13 Août 2022  

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 6

LISIEUX

Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Lexoviens, Lexoviennes.

Janvier 1895  -  Tempête et neige.   -  Nous sommes, quant à présent du moins, favorisés. Il n'en est pas de même dans le Midi et le Centre de la France. A Foix, dans la vallée de Luchon, des avalanches de neige ont occasionné de nombreux accidents suivis de quinze morts. A la neige a succédé une forte gelée. Toute la région est dans la consternation. Sur plusieurs points, en Algérie, les communications sont interrompues. Du côté de Toulouse, plusieurs personnes sont également mortes de froid. En Espagne, des trains ont été arrêtés et la circulation a été interrompue. 

— Des épaves assez nombreuses viennent s'échouer depuis quelques jours sur le littoral du Calvados. On signale un fût de vin rouge de 600 litres, marqué « V. 750, A. M. », des fûts vides de 600 litres environ portant l'inscription « Droulers Prouvost, à Roubaix (Nord) », avec numéros : une planche de cordage avec l'inscription « Colombine Paimpol ». Trois cadavres de bœufs sont venus à la côte sur les plages du syndicat de Dives. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  Trois enfants brûlés.   -  Le jeune Fernand Panel, trois ans et demi, était chez son grand-père. M. Leroux, cultivateur à Pierrefitte-en-Cinglais. On venait de déposer dans la cuisine un chaudron plein d'eau bouillante, le pauvre enfant, par suite d'un faux mouvement, tomba dans le chaudron et se fit d'horribles brûlures aux reins et au côté. Il est mort le lendemain dans d'atroces souffrances. 

— Une fillette de 3 ans dont le père, le sieur Coinquant, contremaître de fabrique, n'habite Lisieux que depuis une quinzaine de jours, est morte des suites d'un accident survenu il y a huit jours. La mère, ayant déposé au milieu de la maison une casserole d'eau bouillante, avait eu à peine le temps de se retourner que déjà l'enfant s'était approchée et, en tombant, avait renversé sur elle la casserole d'eau bouillante. 

— Samedi, un petit garçon de 3 ans, fils de M. Jean Peye, contremaître à l'usine Jansen, à Lisieux, s'étant approché trop près du fourneau de la cuisine, le feu prit à sa blouse et les flammes lui montèrent jusqu'au visage. Il porte à la gorge et à la bouche des brûlures sérieuses. (source B. N.)

 

Janvier 1895  -  La saison.   -  Quelle bizarre température nous subissons. Samedi, il gelait à pierre fendre, dans l'après -midi, le vent soufflait du Nord et, dans la soirée, la neige se mettait à tomber, bientôt suivie d'un épais verglas qui transformait les rues en un miroir, à une heure du matin, la couche était telle qu'on ne pouvait avancer qu'à petits pas. Dimanche matin, le verglas tenait encore, mais bientôt la température s'adoucissait et le soleil faisait fondre neige et verglas. (source B. N.)  

 

Février 1895  -  Le froid.   -  Le froid a continué cette semaine. Il a été particulièrement intense vendredi et samedi, le thermomètre est descendu à - 20 degrés. A Caen, certaines rues, notamment celles qui donnent accès aux quartiers élevés, ont été véritablement impraticables. On ne dispose pas d'assez de personnel, pour les mesures exceptionnelles qu'il faudrait prendre. Il y a de nombreux accidents un peu partout. 

Le chauffeur Michel, de la Cie de l'Ouest, a glissé près de l'aiguillage du dépôt et a eu une jambe cassée.  En gare de Dozulé, le mécanicien Thibert est tombé de sa machine, frappé d'une congestion causée par le froid. Il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen. Le nommé Boulet, marchand de peaux de lapins à Vire, est tombé sur la route à Vassy et s'est cassé une jambe.

A Bayeux, une femme qui parcourt les rues avec un orgue mécanique a été frappée de congestion sur la voie publique et on l'a transportée à l'hôpital. A St-Martin-de-la-Lieue, une femme Turquetil, 69 ans, est morte de froid. A Lisieux, l'amoncellement des glaçons au pont de la rue du Moulin-à-Tau a causé un commencement d'inondation qui a cessé dès qu'on a pu lever les vannes du canal de décharge. 

DERNIÈRE HEURE. — Cette nuit, à Caen, le thermomètre est descendu à - 25 degrés. (source B. N.)

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source B. N.)

 

Février 1895  -  Bonne mesure.   -  La municipalité de Lisieux vient de faire installer un chauffoir public dans l'immeuble Burel, boulevard Sainte-Anne, et le feu sera maintenu jour et nuit pendant le froid. C'est un exemple à suivre. (source B. N.)  

 

Avril 1895  -  Broyé par un train.  -  Dimanche soir, le nommé Lesaunier, vingt-cinq ans, célibataire, employé auxiliaire de la gare de Lisieux, longeait la voie montante en marchant sur le rail gauche à deux kilomètres de Lisieux, ligne de Cherbourg à Paris, lorsque le mécanicien d'un train de marchandises, l'ayant aperçu, siffla plusieurs fois pour l'avertir. Mais, en  voulantse garer, Lesaunier a été atteint par la machine, le train entier lui passa sur le corps qui fut littéralement déchiqueté. Le mécanicien avait bloqué son train, mais, se trouvant dans une pente très accentuée, il ne put éviter l'accident. (source B. N.)

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes. 

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (source B. N.)  

 

Mai 1895  -  Les hannetons.  -  Le conseil général du Calvados a décidé d'accorder des primes de dix centimes par kilogramme de hannetons ramassés dans le département pour être détruits. Ces hannetons devront être apportés à la personne déléguée par le maire, pour être détruits. (source B. N.)

 

Mai 1895  -  Fuyez les arbres pendant l’orage.  -  Nous sommes menacés d'orages. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de ne jamais se mettre à l'abri sous les arbres  pendant la tourmente. Quatre malheureux ont été victimes de cette imprudence la semaine dernière. Deux à Chaudoir et deux à Chambles. (source B. N.)

 

Juin 1895  -  Tout mauvais cas est niable.  -  La femme Clara-Marie Peron, 36 ans. qui avait attrapé par sa braguette le sieur Lecornu, charretier à Lisieux, et qui se disposait à lui faire passer un mauvais quart d'heure, quand des voisins, accourus, lui ont fait lâcher prise, a été, malgré ses protestations d'innocence, condamnée à quatre mois de prison. (source B. N.)  

 

Juin 1895  -  Réclamations.  -  Partout, sur les boulevards, aux environs des places, même dans les rues, les magasins sont gris de poussière. Pourquoi ne pas se servir des prises d'eau ? Avec quelques bouts de tuyau à roulettes, comme cela se fait à Paris, on aurait en partie raison de cette poussière aussi désagréable que préjudiciable. (source B. N.)

 

Juin 1895  -  Les fraudeurs et la Régie.  -  La régie a pincé, par l'entremise des gendarmes, le sieur Grieu, 46 ans, à Saint-Jacques de Lisieux, qui avait donné une bouteille d'eau-de-vie de cidre au sieur Huet en paiement de son travail. Huet fut rencontré par les gendarmes sa bouteille sous le bras. Procès-verbal lui fut dressé ainsi qu'à Grieu pour vente de liquide sans licence et pour fraude au droit de circulation. La régie, avec ses exigences habituelles, réclamait une condamnation de 1 000 à 10 000 francs de dommages-intérêts. Rien que cela ! Le tribunal de Lisieux a simplement condamné solidairement Huet et Grieu à 20 francs. (source B. N.)  

 

Août 1895  -  Orages.  -  Samedi un violent orage s'est abattu sur notre région. Dans beaucoup d'endroits il a causé de sérieux dégâts aux arbres à fruit et aux récoltes. A Lisieux il est tombé des grêlons pesant 300 grammes. (source B. N.)

 

Août 1895  -  Le téléphone entre Caen et Paris.  -  Les études pour l'installation d'un circuit téléphonique entre Caen, Lisieux et Paris sont terminées. Il ne reste plus qu'à… l'installer. (source B. N.)  

 

Décembre 1895  -  La Variole.  -  Un cas de variole suivi de décès s'est produit la semaine dernière à Lisieux : celui de M. Gustave Laffilay, 40 ans, employé au greffe civil, mort jeudi à l'hospice. Aucun autre cas n'est signalé.  

Janvier 1896  -  Attention.  -  Le ministre vient d'ordonner que les auteurs d'acte de cruauté ou de mauvais traitements excessifs envers les animaux, soient rigoureusement poursuivis, ainsi que les personnes qui se servant de chien pour faire traîner leurs camions. (source B. N.)

 

Février 1896  -  Conscrit sauveteur.  -  Un conscrit de Lisieux, Eugène Lepitre, rentrait chez ses parents, rue Saint-Dominique, après le tirage au sort. lorsqu'il entendit les cris répétés : « au secours ! » Il se dirigea vers l'endroit d'où partaient ces cris et vit une femme se débattant dans la Touques. Le jeune conscrit se jeta tout habillé dans l'eau, et, après de courageux efforts, il fut assez heureux pour sauver la malheureuse femme. (source B. N.)

 

Février 1896  -  La chasse au lapins.  -  La chasse au lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (source B. N.)

 

Février 1896  -  Congés des jours gras.  -  Les congés des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi 17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (source B. N.)

 

Février 1896  -  Mouvement de la population dans le Calvados.  -  Voici le relevé de la population dans notre département en 1895. Population : 429 417 habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7 436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des décès sur les naissances. 2 256. (source B. N.)

 

Février 1896  -  Un mauvais commencement d’année.  -  Ernest Million, 26 ans, demeurant à Glos, était en ballade à Lisieux le 1er janvier, lorsque, place de la Poissonnerie, il fit la rencontre de deux commis de la régie qui arrêtèrent sa voiture. Espérant se tirer d'affaire par une politesse, Million la souhaita « bonne et heureuse » à ces messieurs de la régie, mais, peu sensibles à cette prévenance, ils visitèrent la voiture et y trouvèrent 67 litres d'eau-de-vie passés en fraude. Million, pour se tirer d'affaire, prétendit que c'était un ami qui l'avait chargé de porter cette eau-de-vie à l'une de ses connaissances. Mais, comme Million n'a pas pu faire connaître ni l'ami, ni la connaissance à laquelle le liquide était destiné, il a été condamné à 1 000 fr. d'amende, à la confiscation de l'eau-de-vie, de son cheval et de sa voiture. 

  — Autre histoire du même tonneau : Jules Massu, 53 ans, cultivateur à St-Jacques-de-Lisieux, ayant du cidre à bouillir, porta son liquide chez son voisin Thuilier et, une fois le cidre transformé en eau-de-vie, il le reporta chez lui. Double contravention pour avoir, sans permis, traversé deux fois la voie publique, 25 fr. d'amende et confiscation de l'eau-de-vie. (source  B. N.)             

 

Mars 1896  -  Coups de seau.  -  L'autre soir, Ernest Delamorinière, 38 ans, ouvrier charron, rue Couture-Prolongée, à Lisieux, passait rue du Hommet, lorsque apercevant le sieur Victor  Lefèvre, serrurier, 66 ans, il lui adressa  des menaces et le poursuivit même jusque dans son logement. Lefèvre s'empara d'un seau rempli a d’eau, et lui en lança le contenu à la tête. Delamorinière, redoublant de colère, saisit Lefèvre et l'entraîna dans la rue. Celui-ci se défendit comme il put et, à un moment donné, se servant du seau qu'il n'avait pas lâché, il en asséna plusieurs coups sur la tête de son adversaire. Delamorinière, tout ensanglanté, est allé déposer plainte. (source B. N.)

 

Mai 1896  -  Encore un qui s’en souviendra.  -  Le sieur Ernest Vérin, 41 ans, propriétaire à Manerbe, était venu à Lisieux afin d'acheter des médicaments pour sa vache malade. Au lieu de retourner de suite chez lui, il s'attarda dans les cabarets où il fit la rencontre de plusieurs individus qui l'emmenèrent dans une maison mal famée. Là, Vérin fut invité à boire, mais à la condition que c'est lui qui financerait. Il ne voulut pas et allait s'en aller, quand quatre de ces vauriens se jetèrent sur lui, le renversèrent, le frappèrent et lui enlevèrent son porte-monnaie contenant 275 francs et des centimes. Ça lui apprendra à aller où il n'avait que faire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1896  -  Un ami compromettant.  -  Un soir, Paul Libert, 30 ans, jardinier à Lisieux, marchait aux côtés d'un individu portant deux bonbonnes, lorsqu'ils firent la rencontre de deux agents de la régie qui emmenèrent les hommes et les bonbonnes chez le commissaire. Mais, au moment d'entrer, le porteur des bonbonnes s'esquiva, elles contenaient 48 litres d'eau-de-vie. Libert dit qu'il ne connaissait pas l'individu et savait encore moins qu'il portait de l'eau de-vie en fraude. Il croyait s'en tirer ainsi, lorsque, l'autre jour, il a été appelé devant le tribunal de Lisieux et condamné à 500 fr. d'amende. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1896  -  Chute d’une cloche.  - Lundi, comme on sonnait les vêpres à Saint-Pierre de Lisieux, le bourdon, pesant prés de 6 000 livres, s'est effondré, il n'y a pas eu d'accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1896  -  Suicide.  -  On a retiré de la Touques le cadavre du nommé Jules Lecat, 65 ans, journalier à Lisieux. Dans l'une des poches du noyé, on a trouvé une lettre indiquant que les motifs de sa triste résolution étaient dus à des chagrins de famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1896  -  Pauvre enfant.  -  Un soir que le jeune Morin, 14 ans, qui est estropié et marche avec une béquille, traversait avec deux de ses camarades l'herbage du sieur Buchard, demeurant à Lisieux, celui-ci se serait élancé sur le jeune Morin et l'aurait frappé à l'aide d'un bâton, puis il l'aurait traîné, pendant plus de 400 mètres, en lui gardant sa béquille. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1896  -  Fraude et voies de fait.  -  Le sieur Marie, débitant à Lisieux, venait de déposer un baril d'eau-de-vie chez son gendre, cafetier à l'angle de la rue Bouteiller, sans se douter qu'il était suivi. Quand Marie fut parti avec sa voiture, un contrôleur des contributions entra et constata la fraude, puis il se rendit chez Marie qu'il trouva, dans sa cave, vidant trois barils d'eau-de-vie.

La femme Marie ferma vivement la porte et le contrôleur fut assez brutalement houspillé, puis on le laissa partir. Les époux Marie furent arrêtés. Ils ont comparu lundi. 

Le jugement a été remis à huitaine. Le défenseur a aux applaudissements des nombreux assistants, demandé l'acquittement de ses clients. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1896  -  Tentative de suicide.  -  Louis Bacon, 24 ans, ouvrier d'usine, à Lisieux, a tenté de 's'asphyxier dans sa chambre, à l'aide d'un réchaud. On a pu le sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Suicide.  -   Mercredi matin, à Lisieux, dans un accès de folie, le nommé Coquerel, tisserand, s'est coupé la gorge avec un rasoir. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Rhum à 100 fr. le litre.  -   M. Menard, pâtissier à Lisieux, avait commandé un petit fût de rhum à M. Théodore, entrepositaire à St-Jacques. Il envoya le fût. M. Menard demanda le congé, le domestique dit qu'il l'avait oublié. Ne le recevant pas, M. Menard ne toucha pas au fût. Peu de temps après, on en présentait la traite. M. Menard refusa de payer.

L'affaire fit du bruit, la régie en eut connaissance et poursuivit M. Théodore pour transport sans autorisation. A l'audience, M. Théodore prétend qu'il n'a pas vendu de rhum à M. Menard, que c'est par erreur que la traite lui a été envoyée et que tout cela est pour le punir de n'avoir pas voulu reculer la date d'une autre traite.

Malgré toutes ces explications légèrement embrouillées, M. Théodore a été condamné à 2 000 d'amende. M. Menard, poursuivi on ne sait pourquoi, a été acquitté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Amusement dangereux.  -  Une tentative de déraillement a été commise entre Saint-Mards-de-Fresne et Lisieux. Deux gamins avaient placé de grosses pierres sur les rails pour voir dérailler un train, ont-ils déclaré.

Un piqueur de service a pu s'apercevoir à temps de cet acte criminel et empêcher un accident. Les juges ne punissent pas avec assez de sévérité les jeunes auteurs de ces amusements dont les conséquences peuvent être si terribles. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Autre moyen d’en finir.  -   Pierre Desvaux, 70 ans, à Lisieux, s'est suicidé dans l'une des voitures servant à l’entreprise des boues et fumiers de la ville, où il couchait. Desvaux plaça un bâton dans l'un des moyeux d'une voiture et, après y avoir fixé une corde, il passa sa tête dans un nœud coulant, puis, s'agenouillant sur le sol et penchants son corps en avant, il put au prix de bien des efforts mettre fin a ses jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Chute à l’eau.  -  La demoiselle Cachain, 15 ans, se trouvait, samedi, sur un lavoir, à Lisieux, lorsque, par suite d'un faux mouvement, elle tomba dans la Touques. A ses cris, des personnes accoururent et purent la retirer. La sœur de cette jeune fille s'est noyée, il y a quelques mois, dans les mêmes conditions. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1896  -  Un mari comme on n’en voit guère.   -   La femme Antoine dit Lefèvre, 23 ans, avait quitté son mari en lui laissant trois enfants comme souvenir. Le mari, qui est journalier à Lisieux, savait que sa femme vivait avec un nommé Buisson.

Pendant près d'un an, il les laissa tranquilles. Mais, un jour du mois de mai, il vint les trouver. Les deux amants l'invitèrent à dîner et même à coucher, mais sur un matelas, pendant que Buisson couchait dans le grand lit avec madame Antoine. C'est sans doute ce sans-gêne qui a froissé notre Antoine, toujours est-il qu'il a fait pincer sa femme et Buisson en flagrant délit d'adultère, ce qui n'était pas difficile. Cités en police correctionnelle, ils ont été condamnés à 15 jours de prison chacun. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1896  -  Singulière idée d’ivrogne.  -  Marthe Delaunay, femme Adde, rue Couture-du-Milieu, à Lisieux, étant ivre, a eu une drôle d'idée. Elle profita de l'absence de son beau-frère et de sa belle-sœur pour entrer chez eux et enlever leur enfant âgé de 4 ans, malade de la rougeole, qui dormait dans son petit lit, puis elle alla le cacher chez elle.

Lorsque la mère rentra, elle fut dans des transes mortelles en trouvant vide le lit de son enfant. A force de recherches, elle finit par savoir où il était, mais elle ne parvint à se faire donner le petit qu'avec l'aide de la police.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Enragé sérieux et enragé pour rire.   -    Il y a deux mois, le sieur Aumont, 65 ans, serrurier à Lisieux, frappait avec brutalité un chien de chasse qu'il dressait. Le chien le mordit. Le sieur Aumont le tua et le jeta à l'eau sans en faire faire l'autopsie.

Depuis quelque temps, le sieur Aumont était sombre, soucieux, ces jours ci, il n'y avait pas à s'y tromper, le malheureux était atteint de la rage.

Lundi la nuit, à la suite d'accès terribles, Aumont a été transporté à l'hospice dans un état désespéré. Dans l'après-midi du même jour, Pierre Hamard, ouvrier cordonnier à Lisieux, gesticulait sur la voie publique, la face congestionnée, la langue pendante, les lèvres écumantes, et essayait de mordre les murailles. Puis Hamard s'en prit aux passants et mordit à la cuisse une dame Hubert après lui avoir déchiré à belles dents ses vêtements.

Plusieurs personnes se jetèrent sur ce forcené, l'enveloppèrent dans une couverture et le transportèrent à l'hospice dans un camion. Hamard est un alcoolique, c'est l'abus de l'absinthe qui le rend enragé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Danger des armes à feu.   -   M. Harel, demeurant à Lisieux revenait de chasser à Bailleul-la-Vallée, en compagnie de son fils, âgé de 21 ans, et de M. Lebrun, employé à la Cie du gaz. MM. Harel et Lebrun étaient montés dans la voiture où ils s'installèrent. Le fils Harel, qui était resté sur la route, portant deux fusils, les passa ensemble à M. Lebrun. Au moment où ce dernier les recevait, l'une des armes, qui malheureusement était chargée, lui échappa des mains et tomba la crosse en l'air, sur le pied droit du jeune homme. Le deux coups partirent et les charges de plomb labourèrent les pieds du fils Harel. La blessure est grave, mais on espère éviter l'amputation. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Suicide.   -   Le sieur Ferdinand Robine, 59 ans, cordonnier, rue Pont-Mortain, à Lisieux, s'est pendu dans son grenier. On ignore les motifs qui ont poussé ce malheureux à en finir avec la vie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Tentative de viol.  -   La nommée Louise Grandin, 14 ans, demeure chez son oncle et sa tante, rue Petite-Couture, à Lisieux, depuis quelque temps déjà. Pendant son séjour dans cette maison, rien d'anormal ne s'était présenté, lorsque, une nuit, le nommé G…..., qui était couché dans un lit avec sa femme, aurait profité du sommeil de cette dernière et de l'enfant pour se livrer sur celle-ci à une tentative de viol.

Aux cris poussés par l'enfant, la mère se réveilla et fit des reproches à son époux. Des voisins ayant entendu les cris de la petite fille, la police ouvrit immédiatement une enquête et mit G…... en état d'arrestation, malgré ses protestations d'innocence.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Les victimes du travail.  -  Le sieur Morin, contre-maître de l'usine Schneider, à Lisieux, était occupé à remettre une courroie, quand tout à coup la manche de sa chemise se trouva prise dans un engrenage entraînant ainsi le bras du malheureux. A ses cris, un ouvrier, nommé Leroy, se précipita à son secours, mais, malgré sa promptitude, Morin eut l'avant-bras littéralement broyé.

Excellent travailleur, il est marié et père de six enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Septembre 1896  -  Mort de la rage.   -   Nous avons raconté, dans notre dernier numéro, que le sieur Aumont, 65 ans, serrurier à Lisieux, était devenu enragé à la suite d'une morsure que lui avait faite son chien qu'il corrigeait et qu'il ne croyait pas enragé.

Le mal ne s'est déclaré qu'au bout de deux mois. L'état du sieur Aumont était épouvantable. Il poussait des cris terribles, comme s'il aboyait, puis il brisait et essayait de mordre tout ce qui se trouvait à sa portée. Quand le calme se faisait, le malheureux avait conscience de son état, car il disait en pleurant : « Je suis enragé ! »

Il ne voulait ni boire ni manger. Il était assez calme quand on l'a conduit à l’hôpital. Mais bientôt les crises l'ont repris et il est même parvenu à briser les parois du premier cabanon où il avait été enfermé. Le malheureux Aumont est mort d'épuisement. Avant de mourir, il a eu des crises terribles, coupées par des moments de calme, pendant lesquels les souffrances morales étaient plus cruelles encore. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  L’hiver arrive.   -   Il a neigé dans le midi et le centre de la France. En Angleterre, il a gelé assez fort. En Normandie, nous avons eu des pluies abondantes et persistantes qui ont produit des Inondations. L'Orne a dépassé trois mètres.

Toutes les prairies ont été couvertes d'eau. Entre Mézidon et Beuvron, un train a été arrêté par l'eau. La plupart des hirondelles, sont parties, il ne reste que quelques retardataires. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Monument patriotique.   -   Le monument offert par « La Prévoyance Léxovienne » aux soldats morts pour la patrie en 1870-71 sera érigé solennellement dans le cimetière de Lisieux dans les premiers jours de novembre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Deux personnes brûlées.   -   La dame Ludivine Ulbroch, 48 ans, demeurant à Lisieux, voulant remplir une lampe de pétrole, renversa le liquide sur ses vêtements qui aussitôt s'enflammèrent, son mari, qui était présent, fit tous ses efforts pour la secourir, mais ne put lui éviter les plus cruelles brûlures.

Cette malheureuse femme, qui était impotente, est morte dans d'atroces souffrances.

— Le sieur Auguste Gislain, 37 ans, a été trouvé carbonisé dans la maison qu'il habite à St-Germain-de-Montgommery. Gislain avait des habitudes d'intempérance et il sera tombé près de son foyer dans un moment d'ivresse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Une femme broyée.   -   La nommée Halary, femme d'un facteur mixte, a été tué, l'autre jour, près de la gare de Lisieux, par une machine manœuvrant sur la voie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1896  -  Pauvre idiote.   -   La fille Léontine Breteau, 20 ans, qui est à peu près idiote, a eu un enfant il y a quatre mois. Depuis, c'est à qui de toute la famille ferait subir le plus de mauvais traitements à cette malheureuse.

Non seulement on la privait de nourriture, mais on la laissait coucher dehors. Tout ce vilain monde, qui habite à Lisieux, a été arrêté : père, mère, sœur et oncle, y compris un frère, qui pour être manchot, n'en cognait que plus fort.

La fille Breteau et son enfant ont été mis à l'hospice de Lisieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Victimes du travail.  - Mardi, à la fonderie Sohier, à Lisieux, au moment où l'on s'apprêtait à vider dans la chaudière une poche contenant 2000 kilos de fonte, les engrenages n'ayant pas fonctionné assez vite, la poche a basculé en versant à l'opposé. Deux ouvriers ont été blessés aux pieds. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  Le Patois normand.  -  M. Guerlin de Guer fils vient de réunir en brochure, sous le titre « Introduction à l'étude des parlers de Normandie », un travail des plus intéressants. M. Guerlin de Guer termine sa courte préface en déclarant que son « plus vif désir est de travailler en Normandie pour la Normandie et pour les Normands » Cette idée est trop belle pour ne pas être encouragée. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1897  -  Jolies mœurs.  -  Les débats d'une affaire de mœurs nous apprennent que, dans les usines de Lisieux, on fait subir aux jeunes apprentis les outrages les plus révoltants.  Nous ne pouvons en dire plus. C'est pour ces faits d'immoralité que sont poursuivis François Cocard, 28 ans ; Albert Pilet, 27 ans, et Théodore Marielle, 19 ans, tous ouvriers à l'usine Longeon. Pendant que les uns tenaient le jeune Christian étendu à demi nu par terre, le troisième se livrait sur lui à des actes qui ont motivé contre chacun des coupables quinze jours de prison avec application de la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1897  -  Mesures contre la rage.  -  Un nouvel arrêté préfectoral prescrit que, jusqu'au 1e février 1897, tous les chiens circulant sur la voie publique seront muselés  solidement ou tenus en laisse, à l'exception seulement des chiens de berger ou de bouvier et des chiens de chasse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Le tirage au sort.  -  L'examen des tableaux de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18 janvier 1897. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Parents, veillez.  -  La femme Pierre dit Hébert, à Canchy, s'était absentée, laissant, seuls à la maison, plusieurs enfants. En rentrant, elle entendit des cris déchirants. Le feu consumait l'un de ces pauvres petits, de 2 ans et demi, qui expirait, quelques heures après, au milieu d'atroces souffrances. 

— En l'absence des époux Perrigot, cordonniers à Lisieux, leur fille aînée avait fait bouillir de l'eau et était sortie. A son retour, elle trouva son jeune frère, 2 ans 1/2, tombé dans la chaudière. Elle le retira immédiatement en appelant au secours, mais l'enfant avait le dos et le bas-ventre horriblement brûlés, tous les soins qu'on lui a prodigués n'ont pu le sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1897  -  Enfant brûlé vif.  -  Les enfants Siégel, rue St-Dominique, à Lisieux, sont orphelins. Samedi, le plus jeune, Antoine Siégel, 12 ans, préparait, comme de coutume, le repas pour ses frères aînés, qui travaillaient dans une usine, Il s'approcha du feu qui a pris à ses vêtements. Il fut horriblement brûlé, et a succombé dans d'atroces  souffrances. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1897  -  Le feu.  -  Mercredi soir, à Lisieux, un commencement d'incendie s'est déclaré rue Pont-Mortain, dans une chambre située au 3e étage et occupée par la veuve Halley. Mme Halley étant sortie sans avoir fermer la porte de son appartement, la petite Blanche Hautin, 5 ans, dont la mère habite au rez-de-chaussée, y a pénétré, et a mis le feu en s'amusant avec des allumettes. Pertes, 300 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1897  -  La neige.  -  Dès samedi, il en est tombé sur notre région. Mardi, elle a été plus abondante, mais sans tenir. Dans les Alpes, il y a eu une véritable tourmente. Au col de la Traversette, où trois de nos soldat ont été récemment engloutis, la neige a atteint près de 5 mètres d'élévation. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1897  Vent et tempête.  - Ces derniers jours, la mer a été démontée sur nos côtes. Il n'y a pas eu de sinistres causant mort d'hommes, mais les embarcations ont eu beaucoup à souffrir, et le vapeur « le Havre » a coulé à pic en vue de Cherbourg. Les six hommes qui le montaient ont été sauvés. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1897  -  Chute d’une colonnette.  -  Une des petites colonnettes qui se trouvent entre le portail et la porte droite de l'église Saint-Pierre de Lisieux s'est tout à coup  détachée et est venue se briser sur le granit du parvis, devant la porte principale de l'édifice. On frémit en pensant aux conséquences terrible de cette chute, si elle se fût produite le dimanche des Rameaux, à la rentrée de la procession. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  Fatale erreur.  -  Le 8 mars, M. Tranchant, peintre à Lisieux, achetait des paquets de sublime destinés à détruire les punaises, en même temps qu’une poudre  destinée à être  avalée dans de l'eau pour ramener l'appétit. 

 « Posez cela sur la table », dit M. Tranchant au garçon pharmacien. Et il appela sa bonne en lui criant : « Hâtez-vous de me donner mon paquet ». Dans son empressement la bonne prit les premiers paquets qui lui tombèrent sous la main, car elle ignorait qu'il y en eut de deux sortes. Elle ne s'aperçut pas que celui qu'elle donnait portait l’étiquette rouge « poison ».

 A peine eut-il absorbé cette poudre que M. Tranchant s'affaissa pour ne plus se relever. La pauvre bonne, une veuve Baudry, 61 ans, a été poursuivie pour homicide par imprudence, et condamnée à 1 mois de prison, avec la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  Encore la fraude.  -  Une voiture appartenant à la veuve Londais et chargée de fûts contenant 120 litres d'eau-de-vie de cidre a été arrêtée, la nuit, par les douaniers de Villers-sur-Mer. Ils ont dressé procès-verbal.  

— Un gaillard qui a été pincé, c'est Théodore Besneux, 50 ans. Il se promenait un matin, au petit jour, par les rues de Lisieux en chantant : « Tu n'auras pas ma rose... ». Un employé de la régie s'approcha du chanteur et s'aperçut qu'il avait un embonpoint qui n'était pas ordinaire. Il le palpa et trouva sous sa blouse 8 litres d'eau-de-vie de cidre renfermés dans une cuirasse. Les juges de Lisieux, qui n'étaient pas de bonne humeur le jour où Besneux a comparu devant eux, l'ont condamné à trois mois de prison et 500 fr. d'amende. (source B. N.)

 

Mai 1897  -  Le froid.  -  Le froid de ces derniers jours a fait beaucoup de mal aux arbres et aux récoltes. Ce contre-temps est à peu prés général, mais c’est surtout dans le Centre et dans le Midi qu’il s’est fait sentir. La plupart des vignobles sont détruit. Dans la région de Bordeaux, les fèves et les pois ont été gelés. Sur certains points de notre région, les pommiers ont beaucoup souffert. (source B. N.)

 

Mai 1897  -  Mort à bicyclette.  -  Le sieur Hégésippe Boitiaux, 45 ans, comptable à Lisieux, revenait de faire une course à bicyclette, lorsqu'il tomba brusquement à la renverse en poussant un cri. Il avait succombé à la rupture d'un anévrisme. (source B. N.)  

 

Juin 1897  -  Lisieux sans tramways.  -  Les tramways de Lisieux transportaient chaque jour deux cents voyageurs, nombre insuffisant pour couvrir les frais. Le préfet ayant  refusé à la compagnie, la subvention de la ville, le service des tramways est suspendu. (source B. N.)

 

Juin 1897  -  Tentative de viol.  -  Isidore Lefèvre, 23 ans, est plus connu à Lisieux sous le nom de Carabiscot. Vendredi soir, il attendit dans son allée la dame Émilia Breteau, 19 ans, qui était allée porter une lettre à la poste. Lorsque cette femme partit, Carabiscot se jeta sur elle, la renversa et essaya de la violer. Un voisin étant accouru au bruit, la femme Breteau put se dégager et se sauver. Ce qui aggrave le cas de Carabiscot, c'est qu'il ne s'est pas contenté de caresser la dame, il a aussi tapé dessus et lui a enlevé 85 centimes qu'elle avait dans la main. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Explosion d’une cartouche Lebel.  -  Le sieur Albert Dument, domestique à Lisieux, venait de terminer son déjeuner avec sa femme et ses deux enfants, lorsque, voulant examiner le contenu d'une cartouche Lebel qu'il aurait trouvée aux abords du champ de tir, il y a trois ans, il essaya de la démonter à l'aide de son couteau. Une explosion se produisit. L'imprudent fut atteint au visage et aux deux bras, sa femme au bras gauche. Les enfants ne reçurent qu'une forte commotion. (source B. N.)  

 

Juillet 1897  -  Mœurs champêtres.  Auguste Leprince, 52 ans, quittait Orbec avec Augustine Tasserie, 40 ans, pour aller à la louée de Lisieux afin de se faire embaucher pour les travaux de la saison. 

En route, Auguste proposa à Augustine de se reposer à l'ombre dans un petit sentier. A peine assis, Auguste se jeta sur Augustine. La malheureuse allait passer un drôle de moment lorsque les gendarmes d'Orbec, qui se promenaient à cheval, accoururent ventre à terre et sauvèrent Augustine des entreprises d'Auguste. Ce gaillard, qui est à sa vingt-septième condamnation, passera quatre -mois à l'ombre. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1897  -  Soldats attaqués.  -  Dimanche soir, rue du Moulin-à-Tan, à Lisieux, le sergent Carpentier, du 119e, était frappé à l’improviste et blessé par des individus qui  prirent la fuite en criant : « Encore un d'esquinté ». L'un d'eux menaça même de mettre le feu aux baraquements des réservistes de la rue Couture-du-Milieu. 

L'autorité militaire, en présence de ces menaces et en prévision de nouvelles attaques, établit dans ces baraquements un poste de vingt hommes, prêts à tout événement. Mesure utile, car, mercredi soir, les soldats Paul-Ernest Gilles et Désiré Hirel étaient rencontrés, dans la Grande-Rue, par le nommé Darribehaute, qui dit à une femme l'accompagnant : « J'en ai esquinté déjà deux, j'en esquinterai bien quatre ». Au même moment, le garnement se ruait sur les soldats pour les frapper. Ceux-ci empoignèrent  aussitôt Darribehaute et le conduisirent  au poste, où il a été maintenu en état d'arrestation, il était porteur d'un grand couteau-poignard. Dans un mois, il sera appelé sous les armes, où ses antécédents judiciaires le feront incorporer dans les bataillons de discipline. En attendant il sera six mois de prison. (source B.N.)

 

Octobre 1897  -  L’immoralité.  -  Une débitante de la rue de Livarot, à Lisieux, la femme Marie Couillard, 36 ans, qui est à « la coule », avait pris à son service une jeune bonne mineure que les clients pouvaient chiffonner à leur aise sur le lit même de la patronne et en présence de ses cinq filles dont l'aînée a 15 ans. Il va sans dire que la femme Couillard partageait les petits profits de la jeune servante. Le parquet a mis fin à ce commerce immoral en coffrant Marie Couillard. (source B.N.)  

 

Novembre 1897  -  Enfant brûlé vif.  -  Le jeune Alexandre Tassel, 3 ans, jouait dans la maison de sa mère, à Lisieux, en tirant sur une ficelle qu'il faisait glisser dans l’anneau d'une clef. La corde s'étant rompue, le pauvre petit est tombé le derrière dans une bassine d'eau bouillante. Il s'est brûlé si grièvement qu'il a succombé quelques jours après à l'hôpital. (Source B.-N.)

 

Décembre 1897  -  Morts suites.  -  Le sieur Pierre Sorel, 65 ans, propriétaire a billy, est mort subitement en bêchant dans une pièce de terre.

— Le sieur Abel Duquel, 78 ans propriétaire à Fierville-la-Campagne, est mort en montant au lit.

— La veuve Tesson, 75 ans habitant rue de la HalIe-au-Beurre à Lisieux, est morte subitement à la suite d'une émotion ressentie en entendant les locataires du l’étage supérieur se battre. ( source  :  B. N.)

 

Décembre 1897  -  Enfant brûlé.  -  Le fils de M. de Moidrey, lieutenant de dragons, à Reims, et gendre de M Fleuriot, de Lisieux, a été brûlé en voulant prendre des allumettes sur une cheminée. Le pauvre petit, âgé de 7 ans, a été inhumé à Lisieux. (source B. N.)

 

Décembre 1897  -  Les femmes témoins.  -  On vient de promulguer la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (source B. N.)

 

Décembre 1897  -  Ivrogne dangereux.  -  Le sieur Alfred Gosselin, 34 ans, ouvrier charpentier à Lisieux, rencontrant dans un café de la place de la République son beau-frère, le sieur Roger, marchand de chevaux à Moyaux, lui demanda de lui payer à boire. Sur son refus, Gosselin quitta le café et se mit à frapper sur des chevaux tenus au licol par la femme d'un des consommateurs. Aux cris de celle-ci, Roger et ses compagnons sortirent, mais Gosselin assenait un coup de bâton sur l'épaule de l'un d'eux, le sieur Deschamps, marchand de chevaux à Mondrainville, et un autre coup plus violent sur la tête de son beau-frère. Gosselin sera poursuivi pour coups et blessures. (source B. N.)  

 

Décembre 1897  -  Un mari brutal.    Ces jours derniers, la femme Aurélie Besson, 32 ans, demeurant à Lisieux, était battue, elle et son enfant, par son mari qui était ivre. Besson fait ensuite le simulacre de se pendre, sa femme s'empresse de couper la corde. Pour récompense, le brutal lui administre une nouvelle volée. (source B. N.)  

 

Janvier 1898  -  Employé d’octroi infidèle.  -  Les employés de l'octroi de Lisieux ont surpris, la nuit, un de leurs collègues, Georges Thomas, qu'ils avaient vu entrer, conduisant un cheval et une voiture avec une certaine vitesse, au moment où il s'apprêtait à décharger chez un charron 5 fûts d'eau-de-vie. Voiture et cheval furent mis en fourrière. Pour en connaître le propriétaire, le préposé en chef fit conduire, le matin, l'attelage à la sortie de Lisieux, sur la route de Livarot, laissant le cheval aller où il voudrait. L'animal conduisit directement le préposé chez un cultivateur de St-Martin-de-la-Lieue, qui déclara l'avoir loué à Thomas. Celui-ci a été arrêté. 

Depuis le 19 novembre dernier, cet employé était suspendu à la suite d'un vol de poisson à la gare de Lisieux, et pour lequel le tribunal correctionnel de cette ville l'a condamné lundi à deux mois de prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1898  -  Chasse.  -  On annonce la fermeture pour le dimanche 30 janvier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Superstitions.  -  L'année 1897 ayant commencé un vendredi, les gens superstitieux ont attribué à cette date fatale toutes les calamités, qui se sont produites pendant ces douze derniers mois. 

— L'année qui commence, quoique débutant un samedi, ne recèle rien de bon non plus s'il faut s'en rapporter aux révélations de l'ange  Gabriel parlant par la bouche de la Couesdon.  L'ange voit : « Un incendie s'élever, des enfants aisés y seront brûlés... L'autre ne sera rien a côté. » (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Affaire de mœurs.  -  La femme Léontine Couillard, 36 ans, tenait un « Caboulot» rue de Livarot, à Lisieux. Le service était fait par une fille Elise Chanu dont les charmes étaient très appréciés par les jeunes gens et les militaires qui fréquentaient l’établissement. 

Comme « où il y a de la gène, il n'y a pas de plaisir » les habitués ne se gênaient pas, malgré la présence des trois petites filles de la femme Couillard qui prenaient même part à la fête. La police ayant été prévenue, une enquête a été faite et, a établi que la femme Couillard profitait de l'inconduite de la fille Chanu qui est mineure, bien qu'elle en connaisse plus long que bien des majeures. La femme Couillard a donc été condamnée à deux ans de prison pour excitation de mineures à la débauche. (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Mérite agricole.  -  Sont nommés chevaliers : MM. Bricon, horticulteurs à Caen ; Letellier, pépiniériste à la Maladrerie ; Asselin, agriculteur-pépiniériste, maire  de Mesnil-Robert ; Bourbon, cultivateur à Barbery ; Chollet, agriculteur à May-sur-Orne ; Lénault, éleveur à Epinay-sur-Odon ; Godillon, vétérinaire à Falaise ; Le Belhomme, ancien agent voyer, à Lisieux. Eude, éleveur à Vire. (source B. N.)  

 

Janvier 1898  -  Les femmes témoins dans les Postes.  -  La nouvelle loi sur les femmes témoins, vient de recevoir une utile application dans les postes. Les femmes pourront être témoins dans les opérations de la caisse d'épargne postale, pour les remboursements ne dépassant pas 150 fr., ainsi que pour les mandats postaux. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins pour la même quittance. (source B. N.)

 

Janvier 1898  -  Tamponné.  -  Le sieur Jules Lelaidier, 38 ans, homme d'équipe à la gare de Lisieux, a été tamponné en traversant une voie sous la halle aux marchandises.  Son état est des plus alarmants. (source B. N.)  

 

Février 1898  -  Réserve territoriale.  -  Les hommes des classés de 1872, 1873, 1874, 1875, 1876, 1877, sauf ceux classés dans les services auxiliaires, sont prévenus qu'ils devront déposer leur livret individuel, soit à la mairie, soit à la gendarmerie de leur domicile ou de leur résidence, d'ici le 15 février. Ils doivent réclamer un récépissé lorsqu'ils  remettent leur  livret. (source B. N.)

 

Février 1898  -  Enfants trop précoces.  -  Henri Morin, 15 ans et demi, demeurant avec ses parents rue Petite-Couture, à Lisieux, avait, en compagnie de l'un de ses jeunes camarades, Georges Vivien, invité une fillette de 12 ans à monter dans une chambre pour y boire du café. Là, il se serait passé des actes assez graves pour qu'une poursuite pour outrage public à la pudeur soit intentée au jeune Morin qui a été remis à son père, comme ayant agi sans discernement. (source B. N.)

 

Février 1898  -  Disparu.  -  Le sieur Alfred Dulong, 21 ans, garçon boulanger à Lisieux, est disparu depuis les premiers jours de janvier. Les recherches pour le retrouver sont demeurées jusqu'ici infructueuses. (source B. N.)  

 

Mars 1898  -  Eau-de-vie à 70 fr. le litre et co pus . -   Pierre Lafontaine, 40 ans, demeurant à Livarot, entrait à Lisieux, avec un sac sur l'épaule. Les employés de l'octroi lui  demandèrent ce qu'il y avait dedans. « Ren », répondit Lafontaine. Les commis ouvrirent le sac et y trouvèrent 10 litres d'eau-de-vie de cidre. 

Poursuivi, le fraudeur a été condamné à 700 fr. d'amende, ce qui met l'eau-de-vie à 70 fr. le litre, plus les frais. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Les chevaux américains. -  L'importation des chevaux américains augmente sans cessé. Le syndicat agricole du Calvados fait signer une pétition demandant que les chevaux étrangers soient frappés d'un droit de 200 fr. à leur entrée en France. Protéger l'élevage français c'est, effet, assurer le recrutement des chevaux de cavalerie. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Triste fin. -   Eugénie Gabrie. 27 ans, fille prostituée à Lisieux, était, dimanche, complètement ivre. Recueillie chez un sieur Bouchard, rue Petite-Couture, elle  s'endormit sur un lit, la tête enfouie dans la plume. Lundi matin, on l'a trouvée  morte étouffée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Le four de madame Dufour. -  Il y a un an, Léopold Dufour, 31 ans, a abandonné sa femme au Havre pour courir après une demoiselle Angèle Salle, 24 ans, réfugiée à Lisieux. Mme Dufour a porté plainte contre son mari pour entretien d'une personne du sexe au domicile conjugal. 

Le commissaire de police de Lisieux a bien constaté que Dufour demeurait avec la demoiselle Salle, mais il a été établi que le logement était au nom de la demoiselle et qu'elle en payait  le loyer. Ce n'est donc pas Léopold qui entretient Angèle, mais Angèle qui donne l'hospitalité la plus écossaise à Léopold. Dans ces conditions, le tribunal a dû prononcer un acquittement qui a prouvé à cette pauvre madame Dufour qu'elle en avait fait un. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Les chevaux américains. -  L'importation des chevaux américains augmente sans cessé. Le syndicat agricole du Calvados fait signer une pétition demandant que les chevaux étrangers soient frappés d'un droit de 200 fr. à leur entrée en France. Protéger l'élevage français c'est, effet, assurer le recrutement des chevaux de cavalerie. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Les chevaux américains. -  Le pétitionnement contre l'importation des chevaux américains prend des proportions formidables dans notre région et dans toute la France. On comprend, en effet, partout, qu'il s'agit de sauver l'élevage français et d'assurer la défense nationale. 

Dans se Calvados, on espère avoir 40 000 signatures. La Chambre des députés s'étant prorogée à lundi prochain, les pétitions seront reçues au Syndicat agricole du Calvados, rue Auber, à Caen, jusqu'à dimanche prochain. (source B. N.)

 

Mars 1898  -  Audacieuse tentative de vol. -  Des malfaiteurs ont pénétré, la nuit, avec une fausse clef, dans le bureau d'octroi de la rue d'Orbec, à Lisieux, et ont fracturé la planche de dessus du bureau-caisse. Mais les voleurs ont été volés : le tiroir ne contenait que des papiers insignifiants qu'ils ont emportés, les croyant être des billets de banque. Constatant, à la lumière d'un bec de gaz, que c'étaient des passavants sans valeur, ils les ont jetés, de colère, dans un jardin où on les a trouvés le matin. Le receveur, heureusement, avait emporté, comme il le fait habituellement, le contenu de sa caisse. (source B. N.)

 

Avril 1898  -  Destruction des hannetons.  -  L'essaimage triennal des hannetons devant avoir lieu en 1898, un crédit de 1 500 fr. a été inscrit à cet effet au budget départemental. Le montant des primes sera de 0 fr. 10 par kilogramme de hannetons ramassés et détruits en présence des maires ou de leurs délégués, et le paiement en sera fait sur la production d'un certificat adressé à la préfecture. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Imprudence punie.  -  Au commencement d'octobre, un tamponnement se produisait en pleine gare de Lisieux. Quelques employés furent légèrement blessés, il y eut des  wagons brisés et la marquise en verre se trouvant devant la gare s'effondra sans atteindre personne. Le mécanicien Galpin et les conducteurs Navarre et Sellier, furent poursuivis et condamnés chacun à huit jours de prison et à l'amende. Mais le tribunal, en considération de leurs bons services, et des peines disciplinaires que leur avait infligées la compagnie, leur appliqua la loi Bérenger. Le mécanicien porta l'appel, ce que voyant, le ministère public porta à son tour appel « a minima » contre tous les prévenus.  

Il pouvait en résulter une aggravation de peine, mais la cour, adoptant les raisons des premiers juges, a simplement confirmé le jugement du tribunal de Lisieux. (source B N.)  

 

Juin 1898  -  Eau-de-vie à 50 francs le litre.  -  Soupçonnant, à tort ou à raison, que le sieur Bocage, débitant rue de Falaise, à Lisieux, recevait de l'eau-de-vie en fraude, les commis se présentèrent un jour pour inventorier ses livres. Ils y trouvèrent deux litres d'eau-de-vie de cidre pour lesquels le débitant ne put produire aucun papier de circulation. 

Sur ce procès-verbal et poursuites qui ont valu au sieur Bocage une condamnation à 100 francs d'amende, ce qui met cette eau-de-vie de 5 fr. le litre à 50 fr., sans compter les frais du procès. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Incendiaire.    Un incendie s'est déclaré à Lisieux, dans le logement du nommé Désiré Piédevache, 70 ans, journalier. Le mobilier qu'il contenait : lits de plume, chaises, table et buffet, a été la proie des flammes. Piédevache, qui doit trois termes de loyer à son propriétaire, fut soupçonné d'avoir mis lui-même le feu à sou mobilier. Arrêté, il a tout avoué. (source le B. N.)

 

Juin 1898  -  Réservistes et territoriaux.    Les réservistes et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans  la première quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la gendarmerie de leur résidence. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Incendie.     Un incendie a consumé le bâtiment affecté à la distillerie d'eau-de-vie de cidre, Bourné et Preux, à St-Jacques de Lisieux, Le feu parait avoir pris dans la cheminée par suite, probablement, d'un vice de construction. Les dégâts, pour l'immeuble et les marchandises détruites, sont estimés environ 1 900 francs. (source le B.  N.)

 

Juin 1898  -  La taxe sur les vélocipèdes.     Nous avons déjà annoncé qu'à dater du 1er janvier 1899 la taxe vélocipédique sera ainsi fixée : 6 fr. pour les machines à une place ; 12 fr. pour les machines à deux places, et 5 fr. pour chaque place en plus. Mais, comme conséquence de la réduction de la taxe, toutes les machines des cyclistes devront être munies, à partir du 1er juillet prochain, de la plaque de contrôle. Les cyclistes doivent faire, avant cette date, la déclaration proscrite par la loi. Toute contravention à l'obligation de la plaque de contrôle sera punie de peines de simple police, sans préjudice du doublement de taxe qui serait encouru pour défaut ou inexactitude de déclaration. (source le B. N.)  

 

Juillet 1898  -  Noyé en pêchant.    Philippe Desormeaux, 78 ans, demeurant à Lisieux, est tombé dans la Touques en pêchant et s'est noyé. 

—  Le sieur César Renault, 68 ans, journalier, à Saint-Hymer s'est noyé dans une mare. (source le B. N.)  

 

Août 1898  -  Coup de couteau.     Le sieur Edmond Piche, 25 ans, garçon boucher, à Lisieux, revenant dimanche, vers minuit, de la fête de Saint-Clair, a été assailli par plusieurs individus qui lui ont porté un coup de couteau dans les reins. La police a pu mettre la main sur un de ces rôdeurs, le nommé Émile Kromer, 26 ans, repris de justice  dangereux. On recherche ses complices. (source le B. N.)

 

Août 1898  -  Disparu.     Ces jours derniers, le sieur Célestin, 49 ans, garçon boulanger chez le sieur Guérin, à Lisieux, annonçait à son patron qu'il se rendait au Mesnil-Eudes. chez le sieur Duval, et ajoutait qu'il se jetterait à l'eau. On ne le crut pas. Mais il n'a pas reparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Incendiaire.   -   Pierre Piedevache, 70 ans, est un vieillard dont les facultés sont affaiblies. Il habitait dans une cité ouvrière de la rue des Deux-Soeurs, à Lisieux. En 1891, il assurait son mobilier pour le chiffre assurément surfait de 6 000 fr. Le 25 mai, après avoir transporté une partie de son mobilier chez son gendre à Canapville, il mit le feu chez lui afin de toucher la prime d'assurance. Pour arriver plus sûrement à son but, Piedevache avait allumé successivement la paillasse du lit situé dans la plus grand chambre, puis des linges et papiers amassés dans le bas d'une armoire, il avait eu le soin d'ouvrir des fenêtres pour établir un courant d'air et activer le feu. Me  Gaillard, grâce à son excellente plaidoirie, a pu obtenir son acquittement.  (source le B. N.)

 

Août 1898  -  Les blessés de Lisieux.   -   Les blessés, encore, à l'hôpital de Lisieux, sont en bonne voie de guérison. Aucune complication ne paraît pas devoir se produire. On a appris au pauvre Levêque la mort de sa femme de 17 ans, qui se rendait à Caen chez l'un de ses parents. La malheureuse jeune femme venait de changer de place avec un militaire, lorsqu'elle a été tuée. Le soldat qui avait pris la place de Mme Levêque, n'a pas été blessé. M. Levêque a abondamment pleuré, ce qui l'a sauvé au moral. Les deux frères Allais. Mlle Fraysse et Mme Martin sont en bonne voie de guérison. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  Noyé.   -   Mercredi matin, on a retiré de la Touques, à Lisieux, le cadavre de la veuve Victorine Biot, 55 ans, rempailleuse de chaises à Brionne. Elle était depuis samedi à Lisieux où elle était venue voir sa sœur. Cette femme portait au front un trou profond. Une enquête est ouverte. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  Audacieux voleur arrêté.   -  Gustave Aveline, marchand de chiffons à Lisieux, qui était sous le coup d'un mandat d'amener pour nombreuses  escroqueries, vient de se faire pincer à la suite d'un nouvel exploit. 

Dimanche dernier, Aveline avait loué au sieur Seigneur, loueur à Trouville, un cheval et une voiture avec lesquels il était venu à Lisieux. Là, il proposait la voiture à échanger contre une autre, au sieur Daviron, charron, qui concluait l'affaire, moyennant une prime de 25 francs, affaire qui ne laissait pas de lui donner quelque inquiétude. Le cheval, une jolie bête, Aveline était sur le point de le faire vendre par le commissaire-priseur, quand il trouva amateur pour 300 fr. dans la personne de l'honorable M. Masselin, greffier du tribunal de commerce. M. Masselin paya 200 fr. comptant, se réservant de payer le reste après examen du vétérinaire. Il se disposait à verser le solde lorsqu'il connut à quel aventurier il avait eu affaire. Malheureusement pour M. Masselin, il perdra probablement une somme de 95 fr., car on n'a pu le rembourser que de 105 fr. trouvés sur Aveline. 

Le harnais avait été confié à M. Hédouin, commissaire-priseur, pour le vendre au mieux. Mais le sieur Daviron, rencontrant le gendarme Mariette, lui fit part de ses soupçons sur l'individu qui lui avait proposé l'échange. Le gendarme alla naturellement aux informations et apprit que le vendeur n'était autre que Gustave Aveline. Peu de temps après, il l'arrêtait dans un restaurant. (source le B. N.)

 

Septembre 1898  -  Renversé par un tricycle automobile.   -   Le sieur Emmanuel Lemardeley, restaurateur à Lisieux, a été renversé, Grande-Rue, par un tricycle automobile  conduit par M. Charles Chivot, peintre à Paris. Ce dernier n'avait donné de la trompe que lorsqu'il n'était plus qu'à quelques mètres du sieur Lemardeley, qui a eu une jambe fracturée. Procès-verbal a été dressé. (source le B. N.)  

 

Octobre 1898  -  Sauvetage peu ordinaire.   -   Un jeune auvergnat de 11 ans était monté dans la cheminée de l'ancienne usine Lamy, à Lisieux, afin de s'assurer si des ouvriers pouvaient y monter pour la démolir. Il rencontra des objets de toutes sortes apportés par des corneilles. De son pied, il les lit descendre, mais quand il voulut descendre lui-même, le chemin était barré. Il remonta au haut de la cheminée et appela du secours.

Les échelles mises bout à bout ne pouvant atteindre le sommet de cette cheminée, haute de 27 mètres, force fut de faire aux deux tiers un trou par où le petit ramoneur se coula et fut saisi par le sieur Théodore Adde, couvreur, qui le descendit en le tenant sous son bras.

Une médaille d'honneur va être demandée pour ce courageux ouvrier, père de cinq enfants, qui a risqué sa vie pour sauver celle du petit ramoneur.

— Autre sauvetage, plus modeste, accompli par deux ouvriers restés inconnus, est celui du jeune Saint-Jean, 14 ans, employé chez M. Lubin, marchand de fromages à Caen, rue Saint-Pierre, qui était tombé dans le canal  Robert. (source le B. N.)

 

Novembre 1898  -  Découverte de cadavre.   -   On a trouvé dans la rivière l'Orbiquet, à Lisieux, le cadavre du sieur Thuillier, 78 ans, né à Hermival-les-Vaux. Ce pauvre vieillard, qui était, depuis 13 ans, employé à l'hospice, avait quitté cet établissement pour se rendre à Beuvillers. Il est présumable qu'en longeant la chaussée de cette commune il sera tombé dans la rivière. (source le B. N.)  

 

Février 1899  -  Dons de joyeux avènement.   -   En dehors des sommes d'argent données par le président de la République pour les pauvres de Paris et de son pays, tous les militaires ont reçu une ration de vin et, lundi dernier, il y a eu repos pour tous les corps de troupes. De plus, de nombreuses permissions de 48 heures ont été accordées. Les élèves des lycées et des écoles n'ont pas été oubliés : 24 heures seront ajoutées aux vacances de Pâques. Ordre a été donné de lever les punitions dans les régiments, sans compter les autres grâces qui vont être accordées. (source le B. N.)

 

Février 1899  -  Repas d’enterrement.   -   Pendant que presque partout les établissements publics chômaient, volontairement ou par ordre, le jour des funérailles de M. Félix Faure. Le nouveau président de la République donnait un grand dîner officielle de 125 couverts. 

C'est l'usage, parait-il. Cette bombance funèbre rappelle le repas d'enterrement qu'on donne dans nos campagnes, et ou on mange le traditionnel lapin en gibelotte. (source le B. N.)  

 

Mars 1899  -  Pour des feuilles de choux.  -  Mme Catherine, qui perçoit le prix des chaises à l’église Saint-Jacques de Lisieux, a failli être victime de son imprudence. Elle se trouvait en effet l'autre semaine sur le bord de la rivière l'Orbiquet, lorsque, voyant sur l'eau une certaine quantité de feuilles de choux, elle voulut les prendre pour ses lapins. S'étant munie d'une énorme gaule, elle attirait les feuilles au fur et à mesure de leur passage, lorsque tout à coup elle perdit l'équilibre et tomba dans l'eau. Heureusement pour elle, une jeune bonne l'aperçut et put la retirer de l'eau. (source M. du C.)  

 

Mai 1899  -  Les Saints de glace.  Le souffle glacé de saint Mamers, de saint Servais et de saint Pancrace est en avance. Pendant plusieurs jours, il a fait un vent du diable, il a fait froid, il a même gelé au point de roussir, dans certaines contrées, les pousses printanières.

Espérons que ces bienheureux refroidis ne nous secoueront pas leurs glaçons les 11, 12 et 13 mai. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1899  -  Accidents du travail.   -    Le sieur Barbey, 69 ans, domestique à Hérouville-Saint-Clair, en atteignant de la paille, est tombé dans une grange et s'est fracturé une jambe.

— Le sieur Alfred Petit, 37 ans, travaillant rue du XXe Siècle, à Caen, à une maison en construction, est tombé du 1e étage sur un tas de pierres. On l'a transporté sans connaissance à l'hôtel-Dieu. Son état paraît grave.

— Le sieur Louis Mauduit, 45 ans, ouvrier plâtrier à Lisieux, occupé aux travaux du collège, était monté sur un échafaudage de 2 mètres 50. Une planche ayant basculé tout à coup, le malheureux ouvrier a été précipité sur le sol, se fracturant dans sa chute une jambe au-dessus de la cheville.

— Le charpentier de la minoterie de Gueron, près Bayeux, a eu plusieurs doigts écrasés. L'amputation a été jugée nécessaire.  (source le B. N.)  

 

Mai 1899  -  Vache furieuse.   -    Vendredi, vers midi, Mme Taillebois, gardienne du sieur Legot, boucher à Lisieux, conduisait une vache méchante à l'abattoir, aidée par un des garçons du sieur Legot. Près de l'hospice, la vache s'échappa et ne put être reprise que plus tard. Mme Taillebois a été renversée par un coup de corne et a eu ses vêtements déchirés. Ses blessures ne présentent pas de gravité et quelques soins qu'elle a reçus à l'hospice l'ont remise de sa violente émotion.

La veille au soir, cette même vache avait renversé le sieur Taillebois, et lui avait occasionné une entorse. (source le B. N.)

 

Mai 1899  -  Les pommes.   -  Les pommiers à cidre et les poiriers ont partout belle apparence. La gelée ne leur a pas fait trop de mal, car les arbres étaient secs. Il n’y a pas eu non plus, comme l'an dernier, de ces brouillards qui font un tort irréparable aux arbres fruitiers.   (source le B. N.)

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre. (source le B. N.)

 

Juin 1899  -  Triste gens.   -   Annette Filoquet, 31 ans, aujourd'hui veuve Lemaître, ouvrière de fabrique à Lisieux, avait, du vivant de son mari, des relations avec Alexandre Lebecq, 23 ans, maçon. On dit même que, le jour de sa mort, elle alla rejoindre son amant.

Depuis, les relations ont continué. Tous les deux sont poursuivis pour outrage public à la pudeur, parce que la veuve Lemaître faisait coucher sa toute jeune fillette avec elle et son amant. Mais ils remuaient tant que la petite fille, ne pouvant pas dormir, s'en fut, un soir, demander à coucher à une voisine.

Voilà comment la police a eu connaissance de ce qui se passait. La veuve Lemaître et Lebecq ont été condamnés chacun à un mois de prison et 10 fr. (Loi Bérenger pour Lebecq, en ce qui concerne la prison). (source le B. N.)  

 

Juin 1899  -  La catastrophe de Lisieux.   -   Le 14 août 1898, le train parti de Paris à 11 heures 16 du soir et conduit par deux locomotives, comprenant dix-neuf voitures avec 600 voyageurs environ, déraillait à trois kilomètres de Lisieux. On releva sept morts et vingt personnes blessées sérieusement.

Le sieur Mahéo, mécanicien de la deuxième machine, a été seul renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lisieux, comme auteur de l'accident. On lui reproche d'être passé sur la partie de la voie alors en réparation, à une vitesse supérieure à celle de 30 kilomètres à l'heure. Cinquante témoins ont été entendus.

L'affaire, commencée lundi matin, ne s'est terminée que jeudi soir. Plusieurs des victimes, qui ne se sont pas arrangées avec la Compagnie, se portent partie civile et réclament de gros dommages-intérêts, notamment Mme Vaurs, dont le mari a été tué, qui réclame 200 000 fr. ; les époux Jules Alais demandent 135 000 francs ; Mme Martin 200 000 fr. ; Mme veuve Dubois 60 000 fr. ; son fils 20 000 francs ; MM. Pluchard père et fils chacun 50 000 fr. ; MM. Fernand et Eugène Dieudonné, chacun 10 000 fr.; M. Fasquelle, 10 000 fr. Le prononcé du jugement a été remis au 10 juillet. (source le B. N.) 

 

Juin 1899  -  Bonne intention mal interprétée.   -   Une famille de Lisieux donnait son repas de première communion. Un jeune vicaire de la paroisse y assistait. A table, on lui donna pour voisine Mlle Saint-Médard, qui avait les apparences d'une fille de Vierge.

La conversation fut agréable et animée, car le repas était bon et le gros cidre, aussi. Si bien qu'au départ, non par galanterie, mais par humanité, le bon prêtre reconduisit sa voisine de table dans la crainte qu'elle ne retrouvât pas sa maison. Au lieu de la laisser à la porte, le prêtre entra.

Des curieux, qui l'avaient vu, se mirent à faire un boucan du diable et écornèrent même les volets pour voir ce qui se passait derrière.

Ce qui se passait était pourtant bien simple : la maîtresse de la maison avait été prise de peur, et son compagnon était resté près d'elle pour la rassurer.

Voilà, cependant, comment les meilleures intentions sont parfois mal interprétées.

On dit que Mlle Saint-Médard serait partie avec un limonadier qui abandonne dans la purée femme et enfants. Mlle Saint-Médard n'avait donc que l'air d'une fille de Vierge et pas la chanson. (source le B. N.) 

 

Juillet 1899  -  Médailles militaires.  -  La médaille militaire a été conférée aux gendarmes dont les noms suivent : Lucien Moulin, à Blangy-le-Château ; Pierre Harnoy, à Bretteville-l'Orgueilleuse ; Arthur Hartel, à Lisieux ; Albert Lefay, à Pont-l'Evêque. (source le B. N.)

 

Juillet 1899  -  Ce que l’on gagne a être ministre.  -  Les ministres reçoivent 60 000 fr. par an, ou 5 000 fr. par mois. Quand le mois n'est pas complet, on verse à chaque  ministre autant de trentièmes de mois qu'il est resté de jours au pouvoir. M. Lebret a donc touché en chiffres ronds 37 000 fr. comme traitement ministériel, desquels il faut déduire son indemnité législative qu’il n'a pas touchée pendant son passage au ministère. Ce n'est pas trop payé pour les injures qu'on y récolte. (source le B. N.)

 

Juillet 1899  -  Récompenses au dévouement.  -  Médaille de bronze : M. Victor Vastel, boucher à Isigny : a sauvé un enfant qui se noyait et maîtrisé un cheval emporté. 

— Mentions honorables : MM. Octave Perrotte, employé de commerce à Bayeux : a maitrisé des chevaux emportés ; Auguste Le Rochais, employé de commerce à Lisieux ; a sauvé une jeune fille qui se noyait. (source le B. N.)  

 

Juillet 1899  -  Enfants martyrs.   -   Une fille Berthe Renard, 20 ans, ouvrière en bonneterie à Lisieux, a été poursuivie pour avoir laissé mourir, faute de soins, son enfant de 14 mois. Personne ne charge la fille Renard, ni le commissaire qui reconnaît qu'elle travaille assez régulièrement, mais qu'elle est dans une misère noire ; ni les voisins, d'accord pour reconnaître qu'un dimanche seulement elle se serait absentée de dix heures à minuit pour aller s'amuser avec son amant. La fille Renard a été cependant condamnée à deux mois de prison. (source le B. N.)

 

Juillet 1899  -  La débauche à Lisieux.   -  Il y a quelques semaines, une femme Henri Congnet, 44 ans, journalière à Lisieux, était condamnée à trois ans de prison pour avoir poussé ses deux jeunes filles, de 15 et 10 ans, à se livrer à Charles Mallet, un vieillard de 72 ans. 

— A son tour, Mallet vient d'être condamné à deux ans de prison pour outrages publics à la pudeur, commis dans le jardin public de Lisieux, avec des fillettes de mauvaise vie, âgées de 16 et 17 ans. (source le B. N.)  

 

Août 1899  -  Renverser par un motocycle.   -   Samedi matin, la veuve Lebertre, épicière, rue de Livarot, traversait la Grande-Rue à Lisieux, lorsqu'elle fut renversée par un motocycle conduit par un jeune homme de 16 ans, Raoul Lambert, fils d'un banquier des environs de Paris. La veuve Lebertre a été grièvement blessée à la tête. (source le B. N.)  

 

Août 1899  -  Un bœuf dans une épicerie.   -   Samedi, à Lisieux, vers 4 h. de l'après-midi, un bœuf appartenant au sieur Morin, propriétaire à Blangy, s'étant trouvé effrayé par  une automobile allant à une vitesse excessive en passant près de l'hospice, partit brutalement des mains de son conducteur. 

Après avoir descendu le boulevard et la rue d'Orbec, il fut effrayé de nouveau par la trompe d'une bicyclette en passant devant l'hôtel du Petit-Couvent et alla se réfugier, dans le bureau de M. Desseaux, négociant en épicerie, où il a fait des dégâts considérables. Ce ne fut que vers 7 heures du soir, après bien des tribulations, qu'on a pu le déloger. (source le B. N.)

 

Septembre 1899  -  Les suites d’un tamponnement.   -   La semaine dernière, un train du soir, venant de Trouville, a, par suite d'un faux aiguillage au sortir de Lisieux, brisé trois wagons contenant sous scellés les débris de ceux détruits dans la catastrophe de l'année dernière. 

Personne n'a été blessé. Le parquet de Lisieux fait une enquête. On se demande s'il poursuivra la machine pour bris de scellés. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Une plainte qui tourne mal.   -   Le sieur Margueritte, marchand forain domicilié à Lisieux, se trouvait, en déballage au marché de Thiberville, lorsqu'une jeune fille assez gentille, Anna Mor,17 ans, lui demanda de lui trouver une place. Il la prit à son service. Le début, fut comme qui dirait une « lune de miel », mais la fillette se fûta bientot, sous prétexte qu'elle avait une rivale dans la maison, elle disparut en enlevant des coupes d'étoffe et autres objets dans le magasin de son maître et aussi quelques menus effets appartenant à la dame Leviennois, dame de confiance chez Marguerite.

Anna Mor a prétendu que les objets qu'elle avait emportés lui avaient été donnés par son maître, pour la récompenser de ses « bons » services. Margueritte, de son côté, soutient qu'il n'a jamais attenté, à la vertu de la jeune fille.

Poursuivie pour vol, Anna Mor a été condamnée à six jours de prison avec la loi Bérenger. Dans le jugement se trouvent des considérants qui ne sont pas tournés de façon à ce que le sieur Margueritte puisse s'en servir pour se « pousser du col ». Aussi, aurait-il  bien mieux fait de ne pas porter plainte. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Fais-mé boujou….   -   Vous ne vous seriez jamais douté que cette gentillesse pût amener un homme sur les bancs de la correctionnelles.

C'est pourtant comme cela, François Mobèche, 66 ans, était au mieux avec sa belle-sœur, la veuve Nizam, demeurant, à Lisieux.

La veuve lui avait fait son testament et, lui avait donné la montre de son défunt. Mais un jour, le père François eut tort de dire à la servante de sa belle-sœur et devant elle : « Fais-mé boujou….. »

La veuve se fâcha, déchira son testament et fut reprendre la montre de son défunt. François traita sa belle-sœur de voleuse, elle lui répondit sur le même ton, il lui flanqua un coup de sabot dans le ventre, elle lui donna un coup de poing sur le nez...

Et voilà pourquoi François Mobèche était cité ces jour-ci devant le tribunal de Lisieux.

Tout le temps des débats, il rigolait, mais il n »a pas ri lorsqu’il s'est entendu condamner à 50 fr. d'amende et à 100 fr. de dommages-intérêts pour payer les compresses que sa belle-sœur a dû s'appliquer sur le ventre pendant plus d'un mois. (source le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1899   -   Blessés par un bœuf.   -   Le sieur Retout, demeurant, à Lisieux, a été projeté violemment contre un mur par un bœuf qui s'était échappé d'un wagon à la gare.

Le sieur Laperche, charpentier, voulant sauver un enfant sur le point d'être écrasé, a été renversé et a eu un doigt fracturé. Il en a été de même du sieur Thieulin, journalier, qui a reçu de graves contusions à la tête et aux bras. Un jeune homme, dont on ne connaît pas le nom, a été enlevé par les cornes de l'animal et lancé avec force.

Finalement, le bœuf fut tué d'une balle dans la tête par le sieur Guéret fils, brasseur, au moment où il se ruait sur lui. (source le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1899   -   Accident de voiture.   -   Le sieur Georges Caron fils, propriétaire à Lisieux, rentrait en voiture chez lui. Comme il passait sous le pont du chemin de fer, son cheval s'emballa.

Voulant éviter un embarras de voitures, le sieur Caron tourna brusquement dans une rue adjacente, mais il heurta violemment un camion qui venait en sens inverse. Le choc fut terrible et le sieur Cavon fut projeté sur le trottoir.

Relevé sans connaissance, il fut transporté chez sa mère. Pour ajouter encore au malheur qui venait d'arriver, en s'échappant ainsi le cheval fit passer la roue sur le corps de son maître grièvement blessé.  (source le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   La tempête.   -    Durant la tempête qui a sévi partout en France ces jours-ci, il y a eu des sinistres en mer et des grands dégâts sur terre. Dans notre région, il y a eu des inondations et quantité d'arbres ont été déracinés.

À Lisieux et à Pont-l'Evêque, certains quartiers ont été couvert d'eau. À Caen, l'eau a couvert la prairie, inondé le quartier Grusse et envahi le planitre de Louvigny.

Lundi soir, le cocher Adrien Féret, se rendait au presbytère de Louvigny d'où il devait ramener à  Caen deux personnes qu'il y avait conduites le matin. Il voulut traverser la prairie déjà couverte par les eaux, mais a 10 mètres de l'entrée, par la barrière en face de l'abreuvoir, il appuya trop à droite et la voiture culbuta dans le fossé. Féret parvint à dételer le cheval, et la voiture, seule, resta abandonné sous l'eau.

 

Décembre 1899   -   Récompenses honorifiques.  -   Une médaille d'honneur a été accordée au sieur Laperche, charpentier à Lisieux ; 2 octobre 1899 : a été très grièvement blessé en portant secours à un enfant assailli par un bœuf furieux, et une mention honorable a été décernée au sieur Lamy, maçon à Quétiéville ; 12 juin 1899, sauvetage d'une personne sur le point de se noyer. (Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Récompense honorifique.  -  Une médaille d'honneur a été décernée au sieur Laperche, charpentier à Lisieux : a été très grièvement blessé en portant, secours a un enfant assailli par un bœuf furieux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899   -   Tirage au sort.  -   Les opérations du tirage au sort de la classe 1899 commenceront le 22 janvier prochain, pour être terminées le 16 février suivant. (Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1900   -   Mort mystérieuse.  -  Dimanche soir, la nommée Rosalie Drouin, 68 ans, demeurant à St-Jacques de Lisieux, a été trouvée morte sur la route de Paris. 

Elle portait derrière la tête une large plaie, inexplicable, au dire du médecin, par une chute. Le parquet a ordonné l'autopsie. Rosalie Drouin vivait depuis 38 ans en concubinage avec le sieur Lépine, journalier, homme d'un caractère violent. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1900   -   Accident et non crime.  -  Nous avons dit, dans notre dernier numéro, que la nommée Rosalie Drouin, 68 ans, demeurant à Saint-Jacques de Lisieux, avait été trouvée morte sur la route de Paris. Elle portait derrière la tête une large plaie. 

D'après l'autopsie, cette plaie n'était pas le résultat d'un crime. La femme Drouin, qui buvait, a dû tomber, étant ivre, et être abordée par la roue d'une voiture. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Morts subites.  -   Le sieur Delaunay, 60 ans environ, maçon à Maisy, qui se rendait à son travail à Grandcamp, est mort subitement, sur la route, de la rupture d'un anévrisme.

— Le sieur Boisard, fermier à St-Contest, près Caen, est mort, subitement sur le seuil de la porte de sa maison.

— Le sieur Louis Bland, 69 ans, employé à l'atelier communal, à Lisieux, était occupé, dimanche matin, au balayage d'une rue, quand on le vit tomber. Il venait d'expirer frappé d'une congestion cérébrale. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Grand incendie.  -    Dans la nuit de lundi à mardi, vers une heure du matin, un incendie s'est déclaré dans les magasins de la Belle-Jardinière, rue Pont-Mortain, à Lisieux, appartenant à MM. Beausire père et fils.

Les magasins ont étè complètement détruits. M. Beausire et sa famille ont pu être sauvés. Deux employés, qui couchaient au troisième étage, se sont précipités par la fenêtre. L'un d'eux, Raymond Blot, 17 ans, s'est fracturé le crâne en tombant sur le sol. Porté à l'hôpital, il a succombé. L'autre employé, le nommé Laffont, 25 ans, n'a pas été sérieusement blessé.

On n'a pu se rendre maître du feu que vers 5 heures. Les pertes s'élèvent à 250 000 fr. et sont complètement couvertes par deux assurances. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1900 - Las de souffrir. - Le sieur Ollivier, 35 ans, pâtissier à Lisieux, malade depuis longtemps, trompant la surveillance de la personne chargée de le veiller, s'est plongé un couteau de cuisine dans la région du cœur. Il a succombé aux suites de ses blessures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Gelées tardives. - Il a gelé pendant la nuit de samedi à dimanche. Sur certains points de la Normandie, les arbres ont beaucoup souffert. Il y a des pays vignobles où la récolte est considérée comme perdue.(Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Éclipse. - L'éclipsé solaire du 28 mai. visible partiellement en France, sera dans son plein vers quatre heures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   Accident de travail.  -   Deux ouvriers étaient occupés, à Mézidon, à faire traîner par des chevaux des arbres abattus dans une pièce. L'un des arbres vint à rouler sur le sieur Lejeune, 68 ans, demeurant à Lisieux, et lui écrasa une jambe. On eut beaucoup de peine à dégager l'infortuné. 

— Le sieur Émile Guérin, 36 ans, charretier à la scierie Hommet, à Lisieux, opérait un transport de bois de la gare au chantier. Il se disposait à partir du chantier et était baissé pour ramasser une chaîne qui traînait, lorsque le cheval démarra tout à coup et une roue du « diable » passa sur un pied du malheureux, le lui écrasant. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Militaire attaqué la nuit.  -  Le soldat Arsène Briand, du 129e de ligne, en garnison à Lisieux, passait, la nuit, rue Pont-Mortain, quand il rencontra le nommé Arsène Hamel, 27 ans, né à Morsalines (Manche), qui le provoqua par des propos injurieux. Briand continua son chemin sans répondre, mais cet individu se ruant sur le militaire, sans autre prétexte que sa haine pour l'uniforme, le renversa et le frappa à coups de pieds, lui cassant un bras. Hamel est arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1900   -   Tentative d’assassinat.   -   Lundi après-midi, Guillaume Leluyer, 39 ans, terrassier, sans domicile, avait fait la rencontre, aux environs de Lisieux,   d'un individu, comme lui sans domicile. Ce dernier était sans le sou, tandis que Leluyer avait quelque argent.

Tous deux se mirent en route dans la direction de Fierville-les-Parcs. Ayant fait plusieurs stations dans les cabarets, ils furent bientôt incapables de poursuivre leur chemin et s'endormirent dans un fossé. A un moment donné, profitant du sommeil de Leluyer, son compagnon voulut le dévaliser. Leluyer s'éveilla et interpella vivement son camarade qui lui répondit résolument : « J'aurai ta peau », puis le frappa de coups de couteau à la tête, à la nuque et aux mains.

Leluyer se rappelle avoir mordu au pouce son agresseur et lui avoir enfoncé ses doigts dans l'œil. Après avoir erré toute la nuit, le blessé s'est traîné, tout ensanglanté, jusqu'au bureau de police de Lisieux qui l'a fait admettre à l'hospice. La gendarmerie recherche activement le coupable qui est parti dans la direction de Pont-l'Evêque (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Tribunal de Lisieux.  -  Auguste Levrard, 31 ans, journalier à Lisieux , 1 mois, outrages à un employé d'octroi dans l'exercice de ses fonctions.

— Arthur Delarue dit la Suie, 18 ans, toucheur de bestiaux à Lisieux, coups aux sieurs Lamare et Fleury.

— Charles Lemire, 24 ans, domestique, né à Notre-Dame-de-Courson, 1 mois, abus de confiance de 50 francs au sieur Machetel, son patron, à la Chapelle-Yvon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Faux ménage.  -   Jean Blanchet, 33 ans, journalier à Lisieux, vit maritalement avec Gabrielle Lebigre, 24 ans. Sous prétexte qu'il refusait d'aller voler avec son  frère, la fille Lebigre a porté cinq coups de couteau à Blanchet, qui a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1900   -   La chaleur.  -   La chaleur accablante que nous avons eue lundi et qui s'est élevée à 35° degrés à l'ombre s'est fait sentir partout ; à Paris et en Angleterre, il y a eu des cas d'insolation mortels. 

Par place, il y a eu des orages ; à Rouen, la foudre est tombée dans un café et a traversé la salle sans faire de dégâts.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900   -   Victimes de la chaleur.  -  Le sieur Jean Quoidbach, 42 ans, journallier à Lisieux, déchargeait des wagons à la gare, quand il est tombé tout à coup frappé d’insolation. Transporté à l'hôpital, le malheureux y est mort Sans avoir repris connaissance.

— On a trouvé mort dans un champ, à St Martin-de-Fontenay, près Caen, un ouvrier qui avait été loué à Caen pour relever de l'avoine. Le malheureux avait succombé à une congestion déterminée par une insolation.

— La dame Verrier, née Clotilde Fieffey, 43 ans, journalière à Soignolles, près Bretteville-sur-Laize, travaillant à la moisson, s’est trouvée subitement indisposée par la chaleur et s'affaissa, sur le sol. Transportée chez elle, cette femme est morte le lendemain, elle laisse deux enfants.

— Le sieur Lecomte, 59 ans, couvreur à  Bayeux, qui partait, le matin, pour son travail, portant une échelle, est mort subitement, sur le boulevard Sadi-Carnot,   d'une congestion.  (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1900   -   Souhait exaucé.  -  Le sieur Arsène Ribout, 64 ans, demeurant à Lisieux, infirme, dans la misère et incapable de travailler, cherchait à se faire admettre à l'hospice. Ne pouvant y réussir, il a tenté de se noyer dans l'Orbiquet. Retiré aussitôt, le pauvre homme fut porté à l'hospice où il fut enfin admis. Son souhait est exaucé. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1900   -   Effets de la chaleur.  -  Samedi et dimanche, la gendarmerie de Lisieux a dressé quatorze procès-verbaux pour ivresse manifeste. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Morts subites.   - Le sieur François Lechangeur, 75 ans, propriétaire à St-Martin-de-Bienfaite, près Orbec, voulant sortir, la nuit, dans son jardin, est tombé  foudroyé en fermant la porte de sa maison. Le vieillard avait succombé à une embolie au cœur.

— La femme Préhu, née Sophie Housseau, âgée de cinquante-trois ans, ouvrière d'usine, à Lisieux, s'est trouvée malade subitement. Malgré les soins les plus, empressés, elle ne tardait pas à rendre le dernier soupir. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Suicide.  -  Le sieur Adolphe Lepelletier, 58 ans, ouvrier gazier à Lisieux, a été trouvé, par sa femme, asphyxié par le charbon. Le malheureux était malade depuis quelques jours, et on suppose que les souffrances qu'il endurait l'ont poussé à se donner la mort.   (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Un incorrigible.  -  Jean Blanchet, 39 ans, demeurant à Lisieux, est un intrépide braconnier. En une seule audience, il a récolté quatre condamnations à deux mois de prison et 200 francs d'amende pour avoir été pincé quatre fois chassant la nuit, en six semaines.

Ce n'est pas tout, Blanchet avait une complice, la fille Léontine Lebigre, 24 ans, née à Troarn, qui colportait le gibier braconné. Pour cela, elle a été condamnée à un mois de prison et à 100 fr. d'amende. Mais, la brouille s'étant introduite dans l'association, Blanchet a flanqué un coup de bouteille à son associée et celle-ci a riposté par quatre à cinq coups d'un instrument en fer qui a fortement endommagé la peau de son ami.

Finalement, Blanchet a été de nouveau condamné à quatre mois de prison et la fille Lebigre à deux mois. Soit, au total, trois mois de prison pour la fille Lebigre, et douze mois de prison et 800 francs d'amende pour Blanchet. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Par la fenêtre.  -  Le nommé Gustave Marie, 50 ans, journalier à Lisieux, se croyant poursuivi par des individus qui voulaient le guillotiner, s'est jeté par la fenêtre du 2e étage. Il a été relevé dans un triste état. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Un mur qui s’écroule.  -  Dix ouvriers étaient occupés, à Lisieux, au déblaiement des décombres de l'usine Longeon-Mutel, détruite par un incendie, le 17 juillet dernier. Les murs du bâtiment du tissage, percés de larges baies, étaient restés debout. Ébranlé, sans doute, par le travail de déblaiement, le mur du premier au deuxième étage s'est écroulé avec fracas, ensevelissant cinq ouvriers. Trois purent se dégager.

Les deux autres, retirés par leurs camarades, de sous les débris de briques et de gravois, furent transportés à l'hospice. L'un d'eux, Jules Frédéric dit Pessey, 57 ans, à Lisieux, marié et père de famille, avait une jambe fracturée, un avant-bras presque dépouillé et des plaies au côté et à la tête. Le malheureux a succombé dans la nuit, après d'horribles souffrances. Le second, René Gatel, 50 ans, terrassier, originaire d'Ille-et-Vilaine, embauché le matin même, porte de graves contusions au front, a un bras et à une épaule, mais ses jours ne sont pas en danger. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1900   -   Vents et sécheresse.  -  La tempête de vent que nous avons éprouvée à la fin de la semaine dernière n'a été rien auprès du cyclone qui s'est fait sentir en Belgique et en Angleterre, notamment à Londres, où la grippe a fait sa réapparition.

— La foudre a fait aussi des siennes et a foudroyé à Grand-Souci (Isère) un troupeau de 133 moutons.

— La sécheresse de ces derniers temps a été nuisible à tout. Rien n'a poussé dans les jardins. Le vent et le sec font tomber les fruits, sans épargner les pommiers. Le beurre augmente, les bestiaux se vendent à bas prix et, cependant, les bouchers maintiennent les cours. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Tamponnement.  -   La rampe du tunnel de la Motte, près de Lisieux, est très rapide. Pour la descendre, les freins doivent être serrés à fond. En 1897, un train,  dont les freins n'avaient pas pu modérer la vitesse, brisait la marquise de la gare de Lisieux.

Samedi soir, vers 9 heures 1/2, un accident, dû à la même cause, a eu lieu aussi dans la même gare.

Un train de marchandises, se dirigeant sur Paris, était en gare de Lisieux, lorsqu'un autre train de marchandises, descendant la rampe de la Motte, est venu le tamponner. Cinq wagons du train tamponné et quatre du train tamponneur ont été brisés. Des marchandises ont été mises en miettes, des bestiaux ont été blessés et une jument de prix, expédiée par M. Ricard, maire de Villerville, a eu le cou coupé.

Heureusement que l'homme chargé de conduire l'animal n'était pas dans le wagon, car il aurait eu le même sort que la jument.

Malheureusement, il y a eu plusieurs blessés. Le plus grièvement atteint est M. Brousset, mécanicien du train tamponné, qui a eu un doigt coupé, M. Thomas, conducteur, fracture de l'avant-bras droit, et M. Legloire, conducteur chef, fortes contusions. A ce moment se trouvait en gare, sur la voie de Cherbourg, un train dont les voyageurs n'étaient pas encore montés en wagon, sans cela il y en aurait eu un grand nombre de blessés par les éclats de bois et de fer des wagons brisés. Un seul voyageur a été légèrement atteint, c'est M. Charpentier, soldat de marine, qui se rendait à Cherbourg et se trouvait dans un wagon de troisième dans lequel un morceau de bois a été projeté par le carreau de la portière qui était ouvert. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Représailles.   -   Les accidents occasionnés par les automobiles allant à toute vitesse continuent.

Le sieur Grouard, 58 ans, se trouvait sur la route de Marolles à Lisieux avec une voiture attelée de deux jeunes chevaux. Une automobile passa à grande vitesse. Les chevaux se cabrèrent et le conducteur fut si malheureusement renversé qu'il se brisa une jambe dont les os traversèrent les chairs et il faudra sans doute l'amputer.

Le malheureux Grouard ne fut relevé que plus d'une heure après par une personne qui passait, car le conducteur de l'automobile, au lieu de porter secours au blessé, s'était enfui à toute allure.

— Si messieurs les chauffeurs ne se refroidissent pas un peu, si tous les règlements restent impuissants, si le public ne parvient pas à avoir satisfaction et à pouvoir user avec sécurité des routes créées pour tous, il est à craindre qu'à bout de patience il n'en arrive à se faire justice lui-même. Quoi de plus simple, en effet, avec un peu de malveillance, que de faciliter une « pelle » à ces écraseurs publics ?  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1900   -   Noyés.  -  On a repêché du nouveau bassin, à Caen, le corps du sieur Antoine Lavoine, 37 ans, infirmier à l'Hôtel-Dieu, disparu depuis quelques jours.  Aucune trace de violences ou de coups n'ayant été relevée, on suppose que le sieur Lavoine sera tombé accidentellement à l'eau.

— On a trouvé noyé dans la rivière la Touques, à Lisieux, le sieur Eugène Tragin, 40 ans, journalier, disparu depuis le 23 août. On croit à un suicide, à moins que Tragin, ivre comme cela lui arrivait parfois, ne soit tombé à l'eau accidentellement. Il était veuf et laisse un enfant de 14 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Accident du travail.  -  Les sieurs Alfred Dufay, 34 ans, et Jules Goujon, journaliers à Lisieux, travaillaient à la gare à décharger des arbres. Un de ces arbres venant à rouler sur eux avant qu'ils aient eu le temps de se garer, Dufay a eu une jambe prise sous la lourde pièce de bois qui lui fractura le péroné. Goujon en a été quitte pour quelques légères contusions. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1900   -   Une fille brûlée vive.  -   La jeune Hélène Agnès, 15 ans, demeurant avec son père et ses grands-parents, à Lisieux, travaillait dans son lit en attendant le retour de sa grand' mère, sa lampe à essence l'éclairant mal, elle se leva pour la remplir, mais le feu prit dans sa lampe et se communiqua à la chemise de la pauvre enfant, qui se trouva enveloppée de flammes. 

Elle se précipita vers la chambre où reposaient son père et son grand-père,  ceux-ci éteignirent les flammes, qui faisaient crépiter les chairs, Il était trop tard. La pauvre enfant a succombé au bout de deux jours dans les plus atroces souffrances. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Agressions de jour et de nuit.  -  Lisieux n'a rien à envier à Paris sous le rapport de la sécurité. Samedi, en plein jour, vers midi et demi, au sortir de la gare, deux vauriens de 18 et 19 ans ont saisi par le bras et essayé de dévaliser le sieur Just, manufacturier à Bienfaite, qui s'est débattu et a crié assez fort pour mettre ses agresseurs en fuite.

— Vers minuit, le même jour, les sieurs Benoist, 55 ans, et Venard, 36 ans, étaient attaqués par cinq individus qui enlevèrent 7 fr. 50 au sieur Benoist après l'avoir renversé.

— Enfin, vers deux heures du matin, deux ouvrières couturières quittaient leur travail accompagnées, par un jeune domestique. Le chemin leur a été barré par les cinq individus ci-dessus, dont deux ont essayé de violer les jeunes ouvrières.

Plusieurs personnes étant accourues à leur secours, on a pu arrêter immédiatement Louis David, 18 ans, le lendemain, on s'assurait de ses complices : Albert David, 19 ans ; Eugène Lebigre, dit Bayeux, 26 ans, et Eugène Hallot, 27 ans, se disant ouvriers de fabrique. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Deux écrasés.  -  On a trouvé, lundi matin, sur la voie, au passage à niveau de la gare de Bayeux, le sieur Louis Bazire, 51 ans, veilleur de nuit, qui avait été broyé parle train de marchandises venant de Caen et arrivant à Bayeux à 4 heures 35.

Le malheureux était étendu à plat ventre, il avait le bras gauche entièrement arraché, et la tête complètement détachée du tronc. On suppose que Bazire, en voulant traverser la voie pour ramasser une sacoche de vélocipédiste, aura fait un faux pas et aura été surpris par le train en manœuvre. L'infortuné, qui était veuf, était depuis vingt et un ans au service de la Compagnie et allait prochainement être admis à la retraite.

— La dame veuve Rioult, née Zoé Marteau, 78 ans, demeurant à St-Jacques de Lisieux, traversait la voie, au passage à niveau de Beuvillers, quand elle fut tanponnée par le train de Paris à Cherbourg, lancé à toute vitesse. Elle roula sous les roues du convoi qui la broya littéralement. La tête, presque détachée du tronc, ne formait plus qu'une bouillie.

La pauvre femme, atteinte de surdité et faible de vue n'a pas entendu les cris de la garde-barrière ni vu arriver le train. Elle laisse six enfants, tous d'un certain âge. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1900   -   Rêves de jeunes filles.  -  Jusqu'à ce jour, les officiers ne pouvaient se marier qu'avec des femmes leur apportant 25 000 francs de dot. Maintenant, il leur est loisible d'épouser des jeunes filles n'ayant que leur vertu pour apanage.

Depuis, les jeunesses pauvres ne rêvent que pantalons rouges, comme si nous étions encore au temps où les rois épousaient des bergères. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Pauvre réserviste.  -  Le sieur Edmond Vasseux, 38 ans, tripier à Courbevoie, près Paris, était très malade lorsqu'il a été appelé pour faire ses treize jours.

A peine arrivé à Lisieux, le malheureux se mit à cracher le sang. Dirigé sur l'hôpital, il y est mort le lendemain. Vasseux laisse une veuve et quatre enfants.

Les réservistes de sa compagnie ont abandonné tout ou partie de leur solde pour être donné à la dame Vasseux. De son côté, le corps d'officiers lui a envoyé 50 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Baïonnette en avant.   -   Les soldats ne se gênent pas généralement et prennent leurs ébats où ils se trouvent. Cependant, lorsqu'ils voient venir quelqu'un ils se  lèvent et tournent le dos.

Gustave Roulland, originaire de la Seine-Inférieure, soldat au 129e à Lisieux, n'a pas agi avec la même sagesse. Surpris en compagnie d'une Mlle Rachel Deschamps, 18 ans, boulevard de la Caserne, à Lisieux, par les époux Morel, accompagnés de leur petite fille de 10 ans, il ne s'est pas arrêté.

Les Morel l'ont apostrophé furieux d'être dérangé, le soldat a pris sa baïonnette et a essayé d'en frapper la femme Morel qui a pu éviter d'être blessée en prenant la fuite.

Le soldat a été condamné à huit mois et la fille Deschamps à vingt jours. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1900   -   La poste fermée le dimanche.  -  A partir du 1er novembre, les guichets des postes, télégraphes et téléphones seront fermés à midi les dimanches et jours fériés. La remise des lettres poste restante et le paiement des mandats télégraphiques seront assurés l'après-midi par les agents des guichets télégraphiques.

— Quant aux malheureux facteurs, ils continueront à trimer toute l'après-midi, les dimanches comme les autres jours. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   L’ami des femmes.  -  C'est M. Tillaye, qui vient de faire voter par le Sénat qu'à l'avenir les femmes, munies des sacrements nécessaires, pourront se faire inscrire comme avocats et plaider. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1900   -   Coups de couteau.  -   Le sieur Elèonor Coquerel, 52 ans, ouvrier jardinier à Lisieux, et Isidore Delafont, 19 ans, son aide, étaient attablés dans un café quand, à l'occasion d'une parole que Delafont trouva blessante, celui-ci demanda le règlement de son compte et alla prendre ses effets. Coquerel affirme qu'à ce moment Delafont a sauté sur lui, un couteau à la main. Delafont, lui, prétend qu'il n'a fait que se défendre de Coquerel qui l'avait renversé en le menaçant de l'éventrer avec son couteau.

Toujours est-il que Coquerel a reçu un coup de couteau au bras, et que Delafont a été blessé à une cuisse. Leurs blessures sont peu graves. Il y a enquête, mais il sera difficile d'établir la vérité. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1900   -   Tamponnement en gare de Lisieux.  -   La machine d'un train de marchandises a été tamponnée samedi par une rame de onze wagons de  marchandises qui, à la suite de la rupture d'un attelage sous le tunnel de la Motte, descendaient avec une rapidité vertigineuse. La machine fut jetée, hors des rails.

Cinq des wagons tamponneurs ont été réduits en miettes. Il n'y a pas eu, heureusement, d'accident de personnes. Le mécanicien et le chauffeur, prévenus du danger, avaient sauté sur le quai. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1900   -   Cheval dangereux.  -   Le sieur Auguste Boulet, 24 ans, ouvrier maréchal à Lisieux, venait de détacher un cheval, quand il reçut de l'animal un violent coup de pied qui le blessa très grièvement au bas-ventre. L'infortuné jeune homme est marié depuis quelques jours seulement. Quant au cheval, qui est ombrageux, il aurait tué, dit-on, son précédent propriétaire. Cet animal dangereux appartient au sieur Pain, cultivateur au Pré-d'Auge. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1900   -   Sorcier condamné.  -  La femme Huvé, journalière à Trouville, ayant des attaques de fièvre intermittente, se figurant que c'était l'un de ses voisins qui lui avait jeté un sort. Elle s’en fut trouver Michel Bâtard, 70 ans, ancien ouvrier de fabrique à Lisieux, qui passé pour être sorcier.

Pas tant que ça, comme  vous allez voir. Batard commença par se faire remettre 40 francs par la femme Huvé pour des épingles, qu’il piqua avec des clous de girofle sur une pelote en forme de cœur. Puis il dit à la naïve journalière « votre mal va disparaître en moins de vingt-quatre heures, car votre ennemi vient d'être piqué au cœur ».

Ce fut tout le contraire. Le regret d'avoir donné ses 40 francs augmenta à ce point les douleurs de la pauvre femme, qu'elle fut les confier au commissaire qui dressa procès-verbal.

Notre sorcier sachant bien qu'il ne se tirerait pas facilement des griffes de la justice, n'a pas reparu. Il a été condamné par défaut à 3 mois de prison.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

49        LISIEUX.   -  Vue sur la Touques et l'Église Saint-Désir.   -   LL.

LISIEUX.  -  Route de Caen

LISIEUX.  -  La Place Victor-Hugo  -  un jour de Marché

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