la jambe droite, mais ces blessures, malgré leur gravité, ne paraissent pas mortelles. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Une imprudence.  -   Le même jour, un enfant, nommé Jules Sauton, âgé de 9 ans, jouant avec des camarades sur un lavoir, derrière la filature de M. Lambert, au Campfranc, est tombé dans la rivière. Aux cris poussés par les enfants, les ouvriers accoururent et explorèrent la rivière, mais ce ne fut qu'une heure après qu'il fut retrouvé par son père lui-même, ouvrier chez M. Lambert. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Nouvelles divers.  -   Par arrêté du 18 août dernier, M. le Préfet a autorisé les ingénieurs chargés des études du chemin de fer de Honfleur à Lisieux, et les agents placés sous leurs ordres à pénétrer dans les propriétés particulières, situées sur le parcours de ce chemin, pour planter des piquets, poser des mâts de signaux, lever des plans, tracer des courbes et des alignements, faire des nivellements, sonder le terrain et exécuter enfin toutes les opérations nécessaires à l'étude du projet.

Les propriétaires, locataires ou fermiers sont invités à permettre la libre entrée de leurs propriétés ou des propriétés qu'ils occupent, aux agents de la compagnie qui se présenteront munis d'un ordre de service et à leur donner toute facilité pour l'accomplissement de la mission qui leur est confiée.

S'il est commis des dommages, les indemnités auxquelles les propriétaires auront droit, seront réglées à l'amiable ou par le conseil de préfecture, conformément aux lois des 28 pluviôse, an VIII, et 16 septembre 1807. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Septembre 1855   -   Nouvelles divers.  -   Jeudi dernier, vers une heure après midi, l'agent de police Floquet, sur l'ordre du commissaire de police, accompagnait à son domicile rue Couture-du-Milieu, une fille publique, nommée Leucalley, qui sortait du dispensaire ; l'agent Floquet était chargé de surveiller l'emballage des effets de cette fille et de la faire quitter la ville, dont son inconduite la faisait expulser. En arrivant chez elle, la fille Leucalley, ne pouvant trouver la clef d’un placard dans lequel étaient renfermés ses effets, alla chercher un serrurier. Lorsque celui-ci se mit en devoir de crocheter la serrure, une voix se fit entendre au fond du placard. « N'ouvrez pas la porte, disait-on. il y a quelqu'un de caché qui ne veut, pas se faire connaître. »

Comme on le pense bien, l’agent de police ne tint pas compte de cette recommandation et la porte, malgré la résistance intérieure, ayant été ouverte, grand fut l'étonnement des témoins en voyant, en travers du placard, un homme entièrement nu couché sur ses vêtements.

L'agent de police après l'avoir fait habiller le conduisit au bureau du Commissaire, là il fut reconnu pour le nommé Emile Bélier, praticien, âgé de 22 ans, né à Epaignes (Eure), qui, le 31 décembre dernier, s'était enfui de Lisieux emportant à un huissier de cette ville, dont il était clerc, une somme d'argent assez importante.

Sommé d'expliquer par quel moyen il était parvenu à pénétrer dans la chambre de la fille Leucalley, qui depuis le 25 juillet, était entrée à l'hospice, il refusa de répondre ; il ne put non plus justifier d'une manière satisfaisante, de l'emploi de son temps depuis le 25 juillet jusqu'au 25 août.

Mis à la disposition de M. le Procureur Impérial, Bélier a été déposé à la prison de Lisieux, sous l'inculpation d'abus de confiance et de vagabondage. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Octobre 1855   -  On lit dans « le Normand » du 20 octobre.   journal de Lisieux :

Le conseil municipal doit se réunir, ce soir, pour entendre le rapport d'une commission chargée de rechercher les moyens de venir en aide à la classe ouvrière dans les circonstances difficiles où nous nous trouvons, sous le rapport de la cherté des vivres. Cette commission a proposé l'établissement de deux boulangeries municipales, où l'on fabriquerait du pain dans lequel la farine de seigle entrerait pour les deux cinquièmes, et qu'on livrerait, sur la présentation d'un bon délivré par l'administration municipale, aux ouvriers nécessiteux, moyennant 40 centimes le kilogramme, les autres consommateurs pourraient s'en procurer au prix de revient. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

Novembre 1855   -  On lit dans le « Lexovien ».   -   Un suicide accompli dans un des wagons de seconde classe, a péniblement impressionné les voyageurs du train parti de Paris mardi, à 4 heures, et arrivé à Lisieux à 10 heures 20 minutes du soir.

Un jeune homme, que l'on croit se nommer Mauny-Duperrey, monta au départ de Paris, dans un wagon où se trouvaient plusieurs dames et M. B……., employé des ponts-et-chaussées. Dans le parcours de Paris à Mantes l'attitude du jeune homme effraya les dames qui profitant du temps d'arrêt au buffet de Mantes changèrent de compartiment. Resté seul avec Duperrey, M. B….... ne tarda pas à s'endormir, mais après avoir dépassé la station de Bueil, il fut réveillé part le bruit de la respiration étouffée de son compagnon de voyage, qu'il trouva étendu entre les banquettes. En s'approchant pour le secourir il s'aperçut que son sang coulait avec abondance d'une large blessure qu'il s'était faite à la gorge avec un rasoir qu'il tenait encore à la main.

M. B…... essaya vainement de se faire entendre en appelant les employés, ne pouvant y parvenir il ouvrit la portière et gagna le compartiment voisin en se glissant sur la planche qui sert de marchepied.

Arrivés à la station on essaya de secourir Duperrey, mais on reconnut bientôt que tout était inutile et qu'il était mort depuis quelques instants.

Ce jeune homme appartient à une famille de Laigle, son corps a été déposé à Évreux ; dans une des poches de ses vêtements se trouvait une lettre dans laquelle il annonçait la résolution de s'ôter la vie ; son attitude au départ ne laisse pas douter qu'il a accompli ce projet sous l'influence d'un accès d'aliénation mentale. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Novembre 1855   -  On lit dans le « Lexovien ».   -   Mercredi dernier, sont arrivés à Lisieux, par le convoi d'une heure, MM. les administrateurs et ingénieurs de la ligne. Après avoir pris part, dans une des salles de la gare, à un déjeuner servi par M. Machinot, MM. Méry, Loke fils, Brassay, Vial, ingénieur de l'arrondissement, de Planhol et Daru, sont montés dans un wagon-diligence, et se sont dirigés sur Caen. Ce voyage avait pour but l'examen des travaux de ligne.

On espère que la voie sera définitivement ouverte le 22 décembre pour les trains de marchandises, et livrée à la circulation, pour le service des voyageurs, vers le 1er janvier, alors que les trains de marchandises, en tassant les terres, auront éprouvé et solidifié la voie.

Le Moniteur du Calvados, de son coté, croit pouvoir affirmer que, dimanche prochain, 2 décembre, vers midi, le premier train de voyageurs, parti de Paris à destination de Caen, arrivera au débarcadère provisoire de Mondeville. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 19   LISIEUX   -   Rue Pont Mortain

Commentaires et informations  : Facebook -  @