UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MERVILLE - FRANCEVILLE

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont des Mervillais, Francevillais, Mervillaises, Francevillaises


Octobre 1901   -   Moutons égorgés par des chiens.   -   Le sieur Amand Lemoine, 64 ans, berger à Merville, près Cabourg, avait parqué, le soir, son troupeau de moutons dans un champ. Pendant la nuit, des chiens appartenant à Désiré Alexandre, marchand de coquillages à Sallenelles, les attaquèrent, et, le matin, vingt-six moutons étaient trouvés entassés dans un fossé, les uns étouffés, les autres égorgés. Le sieur Lemoine estime son préjudice à 1 000 fr.

— A Bréville, près Troarn, six moutons appartenant au sieur Roussel Le Pré, 50 ans, propriétaire à Trouville, ont été aussi égorgés par les deux chiens du sieur Héron, également marchand de coquillages à Sallenelles. C'est un préjudice de 400 fr. pour le sieur Roussel Le Pré. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Suicides.  -   Le sieur Alphonse Langlois, 64 ans, journalier à Bricqueville, près Trévières, s'est pendu dans le grenier de son cellier. Langlois vivait en mauvaise intelligence avec ses enfants et était resté malade depuis 3 semaines.

— Le sieur Frédéric Dubois, 57 ans, cultivateur à Merville, près Cabourg, s'est pendu dans sa grange. On attribue son suicide à la crainte qu'il avait de ne pas réussir dans une ferme importante qu'il venait de louer. Dubois laisse une veuve et trois enfants.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1903   -   Attentats à la pudeur.  -  La gendarmerie de Livarot a arrêté le nommé Paul Prévost, 17 ans, domestique à Ste-Marguerite-de-Viette, qui aurait commis un attentat à la pudeur sur une fillette de 7 ans.

— Une enquête est ouverte contre un individu de Merville, qui aurait commis un attentat à la pudeur sur la personne de Juliette Burel, âgée de 12 ans, domiciliée à Dives. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1903    -   Tirs de longue portée.  -   Des tirs de combat au fusil à longue portée seront exécutés à l'embouchure de l'Orne (rive droite, sur le banc des Oiseaux et dans la direction de la haute mer), du 6 au 25 juin. Un drapeau rouge flottera sur la batterie de Merville pendant la durée des tirs.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1903  -  Service postal.  -  À cette époque de villégiature, les correspondances devraient être parvenues dans nos stations balnéaires dès le matin. Erreur ! Il paraîtrait qu'un essai aurait été faite à Franceville-Plage, sur l'ordre de M. le maire de Merville. Résultats : au lieu de recevoir les lettres à 8 heures du matin, on les a reçus à midi. On a dû revenir à l'ancien  système. On se demande si la direction des postes avait commandé ce changement ?

 

Novembre 1903  -   Aigle tué.   -   Le jeune Georges Legrix a tiré et blessé, dans les dunes de Merville, un aigle. Il pèse huit livres et ses ailes ont 2 mètres 50 d'envergure. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1905 Le dimanche 3, la servante, 26 ans, de l'hôtel "le Chalet des Cycles" est tuée d'un coup de fusil en pleine tête, tiré avec l'arme de chasse du patron, alors qu'elle comptait  la recette. Un autre domestique, âgé de 20 ans, donne le signalement de l'assassin : un chemineau ivre, furieux de n'avoir pas obtenu une bière. Il part même à sa  recherche dans l'auto des gendarmes ... qui découvrent qu'il est le meurtrier.

 

Novembre 1905  -  Le 9, La cour d'Assise condamne aux travaux forcés à perpétuité l'assassin de la servante de l'hôtel de Franceville.  

 

Août 1906  -  L'Histoire du Curé de Merville.  -  Les rois heureux n'ont pas d'histoire. L'abbé Ozouf, curé de Merville, en a une et la conte à tout venant. D'ordinaire, les prêtres  confessent les autres, mais ne se confessent qu'entre eux. 

Le style de l'abbé de Merville n'a rien de commun avec celui de Rousseau. Sa profession de foi nous apprend rien que nous ne sachions déjà. Le jeune abbé a été suspendu par son  évêque. Il ne nous dit pas la raison de cette mesure, mais nous la connaissons. L'abbé Ozouf s'est confessé lui-même en parlant de sa nature ardente. Aveu sincère assurément et dépouillé d'artifice.

A entendre tel ou tel de nos confrères, le cœur du jeune abbé déborderait d'amour ; il voudrait avoir les cent bras de Briaréc pour pouvoir embrasser l'humanité tout entière, à  commencer par le sexe faible, s'il faut en croire un de nos confrères. Tant de zèle entre-t-il dans l'âme des dévotes, au point de leur faire accepter l'association culturelle que  l'ex-curé de Merville se propose de fonder en guerre ouverte contre l'évêque....

Un fait certain, c'est que le curé de Merville a droit à son traitement de 900 fr. pendant cinq ans, et l'Évêque lui-même, pour mettre opposition, devrait en référer au Conseil d'État. Mais ce serait reconnaître la loi de Séparation...

 

22 Septembre 1912  -  Terrible catastrophe de Chemin de fer  -  Une épouvantable  catastrophe s'est produite ce soir, vers 7 heures et demie, sur la ligne des chemins de fer du Calvados, près de Merville ou Sallenelles. Hier matin étaient partis de Caen 1200 excursionnistes pour Luc et Cabourg, sous les auspices de l'Amicale des Excursions Populaires de  Caen.  La catastrophe de Merville s'est produite exactement à 7 heures 10 dimanche soir. La première rumeur en arriva à Caen vers 8 heures et se répandit vers 8 heures et demie. Des personnes qui  s'étaient trouvées dans le train tamponné parlaient de sept ou huit morts. La catastrophe est moins terrible qu'on ne le supposait d'abord, puisqu’il n'y ya eu jusqu'ici que deux morts connus.  Quant aux blessés, il y en a sept au moins qui le sont grièvement, dont quatre sont en traitement à l'hôpital et une vingtaine d'autres plus légèrement atteints. Il est impossible d'ailleurs à  cette heure d'avoir un chiffre exact, beaucoup de personnes étant  rentrées chez elles s'y faire soigner.

L'amicale des excursions populaires avait organisé à un voyage à Luc et à Cabourg, auquel prenaient part 1400 touristes. Les départs avaient lieu dimanche matin. 800 personnes allaient sur  Luc, 610 sur Cabourg,  tous sur des lignes des chemins de fer du Calvados. Les 610 voyageurs de Cabourg étaient répartis en deux trains, le train G et le train H. Après  une journée joyeuse passée sur la charmante plage de Cabourg, les deux trains de plaisir revenaient sur Caen à 10 minutes d'intervalle. Le premier train était piloté par le mécanicien  Chicon et le chauffeur Lesieur ;  le second par le mécanicien Harivel et le chauffeur Marie. Le conducteur du premier train était un homme d'équipe de la gare de Saint Pierre, désigné provisoirement pour ces fonctions et qui s'en est d'ailleurs acquitté aussi bien que possible.  Tous avaient reçu des instructions précises pour la marche des trains, notamment pour le croisement à Merville, à 7 heures du soir, du train régulier n° 30 de Bénouville à Cabourg.

Le train G devait arriver à Merville à 6 heures 51 ; le train H à 7 heures 01, en s'assurant avant de franchir l'aiguille, que le train 30 fut bien engagé sur la voie de garage. Le  deuxième train H avait, de plus, la  consigne de s'arrêter à 300 mètres de l'aiguille, de façon à éviter tout accident. Quand le premier train stoppa en face de ladite aiguille, le  conducteur descendit pour la décadenasser. Malheureusement, occupé à ce travail, il ne pouvait surveiller l'arrière du train dépourvu, comme l'avant, de fanal, ainsi d'ailleurs que tous les trains de la compagnie. il était persuadé du reste que le train H observait la  consigne de rester à 300 mètres en arrière, comme il l'avait recommandé à M. Harivel, au départ  de Cabourg ; mais pendant qu'ils décadenassait l'aiguille, le train H arrivait à grande vitesse et un choc se produisit. Le train G fut poussé de 25 mètres en avant, et le conducteur,  occupé sur la voie, faillit même être écrasé.  

La panique  -  Une terrible panique se produisit. Des clameurs s'élevèrent.  Aussitôt 600 personnes se ruèrent de tous les côtés, dans la nuit tombante. Le spectacle était effrayant.  Culbuté par la locomotive du train tamponneur, le fourgon de queue du premier train était monté sur le wagon de devant et l'avait aplati comme un château de cartes. Des cris d'agonie s'élevaient de dessous les décombres. Ce fut un quart d'heure d'affolement indescriptible. Des gens s'enfuirent à Caen et à  Cabourg sans regarder derrière eux. Enfin, grâce à la présence d'esprit de quelques personnes, notamment d'un adjudant et d'un brigadier de gendarmerie de Caen, présent parmi les excursionnistes, les secours commencèrent à s'organiser. Des cyclistes filèrent à Caen, à Sallenelles, et à Cabourg ; ils ramenèrent trois médecins. La gendarmerie de Dives arriva, suivie bientôt de celle de  Ouistreham et de celle de Caen. Bientôt on retira du  wagon en  miettes une victime, Mme Jourdan, tuée net, puis une autre victime qui avait l'épaule brisée, Mme Gallier. Celle-ci ne pensant à à elle-même, désignait une fillette à son côté, les deux jambes effroyablement mutilées. Des automobilistes passant par là, et réquisitionnés, se prêtèrent avec  dévouement au sauvetage des blessés. Un train de secours arriva de Caen et bientôt tout le monde plus être rapatrié, les uns par automobiles, les autres par les trains.

L'arrivée  -  Une centaine de personnes, parents ou amis, attendaient, anxieux, à la gare saint Pierre, on devine leur angoisse. On a jugé sévèrement l'attitude de certains cochers de  fiacre  dont nous pourrons citer les noms. L'un d'eux refusa nettement de prendre des blessés dans sa voiture : il se vit dresser procès-verbal par le brigadier de police. Un autre  s'éloigna, le malheureux ! En disant qu'il n'était pas la pour transporter de macchabées (sic) ! Un troisième déclara ne pas vouloir "de blessés qui saignent". Il fut amené presque de force auprès du train par notre collaborateur.  

 

Avril 1913  -  Les tirs sur la grève  -  Les 4 et 5 juin, le 3ème bataillon du 5e de ligne caserné à Falaise, viendra exécuter ses tirs de guerre sur la grève de Merville, au " Banc des oiseaux".  

 

 Avril 1914  -  Téléphone. -   Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer le public que la mise en service du téléphone à : la Boissière, Merville, Glos, Boissey, Sainte-Marguerite-de-Viette, Epinay-sur-Odon, Benneville-sur-Ajon, Livry, Cormolain, Mesles, a été fixée au 1er mai 1914.

 

Janvier 1916  -  Anomalies.  -  Sur les dunes de Merville, depuis Sallenelles jusqu'au Home de Cabourg, les garennes sont nombreuses et les lapins commettent des dégâts sérieux. Aussi des autorisations ont-elles été accordées pour détruire ces rongeurs au fusil. Mais, on se demande pourquoi elles ont été retirées ensuite à certains propriétaires, alors que des gens n'ayant aucun terrain continuent à chasser. Les certificats délivrés par le maire de la commune sont pourtant significatifs à cet égard. Le bénéficiaire d'un de ces permis doit  être bien heureux d'en profiter, car on peut le voir, aux heures où il ne tue pas de lapins, ramasser des épaves, des branches mortes et des pommes de pin, et cela avec des gants, pour ne pas se salir les mains.

 

Mars 1916  -  Précieuses épaves.  -  Avec leur campagne sous-marine les Allemands barbares détruisent des richesses incalculables et appauvrissent chaque jour l'humanité. C'est ainsi qu'ils ont du torpiller quelque part sur l'Océan ou même la Manche, un navire chargé de farine venant de la Nouvelle-Orléans. Mais leur rage de n’a pas cet fois complètement atteint son but, car  les sacs ont surnagé et le caprice des marées en a amené quatre cents environ sur notre côte, à la pointe de Franceville. L'eau de mer avait durci la farine autour de chaque sac, formant ainsi une mince couche de ciment protecteur et tout l'intérieur était resté parfaitement sec et sain. Grâce à la vigilance de M. Pallix, syndic maritime a Ouistreham, et au concours du maire de Merville, on a réuni le matériel et le personnel nécessaires pour sauver cette précieuse cargaison. Près de deux cents sacs ont été déjà retirés de l'eau entre les marées. La neige a malheureusement forcé d'interrompre ce travail, qu'on a dû sans doute essayer de reprendre ensuite. Quel malheur de ne pouvoir apprendre aux Boches en train de mastiquer leurs croûtes K K qu'ils nous ont envoyé, sans le vouloir, pour notre Mardi Gras, de quoi faire de savoureuses crêpes.  

 

Mars 1916  -  La manne de la mer.  -  Nous avons dit qu'un grand nombre de sacs de farine provenant d'un naufrage étaient venus au plein sur notre côte à Franceville. Grâce à l'initiative de M. Pallix, syndic maritime, du maire de Merville, et de notre ex-concitoyen M. Grenard , anciennement commerçant rue Saint-Pierre, le sauvetage de ces denrées a été heureusement accompli. En quatre journées de travail, on est parvenu à arracher à la mer près de six cents sacs. On les a déposés dans le garage de M. Grenard, où se trouvait tout le matériel nécessaire pour tamiser la farine, on est parvenu a extraire de ces sacs et de quelques autres, trouvés à Sallenelles et Ouistreham, prés de vingt mille kilos de farine extra, exactement 18.700 kilos. Les déchets ont été vendus au cultivateurs pour leurs bestiaux. On ignore encore la provenance de cette cargaison, mais si, comme c’est probable,  c’est celle d’un navire marchand torpillé par les Boches, on voit qu’ils n’ont réussi leur coup qu'à moitié.

 

Octobre 1922  -  Un cadavre sur la plage.  -  Au cours d'une promenade sur la plage de Franceville, M. Bouchard demeurant 28 rue de la marine, a découvert le cadavre d'une femme paraissant âgée d'une soixantaine d'années.
M. le Maire de Franceville fit transporter le cadavre dans un bâtiment communal. Des papiers trouvés dans les vêtements, indiquent que le cadavre est celui d’une femme Nicol,  employée journalière au Grand Hôtel d'Houlgate.

 

Juillet 1923   -   Dans les dunes.   -   Franceville-Plage n'est-ce pas un Joli nom ? C’est celui d'une petite station balnéaire qui voudrait bien grandir et qui se remue[1]pour cela, Franceville-Plage organisa pour le 19 août, un concours de musiques, fanfares, chorales, estudiantines, trompes, trompettes, tambours, clairons etc...

Il n'y aura pas de concours de grandes orgues mais c'est tout juste. En attendant, grâce à l'initiative très agissante des organisateurs, l'affaire s'annonce bien et il y aura du potin, ce jour-là dans les dunes. On peut encore être assuré d'y prendre part en écrivant à M. Gravier, secrétaire du Syndical d'Initiative de Franceville-Plage, à Merville-sur-Mer (Calvados). (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Inauguration de la gare.  -  Comme nous l'avons annoncé. hier matin a eu lieu à Franceville-Plage l'inauguration de la croquette petite gare construite pour les propriétaires de cette nouvelle station balnéaires, pour les chemins de fer du Calvados.

A 10 h. 30. M. Hélitas, préfet du Calvados, arriva en auto. Il fut reçu par le maire et la municipalité de Merville. Il était accompagné de M. Delarbre, conseiller général du canton de Troarn.  Autour de lui, on pouvait remarquer MM. Vasseur, Ingénieur chef des Ponts et Chaussées, l'agent-voyer et les représentants de la presse caennaise.

Après que la fanfare de Merville eut joué la Marseillaise, la cérémonie commença.

M. Mouniette, président du Syndicat des propriétaires de Franceville, remit officiellement à M. le Préfet et aux Chemins de fer du Calvados, la station nouvellement créée.
Il remercia les hotes qui avaient répondu à leur Invitation.
M. Cornet, maire de Merville, remercia en quelques mots le préfet.
 M. Delarbre clôtura cette charmante fête en souhaitant le prompt rétablissement de M Blaisot, député, et en rappelant le souvenir des Aveugles de guerre qui furent longtemps les hôtes de Franceville. C'est ainsi que dans unerémonie cordiale, la plage nouvelle a célébré le début des réalisations de ses grands projets.

 

Août 1923   -   Des gens qui se débrouillent.   -   Ce sont les Francevillais et les Francevillaises, heureux baigneurs de Paris et d'ailleurs que leur bonne étoile a conduit vers ce riant petit coin de dunes verdoyantes, qui avoisine l'estuaire de notre Orne.

Franceville n'était rien, l'année dernière encore, le voici lancé, cette année. Il y fallait, avant tout une station de chemin de fer. Au lieu de la demander à d'autres, les Francevillais se la sont données à eux-mêmes. L'un a dit : « J'offre le terrain ! ». L'autre a dit : « J'offre la charpente ». Un troisième a offert la pierre, un quatrième la peinture et la vitrerie, etc...

Le Conseil municipal qui avait quelques petites économies a allongé 8 000 fr. et voici comment, sans rien devoir à personne, les Francevillais se sont « garés ». A présent, ils voudraient bien des trains qui y passent, par leur gare. Sans doute en ont-ils déjà, mais, comme les autres habitants de la côte, ils souhaiteraient que ces trains partissent et revinssent à des heures mieux coordonnées avec celles de l'Ouest-État.

Espérons qu'un jour viendra où ils obtiendront cette satisfaction. En attendant, dimanche prochain, Franceville va avoir ses grandes fêtes : un concours de musique, avec de nombreuses sociétés et de vraies médailles, un concours de photo, un banquet, des réjouissances variées et, pour couronner le tout, un beau feu d'artifice qu'on n'aura pas essayé d'avance.

Sur ce délicieux rivage normand qui va de Courseulles à Trouville, cela fait, désormais, une gracieuse station de plus. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1923  -  Un sauvetage dramatique.  -  La coquette plage de Franceville a été le théâtre hier, d'un de ces accidents tragiques si fréquents sur les côtes normandes depuis l'ouverture de la saison.
Une dame, originaire de Falaise et deux jeunes filles en villégiature à Franceville, prenaient un bain à trois cents mètres du rivage. Elles atterrirent sur un banc de sable et firent un moment la causette au soleil dans cet îlot dangereux. Quelques instants après les baigneuses furent prises par la mer montante, s'émurent devant le danger qui les menaçait, elles agitèrent leurs mouchoirs et un courageux M. Doublet, professeur de la société de gymnastique de Caen, se jeta à l'eau pour ramener au rivage les trois imprudentes. M. Faugeais, directeur du Casino de Cannes, imita cet exemple chevaleresque.
Après de nombreuses et émouvantes péripéties, deux des baigneuses furent transportées saines et sauves dans un établissement voisin. La troisième, une fillette de douze ans, avait malheureusement, succombé à l'asphyxie, malgré les soins dont elle fut l'objet.
Nos félicitations, pour son acte de courage au vaillant sauveteur, M. Doublet, le sympathique professeur qui accompagnait colonie de vacances de la société normande de  métallurgie et qui collationnait avec sa jeune équipe lorsque le drame se déroula.  

 

Juin 1925  -  Un déraillement sur la ligne de Cabourg.  -  Un grave accident s'est produit sur la ligne de chemins de fer du Calvados, à 500 mètres environ de la station de Merville. Un train partit de Cabourg à 13 h. 18, et se dirigeant sur Caen, avait atteint le Moulin-du-Buisson, lorsque la locomotive, attelée en marche arrière, sortit brusquement des rails et vint s'écraser sur le côté de la route. Le wagon qui suivait fut renversé de l'autre côté dans un champ bordant la voie. Les autres voitures ne quittèrent pas les rails.

On se porta immédiatement au secours des voyageurs qui se trouvaient en tète du convoi dans le wagon renversé. Plusieurs d'entre eux étaient assez sérieusement blessés. Une fillette, Mlle Henry, en villégiature chez des parents à Courseulles, avait une fracture de la jambe droite. Elle fut transportée à son domicile par M. Laroche, directeur de l'exploitation.

Les autres blessés étaient M. Schroeder, demeurant à Merville : plaies à la tête et au bras M. Druon, gardien de la paix en retraite : blessures à l'oreille et aux jambes : M. Chevalier, demeurant à Houlgate, et ses filles Marie-Thérèse et Micheline.

Au moment se produisit l'accident, le mécanicien, André Charron, demeurant rue Saint-Jean, eut le bras engagé sous la marquise de la locomotive. L'état du malheureux est grave. On dut le transporter à l'hôpital de Caen une opération fut jugée cessaire.

Les ingénieurs du contrôle procèdent a une enquête pour établir les causes de ce tragique accident qui ne semble pas à l'état de la voie, récemment réparée à l'endroit eut lieu le déraillement.

FRANCEVILLE-PLAGE (Calvados)  -  Hotel des Pins

et Avenue de Paris

25   MERVILLE (Calvados)  -  L'Église et la Poste

MERVILLE-FRANCEVILLE  -  La Tour féodale du XVe siècle

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