UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS 1
CHICHEBOVILLE

Canton de Bourguébus

Les habitants de la commune sont les Chichebovillais et les Chichebovillais

Janvier 1844   -  Nouvelles locales.  -    La justice s'est transportée, avant-hier, dans la commune de Chicheboville, où l'on disait qu'un assassinat venait d'être commis. Voici comment nous avons entendu raconter les faits auxquels on avait mal à propos donné une gravité qu'ils n'ont jamais eue :

Les époux Corderet, tous deux fort avancés en âge, ont l'un et l'autre des enfants nés d'un premier mariage. Sentant de concert que leur union, eu égard à leur âge, ne peut plus être de longue durée, chacun à qui mieux mieux, cherche à faire profiter ses propres enfants, de telle sorte qu'il ne se passa guère de jour sans que le ménage ne soit troublé par quelque querelle.

Dimanche, une discussion fort vive s'engagea sur ce chapitre. La femme se plaignit d'avoir été maltraitée par son mari, qui, à l'entendre, se serait servi d'une fourche pour lui faire des égratignures d'ailleurs fort légères. Le mari prétendait, de son côté, que cédant à un mouvement d'impatience, il se serait contenté de lui jeter cette fourche aux jambes. Toujours est-il que la vie lui semblant de plus en plus impossible, Corderet résolut d'en finir, et d'une main ferme, pour ses quatre vingt-quatre ans, se fit une large incision à la gorge avec son rasoir.

Devant ces faits, la justice n'a guère eu à s'occuper que de diriger plus convenablement les secours de l'art, et l'on espère, malgré la gravité de la blessure de Corderet, sauver encore quelques jours à ce malheureux vieillard. (source : Le Haro)

 

Mars 1844   -  Nouvelles locales.  -   Sur 69 jeunes gens qui ont pris part cette année au tirage du canton de Bourguébus, il s'est présenté quatre cas de jumeaux.

Voici les numéros qu'ils ont obtenus , 5 et 35, 11 et 39, 12 et 28, 24 et 33. Ces jeunes gens appartiennent aux communes de Chicheboville, Cesny-aux-Vignes , Grentheville et Tilly-la-Campagne. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1868   -   L'orage.    -   Samedi dernier, pendant l'orage qui est venu fondre dans l'après-midi, sur notre contrée, à la suite d'une chaleur accablante, tonnerre est tombé dans un herbage, situé à Saint-Clair-de-Goustranville, et a tué un bœuf appartenant, dit-on, à Mme Veuve Martine, propriétaire à Saint-Clair, ou à son gendre, M. Charles Denis.

A Chicheboville, de jeunes poulets ont été tués par des grêlons de la grosseur d'une petite noix.

La foudre est tombée à plusieurs autres endroits, mais sans occasionner aucun mal. Le lendemain, l'orage a éclaté avec plus de force que la veille, et a versé une pluie abondante qui était mêlée de gros grêlons.

 

Août 1879  -  Carrières et tourbières.  -  Les carrières souterraines, telles que celles d'Allemagne, de la Maladrerie, de Fontaine-Henry et de Saint-Pierre-Canivet sont l'objet d'une surveillance toute spéciale. Les carrières à ciel ouvert, beaucoup plus nombreuses et bien moins régulièrement exploitées, ne peuvent être surveillées d'aussi près. Un grand nombre d'exploitants négligent de produire la déclaration prescrite par le décret du 26 décembre 1855, et par suite l'existence même de leurs travaux reste souvent ignorée du service des mines, il en est de même des accidents qui peuvent s'y produire. Heureusement, les carrières à ciel ouvert ne demandent pas, en général, des précautions bien grandes.

A la suite de deux accidents survenus, les 19 octobre et 27 novembre 1878, dans les carrières abandonnées de Ranville et dans les carrières d'Hérouvillette, les propriétaires ont été mis en demeure de mettre des clôtures aux abords des points dangereux. L'exécution de ces clôtures se poursuit, sous la surveillance du service des mines, et sera prochainement achevé.

L'extraction de la tourbe, dans les marais de Vimont et de Chicheboville, tend à se réduire depuis qu'on a cessé d'employer ce combustible dans la tuilerie du Fresne-d'Argences. Les produits obtenus en 1878 représentent, sur les lieux, une valeur de 5 à 6,000 francs.

 

Octobre 1880  -  Accident de chasse.  -  Mardi, vers les neuf heures du matin, le sieur Ballière, âgé de 32 ans, maire de la commune de Chicheboville, se trouvait à faire, une partie de chasse sur cette commune en compagnie des sieurs Suriray, Lesquier, propriétaires, et Constant Leleu, jardinier. Ce dernier voulant désarmer son fusil dont les canons se trouvaient dans la direction de Ballière, l'un des coups partit et la charge fut se loger dans le bras droit du malheureux Ballière. Les médecins appelés jugèrent à propos de pratiquer l’amputation.  

 

Février 1883  -  Découverte d’un cadavre.  -  Mardi matin à Chicheboville, on a trouvé dans un fossé le cadavre du nommé Désiré Gervais, 41 ans, qui avait succombé à une congestion causée la boisson.  

 

Juin 1893  -  Récoltes dans le Calvados.  -  Blé d'hiver, bon ; seigle, bon ; avoine de printemps, assez bonne ; orge de printemps, passable ; foin, peu abondant par suite de la sécheresse, pommes, récolte moyenne sur certains points, presque nulle sur d'autre.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1893  -  Accidents graves.  -  Jeudi 1er  juin, dans la matinée, le sieur Achille Lavinay, 60 ans environ, propriétaire à Chicheboville, venait d'arriver au marché d'Argences, lorsque, voulant dételer sa jument, celle-ci lui lança une ruade en pleine figure. Il a eu la mâchoire brisée et le nez emporté. Son état est grave. 

Vendredi l'après-midi, le sieur Lecanu, propriétaire à Bazenville, dirigeait une faucheuse dans un de ses herbages, lorsqu'ayant laissé tomber les guides, au moment où il se penchait pour les rattraper, il fut atteint à la tête par les ruades des chevaux de l'attelage. Il a eu une fracture de la mâchoire et le larynx gravement endommagé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1898  -  Morts subites. -  La dame veuve Joséphine Voisin, 60 ans, propriétaire à Chicheboville, est décédée subitement.

— Le sieur Pierre Mary, 55 ans, journalier à Poussy, près St-Sylvain, est mort subitement, la nuit. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Juillet 1898  -  Arrestation.     Sur la plainte du sieur Prosper Paul, 64 ans, propriétaire à Burcy, les gendarmes de Vassy ont arrêté le nommé Alexandre Adelet, 35 ans, cultivateur à Chènedollé. Adelet est inculpé du vol d'une charrue et d'une tentative de vol d'une vache au sieur Paul, et du vol d'une vache à un propriétaire de Bény-Bocage. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1898  -  Suicides.   -   Le sieur Arnaud Harivel, 60 ans, cultivateur à Bures, canton de Bény-Bocage, s'est noyé volontairement dans un réservoir où il n'y avait que soixante  centimètres d'eau. On attribue le suicide du malheureux à ses mauvaises affaires qui auraient entraîné à bref délai la saisie de son bien.

— Le sieur Antoine Cécile, 42 ans, maçon à Sommervieu, près Bayeux, s'est pendu dans son grenier, par suite de chagrins de famille. Son fils, de 14 ans, atteint d'une cataracte, était parti avec sa mère à Paris, pour y subir l'opération. C'est pendant leur absence que le malheureux Cécile, qui était très affecté de la maladie de son enfant, s'est donné la mort.

— Le sieur Louis Marquet, 77 ans, journalier à Chicheboville, près Argences, a été trouvé pendu à un soliveau de sa cuisine. Marquet était souffrant depuis quelque temps, il vivait seul. On suppose que c'est dans un accès de fièvre qu’il a mis fin à ses jours.

— Le sieur Basile Dieulafait, 45 ans, journalier à Lisieux, s'est suicidé par le charbon. Un papier laissé sur une table par le malheureux, qui s'adonnait à la boisson, annonçait sa volonté de mettre fin a ses jours.

— Le cadavre du sieur Auguste Lefèvre, 73 ans, a été retrouvé dans le canal de M. de Neuville, à Livarot, Depuis longtemps Lefèvre souffrait beaucoup, on suppose qu'il a voulu mettre un terme à ses souffrances.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1898  -  Les vieux travailleurs de l’agriculture.   -   En 1896, le comte de Chambrun avait récompensé une élite des ouvriers de l'industrie, il a voulu, cette année, compléter son oeuvre de générosité sociale en accordant les mêmes faveurs aux vieux travailleurs les plus méritants de notre agriculture nationale. Dans le nombre, ce trouve un Normand, qui recevra une rente viagère de 200 fr. C'est le sieur Jacques Suriray, 85 ans, il est né à Chicheboville, canton de Bourguébus. 

Il est entré à 9 ans comme petit pâtre dans la ferme de Trétois, sise dans cette commune. Il y travaille encore. Sa compagne, de 76 ans, l'aide encore, vaillante et résignée comme lui. La somme distribuée par M. de Chambrun est de 100 000 fr.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1899  -  Falsification de lait.   -   La veuve Marie Lebosq, née Millois, 64 ans, à Langannerie, fournissait du lait au sieur Lhermat, fabricant de fromages à Chicheboville, près Argences. Celui-ci, soupçonnant ce lait d'être largement baptisé, porta plainte. L'analyse a démontré que la veuve Lebosq l'additionnait de 33 % d'eau.

Le tribunal de Falaise l'a condamnée à 15 jours de prison (avec sursis), 50 fr. d'amende et 200 fr. de dommages-intérêts au profit du sieur Lhermat, partie civile. (Source  : Le Bonhomme  Normand)

 

Avril 1901   -   Noyé accidentellement.  -  On a repêché de la rivière Semillon le cadavre du sieur Honoré Barbey, 67 ans, maçon à Chicheboville, près Argences. Le malheureux, en traversant un passage dangereux, est tombé dans la rivière et s'est noyé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1903   -   Tentative  de suicide.  -   Le sieur Gaston Desloges, 30 ans, journalier à Chicheboville, près Argences, poussé par la misère, a tenté de mettre fin à ses jours en se pendant.

On est heureusement arrivé à temps pour rappeler le malheureux à la vie. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Cour d’Assises.   -   Faux.  -  Charles Richer, 31 ans, agent d'assurances à Chicheboville, près Argences, où il est né, menait une vie de débauche. A bout de ressources, il fit escompter un billet de 485 fr. à la banque Asseline, de Caen.

Ce billet portait la fausse signature de M. Donné, boucher à Argences. Quoique Richer ait été déjà condamné à 6 mois, pour vol, la Cour ne le condamne qu'à 2 ans de prison, grâce à l'excellente plaidoirie de Me  Hébert. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1904  -   Les temps.   -   La lune rousse, commencée le 15 avril, prendra fin le 15 mai. Jusque là, elle n'a pas été trop mauvaise, on redoute les saints de glace, 11, 12 et 13 mai.

Les hannetons sont en abondance cette année et les pommiers promettent, ce qui justifie le vieux dicton normand : année de hannetons, année de pommes. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1907  -   Suspension d'un maire.  -  Le 31 octobre 1906, M. Anquetil, instituteur de Chicheboville, fit enlever, conformément aux ordres de M. l'inspecteur primaire, le Christ de son école par un ouvrier de la commune, le sieur D……...

Le soir même, le maire de Chicheboville, M. d'Andigné, ayant eu, connaissance de cet enlèvement illégal, fit replacer le Christ et à ses frais le fit même sceller dans le mur.

Dénoncé à la préfecture, par on ne sait quel délégué, M. d'Andigné reçut le 8 décembre 1906 de M. Chadenier l'ordre d'avoir à enlever dans les 8 jours le Christ de l'école de Chicheboville.

Le délai expiré, M. le maire répondit au préfet, qu'après avoir fait sceller le Christ dans le mur, il ne pouvait se déjuger et revenir sur sa décision.

Cet acte d'indépendance méritait comme celui de M. Le Barbé, maire révoqué d’Orbec, sa récompense.

Elle ne s'est pas fait attendre : Le 11 janvier dernier, M. Chadenier a prévenu M. d'Andigné qu'il le suspendait de ses fonctions de maire pendant un mois.

A qui devons-nous adresser des compliments, M. Chadenier ? (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Octobre 1916  -  Une enfant brûlée vive.  -  En partant cueillir de l'herbe pour ses lapins, Mme Haguais, demeurant à Chicheboville, canton de Bourguébus, avait chargé sa fille Juliette, 7 ans, de laver la vaisselle pendant son absence. Ne trouvant pas l'eau assez chaude, l'enfant jeta dans l'âtre quelques brindilles de sapins, qui s'enflammèrent d'un seul coup et communiquèrent le feu à sa jupe de pilou. La fillette fut grièvement brûlée et succomba le lendemain, après d'atroces souffrances.

 

Février 1918  -  Le château de Chicheboville incendié.  -  Le château de Chicheboville, propriété de M. Augustin Normand, vient d'être en partie détruit par un incendie, qui a pris en peu  de temps des proportions considérables.

Les secours sont arrivés de Bellengreville et d'Argences, mais il était trop tard. Du château, il ne reste plus que le rez-de-chaussée et l'entresol.Une partie d'aile a pu également être préservée.

Il était 3 heures du matin quand le feu se déclara. Il avait pris, croit-on, dans le calorifère. Les propriétaires n'eurent que le temps de se sauver pour échapper aux flammes. M. Normand, qui est malade depuis fort longtemps, a pu heureusement être transporté dans une ferme voisine. Les pertes s'élèvent à environ 200 000 fr.

 

Mars 1919  -  Une bonne Rafle. -  Saisi de différentes plaintes, M. le Procureur de la République de Caen a fait procéder à des perquisitions chez un certain nombre d'habitants de Chicheboville. Aux domiciles d'Alfred Giffard, jardinier, récemment démobilisé, des femmes Philippe, débitante, et Aubert, ménagère, une grande quantité d'effets militaires ont été saisis.  L'enquête continue.

 

Mars 1924  -  Un bois de sapins en flammes.  -  Un incendie s'est déclaré dans un bois  de sapins appartenant à M. Dimusus de Couroy et situé en bordure d'un chemin qui relie les hameaux de Secqueville et de Chicheboville. Le feu qui s'était communiqué à des feuilles sèches, s'étendit avec une extrême rapidité et plus de 25 hectares plantés de sapins ont été ravagés par le sinistre. Il n'a pas été possible de déterminer la cause de cet incendie. Les dégâts atteignent un chiffre assez considérable.

 

Novembre 1925  -  Un journalier se noie.  -  On a découvert à Chicheboville, dans un puisard, le cadavre d'un individu paraissant avoir séjourné plusieurs jours dans l'eau. Il n'a pas été possible d'identifier le noyé et M. le docteur Derrien, d'Argences, a conclu une mort accidentelle. Aucune trace de violences n'existant sur le cadavre.

On a retrouvé dans les poches du malheureux, une montre en acier un couteau de proche et un porte-monnaie contenant une dizaine de francs. Il a été établi que l'inconnu avait travaillé a une entreprisse de battage à Bellengreville.

 

Novembre 1926  -  Mauvaise mère et mauvaise épouse.  -  La femme Boutry, 34 ans, ménagère à Chicheboville, a une façon toute personnelle de comprendre ses obligations maternelles et conjugales. Elle entretient des relations plus qu'amicales avec un employé de chemin de fer, Louis-Eugène Bergeot, et elle va danser avec lui chaque fois qu'une fête a lieu dans les localités voisines. Le mari de la mégère a été contraint de tolérer à son foyer la présence du rival.

Ces jours derniers, les gendarmes interrogèrent l'épouse infidèle, encore plus oublieuse de ses devoirs de mère. Elle laissait, en effet, dans le plus complet dénuement ses quatre enfants, âgés de 10, 8 et 6 ans et 23 mois. Les malheureux gosses, privés de nourriture et couverts de vermine sont l'objet de la pitié des habitants du voisinage.

La femme Boutry, qui avait accep de recevoir chez elle une nièce de son pensionnaire et ami Bergeot, la jeune Marie Vauclaire, âgée de 11 ans, maltraite cette fillette comme ses propres enfants. Elle a reconnu les faits qui lui sont reprochés et a été arrêtée.

 

Mars 1927  -  La vie à bon compte.  -  M. Serre, chef de la brigade de Moult, qui vient d'arrêter à Chicheboville la femme Antoinette Leroullier, son mari, Ferdinand Lesueur, et son ami, Émile Leu, 29 ans, journalier à Bellengreville. Ce trio dévalisait les clapiers et poulaillers des environs, en particulier chez MM. Ruault, et Déduit, de Vimont et Mme Onfroy de Chicheboville.  

 

Septembre 1936  -  L’église de Chicheboville.  -  La « perle » et la seule de l'église de Chicheboville est une statue en pierre, grandeur nature, de la Vierge présentant l'Enfant nu. C'est là un modèle, qui eut une grande faveur à partir du XVIIe siècle, et dont nos églises offrent de multiples témoignages, presque toujours les figures de la Vierge et de l'Enfant ont un réel charme, mais celle de Chicheboville surpasse celles que j'ai déjà vues.

La Vierge est vraiment pleine de grâce, franchement adorable : les traits sont très fins, et la chevelure et la coiffure heureusement disposées.

Elle s'apparente à une même statue, qui est en l'église Saint-Martin de Fontenay-le-Pesnel, et doit dater du milieu du XVIIe siècle.

Elle a été peinte en marbre blanc, mais, loin de nuire, cette peinture ajoute à la douceur de l'expression.

Rien d'autre à noter que deux statue, en pierre, grandeur nature, l'une de Saint Pierre, l'autre de Saint Martin, ce dernier en évêque, l'une et l'autre regardant le ciel, et du XVIIe siècle. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Avril 1938   -   Les obsèques du vicomte d’Andigné.    -   Ce matin, à Chicheboville, ont eu lieu, au milieu d'une grande affluence, les obsèques du vicomte d'Andigné, maire de cette commune.

Le deuil était conduit par ses cinq fils et les membres de la famille. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Clément, adjoint de Chicheboville ; Macé, Le Tourneur d'Ison, du Douet de Graville, Verroles et Couraye du Parc.

La messe a été célébrée par M. le Curé de Chicheboville et l'absoute donnée par M. le chanoine Denis, curé-doyen de Fontenay.

Au cimetière, trois discours ont été prononcés par M. Clément, adjoint de M. d'Andigné ; Lemoine, président des Anciens Combattants, et Camille Blaisot, député.

Discours de M. Camille Blaisot : Nous avons tous ressenti un cruel déchirement de cœur lorsque la nouvelle nous est venue de la mort du vicomte d'Andigné.

Pendant plus de trente années, il a été le maire de cette petite commune de Chicheboville à laquelle il a donné tout ce qu'il avait d'intelligence et de dévouement.

C'est bien un homme de devoir et de charité que Dieu vient de rappeler à lui. Toute sa vie parmi vous, il a semé les bienfaits, et il a reçu en retour le présent quotidien de l'estime et de l'attachement unanimes.

Jusqu'à son dernier jour, vous lui avez marqué votre confiance avec une délicatesse touchante, jusqu'à sa fin, malgré sa maladie, il est demeuré votre maire en fonctions, grâce au zèle  intelligent, prévenant et discret de son adjoint, M. Clément, grâce à la bonne entente de son Conseil municipal, grâce à l'unanimité des suffrages qu'aux dernières élections encore vous lui aviez donnée.

Il a pu ainsi conserver jusqu'à la minute suprême le précieux honneur qui pour lui avait été ici-bas sa seule ambition, après avoir, pendant de si longues années assumé la lourde charge et surtout pendant la guerre, de conseiller et le protecteur de vos foyers. Ce n'est point, en effet, une sinécure pour les maires de nos communes rurales que d'administrer avec les moyens limités dont ils disposent et malgré les entraves aussi qui parfois leur sont apportées.

Il en avait lui-même jadis éprouvé la toute passagère amertume. Mais qu'est-ce qu'un pauvre nuage perdu dans la sérénité de ciel bleu d'une haute conscience tranquille ?

Je m'incline devant ses cinq fils, qui formaient à son foyer une si belle couronne. Ils représentent l'aboutissement d'une magnifique lignée. Dans leurs yeux se reflètent dix siècles d'histoire normande ininterrompue.

Par leur mère, en effet, l'arbre généalogique remonte jusqu'à Tancrède de Hauteville, qui vit partir de Hauteville-la-Guichard, ses fils à la conquête des Deux-Siciles. Sur les douze frères, tous ne partirent pas : une branche demeura, qui fit souche en Normandie et depuis mille ans elle est restée fidèlement attachée à notre terroir.

Vous avez connu le dernier des Tancrède de Hauteville : il a vécu parmi vous de votre vie simple, agricole et champêtre. Il a été, avec MM. d'Oilliamson, Le Tourneur d'Ison et d'Andigné, le fondateur de ce Syndicat agricole de Bourguébus, qui fut un des premiers groupements de solidarité rurale de notre région. Il avait donné sa fille au Vicomte d'Andigné et la dernière des Hauteville eut l'orgueil insigne de figurer, il y a cinq ans, dans la cathédrale de Coutances, entourée de ses cinq fils, à la commémoration du Millénaire Normand.

Il y a vingt ans, presque jour pour jour, Tancrède de Hauteville s'est endormi à jamais au milieu de vous.

Le beau-père et le gendre s'en sont allés vers l'éternité en ce riant début d'avril et ont fermé leurs yeux à leur Normandie dans le premier éclat de ses vergers en fleurs.

Donnons un adieu ému au Vicomte d'Andigné, qui avait, par son mariage, allié à la plus noble tradition normande la pure douceur angevine.

Et que devant sa tombe, à l'ombre de ce petit clocher de Béneauville, le souvenir reconnaissant des anciens combattants pour leur président d'honneur et de sa commune pour son maire, demeure comme vivifié par la sève généreuse d'un printemps qui ne finirait jamais.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1938   -     Un veinard...   -   Le 26 juin dernier, Pawlowski Jean, 34 ans, chauffeur à Feuguerolles (Eure), brisa la barrière du passage à niveau n° 56, à Chicheboville et  engagea  sa voiture automobile sur la voie du chemin de fer. La voilure put heureusement être retirée avant l'arrivée de l'express Paris-Cherbourg. Le chauffeur maladroit a été condamné à 50 fr. d'amende. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1941   -   A Chicheboville.  -   Le dimanche 21 décembre, à 14 h. (heure de l'Europe Centrale), le Comité d'Entr'aide aux prisonniers de la commune de Chicheboville organise dans la cour de l'école qui, pour la circonstance, sera couverte, une grande vente aux enchères de volailles, lapins, pommes de terre, haricots, beurre, cigarettes et quantité d'autres articles. Nous sommes certains qu'il y aura du monde.  

 

Novembre 1947  -    Une randonnée mémorable.  -   Passant l’autre soir dans le bourg de Chicheboville, un ajusteur demeurant dans la localité, Marcel Marie, 29 ans, avisait l’auto de M. Miquel, boulanger à Mézidon, en stationnement devant la domicile de sa belle-mère, Mme Dujardin. Sans hésiter, le noctambule décida d’aller faire un tour et s’empara de la voiture. 

La randonnée se termina à Billy où le véhicule fut retrouvé avec une aile endommagée. Marcel Marie n’a plus qu’à payer la casse. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948  -   Le feu dans les marais de Chicheboville.   -   Un incendie provoqué par des flammèches échappées d'une locomotive a pris naissance dans des roseaux secs bordant la voie ferrée Paris-Cherbourg. Le fléau s'est développé sur 100 hectares, détruisant plusieurs gabions, notamment ceux de MM. Lemoine et Bouffet, et 500 bourrées. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Fâcheuse coïncidence.   -   Intrigués par les déplacements d'une polonaise demeurant à Chicheboville, Cunégonde Niziol, 44 ans, les gendarmes de Moult ont surpris celle-ci alors qu'elle s'apprêtait à prendre le train pour Paris en emportant 10 kilos de beurre qu'elle a déclaré avoir acheté à raison de 425 francs le kilo à Mme Verbruge, de Conteville.

La voyageuse a prétendu que c'était la première fois qu'elle se livrait à ce trafic. (Source  : Le Bonhomme Libre)

41  -  CHICHEBOVILLE  (Calvados)  - Une Rue

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