Mai
1871 - Fait
divers.
- Un
respectable cultivateur de Luc-sur-Mer a pour épouse une dame qui
possède à peu près tous les vices, y compris celui d'aimer tendrement
la dire bouteille.
Pour
cette raison et pour bien d'autres dont l'énumération serait trop
longue, les deux époux se sont séparés de fait, en attendant qu'ils
le soient de droit.
L’un
de ces jours, il prit fantaisie à Madame X... de faire une promenade à
cheval, et sans cérémonie s'en fut aux champs, prendre celui de son
mari absent, sur lequel elle monta, aidée de son écuyer Tristapatte.
C'est
ainsi que notre vieille amazone, jambe de ci, jambe de là, sans selle
ni bride, tenant la longe hors-main, fit son entrée dans Luc, et cela,
juste au moment où un charlatan débitait son boniment à la foule, qui
s'empressa de l'abandonner pour aller jouir du tableau que lui offrait
Madame X... par les allures cavalières.
L'écuyer
Tristapatte avait beau inviter sa maîtresse à changer de position et
à cacher ses genoux aux regards indiscrets. Remontrances et conseils
inutiles.
-
« Qui qu'ça fait, répliquait la légère amazone, j'ai
t'y pas un gilet de flanelle... Avec cha et des cheveux, no s'moque des
curieux !
Juin
1871
-
Fait divers.
-
Le
bureau télégraphique de Luc sur-Mer vient d'être ouvert pour la
saison de 1871.
Janvier
1872 -
Fait divers.
- Depuis
longtemps on n'avait vu, sur nos côtes, le poisson aussi rare, par
suite du mauvais temps continuel que nous avons éprouvé pendant près
de six semaines. Cet
état de choses rend, on le comprend, la vie difficile dans les
localités riveraines de la mer.
Février
1872 -
Fait divers.
- La
Normandie a eu dimanche soir le spectacle d'une aurore boréale, ou pour
dire plus exactement, d'une aurore polaire. A six heures, après avoir
passé par leurs phases ordinaires de mobilité et d’éclat divers,
deux colonnes éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et
pourpre, se sont réunies au zénith, pour y former une couronne, dont l’aspect
a semblé donner raison à ceux qui soutiennent cette opinion, que ce
météore est dû à la matière magnétique qui s’enflamme comme de
la limaille de fer.
On
eut dit qu'un obus gigantesque venait d’éclater à des espaces
incommensurables, allait couvrir la
terre de ses débris.
Puis
les pluies du météore, obéissant au mouvement de rotation de
l'atmosphère qui les entraînait prirent des nuances plus sombres, et
finirent par disparaître, pour ne plus laisser dans le nord qu'un
immense rideau de pourpre, qu'à minuit et
demi, avait entièrement disparu.
Comme
de
juste, ce
phénomène météorologue a donné lieu aux commentaires les
plus étranges, car une croyance populaire veut que le retour de
ce, phénomène soit
l’annonce
d'un événement important.
-
C’est signe de mort, disaient
les uns.
-
C'est signe de sang, c'est signe de revanche, disaient les
autres.
A
l'avenir de prononcer.
Mai
1872 - Fait
divers.
- La
récolte du blé sera abondante cette année et le pain bon marché. Qui
dit cela ? La caille, d'après le dicton ancien : « Autant de fois
chante la caille, autant de
pistoles vaut le sac de blé. » Or, cette année, la caille fait
entendre son chant criard quatre fois consécutives : signe d'abondance
et le blé à 40 fr. le sac. L'année dernière, elle le répétait
six et sept fois ; présage de cherté. En effet, le
blé n'a-t-il pas, en
ces derniers jours, monté à plus de 60 fr.
Juin
1872 -
Recensement.
- D'après
les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on,
estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000 habitants,
depuis le recensement de 1866.
Juin
1872 -
Fait divers.
- D'après
les documents relatifs au recensement recueillis jusqu a ce jour, on,
estime et que la population du Calvados a diminué de 25.000 habitants,
depuis le recensement de
1866.
Juin
1872 -
Fait divers.
- Les
bureaux télégraphiques de Cabourg et de Luc-sur-Mer viennent d'être
réouverts pour la saison de 1872.
Juillet
1872 -
A votre bon cœur.
- On
se rappelle que le village de Bazeilles a été complètement incendié
par les Prussiens dans les journées des 1, 2 et 3 septembre 1870. Sur
les 2.200 habitants de Bazeilles, 89 ont été fusillés, noyés ou
brûlés, et plus de 200 ont succombé aux mauvais traitements qu'ils
avaient reçus. 450 habitations ont été incendiées. De l'église, du
presbytère, de la maison commune, des écoles et de la salle d'asile,
il ne reste plus rien.
M.
Misset, curé de Bazeilles, autorisé par l'archevêque de Reims, fait
appel à la charité publique pour pouvoir reconstruire l'église et l‘école.
Nous engageons tous ceux de nos lecteurs qu'une si grande infortune a
touchés, à adresser leurs offrandes à Bazeilles, soit à M, le maire
soit à M. l'abbé Misset.
Juillet
1872 -
Chasse et récolte.
- L’ouverture
de la chasse aura lieu, dans notre département, vers les premiers jours
de septembre, car la rentrée des récoltes ne pourra être terminée
que tardivement cette année, en raison des nombreux blés couchés par
les orages.
Août
1872 -
Loi sur les boissons.
- Tout
détenteur d'appareils propres à la distillation d'eaux-de-vie ou
d'esprits est ténu d'en faire, au bureau de la régie, une déclaration
énonçant le nombre et la capacité de ses appareils.
Août
1872 -
La fin du monde.
- On
sait que la fin du monde avait été prévue pour le 5 de ce mois, elle
n'a pas eu lieu, parce qu'elle a été, paraît-il, remise au 12 août,
selon les uns, et selon les autres, au 15 août, fête de l'ex-empereur.
Août
1872 -
Naufrage.
- Nous
recevons de Luc la lettre ci-après : Monsieur le Directeur, nous vous
demandons la permission de vous signaler le fait suivant : Dans la nuit
du 19 au 20 courant, à Luc-sur-Mer, un de ces petits bâtiments qui
effectuent le transport des fourrages entre le Havre et les côtes de
Normandie, à touché les rochers situés à environ deux milles du
rivage. Immédiatement une
voie d'eau s’est déclarée. La violence du vent n'a pas tardé à
enlever un mât et peu après le gouvernail, les matelots, au nombre de
quatre, qui montaient le bâtiment, étaient complètement dépourvus de
vivres, et devaient, sans relâche, se livrer à la manœuvre des
pompes. Leurs signaux de détresse étaient aperçus du littoral, et
personne n'osait
s'aventurer pour leur porter secours.
A
dix heures du soir, alors que la mer déferlant avec violence rendait
presque impossible un embarquement, cinq personnes, dont on est heureux
de livrer les noms à la publicité, les matelots Hue, Tétart,
Lemarchand, Tombette et le jeune Édouard Levatois, âgé de 16 ans,
employé chez un marchand de vins, se jetèrent résolument dans un
canot, aux applaudissements des baigneurs et de la population de Luc
réunis sur la plage, et en proie à une vive émotion. Ils purent, au
risque de mille dangers et après d'énergiques efforts, arriver
jusqu'au bâtiment en détresse et contribuer à le maintenir à la mer,
en remplaçant les matelots qui commençaient à succombé à
la fatigue, et en travaillant jusqu'au lendemain à l'épuisement de l’eau,
qui continuait à faire irruption de tous côtés.
Aujourd'hui,
20 août, à midi, un vapeur appelé sur le lieu du sinistre remorquait
jusqu'au port les malheureux qui avaient échappé au naufrage. On ne
peut trop admirer le courage et l'abnégation dont ont fait preuve les
cinq braves dont nous avons cité les noms, et qui bien que mariés pour
la plupart, et chargés de famille, n'ont pas hésité, pour sauver
leurs semblables, à faire le sacrifice de leur vie. L'autorité ne
saurait trop encourager, par une récompense,
de pareils dévouements.
Novembre
1872 -
Église de Luc.
- La
bénédiction et la pose de la première pierre de la nouvelle église
de Luc-sur-Mer aura lieu mardi 12 novembre.
Mars
1873 -
Tirage au sort.
-
On procède en ce
moment au Tirage au sort. Malgré l’établissement du, service
militaire obligatoire, ce tirage à été maintenu. Il a, du reste, une
certaine importance, les jeunes gens qui tireront les numéros les plus
élevés ne feront qu'une année de service, où même six mois, s'ils
passent avec succès, au corps leurs examens. Les jeunes gens qui
tireront les numéros les plus bas, 1, 2, 3, etc……, jusqu'à un
chiffre que le ministre à la guerre fixera suivant le nombre de soldats
dont il aura besoin chaque année, feront cinq ans de service.
Mai
1873
-
Les Événements.
- Samedi
soir, M. THIERS a donné sa démission, de Président de la République
française. Il a été remplacé par le maréchal DE MAC-MAHON, duc DE
MAGENTA. Le maréchal-Président est âgé de 65 ans.
Juillet
1873
-
Accident de voiture.
Un assez
grave accident est arrivé jeudi, à Luc-sur-Mer. Au moment où la
voiture publique de l'entreprise Louard venant de Caen, franchissait un
ruisseau devant l'hôtel du Petit-Enfer, la roue sur laquelle portait en
ce moment tout le poids et tout l'effort, s'est brisée.
La
voiture a versé et cinq personnes ont été blessées.
Un jeune homme, qui était sur le haut de la voiture, est tombé sur la
tête et est resté sans connaissance pendant un temps assez long. Le
conducteur a eu l'épaule démise.
Un
autre accident s'est produit dans la
même journée, sur la
même route. Un voyageur qui s'était endormi sur la banquette placée
près du cocher, est tombé sur le sol d'une hauteur de 3 mètres
environ. Relevé immédiatement, il a déclaré, après quelques
instants de repos, être en état de continuer sa route. On espère
qu'il en sera quitte pour quelques contusions sans gravité.
Août
1873
- Sauvetage.
- Vendredi
dernier, à Luc, une jeune femme entraînée par la mer et sur le point
de se noyer, a été sauvée par un de nos compatriotes, M. Gibert Albus,
qui s'est jeté à la nage tout habillé.
Août
1873 -
Une oie qui n’est pas un canard.
- On
a pris la semaine dernière, à Luc, dit le Moniteur du Calvados,
une monstrueuse oie de mer pesant 150 kilos. Cet animal, remarquable par
sa tête qui ressemble à celle du marsouin, a été expédié sur Caen.
Septembre
1873
-
Pêche
miraculeuse.
- Lundi,
à Luc, on a péché un chien de mer mesurant 2 m. 85 de long. Il a
été envoyé au conservateur du musée
d'histoire naturelle
de Caen.
Décembre
1873
-
Visites du premier janvier.
- C’est
le moment, ou jamais, de s’occuper des cartes qu’il est dans l’usage
d’échanger à l’occasion du premier de l’an. C’est seulement à
l’époque
du 1er janvier
qu’on peut envoyer des cartes par la poste, c’est-à-dire sous
enveloppe. Les cartes envoyées sous enveloppe doivent être affranchies
à 5 cent, pour le
rayon du bureau de distribution, en dehors du bureau de distribution, l’affranchissement
est de 10 cent. Les cartes ne doivent porter que le nom, la profession
et l’adresse. On peut en mettre deux sous la même enveloppe.
Une dame ne peut envoyer sa carte à un homme non marié, une
demoiselle, quel que soit son âge, n’envoie jamais de carte.
Janvier
1874
-
Chemin de fer de Luc.
- Voici
l’emplacement des gares et haltes adoptées. Une gare commune avec le
chemin de fer de Caen à Aunay, à Caen, dans les jardins des
Champs-Saint-Michel, à 288 mètres de la place Saint-Martin, avec
laquelle cette gare sera réunie par une avenue droite de 15 mètres de
largeur dont la pente n’excédera, pas 0 m. 042 millim. par mètre.
— Stations pour voyageurs et marchandises, à Mathieu, Douvres et Luc,
Langrune. - Halles pour voyageurs, à Cambes, à la Délivrande, proche
de la chapelle.
Mars
1874
- Incendie. -
Un incendie dont
la cause est inconnue, a éclaté à Luc-sur-Mer et a consumé un corps
de bâtiment à usage d'habitation, d'écurie et d'étable, avec la
paille et les harnais qu'il contenait, appartenant aux sieurs Constant
Buhour, Prudence Buhour et Laurent Hiler, cultivateurs.
Mai
1874
- Naufrage sur notre littoral.
- Nous
extrayons les passages suivants d'une lettre adressée par M.
Daligault au Moniteur.
Mercredi,
la chaloupe « Georges-et Joséphine », de Luc, montée par
le patron Aimé Hue, son fils et son neveu, se trouvait sur le raz de
Saint-Aubin pour la pêche du bar. Le vent soufflait violemment du nord,
la mer était très grosse. Le père et le neveu tenaient les lignes, le
fils était au gouvernail. Tout à coup, une énorme lame, prenant le
bateau par le travers, s'abat dessus, et l'engloutit avec son
équipage. Le plus jeune des trois marins, le neveu du patron
âgé de 17 ans, disparaît pour toujours dans l'abîme. Aimé Hue et
son fils, âgé de 20 ans, remontent à la surface, le père cramponné
à une épave, le fils se tenant à une voile. Un second coup de mer
fait lâcher prise à ce dernier et l'enlève. Aussitôt son père lui
pousse une rame, mais le pauvre enfant ne peut la saisir et
disparaît à son tour... C'est en ce moment terrible que les cris de
détresse poussés par l'infortuné patron qui se sentait couler furent
entendus par les frères Alméris et
Charles Roussel, de Saint-Aubin, qui péchaient le bar dans les mêmes
parages, à bord du picoteux le « Jeune-Alexmdre ».
Aussitôt, ils dirigent leur bateau vers l'endroit d'où partait cet appel
au secours, et, au milieu de nombreuses épaves, ils aperçoivent
au-dessus de l'eau la tête du naufragé. A cet instant, la mer était
furieuse, l'ouragan faisait rage, le picoteux menaçait à chaque minute
de sombrer. Nos deux
intrépide marins, au péril de leur vie, amènent leurs voiles et manœuvrent
pour accoster. Tandis qu'Alméris tient d'une main ferme et habile le gouvernail.
Son frère, Charles, plus vigoureux, saisit le malheureux Hue par les
épaules et essaie de l'enlever, mais, ô fatalité ! les pieds
du naufragé étaient pris dans les cordages, et il ne put tout
d'abord y parvenir. Ce n'est qu'après des efforts inouïs qu'il finit
par le dégager et le hisser dans son bateau.
Un
seul mot des deux intrépides matelots qui, au péril de leur vie, ont
sauvé l'un des leurs d'une mort certaine, L'aîné des Roussel est
âgé de 50 ans, il a les jambes en croix et ne peut marcher qu'avec
difficulté. Son frère, Charles est âgé de 44 ans, et il est atteint
d'une amaurose presque complète.
Nous
savons trop avec quelle bienveillance l'administration
préfectorale accueille tout ce qui touche aux actes et de dévouement,
pour ne pas être certains qu'elle fera tous ses efforts afin de faire
obtenir aux frères Roussel une récompense digne de leur courage.
Juillet
1874
-
Le réchauffement climatique.
- La
comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons.
En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse
furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle
comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains
endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le
vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera
de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr.
par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40
degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas
d'insolation sont signalés.
Juillet
1874
-
La comète. - Selon
les prévisions des astronomes, la comète découverte par M. Coggia, de
Marseille, le 17 avril dernier, n'aura tout son éclat que vers le 15
juillet, mais actuellement, grâce à la pureté momentanée de
l'atmosphère, elle brille merveilleusement chaque soir, au-dessous de
l'étoile polaire, comme une étoile de troisième grandeur. Sa
traînée est très apparente à l’œil nu.
Juillet
1874
-
Faite divers. - Pour
enlèvement de sable sans autorisation, ont été condamnés, à 50 fr.
d'amende chacun, les prévenus ci-après : 1° Jéhanne, domestique,
faisant défaut ; 2° Auguste-Ferdinand Villeroy, 20 ans, domestique ;
3° Gauthier, journalier, demeurant tous les trois à Luc-sur-Mer
; 4° Adolphe-Eugène Lecouturier, 17 ans, né à Bellengreville ; 5°
François-Joseph Lecouturier, 22 ans, né au Fresne-Camilly ; 6° les
frères François-Valentin Marie, 38 ans, et 7° Prudent-Alexandre, 25
ans, tous les quatre domestiques ou journaliers à Courseulles-sur-Mer.
Juillet
1874 -
La canicule. - Le
24 juillet, a commencé la canicule, qui finira le 26 du mois prochain.
Beaucoup de personnes croient que ce temps correspond aux plus fortes
chaleurs de
l’année. Nous en avons la preuve contraire cette
année.
Août
1874
- Accident mortel. -
Le
24 juillet, vers 8 heures du soir, le sieur Jean-Baptiste Mériel, âgé
de 51 ans, cultivateur à Luc-sur-Mer est tombé de sa voiture, au lieu
dit le Nouveau-Monde,
route de Caen à la Délivrande, et s'est brisé le crâne.
Conduit dans sa famille par deux individus, l'infortuné a expiré
presque aussitôt, Il résulte de l'information prise, que cette mort
est accidentelle et doit être attribuée à
l'imprudence.
Août
1874
- Bohémiens et vagabonds.
- Une
bande de bohémiens s'est abattue sur les communes de Luc, Langrune et
Saint-Aubin. Le jour, ces nomades exploitent les baigneurs en jouant de
la vielle et de l'orgue, ou en vendant du papier à lettre et des
enveloppes, la nuit, ils vont à la maraude. C'est la municipalité de
Langrune qui leur a accordé l'hospitalité. Les habitants lui en
sont-ils reconnaissants ? Nous
en doutons.
Août
1874
- Bains et baigneurs.
- Avec
le 31 août, un grand
nombre de baigneurs se sont envolés. Les maisons du littoral se louent
très difficilement pour le mois de septembre. A des écriteaux de
location, on ne voit qu'affiches de propriétés à vendre, de Lion à
Courseulles, les murs en sont tapissés. La propriété Larivière,
située à Luc, qui a coûté près de 400 000 fr. de construction
à son
propriétaire, est, dit-on, à vendre.
Octobre
1874
- Éclipse. -
Le
10, il y aura une éclipse partielle de soleil, visible dans le
Calvados.
Octobre
1874
- Télégraphie.
- Les
bureaux de Cabourg Lion et Luc-sur-Mer, ont été fermés le 1er
octobre. Les bureaux de la Délivrande et de Beuvron-en-Auge ont été
réouverts.
Décembre
1874
- Orages et tempêtes.
- Nous
sommes en pleine
période d'orages. La neige, peu abondante, a fait son apparition dans
notre région.
—
Sur notre littoral, de grands dégâts, à Luc et à Villerville,
digues et pieux enlevés.
—
A Lisieux, de grosses pierres sont tombées de la tour sud de l'église
St-Pierre, et ont été réduites en poussière par leur chute sur le
granit du parvis. A
Ouilly, à 3 kilomètres de Lisieux, un arbre plus
que centenaire a été déraciné et s'est abattu en travers de l’ancienne
route de
Pont-l'Evêque qu'il a par conséquent interceptée et dans laquelle il
s'est creusé un profond sillon.
Janvier
1875
-
Incendie au
Vieux-Luc.
- Dimanche
dernier, vers trois heures du soir au plus fort de l'ouragan qui
sévissait alors sur la contrée, un terrible incendie s'est déclaré
au Vieux-Luc, à l'entrée de la rue de la Fontaine. La rue de la
Fontaine, qui est fort longue et représente à elle seule plus de la
moitié du village habité, est la première que l'on rencontre sur la
main gauche, en quittant l'église et se dirigeant vers la mer.
Dix-sept
maisons, malgré l'activité des secours, sont devenues en quelques
heures à peine, la proie des flammes qui trouvaient dans la violence du
vent et dans les toitures en chaume un double et funeste aliment. A 7
heures du soir, le feu était enfin circonscrit, mais toute la nuit
encore les flammes se sont élevées fort haut au-dessus de ce vaste
foyer.
Dans
tous les villages voisins, on avait dès le premier moment battu la
générale, et les gendarmes de Douvres, ainsi que les pompiers de Luc,
Langrune, Lion, la Délivrande et Saint-Aubin s'étaient
rendus sur le lieu du sinistre avec un empressement que nous ne
saurions, trop louer. C'est grâce à ce précieux concours que de plus
grands malheurs ont pu être évités. Ce louable exemple
n'a pas cependant été suivi par tout le monde, s'il faut en croire un
correspondant du pays, qui reproche à certain habitants de Luc de
s'être renfermés chez eux et d'avoir été jusqu'à refuser
de prêter leurs seaux. Il en signale même sept qui, pendant que le
fléau poursuivait son oeuvre, prenaient tranquillement le café dans un
cabaret voisin. Heureusement pour l'honneur de nos contrées, de tels
faits sont rares. On comprend mieux son devoir en Normandie.
On
ne sait encore rien de précis sur les causes du sinistre. Les uns
l'attribuent à la foudre, les autres à une chaufferette laissée
pleine de feu dans une grange, d'autres enfin, à l'imprudence de
jeunes gens ayant fumé prés d'un paillet, dans lequel le feu aurait
couvé vingt-quatre heures avant de se déclarer. Cette dernière
version nous paraît la moins vraisemblable. Ce qui est malheureusement
mieux connu et plus certain, c'est le nombre de ménages dépouillés
par ce sinistre. Vingt se trouvent réduits au plus grand dénuement, la
violence du vent ayant rendu tout sauvetage de mobilier quasi
impossible. Les pertes sont évaluées à 60 000 fr. environ.
Parmi
les incendiés, deux seulement étaient assurés. Comprend-on
l'imprévoyance des dix-huit autres, ils ont fait là une belle
économie.
Aucun accident n'est heureusement à déplorer. On a parlé un moment
d'un enfant qui serait devenu la proie des flammes, la vérité est
qu'une malheureuse jeune femme sur le point
d'accoucher ayant
dû être enlevée de sa maison menacée par le feu, il en est résulté
l'entrée dans ce monde d'un nouveau-né quelques heures plus tôt
qu'on ne l'attendait. C'est donc tout l'opposé du bruit qui courait en
ville, c'est un habitant de plus à Luc au lieu d'un de moins. Parmi les
victimes de ce désastre, on nous signale une pauvre veuve dont le mari
a été écrasé voilà quelques mois à peine, et qui vient de
voir réduire en cendres le petit fonds d'épiceries et de liquides à
l'aide duquel elle faisait vivre sa famille.
Que d'autres détails navrants n'y aurait-il pas à ajouter à
celui-là, et que de misères eussent été épargnées sans la fatale
routine qui fait considérer à nos paysans l'assurance contre
l'incendie comme une précaution superflue. Parmi les travailleurs les
plus zélés, on nous signale les Pères missionnaires de la Délivrande
qui, jusqu'à la dernière heure, n'ont marchandé ni leur présence, ni
leur peine.
Janvier
1875
-
Éclipses.
- Si,
en 1875, il n'y a pas d'éclipse de lune, le soleil, en revanche, sera
éclipsé deux fois : le 6 avril et le 29 septembre. La deuxième seule
sera visible, en partie, à Paris.
Mars
1875
- Le printemps. -
Si
cela continue, le printemps sera inauguré par la gelée ou la neige. En
Angleterre, des vents violents ont causé beaucoup de malheurs. Des
maisons en construction ont été renversées et des ouvriers ont péri.
Mars
1875
- Condamnation. -
Pour
avoir enlevé du sable et des pierres hors les limites prescrites :
Alfred-Joseph Hodierne, 37 ans, de la Délivrande ; Victor-Prosper, 24
ans, et Alfred-Exupère Hodierne, 17 ans, de Langrune ; Jean-Pierre
François, de Luc, et Jean-Baptiste Lissot, 48 ans, de Langrune,
chacun 25 francs d'amende.
Mars
1875
- Condamnation. -
Pierre-Etienne-Marcellin
Flambard, 52 ans, de Luc, qui subit en ce moment une peine de 40 jours
de prison, pour avoir enlevé des moules, a été condamné
à 20 jours pour avoir enlevé des cailloux à la mer sans autorisation.
Mai
1875
- Chemin de fer de Caen à la Mer.
- M.
Mauger est venu à Caen la semaine dernière, il a visité les travaux
et a donné des ordres pour qu'ils soient poussés avec la plus grande
activité. Malheureusement, le temps perdu ne se rattrape jamais, et
quelques efforts qu'on fasse, le chemin de Caen à Luc ne pourra pas
être livré ce mois-ci à la circulation. Nous espérons cependant
que l'inauguration pourra avoir lieu le 20 juin.
Deux
nouvelles locomotives, « La Délivrande et Courseulles »,
sont arrivées, les wagons pour voyageurs sont attendus, les wagons à
marchandises sont en construction à Caen.
Mai
1875
- Chemin de fer de Caen à la Mer.
- La
gare provisoire du chemin de fer de Caen à la mer est construite. Elle
a été bâtie sur le modèle des water-closets qui ornent l'abreuvoir
de la Poissonnerie.
Nous croyons devoir porter ce fait à la connaissance du public, afin
d'éviter de regrettables méprises.
Les
gares de Cambes, de Mathieu, La Délivrande et Luc sont copiées sur
celles de Caen. Cette dernière peut contenir quinze ou seize personnes
au plus, c'est une faible digue à opposer au flot de voyageurs qui ne
manqueront pas de l'envahir.
Quoi
qu'il en soit, la ligne, que nous avons visitée, commence à prendre
forme : le ballast est presque partout jeté, les poteaux
télégraphiques sont plantés, on place les fils. Sur tout le parcours,
la ligne n'est pas entièrement garnie de treillage. C'est une lacune
regrettable, et nous aurons sans doute, comme dans le département de
l'Orne, souvent des procès-verbaux à enregistrer, car il est bon que
les riverains le sachent : procès est fait à tout propriétaire dont
les bestiaux sont trouvés sur la voie. On parle d'un train de plaisir
pour la semaine prochaine, c'est douteux.
Mai
1875
-
Saison des bains. - Notre
littoral a été déjà visité par quelques baigneurs. Les locations ne
se font que difficilement, car à Lion, à Luc, Langrune et Saint-Aubin,
les propriétaires demandent des prix trop élevés.
De
l'autre côté de l'Orne, les locations se font plus facilement, les
propriétaires craignant de rester sans louer, comme l'année dernière,
préfèrent faire des concessions. A Trouville seulement, la semaine
dernière, il a été fait pour près de 30 000 fr. de locations.
Juin
1875
- Chemin
de fer. - Malgré
les affirmations d'un de nos confrères, aucun train de plaisir ou autre
ne pourra être organisé sur la ligne de Caen à Luc pendant le
concours. Ainsi que nous l'avons annoncé, elle sera terminée dans la
deuxième quinzaine de juin.
Une
fête d'inauguration aura lieu à Luc Jeudi, une machine a déraillé
dans la plaine de Cambes, il n'y a pas eu d'accident.
Juin
1875
- Chemin de fer de Caen à la Mer.
- Le
matériel roulant de la
Compagnie est arrivé. Il comprend deux wagons de premières, quatre de
secondes, plusieurs wagons mixtes, un grand nombre de voitures de
troisièmes avec impériales. Il suffit pour transporter sept à huit
cents personnes.
Juillet
1875
- Nos plages. -
Le
mois de juillet a été très mauvais pour notre littoral, le mauvais
temps a tenu éloignées des familles qui viennent, vers cette époque,
s'établir sur nos côtes.
Luc,
grâce à son chemin de fer, continue à être très visité les jeudis
et les dimanches. On espère beaucoup pour le
mois août, si le temps
s'y prête, cependant, tout n'est pas encore loué.
—
Un nouveau service est établi sur le chemin de fer de Caen à
Luc.
—
Les dimanches, 10 trains supplémentaires seront organisés. L'un de nos
confrères annonce, que la Compagnie de Luc serait dans l'intention
d'installer un train partant de Caen à 7 h. du soir,
pour
les personnes qui redoutent les additions pléthoriques des
restaurateurs du littoral, retour à 11 h.
Juillet
1875
-
Nos côtes. -
Partout,
les baigneurs arrivent lentement sur la plage, tout est bien loué, mais
dans l'intérieur beaucoup de logements sont encore veufs de locataires.
Luc
est toujours, grâce au chemin dé fer, visité par de nombreux
promeneurs, qui trouvent extraordinaire qu'on laisse en plein jour,
déposer sur la plage des ordures et des bouteilles brisées. C'est sale
et dangereux, surtout pour les personnes qui se rendent au bain. La
troupe Hugot continue à desservir avec succès Lion, Luc, Langrune et
Saint-Aubin. Dans cette dernière localité doit avoir lieu, le 21
août, une soirée extraordinaire au
profit des inondés.
Août
1875
- Les bains de mer.
- Lion,
Luc, Langrune, Saint-Aubin d'autrefois, plages modestes, de famille et
d'enfants, qu'êtes-vous devenues ?....
La
mode, de son pied coquet, vous a envahies : les hommes ont jeté à la
mer la veste de toile pour endosser la vareuse, les femmes changent
trois fois de toilette par jour, et vont au bain avec des costumes faits
sur mesure et garnis de fournitures en caoutchouc destinées à indiquer
la place des absents.
Luc
n'est plus Luc, le chemin de fer en a fait un champ de foire permanent
sur lequel on en voit de toutes les couleurs et de toutes les formes,
jugez-en :
Lundi,
Mme M…...., l'une de nos plus grosses et plus rondes petites dames
caennaises, que Galilée, s'il eut vécu, eût sûrement prise pour
démontrer la rondeur de la terre, se jetait à la mer avec un costume
de louage.
Par
une étourderie peu pardonnable pour une femme de son poids et de son
âge, Mme M……….., avait mis son costume devant derrière, et avait
de plus très mal agrafé la jupe...
Et
chaque fois que la baigneuse faisait un mouvement, elle laissait voir à
la nombreuse galerie
échelonnée sur la plage…….. Que
le bon Dieu fait bien ce qu'il fait. Lorsqu'il ne le fait pas à
regret....
Mars
1876
-
Tempêtes sur mer et naufrages.
- Nous
avons depuis quelques semaines, sur les côtes de la Manche, un temps
abominable. Il vente presque continuellement en tempête.
La
mer est affreuse. La navigation n'est pas plus praticable qu'en plein
mois de décembre. Les pécheurs sont a l'ancre depuis douze jours.
—
Un picoteux de Luc ayant cassé ses amarres, a été poussé vers
Trouville, il est inscrit au port de Courseulles sous
le n° 179.
—
Une goélette ou bisquine se serait naufragée sur le ratier de
Villerville. Le bateau est perdu, on dit que l'équipage aurait péri.
Nous n'avons pu avoir de renseignements à cet égard.
—
Dimanche, à la suite de la tempête, les communications avec
l'Angleterre, la Belgique, Lille, le Havre, Rouen, Amiens, Arras,
Beauvais , etc……., ont été momentanément interrompues.
—
Des pêcheurs assurent avoir vu engloutir, par la mer démontée,
le vapeur anglais « Thittle ». Ce navire, qui était attendu
à Dieppe avec un chargement de charbon devait être monté par onze
hommes d'équipage.
—
Mardi, vers sept heures du matins
le brick-goélette
anglais « Juliette », capitaine Roberts, venant de Llanelly
avec un chargement de 250 tonneaux de charbon à destination de Caen,
est tombé sur les rochers situés vis-à-vis de Bernières, à trois
milles environ du rivage. A 8 heures l'équipage, composé de sept
hommes, embarquait dans le canot du bord et atteignait la côte de
Langrune. A 9 h., après deux heures de mer démontée, la
« Juliette » était entre deux eaux, ballottée par la houle qui
était très forte, elle perdait ses mâts de perroquet et de flèche.
On n'aperçoit
actuellement que les bas mâts de ce navire. Les matelots sont arrivés
à Caen par le chemin de fer de Luc.
Juillet
1876
-
Chute dans un puits. -
Un accident
qui, fort heureusement, n'a pas eu de suites graves, s'est produit
dimanche dernier, à 7 heures du soir, à la gare de Luc-sur-Mer. M.
Auzard, coquetier, demeurant rue Buquet, à Caen, était assis sur la
bord du puits de la gare, pris d'un étourdissement, il est tombé à la
renverse dans le puits, profond de 30 pieds. Le sieur Briard, employé
à la
gare, n'hésita pas un seul instant à descendre dans la puits en se
laissant glisser le long de la chaîne. Il put saisir Auzard et le
remonter immédiatement. Le docteur Denis-Dumont, qui était à Luc, fut
appelé immédiatement, il constata qu'Auzard avait à la
tête une longue
blessure, mais que son état n'inspirait aucune inquiétude, puis il
félicita Briard du sang froid et du courage qu'il avait déployé dans
cette circonstance.
Nous
ne pouvons que nous associer aux éloges de M. le chirurgien en chef de
nos hospices, et à recommander Briard d'une manière toute spéciale à
la sollicitude de MM. Mauger et Verel, concessionnaires de la Compagnie,
et à l'attention de M. le Préfet.
Juillet
1876
-
Dévouement. -
Samedi,
22 juillet, la nommée Françoise Morice, servante chez M. Marie,
propriétaire à Luc-sur-Mer, a été prise d'une syncope en prenant un
bain à la lame. Elle avait déjà disparu et eût péri infailliblement
si la demoiselle Sidonie Lebouteiller, femme de chambre chez un de nos
confrères, M. Engerand, avocat et journaliste, ne s'était résolument
jetée à la mer et n'avait été assez heureuse pour la saisir au
moment où elle allait être entraînée par les vagues. Ramenée chez
ses maîtres évanouie, Françoise a bientôt repris connaissance.
Juin
1879
-
Le dénichage des oiseaux. -
A cette époque de
l'année, nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs à rappeler
aux enfants qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des oiseaux.
Ils éviteront ainsi à leurs élèves les pénalités qui
pourraient les atteindre et rendront un véritable service à
l'agriculture.
Juillet
1879
-
Écoles primaires. -
Les
vacances des écoles
primaires commenceront le 1er août
pour finir le 1er septembre.
Août
1879
-
Sauvetage. -
Lundi
dernier, vers dix heures du matin, les baigneurs de Luc-sur-Mer ont
été témoins d'un accident de même nature. Madame Mauger, habile
nageuse, mais comptant un peu trop sur ses forces, s'était
éloignée du rivage au moment où la mer, plus agitée que de coutume,
battait son plein. Bientôt, perdant haleine et ne se sentant plus
capable de résister au courant, assez violent, elle fit des signaux de
détresse, qui, fort heureusement, furent aperçus par M. Lacollonge,
capitaine au 36e de
ligne. Avec une bravoure digne d'éloges, il se
précipita au secours de l'imprudente baigneuse et fut assez heureux
pour la ramener au rivage, secondé par son collègue, M. le capitaine
Leduc, qui était venu à son aide.
Juin
1877
-
Bains de mer. -
Les
plages du littoral font leur toilette, elles se préparent à dignement
recevoir les étrangers qui viennent leur demander asile pendant la
belle saison. Dans l'intérêt
des voyageurs, la Compagnie du chemin de fer de l'Ouest a modifié son
service. Les locations se font à des prix encore supérieurs à ceux de
l'an dernier.
Le
maréchal Canrobert a loué à Villerville ; M. le Préfet du Calvados
doit louer, à Langrune, la propriété Hallais. A Trouville, Pasdeloup
et son orchestre sont annoncés.
Partout
on a construit : auprès du casino de St-Aubin, un hôtel avec bains
chauds a été établi par M. Niard, l'ouverture est annoncée pour le 1er
juillet,
à Saint-Aubin, sur la plage, M. Vermont a placé une tente café ; à
Langrune, la masure qui se trouvait devant l'hôtel Delaunay a été
démolie ; à Luc, on parle d'éclairer la grande rue de la mer
avec des candélabres.
Alors
qu'il était communal, le chemin qui conduit de la gare de Luc,
à la propriété Larivière, était quasi praticable, aujourd'hui qu'il
est classé départemental il n'est pas sans danger de s'y aventurer les
jours de pluie. Ce n'était pas la peine assurément... d'en changer le
classement (air connu).
Ouistreham,
presque désert depuis l'installation du chemin de fer de la mer,
reprend vie, grâce à la gondole le « Chevreuil » et au
steamer « l'Utile » qui font, chaque dimanche, le trajet de
Caen par le canal. Départs de Caen à 9 heures du matin, de Ouistreham
à 6 heures 30 du soir. Parcours en 1
heure et demie. Prix : 1 fr. 50 aller et retour, et moitié place pour
les enfants.
Août
1877
-
Sauvetage. -
Jeudi,
vers 9 heures du matin, Jules Le Marchand, marin à Luc. était occupé
à baigner deux personnes entre Luc et Langrune, lorsqu'une jeune fille,
accourant de son côté, réclama son secours pour sauver sa compagne
que le courant entraînait et qui était sur
le point de disparaître. La mer était assez forte, et sans
l'assistance de Le Marchand elle allait infailliblement périr. Il fut
assez heureux pour arriver à temps et rapporta au rivage la jeune
imprudente, qui avait perdu connaissance et la transporta
dans la maison que sa famille occupe à Langrune pendant la
saison des bains.
Août
1877
-
Ouragan. -
Avant
de nous visiter, l'ouragan qui s'est abattu sur notre contrée samedi et
dimanche, avait fait de grands ravages à Bordeaux et aux environs,
partout la désolation est grande,
ce ne sont qu'arbres fruitiers déracinés, haies enlevées, fruits
détachés par millions, maisons démolies, étables mises à nu,
bestiaux dispersés, bas-fonds inondés, embarcations chavirées,
démolies et mises hors de service. Cinq jeunes gens montaient une
embarcation qui a chaviré, leur matelot a disparu
avec eux, deux petites
filles ont également disparu. Des détails navrants nous arrivent
d'Arcachon où plusieurs cadavres sont venus à la côte. Deux
fils de famille ont péri.
Dans
le Calvados, les dégâts paraissent se réduire à des arbres
déracinés et a des toitures enlevées. Une croyance enracinée chez
les marins, c'est que toute éclipse de lune est suivie d'ouragan, comme
ceux de ces derniers jours. En 1870, le 23 juillet, une éclipse de lune
a été suivie de trois journées terriblement venteuses pendant
lesquelles une vingtaine de navires ont péri. C'est donc sur le compte
de l'éclipse de jeudi que doivent être mis les derniers ouragans.
Septembre
1877
-
Fête. -
L'administration
municipale de Luc, impuissante à organiser des fêtes de bienfaisance,
a laissé ce soin à l'enfance. Ces jours derniers, il y a eu retraite
aux lanternes
et feu d'artifice suivis d'une quête qui a produit une soixantaine de
francs.
Avril
1878
-
Un enfant écrasé. -
Jeudi,
vers les deux heures et demie du soir, dans la traverse de la commune de
Luc-sur-Mer, le nommé Désiré Letellier, âgé de 7 ans et demi, demeurant
chez ses parents, a eu la tête prise entre le mur et le moyeu d'un
tombereau, attelé de quatre chevaux, appartenant au sieur Ferdinand
Gibert, cultivateur à Mathieu, et conduit par le grand-valet de ce
dernier, nommé Édouard
Etienne. Le crâne a été fracturé et la mort de cet enfant a été
instantanée. Il résulte de l'information et la visite des lieux que la
mort de cet enfant est accidentelle et qu'il n'y a eu aucune imprudence
de la part du
conducteur.
(
Bonhomme Normand)
Avril
1878
-
Les drame de la mer. -
La
semaine dernière, un
ouragan épouvantable s'est déchaîné sur les cotes et a fait chavirer
un grand nombre de barques : le chiffre des victimes connu dépasse
déjà
300.
Juin
1878
-
Le mauvais temps. -
Malgré
le mauvais temps, malgré les pluies diluviennes qui submergent les
bas-fonds du Calvados, et notamment la vallée d'Auge, les cités
balnéaires se peuplent. Trouville a ouvert ses portes, l'orchestre du
Casino se fera entendre le 10 ; Luc aussi a inauguré le 1er
juin l'hôtel de la Belle-Plage, transformé par M. Ernest Pagny. On
traite déjà pour les locations,
et les demandes d'appartements dans les hôtels sont relativement plus
nombreuses que les années précédentes.
Juillet
1878
-
Excellente mesure. -
Le
Ministre vient d'interdire dans les écoles communales les quêtes
qui s'y font habituellement sous divers prétextes religieux ou autres.
Pendant qu'il y était, le Ministre aurait bien fait d'interdire aussi
les souscriptions ouvertes dans certaines écoles pour offrir soit à
l'instituteur, soit au curé, un cadeau à l'occasion de leur fête ou
anniversaire.
Août
1878
-
Bains de mer. -
Nos
plages sont enfin bien garnies, elles paraissent satisfaites, sauf les
grandes cités qui se plaignent de n'avoir pas trouvé à louer aux prix
ordinaires. St-Aubin. Est plein, à l'hôtel Belle-Plage de Luc,
on refuse du monde, à Lion, dans la journée de dimanche, on a loué
douze maisons.
Dans
l'un de nos derniers numéros, nous signalions aux administrateurs du
littoral l'état de malpropreté dans lequel se trouvent les plages de
la côte. Aujourd'hui, nous faisons savoir aux mêmes administrateurs,
notamment à ceux de Luc, où un baigneur a été mordu, qu'on se plaint
qu'un grand nombre de chiens errants parcourent les communes du
littoral.
A
St-Aubin-sur-Mer, si les baigneurs y abondent, on n'y marchande pas non
plus les messes et encore moins les quêtes. Dimanche dernier, on a dit
quatre messes et fait dix quêtes au moins au profit des pauvres, des
besoins de l'église, du denier de St-Pierre, de St-Orteil, sans oublier
le patron du bienheureux Jamet. Et afin que tous les fidèles soient
obligés de passer devant les coupes présentées à la sortie de
l'église, on ferme les portes latérales et on ne laisse ouverte que
celle où se trouvent à l'affût, les quêteurs et quêteuses.
Septembre
1878
-
Les drames de la Mer. -
Un
affreux malheur vient d'attrister encore une fois la station
balnéaire de Luc-sur-Mer. Le sieur George Flambard, 25 ans, pécheur,
voulut, malgré une mer houleuse, aller poser ses lignes. Il fut
précipité à la mer, et on ne put le retrouver. Ce malheureux jeune
homme laisse dans le besoin un père et une mère presque infirmes. Une
souscription a été immédiatement ouverte parmi les
baigneurs. Nous recevrons et transmettrons à qui de droit les
souscriptions que nos lecteurs voudront bien nous adresser pour cette intéressante
famille, qui, il y a quelques années, a déjà perdu un de ses membres
dans une circonstance
analogue.
Décembre
1878
-
Suicide. -
Le
cadavre du sieur Rodolphe Daisay, 43 ans, cordonnier, a été trouvé
sur la falaise de Luc-sur-Mer, lundi vers 10 heures du matin. Il
résulte des constatations médico-légales que cette mort doit être
attribuée à un suicide.
Décembre
1878
-
Neige et gelée. -
La
neige et la gelée qui ont fait leur apparition dans notre département
retardent encore les nombreuses semailles en blé déjà retardées par
les pluies.
Sur certains points du département, il y a de vingt à trente
centimètres
de neige.
Janvier
1879
-
La neige et les inondations.
- Une
partie de la France a
été pendant plusieurs jours enfouie sous les neiges. Sur beaucoup de
points, la circulation a été interrompue.
Dans
le Calvados, la ligne de la mer a dû suspendre son service. La neige a
atteint dans certains endroits plus de trois mètres de hauteur. Dans un
grand nombre de localités, on se plaint que les cantonniers n'aient pas
été, dès les premiers jours, envoyés sur les routes pour déblayer.
Sur la route de Pont-l'Évêque à Bonnebosq, on nous signale des
excavations produites par les eaux, ayant pour cause des puits creusés
il y a longtemps pour extraire de la marne ou des moellons, à
l'administration des ponts et chaussées de veiller.
Au
dire des anciens, il faudrait remonter à cinquante ans pour trouver
l'exemple d'une semblable avalanche de neige. Pendant l'hiver 1829-1830,
on avait été obligé d'employer des soldats de la garnison de Caen
pour tracer des voies sur les routes aboutissant à Caen, les neiges
relevées sur les côtés du chemin formaient un talus de 4 à 5 mètres
de hauteur. De distance en distance on avait réservé des espaces pour
le croisement de deux voitures. C'est le mardi 7 janvier que la neige a
commencé à tomber, il y a cent soixante-dix ans, jour pour jour (le 7
janvier 1709), entre 8 et 9 heures du soir, le vent qui était au midi
et à la pluie, tourna subitement au nord et à la neige. Le froid fut
tellement intense que le pain et l'eau gelaient auprès du feu, les
prêtres à l'autel étaient obligés de
faire mettre un réchaud plein de feu à côté du calice qui gelait
encore, malgré cette précaution.
Le
dégel qui s'est produit va amener des inondations, tous nos cours d'eau
débordent. Sur les rives de la Loire, la consternation est grande, des
villages entiers sont sous l'eau, à Nantes, plusieurs quartiers sont
submergés. Les dégâts sont incalculables. L'évêque de Nantes fait
un appel à la charité des fidèles en faveur des victimes des
inondations. L'une des plus grandes inondations occasionnées en
Normandie par les neiges est celle du 2 février 1508. Tous les cours
d'eau débordèrent, la Seine s'éleva à trois pieds au-dessus des
rives.
Janvier
1879
-
Le château de Luc. - Le
15 février prochain on
vendra à Paris, sur la mise à prix de 150 000 fr., la propriété de
feu M. Larivière, située à Luc, sur le bord de la mer.
Avril
1879
-
Secours. -
Le
Gouvernement a bien voulu accorder des secours aux communes ci-après :
Guéron, pour établissement d'une école mixte, 1 500 francs ; Bernesq,
pour construction d'école, 1 300 francs ; la Ferrière-au-Doyen, pour
construction d'une école mixte, 9 800 francs ; Montviette, travaux aux
écoles, 1 600 francs. A la fabrique de l'église de Luc-sur-Mer,
260 francs ; à la fabrique de l'église d'Ammeville, 300 fr., pour
achat d'objets mobiliers.
Mai
1879
-
Fait divers. -
Voici
une petite histoire dont nous avons été témoin, mais qui a eu un
dénouement moins tragique. C'était à Luc, il y a quelques années, au
plus beau de la saison.
M. X...., propriétaire à l’une des extrémités de la commune,
surveillait ses filles en train de prendre leur bain. L'une d'elles fait
un faux pas, M. X…... croit que la vie de sa fille est en danger,
mais au lieu de courir à son secours, il va vers sa maison et
crie à sa femme : « Félicie ! vi t'en vite, la p'tite s'nie !!! »
Heureusement, il n'en fut rien, mais ce père qui court chercher sa
femme pour sauver sa fille, au lieu de se porter au secours de l'enfant,
n'en est pas moins un drôle de pistolet.
Août
1879 -
Chemin n° 55 de Courseulles à Ouistreham
(Longueur, 12
k. 152
m).
- La
chaussée, améliorée
entre Luc et le
Haut-Lion, est
aujourd'hui partout dans
un état assez
satisfaisant.
Trottoirs
et
caniveaux pavés. - Les
parties de
trottoirs construites par
les propriétaires
dans les traverses
de Langrune
et du Petit-Enfer,
à Luc,
sont convenablement entretenues.
Accotements,
fossés, etc. -
En
assez bon
état. Des
trottoirs non
bordés existent entre
Langrune et la
gare de
Luc.
Ouvrages
d'art.
- En
bon état.
La digue
de Langrune,
fortement battue par
les lames qui
l'ont déchaussée
tout en emportant
une partie du chemin
lors des tempêtes
du mois d'octobre
dernier, a
bien résisté aux coups
de mer.
Plantations.
- Les
jeunes ormes
plantés entre
la gare
et le
carrefour du moulin
de Luc
viennent bien.
Travaux
neufs et
de restauration.
- Les
travaux de prolongement de
la digue de
Langrune et
de réparation
du chemin, en partie détruit
par la
mer à
la suite de
cette digue, sont poussés
activement.
Projets.
- Rectification
de tracé sur
Saint-Aubin. - Grosses
réparations à
la chaussée
et gazonnement des talus
entre
Saint-Aubin et
Langrune.
Élargissements
à
Langrune, Luc et
Lion-sur-Mer.
Construction
de
trottoirs et de
caniveaux pavés
dans les traverses de
Langrune, Luc
et Lion-sur-Mer.
Construction
d'un mur
de soutènement
le long
de la mare du Point-du-Jour,
à la
sortie du
village du Vieux-Luc.
Une
subvention départementale
de
1
095 fr.,
applicable aux
travaux
de
construction d'une
digue
de défense contre
la
mer, à
la
limite
du
territoire
des
communes
de Langrune
et de
Luc,
est
demandée sur
l'exercice 1880.
Octobre
1879
-
Les fureurs de la mer. -
La
mer a déferlé avec
rage la semaine dernière sur nos côtes. A Luc, la digue et les
écuries de M. Pagny, propriétaire de l'hôtel Belle-Plage, ont
été fortement endommagées, on porte à 1 000 francs le chiffre des
dégâts.
Quant
au chemin de Dives à Beuzeval, il a encore été emporté par la mer,
qui se joue de tous les travaux provisoires et en général fort mal
conçus que le service vicinal fait de temps en temps pour protéger
cette voie si utile aux populations du littoral. On sait que le Conseil
général, dans sa dernière session, s'est occupé de ce chemin. Il a
décidé de laisser à la Commission départementale le soin de fournir
à l'Administration les sommes nécessaires pour rétablir la viabilité
quand elle serait compromise. Pour ce qui est des travaux définitifs à
faire, on attend, pour s'en occuper, le tracé du chemin de fer de Dives
a Trouville. Mais la mer, elle, n'attend pas, et le service vicinal a
beau lui opposer des digues en terre glaise ou des murs en sapin, elle
enlève le tout.
Octobre
1879
-
A propos de brèche. -
Nous
recevons communication d'une délibération prise par le conseil
général au sujet de la construction à Luc, au lieu dit la
Brèche-de-Quihoc, d'une descente pour les voitures, protégée contre
la mer par deux épis en maçonnerie. Le conseil municipal de Luc avait
demandé ce travail, mais la grande majorité des communes qui devaient
prendre part à la dépense s'y est opposée, et le conseil général,
dans sa séance du 23 août, a estimé que les travaux. demandés par la
commune de Luc n'étaient pas nécessaires,
d'autres brèches existant, par lesquelles, les voilures peuvent
descendre à la mer. C'est donc à tort que l'administration des chemins
vicinaux a été critiqués à ce sujet par un de nos
confrères. N'inquiétons pas la vicinalité à Luc, elle est déjà
assez malheureuse à Beuzeval.
Mars
1880
- La grande
marée. -
A Luc,
la grande marée de la semaine dernière s'est élevée très haut. La
mer a même fait brèche dans une certaine partie de la dune.
Août
1880
- Les bains de
mer. -
Bernières et
Courseulles héritent du trop plein de Saint-Aubin. Du côté d'Houlgate
et à Lion, il y a aussi affluence. A Luc, les maîtres d'hôtel
ne savent où donner de la tête, à la Belle-Plage, on a servi dimanche
près de 400 repas. Baron y est attendu. La population, reconnaissante
des retraites aux flambeaux que le grand comédien organisait chaque
soir l'an dernier, se propose d'aller le chercher tambour en tête.
Août
1880
- Les bains de mer. -
Le
soir, lorsque la mer est calme, on voit, à peu de distance de la
grève, jouer de jeunes marsouins. Lundi, à mer basse un petit phoque a
été pris par un baigneur, il est mort dans la nuit.
Août
1880
- Une digue a
reconstruire. -
Les
grandes marées de samedi et de dimanche ont causé des dégâts
sur notre littoral. La station de Luc a beaucoup souffert. La digue
placée en avant de l'établissement des bains a subi des dégradations
telles que sa reconstruction est devenue nécessaire. Sur tout le
littoral, nombre de cabines ont été renversées, plusieurs ont été
brisées et emportées par la mer. C'était inévitable. Nous voudrions
bien connaître l'ingénieur qui a eu l'idée de mettre un frein à la
fureur des flots avec une digue sans mortier, que le crieur de l'endroit
avait parié démolir en … contre.
Août
1880
- Sauvetage.
- Vendredi
matin, à la marée montante, un baigneur prenant un bain à Luc,
s'éloigna imprudemment du rivage et perdit pied. Il allait certainement
couler à fond, lorsque M. Roslin, libraire à Paris, l'apercevant de sa
demeure, se jeta courageusement à l'eau tout habillé pour lui porter
secours. Cet acte de sauvetage est
d'autant plus méritoire que M. Roslin sortait de table au moment où
ils est entré dans l'eau. Quant au maître baigneur qu'on a réclamé
à l'établissement de bains, on aurait, parait-il, répondu qu'il
était couché.
Août
1880
- Une
imprudence qui a failli coûter cher.
-
Mercredi matin, à la gare de Luc, une femme voulut descendre du
train de la mer avant qu'il soit complètement arrêté. Elle tomba sous
le marchepied et aurait été broyée sans le dévouement d'un employé
de la gare dont nous regrettons d'ignorer le nom.
|