1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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LIVAROT

Canton de Livarot

Les habitants de la commune sont des Livarotais, Livarotaises

Septembre 1878   -  Les suites d’une histoire de femme.  -  A tort ou à raison, le sieur Lherminier, ouvrier charpentier à Livarot, a cru que sa femme était au mieux avec Léon-Samuel Lechartier, âgé de 34 ans, entrepreneur de maçonnerie, son ancien propriétaire.  Le sieur Lherminier, qui venait d'avoir une querelle violente avec sa femme, entra dans la cour de Lechartier et lui reprocha de troubler son ménage. Celui-ci le saisit pour le mettre à la porte, un sieur Cyrille-Désiré Petit, âgé de 32 ans, cantonnier, prit Lheminier par la jambe et le fit tomber. C'est alors que Lechartier lui porta plusieurs coups, et notamment un coup de pied à la tète. Petit a été condamné par le tribunal, à 60 fr. d'amende et Lechartier à huit jours de prison.  

 

Janvier 1879  -  Appropriations et réparations en 1878.  -  85 locaux, appartenant à 73 communes, ont été appropriés ou réparés dans le Calvados  -  Arrondissement de Lisieux : Lisieux, école de garçons ; Saint-Jacques, école de garçons ; Livarot, école de filles ; Tortisambert, école mixte ; Mézidon, les deux écoles ; Mesnil-Mauger, école mixte ; Orbec, école de garçons ; Vieux-Pont, école mixte.

 

Août 1879  -  La Poste.  -  Les bureaux de poste et les bureaux télégraphiques ont été fusionnés à Vire, Condé, Orbec, Dives, Livarot, Argences, Dozulé et Évrecy. La fusion sera bientôt à Honfleur un fait accompli.

Deux bureaux télégraphiques ont été ouverts à Ryes et à Crèvecœur. Un bureau permanent a été substitué au bureau temporaire de Cabourg. Le bureau de Deauville va être incessamment réouvert et transféré au bureau de poste.

Enfin, des études se poursuivent pour doter d'un bureau télégraphique les communes de Saint-Aubin, Morteaux-Coulibœuf, Clécy, Bonnebosq, Lison et Bonneville-la-Louvet.

 

Juin 1880  -  La fête de Livarot.  -  Dimanche dernier, à Livarot, fête brillante à l'occasion de la pose de la première pierre de la gare. A onze heures du matin a eu lieu, au milieu d'une foule énorme, la bénédiction de la pierre. A midi et demi, un banquet de 80 couverts réunissait dans la grande salle de la marie les autorités, le personnel du chemin de fer et les invités. L'après-midi, jeux et divertissements. Les ballons grotesques ont fort égayé la foule, notamment un sanglier qui s'est dirigé vers les fenêtres d'un charcutier. A quatre heures, tirage d'une grande tombola pour les pauvres. Les huit mille billets avaient été enlevés avec une rapidité sans pareille. A neuf heures, un brillant feu d'artifice a été tiré sur l'emplacement de la gare, par M. Duchesne, de Saint-Pierre-sur-Dives.  

 

Décembre 1880  -  Faits regrettables.  -  On nous signale d'une commune du canton de Livarot des faits regrettables qui se seraient produits à l'occasion d'un enterrement. La famille du mort ayant acheté elle-même le luminaire, aurait été contrainte à ne pas s'en servir et à en prendre un autre fourni par l'église. Eu outre, un des plus proches parents du défunt serait venu devant le cercueil atteler son cheval pour aller vendre des marchandises. Dame, les affaires avant tout !

 

Décembre 1880  -  Mort accidentelle.  -  La veuve Guésnon, âgée de 71 ans, journalière à Livarot, a été entraînée par l'eau qui envahissait la rue Sainte-Adélaïde. Son cadavre n'a été retrouvé que le lendemain, 100 mètres plus loin.  

 

Décembre 1880  -  Une série de désastres.  -  A Livarot, le ruisseau Fleury qui traverse le bourg et va se jeter dans la Vie, a envahi toutes les propriétés situées sur ses bords. La caserne de gendarmerie a été la première éprouvée. Tout le rez-de-chaussée se trouvait sous l'eau, et ce fut avec beaucoup de difficulté que l'on parvint à faire sortir les chevaux. A ce moment, le gendarme Matras se souvint que, dans la journée, un individu avait été amené ivre-mort et déposé à la chambre de sûreté. Il s'empressa d'ouvrir la porte pour l'en faire sortir, il était temps, car l'eau envahissait déjà le lit de camp. Mais l'ivrogne ne voulait pas s'en aller, et il prétendait qu'on voulait le noyer. Ce ne fut qu'après avoir lutté avec lui, au risque d'être culbuté, que le brave gendarme parvint à mettre l'ivrogne en lieu de sûreté. La crue de la Vie a causé de grands dégâts à St-Julien-le-Faucon. Un charretier de la compagnie du chemin de  fer a failli se noyer avec deux chevaux. Il a été sauvé, grâce au secours de M. Larose, directeur de la poste.

 

Juin 1881  -  Instruction et service militaire.  -  La Chambre des députés vient de repousser le projet de loi qui avait pour but de réduire à 3 ans la durée du service militaire. La loi établissant l'enseignement primaire gratuit dans toutes les écoles publiques vient d'être promulguée et sera mise en vigueur à la rentrée prochaine. 

 

Juin 1881  -  Victime du travail.  -  Jeudi, à Livarot, le nommé Maurice-Julien Morière, âgé de 30 ans, attelait un cheval à une voiture pesamment chargée. L'animal impatient remuait et se portait constamment en avant, dans un de ces brusques mouvements Morière, atteint par le brancard, tomba et passa sous la roue qui lui broya la poitrine, il a succombé une demi-heure plus tard.

 

Juillet 1881  -  Bonne mesure.  -   Le ministre de l'instruction publique vient de prendre une mesure depuis longtemps attendue. Par une circulaire, du 30 juillet, il édicte la peine de révocation contre tout professeur ou instituteur qui frapperait un enfant. 

 

Août 1881  -  Accident.  -  Jeudi, à Livarot, dans les écuries de l'hôtel du Commerce, le nommé François-Joseph Caillon, 45 ans, logeur de chevaux, a été tué d'un coup de pied d'une jument méchante, mise en fourrière chez lui. Il est mort le lendemain, laissant une veuve et quatre enfants en bas âge et sans fortune.  

 

Octobre 1881  -  La colère est mauvaise conseillère.  -  Jeudi, au marché de Livarot, une altercation des plus vives a eu lieu entre un prêtre et un marchand qui vendait des images, parmi lesquelles il y en avait plusieurs représentant des curés. Le prêtre avait déchiré une de ces images et le marchand était dans une violente colère. Grâce à l'intervention du commissaire de police, cette affaire n'a pas eu de suites, le prêtre a payé l'image et a échappé ainsi à un procès-verbal.  

 

Juillet 1883  -  Avortements.    Depuis longtemps déjà, on signalait une femme du canton de Livarot de favoriser les avortements, aidée d'un opérateur qui habite un département voisin. Le parquet s'est enfin ému de ces bruits et a fait arrêter cette femme, ainsi que les époux X…... Si les faits se confirment, nous y reviendrons.

 

Avril 1885  -  Les pauvres ont toujours tort.  -   De braves et honnêtes travailleurs de Livarot avaient chez eux leur belle-sœur. Elle décède. L'inhumation tombe le Vendredi Saint. Les parents demandent un enterrement de 3ème classe ; prix, 55 francs. On répond qu'à cause du Vendredi Saint, le corps n'entrera pas dans l'église et sera conduit directement à la maison  mortuaire au cimetière ; mais que si on veut prendre la 2ème classe, prix 90 francs, le corps aura les honneurs de l'église. Les pauvres gens payèrent les 90 francs. La cérémonie eu lieu avec la pompe accoutumée, et le corps fut admis dans ce temple d'où nous pensions que le christ avait chassé tous les marchands.

Dans l'intérêt de la religion, pour l'honneur du clergé, nous espérons que ce fait, publié sous toutes réserves, sera démenti.   

 

Juin 1885  -  Un crime monstrueux.  -  La semaine dernière, à Livarot, on retirait de l'eau le cadavre d'une petite fille de quatre ans et demi, qui fut aussitôt reconnue pour être la jeune Désirée Toutain, fille d'une femme. Toutain vivant en concubinage, depuis un certain temps déjà, avec le nommé Lemarié, dit Sevestre, âgé de 46 ans, originaire de Montreuil-la-Cambe (Orne). 

La femme Toutain et Lemarié sont mariés l'un et l'autre, la femme Toutain a six enfants de son mariage légitime, et quatre avec Lemarié. La jeune Désirée Toutain était issue de cette dernière union. 

Certaines rumeurs ayant donné l'idée que la mort de cette enfant pouvait être le résultat d'un crime, la justice a fait arrèter Lemariè. L'autopsie du cadavre, faite par le docteur Colombe  et M. Tarieu, aide major au 119e  de ligne, a révélé : que la malheureuse petite fille avait subi de monstrueux outrages, à la suite desquels, elle avait sans doute été jetée à l'eau.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  Révocations.  -  MM. de Neuville, maire de Livarot, et Dubourg, maire d'Orbois, ont été révoqués pour avoir été dernièrement rendre visite au comte de Paris à Jersey.  

 

Juin 1888  -  Trois pêcheurs noyés.  -  Deux hommes pêchaient dans la rivière la Vie, l'un d'eux, le sieur Théophile Panloup, 38 ans, journalier à Livarot, ayant voulu traverser la rivière, est tombé dans un trou et s'y est noyé. 

-  Trois jeunes gens d'Amfreville quittèrent leur domicile dans l'après-midi de samedi pour aller à la pêche. Un d'eux, le nommé, Mousset, ne connaissant pas assez la profondeur que la rivière avait à l'endroit qu'il avait choisi, jeta son engin, mais d'une manière si malheureuse, qu'il se trouva entraîné et se noya.

-  Samedi, au moment de la marée montante, le nommé Albert Mousset, 45 ans, cultivateur à Bréville, était à la pêche près de la jetée du port de Ouistreham, ayant perdu l'équilibre, il tomba dans un trou, s'y envasa et périt, bien que l'on ait fait tous, les efforts possibles pour le sauver.  

 

Juillet 1888  -  Immoralité.  -   La semaine dernière, à Livarot, des faits honteux d'immoralité sur de jeunes enfants ont été constatés. C'est un maçon de Vimoutiers, Victor Desnos, 60 ans, qui en est inculpé.  

 

Octobre 1888  -  Un voleur d’église.  -  Mercredi, à Livarot, un malfaiteur resté inconnu a tenté de pénétrer dans l'église en perçant le mur. Il n'a pu y réussir. 

 

Décembre 1888  -  La guigne d’un faussaire.  -  Alfred Angée, maréchal à Livarot, avait fabriqué un billet de 80 fr. à son profit, portant le nom et la signature de son beau-frère, qui se reconnaissait débiteur envers lui de cette somme. Malheureusement la chose n'a pas réussi. Et, lorsqu'on est venu présenter le billet, le beau-frère a déclaré qu'il n'avait jamais rien signé pour une bonne raison, c'est qu'il ne sait pas écrire, mais il paya les 80 fr. L'huissier avertit Angée, qui reconnut être l'auteur du billet et offrit de rembourser la somme. On refusa et notre homme fut arrêté pour faux en écriture publique et écroué à la maison d'arrêt de Lisieux.

 

Juin 1889.   -   Un plaignants condamné.   -  L'audience du tribunal de Lisieux s'est terminée par une affaire civile de diffamation et de violences qui a présenté cette particularité que les témoins de l'enquête et de la contre-enquête ont été unanimes pour déclarer que le promoteur de la querelle et l'agresseur avait été le nommé Piquot, le demandeur. Le défendeur, le sieur Émile Fortin, a été renvoyé de l'action et Piquot condamné à tous les dépens. La scène a eu lieu le premier décembre, à Livarot. ( Bonhomme Normand)

 

Mars 1890  -  Bon chien chasse de race.  -  Louis Bannier 13 ans, demeurant à Livarot, ayant escroqué une certaine somme d'argent et deux peaux de lapin au préjudice du sieur Tunnel, a été envoyé dans une maison de correction jusqu'à vingt ans. Le tribunal ne l'a pas rendu à ses parents, attendu que sa mère est actuellement en prison pour excitation de mineure à la débauche, et que son père, qui possède trois condamnations à son actif, ne peut surveiller ce jeune vaurien d'une façon sérieuse.  

 

Juillet 1890  -  Un jour de congé.  -  Le préfet, en raison de sa nomination dans le Calvados, a accordé le 15 juillet, comme jour de congé supplémentaire, aux écoles primaires.

 

Juillet 1890  -  Les récoltes.  -  Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains points. On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre. La récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.

 

Juillet 1890  -  Excellente mesure.  -  Désormais, le service des petits paquets, jusqu'ici limité aux communes possédant des gares de chemin de fer, sera étendu à tout le territoire. L'administration se servira, à cet effet, des entrepreneurs de transports des dépêches, qui livreront les colis à domicile moyennant une rétribution ne dépassant pas 25 centimes.

 

 Août 1890  -  Les voleurs de vaches.  -   Une vache estimée 400 fr. a été volée au préjudice du sieur Renoult, marchand de bestiaux à Fervacques, dans un herbage qu'il possède auprès de Livarot. 

 

Octobre 1890  -  Mort de misère.  -  Dimanche, le nommé Jean Coigni, 69 ans, a été trouvé mort sous la charretterie d'une ferme de Livarot, située route d'Orbec. Coigni, originaire de Saint-Ouen-le-Houx, était un pauvre hère, parcourant les villages, couchant dans les bois et ne vivant, la plupart du temps, que de charité. L'enquête médico-légale, à laquelle ont procédé M. Lefebvre, commissaire de police, et le docteur Grégoire, a constaté que ce malheureux a succombé aux suites de la misère et du froid. (Source B-N)  

 

Janvier 1891  -  Vol de cidre.  -  M. Lerebours, propriétaire de scierie mécanique à Livarot, a constaté, lundi matin, qu'on lui avait volé plus de 2 000 litres de cidre au moyen d'un tuyau en caoutchouc, formant siphon, introduit dans un tonneau placé dans une cave qu'on n'avait pas soin de fermer.  (Source B-N)

 

Février 1891  -  Avortement.  -  A Livarot une femme de mauvaise vie, qui vit séparée de son mari, a été arrêtée pour avortement. Cette femme, âgée de 35 ans, est mère de quatre enfants, dont deux sont restés avec son mari. C'est sa petite fille de 9 ans qui, sur son ordre, a jeté à la rivière un pot contenant la preuve de son crime, qui a été retrouvé après que le commissaire de police eut fait mettre la rivière à sec. (Source B-N)

 

Mai 1891  -  Animaux volés.  -  Un cheval et une voiture ont été volés la nuit chez le sieur Dionis dit Larivière, propriétaire à Livarot, dans une écurie et remise se trouvant à environ 50 mètres de l'habitation. 

— Une vache, estimée 480 fr., a disparu, la nuit, d'un herbage appartenant au sieur Lucien Berthe, propriétaire à Courtonne-la-Ville. La porte d'entrée n'avait pas été ouverte, mais une brèche avait été faite tout auprès. 

— Dans la nuit, des malfaiteurs se sont introduits dans un herbage appartenant au sieur Lautier, cultivateur à Banneville-la-Campagne, et ont emmené une génisse estimée 400 fr. (Source B-N)

 

Juin 1891  -  Imprudence d’enfant.  -  Deux enfants de Livarot, Dalençon et Gaurand, 12 et 14 ans, prenaient des leçons de latin au presbytère de Livarot, afin d'aller au séminaire. Samedi matin, ils trouvèrent, dans un appartement où ils jouaient, un fusil appartenant probablement au curé ou au vicaire. Gaurand, qui s'était emparé de ce fusil, appuya le doigt sur la gâchette, le coup partit et Dalençon, atteint, eut une épaule traversée. (Source B-N)

 

Décembre 1891  -  Attentat à la pudeur.  -  Charles Desvaux, 31 ans, journalier à Livarot, est accusé d'attentat à la pudeur commis sur la jeune Léa Vivier, âgée de 13 ans, fille de la femme avec laquelle il vivait. Il a, été condamné à 2 ans de prison.  (Source B-N)  

 

Février 1892  -  Lait additionné d’eau.  -  La femme Engerrand, gardienne d'herbages, allongeait notablement d'eau le lait qu'elle fournissait au sieur Jules Bodet, fabricant de fromages à Livarot. Elle a été condamnée à 1 mois de prison, 200 fr. d'amende, insertions et affichage.  (Source B-N)  

 

Mai 1892  -  Incendies.  -   La semaine dernière, à Blangy-le-Château, un incendie a détruit plusieurs corps de bâtiments appartenant à MM. Nogent, limonadier, et Bénard, propriétaire. Les dégâts sont considérables et ne sont pas en entier couverts par les assurances. M. Leconte, notaire, occupant l'immeuble de M. Bénard. n'était pas assuré. Le feu est dû à la malveillance, car des pots contenant du pétrole ont été trouvés à différents endroits autour des maisons incendiées. 

— Samedi matin, à Orbec, un incendie a détruit les chantiers de bois du sieur Duquesnay, et endommagé plusieurs maisons voisines. Les pertes sont considérables. 

— A Livarot, le feu s'est déclaré dans les bois de M. le comte de Neuville, 4 hectares ont été détruits. Pertes, 1,000 fr.   (Source B.N.)  

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Lisieux.  -  Ange Bisson, et Jean Blanchet, pêche à St-Martin-de-la-Lieue, 25 fr., défaut.

— Rose Giot, 26 ans, née â Maizières, escroqueries à Saint-Pierre-sur-Dives, 1 mois de prison.

— Victor Pierre, à Ecajeul, falsification de lait, 8 jours et 50 fr.

— Jude, outrage public à la pudeur et coups au garde champêtre de Saint-Jacques de Lisieux, 6 mois.

— Victor Montanbault, coups au sieur Dominique, couvreur à Meulles, 1 mois.

— Alexandre Dubois, né à Puteaux, mendicité à Livarot, 15 jours. (Loi B.) (Source B.N.)  

 

Juillet 1892  -  Mérite agricole.  -  Ont été nommés chevaliers : M. Braissac, conseiller municipal à Bemiéres-sur-Mer ; Cochon-Labutte, maire de Livarot ; Bastard, éleveur à Fontaine-Henry ; Delouey, maire de Bény-Bocage ; Couruel, éleveur à Mézidon ; Roussel, fabricant de fromages à Boissey ; René Poisson, propriétaire à Caen, membre de la Société d'encouragement pour le cheval français ; Pierre Guillot, cultivateur aux Monceaux. (Source B.N.)  

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source B.N.)

 

Juin 1893  -  Désespéré.  -  Le nommé Vitrouil, journalier à Livarot, qui avait disparu de son domicile, a été trouvé pendu au Sap dans un bâtiment appartenant au sieur Foulon. Dans une des poches du suicidé, on a trouvé un billet ainsi conçu :  « Je me donne la mort, par ma faute, de découragement, je ne puis vivre. Signé : Vitrouil Paul ». 

La mort du malheureux remontait à une douzaine de jours. Vitrouil avait quitté Livarot dans l'espoir de trouver du travail au Sap, et n'en ayant pas trouvé, il a mis à exécution sa fatale détermination. Il laisse une femme et quatre enfants en bas-âge. (Source B.N.)  

 

Août 1893  -  Un Eugène peu galant.   -  Eugène Cérais, 28 ans, aujourd'hui domestique à Livarot, rencontrait un soir la fille Eugénie Sénécal, 24 ans, servante sans place, et lui proposait de vivre en commun. Eugénie accepta. 

Cette liaison dura ce qu'elles durent, c'est-à-dire quelques jours. Eugénie et Eugène, qui en avaient assez l'un de l'autre, se quittèrent. 

Ces jours-ci, Eugène rencontrait son ex-compagne à Bellou et lui réclamait 60 francs pour frais de nourriture et de logement pendant le temps qu'ils avaient vécu ensemble. Eugénie, jugeant avec raison qu'elle avait bien payé son logement en faveurs de toutes sortes, envoya promener Eugène. Celui-ci se fâcha et cogna sur la pauvre fille. Elle a porté plainte et cette affaire sera très prochainement appelée devant le tribunal de Lisieux. (Source B.N.)  

 

Septembre 1893  -  Accidents.   Jeudi, à Livarot, le gendarme Roberge sortait deux chevaux, dont l'un est méchant. Ce cheval, en passant devant la maison d'école, s'est échappé de la main qui le tenait et s'est jeté sur la dame Beaudouin, gardienne d'herbages à Heurtevent, qui a été assez gravement blessée. (Source B.N.)  

 

Octobre 1893  -  Épouse peu aimable.  -  Pierre Martin, 45 ans, chiffonnier à Livarot, à la suite d'une querelle a reçu de sa femme des coups de fer à repasser sur le crâne. Elle lui a brisé un chandelier de faïence sur la tête. Les voisins voyant son état lamentable ont prévenu la gendarmerie. (Source B.N.)

 

Novembre 1893  -  Coup de fusil.  -  Un inconnu s'est présenté dernièrement chez le sieur Bénard, cultivateur à Livarot, a demandé à boire au domestique qui lui a refusé. L'individu a alors tiré un coup de fusil sur le domestique qui a pu fort heureusement pousser la porte à temps, pour ne pas être atteint. (Source B.N.)  

 

Mars 1894  -  Las de souffrir.  -  Le sieur Sosthène Volclair, 39 ans, né à Villechien (Manche), employé au chemin de fer, était depuis six ans pensionnaire chez le sieur Léger, restaurateur à Livarot. Volclair souffrait de rhumatismes articulaires à tel point qu'il était parfois des semaines sans pouvoir aller travailler. Ses économies s'en allaient et le malade s'affectait énormément. Dimanche matin, Volclair fit son service comme à l’usage. A une heure, il rentrait au restaurant Léger et montait à sa chambre. La dame Léger, ne le voyant pas redescendre, fit monter à sa chambre, elle était fermée en dedans. On la fil ouvrir par un serrurier et on trouva Volclair sans vie. Il s'était ouvert la gorge d'un formidable coup de rasoir, l'entaille, très profonde, allait d'un côté à l'autre du cou, ayant tranché les deux carotides. D'après les traces sanglantes, Volclair s'était appuyé sur son lit pour se couper la gorge et, après être tombé, il s'était débattu quelques secondes. Sur une page de son carnet on a trouvé ces seuls mots, tracés au crayon : Pardon à ma famille. (Source B.N.)  

 

Avril 1894  -  Plus de peur que de mal.  -  La dame Viel dont le mari est huissier à Livarot, venait de monter à sa chambre pour coucher son bébé, lorsqu'elle envoya la femme de journée remplir la lampe à essence. Le liquide prit feu. Les brûlures que cette femme éprouva aux mains lui firent lâcher la bouteille qui se brisa en tombant et dont le contenu s'enflamma en se répandant dans la cuisine. La dame Viel, à 1a lueur des flammes, crut à un véritable incendie. Dans son affolement, elle ouvrit la fenêtre en criant: «  Sauvez mon enfant ! » et jeta le bébé dans les bras des personnes présentes qui la reçurent sans qu'il n'ait aucun mal. Elle-même enjamba la fenêtre et se lança dans le vide. Les dégâts se bornent à quelques boiseries de la cuisine un peu endommagées. Quant à la femme de journée cause de tout cet émoi, elle n'a eu que de légères brûlures. (Source B.N.)  

 

Mai 1894  -  Élections.  -  Résultat des élections municipales faites à Livarot pour remplacer quatre conseillers décédés. Ont été élus : MM. Petit, receveur d'enregistrement, 241 voix ; Bonnet, ancien huissier, 216 voix ; Delafosse, boucher, 141 voix ; Goupil, propriétaire, 92 voix.(Source B.N.)  

 

Septembre 1894  -  Incendie.   -   En Amérique, des forêts ont pris feu. Six villes sont devenues la proie des flammes. 400 personnes ont été brûlées. Des 400 maisons de la ville de Hinckley, une trentaine sont seulement restées intactes. (source B. N.)

 

Septembre 1894  -  Meurtre.   -   Lundi matin, on a trouvé, dans un petit ruisseau qui passe près de la gare de Livarot, le cadavre d'un sieur Cotin, journalier. Cotin avait passé la soirée avec un nommé Delasalle, demeurant à Livarot. On présume que, partis ensemble, ivres tous les deux, ils se seront pris de querelle, et que Delasalle, après avoir assommé son camarade, l'aura jeté dans le ruisseau pour faire croire à un accident. (source B. N.)  

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (source B. N.)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (source B. N.)  

 

Février 1895  -  Neige et froid.   -  L'hiver que nous traversons menace d'être un des plus longs que nous ayons eu depuis longtemps. Il est de nouveau tombé de la neige dimanche la nuit, et le froid continue. Les routes et les chemins sont impraticables. On s'étonne de l'inaction des administrations que cela concerne. Les bras inoccupés sont nombreux dans nos campagnes et en leur faisant appel on pourrait rétablir la circulation sur beaucoup de points, au besoin, on pourrait avoir recours aux prestataires. Si cet affreux temps continue, les navires ne pourront plus arriver à Caen. L'Orne est prise et le paquebot La « Dives » est resté huit jours retenu par les glaces près de Longueval. Il n'a été dégagé que mercredi matin. Quant au canal, les glaçons l'encombrent. Cette situation est d'ailleurs générale. La Seine est prise à Paris et à Rouen. (source B. N.)

 

Février 1895  -  Trois femmes brûlées vives.   -   Jeudi, la dame Levasseur, 72 ans, rue Caponière, à Caen, a mis le feu à ses vêtements avec une chaufferette, et a succombé à ses horribles brûlures.  

— Une mendiante inconnue a été trouvée sur la route, à Notre-Dame-de-Fresnay, à moitié carbonisée et ne donnant plus signe de vie. On suppose que cette femme, à moitié gelée par le froid, aura voulu faire du feu pour se réchauffer et qu'il se sera communiqué à ses vêtements. 

—Mercredi, à Livarot, une aveugle, la dame Lannier, 79 ans, était assise dans son fauteuil et se chauffait devant la cheminée lorsque sa bonne, qui venait de sortir, entendit appeler au secours. Elle accourut et trouva sa maîtresse, qui avait glissé, tombée la face dans le feu. Mme Lannier est morte deux jours après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Noces de Diamant.  -  Les époux Jules Paldieu, de Livarot, qui à eux deux comptent le chiffre respectable de 162 ans, viennent de célébrer leurs noces de diamant. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  La chasse au lapins.  -  La chasse au lapin qui était permise en temps prohibé vient d'être singulièrement restreinte. Elle ne sera plus permise que pour huit jours seulement aux propriétaires et fermiers, qui auront donné des preuves de l'abondance du lapin sur leurs terres et des ravages causés par lui. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Mouvement de la population dans le Calvados.  -  Voici le relevé de la population dans notre département en 1895. Population : 429 417 habitants ; mariages, 2 895 ; divorcés, 100 ; naissances, 8 453, dont 7 436 légitimes et 1 017 illégitimes ; décès, 10 709. Excédent des décès sur les naissances. 2 256. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1896  -  Chiens empoisonnés.  -  Plusieurs chiens de Livarot ont été empoisonnés au moyen de gobbes répandues à différents endroits. Les propriétaires de ces chiens mécontents, cela se conçoit, ont adressé une plainte au parquet. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Congés des jours gras.  -  Les congés des jours gras dans les lycées et collèges ont été fixés aux lundi 17 et mardi 18 février. Les cours reprendront le mercredi 19. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1896  -  Disparition.   -  On recherche un sous-officier du 36e, Ferdinand Thomann, 25 ans, originaire d'Alsace, qui a disparu de son régiment lors de son passage à Livarot. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Gentille petite-fille.   -   Le sieur Dubois, propriétaire au Sap, a pour petite-fille une. donzelle de 22 ans qui vit avec le nommé Jules Cassigneul, 25 ans. Ce faux ménage exploite le pauvre homme, qui se laisse voler pour ne pas être maltraité.

Samedi, sa petite-fille vint lui demander de l'argent. Le bonhomme lui en donna quelque peu. Trouvant qu'elle, n'en avait pas assez elle vola, dans nuit, la vache de son grand-père et la conduisit, accompagnée de son amant, au marché de Livarot où tous les deux ont été arrêtés. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1896  -  L’hiver. -  La neige et la gelée ont fait leur apparition cette semaine. Il y a eu pas mal de chutes. Une des plus graves a été celle du facteur Brard, de Livarot, qui s'est cassé la jambe. Du coté de Grandcamp, une forte bourrasque de vent et de neige a surpris les bateaux de pêche, qui ont dû se réfugier dans les ports voisins. Mardi, le dégel est venu. 

A Caen, les grandes voies ont été assez rapidement débarrassées. Le maire vient de rappeler un ancien arrêté interdisant aux usiniers qui emploient beaucoup d'eau de la laisser écouler sur la voie publique et obligeant les riverains à y répandre de la sciure de bois, du sable, etc….., et leur interdisant de déposer la neige et les glaces provenant de leurs cours ou jardins. (source B. N.)

 

Décembre 1896  -  Vélocipédistes, attention ! -  Au commencement de l'hiver, il est utile de rappeler aux vélocipédistes l'arrêté préfectoral. Pour répondre au vœu du conseil général du Calvados, les ordres ont été donnés pour que prescriptions de cet arrêté soient observées, surtout en ce qui concerne l'éclairage et l'addition d'un grelot ou sonnette pour avertir les piétons et éviter les accidents. (source B. N.)

 

Mars 1897  -  Distinctions honorifiques.  -  M. Petit, maire de Livarot, est nommé officier d'académie.

— M. Decauville-Lachenée, conservateur adjoint de la bibliothèque municipale de Caen, est promu officier de l'instruction publique. (source B. N.)  

 

Avril 1897  -  Mauvais père.  -  Le jeune Charles Dupuis, 9 ans, a été maltraité si brutalement par son père, cantonnier à Livarot, qu’il est tombé malade. Les parents laissaient le pauvre enfant des journées entières sans nourriture, et c'est à la charité des voisins qu'il doit de n'être pas mort de faim. (source B. N.)  

 

Mai 1897  -  Escroc et faussaire.  -  Émile Leroy, 28 ans, propriétaire à Livarot, a pour domestique le sieur Bannier. Or, Leroy, pour se procurer du vin, sans bourse délier, imagina de demander à une maison de Bordeaux une pièce de vin au nom de « Bannier et sœur» à Livarot. 

Si vous recevez une lettre de telle maison, lui dit-il, vous me la remettrez, c'est moi qu'elle regardera.

Et, en effet, le vin ayant été expédié, une lettre de la maison de Bordeaux avait suivi et Bannier l'avait remise à son maître. Mais, à l'échéance, Leroy, n'ayant pas l'intention de payer, écrivit, toujours sous le nom de Bannier, pour demander qu'on lui fasse les fonds. L'expéditeur, pour ne pas risquer un protêt, envoya la somme. Leroy toucha le chargement en faisant signer son domestique qui n'y comprenait rien, mais il ne paya pas la traite. L'expéditeur du vin et des fonds entama alors contre son client des poursuites qui amenèrent la découverte des manœuvres de Leroy, qui a été arrêté. (source B. N.)  

 

Juin 1897  - Enfants martyrs. -  Le nommé Grégoire, qui avait fait mourir son petit garçon en le frappant à coups de bâton, en lui faisant sur tout le corps quarante piqûres avec la pointe d'un couteau et en lui brûlant une des mains en la maintenant sur un poêle allumé, a été condamné à perpétuité par le jury de la Seine, la peine de mort ne pouvant pas être appliquée. La mère et la maîtresse de Grégoire ont été condamnées à cinq ans de prison. 

— Auguste Dupuy, 37 ans, cantonnier à Livarot, a été condamné à quinze jours de prison pour avoir brutalisé ses enfants et avoir notamment frappé si fort l'aîné avec un bâton, que le pauvre petit est tombé en syncope et que sa mère a dû aller chercher un médecin. Le tribunal de Lisieux a accordé à Dupuy le bénéfice de la loi Bérenger, à cause de ses enfants, dit-on. Si c'est pour les soigner à coups de trique, ce n'est vraiment pas la peine. 

— Aux environs de Troarn, un enfant de deux ans et demi avait, il y a quelques mois, une jambe cassée, quelque temps après, il avait la figure tuméfiée et les yeux si enflés qu'il fut plusieurs jours sans y voir, enfin, ces jours-ci, c'est un bras qu'il a eu de cassé. Les habitants trouvent étrange cette succession d'accidents. Il y a de quoi. (source B. N.)  

 

Septembre 1897  -  Suites de l’ivresse.  -  Le nommé Léon Guérard, bien connu à Livarot sous le nom de « gas Léon », étant ivre, a fait un faux pas et est tombé sous la roue d'une voiture qui lui a enfoncé plusieurs côtes et fait une plaie à figure. (source B.N.)

 

Novembre 1897  -  Le fauteuil des trépassés.  -  M. Cochon Labutte, qui avait succédé à M. de Neuville comme maire de Livarot, est mort quelque temps après. Mort aussi M. Petit, le successeur de M. Labutte. L'autre jour, on a essayé de procéder à son remplacement. M. de Neuville a refusé et l'adjoint, M. Sonnet, par deux fois proclamé, a refusé le siège de maire connu dans la région sous le nom de... fauteuil des trépassés. Enfin, dimanche dernier, il s'est décidé et a accepté. (Source B.-N.)  

 

Décembre 1897  -  Les femmes témoins.  -  On vient de promulguer la loi accordant aux femmes le droit d'être témoins dans les actes de l'état civil et dans les actes instrumentaires en général. (source B. N.)

 

Décembre 1897  -  Accidents.    Le domestique da sieur Eugène Allaire, propriétaire à Livarot, conduisait un banneau en revenant de la Brévière, lorsqu'il voulut éviter une voiture qu'il rencontrait. Il tomba et eut le pied pris sous la roue de son véhicule. Sa blessure est assez grave. 

— Le sieur Dubus, gardien chez le sieur Rocques, à Livarot, charriait du sable. Ayant glissé dans une ornière, il a fait une chute si malheureuse que la roue de sa voiture lui a passé sur une jambe et l'a blessé grièvement. 

— Le sieur Grégoire, ouvrier couvreur à Livarot, en travaillant sur le toit d'une maison, est tombé lourdement sur le sol et s'est fait de graves blessures. (source B. N.)

 

Février 1898  -  Fraudeur en grand.  -  Deux voitures, transportant en fraude environ un tonneau d'eau-de-vie de cidre, ont été rencontrées, sur la route de Livarot à Jort, par les commis de la régie. Ceux-ci ont réussi à s'en emparer. Eau-de-vie, chevaux, voitures et équipages ont été saisis. Le tout peut valoir au moins 4 000 francs. (source B. N.)  

 

Mars 1898  -  Eau-de-vie à 70 fr. le litre et co pus . -   Pierre Lafontaine, 40 ans, demeurant à Livarot, entrait à Lisieux, avec un sac sur l'épaule. Les employés de l'octroi lui demandèrent ce qu'il y avait dedans. « Ren », répondit Lafontaine. Les commis ouvrirent le sac et y trouvèrent 10 litres d'eau-de-vie de cidre. Poursuivi, le fraudeur a été condamné à 700 fr. d'amende, ce qui met l'eau-de-vie à 70 fr. le litre, plus les frais. (source B. N.)  

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (source, le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Imprudent mitrons.  -  Plusieurs garçons boulanger de Livarot, qui fêtaient leur saint, eurent la malencontreuse idée de tirer, le soir, des coups de fusils par la fenêtre d'une maison. Cet amusement dangereux eût pu avoir de graves conséquences, car des grains de plomb s'abattirent sur les maisons des sieurs Mallet, Duclos et Lebarbier et atteignirent le sieur Maheu et son ouvrier. Procès-Verbal a été dressé contre les auteurs de cette fusillade intempestive. (source, le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Suicides.   -   Le sieur Arnaud Harivel, 60 ans, cultivateur à Bures, canton de Bény-Bocage, s'est noyé volontairement dans un réservoir où il n'y avait que soixante centimètres d'eau. On attribue le suicide du malheureux à ses mauvaises affaires qui auraient entraîné à bref délai la saisie de son bien.

— Le sieur Antoine Cécile, 42 ans, maçon à Sommervieu, près Bayeux, s'est pendu dans son grenier, par suite de chagrins de famille. Son fils, de 14 ans, atteint d'une cataracte, était parti avec sa mère à Paris, pour y subir l'opération. C'est pendant leur absence que le malheureux Cécile, qui était très affecté de la maladie de son enfant, s'est donné la mort.

— Le sieur Louis Marquet, 77 ans, journalier à Chicheboville, près Argences, a été trouvé pendu à un soliveau de sa cuisine. Marquet était souffrant depuis quelque temps, il vivait seul. On suppose que c'est dans un accès de fièvre qu’il a mis fin à ses jours.

— Le sieur Basile Dieulafait, 45 ans, journalier à Lisieux, s'est suicidé par le charbon. Un papier laissé sur une table par le malheureux, qui s'adonnait à la boisson, annonçait sa volonté de mettre fin a ses jours.

— Le cadavre du sieur Auguste Lefèvre, 73 ans, a été retrouvé dans le canal de M. de Neuville, à Livarot, Depuis longtemps Lefèvre souffrait beaucoup, on suppose qu'il a voulu mettre un terme à ses souffrances.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Le mal de maire.   -   La mairie de Livarot est vacante par suite de la démission de M. Sonnet. 

— Le docteur Duchesne a donné sa démission de conseiller municipal d'Orbec, parce qu'il « est décidé à ne plus prendre part aux délibérations d'une assemblée dont il ne saurait, dans l'état actuel des choses, approuver les décisions ». 

— Le mal de maire gagne les départements voisins. A Évreux, impossible d’en trouver un : il va falloir dissoudre le conseil. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Adultère.   -   La femme Héroult, 36 ans, née Victorine Martin, et René Bossière, 26 ans, né au Mesnil-sur-Blangy, ont été pinces, sur la plainte du mari, en flagrant délit d'adultère, à Livarot, où ils vivaient depuis quelque temps ensemble. Le mari habite Quetteville, près Honfleur.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Recensement.  -  Les propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules et de voitures attelées, devront, sous peine de poursuites, se présenter à la mairie, avant le 1er janvier, pour en faire la déclaration. (source, le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Suicide.  -  On a trouvé sur son lit, asphyxiée par suite de la combustion de deux réchauds de charbon de bois qu'elle-même avait allumés, ainsi, qu'en témoigne un écrit laissé par elle, la femme Vaudrin, née Juliette Manchon, 28 ans, ménagère à Livarot. 

Son mari, absent, travaillait dans le département de l'Eure. Il a été prévenu par dépêche et est arrivé aussitôt. La détermination de cette désespérée est attribuée à la peur de la gêne. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Battu et condamné.  -  Le sieur Charles Dumaine, 38 ans, demeurant à Livarot, s'arrêtait un jour avec son attelage à un passage à niveau gardé par la dame Brard. Ce passage était fermé pour laisser passer un train. Le sieur Dumaine en profita pour aller satisfaire un besoin pressant. Quand il revint, son attelage avait détalé. Il accusa la garde-barrière de lui avoir facilité sa fugue. Mme Brard protesta. Une discussion des plus vives eut lieu, mais, comme la garde-barrière est chargée d'un service public, le sieur Dumaine a été poursuivi pour outrage à la garde-barrière et pour avoir abandonné, son cheval. Il a été condamné à 11 fr. d'amende, sans compter le coup de casserole que la dame Brard lui a administré. (source, le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  La tempête.  -   Au plus fort de la tempête de la semaine dernière, Mme Chappe, propriétaire a St-Ouen-le-Houx, venait de quitter le marché et montait dans une voiture la côte de la vieille route de  Vimoutiers.  Le vent faisait rage et un des arbres, emporté par la tempête tomba sur la tête de la malheureuse ; la mort a dû être instantanée. Pour se faire une  idée de la rapidité avec laquelle la catastrophe est arrivée, il est bon de dire que le banc sur lequel la victime était assise a été cassé en deux ; de plus, détails curieux, l'arbre a passé  entre deux des cerceaux de la bâche sans les casser. La femme Chappe était âgé de 48 ans ; elle avait perdu son mari au commencement de l'année 1898 et laisse une orpheline de huit  ans.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Mars 1899  -  Morts subites.  -  La femme Olive, née Léontine Duclos, 53 ans, ménagère à Authie, près Caen, a été trouvée morte dans son escalier. Elle avait succombé à une congestion. 

— La dame veuve Hédiard, 78 ans, demeurant rue de Falaise, à Livarot, descendait de sa chambre, lorsqu'arrivée au bas de son escalier elle s'assit sur la dernière marche, mais ne répondit pas à sa bonne qui venait de lui dire : « Vous descendez plus tard que d'habitude ». La dame Hédiard était morte de la rupture d'un anévrisme. (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Vélocipèdes.  -   On sait que la taxe sur les vélocipèdes, depuis le 1er janvier, est la suivante : vélocipèdes à une place, 6 fr. ; à 2 places, 12 fr. ; à 3 places, 18 fr., etc…. Les machines à moteur sont taxées au double. 

— A partir du 1er mai 1899, tout vélocipède ou machine à moteur devra porter une plaque de contrôle. Cette plaque sera délivrée gratuitement par le percepteur sur le vu de l’avertissement et contre le payement des douzièmes échus de la taxe.  (source, le Bonhomme Normand)

 

Avril 1899  -  Les pommes.  -   Les départements du Calvados, de la Manche, de l'Orne et de l'Eure ont expédié 28 188 wagons de pommes, représentant 155 millions de kilos de pommes donnant 14 millions de francs. Les deux gares ayant expédié le plus de pommes sont : Livarot, 2 781 wagons, et Mesnil-Maugcr, 2 080 wagons. (source, le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Chute mortelle.   -   Le sieur Paul Léon, dit Leyard, rentrant à son domicile, à Livarot, est tombé dans son escalier et s'est fracturé le crâne. Il est mort quelques instants après. (source, le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1899  -  Récompense honorifique.  -  Une médaille de bronze a été accordée au sieur Maheu, bourrelier à Livarot : en janvier dernier, a arrêté un cheval emporté dans le bourg. (source, le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1899   -   Furetage.   -   On voit souvent des maris trompés, battus et contents, mais, on voit rarement des galants, surpris en flagrant délit d'adultère, aller porter plainte contre le mari.

Cela vient pourtant d'arriver. Le père Blèquemine, un vieux galantin de 65 à 70 ans, a pour voisine une jeune femme d'une trentaine d'années. Un matin, le mari étant parti avant le jour pour un travail pressé, le père Blèquemine vint trouver sa voisine et lui tint ce langage :

— Vésine ! si vos avez fraid toute seule, v'nous-en vos récauffer d'aveuque mé dans mon liet.

Le mari avait oublié son mouchoir. Il revint le chercher. Ne voyant pas sa femme, il sauta chez son voisin. Vous vous doutez ce qu'il vit et ce qu'il advint : un quart d'heure après, Blèquemine, le nez en compote et l'œil au beurre noir, allait porter plainte aux gendarmes de Livarot.

Le premier mot des agents de l'autorité fut de demander à Blèquemine le motif de cette marmelade. Le vieux galantin resta goule bée... car répondre, c'était avouer et s'exposer à un procès pour complicité d'adultère, ce qui lui pend quand même au bout de son nez écrasé. (source, le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1900   -   Triste fin.  -  On a trouvé sans connaissance dans un bois, à Livarot, un homme d'environ 35 à 40 ans, il était pauvrement vêtu. 

Malgré tous les soins, le malheureux, qui n'était porteur d'aucun papier pouvant établir son identité, est mort sans avoir pu proférer une seule parole. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1900 - Noyé. - Clément Cuinel, 34 ans, journalier à Livarot, voulut traverser la rivière la Vie sur une écluse, pour passer dans un pré situé sur l'autre rive. Le pied venant à lui manquer, le malheureux tomba à l'eau et se noya. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900  -  Enfant asphyxié.  -  Le sieur Laurent Lesicat, cultivateur à Livarot, se rendant, dimanche, au bourg avait laissé à la maison sa femme et son fils Maurice, 4 ans.

Pendant cette absence, le feu se déclara chez lui, on ne sait comment. Quand il rentra, tous les voisins étaient assemblés pour éteindre l'incendie.

Le malheureux père se précipite dans sa chambre. Le lit est en flammes, son enfant est étendu à coté, mort asphyxié. La mère n'est pas là. Où était-elle ? Mystère que l'enquête éclaircira sans doute. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Singulière absence.   -    Un matin, le sieur Laurent Lescicat, demeurant à Livarot, se rendait à son travail, laissant sa femme à la maison, avec ses deux enfants âgés de 18 mois et de 4 ans.

Vers 11 heures, on vint prévenir Lescicat que le feu était chez lui. Il y courut. La porte était fermée à clef. On cassa un carreau et on pénétra dans la maison oùi on trouva l'ainé asphyxié, le plus jeune, couché dans une autre pièce, dormait paisiblement.

L'enfant avait sans doute mis le feu en jouant avec des allumettes laissées à sa portée. Lescicat croyait sa femme à la maison. Elle était partie voir son beau-frère à Orbiquet et ne revint que le lendemain.

Cette singulière absence a valu à cette mère négligente une poursuite pour homicide involontaire. Le tribunal de Lisieux l'a condamnée à 2 mois de prison, mais avec la loi Bérenger. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Suicides.  -  Le sieur Adolphe Lepelletier, 58 ans, ouvrier gazier à Lisieux, a été trouvé, par sa femme, asphyxié par le charbon. Le malheureux était malade depuis quelques jours, et on suppose que les souffrances qu'il endurait l'ont poussé à se donner la mort. 

— On a retiré d'une mare, où il s'était jeté volontairement, le cadavre du sieur Louis Costard, âgé de 47 ans, journalier à Livarot. 

— Le sieur Jean-Nicolas Quintric, 69 ans, terrassier à Saint-Aubin-Lèbisay, près Dozulé, s'est pendu dans  sa maison. Causes inconnues. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1900   -   Insolation.  -   Le sieur Jacques Tardivel, voiturier à Livarot, a été frappé d'insolation, en tombant, il s'est contusionné l'épaule. Son état est, paraît-il, très grave.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900  -  Outrage à la gendarmerie.  -  Un nommé Victor Prieur, âgé de 26 ans, bûcheron à Saint-Pierre-des-Loges, se livrait, mercredi dernier, à Livarot, à des manifestations  qui dénotaient si bien l'état avancé d'ivresse dans lequel il se trouvait  que les gendarmes durent intervenir. Mais, cette intervention fut mal accueillie par l'ivrogne qui ne trouva rien de  mieux à faire pour aggraver son cas que d'insulter les représentants de l'autorité. Ceux-ci, ont alors appréhendé le bûcheron, aujourd'hui titulaire d'un procès-verbal doublement motivé.

 

Octobre 1900   -   Vol d’ivrogne.  La demoiselle Charlotte Leseine, 18 ans, habitant Livarot, avait quitté son domicile quelques instants. 

Quand elle rentra, elle trouva un individu qui lui dit être entré pour lui demander à boire. La demoiselle Leseine voulut le faire sortir. L'homme, qui était ivre ou paraissait l'être, poussa la propriétaire dehors. Comme elle menaçait d'appeler du secours, l'homme se décida à partir et d'un bon train.

Quelques instants après cette scène, la demoiselle Leseine s'apercevait qu'on lui avait enlevé une petite boite contenant 206 fr. et des bijoux. Le coupable est arrêté, c'est un nommé Georges Dubois, âgé de 30 ans, ouvrier maçon. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1900   -   Drame de la jalousie.   -   Les époux Lesage et, Demay, demeurant à Livarot, rue d'Orbec, étaient voisins. Le sieur Lesage était cafetier et son voisin était l’un de ses meilleurs clients.

Les deux ménages étaient très liés. Lesage crut s'apercevoir que cette amitié prenait des proportions d'intimité inquiétantes entre sa femme et Demay. On se brouilla.

Depuis, Lesage était triste et soucieux. Force d'aller faire ses treize jours, il partit à regret. Pendant son séjour au régiment, Lesage reçut-il des lettres anonymes ou fut-il surexcité par les propos de quelques-uns de ses compagnons, on ne sait. Mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'il rentra chez lui plus sombre que jamais, et bien décidé à se venger.

En effet, le jour de la Toussaint vers neuf heures du soir, le sieur Demay dont la femme était absente, fermait sa maison pour aller souper chez un ami. Lesage surgit tout à coup et, avant que Demay ait pu faire un mouvement, il lui tira un coup de revolver presque à bout portant, en lui disant : « T'en-as pour ton compte ».

Croyant avoir tué son voisin, Lesage courut dans son grenier et se logea deux balles, l'une dans la tête, l'autre dans la règion du cœur. La mort fut foudroyante. Quant au sieur Demay, atteint au flanc droit, la balle pénétra entre le poumon et la vessie et alla se loger dans le bas des reins, elle n'a pas pu être extraite.

Les obsèques de Lepage ont eu lieu dimanche l'après-midi au milieu d'une nombreuse assistance, car il était considéré comme un honnête homme tout à son travail. Les sapeurs-pompiers y assistaient torches allumées, Lesage laisse deux enfants en bas-âgé, il était âgé de 34 ans. L'état de Demay, qui est âgé de 30 ans à peine, est désespéré. (Source  : Le Bonhomme Normand)

LIVAROT (calvados) 

Rue de Vimoutiers

LIVAROT (calvados)  -  Rue de Falaise

LIVAROT (Calvados)  -  L'Hôpital

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