Janvier
1926 -
Un facteur volait les lettres destinées au Carmel de Lisieux.
-
On
n'ignore pas
la grande
vénération dont
jouit dans
toute la
France la
petite sainte
Thérèse de
I'Enfant Jésus,
et l'on
sait que
le Carmel
de Lisieux
où elle
mourut en
odeur de
sainteté, reçoit
de nombreuses
et souvent
riches offrandes
destinées au
culte de
la jeunesse
sainte en
exécution de
vœux fréquents.
Un facteur
de Lisieux
avait
décidé de
profiter lui-même
de la
pieuse popularité
de la
petite Carmélite.
On vient
de découvrir
qu'il pillait
sans vergogne
le courrier
du Carmel.
Voici
dans quelles
conditions - Une
lettre sur
la route
- Mme
Massuet, institutrice
à Beuvillers
et demeurant
à Lisieux,
en se
rendant à
son école
à bicyclette,
un matin
de ces
jours derniers,
aperçut sur
la route
une enveloppe
pliée en
deux. Elle
s'arrêta, ramassa
l'enveloppe
et l'examina.
C'était une
lettre non
décachetée, provenant,
d'un bureau
de poste
de la
banlieue parisienne,
adressée à
Mme la
Supérieure du
Carmel et
portant le
cachet du
bureau de poste
de Lisieux.
Le soir,
lorsqu'elle fut
rentrée chez
elle, Mme
Massuet signala
sa découverte
à son beau-frère
M. Pilme,
commis des
P.T.
T. au
bureau de
Lisieux, et
lui remit
la lettre. M.
Pilme, devinant
qu'il agissait
d'un détournement,
mit de
suite M.
Corbin, receveur
du bureau
central au
courant de
cette trouvaille.
Une enquête
administrative
fut aussitôt
ouverte et
le facteur
lexovien, que
sa tournée
obligeait à
passer par
Beuvillers, fut
appelé devant
son chef.
Pincé - Ce
facteur était
Pierre Legrain,
en fonctions
depuis 18
mois, qui
ne tarda
pas à avouer qu’il avait soustrait la
lettre retrouvée, laquelle
avait dû
tomber de
sa poche
au cours
de sa
tournée. Pressé
de questions,
Legrain reconnut
qu'il n'en
était pas
à son
premier essai
et que
depuis deux
mois, lorsqu'il
était chargé
du timbrage
à l'arrivée,
il faisait
disparaître
une ou
plusieurs lettres
adressées au
Carmel. Il
les ouvrait
et y
trouvait
soit des
billets de
banque, soit
des mandats.
Il ajouta
qu'après avoir
retiré les
billets de
banque, il
brûlait
les lettres,
ainsi que
les mandats.
Une
visite
domiciliaire effectuée
à la
demande de
Legrain a
fait découvrir
quelques imprimés
et catalogues
non distribués,
mais aucune
correspondance,
ni mandats
n'ont été
retrouvés.
Au
Carmel, on
estime à 800
environ le
nombre de
lettres détournées.
Pierre Legrain
a été
écroué à
la prison
de Lisieux
et une
enquête a
été prescrite
par le
parquet.
Verdict
: Legrain
a été
condamné
à 18 mois
de
prison.
Avril
1926 -
Recensement de la population.
-
Voici
les
résultats
du
recensement
à Lisieux,
en
1926 - Nombre
de
maisons :
3.437;
nombre
de
ménages :
4.735;
nombre
de
personnes
14.867.
Ces
chiffres,
en
ce
qui
concerne
la
population,
ne
sont
pas
définitifs.
Ils
représentent seulement
le
nombre
de
personnes
présentes
à Lisieux,
dans
la
nuit
du
6 au
7 mars.
A
titre
de
comparaison,
voici
les
chiffres
recueillis
en
1921,
pour
les
mêmes
opérations - Nombre
de
maisons :
2.432
;
nombre
de
ménages :
4.995
;
nombre
de
personnes
18 .857.
Mai
1926 -
Fête de la rosière et du muguet.
-
Dimanche 16
mai 1926. Le
matin, annonce
de la
fête dans
les différents
quartiers de
Lisieux, par
le tambour
de ville,
vente de
muguet et
de souvenirs
par jeunes
Normands et
Normandes.
L'après-midi
à 14 h.
30, rassemblement
place Matignon.
A
14 h.
30, au Jardin
public, réception
et intronisation
de la
Rosière, pluie
de fleurs,
salves, lâcher
de pigeons,
cantate du
muguet, concert
vocal et
instrumental par
les Chanteurs
et la fanfare
de la
V. C.
L., présentation
de costumes
anciens par
les dames,
reconstitution des
danses anciennes
avec accompagnement
symphonique
et les
violoneux de
la V.
C. L., rondes
et chants
d'enfants, grand
concours
de tintenelles
par les
plus célèbres
carillonneurs de
la Basse-Normandie,
Défilé général.
A
16 h.
30, réception
de la
rosière et du
Conseil municipal,
à l'Hôtel de
Ville.
A
17 h.
30, arrêt
du cortège
et réception
par le
Syndicat d'Initiative
de l'Union
Commerciale.
Le
soir, à 10
heures, bal
à grand orchestre
à la
Halle-au-Beurre. Ouverture
par la
Fanfare de
la V.
C. L.
Juin
1926 -
Une
importante
découverte
archéologique
à
Lisieux.
-
Depuis
six
mois
environ,
on
effectue
des
terrassements
considérables
sur
le
coteau
qui
est
situé
entre
la
route
d'Orbec
et
le
chemin
du
Cimetière,
face
à la
gare.
Au
point
culminant,
à
60
mètres
des baraquements
construits
pour
les
ouvriers,
on
voit
dans
une
tranchée
profonde
de
1 m.
50,
les
restes
d'un
aqueduc
mis
à découvert
sur
une
longueur
de
20
à 25
mètres.
Cet
aqueduc
est
à
peu
prés
parallèle
au
chemin
du
Cimetière.
II
n'était
pas
voûté,
il
a la
forme
d'une
auge
dont
la
section
est
presque
rectangulaire
sa
largeur
intérieure
à
la
base
est
de
60
centimètres,
tandis
qu’elle
est
au
sommet
de
65
centimètres
sa
hauteur
est
de
50
centimètres.
Les
parois
de
fouas
et
les
parois
latérales
sont
constituées
par
une
maçonnerie
en
moellons
reliés
par
un
bon
mortier,
et
tout
l'intérieur
est
recouvert
par
une
forte
épaisseur
de
ciment
rouge.
L'épaisseur
de
la
maçonnerie
est
de
quarante
centimètres.
La
pente
de
cet
acqueduc
est
très
faible
elle
se
dirige
du
côté
de
la
ville.
Ce
canal
a beaucoup
d'analogie
avec
le
canal
de
Glos,
mais
ce
dernier
est
construit
en
béton.
Il
a l'apparence
d'un
acqueduc
de
l'époque
gallo-romaine.
Une
voie
romaine
dont
on
a perdu
la
trace
avait
dans
ces
parages,
la
rue
des
Terres-Noires
en
est
probablement
un
tronçon.
Au
commencement
de
cette
rue
et
le
long
de
la
rue
du
Champ-Rémouleux,
se
trouve
un
petit
terrain
que
l'on
a
abaissé
et
nivelé
récemment
pour
y
faire
un
chantier.
Au
cours
de
ces
travaux,
on
a
trouvé
quelques
monnaies
romaines,
dont
une
d'Auguste
et
une
autre,
de
grand
module,
à
l'effigie
de
l'impératrice
Faustine.
Novembre
1926 -
Délimitation du
Pays d'Auge.
- Nous
avons tenu
nos lecteurs
au courant
des travaux
entrepris par
le Comité
provisoire constitué
le 6
avril dernier
à Vimoutiers,
pour la
défense, la
caractérisation et
la valorisation
des produits
agricoles du
Pays d'Auge
au moyen
d'un timbre
syndical de
garantie.
Le
Comité provisoire
qui s'est
réuni à
plusieurs reprises,
a élaboré
les projets
des statuts
du Syndicat
de la
marque d'origine
Pays d'Auge
qui seront
soumis à
l'assemblée générale
constitutive du
dimanche 28
novembre prochain
(à 1
heures 30,
12, rue
Fleuriet
à Lisieux).
L'article
3 des
projets de
statuts fixe
ainsi qu'il
suit, la
délimitation du
Pays d'Auge.
Le Pays
d'Auge est
limité, à l'est
en partant
de l'embouchure
de la
Seine,
il l'est
de Honfleur.
1°
Par
la vallée
de Merelle
(riv.) et
ses vallées
secondaires Est
englobant les
communes situées
dans le
département
du Calvados
et les
communes du
département de
l'Eure ci-après
désignés :
Fiquefleur-Equainville, Manneville-la-Ravult.
2°
Par
la limité
départementale (Calvados-Eure)
entre les
communes de
Quetteville, Saint-Benoît-d'Hébertot,
St-André-d'Héberlot
(Calvados), d'une
part et
Beuseville-la-Lande (Eure)
d'autre
part.
3° Par
la Vallée
de la
Calonne et
ses vallées
secondaires Est
et Sud-Est,
englobant
les communes
situées dans
le département
du Calvados
et les
communes
du département
de l'Eure
ci-après
désignées : Saint-Léger-sur-Bonneville,
Le Bois-Hellam,
la Chapelle
Bayvel, Cormeilles,
Saint-Sylvestre-de-Cormeilles,
Bailleul-la-Vallée,
Asnières, Saint-Gervais,
Piencourt, Les
Places, Fontaine-la-Louvet.
4° Par
la vallée
de la
Courtenne et
ses vallées
secondaires Est
et Sud-Est,
englobant les
communes situées
dans le
département du
Calvados et
les communes
du département
de l'Eure
ci-dessous
désignées : La
Chapelle-Hareng, Saint-Germain-la-Campagne.
5°
Par
la vallée
de l'Orbec
et ses
vallées
secondaires Est
et Sud-Est,
englobant
les communes
situées dans
le département
du Calvados
et les
communes
du département
de 1'Eure
ci-dessous
désignées : Saint-Germain-la-Campagne,
La Chapelle-Gauthier,
la Goulafrière,
et pour
le département
de l'Orne
les communes
ci-après :
Saint-Aubin-de-Bonneval,
Saint-Germain-d'Aunay,
le Sap,
Monnai.
6°
Au Sud-Est
et au
Sud de
la Haute
Vallée de
la Touques
et ses
vallées secondaires
Sud-Est, comprenant :
Chaumont, Saint-Evroult-sous-Montfort,
Gisay-St-Aubin, Orgères,
Goulmer, Croisilles,
Courmenil, Avernes-sous-Exmes,
Villebadin, Menil-Vicomte,
Lignières,
Champ-Haut, Ménil-Freger,
Ginai, Exmes.
Le
pays d'Augé
est limité
à l'Ouest
en partant
de l'embouchure
de l'Orne
(riv.)
7° Par
la vallée
de la
Dives et
ses contreforts
Ouest (avant-pays
d'Auge) englobant
les communes
de Merville,
Sallenelles, Aufreville,
Breville, Troarn,
Saint-Pair, Argences,
Percy-en-Auge, Ouville-la-Bien-Tournée,
Bléville, Saint-Pierre-sur-Dives,
Barville, Lieury,
Tôtes, Courcy,
Lauvagny, Barce,
Nerrey-en-Auge,
Les Moutiers-en-Auge,
Montreuil-la.Cambe,
Ecorches, Neauphe-Chambois,
Méel, Fol,
Le Bourg,
Saint-Léonard,
Silly-en-Gouffern.
Nous
sommes
persuadés que
cette délimitation
donnera satisfaction
aux agriculteurs
intéressés. Toutefois,
le Comité
provisoire recevra,
jusqu'au 28
novembre prochain,
toutes les
observations
qui pourraient
lui être
faites à
ce sujet.
Les
demandes d'admission
devront être
adressées à
M. le
président du
Comité provisoire
du Syndicat
de la
marque d'origine
« pays
d'Auge »,
61, rue
Pont-Mortain, à
Lisieux.
Novembre
1926 -
Un déraillement en gare.
- Jeudi
soir,
à
23
h.
45,
le
train
de
marchandises
4320
a déraillé,
avant
son
arrivée
en
gare
de
Lisieux,
par
suite
de
la
rupture
d'un
ressort
de
traction.
Les deux
voies
principales
ont
été
obstruées
et
les
trains
se
dirigeant
sur
Paris
ont
subi
un
long
retard.
Le
service
normal
a été
repris
ce
matin.
Novembre
1926 -
Une fromagerie incendiée.
- Un
incendie
s'est
déclaré
lundi
soir
vers
11
heures
dans
le
bâtiment
d'une
fromagerie
exploitée
par
MM.
Leduc
et
Garnavault et
située
route
de
Paris à St-Jacques-de-Lisieux.
En
gagnant sa
chambre,
à 10 h. 45, M.
Leduc
n'avait
rien
remarqué
d'anormal
et
un
quart d’heure
plus
tard
sa
femme
entendit
un
bruit
insolite provenant du magasin contigu à leur chambre.
Sans
y attacher
beaucoup
d'importance,
M.
Leduc
se
leva
pour
se
rendre
compte
de
ce
qui
se
passait.
Ouvrant
la
porte,
il
vit
avec
stupéfaction
un
important
brasier.
Il
donna aussitôt
l’alarme.
De
nombreux
voisins
arrivèrent
en
hâte
parmi
lesquels
M.
Guérin,
maire
de
Saint-Jacques,
qui
aida M.
Leduc
à
sauver
ce
qui
était
possible. M.
Leduc
put
ainsi
sauver
une
partie
de
son
mobilier
et
d'objets
précieux.
Pendant ce
temps
un
automobiliste
s'empressait
d'aller
prévenir
les
pompiers
de
Lisieux,
qui
ne
tardèrent pas
à arriver
et
parvinrent
à
circonscrire
le
foyer.
Les toitures
du
bâtiment
de
la
fromagerie
et
de
la
maison
d’habitation
de
M.
Leduc
sont entièrement
consumés
ainsi
que
les
marchandises
contenues dans
le
magasin.
Les
dégâts, couverts
par
assurances,
sont
évalué
135 000 francs.
Les
causes du sinistres sont inconnues. Une
enquête
est
ouverte
par
la
gendarmerie de Lisieux aux fins de préciser les
responsabilités
de l'incendie
qui aurait
pu
être
plus
important,
sans
les
concours
rapides
et
bien
ordonnés.
Décembre
1926 -
Mystérieux
drame à Lisieux. -
20
décembre (de notre correspondant particulier). — Un drame s'est
déroule dimanche soir à Lisieux, pour des motifs qu'il n'a pas été
possible d'éclaircir encore.
Dimanche,
vers 19 h. 30, les agents de service Lirochus et Le Cain furent
avertis par des habitants de la rue de Dives que des coups de feu
suivis de gémissements venaient d'être entendus dans un appartement
situé au 1er étage du n° 24 de la rue de Dives. M.
Pestel, commissaire de police, se rendit aussitôt sur les lieux et
pénétra dans
le logement des époux Madeline, incarcérés pour vols au préjudice
des Nouvelles Galeries et ou résidait seul leur fils Marcel, âgé de
17 ans, apprenti sculpteur chez M. Grieu, rue d'Honfleur,
Une large flaque de sang, dans la ruelle se trouvait un revolver
automatique, attira de suite son attention. S'avançant dans le
logement, il aperçut dans une seconde chambre et sur un lit non
défait le corps habillé du jeune Madeline, son visage était
ensanglanté et il poussait des gémissements. Une blessure produite
par une balle était apparente à la hauteur de la tempe droite,
l'orifice de sortie de la balle se trouvait auprès du maxillaire
gauche, ce qui indiquait qu'il avait été atteint
par une balle venant de haut en bas.
Au pied du lit, sur la descente de lit même, était étendu le corps
également habillé d'un autre jeune homme, c'était André Haillard,
commis chez M. Agut, grainetier, rue de Caen. Il portait dans la
région du cœur une plaie produite par un coup de feu et avait été
tué sur le coup. Son corps fut transporté à la Morgue et le jeune
Madeline a été admis à l'hôpital, au service de la Chirurgie.
Interrogé
hier soir, il n'a donné aucune explication plausible et raisonnable,
ce midi, son état était désespéré.
Mai
1927 -
La lampe incendiaire. -
L'autre nuit, vers 3 heures du
matin, Mme veuve Marchand, née Berthe Millais, 58 ans, circulait dans
sa chambre, place Victor Hugo, à Lisieux, lorsqu'elle renversa
accidentellement la lampe qu'elle portait. Le feu se communiqua à une
descente de lit. En essayant de l'éteindre avec une couverture, Mme
Marchand se brûla gravement au visage et au pied. Sans même se
vêtir, elle s'enfuit chez son gendre, M. Baudez, épicier en gros,
où les premiers soins lui furent donnés.
Pendant
ce temps, l'alarme était donné par des voisins et, grâce à la
prompte intervention des pompiers sous les ordres du capitaine Teytaud,
un grave désastre put être évité. Les dégâts sont important, il
se répartissent entre M. Bouvier, propriétaire de l'immeuble, Mme
Marchand et les époux Delestres, dont les mobiliers sont hors
d'usage, et les époux Gervais, épiciers, qui ont eu des
meubles et des marchandises endommagés.
Au
cours du sinistre le lieutenant Desprez a été légèrement blessé.
Juin
1927 -
Méfaits de la foudre. -
Samedi dernier, au cours d'un
gros orage, le fluide est tombé sur le paratonnerre de la cathédrale
Saint-Pierre-de-Lisieux.
La
commotion a détaché un des animaux en pierre sculptée de la
façade. Cette pierre, très nettement sectionnée, est tombée sur la
terre de l'allée de la cathédrale, sans causer de dégâts, même
aux sculptures.
Juin
1927 -
En sonnant les cloches. -
Dimanche dernier, Georges
Leboucher, 17 ans, place Gambetta à Lisieux, sonnait les vêpres à
la volée au bourdon. Ses mains ont glissé sur les barres de
fer et il est tombé de 3 mètres de haut, se brisant le médium de la
main droite.
Janvier
1928 -
Mouvement de la population.
–
1926
- Naissances,
415 ; mariages,
128 ; divorces,
11 ; décès.
552.
1927 - Naissances, 399
; mariages, 130
; divorces, 7 ; décès,
441.
Mars
1928 -
Terrible incendie à Lisieux.
- Mardi
soir, vers 22 h. 30, le feu s'est déclaré rue de Trouville,
dans les ateliers de peinture en voiture de M. Moura, et s'est
rapidement communiqué aux garages voisins où les autos de MM.
Bezault et Delacourtie, avoués, ainsi qu'un camion à M. Saillard,
industriel, ont été détruits.
Alimenté
par les huiles et essences, le feu gagnait bientôt les immeubles
voisins occupés par MM. Drouic et Dagorne. Les habitants n'ont eu que
le temps de fuir.
Hangars,
ateliers et maisons ne formaient bientôt qu'un gigantesque brasier
dont les flammes montaient à 60 mètres. Les pompiers, aussitôt
accourus, n'ont pu que protéger les habitations d'alentours. A 2
heures l'incendie était éteint.
Les
dégâts assurés, sont évalués à 400 000 francs. Les bâtiments
brûlés appartenaient pas M. Fromage, boulevard Nicolas Oresme.
En
sonnant le feu, un clairon des pompiers, M. Auguste Fichet, 55 ans,
maçon, demeurant chemin de Coquainvilliers, s'est trouvé mal,
Grand'rue, et expirait peu après. Il était marié et père de
trois enfants. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du
sinistre.
Juin
1928 -
Violente explosion. - L'autre soir,
à l'hôtel France-Espagne, à Lisieux, M. Jaussone, ouvrier
spécialiste de la maison Douane, de Paris, réparait dans
l'arrière-cuisine un appareil à fabriquer la glace. Le
serpentin de la machine étant obstrué, l'ouvrier ouvrit le robinet
d'inspiration. N'étant plus comprimé, le chlorure de méthyle, gaz
très volatile servant au refroidissement, s'échappa, forma
nuage et, par la porte de la cuisine restée ouverte, prit feu à la
chaleur des fourneaux, déterminant une violente explosion. La porte
fut arrachée et six personnes plus ou moins grièvement
brûlées aux mains et au visage.
MM.Jaussone,
Gournay, mécanicien à Lisieux, et quatre employés de l'hôtel, MM.
Caizergues, Noël, Mazeure et Mme Bossière.
Le
plus sérieusement atteint, M. Gaston Mazeure, place du
Marché-au-Beurre, a été porté à l'hôpital, mais son état n'est
pas inquiétant. Une expertise est en cours pour déterminer les
causes exactes de l'explosion.
Août
1928 -
Mort suspecte. -
Dans la nuit du 3 au 4 courant, vers 22 h. 45, M. Lelimousin,
horticulteur, chemin des Rouges-Fontaines, découvrait dans ce chemin,
à la hauteur du chantier Normand, le corps d'une femme étendue sur
le dos, ne donnant plus signe de vie. Il en avisa aussitôt le
commissariat de police et l'agent de permanence se rendit sur les
lieux. Comme il y arrivait, un nommé Génu Pierre, 47 ans, sous-chef
de manœuvre aux chemins de fer de l'État, domicilié à proximité,
essayait d'emporter le corps, qui était celui de son amie,
Eugénie Revert, veuve Alfred Joubault, âgée de 44 ans. Le cadavre
fut transporté au domicile de Génu et le Dr Dubois, après l'avoir
examiné, fit des réserves sur les causes de la mort, déclarant que
l'autopsie seule pourrait les déterminer.
Une
enquête ouverte par l'inspecteur Corbeau établit rapidement que le
faux ménage vivait en mauvaise intelligence et que des scènes de
violence éclataient souvent, tous deux ayant des habitudes
d'intempérance.
Une
scène de ce genre avait eu lieu le 3 au soir, vers 18 h. 45, au
retour d'Argentan de Génu, qui mit son amie à la porte. Il se coucha
ensuite, sans plus s'occuper d'elle, et c'est en allant prendre son
service, pour le train de 23 h. 30, qu'il trouva le corps de son amie.
Le
Parquet de Lisieux a ordonné l'autopsie du cadavre. Elle sera faite
par le Dr Dubois et éclaircira certainement le mystère qui plane sur
cette affaire.
Octobre
1929 -
Très grave incendie. - Jeudi matin,
vers 1 heure, Mme Cardinal, 13, rue Bocage, à Lisieux, était
brusquement réveillée par des éclats de vitres. Elle se pencha à
sa fenêtre qui donne juste en face l'entrepôt de la Maison
Beaudez et Forget, épiciers en gros, et aperçut les flammes qui
jaillissaient du rez-de-chaussée. Elle s'empressa de réveiller
son mari, employé de chemin de fer qui sans prendre le temps de
se chausser, partit prévenir les pompiers. Pendant ce temps Mme
Cardinal lancait de toutes ses forces des appels pour éveiller les
personnes qui logeaient en dessus du magasin tout en flammes. Ses
appels furent enfin entendus et Mmes Beaudez et Forget purent se
sauver et se réfugier chez des amis.
Pendant
ce temps, la sirène lançait ses appels stridents et lugubres
et réveillait la population qui se rendit en foule sur les lieux du
sinistre. Déjà les pompiers avaient mis en batterie l'auto-pompe
branchée dans la rivière proche.
Une
pompe à bras fut ensuite mise en batterie derrière les magasins de
la Maison Gautier, et les pompiers essayèrent mais en vain
d'empêcher le feu de se propager au magasin de M. Foussard. Deux
autres pompes furent alors mises en batterie et parvinrent à
éteindre le feu qui s'était communiqué audit magasin.
Dans
le même immeuble était l'entrepôt de M. Halbique qui contenait
d'importantes quantités de sucre, savons, huiles, etc... M. Halbique
qui habite le quartier du Bouloir et son directeur, Gallot, rue de
Dives, ne furent pas prévenus ni réveillés par la sirène, et ce
n'est qu'en arrivant à leur bureau, le matin, qu'ils virent le
désastre qui les a frappés.
Pendant
ce temps la grande échelle avait été amenée et plusieurs sapeurs,
malgré la chaleur terrible qui se dégageait du foyer, montèrent au
sommet arroser le magasin et protéger les maisons qui y faisaient
face et dont les volets flambaient déjà. Heureusement, M. Corbeau,
inspecteur principal de la police, avait devant le danger, fait
évacuer ces maisons.
Vers
3 heures du matin, tout péril était conjuré et la foule se dispersa
pour terminer la nuit si brusquement interrompue.
Les
causes de cet important sinistre sont inconnues. Une enquête est
ouverte par M. Anzemberger, commissaire de police.
Janvier
1930 -
Un triste sire. - La
police a mis en état d'arrestation le nommé Martin Le Bris, âgé de
32 ans, ouvrier d'usine, demeurant à Lisieux, 24, rue
Ferdinand-Daulne, qui s'était livré à des actes immoraux sur deux
petites filles, les jeunes Marcelle, 7 ans, et sa sœur Yvette, 5 ans.
L'inculpé a été déféré au Parquet et écroué.
(Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1930 -
Assises du Calvados.
- L'acte
de banditisme de la route près de Lisieux.
- Après
deux jours d'audiences, la Cour a prononcé les condamnations
suivantes contre les auteurs de l'acte de banditisme commis auprès de
Lisieux.
Nous
en donnerons un compte-rendu vendredi.
Au
bout de quarante minutes de délibération, le jury répond
affirmativement aux questions posées, mais accorde des circonstances
atténuantes.
En
conséquence, la Cour condamne Allaume aux travaux forcés à
perpétuité ; Ausbert Bacheley à 15 ans et Léon Bachelet à 8 ans
de la même peine.
Le
président Breton déclara la session close. (Source : L’Indicateur
de Bayeux)
Février
1930 - L'histoire sous terre. -
En installant des canalisations souterraines,
place Thiers, à Lisieux, des employés des P.T.T. ont mis à jour des
ossements humains provenant du cimetière entourant jadis
l'église Saint-Germain. Cette église, désaffectée en 1789, fut
acheté par 16 citoyens
qui la rasèrent, vendirent les matériaux et firent don à
la ville de son emplacement et de celui du cimetière. La démolition
ne fut pas d'ailleurs poussée très loin dans le sol, car ces
jours-ci en même temps que les ossements des fondations très solide
ont été découvertes.
Les
16 lexoviens qui, en 1789, détruisirent Saint-Germain ne se doutaient
certes pas que 140 ans après, leur cité, devenue un centre mondial
de pèlerinage, verrait sortir de terre une gigantesque
basilique.
Février
1930 -
Un escroc de 15 ans.
- Mardi soir, M. Bélin, boulanger, demeurant 31, rue de
Caen, se présentait, au commissariat de police et déclarait que son
jeune commis boulanger, F. V.......,
âgé de 15 ans, à son service depuis un mois, était allé chez sa
voisine, Mme Lenormand, épicière, demander de sa part la monnaie de
mille francs. Le commis étant pressé se fit remettre aussitôt un
acompte de 100 francs.
Peu
après, la commerçante portait à M. Bélin 900 francs en billets.
Celui-ci, stupéfait, déclara, qu'il n'avait envoyé personne
chercher de la monnaie. Mme Lenormand était donc escroquée de 100
francs.
Pendant
ce temps, M. Robert Leroy, 21 ans, autre commis de la maison Bélin,
s'apercevait que différents effets avaient disparu de sa chambre.
Les
soupçons se portèrent alors sur V......., qui avait quitté sa place
sans prévenir personne.
M.
Anzemberger, commissaire de police, chargea immédiatement
l'inspecteur Corbeau et l'agent Solo de chercher le précoce voleur.
Celui-ci fut retrouvé à la gare au moment où il s'apprêtait à
prendre l'express de Rouen. Il était revêtu des effets volés et en
possession de 72 fr. 40 provenant du billet de 100 francs.
Mis
à la disposition du Parquet, V…..... a été écroué sous
l'inculpation d'escroquerie et de vol. (Source : Le Moniteur du
Calvados)
Février
1930 -
Un accident sur la voie ferrée prés de Lisieux.
-
A proximité de la voie ferrée de Lisieux à Orbec, non loin
du signal 5 bis, M. Albert Bosquet, 50 ans, terrassier, était occupé
à creuser une tranchée en vue de l'installation d'un câble
souterrain, lorsque survint un train. Heurté par le marche-pied de la
machine, M. Bosquet fut projeté dans la tranchée.
Relevé,
une jambe fracturée, l'ouvrier a été transporté à l'hôpital de
Lisieux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)
Mars
1930 -
Heureux lexoviens !
- Alors qu'à
Caen on ignore toujours si l'affaire de la gare va aboutir ou non, à
Lisieux on est fixé sur
ce sujet. Des travaux importants sont décidés pour lesquels un
emprunt de 1.075.000 fr. vient d'être autorisé.
Moyennant
cette subvention qui va être payée à l'état par la ville de
Lisieux, la Compagnie va faire construire, dans la gare, deux passages
souterrains et un nouvel abri de voyageurs, allonger les marquises du
bâtiment principal et aménager de nouvelles clôtures.
Comme
un bonheur ne vient jamais seul, on a appris, à Lisieux, que le legs
fait à ses concitoyens par Mlle Bourdin-Desvergées atteindrait la
somme de 2.500.000 fr. Dans un élan de reconnaissance bien légitime,
la municipalité à décidé de donner le nom de place
Bourdin-Desvergées à la place de la Halle-au-Beurre. L'intention est
excellente sans doute, mais, n'aurait-on pas pu choisir quelque voie
nouvelle pour honorer le nom de la bienfaitrice. Un
"baptême" est toujours chose si fâcheuse.
Avril
1930 -
Un tamponnement en gare. -
Ainsi que nous l'avons signalé brièvement, le tamponnement
qui s'est produit mercredi soir, à la gare, n'a pas eu de graves
conséquences. Les neuf voyageurs blessés ont été contusionnés par
le choc qui les a précipités les uns sur les autres. Après quelques
légers soins, il ne restait plus aucun blessé à la gare, à 21
heures.
La
cause de ce tamponnement est due à l'erreur d'un aiguilleur qui a
dirigé vers la voie suivie par le train venant de Trouville une
locomotive haut-le-pied en manœuvre pour aller s'accrocher au train
partant de la gare de Lisieux pour Trouville à 19 h . 36.
L'aiguilleur a d'ailleurs reconnu sa faute.
La
voie, à l'endroit où l'accident s'est produit, présente une courbe
assez prononcée pour avoir empêché le mécanicien de la locomotive
haut-le-pied d'apercevoir le train venant de Trouville.
Une
enquête est ouverte par le Parquet et par le service du contrôle des
chemins de fer. (Source : Ouest-Eclair)
Avril
1930 -
Les méfaits de l'ivresse.
-
Le nommé Drouet Paul, âgé de 33 ans, ouvrier électricien et
sa femme, née Marqué Julia , domiciliés au n° 11 de la place
Boudin-Desvergées, se sont pris de querelle au cours de la nuit
dernière ; le mari, qui était en état complet d'ivresse, a fait du
tapage jusqu' à 22 heures, troublant ainsi le repos des habitants.
Les époux se sont un peu bousculés, et Drouet après avoir brisé un
verre de lampe, a voulu s'emparer d'un revolver qui était dans une
musette que maintenait la femme Drouet.
Une
bousculade s'en suivit et Drouet a fait partir son revolver qui était
chargé. La balle a traversé une porte et a pénétré dans
l'intérieur d'une chambre occupée par Mme Gautier Hélène, âgée
de 40 ans, ouvrière d'usine, voisine de palier des époux Drouet,
heureusement qu'à ce moment elle était couchée, et la balle est
venue s'aplatir sur le mur, au pied de son lit.
A
la suite de cette scène, la femme Drouet s'est sauvée dans la rue,
suivie à distance par son mari, qui a rencontré son ami, un
algérien du nom de Boulatika Ali ben Moussour, âgé de 38 ans, manœuvre,
demeurant 25, rue aux Fèvres, auquel il a expliqué la scène qui
venait de se passer.
Plusieurs
personnes sont accourues et l'une d'elles, un nommé Masson Alphonse,
46 ans, journalier, demeurant dans le même Immeuble que Drouet, a
voulu adresser des reproches à celui-ci. L'Algérien, sans aucune
explication, s'est jeté brutalement sur Masson et l'a terras é par
deux fois en lui portant de nombreux coups de poing.
Procès-verbal
a été dressé et les délinquants seront poursuivis. (Source :
Ouest-Eclair)
Avril
1930 -
Construction de lignes électriques téléphoniques.
- L'Administration
des Postes et des Télégraphes va faire procéder à l'établissement
de lignes électriques nécessitées par la transformation du réseau
téléphonique aérien à Lisieux en réseau aéro-souterrain.
Un
tracé de ces lignes, indiquant les propriétés privées où il doit
être placé des supports ou conduits restera, pendant trois jours
consécutifs, à partir du 7 avril 1930, déposé à la mairie de la
commune de Lisieux, où les intéressés peuvent en prendre
connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.
Un
agent de l'administration se tiendra le 9 avril, de 9 heures à midi
et de 14 heures à 16 heures, à la mairie de Lisieux, pour fournir
aux intéressés tous les renseignements utiles. (Source :
Ouest-Eclair)
Avril
1930 -
A la vieille commune. -
La Vieille Commune de Lisieux a comme les années
précédentes, demandé à la Ligue des Familles nombreuses de bien
vouloir lui désigner trois jeunes filles comme rosière et
demoiselles d'honneur.
Les
jeunes filles candidates à l'un de ces emplois sont priées de bien
vouloir se faire inscrire d'urgence chez l'un des membres du Bureau :
MM. de Resbecq, président ; Cornu et Drouère, vice-présidents ;
Cailliau, trésorier ; de Moidrey, archiviste.
Ce
comité se réunira vendredi prochain 4 avril.
L'on
sait que la rosière et les demoiselles d'honneur de la Vieille
Commune bénéficient, chaque année, de nombreux et très
appréciables avantages. (Source : Ouest-Eclair)
Juin
1930 -
Violent incendie à Lisieux.
-
Rue Tesson, le feu a pris naissance dans l'atelier de peinture
dépendant du garde-meuble de M. Bourgeois, correspondant le réseau
de l'état et conseiller municipal. Les pompiers alertés par la
sirène, sont arrivés rapidement mais le sinistre avait déjà pris
une grande extension. Après deux heures de travail, le feu était
maîtrisé : les ateliers, une grande quantité de mobilier et des
objets de valeur se trouvant
dans le garde-meuble, ont été détruits. De plus, dans l'hôtel
Moderne, contigu, les chambres du
personnel, six chambres de voyageurs et la salle à manger ont
été très endommagées ainsi que les maisons voisines, à MM. Huvé
et Graine.
L'immeuble
occupé par M. Bourgeois, appartient à Mme veuve Grison, de Lisieux.
Les pertes dépassent un million. Au cours de l'incendie, le
sous-lieutenant de pompier Liot a été brûlé à l'avant-bras
droit, par une flammèche.
Octobre
1930 -
Noyé dans un bief. -
M. Lucien Briant, âgé de 70 ans, concierge à la manufacture
de draps Adeline, à Lisieux, était occupé à nettoyer la grille du
bief de l'usine, quand par suite d'un faux pas, il tomba à l'eau.
M.
Charles Avise, contremaître, arrivant à son travail, aperçu le
corps qui flottait sur l'eau. Il donna aussitôt l'alarme mais malgré
les soins qui furent prodigués à M. Briant, ce dernier ne put être
rappelé à la vie.
Octobre
1930 -
Allo, allo ! - A
la suite demande adressée à la Préfecture du Calvados, cette
dernière vient de faire connaître au docteur Dentu, sénateur
de l'Orne, que le circuit téléphonique directe
Vimoutiers-Lisieux voté sur sa proposition par le Conseil Général
de l'Orne, était en construction et pourrait être à la disposition
du public dans environ 6 semaines. Il en résultera des communications
plus rapides avec Lisieux et les au-delà.
Novembre
1930 -
Les inondations. -
Au cours de la nuit de vendredi à samedi, les eaux de la
Touques et de la Calonne ont envahi Pont-l'Evêque, inondant le
quartier du centre. Les dégâts sont importants.
A
Lisieux, la Touques, l'Orbiquet et autres petits cours d'eau ont
débordé. Les points les plus atteints ont été les rues Blanche,
Porte d'Orival, Lecouturier, Fournet, Rose-Harel, de Falaise, de Caen,
le quartier du Bouloir, de l'allée Lemercier, le boulevard
Nicolas-Oresme et la rue Ferdinand-Daulne. Rue Fournet, une devanture
à été emportée par le courant. Dans l'allée Lemercier, un mur
s'est écroulé.
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