UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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LONGUES  s/ MER

Canton de Ryes

Les habitants de la commune sont des Longuais, Longuaises


Novembre 1877   -  Incendie.  -  Un incendie, dont la cause est inconnue, a éclate, le 25, à Longues, canton de Ryes, et a consumé un bâtiment a usage d'étable, dans le grenier  duquel il y avait du foin, le tout appartenant au sieur Marie, maçon. Perte 135 fr., non assurée.

 

Avril 1879   -  Pêche des moules.  -  L'exploitation des moulières ci-après désignées est autorisée, savoir : Quartier de Caen : Moulières de Gonneville, d'Auberville, de Villers, d'Hermanville, de Lion, de l'Aiguillon, de Tracy, de Port, de Longues, de Huppain, de Ste-Honorine. Sous-quartier de Courseulles : Moulières de Figar, de Lombay, de Creuhot, de Lihan, de la Folie, de la Home, de l'Escorbat, de l'Anguille, de Langrune, de Saint-Martin, de Valet, de Haut-Rocher, des Grouins, de la Vieille-Pouque, de la Roquette, des Essarts, de Bernières, de Maragnan, de Germain, de la Roquette, de la Tunelle: de Saint-Gerbaut, de l'Epecque. 

Les moules pêchées en contravention seront reportées par les délinquants sur les bancs d'où elles proviendront. Il est défendu d'arracher les moules à poignée et de les cueillir avec d'autres instruments qu'un couteau, et de circuler sur les moulières avec des voitures ou des bêtes de somme. Il est défendu de pêcher et d'employer à un usage quelconque, notamment à l'engrais, les moules n'ayant pas la dimension minimum de trois centimètres.  

 

Mai 1879   -  Découverte de cadavres.  -  Un cadavre en putréfaction a été découvert à Longues, sur le bord de la mer. Ce corps, qui est du sexe masculin, paraissait avoir séjourné longtemps en mer. Aucun objet n'a pu faire connaître son identité. Ses vêtements font supposer que se pourrait être un marin anglais, âgé de 35 ans. Aucune trace de violence n'a été constatée.  

 

Septembre 1880  -  Un jeune sauveteur.  -  Dernièrement M. Michel, professeur au collège de Bayeux, se baignait dans la mer, à Longues, en compagnie d'un jeune, lycéen de Paris. Tout à coup il perdit pied, dans un trou fort profond. Il allait être entraîné par un tourbillon quand il put se cramponner à un rocher. Mais les forces lui manquaient. Son compagnon essaya, mais sans pouvoir y réussir, de lui porter secours. M. Michel était emporté par les vagues et allait périr, quand le jeune Gaston Decagne, âgé de 14 ans, fils d'un chef de bureau de la mairie de Caen et élève du Lycée de cette ville, l'aperçut. Il nagea rapidement vers lui et parvint à le ramener sain et sauf au rivage, l'arrachant ainsi à une mort certaine. 

 

Janvier 1881  -  Du danger des armes à feu.  -  Au commencement de la semaine, dans la commune de Longues, M. Borel, greffier de justice de paix du canton de Ryes, en voulant  tirer des oiseaux dans son jardin, a vu son fusil lui éclater entre les mains, et la charge lui a enlevé deux doigts de la main gauche.

 

Février 1881  -  Récompense bien méritée.  -  On se rappelle qu'au mois de septembre dernier un professeur du collège de Bayeux, M. Michel, se baignant à Longues, faillit disparaître dans un tourbillon. Il allait périr  quand le jeune Docagne, âgé de 14 ans, fils d'un chef de bureau de la mairie de Caen, nagea vers lui et parvint à le sauver, en  s'exposant lui-même au plus grand péril. 

Nous sommes heureux d'apprendre que le ministre de la marine vient d'accorder une médaille d'argent au courageux sauveteur que l'administration préfectorale prétendait, on ne sait pourquoi, trop jeune pour obtenir cette distinction.  

 

Janvier 1882  -  Drôle de nourrice.  -  Procès-verbal a été dressé contre une femme A. D…..., de Longues, qui avait pris en nourrice les trois enfants d'une fille M…..., servante à Vaux-sur-Aure, elle recevait trente francs par mois pour la garde et la nourriture. Le logis de cette femme est dans le plus mauvais état, ni portes, ni fenêtres, et le toit presque  complètement enlevé. En plus des trois nourrissons, elle élève trois enfants pour elle, l'aînée, âgée de 11 ans, garde les autres pendant que sa mère est en journée. Tous couchent dans la boue, sur de la paille de colza, sans couverture ni vêtements, et sont chargés de vermine. Est-il vrai que la municipalité de Longues connaissait cette situation et ne s'en  inquiétait pas ?  

 

Avril 1887  -  Recensement des chevaux.  -  Il sera procédé, du 15 mai au 13 juin 1887, à l'inspection et au classement : 1° de tous les chevaux et juments âgés de 6 ans et au-dessus, de tous les mulets et mules de 4 ans et au-dessus (l'âge se compte à partir du 1er janvier de l'année de la naissance) ; 2° des voitures attelées susceptibles d'être requises.

 

Avril 1887  -  La tempête.  -  Mercredi et jeudi, violente tempête sur les côtes de la Manche. Elle a causé des dégâts considérables. A Port-en-Bessin, la jetée ouest a été découronnée des blocs énormes de son parapet, sur une longueur de plusieurs mètres. A Asnelles, les digues ont été fort éprouvées, celle de l’hôtel Repos a beaucoup souffert. Une épave, la mâture d'un bateau, est venue s'échouer du large au pied des falaises de Longues. A Arromanches les remparts ont souffert en plusieurs endroit du choc des vagues.

Il y a eu plusieurs accidents de mer, à Cherbourg, la goélette « Diligente » est entrée dans le port prête à couler bas.

A Calais, terrible tempête, le bateau de pêche 65 s’est échoué. L’équipage a pu se sauver. La mer était tellement grosse dans le détroit, que le paquebot n’a pu quitter Douvres

 

Mai 1887  -  Les monuments historiques de l'arrondissement de Bayeux. -  Jeudi dernier, a paru au Journal Officiel, la loi nouvelle sur la conservation des monuments et objets d'art ayant un intérêt historique et artistique.

A la suite, figurait le tableau de ces monuments et objets. Nous en extrayons le relevé en ce qui concerne l'arrondissement de Bayeux :

Monuments du Moyen-age, de la Renaissance et des temps modernes :

Asnières. — Église. -  Bayeux. — Cathédrale Notre-Dame ; Chapelle du séminaire ; Tapisserie de la reine Mathilde dans la bibliothèque ; Maison dite du Gouverneur, rue Bourbesneur ; Maison rue Saint-Malo, n° 4 ; Maison rue des Cuisiniers, n° 1 ; Maison place de la cathédrale. -  Saint-Loup de Bayeux. — Église. -  Bricqueville. — Église. -  Campigny. — Tour de l'Église et tombeaux dans la chapelle sud.  -  Colleville-sur-Mer. —  Église.  -  Colombiers-sur-Seulles. — Tour de l'église. -  Etréham. —  Église. -  Formigny. —  Église.  -  Louvières. —  Église.

Marigny. —  Église.

Ryes. —  Église. -  Tour. —  Église. -  Ver-sur-Mer. — Tour de l'église.

Dans la partie de la loi concernant les monuments mégalithiques de la Basse-Normandie, on cite le Menhir de Colombiers-sur-Seulles.

 

Janvier 1891  -  Un bateau perdu.  -  Dans la nuit de mardi à mercredi, une goélette appartenant au port de Nantes, chargée de charbons, à destination de Courseulles, est venue donner sur les rochers du Calvados, près de Longues, en face de la Demoiselle de Fontenailles. 

Le brouillard, très épais en ce moment, n'a pas permis à l'équipage d'éviter l'écueil. Dans le choc, le gouvernail s'étant brisé, l'embarcation est allée à la dérive et est venue s'échouer sur les roches. L'équipage a pu mettre les chaloupes à la mer et gagner Asnelles. De Port, où on avait pu apercevoir le bateau en péril, on envoya à son aide, mais tout secours était inutile, l'embarcation est totalement perdue, le ressac, du flot sur les rochers l'ayant désemparée.  

 

Août 1891  -  Pauvre vieille.  -  Un excursionniste, en passant par Longues, arrondissement de Bayeux, a vu, au détour du chemin qui conduit à Fontenailles, une pauvre vieille femme de 88 ans, couchée en plein air avec les débris de son mobilier. Cette femme, qu'avait précédemment recueillie un meunier, ayant été mise à la porte, reste, depuis huit jours, exposée à la pluie, au vent de la mer et au froid de la nuit.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Est-ce la fin du monde ?  -  Inondations dans le midi de la France ; neige en Espagne et à Madrid ; choléra à Damas ; influenza à Londres et en Australie, et même en France, dans Maine-et-Loire ; tremblement de terre au japon, 3 000 victimes ; disette dans le nord de la Suède, sans compter les accidents des chemins de fer.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1891  -  Incendie.  -   Samedi, à Longues, un incendie, dû au mauvais état d'une cheminée, a détruit la maison du sieur Alfred Després. Pertes, 6 000 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1893  -  Une victime de la mer.  -  Dimanche un triste accident est arrivé à Longues. Désiré Madeleine, 20 ans, né à Cahagnes, domestique depuis quelques jours chez M. Guillot, cultivateur à Vaux-sur-Aure, était à la pêche sur les rochers, avec son maître et plusieurs personnes. Ayant perdu pied, il s'est noyé. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Décembre 1894  -  L’Entrée des casernes interdite.   -  Les parents demandant à voir un militaire devront l'attendre au dehors, tandis qu'un soldat du poste ira appeler le demandé. Il sera interdit de pénétrer dans les cantines, même pour y remettre des colis, et les cantiniers seront tenus d'en faire prendre livraison à la porte du quartier, de même pour les fournitures. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Absences illégales.   -  Plusieurs jeunes gens de Bayeux et un de Longues enrégimentés au 5e de ligne, qui étaient venus, dimanche, sans permission spéciale, ont été arrêtés à la gare par le gendarme de planton et reconduits à Caen dans l'après-midi. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Année pluvieuse.   -  Sur 340 jours l'Observatoire de Paris a compté 204 jours de pluie ; 100 jours brumeux, créant de la boue, mais sans pluie, et enfin une quarantaine de jours beaux. Les derniers jours de l'année seront plutôt pluvieux que froids. —      Mercredi, sur notre région, éclairs, tonnerre, vent, pluie et grêle. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1896  -  Précoces voleurs.  -  La semaine dernière, les jeunes Louis et Léon Féron, 10 ans, se sont introduits par effraction dans le chalet du docteur Paynel, à  Longues, et y ont dérobé plusieurs objets. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1897  -  Chute grave.  -  Le sieur Vallerand, ouvrier charron à Bayeux, en se promenant dans les falaises de Longues, a fait une chute et s'est blessé grièvement. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1897  -  Écrasé sous une maison.  -  Le sieur Lepailleur habitait à Marigny, près Ryes, avec sa femme et ses trois enfants, une vieille masure appartenant à la commune et  menaçant de s'effondrer. Malgré les avertissements réitérés de l'imminence du danger, Lepailleur, qui était pauvre, retardait toujours son déménagement. Vendredi, la maison s'est écroulée tout à coup. Lepailleur à été littéralement écrasé sous les décombres et tué sur le coup. Sa femme a pu être retirée vivante, mais elle est blessée très gravement. Le plus jeune de leurs enfants, 3 ans, n'a que quelques contusions. Les deux aînés heureusement, étaient à la pêche au moment de l'effondrement. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1899  -  Moyen de faire passer l’envie de boire.   -   Dernièrement. Albert Rihouey, 31 ans, domestique à Longues, près Ryes, entrait chez la femme Constant Perrée où il but jusqu'à plus soif. Une fois gris, Bèbert voulut caresser la femme Perrée et la suivit jusque dans sa cour où il essaya de la prendre de force. Elle cria ; des voisins accoururent et, en se débattant, Rihouey bouscula fortement une dame Esther. 

Tout cela amène notre buveur amoureux devant le tribunal de Bayeux, qui l'a condamné à quatre mois de prison avec la loi Bérenger.

Rihouey a bien juré de ne plus boire. Il fera bien, car, si on le repinçait dans les vignes du Seigneur, avec l'amende qu'il attraperait il devrait faire aussi les quatre mois ci-dessus. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Longues-sur-Mer  -  le Chaos
Longues-sur-Mer  -  le Chaos

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