1er Août 2024 UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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LONGUES  s/ MER

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont des Longuais, Longuaises


Septembre 1840   -   Nouvelles locales.  -   Dans la nuit de samedi à dimanche, un préposé de la douane, le nommé Yver, en faisant son service sur la côte de Manvieux, est tombé du haut de la falaise, élevée à pic d'environ 50 mètres.

Il y avait déjà un moment qu'Yver, qui paraissait accablé de sommeil, s'était précipité dans l'abîme, quand un de ses camarades qui marchait à peu de distance de ce malheureux, s'est aperçu de sa disparition. Le lendemain matin, on n'a ramassé dans les rochers, au pied de la falaise, qu'un cadavre horriblement mutilé. Yver était un très -bon sujet, père de famille, ayant près de 29 ans de service.  (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1841   -   Nouvelles locales.  -   Les douaniers de notre côte ont arrêté ces jours derniers, entre Longues et Port-en-Bessin, un forçat libéré, en état de rupture de ban, cet individu qui se donne divers noms a été déposé à la maison d'arrêt de notre ville. (Source  : L’indicateur de Bayeux)  

 

Septembre 1841   -   Nouvelles locales.   -    Sur la proposition du rapporteur de la commission des chemins vicinaux, le conseil classe comme chemin de grande communication le prolongement de la ligne de Creully à Arromanches, jusqu'à Port-en-Bessin. Les communes traversées et seules intéressées seront Tracy-sur-Mer, Manvieux, Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et Port-en-Bessin. (Source  : L’indicateur de Bayeux) 

 

Août 1842    -  Nouvelles locales.   -   Le mot varech ou wrack, dans notre pays, ne désigne pas et n'a jamais désigné une plante unique de la famille des algues : il signifie une plante, une herbe quelconque que la mer jette sur ses bords, et jadis, par extension, tous les débris qui échouaient sur les côtes. — Il était synonyme d'épave.— De là les expressions tomber en wrack, jeter en wrack, encore fort usitées aujourd'hui.

C'est à tort que M. Pilet a dit que le varech avait autre fois sa législation, mais que les lois qui régissent la matière sont tombées en désuétude. Trois ou quatre condamnations ont frappé, cette année même, en 1842, dans l'arrondissement de Caen, des individus qui y avaient contrevenu.

Le droit de recueillir le varech appartient au premier occupant, le droit de récolter les algues qui croissent sur les roches et que sans doute, par analogie, on appelle aussi varech, appartient généralement aux communes sur le territoire desquelles il a poussé.

Au moyen-âge il constituait un droit féodal. Nous voyons, en effet, par une charte du XIIe  siècle, conservée aux archives de la préfecture du Calvados, que Richard-Cœur-de-Lion donne aux moines de St-Etienne de Caen le port de Dives, avec un chantier pour la construction des navires auquel il ajouta le droit de wrack. L'abbesse de Sainte-Trinité de Caen jouissait aussi de ce droit dans diverses paroisses du Cotentin, notamment dans celles de Saint-Vast, de Quettehou et de Morsalines. Beaucoup d'autres seigneurs possédaient de semblables privilèges, mais il est probable que les uns et les autres de ces privilèges étaient plus ou moins restreints et que les cultivateurs riverains en étaient quittes pour abandonner aux suzerains les épaves proprement dites.

En tout cas, si ces dîmes existèrent jamais, on ne les payait plus, bien avant le XVIIe  siècle, car la Coutume de Normandie n'appelle droit de varech que le droit de s'emparer des choses jetées par la mer à terre.

L'ordonnance de la marine de 1681 organisa par son titre X du livre 4e, la coupe du varech dans les paroisses situées sur les côtes.

Les habitants des paroisses devaient s'assembler le premier dimanche du mois de janvier de chaque année, pour régler les jours auxquels devait commencer et finir la coupe des herbes marines croissant en mer à l'endroit de leur territoire.

Les habitants des communes d'Hermanville, Lion et ses hameaux, Luc, Langrune et ses hameaux, Bernières, Courseulles, Arromanches, Tracy, Manvieux , Fontenailles, Longues, Marigny, Commes et ses hameaux, Port-en-Bessin, Huppain, Villers, Ste-Honorine-des-Pertes, Colleville et St-Laurent, pourront faire ladite coupe pendant trente jours, qui seront choisis entre le troisième jour avant la pleine lune de mars, et le troisième jour après la pleine lune d'avril. Ceux des communes de Vierville, St-Pierre-du-Mont, Englesqueville et Grandcamp, pourront faire la coupe des dites herbes, pendant trente jours. à compter du 1er du 15 mars jusqu'au 15 avril suivant.

-  Les conseils municipaux desdites communes, s'assembleront le 11 ventôse prochain, sur la convocation des maires, pour faire ledit choix, auquel il sera procédé les années suivantes, à la session fixée au i5 pluviôse par les lois du 28 pluviôse an VIII.

-  La coupe ou récolte desdites herbes sera faite à la main, avec un couteau ou faucille. Il est défendu de la faire d'une autre manière, et d'arracher lesdites herbes avec la main ou avec des râteaux et autres instruments qui puissent les déraciner, la peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en cas de récidive.

-  Ceux qui ne seront point habitants des communes dénommées en l'art. II, ne pourront y faire la coupe desdites herbes de Mer, pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de trois cents livres d'amende pour la première fois, et de peine corporelle en en cas de récidive.

-  Il est également permis à toutes personnes de prendre indifféremment, en tous temps et en tous lieux, lesdites herbes détachées des rochers par l'agitation de la mer et jetées à la côte par le flot, et de les transporter où bon leur semblera, soit pour être employées à l'engrais des terres ou à faire de la soude. Il est défendu de les y troubler ni inquiéter, quand bien même ceux qui enlèveraient ces herbes les auraient prises sur d'autres territoires que le leur, à peine contre les contrevenants , de cinquante livres d'amende.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1844   -  Police correctionnelle.  -   Audience du 4 juin.

Presque toute cette audience a été occupée par l'examen de plusieurs vols de bois rejetés par la mer sur le rivage.

Les nommés Louis Allard, sacristain à Tracy-sur-Mer, Jean-Jacques Hamelin et Jean-Baptiste Bacon, journaliers à Longues, et Jean Jacques Grard, journalier a Asnelles, comparaissaient sous l'inculpation d'avoir, dans la nuit du 20 au 21 mai dernier, soustrait des planches ou madriers provenant de bâtiments naufragés sur nos côtes, lors des dernières tempêtes.

 Le premier sur lequel ne pesaient pas de charges suffisantes, a été acquitté, Hamelin et Bacon ont été condamnés en 16 jours d'emprisonnement, et Grard en sera quitte pour une amende de 5 francs.

  Une condamnation de 15 jours de prison a été prononcée contre Henriette Madelaine, de la commune d'Aignerville , pour s'être rendue coupable de vol de choux-fleurs dans le jardin et au préjudice du sieur Guillouet, de la commune d'Ecrameville.  (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1844   -  Police correctionnelle.  -  Audiences des 5 et 7 octobre.

   Pour avoir, outragé et frappé M. le maire de Port, dans l'exercice de ses fonctions, le nommé Desruisseaux, épicier, subira 6 jours d'emprisonnement.

   Une amende de 16 fr. a été infligée à Le Courtois dit Maury, domestique chez M. de Lignerolles , à Planquery, pour délit de chasse.

   Alexandre Hue et Adolphe Beaufils, de Longues, ayant été trouvés détenteur de filets de chasse prohibés, ont été condamnés chacun en 50 fr. d'amende ; les nommés Guilbert, Sebire et Lefauconnier, de la même commune, qui comparaissaient accusés, du même délit, ont été acquittés.

   Trois mois de prison ont été infligés à Ambroisine Rosalie, dite Martin, tricoteuse, domiciliée à Caen, arrêtée mendiant hors de sa résidence.

   Jeanne Thomine, journalière, à Huppain, aura à subir 13 mois d'emprisonnement, pour divers vols, dont elle a  été reconnue coupable.

 Trois années d'emprisonnement ont été prononcés contre Edouard-Jean-Justin Samson, domicilié à Méautis, convaincu du vol d'une somme d'argent à la veuve Le Fanguère à lsigny. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1845  -  Carnet de naissance.   -   M. et Mme LEFEVRE François, cultivateur, sont heureux de faire part de la naissance de leur fille, Célestine, Justine, à Marigny (Longues), née le 8 octobre 1845.  

 

Février 1846   -   Cour d'Assises du Calvados.  -  La fille Taillepied entra au service des époux Gauthier, à Marigny, arrondissement de Bayeux. Jusque la, elle avait toujours eu une conduite sage et honnête. Mais bientôt des relations amoureuses, des intimités même s'établirent entre la servante et le fils de la maison. M. Gauthier s'en étant aperçu, renvoya la fille Taillepied, qui alla servir dans un autre village.

Cependant, Gauthier fils rappela cette fille, et pour que leurs amours fussent plus libres, il l'établit chez une de ses voisines.

Mais la fille Taillepied devint enceinte, lorsque Gauthier fils s’aperçut de sa grossesse, il l'abandonna. Cette malheureuse n'écoutant alors que les cris du désespoir et de la vengeance, mit le feu à la maison de ses anciens maîtres.

La fille Taillepied a été défendue avec une grande habileté par Me  Delisle, jeune avocat. Sa plaidoirie entraînante et pathétique a subjugué l'auditoire et le jury, quoique la fille Taillepied ait fait l'aveu de se crime le jury l'a rendue à la liberté.

Gauthier, déjà flétri par le président, a été poursuivi par les huées de la populace à sa sortie. (Source : Journal de Honfleur)

 

Novembre 1847   -  Police correctionnelles de Bayeux.   -   Audience du 17 novembre 1847.

   Le nommé Jacques-Aimé Etienne, maçon, demeurant à Longues, a été condamné en trois mois d'emprisonnement et en 16 fr. d'amende, pour avoir, l'un des premiers jours de septembre et le 18 octobre dernier, commis un double outrage public à la pudeur, sur la personne de Marie Bacon, servante en ladite commune de Longues. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1848   -   Police correctionnelles.   -   Audience du 19 avril 1848. Pierre Marie dit Moussu, journalier, demeurant à Marigny, a été condamné en trois jours de prison pour vol d'un filet, au préjudice des époux Dupain. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juin 1854   -   Instruction publique.   -  Par arrêté de M. le Ministre de l'instruction publique, il est accordé, à titre de secours, pour construction des maisons d'école, à la commune de Marigny, une somme de 1 200 fr. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1855   -  Nouvelles locales.   -   Le 13 de ce mois, en la commune de Longues, canton de Ryes, la mer a rejeté au bas de la falaise un cadavre qui a été reconnu pour être celui du nommé Lemagnen (Toussaint-Regnobert), de cette commune.

On ignore encore les causes et les circonstances de sa mort, mais tout porte malheureusement à penser que cet homme, qui était sur le point de se marier, s'est suicidé. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1858   -   Nous lisons dans le Moniteur du Calvados.   -   M. le général commandant notre département a adressé aux journaux de Caen la note suivante, qui ne saurait recevoir trop de publicité :

Par jugement du tribunal correctionnel de Bayeux, en date du 24 février dernier, le nommé Lemagnen (Alfred-Tranquille), soldat au 92e d'infanterie, en congé renouvelable à Marigny, prés Bayeux, a été condamné à deux mois de prison, pour coups et blessures à un homme envers lequel il avait eu des torts très graves.

Sur le compte qui on a été rendu à l'autorité militaire supérieure, et sur la proposition du général commandant la subdivision, le ministre a ordonné que le fusilier Lemagnen serait renvoyé à son corps, où il sera maintenu jusqu'à la libération de la classe à laquelle il appartient.

Cette mesure de juste sévérité doit engager, les militaires en congé renouvelable à donner partout et toujours l'exemple de la bonne conduite et des sentiments d'honneur qui doivent les diriger comme soldats et comme citoyens. Il faut surtout qu'ils n'oublient pas Ies lois qui régissent la société et ne portent jamais, de gaieté de cœur, le désordre et la honte dans les familles. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1859   -   Accident de la route.   -   Encore un triste exemple de l'imprudence des voituriers. Le 25 avril, le nommé Tostain (Édouard), âgé de cinquante-neuf ans, revenait, vers sept heures du soir, de la commune de Marigny, monté dans sa voiture et dans un état voisin de l'ivresse. A la descente de la côte de Longues, il trébucha et vint tomber sous une des roues de sa voiture, qui lui passa sur la jambe droite et sur la tête.

On s'empressa de venir à son secours, mais on eut à relever qu'un cadavre. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1859   -   Un incendie.   -   Le 6 août 1859, un incendie attribué â l'imprudence d'un enfant qui jouait avec des allumettes chimiques, a éclaté vers 7 heures du soir en la commune de Marigny, au préjudice du sieur Goupil (Jean-Baptiste), tailleur d'habits ; une maison d'habitation, les meubles et le bois qu'elle contenait ont été la proie des flammes, la perte est évaluée à 710 fr., rien n'était assuré. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1859   -   Un éboulement.   -   Dimanche dernier, de trois à trois heures et demie de l'après-midi, un bruit sourd et prolongé se faisait entendre et retentissait au loin sur tout notre littoral. Ce bruit, assez semblable à des détonations répétées d’artillerie, provenait d'un épouvantable éboulement qui avait lieu le long des hautes falaises de la commune de Longues.

Une étendue de plus de six cents mètres de terrain, taillée à pic, venait de s'affaisser dans la mer avec un fracas formidable.

En même temps, une partie du rocher qui baigne dans la mer, au pied de la falaise, semblait s'élever sur sa base d'une manière notable et appréciable à l’œil. Parmi les promeneurs assez nombreux que le beau temps et les loisirs du dimanche avaient attirés sur le lieu de cet effrayant événement, personne n'a été blessé, et tous en ont été quittes pour la peur.

L'ancien corps-de-garde de la douane, abandonné depuis quelque temps, a complètement disparu. ( L’Indicateur de Bayeux)

 

Octobre 1859   -  Un éboulement.   -   Dimanche, dans l'après-midi, un épouvantable éboulement a eu lieu sur le bord de la mer, dans la commune de Longues, canton de Ryes. Les falaises qui sont à pic et d'une hauteur de plus de quarante mètres, se sont subitement affaissées sur une longeur de plus de quatre cents mètres, avec un bruit semblable à une formidable détonation d'artillerie. Par un hasard providentiel, personne a été blessé, mais on a à regretter la perte d'une grande quantité de filets et d'instruments de pêche.

Le corps de garde de la douane, qui avait été abandonné par mesure de précaution, il y a quelque temps, a disparu.

M. Morière qui, à ses connaissances agricoles, réunit l'érudition d'un géologue, s'est porté sur les lieux dans l'espoir de trouver dans les éboulements quelques pièces de fossiles pour enrichir le musée de Caen. (Source : Le journal de Honfleur)

 

Août 1860  -  Réunion des communes de Fontenailles et de Marigny à celle de Longues.  -  Le Conseil général, et l'avis favorable de Mgr l'Evêque favorable au projet de réunion des  communes de Longues, Marigny et Fontenailles. Considérant que la situation topographique des trois communes se prête on ne peut mieux à la fusion projetée, que la circulation est sur tous les points facile et prompte, que les trois communes sont, depuis de nombreuses années, réunies pour le culte dont le siège est à Longues, que Fontenailles est réuni à cette dernière commune pour l'instruction primaire.

Considérant que Marigny n'a que 287 habitants, Fontenailles, 177, qu'il est difficile d'y constituer de bonnes administrations municipales, que leurs revenus sont insuffisants pour donner satisfaction aux besoins d'une existence isolée.

Que Longues a une église bien entretenue, qu'elle a un presbytère, une maison d'école, qu'elle réunit toutes les conditions pour être le chef-lieu de la nouvelle commune. Considérant qu'après la réunion, Longues, dont la population sera de 867 habitants et qui aura 3 200 fr. de revenus ordinaires, pourra suffire à toutes les nécessités de son administration, il y a lieu  de réunir les communes de Marigny et de Fontenailles à la commune de Longues, et que la nouvelle commune conserve la dénomination de Longues.

 

18..  -  Les demoiselles de Fontenailles.  -  Sur la côte, entre Arromanches et Port-en-Bessin, on remarquait trois rochers isolés que l'on nommait les "Demoiselles de Fontenailles" : le dernier en date, de dimensions colossales, s'est effondré il y a deux ans environs sous les assauts des vagues.

D'après la légende, les trois demoiselles de Fontenailles avaient été noyées dans leur château sans qu'on ait pu leur porter secours.

Une d'elle cria un jour et demi avant de mourir, aussi tous les jours de tempête on entendait des cris que les pêcheurs des environs assuraient être poussés par les "demoiselles de Fontenailles". (Louis Queneville)

 

Août 1860  -  Crédits pour travaux à Cabourg, à Grandcamp et à Longues.  -  Le Conseil général, propose une allocation de 28,000 fr. à repartir entre les travaux ci-après :

10,000 fr. aux travaux de défense de la pointe de Cabourg, 2 000 fr. à employer aux travaux extraordinaires pour le chemin du Mauvais-Pas, intercepté par l’éboulement d'une falaise vis à vis le  port de Dives ; 15 000 fr. pour les travaux de défense nécessaires au port de Grandcamp : 1 000 fr. pour aider la commune de Longues à rétablir un chemin d'accès à la mer, détruit par l’éboulement des falaises.

Considérant que l'utilité et l'urgence de ces travaux ne peuvent être contestées, et que l'État a déjà contribué dans toutes ces dépenses, moins la pointe de Cabourg.

Considérant que tout fait espérer que le vote, par le Conseil général, d'une allocation applicable aux travaux de la pointe de Cabourg, déterminera le gouvernement à faire la plus forte partie des dépenses nécessaires, surtout, dans l'intérêt général du pays.

 

Septembre 1860   -   Conseil Général du Calvados.   -   Séance du 29 août.  A 3 heures, les président, secrétaire, ainsi que M. le préfet, sont au bureau.

Voici le résumé des principales délibérations admises sans discussion par le Conseil général, sur la proposition de ses diverses commissions :

-   Réunion des communes de Longues, Marigny et Fontenailles. Le Conseil est d'avis qu'il y a lieu de réunir ces communes, et que la nouvelle commune conserve la dénomination de Longues.

-   Allumelles dites amorphes. Le Conseil renouvelle le vœu que l'administration prohibe l'emploi des allumettes chimiques ordinaires. 

-   Échardonnage. Le Conseil prie M. le préfet de renouveler ses instructions relatives à l'échardonnage, en invitant les maires et les gardes-champêtres de veiller à la stricte exécution de ses arrêtés. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Mars 1861   -   La  réunion des communes.   -   La commission relative à la réunion des communes de Marigny et de Fontenailles à celle de Longues, canton de Ryes, arrondissement de Bayeux, nommée par le Corps législatif, est ainsi composée :

MM. Fleury (Ans.), Fouché-Lepelletier, Vautier (Abel), le comte de Champagny (N.), le marquis de Colbert-Chabannais, Coulaux, Hallignon, le marquis de Torcy, le comte Janvier de La Motte.

Cette commission a ainsi constitué son bureau : President, M. Vautier ; secrétaire, M. le marquis de Torcy ; rapporteur, M. le marquis de Colbert-Chabannais. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1861   -   La réunion.   -    Le Corps législatif, dans sa séance du 3 avril, a adopté le projet de loi qui réunit les communes de Marigny et de Fontenailles, canton de Ryes, arrondissement de Bayeux, à la commune de Longues, même canton, et dont le chef-lieu de la nouvelle commune restera fixé à Longues et en portera le nom. ( L’Ordre et la Liberté)

 

Juillet 1861   -   M. le préfet du Calvados, accord des secours.   -    Nous avons publié, dans notre numéro du 27 juin dernier, la liste des communes auxquelles M. le ministre de l'instruction publique, sur la demande de M. le préfet du Calvados, avait accordé des secours.

Par arrêté du 11 juin, M. le préfet a bien voulu répartir dans diverses communes du département une somme de 5 959 fr. 29 с.

Voici, par arrondissement, les sommes affectées à chaque commune :

Arrondissement de Bayeux.

Esquay. - Travaux au clocher.   150 fr.

Asnelles. - Construction d'une chapelle.   100 fr.

Longues. - Construction d'un lavoir.   100 fr.

Sermentot. - Travaux au presbytère.   100 fr.

La Bazoque. - Travaux à l'église.   100 fr.

Longraye. - Travaux à l'église.   100 fr.

Arromanches. - Reconstruction de l’église.   100 fr.

Grandcamp. - Agrandissement du cimetière.   100 fr.

Bucéels. - Établissement d'une pompe au presbytère.   50 fr. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Juillet 1861   -   Un décret impérial.   -    Par décret impérial du 20 juin dernier, les Conseils municipaux des communes de Marigny, Fontenailles et Longues, réunies, par la loi du 17 avril 1861, en une seule, dont le chef-lieu reste fixé à Longues et en porte le nom, ont été dissous.

Par suite de cette dissolution, M. le préfet du Calvados a convoqué, par arrêté du 9 de ce mois, les électeurs de la nouvelle commune de Longues au dimanche 28 juillet courant, pour la formation du Conseil municipal qui se composera de douze membres.

Par un autre arrêté de même date, M. le préfet nommé :

Maire de la nouvelle commune de Longues, M. Joret-Desclozières, maire de l'ancienne commune de ce nom. Adjoint au maire, M. Guilbert (Jean-Louis), maire de l'ancienne commune de Marigny. ( L’Ordre et la Liberté )

 

Mai 1862   -   Un incendie.   -   Dimanche dernier, vers 7 heures du soir, un incendie considérable a éclaté au domicile de M. Leneveux (Pierre-André), expert juré en la commune de Longues, hameau de Marigny.

Au moment où le feu a été aperçu, M. Leneveux était absent de chez lui, ainsi que toute sa famille et les domestiques de la ferme. L'incendie a commencé dans l'intérieur d'une étable, contenant 5 à 600 bottes de foin, appartenant au sieur Durand (Antoine), l'ancien fermier. En peu d'instants, tout un corps de bâtiments, composé de plusieurs êtres d'exploitation, a été la proie des flammes, et l'on n'a pu s'en rendre maître et les éteindre complètement que le lendemain à cinq heures. La perte totale subie par le propriétaire est évaluée à 10 000 francs ; il était assuré à la Compagnie Mutuelle.

On s'est étonné que le feu se soit déclaré en plein jour et en l'absence de tous les habitants de la ferme, dont les portes étaient closes. Aussi la rumeur publique attribue-t-elle ce sinistre à la malveillance. Dans la matinée d'hier, la justice s'est transportée sur les lieux, et elle continue le cours de ses informations.

Les habitants des communes voisines et tous ceux de Longues ont travaillé avec empressement et énergie à circonscrire les ravages de l'incendie. Parmi les personnes qui se sont particulièrement dévouées, on signale surtout le nommé Michel-Marie (Victor), soldat au 5e régiment de chasseurs, en congé chez son père, journalier à Saint-Patrice, et Marie (Félix), soldat au 47e de ligne, aussi en congé à Longues. (L'Indicateur de Bayeux.)

 

Janvier 1863   -   Étude de M. Barbey, huissier à Bayeux.   -   Ventes de bois.   -   A Longues.   -   Le lundi 2 février 1863, à trois heures de relevée, M. Lefèvre fera vendre, dans la cour de la ferme de l'Abbaye : 

600 bons fagots à 2 liens.

4 000 bourrées d'émondes.

Et plusieurs pommiers abattus.

Ce bois sera porté au domicile des adjudicataires, sans augmentation de prix.  ( l‘Écho Bayeusain )

 

Août 1863   -   Un incendie.   -   Un incendie attribué à la malveillance, dit l'Indicateur de Bayeux, s'est déclaré le 27 juillet, à Longues, et a consumé un corps de bâtiment assuré pour une valeur de 2 000 fr. à la Société mutuelle immobilière. Les meubles brûlés sont estimés à 300 fr.

Les auteurs soupçonnés de cet incendie sont une femme Letellier, âgée de 73 ans, et son fils, âgé de 28 ans, tous deux demeurant à Longues. (l’Ordre et la Liberté)

 

Avril 1868   -   Découverte d'un cadavre.   -   Le 20 de ce mois, à cinq heures du matin, le nommé Gauchet Charles, âgé de 67 ans, journalier à Marigny (Calvados), a été trouvé mort  dans un fossé bordant le chemin vicinal et à environ 100 mètres de son habitation.

 

Juin 1868   -   Une agression.    -   Dans le nuit du 21 au 22 de ce mois, vers 2 heures, le sieur Dupont, préposé des douanes à Longues, fut réveillé en sursaut par les cris : « Au secours ! au secours ! » proférés d'une voix étouffée dans la maison contiguë à la sienne, habitée par la demoiselle Guilbert.

Il se lève aussitôt, se munit d'une baïonnette qu'il emmanche au bout d'un bâton et vole au secours de sa voisine. Secondé par un habitant qui vient d'accourir à ses cris d'alarme, il pénètre à l'aide d'une échelle en brisant la croisée, dans la chambre de la fille Guilbert, qu'il trouve évanouie et presque suffoquée

La célérité du sieur Dupont avait été si grande que l'auteur de cette scène n'avait pas eu le temps de fuir. Le brave douanier se jette sur lui, et ne s'en qu'après l'avoir remis entre les mains de la justice.

Il n'y a qu'une voix dans la commune pour louer la résolution et le sang-froid déployés dans cette circonstance par le préposé Dupont, dont la conduite est d'autant plus méritoire que, déjà d'un certain âge, il est de plus atteint d'un tremblement nerveux occasionné par les rudes fatigues du service.  

 

Avril 1869   -   Un cadavre.    -   Un cadavre en putréfaction, que l'on pense être celui d'un matelot anglais naufragé dans une des dernières tempêtes, a été trouvé au pied des falaises de Longues, dans l'après-midi de dimanche dernier.  

 

Décembre 1869   -   Fait divers.   -  On annonce la mort, à Longues, de M. Roussel, ancien percepteur, âgé de 100 ans.  

 

Mars 1872   -  Le gel.   -  Les désastres occasionnés par les gelées des nuits dernières sont plus graves qu'on ne je suppose généralement. Les lettres que nous recevons de divers points de la Normandie sont unanimes pour le reconnaître.

 

Mars 1872   -  Tentative de meurtre.   -  Il a quelques années, le sieur X…..., cultivateur à Marigny, hameau situé entre Port et Arromanches, avait, à propos de quelques peccadilles, corrigé certain jeune garçon de son voisinage, qui, en grandissant, n'avait pas oublié la correction qu'il avait reçue, aussi, la semaine dernière, ayant dans un lieu écarté rencontré le  sieur X…..., ce jeune homme lui reprocha les coups qu'il lui avait portés, une lutte s'ensuivit, le sieur X….. fut terrassé et frappé avec tant d'acharnement à coups de talon de botte, qu'il fut relevé sans connaissance, et qu’aujourd'hui encore son état inspire de sérieuses inquiétudes. L'auteur de ces voies de fait est en fuite.

Églises du Calvados   -   MARIGNY

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