15 Décembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS   Page 7

LISIEUX

Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Lexoviens, Lexoviennes

Janvier 1901   -   Noyée accidentellement.  -   La dame Piel, née Marie Samson, 41 ans, journalière à Lisieux, en rinçant du linge au lavoir public, est tombée dans la rivière. Aux cris des autres femmes occupées au lavoir, le sieur Eugène Letourneau, 38 ans, ouvrier d'usine, accourut, se jeta à l'eau tout habillé et parvint à repêcher la pauvre femme qui respirait encore.

Mais, malgré tous les soins, la malheureuse rendit bientôt le dernier soupir. Elle laisse une fillette âgée de 13 ans. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Pour se faire arreter.  -   Un gamin de 15 ans, Gaston Aubry, né à Saint-Germain-la-Campagne (Eure), a été arrêté au moment où il enlevait une boite de figues, valant tout au plus 30 centimes, à l’étalage du sieur Thiébault, épicier à Lisieux.

Interrogé, le précoce vaurien a déclaré n'avoir ni feu ni lieu et que c'était pour se faire arrêter qu'il avait volé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901   -   Controverse.  -  A Lisieux, il y a une place nommée la place « Le Heunuyer », en l'honneur d'un ancien évêque qui, au dire des uns, aurait sauvé du massacre les protestants de Lisieux, lors de la Saint-Barthélemy, qui, d'après les autres, aurait au contraire poussé Charles IX à les massacrer.

Depuis plusieurs mois, les journaux du cru étaient remplis d'articles pour ou contre. Le débat touche à sa fin. Ce n'est pas trop tôt, car le public commençait à s'en ennuyer. Le nom de place « Le Hennuyer » sera maintenu. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Pour les facteurs.   -   Plus heureux que ceux de Caen, les facteurs des postes de Lisieux ne feront plus de distribution les dimanches l'après-midi.

Cette décision a été prise à la suite d'un vœu du conseil municipal.

Quand celui de Caen en émettra-t-il un semblable ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1901   -   L’alcool dans l’armée.   -   Dans certains régiments, on a donné aux cantiniers le 1er mars, comme dernier délai, pour écouler leur provision d'alcools. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1901   -   Réduction de la durée du service militaire.  -   Il est sérieusement question de réduire la durée du service militaire à deux ans. Cette loi serait précédée d'une autre sur les engagements et les réengagements des sous-officiers et soldats, afin de former des cadres avec des soldats ayant cinq ans de service. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   Suicides.  -   Le sieur Alcide Cointre, 49 ans, bûcheron à Saint-Hymer, s'est pendu dans un fournil, au Torquesne, près Blangy-le-Château. L'abus de l'alcool avait détraqué le cerveau du malheureux.

— On a trouvé, pendu dans sa chambre, à Lisieux, le sieur Victor Jay, 40 ans, ouvrier corroyeur. Pour accomplir son funeste dessein, le malheureux avait fixé une corde au gond supérieur de sa chambre, puis, étant monté sur une petite table, il fit avec la corde un nœud coulant qu'il se passa autour du cou et se lança dans le vide. Depuis la mort de sa femme, survenue il y a quatre mois, Jay était devenu triste et taciturne, mais personne ne pensait qu'il mettrait fin à ses jours. Il laisse quatre enfants qui avaient été confiés à des parents.

— Le sieur Adolphe Boisselle, 49 ans, percepteur à Cartigny-l'Epinay, canton d'Isigny, s'est donné la mort, samedi, en se tirant un coup de revolver dans la région du cœur. Le sieur Boisselle souffrait depuis longtemps d'une maladie de poitrine. Il avait reçu, le matin même, sa nomination comme percepteur de 2e classe à Caumont. Son état de santé ne lui ayant pas permis d'accepter, il s'en était vivement affecté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1901   -   Hier et aujourd’hui.  -   « Mardi-Gras n' t'en va pas, Nous ferons des crêpes, T'en mangeras, Et tu r'viendras... » Ainsi chantaient nos pères, qui fêtaient joyeusement le Mardi-Gras et la Mi-Carême et mangeaient volontiers des crêpes.

Mardi-Gras revient depuis, chaque année, et, plus tard, la Mi-Carême, mais on chante moins. On boit plutôt qu’on ne mange. Aussi voit-on beaucoup plus de  femmes se crêper le chignon et moins de gens avaler des crêpes. L'esprit court toujours les rues sous des formes diverses, mais ces blocs enfarinés n'ont pas toujours la verve endiablée des « pézoux » et la gaieté capricieuse des arlequins d'autrefois. Le temps change, les masques aussi. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1901   -   Un bateau.  -  Comme dans toutes les villes, des prédicateurs étaient venus à Lisieux prêcher le Carême. L'un d’eux, le père Paul, de l’ordre des Capucins, avait organisé, l'autre dimanche, une grande procession. L'assistance fut nombreuse et la cérémonie majestueuse. Mais quelle fut la surprise de la voir escortée par la police et la gendarmerie, on dit même que le maire faisait le suisse en tête de la procession.

Ce déploiement de forces policières avait été déterminé par l'envoi d'une lettre dans laquelle on prévenait la municipalité que les anticléricaux devaient faire un chahut de tous les diables. Il n'en a rien été, car cette lettre était un « bateau » monté au maire pour mettre à l'épreuve ses sentiments religieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1901   -   Suicides.  -   La gendarmerie de Cambremer a constaté le suicide par strangulation du sieur Jacques Lesieur, journalier à Grandouet.

— Le sieur Clément Peltier, 70 ans, ouvrier de l'atelier de charité, à Lisieux s'est pendu. Il avait fixé une ficelle au plafond, au-dessus de son lit, et, après s'être passe au cou un nœud coulant, il s'était laissé retomber à plat ventre sur le lit, jusqu'à se laisser étrangler. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1901   -   Causes de la dépopulation.  -  Pendant que les marchand s e t débitants de vins et eaux-de-vie demandent la diminution des droits sur l'alcool, les médecins du Calvados, sur la proposition du docteur Vigot, déclarent à l'alcool une guerre sans merci. D'après eux, l'alcool est un excitant dangereux, il est la cause directe d'un grand nombre de maladies mortelles, il favorise l'invasion de la tuberculose et de la phtisie pulmonaire, il conduit au crime et à l'aliénation mentale, il est un des facteurs les plus importants de la dépopulation, il menace de destruction prochaine notre race toute entière.

— A l'appui de sa thèse, le docteur Vigot cite Caen comme exemple : 893 naissances contre 1 574 décès en 1900, différence, 681.

— Nous laissons à d'autres le soin de rechercher si les médecins ne sont pas pour quelque chose dans cet excédant de mortalité. Quant au journal la Croix, sans nier l'influence néfaste de l'alcool, il pense que la dépopulation est plus grande depuis qu'on a supprimé Dieu de la morale et de l'école, où on n'enseigne plus le mystère de l'Incarnation. Il y a du vrai, assurément, en ce qui concerne l'abus de l'alcool. Cependant, en Angleterre, où les femmes boivent autant que les hommes, la population augmente. Si elle diminue en France, c'est que, pour les familles nombreuses, il est très difficile aujourd'hui d'élever et de caser leurs enfants. Dieu bénit bien les longues familles, mais il ne les nourrit pas,  l'Etat non plus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1901   -   Un bateau.  -  Sous ce titre, nous avons parlé d'une lettre envoyée au maire de Lisieux, lettre dans laquelle on lui disait que la procession sur la voie publique, qu'il avait autorisée, serait troublée par les anticléricaux. Le maire de Lisieux ne se contenta pas de mettre sur pied la police et la gendarmerie, il paya de sa personne. On dit que M. Henry Chéron, qui en avait ri d'abord, a porté plainte.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1901   -   Effroyable accident.  -  La petite Gabrielle Detoy, 10 ans, demeurant chez ses parents, à Lisieux, a été renversée par un tombereau à l'angle du boulevard Sainte-Anne et de la rue Harou.

En tombant, la pauvre enfant s'est trouvée la tête prise entre le trottoir et une des roues qui lui a broy é la tête. La mort a été immédiate. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1901   -   Attentat à la pudeur.   -    Auguste Lesieur, 28 ans, chauffeur à Lisieux, était accusé d'avoir commis des attentats à la pudeur sur trois petites filles. Il proteste énergiquement de son innocence. 

Malgré les onze témoins à charge, il a été acquitté. Défenseur : Me  Chéron, du barreau de Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Galants, renseignez-vous.   -   Les galants en quête de conquêtes faciles feront bien de s'assurer si leurs « amies » de rencontre ne sont pas mariées, sans quoi il peut leur en cuire, comme à Joseph Leboucher, 18 ans, ouvrier maçon à Lisieux.

Au moment où il reposait, plus ou moins tranquillement, auprès de la femme Julia Bocage, 24 ans, fille soumise, le commissaire est venu le déranger. Leboucher est allé lui-même ouvrir la porte en chemise et, afin de ne pas augmenter son procès-verbal d'un rhume de cerveau, il s'est empressé de se recoucher, ce qui a simplifié la constatation.

L'un et l'autre ont été condamnés par défaut à huit jours de prison pour adultère et complicité.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Danger d’aller trop vite à bicyclette.  -   Le sieur Raymond Boissée, 24 ans, employé de commerce à Lisieux, était allé faire une partie de bicyclette. En revenant à une allure très vive, il n'a pu se garer à temps d'une voiture qui déboucha tout à coup d'un chemin et est allé s'ouvrir le crâne contre la roue. Assommé par le choc, l'infortuné jeune homme a été lancé à plusieurs mètres.

Quand on l'a relevé, il était sans connaissance et perdait le sang par la bouche, le nez et les oreilles.

— Le sieur Louis Fauvel, 32 ans, forgeron à Deauville, voulant sans doute épater la population, arrivait à toute vitesse, en pleine fête, à Saint-Jacques de Lisieux, et renversait une dame Toutain, 50 ans. Fauvel n'en pédala que plus fort.

Mais il fut reconnu et le tribunal de Lisieux l'a condamné à trois jours de prison, sans compter ce qu'il aura à payer à la dame Toutain qui, depuis six semaines, n'est pas encore sortie de  l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1901   -   Accident mortel.  -   Le sieur Julien Chauveau, 59 ans, ouvrier couvreur à Lisieux, était occupé à la réparation d'une toiture lorsque, arrivé au sommet d'une échelle maintenue en bas par un autre ouvrier, il perdit l'équilibre et tomba sur le pavé d'une hauteur de neuf mètres, se fracturant le crâne. La mort a été instantanée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Victime du travail.  -   Le sieur Louis Blache, 32 ans, ouvrier de scierie à Lisieux, voulut prendre un morceau de bois pendant que la grande scie était en marche. Mais il eut une main prise dans les dents, la paume fut en partie coupée et le petit doigt complètement détaché. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Respect au drapeau.  -   Il y a quelques jours, on interdisait, aux commerçants d'inscrire la mise en vente de leurs marchandises sur le drapeau tricolore. Par extension, le préfet du Calvados vient d'interdire aux congrégations d'orner le drapeau national de l'insigne du Sacré-Cœur. « Sont interdits dans le Calvados, dit l'arrêté, l'exposition et le port de drapeaux, soit sur la voie publique, soit dans les édifices, emplacements et locaux librement ouverts au public. Sont exceptés de cette mesure, les drapeaux aux couleurs nationales françaises, à la condition de ne porter d'emblème ou d'insigne d'aucune sorte, les drapeaux aux couleurs nationales étrangères et ceux qui servent d'insignes aux Sociétés autorisées ».

Dimanche, le drapeau tricolore a continué à figurer aux processions de la Fête-Dieu, mais avec une bande de papier blanc apposée sur les insignes du Sacré Cœur, comme sur les affiches du théâtre on annonce les relâches pour cause d'indisposition.

A la procession de Saint-Pierre, on avait bien collé du papier sur le Sacré-Cœur ; mais, de l’autre côté, on pouvait lire : « Honneur et Patrie ». Ce n'était guère séditieux et cependant contraire à l'arrêté préfectoral, aussi procès-verbal a-t-il été dressé au jeune porteur du drapeau par l'agent de police Tasset, un ancien thuriféraire de St-Pierre. On n'est trahi que par les siens.

Les processions de la Fête-Dieu se sont accomplies partout avec calme, malgré les nombreux procès-verbaux dressés pour infraction aux arrêtés sur les insignes. Cependant, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), des amis de la liberté pour eux ont essayé d'entraver la procession suivie par la majorité de la population. A Firminy, près Saint-Etienne, des jeunes gens ont essayé de troubler la procession en chantant la Carmagnole. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Accidents de travail.  -   Le sieur Gaston Lecornu, 18 ans, puisatier à Lisieux, travaillait au creusement d'un puits, quand, par suite d'un faux mouvement, il fut précipité d'une hauteur de vingt-deux mètres au fond de l'excavation. Lecornu s'est fait de graves blessures à la tête et diverses contusions sur le corps.

— Le jeune Auguste Savary, 14 ans, domestique à Bazenville, près Ryes, marchait en avant d'une faucheuse attelée d'un cheval. Un caillou qu'il heurta le fit tomber. Une des roues lui passa sur une jambe qu'on a dû lui couper.

— Le sieur Émile Géret, 61 ans, était occupé à abattre un chêne dans les bois de Lécaude, près Mézidon.

L'arbre venant à tomber sur lui, l'infortuné a eu une jambe fracturée et des contusions multiples à la tête ainsi qu'aux épaules.

— Jules Lesturgeon, 35 ans, journalier à Honfleur, a été blessé grièvement par la chute d'un madrier qui lui a occasionné une fracture de l'os de l'avant-bras, avec plaie profonde. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1901  -  Le maire de Lisieux, Henry Chéron, interdit l'ouverture de nouveaux débits de boissons. Dans sa ville, il y en avait déjà un pour 44 habitants, y compris les femmes, les enfants et les communautés religieuses.

 

Juillet 1901   -   Une loi qui a du bon et du mauvais.  -  Le maire de Lisieux, après avoir demandé l'avis de son conseil municipal, a pris un arrêté pour arrêter le flot toujours montant des débits de boissons. Dans cette bonne ville de Lisieux il existe, paraît-il, un débit de boissons par quarante-quatre habitants, y compris les femmes, les enfants, les communautés et pensionnats, c'est-à-dire y compris les gens qui consomment peu ou point d'alcool.

Pour mettre un terme à cet accroissement, le maire de Lisieux a interdit l'installation de nouveaux débits de boissons dans un périmètre de 400 mètres des établissements publics énumérés dans la loi de 1880 : églises, écoles, hospices, cimetières, etc…

Les débits existants continueront à débiter et leurs propriétaires pourront, à leur heure, vendre leurs établissements, seulement, il ne peut plus être créé de nouveaux débits dans la ville de Lisieux.

Dans l'espèce, l'arrêté de M.Chéron défie la critique. Mais ce droit, qui confère aux maires de limiter les distances. auxquelles les débits de boissons ne pourront être installés autour des établissements publics, est une arme terrible entre les mains de certains administrateurs, car, sous l'influence d'intérêts personnels ou de pressions locales, ce droit peut dégénérer en abus. Supposons un maire débitant de boissons, et il y en a. On nous répondra que l'avis du conseil municipal est indispensable. Hélas ! on obtient tant de choses avec les petits verres.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Suicide raté.  -  La femme Adrien, née Sidonie Giraudeau, 38 ans, journalière à Lisieux, a tenté de se couper la gorge avec des ciseaux.

Des soins lui furent aussitôt donnés, mais la malheureuse, très excitée, paraissait vouloir renouveler sa tentative pour en finir plus vite avec la vie. Elle aurait agi, dit-on, sous l'empire de chagrins intimes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901  -  Arrivant trop vite à l'octroi de la route de Pont-l'évêque, à l'entrée de Lisieux, un automobiliste écrase le préposé de l'octroi, qui s'était placé au milieu de la chaussée pour  l'arrêter. Le conducteur était le fils , âgé de 14 ans, d'un riche estivant, ancien officier d'ordonnance du Maréchal de Mac-Mahon. Effondrés, les parents remettent 50 000 francs à la veuve, plus 3500 francs d'une collecte auprès des automobilistes de Trouville.

 

Août 1901   -   Las de souffrir.  -  Pendant une absence de sa femme, le sieur Paul Marie, 65 ans, gardien d'herbages à St-Gabriel, près Creully, s'est pendu dans sa cave. Le malheureux, qui était atteint d'une paralysie partielle et se plaignait depuis quelque temps de violentes douleurs d'entrailles, s'est donné la mort pour en finir avec les souffrances qu'il endurait.

— Le sieur Jacques Lemouel, 45 ans, domestique à Pontivy (Manche), arrivé ces jours derniers à Lisieux, avait été, quoique malade, embauché à St-Jacques de Lisieux. Il travaillait depuis deux heures seulement lorsque, se sentant plus mal, il quitta le chantier.

Quelques heures plus tard, on le trouvait pendu à des lisses, route d'Orbec. On attribue la fatale résolution du malheureux à son état maladif. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Accidents.  -   La dame veuve Catherine, âgée de 75 ans, gardienne du musée, à Lisieux, s'étant trouvée enfermée dans l'escalier, eut la malencontreuse idée de vouloir sauter par la fenêtre de l'entresol. Elle s'abattit lourdement à terre. 0n la releva gravement blessée à la tête, à une épaule et à un genou. Elle a, en outre, une jambe fracturée à plusieurs endroits. Son état est très grave.

— Le sieur Arthur Jacqueline, cultivateur à Colombières, traversait une haie avec un fusil sous le bras. La gâchette, se trouvant prise dans les branches, fit partir le coup. Le sieur Jacqueline a reçu la charge dans le bras qui a été complètement mutilé.

— Léopold Roussel, ouvrier couvreur à Falaise, réparant une toiture à Guibray, est tombé d'une hauteur de 8 mètres. Il a eu une côte cassée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Basse vengeance.  -   Un individu resté inconnu, obéissant sans doute à un bas sentiment de vengeance, a empoisonné un chien de 100 fr. appartenant à la veuve Trèche, aubergiste à Lisieux.

Les résultats de l'autopsie ne laissent aucun doute à cet égard. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Écraseurs découverts.  -   Les propriétaires de l'automobile qui à tué M. Lucas, l'employé de l'octroi de Lisieux, se sont enfin fait connaître. Cela ne nous étonne pas, car des personnes de Saint-Jacques de Lisieux avaient pu donner le signalement de ces écraseurs : l'un d'eux, paraissant âgé d'une quarantaine d'années, avec une longue barbe rousse, couvert d'un cache-poussière cachou, descendit tenant à la main une carte routière. Il demanda le chemin pour aller à Bernay. Ses mains tremblaient tellement qu'il ne pouvait trouver sur la carte la commune de Saint-Martin-de-la-Lieue. Le conducteur de la voiture, un jeune homme de 20 à 25 ans, était aussi très émotionné et très pâle. On lui répondit que le chemin le plus court était de retourner sur Lisieux. L'homme demanda s'il y avait une autre route et il préféra faire un long détour plutôt que de revenir à Lisieux.

C'est dans une lettre écrite ces jours derniers que le propriétaire de l'automobile raconte qu'il était avec son fils. Ce dernier conduisait. A la suite du malheur qu'ils venaient de causer, le père et le fils, atterrés, partirent fond de train jusqu'à l'étranger, où ils résideraient encore. Cependant, pris de remords, ils auraient décidé de se faire connaître, déclarant se mettre à la disposition de l'autorité judiciaire.

Les propriétaires des automobiles de Trouville et Deauville ont fait entre eux une souscription pour la veuve et le fils de Lucas. Ils feraient mieux de donner l’exemple d’une sage allure et ne pas faire assaut de vitesse sur les voies les plus fréquentées de Trouville et de Deauville.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Sus aux écraseurs.  -  MM. Le Comte et Chéron ont fait adopter au conseil général un vœu demandant qu'il soit interdit aux constructeurs de moteurs de leur donner une vitesse supérieure à 30 kilomètres à l'heure et de défendre aux chauffeurs de dépasser une vitesse de 6 kilomètres à l'heure dans les villes et les communes.

Nous ne saurions trop appuyer ce vœu émis au lendemain de la « quinzaine sanglante » que nous venons de traverser et au cours de laquelle il s'est produit dans le Calvados, quinze accidents, dont un mortel, causés par les automobiles lancées à toute vapeur.

— Un grand nombre de conseils généraux ont émis des vœux analogues. Espérons que leur voix, jointe aux cris de douleur poussés par les victimes des écraseurs, sera enfin entendue. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   A chauffeur, chauffeur et demi.  -  Maître Victor est chauffeur à l'usine à gaz de Lisieux. Il est souvent de service de nuit et laisse son épouse Victoriene, 24 ans, couchée seule à la maison, ou, du moins se le figurait-il. Mais il eu était autrement, car, l'une des nuits dernières, pendant que Victor chauffait le gaz à l'usine, son ami Adrien Royer, 25 ans, chauffait sa femme.

Malheureusement pour l'un, heureusement pour l'autre, Adrien Royer est marié, et sa femme, se doutant de son infidélité, fut prévenir le chauffeur qui lâcha son travail et courut au domicile conjugal où il commença par flanquer une volée de coups de gourdin aux coupables, puis il rédigea une plainte en adultère qui fut portée à la gendarmerie par la femme Royer, revêtue des culottes de son infidèle mari, afin de montrer qu'elle est bien décidée à les porter à l'avenir.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

 Août 1901   -   Mordu par un cheval.  -   Alfred Dufay, 35 ans, charretier à la scierie Hommet, à Lisieux, a été mordu au bras par un cheval qu'il attelait. Il a fallu frapper le cheval à coups de bâtons pour délivrer Dufay. Celui-ci a des plaies profondes au bras.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1901   -   Accident.  -   La dame veuve Catherine, âgée de 75 ans, gardienne du musée, à Lisieux, s'étant trouvée enfermée dans l'escalier, eut la malencontreuse idée de vouloir sauter par la fenêtre de l'entresol. Elle s'abattit lourdement à terre. 0n la releva gravement blessée à la tête, à une épaule et à un genou. Elle a, en outre, une jambe fracturée à plusieurs endroits. Son état est très grave.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Les écraseurs.  -  L'automobile qui a causé la mort du sieur Lucas, employé d'octroi à Lisieux, appartenait au sieur Maurice de Villeroy, demeurant à Paris, Cours la Reine, en villégiature à Dieppe, à la villa Mauresque.

 C'est le fils, âgé de 14 ans seulement, qui conduisait. Après l'accident, au lieu de se diriger sur Dieppe, le sieur de Villeroy et son fils sont partis pour la Lorraine où ils ont un château. C'est de là qu'ils ont écrit au parquet de Lisieux et annoncé qu'ils verseraient 50 000 fr. à la veuve Lucas.

Cette générosité n'arrêtera pas les poursuites, qui peuvent entraîner jusqu'à deux ans de prison si la loi était rigoureusement appliquée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Affaire à éclaircir.  -  Le sieur Henri Monteil, 45 ans, terrassier à Cormeilles (Eure), a été trouvé en état complet d'ivresse et baignant dans une mare de sang, près de l'abreuvoir du boulevard Sainte-Anne, à Lisieux. Il aurait fait une chute dans l'escalier de la veuve Moisy, chez laquelle il se trouvait peu de temps auparavant, et cette femme, aidée de son fils, l'aurait transporté à cet endroit.

Conduit à l'hospice, le sieur Monteil a déclaré ne se souvenir de rien. On n'a trouvé sur lui que 20 centimes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Triste perspective.  -  L'hiver s'annonce mal. Le prix du pain a augmenté à Paris. On donne pour raison la mauvaise récolte et le rendement peu abondant du grain. La spéculation ne doit pas être non plus étrangère à cette augmentation.

— A mesure que la saison avance, on constate qu'il y a encore moins de pommes qu'on ne le supposait au début, car on comptait sur les dernières. En prévision de la cherté des pommes, les marchands de cidre l'augmentent de 50 francs par tonneau.

— La récolte du vin sera aussi bien inférieure à celle de l'an dernier. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Écraseurs poursuivis.  -   Le sieur de Villeroy, riche propriétaire à Paris, et son fils, auteur de l'accident d'automobile qui a coûté la vie au sieur Lucas, employé d'octroi à Lisieux, ont comparu devant le juge d'instruction. Ils étaient assistés de Me  Strauss, avocat du barreau de Paris, qui les défendra en police correctionnelle.

Quoique les sieurs de Villeroy aient avoué, ils ont été confrontés avec les sieurs Lamer et Bienfait, témoins de l'accident, qui les ont parfaitement reconnus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Tamponné.  -   Le sieur Méréal Poulain, 49 ans, poseur à la compagnie de l'Ouest, à Lisieux, était occupé sur la voie, non loin du tunnel de la Motte. Au passage du train venant de Paris, et arrivant à Caen à 6 heures 30, il voulut relever un outil resté entre les rails. Mais le malheureux fut tamponné par la machine et projeté sur le talus. On l'a transporté à l'hospice de Lisieux avec trois côtes enfoncées et une cuisse déboîtée.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Tentative de suicide.  -   Le sieur Jules Quéron, 60 ans, journalier à Lisieux, pendant l'absence de sa femme, a tenté de se donner la mort à l'aide d'un réchaud de charbon. En rentrant le soir de son travail, sa femme s'empressa de lui prodiguer des soins, mais c'est dans un état presque désespéré que le malheureux a été transporté à l'hospice. On ignore les causes de cet acte de désespoir. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Mort en revenant d’un concert.   -   Le sieur Lindel, 48 ans, ferblantier à Lisieux, rentrait chez lui, venant d'un concert offert par les réservistes musiciens, quand il s'affaissa tout à coup. Le malheureux avait succombé à la rupture d'un anévrisme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Demi-mesure.   -   Un décret réglemente la vitesse des automobiles et leur enjoint de ne pas dépasser cinq lieues à l'heure en traversant les villes et villages, ce qui représente la vitesse d'un train direct de Caen à la Mer.

Allez donc vous garer de ça au milieu de la rue St-Jean !

— D'après le même décret, les voitures susceptibles de dépasser la vitesse de 30 kilomètres à l'heure devront porter, à l'avant et à l'arrière, un numéro d'ordre permettant de les reconnaître. Quant aux autres voitures, elles peuvent vous écraser sans qu'aucun signe extérieur puisse faire connaître les auteurs de ces accidents si fréquents. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   La criminalité en Normandie.   -  Pendant l'année 1899, il a été prononcé dans les trois départements du ressort de la cour de Caen (Calvados, Orne, Manche) 32 condamnations à la relégation, 105 condamnations pour crimes, 5 813 condamnations à l'emprisonnement. La moyenne donne 471 condamnés par 100 000 habitants.

Les condamnations pour vol sont au nombre de 1820. Le vagabondage en fournit 663. Les abus de confiance, escroqueries, faits de mœurs sont en très minime proportion. Les rixes et coups viennent en première ligne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Graves accidents du travail.   -   Le sieur Eugène Lelièvre, 37 ans, charpentier à Honfleur, enlevait un échafaudage quand un madrier sur lequel il se trouvait bascula et le précipita dans le vide d'une hauteur de 6 mètres 50. Dans sa chute, il s'est fait diverses contusions, principalement à la tête et à l'œil. On ne peut encore se prononcer sur les suites.

— Le nommé Anatole Quesnel, 36 ans, de Lion-sur-Mer, employé depuis longtemps aux travaux de la drague, à Ouistreham, a été grièvement blessé à la tête par un coup de treuil. L'œil est complètement sorti de son orbite. Ce malheureux homme a été ramené chez lui dans un état alarmant.

— Le sieur Georges Lerey, 26 ans, employé dans une scierie à Lisieux, sortait des plateaux provenant de la scie à ruban, l'un d'eux, ayant glissé plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, tomba sur le pied de Lerey, qui a été assez sérieusement contusionné et a eu l'ongle du gros orteil arraché.

  Le sieur Leroy, boucher à Condé-sur-Noireau, descendait aux abattoirs, un bœuf à l'aide d'un treuil. Le cliquet étant relevé, il n'eut pas la force de retenir la manivelle qui l'atteignit en plein visage, lui brisant le nez.

— Le sieur Émile Marie, fils de l'adjoint de Subies, près Bayeux, occupé à un charriage, est tombé accidentellement sous les roues de sa voiture qui lui ont fait à la tête et sur une partie du corps de graves blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Encore un embétement pour les bouilleurs.   -   M. Laniel, député de Lisieux, a demandé au ministre des finances si un cultivateur, obligé cette année d'acheter les pommes qui lui seront nécessaires pour sa boisson, perd, de ce fait, le privilège de bouilleur de cru dont il a usé pendant les années précédentes ?

Le ministre a répondu que si le cultivateur se borne à faire du cidre, le privilège ne cesse pas. Mais, si au lieu de se borner à faire du cidre il continuait à distiller, son privilège, étant limité aux seuls produits de sa récolte, disparaîtrait.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901   -   Le téléphone.   -   Le téléphone est en si bonne voie que les intéressés réclament non seulement l'installation du deuxième circuit, mais aussi le rattachement de Caen au littoral. Le capital est trouvé.

Comme la première fois, le baron Gérard et le comte Foy ont bien voulu répondre à la demande de M. Bures, administrateur de la Société, et avancer les fonds nécessaires. Il ne reste à trouver que les intérêts.

Le conseil général a voté 1 500 fr., la ville de Caen votera certainement la même somme. Les communes du littoral auraient dû être les premières à s'inscrire, car avec le téléphone elles ramèneraient de nombreux parisiens qui ont émigré de l'autre côté de l'Orne où le téléphone leur permet de correspondre facilement avec leurs établissements. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Une automobile en flammes.  -   Une voiture automobile appartenant au baron de l’Epée, propriétaire à St-Jacques de Lisieux, stationnait près du bureau d'octroi de Lisieux pendant que le chauffeur achetait de l'essence. Le tuyau du réservoir s'étant brisé, l'essence prit feu et en un clin d'œil la voiture fut entourée de flammes.

Heureusement que le chauffeur eut l'idée, pour éviter une explosion, de déboucher le bidon de 20 litres et de jeter le contenu dans la cour. Le feu se communiqua aussitôt à l'essence répandue sur le sol et dans le caniveau.

Les voisins apportèrent de nombreux sacs de toile, et peu de temps après le feu était étouffé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Accidents de travail.  -   Le sieur Dubois, ouvrier de l’usine du phosphoguano, à Honfleur, a eu les doigts d'un pied par la roue d'un wagonnet  chargé de mille kilos de minerai. 

— Le sieur Albert Caresme, 44 ans, ouvrier charpentier à Lisieux, embûchant une pièce de bois a mal dirigé sa hache et s’est coupé le gros orteil gauche.

— Le sieur Louis Thébault, maçon, 72 ans, travaillait à la réparation d'une maison située à Saint-Jacques de Lisieux, lorsque, par suite d'un faux mouvement, il est tombé d'un échafaudage. Le malheureux, dans sa chute, s'est fracturé plusieurs côtes.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Qu’est-ce que l’Hydromel ?   -   Cette boisson, qui figure dans l'énumération des boissons hygiéniques récemment dégrevées, n'est autre qu'un vin de miel dont nos ancêtres étaient très friands.

Sa fabrication est facile : on prend 20 kilos de miel pour un hectolitre d'eau et on y ajoute 150 grammes de levain de pain. Mettre le tout dans un fût bien bouché, l'agiter et le laisser fermenter deux à trois mois, en ayant soin de tenir toujours la barrique pleine.

Ce liquide, mis en bouteilles, mousse comme du Champagne et, au bout de six mois, on croirait boire du vin blanc. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Le port de la soutane.   -   La cour de cassation vient de déclarer illégaux les arrêtés municipaux interdisait aux prêtres le port de la soutane en dehors des offices. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1901   -   Chute grave.   -  Le nommé Michel Couillard, 65 ans, après de copieuses libations chez un ami, rue du Hommet, à Lisieux, songeait à regagner son domicile, lorsque ses jambes ayant tout à coup fléchi dans un escalier, il dégringola la tête la première. Il lut relevé avec une grave blessure à la tête, qui a nécessité son entrée à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901    -   Une première faute.  -  Le sieur Victor, une nuit d'août, était tranquillement à faire son travail à l'usine à gaz de Lisieux, lorsque la femme Royer vint le prévenir que son mari, à elle, était couché avec sa femme.

Le pauvre Victor laissa tout en plan et courut chez lui où il trouva Royer dans un négligé des plus significatifs. Pendant que les deux hommes échangeaient des horions, la femme Royer cognait de son côté sur son mari, et la femme Victor, à genoux, implorait le pardon de son mari en lui répétant : « Man petit Victor, pardonne mé, j'te jure que c'est le premier coup, je ne le ferai plus ».

Deux gendarmes, étant intervenus, dressèrent procès-verbal, et Adrien Royer. 25 ans, et la femme Augustine Victor, 24 ans, ont été condamnés chacun à 15 jours de prison.

— A Paris, l'adultère coûte seulement 50 francs d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1901    -   Affaire curieuse.  -    Un commis greffier de Lisieux, pour ne pas se déranger, aurait signé lui-même les jugements qu'il devait faire signer aux magistrats. Ce greffier serait poursuivi pour abus de signature, et les magistrats cités devant la cour de cassation pour manque de surveillance. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1901    -   A éclaircir.  -  Un soir, vers huit heures, le sieur Charles Duval, 29 ans, contre-maître du sieur Guillouet, entrepreneur des travaux de couverture de l'église Saint-Pierre de Lisieux, et Alexandre Avonde, 34 ans, ouvrier couvreur, passaient rue Pont-Mortain. Soudain, trois individus se jetèrent sur eux et renversèrent le sieur Duval qui fut relevé portant à la tête une blessure faite avec un coup de poing américain.

Les auteurs de cette agression, les frères Papin, 18 et 23 ans, mécaniciens, prétendent que c'est en tombant à la suite d'une prise de corps que Duval s'est blessé. Une enquête est ouverte pour rechercher la vérité. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1901    -   Écraseurs en justice.  -   L e 11 août, le sieur de Villeroy, 47 ans, propriétaire à Paris, son-fils Nicolas, 14 ans, et un chauffeur, quittaient Dieppe en automobile pour aller déjeuner à Trouville.

Après le repas, ils remontèrent en voiture pour retourner à Dieppe. En arrivant à Lisieux, le sieur Lucas, employé d'octroi, s'avança imprudemment au-devant de l'automobile, allant à toute vitesse, conduite par le jeune Nicolas de Villeroy.

Il fut heurté par la voiture et tué pour ainsi dire sur le coup. L'automobile parut d'abord s'arrêter, puis repartit comme de plus belle.

Peut-être n'aurait-on jamais découvert les auteurs de cet accident, si le sieur de Villeroy n'avait pas écrit d'un château qu'il possède en Alsace qu'il se tenait à la disposition du parquet de Lisieux.

Le sieur de Villeroy a commencé par remettre 50 000 fr. à la veuve Lucas qui a d'un autre côté, touché 3 500 fr., produit d'une collecte entre les propriétaires d'automobiles de Trouville. Un estime que la voiture allait de 50 à 60 kil. à l'heure. De Villeroy et son fils prétendent que s'ils ne se sont pas arrêtés, c'est qu'ils redoutaient les mauvais traitements de la foule.

Les débats nous ont appris que le sieur de Villeroy, un ancien officier d'ordonnance du maréchal de Mac-Mahon, avait été déjà condamné à six jours de prison pour avoir blessé une femme avec son automobile. Quant à son fils, dont la mère est morte peu de temps après ses couches, il a été élevé dans une couveuse. Cet élevage artificiel a du bon, puisqu'il a fait du petit Nicolas un gaillard de taille à conduire, à 14 ans, une automobile faisant du 60 kilomètres à l'heure. Jugement remis. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1901    -   Morts subites.  -  La demoiselle Émilie David, 73 ans, rentière, place Thiers, à Lisieux, a été trouvée morte dans sa chambre, qu'elle habitait seule. La mort, due à une congestion, remontait à deux jours.

— Le sieur Jules Roussel était occupé à transvaser du cidre chez le sieur Juquin, propriétaire à Mézidon, lorsqu'il tomba comme une masse, II avait succombé à une congestion.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Nouveau coup de raquette.  -   Le père Lèpine, 73 ans, demeurant à St-Jacques de Lisieux, avait pris chez lui le couple Colmiche.

La femme, âgée de 36 ans, en échange, blanchissait, soignait et dorlotait le bonhomme jusque dans son lit, s'il faut en croire le gendarme Mariette, car il a dit sans rire au tribunal que la femme Colmiche était, « entre son époux et le père Lépine, comme un volant entre deux raquettes qu'ils se renvoyaient de l'un à l'autre lorsqu'ils en avaient assez ».

A la fin, le vieillard mit ce beau couple à la porte. La femme Colmiche, ayant gardé les clefs de la maison, en a profité pour enlever des draps, des oreillers et même des bonnets de coton. Elle a été condamnée à 40 jours de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Les congrégations devant les conseils municipaux.  -  Le Conseil municipal de Lisieux, sur la proposition de M. Chéron, qui met de plus en plus de l'eau dans son vin, ont donné un avis favorable au maintien, à Lisieux, des Carmélites, des religieuses du Refuge et de l'Immaculée-Conception,

— Vire a émis un avis dans le même sens.

— A Caen, on discute fort à huis clos ce que l'on décidera. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1901    -   Chevaux et voitures.  -  Avant le 1er Janvier, devront être déclarés, dans les mairies, chevaux et ânes de n'importe quel âge et toutes les voitures, à l'exception de celles affectées au transport des personnes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1902  -  Concert au profit des sinistrés de la Martinique.  -  Dimanche prochain, au théâtre de Lisieux, un grand concert sera donné, au bénéfice des sinistrés de la Martinique, par  la chorale les " enfant de Lisieux", avec le concours de plusieurs artistes de Paris et de la " société philharmonique ".  

 

Juillet 1902  -  Samedi 26, dimanche 27 et lundi 28, grande fête où, sur invitation du maire Henry Chéron, le ministre de l'Agriculture vient poser la première pierre du nouvel hôpital. 

 

Septembre 1902  -  Découverte d'une tuilerie gallo-romaine et des vestiges d'une voie antique dans le parc du château, lors des fouilles pour l'agrandissement de l'hôpital.

 

Janvier 1903    -   Une tapisserie de 54 mètres carrés.  -   On ne voit pas tous les jours un tapis de tapisserie de cinquante quatre mètres carrés.

Ce sont pourtant les dimensions d'un tapis de chœur destiné à l'ancienne cathédrale de Lisieux et dont un seul morceau est exposé dans la vitrine d'un grand commerçant de Rouen. Ce tapis, sur fond rouge, est orné d'une bordure Renaissance à ornements de tons d'or, sur un semis de croix de Malte, se détachent l'écusson de l'évêque de Lisieux et celui du Chapitre. Ces écussons sont bordés au point des Gobelins et constituent un travail très artistique. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Grève.  -   A la suite d'un abaissement du tarif de tissage, les ouvriers tisserands de l'usine Mommers, à Lisieux, ont cessé lundi matin le travail.

Ils ont nommé cinq délégués qui se sont adressés au juge de paix dans les formes de la loi du 27 décembre 1892. Deux arbitres ont été désignés. La grève est très calme. Le maire de Lisieux est intervenu entre les parties sans avoir pu jusqu'alors arriver à une entente. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Une femme dans le feu.  -  La dame Ernestine Bouchard, femme Provost, 24 ans, ménagère à Lisieux, prise subitement d'une crise d'épilepsie, est tombée dans l'âtre de sa cheminée, et le feu se communiqua aussitôt à ses vêtements.

La malheureuse aurait été brûlée vive sans le secours des locataires de la maison attirés par l'odeur d'étoffes brûlées, ils s'empressèrent de retirer la femme Provost de la dangereuse position où elle se trouvait et de lui prodiguer des soins.

Elle a de graves brûlures au cou et à la poitrine. Son état est inquiétant.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Double asphyxie.  -   Le sieur Elphège Leroy, 81 ans, et la veuve Durand, née Louise Pauvret, 72, ans, marchands des quatre-saisons à Lisieux, demeurant ensemble depuis une trentaine d'années, ont été trouvés presque asphyxiés par un réchaud qui leur sert à griller des marrons et qu’ils avaient allumé dans leur chambre à cause du froid. Les vieillards ont pu être rappelés à la vie et on espères les sauver. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Légion d’Honneur.  -  MM. Lantz, contrôleur d'armes à Caen, et Beck, capitaine de gendarmerie à Lisieux, ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Noyé.  -   En se rendant, le soir, aux cabinets d'aisances situés sur le bord de la rivière l'Orbiquet, le sieur Jacques Charlemaine, 71 ans, journalier à Lisieux, trompé par l'obscurité, est tombé à l'eau. On s'empressa de le retirer, mais le malheureux vieillard, qui était infirme et impotent, avait déjà cessé de vivre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Récompense honorifique.  -   Le ministre de l'intérieur a accordé, pour le service des épidémies en 1900-1901, un rappel de médaille de bronze à M. de la Croix,  docteur-médecin à Lisieux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Un marché aux pommes.  -   A Carentan, à Lisieux et dans d'autres villes de la région normande, il existe des marchés pour les pommes à cidre.

A Caen, qui est au centre de la production cidrière, il n'y en a pas. La Société d'agriculture et de commerce demande qu’il soit établi chez nous un marché franc.

Espérons que son vœu sera réalisé. Nos fermiers de la plaine trouveraient là un débouché immédiat et facile et ils souffriraient moins, peut-être, de l'abolition de leur privilège de bouilleurs qu'on leur enlèvera un jour ou l'autre, c'est malheureusement à craindre.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903  -  Précieuse découverte.  -  Un terrassier, employé à la démolition de la Halle-Boucherie, située place Victor Hugo, à Lisieux, a cassé, avec sa pioche un vieux pot en grès  qui contenait une certaine quantité de pièces de monnaies en or et en argent anciennes et dont la plupart remontent au règne de Louis XIII ; quelques-unes sont à l'effigie de Henri II, roi d'Angleterre (1154 - 1189).

Cette découverte intéressante fait, en ce moment, le bonheur des numismates et des collectionneurs lexoviens.

 

Février 1903  -  La fin de la grève.   -  À la suite d'une réunion qui a eu lieu vendredi soir, à la Maison du Peuple, et sur l'intervention du maire de Lisieux, les ouvriers tisserands de l'usine Mommers, qui étaient en grève, ont décidé de reprend le travail demain lundi.  

 

Février 1903   -   Né en voiture.  -  La dame Zéphyrine Catherine, 31 ans, demeurant à Lisieux, rentrait à son domicile lorsque, prise des douleurs de l’enfantement, elle dut s'asseoir sur le trottoir. Pendant qu'on la transportait dans une voiture à l'hospice elle a mis au monde un gros bébé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Instituteurs et curés.  -   Des circulaires académiques recommandent aux instituteurs de supprimer de leur service la surveillance des enfants dans les églises. D'un autre côte, les curés se refusent à recevoir pour la première communion les enfants non surveillés aux offices et récriminent, en chaire, contre les procédés laïques. Si on pouvait de part et d'autre, montrer un peu plus de tolérance, est-ce que cela ne vaudrait pas mieux pour tout le monde ? Car, en fin de compte, ce sont les enfants des écoles et leurs familles qui  se trouvent pris ainsi entre l'enclume académique et le marteau clérical.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Infanticides.  -   Catherine Klein, 25 ans, est née dans le grand-duché de Luxembourg. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 1902, étant au service des époux  Deligne, propriétaires à Paris, alors en villégiature à Luc-sur-Mer, elle accoucha d'un enfant, qu’immédiatement elle étrangla et essaya de faire disparaître.

Grâce à Mme Deligne, le crime fut découvert. La fille Klein avoua et manifesta le plus grand repentir. Elle essaya plusieurs fois de se suicider. Malgré une chaleureuse défense de Me  Hébert, elle a été condamnée à 3 ans de prison.

  La fille Peschoux, 20 ans, servante à Saint-Jacques de Lisieux, chez le sieur Grieu, déjà mère de deux enfants élevés par sa grand’mère, accoucha en décembre dernier, d'un troisième qu'elle, étrangla puis enterra dans le fumier.

Une lettre anonyme la dénonça. L'enquêté établit sa culpabilité, qu'elle avoua. Elle à été condamnée à 4 ans de prison.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1903   -   Correspondance.  -  En réponse à notre entre filet sur la réforme de l’orthographe, M. Auguste Renard, agrégé de l’Université de Caen nous adresse la lettre suivante :

Loin de vouloir démolir la «langue» — qu'il ne faut pas confondre avec l'orthographe — nous avons pour elle un culte égal au moins à celui de nos adversaires, et nous gémissons de la voir tous les jours maltraitée, Dieu sait comme ! par tant de journaux — autres que le Bonhomme normand — et défigurée,  en effet, par cette horrible plaie que sont les mots étrangers. Mais, ces mots étrangers, il me semble qu'on leur fait assez bon accueil dans les journaux de la « bonne société », du high life, du five o'clock tea, du yachting, etc..., qui ne sont généralement pas favorables à la réforme. Ce. n'est pas à nous qu'il faut s'en prendre. Que le Bonhomme rectifie donc son tir. Quant à l'orthographe — j'entends l'orthographe actuelle — oh ! oui, nous lui voulons mal de mort, et cela non pas par fanatisme ou « maboulisme », mais parce qu'elle est absurde et malfaisante.

On écrivait, autrefois, phantôme, thrône et crystal, c'était absurde, On a simplifié l'écriture de ces mots en écrivant fantôme, trône, cristal,  on a bien fait.

N'est-ce pas l'avis du Bonhomme ? On simplifiera de même philosophe, théâtre et mystère ? en écrivant filosofe, tèâtre et mistère, c'est-à-dire qu'on n'aura' plus à se demander si tel mot s'écrit avec  f ou ph, avec t au th avec i ou y : ce sera toujours f, t ou i simplement. Et ce sera une réforme raisonnable, logique et utile : l'orthographe sera meilleure, plus simple, plus française et moins « cocasse », et les enfants l'apprendront plus vite.

Le Bonhomme a trop de bon sens et d'esprit pour ne pas se ranger,  après réflexion, à cet avis. Et, en nous aidant, il fera une bonne action. Ce. ne sera pas la première. Je vous prie d'agréer, etc..., A. RENARD. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1903   -   Un brutal.  -   Paul Moisy, 16 ans, demeurant chez sa mère, à Lisieux, au cours d'une discussion, a cassé, d'un violent coup de pied, la jambe gauche d'Henri Bassière, 18 ans, demeurant aussi à Lisieux, chez ses parents. Moisy a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Commerce dangereux.  -   « S'il n'y avait pas de receleurs, dit un proverbe, il n'y aurait pas de voleurs. » Par analogie, s'il n'y avait pas de vendeurs, il n'y aurait pas de fraudeurs.

C'est le cas de Pierre Leveau, 56 ans, journalier à Lisieux. C'est un fraudeur de profession, mais un petit fraudeur, car il ne passe jamais que deux à quatre litres d'eau-de-vie à la fois.

Quand il a été pincé, à Lisieux, il portait sous son gilet un bidon contenant deux litres d'eau-de-vie et, dans chaque poche, un bidon, d'un litre. Leveau fut arrêté. De la prison, il écrivit à Jean Duchesne, 57 ans, cultivateur à Saint-Désir de Lisieux, de lui envoyer 300 fr. ou de lui faire un billet.

Cette demande d'argent avait sans doute un sous-entendu. Si Duchesne l'avait donné, il est probable que Leveau ne l'aurait pas désigné comme le bouilleur chez lequel il avait acheté l'eau-de-vie saisie et qu'il avait payée 2 fr. le litre, mais Duchesne refusa les 300 fr. et Leveau l'a indiqué comme son vendeur.

Le tribunal s'est montré sévère envers Duchesne, contre lequel deux contraventions ont été relevées, car il l'a condamné à deux amendes de 2 500 fr., soit 5 000 fr., plus les décimes, et à 1 000 fr., solidairement avec Leveau ; de, plus, il à été déchu jusqu'au 30 septembre 1904 de son droit de bouillir. En plus de sa part dans les 1 000 fr., Leveau a été condamné à 200 fr. d'amende maximum de la contrainte par corps pour Duchesne ; minimum pour Leveau. ( Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Les bouilleurs de cru.  -  En 1900, un million de cultivateurs ont distillé leur vin ou cidre. Il y en a eu 25 000 dans le Calvados, 41 000 dans l'Orne et 35 000 dans la Manche.

C'est-à-dire plus de 100 000 pour les trois départements de Basse-Normandie. Ces chiffres montrent de quelle importance est la question des bouilleurs de cru. ( Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1903   -   Les cambrioleurs.  -  Des malfaiteurs inconnus ont pénétré la nuit, après avoir brisé les trois fenêtres d'un appartement donnant sur la cour, dans les bureaux de la  Compagnie Singer, à Lisieux. Munis de fausses clefs, ils ont ouvert le coffre-fort et enlevé une somme d'environ 1 100 fr.

Les cambrioleurs ont laissé des mandats au nom de la Compagnie Singer. Aucun des papiers n'a été dérangé. ( Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1903   -   Chevaux de gendarmes.  Une commission de remonte se réunira le 25 mars, à 7 heures du matin, hôtel de la Gendarmerie, pour acheter les chevaux nécessaires à la maréchaussée du Calvados, de la Seine-Inférieure et de l'Eure. Les chevaux hongres et juments devront être de préférence de robe foncée, avoir de 4 à 8 ans et mesurer de 1 mètre 53 à 1 mètre 58. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Accident de bicyclette.  -  Le sieur Charles Lesueur, 24 ans, employé de quincaillerie à Lisieux, descendait à bicyclette la route de Paris lorsque le sieur Louis Bonnissent, domestique à l'hospice, traversait la rue pour rentrer dans cet établissement. Le sieur Bonnissent, n'ayant pas entendu les appels du cycliste, fut heurté par la machine. Il tomba et occasionna la chute du sieur Lesueur qui fut projeté assez violemment sur le sol, se faisant plusieurs blessures à la tête et aux mains.

Le sieur Bonnissent n'a eu heureusement que des contusions sans gravité. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1903   -   Un coup, mais pas deux.  -   Les journaux du monde entier s'occupent en ce moment de l'alcool. On est en train de le réhabiliter. Des expériences ont été faites en Amérique sur des hommes jeunes et robustes à qui on en faisait boire, chaque jour, une dose modérée.

Ces expériences ont démontré que l'alcool est un aliment comme un autre, très riche même en principes nourrissants, et que son usage modéré est sans' aucun danger pour la santé.

M. Combes, chef du cabinet, l'a aussi déclaré aux représentants des cafetiers de Paris. Voilà qui va faire plaisir à nos braves bouilleurs der cru normands et donner du cœur à ceux qui les défendent. Tout le monde saura à présent qu'on peut boire un coup sans danger, mais il est toujours défendu d'en boire deux.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Prévenir vaut mieux que construire.  -  La fièvre typhoïde sévit chez nous avec recrudescence. Malgré les travaux de voirie et autres, il semble que nous n'ayons pas fait beaucoup de progrès au point de vue sanitaire.

Comme nous l'avons dit, les médecins caennais s'en inquiètent et tous sont d'accord pour déclarer, sans le prouver, que les puits et les fontaines qui se fournissent d'eau à notre nappe  souterraine sont cause de tout le mal. L'infect Odon, cloaque répugnant où pourtant on lave presque tout le linge caennais, y est bien pour quelque chose aussi.

Quand se décidera-t-on à le couvrir dans tout le parcours de la ville ? C'est une mesure nécessaire absolument. Avant de construire à grands frais des hôpitaux, il serait plus simple de commencer par diminuer la fréquence des épidémies et le nombre des malades par des précautions hygiéniques rigoureuses. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1903    -   Accident mortel.  -   En sortant de sous un hangar son cheval attelé à un tombereau, le sieur Pierre Drouin, 60 ans, propriétaire à Lisieux, était debout dans le véhicule. Le cheval, ayant eu subitement peur, est parti au galop et s'est abattu rue d'Alençon.

Le sieur Drouin, violemment projeté sur le soi, est tombé sur la tête. On le releva aussitôt, mais il avait succombé à une fracture du crâne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   La température.  -   Les saints de glace ( 11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Les « écrase-tout ».  -   Samedi, jour de marché à Lisieux, une automobile, venant de Dives, parcourait la route à une vitesse vertigineuse. Plusieurs chevaux ont été effrayés, celui de la dame Calanville s'est emballé et a versé la voiture. La dame Calanville à été légèrement contusionnée. Les voyageurs de l'automobile, des Anglais, après avoir donné 200 fr. à la blessée, sont repartis avec la même allure. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Mort subite.  -  La dame Gaillon, née Marie Fresnel, 63 ans, brocanteuse à Lisieux, est morte subitement des suites d’une maladie de cœur, en se rendant à la gare pour prendre le train de Trouville-sur-Mer.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Les pommiers.  -   La température que nous subissons depuis trop longtemps n'a pas, jusqu'à présent, causé de dégâts trop sérieux aux pommiers, dont les plus précoces ont été arrêtés dans leur végétation avant que les fleurs se soient complètement montrées. Il n'en est pas de même des poiriers, qui sont gravement compromis, ainsi que les pêchers, les abricotiers et les cerisiers. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Mort subite.  -   Le sieur Sosthène de Maurey, 67 ans, tailleur à Lisieux, est mort subitement dans la rue, foudroyé par une embolie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   La fraude n’est pas tout profit.  -   Les employés de la régie ayant trouvé chez la dame Schafner, débitante à Lisieux, une chopine et demie d'eau-de-vie de cidre qu'elle avait achetée d'un fraudeur, a été condamnée à  1 000 fr. d'amende, plus les décimes.

— Frédéric Lamare, gardien d’herbages à Victot-Pontfol, près Cambremer, pour vente en fraude de deux litres d'eau-de-vie, paiera 1 500 fr. d'amende, plus les décimes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Tué en travaillant.  -   Le sieur Adam Brissot, 26 ans, ouvrier à la scierie des Bois de Normandie, à St-Jacques de Lisieux, dirigeait un arbre devant la scie. L'anneau de la chaîne qui le soutenait s'étant ouvert, l'arbre a basculé et, dans sa chute, a frappé l'ouvrier au ventre.

Brissot a été tué sur le coup. Il était marié et père d'un enfant de quatre mois. Déjà blessé au pied, il y a quelque temps, il avait repris son travail seulement lundi. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903  -  Excès de Vitesse.  -  Près de Lisieux, sur la route de Glos, les gendarmes constatent un  excès de vitesse, montre de gousset en main : Une automobile a  parcourue 2 Km en 2 minutes 20 secondes. A cette vitesse folle {un peu plus de 50 tinta), ils n'ont bien sûr pas pu l'arrêter. Mais ils ont relevé le numéro, et dressé procès-verbal.  

 

Juin 1903   -   Victimes de leur imprudence.  -   Deux ouvriers jointoyeurs, les sieurs Léon Filoche, 43 ans, à Lisieux, et Adolphe Simon, 29 ans, à Deauville, devaient placer un écusson au haut d'une maison, boulevard Carnot, à Lisieux.

Pour accomplir cette besogne, ils avaient mis deux échelles bout à bout. Tout à coup, une des échelles rompit, précipitant dans le vide les deux malheureux. On les releva sans connaissance. Filoche avait un bras fracturé. Quant à Simon, dont l'état est des plus graves, on a constaté qu'il avait plusieurs côtes cassées. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   La pluie.  -   C'était lundi la St-Médard. Il a plu un peu partout. En voilà pour quarante jours, s'il faut en croire la légende. Mais nous sommes certains qu'elle mentira. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1903    -  La dentelle.   -    Sur la proposition de M. Engerand, la Chambre a voté que l'enseignement de la dentelle à la main sera organisé dans les écoles de filles des départements où la fabrication est en usage.

Cette loi va être soumise au Sénat. A propos de dentelles, la reine d'Angleterre en possède pour près de deux millions. L'ex-impératrice Eugénie en a une qui a coûté 12 000 fr. le mètre.  Les dentelles du Pape sont évaluées à 5 millions. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Fermeture d’écoles.   -  Les écoles tenues par des religieuses à Caen, rue de l'Hôtel-de-Ville, rue Guilbert et rue Leroy, devront être fermées le 1er août, devront aussi fermer leurs portes celles de Lisieux, Bayeux, Falaise, Vire, Honfleur, St-Pierre-sur-Dives, Dives, St-Aubin-Lébisay, Trouville, Villers-Bocage, Beuvillers, Grandcamp, Hermanville, Neuville, Tilly, St-Pierre-la-Vieille, Thaon, Condé, Avenay, St-Manvieu, Juaye et St-Germain-de-Livet.

Presque tous les conseils municipaux avaient donné des avis favorables pour le maintien de ces religieuses qui ne faisaient de mal à personne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -   Un amateur de bécane.   -   La gendarmerie de Lisieux a arrêté, en flagrant délit de vol, Paul Anquetil, 30 ans, domestique, né à Auvers (Manche). Il venait de vendre pour 35 fr., au sieur Papin, marchand de cycles, une machine de 180 fr. que lui avait louée pour quelques jours le sieur Marins Henry, également marchand de cycles. Sur le reçu de 35 fr. remis au sieur Papin, Anquetil avait signé du faux nom de Pierre Marais, se disant fermier à Victot-Pontfol.

Le tribunal de Lisieux l'a condamné à quarante jours de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Territorial pris de folie.   -   Le nommé Boulet, demeurant à Saint-Aubin-de-Bonneval (Orne), qui fait ses treize jours à Lisieux, se disant souffrant, se rendait à la visite du médecin-major. En arrivant, il fut pris d'une crise de délire aigu et voulut se suicider en s'étranglant avec une courroie.

On eut toutes les peines du monde à le maîtriser : « Laissez-moi me tuer », répétait-il en poussant des cris désespérés. On dut le conduire à l'hôpital où il a été placé dans un cabanon après qu'on lui eut fait endosser la camisole de force.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Un acompte.   -  — Désiré Gérard, 74ans, demeurant à Lisieux, conduisait une voiture chargée de matériaux. Il est tombé sous Tune des roues qui lui a écrasé les deux cuisses. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  La justice à rebours.   -    Certains employés de la gare de Lisieux se plaignent qu'on leur fait faire treize heures de service par jour.

D'abord, ce surmenage est contraire à la loi, ensuite, il est dangereux pour la sécurité publique.

L'inspecteur du travail sait bien sévir avec la plus grande rigueur contre les industriels qui font travailler leur personnel une demi-heure de plus que de droit et il laisse tranquilles les grandes compagnies.

Toujours la justice à rebours. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Dans la gueule du loup.   -   femme Madeleine-Elisabeth Fouques, 41 ans, demeurant à Dives, était venue à Lisieux chercher pratique. Un soir, elle fit la rencontre de deux individus qui lui enlevèrent son porte-bonheur. Elle se rendit chez le commissaire pour porter plainte. Mais, comme il fallut dire où et comment elle avait été volée, notre Madeleine s'aperçut qu'elle s'était fourrée dans la gueule du loup. Elle chercha à en sortir en disant que deux individus, un coiffeur et un zouave, l'avaient entraînée dans un petit chemin où il n'y avait pas de pierres et l'avaient prise de force.

Mais le commissaire, sachant qu'il n'y avait pas besoin de violenter la plaignante pour obtenir d'elle ce qu'on désirait, lui dressa procès-verbal pour outrage à la pudeur, ainsi qu'à Gaston Guillard, 19 ans, garçon coiffeur, qui a été condamné à 25 fr. d’amende et la loi Bérenger. Quant à la Madeleine Fouques, elle a attrapé huit jours de prison, ce qui ne lui serait pas arrivé, prétend-elle, si elle avait eu son porte-bonheur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Suicide.   -   La dame veuve Hamel, née Hélène Bonneau, 52 ans, coiffeur à Lisieux, s'est donné la mort en se tirant trois balles de revolver : deux dans le côté droit du ventre et une dans la tête.

C'est son frère, qui habite Caen, auquel elle avait annoncé dans une lettre son intention de se suicider, qui l'a trouvée dans sa chambre, fermée à clef. Transportée à l'hospice, elle y est morte le lendemain.

La dame Hamel n'avait pas pu se consoler de la mort de son mari, survenue il y a deux ans. La veille de son suicide, elle avait donné des ordres pour l'exhumation des corps de ses parents et avait elle-même acheté une concession au cimetière.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  En famille.   -    Un dimanche, Louis Onesse, 65 ans, logeur, rue Petite-Couture, à Lisieux, sa femme et plusieurs membres de sa famille prenaient tranquillement leur sou de café, lorsque Jules Auvray, 31 ans, et son frère, Marcelin Auvray, 29 ans, ce dernier gendre de Louis Onesse, tombèrent comme une bombe au milieu de cette réunion de famille.

Comme ils étaient ivres, ils commencèrent par chanter sottise à tout le monde, puis ils brisèrent tasses et bouteilles. On les mit à la porte. Mais Marcelin Auvray revint bientôt, armé d'une petite serpe, dont il frappa son beau-père, qui est presque aveugle.

Marcelin Auvray, qui a été déjà condamné vingt fois pour coups, est condamné à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour et son frère à quatre mois d'emprisonnement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Les absents n’ont pas toujours tort.   -   Eugène Gautier, journalier à Lisieux, et sa lemme avaient été condamnés, pour colportage de gibier en temps prohibé : le mari, à quinze jours de prison ; la femme, à huit jours. Les condamnés avaient porté l'appel, mais ils ne se sont pas présentés pour le soutenir.

Néanmoins, la cour a acquitté Gautier et a réduit la peine de la femme à 50 fr. d'amende. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Protestations.   -  Le gouvernement a la prétention de faire payer un droit sur les banneaux, charrettes à gerbes et autres véhicules employés pour l'agriculture. Plusieurs conseils d'arrondissement ont protesté, avec raison. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1903  -  Les pommes.   -   Toujours pas apparence de pommes en Calvados. La Manche est un peu plus favorisée. L'Eure, la Sarthe et la Bretagne, au lieu d'être vendeurs, seront acheteurs.

Nous sommes loin des 10 000 wagons de pommes expédiés l'année dernière par le Calvados, Le dernier cours est de 5 fr. 25, ofïres de la maison Schirmer, à Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Partie remise.   -   La femme d'Ulysse Drouin, maçon à Lisieux, disparaissait un jour du domicile conjugal en emportant les économies du ménage. Ayant appris que la fugitive, âgée de 36 ans, filait le parfait amour, à Cabourg, avec un jeune tourneur appelé Albert Thomas, 21 ans, il voulut les faire pincer en flagrant délit d'adultère.

Un matin, à quatre heures, l'autorité se présentait au domicile du jeune Albert,

mais elle fit, comme on dit : « chou blanc ».

En entendant, dans l'escalier, les bottes des gendarmes, la femme coupable avait pris ses cliques et ses claques et s'était couchée, dans une pièce voisine, dans le petit lit de son jeune garçon et avait fourré le mioche à sa place, auprès du tourneur de bois et de têtes.

Tous les deux, néanmoins, ont été cités en police correctionnelle, mais, quoique certain que le délit avait été commis, le tribunal, estimant qu'il y avait doute, en a fait profiter les deux coupables en les acquittant. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Parents, veillez.   -   En allant aux courses, le jeune Émile Adde, 10 ans 1/2, demeurant chez ses parents à Lisieux, était monté imprudemment derrière l'une des voitures qui s'y rendaient. Malheureusement, il est tombé et la roue d'une voiture qui suivait l'a blessé gravement au visage.

Son état, cependant, n'inspire pas d'inquiétudes sérieuses. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Accidents.   -   Le sieur Gustave Corbin, 51 ans, domestique à Lisieux, revenait du cimetière avec un banneau chargé de pierres sur lequel il était monté, lorsque le cheval, gagné par la rapidité de la descente du chemin, vint heurter sur un talus et culbuta, entraînant avec lui son chargement.

Le conducteur, pris sous les pierres, a été assez grièvement blessé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Chute à l’eau.   -   Lundi, la femme Scher, 60 ans, employée à l'usine Mommers, à Lisieux, a glissé sur un lavoir situé dans cette usine et est tombée dans la Touques. Le sieur Georges Bultey l'en a retirée au moment où elle disparaissait.

Cette femme a pu être rappelée à la vie. Néanmoins, son état a été jugé assez grave pour qu'elle soit transportée d'urgence à l'hospice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Morts subites.   -   Le sieur Victor Harang, 55 ans, journalier à Orbec, déchargeait une voiture de bois. Soudain, le malheureux, pris d'une congestion, s'affaissa et tomba sur le sol d'une hauteur de 2 mètres. Dans sa chute, il se fractura la colonne vertébrale. La mort fut instantanée.

— Le sieur Philibert Seigneuret, 48 ans, facteur auxiliaire au bureau de postes de Lisieux, est mort subitement en faisant le tri des lettres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Chute Grave.   -   Le jeune Élie Doye, 20 ans, revenant de la Pommeraye, descendait à bicyclette et à une allure exagérée la rue de Dives, à Lisieux. En tournant dans la rue de Caen, comme il n'était plus maître de sa vitesse, la bicyclette alla buter contre le trottoir et le cycliste fut projeté sur le sol plusieurs mètres en avant. On l'a relevé avec des contusions et des blessures très graves, puis il a été transporté chez ses parents. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Incendies.   -   D'un hangar attenant à la maison d'habitation du sieur Lebarbanchon, horticulteur à  St-Jacques de Lisieux. Pertes assurées, 2 000 fr.

— A Vire, d'une maison appartenant à la dame veuve Poulain et habitée par le sieur Pierre Le Gouvello, représentant de commerce, et la demoiselle Elise Bidois, sans profession. Pertes pour la propriétaire, 17 800 fr. : pour le sieur Le Gouvello, 6 000 fr. ; pour la demoiselle Bidois, 5 000 fr. Tous trois assurés.

— D'un bâtiment à usage de cave et d'étable appartenant et exploité pas le sieur Eugène Grente, journalier à Quetteville. Un porc de lait a été brûlé. Pertes,  1 000 fr. Assuré pour 800 fr. seulement.

— De 6 000 bottes de foin dans un bâtiment à usage de grange appartenant au sieur Alphonse Margueritte, cultivateur à Lingèvres. Assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Amateurs de bécanes.   -    Un loueur de voitures, en fuite, a volé une bicyclette au sieur Alfred Arras, mécanicien, demeurant à Trouville.

— On a aussi volé, la nuit, par effraction, un motocycle de 500 fr. et une bicyclette de 300 fr. au sieur Cornu, marchand de vélocipèdes et d'automobiles à Lisieux, dans la remise affectée au dépôt des cycles en réparation.

— Une bicyclette de 375 francs a été soustraite par un inconnu, au préjudice du sieur Francia, propriétaire, en villégiature à Cabourg. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Mort en wagon.   -   Un ancien négociant de Lisieux, le sieur Arsène Gruchey, 70 ans, venait de conduire sa femme chez des amis, à Riva-Bella, et rentrait à Lisieux, lorsqu'en changeant de train, à Caen, il se trouva subitement indisposé. Il prit, au buffet, un cordial qui le remit un peu et remonta en wagon. Mais son mal s'aggrava presque aussitôt. Ses voisins de compartiment, parmi lesquels se trouvait justement un médecin, le secoururent du mieux qu'ils purent, mais M. Gruchey, qui depuis longtemps souffrait d'une affection du cœur, mourut entre Moult-Argences et Mézidon. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Employé indélicat.   -   La gendarmerie d'Argentan a arrêté dans un hôtel de cette ville, où il se cachait depuis quelques jours, le nommé Gaston Poret, 27 ans, employé de bureau au journal « le Réveil libéral », à Lisieux.

Poret avait pris la fuite après avoir touché le montant de plusieurs abonnements et de nombreuses factures. Le total n'a pu être encore évalué au juste, mais il sera assez considérable. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Mort en wagon.   -   A l'arrivée du train de Lisieux à Paris, les employés ont trouvé dans un compartiment de 2e classe le corps de la dame Estelle Dusaussay, 67 ans, qui fut longtemps au service de M. Doesnard, professeur de dessin à Lisieux.

La dame Dusaussay se rendait chez ses parents à Orléans, elle est morte de la rupture d'un anévrisme. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Pour une chanteuse.   -   Un garçon de laboratoire de M. Adam, pharmacien, rue Pont-Mortain, à Lisieux, Auguste Froment, 23 ans, ancien voyageur de commerce, profitant de l'absence de son patron, a fracturé, avec un ciseau, un secrétaire placé dans la chambre à coucher et s'est emparé de 340 fr. pour faire la conquête d'une chanteuse de café-concert se faisant appeler Clairette d'Essonville.

Froment a été arrêté au moment où il prenait le train d'Evreux avec la chanteuse. Il a avoué et restitué presque toute la somme, mais on a maintenu son arrestation. La chanteuse a pu partir, mais elle devra se tenir à la disposition de la justice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Prenez vos billets.   -   Il y a quelque temps, notre municipalité a nommé une commission chargée de s'occuper des moyens propres à attirer chez nous la grande industrie. Jusqu'ici, elle n'a abouti à rien.

A Lisieux, où tant d'usines se sont fermées de[1]puis la guerre, on se remue davantage et on fait risette aux gros industriels. Pour les amadouer, la municipalité doit organiser un concours monstre entre ceux d'entre eux qui voudraient s'établir à Lisieux. Il y aurait deux prix de 200 000 fr. chacun et deux autres de 100 000 fr. Ce ne sont pas de petites sommes et il y a bien de quoi tenter les chercheurs d'affaires.

Pour faire face à la dépense, Lisieux songerait à faire une loterie d'un million. C'est autre chose que notre tombola !

Une commission municipale doit aller négocier l'autorisation avec M. Combes. Si elle est accordée, ce sera le moment d'essayer sa chance à la grrrande loterie de Lisieux ! (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   L’hiver approche.   -   De nombreux voliers d'oies sauvages sont passés très bas au-dessus de Caen, en poussant des cris peu harmonieux. Ces oiseaux migrateurs changent de climat : c'est assurément signe de froid prochain. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Destruction des corbeaux.   -   La destruction, à l'aide d'un fusil, des corbeaux, corneilles et pigeons ramiers est autorisée du 1er novembre au 30 juin, sans permis. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Fumée chère.   -   En 1902, le Calvados a fait envoler en fumée pour 67 212 fr. de tabac de plus que l'année d'avant. Ce sont les fumeurs de Caen et de Lisieux qui en ont le plus consommé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Voleur et assassin.   -   Auguste Froment, qui avait volé 300 fr. à son patron, M. Adam, pharmacien à Lisieux, pour aller faire la noce avec des chanteuses, vient d'être réclamé par le parquet de Privas (Ardèche). On le soupçonne d'être l'auteur de l'assassinat d’un jeune homme de 20 ans,  Louis Jauffrès, qui fut tué à Champaudré (Ardèche), le 3 juin dernier, dans des circonstances mystérieuses, car le vol était étranger au crime.

Un mandat d'arrêt avait été lancé contre Froment qui avait disparu et était venu, quelque temps après, à Paris, en voyageant sans billet. On l'avait même arrêté pour cela à son arrivée à la gare de Lyon, puis relâché. Depuis, il était demeuré introuvable. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Mort subite.   -   Le sieur Elie Patin, 25 ans, journalier à Lisieux, a été trouvé mort, le matin, dans son lit, par sa tante qui venait lui apporter son déjeuner. Ce jeune homme était souffrant depuis quelque temps. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Deux désespérés.   A l'hôtel du Bras-d'Or, à Lisieux, deux jeunes gens, Alfred Thibout, 26 ans, domestique à Ouilly-le-Vicomte, et Ernestine Saussais, 20 ans, journalière à Saint-Désir de Lisieux, étaient venus demander une chambre. Dans la nuit, on les entendit se plaindre et crier, et on les trouva se débattant dans d'atroces souffrances.

Un pharmacien, appelé, reconnut un empoisonnement avec de la mort aux rats et administra un contrepoison énergique qui les sauva.

On trouva, sur une table, les restes d'un paquet de mort aux rats et des lettres annonçant que les jeunes gens se donnaient la mort par désespoir d'amour. Aujourd'hui, la demoiselle Saussais est rentrée chez ses parents complètement remise, mais l'état de Thibout est toujours grave. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1903  -   Tamponné.  -  Un graisseur de la compagnie de l'Ouest, Alexandre Vaudolon, 10 ans, a été tamponné, en gare de Lisieux, par une locomotive. Il a des contusions au thorax et une plaie profonde au genou.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Adultères pardonnables.   -   Les époux Beaucerf, dont le mari est cantonnier à Friardel, ne pouvaient pas s'accorder. Le mari, voulant se débarrasser de sa femme, lui délivra un certificat de capacité, légalisé par le maire, sur lequel il prenait l'engagement de laisser faire à son épouse, Juliette Butey, 39 ans, tout ce qu'elle voudrait.

Se croyant dans son droit, elle accepta l'hospitalité de Jules Morel, 47 ans, journalier à Orbec. Mais le mari, reniant sa signature, a fait pincer les coupables qui ont été condamnés à 25 fr. d'amende, mais avec le bénéfice de la loi Bérenger.

— 25 fr. et la loi Bérenger ont été aussi infligés à Paul Cauchard, facteur à Lisieux, et à la femme Marie Allaire, 44 ans, qui vivaient ensemble. Il y a aussi des circonstances atténuantes dans cette affaire, car le mari est un brutal qui a été condamné à quatre mois de prison pour coups à sa femme et c'est pour se venger qu'il l'a faite pincer en adultère. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1903  -  À la porte de l'hôpital. -  Mardi dernier, l'agent de police Dorey était réveillé par un individu qui lui déclara qu'une femme venant de Trouville et avec laquelle il avait fait route depuis Ouilly-le-Vicomte, se trouvait à la porte de l'hôpital, en proie aux douleurs de l'enfantement.

L'agent se rendit en toute hâte à l'endroit indiqué et des son arrivée entendit des vagissements qui ne lui laissaient aucun doute sur la réalité du fait qui avait été annoncé. Il  accompagna  jusqu'à la maternité la malheureuse mère, qui avait mis son bébé dans son tablier. Cette pauvre femme,  qui a déclaré ce nommer Aimée Chaussonnière, femme Loret, âgée de 41 ans, vit séparée de son mari et est domiciliée à Trouville. Elle a eu le courage de partir à pied dans la nuit et d'accomplir environ 30 kilomètres pour faire ses couches à l'hôpital de Lisieux. 

 

Décembre 1903  -   Tristes morts.   -   Le nommé Léopold Gautier, 52 ans, taupier, sans domicile fixe, a été trouvé mort dans le grenier du sieur Requier, fermier à Saint-Jacques de Lisieux. On a transporté son corps à i'hospice.

— Les gendarmes de Bretteville-sur-Laize ont trouvé, couché sur la route  Chrétien Donnat dit « Le Cardinal »[1]age d'une soixantaine d'année, journalier au hameau de Jacob-Mesnil. Le Cardinal était mort d'une congestion due à la boisson et au froid.

— Le sieur Jean Crosnier, 79 ans, surveillant à l'asile de nuit de Lisieux, a été trouvé inanimé dans son lit. Ce vieillard, qui vivait seul, à succombé à une mort naturelle. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Un fraudeur en appel.   -    En avril dernier, le nommé Peullier, camelot, arrivait à la gare de Lisieux, venant de St-Pierre-sur-Dives, avec cinq paniers en osier ; il déclara aux employés de l'octroi qu'il venait vendre des soldes.

Ceux-ci saisirent les paniers qui renfermaient cinq bidons en zinc contenant chacun 60 litres d'alcool à 95°. On soupçonna Peullier de faire, la fraude pour le compte du sieur Eugène Rivière, 31 ans, entrepositaire à Saint-Pierre-sur-Dives.

Rivière nia d'abord puis reconnut que les bidons saisis dans les paniers de Peullier sortaient bien de chez lui, ainsi que 60 litres d'eau-de-vie saisis à Mézidon dans la voiture de son domestique Goujon.

Poursuivi devant tribunal correctionnel de Lisieux, Rivière fut condamné, pour complicité de fraude avec Peullier, à 3 mois de prison et 5 400 fr. d'amende. Dans l'affaire Goujon, condamné à 3 000 fr. d'amende, il fut déclaré responsable.

Appel de ce jugement fut porté par Rivière. La cour de Caen a confirmé le jugement, mais l'amende contre l'employé Goujon a été réduite de 3 000 francs à 1 500 francs.   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   L’électricité.   -    Le théâtre Grenier, bien connu à Caen, est à Lisieux depuis plusieurs semaines. Un ouvrier électricien, Ernest Legout, 38 ans, qui y est employé, vient de se blesser gravement à la main droite en vérifiant une dynamo. Le bras est paralysé. Legout a été transporté à l'hôpital. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -  Agression nocturne.   -   Le sieur Sylvain Saffrey, 46 ans, marchand de paille au Favrll (Eure), était venu à Lisieux livrer une voiture de marchandise. Il reprenait, vers 11 heures du soir, le chemin de son domicile. Rue Roger, au lieu dit Croix-Saint-Ursin, il fut assailli par une bande d'individus qui le renversèrent, le frappèrent avec violence et s'emparèrent de son porte-monnaie contenant 120 fr.

Laissé pour mort par ses agresseurs, le malheureux Saffrey fut relevé par des passants et transporté à l'hospice. Il avait le visage tuméfié, les yeux- gravement atteints, le droit est presque perdu.

Les auteurs de cette lâche agression ne sont pas encore découverts. Le sieur Saffrey avait, la funeste habitude de montrer à tout venant l'argent dont il était porteur. On suppose qu'il aura agi ainsi en présence d'individus qui l'auraient attendu après, sur la route. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Explosion d’essence.   -    Chez le sieur Catherine, épicier, place Halle-au-Beurre, à Lisieux, des bidons d'essence minérale ont fait explosion, on ne sait comment.

La dame Catherine fut atteinte par les flammes et s'enfuit dans la rue. Son mari voulut la secourir, mais ses vêtements s'enflammèrent aussi. Heureusement des voisins accoururent avec des couvertures et parvinrent à étouffer le feu.

La dame Catherine a été préservée, mais son mari est sérieusement brûlé au visage, au cou et aux mains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Accident du travail.   -    Le nommé Lecourt, ouvrier mouleur chez M. Nizou, à Caen, était occupé avec une dizaine de ses camarades à sortir une pièce pesant 2 000 kilos, quand, tout à coup, la pièce ayant fait un sursaut, le chantier dévia et le malheureux ouvrier eut deux doigts coupés.

— En gare de Lisieux, Jacques Hellouin, 42 ans, journalier, au service de M. Cacheleux, entrepreneur à Lisieux, a eu la main gauche prise entre le tampon d'un wagon et le blutoir. Il devra se reposer un mois.

— Le sieur Emmanuel Lepont, 36 ans, maçon chez M. Adam, entrepreneur à Bayeux, est tombé d'une hauteur de cinq mètres et s'est brisé l'épaule. C'est le troisième accident de ce genre qui lui arrive. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1904  -   Le sinistre de Lisieux.   -   Un violent incendie s'est déclare, l'autre nuit, à 1 heures, dans l'ancienne scierie des Bois de Normandie, place Fournet, à Lisieux. C'est dans un atelier de fabrication de boites à fromages que le feu a pris naissance.

Tout un groupe de bâtiments et même un immeuble voisin, situé derrière, rue Fleuriot, ont été détruits. Les trois familles qui l'habitaient, surprises dans leur sommeil, n'ont eu que le temps de fuir sans pouvoir rien sauver. Tous étaient assurés, saut deux nouveaux mariés qui ont tout perdu dans l'incendie.

Les pertes sont évaluées à 90 000 fr. Comme les lignes téléphoniques passaient près de là, tous les fils ont été brûlés et les communications interrompues pendant un jour. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Dénoncé par sa mère.   -   Auguste Froment, 22 ans, l'ex-garçon de laboratoire arrêté pour un vol avec effraction, commis à Lisieux chez son ancien, patron, M. Adam, pharmacien, attend, à la prison de Caen, sa comparution devant les assises du Calvados. On l'expédiera ensuite à Privas (Ardèche), où il sera de nouveau jugé pour assassinat d'un jeune homme de 20 ans, commis en juin dernier.

C'est la mère de Froment qui, sans le vouloir, l'a dénoncé. Ayant appris le crime, Mme Froment envoya au juge d’instruction une photographie de son fils pour demander si ce n'était pas lui la victime. On reconnut alors ce portrait pour celui d'un compagnon du jeune homme-assassiné et les témoins déclarèrent aussitôt l'avoir vu avec sa valise. Un mandat d'arrêt fut alors lancé contre Froment qui se fit sottement pincer à Lisieux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1904  -   Voleuse précoce.   -    Une fille Jeanne G......, 21 ans, blanchisseuse à Lisieux, d'une famille pourtant honorable, s'est introduite chez son ancien maître, le sieur Defougy, propriétaire à Saint-Jacques, et a volé 120 fr. dans une chambre. Surprise en flagrant délit par une domestique, elle avait pu se tirer d'affaire, grâce à son aplomb.

Bien qu'arrêtée peu de temps après le vol, elle avait déjà dépensé la plus grande partie de l'argent. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   Trois hommes de lettres.   -   Les frères Hommet, de Saint-Germain-la-Blauche-Herbe, près Caen, s'étaient déjà fait pincer pour escroqueries, à l'aide de lettres mensongères qu'ils allaient porter de porte en porte.

M. Lepargneux, d'Hérouville, à qui ils avaient présenté leur papier à douleur, s'était méfié et les avait fait arrêter. Deux des Hommet avaient été condamnés à quinze jours de prison. Pensant que leur truc était inconnu à Lisieux, ils s'en sont servi de nouveau pour apitoyer différentes personnes. Ils ont escroqué une dame Houssaye, avec une lettre disant que leur père était malade d'une « empoisennure » d'épine et leur mère morte d'un « cancer », il y avait douze enfants à la maison.

Le sieur Houssaye eut des soupçons et porta plaints à M. Videt, commissaire, chez qui un des Hommet vint bêtement apporter sa lettre, pendant que ses frères attendaient la réponse au café. C'est un agent qui l'apporta. Eugène, 16 ans ; Alexandre, 19 ans, et Auguste, 24 ans, ont été coffrés tous les trois. Ils feront bien, à présent, de trouver un autre truc. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1904  -   A la « peuffe ».   -   M. Géraux, huissier à Lisieux, avait été volé récemment. Dans une maison, actuellement inoccupée, à Roques, on lui avait pris des outils et d'autres objets.

M. Géraux vient de les reconnaître à l'étalage du sieur Tropsy, brocanteur, rue Tour-des-Halles, qui a déclaré les avoir achetés à un gamin d'une quinzaine d'années. En désespoir de retrouver ce vendeur inconnu, on a dressé contravention au peuffier, coupable de ne pas lui avoir demandé son nom. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1904  -   Trois hommes de lettres.   -   Les frères Hommet, de la Maladrerie, près Caen, qui se sont fait pincer à Lisieux, en portant une lettre chez le commissaire de police pour lui soutirer de l'argent, viennent d'être condamnés : Eugène, 17 ans, et Alexandre, 19 ans, chacun à deux mois de prison, et Auguste, 25 ans, à trois mois de la même peine.

Il fait si mauvais dehors qu'ils n'ont pas le droit de se plaindre d'être mis dedans, et puis nos hommes de lettres pourront réfléchir à un truc nouveau pour voler leurs contemporains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1904  -   Vol et recel.   -   Dans la nuit du 18 au 19 août dernier, des malfaiteurs pénétrèrent par effraction dans la maison du sieur Hauton, commissaire surveillant à la gare de Lisieux. Ils fouillèrent tous les meubles, s'emparèrent de bijoux, de bouteilles de vin et même d'une boîte de dragées.

Le lendemain matin, les gendarmes trouvèrent couché, sur la route de Pont-l’Évêque, un nommé Aristide Combe, 27 ans, peintre, demeurant a Caen. Il avait près de lui plusieurs bouteilles de vin et il était vêtu des habits de M. Hauton. 

Ignorant encore le vol, les gendarmes indiquèrent à Combe son chemin, mais ils le firent arrêter le lendemain à Cagny. Il était encore porteur de pas mal de bijoux volés. 

En même temps, on arrêtait au Havre les nommés Louis Rageot, 28 ans ; Jules Leborgne, 42 ans, et Jean Caubet, 36 ans, tous trois journaliers au Havre, qui avaient essayé de vendre des bijoux pris chez M. Hauton. Aucun des quatre accusés n'a avoué, mais tous sont des repris de justice. 

Combe a déjà eu trois, condamnations ; Rageot, six ; Leborgne, treize, et Caubet, quatre. Pourtant, Leborgne et Caubet, défendus par Me  Poisson et Villey, sont acquittés. Combe a 8 ans de travaux forcés ; défenseur : Me  Primois ; et Rageot 5 ans de réclusion ; défenseur : Me de Brix. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Bonnes prises.   -   Les garçons boulangers du sieur Couespel, rue Petite-Couture, à Lisieux, ont surpris deux individus volant des chaussures à l'étalage de M. Dandasne, négociant, même rue. Ils les poursuivirent et les arrêtèrent. C'étaient les nommés Eugène Prévost, 20 ans, marchand de poisson, Grande-Rue, et Georges Leray, 22 ans, journalier, rue Tour-des-Halles.

Une perquisition opérée chez eux amena la découverte de douze paires de chaussettes, de six tricots, cinq douzaines et demie de mouchoirs, de cache-corset, d'environ vingt kilos de morue et de quantité d'autres objets.

On présume que ces deux repris de justice ne sont pas étrangers aux nombreux vols commis récemment à Lisieux.

  L'enquête ouverte au sujet du vol commis chez M. Sahut, quincaillier, vient d'aboutir aussi à l'arrestation des coupables. Ce sont les nommés Georges Liberge, 19 ans, commis d'assurances, et René Leroux, 17 ans, garçon boulanger.

Liberge portait au poignet une blessure faite par la glace du magasin qu'il avait brisée. Il a dit avoir jeté les objets volés, des couteaux et un couvert, dans le Vieux[1]Bassin. On a remis, peu après, ces précoces voleurs en liberté provisoire.

(Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Lugubres découvertes.   -  Le sieur Mardou, bourrelier à Saint-Pierre-de-Mailloc, près d'Orbec, passant par le bois dit « des Planquettes », situé à Saint-Cyr-du-Ronceray, aperçut, couché sur le côté gauche et adossé à un tas de branches, le corps d'un individu ne donnant plus signe de vie. C'était celui du sieur Eugène Héribel, 64 ans, couvreur à St-Pierre-de-Mailloc. Il était mort d'une congestion occasionnée par le froid.

— Une dame Ade, née Marthe Delaunay, 30 ans, a été trouvée morte dans son domicile, rue des Champs-Rémouleux, à Lisieux.

A la suite de cette découverte, des bruits de crime se sont répandus dans ce quartier. Mais des constatations médicales ont établi que la mort de la dame Ade était due à une cause naturelle. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Accident de voiture.   -    La dame Euphrasie Langlais, 53 ans, ouvrière de fabrique, Grande Rue, à Lisieux, se trouvait route de Livarot lorsqu'elle entendit venir une voiture derrière elle. Affolée, elle se jeta juste entre les jambes du cheval. Le conducteur, un sieur Hauton, demeurant à Glos, arrêta net, mais la pauvre femme fut renversée et piétinée. On la conduisit à l'hôpital de Livarot. Son état est satisfaisant. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Incorrigible.   -   On se souvient des procès de fraude du sieur Rivière, entrepositaire à Lisieux. Depuis 1903, Rivière a versé aux contributions indirectes la bagatelle de 17 661 francs d'amende.

Mais ce n'est pas tout : le sieur Courville, 28 ans, beau-frère et employé de Rivière, avait transporté pour lui, en février dernier, 198 litres d'eau-de-vie, de Thiéville à Mesnil-Mauger, et cela sans déclaration, ni congé.

Pour cette fraude nouvelle, Rivière et Courville viennent d'être condamnés solidairement à 3 000 fr. d'amende, aux décimes et demi-décimes. En outre, les 198 litres d'eau-de-vie sont confisqués.

C'est égal, Rivière fera bien de s'en tenir là, car, entre lui et dame Régie, c'est la lutte du pot de terre et du pot de fer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Accidents du travail.   -   Le sieur Paul Gaillard, 19 ans, charbonnier, rue Blanches-Portes, à Lisieux, en déchargeant un wagon de charbon au dépôt de la gare, a eu le pied gauche écrasé par la chute d'un bloc de charbon. Il subira une incapacité de travail d'une vingtaine de jours.

— A Honfleur, le sieur Désiré Margot, 32 ans, employé chez M. Baudry, négociant, pansait le pied d'un cheval, lorsque celui-ci, effrayé, fit un brusque mouvement et Margot eut la main prise sous le sabot de l'animal, il en est résulté une plaie confuse assez grave. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Un raté.   -  On vient d'arrêter, à Lisieux, le nommé Emile Renier, 27 ans, fils de l'ancien banquier de Pont-l’Évêque qui, depuis quelques jours, cherchait à attirer l'attention sur lui par des moyens excentriques, par exemple en exhibant un placard injurieux pour certaines personnes. Renier cherche à faire du scandale pour se faire donner de l'argent par sa famille et continuer une vie désœuvrée. Il est inculpé de menaces sous condition. On l'a mis hors d'état de nuire pour l'instant en l'écrouant à la prison.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   La cocotte.   -  On sait que la cocotte ou fièvre aphteuse, maladie très douloureuse et parfois très grave, peut se communiquer par le lait des bêtes atteintes.

Dernièrement, à Lisieux, un ménage de la rue Fournet a été sérieusement indisposé pendant plusieurs jours, après avoir bu du lait d'une vache atteinte de la cocotte. Il y a pourtant des règlements interdisant de mettre ce lait en vente. Pourquoi l'autorité ne s'occupe t-elle pas de les faire respecter ?  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   Non coupable.   -   On se rappelle qu'au mois de novembre dernier, sur un mandat d'arrêt décerné par M. le juge d'instruction d'Argentan, on arrêtait à la caserne de Lisieux, le jeune soldat Préel, considéré comme l'auteur présumé de l'assassinat de M. Fritel, à Planches (Orne).

Une ordonnance de non-lieu, pour cette inculpation, vient d'être rendue, mais Préel sera poursuivi correctionnellement pour divers méfaits commis par lui avant son arrivée au régiment. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1904  -   La folie.   -   Un individu, très surexcité, se présentait, l'autre jour, au commissariat de police de Lisieux, disant qu'il voulait se faire arrêter pour passer en cour d'assises. Il prétendait avoir hérité de cinquante millions de la princesse Mathilde et il accusait M. Combes, président du conseil, de les lui avoir détournés. C'est un sieur Henri Havard, 41 ans, ex-comptable, né à Vimoutiers (Orne). 

Il a été déjà enfermé à l'asile d'aliénés de Ville Évrard (Seine) et à l'asile de Nanterre. On lui a fait croire qu'on allait le diriger sur la cour d'assises, mais on l'a conduit à l'hospice. Il a été relâché deux jours après, puis arrêté de nouveau, cette fois, pour vagabondage. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1904  -   Bonne mauvaise.   -   Le sieur Alexandre Dubois, propriétaire à Saint-Jacques de Lisieux, est en possession d'une bonne plutôt acariâtre, la nommée Louise Pierre, 25 ans. Elle boit comme un sonneur et jette ensuite les bouteilles à la tête de son maître pour l'empêcher d'aller dîner en ville.

Malgré cela, le sieur Dubois l'avait couchée sur son testament et lui avait fait cadeau d'un billet de mille que la bonne avait, gaspillé presque en entier.

Le tribunal de Lisieux a condamné cette mauvaise bonne, qui, par surcroît, battait, aussi sa mère, à 6 mois de prison et 50 fr. d'amende. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Une centenaire.   -   Mlle Aglaé de Foucault, morte ces jours-ci à Lisieux, venait d'entrer dans sa centième année. Elle était devenue aveugle, mais possédait l'usage complet de ses facultés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Le temps.   -   La lune rousse, commencée le 15 avril, prendra fin le 15 mai. Jusque là, elle n'a pas été trop mauvaise, on redoute les saints de glace, 11, 12 et 13 mai.

Les hannetons sont en abondance cette année et les pommiers promettent, ce qui justifie le vieux dicton normand : année de hannetons, année de pommes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Un brutal.   -   Le sieur Eugène Lehoux, 48 ans, peintre à Lisieux, et le sieur Modeste Saulnier, 45 ans, son ouvrier, ont été assaillis, place Fournet, par un nommé Ulysse Folloppe, 32 ans, journalier, qui était ivre.

Sans aucune provocation, Folloppe frappa à la tête le sieur Lehoux avec le manche d'un couteau et lui donna de si violents coups de pied qu'il lui brisa la jambe droite. L'ouvrier, voulant porter secours à son patron, fut battu à son tour. Heureusement des passants intervinrent et éloignèrent Folloppe, qui fut arrêté le lendemain à son domicile.

Cet individu est un dangereux repris de justice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Accident du travail.   -   Un journalier de Lisieux, Pierre Castel, 58 ans, chargeait des pierres dans la cour de la gare lorsqu'un tronc d'arbre, se détachant d'une pile voisine, roula vers lui et le renversa. Castel fut pris sous cette masse et on le releva avec le bassin fracturé. Il devra suspendre son travail pendant trois mois au moins. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Suicide ou accident ?    -   La dame Lerebours, rue du Hommet, à Lisieux, aperçut l'autre matin le cadavre d'un homme dans l'Orbiquet. Le noyé fut retiré aussitôt et des papiers trouvés sur lui permirent d'établir son identité. C'est un sieur Adrien Leroy, d'environ 60 ans, né à Saint-Pair-du-Mont, et ayant été domestique à Cambremer. On croit, sans en être certain, que ce malheureux, qui était infirme et dans la misère, s'est suicidé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Trop de toupet.   -  Maurice Châtelain, 21 ans, ouvrier chaudronnier à Lisieux, avait enlevé une bicyclette de 150 fr. à un marchand de la Grande-Rue, le sieur Papin.

Châtelain avait escaladé un mur et fait passer la bécane par dessus. Il y a huit mois de cela, et Châtelain, ayant changé le guidon et repeint la machine, se risqua l'autre jour à sortir dessus. Mais le marchand la reconnut et fit arrêter son voleur qui a tout avoué. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Année d’abondance.     Dans les vallées normandes, des sources que l'on croyait taries jaillissent de nouveau. C'est, parait[1]il, présage d'une année d'abondance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Le feu.    -   Au moment où nous mettions sous presse, un incendie détruisait le magasin et les marchandises de M. Catherine, négociant, place de la Halle-au-Beurre, à Lisieux.

Le feu a pris dans la cave à de l'essence répandue à terre par un employé qu'un autre employé éclairait. Pour passer les lances, on a dû démolir les glaces du magasin ; des débris ont atteint à la tête le jeune Désiré Nicolle, 18 ans, cousin de M. Catherine, qui a reçu une blessure profonde au-dessus de l'œil gauche. On l'a transporté à l'hôpital où son état, qui semblait grave, s'est amélioré depuis.

Les dégâts, importants, sont assurés. L'immeuble appartient à M. Pouettre, ancien huissier à Caen.

Déjà, il y a six mois, les époux Catherine avaient failli être brûlés vifs par l'explosion d'un baril de luciline et n'avaient échappé à la mort qu'en se roulant, dans la boue, devant leur porte.

— A Saint-Sever, un autre grand incendie a détruit la maison occupée par M. Voisin, marchand de nouveautés. Le feu a pris dans un tuyau de fourneau. Il y a 30 000 fr. de dégâts, heureusement assurés. Pas d'accident de personnes à déplorer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Chute désagreable.    -   La semaine dernière, l'employé d'un entrepreneur de vidanges de Lisieux, le sieur Vital Langlois, 27 ans, est tombé dans une fosse qu'il vidait. 

On l'a retiré aussitôt, mais il avait déjà subi un commencement d'asphyxie et il a fallu le transporter à l'hôpital. Son accident n'aura pas de suites fâcheuses. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   L’été.    Nous sommes en été depuis le 21, neuf heures du soir. Le temps est agréable, sans être aussi beau qu'il le faudrait. Il a plu le 8 juin, jour Saint-Médard ; heureusement, nous n'avons pas eu les quarante jours de pluie prévus par la légende. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904  -   Salé !    -   Le nommé Ulysse Folloppe, 32 ans, dont le casier était orné déjà d'une dizaine de condamnations, vient d'en ajouter une qui peut compter. Ce triste individu vivait de la prostitution d'une fille Lefèvre, de Lisieux, qu'il battait comme plâtre quand elle ne lui rapportait pas d'argent. De plus, sans provocation aucune, Folloppe attaquait un soir, dans la rue, deux ouvriers peintres, les sieurs Leroux et Saulnier.

Le premier reçut un violent coup de poing derrière l'oreille et tomba. Folloppe s'acharna sur lui à coups de pied et on le releva avec une jambe cassée. Saulnier put prendre la fuite, laissant son camion de peinture dans les mains de l'agresseur.

Poursuivi pour ces faits, le souteneur a attrapé le maximum : cinq ans de prison, 500 fr. d'amende et dix ans d'interdiction de séjour. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1904  -   Un brutal.    -   Une dame Leroy, à Lisieux, qui tenait récemment l'hôtel de la Gare, à La Trinité-de-Réville (Eure), a porté plainte contre le nommé Charles Devaux, propriétaire au-dit lieu.

Un soir, il Était allé demander un verre de cidre qu'elle lui avait refusé. Comme il persistait à rester chez elle, la dame Leroy voulut le mettre à la porte, mais Devaux la lit tomber au bas des marches. La dame Leroy se fractura la clavicule droite et se luxa l'épaule.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   Télégraphe sans fil.  -  Deux habitués de la prison de Lisieux, Raoul Gervais, 18 ans, manœuvrent ; Lucien Lelièvre, 23 ans, cuisinier, ont gardé rancune au gardien-chef, qui les a tenus plusieurs fois sous les verrous. Aussi, pour lui faire la nique, avaient ils imaginé de monter sur un arbre du Jardin Public, voisin de la maison d'arrêt, et de correspondre ainsi avec les prisonniers.

Ils furent surpris envoyant, par-dessus le mur, divers objets à une détenue, la fille publique Lebailly, et ils aggravèrent leur cas en injuriant grossièrement le gardien. Ces exploits ont valu à Lelièvre un mois de prison et à Gervais, qui ne s'est pas présenté, un mois et 200 fr.

Voilà nos deux gaillards encore obligés d'accepter, de force, l'hospitalité du gardien-chef. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Disparu.  -  Un fabricant de meubles, rue Saint-Pierre, à Caen, M. Le Béchu. était allé à Lisieux avec un employé, le sieur Fulgence, 54 ans, et tous deux étaient descendus à l'hôtel de la Coupe d'Or.

Fulgence, qui d'ordinaire était doux et paisible, fut pris le soir d'un accès de folie furieuse. Il fit du scandale dans l'hôtel et partit accompagné de trois femmes de mauvaise vie et ne reparut pas. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   On demande de l’eau.  -   La campagne souffre. il n'y aura pas de regain ; aussi le foin, qui a valu 25 fr. le cent, est monté à 35 et même 40 francs. Dans la nuit de lundi, un petit orage a éclaté dans la plaine de Caen, près la mer. On a de sérieuses craintes aussi pour les pommiers. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Gare aux ruades.  -  Pierre Leseigneur, domestique chez M. Piédagnel, entrepositaire à Lisieux, sortait de la ville avec un chargement. En arrivant à l'octroi, au moment où il tendait ses papiers à l'employé, le cheval lui lança une ruade qui l'atteignit aux deux jambes. La jambe droite, surtout, est gravement atteinte. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Récompenses.  -   Exposition de Vienne (Autriche). Médailles d'argent : M. Lefèvre, négociant à Caen, pour ses eaux-de-vie de cidre : MM. Chaplain, du Mesnil-Guillaume : Fournier, d'Orbec ; Boudin et Bourné, de Lisieux, pour leurs cidres.

— Médailles de bronze : MM. Picard, Pain et Lecoq, de Caen, pour leurs eaux-de-vie de cidre ; Mme Bosnière, de Caen, pour ses cidres. .  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Suicides.  -   Un propriétaire de Bonneville-la-Louvet, près Blangy, le sieur Louis Fournier, 69 ans, s'est suicidé dans sa chambre, sur son lit, en se tirant un coup de fusil dans la bouche.

La charge a fait balle et, après lui avoir fait éclater le crâne, s'est enfoncée au plafond.

 La dame Génois, divorcée du sieur Brautonne, 52 ans, journalière, rue des Ecores, à Trouville, s'est pendue chez elle pendant l'absence de sa mère. Elle parlait souvent de suicide depuis quelque temps, et, la veille même, elle s'était déjà pendue. Une voisine avait coupé la corde.

La perte d'une fille de 16 ans et l'inconduite de son mari lui avaient troublé la raison.

 Pendant que son mari était à travailler aux foins, la dame Julien Frétay, 19 ans, demeurant place Victor-Hugo, à Lisieux, s'est suicidée à l'aide d'un réchaud de charbon. Cette  malheureuse, dont la mort est attribuée à des chagrins intimes, avait déjà tenté de se suicider il y a huit mois. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Accidents du travail.  -  Le sieur Désiré Marie, meunier à Vaucelles, près Bayeux, était occupé à graisser son moulin lorsqu'il eut la main droite prise et broyée presque complètement dans l'engrenage. 

— Le sieur Joseph Jouzac, 54 ans, manœuvre à Lisieux, se servait d'un cric dans le chantier de M. Poisson, marbrier, lorsque l'outil, très pesant, s'abattit sur sa main gauche et lui broya le médius, il sera quarante jours au moins sans travailler. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Un maître chanteur.    -   Un entrepositaire de Lisieux recevait, il y a peu de temps, une lettre d'un nommé Georges Lagnel, 33 ans, cultivateur à Glos. Cette lettre prétendait que l'entrepositaire avait dans ses caves du liquide entré en fraude et le menaçait d'une dénonciation s'il n'envoyait pas de suite une somme de 1 500 fr., poste-restante, à Pont-l’Évêque. 

L'entrepositaire ne donna pas dans le panneau et dénonça l'escroc qui fut arrêté au moment où il venait réclamer la réponse au bureau de poste de Pont-l’Évêque. Ce maître chanteur a déjà subi 2 condamnations. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Accidents du travail.    -   Le sieur François Letourneur, 31 ans, charron chez M. Pierre Gallier, carrossier à Lisieux, sciait un morceau de bois lorsque la scie, en dérapant, lui a fait, à la jambe gauche, une grave blessure qui lui interdit tout travail d'ici un mois.

  Un ouvrier de M. Besnard, entrepreneur de couvertures à Lisieux, le sieur Léon Beaufils, en travaillant au château de Marolles, a reçu, sur la jambe droite, une brique détachée d'une tête de cheminée. Cette blessure lui causera trois semaines d'incapacité de travail. 

— Fernand Rallon, 35 ans, demeurant à Sotteville-lès-Rouen, garde-frein à la Cie de l'Ouest, est tombé sur la voie en montant dans un wagon, en gare de Lisieux. Il s’est blessé à l'épaule et au bras. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Les mères fécondes.    -   Une dame Jacq. demeurant à Coat ar chastel (Finistère), a mis au monde quatre enfants du sexe masculin. Tous sont morts. La mère se porte bien. 

 Plus heureuse, la dame Lunel, femme d'un couvreur de Lisieux, est accouchée de trois enfants : deux filles bien constituées et un garçon mort-né. Le ménage Lunel compte sept enfants vivants. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Folies de jeunesse.    -   Louis Guggia, 17 ans, originaire de Thiberville (Eure), était apprenti charcutier à Lisieux. L'autre jour, il quitta son patron et alla chez ses parents auxquels il vola 100 fr. Il prit ensuite le train pour Paris où il s'amusa et acheta un revolver.

L'argent dépensé, il revint à Lisieux où il s'éprit d'une pensionnaire d'une maison de tolérance. Comme cette femme refusait de le suivre, Guggia s'est tiré un coup de revolver dans le  ventre. On l'a ramassé dans la rue et transporté à l'hospice. 

La balle n'a pu être extraite, mais l'état du suicidé n'est pas désespéré. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Août 1904  -   Disparu.    -   Le jeune Léon Camu, 10 ans, employé confiseur à Lisieux et demeurant chez ses parents, était parti à Coquainvilliers sur une bicyclette de louage. Il passa la soirée au café et partit ensuite avec une jeune fille en laissant la bécane. C'est son père qui a signalé sa disparition. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Une fugue.    -   L'épouse du sieur Maudelonde, boulanger à Lisieux, a profité de l'absence de son mari pour fuir le domicile conjugal en compagnie d'un de ses anciens ouvriers, Adolphe Legras, 28 ans, emmenant avec elle son petit garçon âgé de 5 ans, et enlevant une somme de 800 fr. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Volée par son fils.    -   Pendant une courte absence de la dame Pigeon, ménagère, à Lisieux, boulevard Pont-l’Évêque, des voleurs se sont introduits chez elle en faisant sauter la serrure. Ils ont fracturé les meubles et pris différents objets : des bouteilles d'eau-de-vie, des effets, un porte-monnaie contenant 1 fr. 50, des couteaux de table et trois carnets de timbres d'épargne. 

Sur la plainte de la dame Pigeon, une enquête fut faite et on apprit que deux des carnets de timbres, remplis complètement, avaient été présentés, au siège de la société, par deux jeunes gens, Joseph Pigeon, 17 ans, le propre fils de la volée, et Maurice Bourée, 18 ans, un camarade à lui. Le troisième carnet à demi rempli fut présenté par une fille Lefèvre, 21 ans, qui déclara l'avoir reçu de Pigeon. On s'est mis à la recherche des deux précoces voleurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Entre voisins.    -   Une ménagère de Saint-Jacques de Lisieux, la dame Duviviez, 67 ans, passait dans l'allée commune de sa maison lorsqu'une voisine, la femme Riousse,  44 ans, journalière aussi, se rua sur elle a coups de marteau et la fit tomber. 

Atteinte à l'épaule et tout ensanglantée, la veuve Duviviez appela à l'aide. Des voisins accoururent qui séparèrent les deux femmes. La victime a dû s'aliter ; elle a de nombreuses contusions et se plaint de douleur internes. On a dressé procès-verbal. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Odyssée d’une lexovienne.    -   Une jeune fille de Lisieux, habitant Paris, avait rencontré un individu qui, sous prétexte de lui fournir une bonne situation, l'avait emmenée à Calais, puis à Douvres, où il s'était embarqué avec elle, pour l'Amérique.

Pendant le voyage, cet homme eut une altercation avec un voyageur qu'il assomma à moitié. On l'enferma dans la chambre de police du bord et on le livra à la police, en arrivant à New-York. La jeune fille apprit alors qu'elle était destinée, par son singulier protecteur, à la prostitution.

Elle demanda à être rapatriée et, sur le navire qui la ramenait, les passagers, firent une collecte à son profit. Grâce à cette somme importante, elle a pu regagner Paris et chercher une situation plus honorable que celle qui l'attendait dans le demi-monde du Nouveau-Monde. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Après le concours    -   Un pompier de la compagnie de Fontenay-aux-Roses, près Paris, le sieur Pierre Pape, terrassier, a été pris d'une crise de « delirium tremens» en revenant du concours de Villers-Bocage, en gare de Lisieux.

Quatre employés l'ont conduit à grand'peine à l'hôpital et enfermé au cabanon. Le lendemain la crise était passée et Pape a pu être renvoyé chez lui. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Accident du travail.    -    Un ouvrier mouleur, Adrien Beuchet, 31 ans, employé chez M. Sohier, fondeur à Lisieux, transportait une poche pleine de métal en fusion. Il fit un faux pas et la fonte se répandit hors de la poche, lui brûlant profondément le pied gauche. Il subira une incapacité de travail de six semaines au moins. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Singulier accident.    -    Un garçon boucher de Lisieux, Raymond Vittel, 33 ans, travaillait à l'abattoir. Il glissa sur un morceau de lard et se blessa grièvement à la cuisse droite avec le couteau qu'il tenait. Son état ne donne pas d'inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Un incorrigible.    -    C'est le nommé Jean Blanchet, 43 ans, journalier à Lisieux. Il était en prison sous le coup de quatre jugements montant au total à 14 mois de prison et 1 400 fr. d'amende.

Ayant fait opposition à un cinquième jugement du tribunal de Bernay, on le transféra dans  cette ville et, comme il est tuberculeux, on l'y admit à l'hospice, d'où il s'évada pendant la nuit. A peine dehors, notre homme revint aux environs de Lisieux, sur son terrain de braconnage habituel, et les gendarmes l'y arrêtèrent, l'autre matin, à la lisière d'un bois. On l'a réexpédié à Bernay. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Audacieux  cambriolages.    -   Pendant une courte absence de Mme Dubreuil, femme d'un voyageur de commerce, rue de Livarot, à Lisieux, des malfaiteurs hardis ont frappé à la porte et, n'obtenant pas de réponse, sont entrés par effraction dans l'appartement. Ils ont fracturé deux armoires et renversé leur contenu.

En rentrant, Mme Dubreuil constata la disparition de bijoux, valant au moins 1 000 fr., et de 270 fr. d'argent. Les voleurs avaient laissé sur le lit des titres nominatifs et au porteur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Accidents du travail.    -   Le jeune Armand Feuillet, 17 ans, aide-laineur à la manufacture Mommers, à Lisieux, a eu deux doigts de la main gauche pris et broyés entre les rouleaux d'une machine à encoller. Il subira une incapacité de travail qui durera un mois au moins.

  Le sieur Victor Turmeau, couvreur, sans domicile, en travaillant à une couverture, chez M. Blard, à Prêtreville, près Lisieux, est tombé à la renverse d'une échelle, dont un barreau s'est brisé sous son poids. Il s'est fait de sérieuses blessures à la cuisse droite et derrière la tête. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Dans la rue.    -   Une pauvre femme dans la misère, la veuve Manson, 58 ans, journalière à Saint-Jacques, qui venait chaque jour à Lisieux vendre du cresson, s'est affaissée sur le trottoir de la rue de Livarot, se trouvant gravement malade. On l'a admise d'urgence à L'hospice.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Entêtement maladroit.    -   M. Chéron, maire de Lisieux, vient de prendre l'arrêté ci-après : « Aucune manifestation susceptible d'entraver la circulation ne peut avoir lieu sur la voie publique, à Lisieux, sans avoir été autorisée par le Maire ».

— Les curés, celui de Saint-Pierre notamment, prétendent qu'ils n'ont aucune autorisation à demander pour sortir processionnellement.

Ils ont tort. S'ils persistent dans leur entêtement, c'est la suppression certaine des processions de la Fête-Dieu et autres. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Vol au « rendez-moi ».    -   Deux bohémiennes étaient entrées chez M. Dufrénoy, négociant en tissus, à Lisieux, pour acheter un pantalon et un mouchoir. Leur achat fait, elles demandèrent à échanger des pièces de 5 fr. françaises contre des beiges et, profitant d'un moment d'inattention du marchand, elles filèrent, emportant tout l'argent étalé. Il  manquait 13 fr. à M. Dufrénoy qui porta plainte.

Les deux femmes furent arrêtées dans un chantier avec un individu, leur complice. Tous trois ont refusé de faire connaître leur état-civil. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Graine d’Apaches.    -   Deux garnements de Lisieux, revenus le jour même de Paris à pied, et n'ayant pas un sou en poche, s'étaient avisés de s'approvisionner aux étalages.

L’un d'eux, Henri Christian, 17 ans, manœuvre, saisit une boîte de conserves chez M. Bourdon, place Fournet, et fila à toutes jambes. Un des garçons le rejoignit et le ramena au magasin où la police vint le prendre. L’autre, Joseph Pigeon, 17 ans, sabotier, fut  arrêté peu après dans une voiture remisée place du Marché-aux-Chevaux où il avait élu domicile. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Chutes de bicyclette.    -   M. Boissée, commis épicier à Lisieux, revenait à bicyclette de Cambremer avec un ami, lorsqu'en passant devant l'octroi de la rue de Caen il a fait une chute terrible, s'est blessé gravement à l'arcade sourcilière et s'est contusionné aux genoux. Il y a quelques mois, M. Boissée avait été déjà victime d'un accident du même genre.

— M. Maheux, marchand de fers à Falaise, passait à motocyclette à Neuvy-au-Houlme, lorsqu'un chien le fit tomber. On l'a relevé et transporté chez lui sans connaissance. Une fracture du crâne met sa vie en danger. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Une famille chic.    -   Le père, la mère et le fils Christian, serrurier et journaliers à Lisieux, sont des voisins bien mal endurants, Ils ont démoli les carreaux du sieur Beaudoin, menuisier, qui, pris de peur, s'est réfugié chez un ami.

Le brigadier de police Boilevin arriva au bruit. Chose bizarre, malgré son nom, le brigadier Boilevin n'était pas gris le moins du monde, tandis que les Christian étaient complètement incendiés.

Aux observations du brigadier, ils répondirent par des coups. Les agents furent passés à tabac par les Christian qui leur tombèrent dessus, la maman en tête. La scène dura jusqu'à deux heures et demie du matin.

Christian père a prétendu à l'audience correctionnelle qu'il était couché tranquillement, en train de recoudre un bouton à sa culotte, quand la police lexovienne est arrivée.

Mais cet incroyable alibi ne l'a pas empêché d'écoper de 40 jours de prison et 16 fr. La mère Christian s'en est tirée avec 15 jours (sursis) et le fils avec 6 fr. (Source  : Le Bonhomme  Normand)

 

 Octobre 1904  -   En pensant un poney.    -   Le sieur Eugène Lacaille, garçon d'écurie chez M. Lebouc, marchand de chevaux à Lisieux, a été gravement blessé à la cuisse gauche par un poney qu'il soignait. Il lui faudra plusieurs semaines de soins pour se remettre.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Jour de malheur !    -   Mme Boursoul, 44 ans, sage-femme à Lisieux, sortait de chez elle pour aller au service de la Maternité, à l'hospice, lorsqu'elle se trouva subitement souffrante. Elle entra chez une voisine pour se reposer, mais son malaise empira et un médecin, qu'on alla chercher, lui prodigua en vain ses soins.

Atteinte d'une embolie, Mme Boursoul expira bientôt. Le jour même, son mari, employé au chemin de fer, à Lisieux, était tombé d'un wagon et s'était fait une blessure heureusement assez légère. Le ménage Boursoul a deux jeunes filles. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   La peur des punitions.    -    A la caserne Delaunay, à Lisieux, un capitaine du 119e, passant une revue de vêtements, fit chercher le sergent-major Desbordes, qu'on trouva enfermé dans sa chambre. Un filet de fumée sortait par dessous la porte qu'on enfonça aussitôt. Dans le milieu de la chambre, du charbon brûlait dans un abat-jour en tôle, et le sergent gisait, à moitié asphyxié, sur son lit.

On parvint pourtant à ranimer le désespéré qui déclara avoir voulu se suicider pour échapper aux nombreuses punitions que lui infligeait son capitaine.

Il se promet — paraît-il — de recommencer à attenter à ses jours. Desbordes, qui a 23 ans et est de Bordeaux, s'était engagé volontairement pour quatre ans et n'a plus que trois mois de service à accomplir. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Ce que coûtent les fêtes.    -    Les municipalités exhibent en ce moment leurs comptes administratifs. Dans celui de Lisieux, nous voyons que les fêtes de juillet, sans ministre, ont coûté 32 000 fr. aux Lexoviens. 

 A Caen, avec ministre, cela ne nous est revenu qu'à 23 000 fr. C'est déjà joli, et nous comprenons pourquoi M. Perrotte appelait tout le temps M. Chaumié « mon cher ministre ».  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1904  -   Cadavres découverts.    -    La veuve Roullier, 55 ans, ménagère à Évrecy, avait quitté son domicile depuis le 11 octobre dernier et on ignorait ce qu'elle était devenue. Son cadavre vient d'être découvert dans l'Orne, près du vieux moulin de Trois Monts. La veuve Roullier parlait depuis longtemps de se suicider.

— A Lisieux, un soldat du 119e, Georges Allais, aperçut dans la Touques, près du pont de Caen, le corps d'une femme à demi submergé. Il put l'attirer à lui et le traîner dans un abreuvoir. Le corps n'était pas encore rigide et se trouvait dans un demi-mètre d'eau à peine.

On l'a reconnu pour celui de la veuve Julien, 70 ans, qui avait quitté son domicile, laissant à son fils une lettre de recommandations. La veuve Julien était très pieuse ; des embarras d'argent l'ont affolée et poussée au désespoir.

 On a trouvé sur la route de St-Hilaire (Orne), le corps du nommé Pirriou, dit Jambe-de-Bois, un mendiant bien connu à Vire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1904  -   Les dévaliseurs de valises.    -   Deux camelots, sans domicile fixe, Auguste Girette, 21 ans, né au Havre, et Gaston Mérouze, 25 ans, étaient allés à la consigne de la gare de Lisieux pour retirer une valise qu'ils y avaient déposée. On leur présenta par erreur celle d'un M. Le Morvan, vétérinaire à Rouen. Ils la refusèrent et emportèrent la leur. Puis, réflexion faite, ils ne s'éloignèrent pas et, profitant de l'inattention des employés, enlevèrent aussi la valise du vétérinaire, qui contenait pour 460 fr. d'effets et d'instruments de chirurgie.

Girette et Mérouze vinrent ensuite à Caen, où, se disant envoyés par leur maître, ils firent ouvrir au bazar la valise dont ils n'avaient pas la clef. Puis, ils repartirent pour Lisieux, où les employés, qui les attendaient, les pincèrent au passage du train. Mérouze put s'échapper, mais Girette, moins heureux, a comparu devant le tribunal correctionnel qui l'a condamné à six mois de prison. Par défaut, Mérouze a attrapé trois ans. La valise n'a pas été retrouvée.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -   Accidents du travail.    -   Un charretier au service de M. Franck, entrepreneur à Lisieux, le sieur Albert Néel, 32 ans, travaillait dans un chantier à décharger une voiture de bois, lorsque le pied lui glissa sur une planche ; Néel tomba et se fit plusieurs contusions au côté.

— Le sieur Lesorre, ouvrier chez M. Souvray, entrepreneur de maçonnerie à Honfleur, travaillait dans une carrière, lorsqu'il eut la main prise entre deux wagonnets, qui lui broyèrent le bout des doigts. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -   Asphyxié par imprudence.    -   Un ouvrier de l'usine Mommers, à Lisieux, le sieur François Olive, 62 ans, demeurant rue Petite-Couture, n'avait pas été vu depuis plusieurs jours. On fit ouvrir la porte de son logement, sis au 4eme étage, et on trouva, sur le lit, son cadavre en pleine décomposition. Près de lui était un réchaud de charbon.

Olive n'avait jamais parlé de se suicider, et on croit qu'étant ivre, comme à son habitude, il aura été victime de son imprudence en allumant du charbon pour se réchauffer. Il avait déjà failli être asphyxié de la même manière au mois de janvier dernier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1904  -   Les gendarmes vont vite.    -   La veuve Delarue, débitante à Lisieux, venait de louer une chambre garnie à un nommé Charles Jouanne, 29 ans, journalier, né à Bretteville-sur-Dives, lequel devait venir l'occuper quelques jours après. Les conditions acceptées, Jouanne s'éloigna, mais il revint un instant après avec un camarade, Émile Romy, 26 ans, boulanger, né au Havre, et il demanda à déposer un ballot dans la chambre.

La dame Delarue, étant occupée, confia son trousseau de clefs dans lequel était celle de sa chambre. Ne voyant pas redescendre les deux compères, elle monta à son tour et constata qu'elle était volée de 225 fr. et d'une montre d'argent. Elle prévint aussitôt les gendarmes qui filèrent à bicyclette, fouillèrent les communes avoisinantes et, au hameau de la Boquetterie, rattrapèrent les voleurs qu'ils ramenèrent à Lisieux. Jouanne avoue ; Romy nie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Gare aux glissades.  -  Les premières gelées ont déjà causé de graves accidents. A Lisieux, un garçon d'écurie, le sieur Louis Cochon, 40 ans, est tombé en se rendant, à son travail et s'est cassé une jambe.

 Samedi, la bonne de M. Domin, avoué à Pont-l’Évêque, allait aux provisions, est tombée sur le trottoir rendu, glissant par le verglas et s'est fracture assez gravement une jambe. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1904  -  Suicide manqué.  -   La servante du sieur Chrétien, constructeur mécanicien, à Lisieux, une veuve Fleuriot, 56 ans, a tenté de s'empoisonner. Elle a été transportée à l'hôpital dans un état grave. On attribue cet acte de désespoir à des chagrins de famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Devineresses embetées.  -  Deux cartomanciennes, l'une nommée Rila, l'autre, Mme Auguste, se disant descendante du « Grand Albert », exerçaient leur industrie aux abords du marché de Lisieux. M. Bossard, commissaire, se rendit, chez elles, mit la main sur tout leur bric-à-brac magique, leur dressa procès-verbal et les engagea à aller ailleurs exploiter les naïfs. Voilà encore un métier qui ne pourra bientôt plus nourrir son homme... ni sa femme non plus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1904  -  Les suites d’un emprisonnement.  -  La veuve Fleuriot, 56 ans, servante chez M. Chrétien, constructeur-mécanicien à Lisieux, qui avait tenté de s'empoisonner en absorbant une forte dose de sublimé, est décédée ces jours derniers à l'hôpital. Cette malheureuse avait déjà tenté de se tuer. On attribue son désespoir à des chagrins intimes. Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1905  -   Rencontre de trains.  -  Mercredi soir, vers 8 heures, un train de marchandises allait quitter la station de Honfleur pour Lisieux, lorsqu'un autre train de marchandises,  arrivant de Pont-Audemer, vint par suite d'un défaut d'aiguillage, se jeter sur lui.

MM. Ferdinand Guillon, conducteur chef demeurant à Lisieux, et Hicquel, conducteur, domicilié  à Saint-Jacques-de-Lisieux, se tenaient debout dans leur fourgon au moment de la collision et, par suite de la violence du choc, ils furent projetés sur des colis. Les deux employés reçurent des contusions à la tête et aux jambes. M. Guillon est le plus grièvement blessé. Les  dégâts matériels sont de peu d'importance.  

 

Juin 1905  -  Une maison qui s'écroule.  -  Dimanche matin, vers 3 heures et demie, une partie de la maison située dans la cour, du n° 59 de la rue Petite-Couture et appartenant à Mme  Veuve Lavinay, s'est affaissée soudain.

À cette heure matinale, les locataires au nombre de six, étaient couchés et c'est par le plus heureux  des hasards que deux seulement de ceux-ci, les nommés Gustave Corblin et femme  Thierry, n'aient reçu que quelques contusions sans gravité.  On dut néanmoins les conduire à l'hospice. Quant au mobilier et aux effets appartenant à ces pauvres gens, ainsi qu'aux  autres locataires, les époux Védy et leurs deux enfants, le tout enseveli sous les décombres, peut-être considéré comme perdu.

 

 Janvier 1907  -  Curé et vicaire à Lisieux et à Caen.  -  Le Juge de paix qui, à Caen, condamna M. l'abbé Lénault, pourra consulter avec fruit le jugement que son collègue de Lisieux vient  de rendre en faveur de M. l'abbé Maupas, curé de St-Jacques-de-Lisieux.

A Caen, l'abbé, le vicaire, l'humble prêtre qui obéit, fut condamné. A Lisieux, le doyen, le curé qui commande, est acquitté.

Que peut on penser d'une magistrature qui se juge et se déjuge de cette façon ?  de tribunaux qui se contredisent et se réfutent réciproquement ?

Lisieux est décidément plus favorite que Caen, ou, au moins, il a plus de chance. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  -  Tentative de meurtre.  -  Samedi soir, vers neuf heures, un nommé Alcide Bouchard, âgé de cinquante-six ans, dit Patte-de-Pie, a porté un violent coup de couteau à son  gendre, Paul Gérard, journalier, âgé de trente-trois ans, tous deux demeurant à Lisieux, rue aux Fèvres 20.

C'est au cours d'une discussion que Bouchard a frappé Gérard. Le blessé, atteint au-dessous du cœur, ne survivra pas probablement à ses blessures. Le meurtrier a été arrêté et écroué à  la prison. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1907  -  La fièvre aphteuse dans le département.  -  Le service sanitaire du Calvados vient de relever la liste des cas de fièvre aphteuse constatés dans la dernière quinzaine de février.

C'est l'arrondissement de Falaise qui a été le plus éprouvé.

L'arrondissement de Vire n'a qu'une commune où jusqu'à présent l'épidémie ait pénétré : la commune d'Aunay-sur-Odon, mais cette seule commune compte trois exploitations  contaminées  et trente animaux atteints.

Dans l'arrondissement de Lisieux, à Orbiquet, il n'y a qu'une exploitation contaminée, mais soixante quatre animaux ont été atteints et deux sont mort.

Dans l'arrondissement de Pont-l'Évêque, à Dives-sur-Mer, il y a eu huit cas dans une seule exploitation.

A Caen (canton Ouest) une exploitation contaminée, quinze animaux atteints : à Allemagne, cinq cas dans une exploitation, à Sermentot, quatre cas dans une exploitation. (Source  : Le  Moniteur du Calvados)

 

  Février 1908  -  Accès de folie.  -  Jeudi, vers 4 heures du soir, la veuve Victorine Lecoupey, âgée de 58 ans, domestique chez Mme Veuve David, propriétaire, s'est dans un moment de  folie alcoolique, jetée dans une mare assez profonde et dépendant d'un jardin voisin.

Retirée aussitôt par des voisins et vu son état de fureur indescriptible, la veuve Lecoupey a été conduite à l'hospice.

 

Juin 1908  -  Enfant tombé à l'eau.   -   Plusieurs enfants qui revenaient de l'école s'amusaient auprès du lavoir de la rue Fleuriot : le jeune Albert Mallet, 5 ans, vint à glisser dans l'eau et fut entraîné par le courant, il allait disparaître quand deux enfants de 8 à 9 ans, André Giblasse et Marcel Marie, se jetèrent à l'eau et furent assez heureux pour le retirer. Le jeune Mallet, déjà, ne donnait plus signe de vie. Transporté dans une maison voisine, il y fut l'objet de soins qui le ramenèrent à la vie. (source M.-C.)  

 

Janvier 1909    -  Incendie.  -  A Lisieux, incendie de l'ancienne usine Bertin, achetée en 1898 par la ville : elle y avait logé la maison du peuple, l'asile de nuit, la salle des fêtes, le service  des pompes funèbres, l'université populaire, les salles de répétition des sociétés musicales, etc...

 

Mars 1909   -  Incendie.  -  Un incendie détruit  un ensemble de maisons à pans de bois des XVè et XVIè siècles , dans la cour vigneron, dite "cour des miracles". La seule maison rescapée sera démontée et rebâtie à Honfleur, comme musée.

 

Octobre 1909   -  Pour enrayer la dépopulation.   -   La statistique publiée par le Journal Officiel sur l'état civil de la France, dans le premier semestre 1909, n'est certes pas gaie. Les naissances ont encore diminué et les décès augmenté, si bien que, pour ces six mois seulement, la population française a diminué de 28 203 individus. Émue sans doute de cette  dégringolade, la municipalité de Lisieux vient de prendre toute une série de mesures propres à inviter les Lexoviens à avoir beaucoup d'enfants. 

D'abord le huitième enfant de chaque famille sera adopté par la ville. On lui donnera 100 fr. au quinzième jour de sa naissance et on s'occupera de lui pendant toute sa vie. Ses frères ou sœurs, s'il en vient encore après lui, seront aussi pupilles Lexoviens. 

D'autres dispositions concernent les secours à accorder aux femmes enceintes, des écoles dites de plein air et des colonies de vacances pour les écoliers chétifs. Et quand la municipalité  Lexovienne aura constaté que tout cela ne fait pas naître quatre gosses de plus par an chez elle, qui sait si elle ne se décidera pas à créer un haras avec des reproducteurs choisis, comme  au haras du Pin ? (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Avril 1912  -  Vendredi, Mme Veuve Brunet, belle-fille du maître de Saint-Paul-de-Courtonne, a fait une chute  en descendant de voiture pour entrer chez M. Duflot, receveur buraliste, rue  de Caen, n° 118. Elle se releva péniblement,  entra chez M. Duflot, demanda un siège  et expira soudainement. Cette mort a d'autant plus impressionné notre ville que Mme Brunet été toute récemment veuve.

 

Mai 1912  -  Incendie  -  Un violent incendie s'est déclaré dimanche 26 au soir, vers 10 heures, à la ferme des Deux-Peupliers, à Saint-Jacques-de-Lisieux. Le feu a détruit deux corps de  bâtiments renfermant notamment de grandes quantités de foin et appartenant à Mme Veuve Dubreuil,  propriétaire, qui les occupait de moitié avec M. Madeleine, fromager. Les dégâts qui sont couvert par des assurances, sont estimés à 6000 francs environ. On croit à la malveillance ou à l'imprudence de vagabonds.

 

Juin 1912  -   Grave accident  -  Une pile d'arbres, sur laquelle étaient montés MM. François Tellier, 50 ans, et Eugène Delaunay, 48 ans, tous deux employés à la Scierie de la route d'Orbec, s'effondra tout à coup, et les deux ouvriers furent pris sous d'énormes troncs d'arbres. On les dégagea non sans peine. M. Tellier, dont l'état est particulièrement grave, a le bassin fracturé. M. Delaunay dont l'état ne vaut guère mieux à des plaies multiples au thorax et une blessure très profonde à la jambe droite.

 

 Août 1912  -  Tamponnée par un train  -  Dimanche matin à 11 h. 36, Mme Veuve Duval, née Valée, âgé de 81 ans, demeurant chez son fils, receveur d'octroi, a été tamponnée en gare de Lisieux, au passage à niveau de la rue des Pavements, par une locomotive haut le pied venant de Trouville. La femme Duval, qui revenait du côté de la rue des Pavements, passa le  portillon, bien que la barrière fut fermée, et au moment où elle s'engageait sur la voie, elle a été atteinte par la locomotive. Le mécanicien qui l'avait aperçu donna un fort coup de sifflet  et ralentit, mais Mme Duval qui était sourde n'entendit rien. Relevée, elle  rendait le sang par le nez, la bouche et les oreilles. Transportée à son domicile, elle y est décédée quelques  heures après malgré les soins du docteur Surtouque.

 

Juin 1913  -  Le feu à la station électrique.  -  Un incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi, vers 2 heures et demie, à la station électrique. Le feu a été communiqué à la  toiture par un tuyau de gaz qui fuyait ; les flammes s'élevèrent rapidement. Les pompiers de Lisieux, prévenus, purent enrayer l'incendie qui menaçait de s'étendre, mais les machines  électriques ont quelque peu souffert et la ville va être privée d'éclairage  dans les rues pendant quelques jours. Le courant électrique sera fourni aux particuliers à l'aide des  accumulateurs.

 

Août 1913  -  Passage de ballons  -   Quatre ballons sphériques sont passés au dessus de la ville, dimanche 17 août, entre 6 heures et 7 heures 30 du soir. On pense qu'ils venaient de  Rouen où, dans l'après-midi, avait eu lieu une fête aérostatique. Ils sont partis dans la direction de Caen.  

 

Octobre 1913  -  Le feu à la station électrique.  -   Un incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 vers 2 heures du matin à la station électrique. Le feu a été  communiqué à la toiture par un tuyau  à gaz qui fuyait ; les flammes s'élevèrent rapidement. Les pompiers de Lisieux, prévenus purent  enrayer l'incendie qui menaçait de s'étendre, mais  les machines électriques ont quelque peu souffert et la ville va être privée d'éclairage dans les rues pendant quelques jours. Le courant électrique sera fourni aux particuliers à l'aide des  accumulateurs.

 

Janvier 1914  -  Il neige !  -  Succédant au froid très vif de ces jours derniers, la neige s'est mise à tomber en légers flocons dans la matinée du mardi 20 janvier, dans la région. Le ciel est gris et nous menace d'une chute abondance de neige qui ne manquera pas de séjourner assez longtemps sur la terre gelée.

 

 Mars 1914  Gendarmes mordu par un chien enragé. -  On vient d'abattre à Lisieux un chien enragé ou du moins suspect, ce qui porte à trois le nombre des animaux ainsi détruits dans  notre région depuis quelques jours. La gendarmerie était avisée qu'un chien errant et suspect s'était réfugié chez Mme Veuve Lemardeley, débitante, rue Ferdinand Daulne. Le gendarme Roland se rendit à l'adresse indiquée et au moment où il allait saisir l'animal, celui -ci le mordit à la main et alla se réfugier sous un petit aqueduc passant sous la rue Ferdinand Daulne  où il fut abattu à coups de revolver par le brigadier de police Fourquemin. Le corps du chien a été porté aux abattoirs où M. Vaslin, vétérinaire, va en pratiqué l'autopsie.  

 

Avril 1914  - Les  monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31  décembre 1913, pour le département du Calvados :

Langrune : Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir de salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues : Église de Marigny ; Louvières : Église ; Luc-sur-mer :  Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église ; Mèzidon : Église du Breuil ; Mondeville : Église ; Mosles : Église ; Mouen :  Église ; Mutrécy : Portail nord de l'église, Etc...

 

Septembre 1914   -   Passage d’avions.   -    Ces jours derniers, quatre aéroplanes ont passé sur Lisieux faisant route nord-est sud-est.

C'étaient des avions anglais, dont, il y a quelque temps, on nous avait annoncé la prochaine arrivée. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1914   -   Lisieux sans pain.   -   Faute de s'être approvisionné suffisamment en farine, Lisieux a manqué de pain, pendant près de trois jours.

La foule assiègeait en vain les boulangeries et quand les premiers pains ont fait leur apparition, les boulangers étaient obligés de les couper par morceaux pour satisfaire tout le monde. Pendant ce temps, les Lexoviens et leurs émigrants mangeaient des pommes de terre à l'eau, du chocolat, des sardines et des pâtés.

Une proclamation municipale les invitait à faire crever du riz. Cela valait mieux évidemment que de se faire crever eux-mêmes. Nous ne savons pas qui, de l'administration ou des boulangers est responsable de cette famine passagère ; mais, c'est égal, manquer de pain en Normandie, en pleine récolte et quand les greniers débordent de grain, c'est un peu fort, ou plutôt, ça ne l'est pas du tout ! (Bonhomme Normand)

Septembre 1914   -   Frappés au champ d'honneur.   -   Des deuils nous sont signalés de Lisieux : M. Robert Chiffeman, 21 ans, fils d'un négociant de cette ville, et M. Mallais, 27 ans, lexovien aussi, sont tombés glorieusement sur champ de bataille.

Le capitaine Blondeau du 36e, grièvement atteint à Charleroi, a disparu. Son décès toutefois n'est pas confirmé. Cet officier est le gendre de M. Cusson, président de la Chambre de commerce de Lisieux.

Parmi d'autres Lexoviens blessés citons : le lieutenant Robert Lietout, le caporal Pedroncini, les soldats Duquesne, Leroy, Blot.

On annonce aussi la mort du lieutenant-colonel Champion, qui fut commandant du dépôt de remonte de Caen.   (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   circulation des automobiles.   -   Le Préfet du Calvados rappelle au public que la circulation automobile est interdite dans l'arrondissement de Lisieux. Il faut, pour traverser cet arrondissement ou y pénétrer, un permis permanent du grand quartier général, ou un permis temporaire du général commandant la 3e région.

Les demandes doivent être adressées à la Préfecture, qui les transmettra à Rouen. Ces permis ne seront d'ailleurs accordés par l'autorité militaire que pour des cas exceptionnels.

La circulation de nuit (20 h. à 4 h.), dans tout le département, est soumise aux mêmes règles que celles appliquées de jour et de nuit dans l'arrondissement de Lisieux. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Aux agriculteurs sous les drapeaux.   -    Le Préfet du Calvados informe les intéressés qu'il n'est pas possible à M. le ministre de la Guerre, en raison des nécessités actuelles, d'autoriser le renvoi dans leurs foyers, même pour une très courte durée, des militaires sous les drapeaux, et que notamment il ne peut être donné suite aux demandes de permission de moisson qui seraient adressées par les agriculteurs réservistes ou territoriaux.  (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Les braves.   -   La médaille militaire a été conférée au soldat cycliste Auguste Dumaine, originaire de Vire, blessé en portant un ordre.

La décoration lui a été remise, à l'hôpital de Guéret, où il est en traitement, par le commandant d'armes entouré de tous les officiers.

Cités à l'ordre du jour : Le maréchal des logis Geffroy, du 26e  dragons. Ce sous-officier est de Caen, ou ses parents habitent rue Saint-Jean.

Le lieutenant Vié, du 119e de ligne. Il a été promu capitaine. Le capitaine Vié est professeur de gymnastique à Lisieux et lieutenant des pompiers de cette ville.

Le lieutenant Angot, du 42e d'artillerie, fils de M. Angot, boulanger à Vire.

Le sous-lieutenant Henri Palmade du 18e bataillon de chasseurs à pied, instituteur adjoint à l'école de la rue du Général Decaen, à Caen, membre de la Société de tir de Ranville.

L'adjudant Vaujour, du 236e de ligne. (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Avis aux minotiers et boulangers.   -   Le Préfet du Calvados informe les minotiers et boulangers que le Ministre de la Guerre se trouve dans l'impossibilité de renouveler les sursis d'appel accordés aux ouvriers minotiers et boulangers mobilisés. Il les invite, en conséquence, à réunir, avec le concours des Municipalités, le nombre d'ouvriers indispensables, soit parmi les hommes dégagés de toutes obligations militaires, soit parmi les réfugiés français ou belges, soit même aussi, suivant les régions, parmi l'élément étranger appartenant aux pays neutres. (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Plus de sauf-conduits.   -   Nous avons annoncé qu'à Paris et aux environs les sauf-conduits avaient été supprimés depuis quelque temps déjà. On s'est décidé à les supprimer aussi dans le Calvados, sauf l'arrondissement de Lisieux, toujours considéré comme zone des armées.

Toutefois, pour les déplacements en auto, les laissez-passer continuent d'être exigés. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1914   -   Morts glorieuses.   -   Sont tombés au  champ d'honneur : le soldat Ernest Lange, du 236e de ligne, tué à Guise ; le soldat Auguste Guillet, de Jurques ; le soldat Ernest Javalet, du 5e, de St-Ouen-des-Besaces, tué au Godat ; Léon Norel, du 4e zouaves, fils de l'ancien restaurateur du boulevard St-Pierre, tué près d'Ypres ; Paul Guezet, du 43e d'artillerie, et Albert Désert, du 5e, tous deux de Sept-Frères ; René Le Gout, du 319e, de Lisieux, tué dans la Marne ; Albert Saucey, du 205e  de Saint-Martin-Don ; le caporal Paul Martin, du 5e, demeurant 162, rue d'Auge, à Caen, tué dans la Marne ; Joseph Lemitre, du 136e, de Viessoix ; le soldat Maurice Lebrun, du 5e, de Saint-Etienne-la-Thillaye ; le caporal Eugène Lebissonnais, sergent-major aux pompiers de Caen, tué dans la Somme.

-       Sont morts des suites de leurs blessures : à l'hôpital d'Etampes, Eugène Robin, du 119e, dont la famille habite, rue du Marais, à Caen ; à Chalons-sur-Marne, Camille René, de Coulvain; à l'hôpital Saint-Joseph de Caen, Antoine Pegon, du 60e territorial : à Fismes, Edmond Baloud, du 205e, de Danvou ; au Bourgel-Drancy, Louis Leclercq, du 5e, de Saint-Ouen-des-Besaces : à l'ambulance de Prouilly, Louis Douet, du 5e, de Bernières-le-Patry. (Bonhomme Normand)

 

Janvier 1915  -   Plaquez-vous.  -  Les cyclistes savent-ils bien que tout vélocipède ne peut être sorti, même devant la porte du domicile de son propriétaire pour être nettoyé, ni même  conduit à la main chez le mécanicien pour être réparé, sans être muni de la plaque de contrôle de 1915 ?

Février 1915  -  Revenu de loin.  -  Un instituteur de Lisieux, M. Michaud, parti comme sous-lieutenant de réserve au 119e, avait été signalé disparu. Fait prisonnier à Charleroi, le 23  août,  il avait pu s'évader, mais avait été blessé légèrement d'une balle à la tête. Des fermiers belges l'avaient soigné et lui avaient prêté des habits civils. M. Michaud avait alors réussi à gagner la Hollande, puis l'Angleterre et il est rentré à Lisieux. Son odyssée hardie ne peut que redonner confiance aux familles qui attendent en vain des nouvelles de soldats, disparus depuis le début de la guerre.  

 

 Mars 1915  -  Un brave.  -  On nous assure qu'à Lisieux, un mobilisé, M. Lemarinier, coiffeur, rue aux Fevres, s'étant trouvé malade chez lui et y ayant été pris, la nuit, d'une grave hémorragie, un parent fit toute la ville sans pouvoir rencontrer un médecin. Retenus par des services divers, tous étaient absents. L'un d'eux pourtant fut trouvé chez lui et se leva pour répondre. Mais, alléguant la peur (de quoi ?), il refusa de se déranger. Le malade mourut le lendemain matin à l’hôpital. Si ces faits sont exacts, voici un Esculape qu'on fera bien de ne  pas envoyer soigner les blessés sur le front : il tomberait en syncope au premier coup de canon.  

 

Avril 1915   -   Les braves.   -   Maurice Rouillard, de Lisieux, soldat au 319e a reçu la médaille de l'ordre de Saint-Georges de Russie ; M. Fernand Arbogast, beau-frère de M. Perrine, ancien adjoint au maire de Trouville, a reçu la médaille militaire.

-       Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Margot, fondé de pouvoirs à la recette des finances de Bayeux, caporal fourrier au 31e bataillon de chasseurs à pied ; Henri Blachet, de Caen, soldat au 36e ; Charles Osmont, aspirant au 5e de ligne, blessé mortellement ; Jouanne, soldat au 236e ; Perpignani et Crowet, sous-lieutenants au 205e ; l'adjudant Cremazy, les sergents Thelamon et Cany, les soldats Lequesne et Fournier, le chef de bataillon Henneton, les capitaines Cren et Mollinier, le lieutenant Bourdarie, les sous-lieutenants Ferlut, Blary, Rodat et Hiriard, tous du 5e. (Bonhomme Normand)

 

Mai 1915  -  Les vaches à l’herbe.  -  Les pluies abondantes et les premières chaleurs ont activé puissamment la végétation et, dans nos herbages, l'herbe pousse dru. Il y en a tant que  nous ne pourrons jamais tout manger... c'est à dire, tout faire manger. Car du fait des réquisitions intensives qui ont singulièrement éclairci le troupeau et aussi à cause de l'absence d'un grand nombre de chefs d'exploitation, beaucoup de prairies se trouvent déchargées de bestiaux. Les propriétaires s'inquiètent en pensant que leurs terres vont maigrir, faute de bœufs et   de vaches pour les dépouiller et les engraisser. On s'est demandé si on pouvait, aux termes des baux, obliger les fermiers mobilisés à garnir les herbages de bestiaux, et M. Fernand  Engerand s'est chargé de poser la question au ministre de l'agriculture. Celui-ci a fait la réponse qu'on pouvait prévoir : Il ne saurait être engagé aucune poursuite ni accompli aucun acte  d'exécution contre les citoyens présents sous les drapeaux. Il n'y a donc rien à faire pour l'instant qu'à laisser l'herbe pousser. On la fauchera plus tard, si on peut.

 

Mai 1915  -  Les habillements militaires.  -  A côté de la confection des capotes, vareuses et pantalons, pièces principales du costume militaire, celle des accessoires moins importants  procure du travail aussi à pas mal d'ouvrières. C'est ainsi que la confection des écussons portant le numéro matricule du régiment et devant être cousus sur le col des capotes ou vareuses occupe quelques personnes. Ces écussons, comportant trois chiffres à coudre comme ceux du 236e, étaient payés cinq francs le cent aux ouvrières. Comme l'écusson est double (un de  chaque côté du col, cela faisait donc six cents chiffres pour 5 fr. Ceux des régiments dont le matricule ne comporte que deux chiffres, comme le 36e, n'étaient payés que 4 fr. le cent. On  concevait bien le motif de cette différence. Mais depuis quelques jours, sans qu'on sache trop pourquoi, les écussons de trois chiffres ne sont plus payés que 4 fr. aussi. Si ce tarif  uniforme est maintenu, toutes les ouvrières vont demander à faire des écussons pour le 5e de ligne.

 

 Mai 1915  -  Police du roulage.  -  M. Hendlé, préfet du Calvados, vient de modifier l'arrêté préfectoral du 30 septembre 1853 sur la police du roulage aux termes duquel il était défendu  de faire conduire un attelage par un enfant de moins de 10 ans. Considérant l'absence à peu près totale d'hommes valides et de jeunes gens, le Préfet a abaissé, par arrêté du 1er mai courant, cette limite d'âge à 14 ans.

 

Mai 1915  -  La guerre aux mouches.  -  Il est incontestable qu'un grand danger nous menace, cet été, qu'il faut à tout prix détourner. Ce sont les maladies pestilentielles et, en particulier, celle qui peuvent être transmises par les mouches. Dans nos plaines du Nord gisent, hélas des milliers de cadavres en décomposition, plus ou moins recouverts de terre. Des germes morbides vont se développer dans cet effroyable charnier sous l'influence, de la chaleur, et, de proche en proche, les mouches peuvent les propager. Le péril est très grand, il ne faut pas se le dissimuler. Donc, guerre aux mouches meurtrières, guerre chez soi et au dehors. On connaît les moyens à employer : propreté méticuleuse des intérieurs, et, à l'extérieur,  suppression de tous les liquides stagnants, purins, baquets d'eau croupie, mares, etc….., emploi du crézyl et du pétrole pour détruire les larves. 

 

Mai 1915  -  Victimes de la guerre.  -  A la suite de la violente offensive que nous avons prise dans le Nord, offensive couronnée de magnifiques succès, il y a eu une recrudescence marquée dans les arrivages de blessés. Tous nos hôpitaux en ont eu leur part. Il en est venu sur la côte et Honfleur aussi en a reçu pas mal. Ceux envoyés dans cette ville étaient, comme  au début de la guerre, atteints surtout dans le bas du corps, ce qui prouve bien qu'il y a eu enfin des combats hors des tranchées et en rase campagne. Tous ces blessés se trouvaient   d'accord pour déclarer que les hostilités prennent maintenant une tournure nettement favorable à nos armes.

 

Mai 1915  -  Les Saints de Glace.  -  Connaissez vous Mamert, Pancrace et Servais ? Ce sont trois particuliers morts en odeur de sainteté et dont on commémore la fête les 12, 13 et 14   mai. On ne sait trop pourquoi ces vénérables personnages ont accoutumé de jeter un froid dans le calendrier et d'y signaler leur passage annuel par une recrudescence de gelées  dangereuse pour les arbres à fruit. Servais, Pancrace et Mamert n'ont pas failli à leur mission, cette année non plus, et si nous en parlons après coup, c’est qu'ils ont trouvé des imitateurs  dans leurs camarades des jours suivants. Il a blanc gelé un peu partout, mais il ne semble pas jusqu'ici que les arbres aient beaucoup souffert et la floraison se poursuit dans  d'excellentes conditions.

 

 Mai 1915  -  Un terrible moment.  -  En passant près des machines, un jeune ouvrier des établissements Mommers, à Lisieux, Henri Burtey, 15 ans, fut « happé » par une courroie. Le malheureux enfant tournoya autour d'un arbre de transmission jusqu'au moment où, attiré par ses cris, un de ses camarades vint arrêter la machine. On le releva presque nu, une cuisse  fracturée et portant de nombreuses contusions à la tête et aux bras. On le transporta à l'hôpital. Son état n'est pas inquiétant.

 

Mai 1915  -  Les braves.  -  Ont été cités à l'ordre du jour : Robert Bardedette, de Lisieux, soldat au 36e ; Charles Capitrel, soldat au 119e ; Édouard Geniaux, soldat au 319e ; le lieutenant Fabet, du 43e  d'artillerie, tombé au champ d'honneur ; Louis Marc, propriétaire des Papeteries de Normandie, à Lisieux.  

 

Juin 1915  -  Morts glorieuses.  -  Sont morts pour la patrie : MM. Fernand Courty, du 128e, fils du comptable de la maison Hamel et Kaullmann, à Lisieux ; le lieutenant Jacques Descours-Desacres, fils de M. Descours-Desacres, engagé volontaire, et qui vient d'être nommé sous-lieutenant ; Auguste Boulier, sergent au 119e.

 

Juin 1915  -  Les braves.  -  Ont été cités à l'ordre du jour : MM. Marcel Hébert, de Lisieux, soldat au 41e ; Maurice Detoy, de Lisieux, sergent-fourrier au 36e ; Émile Adeline, de Lisieux,  cavalier au 2e chasseurs. 

 

Avril 1915   -   Les braves.   -   M. Victor Duchemin, de Roullours, a reçu la médaille militaire.

Ont été cités à l'ordre du jour : Léon Lecerf, ouvrier sculpteur à Bayeux, soldat au 236e de ligne ; Bosh, sergent au 319e ;  Merser, caporal au 236e ; le commandant Braconnier, frère de M. Braconnier, avocat à Pont-l’Évêque ; Pierre Mourgues, professeur à l'École libre de Lisieux, soldat au 207e. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Le temps qu’il fait.   -   Nous sommes dans le printemps depuis dimanche, à 4 heures 52 du soir. On commence à s'en apercevoir aux souffles tièdes qui passent et aux rayons plus chauds qui font éclater les bourgeons. 

Dans quelques semaines tout sera vert : couleur d'espérance. Les feuilles seront repoussées et les Allemands aussi. (Bonhomme Normand)

 

Avril 1915   -   Un brave.   -    On nous assure qu'à Lisieux, un mobilisé, M. Lemarinier, coiffeur, rue aux Fèvres, s'étant trouvé malade chez lui et y ayant été pris la nuit, d'une grave hémorragie, un parent fit toute la ville sans pouvoir rencontrer un médecin. Retenus par des services divers, tous étaient absents.

L'un d'eux pourtant fut trouvé chez lui et se leva pour répondre. Mais, alléguant la peur (de quoi ?), il refusa de se déranger. Le malade mourut le lendemain matin à l'hôpital. Si ces faits sont exacts, voici un Esculape qu'on fera bien de ne pas envoyer soigner les blessés sur le front ; il tomberait en syncope au premier coup de canon. (Bonhomme Normand)

Avril 1915   -   Pauvres « piétons » !   -    Décidément, nos pauvres facteurs n'ont pas de chance ! Ils ne peuvent jamais obtenir de liberté complète ! Nous avons dit qu'à Caen on avait demandé de leur supprimer la seconde distribution du dimanche, tout en continuant la levée des boites.

A Lisieux, où la question s'est posée, on a décidé, au contraire, de supprimer la seconde levée, mais de garder la seconde distribution. Il faut croire que Caennais et Lexoviens n'ont pas les mêmes habitudes dominicales. Mais, ici ou là, les facteurs sont toujours victimes.

A Lisieux, on leur flanque encore une tournée, et, à Caen, ils sont « levés ». (Bonhomme Normand)

 

Août 1915  -  Équipes agricoles.  -  Le Préfet du Calvados croit utile de rappeler aux maires qui ont dans leur commune des équipes de travailleurs militaires qu'ils n'ont nullement le droit d'accorder à ces soldats  des permissions pour se rendre soit chez eux, soit ailleurs. En le faisant ils engageraient gravement leur responsabilité. Les militaires, de leur coté, s'exposent à  de très sévères punitions s'ils s'absentent de la commune, où ils ont été envoyés, sans une permission régulièrement délivrée par leurs chefs de corps. 

Il importe que de part et d'autre, la période de séjour des équipes soit considérée comme une période de travail intensif et non comme une période de repos à la campagne. Les soldats  qui travaillent en ce moment à la récolte des moissons remplissent, comme ceux qui se battent sur le front, un devoir national.

 

Août 1915  -  Lisieux à tâtons.  -  La Cie du gaz de Lisieux rationne ses abonnés au point même de les laisser complètement manquer de fluide éclairant. Ces jours-ci, la fabrication était  presque totalement arrêtée. La Cie gardait le peu de gaz dont elle voulait disposer pour l'éclairage public du soir. Que va faire l'administration municipale ?  

 

Juin 1916  -  Les bouilleux d’cru.  -  Lisieux n'a pas voulu demeurer en reste avec Pont-l'Evèque. Un syndicat de bouilleurs de cru s'y est formé aussi M. Chêron avait été invité à un présider la réunion, il en a été empêché et s'est excusé. Le maire de la ville l'a remplacé. L'assemblée a exprimé plusieurs vœux : « Que des mesures soient prises pour développer  l'emploi de l'alcool d'industrie à l'éclairage, au chauffage, à la force motrice. Que tout mélange d'alcool de fruits avec l'alcool industriel soit interdit. Qu'on réprime sévèrement la fraude. Que les pouvoirs publics suppriment la concurrence des rhums non naturels, etc…. » Est il besoin d'ajouter que le vœu principal a été le maintien du droit des bouilleurs. Il a été appuyé  par cet argument pas trop maladroit : « Le Syndicat rappelle respectueusement au gouvernement que l'heure paraît mal choisie pour attaquer, dans leurs intérêts vitaux, nos cultivateurs,  si nombreux au front, qui comptent parmi les plus vaillants  soldats du pays (3e corps). Après ça, il n'y avait plus qu'à aller voir si les pommiers défleurissent bien et si les pommes sont  nouées : c'est ce qu'on a fait.

 

Juin 1916  -  Un frais réveil.  -  Le sieur Victor Ledault, berger, 45 ans, s'étant endormi sur le bord du la rivière l'Orbiquet, à Lisieux, glissa tout doucement à l'eau. Une dame Lecour. aidée  d’une voisine, cueillit au passage Ledault, que le courant avait entraîné, et le retira trempé comme une soupe, mais bien vivant.  

 

Février 1917  -  N’accueillez pas les déserteurs !  -  Nous avons annoncé, en son temps, l'arrestation, à Lisieux. d'un déserteur, un nommé Richard. Ce dernier s'était réfugié chez une  veuve Pendeller, rue Joseph-Guillonneau, où la police le découvrit. Tous les deux ont comparu, ces jours-ci, devant le Conseil de guerre de Rouen, qui les a condamnés : Richard à cinq  ans  de travaux publics ; la veuve Pendeller a un an de prison et à 300 fr. d'amende.  

 

Mars 1917  -   Après le drame.  -  On se souvient du drame survenu à Lisieux au début du mois. Une jeune femme, Mme Duvivier, dont le mari est mobilisé, s'était, dans un accès de fièvre, jetée à l'eau avec son enfant. On avait retrouvé, le lendemain, le cadavre de la mère. On a découvert, seulement ces jours-ci, a peu près au même endroit, celui du bébé.  

 

Mars 1917  -  Un désespéré.  -   A Lisieux, une dame Hulgnard, 41 ans, demeurant rue de Dives, s'est asphyxiée dans sa cave à l'aide d'un réchaud. Deux fois déjà, elle avait tenté de se  donner la mort en employant le même procédé. On attribue sa fatale détermination à des pertes d'argent.

 

Mars 1917  -  Le coup de pouce.  -  Nous sommes dans le printemps depuis hier, aussi nous fait-on prendre l'heure d'été ! Les pouvoirs publics sont pleins d'à propos ! C'est dans la nuit de samedi à dimanche qu'il faudra avancer sa montre d'une heure. Beaucoup ne s'y résignent qu'en maugréant. Si, du moins, nous pouvions espérer qu'après la guerre, on nous laissera, comme nos pères, libres de compter les heures d'après la marche des astres ! Mais comme il parait que l'avance de l'heure est mesure provisoire et c'est ce qui nous fait craindre qu'elle ne dure longtemps.

 

Mars 1917  -  Les congés de Pâques.  -  Afin de faciliter la participation des élèves des lycées, collèges, écoles normales et écoles primaires supérieures aux travaux agricoles en temps opportun, le ministre de l'Instruction publique a décidé que les congés de Pâques commenceront le dimanche 23 mars et se termineront le Jeudi soir 12 avril. Les classes reprendront le  lendemain matin.

 

Mars 1917  -  Sinistre repêchage.  -  On a découvert au barrage, de usine Jansen, à Lisieux, le cadavre d'un enfant nouveau né du sexe masculin, paraissant avoir séjourné une dizaine de  jours dans l’eau. On croit que cet enfant a dû être assommé avant d'être jeté à la rivière. La petit cadavre a été transporté à l'hôpital. On enquête.

 

Mars 1917  -  Les braves.  -  La médaille militaire a été conférée à MM. Émile Leroy, de Villerville, Pierre Maussion, de Lisieux, soldat au 203e ; Lucien Lair, de Courson ; Alexandre Frissonnet, de Lisieux, soldat au 1er tirailleurs algériens.  

 

Juin 1917  -  Lisieux sans gaz.  -  Faute de charbon l'usine à gaz de Lisieux a fermé ses robinets. L'électricité ne fonctionne que la nuit. C’est le marasme ! Combien durera cette dure  épreuve ? On ne sait.  Au secoure ! M. Henry !

 

Juin 1917  -  Le temps qu’il fait.  -  Pendant deux nuits consécutives, les éclairs, le tonnerre et la pluie ont fait rage. Ces grands bals d'eau ne valent pas une bonne petite pluie régulière, mais la végétation s'en trouve bien quand même. Souhaitons, cependant, que leur violence n'ait pas causé la chute prématurée des fleurs dont les arbres à fruits sont couverts.

 

Juillet 1917  -  Les orages.  -  L'été qui vient de commencer ne semble pas devoir tenir les promesses d'une belle saison que le printemps nous avait permis d'espérer. Depuis quelques semaines, en effet, les orages se multiplient avec une fréquence malheureuse et tentent de compromettre nos récoltes dont nous avons tant besoin. Celle du foin, notamment, qui s’annonçait si belle, est presque anéanti par endroits. Au début de la semaine dernière, un fort orage a dévasté une partie de l'arrondissement de Lisieux, de nombreuses communes ont  été très éprouvées à Notre-Dame-de-Courson, notamment, l'eau a atteint, en certains endroits, deux mètres de hauteur. La plupart des foins ont été emportés et ceux, restant à couper  sont envasés  et considérés comme perdus. Un boulanger de cette commune, M. Lecomte, qui faisait, à ce moment, une tournée en voiture, à Moutiers-Hubert, fut jeté, avec son attelage,  par la violence du courant, dans un fossé. Il ne s'en serait pas tiré sans l'intervention de M. Bertheaume conseiller municipal. Il fut recueilli, ainsi que ses deux fillettes de 11 et 8 ans, qui l’accompagnaient, par Mme Lemeunier, qui passa la nuit à réconforter les deux pauvres gosses mortes de peur. A Fervaques, à  Saint-Martin-de-la-Lieue, à Saint-Germain-de-Livet, les dégâts sont aussi importants. Rien qu'entre Prêtreville et Saint-Martin-de-la-Lieue, on évalue à 25 000 fr. la perte des foins. Dans le pays on compare cet orage à celui de 1875, qui causa la mort de plusieurs personnes et dévasta les vallées de Courtonne et d Orbec, ainsi que les bas quartiers de la villes de Lisieux. Un orage, d'une aussi grande violence, a éclaté samedi soir sur nos côtes. Luc, Langrune,  Saint-Aubin, Bernières et Courseulles ont été particulièrement éprouvés. On ne signale aucun accident de personnes.

 

Août 1917  -  Courrier attaqué.  -  M. Marchand, courrier-convoyeur, qui fait le service de Caen-Lisieux, fut attaqué par un individu monté dans le wagon à l'improviste et qui, les yeux hagards, les traits convulsés, se jeta sur lui en essayant de le terrasser.

Surpris, il roula  à terre, mais il eut bientôt fait de se ressaisir et mettant un genou sur la poitrine de son adversaire il fit jouer le signal d'alarme.

Le train stoppa aussitôt et l'on put se rendre maître du forcené le vol parait être le but poursuivi.

 

Juillet 1917  -  Les braves.  -  La médaille militaire à été conférée à MM. Auguste Lemale, de St-Ouen-des-Besaces ; Georges Vaultier, de Bernesq, caporal d'infanterie ; Sylvain Botté, de  Lisieux, sergent  au  228e.  

 

Août 1917  -  Les braves. - La médaille militaire a été conférée à MM. Roger, de Honfleur, adjudant au 129e ; Émile Houssin, de Ste-Marie-Laumont ; Eugène Farou, et Gaston Fouque, de  Lisieux.

 

Août 1917  -  Aux champs. -  Pendant qu'un certain nombre de cultivateurs se plaignent amèrement du manque de main-d’œuvre, on dit qu'il en est d'autres qui en trouveraient  facilement s'ils se résignaient à la payer ce qu'elle vaut. On prétend aussi que certains usent et abusent des enfants d'hospice qui leur sont confiés. On nous en signale même, assez prés de Caen, chez lesquels les malheureux gosses sont accablés de si rudes tâches qu'ils en deviennent difformes. 

Comme salaire, ces enfants ont des coups. Les quelques journaliers restant les communes, excédés de travailler à un taux dérisoire, sont partie dans les usines voisines. Et pourtant le mois d’août et il pleut sur notre pain.

 

Août 1917  -  La récolte compromise.  -  La persistante du mauvais temps devient vraiment inquiétante. Tous les jours et même plusieurs fois par jour, des orages se montent qui n'éclatent qu'imparfaitement et se résolvent en pluies interminables. Pourtant la récolte devrait se faire et c'est notre existence de toute l'année qui est en jeu. Si au moins nos cultivateurs pouvaient profiter des embellies pour faucher et lier leur blé ! Mais les bras manquent et parfois le zèle. Le grain est pourtant déjà assez clair et maigre, s'il est mal récolté, ce sera la disette certaine et la perspective d'un terrible hiver. Aussi personne (pas même l'administration militaire) n’a-t-il le droit de s'engourdir dans l’inaction. Qu'on envoie à la terre les  hommes qui ne sont pas absolument indispensables à la défense. Pour vaincre et résister, il faut vivre, pour vivre il faut manger, pour manger, il faut récolter.

 

Novembre 1917  -  Mortel accident de travail.  -  M. Saulnier venait d'entrer dans la cour d'une usine, à Saint-Jacques-de-Lisieux, avec un tombereau de copeaux qu'il devait décharger  en compagnie d'un ouvrier de l'établissement, André Fleuret, 21 ans. Saulnier laissa, un instant, son chargement pour aller donner des instructions à deux ouvrières. Quand il revint, il  trouva le tombereau renversé à l'arrière sur Fleuret. On dégagea aussitôt le malheureux jeune homme et on le transporta à 1'hopital, mais il expira en cours de route. On ignore comment l'accident s'est produit.  

 

Décembre 1917  -  Un miracle .  -  Sans doute pour encourager ses canonisateurs, sœur Thérèse de Lisieux continue de faire des miracles. Un de nos jeunes prêtres, l'abbé Julienne,  devenu aviateur, a eu une panne de moteur, à 300 mètres. Il a invoqué la petite religieuse Iexovienne et il est retombé a terre sain et sauf, avec son pilote et son observateur. 

 

Décembre 1917  -  Essence pour les battages.  -  Les entrepreneurs et cultivateurs qui ne peuvent se procurer dans le commerce l'essence nécessaire à leurs battages, sont informés qu'il  peut leur être délivré à la  Direction des services agricoles, rue de Bernières, 16, un bon d'essence livrable de suite par la sous-intendance militaire de Caen.

 

Janvier 1918  -  Une garde-barrière broyée par un train.  -  Un accident terrible est survenu à Malicorne, près Lisieux une garde-barrière, Mme Alexis Métayer, en service au poste 56, a été broyée par la locomotive du train de permissionnaires venant de Caen.

La malheureuse femme venait de donner son signal à un train allant vers Caen, dont le bruit et le passage l'empêchèrent d'entendre l'autre train. Quand elle l'aperçut, elle n'avait plus le temps de se garer. Elle fut happée par la machine et eut la tète affreusement broyée.

Une jeune fille, témoin de l'accident, Mlle Berthe Esnault, poussa des cris et M. Métayer accourut. Le pauvre homme eut le courage de relever le corps de sa femme et de prendre sur le champ son service au poste de signaux, maîtrisant sa grande douleur pour assurer la sécurité de la circulation des trains, et faisant par preuve d'un admirable sentiment du devoir.

Mme Métayer, la victime de cet horrible accident, était âgée de 38 ans. Elle laisse deux enfants, une fillette toute jeune et un garçon de 15 ans.

 

Avril 1918  -  Un attelage disparaît.  -  Une propriétaire de Sainte-Marguerite-des-Loges, Mme veuve Grente, née Culier constatait, l'autre matin, qu'un malfaiteur avait pénétré dans la nuit dans sa ferme et avait dérobé cheval, harnais et voiture. Comme elle éprouvait un préjudice de 1.715 fr., elle courut à la brigade de gendarmerie de Livarot et apprit, en passant, par Mme Lerbour, ménagère, qu'un de ses anciens domestiques rôdait la veille au soir dans le pays, en état d’ivresse. Les gendarmes visitèrent les communes de Heurtevent, Les Autels. Prés de cette commune, l'individu en question, fut rencontré avec l'attelage de Mme Grente. II a prétendu qu'il avait perdu le souvenir de ce qui s'était passé et n'a pas voulu dire à quel mobile il avait obéi. L'intéressé était un nommé René Tiriau, 24 ans, du 130e d'infanterie, à Sérigny, arrondissement d'Argentan, en état de désertion. Il a été arrêté et mis à la disposition du Parquet.

 

Mai 1918  -  En Conseil de guerre.  -  Détenu à la prison militaire de Rouen sous l'inculpation de déserteur, Jean Kremer, du 119e d'infanterie, en garnison à Lisieux, tenta de s'évader avec plusieurs camarades. Tous les préparatifs étaient faits et le mur de la prison avait été percé, mais une sentinelle veillait. Il a été condamné par le Conseil de guerre à un an de prison.

 

Juin 1918  -  Recel de déserteur.  -  Mme Lemarchand, 30 ans, née au Tonquay (Calvados), limonadière, Grand' rue à Lisieux, sera poursuivie pour avoir abrité pendant sa désertion le soldat belge Joseph Smeets. Elle avait connu cet individu alors qu'il était vaguemestre à Port-Bail (Manche). Ensemble ils partirent à Paris ils vécurent plusieurs mois.

Smeets vient de se livrer aux autorités militaires et procès-verbal a été dressé contre la receleuse.

 

Juillet 1918  -  Une agression.  -  M. Aimé Roger, maréchal à Lisieux, venait de s'installer avec des amis au café Villy, rue de Paris, quand un employé de chemin de fer, Fulgence Alliguer, 40 ans, demeurant 1, rue Joseph Guillonneau, se jeta sur lui comme un forcené, le renversa, chercha à l'étrangler et lui fit de nombreuses égratignures à la figure. Plusieurs personnes durent intervenir pour maîtriser l'agresseur. Le procureur de la République a ouvert une instruction.

 

Septembre 1918  -  Quel est ce mystère ?  -  On parle beaucoup à Lisieux de la mort d'une dame X. employée dans un service de la caserne Chazot, qui est survenue dans des conditions très mystérieuses. Cette dame est décédée subitement, alors qu'elle paraissait dans un parfait état de santé. D'après les uns, elle aurait succombé à une embolie, d'après les autres, elle se serait empoissonnée à la suite d'irrégularités constatées dans son service. 

 

Septembre 1918  -  Recel de déserteur.  -  Depuis le mois de juin, le soldat Georges Guérin, 34 ans, à Vimoutiers (Orne), déserteur du 118e d'infanterie, avait trouvé une hospitalité trop généreuse chez la femme Colace, née Doucet, journalière à Lisieux. Les gendarmes viennent de l'arrêter, et ont dressé procès-verbal contre la receleuse.

 

Septembre 1918  -  Les jeux dangereux.  -  La petite Denise Calmes, trois ans et demi, qui, en jouant avec une camarade, traversait en courant la chaussée d'un trottoir à l'autre a été renversée, rue de Livarot, par une voiture de la laiterie coopérative de Mesnil-Guillaume. Relevée avec des blessures au visage et au dos, elle a reçu les soins du docteur Toussaint. Son état est satisfaisant.

 

Janvier  1919    -   Coups et blessure volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.  -   Beauche ( Pierre-Eugène-Léopold ), 33 ans, né le 20 juin 1865, à Tordouet, arrondissement de Lisieux, journalier à Lisieux.

Le 8 septembre 1918, le sieur Bon, âgé de 46 ans, quittait vers 20 heures le logement de sa mère à Lisieux, pour regagner à pied la commune de Firfol, où il travaillait comme ouvrier  agricole, chez le sieur Leprince, cultivateur. Deux heures plus tard, sa mère fut surprise de le voir revenir la figure ensanglantée et se traînant péniblement. Bon lui expliqua qu'en montant la cote St-Ursin, i! avait été rejoint et assailli par le nommé Beauche, qui l'avait roué de coups. La veuve Bon garda son fils chez elle pour le soigner.

Le 12 septembre, il retourna à Firfol chez Leprince pour essayer de reprendre son travail, mais il dut revenir le lendemain 13, à Lisieux, pour s'aliter définitivement. Comme son état  s'aggravait, sa mère le fit admettre a l'hospice de Lisieux ou il est décédé le 23 septembre sans avoir pu être interrogé.

Le médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie déclare que la mort, quoique survenue tardivement, est le résultat direct de blessures reçues par la victime. Bon a succombé à une hémorragie cérébrale d'origine traumatique.

Aussitôt après l'agression dont il venait d'être victime, Bon a affirmé à sa mère qu'il avait été frappé par Beauche. Le 17 septembre, à Firfol, il a également déclaré à la dame Leprince, en montrant les blessures qu'il portait : « C’est Beauche qui m'a fait cela ». Il a fait le même récit au domestique Sobo ( André ), et a l'ouvrier Samyn. Il a ajouté que Beauche devait être accompagné d'un individu qu'il n'avait pas formellement reconnu et qui, au surplus, n'avait pas frappé.

Après avoir opposé des dénégations absolues, Beauche a avoué son crime. Il a reconnu avoir frappé Bon au lieu indiqué par la victime,  c'est-à-dire dans la cote St-Ursin, le dimanche 8 septembre, vers 22 heures, sans avoir été provoqué aucunement. Il cherche a atténuer sa culpabilité en déclarant qu'il a agi sous l'influence de l'ivresse.

Les témoins entendus au cours de l'information ont fait connaître que le 8 septembre, vers 20 heures et demie, c'est-à-dire une demi-heure avant l'agression, Beauche, qui sortait du café Petit, ne paraissait pas ivre.

L'accusé a déjà été condamné pour vol et pour coups et blessures volontaires. Les renseignements recueillis lui sont nettement défavorables. Il est représenté comme très méchant, violent, querelleur, ivrogne et voleur. Il travaillait peu régulièrement et avait une mauvaise conduite tant des personnes qui travaillaient avec lui que des patrons qui l'employaient.

Défenseur: Me  Abraham, du barreau de Bayeux.    ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Janvier  1919    -   Les prisonniers encore en Allemagne.  -    Le Sous-secrétaire d'État à la démobilisation fait savoir que le gouvernement français s’est préoccupé de savoir si les autorités allemandes ne maintenaient pas cachés des militaires français jusqu'alors portés déparas.

Une déclaration formelle a été faite par les autorités allemandes que de tels prisonniers n'existent pas. Pour la contrôler, et d'accord avec les autres gouvernements de l'Entente, le  gouvernement français organise des missions chargées de procéder aux recherches et vérifications utiles.

D'autre part, un avis officiel va être donné par tous les moyens de publicité désirables à la population allemande d'avoir à signaler, sous peine de sanctions individuelles et collectives les  plus sévères, tout sujet des pays de l'Entente qui se trouverait encore sur le territoire allemand. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Janvier  1919    -   Boucheries et charcuteries départementales.  -   On nous communique la note suivante :

Le bruit a couru ces derniers jours, et la presse s'en est fait l'écho, de la fermeture, au 15 février prochain, des boucheries et des charcuteries départementales.

Nous sommes en mesure d'affirmer que cette nouvelle est sans fondement. La démobilisation de divers spécialistes affectés à ces établissements doit, à la vérité, entraîner des modifications dans leur fonctionnement. Certains magasins de vente vont faire retour à leurs occupants de 1914. Mais il sera procédé à leur remplacement par le service du ravitaillement départemental qui, nous le répétons poursuit et poursuivra son action aussi longtemps qu'elle sera nécessaire. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Février  1919    -     Sous l’eau et la  glace.   -  A la suite des pluies de ces derniers jours et de la fonte des neiges, dit le « Pays d'Auge », nos rivières sont sorties de leur lit et vendredi, dans l'après-midi, ont envahi nos rues, rendant la circulation impossible.

La rue Saint-Michel a été couverte aux environs de la sous-préfecture sur une longueur de 50 à 60 mètres et un service de voiture a du être établi pour le passage des piétons, naturellement toutes les allées et cours aboutissant à cet endroit étaient impraticables.

La rue Hamelin et ses trottoirs étaient couverts entièrement depuis la rue Valencourt jusqu'à la rue de Launay.

La rue de l'Église n'était qu'un lac se confondant avec celui de la prairie et couvrant tout le quartier Bras-d'Or.

L’eau s'est retirée dans la nuit de samedi, mais sous l'influence de la basse température a laissé partout une épaisse couche de glace très glissante et des plus dangereuses à affronter et qui laisse craindre de nombreux accidents, si le soleil ne la dissout rapidement.

Les Lexoviens ont, aussi, connu douze heures avant, les ennuis de l'inondation dans les bas quartiers de la ville Rue Rose-Harel l'eau a atteint un mètre de hauteur dans la tannerie de M. Foussard.

Entre Lisieux et Trouville, la prairie est complètement couverte. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Février  1919    -     Une affaire à éclaircir.   -   Il y a quelques Jours, un chauffeur d'automobile belge, Joseph Helluinche, se présentait chez plusieurs épiciers de Lisieux, auxquels il proposait du sucre à des prix avantageux. La police, prévenue, interrogea le chauffeur.

Un habitant de Pont-l'Evêque, M. P. D……, serait également impliqué dans cette affaire. D'après les déclarations des inculpés, le sucre offert (6 000 kilos), proviendrait de l'intendance belge du Havre. L'enquête se poursuit. ».  ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Février  1919    -     Agressions.   -   Mercredi matin, vers 9 h., deux ouvriers se rendant à leur travail ont été attaqués par quatre soldats dont on ignore encore les noms.

La première agression a eu lieu rue St-Jacques. La victime est un Jeune homme employé à la Société des Bois de Normandie, il a été Jeté à terre, dépouillé de son porte-monnaie,  contenant une vingtaine de francs, et menacé d'un revolver pour l'empêcher de crier.

La seconde agression fut commise quelques minutes après, boulevard Émile-Demagny. Un ouvrier agricole a été dévalisé dans les mêmes conditions et a reçu de plus un violent coup de pied de l'un de ses agresseurs.

La police de Lisieux et la gendarmerie ont signalé les faite à l'autorité militaire, et l'on espère découvrir sous peu les coupables. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Février  1919    -     La Fabrication de nos Fromager par l’Amérique.   -   Pendant qu'en Normandie on fait la guerre au camembert, en Amérique on développe cette industrie. Et voici un détail curieux : ce sont les fromageries américaines qui maintenant fournissent les transatlantiques français et, parait-il, d'autres Importantes compagnies. Taxes supprimées. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Mars  1919    -     Les Régiments Normands.   -   On sait combien les régiments Normands se sont distingués an cours de la grande guerre et tous maintenant ont, croyons-nous la fourragère.

A ceux dont nous avons déjà parlé, il faut ajouter le 205e régiment de Falaise ; le 319e régiment de Lisieux, et le 224e régiment de Bernay.

Le 5e, qui porte déjà, cette fourragère, a de nouveau été cité. On-dit qu'il recevrait prochainement la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mars  1919    -     Le pécule des poilus insaisissable.   -   Le sous-secrétaire d'État aux finances fait connaître qu'il a été notifié aux comptables du Trésor qu'il leur était  interdit de retenir d'office les impôts sur les sommes inscrites au carnet de pécule, de même qu'éventuellement sur l'indemnité de démobilisation. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mars  1919    -    Grave détournement.   -   La police vient d'ouvrir une enquête sur une affaire de détournement de farine au préjudice de l'Intendance. –

Les Inculpés de vol sont les nommés Eugène Troussier, 42 ans, ouvrier boulanger à la Manutention militaire, et François Avenel, gérant de la Manutention. Cette farine était vendue au boulanger Taburet, rue Paul-Banaston, qui sera poursuivi pour recel de farine appartenant l'Intendance. ( Source : Le Moniteur du Calvados ) 

 

Avril 1919  -  La ville filleule. -  La ville de Lisieux a choisi comme filleule la commune de Pérenchies, située entré Lille et Armentières, qui comptait avant la guerre une population de  4.500 habitants, la plupart employés dans les établissements Agache. Un Comité a été constitué et un certain nombre de décisions ont été prises en vue de faciliter le ravitaillement de la  ville filleule. Un appel a été fait à la population pour la remise d'objets de literie et d'ustensiles de cuisine.

 

Mai  1919  -  Religieuses décorées.  -  M. le Dr Degrenne, entouré de M. le Dr Lesigne, maire de Lisieux, de M. le Dr Ouvry, chirurgien en chef de l'établissement, des médecins-majors de la garnison et de Mme la supérieure de la communauté, a remis, en présence des militaires malades et blessés, le diplôme et l'insigne en or décernés par le ministère de la guerre aux infirmières qui se son particulièrement distinguées par leurs mérites en prodiguant leurs soins dévoués à nos braves soldats, au cours de cette longue guerre. 

Ce sont MMmes Saint-Exupère, Sainte-Thaïs, Saint-Thomas, Sainte-Agnès et St-Gabriel. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mai 1919  -  Le temps qu’il fait.   -  Une effroyable tempête a soufflé ses jours derniers, lacérant les premières feuilles et arrachant les premières fleures.

Malgré l'arrivée des hirondelles, le printemps ne peut se décider à faire son entrée. La végétation s'en trouve très retardée. Pourtant jamais une année d'abondance n'eût été aussi nécessaire. Fort heureusement, jusqu'ici, rien n'est sérieusement compromis et il est toujours permis d'espérer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin  1919  -  Vol et arrestation de P. de G. allemands.  -  Deux prisonniers de guerre allemands évadés du dépôt n° 3 à Trouville, ont pénétré par effraction, le 10 juin, dans une propriété  appartenant à M. Beaudrouet, pharmacien à Lisieux, avec l'espoir d'y trouver des habits.

La femme Lioras, bonne de M. Beaudrouet, qui pénétrait dans la propriété, les aperçut et leur demanda ce qu'ils faisaient. Comme ils avaient formulé le désir d'avoir du pain, elle les accompagna chez une fermière voisine qui leur remit ce qu'ils demandaient après qu’ils eurent consenti à abandonner des sabots volés dans la propriété de M. Beaudrouet, mais, ils  emportèrent des objets dissimulés sous leurs vêtements.

S'étant rendue à la gendarmerie, la femme Lioras reconnut les deux prisonniers qui venaient d'être arrêtés et les divers objets volés à son patron. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1919  -  Arrestations de deux Boches.  -  Deux Allemands évadés de Trouville les nommés Walter Hans, 26 ans, et William Thiés, 23 ans, furent rencontrés dans le chemin du Champ-Remouleux par MM. Bonhoure, gardien-chef du cimetière, et Olivier, charretier aux établissements Leroy, qui, gracieusement, les remirent à la gendarmerie. Ces deux boches sont  en outre les auteurs d'un vol avec effraction et escalade dans une maison appartenant à M. Baudrouet  ; ils détournèrent une somme de 22 francs et saccagèrent les meubles, ils ont été  incarcérés.

 

Juillet 1919  -  Les grèves.  -  La grève des ouvriers liniers et lainiers, et des ouvrières de l'habillement s'est  poursuivre à Lisieux sans incident, à la mairie, a eu lieu une réunion entre les  patrons et les délégués dès ouvriers. L'accord s'est  établi entre patrons et ouvriers de l'usine Laniel et un arrangement paraît devoir se faire entre les ouvrières de l'habillement et M.  Rousseau. Les pourparlers engagés dans l'après-midi pour l'industrie du drap, n'ont pas abouti, et dans ces conditions, il y a tout lieu de craindre que la grève se continue encore plusieurs jours.  

La fin de la grève.  -  La grève des ouvriers du textile et de l'habillement, s’est terminée lundi. Elle aura duré 10 jours. C'est samedi soir, à l'issue d'une réunion au cours de laquelle les  délégués des syndicats  ont fait connaître les relèvements importants de salaires accordés par les patrons, que lès grévistes ont décidé la reprise du travail.

 

Juillet 1919  -  Le 13 juillet, au Jardin public, fête sportive et concert à la même heure, place Matignon, inauguration de l'Exposition artistique organisée par la Société des Amis des Arts,  au profit de la ville filleule de Lisieux. Le soir, à 7 heures, annonce de la fête par le carillon des cloches ; à 9 h. 30, retraite aux flambeaux bals publics dans les principaux quartiers. Le 14  juillet, à 5 h. 30, carillon des cloches ; à 8 heures, distribution de pain aux familles nécessiteuses ; à 9 heures, place Thiers, revue des troupes ; à 10 heures, à l'Hôtel de Ville, grande cérémonie à la mémoire des soldats morts au champ d'honneur. Dans l'après-midi, exercices de gymnastique et jeux place Thiers. Jeux et courses dans les principaux quartiers. Le soir,  concert au Jardin public, à l'issue du concert place Thiers, représentation cinématographique.

 

Janvier 1920  -  Lisieux sans gaz.  -  Malgré de sérieuses démarches tentées par la municipalité et la compagnie du gaz, les arrivages de charbon ne s'effectuant pas, l'usine à gaz a dû  cesser toute fabrication et Lisieux se trouve dans la plus complète obscurité pour une durée qu'il est impossible de connaître.

 

Janvier 1920  -  Infanticide.   -   A Lisieux, une fille Émilienne Guesnet, 20 ans, ouvrière d'usine, rue du Camp-Franc, ayant accouché clandestinement, a jeté son enfant dans la Touques. 

Elle a été arrêtée, mais, étant donné son état, on l'a transportée à l’hôpital. Sa mère, qui, au cours de l'enquête, avait prétendu ne rien savoir, est revenue sur ses déclarations et a avoué qu'elle était auprès de sa fille quand cette dernière jeta son enfant dans la rivière. On l'a arrêtée aussi et écrouée à la prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1920  -  Ne cherchez pas loin !  -  Pendait la nuit, le greffe du Tribunal de Commerce de Lisieux a été cambriolé. 

Le voleur n'a pris dans la caisse du commis greffier que 200 fr. sur les 562 qui s'y trouvaient. Aucune trace d'effraction n'ayant, été relevée, on suppose que le cambriolage est l'œuvre de quelqu'un connaissant les maîtres de la maison. On enquête. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1920  -  Triste fin.  -  Les voisins de Mme Guibert, rue Petite-Couture, à Lisieux ne l'avaient pas aperçue depuis les premiers jours du mois. Inquiets d'une aussi longue absence dont elle n'avait pas coutume, ils prévinrent la police, qui fit ouvrir la porte. On découvrit alors la malheureuse femme étendue morte sur son lit. (Source  : Le Bonhomme Normand)   

 

Février 1920  -  Brûlée vive.  -   En faisant la lessive, Mlle Adèle Marie, 17 ans, demeurant à Lisieux, mit le feu à son tablier. En peu d'instants, elle fut environnée de flammes et cruellement brûlée. On la transporta à l'hôpital où elle succomba le surlendemain. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1920  -  Coup de pouce.  -   C'est dans la nuit du samedi à dimanche que nous allons devenir tous riches, en économisant, d'un coup, 250 heures de feu et de lumière ! En effet, l'avance de l'heure part, cette année, du 14 février et elle durera jusqu'au 25 octobre.

Nous allons donc recommencer et vivre en désaccord avec le soleil, la lune, les étoiles, les fleurs, les petits oiseaux, les coqs, les vaches, les cultivateurs et le bon Dieu par dessus le marché.

Ça ne fait rien, nous avons l'habitude ! Pour que l'avance prématurée de l'heure ne soit pas trop préjudiciable à la santé des écoliers, les entrées de classes, ne seront pas avancées avant Paques. Alors nos gosses vont manger une heure après nous !

On dit qu'en Amérique cette avance de l'heure n'est plus pratiquée. Pourtant les Yankees sont gens pratiques. Sans doute se trouvent-ils assez riches pour se dispenser de faire des économies de bouts de chandelles. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1920  -  Complaisance mal récompensée.  -   M. Saffrey, marchand de paille à Lieurey, rentrant, le soir, de Lisieux, en voiture, avait accepté de laisser monter auprès de lui un individu qui l’avait interpellé à la sortie de la ville. 

A un endroit désert, l'individu lui sauta à la gorge et lui vola son portefeuille. En se défendant, M. Saffrey tomba de voilure sur le sol et s'évanouit. Quand il reprit connaissance, son agresseur avait disparu. 

Grâce à une canne à épée qu'il avait laissée, on l'a découvert s'est un nommé René Chennevarin, 21 ans. On l'a arrêté dans la Chambre qu'il occupait à l'hôtel d'Alençon. En y retournant pour le questionner, les gendarmes trouvèrent dans le lit, que le malfaiteur venait de quitter, un des copains de ce dernier, un déserteur recherché depuis un certain temps déjà. Il est allé rejoindre son  camarade à la prison. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Les métiers s’arrêtent.   -   A Lisieux, les ouvriers du textile, imitant leurs camarades du Nord, ont décidé la grève. Les ouvriers des deux usines dont, des patrons ont adhéré aux tarifs syndicaux ont été  autorisés à continuer le travail, mais, ils ont dû s'engager à verser 10 % de leurs salaires à leurs camarades grévistes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1920  -  Le danger des machines   -   Un ouvrier imprimeur de l'imprimerie du « Réveil de Trouville », à Lisieux, M. René Letarey, 39 ans, s'est fait prendre la main  gauche entre les  cylindres de sa machine et a eu deux doigts écrasés. On l'a conduit à l'hôpital où on dû procéder à l'amputation de la main. Son état est satisfaisant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1920  -  Sous les roues.   -  Un enfant de 4 ans et demi, le jeune André Calvire, a été renversé, place Gambetta, à Lisieux, par une voiture de meunier, qui lui a écrasé une jambe. On l'a transporté à l'hôpital. Son état est grave. On recherche l'auteur de l'accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Infanticide.   -   Fin décembre dernier, le parquet de Lisieux était informé qu'Émilienne Guesnet, ouvrière d'usine à Lisieux, était accouchée clandestinement et que son enfant avait disparu. 

L'enquête révéla, en effet, qu'aussitôt après l'accouchement la mère d’Émilienne, Marguerite Sauvage, femme Guesnet, 44 ans, prit l'enfant dans son tablier et, sans rien dire à sa fille, alla le jeter dans la Touques, qui passe au bas du jardin de leur habitation. 

C'est à l'instigation de sa mère, qui la maltraitait depuis qu'elle était enceinte, qu'Émilienne Guesnet avait dissimulé sa grossesse. Elle a été mise hors de cause et la mère seule a comparu devant le jury. Elle a été condamnée à six ans de réclusion.    Défenseur:  Me  Deniau.   (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1920  -  Un voleur de grand chemin.   -   Le soir du 21 février, dernier, M. Sylvain Saffrey, marchand de paille à Favril (Eure), qui rentrait en voiture chez lui, avait consenti à prendre avec lui Eugène Chennevarin, 20 ans, originaire de Bonneville-La-Louvet, qu'il avait rencontré sur la route, près de Lisieux. Le trajet s'accomplit sans encombre jusqu'à l'embranchement de la route de St-Pierre-de-Marolles. 

Cheunevarin se jeta alors sur M. Saffrey, le renversa en arrière et tenta de l'étrangler. Tandis que d'une main il le serrait à la gorge, de l'autre il fouillait ses poches et lui enlevait son porte-feuille et son porte-monnaie. M. Saffrey, qui avait perdu connaissance, roula sur la route. Chennevarin prit alors la fuite. Il fut arrêté le lendemain à Lisieux. Il passa des aveux. Il a déjà subi plusieurs condamnations. 

La Cour lui à infligé huit ans de réclusion.    Défenseur : Me Jouanne.  (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1920   -   Un cheval s’emballe.   -  M. Herode, boucher à St-Clair, descendait en voiture la Grande-Rue, à Lisieux, lorsque son cheval, effrayé par le bruit d'une devanture qu'on fermait, s'emballa. Voulant évité un accident, M. Herode tourna au coin de la place Thiers. Mais le cheval buta sur le trottoir et la voiture versa. M. Herode fut précipité sur  le  sol et grièvement blessé à la tête. Son état ne parait pas inquiétant. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1920  -  Le droit de défense.   -   On se souvient que le soir du 31 décembre dernier, sur, le champ de foire de Lisieux, les frères Pierre et Alphonse Muset, qui étaient ivres, après avoir injurié et menacé un marchand forain, Jean Proslat, 49 ans, cherchèrent, à pénétrer de force dans sa roulotte, Proslat, qui était malade et couché, se leva et se croyant en danger, tira trois coups de revolver sur Pierre Musel qui fut atteint en pleine poitrine. 

Poursuivi devant le Tribunal de Lisieux, Proslat a été acquitté comme ayant agi en état de légitime défense. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1920   -   Une femme brûlée vive.   -   Mme Guillemin, boulevard Herbet-Fournet, à Lisieux, faisait fondre de l'encaustique sur un réchaud à gaz. L'essence s'enflamma et le feu se communiqua au corsage de la malheureuse femme, qui fut atrocement brûlée. Malgré les soins qui lui furent prodigués, Mme Guillemin succomba le soir même. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1920   -   Happé par une courroie.   -    Pour dérouler une courroie qui, s'étant rompue, s'était enroulée autour d'un arbre de transmission, M. Adolphe Désètable, 46 ans, rue d'Orbec, à Lisieux, employé aux établissements Rousseau, négligea d'arrêter le mécanisme Le malheureux eut les deux poignets saisis par la courroie et fut entraîné par le mouvement de rotation.

Quand on se porta à son secours on le trouva les deux poignets et les deux jambes brisées et le corps couvert de contusions. Après un premier pansement, on le transporta à Hôpital. Son état est inquiétant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1920   -   Singulière découverte.   -   Ces jours derniers, en gare de Lisieux, après le passage du train de Cherbourg, on a découvert dans l'entrevoie des débris sanguinolents, qui, soumis à un examen médial, ont été reconnus pour deux fœtus humains parfaitement conformés. Une enquête a été ouverte aussitôt. (Source  : Le  Bonhomme Normand)  

 

Août 1920   -   Retour des courses.   -   Les époux Gandon, dont le mari, 57 ans, est aiguilleur à la gare de Lisieux, tiennent des garnis rue Caroline-Duchemin.

Ils allèrent ensemble aux courses de Deauville avec une de leurs anciennes locataires. Au retour, la femme Gandon fit à son mari une scène de jalousie, et s'armant d'un couteau de boucher elle lui-en asséna deux coups sur la tête lui faisant de fortes entailles. Voulant se protéger par un geste, Gandon eut la main gauche fendue. Son étal est des plus graves.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1920   -   Unis dans la mort.   En excursion de vacances en Normandie, M. Tranquille Lefebvre, 57 ans, représentant de commerce, accompagné de sa femme, 52 ans, et de sa fille, 25 ans, étaient descendus à un hôtel de la rue Pont-Morlain, à Lisieux. 

Quelques heures après leur arrivée, M. Lefebvre fut pris de vomissements de sang et ne tarda pas à expirer. Sa femme se précipita à  son secours. Tout à coup, elle tomba comme une masse, terrassée sans doute, par la rupture d'un anévrisme. Cette double mort subite a paru singulière et une enquête est ouverte à ce sujet. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1920   -   Sous un wagon.   -   À la gare de Lisieux, le chauffeur Joseph Méar, 25 ans, qui venait de remettre son service et passait sur la voie, a été renversé par un wagon en manœuvre, et a eu les deux cuisses broyées. Il est mort pendant son transfert à l'hôpital. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920   -   Écumeurs de gares.   -   Un employé de la gare de Lisieux, en rentrant chez lui, dans la nuit, aperçut, rue d'Orbec, trois hommes chargés de paquets qui, à son aspect prirent la fuite. Il n'hésita pas à prévenir l'agent de service, et, tous les deux, se mirent à la recherche des malfaiteurs. Après une courte lutte, ils réussirent à arrêter et à conduire au poste les pillards, qui s'étaient débarrassés de leur butin.

Ces trois individus font partie de la bande qui a dévalisé, en gare, les wagons d'un train de marchandises. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Baptême du lait.  -  Pour avoir baptisé sont lait dans une proportion de 17 %, la jeune Alice Demolder, 23 ans, cultivatrice à St-Jacques-de-Lisieux, est  condamnée par le Tribunal correctionnel à 30 fr. d'amende. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Pour faire son beurre.  -  Le sieur Omer Vandamme, 42 ans, épicier à Lisieux, poursuivi pour spéculation illicite sur le beurre, est condamné à 500 fr. d'amende, à l'insertion et l'affichage du jugement. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1920  -   Accident de voiture.  -  M. Sauvage, boucher à Lisieux, montait en voiture la route de Paris. A peu de distance de la ville, il aperçut un homme étendu. C’était un nommé Pellouin, 50 ans, charretier chez M. Laugeois, à Lisieux, qui, quelques instants auparavant, était tombé de sa voiture et s'était cassé, la jambe. M. Sauvage le transporta à l'hôpital.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1920  -  Les dangers de la rue.   -   Un camion automobile de la laiterie Hénion, d'Oui!ly-le-Vicomte, a renversé, rue Pont-Mortain, à Lisieux, le sieur Alfred Lécuyer, 42 ans, journalier, rue Petite-Couture, lui faisant de graves blessures au cou, à la tête et à la main gauche. Le camion qui paraît-il, allait à vive allure ne portait pas de lanterne.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1920  -  Noyade accidentelle.   -   Le jeune René Cottrel, 11 ans, demeurant rue Ferdinand-Daulne, à Lisieux, était descendu au lavoir donnant sur la Touques, pour s'amuser à le balayer. Ne le voyant pas revenir, sa mère fut voir ce qu'il faisait. L'enfant avait disparu, seul le balai flottait sur l'eau. On fil aussitôt des recherches, qui ne donnèrent, aucun résultat. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1920  -  Un homme courageux.   -  Le cheval de Mme Toutain, cultivatrice au Breuil-en-Auge, s'est emballé dans la Grande-Rue, de Lisieux, au moment où celle voie est la plus animée, et il menaçait de causer de graves accidents. M. René Prost, voyant le danger couru par les trois personnes qui étaient dans la voiture, n'hésita pas à se jeter à la tête du cheval. 

Après avoir été traîné quelques instants, il parvint à l'arrêter, M. Prost a refusé la récompense que lui offrait Mme Toutain, en se déclarant suffisamment payé par le sentiment du devoir accompli. (Source  : Le Bonhomme Normand)

17.    LISIEUX.  -  La Touques au Camp franc

LISIEUX.  -  Les Rues d'Orbec et de

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