1er Juillet 2023 UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS Page 8

LISIEUX

             Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Lexoviens, Lexoviennes

Février 1921  -  Le truc de la marque.   -   Tout dernièrement victime d'un vol de 700 fr. disparus d'une armoire, ainsi que du linge de toute sorte, Mme Fouquet, propriétaire de l'Hôtel d'Alençon, à Lisieux, afin de découvrir la voleuse qu'elle soupçonnait, mit dans un tiroir plusieurs billets auxquels elle avait fait des marques.

Elle ne tarda pas à constater la disparition de deux de ces billets. La police interrogea Marie-Louise Moulon, veuve Ridel, 39 ans, domestique à l'hôtel. La voyant un peu gênée, on la fouilla. Les deux billets manquant furent retrouvés dans ses bas. La veuve Ridel a été arrêtée. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1921  -  On arrête deux escarpés.   -   A Lisieux, un vol avec effraction a été commis chez les époux Saint-Jean, rue Pont-Mortain. Une somme de 600 francs en billets de banque a été soustraite dans leur chambre à coucher.

Le même jour, une tentative de vol du même genre avait eu lieu chez la veuve Virginie, débitante, place Victor-Hugo. Là, moins heureux, les voleurs ne purent mettre leur projet à exécution. 

La police, prévenue aussitôt, se mit en chasse, et le soir même, l'un dés cambrioleurs était arrêté au Café du Globe. Le second fut arrêté une heure après, au même endroit. Ce sont les nommés Frédéric Le Boudour, 20 ans, ajusteur, rue du Grand-Croissant, et René Panchais, 20 ans, tourneur, rue de Suffren, tous deux du Havre. Ils étaient munis d'appareils de cambrioleurs et l'un d'eux, d'un couteau à cran d'arrêt. Il y a tout lieu de supposer que ces deux individus font partie de la bande qui a opéré à Caen et au Havre, de la même façon, chez divers commerçants. Ils ont été écroués. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Avril 1921  -  Accident de Voiture.   -   Une voiture attelée d'un cheval était stationnée devant la tannerie de M. Foussard, rue Rose-Harel, à Lisieux. Tout à coup, le cheval se mit en marche et la voiture renversa la dame Boulais, âgée de 78 ans, qui atteinte de surdité, ne l'entendait pas venir. Relevée, on constata qu'elle avait deux côtes enfoncées et plusieurs autres blessures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1921  -  En levant les vannes.   -  Le contremaître de l'usine Jansen, rue Ferdinand-Baulne, à Lisieux. M. Nugues, a découvert dans la « Touques », en levant les vannes, le cadavre d'un entant nouveau-né. Ce cadavre était enveloppé dans une toile d’emballage grise et ficelé solidement. Pour éviter sans doute qu'il soit rongé par les rats, le corps du petit être était, suspendu à un fil de fer. Une enquête est ouverte et l'autopsie a été pratiquée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1921  -  Le feu.   -   Une salamandre placée dans l'arrière magasin de Mme Felsenberg, corsetière, rue Pont-Mortain, à Lisieux, a mis le feu a des étoffes. L'incendie qui menaçait de prendre des proportions inquiétantes a pu être assez, vivement circonscrit. Les dégâts sont importants à cause de la nature des marchandises brûlées. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1921  -  Légion d’honneur.   -   Sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur, au titre militaire : le capitaine Georges Huchon, du 20e  territorial, fils, de M. Huchon, tapissier, place Thiers, à Lisieux ; le lieutenant Gabriel Lassery, du 119e d'infanterie, fils de M. Lassery, ancien conseiller municipal, à Saint-Pierre-sur-Dives. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Le feu.   -   Un commencement d'incendie s'est déclaré dans une salle de répétition de la Musique municipale, à Lisieux. Les pompiers, prévenus immédiatement. ont pu se rendre maîtres du feu. Les dégâts matériels sont très importants.

— Un incendie dont les causes sont, jusqu'ici, inconnues, a détruit l'établissement des époux Tabard, épiciers-débitants, Grande-Rue à Condé-sur-Noireau. Il ne reste de l'immeuble que les murs et la couverture. Les dégâts, qui sont considérables, sont couverts par deux assurances.

-  D'importantes sapinières entre Bourguébus et Moult ont pris feu. Une grande quantité de sapins ont été détruits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Accidents de bicyclette.   -   Un motocycliste de Honfleur, Raphaël Cottet, qui marchait à toute allure, a essayé, à la sortie du bourg de La Rivière-St-Sauveur, de passer entre le trottoir et la voiture de M. Sébire, de Formoville (Eure), que conduisait son domestique Robert Boudesseul. La moto ayant dérapé, Cottet a fait une chute grave. Il été relevé sérieusement blessé.

— Jean Renier, 19 ans, forgeron, rue Ferdinand-Daulne, à Lisieux, descendait le boulevard Ste-Anne à bicyclette. A la suite d'un freinage brusque, il fut projeté sous une automobile qui passait au moment.  Une des roues lui passa, en partie sur le corps, lui luxant l'épaule.

— Un jeune homme de Lisieux, nommé Plouvain, 18 ans, s'entraînait à bicyclette. En descendant la cote de Fumichon, il fut accroché par un banneau. Projeté à terre, il fut grièvement blessé à la cuisse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Pincée !   -   Un vol de 1 200 fr. a été commis au préjudice de M. Chapellière, ouvrier maçon, rue du Camp-Franc, à Lisieux. Cette somme a été retrouvée en la possession de la fille Anna Lagoutte, qui a été arrêtée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   La dernière partie.   -   M.. Henri Moreau, 64 ans, ancien tailleur, rue d'Alençon, à Lisieux revenait de Mesnil-Guillaume à bicyclette, où il était allé à la pêche avec un ami. Pris soudain d'un malaise, il descendit pour se reposer. Malgré les soins qui lui furent prodigués, il expira peu après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1921  -   Un sauvetage.   -   Un enfant de huit ans, le jeune Louis Bisson, demeurant chez sa grand'mère, Grande-Rue à Lisieux est tombé accidentellement, dans l’Orbiquet, Un témoin de l'accident, M. Coigny, s'est jeté immédiatement au secours de l'enfant, et est parvenu a le retirer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   Argument tranchant.   -   A la suite d'une discussion, place Gambetta, à Lisieux, entre la femme Paul Chilard, 18 ans, ouvrière d'usine, rue Petite-Couture, et M. Maupas, celui-ci flanqué deux gifles à la femme Chilard qui devenant subitement furieuse, s'élança sur M. Maupas et lui porta un coup de couteau dans le ventre.

Le blessé fut transporté d'urgence à l'hôpital. La femme Chilard a été arrêtée et déférée au Parquet. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Pour les petits.   -   Avec la calamiteuse sécheresse, on peut craindre que le lait ne devienne cher, cet hiver, et les dépenses de la Goutte de Lait seront sûrement lourdes. Aussi les dons faits à notre oeuvre préférée, sont-ils bien accueillis. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Macabre pêche.   -   On a découvert dans la rivière La Touques, au barrage de l'usine Adeline à Lisieux, un fœtus, qui a été transporté à la morgue. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1921  -   Le coup de pouce.   -   Nous sommes revenus à l'heure normale. L'opération s'est faite sans douleur, si ce n’est pour nos montres, dont les aiguilles souffrent toujours un peu de marcher en arrière. Finis, maintenant, les longs soirs et le travail à la lumière du jour ! Il va falloir allumer dès quatre ou cinq heures !

Mais nos paysans, eux, sont contents. Ils en avaient plein le dos d'être obligés de marcher en même temps « à la nouvelle et à l'ancienne ». L'avance de l'heure, qui a quelques avantages, il faut le reconnaître, commence à être sérieusement combattue. Des esprits sérieux prétendent même que ses économies sont factices, et que, comme toutes les habitudes anormales et contraires aux lois naturelles, elle doit, au contraire, entraîner des pertes appréciables, qu'on n'aperçoit pas de prime abord. Nous avons toujours six mois pour y réfléchir ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Terribles accidents d’usine.   -   Le contremaître de lavage de l'usine Louiset et Dudouis, rue Ferdinant-Daulne, à Lisieux, M. Edmond Valette. 29 ans, s'apercevant que Ia courroie d'une essoreuse était tombée, voulut la remettre en marche sans avoir fait arrêter le moteur. Ii fut happé par son veston et entraîné par la machine qui à chaque tour le projetait contre le mur. Une ouvrière fit arrêter aussitôt, mais il était trop tard. Le malheureux contremaître succomba peu après sans avoir repris connaissance, il laisse une veuve et un enfant.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Brûlées vives.   -  Mme Jeanne Werquin, 39 ans, journalière, rue Duhamel, à Lisieux, était occupée à activer son feu lorsque le vêtement de pilou qu'elle portait s'enflamma. Grièvement brûlée, la malheureuse fut transportée à l'hôpital où elle succomba dans de cruelles souffrances, quelques instants après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1922  -   Singulier suicide.   -    Profitant de l'absence de son mari Eléonore Lepitre, femme Chêne, 50 ans, place Gambetta, à Lisieux, s'est suicidée.

Couchée dans son lit, elle s'était entouré le cou avec une écharpe de soie formant cordelette puis avait tiré sur les deux extrémité jusqu'à la strangulation. L'enquête ouverte a démontré qu'il s'agissait bien d'un suicide. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mars 1922  -   Lugubres pêches.   -    Un cadavre de femme dont on n'a pu encore établir l'identité, a été retiré de la Touques, aux vannes du moulin de M. Émile Morin, minotier à Lisieux. Le corps paraissait n'avoir séjourné que très peu de temps dans l'eau. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Le temps qu’il fait.   -   Nous sommes en Mars, et nous ne risquons pas de l'ignorer, car les giboulées sont là pour nous le rappeler. Elles sévissaient, ces jours-ci, avec une violence rare. Cela touchait au cyclone. Il a même « éclairé » et tonné.

De quel présage ces normales intempéries sont-elles le signe ?

Personne n'en sait rien et les autres l'ignorent. M'empêche que cet hiver il a fort peu gelé et encore moins neigé. Il s'ensuit qu'à l'heure actuelle, les amandiers sont en fleurs, ainsi que les pêchers et abricotiers. Si l'hiver est fini, qu'il le dise ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1922  -   Visite indiscrète.   -   Pendant, que Mme Dulertre, rue Condorcet, à Lisieux, était au cirque, des cambrioleurs ont pénétré chez elle et après avoir fracturé l'armoire lui ont dérobé environ 1 800 fr. d'or et d'argent, et 2 000 fr. de bijoux.

A côté, dans une boite une sorte de vieux chiffon de toile avait été heureusement laissé parles cambrioleurs. C'était un sac enfermant 20 000 fr. de bons du Trésor et un billet de 1 000 fr. Une enquête est ouverte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Nos rivières sont toujours en crue.    -   Les poissons y ont de la place ! Cela les change un peu de l'été dernier où vraiment ils auraient commencé à se sentir les nageoires s'ils avaient été aussi nombreux que jadis. Mais, hélas ! la gent aquatique tend toujours à diminuer dans les cours d'eau français en général, normands en particulier !

C’est une dépopulation analogue à celle du gibier. Le poil, la plume et l'écaille se raréfient à qui mieux mieux. A quoi cela tient-il ? A de nombreuses causes, mais surtout au braconnage terrible qui a sévi durant les années de guerre. Tout était admis à ce moment-là, et le reste aussi. On chassait sans permis, on filetait, on colletait, on dynamitait. Il semble qu'une véritable fureur de destruction sévissait sur toutes les savoureuses bestioles dont la nature prévoyante avait jadis peuplé nos guérets, nos bois, nos fleuves et nos ruisseaux.

Aujourd'hui, la tourmente semble, par bonheur, sinon complètement dissipée, du moins apaisée sensiblement. Même on s'occupe de repeupler un peu. Oh ! pas chez nous ! Chez nos voisins de l'Eure. On a immergé, en effet, récemment, quarante mille alevins de truites, dont ont profilé les charmantes rivières qui ont nom « la Risle » « la Charentonne », « la Calonne » et « la Dives » supérieure.

Si Dieu prête vie à ces intéressants poissonneaux, il en descendra sans doute quelques-uns dans le Calvados. C'est égal, un peu de réempoissonnement dans « la Vire », « la Seulles », « l'Orne » et « la Touques » n'eut pas été non plus mal accueilli.

Mais voilà, c'est la Chambre de Commerce d'Évreux qui avait fait, à Paris, des démarches pressantes pour obtenir cet envoi important d'alevins. Il faudrait que celle de Caen prit la même initiative et ce ne sont pas là ses spéculations habituelles. Des soucis autrement importants l'agitent ! Elle pense, bien à faire agrandir nos rivières et nos canaux, mais ce n'est pas pour mettre du « paisson » dedans. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1922  -   Un brutal.    -    Charles Dubourg, dit Le Bagnard, 50 ans, journalier à Lisieux, avait passé la journée avec l'amie de Louis Pattey, la femme Colas, 49 ans, rue Duhamel.

Dans la soirée, Dubourg revint chez Pattey, enfonça sa porte d'un coup d'épaule, l'obligea à se lever et le frappa à coups de pied. Le malheureux dut se sauver par la fenêtre. Dubourg se jeta ensuite sur la femme Colas, la frappa brutalement et chercha à la violenter.

La police, prévenue, arrêta cet énergumène, qui est un individu dangereux. Il a déjà subi plusieurs condamnations, dont une à 6 mois, pour viol. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Ah ! Chaleur !    -   Cette expression va revenir de mode : On suffoque, on étouffe, on cuit ! Pourquoi ce changement si brusque, d'où vient cette vague de feu qui nous submerge ?

Nos météorologistes nous l'expliqueront, s'ils le peuvent. En attendant, bien des gens souffrent dans les appartements étroits, les ateliers, les usines.

Heureux ceux qui, le soir, peuvent chercher la fraîcheur à la campagne, au bord de l'eau ! Disons, à ce propos, que la saison des bains s'est brusquement ouverte dans nos écoles de natation. Chez Maës, le bon baigneur Crouvisier est aux cent coups. Pourtant, qu'on se rassure, il y a de l'eau pour tout le monde ! (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1922  -   Dans la quincaillerie.    -   Sur une plainte de son patron, Ernest Louis, 18 ans, employé quincaillier à Lisieux, a été arrêté pour vol d'objets de quincaillerie. Son amie, Marie Maillard, 21 ans, sera poursuivie pour complicité de vol par recel. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Une grande infortune.    -    Un terrible accident est survenu aux établissements des Bois de Normandie, route d'Orbec, à St-Jacques de Lisieux. M. Eugène Letourneau, 59 ans, était occupé au chargement de grosses pièces de bois. La grue ayant amené un madrier à sa hauteur, M. Letourneau se disposait à le guider sur le tas déjà fourni, lorsque le balancement envoya la pièce de bois dans la poitrine du pauvre homme qui fut écrasé contre la pile.

La mort fut instantanée. Ce malheureux laisse une veuve et dix enfants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le temps qu’il fait.    -    La saison prend une assez vilaine tournure. Il fait trop beau. Après une période de pluies trop fréquentes et trop denses, voici que la sécheresse commence à sévir, comme l'an dernier.

Jusqu'ici le mal n'était pas grand, mais un arrosage sérieux serait bien nécessaire. Avec cela, les orages causés par ces chaleurs prématurées sont singulièrement violents.

L'autre semaine, à Mézidon, c'est une véritable trombe de glace qui s'est abattue, saccageant les jardins et les champs, brisant même les toitures. Il est à souhaiter qu'un temps moyen s'établisse, avec alternatives de sec et d'humidité. Car il faut se souvenir que le centre et l'ouest de l'Europe devront subvenir encore, pour de longs mois, à l’alimentation des contrées orientales où la révolution a aboli stupidement toutes les ressources agraires.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Voleurs et volés.    -   Une plainte a été portée par Mme veuve Taillebosq, épicière, Grande-Rue, à Lisieux pour vol d’une somme de 800 fr.

  Une bicyclette, valant 275 fr., avait été dérobée au préjudice de M. Courvoisier, marchand de cycles à Lisieux.

L'enquête vient de faire découvrir l'auteur de ce vol, Raymond Firmin, 27 ans. C'est un repris de justice. Il a été écroué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Le temps qu’il fait.    -   L'Almanach du Bonhomme Normand annonçait un temps chaud et sec pour le commencement de ce mois, orage et vent vers les 13 et 11, pluies ensuite. Jusqu'ici, il ne se trompait guère.

On demandait de l'eau, St-Médard, brigadier-chef de la grande compagnie d'arrosage, nous en a envoyé. On lui demandera maintenant de la mesurer, avec discrétion.

Il parait que la récolte, sans être médiocre, ne vaudra pas celle de l'an dernier. Souhaitons que des conditions météorologiques particulièrement favorables puissent en augmenter encore les profils, si nécessaires et si avidement attendus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Une friction qui coûte cher.    -   Une dame des environs de Lisieux était entrée chez un coiffeur de cette ville pour un nettoyage de tête. Elle avait dû, pour cela, enlever ses boucles d'oreilles en or, avec brillants, d'une voleur de 2 000 fr. L'opération terminée, la dame partit en oubliant ses bijoux. Lorsqu'elle revint pour les prendre ils avaient disparus. Elle a porté plainte contre inconnu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1922  -  Imprudence cruellement punie.    -   M. Joseph Boutron, rue Petite-Couture, à Lisieux, charretier aux Établissements Mommers, est tombé accidentellement en voulant monter sur son camion en marche.

Une des roues de l'avant-train lui a passé sur les jambes et la roue arrière sur le bassin. Relevé sans connaissance, M. Boutron a été transporté à son domicile. On espère le sauver. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Et les mœurs !    -   Sur une plainte de Joseph Cotrel, 19 ans, manœuvre, rue Ferdinand-Daulne, à Lisieux, et après enquête, on a arrêté Adrien Michel, 57 ans, garçon de magasin, rue du Marché au[1]Beurre. Il est inculpé d'outrage public à la pudeur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922   -   Un désespéré.   -    Mlle Olga Lecerf, 23 ans, servante chez Mme Malfilatre, rue d'Orbec, à Lisieux, a été trouvée pendue dans un appentis situé au bord de la rivière, dans la propriété de sa patronne. On ignore les causes de ce suicide.

— Utilisant un vieux pistolet qu'il avait bourré avec du plomb de chasse, M. Bouet, 43 ans, à St-Aignan-de-Cramesnil, canton de Bourguébus, s'est suicidé en s'en tirant un coup dans la tête. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1922  -  Tombé d’une échelle.    -    M. Isidore Bénard, 56 ans, manœuvre peintre à Lisieux, était occupé à un nettoyage de murs, rue des Pavements, lorsque l'échelle sur laquelle il était monté glissa et le fil tomber à la renverse. Dans sa chute, M. Bénard s'est fait une importante déchirure du cuir chevelu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Le temps qu’il fait.   -   Ces jours derniers, le baromètre était remonté et il avait, avec lui soulevé le temps. Il y a donc eu, malgré des matinées et des nuits assez maussades, quelques après-midi ensoleillés. On en a profité pour continuer ou même achever les travaux de la moisson.

Au point de vue du rendement des grains, il y a eu des surprises. On croyait tout perdu, tout compromis, il se trouve, au contraire, que dans beaucoup d'endroits, les épis sont nourris et le grain assez beau. Il faudra seulement le surveiller dans les greniers, le remuer et l'étendre fréquemment pour le bien sécher.

Nous croyons savoir que faute d'avoir pris ces précautions, certains producteurs se sont vu refuser leur blé dans les minoteries. Ce qui, par exemple, est franchement mauvais, c'est la paille, heureusement que ce n'est pas nous qui la mangerons.

En résumé, cette fin de saison s'annonce moins mauvaise qu'on ne la craignait. L'herbe est d'une abondance rare, les graines de foin, les trèfles sont superbes et les betteraves n'ont pas trop souffert. Il y a assez peu de pommes, mais l'eau les a nourries et certains pommiers, malheureusement peu nombreux, ont une superbe apparence. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Accidents d’auto.   -   M. Bourgeais, entrepreneur et conseiller municipal à Lisieux, se rendait en automobile à sa propriété de la Pommeraye, en compagnie de sa famille. Au bas de la route de Dives, il s'arrêta pour faire quelques emplettes. Quand il voulut remettre en marche, le moteur était calé. M. Bourgeais descendit. Mais sans doute avait-il omis de serrer les freins, car l'auto, par suite de la déclivité, se mit à reculer, Il voulut l'arrêter en se mettant à l'arrière, il fut entraîné jusqu'au bas de la rue et se trouva serré le long du mur. On le dégagea de sa dangereuse position et on le transporta à son domicile. Il avait plusieurs côtes enfoncées et de graves blessures dans la région du bassin. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   La bosse du commerce.   -   L'attention des garagistes de Lisieux étant mise en éveil parce qu'un jeune homme leur offrait deux chambres à air et une poche[1]enveloppe pour un prix dérisoire, la police en fut avertie.

L'individu, qui s'appelait Charles Guymonprez, 22 ans, sujet belge, mécanicien à Cambes, près Caen, a reconnu qu'il avait dérobé les objets à Cabourg, à M. Mommers, actuellement en villégiature. II a avoué aussi avoir loué une bicyclette à Deauville et l'avoir revendue 50 francs à Cabourg. Il avait réalisé la même opération à Lion-sur-Mer, où il avait, loué une machine qu'il avait cédée pour 52 francs à Ouistreham. Ce trop ingénieux commerçant a été écroué. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Pas intéressante !   -   Ivre à rouler, Albertine Hamel, 33 ans. ménagère à Lisieux, a été trouvée dans la Grande-Rue, perdant du sang en abondance par une blessure de la base du crâne. Elle a été conduite à l'hôpital par les agents, qu'elle a frappés et insultés en cours de route, pour les remercier. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Une bagarre.   -   A la suite d'une discussion, trois Algériens ont été assaillis, rue Fournet, à Lisieux. L'un des agresseurs armé d'un rasoir, a blessé à la joue Boulaa Boularès, 22 ans, qui a porté plainte.

La police s'est aussitôt mise en chasse. Elle a arrêté Raymond Bourgeois, 30 ans, ouvrier plâtrier, rue du Campfranc, et Maurice Mignard, 27 ans, foulonnier, rue Tour-des-Halles. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   La précaution inutile.   -   Ayant peur des voleurs, ce qui est bien permis, Mme Gendrel, 73 ans, Grande-Rue à Lisieux avait l'habitude de cacher son portefeuille sous son oreiller.

Un matin, ne pensant plus à sa fortune qui était, ce jour-là de 535 francs, elle a secoué son drap par sa fenêtre et le portefeuille est tombé dans l'allée où il a été ramassé aussitôt par Juliette Choppe, femme Briant, 35 ans, qui l'a gardé. Mme Gendrel a porté plainte. Heureusement des voisins avaient vu le coup. La femme Briant a été arrêtée avec sa mère qui l'accompagnait à ce moment la. Une perquisition faite chez elle n'ayant put donné de résultats, elles ont été remises en liberté. Mais le lendemain, prise de remords, la femme Briant est venu avouer le vol et remettre le portefeuille de Mme Gendrel.

Le parquet de Lisieux a été saisi de l'affaire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Un coup raté.   -    La perspective de passer aux prochaines assises ne lui souriant guère, Auguste Desbois, 27 ans, détenu pour vol à la prison de Lisieux, a tenté de s'évader. Il avait réussi à descendre par la fenêtre de sa cellule, lorsque le gardien-chef l'a découvert dans les murs de ronde et l'a fait retourner d'où il venait. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Un enfant ébouillanté.   -   En journée chez Mme Duval, à Lisieux, Mme Barnabas, rue de Caen, avait confié à celle-ci la garde de son enfant de 3 ans et demi. Pendant une absence de sa gardienne, Ie petit Barnabas s'est, approché du feu et est tombé dans une bassine d'eau bouillante.

Entendant des cris, Mme Duval est accourue. Elle a retiré le pauvre enfant qui portait de profondes brûlures au côté et au ventre. On l'a transporté à l'hôpital où il est mort quelques heures après. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  A l’ombre.   -   Alexandre Papin, 29 ans, journalier, sans domicile fixe, a été arrêté pour coups et blessures sur la personne de M. Desmeulle, marchand de nouveautés, place Victor-Hugo à Lisieux.

Papin, qui est alcoolique est aussi un repris de justice dangereux. On l'a déféré au Parquet. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Accidents du travail.   -   M. Louis Charles, 34 ans, employé à la scierie des Bois de Normandie à Lisieux, a eu les cinq doigts de la main gauche sectionnés en poussant des planches sur une scie.

— En voulant desserrer un boulon, M. Jules Leroyer, 55 ans, rue des Terres-Noires à Lisieux, ouvrier aux Bois de Normandie, a eu l'index de la main gauche coupé par une scie. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Accidents trop frappants.   -   Au cours d'une rixe, sur le champ de foire à Lisieux, Donatien Turrier, 51 ans, marchand de bestiaux à Jouveaux (Eure), a frappé de coups de bâton sur la tête, M. Albert Michel, 43 ans, restaurateur à St-Julien-le-Faucon, lui faisant une sérieuse blessure. Le blessé a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Accident d’auto.   -    Un tombereau conduit par M. Jules Mary, 56 ans, employé aux établissements Leroy, à St-Jacques-de-Lisieux, est entré en collision, sur la route d'Orbec, avec l'auto de M. Osmont, agent d'assurances à Orbec.

Le malheureux charretier, qui marchait à côté de son cheval, a été violemment projeté sur la route. Relevé aussitôt, M. Mary était sans connaissance et portait de nombreuses blessures à la tête. Conduit à l'hôpital, il est mort peu après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Un acquittement de la Cour d’Assises.   -   Mohamed ben Messaoud Berkani, marchand forain, à Dives-sur-Mer, se trouvant, à Lisieux, vint dans la cour de l'Hôtel d'Alençon pour offrir sa marchandise. Il fut interpellé par M. Audo, journalier à Lisieux, qui consommait dans Ia cour et lui demanda ce qu'il y venait faire. Cette question déplut à Berkani, qui flanqua un coup de poing sur l'œil du jardinier et le rendit borgne.

L'accusé, pour sa défense, déclare que Audo se serait avancé pour lui marchander des tapis. Une discussion se serait élevée et le journalier aurait pris le marchand par le bras et l'aurait frappé. C'est alors que le sidi aurait riposté.

Ces allégations sont démenties par plusieurs témoins qui affirment que Berkani a frappé Audo sans provocation. Malgré cela, l'accusé qui n'a pas d'antécédents judiciaires, a été acquitté. —  Défenseur : Me  de Resbecq, du barreau de Lisieux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le temps qu’il fait.   -   Après une superbe période de soleil et de sécheresse à laquelle nous ne faisions pas plus attention que si elle nous était due, le froid, la neige, le brouillard et la pluie ont sévi avec intensité. Il a gelé assez dur déjà et les arbres ont été, en quelques jours, complètement dépouillés.

C'est Novembre, le triste, que suivra sans doute Décembre, le rigoureux... Mais courage ! dans six semaines les jours augmenteront. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Por dire qu’y a des pommes.   -   Bien malin celui qui pourrait classer exactement, la récolte des pommes de cette année.

On la croit moyenne chez nous, assez faible dans la Manche, indécise dans l'Eure et la Seine-Inférieure, abondante en Ille-et-Vilaine et très abondante dans le Morbihan.

Comme on le voit, ce sont les «Bertons » les plus favorisés. Quant aux prix, ils suivent les récoltes. 70 fr. dans le Bessin, presque le double dans le Pays-d'Auge, 110 à 115 fr. dans la Manche.

Presque partout les poires sont abondantes et relativement pas chères. En définitive, l'année peut-être considérée moyenne et comme disait, Mait'Jacques de Berteville : « J'en r'bairons co du gros baire ! » (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Brûlure accidentelle.   -   Mme Viville, 31 ans, Grande-Rue, à Lisieux, était assise devant un poêle et lisait son journal. Sous l'effet d'un coup de vent, le feu se communiqua à sa robe de pilou. Aux cris poussés par la malheureuse, des voisins se précipitèrent pour lui enlever ses vêtements déjà carbonisés. Mme Viville porte de graves brûlures à une main aux jambes et sur diverses parties du corps. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Un bibeloteur.   -   Plainte a été porté par Mme Léonie Mallais, 40 ans, ouvrière d’usine, rue Rose-Harel à Lisieux, contre un individu qui, après s'être introduit chez elle pour présenter divers bibelots chinois, s'est rendu coupable d'outrages à la pudeur sur sa fille âgée de 13 ans. Cet individu, qui est recherché, serait parti dans la direction de Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  Le dernier voyage !   -   M. Henri Lacarrière, 57 ans, directeur du Crédit industriel à Paris a été trouvé mort dans le train allant de Caen à Lisieux. Se plaignant dune forte indigestion, M. Lacarrière avait été obligé de s'absenter plusieurs fois entre Mézidon et l'entrée du tunnel de la Motte, où il avait repris sa place, en arrivant en gare de Lisieux, on a constaté son décès. Son corps a été transporté à l'hôpital de la ville.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1922   -  Attentat contre un train.   -   A un kilomètre environ de Lisieux, un coup de feu a été tiré sur le train partant de Lisieux à 19 h. 57 et se dirigeant sur Bernay. Une vitre du wagon postal a été cassée. Il n'y a pas eu d'accident de personne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1923   -  Tentative désespérée.   -   Sans travail et craignant d'être grondée par ses parents, habitant rue du Point-de-Vue, à Lisieux, la jeune Lépine, 15 ans, a tenté de se suicider en se jetant, dans la Touques. Par bonheur, elle s'est accrochée aux branches longeant la rivière, et on a pu la repêcher. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Un cheval dans une vitrine.   -   Un cheval de la maison Bourgeais, entrepreneur de transports à Lisieux, traînait un camion du carrousel-palace Tèwe quand il s'est abattu dans la vitrine du magasin de nouveautés Thiéry, rue Pont-Mortain.

L'animal grièvement blessé, a dû être abattu et la vitrine du magasin brisée. Les dégâts sont importants. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Voleurs et volés.   -   La nommée Marthe Guilles, 16 ans, avait été employée comme plongeuse à l'Hôtel du Maure à Lisieux. Son patron, M. Mauduit, avait dû la congédier à la suite d'absences trop souvent répétées. Ces jours derniers Marthe Guilles s'est présentée chez divers fournisseurs de la ville et a pris des marchandises au nom de son ancien patron, lequel a porté plainte pour escroqueries. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1923   -  Histoires de vache.   -   Une vache à M. Arthur Guéret, cultivateur à Beuvillers, canton de Lisieux, est devenue subitement furieuse, rue Pont-Mortain à Lisieux. Elle est entrée dans l'allée du cinéma Gallien où elle a blessé au poignet et à la main, Mme Moulin, laveuse.

La pauvre femme qui a été transportée à l'hôpital a dû subir l'amputation d'un doigt. L'animal a été abattu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Un sauvetage.   -   Mme Gibourdel, 66 ans, qui lavait du linge, rue Saint-Dominique à Lisieux a eu l'imprudence de vouloir passer d'un lavoir sur l'autre. Elle a glissé et elle est tombée dans la rivière.

Heureusement pour elle, M. Normand, ouvrier peintre qui rentrait chez lui pour déjeuner, est accouru. Il s'est jeté à l'eau tout habillé et a réussi à ramener Mme Gibourdel qui en a été quitte pour la peur. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  L’heure d’été.   -   On commence à la réclamer à cors et à cris. Nous lui avons été jadis nettement opposés à cause du trouble qu'elle jetait dans le monde rural, au début de son adoption. Maintenant, on y est fait et il semble qu'on en retire de sérieux avantages, aussi nous rangerions-nous volontiers parmi ses partisans, si on achevait d'y apporter les accommodements nécessaires. Mais qu'on la reprenne ou qu'on la délaisse, il va falloir se décider. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Une fin tragique.   -   En revenant à bicyclette d'une propriété qu'il possède à Firfol, M. Ernest Villy, 55 ans, préposé en chef de l'octroi de Lisieux, a fait une chute de bicyclette à Saint-Jacques-de-Lisieux et s'est tué net.

La nouvelle de sa mort a causé une vive émotion à Lisieux, où il laisse d'unanimes regrets. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  La petite sœur Thérèse.   -   En voilà une qui aura tenu plus de place après sa mort que durant sa vie ! Cette gentille fillette lexovienne vécut à peine quelques printemps, et mourut au couvent du Carmel, mais le souvenir de ses vertus l'a faite grande, puisque la Cour de Rome s'occupe d'elle et va la béatifier prochainement.

A cette occasion, un pèlerinage diocésain s'organise. Un train spécial partira de Caen, le lundi 23 Avril, emmenant, à travers la France et l'Italie, une foule de pèlerins. La caravane s'arrêtera à Nice, Gênes, Rome nécessairement, et reviendra par Florence. Il en coûtera, tout compris, pour douze jours, 1 456 fr, en premières, 1 223, en secondes, et 645 fr., en troisièmes. Souhaitons que la petite sœur veille sur ses fidèles et leur obtienne un voyage sans accident.

 A propos d'elle encore, Lisieux est en émoi d'une autre façon. On sait que sœur Thérèse est enterrée dans un cimetière de la ville. Elle n'y peut rester, car le corps des béatifiés doit être transporté dans un lieu consacré au culte. Les commerçants lexoviens, qui retirent grand bénéfice des pèlerinages, de plus en plus importants, et destinés à s'accroître encore, voudraient bien qu'on ne leur enlevât pas leur petite sainte et désireraient qu'elle fût transportée dans la chapelle du Carmel. Ils ne sont pas seuls d'ailleurs, à formuler ce désir. Pour obtenir ce transfert, on organise des meetings, on s'agite, on intrigue... Sûrement, sœur Thérèse, là-haut, dans son petit coin de paradis, doit être bien étonnée de tout ce tapage !  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923  -   Autorisation d’exhumation.  -  Le maire de Lisieux vient, par arrêté, d'autoriser l'exhumation et le dépôt dans la chapelle du Carmel de Lisieux du corps de sœur Thérèse de l'Enfant Jésus, dont les cérémonies de béatification auront lieu à Rome à la fin du mois d'avril prochain.  

 

Mars 1923  -  Les cérémonies de Lisieux, la translation des restes de la sœur Thérèse.  -  La terre conquise par les Vikings au neuvième siècle, et dont les fils à travers les siècles ont immortalisé notre histoire par tant de vertus ou de talents illustres vient d'ajouter un nouveau fleuron à sa couronne de gloire.
Une petite sœur du Carmel de Lisieux, ignorée encore il y a vingt ans, a conquis une renommée mondiale. Ses restes ont été transportés aujourd'hui solennellement au milieu d'une foule innombrable venue de tous les pays, au cimetière de Lisieux, à la chapelle du Carmel de la rue de Livarot.

Morte à l’age de 24 ans, le 30 septembre 1897, Mlle Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant Jésus, avait été exhumée le 6 septembre 1910 et le 9 août 1917 pour satisfaire aux exigences des rites de la Cour de Rome pendant les procès de béatification et de canonisation. Lors de la dernière exhumation, il n'avait été retrouvé que des ossements qui furent examinés par des médecins, puis enveloppés par les sœurs tourières du Carmel dans les linges précieux et réunis dans un cercueil en acajou tapissé l'intérieur de soie blanche. Ce cercueil fut ensuite enveloppé dans une épaisse feuille de plomb et déposés dans un coffre en bois de palissandre.
L'exhumation, dirigée par M. Duhamel, conservateur du cimetière de Lisieux, commença hier soir, aussitôt après la fermeture du cimetière. Les travaux, repris ce matin, furent interrompus lorsqu'on arriva au dallage recouvrant les trois cercueils ce n'est qu'à une heure de l'après-midi, en présence du Père Rodrigo, postulateur de la cause, de Mgr Lemonnier, des membres de la famille de Sœur Thérèse et des autorités civiles, que les ouvriers enlevèrent le dallage et remontèrent le cercueil.
A 2 heures précises, Mgr l'Evêque de Bayeux et de Lisieux procéda, accompagné du clergé des trois paroisses, à la levée du corps, porté à bras par MM. Cornu père, Houssaye, Averland, Quinet, Piel, Jean Mommers.
Le cercueil fut déposé sur un char tendu de blanc et attelé de quatre chevaux également blancs, richement caparaçonnés de housses de même nuance.
Le clergé sortit du cimetière et les diverses délégations rangées dans la rue du Champ-Remouleux, vinrent se placer à l'endroit signé d'avance pour constituer le cortège.
Le char funèbre était entouré de religieuses et de vingt officiers guéris ou protégés par Sœur Thérèse pendant la guerre, venaient ensuite les représentants des familles, accompagnés des Sœurs tourières du Carmel et de la Visitation de Caen, se trouve encore une des sœurs de la Bienheureuse. Puis venaient diverses délégations dont un des officiers de l'armée américaine avec le drapeau étoilé, et une foule innombrable évaluée à dix mille personnes qui s'échelonnaient sur plusieurs kilomètres de longueur.  

Le cortège parcourut lentement, dans un silence imposant, les rues désignées à l'itinéraire. A la chapelle du Carmel. le char s'arrêta; le cercueil fut descendu, porté à l’intérieur et déposé dans le chœur de la chapelle.

A huit heures et demie aura lieu la reconnaissance officielle. Aucun incident ne vint troubler la belle ordonnance de la cérémonie. Le service d'ordre était dirigé par M. le docteur Lesigne, maire de Lisieux en personne, assisté de l'actif commissaire de police de Lisieux, M. Le Bihan et était composé de vingt-cinq gendarmes et dix agents de police.

 

Mars 1923  -  La reconnaissance officielle des ossements de sœur Thérèse de l’enfant-Jésus.  -  Lisieux, 28 mars. (De notre, correspondant particulier). La première des cérémonies auxquelles donnera lieu la béatification de sœur Thérèse s'est terminée ce matin par la  reconnaissance officielle de ses ossements qui a eu lieu dans la chapelle du Carmel, rue de Livarot, en présence de Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux et Lisieux du R. P. Rodrigo, postulateur de la cause de la Bienheureuse auprès de la Cour de Rome du P. Fayella, vice-postulateur, un Provincial des Carmes ; du chanoine Dubosq, vicaire général, supérieur du grand séminaire ; Brière, chancelier de l'évêché ; Labutte et Quirié, vicaires généraux ; Tréche, directeur des œuvres diocésaines et de plusieurs autres religieux de différents ordres, de MM. les docteurs Loisuel et Viel et M. Le Bihan, commissaire de police Houdayer, avocat à Lisieux. cousin de la petite sœur.

Les travaux d'ouverture  du cercueil en palissandre, de l'enveloppe de plomb et du coffret en acajou, commencèrent à 8 h. 15. Un ciseau  d'or, offert par les religieuses du monastère du  Carmel, servit à découper les feuilles de plomb.  Les ossements furent enlevés des sachets de soie qui les protégeaient depuis 1917. Ils furent minutieusement essuyés avec un linge imbibé d'alcool par les docteurs Loisuel et Viel, et déposées sur  une grande table, recouverte d'un tapis moiré, installée auprès de l'autel, sur laquelle les docteurs reconstituèrent le  squelette de la Bienheureuse Thérèse. Toutes les  carmélites du monastère de  Lisieux assistaient a cette cérémonie strictement privée, debout  derrière une porte grillagée. Cette cérémonie se termina  à 11 h. 30.

Le Postulateur prit quelques ossements qu'il emportera à Rome. Quelques autres furent prélevés par Mgr Lemonnier pour la cathédrale de Bayeux. Une grande partie de ces reliques sera déposée dans la chasse en argent doré offerte par des fidèles du Brésil. Le reste prendra place dans une statue en cire de sœur Thérèse exposée dans la chapelle du Carmel.

Un procès-verbal de cette cérémonie a été rédigé et signé par Mgr Lemonnier, Évêque de Bayeux et Lisieux, le R. P. Rodrigo, MM. les docteurs Loisuel et Viel et MM. Le Bihan,  commissaire de police.

 

Mars 1923   -  Une triste fin.   -   On a trouvé dans sont lit, le cadavre de Mme Rosalie Poisson, 61 ans, rue du Moulin-à-Tan, à Lisieux. La mort parait remonter à plusieurs semaines. L'examen médical a conclu à une mort naturelle. (Source : Le Bonhomme Normand)

Mars 1923   -  L’apothéose de sœur Thérèse.   -   Le lundi 26 mars, à 2 heures, Lisieux sera sans dessus dessous. C'est ce jour et à cette heure que s'opérera la translation des restes de la petite sœur Thérèse de l'Enfant Jésus. On les exhumera du cimetière où ils reposent depuis une vingtaine d'années déjà, pour les porter dans la chapelle du Carmel.

M. Lesigne qui probablement avait de valables raisons pour hésiter à permettre celte translation, s'est quand même laissé persuader, il a pris un arrêté l'autorisant et voilà tout le monde content le Carmel surtout.

En se plaçant en dehors de la question religieuse, il reste évident que la dévotion à sœur Thérèse présent pour sa ville natale de très gros avantages. Cette dévotion, en effet, prend chaque jour une plus grande extension et amène des quantités d'étrangers dans la capitale du Lieuvin. Avec la béatification prochaine la vogue — car, c'en est une véritable — ne fera qu'augmenter et le commerce de la ville en bénéficiera largement. Ce n'est certes pas le Bonhomme Normand qui y trouvera à redire, car il ne peut que vénérer la mémoire de la chère petite sœur au nom de laquelle lui parviennent, pour sa Goutte de Lait, tant de dons généreux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  A l’ombre.   -   En vertu d'un mandat d'arrêt du parquet de Metz, pour vol on a arrête à Lisieux, l'allemand Guillaume Berndt, 32 ans, qui travaillait à l'usine Goulafre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Un satyre.   -   Un repris de justice de Lisieux, Maurice Mignard, 27 ans, ouvrier de scierie, rue Tour-des-Halles, a frappé d'un coup de couteau dans le dos Mlle Alice Sébire, 21 ans, qui repoussait ses propositions. La blessure ne semble pas mortelle. Mignard a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  L’apothéose de sœur Thérèse.   -   Après quelques difficultés survenues entre le clergé et l'administration municipale de Lisieux, pour l'exhumation de sœur Thérèse, tout semble maintenant, à l'accord parfait, L'Evêque et le maire, le maire et l’Évêque, se sont occupés conjointement de régler la cérémonie, qui aura lieu, comme nous l'avons dit, le 26 Mars.

Le cercueil exhumé du cimetière, sera placé sur un char et transporté solennellement dans la chapelle du Carmel. Le cortège sera formé du clergé des trois paroisses de Lisieux et des religieuses. Viendront ensuite les membres de la famille de sœur Thérèse puis l'Évèque et le Postulateur, c'est-à-dire celui qui est chargé, de soutenir la cause de la canonisation de la future sainte, car tout fait présager qu'elle le sera proclamée un jour. Viendront ensuite les sociétés catholiques, délégations, etc..., puis les simples fidèles.

Faisant preuve de tact Mgr Lemonnier a prescrit le silence, durant tout le trajet et interdit les chants et les cantiques. On compte sur une grande affluence d’étrangers et on a recommandé deux choses aux commerçants de la ville : 1° de bien s'approvisionner ; 2° de ne corcher personne. Ces recommandations doivent être superflues, car les Lexoviens, gens de bon sens, ont du comprendre nettement que pour favoriser des pèlerinages, qui deviendront de plus en plus lucratifs, il faut traiter les pèlerins avec aménité et discrétion. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1923   -  Cheval emballé.   -   En arrivant près de la rue Basse-Navarin à Lisieux, le cheval de M. Deheegher, attelé à une voiture genre tonneau et conduit par Mlle Alice Deheegher, s'est emballé. Il est allé se jeter sur le camion de M. Bourgeois, arrêté rue du Grand-Jardin. Les brancards de la voiture ont été brisés, Mlle Daheegher et Mme Groult, qui l'accompagnait ont été projetées sur la route et sérieusement blessées. Le cheval continuant sa course a été rattrapé quatre kilomètres plus loin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril  1923  -  La béatification de la vénérable sœur Thérèse de l’enfant Jésus.  -  Le 29 avril. Ce matin avait lieu, Rome, la cérémonie de béatification de lanérable Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, décédée en 1897, au Carmel de Lisieux à l'âge de 24 ans.
La cérémonie a eu lieu à la basilique Saint-Pierre. M. Jonnart. ambassadeur, y assistait, ainsi que de nombreux pèlerins de Normandie, notamment MM. Cautru et Engrand, députés.
Après la lecture du bref, la voûte et la Gloire du Hernin se sont illuminées et tandis que le chanteurs de la chapelle Julienne entonnaient le Te Deum, que les cloches sonnaient à toute volée, une grande oriflamme représentant la saints à la loggia extérieure, était libérée du voile qui la couvrait. La messe a été dite par Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux. La cérémonie qui avait attiré une foule énorme, a fini vers midi.  

 

Août 1923 Une terrible bourrasque.  -  1er août. (De notre correspondant particulier.) Un cyclone d'une extrême violence s'est abattu hier, dans la soirée, aux environs de Lisieux et notamment dans la région

 d'Anquainville, Saint-Julien-le-Faucon, Marolles.
A Marolles, plus de pommiers ont été arrachés par la tempête. Des toits de maisons ont été enlevés, des murs se sont écroulés. L'ouragan a duré environ trois minutes.

 

Avril 1923   -  Reconnaissance nationale.   -   La médaille d'or de la Famille française a été accordée aux mères de famille suivantes : Mmes Fay, à Estry, (13 enfants) ; Duchesne, à Dives-sur-Mer ; Jouenne, à Roullours et Rivallant, à Ste-Honorine-de-Ducy (11 enfants) ; Degouet, à Lisieux ; Loisel, à Ste-Marie-Laumont et Pensibis, à Gouvix (10 enfants). (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Un homme courageux.   -   A Lisieux, un cheval pris de peur s'est échappe au galop dans la direction de la place Thiers, très mouvementée à ce moment là. Pour éviter un accident, M. Frédéric Oliviet, 63 ans, employé au chemin de fer du Nord, à Ermont (Seine-et-Oise) qui se trouvait là, s'est jeté courageusement à la tête de l'animal qu'il est parvenu à maîtriser. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1923   -  Singulière trouvaille.   -   Un employé du chemin de fer a trouvé sous le tunnel du Grand-Jardin, ligne de Lisieux à Trouville, une boîte à cigares soigneusement enveloppée de journaux et ficelée qui renfermait un fœtus. On suppose que ce paquet a été jeté d'un train. Le fœtus a été envoyé à l'hôpital pour être autopsié.

 

Avril 1923   -  Soldats voleurs.   -   M, Constant, dit Georges Drouet, 37 ans, journalier agricole à Cordebugle, canton d'Orbec, se trouvait à Lisieux où il lia conversation avec deux soldats se disant « poilus de la Ruhr». Après avoir pris plusieurs consommations, M. Constant allait regagner son domicile par la rue d'Honfleur, lorsqu'il fut assailli par ses deux amis qui lui enlevèrent son portefeuille renfermant un billet de 500 fr. et d'autres billets.

M. Constant porta plainte et une enquête ouverte fit retrouver les deux soldats à la caserne de Lisieux. Ce sont : Alexandre Loriot, 21 ans, et Alfred Beaumont, 20 ans. Ils ont avoué. L'argent volé a été retrouvé. Le billet de 500 fr. était caché derrière le soufflet de forge de l'armurerie où ils sont employés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1923   -  La bienheureuse Thérèse.   -   On peut l'appeler ainsi maintenant puisque, dans la Basilique de St-Pierre de Rome, devant une foule de pèlerins accourus de toute la chrétienté, mais surtout de France et de notre diocèse, a été lu solennellement le décret du Saint Père proclamant cette béatification.

Les fêtes religieuses ont été émouvantes. Mgr Lemonnier a eu l’insigne honneur de célébrer les offices devant un grand nombre d'évêques et de prélats. L'ambassadeur de France y assistait et le Calvados même y était représenté par deux de ses député. MM. Engerand et Cautra. A la cérémonie du soir, toute la pompe romaine s'est déployée. Le Pape a fait son entrée, porté sur la Sedia Gestatoria salué par les trompettes d'argent et les acclamations de la foule.

La basilique était féériquement éclairée et dans la « Gloire » de bronze doré qu'édifia il y a deux siècles et demi, un illustre artiste italien, est apparue l'image de la petite Lexovienne. Il est d'usage en telle circonstance d'offrir certains cadeaux au Pape. C'étaient une image de la bienheureuse, peinte sur soie, une histoire de sa vie reliée magnifiquement, un bouquet de fleurs artificielles fait par les religieuses du Carmel, enfin un merveilleux reliquaire de métal doré du XVIIe  siècle dans lequel est enfermé une phalange du doigt de sœur Thérèse.

Les pèlerins français, au nombre de sept cents ont été reçus ensuite par Pie XI en audience particulière. A cette occasion, le Pape a prononcé un discours dans lequel il a affirmé ses sympathies pour la France. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -  Cheminots blessés   -   Un homme d'équipe, à la gare de Lisieux, M. Rolland Laurent, 31 ans, voulant descendre d'un train en marche, est tombé entre le rail et le quai. Il a eu une jambe et un pied broyés. Transporté à l'hôpital, le malheureux a dû subir l'amputation, des deux jambes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Mort subite.   -   M. Eugène Seigneurie, 66 ans, a été trouvé mort à la porte de la chambre où il avait passé la nuit chez M. Hubert, logeur à Lisieux. Le pauvre homme se trouvant souffrant s'était levé la nuit pour prendre l'air et il avait succombé à une congestion pulmonaire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -  Dans un mois !   -   Le Lisieux religieux qu’il ne faut pas confondre avec Lisieux politique, prépare, pour le début d'août, des fêtes extraordinaires en l'honneur de la petite carmélite que Rome, bien inspirée cette fois, a proclamée Bienheureuse.

On y annonce la présence de cinq cardinaux, deux archevêques, quatorze évêques, cinq abbés mitrés, d'une, infinité de prêtres et de myriades de fidèles. Les cérémonies se dérouleront cette fois dans les trois paroisses de la ville.

Inutile de dire que, malgré cela, la chapelle du Carmel ne restera pas vide. On a songé à soigner la partie artistique et, dans ce but, on a fait appel à des maîtrises et des scholas. Chose bizarre, on avait projeté de tenir à l'écart la Schola Saint-Grégoire ! Quels sont les hurluberlus qui ont pu donner une telle preuve d'ignorance artistique ? Heureusement, et prudemment, on est revenu sur une si ridicule proposition et la Schola sera chargée des offices, le second jour du Triduum.

Le premier jour, c'est-à-dire, le lundi 6 août, en entendra la maîtrise de Notre-Dame des Victoires de Paris et celle de Saint-Jacques de Lisieux. Le troisième, c'est la maîtrise de N.-D. d'Alençon qui se fera apprécier. Comme on le voit, c'est un véritable concours d'harmonies sacrées qui se prépare. Qu'attend-on pour désigner un jury ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   Vieille commune de Lisieux.   -   Sous ce titre s'est fondée, l'an dernier, une société ayant pour but d'établir un centre régionaliste de vieil esprit normand et d'entretenir pieusement les traditions de terroir.

Inutile de dire qu'elle ne négligera pas non plus de faire valoir les belles antiquités lexoviennes. Elle a pour cela, fixé son siège dans le Manoir de la Salamandre où elle commence un Musée.

La Vieille commune de Lisieux qui comprend déjà 400 membres, organise pour le 14 juillet une fête originale, avec annonces pittoresques par le sonneur et les crieurs communaux, revue plaisante de sapeurs-pompiers, décoration du capitaine, effusions, défilé, concerts, bals, etc... (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   La chute de l’échafaudage.  -   En visitant, des travaux presque terminés, rue Pont-Mortain, à Lisieux, M. Chesneau père, entrepreneur de couverture, boulevard Ste-Anne, se trouvait sur l'échafaudage avec son ouvrier, M. Langeais, 23 ans. Soudain, l'une des goupilles d'un chevalet s'est détachée, Le plancher s'inclinant brusquement, les deux hommes ont été précipités dans le vide d'une hauteur de huit mètres.

Relevé sans connaissance, M. Chesneau est mort peu après d'une hémorragie cérébrale. Il était âgé de 58 ans. Son ouvrier qui avait une fracture du nez et de la cheville et des contusions diverses, a été transporté à son domicile boulevard Emile-Demagny. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Un drame de la soif.   -   Déjà ivre et voulant encore boire, Edmond Aubert, 47 ans, terrassier, rue Tour-des-Halles, à Lisieux, se présentait au café Jourdain, place Gambetta, pendant la fermeture de l'établissement. M. Jourdain ne voulut pas le servir et le passa dehors. Devenant furieux, Aubert prit son revolver dans sa poche et tira un coup au hasard sans heureusement atteindre personne. Il sera poursuivi pour port d'arme, ivresse et tapage nocturne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Le Triduum de Lisieux.   -   Le grandes fêtes religieuses données en l'honneur de sœur Thérèse, auront lieu les 6, 7 et 8 août. L'art y tiendra une grande place et l'on sait que la Schola St-Gregoire y prêtera son concours. On y entendra une cantate dont les paroles sont de Jean Bertot et la musique de Fourdrain, l'auteur inspiré de la « Légende du Point d'Argentan ». On prévoit pour ces trois journées une grande affluence de pèlerins. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Un contre sept.   -   Complètement ivre, Jules Cornu, 37 ans, journalier, boulevard Herbet-Fournet, à Lisieux, poursuivait sa femme dans les rues de la ville, un couteau à la main, et la menaçait de la tuer. Prévenue, la police se mit à la recherche de l'énergumène et le trouva, vociférant, rue aux Fèvres. Il fut conduit au bureau de police où il se mit à briser tout. Il n'a pas fallu moins de sept hommes pour l'enfermer.

Déjà plusieurs fois condamné, Cornu sera poursuivi pour ivresse, tapage, rébellion, violences et outrages à agents, port d'arme, bris d'objets d'utilité publique, etc... assez, espérons-le, pour qu'il laisse sa femme tranquille pendant de bons mois. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923   -   Pour sœur Thérèse.   -   La pompe religieuse la plus fastueuse s'est déroulée à Lisieux pendant trois jours. Trois cardinaux, une douzaine d’évêques et d'abbés mitrés assistaient aux cérémonies qui ont eu lieu alternativement dans les paroisses. Les déplacements de ces hauts personnages et de la châsse contenant les reliques donnaient lieu à de sensationnels défilés d'automobiles.

Un service d'ordre remarquable, fait par la police et la gendarmerie, les facilitait. Dans les églises et à la chapelle du Carmel, la foule s'entassait, malgré leur beauté certains offices ont semblé un peu longs et on a admiré l'endurance du cardinal Dougherty, de Philadelphie, qui a écouté, sous la pourpre et les lourdes hermines, un sermon de plus d'une heure et quart, sans faire un mouvement.

Les méchantes langues prétendent que comme il ne savait guère le français, il dormait en dedans.

Le mardi, c'est la Schola Saint-Grégoire qui a chanté. Comme toujours, on a admiré la justesse et la perfection de ses exécutions. Pour le commerce lexovien de telles manifestations sont de magnifiques aubaines et l'on peut dire que le pieux courant qui amène les foules dans notre sous-préfecture est un véritable Pactole. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1923  -  La tempête.  -   Une violente tempête a occasionné a Lisieux et dans les environs, de nombreux et importants dégâts. On signale de tous côtés de grandes quantités d'arbres fruitiers arrachés et cassés. Au Jardin Public, un des gros marronniers a été coupé littéralement et de très grosses branches jonchaient le sol. Les communications téléphoniques ont été interrompues sur beaucoup de lignes.

 

Octobre 1923  -  Installation du centre de transmission et de liaison du corps d’armée.  -   Le tableau de répartition des troupes dans la 3e région, qui a été établi par le Ministère de la Guerre, prévoyait l'installation à Lisieux, du centre de transmission et de liaison du 3e corps d'armée.
Ce cours va commencer à fonctionner le premiers novembre prochain. Il durera trois mois et un deuxième cours aura lieu pendant l'été.
Le cours d'hiver sera donné par 4 officiers instructeurs et suivi par 12 gradés et 150 soldats de toutes armes,
appartenant au Corps d'Armée. 

 

Octobre 1923  -  Une Gaminerie causa l’incendie.  -  L'enquête ouverte à la suite de l'incendie des Usines rue Roseharel, dirigé avec activité et habileté par MM. le commissaire de police Le Bihan et le brigadier Corbeau, vient d'amener l'arrestation de l'auteur du sinistre, que l'on croyait à un court-circuit.

Il ne s'agit pas d'un acte de malveillance, mais d'une gaminerie faite par un jeune manœuvre de 14 ans, s'appelant Marcel Pelletier, qui travaillent dans le magasin au mélange du coton avec trois autres camarades de son âge. Pendant que ceux-ci étaient allés se déshabiller, la journée finie, Pelletier alluma une cigarette derrière une balle de coton et au lieu d'éteindre l'allumette, il s'amusa l'approcher d'un paquet de coton qu'il tira de la balle pour voir si le feu allait prendre mais le coton était déjà préparé à l'oléine et une grande flamme monta brusquement, communiquant le feu a toutes les balles entassées jusqu'au plafond.
Effrayé, le jeune Pelletier sortit en hâte. Il retrouva dans la rue ses camarades, leur raconta ce qui venait de se passer et recommanda de n'en rien dire. Au cours de l’interrogatoire qu'ils subirent, l'un d'eux, questionné adroitement, raconta ce qu'il savait.
Peu après, Pelletier avoua et fut arrêté, les parents de cet enfant habitent rue Lecouturier. Sa mère dirige un commerce épicerie-café, bien achalandé. Le père est mécanicien aux Établissements Crosnier. Ils sont bien considérés. L'enfant travaillait aux usines Mommers depuis lundi dernier….  

 

Novembre 1923  -  Inauguration du monument aux morts de la guerre.  -  Les parents des soldats morts pour la France sont priés de se présenter à la mairie (3e bureau) avant le jeudi 6 décembre, pour y retirer une carte leur permettant d'assister à l'inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de Lisieux. Saint-Désir et Saint-Jacques, dans une partie du Jardin Public qui leur sera spécialement réservé.
En raison de l’exiguïté du jardin, la Commission a été contrainte de limiter les places réservées aux veuves, ascendants, descendants, enfants. frères et Sœurs de nos morts. 

 

Novembre 1923   -   Une balle égarée.   -   M. Holley, 57 ans, industriel, rue Duhamel, à Lisieux, sortait de chez lui, lorsqu'il a été atteint accidentellement par une balle de revolver tirée par un individu qui avait fait, feu sur une fille publique qui passait par là au même moment.

L'auteur présumé de cet attentat, René Cardin, a été arrêté quelques heures après et mis à la disposition du Parquet.

L'état de la victime est assez grave, la balle étant restée dans le poignet. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1924  -  Nouveaux hôtels.  -  Une société immobilière civile dont le siège est à Paris vient d'acquérir des immeubles situés à l'angle du boulevard et de la rue Pont-Martin, en vue de la construction d'un important hôtel.
Actuellement, deux autres sociétés sont en formation l'une au capital de 1 million 600. 000 fr. pour acquérir et agrandir l'hôtel du Maure. Le Conseil d'administration est ainsi composé MM. Dagnet, ancien président de la Chambre syndicale des architectes à Rouen, Hamel, membre de la Chambre de commerce et industriel à Lisieux, Lesueur, ancien juge au Tribunal de commerce, négociant à Lisieux, Mauduit, hôtelier à Lisieux, Charles Plantefol, industriel à Elbeuf.
L'autre société anonyme au capital de 2 millions de francs dans le but de construire un hôtel sur les terrains de la rue de Livarot et de la rue Vasseur et qui portera le nom d'hôtel de la Rose. On prévoit le commencement des travaux de ces
différents hôtels dans un temps rapproché.   

 

Janvier 1924  -  L'atroce mort d'un charretier.  -  M. Maurice Magdeleine, âgé de 23 ans, charretier aux établissements Jaillard à Saint-Pierre-sur-Dives, a été victime d'une grave imprudence qui lui a coûté La vie.

Accompagné de MM. Philippart et Gouget, M. Magdeleine consommait au café Hardel, place du Marché. Il portait un veston de chasse dans lequel il avait mis deux bouteilles une d’eau-de-vie et l’autre d'alcool à brûler. En conversant, M. Magdeleine fit un mouvement un peu brusque et brisa la bouteille d’alcool à hauteur du goulot. Le dangereux liquide se répandit sur ses effets.
A ce moment, il eut été prudent de ne pas fumer, mais M. Magdeleine, ne voyant pas le danger, voulut néanmoins allumer une cigarette, malgré les conseils sages de ses
voisins. Pour éviter un malheur. Mme Hardel enleva l'allumette enflammée que tenait le fumeur imprudent. S'obstinant, M. Magdeleine la ramassa à terre, pendant que la bouteille d'alcool achevait de se vider le long de sa manche.
A peine avait-il saisi l'allumette, que son bras s'enflamma puis, en quelques secondes tous ses vêtements. Les témoins voulurent jeter des couvertures sur le malheureux; mais celui-ci eut la fatale idée de sortir. Le vent anima le feu et M. Magdeleine ressembla, bientôt à une torche humaine. Il eut encore le sang-froid de se rouler à terre pour éteindre les flammes. Il était déjà trop tard.

Plusieurs personnes se précipitèrent pour lui arracher les lambeaux d'étoffe qui l'entouraient et le transportèrent à la pharmacie Costey, ou il reçut des soins dévoués. Le corps de l'infortuné était horrible a voir. Chose singulière, la tête et la poitrine n'étaient pas atteintes.

M. le docteur Anrioud, constatant la gravi des brûlures, fit transporter le patient à l'hôpital de Lisieux il succomba après plusieurs heures de martyre, supportées avec un courage  inouï. M. Magdeleine était marié et père d'un enfant.   

 

Janvier 1924  -  Mouvement démographique.  -  Le mouvement de la population en 1923, comparé à celui de 1922, se décompose comme suit : Naissances 1922, 348 ; 1923, 379 - mariages 1922 , 128 ; 1923, 115 - divorces 1922, 13 ; 1923, 10 - décès 1922, 490 ; 1923, 457. 

 

Février 1924  -  La neige.  -  La neige a fait son apparition, Mardi matin, un blanc manteau recouvrait le sol et de gros flocons n'ont cessé de tomber pendant la journée.

 

Mars 1924  -  Une octogénaire brûlée vive.  -  Samedi matin. Mme Pauline Pouyade, demeurant 16, rue Paul Banaston, et âgée de 80 ans, a été trouvée carbonisée dans un petit appartement situé au 1er étage de sa maison.
Elle gisait près de la fenêtre dont un carreau était cassé. D'après les constatations faites par notre actif commissaire de police, on suppose que Mme Pouyade se sera
endormie auprès de sa cheminée en lisant son journal. En tombant sur le foyer, le journal aura communiqué le feu à ses vêtements. L'infortunée aurait essayé alors de monter sur une chaise pour ouvrir la fenêtre et demander du secours. Ce fut en vain chaise et vêtements étaient à demi brûlés.
La mort semble remonter à deux jours. Mme Pouyade était la veuve d'un ancien conservateur des hypothèques. 

 

Mars 1924  -  Affaire, d'avortement.  -  Un père de famille de Lisieux, dont la fille âgée de 17 ans, avait subi des manœuvres criminelles, avait porté plainte contre une femme Taron, 36 ans, demeurant 113. Grande-Rue.
Une minutieuse enquête ouverte par M. Le Khan, commissaire de police. avait appris que la femme Taron, dont l'odieuse industrie était connue de certaines intéressées, avait une assez nombreuse clientèle.
Cette femme fut arrêtée et écrouée sous l'inculpation de tentative d'avortement, de complicité, détournement de mineure et excitation de mineure à la débauche.
Le Tribunal condamne la femme Taron à 2 ans de prison, 100 francs d'amende et 5 ans d'interdiction de séjour.

 

Mai 1924  -  Au conseil municipal.  -  Le Conseil municipal s'est réuni mardi soir, à 8 heures et demie, sous la présidence de M. le docteur Lesigne, maire.
Caserne Chazot, M. le maire fait savoir que la question de l'utilisation de la caserne Chazot, rendue aux Domaines, suit son cours. La Commission du Domaine National réunie récemment  à Caen, a pris une décision de principe conforme aux suggestions du Conseil Municipal, c'est-à-dire installation des différents services publics, dans l'ancienne
caserne et location de l'ancienne chapelle de la ville, pour y installer sa bibliothèque. A cet effet, la dite Commission viendra visiter sur place avant le 20 juin prochain.
Dépotoir. Nouveau renvoi à la commission des Travaux Publics du projet de création d'un dépotoir sur la rivière de la rue Moulin à Tan. avec établissement de porte automatique
au milieu du pont.

Fondoir. Sur la proposition de M. le maire, le Conseil adopte la demande de M. Letacq, formulée en vue d'être autorisé à installer un fondoir de suifs et de graisses au lieu dit « Village Saint-Clair », sous réserve que les suifs seraient traitées à la vapeur et non à feu nu.
Service d'incendie. Autorisation est donnée à M. le maire de signer un marché s'élevant 2.670 francs, pour fourniture de tuyaux en toile destinés au service d'incendie.

 

Août 1924  -  Un jeune bébé dans la rivière.  - Un enfant âgé de 3 ans, le jeune. Pannetier, est tombé dans la rivière La Touques, rue Rose-Harel, derrière l'usine Mommers.
Un témoin de la scène, M. Dropsy, se jeta immédiatement dans la rivière, mais ne put réussir à retrouver l'enfant. C'est alors que M. Fournet se porta courageusement au secours du
malheureux, il fut assez heureux de pouvoir le ramener. Il était temps, car un commencement
d'asphyxie s'était déjà produit.  

 

Septembre 1924  -  Curage des cours d’eau.  -  Il sera procédé, du 21 au 24 septembre, inclusivement, par les propriétaires riverains, au curage à vif fond et à vieux bords du lit du « Canal de la Ville » dans la partie comprise entre le vannage Bouillon et le pont de Caen. Il sera procédé également du 21 au 23 septembre inclus, aux mêmes travaux pour les autres cours d'eau de la ville de Lisieux. Outre, l'enlèvement des amas de vase, sable et cailloux résultant du transport et de l'action des eaux, le curage comprendra l'enlèvement des herbes,  roseaux, pieux isolés, etc…, nuisant au libre écoulement des eaux. Le travail sera fait par les riverains, chacun au droit de son terrain et sur la moitié de la largeur pour  chaque rive. Faute par les riverains d'avoir commencé le lundi 22 septembre prochain, à 5 heures du matin, les ouvrages qui les concernent, il sera mis sans avertissement, des ouvriers à leurs frais  par les soins de M. le Maire. Les rivières de la ville seront mises à sec le dimanche 21 septembre prochain, à 5 heures du matin, et seront remises dans leur cours le mardi à 8 heures du  soir, pour la rivière « La Touques », et le mercredi 24 septembre, à 8 heures du soir, pour la rivière « l'Orbiquet ».

 

Septembre 1924  -  Les courses d’ânes de la vieille commune.  -  A l'occasion de sa fête communale qui aura lieu au Jardin Public le dimanche 28 septembre 1924, à 2 heures 30, « la Vieille Commune de Lisieux » organise plusieurs importantes courses d'ânes, dotées de nombreux prix avec présentation des plus beaux sujets.

Les propriétaires qui voudraient engager leurs animaux sont priés de se faire inscrire avant le 26 septembre, dernier délai.

Pour tous les propriétaires qui voudraient monter eux-mêmes leurs animaux, le costume normand est obligatoire.

Programme de la fête communale du 28 septembre 1924.  Au jardin public, à 2 h 30 précises. Grande saison de courses avec pari-mutuel aux Ânes.

entrée de « la Vieille Commune » Concert

1er course Prix du point de vue.

2e course Prix du Mont-Cassin.

3e course Prix de la Salamandre.

Ces trois courses de 400 mètres plat sont dotées chacune de trois prix. 1er prix, 50 fr. ; 2e , 20 fr. ; 3e, 20 francs.

4° course, Grand prix de « la Vieille Commune de Lisieux », réservé aux trois premiers des courses précédentes. 1er prix, 100 .

5e course, Courses des Vieux Normands, avec obstacles humoristiques, réservée aux non-classés des précédentes épreuves avec prix de consolation.

NOTA. Les prix ne seront attribués qu'à la condition que le parcours entier ait été effectué.

Pari-mutuel des Ânes : Unité, 2 francs.

Entre chaque course, la Fanfare de « la Vieille commune » exécutera les plus brillants morceaux de son répertoire.

Nombreuses attractions ; grand défilé des laitières de « la vieille Commune ». Concert vocal et danses normandes autour du bassin.

Service d'ordre par garde-champêtre. les gendarmes et la compagnie des sapeurs-pompiers de « la vieille commune ».

 

Janvier 1925  -  13 300 communes ont élevé des monuments aux morts.    -  13 300 communes françaises ont a ce jour élevé des monuments à leurs habitants morts à la guerre. Presque toutes ont eu recours à l'État pour les aider à ériger ces monuments, ce qui a coûté au Trésor plus de 12 millions. Le gouvernement fait annoncer qu'il ne sera plus accordé d'autres crédits.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  La réglementation de la pêche dans le Calvados.   -    Le préfet du Calvados vient de réglementer ainsi qu'il suit la pêche fluviale dans le département : La pêche au saumon et à la truite est interdite du 1er janvier au 14 mars et du 1er octobre au 31 décembre.

La pêche des autres poissons est interdite du 20 avril au 20 juin.

La pêche des écrevisses est interdite du 1er janvier au 1er août et du 1er octobre au 31 décembre.

A partir du 15 février on pourra pêcher la truite et le saumon dans la Vire et ses affluents, dans la partie de l'Elle et de la Drôme limitrophes du département de la Manche ; a partir du 1er mars, dans la Touques, en amont du pont de Notre-Dame-de-Courson ; dans la Dlves, en amont du pont de Sainte-Foy-de-Montgomery ; dans la Baise, dans l'Orne, en amont du pont d'Ouilly.

La pêche à l'anguille est autorisée dans la Touques et ses affluents, la Seulles et ses affluents, l'Aure et ses affluents, la Vienne et ses affluents, la Morelle et ses affluents, ainsi que dans les canaux d'assèchement de la vallée de la Dives toute l'année, de jour, à l'aide de la vermée ou de dosselles. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Mérite agricole.   -   Sont promus au grade d'officiers : MM. Bodel, vétérinaire à Dozulé ; Charpentier, cultivateur à Courtonne-la-Ville ; Couespel, cultivateur à Lisieux ; François, cultivateur à Bernières-sur-Mer.

Sont promus au grade de chevaliers : MM. André, cultivateur à Douvres ; Aumont, cultivateur à Saint-Martin-de-la-Lieue ; Buquet, cultivateur à Manneville ; Lefranc, propriétaire à Tilly-Ie-Vicomte ; Faucon, cultivateur à Saint-Georges-d'Aunay ; Janvières, agriculteur à Torteval ; Lefort, jardinier à Trouville ; Mathan, cultivateur à Jurques. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925  -  Nouvelles locales  -  A Lisieux, un train de Betteraves allant à la Riviére-Thibouville, était arrêté sur la voie principale en gare de Lisieux, lorsqu'il fut tamponné par le train 4306, venant de Mézidon.

Les wagons de queue du train tamponné ont subi de sérieux dégâts, la machine et quelques wagons du train tamponneur ont été fortement endommagés. Il n'y a eu heureusement aucun accident de personne. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1925   -  Un passage souterrain à la gare de Lisieux.   -   M. Henry Chéron, président du Conseil Généra!, ayant appuyé auprès de la Direction des Chemins de Fer de l'État, la demande de la municipalité, tendant à l’établissement, à la gare de Lisieux, du passage souterrain qui avait, été projeté avant la guerre, vient de recevoir une lettre du Directeur du Réseau, traitant cette question. 

Le Directeur fait connaître à M. Chéron que l'étude du passage souterrain a été reprise, que ce passage serait limité à la traversée des voies de Cherbourg et que le projet va être soumis à la municipalité de Lisieux, qui pourra gager la dépense sur des surtaxes locales temporaires.

Dès que l'accord sera intervenu avec la ville, le projet sera soumis à l'approbation du ministre des Travaux publics. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1925   -  Sermon de charité et concert spirituel.   -  Le vendredi 16 janvier, à 20 h. 15, dans la Cathédrale Saint-Pierre, un orateur des plus appréciés, déjà connu des Lexoviens, et dont le nom suffit à attirer les foules, M. l'abbé Thellier de Poncheville, prononcera un discours sur « le Devoir social des Catholiques ». 

Avant le sermon, la Maîtrise de la Cathédrale, à laquelle s'adjoindra un remarquable soliste, M. Jules Vibert, baryton de l'Opéra, exécutera intégralement la délicieuse partition de Saint-Saëns, « l’Oratorio de Noël ». C'est une des plus belles œuvres inspirées de la liturgie, du maître disparu. Des soli, duos, trios quatuors, quintettes et chœurs, composent la partition. 

Une quête sera faite au profit des œuvres paroissiales. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1925   -  Un tamponnement et un déraillement.   -   Hier, premier janvier, vers cinq heures, le train 6302, convoyant un chargement de betteraves, venant de la Rivière-Thibouville, a été tamponné, en gare de Lisieux par le train de marchandises n° 4302.

Les dégâts purement matériels sont assez importants. Interrompue pendant une heure, la circulation fut rétablie sur voie unique, permettant ainsi un trafic assez normal.

Ce matin, à la même heure, en gare de Bayeux, l'omnibus 316 a déraillé sur une aiguille, au cours d'une manœuvre. Dégâts insignifiants. Le train arrivant à Caen à 8 h. 16 a, de ce fait, subi un retard de 25 minutes. ( Source : Le Moniteur du Calvados )

 

Mars 1925  -  Fermeture des boucheries le lundi. -   Par arrêté en date du 21 février 1925, M. le Préfet du Calvados, comme suite à l'accord intervenu le 28 janvier dernier entre le Syndicat Patronal des Boucheras de Lisieux et le Syndicat Ouvrier de la même profession et de la même ville, a décidé que les établissements ou parties d'établissements dans les boucheries « bovine, ovine et chevaline » sur lesquels s'exerce le commerce de la viande de tout le territoire de la Ville de Lisieux, qu'il s'agisse d'établissements particuliers ou coopératifs, sédentaires ou forains, stationnaires ou ambulants, seront fermés au public le lundi toute la journée, à partir du 9 mars prochain.

Lorsque le jour de fermeture coïncidera avec un jour de foire ou de marché, avec un jour de fête locale ou légale, la fermeture au public sera reportée au lendemain ou au surlendemain si le lendemain est lui-même un jour de marché ou de fête.

Le public devra être constamment informé du jour de la fermeture au moyen d'une pancarte ou d'un écriteau apposée dans chaque établissement par les soins du chef d'établissement.

 

Avril 1925  -  Découverte d’un corps de soldat porté disparu.  -  M. Théophile Bloch, agriculteur, a découvert ces jours derniers, dans la forêt dite « Entrelargues », Serpois-le-Haut, région de Mulhouse, le squelette d'un soldat français.

La marque matricule relevée porte les indications suivantes : Recrutement de Lisieux259, Houlette René, classe 1912.

 

Mai 1925  -  La fête du muguet et de la Rosière.  -  La « Vieille Commune de Lisieux », société régionaliste, dont le but est de conserver le vieil esprit normand et entretenir les vieilles coutumes et anciennes traditions qui ont fait de la Normandie une des plus attrayantes
provinces de France, a célébré, dimanche la Fête du Muguet et couronné sa Rosière.

La fête a été favorisée par un temps superbe, tempère par l'orage de la veille, et le programme élaboré, par le Comité s'est roulé avec ordre, à la plus grande satisfaction des Lexoviens.

Dès le matin, la fête fut annoncée par le tambour de la Vieille Commune, dans les différents quartiers, alors que de gentilles normandes parcouraient les rues, vendant de petits bouquets de muguet que tout le monde s'arrachait.

A deux heures, place Matignon, la cortège se forma et gagna le Jardin public dans l'ordre suivant garde-champètre, garde-chasse, facteur, cantonnier, tambour de ville et berger communal. Venaient ensuite la Compagnie des Sapeurs-pompiers, la gracieuse Rosière, Mlle Germaine Pipon et ses aimables demoiselles d'honneur, Mlles Manson et Dugrais, accompagnées de M. Seigneuret, maire de la Vieille Commune, dans un landau escorté de quatre gendarmes à cheval, les adjoints, le Conseil de Ville, la Fanfare des normands et normandes suivis du char des enfants.

La cérémonie de la réception et de l’intronisation de la Rosière eut lieu avec le cérémonial accoutumé, au milieu d'une pluie de fleurs et de salves de mousqueterie.

Après le défilé un concert très réussi a été donné au Kiosque de la Musique par la Fanfare. Ce fut un véritable triomphe pour Mlle Lemouland, MM. Heuzé, Leclerc et les chœurs.

Le programme comportait quelques chansons normandes bien appropriées, en particulier deux œuvres de notre bon confrère, Arthur Marye, directeur du Bonhomme Normand, toujours très applaudi à Lisieux : Mait’Jacq de Bertheville et la Marseillaise normande.

Après le concert, une reconstitution des danses anciennes habilement réglées par M. Erard, professeur d'éducation physique, et exécutées avec beaucoup de grâce et d'entrain par un groupe de jeunes danseuses et danseurs, nous transporta de plus d'un siècle en arrière, au bon vieux temps que la Vieille Commune sait si bien évoquer et surtout revivre.

A 5 heures, le cortège arrivait devant l’tel de Ville la municipalité et le Conseil municipal se trouvaient réunis. A la descente de voiture, M. le docteur Lesigne, maire de Lisieux, offrit son bras à la rosière, M. le docteur Degrenne et M. Paul Saffrey, adjoints offrirent le leur aux demoiselles d'honneur, et le cortège traversa la cour, et gagna les salons. Par une heureuse coïncidence, cette réception se trouvait être le premier acte de la municipalité élue ce matin même. M. le docteur Lesigne tint à le rappeler et dans une charmante improvisation, il assura la Vieille Commune du vouement de sa cadette et leva son verre à la prospérité de la ville de Lisieux. Des bijoux de fort bon goût furent offerts à la Rosière et à ses deux demoiselles d'honneur, et, après quelques paroles de remerciement de la part de M. Seigneuret, maire de la Vieille Commune et de M. Bayle, président, le cortège gagna le perron ou l'attendaient, les photographes.

M. Heuzey chanta alors de nouveau, la Marseillaise normande reprise par les chœurs et la Fanfare, puis le défilé monta la Grande-Rue pour se rendre à l'hôpital.

C'est une délicate pensée de la part des organisateurs que de songer ainsi aux pauvres déshérités qui ont bien droit, eux aussi, d'avoir leur part de nos réjouissances. Un concert fut donné dans la cour et l'infatigable cortège reprit sa course avec arrêt au Syndicat d'Initiative et la Rosière a été reçue aux Nouvelles Galeries, elle travaille journellement.

Puis, ce fut la promenade à travers la ville. En passant devant la maison du capitaine Duboulay, une aubade fut donnée en son honneur, pensée non moins délicate, car chacun sait que retenu depuis de longs mois sur un lit de souffrances, M. Duboulay ne cesse de s'intéresser a notre vie commune.

Enfin, survint l'heure de la dislocation. Normands et Normandes purent alors prendre un peu de repos en attendant l'heure du bal qui termina cette journée bien employée.

La fête du Muguet et le couronnement de la Rosière, sont la fête par excellence de cette Société si vivante. Sans faire de personnalité, car tous ont droit à d'unanimes éloge, on peut cependant citer M. Bayle, le dévoué président et M. Mauny dont le bien bel habit fut le point de mire de toute l'assistance, mais qui a tout de même d'autres titres à la reconnaissance. On sait, en effet, de quelle façon il organise et anime toutes les manifestations de la Vieille Commune, qui vient de s'affirmer, une fois de plus, maîtresse dans l'évocation et la reconstitution du passé.

 

Septembre 1925  -  Les bouilleurs de cru et l’appellation « Calvados ».   -  Le Syndicat des bouilleurs de cru de l'arrondissement de Lisieux, convoqué par M. le docteur Lesigne, son président, s'est réuni samedi l'après-midi, en assemblée générale, à l'Hôtel de Ville de Lisieux.

Au cours de cette réunion, l'importante délibération ci-après relative à l'appellation Calvados a  été adoptée à l'unanimité des membres présents.
Le Syndicat des bouilleurs de cru de l'arrondissement de Lisieux, « Apprend par M. de Resbecq, son avocat, que les trois procès engagés devant les tribunaux
d'arrondissement de la Manche, pour la défense de l'appellation « Calvados » se sont, pour des raisons diverses terminés par les jugements défavorables.

« Sur quoi, le Syndicat, considérant que s'il est forcé de s'incliner devant les décisions de justice, il n'en proteste pas moins de toute son énergie contre ces décisions, que le bon sens tout seul indique, en effet, que l'appellation Calvados appartient seulement et vraiment au produit du Calvados.

« Que, sans doute, le Syndicat aurait la possibilité de porter appel et qu'il hésite surtout et uniquement devant l'importance des frais à engager ».
« D'autant plus qu'il lui parait, en effet, exister pour lui un seul moyen à la fois légal et équitable de se défendre sur le terrain économique et commercial, moyen qui est en même temps celui de la vérité et qui, avec de la volonté et un peu de temps prendra toute sa valeur et ne pourra lui être contesté, ni enlevé par personne, tant il appartient en propre et uniquement au Pays d'Auge ».
Par ces motifs, le Syndicat délibère :

« Il est expressément rappelé que le Pays d'Auge est constitué par la région terminée sur la carte du département du Calvados qui n'a pas été éditée dans ce but spécial, mais qui fixe et détermine exactement ce qui a toujours été admis dans les usages et coutumes formels du pays et ce qui est, en même temps, conforme aux notions géographiques et à l'histoire de notre pays.
 2° « Le Syndicat, à partir de ce jour, s'engage pour lui-même et, en tant que de besoin, engage de la manière la plus pressente les bouilleurs de cru de la dite région appelée Pays d'Auge à ne jamais vendre leur produit que sous la désignation complète de « Véritable Calvados du Pays d'Auge ».

3° « Estime qu'ainsi présenté et vendu sous une appellation d'origine exclusive et indiscutable, le produit ne tardera pas à se caractériser et se valoriser tant en raison de son origine ainsi révélée que par suite des qualités organoleptiques qui lui sont propres.

 LISIEUX.  -  La Rue du Grand Jardin

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