1er Novembre 2024

UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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LOUVIGNY

Canton de Caen

Les habitants de la commune sont des Loupiaciens et Loupaciennes


Juin 1879   -  Le dénichage des oiseaux.  -  A cette époque de l'année, nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs à rappeler aux enfants qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des oiseaux. Ils éviteront ainsi à leurs élèves les pénalités qui pourraient les atteindre et rendront un véritable service à l'agriculture. 

 

Juillet 1879   -  Écoles primaires.  -  Les vacances des écoles primaires commenceront le 1er  août pour finir le 1er  septembre.

 

Août 1879   -  Une commune qui demande son chemin.  -  Depuis plus de trente ans la commune de Louvigny demande qu'il soit établi à travers la prairie, non pas une route, mais une simple chaussée empierrée permettant aux piétons de venir à Caen par cette voie, ce qui n'est pas possible après les grandes pluies qui transforment le sentier du milieu de la prairie de Caen en une véritable fondrière. La commune de Louvigny serait, si nous sommes bien informé, disposée à faire les frais de cette chaussée.

C'est là, en effet, une question importante pour elle, puisque les jours de mauvais temps elle ne peut accéder à Caen que par Bretteville, ce qui allonge considérablement son parcours. La ville de Caen, qui pourtant n'aurait pas un sou à dépenser, s'est longtemps montrée hostile à ce projet. On nous assure qu'aujourd'hui encore certains membres de notre conseil municipal, le combattent, parce que, disent-ils, cela diminuerait la beauté et le pittoresque de la prairie. Il nous semble que la ligne de Cherbourg et celle de Condé n'ont pas ajouté à cette beauté, et que les flaques de boue dans lesquelles on enfonce jusqu'aux genoux les jours de grandes pluies, n'ont rien de bien pittoresque. 

Il est vrai qu'au projet de chemin de la prairie on en oppose un autre qui passerait par la planche au Prêtre et Venoix. Ce dernier chemin ne serait d'aucune utilité aux ouvriers, aux cultivateurs et aux propriétaires de parcelles dans la prairie. En revanche, il augmenterait de 60 000 à 80 000 fr. la valeur du domaine d'un grand propriétaire, qui à cause de cela est très hostile au chemin de la prairie, quoiqu'il possède la clef de la barrière du Grand-Cours, en vertu, dit-il, d'un droit féodal attaché à sa propriété. II y a donc à choisir entre l'intérêt de tons et l'intérêt d'un seul. Pour donner plus de valeur à un domaine « féodal » refusera-t-on d'écouter les justes réclamations que les cultivateurs, les petits propriétaires et les ouvriers viennent de renouveler une fois encore dans une pétition déposée à la mairie de Caen le 8 août.

 

Février 1880  -  Attention, Messieurs des Ponts et Chaussées.  -  Cette administration fera bien de ne pas choisir un temps de pluie pour retenir les eaux. Jeudi soir, elle avait abaissé les aiguilles du barrage de l'Orne, afin d'opérer, le lendemain une chasse destinée à déblayer les vases qui gênent l'entrée du port de Ouistreham. Dans la nuit de jeudi une crue subite s'est  produite et, vendredi matin, Louvigny et les prairies en aval étaient inondées. Et voilà comme quoi le barrage de l'Orne, établi pour prévenir les inondations, s'est trouvé être un peu la cause de celle que nous avons subie pendant 24 heures. A propos de cette crue, des aiguilles du cours et des vannes du pont de la Préfecture, M. l'ingénieur en chef Leblanc a eu chiffe-tirée non seulement avec les hommes, mais aussi avec les dames, et on assure même qu'avec l'une d'elles il n'aurait pas eu le dessus.  

 

Octobre 1880  -  Inondation.  -  Qu'a donc fait notre pauvre France ? Toutes les calamités semblent accumulées sur elle. Presque toute;notre région est sous l'eau, plus loin, nos lecteurs trouveront les désastreux détails de cette crue que nous n'avions pas vue aussi forte depuis vingt ans. L'été a été déplorable. Il n'y a pas de pommes, les récoltes ont été faites dans les conditions déplorables, et si le temps continue, on se demande comment on arrivera à faire, le blé. Les pluies qui ont tombé pendant toute la semaine dernière ont considérablement grossi les cours d'eau de notre département. 

A Louvigny, jamais, de mémoire d'homme, les eaux ne s'étaient élevées à une telle hauteur. Les habitants ont été surpris, vendredi pendant la nuit par l'inondation. Un grand nombre ont déménagé le lendemain à l'aide de barques, d'autres se sont réfugiés dans leurs chambres. Plusieurs familles sont restées toute la journée de samedi sans pain et sans feu.  

 

Décembre 1880  -  Tirage au sort.  -  Les opérations du tirage au sort des conscrits de la classe 1880 commenceront le 24 janvier.

 

Décembre 1880  -  Recensement de la population.  -  Le recensement quinquennal de la population commencera le 15 janvier prochain.

 

Décembre 1880  -  Une série de désastres.  -  On commence à connaître l'étendue des dégâts causés dans notre département par les inondations. La commune de Louvigny a été des plus  éprouvées. Soixante maisons ont été envahies par les eaux. Dans deux d'entre elles, un tassement des murs s'est produit et les planchers se sont écroulés, détruisant complètement les petits ménages des ouvriers qui les habitaient. Un d'eux, qui venait de recevoir l'argent de sa quinzaine et l'avait ramassé dans sa commode, n’a pu encore le retrouver au milieu des décombres. C'était sa seule ressource. Il a fallu étayer et faire évacuer d'autres maisons qui menaçaient ruine. Pendant trois jours, les inondés sont restés enfermés dans leurs chambres, n'ayant d'autre nourriture que celle que  leur apportait le garde champêtre, à l'aide d'une barque requise par le maire. Une toute jeune fille, Mlle Guillot, au péril de sa vie, a traversé le planître de Louvigny, ayant de l'eau jusqu'aux épaules, pour aller porter du pain à son grand-père, resté enfermé dans une chambre.

 

Janvier 1881  -  L’eau, la neige, le froid.  -  Pour la troisième fois depuis cinq mois, la commune de Louvigny a été inondée. Jamais la crue ne s'était élevée si haut. Heureusement que les secours ont été organisés à temps. On a pu évacuer les maisons les plus menacées et le service de la distribution des vivres aux inondés restés chez eux a été assurée avec activité par les sieurs Deschamps père et fils. Le nombre des personnes inondées dépasse trois cents, sur une population de cinq cents. La Basse-Allemagne a été aussi envahie par les eaux. 

 

Juin 1881  -  Les jeteurs de sort.  -  Un cultivateur de la commune de Louvigny, ayant perdu dernièrement deux chevaux, on lui a conseillé d'appeler un sorcier, et c'est ce qu'il a fait. Le sorcier est venu et a déclaré au cultivateur, qui l'a cru, qu'un individu avait, par vengeance, jeté un sort sur ses chevaux.

Malgré les condamnations prononcées si fréquemment par les tribunaux contre ces prétendus sorciers, qui ne sont que d'impudents escrocs, il se trouve encore, on le voit, des gens assez naïfs pour se laisser  duper par eux. Celui dont il est question ici habite la plaine de Caen, c'est un homme d'une cinquantaine d'années, qui se vantait autrefois de « marcher dans l'eau sans se mouiller. » Mais toute sa science ne l'a pas empêché d'avoir maille à partir avec la justice, et de devenir plusieurs fois grand-père sans avoir de gendre.  

 

Octobre 1881  -  Un préfet dans l’embarras.  -  Un rapport demandant la révocation du buraliste de Louvigny pour mauvaise tenue de son débit, a été adressé à la préfecture. S'il s'agissait d'un pauvre diable, nous n'eussions soufflé mot de ceci. Mais le titulaire a de 1 500 à 2 000 francs de rente, son bureau ferait donc bien mieux l'affaire d'un ancien militaire sans fortune. Le  préfet hésite, dit-on, à signer l'arrêté de révocation, et voici pourquoi. Le buraliste de Louvigny est l'oncle de ce maître Guillot, dans le champ ensemencé duquel le préfet a été dernièrement pincé, et il ne veut pas le révoquer dans la crainte qu'on ne l'accuse de vouloir faire payer à l'oncle les frais du procès-verbal que lui a fait dresser le neveu.  

 

Mars 1883  -  Une méchante farce. –   II y a eu dimanche huit jours, un cabaretier de Louvigny était prévenu que le 36e de ligne ferait une promenade le mardi suivant et s'arrêterait chez lui, il était invité à préparer des vivres, pour deux cents hommes. Flairant une bonne aubaine, il fit d'amples provisions, mais le mardi personne ne vint. Il n'avait, parait-il, jamais été question de rien de semblable. De mauvais plaisants avaient joué ce tour à l'aubergiste, qui n'a vraiment pas de chance avec ses opérations commerciales. Témoin le jour où, il a acheté un tonneau de vieux cidre pour du nouveau.  

 

Octobre 1883  -  Jument tuée d’un coup de fourche.    Un nommé Alfred Lecoq, né à Troismonts, étais domestique chez Mme veuve Cingal, propriétaire à Louvigny. Dans un moment de colère cet individu a donné un coup de fourche américaine à une jument estimée 2 000 fr., l’une des branches a percé le ventre de la pauvre bête, qui est morte à la suite de cette blessure. 

Plaint a été portée, une enquête, a eu lieu, Lecoq comparaîtra sans, doute en police correctionnelle, il est à désirer qu’une répression sévère vienne mettre un terme à ces brutalités qui n’ont le plus souvent que la vengeance pour mobile. 

 

Octobre 1884  -  Profanation.  -  Une nuit de la semaine dernière, des coups de fusil ont été tirés, à Louvigny, sur le calvaire, situé chemin du Mesnil. Le socle en pierre et le bas de la croix ont été criblés de plomb. La même nuit, une aubergiste de Louvigny ayant refusé de donner à boire à plusieurs individus ivres, ceux-ci se retirèrent en tirant des coups de fusil. Ces individus, dont deux habitent Louvigny, et deux autres Caen, sont les auteurs de la profanation du calvaire.

 

Août 1886  -  Les chemins de fer.  -   la commune fut reliée à la gare de Caen par une ligne de chemin de fer qui allait à l'origine jusqu'à Aunay-sur-Odon et qui fut ensuite prolongée en 1891 jusqu'à la gare de Vire. 

 

Août 1889.   -   Crime mystérieux.   -   Dans un petit bois de Louvigny, situé à trois kilomètres de Caen, sur les bords de l'Orne, près du parc d'Athis, deux jeunes gens de Caen, en ramassant lundi dernier des escargots, ont découvert sous un amas de feuilles et de branches un cadavre d'homme.

Ils s'empressèrent d'avertir l'adjoint de la commune qui fit prévenir les autorités et procéda aux premières constatations.

Le cadavre était complètement nu, sauf un pied chaussé d'une chaussette. Au cou il portait un scapulaire. En l'absence de vêtements et de papiers, on ne pouvait constater l'identité.

Le bois jadis fréquenté par les promeneurs ne l'est plus depuis longtemps. La victime y est-elle venue avec les assassins qui l'ont tuée et déshabillée ensuite ? A-t-elle été tuée ailleurs puis apportée dans ce bois où personne ne va et ou des semaines pouvaient s'écouler sans qu'elle soit trouvée ? Autant de questions que l'enquête aura à résoudre.

Cet homme parait âge de 55 à 60 ans ; il était d'une force herculéenne. Une partie de la figure et du ventre étaient dévorés par les vers. En outre du scapulaire, il portait au cou un petit sac dans lequel les Bretons mettent leurs pièces d'or et est connu sous le nom de mahomet. Autour du cou, se trouvait encore la ceinture de cuir avec laquelle ce malheureux a été étranglé. Non loin du cadavre, on a trouvé deux chapeaux, dont l'un porte l'adresse d'un marchand de Saint Hilaire-du-Harcouet (Manche).

Tout semble indiquer que la victime était un travailleur venu dans le pays faire la moisson et qu'il aura été tué pour s'emparer de l'argent qu'il pouvait avoir dans le mahomet retrouvé à son cou.

Cette affaire reste donc entourée d'un profond mystère qu'on aura bien du mal à éclaircir. ( Bonhomme Normand)

 

Novembre 1889.   -   Les maris qui cognent.   -   Cette semaine, à la suite d'une plainte, la gendarmerie a fait une enquête à Louvigny, au sujet d'une femme qui, quoique malade, aurait été l'objet de mauvais traitements de la part de son mari, qui a eu jadis certains démêlés avec M. Monod, alors préfet.

-- L'enquête paraît n'avoir produit aucun résultat.

Deux autres maris, de Louvigny, ont cogné sur leurs épouses. L'un d'eux a même, dit-on, fait descendre la sienne par la fenêtre. Mais il n'y a pas eu plainte. ( Bonhomme Normand)

 

Avril 1891  -  Incendie.  -  Dans la nuit de vendredi, le feu s'est déclaré à Louvigny, dans une maison inhabitée depuis deux ans, qui fut longtemps un restaurant tenu par le sieur Panama. Malgré les prompts secours apportés et la proximité de l'Orne, l'immeuble, appartenant à M. Lépicier père, à Caen, a été détruit, les maisons voisines ont pu être préservées. L'enquête qui se poursuit fera connaître la cause de cet incendie.  

 

Juillet 1891  -  Tentative de suicide.  -  Lundi l'après-midi, à Louvigny, la fille Gautier, 19 ans, à la suite d'une scène fort vive avec sa mère, s'est jetée dans l'Orne. Quelques personnes qui l'avaient aperçue donnèrent l'alarme. L'abbé Lemullois, curé de Louvigny, sauta dans une barque avec les sieurs Numa Planquette et Jules Guillot. Ils rejoignirent la fille Gautier au moment où elle allait disparaître, entraînée par le courant. L'abbé Lemullois la saisit et elle put être sauvée, car l'asphyxie n'était pas complète. Son état est assez grave.  

 

Juillet 1892  -  Découverte de cadavre.  -  Le 14 juillet on a aperçu flottant sur l'Orne, à Louvigny, un peu au-dessus du Planitre, un cadavre qui été ramené immédiatement à terre. 

Celait celui d'un homme vêtu d'un pantalon de drap, d'une blouse bleue et d'une casquette qu'il tenait encore à la main. Il portait une plaie déjà ancienne à la jambe droite. Dans une poche, on a trouvé un billet d'aller et retour de Frénouville et quelques flacons de médicaments. La mort remontait à 18 heures environ. L'enquête a fait découvrir que ce cadavre était, celui de Louis Couture, 33 ans, journalier à Émiéville. On croit à un suicide  ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1893  -  Baigneurs.   -  Est-ce qu'aux portes de Caen, le long du canal, sur le cours Cafarelli, par exemple, où se trouvent de nombreux promeneurs, on ne pourrait pas surveiller les baigneurs qui sont là en état complet de nudité ? 

— Même observation au sujet de la commune de Louvigny.  ( Bonhomme Normand)

 

Octobre 1893  -  Attaque nocturne.  -  Vendredi, le nommé Jean Planquette, Maçon à Louvigny, revenant de travailler à Mondeville, a, d'après sa déclaration à la gendarmerie, été attaqué à I'improviste par deux individus, à l'entrée des chasses du château de Louvigny. Il n'a pu les reconnaître à cause de l'obscurité. Ils l'ont terrassé, contusionné au visage et fouillé sans trouver l'argent qu'il avait sur lui. ( Bonhomme Normand)

 

Janvier 1894  -  La crue de l’Orne.  -  Par suite des pluies torrentielles tombées près de Sées, l'Orne a cru subitement dans la nuit de jeudi à vendredi. Les prairies de Caen, d'Allemagne et de Louvigny ont été couvertes pendant deux jours. Il n'y a eu aucun accident de personnes. Mais la crue a emporté beaucoup de bois dans les coupes récemment faites. 

A ce propos, pourquoi, quand une crue est annoncée, ne prévient-on pas les communes riveraines. ? On pourrait prendre aussitôt les mesures nécessaires pour éviter les pertes et les accidents. ( Bonhomme Normand)

 

Janvier 1894  -  L’influenza.  -  Dans tout le département, ce mal fait des victimes. Les morts sont plus nombreux que lors de la précédente épidémie. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Mort subite.   -  Dimanche, le sieur Constant Guillot, 57 ans, propriétaire à Louvigny, était allé au concours régional. En revenant, il fut pris de malaise par suite de la chaleur et tomba dans un des fossés des chasses de Louvigny où des passants le trouvèrent mort dans la soirée. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1894  -  Les suites d’un accident.   -  Il y a une quinzaine de jours, le sieur Alphonse Lecornu, 56 ans, cultivateur à Louvigny, tombait sous sa voiture et avait la main écrasée. Il fut transporté à I'hôtel-Dieu où il est mort samedi du tétanos. ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1894  -  Une vilaine rencontre.   -   Certain beau jour, en revenant de Louvigny, la dame Dorne, 59 ans, fit la rencontre d'Alexandre Cauchard, 23 ans, journalier à Venoix. Il parait qu'en chemin le jeune gars aurait voulu rouler la vieille dame sur un tas de foin. Mme Dorne résista, cela se comprend, à son âge. Le garnement se fâcha et, n'arrivant pas à ses fins, il frappa la pauvre femme. 

L'affaire est venue devant le tribunal correctionnel de Caen, mais, l'outrage public à la pudeur de la dame Dorne n'ayant pas pu être établi, Cauchard n'a été condamné que pour coups, à un mois de prison. ( Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Victime du travail.   -  Samedi l'après-midi, le sieur Hue, maçon à la Maladrerie, qui travaillait à l’église de Louvigny, est tombé d'une hauteur de six mètres. Il a eu une jambe brisée en deux endroits et de graves lésions internes. Transporté à l’hôtel-Dieu, il y est mort dimanche matin, Hue était âgé d'une quarantaine d'années. Il laisse une veuve et deux enfants en bas âge. ( Bonhomme Normand)

 

Novembre 1894  -  Incendie.   -  Samedi, à 2 heures 1/2 du matin, un incendie de cause inconnue a éclaté dans le grenier du sieur Lelièvre, débitant à Louvigny. Les flammes poussées pour le vent ont gagné les toits de chaume voisins. Malgré l'activité des pompes de Louvigny et Bretteville, cinq maisons et une grange ont été rapidement détruites. Les incendiés ont dû se sauver à peine vêtus sans rien emporter. Le sieur Poidevin, octogénaire, allait périr sans le sieur Albert Lequest, un des incendiés qui l'a sauvé. 

Les pertes dépassent 30 000 francs. Plusieurs des incendiés se trouvent sans aucune ressource. Une souscription est ouverte au Journal de Caen en leur faveur. Il serait urgent surtout de leur procurer du linge, des effets et de la literie. Mardi, M. Bouffard secrétaire général, a visité le théâtre de l'incendie et promis des secours. Mme A. Boissée, dont on connaît le dévouement pour toutes les misères, s'est entendue avec la municipalité pour l'achat des objets de première nécessité. ( Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Adultère.  -  Albertine Hiram , femme Brion, 31 ans, perlière à Louvigny, avait profité que son mari était en prison pour enlever tout du domicile conjugal et entretenir des relations avec Ferdinand Malherbe, 28 ans, couvreur à Mutrécy. Ce dernier a été condamné à quinze jours de prison et sa complice à un mois, pour adultère et outrages à un maire. ( Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Les hannetons.  -  Le conseil général du Calvados a décidé d'accorder des primes de dix centimes par kilogramme de hannetons ramassés dans le département pour être détruits. Ces hannetons devront être apportés à la personne déléguée par le maire, pour être détruits. ( Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Fuyez les arbres pendant l’orage.  -  Nous sommes menacés d'orages. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de ne jamais se mettre à l'abri sous les arbres pendant la tourmente. Quatre malheureux ont été victimes de cette imprudence la semaine dernière. Deux à Chaudoir et deux à Chambles. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1895  -  Banc à 40 francs la place.  -  Sur la proposition du secrétaire de la mairie de M. Chéron, de Lisieux, le conseil municipal de Louvigny, dont il fait partie, a émis un avis favorable à l'installation de nouveaux bancs dans l'église. Le coût sera d'environ 5 000 fr., c'est-à-dire quelque chose comme 40 fr. par « assié-sas ». 

À l'issue de la séance, le maire a réuni à dîner tous les conseillers et, comme entremets, il leur a servi sa démission, non seulement de maire, mais de conseiller municipal aussi. ( Bonhomme Normand)

 

Décembre 1895  -  Bureau de Poste.  -  Lundi dernier, a eu lieu l'ouverture du nouveau bureau de poste, installé dans la commune de Louvigny. Ce bureau dessert, outre ladite commune, celles de Maltot et de Vieux. ( Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Lugubre découverte.  -  Ou a trouvé dans le fossé dit des Quatre-Carabines, prairie de Louvigny, le cadavre de la demoiselle Victorine Lemarchand, 17 ans, née à Banneville-sur-Ajon. Son père est cordonnier à St-Georges-d'Aunay. La jeune fille était servante chez le sieur Maris, négociant, rue du Havre, et remplissait bien son service. On croit à un suicide déterminé par un état de surexcitation nerveuse dans lequel elle se trouvait depuis quelque temps. ( Bonhomme Normand)

 

Août 1897  -  Sauvage agression.  -  Mardi l'après-midi, les époux Deschamps, demeurant à Louvigny, lieu de la Maison-Moisson, ont injurié et attaqué la dame Boulanger, leur voisine, et son jeune fils. Celui-ci a pu arracher à la femme Deschamps une fourche en fer avec laquelle elle menaçait sa mère. La dame Boulanger et son fils s'étant enfermés dans leur maison, les époux Deschamps ont brisé plusieurs carreaux et essayé d'enfoncer une porte. Mais, en entendant venir quelqu'un, ils se sont retirés. Une enquête est ouverte. ( Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Sauvé malgré lui.  -  Mardi l'après-midi, un jeune homme portant à sa casquette un galon bleu et disant se nommer Fontaine était venu en barque de Caen à Louvigny avec un camarade. Comme ils avaient trop bien collationné, celui-ci voulut s'en retourner à pied et enleva les systèmes de la barque pour empêcher son compagnon de la prendre. Rien n'y fit. Fontaine monta dans la barque et partit avec elle à la dérive. En gesticulant, il tomba à l'eau. Louis Lecornu, 18 ans, demeurant à Louvigny, se jeta à son secours et le rehissa dans la barque. Le sauvé, prétendant qu'il se serait bien retiré tout seul, se jeta de nouveau dans l'Orne. Cette fois, il allait se noyer et boire sa dernière tasse, si Lecornu ne l'avait sauvé encore et ramené à terre. Louis Lecornu a déjà fait plusieurs sauvetages. ( Bonhomme Normand)

 

Novembre 1897  -  Enfant noyé.  -  Pendant que sa mère, habitant Louvigny, causait avec une voisine , le jeune Hérier, 23 mois, se dirigea vers le bord de la rivière et tomba à l'eau. Quand la dame Hérier s'aperçut de l'absence de son petit garçon, il était trop tard. L'enfant était déjà mort au moment où on le retira. Il est surprenant que des accidents de ce genre n'arrivent pas plus souvent à Louvigny où les enfants en bas âge sont trop fréquemment à jouer au bord de l’eau. ( Bonhomme Normand)

 

Février 1898  -  Pincé.  -  Le sieur Guillet, cultivateur à Louvigny, a surpris, la nuit, deux individus en train de fracturer la porte de son poulailler. Les coupables ont été arrêtés, ce sont les nommés Ferdinand Tillard, marchand ambulant, et Paul Marguerie, domestique à Bretteville-sur-Odon. ( Bonhomme Normand) 

 

Mars 1898  -  Accident dans un cimetière.  -  Le sieur Clérembault, garde champêtre et fossoyeur à Louvigny, est mort presque subitement. Lundi, comme le sieur Denain , sacristain, creusait sa fosse, un éboulement s'est produit et le sieur Denain s'est trouvé enterré jusqu'à mi-corps sans pouvoir se dégager. On est venu à son secours et on l'a délivré. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Réservistes et territoriaux.    Les réservistes et territoriaux d'infanterie, convoqués pour accomplir une période d'instruction en 1898, sont invités à retirer dans la première quinzaine de juin leurs ordres d'appel qui sont déposés à la gendarmerie de leur résidence. ( Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Découverte de cadavre.    Mercredi l'après-midi, on a découvert dans le canal du château de Louvigny, à 100 mètres de l'Odon, le cadavre d'une femme d'une cinquantaine d'années. Le corps a été transporté à la morgue de Louvigny. Aucune pièce, pouvant établir son identité, n'a été trouvée sur la noyée. ( Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Suicide d’un soldat.   -   Vendredi matin à Caen, Victor Jouen, 23 ans, soldat à la 8e compagnie du 36e de ligne, s'est suicidé en se tirant un coup de feu dans la bouche. La mort a été instantanée. Jouen était sous le coup d'une poursuite en conseil de guerre. Le dimanche précèdent, à Louvigny, un de ses camarades et lui avaient voulu forcer un cultivateur à leur donner à boire. Comme il refusait, ils l'avaient bousculé et frappé. ( Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  La tempête.  -   Durant la tempête qui a sévi par toute la France ces jours-ci. il y a eu des sinistres en mer et de grands dégâts sur terre. Dans notre région, il y a eu des  inondations et quantité d'arbres ont été déracinés. A Lisieux et à Pont-l'Evêque, certains quartiers ont été couverts d'eau. A Caen, l'eau a couvert la prairie, inondé le quartier Grusse et envahi le planitre de Louvigny. 

Lundi soir, le cocher Adrien Féret se rendait au presbytère de Louvigny d'où il devait ramener à Caen deux personnes qu'il avait conduites le matin. Il voulut traverser la prairie déjà couverte par les eaux, mais à 10 mètres de l'entrée, par la barrière en face l'abreuvoir, il appuya trop à droite et la voiture culbuta dans le fossé. Féret parvint à dételer le cheval, et la voiture, seule, resta abandonnée sous l'eau. 

Le paquebot « Angers », faisant le service entre Dieppe et Newhaven, a sombré à l'extrémité de la jetée ouest du port de Dieppe. Treize hommes sur dix-huit s’étaient sauvés sur un musoir formé de bois et de fer. Ces malheureux ont passé la nuit dans cette périlleuse situation. Ce n'est qu'au petit jour qu'on a pu les recueillir à i'aide de bouées de sauvetage. L'un d'eux était mort de froid. Ce sinistre fait cinq veuves et onze orphelins. 

On considère comme perdue la chaloupe « Saint-Joseph » de Quimper, montée par deux matelots et trois voyageurs. (source le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Bureau télégraphique.   -   L'ouverture du service télégraphique au bureau de Louvigny est fixée au 10 septembre courant. (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899  -  Fête de bienfaisance.  -  La te de bienfaisance, aura lieu le dimanche 8 octobre, avec le concours de la Société de Gymnastique de Caen : jeux et divertissements, bal, retraite aux flambeaux, et feu d'artifice de la maison du Bonhomme Normand.  (source le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1899   -   Grand incendie.   -   Samedi matin, à Louvigny, un incendie s'est déclaré dans une grange appartenant à M. Guillot, ancien maire, et a gagné immédiatement la maison d'habitation et les bâtiments d'exploitation de Mme veuve Blin, cultivatrice.

Les secours ont été immédiatement apportés par les pompiers de Louvigny, mais, comme ils disposaient d'un matériel complètement insuffisant, on a télégraphié à Caen et une pompe en a été amenée sous la conduite du capitaine.

Par suite de l'enlèvement du barrage de Vaucelles, l'Orne était très basse, et il fallait aller chercher l'eau avec des tonneaux d'arrosage.

Cet incendie parait dû à la malveillance. Depuis plus d’une semaine, personne n'était entré dans la grange. Samedi matin, à cinq heures, des ouvriers n'y ont vu ni feu ni fumée. A six heures, un autre ouvrier passant devant la grange aperçut des flammes à travers le trou au chat. Il donna l'alarme, on accourut, et, dès qu'on ouvrit la porte, la grange entière s'embrasa.

La veuve Blin avait déjà été éprouvée par un incendie au mois de juillet dernier. Le feu avait détruit un champ d'orge sur pied lui appartenant.

Les pertes s'élèvent pour M. Guillot à près de 10 000 francs ; pour Mme Blin à environ 20 000 francs. Le tout est assuré.  (source le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1899   -   Congé forcé.   -   Sur la plainte des débitants de l'endroit, l'instituteur de Louvigny vient d'être invité à prendre un congé pour avoir, sans l'autorisation de ses supérieurs, établi sa femme marchande de sicasse dans la commune. (source : le Bonhomme Normand) 

 

Novembre 1899   -   Le bulletin des parlers normands.   -   Langue et littérature populaire normande est entré dans sa troisième année.

Grâce à l'impulsion que lui a donnée son directeur, M. Ch.Guerlin de Guer, les collaborateurs y affluent de tous les points du département.

Abonnement : 3 fr. par an. Le numéro, 6 fr. 50. Conditions spéciales pour MM. les instituteurs. On s'abonne, à Caen, 111, rue Saint-Pierre. (source : le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1900   -   Mauvais présage.  -  Jeudi matin, vers 10 heures, à Bretteville-sur-Odon et à Louvigny, le soleil s'est trouvé tout à coup escorté de deux autres soleils plus petits, de forme  un peu ovale, mais fort Brillants. 

Ce phénomène de mirage atmosphérique a duré un quart d'heure environ. Le même fait s'étant déjà produit en 1848 et en 1870, les bonnes femmes du pays disent que c'est présage de guerre ou de révolution. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1900   -   Inondations et bourrasques.  -   Les pluies abondantes de ces dernières semaines ont amené une crue générale des cours d'eau.

L'Orne a inondé toute la prairie de Caen, une partie de la commune de Louvigny et le village de Clopée à Mondeville.

La fermeture des vannes de l'abreuvoir de la préfecture a comme d'habitude, augmenté la hauteur des eaux. Tous les ponts de la société des courses ont été emportés.

On redoutes crues à Lisieux et à Pont-l'Evêque.

Des bourrasques de vent ont causé de grands dégâts sur nos côtes. A Cherbourg, un ouragan a enlevé complètement le toit du chœur de l'église Sainte-Trinité. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900 - Deux forcenés. - La semaine dernière, à Louvigny, le sieur Jean Guillot, propriétaire, et le garde champêtre ont été violemment frappés par les nommés Gaucher père et fils, qu'ils voulaient empêcher d'emporter des gaules coupées dans le bois du sieur Guillot.

Ce dernier et le garde champêtre, que les forcenés voulaient étrangler, couraient le plus grand danger quand une trentaine de personnes sont accourues à leur secours.

Ces deux forcenés, après avoir été rudement malmenés, ont été arrêtés et conduits à la gendarmerie qui les a fait écrouer. Ces malfaiteurs venaient de sortir récemment de prison.(Source  : Le Bonhomme Normand)

  138   L'ORNE PITTORESQUE.   -    Louvigny (prés Caen).   -   Le Débarcadère

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