UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CHOUAIN 

Canton de Balleroy

Les habitants de la commune sont des Chouanais et les Chouanaises.

Février 1843   -  Nouvelles locales.   -  Dimanche soir, une famille nombreuse, de la commune de St-Martin-des-Entrées, revenait en voiture sur la route de Villers à Bayeux, lorsque vers la commune de Chouain, la dame Pigache, dont le mari est charpentier à St-Martin, inquiète de ne pas apercevoir celui-ci qui suivait la voiture, s'élança sur la route et se blessa mortellement par suite de la violence du choc. Rapportée à son domicile sans connaissance, elle a succombé presque immédiatement sans que les soins du médecin aient pu la rappeler à la vie. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1845   -  Police correctionnelle.   -   audiences des 24 juin et 1er juillet.

  Michel Gilles, journalier à Chouain, est parvenu, à l'aide de manœuvres frauduleuses à escroquer, le 31 mai dernier, une paire de pistolets au préjudice du sieur Faucon, plus divers autres objets au préjudice du sieur Lefèvre. Il a été condamné à 6 mois de prison.

  Marie-Anne Jouan, fileuse à Bayeux, en état de rupture de ban, était citée pour ce premier délit, et pour un vol de vêtements, commis au préjudice de la femme Le Rouger. Le tribunal a prononcé contre elle la peine de 3 mois de prison,

 Le délit habituel de mendicité et le vol d'un licol, ont fait infliger un mois d'emprisonnement à Jean-Baptiste Matthieu dit Chuquet, à Bayeux. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Août 1851   -   Tribunal de police correctionnelle.   -   Audience du 30 juillet 1851.

— Une amende de un franc a été prononcée contre Alexandrine-Adélaïde Marguerite, âgée de 35 ans, dentellière, demeurant à Chouain, pour avoir, ayant assisté à l'accouchement de la femme Bazire, de la même commune, négligé de faire, dans les 3 jours, à l’officier de l'état civil, la déclaration de la naissance de l'enfant de cette femme. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Janvier 1895  -  Audacieux voleurs.   -  Dans la nuit de mercredi à jeudi, d'audacieux voleurs ont percé un mur en pierres, épais de 50 centimètres, au gable de la maison du sieur Constant Pley, débitant à Chouain. Réveillé par le bruit, le sieur Pley se leva. Les voleurs s'enfuirent sans avoir  rien pris. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1895  -  La cocotte.   -  Le Bulletin sanitaire constate, pour la plupart des régions, une certaine amélioration en ce qui concerne la fièvre aphteuse. Les loyers signalés en Normandie se sont atténués sensiblement. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1895  -  Mortalité des bestiaux.   -  Les cultivateurs qui voulaient assurer leurs bestiaux contre la mortalité étaient obligés de s'adresser a des compagnies parisiennes ou étrangères avec lesquelles les rapports étaient très difficiles. Nous apprenons qu'une assurance locale vient de se constituer. L'expérience de M. A. Porin qu'elle a désigné pour son directeur et l'honorabilité des membres du conseil d'administration sont des garanties de bonne administration qui lui amèneront, nous l'espérons, de nombreux adhérents. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1897  -  Coups de feu.  -  Lundi soir, au cours d'une querelle, Léon Bazire, 18 ans, domestique à Chouain, a été blessé à la tête par deux coups de feu que lui aurait tirés le nommé Philippe, de Condé-sur-SeuIles. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1897  -  Coups de bâton et non coup de feu.  -  Plusieurs de nos confrères ont annoncé qu'au cours d'une querelle Léon Bazire, 18 ans, domestique à Chouain, avait été blessé à la tête par deux coups de feu que lui aurait tirés le nommé Philippe, de Condé-sur-Seulles. A propos de cette nouvelle, reproduite dans notre dernier numéro, le sieur Philippe nous écrit qu'il s'agit de coups de bâton et non de coups de feu. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1898  -  Affaires de mœurs.   -   Le 25 mai, vers quatre heures, comme les petites filles sortaient de l'école du Plessis-Grimoult, Léon Harel, 20 ans, ouvrier carrier, entraînait dans les champs la petite Mary, 6 ans, et la petite Labbé, sous prétexte de leur donner un nid. Quand il fut éloigné du chemin, il renvoya la petite Labbé et se jeta sur la petite Mary qu'il renversa en la serrant fortement à la gorge. Puis, après lui avoir mis son chapeau sur la bouche pour l'empêcher de crier, en lui disant de rester tranquille ou qu'il allait la tuer, il se livra sur elle à de coupables attouchements. Plusieurs vols ont été relevés contre ce jeune vaurien qui a été condamné à 10 ans de travaux forcés. — Défenseur, Me  Adam.

— Joseph Bazin, 19 ans, domestique à Chouain, convaincu d'avoir commis un attentat à la pudeur sur une petite, fille âgée, de 9 ans, a été condamné à 4 ans de prison. — Défenseur, Me  Guernier.

— Jean Cangina est un jeune dépravé de 16 ans : il est né à Lisieux et était ouvrier fileur à Glos. Il est accusé d'attentat à la pudeur avec violence sur une petite fille de 10 ans. Il a été condamné à 5 ans de prison. — Défenseur, Me Levillain. 

— Louis Delarue, 20 ans, demeurant à Trouville, a, le 3 juillet, à Trouville, consommé avec violences un attentat à la pudeur sur une petite fille âgée de moins de quinze ans. Il est condamné à six ans de réclusion.— Défenseur. Me  Delahaye. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1900   -   Mérite agricole.  -   Sont nommés : Officier : M. Couillard, maire de Mandeville. 

— Chevaliers : MM. Bardel, maire de Mesnil-Mauger ; Godefroy, industriel à Orbec ; Costard, fermier à St-Martin-de-la-Lieue ; Duval, herbager à Noyers ; Folliot, maire de Chouain ; Gaillard, maire de Danvou ; Martin, ingénieur agronome à Caen ; Lemarignier, maire de Ouistreham. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1917  -  Le torchon brûle.  -  Mme Livet que son mari, jardinier à Chouain, rendait très malheureuse, l'avait quitté et s'était réfugiée chez M. Lequesne, 73 ans, propriétaire à Juaye-Mondaye, qui l'avait élevée. L'autre jour, ayant vu passer la voiture de M. Lequesne, Livet se figura que sa femme s'y trouvait, et, enfourchant sa bicyclette, il poursuivit l'attelage. En arrivant, il trouva M. Lequesne qui attendait les voyageuses, ses parentes. Livet, armé d'un revolver, se précipita sur M. Lequesne, qui leva sa canne pour se détendre. Un coup partit et une balle siffla à l'oreille du vieillard.

A présent, Livet, tout penaud, prétend que, croyant sa femme dans la voiture, Il avait déchargé son arme pour l'intimider, Il eût mieux fait de rester chez lui.  

 

Août 1917  -  Le dénouement.  -  Nous avons dit, dans un précédent numéro, qu'un sieur Livet, jardinier à Chouain, avait tiré un coup de revolver, sans l'atteindre heureusement, sur M. Lequesne, propriétaire à Juaye-Mondaye, chez lequel sa femme, qu'il rendait malheureuse, s'était réfugiée. Ces jours derniers, Livet a été trouvé pendu dons sa cuisine.

 

Août 1917  -  La récolte compromise.  -  La persistante du mauvais temps devient vraiment inquiétante. Tous les jours et même plusieurs fois par jour, des orages se montent qui n'éclatent qu'imparfaitement et se résolvent en pluies interminables. Pourtant la récolte devrait se faire et c'est notre existence de toute l'année qui est en jeu. Si au moins nos cultivateurs pouvaient profiter des embellies pour faucher et lier leur blé ! Mais les bras manquent et parfois le zèle. Le grain est pourtant déjà assez clair et maigre, s'il est mal récolté, ce sera la disette certaine et la perspective d'un terrible hiver. Aussi personne (pas même l'administration militaire) n’a-t-il le droit de s'engourdir dans l’inaction. Qu'on envoie  à la terre les hommes qui ne sont pas absolument indispensables à la défense. Pour vaincre et résister, il faut vivre, pour vivre il faut manger, pour manger, il faut récolter.

 

Octobre 1923  -  Démission  -  M. Martin, adjoint au mairie, a donné sa démission d'adjoint. Il reste conseiller municipal.  

 

Octobre 1923  -  Élection d’un adjoint.  -  M. André Françoise. conseiller municipal, a été élu adjoint au maire de Chouain, en remplacement de M. Joseph Martin, démissionnaire.

 

Janvier 1925   -  Médaille d’honneur communale.   -   Par arrêté paru au Journal officiel du 1er janvier, la médaille d'honneur communale a été décernée aux agents municipaux dont les noms suivent : Baumanne (Prosper), à Caen.

Gervais (Léon), à St-Martin-de-Mieux.

Guéron (René), à Martigny.

Henry (Jules), à Soumont-St-Quentin.

Laisney (Raoul), à Bretteville-l'Org.

Le Monnier (Désiré), à Caen.

Marie (Emile), à Caen.

Nias (Félix), à Castilly.

Morel (Louis), à la Folie.

Mostier (Ernest), à Venoix.

Savet (Alexis), à Cagny.

Surirey (Emile), à Aubigny.

Vaussy (Pierre), à Chouain.

Bisson (Paul), à St-Marc-d'Ouilly.

Calandeau (Lucien), à Jurques.

Lecoq (Edgar), à Vire. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Février 1927  -  Mauvais oncle.  -  Rentrant de son travail, Mme Berthe Françoise, 41 ans, employée à la laiterie Brochant, d'Audrieu, et demeure à Chouain, canton de Balleroy, constatait que sa maison avait été visitée par un malfaiteur entré par une fenêtre.

Sur le plancher de sa cuisine traînaient 5 billets de 50 francs, mais, d'une cachette, près de la cheminée, ou elle serrait ses économies, 2 300 francs avaient disparu. Les soupçons de Mme Françoise se portèrent aussitôt sur l'oncle  de son mari, Charles Marie, dit Rouffion, 61 ans, habitant à Bayeux, dont la présence lui avait été signalée à Chouain.

Appréhendé, celui -ci, après avoir protesté, déclara que son neveu, en traitement à l'hôpital de Bayeux, lui ayant revelé incidemment l'existence du magot au cours d'une conversation, il avait profité du  renseignement. Une perquisition chez le voleur a permis de retrouver 1.650 fr. cachés dans un pantalon.

 

Septembre 1936  -   Ivres, deux hommes assaillent chez lui un journalier.  -  L'autre matin, vers 4 h. 15, M. Eugène Demonts, 34 ans, journalier à Chouain, était tiré de son sommeil par des cris hostiles auxquels répondaient les aboiements de son chien. M. Demonts se leva, sortit, et se trouva en présence de deux individus, ivres, les nommés Guy Penon, 21 ans,  et Félix Jeanne, 25 ans, l'un et l'autre employés aux Abattoirs Tabard, à Audrieu, qu'il invita au calme. Jeanne et Penon ripostèrent par des injures et en brisant la barrière entourant la maison. Le journalier voulut s'opposer aux dégâts : mal lui en prit. Violemment frappé, il fut étendu à terre où les ivrognes s'acharnèrent sur lui, le blessant assez sérieusement à l'aine. Mme Demonts qui accourait au secours de son mari eut sa chemise déchirée. Parvenant à se relever, M. Demonts et sa femme se réfugièrent dans leur habitation où les agresseurs les poursuivirent. Une fois encore, le journalier fut malmené, mais il réussit à se débarrasser des pochards et, pour éviter tout retour offensif de ces derniers, se barricada dans l'habitation. Après avoir proféré des menaces de mort, Penon et Jeanne s'éloignèrent. 

Avisés des faits, les gendarmes de Tilly se rendirent à Audrieu et tentèrent de les interroger. Ivres-morts, Penon et Jeanne ne purent prononcer une parole sensée. Ils seront poursuivis.  (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1937  -    Un motocycliste blessé dans une collision.  -  Une collision s'est produite sur la route de Falaise à Port-en-Bessin, au carrefour de Saint-Bazire, entre une automobile conduite par M. Gérard Marazzi, 42 ans, entrepreneur, rue de la Poterie, à Bayeux, et un motocycliste, M. Alexandre Beauruelle, 26 ans. mécanicien à Ducy-Sainte-Marguerite. 

M. Beauruelle, qui ne possédait pas son permis de conduire, a été assez grièvement blessé à la jambe gauche et contusionné aux mains.

Après avoir été transporté dans une clinique de Bayeux où les premiers soins lui furent donnés, il a été ramené à son domicile. 

La responsabilité de M. Marazzi paraît dégagée. (Source : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1937  -   Un coup de feu sur une automobile.      Mardi soir, vers 20 h., M. Joseph Martin, épicier-débitant à Chouain, revenait en auto de Bayeux, où il était allé dans l'après-midi. Il était accompagné de son fils, à qui il avait téléphoné dans la soirée de venir le chercher.

Ils étaient presque arrivés chez eux lorsque, en arrivant au hameau de « Belval », ils eurent l'impression de percevoir le bruit d'une détonation, suivi du bris la glace de la portière arrière de la voiture, dont les éclats furent projetés à l'intérieur.

Surpris de ce qui venait de se passer. M. Georges Martin, qui tenait le volant, arrêta son véhicule sur une vingtaine de mètres environ. Puis, s'armant de la manivelle de mise en route  du moteur, il descendit sur la chaussée, se tenant prêt à toute éventualité. Son père, descendu à son tour, s'empara d'une « chambrière » se trouvant sur le côté de la route, les deux hommes firent le tour de la voiture, et constatèrent que deux ou trois individus, à une centaine de mètres environ, s'enfuyaient dans la nuit.

Les gendarmes de Tilly-sur-Seulles, aussitôt alertés, le chef de brigade Brune se rendit immédiatement sur les lieux en compagnie d'un gendarme. Les recherches commencèrent aussitôt, rendues difficiles par l'obscurité. Elles furent cependant poursuivies jusqu'à une heure avancée de la nuit, mais sans résultat.

Un point put cependant être précisé : il ne s'agissait vraisemblablement pas d'un coup de fusil de chasse. En effet, aucune trace de plombs ne fut remarquée sur la carrosserie de la voiture.

Dès hier matin, l'enquête fut reprise par les gendarmes de Tilly-sur-Seulles. qui s'occupent activement à vérifier l'emploi du temps de plusieurs individus suspectés. (Source : Le  Moniteur du Calvados)  

 

Novembre 1938   -  Un camion, Blesse deux piétons.   -   M. Auguste Fossey, 54 ans, chiffonnier, demeurant 5, rue de Nesmond, à Bayeux, circulait à pied sur le chemin de G. C. allant de Tilly-sur-Seulles à Bayeux, se dirigeant vers cette dernière ville, en poussant devant lui une voiture à bras lorsqu'il fut croisé par un camion automobile.

Au croisement, la voiture à bras fut accrochée par le camion et projetée sur la berne droite. Mme Fossey, qui accompagnait son mari, fut prise sous le véhicule et blessée aux genoux et aux épaules, tandis que le chiffonnier, projeté également à terre, fut contusionné au bras gauche.

Rentrée à Bayeux, Mme Fossey fut examinée par le docteur Mariette, qui ordonna son hospitalisation. Quant au camion automobile, il continua sa route, s'arrêta 250 mètres plus loin,  mais ne s'inquiéta nullement des dégâts qu'il venait de causer. M. Fossey a porté plainte.  (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1940  -  Une affaire de vols en fait découvrir une autre.  -  Depuis plus d'un an, de nombreux vols de volailles et de produite légumiers étaient commis dans la région, au préjudice de cultivateurs et de ménagères.

Il vient d'y être mis fin, après une enquête menée adroitement par les gendarmes de Tilly-sur-Seulles, dans les circonstances suivantes.

Le 8 Janvier dernier, dans la soirée, Mme Lemoussu demeurant à Chouain alerta téléphoniquement la gendarmerie de Tilly, les portes de la maison de sa mère, Mme Hervieu, absente, avaient été ouvertes, un carreau avait été cassé. Quelqu'un qui n'était autre que le Jeune Henri G…, treize ans, domicilié chez ses parents à Chouain avait pénétré a l'intérieur de la maison. Celui-ci fut gardé jusqu'à l'arrivée des gendarmes. Interrogé, il avoua aussitôt avoir commis quelques larcins.

Les gendarmes en visitant la maison de Mme Hervieu constatèrent que dans le grenier existait une porte communiquant avec l'habitation des époux Gaston, ouvriers agricoles porte qui, d'habitudes, était fermée à l'aide d’une corde,  mais la corde était coupée. Le Jeune G…, avoua que c'était lui qui l'avait coupée pour se nager une retraite facile, en cas d'alerte le jour il viendrait commettre des vols chez Mme Hervieu pendant son absence.

Soupçonnant que le gamin pouvait être l'auteur d'autres méfaits, les enquêteurs le pressèrent de questions, ce qui le décida à avouer les nombreux vols de volail1es effectué, soit seul, soit en compagnie de ses frères ou sœurs. Il précisa encore que ses parents volaient également et que sa mère allait traire des vaches la nuit. C'est ainsi qu'il a pu être établi que le  jeune voleur a dérobé : Un pantalon à Mme Ferry, à Chouain ;  un stylo à Mme Lemoussu et de nombreuses volailles, des légumes, du lait, de l'avoine, auxpens de personnes de Chouain.

Mme Salmon, Journalière, qui a subi un préjudice de deux cents francs ; Mme Lemonnier, dont le préjudice ne peut être fixé ; Mme Hélié, qui estime son préjudice à deux cents francs ;  Mme Loiret, ménagère ; Mme Vigot, propriétaire ; Mme Lair ; Mme Lecoq-Beaupré, cultivatrice ; M. Émile Fierville, cultivateur, victime d'un vol de poires, estime son préjudice à 150 francs ; M. Martel, anciens épicier ; Mme Moulin, cultivatrice, etc... etc... sont également au nom des victimes.

La plupart des volailles dérobées ont été mangées en famille ou vendues au marché de Bayeux par les parents du jeune G….

Au cours de leur enquête, les gendarmes devaient également recevoir la plainte de Mme Hervieu, 72 ans, demeurant actuellement chez Mme Avonde, pour vol, bris de barrière et détérioration de serrures.

Sur la dénonciation du jeune H…, les gendarmes se rendirent chez Mme Moulin, chez laquelle travaille la sœur du jeune G…, Henriette, âgée de 15 ans et posèrent à celles-ci des questions au sujet des vols commis par son frère. Après bien des difficultés, elle reconnut avoir donné du lait à son père et avoir volé une paire de bas, le tout au préjudice de sa patronne.

La femme Gaston, née Marie Tambourg, 38 ans, mère de deux enfants, également pressée de questions, avoua avec une certaine résistance, la plupart des vols commis par son mari au préjudice des personnes ci-dessus nommées.

Interrogé à son tour, Achille Gaston, ouvrier agricole à Chouain, a reconnut avoir dérobé plusieurs volailles chez M. Lair, cultivateur à Audrieu.

Une fois sur la voie des aveux, la femme Gaston a précisé aux enquêteurs qu'étant au service de Mme Lecoq-Beaupré, elle était chargée de la traite des vaches. A la traite du soir, elle avait soin de ne point traire entièrement les bêtes et revenait à la nuit tombée recueillir le reste du lait qu'elle emportait chez elle. Là, elle le laissait reposer le temps voulu, l'écrémait, puis faisait du beurre pour la maisonnée. C'était simple, évidemment, mais encore, fallait-il y songer.

En présence de ces nombreux vols et des nombreux aveux passés par la famille Gaston, les gendarmes furent amenés à entendre de nombreux habitants de Chouain et c'est alors que des accusations beaucoup plus graves leur furent rapportées.

Ils apprirent d'abord que les époux Gaston se livraient, en présence de leurs enfants, à des actes que la morale réprouve et que de plus, Achille Gaston s'était livré à des actes odieux sur ses deux filles, l'une âgée de quinze ans, l'autre Madeleine, mariée, actuellement à Neuilly-Malherbe.
Interrogé sur ces faits précis, le triste père ne put qu'en confesser la véracité, en ajoutant que pour l'aînée de ses filles, les faits duraient depuis deux ans et seulement depuis le début du mois de Janvier pour la plus Jeune.

Arrêté immédiatement, Achille Gaston a été déféré, hier après-midi. au Parquet de Bayeux et écroué.

 

Janvier 1940  -  Une triste famille.   -  Le 8 janvier, Mme Lemoussu, demeurant à Chouain alerta la gendarmerie de Tilly, parce que les portes de la maison de sa mère, Mme Hervieu, avaient été ouvertes. Les gendarmes découvrirent à l'intérieur de la maison le jeune Henri Gaston, 13 ans. Le jeune Gaston avoua être l'auteur des nombreux vols de volailles et de  légumes commis depuis un an dans la région, soit seul, soit en compagnie de ses frères et sœurs. Il précisa que ses parents volaient également et que sa mère allait traite des vaches la nuit. La liste des vols effectués par cette famille est impressionnantes.

Au cours de l'enquête, les gendarmes entendirent porter contre les époux Gaston des accusations beaucoup plus graves. Interrogé, le père Achille Gaston, dut reconnaître les actes  immoraux qui lui sont reprochés, et il a été déféré au parquet de Bayeux.

 

Janvier 1940  -  Suicide.  -  Mme Françoise, née Eugénie Guillot, 40 ans, cultivatrice à Chouain, avait envoyé sa bonne conduire sa fille Andrée, âgée de 9 ans, au catéchisme. En rentrant à la ferme, l'employée constata que toutes les portes de l'habitation étaient fermées à clé.

Elle se rendit dans les dépendances à la recherche de Mme Françoise et, malgré divers appels, n'obtint aucune réponse. Elle prévint alors un voisin, M. Louet.

Celui-ci, qui depuis quelques jours avait reçu de Mme Françoise l'assurance répétée qu'elle mettrait fin à ses jours, pressentit tout de suite un malheur. Les gendarmes de Tilly-sur-Seules, ainsi que M. le Maire de Chouain, devaient découvrir Mme Françoise pendue à l'aide d'une corde à une poutre du grenier.  

 

Janvier 1945  -  Une belle famille.  -  Un prix Cognacq-Jay a été décerné à la famille Lemonnier, de Chouain qui compte huit enfants vivants.  

 

Mai 1946  -  Un cycliste est tué.  -  Au carrefour de la route départementale de Saint-Basile à Audrieu, un cultivateur de Chouain, M. Louis Le Coq-Beaupré, 21 ans, qui se rendait à Bayeux, est entré en collision avec l’automobile de M. Jacquet, directeur de la fromagerie Tabart , à Audrieu. Sous la violence du choc, le cycliste heurta de la tête le pare-brise de la voiture. L’infortuné jeune homme a succombé à ses blessures. (Source : Le Bonhomme Libre)

EN NORMANDIE   -   Un bon vivant de moins

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