Juillet 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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LUC s/ MER

Canton de Douvres-la-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Lutins, Lutines


Juin 1881  -  Sinistres maritimes.  -  Plusieurs sinistres sont signalés sur nos côtes de Normandie. Pendant deux jours, les vents ont soufflé de l'ouest avec une grande violence, beaucoup de pêcheurs, surpris au large par des grains d'orage, ont fait des avaries, quelques-uns n'ont pu regagner leur port et se sont trouvés en perdition.

 

Juin 1881  -  Bains de mer.  -  Presque tous les hôtels de notre littoral ont ouvert le 15 juin. Celui de la Belle-Plage, à Luc, appartenant à M. Ernest Pagny, a été augmenté d'une construction immense, avec salle à manger pouvant contenir 200 couverts. 

A Cabourg et à Saint-Aubin, on a tellement construit, que ces deux pays ne sont plus désignés que sous les noms de Saint-Aubin les moellons et de Cabourg la brique. 

A Lion, on reconstruit le théâtre de M. Hugot ; on en construit un à Saint-Aubin, qui sera également desservi par M. Hugot, dont la troupe desservira le Casino de Cabourg.  

 

Juillet 1881  -  Les chaleurs.  -  La chaleur torride que nous avons éprouvée pendant la dernière quinzaine s'est fait ressentir partout et depuis longtemps on n'avait vu été aussi chaud. A Paris, à la revue du 14, il y a eu de nombreux cas d'insolation, une vingtaine sont fort graves. Les arbres des boulevards ont perdu leurs feuilles comme à l'automne, et dans les rues on enfonçait en marchant sur l'asphalte, amollie par la chaleur. L’eau a failli manquer.

Dans beaucoup de départements, il y a eu des morts subites causées par la chaleur. A Cincinnati, en Amérique, 414 personnes sont mortes de chaleur. Il faut remonter jusqu'en 1793 pour trouver des chaleurs semblables. 

 

Juillet 1881  -  Bains de mer.  -  Beaucoup d'étrangers, attirés par les chaleurs de juillet, sont venus chercher un peu de fraîcheur. Tous sont unanimes pour reconnaître que l'hôtel le plus confortable, malgré ses prix modérés, est celui de la Belle-Plage, à Luc, qui possède une salle à manger splendide, comme espace et comme décoration.                 

 

Novembre 1881  -  Les victimes de la mer.  -  Nous avons fait connaître les noms des malheureux marins de Saint-Aubin et de Langrune, qui ont péri dans le terrible naufrage de Boulogne. A cette triste liste, il faut ajouter, Jean Leboucher, 42 ans, une veuve, trois enfants ; Ernest Hamelin, 35 ans, une veuve, un enfant, tous les deux de Luc, et Jacques Michel, de Ver, une veuve.

Au total, onze victimes laissant, trente-neuf orphelins, veuves ou parents sans ressources. Nous n'avons pas encore appris que nos sénateurs, députés, conseillers généraux et d'arrondissement, se soient mis à la tête d'une souscription publique. Les seuls secours reçus à ce jour, sont 25 fr. par orphelin, envoyés du ministère de la marine. On a fait le calcul que depuis vingt ans, la mer avait englouti 240 marins, appartenant aux communes de Courseulles, Bernières, Saint-Aubin, Langrune, Luc et Lion. Dans un seul naufrage, 27 ont disparu sans que la mer ait rendu un cadavre, ni rejeté une épave.

 

Février 1882  -  La marée du 20.  -  Lundi dernier c'était une des plus grandes marées de l'année. Heureusement que le vent ne poussait pas le flot, sans cela il y aurait eu de grands ravages. La mer a fait néanmoins des dégâts sur toute la côte, notamment sur le littoral de Luc.

 

Novembre 1882  -  Église de Luc.  -  La bénédiction et la pose de la première pierre de la nouvelle église de Luc-sur-mer aura lieu mardi 12 novembre.

 

Février 1883  -  Bains de mer. –  La semaine dernière, on a procédé à l'adjudication des travaux de construction du nouveau Casino de Luc.                 

 

Mars 1883  -  Casino et Gaz. –  Les travaux du casino de Luc sont commencés. Il ne sera pas établi sur l'emplacement de l'ancien, le domaine s'étant opposé à ce qu'on empiétât sur son terrain. Il sera construit sur la dune située devant la propriété Larivière. 

Il y aura salle de bal, de concert, de théâtre, de jeu, café,  restaurant, le tout très confortable. On est en instance auprès de M. Mauger pour obtenir, au moins trois fois par semaine, un train de minuit partant pour Caen. Le casino sera inauguré du 1er au 15 juillet. 

Les travaux d'installation du gaz doivent aussi être terminés vers cette époque.

 

Avril 1883  -  Le casino de Luc. –  Grâce à un véritable prodige d'activité, le casino de Luc sera certainement terminé pour le 1er Juillet. Les grands travaux vont être achevés cette semaine, dans quinze jours la toiture sera placée, puis commencerons presque, simultanément, les travaux de plâtrerie, de menuiserie et de peinture. Nous reviendrons sur cet établissement, qui est appelé à donner un nouvel attrait à une nouvelle vogue à nos station balnéaires.                 

 

Juin 1883  -  Bains de mer. –  La saison des bains s'annonce bien. Les locations sont nombreuses de tous côtés. Le Casino de Luc, avec ses jardins, ses salles de danse et de fête, son théâtre, son restaurant et son café, formera un centre d'attraction qui ne peut être que profitable à la plage lutine. Le ministre de l'agriculture a visité, lundi, cet établissement ainsi que l'hôtel Belle-Plage.

 

Juillet 1883  -  Bains de mer.    L'inauguration du Casino de Luc a eu lieu dimanche. Chacun se plaît à constater le confortable et le luxe de l'aménagement. Les salons de lecture, de travail et de danse, ont été très admirés. Sous peu, ouverture d'un cercle, où l'on ne sera admis que sur présentation. 

Mardi, le théâtre a ouvert ses portes avec les « Cloches ». Beaucoup de monde et succès complet.  

 

Août 1883  -  Les suites d’un malheur.    Nos lecteurs n'ont pas oublié l'accident arrivé la semaine dernière à Luc-sur-Mer. La femme d'un officier d'artillerie, Mme Francfort, avait reçu dans le cou une balle de revolver, qu'un domestique s'amusait à tirer sur la dune. Nous avions bien raison de dire que l'état de la blessée était très grave. Mme Francfort est morte au milieu d'affreuses souffrances.

Le père de la victime, M. le docteur Worms, médecin de la préfecture de la Seine, a échoué, malgré tous ses efforts ainsi que ceux de M. Denis Dumont, deux opérations pour extraire la balle ont été tentées en vain, des suffocations nerveuses ont provoqué l'étouffement et la mort. L'infortunée était âgée de 28 ans, elle laisse deux petites filles et un mari au désespoir.

Par suite de ce décès, la fête au profit des pauvres, qui devait avoir lieu au Casino de Luc jeudi, est remise à dimanche.

 

Août 1883  -  L’homicide de Luc.    L'inhumation de Mme Francfort, morte si malheureusement à Luc, a eu lieu vendredi à Paris. Le lendemain, l'imprudent qui a causé ce malheur comparaissait devant le tribunal correctionnel de Caen. C'est un nommé Émile Portmann, âgé de 18 ans, cuisinier de son état. On le dit excellent sujet, il a été successivement en service chez le maire  de Caen et chez M. Chancerel, premier adjoint.

D'après Portmann, voici comment les faits se seraient passés : Un jeune homme du pays tirait des coups de revolver sur la mer, Portmann lui demanda le revolver pour tirer à son tour. Au premier coup, la balle ricocha sur un caillou et fut frapper Mme Francfort à la gorge. On sait le reste Mme Francfort, d'une santé très délicate, n'a pu supporter l'extraction de la balle tentée par son père, le docteur Worms, et par M. le docteur Denis-Dumont, elle est morte après sept jours de souffrances.

Émile Portmann a été condamné à 8 jours de prison pour homicide par imprudence.

 

Septembre 1883  -  Un bar de 200 frs.    Cette semaine, un marin de Luc débarquait un magnifique bar qu'il venait de pêcher. Un Parisien lui en offrit 15 fr., le pêcheur les accepta. Mais le marché n'était pas conclu qu'un autre Parisien intervint et prétendit que le bar devait passer sur la pierre à poisson. La discussion attira le crieur, qui exigea, sous menace de procès, que le bar fût mis aux enchères.                 

Les deux Parisiens se sont entêtés, et le bar, chaleureusement disputé, a été adjugé 200 fr. à celui qui en avait offert 15 fr.

 

Janvier 1885  -  La baleine de Luc.  -  Depuis l'échouement de cette baleine c'est un véritable pèlerinage. Vendredi, à midi et demi, la compagnie a dû ajouter des wagons supplémentaires avec impériales. Dimanche, on a dû tripler les trains. On évalue à prés de  10 000 les personnes venues par le chemin de fer, en voiture ou à pied, pour visiter ce monstre marin. Par suite, il y a eu disette à Luc.

Comme nous l'avons dit, ce cétacé mesure 19 mètres de long ; il peut avoir 11 mètres de tour ; son poids est d'environ 80 000 livres. Il est déjà dans un état de putréfaction assez avancé. La peau de la baleine recouvre un tissu graisseux dont il est facile d'extraire un liquide visqueux qui est proprement l'huile de baleine ; la langue seule, qui mesure plusieurs mètres, peut quelquefois fournir trois tonnes de cette huile ; l'animal tout entier on peut fournir jusqu'a 5000 kilos.

En 1840, à Luc, presque au même endroit,  une baleine un peu moins grosse, elle ne mesurait que 15 mètres, fut également apportée par le flot. Elle fut dépecée et on en tira 40 barriques d'huile.

M. Bréchet a eu une excellente idée; il a photographié ce monstre marin, dont l'échouement fera  époque dans les annales de la chronique caennaise. L'épreuve est très réussie ; nous la recommandons à nos lecteurs. Cette baleine a été vendue mercredi, et achetée 1 401 francs par le maire de Caen. le squelette en sera placé dans une des salles du Musée  d'histoire naturelle.

 

Janvier 1885  -  La Baleine.  -  Tout a commencé ce  petit matin enneigé du 15 janvier 1885, quand le fils du fermier des Morel a remonté la rue principale de Luc-sur-mer en hurlant : " Y'a un monstre, là-bas, à la brèche du moulin.". Le temps de reprendre son souffle et de raconter au  maire, du haut de ses 8 ans, la raison de son agitation, et tout le village lui a emboîté le pas. Mais arrivé à la limite de Langrune, de l'autre coté de la douvette, ruisseau qui sépare les 2 communes Luc et Langrune, une énorme baleine s'était échouée sur la grève. Alors que les plus courageux s'approchaient du " monstre ", un douanier courait prévenir  le docteur Delage, au laboratoire maritime que l'université de  Caen avait justement installé à quelques centaines de  mètres de là, près de la plage de Luc-sur-Mer. Pendant que le maire de Langrune (la baleine est  sur son territoire) met en  place des gardes autour de l'animal pour éloigner la foule qui s'enhardit et voudrait bien en emporter un morceau en souvenir, le docteur Delage fait les premières constatations.  C'est une baleine commune, un rorqual ( "gorge rainurée " en langue nordique) Si l'on en juge d'après les rainures qui courent sur son ventre du  menton au nombril, un mâle de près de 19 mètres de long et 12 de tour de taille. Son poids est estimé à 40 tonnes. On n'avait pas vu pareil morceau sur les côtes normandes depuis bien longtemps.

Les baleines émigrent l'hiver des mers boréales où elles vivent habituellement vers les eaux chaudes  des mers tropicales pour la mise bas et parfois pour l'accouplement. La baleine a-t-elle été entraînée vers l'est par les courants d'entrée de la Manche jusqu'à  Barfleur,  puis rabattue vers la côte du Calvados ? Enfin bref, elle est bien là. Mais, devant ce cas particulier (la baleine est considérée comme une épave au sens légal) il faudra attendre une semaine avant d'obtenir les autorisations d'entamer la dissection et la naturalisation du mammifère marin, largement le temps de laisser se propager la rumeur... et l'odeur pestilentielle dégagée par le cadavre en décomposition. Toute la région voulait avoir vu la " baleine de Luc ". Et oui, bien qu'échouée à Langrune, on dira toujours la "baleine de Luc ", sans doute parce que c'est le laboratoire maritime de Luc qui s'est chargé du dépeçage, et que, pour aller la voir, on descendait à la gare de Luc-sur-Mer.

La compagnie de chemin de fer de Caen avait d'ailleurs mis en place des rotations de 21 trains par jour, et malgré ça, des centaines de curieux devaient rester sur les quais de Caen, faute de place dans les wagons bondés. Les plus chanceux partaient vers la côte, et à plusieurs kilomètres de  Luc sentaient déjà l'odeur abominable du cétacé en pleine décomposition. Ce qui n'effraiera pas le fabriquant  de savon et de parfum Julienne, à Caen, le fondateur de l'actuelle parfumerie Lefort,  qui viendra acheter la graisse de la baleine pour en faire du savon. Une fois le dépeçage terminé le squelette a  été vendu à la ville de Caen et exposé pendant 42 ans dans l'ancienne église St-Sauveur, puis transféré au jardin  des plantes en 1927.

En 1937, la ville de Caen envisage la destruction pure et simple. Le maire de Luc-sur-mer propose de récupérer  le squelette pour le remonter dans le nouveau parc municipal.

 

Mai 1885  -  Les Victimes de la mer.  -  Vendredi, le sieur Hamelin, 50 ans, cultivateur à Luc, rentrait chez lui revenant de ramasser du varech à l'île Saint-Aubin, avec son fils, âgé de 16 ans, et sa fille âgée de 18. Ils étaient en voiture et longeaient les rochers. Tout à coup, le cheval pris de peur renversa la voiture dans un trou profond de trois à quatre mètres rempli d'eau. Des pêcheurs accoururent pour porter secours. Il était trop tard pour le père et le fils qui étaient asphyxiés. La fille a pu être sauvée, mais son état est des plus graves.

 

Août 1885  -  Écrasé par une porte.  -  Auguste Lair, âgé de 8 ans, domicilié chez ses parents, à Luc-sur-Mer, a été écrasé par la chute d’une porte cochère de la cour du laboratoire maritime de Luc. La mort a été instantanée. Cette porte, très imposante, avait été placée le long du mur pour être ferrée. Peut-être n'avait-elle pas assez de pied ? Toujours est-il que c'est en jouant autour que le pauvre petit a été écrasé.                 

 

Septembre 1885  -  Avortement.  -  Un baigneur, en se promenant, a trouvé sur la plage de Luc, des restes provenant d'un avortement provoqué après quatre mois de grossesse. Ces débris ont été soumis à l'examen d'un médecin, qui a déclaré qu'ils étaient restés quatre jours sous l'eau. Une enquête est ouverte.

 

Mars 1886  -  Laïcisation.  -  Le Sénat a voté l'instruction; primaire obligatoire et laïque, c'est-à-dire que dans un délai déterminé, les frères et les religieuses qui dirigent encore des écoles primaire seront remplacés par des instituteurs et des institutrices n'appartenant à aucune congrégation.

 

Mars 1886  -  Invention.  -  M. Lecaudey jeune, ancien marin, qui a été chargé du dépècement de la baleine de Luc, a fait remettre sur le bureau de la Chambre des députés un projet de bateau-torpille pourvu d'un mécanisme qui permet de le faire fonctionner avec la même vitesse et la même facilité qu'un poisson.

 

Avril 1887  -  Recensement des chevaux.  -  Il sera procédé, du 15 mai au 13 juin 1887, à l'inspection et au classement : 1° de tous les chevaux et juments âgés de 6 ans et au-dessus, de tous les mulets et mules de 4 ans et au-dessus (l'âge se compte à partir du 1er janvier de l'année de la naissance) ; 2° des voitures attelées susceptibles d'être requises.

 

Avril 1887  -  Épave mystérieuse.  -  Dimanche, une barque de pêche, fort délabrée, s'est échouée à Luc. Elle était montée par un seul homme, un Anglais de 30 ans environ, mal vêtu et qui paraissait épuisé. Interrogé à la douane il a dit qu'il venait de Dieppe et avait fait le pari d'aller sur cette barque jusqu'à Gibraltar. Ses explications ont paru des moins nettes et les papiers de l'Anglais n'étaient pas en règle. Il a été conduit au vice-consul anglais à Caen. La barque porte à demi effacée cette inscription : 53 D. R. Jeane Dover-Richard Somes.

 

Juin 1887  -  Carte postale.  -  A l'avenir seront punis d'un emprisonnement de 5 jours à 6 mois et de 16 à 3 000 fr., d'amende, ceux qui auront injurié ou diffamé par carte postale. 

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Juillet 1887  -  Saison des bains.  -  Depuis lundi, la compagnie de l'Ouest est obligée de dédoubler ses trains sur Trouville et Cabourg. 

De l'autre côté de l'Orne, les baigneurs commencent aussi à arriver. Comme toujours, Saint-Aubin est la plage privilégiée. Elle le serait cette année plus que jamais si, comme on le dit, le général Boulanger est vraiment en pourparlers pour y louer. Sa nomination au commandement du 13e corps va peut-être le forcer à changer son fusil d'épaule. 

Le Casino de Luc a inauguré dimanche la saison. C’est cette semaine qu'aura lieu au grand Casino de Trouville le premier concert de la saison, dirigé par M. Borelli.

 

Juillet 1887  -  La sécheresse.  -  Si le temps devenu si chaud, si serein, n'est pas défavorable aux céréales, la maraicherie se plaint vivement de la sécheresse prolongée, les légumes  et les fruits ont soif. D'autre part, les vers rongeurs, qui font, sous terre, la guerre à nos récoltes, se développent à l'aise, la pluie ne venant plus les noyer. On demande un peu d'eau.

 

Août 1887  -  Ont dit.  -  On dit qu'une actrice de Paris, assez jolie femme de figure et de corps, en villégiature à Luc, avait l'intention de s'habiller en homme et de venir aux courses dans ce costume. Elle s'était même fait faire une perruque pour ce déguisement. Elle y a renoncé, ayant été informée que, si elle mettait son projet à exécution, procès-verbal lui serait dressé pour substitution de vêtements appartenant à son sexe.                 

 

Septembre 1887  -  Endroit dangereux.  -  Sur la route de Luc à Lion, à droite, on nous signale une ancienne carrière à chaux, très voisine de la route et non comblée. Cette carrière est très dangereuse, surtout la nuit, il serait indispensable que la municipalité de Luc avisât au plus tôt aux moyens de prévenir les accidents qui ne manqueront certainement pas de se produire. Cette carrière est proche de l'endroit où l'infortuné conseiller municipal parisien, Harant, a été trouvé inanimé.  

 

Septembre 1887  -  La grande marée.  -  Dimanche, grande affluence sur nos côtes pour voir la grande marée. L'attente des curieux n'a pas été déçue. Les vagues se précipitaient avec une grande violence le long des falaises qui séparent Luc de Langrune et Lion, souvent même elles se jetaient sur la route. Aussi nombre de promeneurs ont-ils été inondés, notamment un magistrat du tribunal de Caen qui a reçu un superbe coup de mer.  

 

Avril 1888  -  Mort accidentelle.  -  Jeudi, le sieur Romain Turpin, chaudronnier, 50 ans, a été trouvé mort à son domicile, à Luc-sur-Mer, où il vivait seul. Il avait succombé au froid et à l'ivresse.    

 

Juillet 1888  -  Casino de Luc.  -  Fête d'ouverture le 8 juillet. Concert sur la mer, lâcher de pigeons-voyageurs, bal et feu d'artifice. Café – restaurant, prix fixe et à la carte.

 

Août 1889   -  La pierre à poisson.   -   A Lion comme à Luc, à Luc comme à Langrune et à Saint-Aubin, la pierre à poisson est un monument, un temple qui, tous les matins, voit  groupés autour de lui ses fidèles. Ce n'est rien, et s'est tout, un microscopique dolmen en pierre de taille recouvert, par un anachronisme impardonnable, d'une toiture de zinc. Son grand prêtre, le crieur, est presque un dieu : son carnet d'une main, son crayon de l'autre, il préside au sacrifice. Les victimes défilent, se succèdent, les soles remplacent les homards, brèmes, les turbots. Fiévreusement, il interroge de son regard perçant, non pas leurs entrailles.... mais les yeux des acquéreurs.

La pierre à poissons vie, c'est l'agora, c'est le forum où, tous les matins dès huit heures, à l'appel de la cloche, se réunissent les Athéniens et les Romains du XIXe siècle. La foule s'y presse nombreuse, elle suit  attentivement, les moindres paroles de son orateur qui, du haut de la pnyx, des rostres,  déclame d'une voix tonnante les mises à prix et les surenchères.

La pierre à poisson, mesdames, c'est un prétexte aux gracieux déshabillés du matin, c'est un prétexte au pied finement cambré pour se montrer dans une mule découverte, aux cheveux noués à la hâte pour dérouler les mèches rebelles d'or ou de jais.

Que n'est-ce pas encore ? C'est une institution, c'est un comptoir de libre-échange, c'est...... Je n'en finirait plus.

La pierre à poisson, baigneurs, c'est mieux que tout cela, c'est la vie des pêcheurs. C'est là que pendant trois mois, la vente du poisson subvient à leurs besoins de toute l'année. Acheteurs, ne craignez pas d'ouvrir la main un peu grande, surenchérissez, ne voyez-vous pas le pauvre pêcheur, son panier à la main, qui attend impatiemment le produit de la vente.

 

Avril 1890  -  Tramway.  -  Le ministre des travaux publics va demander la déclaration d'utilité publique pour les ligues de tramway de Dives à Ouistreham, Grandcamp à Isigny, Ouistreham à Luc-sur-Mer. 

 

Avril 1890  -  Une nouvelle épidémie.  -  Une maladie appelée la « Nona » a été signalée d'abord en Italie, plusieurs cas viennent de se produire en Suisse, on craint qu'elle ne gagne la France. Les personnes atteintes restent comme mortes, cette léthargie dure quatre jours, puis on revient. Les cas de mort sont rares.                 

 

Avril 1890  -  Chiens errants.  - Par arrêté, la circulation des chiens est interdite dans le Calvados jusqu'au 5 juin, à moins qu'ils ne soient muselés ou tenus en laisse. Sont exceptés  les chiens de berger ou de bouvier. Ceux qui n’auront pas de collier et dont le propriétaire sera inconnu dans la localité seront abattus. 

 

Avril 1890  -  Questions de salubrité.  - Dans toutes les communes, au point de vue de la salubrité, on éloigne le plus possible les cimetières du centre. Au Vieux-Luc, c'est tout le contraire. Il y a, en ce moment, à la préfecture, une demande, d'agrandissement du cimetière actuel, situé au centre même de la commune. Nous espérons que la préfecture refusera cette autorisation, surtout à une commune dont l'état sanitaire n'est pas exempt de reproches.                 

 

Juillet 1890  -  Bains de mer.  -  Le casino de Luc a ouvert aussi ses portes le 13 juillet M. Cuvellier nous promet des merveilles, c'est homme à tenir parole. 

— Le casino et le théâtre de Cabourg ont inauguré le même jour. Le représentant de la société, M. Masson, n'a rien négligé pour attirer et satisfaire la clientèle de ce rivage privilégié. 

— A St-Aubin, réouverture de Salon dit des Familles. 

— A Courseulles, où habite en ce moment M. Jules Rocques, directeur de l’Égalité et du Courrier français, il y aura dimanche un grand concours de musique.  

 

Août 1890  -  Sauvé par la mort.  -  La femme Darou, née Augèle Pacary, 24 ans, demeurant à Luc-sur-Mer, placée en flagrant délit d'adultère, a été condamnée pour ce fait à quinze jours de prison, son complice, un sieur Émile Flambart, âgé de 35 ans, a fait faux bond à la justice, car il est mort depuis la constatation du délit.  

 

Avril 1891  -  Le Conseil général.  -  Le conseil a émis le vœu que la société Decauville soit autorisée à installer immédiatement le tramway de la gare de Luc à Ouistreham, de façon que la  ligne puisse être livrée au public dès l'ouverture de la saison des bains. 

En ce qui concerne le tramway de l'arrondissement de Bayeux, il a émis l'avis qu'il y a lieu de mettre à l'étude une section raccordant directement à Bayeux la section de Courseulles à Arromanches, qui passerait par Ryes et Sommervieu et serait substituée à la section d'Arromanches à Port-en-Bessin.

 

Juin 1891  -  Accident en mer.  -  Le 28 juin, un jeune homme partait pour faire une excursion  en mer avec trois matelots. Au bout de quelque temps, une idée le prit et il se hissa au  mât de l'embarcation. Inutile de dire que l'équilibre fut dérangé par ce poids, et que l'embarcation chavira.

Heureusement, les trois matelots étaient excellents nageurs.  Quand au novice, il se  cramponnait désespérément et on le ramena à terre, guéri pour longtemps de ses fantaisies acrobatiques.

Le lendemain, une femme se baignait sur la  plage, quand tout à coup on la vit se débattre et disparaître. M. Henri de Longchamp, qui se trouvait en bateau non loin de la, se jeta aussitôt à l'eau tout habillé et pu la ramener sur le bord. 

 

Juin 1891  -  Les orages.  -  Les derniers orages ont occasionné de grands ravages dans notre contrée. Ces orages se sont fait sentir dans toute la France. A Limoges, les recolles ont été détruites par la grêle. 

—  Près de Château-Thierry, une femme a été tuée par les grêlons. 

—  C'était lundi la Saint-Médard, il a plu. En aurons-nous pour 40 jours ?

 

Juin 1891  -  Tous les sacrements.  -  Mon Seigneur l’évêque de Bayeux vient de visiter plusieurs communes du littoral. Il a donné, à Lion, tous les sacrements : baptême, confirmation  et communion, à un personnage de la commune. Puis il est allé dans plusieurs communes confirmer les enfants de la première communion. A cette occasion, il y a eu une fausse alerte. A Langrune, on a voulu annoncer la fête par un carillon, les pompiers de Luc ont cru qu'on sonnait au feu et sont accourus.                 

 

Juillet 1891  -  Coups suivis de mort.  -  Vendredi soir, un jeune homme de Luc, M. Dubois, âgé de 24 ans, qui venait de terminer son service militaire, se rendait à Luc en vélocipède, lorsqu'il aperçut, à quelque distance en avant un groupe d'ouvriers employés à la construction du tramway de Ouistreham à Luc. Malgré le bruit des grelots du vélocipède et les sons répétés de la trompe, ces individus refusèrent de livrer passage au véloceman, qui dut mettre pied à terre. 

A peine eut-il atteint le groupe des ouvriers qu'un violent coup de poing le jeta sur le sol. Il se releva aussitôt et leur dit que s'attaquer ainsi à un passant inoffensif était une lâcheté. Un des ouvriers, en réponse à cette très juste protestation, répondit par un violent coup d'une pince de fer. Le malheureux jeune homme put, non sans peine, arriver à Luc, chez son père, entrepositaire. Un docteur, immédiatement appelé, constata de graves blessures internes, à la suite desquelles M. Dubois est mort la nuit suivante. Le parquet de Caen s'est transporté à Luc.

 

  Juillet 1891  -  Une lâche agression.  -  Un jeune homme de 25 ans, M. Dubois, qui passait samedi dernier sur une bicyclette près du tramway en construction, a été attaqué par des Italiens, employés à ce travail, et horriblement maltraité. La malheureuse victime de cette lâche agression a succombé, dans la nuit. Le parquet s'est rendu sur les lieux pour procéder à une enquête.  

 

Juillet 1891  -  Le tramway.  -  Le tramway de Luc à Ouistreham s'avance et tout fait espérer qu'il pourra être inauguré d'ici quelques jours. Une petite tranchée, destinée à recevoir les rails, vient d'être creusée sur un des côtés de la route de Ouistreham. Malheureusement, les beaux arbres, qui longeaient le parcours de Riva-Bella au canal, ont été abattus, au grand mécontentement des habitants et des promoteurs, qui y trouvaient à quelques mètres de la mer, de la fraîcheur et de l'ombrage.  

 

Juillet 1891  -  Le tramway.  -  C e pauvre tramway, de Luc à  Ouistreham il y a si longtemps qu'on en parle, on avait annoncé son baptême pour le 5 juillet, et il n'est pas encore né. Les travaux sont cependant fort avancés ; mais on parle de tout  détruire, parce qu'il y a des inconvénients auxquels  on aurait du songer tout d'abord ; danger d'incendier les récoltes, crainte  d'accident pour le bétail et les voitures sur une route trop étroite. Fallait-il attendre si longtemps pour deviner cela ? Voilà pourtant la saison où cette voie rendrait de grands services.  

 

Juillet 1891  -  Le tramway de Luc-sur-mer à Ouistreham.  -  Samedi dernier, M. Le préfet du Calvados,  accompagné de M. Paul Banaston, président du Conseil général, et d'un grand  nombre de conseillers généraux, de MM. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées et des mines, se sont rendus à Luc-sur-mer pour procéder à l'examen du tramway à vapeur concédé à la  société anonyme des établissements Decauville aîné, et qui doit servir de type au réseau du Calvados.

La voie est du type Decauville, les rails pèsent 15 kilos le mètre courant et sont rivés sur des traverses également en acier, pesant également 15 kilos.

Les voitures sont de quatre types : les deux premiers sont fermés, ils constituent le type normal. Une de ces voitures comporte à une extrémité un fourgon à bagages, à l'autre, un compartiment contenant 18 voyageurs de seconde classe ; l'autre est une voiture mixte, c'est à dire qu'elle contient deux  compartiments, un de première classe à 8 places, un de seconde à 14 places. Tous ces wagons communiquent entre eux par un couloir central, un passage permettant de gagner sans  difficulté  la plate-forme voisine. Les plates-formes, entourées d'un grillage à hauteur d'appui, sont d'un accès très facile. Les autres voitures sont du type connu de l'Exposition : ce sont des chars-à-bancs qui ne seront mis en service que l'été ; elles sont très appréciées des baigneurs et des touristes, qui les préfèrent quand il fait beau temps. Le tramway de Luc à Ouistreham, est décidément une entreprise  d'avenir.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1891  -  Les bains de mer.  -  Le mauvais temps retarde les arrivées. Tous les médecins sont unanimes pour constater que l'état sanitaire de nos côtes n'a jamais été aussi bon. Il y a de grandes locations de faites, mais c'est pour août et, septembre. 

A Trouville, le monde commence à venir, M. de Maraine, le directeur du Casino, n'aura pas en vain fait les plus grands sacrifices pour grouper tous les plaisirs dans son établissement. 

— Les autres casinos ont entre-baillé leurs portes. Celui de Luc les ouvre toutes grandes dimanche prochain par une brillante, fête terminée par un feu d'artifice. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1891  -  Le tramway de Luc.  -  Plusieurs de nos confrères avaient annoncé son inauguration pour dimanche. Nous n'avons pas cru, avec raison, devoir ajouter notre publicité à la leur. Au moment de la mise en marche, l'administration a mis son veto. Elle craint les accidents, il est un peu tard.                  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1891  -  Mort naturelle.  -  M. Dubois, qui a eu, à Luc, une altercation avec deux individus qui voulaient l’empêcher de passer en vélocipède, est mort dernièrement. L'enquête a  démontré que cette mort était naturelle. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1891  -  Les bains de mer.  -  Petit à petit la monde arrive, mais pas aussi vite et avec l'empressement que le désireraient les habitants de nos cotes. Ce n'est cependant pas faute de réclame, car on en fait, cette année, surtout pour Trouville où toutes les attractions vont se trouver groupées pendant une quinzaine de jours. ; Le Casino fait des merveilles, l'Eden rouvre ses portes et annonce Yvette, pour les 15 et 10 août. Les mail-coaches garden feront des excursions chaque jour. Le téléphone entre Paris sera prochainement installé. 

Pendant ce temps-là, le tramway de Luc à Ouistreham est à l'arrêt. Cela vient des ponts et chaussées et de la voirie qui se disputent le contrôle de cette lignette. L'affaire est soumise au conseil d'État qui ne fera sans doute pas connaître sa décision avant Pâques ou la Trinité.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1891  -  De plus en plus fort.  -   M. Besnard, l'infatigable coureur, s'engage à partir de Luc, le dimanche 4  octobre, en même temps que le train de 3 h. 15, et à être arrivé place St-Pierre, à Caen, avant tout voyageur qui aurait pris le train, et accepterait son défi. Il autorise même le voyageur à prendre un coupé pour venir de la gare à la place St-Pierre.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1891  -  Le coureur Besnard.  -  M. Besnard avait, on le sait, parié qu'il partirait de Luc, dimanche dernier, au premier coup de sifflet annonçant le départ du train de 3 h. 15 et qu'il serait à Caen, au restaurant Fabre, avant ses adversaires venus par le train. Ce pari a été annulé. Après avoir fait les deux premiers kilomètres en 6 minutes, M. Besnard a dû s'arrêter, ses chaussures, trop lourdes, lui blessant les pieds. Il n'en a pas moins, après cet arrêt, continué sa route jusqu'au restaurant du Calvaire St-Pierre, et a parcouru les 12 kilomètres en 55 minutes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Tribunal de Caen.  Jean-Baptiste Hébert, 16 ans, jardinier à Luc, violences légères envers la fille Testard, 2 mois. (Loi B.) (Source : Le Bonhomme Normand)

   

Juillet 1892  -  Bains de mer.  -  On commence à louer sur nos côtes, quelques hôtels sont déjà garnis. Le casino de Trouville va ouvrir. La jetée-promenade doit être prolongée et permettra de partir pour le Havre et d'en revenir à heure fixe, sans atteindre le bon vouloir des marées. 

— Le capitaine Mayer, tué si malheureusement en duel, venait tous les ans avec son père et sa mère passer la saison des bains de mer à Luc, hôtel Belle-Plage. Il était très doux, pas fier et très estimé. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1892  -  Bains de mer.  -  Les chaleurs font fuir Paris et rechercher les bords de la mer. Aussi les baigneurs commencent-ils à arriver. Le casino de Trouville, toujours dirigé par M. de Maraine, vient de publier son tableau de troupe. Il est très complet. La jetée en fer a été essayée. Tout porte à croire que vers le 10 juillet le public pourra bénéficier des inestimables avantages d'un nouveau service régulier, sans souci des bases-mer. Les régates de Trouville auront lieu les 30 et 31 juillet et le 1er août. 

 - Ouverture du casino de Luc le 10 juillet, Jeux, orchestre choisi, petite troupe d'opéra et de comédie recrutée parmi les meilleurs artistes. 

 - Mme Messeline qui a joué 80 fois miss Helyette, à Bruxelles, est descendue à l'hôtel Belle-Plage. 

 - Caen Bains de Mer a fait sa réapparition. Toujours frais, toujours soigné, notre confrère. Il fera bien de surveiller son correspondant d'Arromanches qui lui fait dire que le maire ne fait pas réparer l'effondrement des digues : d'abord, parce que les digues ne sont pas défoncées, ensuite, parce que cela ne regarde pas le maire. 

 - Autre éclosion : « l'Echo des Plages », bi-hebdomadaire, journal des stations de Beuzeval-Houlgate, Dives. Cabourg, le Home, Ouistreham, Lion, Luc, Langrune, St-Aubin, Bernières et  Courseulles. — Bureaux et rédaction, 102, rue Saint-Pierre, Caen.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Drame à la Gui-gui.  -  Nos lecteurs n'ont pas oublié que le 16 juin, une femme une femme Baron tirait, à Luc, plusieurs coups de revolver sur le sieur Victor Rollet, marchand de gui-gui et que, par ricochet, une dame Dereau était atteinte. Tous les deux, heureusement, ont été que légèrement blessés. 

Voici la cause de ce drame : Victor Rollet vivait maritalement rue de Falaise avec une dame Baron, 27 ans, dont le mari habitait le n° 23 de la même rue. Rollet et sa maîtresse se brouillèrent. La dame se remit avec son mari et se mit à faire concurrence à son ancien amant en vendant de la Gui-gui. Tous les deux se rencontrèrent à Luc, elle vendant  de la bonne gui-gui à la pomme pour les hommes, lui, à la vanille pour les filles. Gros mots, Bousculade et coups de revolver par la dame Baron qui vient d'être condamnée à 6 mois de prison pour coups et blessures et pour port illégal d'arme prohibée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -  Vol et évasion.  -  Henri Lemarchand, journalier à Luc, a été surpris, mercredi, par les gendarmes, volant des légumes à son beau-père, le sieur Gervais. Enfermé au violon, il a trouvé moyen de briser la serrure de la porte du violon. Quand on est revenu pour le chercher, il avait pris la fuite. On est sur sa trace. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -  Tramway.  -  Le tramway Decauville de Dives, par Sallenelles , Bénouville et Ouistreham, marche jusqu'à Luc. Pour le moment, ce chemin de fer minuscule est peu suivi. Est-ce parce qu'il est encore inconnu, ou parce que les prix sont trop élevés, ou encore parce qu'on est sûr, en secondes et troisièmes, d'en revenir avec une fluxion de poitrine ?  

Est-ce que le sénateur Decauville aurait dans sa manche quelques médecins sans clients ?   (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  drapeau tricolore.  -  A propos du drapeau tricolore, l'un de nos confrères raconte que, lors de la procession du premier dimanche, des pêcheurs de Luc avaient édifié un reposoir au bord de la mer et l'avaient décoré du drapeau national, et que ce drapeau avait été arraché sur les ordres du curé. 

Ce n'est pas cela du tout. Le reposoir en question était orné d'un tas de petits drapeaux aux trois couleurs. Pour donner plus d'éclat au reposoir, le curé fit demander le drapeau de la mairie. Le maire envoya le sien.  Mais comme il faisait du vent, on ne put le déployer, et on le remisa. Colère du maire. 

Bref, subissant l'influence de quelques mauvais esprits et furieux, dit-on, que son drapeau n'ait pas reçu la bénédiction du Saint-Sacrement, il a, au dernier moment, interdit les processions du deuxième dimanche. Impossible d'être plus maladroit, n'est-ce pas ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  La saison des bains.  -  Le beau temps amène déjà des baigneurs. M. Pasteur est arrivé cette semaine à St-Aubin, où il restera un mois. 

-  Ce sont MM. Noël et Passard, propriétaires du Grand-Hôtel de Monaco, qui se sont rendus concessionnaires des établissements de la plage de Cabourg, hôtel et restaurant. 

-  M. Lajoye a loué l'hôtel Belle-Plage de Luc à un homme du métier, M. Menard, dont les parents tiennent un hôtel à Paris. L'ouverture a lieu dimanche prochain. 

-  M. Simon-Max, l'artiste parisien si connu et si aimé, vient de. prendre la direction du casino de Villerville, troupe choisie, avec Mme Simon-Girard en tête. Tous les jours, Five O'Clock.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1893  -  La sécheresse.  -  Dimanche, dans toutes les églises du diocèse, on a donné lecture d’une lettre de l’évêque de Bayeux, prescrivant des prière pour obtenir la Cessation de la sécheresse. (Source B.N.)

 

Mai 1893  -  Mandats-Poste.  -  Sous peu, le paiement des mandats-poste pourra être fait à domicile par les facteurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  A propos de sécheresse.  -  La plus grande que nous avions eue en Normandie est celle de 1559. De Pâques à la Toussaint la chaleur fut fort grande, dit M. de Bras. Le temps était toujours à l'orage et, pendant plus de six mois, il ne tomba pas, ou très peu d'eau. L'hiver qui suivit fut très doux et les violettes de mars parurent en janvier. Les arbres, trop avancés, donnèrent peu de fruits. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Découverte d’un cadavre.  -   On a trouvé, sur la plage de Luc, le cadavre d'un homme paraissant âgé de 40 à 45 ans. C'est celui d'un marin anglais qui aura péri, il y a six semaines, dans un naufrage.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Orages.  -  Mardi l'après-midi, un orage d'une grande violence s'est déclaré sur notre région. A Caen et environs, pluie, vent et tonnerre. A 3 heures du matin, la foudre est tombée place Singer sur les ateliers de M. Margellé, fabricant de pain d'église. Une cheminée de six mètres a été coupée et est tombée sur les ateliers dont les ouvriers étaient absents. Mme Margellé a cru voir comme un pigeon blanc passant devant ses yeux.

Une heure après le tonnerre tombait sur le clocher d’Allemagne et, par contre-coup causait des dégâts à la maison de M. Boivenel, de plus l’enseigne du restaurant Lecomte, soutenue par une tige en fer, était brisée. 

A Luc, elle est tombée sur le clocher sans occasionner de dégâts appréciables.

A Bayeux, le tonnerre est tombé sur une maison située, rue des Bouchers et occupée par M. du Boscq de Beaumont. La foudre a frappée sur le bord de la toiture, enlevant une cinquantaine d’ardoises et faisant un trou d’un mètre de diamètre environ, elle a suivi le tuyau de la gouttière et est allée se perdre dans un puisard établi au pied.

A Crocy, la foudre est tombée sur un bâtiment qui a été complètement brûlé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1894  -  Tramway du littoral.  -  Le tramway, qui, longeant les rives du canal, se dirigé d'un côté vers Dives et de l’autre vers Luc, par Riva-Bella, Hermanville et Lion, cessa d'être la propriété exclusive de MM. Decauville et Cie, qui l'ont construit. Il est apporté par eux à la société caennaise des Tramways, qui vient de se fonder et dans laquelle l'élément caennais va être prépondérant. 

Ce tramway échappé ainsi aux complications qui auraient pu menacer son existence, s'il avait continué d'appartenir à la société des établissements Decauville, qui parait traverser une crise sérieuse. Il restera à obtenir la ratification, du conseil général et du ministre des travaux publics. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1894  -  La saison.  -  On se prépare sur nos côtes, à inaugurer la saison 1894. A Trouville, nous voyons avec regret M de Maraine prendre sa retraite. Il est remplacé comme  directeur général, par M. Hédin. La direction des jeux est confiée à M. Maris, artiste de l’Opéra-Comique.

—   Luc va s’embellir, la terrasse de l'hôtel Belle-Plage sera transformée en jardin de plaisance. M Ménard, le directeur de l'an dernier ayant résilié la gestion en sera la même que les années précédentes, avec un maître d'hôtel très compétent en plus, c'est dire que, comme prévenance, confortable et table, rien ne laissera à désirer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1894  - Bains de mer.   -  Quoi qu'en disent les journaux de Paris, les baigneurs sont encore clairsemés sur nos côtes. Il y a un certain mouvement de voyageurs, mais ils ne font que passer, aussi ce qui gagne le plus ce sont les chemins de fer, le tramway de Ouistreham et les hôteliers. 

A Villerville a du succès avec sa baleine. 

A Cabourg, Houlgate, Luc et Saint-Aubin, on organise des soirées et des représentations théâtrales. 

Ce n'est pourtant pas l'appât qui manque, car voilà l'hôtel Belle-Plage, de Luc, en train de faire une innovation sure de porter ses fruits. A partir de dimanche, sans augmentation de prix, toute personne aura, au déjeuner comme au dîner, droit à un café, à un thé ou à une liqueur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1894  -  La saison.   -   Le temps est décidément contre la saison balnéaire. Juillet a été tout ce qu'il y a de plus mauvais. Août est relativement moins bon encore. Il y a chaque jour presque autant de départs que d'arrivées. C'est la ruine pour les uns, la misère noire pour les autres cet hiver. 

Quelques hôtels sont cependant privilégiés : à Luc, Belle-Plage est comble ; à Arromanches, les hôteliers ne savent où donner de la tète en présence de l'invasion d'Anglais qui les assaillent. 

Partout, les directeurs de casinos se mettent en quatre pour attirer le monde, mais, malgré les réclames suggestives publiées par les journaux de Paris, les salles de théâtre, de concert et de bal sont vides, le baccara et les petits chevaux mêmes sont délaissés. 

Ce qui ne manque pas par exemple, ce sont les bicycles hommes et femmes. Toutes les routes droites en sont sillonnées, non sans danger pour les piétons. 

A ce propos, le maire de Trouville, qui a réussi cette année à faire aller à peu près au pas les voitures rue des Bains, ferait bien d'interdire cette voie étroite et tortueuse aux bicyclettes. Chose rare par ces temps pluvieux, la santé publique est bonne partout. Trouville seul est sous le coup d'une douce épidémie : on ne peut pas faire quatre pas sans rencontrer une femme en position intéressante. On met cet état de bien faire sur le compte de la vaccination que tous les Trouvillais, hommes et femmes, ont dû subir cet hiver. Aussi, chaque fois que les baigneurs rencontrent une femme grosse, murmurent-ils en riant : « Encore une qui a été vaccinée » ! (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Le froid.   -  Il fait un froid glacial depuis quelques jours. Le temps est à la neige. A Paris, il en est tombé et le froid a déjà fait des victimes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Chevaux et mulets.   -  Les propriétaires de chevaux, juments, mulets et mules devront se présenter a la mairie de leur commune avant le 1" janvier pour faire la déclaration des animaux qui sont en leur possession, sans aucune distinction, et en indiquer l'âge et le signalement. Il leur sera donné récépissé de cette déclaration. La loi punit d'une amende de 25 fr. à 1,000 fr. le défaut de déclaration. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Accident sur la ligne de Caen à la mer.   -  Dimanche matin, le brouillard était si épais qu'au passage à niveau situé entre la Délivrande et Luc, à la sortie de la Délivrande, une charrette appartenant à M. Victor Lemarchand, propriétaire à Luc, s'est engagée sur la voie au moment du passage d'un train. Le cheval a été tué et la voiture brisée, mais, par un heureux hasard, M. Lemarchand, qui se trouvait dans la voiture, n'a eu aucun mal. Les voyageurs du train n'ont ressenti qu'un léger choc. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1895  -  Les conséquences de l’hiver.   -   En outre des arbres, arbustes et fruits perdus, on estime à six millions les huîtres qui ont péri par suite des gelées. Cancale est dans la consternation. A Huberville (Manche), deux petits agneaux ont été à demi dévorés par des corbeaux. L'un avait les deux yeux et les boyaux mangés. 

Sur notre littoral, il y a encore des manceaux de crabes et étrilles gelés. Dans plusieurs caves, le cidre a gelé et les tonneaux ont éclaté. On nous signale plusieurs à mulons de blé dont le grain a été complètement dévoré par les corbeaux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Médecine gratuite.  -  Les préfets sont en train de mettre à exécution une loi votée depuis longtemps déjà par les Chambres : L'assistance médicale dans les campagnes. 

Ça ne va pas tout seul, car les conditions sont dérisoires pour les médecins : 1 fr. par visite jusqu'à quatre kilomètres ; 50 centimes par kilomètre en plus. Passe encore pour les médecins qui ont cheval et voiture, mais, pour les autres, quatre kilomètres aller et retour à pied, ajoutés au temps de visite et du repos, donnent bien trois heures, quelque chose  comme sept sous de l'heure. C'est-à-dire que le dernier des maçons gagnera davantage que ne recevra un médecin. 

Comment veut-on que ce service soit bien fait ? C'est impossible. Il sera fait comme celui du dispensaire, à Caen, où il faut la croix et la bannière pour avoir la visite des médecins titulaires. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Carnage de chats.  -  Dernièrement, deux marchands de Luc se rencontraient dans le train, lorsque l'un proposa à son compagnon de lui livrer vingt-cinq chats à quinze sous la pièce dans le délai de huitaine. Au jour fixé, la livraison eut lieu et l'acheteur porta sa marchandise au Havre, où le chat, affirme-t-on, est préféré au lapin. 

Ces vingt-cinq animaux ont été pris sur Luc, Langrune et Saint-Aubin ; c'est cette dernière commune qui a fourni la plus grande partie de la livraison, à la grande rage des Saint-Aubinaises, qui parlent de porter plainte. Elles feraient bien, car, le chat étant un animal domestique, il pourrait en cuire à ceux qui les ont happés et vendus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Trois pêcheurs noyés.  -      Samedi, vers 11 heures du matin, plusieurs barques de pêche, appartenant à Luc-sur-Mer, et une de Courseulles, se trouvaient en face Courseulles et se livraient à la pêche aux huîtres. Elles étaient sur le point de revenir, quand tout à coup, sous l'action d'un coup de vent, l'une d'elles, la barque « le Cle », chavira et disparut sans que les autres aient eu le temps d'aller assez vite pour porter secours aux victimes. Cette barque, qui appartient à M, Lemanissier, était montée par Eugène Aubey, 68 ans, Aimé Têtard, 60 ans, et Paul Têtard, 28 ans, tous pères de famille. Deux cadavres des naufragés ont été recueillis. Quant au malheureux Paul Têtard, son corps n'a pas été revu et, comme il était bon nageur, on suppose qu'il s'est trouvé embarrassé dans la voile ou dans les cordages. Les deux cadavres ont été rapportés à Luc, où l'inhumation a eu lieu, lundi matin, au milieu d'un grand concours de la population.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Les hannetons.  -  Le conseil général du Calvados a décidé d'accorder des primes de dix centimes par kilogramme de hannetons ramassés dans le département pour être détruits. Ces hannetons devront être apportés à la personne déléguée par le maire, pour être détruits. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1895  -  Fuyez les arbres pendant l’orage.  -  Nous sommes menacés d'orages. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de ne jamais se mettre à l'abri sous les arbres  pendant la tourmente. Quatre malheureux ont été victimes de cette imprudence la semaine dernière. Deux à Chaudoir et deux à Chambles. ( Le Bonhomme Normand )

 

Août 1895  -  Les fêtes de Luc.  -  La « Plage des caennais » prépare de multiples fêtes dont voici ta première tranche : 

Dimanche prochain, 11 août, Fête de la Voile et de l'Auto (régate des Marins de Luc et gymkhana automobile organisé par l'A. C. 0.) et Festival musical par la fanfare libre de Vernon.

Du 9 au 15 août, Semaine de la Mer (course de natation, courses de périssoires, courses aux canards).

Samedi 15 août, Fête de la Plage et de la Digue (défilé : bicyclettes, patinettes, enfants costumés, concours de cabines décorées), le soir, Carnaval d'été, illumination de la digue, bataille de confetti, fête vénitienne et feu d'artifice en mer.

Dimanche 16 août. Fête du Parc (théâtre de verdure et (concert, buffet champêtre), fête de nuit, embrasement du parc et embrasement général. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Nouvelle question du jour.   -  La mort de l'enfant du sieur Mauger, habitant Luc, à la suite d'une attaque de croup, vient de poser la question du sérum sur un terrain nouveau. 

Le docteur déclara que l'inoculation du sérum peut seule sauver l'enfant. Le père se rend à Caen et y arrive vers dix heures du soir. Il va chez l'un des nombreux dépositaires du précieux remède. La bonne lui répond que son maître est couché et qu'elle ne le réveillerait pas alors même que tous les enfants de Luc seraient à l'agonie. 

Le père revient à Luc. Il rend aussitôt compte au docteur de son insuccès. La nuit se passe. Le docteur aurait pu venir à Caen et, plus autorisé que le pauvre père, obtenir le précieux remède, n'importe comment. Au lieu de cela, il a attendu jusqu'au lendemain matin l'ouverture du bureau de poste pour télégraphier au préfet qui, plus éveillé, s'est empressé, nous devons le dire a sa louange, d'apporter en voiture le sérum introuvable. Mais, trop tard, hélas ! Le pauvre petit avait cessé da vivre. 

Comme nous le disons plus haut, cette mort pose la question du sérum sur un nouveau terrain. Que les détenteurs de cette panacée soient les carabins de l'école de médecine ou les soi-disant savants de la faculté des sciences, ou même le modeste préfet du Calvados, cela nous est bien égal, mais au moins que, dans les cas pressants, on sache où trouver a coup sûr ce remède pour lequel tant de bourses, y compris la nôtre, se sont largement ouvertes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Des mariés qui ne le sont pas.  -  Le code interdit le mariage entre beau-frère et belle-sœur. Un mariage de ce genre doit être autorisé par le chef de l'État. Le Moniteur assure que l'adjoint de Luc a marié un beau-frère et une belle-sœur sans exiger cette autorisation. C'est à peine croyable, car, il doit bien y avoir à la mairie de Luc un code civil. Dans tous les cas, les nouveaux époux peuvent se quitter sans divorce, car ils ne sont pas du tout mariés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1896  -  Respect au règlement .  -  Plusieurs personnes ont été bousculées cette semaine dans les rues de Caen, par des bicyclistes qui n'avaient pas la sonnette réglementaire. Espérons qu'on fera désormais observer le règlement qui les oblige à l'avoir. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1896  -  La saison.   -   En cette dernière semaine, il est arrivé beaucoup d'étrangers sur notre littoral. On a dû dédoubler plusieurs trains, mais ce sont presque tous voyageurs d’hôtel. Aussi, de Trouville à Grandcamp, les hôteliers ont dû refuser du monde, notamment à l'hôtel de Paris de Trouville, et à l'hôtel Belle-Plage de Luc.

— La petite lignette de Dives et la grande de Caen à la mer, s'amusant toujours à ne pas correspondre, on a établi un service d'omnibus-tramway entre Luc et Saint-Aubin.

A propos du chemin de fer de Dives, on nous en signale une bien drôle. Dans la gare de Dives, on a pu voir, pendant plusieurs jours, deux horaires différents, l'un du 1er, l'autre du 8 juillet. Vous jugez du désappointement des voyageurs n'apercevant que celui du 1er et se fixant sur ces heures de départ.    A Lion, en pleine commune, la compagnie voulait établir une nouvelle voie. En présence de l'opposition, elle y a renoncé.

Les casinos font toujours des affaires, surtout avec les jeux, petits et grands. Solennité, lundi au casino de Trouville, avec Sarah Bernhardt, puis viendra Saint-Germain, sans compter les artistes de l'Opéra-Comique qui se font entendre à presque toutes les représentations.

— Vendredi, casino de Luc, soirée des plus attrayantes au bénéfice de l'excellent chef d'orchestre, M. Mâche. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1896  -  Nouvelle croisade.  -   De par un bref des pontifes de Ouistreham, le territoire de Luc est mis à l'index. Voici à quelle occasion.

Il y a, dans cette commune, deux écoles de filles : une congréganiste et une laïque. Les congréganistes avaient une bannière, les laïques firent une souscription pour en acheter une. Mais voilà que le curé refusa de la bénir. Cela vexa le maire qui répondit, à ce refus, par l'interdiction de toute espèce de procession dans sa commune. Sur ces entrefaites, les chrétiens de Ouistreham se rendirent à la Délivrande. Ils voulurent passer par Luc. Le garde champêtre leur fit rebrousser chemin. Ça les embêta d'autant plus qu'il faisait une chaleur à boire la mer et les poissons.

C'est à la suite de ces incidents que les chrétiens de Ouistreham ont levé la bannière de la révolte, et poussent les paroisses qui viennent à la Délivrande à renier les eaux et le gros bère de Luc pour aller se baigner et s'abreuver à Langrune. Mais ça ne prend pas. (Source  : Le Bonhomme Normand)

Juillet 1896  -  Ce qui fait mal aux uns, profite aux autres.  -  Nos lecteurs se rappellent que l'administration de Luc avait répondu au refus du curé de bénir la bannière des filles de l'école laïque en interdisant toute procession sur le territoire de la commune.

La première qui se présenta fut celle de Ouistreham, elle dut rengainer ses bannières. L'affaire paraissait apaisée, lorsque le curé de Saint Pierre de Caen, lors d'un récent pèlerinage, auquel la fanfare de Saint-Joseph prêtait son concours, critiqua en chaire l'administration de Luc. Les Lutins s'en vengèrent en interdisant à la fanfare de se faire entendre sur la plage. Elle fît voile vers les rives de Langrune qui a ainsi profité de cette aubade et de cette aubaine. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1896  -  Noyé.  -   Le nommé Modeste Laurent, 16 ans, était occupé à pêcher des crabes à l'endroit appelé la « Brèche-de-Lion » à Luc-sur-Mer, lorsqu'il fut surpris par la marée montante. A ses cris, son père qui pêchait à quelques pas plus loin, seul, tenta de le sauver, mais ne pouvant y parvenir, il appela au secours.

Les sauveteurs Henri Michel et Alexandre Letellier sautèrent dans une barque et se rendirent sur le lieu de l'accident. Ils ne purent que recueillir le cadavre du jeune Laurent,

— Mardi matin, le matelot Dugoua, 28 ans, de la « Rose-Adeline » de Honfleur est tombé à la mer, en vue de la Hève. On n'a pas retrouvé son cadavre. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  Voleur de vache arrêté.   -  Henri Louis dit Quiquemelle, 34 ans, marchand de poisson à Luc-sur-Mer, recherché depuis longtemps, sous l'inculpation de vol d'une vache dans les champs, a été arrêté et emprisonné à Caen. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1896  -  La fête de Luc.   -   Dimanche, il y avait beaucoup de monde à la fête donnée au Casino de Luc au profit de l'association de prévoyance du quartier maritime de Caen. La foule était si grande qu'on a dû retarder l'heure du concert pour arriver à placer tout le monde.

Les principaux lots de la tombola ont été gagnés par les numéros suivants : 1127, broche en or avec perles fines, ou 200 fr., gagné par M. Félix Marie, maître d’hôtel du Petit-Enfer ; 1332, bracelet gourmette en or, ou 150 fr. ; 112, épingle de cravate or et diamant, ou 100 francs. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Accidents.  -  Arrondissement de Caen — A Cabourg, en face la gare du tramway, un cheval attelé à une carriole, conduit par le sieur Touchard fils, s'est emballé et la voiture a versé. Touchard en a été quitte pour la peur.

— La voiture du sieur Levain, loueur de voitures à Luc-sur-Mer, s'est inversée au passage à niveau en montant sur un tas de matériaux provenant de réparations faites par la compagnie du chemin de fer de Caen à la Mer, et dont aucun éclairage ne signalait la présence. Le sieur Levain s'est luxé la clavicule. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Mesures contre la rage.  -  Un nouvel arrêté préfectoral prescrit que, jusqu'au 1e février 1897, tous les chiens circulant sur la voie publique seront muselés solidement ou tenus en laisse, à l'exception seulement des chiens de berger ou de bouvier et des chiens de chasse. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Le tirage au sort.  -  L'examen des tableaux de recensement de la classe 1896 et le tirage au sort commenceront le 18 janvier 1897. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Tribunal de Caen.  -  Ignace Letellier, 39 ans, marin à Luc-sur-Mer, 40 fr., coups et blessures au sieur Michel. 

— Ignace Letellier, 39 ans, marin à Luc-sur-Mer, 36 fr., outrages à un garde et tapage. Confusion avec la peine ci-dessus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  La guerre en Calvados.  -  Comme en Turquie et en Grèce, les hostilités continuent à Luc-sur-Mer. Le pacha de la mairie repousse toujours les processions, l'hellène du  presbytère résiste et les pèlerinages battent en retraite vers les ports de Langrune et de St-Aubin. Les grandes puissances municipales voudraient imposer leur médiation. Les conditions de la paix sont les suivantes : Le maire de Luc baiserait la mule du Pape et le curé embrasserait le portrait de son ennemi, peint sur émail, en signe de soumission. Ces conditions seront certainement repoussées, car le docteur Tessel ne peut pas sentir les pieds du clergé, et le curé ne peut pas voir son adversaire, même en peinture. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  L’escadre de la Manche.  -  Mardi matin, l'escadre de la Manche, comprenant six cuirassés, est arrivée devant Luc et a évolué à 6 kilomètres en mer, près du Quihoc. Le soir, elle a été rejointe par deux autres cuirassés et, mercredi matin, elle est partie dans la direction du Nord. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1897  -  Pauvres Lutins.  -  Les hôteliers de Luc sont dans la consternation. Par suite de l'interdiction des processions sur le territoire de cette commune, le mot d'ordre est donné : toutes les processions, qui se rendent à la Délivrande vont ensuite se promener sur la plage de Langrune. 

L'affaire n'est pas impossible à arranger. Il y a eu des torts réciproques. Il y a un peu d'entêtement des deux côtés. Allons, monsieur le maire, allons, monsieur le curé, un bon mouvement : faites la paix, mettez fin à cette petite guerre dont les innocents, comme toujours, paient les frais. Ils vous béniront, ce qui n'a pas dû vous arriver depuis longtemps. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Dédié au maire de Luc.  -  C'est du Francisque Sarcey tout pur : « Je suis de meilleure composition, ayant appris la tolérance chez Voltaire, mon maître et mon guide. Il plaît aux uns de faire des cavalcades, laissez-les faire. Je n'y vois nul inconvénient tant que les bonnes mœurs ne sont pas choquées, tant que le bon ordre n'en est pas troublé. Il plaît aux catholiques de Fouilly-les-Oies de voir le Saint-Sacrement se promener en grande cérémonie, ne leur refusez pas ce petit plaisir. Cette guerre aux processions de la Fête-Dieu et autres, qui ont été pendant tant de siècles la récréation et la joie de nos populations , serait odieuse si elle n'était absurde et idiote. Tout le monde, chez nous, parle de la tolérance, personne ne la pratique ». 

A Lion-sur-Mer, autre chanson : ce n'est pas le maire qui interdit les processions, mais le curé qui les supprime. Les religieuses, encouragées par les protestants de l'endroit, en seraient la cause. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1897  -  Le maire de Luc s’apprivoise.  -  La semaine dernière, une procession venant de Dives traversait la commune de Luc en chantant des cantiques. M. Tessel venait en sens inverse et, par convenance, fut obligé de faire prendre la droite à son cheval et de s'arrêter quelques minutes pour laisser passer la procession. Il est vrai qu'il n'y avait en tète ni croix ni bannière, et que les pèlerins chantaient à tue-tête le cantique n° 10 du recueil de l'abbé Garnier :  « Je le possède, il m'inspire, il m'enflamme Je l'ai trouvé, et l'aimerai toujours ». 

Aussi le maire de Luc, en entendant ces paroles, a-t-il pu supposer que c'était une noce et non une procession. C'est égal, le curé de Luc doit bien rire, non dans sa barbe, mais dans son rabat. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1897  -  Imprudence.  -  Une excellente mère de famille, la dame Aubrée, femme d'un peintre de Luc-sur-Mer, a failli, par une regrettable méprises, perdre son enfant de 15 jours. Le médecin ayant ordonné de badigeonner la gorge de l'enfant avec du miel rosat, la pauvre femme trempa son pinceau dans une petite bouteille contenant du laudanum. L'enfant ne tarda pas à subir des suffocations, puis un coma profond, suites inévitables de cette médication dangereuse. Heureusement, le docteur Tessel qu'on alla chercher en toute hâte put triompher du mal, et, le soir même, l'enfant était hors de danger. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1897  -  Les orages.  -  Des orages violents ont éclaté la semaine dernière sur notre région. A Caen, la foudre a frappé les canalisations électriques et occasionné l'arrêt du service sur le réseau des quartiers Saint-Jean, de Vaucelles et du théâtre. Les dégâts occasionnés par cet accident ont été d'ailleurs des plus minimes, les appareils de sécurité ayant fonctionné tant à l'usine que dans le poste du théâtre où les fils fusibles ont fondu immédiatement.

— Une meule de foin qui se trouvait dans une prairie, en face la gare de Luc-sur-Mer, a été en partie incendiée par la foudre. La foudre est également tombée à Bénouville et à Esquay-Notre-Dame. Dans diverses localités, la grêle est tombée avec force et les pommes de terre sont perdues. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1897  -  Mutilation d’arbres.  -  Des vauriens, malheureusement inconnus, ont bêtement coupé et jeté à la mer quatre arbustes en caisse appartenant au sieur Jean Bértrand, maître d'hôtel à Luc-sur-Mer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1897  -  Chute mortelle.  -  Le sieur Léon Flambard, 43 ans, boucher à Luc-sur-Mer, qui s'était fracturé la clavicule et le crâne, à la suite d'un accident de voiture sur la route de St-Aubin-d’Arquenay, a succombé à ses blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1897  -  Sauvetage.  -  Le 21 septembre, la demoiselle Célestine Leguelinel, 18 ans, née à Mondeville, employée chez M. Fruh-Mollier, pâtissier à Luc-sur-Mer, prise en se baignant d'un étourdissement subit, fut roulée par la mer et allait se noyer, si le sieur Auguste Kayser, 19 ans, bonnetier à Falaise, ne se fût résolument porté tout habillé à son secours, quoique ne sachant pas nager. ( Le Bonhomme Normand )

 

Janvier 1898  -  Les femmes témoins dans les Postes.  -  La nouvelle loi sur les femmes témoins, vient de recevoir une utile application dans les postes. Les femmes pourront être témoins dans les opérations de la caisse d'épargne postale, pour les remboursements ne dépassant pas 150 fr., ainsi que pour les mandats postaux. Toutefois, le mari et la femme ne pourront être témoins pour la même quittance. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1898  -  Est-ce que les lavoirs sont faits pour les bêtes ?  -  Il y a deux ans, la commune de Luc a fait construire un magnifique lavoir qui rend de très grands services non seulement aux Lutins, mais aussi aux habitants de Langrune. Or, certains cultivateurs, ne voulant pas se donner la peine d'aller baigner leurs animaux à la mer, viennent, à toute heure, avec leurs chevaux ou leurs vaches, barboter dans le lavoir et changer son eau en vase.

L'un des jours de la semaine dernière, quatorze femmes furent obligées, pour cette cause, de suspendre leur travail. Elles allèrent se plaindre au garde champêtre, il répondit qu'il avait autre chose à faire. 

Est-ce que la commune le paie pour garder les chalets, faire les jardins, louer les maisons, etc….. ?    (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Les processions à Luc.  -  Une pétition a été adressée au maire de Luc pour lui demander de rapporter son arrêté interdisant les processions sur le territoire de Luc. 

Le maire a répondu qu'il ne demandait pas mieux, à condition que, « sur la voie publique, dans les cérémonies religieuses, on traite les enfants de Luc sur un pied d'égalité ». C'est du reste l'avis de Mgr l'évêque qui a écrit : « Je demanderai à monsieur le curé d'organiser les processions de manière à ce que les enfants de l'école libre soient placés sur un rang et  ceux des écoles laïques sur un autre rang, il n'y aura ainsi aucune préséance. Monsieur le maire sera invité à retirer son arrêté et la querelle sera terminée ». Le maire accepte. Tout dépend donc maintenant du curé. (Source :  Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Pas de procession à Luc.  -  Le maire de Luc avait demandé au curé de traiter, dans les processions, les enfants des écoles laïques sur le même pied d'égalité que les enfants de l'école libre, et il retirerait son arrêté interdisant les processions dans la commune de Luc. Le curé n'a pas sans doute voulu de ce compromis, car la « Croix » nous apprend que le susdit arrêté restera en vigueur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Fils brutal.     Louis, dit Quiquemelle, 35 ans, marchand de poisson à Luc, est un monsieur qui ne respecte rien quand il est gris, même pas sa mère de 72 ans, avec laquelle il vit. 

Un jour, comme il ne trouvait pas son dîner prêt, par cette bonne raison qu'il n'avait pas donné d'argent pour acheter le nécessaire, Quiquemelle fit, dégringoler l'escalier quatre à quatre à sa vieille mère en lui flanquant plusieurs coups de pied. Quiquemelle a été condamné à un mois de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1898  -  Chiens enragés.     Ces jours derniers, un chien enragé a été tué à Luc par ordre du maire. 

— Un chien enragé avait mordu une génisse de 13 mois à la dame veuve Gesnouin, et deux brebis aux sieurs Fautré et René Lefèvre, demeurant à Pontfarcy. Ces animaux, abattus, ont été reconnus enragés. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Casino de Luc.     Ouverture le 10 juillet. Inauguration du nouvel éclairage par l'acétylène : deux cents becs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Bains de Mer.    Le mois de juillet aura été des plus calmes sur notre littoral. Les casinos ont cependant courageusement fait leur réouverture. Les hôtels sont loin d'être garnis. Il y a des locations de faites pour le mois d'août. L'hôtel Belle-Plage de Luc a retardé sa réouverture afin de faire de nouveaux aménagements de confortable et installer  un éclairage spécial dans la salle à manger, dans les salons et jusque dans le jardin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Renversé par une voiture.   -   Une voiture, non éclairée, venant de Lion, a bousculé et piétiné, en face l'hôtel du Petit-Enfer, à Luc, le jeune Jules Dufay, 14 ans. Le conducteur, resté inconnu, ne s'est pas arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Incendies.   -   Un incendie s'est déclaré à Sept-vents. près Caumont-l'Eventé, dans divers bâtiments appartenant au sieur Duval, propriétaire à  Dampierre, et exploités par le sieur Auguste Simon, cultivateur. Les pertes, assurées, sont évaluées à 3 300 francs.

— D'un bâtiment au sieur Félicien Quiquemelle, boucher à Luc-sur-Mer. Pertes, 2 500 fr. Assuré.

— D'un hangar avec greniers loué au sieur Émile Masson, épicier à Secqueville-en-Bessin. Pertes, 3 000 francs. Cet incendie est dû à l'imprudence des jeunes Letellier, 6 ans, et Leverrier, 6 ans et demi, qui jouant avec des allumettes, ont mis le feu a de la paille se trouvant près du hangar.

— D'un bâtiment à usage de pressoir au sieur Jean Baron, propriétaire à Montchamp. Pertes, 2 600 fr : Assuré.

— D'une grange à la dame Tallevast. Pertes, 5.250 fr. Assuré.

— D'un immeuble au sieur Gibert. Pertes. 9 600 fr. Assuré. Ces immeubles sont situés à Villiers-le-Sec.

— A Noyers-Bocage, d'un bâtiment d'habitation, et d'exploitation appartenant au sieur Vautier. Pertes, 10 000 fr. Assuré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Conseil général.   -   Vendredi, le conseil général du Calvados s'est ajourné au 14 septembre pour statuer sur le projet de raccordement du tramway de Caen à Luc et à Dives avec la gare de l'Ouest par la rue du Général-Decaen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Mutilation d’animaux.   -   De lâches individus, malheureusement inconnus, ont coupé la queue, par le milieu, à deux génisses de 18 mois, appartenant au sieur Fridolin Hamelin, cultivateur à Luc-sur-Mer. Préjudice : 200 francs environ.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1898  -  Découverte de cadavre.   -   Le cadavre du sieur Victor Dèrou, 38 ans, journalier à Luc-sur-Mer, a été trouvé sur le rivage, à l'extrémité Est de la digue. Dérou, qui depuis quelque temps avait le cerveau affaibli, avait été enfermé dans un appartement d'où il a sauté par la fenêtre. Il y a quelques jours, Dérou était venu chez son père avec un bâton, disant qu'on voulait le tuer. On devait incessamment l'interner au Bon-Sauveur de Caen. Sa famille dit qu'il est mort d'une congestion pulmonaire. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  On nous écrit : " nous apprenons  avec plaisir que, dans l'intérêt des commerçants de Luc-sur-mer, M. Le maire a rapporté son arrêté relatif à l'interdiction des processions.

" Dorénavant, nous verrons donc, comme par le passé, le " Petit Enfer "  reprendre son entrain habituel. Les nombreux pèlerins venant de la Délivrande s'arrêteront pour jouir du  superbe coup d'œil de la mer. Nous reverrons les promenades en bateau, les collations en plein vent si pittoresque, les voitures bondées de monde et nous entendrons les chants d'allégresse  " Alléluia ! ". Tout le monde y trouvera son avantage, sans compter que la religion, mère de toutes les vertus, aura le droit de se montrer en public, à une époque où l'exhibition du vice semblait seule autorisée un peu partout, de par la bêtise publique.

" Nos sincères remerciements à l'excellent docteur Tessel, qui aura bien mérité de ses concitoyens.  On nous parle de la démission de plusieurs membres du conseil.  Nous aimons à croire que cette nouvelle est inexacte. En tout cas, ces conseillers non pu motiver leur démission  sur un arrêté dont ils seraient seuls à se plaindre ". (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1899  -  Nouveau miracle de Saint-Antoine.  -  Le maire et le curé de Luc étaient depuis longtemps en délicatesse. Le maire, qui se croyait anticlérical, voulait pourtant un peu d'eau bénite pour la bannière de l'école laïque des filles.

Le curé trouva qu'il n'y en, avait pas trop pour l’école congréganiste. Fureur du maire, qui, après consultation du conseil, supprima les processions dans la commune. Le curé, avisé, qui sait bien qu'on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, a engagé ses paroissiens à implorer Saint-Antoine pour rappeler leur maire à des sentiments plus chrétiens.

Saint Antoine s'est laissé attendrir. Les processions ont été récemment autorisées sans l'avis des conseillers, qui ne sont pas tous contents. Reste à savoir maintenant si le curé voudra bien arroser d'un peu d'eau bénite le maire et sa bannière.

C'était pour fêter ce nouveau miracle qu'un de ces derniers dimanches on portait, en grande pompe, la statue de Saint-Antoine en pèlerinage à la Délivrande. Nous ne savons pas si le maire de Luc suivait Saint-Antoine. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1899  -  Un Conseil municipal boiteux.  -  Depuis longtemps, le conseil municipal de Luc compte quatre manquants sur douze : un n'a jamais assisté aux séances depuis 1896, le second est décédé, le troisième a démissionné et le quatrième s'est retiré aussi parce que le maire ne l'a pas consulté lorsqu'il a rétabli la liberté des processions. On  attend, parait-il, qu'un ami de la mairie ait atteint ses 25 ans pour remettre sur pied ce conseil municipal boiteux. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Les pommes.   -   La pluie et le froid glacial de la quinzaine dernière ont été préjudiciables à la deuxième floraison. On craint pour la dernière. Aussi les prix  ont-ils augmenté. On a cependant traité des premières pommes à 1 fr. 75 et 2 fr. la barattée, livrables fin octobre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Un bicycliste plaqué.   -     Un bicycliste s'était rendu à Luc. Il déposa sa machine pour aller se promener. Des gamins lui enlevèrent sa plaque.

A Luc, des gendarmes l'arrêtèrent et lui plaquèrent un procès-verbal pour ne pas avoir de plaque. Il alla raconter son affaire au percepteur qui ne voulut lui délivrer une autre plaque que contre remise d'espèces : six francs pour la première plaque et six francs pour la seconde, total, douze francs, sans compter la contravention. Voilà ce que l'on gagne à être volé.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Bains de mer.   -   Sur nos côtes, les locations commencent à se faire. Tout fait présager une bonne saison.

  La belle villa que le regretté M. Gravier a fait construire à Lion, brèche d'Hermanville, est louée pour trois mois à M. Schneider, directeur des mines du Creusot.

   A la suite des tracasseries et des exigences de la commune et du casino de Luc, le grand hôtel Belle-Plage ne doit pas ouvrir cette année. L'administration municipale avait déjà chassé les processions : elle est la cause de la fermeture du plus important hôtel. C'est complet. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Les récoltes.   -   Elles ont belle apparence. Les foins bien récoltés sont en abondance, mais ils conserveront leur prix par suite du manque de regains. 

— Pour les pommes, il y a du pour et du contre. On croit généralement à une récolte au-dessous de la moyenne. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Nouvelles de la côté.  -  Le mois de juillet s'annonce mal, moins de monde que les années précédentes.

 - Une bonne nouvelle : si l'hôtel Belle-Plage ne trouve pas acquéreur le 20 juillet, on dit que le propriétaire est en pourparlers pour louer son rez-de-chaussée afin d'y installer un  café-concert.

 - La villa Fayel est louée à M, Mellerio, bijoutier, rue de la Paix, à Paris. C'est à cette famille qu'appartenait M. Mellerio, châtelain de Tailleville, qui se jeta du haut de son  belvédère après s'être brûlé les mains jusqu'au poignet. Disons en passant qu'on annonce le mariage de Mlle Fayel avec un avocat normand.

 - L'Echo des Plages, dont le succès augmente chaque année, va reparaître.

 - Nous avions bien raison de faire des réserves au sujet de l'exploitation du tramway de Courseulles à Arromanches. Le tassement a rendu la voie si mauvaise dans le marais de Meuvaines, qu'il va falloir procéder à de nouveaux travaux dont la durée dépassera peut-être la saison des bains.

 - On se plaint de la façon dont les horaires ont été combinés. Ainsi, le premier train pour Port-en-Bessin part à 6 heures 50 du matin, alors que le train de Caen n'arrive à Bayeux qu'à 7 heures 36.

 - Le bruit de la location d'une villa de Houlgate à Mme Dreyfus n'est pas exact. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1899  -  Bains de Mer.  -   Le beau temps et les chaleurs ont décidé les baigneurs. Le mois d'août s'annonce comme devant être très bon partout.

Tous les casinos ont fait leur réouverture. Les petits chevaux et autres jeux, qui rapportent aux tenanciers des profits de 30 à 40 %, continuent, à être entourés de naïfs.

  Réapparition de l'Écho de Cabourg, avec un article très intéressant de M. Ballière sur le différend entre la commune de Luc et M. Lajoye, propriétaire de l'hôtel Belle-Plage, toujours fermé. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Bains de Mer.   -  Si le mois de juillet a été calme, le mois d'août s'annonce comme très animé.

Presque partout, de Trouville à Arromanches, les locations sont à peu près toutes faites.

  Excellents débuts aux casinos de Luc et de Cabourg. C'est tout le contraire au casino de Trouville ; troupe détestable, nous écrit-on ; le public, cependant en majeure partie composé d'entrées gratuites, fait un froid accueil aux nouveaux pensionnaires.

  L'hôtel Belle-Plage, de Luc, n'a pas trouvé acquéreur le 20 juillet. Voilà maintenant qu’on annonce, pour fin août, la mise en vente, à l'amiable et avec facilités de paiement, du casino de Luc. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Sauvetages.   -   Deux jeunes gens de 14 à 15 ans, de Flers-de-l'Orne, étaient en train de se baigner, à Langrune. Entraînés par le courant, ils avaient, coulé déjà plusieurs fois et se seraient infailliblement noyés si M. Marie, entrepreneur de maçonnerie à Caen, qui est un très bon nageur, ne s'était jeté immédiatement à leur  secours.

Mais, comme les jeunes gens se cramponnaient à lui, ce n'est pas sans mal que M. Marie les a ramenés au rivage et remis à leurs mères témoins de ce petit drame.

— Au retour des régates de St-Aubin, un marin de Luc est tombé à la mer, à 300 mètres en face le casino de Luc. Ses camarades ont pu le repêcher, mais on a eu bien du mal à le rappeler à la vie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1899  -  Éclairage des automobiles.   -   Un décret vient de réglementer l'éclairage des automobiles. Elles devront porter un feu blanc à l'avant et un feu rouge à l'arrière. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899   -   Il n’y a pas de petites économies.   -  Depuis longtemps, on demande au maire de Luc-sur-Mer une pompe et des lieux d'aisances publics. — Pour l'eau, il trouve peut-être qu'il y en a assez dans la mer. — En ce qui concerne le second cas, la porte de M. le maire de Luc est, dit-on, toujours grande ouverte. Chacun peut y aller librement déposer son petit « colis ». C'est un moyen économique pour n'avoir pas d'engrais à  acheter. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1899  -  ???.  -  Est-il vrai que la municipalité se verrait obligée de fermer à bref délai l'école maternelle,  qui faisait la joie des enfants et assurait la tranquillité des parents. On nous affirme que les adjudicataires des travaux ne seraient pas encore désintéressés de leurs créances. Nous donnons cette nouvelle sous les plus expresses réserves, et nous enregistrerions avec joie une note rectificative.

Le bureau de poste doit être transféré, au printemps prochain, boulevard de la République. On dit beaucoup de bien de cette nouvelle et importante installation. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   Les charbons.     Les charbons de terre devenant de plus en plus rares, la hausse continue.

Au début de la guerre du Transvaal, le gouvernement anglais ayant accaparé les mines de Cardiff et de Newcastle qui alimentent notre littoral, les arrivages deviennent de plus en plus rares.

Par suite de l'affluence des demandes, les charbons français sont sur le point de devenir aussi rares que les charbons anglais. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   La tempête.    Mardi la nuit et mercredi matin, une tempête de vent et de pluie s'est abattue sur notre région.

Le service des tramways de Caen à Luc et à Cabourg a été suspendu le matin, la voie ayant été obstruée par des arbres renversés par le vent entre Bénouville et Ouistreham. Les communications téléphoniques avec Paris ont été interrompues.

Du reste, par suite de cette tempête, les communications télégraphiques et téléphoniques ont subi de grandes perturbations en France. Cent cinquante bureaux télégraphiques ont eu leurs communications interrompues ainsi que deux cents bureaux téléphoniques. Toutes les lignes reliant Paris à l'étranger ont été coupées, sauf celles de Bruxelles et Berlin.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1900  -  Récompenses honorifiques.  -  Médaille de bronze au brigadier Giot : diplômes aux préposés Anne Lacroix et Luce, sauvetage de l'équipage d'une barque à Port-en-Bessin.

— Diplômes au sous-lieutenant Jacquot, aux brigadiers Crouin, Bauër et Desmoulins ; aux préposés Aubey, Michel, Alart et Chilleaut, sauvetage de l'équipage d'une barque de pêche à Luc-sur-Mer. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Morts accidentelles.  -  Le sieur Albert Marie, marchand de légumes à Luc-sur-Mer, passait boulevard St-Pierre, à Caen, vis-à-vis le marché couvert, conduisant son cheval par la bride. Une carriole venant en sens inverse et, conduite à une vive allure par le jeune Alexis Stillière, 17 ans, employé de commerce, le renversa et les roues lui passèrent sur le corps, lui rompant la colonne vertébrale. Transporté à lhôtel-Dieu, le malheureux y est mort peu de temps après.

—  Vendredi, à Esson, prés Thury-Harcourt, le sieur Victor Barassin, demeurant à Condé, marié et père d'un enfant de 14 ans, revenant de travailler à l'église est tombé d'un camion sur lequel il était monté et s'est fendu le crâne. Il est mort peu après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

34       LUC-SUR-MER    -   Vue Générale des Falaises.   -   LL.

 

35      LUC-SUR-MER (Calvados)  -  La Gare   -   LL.

 

47    LUC-SUR-MER  -  L'Arrivée d'un Train.  -  LL.

LUC-sur-MER  -  Quartier du Nouveau-Monde

Calvados -  42  -  LUC-sur-MER, Vue prise de la Plage.

37.    LUC-sur-MER (Calvados)  -  Carrefour de la Gare

LUC-sur-MER (Calvados) -  La Digue

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