Janvier
1901 -
Noyée accidentellement. -
La dame Piel, née Marie Samson, 41 ans, journalière
à Lisieux, en rinçant du linge au lavoir public, est tombée dans la
rivière. Aux cris des autres femmes occupées au lavoir, le sieur
Eugène Letourneau, 38 ans, ouvrier d'usine, accourut, se jeta à
l'eau tout habillé et parvint à repêcher la pauvre femme qui
respirait encore.
Mais,
malgré tous les soins, la malheureuse rendit bientôt le dernier
soupir. Elle laisse une fillette âgée de 13 ans. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1901 -
Pour se faire arreter. -
Un
gamin de 15 ans, Gaston Aubry, né à Saint-Germain-la-Campagne
(Eure), a été arrêté au moment où il enlevait une boite de
figues, valant tout au plus 30 centimes, à l’étalage du sieur
Thiébault, épicier à Lisieux.
Interrogé,
le précoce vaurien a déclaré n'avoir ni feu ni lieu et que c'était
pour se faire arrêter qu'il avait volé. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1901 -
Controverse. -
A
Lisieux, il y a une place nommée la place « Le Heunuyer »,
en l'honneur d'un ancien évêque qui, au dire des uns, aurait sauvé
du massacre les protestants de Lisieux, lors de la Saint-Barthélemy,
qui, d'après les autres, aurait au contraire poussé Charles IX à
les massacrer.
Depuis
plusieurs mois, les journaux du cru étaient remplis d'articles pour
ou contre. Le débat touche à sa fin. Ce n'est pas trop tôt, car le
public commençait à s'en ennuyer. Le nom de place « Le
Hennuyer » sera maintenu. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1901 -
Pour les facteurs. -
Plus
heureux que ceux de Caen, les facteurs des postes de Lisieux ne feront
plus de distribution les dimanches l'après-midi.
Cette
décision a été prise à la suite d'un vœu du conseil municipal.
Quand
celui de Caen en émettra-t-il un semblable ? (Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1901 -
L’alcool dans l’armée.
- Dans
certains régiments, on a donné aux cantiniers le 1er
mars, comme dernier délai, pour écouler leur provision d'alcools.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 -
Réduction de la durée du service militaire.
- Il
est sérieusement question de réduire la durée du service militaire
à deux ans. Cette loi serait précédée d'une
autre sur les engagements et les réengagements des sous-officiers et
soldats, afin de former des cadres avec des soldats ayant cinq ans de
service. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 - Suicides. -
Le
sieur Alcide Cointre, 49 ans, bûcheron à Saint-Hymer, s'est pendu
dans un fournil, au Torquesne, près Blangy-le-Château. L'abus de
l'alcool avait détraqué le cerveau du malheureux.
—
On a trouvé, pendu dans sa chambre, à Lisieux, le sieur Victor Jay,
40 ans, ouvrier corroyeur. Pour accomplir son funeste dessein, le
malheureux avait fixé une corde au gond supérieur de sa chambre,
puis, étant monté sur une petite table, il fit avec la corde un nœud
coulant qu'il se passa autour du cou et se lança dans le vide. Depuis
la mort de sa femme, survenue il y a quatre mois, Jay était devenu
triste et taciturne, mais personne ne pensait qu'il mettrait fin à
ses jours. Il laisse quatre enfants qui avaient été confiés à des
parents.
—
Le sieur Adolphe Boisselle, 49 ans, percepteur à Cartigny-l'Epinay,
canton d'Isigny, s'est donné la mort, samedi, en se tirant un coup de
revolver dans la région du cœur. Le sieur Boisselle souffrait depuis
longtemps d'une maladie de poitrine. Il avait reçu, le matin même,
sa nomination comme percepteur de 2e classe à Caumont. Son
état de santé ne lui ayant pas permis d'accepter, il s'en était
vivement affecté. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1901 -
Hier et aujourd’hui. -
« Mardi-Gras
n' t'en va pas, Nous ferons des crêpes, T'en mangeras, Et tu
r'viendras... » Ainsi chantaient nos pères, qui fêtaient
joyeusement le Mardi-Gras et la Mi-Carême et mangeaient volontiers
des crêpes.
Mardi-Gras
revient depuis, chaque année, et, plus tard, la Mi-Carême, mais on
chante moins. On boit plutôt qu’on ne mange. Aussi voit-on beaucoup
plus de femmes se crêper
le chignon et moins de gens avaler des crêpes. L'esprit court
toujours les rues sous des formes diverses, mais ces blocs enfarinés
n'ont pas toujours la verve endiablée des « pézoux » et
la gaieté capricieuse des arlequins d'autrefois. Le temps change, les
masques aussi. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1901 -
Un bateau. -
Comme
dans toutes les villes, des prédicateurs étaient venus à Lisieux
prêcher le Carême. L'un d’eux, le père Paul, de l’ordre des
Capucins, avait organisé, l'autre dimanche, une grande procession.
L'assistance fut nombreuse et la cérémonie majestueuse. Mais quelle
fut la surprise de la voir escortée par la police et la gendarmerie,
on dit même que le maire faisait le suisse en tête de la procession.
Ce
déploiement de forces policières avait été déterminé par l'envoi
d'une lettre dans laquelle on prévenait la municipalité que les
anticléricaux devaient
faire un chahut de tous les diables. Il n'en a rien été, car cette
lettre était un « bateau » monté au maire pour mettre à
l'épreuve ses sentiments religieux. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Avril
1901 - Suicides. -
La
gendarmerie de Cambremer a constaté le suicide par strangulation du
sieur Jacques Lesieur, journalier à Grandouet.
—
Le sieur Clément Peltier, 70 ans, ouvrier de l'atelier de charité,
à Lisieux s'est pendu. Il avait fixé une ficelle au plafond,
au-dessus de son lit, et, après s'être passe au cou un nœud
coulant, il s'était laissé retomber à plat ventre sur le lit,
jusqu'à se laisser étrangler. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1901 -
Causes de la dépopulation.
- Pendant
que les marchand s e t débitants de vins et eaux-de-vie demandent la
diminution des droits sur l'alcool, les médecins du Calvados, sur la
proposition du docteur Vigot, déclarent à l'alcool une guerre sans
merci. D'après eux, l'alcool est un excitant dangereux, il est la
cause directe d'un grand nombre de maladies mortelles, il favorise
l'invasion de la tuberculose et de la phtisie pulmonaire, il conduit
au crime et à l'aliénation mentale, il est un des facteurs les plus
importants de la dépopulation, il menace de destruction prochaine
notre race toute entière.
—
A l'appui de sa thèse, le docteur Vigot cite Caen comme exemple : 893
naissances contre 1 574 décès en 1900, différence, 681.
—
Nous laissons à d'autres le soin de rechercher si les médecins ne
sont pas pour quelque chose dans cet excédant de mortalité. Quant au
journal la Croix, sans nier l'influence néfaste de l'alcool, il pense
que la dépopulation est plus grande depuis qu'on a supprimé Dieu de
la morale et de l'école, où on n'enseigne plus le mystère de
l'Incarnation. Il y a du vrai, assurément, en ce qui concerne l'abus
de l'alcool. Cependant, en Angleterre, où les femmes boivent autant
que les hommes, la population augmente. Si elle diminue en France,
c'est que, pour les familles nombreuses, il est très difficile
aujourd'hui d'élever et de caser leurs enfants. Dieu bénit bien les
longues familles, mais il ne les nourrit pas,
l'Etat non plus. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1901 -
Un bateau. -
Sous
ce titre, nous avons parlé d'une lettre envoyée au maire de Lisieux,
lettre dans laquelle on lui disait que la procession sur la voie
publique, qu'il avait autorisée, serait troublée par les
anticléricaux. Le maire de Lisieux ne se contenta pas de mettre sur
pied la police et la gendarmerie, il paya de sa personne. On dit que
M. Henry Chéron, qui en avait ri d'abord, a porté plainte.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1901 - Effroyable accident.
- La petite
Gabrielle Detoy, 10 ans, demeurant chez ses parents, à Lisieux, a
été renversée par un tombereau à l'angle du boulevard Sainte-Anne
et de la rue Harou.
En
tombant, la pauvre enfant s'est trouvée la tête prise entre le
trottoir et une des roues qui lui a broy é la tête. La mort a été
immédiate. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1901 -
Attentat à la pudeur.
- Auguste
Lesieur, 28 ans, chauffeur à Lisieux, était accusé d'avoir commis
des attentats à la pudeur sur trois petites filles. Il proteste
énergiquement de son innocence.
Malgré
les onze témoins à charge, il a été acquitté. Défenseur : Me
Chéron, du barreau de Lisieux. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 - Galants, renseignez-vous.
- Les galants en quête de conquêtes faciles feront bien de
s'assurer si leurs « amies » de rencontre ne sont pas mariées, sans
quoi il peut leur en cuire, comme à Joseph Leboucher, 18 ans, ouvrier
maçon à Lisieux.
Au
moment où il reposait, plus ou moins tranquillement, auprès de la
femme Julia Bocage, 24 ans, fille soumise, le commissaire est venu le
déranger. Leboucher est allé lui-même ouvrir la porte en chemise
et, afin de ne pas augmenter son procès-verbal d'un rhume de cerveau,
il s'est empressé de se recoucher, ce qui a simplifié la
constatation.
L'un
et l'autre ont été condamnés par défaut à huit jours de prison
pour adultère et complicité. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 - Danger d’aller trop vite à bicyclette. - Le
sieur Raymond Boissée, 24 ans, employé de commerce à Lisieux,
était allé faire une partie de bicyclette. En revenant à une allure
très vive, il n'a pu se garer à temps d'une voiture qui déboucha
tout à coup d'un chemin et est allé s'ouvrir le crâne contre la
roue. Assommé par le choc, l'infortuné jeune homme a été lancé à
plusieurs mètres.
Quand
on l'a relevé, il était sans connaissance et perdait le sang par la
bouche, le nez et les oreilles.
—
Le sieur Louis Fauvel, 32 ans, forgeron à Deauville, voulant sans
doute épater la population, arrivait à toute vitesse, en pleine
fête, à Saint-Jacques de Lisieux, et renversait une dame Toutain, 50
ans. Fauvel n'en pédala que plus fort.
Mais
il fut reconnu et le tribunal de Lisieux l'a condamné à trois jours
de prison, sans compter ce qu'il aura à payer à la dame Toutain qui,
depuis six semaines, n'est pas encore sortie de l'hôpital. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 -
Accident mortel. - Le
sieur Julien Chauveau, 59 ans, ouvrier couvreur à Lisieux, était
occupé à la réparation d'une toiture lorsque, arrivé au sommet
d'une échelle maintenue en bas par un autre ouvrier, il perdit
l'équilibre et tomba sur le pavé d'une hauteur de neuf mètres, se
fracturant le crâne. La mort a été instantanée. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 -
Victime du travail.
- Le
sieur Louis Blache, 32 ans, ouvrier de scierie à Lisieux, voulut
prendre un morceau de bois pendant que la grande scie était en
marche. Mais il eut une main prise dans les dents, la paume fut en
partie coupée et le petit doigt complètement détaché. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 - Respect au drapeau.
- Il
y a quelques jours, on interdisait, aux commerçants d'inscrire la
mise en vente de leurs marchandises sur le drapeau tricolore. Par
extension, le préfet du Calvados vient d'interdire aux congrégations
d'orner le drapeau national de l'insigne du Sacré-Cœur. « Sont
interdits dans le Calvados, dit l'arrêté, l'exposition et le port de
drapeaux, soit sur la voie publique, soit dans les édifices,
emplacements et locaux librement ouverts au public. Sont exceptés de
cette mesure, les drapeaux aux couleurs nationales françaises, à la
condition de ne porter d'emblème ou d'insigne d'aucune sorte, les
drapeaux aux couleurs nationales étrangères et ceux qui servent
d'insignes aux Sociétés autorisées ».
Dimanche,
le drapeau tricolore a continué à figurer aux processions de la
Fête-Dieu, mais avec une bande de papier blanc apposée sur les
insignes du Sacré Cœur, comme sur les affiches du théâtre on
annonce les relâches pour cause d'indisposition.
A
la procession de Saint-Pierre, on avait bien collé du papier sur le
Sacré-Cœur ; mais, de l’autre côté, on pouvait lire : « Honneur
et Patrie ». Ce n'était guère séditieux et cependant contraire à
l'arrêté préfectoral, aussi procès-verbal a-t-il été dressé au
jeune porteur du drapeau par l'agent de police Tasset, un ancien
thuriféraire de St-Pierre. On n'est trahi que par les siens.
Les
processions de la Fête-Dieu se sont accomplies partout avec calme,
malgré les nombreux procès-verbaux dressés pour infraction aux
arrêtés sur les insignes. Cependant, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure),
des amis de la liberté pour eux ont essayé d'entraver la procession
suivie par la majorité de la population. A Firminy, près
Saint-Etienne, des jeunes gens ont essayé de troubler la procession
en chantant la Carmagnole. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1901 - Accidents de travail.
- Le
sieur Gaston Lecornu, 18 ans, puisatier à Lisieux, travaillait au
creusement d'un puits, quand, par suite d'un faux mouvement, il fut
précipité d'une hauteur de vingt-deux mètres au fond de
l'excavation. Lecornu s'est fait de graves blessures à la tête et
diverses contusions sur le corps.
—
Le jeune Auguste Savary, 14 ans, domestique à Bazenville, près Ryes,
marchait en avant d'une faucheuse attelée d'un cheval. Un caillou
qu'il heurta le fit tomber. Une des roues lui passa sur une jambe
qu'on a dû lui couper.
—
Le sieur Émile Géret, 61 ans, était occupé à abattre un chêne
dans les bois de Lécaude, près Mézidon.
L'arbre
venant à tomber sur lui, l'infortuné a eu une jambe fracturée et
des contusions multiples à la tête ainsi qu'aux épaules.
—
Jules Lesturgeon, 35 ans, journalier à Honfleur, a été blessé
grièvement par la chute d'un madrier qui lui a occasionné une
fracture de l'os de l'avant-bras, avec plaie profonde. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Le maire de
Lisieux, Henry Chéron, interdit l'ouverture de nouveaux débits de
boissons. Dans sa ville, il y en avait déjà un pour 44 habitants, y
compris les femmes, les enfants et les communautés religieuses.
Juillet
1901 - Une loi qui a du bon et du mauvais. - Le
maire de Lisieux, après avoir demandé l'avis de son conseil
municipal, a pris un arrêté pour arrêter le flot toujours montant
des débits de boissons. Dans cette bonne ville de Lisieux il existe,
paraît-il, un débit de boissons par quarante-quatre habitants, y
compris les femmes, les enfants, les communautés et pensionnats,
c'est-à-dire y compris les gens qui consomment peu ou point d'alcool.
Pour
mettre un terme à cet accroissement, le maire de Lisieux a interdit
l'installation de nouveaux débits de boissons dans un périmètre de
400 mètres des établissements publics énumérés dans la loi de
1880 : églises, écoles, hospices, cimetières, etc…
Les
débits existants continueront à débiter et leurs propriétaires
pourront, à leur heure, vendre leurs établissements, seulement, il
ne peut plus être créé de nouveaux débits dans la ville de
Lisieux.
Dans
l'espèce, l'arrêté de M.Chéron défie la critique. Mais ce droit,
qui confère aux maires de limiter les distances. auxquelles les
débits de boissons ne pourront être installés autour des
établissements publics, est une arme terrible entre les mains de
certains administrateurs, car, sous l'influence d'intérêts
personnels ou de pressions locales, ce droit peut dégénérer en
abus. Supposons un maire débitant de boissons, et il y en a. On nous
répondra que l'avis du conseil municipal est indispensable. Hélas !
on obtient tant de choses avec les petits verres.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Suicide raté. -
La femme Adrien, née Sidonie Giraudeau, 38 ans,
journalière à Lisieux, a tenté de se couper la gorge avec des
ciseaux.
Des
soins lui furent aussitôt donnés, mais la malheureuse, très
excitée, paraissait vouloir renouveler sa tentative pour en finir
plus vite avec la vie. Elle aurait agi, dit-on, sous l'empire de
chagrins intimes. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Arrivant
trop vite à l'octroi de la route de Pont-l'évêque, à l'entrée de
Lisieux, un automobiliste écrase le préposé de l'octroi, qui
s'était placé au milieu de la chaussée pour l'arrêter. Le
conducteur était le fils , âgé de 14 ans, d'un riche estivant,
ancien officier d'ordonnance du Maréchal de Mac-Mahon. Effondrés,
les parents remettent 50 000 francs à la veuve, plus 3500 francs
d'une collecte auprès des automobilistes de Trouville.
Août
1901 - Las de souffrir. -
Pendant une absence de
sa femme, le sieur Paul Marie, 65 ans, gardien d'herbages à
St-Gabriel, près Creully, s'est pendu dans sa cave. Le malheureux,
qui était atteint d'une paralysie partielle et se plaignait depuis
quelque temps de violentes douleurs d'entrailles, s'est donné la mort
pour en finir avec les souffrances qu'il endurait.
—
Le sieur Jacques Lemouel, 45 ans, domestique à Pontivy (Manche),
arrivé ces jours derniers à Lisieux, avait été, quoique malade,
embauché à St-Jacques de Lisieux. Il travaillait depuis deux heures
seulement lorsque, se sentant plus mal, il quitta le chantier.
Quelques
heures plus tard, on le trouvait pendu à des lisses, route d'Orbec.
On attribue la fatale résolution du malheureux à son état maladif.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Accidents. -
La dame veuve Catherine, âgée de 75 ans, gardienne du
musée, à Lisieux, s'étant trouvée enfermée dans l'escalier, eut
la malencontreuse idée de vouloir sauter par la fenêtre de
l'entresol. Elle s'abattit lourdement à terre. 0n la releva gravement
blessée à la tête, à une épaule et à un genou. Elle a, en outre,
une jambe fracturée à plusieurs endroits. Son état est très grave.
—
Le sieur Arthur Jacqueline, cultivateur à Colombières, traversait
une haie avec un fusil sous le bras. La gâchette, se trouvant prise
dans les branches, fit partir le coup. Le sieur Jacqueline a reçu la
charge dans le bras qui a été complètement mutilé.
—
Léopold Roussel, ouvrier couvreur à Falaise, réparant une toiture
à Guibray, est tombé d'une hauteur de 8 mètres. Il a eu une côte
cassée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Basse vengeance. -
Un individu resté inconnu, obéissant sans doute à un bas
sentiment de vengeance, a empoisonné un chien de 100 fr. appartenant
à la veuve Trèche, aubergiste à Lisieux.
Les
résultats de l'autopsie ne laissent aucun doute à cet égard.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Écraseurs découverts.
- Les
propriétaires de l'automobile qui à tué M. Lucas, l'employé de
l'octroi de Lisieux, se sont enfin fait connaître. Cela ne nous
étonne pas, car des personnes de Saint-Jacques de Lisieux avaient pu
donner le signalement de ces écraseurs : l'un d'eux, paraissant âgé
d'une quarantaine d'années, avec une longue barbe rousse, couvert
d'un cache-poussière cachou, descendit tenant à la main une carte
routière. Il demanda le chemin pour aller à Bernay. Ses mains
tremblaient tellement qu'il ne pouvait trouver sur la carte la commune
de Saint-Martin-de-la-Lieue. Le conducteur de la voiture, un jeune
homme de 20 à 25 ans, était aussi très émotionné et très pâle.
On lui répondit que le chemin le plus court était de retourner sur
Lisieux. L'homme demanda s'il y avait une autre route et il préféra
faire un long détour plutôt que de revenir à Lisieux.
C'est
dans une lettre écrite ces jours derniers que le propriétaire de
l'automobile raconte qu'il était avec son fils. Ce dernier
conduisait. A la suite du malheur qu'ils venaient de causer, le père
et le fils, atterrés, partirent fond de train jusqu'à l'étranger,
où ils résideraient encore. Cependant, pris de remords, ils auraient
décidé de se faire connaître, déclarant se mettre à la
disposition de l'autorité judiciaire.
Les
propriétaires des automobiles de Trouville et Deauville ont fait
entre eux une souscription pour la veuve et le fils de Lucas. Ils
feraient mieux de donner l’exemple d’une sage allure et ne pas
faire assaut de vitesse sur les voies les plus fréquentées de
Trouville et de Deauville. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Sus aux écraseurs.
- MM.
Le Comte et Chéron ont fait adopter au conseil général un vœu
demandant qu'il soit interdit aux constructeurs de moteurs de leur
donner une vitesse supérieure à 30 kilomètres à l'heure et de
défendre aux chauffeurs de dépasser une vitesse de 6 kilomètres à
l'heure dans les villes et les communes.
Nous
ne saurions trop appuyer ce vœu émis au lendemain de la
« quinzaine sanglante » que nous venons de traverser et au
cours de laquelle il s'est produit dans le Calvados, quinze accidents,
dont un mortel, causés par les automobiles lancées à toute vapeur.
—
Un grand nombre de conseils généraux ont émis des vœux analogues.
Espérons que leur voix, jointe aux cris de douleur poussés par les
victime s
des écraseurs, sera enfin entendue. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1901 - A chauffeur, chauffeur et demi.
- Maître
Victor est chauffeur à l'usine à gaz de Lisieux. Il est souvent de
service de nuit et laisse son épouse Victoriene, 24 ans, couchée
seule à la maison, ou, du moins se le figurait-il. Mais il eu était
autrement, car, l'une des nuits dernières, pendant que Victor
chauffait le gaz à l'usine, son ami Adrien Royer, 25 ans, chauffait
sa femme.
Malheureusement
pour l'un, heureusement pour l'autre, Adrien Royer est marié, et sa
femme, se doutant de son infidélité, fut prévenir le chauffeur qui
lâcha son travail et courut au domicile conjugal où il commença par
flanquer une volée de coups de gourdin aux coupables, puis il
rédigea une plainte en adultère qui fut portée à la gendarmerie
par la femme Royer, revêtue des culottes de son infidèle mari, afin
de montrer qu'elle est bien décidée à les porter à l'avenir.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Mordu par un cheval.
- Alfred
Dufay, 35 ans, charretier à la scierie Hommet, à Lisieux, a été
mordu au bras par un cheval qu'il attelait. Il a fallu frapper le
cheval à coups de bâtons pour délivrer Dufay. Celui-ci a des plaies
profondes au bras. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1901 - Accident. -
La dame veuve Catherine, âgée de 75 ans, gardienne du
musée, à Lisieux, s'étant trouvée enfermée dans l'escalier, eut
la malencontreuse idée de vouloir sauter par la fenêtre de
l'entresol. Elle s'abattit lourdement à terre. 0n la releva gravement
blessée à la tête, à une épaule et à un genou. Elle a, en outre,
une jambe fracturée à plusieurs endroits. Son état est très
grave. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Les écraseurs. -
L'automobile
qui a causé la mort du sieur Lucas, employé d'octroi à Lisieux,
appartenait au sieur Maurice de Villeroy, demeurant à Paris, Cours la
Reine, en villégiature à Dieppe, à la villa Mauresque.
C'est
le fils, âgé de 14 ans seulement, qui conduisait. Après l'accident,
au lieu de se diriger sur Dieppe, le sieur de Villeroy et son fils
sont partis pour la Lorraine où ils ont un château. C'est de là
qu'ils ont écrit au parquet de Lisieux et annoncé qu'ils verseraient
50 000 fr. à la veuve Lucas.
Cette
générosité n'arrêtera pas les poursuites, qui peuvent entraîner
jusqu'à deux ans de prison si la loi était rigoureusement
appliquée. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Affaire à éclaircir.
- Le
sieur Henri Monteil, 45 ans, terrassier à Cormeilles (Eure), a été
trouvé en état complet d'ivresse et baignant dans une mare de sang,
près de l'abreuvoir du boulevard Sainte-Anne, à Lisieux. Il aurait
fait une chute dans l'escalier de la veuve Moisy, chez laquelle il se
trouvait peu de temps auparavant, et cette femme, aidée de son fils,
l'aurait transporté à cet endroit.
Conduit
à l'hospice, le sieur Monteil a déclaré ne se souvenir de rien. On
n'a trouvé sur lui que 20 centimes. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1901 - Triste perspective.
- L'hiver
s'annonce mal. Le prix du pain a augmenté à Paris. On donne pour
raison la mauvaise récolte et le rendement peu abondant du grain. La
spéculation ne doit pas être non plus étrangère à cette
augmentation.
—
A mesure que la saison avance, on constate qu'il y a encore moins de
pommes qu'on ne le supposait au début, car on comptait sur les
dernières. En prévision de la cherté des pommes, les marchands de
cidre l'augmentent de 50 francs par tonneau.
—
La récolte du vin sera aussi bien inférieure à celle de l'an
dernier. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Écraseurs poursuivis.
- Le
sieur de Villeroy, riche propriétaire à Paris, et son fils, auteur
de l'accident d'automobile qui a coûté la vie au sieur Lucas,
employé d'octroi à Lisieux, ont comparu devant le juge
d'instruction. Ils étaient assistés de Me
Strauss, avocat du barreau de Paris, qui les défendra en
police correctionnelle.
Quoique
les sieurs de Villeroy aient avoué, ils ont été confrontés avec
les sieurs Lamer et Bienfait, témoins de l'accident, qui les ont
parfaitement reconnus. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Tamponné. -
Le sieur Méréal
Poulain, 49 ans, poseur à la compagnie de l'Ouest, à Lisieux, était
occupé sur la voie, non loin du tunnel de la Motte. Au passage du
train venant de Paris, et arrivant à Caen à 6 heures 30, il voulut
relever un outil resté entre les rails. Mais le malheureux fut
tamponné par la machine et projeté sur le talus. On l'a transporté
à l'hospice de Lisieux avec trois côtes enfoncées et une cuisse
déboîtée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Tentative de suicide.
- Le
sieur Jules Quéron, 60 ans, journalier à Lisieux, pendant l'absence
de sa femme, a tenté de se donner la mort à l'aide d'un réchaud de
charbon. En rentrant le soir de son travail, sa femme s'empressa de
lui prodiguer des soins, mais c'est dans un état presque désespéré
que le malheureux a été transporté à l'hospice. On ignore les
causes de cet acte de désespoir. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1901 - Mort en revenant d’un concert.
- Le
sieur Lindel, 48 ans, ferblantier à Lisieux, rentrait chez lui,
venant d'un concert offert par les réservistes musiciens, quand il
s'affaissa tout à coup. Le malheureux avait succombé à la rupture
d'un anévrisme. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Demi-mesure.
- Un
décret réglemente la vitesse des automobiles et leur enjoint de ne
pas dépasser cinq lieues à l'heure en traversant les villes et
villages, ce qui représente la vitesse d'un train direct de Caen à
la Mer.
Allez
donc vous garer de ça au milieu de la rue St-Jean !
—
D'après le même décret, les voitures susceptibles de dépasser la
vitesse de 30 kilomètres à l'heure devront porter, à l'avant et à
l'arrière, un numéro d'ordre permettant de les reconnaître. Quant
aux autres voitures, elles peuvent vous écraser sans qu'aucun signe
extérieur puisse faire connaître les auteurs de ces accidents si
fréquents. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - La criminalité en Normandie. - Pendant
l'année 1899, il a été prononcé dans les trois départements du
ressort de la cour de Caen (Calvados, Orne, Manche) 32 condamnations
à la relégation, 105 condamnations pour crimes, 5 813 condamnations
à l'emprisonnement. La moyenne donne 471 condamnés par 100 000
habitants.
Les
condamnations pour vol sont au nombre de 1820. Le vagabondage en
fournit 663. Les abus de confiance, escroqueries, faits de mœurs sont
en très minime proportion. Les rixes et coups viennent en première
ligne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Graves accidents du travail.
- Le
sieur Eugène Lelièvre, 37 ans, charpentier à Honfleur, enlevait un
échafaudage quand un madrier sur lequel il se trouvait bascula et le
précipita dans le vide d'une hauteur de 6 mètres 50. Dans sa chute,
il s'est fait diverses contusions, principalement à la tête et à l'œil.
On ne peut encore se
prononcer sur les suites.
—
Le nommé Anatole Quesnel, 36 ans, de Lion-sur-Mer, employé depuis
longtemps aux travaux de la drague, à Ouistreham, a été grièvement
blessé à la tête par un coup de treuil. L'œil est complètement
sorti de son orbite. Ce malheureux homme a été ramené chez lui dans
un état alarmant.
—
Le sieur Georges Lerey, 26 ans, employé dans une scierie à Lisieux,
sortait des plateaux provenant de la scie à ruban, l'un d'eux, ayant
glissé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, tomba sur le pied de
Lerey, qui a été assez sérieusement contusionné et a eu l'ongle du
gros orteil arraché.
—
Le sieur Leroy, boucher à Condé-sur-Noireau, descendait aux
abattoirs, un bœuf à l'aide d'un treuil. Le cliquet étant relevé,
il n'eut pas la force de retenir la manivelle qui l'atteignit en plein
visage, lui brisant le nez.
—
Le sieur Émile Marie, fils de l'adjoint de Subies, près Bayeux,
occupé à un charriage, est tombé accidentellement sous les roues de
sa voiture qui lui ont fait à la tête et sur une partie du corps de
graves blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Encore un embétement pour les bouilleurs.
- M.
Laniel, député de Lisieux, a demandé au ministre des finances si un
cultivateur, obligé cette année d'acheter les pommes qui lui seront
nécessaires pour sa boisson, perd, de ce fait, le privilège de
bouilleur de cru dont il a usé pendant les années précédentes ?
Le
ministre a répondu que si le cultivateur se borne à faire du cidre,
le privilège ne cesse pas. Mais, si au lieu de se borner à faire du
cidre il continuait à distiller, son privilège, étant limité aux
seuls produits de sa récolte, disparaîtrait.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1901 - Le téléphone.
- Le
téléphone est en si bonne voie que les intéressés réclament non
seulement l'installation du deuxième circuit, mais aussi le
rattachement de Caen au littoral. Le capital est trouvé.
Comme
la première fois, le baron Gérard et le comte Foy ont bien voulu
répondre à la demande de M. Bures, administrateur de la Société,
et avancer les fonds nécessaires. Il ne reste à trouver que les
intérêts.
Le
conseil général a voté 1 500 fr., la ville de Caen votera
certainement la même somme. Les communes du littoral auraient dû
être les premières à s'inscrire, car avec le téléphone elles
ramèneraient de nombreux parisiens qui ont émigré de l'autre côté
de l'Orne où le téléphone leur permet de correspondre facilement
avec leurs établissements.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Une automobile en flammes.
-
Une voiture automobile appartenant au baron de l’Epée,
propriétaire à St-Jacques de Lisieux, stationnait près du bureau
d'octroi de Lisieux pendant que le chauffeur achetait de l'essence. Le
tuyau du réservoir s'étant brisé, l'essence prit feu et en un clin
d'œil la voiture fut entourée de flammes.
Heureusement
que le chauffeur eut l'idée, pour éviter une explosion, de
déboucher le bidon de 20 litres et de jeter le contenu dans la cour.
Le feu se communiqua aussitôt à l'essence répandue sur le sol et
dans le caniveau.
Les
voisins apportèrent de nombreux sacs de toile, et peu de temps après
le feu était étouffé. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Accidents de travail.
- Le sieur Dubois, ouvrier de l’usine du phosphoguano, à
Honfleur, a eu les doigts d'un pied par la roue d'un wagonnet chargé de mille kilos de minerai.
—
Le sieur Albert Caresme, 44 ans, ouvrier charpentier à Lisieux,
embûchant une pièce de bois a mal dirigé sa hache et s’est coupé
le gros orteil gauche.
—
Le sieur Louis Thébault, maçon, 72 ans, travaillait à la
réparation d'une maison située à Saint-Jacques de Lisieux, lorsque,
par suite d'un faux mouvement, il est tombé d'un échafaudage. Le
malheureux, dans sa chute, s'est fracturé plusieurs côtes.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Qu’est-ce que l’Hydromel ? - Cette
boisson, qui figure dans l'énumération des boissons hygiéniques
récemment dégrevées, n'est autre qu'un vin de miel dont nos
ancêtres étaient très friands.
Sa
fabrication est facile : on prend 20 kilos de miel pour un hectolitre
d'eau et on y ajoute 150 grammes de levain de pain. Mettre le tout
dans un fût bien bouché, l'agiter et le laisser fermenter deux à
trois mois, en ayant soin de tenir toujours la barrique pleine.
Ce
liquide, mis en bouteilles, mousse comme du Champagne et, au bout de
six mois, on croirait boire du vin blanc. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Le port de la soutane.
- La cour de cassation vient de déclarer illégaux les
arrêtés municipaux interdisait aux prêtres le port de la soutane en
dehors des offices. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1901 - Chute grave.
- Le
nommé Michel Couillard, 65 ans, après de copieuses libations chez un
ami, rue du Hommet, à Lisieux, songeait à regagner son domicile,
lorsque ses jambes ayant tout à coup fléchi dans un escalier, il
dégringola la tête la première. Il lut relevé avec une grave
blessure à la tête, qui a nécessité son entrée à l'hospice.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Une première faute.
- Le
sieur Victor, une nuit d'août, était tranquillement à faire son
travail à l'usine à gaz de Lisieux, lorsque la femme Royer vint le
prévenir que son mari, à elle, était couché avec sa femme.
Le
pauvre Victor laissa tout en plan et courut chez lui où il trouva
Royer dans un négligé des plus significatifs. Pendant que les deux
hommes échangeaient des horions, la femme Royer cognait de son côté
sur son mari, et la femme Victor, à genoux, implorait le pardon de
son mari en lui répétant : « Man petit Victor, pardonne mé,
j'te jure que c'est le premier coup, je ne le ferai plus ».
Deux
gendarmes, étant intervenus, dressèrent procès-verbal, et Adrien
Royer. 25 ans, et la femme Augustine Victor, 24 ans, ont été
condamnés chacun à 15 jours de prison.
—
A Paris, l'adultère coûte seulement 50 francs d'amende.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - Affaire curieuse.
- Un
commis greffier de Lisieux, pour ne pas se déranger, aurait signé
lui-même les jugements qu'il devait faire signer aux magistrats. Ce
greffier serait poursuivi pour abus de signature, et les magistrats
cités devant la cour de cassation pour manque de surveillance.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1901 - A éclaircir. -
Un soir, vers huit
heures, le sieur Charles Duval, 29 ans, contre-maître du sieur
Guillouet, entrepreneur des travaux de couverture de l'église
Saint-Pierre de Lisieux, et Alexandre Avonde, 34 ans, ouvrier
couvreur, passaient rue Pont-Mortain. Soudain, trois individus se
jetèrent sur eux et renversèrent le sieur Duval qui fut relevé
portant à la tête une blessure faite avec un coup de poing
américain.
Les
auteurs de cette agression, les frères Papin, 18 et 23 ans,
mécaniciens, prétendent que c'est en tombant à la suite d'une prise
de corps que Duval s'est blessé. Une enquête est ouverte pour
rechercher la vérité. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1901 - Écraseurs en justice.
- L
e 11 août, le sieur de Villeroy, 47 ans, propriétaire à Paris,
son-fils Nicolas, 14 ans, et un chauffeur, quittaient Diep pe
en automobile pour aller déjeuner à Trouville.
Après
le repas, ils remontèrent en voiture pour retourner à Dieppe. En
arrivant à Lisieux, le sieur Lucas, employé d'octroi, s'avança
imprudemment au-devant de l'automobile, allant à toute vitesse,
conduite par le jeune Nicolas de Villeroy.
Il
fut heurté par la voiture et tué pour ainsi dire sur le coup.
L'automobile parut d'abord s'arrêter, puis repartit comme de plus
belle.
Peut-être
n'aurait-on jamais découvert les auteurs de cet accident, si le sieur
de Villeroy n'avait pas écrit d'un château qu'il possède en Alsace
qu'il se tenait à la disposition du parquet de Lisieux.
Le
sieur de Villeroy a commencé par remettre 50 000 fr. à la veuve
Lucas qui a d'un autre côté, touché 3 500 fr., produit d'une
collecte entre les propriétaires d'automobiles de Trouville. Un
estime que la voiture allait de 50 à 60 kil. à l'heure. De Villeroy
et son fils prétendent que s'ils ne se sont pas arrêtés, c'est
qu'ils redoutaient les mauvais traitements de la foule.
Les
débats nous ont appris que le sieur de Villeroy, un ancien officier
d'ordonnance du maréchal de Mac-Mahon, avait été déjà condamné
à six jours de prison pour avoir blessé une femme avec son
automobile. Quant à son fils, dont la mère est morte peu de temps
après ses couches, il a été élevé dans une couveuse. Cet élevage
artificiel a du bon, puisqu'il a fait du petit Nicolas un gaillard de
taille à conduire, à 14 ans, une automobile faisant du 60
kilomètres à l'heure. Jugement remis. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Morts subites. -
La demoiselle Émilie
David, 73 ans, rentière, place Thiers, à Lisieux, a été trouvée
morte dans sa chambre, qu'elle habitait seule. La mort, due à une
congestion, remontait à deux jours.
—
Le sieur Jules Roussel était occupé à transvaser du cidre chez le
sieur Juquin, propriétaire à Mézidon, lorsqu'il tomba comme une
masse, II avait succombé à une congestion. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Nouveau coup de raquette.
-
Le père Lèpine, 73 ans, demeurant à St-Jacques de Lisieux,
avait pris chez lui le couple Colmiche.
La
femme, âgée de 36 ans, en échange, blanchissait, soignait et
dorlotait le bonhomme jusque dans son lit, s'il faut en croire le
gendarme Mariette, car il a dit sans rire au tribunal que la femme
Colmiche était, « entre son époux et le père Lépine, comme un
volant entre deux raquettes qu'ils se renvoyaient de l'un à l'autre
lorsqu'ils en avaient assez ».
A
la fin, le vieillard mit ce beau couple à la porte. La femme Colmiche,
ayant gardé les clefs de la maison, en a profité pour enlever des
draps, des oreillers et même des bonnets
de coton. Elle a été condamnée à 40 jours de prison.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Les congrégations devant les conseils municipaux.
- Le Conseil municipal de Lisieux, sur la proposition de M.
Chéron, qui met de plus en plus de l'eau dans son vin, ont donné un
avis favorable au maintien, à Lisieux, des Carmélites, des
religieuses du Refuge et de l'Immaculée-Conception,
—
Vire a émis un avis dans le même sens.
—
A Caen, on discute fort à huis clos ce que l'on décidera.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1901 - Chevaux et voitures.
- Avant
le 1er Janvier, devront être déclarés, dans les mairies,
chevaux et ânes de n'importe quel âge et toutes les voitures, à
l'exception de celles affectées au transport des personnes.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1902 - Concert
au profit des sinistrés de la Martinique.
- Dimanche
prochain, au théâtre de Lisieux, un grand concert sera donné, au
bénéfice des sinistrés de la Martinique, par la chorale les
" enfant de Lisieux", avec le concours de plusieurs artistes
de Paris et de la " société philharmonique ".
Juillet
1902 - Samedi 26,
dimanche 27 et lundi 28, grande fête où, sur invitation du maire
Henry Chéron, le ministre de l'Agriculture vient poser la première
pierre du nouvel hôpital.
Septembre
1902 - Découverte
d'une tuilerie gallo-romaine et des vestiges d'une voie antique dans
le parc du château, lors des fouilles pour l'agrandissement de
l'hôpital.
Janvier
1903 - Une tapisserie de 54 mètres carrés. - On
ne voit pas tous les jours un tapis de tapisserie de cinquante quatre
mètres carrés.
Ce
sont pourtant les dimensions d'un tapis de chœur destiné à
l'ancienne cathédrale de Lisieux et dont un seul morceau est exposé
dans la vitrine d'un grand commerçant de Rouen. Ce tapis, sur fond
rouge, est orné d'une bordure Renaissance à ornements de tons d'or,
sur un semis de croix de Malte, se détachent l'écusson de l'évêque
de Lisieux et celui du Chapitre. Ces écussons sont bordés au point
des Gobelins et constituent un travail très artistique.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1903 - Grève. -
A la suite d'un abaissement du tarif de tissage, les
ouvriers tisserands de l'usine Mommers, à Lisieux, ont cessé lundi
matin le travail.
Ils
ont nommé cinq délégués qui se sont adressés au juge de paix dans
les formes de la loi du 27 décembre 1892. Deux arbitres ont été
désignés. La grève est très calme. Le maire de Lisieux est
intervenu entre les parties sans avoir pu jusqu'alors arriver à une
entente. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1903 - Une femme dans le feu.
- La
dame Ernestine Bouchard, femme Provost, 24 ans, ménagère à Lisieux,
prise subitement d'une crise d'épilepsie, est tombée dans l'âtre de
sa cheminée, et le feu se communiqua aussitôt à ses vêtements.
La
malheureuse aurait été brûlée vive sans le secours des locataires
de la maison attirés par l'odeur d'étoffes brûlées, ils
s'empressèrent de retirer la femme Provost de la dangereuse position
où elle se trouvait et de lui prodiguer des soins.
Elle
a de graves brûlures au cou et à la poitrine. Son état est
inquiétant. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Janvier
1903 - Double asphyxie. -
Le sieur Elphège Leroy, 81 ans, et la veuve Durand, née
Louise Pauvret, 72, ans, marchands des quatre-saisons à Lisieux,
demeurant ensemble depuis une trentaine d'années, ont été trouvés
presque asphyxiés par un réchaud qui leur sert à griller des
marrons et qu’ils avaient allumé dans leur chambre à cause du
froid. Les vieillards ont pu être rappelés à la vie et on espères
les sauver. (Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1903 -
Légion d’Honneur. -
MM.
Lantz, contrôleur d'armes à Caen, et Beck, capitaine de gendarmerie
à Lisieux, ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1903 -
Noyé. -
En
se rendant, le soir, aux cabinets d'aisances situés sur le bord de la
rivière l'Orbiquet, le sieur Jacques Charlemaine, 71 ans, journalier
à Lisieux, trompé par l'obscurité, est tombé à l'eau. On
s'empressa de le retirer, mais le malheureux vieillard, qui était
infirme et impotent, avait déjà cessé de vivre. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1903 - Récompense honorifique.
- Le
ministre de l'intérieur a accordé, pour le service des épidémies
en 1900-1901, un rappel de médaille de bronze à M. de la
Croix, docteur-médecin à Lisieux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1903 -
Un marché aux pommes. -
A Carentan,
à Lisieux et dans d'autres villes de la région normande, il existe
des marchés pour les pommes à cidre.
A
Caen, qui est au centre de la production cidrière, il n'y en a pas.
La Société d'agriculture et de commerce demande qu’il soit établi
chez nous un marché franc.
Espérons
que son vœu sera réalisé. Nos fermiers de la plaine trouveraient
là un débouché immédiat et facile et ils souffriraient moins,
peut-être, de l'abolition de leur privilège de bouilleurs qu'on leur
enlèvera un jour ou l'autre, c'est malheureusement à craindre.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Février
1903 -
Précieuse découverte.
- Un terrassier,
employé à la démolition de la Halle-Boucherie, située place Victor
Hugo, à Lisieux, a cassé, avec sa pioche un vieux pot en grès
qui contenait une certaine quantité de pièces de monnaies en or et
en argent anciennes et dont la plupart remontent au règne de Louis
XIII ; quelques-unes sont à l'effigie de Henri II, roi d'Angleterre
(1154 - 1189).
Cette
découverte intéressante fait, en ce moment, le bonheur des
numismates et des collectionneurs lexoviens.
Février
1903 -
La fin de la grève.
- À la suite
d'une réunion qui a eu lieu vendredi soir, à la Maison du Peuple, et
sur l'intervention du maire de Lisieux, les ouvriers tisserands de
l'usine Mommers, qui étaient en grève, ont décidé de reprend le
travail demain lundi.
Février
1903 - Né en voiture. -
La
dame Zéphyrine Catherine, 31 ans, demeurant à Lisieux, rentrait à
son domicile lorsque, prise des douleurs de l’enfantement, elle dut
s'asseoir sur le trottoir. Pendant qu'on la transportait dans une
voiture à l'hospice elle a mis au monde un gros bébé.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Instituteurs et curés.
- Des
circulaires académiques recommandent aux instituteurs de supprimer de
leur service la surveillance des enfants dans les églises. D'un autre
côte, les curés se refusent à recevoir pour la première communion
les enfants non surveillés aux offices et récriminent, en chaire,
contre les procédés laïques. Si on pouvait de part et d'autre,
montrer un peu plus de tolérance, est-ce que cela ne vaudrait pas
mieux pour tout le monde ? Car, en fin de compte, ce sont les enfants
des écoles et leurs familles qui
se trouvent pris ainsi entre l'enclume académique et le
marteau clérical. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Infanticides. -
Catherine Klein, 25 ans, est née dans le grand-duché de
Luxembourg. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 1902, étant au service
des époux Deligne,
propriétaires à Paris, alors en villégiature à Luc-sur-Mer, elle
accoucha d'un enfant, qu’immédiatement elle étrangla et essaya de
faire disparaître.
Grâce
à Mme Deligne, le crime fut découvert. La fille Klein avoua et
manifesta le plus grand repentir. Elle essaya plusieurs fois de se
suicider. Malgré une chaleureuse défense de Me
Hébert, elle a été condamnée à 3 ans de prison.
—
La fille Peschoux, 20 ans, servante à Saint-Jacques de
Lisieux, chez le sieur Grieu, déjà mère de deux enfants élevés
par sa grand’mère, accoucha en décembre dernier, d'un troisième
qu'elle, étrangla puis enterra dans le fumier.
Une
lettre anonyme la dénonça. L'enquêté établit sa culpabilité,
qu'elle avoua. Elle à été condamnée à 4 ans de prison.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1903 - Correspondance. -
En réponse à notre
entre filet sur la réforme de l’orthographe, M. Auguste Renard,
agrégé de l’Université de Caen nous adresse la lettre suivante :
Loin
de vouloir démolir la «langue» — qu'il ne faut pas confondre avec
l'orthographe — nous avons pour elle un culte égal au moins à
celui de nos adversaires, et nous gémissons de la voir tous les jours
maltraitée, Dieu sait comme ! par tant de journaux — autres que le
Bonhomme normand — et défigurée,
en effet, par cette horrible plaie que sont les mots
étrangers. Mais, ces mots étrangers, il me semble qu'on leur fait
assez bon accueil dans les journaux de la « bonne société », du
high life, du five o'clock tea, du yachting, etc..., qui ne sont
généralement pas favorables à la réforme. Ce. n'est pas à nous
qu'il faut s'en prendre. Que le Bonhomme rectifie donc son tir. Quant
à l'orthographe — j'entends l'orthographe actuelle — oh ! oui,
nous lui voulons mal de mort, et cela non pas par fanatisme ou
« maboulisme », mais parce qu'elle est absurde et malfaisante.
On
écrivait, autrefois, phantôme, thrône et crystal, c'était absurde,
On a simplifié l'écriture de ces mots en écrivant fantôme, trône,
cristal, on a bien fait.
N'est-ce
pas l'avis du Bonhomme ? On simplifiera de même philosophe, théâtre
et mystère ? en écrivant filosofe, tèâtre et mistère,
c'est-à-dire qu'on n'aura' plus à se demander si tel mot s'écrit
avec f ou ph, avec t au
th avec i ou y : ce sera toujours f, t ou i simplement. Et ce sera une
réforme raisonnable, logique et utile : l'orthographe sera meilleure,
plus simple, plus française et moins « cocasse », et les enfants
l'apprendront plus vite.
Le
Bonhomme a trop de bon sens et d'esprit pour ne pas se ranger,
après réflexion, à cet avis. Et, en nous aidant, il fera une
bonne action. Ce. ne sera pas la première. Je vous
prie d'agréer, etc..., A. RENARD. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1903 - Un brutal. -
Paul Moisy, 16 ans, demeurant chez sa mère, à Lisieux, au
cours d'une discussion, a cassé, d'un violent coup de pied, la jambe
gauche d'Henri Bassière, 18 ans, demeurant aussi à Lisieux, chez ses
parents. Moisy a été arrêté. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Mars
1903 - Commerce dangereux.
-
« S'il n'y avait pas de receleurs, dit un proverbe, il n'y
aurait pas de voleurs. » Par analogie, s'il n'y avait pas de
vendeurs, il n'y aurait pas de fraudeurs.
C'est
le cas de Pierre Leveau, 56 ans, journalier à Lisieux. C'est un
fraudeur de profession, mais un petit fraudeur, car il ne passe jamais
que deux à quatre litres d'eau-de-vie à la fois.
Quand
il a été pincé, à Lisieux, il portait sous son gilet un bidon
contenant deux litres d'eau-de-vie et, dans chaque poche, un bidon,
d'un litre. Leveau fut arrêté. De la prison, il écrivit à Jean
Duchesne, 57 ans, cultivateur à Saint-Désir de Lisieux, de lui
envoyer 300 fr. ou de lui faire un billet.
Cette
demande d'argent avait sans doute un sous-entendu. Si Duchesne l'avait
donné, il est probable que Leveau ne l'aurait pas désigné comme le
bouilleur chez lequel il avait acheté l'eau-de-vie saisie et qu'il
avait payée 2 fr. le litre, mais Duchesne refusa les 300 fr. et
Leveau l'a indiqué comme son vendeur.
Le
tribunal s'est montré sévère envers Duchesne, contre lequel deux
contraventions ont été relevées, car il l'a condamné à deux
amendes de 2 500 fr., soit 5 000 fr., plus les décimes, et à 1 000
fr., solidairement avec Leveau ; de, plus, il à été déchu jusqu'au
30 septembre 1904 de son droit de bouillir. En plus de sa part dans
les 1 000 fr., Leveau a été condamné à 200 fr. d'amende maximum de
la contrainte par corps pour Duchesne ; minimum pour Leveau. (
Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Les bouilleurs de cru.
-
En 1900, un million de cultivateurs ont distillé leur vin ou
cidre. Il y en a eu 25 000 dans le Calvados, 41 000 dans l'Orne et 35
000 dans la Manche.
C'est-à-dire
plus de 100 000 pour les trois départements de Basse-Normandie. Ces
chiffres montrent de quelle importance est la question des bouilleurs
de cru. ( Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Les cambrioleurs.
-
Des malfaiteurs inconnus ont pénétré la nuit, après avoir
brisé les trois fenêtres d'un appartement donnant sur la cour, dans
les bureaux de
la Compagnie Singer, à Lisieux. Munis de fausses clefs, ils ont
ouvert le coffre-fort et enlevé une somme d'environ 1 100 fr.
Les
cambrioleurs ont laissé des mandats au nom de la Compagnie Singer.
Aucun des papiers n'a été dérangé. ( Source : Le
Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Chevaux de gendarmes.
Une commission de
remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la
Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la
maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les
chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe
foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Accident de bicyclette.
-
Le sieur Charles Lesueur, 24 ans, employé de quincaillerie à
Lisieux, descendait à bicyclette la route de Paris lorsque le sieur
Louis Bonnissent, domestique à l'hospice, traversait la rue pour
rentrer dans cet établissement. Le sieur Bonnissent, n'ayant pas
entendu les appels du cycliste, fut heurté par la machine. Il tomba
et occasionna la chute du sieur Lesueur qui fut projeté assez
violemment sur le sol, se faisant plusieurs blessures à la tête et
aux mains.
Le
sieur Bonnissent n'a eu heureusement que des contusions sans gravité.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1903 - Un coup, mais pas deux.
-
Les journaux du monde entier s'occupent en ce moment de
l'alcool. On est en train de le réhabiliter. Des expériences ont
été faites en Amérique sur des hommes jeunes et robustes à qui on
en faisait boire, chaque jour, une dose modérée.
Ces
expériences ont démontré que l'alcool est un aliment comme un
autre, très riche même en principes nourrissants, et que son usage
modéré est sans' aucun danger pour la santé.
M.
Combes, chef du cabinet, l'a aussi déclaré aux représentants des
cafetiers de Paris. Voilà qui va faire plaisir à nos braves
bouilleurs der cru normands et donner du cœur à ceux qui les
défendent. Tout le monde saura à présent qu'on peut boire un coup
sans danger, mais il est toujours défendu d'en boire deux.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Prévenir vaut mieux que construire. - La
fièvre typhoïde sévit chez nous avec recrudescence. Malgré les
travaux de voirie et autres, il semble que nous n'ayons pas fait
beaucoup de progrès au point de vue sanitaire.
Comme
nous l'avons dit, les médecins caennais s'en inquiètent et tous sont
d'accord pour déclarer, sans le prouver, que les puits et les
fontaines qui se fournissent d'eau à notre nappe souterraine
sont cause de tout le mal. L'infect Odon, cloaque répugnant où
pourtant on lave presque tout le linge caennais, y est bien pour
quelque chose aussi.
Quand
se décidera-t-on à le couvrir dans tout le parcours de la
ville ? C'est une mesure nécessaire absolument. Avant de
construire à grands frais des hôpitaux, il serait plus simple de
commencer par diminuer la fréquence des épidémies et le nombre des
malades par des précautions hygiéniques rigoureuses. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Avril
1903 - Accident mortel. -
En
sortant de sous un hangar son cheval attelé à un tombereau, le sieur
Pierre Drouin, 60 ans, propriétaire à Lisieux, était debout dans le
véhicule. Le cheval, ayant eu subitement peur, est parti au galop et
s'est abattu rue d'Alençon.
Le
sieur Drouin, violemment projeté sur le soi, est tombé sur la tête.
On le releva aussitôt, mais il avait succombé à une fracture du
crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - La température. -
Les saints de glace (
11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en
croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas
aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Les « écrase-tout ».
- Samedi,
jour de marché à Lisieux, une automobile, venant de Dives,
parcourait la route à une vitesse vertigineuse. Plusieurs chevaux ont
été effrayés, celui de la dame Calanville s'est emballé et a
versé la voiture. La dame Calanville à été légèrement
contusionnée. Les voyageurs de l'automobile, des Anglais, après
avoir donné 200 fr. à la blessée, sont repartis avec la même
allure. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Mort subite. -
La
dame Gaillon, née Marie Fresnel, 63 ans, brocanteuse à Lisieux, est
morte subitement des suites d’une maladie de cœur, en se rendant à
la gare pour prendre le train de Trouville-sur-Mer.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Les pommiers. -
La
température que nous subissons depuis trop longtemps n'a pas,
jusqu'à présent, causé de dégâts trop sérieux aux pommiers, dont
les plus précoces ont été arrêtés dans leur végétation avant
que les fleurs se soient complètement montrées. Il n'en est pas de
même des poiriers, qui sont gravement compromis, ainsi
que les pêchers, les abricotiers et les cerisiers. .
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1903 - Mort subite. -
Le
sieur Sosthène de Maurey, 67 ans, tailleur à Lisieux, est mort
subitement dans la rue, foudroyé par une embolie. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1903 - La fraude n’est pas tout profit. -
Les employés de la régie ayant trouvé chez la dame Schafner,
débitante à Lisieux, une chopine et demie d'eau-de-vie de cidre
qu'elle avait achetée d'un fraudeur, a été condamnée à
1 000 fr. d'amende, plus les décimes.
—
Frédéric Lamare, gardien d’herbages à Victot-Pontfol, près
Cambremer, pour vente en fraude de deux litres d'eau-de-vie, paiera 1
500 fr. d'amende, plus les décimes. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1903 - Tué en travaillant.
-
Le sieur Adam Brissot, 26 ans, ouvrier à la scierie des Bois
de Normandie, à St-Jacques de Lisieux, dirigeait un arbre devant la
scie. L'anneau de la chaîne qui le soutenait s'étant ouvert, l'arbre
a basculé et, dans sa chute, a frappé l'ouvrier au ventre.
Brissot
a été tué sur le coup. Il était marié et père d'un enfant de
quatre mois. Déjà blessé au pied, il y a quelque temps, il avait
repris son travail seulement lundi. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1903 -
Excès de Vitesse.
- Près de
Lisieux, sur la route de Glos, les gendarmes constatent un
excès de vitesse, montre de gousset en main : Une automobile a
parcourue 2 Km en 2 minutes 20 secondes. A cette vitesse folle
{un peu plus de 50 tinta), ils n'ont bien sûr pas pu l'arrêter. Mais
ils ont relevé le numéro, et dressé procès-verbal.
Juin
1903 - Victimes de leur imprudence.
-
Deux ouvriers jointoyeurs, les sieurs Léon Filoche, 43 ans, à
Lisieux, et Adolphe Simon, 29 ans, à Deauville, devaient placer un
écusson au haut d'une maison, boulevard Carnot, à Lisieux.
Pour
accomplir cette besogne, ils avaient mis deux échelles bout à bout.
Tout à coup, une des échelles rompit, précipitant dans le vide les
deux malheureux. On les releva sans connaissance. Filoche avait un
bras fracturé. Quant à Simon, dont l'état est des plus graves, on a
constaté qu'il avait plusieurs côtes cassées. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1903 - La pluie. -
C'était lundi la St-Médard. Il a plu un peu partout. En
voilà pour quarante jours, s'il faut en croire la légende. Mais nous
sommes certains qu'elle mentira. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1903 - La dentelle. -
Sur la proposition de M. Engerand, la Chambre a voté que
l'enseignement de la dentelle à la main sera organisé dans les
écoles de filles des départements où la fabrication est en usage.
Cette
loi va être soumise au Sénat. A propos de dentelles, la reine
d'Angleterre en possède pour près de deux millions.
L'ex-impératrice Eugénie en a une qui a coûté 12 000 fr. le
mètre. Les dentelles du Pape sont évaluées à 5 millions.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Fermeture d’écoles.
-
Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville,
rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er
août, devront aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux,
Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay,
Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers, Grandcamp, Hermanville,
Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay,
St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.
Presque
tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour
le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Un amateur de bécane.
-
La gendarmerie de Lisieux a arrêté, en flagrant délit de
vol, Paul Anquetil, 30 ans, domestique, né à Auvers (Manche). Il
venait de vendre pour 35 fr., au sieur Papin, marchand de cycles, une
machine de 180 fr. que lui avait louée pour quelques jours le sieur
Marins Henry, également marchand de cycles. Sur le reçu de 35 fr.
remis au sieur Papin, Anquetil avait signé du faux nom de Pierre
Marais, se disant fermier à Victot-Pontfol.
Le
tribunal de Lisieux l'a condamné à quarante jours de prison.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Territorial pris de folie.
-
Le nommé Boulet, demeurant à Saint-Aubin-de-Bonneval (Orne),
qui fait ses treize jours à Lisieux, se disant souffrant, se rendait
à la visite du médecin-major. En arrivant, il fut pris d'une crise
de délire aigu et voulut se suicider en s'étranglant avec une
courroie.
On
eut toutes les peines du monde à le maîtriser : « Laissez-moi me
tuer », répétait-il en poussant des cris désespérés. On dut le
conduire à l'hôpital où il a été placé dans un cabanon après
qu'on lui eut fait endosser la camisole de force.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Un acompte. -
— Désiré Gérard, 74ans, demeurant à Lisieux, conduisait
une voiture chargée de matériaux. Il est tombé sous Tune des roues
qui lui a écrasé les deux cuisses. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1903 - La justice à rebours.
-
Certains employés de la gare de Lisieux se plaignent qu'on
leur fait faire treize heures de service par jour.
D'abord,
ce surmenage est contraire à la loi, ensuite, il est dangereux pour
la sécurité publique.
L'inspecteur
du travail sait bien sévir avec la plus grande rigueur contre les
industriels qui font travailler leur personnel une demi-heure de plus
que de droit et il laisse tranquilles les grandes compagnies.
Toujours
la justice à rebours. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Dans la gueule du loup.
- femme
Madeleine-Elisabeth Fouques, 41 ans, demeurant à Dives, était venue
à Lisieux chercher pratique. Un soir, elle fit la
rencontre de deux individus qui lui enlevèrent son porte-bonheur.
Elle se rendit chez le commissaire pour porter plainte. Mais, comme il
fallut dire où et comment elle avait été volée, notre Madeleine
s'aperçut qu'elle s'était fourrée dans la gueule du loup. Elle
chercha à en sortir en disant que deux individus, un coiffeur et un
zouave, l'avaient entraînée dans un petit chemin où il n'y avait
pas de pierres et l'avaient prise de force.
Mais
le commissaire, sachant qu'il n'y avait pas besoin de violenter la
plaignante pour obtenir d'elle ce qu'on désirait, lui dressa
procès-verbal pour outrage à la pudeur, ainsi qu'à Gaston Guillard,
19 ans, garçon coiffeur, qui a été condamné à 25 fr. d’amende
et la loi Bérenger. Quant à la Madeleine Fouques, elle a attrapé
huit jours de prison, ce qui ne lui serait pas arrivé, prétend-elle,
si elle avait eu son porte-bonheur. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1903 - Suicide. -
La dame veuve Hamel, née Hélène Bonneau, 52 ans, coiffeur à
Lisieux, s'est donné la mort en se tirant trois balles de revolver :
deux dans le côté droit du ventre et une dans la tête.
C'est
son frère, qui habite Caen, auquel elle avait annoncé dans une
lettre son intention de se suicider, qui l'a trouvée dans sa chambre,
fermée à clef. Transportée à l'hospice, elle y est morte le
lendemain.
La
dame Hamel n'avait pas pu se consoler de la mort de son mari, survenue
il y a deux ans. La veille de son suicide, elle avait donné des
ordres pour l'exhumation des corps de ses parents et avait elle-même
acheté une concession au cimetière.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - En famille. -
Un dimanche, Louis Onesse, 65 ans, logeur, rue Petite-Couture,
à Lisieux, sa femme et plusieurs membres de sa famille prenaient
tranquillement leur sou de café, lorsque Jules Auvray, 31 ans, et son
frère, Marcelin Auvray, 29 ans, ce dernier gendre de Louis Onesse,
tombèrent comme une bombe au milieu de cette réunion de famille.
Comme
ils étaient ivres, ils commencèrent par chanter sottise à tout le
monde, puis ils brisèrent tasses et bouteilles. On les mit à la
porte. Mais Marcelin Auvray revint bientôt, armé d'une petite serpe,
dont il frappa son beau-père, qui est presque aveugle.
Marcelin
Auvray, qui a été déjà condamné vingt fois pour coups, est
condamné à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour
et son frère à quatre mois d'emprisonnement. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1903 - Les absents n’ont pas toujours tort. - Eugène
Gautier, journalier à Lisieux, et sa lemme avaient été condamnés,
pour colportage de gibier en temps prohibé : le mari, à quinze jours
de prison ; la femme, à huit jours. Les condamnés avaient porté
l'appel, mais ils ne se sont pas présentés pour le soutenir.
Néanmoins,
la cour a acquitté Gautier et a réduit la peine de la femme à 50
fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Protestations. -
Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur
les banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour
l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec
raison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Les pommes. -
Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un
peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être
vendeurs, seront acheteurs.
Nous
sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière
par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, ofïres de la
maison Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1903 -
Partie remise. -
La femme d'Ulysse Drouin, maçon à Lisieux, disparaissait un
jour du domicile conjugal en emportant les économies du ménage.
Ayant appris que la fugitive, âgée de 36 ans, filait le parfait
amour, à Cabourg, avec un jeune tourneur appelé Albert Thomas, 21
ans, il voulut les faire pincer en flagrant délit d'adultère.
Un
matin, à quatre heures, l'autorité se présentait au domicile du
jeune Albert,
mais
elle fit, comme on dit : « chou blanc ».
En
entendant, dans l'escalier, les bottes des gendarmes, la femme
coupable avait pris ses cliques et ses claques et s'était couchée,
dans une pièce voisine, dans le petit lit de son jeune garçon et
avait fourré le mioche à sa place, auprès du tourneur de bois et de
têtes.
Tous
les deux, néanmoins, ont été cités en police correctionnelle,
mais, quoique certain que le délit avait été commis, le tribunal,
estimant qu'il y avait doute, en a fait profiter les deux coupables en
les acquittant. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Parents, veillez. -
En allant aux courses, le jeune Émile Adde, 10 ans 1/2,
demeurant chez ses parents à Lisieux, était monté imprudemment
derrière l'une des
voitures qui s'y rendaient. Malheureusement, il est tombé et la roue
d'une voiture qui suivait l'a blessé gravement au visage.
Son
état, cependant, n'inspire pas d'inquiétudes sérieuses.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Accidents. -
Le sieur Gustave Corbin, 51 ans, domestique à Lisieux,
revenait du cimetière avec un banneau chargé de pierres sur lequel
il était monté, lorsque le cheval, gagné par la rapidité de la
descente du chemin, vint heurter sur un talus et culbuta, entraînant
avec lui son chargement.
Le
conducteur, pris sous les pierres, a été assez grièvement blessé.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Chute à l’eau. -
Lundi,
la femme Scher, 60 ans, employée à l'usine Mommers, à Lisieux, a
glissé sur un lavoir situé dans cette usine et est tombée dans la
Touques. Le sieur Georges Bultey l'en a retirée au moment où elle
disparaissait.
Cette
femme a pu être rappelée à la vie. Néanmoins, son état a été
jugé assez grave pour qu'elle soit transportée d'urgence à
l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Morts subites. -
Le
sieur Victor Harang, 55 ans, journalier à Orbec, déchargeait une
voiture de bois. Soudain, le malheureux, pris d'une congestion,
s'affaissa et tomba sur le sol d'une hauteur de 2 mètres. Dans sa
chute, il se fractura la colonne vertébrale. La mort fut
instantanée.
—
Le sieur Philibert Seigneuret, 48 ans, facteur auxiliaire au bureau de
postes de Lisieux, est mort subitement en faisant le tri des lettres. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Chute Grave. -
Le jeune Élie Doye, 20 ans, revenant de la Pommeraye,
descendait à bicyclette et à une allure exagérée la rue de Dives,
à Lisieux. En tournant dans la rue de Caen, comme il n'était plus
maître de sa vitesse, la bicyclette alla buter contre le trottoir et
le cycliste fut projeté sur le sol plusieurs mètres en avant. On l'a
relevé avec des contusions et des blessures très graves, puis il a
été transporté chez ses parents. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Août
1903 -
Incendies. -
D'un hangar attenant à la maison d'habitation du sieur
Lebarbanchon, horticulteur à St-Jacques de Lisieux. Pertes
assurées, 2 000 fr.
—
A Vire, d'une maison appartenant à la dame veuve Poulain et habitée
par le sieur Pierre Le Gouvello, représentant de commerce, et la
demoiselle Elise Bidois, sans profession. Pertes pour la
propriétaire, 17 800 fr. : pour le sieur Le Gouvello, 6 000 fr. ;
pour la demoiselle Bidois, 5 000 fr. Tous trois assurés.
—
D'un bâtiment à usage de cave et d'étable appartenant et exploité
pas le sieur Eugène Grente, journalier à Quetteville. Un porc de
lait a été brûlé. Pertes, 1
000 fr. Assuré pour 800 fr. seulement.
—
De 6 000 bottes de foin dans un bâtiment à usage de grange
appartenant au sieur Alphonse Margueritte, cultivateur à Lingèvres.
Assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1903 -
Amateurs de bécanes.
- Un
loueur de voitures, en fuite, a volé une bicyclette au sieur Alfred
Arras, mécanicien, demeurant à Trouville.
—
On a aussi volé, la nuit, par effraction, un motocycle de 500 fr. et
une bicyclette de 300 fr. au sieur Cornu, marchand de vélocipèdes et
d'automobiles à Lisieux, dans la remise affectée au dépôt des
cycles en réparation.
—
Une bicyclette de 375 francs a été soustraite par un inconnu, au
préjudice du sieur Francia, propriétaire, en villégiature à
Cabourg. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1903 - Mort en wagon.
- Un
ancien négociant de Lisieux, le sieur Arsène Gruchey, 70 ans, venait
de conduire sa femme chez des amis, à Riva-Bella, et rentrait à
Lisieux, lorsqu'en changeant de train, à Caen, il se trouva
subitement indisposé. Il prit, au buffet, un cordial qui le remit un
peu et remonta en wagon. Mais son mal s'aggrava presque aussitôt. Ses
voisins de compartiment, parmi lesquels se trouvait justement un
médecin, le secoururent du mieux qu'ils purent, mais M. Gruchey, qui
depuis longtemps souffrait d'une affection du cœur, mourut entre
Moult-Argences et Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Employé indélicat.
- La
gendarmerie d'Argentan a arrêté dans un hôtel de cette ville, où
il se cachait depuis quelques jours, le nommé Gaston Poret, 27 ans,
employé de bureau au journal « le Réveil libéral », à
Lisieux.
Poret
avait pris la fuite après avoir touché le montant de plusieurs
abonnements et de nombreuses factures. Le total n'a pu être encore
évalué au juste, mais il sera assez considérable. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Mort en wagon.
- A
l'arrivée du train de Lisieux à Paris, les employés ont trouvé
dans un compartiment de 2e classe le corps de la dame
Estelle Dusaussay, 67 ans, qui fut longtemps au service de M. Doesnard,
professeur de dessin à Lisieux.
La
dame Dusaussay se rendait chez ses parents à Orléans, elle est morte
de la rupture d'un anévrisme. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1903 - Pour une chanteuse.
- Un
garçon de laboratoire de M. Adam, pharmacien, rue Pont-Mortain, à
Lisieux, Auguste Froment, 23 ans, ancien voyageur de commerce,
profitant de l'absence de son patron, a fracturé, avec un ciseau, un
secrétaire placé dans la chambre à coucher et s'est emparé de 340
fr. pour faire la conquête d'une chanteuse de café-concert se
faisant appeler Clairette d'Essonville.
Froment
a été arrêté au moment où il prenait le train d'Evreux avec la
chanteuse. Il a avoué et restitué presque toute la somme, mais on a
maintenu son arrestation. La chanteuse a pu partir, mais elle devra se
tenir à la disposition de la justice. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1903 - Prenez vos billets.
- Il
y a quelque temps, notre municipalité a nommé une commission
chargée de s'occuper des moyens propres à attirer chez nous la
grande industrie. Jusqu'ici, elle n'a abouti à rien.
A
Lisieux, où tant d'usines se sont fermées de[1]puis la guerre, on se remue davantage et on fait risette aux
gros industriels. Pour les amadouer, la municipalité doit organiser
un concours monstre entre ceux d'entre eux qui voudraient s'établir
à Lisieux. Il y aurait deux prix de 200 000 fr. chacun et deux autres
de 100 000 fr. Ce ne sont pas de petites sommes et il y a bien de quoi
tenter les chercheurs d'affaires.
Pour
faire face à la dépense, Lisieux songerait à faire une loterie d'un
million. C'est autre chose que notre tombola !
Une
commission municipale doit aller négocier l'autorisation avec M.
Combes. Si elle est accordée, ce sera le moment d'essayer sa chance
à la grrrande loterie de Lisieux ! (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1903 - L’hiver approche.
- De
nombreux voliers d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de
Caen, en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs
changent de climat : c'est assurément signe de froid prochain.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Destruction des corbeaux.
- La
destruction, à l'aide d'un fusil, des corbeaux, corneilles et pigeons
ramiers est autorisée du 1er novembre au 30 juin, sans
permis. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Fumée chère.
- En
1902, le Calvados a fait envoler en fumée pour 67 212 fr. de tabac de
plus que l'année d'avant. Ce sont les fumeurs de Caen et de Lisieux
qui en ont le plus consommé. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Novembre
1903 - Voleur et assassin.
- Auguste
Froment, qui avait volé 300 fr. à son patron, M. Adam, pharmacien à
Lisieux, pour aller faire la noce avec des chanteuses, vient d'être
réclamé par le parquet de Privas (Ardèche). On le soupçonne
d'être l'auteur de l'assassinat d’un jeune homme de 20 ans,
Louis Jauffrès, qui fut tué à Champaudré (Ardèche), le 3 juin
dernier, dans des circonstances mystérieuses, car le vol était
étranger au crime.
Un
mandat d'arrêt avait été lancé contre Froment qui avait disparu et
était venu, quelque temps après, à Paris, en voyageant sans billet.
On l'avait même arrêté pour cela à son arrivée à la gare de
Lyon, puis relâché. Depuis, il était demeuré introuvable.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Mort subite.
- Le
sieur Elie Patin, 25 ans, journalier à Lisieux, a été trouvé mort,
le matin, dans son lit, par sa tante qui venait lui apporter son
déjeuner.
Ce jeune homme était souffrant depuis quelque temps. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Deux désespérés.
A l'hôtel du Bras-d'Or,
à Lisieux, deux jeunes gens, Alfred Thibout, 26 ans, domestique à
Ouilly-le-Vicomte, et Ernestine Saussais, 20 ans, journalière à
Saint-Désir de Lisieux, étaient venus demander une chambre. Dans la
nuit, on les entendit se plaindre et crier, et on les trouva se
débattant dans d'atroces souffrances.
Un
pharmacien, appelé, reconnut un empoisonnement avec de la mort aux
rats et administra un contrepoison énergique qui les sauva.
On
trouva, sur une table, les restes d'un paquet de mort aux rats et des
lettres annonçant que les jeunes gens se donnaient la mort par
désespoir d'amour. Aujourd'hui, la demoiselle Saussais est rentrée
chez ses parents complètement remise, mais l'état de Thibout est
toujours grave. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1903 - Tamponné. -
Un graisseur de la
compagnie de l'Ouest, Alexandre Vaudolon, 10 ans, a été tamponné,
en gare de Lisieux, par une locomotive. Il a des contusions au thorax
et une plaie profonde au genou. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Décembre
1903 - Adultères pardonnables.
- Les
époux Beaucerf, dont le mari est cantonnier à Friardel, ne pouvaient
pas s'accorder. Le mari, voulant se débarrasser de sa femme, lui
délivra un certificat de capacité, légalisé par le maire, sur
lequel il prenait l'engagement de laisser faire à son épouse,
Juliette Butey, 39 ans, tout ce qu'elle voudrait.
Se
croyant dans son droit, elle accepta l'hospitalité de Jules Morel, 47
ans, journalier à Orbec. Mais le mari, reniant sa signature, a fait
pincer les coupables qui ont été condamnés à 25 fr. d'amende, mais
avec le bénéfice de la loi Bérenger.
—
25 fr. et la loi Bérenger ont été aussi infligés à Paul Cauchard,
facteur à Lisieux, et à la femme Marie Allaire, 44 ans, qui vivaient
ensemble. Il y a aussi des circonstances atténuantes dans cette
affaire, car le mari est un brutal qui a été condamné à quatre
mois de prison pour coups à sa femme et c'est pour se venger qu'il
l'a faite pincer en adultère. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Décembre
1903 - À la porte de l'hôpital. - Mardi
dernier, l'agent de police Dorey était réveillé par un individu qui
lui déclara qu'une femme venant de Trouville et avec laquelle il
avait
fait route depuis Ouilly-le-Vicomte, se trouvait à la porte de
l'hôpital, en proie aux douleurs de l'enfantement.
L'agent
se rendit en toute hâte à l'endroit indiqué et des son arrivée
entendit des vagissements qui ne lui laissaient aucun doute sur la
réalité du fait qui avait été annoncé. Il accompagna
jusqu'à la maternité la malheureuse mère, qui avait mis son bébé
dans son tablier. Cette pauvre femme, qui a déclaré ce nommer
Aimée Chaussonnière, femme Loret, âgée de 41 ans, vit séparée de
son mari et est domiciliée à Trouville. Elle a eu le courage de
partir à pied dans la nuit et d'accomplir environ 30 kilomètres pour
faire ses couches à l'hôpital de Lisieux.
Décembre
1903 - Tristes morts.
- Le
nommé Léopold Gautier, 52 ans, taupier, sans domicile fixe, a été
trouvé mort dans le grenier du sieur Requier, fermier à
Saint-Jacques de Lisieux. On a transporté son corps à i'hospice.
—
Les gendarmes de Bretteville-sur-Laize ont trouvé, couché sur la
route Chrétien Donnat
dit « Le Cardinal »[1]age
d'une soixantaine d'année, journalier au hameau de Jacob-Mesnil. Le
Cardinal était mort d'une congestion due à la boisson et au froid.
—
Le sieur Jean Crosnier, 79 ans, surveillant à l'asile de nuit de
Lisieux, a été trouvé inanimé dans son lit. Ce vieillard, qui
vivait seul, à succombé à une mort naturelle. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Un fraudeur en appel.
- En
avril dernier, le nommé Peullier, camelot, arrivait à la gare de
Lisieux, venant de St-Pierre-sur-Dives, avec cinq paniers en osier ;
il déclara aux employés de l'octroi qu'il venait vendre des soldes.
Ceux-ci
saisirent les paniers qui renfermaient cinq bidons en zinc contenant
chacun 60 litres d'alcool à 95°. On soupçonna Peullier de faire, la
fraude pour le compte du sieur Eugène Rivière, 31 ans,
entrepositaire à Saint-Pierre-sur-Dives.
Rivière
nia d'abord puis reconnut que les bidons saisis dans les paniers de
Peullier sortaient bien de chez lui, ainsi que 60 litres d'eau-de-vie
saisis à Mézidon dans la voiture de son domestique Goujon.
Poursuivi
devant tribunal correctionnel de Lisieux, Rivière fut condamné, pour
complicité de fraude avec Peullier, à 3 mois de prison et 5 400 fr.
d'amende. Dans l'affaire Goujon, condamné à 3 000 fr. d'amende, il
fut déclaré responsable.
Appel
de ce jugement fut porté par Rivière. La cour de Caen a confirmé le
jugement, mais l'amende contre l'employé Goujon a été réduite de 3
000 francs à 1 500 francs.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1904 - L’électricité.
- Le théâtre Grenier,
bien connu à Caen, est à Lisieux depuis plusieurs semaines. Un
ouvrier électricien, Ernest Legout, 38 ans, qui y est employé, vient
de se blesser gravement à la main droite en vérifiant une dynamo. Le
bras est paralysé. Legout a été transporté à l'hôpital.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 -
Agression nocturne.
- Le sieur Sylvain Saffrey, 46 ans, marchand de paille au Favrll
(Eure), était venu à Lisieux livrer une voiture de marchandise. Il
reprenait, vers 11 heures du soir, le chemin de son domicile. Rue
Roger, au lieu dit Croix-Saint-Ursin, il fut assailli par une bande
d'individus qui le renversèrent, le frappèrent avec violence et
s'emparèrent de son porte-monnaie contenant 120 fr.
Laissé
pour mort par ses agresseurs, le malheureux Saffrey fut relevé par
des passants et transporté à l'hospice. Il avait le visage
tuméfié, les yeux- gravement atteints, le droit est presque perdu.
Les
auteurs de cette lâche agression ne sont pas encore découverts. Le
sieur Saffrey avait, la funeste habitude de montrer à tout venant
l'argent dont il était porteur. On suppose qu'il aura agi ainsi en
présence d'individus qui l'auraient attendu après, sur la route.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Explosion d’essence.
- Chez
le sieur Catherine, épicier, place Halle-au-Beurre, à Lisieux, des
bidons d'essence minérale ont fait explosion, on ne sait comment.
La
dame Catherine fut atteinte par les flammes et s'enfuit dans la rue.
Son mari voulut la secourir, mais ses vêtements s'enflammèrent
aussi. Heureusement des voisins accoururent avec des couvertures et
parvinrent à étouffer le feu.
La
dame Catherine a été préservée, mais son mari est sérieusement
brûlé au visage, au cou et aux mains. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Accident du travail.
- Le
nommé Lecourt, ouvrier mouleur chez M. Nizou, à Caen, était occupé
avec une dizaine de ses camarades à sortir une pièce pesant 2 000
kilos, quand, tout à coup, la pièce ayant fait un sursaut, le
chantier dévia et le malheureux ouvrier eut deux doigts coupés.
—
En gare de Lisieux, Jacques Hellouin, 42 ans, journalier, au service
de M. Cacheleux, entrepreneur à Lisieux, a eu la main gauche prise
entre le tampon d'un wagon et le blutoir. Il devra se reposer un mois.
—
Le sieur Emmanuel Lepont, 36 ans, maçon chez M. Adam, entrepreneur à
Bayeux, est tombé d'une hauteur de cinq mètres et s'est brisé
l'épaule. C'est le troisième accident de ce genre qui lui arrive.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Le sinistre de Lisieux.
- Un
violent incendie s'est déclare, l'autre nuit, à 1 heures, dans
l'ancienne scierie des Bois de Normandie, place Fournet, à Lisieux.
C'est dans un atelier de fabrication de boites à fromages que le feu
a pris naissance.
Tout
un groupe de bâtiments et même un immeuble voisin, situé derrière,
rue Fleuriot, ont été détruits. Les trois familles qui
l'habitaient, surprises dans leur sommeil, n'ont eu que le temps de
fuir sans pouvoir rien sauver. Tous étaient assurés, saut deux
nouveaux mariés qui ont tout perdu dans l'incendie.
Les
pertes sont évaluées à 90 000 fr. Comme les lignes téléphoniques
passaient près de là, tous les fils ont été brûlés et les
communications interrompues pendant un jour. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1904 - Dénoncé par sa mère.
- Auguste
Froment, 22 ans, l'ex-garçon de laboratoire arrêté pour un vol avec
effraction, commis à Lisieux chez son ancien, patron, M. Adam,
pharmacien, attend, à la prison de Caen, sa comparution devant les
assises du Calvados. On l'expédiera ensuite à Privas (Ardèche), où
il sera de nouveau jugé pour assassinat d'un jeune homme de 20 ans,
commis en juin dernier.
C'est
la mère de Froment qui, sans le vouloir, l'a dénoncé. Ayant appris
le crime, Mme Froment envoya au juge d’instruction une photographie
de son fils pour demander si ce n'était pas lui la victime. On
reconnut alors ce portrait pour celui d'un compagnon du jeune
homme-assassiné et les témoins déclarèrent aussitôt l'avoir vu
avec sa valise. Un
mandat d'arrêt fut alors lancé contre Froment qui se fit sottement
pincer à Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand)
.
Janvier
1904 - Voleuse précoce.
- Une fille Jeanne G......, 21 ans, blanchisseuse à Lisieux,
d'une famille pourtant honorable, s'est introduite chez son ancien
maître, le sieur Defougy, propriétaire à Saint-Jacques, et a volé
120 fr. dans une chambre. Surprise en flagrant délit par une
domestique, elle avait pu se tirer d'affaire, grâce à son aplomb.
Bien
qu'arrêtée peu de temps après le vol, elle avait déjà dépensé
la plus grande partie de l'argent. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1904 - Trois
hommes de lettres. -
Les frères Hommet, de Saint-Germain-la-Blauche-Herbe, près
Caen, s'étaient déjà fait pincer pour escroqueries, à l'aide de
lettres mensongères qu'ils allaient porter de porte en porte.
M.
Lepargneux, d'Hérouville, à qui ils avaient présenté leur papier
à douleur, s'était méfié et les avait fait arrêter. Deux des
Hommet avaient été condamnés à quinze jours de prison. Pensant que
leur truc était inconnu à Lisieux, ils s'en sont servi de nouveau
pour apitoyer différentes personnes. Ils ont escroqué une dame
Houssaye, avec une lettre disant que leur père était malade d'une
« empoisennure » d'épine et leur mère morte d'un «
cancer », il y avait douze enfants à la maison.
Le
sieur Houssaye eut des soupçons et porta plaints à M. Videt,
commissaire, chez qui un des Hommet vint bêtement apporter sa lettre,
pendant que ses frères attendaient la réponse au café. C'est un
agent qui l'apporta. Eugène, 16 ans ; Alexandre, 19 ans, et Auguste,
24 ans, ont été coffrés tous les trois. Ils feront bien, à
présent, de trouver un autre truc. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1904 - A
la « peuffe ».
- M.
Géraux, huissier à Lisieux, avait été volé récemment. Dans une
maison, actuellement inoccupée, à Roques, on lui avait pris des
outils et d'autres objets.
M.
Géraux vient de les reconnaître à l'étalage du sieur Tropsy,
brocanteur, rue Tour-des-Halles, qui a déclaré les avoir achetés à
un gamin d'une quinzaine d'années. En désespoir de retrouver ce
vendeur inconnu, on a dressé contravention au peuffier, coupable de
ne pas lui avoir demandé son nom. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1904 - Trois
hommes de lettres. - Les
frères Hommet, de la Maladrerie, près Caen, qui se sont fait pincer
à Lisieux, en portant une lettre chez le commissaire de police pour
lui soutirer de l'argent, viennent d'être condamnés : Eugène, 17
ans, et Alexandre, 19 ans, chacun à deux mois de prison, et Auguste,
25 ans, à trois mois de la même peine.
Il
fait si mauvais dehors qu'ils n'ont pas le droit de se plaindre
d'être mis dedans, et puis nos hommes de lettres pourront réfléchir
à un truc nouveau pour voler leurs contemporains. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Février
1904 - Vol et
recel. -
Dans la
nuit du 18 au 19 août dernier, des malfaiteurs pénétrèrent par
effraction dans la maison du sieur Hauton, commissaire surveillant à
la gare de Lisieux. Ils fouillèrent tous les meubles, s'emparèrent
de bijoux, de bouteilles de vin et même d'une boîte de dragées.
Le
lendemain matin, les gendarmes trouvèrent couché, sur la route de
Pont-l’Évêque, un nommé Aristide Combe, 27 ans, peintre,
demeurant a Caen. Il avait près de lui plusieurs bouteilles de vin et
il était vêtu des habits de M. Hauton.
Ignorant
encore le vol, les gendarmes indiquèrent à Combe son chemin, mais
ils le firent arrêter le lendemain à Cagny. Il était encore porteur
de pas mal de bijoux volés.
En
même temps, on arrêtait au Havre les nommés Louis Rageot, 28 ans ;
Jules Leborgne, 42 ans, et Jean Caubet, 36 ans, tous trois journaliers
au Havre, qui avaient essayé de vendre des bijoux pris chez M. Hauton.
Aucun des quatre accusés n'a avoué, mais tous sont des repris de
justice.
Combe
a déjà eu trois, condamnations ; Rageot, six ; Leborgne, treize, et
Caubet, quatre. Pourtant, Leborgne et Caubet, défendus par Me
Poisson et Villey, sont acquittés. Combe a 8 ans de travaux
forcés ; défenseur : Me Primois ; et Rageot 5 ans de réclusion ; défenseur : Me
de Brix. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 -
Bonnes prises. - Les
garçons boulangers du sieur Couespel, rue Petite-Couture, à Lisieux,
ont surpris deux individus volant des chaussures à l'étalage de M.
Dandasne, négociant, même rue. Ils les poursuivirent et les
arrêtèrent. C'étaient les nommés Eugène Prévost, 20 ans,
marchand de poisson, Grande-Rue, et Georges Leray, 22 ans, journalier,
rue Tour-des-Halles.
Une
perquisition opérée chez eux amena la découverte de douze paires de
chaussettes, de six tricots, cinq douzaines et demie de mouchoirs, de
cache-corset, d'environ vingt
kilos de morue et de quantité d'autres objets.
On
présume que ces deux repris de justice ne sont pas étrangers aux
nombreux vols commis récemment à Lisieux.
—
L'enquête ouverte au sujet du vol commis chez M. Sahut,
quincaillier, vient d'aboutir aussi à l'arrestation des coupables. Ce
sont les nommés Georges Liberge, 19 ans, commis d'assurances, et
René Leroux, 17 ans, garçon boulanger.
Liberge
portait au poignet une blessure faite par la glace du magasin qu'il
avait brisée. Il a dit avoir jeté les objets volés, des couteaux et
un couvert, dans le Vieux[1]Bassin.
On a remis, peu après, ces précoces voleurs en liberté provisoire.
(Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Lugubres découvertes.
- Le sieur
Mardou, bourrelier à Saint-Pierre-de-Mailloc, près d'Orbec, passant
par le bois dit « des Planquettes », situé à Saint-Cyr-du-Ronceray,
aperçut, couché sur le côté gauche et adossé à un tas de
branches, le corps d'un individu ne donnant plus signe de vie.
C'était celui du sieur Eugène Héribel, 64 ans, couvreur à
St-Pierre-de-Mailloc. Il était mort d'une congestion occasionnée par
le froid.
—
Une dame Ade, née Marthe Delaunay, 30 ans, a été trouvée morte
dans son domicile, rue des Champs-Rémouleux, à Lisieux.
A
la suite de cette découverte, des bruits de crime se sont répandus
dans ce quartier. Mais des constatations médicales ont établi que la
mort de la dame Ade était due à une cause naturelle. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 - Accident de voiture.
- La dame Euphrasie Langlais, 53 ans, ouvrière de
fabrique, Grande Rue,
à Lisieux, se trouvait route de Livarot lorsqu'elle entendit venir
une voiture derrière elle. Affolée, elle se jeta juste entre les
jambes du cheval. Le conducteur, un sieur Hauton, demeurant à Glos,
arrêta net, mais la pauvre femme fut renversée et piétinée. On la
conduisit à l'hôpital de Livarot. Son état est satisfaisant.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Incorrigible. -
On
se souvient des procès de fraude du sieur Rivière, entrepositaire à
Lisieux. Depuis 1903, Rivière a versé aux contributions indirectes
la bagatelle de 17 661 francs d'amende.
Mais
ce n'est pas tout : le sieur Courville, 28 ans, beau-frère et
employé de Rivière, avait transporté pour lui, en février dernier,
198 litres d'eau-de-vie, de Thiéville à Mesnil-Mauger, et cela
sans déclaration, ni congé.
Pour
cette fraude nouvelle, Rivière et Courville viennent d'être
condamnés solidairement à 3 000 fr. d'amende, aux décimes et
demi-décimes. En outre, les 198 litres d'eau-de-vie sont confisqués.
C'est
égal, Rivière fera bien de s'en tenir là, car, entre lui et dame
Régie, c'est la lutte du pot de terre et du pot de fer.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Accidents du travail.
- Le
sieur Paul Gaillard, 19 ans, charbonnier, rue Blanches-Portes, à
Lisieux, en déchargeant un wagon de charbon au dépôt de la gare, a
eu le pied gauche écrasé par la chute d'un bloc de charbon. Il
subira une incapacité de travail d'une vingtaine de jours.
—
A Honfleur, le sieur Désiré Margot, 32 ans, employé chez M. Baudry,
négociant, pansait le pied d'un cheval, lorsque celui-ci, effrayé,
fit un brusque mouvement et Margot eut la main prise sous le sabot de
l'animal, il en est résulté une plaie confuse assez grave.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Un raté. -
On
vient d'arrêter, à Lisieux, le nommé Emile Renier, 27 ans, fils de
l'ancien banquier de Pont-l’Évêque qui, depuis quelques jours,
cherchait à attirer l'attention sur lui par des moyens excentriques,
par exemple en exhibant un placard injurieux pour certaines personnes.
Renier cherche à faire du scandale pour se faire donner de l'argent
par sa famille et continuer une vie désœuvrée. Il est inculpé de
menaces sous condition. On l'a mis hors d'état de nuire pour
l'instant en l'écrouant à la prison.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
La cocotte. - On
sait que la cocotte ou fièvre aphteuse, maladie très douloureuse et
parfois très grave, peut se communiquer par le lait des bêtes
atteintes.
Dernièrement,
à Lisieux, un ménage de la rue Fournet a été sérieusement
indisposé pendant plusieurs jours, après avoir bu du lait d'une
vache atteinte de la cocotte. Il y a pourtant des règlements
interdisant de mettre ce lait en vente. Pourquoi l'autorité ne
s'occupe t-elle pas de les faire respecter ?
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
Non coupable. -
On
se rappelle qu'au mois de novembre dernier, sur un mandat d'arrêt
décerné par M. le juge d'instruction d'Argentan, on arrêtait à la
caserne de Lisieux, le jeune soldat Préel, considéré comme l'auteur
présumé de l'assassinat de M. Fritel, à Planches (Orne).
Une
ordonnance de non-lieu, pour cette inculpation, vient d'être rendue,
mais Préel sera poursuivi correctionnellement pour divers méfaits
commis par lui avant son arrivée au régiment.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1904 -
La folie. -
Un
individu, très surexcité, se présentait, l'autre jour, au
commissariat de police de Lisieux, disant qu'il voulait se faire
arrêter pour passer en cour d'assises. Il prétendait avoir hérité
de cinquante millions de la princesse Mathilde et il accusait M.
Combes, président du conseil, de les lui avoir détournés. C'est un
sieur Henri Havard, 41 ans, ex-comptable, né à Vimoutiers
(Orne).
Il
a été déjà enfermé à l'asile d'aliénés de Ville
Évrard (Seine) et à l'asile de Nanterre. On lui a fait croire
qu'on allait le diriger sur la cour d'assises, mais on l'a conduit à
l'hospice. Il a été relâché deux jours après, puis arrêté de
nouveau, cette fois, pour vagabondage.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Bonne mauvaise. -
Le
sieur Alexandre Dubois, propriétaire à Saint-Jacques de Lisieux, est
en possession d'une bonne plutôt acariâtre, la nommée Louise
Pierre, 25 ans. Elle boit comme un sonneur et jette ensuite les
bouteilles à la tête de son maître pour l'empêcher
d'aller dîner en ville.
Malgré
cela, le sieur Dubois l'avait couchée sur son testament et lui avait
fait cadeau d'un billet de mille que la bonne avait, gaspillé presque
en entier.
Le
tribunal de Lisieux a condamné cette mauvaise bonne, qui, par
surcroît, battait, aussi sa mère, à 6 mois de prison et 50 fr.
d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Une centenaire. -
Mlle Aglaé
de Foucault, morte ces jours-ci à Lisieux, venait d'entrer dans sa
centième année. Elle était devenue aveugle, mais possédait l'usage
complet de ses facultés. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Mai
1904 -
Le temps. - La
lune rousse, commencée le 15 avril, prendra fin le 15 mai. Jusque
là, elle n'a pas été trop mauvaise, on redoute les saints de
glace, 11, 12 et 13 mai.
Les
hannetons sont en abondance cette année et les pommiers promettent,
ce qui justifie le vieux dicton normand : année de hannetons, année
de pommes. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Un brutal. - Le
sieur Eugène Lehoux, 48 ans, peintre à Lisieux, et le sieur Modeste
Saulnier, 45 ans, son ouvrier, ont été assaillis, place Fournet, par
un nommé Ulysse Folloppe,
32 ans, journalier, qui était ivre.
Sans
aucune provocation, Folloppe frappa à la tête le sieur Lehoux avec
le manche d'un couteau et lui donna de si violents coups de pied qu'il
lui brisa la jambe droite. L'ouvrier, voulant porter secours à son
patron, fut battu à son tour. Heureusement des passants intervinrent
et éloignèrent Folloppe, qui fut arrêté le lendemain à son
domicile.
Cet
individu est un dangereux repris de justice. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Mai
1904 -
Accident du travail.
- Un
journalier de Lisieux, Pierre Castel, 58 ans, chargeait des pierres
dans la cour de la gare lorsqu'un tronc d'arbre, se détachant d'une
pile voisine, roula vers lui et le renversa. Castel fut pris sous
cette masse et on le releva avec le bassin fracturé. Il devra
suspendre son travail pendant trois mois au moins. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
Suicide ou accident ?
- La dame
Lerebours, rue du Hommet, à Lisieux, aperçut l'autre matin le
cadavre d'un homme dans l'Orbiquet. Le noyé fut retiré aussitôt et
des papiers trouvés sur lui permirent d'établir son identité. C'est
un sieur Adrien Leroy, d'environ 60 ans, né à Saint-Pair-du-Mont, et
ayant été domestique à Cambremer. On croit, sans en être certain,
que ce malheureux, qui était infirme et dans la misère, s'est
suicidé. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Trop de toupet.
- Maurice
Châtelain, 21 ans, ouvrier chaudronnier à Lisieux, avait enlevé une
bicyclette de 150 fr. à un marchand de la Grande-Rue, le sieur Papin.
Châtelain
avait escaladé un mur et fait passer la bécane par dessus. Il y a
huit mois de cela, et Châtelain, ayant changé le guidon et repeint
la machine, se risqua l'autre jour à sortir dessus. Mais le marchand
la reconnut et fit arrêter son voleur qui a tout avoué.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
Année d’abondance.
– Dans les
vallées normandes, des sources que l'on croyait taries jaillissent de
nouveau. C'est, parait[1]il,
présage d'une année d'abondance. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
Le feu.
- Au moment
où nous mettions sous presse, un incendie détruisait le magasin et
les marchandises de M. Catherine, négociant, place de la
Halle-au-Beurre, à Lisieux.
Le
feu a pris dans la cave à de l'essence répandue à terre par un
employé qu'un autre employé éclairait. Pour passer les lances, on a
dû démolir les glaces du magasin ; des débris ont atteint à la
tête le jeune Désiré Nicolle, 18 ans, cousin de M. Catherine, qui a
reçu une blessure profonde au-dessus de l'œil gauche. On l'a
transporté à l'hôpital où son état, qui semblait grave, s'est
amélioré depuis.
Les
dégâts, importants, sont assurés. L'immeuble appartient à M.
Pouettre, ancien huissier à Caen.
Déjà,
il y a six mois, les époux Catherine avaient failli être brûlés
vifs par l'explosion d'un baril de luciline et n'avaient échappé à
la mort qu'en se roulant, dans la boue, devant leur porte.
—
A Saint-Sever, un autre grand incendie a détruit la maison occupée
par M. Voisin, marchand de nouveautés. Le feu a pris dans un tuyau de
fourneau. Il y a 30 000 fr. de dégâts, heureusement assurés. Pas
d'accident de personnes à déplorer.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Chute désagreable.
- La semaine
dernière, l'employé d'un entrepreneur de vidanges de Lisieux, le
sieur Vital Langlois, 27 ans, est tombé dans une fosse qu'il
vidait.
On
l'a retiré aussitôt, mais il avait déjà subi un commencement
d'asphyxie et il a fallu le transporter à l'hôpital. Son accident
n'aura pas de suites fâcheuses. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
L’été.
Nous sommes en été depuis le 21, neuf heures du soir. Le
temps est agréable, sans être aussi beau qu'il le faudrait. Il a plu
le 8 juin, jour Saint-Médard ; heureusement, nous n'avons pas eu les
quarante jours de pluie prévus par la légende. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juin
1904 -
Salé !
- Le nommé
Ulysse Folloppe, 32 ans, dont le casier était orné déjà d'une
dizaine de condamnations, vient d'en ajouter une qui peut compter. Ce
triste individu vivait de la prostitution d'une fille Lefèvre, de
Lisieux, qu'il battait comme plâtre quand elle ne lui rapportait pas
d'argent. De plus, sans provocation aucune, Folloppe attaquait un
soir, dans la rue, deux ouvriers peintres, les sieurs Leroux et
Saulnier.
Le
premier reçut un violent coup de poing derrière l'oreille et tomba.
Folloppe s'acharna sur lui à coups de pied et on le releva avec une
jambe cassée. Saulnier put prendre la
fuite, laissant son camion de peinture dans les mains de l'agresseur.
Poursuivi
pour ces faits, le souteneur a attrapé le maximum : cinq ans de
prison, 500 fr. d'amende et dix ans d'interdiction de séjour.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juin
1904 -
Un brutal.
- Une dame
Leroy, à Lisieux, qui tenait récemment l'hôtel de la Gare, à La
Trinité-de-Réville (Eure), a porté plainte contre le nommé Charles
Devaux, propriétaire au-dit lieu.
Un
soir, il Était allé demander un verre de cidre qu'elle lui avait
refusé. Comme il persistait à rester chez elle, la dame Leroy voulut
le mettre à la porte, mais Devaux la lit tomber au bas des marches.
La dame Leroy se fractura la clavicule droite et se luxa l'épaule.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1904 -
Télégraphe sans fil.
- Deux habitués
de la prison de Lisieux, Raoul Gervais, 18 ans, manœuvrent ;
Lucien Lelièvre, 23 ans, cuisinier, ont gardé rancune au
gardien-chef, qui les a tenus plusieurs fois sous les verrous. Aussi,
pour lui faire la nique, avaient
ils imaginé de monter sur un arbre du Jardin Public, voisin de
la maison d'arrêt, et de correspondre ainsi avec les prisonniers.
Ils
furent surpris envoyant, par-dessus le mur, divers objets à une
détenue, la fille publique Lebailly, et ils aggravèrent leur cas en
injuriant grossièrement le gardien. Ces exploits ont valu à
Lelièvre un mois de prison et à Gervais, qui ne s'est pas
présenté, un mois et 200 fr.
Voilà
nos deux gaillards encore obligés d'accepter, de force,
l'hospitalité du gardien-chef. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1904 -
Disparu.
- Un fabricant de
meubles, rue Saint-Pierre, à Caen, M. Le Béchu. était allé à
Lisieux avec un employé, le sieur Fulgence, 54 ans, et tous deux
étaient descendus à l'hôtel de la Coupe d'Or.
Fulgence,
qui d'ordinaire était doux et paisible, fut pris le soir d'un accès
de folie furieuse. Il fit du scandale dans l'hôtel et partit
accompagné de trois femmes de mauvaise vie et ne reparut pas.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
On demande de l’eau.
- La
campagne souffre. il n'y aura pas de regain ; aussi le foin, qui a
valu 25 fr. le cent, est monté à 35 et même 40 francs. Dans la nuit
de lundi, un petit orage a éclaté dans la plaine de Caen, près la
mer. On a de sérieuses craintes aussi pour les pommiers.
(Source : Le
Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
Gare aux ruades.
- Pierre
Leseigneur, domestique chez M. Piédagnel, entrepositaire à Lisieux,
sortait de la ville avec un chargement. En arrivant à l'octroi, au
moment où il tendait ses papiers à l'employé, le cheval lui lança
une ruade qui l'atteignit aux deux jambes. La jambe droite, surtout,
est gravement atteinte. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1904 -
Récompenses.
- Exposition
de Vienne (Autriche). Médailles d'argent : M. Lefèvre, négociant à
Caen, pour ses eaux-de-vie de cidre : MM. Chaplain, du
Mesnil-Guillaume : Fournier, d'Orbec ; Boudin et Bourné, de Lisieux,
pour leurs cidres.
—
Médailles de bronze : MM. Picard, Pain et Lecoq, de Caen, pour leurs
eaux-de-vie de cidre ; Mme Bosnière, de Caen, pour ses cidres. .
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1904 -
Suicides.
- Un
propriétaire de Bonneville-la-Louvet, près Blangy, le sieur Louis
Fournier, 69 ans, s'est suicidé dans sa chambre, sur son lit, en se
tirant un coup de fusil dans la bouche.
La
charge a fait balle et, après lui avoir fait éclater le crâne,
s'est enfoncée au plafond.
—
La dame Génois,
divorcée du sieur Brautonne, 52 ans, journalière, rue des Ecores, à
Trouville, s'est pendue chez elle pendant l'absence de sa mère. Elle
parlait souvent de suicide depuis quelque temps, et, la veille même,
elle s'était déjà pendue. Une voisine avait coupé la corde.
La
perte d'une fille de 16 ans et l'inconduite de son mari lui avaient
troublé la raison.
—
Pendant que son mari
était à travailler aux foins, la dame Julien Frétay, 19 ans,
demeurant place Victor-Hugo, à Lisieux, s'est suicidée à l'aide
d'un réchaud de charbon. Cette
malheureuse, dont la mort est attribuée à des chagrins intimes,
avait déjà tenté de se suicider il y a huit mois. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Juillet
1904 -
Accidents du travail.
- Le sieur
Désiré Marie, meunier à Vaucelles, près Bayeux, était occupé à
graisser son moulin lorsqu'il eut la main droite prise et broyée
presque complètement dans l'engrenage.
—
Le sieur Joseph Jouzac, 54 ans, manœuvre à Lisieux, se servait d'un
cric dans le chantier de M. Poisson, marbrier, lorsque l'outil, très
pesant, s'abattit sur sa main gauche et lui broya le médius, il sera
quarante jours au moins sans travailler. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Un maître chanteur.
- Un entrepositaire de Lisieux recevait, il y a peu de
temps, une lettre d'un nommé Georges Lagnel, 33 ans, cultivateur à
Glos. Cette lettre prétendait que l'entrepositaire avait dans ses
caves du liquide entré en fraude et le menaçait d'une dénonciation
s'il n'envoyait pas de suite une somme de 1 500 fr., poste-restante,
à Pont-l’Évêque.
L'entrepositaire
ne donna pas dans le panneau et dénonça l'escroc qui fut arrêté au
moment où il venait réclamer la réponse au bureau de poste de
Pont-l’Évêque. Ce maître chanteur a déjà subi 2 condamnations.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Accidents du travail.
- Le sieur François Letourneur, 31 ans, charron chez M.
Pierre Gallier, carrossier à Lisieux, sciait un morceau de bois
lorsque la scie, en dérapant, lui a fait, à la jambe gauche, une
grave blessure qui lui interdit tout travail d'ici un mois.
—
Un ouvrier de M. Besnard, entrepreneur de couvertures à
Lisieux, le sieur Léon Beaufils, en travaillant au château de
Marolles, a reçu, sur la jambe droite, une brique détachée d'une
tête de cheminée. Cette blessure lui causera trois semaines
d'incapacité de travail.
—
Fernand Rallon, 35 ans, demeurant à Sotteville-lès-Rouen,
garde-frein à la Cie de l'Ouest, est tombé sur la voie en montant
dans un wagon, en gare de Lisieux. Il s’est blessé à l'épaule et
au bras. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Les mères fécondes.
- Une dame Jacq. demeurant à Coat ar chastel
(Finistère), a mis au monde quatre enfants du sexe masculin. Tous
sont morts. La mère se porte bien.
—
Plus heureuse, la dame
Lunel, femme d'un couvreur de Lisieux, est accouchée de trois enfants
: deux filles bien constituées et un garçon mort-né. Le ménage
Lunel compte sept enfants
vivants. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Folies de jeunesse.
- Louis Guggia, 17 ans, originaire de Thiberville (Eure),
était apprenti charcutier à Lisieux. L'autre jour, il quitta son
patron et alla chez ses parents auxquels il vola 100 fr. Il prit
ensuite le train pour Paris où il s'amusa et acheta un revolver.
L'argent
dépensé, il revint à Lisieux où il s'éprit d'une pensionnaire
d'une maison de tolérance. Comme cette femme refusait de le suivre,
Guggia s'est tiré un coup de revolver
dans le ventre. On l'a ramassé dans la rue et transporté à
l'hospice.
La
balle n'a pu être extraite, mais l'état du suicidé n'est pas
désespéré. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904
-
Disparu.
-
Le jeune Léon Camu, 10 ans, employé confiseur à Lisieux et
demeurant chez ses parents, était parti à Coquainvilliers sur une
bicyclette de louage. Il passa la soirée au café et partit ensuite
avec une jeune fille en laissant la bécane. C'est son père qui a
signalé sa disparition. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Une fugue. -
L'épouse du sieur Maudelonde, boulanger à Lisieux, a profité
de l'absence de son mari pour fuir le domicile conjugal en compagnie
d'un de ses anciens ouvriers, Adolphe Legras, 28 ans, emmenant avec
elle son petit garçon âgé de 5 ans, et enlevant une somme de 800
fr. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Volée par son fils.
- Pendant une courte absence de la dame Pigeon,
ménagère, à Lisieux, boulevard Pont-l’Évêque, des voleurs se
sont introduits chez elle en faisant sauter la serrure. Ils ont
fracturé les meubles et pris différents objets : des bouteilles
d'eau-de-vie, des effets, un porte-monnaie contenant 1 fr. 50, des
couteaux de table et trois carnets de timbres d'épargne.
Sur
la plainte de la dame Pigeon, une enquête fut faite et on apprit que
deux des carnets de timbres, remplis complètement, avaient été
présentés, au siège de la société, par deux jeunes gens, Joseph
Pigeon, 17 ans, le propre fils de la volée, et Maurice Bourée, 18
ans, un camarade à lui. Le troisième carnet à demi rempli fut
présenté par une fille Lefèvre, 21 ans, qui déclara l'avoir reçu
de Pigeon. On s'est mis à la recherche des deux précoces voleurs.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1904 -
Entre voisins. -
Une ménagère de Saint-Jacques de Lisieux, la dame Duviviez,
67 ans, passait dans l'allée commune de sa maison lorsqu'une voisine,
la femme Riousse, 44 ans, journalière aussi, se rua sur elle a
coups de marteau et la fit tomber.
Atteinte
à l'épaule et tout ensanglantée, la veuve Duviviez appela à
l'aide. Des voisins accoururent qui séparèrent les deux femmes. La
victime a dû s'aliter ; elle a de nombreuses contusions et se plaint
de douleur internes. On a dressé procès-verbal. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Odyssée d’une lexovienne. - Une jeune fille de Lisieux, habitant Paris, avait
rencontré un individu qui, sous prétexte de lui fournir une bonne
situation, l'avait emmenée à Calais, puis à Douvres, où il
s'était embarqué avec elle, pour l'Amérique.
Pendant
le voyage, cet homme eut une altercation avec un voyageur qu'il
assomma à moitié. On l'enferma dans la chambre de police du bord et
on le livra à la police, en arrivant à New-York. La jeune fille
apprit alors qu'elle était destinée, par son singulier protecteur,
à la prostitution.
Elle
demanda à être rapatriée et, sur le navire qui la ramenait, les
passagers, firent une collecte à son profit. Grâce à cette somme
importante, elle a pu regagner Paris et chercher une situation plus
honorable que celle qui l'attendait dans le demi-monde du
Nouveau-Monde. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Août
1904 -
Après le concours -
Un pompier de la compagnie de Fontenay-aux-Roses, près Paris,
le sieur Pierre Pape, terrassier, a été pris d'une crise de «
delirium tremens» en revenant du concours de Villers-Bocage, en gare
de Lisieux.
Quatre
employés l'ont conduit à grand'peine à l'hôpital et enfermé au
cabanon. Le lendemain la crise était passée et Pape a pu être
renvoyé chez lui. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1904 -
Accident du travail.
- Un ouvrier mouleur, Adrien Beuchet, 31 ans,
employé chez M. Sohier, fondeur à Lisieux, transportait une poche
pleine de métal en fusion. Il fit un faux pas et la fonte se
répandit hors de la poche, lui brûlant profondément le pied gauche.
Il subira une incapacité de travail de six semaines au moins.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Singulier accident.
- Un garçon boucher de Lisieux, Raymond Vittel, 33
ans, travaillait à l'abattoir. Il glissa sur un morceau de lard et se
blessa grièvement à la cuisse droite avec le couteau qu'il tenait.
Son état ne donne pas d'inquiétudes. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Septembre
1904 -
Un incorrigible.
- C'est le nommé Jean Blanchet, 43 ans, journalier
à Lisieux. Il était en prison sous le coup de quatre jugements
montant au total à 14 mois de prison et 1 400 fr. d'amende.
Ayant
fait opposition à un cinquième jugement du tribunal de Bernay, on le
transféra dans cette ville et, comme il est tuberculeux, on l'y
admit à l'hospice, d'où il s'évada pendant
la nuit. A peine dehors, notre homme revint aux environs de Lisieux,
sur son terrain de braconnage habituel, et les gendarmes l'y
arrêtèrent, l'autre matin, à la lisière d'un bois. On l'a
réexpédié à Bernay. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1904 -
Audacieux cambriolages. - Pendant
une courte absence de Mme Dubreuil, femme d'un voyageur de commerce,
rue de Livarot, à Lisieux, des malfaiteurs hardis ont frappé à la
porte et, n'obtenant pas de réponse, sont entrés par effraction dans
l'appartement. Ils ont fracturé deux armoires et renversé leur
contenu.
En
rentrant, Mme Dubreuil constata la disparition de bijoux, valant au
moins 1 000 fr., et de 270 fr. d'argent. Les voleurs avaient laissé
sur le lit des titres nominatifs et au porteur. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1904 -
Accidents du travail.
- Le
jeune Armand Feuillet, 17 ans, aide-laineur à la manufacture Mommers,
à Lisieux, a eu deux doigts de la main gauche pris et broyés entre
les rouleaux d'une machine à encoller. Il subira une incapacité de
travail qui durera un mois au moins.
—
Le sieur Victor Turmeau, couvreur, sans domicile, en
travaillant à une couverture, chez M. Blard, à Prêtreville, près
Lisieux, est tombé à la renverse d'une échelle, dont un barreau
s'est brisé sous son poids. Il s'est fait de sérieuses blessures à
la cuisse droite et derrière la tête. (Source :
Le Bonhomme
Normand)
Septembre
1904 -
Dans la rue. -
Une pauvre
femme dans la misère, la veuve Manson, 58 ans, journalière à
Saint-Jacques, qui venait chaque jour à Lisieux vendre du cresson,
s'est affaissée sur le trottoir de la rue de Livarot, se trouvant
gravement malade. On l'a admise d'urgence à L'hospice.
(Source :
Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1904 -
Entêtement maladroit.
- M.
Chéron, maire de Lisieux, vient de prendre l'arrêté ci-après : «
Aucune manifestation susceptible d'entraver la circulation ne peut
avoir lieu sur la voie publique, à Lisieux, sans avoir été
autorisée par le Maire ».
—
Les curés, celui de Saint-Pierre notamment, prétendent qu'ils n'ont
aucune autorisation à demander pour sortir processionnellement.
Ils
ont tort. S'ils persistent dans leur entêtement, c'est la suppression
certaine des processions de la Fête-Dieu et autres. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Vol au « rendez-moi ».
- Deux
bohémiennes étaient entrées chez M. Dufrénoy, négociant en
tissus, à Lisieux, pour acheter un pantalon et un mouchoir.
Leur achat fait, elles demandèrent à échanger des pièces de 5 fr.
françaises contre des beiges et, profitant d'un moment d'inattention
du marchand, elles filèrent, emportant tout l'argent étalé.
Il manquait 13 fr. à M. Dufrénoy qui porta plainte.
Les
deux femmes furent arrêtées dans un chantier avec un individu, leur
complice. Tous trois ont refusé de faire connaître leur état-civil.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Graine d’Apaches.
- Deux
garnements de Lisieux, revenus le jour même de Paris à pied, et
n'ayant pas un sou en poche, s'étaient avisés de s'approvisionner
aux étalages.
L’un
d'eux, Henri Christian, 17 ans, manœuvre, saisit une boîte de
conserves chez M. Bourdon, place Fournet, et fila à toutes jambes. Un
des garçons le rejoignit et le ramena au magasin où la police vint
le prendre. L’autre, Joseph Pigeon, 17 ans, sabotier, fut
arrêté peu après dans une voiture remisée place du
Marché-aux-Chevaux où il avait élu domicile. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Chutes de bicyclette.
- M.
Boissée, commis épicier à Lisieux, revenait à bicyclette de
Cambremer avec un ami, lorsqu'en passant devant l'octroi de la rue de
Caen il a fait une chute terrible, s'est blessé gravement à l'arcade
sourcilière et s'est contusionné aux genoux. Il y a quelques mois,
M. Boissée avait été déjà victime d'un accident du même genre.
—
M. Maheux, marchand de fers à Falaise, passait à motocyclette à
Neuvy-au-Houlme, lorsqu'un chien le fit tomber. On l'a relevé et
transporté chez lui sans connaissance. Une fracture du crâne met sa
vie en danger. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Une famille chic.
- Le
père, la mère et le fils Christian, serrurier et journaliers à
Lisieux, sont des voisins bien mal endurants, Ils ont démoli les
carreaux du sieur Beaudoin, menuisier, qui, pris de peur, s'est
réfugié chez un ami.
Le
brigadier de police Boilevin arriva au bruit. Chose bizarre, malgré
son nom, le brigadier Boilevin n'était pas gris le moins du monde,
tandis que les Christian étaient complètement incendiés.
Aux
observations du brigadier, ils répondirent par des coups. Les agents
furent passés à tabac par les Christian qui leur tombèrent dessus,
la maman en tête. La scène dura
jusqu'à deux heures et demie du matin.
Christian
père a prétendu à l'audience correctionnelle qu'il était couché
tranquillement, en train de recoudre un bouton à sa culotte, quand la
police lexovienne est arrivée.
Mais
cet incroyable alibi ne l'a pas empêché d'écoper de 40 jours de
prison et 16 fr. La mère Christian s'en est tirée avec 15 jours
(sursis) et le fils avec 6 fr. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1904 -
En pensant un poney.
- Le
sieur Eugène Lacaille, garçon d'écurie chez M. Lebouc, marchand de
chevaux à Lisieux, a été gravement blessé à la cuisse gauche par
un poney qu'il soignait. Il lui faudra plusieurs semaines de soins
pour se remettre. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Jour de malheur ! -
Mme
Boursoul, 44 ans, sage-femme à Lisieux, sortait de chez elle pour
aller au service de la Maternité, à l'hospice, lorsqu'elle se trouva
subitement souffrante. Elle entra chez une voisine pour se reposer,
mais son malaise empira et un médecin, qu'on alla chercher, lui
prodigua en vain ses soins.
Atteinte
d'une embolie, Mme Boursoul expira bientôt. Le jour même, son mari,
employé au chemin de fer, à Lisieux, était tombé d'un wagon et
s'était fait une blessure heureusement assez légère.
Le ménage Boursoul a deux jeunes filles. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1904 -
La peur des punitions. -
A
la caserne Delaunay, à Lisieux, un capitaine du 119e,
passant une revue de vêtements, fit chercher le sergent-major
Desbordes, qu'on trouva enfermé dans sa chambre. Un filet de fumée
sortait par dessous la porte qu'on enfonça aussitôt. Dans le milieu
de la chambre, du charbon brûlait dans un abat-jour en tôle, et le
sergent gisait, à moitié asphyxié, sur son lit.
On
parvint pourtant à ranimer le désespéré qui déclara avoir voulu
se suicider pour échapper aux nombreuses punitions que lui infligeait
son capitaine.
Il
se promet — paraît-il — de recommencer à attenter à ses jours.
Desbordes, qui a 23 ans et est de Bordeaux, s'était engagé
volontairement pour quatre ans et n'a plus que trois mois de service
à accomplir. (Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Ce que coûtent les fêtes. -
Les
municipalités exhibent en ce moment leurs comptes administratifs.
Dans celui de Lisieux, nous voyons que les fêtes de juillet, sans
ministre, ont coûté 32 000 fr. aux Lexoviens.
—
A Caen, avec ministre,
cela ne nous est revenu qu'à 23 000 fr. C'est déjà joli, et nous
comprenons pourquoi M. Perrotte appelait tout le temps M. Chaumié «
mon cher
ministre ». (Source
: Le Bonhomme Normand)
Octobre
1904 -
Cadavres découverts. -
La
veuve Roullier, 55 ans, ménagère à Évrecy, avait quitté son
domicile depuis le 11 octobre dernier et on ignorait ce qu'elle était
devenue. Son cadavre vient d'être découvert dans l'Orne, près du
vieux moulin de Trois Monts.
La veuve Roullier parlait depuis longtemps de se suicider.
—
A Lisieux, un soldat du 119e, Georges Allais, aperçut dans
la Touques, près du pont de Caen, le corps d'une femme à demi
submergé. Il put l'attirer à lui et le traîner dans un abreuvoir.
Le corps n'était pas encore rigide et se trouvait dans un demi-mètre
d'eau à peine.
On
l'a reconnu pour celui de la veuve Julien, 70 ans, qui avait quitté
son domicile, laissant à son fils une lettre de recommandations. La
veuve Julien était très pieuse ; des embarras d'argent l'ont
affolée et poussée au désespoir.
—
On a trouvé sur la route
de St-Hilaire (Orne), le corps du nommé Pirriou, dit Jambe-de-Bois,
un mendiant bien connu à Vire. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1904 -
Les dévaliseurs de valises. -
Deux
camelots, sans domicile fixe, Auguste Girette, 21 ans, né au Havre,
et Gaston Mérouze, 25 ans, étaient allés à la consigne de la gare
de Lisieux pour retirer une valise qu'ils y avaient déposée. On leur
présenta par erreur celle d'un M. Le Morvan, vétérinaire à Rouen.
Ils la refusèrent et emportèrent la leur. Puis, réflexion faite,
ils ne s'éloignèrent pas et, profitant de l'inattention des
employés, enlevèrent aussi la valise du vétérinaire, qui contenait
pour 460 fr. d'effets et d'instruments de chirurgie.
Girette
et Mérouze vinrent ensuite à Caen, où, se disant envoyés par leur
maître, ils firent ouvrir au bazar la valise dont ils n'avaient pas
la clef. Puis, ils repartirent pour Lisieux, où les employés, qui
les attendaient, les pincèrent au passage du train. Mérouze put
s'échapper, mais Girette, moins heureux, a comparu devant le tribunal
correctionnel qui l'a condamné à six mois de prison. Par défaut,
Mérouze a attrapé trois ans. La valise n'a pas été retrouvée.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1904 -
Accidents du travail. -
Un
charretier au service de M. Franck, entrepreneur à Lisieux, le sieur
Albert Néel, 32 ans, travaillait dans un chantier à décharger une
voiture de bois, lorsque le pied lui glissa sur une planche ; Néel
tomba et se fit plusieurs contusions au côté.
—
Le sieur Lesorre, ouvrier chez M. Souvray, entrepreneur de maçonnerie
à Honfleur, travaillait dans une carrière, lorsqu'il eut la main
prise entre deux wagonnets, qui lui broyèrent le bout des doigts.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1904 -
Asphyxié par imprudence. -
Un ouvrier
de l'usine Mommers, à Lisieux, le sieur François Olive, 62 ans,
demeurant rue Petite-Couture, n'avait pas été vu depuis plusieurs
jours. On fit ouvrir la porte de son logement, sis au 4eme
étage, et on trouva, sur le lit, son cadavre en pleine
décomposition. Près de lui était un réchaud de charbon.
Olive
n'avait jamais parlé de se suicider, et on croit qu'étant ivre,
comme à son habitude, il aura été victime de son imprudence en
allumant du charbon pour se réchauffer. Il avait déjà failli être
asphyxié de la même manière au mois de janvier dernier.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1904 -
Les gendarmes vont vite. -
La veuve
Delarue, débitante à Lisieux, venait de louer une chambre garnie à
un nommé Charles Jouanne, 29 ans, journalier, né à
Bretteville-sur-Dives, lequel devait venir l'occuper quelques jours
après. Les conditions acceptées, Jouanne s'éloigna, mais il revint
un instant après avec un camarade, Émile Romy, 26 ans, boulanger,
né au Havre, et il demanda à déposer un ballot dans la chambre.
La
dame Delarue, étant occupée, confia son trousseau de clefs dans
lequel était celle de sa chambre. Ne voyant pas redescendre les deux
compères, elle monta à son tour et constata qu'elle était volée de
225 fr. et d'une montre d'argent. Elle prévint aussitôt les
gendarmes qui filèrent à bicyclette, fouillèrent les communes
avoisinantes et, au hameau de la Boquetterie, rattrapèrent les
voleurs qu'ils ramenèrent à Lisieux. Jouanne avoue ; Romy nie.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Gare aux glissades. -
Les
premières gelées ont déjà causé de graves accidents. A Lisieux,
un garçon d'écurie, le sieur Louis Cochon, 40 ans, est tombé en se
rendant, à son travail et s'est cassé une jambe.
—
Samedi, la bonne de M.
Domin, avoué à Pont-l’Évêque, allait aux provisions, est tombée
sur le trottoir rendu, glissant par le verglas et s'est fracture assez
gravement une jambe. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Suicide manqué. -
La servante du sieur
Chrétien, constructeur mécanicien, à Lisieux, une veuve Fleuriot,
56 ans, a tenté de s'empoisonner. Elle a été transportée à
l'hôpital dans un état grave. On attribue cet acte de désespoir à
des chagrins de famille. (Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Devineresses embetées. - Deux
cartomanciennes, l'une nommée Rila, l'autre, Mme Auguste, se disant
descendante du « Grand Albert », exerçaient leur industrie aux
abords du marché de Lisieux. M. Bossard, commissaire, se rendit, chez
elles, mit la main sur tout leur bric-à-brac magique, leur dressa
procès-verbal et les engagea à aller ailleurs exploiter les naïfs.
Voilà encore un métier qui ne pourra bientôt plus nourrir son
homme... ni sa femme non plus. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Décembre
1904 -
Les suites d’un emprisonnement.
- La veuve
Fleuriot, 56 ans, servante chez M. Chrétien, constructeur-mécanicien
à Lisieux, qui avait tenté de s'empoisonner en absorbant une forte
dose de sublimé, est décédée ces jours derniers à l'hôpital.
Cette malheureuse avait déjà tenté de se tuer. On attribue son
désespoir à des chagrins intimes. Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1905 -
Rencontre de trains. -
Mercredi soir, vers 8 heures, un train de marchandises allait
quitter la station de Honfleur pour Lisieux, lorsqu'un autre train de
marchandises, arrivant de Pont-Audemer, vint par suite d'un
défaut d'aiguillage, se jeter sur lui.
MM.
Ferdinand Guillon, conducteur chef demeurant à Lisieux, et Hicquel,
conducteur, domicilié à Saint-Jacques-de-Lisieux, se tenaient
debout dans leur fourgon au moment de la collision et, par suite de la
violence du choc, ils furent projetés sur des colis. Les deux
employés reçurent des contusions à la tête et aux jambes. M.
Guillon est le plus grièvement blessé. Les dégâts matériels
sont de peu d'importance.
Juin
1905 - Une
maison qui s'écroule. - Dimanche matin, vers 3 heures
et demie, une partie de la maison située dans la cour, du n° 59 de
la rue Petite-Couture et appartenant à Mme Veuve Lavinay, s'est
affaissée soudain.
À
cette heure matinale, les locataires au nombre de six, étaient
couchés et c'est par le plus heureux des hasards que deux
seulement de ceux-ci, les nommés Gustave Corblin et femme
Thierry, n'aient reçu que quelques contusions sans gravité. On
dut néanmoins les conduire à l'hospice. Quant au mobilier et aux
effets appartenant à ces pauvres gens,
ainsi qu'aux autres locataires, les époux Védy et leurs deux
enfants, le tout enseveli sous les décombres, peut-être considéré
comme perdu.
Janvier
1907 -
Curé
et vicaire à Lisieux et à Caen.
- Le
Juge de paix qui, à Caen, condamna M. l'abbé Lénault, pourra
consulter avec fruit le jugement que son collègue de Lisieux
vient de rendre en faveur de M. l'abbé Maupas, curé de
St-Jacques-de-Lisieux.
A
Caen, l'abbé, le vicaire, l'humble prêtre qui obéit, fut condamné.
A Lisieux, le doyen, le curé qui commande, est acquitté.
Que
peut on penser d'une magistrature qui se juge et se déjuge de cette
façon ? de tribunaux qui
se contredisent et se réfutent réciproquement ?
Lisieux
est décidément plus favorite que Caen, ou, au moins, il a plus de
chance. (Source : Le
Moniteur du Calvados)
Janvier
1907 -
Tentative
de meurtre.
-
Samedi soir, vers neuf
heures, un nommé Alcide Bouchard, âgé de cinquante-six ans, dit
Patte-de-Pie, a porté un violent coup de couteau à son gendre,
Paul Gérard, journalier, âgé de trente-trois ans, tous deux
demeurant à Lisieux, rue aux Fèvres 20.
C'est
au cours d'une discussion que Bouchard a frappé Gérard. Le blessé,
atteint au-dessous du cœur, ne survivra pas probablement à ses
blessures. Le meurtrier a été arrêté et écroué à la
prison. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mars
1907 -
La fièvre
aphteuse dans le département. -
Le service sanitaire du Calvados vient de relever la
liste des cas de fièvre aphteuse constatés dans la dernière
quinzaine de février.
C'est
l'arrondissement de Falaise qui a été le plus éprouvé.
L'arrondissement
de Vire n'a qu'une commune où jusqu'à présent l'épidémie ait
pénétré : la commune d'Aunay-sur-Odon, mais cette seule commune
compte trois exploitations contaminées et trente animaux
atteints.
Dans
l'arrondissement de Lisieux, à Orbiquet, il n'y a qu'une exploitation
contaminée, mais soixante quatre animaux ont été atteints et deux
sont mort.
Dans
l'arrondissement de Pont-l'Évêque, à Dives-sur-Mer, il y a eu huit
cas dans une seule exploitation.
A
Caen (canton Ouest) une exploitation contaminée, quinze animaux
atteints : à Allemagne, cinq cas dans une exploitation, à
Sermentot, quatre cas dans une exploitation.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Février 1908 - Accès de folie. -
Jeudi, vers 4 heures du soir, la veuve Victorine Lecoupey, âgée de
58 ans, domestique chez Mme Veuve David, propriétaire, s'est dans un
moment de folie alcoolique, jetée dans une mare assez profonde
et dépendant d'un jardin voisin.
Retirée
aussitôt par des voisins et vu son état de fureur indescriptible, la
veuve Lecoupey a été conduite à l'hospice.
Juin
1908 -
Enfant
tombé à l'eau.
- Plusieurs
enfants qui revenaient de l'école s'amusaient auprès du lavoir de la
rue Fleuriot : le jeune Albert Mallet, 5 ans, vint à glisser dans
l'eau et fut entraîné par le courant, il allait disparaître quand
deux enfants de 8 à 9 ans, André Giblasse et Marcel Marie, se
jetèrent à l'eau et furent assez heureux pour le retirer. Le jeune
Mallet, déjà, ne donnait plus signe de vie. Transporté dans une
maison voisine, il y fut l'objet de soins qui le ramenèrent à la
vie. (source M.-C.)
Janvier
1909
- Incendie. - A
Lisieux, incendie de l'ancienne usine Bertin, achetée en 1898 par la
ville : elle y avait logé la maison du peuple, l'asile de nuit, la
salle des fêtes, le service des pompes funèbres, l'université
populaire, les salles de répétition des sociétés musicales, etc...
Mars
1909 - Incendie. - Un
incendie détruit un ensemble de maisons à pans de bois des
XVè et XVIè siècles , dans la cour vigneron, dite "cour des
miracles". La seule maison rescapée sera démontée et rebâtie
à Honfleur, comme musée.
Octobre
1909 -
Pour enrayer la dépopulation.
- La statistique publiée par le Journal Officiel sur
l'état civil de la France, dans le premier semestre 1909, n'est
certes pas gaie. Les naissances ont encore diminué et les décès
augmenté, si bien que, pour ces six mois seulement, la population
française a diminué de 28 203 individus. Émue sans doute de
cette dégringolade, la municipalité de Lisieux vient de
prendre toute une série de mesures propres à inviter les Lexoviens
à avoir beaucoup d'enfants.
D'abord
le huitième enfant de chaque famille sera adopté par la ville. On
lui donnera 100 fr. au quinzième jour de sa naissance et on
s'occupera de lui pendant toute sa vie. Ses frères ou sœurs, s'il en
vient encore après lui, seront aussi pupilles Lexoviens.
D'autres
dispositions concernent les secours à accorder aux femmes enceintes,
des écoles dites de plein air et des colonies de vacances pour les
écoliers chétifs. Et quand la municipalité Lexovienne aura
constaté que tout cela ne fait pas naître quatre gosses de plus par
an chez elle, qui sait si elle ne se décidera pas à créer un haras
avec des
reproducteurs choisis, comme au haras du Pin ?
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Avril
1912 - Vendredi, Mme Veuve Brunet,
belle-fille du maître de Saint-Paul-de-Courtonne, a fait une
chute en descendant de voiture pour entrer chez M. Duflot,
receveur buraliste, rue de Caen, n° 118. Elle se releva
péniblement, entra chez M. Duflot, demanda un siège et
expira soudainement. Cette mort a d'autant plus impressionné notre
ville que Mme Brunet été toute récemment veuve.
Mai
1912 - Incendie - Un violent
incendie s'est déclaré dimanche 26 au soir, vers 10 heures, à la
ferme des Deux-Peupliers, à Saint-Jacques-de-Lisieux. Le feu a
détruit deux corps de bâtiments renfermant notamment de
grandes quantités de foin et appartenant à Mme Veuve Dubreuil,
propriétaire, qui les occupait de moitié avec M. Madeleine,
fromager. Les dégâts qui sont couvert par des assurances, sont
estimés à 6000 francs environ. On croit à la malveillance ou à
l'imprudence de vagabonds.
Juin
1912 -
Grave accident - Une pile d'arbres, sur laquelle
étaient montés MM. François Tellier, 50 ans, et Eugène Delaunay,
48 ans, tous deux employés à la Scierie de la route d'Orbec,
s'effondra tout à coup, et les deux ouvriers furent pris sous
d'énormes troncs d'arbres. On les dégagea non sans peine. M.
Tellier, dont l'état est particulièrement grave, a le bassin
fracturé. M. Delaunay dont l'état ne vaut guère mieux à des plaies
multiples au thorax et une blessure très profonde à la jambe droite.
Août
1912 - Tamponnée par un train -
Dimanche matin à 11 h. 36, Mme Veuve Duval, née Valée, âgé de 81
ans, demeurant chez son fils, receveur d'octroi, a été tamponnée en
gare de Lisieux, au passage à niveau de la rue des Pavements, par une
locomotive haut le pied venant de Trouville. La femme Duval, qui
revenait du côté de la rue des Pavements, passa le portillon,
bien que la barrière fut fermée, et au moment où elle s'engageait
sur la voie, elle a été atteinte par la locomotive. Le mécanicien
qui l'avait aperçu donna un fort coup de sifflet et ralentit,
mais Mme Duval qui était sourde n'entendit rien. Relevée, elle
rendait le sang par le nez, la bouche et les oreilles. Transportée à
son domicile, elle y est décédée quelques heures après
malgré les soins du docteur Surtouque.
Juin
1913 - Le feu à
la station électrique. - Un incendie s'est déclaré
dans la nuit de mardi à mercredi, vers 2 heures et demie, à la
station électrique. Le feu a été communiqué à la toiture
par un tuyau de gaz qui fuyait ; les flammes s'élevèrent rapidement.
Les pompiers de Lisieux, prévenus, purent enrayer l'incendie qui
menaçait de
s'étendre, mais les machines électriques ont quelque peu
souffert et la ville va être privée d'éclairage dans les rues
pendant quelques jours. Le courant électrique sera fourni aux
particuliers à l'aide des accumulateurs.
Août
1913 - Passage
de ballons - Quatre ballons sphériques sont
passés au dessus de la ville, dimanche 17 août, entre 6 heures et 7
heures 30 du soir. On pense qu'ils venaient de Rouen où, dans
l'après-midi, avait eu lieu une fête aérostatique. Ils sont partis
dans la direction de Caen.
Octobre
1913 - Le feu à la station électrique.
- Un incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi 14 à
mercredi 15 vers 2 heures du matin à la station électrique. Le feu a
été communiqué à la toiture par un tuyau à gaz qui
fuyait ; les flammes s'élevèrent rapidement. Les pompiers de
Lisieux, prévenus purent enrayer l'incendie qui menaçait de
s'étendre, mais les machines électriques ont quelque peu
souffert et la ville va être privée d'éclairage dans les rues
pendant quelques jours. Le courant électrique sera fourni aux
particuliers à l'aide des accumulateurs.
Janvier
1914
- Il neige !
- Succédant au
froid très vif de ces jours derniers, la neige s'est mise à tomber
en légers flocons dans la matinée du mardi 20 janvier, dans la
région. Le ciel est gris et nous menace d'une chute abondance de
neige qui ne manquera pas de séjourner assez longtemps sur la terre
gelée.
Mars
1914 - Gendarmes mordu par un chien enragé.
- On vient d'abattre à Lisieux un chien enragé ou du moins
suspect, ce qui porte à trois le nombre des animaux ainsi détruits
dans notre région depuis quelques jours. La gendarmerie était
avisée qu'un chien errant et suspect s'était réfugié chez Mme
Veuve Lemardeley, débitante, rue Ferdinand Daulne. Le gendarme Roland
se rendit à l'adresse indiquée et au moment où il allait saisir
l'animal, celui -ci le mordit à la main et alla se réfugier sous un
petit aqueduc passant sous la rue Ferdinand Daulne où il fut
abattu à coups de revolver par le brigadier de police Fourquemin. Le
corps du chien a été porté aux abattoirs où M. Vaslin,
vétérinaire, va en pratiqué l'autopsie.
Avril
1914 - Les
monuments historiques du Calvados. - Voici, d'après
le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments
historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre
1913, pour le département du Calvados :
Langrune
: Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église
Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de
François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir de
salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du
pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues :
Église de Marigny ; Louvières : Église ; Luc-sur-mer :
Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ;
Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église ; Mèzidon :
Église du Breuil ; Mondeville : Église ; Mosles : Église ; Mouen
: Église ; Mutrécy : Portail nord de l'église, Etc...
Septembre
1914 -
Passage d’avions.
-
Ces jours derniers, quatre aéroplanes ont passé sur Lisieux
faisant route nord-est sud-est.
C'étaient
des avions anglais, dont, il y a quelque temps, on nous avait annoncé
la prochaine arrivée. (Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Lisieux sans pain. -
Faute de
s'être approvisionné suffisamment en farine, Lisieux a manqué de
pain, pendant près de trois jours.
La
foule assiègeait en vain les boulangeries et quand les premiers pains
ont fait leur apparition, les boulangers étaient obligés de les
couper par morceaux pour satisfaire tout le monde. Pendant ce temps,
les Lexoviens et leurs émigrants mangeaient des pommes de terre à
l'eau, du chocolat, des sardines et des pâtés.
Une
proclamation municipale les invitait à faire crever du riz. Cela
valait mieux évidemment que de se faire crever eux-mêmes. Nous ne
savons pas qui, de l'administration ou des boulangers est responsable
de cette famine passagère ; mais, c'est égal, manquer de pain en
Normandie, en pleine récolte et quand les greniers débordent de
grain, c'est un peu fort, ou plutôt, ça ne l'est pas du tout !
(Bonhomme Normand)
Septembre
1914 -
Frappés au champ d'honneur.
- Des
deuils nous sont signalés de Lisieux : M. Robert Chiffeman, 21 ans,
fils d'un négociant de cette ville, et M. Mallais, 27 ans, lexovien
aussi, sont tombés glorieusement sur champ de bataille.
Le
capitaine Blondeau du 36e,
grièvement atteint à Charleroi, a disparu. Son décès toutefois
n'est pas confirmé. Cet officier est le gendre de M. Cusson,
président de la Chambre de commerce de Lisieux.
Parmi
d'autres Lexoviens blessés citons : le lieutenant Robert Lietout, le
caporal Pedroncini, les soldats Duquesne, Leroy, Blot.
On
annonce aussi la mort du lieutenant-colonel Champion, qui fut
commandant du dépôt de remonte de Caen.
(Bonhomme Normand)
Octobre
1914 -
circulation des automobiles.
-
Le Préfet du Calvados
rappelle au public que la circulation automobile est interdite dans
l'arrondissement de Lisieux. Il faut, pour traverser cet
arrondissement ou y pénétrer, un permis permanent du grand quartier
général, ou un permis temporaire du général commandant la 3e
région.
Les
demandes doivent être adressées à la Préfecture, qui les
transmettra à Rouen. Ces permis ne seront d'ailleurs accordés par
l'autorité militaire que pour des cas exceptionnels.
La
circulation de nuit (20 h. à 4 h.), dans tout le département, est
soumise aux mêmes règles que celles appliquées de jour et de nuit
dans l'arrondissement de Lisieux. (Bonhomme Normand)
Octobre
1914 -
Aux agriculteurs sous les drapeaux.
-
Le
Préfet du Calvados informe les intéressés qu'il n'est pas possible
à M. le ministre de la Guerre, en raison des nécessités actuelles,
d'autoriser le renvoi dans leurs foyers, même pour une très courte
durée, des militaires sous les drapeaux, et que notamment il ne peut
être donné suite aux demandes de permission de moisson qui seraient
adressées par les agriculteurs réservistes ou territoriaux.
(Bonhomme Normand)
Novembre
1914 -
Les braves. -
La
médaille militaire a été conférée au soldat cycliste Auguste
Dumaine, originaire de Vire, blessé en portant un ordre.
La
décoration lui a été remise, à l'hôpital de Guéret, où il est
en traitement, par le commandant d'armes entouré de tous les
officiers.
Cités
à l'ordre du jour
: Le maréchal des logis Geffroy, du 26e
dragons. Ce sous-officier est de Caen, ou ses parents habitent
rue Saint-Jean.
Le
lieutenant Vié, du 119e de ligne. Il a été promu
capitaine. Le capitaine Vié est professeur de gymnastique à
Lisieux et lieutenant des pompiers de cette ville.
Le
lieutenant Angot, du 42e d'artillerie, fils de M. Angot,
boulanger à Vire.
Le
sous-lieutenant Henri Palmade du 18e bataillon de chasseurs
à pied, instituteur adjoint à l'école de la rue du Général Decaen,
à Caen, membre de la Société de tir de Ranville.
L'adjudant
Vaujour, du 236e de ligne.
(Bonhomme Normand)
Novembre
1914 -
Avis aux minotiers et boulangers.
- Le
Préfet du Calvados informe les minotiers et boulangers que le
Ministre de la Guerre se trouve dans l'impossibilité de renouveler
les sursis d'appel accordés aux ouvriers minotiers et boulangers
mobilisés. Il les invite, en conséquence, à réunir, avec le
concours des Municipalités, le nombre d'ouvriers indispensables, soit
parmi les hommes dégagés de toutes obligations militaires, soit
parmi les réfugiés français ou belges, soit même aussi, suivant
les régions, parmi l'élément étranger appartenant aux pays
neutres. (Bonhomme Normand)
Novembre
1914 -
Plus de sauf-conduits.
- Nous
avons annoncé qu'à Paris et
aux environs les sauf-conduits avaient été supprimés depuis quelque
temps déjà. On s'est décidé à les supprimer aussi dans le
Calvados, sauf l'arrondissement de Lisieux, toujours considéré comme
zone des armées.
Toutefois,
pour les déplacements en auto, les laissez-passer continuent d'être
exigés. (Bonhomme Normand)
Décembre
1914 -
Morts glorieuses. -
Sont
tombés au champ d'honneur : le soldat Ernest Lange, du 236e
de ligne, tué à Guise ; le soldat Auguste Guillet, de Jurques ; le
soldat Ernest Javalet, du 5e,
de St-Ouen-des-Besaces, tué au Godat ; Léon Norel, du 4e
zouaves, fils de l'ancien restaurateur du boulevard St-Pierre, tué
près d'Ypres ; Paul Guezet, du 43e
d'artillerie, et Albert Désert, du 5e,
tous deux de Sept-Frères ; René Le Gout, du
319e,
de Lisieux, tué dans la Marne ; Albert Saucey, du 205e
de Saint-Martin-Don ; le caporal Paul Martin, du 5e,
demeurant 162, rue d'Auge, à Caen, tué dans la Marne ; Joseph
Lemitre, du 136e,
de Viessoix ; le soldat Maurice Lebrun, du 5e,
de Saint-Etienne-la-Thillaye ; le caporal Eugène Lebissonnais,
sergent-major aux pompiers de Caen, tué dans la Somme.
-
Sont morts des suites de leurs blessures : à l'hôpital d'Etampes,
Eugène Robin, du 119e,
dont la famille habite, rue du Marais, à Caen ; à Chalons-sur-Marne,
Camille René, de Coulvain; à l'hôpital Saint-Joseph de Caen,
Antoine Pegon, du 60e
territorial : à Fismes, Edmond Baloud, du 205e,
de Danvou ; au Bourgel-Drancy, Louis Leclercq, du 5e,
de Saint-Ouen-des-Besaces : à l'ambulance de Prouilly, Louis Douet,
du 5e,
de Bernières-le-Patry. (Bonhomme Normand)
Janvier
1915 -
Plaquez-vous.
- Les
cyclistes savent-ils bien
que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du
domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même
conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être
muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

Février
1915 -
Revenu de loin.
-
Un instituteur de
Lisieux, M. Michaud, parti comme sous-lieutenant
de réserve au 119e, avait été signalé disparu. Fait
prisonnier à Charleroi, le 23 août, il avait pu
s'évader, mais avait été blessé légèrement d'une balle à la
tête. Des fermiers belges l'avaient soigné et lui avaient prêté
des habits civils. M. Michaud avait alors réussi à gagner la
Hollande, puis l'Angleterre et il est rentré à Lisieux. Son odyssée
hardie ne peut que redonner confiance aux familles qui attendent en
vain des nouvelles de soldats, disparus depuis le début de la guerre.
Mars
1915 -
Un brave. - On
nous assure qu'à Lisieux, un mobilisé, M. Lemarinier, coiffeur, rue
aux Fevres, s'étant trouvé malade chez lui et y ayant été pris, la
nuit, d'une grave hémorragie,
un parent fit toute la ville sans pouvoir rencontrer un médecin.
Retenus par des services divers, tous étaient absents. L'un d'eux
pourtant fut trouvé chez lui et se leva pour répondre. Mais,
alléguant la peur (de quoi ?), il refusa de se déranger. Le malade
mourut le lendemain matin à l’hôpital. Si ces faits sont exacts,
voici un Esculape qu'on fera bien de ne pas envoyer soigner les
blessés sur le front : il tomberait en syncope au premier coup de
canon.
Avril
1915 -
Les braves. -
Maurice Rouillard, de Lisieux, soldat au 319e
a reçu la médaille de l'ordre de Saint-Georges de Russie ;
M. Fernand Arbogast, beau-frère de M. Perrine, ancien adjoint au
maire de Trouville, a reçu la médaille militaire.
-
Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Margot, fondé de
pouvoirs à la recette des finances de Bayeux, caporal fourrier au 31e
bataillon de chasseurs à pied ; Henri Blachet, de Caen, soldat au 36e
; Charles Osmont, aspirant au 5e de ligne, blessé
mortellement ; Jouanne, soldat au 236e ; Perpignani et
Crowet, sous-lieutenants au 205e ; l'adjudant Cremazy, les
sergents Thelamon et Cany, les soldats Lequesne et Fournier, le chef
de bataillon Henneton, les capitaines Cren et Mollinier, le lieutenant
Bourdarie, les sous-lieutenants Ferlut, Blary, Rodat et Hiriard, tous
du 5e. (Bonhomme Normand)
Mai
1915 - Les vaches à
l’herbe. - Les
pluies abondantes
et les premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et,
dans nos herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que nous
ne pourrons jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger.
Car du fait des réquisitions intensives qui ont singulièrement
éclairci le troupeau et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre
de chefs d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées
de bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs
terres vont maigrir, faute de bœufs et de vaches pour les
dépouiller et les engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux
termes des baux, obliger les fermiers mobilisés à garnir les
herbages de bestiaux, et M. Fernand Engerand s'est chargé de
poser la question au ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la
réponse qu'on pouvait prévoir : Il ne saurait être engagé aucune
poursuite ni accompli aucun acte d'exécution contre les
citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a donc rien à faire pour
l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la fauchera plus tard, si
on peut.
Mai
1915 - Les
habillements militaires. -
A
côté
de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces
principales du costume militaire, celle des accessoires moins
importants procure du travail aussi à pas mal d'ouvrières.
C'est ainsi que la confection des écussons portant le numéro
matricule du régiment et devant être cousus sur le col des
capotes ou vareuses occupe quelques personnes. Ces écussons,
comportant trois chiffres à coudre comme ceux du 236e,
étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières. Comme l'écusson
est double (un de chaque côté du col, cela faisait donc six
cents chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule ne
comporte que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient payés
que 4 fr. le cent. On concevait bien le motif de cette
différence. Mais depuis quelques jours, sans qu'on sache trop
pourquoi, les écussons de trois chiffres ne sont plus payés que 4
fr. aussi. Si ce tarif uniforme est maintenu, toutes les
ouvrières vont demander à faire des écussons pour le 5e
de ligne.
Mai
1915 -
Police du roulage. -
M.
Hendlé, préfet du
Calvados, vient de modifier l'arrêté préfectoral du 30 septembre
1853 sur la police du roulage aux termes duquel il était
défendu de faire conduire un attelage par un enfant de moins de
10 ans. Considérant l'absence à peu près totale d'hommes valides et
de jeunes gens, le Préfet a abaissé, par arrêté du 1er
mai courant, cette limite d'âge à 14 ans.
Mai
1915 -
La guerre aux mouches. -
Il
est incontestable qu'un grand danger nous menace, cet été, qu'il
faut à tout prix détourner. Ce sont les maladies pestilentielles et,
en particulier, celle qui peuvent être transmises par les mouches.
Dans nos plaines du Nord gisent, hélas des milliers de cadavres en
décomposition, plus ou moins recouverts de terre. Des germes morbides
vont se développer dans cet effroyable charnier sous l'influence, de
la chaleur, et, de proche en proche, les mouches peuvent les propager.
Le péril est très grand, il ne faut pas se le dissimuler. Donc,
guerre aux mouches meurtrières, guerre chez soi et au dehors. On
connaît les moyens à employer : propreté méticuleuse des
intérieurs, et, à l'extérieur, suppression de tous les
liquides stagnants, purins, baquets d'eau croupie, mares, etc…..,
emploi du crézyl et du pétrole pour détruire les larves.
Mai
1915 -
Victimes de la guerre. -
A
la suite de la violente
offensive que nous avons prise dans le Nord, offensive couronnée de
magnifiques succès, il y a eu une recrudescence marquée dans les
arrivages de blessés. Tous nos hôpitaux en ont eu leur part. Il en
est venu sur la côte et Honfleur aussi en a reçu pas mal. Ceux
envoyés dans cette ville étaient, comme au début de la
guerre, atteints surtout dans le bas du corps, ce qui prouve bien
qu'il y a eu enfin des combats hors des tranchées et en rase
campagne. Tous ces blessés se trouvaient d'accord pour
déclarer que les hostilités prennent maintenant une tournure
nettement favorable à nos armes.
Mai
1915 -
Les Saints de Glace. -
Connaissez
vous
Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en
odeur de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et
14 mai. On ne sait trop pourquoi ces vénérables
personnages ont accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y
signaler leur passage annuel par une recrudescence de gelées
dangereuse pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont
pas failli à leur mission, cette année non plus, et si nous en
parlons après coup, c’est
qu'ils ont trouvé des imitateurs dans leurs camarades des jours
suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas
jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se
poursuit dans d'excellentes conditions.
Mai
1915 - Un terrible
moment. - En
passant près des
machines, un jeune ouvrier des établissements Mommers, à Lisieux,
Henri Burtey, 15 ans, fut « happé » par une courroie. Le
malheureux enfant tournoya autour d'un arbre de transmission jusqu'au
moment où, attiré par ses cris, un de ses camarades vint arrêter la
machine. On le releva presque nu, une cuisse fracturée et
portant de nombreuses contusions à la tête et aux
bras. On le transporta
à l'hôpital. Son état n'est pas inquiétant.
Mai
1915 -
Les braves. - Ont
été cités à l'ordre du jour : Robert Bardedette, de Lisieux,
soldat au 36e ; Charles Capitrel, soldat au 119e
; Édouard Geniaux,
soldat au 319e ; le
lieutenant Fabet, du 43e d'artillerie, tombé au
champ d'honneur ; Louis Marc, propriétaire des Papeteries de
Normandie, à Lisieux.
Juin
1915
-
Morts glorieuses.
- Sont
morts pour la patrie : MM. Fernand Courty, du 128e, fils du
comptable de la maison Hamel et Kaullmann, à Lisieux ; le lieutenant
Jacques Descours-Desacres,
fils de M. Descours-Desacres, engagé volontaire, et qui vient d'être
nommé sous-lieutenant ; Auguste Boulier, sergent au 119e.
Juin
1915 -
Les braves. - Ont
été cités à l'ordre du jour : MM. Marcel Hébert, de Lisieux,
soldat au 41e ; Maurice Detoy, de Lisieux, sergent-fourrier
au 36e ; Émile Adeline, de Lisieux, cavalier au 2e
chasseurs.
Avril
1915 -
Les braves. -
M. Victor Duchemin, de Roullours, a reçu la médaille
militaire.
Ont
été cités à l'ordre du jour : Léon Lecerf, ouvrier sculpteur à
Bayeux, soldat au 236e de ligne ; Bosh, sergent au 319e ;
Merser, caporal au 236e ; le commandant Braconnier,
frère de M. Braconnier, avocat à Pont-l’Évêque ; Pierre
Mourgues, professeur à l'École libre de Lisieux, soldat au 207e.
(Bonhomme Normand)
Avril
1915 -
Le temps qu’il fait.
-
Nous sommes dans le printemps depuis dimanche, à 4 heures 52
du soir. On commence à s'en apercevoir aux souffles tièdes qui
passent et aux rayons plus chauds qui font éclater les bourgeons.
Dans
quelques semaines tout sera vert : couleur d'espérance. Les
feuilles seront repoussées et les Allemands aussi. (Bonhomme Normand)
Avril
1915 -
Un brave. -
On nous assure qu'à Lisieux, un mobilisé, M. Lemarinier,
coiffeur, rue aux Fèvres, s'étant trouvé malade chez lui et y ayant
été pris la nuit, d'une grave hémorragie, un parent fit toute la
ville sans pouvoir rencontrer un médecin. Retenus par des services
divers, tous étaient absents.
L'un
d'eux pourtant fut trouvé chez lui et se leva pour répondre. Mais,
alléguant la peur (de quoi ?), il refusa de se déranger. Le malade
mourut le lendemain matin à l'hôpital. Si ces faits sont exacts,
voici un Esculape qu'on fera bien de ne pas envoyer soigner les blessés
sur le front ; il tomberait en syncope au premier coup de canon.
(Bonhomme Normand)
Avril
1915 -
Pauvres « piétons » !
-
Décidément, nos pauvres facteurs n'ont pas de chance ! Ils ne
peuvent jamais obtenir de liberté complète ! Nous avons dit qu'à
Caen on avait demandé de leur supprimer la seconde distribution du
dimanche, tout en continuant la levée des boites.
A
Lisieux, où la question s'est posée, on a décidé, au contraire, de
supprimer la seconde levée, mais de garder la seconde distribution.
Il faut croire que Caennais et Lexoviens n'ont pas les mêmes
habitudes dominicales. Mais, ici ou là, les facteurs sont toujours
victimes.
A
Lisieux, on leur flanque encore une tournée, et, à Caen, ils sont «
levés ». (Bonhomme Normand)
Août
1915
- Équipes
agricoles. -
Le
Préfet du Calvados
croit utile de rappeler aux maires qui ont dans leur commune des
équipes de travailleurs militaires qu'ils n'ont nullement le droit
d'accorder à ces soldats des permissions pour se rendre soit
chez eux, soit ailleurs. En le faisant ils engageraient gravement leur
responsabilité. Les militaires, de leur coté, s'exposent à de
très sévères punitions s'ils s'absentent de la commune, où ils ont
été envoyés, sans une permission régulièrement délivrée par
leurs chefs de corps.
Il
importe que de part et d'autre, la période de séjour des équipes
soit considérée comme une période de travail intensif et non comme
une période de repos à la campagne. Les soldats qui
travaillent en ce moment à la récolte des moissons remplissent,
comme ceux qui se battent sur le front, un devoir national.
Août
1915
- Lisieux à
tâtons. -
La Cie du gaz de
Lisieux rationne ses abonnés au point même de les laisser
complètement manquer de fluide éclairant. Ces jours-ci, la fabrication
était presque totalement arrêtée. La Cie gardait le peu de
gaz dont elle voulait disposer pour l'éclairage public du soir. Que
va faire l'administration municipale ?
Juin
1916 -
Les bouilleux d’cru. -
Lisieux n'a pas voulu
demeurer en reste avec Pont-l'Evèque. Un syndicat de bouilleurs de
cru s'y est formé aussi M. Chêron avait été invité à un
présider la réunion, il en a été empêché et s'est excusé. Le
maire de la ville l'a remplacé. L'assemblée a exprimé plusieurs vœux
: « Que des mesures soient prises pour développer l'emploi de
l'alcool d'industrie à l'éclairage, au chauffage, à la force
motrice. Que tout mélange
d'alcool de fruits avec l'alcool industriel soit interdit. Qu'on
réprime sévèrement
la fraude. Que les pouvoirs publics suppriment la concurrence des
rhums non naturels, etc…. » Est il besoin d'ajouter que le vœu
principal a été le maintien du droit des bouilleurs. Il a été
appuyé par
cet argument pas trop maladroit : « Le Syndicat rappelle
respectueusement au gouvernement que l'heure paraît mal choisie pour
attaquer, dans leurs intérêts vitaux, nos cultivateurs, si
nombreux au front, qui comptent parmi les plus vaillants soldats
du pays (3e corps). Après ça, il n'y avait plus qu'à
aller voir si les pommiers défleurissent bien et si les pommes
sont nouées : c'est ce qu'on
a fait.
Juin
1916 -
Un frais réveil.
- Le
sieur Victor Ledault,
berger, 45 ans, s'étant endormi sur le bord du la rivière l'Orbiquet,
à Lisieux, glissa tout doucement à l'eau. Une dame Lecour.
aidée d’une
voisine, cueillit au passage Ledault, que le courant avait entraîné,
et le retira trempé comme une soupe, mais bien vivant.
Février
1917
- N’accueillez
pas les déserteurs ! -
Nous avons annoncé, en son temps, l'arrestation, à Lisieux.
d'un déserteur, un nommé Richard. Ce dernier s'était réfugié chez
une veuve
Pendeller, rue Joseph-Guillonneau, où la police le découvrit. Tous
les deux ont comparu, ces jours-ci, devant le Conseil de guerre de
Rouen, qui les a condamnés : Richard à cinq ans de
travaux publics ; la veuve Pendeller a un an de prison et à 300 fr.
d'amende.
Mars
1917
- Après le
drame. -
On
se souvient du drame
survenu à Lisieux au début du mois. Une jeune femme, Mme Duvivier,
dont le mari est mobilisé, s'était, dans un accès de fièvre,
jetée à l'eau avec son
enfant. On avait retrouvé, le lendemain, le cadavre de la mère. On a
découvert, seulement ces jours-ci, a peu près au même endroit,
celui du bébé.
Mars
1917 -
Un désespéré. -
A
Lisieux, une dame Hulgnard, 41 ans, demeurant rue de Dives, s'est
asphyxiée dans sa cave à l'aide d'un réchaud. Deux fois déjà,
elle avait tenté de se donner la mort en employant le même
procédé. On attribue sa fatale détermination à des pertes
d'argent.
Mars
1917 -
Le coup de pouce. -
Nous
sommes dans le
printemps depuis hier, aussi nous fait-on prendre l'heure d'été !
Les pouvoirs publics sont pleins d'à propos ! C'est dans la nuit
de samedi à dimanche qu'il faudra avancer sa montre d'une heure.
Beaucoup ne s'y résignent qu'en maugréant. Si, du moins, nous
pouvions espérer qu'après la guerre, on nous laissera, comme nos
pères, libres de compter les heures d'après la marche des astres !
Mais comme il parait que l'avance de l'heure est mesure provisoire et c'est
ce qui nous fait craindre qu'elle ne dure longtemps.
Mars
1917 -
Les congés de Pâques. -
Afin
de faciliter la
participation des élèves des lycées, collèges, écoles normales et
écoles primaires supérieures aux travaux agricoles en temps
opportun, le ministre de l'Instruction publique a décidé que les
congés de Pâques commenceront le dimanche 23 mars et se termineront
le Jeudi soir 12 avril. Les classes reprendront le lendemain matin.
Mars
1917 -
Sinistre repêchage. -
On a découvert au
barrage, de usine Jansen, à Lisieux, le cadavre d'un enfant nouveau
né du sexe masculin, paraissant avoir séjourné une dizaine de
jours dans l’eau. On croit que cet enfant a dû être assommé avant
d'être jeté à la rivière. La petit cadavre a été transporté à
l'hôpital. On enquête.
Mars
1917 -
Les braves. -
La médaille militaire
a été conférée à MM. Émile Leroy, de Villerville, Pierre
Maussion, de Lisieux, soldat au 203e ; Lucien Lair, de
Courson ; Alexandre
Frissonnet, de Lisieux, soldat au 1er tirailleurs
algériens.
Juin
1917 -
Lisieux sans gaz. - Faute
de charbon l'usine à
gaz de Lisieux a fermé ses robinets. L'électricité ne fonctionne
que la nuit. C’est le marasme ! Combien durera cette dure
épreuve ? On ne sait. Au
secoure ! M.
Henry !
Juin
1917 - Le temps qu’il
fait. - Pendant
deux nuits
consécutives, les éclairs, le tonnerre et la pluie ont fait rage.
Ces grands bals d'eau ne valent pas une bonne petite pluie
régulière, mais la végétation s'en trouve bien quand même.
Souhaitons, cependant, que leur violence n'ait pas causé la chute
prématurée des fleurs dont les arbres à fruits sont couverts.
Juillet
1917
- Les orages.
-
L'été
qui vient de commencer ne semble
pas devoir tenir les promesses d'une belle saison que le printemps
nous avait permis d'espérer. Depuis quelques semaines,
en effet, les
orages se multiplient avec une fréquence malheureuse et tentent de
compromettre nos récoltes dont nous avons tant besoin. Celle du foin,
notamment, qui s’annonçait si belle, est presque anéanti par
endroits. Au début de la semaine dernière,
un fort orage a dévasté une partie de l'arrondissement de Lisieux,
de nombreuses communes ont été très éprouvées à
Notre-Dame-de-Courson, notamment, l'eau a atteint, en certains
endroits, deux mètres de hauteur. La plupart des foins ont été
emportés et ceux, restant à couper sont envasés et
considérés comme perdus. Un boulanger de cette commune, M. Lecomte,
qui faisait, à ce moment, une tournée en voiture, à Moutiers-Hubert,
fut jeté, avec son attelage, par la violence du courant, dans
un fossé. Il ne s'en serait pas tiré sans l'intervention de M.
Bertheaume conseiller municipal. Il fut recueilli, ainsi que ses deux
fillettes de 11 et 8 ans, qui l’accompagnaient, par Mme Lemeunier,
qui passa la nuit à réconforter les deux pauvres gosses mortes de
peur. A Fervaques, à Saint-Martin-de-la-Lieue,
à Saint-Germain-de-Livet, les
dégâts
sont aussi importants. Rien qu'entre Prêtreville et
Saint-Martin-de-la-Lieue, on évalue à 25 000 fr. la perte des foins.
Dans le pays on compare cet orage à celui de 1875, qui causa la mort
de plusieurs personnes
et dévasta les vallées de Courtonne et d Orbec, ainsi que les bas quartiers
de la villes de Lisieux. Un orage, d'une aussi grande violence,
a éclaté samedi soir sur nos côtes. Luc, Langrune,
Saint-Aubin, Bernières et Courseulles ont été particulièrement
éprouvés. On ne signale aucun accident de personnes.
Août
1917 -
Courrier attaqué.
- M. Marchand,
courrier-convoyeur, qui fait le service de Caen-Lisieux, fut attaqué
par un individu monté dans le wagon à l'improviste et qui, les yeux
hagards, les traits convulsés, se jeta sur lui en essayant de le
terrasser.
Surpris,
il roula à terre, mais il eut bientôt fait de se ressaisir et
mettant un genou sur la poitrine de son adversaire il fit jouer le
signal d'alarme.
Le
train stoppa aussitôt et l'on put se rendre maître du forcené le
vol parait être le but poursuivi.
Juillet
1917
- Les braves.
-
La médaille militaire
à été conférée à MM. Auguste Lemale, de St-Ouen-des-Besaces ;
Georges Vaultier, de Bernesq, caporal d'infanterie ; Sylvain Botté,
de Lisieux, sergent au 228e.
Août
1917 -
Les braves. -
La médaille militaire
a été conférée à MM. Roger, de Honfleur, adjudant au 129e
; Émile Houssin, de Ste-Marie-Laumont ; Eugène Farou, et Gaston Fouque,
de Lisieux.
Août
1917 -
Aux champs. - Pendant
qu'un certain nombre de cultivateurs se plaignent amèrement du manque
de main-d’œuvre, on dit qu'il en est d'autres qui en trouveraient
facilement s'ils se résignaient à la payer ce qu'elle vaut. On
prétend aussi que certains usent et abusent des enfants d'hospice qui
leur sont confiés. On nous en signale même, assez prés de Caen,
chez lesquels les malheureux gosses sont accablés de si rudes tâches
qu'ils en deviennent difformes.
Comme
salaire, ces enfants ont des coups. Les quelques journaliers restant
les communes, excédés de travailler à un taux dérisoire, sont
partie dans les usines voisines. Et pourtant le mois d’août et il
pleut sur notre pain.
Août
1917 -
La récolte compromise. -
La
persistante du mauvais
temps devient vraiment inquiétante. Tous les jours et même plusieurs
fois par jour, des orages se montent qui n'éclatent qu'imparfaitement
et se résolvent en pluies interminables. Pourtant la récolte devrait
se faire et c'est notre existence de toute l'année qui est en jeu. Si
au moins nos cultivateurs pouvaient profiter des embellies pour
faucher et lier leur blé ! Mais les bras manquent et parfois le
zèle. Le grain est pourtant déjà assez clair et maigre, s'il est
mal récolté, ce sera la disette certaine et la perspective d'un
terrible hiver. Aussi personne (pas même
l'administration militaire) n’a-t-il
le droit de s'engourdir dans
l’inaction. Qu'on
envoie à la terre les hommes qui ne sont pas absolument
indispensables à la défense. Pour vaincre et résister, il faut
vivre, pour vivre il faut manger, pour manger, il faut récolter.
Novembre
1917
- Mortel
accident de travail.
-
M. Saulnier venait d'entrer dans la cour d'une usine, à
Saint-Jacques-de-Lisieux, avec un tombereau de copeaux qu'il devait
décharger en compagnie d'un ouvrier de l'établissement, André
Fleuret, 21 ans. Saulnier laissa, un instant, son chargement pour
aller donner des instructions à deux ouvrières. Quand
il revint, il trouva le tombereau renversé à l'arrière sur
Fleuret. On dégagea aussitôt le malheureux jeune homme et on le
transporta à 1'hopital, mais il expira en cours de route. On ignore
comment l'accident s'est produit.
Décembre
1917
- Un miracle .
-
Sans doute pour
encourager ses canonisateurs, sœur Thérèse de Lisieux continue de
faire des miracles. Un de nos jeunes prêtres, l'abbé Julienne,
devenu aviateur, a eu une panne de moteur, à 300 mètres. Il a
invoqué la petite religieuse Iexovienne et il est retombé a terre
sain et sauf, avec son pilote et son observateur.
Décembre
1917
- Essence pour les
battages. -
Les entrepreneurs
et cultivateurs qui ne peuvent se procurer dans le commerce l'essence
nécessaire à leurs battages, sont informés qu'il peut leur
être délivré à la Direction des services agricoles, rue de
Bernières, 16, un bon d'essence livrable de suite par la
sous-intendance militaire de Caen.
Janvier
1918 -
Une garde-barrière
broyée
par
un
train.
- Un
accident
terrible
est
survenu
à
Malicorne,
près
Lisieux
une
garde-barrière,
Mme
Alexis
Métayer,
en
service
au
poste
n°
56,
a été
broyée
par
la
locomotive
du
train
de
permissionnaires
venant
de
Caen.
La
malheureuse
femme
venait
de
donner
son
signal
à
un
train
allant
vers
Caen,
dont
le bruit
et
le
passage
l'empêchèrent
d'entendre
l'autre
train.
Quand
elle
l'aperçut,
elle
n'avait
plus
le
temps
de
se
garer.
Elle
fut
happée
par
la
machine
et
eut
la
tète
affreusement
broyée.
Une
jeune
fille,
témoin
de
l'accident,
Mlle
Berthe
Esnault,
poussa
des
cris
et
M.
Métayer
accourut.
Le
pauvre
homme
eut
le
courage
de
relever
le
corps
de
sa
femme
et
de
prendre
sur
le
champ
son
service
au
poste
de
signaux,
maîtrisant
sa
grande
douleur
pour
assurer
la
sécurité
de
la
circulation
des
trains,
et
faisant
par
là
preuve
d'un
admirable
sentiment
du devoir.
Mme
Métayer,
la
victime
de
cet
horrible
accident,
était
âgée
de
38
ans.
Elle
laisse
deux
enfants,
une
fillette
toute
jeune
et
un
garçon
de
15
ans.
Avril
1918 -
Un attelage disparaît.
- Une
propriétaire
de
Sainte-Marguerite-des-Loges,
Mme
veuve
Grente,
née
Culier
constatait,
l'autre
matin,
qu'un
malfaiteur
avait
pénétré
dans
la
nuit
dans
sa
ferme
et
avait
dérobé
cheval,
harnais
et
voiture.
Comme
elle
éprouvait
un
préjudice
de
1.715
fr.,
elle
courut
à
la
brigade
de
gendarmerie
de
Livarot
et
apprit,
en
passant,
par
Mme
Lerbour,
ménagère,
qu'un
de
ses
anciens
domestiques
rôdait
la
veille
au
soir
dans
le
pays,
en
état
d’ivresse.
Les
gendarmes
visitèrent
les
communes
de
Heurtevent,
Les
Autels.
Prés de
cette
commune,
l'individu
en
question,
fut rencontré
avec
l'attelage
de
Mme
Grente.
II
a prétendu
qu'il
avait
perdu
le
souvenir
de
ce
qui
s'était
passé
et
n'a
pas
voulu dire à quel
mobile
il
avait
obéi.
L'intéressé
était
un
nommé
René
Tiriau,
24
ans,
du
130e
d'infanterie,
né
à
Sérigny,
arrondissement
d'Argentan,
en
état
de
désertion.
Il
a été
arrêté
et
mis
à
la
disposition
du
Parquet.
Mai
1918 - En Conseil de guerre. - Détenu
à la
prison
militaire
de
Rouen
sous
l'inculpation
de
déserteur,
Jean
Kremer,
du
119e
d'infanterie,
en
garnison
à Lisieux,
tenta
de
s'évader
avec
plusieurs
camarades.
Tous
les
préparatifs
étaient
faits
et
le
mur
de
la
prison
avait
été
percé,
mais
une
sentinelle
veillait.
Il
a
été
condamné
par
le Conseil
de
guerre
à
un
an
de
prison.
Juin
1918
- Recel de
déserteur.
-
Mme
Lemarchand,
30
ans,
née
au
Tonquay
(Calvados),
limonadière,
Grand'
rue
à
Lisieux,
sera
poursuivie
pour
avoir
abrité
pendant
sa
désertion
le
soldat
belge
Joseph
Smeets.
Elle
avait
connu
cet
individu
alors
qu'il
était
vaguemestre
à
Port-Bail
(Manche).
Ensemble
ils
partirent
à
Paris
où
ils
vécurent
plusieurs
mois.
Smeets
vient
de
se
livrer
aux
autorités
militaires
et
procès-verbal
a
été
dressé
contre
la
receleuse.
Juillet
1918
-
Une
agression.
-
M.
Aimé Roger,
maréchal
à Lisieux,
venait de
s'installer avec
des amis
au café
Villy, rue
de Paris,
quand un
employé de
chemin de
fer, Fulgence
Alliguer,
40 ans,
demeurant 1,
rue Joseph
Guillonneau,
se jeta
sur lui
comme un
forcené, le
renversa, chercha
à l'étrangler
et lui
fit de
nombreuses égratignures
à la
figure.
Plusieurs
personnes durent
intervenir pour
maîtriser
l'agresseur. Le
procureur de
la République
a ouvert
une instruction.
Septembre
1918 -
Quel est ce mystère ?
- On
parle
beaucoup
à
Lisieux
de
la
mort
d'une
dame
X.
employée
dans
un
service
de
la
caserne
Chazot,
qui
est
survenue
dans
des
conditions très
mystérieuses.
Cette
dame
est
décédée
subitement,
alors
qu'elle
paraissait
dans
un
parfait
état
de
santé.
D'après
les
uns,
elle
aurait
succombé
à
une
embolie,
d'après
les
autres,
elle
se
serait
empoissonnée
à
la
suite
d'irrégularités
constatées
dans
son
service.
Septembre
1918 -
Recel de déserteur.
- Depuis
le
mois
de
juin,
le
soldat
Georges
Guérin,
34
ans,
né
à
Vimoutiers
(Orne),
déserteur
du
118e
d'infanterie,
avait
trouvé
une
hospitalité
trop
généreuse
chez
la
femme
Colace,
née
Doucet,
journalière
à
Lisieux.
Les
gendarmes
viennent
de
l'arrêter,
et
ont
dressé
procès-verbal
contre
la
receleuse.
Septembre
1918
- Les jeux
dangereux.
-
La
petite
Denise
Calmes,
trois
ans
et
demi,
qui,
en
jouant
avec
une
camarade,
traversait
en courant
la
chaussée
d'un
trottoir
à l'autre
a été
renversée,
rue
de
Livarot,
par
une
voiture
de
la
laiterie
coopérative
de
Mesnil-Guillaume.
Relevée
avec
des
blessures
au
visage
et
au
dos,
elle
a
reçu
les
soins
du
docteur
Toussaint.
Son
état
est
satisfaisant.
Janvier
1919 -
Coups et blessure volontaires ayant entraîné la mort sans
intention de la donner. -
Beauche ( Pierre-Eugène-Léopold ), 33 ans, né le 20 juin
1865, à Tordouet, arrondissement de Lisieux, journalier à Lisieux.
Le
8 septembre 1918, le sieur Bon, âgé de 46 ans, quittait vers 20
heures le logement de sa mère à Lisieux, pour regagner à pied la
commune de Firfol, où il travaillait comme ouvrier agricole,
chez le sieur Leprince, cultivateur. Deux heures plus tard, sa mère
fut surprise de le voir revenir la figure ensanglantée et se
traînant péniblement. Bon lui expliqua qu'en montant la cote
St-Ursin, i! avait été rejoint et assailli par le nommé Beauche,
qui l'avait roué de coups. La veuve Bon garda son fils chez elle pour
le soigner.
Le
12 septembre, il retourna à Firfol chez Leprince pour essayer de
reprendre son travail, mais il dut revenir le lendemain 13, à
Lisieux, pour s'aliter définitivement. Comme son état
s'aggravait, sa mère le fit admettre a l'hospice de Lisieux ou il est
décédé le 23 septembre sans avoir pu être interrogé.
Le
médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie déclare que la mort,
quoique survenue tardivement, est le résultat direct de blessures
reçues par la victime. Bon a succombé à une hémorragie
cérébrale d'origine traumatique.
Aussitôt
après l'agression dont il venait d'être victime, Bon a affirmé à
sa mère qu'il avait été frappé par Beauche. Le 17 septembre, à
Firfol, il a également déclaré à la dame Leprince, en montrant les
blessures qu'il portait : « C’est Beauche qui m'a fait cela ». Il
a fait le même récit au domestique Sobo ( André ), et a l'ouvrier
Samyn. Il a ajouté que Beauche devait être accompagné d'un individu
qu'il n'avait pas formellement reconnu et qui, au surplus, n'avait pas
frappé.
Après
avoir opposé des dénégations absolues, Beauche a avoué son crime.
Il a reconnu avoir frappé Bon au lieu indiqué par la victime,
c'est-à-dire dans la cote St-Ursin,
le dimanche 8 septembre, vers 22 heures, sans avoir été provoqué
aucunement. Il cherche a atténuer sa culpabilité en déclarant qu'il
a agi sous l'influence de l'ivresse.
Les
témoins entendus au cours de l'information ont fait connaître que le
8 septembre, vers 20 heures et demie, c'est-à-dire une demi-heure
avant l'agression, Beauche, qui sortait du café Petit, ne paraissait
pas ivre.
L'accusé
a déjà été condamné pour vol et pour coups et blessures
volontaires. Les renseignements recueillis lui sont nettement
défavorables. Il est représenté comme très méchant, violent,
querelleur, ivrogne et voleur. Il travaillait peu régulièrement et
avait une mauvaise conduite tant des personnes qui travaillaient avec
lui que des patrons qui l'employaient.
Défenseur:
Me Abraham, du
barreau de Bayeux. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Janvier
1919 -
Les prisonniers encore en Allemagne.
- Le Sous-secrétaire
d'État à la démobilisation fait savoir que le gouvernement
français s’est préoccupé de savoir si les autorités allemandes
ne maintenaient pas cachés des militaires français jusqu'alors
portés déparas.
Une
déclaration formelle a été faite par les autorités allemandes que
de tels prisonniers n'existent pas. Pour la contrôler, et d'accord
avec les autres gouvernements de l'Entente, le gouvernement
français organise des missions chargées de procéder aux recherches
et vérifications utiles.
D'autre
part, un avis officiel va être donné par tous les moyens de
publicité désirables à la population allemande d'avoir à signaler,
sous peine de sanctions individuelles et collectives
les plus sévères, tout sujet des pays de l'Entente qui se
trouverait encore sur le territoire allemand. ( Source : Le Moniteur
du Calvados )
Janvier
1919 -
Boucheries et charcuteries départementales.
- On
nous communique la note suivante :
Le
bruit a couru ces derniers jours, et la presse s'en est fait l'écho,
de la fermeture, au 15 février prochain, des boucheries et des
charcuteries départementales.
Nous
sommes en mesure d'affirmer que cette
nouvelle est sans fondement. La démobilisation de divers
spécialistes affectés à ces établissements doit, à la vérité,
entraîner des modifications dans leur fonctionnement. Certains
magasins de vente vont faire retour à leurs occupants de 1914. Mais
il sera procédé à leur remplacement par le service du
ravitaillement départemental qui, nous le répétons poursuit et
poursuivra son action aussi longtemps qu'elle sera nécessaire. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Sous l’eau et la glace.
- A la
suite des pluies de ces derniers jours et de la fonte des neiges, dit
le « Pays d'Auge », nos rivières sont sorties de leur lit
et vendredi, dans l'après-midi, ont envahi nos rues, rendant la
circulation impossible.
La
rue Saint-Michel a été couverte aux environs de la sous-préfecture
sur une longueur de 50 à 60 mètres et un service de voiture a du
être établi pour le passage des piétons, naturellement toutes les
allées et cours aboutissant à cet endroit étaient impraticables.
La
rue Hamelin et ses trottoirs étaient couverts entièrement depuis la
rue Valencourt jusqu'à la rue de Launay.
La
rue de l'Église n'était qu'un lac se confondant avec celui de la
prairie et couvrant tout le quartier Bras-d'Or.
L’eau
s'est retirée dans la nuit de samedi, mais sous l'influence de la
basse température a laissé partout une épaisse couche de glace
très glissante et des plus dangereuses à affronter et qui laisse
craindre de nombreux accidents, si le soleil ne la dissout rapidement.
Les
Lexoviens ont, aussi, connu douze heures avant, les ennuis de
l'inondation dans les bas quartiers de la ville Rue Rose-Harel l'eau a
atteint un mètre de hauteur dans la tannerie de M. Foussard.
Entre
Lisieux et Trouville, la prairie est complètement couverte. ( Source
: Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Une affaire à éclaircir.
-
Il y a quelques Jours, un chauffeur d'automobile belge, Joseph
Helluinche, se présentait chez plusieurs épiciers de Lisieux, auxquels
il proposait du sucre à des prix avantageux. La police, prévenue,
interrogea le chauffeur.
Un
habitant de Pont-l'Evêque, M. P. D……, serait également impliqué
dans cette affaire. D'après les déclarations des inculpés, le sucre
offert (6 000 kilos), proviendrait de l'intendance
belge du Havre. L'enquête se poursuit. ».
( Source : Le Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
Agressions. -
Mercredi matin, vers 9 h., deux ouvriers se rendant à leur
travail ont été attaqués par quatre soldats dont on ignore encore
les noms.
La
première agression a eu lieu rue St-Jacques. La victime est un Jeune
homme employé à la Société des Bois de Normandie, il a été Jeté
à terre, dépouillé de son porte-monnaie, contenant une
vingtaine de francs, et menacé d'un revolver pour l'empêcher de
crier.
La
seconde agression fut commise quelques minutes après, boulevard
Émile-Demagny. Un ouvrier agricole a été dévalisé dans les mêmes
conditions et a reçu de plus un violent coup de pied de l'un de ses
agresseurs.
La
police de Lisieux et la gendarmerie ont signalé les faite à
l'autorité militaire, et l'on espère découvrir sous peu les
coupables. ( Source : Le
Moniteur du Calvados )
Février
1919 -
La Fabrication de nos Fromager par l’Amérique.
-
Pendant qu'en Normandie on fait la guerre au camembert, en
Amérique on développe cette industrie. Et voici un détail curieux :
ce sont les fromageries américaines qui maintenant fournissent les
transatlantiques français et, parait-il, d'autres Importantes
compagnies. Taxes supprimées. (
Source : Le Moniteur du Calvados )
Mars
1919 -
Les Régiments Normands.
- On
sait combien les régiments Normands se sont distingués an cours de
la grande guerre et tous maintenant ont, croyons-nous la fourragère.
A
ceux dont nous avons déjà parlé, il faut ajouter le 205e
régiment de Falaise ; le 319e régiment de Lisieux, et le
224e régiment de Bernay.
Le
5e, qui porte déjà, cette fourragère, a de nouveau été
cité. On-dit qu'il recevrait prochainement la fourragère aux
couleurs de la Médaille militaire.
( Source : Le Moniteur du Calvados
)
Mars
1919 -
Le pécule des poilus insaisissable.
- Le
sous-secrétaire d'État aux finances fait connaître qu'il a été
notifié aux comptables du Trésor qu'il leur était
interdit de retenir d'office les impôts sur les sommes
inscrites au carnet de pécule, de même qu'éventuellement sur
l'indemnité de démobilisation. ( Source : Le Moniteur du Calvados
)
Mars
1919 -
Grave détournement. -
La police vient d'ouvrir une enquête sur une affaire
de détournement de farine au préjudice de l'Intendance. –
Les
Inculpés de vol sont les nommés Eugène Troussier, 42 ans, ouvrier
boulanger à la Manutention militaire, et François Avenel, gérant de
la Manutention. Cette farine était vendue
au boulanger Taburet, rue Paul-Banaston, qui sera poursuivi pour recel
de farine appartenant l'Intendance. ( Source : Le Moniteur du Calvados )
Avril
1919
-
La
ville filleule. -
La ville de Lisieux a choisi comme filleule la commune de
Pérenchies,
située entré Lille et Armentières, qui comptait avant la guerre une
population de 4.500 habitants, la plupart employés dans les
établissements Agache. Un Comité a été constitué et un certain
nombre de décisions ont été prises en vue de faciliter le
ravitaillement de la ville filleule. Un appel a été fait à la
population pour la remise d'objets de literie et d'ustensiles de
cuisine.
Mai
1919 -
Religieuses décorées. - M.
le Dr Degrenne, entouré de M. le Dr Lesigne, maire de Lisieux, de M.
le Dr Ouvry, chirurgien en chef de l'établissement, des
médecins-majors de la garnison et de Mme la supérieure de la
communauté, a remis, en présence des militaires malades et blessés,
le diplôme et l'insigne en or décernés par le ministère de la
guerre aux infirmières qui se son particulièrement distinguées par
leurs mérites en prodiguant leurs soins dévoués à nos braves
soldats, au cours de cette longue guerre.
Ce
sont MMmes Saint-Exupère, Sainte-Thaïs, Saint-Thomas, Sainte-Agnès
et St-Gabriel. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Mai
1919 -
Le temps qu’il fait.
- Une
effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les
premières feuilles et arrachant les premières fleures.
Malgré
l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire
son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant
jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire. Fort
heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il est
toujours permis d'espérer.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juin
1919 -
Vol et arrestation de P. de G. allemands.
- Deux
prisonniers de guerre allemands évadés du dépôt n° 3 à
Trouville, ont pénétré par effraction, le 10 juin, dans une
propriété appartenant à M. Beaudrouet, pharmacien à Lisieux,
avec l'espoir d'y trouver des habits.
La
femme Lioras, bonne de M. Beaudrouet, qui pénétrait dans la
propriété, les aperçut et leur demanda ce qu'ils faisaient. Comme
ils avaient formulé le désir d'avoir du pain, elle les accompagna
chez une fermière voisine qui leur remit ce qu'ils demandaient après
qu’ils eurent consenti à abandonner des sabots volés dans la
propriété de M. Beaudrouet, mais, ils emportèrent des objets
dissimulés sous leurs vêtements.
S'étant
rendue à la gendarmerie, la femme Lioras reconnut les deux
prisonniers qui venaient d'être arrêtés et les divers objets volés
à son patron. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Juin
1919 -
Arrestations de deux Boches.
- Deux Allemands
évadés de Trouville les nommés Walter Hans, 26 ans, et William
Thiés, 23 ans, furent rencontrés dans le chemin du Champ-Remouleux
par MM. Bonhoure, gardien-chef du cimetière, et Olivier, charretier
aux établissements Leroy, qui, gracieusement, les remirent à la
gendarmerie. Ces deux boches sont en outre les auteurs d'un vol
avec effraction et escalade dans une maison appartenant à M.
Baudrouet ; ils détournèrent une somme de 22 francs et
saccagèrent les meubles, ils ont été incarcérés.
Juillet
1919 -
Les
grèves. -
La grève des ouvriers liniers et lainiers, et des ouvrières de
l'habillement s'est poursuivre à Lisieux sans incident, à la
mairie, a eu lieu une réunion entre les patrons et les
délégués dès ouvriers. L'accord s'est établi entre patrons
et ouvriers de l'usine Laniel et un arrangement paraît devoir se
faire entre les ouvrières de l'habillement et M. Rousseau. Les
pourparlers engagés dans l'après-midi pour l'industrie du drap,
n'ont pas abouti, et dans ces
conditions, il y a tout lieu de craindre que la grève se continue
encore plusieurs jours.
La
fin de la grève. -
La
grève des ouvriers du textile et de l'habillement, s’est terminée
lundi. Elle aura duré 10 jours. C'est samedi soir, à l'issue d'une
réunion au cours de laquelle les délégués des
syndicats ont fait connaître les relèvements importants de
salaires accordés par les patrons, que lès grévistes ont décidé
la reprise du travail.
Juillet
1919
- Le
13 juillet, au Jardin public, fête sportive et concert à la même
heure, place Matignon, inauguration de l'Exposition artistique
organisée par la Société des Amis des Arts, au profit de la
ville filleule de Lisieux. Le soir, à 7 heures, annonce de la fête
par le carillon des cloches ; à 9 h. 30, retraite aux flambeaux bals
publics dans les principaux quartiers. Le 14 juillet, à 5 h.
30, carillon des cloches ; à 8 heures, distribution de pain aux
familles nécessiteuses ; à 9 heures, place Thiers, revue des troupes
; à 10 heures, à l'Hôtel de Ville, grande cérémonie à la
mémoire des soldats morts au champ d'honneur. Dans l'après-midi,
exercices de gymnastique et jeux place Thiers. Jeux et courses
dans les principaux quartiers. Le soir, concert au Jardin
public, à l'issue du concert place Thiers, représentation
cinématographique.
Janvier
1920 - Lisieux sans gaz. - Malgré
de sérieuses démarches tentées par la municipalité et la compagnie
du gaz, les arrivages de charbon ne s'effectuant pas, l'usine à gaz a
dû cesser toute fabrication et Lisieux se trouve dans la plus
complète obscurité pour une durée qu'il est impossible de
connaître.
Janvier
1920 -
Infanticide. -
A Lisieux,
une fille Émilienne Guesnet, 20 ans, ouvrière d'usine, rue du
Camp-Franc, ayant accouché clandestinement, a jeté son enfant dans
la Touques.
Elle
a été arrêtée, mais, étant donné son état, on l'a transportée
à l’hôpital. Sa mère, qui, au cours de l'enquête, avait
prétendu ne rien savoir, est revenue sur ses déclarations et a
avoué qu'elle était auprès de sa fille quand cette dernière jeta
son enfant dans la rivière. On
l'a arrêtée aussi et écrouée à la prison. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Janvier
1920 -
Ne cherchez pas loin !
- Pendait
la nuit, le greffe du Tribunal de Commerce de Lisieux a été
cambriolé.
Le
voleur n'a pris dans la caisse du commis greffier que 200 fr. sur les
562 qui s'y trouvaient. Aucune trace d'effraction n'ayant, été
relevée, on suppose que le cambriolage est l'œuvre de quelqu'un
connaissant les maîtres de la maison. On enquête. (Source : Le
Bonhomme
Normand)
Janvier
1920 -
Triste fin. - Les
voisins de Mme Guibert, rue Petite-Couture, à Lisieux ne l'avaient
pas aperçue depuis les premiers jours du mois. Inquiets d'une aussi
longue absence dont elle n'avait pas coutume, ils prévinrent la
police, qui fit ouvrir la porte. On découvrit alors la malheureuse
femme étendue morte sur son lit. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Février
1920 -
Brûlée vive. -
En
faisant la lessive, Mlle Adèle Marie, 17 ans, demeurant à Lisieux,
mit le feu à son tablier. En peu d'instants, elle fut environnée de
flammes et cruellement brûlée. On la transporta à l'hôpital où
elle succomba le surlendemain. (Source : Le Bonhomme Normand)
Février
1920 -
Coup de pouce. -
C'est
dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous
riches, en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de
lumière ! En effet, l'avance de l'heure part, cette année, du
14 février et elle durera jusqu'au 25 octobre.
Nous
allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la
lune, les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les
vaches, les cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.
Ça
ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée
de l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers,
les entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors
nos gosses vont manger une heure après nous !
On
dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée.
Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils
assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de
chandelles. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Mars
1920 -
Complaisance mal récompensée.
- M. Saffrey, marchand de paille à Lieurey, rentrant, le
soir, de Lisieux, en voiture, avait accepté de laisser monter auprès
de lui un individu qui l’avait interpellé à la sortie de la
ville.
A
un endroit désert, l'individu lui sauta à la gorge et lui vola son
portefeuille. En se défendant, M. Saffrey tomba de voilure sur le sol
et s'évanouit. Quand il reprit connaissance, son agresseur avait
disparu.
Grâce
à une canne à épée qu'il avait laissée, on l'a découvert s'est
un nommé René Chennevarin, 21 ans. On l'a arrêté dans la Chambre
qu'il occupait à l'hôtel d'Alençon. En y retournant pour le
questionner, les gendarmes trouvèrent dans le lit, que le malfaiteur
venait de quitter, un des copains de ce dernier, un déserteur
recherché depuis un certain temps déjà. Il est allé rejoindre son
camarade à la prison. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Les métiers s’arrêtent.
- A Lisieux, les ouvriers du textile, imitant leurs
camarades du Nord, ont décidé la grève. Les ouvriers des deux
usines dont, des patrons ont adhéré aux tarifs syndicaux ont été autorisés
à continuer le travail, mais, ils ont dû s'engager à verser 10 % de
leurs salaires à leurs camarades grévistes. (Source : Le
Bonhomme
Normand)
Avril
1920
-
Le danger des machines
-
Un ouvrier imprimeur de l'imprimerie du « Réveil
de Trouville », à Lisieux, M. René Letarey, 39 ans, s'est fait
prendre la main gauche entre les cylindres de sa machine
et a eu deux doigts écrasés. On l'a conduit à l'hôpital où on dû
procéder à l'amputation de la main. Son état est satisfaisant.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Avril
1920
-
Sous les roues.
-
Un enfant de 4 ans et demi, le jeune André Calvire, a été
renversé, place Gambetta, à Lisieux, par une voiture de meunier, qui
lui a écrasé une jambe. On l'a transporté à l'hôpital. Son état
est grave. On recherche l'auteur de l'accident. (Source : Le
Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Infanticide. -
Fin décembre dernier, le parquet de Lisieux était informé
qu'Émilienne Guesnet, ouvrière d'usine à Lisieux, était accouchée
clandestinement et que son enfant avait disparu.
L'enquête
révéla, en effet, qu'aussitôt après l'accouchement la mère d’Émilienne,
Marguerite Sauvage, femme Guesnet, 44 ans, prit l'enfant dans son
tablier et, sans rien dire à sa fille, alla le jeter dans la Touques,
qui passe au bas du jardin de leur habitation.
C'est
à l'instigation de sa mère, qui la maltraitait depuis qu'elle était
enceinte, qu'Émilienne Guesnet avait dissimulé sa grossesse. Elle a
été mise hors de cause et la mère seule a comparu devant le jury.
Elle a été condamnée à six ans de réclusion. — Défenseur:
Me Deniau. (Source : Le Bonhomme Normand)
Avril
1920 -
Un voleur de grand chemin.
- Le soir du 21 février, dernier, M. Sylvain Saffrey,
marchand de paille à Favril (Eure), qui rentrait en voiture chez lui,
avait consenti à prendre avec lui Eugène Chennevarin, 20 ans,
originaire de Bonneville-La-Louvet, qu'il avait rencontré sur la
route, près de Lisieux. Le trajet s'accomplit sans encombre jusqu'à
l'embranchement de la route de St-Pierre-de-Marolles.
Cheunevarin
se jeta alors sur M. Saffrey, le renversa en arrière et tenta de
l'étrangler. Tandis que d'une main il le serrait à la gorge, de
l'autre il fouillait ses poches et lui enlevait son porte-feuille et
son porte-monnaie. M. Saffrey, qui avait perdu connaissance, roula sur
la route. Chennevarin prit alors la fuite. Il fut arrêté le
lendemain à Lisieux. Il passa des aveux. Il a déjà subi plusieurs
condamnations.
La
Cour lui à infligé huit ans de réclusion.
— Défenseur : Me
Jouanne. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1920 - Un
cheval s’emballe. - M. Herode, boucher à St-Clair, descendait en voiture la
Grande-Rue, à Lisieux, lorsque son cheval, effrayé par le bruit
d'une devanture qu'on
fermait, s'emballa. Voulant évité un accident, M. Herode tourna au
coin de la place Thiers. Mais le cheval buta sur le trottoir et la
voiture versa. M. Herode fut précipité sur le sol et
grièvement blessé à la tête. Son état ne parait pas inquiétant.
(Source : Le Bonhomme
Normand)
Mai
1920 -
Le droit de défense.
- On se souvient que le soir du 31 décembre dernier,
sur, le champ de foire de Lisieux, les frères Pierre et Alphonse
Muset, qui étaient ivres, après avoir injurié et menacé un
marchand forain, Jean Proslat, 49 ans, cherchèrent, à pénétrer de
force dans sa roulotte, Proslat, qui était malade et couché, se leva
et se croyant
en danger, tira trois coups de revolver sur Pierre Musel qui fut
atteint en pleine poitrine.
Poursuivi
devant le Tribunal de Lisieux, Proslat a été acquitté comme ayant
agi en état de légitime défense. (Source
: Le Bonhomme
Normand)
Juin
1920 -
Une femme brûlée vive.
- Mme
Guillemin, boulevard Herbet-Fournet, à Lisieux, faisait fondre de
l'encaustique sur un réchaud à gaz. L'essence s'enflamma et le feu
se communiqua au corsage de la malheureuse femme, qui fut atrocement
brûlée. Malgré les soins qui lui furent prodigués, Mme Guillemin
succomba le soir même. (Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Happé par une courroie.
- Pour
dérouler une courroie qui, s'étant rompue, s'était enroulée autour
d'un arbre de transmission, M. Adolphe Désètable, 46 ans, rue
d'Orbec, à Lisieux, employé aux établissements Rousseau, négligea
d'arrêter le mécanisme Le malheureux eut les deux poignets saisis
par la courroie et fut entraîné par le mouvement de rotation.
Quand
on se porta à son secours on le trouva les deux poignets et les deux
jambes brisées et le corps couvert de contusions. Après un premier
pansement, on le transporta à Hôpital. Son état est inquiétant.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Juillet
1920 -
Singulière découverte.
- Ces
jours derniers, en gare de Lisieux, après le passage du train de
Cherbourg, on a découvert dans l'entrevoie des débris sanguinolents,
qui, soumis à un examen médial, ont été reconnus pour deux fœtus
humains parfaitement conformés. Une enquête a été ouverte
aussitôt. (Source : Le Bonhomme Normand)
Août
1920 -
Retour des courses.
- Les
époux Gandon, dont le mari, 57 ans, est aiguilleur à la gare de
Lisieux, tiennent des garnis rue Caroline-Duchemin.
Ils
allèrent ensemble aux courses de Deauville avec une de leurs
anciennes locataires. Au retour, la femme Gandon fit à son mari une
scène de jalousie, et s'armant d'un couteau de boucher elle lui-en
asséna deux coups sur la tête lui faisant de fortes entailles.
Voulant se protéger par un geste, Gandon eut la main gauche fendue.
Son étal est des plus graves. (Source
: Le Bonhomme Normand)
Août
1920 -
Unis dans la mort. En
excursion de vacances en Normandie, M. Tranquille Lefebvre, 57 ans,
représentant de commerce, accompagné de sa femme, 52 ans, et de sa
fille, 25 ans, étaient descendus à un hôtel de la rue Pont-Morlain,
à Lisieux.
Quelques
heures après leur arrivée, M. Lefebvre fut pris de vomissements de
sang et ne tarda pas à expirer. Sa femme se précipita à son
secours. Tout à coup, elle tomba comme une masse, terrassée sans
doute, par la rupture d'un anévrisme. Cette double mort subite a paru
singulière et une enquête est ouverte à ce sujet. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Août
1920 -
Sous un wagon. - À
la gare de Lisieux, le chauffeur Joseph Méar, 25 ans, qui venait de
remettre son service et passait sur la voie, a été renversé par un
wagon en manœuvre, et a eu les deux cuisses broyées. Il est mort
pendant son transfert à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1920 -
Écumeurs de gares.
- Un
employé de la gare de Lisieux, en rentrant chez lui, dans la nuit,
aperçut, rue d'Orbec, trois hommes chargés de paquets qui, à son
aspect prirent la fuite. Il n'hésita pas à prévenir l'agent de
service, et, tous les deux, se mirent à la recherche des malfaiteurs.
Après une courte lutte, ils réussirent à arrêter et à conduire au
poste les pillards, qui s'étaient débarrassés de leur butin.
Ces
trois individus font partie de la bande qui a dévalisé, en gare, les
wagons d'un train de marchandises. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Octobre
1920 -
Baptême du lait. -
Pour avoir baptisé sont lait dans une proportion de 17 %, la
jeune Alice Demolder, 23 ans, cultivatrice à St-Jacques-de-Lisieux,
est condamnée par le Tribunal correctionnel à 30 fr. d'amende.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Octobre
1920
-
Pour faire son beurre.
- Le
sieur Omer Vandamme, 42 ans, épicier à Lisieux, poursuivi pour
spéculation illicite sur le beurre, est condamné à 500 fr.
d'amende, à l'insertion et l'affichage du jugement. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920
-
Accident de voiture. -
M.
Sauvage, boucher à Lisieux, montait en voiture la route de Paris. A
peu de distance de la ville, il aperçut un homme étendu. C’était
un nommé Pellouin, 50 ans, charretier chez M. Laugeois, à Lisieux,
qui, quelques instants auparavant, était tombé de sa voiture et
s'était cassé, la jambe. M. Sauvage le transporta à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Les dangers de la rue.
- Un camion
automobile de la laiterie Hénion, d'Oui!ly-le-Vicomte, a renversé,
rue Pont-Mortain, à Lisieux, le sieur Alfred Lécuyer, 42 ans,
journalier, rue Petite-Couture, lui faisant de graves blessures au
cou, à la tête et à la main gauche. Le camion qui paraît-il,
allait à vive allure ne portait pas de lanterne.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Novembre
1920 -
Noyade accidentelle.
- Le jeune
René Cottrel, 11 ans, demeurant rue Ferdinand-Daulne, à Lisieux,
était descendu au lavoir donnant sur la Touques, pour s'amuser à le
balayer. Ne le voyant pas revenir, sa mère fut voir ce qu'il faisait.
L'enfant avait disparu, seul le balai flottait sur l'eau. On fil
aussitôt des recherches, qui ne donnèrent, aucun résultat.
(Source : Le Bonhomme Normand)
Décembre
1920 -
Un homme courageux.
- Le cheval de Mme
Toutain, cultivatrice au Breuil-en-Auge, s'est emballé dans la
Grande-Rue, de Lisieux, au moment où celle voie est la plus animée,
et il menaçait de causer de graves accidents. M. René Prost, voyant
le danger couru par les trois personnes qui étaient dans la voiture,
n'hésita pas à se jeter à la tête du cheval.
Après
avoir été traîné quelques instants, il parvint à l'arrêter, M.
Prost a refusé la récompense que lui offrait Mme Toutain, en se
déclarant suffisamment payé par le sentiment du devoir accompli.
(Source : Le Bonhomme Normand)
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