15 Novembre 2024

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS 

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LUC s/MER

Canton de Douvres-la-Délivrande

Les habitants de la commune sont des Lutins, Lutines


Mai 1901   -   Victime de la Mer.   -   On a trouvé, à Luc-sur-Mer, le cadavre du sieur Renouf fils, qui s'était perdu en Mer le 19 mars. Le cadavre de son père avait été retrouvé à Ver-sur-Mer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   les saints de glace.   -    Les 11 mai, saint Mamert ; 12, saint Pancrace ; 13 saint Servais, connus sous le nom de Saints de Glace, se sont passés avec un temps incertain et frais mais pas de glace, heureusement pour les arbres. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1901   -   Bains de Mer.   -   Les demandes de location commencent à arriver sur notre littoral. On espère en une bonne saison. 

Les marins sont dans l'anxiété : ils se demandent s'ils auront, plus qu'en ce moment, du poisson à offrir aux Parisiens. En effet, jamais il n'en a été si peu péché. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1901   -   A éclaircir.   -  Une femme T.……., habitant Luc-sur-Mer, est morte ces jours-ci, presque subitement. Le médecin n'ayant donné le permis d'inhumer que sous réserve, les bruits les plus contradictoires ont été mis en circulation. La femme T…….. s'adonnait à la boisson, on dit que, pour la calmer, ou lui attrait jeté un seau d'eau à la figure, et que le saisissement et le froid auraient déterminé une congestion. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1901   -   Les pommes.   -   Il y a apparence de récolte moyenne dans certains endroits du pays d'Auge. Dans d'autres, la récolte sera peu abondante. La Seine-Inférieure et la Bretagne paraissent mieux partagées. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Mai 1901   -   Messieurs les maires, attention.   -   Le maire de Serrières-de-Briord (Ain) a été condamné à 300 fr. d'amende pour avoir procédé à un mariage malgré l'opposition, régulièrement signifiée, de la mère du futur.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Bains de Mer.  -  Partout, la saison s'annonce comme très bonne. De nombreuses locations sont même faites pour juillet.

Le casino de Trouville a déjà ouvert ses portes ; celui de Luc fera sa réouverture le dimanche 7 juillet. L'hôtel Belle-Plage, dont le confort a été encore augmenté, est ouvert.

— A Arromanches, petites difficultés à l'occasion de la fête patronale. Le curé a fait la moue parce que la musique proposait de se faire entendre le matin à la messe, et le soir au bal. La retraite aux flambeaux a failli tomber dans la mer, les pompiers ayant pris une rue conduisant à la « Grande Jatte ». Heureusement qu'un assistant s'en est aperçu à temps et a crié : « Attention ! garçons, c'hest pas du gros bère, c'hest d'lieau. » A ce cri d'alarme, les pompiers ont retroussé pignole et la retraite, sauvée, a continué son parcours en acclamant au passage les organisateurs de la fête. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1901   -   Saison des bains.  -   Le mois de juillet tire à sa fin. Il ne sera pas regretté par les gens du littoral, car ii n'a pas donné ce qu'il promettait. Partout les plages sont restées quasi désertes. Pour le mois d'août, beaucoup de petites locations sont faites, mais les grandes se font difficilement.

Dans les casinos, on signale un peu de mouvement et les hôtels commencent à se garnir, surtout ceux comme la Belle-Plage, de Luc, où reviennent toujours les baigneurs y ayant déjà séjourné. Le caricaturiste forain est à Lion-sur-Mer. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1901 -  Accident. -  Le 9 septembre vers 3 heures après midi, Mme La comtesse de Maleyssie, accompagnée de Mme Veuve Lecreps, toutes deux propriétaires à Mathieu, était en promenade en voiture à Luc. Arrivées devant l'hôtel du " Petit Enfer ", ces dames se disposaient à descendre lorsque passèrent, à une vitesse exagérée, deux tricycles à pétrole, montés par M. Étienne Oger, et M. Georges Labey demeurant à Paris, qui se dirigeaient vers  Lion à une vitesse d'au moins 30 kilomètres à l'heure. 

 Ces deux cyclistes semblaient faire une course. Effrayés, les chevaux se cabrèrent et la flèche de la voiture fut brisée.  Plusieurs personnes aidèrent le cocher à se rendre maître des chevaux, qui ont été blessés assez grièvement. Procès-verbal a été dressé. M. Oger a été en outre, l'objet d'une seconde contravention pour défaut de plaque.

 

Septembre 1901   -   Accidents d’automobiles.  -   La dame Victor Duval, cultivatrice au Mesnil-Durand, revenait de Livarot en voiture, lorsqu'elle vit venir devant elle une automobile marchant à toute vitesse. Elle crut prudent de descendre afin de tenir son cheval, mais, au passage de l'automobile qui n'avait pas ralenti sa marche, le cheval s'emballa et renversa la malheureuse femme qui tomba sous les roues.

Le conducteur de l'automobile a continué sa course à toute vitesse. La blessée a été transportée à son domicile dans un état assez alarmant.

— Le sieur Louis Pinel, âgé de 39 ans, garde particulier, à Deauville, a été renversé et blessé par une automobile démunie de sa trompe et conduit par le sieur Tary, demeurant à Paris.

— Deux tricycles passant à une vitesse insensée, à Luc-sur-Mer, ont effrayé les chevaux attelés à la voiture de la dame de La Malessye. Les chevaux se sont emballés et sont allés se jeter dans l'estaminet de l'hôtel du Petit-Enfer, culbutant tout devant eux. Deux femmes et un enfant qui se trouvaient dans l'estaminet ont pu se sauver sans accident, mais la dame Lecreps, 70 ans, propriétaire à Mathieu, a été blessée à la jambe.

Les tricycles étaient conduits par MM. Oger, à Caen, rue de Strasbourg, et Labbé, rue des Arènes, à Paris.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -  Le tramway.  -   Histoire de maître Antoine et deson cochon : Maître Antoine, ayant besoin d'un cochon, prit le premier train du tramway du matin à Luc pour Bayeux.

Près de Graye, le train déraille. Maître Antoine retourne  à Courseulles trouver un ami qui le conduit à Bayeux en voiture, où il arrive à une heure de l'après-midi. Il n'y avait plus qu'un cochon sur le marché, maître Antoine l'achète, le met dans un sac à blé et le fait enregistrer à Saint-Vigor pour Luc.

Un quittant Saint-Vigor, le train reste deux fois en panne, et les voyageurs sont obligés de mettre la main aux roues pour le faire démarrer.

On arrive à Ryes, le train ne correspond pas avec celui de Courseulles. Les voyageurs descendent, et le cochon aussi  pour attendre le train suivant, qui n’avait pas de fourgon.

Force fut de mettre le cochon en troisième, avec les voyageurs. Mais maître Antoine et son cochon n'étaient pas au bout de leurs peines. Le train arrivant en retard à Courseulles, celui de Luc était parti et maître Antoine et son cochon furent obligés d'attendre celui de huit heures pour regagner Luc où ils arrivèrent à près de neuf heures...

Pendant que le cochon criait la faim, maître Antoine s'agenouilla et remercia son saint patron de l'avoir, enfin, fait arriver sain et sauf au port — avec le sien.

(Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1901  -  Le moulin maudit.  -  Luc-sur-Mer, tout près de la mer, il y avait autrefois un moulin. Un soir d'hiver un homme se présenta chez le meunier pour se reposer. Pendant la nuit, on le dévalisa, et afin d'éviter toute réclamation, l'homme fut précipité dans la fosse où tournait la roue. Accroché par ses vêtements, il resta suspendu au-dessus de la roue, qui le broyait petit à petit. 
L'homme souffrait cruellement et criait : « Agève-mé, agève-mè ! » 
Achève-moi, achève-moi. Depuis ce moment, à la place où s'élevait le moulin et dans les nuits d'orage, on entend au milieu du vent la voix du malheureux qui répète : « Agève-mé ! agève-mé !"

 

Février 1902  -  Jeté à la côte.  -  Un bateau de pêche a été jeté à la côte de Luc-sur-mer. La tempête du N. E., qui a duré pendant quatre jours consécutifs, a dû être la cause de cet accident.

L'équipage a été recueilli sain et sauf par un remorqueur de Dives-sur-mer. Ce bateau contenait une grande quantité de harengs.  

 

Septembre 1902  -  Fermeture de l'école libre.  -  Par suite de la fermeture de l'école libre, plus de 70 enfants vont se retrouver privés de l'instruction que les religieuses leurs donnaient  avec tant de soins.

L'école laïque peut donner asile à 80 élèves ; or, à Luc-sur-mer,  on compte au moins 150 enfants qui suivaient des cours un l'une ou l'autre de ces deux écoles. Joli résultat, qui témoigne  encore trop bien de l'imprévoyance gouvernementale.

Est-ce bien la peine de décréter obligatoire l'instruction laïque, dés l'instant qu'on est sur de ne pouvoir la donner à tous les enfants. En admettant qu'on se décide à construire  une autre école, qui paiera les frais ? Le contribuable, comme toujours.

 

Février 1903   -   Infanticides.  -   Catherine Klein, 25 ans, est née dans le grand-duché de Luxembourg. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 1902, étant au service des époux  Deligne, propriétaires à Paris, alors en villégiature à Luc-sur-Mer, elle accoucha d'un enfant, qu’immédiatement elle étrangla et essaya de faire disparaître.

Grâce à Mme Deligne, le crime fut découvert. La fille Klein avoua et manifesta le plus grand repentir. Elle essaya plusieurs fois de se suicider. Malgré une chaleureuse défense de Me  Hébert, elle a été condamnée à 3 ans de prison.

  La fille Peschoux, 20 ans, servante à Saint-Jacques de Lisieux, chez le sieur Grieu, déjà mère de deux enfants élevés par sa grand’mère, accoucha en décembre dernier, d'un troisième qu'elle, étrangla puis enterra dans le fumier.

Une lettre anonyme la dénonça. L'enquêté établit sa culpabilité, qu'elle avoua. Elle à été condamnée à 4 ans de prison.   (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mai 1903    -   Le petit martyr.  -  Le parquet de Caen s'est transporté, dimanche, à Luc-sur-Mer, et a mis en état d'arrestation les époux Debons, accusés de mauvais traitements envers leurs enfants. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   La température.  -   Les saints de glace ( 11, 12 et 13 mai ) ne se sont pas fait trop sentir. S'il faut en croire la légende, il paraît que saint Urbain ( 25 mai ) ne sera pas aussi doux que ses copains. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Gratifications.  -   Le ministre de la marine a accordé les gratifications ci-après : à M. Lechevalier, syndic des gens de mer à Dives, 60 fr. ; aux gardes maritimes : MM. Férey, de Port ; Le Coz, de Luc, et Cordier, de Ouistreham, 50 fr. chacun.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   La dépopulation.   -    Pour la quatrième fois depuis peu, le parquet de Caen a dû se transporter dans le canton de Douvres afin d'y procéder à des enquêtes au sujet d'enfants morts d'inanition ou par imprudence des parents.

Il y a quinze jours, c'était à Luc où un enfant était mort faute de soins et de nourriture. La semaine dernière, c’était à Colleville, où un enfant de 2 mois a été trouve mort aux côtés de son père qui l'avait pris dans son lit.

Ce dernier décès est attribué à une suffocation dont le médecin n'a pas pu préciser la cause. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Affaire de bannières.  -   M. Lebréquier, curé de Saint-Martin-de-Condé, n'est pas heureux avec les bannières.

En 1897, alors qu'il était curé de Luc, il ne voulut pas bénir la bannière achetée par souscription par les petites filles de l'école laïque. Le maire répondit à cet étrange refus en interdisant les processions.

Aujourd'hui, M. Lebréquier a été condamné à 1 fr. d'amende par le juge de paix de Condé pour avoir arboré, dans l'église Saint-Martin, un drapeau portant l'emblème du Sacré-Cœur. Appel de ce jugement a dû être porté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Embrassade forcée.  -   Le mois de mai est le mois où les pèlerinages à Nôtre-Dame de la Délivrande sont très nombreux.

Jeudi, 600 pèlerins, venus de Domfront, après avoir assisté aux offices de la chapelle, s'étaient rendus à Luc. L'heure du départ arrivée, les pèlerins remontèrent en voiture, mais la locomotive, en accostant le train, produisit un choc assez violent pour déterminer entre les voyageurs et les voyageuses, assis face à face, une embrassade générale, agréable aux uns,  pénible pour les autres. Hâtons-nous de dire, que si l'émotion a été forte, les contusions ont été légères. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Festival à Luc.  -  Les 12, 13, 14 juillet, concours de sociétés musicales, vocales et instrumentales (médailles d'or et d'argent).

Les sociétés qui désirent concourir devront écrire au directeur du casino de Luc-sur-Mer (Calvados) et fournir les renseignements d'usage. Liste close le 31 juin. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Bains de Mer.   -   La saison s'avance. Il y a déjà des locations de faites pour août. Les hôtels rouvrent partout, à Luc, de nombreuses chambres sont retenues à l'hôtel Belle-Plage. Les casinos lèvent aussi leurs rideaux.

Nous verrons si le règlement sur les jeux leur sera appliqué.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903    -  Casino de Luc.   -   L'ouverture a eu lieu le 12 juillet, elle a été très brillante. A la matinée artistique, les artistes ont été chaleureusement applaudis. On a fait une véritable ovation à M. Peyre, dans sa romance des Dragons de Villars. Le soir, on a dansé dans la salle des fêtes.

— Dimanches et fêtes, un train part de Luc à 11 h. 24 du soir.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1903  -  Enfant mort de faim.   -   25 mai, un enfant de 5 mois décédait à Luc-sur-Mer. Le médecin appelé à constater le décès fut frappé de l’état de maigreur du petit cadavre. L'autopsie a démontré que l'enfant, était mort faute de nourriture. Il pesait deux kilos, alors qu'un[1]enfant de cet âge doit peser entre six et sept kilos. Dans l'estomac et les intestins, on ne trouva pas trace d'aliments, de plus, le corps était couvert d'excoriations produites par la saleté et le défaut de soins.

Cet enfant appartenait aux[1]époux Louis Debons, 40 ans, la femme, née Louise Letellier, n'a que 36 ans . Les époux Debons recevaient de la commune du lait et des hardes pour leurs enfants.

La femme vendait les vêtements pour acheter de l'eau-de-vie, buvait le lait pour se désaltérer et mettait de l'eau dans le biberon du petit. Les époux Debons ont quatre autres enfants qu'ils envoyaient mendier et c'est avec ce qu'ils rapportaient et ce qu'ils pouvaient voler de droite et de gauche, qu'ils vivaient.

L'homme et la femme buvaient, mais la femme plus que le mari, elle était constamment ivre. Debons a été déjà quatre fois condamné pour divers faits. Le casier de la femme est vide.

Debons très bien défendu par Me Martin, a été acquitté, et la femme, condamnée à 3 ans de prison. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Triste bilan.   -  L'hiver s'annonce mal. Par suite des temps pluvieux, la récolte des blés s'est mal faits, il a fallu, aussitôt coupé, le mettre en meulettes au lieu de le laisser sécher.

Dans ces conditions, le prix du pain ne diminuera guère, heureux encore s'il n'augmente pas.

— Les pommes de terre aussi se récoltent dans de mauvaises conditions, l'humidité ayant propagé la maladie. Peu de fruits de table et presque pas de pommes à cidre. Les bouchers caennais parlent aussi d'augmenter la viande. Voilà le bilan, il n'est pas gai. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1903  -  Écrasé sous sa voiture.   -  Le sieur Constant, 48 ans, cultivateur à Luc-sur-Mer, revenait de la mer, conduisant une voiture vide. Tout à coup, le cheval, s'étant emporté, la voiture buta contre un tas de varech. Le sieur Constant perdit l'équilibre et tomba devant les roues de son véhicule qui lui passèrent sur les reins, lui brisant l'épine dorsale. Le malheureux est mort au bout de quelques heures. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1903  -   Exploit d’ivrogne.   -   Le nommé Testard, marchand de poisson à Luc-sur-Mer, n'est pas commode quand il a bu. Il est entré chez la dame Cyrille, débitante, et il a voulu la battre parce qu'elle lui refusait à boire. Ses frères la défendirent et voulurent chasser Testard.

Dans la bagarre, l'un d'eux, le sieur Séraphin Flambard, reçut deux coups de couteau à la joue et à l'épaule droite. Testard a été arrêté. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1903  -   Accident.   -   M. Baudain, maître d'hôtel à Luc-sur-Mer, conduisait un omnibus dans lequel se trouvait un voyageur. A la sortie de la gare, le véhicule fut heurté par le train qui traverse la route pour aller à Lion.

M. Baudain est assez sérieusement blessé et se plaint de vives douleurs internes. La Compagnie n'a point envoyé prendre des nouvelles du blessé, mais elle pourrait bien, d'ici peu, en avoir de sa part.  (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Octobre 1903  -   Bouilleurs de cru.   -   Au ministère des finances, on a décidé que, pour le Calvados, les propriétaires de 35 pommiers ou 20 poiriers et au-dessous bénéficieraient de  l'amendement à la loi sur les bouilleurs de cru et seraient dispensés de toutes formalités. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -  Découverte d'un blessé. -  On a trouvé couché le long de la route de Langrune le nommé More, âgé de 63 ans, maître d'hôtel à Langrune. Le malheureux rentrait chez lui nuitamment. Ne connaissant pas très bien le pays, il est tombé dans une carrière d'une hauteur de sept mètres environ et dans sa chute il s'est cassé le bras droit ; il portait plusieurs blessures à la tête il s'est plaint de douleurs internes.

 

Novembre 1903  -   Innocence reconnue.   -  Un jour de cet été, 7 à 800 pèlerins, venus de Domfront, attendaient impatiemment, en gare de Luc, une machine venant de Courseulles devant les remorquer.

Au signal de l'arrivée de la machine, tous les voyageurs se précipitèrent dans, les wagons, heureux enfin de pouvoir partir. Mais leur joie fût de courte durée. La machine, engagée sur là même voie que le train partant, le heurta avec une telle force qu'une quinzaine de voyageurs furent plus ou moins contusionnés.

Une instruction fut ouverte et le mécanicien, Alphonse Jouan, 37 ans, qui avait trop fumé de cigares ce jour-là, paraît-il, fut poursuivi. Mais, à l'audience, il a été établi que la faute ne provenait pas du mécanicien, mais d'un employé qui aurait négligé de fermer entièrement la voie. Aussi, le mécanicien Alphonse Jouan a-t-il été acquitté. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Décembre 1903  -   Accidents du travail.   -    Le sieur Louis Lesueur, 51 ans, ouvrier peintre chez M. Desjardin, entrepreneur à Caen, travaillait à une serre, à Luc-sur-Mer.

Monté sur une échelle fixée à la toiture de cette serre, il voulut gravir un échelon, mais, son pied ayant glissé, il tomba sur le sol d'une hauteur de quatre mètres environ. Dans sa chute, le malheureux s'est fait des blessures graves, mais cependant son état n'est pas inquiétant.

  En faisant l'installation intérieure pour l'éclairage du gaz dans l'église de Beuzeval-Houlgate, le sieur Roussel est tombé d'une hauteur de deux mètres et s'est brisé la jambe en deux endroits.

— Comme il travaillait au déchargement d'un steamer, à Honfleur, le sieur Oscar Colin, 20 ans, a eu la jambe gauche fracturée au-dessus de la cheville par suite du choc d'un madrier. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Sous les voitures.   -   Un propriétaire de Saint-Julien-de-Mailloc, canton d'Orbec, le sieur Félix Duval, 58 ans, conduisait un tombereau de bois attelé d'un jeune pur sang, lorsque l'arrière du tombereau tomba et le cheval prit peur. Le sieur Duval, jeté à terre, passa sous la roue et fut grièvement blessé à l'aine et au pied. On l'a transporté à l'hospice de Lisieux.

— Une jeune couturière de Saint-Germain-de-Tallevende, Léa Surbled, 19 ans, revenant à pied de Vire, a été renversée violemment, sur la route, par la voiture du sieur Pierre Romain, maréchal ferrant. Elle a été atteinte au pied droit, à la tête et à l'épaule. L'auteur involontaire de l'accident l'a secourue et transportée chez elle. Son état est satisfaisant.

— A l'endroit appelé le « Nouveau Monde », sur la route de la Délivrande, près Caen, on a trouvé, l'autre soir, inanimé et sanglant, le sieur Eugène Floque, journalier. Ce malheureux venait de passer sous la voiture qu'il conduisait. Il avait une blessure profonde au côté et un bras fracturé. Son état est inquiétant.

— Le sieur Joseph Lemarchand, 22 ans, cultivateur à Luc-sur-Mer, était monté sur le brancard de sa voiture pour soulager, son cheval. Il glissa et tomba sous la roue. On le dégagea à grand'peine et on jugea d'abord son état sans gravité, mais, le lendemain, on reconnut qu'il était urgent de l'opérer et on le transporta à l'hôtel-Dieu de Caen. Il inspire maintenant de très grandes inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1904  -   Trop confiant.   Un entrepreneur de Luc-sur-Mer, le sieur Georges Lecluze, occupait, comme ouvriers, Joseph Osmont et son fils Léon, domiciliés à Saint-Pierre-les-Elbeuf. Il les avait logés chez M. Duval, restaurateur à la Délivrande, qui lui faisait parvenir chaque quinzaine le montant de leurs dépenses, pour les déduire de leur salaire. L'autre jour, les deux hommes ne remirent pas la note de M. Duval, disant qu'ils la régleraient en rentrant à l'hôtel.

Confiant, M. Lecluze les paya intégralement et leur remit 80 fr. Le lendemain, M. Duval lui réclama 45 francs, somme due par les ouvriers qui s'étaient enfuis à bicyclette pendant la nuit, emportant leurs vêtements et leurs outils. On les recherche très activement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904   -   La dentelle.      On essaie toujours de ressusciter la dentelle morte. On va s'occuper de la faire réapprendre aux enfants dans six départements, dont le nôtre. 

Chez nous, les écoles désignées sont celles de Fresney-le-Puceux, Luc-sur-Mer, Rots, Ste-Honorine-du-Fay et Sassy. 

Des maîtresses spéciales enseigneront aux fillettes à manier les bloquets. Deux maisons importantes ont promis des fournitures et se sont engagé a donner du travail aux futures ouvrières. 

C'est très bien, mais les dames se décideront-elles à reporter la dentelle à la main ? Sans cela, il n'y a rien de fait. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juin 1904   -   Procès de sécularisation.      Les religieuses des écoles de Luc-sur-Mer et de Mouen, qui avaient été condamnées par le tribunal correctionnel pour fausse sécularisation, ont été acquittées par la cour d'appel de Caen. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1904  -   Accidents de voitures.  -  A St-Gatien, près Honfleur, un cheval, conduit par le sieur Albert Michel, 44 ans, domestique chez M. Le Forestier, s'emballa et renversa la voiture dans laquelle étaient plusieurs personnes. 

Michel reçut de fortes contusions et eut une fracture de la région dorsale. Les autres personnes ne furent que légèrement blessées. On a conduit le malheureux domestique, qui était dans un état alarmant, à l'hôpital de Honfleur. 

— Le domestique de M. Laisné, voiturier à Saint-Pois, conduisait à Vire un chargement de liquides. En voulant desserrer la mécanique, un choc le fit tomber la tête la première entre le moyeu et la mécanique. Il eut le sang-froid de crier à ses chevaux d'arrêter, mais il fut néanmoins pressé fortement et resta évanoui sur place. Ses blessures sont graves : il a plusieurs côtes enfoncées et on craint des lésions internes. 

— Le sieur Ferdinand Flambard, dit Capet, 47 ans, charriait du foin avec son patron, M. Buhour, de Luc[1]sur-Mer. Il était assis sur le brancard de la voiture lorsqu'il tomba sous la roue, qui lui écrasa la hanche. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Bains de Mer.    -   Malgré la chaleur, il n'y a pas foule sur nos côtes. La politique et le défaut d'argent y sont pour beaucoup, la jalousie de terroir aussi. Ceux qui, pour faire prévaloir leur coin, répètent que telle plage est contaminée, ne se doutent pas du mal qu'ils font à tout le littoral. 

— Il y a eu à Luc un concours de cerfs-volants. Les plus hauts élevés ont été disqualifiés parce qu'ils avaient été lancés trop tôt. Un peu plus d'entente et moins de potins et tout irait bien. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Août 1904  -   Bain de Mer.    -   Il est arrivé du monde, cette semaine, sur notre littoral, mais ce n'est pas la foule espérée. Cependant, la différence entre les départs de Paris, en 1903 et en 1904, n'est pas très sensible. 

Cette année, pendant les journées des 30 et 31 juillet et du 1er août, la gare St-Lazare a expédié 58 000 voyageurs ; et, en 1903 , les départs avaient atteint 60 000 voyageurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1904  -   Médailles d’honneur agricoles.    -   Mlle Louise, chez M. Gaillard, à Danvou ; MM. Laloë, chez Mme Letellier, à Luc ; Bouillard, chez M. Levavasseur, à Ussy. ( Le Bonhomme Normand )  

 

Septembre 1904  -   Série de vols d’argent.    -  A Culey-le-Patry, près Thury-Harcourt, un malfaiteur a volé 700 francs en billets au sieur Marie, propriétaire. La somme était enfermée dans un secrétaire qui été forcé. 

   Sur le marché de Bayeux, on a pris dans une sacoche, sur son étal, le porte-monnaie, contenant 450 fr., du sieur Le Goupil, boucher au Tronquay. 

— A Luc-sur-Mer, en l'absence de la receveuse, des voleurs, entrés avec une fausse clé dans, les bureaux de la gare des tramways, ont fracturé le tiroir-caisse et soustrait 112 fr. 70.

  Une inconnue a volé 300 fr. à une veuve Duvieux, propriétaire à Rumesnil, près Cambremer, pendant qu'elle lui cherchait des pièces de 5 fr. à l'effigie de la République qu'elle lui proposait d'acheter 5 fr. 50.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1904  -   Une chute.    -   Un cultivateur de Luc-sur-Mer, le sieur Georges Gast, 47 ans, peignait la façade extérieure d'un grenier. L'échelle qui le soutenait glissa et Gast tomba de cinq mètres de haut. Relevé évanoui, il n'avait aucune fracture et à moins de lésions internes, il en sera quitte pour quelques jours de repos. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -  Échouement. -  Le sloop " Sirène ", commandé par le patron Laroute, a été jeté à la côte jeudi matin près de la digue de Luc. L'on essaye de le renflouer à la marée du  soir. Il n'y a pas eu d'accident de personnes.

 

Octobre 1904  -   La tempête.    -   La semaine dernière, une tempête, annoncée par l’Almanach du Bonhomme normand, a soufflé sur notre région. La grêle et la pluie ont fait rage.

Sur la côte, les barques de pèche qui étaient sorties pendant une accalmie, ont regagné péniblement le port. La chaloupe « Maurice-Françoise », de Luc-sur-Mer, a été secourue à l'aide du canon porte-amarre.

A Honfleur, le patron Passavant, de la barque « César-Louise », est tombé à la mer, son matelot, Petit, a pu le sauver, mais la barque a échoué.

Au Havre, un canot a chaviré. Sur trois hommes qui le montaient, deux ont été noyés.

— Pendant ces orages, la foudre est tombée sur le clocher de Ste-Honorine-des-Pertes. Le fluide est ressorti par la sacristie et a causé des dégâts importants.

— Au Mesnil-Guillaume, un incendie occasionné par la foudre a détruit en grande partie la ferme occupée par le sieur Jumel. Il y a plus de 5 000 fr. de pertes, assurées. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1904  -   Sur la mer.    -    Le sloop la « Sirène », patron Laroute, a été jeté à la côte, près de la digue de Luc. L'équipage est resté sain et sauf et on a travaillé à renflouer la « Sirène ». 

— Le sloop de pêche « Jean-Baptiste-Lèon », de Grandcamp, surpris par une trombe d'eau, a éprouvé 3 000 fr. d'avaries. 

— A Port-en-Bessin, le sloop « Saint-Alfred » s'est échoué derrière la jetée. Il n'y a pas eu d'accident de personne. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1905  -  Emporté par le flot. -  Samedi dernier, M. Léopold Eugène Lair, âgé de 62 ans, pêcheur à Luc-sur-mer, en parti, vers 3 heures du matin, avec une fouine et un panier,  pour aller pêcher sur les grèves de Luc. Depuis ce jour, il n'a pas reparu et toutes les recherches faites pour le retrouver sont restées sans résultat. On suppose qu'il a dû être surpris par  la marée montante et emporté par le flot.

 

Janvier 1907  -  Location du presbytère.  -  Le presbytère de Luc vient d'être loué par l'administration municipale à M. le curé de la commune pour la somme de 1 fr. 50. Il en sera ainsi  presque partout, quand le maire et le curé comprendront bien leurs intérêts respectifs. 

 

Juillet 1907  -  Un enfant mort. -  Hier soir, vendredi, des passants ont trouvé dans les hautes herbes, Brèche du petit enfer, le cadavre d'un enfant nouveau-né soigneusement enveloppé d'une serviette marquée à des initiales qui pourront peut-être éclairer la justice.

La gendarmerie aussitôt prévenue a ouvert une enquête.

 

Août 1907  -  Accident de voiture.  -  Samedi dernier, M. Louis Malherbe, garçon boucher, chez M. Knigt, boucher à Lion, revenant en voiture de Saint-Aubin, s'arrêtait, en passant à Luc,  devant son habitation. Sa petite fille âgée de 10 ans, sortit pour tenir cheval.

Une autre voiture, venant à passer, entra en collision avec celle de M. Knigt, l'enfant fut renversée et assez sérieusement contusionnée. Les deux brancards de la voiture furent briser.

 

Mars 1908  -  Laboratoire maritime.  -  Par décision du doyen de la Faculté des sciences de Caen, M. Arsène Letellier a été délégué dans les fonctions de gardien du laboratoire maritime de Luc-sur-mer, annexé à la Faculté.

 

Août 1908  -  Une noyade.  -  Léon Ernouf, 19 ans, jardinier à Mathieu, était venu samedi matin à Luc voir son oncle, M. Regnault, commis principal des douanes à Caen, en  villégiature actuellement sur cette plage ; le jeune homme qui avait fait le trajet à bicyclette avait chaud, il voulut cependant se baigner de suite, mais à peine dans l'eau il disparut ; il fut retiré 10 minutes plus tard, mais tous les soins pour le rappeler à la vie furent inutiles.

 

Avril 1912  -  Un amateur de poireaux.  -   Les gendarmes, dans une battue nocturne, ont pincé un nommé Raphaël Lecoq, journalier, à Luc, qui venait de voler 50 poireaux. Il a avoué en  avoir volé plusieurs centaines, poussé dit-il, à commettre ses délits par la misère.

 

Mai 1912  -  Un incendie  -  Le 17, un incendie a détruit deux corps de bâtiments à  usage d'habitation à Luc-sur-mer, au préjudice de MM. Albert Mauger, 56 ans, cultivateur ; Désiré Quinquemelle, en traitement au Bon-Sauveur, et Achille le Pelley, 52 ans, propriétaire, et Charles Hue, 41 ans,  journalier, Les pertes, couvertes en partie par des assurances, sont estimées à 2650 francs. Le sinistre doit être imputé au mauvais état d'une cheminée.

 

Janvier 1913  -  Tous deux bouchers, tous deux conseillers municipaux, et de plus beaux-frères, deux commerçants de Luc-sur-Mer refusent de payer la taxe municipale d'inspection sanitaire, trop élevée. Le maire les fait saisir, pour des dettes de 40 et 60 francs (105 euros, et 156 euros). Pour animer la vente aux enchères, ils invitent la population, embauchent un orchestre et  organisent une tombola. La " vendue " tourne à la kermesse, avec 7 à 800 badauds: une vieille chaise défoncée s'arrache pour 129,85 francs (338,05 euros). 

 

Septembre 1913  -  Terrible accident de voiture  -  Une voiture conduite par M. François Delisle, 37 ans, journalier à Bretteville-sur-Odon, qui venait passer avec sa famille la journée à Luc, a passé sur la poitrine d'un enfant, le jeune Paul Paysan, âgé de 10 ans, dont les parents sont journalier à Luc et qui jouait avec de petits camarades sur la place Lacroix. Le malheureux enfant put être relevé mais quelques mètres plus loin il s'affala sur le sol et bientôt succombait. L'auteur de l'accident dit que son cheval avait eu peur soudain et qu'il  n'avait  pu l'arrêter.

 

Octobre 1913  -  Un cadavre sur la grève  -  On a découvert mercredi matin sur la plage de Luc-sur-mer, du côté Est, le cadavre d'un homme habillé en ouvrier. Le médecin a conclu à une mort par asphyxie par submersion. On recherche l'identité du défunt.  

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados :

Langrune : Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir  de salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues : Église de Marigny ; Louvières : Église ; Luc-sur-mer : Clocher de  l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église ; Mèzidon : Église du Breuil ; Mondeville : Église ; Mosles : Église ; Mouen : Église ; Mutrécy : Portail nord de l'église ; Norrey : Église ; Ouistreham : Église ; Ouville-la-bien-Tournée : Église ; Parfouru-l'Eclin, Clocher et pignon oriental du chœur de l'église ; Rosel :  Clocher de l'église ; Rots : Église ; Rouvres : Église, Etc...

 

Juin 1914  -  Goudronnage des routes.  -   On procède depuis lundi 29 juin jusqu'au dimanche 5 juillet au goudronnage du chemin de grande communication de Courseulles à Ouistreham, dans les communes de Luc, Langrune, Saint-Aubin et Bernières.

 

Juillet 1914  -  Grave accident de la foudre. - Un pêcheur était en barque et péchait en haute mer, lorsqu'il fut foudroyé par la foudre. Tout d'abord on le crut mort ; il est resté seulement paralysé. La mère de cet homme est domestique chez M. Contard, pharmacien à Luc.

 

Septembre 1914   -   Les hôpitaux du Littoral.   -   On nous demande pourquoi, alors que, pour y installer des hôpitaux militaires, on avait réquisitionné les principaux hôtels et villas de Langrune, St-Aubin, Bernières et Courseulles, on a négligé Luc, la première station balnéaire du chemin de fer de Caen à la mer.

Nous renvoyons cette question à qui de droit.

- Au dernier moment, on nous informe que le casino de Luc serait réquisitionné aussi. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1914   -   A Luc-sur-Mer.   -   Nous avons dit qu'une centaine de blessés étaient soignés à Luc dans un hôpital, organisé avec les ressources privées.

On nous fait savoir que, de plus, neuf blessés sont hospitalisés à l'Hôtel Belle-Plage depuis le 9 septembre, où ils reçoivent les meilleurs soins. (Bonhomme Normand)

 

Octobre 1914   -   Aux agriculteurs sous les drapeaux.   -    Le Préfet du Calvados informe les intéressés qu'il n'est pas possible à M. le ministre de la Guerre, en raison des nécessités actuelles, d'autoriser le renvoi dans leurs foyers, même pour une très courte durée, des militaires sous les drapeaux, et que notamment il ne peut être donné suite aux demandes de permission de moisson qui seraient adressées par les agriculteurs réservistes ou territoriaux.  (Bonhomme Normand)

 

Juin 1915  -  Sur le littoral.  -  La guerre nous amene avec les sous-marins et leurs tristes exploits des détritus et des animaux morts de toute espèces.

A St-Aubin-sur-Mer, à Langrune, on a fait enterrer ces épaves funèbres.

A Luc, on va les brûler.

Qu’on se hâte, car avec les chaleurs ça ne sentirait pas la rose, au contraire.  

 

Juin 1915  -  La situation agricole au 1er mai dans le Calvados.  -  Le mois d’avril a été favorable à l’exécution des travaux agricoles. On a achevé les semailles d’avoine et commencé celles d’orges et de betteraves. La végétation n’a pas été favorisée par la température dans la seconde quinzaine du mois. Néanmoins l’aspect général des cultures en terre reste satisfaisant.

 

Juin 1915  -  On réclame.  -  L’enlèvement des animaux morts et autres détritus, véritables foyers d’infection qu’on trouve encore sur nos plages. C’est la marée qui nous apporte trop  souvent ces victimes de sous-marins allemands.

Quand la mer se retire, autrement dit à la marée descendante, c’est une insupportable puanteur, et ces émanations peuvent produire des épidémies. Il importe donc de les enlever au plus  vite et le plus tôt sera le mieux.

 

Juin 1915  -  Une lettre du Préfet.  -  A la préfecture, on s’est ému des nouvelles que nous avions données, au sujet des détritus de toute sorte et principalement des morceaux de viande  pourrie rejetés par la marée sur le sable à proximité des cabines.

Une lettre a été de suite adressée par M. le préfet aux maires des régions que nous avons indiquées, pour les prier de faire enlever ou brûler ces épaves pestilentielles.

Malheureusement, la main-d’œuvre fait défaut : Le garde-champêtre, malgré toute sa vigilance et sa bonne volonté, ne peut faire cette besogne à lui seul, il finirait par y perdre le boire et le manger et il risquerait de tomber asphyxié, tout comme les membres du Conseil d’hygiène publique à Caen, dont la fin tragique explique l’apathie forcée.

 

Juin 1915  -  Sur le littoral.  -  Le monde arrive un peu partout sur nos plages, lentement au dire des gens qui ne sont jamais contents de rien, et assez vite en égard aux circonstances.

D’ordinaire, à cette époque, on entendait dire « les arrivages sont rares, il faut attendre le 14 », comme cette année la fête est supprimée, les gens voudraient voir les parisiens venir nous apporter leur galette, mais il ne faut pas oublier qu’elle est rare, ne pas se montrer trop avide et se garder d’oublier que personne n’est à la fête avec la guerre.

 

Juillet 1915  -  Échos balnéaires.  -  Le croira-t-on, c’est pourtant la vérité, la saison malgré les moments d’angoisse que nous traversons, promet d’être bonne et, d’ores et déjà sur  presque tout le littoral, elle s’annonce sous les meilleurs auspices.

A Luc-sur-Mer, à Langrune, à Saint-Aubin-sur-Mer : Les difficulté dont nous avons parlé, ne sont apaisées généralement entre les propriétaires et les réfugiés. Suivant les conseils donnés  par l’excellent curé du haut de la chaire, des deux cotés on y a mis du sien et à très rares exceptions près chacun est resté sur ses positions.

Aussi, le nombre des maisons à louer pour peu que cela continue, sera sans doute inférieur à celui des autres années.

C’est le cas de suivre l’avis qu’on trouve aux annonces à la 4e page des journaux « Ne pas attendre se presser ».

 

Juillet 1915   -   Le nu en pleine air.  -   Certains baigneurs et baigneuses semblent ignorer qu'il y a sur la digue de Luc-sur-Mer un nombre extraordinaire de cabines disponibles et vont faire sans souci de la pudeur, leur toilette de bain dans les anfractuosités des falaises du côté de Lion. On dit, à ce sujet, que des mères de famille ont adressé une réclamation à M. Qui de droit, mais on raconte aussi que certaines demoiselles, dont la curiosité n'a pas d'égale, vont souvent de ce côté pour tâcher de voir se renouveler une des scènes du Paradis terrestre.

 

Juillet 1915   -   Un sauvetage sur la cote.  -   A Luc-sur-Mer, un baigneur, le jeune Lécuyer, invita deux de ses camarades à faire une excursion en mer sur une périssoire de son invention. Tout alla bien au début, mais, quand il s'agit de regagner le rivage un vent violent venant de la terre les entraîna au large. Ils auraient infailliblement péri sans le secours de l'un des pêcheurs de la localité qui, après une lutte très vive contre les courants, put recueillir les deux apprentis naufragés et les ramener dans son canot. Inutile de dire que le vaillant sauveteur a dû être chaleureusement félicité et largement récompensé par la famille.  

 

Juillet 1915  -  Échos balnéaires.  -  Moins de monde que de coutume, il faut bien le reconnaître. Cependant, le soir, la digue est arpentée par des groupes de promeneurs et l’on se croirait revenu, s’il en était ainsi chaque soir, aux saisons privilégiées. Malheureusement comme sur toutes les plages à la mode les locations ont été faites généralement jusqu’au mois de septembre prochain. Ce sera le cas de répéter : Que les beaux jours sont courts.

Et les mœurs !

A entendre un de nos confrères, elles seraient choquées à chaque instant par le sans-gêne de certains baigneurs qui sans prendre la peine d’éviter les regards indiscrets apparaissent en  moins de temps qu’il n’en faut pour l‘écrire « Dans le simple appareil d’une jeune beauté qu’on arrache au sommeil ».

Heureusement pour eux, n’en déplaise à notre confrère si facilement offusqué, les falaises forment à la base un amas de rochers et de grottes obscures qui remplacent avantageusement  les cabines dans lesquelles on étouffe en se déshabillant, et puisque la vertu n’est pas timide au lieu de baisser les yeux, elle peut les tourner d’un autre côté.

La route est belle, la plage aussi… les pauvres gens vont-ils être privés du bain de mer parce qu’ils n’ont pas le moyen de se payer une cabine ? Je sais bien qu’elles ont baissé de prix   comme tout le reste, c’est heureux, car plusieurs étaient louées aussi cher que des maisons. N’importe, elles ne sont pas encore à la portée de toutes les bourses et la mer comme le  soleil doit être bienfaisante pour tout le monde.

 

Juillet 1915  -  Le royal cinéma sur nos côtes.  -  Ce cinéma fait la joie de nos côtes. On se croirait sur le front. Hier, à Luc, on a refusé du monde. Demain dimanche, deuxième et dernière  représentation.

 

Août 1915  -  Le nu en pleine air.  -  Certains baigneurs et baigneuses semblent ignorer qu’il y a sur la digue de Luc-sur-Mer un nombre extraordinaire de cabines disponibles et vont faire, sans souci de la pudeur, leur toilette de bain dans les anfractuosités des falaises du côté de Lion. On dit, à ce sujet, que des mères de famille ont adressé une réclamation à M. de qui de droit, mais on raconte aussi certaines demoiselles, dont la curiosité n’a pas d’égale, vont souvent de ce côté pour tacher de voir se renouveler une des scènes du paradis terrestre.  

 

Mars 1916  -  Des navets pour tirer une carotte.  -  M. Émile Quiquemelle, 56 ans, marchand de légumes en gros à Luc-sur-Mer, avait expédié dernièrement à Paris vingt sacs de  carottes, qui lui avaient été livrés par le sieur Athanase Greffin, cultivateur à Lion-sur-Mer. A l'arrivée, son mandataire constata que les sacs contenaient deux tiers de navets et un tiers seulement de carottes. Voulant prendre son vendeur la main dans le sac, c'est le cas le dire, M. Quiquemelle lui passa une nouvelle commande à livrer gare de Luc. Là, devant témoins,  M. Quiquemelle fit ouvrir trois sacs, ils étaient, remplis de navets recouverts deux d'une légère couche de carottes. On allait continuer l'opération quand Greffin, qui était présent, dit :  « Inutile de continuer, ils sont tous pareils ». Greffin donna comme excuse que, n'ayant pas eu le temps d'arracher des carottas à cause du mauvais temps, il les avait remplacées par des navets. Ce n'est pas tout à fait la même chose, car les navets valent juste moitié moins. Greffin eût mieux fait, semble-t-il, de ne rien livrer du tout. Ajoutons que ces légumes étaient  destinés au ravitaillement.

 

Juin 1917  -  L'enlèvement des ordures sur les plages.  -  A Luc, un seul bannelier ne peut suffire à la tâche, ainsi s'explique la situation. Mais peut-être, parmi tant de gens inoccupés,  pourrait-on trouver à faire faire cette besogne, utile entre toutes, principalement a cette époque de l'année. C'est l'intérêt des habitants mêmes que nous défendons, d'accord avec eux et  les étrangers.

 

Juin 1917  -  Les étrangers.  -  L'exode des étrangers a commencé. Quelques-uns de marque. Citons : Mme de Jackson, dont le mari simple fonctionnaire dans une commune voisine, est un descendant de Jeanne-d'Arc. Mme de Jackson, dont les compositions musicales et aussi les chants patriotiques, sont autant de merveilles artistiques et est en outre une virtuose bien  connue du piano.

Mme de Jackson est à Luc-sur-mer, où elle doit passer la saison toute entière avec son jeune fils, dont la santé chancelante a dicté le choix de cette plage hygiénique et réconfortante  entre toutes.

 

Juillet 1917  -  L'orage.  -  Le tonnerre est tombé chez M. Boutard, pharmacien, dans une chambre occupée par sa petite-fille, ordinairement, mais dans laquelle, heureusement, elle se trouvait pas ce soir-là. Pas d'accident de personnes, mais des dégâts importants à la toiture.

 

Août 1917   -  L'écho des plages.  -  Les baigneurs sont de plus en plus nombreux et se plaisent beaucoup sur ce qu'on charmant du littoral où ils trouvent tout à souhait et à des prix  modérés. On a pour eux et les autres, toutes les complaisances, à la poste particulièrement, pourtant surchargée.

Ne pourrait-on, nous demandent-ils approprier la brèche au carrefour de la route de Langrune. Le personnel est restreint, très restreint, mais les maires voisins réclament des auxiliaires et on leur en donne.

 

Décembre 1917  -  La Poste.  -  On annonce l'apparition prochaine d'une boucherie départementale, qui serait tenue par M. Quiquemelle, le boucher et conseiller municipal bien connu.

- On parle du déplacement du bureau de poste, qui serait transféré rue de la mer. La poste gagnerait-elle au change ? Peut-être pendant le jour, car boulevard de la République, où elle est située, les arbres empêchent d'y voir clair. Mais, est-elle sûre d'avoir le gaz dans sa nouvelle résidence ? Alors, l'hiver, comment pourra-t-elle s'éclairer ? Pas au pétrole, puisqu'il fait  défaut partout.

 

Janvier  1919    -   Médaille d'Honneur des Marins du Commerce.  -   Par décision du commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande en date du 25 décembre 1918, la  médaille d'honneur, Instituée par la loi du 14 décembre 1901, a été décernée aux marins du commerce dont les noms suivent.

Direction de l'Inscription maritime du Havre. Quartier de Honfleur. — Bailliache CharIes-Louis-Thomas, matelot, demeurant à Trouville ; Balan Gustave-Désiré-Philomène, matelot ;  Basset Charles-Hippolyte, pilote, demeurant à Quillebeuf ; Croix Pierre-Dominique, matelot, demeurant à Trouville ; Guérard, Jules-Emile, matelot, demeurant à Honfleur.

Lacheray Victor-Ferdinand, matelot, demeurant à Trouville ; Louvet Baptiste-Desiré, matelot, demeurant à Honfleur ; Michel Eugène-Louis-Marie, matelot, demeurant à Trouville ;  Pillemont Victor-Auguste, matelot, demeurant à Deauville ; Roney, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Honfleur.

Quartier de Caen. — André Léon-Jules, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Dupont, Charles-Jean-Baptiste, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Durand Victor-Jules, matelot,  demeurant à Port-en-Bessin ; Guihomat Anguste-Malo, capitaine an long cours, demeurant à Ouistreham ; Leherpeur Emile-Charles, matelot, demeurant à Port-en-Bessin ; Letellier  Pierre-Paul-Anatole, matelot, demeurant à Luc-sur-Mer ; Marie, CharIes-Alexandre, matelot, demeurant au Havre ; Turgis, Julien-Eugène, matelot, demeurant à Port-en-Bessin. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Janvier  1919    -   Tribunal Correctionnel de Caen.  -   Marie Ribet, 22 ans, domestique, sans domicile fixe, domestique au service de Mme veuve Marie, à l'hôtel du Petit-Enfer, à Luc-sur-Mer, du mois de mai 1918 au 21 septembre suivant, a pendant ce temps, commis de nombreux vols, notamment des bouteilles de liqueur et de vins, des sardines, des pots de  confiture, du chocolat, une glace, des services à salade, mouchoirs, etc... Elle a, de plus, soustrait à différentes reprises une somme de 8 502 fr.

La dame Marie s'est portée partie civile et a réclamé 500 fr. de dommages-intérêts.

Le Tribunal lui en accorde 300 et la restitution de la somme de 8 502 fr. 4 ans d'emprisonnement et 500 fr. d'amende. Défenseur : Me  Rénard, pour la fille Ribet. ( Source : Le Moniteur du  Calvados )  

 

Février  1919    -   Citation à l'Ordre du Jour.  -  M. Lincin, vicaire de Luc-sur-Mer, caporal, faisant fonctions de fourrier, a été cité le 2 novembre 1918 pour avoir, comme agent de liaison, accompli les missions les plus dangereuses au cours des opérations de Champagne du 20 septembre au 21 octobre 1919.  ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Février  1919    -   Mort subite.  Un pénible événement s'est passé samedi dernier à la gare de Luc-sur-Mer, vers 6 heures du soir.

Un de nos réfugiés belges les plus honorablement connus et les plus sympathiques, M. Arthur Dehart, un grand industriel qui avait du quitter son pays et l'usine importante qu'il dirigeait pour venir habiter dès le début de la guerre à Lion-sur-Mer, où il avait fondé, avec le concours de plusieurs personnalités bien connues, un dépôt de ravitaillement, a été frappé de mort subite au moment ou il venait de descendre de bicyclette pour mettre son courrier à la boite à lettres de la gare.

M. le Dr Saussol, mandé d'urgence, malgré les soins empressés, n'a pu conjurer l'issue fatale.

Le regretté défunt laisse une veuve, un fils et une fille, auxquels nous adressons l'expression de notre douloureuse sympathie.  ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

Août 1920   -   Négligence fâcheuse.   -  Pendant qu'il affranchissait son courrier au bureau de poste de Luc-sur-Mer, M. Edmond Sarrasin, ébéniste, avait laissé près de lui son portefeuille, qui contenait une certaine somme d'argent et des papiers personnels. Il a pas eu la peine de le ramasser, un autre l'a fait pour lui. Il a porté plainte. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1920  -  Réunion du Conseil Municipal.  -  Le conseil municipal de Luc donne le nom de Guynemer à la rue où l'aviateur habitait, lorsqu'il venait avant guerre passer la saison  d'été chez ses grands-parents.

 

Novembre 1920  -  Noces d’argent municipales.  -  On a fêté l'autre jour , à Luc-sur-Mer, les vingt-cinq années de mairie du docteur Tessel. 

Il a été congratulé par ses collègues de la région et une médaille commémorative lui a été offerte. ( Le Bonhomme Normand )

 

Août 1921  -   Imprudence d’enfant.   -   Le fils de M. Leboucher, cultivateur à Luc-sur-Mer, accompagnait un domestique, Paul Tessel. qui allait conduire une barrique à eau dans les champs. Tous deux étaient assis à l'avant de la voilure. Le jeune Leboucher, 11 ans, rencontrant un camarade essaya de l'attraper. Mais, perdant l'équilibre, il tomba, sous la roue. On le releva et on le transporta chez ses parents où i! expira peu après. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1921  -   On dit...   -  On dit.... que dans un grand cimetière une tombe demeurée ouverte un mois après une exhumation empêche Ies voisins d'arranger de décemment leurs sépultures.

-   On dit... qu'il y a toujours « chiffetirée » entre le maire de Luc et le comité du Souvenir français. Le comité veut donner un concert. Le maire n'aime pas la musique. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1921  -   Le duel de l’auto et du train.   -  Une automobile conduite par M. Pézier, courtier de commerce, place Singer, à Caen, arriva à vive, allure au passage à niveau de la route de Ia Délivrande, à Luc-sur-Mer, au moment du passage du train venant de Courseulles. Sans tenir compte de la chaîne qui ferme la voie, l'auto continua sa course et vint donner sur un des wagons du train.

M. Pézier et M. Varin, entrepreneur, à Luc-sur-Mer, qui l’accompagnait ne furent que légèrement blessés. Par contre, l'avant de l'auto est complètement défoncé, il semble bien que M. Pézier qui n'avait aucune raison pour ne pas s'arrêter, soit responsable de l'accident. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1922  -   Bas procédés.   -  M. Hue, président du « Souvenir Français » à Luc, nous informe qu’il avait convoqué, par voie d'affiches, les membres de sa société à venir déposer une couronne au Monument des Enfants de Luc, le jour des Rameaux.

Ces affiches ont été lacérées et couvertes d'ordures. Il nous semble bien qu'aucune division, ni divergence d'opinion ne peuvent autoriser de tels actes. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Mauvaise rencontre.    -    La carriole de M. Lebatard, cultivateur à Brouay, canton de Tilly-sur-Seulles, dans laquelle se trouvaient une dizaine de personnes, a été heurtée, à Luc, par l'automobile de M. Le Blond. demeurant au Chalet du Casino. L'attelage a été renversé et quatre personnes ont été blessées. Les deux voitures sont endommagées.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1922  -  Sur la cote verte.    -   Les baigneurs commencent à arriver nombreux sur nos plages, où les locations se sont faites à des prix fort avantageux... pour les propriétaires. Qu'on prenne garde seulement, dans les années suivantes, de ne point les exagérer si on veut conserver la clientèle.

A Luc, le Casino ouvre ses portes le 8 juillet. On y annonce d'importantes transformations et améliorations, des jardins nouveaux et tout un programmé de spectacles, fêtes, bals. etc… Tant d'efforts méritant une sérieuse récompense. Nous la souhaitons sincèrement à cet attirant établissement. ( Le Bonhomme Normand )

 

Août 1922  -  Double arrestation.    -   On à arrêté à l'hôtel Belle-Plage, à Luc-sur-Mer, canton de Douvres, où ils s'étaient engagés comme valet et femme de chambre, le nommé Julien Dumont, 23 ans et sa femme, 22 ans.

Tous deux étaient recherchés par le parquet de Nantes sous l'inculpation d'infanticide. La femme Dumont qui avait placé son enfant chez une nourrice, l'aurait, de connivence avec elle, fait disparaître.

La complicité du mari n'est pas complètement établie. Néanmoins, tous deux ont été écroués. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1922   -   Les dangers du bain.   -   M. Édouard Laroche, 31 ans, arrivé tout récemment chez sa tante, Mme Pichard, qui villégiature sur nos côtes, a eu l'imprudence de se mettre à l'eau, pour prendre son bain, une heure environ après son repas. Pris de congestion, le malheureux a coulé, en face le moulin de Luc-sur-Mer, sans que les personnes qui l'accompagnaient eussent le temps de lui porter secours. Son cadavre a été retrouvé à marée basse. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1922   -  Le culte du souvenir.   -   Le comité du Souvenir français de Luc-sur-Mer avait fait célébrer, il y a quelque temps, un service solennel à la mémoire de ses héros. On nous demande pourquoi la municipalité s'est complètement tenue en dehors de cette cérémonie et de celles qui ont suivi et n'a même pas fait pavoiser. C'est qu'elle avait ses raisons, sans doute. Étaient-elles bonnes ? Nous l'ignorons. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1922   -  A Luc-sur-Mer.   -   Comme suite, à notre article paru la semaine dernière, sous ce titre, nous recevons une lettre de M. Hue, président fondateur de la section du Souvenir français à Luc.

M. Hue nous dit ceci : « Loin de nous ériger en rivalité contre qui que ce soit, nous avons le droit de revendiquer l'honneur d'avoir su honorer dignement nos camarades « Morts pour la France ! » et nous ne demandons que d'être traités sur un pied d'égalité aux citoyens français ».

C'est très bien, mais nous nous demandons comment qui que ce soit aurait pu ne pas traiter les membres d'une société quelconque sur un pied d'égalité avec les autres citoyens. Nous voyons avec regret que notre premier appel à la conciliation n'a pas été entendu et nous en lançons un second.

Deux sociétés poursuivant le même but sont faites pour s'entendre. Ceux qu'elles pleurent l'une et l'autre le diraient s'ils pouvaient parler. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Une voiture automotrice sur la ligne de Caen à Luc.  -  Une voiture automotrice entrera en service sur la ligne de Caen - Luc à partir de mardi prochain 21.
Elle effectuent chaque jour deux voyages entre Caen et Luc, plus un voyage aller et retour entre Riva-Bella et Luc. Enfin un voyage supplémentaire entre ces deux dernières gares est prévu les jeudis, dimanches et fêtes jusqu'au 2 septembre. Les trains Automoteurs ne comprendront que le transport des voyageurs de 2e classe en nombre limité. Ceux en provenance ou à destination de Caen-État et munis de billets directs de ou pour Paris ont la priorité, ils n'assureront pas le transport des bagages, toutefois ces derniers seront acheminés par le train à vapeur suivant ou par celui précédent s'ils on
t été remis assez tôt à la gare de départ.  

 

Août 1923  -  Un attentat sur la ligne de Luc.  -  Un attentat qui aurait pu déterminer une terrible catastrophe, a été commis ces jours derniers sur la ligne de chemin de fer de Caen à la mer, entre les stations de Courseulles et de Luc sur-Mer.
Au moment le train qui arrive à cette station à 10 h. 40 croisait la voie des tram-départementaux, un choc des plus violent, se produisit. Les voyageurs bousculés et renversés dans les compartiments crurent que le convoi avait été tamponné. Ce fut une véritable panique. M. Panhaleux fit stopper le train, se rendit à l'aiguille et constata que le levier au lieu d'être horizontal était vertical, maintenu dans cette position par un tirefond placé sous la tige du levier de manœuvre. Le cadenas qui ferme l'aiguille avait été brisé. L'auteur de cette manœuvre criminelle n'avait pas heureusement réussi à neutraliser le jeu de l'aiguille. Cette circonstance seule explique pourquoi il ne s'est pas produit de déraillement. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie et la brigade mobile.

 

Septembre 1923   -   Un sauvetage à la mer.   -   A Luc-sur-Mer, un baigneur ne pouvait regagner le rivage à cause de l'abondance du Varech. Il se serait infailliblement noyé sans l'arrivée de M. Lemanissier, adjoint au maire et avocat au Conseil d'État, qui n'a pas hésité à se jeter à la mer pour lui porter une bouée de sauvetage et le ramener sain et sauf au rivage. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1924  -  Un drame de la jalousie.  -  Presque sexagénaire, Etienne Paret, débitant à Luc-sur-Mer, épousait en 1919, une de ses servantes, Suzanne Dennetière, jolie brunette qui  comptait alors 21 printemps. L'entente ne régna pas longtemps dans le nouveau ménage. Des scènes orageuses éclatèrent. On parlait même d'une instance en divorce lorsque la naissance d'un enfant apporta un trêve passagère aux ressentiments réciproques des époux mal assortis.  Samedi dernier, un voyageur de commerce caennais, M. Duval, entra dans l'établissement pour commander un déjeuner comme il en avait l'habitude à chacun de ses passages dans la localité. Au cours du repas, le mari méfiant surveilla les agissements de sa femme et comme elle avait tutoyé le représentant, il intervint, furieux : « Je ne veux pas de ses familiarités avec les clients du restaurant », s'écria-t-il. Quelques instants après, se trouvant seul avec celle qu'il venait de morigéner, Paret entra dans une violente colère. Soudain, il se précipita  sur la jeune femme et la coucha sur une table du débit, la serrant à la gorge. Sous l’étreinte  convulsive du forcené, la malheureuse dont le visage bleuissait, perdit     connaissance et elle aurait certainement succombé à cette tentative d'étranglement, si un voisin ne s'était empressé de la secourir. « Vous aurez beau faire, elle ne m'échappera pas  cette fois »,  proféra l'énergumène.  Dans la soirée, après la fermeture du débit, Paret resta seul au rez-de-chaussée. Bientôt après, une domestique, Mme Ragaut, le vit manipuler un fusil de chasse et prendre quatre  cartouches. Elle monta précipitamment au premier étage prévenir sa patronne qui descendit par la fenêtre dans la cour pendant que le misérable essayait d'enfoncer la porte de la chambre. Mme Paret, accompagnée par une amie, alla passer le reste de la nuit à l'hôtel Guiguet, de la Délivrande. Le débitant, furieux de voir sa victime lui échapper, résolut de se rendre le lendemain chez les parents de la jeune femme, domiciliés rue de Bras, a Caen. « Les quatre cartouches auront leur emploi », avait-il dit à Mme Ragaut, « deux pour les vieux, une pour elle et la dernière pour moi. » Mais la gendarmerie de Caen avait été informée de l'intention du meurtrier. Paret fut arrêté ce matin, rue Saint-Laurent, à Caen , au moment où il  s'apprêtait a entrer chez ses beaux-parents. Le débitant était accompagné de son petit garçon, âgé de six ans. Après l'Incarcération de Paret, le Parquet a fait remettre l'enfant à sa mère qui s'était présentée, à la gendarmerie dans la matinée.

 

Août 1924  -  Bien mal acquis.  -  II y a quelques jours, en sortant de Hôtel Normandy à Luc-sur-Mer. M. Edgar Pâtisson, le photographe bien connu de la rue des Carmélites, déposait sur son automobile garée dans la cour de l'établissement, une gabardine avec un sac de dame contenant une somme de 1.000 francs, deux chèques de 360 et 103 francs, un récépissé du Comptoir d'Escompte pour versement d'une somme de 10.000 francs. 

N'ayant pas retrouvé le vêtement et le sac, il porta plainte à la gendarmerie qui apprit, en cours de son enquête, que les deux objets avaient été emportés par le sieur Paul Hue, dit La Baleine, demeurant à Luc-sur-Mer. Interrogé, ce dernier déclara que la gabardine et le sac étaient tombés sur la route peu de temps après le départ de l'auto. Il s'était emparé de l’argent dont la plus grande partie fut aussitôt dépensée. Paul Hue et sa compagne, la fille Vilard, achetèrent des vêtements, des chaussures et réglèrent plusieurs dettes en souffrance. Ils brûlèrent les titres et le sac croyant échapper ainsi aux soupçons. Lorsqu'on arrêta le couple, il ne restait plus un sou de la somme de 1000 francs qu"il s'était appropriée.

 

Août 1924  -  Une bonne se suicide.  - Arrivée depuis le 2 juillet à Luc-sur-Mer, M. Letestier, greffier de Justice de Paix à Poissy, avait remarqué que sa bonne, Lucienne Lesage, depuis dix-huit mois à son service, et jusque d'une conduite irréprochable, s'était singulièrement émancipée dans cette villégiature. Fréquentant assidûment les dancings de la station, elle ne rentrait souvent qu'a l'aube pour reprendre son travail. M. Letestier admonesta, sur un ton assez sévère, la jeune dévergondée, qui promit de s'amender, mais n'en continua pas moins ses escapades nocturnes. De nouvelles remontrances furent faites à Lucienne Lesage qui en parut très affectée.

   - Oui, je sais que ce n'est pas bien, dit-elle à ses maîtres. 
On crut que cette fois la leçon avait porte ses fruits.
Avant-hier la belle-mère de M. Letestier, Mme Bichard rentrait de la plage, voulut faire chauffer du lait pour son Petit-fils. Elle fut très surprise en se dirigeant vers la cuisine, de trouver fermé, la porte du local, et des émanations, de gaz s'échappaient de la cuisine. En pénétrait dans la cuisine, on aperçut la jeune fille étendue sans vie sur le plancher. Le tuyau du fourneau à gaz était retiré est le robinet grand ouvert. Lucienne Lesage, très impressionnée par les reproches dont elle avait été l'objet,  s'était décidée à mettre fin à ses jours. Les docteurs Saussol et Para, mandés en toute hâte, donnèrent donnèrent leurs soins à la désespérée, mais tout fut inutile la mort avait fait son œuvre. Lucienne Lesage, était âgée de 18 ans. On trouva prés, d'elle deux lettres sur l'une d'elles, elle avait écrit « 
A remettre à maman ».  

 

Janvier 1925  -  Un cadavre sur la plage.  -  Dans la nuit du 10 janvier vers une heure du matin, deux pécheurs découvrirent sur la plage, a peu de distance du bourg de Luc-sur-Mer, le corps d'une femme étrangère au pays, paraissant âgée d'une soixantaine d'années, ses vêlements ruisselaient d'eau et les jambes étaient recouvertes de sable. On essaya vainement de ranimer la malheureuse.

Le garde-champêtre de Lion, après avoir fait transporter l'inconnue dans le local de la mairie, avertit les gendarmes. On ne trouva sur le cadavre aucune pièce permettant d'identifier la victime, elle avait un anneau à l'intérieur duquel on lisait : Brière Dudouy, 4 juin 1883, Lisieux.

Le chef de la brigade de la Délivrande léphona aux brigades de Caen et Lisieux qui enquêtèrent.
Quelque temps après il était avisé qu'une dame Dudouy. veuve Brière, entrée à la clinique Saint-Joseph, rue de l'Enganerie, à Caen, le 8 janvier, avait quitté le lendemain l'établissement pour n'y plus reparaître. La brigade de Lisieux fit connaître qu'une personne du même nom, domiciliée quartier du Bouloir, s'était rendue le 8 courant à Caen, chez les sœurs Oblates pour suivre un traitement d'une quinzaine de jours.

Mise en présence du cadavre, Mlle Robin, domestique de Mme Veuve Brière, reconnut dans la noyée sa maîtresse qu'elle avait accompagnée trois jours plus tôt à Caen.

 

Janvier 1925   -  La question des eaux à Luc-sur-Mer.   -  La station balnéaire de Luc-sur-Mer a procédé à la réalisation des travaux nécessaires à l'installation d'un service des eaux. 

Un forage a été exécuté et les essais de pompage viennent d'avoir lieu en présence des autorités. Ils ont donné d'excellents résultats. Le débit horaire a dépassé 60 000 litres avec une très faible dénivellation. Les essais ont continué pendant deux jours sans aucune variation de niveau. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1925  -  Frères ennemis.  -  Vivant depuis un certain temps en mésintelligence avec son frère cultivateur à Luc-sur-Mer, le nommé Victor Letellier, 50 ans, après une discussion violente, se rendit dans un champ appartenant à son ennemi et mit le feu à une meule de paille de blé représentant environ 800 bottes. Victor Letellier a été arrêté par les gendarmes de La Délivrande.  

 

Mai 1925  -  Un électeur irascible.  -  M. Fernand Lemarchand, cultivateur à Luc-sur-mer, assistait, dimanche soir au dépouillement. Il fit un beau scandale dans la cour de la mairie. Le garde-champêtre M. Célestin Jeanne, ayant voulu le faire taire, fut frap et injurié. Poursuit pour outrages et violences, M. Lemarchand a été condamné à 8 jours de prison et 5 francs d'amende.

 

Juillet 1925  -  Un agression au Casino.   -  Samedi, dans la soirée, M. Marcel Piquet, propriétaire du Casino de I.uc-sur-Mer. était informé par son personnel que des pierres avaient été lancée contre les fenêtres de l’établissement.

On sortit aussitôt pour retrouver les auteurs de cet acte de malveillance. Accompagné de M. Lafont, garçon de café et de M. Delarme, concierge du Casino, M. Piquet se trouva quelques instante après en présence de plusieurs jeunes gens de la localité qui en s'éloignant, tirèrent dans sa direction plusieurs coups de revolver sans l'atteindre. L'un des agresseurs, Eugène Detey, 16 ans, dont les parents sont jardiniers à Luc-sur-Mer, fut bientôt rejoint et mis en lieu
sûr, en attendant l'arrivée des gendarmes. Ses complices, Jules Testard, 17 ans, Lemarchand et Bachelot Alexandre, ont été arrêtés le même jour.
Ils nient énergiquement l'agression qui leur est reprochés, mais ils ont été parfaitement reconnus par plusieurs témoins.

491.  LUC-SUR-MER (Calvados)  -  La décharge du varech

21.  -  LUC-sur-MER (Calvados) -  Les Falaises et la Côte.

 

27.  -  LUC-sur-MER (Calvados) -  Rue de la Mer

 

41  -  LUC-sur-MER (Calvados) 

Vue générale (Coté est)

 Luc-sur-Mer                             Station du Tramway

28.  Luc-sur-Mer  -  Récolte du Varech

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