UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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BOISSEY

Canton de Saint-Pierre-sur-Dives

Les habitants de la commune sont des Boisséens, Boisséennes


Mai 1844   -  Chronique des Assises du Calvados.   -   La 2e session des assises du Calvados s'est ouverte le lundi 6 de ce mois, sous la présidence de M. Regnault conseiller.

Nous continuons de donner, comme par le passé, une analyse succincte des procès criminels soumis au jury. Voici le résumé des premières affaires :

La troisième affaire est relative à un nommé Roussel, de Boissey, arrondissement do Lisieux, accusé de vol. Voici dans quelle occasion : Le 21 janvier, en l'absence des époux Dangerville, on s'introduisit dans leur domicile à l'aide d'effraction et d'escalade, et on s'empara d'une somme de 1 500 fr. Les soupçons des sieur et dame Dangerville s'étaient portés sur Roussel, leur voisin, la conduite de cet individu, dans la journée du vol, fut examinée avec soin, et l'on apprit ainsi qu'il avait été absent dans l'après-midi du 21 janvier, lorsqu'il avait constamment soutenu qu'il n'était point sorti. De plus, les bottes de Roussel semblaient s'adapter très bien dans l'empreinte des pas du voleur. Toutefois , le débat a été loin de justifier ces préventions, et l'accusation ayant été abandonnée par le ministère public, Roussel a été acquitté. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Mai 1868   -   Une circulaire.   -   Quelques du cas de morve s'étant produits dans le département, M. le préfet croit devoir rappeler à MM. les maires que, au terme de la loi, les détenteurs de chevaux morveux doivent immédiatement avertir l'administration municipale, qui, de son côté, doit aussitôt faire visiter, par un vétérinaire, les animaux infectés. Cette visite donne lieu à la rédaction d'un procès verbal, dans lequel les parties intéressées peuvent insérer leurs observations.

Les chevaux reconnus atteints de la morve doivent être abattus, tailladés et enfouis sur le champ. Les écuries dans lesquelles ils auront séjourné devront être purifiées et leur harnais désaffectés.

Mai 1868   -   Le climat.   -   L'élévation de la température qui n'a cessé de régner pendant la majeure partie du mois qui se termine, est un événement assez rare dans nos climats, où la chaleur n'atteint son maximum que vers le mois de juillet.

Voici à cette occasion la nomenclature des plus fortes chaleurs observées depuis un siècle et demi :

En 1702, le thermomètre monta à 39 degrés centigrades au dessus de zéro.

En 1753 et 1793, à 38 degrés.

En 1825, à 37 degrés.

En 1800 et en 1830, à 36 degrés.

La moyenne de la chaleur des étés et de 30 degrés. Cette moyenne à presque été atteinte dans la dernière quinzaine de mai 1868.

 

Juin 1868   -   Un proverbe.   -   Tout le monde connaît ce proverbe agricole :

Du mois de mai la chaleur.

De tout l'an et de valeur.

On pourrait, dans certaines années, le varier ainsi :  Du mois de mai la chaleur.

Des pommiers brûle la fleur.

En effet, comme ces arbres précieux fleurissent généralement pendant ce mois, il en résulte que quand la  chaleur est excessive à cette époque, elle brûle la fleur des arbres dont il  s'agit et détruit l'espoir du cultivateur, car on sait que les pommiers exigent une température fraîche et modérée pour opérer leur floraison dans de bonnes conditions.

Si une chaleur trop forte leur est nuisible, il en est de même d'un froid vif et rigoureux, ces deux extrêmes produisent le même résultat : ils détruisent ou paralysent la floraison.

Ces inconvénients ne sont pas à redouter cette année, attendu que la température que nous avons depuis quelque temps et on ne peut plus favorable à la phase de la floraison et qu'elle n'a plus rien à craindre des variations atmosphériques. Les premières et secondes fleurs sont dès à présent assurées, et les dernières, qui sont actuellement dans de bonnes conditions, se développent dans des circonstances tout à fait satisfaisantes. On peut donc espérer avoir une abondante récolte de pommes l'automne prochain, du reste les vieux cidres commencent à baisser dans le Pays d'Auge.

 

Juin 1875   -   Infanticide.  -  Jeudi, la justice s'est transportée à Boissey, canton de Saint-Pierre-sur-Dives. Il s'agissait de constater un infanticide commis il y a environ trois semaines, par la nommée Alexandrine Bisson, âgée de 26 ans, domestique chez Mme Vallée, à Boissey. Cette fille nie les faits dont elle est accusée, et prétend n'avoir pas donné la mort à son enfant, mais les constatations faites sur le petit cadavre, qui avait été enfoui dans le jardin, ont établi qu'il était né viable et bien conformé. La fille Bisson a été arrêtée.  

 

Novembre 1876   -  Les Pommes.  -  On calcule qu'il se fabrique annuellement 12 millions d'hectolitres de cidre en Normandie, représentant une valeur de plus de 100 millions de francs. Il n'en sera pas brassé autant cette année, car presque partout la récolte est mauvaise. 

Dans les parties du Pays d'Auge et de la Manche, où la pomme a un peu donné, le prix varie entre 4fr. 50 et 5 fr. l'hectolitre. 

 

Novembre 1876   -  Lait falsifié.  -  M. Roussel, fabricant de fromages de Camembert, à Boissey, achetait du lait chez la femme Lecoq, propriétaire à Écots. Soupçonnant la pureté du lait qui lui était livré, M. Roussel le fit peser en présence de deux garde-champêtres, on reconnut qu'il y avait un bon tiers d'eau, et on y trouva en outre des insectes, des amphibies et  jusqu'à un poisson, en un mot toutes choses qui n'entrent pas habituellement dans la fabrication du fromage de Camembert.

La femme Lecoq a été condamnée par le tribunal de Lisieux à 15 jours de prison et 100 fr. d'amende, à 500 fr. de dommages-intérêts et à la publication du jugement par affiches.  

 

Mars 1877   -  Révision.  -  Les opérations du conseil de révision pour la formation des contingents de la classe de 1876 auront lieu prochainement. L'administration rappelle que c'est aux familles et aux jeunes gens à se procurer les pièces qui doivent justifier devant le conseil de leurs droits à la dispense. Il peut être accordé des sursis d'appel aux jeunes gens qui, avant le tirage au sort, en auront fait la demande. Les jeunes gens doivent, à cet effet, établir que, soit pour les besoins de l'exploitation agricole, industrielle ou commerciale à laquelle ils se livrent pour leur compte ou pour celui de leurs parents, il est indispensable qu'ils ne soient pas enlevés immédiatement à leurs travaux.

 

Mars 1877   -  La température.  -  Le temps est toujours très mauvais. Pendant qu'il pleut ici, ils neige dans l'est. En Russie, la reprise du froid a fait descendre le thermomètre jusqu'à vingt-huit degrés au-dessous de zéro.

 

Mars 1877   -  La récolte du cidre et du vin.  -  La quantité, de cidre récoltée en 1876, est évaluée approximativement à 7 036 000 hectolitres, elle est inférieure de 11 221 000 hectolitres à la récolte de 1875, et beaucoup au-dessous de la moyenne des dix dernières années, qui est de 10 093 000 hectolitres. La récolte des vins, en 1876, est évaluée à 41 848 000 hectolitres, c'est-à-dire à la moitié de la récolte précédente, qui avait atteint 83 632 000 hectolitres environ.

 

Mars 1877   -  Un homme écrasé.  -  Mardi, à 5 heures du soir, le nommé Michel-Parfait Lebourgeois, marchand de fromages à Boissey, est tombé accidentellement d'une voiture qu'il conduisait sur la route nationale n° 4 de Falaise à Rouen, territoire de la commune de Versainville, La mort a été instantanée.  

 

Juillet 1877   -  Infanticide.  -  Samedi, la gendarmerie a découvert, à Boissey, canton de Saint-Pierre-sur-Dives, un infanticide commis par la nommée Virginie Sabine, âgée de 30 ans, née à Bons-Tassilly. Le cadavre de l'enfant a été trouvé et la coupable a été arrêtée.  

 

Janvier 1879  -  Appropriations et réparations en 1878.  -  85 locaux, appartenant à 73 communes, ont été appropriés ou réparés dans le Calvados  -  Arrondissement de Lisieux : Marolles, école de garçons ; Lisieux, école de garçons ; Saint-Désir, école de garçons ; Sainte-Foy-de-Montgommery, école mixte ; Mesnil-Duraud, école de filles ; Ouville, école de filles, Saint-Michel-de-Livet, école mixte ; Tortisambert, école mixte ; Mézidon, les deux écoles ; Saint-Julien-le-Faucon, école de garçons ; Sainte-Marie-aux-Anglais, école mixte ; Mesnil-Mauger, école mixte ; Orbec, école de garçons ; La Chapelle-Yvon, les deux écoles ; La Folletière, école mixte ; Saint-Julien-de-Mailloc, école de garçons ;  Saint-Martin-de-Bienfaite, école de garçons ; Boissey, les deux écoles ; Sainte-Marguerite-de-Viette, les deux écoles ; Montviette, école mixte ; Vieux-Pont, école mixte.  

 

Avril 1879  - Maison d’école et mobiliers scolaires.  -  Est approuvé l'état de répartition du crédit de 25 000 fr. inscrit au budget pour secours aux communes en vue des dépenses d'acquisition, de construction, de réparation des maisons d'école et d'achat ou renouvellement des mobiliers scolaires, conformément aux propositions contenues dans le rapport de M. le Préfet. Secours sur les fonds départementaux à la commune de Boissey, pour des réparations au mobilier scolaire 100 fr.  

 

Avril 1879  -  Répartition de secours pour les bâtiments communaux.  -  Le Conseil répartit entre les communes inscrites ci-après une somme de 13 130 fr. à prélever sur le crédit de- 15 000 fr. porté au budget de 1879 sous le titre : Subvention pour acquisitions, travaux et réparations d'églises, mairies et autres édifices communaux, Boissey, travaux au presbytère, 150 fr.

 

Mai 1882  -  Accident de travail.  -  Jeudi, à 7 heures du soir, le nommé Harand-Surlemont, âgé de 20 ans, journalier, demeurant à Boissey, a été enseveli et asphyxié sous un tas de sable qui s'est accidentellement écroulé sur lui dans une petite carrière, sise dans les bois de Quévru, commune de Mittois. L'accident est arrivé pendant que le sieur Harand chargeait son banneau.  

 

Décembre 1882  -  La justice. -  Le 10 novembre dernier, le garde-champêtre de Boissey dut adresser des observations à lsidor-Jules-Adolphe Mellion, 36 ans, ouvrier attaché à la scierie de cette commune, mais Mellion accueillit ces observations par des propos malsonnants envers le garde qu'il qualifia de Pierrot, d'imbécile, etc…..  Ce choix d'épithètes est récompensé par 6 jours de prison et 16 fr. d'amende.  

 

Janvier 1892  -  Fraude sur le lait.  -  La nommée Marie Fradel, 22 ans, servante à Boissey, en allant traire les vaches de ses maîtres, s'arrêtait devant la pompe, donnait un coup de balancier et recevait dans son seau l'eau qu'elle tirait ainsi. Elle allait ensuite traire et mélangeait ensemble eau et lait, tout cela à l'insu, de ses maîtres. Le truc a fini par être découvert, et la fille Fradel va être poursuivie en police correctionnelle. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1892  -  Mérite agricole.  -  Ont été nommés chevaliers : M. Braissac, conseiller municipal à Bemiéres-sur-Mer ; Cochon-Labutte, maire de Livarot ; Bastard, éleveur à Fontaine-Henry ; Delouey, maire de Bény-Bocage ; M. Couruel, éleveur à Mézidon ; M. Roussel, fabricant de fromages à Boissey ; René Poisson, propriétaire à Caen, membre de la Société d'encouragement pour le cheval français ; Pierre Guillot, cultivateur aux Monceaux. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1894  -  Les voleurs de vaches.  Ces jours-ci, une vache, estimée 400 fr., a été volée dans l'herbage des époux Morand, cultivateurs à Boissey. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1895  -  Les fraudeurs et la Régie.  -  La régie pince bien les petits fraudeurs, mais les gros, bernique ! Ils leur en passent de pleins barils sous le nez. Les nommés Cécile Anne, 29 ans, et Louis Laverge, 38 ans, achetaient de l'eau-de-vie et, pendant qu'on faisait le compte, l'un d'eux filait avec la voiture dans laquelle était le liquide. C'est ainsi qu'ils ont refait la veuve Leroux, demeurant à Boissey, de 130 pots ; la dame Denis, cultivatrice à Crévecœur, y est pour 185 pots, et le sieur Remoulin, cultivateur à Boissey, pour 78 pots. Non seulement ces individus n'ont pas payé leurs achats, mais ils n'ont acquitté aucun droit pour ces liquides dont une grande partie est entrée dans Lisieux. Aune a été condamné à trois  ans et Laverge à dix-huit mois. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1897  -  Ayez donc des enfants.  -  La femme Marie Hébert, 48 ans, de Boissey, voudrait bien être débarrassée de sa vieille mère de 76 ans. Elle fait tout ce qu'elle peut pour cela. Ses voisins ont vu souvent la malheureuse le visage ensanglanté et sa fille lui dire : « Tu en as eu, mais j'te vas core t'en f…... » 

Le tribunal de Lisieux a condamné la femme Hébert à six mois de prison, mais il lui a accordé, on se demande pourquoi, le bénéfice de la loi Bérenger.

— Le jeune Philimon Delalande, 17 ans, ouvrier de fabrique à Saint-Germain-de-Tallevende, qui s'enivre fréquemment, s'est livré à des voies de fait sur son père, sans l'arrivée des voisins, ce jeune vaurien aurait pu commettre un crime. Toutefois, regrettant sans doute sa conduite, ou se trouvant sous l'empire d'une hallucination, le fils Delalande s'est jeté dans la rivière. A temps heureusement, ou malheureusement, un voisin est accouru et a pu le retirer sain et sauf. L'affaire n'en restera pas là. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Découvertes de cadavres.   -   On a découvert derrière la porte d'un jardin, à Saon, près Trévières, le cadavre du sieur Désiré Jeanne, 48 ans, journalier au Breuil, disparu depuis le 21 octobre dernier. Le corps était couché sur le coté gauche, une jambe repliée, sa casquette cachait le visage.

— Le cadavre d'un homme inconnu, paraissant âgé de 45 ans, a été trouvé dans un local abandonné à Auberville, canton de Dozulé. 

— On a trouvé, mort dans un sentier non loin de sa maison, le sieur, François Lemoine, 73 ans, demeurant â Boissey, près St-Pierre-sur-Dives. Cet homme avait succombé à une congestion occasionnée par le froid. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1899  -  Les effets du Mardi-Gras.  -  C'était le mardi gras. Paul Jouanne, 23 ans, journalier à Boissey, près St-Pierre-sur-Dives, avait riboté toute la journée. Vers minuit, il vint frapper à la porte de son ami Bisson. Celui-ci ne lui répondit pas, pour une excellente raison, c'est qu'il était en train de consoler la veuve Legaillard. Furieux, Jouanne s'en prit aux auvents de la fenêtre, ils tombèrent en brisant plusieurs carreaux, prise de peur, la veuve se lève et se sauve en chemise sur le chemin, les voisins croient que c'est une déguisée et la pourchassent, eu criant : « A la chienlit ! » Affolée, la malheureuse, ne sachant où se cacher, se précipite dans les bras du garde champêtre qui vint, sur-le-champ, dresser procès-verbal à Jouanne.

A l'audience, il s'excuse en disant qu'il était « saoul » et qu'il venait chercher un râteau pour travailler... à minuit ! et un mardi gras !... Le tribunal, prenant en considération le jour où le délit a été commis, n'a condamné le tapageur qu'à 36 fr. d'amende (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Mérite agricole.   -  Au grade d'officier, M. Edmond Roussel, propriétaire à Boissey ; chevalier, M. Alexandre Chevalier, propriétaire à Lessard-le-Chène. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Est-ce encore un infanticide.  -  A la suite de rumeurs et probablement de dénonciations anonymes, la gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dives a arrêté une fille de 20 ans environ, couturière à Boissey, soupçonnée d'être accouchée clandestinement et d'avoir fait disparaître son enfant. 

Plusieurs personnes seraient à la veille d'être compromises dans cette affaire et notamment un individu remplissant une haute fonction dans une commune voisine. L'inculpée nie énergiquement. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1899  -  Phénomènes de l’influenza.   -   La fille Ismérie Thubœuf, 25 ans, habitait chez sa tante à Sainte-Marguerite-de-Viette. Un jour, la tante dit à la nièce : « Tu es assez grande pour gagner ta vie, va-t-en ».

Ismérie Thubœuf vint s'installer à Boissey où elle ne tarda pas à se faire une belle clientèle parmi les coureurs de cotillon. On a même cité à l'audience le nom d'un curé qui  venait  parfois rendre visite à la demoiselle.

Au mois de mai, Ismérie Thubœuf était dans un état à faire supposer qu'elle était grosse, quoiqu'elle prétendit que c'était tout simplement les effets de l'influenza dont elle était atteinte.

Quelque temps après, la fille Thubœuf accouchait clandestinement, sans qu'on sache si l'enfant était né viable ou non. Aussi n'a-t-elle été poursuivie que pour suppression d'enfant et condamnée à un an de prison par le tribunal correctionnel de Lisieux. (source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1900   -   Mœurs champêtres.  -  M. Léon Roussel, fabricant de fromages à Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives, avait chargé le nommé Jean Jean, 28 ans, de recueillir dans le voisinage le lait dont il avait besoin.

S'étant aperçu que ce lait était baptisé, il fit saisir celui des époux Guillemine, propriétaires à Berville.

L'enquête a appris que ce Jean Jean était un don Juan, quoiqu'il n'en eut pas le physique, et qu'il caressait de gré ou de force les jeunes vachères, au risque de renverser les channes de lait, qu'on remplaçait par de l'eau. Mais notre Jean Jean, marié cependant et père de famille, ne se contentait pas des bobonnes, il écrivait à leurs maîtresses.

Plusieurs de ces lettres, adressées à Mme Guillemine, ont été gardées par sa servante qui s'était chargée de les remettre. C'est elle qui répondait pour sa patronne.

Ces lettres ont été lues à l'audience. Dans l'une, la servante de Mme  Guillemine écrivait au nom de sa maîtresse : « Vous payer du café, jamais de la vie ; vous êtes trop rossard ».

Ce à quoi Jean Jean répondait ! « C'est bien, madame, vous voulez lutter, eh bien ! nous lutterons sur un lit garni de dentelles et de roses ».

Ernestine Lefèvre, 23 ans, servante des époux Guillemine, était donc poursuivie avec Jean Jean pour avoir mis de l'eau dans le lait de ses maîtres, en arrière d'eux. Elle  reconnaît avoir apporté de l'eau à son coaccusé pour baptiser le lait destiné à la fromagerie Roussel.

Jean Jean nie toute participation à l'administration de ce sacrement. Comme il s'était vanté d'avoir arraché un tas de choses aux petites vachères, Me  Le Comte, avocat du barreau de Falaise, défenseur de la servante, lui a demandé « Si c'est pour s'en faire confectionner cet hiver un col de fourrure ». Le don Juan campagnard n'a rien répondu.

La fille Lefèvre a été condamnée à 50 fr. d'amende avec la loi Bérenger ; quant à Jean Jean, il a été acquitté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1900   -   Suicides.  -  La veuve Roussel, 46 ans, domestique à Tourgéville, près Trouville, s'est pendue.

— Le sieur Charles Déguillon, 39 ans, propriétaire à Heuland, près Dozulé, s'est suicidé en se pendant dans sa cave. Le désespéré était malade depuis plusieurs années.

— La femme Jannot, 68 ans, cultivatrice à Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives, s'est noyée dans la mare située dans sa cour. La pauvre femme avait la manie de la persécution. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Attelages volés.  -  De hardis voleurs ont enlevé, la nuit, une voiture de laitier appartenant au sieur Jules Marty, cultivateur, à Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives, ainsi qu'une jument et son harnais appartenant au sieur Hébert, à Mittois. Ils ont en outre volé 80 litres d'eau-de-vie de cidre au sieur Leblond, maire de la commune. Ces voleurs ont été mis en état d'arrestation à Trouville. 

— Semblable mésaventure est arrivée au sieur Paul Bacon propriétaire à Cesny-Bois-Halbout, canton de Thury-Harcourt. On lui a volé, à Espins, sa carriole et son cheval avec le harnachement. L'animal vaut 800 fr. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Septembre 1901   -   Affaire de femme.  -  Alfred Lavigne a 33 ans, sa femme en a 29. Ils habitent ou plutôt madame habite Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives, car ce pauvre Alfred, employé au carrousel caennais, est toujours parti. Sa femme s'en console comme elle peut. Une nuit, Alired Lavigne arriva sans être attendu.

Sa femme ne venant pas lui ouvrir assez vite au gré de ses désirs, il eut des soupçons et fit une perquisition dans la maison où il aurait découvert le sieur Auguste Lecouflet. Celui-ci nie énergiquement. Comme il est conseiller municipal dans une commune voisine, rien d'extraordinaire à ce que la femme Lavigne l'ait appelé pour l'aider de ses conseils. Ce n'était peut-être pas l'heure, mais la consultation aurait bien pu se prolonger.

Toujours est-il que, au lieu de cogner sur le municipal, Lavigne donna une maîtresse rossée à sa femme.

A l'audience, elle n'excuse pas son mari, auquel elle reproche d'avoir couché avec sa mère et d'avoir, un soir, voulu faire coucher son frère entre eux deux dans le lit nuptial.

Alfred Lavigne avait été condamné à quarante jours de prison par défaut. Son appel n'a pas été entendu, car le tribunal a confirmé le jugement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Avril 1903    -   Vieillard noyé.  -   On a trouvé, noyé dans une mare près de sa maison, le sieur Jules Letellier, 77 ans, jardinier et rempailleur de chaises à Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives.

Le malheureux était tombé à l'eau en voulant mettre tremper une poignée de lêche dont il se servait pour rempailler ses chaises. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Mars 1904  -   Voleurs de bestiaux.   -   Le sieur Julien Dominique, cultivateur à Boissey, près Saint-Pierre-sur-Dives, s'est aperçu qu'un malfaiteur, resté inconnu, lui avait  volé, dans son herbage de la Chaînée, une vache de cinq ans et demi, valant environ 400 fr. 

— A la foire de Torigni, deux génisses vendues avaient été mises à l'attache dans un herbage. L'une d'elles, vendue par le sieur Mariette, de Placy, disparut tout à coup, emmenée par un individu qui prit la route de Caumont. Mais, craignant d'être poursuivi, le voleur lâcha la génisse dans un troupeau qui passait. Elle fut reconnue, grâce à une marquent, et rendue au sieur Lavigne, de la Ferrière-Harang, qui l'avait achetée. 

— Un jeune bœuf, valant 380 fr., a été volé, la nuit, dans la ferme de M. de Gilles, propriétaire à Curcy, canton d'Évrecy. Comme il gelait, on n'a pu relever aucune trace. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1904  -   Morts subites.    -   M. Bourrienne, 61 ans, vétérinaire à Boissey, près St-Pierre-sur-Dives, est mort subitement dans la nuit d'une affection du cœur. Il  était rentré fort tard de tournée et s'était couché à 2 heures du matin, une demi-heure après, il expirait. 

 Mme Enout, mère du conseiller municipal de Caen, qui souffrait depuis longtemps d'une grave maladie, est morte subitement chez elle. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1905  -  Drame sanglant.  -  Samedi matin, le parquet de Lisieux s'est rendu à Boissey, accompagné de M. le docteur Loisnel, médecin légiste.

Les gendarmes de Saint-Pierre-sur-Dives avaient amené la femme Foucher sur les lieux du crime. Celle -ci, mise en présence du cadavre de son mari, a relaté jusqu'aux moindres  circonstances la scène du jeudi soir.

Les magistrats ont constaté le grand désordre qui régnait dans la chambre, ce qui semble indiquer qu'une lutte des plus vives a dû avoir lieu entre les deux époux. La femme Foucher, qui a fait en pleurant le récit du drame, a affirmé, et le fait parait des plus vraisemblables, qu'elle a réellement désarmé son mari et qu'elle a tiré sur lui, se sentant en état de  légitime défense. Foucher étant revenu à la charge, elle a dû le repousser en le frappant à coups de crosse en pleine figure et c'est ainsi que l'arme s'est trouvée brisée à la naissance  de la crosse.

Après que M. le docteur Loisnel eut procédé à l'autopsie, la femme Foucher a été maintenue en état d'arrestation et écrouée à la maison d'arrêt de Lisieux où elle restera vraisemblablement jusqu'aux prochaines assises de mai.

 

Février 1905  -  L'assassinat du 12 janvier.  -  La femme Foucher, qui avait été écrouée à la maison d'arrêt de Lisieux après avoir assassiné son mari vient d'être mise en liberté  provisoire, en attendant sa comparution devant la Cour d'assises.

 

Avril 1912  -  Tentative de meurtre.  -  Un drame s'est passé le 8 avril à Boissey et a causé une vive émotion dans la commune. Au sortir des vêpres, M. Charles Morie, 30 ans, charpentier, avisant son propriétaire M. Jules Moisson, 44 ans, cultivateur et débitant, lui cria : " C'en est assez ! Il y a quatre mois que je souffre ! ". Et se disant, il prit à revolver et tira sur lui deux coups. M. Moisson fut atteint sérieusement à l'abdomen. Il alla se faire panser par M. Le docteur Sauvage.

Quand à M. Morie, il alla chez lui et les gendarmes l'y trouvèrent coucher et ne cessant de pleurer. Voici l'explication de ce drame : M. Moisson, qui passe pour une sorte de Don Juan  à Boissey, courtisait depuis longtemps Mme Morie, née Marguerite Guérin, âgée de 28 ans. Celle -ci avait toujours repoussé les avances de l'entreprenant Moisson, qui n'avait réussi  jusqu'ici qu'à l'embrasser à diverses  reprises. Mais le mari, malgré les assurances de sa femme, ce crut outragé. Plusieurs fois, il eut de vives explications avec Moisson et, l'ayant surpris embrassant Mme Morie, il acheta un revolver à Saint-Pierre sur Dives. On sait la suite. M. Morie est considéré comme un parfait honnête homme, sobre et travailleur, et  l'opinion lui est plutôt sympathique. Il a été écroué à Lisieux.

 

Avril 1914  -  Téléphone. -  Le préfet du Calvados a l'honneur d'informer le public que la mise en service du téléphone à : la Boissière, Merville, Glos, Boissey, Sainte-Marguerite-de-Viette, Epinay-sur-Odon, Benneville-sur-Ajon, Livry, Cormolain, Mesles, a été fixée au 1er mai 1914.

 

Janvier  1919    -   Tribunal Correctionnel de Caen.  -   Louis Prével, 43 ans, domestique à Boissey, a outragé 2 gendarmes de la brigade de Caen, parce que ceux-ci lui dressèrent une contravention pour défaut de guides.

50 francs, plus 6 francs. Le sieur Lantier, propriétaire à Boissey, civilement responsable

— Désiré Fauvel, 50 ans, cultivateur à Bonnemaison ; Henri Diligence, 49 ans, cultivateur à Bonnemaison, sont poursuivis pour coups réciproques. Fauvel, 25 fr., défenseur : Me  Adam. Diligence, 16 fr., défenseur : Me  Dubourg.

— Louis Violette, 55 ans, propriétaire, lieu dit la « Giraffe », destruction de petits oiseaux. 16 francs.

— Auguste Levieux, 59 ans, chiffonnier à Cabourg, a soustrait un demi-hectolitre de pommes à son propriétaire, le sieur Guillard, à Troarn.

6 jours et 25 francs. Défenseur : Me  Dubourg.

— Marie Lemarchand, femme Tlrard, 25 ans, charcutière à Villers-Bocage.

Le 23 octobre, jour de marché à Villers-Bocage, a mis en vente et vendu de la viande de porc, un jour où cette vente était Interdite. 16 francs. – Défenseur : Me  Delahaye.

— Louise Thomas, femme Margrain, 34 ans, épicière, rue de Vaucelles, 1, pour défaut d'affichage sur le prix des marchandises et vente de beurre au-dessus de la taxe.

16 francs plus 5 francs. Défenseur : Me  Delahaye,

— Ou Tien Yuey (chinois), à Colombelles, a soustrait une montre en argent avec sa chaîne qui se trouvaient sur la table du photographe Krière, rue St-Jean, chez lequel la demoiselle  Durand les avait laissés.  2 mois. ( Source : Le Moniteur du Calvados )  

 

 Juin  1919  -  Disparition d'une ânesse.   -  Une ânesse appartenant à M. Lebourgeois, propriétaire a Boissey, a disparu dans la nuit du 11 au 12 juin. On croit à un vol. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1920  -  Un ignoble personnage.  -  Mme Binet, 70 ans, employée depuis longtemps à la fromagerie Bisson, à Boissey, regagnait, le soir, son domicile, à Mittois, quand elle fut assaillie par un certain Gustave Lefay, 22 ans, originaire de Vaudeloges, domestique chez M. Bouley de Boissey, qui la terrassa le long d'une haie, puis la viola. 

Leray fut arrêté le lendemain à Vaudeloges. Il a passé des aveux, mais s'est excusé sur son état d’ivresse. Il a été écroué à Lisieux. Il comparaîtra probablement aux prochaine assises. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

Mars 1920  -  Les mauvaises nourrices.  -   Mme Leroy, employée à la fromagerie Buquet à Boissey, avait mis son enfants de deux mois chez une femme Buron, à Martigny, près Falaise. Incapable et peu sérieuse la nourrice laissa dépérir l’enfant qu'elle porta à l'hôpital. Avertie, la mère se rendit à Falaise où elle trouva son enfant. dans un état lamentable.

Le pauvre gosse était couvert de plaies et même il portait au poignet la marque d'une brûlure récente. Mme Leroy rapporta son enfant à Boissey et le confia à une autre nourrice Mme Sébire. Mais, malgré, les bons soins dont il fut entouré, le bébé mourut six. jours après.

En présence de l'état pitoyable du corps, le médecin appelé à constater le décès refusa le permis d'inhumer. A la suite de l'examen du médecin légiste, qui confirma les déclarations de son confrère, le Parquet de Lisieux a ouvert une information contre la femme Buron, qui sera poursuivie. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

Juin 1920   -   Les écraseurs.   -    A Boissey, près St-Pierre-sur-Dives, le jeune Fernand Hamelin, 8 ans, qui revenait de l'école avec son frère Louis, a été heurté par une auto qui l'a entraîné sur un parcours d'une quinzaine de mètres. L'enfant a eu la jambe droite brisée et de multiples contusions à la figure. Après avoir fait une violente embardée, le chauffeur a repris de la vitesse et s'est enfui dans la direction de St-Pierre. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1920  -  Les écraseurs.  -  Edmond Dufailly, 63 ans, charpentier, passait sur la route, à Boissey, canton de St-Pierre-sur-Dives, dans l'après-midi, lorsqu'une auto le renversa. Les roues lui brisèrent la cuisse. Relevé peu après le malheureux fut transporté à l'hôpital. Quant à l'auto, on pouvait toujours courir derrière, elle avait disparu. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1920  -  Les exploit d’une brute sanguinaire.   -   Un drame sanglant a mis en émoi la commune de Boissey, canton de Saint-Pierre-sur-Dives. Un individu Joachim Postic, ancien domestique de Mme Gaillard, se présenta chez cette dernière et lui demanda de lui livrer un litre d'eau le-vie. Mme Gaillard refusa catégoriquement. Alors l'énergumène furieux sortit de sa poche un couteau et lui en porta un coup dans la cuisse gauche, lui faisant une horrible blessure. 

Aux cris poussés par Mme Gaillard, une voisine. Mme Prèvel, accourut voir ce qui se passait. L'individu, furieux, plongea aussi son arme dans les cotes de Mme Prével, lui causant une blessure des plus graves avec épanchement sanguin. M. Sosthène Cudorge, qui lui aussi était accouru, reçut un coup de couteau qui lui traversa le bras droit et un autre au côté gauche du visage. 

Prévenue la gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dives, rechercha Postic toute la nuit. Au matin, on put l'arrêter et remmener à Lisieux où il a été écroué. interrogé, il a passé  des aveux complet. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1923   -  Voleur et volé.   -   On à arrêté François Bouille, 25 ans, employé à Boissey, canton de Saint-Pierre-sur-Dives, pour vol d'une certaine quantité de fromages qu'il expédiait à sa famille. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923 -  Grande fête religieuse.  -  . Dimanche prochain 15 juillet, une grande fête religieuse aura lieu à Boissey, sous la présidence de M. l'abbé Fumée, chanoine honoraire, curé doyen de Saint-Pierre-sur-Dives.
Le matin, à 10 heures, cérémonie d'installation de M. le Curé.
Messe en musique par la maîtrise de Saint-Pierre-de-Lisieux. A l'issue de la messe, cortège au monument aux morts Cantate par la maîtrise.
Le soir, à 4 heures, bénédiction d'une statue de la Bienheureuse Thérèse de l'Enfant Jésus. Sermon par M. l’abbé Trèche, chanoine honoraire, directeur des oeuvres diocésaines. Salut solennel en musique.
La Société des tambours, clairons et trompettes de St-Pierre-sur-Dives prêtera son gracieux concours à cette cérémonie.

 

Février 1924 -  Une importante distillerie clandestine. – Un important bouilleur de cru ont de la région de Boissey avait fait récemment l'acquisition d'un alambic très perfectionné distillant environ 100 litres d'alcool journellement et ne l'avait pas déclaré. Une canalisation souterraine de 150 mètres permettait le déversement du cidre dans l'alambic camouflé qui fonctionnait à plein rendement. L'alcool était dirigé ensuite vers une destination Inconnue. Qui donc a révélé cette fraude à la Régie ? Toujours est-il que celle-ci s'est présentée inopinément au domicile du bouilleur et a fait saisir l'alambic et ses accessoires, ainsi qu'une certaine quantité d'alcool. Voilà un procès qui coûtera fort cher.

 

Mai 1924  -  Cérémonie. -  Le dimanche 25 mai prochain, remise solennelle de décorations aux mères de familles nombreuses et bénédiction du drapeau du groupe de la Jeunesse Catholique.
Programme de la cérémonie : A 9 h. 45, réception des autorités à la mairie ; à 10 heures, remise de décorations aux glorieuses mères de famille ; à 10 heures 30, Grand'messe en musique, allocution par M. le Chanoine: Lenauld. aumônier général de la Jeunesse Catholique.

A l'issue de la messe, vin d'honneur offert par la Municipalité aux nouvelles décorées.
A 15 h. 30, réception au presbytère des différents comités de la Jeunesse Catholique
et de la Sportive de Livarot, avec leurs drapeaux ; à 15 heures, vêpres solennelles, allocution par M. le chanoine Lenauld cérémonie de réception du groupe de Boissey et nédiction du drapeau, salut, solennel en musique. A l'issue de la cérémonie, cortège au monument des morts.

 

Janvier 1925  -  Un mari féroce.  -  La Gendarmerie de Saint-Pierre a été informée par M. Roussel, maire de Boissey et par M. le docteur Corchon, de St-Julien-le-Faucon, qu'une femme Paris, journalière à  Boissey, était dans un état très grave, couverte de plaies qui semblaient provenir de coups et que son transport l'hôpital s'imposait dans le plus bref délai.

Les gendarmes se rendirent immédiatement à Boissey, au domicile du sieur Paris et tentèrent de questionner la pauvre femme qui, très faiblement, répondit affirmativement lorsque les agents de l'autorité lui demandèrent si c'était son mari qui l'avait frappée.

Les voisins, questionnés, ont déclaré que les blessures reçues par la malheureuse femme, avaient été occasionnées par son mari, ivrogne et brutal, d'une très mauvaise considération dans le pays.

Ce dernier, interrogé à son tour, a déclaré n'avoir jamais frappé sa femme, puis, pressé de questions, a fini par avouer qu'il lui avait porté des gifles.

La femme Paris, dont la faiblesse est inquiétante, a été transportée à l'hôpital de Lisieux, avec précaution, dans l'automobile de M. Roussel, pendant que son mari a été dirigé sur la prison de cette ville.

Paris a de mauvais antécédents. Il a é plusieurs fois condamné pour vol et pour coups.

 

Juin 1925  -  Bourreau de sa femme.  -  Le 15 janvier dernier, les gendarmes de Saint-Pierre-sur-Dives, étaient avisés par le maire de la commune de Boissey, qu'un journalier de cette commune, Théodore Paris, âgé de 66 ans, avait grièvement blessé sa femme, à la suite d'une discussion. L'enquête à laquelle ils procédèrent, le jour même, révéla toute l'odieuse conduite de ce mari tortionnaire; 1a corps de la victime était couvert de cicatrices et de meurtrissures elle portait à la main droite une blessure profonde d'ou le sang coulait, et sur le visage des lâches noirâtres, traces indiscutables des violences répétées dont la malheureuse avait souffert depuis plusieurs jours.

Étendue sur un grabat, la femme Paris, dont l'état paraissait désespéré, ne put proférer une parole. M. le Dr Coulon, de Saint-Julien-le-Faucon, appelé aussitôt, ordonna le transfert de la blessée à l'hôpital de Lisieux, elle décéda peu après. Les témoignages des voisins furent accablants contre le coupable qui frappait quotidiennement sa compagne, pour 1es motifs les plus futiles.

Le 4 janvier, la pauvre femme avait se réfugier dans une maison voisine pour se soustraire aux brutalités de l'odieux personnage. Couverte de plaies, elle pouvait à peine se tenir  debout. Lorsqu'elle fut reconduite à son domicile, une scène de sauvagerie se roula, en présence de la femme Moizère qui intervint pour protéger la victime.

Un médecin prévenu par des personnes charitables, se présentait dans la soirée du 12 janvier au domicile de Paris qui ferma sa porte à clef et refusa de recevoir le praticien.

-     Vous repasserez demain, lui cria-t-il, ce n'était pas la peine de vous déranger.

Le 14, le misérable qui était pris de boisson, s'arma d'un bâton et roua de coups son infortunée compagne qui tomba sans connaissance.

A l'hôpital, M. le Dr Lesigne. maire de Lisieux, constata que la femmes Paris portait à la tète, à l'abdomen, aux membres supérieurs et inférieurs, plus de 30 plaies diverses, toutes sérieuses, quelques-unes particulièrement graves, telle une plaie de 8 centimètres de longueur sur 4 de largeur, faite par un instrument tranchant et une autre derrière l'oreille gauche, littéralement décollée.

Le médecin ajoute que si ces blessures, prises séparément n'avaient pu déterminer la mort, c'est cependant à leur ensemble, qu'était la complication cérébrale qui provoqua le décès.

Au cours de l'instruction, l'accusé n'a cessé de nier les faits qui lui étaient reprochés. Il déclara qu'il a simplement giflé sa femme dans des accès de mauvaise humeur, sans l'avoir jamais frappée avec un bâton.

On a cependant retrouvé au domicile du meurtrier, un bâton portant des traces de sang humain. Paris prétend que sa compagnes s'était blessée accidentellement à la main, en se servant d'une faucille. Les constatations du Dr Lesigne établissent la fausseté de cette allégation. Paris attribue d'autre part les nombreuses blessures de la victime à des chutes, plus ou moins graves, sous l'action de l'ivresse.

Dans l'entourage, tous les témoins affirment, au contraire, que la malheureuse était d'une sobriété exemplaire. Paris a été condamné trois fois pour vol. Les renseignements recueillis sur son compte le présentent comme violent et brutal. C'était de plus un ivrogne invétéré. L'accusé est condamné 2 ans de prison.

 

Novembre 1925  -  Une auto dans un ravin.  -  Une automobile dans laquelle se trouvait M. Charles Moisson, 38 ans, propriétaire à Ommoy (Calvados) est entrée en collision avec une charrette, appartenant à un industriel de la région, arrêtée au bas de la côte Le Bec, sur la route de Saint-Pierre-sur-Dives à Livarot.

Le conducteur de l'auto freina aussitôt la voiture fit alors une embardée par-dessus le parapet de terre qui borde la route et tomba dans un ravin peu profond, couchée sur le côté.

M. Moisson se trouva serré entre le cadre du pare-brise et le dossier du siège. Il put se dégager et des moins le transportèrent chez M. Guillout ou des soins lui furent donnés en attendant l'arrivée du médecin. M. le docteur Fernagut constata de graves coupures à la gorge et aux mains et des contusions dans le dos.

Il fit reconduire le blessé à son domicile et lui ordonna un repos complet d'un mois. L'auto est sérieusement endommagée.

 

Août 1926  -   Inauguration de l’église.  -  Une grande fête religieuse aura lieu le dimanche 22 août, à l'occasion de l'inauguration de l'Église, complètement restaurée, grâce à la générosité des paroissiens et de la Municipalité.

A 10 h. 30, messe en musique. Vêpres à 4 heures. Sermon par M. l'abbé Trèche, chanoine honoraire.
Cérémonie de la bénédiction des peintures et vitraux. Salut solennel en musique. Les chants de la journée seront exécutés par un groupe d'artistes, sous la direction de M. le curé.

La quête sera faite à tous les offices par Mlle Pottier.

 

Janvier 1927 - Martin pêcheur en eau trouble. - Le contremaître de la fromagerie Lebourgeois, de Boissey, chargeait récemment un de ses employés, Maurice Martin, 22 ans,  d'aller  remettre à plusieurs clients diverses sommes s'élevant à un total de 3.825 fr. Martin s'en fut, mais ne revint pas, les recherches aussitôt entreprises, n'ont jusqu'ici abouti qu'à la  découverte de l'attelage confié à Martin, et retrouvé abandonné à Lisieux, rue de Caen.

 

Mars 1936  -  Des « chauffards » trop débrouillards.  -   Vendredi, dans la matinée, un automobiliste se présentait chez Mme Denoly, à Boissey, et demandait à son chauffeur de lui prêter un cric et une pompe pour le dépanner d'une crevaison. Le chauffeur, pour rendre service, y consentit. Mais peu avant midi, ne voyant pas revenir l'automobiliste, il s'inquiéta et se rendit sur la route pour réclamer ses accessoires. Auto, pompe et cric étaient disparus ! Allez donc, après cela, rendre service à des  inconnus ! 

— Le jour même, vers midi, une femme se présentait à l'épicerie Pistel, à Vieux-Pont, et demandait, de la part d'un habitant de la commune, bien connu, resté en panne d'essence sur la route, à proximité, un bidon de carburant pour lui permettre de rentrer chez lui. Elle ajouta même que l'automobiliste dont elle donna le nom, passerait payer le lendemain. Mme Pistel, confiante, délivra le bidon. 

Le lendemain, Mme Pistel réclama à la personne désignée la valeur des cinq litres d'essence. Cette dernière ne comprit rien évidemment à la demande de l'épicière qui bientôt, s'aperçut qu'elle avait été victime d'un abus de confiance. 

La gendarmerie, informée, a ouvert une enquête.  La gendarmerie a fait un rapprochement des deux délits, et il ne peut y avoir aucun doute sur les mêmes auteurs dont le signalement a été diffusé aux brigades voisines. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Sur la route nationale n° 13.  -  Un malheureux accident s'est produit mardi, sur la route nationale n° 13 et a provoqué la mort d'une fillette de douze ans.

M. et Mme Petit, propriétaires au Tilleul-Othon (Eure), avaient placé leur fillette, Simone, au pensionnat Notre-Dame, à Lisieux. Afin de ne pas s'éloigner de leur enfant, ils avaient  loué une maison à Lisieux.

Mardi dernier, après avoir passé les vacances de fin d'année dans leur propriété du Tilleul, M. et Mme Petit regagnaient Lisieux en automobile par la route nationale n° 13. En passant sur le territoire de la commune de Boissey,une équipe d'ouvriers était occupée à abattre des arbres, M. Petit ne comprit pas les gestes d'un des ouvriers, mais ralentit  cependant sa voiture. Au moment où celle-ci arrivait à hauteur du groupe, l’arbre tomba sur l'arrière du véhicule où avait pris place la jeune Simone qui le crâne fracturé, fut tuée sur  le coup, tandis que ses parents s'en tiraient avec des contusions sans gravité. On juge du désespoir de ceux-ci.

Une enquête a été ouverte par la gendarmerie et le Parquet de Bernay, aux fins d'établir les circonstances exactes de l'accident.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1938  -  Un ouvrier agricole meurt empoisonné par sa femme.  -  Lundi, vers 5 heures, M. Yves Louet, âgé de 50 ans, porcher à la fromagerie de M. Buquet, à Mittois, se levait pour se rendre à son travail. Sa femme lui servit comme de coutume son café, additionné d'un peu d'eau-de-vie.

M. Louet partit à son travail, distant de 3 km environ de sa demeure. Il avait parcouru un kilomètre et se trouvait à hauteur de la ferme de M. Nizan, lorsqu'il fut pris d'un malaise et tomba sur la route, terrassé par de violentes douleurs à l'estomac.

M. Nizan entendant des plaintes, vint sur la route et trouva M. Louet se roulant et hurlant de douleurs. Le cultivateur s'empressa de le transporter à son domicile. Le docteur Fernagut, de St-Pierre-sur-Dives, prescrivit le transport du malade à l'hôpital de Lisieux, où il fut admis dans la soirée.

Le chirurgien de l’établissement craignant une affection de l'estomac, voulut tenter une opération, mais il se rendit compte que le mal provenait d'une autre cause. Malgré les soins  reçus, M. Louet décédait dans la nuit.

Le Parquet de Lisieux, prévenu, ordonna l’autopsie du cadavre.

Dans le courant de la journée, Mme Louet, née Allais Albertine, 55 ans, vint à l'hospice voir son mari. Mais elle y fut gardée à vue, car le Parquet avait décidé de se transporter à Boissey dans la soirée. La femme Louet fut amenée sur les lieux et interrogée. Elle dut reconnaître qu'au lieu d'eau-de-vie elle avait versé dans le café de son mari une dose d'une médication destinée aux animaux.

La femme Louet donna comme motif de son acte qu'elle souffrait des brutalités de son mari.

Une perquisition a permis de retrouver la bouteille contenant le poison. La femme Louet a été mise en état d'arrestation et écrouée à Lisieux. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   A vendre ou à louer gares déclassées des chemins de fer du Calvados.   -  Le public est informé que le département envisage la location ou la vente  d’un certain nombre de gares des lignes déclassées des chemins de fer du Calvados.

Toute demande d'achat ou de location devra être adressée à M. l'Ingénieur en chef directeur du contrôle des voies ferrées d'intérêt local, terre-plein de la Fonderie, à Caen, sous le couvert du maire de la commune dans le territoire de laquelle  est située la gare dont la location ou l'achat est demandée.  (source le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1938   -   Ce n’était pas un empoisonnement.   -   En janvier dernier, un petit fermier de Boissey, M. Yves Louée, décédait après avoir bu un café préparé par sa femme, et dont l'absorption avait été suivie de violentes coliques.

Une enquête ouverte sur les déclarations du médecin aboutit à l'arrestation de la femme Louée, née Albertine Hallais, 53 ans.

Conduite au commissariat de police de Lisieux, elle déclara qu'elle avait pu empoisonner par mégarde son mari en lui versant, au lieu d'eau-de-vie, un breuvage pour l'usage vétérinaire qu'on retrouva d'ailleurs chez elle.

A la suite de ces déclarations, la femme Louée fut écrouée, mais les magistrats, ayant acquis la certitude que l'inculpée était une simple d'esprit, elle fut examinée par un psychiatre. En même temps, le cadavre était l'objet d'une autopsie pratiquée par le docteur Kohn-Abrest.

C'est à la suite du rapport délivré par le médecin que la femme Louée vient de bénéficier d'un non-lieu. En effet, le praticien a déclaré qu'il n'y avait pas eu empoisonnement. (source : le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  Des troncs fracturés.  -  M. l'abbé Rousier, âgé de 61 ans, demeurant à Vieux-Pont-en-Auge, et desservant les paroisses de Mittois et Boissey, s’étant rendu à l'église de cette dernière commune devait constater qu'un tronc qui se trouvait à l'intérieur avait été fracture. La gendarmerie de Saint-Pierre-sur-Dives fut alertée et après une enquête assez longue, les gendarmes ont réussi à identifier le coupable : Maurice Boissée, 19 ans, ouvrier agricole, demeurant chez son grand-père qui exerce la profession de sacristain. Le jeune Boissèe était venu à l'église pour sonner l'Angélus et en avait profité pour fracturer le tronc. Il a déclare avoir trouvé à l'intérieur la somme de 1 fr. 50.  L'enquête continue par la gendarmerie de St-Pierre-sur-Dives.  

 

Août 1942   -   Fait divers.   -   Une gardienne d'herbages de Boissey, Germaine Q............, 34 ans, femme d'un prisonnier de guerre et mère de deux enfants, menait une vie désordonnée.

Se trouvant enceinte, elle a pratiqué sur elle des manœuvres abortives et enterra son enfant de cinq mois de gestation dans la fumière près de son habitation. En raison de sa situation de famille, la mère criminelle a été laissé en liberté provisoire.  

 

Janvier 1947  -  Les élections municipales de Boissey.     Voici les résultats des élections municipales qui ont eu lieu à Boissey.

Électeurs inscrits, 74 ; votants, 65 ; suffrages exprimés, 60.

Ont été élus : Henri Langeard, 41 voix ; Henri Langlais, 41 ; Mme veuve Denoly, 23 ; Olivier Cojan, 22 ; Louis Cotterel, 17 ; André Glorol, 16. (source : Le Bonhomme Libre)

BOISSEY (Calvados)   -   Le Monument
25  -  Environs de SAINT-PIERRE-sur-DIVES (Calvados)

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