Février
1856 - La foire des Cendres.
- Un
temps magnifique a favorisé notre foire des Cendres, aussi jamais
affluence plus considérable ne s’était trouvée à Lisieux. Les
halles et les marchés étaient encombrés de denrées qui se sont
vendues très facilement, plutôt en baisse qu’en hausse. Les chevaux
et bestiaux étaient très nombreux et se sont vendus avantageusement.
(Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1856 - Chemin de fer. -
Les
travaux pour la construction du chemin de fer de Lisieux à Pont l’Evêque
ont commencé lundi 21 avril, dans la partie du tracé qui longe l’herbage
du Grand-Jardin. Les études de la section de pont-l’Évêque à
Honfleur se poursuivent avec activité. (Source : Le journal de
Honfleur)
Mai
1856 - Chemin de fer. -
Les
travaux du chemin de fer de Lisieux à Honfleur viennent de commencer,
et une question d’une certaine importance préoccupe les esprits de
notre ville. Ne pourrait-on obtenir de la Compagnie l’établissement d’une
gare supplémentaire pour les voyageurs, dans les terrains du
Grand-Jardin ?
A
Rouen il existe une gare de ce genre, pour l’embranchement du Havre à
Caen, si nous sommes bien informés, la ville se préoccupe
sérieusement d’une deuxième station du coté de Bayeux.
L'établissement
d’une gare supplémentaire dans le Grand-Jardin remédierait à l’inconvénient
qu’il pourrait y avoir pour la ville à centraliser à un seul et
même point et en dehors de ses limites, tout le mouvement et la
circulation des chemins de fer réunis ; elle servirait à maintenir l’égalité
que l’on doit s’efforcer de conserver entre les différents
quartiers de la ville, et serait fort utile à ceux qui, voyageant sur
!a ligne de Honfleur, partiraient du centre de Lisieux ou y auraient
affaire.
L’établissement
de cette petite gare, sans entraîner de dépenses sérieuses pour la
Compagnie, ne pourrait qu’augmenter le nombre des voyageurs. Les frais
de construction d’une salle d’attente seraient peu importants ; l’augmentation
du personnel n’est pas à considérer, puisqu’il faudrait sans aucun
doute, augmenter le nombre des employés de la
station des gares réunies, et la chance de confusion entre deux
services seraient de beaucoup diminués. Dans le cas où on se
contenterait d’une gare unique, la Compagnie ne devrait-elle pas
craindre qu’un assez grand nombre de voyageurs ne préférassent,
lorsqu’il, s’agirait d’un petit parcours, la voie de terre au
chemin de fer, s’il fallait aller chercher la station à plus d’un
kilomètre au Midi du centre de la ville, en s’exposant aux retards qu’entraîne
nécessairement un changement de ligne. (Source : Le journal de
Honfleur)
Août
1856 - On lit dans « Le Lexovien » du 16 courant.
-
Lundi soir, après une journée d’une chaleur étouffante, un
violent orage a éclaté sur notre ville et sur toute la contrée.
Pendant plusieurs heures, le tonnerre n’a cessé de gronder avec un
fracas épouvantable ; vers cinq heures,
un coup plus violent que les autres a jeté l’effroi dans toutes les
maisons en donnant la certitude que la foudre avait éclaté sur la
ville ; en effet, le tonnerre était tombé deux fois successivement à
la gare du chemin de fer, sur l’extrémité du bâtiment sous lequel
on remise les machines ; il avait pulvérisé un piquet en chêne,
coupé un fil de fer qui attachait un tuyau de poêle, puis suivi les
rails
sur une longueur de quelques mètres et avait disparu n’ayant
occasionné que ces quelques dégâts insignifiants, mais ayant
causé une frayeur très grande à plus de deux cents personnes qui se
trouvaient à la gare pour l’arrivée du train de Paris.
Pendant
toute la durée de l’orage, les fils du télégraphe ont été
constamment en agitation. La foudre est aussi tombée dans le même
moment sur un peuplier dans le jardin de M. Macé, sur la route de
Pont-l’Évêque.
Cet
orage a été accompagné d’une pluie torrentielle ; en un instant les
rues ont été transformées en torrents ; la violence de l’orage
était particulièrement dirigée sur les vallées de Livarot et d’Orbec
; la pluie y a été accompagnée de grêlons énormes qui ont causé
quelques dégâts aux bâtiments et aux arbres ces grélons étaient de
la grosseur d’un œuf ; et quelques uns, rapportés en ville et pesés
à 8 heures du soir, 5 heures après leur chute, donnaient encore un
poids de 40 grammes.
L’orage
a été aussi très violent dans le canton de Saint-Pierre-sur-Dives ;
la grêle y est tombée avec abondance et a abîmé beaucoup de
pommiers. A Écots, on a ramassé et pesé plusieurs grêlons : il y en
avait du poids de 400 et 420 grammes, un entr’autres, véritable
morceau de glace atteignait le poids énorme de 875 grammes. Dans les
herbages les bestiaux effrayés par l'orage et atteint par ces grêlons,
poussaient des beuglements effrayants.
Cet
orage dont heureusement nous avons peu d’exemples dans notre contrée,
s’est étendu au loin à Thiberville, on dit qu'il a occasionné
beaucoup de dégâts à l’église, dont la couverture a été
endommagée et les vitraux brisés.
Les
journaux de l’Eure et de la Seine-Inférieure en signalent les mêmes
effets. (Source : Le journal de Honfleur)
Septembre
1856 -
On lit dans le Journal. -
Mercredi
dernier, dans l'après-midi, dit le Lexovien, le nommé Heudet (Louis-Pierre),
basestamier, demeurant à Lisieux, rue Pont-Martin, quitta la ville pour
se rendre à Falaise où il avait, disait-il, des intérêts à régler.
Jeudi,
dès le matin, la justice était avertie qu'un homme, portant au front
une blessure très grave, avait été trouvé, pendant la nuit,
presqu'au milieu du tunnel de la Motte, couché en travers des rails,
que cet homme, qui n'était autre que Heudet, après avoir été porté
dans la cabane du gardien où il avait été soigné pendant la nuit,
avait été placé le matin dans un wagon, puis transporté à
l'hospice.
M.
le procureur impérial commença de suite sur cet événement une
information qui se poursuit avec activité, et à la suite de laquelle
une arrestation a eu lieu hier. On a aussi saisi une pioche avec
laquelle la blessure de Heudet parait avoir été faite.
Lorsque
Heudet fut apporté à l'hospice, il était sans connaissance et
paraissait prêt à rendre le dernier soupir. Les soins intelligents
dont il a été entouré l'ont rappelé à la vie, et on a maintenant
l'espoir de le sauver ; la connaissance lui est revenue, mais il a
complètement perdu la mémoire, ne se rappelle rien de ce qui lui est
arrivé, et ne peut, quant à présent, aider la justice dans ses
recherches. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Septembre
1856 - Nous lisons dans le Lexovien du 15 septembre.
-
Ce
matin un des ouvriers du chemin de fer de Lisieux à Honfleur a été
gravement blessé par les éclats de la mine sous le tunnel qui passe
sous le boulevard de Pont-l’Évêque. Cet ouvrier nommé Cholet
(Denis), a eu la figure et la poitrine cruellement brûlées, il a été
de suite transporté à l’hospice. (Source :
Le journal de Honfleur)
Janvier
1857 - On
lit dans le Normand, de Lisieux. -
Dans la nuit
du 1er au 2 de ce mois, un vol à l'aide
d'escalade et d'effraction, a été commis dans la sacristie de
l'église Saint-Pierre : une somme de 319 fr. en or et en argent a été
prise dans les tiroirs d'une des armoires, dont on a forcé la porte
avec un ciseau. Lorsque le commissaire de police constata ce vol, il
soupçonna, d'après l'examen des lieu et la route qu'avaient suivie les
malfaiteurs pour pénétrer dans l'intérieur de la sacristie, quels
pouvaient être les auteurs de ce crime ; immédiatement il a commencé
ses recherches et ses investigations.
Un
individu, sur lequel planent des soupçons, à cause des dépenses qu'il
a faites dans des maisons suspectes, a disparu, il a, dit-on, pris le
train de Paris, en compagnie d'une fille publique. La justice continue
d'informer. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1857 -
Un déraillement d'une écurie.
- Le
train partant ordinairement de Lisieux, à midi 55 m., n'est parti,
jeudi dernier, qu'à une heure 4 minutes, par suite du déraillement
d'une écurie placée à l'arrière du train arrivant de Paris à
Lisieux, à midi 22 minutes. Ce déraillement a eu lieu au poteau n°
180, entre Saint-Mards et Lisieux.
Cette
écurie ayant subi de notables avaries, par suite de ce déraillement
dont la cause demeure inexpliquée, n'a pu continuer avec le train, elle
a été ramenée à bras d'hommes jusqu'à Lisieux, de là vient le
retard. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1857 - Ligne de Lisieux à Honfleur. - 1er
Section. — de Lisieux à Pont-l’Évêque (42 kilomètres).
Les
projets ont été approuvés le 16 juin 1856. Aux termes du cahier des
charges, elle devrait être terminée pour le premier juillet 1857 ;
mais les sommes que M. le ministre des travaux publics nous a autorisés
à y consacrer sont insuffisantes pour l’achever cette année. Nous
avons dû, en conséquence nous borner jusqu'ici aux ouvrages d’art
principaux, et aux acquisitions de terrains, partout où ne l’ont pas
empêché les difficultés rencontrées chez les propriétaires.
Le
souterrain de Lisieux doit avoir 980 mètres, il est attaqué dans la
partie située sur le boulevard de la ville, il est voûté sur une
longueur de 600 mètres. Ce travail serait aujourd’hui plus avancé si
l’opposition des propriétaires du sol n’avait empêché de l’entamer
sur d’autres points.
Un
second souterrain de 2 950 mètres de longueur est nécessaire pour
franchir, avec le maximum des inclinaisons indiquées au cahier des
charges, le faîte qui sépare le bassin de la Touques de celui de la
Seine.
Ce
souterrain est ouvert dans des bancs de craie ; on y a déjà percé dix
puits et 500 mètres de galeries ; ces premiers travaux ont
confirmé les prévisions des études géologiques du pays, et font
présumer que l’on ne rencontrera de difficultés sérieuses dans
aucun des souterrains de la ligne.
Ces
deux tunnels seront exécutés à forfait.
2e
Section, — Pont-l’Évêque à Honfleur. L’Administration
supérieure a approuvé, le 8 novembre 1856, les projets de la section
de Pont-Évêque à Honfleur.
Les
enquêtes du titre II de la loi du 5 mai 1841 ont eu lieu pour la ligne
entière, et n’ont soulevé aucune objection ; nous pouvons donc
obtenir bientôt les décisions du jury d’expropriation dans les
arrondissements traversés. (Source :
Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - La fin du monde. -
Voici une
nouvelle qui va rassurer les personnes qui croient à la fin du monde
pour le 15 juin prochain.
Suivant
une prédiction d’un moine allemand, qui vivait il y a cinq cent ans,
et dont les mémoires du temps parlent comme d’un homme
extraordinaire, l'Ante-Christ serait né en 1856, et devrait vivre
trente-trois ans. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - Les inhumations. -
Le dernier
Recueil des actes administratifs du Calvados, contient un arrêté de M.
le Préfet destiné à empêcher que dans les cimetières communaux, les
inhumations n’aient lieu au pied des églises.
En
vertu de cet arrêté, il est interdit aux administrations municipales
de faire, dans les cimetières, aucune concession ou de permettre aucune
inhumation à une distance moindre de deux mètres du mur des églises.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 - Un arrêté de M. le Préfet. - Un
arrêté de M. le Préfet, en date du 31 mars dernier, interdit l’usage
des vases de cuivre pour la salaison des poissons, dans toute l’étendue
du département du Calvados, à partir du 1er juillet 1857.
(Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 -
Paques.
- Les
fêtes de Pâques ont été célébrées, dans notre ville, avec la plus
grande pompe. Nos églises avaient peine à contenir la foule qui se
pressait dans leurs enceintes pour assister aux cérémonies
religieuses. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1857 -
Avis essentiel. -
D'après les
ordres de M. le ministre de la guerre, le général commandant le
département passera, le jour même des opérations du conseil de
révision pour chaque canton et à l'issue de chaque séance, la revue
de tous les militaires en congé renouvelable et des jeunes soldats
maintenus dans leurs foyers comme soutiens de famille, qui forment
aujourd'hui la réserve.
La
revue sera passée sur le lieu le plus rapproché de la salle des
séances, et les hommes seront réunis par les soins de la gendarmerie,
qui prêtera son concours à l'opération.
Tous
les hommes présents dans les communes, même ceux appartenant à
d'autres départements, seront tenus de se rendre à la convocation
faite par MM. les maires, qui seront invités à fournir au général,
sur la moralité et la conduite des hommes présents et sur les motifs
d'absence de ceux qui ne se présenteraient pas, des renseignements
aussi positifs que possible. Les militaires eu congé et les jeunes
soldats qui se dispenseraient de venir répondre à l'appel, pourront
être passibles de peines disciplinaires prononcées par le général.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1857 -
Suicide. -
Un sieur
Houel, âgé de 44 ans, né à Bayeux , jardinier chez M. Dutreville,
propriétaire à Lisieux, s'est pendu dans la nuit du 21 au 22 courant.
On croit qu'il y avait chez ce malheureux un dérangement de cerveau.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 -
Le recensement de la population.
- Le
dernier numéro du Recueil des actes administratifs contient le
recensement de la population de toutes les communes du département. Les
tableaux seront considérés comme officiels pendant 5 ans, du 1er
janvier 1857 au 1er janvier 1861.
La
population totale du département
est de 478 397 habitants, répartie entre 37 cantons et 784 communes.
La
population des arrondissements est ainsi répartie :
Caen.
9 Cantons ; 189, Communes ; 135 126 habitants.
Bayeux.
6 Cant. ; 143 Com. : 78 735 habit.
Falaise.
5 Cant. ; 119 Com. ; 58 634 habit.
Lisieux.
: 6. Cant. ; 124 Com. ; 66 742 habit.
Pont-l’Évêque.
5 Cant. ; 113 Com. ; 54 864 habit.
Vire.
6 Cant. ; 96 Com. ; 84 299 habit.
Voici
maintenant comment se divise la population de notre arrondissement :
Cantons
de Balleroy. 26 communes 15 429 habitants.
Cantons
de Bayeux. 16 communes 14 531 habitants.
Cantons
de Caumont. 19 communes 11 062 habitants.
Cantons
de Isigny. 28 communes 14 791 habitants.
Cantons
de Ryes. 27 communes 11 101 habitants.
Cantons
de Trévières. 27 communes 11 821 habitants.
Pour
Bayeux, la population flottante est de 9 667 ; population fixe, 9 087.
Pour
Isigny, population flottante, 2 186 ; population fixe , 2 186.
(Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1857 - Un incendie. - Un
violent incendie s’est déclaré à Lisieux, dimanche dernier, vers
une heure du matin, dans une filature de laine appartenant à M.
Daumesnil, boulevard des Bains, et occupée par MM. Levasseur et
Carpentier. Malgré la promptitude et l’énergie des secours, ce
magnifique établissement est devenu la proie des flammes.
La
perte est évaluée à 57 000 fr. pour les bâtiments, et à 165 000 fr.
pour le matériel et les marchandises.
Les
maisons voisines ont été fortement atteintes. Celle qu’occupe madame
Delaunay a éprouvé un dégât de 3 000 fr., celle de M. Gât,
médecin, n'a pas été moins endommagée, et de même de toutes celles
qui avoisinent la filature. (Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1857 - Cour d'assises du Calvados. - Présidence
de Monsieur le conseiller Adeline. Audience du 15 Mai.
infanticide.
— Jeanne-Stéphanie Delarue, née le 14 août 1819, demeurant à
Lisieux, est accusée des faits suivants : Dans le courant de juin 1856,
Stéphanie Delarue, alors au service de M. Rocques-Desvallées, quitta
sa place et vint résider à Lisieux, chez sa sœur. Célina Delarue,
qui vit en concubinage avec un nommé Lefévre, dont elle a un enfant
âgé de 8 ans. — Le lit commun aux deux amants fut partagé par l’accusée,
et Célina ne tarda pas à remarquer, entre sa sœur et Lefêvre des
familiarités qui devinrent plus
d’une fois, entre les deux femmes des motifs de querelles.
Cet
état de choses s’étant prolongé, le bruit se répandit que
Stéphanie était enceinte. Son embonpoint excessif ne laissa bientôt
plus de doutes à cet égard.
Indépendamment
des symptômes particuliers qui durent lui révéler son état, les
plaisanteries dont elle devint l’objet et les interpellations
réitérées de sa sœur furent pour elle un continuel avertissement. Néanmoins
elle refusa constamment d’avouer sa grossesse.
Mais
le 15 avril elle accoucha d'un enfant du sexe masculin. Surprise de cet
événement, Célina s’empressa d'aller chercher du secours. Elle
revint quelques instants après, accompagnée
d’une sage-femme et d’une voisine ; mais la porte de l’appartement
avait été fermée en dedans, et ce ne fut qu’après un certain
intervalle de temps que l'accusée se décida à ouvrir. Au lieu de
rester alitée, elle s’était levée, et s’étant emparée d’un
balai, elle essayait de faire disparaître des traces de sang qui se
trouvaient répandues sur le plancher et qu’elle avait recouvertes de
cendres.
Comme
on n’apercevait plus l’enfant, la sage-femme ayant demandé à l’accusée
ce qu’elle en avait fait, elle indiqua d’un geste un coin de l’appartement.
C’était là, en effet, que gisait, sous une masse de linge et de
vêtements, le cadavre de cet enfant. A cette vue, la sage-femme n’hésita
pas à reprocher à l’accusée le crime quelle avait commis, « Vous
êtes une malheureuse, lui dit-elle, vous avez tué votre enfant. »
Elle répondit qu’elle ne lui avait fait aucun mal, et qu’il était
mort en tombant du lit.
L’autopsie
à laquelle il a été procédé démontre la fausseté, de cette
allégation, car il en résulte que l’enfant bien conformé, venu à
terme, né viable, a succombé, après avoir complètement respiré, à
un hémorragie déterminée par le défaut de ligature du cordon
ombilical et à l’impossibilité où il a été mis de respirer par
les obstacles amoncelés sur son visage.
L’existence
du crime résulte non seulement du rapport de l’homme de l’art, mais
encore de l’information. Lorsque Célina sortit pour aller chercher du
secours, son fils Eugène Delarue resta dans l’appartement.
Qu'ensuite, elle vint prendre l’enfant, l’enveloppa dans des
vêtements et l’emporta dans un cabinet voisin, qu’à ce moment, il
proférait encore des cris, mais qu’ils cessèrent bientôt. Qu'enfin
elle reparut, le tenant toujours enveloppé, le mit dans un coin de
l'appartement et essaya de faire disparaître les traces de sang qui
couvraient le plancher.
La
fille Delarue a été déclarée non coupable du crime d’infanticide,
mais le jury ayant répondu affirmativement sur la question subsidiaire
d’homicide par imprudence, posée par M. le président comme
résultant des débats elle a été condamnée à une année d’emprisonnement.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1857 - Le chemin de fer. - Mercredi,
vers midi, une partie de la voûte du tunnel du chemin de fer de Lisieux
à Pont-l’Évêque s’est affaissée dans une longueur d’environ
400 m. sur 9 à 40 de profondeur. Plusieurs grands arbres ont été
entraînés et renversés, heureusement personne n’a été blessé.
Les
ouvriers venaient de quitter leur travail, et une voiture qui avait
séjourné assez longtemps sur la partie éboulée, s’était
éloignée deux minutes à peine avant l’accident. (Source : Le
journal de Honfleur)
Septembre
1857 - Un incendie considérable .
- Dans
la nuit de samedi à dimanche, un incendie considérable s’est
déclaré à Lisieux. Voici les renseignements qui nous sont parvenus à
ce sujet :
Le
feu a éclaté à 5 heures du matin dans une chambre au second étage
sur le derrière de la maison de MM. Colombe frères, épiciers, dans la
partie de la Grand’Rue qui se trouve entre la rue du Paradis et la
place Matignon. Cette chambre était remplie de matières combustibles,
il s’y trouvait en outre beaucoup d’allumettes chimiques, de sorte
que le jeune homme employé chez MM. Colombe qui s’est aperçu le
premier du feu, avait à peine jeté les premiers cris, que les flammes
dépassaient déjà la toiture de la maison. La famille de MM. Colombe,
les domestiques et les employés ont pu se sauver ; une vieille bonne,
âgée de 80 ans, qui était couchée au troisième étage sur la rue, a
été
descendue à l’aide d’échelles.
Pendant
ce temps, les secours furent complètement organisés, les chaînes
furent formées et on fit fonctionner les pompes : à 6 heures, on
était entièrement maître du feu, ce succès dépassait toute attente,
car à voir son intensité au début, on devait craindre que la plus
grande partie des maisons voisines fussent atteintes. Le feu n’a pas
gagné du côté
de la rue, il s’est propagé dans les constructions sur les cours
voisines, ainsi il a attaqué une partie des magasins de Mme Ve Renault,
libraire, une partie de la maison de M. Salomon, quincaillier et celle
de M. Pannier, pour ne s’arrêter qu'à un contrefort de la
cathédrale. Ce monument n’a pas reçu le plus léger dégât.
Le
chiffre des pertes est évalué à près de 100 000 fr. La maison de MM.
CoIombe, le mobilier et les marchandises étaient assurés, il en est
ainsi pour M. Salomon. Mme Ve
Renault et M. Pannier n’avaient d'assuré que leur maison.
Tout
le monde a fait son devoir, les autorités étaient présentes. M. le
Maire de Lisieux a failli être victime de son zèle, il a reçu à la
tête une blessure heureusement sans gravité, occasionnée par des
tuiles qui sont tombées sur lui. (Source : Le journal de
Honfleur)
Septembre
1857 - La
pollution de l’air. -
Le conseil
général du Calvados vient de délibérer sur une question qui
préoccupe, depuis longtemps, les départements industriels ; il a
approuvé une délibération du conseil d'arrondissement de Lisieux
signalant les résultats fâcheux de la fumée des usines pour les
propriétaires qui les avoisinent, et a invité le préfet à faire
examiner quel serait le moyen de parer à cet inconvénient.
Il
y a longtemps qu'on le cherche, jusqu'ici on n'en connaît pas d'autre
que de brûler la fumée, mais on n'a pas pu parvenir à le réaliser
complètement. Les machines a ce destinées sont encore très
imparfaites.
Les
usiniers sont les premiers intéressés à ne pas perdre les masses de
charbon qui s'envolent de leurs hautes cheminées, au détriment de leur
caisse et de l'hygiène publique. Le jour où la science aura résolu le
problème des grilles entièrement fumivores, la question sera
tranchée, et M. le préfet du Calvados, comme tous les préfets de
France, n'aura plus qu'à prendre un arrêté qui ordonnera l'usage de
ces grilles. Jusque-là, il faut subir ce que l'on ne peut empêcher.
Mais le génie des inventeurs doit tendre à un résultat qui
récompenserait magnifiquement leurs efforts. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Octobre
1857 - Établissements industriels. - Le
conseil d’arrondissement de Lisieux signalant les résultats fâcheux
de la fumée des établissements industriels pour les propriétaires qui
les avoisinent, M. le Préfet est invité à faire examiner quels
seraient les moyens de parer à ces inconvénients. (Source : Le
journal de Honfleur)
Octobre
1857 - Livrets de domestiques. - Persistant
dans ses précédentes déclarations, le conseil renouvelle le vœu qu’une
loi oblige les domestiques des deux sexes à se munir de livrets, et les
maîtres à ne prendre à leur service que des personnes ayant rempli
cette formalité. (Source : Le journal de Honfleur)
Octobre
1857 - Trottoirs sur les routes. - Le
conseil invite M. le Préfet à faire examiner la question de l’établissement
des trottoirs sur les routes impériales et départementales, pour qu’une
solution puisse y être donnée à la session prochaine. (Source :
Le journal de Honfleur)
Octobre
1857 - Tarif de la journée de travail.
- 1°
La journée d’homme, pour les arrondissements de Caen, Lisieux, Pont-l’Évêque
et Bayeux moins le canton de Caumont, est fixée à 1 fr.
2°
La journée d’homme dans le canton de Caumont et les
arrondissements de Falaise et Vire, est fixée à 75 c.
3°
La journée d’un cheval ou mulet pour tous les cantons du
département, à 1 fr. 25 c.
4°
La journée d’un bœuf, 1 fr.
5°
La journée d’un âne, 50 c.
6°
La journée d’une voiture, 1 fr. 50 c.
(Source : Le journal de Honfleur)
Novembre
1857 - On lit dans la chronique, calvadosienne du Lexovien.
- On
se rappelle qu’en 1850, au mois de novembre, un événement douloureux
mettait notre ville en émoi. Un cabriolet entrait à Lisieux, par la
route de Pont-l’Évêque, amenant le cadavre de M. Lebourg, herbager
à Hébertot.
La
justice se hâta d'informer. Les médecins consultés affirmèrent dans
leur rapport que cette mort était le résultat[1]d’un
crime ; ils attestaient que M. Lebourg avaient été assassiné, mais
quelques personnes attribuèrent sa mort à un suicide.
Depuis
jeudi donc on se dit partout que parmi les condamnés déportés à
Cayenne, il en est un qui aurait confié à un de ses compagnons qu’il
était l’auteur de l’assassinat de M. Lebourg. Le confident de l’assassin
aurait parlé et donné des renseignements qui, rapprochés de certaines
circonstances, ne laisseraient plus aucun doute sur la nature de la mort
de M. Lebourg et sur l’auteur de l’assassinat de ce cultivateur. On
affirme aussi que le parquet est saisi de cette affaire. (Source :
Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Une querelle.
- Dimanche
soir, à Lisieux, est survenue entre deux individus du nom de Diacre et
Grandval, à la suite d’une querelle, une rixe dont le résultat
a été la mort de l’un d’eux.
Grandval,
après avoir terrassé Diacre et l’avoir accablé de coups, il le
saisit par les jambes et le précipita, la tête la première, de la
chambre où la lutte se passait, au bas de l’escalier.
Diacre
resta étendu sans connaissance, et quand on le releva il avait la
colonne vertébrale rompue. Transporté à l’hospice, il y est mort
mardi soir sans avoir recouvré connaissance. Grandval a été
immédiatement arrêté. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Le recensement de 1856. - Lors
du dernier recensement (1856), la population de la France a pu être
classée de la manière suivante : agriculteurs, 20 354 628 ; fabricants
et leurs ouvriers, 2 094 371 ; artisans et petits Industriels, 7
810 144 ; rentiers, fonctionnaires, médecins, avocats, artistes et
autres appartenant à des professions libérales, 3 991 026 ;
domestiques, 753 405 ; personnes non classées 782 496.
(Source :
Le journal de Honfleur)
Décembre
1857 - Le temps des sorciers et des sorcières est passé.
- Le
temps des sorciers et des sorcières est passé, dit-on : on n’y croit
plus. — Je vous demande bien pardon ; s’il n’y a plus de sorciers,
il y a encore par ci, par là, quelques bonnes gens qui ont une foi
robuste en la puissance de certaines devineresses. C’est à elles qu’ils
s’adressent, de préférence aux médecins, pour obtenir la guérison
de leurs maladies, plus la préparation des remèdes est ridicule, plus
ils sont empressés de se soumettre aux exigences des nécromanciennes
assez savantes pour lire dans les cartes, non seulement l’avenir, mais
encore la cause des maladies, et le nom de ceux qui ont jeté un sort
sur leur client.
La
femme M.......... qui a habité Lisieux, viendra prochainement, devant
le tribunal de police correctionnelle, expliquer comment et pourquoi sa
science lui a fait défaut, quoiqu’elle se soit bien fait payer d’avance,
quand il s’est agi de guérir une brave femme de Livarot, sur
laquelle, d’après la révélation des cartes, on avait jeté un sort.
Nos
lecteurs seront probablement bien aises d’apprendre la mystérieuse
recette qu'employait cette femme pour connaître quelle maladie de saint
affligeait les malades qui la consultaient. Le moyen est tout simple et
peu coûteux, le voici : elle prenait une pincée de feuilles de
lierre, attachait à chacune d’elles un billet sur lequel était
écrit le nom d’un saint et plongeait ensuite le tout dans un verre d’eau.
La première feuille qui venait à noircir indiquait à ne pas s’y
tromper, la maladie du saint qui tourmente le pauvre patient.
En
attendant le jour de l’audience la femme M.......... va méditer, dans
la maison d’arrêt, ses moyens de défense et sûrement préparer son
grand-jeu. (Source : Le journal de Honfleur)
Janvier
1858 - Tribunal de Police Correctionnelle de Lisieux.
- Une
sorcière. — Curieux détails. — Élisabeth Gouley, femme Marguerin,
qui comparait devant le tribunal correctionnel de Lisieux, est âgée de
41 ans ; elle est grande et forte ; des sourcils épais couvrent ses
yeux ; l’ensemble de ses traits annoncent une rare énergie, et on
comprend jusqu’à un certain point, en la voyant, l’espèce d’ascendant
qu’elle a su prendre sur les malheureux dont elle a exploité la
crédulité.
Il
est vraiment désespérant de voir que, malgré tous les efforts qui
sont tentés, soit pour détruire les superstitions, soit pour faire
arriver la lumière dans toutes les intelligences, il se trouve des
personnes qui, en 1858, ont encore une foi vivace dans les pratiques les
plus absurdes et les plus ridicules pour arriver à se guérir de
diverses maladies. On ne saurait
donc donner trop de publicité à de pareils débats.
Une
foule nombreuse se presse dans l’enceinte du tribunal. M. le procureur
impérial est assis au fauteuil du ministère public.
M.
Tavigny de Longprey est au banc de la défense.
Un
grand nombre d’escroqueries sont imputées à la prévenue. Les
dépositions des témoins les feront connaître.
Théodore
Boutron. — Ma femme
étant malade, on m’indiqua la prévenue comme pouvant la guérir ;
elle vint chez moi, un soir, et elle se mit aussitôt à tirer les
cartes et m’annonça que la maladie de ma femme provenait d’un mal
fait. Le lendemain matin, elle me dit « Votre femme n’a plus que
vingt-un jours à vivre ; j’ai des moyens de la guérir ; mais
avant de me mettre à travailler, il me faut 100 fr. » Je consultai ma
femme ; je remis cette somme et lui dis « Guérissez ma femme, je vous
en donnerai bien d’autres. »
Alors
elle se mit à travailler, elle m’envoya chercher une livre de clous
à ferrer. Quand je revins, elle fit un grand feu, plaça les clous dans
un couvert de marmite, et fit rougir le tout.
Elle se fit apporter de l’urine de ma femme, versa cette urine dans le
couvercle, sur les clous rougis. L’urine, en bouillonnant, faisait des
bulles ; elle arma ma femme d’une fourchette, en lui disant : «
Piquez ces bulles, piquez fort ;
ceux qui vous ont fait le mal vont bien s’en apercevoir. »,
Comme ce premier remède n’avait pas réussi, elle fit apporter une
bouteille et prépara un breuvage ; ma femme en prenait deux cuillerées
par jour, et elle n’allait pas mieux. Alors elle eut recours à des
emplâtres ; mais, ma femme se trouvant plus mal avec ces remèdes, la
prévenue, nous disait, pour nous inspirer de la confiance, que c’était
notre beau-frère, qui nous avait jeté un sort et avait fait, mourir sa
mère. Enfin la femme Marguerin nous a tous brodillés dans notre
famille.
Elle
a fait bien d’autres dupes, et un sieur Lafaye, aujourd’hui
décédé m'a dit et répété bien des fois, qu’il lui avait donné
100 fr. pour le travail qu’elle avait fait pour lui.
La
dame Boutron confirme la déposition de son mari et ajoute avoir, de son
côté, et sur ses instances, donné 15 fr. à la femme Marguerin.
Un
jour que mon mari était absent, continue le témoin, que j’étais
seule avec ma servante, la femme Thomas, la prévenue, nous dit qu’elle
allait bien connaître le mal que j'avais ; que pour cela il lui fallait
des feuilles de lierre, et qu’après son expérience, elle verrait
bien qu’elle était le saint qui m’avait envoyé du mal. Une fois qu’elle
eut ces feuilles, elle écrivit sur de petits morceaux de papier le nom
de différents saints ; ces morceaux de papier furent fixés à chacune
des feuilles, et on les mit dans l’eau ; la femme Marguerin disait un
Pater et un Ave Maria sur chacune de ces feuilles.
Au
bout, d’un certain temps, elle releva les feuilles, trois étaient
tachées de noir ; c’étaient celles qui portaient les inscriptions de
Notre-Dame-de-la-Délivrande, de Notre-Dame-deGràce et de saint Eloy.
Il fallait aller en pèlerinage aux chapelles des deux premières, et
quant au saint, il indiquait que je devais avoir mal au côté ; ce qui
n'était pas.
Mon
mari étant tombé malade et ayant été saigné, la femme Marguerin fit
rougir des clous qu’elle jeta dans son sang, en disant que ceux qui
avaient fait le mal allaient s’en ressentir ; elle me défendait d’aller
chercher un médecin ou un prêtre, disant que, si ces Messieurs
venaient, mon mari allait mourir à l’instant ; j’y fus néanmoins,
et mon mari n’est point
mort.
Elle
nous disait que c’était mon frère qui causait tous nos maux, qu’il
nous avait envoyé du mal fait, que d’autres personnes nous en avaient
aussi envoyé, mais que ces personnes, elle les avait fait mourir, parce
qu’elle avait été la plus forte, et elle me citait des gens
décédés tout récemment.
M.
le président précède à l’interrogatoire de la prévenue. Aujourd’hui
son audace et son assurance l’ont abandonnée : elle avoue les
escroqueries qui lui sont reprochées, et dit que c'est la misère qui l’a
poussée à commettre ces délits.
M.
le procureur impérial, retrace les principaux faits de cette cause et
fait connaître au tribunal que les renseignements sur la moralité de
la prévenue sont très mauvais, quelle a toujours mené une conduite
scandaleuse, et il requiert une application sévère la loi.
Me
Travigny de Longpré se borne à demander pour sa cliente l’application
de l’art. 465 du Code pénal.
Le
tribunal condamne la femme Marguerin en treize mois d’emprisonnement
et 50 fr. d’amende. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1858 - On nous écrit de Lisieux. - Un
nouvel accident vient
encore de démontrer combien il est dangereux d’abandonner sans
surveillance les enfants, dans une chambre où il y a du feu.
Il
y a deux jours, la dame Albout, demeurant à Lisieux, sortit de chez
elle, laissant seule sa petite fille âgée de trois ans et demi. L’enfant
s’approcha de la cheminée pour tisonner, mais le feu se communiqua à
ses vêlements, et quand sa mère rentra elle était couverte de
flammes.
On
s’empressa de la déshabiller, son corps n’était plus qu’une
plaie carbonisée, et malgré tous es secours qui lui furent prodigués,
elle est morte dans la soirée. (Source : Le journal de Honfleur)
Février
1858 - On lit dans « Le Lexovien » du 6 février.
- M. Sement, filateur à Brionne, avait conçu quelques
soupçons sur la conduite de sa femme, qui habile, depuis deux ans, à
Lisieux, une chambre située place du Marché-aux-Boeufs. Lundi dans la
nuit, M. Sement se rendit à Lisieux, et vint, à six heures et demie du
matin, frapper à la porte de la chambre de sa femme en se nommant,
n'obtenant point de réponse, quoique bien convaincu de la présence de
sa femme dans son appartement, il redescendit l'escalier et vint se
placer en observation au coin de la rue ; il y était à peine qu'un
individu, dans le plus simple appareil, ouvrait la fenêtre de la
chambre, s'élançait dans la rue, et prenait la fuite à toutes jambes,
emportant ses vêtements sous son bras.
Aussitôt
M. Sement lâche sur lui deux coups de pistolet qui, dit-on, l'on
atteint dans la première catégorie, mais n'ont pas ralenti sa course.
Il fut se vêtir sous le hangar d'une auberge du quartier et prit le
train de 8 heures se dirigeant sur Paris.
M.
Sement rentra au domicile de sa femme et ne la trouvant point, il fut
faire sa déposition à la police. La justice se transporta dans la
maison ; la femme Sement que l'on trouva cachée dans Ie grenier,
fut arrêtée sous l'inculpation d'adultère, elle refuse de nommer
l'individu qui est sorti de sa chambre d'une façon si inusitée. Quant
à M. Sement, il a d'abord été arrêté, puis provisoirement rendu à
la liberté. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1858 - Cinq individus arrêtés. - Dimanche
soir, un habitant de Lisieux qui rentrait en ville, fut arrêté sur la
route de Dives par cinq individus, en état d'ivresse, qui se jetèrent
sur lui, le maltraitèrent et voulurent le forcer à crier « Vive
la République ».
Ces
cinq individus ont été arrêtés lundi et déposés à la maison
d'arrêt sous la prévention de coups et de cris séditieux pendant la
nuit.
Ce
sont les nommés : Marquand (Ambroise ) ; Froment (Louis) ; Guesmin
(Jules) ; Adrien (Alfred) ; et Adrien (Victor), tous les cinq ouvriers
blanchisseurs de toiles à St-Désir-de-Lisieux. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mars
1858 - Le Télégraphe.
- Par
suite de l'ouverture des stations télégraphiques de Bayeux et
Coutances, les stations de la ligne de l'Ouest. (Basse-Normandie), sont
ainsi fixées : Paris, Mantes, Evreux, Lisieux, Caen, Bayeux, Saint-Lô,
Cherbourg.
Coutances,
Granville et Saint-Malo qui se relient en même temps aux lignes de
Bretagne.
Nous
donnerons, aussitôt qu'il sera fixé, le prix des dépêches pour ces
diverses villes. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Avril
1858 - Le journal le
Pays-d’Auge publie quelques détails sur les travaux du chemin de fer.
- L'intérêt que
nous attachons tout naturellement, à cet important sujet, nous engage
à les reproduire :
Les
travaux de la section du chemin de fer comprise entre Lisieux et
Pont-Évêque avancent rapidement et seront terminés, selon toute
vraisemblance, dans la première quinzaine
du mois de juin.
Les
ponts et les travaux d’art de la ligne sont achevés ainsi que les
déblais.
Les
deux coteaux d’Ouillie-le-Vicomte et de Manneville-la-Pipard sont les
seuls points du parcours où les déblais aient présenté de l’importance.
La tranchée pratiquée à Ouillie a nécessité l'enlèvement de vingt
mille mètres cubes de terrain, et celle ouverte à Manneville, de
quinze mille mètres.
Les
remblais touchent aussi à leur terme. Ils augmentent d’élévation à
mesure qu’ils approchent de Pont-l’Évêque, qu’ils doivent
traverser avec une hauteur de 7 mètres. Ce travail, auquel 120 ouvriers
sont journellement employés, va être terminé dans peu de jours, ainsi
qu’un chemin d’accès, qui part en ligne directe de la gare et qui,
traversant perpendiculairement la rue neuve du Long-Clos, débouche dans
la route de Caen à Rouen.
Pour
subvenir aux exigences du remblai et des terrassements aux approches de
Pont-l’Évêque, la compagnie est obligée de prendre la terre sur l’emplacement
même qu’occupera la seconde voie, et ce, dans une longueur d’environ
2 kilomètres à partir de Pont-l’Evêque. Les hauteurs de
Saint-Melaine, qui vont être bientôt attaquées, fourniront amplement
ce qui sera nécessaire, non seulement pour combler le vide occasionné
par ces travaux, mais encore pour achever les terrassements qui
resteront à faire.
Le
ballastage et la pose des rails sont maintenant un fait accompli de
chaque côté du Breuil, sur une étendue de 12 kilomètres (7 en amont
et 5 en aval), que parcourent journellement deux machines portant le
ballast et les rails pour la continuation des travaux dans la direction
de Pont l’Evêque.
Avec
le secours de ces machines, l’empierrement et la pose des rails
avancent chaque jour de quatre à cinq cents mètres.
A
un kilomètre environ du Bras-d’Or, sur un carré de terrain pris à l’herbage
Grieu, on voit déjà s’élever la charpente de notre gare, qui n’est
là qu’à titre provisoire et qui fera place ultérieurement à une
construction plus vaste.
Ainsi
notre ville est appelée à jouir tout prochainement des bienfaits d’une
ligne ferrée. Nous faisons des vœux pour qu’elle mette à profit
tous les avantages de cette position exceptionnelle.
La
section de Honfleur, à cause des difficultés de terrain qu’elle
présente dans son parcours, est moins favorisée que celle de Lisieux
à Pont-l’Évêque. On estime que son exécution demandera deux
années encore. (Source : Le journal de Honfleur)
Avril
1858 - Les fumeurs.
- Plusieurs
procès-verbaux ont été dressés à la charge de fumeurs obstinés
qui, dans les wagons du chemin de fer, incommodaient leurs voisines
ou leurs voisins de la fumée échappée de leur cigare.
Nous
engageons nos lecteurs à observer strictement les règlements de la
police sur les chemins de fer, s'ils ne veulent encourir les
désagréments d'un procès-verbal.
On
nous assure que, sur plusieurs lignes, des compartiments spéciaux sont
réservés aux personnes qui, ayant un certain parcours à faire,
désirent fumer. L'administration du chemin de fer aurait des droits
certains à la reconnaissance des fumeurs si elle voulait prendre les
mêmes dispositions sur la ligne de l'Ouest. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Avril
1858 - Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.
-
De
tous côtés, on entend dire que cette année la récolte des pommes à
cidre sera abondante, Les connaisseurs assurent que si le mois de mai
n'amène pas de blanches gelées pour, détruire les apparences, il n'y
aura pas assez de tonneaux pour loger le cidre, et cette fois du cidre,
car depuis quelques années, on le sait, les puits et les fontaines ont
été d'un grand secours à nos brasseurs des campagnes. (Source :
L’Indicateur de Bayeux)
Mai
1858 - Voiture incendiée.
- Une
voiture de coquetier, appartenant à M. Noël du Havre, et partie le
samedi 8 mai au matin de Lisieux pour Honfleur, avec un chargement de
marchandises pour le marché qui se tient en cette ville, a été
incendiée sur la route et entièrement consumée, ainsi que la plus
grande partie des denrées quelle portait.
Le
sieur Noël, qui conduisait la voiture, a eu les cheveux brûlés en
voulant sauver les marchandises. Une femme Hébert, qui l’accompagnait,
a également éprouvé des brûlures.
Cet
incendie est attribué à l’imprudence d’un fumeur qui se trouvait
sur la voiture. (Source : Le journal de Honfleur)
Mai
1858 - Établissement de la ligne télégraphique de Lisieux
à Pont-l’Évêque. -
Par arrêté préfectoral, en date du 22 mai, le
directeur du télégraphe et les agents sous ses ordres sont autorisés
à procéder à toutes les opérations nécessaires à l’établissement
de la ligne de Lisieux à Pont-l’Évêque, à pénétrer dans les
propriétés closes ou
non closes, selon que l’exigeront leurs études ou leurs travaux, à
faire le long des fossés ou talus des routes les dépôts du matériel
nécessaire pour l’établissement ou l’entretien de la ligne.
Les
propriétaires riverains des routes impériales et départementales ou
du chemin de fer de Lisieux à Honfleur dans les parties où la ligne
doit être établie, sont mis en demeure de couper ou d’élaguer les
plantations qui présenteraient des branches en saillie pouvant toucher
aux fils.
Dix
jours après la notification du présent arrêté, il sera procédé
d'office à l’élagage et à la coupe des plantations mentionnées à
l’article précédent.
Dans
les villes de Lisieux et de Pont-l’Évêque, et dans les villages
traversés, il pourra être établi sûr les maisons et constructions
particulières, partout où cela sera jugé nécessaire,
des supports ou tous autres points d'appui destinés à soutenir les
fils, sauf à réparer les dégradations, et sans préjudice de tous
droits et indemnités à faire valoir et à réclamer par les
propriétaires ou les tiers intéressés.
Le
minimum de hauteur des fils, dans les villes et villages ou dans les
passages de voies transversales, devra être de 6 m. 50 au-dessus
de la chaussée.
Les
fils électriques et tout le matériel de la ligue sont mis sous la
protection de MM. les maires, de la gendarmerie, des cantonniers et tous
autres agents de l’administration publique. (Source : Le journal
de Honfleur)
Novembre
1858 -
Le prix de la viande.
- Nous
apprenons de source certaine que l'honorable M. Fauque, maire de
Lisieux, doit réunir demain les bouchers de Lisieux, afin d'obtenir
d'eux qu'ils mettent le prix de la viande d'étal en harmonie avec le
prix de la viande sur pied. S'ils refusent d'y consentir,
l'administration municipale est décidée à établir immédiatement des
viandes à la criée. On ne peut qu'applaudir à cette mesure. (
Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - Les pluies. -
Après une
période de sécheresse beaucoup trop prolongée, nous avons eu des
pluies en abondance, et les usines ont pu fonctionner sur tous nos cours
d'eau. Ainsi se sont calmées des craintes très vives.
Nos
marchés sont bien approvisionnés.
Les
ensemencements d'automne se sont faits généralement dans de bonnes
conditions. Les prairies artificielles ont peu souffert, elles se
présentent bien. Les colzas sont en bonne situation, les repiquages ont
généralement réussi. Quant aux betteraves, elles sont malheureusement
très compromises par les gelées. C'est une cause de plus à ajouter à
celles qui contribuent à la dépréciation de la viande sur pied, car
on sait que les betteraves sont un précieux élément d'alimentation
pour les bestiaux pendant la saison d'hiver. Ne pouvant nourrir, les
cultivateurs vendront. ( Source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1858 - Instruction primaire.
- Nous
croyons devoir rappeler aux familles intéressées que c'est le 1er
janvier prochain que doivent s'ouvrir, à Lisieux et Blon, près Vire,
les cours normaux établis en faveur des jeunes personnes qui
désireraient se vouer à la carrière de l’enseignement, et que dans
sa session du mois d'août dernier, le
conseil général a créé quinze bourses en faveur de celles qui
seraient admises à suivre ces cours.
C'est
à M. l'inspecteur d'académie, à Caen, ou à M. l'inspecteur primaire
de l'arrondissement, à Bayeux, que toute aspirante doit, avant le 15
décembre, adresser sa demande, à l'appui de laquelle elle devra
produire :
1°
Son acte de naissance constatant qu'elle a plus, de 17 ans et moins de
22 ;
2°
L'engagement légalisé de servir pendant dix ans au moins dans
l'instruction publique ;
3°
Dans le cas où elle serait mineure, la déclaration légalisée de son
père ou de son tuteur, l'autorisant à contracter cet engagement ;
4°
Une note signée de l'aspirante indiquant le lieu ou les lieux qu'elle a
habités depuis l'age de 15 ans, et les professions qu'elle y a
exercées ;
5°
Enfin, des certificats de moralité délivrés tant par les chefs des
écoles auxquelles elle aura appartenu, soit comme élève soit comme
sous-maîtresse, que par les autorités locales préposées à la
surveillance de l'enseignement. ( Source : L’Indicateur de
Bayeux)
Juin
1859 -
L'accident du chemin de fer.
- Nous
empruntons au « Moniteur du Calvados » quelques
détails sur les causes du retard qui a eu lieu vendredi dans les
parcours sur notre ligne du train-poste venant de Paris :
Voici
les renseignements, dit notre confrère que nous nous sommes procurés
auprès de M. le chef de service à Caen :
Le
train n° 51, train de poste descendant, a éprouvé un déraillement au
poteau k. 185, entre Lisieux et Saint-Mards, par suite de la rupture
d'un essieu d'un des wagons de marchandises.
Cet
accident n'a donné lieu qu'à un retard considérable, et aucun des
voyageurs ni des agents de la Compagnie n'a éprouvé ni blessures ni
contusions. Le train de poste arrivé à Caen à dix heures trente
minutes, a continué sa marche sur Cherbourg,
Le
service sur la voie est complètement rétabli.
Un
voyageur qui se trouvait dans le train nous a ainsi raconté cet
événement :
Ni
blessés, ni contusionnés. Voilà l'essentiel. L'accident est arrivé
au pont de Glos, dans la tranchée. Le convoi se composait de
marchandises et de voyageurs, c'était un train mixte. Les wagons de
voyageurs étaient séparés de la locomotive par des wagons chargés de
marchandises. L'essieu de l'un de ces wagons s'est rompu, ce qui en a
fait dérailler quelques autres, qui se sont séparés du train et que
la locomotive a emportés en les laissant en pièces sur la voie. Le
chef du train a été lancé de sa lanterne, mais il ne s'est pas
blessé dans sa chute.
Les
voyageurs étaient très nombreux, il y avait parmi eux deux
détachements de jeunes soldats de la classe 1858. Ils ont éprouvé une
secousse violente, ils ont mis la tête aux portières et ont été
rassurés en voyant que la locomotive filait sans eux. Au bout de
quelques instants, les voitures se sont arrêtées d'elles[1]mêmes,
et les voyageurs se sont répandus sur la voie. Quelques poteaux du
télégraphe ont été abattus, ce qui a momentanément interrompu les
communications. Ils ont été, à ce qu'il parait, promptement relevés.
Des
rails qui été brisés par les wagons de marchandises hors la voie.
Ce
qui ne s'explique pas, c'est le long retard qu'ont éprouvé tes
voyageurs, et surtout les deux heures qu'ils ont passées dans la salle
d'attente de la gare de Lisieux. Nécessairement la Compagnie aura à
s'expliquer sur ce point.
On
dit qu'un fourgon aux bagages a été mis en pièces, et que l'employé
qui y stationnait n'a éprouvé aucun mal. Quant au bagages, ils
auraient beaucoup souffert. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1859 -
Le concours musical. -
Les
fêtes qui ont eu lieu, dimanche dernier, à Lisieux, à l'occasion du
concours musical, ont entièrement tenu ce que promettait le programme,
et l'annonce faite, dans la soirée, par M. le Préfet, de notre
brillante victoire de Magenta est venue surexciter encore l'enthousiasme
des Lexoviens.
Il
nous est impossible d'entrer dans tous les détails de cette fête
magnifique.
Le
concours musical a commencé vers 1 heure et a fini à 6 heures environ
; 55 sociétés d'orphéons et 48 corps d'harmonie étaient présents.
(Source : Le journal de Honfleur)
Juin
1859 -
Le temps qu’il fait. -
La
température orageuse sous laquelle nous vivons depuis trois semaines
fait beaucoup de mal aux récoltes et se traduit en pertes déjà très
considérables.
De
tous les côtés on n'entend parler que d'orages violents qui inondent
les récoltes sous des masses d'eau, ou les ravagent plus cruellement
encore par la grêle. Les avalanches entraînent la terre, les blés se
versent, les petits cours d'eau débordent et chaque jour, tantôt sur
un point, tantôt sur un autre, les journaux des départements ont à
déplorer de nouveaux désastres causés par ces orages quotidiens.
Les
pays de vignobles ont surtout beaucoup à souffrir, et, aujourd'hui
encore, on annonce que dans la Marne plusieurs communes ont perdu une
grande partie de leurs précieuses récoltes ravagées par la grêlé.
Si cela continue, ce ne seront plus seulement des pertes locales, comme
on en a chaque année à regretter, la récolte générale en sera
gravement affectée. (Source : Le journal de Honfleur)
Décembre
1859 -
Les médailles d'honneur.
- S.
M. l'Empereur vient d'accorder, sur la proposition de S. Exe. le
ministre d'agriculture, du commerce et des travaux publics, des
médailles d'honneur aux membres des commissions de statistique
cantonale du département, pour les soins éclairés avec lesquels ils
ont contribué à réunir les éléments de la statistique agricole.
Pour
le Calvados, les membres désignés sont :
MM.
Morière, professeur à la Faculté, des sciences, professeur
d'agriculture du département.
Langlois,
employé à la préfecture du Calvados.
Le
vicomte de Blangy, maire de Juvigny.
Elie,
secrétaire de la sous-préfecture de Bayeux.
Ledonné,
juge de paix à Falaise.
Lebaillif,
membre du conseil général à Falaise.
Simon,
juge de paix à Lisieux.
Letorey,
préposé en chef de l'octroi de Pont-l’Évêque.
Lefevre,
agent-voyer d'arrondissement à Pont-l’Évêque.
Windesheim,
alors agent-voyer à Honfleur.
Thouroude,
docteur-médecin à la Graverie. ( L’Indicateur de Bayeux)
Décembre
1859 - Un accident. - Mercredi,
à 4 heures 45 minutes du soir, un accident est arrivé sur la ligne de
Caen à Paris près le poteau kilométrique 197 à l'entrée du tunnel
de La Motte.
Le
train facultatif de marchandises n°253, venait à Caen, lorsque deux
tubes se sont brisés. Par suite de cette rupture, une partie de la
machine a fait explosion. Heureusement personne n'a été blessé. La
machine pilote de Lisieux immédiatement avertie est venue remorquer ce
train jusqu'à Caen où il est parvenu avec un retard de trente minutes.
( Le journal de Honfleur )
Décembre
1859 - La neige. -
La neige
est tombée en abondance cette semaine et surtout vendredi dans la
journée et pendant la nuit : en différents endroits il y en avait
jusqu'à 40 centimètres.
Vendredi
toutes les diligences ont éprouvé des retards considérables. Aucun
malheur, jusqu'à présent, n'est parvenu à notre connaissance. ( Le
journal de Honfleur )
Janvier
1860 -
Les inondations dans le Calvados.
-
Après trois jours de pluies continuelles et abondantes, nos deux
rivières, dit « Le Normand » ( de Lisieux ), ont
débordé sur plusieurs points. Vendredi, le boulevard des Bains a été
submergé sur une étendue d'une vingtaine de mètres. La rivière
d'Orbec couvrait les prairies de Beuvillers ; la gare du chemin de fer
et les deux routes d'accès n'ont pas été atteintes par les eaux.
A
Vire, les rues aux Teintures et du Pont ont été submergées, il y
avait un mètre d'eau dans les maisons. Les fabriques de Maisoncelles,
Saint-Germain-de-TalIevende et Saint-Marlin-de-Tallevende ont beaucoup
souffert. Les perles et dégâts sont évalués à 80 000 fr.
La
crue avait commencé le 29, vers sept heures du soir, et la rivière la
Vire et le Noireau ne sont rentrées dans leur lit que le lendemain
matin, à sept heures.
A
Condé-sur-Noireau, l'alarme était donnée le 30 décembre, à deux
heures du matin. Aussitôt toute la gendarmerie avec l'empressement et
le dévouement que ce corps d'élite apporte toujours quand il s'agit de
conjurer un péril, un danger, montait à cheval et se rendait en toute
hâte dans le quartier Saint-Martin, entièrement inondé, et dont les
habitants imploraient des secours.
Les
eaux avaient envahi depuis la rue de la Roque jusqu'à la filature de M.
Louis Calais, située à 1 kilomètre de là. Toutes les rues, tous les
chemins aboutissant, à la rivière de Noireau, étaient submergés. Il
y avait , dans certains endroits, près de 2 mètres d'eau.
Les
habitants, ayant placé des lumières sur toutes les fenêtres,
permirent ainsi aux gendarmes de se transporter à cheval partout où
leur présence était réclamée. Aidés des autorités, du commissaire
de police et d'autres personnes dévouées, ces braves soldats purent
retirer des rez-de-chaussée, un grand nombre de personnes qui y
étaient en danger.
Ce pénible travail était enfin achevé, lorsque tout-à-coup on apprit
que les époux Beaumont, âgés d'environ 70 ans, et un jeune enfant de
5 ans, étaient restés dans leur domicile, envahi par l'inondation.
Aussitôt le maréchal-des-logis de gendarmerie, le commissaire de
police, assistés de deux courageux citoyens, les sieurs Prébois et
Loreille, que nous sommes heureux de signaler, coururent au secours de
ces malheureux, qui étaient en proie au plus violent désespoir. En
effet, réfugiés sur leur lit, les époux Beaumont voyaient déjà
l'eau dépasser la paillasse ; quelques instants plus tard, et
peut-être ils, allaient trouver la mort, lorsque leurs sauveurs sont
arrivés. Ces pauvres vieillards ont été recueillis par le sieur
Prébois.
49
familles ont eu a souffrir de cette inondation. On cite comme ayant
essuyé de plus grandes pertes : MM. Rivière, Bazin, Vardon-Duguet,
Duret-Robillard, Duguet, Delhan, Anne frères, Froger, Delier, etc... On
estime à 30 000 fr. environ le montant des perles. ( L’Indicateur de
Bayeux)
Janvier
1860 -
Avis de recherche. -
M. le préfet vient d'adresser la circulaire suivante à MM. les
sous-préfets, les maires, les commissaires de police et les commandants
de gendarmerie : Caen, le 26 décembre 1859.
Messieurs,
Le jeune Desmousseaux (Charles), âgé de 12 ans, placé dans
l'établissement des orphelins, de Caen, s'est évadé à la fin du mois
de juin dernier, et on n'a pu encore découvrir le lieu où cet enfant
est retiré.
Je
vous prie de me communiquer les renseignements que vous pourriez obtenir
sur le fugitif, assez grand pour son âge, dont le visage ovale est
ordinairement pâle et qui a les cheveux bruns.
Son
air et son langage ne révèlent pas l'intelligence.
Agréez,
etc…
Le préfet du Calvados, TONNET.
(
L’Indicateur de Bayeux)
Février
1860
- Au
feu ! -
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 4 heures du matin, le
feu se déclara avec une grande violence dans une cheminée du couvent
de l'Abbaye à Lisieux.
En
quelques instants les flammes s'élevèrent à une grande hauteur,
menaçant de communiquer l'incendie au bâtiment du cloître. L'alarme
se répandit aussitôt dans le quartier, les cris : « Au feu
! » et l'appel des tambours ne tardèrent pas à réunir,
malgré l'heure matinale, les autorités, les pompiers, la gendarmerie,
le commissaire de police et ses agents, et une foule d'habitants venant
apporter leur concours.
Grâce
à la promptitude des secours, à l'intelligente direction donnée au
travail des pompes, le feu ne tarda pas à être éteint et, à 5 heures
et demie, toute crainte de danger avait disparu.
Nous
sommes heureux de dire que, partout, au milieu de cette foule d'hommes
envahissant les corridors, les bonnes religieuses ont toujours retrouvé
sur leur passage les témoignages
d'un profond respect et tous les égards dus à leur habit. ( Le Pays
d'Auge )
Avril
1860 -
Les processions. -
« Le Normand »
nous annonce que les processions des deux paroisses Saint-Pierre et
Saint-Jacques de Lisieux, se rendre tous les ans, le jour du
Vendredi-Saint, au calvaire placé sur la route de Rouen, ont été
favorisées par une des plus belles journées que nous ayons encore vues
cette année. Aussi la foule des fidèles qui assistait à ces pieuses
cérémonies était-elle plus considérable que jamais. (Le Ordre et la
Liberté)
Avril
1860 -
Tentative de vol. -
Mardi dernier M. le
commissaire de police de Lisieux fut appelé dans l'établissement de M.
Lambert, maire de la commune de Saint-Jacques, pour constater une
audacieuse tentative de vol commise avec escalade et effraction pendant
la nuit précédente. Les malfaiteurs, venus, on le présume, pas la
rivière, ont pénétré, après avoir cassé un carreau de la fenêtre,
dans le bureau des employés, où ils ont essayé d'ouvrir le
coffre-fort, n'ayant pu en venir à bout, ils sont entrés dans le
bureau particulier de M. Lambert.
Là,
ils ont forcé le tiroir d'un comptoir dont on avait heureusement
retiré l'argent qui s'y trouvait. Déçus dans leur espoir de trouver
quelque bonne somme à emporter, les auteurs de cette criminelle
entreprise se sont retirés probablement par la même voie qu'ils
étaient venus. La justice informe activement. (
Le Normand )
Mai
1860 -
Un accident de la route. -
Hier matin, au moment
où une voiture chargée de barriques passait sur le pont Saint-Jacques,
les deux roues, dont les écrous étaient sans doute dévissés, se
détachèrent instantanément de l'essieu. Le mouvement imprimé à la
voiture par le choc qui en est résulté fit rouler des barriques, dont
l'une d'elles, remplie d'eau-de-vie, fut défoncée. Dans cette
circonstance, personne n'a été blessé. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1860 -
Réunion de communes. -
Une enquête aura lieu à
Lisieux, le 25 de ce mois, sur le projet de réunion à cette ville des
communes de Saint-Jacques et de Saint-Désir. ( Le Pays-d’Auge)
Mai
1860 -
L’abus d’alcool. -
Le cas de mort
accidentelle, dûs à l'abus des boissons deviennent de plus en plus
fréquents. En voici un nouvel exemple.
Le
sieur Duval Théodore, âgé de 62 ans, demeurant à Lisieux, était
allé mercredi dernier à Montreuil, canton de Cambremer, en compagnie
du sieur Tesson, boulanger, qui voulait acheter du bois. Le soir, Duval
était ivre, et son compagnon eut beaucoup de peine à le ramener
jusqu'à Saint-Désir. Là, Tesson l'assit sur la berge de la route, et
vint à Lisieux chercher la fille de Duval, afin qu'elle lui aidât à
conduire son père. Ce dernier, resté seul, n'attendit pas leur retour,
et lorsque Tesson et la fille Duval arrivèrent à l'endroit où ils
auraient dû le trouver, ils ne virent personne.
Après
de longues et infructueuses recherches, pensant qu'il avait bien pu
s'endormir dans un coin, Ils se retirèrent. Le lendemain dès 6 heures
du matin, le cadavre de ce malheureux fut trouvé dans la rivière,
arrêté au râtelier de la fabrique de M. Boislaurent. ( Le Pays-d’Auge)
Mai
1860 - Un accident du travail.
-
Le 5 courant, le nommé Trouard Paul-Ernest, âgé de 13 ans 1/2,
demeurant à Lisieux, travaillant à casser des cailloux sur la ligne de
chemin de fer de Lisieux à Caen, est tombé sur la voie à Saint-Désir,
et a eu le pied droit presque entièrement coupé par la roue d'un wagon
de ballast.
La
blessure était tellement grave qu'on a dû pratiquer l'amputation de la
jambe au-dessous du genou. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1860 -
Accident de la route. -
Le 1er de
ce mois, vers 3 heures 1/2, un omnibus de Lisieux, qui conduisait des
voyageurs au train express se dirigeant sur Caen, à rencontré dans la
rue de la Gare, un individu qui, dans un état d'ivresse assez
prononcé, occupait le milieu de la chaussée.
Malgré
les cris réitérés du conducteur, il ne crut pas devoir se déranger,
bientôt le conducteur, le voyant se précipiter sur sa voiture fit de
grands efforts pour l'éviter. Malheureusement il ne put y parvenir, et,
atteint par le brancard, l’ivrogne fut jeté par terre, et les deux
roues lui passèrent sur le corps.
Transporté
à l'hospice, cet homme, qui a été reconnu pour être un sieur
L........, âgé de 48 ans, officier de santé, demeurant dans le
département de l'Eure, à succombé pendant la nuit. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juin
1860 - Des arrestation pour grève.
-
Une tentative de coalition entre les ouvriers charpentier,
dit le Normand, aurait eu lieu à Lisieux, la semaine dernière,
pour demander une augmentation du prix des heures de travail. Les
gendarmes ont arrêté, samedi 26 mai, en vertu d'un mandat d'amener,
les nommés Pierre Garnier et Alexandre-François Desvaux, tous deux
ouvriers charpentiers, prévenus d'être les provocateurs ou les meneurs
de cette tentative. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Un éboulement.
- Vendredi
soir, vers 6 heures, quatre ouvriers maçons faisaient des réparations
au deuxième étage d'une vieille maison, rue Petite-Couture à Lisieux,
appartenant au sieur Jouenne, demeurant campagne de Saint-Jacques, au
village de Grez. Le plancher sur lequel se trouvaient ces quatre
ouvriers a cédé tout-à-coup en entraînant avec lui les planchers du
grenier et du premier étage.
Deux
maçons furent ensevelis sous les décombres, mais ils ne tardèrent pas
à être retirés. Un seul avait quelques conditions, l'autre n'avait
absolument rien. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Pour les élèves des lycées et collèges.
-
A l'occasion de l'annexion de la Savoie et de
l'arrondissement de Nice à la France, le ministre de l'instruction
publique a décidé qu'il y aurait congé avec sortie demain dimanche
17, pour les élèves des lycées et collèges des départements. Deux
jours seront ajoutés aux grandes vacances pour tous les lycées et
collèges de l'Empire. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Un délit de coalition.
-
Un délit de coalition à amené, le 19 de ce mois, devant
le Tribunal de police correctionnelle de Lisieux, 22 ouvriers
charpentiers et 14 couvreurs.
Les condamnations suivantes ont été prononcées :
Ouvriers
charpentiers :
Deux
à 15 jours de prison, deux à 8 jours, deux à 6 jours, neuf à 3 jours
et tous solidairement aux dépens, les sept autres acquittés.
Ouvriers
couvreurs :
Deux
à 6 jours, dix à 3 jours de prison et solidairement aux dépens. Les
deux derniers ont été renvoyés de l'action du ministère public, sans
dépens. ( Le Pays d’Auge )
Juin
1860 - Un ivrogne.
-
Le 2 au soir, un individu, qui avait bu plus que de raison,
dit le Normand de Lisieux, s'était introduit, avant la fermeture
des portes du jardin public, pour cuver son vin, dans une baraque
adossée au mur de la prison, et dans laquelle le jardinier resserre des
cloches pour ses fleurs et d'autres objets.
Vers
dix heures, cet homme fut pris d'exaltation, il classa, brisa ce qui lui
tomba sous la main, et en jeta les débris dans la rue Condorcet.
Quelques voisins, ne sachant à qui attribuer ce tapage, allèrent
prévenir les gendarmes.
Le
maréchal-des-logis et un de ses hommes se rendirent sur les lieux avec
le gardien du jardin, et ce ne fut qu'après une lutte des plus vives
que les gendarmes parvinrent à se rendre maître de cette ivrogne,
devenu furieux, et à le conduire au violon.
Cette
individu, conducteur de bestiaux de son état, est de Château-Gontier.
Comme, en résultat, il y a eu plus de bruit que de mal, il a été
rendu à la liberté. ( L’Ordre et la Liberté)
Juin
1860 - Violences conjugales.
-
Pendant deux nuits consécutives, un nommé Coupeau, âgé de 46
ans, terrassier au chemin de fer, demeurant campagne de Saint-Jacques
village du nouveau-Monde, à accablé sa femme de coups et de mauvais
traitements, pour la forcer, dit-on, à reprendre une somme de 400 fr.
qu'elle avait déposée à la Caisse d'Épargnes avant son mariage.
C'est malheureuse victime, arrachée par les voisins aux brutalités
sauvages de son mari, a été portée, mercredi, toute couverte de
contusions et avec une côte enfoncée, à l'hôpital, où tous les
soins nécessaires lui ont été donnés. Quand au mari, il a été
arrêté et déposé à la maison d'arrêt. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Inauguration de la manufacture. -
Les journaux de Lisieux rendent compte d'une imposante
cérémonie qui a eu lieu le 1er juillet dans l'immense
manufacture
d'Orival, appartenant à M. Fournet, et dont on célébrait
l'inauguration. Nous extrayons du « Normand » les
détails suivants :
Un
autel avait été construit sur la porte principale de l'établissement
: des fleurs, de brillants candélabres, de riches tapis ornaient cet
autel. Un arc de triomphe encadrait la porte d'entrée, et des mâts
avec des oriflammes s'élevaient de distance en distance. Dans la cour
de l'usine, plus de quatre cents ouvriers, placés avec ordre, et un
nombreux public, attendaient en silence les bénédictions du prêtre
autour de l'autel, on remarquait M. Fournet avec un cortège de
personnes d’honorables qu'il avait appelé à cette fête.
A
cinq heures, M. l'abbé Michel, vicaire-général du diocèse,
délégué par Monseigneur, est venu processionnellement avec M. le
curé de Saint-Jacques, son clergé et M. le curé de Saint-Désir,
présider à cette cérémonie. A genoux au pied de l'autel, il a
entonné le Veni Creator. Après le chant de cette hymne et les
oraisons convenables, il a commencé la
bénédiction de l'édifice. Il a béni ces ateliers immenses, où l'œil
se promène au milieu de plus de 300 métiers, il a béni cette
puissante machine avec ses redoutables chaudières, il a béni cette
cheminée qui s'élance à 56 mètres au-dessus du sol. Il a demandé à
Dieu que ces instruments terribles ne soient pas des instruments de mort
pour les sept cents ouvriers qui doivent les faire fonctionner, mais
qu'ils contribuent autant à la prospérité du commerce qu'au
bien-être du peuple, il a demandé à Dieu que le vice s'éloigne
de cette fabrique, et que l'honnêteté, la moralité, le travail et la
sanctification du dimanche s'y établissent au premier rang pour le bien
de la religion, de la société et de la famille.
Cette
cérémonie religieuse, qui fera époque dans les annales de notre
ville, a été suivie d'un banquet que M. Fournet a généreusement
offert aux ouvriers qui concourent ou qui ont
concouru à la formation de l'établissement. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1860 - Une chute. -
Mercredi, le nommé Fouquet, dit Tom-Pouce, ouvrier attaché à
l'atelier de charité, âgé d'une quarantaine d'années, était monté
dans un des Tilleuls du boulevard de Pont-l'Évêque, à Lisieux, pour
cueillir des fleurs, lorsqu'il s'est laissé tomber d'une hauteur assez
considérable. M. le docteur de Labordette a été appelé
pour donner les premiers soins à cet individu, qui s'est fait plusieurs
blessures graves. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Encore une chute.
-
Jeudi, dans
l'après-midi, le nommé Lhermitte, peintre vitrier, était monté sur
le toit de la fabrique de M. Poret, boulevard Sainte-Anne, à Lisieux,
pour remettre un carreau de vitre à une tabatière, le pied lui manqua
et il tomba de cette hauteur sur le sol. Lhermitte a été relevé sans
connaissance, il avait une profonde blessure à la tête et le corps
tout contusionné. Son état est très grave. ( L’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1860 - Un train en retard.
- Vendredi
matin, le train de Pont-l'Évêque avait, à son arrivée à Lisieux, un
retard de 1 heure 25 minutes.
Au
moment du départ du train, la chaudière de la locomotive à éprouvé
une avarie, l'on a été obligé de demander
un pilote à Lisieux pour amener le train. Les voyageurs n’ont
éprouvé aucun accident, un des mécaniciens a eu quelques brûlures
aux mains. ( L’Ordre et la Liberté)
Juillet
1860 - Une arrestation.
- La
police a procédé jeudi à l'arrestation du nommé Flageul François,
ouvrier terrassier au chemin de fer, demeurant à Lisieux, rue du Hommet,
prévenu de menaces de mort envers sa femme. ( L’Ordre et la Liberté)
Août
1860 -
Réunion de Saint-Jacques et Saint-Désir à Lisieux..
-
Les
délibérations des Conseils municipaux de Saint-Jacques et de
Saint-Désir, contraires au projet, de l'avis de Mgr l'Évêque de
Bayeux et Lisieux, favorable au projet, sous la réserve de la
conservation des divisions actuelles du culte, et des différents
mémoires publiés par les communes intéressées, le territoire
de Lisieux, entièrement bâti, est tellement restreint et circonscrit
par les communes de Saint-Désir et de Saint-Jacques.
Cette
ville a été contrainte d'exécuter, à son compte et à grands frais,
des travaux considérables sur un territoire étranger, en même temps
que de grands établissements industriels
cherchent, au dehors, des emplacements que l'enceinte de la ville ne
leur offre plus.
Les
agglomérations de Saint-Jacques et de Saint-Désir, placées aux portes
mêmes de la ville, composent en réalité avec elle un ensemble
homogène, que ce voisinage immédiat a pour conséquence de faire
profiter la population suburbaine des avantages de la ville, sans
participation à ses charges, de sorte que cette population s'est
progressivement augmentée de près d'un cinquième, depuis 20 années,
alors que la population urbaine est restée à peu près stationnaire.
Les
deux communes de St-Jacques et de St-Désir sont, dès à présent et
depuis longtemps, réunies à Lisieux pour le culte, que le principal
cimetière est commun, que les églises et les presbytères sont situés
dans l'enceinte de la ville, que Lisieux a même contribué pour une
part importante à l'acquisition de ces mêmes presbytères, que les
écoles de la ville sont fréquentées par un grand nombre des enfants
de Saint-Jacques et Saint-Désir, à tel point que ces établissements
ont dû recevoir des extensions considérables. Il en est de même
des établissements de bienfaisance, où les communes de
Saint-Jacques et Saint-Désir trouvent des secours dont l'usage paraît
ne leur avoir jamais été refusé.
L’absence
de toute démarcation entre les trois communes juxtaposées énerve
l'action municipale de la ville de Lisieux, qu'en étendant cette action
à des populations parfaitement unies par leurs habitudes, par
leurs occupations et par leurs mœurs, elle tirera de sa concentration
dans une seule main, et de l'ensemble de sa direction, plus de force et
d'efficacité.
D'autre
part, les intérêts bien compris des communes de Saint-Jacques et
Saint-Désir demandent leur réunion à une ville riche, dont les
ressources rayonneront sur les parties rurales
de son territoire, plutôt qu'à des communes d'une moindre importance
et dont les ressources sont beaucoup plus restreintes, par ces
différents motifs, les communes de Saint-Désir
et de Saint-Jacques soient réunies à celle de Lisieux, en
conservant leurs anciennes divisions pour le culte.
Août
1860 - Maltraitance.
-
M. le commissaire de police, prévenu par la rumeur publique
qu'une femme Dassonville, demeurant rue de Livarot, maltraitait
horriblement sa petite fille, âgée de sept ans, et la nourrissait à
peine, fit venir, jeudi, la mère et l'enfant à son bureau. L'aspect
chétif et souffreteux de cette dernière décida M. Billon à la faire
visiter de suite, malgré les dénégations de la mère, par M. le
docteur Notta.
Le
corps de la pauvre petite offrait les traces nombreuses et récentes de
son continuel martyre. Sur les ordres de M. le procureur impérial, on a
conduit l'enfant à l'hospice, et la femme Dassonville à la maison
d'arrêt.
Cette
mère dénaturée, qui, au rapport des voisins, laissait son enfant
presque mourir de faim, est née à Dunkerque, elle a deux autres
enfants : une fille de 18 à 20 ans et un petit garçon de 8 ans.
Délaissée par son mari, qui faisait, dit-on, un commerce de grains
assez étendu, elle habite Lisieux depuis environ trois ans. (
Le Normand )
Août
1860 - On lit dans « Le
Normand »,
journal de Lisieux, 11 août. -
Samedi dernier, vers cinq
heures de l'après-midi, plusieurs rues de la ville ont été mises un
instant en rumeur par les cris de rage que poussait un homme couché
dans un banneau et garrotté par tous les membres ; trois agents
marchaient de chaque côté de la voiture et
veillaient à ce qu'il ne se brisat pas la tête contre les ridelles.
C'était un malheureux fou que l'on reconduisait à l'hospice, d'où il
s'était échappé en brisant la porte de son cabanon.
Cet
homme, nommé Legrand, est doué d'une force prodigieuse, et animé,
dans ses crises, des plus mauvais instincts, il avait fallu toute
l'énergie des agents pour le dompter. Déposé dans un nouveau cabanon,
sa fureur ne s'est pas apaisée, dans une de ses dernières tentatives
d'évasion, il a démoli la croisée de sa cellule et descellé un des
barreaux extérieurs. Ainsi armé, il inspirait une profonde terreur à
toute la maison, lorsque l'agent François arriva au moment où Legrand
allait s'ouvrir un passage par la muraille. Malgré les recommandations
qu'on lui faisait de ne pas s'exposer seul à la fureur d'un fou,
l'agent, profitant d'un moment où ce dernier agrandissait encore le
trou avec sa barre de fer, tourna doucement la clef de la porte, puis
s'élança à l'improviste sur Legrand et le saisit corps-á-corps. Tous
deux tombèrent à la fois et se roulèrent par terre, mais
l'aliéné fut enfin vaincu par la force supérieure de François,
auquel on put venir en aide.
Cette
scène, dans laquelle l'agent de police risqua sa vie en luttant contre
un fou dont la rage était portée au dernier paroxysme, ému au dernier
point les assistants. Toutes les mesures ont été prises depuis pour
prévenir un nouvel accident jusqu'au départ de Legrand pour la maison
de Beaulieu, à Caen, ce qui a eu lieu avant-hier. (
Le Normand )
Septembre
1860 - Un accident. -
Vendredi
dernier, dans l'après-midi, un ouvrier est tombé de la hauteur d'un
second étage, en travaillant à la couverture d'une maison située à 2
kilomètres de Lisieux, sur l'ancienne route de Rouen, et appartenant à
M. Allain-Heudiard. L'état du blessé n'a pas permis de le rapporter en
ville. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 -
Baptême de cloche à Lisieux.
- Dimanche
30 septembre, après les vêpres, a eu lieu, dans l'église Saint-Pierre,
le baptême d'une nouvelle cloche à laquelle le parrain, M. Jules
Delarue, et la marraine, Mme Alfred Fleuriot, née Méry-Samson, ont
donné le nom de Saint-Paul.
Mg.
l'évêque de Bayeux et Lisieux n'ayant pu venir lui-même présider à
cette cérémonie, ainsi qu'il avait été annoncé, les bénédictions
ont été données par M. l'abbé Durand, chanoine honoraire et
chapelain de la communauté de la Providence. Un grand nombre de
personnes notables avaient été invitées et remplissaient le chœur,
toutes les autres parties de l'église étaient occupées par la foule
des fidèles.
Après
le baptême, il y a eu bénédiction solennelle du Très
Saint-Sacrement, pendant laquelle l'Harmonie lexovienne a chanté
plusieurs morceaux avec un ensemble et une précision qui ont obtenu les
éloges des connaisseurs. ( Le Normand )
Octobre
1860 - Accident de chemin de fer.
-
On nous adresse les détails suivants sur l'accident qui a eu
lieu, dimanche dernier, sur la ligne du chemin de fer de l'Ouest :
Douze
véhicules entrant dans la composition du train mixte nº 7, qui part
d'Évreux à 5 heures 30 du matin, pour arriver à Bayeux à 11 heures,
ont déraillé, vers 8 heures 30 sous le tunnel de la Motte, entre
Lisieux et Mesnil, par suite de la rupture d'un rail en six morceaux.
Le
train n'a continué sa marche que l'espace de 30 mètres après le
déraillement, les mécaniciens s'étant aperçus tout de suite de
l'accident.
Les
wagons qui se trouvaient en tête du train n'ayant pas quitté la voie,
on y a fait monter tous les voyageurs, et on les a amenés ainsi à
Mézidon, où de nouvelles voitures ont été mises à leur disposition.
Le
relevage s'est effectué très rapidement, et l'express qui part de Caen
à 11 heures 30 n'a éprouvé, dans sa marche, qu'un retard de 1 heure
10 ; il a pu passer sur le lieu du déraillement à 1 heure 30.
Il
n'y a pas eu à déplorer la moindre blessure ; les avaries du
matériel sont très minimes. ( L’Ordre et la Liberté)
Octobre
1860 - Une invention. -
Un industriel américain vient d'arriver à Paris, afin de
vendre en France un appareil des plus ingénieux pour traire les vaches.
Cet appareil, employé avec succès aux États-Unis, dans les
exploitations agricoles où il existe un grand nombre de vaches, permet
de traire à la fois, et dans l'espace de quelques minutes, un troupeau
entier de ces animaux.
L'appareil
consiste en une pompe aspirante en caoutchouc munie de plusieurs tuyaux,
lesquels s'adaptent a autant de pis que l'on veut. En un tour de
manivelle la succion s'opère, et les mamelles de la vache sont
complètement vidées. Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'une fois
qu'elles ont été traites par ce procédé, les vaches ne reviennent
que difficilement à l'ancienne méthode. ( L’Ordre et la Liberté)
Décembre
1860 - On lit dans le « Normand », du 15 décembre.
-
Une nouvelle, qui s'est répandue en ville hier dans
l'après-midi et qui a étrangement surpris, c'est celle de la mise en
arrestation de l'agent de police nommé François, sous la prévention
de vol.
Cet
homme avait été chargé, dit-on, en raison de ses fonctions, du
dépôt momentané d'une petite cassette fermée à clé, contenant une
somme d'argent appartenant à une servante qu'il arrêtait alors pour
vol domestique, celle-ci a subi, depuis, quinze jours de prison.
Lorsque
François voulut remettre cette cassette au gardien-chef, la serrure ne
tenait plus, et il manquerait, d'après le dire de la fille, quinze à
dix-huit francs à la somme déposée et comptée devant témoins. Ces
derniers ont été entendus. L'affaire s'instruit.
Il
paraîtrait que cet individu a eu antérieurement des démêlés
personnels avec la justice. Il ne faudrait pas cependant induire de là
que l'administration municipale a agi avec légèreté dans le choix de
cet agent, c'est appuyé sur des certificats de cinq années de bons
services dans la police du Havre, c'est encore muni d'excellents
certificats émanés de personnes honorables et haut placés, que
François se présentait à Lisieux. On ne pouvait, dès lors, avoir
aucun soupçon sur ses antécédents.
Aussitôt
que M. le maire a été informé de cette affaire, il a pris un
arrêté, en date d'hier, par lequel le nommé François est révoqué
de ses fonctions d'agent de police. ( L’Ordre et la Liberté)
Décembre
1860 - Une noyade. -
Un enfant de huit ans, nommé Louis-Elie Tiberghien, appartenant
à une famille d'ouvriers étrangers employés chez MM. Lambert, filateurs,
et qui habitent la maison dite le « Petit-Malheur »,
s'est noyé, jeudi matin, sous les yeux de sa mère. Il s'amusait avec
son petit frère à balayer la cour, lorsque l'idée le prit d'aller
laver son balai à la rivière, ses pieds glissèrent sur le talus
glacé et il tomba à l'eau. Aux cris du plus jeune enfant, la mère
sortit et vit l'aîné entraîné par le courant.
Le
pauvre enfant a été retiré de l'eau dans un herbage voisin, mais,
saisi par le froid, il avait déjà cessé de vivre. ( Lexovien )
Mars
1861 - Un incendie.
- Le
27 du même mois, vers 2 heures du matin, un incendie s'est déclaré
Grande-Rue, nº 46, à Lisieux, dans une cave servant de magasin au
sieur Deschamps, faïencier. Grace à l'intervention des pompiers, le
feu a été promptement éteint.
Le
dommage est évalué à 1 500 fr. environ. Tout était assuré.
Le
même jour, un autre incendie a éclaté dans la même ville, au
domicile de M. Oger, teinturier, boulevard Sainte-Anne.
107
kilog. de laine, qui se trouvaient dans l'étuve, théâtre du sinistre,
ont été entièrement consumés. Le dommage est évalué à 960 fr.
L'immeuble et les marchandises étaient assurés. ( L’Ordre et la
Liberté)
Mai
1861 - Par arrêté de M. le préfet. - Par
arrêté de M. le préfet, en date du 16 avril :
-
Mme Pringault, religieuse, est nommée directrice de la salle
d'asile de Lisieux, en remplacement de Mme Letourneur.
-
Mme Mary, religieuse, est nommée institutrice communale
Laize-la-Ville, en remplacement de Mme Pichard.
-
M. Lévrier, qui dirige actuellement une école libre à Caen, est
nommé instituteur public sans changer de résidence. ( L’Ordre
et la Liberté)
Mai
1861 - Le résultat d’une imprudence.
- Vendredi
dernier, vers midi, an accident épouvantable est venu jeter l'effroi
parmi les ouvriers de l'usine d'Orival, appartenant à M. Fournet, de
Lisieux. Le nommé Germain (Alexandre-Hippolyte), ouvrier dans cet
établissement, en voulant rattacher une courroie pendant que son
métier était en marche, a été pris dans les engrenages et
littéralement broyé. Nous épargnons aux lecteurs la description de
l'horrible spectacle que présentaient les restes de cet infortuné, qui
ont été portés à l'hospice.
Comme
tous les accidents semblables, celui-ci est le résultat de l'imprudence
de celui qui en a été victime. Germain était Agé de 27 ans, né à
Vimoutiers. Sa jeune femme travaillait dans la même usine, elle a un
tout petit enfant et est enceinte. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1861 - Les gendarmes.
- On
est trop habitué à trouver dans la conduite de la gendarmerie des
actes de générosité et de désintéressement pour qu'il soit
nécessaire de faire suivre d'aucun commentaire le fait suivant que nous
signale encore « Le Lexovien » :
Le
nommé Rose (Alphonse-Aimé), âgé de 38 ans, journalier, né et
demeurant à Lisieux, avait été condamné, le 31 juillet 1860, par le
tribunal correctionnel à 16 fr. d'amende et aux
dépens ; le tout formait une somme de 20 fr. 45 c. et entraînait la
contrainte par corps.
Comme
Rose n'avait pas acquitté cette somme, le brigadier de gendarmerie à
pied Pagny fut chargé de procéder à son arrestation. Rose est père
de cinq enfants, cependant il était parvenu à réaliser une somme de
18 fr et il exprimait tout son désespoir de ne pouvoir compléter la
somme.
Le
brigadier Pagny, touché de la position de cet homme, lui offrit les 2
fr. 45 c. qui lui manquaient, et en outre lui fit la remise des 3 fr.
qu'il devait percevoir pour l'arrestation.
Ces
actes de générosité, très fréquents dans la gendarmerie, doivent
être signalés par la presse, et nous sommes heureux de remplir ce
devoir. ( L’Ordre et la Liberté )
Mai
1861 - Un incendie.
- Jeudi,
16 courant, un commencement d'incendie a éclaté au domicile d'un sieur
Bonière, demeurant à Saint-Jacques de Lisieux. La perte est évaluée,
pour les effets mobiliers, à 1 000 fr., et, pour le bâtiment, à 150
fr. Le bâtiment seul était assuré. On ne sait à quoi attribuer ce
sinistre. ( L’Ordre et la Liberté)
Mai
1861 - Un vol. -
Dans la nuit
de jeudi à vendredi, un voleur, qui probablement s'était caché la
veille dans l'église de Saint-Jacques, pendant la fermeture des portes,
a forcé avec un ciseau deux troncs de cette église et s'est empré de
l'argent qui s’y trouvait. Il a ouvert toutes les chapelles, fureté
partout, dans un confessionnal, il a trouvé la clé de la sacristie,
où il a laissé des traces de son passage. Il parait qu'il ne voulait
que de l'argent, car il n'a rien pris des autres objets qui se
trouvaient sous sa main.
L'auteur
de ce vol est sorti par la cour de la sacristie, en escaladant le mur du
côté du boulevard. ( Le Normand )
Juin
1861 - Le dérèglement climatique.
- Il
semble depuis quelques années, que les perturbations atmosphériques
marchent de pair avec les commotions politiques que ébranlent le sol de
la vieille Europe. Nous avons eu un mois de mai moins pluvieux que
l'année dernière, mais, il était réservé au mois de juin de
déchaîner sur nous de terribles orages, et des pluies intermittentes
mais très fortes.
Paris
à présenté à différentes reprises, un phénomène singulier, tandis
que plusieurs quartiers étaient inondés par des torrents de pluies, il
ne tombait pas une goutte d'eau sur d'autres points de la capitale.
Déjà
ces ondées bienfaisantes ont modifié l'aspect des campagnes, qui
commençaient à souffrir de la sécheresse. L'état des récoltes
laisse d'ailleurs beaucoup à désirer. Les blés sont également
maigres et les prairies claires.
Presque
partout il a fallu réensemencer les betteraves. Par compensation les
vignes sont partout admirables, à quelques exceptions près.
Depuis
trois jours la chaleur a été très grande, les thermomètres se sont
élevés à 41 degrés au soleil, vendredi. ( L'Écho Honfleurais)
Juin
1861 - Lisieux et les grands Arbres.
- Le Journal
de Lisieux, le Lexovien, dans son dernier numéro, appelle l'attention
de l'administration locale sur le transport des grands arbres (arbres en
grume) à travers la ville.
Il
voudrait qu'on empêchât ces arbres de traverser Lisieux et surtout de
suivre la rue Pont-Mortain. Il
dit qu'un arrêté municipal fait défense de conduire des bestiaux à
travers la ville et qu'on pourrait également interdire d'y transporter
des arbres.
Nous
trouvons qu'il y a là une question plus importante qu'on ne pense et
que notre confrère n'a pas aperçue.
Honfleur
reçoit beaucoup de grands arbres qui servent à la construction des
navires et qui lui viennent par Lisieux. Pour ne pas passer par Lisieux,
il faudrait faire prendre à ces arbres des chemins détournés et
quelquefois fort longs qui ne feraient qu'augmenter le prix de revient.
Il
faut qu'Honfleur reçoive de grands arbres pour la construction de ses
grands navires ; il n'y a pas moyen de les scier en plusieurs parties
pour plaire aux habitants de Lisieux.
Si
quelques marchandes de galettes se trouvent en étalage sur la voie
parcourue par ces arbres, que l'administration les fassent retirer pour
éviter quelque malheur et leur trouve un endroit plus à l'abri des
dangers de la circulation des arbres ; mais interdire le passage des
grands arbres à travers la ville de Lisieux, nous paraît une
prétention en opposition avec le commerce, le trafic journalier et nous
paraît aussi porter une atteinte et un préjudice à l'industrie.
Les
voies publiques ont été faites pour la traction et la circulation des
marchandises et du public et non pour y installer des marchandes de
galettes. Si ces marchandes sont exposées, c'est à la police à les
faire retirer préférablement à lancer un interdit sur le passage des
bois par Lisieux.
En
commerce, c'est l'économie qu'il faut chercher, et, ce que propose
notre confrère serait une surcharge de frais qui incomberait dans bien
des circonstances à la charge de la construction maritime Honfleuraise.
( L'Écho Honfleurais)
Juin
1861 -
La foire St-Ursin. -
Un
temps magnifique a favorisé la foire Saint- Ursin, à Lisieux, le
chemin de fer a amené, le matin, une affluence considérable de
personnes venant des localités voisines. La place Impériale, qui sert
de champ de foire, est loin, cette année, de compter le nombre de
marchands forains qui venaient ordinairement s'y établir. Heureusement,
et en compensation, les affaires chez les marchands de la ville ont
été nombreuses et faciles. ( L’Ordre et la Liberté )
Juin
1861 - Le temps qu’il fait.
- Aujourd'hui,
à midi et demi, le thermomètre de M. de Raveton marquait 28° 5
centièmes de chaleur. ( L’Ordre et la Liberté )
Juillet
1861 - Un accident.
- Samedi
matin, parmi les faneuses que tous à la place M. Dorléans,
propriétaire à Saint-Jacques-de-Lisieux, se trouvait la femme Duclos,
demeurant à Saint-Désir-de-Lisieux. Cette femme, après être convenue
du prix de la journée, s'achemina vers la ferme de M. Dorléans avec
les autres faneuses et le domestique, qui conduisait un banneau chargé
de fumier.
La
femme Duclos, pour s'épargner la fatigue de la marche, monta, malgré
la défense du domestique, sur le banneau de fumier, mais, lorsque le
banneau fut engagé dans le chemin du Sap, un cahot la jeta par terre
devant la voiture, la roue lui passe sur le corps et la mort fut
instantanée.
La
femme Duclos était âgée de 38 ans et mère de deux enfants. ( L’Ordre
et la Liberté )
Juillet
1861 - Chronique religieuse.
- Mgr
l'évêque de Bayeux et Lisieux vient d'adresser à MM. les curés la
lettre suivante prescrivant des prières publiques pour demander à Dieu
la cessation des pluies, qui donnent les plus sérieuses inquiétudes
pour les récoltes :
Monsieur
le curé,
Bayeux,
le 18 juillet 1861.
La
persévérance des pluies inspire aux campagnes de sérieuses
inquiétudes, et je sais que les religieuses populations de ce diocèse
désirent vivement que des prières publiques soient ordonnées pour
écarter le fléau qui nous afflige.
C'est
pour obéir à ce vœu trop légitime qu'en terminant la dernière
retraite sacerdotale, j'ai autorisé MM. les curés qui en faisaient
partie à célébrer dans leur paroisse une neuvaine à cette intention.
Depuis dimanche, ces prières ont lieu dans l'église cathédrale et
dans la plupart des églises du diocèse.
C'est
l'union, Monsieur le curé qui donna la force à la prière publique.
Vous inviterez donc vos paroissiens à s'associer à nos supplications
pour obtenir du ciel la cessation de ces pluies désastreuses.
Notre
intention est que, pendant neuf jours, il soit donné, dans chaque
paroisse et dans la chapelle du grand séminaire, où s'accomplissent
avec édification les exercices de la seconde retraite, un Salut de
pénitence. On y chantera les antiennes au Saint Sacrement, à la Sainte
Vierge, le psaume Deus
noster, refugium et virtus, et
le trait Domine, non
secundum, qu'on
terminera par les versets et oraisons accoutumés, auxquels on ajoutera
l'oraison Ad
postulandem aeris serenitatem.
Recevez,
Monsieur le curé, l'assurance de mon sincère et affectueux
dévouement.
Charles
« Évêque
de Bayeux et Lisieux. »
( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 - Un arrêté.
- Un
arrêté de M. le préfet du Calvados, en date du 2 courant, porte qu'il
sera procédé, du 15 septembre au 15 octobre prochain, au curage de
tous les cours d'eau du département qui ne sont ni navigables ni
flottables, ni enfin soumis à un régime d'association syndicale. Les
dispositions de cet arrêté sont les mêmes que celles de l'année
dernière. ( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 - Grosses réparations aux bâtiments communaux.
- Vu
le rapport de M. le préfet concernant les grosses réparations
d'églises, presbytères et maisons d'école.
Considérant
que la plupart des communes sont dans l'impossibilité de faire face aux
dépenses qu'exige la reconstruction de leurs édifices communaux.
Le
Conseil s'associe au projet de M. le préfet et l'invite à faire, en
1862, les propositions qu'il croira nécessaires pour sa réalisation,
jusqu'à concurrence de deux centimes extraordinaires.
( L’Ordre et la Liberté )
Septembre
1861 - Le chemin de fer.
- Hier,
le train de marchandises, nº 117, allant de Mantes à Lisieux, a
déraillé vers le poteau kilométrique, nº 180, entre St-Mards et
Lisieux. La cause de ce déraillement est attribuée, dit-on, à un
wagon à haute ridelle, appartenant à la ligne du Nord. Ce qui
semblerait d'ailleurs confirmer cette supposition, c'est que, sur cinq
wagons qui ont détaillé, il était le premier.
Nous
n'avons heureusement a signaler aucun accident, les marchandises
elles-mêmes n'ont eu à supporter aucune avarie. Mais cet événement a
occasionné un retard de 2 heures 5 minutes au train-poste partant de
Paris à 7 heures 55, et un retard de 40 minutes à l'express arrivant
à Caen à 4 heures 55. Ces deux trains ont dû être réunis à partir
de St-Mards. ( L’Ordre et la
Liberté )
Septembre
1861 - les prairies.
- Les
prairies, desséchées par la sécheresse qui les frappai de
stérilité, ne fournissaient plus une nourriture suffisante aux
bestiaux. L'eau, qui est venue si à propos, a changé entièrement cet
état de choses. La terre, humectée et rafraîchie, a retrouvé les
conditions nécessaires pour produire, nos vallées ont reverdi comme
par enchantement, et présentent une herbe épaisse et vigoureuse qui
fournit une nourriture abondante aux bestiaux mis au pâturage. ( L’Ordre
et la Liberté )
Octobre
1861 - Accident de train.
- On
nous adresse les détails suivants sur l'accident qui a eu lieu,
dimanche dernier, sur la ligne du chemin de fer de l'Ouest :
Douze
véhicules entrant dans la composition du train mixte n° 7, qui part
d'Évreux à 5 heures 30 de matin, pour arriver à Bayeux à 11 heures,
ont déraillé, vers 8 heures 30, sous le tunnel de la Mothe, entre
Lisieux et Mesnil, par suite de la rupture d'un rail en six morceaux.
Le
train n'a continué sa marche que l'espace de 30 mètres après le
déraillement, les mécaniciens s'étant aperçus tout de suite de
l'accident. Les wagons qui se trouvaient en tête du train n'ayant pas
quitté la voie, on y a fait monter tous les voyageurs, et on les a
amenés ainsi à Mézidon, où de nouvelles voitures ont été mises à
leur disposition.
Le
relevage s'est effectué très rapidement, et l'express qui part de Caen
à 11 heures 30 n'a éprouvé, dans sa marche, qu'un retard de 1 heure
10 ; il a pu passer sur le lieu du déraillement à 1 heure 30. Il
n'y a pas eu à déplorer la moindre blessure ; les avaries du matériel
sont très minimes. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
On lit dans le Moniteur de l'Armée.
- Pour
faciliter le service, comme aussi pour éviter aux gendarmes qui
escortent des prisonniers par les voies rapides une perte notable de
temps et un surcroît de dépense, M. le maréchal ministre de la guerre
a décidé, le 27 septembre, que l'intendant qui délivrera un ordre
d'escorte sera autorisé à délivrer en même temps l'ordre de retour.
En
outre, dans la pensée d'épargner des fatigues aux gendarmes et des
dépenses à l'État, le ministre a recommandé de ne mettre, autant que
possible, les détenus en route que lorsqu'ils seront en nombre
suffisant pour remplir, avec les gendarmes d'escorte, un compartiment de
dix places. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 -
Les aides. -
M. le
ministre de l'instruction publique et des cultes, par décision du 11
octobre, a accordé :
1°
A la ville de Falaise, une somme de 355 fr. pour l'entretien temporaire
d'une chaire de mathématiques simples dans son collège communal,
pendant le 4º trimestre de l'année
1861.
2°
A la ville de Lisieux, une somme de 430 fr. pour l'entretien temporaire
d'une chaire de logique dans son collège communal, pendant le même
intervalle. ( L’Ordre et la Liberté )
Octobre
1861 - Un incendie.
- Dimanche
20, dit le Lexovien, vers huit heures du soir, une épaisse fumée et
une forte odeur de matière grasse brûlée avertirent les habitants de
la rue Pont-Mortain que le feu était dans quelque maison du quartier.
Bientôt, en effet, on aperçut des flammes sortir d'une petite chambre
dépendant de la maison du sieur Mandagot, corroyeur.
Les
époux Mandagot étaient absents à ce moment, et la porte de la maison
était fermée. M. le commissaire de police qui était arrivé un des
premiers avec un agent de police, fit enfoncer la porte, et les voisins
portèrent les premiers secours.
M.
le sous-préſet, M. le maire, le capitaine de gendarmerie et les
gendarmes se trouvèrent des premiers sur le lieu du sinistre. Les
pompiers amenèrent immédiatement une pompe, on forma la chaîne par le
jardin de M. Bloch, qui est propriétaire de la maison occuper par le
sieur Mandagot, et, en moins d'une demi heure le feu fut éteint.
Les
dégâts paraissaient peu importants. Cependant, lorsque, lundi matin,
M. le commissaire de police se présenta au domicile des époux Mandagot
pour dresser procès-verbal du sinistre, ceux-ci accusèrent un chiffre
qui parut exorbitant à ce magistrat, et il soupçonna que, par suite
d'un coupable calcul, la malveillance n'était pas étrangère à cet
incendie, il fit part de ses soupçons à M. le procureur impérial. Ce
magistrat, ainsi que M. le juge d'instruction, se transportèrent chez
les époux Mandagot, et, à la suite de l'interrogatoire auquel ceux-ci
eurent à répondre, ils furent déposés à la maison d'arrêt. ( L’Ordre
et la Liberté )
Novembre
1861 -
Une arrestation. -
Le Normand
annonce que, mardi dernier dans la soirée, les gendarmes de Lisieux ont
arrêté, à l'arrivée du train de Paris, le nommé Bayeux (Louis-Eugène-Germain),
condamné par contumace par le tribunal de Lisieux à cinq années de
prison, pour complicité de vols et d'escroqueries avec le fameux
Bailleul.
Cet
individu, venant de Louviers, où il se dérobait aux recherches de la
justice, avait trouvé moyen de s'introduire sans carte dans la gare de
Mantes et de monter dans un wagon du train qui venait à Lisieux.
Pendant le temps d'arrêt du convoi dans cette dernière gare, il
descendit de son wagon et voulut s'esquiver en escaladant une palissade,
mais un employé du chemin de fer l'en empêcha et le fit entrer au
bureau, pour qu'il donnât les motifs de sa tentative de fuite.
Le
gendarme de planton, que l'on fit appeler, reconnut aussitôt Bayeux, et
s'empara de sa personne pour la déposer à la maison d'arrêt. ( L’Ordre
et la Liberté )
Novembre
1861 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence
de M. le Conseiller Yvert.
Audience
du 19 novembre.
Banchard
(Jacques-Eugène), 35 ans, blanchisseur, et Brière (Onésime-Gustave),
15 ans, perruquier, demeurant l'un et l'autre à St-Jacques-de-Lisieux.
Attentats
à la pudeur et tentative de viol par deux hommes, dont l'un, le nommé
Blanchard, était le père de la victime.
Cette
hideuse, cette monstrueuse affaire, dont les débats ont eu lieu à
huis-clos, s'est terminée par une déclaration de culpabilité, par
suite de laquelle Blanchard et Brière ont été condamnés : le
premier, aux travaux forcés à perpétuité ; le second, vu son age, à
être détenu dans une maison de correction jusqu'à sa vingtième
année.
Défenseurs,
Mes
Fauvel et Guernier. ( L’Ordre
et la Liberté )
Novembre
1861 - Un incendie.
- Le Normand
rend compte en ces termes d'un incendie qui a éclaté jeudi dernier a
Lisieux :
Vers
trois heures de l'après-midı, le feu s'est déclaré dans le
séchoir de l'usine de M. Fournet, prés de la gare. On présume que des
paquets de fil ont tombé sur les tuyaux du calorifère et, s'étant
embrasés, ont ainsi communiqué l'incendie dans les deux étages de ce
bâtiment rempli de marchandises. En peu de temps, tout l'intérieur
n'était plus qu'une fournaise où il était impossible de pénétrer.
La couverture a été détruite, les murs et les traverses en fonte qui
séparaient les deux étages ont seuls résisté à l'action du feu.
Les
secours, à cette heure de la journée, ont été prompts et habilement
dirigés pour préserver la grande usine de tout accident. Les
directeurs et les ouvriers de l'établissement ont montré le plus grand
dévouement, M. le chef de gare, ses principaux employés et un fort
détachement d'hommes d'équipe, amenant avec eux leur pompe à
incendie, sont arrivés instantanément et ont rendu d'immenses
services. Les pompiers de Lisieux, sous les ordres de leur lieutenant,
M. Candavoine, sont accourus au premier cri « au
feu ! » et
ont travaillé avec ardeur à arrêter le progrès des flammes. Les
pompes des usines de MM. Méry-Samson, Bordeaux et de Mme veuve Poret
ont été aussi amenées pour prêter leur utile concours.
Toutes
les autorités de la ville, M. le sous-préfet, M. le président du
tribunal, M. le maire et ses adjoints, M. le procureur impérial, M. le
substitut et M. le capitaine de gendarmerie se sont rendus sur les lieux
et ont encouragé par leur présence et par leurs conseils les nombreux
travailleurs. M. le commissaire de police et ses agents, ainsi que les
gendarmes, ont puissamment contribué à maintenir l'ordre dans la
foule. Le chef de cet immense établissement, M. Fournet, au milieu des
travailleurs, ne cessait de recommander que personne ne s'exposât.
La
perte en bâtiments et en marchandises est évaluée à 10 ou 12 000 fr.
Rien n'était assuré. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861 - Un peu de statistique à propos du dernier recensement.
- Nous
avons fait connaître déjà le résultat sommaire du recensement
auquel, cette année, il a été procédé dans notre ville. Le tableau
de la population du département, que nous avons sous les yeux, nous
permet de communiquer aux lecteurs de l'Ordre et la Liberté les
renseignements suivants, qu'on lira peut-être avec intérêt :
Le
département du Calvados, qui compte 6 arrondissements et 37 cantons,
comprend 767 communes, divisées de la manière suivante, sous le
rapport de la population : au-dessous
de 100 habitants, 12 ; de 100 à 200 h., 100 ; de 201 à 300 h., 164 ;
de 301 à 400 h., 131 ; de 401 à 500 h., 90 ; de 501 à 1 000 h., 198 ;
de 1 001 à 1 500 h., 42 ; de 1 501 à 2 000 h., 12 ; de 2 001 à 3 000
h., 6 ; de 3 001 à 4 000 h., 4 ; (il n'existe pas de communes de 4
001 à 5 000 h.); de 5 001 à 10 000 h., 6 ; de 10 001 à 20 000 h., 1 ;
enfin de 20 001 habitants et au dessus, 1.
La
commune de Malloué, dans le canton de Bény-Bocage, est celle du
département qui à la population la plus faible, elle ne compte que 75
habitants.
Les
dix-huit communes dont le dénombrement est le plus élevé sont, en
suivant l'ordre progressif : Aunay, 2 005 h. ; Douvres, 2 131 h. ;
Isigny, 2 305 h. ; Saint-Désir, 2 347 h. ; Littry, 2 351 h. ;
Saint-Germain-de-Tallevende, 2 940 h. ; Vassy, 3 080 h. ;
Pont-l'Evêque, 3 114 h. ; Saint-Jacques, 3 234 h. ; Orbec, 3 266 h. ;
Trouville, 5 200 h. ; Vire, 7 036 h. ; Condé-sur-Noireau, 7 234 h. ;
Falaise, 8 561 h. ; Bayeux, 9 483 h. ; Honfleur, 9 553 h. ; Lisieux,
13 121 h. , et Caen, 43 740 h.
Parmi
les cantons, neuf n'atteignent pas le chiffre de 10 000 habitants. Ce
sont : Cambremer, 6 997 h. ; Saint-Pierre-sur-Dives, 7 790 h. ;
Mézidon, 8 172 h. ; Livarot, 8 474 h. ; Morteaux-Coulibœuf, 8 522 h. ;
Blangy, 8 666 h. ; Dozulé, 8 761 h. ; Falaise (Sud), 8 906 h. ;
Bourguébus, 9 019 h.
Vingt-un
ont une population de 10 000 à 15 000 habitants : Villers-Bocage, 10
631 h. ; Caumont, 11 062 h. ; Ryes, 11 310 h. ; Trévières, 11 666 h. ;
Aunay, 11 875 h. ; Vassy, 12 092 h. ; Evrecy, 12 145 h. ; Orbec, 12 293
h. ; Bény-Bocage, 12 674
h. ; Troarn, 12 834 h. ; Creully, 12 880 h. ; Falaise (Nord), 13 394 h.
; Tilly-sur-Seulles, 13 455 h. ; Bretteville-sur-Laize,
13 724 h. ; Thury-Harcourt, 13 734 h. ; Condé-sur-Noireau, 14 174 h. ; Lisieux,
(1re section),
14 368 h. ; Bayeux, 14 531 h. ; Saint-Sever, 14 585 h. ;
Douvres, 14 892 h. ; Isigny, 14 947 h.
Cinq
cantons présentent une population qui varie de 15 000 à 18 000 environ
: Balleroy, 15,571 h. ; Pont-l'Evêque, 15 755 h. ; Honfleur, 16 423 h.
; Lisieux (2e section), 17 044 h., et Vire, 17
710 h.
Enfin
les deux cantons de Caen offrent les chiffres suivants : canton ouest,
22,343 h. ; canton est, 28 225.
Le
total général de la population pour le département est de 480 992. Il
est réparti ainsi qu'il suit dans les six arrondissements:
Pont-l'Evêque, 56 701 h. ; Falaise, 58 026 h. ; Lisieux, 67 667
h. ; Bayeux, 79 064 h. ; Vire, 83 110 h., et Caen, 136 424 h.
D'après
le dénombrement fait en 1856, deux arrondissements présentent une
différence en moins : Falaise, de 690 individus, et Vire, de 1 189. La
population des quatre autres
arrondissements s'est accrue ainsi : Bayeux, 329 h. ; Lisieux, 957
h. ; Caen, 1 369 h. ; Pont-l'Evêque, 1 839 h. Le total de la
différence en plus, pour le département, est donc
de 2 595 individus.
Du
rapprochement de ces chiffres, on voit que, si le Calvados était livré
à ses propres ressources, et en admettant même le mariage de tous les
garçons indigènes, 4 071 filles seraient encore nécessairement
condamnées au célibat. On voit également que la femme semble
supporter plus stoïquement les douleurs du veuvage, puisque le nombre
des veuves dépasse de 18 888 celui des veufs.
L'arrondissement
qui a le plus de veuves à consoler est Caen, qui en compte 8 802 ;
vient ensuite Bayeux, 5 185 ; puis Vire, 5 138, et Lisieux, 4 493.
Falaise et Pont-l'Evêque sont
ceux qui en ont le moins.
Après
Caen, c'est dans l'arrondissement de Vire où l'on trouve le plus de
veufs, 2 074. viennent ensuite ceux de Lisieux, 1 896 ; de
Bayeux, 1 890 ; de Falaise, 1 574, et Pont-l'Evêque, 1 406. Seule, la
ville de Caen compte 1 000 veufs et 2 651 veuves.
Il
nous reste maintenant à faire connaître le dénombrement de la
population caennaise, par professions. Ce sera l'objet d'un prochain
article. ( L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1861 - Janvier 1862
- Découverte
macabre. -
Un ouvrier
fileur de la fabrique de Mme veυνe Ροret, à
Lisieux, le nommé Victor Bunont, âgé de 35 ans 11 mois, disparu de
son domicile le 5 de ce mois, a été trouvé noyé, lundi 23, dans la
rivière la Touques, près le pont du gaz.
L'état
du cadavre attestait un long séjour dans l'eau. Ce malheureux, qui
laisse une femme et des enfants, avait déjà donné des marques
d'aliénation mentale. ( L’Ordre et la Liberté )
Janvier
1862 - Une découverte.
- Une
découverte intéressante a été faite, le 28 décembre dernier, dans
la cour de l'usine de Mme veuve Poret, boulevard Sainte-Anne. Des
ouvriers, occupés à creuser un fossé destiné à amener les eaux d'un
canal de décharge, qui joint les deux rivières d'Orbec et de Touques,
dans un réservoir placé près de la pompe à feu de l'établissement,
ont trouvé, à environ deux mètres de profondeur, une belle statuette
en cuivre ou en airain, qui a conservé en grande partie sa patine
antique. Cette statuette, dont la hauteur est de seize centimètres,
représente un homme entièrement nu, ayant un genou à terre. Les deux
bras élevés au-dessus de la tête, qui est fort belle, paraissaient
supporter un globe ou un cadran solaire (hemisphoerium), placé sur ses
épaules. Cette statuette, qui malheureusement est mutilée, remonte à
l'époque gallo-romaine. Elle était probablement destinée à orner
l'intérieur d'une villa ou appliquée contre une des colonnes de
l'atrium, cour carrée, entourée de galeries couvertes, qui précédait
les habitations gallo-romaines. (Le Normand.)
Janvier
1862 - Un coup de vent. - Le
11 courant, à 9 heures du matin, un violent coup de vent s'est fait
sentir, dit le Normand
de Lisieux. Une femme a été renversée du haut du perron de
Saint-Pierre, et, en roulant sur les marches, elle a été grièvement
blessée à la tête.
Quelques-unes
des baraques établies sur la place, à l'occasion du jour de l'an, ont
failli être emportées par la tempête. A peu près à la même heure,
dans la commune de Moyaux, l'ouragan, soufflant avec fureur, a enlevé
la toiture en zinc d'un bâtiment nouvellement construit et appartenant
à M. Vautier, propriétaire. Cette toiture, malgré sa longueur
d'environ huit mètres, a été emportée par le vent et n'a été
arrêtée qu'à une certaine distance par une haute cheminée, qui, en
lui faisant obstacle, a éprouvé des dégâts. (l’Ordre et la
Liberté)
Février
1862 - Cour d’Assises du Calvados. - Présidence
de M. le conseiller Adeline. L'accusation est soutenue par M. d'Englesqueville,
substitut de M. le procureur général. Audience du 17 février.
Affaire
Sandret (Ferdinand), 40 ans, cafetier à Lisieux.
Cet
homme, qui tenait, à Lisieux, un petit café auprès du théâtre, fut
poursuivi avec sa femme il y a quelques mois, et condamné par le
tribunal correctionnel pour excitation à la débauche.
L'instruction
qui eut lieu à l'occasion de ce délit amena la constatation de faits
beaucoup plus graves. Il a été établi, en effet, que ce misérable se
livrait depuis longtemps aux actes
les plus révoltants sur des enfants de son voisinage qu'il réunissait
chez lui, et jusque sur sa propre fille et son fils.
Une
peine de vingt ans de travaux forcés lui a été infligée pour ces
faits.
Défenseur:
M e
Potel. (l’Ordre et la
Liberté)
Février
1862 - Le tirage au sort.
- Hier
a commencé simultanément, dans tous les chefs-lieux de canton, la
grande opération du tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1861
nés en 1841, pour la formation du contingent annuel. (l’Ordre et la
Liberté)
Mars
1862 - Un vol à l’hospice.
- Dans
la nuit du 15 au 16, un vol a été commis, avec escalade et effraction,
dans le bureau de l'économe de l'hospice de Lisieux. Les moyens dont
s'est servi l'auteur de ce crime audacieux pour l'accomplir semblent
indiquer qu'il avait la connaissance des lieux.
D'après
quelques traces trouvées dans le jardin de M. Nadereau, qui borne celui
de l'hospice, on pense que le voleur a passé par-dessus le mur de
séparation à l'aide d'une échelle, puis, après s'être emparé d'un
drap déposé dans un cabanon voisin, il est allé chercher une autre
échelle près d'une remise et est venu l'appliquer contre la fenêtre
du bureau, dont l'imposte très élevée reste ordinairement ouverte.
C'est par cette étroite ouverture qu'il s'est introduit, en se servant
du drap qu'il avait attaché au gond d'une persienne pour descendre dans
l'intérieur.
Parvenu
dans l'appartement, le voleur, après avoir allumé une bougie, a forcé
le secrétaire avec les pincettes du foyer et a pris dans les tiroirs
tout l'argent qu'ils contenaient (795 fr. 90 c.), et quelques menus
objets. Personne dans la maison n'a entendu le plus léger bruit, ce
n'est que le matin qu'on s'est aperçu du vol. La justice informe. ( Le
Normand )
Avril
1862 - Découverte macabre.
- Mardi
matin, dit le Normand
de Lisieux, les ouvrières de l'usine de M. Méry Samson ont aperçu,
dans la rivière de l'Orbiquet, le corps d'un homme noyé qui était
arrêté aux vannes de l'établissement.
Ce
cadavre, quoiqu'il fût défiguré par son séjour prolongé dans l'eau,
a été reconnu pour être celui du sieur Boulon, mercier à
Saint-Désir, dont l'absence constatée remontait à une vingtaine de
jours.
Ce
malheureux avait donné précédemment des signes d'aliénation mentale.
( l’Ordre et la Liberté)
Août
1862 - Distribution aux
églises du département . -
A
l'occasion de la fête de l'Empereur, le ministre d'État a distribué
à diverses églises des départements un certain nombre des tableaux
provenant des commandes ou acquisitions faites sur les fonds des beaux
arts.
Parmi
les départements compris dans cette distribution, nous trouvons, pour
la Normandie, le Calvados et l'Orne. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1862 - La foudre.
- Lundi
dernier, dit le Pays d'Auge, vers 8 heures du soir, un violent
orage, mêlé de pluie et de grêle, a éclaté sur notre ville. Les
éclairs se succédaient presque sans interruption, le tonnerre grondait
d'une manière effrayante. Il est tombé sur notre gare, a brisé un
carreau du bureau télégraphique, et, suivant les fils dont
plusieurs ont été rompus, il a endommagé quelques poteaux.
Heureusement,
on n'a pas eu d'autres malheurs à déplorer. (l’Ordre et la Liberté)
Août
1862 - Usage des armes à feu. - A
MM. les maires du département.
Messieurs,
Je
suis informé, par des rapports parvenus de différents points du
département, que l'usage des armes à feu dans les réjouissances
publiques, assemblées ou fêtes patronales, continue à donner lieu à
de fréquents et graves accidents.
Je
crois devoir, en conséquence, appeler à ce sujet toute votre
attention, et vous recommander de ne tolérer que très
exceptionnellement l'usage des armes à feu dans les fêtes ou réunions
publiques. Vous me trouverez tout disposé à approuver les arrêtes de
police que vous prendrez pour réprimer un abus dont les conséquences
sont si regrettables. Agréez, etc…
Le
Préfet du Calvados, LE PROVOST DE LAUNAY. (l’Ordre
et la Liberté)
Septembre
1862 - Une importante capture.
- La
police de Lisieux, dit le Normand du 27, vient de faire une
capture assez importante : mercredi soir, elle fut avertie du prochain
passage par notre ville d'une famille voyageant à pied, traînant une
petite voiture à bras, chargée de paquets provenant en partie de vols
commis dans les environs de Vassy (arrondissement de Vire). En effet,
jeudi matin, l'agent Kuhn fut de bonne heure sur la trace de la bande
signalée, et, grâce à son activité, la voiture ne tarda pas à être
saisie et les conducteurs arrêtés.
La
troupe se composait d'abord de neuf personnes, après interrogatoire, on
relâcha immédiatement un homme et une femme que l'on reconnut être
étrangers aux prévenus, le hasard seul les avait réunis sur la route,
et ils étaient arrivés de compagnie à Lisieux.
Les
sept autres ne forment qu'une seule famille ainsi composée le père,
Jean-Baptiste Lejal, ouvrier fileur, né à Vienville (Vosges),
demeurant à Condé-sur-Noireau, âgé de 44 ans, veuf, et six enfants,
dont l'aîné a dix-neuf ans et le plus jeune douze ans.
Plusieurs
des objets contenus dans leur voiture ont été reconnus par eux pour
avoir été volés.
Hier
matin, par le train de huit heures, ils ont été dirigés sur Caen,
d'où leur signalement était parti. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1862 - Contre le charançon.
- Le
charançon, cet insecte si nuisible au blé, et qui infeste les greniers
de nos cultivateurs, a résisté jusqu'à présent à toutes les
recettes pharmaceutiques employées pour le détruire. Un fermier vient
de trouver, assure-t-on, un excellent moyen de chasser les charançons
de son grenier.
Voici
comment il opère : il prend de la graine de chanvre, des feuilles de
sureau et de l'ail, il broie le tout ensemble et le répand par petites
fractions sur les planches du grenier. Assurément cet expédient est
des plus économiques et n'exige pas de difficile préparation. Aussi
croyons-nous devoir le faire connaître dans l'intérêt des
cultivateurs et des autres parties intéressées. (l’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1862 -
Cour d’Assises du Calvados.
- Présidence
de M. le conseiller Piquet.
Audience
du 22 novembre.
Attentats
à la pudeur et tentative de viol.
Un ouvrier tisserand, le nommé Perand (Vincent-Marie), agé de
trente-deux ans, né à Saint-Thelo, demeurant à
Saint-Jacques-de-Lisieux, est accusé d'avoir, à Lisieux depuis moins
de trois ans, commis 1° divers attentats à la pudeur, consommés ou
tentés avec violence, sur une jeune fille de moins de quinze ans; 2°
une ou plusieurs tentatives de viol sur la même jeune fille, lesquelles
tentatives, manifestées par un commencement d'exécution, n'ont manqué
leur effet que par des circonstances indépendantes de la volonté dudit
Perand.
Le
huis-clos a été ordonné dans cette affaire.
Déclaré
coupable sur toutes les questions. Perand, en faveur duquel le jury a
accordé des circonstances atténuantes, n'est condamné qu'à cinq
années d'emprisonnement.
M.
Dupray de Lamahérie, substitut du procureur général, a soutenu
l'accusation. Défenseur. Me Potel,
avocat. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 - Le mouvement de la population.
- Voici quel
a été le mouvement de la population des villes de Caen, Falaise et
Lisieux, pendant l'année 1862 :
-
Caen. - Naissances, 943 ; mariages, 258 ; décès, 1 235.
-
Falaise. - Naissances, 171 ; mariages, 49 ; décès, 207.
-
Lisieux. - Naissances, 325
; mariages, 104 ; décès, 369. (l’Ordre et la Liberté)
Janvier
1863 -
Un incident de chemin de fer. Mercredi
dernier, le train venant de Caen, et qui arrive à six heures du soir à
Lisieux, éprouva, à la sortie du tunnel de la Motte, une secousse
assez forte pour faire craindre un déraillement.
L'examen
immédiat des lieux a fait reconnaître que du ballast, nouvellement
réparti sur la voie et pas assez tassé, avait été rejeté sur les
rails par le chasse-pierre, et que telle était la cause de cet
incident, qui heureusement n'a pas eu de suite. (l’Ordre et la
Liberté)
Juin
1863 - Une noyade.
- Lundi
dernier, dit le Lexovien, journal de Lisieux, plusieurs enfants
jouaient ensemble dans le Grand-Jardin, près le Petit-Malheur, le jeu
les échauffa, et la soif s'étant fait sentir, trois d'entre eux se
précipitèrent vers la rivière pour se désaltérer.
L'emplacement
était étroit et ne donnait place qu'à un seul enfant, ce fut à qui
le premier aurait cette place. Le jeune Lafosse y parvint, mais lorsque,
couché à plat-ventre, ses lèvres allaient toucher l'eau, un de ses
camarades, nommé Pétion, continuant le jeu, lui donna sur la tête un
coup qui le fit glisser dans la rivière. Effrayé, il le rattrapa par
ses vêtements; mais, voyant Pétion sur le point d'être entraîné
aussi, le troisième enfant le tira par derrière et lui fit lâcher
Lafosse. Lorsque tous les deux ils virent le malheur qu'ils venaient
d'occasionner, ils se mirent à courir tout effarés, en criant :
« Sauvons-nous ! » Un jardinier, qui travaillait de
l'autre côté de la rivière, accourut pour porter secours au pauvre
petit Lafosse, mais, à cet endroit, la rivière est très profonde. Il
ne savait pas nager et n'avait aucun moyen de sauvetage, il ne put le
sauver.
Lorsqu'on
retira Gustave Lafosse de la rivière, il avait cessé de vivre. Cet
enfant était âgé de 9 ans 4 mois. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1863 - L’ivresse.
- Un
événement qui, une fois de plus, prouve tous les malheurs que peut
occasionner l'ivresse, est arrivé, vendredi, à Lisieux, dans le
quartier appelé Prairie-Fleuriot.
Accablé
par la chaleur, le nommé Hervieu, sabotier, s'était couché vers le
milieu du jour, lorsqu'il est appelé par une de ses connaissances, le
nommé Mariel (Julien), scieur de long, qui était ivre et se promenait
dans le quartier. Mariel demande à boire à Hervieu. Celui-ci, sans
quitter son lit, lui répond de le laisser tranquille et de passer son
chemin. Peu satisfait de la réception, Mariel se met à culbuter et à
jeter à terre les outils du sabotier, celui-ci quitte son lit, ramasse
une pelle en bois et en assène, sur la tête de Mariel, un coup si
violent qu'il lui ouvre le crane et l'étend mort à ses pieds.
Mariel
exerçait l'état de scieur de long, il était âgé de 58 ans, et père
de deux enfants en bas âge.
Hervieu,
qui est âgé de 60 ans, a été immédiatement écroué. (l’Ordre et
la Liberté)
Juin
1863 - Avis. -
On
annonce que l'administration des tabacs vient de prendre une mesure qui
sera approuvée par les consommateurs. Les débits de tabac pourront
dorénavant livrer au public des paquets de tabac à fumer de 100
grammes (1 fr.) Jusqu'à présent, les moindres paquets étaient de 200
grammes (2 fr.) (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1863 - Les récoltes.
- Les
avis que nous recevons sur les récoltes de l'arrondissement de Lisieux,
pour la première quinzaine de juin, sont loin d'être défavorables.
Les blés n'ont rien perdu de leur beauté. Ils ont, sur quelques
points, un peu souffert et de la pluie et du vent, surtout sur les
hauteurs, mais, en revanche, la pluie les a beaucoup favorisés dans les
petites terres, où la sécheresse se faisait surtout sentir.
Les
avoines et autres céréales ont bonne apparence. Il n'en est pas
tout-à-fait de même, pour le moment, des arbres à cidre. Le froid
continu leur a fait quelque mal. On espère cependant que la récolte ne
sera pas mauvaise, car, dans les vallées, ils promettent encore
beaucoup.
Quant
aux prairies, les jours de pluie que nous venons de traverser leur ont
fait le plus grand bien. (Le
Normand.)
Juillet
1863 - Par décret en date du 5 juillet 1863. - Sur
la proposition du ministre de la marine et des colonies, M. Jules
Perier, lieutenant de vaisseau, commandant la 1re compagnie de fusiliers-marins à Puebla, a été promu au
grade de capitaine de frégate pour sa conduite courageuse et dévouée
dans l'expédition du Mexique.
M.
J. Perier, fils de l'ancien receveur particulier des finances de
Lisieux, tient à plusieurs familles des plus honorables de notre ville,
déjà, au mois de juillet 1862, la noble conduite de ce vaillant
officier lui avait valu la croix d'officier de la Légion d'Honneur.
Aujourd'hui,
d'autres actes de courage lui ont mérité une nouvelle distinction et
l'ont fait élever au grade supérieur. C'est avec une véritable
satisfaction que nous annonçons la nomination
dont M. J. Perier vient d'être l'objet. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1863 - Au feu !
- Un
affreux accident est arrivé à Lisieux, dans la nuit du 12, chez le
sieur Grelbin, quincaillier, rue Pont-Mortain, nº 66.
Vers
une heure du matin, cet habitant a été averti par un voisin que le feu
était chez lui, dans une chambre située dans les combles, au
troisième étage, sur les derrières, occupée par le sieur Langlois (Amand-Constant),
âgé de 27 ans, né à Prêtreville, employé chez lui depuis deux ans
environ.
M.
Grelbin s'est immédiatement précipité dans la chambre de son
malheureux commis, qu'il a trouvé gisant dans un coin, encore tout
habillé et entouré de flammes qu'il s'est empressé d'éteindre le
plus vite qu'il lui a été possible.
Un
médecin a été de suite appelé, mais il n'a trouvé à son arrivée
qu'un cadavre défiguré et entièrement carbonisé. (l’Ordre et la
Liberté)
Juillet
1863 - Nous lisons dans le Lexovien de samedi.
- Ce
matin, à 7 heures, un grave accident est arrivé à deux personnes qui
se rendaient au marché.
M.
David, propriétaire à Saint-Crespin, et Mme Dauvergne, de la même
commune, arrivaient à Lisieux, montés sur une voiture chargée de
bourrées. A l'entrée de la ville, leur voiture a été accrochée par
une autre voiture chargée de fagots, le choc a fait perdre l'équilibre
à M. David, qui a été précipité du haut de la voiture sur le
trottoir, s'est fait une blessure grave à la tête et a eu deux côtes
cassées. En voyant tomber M. David, Mme Dauvergne s'est élancée pour
le retenir, mais, entraînée elle-même, elle est tombée devant la
voiture, dont la roue lui a passé sur le cou, son état est des plus
graves.
A
la vue de cet accident, les voisins se sont empressés de porter secours
aux deux blessés, qui ont immédiatement reçu les soins de M. le
docteur Levillain. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 - La mort qui rode. -
Jeudi dernier, dit le
Normand de Lisieux,
un voyageur, venant de Rouen et se rendant à Cherbourg par le train qui
passe à Lisieux à 8 heures 55 du soir, se trouva tellement indisposé
qu'il dut suspendre son voyage et descendre à notre gare.
Parvenu
dans la cour, il sentit ses forces l'abandonner et fut obligé de
s'asseoir sur le bord du trottoir, près de lui se trouvait par hasard
un appariteur de Trouville, qui venait de manquer le train de 9 heures
5. L'étranger s'adressa à lui et le pria instamment de ne pas
l'abandonner, de le conduire à un hôtel, et lui confia qu'il était
porteur d'une somme assez importante (un peu plus de 2 000 fr.).
L'honnête
appariteur s'empressa de le conduire à l'hôtel d'Alençon, où on lui
prépara vite un lit. A peine fut-il couché que, son état s'aggravant
de plus en plus, la maîtresse de l'hôtel envoya chercher un médecin,
M. Vauquelin, lorsque celui-ci arriva, le malade n'existait plus.
Malgré
la rapidité du mal, cet homme a conservé sa connaissance jusqu'à la
fin, il a déclaré que son indisposition avait commencé vers la
station de Serquigny, et qu'elle avait toujours été en augmentant. Il
a donné l'adresse de sa famille à Cherbourg. Celle-ci, prévenue par
le télégraphe, est arrivée vendredi, et l'inhumation du défunt a eu
lieu le lendemain.
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1863 - Un incendie. -
Le Normand
rend compte en ces termes d'un incendie qui a éclaté la semaine
dernière à Lisieux :
Dans
la nuit de dimanche à lundi, vers deux heures trois quarts du matin, un
incendie a éclaté avec une grande violence dans l'étuve de
l'établissement de M. Émile Fleury, fabricant de draperies, boulevard
Sainte-Anne. Le bâtiment où se trouvait l'étuve mesurait 30 mètres
de longueur sur 10 de largeur, il a été entièrement brûlé, il ne
reste que les murs.
Aux
premiers cris d'alarme, la pompe de l'usine de M veuve Poret et celle de
M. Méry-Samson (deux établissements voisins) ont été amenées les
premières pour combattre le fléau dévastateur, et peu d'instants
après sont arrivées les pompes de la ville.
Les
autorités se sont immédiatement rendues sur le lieu du sinistre, ainsi
que la police et les
gendarmes.
Après
deux heures d'un travail actif et dirigé avec intelligence, le feu, qui
menaçait d'étendre ses ravages, a été maîtrisé et concentré dans
son foyer, à cinq heures et demie, il était éteint, et, à six
heures, les sapeurs-pompiers rentraient leur matériel au magasin.
Le
rappel des tambours au milieu de la nuit avait amené sur le boulevard
de nombreux travailleurs qui, à la vue du danger menaçant le reste de
l'établissement et les propriétés voisines, se sont empressés
d'apporter leur concours pour le service des pompes et la formation des
chaînes.
La
cause de cet événement est, dit-on, tout à fait accidentelle on
présume que le feu, qui s'est déclaré au premier étage d'un atelier
donnant sur la rivière, a pris dans des déchets de laine échauffée.
Au
premier moment, les pertes ont été évaluées ainsi : Le
bâtiment et les machines qu'il renfermait, 22 000 fr. ; 250 pièces de
draps perdues, 50 000 fr. ; outils et accessoires, 28 000 fr. Total, 100
000 fr.
M.
Fleury était assuré à deux compagnies pour 91 000 fr.
Cet
établissement occupait une vingtaine de personnes. (l’Ordre et la
Liberté)
Octobre
1863 - Un accident. -
Samedi dernier, dit le Normand
de Lisieux du 24, un ouvrier terrassier, le nommé Croiset, âgé de 41
ans, était employé dernièrement à déblayer des terres pour la
construction d'une cave dans la propriété de M. Michel, brasseur,
village du Nouveau-Monde.
Le
travail était très avancé, et son patron ainsi que ses camarades lui
observèrent à plusieurs reprises qu'il y avait beaucoup de
précautions à prendre afin d'éviter un éboulement dans la mine qu'il
creusait. A tous les avis, Croiset répondait que ce n'était rien et
qu'il en avait vu bien d'autres à Paris.
Cette
confiance excessive lui a été fatale. Un éboulement s'est, en effet,
produit tout à coup, qui a enseveli le malheureux ouvrier sous une
masse de terre dont le poids a été évalué à 4 000 kilos.
Ses
camarades ont aussitôt couru à son secours et commencé le sauvetage.
Au bout de quelques minutes, ils entendirent Croiset qui poussait un
soupir. Quand ils arrivèrent à lui, ils lui soulevèrent la tête pour
faciliter la respiration, mais il avait déjà cessé de vivre. On
appela néanmoins un médecin, qui ne put que constater le décès. (l’Ordre
et la Liberté)
Octobre
1863 - Les journaux de Paris publient la note suivante.
- On
sait qu'un décret du 4 septembre dernier affecte une partie des fonds
destinés aux constructions de maisons d'école à l'ameublement du
logement personnel des instituteurs et des institutrices, sous la
condition que les communes contribueront pour une moitié à
l'acquisition de ce mobilier, qui sera leur propriété.
Le
ministre de l'instruction publique a décidé, en conséquence, que tout
projet de construction soumis à son approbation devra, à dater du 1er
janvier prochain, comprendre cette dépense évaluée à 600 fr., et au
moyen de laquelle les objets suivants seront achetés :
-
2 lits, 2 tables de nuit, 8 chaises, 2 tables rondes, une
commode, une armoire, le tout en noyer ciré.
-
2 toiles à paillasse, 4 matelas, 2 traversins, 2 oreillers,
2
couvertures en laine, 2 couvertures en coton.
-
1 table de cuisine et 4 chaises de cuisine en bois blanc,
1
marmite en fonte, 3 casseroles, un seau.
Toutefois,
l'acquisition d'un mobilier devra être faite, dès à présent, dans
les communes où la direction de l'école serait confiée à un
instituteur ou à une institutrice qui débuterait dans son emploi.
Les
localités où il n'y a pas de mutation d'instituteur ou d'institutrice
recevront également la subvention de 300 fr., dès qu'elles se
décideront à acquérir le mobilier à l'usage personnel du maître ou
de la maîtresse. (l’Ordre et la Liberté)
Novembre
1863 - A l’honneur. -
Sur la liste des récompenses accordées par le ministre de
l'intérieur pour des actes de dévouement, publiée par le Moniteur
universel de
dimanche, nous remarqnons les noms de deux courageux citoyens,
appartenant au Calvados, qui ont obtenu chacun une médaille d'argent de
2e
classe, ce sont :
-
M. Guiot (Jean-Louis-Frédéric), sergent-fourrier
des sapeurs-pompiers à Lisieux, blessé dans un incendie, à Lisieux,
le 30 août 1857.
-
M. Duval (Louis-Charles-Adolphe), sapeur-pompier à
Saint-Pierre-sur-Dives : 23 ans de services utiles et dévoués. (l’Ordre
et la Liberté)
Novembre
1863 -
L’hiver arrive.
- Une violente
bourrasque, qui s'est élevée dans la nuit de dimanche à lundi, est
venue pour ainsi dire marquer à Caen un changement notable dans la
température. Après les pluies abondantes qui sont tombées depuis
quelques jours dans notre pays, hier le temps s'est subitement mis au
froid, et tout annonce que nous sommes décidément entrés dans la
saison d'hiver. (l’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1863 - La mort qui rode.
-
Lundi 2 du courant, vers sept heures du soir, un individu
étranger à la localité, dit le Normand
de Lisieux, se
présenta à l'hôtel du Bras-d'Or,
tenu par Mme veuve Percot, et se fit servir à manger. En prenant son
repas, cet homme fut tout-à-coup asphyxié par un gros morceau de
viande resté dans l'œsophage et qu'il ne put avaler, malgré les soins
empressés qu'on lui donna, le malheureux est mort étouffé en quelques
instants.
Par
les soins de M. Barré, commissaire de police, on a transporté à
l'hospice le cadavre de cet inconnu, dont voici le signalement :
Taille,
1 mètre 60 ; cheveux châtains grisonnants, barbe rousse, collier et
sourcils légèrement roux, front couvert, visage ovale, teint pâle.
Vêtements
: Blouse bleue presque neuve, une seconde, bleue déteinte, pantalon en
toile bleue, rapiécé de deux morceaux sur le devant, chemise de
couleur en indienne à petits carreaux, chaussettes en coton de couleur,
chaussé en caoutchouc.
Il
paraissait âgé de 40 à 45 ans et portait au bras gauche l'empreinte
d'un vésicatoire, il était coiffé d'une casquette en drap bleu-clair,
avec un tour en velours noir.
On
a trouvé sur lui une somme de 14 fr. 63 c., un mètre, deux crayons à
l'usage des menuisiers et des charpentiers, et un cabas. (l’Ordre et
la Liberté)
Novembre
1863 - Un pendu. -
Le 16 de ce mois, le cadavre d'un individu, qui s'était pendu à
un pommier dans un champ situé sur la route de Dives, près de Lisieux,
a été aperçu par le sieur Amour, boulanger, qui se rendait à Manerbe.
Prévenu
de cet événement, M. Barré, commissaire de police, s'est aussitôt
rendu sur les lieux, assisté de M. le docteur Delabordette, lequel,
après examen, n'a pu que constater la mort de ce malheureux.
Transporté
à l'hospice par les soins de M. le commissaire de police, il a été
reconnu pour être le nommé Jonniaux (Adolphe), ouvrier chaudronnier,
âgé de 54 ans, né au Mans (Sarthe), et travaillant chez le sieur
Molliet.
Les
renseignements recueillis ont appris que Jonniaux s'adonnait aux
boissons alcooliques, ce qui le privai souvent de ses facultés
mentales. (l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1864 -
On lit dans la Gazette des Campagnes.
- D'après
une statistique, l'effectif des chevaux et du bétail en France
s'élève, en chiffres ronds, comme suit :
chevaux
, 3 000 000 ; ânes, 400 000 ; mules et mulets,
330
000 ; bêtes à cornes, 10 200 000, dont 300 000 taureaux ; 2 000 000 de
bœufs ; 5 800 000 vaches ; 2 100 000 élèves ; veaux nés dans
l'année, 4 000 000 ; bêtes à laine, moutons et agneaux, 35 000000,
dont 26 000 000 de mérinos ou métis, et seulement 7 000 000 de bêtes
communes ; chèvres et chevreaux, 1 400 000 ; porcs au-dessus d'un an, 1
400 000 ; cochons de lait et marcassins, 4 millions.
La
France actuelle possède 5 100 000 hectares en prairies naturelles ; 2
600 000 en prairies artificielles ; 6 600 000 en pâturages et landes.
Un
journal de Paris s'étonne, à la vue de ces chiffres, que la viande
soit encore aussi chère.
L'étonnement
du journaliste cesserait immédiatement s'il se donnait la peine de
calculer le poids de viande nette livrée annuellement à la boucherie
par ces animaux, réparti entre
les 39 millions de bouches qui composent notre population française.
Il
est certain que nous consommons trois fois plus de viande que nos
pères, il y a cinquante ans, mais aujourd'hui même il y a encore plus
de vingt millions d'individus qui ne mangent pas de la viande dix fois
par an ! Il est certain que la production animale, d'un autre côté, ne
s'accroît pas aussi vite que les demandes de la consommation.
L'agriculteur qui s'ingénie à multiplier cette production est donc
dans la voie la plus sûre et la plus fructueuse pour lui-même et la
mieux adaptée aux intérêts de son pays.
(l’Ordre et la Liberté)
Juillet
1864 -
Nous lisons dans le Lexovien du 2 juillet.
- Dimanche,
vers 11 heures du soir, une attaque nocturne a eu lieu sur deux
employés du chemin de fer, et a eu, pour l'un d'eux, de funestes
suites.
Les
sieurs Rodière et Papon, employés au chemin de fer, se rendaient au
domicile de ce dernier, rue de Livarot, avec Mme Papon, qui est
institutrice à la Houblonnière, et qui était arrivée par le train de
10 h. 55 m.
Quatre
individus se trouvèrent sur leur passage, les insultèrent de paroles,
mais Rodière et Papon, peu soucieux d'avoir des querelles, passèrent
leur chemin et arrivèrent au domicile de ce dernier, ils y déposèrent
un carton que Mme Papon avait apporté, et se disposaient à retourner
à la gare, où Papon était de service de nuit.
A
peine eurent-ils mis le pied dans la rue que les quatre individus qui
les avaient déjà insultés se jetèrent sur Rodière, qui sortait le
premier, l'entraînèrent à quelques pas, l'accablèrent de coups de
pied et de coups de poing, le renversèrent, et l'un d'eux lui asséna
un coup de pierre à la tête qui lui fit une grave blessure à l'œil ;
à ses cris : « ils m'ont crevé un œil », les quatre
agresseurs s'enfuirent chacun de son côté, et Papon put approcher de
son camarade, l'aider à se relever et à se transporter chez lui.
Rodière
est gravement blessé et on craint qu'il perde l'œil.
Mardi,
le nommé Lavache, ouvrier relieur, fortement soupçonné d'être un des
auteurs de cette attaque, a été arrêté, et, hier, trois autres
individus, sur lesquels pèsent également de graves soupçons, ont
été mis en prison après l'enquête faite par M. le commissaire de
police. (l’Ordre
et la Liberté)
Juillet
1864 -
Une tentative d'empoisonnement.
- Une
tentative d'empoisonnement a eu lieu mercredi à Lisieux, dans les
circonstances suivantes :
Les
époux Fougeray, demeurant rue Petite-Couture, vivaient depuis longtemps
en mauvaise intelligence, mercredi, la femme Fougeray, ainsi qu'elle en
avait l'habitude, prit un petit flacon en verre et alla chez un cafetier
voisin acheter du café, elle rentra chez elle, versa le café dans une
tasse, le sucra et le but. Aussitôt elle fut prise d'un violent
sentiment de brûlure à l'estomac et de tous les symptômes
d'empoisonnement, convaincue qu'elle a avalé du phosphore, elle court
chez une voisine qui lui fait prendre de suite quelques tasses de lait
qui calment ses
douleurs. Elle va chez un pharmacien qui confirme ses appréhensions,
elle se décide alors à porter plainte contre son mari que, seul, elle
soupçonne être l'auteur de cette criminelle tentative.
La
justice a immédiatement commencé une enquête.
Les
réponses de Fougeray et son attitude ayant paru confirmer les soupçons
qui planent sur lui, il a été mis en état d'arrestation et déposé
à la maison d'arrêt. (l’Ordre et la Liberté)
Septembre
1864 -
Un suicide. -
Dimanche
matin, dit le Lexovien du 24, le propriétaire d'une maison
située rue de Caen, vint avertir M. le commissaire de police qu'une de
ses locataires, la fille Désirée Trottet, qui depuis quelque temps
donnait des signes évidents d'aliénation mentale, n'avait pas été
aperçue depuis le jeudi précédent.
On
procéda immédiatement à une recherche. La porte de sa chambre était
fermée intérieurement, mais, à l'aide d'une échelle et par une
petite fenêtre restée ouverte, on la vit affaissée sur le parquet.
Lorsqu'on arriva près d'elle, on s'aperçut que cette fille s'était
pendue à la targette d'une fenêtre, et que le poids de son corps avait
fait casser la mince ficelle qui lui avait servi à accomplir son
suicide.
Cette
fille, qui avait été longtemps en service, avait fait des économies,
ses dernières volontés étaient écrites sur un papier déposé sur la
table. Elle était âgée de 60 ans. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Incendie à Lisieux. -
Dans la nuit
de dimanche à lundi dernier, la ville de Lisieux a été le théâtre
d'un incendie considérable. Vers minuit, le feu se manifestait
tout-à-coup dans une fabrique de frocs, appartenant à MM. Mery-Samson
et Fleuriot, et les flammes, alimentées par des matières combustibles,
ne tardèrent pas à envelopper et dévorer tout le bâtiment.
L'alarme
se répandit promptement dans la ville, mais, avant qu'on ait pu
organiser les secours, le feu avait déjà fait d'immenses progrès.
Cependant treize pompes, dont sept appartenant à la ville et les autres
à divers fabricants et à l'administration des chemins de fer, furent
promptement mises en mouvement. Malheureusement, telle était
l'intensité de l'incendie que, malgré l'activité et le zèle
déployés par les hommes de la compagnie de pompiers de Lisieux,
admirablement dirigés par leurs officiers, MM. Condamine, père et
fils, et Léger, on ne tarda pas à reconnaître que tous les secours
devaient être dirigés de façon à faire, comme on dit, la part du feu
et à préserver les maisons voisines.
La
fabrique étant située dans un quartier populeux, il était à
craindre, en effet, que le feu ne se communiquât aux habitations, car
alors le fléau eût été une cause de pertes incalculables, et
peut-être aussi d'irréparables malheurs. L'action des pompes fut donc
dirigée dans ce but, le feu fut enveloppé de toutes parts, et les
flammes, qui sont allées jusqu'à lécher les murs de la caserne de
gendarmerie, qui se trouve en face de la fabrique, furent constamment
refoulées dans l'immense foyer d'où elles cherchaient à s'échapper.
A
4 heures 1/2 du matin, on était à peu près maître du feu. Cependant,
il n'a pu être complètement éteint que vers sept heures.
La
perte est considérable. Cette fabrique, l'une des plus belles de la
cité lexovienne, possédait plus de deux cents métiers, aujourd'hui,
l'immeuble, les métiers, les marchandises, le tout estimé à une somme
d'au moins un million cinq cent mille francs, tout est détruit, il ne
reste qu'un amas de décombres. Près de cinq cents ouvriers, qui
étaient employés dans l'établissement, vont donc se trouver
momentanément sans ouvrage. Le tableau de cette ruine est lamentable.
En
présence de ce sinistre effrayant, que les ressources dont disposait
Lisieux pouvaient être insuffisantes à arrêter, les autorités
locales demandèrent des secours à Caen, où des ordres furent
promptement donnés, soit par M. le secrétaire général de la
préfecture, en l'absence de M, le préfet, soit par M. le général de
brigade, commandant la subdivision, et tandis que M. Tallot, chef de
mouvement de la 4e division du chemin de fer de l'Ouest,
faisait organiser un train spécial, un détachement de 70 hommes du 33e
de ligne, commandé par un capitaine, prenait les armes, et 24 pompiers
de la compagnie de Caen, sous les ordres de leur capitaine, M. Paisant,
quittaient l'Hôtel-de-Ville avec quatre
pompes et se dirigeaient en toute hâte vers la gare.
A
5 heures 5 minutes, le train spécial, conduit par M. Tallot lui-même,
quittait Caen, emportant à toute vapeur vers Lisieux les troupes et le
matériel des pompes. Ce train arrivait à destination à 6 heures 1/4.
Mais, comme nous l'avons dit, à ce moment les pompiers de Lisieux
étaient entièrement maîtres du feu, le secours envoyé de Caen fut
donc inutile, et, à 10 heures du matin, les pompiers et le détachement
d'infanterie étaient de retour à Caen.
On
nous signale, comme ayant fait preuve de dévouement, M. le
sous-préfet, M. le maire, M. le capitaine de gendarmerie, M. le
commissaire de surveillance administrative de Lisieux, etc...
Plusieurs
habitants se sont fait remarquer par leur courage, entr'autres un jeune
vicaire de St-Jacques-de-Lisieux, qui, pendant trois heures entières, a
été vu à la chaîne, au bord de la rivière, donnant aux habitants
l'exemple de l'abnégation et du dévouement.
Nous
espérons pouvoir publier les noms des courageux citoyens qui se sont
particulièrement distingués dans cette triste et douloureuse
circonstance. En attendant, nous devons dire encore que la conduite de
la compagnie de pompiers de Lisieux est digne des plus grands éloges,
son élan et la bonne direction de ses manœuvres ont préservé tout un
quartier de la ville du fléau dévastateur. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
L’incendie de Lisieux. -
Aux détails
que nous avons publiés sur le terrible incendie de la fabrique de MM.
Mery-Samson et Fleuriot, nous devons ajouter que l'immeuble et les
marchandises qui ont été consumés étaient assurés.
Il
y avait pour 1 200 000 fr. de laine en magasin. C'était
l'approvisionnement de l'hiver. Il y avait aussi de grandes quantités
de draps prêts à être livrés au commerce.
On
pense que le feu a pris par l'échauffement des laines.
Rien
n'est plus fréquent, écrit-on de Lisieux, que ces ruines complètes
des manufactures de laine, car des planchers en sapin sont constamment
arrosés d'huile, et, une fois le feu allumé, rien ne peut plus
l'éteindre.
Les
établissements industriels sont soumis à des dispositions
réglementaires, ne serait-il pas temps de leur imposer des planchers en
fer ou tout au moins en bois rendu incombustible ? Dans les filatures de
coton, les lumières ne doivent point brûler à l'air libre, dans les
filatures et tissages de laine, ces sages précautions ne sont point
prescrites. (l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
Terrible accident à Lisieux.
- Avant-hier,
au moment où nous mettions sous presse, un épouvantable événement
s'accomplissait à Lisieux sur le terrain même où, le dimanche
précédent, avait eu lieu l'incendie de la filature de MM. Méry-Samson
et Fleuriot. On sait que ce sinistre n'avait occasionné aucun accident
parmi les travailleurs, et, quoiqu'on se trouvât en présence d'un
grand désastre, on se félicitait que ce dernier n'ait été assombri
par aucun deuil, mais la mort n'avait pas dit son dernier mot.
Jeudi,
vers midi et demi, une quinzaine de femmes, quelques hommes et des
enfants travaillaient à retirer des décombres les débris de laine et
de drap que le feu avait épargnés dimanche, lorsque tout-à-coup un
craquement se fit entendre et fut aussitôt suivi de la chute d'un grand
mur de l'usine qui était resté debout et qui est tombé avec fracas,
ensevelissant pour ainsi dire une partie des travailleurs. On accourut
pour porter secours aux victimes de cet événement, dont la plupart
poussaient de lamentables gémissements.
Cette
fois, on retira des nouveaux décombres les cadavres de six femmes
tuées sur le coup, puis deux autres femmes grièvement blessées, qui
ont été transportées à l'hôpital, enfin, un homme qui avait reçu
une blessure tellement grave qu'on a dû l'amputer de la jambe droite.
Parmi les enfants, trois seulement ont été contusionnés légèrement.
On
se ferait difficilement une idée de la consternation que cet affreux
accident a produite au sein de la population lexovienne, à peine remise
de l'émotion que lui avait causée si subitement, au milieu de la nuit,
l'incendie de dimanche dernier. Nous renonçons à dépeindre cette
scène de désolation.
On
nous assure qu'après l'incendie de la filature, des ingénieurs avaient
visité les bâtiments encore debout et avaient reconnu qu'ils
présentaient assez de solidité pour ne pas être abattus. S'il en est
ainsi comment expliquer la chute du mur qui vient de répandre la mort
et la désolation au milieu de tant de familles ? (l’Ordre et la
Liberté)
Octobre
1864 -
Catastrophe à Lisieux. -
Les journaux
de Lisieux nous ont apporté dimanche de nouveaux détails sur le
terrible événement qui, jeudi dernier, a répandu la consternation
dans cette ville, et dont nous avons entretenu nos lecteurs dans notre
précédent numéro.
Les
six cadavres des infortunées qui ont été tuées sur le coup par suite
de l'éboulement du mur de l'usine de MM. Méry-Samson et Fleuriot,
après avoir été retirés de dessous les
décombres, furent déposés dans la cour de la caserne de gendarmerie.
Des sœurs de l'hospice furent placées auprès, et ces religieuses
commencèrent la veillée des morts.
Voici
les noms des victimes : Aglaé Cassé, 25 ans ; femme Adélaïde
Porte, 52 ans ; femme Boulet, 58 ans ; femme Baron, 61 ans ; femme
Mérantier, 72 ans ; femme Poplu, 75 ans.
Des
deux autres femmes blessées, l'une la veuve Jouen, née Harel, âgée
de 70 ans, fut portée à l'hospice, où elle est morte le surlendemain
dans la nuit, cette femme avait une fracture du sternum et une grave
blessure à la tête. L'autre femme, nommée Marabout, quoique ayant de
sérieuses blessures à la tête, est aujourd'hui hors de danger.
L'ouvrier auquel on a dû pratiquer l'amputation de la jambe droite se
nomme Quesnel dit Lavallée, âgé de 62 ans ; il a encore le pied
gauche fortement contusionné.
Les
trois enfants qui, comme nous l'avons dit, n'ont été que contusionnés
sans gravité, sont les nommés Louis Tassilly, Alexandre Fleury, âgés
de 11 ans, et François Bourd, âgé de 14 ans, ce dernier est à
l'hôpital.
Aussitôt
après avoir été informé de ce triste événement, M. du Margat,
secrétaire général, envoya l'ordre de former une commission chargée
d'examiner tous les murs et de faire abattre ceux qui présenteraient le
moindre danger. Cette commission est composée de MM. Géraldy,
ingénieur des ponts et chaussées ; Nicolas, architecte de la ville, et
Lacroix, capitaine des pompiers. Il parait que le funeste accident a eu
pour cause la rupture d'un des sommiers relié au mur resté debout par
des crampons en fer. La chute de cette pièce aurait entraîné celle de
la maçonnerie à laquelle elle était attachée.
Aucune
fissure, aucun tassement ne s'étaient manifestés depuis les quatre
jours qui séparaient les deux sinistres, et rien n'avait éveillé les
craintes. Au moment où le mur a commencé à s'ébranler, un gendarme,
qui était présent, s'est écrié : « Sauvez vous, le mur
s'écroule ! » Et ce sont les malheureux qui n'ont pas eu le
temps de fuir qui ont été ensevelis sous les débris du mur.
(l’Ordre et la Liberté)
Octobre
1864 -
L’examen de grammaire. -
L'examen de
grammaire imposé aux aspirants en médecine et en pharmacie aura lieu,
à Caen, le 10 novembre, à 8 heures moins 1/4 du matin.
Le
jury se réunira dans les bureaux de l'inspection académique, hôtel
des anciens bureaux de la préfecture, rue de la Préfecture. (l’Ordre
et la Liberté)
Octobre
1864 -
On écrit de Lisieux. -
Deux nouveaux malheurs viennent encore d'affliger notre
ville. Un ouvrier mécanicien, occupé à travailler au bord de la
rivière, est tombé à l'eau. Un de ses camarades s'est précipité à
son secours, mais, sa tête ayant porté sur un piquet, il s'est fait
une grave blessure, qui lui a fait perdre connaissance. Pendant ce
temps, le malheureux mécanicien a été noyé. (l’Ordre et la
Liberté)
Novembre
1864 -
Brûlé vif. -
Jeudi, la
dame de Wailly, demeurant commune Saint-Jacques, quartier du
Petit-Malheur, laissa assis dans une petite chaise à bras son enfant,
âgé de 15 mois, pour aller laver quelques pièces de linge à la
rivière, située à bien peu de distance de son logement.
On
présume que quelques étincelles sautèrent sur les vêtements du
pauvre enfant et les enflammèrent, car, lorsque la mère rentra, elle
le trouva entouré de flammes et couvert de brûlures. Malgré les soins
qui lui ont été donnés, le pauvre enfant a succombé vers deux heures
du matin. ( Le Lexovien. )
Janvier
1865 -
La population. -
Mouvement de
la population en 1864 dans les trois communes ci-après
:
Ville
de Lisieux. Naissances,
337 -
Mariages, 72 -
Décès, 508.
Commune
de Saint-Désir-de-Lisieur. Naissances, 78
- Mariages, 20
- Décès, 108.
Commune
de Saint-Jacques-de-Lisieux.
Naissances,
118 -
Mariages, 31 -
Décès, 152. (l’Ordre
et la Liberté)
Mars
1865 -
A l’honneur. - M.
Mazurier (Louis-André), caporal de sapeurs-pompiers à Lisieux, a
obtenu du ministre de l'intérieur une médaille d'honneur en argent (2e
classe) pour s'être particulièrement distingué dans un incendie
considérable qui a
éclaté à Lisieux, le 9 octobre 1864. (l’Ordre et la Liberté)
Mars
1865 -
Le temps qu’il fait.
- Le
temps continue d'être pluvieux et humide. Les travaux des champs sont
forcément ajournés, au moins dans les terres fortes et mouillantes, et
dans les contrées affligées de mauvais chemins, ce ne sont pas
seulement les travaux de la terre qui sont suspendus, les transports de
tout genre sont également ajournés par force majeure.
Déjà,
sur quelques marchés, l'on a cherché à exploiter cette prolongation
de la saison froide et humide pour donner une faible opinion sur le
rendement de la prochaine récolte et obtenir un peu de hausse sur les
grains.
Il
n'y a rien de fondé jusqu'ici dans ces rumeurs, qui n'ont qu'un
caractère local. A la première reprise du beau temps, on verra la
végétation se ranimer et prendre un essor d'autant plus actif qu'elle
aura subi plus de retard. Néanmoins, comme les semailles de printemps
sont plus productives, en général, lorsqu'elles sont faites de bonne
heure, il est à craindre que le retard forcé de celles de 1865 n'en
atténue un peu le rendement.
En
somme, jusqu'ici c'est le seul préjudice qu'on soit fondé à
appréhender comme résultat de la température actuelle. (Gazette des
Campagnes.)
Mars
1865 -
Nous lisons ce qui suit dans le Normand de Lisieux.
- Les
travaux de terrassement que nécessitait la construction des canaux en
maçonnerie destinés à conduire l'air chaud dans toutes les parties de
notre vaste cathédrale, sont entièrement terminés. On s'occupe en ce
moment de la pose des deux calorifères.
En
ouvrant une tranchée dans la première chapelle du collatéral nord,
placée près de l'un de ces calorifères, on a mis à découvert deux
caveaux superposés. L'une des pierres qui recouvraient le caveau
supérieur offre les fragments d'une inscription et un écusson qui
remontent au XIIIe ou XIIe siècle. Le caveau inférieur était
fortement scellé et recouvert d'une large pierre.
Dans
les terres qu'on a retirées de cette chapelle, dont le sol a été
exhaussé de 30 centimètres, on a trouvé de nombreux fragments de
pavés émaillés dont quelques-uns présentent
un riche dessin et de vives couleurs, ainsi qu'une belle pièce de
monnaie (argent et cuivre) de grand module, qui date du XIVe siècle.
Sur le côté principal de cette pièce est représenté un
quatre-feuilles dont les lobes sont occupés par quatre lions rampants.
Au centre sont placées deux LL accolées. La légende porte :
LVDOVICVS
: DEI : GRA : COMES : ET : DNS (DOMINVS) : FLANDRIE.
Le
revers offre une croix fleuronnée à branches égales coupant les deux
légendes qui entourent la pièce.
Cette
belle pièce que nous attribuons à Louis 1er (1322) ou à
Louis II (1346), comte de Flandre, se rapporte parfaitement à l'époque
de la construction des chapelles qui bordent les bas-côtés de la nef,
lesquelles datent, comme on sait, du XIVe siècle. (l’Ordre et la
Liberté)
Avril
1865 -
La luciline. - Un
journal de Lisieux, le Lexovien, publie les détails suivants sur
un événement qui a failli avoir de tristes conséquences, et qui a
été causé par l'huile de pétrole, dont l'usage est entouré de tant
de dangers :
Dimanche
(16 avril), vers 8 heures du soir, une violente détonation, que suivit
bientôt l'explosion d'un jet de flammes, mit en émoi tout le quartier
de la Mairie et de la rue au Char. Un enfant de 14 ans, nommé Gustave
Fourquemin, garçon de magasin chez M. Lemaître, épicier, Grande-Rue,
avait été envoyé par son patron emplir une tourille, contenant 12
litres, à même une barrique de luciline. Impatient de voir si la
tourille s'emplissait, Gustave Fourquemin approcha de la chantepleure
la lumière qu'il tenait à la main, le feu se communiqua
instantanément et occasionna l'explosion, en même temps que la
tourille volait en éclats, ainsi que le robinet qui était soudé à la
barrique.
Les
secours furent immédiatement portés, on jeta du plâtre sur le liquide
enflammé, et on étouffa le feu sans qu'il occasionnât d'autre dégât
matériel que la perte de la luciline et de la porte de la cour, que les
flammes avaient commencé à atteindre.
Le
feu entourait le jeune Fourquemin, qui s'était sauvé dans la rue, on
s'empressa autour de lui, on le transporta au café de France, où on
lui prodigua les soins les mieux entendus, mais il a les jambes
cruellement brûlées, et sa famille l'a emmené à Bernay, où elle
habite.
On
doit se féliciter que cet événement n'ait pas eu de suites plus
graves, et il n'est pas douteux que dans un temps peu éloigné, des
arrêtés viendront réglementer le débit de l'huile de pétrole et de
la luciline, et en interdire la vente à la lumière. (l’Ordre et la
Liberté)
Juin
1865 -
Une curiosité bien puni.
- Lundi
dernier, dit le Normand de Lisieux, du 10, un jeune domestique
attaché à une honorable maison de notre ville a été bien puni de son
indiscrétion, en furetant dans l'appartement de son maître, il avisa
une boîte fermée à clé, dont il voulut connaître le contenu, pour
cela il essaya avec une autre clé et parvint à ouvrir cette caisse ou
cassette. Dedans se trouvait un pistolet, l'imprudent s'en saisit et
essaya l'arme qu'il ne savait pas chargée, le coup partit et traversa
la main gauche du trop curieux domestique. Le blessé est allé se faire
panser à l'hôpital. (l’Ordre
et
la Liberté)
Juin
1865 -
Le temps. -
Jeudi
dernier, 8 juin, fête de saint Médard le temps a été magnifique, la
chaleur a été tempérée par une brise assez fraîche de N.-E. Le
baromètre est au beau fixe, ce qui fait espérer que nous allons avoir
une longue série de beaux jours à moins que saint Gervais ou saint
Protais ne viennent tout déranger. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1865 -
L’éducation des filles.
- M.
le ministre de l'instruction publique vient d'adresser une circulaire
aux préfets, relative à la création d'écoles spéciales de filles et
à la fixation du traitement des instituteurs adjoints, institutrices et
institutrices adjointes.
Cette
circulaire nous apprend qu'un projet de loi qui va être très
prochainement soumis aux délibérations du Conseil d'Etat et des
chambres contient, entre autres dispositions :
1º la création d'écoles spéciales de filles dans les communes
de cinq cents âmes et au dessus qui en sont encore dépourvues.
2º la fixation à 500 fr. du minimum de traitement des
instituteurs adjoints, et elle a pour objet d'ouvrir une enquête
destinée à faire connaître la situation actuelle du service, la
situation de ce même service après l'application de la loi nouvelle,
et par suite les charges qui incombent aux départements et l'État dans
la dépense future. (l’Ordre et la Liberté)
Juin
1865 -
Accident de chemin de fer.
- Le
Normand, de Lisieux, publie les détails suivants sur l'accident de
chemin de fer que nous avons signalé :
Dans
la nuit de mardi à mercredi, le train nº 49 qui part de la gare de
Lisieux à 1 heure 40 minutes du matin, pour se diriger sur Honfleur et
Trouville, a quitté la voie, par la faute d'un aiguilleur, et est allé
se heurter contre un train arrêté dans la gare des marchandises. Sur
les deux conducteurs attachés au train 49, celui de Honfleur, seul, a
été blessé assez gravement au front, celui de Trouville en a été
quitte pour quelques contusions.
Aucun
voyageur, nous assure-t-on, n'a été blessé. (l’Ordre et la
Liberté)
Septembre
1865 -
nouvelles diverses. -
La fête
agricole qui a eu lieu dimanche dernier à Lisieux, avait attiré dans
la ville une foule considérable de promeneurs.
Rien,
on doit le dire, n'avait été négligé par l'administration locale et
par les habitants, pour donner à cette fête tout l'éclat possible.
La
vieille cité lexovienne avait un aspect on ne peut plus imposant. Les
rues étaient garnies d'une double rangée d'arbustes, les maisons
étaient ornées de guirlandes et d'écussons, et se trouvaient pour la
plupart cachées sous des fleurs. Des arcs de triomphe, avec des
emblèmes et des inscriptions, ayant trait à la fête du jour, se
voyaient dans chaque quartier à l'entrée de toutes les rues et
celles-ci ressemblaient à d'immenses boulevards, tous plus élégants
les uns que les autres,
L'illumination
était splendide. Le jardin public présentait un coup d'œil féerique
et la foule qui s'y pressait le soir était tellement compacte, qu'elle
pouvait à peine circuler dans les allées qui lui étaient réservées.
Le
feu d'artifice était merveilleux et produisait dans l'obscurité un
excellent effet.
Dix
compagnies de pompiers, au nombre desquelles se trouvaient celles de
Honfleur, de Pont-l’Évêque et de Blangy avaient accepté
l'invitation de la ville de Lisieux. L'excellente musique du 70e
de ligne, en garnison à Caen, était venue pour donner plus de charme
à la fête et se faisait entendre plusieurs fois dans la journée. Les
membres des fanfares d'Orbec et de Pont-l’Évêque étaient là aussi,
jouant tour à tour avec leurs collègues de Lisieux, de nombreux
morceaux choisis dans leurs répertoires.
La
revue, qui avait lieu dans le jardin public et qui était passée par M.
le marquis de Colbert Chabannais, notre député au Corps législatif,
par M. le sous-préfet, le maire de Lisieux et ses adjoints, présentait
un coup d'œil charmant. Pendant cette revue la croix de la Légion
d'honneur était officiellement remise à M. Larcher, vieux soldat de
l'Empire, et commandant des sapeurs-pompiers d'Orbec depuis près de 40
ans.
Pendant
ce temps, les musiques jouaient, et des ballons de formes et de couleurs
variées s'élevaient majestueusement dans l'espace aux applaudissements
de la nombreuse assistance qui se pressait sous les tilleuls du square
lexovien.
Après
la revue et la promenade militaire avait lieu vers deux heures. A ce
moment les rues étaient pleines de promeneurs et toutes les fenêtres
des maisons étaient garnies de curieux. Le cortège avait beaucoup de
peine à fendre la foule et à se frayer un passage à travers le
torrent d'étrangers qui avaient envahi la ville.
La
réception faite aux compagnies de sapeurs pompiers et aux musiques, a
été on ne peut plus flatteuse, on les acclamait partout et on leur
jetait des fleurs.
La
place impériale était le matin couvertes de bestiaux de toutes sortes.
Les chevaux, nous assure-t-on, s'y trouvaient en petit nombre et
l'espèce chevaline n'y était représentée par aucun type remarquable.
En revanche les vaches laitières, les génisses et les bêtes
amouillantes y étaient en très grande quantité et se faisaient
admirer par leur poids exceptionnel, la beauté de leurs formes et les
qualités diverses qui caractérisent les sujets d'élite. (Le Pays d’Auge)
Octobre
1865 -
Un incendie. -
Le mercredi 18, vers 7 heures 1/2 du soir, un incendie s'est
déclaré à Saint-Jacques, route de Pont-l'Evêque, chez M. Frémont,
entrepreneur du roulage, dans une remise contenant diverses marchandises
pour une valeur d'environ 20 000 fr.
Le
tout était assuré aux Compagnies mutuelles mobilière et immobilière
pour une somme de 8 400 fr.
Une
pompe aspirante et deux pompes foulantes ont été de suite envoyées
sur le lieu du sinistre, on a pu seulement préserver la maison
d'habitation, quant au magasin qui renfermait du bois, des balles
d'étoupes et autres matières inflammables, il a été la proie des
flammes.
A
10 heures du soir on était maître du feu, on a continué à manœuvrer
les pompes jusqu'à 1 heure du matin. A cette heure tout danger était
disparu.
Les
pompiers de l'usine Lemaignon, Bazin Peulevey et Duchesne ont apporté
aux sapeurs-pompiers de Lisieux leur concours, qui a été très utile.
Personne n'a été blessé. (l’Ordre et la Liberté)
Décembre
1865 -
Un infanticide. -
Le 3 courant,
on a trouvé dans un ruisseau près la gare de Lisieux, le corps d'un
enfant nouveau-né, enveloppé dans un mouchoir de poche.
D'après
l'état du corps, on présume qu'il a séjourné environ vingt-quatre
heures dans l'eau, et que l'enfant n'était venu ni à terme ni viable.
(L’Ordre et la Liberté )
Décembre
1865 -
A l’honneur. - Le
Moniteur universel publie la liste des personnes auxquelles, sur
le rapport du ministre de l'intérieur, approuvé par l'Empereur, des
médailles d'honneur ont été décernées pour des actes de
dévouement. Nous trouvons dans cette liste les noms suivants qui
intéressent notre département : MM.
Desainjors (Louis), domestique, et Bachelier (Eugène-Adolphe), syndic
des gens de mer, tous deux à Ouistreham, ont obtenu une médaille en
argent de 2e classe, pour s'être rendus maîtres, le 20 mai
dernier, d'un cheval emporté, attelé à une voiture dans laquelle
était une femme.
Une
médaille en argent de 2e classe a également été accordée
à M. Candavoine (Jean-Archade-Isidore), sous-lieutenant au 1er
des sapeurs-pompiers de Lisieux, pour 21 ans de services utiles
et dévoués. (L’Ordre et la Liberté )
Février
1866 -
Un vol. -
Un
vol d'un rouleau en or, contenant une somme de 700 fr., a été commis
la semaine dernière au domicile et au préjudice de M. Fromage-Pannier,
rue d'Orbec, à Lisieux, par la nommée Léontine Guillaux, qui était
chez lui servante.
Quelques
soupçons se portaient bien sur fille Guillaux, mais comme rien ne les
confirmait, ses maîtres lui donnèrent néanmoins permission d'aller à
une noce à Mézidon, et d'y passer quelques jours. Pendant son absence
on fit des recherches, et on trouva une partie de la somme cachée par
elle. Samedi à son arrivée à Lisieux, la fille Gaillaux a été
arrêtée et mise à la disposition de la justice. ( Le Lexovien )
Juin
1866 -
Découvert d'un cadavre. -
les habitants d'une des maisons de la rue de la boucherie, à
Lisieux, incommodés depuis plusieurs jours, par l'odeur putride qui
s'exhalait d'une chambre occupée par
le nommé Chennevarin, prévinrent, lundi, M. le commissaire, qui se
rendit dans la maison et fit procéder à l'ouverture de la porte de la
chambre. On trouva le corps de Chennevarin sur le plancher et dans un
état de décomposition très avancé, cependant on a pu reconnaître
que ce malheureux avait succombé à une apoplexie foudroyante.
On
s'est empressé de désinfecter l'appartement, son corps a été porté
à l'hospice et on a procédé immédiatement à son inhumation.
Décembre
1866 -
le feu. - Dimanche
dernier, à trois heures du soir, le feu s'est déclaré dans les
combles de l'église Saint-Pierre, à Lisieux, au dessus de la sacristie
et tout près de la cheminée
ducale aurifères du calorifère. Les sapeurs-pompiers sont aussitôt
accourus. Il leur a fallu deux heures de travail pour arrêter
l'incendie. Un énorme sommier et cinq ou six chevrons ont été
brûlés. La perte est estimée approximativement à 400 francs.
On
attribue cet incendie au défaut de ramonage de la cheminée du
calorifère et à sa mauvaise construction. En effet, elle passe au
milieu des nombreuses pièces de bois qui forment la charpente, et les
précautions usitées en pareil cas n'ont été prises
qu'imparfaitement.
Février
1867 -
Le conseil municipal.
- Le conseil
municipal de Lisieux vient de voter, à l'unanimité, la somme de 100
000 francs ou la réparation de sa vieille cathédrale.
On
pense que le gouvernement accordera la même somme.
Le
bruit court en outre que M. le curé de Saint-Pierre a reçu 80 000
francs pour
l'achat d'un grand
orgue.
Mars
1867 -
Un grand orgue. -
C'est la maison Barker, de Paris, qui est chargée de la
construction d'un grand orgue pour l'église Saint-Pierre de Lisieux.
Parmi le nombre
considérable d'œuvres sorties des ateliers Barker, nous pouvons citer
les belles et grandes orgues des églises Notre-Dame
et
Saint-Jean
de Caen.
Juillet
1867 -
Un drame. -
Lundi matin, vers 8 heures, une femme Ledogar, née Marie Bonbon,
demeurant à Lisieux, a jeté à la rivière sa petite-fille, âgée de
2 ans, le père de l'enfant l'a retirée de l'eau immédiatement, et a
fait arrêter sa femme, qui a été conduite au bureau de police, près
duquel un rassemblement nombreux s'est formé, manifestant son
indignation contre cette mère dénaturée, qui avait, disait-elle,
été poussée à cet acte barbare par les mauvais traitements que lui
faisait subir son mari.
La
femme Ledogar est âgée de 26 ans, elle est née à Valh (Bas-Rhin). Ce
ménage, où la bonne harmonie est loin de régner, n'habite Lisieux que
depuis six semaines environ.
Novembre
1867 -
L'état civil. -
L'état civil de la ville
de Lisieux présente cette curieuse particularité, que la semaine
dernière il y a pas eu de
naissance déclarée, et que depuis le 7 novembre jusqu'au 22 un seul
enfant a été déclaré à la
mairie.
Novembre
1867 -
Incendie. -
Vendredi
dernier, vers une heure après-midi, le feu s'est déclaré à la
sous-préfecture de Lisieux, dans une ancienne cheminée dont le tuyau a
été bouché depuis l'établissement des bureaux, mais dans lequel
passent deux tuyaux de poele.
Plusieurs pompiers de notre ville, accourus immédiatement avec une
petite pompe a main, ont pu, en peu de temps, se rendre maîtres de ce
commencement d'incendie. ( Le Normand )
Décembre
1867 -
Un ouragan. -
L'ouragan qui, dimanche, a exercé des ravages dans plusieurs
villes, a occasionné un accident bien déplorable à Lisieux. Vers six
heures et demie du soir, le sieur Amand Héroult, âgé de 67 ans,
marchant boucher, rue de Caen, à Lisieux, obligé de traverser la
rivière sur la passerelle, est tombé à l'eau et s'est noyé. Le vent
avait éteint à plusieurs reprises le réverbère qui éclaire cette
partie du quartier, on suppose que trompé par l'obscurité qui était
très profonde à cette heure, il a pris à côté de la passerelle,
ou peut-être a-t-il été renversé par la violence du vent.
En
tombant dans l'eau, le malheureux Héroult, poussa quelques cris
désespérés, les voisins accoururent, un individu qui passait par là
dans une voiture découverte, décrocha la lanterne et éclairera cette
scène lugubre, mais la rivière était très forte et d'autant plus
rapide que les vannes des usines étaient élevées. On ne put porté
aucun secours.
La
casquette de Héroult retenue au râtelier a été retrouvée. Malgré
les recherches les plus actives, les sondages sur un long parcours, on
n'a pu retrouver son
cadavre.
Janvier
1868 -
Une centenaire. -
La doyenne de la ville de Lisieux est décédée, le 21 janvier,
dans sa centième année.
Cette
vénérable femme demeurait dans le faubourg Saint-Désir, chez sa
fille, la veuve Morin, qui avait pour elle les soins les plus attentifs,
elle se nommait Catherine-Marie Aumont,
veuve Lefrançois. Elle avait conservé son intelligence, mais elle
n'avait pas quitté le lit depuis deux
ans environ.
Janvier
1868 -
Incendie.
- Lundi,
vers dix heures trois quarts du soir, le feu se déclara dans l'usine de
MM. Lambert, au Grand-Jardin, dans le bâtiment occupé par les séchoirs.
Le
rappel des tambours et des clairons de la compagnie de sapeurs-pompiers
eut bientôt mis la population sur pied.
Le
capitaine des pompiers, arrivé l'un des premiers sur le lieu du
sinistre, organisa le service des pompes de la ville et celles de MM.
Gilotin, Bazin-Poulvey, Lemaignen, Méry-Samson
et Mme Duchesne, qui avaient été envoyées avec les hommes pour les
servir. Au bout d'une heure, malgré les matières combustibles dont les
séchoirs étaient remplis,
on était maître du feu et les pompes purent être rentrées à deux
heures trois quarts.
Le
feu a pris par le calorifère. Le bâtiment était occupé au
rez-de-chaussée par des remises, écuries, et par le logement du
concierge. Les séchoirs occupaient le premier étage.
On n'a pu sauver qu'une partie du mobilier du concierge, le sieur
Glorand, dit Portier.
La
perte est estimée à 16 000 fr. environ, 8 000 fr. pour les
marchandises, et 8 000 fr. pour le bâtiment qui avait été reconstruit
après l'incendie arrivé l'an dernier, à peu près à la
même
date.
Janvier
1868 -
Incendie. - Une
nouvelle alerte était réservée à la population dans la nuit qui
vient de s'écouler.
A minuit et demi, la générale battue dans les rues de la ville annonçait
qu'un nouveau sinistre menaçait un des plus importants établissements
industriels de Lisieux.
Le
feu venait de se déclarer dans une des dépendances de la manufacture
de toiles de M. Paul Marie, construite sur l'emplacement même de
l'usine de M. Méry-Samson détruite
par un incendie au mois d'octobre 1865.
Les
flammes qui dépassaient les toits des maisons et les éclairaient de
leurs sinistres lueurs, les débris enflammés retombant dans les rues,
guidaient les habitants et leur indiquaient
de quel côté leurs secours et leur aide étaient utiles.
A
une heure les pompiers de la ville avec leur matériel, les pompes de
tous les établissements industriels avec les hommes qui les manœuvrent,
tous sous le commandement du
capitaine Lacroix, attaquèrent le feu avec une vigueur qui en arrêta
immédiatement les progrès et le circonscrivit dans les limites qu'il
avait conquises et qu'il n'a pu dépasser.
A deux heures on en était maître, à quatre heures et demie il était
éteint.
Ce
résultat inespéré mérite être signalé. En effet, a l'arrivée des
pompiers de la ville et des usines, l'incendie était développé, avec
une effrayante furie, sur une longueur de trente
mètres, dans un bâtiment à un étage rempli de marchandises et
contigu à l'usine qui commençait elle-même à brûler, le bout de la
toiture, un métier ont été attaqués.
Nous
ne sommes donc que juste en attribuant à la sûreté du coup d’œil,
à la précision des ordres, à la promptitude et à l'ensemble de leur
exécution les proportions relativement
restreintes de ce sinistre.
Honneur
donc à nos pompiers, à leur capitaine et aux pompiers des
établissements de la ville. L'événement de cette nuit donne la mesure
des ressources que l'on peut tirer de cette
mutualité.
On
ne peut préciser la cause de ce sinistre. C'est Mme Langevin, concierge
de l'établissement, qui a donné l'alarme. Réveillée par un bruit
extraordinaire qu'elle attribua à une forte ondée de grêle, et qui
n'était autre que le pétillement des ardoises se brisant à l'action
du feu, elle avertit son mari qui s'empressa de demander du
secours.
L'estimation
ne peut être aujourd'hui que très approximative, on donne comme
chiffres des pertes : 30 000 fr. pour le bâtiment ; 30 000 fr. pour les
marchandises ; 20 000 f. pour
les dégâts à l'usine et autres.
L'immeuble
et les marchandises étaient assurés aux Compagnies
: la Générale, l’Union, l'Urbaine, la France et le Phénix.
A
cet incendie, ainsi qu'à celui de MM. Lambert, nos magistrats et nos
administrateurs ont donné l'exemple du dévouement et du travail, on
les voyait mêlés aux travailleurs, les dirigeant
et les encourageant par leur
exemple.
Janvier
1868 -
Nécrologie.
- La doyenne
de la ville est décédé, le 21 de ce mois, dans sa centième année.
Cette vénérable femme demeurait dans le faubourg Saint-Désir,
chez sa fille, la veuve Morin, qui avait pour elle les soins les
plus attentifs, elle se nommait Catherine-Marie Aumont, veuve
Lefrançois. Elle avait conservé
son intelligence,
mais elle n'avait pas quitté le lit depuis
deux
ans
environ.
Août
1868 -
Un accident. -
Un accident déplorable est arrivé à une famille du
Nouveau-Monde, à Lisieux, les nommés Hommais. Le père, la mère et le
fils ont été mordus par
leur chien, qui a été reconnu atteint d'hydrophobie. L'un d'eux a eu
la figure horriblement déchirée. L'animal a été abattu et les soins
les plus propres à conjurer le danger ont été
donnés aux blessés.
Août
1868 -
Décision du Conseil général.
- La session
du Conseil général, commencée le lundi 24 août, a été terminée
lundi dernier, à trois heures.
Parmi
des décisions prises par le Conseil, nous devons une mention toute
particulière à l'approbation qu'il a donné, samedi, à la
construction des chemins de fer départementaux :
1°
Chemin de fer de Caen à Courseulles, passant par Cambes,
Mathieu, Douvres, Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières.
2°
D'Orbec à Lisieux, sur une longueur de 16 kilomètres.
3°
De Falaise à Pont-d'Ouilly, à un point de raccordement sur la
ligne de Caen à
Flers.
Novembre
1868 -
La poissonnerie. -
La marée, qui depuis une quinzaine de jours faisait
complètement défaut à Lisieux, est revenue avec une abondance telle,
qu'elle ne trouve pour ainsi dire plus d'acheteurs.
Vendredi,
et en dehors d'un gros approvisionnement de diverses espèces de
poissons, il a été apporté à la halle 30 000 harengs frais.
Janvier
1869 -
Mouvement de la population.
- Mouvement de
la population de la ville de Lisieux en 1868 :
Naissances : 292. -
Garçons, 145 ; filles, 147. - Mariage : 78.
- Décès : 472.
- Hommes,
234 ; femmes,
238.
Juin
1869 -
Fait divers.
- Un
bien triste spectacle a vivement émotionné les habitants du boulevard
de Pont-l'Ëvêque et de la rue de Paris, à Lisieux.
Un
pauvre fou furieux parcourait ce quartier, et s'arrêtent devant une des
maisons du boulevard, il voulût y pénétrer, et en faisait le siège
avec une longue pique dont il s'était armé. Grande était la
frayeur des personnes occupant la maison, mais M. le commissaire de
police, ayant été prévenu, accourut suivi de ses agents qui, aidés
des voisins parvinrent
avec beaucoup de peine à s'emparer de cet homme et à l'attacher
sur une brouette. C'était un spectacle pénible et hideux de ce
malheureux, dont les forces étaient quintuplées par la lutte,
essayer de rompre ses liens en vociférant, M, Piel, peintre, a eu le
pouce démis en aidant les agents à le maintenir.
On
parvint enfin à le porter à l'hospice où les bons soins dont il à
été entouré ont fini par calmer sa fureur. Cet homme se nomme Boulet
il est âgé de 33 ans, et est né à Saint-Pierre-des-Ifs.
Pendant quelque temps il a été employé, comme journalier, chez M.
Chalopin à Glos
et depuis trois semaines
environ,
il logeait dans un
garni de la rue aux Fêvres.
Août
1869 -
Fait divers.
- Le nommé
Victor-Julien Mahérault, âgé de 38 ans, chef de chantier au chemin de
fer, domicilié à Lisieux, a été condamné à 50 fr. d'amende et aux
dépens, pour outrages par paroles envers un fonctionnaire public, à
raison de ses fonctions et de sa qualité.
Août
1869 -
Pour les
Beaux-Arts.
- M.
le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts vient
d'accorder :
Au
musée de Caen, un tableau ayant pour sujet
« l'Huître et les Plaideurs ».
Au
musée de Lisieux, un tableau représentant
« Un jeune taureau de la vallée d'Auge ».
Au
musée de Vire, un tableau représentant « la Marne à Tancrou ».
Au
musée de Honfleur, un tableau ayant pour sujet « Vente de
poissons sur la plage de Grandcamp ».
Pour
l'Hôtel-de-Ville de Falaise, « le Portrait de Sa Majesté
l'Impératrice ».
Pour
l'Hôtel-de-Ville de Honfleur, « le Portrait de Sa Majesté
l'Empereur ».
Janvier
1870 -
La population.
- Mouvement
de la population :
VILLE
de FALAISE. - Naissances,
153 ; Mariages, 67 ; décès, 205.
VILLE
de LISIEUX. - Naissances, 306
(enfants légitimes, 242 ; enfants naturels, 64) ; mariages, 104 ;
décès, 480.
VILLE
de VIRE. - Naissances, 112 ; Mariages, 61 ; décès, 101.
VILLE
de TROARN. - Naissances, 13, dont 8 garçons et 7 filles ; mariages, 8 ;
décès, 21, dont 9 du sexe Masculin et 12 de sexe féminin. La
population du bourg est 1.000
habitants environ.
Février
1870 -
Fait divers.
- Nous
disions dans notre dernier numéro que M. Lys, meunier à Saint-Jacques
de Lisieux, s'était noyé en voulant casser la glace qui obstruait les
vannes de son moulin. Le corps du noyé vient d'être retrouvé. Le
domestique et les voisins du malheureux meunier ne se sont donné aucun
repos avant d'obtenir ce triste résultat. Après avoir levé les vannes
du moulin et abaissé ainsi le niveau dé la rivière, ils ont cassé
les glaces qui la couvraient en partie et ont aperçu le corps, mais
dans quel état. Le malheureux en passant sous la roue avait été
littéralement écrasé et un de ses pieds était arraché.
-
Nous disions dans notre dernier numéro que M. Lys,
meunier à Saint-Jacques de Lisieux,
s'était noyé en voulant casser la glace qui obstruait les vannes
de son moulin. Le corps du noyé vient d'être retrouvé. Le domestique
et les voisins du malheureux meunier
ne se sont donné aucun repos avant d'obtenir ce triste résultat.
Après avoir levé les vannes du moulin et abaissé ainsi le niveau dé
la rivière, ils ont cassé les glaces qui la couvraient en partie et
ont aperçu le corps, mais dans quel état. Le malheureux en passant
sous la roue avait été littéralement écrasé et un de ses pieds
était arraché.
Février
1870 -
Fait divers.
- Cette
semaine, quelques particularités sont à noter dans les états civils
de Lisieux.
Deux
fiancés se sont présentés pour la quatrième fois par devant M. le
maire : la nouvelle mariée est âgée de 77 ans 4 mois, le marié de 65
ans 9 mois.
Ceci
n'est que risible, mais voilà qui est plus triste, les époux Fauquet
sont décédés à 24 heures de distance, le mari, le 19 février,
l'épouse le 20, puis la sœur de cette dernière,
la veuve Marquant, le
21.
Mars
1870 -
Fait divers.
- Dimanche
au soir, la dame Verdrel,
journalière, en rentrant dans le cabinet garni, qu'elle occupait
Grande-Rue, à Lisieux, demanda à madame Ridel, épicière, sa
propriétaire, de lui prêter un réchaud et un peu de;
charbon pour se réchauffer; parce qu'elle avait très
froid.
Depuis
ce jour la dame Verdrel n'avait plus été aperçue, inquiète de cette
disparition prolongée, madame Ridel essaya, jeudi, de voir ce qui se
passait dans le cabinet, elle aperçut la dame Verdrel, entièrement
déshabillée, dans la position d'une personne qui veut monter sur son
lit pour se coucher, mais ne faisant aucun mouvement. On fit prévenir
M. le commissaire, la porte du cabinet fut ouverte et on reconnut
que la pauvre femme avait depuis longtemps cessé de vivre, le corps
était déjà dans un état de décomposition très avancé.
Juillet
1870 -
Les draperies.
- Les
négociants en draperie de Lisieux viennent de prendre une résolution
à laquelle nous applaudissons dans l'intérêt des nombreux employés
qu'ils occupent. Ils ont résolu de fermer leurs magasins les dimanches
et jours fériés. Trois maisons seulement n'ont pas adhéré à cette
convention.
Août
1870 -
Mobilisation. -
La
garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes,
est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons,
divisés en huit compagnies chacun.
Le
premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny,
Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le
quatrième bataillon, composé des cantons de;
Caumont, Villers-Bocage,
Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire
tiennent provisoirement garnison à Caen.
Le
deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et
Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et
Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.
Le
troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot,
Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév
Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à
Bayeux.
Août
1870 -
Nouvelles du front. -
M.
Émile Greslebin, de Lisieux, officier au 8e cuirassiers,
a été blessé à la bataille de Reichshoffen. Notre compatriote a eu
deux chevaux tués sous lui, et une balle lui a traversé le bras
gauche, il a ensuite été frappé, de 29 balles, une a coupé sa botte
de la jambe gauche, une autre a enlevé la moitié de son épaulette. 22
ont frappé sa cuirasse et 6 son casque. On peut juger par là de
l'ouragan de fer au milieu duquel le 8e a
dû charger.
Septembre
1870 -
Démission.
- M.
Fauque, maire de Lisieux, a donné sa démission.
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