1er Avril 2025

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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LIVAROT

Canton de Livarot

Les habitants de la commune sont des Livarotais, Livarotaises

Septembre 1829  -   Un accident.   -    Un accident bien triste, et qui doit de plus en plus commander la prudence dans l'emploi des armes à feu, est arrivé hier près de Livarot.

Le fils de M. De Logivière, ancien maire de Caen, allait rejoindre son épouse qui se trouvait à la campagne. Accompagné de son domestique, qui conduisait une charrette chargée de planches, il s'était ménagé une place sur cette charrette, il portait avec lui son fusil, et s'occupant à en examiner le canon, le retournait sur plusieurs sens, sans doute qu'alors la batterie se sera armée par le froissement ou la rencontre d'une planche, l'explosion a eu lieu, et le malheureux jeune homme a reçu la décharge entière dans la poitrine. A peine a-t-il eu le temps de prononcer ces mots : « Ah ! mon Dieu ! » et il n'a plus donné aucun autre signe d'existence.

Ce malheur est d'autant plus déplorable, qu'il plonge dans la douleur un homme de bien, qui pendant longtemps a rempli honorablement les fonctions de premier magistrat de notre ville. Ce malheureux père, auquel on a appris sans aucune espèce de précaution cette affreuse nouvelle, est tombé à la renverse et est resté longtemps sans connaissance. C'était son seul fils, il lui reste pour consolation un petit-fils. M. Cyrille de Logivière était marié depuis peu de temps, et sa veuve nourrit un enfant âgé de 8 mois. (Le Journal de Caen et de la Normandie)

 

Avril 1831    -    La fête du Roi illumine Livarot.   -    La fête du Roi s'est célébrée à Livarot avec une pompe inaccoutumée dans les communes rurales. Après une messe de corps où M. le curé a prouvé qu'il comprenait la mission d'un bon prêtre, une revue de toutes les gardes nationales du canton a été passée par M. le maire, assisté des autres autorités locales.

A trois heures un banquet a réuni soixante-douze citoyens, la plupart de Livarot même. Il a été suivi d'une quête au profit des indigents, cette quête, qui était faite par l'épouse de M. le maire et M. le juge-de-paix, a produit 40 francs.

Au moment de se séparer, les gardes nationales voisines ont salué celle du chef-lieu par des feux de peloton. Le soir un arc de triomphe, dressé sur la place publique, a été illuminé, il offrait entre autres décorations un arc-en-ciel tricolore, et un transparent avec des vers analogues à la fête.

On doit rendre justice au zèle déployé par M. le maire dans cette circonstance: il s'est montré digne de l'emploi qui lui est confié, et s'est acquis un titre de plus à la bienveillance de ses administrés. On a surtout remarqué la belle tenue des pompiers. La discipline, la précision dans le maniement des armes et dans l'exécution des manœuvres qui distinguent cette compagnie font beaucoup d'honneur au zèle et au patriotisme de M. Marvin, son capitaine. (Le Patriote) 

 

Octobre 1831    -    Arrestation d'un criminel récidiviste.   -    Depuis quelque temps une bande de voleurs inquiétait les environs de St-Pierre-sur-Dives, de Livarot et de Thibouville. La gendarmerie avait reçu le signalement d'un individu que l'on soupçonnait être le chef de la bande, les brigades de Livarot et St-Pierre-sur-Dives se sont entendues pour la poursuite de cet individu, et sont parvenues à s'en emparer, après avoir fait preuve de beaucoup d'intelligence, car lui-même est renommé par son adresse à s'échapper des prisons et à se soustraire aux recherches dont il est l'objet.

Cet individu est un nommé Malfilatre, âgé de 26 ans, échappé pour la quatrième fois du bagne où, par suite de plusieurs condamnations il avait encore une trentaine d'années à passer. Au moment où il a été arrêté dans une auberge des environs de Livarot, il n'a fait aucune difficulté pour décliner ses noms, prénoms et qualités, assurant aux gendarmes qu'il s'embarrassait peu d'être repris, parce qu'avant trois mois il aurait de nouveau quitté le bagne. Il a dû être déposé dans la maison d'arrêt de Lisieux, où il restera jusqu'à ce que la justice ait fait les recherches tendant à la preuve que depuis son évasion du bagne, Malfilatre ne s'est pas contenté de respirer l'air de la liberté. (Le Pilote du Calvados)

 

Février 1841   -   Assises du Calvados.  -   Les assises ouvertes à Caen depuis le 1er de ce mois n'ont dans les premiers jours, appelé l'attention sur aucune affaire bien importante.

Une accusation d'empoisonnement avait fixé l'attention du public à l'audience du samedi 6 février :

Deux femmes en habit de deuil, la mère et la fille, comparaissaient sous la grave accusation d'empoisonnement sur la personne du sieur Thiéville, boucher à Livarot, leur mari et leur père. Anne Beauval, veuve Thiéville, est âgée de quarante-sept ans. Sa fille, Vedastine Thiéville, est dans sa vingt-deuxième année.

La contenance des accusées est calme, modeste et résignée. Il est résulté des débats que le sieur Thiéville, honnête homme d'ailleurs, se livrait journellement a des excès, qui entretenaient chez lui une ivresse presque continuelle.

Dans la soirée du 5 octobre, il était échauffé par le vin quand il rentra chez lui ; sa femme consentit à faire avec lui quelques parties de domino, la fille travaillait près d'elle, à dix heures du soir elles se retirèrent toutes deux dans une pièce éloignée où elles couchaient, et laissèrent le sieur Thiéville dans la salle où se trouvait son lit. Dans la nuit, ce malheureux est surpris par d'horribles convulsions, accompagnées de vomissements non interrompus, une soif ardente le dévore, un voisin, dont la chambre est contiguë à la pièce où se trouve Thiéville, s'empresse d'aller prévenir sa femme et sa fille, mais attribuant ces symptômes alarmants à ivrognerie, elles n'en tiennent aucun compte et ne se dérangent pas.

Le lendemain Thiéville meurt, après une agonie douloureuse. Après l'ouverture du cadavre, le procès-verbal du médecin constate l'empoisonnement par de l'oxyde noir d'arsenic. Mais le poison a-t-il été donné par une main criminelle, ou Thiéville, la tête étourdie par la boisson, n'en aura-t-il point mêlé par mégarde à ses aliments, car une assiette de cette substance, appelée vulgairement suc mouches, se trouvait sur le buffet mêlée avec de l'eau.

La justice, malgré les plus minutieuses investigations, n'a pu jeter une clarté parfaite dans celte partie de débats. La bonne réputation des deux accusées, leur goût pour le travail et l'économie apportée dans leur ménage ont été établis par de nombreux témoignages, et ont puissamment secondé leur avocat, qui les a défendues avec un talent remarquable.

Le jury a prononcé un verdict d'acquittement, que la veuve Thiéville et sa fille ont entendu sans joie, sans émotion apparente, avec la plus impassible tranquillité.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1846   -  Nouvelles locales   -   Le 13 de ce mois, vers 7 heures du soir, le feu s'est déclaré dans un bâtiment, sur la propriété de MM. Poussin, à Livarot et en a détruit environ 15 mètres, les secours les plus prompts ont été portés, et on doit à leur bonne organisation, la conservation du bois de Livarot, dont ce bâtiment est très-voisin. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur) 

 

Mars 1849  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M le conseiller Le Menuet de la Juganniére. Audience du 8.

-   Le 31 octobre dernier, les nommés Isidore dit Lancelot, âgé de 28 ans, journalier, né à Prêtreville, et Lucien Stanislas Bernière, âgé de 21 ans, journalier, né à Chantposoult, demeurant à Livarot, s'introduisirent à l'aide d'escalade dans le domicile du sieur Chauvel, propriétaire à Livarot, et s'y emparèrent d'une certaine quantité d'effets d'habillement et d’objets mobiliers. Ils ont été condamnés i'un et l'autre à 8 ans de travaux forcés.

-   Le nommé Auguste Macé était accusé d'avoir, dans la nuit du 9 au 10 août 1848, en la commune des Iles-Bardels, volontairement mis le feu à un édifice à usage de maison et d’étable, à lui appartenant, assuré contre l'incendie et dont son père avait l'usufruit. Il était accusé en outre d'avoir apposé pour endos à un billet de 212 fr. :  la fausse signature C. S. Macé.

Acquitté sur le premier chef, et déclaré coupable sur le second chef avec des circonstances atténuantes, il a été condamné à 18 mois de prison et 100 fr. d'amende. (source Journal de Honfleur)

 

Mai 1850   -   Cour d’Assises du Calvados.   -  Présidence de M. le conseiller Regnault. Séance du 6 Mai.

Le nommé Pierre-Frédéric Marie, journalier demeurant à Prêtreville ( arrondissement de Lisieux ), était accusé d'avoir, dans les premiers jours de 1849, commis un attentat à la pudeur sur une petite fille âgée de 7 ans et demi et d'avoir, par cet attentat, transmis à sa victime une maladie qui n'a cessé qu'après 40 jours de traitement.

Déclaré coupable, mais avec circonstances atténuantes, Marie en a été quille pour 5 ans de prison.

— La nommée Prudence Montperron, qui est âgée de 30 ans, et demeure à Livarot, accoucha au mois de novembre dernier.

Aussitôt la clameur publique accusa son père d'avoir entretenu avec elle des relations intimes et l'on n'hésita pas à lui attribuer la paternité du nouveau né.

Montperron fut arrêté et il comparaît aujourd'hui devant les assises. Reconnu coupable de viol sur sa propre fille, il est puni de la peine des travaux forcés perpétuels. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juin 1853  -   Les orages.   -   Les journaux du Calvados et de l'Eure, que nous avons reçus, mentionnent de violents orages ressentis sur plusieurs points de ces départements, la semaine qui a terminé le mois de mai. Il y a eu des dégâts considérables dans les vallées d'Orbec et de Livarot. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Juillet 1853  -   Instruction publique.   -   Par arrêté du Ministre de l'instruction publique, les vacances commenceront dans les collèges et institutions, à partir du 10 août. (Source :  Le Journal de Honfleur)

 

Avril 1856   -   Un beau coup de fusil.  -   Depuis quelque temps, les habitants des communes de Livarot et Heurtevent avaient remarqué le passage presque journalier d’un oiseau, d’une grosseur démesurée qui s’abattait souvent dans les basses-cours et enlevait poulets et dindons.

Mardi soir, vers dix heures, le sieur Lemetayer, garde-particulier de M. le comte de Neuville, propriétaire à Livarot, a arrêté cet audacieux voleur en lui tirant un coup de feu dans la tête.

La surprise des habitants était grande en venant admirer cet oiseau qu'ils reconnurent bientôt pour un aigle. Dans son vol ordinaire, il portait 2 mètres 28 centimètres d’envergure. Il a été envoyé à Paris. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1856   -   Le Tribunal correctionnelle.  -   Dans son audience du 29 juillet dernier, le tribunal de police correctionnelle de Lisieux a condamné la dame Botrel, femme Caillot, ayant exposé en vente, au marché de Livarot, du beurre n’ayant pas le poids désigné, a été condamnée à 5 francs d’amende et aux dépens.

— Dans la même, audience, la dame Crespin (Prudence), femme Troté, demeurant à Bellou, à six jours de prison, 100 francs d’amende, insertion de l’extrait du jugement dans les deux journaux de Lisieux « Le Lexovien » et « Le Normand », apposition de 12 affiches, dont une à la porte de son domicile, une à la mairie de Bellou, 5 à Livarot, 5 à Vimoutiers, le tout à ses frais, et aux dépens, pour avoir exposé et mis en vente au marché de Livarot, plusieurs pains de beurre présentant un déficit considérable. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1856   -   On lit dans « Le Lexovien » du 16 courant.  -   Lundi soir, après une journée d’une chaleur étouffante, un violent orage a éclaté sur notre ville et sur toute la contrée. Pendant plusieurs heures, le tonnerre n’a cessé de gronder avec un fracas épouvantable ; vers cinq heures, un coup plus violent que les autres a jeté l’effroi dans toutes les maisons en donnant la certitude que la foudre avait éclaté sur la ville ; en effet, le tonnerre était tombé deux fois successivement à la gare du chemin de fer, sur l’extrémité du bâtiment sous lequel on remise les machines ; il avait pulvérisé un piquet en chêne, coupé un fil de fer qui attachait un tuyau de poêle, puis suivi les

rails sur une longueur de quelques mètres et avait disparu n’ayant occasionné que ces quelques dégâts insignifiants, mais ayant causé une frayeur très grande à plus de deux cents personnes qui se trouvaient à la gare pour l’arrivée du train de Paris.

Pendant toute la durée de l’orage, les fils du télégraphe ont été constamment en agitation. La foudre est aussi tombée dans le même moment sur un peuplier dans le jardin de M. Macé, sur la route de Pont-l’Évêque.

Cet orage a été accompagné d’une pluie torrentielle ; en un instant les rues ont été transformées en torrents ; la violence de l’orage était particulièrement dirigée sur les vallées de Livarot et d’Orbec ; la pluie y a été accompagnée de grêlons énormes qui ont causé quelques dégâts aux bâtiments et aux arbres ces grélons étaient de la grosseur d’un œuf ; et quelques uns, rapportés en ville et pesés à 8 heures du soir, 5 heures après leur chute, donnaient encore un poids de 40 grammes.

L’orage a été aussi très violent dans le canton de Saint-Pierre-sur-Dives ; la grêle y est tombée avec abondance et a abîmé beaucoup de pommiers. A Ecots, on a ramassé et pesé plusieurs grêlons : il y en avait du poids de 400 et 420 grammes, un entr’autres, véritable morceau de glace atteignait le poids énorme de 875 grammes. Dans les herbages les bestiaux effrayés par l'orage et atteint par ces grêlons, poussaient des beuglements effrayants.

Cet orage dont heureusement nous avons peu d’exemples dans notre contrée, s’est étendu au loin à Thiberville, on dit qu'il a occasionné beaucoup de dégâts à l’église, dont la couverture a été endommagée et les vitraux brisés.

Les journaux de l’Eure et de la Seine-Inférieure en signalent les mêmes effets. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1858  -  Les rues.  -  Considérant que dans une partie de la traverse de Livarot le convertissement du pavage en cailloutis offre des résultats satisfaisants, et qu'il serait à désirer de voir exécuter le même travail dans toute la longueur du bourg. Émet le vœu que le crédit nécessaire à son exécution soit accordé aussitôt qu'il sera possible.

 

Janvier 1860   -   On écrit de Livarot, 1er janvier.   -    le 29 décembre, à dix heures du soir, à la suite d'une pluie torrentielle, une inondation subite envahit plusieurs maisons de Livarot.
Le commissaire de police, M. Morel, accompagné du brigadier Moussel et du gendarme Melotte, ayant appris que trois enfants se trouvaient enfermés dans une petite maison située sur le bord de la rivière et que les eaux menaçaient d'entraîner, tous trois coururent en toute hâte sur le lieu désigné.
L'obscurité était profonde, l'eau grondait furieuse, personne n'osait porter secours à ces trois petits malheureux dont la mère, dit-on, était absente. Les deux militaires et le commissaire n'ont pas hésité, ils se sont jetés à l'eau qui grossissait sans cesse, ils ont enfoncé la porte et sauvé les enfants qui se mouraient de froid et de frayeur.
Le généreux brigadier a conduit dans sa maison les trois enfants, et les a fait coucher dans un lit, après leur avoir prodigué tous les soins nécessaires. Pareils actes doivent être signalés à la reconnaissance publique. (L’Écho Bayeusain)

 

Mai 1860   -   Les remplacements.   -   Par arrêté de M. le préfet du Calvados, portant la date du 26 avril, M. Anquetil, élève de l'école de Trévières, muni du brevet de capacité, vient d'être chargé de la direction de l'école de Fontenay-le-Pesnel, en remplacement de M. Marie.

 - Par un autre arrêté de même date, M. Bisson, du Tourneur, pourvu du brevet de capacité, est chargé provisoirement de la direction de l'école du Gast, en remplacement de M. Perpoil.

 - Enfin, par un troisième arrêté, daté du 2 mai, M. Chantrel, Frère de la communauté de Sainte-Marie de Tinchebray, muni du brevet de capacité, est nommé instituteur public à Livarot, en remplacement de M. Ernie, démissionnaire. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1860   -   On écrit de Livarot au « Normand » .   -   Le dimanche 8 juillet a été un jour de fête pour le pensionnat de Livarot et l'école communale des filles, que dirigent avec tant de succès les religieuses de la Providence de Lisieux. A l'issue de la grand’messe, une médaille de bronze a été solennellement remise à la supérieure de l'établissement, Mme Saint-François-de-Borgia, par M. le maire, accompagné des délégués cantonaux.

Le corps de musique a voulu contribuer à l'éclat de la fête. Les parents et les enfants et une grande partie de la population étaient réunis dans la cour du pensionnat, et tous témoignaient, par leur présence et leur attitude la satisfaction qu'ils éprouvaient en voyant que l'autorité avait su apprécier une religieuse qui a mérité toutes leurs sympathies.

M. le Maire a exprimé, en quelques mots bien sentis, tout le plaisir qu'il ressentait de donner cette marque de distinction à une religieuse qui avait su, par son zèle et son dévouement, conquérir l'estime des parents et l'affection des enfants, il a félicité en même temps les religieuses qui la secondent si admirablement. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1861   -   La mort qui rode.   -   Samedi, vers dix heures du matin, un nommé Doucet (Jacques-André), âgé de 43 ans, ouvrier bourrelier, demeurant à Livarot, travaillant chez M. Bellière, a été trouvé mort dans son lit.

Le médecin, appelé, a constaté que la mort de ce malheureux ouvrier remontait à douze heures au moins, et qu'il avait succombé à une attaque d'apoplexie foudroyante. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1861   -   Cour d'Assises du Calvados.   -   Présidence de M. le  conseiller Géraldy.  L'accusation est soutenue par M. l'avocat général Février.

Audience du 16 mai.

-   Marie-Anne Postel, femme Lambert, 51 ans, domestique, demeurant à Livarot.

Le 28 mars dernier, la femme Lambert était entrée comme domestique chez le sieur Lafféteur, pharmacien à Livarot. Etant parvenue, sous divers prétextes, à se faire remettre sur ses gages plusieurs avances montant ensemble à une soixantaine de francs, la femme Lambert quitta, le 15 avril, la maison de son maître et fut loger dans une auberge de Livarot.

Cette conduite éveilla les soupçons du sieur Lafféteur, qui reconnut alors qu'un grand nombre d'objets de diverses natures lui avaient été volés. Il apprit aussi que sa domestique, qui, à son entrée chez lui, était sans argent, avait fait, depuis peu, des dépenses considérables, eu égard à sa position. II constata alors qu'elle lui avait volé, dans son tiroir, une somme d'environ 50 francs.

La femme Lambert s'est défendue en prétendant que tout cela lui avait été donné par son maître. Des circonstances atténuantes ayant été déclarées par le jury, la femme Lambert a été condamnée à 2 années d'emprisonnement.   ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mai 1862   -  Un accident de la route.   -    La brigade de Livarot, dit le Normand, a été appelée jeudi à constater un bien fâcheux accident. Dans la soirée de ce jour, vers neuf heures, une femme nommée Désirée Marquand, femme Doublet, journalière à Vimoutiers, partait de Livarot pour retourner à son domicile, à peine était-elle éloignée de 500 mètres qu'elle fut atteinte et renversée par un cabriolet lancé à fond de train et non éclairé, dans lequel étaient montés les sieurs Besnard, carrossier, et Gaudon, marchand de chevaux, tous deux demeurant à Vimoutiers.

Loin de s'arrêter en voyant le malheur qu'ils venaient d'occasionner, ils continuèrent leur course, laissant la victime de leur imprudence étendue sur la route.

Trois jeunes gens de Livarot survinrent heureusement, relevèrent la femme Doublet et la transportèrent dans une maison, où un médecin fut appelé pour lui donner les premiers soins. Elle avait une côte cassée. (l’Ordre et la Liberté)

 

Août 1863   -   A l'honneur.   -   Le Moniteur universel d'hier publie le compte-rendu des actes de dévouement signalés au ministre de l'intérieur pendant le mois d'avril dernier. Sur ce tableau, nous voyons figurer avec plaisir le nom de trois citoyens de notre département qui ont obtenu chacun une médaille d'honneur en argent de 2e classe ; ce sont :

M. Petit (Félix), capitaine des sapeurs-pompiers de Livarot. 23 ans de services utiles et dévoués (1840-1863).

-  M. Benoit (Adjutor), journalier à Vaubadon. A arrêté, à Vaubadon, 24 mars 1863, un cheval emporté, attelé à une voiture dans laquelle était un enfant. Avait, en 1851, dégagé un jeune homme saisi au bras par un cheval furieux.

-  M. Delauney (Victor-Jules), lieutenant des sapeurs-pompiers d'Orbec. 23 ans de services utiles et dévoués (1840-1863). (l’Ordre et la Liberté)

 

Octobre 1863  -  L’école primaire.  -   La situation du service de l'instruction primaire, dans le Calvados, devient de plus en plus satisfaisante.

Le rapport annuel de M. l'Inspecteur d'Académie constate qu'il n'y a plus, dans le département, que 16 communes sur 767 qui ne possèdent pas d'écoles ou ne se trouvent pas réunies à d'autres communes ayant des établissements scolaires. 22 constructions et 14 appropriations sont venues diminuer, en 1862, le nombre des maisons signalées comme ne convenant pas à leur destination. On compte, en outre, 8 maisons d'école en voie de construction, et M. l'Inspecteur porte à 72 le nombre des projets en instruction, sur lesquels 14 sont approuvés.

Le nombre des enfants de 7 à 13 ans qui ne fréquentent aucune école et ne reçoivent aucune instruction dans la maison paternelle a diminué de 120.

Celui des classes d'adultes et des classes d'apprentis est resté stationnaire, on comptait, en 1861, 27 classes d'adultes et 11 classes d'apprentis, en 1862, il y avait 30 établissements de la première catégorie et 8 seulement de la seconde, mais le nombre des élèves a augmenté de 43.

Sur 300 écoles mixtes, le nombre de celles dont la direction est confiée à des instituteurs célibataires ou veufs a pu être duit à 34.

On signale aussi une augmentation de 2 936 dans le nombre des jeunes filles qui sont exercées aux travaux à l'aiguille.

 

Décembre 1864   -   La Foire.   -   Un grand nombre de bestiaux et une grande quantité de marchandises de toute espèce avaient été amenés à la foire de Livarot, qui se tenait jeudi dernier ; il en est résulté une baisse notable, et beaucoup de bestiaux n'ont point trouvé d'acheteur. (l’Ordre et la Liberté)

 

Février 1866   -   Un fromage qui marche.   -   Un négociant de Livarot, a vendu, la semaine dernière, à marchand de notre ville, une caisse de fromages.

Au déballage, le débitant s'aperçoit que son vendeur lui à cacher l'âge de sa marchandise. Revenu de son asphyxie et de sa terreur, il cite son homme en justice de paix.

     Comment, monsieur, s'écrie le dupé devant l'homme de loi, vous avez osé me livrer une pareille atrocité après m'avoir vendu et facturé un produit loyal et marchand...

   -   Eh ! bien... Reprend le brave homme de Livarot, avec cynisme, qu'est-ce que vous réclamez ?... Loyal et marchand... C'est cela... Marchand tout seul.  

 

Juin 1867   -   La Saint-Médard.   -   Le lundi 10 juin, se tiendra à Crèvecœur la foire dite de Saint-Médard. Cette fête, quoique d'établissement fort récent, a déjà acquis une certaine importance, car elle répond à un besoin réel du pays.

L'année dernière, plus de 300 bœufs et vaches maigres ont été amenés sur le champ de foire et ont été vendus à des prix satisfaisants, tant pour les vendeurs que pour les acheteurs.

Comme l'année dernière, des primes seront décernées cette année, aux propriétaires des meilleurs animaux exposés.

Une prime spéciale sera attribuée au propriétaire du plus beau lot de poules dite de Crèvecœur.

 

Juin 1867   -   Une condamnation.   -   Pierre Nicolas Quesnel, 47 ans, tireur de cailloux, Désirée Jacqueline, femme de Amand Ferdinand Bourdon, 28 ans, demeurant l'un et l'autre à Livarot, prévenus du délit d'adultère, condamnés chacun à trois mois de prison et dépens.

 

Juillet 1867   -   La foudre.   -   Le 26 juillet, à 2 heures trois quarts du soir, la foudre est tombée sur le clocher de l'église de Livarot qui est en construction.

Elle a détérioré un des piliers en bois dans une longueur d'environ 3 mètres, en l'ouvrant à jour en deux endroits différents.

Fort heureusement, ce pilier a été atteint du côté où il avait le moins à craindre, sans quoi le clocher aurait tombé.

 

Mars 1868   -   Une centenaire.   -   Il vient de mourir à l'hospice du Havre, une femme qui était plus que centenaire, la veuve Didion, née Marie Anne Victorine Géset.  -   Il vient de mourir à l'hospice du Havre, une femme qui était plus que centenaire, la veuve Didion, née Marie Anne Victorine Géset.

Cette femme avait atteint  l'âge de 100 ans et 9 mois, elle était née à Livarot le 1er mai 1767. Malgré son extrême vieillesse, elle avait conservé l'usage de ses facultés et ce n'est que depuis le mois d'octobre dernier qu'elle avait cessé de sortir, pour faire des visites à des personnes qui lui portaient intérêt.

Livarot a eu le privilège de compter parmi ses enfants quelques centenaires. Il appartiendrait à la physiologie d'examiner si l'influence des effluves fromagères très odorantes, respirées dés le berceau, n'est pas propice à la longévité.

La question, pensons nous, est neuve et peut-être consolante.  

 

Février 1870   -   Fait divers.   -   Mercredi, vers neuf heures et demie du soir, le cadavre de la nommée Marie Vadasine Joubert, femme Froger, âgée de 63 ans, propriétaire à Livarot, a été retiré de la rivière la Vie, où elle s'était jetée volontairement.

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.

 

Décembre 1870   -  Fait divers.   -   Le temps est aux paniques, aux émotions violentes, aux suppositions impossibles, aux bruits, les plus exagérés.

Après les appels aux armes qui ont remué ces jours derniers à Lisieux, Argentan et Le Mans nos plus modestes bourgs veulent absolument eux aussi avoir leur alerte. Vendredi matin, vers huit heures, Livarot se lève comme un seul homme, une compagnie de gardes nationaux est requise, et armée de pied en cap, elle se met à la recherche des prétendus ennemis qu'on lui signale : quatre hommes, à figures suspectes, avaient été vus rôdant aux environs du bourg et s'étaient dirigés vers la campagne, c'étaient des voleurs, des espions, des uhlans !

Arrivés près de la ferme exploitée par M. Bailleul, les gardes nationaux aperçurent et les hommes signalés et les appréhendèrent. Vérifications faites, on reconnut que l'on avait affaire à des ouvriers du pays occupés à cueillir des pommes et qui n'avaient d'autre tort que d'avoir traversé, un peu émus, les rues du bourg.

 

Mai 1871   -  Accident.   -   Dimanche, sur la route de Livarot, et non loin de ce bourg, une imprudence trop commune a encore causé la mort d'un homme.

Un sieur Eugène Lebreton, âgé de 28 ans, journalier dans le bourg, amenait pour le compte d'une personne du pays, une voilure chargée de 5.000 kilogrammes de charbon de terre, cette personne dépassa voiture sur la route et fit observer à Lebreton qu'il avait tort de rester assis sur le brancard, qu'il pouvait s'endormir et tomber. Cette prédiction ne tarda pas à se réaliser : Lebreton tomba, la roue lui coupa une cuisse et lui écrasa le bassin, Il est mort peu après..  

 

Novembre 1871   -  Fait divers.   -  Un bureau télégraphique est établi à Livarot. Conformément à la règle ordinaire, ce bureau sera ouvert pendant la semaine de 9 heures du matin à midi, et de 1 heures à 7 heures du soir; les dimanches et jours fériés, de 8 heures 1/2 à 9 heures 1/2 du matin et de 5 à 6 heures du soir.  

 

Juin 1873   -   Les orages.   -  Le terrible ouragan qui s'est déchaîné la semaine dernière sur la Normandie a occasionné de graves accidents et de grands dégâts. 

A Livarot, la crue des eaux a été tellement subite et forte, que plusieurs personnes ont couru des dangers sérieux. A Vimoutiers, un moulin a été détruit par le courant, le pont de Guerquesalles a été emporté. La vallée de la Dives et Pont-l'Evêque ont été inondés.  

 

Août 1873   -   La fatalité.   -   Jeudi, vers cinq heures du soir, le sieur Émile Cantrel, âgé de 36 ans, marchand de beurre à Livarot, conduisant une voiture attelée de trois chevaux, avec un chargement de  6.000 kilog., fut précipité sous la roue, qui lui passa sur les deux jambes, la jambe gauche était entièrement broyée au-dessus du genou, et l'amputation, jugée nécessaire, a été pratiquée. Le blessé est mort avant-hier. La fatalité semble poursuivre la famille du malheureux Cantrel : sa sœur aînée a été écrasée sous sa voiture aux environs de Lisieux, il y a douze ans, son père est mort dans les mêmes circonstances il y a trois ou quatre ans, une autre sœur s'est noyée accidentellement à 18 ans.  

 

Décembre 1873   -   Vol et incendie.   -  Le nommé Victor Leudet, journalier à St-Ouen-le-Houx, s'était introduit dans un bâtiment situé à Livarot, en brisant une fenêtre, pour voler du linge et des effets qui ont été retrouvés à son domicile. Leudet qui était en état d'ivresse avait, en se retirant, laissé une chandelle allumée dans un placard, le feu a éclaté tout à coup et a détruit tout le bâtiment avec ce qu'il  renfermait. Leudet a avoué les faits qui lui sont reprochés. La perte approximative pour l'immeuble s'élève à 1 700 fr., et pour Mlle Lavigne, propriétaire du mobilier, 300 fr.  

 

Novembre 1874   -   L’hiver.  -  Les astrologues annoncent, comme chaque année du reste, que l'hiver sera des plus rigoureux.

— La semaine dernière, il est tombé un peu de neige à Paris et dans, quelques-uns des départements voisins. Les oies sauvages et autres passent par bandes se rendant à leurs quartiers d'hiver.

 

Décembre 1874   -   Recensement.  -  Les maires vont commencer dans toutes les communes le recensement des chevaux, juments et mulets susceptibles d'être utilisés pour les besoins de l'armée. Cette réquisition n'aura jamais lieu que moyennant le paiement d'une indemnité de 900 à 1 600 fr.

 

Décembre 1874   -   La neige.  -  La neige continue à tomber en grande abondance dans différentes régions de la France. Depuis vingt ans, dit le Courrier des Alpes, il n'était pas tombé autant de neige, il y en a deux mètres de haut sur la route de Bourg-Saint-Maurice. Dans la Lozère, la neige encombre les routes. A Angers, la halle s'est écroulée sous le poids de la neige, huit victimes.

Au delà de Mézidon et vers Rouen, la neige est tombée la semaine dernière avec abondance.

 

Janvier 1875   -   Les suites de l’ivresse.  -  Dimanche, vers 7 heures, le corps du nommé Pierre-François-Frédéric Cauteleux, âgé de 64 ans, jardinier à Livarot, a été trouvé inanimé sur le bord d'un fossé de la route nationale n° 179, territoire de Livarot. Les constatations légales ont fait connaître que Cauteleux est mort d'une apoplexie foudroyante causée par suite de l'abus de liquides alcooliques.

 

Juin 1875   -   Accident.  -  Un sieur Edmé Delasalle, âgé de 32 ans, contre-maître à l'atelier de filature de la fabrique de Livarot, a eu l'imprudence de garder sa blouse en mettant une courroie sur sa poulie, le cuir de cette courroie le saisit subitement et l'entraîna sur l'arbre, dont il fit le tour plusieurs fois avant qu'on ait eu le temps d'arrêter la machine, il a été brusquement rejeté sur un des métiers. L'état du blessé est inquiétant.  

LIVAROT (calvados) -  L'Hôpital

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