1er Août 2023

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS           

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LISIEUX

Canton de Lisieux

Les habitants de la commune sont des Lexoviens, Lexoviennes

Janvier 1926  -  Un facteur volait les lettres destinées au Carmel de Lisieux.  -  On n'ignore pas la grande vénération dont jouit dans toute la France la petite sainte Thérèse de I'Enfant Jésus, et l'on sait que le Carmel de Lisieux elle mourut en odeur de sainteté, reçoit de nombreuses et souvent riches offrandes destinées au culte de la jeunesse sainte en exécution de vœux fréquents. Un facteur de Lisieux avait décidé de profiter lui-même de la pieuse popularité de la petite Carmélite. On vient de découvrir qu'il pillait sans vergogne le courrier du Carmel.

Voici dans quelles conditions  -  Une lettre sur la route  -  Mme Massuet, institutrice à Beuvillers et demeurant à Lisieux, en se rendant à son école à bicyclette, un matin de ces jours derniers, aperçut sur la route une enveloppe pliée en deux. Elle s'arrêta, ramassa l'enveloppe et l'examina. C'était une lettre non décachetée, provenant, d'un bureau de poste de la banlieue parisienne, adressée à Mme la Supérieure du Carmel et portant le cachet du bureau de poste de Lisieux. Le soir, lorsqu'elle fut rentrée chez elle, Mme Massuet signala sa découverte à son beau-frère M. Pilme, commis des P.T. T. au bureau de Lisieux, et lui remit la lettre. M. Pilme, devinant qu'il agissait d'un détournement, mit de suite M. Corbin, receveur du bureau central au courant de cette trouvaille. Une enquête administrative fut aussitôt ouverte et le facteur lexovien, que sa tournée obligeait à passer par Beuvillers, fut appelé devant son chef.
Pincé  -  Ce facteur était Pierre Legrain, en fonctions depuis 18 mois, qui ne tarda pas à avouer qu’il avait soustrait la lettre retrouvée, laquelle avait tomber de sa poche au cours de sa tournée. Pressé de questions, Legrain reconnut qu'il n'en était pas à son premier essai et que depuis deux mois, lorsqu'il était chargé du timbrage à l'arrivée, il faisait disparaître une ou plusieurs lettres adressées au Carmel. Il les ouvrait et y trouvait soit des billets de banque, soit
des mandats. Il ajouta qu'après avoir retiré les billets de banque, il brûlait les lettres, ainsi que les mandats.

Une visite domiciliaire effectuée à la demande de Legrain a fait découvrir quelques imprimés et catalogues non distribués, mais aucune correspondance, ni mandats n'ont été retrouvés.

Au Carmel, on estime à 800 environ le nombre de lettres détournées. Pierre Legrain a été écroué à la prison de Lisieux et une enquête a été prescrite par le parquet.

Verdict : Legrain a été condamné à 18 mois de prison. 

 

Avril 1926  -  Recensement de la population.  -  Voici les résultats du recensement à Lisieux, en 1926  -  Nombre de maisons : 3.437; nombre de ménages : 4.735; nombre de personnes 14.867.

Ces chiffres, en ce qui concerne la population, ne sont pas définitifs. Ils représentent seulement le nombre de personnes présentes à Lisieux, dans la nuit du 6 au 7 mars.

A titre de comparaison, voici les chiffres recueillis en 1921, pour les mêmes opérations  - Nombre de maisons : 2.432 ; nombre de ménages : 4.995 ; nombre de personnes 18.857.

 

Mai 1926  -  Fête de la rosière et du muguet.  -  Dimanche 16 mai 1926. Le matin, annonce de la fête dans les différents quartiers de Lisieux, par le tambour de ville, vente de muguet et de souvenirs par jeunes Normands et Normandes.

L'après-midi à 14 h. 30, rassemblement place Matignon.

A 14 h. 30, au Jardin public, réception et intronisation de la Rosière, pluie de fleurs, salves, lâcher de pigeons, cantate du muguet, concert vocal et instrumental par les Chanteurs et la fanfare de la V. C. L., présentation de costumes anciens par les dames, reconstitution des danses anciennes avec accompagnement symphonique et les violoneux de la V. C. L., rondes et chants d'enfants, grand concours de tintenelles par les plus célèbres carillonneurs de la Basse-Normandie, Défilé général.

A 16 h. 30, réception de la rosière et du Conseil municipal, à l'Hôtel de Ville.

A 17 h. 30, arrêt du cortège et ception par le Syndicat d'Initiative de l'Union Commerciale.

Le soir, à 10 heures, bal à grand orchestre à la Halle-au-Beurre. Ouverture par la Fanfare de la V. C. L.

 

Juin 1926  -  Une importante découverte archéologique à Lisieux.  -  Depuis six mois environ, on effectue des terrassements considérables sur le coteau qui est situé entre la route d'Orbec et le chemin du Cimetière, face à la gare. Au point culminant, à 60 mètres des baraquements construits pour les ouvriers, on voit dans une tranchée profonde de 1 m. 50, les restes d'un aqueduc mis à découvert sur une longueur de 20 à 25 mètres. Cet aqueduc est à peu prés parallèle au chemin du Cimetière.

II n'était pas voûté, il a la forme d'une auge dont la section est presque rectangulaire sa largeur intérieure à la base est de 60 centimètres, tandis qu’elle est au sommet de 65 centimètres sa hauteur est de 50 centimètres. Les parois de fouas et les parois latérales sont constituées par une maçonnerie en moellons reliés par un bon mortier, et tout l'intérieur est recouvert par une forte épaisseur de ciment rouge.  L'épaisseur de la maçonnerie est de quarante centimètres.

La pente de cet acqueduc est très faible elle se dirige du côté de la ville. Ce canal a beaucoup d'analogie avec le canal de Glos, mais ce dernier est construit en béton. Il a l'apparence d'un acqueduc de l'époque gallo-romaine.

Une voie romaine dont on a perdu la trace avait dans ces parages, la rue des Terres-Noires en est probablement un tronçon. Au commencement de cette rue et le long de la rue du Champ-Rémouleux, se trouve un petit terrain que l'on a abaissé et nivelé cemment pour y faire un chantier. Au cours de ces travaux, on a trouvé quelques monnaies romaines, dont une d'Auguste et une autre, de grand module, à l'effigie de l'impératrice Faustine.

 

Novembre 1926  -  Délimitation du Pays d'Auge.  -  Nous avons tenu nos lecteurs au courant des travaux entrepris par le Comité provisoire constitué le 6 avril dernier à Vimoutiers, pour la défense, la caractérisation et la valorisation des produits agricoles du Pays d'Auge au moyen d'un timbre syndical de garantie.

Le Comité provisoire qui s'est réuni à plusieurs reprises, a élaboré les projets des statuts du Syndicat de la marque d'origine Pays d'Auge qui seront soumis à l'assemblée générale constitutive du dimanche 28 novembre prochain 1 heures 30, 12, rue Fleuriet à Lisieux).

L'article 3 des projets de statuts fixe ainsi qu'il suit, la délimitation du Pays d'Auge. Le Pays d'Auge est limité, à l'est en partant de l'embouchure de la Seine, il l'est de Honfleur.  

   Par la vallée de Merelle (riv.) et ses vallées secondaires Est englobant les communes situées dans le département du Calvados et les communes du département de l'Eure ci-après désignés : Fiquefleur-Equainville, Manneville-la-Ravult.

  Par la limité départementale (Calvados-Eure) entre les communes de Quetteville, Saint-Benoît-d'Hébertot, St-André-d'Héberlot (Calvados), d'une part et Beuseville-la-Lande (Eure) d'autre part.
  Par la Vallée de la Calonne et ses vallées secondaires Est et Sud-Est, englobant les communes situées dans le département du Calvados et les communes du département de l'Eure ci-après désignées : Saint-Léger-sur-Bonneville, Le Bois-Hellam, la Chapelle Bayvel, Cormeilles, Saint-Sylvestre-de-Cormeilles, Bailleul-la-Vallée, Asnières, Saint-Gervais, Piencourt, Les Places, Fontaine-la-Louvet.

   Par la vallée de la Courtenne et ses vallées secondaires Est et Sud-Est, englobant les communes situées dans le département du Calvados et les communes du département de l'Eure ci-dessous désignées : La Chapelle-Hareng, Saint-Germain-la-Campagne.
   Par la vallée de l'Orbec et ses vallées secondaires Est et Sud-Est, englobant les communes situées dans le partement du Calvados et les communes du département de 1'Eure ci-dessous désignées : Saint-Germain-la-Campagne, La Chapelle-Gauthier, la Goulafrière, et pour le département de l'Orne les communes ci-après : Saint-Aubin-de-Bonneval, Saint-Germain-d'Aunay, le Sap, Monnai.

   Au Sud-Est et au Sud de la Haute Vallée de la Touques et ses vallées secondaires Sud-Est, comprenant : Chaumont, Saint-Evroult-sous-Montfort, Gisay-St-Aubin, Orgères, Goulmer, Croisilles, Courmenil, Avernes-sous-Exmes, Villebadin, Menil-Vicomte, Lignières, Champ-Haut, Ménil-Freger, Ginai, Exmes.

Le pays d'Augé est limité à l'Ouest en partant de l'embouchure de l'Orne (riv.)

   Par la vallée de la Dives et ses contreforts Ouest (avant-pays d'Auge) englobant les communes de Merville, Sallenelles, Aufreville, Breville, Troarn, Saint-Pair, Argences, Percy-en-Auge, Ouville-la-Bien-Tournée, Bléville, Saint-Pierre-sur-Dives, Barville, Lieury, tes, Courcy, Lauvagny, Barce, Nerrey-en-Auge, Les Moutiers-en-Auge, Montreuil-la.Cambe, Ecorches, Neauphe-Chambois, Méel, Fol, Le Bourg, Saint-Léonard, Silly-en-Gouffern.

Nous sommes persuadés que cette limitation donnera satisfaction aux agriculteurs intéressés. Toutefois, le Comité provisoire recevra, jusqu'au 28 novembre prochain, toutes les observations qui pourraient lui être faites à ce sujet.
Les demandes d'admission devront être adressées à M. le président du Comité provisoire du Syndicat de la marque d'origine « pays d'Auge », 61, rue Pont-Mortain, à Lisieux.

 

Novembre 1926  -  Un déraillement en gare.  -  Jeudi soir, à 23 h. 45, le train de marchandises 4320 a déraillé, avant son arrivée en gare de Lisieux, par suite de la rupture d'un ressort de traction.
Les deux voies principales ont été obstruées et les trains se dirigeant sur Paris ont subi un long retard. Le service normal a été repris ce matin.

 

Novembre 1926  -  Une fromagerie incendiée.  -  Un incendie s'est déclaré lundi soir vers 11 heures dans le bâtiment d'une fromagerie exploitée par MM. Leduc et Garnavault et située route de Paris à St-Jacques-de-Lisieux.

En gagnant sa chambre, à 10 h. 45, M. Leduc n'avait rien remarqué d'anormal et un quart d’heure plus tard sa femme entendit un bruit insolite provenant du magasin contigu à leur  chambre. Sans y attacher beaucoup d'importance, M. Leduc se leva pour se rendre compte de ce qui se passait. Ouvrant la porte, il vit avec stupéfaction un important brasier. Il donna aussitôt l’alarme.

De nombreux voisins arrivèrent en te parmi lesquels M. Guérin, maire de Saint-Jacques, qui aida M. Leduc à sauver ce qui était possible. M. Leduc put ainsi sauver une partie de son mobilier et d'objets précieux.
Pendant ce temps un automobiliste s'empressait d'aller prévenir les pompiers de Lisieux, qui ne tardèrent pas à arriver et parvinrent à circonscrire le foyer.
Les toitures dutiment de la fromagerie et de la maison d’habitation de M. Leduc sont entièrement consumés ainsi que les marchandises contenues dans le magasin. Les dégâts, couverts par assurances, sont évalué 135 000 francs.

Les causes du sinistres sont inconnues. Une enquête est ouverte par la gendarmerie de Lisieux aux fins de préciser les responsabilités de l'incendie qui aurait pu être plus important, sans les concours rapides et bien ordonnés.

 

Décembre 1926  -  Mystérieux drame à Lisieux.  -  20 décembre (de notre correspondant particulier). — Un drame s'est déroule dimanche soir à Lisieux, pour des motifs qu'il n'a pas été possible d'éclaircir encore. Dimanche, vers 19 h. 30, les agents de service Lirochus et Le Cain furent avertis par des habitants de la rue de Dives que des coups de feu suivis de gémissements venaient d'être entendus dans un appartement situé au 1er étage du n° 24 de la rue de Dives. M. Pestel, commissaire de police, se rendit aussitôt sur les lieux et pénétra  dans le logement des époux Madeline, incarcérés pour vols au préjudice des Nouvelles Galeries et ou résidait seul leur fils Marcel, âgé de 17 ans, apprenti sculpteur chez M. Grieu, rue d'Honfleur, Une large flaque de sang, dans la ruelle se trouvait un revolver automatique, attira de suite son attention. S'avançant dans le logement, il aperçut dans une seconde chambre et sur un lit non défait le corps habillé du jeune Madeline, son visage était ensanglanté et il poussait des gémissements. Une blessure produite par une balle était apparente à la hauteur de la tempe droite, l'orifice de sortie de la balle se trouvait auprès du maxillaire gauche, ce qui indiquait qu'il avait été atteint par une balle venant de haut en bas. Au pied du lit, sur la descente de lit même, était étendu le corps également habillé d'un autre jeune homme, c'était André Haillard, commis chez M. Agut, grainetier, rue de Caen. Il portait dans la région du cœur une plaie produite par un coup de feu et avait été tué sur le coup. Son corps fut transporté à la Morgue et le jeune Madeline a été admis à l'hôpital, au service de la Chirurgie.

Interrogé hier soir, il n'a donné aucune explication plausible et raisonnable, ce midi, son état était désespéré.

 

Mai 1927  -  La lampe incendiaire.  -  L'autre nuit, vers 3 heures du matin, Mme veuve Marchand, née Berthe Millais, 58 ans, circulait dans sa chambre, place Victor Hugo, à Lisieux, lorsqu'elle renversa accidentellement la lampe qu'elle portait. Le feu se communiqua à une descente de lit. En essayant de l'éteindre avec une couverture, Mme Marchand se brûla gravement au visage et au pied. Sans même se vêtir, elle s'enfuit chez son gendre, M. Baudez, épicier en gros, où les premiers soins lui furent donnés.

Pendant ce temps, l'alarme était donné par des voisins et, grâce à la prompte intervention des pompiers sous les ordres du capitaine Teytaud, un grave désastre put être évité. Les dégâts sont important, il se répartissent entre M. Bouvier, propriétaire de l'immeuble, Mme Marchand et les époux Delestres, dont les mobiliers sont hors d'usage, et les époux Gervais, épiciers,  qui ont eu des meubles et des marchandises endommagés.

Au cours du sinistre le lieutenant Desprez a été légèrement blessé.

 

Juin 1927  -  Méfaits de la foudre.  -  Samedi dernier, au cours d'un gros orage, le fluide est tombé sur le paratonnerre de la cathédrale Saint-Pierre-de-Lisieux.

La commotion a détaché un des animaux en pierre sculptée de la façade. Cette pierre, très nettement sectionnée, est tombée sur la terre de l'allée de la cathédrale, sans causer de dégâts, même aux sculptures.

 

Juin 1927  -  En sonnant les cloches.  -  Dimanche dernier, Georges Leboucher, 17 ans, place Gambetta à Lisieux, sonnait les vêpres à la volée au bourdon. Ses mains ont glissé sur les  barres de fer et il est tombé de 3 mètres de haut, se brisant le médium de la main droite.

 

Janvier 1928  -  Mouvement de la population.     1926  -  Naissances, 415 ; mariages, 128 ; divorces, 11 ; décès. 552.
1927  -  Naissances, 399 ; mariages, 130 ; divorces, 7 ; décès, 441.  

 

Mars 1928  -  Terrible incendie à Lisieux.  -  Mardi soir, vers 22 h. 30, le feu s'est déclaré rue de Trouville, dans les ateliers de peinture en voiture de M. Moura, et s'est rapidement communiqué aux garages voisins où les autos de MM. Bezault et Delacourtie, avoués, ainsi qu'un camion à M. Saillard, industriel, ont été détruits.

Alimenté par les huiles et essences, le feu gagnait bientôt les immeubles voisins occupés par MM. Drouic et Dagorne. Les habitants n'ont eu que le temps de fuir.

Hangars, ateliers et maisons ne formaient bientôt qu'un gigantesque brasier dont les flammes montaient à 60 mètres. Les pompiers, aussitôt accourus, n'ont pu que protéger les habitations d'alentours. A 2 heures l'incendie était éteint.

Les dégâts assurés, sont évalués à 400 000 francs. Les bâtiments brûlés appartenaient pas M. Fromage, boulevard Nicolas Oresme.

En sonnant le feu, un clairon des pompiers, M. Auguste Fichet, 55 ans, maçon, demeurant chemin de Coquainvilliers, s'est trouvé mal, Grand'rue, et expirait peu après. Il était marié et  père de trois enfants. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre. 

 

Juin 1928  -  Violente explosion.  -  L'autre soir, à l'hôtel France-Espagne, à Lisieux, M. Jaussone, ouvrier spécialiste de la maison Douane, de Paris, réparait dans l'arrière-cuisine un  appareil à fabriquer la glace. Le serpentin de la machine étant obstrué, l'ouvrier ouvrit le robinet d'inspiration. N'étant plus comprimé, le chlorure de méthyle, gaz très volatile servant au  refroidissement, s'échappa, forma nuage et, par la porte de la cuisine restée ouverte, prit feu à la chaleur des fourneaux, déterminant une violente explosion. La porte fut arrachée et six  personnes plus ou moins grièvement brûlées aux mains et au visage.

MM.Jaussone, Gournay, mécanicien à Lisieux, et quatre employés de l'hôtel, MM. Caizergues, Noël, Mazeure et Mme Bossière.

Le plus sérieusement atteint, M. Gaston Mazeure, place du Marché-au-Beurre, a été porté à l'hôpital, mais son état n'est pas inquiétant. Une expertise est en cours pour déterminer les causes exactes de l'explosion.  

 

Août 1928  -  Mort suspecte.  -  Dans la nuit du 3 au 4 courant, vers 22 h. 45, M. Lelimousin, horticulteur, chemin des Rouges-Fontaines, découvrait dans ce chemin, à la hauteur du chantier Normand, le corps d'une femme étendue sur le dos, ne donnant plus signe de vie. Il en avisa aussitôt le commissariat de police et l'agent de permanence se rendit sur les lieux. Comme il y arrivait, un nommé Génu Pierre, 47 ans, sous-chef de manœuvre aux chemins de fer de l'État, domicilié à proximité, essayait d'emporter le corps, qui était celui de son amie,  Eugénie Revert, veuve Alfred Joubault, âgée de 44 ans. Le cadavre fut transporté au domicile de Génu et le Dr Dubois, après l'avoir examiné, fit des réserves sur les causes de la mort, déclarant que l'autopsie seule pourrait les déterminer.

Une enquête ouverte par l'inspecteur Corbeau établit rapidement que le faux ménage vivait en mauvaise intelligence et que des scènes de violence éclataient souvent, tous deux ayant  des habitudes d'intempérance.

Une scène de ce genre avait eu lieu le 3 au soir, vers 18 h. 45, au retour d'Argentan de Génu, qui mit son amie à la porte. Il se coucha ensuite, sans plus s'occuper d'elle, et c'est en allant prendre son service, pour le train de 23 h. 30, qu'il trouva le corps de son amie.

Le Parquet de Lisieux a ordonné l'autopsie du cadavre. Elle sera faite par le Dr Dubois et éclaircira certainement le mystère qui plane sur cette affaire.

 

Octobre 1929  -  Très grave incendie.  -  Jeudi matin, vers 1 heure, Mme Cardinal, 13, rue Bocage, à Lisieux, était brusquement réveillée par des éclats de vitres. Elle se pencha à sa  fenêtre qui donne juste en face l'entrepôt de la Maison Beaudez et Forget, épiciers en gros, et aperçut les flammes qui jaillissaient du rez-de-chaussée. Elle s'empressa de réveiller son  mari, employé de chemin de fer qui sans prendre le temps de se chausser, partit prévenir les pompiers. Pendant ce temps Mme Cardinal lancait de toutes ses forces des appels pour éveiller les personnes qui logeaient en dessus du magasin tout en flammes. Ses appels furent enfin entendus et Mmes Beaudez et Forget purent se sauver et se réfugier chez des amis.

Pendant ce temps, la sirène  lançait ses appels stridents et lugubres et réveillait la population qui se rendit en foule sur les lieux du sinistre. Déjà les pompiers avaient mis en batterie l'auto-pompe branchée dans la rivière proche.

Une pompe à bras fut ensuite mise en batterie derrière les magasins de la Maison Gautier, et les pompiers essayèrent mais en vain d'empêcher le feu de se propager au magasin de M. Foussard. Deux autres pompes furent alors mises en batterie et parvinrent à éteindre le feu qui s'était communiqué audit magasin.

Dans le même immeuble était l'entrepôt de M. Halbique qui contenait d'importantes quantités de sucre, savons, huiles, etc... M. Halbique qui habite le quartier du Bouloir et son directeur, Gallot, rue de Dives, ne furent pas prévenus ni réveillés par la sirène, et ce n'est qu'en arrivant à leur bureau, le matin, qu'ils virent le désastre qui les a frappés.

Pendant ce temps la grande échelle avait été amenée et plusieurs sapeurs, malgré la chaleur terrible qui se dégageait du foyer, montèrent au sommet arroser le magasin et protéger les maisons qui y faisaient face et dont les volets flambaient déjà. Heureusement, M. Corbeau, inspecteur principal de la police, avait devant le danger, fait évacuer ces maisons.

Vers 3 heures du matin, tout péril était conjuré et la foule se dispersa pour terminer la nuit si brusquement interrompue.

Les causes de cet important sinistre sont inconnues. Une enquête est ouverte par M. Anzemberger, commissaire de police.

 

Janvier 1930   -  Un triste sire.  -   La police a mis en état d'arrestation le nommé Martin Le Bris, âgé de 32 ans, ouvrier d'usine, demeurant à Lisieux, 24, rue Ferdinand-Daulne, qui s'était livré à des actes immoraux sur deux petites filles, les jeunes Marcelle, 7 ans, et sa sœur Yvette, 5 ans. L'inculpé a été déféré au Parquet et écroué.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1930   -  Assises du Calvados.   -   L'acte de banditisme de la route près de Lisieux.   -   Après deux jours d'audiences, la Cour a prononcé les condamnations suivantes contre les auteurs de l'acte de banditisme commis auprès de Lisieux.

Nous en donnerons un compte-rendu vendredi.

Au bout de quarante minutes de délibération, le jury répond affirmativement aux questions posées, mais accorde des circonstances atténuantes.

En conséquence, la Cour condamne Allaume aux travaux forcés à perpétuité ; Ausbert Bacheley à 15 ans et Léon Bachelet à 8 ans de la même peine.

Le président Breton déclara la session close. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1930  -  L'histoire sous terre.  -  En installant des canalisations souterraines, place Thiers, à Lisieux, des employés des P.T.T. ont mis à jour des ossements humains provenant du  cimetière entourant jadis l'église Saint-Germain. Cette église, désaffectée en 1789, fut acheté par 16 citoyens qui la rasèrent, vendirent les matériaux et firent don à la ville de son emplacement et de celui du cimetière. La démolition ne fut pas d'ailleurs poussée très loin dans le sol, car ces jours-ci en même temps que les ossements des fondations très solide ont été découvertes.

Les 16 lexoviens qui, en 1789, détruisirent Saint-Germain ne se doutaient certes pas que 140 ans après, leur cité, devenue un centre mondial de pèlerinage, verrait sortir de terre une  gigantesque basilique.

 

Février 1930   -  Un escroc de 15 ans.   -   Mardi soir, M. Bélin, boulanger, demeurant 31, rue de Caen, se présentait, au commissariat de police et déclarait que son jeune commis boulanger, F.  V......., âgé de 15 ans, à son service depuis un mois, était allé chez sa voisine, Mme Lenormand, épicière, demander de sa part la monnaie de mille francs. Le commis étant pressé se fit remettre aussitôt un acompte de 100 francs.

Peu après, la commerçante portait à M. Bélin 900 francs en billets. Celui-ci, stupéfait, déclara, qu'il n'avait envoyé personne chercher de la monnaie. Mme Lenormand était donc escroquée de 100 francs.

Pendant ce temps, M. Robert Leroy, 21 ans, autre commis de la maison Bélin, s'apercevait que différents effets avaient disparu de sa chambre.

Les soupçons se portèrent alors sur V......., qui avait quitté sa place sans prévenir personne.

M. Anzemberger, commissaire de police, chargea immédiatement l'inspecteur Corbeau et l'agent Solo de chercher le précoce voleur. Celui-ci fut retrouvé à la gare au moment où il s'apprêtait à prendre l'express de Rouen. Il était revêtu des effets volés et en possession de 72 fr. 40 provenant du billet de 100 francs.

Mis à la disposition du Parquet, V…..... a été écroué sous l'inculpation d'escroquerie et de vol. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1930   -  Un accident sur la voie ferrée prés de Lisieux.   -   A proximité de la voie ferrée de Lisieux à Orbec, non loin du signal 5 bis, M. Albert Bosquet, 50 ans, terrassier, était occupé à creuser une tranchée en vue de l'installation d'un câble souterrain, lorsque survint un train. Heurté par le marche-pied de la machine, M. Bosquet fut projeté dans la tranchée.

Relevé, une jambe fracturée, l'ouvrier a été transporté à l'hôpital de Lisieux. (Source : L’Indicateur de Bayeux)  

 

Mars 1930  -  Heureux lexoviens !  -  Alors qu'à Caen on ignore toujours si l'affaire de la gare va aboutir ou non, à Lisieux on est fixé sur ce sujet. Des travaux importants sont décidés pour lesquels un emprunt de 1.075.000 fr. vient d'être autorisé.

Moyennant cette subvention qui va être payée à l'état par la ville de Lisieux, la Compagnie va faire construire, dans la gare, deux passages souterrains et un nouvel abri de voyageurs, allonger les marquises du bâtiment principal et aménager de nouvelles clôtures.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, on a appris, à Lisieux, que le legs fait à ses concitoyens par Mlle Bourdin-Desvergées atteindrait la somme de 2.500.000 fr. Dans un élan de reconnaissance bien légitime, la municipalité à décidé de donner le nom de place Bourdin-Desvergées à la place de la Halle-au-Beurre. L'intention est excellente sans doute, mais, n'aurait-on pas pu choisir quelque voie nouvelle pour honorer le nom de la bienfaitrice. Un "baptême" est toujours chose si fâcheuse.

 

Avril 1930   -   Un tamponnement en gare.  -   Ainsi que nous l'avons signalé brièvement, le tamponnement qui s'est produit mercredi soir, à la gare, n'a pas eu de graves conséquences. Les neuf voyageurs blessés ont été contusionnés par le choc qui les a précipités les uns sur les autres. Après quelques légers soins, il ne restait plus aucun blessé à la gare, à 21 heures.

La cause de ce tamponnement est due à l'erreur d'un aiguilleur qui a dirigé vers la voie suivie par le train venant de Trouville une locomotive haut-le-pied en manœuvre pour aller s'accrocher au train partant de la gare de Lisieux pour Trouville à 19 h . 36. L'aiguilleur a d'ailleurs reconnu sa faute.

La voie, à l'endroit où l'accident s'est produit, présente une courbe assez prononcée pour avoir empêché le mécanicien de la locomotive haut-le-pied d'apercevoir le train venant de Trouville.

Une enquête est ouverte par le Parquet et par le service du contrôle des chemins de fer. (Source  : Ouest-Eclair)

 

Avril 1930   -   Les méfaits de l'ivresse.  -   Le nommé Drouet Paul, âgé de 33 ans, ouvrier électricien et sa femme, née Marqué Julia , domiciliés au n° 11 de la place Boudin-Desvergées, se sont pris de querelle au cours de la nuit dernière ; le mari, qui était en état complet d'ivresse, a fait du tapage jusqu' à 22 heures, troublant ainsi le repos des habitants. Les époux se sont un peu bousculés, et Drouet après avoir brisé un verre de lampe, a voulu s'emparer d'un revolver qui était dans une musette que maintenait la femme Drouet.

Une bousculade s'en suivit et Drouet a fait partir son revolver qui était chargé. La balle a traversé une porte et a pénétré dans l'intérieur d'une chambre occupée par Mme Gautier Hélène, âgée de 40 ans, ouvrière d'usine, voisine de palier des époux Drouet, heureusement qu'à ce moment elle était couchée, et la balle est venue s'aplatir sur le mur, au pied de son lit.

A la suite de cette scène, la femme Drouet s'est sauvée dans la rue, suivie à distance par son mari, qui a rencontré son ami, un algérien du nom de Boulatika Ali ben Moussour, âgé de 38 ans, manœuvre, demeurant 25, rue aux Fèvres, auquel il a expliqué la scène qui venait de se passer.

Plusieurs personnes sont accourues et l'une d'elles, un nommé Masson Alphonse, 46 ans, journalier, demeurant dans le même Immeuble que Drouet, a voulu adresser des reproches à celui-ci. L'Algérien, sans aucune explication, s'est jeté brutalement sur Masson et l'a terras é par deux fois en lui portant de nombreux coups de poing.

Procès-verbal a été dressé et les délinquants seront poursuivis. (Source  : Ouest-Eclair)

 

Avril 1930   -   Construction de lignes électriques téléphoniques.  -   L'Administration des Postes et des Télégraphes va faire procéder à l'établissement de lignes électriques nécessitées par la transformation du réseau téléphonique aérien à Lisieux en réseau aéro-souterrain.

Un tracé de ces lignes, indiquant les propriétés privées où il doit être placé des supports ou conduits restera, pendant trois jours consécutifs, à partir du 7 avril 1930, déposé à la mairie de la commune de Lisieux, où les intéressés peuvent en prendre connaissance et présenter leurs observations ou réclamations.

Un agent de l'administration se tiendra le 9 avril, de 9 heures à midi et de 14 heures à 16 heures, à la mairie de Lisieux, pour fournir aux intéressés tous les renseignements utiles. (Source  : Ouest-Eclair)

 

Avril 1930   -   A la vieille commune.  -   La Vieille Commune de Lisieux a comme les années précédentes, demandé à la Ligue des Familles nombreuses de bien vouloir lui désigner trois jeunes filles comme rosière et demoiselles d'honneur.

Les jeunes filles candidates à l'un de ces emplois sont priées de bien vouloir se faire inscrire d'urgence chez l'un des membres du Bureau : MM. de Resbecq, président ; Cornu et Drouère, vice-présidents ; Cailliau, trésorier ; de Moidrey, archiviste.

Ce comité se réunira vendredi prochain 4 avril.

L'on sait que la rosière et les demoiselles d'honneur de la Vieille Commune bénéficient, chaque année, de nombreux et très appréciables avantages. (Source  : Ouest-Eclair)

 

Juin 1930  -  Violent incendie à Lisieux.  -  Rue Tesson, le feu a pris naissance dans l'atelier de peinture dépendant du garde-meuble de M. Bourgeois, correspondant le réseau de l'état et conseiller municipal. Les pompiers alertés par la sirène, sont arrivés rapidement mais le sinistre avait déjà pris une grande extension. Après deux heures de travail, le feu était maîtrisé : les ateliers, une grande quantité de mobilier et des objets de valeur se trouvant dans le garde-meuble, ont été détruits. De plus, dans l'hôtel Moderne, contigu, les chambres du personnel,  six chambres de voyageurs et la salle à manger ont été très endommagées ainsi que les maisons voisines, à MM. Huvé et Graine.  

L'immeuble occupé par M. Bourgeois, appartient à Mme veuve Grison, de Lisieux. Les pertes dépassent un million. Au cours de l'incendie, le sous-lieutenant de pompier Liot a été brûlé à l'avant-bras droit, par une flammèche.

 

Octobre 1930   -   Noyé dans un bief.   -   M. Lucien Briant, âgé de 70 ans, concierge à la manufacture de draps Adeline, à Lisieux, était occupé à nettoyer la grille du bief de l'usine, quand par suite d'un faux pas, il tomba à l'eau.

M. Charles Avise, contremaître, arrivant à son travail, aperçu le corps qui flottait sur l'eau. Il donna aussitôt l'alarme mais malgré les soins qui furent prodigués à M. Briant, ce dernier ne put être rappelé à la vie.

 

Octobre 1930   -   Allo, allo !   -   A la suite demande adressée à la Préfecture du Calvados, cette dernière vient de faire connaître au docteur Dentu, sénateur de  l'Orne, que le circuit téléphonique directe Vimoutiers-Lisieux voté sur sa proposition par le Conseil Général de l'Orne, était en construction et pourrait être à la disposition du public dans environ 6 semaines. Il en résultera des communications plus rapides avec Lisieux et les au-delà.  

 

Novembre 1930   -   Les inondations.  -   Au cours de la nuit de vendredi à samedi, les eaux de la Touques et de la Calonne ont envahi Pont-l'Evêque, inondant le quartier du centre. Les dégâts sont importants.

A Lisieux, la Touques, l'Orbiquet et autres petits cours d'eau ont débordé. Les points les plus atteints ont été les rues Blanche, Porte d'Orival, Lecouturier, Fournet, Rose-Harel, de Falaise, de Caen, le quartier du Bouloir, de l'allée Lemercier, le boulevard Nicolas-Oresme et la rue Ferdinand-Daulne. Rue Fournet, une devanture à été emportée par le courant. Dans l'allée Lemercier, un mur s'est écroulé.  

LISIEUX.  -  Anciennes Fortifications, Boulevard Sainte-Anne

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