15 Avril 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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MERVILLE - FRANCEVILLE

Canton de Cabourg

Les habitants de la commune sont des Mervillais, Francevillais, Mervillaises, Francevillaises


Août 1926  -  Une affaire assez obscure. Le propriétaire avait entendu des voix.  -  Depuis quelque tempe, M. Lechevalier, propriétaire à Merville, adjoint au maire de cette commune, s'était aperçu qu'une de ses servantes, Albertine Yvon, 19 ans, de connivence avec trois individus habitant dans le quartier, faisait de nombreux vols à son préjudice. Ces jours derniers, descendant à sa cave il trouva sur le sol un billet ainsi conçu « Remplis les bouteilles ». Le lendemain, les soi-disant complices de la jeune fille passaient à proximité de l'habitation. M. Lechevalier aurait entendu l'un d'eux dire « C'est pour cette nuit, nous nous rencontrerons et a nous trois nous enlèverons ce qui reste ».
Ému par ce mystérieux conciliabule, le propriétaire informa la gendarmerie, qui décida une surveillance autour de la maison. Pendant la nuit ils ne remarquèrent rien d'anormal.

Ajoutons que les trois hommes s'étaient réellement concertés pour s'introduire la nuit et il parait que Albertine Yvon avait remis aux cambrioleurs une échelle de corde qu'elle s'était chargée de placer elle-même pour faciliter leur tentative. Les trois hommes, Paul Larcher, 53 ans, Edmond Deshoulles et Auguste Briand, entendus par la gendarmerie, nièrent avec énergie le délit qui leur était imputé.

Selon eux, l'invraisemblable complot auquel il était fait allusion n'avait existé que dans l'imagination du plaignant. Ils fournirent au surplus un alibi qui a été reconnu exact.

Au cours d'une confrontation, la domestique de l'adjoint renouvela les premières déclarations. Elle sera poursuivie pour vol. L'enquête établira quels furent réellement ses complices.

 

Décembre 1926  -  Un cambriolage à Franceville-plage. — Ces jours derniers, M. Jagondet, propriétaire à Merville, qui possède un magasin de nouveautés à Franceville-Plage,  s'aperçut qu'un malfaiteur s'était introduit, dans le local. A l'intérieur régnait le plus grand désordre. Plusieurs articles de confection avaient disparu, entre autres quatre gilets de laine pour dame. On trouvait aux abords du magasin des marchandises diverses abandonnées par le cambrioleur dans sa fuite. 

La gendarmerie de Ouistreham qui a procédé à une enquêté n'a pas tardé à découvrir l'auteur du vol, un jeune garnement, de 16 ans, Émile G..., employé dans une entreprise de maçonnerie, qui passa des aveux complets. En effectuant une perquisition dans sa chambre, les gendarmes découvrirent, une montre d'argent. Émile G... reconnut avoir dérobé cette montre à Bernières-sur-Mer, dans un vêtement déposé sur le bord de la route.

 

Août 1926  -  Subvention.  -  Le Conseil général donne acte à M. le Préfet de sa communication pour l'emploi d'un reliquat pour travaux aux bâtiments communaux autres que les écoles, qui ont leur dotation spéciale. La somme de 5 750 francs proposée se répartit ainsi qu'il suit : Merville. — Réparations à la couverture de l'église,  500 fr.

 

Octobre 1930   -   Un suicide.   -   Jeudi matin, on a découvert, sur la plage de Franceville, la gorge tranchée, le cadavre d'un ouvrier italien, Rutil Adamma, demeurant rue des Salines, à Dives-sur-mer. On croit à un suicide. La gendarmerie de Ouistreham s'est rendue sur les lieux.

 

Janvier 1931  -  Changement de nom.  -  La commune prend le nom de Merville-Franceville-Plage en 1931, par décret présidentiel.

 

Juillet 1932   -   Des vols de villas.   -    Prés de Merville, un malfaiteur s'est introduit par effraction, au Home-Sainte-Marie, dans la villa « Les Tamaris », appartenant à M. Duval, de Neuilly-sur-seine.

Le même malandrin a également pénétré dans la villa de M. Bardas, chimiste à Paris. Le montant des cambriolages n'est pas important. (Bonhomme Normand)

 

Février 1936  -  Suppression de la ligne Caen-Dives.  -   La Cie des Chemins de fer du Calvados a l'honneur d'informer le public que les services voyageurs et marchandises de la ligne Caen-Dives, seront supprimés à dater du 1er mars prochain. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1936  -  Le bureau de postes cambriolé.  -  En ouvrant, au matin, le bureau de la Recette auxiliaire des P.T.T. dont la gérance lui est confiée, Mme Yvonne Jacazzi a constaté qu'au cours de la nuit des malfaiteurs s'y étaient introduits en brisant l'une des vitres d'une fenêtre et en faisant jouer l'espagnolette de celle-ci. Après avoir soigneusement visité tous les tiroirs, les cambrioleurs se sont enfuis en emportant deux cartables contenant des timbres représentant une valeur de 432 fr. Ils se sont également emparés d'un pli confidentiel à n'ouvrir qu'en cas de mobilisation. 

Quelques-uns des timbres volés ont été retrouvés à proximité de la Recette. Trois individus suspects aperçus rôdant autour du Bureau sont recherchés. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

 Mars 1937  -  Une arrestation à Franceville-Plage.  -  Les gendarmes d'Ouistreham ont arrêté, à Franceville, pour vol de tuyaux de plomb au préjudice de M. Cornet propriétaire à Merville, le nommé Jean Barrière, 48 ans, marin-pêcheur, sans domicile fixe. Barrière, qui est soupçonné d'autres méfaits, a été écroué. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    A la sortie d’un bal, un danseur est blessé d’un coup de revolver.  -  Dimanche dernier, plusieurs jeunes gens qui avaient passé l'après-midi et la soirée à danser dans un café de Sallenelles décidèrent de reconduire à son domicile une jeune fille de Franceville avec qui ils avaient fait quelques tours de valse.

Par malheur, celle-ci ne voulut, rien entendre et c'est avec plaisir qu'elle vit, un danseur plus âgé et plus sérieux, M. Poret, 38 ans, de Salleuelles, lui offrir  son aide et sa protection et lui proposer de lui tenir compagnie jusqu'à son domicile. Mlle accepta et ils partirent ensemble.

Mais peu après, les jeunes gens sortirent à leur tour et rapidement gagnèrent Franceville par un autre chemin. C'est, à l'entrée de cette localité que les deux: groupes se rencontrèrent. Surpris de cette arrivée et fâché de cette manœuvre, M.  Jean Poret se mit en colère et prit peur. Se croyant menacé et sans réfléchir à la gravité de son geste, il sortit un revolver qu'il avait dans sa poche et fit feu sur le groupe de jeunes gens.

Atteint en pleine poitrine, un des jeunes gens, M. Charles Poisson, 26 ans, carrier, demeurant à Amfréville, fut transporté aussitôt à l'hôpital de Caen.

Opéré dans la journée de lundi, la balle put être extraite et l'état, du blessé est aussi satisfaisant que possible quoique présentant une certaine gravité.

Aussitôt prévenus, les gendarmes de Ouistreham, vinrent sur les lieux et commencèrent leur enquête.

Interrogé, M. Poret, reconnut aussitôt l’acte qui lui était reproché et en manifesta les plus profonds regrets. Surpris par l'arrivée inopinée des jeunes gens, pensa qu'ils venaient pour l'attaquer et crut qu'étant, en état de légitime défense, il pouvait, se servir de son arme. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Une employée d’hôtel grièvement blessée dans un accident à Franceville.  -  Au carrefour de la route de Bénouville à Cabourg et de l'avenue de la Mer, une cycliste, Mlle Germaine Roche, 16 ans, femme de chambre au « Franceville-Hôtel », est entrée en collision avec une automobile pilotée par M. Victor Dubois, 49 ans, confiseur à Villers-sur-Mer. Après avoir reçu les premiers soins du Docteur Mole, de Cabourg. Mlle Roche, grièvement blessée à la tête et ayant deux côtes fracturées, a été transportée à la clinique Saint- Martin, à Caen. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1937  -  Pendant qu’il se baignait un ouvrier est volé de ses vêtements.  -L'autre après-midi, un ouvrier de Potigny, M. Robert Wargnier, 35 ans, venu en promenade à  Franceville, décidait de prendre un bain et se déshabillait dans les dunes, à proximité de la Redoute de Merville. Puis emportant ses vêtement liés à l'aide de sa ceinture, il se dirigeait vers la mer, basse à ce moment. A quelques centaines de mètres de l'eau. M. Wargnier abandonnait ses effets. 

Lorsqu'il vint pour les reprendre, vingt minutes plus tard, il constata leur disparition. Dans les poches de ses habits, Wargnier avait, outre différents objets sans valeurs, un stylographe, une montre-bracelet et un briquet,, ainsi qu'un portefeuille et un porte-monnaie contenant 155 fr. 

Vêtu d'effet d'emprunt, M. Wargnier est venu conter sa mésaventure aux gendarmes d'Ouistreham. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Septembre 1937  -  Deux embarcations ont été volées sur la plage de Franceville.  -  Au cours de la nuit, il a été volé, sur la plage de Franceville, deux embarcations dites  « canadiennes » appartenant, l'une à M. Bernard Desclozeaux, 39 ans, industriel à Paris, en villégiature à Franceville. villa « Vert-Vert », l'autre à M. Jean Psaume, 17 ans, étudiant à Paris, résidant villa « Plein-Vent », Chacune des embarcations avait une valeur de 2 000 francs environ. La gendarmerie de Ouistreham recherche le ou les malfaiteurs  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1938   -   Une tragique baignade à Franceville.   -   Vers 16 h. 30, hier, un employé de la Cartoucherie de Mondeville, M. Georges Chesneau, 30 ans, demeurant aux Charmettes, au restaurant Sauvage, se baignait sur la plage de Franceville, à hauteur de l'avenue des Baigneurs, lorsqu'on le vit disparaître. Aussitôt rejoint et ramené sur la plage. Il y reçut les soins de trois médecins. Tout fut inutile. M. Chesneau avait succombé à une congestion. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939   -   Le voleur avait perdu son livret militaire.  -  Un malfaiteur s’est introduit au domicile de Mme Noël, 54 ans, ménagère à Franceville-Plage, pendant l'absence de celle-ci et s'est emparé d'une somme de 100 francs, déposée dans une armoire. Un livret militaire, trouvé à proximité de la maison, a permis d'identifier le malandrin : il s'agit de René Corbet, dit « La Reinette », 32 ans, marin-pêcheur, demeurant à Sallenelles, déjà titulaire de deux condamnations pour vol. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Août 1939  -  L’auteur du cambriolage était déjà sous les verrous.     Un malfaiteur s'est introduit, dans la villa « Les Saules », appartenant à M. Louis Villalon, cantinier du détachement caennais du 129e d'infanterie, et s'est emparé d'une carabine, d'une certaine quantité de cartouches et de trois bouteilles de spiritueux. Ces dernières, vidées de leur contenu, ont été retrouvées dans un terrain vague, voisin de la villa.

Les gendarmes d'Ouistreham, avisés, portèrent leurs soupçons sur un individu qu'ils avaient arrêté récemment et envoyé à la Maison d'Arrêt de Caen, en vertu d'un jugement du parquet de Lisieux. Il s'agit de Jean Esnoult, 39 ans, couvreur, 31, rue de Caen, à Lisieux, déjà titulaire de huit condamnations.

Esnoult a reconnu sans difficulté le cambriolage qui lui est reproché et qu'il aurait commis le 12 ou 13 août, en compagnie d'un nommé René Corbet, dit « La Rainette », 30 ans, marchand de coquillage, sans domicile fixe.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Août 1941   -   Plus d'estivants sur la côte.  -  Conformément aux instructions du chef de l'Armée d'Occupation en France et des Feldkommandanten locaux, l'interdiction des  séjours  d'estivants dans les régions côtières vient d'entrer effectivement en vigueur dans toute la zone du littoral dans la France occupée.

Des dispositions locales prises, il convient de retenir qu'est interdite pour toutes les agglomérations situées sur la côte ou à proximité de la cote, l'installation : des estivants ou baigneurs ; des propriétaires de villas ou maisons qui n'ont pas leur domicile dans la commune où est située cette dite villa ou maison. En conséquence, les personnes qui se seraient déjà installées ont dû avoir quitté la zone côtière pour le 31 juillet 1941.

Dans chaque département, l'autorité fixe, par des dispositions précises, les cantons qui doivent être considérés comme zone côtière. Il est précisé que les contrevenants aux prescriptions édictées sont punissables en vertu de l'ordonnance allemande relative aux déclarations obligatoires et aux séjours interdits en date du 9 novembre 1940 (« Journal  Officiel des Ordonnances », p. 143.)

En outre, sont interdits dans la zone côtière indiquée ci-dessus, les camps de tous genres, tels que camps de jeunesse, foyers pour enfants, colonies de vacances, etc., étrangers à la  commune, ainsi que les camps de travailleurs agricoles. Tous les camps existants doivent être 11111fermés poulie 20 août prochain.

 

Décembre 1941   -   Délimitation de la région « Pays d'Auge ».  -  Elle comprend pour le Calvados : a) Arrondissement de Lisieux (en entier, sauf Thiéville) : b) Arrondissement de Pont-l'Evêque (en entier) ; c) Les communes suivantes du canton de Troarn : Amfréville, Argences, Bavent, Bréville, Bures, Cabourg. Canteloup, Cléville, Janville, Merville, Petiville, Robehomme, St-Ouen-du-Mesnil-Oger, Sallenelles, St-Pierre-de-Jonquet, St-Pair, Troarn, Varaville ; d) Les communes suivantes du canton de Bourguébus : Airan, Cesny-aux-Vignes, Moult : e) Les communes du canton de Morteaux-Coulibœuf : Baron, Courcy, Louvagny, Moutiers-en-Auge, Norrey-en-Auge.

 

Septembre 1942   -   Un accident.   -   Samedi dernier, M. Horpin, ouvrier dans une entreprise de constructions, se trouvait en compagnie de camarades, dans un camion qui transportait les ouvriers au lieu de leur travail. Près de Franceville, pour une raison qui n'est pas précisée, M. Horpin tomba brusquement à la renverse entre le camion et la remorque. Les roues de celle-ci lui passèrent sur le corps, le blessant à mort. Le malheureux, originaire de Rouen, prenait pension à Caen, rue Auge. (Bonhomme Normand)

Avril 1943   -  Bombardement.  -  A Merville-Franceville, un bombardement de la RAF fait 5 morts et 9 blessés. Un important bombardement sur Ouistreham fait 13 morts et 19  blessés.

 

Avril 1943   -   Pêcheurs à pied.   -   Avis aux pêcheurs à pied, professionnels, en vue de l’intégration dans la Corporation maritime des Pêches : « Les pêcheurs à pied se livrant à la  pêche aux coquillages (moules, coques, couteaux, clams) dans la zone comprise entre Dives et Courseulles, ne pourront exercer leur profession que sur présentation de la carte   professionnelle qui est délivrée par M. A. Tribouillard, 82. rue de la Grève, Ouistreham.

Le montant de la carte est de 96 fr. pour l'année. Les agents de la répartition ne devront accepter les coquillages qu'aux personnes munies de leurs cartes. Entrée en application : 20 avril 1943.  

 

Septembre 1943    -   Interdiction de la vente des coques.   -   En raison des dangers graves que peut représenter la consommation des coquillages pendant la saison chaude, la pêche, le colportage et la  vente de divers coquillages sont interdits, dans le département du Calvados. Les coquillages interdits sont notamment : les coques, les berniques, les bulots et les vignots. En ce qui concerne les moules qui sont autorisées, il est très instamment recommandé à la population, pour éviter la fièvre typhoïde, de ne pas les consommer: crues, mais de les faire cuire longuement.

 

Avril 1944  -  Un village normand criblé de bombes, 5 morts et 10 blessés.    Il était juste 14 heures, quand le vrombissement des moteurs jeta l'alarme dans un petit bourg de la région Caennaise. Chacun porta des regards anxieux vers le ciel illuminé de ce magnifique après-midi de printemps, mais bientôt les visages se rassérénèrent, les oiseaux de mort passaient.

las, ils n'allaient pas loin et moins d'un quart d'heure plus tard, après un demi-tour, ils revenaient et, cette fois, criblaient littéralement le village de bombes de gros calibre ; plus de 50 points de chute ont été relevés accumulant les victimes et les ruines, 5 morts et 10 blessés, plus 15 foyers et fermes détruits. Ajoutons que la plupart des maisons ont été atteintes.
Les secours.  -   Dès les premiers moments d'émotion passés, les secours s'organisèrent rapidement avec les moyens de fortune, en attendant l'arrivée des équipes de déblaiement de la défense passive de Caen. alertés par téléphone.

Celles-ci, aussitôt sur place, purent, avec l'aide de quelques habitant et de soldats allemands et des membres des équipes nationales de Caen et Mondeville, et de la défense passive de Cabourg, procéder au dégagement d'une jeune domestique, Mlle Madeleine Leclerc, restée ensevelie sous les décombres de la ferme tenue par Mme veuve Gasnerey. Il ne fallut pas moins de six heures d'efforts pour la retirer de sa cheuse position.

Hélas, une autre jeune fille de 23 ans, Mlle Denise Vasselin, venue de Paris passer quelques jours de vacances chez sa sœur, qui avait épousé récemment le fils de la fermière, devait périr, elle, avant qu'on ait pu utilement lui porter secours. La jeune mariée devait, elle aussi, trouver la mort dans ce bombardement.

Les victimes.  -  Voici la liste des morts M. Paul Larcher, 68 ans ; Mlle Madeleine Gasnerey, 22 ans ; Mlle Denise Vasselin, 23 ans ; les jeunes André et Alexandre, 8 ans, et Jean-Jacques Langlois, dans sa première année.

Ont été blessés plus ou moins grièvement, Mme Hélène Roussel, Auguste Legris, la veuve Gasnerey, M. et Mme Raymond Sehier, M. Bernard Gasnerey, M, André Basnerey, le jeune Isidore Alexandre et Mlle Madeleine Leclerc.

 

Avril 1944  -  Après le bombardement.  -  Nous recevons de la mairie de Merville-Franceville, la note suivante :  « Grâce à l'intervention rapide et au dévouement des hommes de la défense passive et des pompiers de la commune, 10 personnes se trouvant ensevelies sous les décombres, ont été retirées vivantes».

Nous adressons tous nos compliments aux courageux sauveteurs.

 

Mai 1944.  Faits de guerre.  -   Les actions de guerre qui n'étaient considérablement raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux mois.

Le trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation anglo-américaine :

Le 24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg. Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors d'usage.

Le 9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels qui n'ont pas occasionné une interruption de trafic.

Le 11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts matériels assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons d'habitations endommagées.

Le 26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg. Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants. La distillerie Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que quelques maisons.

Le même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4 blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie. Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.

Le 29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de Ste-Gauburge coupé.

Par ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur les localités situées en bordure de la mer.

Le 2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires lancées sur le territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000 francs.

Trois bombes non pas éclaté, pas de victime.

Le 7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs balles, pas de victime.

Le 13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.

Le 24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.

Le 25 mars, vers 17 heures, mitraillages du château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.

Le 26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de victimes parmi la population civile.

Le 27 mars, dans l’après-midi, le car postale Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.

Le 20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.

Chutes d’avions. Trois avions anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.

De même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.

Le 16 mars 1944, monsieur Langlois Charles? cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.

Le 20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.

Le 26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.

Le 27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.

Melle Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.

Le 28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source  : Archives du Calvados)

 

Décembre 1944   -   Le déminage des zones côtières.  -   Les populations côtières sont invitées à donner aux agents de l'Inscription Maritime dans les ports tous les détails sur les zones minées par les allemands ainsi que sur l'emplacement des mines isolées qu'elles peuvent connaître afin que des mesures de déminage soient entreprises.  

 

Février 1945  -  Deux ouvriers sautent sur une mine.  -  Alors qu’ils travaillaient sur une pelouse du jardin de la villa «  La Dune », à Franceville, à la recherche d’un puits, l’italien  Lino Mussin, domicilié à Franceville, et le Nord-Africain Mohamed Ben Tsaïs, demeurant à Dives-sur-mer, ont été déchiquetés par l’explosion d’une mine.

 

Mars 1945  -  Les zones de relogement.  -  Un arrêté préfectoral dispose que dans les communes de Courseulles, Bernières-sur-Mer, St-Aubin-sur-Mer, Langrune, Douvres, Luc, Lion, Hermanville, Colleville, Ouistreham-Riva-Bella, Merville-Franceville, Cabourg, Dives, Houlgate, les immeubles à usage d’habitation actuellement vacants et ceux qui viendront à   l’être sont réservés, en priorité, pour le logement des réfugiés et sinistrés du département, des services publics, des employés et ouvriers devant participer aux travaux de reconstruction.

Tant que ce but n’est pas atteint, il est interdit aux personnes domiciliées hors du département d’occuper, même temporairement, un immeuble dans l’une quelconque des localités  ci-dessus visées si leur profession ou leur fonction n’exige pas leur présence dans cette commune.

 

Août 1945  -  Des patriotes à l’honneur.  -  Le Comité départemental de Libération a cité à l’ordre du jour de sa séance plénière avec inscription au procès-verbal :  M. et Mme Joseph Danlos à Franceville-Plage : « Résistants de la première heure. Ont logé, pendant plusieurs mois un agent de l’Intelligence Service, le mari l'accompagnement le plus souvent dans l'exécution de ses missions. Ont été arrêtés par la Gestapo et ont subi les traitements habituels. Le mari a été déporté en Allemagne et la femme incarcérée pendant plusieurs semaines".   (source, Le Bonhomme Libre)

 

Février 1946  -  Les drames du déminage.  -  Deux accidents ont fait dans la même journée, dix victimes parmi les équipes de déminage travaillant à Merville-Franceville-Plage. 

Le matin, un prisonnier allemand a été tué et trois autres blessés par l’explosion d’une mine, durant l’après-midi, celle d’un autre engin a causé la mort de M. René Gralles, domicilié  à Levallois-Perret, un autre français, M. Georges Bazin, sérieusement atteint, a du être hospitalisé à Caen. En outre, quatre prisonniers ont été touchés, dont deux grièvement. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Mars 1946  -  Attention, terrains minés !  -  La tempête de ces jours derniers a bouleversé et recouvert de sable les champs de mines, situés au lieu-dit « La Redoute », sur les bords  de l’Orne, commune de Merville. Le service du déminage interdit formellement aux pêcheurs et chasseurs d’aller dans ces parages très dangereux. Il décline toute responsabilité en cas d’accident. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Avril 1946  -  La pêche et la vente des coquillages.  -  Le Préfet rappelle que la pêche de tous coquillages demeure interdite dans une zone limitée comme suit : Toutes les eaux de  l’Orne et de son embouchure y compris le port de Ouistreham et ses dépendances définies en amont par la limite des eaux maritimes, en aval, par une ligne partant de la points de Franceville, marquée par une ancienne redoute cimentée rejoignant le feu de l’extrémité de l’enrochement Est aboutissant à l’extrémité de l’avenue de la Mer à Riva-Bella.

Les coquillages dont la vente est autorisée ne pourront être présentés aux acheteurs que dans leur emballage d’origine, muni de l’étiquette de salubrité. Tout transport et mise en  vente en vrac sont interdits.  (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Octobre 1946  -  Solidarité.  -  Merville-Franceville, adoptée par le canton de Brulon (Sarthe), a reçu la visite des représentants des municipalités de ce canton, qui, après avoir été reçus à la mairie, ont assisté à un déjeuner à l’issue duquel le maire de Merville , M. de Lavergne, les a chaleureusement remerciés de la générosité de leurs mandants.

Pour commémorer la solidarité du canton de Brulon, le nom de celui-ci a été donné à l’une des avenues de la localité. La plaque indicatrice a été inaugurée en présence des délégués des communes marraines. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1946  -  On découvre deux nouveau charniers dans la région de Caen.  -   Les atrocités commises chez nous par les Allemands durant la période du débarquement se font jour peu à peu, apportant à des familles qui voulaient encore espérer contre toute raison la plus cruelle des certitudes. Dans le bois de Rupierre, à St-Pierre-du-Jonquet, le passage d’un sanglier a mis à jour des débris humains et des morceaux de vêtements. Le fait fut remarqué samedi par un habitant de la commune qui avisa le maire M. Bézière. Des  fouilles entreprises aussitôt ont permis de découvrir dans une fosse vingt-et-une victimes de la Gestapo. Quatre d’entre elles ont été reconnues. Ce sont : M. l’abbé Leclerc, ancien curé de Dives ; M. Serret, rue des Sports, à Colombelles ; M. André Vermughen, courtier en bestiaux, à Cabourg ; M. Bivarès, gendarme en retraite, employé à la Société  Electro-Métallurgique de Dives. MM. Stanislas Ludwiczak, Fernand Manoury, Pierre Lecunff, Kiliggoski, Jacques Bimont, Stéphane Okobgierka, tous domiciliés à Dives ; Jean Roger, de Villerville, et Léon Pouchin, de Villers-sur-Mer. Le docteur Martin, de Troarn, a été chargé de procéder à l’examen des corps.

Le même jour, à Merville-Franceville, cinq cadavres de parachutistes anglais portant des traces de balles à la nuque ont été découverts à proximité d’un blockhaus. Les autorités  militaires alliées se sont rendues sur les lieux. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Janvier 1947  -  Procès-verbal a été dressé.  -   Contre Norbert Bréard, à Merville, et Léon Thomas, à Franceville, pour détention d’armes de guerre.

Contre les nommés P…. L…….,  P…. A……., et Marthar Ben All, domiciliés à Cresserons, surpris en flagrant délit de vol de bois au château de Cresserons, propriété de l’Orphelinat d’Épron. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Février 1947  -  Le remplacement des P.G. allemands.     Il est probable que dans les prochains mois commencera le rapatriement des prisonniers allemands. Dans le Calvados, où  environ 6 000 de ceux-ci sont employés, le rapatriement va poser un grave problème de main-d’œuvre. Le gouvernement français a engagé depuis plusieurs mois des pourparlers pour que des ouvriers étrangers viennent remplacer les P.G. Pour obtenir ces ouvriers, les exploitants agricoles employant des allemands doivent dés maintenant en faire la demandes et remplir les contrats de travail qui sont à leur disposition au Bureau de main-d’œuvre agricole, à caen. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Février 1947  -  La poudre d’escampette.     Trois prisonniers boches du commando de Franceville ont brûlé la politesse à leurs gardiens. (source, Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1947  -  Un attentat.     Une grenade a été lancée durant la nuit contre la maison habitée par Mme Girault, avenue de Rouen. Les dégâts sont insignifiant, seules les vitres ont  été brisées.

C’est le troisième attentat du même genre commis dans la commune depuis quelques semaines. La gendarmerie enquête. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Mars 1947  -  Pour tuer le temps.     Trois individus qui tiraient au fusil de guerre sur la plage de Merville risquaient d’attenter à la vie d’autrui. Les projectiles passant au dessus de l’embouchure de l’Orne sont allés ricocher dans les échafaudages du phare de Ouistreham.

Alertés par le personnel du port, les gendarmes de la brigade se rendirent à motocyclette à Franceville et purent identifier les auteurs de ce jeu dangereux ; Marcel Desquesne, 24 ans, démineur à Franceville ; Pierre Adjacent, 25 ans, gardien de P.G., domicilié à Houlgate et Yvon Morel, même emploi, demeurant à Cabourg. L’un prétendit avoir tiré sur une macreuse, le second affirma qu’il avait visé une épave. Quant au troisième il a déclaré qu’il dérouillait son arme. Tous ces exploits leur ont valu de « dérouiller » des trois  contreventions. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Juillet 1947  -    Une collision à Franceville.     Un camion de l’entreprise Nord-Ouest-Travaux, de Cabourg, conduit par le chauffeur Charles Marie, a accroché un car qui se dirigeait vers Franceville. Déporté par le choc, ce dernier véhicule a heurté un car qui suivait le camion. Deux personnes ont été légèrement blessées. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Août 1947  -    Un acte de banditisme à Merville.    Dans la soirée, M. René Roussel, 48 ans, cultivateur, qui était sorti quelques instants dans la cour, rentrait dans l’arrière   cuisine  de sa ferme, lorsqu’il se trouva en présence de deux bandits masqués et armés qui lui portèrent plusieurs coups sur la tête. 

Aux cris poussés par son mari, Mme Roussel descendit de sa chambre et fut également violemment frappée. Sous la menace d’une mitraillette les inconnus se firent remettre une sommes de 15 000 francs et s’enfuirent après avoir immobilisé les mains de M. Roussel et obligé les deux époux à se recoucher. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Août 1947  -    Le temps qu’il a fait.    Voilà au moins des « postvisions » qui n’amèneront aucun sourire sur les lèvres des habituels détracteurs de la météorologie et que nous  garantissons avec les savants observateurs de la station de l’O.N.M. de Vire.

Le Bocage n’a pas été épargné par la canicule. Durant la semaine particulièrement chaude  du 11 au 18 août, on a enregistré 28, 27, 32, 33, 34, 35, 30 et 31 degrés.

La température 35° enregistrée la samedi 16 août constitue le record de l’année. La hauteur de l’eau tombée au cours de l’orage de l’après-midi de ce jour s’est élevée à 325 mm., la  plus forte dose enregistrée en 24 heures depuis le 1er février 1946, date de remise en service de la station. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Octobre 1947  -    A nous la liberté !.  -   634 prisonniers allemands ont quitté le camp de Fleury à destination de Cherbourg où ils vont être « transformés » en travailleurs libres. Espérons que nous n’aurons pas à le regretter. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Octobre 1947  -    La ruée vers l’Est.  -   Durant la nuit, deux prisonniers boches du commando de déminage de Merville-Franceville ont brûlé la politesse à leurs gardiens. (source, Le Bonhomme Libre)  

 

Novembre 1947  -    Un Bulldozer saute sur une mine.  -  Tandis que des ouvriers du service de déminage procédaient au délestage des engins restant encore sur le territoire de la commune de Merville, un bulldozer heurtant une mine, a sauté prés des blockhaus.

L’accident, qui aurait pu avoir les pus graves conséquences, se borne fort heureusement à des dégâts matériels. (source, Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   L'aide américaine à Merville.   -   Le navire « Vent-du-Sud », venant de Summerville (U.S.A), arrivera prochainement au Havre, apportant des vêtements et des produits alimentaires destinés aux sinistrés de Merville-Franceville. Ce parrainage a été obtenu grâce aux actives démarche de M. A. Lenègre. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   La cambriole.   -   Des malfaiteurs ont pénétré durant la nuit au domicile de M. André Lebouteiller, épicier à Franceville, et dérobé une somme de 10 000 francs et une montre-bracelet. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Une villa au pillage.   -   En venant passer ses vacances dans la villa « Les Djinns », partiellement sinistrée, dont elle est propriétaire à Franceville, Mme Suzanne Baudot, couturière à Paris, a eu la désagréable surprise de constater qu'une porte avait été fracturée. Des pièces de literie et deux chaises rustiques ont disparu. Le montant du vol s'élève à 20 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1948   -   Le linge s'envole.   -   Des inconnus ont dérobé durant la nuit, au préjudice de M. Raymond Sehier, hôtelier à Franceville, des draps, serviettes, torchons, une robe et une veste de cuisinier. Le préjudice dépasse 50 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Troarn. – Troarn (D) ; Argences (R) ; Banneville-la-Campagne (D) ; Bavent (R) ; Bréville (R) ; Bures (R) ; Cagny (D) ; Colombelles (D) ; Cuverville (D) ; Démouville (R) ; Escoville (R) ; Giberville (R) ; Gonneville-sur-Merville (R) ; Hérouvillette (R) ; Janville (R) ; Merville-Franceville (R) ; Petiville (R) ; Saint-Pair (D) ; Saint-Pierre du Jonquet (R) ; Sannerville (D) ; Touffreville (R) ; Varaville (R) ; Vimont (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1949   -   Un exploit de vandales.  -   Neuf cents mètres de filets étendus sur la plage de Franceville ont été détériorés à coups de couteau et de hache par des individus qui seraient venus dans une embarcation de la région d’Ouistreham.

Les propriétaires des chaluts, MM. Félicien Creffin, 50 ans, marin-pêcheur à Sallenelles, et son fils André 25 ans, éprouvent un préjudice de 150 000 francs. (Source  : Le Bonhomme Libre)

Juillet 1949   -   Nos communes sinistrées à l'honneur.  -  Dimanche également, 16 nouvelles communes du Calvados ont reçu la Croix de guerre, en récompense à leur attitude pendant les combats libérateurs de 1944-45.

Selon le sobre et traditionnel cérémonial, M. Villatte, secrétaire général de la Préfecture accompagné de M. Rophé, conseiller Général du canton de Troarn, a remis la glorieuse décoration à ces communes.

M. Rophé, conseiller général lut dans chaque commune décorée, les belles citations que voici :

Merville-Franceville  —  Village détruit aux deux tiers au cours des combats de la Libération en 1944. A supporté ses deuils et ses ruines avec courage. S'est remis au travail avec ardeur.

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze.           (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1949   -   Un drame sur la plage de Franceville.   -   Six habitants de Mondeville, Mme et M.  Lebon, Mme et M. Degland, MM. Petit et Lécuyer passaient la journée au bord de la mer. La marée montante les surprit sur un banc de sable. Ils tentèrent de rejoindre la rive, mais une vague de fond submergea deux d'entre eux. M. Petit et Mme Lebon.

M. Lebon, au prix d'efforts désespérés, parvint à ramener sa femme, mais elle était inanimée. Quant à M. Petit, il fallut les tentatives conjuguées de plusieurs nageurs pour l'arracher des flots. Les pompiers de Cabourg, alertés tentèrent pendant quatre heures, avec leurs appareils de respiration artificielle, de ranimer les deux noyés mais en vain.

Nous adressons aux familles des victimes nos bien sincères condoléances. ( Le Bonhomme Libre )

 

Mars 1950   -   Déchiqueté par un obus.   -   M. Pierre Sénéchal, 48 ans, de Merville, démontait à coups de marteau une fusée d'obus près d'un dépôt de munitions, au lieudit « La Redoute ». lorsque l'engin fit explosion, mutilant affreusement l'imprudent, qui a été tué. ( Le Bonhomme Libre )

 

Juin 1950   -   Un drame sur la plage de Franceville.   -    Alors qu'elle se baignait en bordure du rivage, une jeune fille d'Alençon disparaissait sous les flots.

Un tailleur demeurant à Paris, M. Dangerville, se portait aussitôt à son secours. Pris de congestion, il devait à son tour couler à pic tandis que d'autres baigneurs réussissaient à sauver la jeune fille. Ramené également sur la grève, le corps de M. Dangerville n'a pu être ranimé. (Le Bonhomme Libre)

 

Juillet 1950   -   Un sauvetage à Franceville.   -    Au cours d'une promenade à Franceville, un cafetier caennais, M. Émile Ledru, boulevard Lyautey, malgré le mauvais état de la mer et ne sachant pas nager, décidait de prendre un bain en se maintenant sur l'eau à l'aide d'une chambre à air.

Emporté par le courant, le baigneur se trouva bientôt dans une situation critique, assez loin du rivage. Il ne fallut pas moins d'une bonne heure d'efforts pour que son fils Jacques, 19 ans, réussisse à le ramener sain et sauf sur la plage. (Le Bonhomme Libre)

 

Mai 1952  -  Explosion dans les dunes.  -  Dans les dunes de Franceville, un projectile au phosphore fait sauter 500kg d’obus sous le nez du chef démineur et son adjoint, venus  pétarder ce dangereux stock. Les 2 hommes n’ont eu que le temps de plonger à l’abri.

 

Juillet 1965  -  Accident d'avion.  -   Trois chasseurs à réaction F. 100 « Super-Sabre » américains basés en Angleterre survolent la Cote de Nacre à très basse altitude puis filent  vers  l'Est. Au-dessus de la plage de Franceville, le 1er exécute un tonneau. Le 2è l'imite, mais trop bas : l'avion percute la plage, explosant, à 100 m d'un camping. Les débris se  dispersent sur plus de 300 m de rayon autour du point d'impact (près de 30 ha), y compris ceux du pilote, un sous-lieutenant de 25 ans. Un pêcheur de coques de 68 ans, de Dives,  est atteint à la tête par une pièce de métal. Sa mort fera la fortune de sa veuve, dédommagée dans les 48 heures, en dollars et au prix fort, par le colonel commandant la base U.S. à  condition qu'elle ne porte pas plainte.

 

Juillet 1965  -  La mort qui plane.  -  Cela devait arriver ! Mais la réalisation d’une affreuse éventualité  depuis longtemps redoutée dans notre région, n’a fait que donner libre cour  à  une indignation suscitée par la rapide tragédie dont la plage de Franceville a été le théâtre vendredi dernier, au milieu de la matinée. Deux morts, le bilan des victimes eut été  certainement plus lourd si un ciel couvert et des rafales de vent n’avaient incité les nombreux estivants à s’abriter le long des dunes.

Il était environs 10 heures. Trois avions à réaction américains, type Super-Sabre F. 100, du 48e Fighter Wing, basé en Angleterre, à Lakenweath, comté  du Suffolk, après avoir longé à  très basse altitude la Côte de Nacre, poursuivaient leur vol en direction de Cabourg, quand arrivés à la hauteur de Franceville, l’un d’eux ayant (semble-t-il) amorcé une sorte de  looping, piqua brusquement du nez et s’écrasa en bordure des flots, à cent mètres d’un terrain de camping. Les nombreux témoins garderont le souvenir du spectacle qui s’offrit à  leurs yeux lorsque se fut dissipé le nuage de fumée succédant à l’explosion de l’appareil. Parmi les débris de la carlingue, des ailes et des moteurs jonchant les alentours on devait  retrouver le cadavre affreusement mutilé du pilote, le sous-lieutenant William Curtiss, 25 ans, et le corps de M. Léon Mazzani, 68 ans, demeurant à Dives, mortellement blessé à la tête alors qu’il se livrait à la pêche aux  coques.

Bien entendu, une enquête à été ouverte. Quelles qu’en soit les conclusions (si on les connaît jamais) ce qui importe à présent, et sans tarder, c’est de tirer les leçons de la   catastrophe.

Les municipalités du Calvados qui ont déjà maintes fois protesté contre le survol de leurs communes obtiendront-elles enfin satisfaction ? En période estivale notamment, de telles  imprudences, qu’elles soient le fait de militaires ou de civils sont absolument intolérables.

Certes, la Préfecture du Calvados vient de rappeler « qu’une disposition générale et permanente interdit le survol, à basse altitude, des agglomérations ».

 

Juillet 1965  -  Après la tragédie de Franceville.  -  Quinze jours après la chute d’un avion militaire américain sur la plage de Franceville, entraînant la mort du pilote et d’un habitant de Dives qui se livrait à la pêche aux coques, la plus grande discrétion reste observée sur l’enquête menée par le Parquet de Caen et une Commission disciplinaire de l’U.S. Air Force. L’officier qui commandait l’escadrille de trois appareils basés, à Lakenheat (Angleterre) aurait été inculpé d’homicide involontaire.

Imprudence de jeunes officiers enfreignant leur mission pour survoler les plages de Débarquement ? Opération ordonnée à l’insu des autorités françaises ? Autant d’hypothèses avancées par certains dont on saura peut-être un jour ce qu’il faut en penser.

Il reste que la tragédie a éparpillé, sur le rivage, des débris de l’avion dans un rayon d’environ 300 mètres. Les démineurs de la Protection Civile du Calvados ont procédé à l’enlèvement de la plus grande partie des épaves et récupéré quelques obus d’exercice de petit calibre. Le secteur dangereux a été balisé, mais il faut toujours compter avec les surprises que peuvent réserver les marées. Sans exagérer les dangers encourus, la plus élémentaire prudence s’impose.

MERVILLE-FRANCEVILLE  -  La Tour féodale du XVe siècle

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